Opex 360
Le moteur M88 du Rafale a franchi le seuil du million d’heures de fonctionnement
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
Ayant remplacé le General Electric F-404 du démonstrateur Rafale A, en 1989, le turboréacteur double-flux à postcombustion M-88, mis au point par la SNECMA, vient de franchir le seuil du million d’heures de fonctionnement. L’annonce vient d’en être faite par Safran Aircraft Engines, via un communiqué diffusé ce 13 juillet.
« Ce jalon majeur symbolise l’excellence opérationnelle de ce moteur en activité depuis plus de deux décennies et livré à plus de 600 exemplaires », s’est félicité l’industriel. D’autant plus que, au regard de l’intense activité des Rafale en service tant en France qu’à l’étranger, le M-88 est particulièrement fiable. Ce que Safran n’a d’ailleurs pas manqué de souligner.
« Le moteur M88 a démontré un niveau de performance et de fiabilité aux meilleurs standards, notamment dans le cadre des opérations extérieures menées » par les forces françaises, a ainsi fait valoir le motoriste. Et une telle performance n’est pas étrangère auxs succès commerciaux que le Rafale a connus depuis 2015.
« Le M88 est devenu le moteur d’avion de combat de référence en Europe, grâce à ses performances, sa fiabilité et sa maintenabilité au meilleur niveau mondial », a commenté Jean-Paul Alary, le Pdg de Safran Aircraft Engines. Cela étant, il n’est pas question de s’en tenir à ce succès. « Nous devons continuer à développer nos capacités de production pour accompagner la demande à l’export et travailler sur des évolutions du moteur pour permettre à nos clients de bénéficier des derniers standards opérationnels », a-t-il ajouté.
Ainsi, le motoriste va tripler sa cadence de production dans les années à venir. « Un défi industriel inédit », souligne-t-il, qui impliquera plus de 150 fournisseurs et sous-traitants et permettra de pérenniser « des milliers d’emplois ainsi qu’une « excellence technologique française ».
Dans le même temps, et outre les travaux relatifs au « New Generation Fighter » [NGF], c’est à dire le chasseur-bombardier sur lequel reposera le Système de combat aérien du futur [SCAF], Safran travaille sur une évolution du M88 pour le Rafale porté au standard F4.
« Cette évolution sera déployée à partir de 2025 et comprendra plus d’électronique embarquée qui permettra de stocker un nombre plus important de données nécessaires pour la maintenance prédictive intégrée », explique-t-il.
Quoi qu’il en soit, relève M. Alary, le « programme M88 est extrêmement structurant en termes de maintien des compétences pour nous et pour l’ensemble de la filière aéronautique française » car « c’est en partie grâce à notre expérience sur les moteurs militaires, pour lesquels nous développons entre autres les parties chaudes que nous avons gagné notre rang de motoriste complet mondialement reconnu ».
France24 - Monde
Gabon : les autorités mobilisées pour enrayer le conflit de cohabitation avec les éléphants
Publié le : 15/07/2022 - 16:39Modifié le : 15/07/2022 - 18:15
Laura MOUSSET
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Au Gabon, le conflit entre les humains et les éléphants prend des proportions inquiétantes depuis plusieurs années. Pour cause, les plantations de villageois sont régulièrement ravagées par des éléphants de forêt. En retour, certains habitants décident de se venger en tuant ces pachydermes dont l’espèce est pourtant menacée d’extinction. Pour tenter d'enrayer ce phénomène, le gouvernement gabonais a fait appel à l’ONG Space for Giants qui installe notamment des clôtures électriques.
Opex 360
Un navire militaire australien aurait été suivi de près par une frégate et un sous-marin des forces navales chinoises
par Laurent Lagneau · 15 juillet 2022
Dans un entretien publié la semaine passée par Tahiti Infos, le commandant de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, a confié avoir constaté une « agressivité » chinoise croissante, notamment lorsqu’il s’agit des territoires revendiqués par Pékin dans la région Indo-Pacifique, comme en mer de Chine méridionale. Ce que les forces australiennes ont pu également mesurer au cours de ces derniers mois.
En effet, en février, un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] a été visé par un faisceau laser depuis un « destroyer » chinois de type 52D alors qu’il survolait la mer d’Arafura, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.
Puis, en mai, un autre P-8A Poseidon australien du même type a été intercepté d’une manière dangeureuse par un chasseur J-16 de l’Armée populaire de libération [APL] dans « l’espace aérien international de la mer de Chine méridionale », région dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.
Ces deux incidents ont été jugés suffisamment graves pour être rendus publics avant de faire l’objet de protestations auprès des autorités chinoises via les « canaux appropriés ». En sera-t-il de même pour celui que vient de révéler la chaîne ABC? Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, ne l’exclut pas même si, pour le moment, il a dit ne pas vouloir faire de commentaire pour des raisons de « sécurité opérationelle ».
Ainsi, selon des sources militaires australiennes citées par ABC, la première partie de la mission qu’effectue actuellement la frégate HMAS Parramatta IV de la Royal Australian Navy [RAN] aurait visiblement été mouvementée. Ayant appareillé à la fin du mois de mai, ce navire a fait une escale à Da Nang [Vietnam], avant de se rendre à Busan [Corée du Sud]. De là, il a ensuite mis le cap vers Sasebo [Japon], où il est arrivé le 28 juin, après avoir participé à des exercices avec la marine japonaise.
Durant ce périple, la frégate australienne a dû traverser la mer de Chine méridionale et la mer de Chine orientale. Est-elle passée par le détroit de Taïwan? ABC n’est pas en mesure de le confirmer.
« L’activité la plus intense s’est produite alors que le HMAS Parramatta se trouvait en mer de Chine orientale », a confié une source militaire au fait des « interactions » avec la marine chinoise. A priori, celle-ci aurait signifié à la frégate australienne qu’elle n’était pas la bienvenue, affirmant qu’elle naviguait dans les eaux territoriales chinoises, avant de la faire suivre de près par un « destroyer » de type 052C « Luyang II » et un sous-marin nucléaire d’attaque de type 093A « Shang II ».
Sans doute que le HMAS Parramatta a eu un traitement identique à celui auquel a récemment eu droit le « destroyer » USS Benfold, dans les environs des îles Paracels, revendiquées par la Chine [ce qui est contesté par la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, ndlr]. En effet, le 13 juillet, Pékin a accusé le navire américain d’avoir violé ses eaux territoriales. Et d’assurer que la frégate de type 054A « Xianning » l’en avait « chassé ».
Normalement, la frégate australienne doit prochainement être engagée au de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord pour le compte des Nations unies. Or, ce type de mission n’est pas non plus au goût de la Chine, qui multiplie les manoeuvres d’intimidations à l’égard des forces qui y prennent part. Un avion de patrouille canadien CP-140 Aurora en a récemment fait l’expérience, de même qu’un Falcon 200 de la Marine nationale.
Valeurs Actuelles
Quand Maupeou osa défier le pouvoir judiciaire
La disgrâce du principal ministre de Louis XV, Choiseul, en 1770, ouvrit la voie à un remaniement ministériel. Les grands portefeuilles revinrent à Maupeou pour la Justice et à l’abbé Terray pour les Finances, tandis que d’Aiguillon réunissait dans ses attributions la Guerre et les Affaires étrangères. On parla d’un “triumvirat”.
D’Aiguillon redressa une situation militaire désastreuse, marquée par les défaites de la guerre de Sept Ans. Maupeou et Terray se trouvèrent confrontés à un double problème : une opposition des parlements, outrepassant leur rôle de cour de justice, au pouvoir du roi et un déficit des finances royales qui prenait un tour alarmant.
Renouant avec la tradition de la Fronde, le parlement de Paris battait en brèche l’autorité royale. En 1648, le il était seul à agir, mais, sur la fin du règne de Louis XV, ce sont les douze parlements provinciaux qui s’affichaient comme « les parties d’un seul et même corps, animé du même esprit, nourri des mêmes principes ».
Cet objet était clair : faire observer toutes les lois et maximes du royaume et y conformer la police générale. Le roi lui-même devait s’y soumettre. « Sire, affirme une remontrance (le mot est significatif), vous êtes roi par la loi et vous ne pouvez régner que par la loi. » Une loi dont le parlement est le dépositaire et l’interprète. Le pouvoir judiciaire se veut également un pouvoir politique. Le parlement de Paris affirme avoir « le droit essentiel de vérifier les lois avant qu’elles puissent avoir autorité ».
Un rôle qui évoque le Conseil constitutionnel d’aujourd’hui, sauf que le parlement de Paris se saisissait lui-même de l’examen des lois et ne faisait référence à aucun texte précis, mais seulement à des notions philosophiques inspirées des Lumières ou des philosophes. N’allait-il pas jusqu’à réclamer la réunion des états généraux, jamais convoqués depuis 1614 ?
D’où venait l’audace des parlementaires ? De leur recrutement. Les magistrats n’étaient pas nommés par le roi, mais achetaient leur charge. Le principe de la vénalité des offices les rendait indépendants. Un Anglais, lord Chesterfield, voit à l’époque dans les remontrances du parlement de Paris le prélude à une révolution. « Je n’ai jamais rencontré dans l’histoire des symptômes avant-coureurs de grands changements comme en France. »
Devenu chancelier, René Nicolas de Maupeou comprend le danger. Fils d’un ancien président du parlement de Paris et lui-même ancien parlementaire, il estime que remontrances et refus d’enregistrement de certains édits par le parlement paralysent la machine gouvernementale. « Avons-nous un seul souverain ou la France est-elle soumise à douze aristocraties ? », demande-t-il dans un mémoire au roi.
La justice est désormais gratuite
Au début de l’année 1771, refusant d’enregistrer un édit imposé par le roi, le parlement de Paris se met en grève. Le prétexte d’une réforme est trouvé. Dans la nuit du 19 au 20 janvier 1771, des mousquetaires portent à chacun des parlementaires une sommation les invitant à reprendre leurs fonctions. À une écrasante majorité, les magistrats refusent. Aussitôt, leur charge leur est retirée et un ordre d’exil leur est donné.
Au parlement de Paris ainsi dispersé, Maupeou substitue, dès février, six conseils supérieurs qui se partagent l’ancien – et trop vaste – ressort de la capitale. Leurs membres sont nommés. La réforme est étendue aux parlements de province. La justice est désormais gratuite. Remarquable réforme qui replace le pouvoir judiciaire sous l’autorité du roi, en simplifie le fonctionnement et le rend plus rapide et moins coûteux. La menace d’une fronde pouvant se transformer en révolution est écartée.
Le roi est le seul maître, la nécessité justifie les moyens
Autre menace pour la monarchie : depuis la guerre de Sept Ans, les finances royales sont au bord de la faillite. Le contrôle général des Finances avait été confié par Maupeou, en 1769, à l’abbé Terray. « Dans des situations difficiles on ne doit gouverner qu’avec brutalité », dit celui-ci, partisan de la manière forte comme Maupeou. « Le roi est le seul maître, déclare-t-il, la nécessité justifie les moyens. » Et le seul moyen d’éviter la catastrophe, c’est la banqueroute. Depuis le “roi faux-monnayeur”, Philippe le Bel et ses légistes, c’est en effet la seule façon de réduire le déficit.
Terray procède à des banqueroutes partielles. Ainsi, les billets gagés sur les versements des fermiers généraux chargés du recouvrement des impôts indirects et remboursables voient leur paiement en fait annulé. Pour éviter les protestations, les nombreux détenteurs, car le placement est recherché, peuvent les échanger contre de modestes titres de rente. Au total, 1 500 millions de livres vont s’évaporer, soulageant la dette de l’État. Voltaire lui-même perd 200 000 livres. Rentes perpétuelles comme rentes viagères subissent aussi une réduction drastique. L’État cesse d’être un placement sûr.
Terray déclare : « Les gouvernements devraient faire défaut au moins une fois tous les siècles pour restaurer les grands équilibres fi nanciers de l’État. » (La leçon ne sera pas perdue par Ramel lorsqu’il décidera, en 1797, la banqueroute “des deux tiers”, mettant fin au déficit de l’État et offrant ainsi à Bonaparte, en 1799, des finances enfin équilibrées. )
Les procédés de Terray lui valent une impopularité grandissante. Ne venait-il pas de ruiner ainsi un certain nombre de rentiers, qui avaient fait confiance à l’État ? Il fut surnommé “vide-gousset”.
On lui prêta un mot devenu célèbre lors des festivités du mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette, jugées trop fastueuses. Au roi qui lui demandait : « Comment trouvez-vous ces fêtes de Versailles ? », il répondit : « Sire, je les trouve impayables. » Et il ne les aurait pas payées.
Son impopularité rejaillit sur Maupeou qui fut, lui aussi, violemment attaqué. En supprimant le parlement de Paris, il donnait à l’opinion l’impression de détruire une vieille institution liée à la monarchie et jouant, en face d’elle, un rôle de contrepoids.
L’abolition de la vénalité des charges ruinait nombre de fonctionnaires du roi qui se révoltèrent. On ne vit pas dans l’opinion la portée d’une telle réforme, qui devait permettre à la monarchie de s’affranchir des freins paralysant l’action gouvernementale.
De là de vives résistances à Paris. Résistances aussi en province où les parlements jouissaient d’un grand prestige et faisaient vivre de nombreux habitants. Leur remplacement bouleversait toutes les habitudes et provoqua de multiples protestations. Épigrammes, odes, diatribes, pamphlets, caricatures prirent pour cible le chancelier.
Toutefois, Maupeou fut défendu par quelques observateurs lucides et notamment par Voltaire. C’est que celui-ci détestait les parlements qui lui avaient reproché sa défense de Calas et du chevalier de La Barre. À l’annonce de la disparition du parlement de Paris, il déclara : « Il vaut mieux obéir à un beau lion qu’à deux cents rats, à un roi absolu qu’à une oligarchie de robins. » Maupeou reçut même l’appui de l’archevêque de Paris, qui accusait le parlement de Paris d’indulgence à l’égard des jansénistes.
D’Aiguillon attire l’hostilité de Marie-Antoinette
Peu à peu, l’opposition s’apaisa. Lorsque Louis XV meurt, le 10 mai 1774, son successeur, Louis XVI, trouve une situation favorable. Il n’a plus à craindre l’opposition des parlements et l’endettement de la monarchie a été considérablement réduit.
Pourtant, sous la pression d’une partie de la cour, le roi renvoie Maupeou le 24 août 1774, quelques mois à peine après la mort de Louis XV, et rappelle les anciens parlementaires, deux mois plus tard. Avec une parfaite ingratitude, le Parlement va reprendre son opposition aux réformes de la monarchie lancées par Turgot, Necker et Calonne.
À son tour, Terray, dont les procédés font horreur à Louis XVI, est remercié. L’endettement de la monarchie va croître à nouveau. D’Aiguillon, qui s’est attiré l’hostilité de Marie-Antoinette, quitte son ministère. Le renvoi du triumvirat suscite de bruyantes manifestations de joie dans Paris.
Les successeurs du chancelier ne purent enrayer la chute de la monarchie dans laquelle l’opposition parlementaire eut un rôle primordial. Revanche posthume pour Maupeou : les membres du parlement de Paris, d’Éprémesnil en tête, furent guillotinés le 22 avril 1794 par ces révolutionnaires dont ils avaient favorisé l’avènement.
L'Humanité
Jonathan Kikanga
Homme du jourPierre-Henri Lab17,5 de moyenne pour son année de terminale, plus de 16 au baccalauréat ! Jonathan Kikanga a été reçu brillamment avec mention très bien. D’habitude, prompt à célébrer la méritocratie, le gouvernement ne s’est pas emparé de ce succès. Sans doute parce que le profil de ce jeune homme correspond à ceux que l’exécutif fait expulser et désigne comme bouc émissaire afin de détourner la colère sociale. Jonathan est né il y a dix-huit ans en République démocratique du Congo. Les chemins de l’exil l’ont conduit à Brest où il est arrivé à l’âge de 15 ans. Grâce au soutien d’Adjim, une association d’aide aux mineurs isolés, il intègre un lycée de la ville alors même qu’il était déscolarisé depuis quatre ans. Il fera sa rentrée à l’Institut national des sciences appliquées, prestigieuse école d’ingénieurs.
migrants France24 - World
Macron's Bastille Day interview: Russia 'will use gas as a weapon of war'
Issued on: 14/07/2022 - 13:40Modified: 14/07/2022 - 14:44
NEWS WIRES
France needs to mobilise to prepare for the probable scenario of energy shortages this autumn because Russia is using cuts in supplies to Europe as a weapon in its war with Ukraine, French President Emmanuel Macron said on Thursday.
President Emmanuel Macron said Thursday that France aims to manage without Russian gas as soon as possible with no early end to the war in Ukraine in sight.
Accusing Moscow of using energy deliveries to the West as "a weapon of war", Macron said in a TV interview marking the occasion of France's Bastille Day that France was already diversifying the sources of its energy supplies, and building stocks ahead of next winter.
"Russia has already started to cut off gas supplies" by closing the Nordstream 1 pipeline, he told the TF1 channel, referring to Russia's interruption of supplies which it said was for maintenance reasons.
"That's a very clear message: It will use gas as a weapon of war," he said.
"We will need do without Russian gas completely."
France is estimated to receive less than 20 percent of its total gas imports from Russia.
Transitioning away from Russian energy meant that "the summer and the start of the autumn will probably be very tough", Macron warned.
Even in the event of prolonged conflict in Ukraine, Macron said that France would continue to help Kyiv defend itself against Moscow while also sticking with sanctions against Russia.
"We want to stop this war without going to war ourselves," he said.
France was boosting gas supplies from Norway, Qatar, Algeria and the United States, Macron said, and building up gas reserves which will be "near 100 percent by the autumn".
Noting that France's energy use had already "diminished a little" compared to a year earlier, Macron called on authorities, consumers and industry to save energy and eliminate sources of energy waste.
"We need to enter a collective logic of restraint," Macron said.
The government would serve as an example for private-sector actors "by making sure that we consume less energy".
He said "this restraint will require solidarity from our fellow citizens".
Using less energy was a good thing both "for the climate and also for our energy independence".
Macron also confirmed that France would invest more in the nuclear energy sector, which currently provides around 70 percent of the country's electricity needs.
"Nuclear energy is a sustainable solution," he said, "both for France and for other countries".
(AFP)
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France pays homage to Ukraine in Bastille Day military parade
Macron’s government suffers first defeat in parliament after election setback
Macron wants a 'rethink' of French military strategy in Africa amid Mali withdrawal
BBC
'Stress can't fly, that's just how it is'
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A paramotoring pilot says his life was in freefall before he took up the sport.
Pete Hobbs was medically discharged from the Army in 2012 after he nearly died from sepsis following surgery to his shoulder.
He has permission to take off from land behind his home in Stapleford in Nottinghamshire.
Pete said: "I can leave my problems on the ground.
"It's almost as if stress and gravity don't have the same relationship I do with it. I can go up there that's fine but stress is like, 'argh no'."
Video journalist: Rebecca Brice
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Opex 360
La Royal Air Force va moderniser ses Eurofighter Typhoon pour plus de 2,75 milliards d’euros
par Laurent Lagneau · 16 juillet 2022
Alors que les avions de combat Eurofighter Typhoon allemands et espagnols disposent déjà d’un radar à antenne active [AESA], en l’occurrence le CAPTOR-E Mk1, développé par Hensoldt, ceux mis en oeuvre par la Royal Air Force seront également dotés d’une telle capacité, une fois qu’ils auront été modernisés dans le cadre d’un programme que vient de lancer le ministère britannique de la Défense [MoD] pour 2,35 milliards de livres sterling [soit un peu plus de 2,75 milliards d’euros au taux de change actuel, ndlr].
Cela étant, à la différence des appareils allemands et espagnols, les Typhoon britanniques seront équipés du radar AESA ECRS Mk2 [European Common Radar System Mark 2], dont le développement avait été confié en septembre 2020 au tandem formé par BAE Systems et Leonardo UK, pour 317 millions de livres sterling.
Ce radar « à la pointe de la technologie » apportera au Typhoon une « capacité de guerre électronique lui permettant de détecter, d’identifer et de suivre simultanément plusieurs cibles dans les airs et au sol. Il soutiendra les opérations dans les situations les plus difficiles, avec la capacité de supprimer les défenses aériennes ennemis grâce à un système de brouillage de grande puissance et d’engager des cibles tout en étant hors de portée des menaces », a soutenu la MoD, dans un commniqué publié le 15 juillet.
Les Typhoon britanniques recevront un nouvel ordinateur de mission, un système de navigation « amélioré » et une avionique modernisée.
« Il est vital que le Royaume-Uni reste à la pointe des capacités militaires pour pouvoir dissuader et se défendre. Ces améliorations technologiques maintiendront les capacités de pointe de l’Eurofighter Typhoon et contribueront à étayer la voie vers le futur système de combat aérien [le Tempest, ndlr] », a fait valoir Jeremy Quin, le secrétaire d’État chargé des acquisitions au sein du MoD.
Cependant, cette modernisation des Typhoon de la RAF ne se concrétisera pas d’ici la fin de la décennie étant donné que le radar ECRS Mk2 est encore en cours de développement. Ses premiers essais en vol sont d’ailleurs prévus pour le dernier trimestre 2023, l’objectif étant de pouvoir prononcer une capacité opérationnelle initiale d’ici 2030.
Par ailleurs, le MoD n’a pas précisé le nombre de Typhoon susceptibles d’être modernisés. A priori, cette opération ne concernerait que les appareils de la tranche 3. Du moins dans un premier temps. Pour rappel, les avions de la tranche 1 [soit une trentaine d’exemplaires sur 101 en service] devront avoir été retirés de l’inventaire de la RAF d’ici 2025.
À noter que l’Italie, qui prend part au programme Tempest, pourrait suivre la même voie que le Royaume-Uni pour moderniser les Eurofighter de l’Aeronautica Militare. En tout cas, elle a fait part de son intérêt pour le développement du radar ECRS Mk2.
BBC
Palestinian people deserve a state of their own - Biden
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President Biden has reiterated the United States' commitment to a two-state solution in the conflict between Israel and the Palestinians. He was speaking after a meeting with the Palestinian president, Mahmoud Abbas, in the Israeli-occupied West Bank.
He said: "Palestinian people deserve a state of their own that's independent, sovereign, viable, and contiguous."
Mr Biden also said efforts to bring the two sides together for peace talks would continue, despite recent violence.
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Valeurs Actuelles
Notre-Dame de Rocamadour, la cloche miraculeuse
Plusieurs fois, elle a rendu d’elle-même, sans aucun mouvement étranger ni visible, un son prodigieux et surnaturel, surtout dans les occasions où des malheureux exposés aux périls de la mer recouraient à Marie, l’Étoile bienfaisante . Bertrand de Latour, vicaire général du diocèse de Tulle, ne fait ici que confirmer les récits consignés par son contemporain, le père Eudes de Gissey, dans son Histoire de Notre-Dame de Rocamadour, publiée en 1631.
Celui-ci y recense en effet les nombreuses occurrences où la « merveilleuse cloche » aurait tinté sans intervention humaine, depuis le XIVe siècle. Ainsi par exemple, le 5 mai 1454 : « Cette fois et toutes les autres, elle annonçait que la Mère de Dieu invoquée sur les ondes de l’océan, tendait la main à ceux qui imploraient sa faveur. »
Aujourd’hui encore, on peut l’apercevoir, accrochée par son anse à la voûte de la chapelle où les pèlerins viennent vénérer – et les touristes admirer – la Vierge noire. Il s’agit d’une très vieille cloche, légèrement évasée, assez semblable aux sonnailles qu’on attache au cou des vaches des Pyrénées. Haute de 24 centimètres et d’un diamètre de 33, sans chaîne ni corde, elle a été forgée dans une feuille de fer épaisse d’un centimètre, battue et rivetée, sans doute à l’époque carolingienne. Néanmoins, nul ne connaît son origine, ni quand ni pourquoi elle a été placée à cet endroit insolite…
Le sanctuaire de Rocamadour, sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, dominant l’impressionnante vallée de l’Alzou, existe depuis le haut Moyen Âge. Un ermite romain du Ve siècle – Amator ou Amadour – y aurait creusé lui-même son oratoire. La Légende dorée en fera Zachée, le publicain de Jéricho, converti par le Christ, dont il est question dans l’Évangile de saint Luc. Sa dépouille aurait été découverte intacte en 1166. Mais d’ores et déjà, les croyants affluaient vers ce lieu béni, dans « l’espérance ferme comme un roc » d’y obtenir les grâces de Marie ou pour la remercier de ses bienfaits. Aliénor d’Aquitaine et son second mari Henri II Plantagenêt, Saint Louis et sa mère Blanche de Castille, Charles IV le Bel ou Louis XI seront du nombre.
Un lieu de dévotion des marins… à 250 kilomètres de la côte !
Comment expliquer que les gens de mer, et d’abord les Bretons, aient eu une prédilection pour ce lieu de dévotion, situé à près de 250 kilomètres du rivage le plus proche ? Sans doute parce que Stella Maris (Étoile de la mer) est l’un des titres de la Vierge, conséquence d’une fausse étymologie du nom hébreu Miryam, aggravée d’une erreur de transcription… Quoi qu’il en soit, cette appellation poétique a fait florès. Au XIIe siècle, Bernard de Clairvaux conseille : « Si la colère, l’avarice ou le désir charnel assaillent violemment le fragile vaisseau de votre âme, regardez l’étoile, invoquez Marie. »
Les navigateurs, habitués à régler leur route sur l’Étoile polaire, l’assimileront à la figure protectrice de Notre-Dame. Préservés du naufrage, certains viendront lui exprimer leur reconnaissance à Rocamadour où, diton, la clarine prodigieuse avait annoncé la date et l’heure de leur sauvetage. Suspendues dans la chapelle, des maquettes de navires, dont un trois-mâts du second Empire, un terre-neuvas de 1904 ou un langoustier de Camaret, témoignent encore de cette dévotion populaire.
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois BBC
Europe heatwave: Deadly wildfires spread in Mediterranean
By Laurence PeterBBC News
Thousands of firefighters are battling wildfires in Portugal, Spain and southwestern France, in the grip of a heatwave that shows no sign of easing.
In northern Portugal, a pilot died when his waterbombing plane crashed in the Foz Coa area, near the Spanish border.
Fires are ravaging areas of France's Gironde region, where more than 12,000 people have been evacuated.
In southern Spain, near the Costa del Sol, about 2,300 people had to flee a wildfire spreading in the Mijas hills.
Holidaymakers on the beach in Torremolinos saw big plumes of smoke rising in the hills, where several aircraft were tackling the blaze.
Meanwhile, one local resident described the forest fires near France's south-west Atlantic coast as feeling "post-apocalyptic".
"I've never seen this before," Karyn, who lives near Teste-de-Buch, told news agency AFP.
The fire there and another just south of Bordeaux have ravaged nearly 10,000 hectares (25,000 acres). Some 3,000 firefighters are tackling the blazes.
Since Tuesday, temperatures have soared to 47C in Portugal and above 40C in Spain, leaving the countryside bone dry and fuelling the fires. More than 300 people have died from the heat in both countries, Spain's Efe news agency reports.
The Portuguese pilot who died was flying solo in a Fire Boss amphibious plane.
Portugal's fire hotspots are in the north - east of the city of Porto. Fires have destroyed 30,000 hectares (75,000 acres) of land this year - the largest area since the summer of 2017, when Portugal suffered devastating fires in which some 100 people died.
Other parts of the Mediterranean are affected too. In Italy, the government has declared a state of emergency in the desiccated Po Valley - the country's longest river is no more than a trickle in some places.
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Why is it so hot (in under 60 seconds)?
In Greece, firefighters are tackling blazes in the Feriza area, about 50km (31 miles) south-east of Athens, and near Rethymno, on the north coast of Crete. Seven villages have been evacuated near Rethymno.
In northern Morocco, several villages had to be evacuated as fires swept through the Larache, Ouezzane, Taza and Tetouan provinces. One village was totally destroyed in the Ksar El Kebir area and at least one person died in a blaze.
France has also had sweltering heat of about 40C and expects more next week, with 16 departments on orange alert, for severe weather.
The head of France's firefighters' federation has warned of the impact global warming is having on civil protection. "It's firefighters, civil security who deal with the effects on a daily basis - and these effects aren't in 2030, they're right now," said Grégory Allione.
Heatwaves have become more frequent, more intense, and last longer because of human-induced climate change. The world has already warmed by about 1.1C since the industrial era began and temperatures will keep rising unless governments around the world make steep cuts to carbon emissions.
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Students woke up to flames outside villa window
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L'Humanité
De Villepin, la voix de la France contre l’invasion de l’Irak
ActuLe 14 février 2003, le ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac fait entendre une France indépendante au Conseil de sécurité de l’ONU face à des États-Unis menteurs pour justifier leurs menées bellicistes.
Naïm Sakhi«Saddam Hussein et ses fils doivent quitter l’Irak dans les 48 heures. » L’ultimatum est fixé par le président des États-Unis, Georges Bush, le 18 mars 2003, au dictateur irakien. Deux jours plus tard, 250 000 GI et 45 000 soldats britanniques déferlent sur l’Irak, à la tête d’une coalition internationale. Mais, sans mandat de l’ONU. Un discours de Dominique de Villepin a convaincu le Conseil de sécurité de ne pas voter en faveur du recours à la force.
L’origine de cette intervention remonte au 11 septembre 2001. À la suite de l’attentat du World Trade Center, les États-Unis s’attellent à combattre un « axe du mal » composé de la Corée du Nord, de l’Iran et de l’Irak. Dans un rapport remis aux Nations unies en septembre 2002, l’administration américaine accuse le régime baasiste de détenir des armes de destruction massive. Des affirmations « exagérées ou non étayées », confirmera un rapport du Sénat américain en 2004. Le 8 novembre 2002, le Conseil de sécurité adopte la résolution 1441, confiant à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) les soins de réaliser des inspections. Mais Washington fait le forcing. En janvier 2003, le secrétaire américain de la Défense, Donald Rumsfeld, qualifie de « vieille Europe » la France et l’Allemagne, qui s’opposent à un conflit armé. Le 5 février, Colin Powell, secrétaire d’État, pense remporter l’adhésion du Conseil de sécurité en exhibant une fiole censée prouver la possession d’armes biochimiques par l’Irak. Le 14 février, la France fait entendre une voix singulière par son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin.
Extrait du discours
« Nous assumons collectivement cette lourde responsabilité qui ne doit laisser place ni aux arrière-pensées, ni aux procès d’intention. Soyons clairs : aucun d’entre nous n’éprouve la moindre complaisance à l’égard de Saddam Hussein. (…)
La France a deux convictions : la première, c’est que l’option des inspections n’a pas été conduite jusqu’à son terme et peut apporter une réponse efficace à l’impératif du désarmement de l’Irak ; la deuxième, c’est qu’un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu’il ne saurait être envisagé qu’en dernière extrémité. (…)
L’option de la guerre peut apparaître a priori la plus rapide. Mais n’oublions pas qu’après avoir gagné la guerre, il faut construire la paix. Et ne nous voilons pas la face : cela sera long et difficile, car il faudra préserver l’unité de l’Irak, rétablir de manière durable la stabilité dans un pays et une région durement affectés par l’intrusion de la force. Face à de telles perspectives, il y a l’alternative offerte par les inspections qui permet d’avancer de jour en jour dans la voie d’un désarmement efficace et pacifique de l’Irak. (…)
Nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience.
Personne ne peut donc affirmer aujourd’hui que le chemin de la guerre sera plus court que celui des inspections. Personne ne peut affirmer non plus qu’il pourrait déboucher sur un monde plus sûr, plus juste et plus stable. Car la guerre est toujours la sanction d’un échec. Serait-ce notre seul recours face aux nombreux défis actuels ? Donnons par conséquent aux inspecteurs des Nations unies le temps nécessaire à la réussite de leur mission. (…)
Il y a dix jours, le secrétaire d’État américain, M. Powell, a évoqué des liens supposés entre al-Qaida et le régime de Bagdad. En l’état actuel de nos recherches et informations menées en liaison avec nos alliés, rien ne nous permet d’établir de tels liens. En revanche, nous devons prendre la mesure de l’impact qu’aurait sur ce plan une action militaire contestée actuellement. Une telle intervention ne risquerait-elle pas d’aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ? (…)
La France l’a toujours dit : nous n’excluons pas la possibilité qu’un jour il faille recourir à la force, si les rapports des inspecteurs concluaient à l’impossibilité pour les inspections de se poursuivre. (…)
Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience. La lourde responsabilité et l’immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix.
Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’Occupation, la barbarie. Un pays qui n’oublie pas et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la liberté venus d’Amérique et d’ailleurs. Et qui pourtant n’a cessé de se tenir debout face à l’Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »
Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara
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Le Russie développe le missile balistique anti-navire « Zmeevik », décrit comme étant un « tueur » de porte-avions
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
En décembre 2021, président du comité de la Défense à la Douma [chambre basse du Parlement russe] après avoir été chef d’état-major adjoint des russes et vice-ministre de la Défense, le général Andreï Kartapolov avait expliqué que le missile hypersonique Zircon, qui achevait alors ses essais étatiques, serait un « tueur de porte-avions » contre lequel aucune contre-mesures ne pourrait s’appliquer.
Et visiblement, et alors qu’elle ne dispose que d’un seul navire de ce type [« l’Amiral Kouznetsov », ndlr], qui n’a plus pris la mer depuis maintenant cinq ans, la Russie fait du développement d’armes « anti-porte-avions » une priorité.
En effet, outre le Zircon, l’arsenal russe comprend également le missile aérobalistique hypervéloce Kinjal, dérivé de l’Iskander, dont la trajectoire est semi-balistique, ce qui fait qu’il a la capacité de manoeuvrer à l’approche de sa cible. Emporté par un avion de combat MiG-31K, cet engin peut être utilisé contre un porte-avions. Du moins, c’est ce que laisse entendre Moscou…
Outre le Zircon et le Kinjal, l’arsenal russe pourrait encore s’étoffer prochainement avec le missile balistique anti-navire « Zmeevik ». C’est en effet ce qu’a affirmé l’agence Tass, le 12 juillet, précisant que cet engin serait aussi un « tueur de porte-avions ». Évidemment, au regard du contexte actuel, on pourrait penser qu’il s’agit d’une annonce sans consistance. Cependant, la Chine, avec les missiles DF-21D et DF-26, s’est également engagée dans cette voie. Du moins le prétend-elle, car, à ce jour, aucun de ces engins n’ont été vus frapper un navire en mouvement…
Cela étant, l’agence Tass n’a pas livré de détails au sujet de ce nouveau missile anti-navire « Zmeevik », si ce n’est qu’il est « en développement depuis assez longtemps ». Ce qui est assez vague… Et l’une de ses sources a seulement confié que ses caractéristiques sont similaires aux DF-21D et DF-26B chinois, leur portée étant respectivement de 1800 et de 4000 km.
Étant donné qu’un groupe aéronaval est un mouvement, il faut d’abord pourvoir le localiser et, ensuite, guider un missile comme le « Zmeevik » ou les DF-21D et DF-26B vers le porte-avions à détruire. « Guider un objet qui irait à très grande vitesse vers une cible mouvante comme un bateau me paraît plutôt compliqué et, pour tout dire, je n’y crois pas », avait ainsi estimé l’amiral Christrophe Prazuck, quand il était encore chef d’état-major de la Marine nationale. Et de souligner que certains « concepts en développement […] participent d’une stratégique d’influence ».
« Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », a récemment fait valoir le capitaine de frégate François-Olivier Corman, auteur du livre « Innovation et stratégie navale ».
Et d’expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense […]. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».
Photo : Archive
New York Times - World
‘Vivimos con estas amenazas’: los asesinatos de Dom Phillips y Bruno Pereira muestran la crisis en la Amazonía brasileña
By Jack Nicas and Victor MoriyamaJuly 11, 2022
“Los vamos a buscar para ajustar cuentas”.
‘Vivimos con estas amenazas’: los asesinatos de Dom Phillips y Bruno Pereira muestran la crisis en la Amazonía brasileña
Ambos hombres viajaron por el Amazonas para reunirse con grupos indígenas que patrullaban la selva. Pero desaparecieron abruptamente durante su regreso.
Por Jack NicasFotografías y Videos por Victor Moriyama
Jack Nicas, el corresponsal de The New York Times en Brasil, recorrió 160 kilómetros del río Itaquaí para adentrarse en la selva amazónica y reconstruir el último viaje de los hombres.
11 de julio de 2022
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RÍO ITAQUAÍ— Eran las 4 de la mañana, el sol aún no había salido sobre el río Itaquaí, en las profundidades de la Amazonía, pero un equipo de hombres indígenas ya estaba ocupado preparando un desayuno de café, carne frita y pescado. Trabajaban en la pequeña estufa de su lancha patrullera, en la que habían vivido durante el último mes, mientras buscaban cazadores furtivos.
Este domingo se levantaron temprano porque algunos tenían previsto escoltar a sus dos invitados durante los 80 kilómetros del viaje de regreso a la ciudad.
Los invitados, Bruno Pereira, un activista que entrenaba a las patrullas indígenas, y Dom Phillips, un periodista británico que las documentaba, tenían que regresar para reunirse con la policía federal. Pereira debía entregar las pruebas de la patrulla sobre la pesca y la caza ilegales en este remoto rincón de la inmensa selva.
Era un trabajo peligroso. Pereira había sido amenazado durante meses. Un día antes, el activista había visto a un cazador furtivo armado con una escopeta que semanas antes había disparado por encima de su cabeza. El cazador furtivo lo reconoció. “Buenos días”, le gritó.
Pero durante el desayuno, Pereira anunció que él y Phillips no necesitarían escolta. En vez de eso, se moverían rápido y viajarían solos. Llenaron su pequeña embarcación metálica, encendieron el motor fuera de borda y partieron. Llevaban suficiente combustible, las pruebas y una pistola.
Luego, desaparecieron.
Zona detalle
Río Yavarí
BRASIL
Atalaia do Norte
Río Quixito
Río Itaguaí
Donde se estrelló el bote
La choza ribereña de Oliveira
Última parada antes
del asesinato
Donde se quedaron
Entrada a la reserva
indígena del Valle del Yavarí
6,5 KM
En la Amazonía, estas desapariciones suelen pasar desapercibidas. Es un periodo de creciente anarquía en la mayor selva tropical del mundo, y esta zona aislada cerca de las fronteras con Colombia y Perú ha sido abandonada en gran medida por el gobierno brasileño.
Pero esta vez fue diferente: hubo indignación internacional. Phillips era un periodista independiente que trabajaba para el periódico británico The Guardian y, durante su carrera, Pereira llegó a ser el máximo responsable brasileño de los grupos indígenas aislados. El gobierno tenía que responder.
En pocos días, las autoridades habían detenido a dos cazadores furtivos que acabaron confesando haber matado a los hombres y desmembrado sus cuerpos. Uno era el hombre que había gritado “Buenos días”.
La muerte de Pereira y Phillips es la historia de dos hombres que fueron asesinados mientras perseguían sus pasiones. Pereira quería proteger la Amazonía y a los indígenas que la habitan. Phillips quería mostrar cómo las comunidades indígenas intentaban defenderse de los cazadores furtivos, que a menudo actúan con impunidad.
Pero también es una historia con resonancia mundial. La Amazonía es crucial para frenar el calentamiento global, rebosa de vida salvaje y recursos naturales y es el hogar de comunidades aisladas que preservan una cultura y un modo de vida que, en gran medida, han sido olvidados por la modernidad.
Para reconstruir lo sucedido, recorrí el viaje de los hombres por el Itaquaí, reuní su correspondencia y hablé con más de tres decenas de personas que los conocían, que se encontraron con ellos en el camino o que investigaron su desaparición, entre ellos activistas indígenas, pescadores, funcionarios del gobierno, investigadores de la policía, posaderos, cocineros, familiares y colegas.
Lo que quedó claro es que el abandono casi total de esta región por parte del gobierno brasileño, combinado con los llamamientos del presidente Jair Bolsonaro para desarrollar la Amazonía, ha contribuido a envalentonar a los pescadores ilegales, cazadores y redes criminales que invaden los territorios indígenas.
Los pocos funcionarios federales que quedan en la región se quejan de estar abandonados, mientras que otros usan chalecos antibalas debido a las crecientes amenazas.
Pereira había renunciado al gobierno de Bolsonaro para protestar por sus políticas ambientales y comenzó a ayudar a los grupos indígenas a vigilar la selva por sí mismos.
Eso lo convirtió en un objetivo. En marzo, una asociación indígena recibió una nota anónima en la que lo amenazaban por su nombre. Luego, el pescador disparó hacia su barco desde una cabaña en la orilla del río. Pereira decidió que necesitaba un arma más grande.
“Es una escopeta, calibre 12”, dijo Pereira en un mensaje a un antiguo colega del gobierno. “Si vas a estar en la selva, necesitas algo más brutal”.
Sin embargo, Pereira acabó declinando las ofertas de seguridad adicional para su último viaje, según sus colegas, mientras que parecía que Phillips no había estado plenamente consciente de las amenazas.
Pereira, de 41 años, y Phillips, de 57, viajaron por un tramo del Itaquaí ubicado entre el Valle del Yavarí —una reserva indígena del tamaño de Portugal que alberga al menos a 19 grupos aislados— y ciudades pobres y asoladas por la delincuencia en la frontera entre Brasil, Colombia y Perú. El plan era pasar varios días con la patrulla indígena antes de entregar las pruebas de los patrullajes a la policía.
Dos días antes de partir, Pereira le envió un mensaje a un colega. El viaje, dijo, podría “darme algún problema”.
‘Mira a tu alrededor. Está vacío, ¿cierto?’
En 2018, Pereira y Phillips pasaron 17 días en la misma región en busca de una tribu aislada. Phillips describió a Pereira como un hombre “fornido y con lentes” que “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute sobre política”.
Pereira trabajaba para la Funai, la agencia federal encargada de proteger a los grupos indígenas de Brasil, y supervisaba la región del Valle del Yavarí.
Durante mucho tiempo, esa zona ha sido objeto de conflictos entre los grupos indígenas y los cazadores furtivos que invaden sus reservas. Cazan tapires, pecaríes y taricayas, pero su mayor premio es el pirarucú, un pez prehistórico que respira aire, que llega a medir unos tres metros de largo y que alcanza el doble del precio de otros pescados.
Los cazadores furtivos “invaden todas partes por aquí; son como ninjas”, dice Eumar Vasques, funcionario de la base de la Funai que vigila la entrada a la reserva del Valle del Yavarí, mientras flota en un bote cerca de una torre de vigilancia vacía. “Conocen el bosque mejor que nosotros”.
La pesca ilegal ha devastado la población de pirarucú, y la ha convertido en un alimento básico en los menús de toda la zona. Pero rara vez se atrapa a los pescadores, en parte porque hay menos autoridades que vigilan de lo que solía haber.
La policía ambiental, encargada de combatir la pesca furtiva, cerró su base regional en 2018. Ahora su oficina más cercana está ubicada a 1130 kilómetros, la distancia entre Nueva York y Chicago. La policía federal está a más de una hora de distancia. La Marina y el Ejército brasileños no patrullan regularmente esas aguas. Y en Atalaia do Norte, la ciudad más cercana, la policía estatal carece de un barco o incluso de radios.
“Mira a tu alrededor. Está vacío, ¿cierto?”, preguntó Vasques. “Y hay más tráfico en esta región que en cualquier otra”.
La Funai es la única presencia regular del gobierno en el Itaquaí, y el personal de la base, incluidos los trabajadores indígenas temporales, se ha reducido a ocho personas, frente a las casi 30 de años anteriores, dijo Vasques. En consecuencia, la pesca ilegal ha dejado de ser un objetivo. “El papel fundamental de la base no es realmente la inspección”, dijo. “Nuestro papel es proteger a estas tribus aisladas”.
La Funai dijo en un comunicado que había aumentado sus presupuestos en los últimos años. Los empleados de la agencia en la región dijeron que gran parte de ese dinero se había destinado a alimentar a los grupos indígenas. Desde que Bolsonaro asumió el cargo en enero de 2019, el personal de tiempo completo de la Funai ha disminuido en un 15 por ciento a unos 1500 empleados, según las estadísticas federales.
Bolsonaro ha dicho que el gobierno sigue persiguiendo a las personas que deforestan ilegalmente y cazan furtivamente en la Amazonía. También ha argumentado que las regulaciones ambientales de Brasil limitan todo el potencial económico de la selva.
En lugar del Estado, los hombres indígenas se han convertido en los guardianes de la selva. Desde el año pasado, patrullas de 13 hombres rastrean la actividad ilegal dentro de las reservas. Pereira los capacitó para que documenten los delitos con teléfonos inteligentes y drones.
A fines de marzo, una patrulla condujo a las autoridades hasta un cazador furtivo que fue detenido con casi 300 kilos de caza ilegal y poco más de 400 kilos de pirarucú.
‘Será peor para ustedes’
Por la misma época, una nota manuscrita llegó a Univaja, una asociación indígena que ayuda a organizar las patrullas. “Bruno de la Funai es quien le dice a los indios que vayan a la zona para tomar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”, decía, refiriéndose a Pereira. “Si siguen así será peor para ustedes”.
La nota era alarmante. Un colega de Pereira en la Funai había enfrentado amenazas similares en 2019. Luego recibió dos disparos en la cabeza mientras andaba en su motocicleta.
Ese asesinato, que aún no ha sido resuelto, hizo que la Funai agregara guardias armados a su puesto de avanzada en el Itaquaí. Cuando llegué en barco, Vasques salió con chaleco antibalas y acompañado de dos guardaespaldas. “Al principio, no teníamos este tipo de amenazas”, dijo. “Cada vez están más y más enojados”.
Desde 2010 hasta 2020, 377 personas que intentaban defender la tierra de los invasores fueron asesinadas en Brasil, según Global Witness, un grupo de defensa. Durante aproximadamente el mismo periodo, solo 14 de los más de 300 asesinatos en la Amazonía llegaron a juicio.
Semanas después del mensaje amenazante, Pereira y un colega de Univaja se encontraban en el Itaquaí cuando sonó un disparo, cuyo proyectil pasó por encima de sus cabezas. Entonces vieron a Amarildo Oliveira, un pescador conocido localmente como Pelado, de pie en su porche con una pistola.
Pereira llevaba una pistola calibre .380 con 18 balas. Decidió conseguir una mejor.
“Hoy estoy probando un nuevo juguete”, escribió a un amigo en mayo, adjuntando una foto de una escopeta frente a una diana acribillada.
‘Él confiaba plenamente en Bruno’
Tras dos décadas escribiendo sobre música electrónica de baile, Phillips llegó a Brasil en 2007 y comenzó una segunda etapa como corresponsal en el extranjero, escribiendo para varias publicaciones, entre ellas el Times.
Su último proyecto era un libro sobre las formas creativas de salvar la Amazonía. Se enfrentaba a una fecha límite exigente y a un escaso presupuesto cuando decidió hacer un último viaje de reportería, que sería una reunión con Pereira en el Valle del Yavarí.
Phillips solía ser meticuloso con la seguridad, y escribía detallados memorandos para su esposa y sus editores. Pero esta vez no lo hizo, según la familia y los colegas.
Alessandra Sampaio, su esposa, dijo que Phillips pasaba días estudiando mapas y hablando con Pereira. “Él confiaba plenamente en Bruno”, dijo.
El martes 31 de mayo inició un viaje de dos días hacia Atalaia do Norte, un pueblo de 20.000 habitantes en el inicio del Itaquaí.
Cuando llegó el miércoles, se entrevistó con Orlando Possuelo, compañero de Pereira en la formación de las patrullas indígenas. Possuelo le contó a Phillips sobre el pescador que le había disparado a Pereira.
“Él no sabía”, dijo Possuelo. “Se sorprendió”.
Sampaio dijo que su esposo nunca mencionó el tiroteo. “Habló en términos generales de que Bruno había sido amenazado”, dijo. “Pero Bruno había sido amenazado durante muchos años”.
Dos funcionarios de Univaja le preguntaron a Pereira si quería llevar dos guardaespaldas en el viaje, pero Pereira se negó.
Ese jueves, cuando Phillips salía de su pequeño hotel, le dio al personal un itinerario falso. Dijo que se dirigirían al oeste, aunque en realidad iban al sur. Sus colegas dijeron que Pereira solía hacer esto para evitar que lo siguieran.
Mientras Possuelo ayudaba a subir el equipo al barco, Pereira le dijo que Phillips estaba preocupado. Phillips había preguntado por el pescador que le disparó a Pereira, pero este le aseguró que todo estaría bien.
“Bruno estaba casi bromeando sobre eso”, dijo Possuelo. “Vivimos con estas amenazas”, añadió. “Así que, a veces, las afrontamos con cierta ligereza”.
Phillips le mandó a su esposa los datos de contacto del presidente de Univaja. “Creo que solo voy a volver a tener señal de celular el domingo”, dijo.
“Te amo”, respondió ella. “Ten cuidado”.
Los dos hombres se alejaron del puerto. Phillips llevaba cuadernos, cámaras y su iPhone. Pereira llevaba su pistola.
Un colega tomó una de las últimas imágenes conocidas del par, sentados uno al lado del otro mientras se dirigían al Itaquaí.
‘Podrían querer hacerle algo, matarlo’.
Después de tres horas, llegaron a la última casa antes de la reserva del Valle del Yavarí, una cabaña al aire libre con techo de zinc, sin electricidad y con un refrigerador dañado en el porche. Se quedarían con un pescador local y su perro, Black.
También los esperaba la patrulla indígena.
El viernes, Phillips entrevistó a los indígenas y los observó patrullar. Por la noche, algunos indígenas cocinaron perezoso. Pereira lo probó; Phillips lo rechazó.
A la mañana siguiente, temprano, Oliveira, el pescador que le había disparado a Pereira, pasó en su bote con otros dos hombres, dirigiéndose a la reserva. Algunos de los indígenas los persiguieron. Cuando se acercaron, Oliveira y otro hombre les apuntaron con sus escopetas.
Oliveira apagó el motor y dejó que la corriente lo llevara lentamente hasta pasar por donde estaban Pereira y Phillips.
Pereira estaba tomando café. Vio que Oliveira llevaba un cinturón de munición y le pidió a Phillips que le hiciera fotos.
“Buenos días”, dijo Oliveira en voz alta a Pereira. “Buenos días”, respondió Pereira.
Ese mismo sábado, el grupo acordó que dos hombres de la patrulla indígena acompañarían a Pereira y Phillips en su viaje de vuelta al día siguiente.
Pero durante el desayuno, Pereira dijo que volverían solos. Nadie esperaba que se fueran tan temprano, dijo.
Partieron a eso de las 6:00 a. m., llevando las fotos del patrullaje y los datos de localización de la caza furtiva.
En el camino de vuelta, Pereira tenía que hacer una diligencia. Se detuvo en una comunidad ribereña, São Rafael, para intentar programar una reunión sobre un programa de pesca sostenible para reponer las poblaciones del pirarucú gigante.
El líder de la comunidad que buscaban no estaba allí, así que hablaron con Jânio Souza, otro pescador. Souza dijo que Pereira mencionó las amenazas y le mostró su arma. “Dijo que tal vez quisieran hacerle algo, matarlo”, dijo Souza.
Pereira y Phillips se marcharon. Fueron vistos por última vez al pasar por la siguiente comunidad del río, São Gabriel, donde vivía Oliveira.
‘¿O es algo más grande?’
Pereira y Phillips bajaban a toda velocidad por el Itaquaí cuando fueron alcanzados por una embarcación mucho más rápida.
Esa embarcación llevaba a Oliveira y a otro hombre, Jefferson da Silva Lima, que les disparó con escopetas. Pereira recibió un disparo y respondió al ataque, según la policía, pero falló. Finalmente, la embarcación se estrelló contra la maleza.
La autopsia concluyó que Pereira había recibido dos disparos en el pecho y uno en la cara. Phillips recibió un disparo en el pecho.
La policía detuvo a Oliveira, Da Silva y al hermano de Oliveira, que, según dijeron, ayudó a desmembrar y esconder los cuerpos en el bosque. Sus abogados no quisieron hacer comentarios.
Las autoridades investigan si los asesinatos están relacionados con grupos del crimen organizado que financian y dirigen gran parte de la caza furtiva contra la que luchan las patrullas.
“¿Fue solamente una pelea entre Bruno y Pelado?”, dijo Eduardo Fontes, jefe de la investigación federal de los asesinatos, utilizando el apodo de Oliveira. “¿O es algo más grande?”.
El motor de la embarcación de Oliveira puede costar unos 10.000 dólares, es decir, aproximadamente lo que gana en un año un pescador de la zona. Las autoridades dijeron que esa pesca furtiva probablemente era patrocinada por delincuentes más poderosos.
El viernes pasado, la policía detuvo al peruano Rubens Vilar Coelho por presentar una identificación falsa al ser interrogado sobre los asesinatos. Coelho es uno de los mayores compradores de pescado de la zona y le dijo a la policía que le compraba pescado a Oliveira. Según la policía, negó estar relacionado con los asesinatos.
Después de su viaje, Pereira tenía previsto visitar a otro grupo indígena para recibir consejos sobre cómo patrullar el bosque.
Possuelo ocupó el lugar de Pereira. También planeó un viaje de compras. “Voy a comprar la misma arma que Bruno”, dijo.
André Spigariol colaboró con reportería desde Brasilia.
Una versión previa de este artículo decía erróneamente que una foto de Dom Phillips y Bruno Pereira en el río Itaquaí era la última imagen conocida de los hombres, algo que aún no está claro.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Rusia tiene un problema con el reclutamiento’: Putin despliega una ‘movilización sigilosa’ en Ucrania
El Kremlin recurre a incentivos de dinero y a minorías étnicas empobrecidas, ucranianos de territorios separatistas, mercenarios y unidades militarizadas de la guardia nacional para combatir en la guerra.
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Por Neil MacFarquhar
Cuatro veteranos rusos de la guerra en Ucrania publicaron hace poco una serie de videos cortos en línea para quejarse de lo que calificaron como un “trato mezquino” tras regresar a la región rusa de Chechenia, luego de pasar seis semanas en el campo de batalla.
Uno aseguró que no le habían dado un pago prometido de casi 2000 dólares. Otro se quejó de que un hospital local se había negado a retirarle una esquirla de metralla alojada en su cuerpo.
Sus peticiones públicas de ayuda obtuvieron resultados, pero no los que esperaban. Un asistente de Ramzán Kadírov, el autócrata que gobierna Chechenia, los fustigó extensamente por televisión, los llamó “ingratos” y los obligó a retractarse. “Me pagaron mucho más de lo que prometieron”, afirmó Nikokai Lipa, el joven ruso que aseguró haber sido engañado.
Por lo general, este tipo de quejas podrían ignorarse, pero la reprimenda casi instantánea muestra cómo los funcionarios rusos quieren sofocar cualquier crítica sobre el servicio militar en Ucrania. Necesitan más soldados con desesperación, y ya están empleando lo que algunos analistas definen como una “movilización sigilosa” para atraer nuevos reclutas sin tener que recurrir a un reclutamiento nacional masivo que sería políticamente arriesgado.
Para compensar el déficit de soldados, el Kremlin está recurriendo a una combinación de minorías étnicas empobrecidas, ucranianos de territorios separatistas, mercenarios y unidades militarizadas de la guardia nacional para combatir en la guerra, y a la promesa de cuantiosos incentivos en efectivo para los voluntarios.
“Rusia tiene un problema con el reclutamiento y la movilización”, afirmó Kamil Galeev, analista ruso independiente y exmiembro del Centro Internacional para Académicos Woodrow Wilson en Washington. “Básicamente, está desesperada por conseguir más hombres a través de cualquier medio posible”.
El número de muertos y heridos en el campo de batalla es un secreto muy resguardado en ambos bandos. Hace poco, las fuerzas militares británicas estimaron que el número de rusos fallecidos es de 25.000, con decenas de miles de heridos, de una fuerza invasora de 300.000 efectivos, incluidas las unidades de apoyo.
Sin embargo, los expertos afirman que el presidente Vladimir Putin limitó la iniciativa de movilización desde el principio, al negarse a poner a Rusia en una estrategia de guerra que permitiera que las fuerzas militares comenzaran a convocar a las reservas. Por lo tanto, el Kremlin ha tratado de integrar batallones de remplazo de otras maneras.
Evitar un reclutamiento militar obligatorio para todos los hombres adultos le permite al Kremlin mantener la ficción de que la guerra es una “operación militar especial”, y al mismo tiempo minimiza el riesgo de una reacción negativa pública que provocó el fin de las debacles militares de Rusia en el pasado, como la de Afganistán y la primera guerra chechena.
La indignación pública tras el conflicto en Chechenia hizo que Rusia prohibiera el uso en el campo de batalla de reclutas novatos, es decir, hombres entre 18 y 27 años a los que se les exige un año de servicio militar obligatorio. La revelación de que cientos de ellos habían sido desplegados en Ucrania, entre ellos algunos de los marineros que murieron cuando los ucranianos hundieron el Moskva, buque insignia de la flota del mar Negro, provocó precisamente la indignación de los padres que el Kremlin había tratado de evitar.
Numerosos analistas han planteado dudas sobre cuánto tiempo podrá Rusia sostener su ofensiva en Ucrania sin una movilización general. Igor Girkin, analista militar y crítico frecuente de la estrategia del Kremlin en Ucrania, ha afirmado que es imposible que Rusia conquiste todo el país sin una movilización masiva.
Pero el Kremlin parece decidido a evitar tomar una medida tan drástica. En su lugar, las oficinas de reclutamiento han recurrido a llamar repetidas veces a los reservistas con el fin de ofrecerles incentivos monetarios para despliegues militares cortos. Los anuncios de ofertas en línea publicados por las oficinas regionales de reclutamiento del Ministerio de Defensa también se desbordan con miles de publicaciones para personas con especialidades militares. Los anuncios recientes en sitios de búsqueda de empleos generales como Head Hunter incluyeron unidades que buscaban ingenieros de combate, cualquiera que pudiera operar un lanzagranadas e incluso un comandante para un escuadrón de paracaidistas.
Los salarios que se les ofrecen a algunos voluntarios, que pueden oscilar entre 2000 y 6000 dólares al mes, superan con creces el salario mensual promedio en Rusia, que ronda los 700 dólares. Los contratos previos a la guerra para soldados a veces eran tan irrisorios que, en ocasiones, rondaban los 200 dólares al mes.
El entusiasmo bélico inspira a algunos voluntarios, observaron los expertos, mientras los trabajadores en las zonas industriales afectados por el cierre de fábricas debido a las sanciones también pueden sentirse atraídos por el dinero.
“Mayormente, por supuesto, es un modo de ganar dinero”, dijo Sergei Krivenko, director de la organización de derechos humanos rusa Citizen Army Law. Muchos, en especial los voluntarios mayores, tienen cuantiosas deudas, dijeron Krivenko y otros expertos. Una ley de mayo eliminó el límite de edad de 40 años para los soldados contratados.
Esos esfuerzos fragmentados sostienen la guerra pero no atienden el déficit fundamental de las tropas, dijeron los analistas. Si bien Ucrania enfrenta problemas similares, lo que le falta en soldados profesionales lo compensa con voluntarios entusiastas, comentaron.
Los anuncios rusos en línea evitan mencionar a Ucrania, y las ofertas a corto plazo, por lo general de tres meses, procuran restarle importancia al riesgo de no regresar nunca a casa. “Quizás sea necesario para lograr que entren en el Ejército, y una vez allí, tienen que arreglárselas como pueden”, afirmó Galeev.
El alto número de muertos entre los soldados de las repúblicas más pobres pobladas por minorías étnicas, como Daguestán en el Cáucaso y Buriatia en el sur de Siberia, indica que llenan las primeras filas del frente en cantidades desproporcionadas. Las estadísticas recopiladas por MediaZona, un medio de comunicación independiente, a partir de fuentes públicas, revelan 225 muertos en Daguestán hasta junio, junto con 185 en Buriatia, en comparación con nueve de Moscú y 30 de San Petersburgo.
Los reclutas provenientes de minorías en particular son presionados para firmar contratos. “Les dicen que si regresan a su ciudad natal no conseguirán ningún empleo, por lo que es mejor quedarse en el Ejército para ganar dinero”, aseguró Vladimir Budaev, portavoz de la Fundación Buriatia Libre, una organización antibélica en el extranjero para los buriatos, una minoría indígena.
Las unidades de la Rosgvardia, la Guardia Nacional militarizada, han sido destacadas a Ucrania y al parecer cuenta con suficientes efectivos para rotar. Pero no parece haber soldados regulares para hacer las rotaciones. Hace poco, un grupo de unas 15 mujeres de Buryatia publicó un video en línea donde se quejaban de que sus parientes y amigos varones habían sido destacados sin tomar licencia desde enero.
En 2013, Kadírov, el férreo gobernante de Chechenia, estableció un instituto privado de entrenamiento que ahora se llama Universidad Rusa de Fuerzas Especiales. Debido a su papel en la derrota de los separatistas chechenos, Kadírov ha contado con más flexibilidad que otros líderes regionales para desplegar a sus propios hombres armados. Desde la guerra, ha utilizado su centro de entrenamiento como vehículo para reclutar no solo a chechenos sino también a hombres por toda Rusia.
Han surgido informes desde Chechenia de que los críticos a la guerra o los hombres arrestados por crímenes de poca monta a menudo son golpeados y luego obligados, ya sea a pagar una coima o a firmar un contrato para pelear en Ucrania.
Kadírov ha prometido pagar casi 6000 dólares a los voluntarios que firmen un contrato de tres meses, además de los 53 dólares diarios que prometió el Ministerio de Defensa de Rusia.
El ayudante de Kadírov, Mohamed Daudov, aseguró cuando reprendió a los cuatro hombres que se quejaron en el video del trato recibido, que eran solo cuatro insatisfechos de una fuerza que dijo contaba con más de 3200 voluntarios de Chechenia enviados a Ucrania.
Otros voluntarios que han aparecido en la televisión chechena han elogiado los ejercicios en tiro, guerra urbana y otras técnicas. Sin embargo, todos los relatos coinciden en que el entrenamiento dura alrededor de una semana, algo que los analistas consideran muy inadecuado.
Existe un antiguo tabú que también se está dejando de lado en esta búsqueda de soldados.
Las autoridades de Chechenia, Daguestán e Ingusetia han anunciado que formarán regimientos compuestos en su totalidad por hombres de la región, aparentemente con la esperanza de que el nacionalismo local inspire a más voluntarios. Las fuerzas militares habían evitado este tipo de reclutamiento desde la época del zarismo por temor a fomentar movimientos separatistas.
En la batalla por Lugansk y Donetsk en la región del Donbás en Ucrania oriental, las fuerzas militares rusas no han recurrido a amabilidades como las bonificaciones monetarias. El servicio militar es obligatorio para los hombres entre 18 y 65 años en las zonas bajo control ruso, y los combatientes de primera línea son principalmente reclutas locales.
Como son ciudadanos ucranianos, los miles de muertos y heridos tienen un impacto mínimo en Rusia, por lo que el Kremlin es particularmente displicente respecto de sus bajas, aseguran los expertos.
Algunos han sido tomados directamente de las calles y enviados a las trincheras con poco o ningún tipo de entrenamiento y armas viejas, según familiares y analistas militares. “Es el modelo colonial de utilizar a los lugareños como carne de cañón”, afirmó Galeev.
El ómbudsman de la República Popular de Donetsk, un seudo Estado creado por Rusia, escribió a principios de junio en su canal de Telegram que 2061 de sus hombres habían sido asesinados y 8509 heridos, de una fuerza total de 20.000 al inicio de la invasión, un porcentaje sorprendente.
Las operaciones técnicas más arriesgadas en el campo de batalla a menudo se le asignan a mercenarios experimentados bajo contrato de Wagner u otras operaciones comerciales privadas similares, indicaron los analistas. Wagner cobró notoriedad cuando ayudó a implementar los objetivos de política exterior rusa en Siria y otros países africanos.
También, supuestamente, ha estado haciendo audiciones para reclutas dispuestos. En San Petersburgo, Wagner convenció a varias decenas de prisioneros de que firmaran contratos de seis meses para combatir a cambio de 4000 dólares y amnistía si vuelven con vida, según el sitio de noticias independiente Important Stories.
Los ejércitos de muchos países que han enfrentado faltantes similares de personal y otros problemas podrían haberse derrumbado, dijo Johan Norberg, uno de los autores de un informe reciente sobre la guerra llamado Un rudo despertar, de la Agencia Sueca de Investigación de Defensa.
“Todos estos grupos probablemente no contribuirán a una victoria rusa decisiva”, dijo refiriéndose a todos los reclutados. “Pero pueden ayudar a mantener las posiciones actuales de Rusia y tal vez permitan algunos avances tácticos menores, por ejemplo en el Donbás”.
Oleg Matsnev colaboró con la investigación.
Neil MacFarquhar es corresponsal nacional. Antes, como jefe del buró de Moscú, estuvo en el equipo que ganó el Premio Pulitzer por Reportaje Internacional en 2017. Pasó más de 15 años reportando desde el Medio Oriente, cinco de ellos como jefe de la corresponsalía en El Cairo y ha escrito dos libros sobre la región. @NeilMacFarquhar.
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Russia-Ukraine War
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‘Get the Stretcher!’ Life and Death on Ukraine’s Front Line
On another day of scorched-earth artillery barrages in the east, a team of Ukrainian medics did their best to stabilize and assure the survivors, with the din of war all around.
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
DONETSK REGION, Ukraine — Between the cracks of mortar fire and the metallic bangs of Russian self-detonating mines, Yurii, a Ukrainian Army medic, readied an intravenous line for the soldier sprawled on the stretcher below him.
The soldier looked to be in his mid-20s. His face was smeared with dirt and fear.
“Do you remember your name?” Yurii asked.
“Maksym,” the soldier whispered back.
Earlier that morning Maksym had been under a Russian bombardment at the front in eastern Ukraine that had left him severely concussed. Yurii and other Ukrainian medics were tending to him at an aid station barely removed from what has come to be known as the “zero line” where the shelling is relentless.
Daily afternoon thunderstorms had soaked the country roads and wheat fields of Donbas, a swath of rolling fields and coal mining towns that has been the focus of Russia’s military campaign in Ukraine. The sheets of rain turned the bottom of Russian and Ukrainian trenches there into slick mud.
Maybe that is why Maksym was above ground Wednesday morning, having decided to dry out after a damp night.
It is not clear what transpired in the minutes before Maksym was wounded. He was still in shock when his comrades hoisted him out of a pickup truck and handed him to Yurii’s medical crew and the waiting olive drab van-turned-ambulance several minutes later.
“You’re safe,” said Yurii, a former anesthesiologist who was once the deputy head of a children’s hospital in Kyiv, the capital, before Russia invaded. He gave only his first name for security reasons.
Maksym mumbled unintelligibly.
“You’re safe,” said Sasha, another medic who had tough hands and a background in massage therapy.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Maksym and his caretakers were certainly not safe.
Overnight, the Russians had fired rockets that had dispensed several anti-vehicle mines around the road and aid station where Yurii and his crew were treating Maksym. Even if the mines are not disturbed, they are set to detonate on a daylong timer.
Ukrainian forces had cleared some of the soda-bottle-shaped explosives, one soldier said, pointing to a video taken on his phone in the predawn darkness that showed troops shooting at a mine until it exploded. But mines were still in the bushes, waiting to detonate.
Yurii and the other medics tried to keep their focus on the wounded soldier. But the immediate demands stretched beyond their checklist of treating intense bleeding or assessing the airway. How to comfort the wounded? How to reassure them that they have survived and made it away from the front? How to give hope even if dozens of their friends have died?
“Don’t be afraid, my friend. You’ve arrived,” Yurii said soothingly as Maksym wormed around on the stretcher, his eyes wide and frantic.
It was clear that in Maksym’s mind, the shelling hadn’t stopped. He was breathing hard, his chest rising and falling in rapid bursts.
“Don’t worry. I am putting the needle in the vein. You’ve arrived, it’s a hard concussion,” Yurii soothed again.
The soldiers who carried Maksym to the aid station piled back in their truck to drive the roughly two miles back to the front line. They were returning to the same task their friend had been carrying out before he was nearly killed: waiting for a Russian attack or for an incoming Russian artillery round to find them.
As they departed, a soldier beyond the trees yelled “Fire!” A Ukrainian mortar launched a shell toward Russian positions. Smoke drifted up from the firing site.
The artillery war in Ukraine’s east is seemingly never-ending. Even without either side attacking or counter attacking, the shelling is constant — wounding and killing and driving those soldiers cowering in trenches and foxholes slowly insane.
At the sound of mortar fire, Maksym lurched on the stretcher once more.
“It’s all good! Don’t be afraid. Don’t be afraid. It’s all fine. All fine. These are ours. These are ours,” Yurii told Maksym, assuring him that he wasn’t being shelled again.
Maksym’s breathing slowed. He covered his face with his hands and then looked around.
The first complete thought Maksym organized and communicated was a string of expletives directed at the Russians.
“Go on, talk to us. You got a wife? You got kids?” Yurii nudged, seizing the opportunity to bring Maksym back among the living.
“The shrapnel,” he muttered.
“Shrapnel?” Yurii asked. He was surprised. Maksym was clearly concussed, but showed no signs of other wounds.
“He’s got shrapnel right here, and here,” Maksym said, his voice trailing off. The medics quickly realized that he was talking about his friend who was wounded when the Russian artillery struck earlier.
“He’s been driven away, taken to the hospital,” Yurii said, though the medic had no idea what had happened to Maksym’s friend. He was just trying to keep his patient from panicking again.
“Is he alive?” Maksym asked cautiously.
“He has to be,” Yurii replied, though he didn’t know.
For Yurii’s ambulance crew and other medics assigned to the area, these types of calls are common. Some days they wait a few miles from the bus station-turned-aid station, the determined pickup point between the front lines and safety, and their 24-hour shift ticks by uneventfully: Yurii calls his wife several times a day. Ihor sleeps. Vova, the son of an armorer, thinks about how to modernize Ukraine’s Soviet-era weaponry.
Other days the casualties are frequent and the medics are left with a constant rotation between the hospital and the aid station as they place bloodied men with tourniquets strapped to their extremities in the back of their ambulances.
Yurii stared down at Maksym, encouraged by his newfound ability to communicate.
“You’re not hurt anywhere else?” Yurii asked.
Maksym put his hand behind his neck and pulled away, looking at his appendage, almost expecting blood to be there.
“We were all covered by shelling,” Maksym said quietly.
“It’s all good, you’re alive,” Yurii said, trying to change the subject. “The main thing is you did well. Good lad.”
As Yurii readied the stretcher and Maksym for the ambulance, an aging red sedan, a Russian Lada, pulled up to the aid station. The Soviet-era staple came to an abrupt halt, practically skidding on the churned up pavement.
The dust settled. In the distance artillery thudded in a familiar rhythm.
A man in a baggy gray T-shirt, clearly distraught, jumped from the car’s driver seat. The passenger opened his door and yelled: “The woman is wounded!”
She was an older woman named Zina, they would soon learn, and she was facedown in the back seat.
Another group of medics would take Maksym to the hospital while Yurii’s crew handled the newly arrived patient in the sedan, the medics decided.
The two men who had driven Zina to the aid station — her husband and her son-in-law — had asked Ukrainian military positions near their home where to take her after shrapnel from an artillery blast struck her head. The troops had directed them to Yurii’s aid station.
In the Lada, Zina’s blood had begun to pool on the fabric. She seemed to be at least in her 50s, unconscious, another civilian wounded in the four-month-old war, like so many who have been caught between the guns.
“Get the stretcher!” Yurii called.
It was not quite 11 a.m., and another of the Russian-strewn mines suddenly exploded near the aid station.
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A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die
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The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?
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By Motoko Rich
TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?
“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”
To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.
“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”
With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.
Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.
Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.
Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”
The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”
To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”
That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.
“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.
Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.
The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.
“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”
She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.
Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”
After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.
At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”
For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.
She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.
Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”
While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.
After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”
Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.
She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”
Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”
Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”
Hikari Hida contributed reporting.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Putin Aims to Shape a New Generation of Supporters, Through Schools
Sweeping changes in the curriculum will soon cast the Russian president as a pivotal historical figure and mark an end of openness to the West.
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By Anton Troianovski
Starting in first grade, students across Russia will soon sit through weekly classes featuring war movies and virtual tours through Crimea. They will be given a steady dose of lectures on topics like “the geopolitical situation” and “traditional values.” In addition to a regular flag-raising ceremony, they will be introduced to lessons celebrating Russia’s “rebirth” under President Vladimir V. Putin.
And, according to legislation signed into law by Mr. Putin on Thursday, all Russian children will be encouraged to join a new patriotic youth movement in the likeness of the Soviet Union’s red-cravatted “Pioneers” — presided over by the president himself.
Ever since the fall of the Soviet Union, the Russian government’s attempts at imparting a state ideology to schoolchildren have proven unsuccessful, a senior Kremlin bureaucrat, Sergei Novikov, recently told thousands of Russian schoolteachers in an online workshop. But now, amid the war in Ukraine, Mr. Putin has made it clear that this needed to change, he said.
“We need to know how to infect them with our ideology,” Mr. Novikov said. “Our ideological work is aimed at changing consciousness.”
As the war in Ukraine approaches the five-month mark, the vast ambitions of his plans for the home front are coming into focus: a wholesale reprogramming of Russian society to end 30 years of openness to the West.
The Kremlin has already jailed or forced into exile just about all activists speaking out against the war; it has criminalized what remained of Russia’s independent journalism; it has cracked down on academics, bloggers and even a hockey player with suspect loyalties.
But nowhere are these ambitions clearer than in the Kremlin’s race to overhaul how children are taught at Russia’s 40,000 public schools.
The nationwide education initiatives, which start in September, are part of the Russian government’s scramble to indoctrinate children with Mr. Putin’s militarized and anti-Western version of patriotism, illustrating the reach of his campaign to use the war to further mobilize Russian society and eliminate any potential dissent.
While some experts are skeptical that the Kremlin’s grand plans will quickly bear fruit, even ahead of the new school year the potency of its propaganda in changing the minds of impressionable youngsters was already becoming apparent.
Better Understand the Russia-Ukraine War
A ninth-grader, Irina, said that a computer class in Moscow in March, for instance, was replaced by the viewing of a state television report on Ukrainians surrendering to Russian troops and a lecture explaining that only information from official Russian sources was to be trusted.
She soon noticed a transformation among some friends who had been initially scared or confused by the war.
“They suddenly started repeating everything after the television,” Irina said in a phone interview alongside her mother, Lyubov Ten. “They suddenly started saying that this is all deserved, that this had to happen. They couldn’t even attempt to explain this to me.”
Irina said that when she challenged her friends about Russian war crimes in Bucha, they shot back: “It’s all propaganda.”
Ms. Ten and her husband, driven in part by their refusal to raise their children in an increasingly militarized environment, left for Poland this spring.
Teachers are also noticing a change. In the city of Pskov near the Estonian border, an English teacher, Irina Milyutina, said that the children at her school at first vigorously argued about whether Russia was right or wrong to invade Ukraine, and sometimes even came to blows.
But soon the voices of dissent evaporated. The children scrawled Z’s and V’s — symbols of support for the war, after the identifying markings on invading Russian armor — on chalkboards, desks and even the floors.
At recess, fifth and sixth graders pretended to be Russian soldiers, Ms. Milyutina said, “and those whom they don’t like very much they call Ukrainians.”
“The propaganda did its job here,” said Ms. Milyutina, 30, who was detained in February for protesting against the war but has been able to keep her teaching job.
She said in a phone interview that government directives to hold a series of pro-war propaganda classes arrived at her school in the weeks after the invasion.
Schools across the country received such orders, according to activists and Russian news reports. Daniil Ken, the head of an independent teachers’ union, shared with The New York Times some directives that he said teachers had passed along to him.
In one class, students are taught about “hybrid conflicts being carried out against Russia,” with a BBC report about a Russian attack in Ukraine and a statement by President Volodymyr Zelensky presented as examples of “fakes” meant to sow discord in Russian society. An accompanying quiz teaches students to distrust any opposition activists in their own communities.
“One of the effective measures of hybrid conflict is the promotion of agents of influence in the local population,” a true-or-false challenge says.
The correct answer, of course, is “true.”
The new push represents an intensification of Mr. Putin’s yearslong effort to militarize Russian society, building on officials’ ad hoc efforts after the invasion to convince young people that the war was justified.
“Patriotism should be the dominant value of our people,” another senior Kremlin official, Aleksandr Kharichev, said at last month’s workshop for teachers, which was hosted by the education ministry.
His presentation defined patriotism bluntly: “Readiness to give one’s life for the Motherland.”
Mr. Novikov, the head of the Kremlin’s “public projects” directorate, said that with the invasion of Ukraine in February, teachers faced “a rather urgent task”: to “carry out explanatory work” and answer students’ “difficult questions.”
“While everything is more or less controllable with the younger ones, the older students receive information through a wide variety of channels,” he said, acknowledging the government’s fears about the internet swaying young people’s views. A poll last month by the independent Levada Center found that 36 percent of Russians aged 18 to 24 opposed the war in Ukraine, compared with just 20 percent of all adults.
Ahead of the next school year, the Kremlin is working to codify its educational ambitions. A proposed decree published by the education ministry last month shows that Mr. Putin’s two decades in power are set to be enshrined in the standard curriculum as a historical turning point, while the teaching of history itself will become more doctrinal.
The decree says that Russian history classes will be required to include several new topics like “the rebirth of Russia as a great power in the 21st century,” “reunification with Crimea,” and “the special military operation in Ukraine.”
And while Russia’s existing educational standard says students should be able to evaluate “various versions of history,” the new proposal says they should learn to “defend historical truth” and “uncover falsifications in the Fatherland’s history.”
As government employees, teachers generally have little choice but to comply with the new demands — though there are signs of grass-roots resistance. Mr. Ken says the Alliance of Teachers, his union, has provided legal guidance to dozens of teachers who have refused to teach this spring’s propaganda classes, noting that political agitation in schools is technically illegal under Russian law. In some cases, he says, principals have simply canceled the classes, knowing they were unpopular.
“You just need to find the moral strength not to facilitate evil,” Sergei Chernyshov, who runs a private high school in the Siberian city of Novosibirsk and has resisted promoting government propaganda, said in a phone interview. “If you can’t protest against it, at least don’t help it.”
Come September, such resistance could become more difficult, with schools directed to add an hour of class every Monday promoting the Kremlin’s version of patriotism. Virtual guest speakers in those classes will include Ramzan Kadyrov, the brutal strongman leader of the Chechnya region, and Patriarch Kirill I, the leader of the Russian Orthodox Church who has called the invasion a righteous fight, according to a presentation at last month’s workshop.
To mark the March anniversary of the annexation of Crimea, first through seventh graders will take part in “virtual excursions” through the Black Sea peninsula, according to a schedule of the weekly classes posted by the education ministry. In October, fifth graders and up will have a session apparently meant to discourage emigration; its title: “Happiness is being happy at home.”
Also beginning in September is the Kremlin’s new youth movement, an idea endorsed by Mr. Putin in a televised meeting in April and enshrined in legislation he signed on Thursday.
A co-sponsor of the legislation, the lawmaker Artyom Metelev, said the creation of a new youth movement had long been in the works, but that the West’s online “information war” targeting young people amid the fighting in Ukraine made that measure more urgent.
“This would have also all appeared without the military operation,” Mr. Metelev, who is 28 and a member of Mr. Putin’s United Russia party, said in a phone interview. “It’s just that the military operation and those, let’s say, actions being carried out in relation to our country have accelerated it.”
Moscow’s propaganda infrastructure aimed at children remains far more limited than it was during the Soviet era — a time when young people actively sought out underground cultural exports smuggled in from the West. Mr. Chernyshov, the Novosibirsk school director, believes that the Kremlin’s attempts to sell its militarism to children will now also eventually run up against the young mind’s common sense.
“A 10-year-old child is much more of a humanist than the typical Russian citizen,” he said. “It’s simply impossible to explain to a child in plain language why, right now, some people are killing others.”
Alina Lobzina contributed reporting.
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New York Times - World
Egypt’s Revolving Jailhouse Door: One Pretrial Detention After Another
By Vivian Yee, Allison McCann and Josh HolderJuly 16, 2022
The New York Times analyzed handwritten lists of names to track the thousands of people trapped in a system where detention can be renewed indefinitely, making a mockery of the legal limits.
Handwritten court logs like this one reveal the extent of a system that locks away political prisoners for months or years.
The people named on this
list appeared at a hearing to determine whether their detention should be renewed. In most cases, it was.
Analyzing a raft of documents like this one, The Times found that more than 4,500 people were detained in this system during a six-month period.
Handwritten court logs like this one reveal the extent of a system that locks away political prisoners for months or years.
The people named on this list appeared at a hearing to determine whether their detention should be renewed. In most cases, it was.
Analyzing a raft of documents like this one, The Times found that more than 4,500 people were detained in this system during a six-month period.
Handwritten court logs like this one reveal the extent of a system that locks away political prisoners for months or years.
The people named on this list appeared at a hearing to determine whether their detention should be renewed. In most cases, it was.
Analyzing a raft of documents like this one, The Times found that more than 4,500 people were detained in this system during a six-month period.
CAIRO — When the University of Washington Ph.D. student was arrested in Cairo while researching the Egyptian judiciary, he asked the prosecutor for the accusations against him. Joining a terrorist group, he was told, and spreading fake news.
“I was pleased for a second, because these are so absurd, there’s absolutely no evidence, it’s very, very easy to refute,” said the student, Waleed K. Salem, 42. But as he found out, “Once you’re slapped with these labels, you go into the black box.”
He was now trapped. Held in pretrial detention, Mr. Salem was never tried or formally charged with a crime. Instead, every time he maxed out the legal detention period, a prosecutor extended his imprisonment in a hearing that usually lasted about 90 seconds.
“The first five months, you’re trying to convince yourself it’s just five months,” Mr. Salem said. “But after five months come and go and you’re still there, now you start to fear the worst.”
President Biden’s meeting with Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia on Friday was a conspicuous U-turn for the president, who once pledged to ostracize the prince over human rights atrocities.
But Mr. Biden will meet another Arab leader in Jeddah on Saturday whose human rights record he has also denounced: Egypt’s president, Abdel Fattah el-Sisi.
Egypt holds tens of thousands of political prisoners, according to rights groups and researchers, their ranks swelled by Mr. el-Sisi’s crushing campaign against dissent.
Mr. el-Sisi’s predecessors also jailed critics. But he has done so on a vastly greater scale, largely by transforming the routine administrative procedure of pretrial detention into Egypt’s chief engine of mass repression.
Security forces arrest people from the street or from their homes, disappearing them without notifying families or lawyers. When the detainees surface in custody, prosecutors accuse them of terrorist activity and detain them for months or years on end without ever having to prove their case at trial.
The crackdown that ensnared Mr. Salem in 2018 has caught up Egyptians of every stripe, branding them as enemies of the state for even the mildest criticisms. One case involved the arrest of a politician mulling running against Mr. el-Sisi; another, two women on a Cairo subway overheard complaining about rising fares; yet another, a young conscript who posted a Facebook meme of Mr. el-Sisi wearing Mickey Mouse ears.
Some political prisoners have had trials, if only perfunctory ones, and have faced harsh sentences.
But pretrial detainees are not granted even such cursory justice.
In the special terrorism courts where the el-Sisi government funnels political opponents, the authorities do not file formal charges, present evidence or, in many cases, allow detainees to defend themselves before locking them up.
No public records exist of how many people are held in pretrial detention. But an analysis by The New York Times of handwritten court logs, painstakingly kept by volunteer defense lawyers, shows for the first time the number of individuals detained without trial and exposes the circular legal process that can keep them there indefinitely.
This figure omits detainees first seen after Jan. 15, 2021, who appear too late to establish a case history.
To estimate how many people were caught in the loop, The Times matched the handwritten names and case numbers of people who made multiple court appearances. Alternate spellings and duplicate case numbers were often used, making a perfect record impossible. But we wrote custom software to screen them and carefully checked each record to account for similar spellings.
HOW WE COUNTED Creating the first public record of Egypt’s pretrial detention system.
The true total is likely greater than our estimate, which is only a partial snapshot of the system.
The estimate leaves out detainees who were arrested and released before the five-month mark, the first time a court appearance is required. Nor does it include Egyptians prosecuted outside the capital. And there is no public accounting of prisoners held off the books in police stations and military camps or those who have simply vanished.
“More and more ordinary people have been swept up,” said Khaled Ali, a rights lawyer. Pretrial detention is supposed to give the authorities time to investigate cases, he said. “But in reality, it’s being used as a punishment.”
Human rights groups estimate that Egypt holds 60,000 political prisoners, a number that includes pretrial detainees as well as those who have been tried and sentenced, terrorism suspects as well as those accused of simply having wayward political opinions.
The Times is examining challenges to democratic norms in the United States and around the world. Read more from our Democracy Challenged coverage.
Egypt has long denied holding any political detainees. People arrested on accusations of criticizing the authorities, officials say, are threatening public order.
“Even protesting — there’s a law against it,” Salah Sallam, a former member of Egypt’s government-appointed National Council for Human Rights, said in an interview. “I can’t call someone who’s conspired against the state a political prisoner.”
In the last few weeks, however, some officials have begun to acknowledge the practice of imprisoning people for their political views, saying it was necessary to restore stability after the turbulence of Egypt’s 2011 Arab Spring revolution.
“There are times when the country is going through rough periods, like a period of terrorist attacks or economic reforms, when measures have to be taken,” Tarek el-Khouly, a member of Parliament, said in a recent interview.
In prison and court, there was never any pretense about the nature of the crime. According to former detainees and lawyers, guards and judges openly refer to detainees not linked to violence as “political.”
Officially, however, most pretrial detainees are accused of joining terrorist groups whether or not they have been linked to violence, allowing the authorities to round up perceived opponents in the name of security. The government does not distinguish between a militant planting bombs and a Facebook user grousing about rising prices: Both are labeled as terrorists.
An Egyptian research group that tracks the justice system has found that about 11,700 people were charged with terrorism offenses from 2013 to 2020. The vast majority, rights groups say, have not been linked to violent extremism.
“It just shows you how this terrorism charge has lost any meaning,” said Mohamed Lotfy, the executive director of the Egyptian Commission for Rights and Freedoms, which represents political prisoners. “It’s a preposterous, irrational thing.”
The Detention Cycle
The legal framework of pretrial detention gives it the veneer of due process.
But interviews with dozens of people — including detainees, former detainees, detainees’ families, lawyers, activists and researchers — portray a system in which prosecutors and judges routinely minimize or ignore any rights the detainees have.
During the first five months of detention, detainees can legally be held for two weeks on the basis of accusations leveled by prosecutors, a period that can be extended if prosecutors request more time to investigate. That is precisely what prosecutors do for most detainees, renewing their detentions every 15 days without formal charges filed or evidence presented.
After five months, the detainee gets a hearing before a terrorism court judge, who can renew detentions for 45 days at a time.
In theory, the hearings give detainees another chance to challenge their detentions. In reality, defense lawyers are rare and evidence is almost never shown, former detainees and lawyers said.
The hearings are closed to the public, even to detainees’ families. Defendants appear in crowded, soundproof glass cages that are muted to keep them from being heard — or even from hearing their own judgments.
At five months in pretrial detention, Mr. Salem, the graduate student, advanced to terrorism court, where he waited in a soundproof cage with dozens of other defendants. When his name was called, the judge pressed a button, unmuting the cage and allowing him to speak.
“Your honor, I’m just an academic like you,” he began. “I have a daughter, please consider this.”
A lawyer who had been designated to represent Mr. Salem and half a dozen other defendants stepped up to the bench. He argued that prosecutors had shown no evidence, that the charges were vague and baseless.
The judge extended Mr. Salem’s detention for another 45 days.
He was released in December 2018, nearly seven months after his arrest. But he remains banned from travel, preventing him from seeing his 13-year-old daughter, who lives in Poland with her mother.
“I knew what to expect,” Mr. Salem said, “but hope is a tenacious thing.”
The coronavirus has put even more distance between detainees and a fair hearing. Since last year, lawyers say, officials have taken to transporting some detainees to chambers below the courtrooms without bringing them before a judge, a way of satisfying the procedural requirement of transferring them to the courthouse while keeping them from petitioning the judge, and a timesaver into the bargain.
The authorities cast such measures as Covid precautions, citing the cheek-by-jowl courtroom cages. That explanation would be more credible, lawyers and rights groups say, if prisons were not bulging with overcrowded cells, if authorities had not failed to give detainees protective equipment or if they had not kept families from supplying it.
Most hearings last just a few minutes before the judge signs the renewal orders.
“This whole thing has nothing to do with justice,” said Khaled el-Balshy, the editor of Darb, one of the few remaining media outlets that do not toe the government line. “We’re all playing a role. It’s all a charade.”
The 45-day stints can be renewed repeatedly for up to two years. After that, the law requires that the detainee be released, though that does not always happen. In many cases, prosecutors simply bring a new case, starting the two-year timer all over again.
At least 1,764 detainees were recycled into new cases from January 2018 to December 2021, according to the Egyptian Transparency Center for Research, Documentation and Data Management.
For more than a quarter of them, the center found, it was at least the second time they had been shunted into new cases. For some, it had been as many as seven times.
Ola Qaradawi, 56, and her husband, Hosam Khalaf, 59, were arrested while on a family vacation on Egypt's north coast in 2017.
The couple, both of whom hold United States permanent residency, were accused of having ties to a terrorist group. But the real crime seemed to be that they were related to a prominent critic of the military coup that brought Mr. el-Sisi to power in 2013.
After two years in prison, Ms. Qaradawi in solitary confinement, they were ordered to be released.
But instead of sending them home, guards took them to prosecutors, who accused them of committing new crimes while in prison.
“We were actually planning the party, thinking we were going to celebrate when they came out,” said their daughter, Aya Khalaf, an American citizen. “It’s like everything you’ve gone through has gone down the drain, and now they have the right to hold you again for another two years.”
Ms. Qaradawi was finally released in December 2021 after four years in detention. Her husband remains in jail.
Although there is a legal distinction between pretrial detention and a prison sentence, detention often amounts to harsh punishment.
Prisoners are held in overcrowded, filthy jails, sometimes for years. They are often deprived of visitors, bedding, food and medical treatment. Torture is common.
Rights groups say hundreds of people have died in Egyptian custody over the past five years from a combination of abysmal conditions, abuse and lack of health care.
A Widening Net
One reason people are detained for so long without trial, the government says, is that the justice system is clogged with cases. Prosecutors and courts cannot keep up with the sheer number of people getting arrested, a load that grew as Egypt widened its crusade against dissent.
Taking control after the military deposed Egypt’s first democratically elected president, Mr. el-Sisi promised security and prosperity — all many Egyptians wanted after years of revolution, chaos and civil strife.
But he has used the pursuit of stability to justify deepening authoritarianism.
First, his government rounded up members of the Muslim Brotherhood, the Islamist movement that had held the presidency before Mr. el-Sisi took over, accusing it of responsibility for the militant attacks then tormenting the country. Seeing the Brotherhood as a political threat, the authorities also targeted anyone suspected of Brotherhood membership and anyone who had participated in Brotherhood-led demonstrations.
Next into detention cells came a growing number of opposition politicians, activists, journalists and academics. About 110 activists, 733 members of the media and 453 academics were arrested from 2013 to 2020, the justice system monitoring group said.
Eventually, the repression vacuumed up ordinary protesters and citizens.
When a rare smattering of anti-government protests broke out in 2019, at least 4,000 people were arrested, rights groups and lawyers estimate, including many who said they were just passing by.
Those arrests were a prelude to a much broader crackdown in which the authorities, mindful of the Arab Spring uprising that overthrew a previous president in 2011, sought to head off further unrest by arresting people they believed might have subversive ideas.
In downtown Cairo’s Tahrir Square, where Facebook and Twitter helped muster hundreds of thousands of protesters in 2011, security officers began arresting passers-by after stopping them at random and searching their phones and social media accounts for political content. A dedicated unit at the Interior Ministry also combs social media for posts criticizing the government, detaining some users simply for liking and sharing others’ posts, rights groups and lawyers said.
During politically sensitive anniversaries such as that marking the 2011 revolution, the police conduct raids and establish dragnets to pick up young men walking near protest hot spots.
More than 16,000 people were detained, arrested or summoned by the security services for political reasons from 2020 to 2021, according to the Egyptian Transparency Center, a figure that does not include arrests in North Sinai, where the government is fighting an Islamist insurgency and little public information is available.
Most of them went straight into pretrial detention, though most do not appear in The Times’s estimate, since many were released before the five-month mark where our data began.
The surge of cases has jammed the system, backing up the courts and overcrowding prisons.
Terrorism court judges commonly struggle to get through the docket. Lawyers said they had seen sessions in which as many as 800 defendants remained packed into glass cages well past midnight.
The backlog, said Maj. Gen. Khaled Okasha, head of the Egyptian Center for Strategic Studies, a government-aligned research institute, makes long waits before trial “inevitable.”
It has also generated a prison-building spree. Egypt has built 60 new prisons since the 2011 revolution, almost all under Mr. el-Sisi, according to news reports and the Cairo-based Arabic Network for Human Rights Information, which was recently forced to disband amid sustained government harassment.
Missing
When people disappear in Egypt — hustled from their homes by armed men in the middle of the night, seized from the street as they walk through downtown Cairo — no phone call is allotted to them. Families might wait months before learning that their loved ones have entered the limbo of pretrial detention. Some never hear a word.
Parents and siblings go knocking at police stations and national security offices, often only for officials to deny holding their relatives. It can take a week or two for suspects to be taken to a prosecutor’s office in Cairo for questioning, lawyers say.
Sometimes their lawyers are waiting for them, alerted by families who presume they have been arrested. Human rights attorneys have developed a simple way to check: At hearings, they hold up a single sheet of white paper with a handwritten name, hoping someone will wave back from the defendants’ cage.
Volunteer defense lawyers who come to court each day jump in to represent other detainees, the only way for some to tell their families where they are.
“The families are thrown into a vicious cycle of uncertainty because they might be dead,” said Mr. Ali, the rights lawyer. “Sometimes they wish for them to turn up at the prosecution, because then they know they’re alive, at least.”
Egypt’s Response
Stung by international criticism of its human rights abuses and anxious to appease a new American president who had vowed “no more blank checks” for Mr. el-Sisi during his campaign, the Egyptian government unveiled a “national human rights strategy” last fall. This year, as economic pressure mounted at home, Mr. el-Sisi launched a “national dialogue” — a chance, he said, for the opposition to return to the political fold and push for reforms.
A presidential committee began pardoning dozens of political detainees. Pro-government figures publicly discussed reining in the length of pretrial detentions, suggesting that such measures could be softened now that the government had largely suppressed terrorism and restored stability.
The amnesties reflected the government’s “eagerness to open up to all political forces and its readiness to create a real will to engage in the national dialogue that the president has called for,” Mr. el-Khouly, who serves on the pardons committee, said in a TV phone-in last month.
But even as it released some dissidents and opposition politicians, it sentenced others to prison, including, in May, a former presidential candidate arrested after criticizing Mr. el-Sisi. Politically motivated arrests continued apace. And detainees’ families say that abuses in the prisons have not stopped.
Most Egyptian officials asked about the pretrial detention system declined to comment for this article. Requests sent to the state prosecutor’s office, prison officials and the presidency through a government spokesman received no response.
Mr. Sallam of the National Council for Human Rights acknowledged that there were some “transgressions” in the justice system, but said that foreign rights groups and spies had exaggerated such problems to undermine the government.
In January, the Biden administration decided to withhold $130 million of the $1.3 billion in military aid the United States gives Egypt every year as a legacy of Egypt’s 1979 peace treaty with Israel, saying that its human rights reforms fell short of what the administration had pushed for.
But the administration released another $170 million that was also supposed to be contingent on reform. And there was a consolation prize: a $2.5 billion arms deal, unveiled just days before the aid cut.
Search for a Son
Sometimes the detained simply disappear into the maw of the system, never to be found again.
Abdo Abdelaziz, 82, a pickled fish trader whose small, concrete-walled apartment in the southern city of Aswan is pungent with his wares, spent the first few days after security officers arrested his son in October 2018 waiting at the police station.
He was certain his son, Gaafar, would be out soon: Gaafar was a driver, he said, a father of four with no time for politics.
“When I’d hear about someone being arrested, I’d think they must’ve done something wrong,” he said. “But because I know we’re not political, we’re not fundamentalists, I figured they’d let him go.”
When they said Gaafar was not there, he went to the courthouse, where defense lawyers said it was unsafe for them to help. Next he contacted Egypt’s chief prosecutor. When no reply came, he went to Cairo for the first time in his life on the 15-hour train, determined to shake something loose.
Turned away, he was passed off to an Aswan prosecutor, who he said asked him why he was making trouble and dismissed him.
“I thought the law was being respected, the Constitution was being respected — that’s why I went,” he said. “And I found none of that.”
Neither office replied to requests for comment.
Unscrupulous lawyers pounced on the salesman’s desperation, telling him Gaafar had been charged with joining a terrorist group. They said they could find Gaafar — maybe even help Mr. Abdelaziz see him — for about $640.
He paid. Back he went to Cairo, another 15 hours on the train, but he never saw his son.
When nothing else worked, he tried a new approach: He went to every ward in Cairo’s notorious Tora Prison, telling the guards he was there to visit his son on the off chance that they would confirm that Gaafar was there.
The guards checked their records. They said Gaafar was not listed.
Out of ideas, Mr. Abdelaziz returned to Aswan.
More than three years later, he felt something like hope when Mr. Biden was elected.
“With Biden, maybe freedom will have some value,” Mr. Abdelaziz said.
After the American election, Egypt released more than 200 prisoners in what some interpreted as a good-will gesture toward the incoming American president.
Soon after, rights lawyers said, at least 140 of them were recycled into new cases.
Le Figaro
Le manga tire toujours le marché du livre en France, mais des inquiétudes pointent
Chloé WoitierDÉCRYPTAGE - Si les BD japonaises affichent une santé insolente, des signaux négatifs émergent.
Le manga reste plus que jamais le principal moteur du marché de l’édition en France. Alors que les achats de livres sont en recul de 5 % au premier semestre 2022, les BD japonaises affichent, elles, une santé insolente avec des ventes en hausse de 19,7 % selon GfK. Ces chiffres restent toutefois moins explosifs que ceux de l’année 2021, où les achats de mangas avaient bondi de 126 % grâce aux effets combinés des confinements, de la popularité des dessins animés adaptés de ces œuvres, du passe culture et d’une offre éditoriale riche.
«Une croissance annuelle à deux chiffres, cela reste hors norme dans l’édition», tempère François Capuron, directeur commercial de Delcourt. «En cinq mois, nous avons vendu plus de mangas que sur l’ensemble de l’année 2019. Cela augure un exercice 2022 largement supérieur à 300 millions d’euros.» Pour Ahmed Agne, directeur de la maison d’édition Ki-oon, «nous avons franchi un palier dans l’acquisition de nouveaux lecteurs, il n’y aura pas de retour en arrière. Le dynamisme du marché du manga est là pour durer.»
Prochaine hausse des prix
Les éditeurs pointent toutefois des signaux négatifs. La moitié des ventes se concentre sur seulement 15 séries, comme One Piece, Naruto, Spy × Family ou Demon Slayer. «Les nouveaux lecteurs se tournent vers les noms les plus connus via les réseaux sociaux ou les dessins animés», note Elisa Amblard, directrice marketing de Pika. «Ce public est très informé. À 70 %, ils savent ce qu’ils veulent quand ils entrent en magasin. Il y a peu de place pour les achats d’impulsion», ajoute Grégoire Hellot, directeur de Kurokawa. De quoi mettre en difficulté les éditeurs qui n’ont pas de grands noms à leur catalogue.
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Cette situation conduit à une compétition accrue entre les maisons françaises pour acquérir les nouvelles licences les plus prometteuses. Les prix proposés aux ayants droit japonais sont donc en surchauffe. «Vous vous mettez en situation de risque si les ventes de licences chèrement acquises ne sont pas à la hauteur des attentes», note François Capuron. Une situation qui est arrivée plusieurs fois sur le premier semestre 2022… «Nous sommes bien plus nombreux qu’avant à vouloir nous partager le gâteau et nous achetons les droits plus cher. Il va y avoir de la casse», prédit Ahmed Agne, qui voit venir un mouvement de concentration. Déjà, les Éditions Akata viennent d’être rachetées par Albin Michel.
Les éditeurs de mangas doivent aussi faire face aux mêmes difficultés de fabrication que le reste du secteur du livre: flambée du prix du papier, de l’encre, des coûts de transports, de l’énergie… «Nous tapons dans nos marges, cela devient intenable. Nous finirons par répercuter cela sur nos prix de vente si cette situation persiste», poursuit le directeur de Ki-oon. «Une augmentation des prix nous semble inévitable dans les temps à venir», confirme une porte-parole des Éditions Glénat. «Cependant, nous tenterons de la limiter à un niveau minimum nécessaire pour ne pas pénaliser les jeunes lecteurs.» Franchir le seuil psychologique des 8 euros par volume risque en effet de conduire à des arbitrages chez les adolescents les plus consommateurs de mangas.
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New York Times - World
Live Updates: Biden Meets With Arab Leaders Amid Doubts About U.S. Commitment to Region
Jeddah, Saudi Arabia July 16, 3:00 p.m.
Jerusalem July 16, 3:00 p.m.
Washington July 16, 8:00 a.m.
The shift toward making confronting Russia and China a priority has been disquieting for countries that have long counted on the United States for security.
RIGHT NOW
An unspoken result of Biden’s meeting with Prince Mohammed: A setback in the Khashoggi case.
Here’s what you need to know:
Topping Biden’s agenda in summit with Arab leaders: Iran and oil.
Many in the Arab world worry about Biden’s commitment to the region and human rights.
Criticism of Biden isn’t just over his M.B.S. visit. A meeting with el-Sisi also raises alarm.
An attempt to isolate Saudi Arabia’s de facto ruler didn’t work.
An Israeli and Saudi agreement on 2 islands is another cooperative step.
Another source of U.S.-Saudi friction: Golf.
JEDDAH, Saudi Arabia — President Biden opened a day of meetings with Arab leaders on Saturday aimed at reasserting American leadership in the region even as his administration has focused most of its foreign policy energy since he took office on the geopolitical competition with China and the Russian war in Ukraine.
Mr. Biden sat down separately with the leaders of Iraq and Egypt and planned to meet with the president of the United Arab Emirates before joining a group session of nine leaders from the region later in the day. With energy markets roiled by the war in Ukraine, the president hoped to encourage increased oil production to bring down gasoline prices back home.
The president had only a few words with each of his counterparts before news media cameras were ushered out of the meetings. Sitting with Prime Minister Mustafa al-Kadhimi of Iraq, he pressed gently for more progress toward building its democracy nearly two decades after the American invasion that toppled Saddam Hussein and opened years of civil war and internal struggles for power.
“I want the press and you to know we want to be helpful as we can in doing that,” Mr. Biden told Mr. Kadhimi, who in turn thanked the American leader for U.S. assistance establishing security and fighting terrorism.
With President Abdel Fattah el-Sisi of Egypt, Mr. Biden made no mention of the human rights issues in Egypt, where tens of thousands of political prisoners are locked up and Mr. el-Sisi has been waging a relentless crackdown on dissent.
“It’s good to see you,” Mr. Biden told the Egyptian leader. “And I’d like to start by thanking you for the incredible assistance” with Gaza, the Palestinian enclave where Egypt plays a major role tamping down conflict with Israel and has pledged to help rebuild housing destroyed by a brief war last year.
He added: “I’m looking forward to talking with you about a whole range of issues.”
Mr. Biden then met separately with Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, the president of the United Arab Emirates, before a broader group session with the Gulf Cooperation Council, comprising leaders from Saudi Arabia, the United Arab Emirates, Bahrain, Qatar, Kuwait and Oman, joined for the day by Mr. Kadhimi, Mr. el-Sisi and King Abdullah II of Jordan.
As that gathering was about to begin, Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia led a smiling Mr. Biden into place for a group photo, and then the two of them led the pack, shoulder to shoulder, into the hall for the summit.
— Peter Baker and Ben Hubbard
BEIRUT, Lebanon — President Biden is meeting in Saudi Arabia on Saturday with leaders from the United States’ closest partners in the Arab world to discuss working together to contain Iran and bring stability to global energy markets thrown into disarray by Russia’s invasion of Ukraine.
But looming over the meetings for many of those leaders are doubts about the United States’ long-term commitment to the region and worries about whether Mr. Biden will make good on his vow to pursue a foreign policy based on human rights.
Mr. Biden has made it clear that he considers confronting Russia and China, and their ambition to replace a U.S.-led global order with a system more to their liking, a greater priority than the wars and sectarian conflicts that continue to rile the Middle East.
That has been a disquieting shift for countries that have long counted on the United States for security and now worry that they might be on their own.
Mr. Biden has also spoken passionately about supporting democracy, which is sorely lacking in the region and in most of the countries whose leaders will meet with Mr. Biden in the Saudi capital, Riyadh.
Seven of the nine Arab countries attending are ruled by unelected kings, emirs, princes and sultans: Saudi Arabia, the United Arab Emirates, Bahrain, Qatar, Kuwait, Oman and Jordan.
While Egypt is officially a republic, its president, Abdel Fattah el-Sisi, took power in the military overthrow of his democratically elected predecessor, and has systematically squeezed democratic practice and open dissent out of his country’s political system. Mr. Biden will meet with him one-on-one on Saturday.
That leaves only Prime Minister Mustafa al-Kadhimi of Iraq, which has a complex relationship with the United States because of the American invasion that toppled Saddam Hussein in 2003 and Iraq’s raucous domestic politics, which include a number of staunchly anti-American parties.
But Mr. Biden’s visit to Saudi Arabia itself suggested a demotion of the focus on rights by Mr. Biden, who vowed during his election campaign to treat Saudi Arabia as a “pariah,” only to visit when faced with issues that he hoped the kingdom could help him solve.
The presidential trip comes amid a monumental shift in the region that has seen a number of Arab states build closer ties with Israel, a close American ally that most Arab states have long shunned.
The Emirates and Bahrain, whose leaders will meet Mr. Biden on Saturday, established full diplomatic relations with Israel in 2020, while Saudi Arabia has quietly increased unofficial ties.
Those new relations have in some ways rejuvenated links to Israel from Egypt and Jordan, the only Arab states that previously had peace treaties with the Jewish-majority state.
Much of the impetus for dealing with Israel comes from some Arab leaders’ concern about Iran and a desire to contain it — an interest that they share with Israel.
High on Mr. Biden’s agenda for the trip is finding a way to bring down oil prices. Four of the countries represented — Saudi Arabia, the Emirates, Kuwait and Iraq — are members of the Organization of the Petroleum Exporting Countries, a cartel whose members pump about 30 percent of the world’s oil and agree on production quotas.
Mr. Biden could use his meetings on Saturday to urge them to agree to increase production or just prevail on Saudi Arabia, OPEC’s de facto leader, to use its weight to push for policies that will help the United States.
— Ben Hubbard
President Biden’s Visit to the Middle East
The U.S. president is on a four-day trip to Israel and Saudi Arabia, after branding the latter country a “pariah” state following the brutal assassination of Jamal Khashoggi, a Saudi Arabian journalist.
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Since entering the White House, President Biden had refused to meet with, and even speak to, Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler of Saudi Arabia, seeking to punish him with ostracism for the grisly murder of the Saudi journalist Jamal Khashoggi by Saudi agents in 2018.
But that objection fell by the wayside on Friday when Mr. Biden and Prince Mohammed met face-to-face during Mr. Biden’s first trip to Saudi Arabia for a regional summit focused on oil and Iran.
The two leaders briefly discussed the case, according to U.S. and Saudi officials, but effectively agreed to disagree on Prince Mohammed’s culpability before announcing a slew of initiatives aimed at emphasizing the close partnership between their countries.
And with that, the last high-level effort to hold Prince Mohammed accountable for the murder ended.
The two leaders’ conversation happened behind closed doors, and slightly different accounts emerged.
Mr. Biden told reporters that he had confronted Prince Mohammed privately about what he called an “outrageous” killing at the start of their meeting, even telling the prince that Mr. Biden held him responsible for it.
“I made my view crystal clear,” Mr. Biden said.
Separately, Adel al-Jubeir, the Saudi minister of state for foreign affairs, described to reporters a less contentious exchange about human rights in which the killing was briefly mentioned.
Calling the killing “a terrible mistake,” Mr. al-Jubeir said that those responsible for the crime had been punished, that the United States and Saudi Arabia had moved on, and that the United States was in no position to criticize, recalling the torture of detainees in Iraq’s Abu Ghraib prison by American troops.
Mr. Khashoggi was one of Saudi Arabia’s highest-profile journalists and was for years considered a palace insider who could effectively explain the kingdom’s point of view.
But after Prince Mohammed came to power 2015, Mr. Khashoggi criticized the prince’s lack of tolerance for dissenting views and, fearing arrest, fled to the United States, where he wrote columns for The Washington Post that critiqued the prince’s initiatives.
In October 2018, Mr. Khashoggi entered the Saudi consulate in Istanbul to obtain documents that he needed to marry his Turkish fiancée. He never came out.
Turkish officials and a United Nations investigator later detailed how he had been confronted by a hit squad dispatched from Saudi Arabia that strangled him and injected him with a tranquilizer, killing him. A forensic doctor then dismembered his body and a body double wandered around Istanbul, wearing Mr. Khashoggi’s clothes in a failed attempt to convince the world that he was still alive.
For weeks, Saudi officials denied that the kingdom was behind his crime, but the perpetrators were caught on camera and identified, and some were closely linked to Prince Mohammed.
Saudi officials eventually acknowledged Mr. Khashoggi’s murder, but insisted that it had been carried out by rogue agents with no such orders from Riyadh.
Although Prince Mohammed said he had no foreknowledge of the plot, the murder left a deep stain on his efforts to bill himself as a forward-looking reformer. A Saudi trial that found eight men guilty in connection with the killing did little to quell international outrage.
The killing of Mr. Khashoggi was a primary reason that Mr. Biden vowed during his election campaign to treat the Saudis “like the pariah that they are.”
In the White House, he authorized the release of a C.I.A. assessment saying that the prince had authorized the operation that led to Mr. Khashoggi’s death. Mr. Biden also refused to speak with Prince Mohammed, saying that his own counterpart was the king.
Until Friday, that is, when Mr. Biden sat down with Prince Mohammed to discuss oil supplies, regional security and other issues.
— Ben Hubbard
President Biden has been accused of brushing off human rights concerns by meeting in Saudi Arabia with Crown Prince Mohammed bin Salman, but rights activists are also raising similar alarms over a less-noticed meeting on Saturday with another leader, Egypt’s president, Abdel Fattah el-Sisi.
In the nine years since he ousted Mohamed Morsi — Egypt’s first democratically elected president — in a military takeover, Mr. el-Sisi has crushed dissent on an extraordinary scale in modern Egypt, arresting thousands of critics both major and minor, effectively banning protests and muzzling the press. Yet the country has continued to receive about $1.3 billion in aid from the United States almost each year, making it one of the top recipients of American foreign funding.
Egypt, by far the most populous Arab nation, has been an important partner in the Middle East for the United States since 1979, when it broke with its Arab neighbors to sign a peace treaty with Israel. Successive U.S. administrations have seen Egypt, with its strategic location on Israel’s borders and its control of the Suez Canal, as key to maintaining stability in the region.
That relationship has been tested over the years, including by the Arab Spring protests in the 2010s and the imprisonment of Americans. President Donald J. Trump not only made little fuss about Egypt’s unsavory record, but also praised Mr. el-Sisi and, rights advocates say, empowered him to act more boldly.
But Mr. Biden, who vowed to put human rights at the heart of his foreign policy, promised a reversal: During his presidential campaign, he tweeted that there would be “no more blank checks for Trump’s ‘favorite dictator,’” quoting a remark that Mr. Trump reportedly once made about the Egyptian president.
Mr. el-Sisi took such warnings to heart. Eager to make nice with the new American president, he was the first Arab leader to congratulate Mr. Biden on his election, and Egypt experts say he has long sought a face-to-face meeting as a stamp of international legitimacy, a meeting that he has now gotten.
Meeting with the Egyptian leader on Saturday, however, Mr. Biden made no mention of the human rights issues in Egypt. “It’s good to see you,” Mr. Biden told him. “And I’d like to start by thanking you for the incredible assistance” with Gaza, the Palestinian enclave where Egypt plays a major role tamping down conflict with Israel.
At first, the Biden administration treated Mr. el-Sisi coolly. But much as previous presidents continued to fund Egypt in the name of regional stability and Israel’s security, Mr. Biden has found it tricky to disentangle himself from the Sisi government. After Egypt played a key role in mediating efforts to end the May 2021 conflict between Israel and Hamas in Gaza, Secretary of State Antony J. Blinken visited — and praised — Mr. el-Sisi in Cairo.
The administration went on to withhold $130 million of Egypt’s annual $1.3 billion aid package this year, citing human rights concerns, but it also approved a $2.5 billion arms deal for Egypt around the same time.
Biden administration officials and American diplomats have argued that pushing Egypt away forfeits valuable leverage to force reforms and risks bringing it closer to Russia and China, who are both seeking greater influence in the Middle East. With its strategic position in the southeastern Mediterranean, bordering Israel, Libya and Sudan, and its role in fighting terrorism, the United States can hardly afford not to engage, they say.
But rights advocates say the administration has muddled its human rights message by withholding too little and selling the arms, and Mr. Biden has also faced calls from some members of Congress to get tougher on Egypt.
— Vivian Yee and Peter Baker
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The Saudi Arabia that President Biden is visiting is a country being actively reshaped by the whims and visions of the man he met with on Friday: Crown Prince Mohammed bin Salman.
As the de facto ruler of the oil-rich monarchy, the 36-year-old Prince Mohammed has cast himself as a reformer, loosening some restrictions of ultraconservative Islam by permitting women to drive and allowing once-forbidden cinemas and concerts.
But the prince’s rule has also been defined by his institutionalization of force — both to quash domestic dissent and to pursue a more muscular foreign policy. Stepping beyond the old Saudi model of quietly cultivating influence with cash-driven diplomacy, Prince Mohammed has bombed Yemen, moved aggressively to jail activists and critics and, according to the C.I.A., dispatched the hit squad that murdered the Saudi journalist Jamal Khashoggi.
It was because of these human rights concerns that Mr. Biden vowed during his election campaign to make Saudi Arabia a “pariah” and refused once in office to speak with Prince Mohammed, seeking to punish him with isolation.
Recently, relations between the White House and Saudi Arabia were so strained that analysts described them with romance metaphors.
“The U.S.-Saudi relationship, if it were a marriage, would be in deep need of counseling,” said Brian Katulis, vice president of policy at the Middle East Institute.
But with Russia’s invasion of Ukraine affecting oil prices and Iran believed to be expanding its nuclear capabilities, Mr. Biden suddenly needs Saudi Arabia’s help — and must confront the reality that the only way to get it is through Prince Mohammed.
— Ben Hubbard
JERUSALEM — Amid the scrutiny of President Biden’s tense meeting with Crown Prince Mohammed bin Salman of Saudi Arabia in Jeddah on Friday, there was less fanfare for a curt late-night announcement by the White House about the upcoming removal of U.S. peacekeepers from a pair of obscure Saudi islands in the Red Sea.
The news was nevertheless significant: It was the latest sign of warming ties between Saudi Arabia and Israel, two regional powers that have no formal diplomatic relations.
In order for the peacekeepers to leave, Israel had to give its blessing. The islands were transferred to Saudi Arabian control by Egypt in 2017, and the security arrangements on the islands are still affected by peace agreements sealed four decades ago between Egypt and Israel.
Mediterranean Sea
ISRAEL
JORDAN
SINAI
PENINSULA
Cairo
Eilat
Aqaba
SAUDI
ARABIA
Gulf of Aqaba
EGYPT
Sanafir
Tiran
Red Sea
50 miles
By The New York Times
In parallel with the new understandings over the islands, the United States said in an earlier announcement that Saudi Arabia would allow direct civilian flights between Saudi Arabia and Israel, a decision that will let Arab citizens of Israel travel directly to Mecca for pilgrimages.
The announcements highlighted how Israel, after years of regional isolation, is rapidly gaining acceptance among some Arab leaders as shared Israeli-Arab fears of a nuclear Iran supersede Arab solidarity with the Palestinians. The increasingly open signs of cooperation follow years of clandestine security coordination between the Saudis and Israelis, who have a shared interest in joining forces against their mutual enemy, Iran.
The agreement, a small but long-awaited step, also represents an achievement for the Biden administration. It builds on the Abraham Accords, the normalization deals between Israel and three other Arab states — the United Emirates, Bahrain and Morocco — that were facilitated by the Trump administration.
The Red Sea islands at the center of the new deal, Tiran and Sanafir, have long been strategically important for Israel, Egypt and Saudi Arabia despite being barren and uninhabited. They command the narrow Straits of Tiran, the only sea route to the southern Israeli port city of Eilat.
They originally belonged to Saudi Arabia, which handed control of the islands to Egypt in a 1950 treaty when the Arab allies were focused on choking off trade to the newly formed state of Israel. With its far stronger military and history of regional dominance, Egypt was better placed at the time to hold the Straits of Tiran against the Israelis.
Israel took control of the islands after the 1967 Middle East war, which started in part over Egypt’s decision to close the Straits to Israel-bound trade and to hamper Israeli military movements in the Red Sea. The islands returned to Egyptian control in 1982 after the two countries signed a peace treaty, leaving a small, international force of soldiers, usually American, stationed on Tiran to monitor the agreement.
In 2017, Egypt handed the islands back to Saudi Arabia, which hoped to ultimately remove the peacekeepers.
Under the arrangement announced by the White House on Friday, Israel has given its blessing to the peacekeepers’ removal by the end of the year. In parallel, the United States said that Saudi Arabia had agreed to uphold “all existing commitments and procedures in the area,” which include Israeli shipping access through the straits.
The agreement “fully took into consideration the interests of all parties, including Israel,” the White House said in a statement, and the island will now be used “for tourism, development and peaceful pursuits.”
Isabel Kershner and Patrick Kingsley reported from Jerusalem, and Vivian Yee from Cairo.
— Isabel Kershner, Vivian Yee and Patrick Kingsley
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As President Biden focuses on geopolitical and economic matters linking the United States and Saudi Arabia during his visit to the kingdom, a diplomatic wrangling is also playing out between the two nations in the world of sports.
Saudi Arabia is bankrolling a new, upstart golf tournament to challenge the P.G.A. Tour this year, prompting a conflict that is upending men’s professional golf. And now the dispute has spread to a new setting, with the Justice Department investigating the P.G.A. Tour for anticompetitive behavior in its dealings with the breakaway LIV Golf series, a tour spokeswoman confirmed this past week.
The kingdom sees sports as a winning formula to refresh its image, part of a campaign led by its de facto ruler, Crown Prince Mohammed bin Salman, to transfigure the country from a sleepy, conservative oil producer into a dynamic hot spot for tourism, investment, futuristic technology and more.
The LIV Golf circuit, which has hosted two of eight events planned for this year, has poached several prominent players from the P.G.A. Tour with mammoth upfront payments and appearance fees. Phil Mickelson, a six-time major winner, reportedly received $200 million.
The tournaments have offered total prize money as high as $20 million, with the last-place contestant guaranteed $120,000. With a separate pool of money for a team competition, some golfers have taken in nearly $1 million at a single event after finishing in the bottom third of the field. The rebel circuit has also attracted P.G.A. Tour players by offering a limited schedule, although the LIV Golf schedule plans to expand to 14 tournaments next year, which is roughly the same number a typical P.G.A. Tour golfer currently plays in a tour season.
Now, the P.G.A. Tour has suspended players who have defied tour regulations and participated in two recent LIV Golf events without the P.G.A. Tour’s permission. Greg Norman, the chief executive of LIV Golf, whose major shareholder is the sovereign wealth fund of Saudi Arabia, has castigated the tour’s stance as an “illegal monopoly.”
Jay Monahan, the P.G.A. Tour commissioner, has repeatedly countered that his organization’s policies will stand up to legal review, including if a lawsuit is filed by a suspended P.G.A. Tour member, which is expected. The PGA Tour has pointed to a 1994 federal inquiry examining comparable disciplinary measures by the tour against golfers playing in a non-P.G.A. Tour event without the commissioner’s permission.
“We went through this in 1994 and we are confident in a similar outcome,” Laura Neal, a P.G.A. Tour executive vice president, wrote in an email. Of the Justice Department inquiry, she said: “This was not unexpected.”
Britain also weighed in on the Saudi initiative this week, with the organizer of the British Open warning that the hallowed tournament might soon change its entry rules to discourage players from aligning themselves with LIV.
Martin Slumbers, the chief executive of R&A, the Open organizer, appeared to rule out a wholesale ban. But he said at a news conference on Wednesday in St. Andrews, Scotland, “There is no such thing as a free lunch.”
— Bill Pennington, Vivian Yee, Ben Hubbard and Alan Blinder
Le Figaro
Les plantations du voisin cachent la vue, que faire ?
C'est la pleine saison pour planter et votre voisin n'a pas résisté à l'appel du jardinage. Arbre, arbuste, plante verte… S'il peut librement mettre ce qu'il souhaite, il doit cependant respecter des distances par rapport à votre terrain.
En matière de plantation, le droit fixe des règles pour préserver les rapports de bon voisinage. En cas de non-respect, le voisin lésé par la perte de sa vue sur la mer dispose de démarches amiables puis d'un recours judiciaire pour faire respecter la loi. Que faire si les plantations de votre voisin cachent votre belle vue ? Voici nos réponses.
Quelles distances doivent être respectées en matière de plantation ?
Une plantation est un végétal planté dans la terre. Il peut s'agir des arbres, des arbrisseaux et des arbustes. Tout comme les constructions, les plantations sont soumises à des règles juridiques en matière de distance. Notamment avec les parcelles voisines, pour les préserver d'éventuels troubles de voisinage constitués par une privation de vue ou par une perte d'ensoleillement.
À lire aussiQu'a-t-on le droit de faire ou de ne pas faire dans son jardin ?
En matière de plantation, le Code civil prévoit les règles suivantes :
- Les plantations doivent respecter une distance de 2 mètres de la ligne séparative du voisin pour celles dont la hauteur dépasse 2 mètres.
- Les plantations doivent respecter une distance de 0,5 mètre de la ligne séparative du voisin pour celles dont la hauteur est inférieure à 2 mètres.
Ces règles peuvent être ignorées si des règlements ou des usages dans la commune en prévoient d'autres. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour les connaître.
Les arbres, arbustes et arbrisseaux de toutes espèces peuvent être plantés en espaliers, de chaque côté du mur séparatif, sans qu'il y ait besoin de respecter une quelconque distance. En revanche, ils ne pourront pas dépasser la crête du mur. Si le mur n'est pas mitoyen, le propriétaire seul a le droit d'y appuyer les espaliers.
À lire aussiTrouble de voisinage : que faire quand la nouvelle construction de votre voisin vous prive de soleil?
Bon à savoir
Comment mesurer la distance des plantations avec le voisin ?
La distance des plantations avec le voisin se mesure à partir du milieu du tronc de l'arbre.
La hauteur de la plantation se mesure depuis le sol jusqu'à la cime de l'arbre.
Quelle est la hauteur maximale d'une plantation en limite de propriété ?
La hauteur maximale d'un arbre dans un jardin dépend de la distance qui le sépare de la propriété du voisin :
- À moins de 2 mètres de la limite séparative du voisin, l'arbre ne peut pas dépasser 2 mètres de hauteur.
- Il n'existe pas de limitation de hauteur pour les arbres plantés à plus de 2 mètres de la limite séparative de votre voisin.
À lire aussiL'arbre de mon voisin me fait de l'ombre, comment faire ?
Qui doit couper les branches qui dépassent chez le voisin ?
La coupe des branches des arbres, arbustes et arbrisseaux appartenant au voisin et qui avancent sur votre propriété relève de sa responsabilité. Il lui revient la charge de les élaguer, notamment si elles vous cachent la vue (article 673 du Code civil). Vous ne devez pas les couper vous-même.
Quels sont les recours possibles si les plantations du voisin cachent la vue ?
Si les plantations de votre voisin vous empêchent de voir la mer car elles ne respectent pas les distances prévues par la loi, ou si elles dépassent chez vous, vous êtes en mesure de demander qu'elles soient arrachées ou coupées.
Il existe plusieurs recours possibles pour faire cesser le trouble résultant de votre perte de vue. Premièrement, vous pouvez faire une demande amiable à votre voisin d'abattre l'arbre litigieux, par lettre recommandée avec accusé de réception. Vous pouvez lui expliquer les raisons qui justifient cette demande et lui rappeler les obligations légales.
À lire aussiOrages : comment réparer un arbre abîmé ?
Sans retour ou action de la part de votre voisin, vous devez tenter une conciliation, une procédure participative ou une médiation. C'est une étape obligatoire pour les litiges relatifs aux distances de plantation, arbres ou haies.
En cas d'échec, vous pouvez intenter une action en justice. Le tribunal compétent en la matière est le tribunal judiciaire. Il vous faudra rapporter la preuve du trouble anormal que vous subissez pour obtenir un jugement favorable. C'est-à-dire l'injonction par le juge d'abattre ou élaguer l'arbre.
Bon à savoir
Attention, trois cas vous empêchent d'effectuer tout recours en justice :
- Si votre voisin possède un titre l'autorisant à planter l'arbre à l'endroit litigieux.
- Si le terrain sur lequel est situé l'arbre a été divisé.
- Si l'arbre a été planté il y a plus de 30 ans. En revanche, si l'arbre meurt ou s'il est arraché, du fait d'une tempête par exemple, votre voisin ne peut plus le remplacer.
Dans ces dernières hypothèses, votre voisin peut conserver son arbre et continuer de vous obstruer la vue.
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Modèle de lettre pour demander à son voisin d'abattre un arbre qui cache la vue
Voici un modèle de lettre que vous pouvez personnaliser pour demander amiablement à votre voisin :
Modèle de lettre
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Mon voisin a installé une caméra orientée vers chez moi : que faire ?
La protection de la vie privée est un principe fondamental en droit français. Limitée à la sphère privée, l'installation d'une caméra ne requiert aucune autorisation particulière. Mais si votre voisin filme chez vous, des solutions peuvent vous aider à faire cesser l'atteinte à votre vie privée.
Faut-il une autorisation pour construire un bassin dans son jardin ?
Quelle est la réglementation pour la construction d'une pièce d'eau sur son terrain ? Quelles différences avec une piscine ? Nos réponses
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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Passengers Sigh as Heathrow Caps Numbers to Head Off ‘Airmageddon’
After two years of pandemic-enforced staycations, demand for travel has come roaring back in Europe, and airports are finding it impossible to keep up.
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By Isabella Kwai
HEATHROW — The travelers’ destinations were varied: a hotly anticipated vacation in Amsterdam, a conference in Ohio, a family reunion in Austria.
But to get there, travelers at Heathrow Airport, one of Europe’s busiest, had to navigate long lines, canceled or delayed flights, and crowds.
“I’ve never been through this situation,” said Fatima Bergamaschi, who slept in a terminal at the airport on Wednesday after a canceled flight to Brazil from London left her family too tired to book a hotel room. “I love travel, but, nowadays, not so much.”
After two solid years of pandemic-induced staycations, travel has come roaring back in Europe, and peak summer vacation season is in full swing. But the return has come with myriad problems as airports and airlines who let employees go during the pandemic are feeling the strain of meeting the recent surge in demand. Long waits to check bags and get through security and passport control have become the norm, with hundreds of flight cancellations reported across Europe.
In Britain, the situation has been exacerbated by the country’s departure from the European Union, which has made recruiting staff harder, and by strikes by aviation workers who say they are not being paid enough at a time of soaring inflation.
Last month, photographs of luggage piled up at Heathrow Airport circulated on social media, suggesting that arriving at Heathrow was not much better than departing, and this past week, Delta Air Lines said it flew a plane from the airport to Detroit just to deliver 1,000 pieces of stranded baggage.
To try to cope, Heathrow followed the lead of other airports, like Schiphol Airport in Amsterdam, and on Wednesday, it made the rare decision to cap departing passengers at 100,000 a day until September. To accomplish this, it asked airlines to stop selling tickets for summer flights.
The airport said that it had recruited new staff members, but that disruptions to travel were from a mix of factors, including increasing passenger numbers, flight delays being passed on from other European airports and a shortage of ground staff. The airport even reopened a terminal that had been closed for two years during the pandemic to deal with the number of flights leaving.
“Our objective is to protect flights for the vast majority of passengers at Heathrow this summer,” Heathrow’s chief executive, John Holland-Kaye, said in an open letter to passengers.
Some airlines were critical of the cap. British Airways called it “incredibly disappointing news for our customers,” adding that it would have to reduce an already slimmed-down summer flight schedule. Virgin Atlantic said it supported the measure but looked forward to a plan to return flying to its regular schedule. Emirates, however, expressed its discontent more directly, saying that Heathrow, “now faced with an ‘airmageddon’ situation due to their incompetence and non-action,” was pushing “the entire burden — of costs and the scramble to sort the mess — to airlines and travelers.”
Forewarned by reports circulating on social media about hourslong lines and grim accounts from returning friends and colleagues, many passengers on Wednesday turned up at least three hours before their flights, steeling themselves.
But the sight of lines for security stretching outside the terminals still took some passengers by surprise. Outside one terminal, airport employees made announcements using a bullhorn — calling out the names of flights leaving within the hour and holding up signs signaling where passengers should start lining up. It was a blistering day by London standards, and airport workers handed out cans of water to those in line.
“We’ve never seen something like this at Heathrow before,” said Poly Bradshaw, who was shuffling through the security line for Terminal 3. But they had prepared for delays, said her father, Malcolm Bradshaw, adding that everything seemed well organized. “It’s not as though we’re in a rugby scrum.”
But other passengers said that long waits and flight delays had put them off traveling.
“I know they were shut down for a long period of time, but I think they could have planned better,” said Nicki Linke, who was waiting in a line to check in her luggage for a business trip to Cleveland — and wondering if she should have stuck with hand luggage.
She felt sympathy for ground-staff workers, she said, but the experience had only confirmed to her that she and her husband had made the right choice to avoid traveling this summer. “Maybe next year,” she said. “Definitely not this year.”
Past the security lines, which took about an hour at midday on Wednesday, the crowds seemed to disperse, though the problems for some passengers did not stop there.
“If I can avoid travel and flying, I will,” said Eman Martin-Vignerte, who was waiting for a flight from London to Stuttgart, Germany, that already been canceled twice, forcing her to leave and return to the airport. The delays, she said, seemed “like a tsunami.”
“They really need to get the same level of staff as before Covid,” she said, adding that she hoped the mayhem was temporary.
Even in the travel industry, workers say this summer is remarkable.
“This is first time I’ve seen this situation,” said Tobi Kerstan, a pilot for Lufthansa who was traveling to Germany from London. “It’s no longer fun to fly,” said Mr. Kerstan, who has flown for 25 years. Asked about Heathrow’s cap on departing passengers, he said he wondered how it would be enforced. “Is anyone counting the people?” he said, gesturing around at other passengers. “I would say it’s a guess.”
Low pay for ground staff working for airlines was a problem, he said, adding that a common cause of flight delays at the moment was the tight timelines for airline workers to board passengers, unload bags, refuel and clean the plane. “You are creating a never-ending problem.”
But a bigger issue to him was the economics of air travel in Europe, he said, where demand for flights had increased as airfare has grown more affordable in recent decades. “The ride with Uber to the airport is more expensive than the flight,” he said.
Those prices, he added, would be reflected in the pay of essential ground workers.
Unions representing hundreds of workers for British Airways said on Tuesday that they were in negotiations over an offer to raise salaries for ground crews, which were cut during the pandemic. Some of the workers reported being subject to verbal and physical abuse from angry travelers, said a spokesman for one of the unions, GMB. Signs around Heathrow in every terminal warned that threats, verbal abuse or violence against airport staff could result in prosecution.
Some passengers did try to find a bright side, like being able to fly without the Covid tests required in many countries until recently.
“This is pretty easy in comparison,” Ms. Bradshaw said. “It is the summer holidays. It’s just circumstance still living with Covid.”
“We’re British — we’re good at queuing,” she joked.
But Gwen Nneji, who was trying to get to Ghana, was not feeling cheerful.
“The feeling you get walking into Heathrow — it’s just a transit area to get individuals from one place to another,” said Ms. Nneji, who was disappointed in the customer service she had received after she missed checking in for her flight by minutes and then heard that it had idled on the tarmac.
Efforts to get her a seat on a new flight were unsuccessful, so Ms. Nneji was giving up and heading home. “It’s just galling really,” she said.
But she would be back, she said, adding that she really needed a vacation.
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Le Figaro
Caroline Cayeux a «présenté ses excuses», «les choses sont claires», affirme Borne
La première ministre pense que Caroline Cayeux «a eu l'occasion de s'expliquer» dans son interview au Parisien et rappelle les valeurs progressistes que porte son gouvernement.
Élisabeth Borne a estimé vendredi 15 juillet que les choses étaient «désormais claires» après les excuses présentées par la ministre des Collectivités territoriales Caroline Cayeux, qui a dit «regretter» ses propos de 2013 critiquant l'ouverture du mariage aux couples de même sexe.
Interrogée en marge d'un déplacement dans le Calvados, la première ministre a assuré que la nouvelle ministre était «au travail et concentrée sur sa mission».
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«Je pense qu'elle a eu l'occasion de s'expliquer»
«Caroline Cayeux a tenu il y a plusieurs années des propos qui étaient naturellement choquants. Quand elle a voulu s'en expliquer, elle a manifestement tenu des propos maladroits», a-t-elle déclaré. «Je pense qu'elle a eu l'occasion de s'expliquer dans une interview pour présenter ses excuses aux personnes qui ont pu être choquées, pour réaffirmer qu'elle partageait totalement les valeurs progressistes que porte le président, que je porte et que porte mon gouvernement, et qu'elle sera très vigilante à l'avenir au soutien qui peut être apporté à toutes les associations qui luttent contre les discriminations, et notamment contre l'homophobie», a-t-elle ajouté.
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«Je pense que les choses sont désormais claires et Caroline Cayeux, comme le reste du gouvernement, est au travail et concentrée sur sa mission», a conclu Élisabeth Borne. Dans un entretien au Parisien jeudi soir, Caroline Cayeux a dit «comprendre» que les «propos stupides et maladroits» qu'elle avait tenus en 2013 «aient pu autant blesser». «Je tiens ici à renouveler toutes mes excuses les plus sincères car ils ne reflètent pas du tout ma pensée», a ajouté l'ancienne maire de Beauvais.
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«Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre» : critiqué par l'opposition sur ses liens avec Uber, Macron «assume à fond»
En déplacement, le chef de l'État a réagi aux attaques du RN et de la Nupes à la suite de l'enquête du Monde révélant ses relations privilégiées avec la société américaine.
Covid-19: l'Assemblée inflige un camouflet au gouvernement sur le passe sanitaire
À l’issue d'un débat houleux, les députés ont supprimé dans la nuit de mardi un article phare du projet de loi sanitaire qui prévoyait la possibilité de rétablir ce document pour les voyages «extra-hexagonaux».
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La maire de Paris a dénoncé un «désengagement inédit et non concerté» de la préfecture de police du «périmètre du Champ de Mars», ce qui «met en péril l'accueil dans les meilleures conditions de sécurité des 70.000 personnes» attendues sur le site pour le feu d'artifice.
Le Figaro
Angers: trois jeunes tués par arme blanche, un suspect interpellé
Luc LenoirUne rixe aurait éclaté avec le suspect, qui aurait été importuné par la musique qu'écoutait un groupe de jeunes.
Trois jeunes hommes, dont un mineur, ont été tués par arme blanche et trois autres légèrement blessés dans la nuit de vendredi à samedi dans le centre d'Angers, selon le parquet. Un suspect de 32 ans a été interpellé et placé en garde à vue.
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Une rixe aurait éclaté avec le suspect, qui était importuné par la musique qu'écoutait le groupe de jeunes sur l'esplanade Cœur de Maine à Angers, selon le parquet dans un communiqué transmis au Figaro. Les trois jeunes hommes tués sont âgés de 16 ans, 18 ans et 20 ans, a précisé le procureur d'Angers Éric Bouillard. Ils ont été touchés chacun d'un coup de couteau au thorax. Trois autres jeunes seraient blessés.
Le procureur a souligné que l'intervention de police, avait été «compliquée», les effectifs envoyés découvrant «une foule importante et parfois agressive, avec des jets de projectiles sur les services intervenants». L'auteur présumé des coups de couteau a d'abord été interpellé par des témoins, et frappé, ce qui a ensuite conduit à son hospitalisation. Il ne serait pas en mesure d'être interrogé ce samedi midi.
Esplanade «Cœur de Maine»
Reste désormais à éclaircir les circonstances et le déroulé de la rixe, qui a éclaté vers 1 heure du matin dans le centre-ville d'Angers pour se terminer peu avant 3 heures. Les motifs de l'altercation ne sont pas connus, selon Éric Bouillard, qui précise toutefois qu'«une première altercation se serait produite vers 1 heure. Évincé par le groupe des victimes, le mis en cause serait revenu plus tard armé pour les agresser». Une enquête est désormais ouverte, confiée à la sûreté départementale d'Angers.
Inaugurée en 2019 et proche du centre-ville, l'esplanade Cœur de Maine est un vaste espace de pelouses et de jardins de 3000 m² sur les bords de la rivière Maine, très fréquenté en particulier aux beaux jours. Certains jeunes s'y installent pour de longues soirées, souvent en amenant une enceinte connectée pour y écouter de la musique.
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Le tribunal correctionnel de Dax a justifié sa décision par l'«absence de constatation matérielle» au moment des faits, en août 2014 dans un camping des Landes.
Un Français disparaît en Égypte, sa famille lance un appel à témoins
Étudiant à la Sorbonne, le jeune homme a disparu il y a un an, alors qu'il s'apprêtait à visiter Le Caire.
Seine-Saint-Denis : dix-sept individus interpellés pour une série de vols violents
Un collégien, scolarisé à Dugny, a été frappé, dépouillé puis attaché à une chaise. Il a ensuite été filmé dans le cadre d'un clip de rap.
Le Figaro
40 ans, toujours célib' : ces quadras qui n'ont jamais connu la vie à deux
DÉCRYPTAGE.- À l'âge de 44 ans, près d'un Français sur 10 n'a jamais vécu en couple. Certains s'en félicitent, d'autres non. Mais tous sentent que ce célibat les marginalise à plus ou moins grande échelle.
Entre le canapé et les fauteuils design du salon de Jean, un nouveau venu vient de faire sa place : un panier pour chien en osier, tapissé d'un matelas bleu canard. À 41 ans, Jean vient d'adopter Ulysse, un bouledogue, «pour avoir “quelqu'un” qui m'attend chez moi le soir», dit-il. Beau garçon, cadre de la fonction publique, sociable et sympa, Jean n'a, selon lui, «qu'une tare : être célibataire depuis toujours». Ou plus exactement, n'avoir jamais vécu en couple. Par le passé, il a entretenu des relations, plus ou moins longues, mais aucune n'a abouti à l'étape de l'emménagement à deux. Pas une de ses amantes n'a suscité de déclic chez lui. «Et réciproquement, aucune n'a jamais abordé ce sujet avec moi. Même quand nous entendions bien, il y avait toujours quelque chose qui clochait». Lucile avait des horaires décalés. Valentine était trop pagayeuse. Les vacances avec Magalie, puis avec Claire, ont révélé qu'ils n'étaient pas en phase.
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Amour et exigence
Comme Jean, 11,8% des Français et 7,3% des Françaises n'ont jamais vécu en couple à 44 ans, d'après la dernière enquête «Couples et familles» de l'Insee, en 2015. Des chiffres symptomatiques d'une génération exigeante, selon Agnès Verfaillie, qui exerce comme «love coach». «Ce sont des quadragénaires habitués à avoir la possibilité de comparer, d'évaluer, de mettre en balance. À mesure que le temps passe, leur exigence frise l'intransigeance», poursuit la spécialiste qui a vu de nombreux quadragénaires dans cette situation venir chercher son aide. Et d'ajouter : «À force de vivre seul, la mise en couple devient plus compliquée. Les habitudes sont difficiles à rompre et l'arrivée d'un autre qui bouleverse son quotidien bien rythmé peut paraître malplaisante. Beaucoup aussi ont peur : peur de l'engagement, peur de reproduire des schémas parentaux».
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Pour Agnès Verfaillie, cet essor du célibat à durée indéterminée serait aussi en partie causé par «les applis de rencontre qui nous plongent dans un système de consommation». On aborde la mise en couple comme l'achat d'une voiture ou d'un scooter : argus, liste des «pour» et des «contre», comparaison des personnes sur le marché, exigence à la hausse. On «swipe», on passe à autre chose. «En 2022, on est à l'amour jetable. On renonce au premier conflit, on se dit qu'on souffrira moins seul(e) qu'à deux», ajoute-t-elle.
Être en couple n'est plus la norme
L'explication de cette solitude du quadra est aussi sociologique. «Avec l'allongement du temps d'entrée et de stabilisation dans la vie professionnelle, les calendriers professionnels et conjugaux se superposent et se concentrent désormais sur l'âge de la trentaine, ce qui rend parfois la possibilité de trouver un partenaire stable plus difficile lors de cette décennie, explique Cécile Van de Velde, chercheuse ayant longuement enquêté sur la sociologie de la solitude. Et ça l'est encore plus quand les autres membres de la génération sont désormais majoritairement en couple.»
En 2022, on est à l'amour jetable. On renonce au premier conflit, on se dit qu'on souffrira moins seul(e) qu'à deux
D’autant plus que le couple n'est plus la norme. Exit la société mono familiale où il fallait trouver sa moitié pour être complet. Être seul ne signifie pas n'avoir aucune relation. Cette situation s'accompagne parfois d'aspiration à rencontrer quelqu'un, mais pas toujours. «Le sociologue Eric Klinenberg l'a montré : vivre seul(e) peut constituer de plus en plus un choix de vie assumé et lié à une forte intégration sociale. La norme du couple n'est plus l'injonction unique pesant sur les existences (même féminines) dès l'âge de la jeunesse : s'engager avec quelqu'un relève aussi donc d'un choix “positif” allant de pair avec la possibilité d'attendre un partenaire plus adéquat», reprend Cécile Van de Velde.
Reléguée en bout de table
Mais la vaste étude des parcours individuels et conjugaux menée par l'Ined et l'Insee et publiée en 2020 montre que ce célibat, qu'il soit choisi ou subi, impacte fortement encore la vie sociale. Car la vie à deux reste très majoritaire entre 26 et 65 ans, et demeure le modèle socialement valorisé. Lotta aime sa solitude. Photographe animalière, elle chérit cette indépendance. «Sauvagement, je suis parfois amoureuse, mais personne ne me ferait renoncer à ma liberté», assure-t-elle. Elle regrette cependant une chose : que son célibat impacte ses relations sociales. «Quand vos amis, vos cousins, tous les gens de votre âge se mettent en couple puis font des enfants, vous vous retrouvez peu à peu en décalage.»
S'il est de plus en plus possible de revendiquer son célibat à la quarantaine, pour les femmes, il reste fondamentalement pensé comme une transgression sociale
Elle raconte les restaurants où elle se retrouve en bout de table, les vacances entre amis où elle récupère systématiquement la plus petite chambre. «Il y a aussi toutes les conversations où je suis sans avis, parce que je n'ai jamais eu à m'énerver contre des chaussettes sales laissées dans l'entrée ou que je n'ai jamais été confrontée aux nuits sans sommeil à la naissance d'un enfant», confie-t-elle.
Rendez-vous arrangés
Cette marginalisation est ressentie par de nombreux quadragénaires solos. L'enquête de l'Insee et de l'Ined en 2020 en témoigne et conclut : quels que soient leur milieu social, leur sexe, leur âge ou leurs aspirations, tous les célibataires sont ou ont été incités par leur entourage à faire couple. De façon plus ou moins subtile. Quand il ne s'agit pas de véritables embuscades, comme des rendez-vous arrangés où le malaise règne.
Mais ce qui gêne le plus Anne, greffière de 47 ans, c'est l'injustice sémantique : «Pourquoi parler d'un célibataire endurci et d'une vieille fille ?», s'insurge-t-elle. Nombre de chercheurs ont montré que les représentations du célibat restent extrêmement genrées. «Même s'il est de plus en plus possible de revendiquer son célibat à la quarantaine, pour les femmes, il reste fondamentalement pensé comme une transgression sociale», confirme la sociologue Cécile Van de Velde.
Certains pensent que je suis une lesbienne qui ne s'assume pas, d'autres que je suis infertile, misogyne ou que je cache un sombre secret
«Quand vous n'avez jamais été en couple, vous sentez les regards suspicieux, vous apprenez qu'untel a interrogé un de vos proches : certains pensent que je suis une lesbienne qui ne s'assume pas, d'autres que je suis infertile, misogyne ou que je cache un sombre secret, liste Anne. Alors que je n'ai juste pas trouvé le prince charmant.» Or, c'est peut-être dans cette quête du Graal, d'une perfection tout utopique, que réside tout le problème.
Je n'ai pas de fantasmes sexuels, est-ce normal ?
DÉCRYPTAGE - Alors que le cerveau de certains déborde de scriptes érotiques, chez d'autres, l'encéphalogramme est plat. Pourquoi ? Quelle influence sur l'épanouissement sexuel ? Deux sexologues analysent l'absence de fantasmes sexuels.
Durée idéale, erreurs à éviter... Les conseils d'un psychiatre pour des vacances réellement reposantes
Pour ne pas se laisser tyranniser par nos peurs pendant les vacances, le praticien (1) nous invite à purger notre mal-être. Interview.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : des missiles russes tirés depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia
«Les occupants russes ont installé des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia et frappent le district de Nikipol depuis cet endroit», a indiqué le patron d'Energoatom, l'opérateur ukrainien.
L'armée russe a déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), sous contrôle des Russes depuis début mars, grâce auxquels elle pilonne notamment la région de Nikopol, a affirmé vendredi le patron d'Energoatom, l'opérateur ukrainien. «Les occupants russes ont installé des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de production électrique de Zaporijjia et frappent le district de Nikipol depuis cet endroit», a indiqué Petro Kotin, président d'Energoatom, sur Telegram après un entretien télévisé sur la chaîne ukrainienne United News.
«La situation (à la centrale) est extrêmement tendue et la tension s'accroît de jour en jour. Les occupants y amènent leur machinerie, y compris des systèmes de missiles avec lesquels ils ont déjà frappé de l'autre côté de la rivière Dnipro et sur le territoire de Nikopol», à 80 km au sud-ouest de Zaporijjia, a-t-il indiqué. Selon lui, jusqu'à 500 soldats russes se trouvent toujours sur le site de la centrale. Ils «contrôlent le site», a-t-il assuré.
L'AIEA «mène des jeux politiques»
«Des équipements lourds (chars, véhicules blindés), des occupants et des camions chargés d'armements et d'explosifs restent stationnés sur le site de la centrale», a assuré Petro Kotin, estimant «insuffisante» la pression pour les faire partir et critiquant en particulier l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'AIEA «mène des jeux politiques, oscillant entre la Russie et l'Ukraine», a-t-il souligné. «L'AIEA a plein d'employés de Russie», a-t-il ajouté, citant le chiffre d'une centaine «et même le premier adjoint du directeur général de l'AIEA Rafael Grossi est de Russie». «Peut-être que cela détermine leur position 'réservée'», a-t-il lancé.
Selon le site de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi compte six adjoints parmi lesquels le Russe Mikhail Chudakov, nommé en 2015. L'organisme précise employer 2500 personnes de plus de 100 pays. Rafael Mariano Grossi a insisté jeudi, selon un communiqué, sur «l'importance» que l'AIEA puisse se rendre dans la centrale afin de mener «des opérations essentielles de sécurité, de sûreté et de protection de la plus grande centrale nucléaire de l'Ukraine». L'Agence n'a pas pu s'y rendre depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février.
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Les autorités ukrainiennes s'opposent à une telle visite, considérant que cela légitimerait l'occupation russe du site aux yeux de la communauté internationale, avait fait valoir Energoatom il y a plusieurs semaines.
Le site est occupé par les forces russes mais le personnel ukrainien continue de l'opérer, a précisé le communiqué, évoquant une situation «extrêmement difficile» à cause de la «pression constante sur le personnel». Rafael Mariano Grossi a réitéré ses «craintes croissantes» concernant les conditions dans lesquelles se trouvent ces employés et l'«impact de telles conditions sur la sécurité et la sûreté de la centrale».
En 2021, la centrale fournissait 20% de la production annuelle ukrainienne d'électricité et 47% de celle produite par le parc nucléaire ukrainien.
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Guerre en Ukraine : l'Iran va livrer des drones à la Russie, selon la Maison-Blanche
L'Iran va livrer «des centaines de drones» à la Russie, qui piétine face à la résistance de l'armée ukrainienne…
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté lundi 11 juillet son homologue russe Vladimir Poutine…
Le Kremlin annonce un sommet Poutine-Raïssi-Erdogan sur la Syrie à Téhéran le 19 juillet
Les présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran vont se réunir la semaine prochaine à Téhéran…
Le Figaro
L’âge de Joe Biden devient un sujet de débat politique
Adrien JaulmesRÉCIT - Au vu de ses faux pas et gaffes à répétition, son propre camp s’interroge sur un second mandat du plus vieux président américain.
Correspondant à Washington
Ses chutes à répétition, ses problèmes de diction et ses lapsus fréquents étaient depuis longtemps mis en avant par les médias républicains pour présenter Joe Biden comme un vieillard sénile devenu un jouet entre les mains de ses conseillers. Mais le sujet de l’âge du président américain est désormais abordé ouvertement par les médias démocrates, où il était jusqu’à présent tabou.
La question a même été posée dimanche dernier en première page du New York Times. Dans un article intitulé «À 79 ans, Biden teste les limites de l’âge et de la présidence», le quotidien révèle que la tournée de Joe Biden au Moyen-Orient, initialement programmée comme le prolongement de son voyage en Europe au début du mois, aurait finalement eu lieu séparément par crainte qu’un trop long déplacement ne fatigue le président. Le journal détaille aussi les nombreux signes rappelant que, non seulement Joe Biden n’est plus dans sa prime jeunesse, mais a depuis longtemps dépassé l’âge mûr.
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Sa démarche est apparue moins assurée ces derniers mois et on l’a souvent vu désorienté en public. Le président est aussi tombé de bicyclette le mois dernier à Rehoboth, la station balnéaire du Delaware où il passe ses week-ends. Il a trébuché à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée en montant la passerelle de l’avion présidentiel Air Force One. Ancien bègue, Biden lit le plus souvent ses discours sur un prompteur d’un ton monocorde. Il est connu depuis le début de sa carrière pour ses gaffes verbales. Mais s’y sont ajoutées ces derniers temps des erreurs plus troublantes.
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Comme récemment lors de son allocution à propos de l’avortement, où il lit par inadvertance les commentaires en marge de son texte: «Fin de citation, relire la phrase». Ou bien dit «terminer la présidence» à la place de «terminer la grossesse» (presidency au lieu de pregnancy). Biden confond aussi régulièrement les noms ou se trompe sur les fonctions, appelant par exemple la vice-présidente Kamala Harris la «présidente Harris».
Contacts réduits entre le président et les médias
Plus lourdes de conséquences sont ses gaffes en politique étrangère, comme lorsqu’il annonce que les États-Unis interviendront militairement en cas d’invasion chinoise de Taïwan, contredisant la politique américaine d’ambiguïté stratégique et contraignant le Département d’État à démentir le président.
Pendant la campagne électorale, la pandémie de Covid avait servi de prétexte pour réduire les apparitions publiques du candidat Biden. Depuis son élection, la Maison-Blanche contrôle soigneusement les contacts entre le président et les médias. Si Biden répond fréquemment à la volée aux questions des reporters sur la pelouse de la Maison-Blanche, son service de communication évite au maximum les entretiens en direct et les conférences de presse. Biden n’a donné en tout que 38 interviews, contre 116 pour Trump et 198 pour Obama. Il passe presque tous ses week-ends dans son domicile de Wilmington ou sa résidence secondaire de Rehoboth, et son agenda est autant que possible allégé pour lui permettre de se reposer. Même si ses collaborateurs soulignent aussi souvent que possible que le président américain est en bonne santé compte tenu de son âge, personne à Washington n’ignore à quel point la fonction impose un emploi du temps épuisant, même pour une personne plus jeune.
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Après avoir été l’un des plus jeunes sénateurs américains lors de son élection en 1972, Biden est, à 79 ans, le plus vieux président de l’histoire américaine. Né sous Franklin D. Roosevelt, il était plus âgé lors de son entrée en fonction que Ronald Reagan après ses deux mandats successifs.
La soudaine réalisation par les démocrates de l’âge du président n’est pas fortuite. Elle ressemble à un début de débat sur sa possible succession, sur fond de panique due à l’impopularité du président et à la perspective de défaites électorales massives.
Le Parti démocrate a de quoi s’inquiéter. Biden est au plus bas dans les sondages. Avec 36 % de satisfaction, il est plus impopulaire que Trump ne l’a jamais été, et sa présidence est désormais ouvertement comparée à celle de Jimmy Carter, battu après son premier mandat. Le Parti démocrate est quasi-assuré de perdre sa majorité à la Chambre lors des élections de mi-mandat en novembre prochain, et sans doute aussi au Sénat.
Dépassé par les événements
La politique de Biden vis-à-vis de l’Ukraine, approuvée par une majorité d’Américains des deux bords, ne lui a pas valu la moindre hausse de popularité. L’inflation et l’envolée des prix du carburant contribuent en revanche à son impopularité. Même sur des thèmes auxquels les démocrates sont attachés, comme le droit à l’avortement ou le contrôle des ventes d’armes à feu, le président apparaît comme dépassé par les événements.
Le débat sur l’âge de Biden permet d’aborder indirectement la question de sa succession.
La perspective de la campagne présidentielle de 2024 préoccupe aussi les démocrates. L’inquiétude est accrue par une éventuelle nouvelle candidature de Donald Trump, qui fait des allusions de plus en plus explicites à la possibilité de briguer un nouveau mandat.
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Biden n’a pas formellement annoncé qu’il se représenterait en 2024, mais il ne l’a pas non plus exclu et son entourage laisse entendre qu’il l’envisage sérieusement. Biden est obligé de maintenir l’ambiguïté le plus longtemps possible, ne serait-ce que pour conserver son autorité, notamment au sein de son propre parti. Mais aussi parce qu’il se considère, comme en 2020, comme le seul capable de battre Trump. Or Biden aura 82 ans à la fin de son mandat actuel. Il atteindrait 86 ans à la fin d’un second.
Les électeurs américains ne semblent pas favorables à cette perspective. Un sondage réalisé par le New York Times et publié la semaine dernière indique que seulement 26 % des démocrates souhaitent voir Biden se représenter en 2024.
Biden est l’un des plus vieux présidents de l’Histoire mais, en soi, il n’est pas un vieil homme. (…) La vie commence à 80 ans !
Mais le 46e président n’a pas favorisé l’émergence d’un successeur. La vice-présidente, Kamala Harris, a été choisie comme colistière pour être la première femme de couleur à occuper ce poste plus que pour son expérience ou ses capacités. Avec 35 % d’opinions favorables, elle n’a jusqu’à présent pas réussi à convaincre, pas plus qu’elle n’y était arrivée lors des primaires démocrates de 2019, où elle avait été très vite éliminée.
Âgé de 76 ans, Donald Trump, à peine trois ans plus jeune que Biden, préfère insister sur la prétendue incapacité du président plutôt que sur son âge. «Biden est l’un des plus vieux présidents de l’Histoire mais, en soi, il n’est pas un vieil homme, a commenté Trump sur son réseau social. Il y a beaucoup de gens de 80 ans, et même de 90 ans, qui sont aussi alertes et affûtés que jamais. Biden n’en fait pas partie, mais ça n’a pas grand-chose à voir avec son âge. En réalité, la vie commence à 80 ans !»
L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar
GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.
Guerre en Ukraine : comment la flotte russe est mise sous pression en mer Noire
DÉCRYPTAGE - Depuis la perte du croiseur Moskva, la puissante marine russe est harcelée dans le nord de la mer Noire. Sans flotte, mais renforcés par les livraisons d'armes occidentales, les Ukrainiens tentent de desserrer l'étau.
Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.
Le Figaro
Covid-19 : nouveaux confinements en Chine où le nombre de cas augmente
Le pays a enregistré samedi son plus grand nombre de cas de Covid-19 depuis mai et des millions de personnes à travers le pays vont passer le week-end en confinement en application de la stricte politique «zéro Covid».
La Chine a enregistré samedi son plus grand nombre de cas de Covid-19 depuis mai et des millions de personnes à travers le pays passaient le week-end en confinement en application de la stricte politique «zéro Covid».
L'empire du milieu est le dernier grand pays du monde à poursuivre l'objectif d'éliminer l'épidémie au moyen de confinements, de longues quarantaines et de tests de masse, même si cette stratégie a un lourd impact sur l'économie.
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Un total de 450 cas de Covid-19, pour la plupart asymptomatiques, ont été enregistrés samedi au plan national, contre 432 la veille, selon les autorités. Cette augmentation des cas a entraîné cette semaine l'adoption de nouvelles restrictions dans plusieurs régions du pays.
Défi majeur
Lanzhou, la capitale de la province de Gansu (nord-ouest), a ordonné mercredi à ses 4,4 millions d'habitants de rester chez eux. Un des comtés de la province d'Anhui (est) est confiné depuis vendredi. Plus tôt dans la semaine, un confinement général a été imposé à Wugang, un grand centre sidérurgique de la province de Henan (centre), après la découverte d'un unique cas de Covid-19. À Beihai, dans la province de Guangxi (sud), les autorités ont annoncé samedi des confinements partiels dans deux districts comptant plus de 800.000 habitants.
«Actuellement, la situation en matière de prévention et de contrôle épidémique dans la ville de Beihai est grave et compliquée et le risque de transmission rampante dans la communauté est relativement élevé», indique un avis du gouvernement annonçant les restrictions.
Le variant Omicron, qui se propage plus rapidement, constitue un défi majeur pour la politique «zéro Covid» de la Chine.
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Dans le Gard, mais aussi en Touraine, les feux d'artifice sont menacés ou purement et simplement annulés en prévision de la vague de chaleur qui va s'abattre sur la France.
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Les présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran vont se réunir la semaine prochaine à Téhéran…
Le Figaro
«Je ne peux pas me permettre d'habiter seul»: pour les Français expatriés à Londres, la solution de la colocation
TÉMOIGNAGES - En raison des prix de l'immobilier, vivre à plusieurs est une pratique courante chez les plus de trente ans qui doivent résider dans la capitale britannique, bien après leurs années étudiantes.
La nouvelle a fait les gros titres en ce début d'année : un micro-appartement de sept mètres carrés a été vendu à plus de 100.000 euros à Lower Clapton, dans l'Est londonien. Cette somme délirante reflète la réalité de la bulle du marché immobilier, avec un mètre carré avoisinant les 15.585 euros en moyenne, soit 4000 euros de plus qu'à Paris. Pour économiser, éviter la solitude et profiter pleinement de la vie londonienne, nombre de trentenaires français à Londres choisissent de vivre avec des inconnus. À 38 ans, Romain partage ainsi son quotidien avec quatre autres personnes. Situé dans le quartier de Willesden Junction dans l'Ouest de Londres, le Parisien habite avec son propriétaire d'une cinquantaine d'années, une Brésilienne de 30 ans et une femme avec son enfant pour la somme de 640 euros par mois. «Je ne peux pas me permettre d'habiter seul dans un appartement avec une chambre, ou même un studio. Mes colocataires et moi habitons ensemble pour payer moins, ensemble» explique-t-il.
Avec près de 5600 habitants au kilomètre carré, le centre de Londres (zones 1 et 2) est quatre fois moins dense que Paris intra-muros. Pourtant, la capitale britannique est connue pour son marché immobilier redoutable. Le site Internet Zoopla, entreprise spécialiste du marché londonien, indique que les prix moyens des locations en 2021 s'élèvent à 1742 euros par mois pour un T1, 2032 euros pour un T2 et 2900 euros pour un T3. Selon le groupe de réflexion britannique «Centre for Cities», Londres n'a pas été en mesure de suivre le rythme de la croissance démographique ces dix dernières années et trop peu de logements ont été construits. L'expérience de Romain en témoigne. «À mon arrivée, je suis resté pendant plus de deux mois dans une location Airbnb. J'ai envoyé un nombre incalculable de mails avant de trouver une maison décente, les logements abordables étaient bien souvent dans un piètre état», déplore-t-il.
S'adapter au marché immobilier sans se ruiner
Dans la capitale placée quatrième au classement des villes les plus chères du monde par le Wall Street Journal en juin 2022, vivre en colocation au-delà de trente ans est un phénomène ordinaire. Pour les personnes dont la rémunération avoisine le salaire médian (36,474 euros, selon l'Office for National Statistics), près de 40 % de leurs revenus sont en moyenne consacrés au logement.
Si les classes populaires originaires de Londres, enserrées dans l'étau immobilier, se retrouvent contraintes de déménager vers les périphéries, les expatriés français s'installent dans la capitale en toute connaissance de cause et adaptent leur mode de vie au marché britannique. Même avec un salaire supérieur à la moyenne nationale, Marc fait le choix de vivre en colocation. À 31 ans et avec un salaire mensuel de 2900 euros, le Français originaire de Carnoux-en-Provence accepte de vivre en colocation pour consacrer plus d'argent à ses loisirs. «Je devrais débourser 1300 euros pour vivre dans un studio à Hackney, charges non comprises. C'est impensable !», s'exclame-t-il. «Plutôt que d'investir la moitié de mon salaire dans un appartement, je préfère profiter de tout ce que la ville a à offrir avec un loyer de 530 euros en colocation.»
Un rempart contre la solitude des grandes villes
Anna, trentenaire installée à Londres depuis plus de cinq ans, explique avoir choisi la vie en colocation pour faire des économies et pour pallier la solitude de la métropole. Si son salaire net mensuel de 2600 euros lui permet, de facto, de louer un petit studio, vivre seule ne représente pas une option viable, aussi bien économiquement que socialement. «Le marché de l'immobilier à Londres est affreusement concurrentiel, je n'adhère aux pratiques abusives de nombreux propriétaires londoniens», affirme la Française d'Arcachon.
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En colocation avec deux amis depuis plusieurs années, Anna ne cesse de vanter les mérites de la vie à plusieurs. «En plus d'alléger mes factures, vivre en colocation me permet de ne jamais être isolée, même en télétravail. Contre toute attente, Londres peut être une ville où l'on se sent très seul», confie-t-elle. Un récent rapport du maire de Londres «Repenser la solitude à Londres »[3] le confirme. Le célibat et le changement de ville sont considérés comme deux facteurs principaux de solitude dite «sévère». Ainsi, au-delà des considérations pécuniaires, le recours à la colocation permet de s'insérer durablement dans la vie londonienne.
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Le Figaro
La rafle du Vél’ d’Hiv, symbole de la collaboration avec le régime nazi
Esther PaoliniLe 16 juillet 1942, plus de 13.000 juifs parisiens sont arrêtés par la police française. Une moitié est déportée à Drancy, l’autre est parquée au Vélodrome d’Hiver avant d’être conduite dans les camps de la mort.
«La grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 n’a été ni la première ni la dernière de ces opérations raciales conduites par la police française. C’était néanmoins la plus importante, la plus emblématique de ces actions répressives», témoigne Maurice Rajsfus dans La rafle du Vel d’Hiv’*. Retour sur ce tragique épisode de la collaboration française au régime nazi dont les autorités françaises commémorent cette année le 80e anniversaire.
Alors que la France est occupée par l’Allemagne depuis l’armistice du 22 juin 1940, la répression envers les Juifs est de plus en plus violente. Rapidement, le gouvernement de Pierre Laval se soumet à toutes les exigences du IIIe Reich et débute une véritable chasse à l’homme dans la France occupée.
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Qui sont les personnes visées par la rafle?
En accord avec les autorités allemandes, les hauts gradés de la police française décident d’arrêter en région parisienne les hommes et femmes juifs, de 15 à 50 ans, originaires d’Allemagne, d’Autriche, de Pologne, de Tchécoslovaquie, de Russie et les apatrides. «Seront exemptés des mesures envisagées les Juifs ayant un conjoint aryen, les mères allaitant leurs enfants, les femmes en état de grossesse avancée», précise une note * de Jean Leguay, un responsable de la police en zone occupée. Les nazis espèrent ainsi incarcérer jusqu’à 22.000 israélites. Dans les faits, les policiers français n’hésitent pas à appréhender également des enfants, des vieillards et des Juifs de nationalité française pour grossir les chiffres et satisfaire les souhaits de Berlin.
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Comment se déroule la rafle du Vel’ d’Hiv?
Le 16 juillet 1942, environ 4660 policiers sont mobilisés et une cinquantaine d’autobus des Transports en communs de la Région parisienne (ex-RATP) sont réquisitionnés. Dès 4 heures du matin, il faut agir vite, en interpellant les familles sans les ménager. La violence est verbale et physique. Toute personne refusant de suivre les autorités est menacée de mort. Certains Juifs désemparés tentent de se suicider pour échapper aux forces de l’ordre.
Au total, 13.152 Juifs sont arrêtés entre le 16 et le 17 juillet. Les célibataires et les couples sans enfant sont conduits directement au camp de Drancy, une première étape avant celui d’Auschwitz-Birkenau. La Gestapo prête main-forte et fournit des trains afin de faciliter les convois. Les autres, la majorité, sont envoyés au Vélodrome d’Hiver. Sous la surveillance de la police française, environ 8000 «internés» sont parqués dans des conditions dramatiques pendant 3 à 5 jours, sans eau, ni sanitaire.
«Les WC au nombre d’une dizaine furent rapidement bouchés(...). Ils débordaient et inondaient les internés. Cette situation n’a pas tardé à déchaîner une série d’évanouissements, de crises de nerfs, de poussées de maladie, de tentatives de suicides. (...) Pendant les cinq jours, il y a eu plusieurs cas de folie, des tentatives de suicide et une trentaine de morts dont plusieurs enfants», retranscrit un tract clandestin *. Il est difficile d’estimer le nombre de décès au vélodrome.
Dans les 15 jours qui suivent la rafle, tous les Juifs sont déportés dans des camps du Reich ou du Loiret. Sur la totalité des Juifs interpellés, seules quelques dizaines de personnes reviendront de l’enfer concentrationnaire.
Pourquoi les Juifs ne se sont pas enfuis?
Les jours précédant «l’action» (terme employé par les Allemands), les rumeurs sont nombreuses dans les rues de Paris. Depuis l’arrivée des Allemands, les fausses nouvelles se diffusent constamment, créant une angoisse permanente. Mais quitter la ville n’est pas une option envisageable pour la plupart des familles juives. N’ayant plus l’autorisation de pratiquer de nombreuses professions, comme celles de la fonction publique, ils n’ont pas les moyens de financer une fuite en province. Et pour partir où? Faut-il encore avoir des connaissances en zone libre. Tous les moyens de transport pour quitter la capitale sont surveillés par la police française ou les SS, des patrouilles sont déployées dans les gares, les barrages routiers nombreux... Sans compter l’obligation pour les israélites d’exhiber l’étoile jaune sur leur torse.
Comment ont réagi les Parisiens?
Le nombre des personnes arrêtées se révéla bien inférieur aux attentes des Allemands. Des fuites dans la police ont permis à beaucoup d’y échapper. L’opération se déroule toutefois dans l’indifférence générale des Parisiens. Le travail de propagande nazie aidant, les Juifs, qui plus est étrangers, ne sont pas vus d’un bon œil. Si certains courageux prennent le risque d’en cacher, la majorité cautionne l’action de la police, et même l’encourage. De nombreuses lettres de dénonciation sont envoyées aux commissariats. Plusieurs rapports témoignent, en revanche, que la violence dont ont fait preuve les policiers envers les enfants a réellement choqué l’opinion.
Qui est respondable de rafle du Vel’ d’Hiv?
Si la rafle est le fait d’un système hiérarchisé et contrôlé par les Allemands, le rôle de certains maîtres d’œuvre français a été déterminant. En haut de la pyramide, Pierre Laval, chef du gouvernement depuis avril 1942 est jugé par la Haute Cour de justice et exécuté en octobre 1945. À l’inverse, René Bousquet, le secrétaire général de la police de Vichy échappe à l’épuration. Ce proche de François Mitterrand devient un riche homme d’affaires après la libération. Il n’est rattrapé par la justice que dans les années 1980 avant d’être assassiné par un déséquilibré en 1993. Amédée Bussière, le préfet de police de Paris et Emile Hennequin, directeur de la police municipale seront tous les deux condamnés à des travaux forcés puis graciés.
Où se trouve le Vélodrome d’Hiver?
Construit en 1909, le Vélodrome d’Hiver est situé rue Nélaton dans le 15e arrondissement de Paris. L’édifice, surnommé familièrement Vel’ d’Hiv, accueille de nombreuses compétitions sportives. Quelques jours avant la rafle du 16 juillet 1942, le boxeur Marcel Cerdan y dispute encore un combat. Après la guerre, le bâtiment sert un temps de prison pour les collaborationnistes, avant d’accueillir des meetings politiques et certains événements sportifs. Après avoir reçu des prisonniers de la guerre d’Algérie, le vélodrome est détruit en 1959. En juillet 2017, un jardin mémorial des enfants est inauguré à son emplacement.
Quand la responsabilité de l’État français a-t-elle été reconnue?
Après la Libération, les présidents successifs suivent une même ligne: la responsabilité du gouvernement de Vichy n’engage pas celle de l’État français. Il faut attendre 1995 pour que Jacques Chirac rompe avec cette politique et reconnaisse officiellement l’implication de la France dans la rafle dans une phrase restée célèbre: «La France, patrie des lumières et des droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable.» Par la loi du 10 juillet 2000, le 16 juillet est institué «journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux «Justes» de France». Une commémoration officielle se tient chaque année le 16 juillet ou le dimanche suivant cette date. Pour le 80e anniversaire de l’événement, un mémorial est inauguré le 17 juillet 2022 en présence d’Emmanuel Macron sur le site de l’ancienne gare de Pithiviers (Loiret), second lieu de déportation en France après Drancy.
*Rajsfus Maurice, La rafle du Vel d’Hiv, PUF, Paris, 2002.
Canicule: quand Le Figaro décrivait la fournaise parisienne de 1911
LES ARCHIVES DU FIGARO - A l’été 1911, des températures inhabituelles s’abattaient sur la France pendant plus de deux mois provoquant la mort de 40.000 personnes.
Le Figaro
Une femme de 75 ans et son petit-fils de 8 mois se noient dans une piscine
Les corps des victimes ont été retrouvés dans une piscine de Préserville (Haute-Garonne). Pour les enquêteurs, il s'agit très probablement d'un accident.
Une grand-mère de 75 ans et son petit-fils de 8 mois se sont noyés vendredi dans une piscine à Préserville, à 25 kilomètres au sud-est de Toulouse, a-t-on appris samedi de source proche de l'enquête.
La mère du nourrisson l'avait confié à sa belle-mère le temps de sortir du domicile donner un cours. À son retour, elle les a cherchés un peu partout, avant de retrouver leur corps dans la piscine, sous la bâche qui la recouvrait.
Une enquête a été ouverte pour rechercher les causes de ces morts. Les autopsies seront réalisées lundi. Pour les enquêteurs, il s'agit très probablement d'un accident.
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Petit garçon étouffé par une saucisse : Herta finalement relaxé
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Un Français disparaît en Égypte, sa famille lance un appel à témoins
Étudiant à la Sorbonne, le jeune homme a disparu il y a un an, alors qu'il s'apprêtait à visiter Le Caire.
Seine-Saint-Denis : dix-sept individus interpellés pour une série de vols violents
Un collégien, scolarisé à Dugny, a été frappé, dépouillé puis attaché à une chaise. Il a ensuite été filmé dans le cadre d'un clip de rap.
Le Figaro
Canicules: le Mont-Blanc en souffrance
REPORTAGE - Une crevasse s’est formée sur l’itinéraire le plus emprunté vers le sommet, sans doute sous l’effet du réchauffement.
Grenoble
La nuit a été claire au-dessus du Mont-Blanc. Le regel en altitude a offert aux alpinistes engagés vers le sommet de bonnes conditions d’ascension. Mais, depuis Chamonix, la physionomie du glacier des Bossons, qui prend naissance sous le plus haut sommet d’Europe, ne trompe pas les spécialistes. Si le Mont-Blanc est encore recouvert d’une neige étincelante en ce début juillet, plus bas, le glacier est à vif, et tourne même au gris. «On commence déjà à voir apparaître de la glace, qui normalement est protégée par la neige, dans certaines zones. On a un mois d’avance sur la saison», constate Olivier Greber, président de la Compagnie des guides de Chamonix.
Dans le massif du Mont-Blanc, comme partout en haute altitude, les températures caniculaires du printemps ont déstabilisé la montagne, à commencer par les glaciers. Au mois de juin, la mer de Glace, emblème chamoniard devenu témoin du réchauffement climatique, a perdu 3,5 mètres d’épaisseur. Le Mont-Blanc n’est pas épargné. Il y a quelques semaines, une crevasse s’est formée sur l’arête des Bosses, à 4600 mètres d’altitude, sur l’itinéraire de la voie normale - le plus fréquenté du massif, au départ de Saint-Gervais-les-Bains.
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Si les scientifiques en sont encore au stade des hypothèses concernant l’apparition de la crevasse, elle pourrait témoigner «d’un début de mouvement de la partie haute du glacier vers le bas», sous l’effet de la hausse des températures, selon Ludovic Ravanel, géomorphologue au CNRS et spécialiste des effets du changement climatique en montagne. «Plus le réchauffement climatique progresse, plus on observe des effets à haute altitude», note-t-il.
Sécurisation de la voie
Si la crevasse semble témoigner de l’apparition de phénomènes qui épargnaient jusque-là la très haute montagne, elle a également eu pour conséquences de rendre la voie normale plus difficile d’accès. Moins technique que d’autres voies menant au Mont-Blanc, cet itinéraire est emprunté par 75 % des alpinistes qui partent à la conquête du sommet. Parmi eux, beaucoup de néophytes, peu rompus aux courses d’alpinisme.
Mais, avec l’apparition de la crevasse, la difficulté s’est accentuée sur la voie: «Cette année, on a eu beaucoup plus de demi-tours que d’habitude dans la voie, l’itinéraire est plus technique», témoigne Sandrine Schmidt, cofondatrice de l’agence Odyssée Montagne, qui commercialise, entre autres, des expéditions au Mont-Blanc. Début juin, pour tenter de sécuriser ce passage délicat, la Compagnie des guides de Saint-Gervais a installé quatre pieux dans le secteur. Des pieux démontés, quelques jours plus tard, par Christophe Profit, légende de l’alpinisme chamoniard, refusant l’installation de tels équipements, permettant, selon lui, de faciliter l’accès à un itinéraire déjà très fréquenté. Dans la vallée, le geste du guide a provoqué une vaste polémique, relançant les débats qui existent de longue date autour de la commercialisation du Mont-Blanc.
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Une polémique qu’Olivier Begain, président de la Compagnie des guides de Saint-Gervais, écarte d’un geste: «En concertation avec la Compagnie des guides de Chamonix, la mairie de Saint-Gervais et le PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne, NDLR), il a simplement été décidé d’installer ces piquets pour apporter un peu plus de sécurité dans un passage délicat.» Maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex défend également la sécurisation de la voie: «Le passage de la crevasse pourrait entraîner des accidents mortels, je n’ai pas envie de signer des avis de décès», s’emporte-t-il.
Ce 15 juillet, il a, dans un tweet, invité les alpinistes à différer leur ascension, diffusant une impressionnante vidéo de chute de pierres. La préfecture du département appelle également à la vigilance sur la voie d’accès normale du Mont-Blanc.
Conséquences économiques
Pour Éric Fournier, le maire de Chamonix, «au-delà de la crevasse, c’est toute la montagne qui évolue à un rythme incroyable, avec certaines courses qui deviennent de plus en plus difficiles d’accès au mois d’août, en raison du risque d’éboulement.»
Faisant apparaître, en toile de fond, la question de l’adaptation de la pratique des guides et de l’économie de la vallée, à une saison qui se décale progressivement sur le printemps et qui oblige à un report sur d’autres secteurs. Fin connaisseur de sa profession, le guide Paulo Grobel appelle aujourd’hui de ses vœux un changement de pratique: «Ce qui semblait exceptionnel avant fait maintenant partie de notre réalité et implique d’être dans la pédagogie, pour expliquer ces changements aux clients.» Les débats qui entourent l’accès à la voie normale du Mont-Blanc, s’ils restent spécifiques à «un sommet à part», soulèvent, selon lui, une question désormais centrale: «Que fait-on de l’alpinisme aujourd’hui, dans une montagne de plus en plus complexe?»
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Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.
Darmanin veut conditionner la délivrance de carte de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français
Sur demande de la première ministre, le ministre de l'Intérieur a proposé de doubler les crédits pour l'intégration et de conditionner la délivrance du titre de séjour à «la maîtrise de la langue française».
Recrudescence des contaminations: faut-il avoir encore peur du Covid?
DÉCRYPTAGE/LE FIGARO MAGAZINE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.
Le Figaro
Testeur de vacances, gardien de pingouins ou goûteur… ces jobs insolites qui font rêver
Emma ConfrereLargement relayées sur les réseaux sociaux, ces offres permettent aux entreprises de redorer leur image. Le Figaro a pu interroger quelques heureux élus.
Testeur de vacances, gardien de pingouins ou organisateur de soirées étudiantes... ces offres de rêves se multiplient sur les réseaux sociaux. Si, pour les entreprises, il s'agit avant tout d'un coup de communication, c'est l'occasion pour les personnes retenues de tester un job hors du commun. Une formule gagnant-gagnant, à condition d'être choisi parmi des milliers de participants. Quelques chanceux ont accepté de raconter leur expérience.
Devenir gardien de pingouins en Antarctique
Partir six mois en Antarctique pour surveiller les pingouins et gérer La Poste d'une petite île en Antarctique : c'est l'expérience qu'a pu vivre Vicky Inglis, à la base britannique de Port Lockroy. En 2019, lorsqu'elle entend l'ouverture de ce job à la radio, elle est catégorique : «C'est le boulot que je devrais faire». Récemment licenciée d'un emploi dans l'environnement, Vicky Inglis postule à l'offre. Son profil est finalement retenu par l'association United Kingdom Antarctiq Heritage Trust (UKAHT), qui s'occupe de l'île.
Durant son CDD, la jeune femme a vécu «une expérience incroyable» : «J'ai observé les manchots, la construction de leurs nids et la naissance des poussins. J'ai découvert d'autres animaux sauvages comme des baleines à bosse, des orques, des léopards de mer, des phoques ou encore des otaries.» En plus de ces observations, Vicky Inglis devait s'occuper de la Poste, en réceptionnant les courriers, et accueillir les visiteurs. Pour six mois, elle a reçu près de 7000 euros. Mais l'association prévient : «C'est un travail fatigant, il y a peu de réseau sur l'île et peu de temps de pause».
UKAHT recherche une nouvelle équipe pour travailler à partir du mois de novembre. Pour quatre postes, l'association a reçu plus de 6000 demandes. Parmi les décideurs, se trouve Vicky Inglis, aujourd'hui embauchée à plein temps dans l'organisation.
Tester des vacances dans un club
«Envoyez vos candidatures à CDDdereve@belambra.fr», affichait le site de Belambra ce printemps. L'objectif : tester gratuitement durant une semaine l'un des clubs du groupe, tout en étant rémunéré. «Nous avons lancé un vaste programme de transformations et d'investissements dans nos clubs», indique Alexis Gardy, président de Belambra. Cette offre nous permet «de le faire savoir sans parler uniquement des travaux». L'idée est directement «inspirée de celle de l'État australien du Queensland qui avait proposé un job de rêve il y a quelques années : vivre six mois au beau milieu de la Grande Barrière de corail ».
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En tout, dix postes de rêves étaient à pourvoir dans cinq clubs français. Belambra a reçu plus de 6000 candidatures. Le groupe n'a pas souhaité faire appel à des influenceurs, pour avoir un retour «plus authentique de personnes prenant à cœur leur mission». Parmi les heureux élus, Leslie, une jeune maman de 32 ans. Cette maquilleuse pour enfants s'est vue offrir une semaine de vacances début juin dans le Domaine de Mousquety, situé près d'Avignon. Belambra a également invité son mari et son bébé de neuf mois, afin de tester les infrastructures et les activités. «Malgré les avantages, j'ai effectué un retour honnête avec les points positifs et négatifs du club», souligne-t-elle. En plus des vacances offertes, Belambra a rémunéré Leslie à hauteur de 300 euros pour une semaine de 35 heures : «Cela m'a permis de payer la route entre Paris et Avignon.»
Organiser et participer aux soirées étudiantes
Certains étudiants ont besoin d'un petit coup de pouce pour payer leurs dépenses. Camille, 23 ans, «ne voulait pas dépendre de ses parents» et s'est mise en quête d'un petit boulot. Elle a trouvé un job «pas commun et atypique» : organiser et participer à des soirées avec des jeunes de son âge. Ce poste est proposé par Schlouk, une application qui répertorie 7000 bars en France, Grande-Bretagne et Belgique. Il s'agit d'un CDD de 10 heures chaque semaine, durant quatre mois.
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La principale mission est de faire connaître Schlouk auprès des étudiants lors de soirées dans les bars. «J'avais un salaire net de 390 euros par mois et j'ai obtenu une prime de 200 euros à la fin de mon contrat», mentionne Camille. Mélisande, la cofondatrice de Schlouk, précise que de «nouvelles embauches sont à pourvoir d'ici la rentrée» à Paris, Strasbourg, Lille et Nancy. «Si l'expérience est concluante, nous avons ensuite la possibilité de poursuivre le CDD, de proposer une alternance ou d'embaucher le jeune en CDI», ajoute-t-elle.
Goûter des plats ou tester des voitures
S'il est difficile d'accéder à ces offres à cause des nombreuses candidatures, il est possible de trouver des activités plus faciles d'accès. Les utilisateurs du site MyConsoo peuvent ainsi goûter des plats, tester de nouveaux produits ou donner leurs avis, recevant ensuite une contrepartie financière. Par exemple, pour tester un produit capillaire du 18 au 27 juillet, le consommateur reçoit un e-chèque cadeau de 30 euros, de même pour tester de la nourriture avec un e-chèque de 20 euros. «Cela permet d'avoir un petit complément pour les fins de mois difficiles», reconnaît Murielle, 47 ans, sans activité professionnelle.
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Ces enquêtes aident à améliorer les marques. «Parmi les clients, nous avons des entreprises du CAC 40», indique Julie de l'équipe MyConsoo. Certaines entreprises n'hésitent pas à organiser un voyage pour recueillir l'avis d'un usager. Il y a quelques semaines, l'une d'elles proposait par exemple de tester une voiture, en payant l'avion et l'hôtel. Pour être retenu aux offres du site, chaque candidat répond à quelques questions, le profil le plus adéquat est retenu. Le concept, lancé il y a quatre ans, a déjà séduit plus de 10.000 membres.
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Le Figaro
«J'appelle Air France depuis deux semaines» : la colère des passagers dont les bagages ont été perdus à l'aéroport de Roissy
TÉMOIGNAGES - Alors que les autorités annoncent que tous les bagages ont été restitués à leurs propriétaires, certains d'entre eux n'ont encore rien reçu, deux semaines après les nombreux cafouillages qui ont touché l'aéroport après un mouvement social.
«J'ai essayé d'appeler le service bagages mais je n'arrive jamais à les avoir. La dernière fois, j'ai attendu 45 minutes...» Passagère d'un vol Air France en direction de Casablanca le 1er juillet, Mya ne retrouve plus ses bagages lorsqu'elle arrive au Maroc. «J'ai fait une réclamation le jour même. Ils m'ont donné un numéro de suivi avec un papier de justificatif. On m'a annoncé que mes affaires devaient être amenées par un autre vol partant à 18h», souligne-t-elle alors qu'elle devait se rendre à un mariage sur place. Malgré son retour à Paris depuis, cette Française n'a toujours aucune nouvelle de ses affaires.
Alors que 35.000 bagages, dont 17.000 pour Air France, étaient bloqués dans les circuits de l'aéroport de Roissy à la suite d'un mouvement social puis de soucis informatiques, le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué vendredi matin sur France Info que les opérations de réacheminement vers les passagers étaient terminées. «Ça a été fini la nuit dernière (...). J'avais donné un objectif de cinq à sept jours la semaine dernière», a précisé le membre du gouvernement. Une information qu'Air France a confirmée auprès du Figaro.
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Lorsque Mya était rentrée en France il y a quelques jours, elle était passée à un guichet sans obtenir beaucoup plus d'informations, en décrivant par ailleurs un comportement peu aimable de la part du personnel navigant. «Actuellement il y a toujours marqué “inventaire reçu, recherche en cours”, ça fait peut-être dix jours que c'est comme ça», affirme-t-elle. Depuis, elle tente régulièrement de joindre la compagnie: «La goutte d'eau, c'est de voir qu'il est désormais dit à la télé ou dans des articles que les bagages ont été restitués alors qu'en réalité, beaucoup de personnes sont dans mon cas», conclut-elle.
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La compagnie assure, de son côté, qu'aucun bagage n'a été «perdu» et qu'il faudra attendre «quelques jours» avant de pouvoir récupérer les affaires. De fait, tous les voyageurs concernés, qui ont transité par l'aéroport parisien, n'ont pas encore récupéré leurs valises, deux semaines après ces blocages à répétition. C'est également le cas de Virginie. Partie avec ses fils pour des vacances à Washington avec un vol Air France le 1er juillet, cette Française s'est retrouvée aux États-Unis... sans bagages. Si la compagnie se défend, en affirmant avoir envoyé un mail «d'excuses» dimanche soir, Virginie ne décolère pas. «Je n'ai toujours pas eu de nouvelles de mon côté. Ni valises, ni messages», explique-t-elle dans un premier temps en apprenant l'information ministérielle de ce vendredi. Virginie décide alors d'appeler Air France, mais la réponse n'est pas tellement satisfaisante: «J'ai eu le service bagages au téléphone. Ils ont une de mes deux valises et ils vont me la livrer demain à mon retour», raconte-t-elle.
«Tout racheter»
Si Clément Beaune a admis vendredi que le délai de retour des bagages était «trop long», tout en saluant ceux «qui se sont mobilisés la nuit pour que les perturbations soient le moins importantes possibles», il n'y a pas que des Français qui sont à la recherche de leurs affaires. Aima, en provenance du Canada, a également perdu la trace de ses valises le 28 juin dernier. «J'appelle Air France depuis presque deux semaines, mais il n'y a pas de réponses. Le 9 juillet, ils ont livré, dans une maison d'hôtes où je séjourne, deux bagages qui n'étaient pas les miens. Ils ont fait signer quelqu'un en mon nom (...). J’ai appelé Air France pour qu'ils viennent les récupérer, et jusqu'à présent, ils ne veulent pas venir», raconte-t-il. Avant d'indiquer que, sans bagages «dans un pays étranger», Aima a «dû tout racheter».
Mardi, le PDG du groupe Aéroport de Paris (ADP) Augustin de Romanet avait qualifié sur RMC cet épisode de «catastrophique». «C'est l'image de notre aéroport qui a été abîmée», avait-il déploré avant de présenter ses «excuses» aux passagers qui se retrouvent entravés par ces blocages. Selon lui, plusieurs équipes d'ADP sont venues de «façon volontaire» ces derniers jours pour restituer au plus vite les bagages aux propriétaires.
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Retraites, assurance-chômage, RSA… vers le lancement des réformes à l’automne
Lors de l’interview du 14 Juillet, le chef de l’État a donné des précisions sur le calendrier des réformes à venir. Il a aussi a indiqué que les aides seraient davantage ciblées sur les personnes qui en ont le plus besoin.
Le Figaro
Feuille de match
TERMINÉ : Fin du direct le 16 juillet 2022 à 11:04
ET C’EST TERMINE !!! L’IRLANDE S’IMPOSE !!!
Exploit majuscule des Irlandais qui remportent cette tournée d’été en Nouvelle Zélande pour la première fois de son histoire après une nouvelle victoire face aux Blacks 32-22. Largement dominateurs en première période, les hommes d’Andy Farrell ont ensuite résisté à la réaction d’orgueil des locaux qui encaissent un deuxième revers d’affilée à domicile pour la première fois depuis 24 ans.
L’Irlande confisque le ballon ! (78e)
Les Néo-Zélandais n’arrivent pas à enflammer cette fin de match. Les hommes d’Andy Farrell tentent d’enterrer définitivement leurs adversaires !
Le ballon est perdu par les Blacks (76e)
Folau Fakatawa commet un en-avant en voulant ressortir le ballon. Encore une occasion gâchée par les Blacks et ça commence à sentir bon pour l’Irlande !
Position de hors-jeu contre l’Irlande (76e)
On est à quelques mètres de l’en-but irlandais, les Blacks jouent vite !
Très beau contest de Beirne ! (74e)
Le deuxième ligne irlandais met ses mains sur le ballon dans le ruck et casse cette offensive menaçante des All-Blacks.
Ballon gagné par les Blacks sur une touche (72e)
La rentrée de touche est manquée par Rob Herring et les locaux bénéficient d’une mêlée.
Plaquage haut sifflé contre les Blacks ! (71e)
Samuel Whitelock se met à la faute sur Tadhg Beirne et va donc rendre le ballon à l’Irlande.
Pénalité pour la Nouvelle-Zélande (70e)
La défense irlandaise est sanctionnée d’une position de hors-jeu après une nouvelle grosse séquence all-black initiée par Savea.
Et Sexton transforme ! (67e)
Excentré sur la gauche, Sexton passe cette transformation et redonne 10 points d’avance à l’Irlande !
OOOOH L’ESSAI DE HERRING POUR L’IRLANDE !! (65e)
Le nouvel entrant au poste de talonneur est à la conclusion d’un nouveau maul dominateur des Irlandais ! Le joueur de l’Ulster parvient à s’échapper et à marquer dans une forêt de joueurs du bout du bras !
Enorme occasion irlandaise ! (64e)
Bundee Aki est servi aux abords de l’en-but adverse mais oublie James Lowe sur sa gauche. Sans conséquences puisqu’Ardie Savea est signalé hors-jeu.
Transformation manquée par Barrett ! (62e)
L’arrière des All Blacks manque l’occasion d’égaliser ! Toujours 22-25 !
EEEET L’ESSAI DE WILL JORDAN POUR LES BLACKS !!! (60e)
Avec au départ de l’action un superbe déplacement au sol de Jordie Barrett et un ballon qui arrive sur Savea qui transmet très rapidement à l’intérieur sur Will Jordan qui fait parler ses cannes pour mettre hors d’atteinte la défense irlandaise et filer aplatir dans le coin droit ! Quelle course de Jordan !
OOH LA BARRE POUR SEXTON ! (59e)
Premier échec pour Sexton qui voit son ballon venir mourir sur la barre transversale. Il était à plus de 50 mètres de l’objectif.
Le grattage de Beirne ! (58e)
Les Néo-Zélandais se mettent encore à la faute dans la zone de ruck et Tadhg Beirne parvient à mettre les mains sur le ballon. Johnny Sexton est très loin mais va tout de même tenter cette pénalité.
Le récital de Sexton continue ! (56e)
L’ancien du Racing passe cette pénalité plein axe sans coup férir et met de nouveau les siens hors de portée d’un essai transformé.
Ballon perdu par l’Irlande mais on revient à la pénalité (55e)
James Lowe est victime d’une faute de Sam Cane. L’action se poursuit et les Blacks parviennent à gratter. L’arbitre revient à la faute et les Irlandais vont jouer les points.
Essai transformé ! (53e)
Jordie Barrett a réglé la mire face aux perches et ajoute deux points supplémentaires pour les locaux. 17-22 désormais, les Irlandais viennent d’encaisser un 14-0 en moins d’un quart d’heure !
OOOOH L’ESSAI D’AKIRA IOANE POUR LES BLACKS !!! (52e)
Incroyable action solitaire de la part du flanker néo-zélandais qui casse trois plaquages pour foncer en direction de l’en-but à gauche des perches. Les All-Blacks sont de retour dans la partie !
Et carton jaune pour Porter ! (51e)
Le pilier irlandais est renvoyé 10 minutes au vestiaire pour ce geste dangereux sur Retallick. Attention à ne pas se saborder côté irlandais !
Succession de jeux au pied (51e)
James Lowe renvoie en touche mais les Blacks ne peuvent la jouer rapidement car Retallick reste au sol. L’arbitre requiert l’assistance vidéo pour revoir le geste d’Andrew Porter sur le 2e ligne néo-zélandais. Il semble lui mettre un coup de tête au moment de plaquer.
Coup de pied de Gibson-Park (50e)
Sous pression, Reece parvient tout de même à se saisir du ballon. Derrière, Barrett joue à son tour au pied mais ne trouve pas le 50/22. Bonne couverture de Keenan.
C’est récupéré par l’Irlande ! (48e)
Le XV du Trèfle tente d’éteindre l’incendie grâce à une belle interception de Tadhg Beirne. Mais derrière, Aaron Smith trouve un très bon 50/22. Johnny Sexton reçoit quelques soins sur la pelouse. Peut-être une manière de casser le rythme imprimé par les Blacks.
Ballon gagné par les Blacks ! (47e)
Grâce à un excellent grattage d’Ardie Savea qui sonne la révolte ! Va-t-on assister à un incroyable come back des Blacks ?
Blessure côté all-blacks (46e)
Tout juste entré en jeu, Ofa Tu'ungafasi doit céder sa place à Laulana après un gros contact avec Bundee Aki. Il va falloir passer par la case protocole commotion.
Et c’est transformé par Barrett ! (45e)
Pas forcément très à l’aise face aux perches aujourd’hui, l’arrière des Blacks ne tremble pas cette fois et la Nouvelle-Zélande revient à 10-22 !
L’ESSAI DE SAVEA POUR LES BLACKS (44e)
Au terme d’une énorme séquence de jeu, Ardie Savea récupère le ballon sur le ruck et parvient à s’arracher au milieu du trafic pour casser le plaquage de Beirne et aplatir du bout des doigts malgré le contest de Sexton et Doris. A noter l’excellent travail de l’ouvreur Beauden Barrett.
Grosse séquence des All Blacks (42e)
Cela manque toutefois de vitesse d’exécution. Beauden Barrett fait toutefois parler sa justesse technique pour avancer de façon significative !
ET C’EST REPARTI !!!
Les Blacks donnent le coup d’envoi de cette seconde période. On attend une réaction de la part des hommes d’Ian Foster.
ET CELA N’IRA PAS PLUS LOIN !!
MI-TEMPS ici à Wellington sur ce score largement favorable à l’Irlande (3-22). Les hommes d’Andy Farrell dominent outrageusement les débats face à des All Blacks dépassés et sans solution. Le XV du Trèfle récite son rugby et totalise déjà trois essais marqués.
Les Blacks tentent de réagir (40e)
Rieko Ioane ne parvient pas à maîtriser le ballon et les Irlandais récupèrent. Mais dans la continuité de l’action, Sam Cane réussit un bon grattage et Beauden Barrett tape en touche.
Transformation de Sexton ! (38e)
Aucun problème là non plus pour Sexton qui gonfle la marque en faveur des siens. 22-3 !!
EEEEET ENCORE UN ESSAI IRLANDAIS !!! C’EST SIGNE ROBBIE HENSHAW !! (37e)
Magnifique action irlandaise avec une superbe combinaison en sortie de mêlée. Face à une défense dépassée, les hommes d’Andy Farrell font parfaitement circuler le ballon à gauche des poteaux et Bundee Aki effectue la dernière passe vers Henshaw qui s’en va aplatir !
Jordan en difficulté pour les Blacks ! (35e)
Sur un excellent jeu au pied de Keenan, Will Jordan est en couverture mais subit tout de suite la pression adverse. Nepo Laulana se rend ensuite coupable d’un en-avant. A noter qu’au départ de l’action, c’est une touche perdue en conquête par les Blacks !
Encore un ballon perdu par les Blacks ! (34e)
Que c’est difficile cette première période pour les All Blacks ! Cette action partait pourtant bien avec une belle passe au pied de Smith pour Reece sur l’aile gauche mais Retallick commet un en-avant et rend le ballon aux Irlandais.
Et ça passe encore pour Sexton ! (32e)
Près de 50 mètres et légèrement excentré à gauche ? Aucun souci pour Johnny Sexton et les Irlandais mènent 15-3 sur la pelouse des Blacks !
Pénalité pour l’Irlande ! (31e)
Beauden Barrett est sanctionné pour une faute sur Porter au-delà de la zone de ruck.
Essai transformé par Sexton ! (29e)
L’ouvreur irlandais vient de passer la barre des 1000 points inscrits sous le maillot du Trèfle !
ET L’ESSAI DE KEENAN POUR L’IRLANDE !!! (27e)
Les Irlandais trouvent le décalage sur l’aile gauche avec James Lowe, repris sur la ligne des 22. Le jeu repart ensuite à l’intérieur et Bundee Aki tente de forcer le passage dans l’axe. Le ballon file à nouveau sur la gauche où seuls deux défenseurs néo-irlandais font face à trois attaquants irlandais. James Lowe fixe son vis-à-vis et transmet à Hugo Keenan qui résiste aux retours de ses adversaires pour aplatir.
Ballon gagné par les Irlandais ! (25e)
C’est Van der Flier qui a parfaitement gratté ce ballon devant Rieko Ioane. Derrière, les Néo-Zélandais sont pénalisés pour une position de hors-jeu.
Et ça passe pour Barrett ! (23e)
A une petite vingtaine de mètres face aux perches, l’arrière des Néo-Z de tremble pas et les All Blacks reviennent à 3-5.
Les Irlandais pénalisés (22e)
Johnny Sexton ne sort pas suffisamment rapidement de la zone de plaquage. Plein axe, Jordie Barrett a une belle occasion de ramener son équipe à 2 unités.
Très beau 50/22 trouvé par Havili ! (21e)
Il suffisait de dire ça pour que l’arrière David Havili nous gratifie d’un magnifique coup de pied qui va offrir une excellente touche aux siens.
Smith se met en danger (20e)
Le demi de mêlée des Blacks tente de repartir par l’extérieur, tout proche de son en-but, malgré la forte présence irlandaise. Sans conséquence pour son équipe mais on ne sent pas une formation néo-zélandaise très en confiance, notamment défensivement.
Encore une domination du pack irlandais (19e)
Sur le maul qui suit la touche, les hommes d’Andy Farrell contrôlent sereinement leurs homologues néo-zélandais. Après quelques soins reçus par O’Mahony, l’arbitre va accorder une mêlée en faveur des Irlandais.
Très belle touche trouvée par Lowe (18e)
L’ailier irlandais dégage au pied le long de la ligne et trouve une excellente touche à quelques encablures de la ligne des 22 adverse.
Oooh le coup de chaud dans la défense irlandaise (16e)
Sur un coup de pied de Beauden Barrett, Will Jordan est tout proche de chiper le ballon dans les airs à Hugo Keenan.
Belle avancée de Taylor mais… (14e)
Le talonneur all-black réussit une jolie percée plein axe et casse deux plaquages. Mais derrière, son coéquipier n’arrive pas à se saisir du ballon et commet un en-avant.
Mêlée en faveur des Blacks (12e)
Une mêlée obtenue après un en-avant irlandais. Toutefois, elle tarde à se mettre en place. Mais finalement, Aaron Smith parvient à relancer.
C’est manqué pour Jordie Barrett ! (10e)
L’arrière néo-zélandais manque cette pénalité et le compteur des Blacks reste bloqué à 0 pour l’heure. Son coup de pied est passé assez largement à droite des perches.
Pénalité pour les Blacks (9e)
Bundee Aki se met à la faute, piégé par le bon travail de Sam Cane qui a mis le ballon hors de portée de l’arrière irlandais. Les Blacks vont prendre les points.
La Nouvelle-Zélande investit enfin le camp adverse (7e)
Beauden Barrett tente de jouer au pied plein axe mais Mack Hansen veille au grain et s’empare du ballon malgré la pression de Ioane juste devant son en-but.
Transformation manquée par Sexton (5e)
L’ouvreur irlandais tape trop à gauche des perches. Le score reste à 0-5 en faveur des siens !
OOOOH LE PREMIER ESSAI DE VAN DER FLIER POUR L’IRLANDE !! (4e)
Sur une touche à proximité de l’en but néo-zélandais, les Irlandais opèrent un excellent ballon porté et parviennent à pénétrer derrière la ligne et à aplatir par l’intermédiaire de Van Der Flier qui a profité de l’excellent travail de ses avants !
Premier bon mouvement irlandais ! (2e)
Les hommes d’Andy Farrell déploient une première offensive avec une belle percée de Doris ! L’action se poursuit sur l’aile gauche mais O’Mahony est finalement bien plaqué par Jordie Barrett.
ALLEZ C’EST PARTI !!
Après le traditionnel haka néo-zélandais, l’arbitre anglais Wayne Barnes donne le coup d’envoi de ce 3e et ultime test-match ! Ce sont les Irlandais qui engagent !
L’entrée des acteurs sur la pelouse !!
Une victoire partout dans cette série de test-match entre la Nouvelle-Zélande et l’Irlande ! Le XV du Trèfle remportera-t-il cette tournée au pays du rugby pour la première fois de son histoire ? Réponse dans quelques instants mais d’abord place aux hymnes en commençant par l’Ireland’s Call, l’hymne irlandais.
L’Irlande, bête noire des Blacks
le XV du Trèfle ne réussit pas au Néo-Zélandais. Depuis 2016, l’Irlande a remporté 4 de ses 7 matchs disputés face aux Blacks. En novembre, elle s’était déjà imposée à Dublin (29-20). Le week-end dernier, elle s’était appuyée sur une grosse présence en mêlée et a outrageusement dominé le pack néo-zélandais. De quoi nourrir de sérieuses ambitions avant cette ultime rencontre à Wellington.
Les Blacks veulent leur revanche
Battus le week-end dernier par ces mêmes Irlandais (12-23), les All Blacks ont concédé une troisième défaite sur leur quatre dernières sorties. Autrement dit un cataclysme pour l’épouvantail du rugby mondial qui tend à légèrement s’essouffler ces derniers mois. Pour laver l’affront, la victoire lors de ce test match décisif est impérative pour les hommes de Ian Foster.
La compo de l’Irlande
Le sélectionneur Andy Farrell reconduit quasiment la même équipe que le week-end dernier. Seul Bundee Aki fait son apparition dans le XV de départ à la place de Garry Ringrose qui se remet d’un choc à la tête, qui a provoqué l’expulsion d’Angus Ta’avao voici une semaine. L’inoxydable Johnny Sexton, 37 ans, est bien présent en charnière aux côtés de Jamison Gibbson-Park. Auteur d’un doublé et excellent lors du dernier match, le pilier Andrew Porter est bien de la parti.
Le XV des Blacks
Plusieurs changements à signaler dans la composition de départ néo-zélandaise. A l’arrière, Will Jordan prend le poste d’ailier droit à la place de Leicester Fainga’anuku et David Havili, guéri du Covid-19, remplace Quinn Turpea au centre. De retour de blessure, le 2e ligne Sam Whitelock est titularisé par Ian Foster tout comme le pilier droit Nepo Laulana, en lieu et place d'Angus Ta'avao, exclu la semaine dernière à Dunedin.
Bonjour à toutes et à tous !!
Bienvenue sur ce live pour suivre ce 3e et dernier test-match estival entre la Nouvelle-Zélande et l’Irlande. Une rencontre décisive après la victoire inaugurale des Blacks (42-10), suivie du succès irlandais, le premier en terre néo-zélandaise, le week-end dernier (12-23). Coup d’envoi prévu à 9h05 au Rugby Park Stadium de Wellington !
ET C’EST TERMINE !!! L’IRLANDE S’IMPOSE !!!
Exploit majuscule des Irlandais qui remportent cette tournée d’été en Nouvelle Zélande pour la première fois de son histoire après une nouvelle victoire face aux Blacks 32-22. Largement dominateurs en première période, les hommes d’Andy Farrell ont ensuite résisté à la réaction d’orgueil des locaux qui encaissent un deuxième revers d’affilée à domicile pour la première fois depuis 24 ans.
L’Irlande confisque le ballon ! (78e)
Les Néo-Zélandais n’arrivent pas à enflammer cette fin de match. Les hommes d’Andy Farrell tentent d’enterrer définitivement leurs adversaires !
Le ballon est perdu par les Blacks (76e)
Folau Fakatawa commet un en-avant en voulant ressortir le ballon. Encore une occasion gâchée par les Blacks et ça commence à sentir bon pour l’Irlande !
Position de hors-jeu contre l’Irlande (76e)
On est à quelques mètres de l’en-but irlandais, les Blacks jouent vite !
Très beau contest de Beirne ! (74e)
Le deuxième ligne irlandais met ses mains sur le ballon dans le ruck et casse cette offensive menaçante des All-Blacks.
Ballon gagné par les Blacks sur une touche (72e)
La rentrée de touche est manquée par Rob Herring et les locaux bénéficient d’une mêlée.
Plaquage haut sifflé contre les Blacks ! (71e)
Samuel Whitelock se met à la faute sur Tadhg Beirne et va donc rendre le ballon à l’Irlande.
Pénalité pour la Nouvelle-Zélande (70e)
La défense irlandaise est sanctionnée d’une position de hors-jeu après une nouvelle grosse séquence all-black initiée par Savea.
Et Sexton transforme ! (67e)
Excentré sur la gauche, Sexton passe cette transformation et redonne 10 points d’avance à l’Irlande !
OOOOH L’ESSAI DE HERRING POUR L’IRLANDE !! (65e)
Le nouvel entrant au poste de talonneur est à la conclusion d’un nouveau maul dominateur des Irlandais ! Le joueur de l’Ulster parvient à s’échapper et à marquer dans une forêt de joueurs du bout du bras !
Enorme occasion irlandaise ! (64e)
Bundee Aki est servi aux abords de l’en-but adverse mais oublie James Lowe sur sa gauche. Sans conséquences puisqu’Ardie Savea est signalé hors-jeu.
Transformation manquée par Barrett ! (62e)
L’arrière des All Blacks manque l’occasion d’égaliser ! Toujours 22-25 !
EEEET L’ESSAI DE WILL JORDAN POUR LES BLACKS !!! (60e)
Avec au départ de l’action un superbe déplacement au sol de Jordie Barrett et un ballon qui arrive sur Savea qui transmet très rapidement à l’intérieur sur Will Jordan qui fait parler ses cannes pour mettre hors d’atteinte la défense irlandaise et filer aplatir dans le coin droit ! Quelle course de Jordan !
OOH LA BARRE POUR SEXTON ! (59e)
Premier échec pour Sexton qui voit son ballon venir mourir sur la barre transversale. Il était à plus de 50 mètres de l’objectif.
Le grattage de Beirne ! (58e)
Les Néo-Zélandais se mettent encore à la faute dans la zone de ruck et Tadhg Beirne parvient à mettre les mains sur le ballon. Johnny Sexton est très loin mais va tout de même tenter cette pénalité.
Le récital de Sexton continue ! (56e)
L’ancien du Racing passe cette pénalité plein axe sans coup férir et met de nouveau les siens hors de portée d’un essai transformé.
Ballon perdu par l’Irlande mais on revient à la pénalité (55e)
James Lowe est victime d’une faute de Sam Cane. L’action se poursuit et les Blacks parviennent à gratter. L’arbitre revient à la faute et les Irlandais vont jouer les points.
Essai transformé ! (53e)
Jordie Barrett a réglé la mire face aux perches et ajoute deux points supplémentaires pour les locaux. 17-22 désormais, les Irlandais viennent d’encaisser un 14-0 en moins d’un quart d’heure !
OOOOH L’ESSAI D’AKIRA IOANE POUR LES BLACKS !!! (52e)
Incroyable action solitaire de la part du flanker néo-zélandais qui casse trois plaquages pour foncer en direction de l’en-but à gauche des perches. Les All-Blacks sont de retour dans la partie !
Et carton jaune pour Porter ! (51e)
Le pilier irlandais est renvoyé 10 minutes au vestiaire pour ce geste dangereux sur Retallick. Attention à ne pas se saborder côté irlandais !
Succession de jeux au pied (51e)
James Lowe renvoie en touche mais les Blacks ne peuvent la jouer rapidement car Retallick reste au sol. L’arbitre requiert l’assistance vidéo pour revoir le geste d’Andrew Porter sur le 2e ligne néo-zélandais. Il semble lui mettre un coup de tête au moment de plaquer.
Coup de pied de Gibson-Park (50e)
Sous pression, Reece parvient tout de même à se saisir du ballon. Derrière, Barrett joue à son tour au pied mais ne trouve pas le 50/22. Bonne couverture de Keenan.
C’est récupéré par l’Irlande ! (48e)
Le XV du Trèfle tente d’éteindre l’incendie grâce à une belle interception de Tadhg Beirne. Mais derrière, Aaron Smith trouve un très bon 50/22. Johnny Sexton reçoit quelques soins sur la pelouse. Peut-être une manière de casser le rythme imprimé par les Blacks.
Ballon gagné par les Blacks ! (47e)
Grâce à un excellent grattage d’Ardie Savea qui sonne la révolte ! Va-t-on assister à un incroyable come back des Blacks ?
Blessure côté all-blacks (46e)
Tout juste entré en jeu, Ofa Tu'ungafasi doit céder sa place à Laulana après un gros contact avec Bundee Aki. Il va falloir passer par la case protocole commotion.
Et c’est transformé par Barrett ! (45e)
Pas forcément très à l’aise face aux perches aujourd’hui, l’arrière des Blacks ne tremble pas cette fois et la Nouvelle-Zélande revient à 10-22 !
L’ESSAI DE SAVEA POUR LES BLACKS (44e)
Au terme d’une énorme séquence de jeu, Ardie Savea récupère le ballon sur le ruck et parvient à s’arracher au milieu du trafic pour casser le plaquage de Beirne et aplatir du bout des doigts malgré le contest de Sexton et Doris. A noter l’excellent travail de l’ouvreur Beauden Barrett.
Grosse séquence des All Blacks (42e)
Cela manque toutefois de vitesse d’exécution. Beauden Barrett fait toutefois parler sa justesse technique pour avancer de façon significative !
ET C’EST REPARTI !!!
Les Blacks donnent le coup d’envoi de cette seconde période. On attend une réaction de la part des hommes d’Ian Foster.
ET CELA N’IRA PAS PLUS LOIN !!
MI-TEMPS ici à Wellington sur ce score largement favorable à l’Irlande (3-22). Les hommes d’Andy Farrell dominent outrageusement les débats face à des All Blacks dépassés et sans solution. Le XV du Trèfle récite son rugby et totalise déjà trois essais marqués.
Les Blacks tentent de réagir (40e)
Rieko Ioane ne parvient pas à maîtriser le ballon et les Irlandais récupèrent. Mais dans la continuité de l’action, Sam Cane réussit un bon grattage et Beauden Barrett tape en touche.
Transformation de Sexton ! (38e)
Aucun problème là non plus pour Sexton qui gonfle la marque en faveur des siens. 22-3 !!
EEEEET ENCORE UN ESSAI IRLANDAIS !!! C’EST SIGNE ROBBIE HENSHAW !! (37e)
Magnifique action irlandaise avec une superbe combinaison en sortie de mêlée. Face à une défense dépassée, les hommes d’Andy Farrell font parfaitement circuler le ballon à gauche des poteaux et Bundee Aki effectue la dernière passe vers Henshaw qui s’en va aplatir !
Jordan en difficulté pour les Blacks ! (35e)
Sur un excellent jeu au pied de Keenan, Will Jordan est en couverture mais subit tout de suite la pression adverse. Nepo Laulana se rend ensuite coupable d’un en-avant. A noter qu’au départ de l’action, c’est une touche perdue en conquête par les Blacks !
Encore un ballon perdu par les Blacks ! (34e)
Que c’est difficile cette première période pour les All Blacks ! Cette action partait pourtant bien avec une belle passe au pied de Smith pour Reece sur l’aile gauche mais Retallick commet un en-avant et rend le ballon aux Irlandais.
Et ça passe encore pour Sexton ! (32e)
Près de 50 mètres et légèrement excentré à gauche ? Aucun souci pour Johnny Sexton et les Irlandais mènent 15-3 sur la pelouse des Blacks !
Pénalité pour l’Irlande ! (31e)
Beauden Barrett est sanctionné pour une faute sur Porter au-delà de la zone de ruck.
Essai transformé par Sexton ! (29e)
L’ouvreur irlandais vient de passer la barre des 1000 points inscrits sous le maillot du Trèfle !
ET L’ESSAI DE KEENAN POUR L’IRLANDE !!! (27e)
Les Irlandais trouvent le décalage sur l’aile gauche avec James Lowe, repris sur la ligne des 22. Le jeu repart ensuite à l’intérieur et Bundee Aki tente de forcer le passage dans l’axe. Le ballon file à nouveau sur la gauche où seuls deux défenseurs néo-irlandais font face à trois attaquants irlandais. James Lowe fixe son vis-à-vis et transmet à Hugo Keenan qui résiste aux retours de ses adversaires pour aplatir.
Ballon gagné par les Irlandais ! (25e)
C’est Van der Flier qui a parfaitement gratté ce ballon devant Rieko Ioane. Derrière, les Néo-Zélandais sont pénalisés pour une position de hors-jeu.
Et ça passe pour Barrett ! (23e)
A une petite vingtaine de mètres face aux perches, l’arrière des Néo-Z de tremble pas et les All Blacks reviennent à 3-5.
Les Irlandais pénalisés (22e)
Johnny Sexton ne sort pas suffisamment rapidement de la zone de plaquage. Plein axe, Jordie Barrett a une belle occasion de ramener son équipe à 2 unités.
Très beau 50/22 trouvé par Havili ! (21e)
Il suffisait de dire ça pour que l’arrière David Havili nous gratifie d’un magnifique coup de pied qui va offrir une excellente touche aux siens.
Smith se met en danger (20e)
Le demi de mêlée des Blacks tente de repartir par l’extérieur, tout proche de son en-but, malgré la forte présence irlandaise. Sans conséquence pour son équipe mais on ne sent pas une formation néo-zélandaise très en confiance, notamment défensivement.
Encore une domination du pack irlandais (19e)
Sur le maul qui suit la touche, les hommes d’Andy Farrell contrôlent sereinement leurs homologues néo-zélandais. Après quelques soins reçus par O’Mahony, l’arbitre va accorder une mêlée en faveur des Irlandais.
Très belle touche trouvée par Lowe (18e)
L’ailier irlandais dégage au pied le long de la ligne et trouve une excellente touche à quelques encablures de la ligne des 22 adverse.
Oooh le coup de chaud dans la défense irlandaise (16e)
Sur un coup de pied de Beauden Barrett, Will Jordan est tout proche de chiper le ballon dans les airs à Hugo Keenan.
Belle avancée de Taylor mais… (14e)
Le talonneur all-black réussit une jolie percée plein axe et casse deux plaquages. Mais derrière, son coéquipier n’arrive pas à se saisir du ballon et commet un en-avant.
Mêlée en faveur des Blacks (12e)
Une mêlée obtenue après un en-avant irlandais. Toutefois, elle tarde à se mettre en place. Mais finalement, Aaron Smith parvient à relancer.
C’est manqué pour Jordie Barrett ! (10e)
L’arrière néo-zélandais manque cette pénalité et le compteur des Blacks reste bloqué à 0 pour l’heure. Son coup de pied est passé assez largement à droite des perches.
Pénalité pour les Blacks (9e)
Bundee Aki se met à la faute, piégé par le bon travail de Sam Cane qui a mis le ballon hors de portée de l’arrière irlandais. Les Blacks vont prendre les points.
La Nouvelle-Zélande investit enfin le camp adverse (7e)
Beauden Barrett tente de jouer au pied plein axe mais Mack Hansen veille au grain et s’empare du ballon malgré la pression de Ioane juste devant son en-but.
Transformation manquée par Sexton (5e)
L’ouvreur irlandais tape trop à gauche des perches. Le score reste à 0-5 en faveur des siens !
OOOOH LE PREMIER ESSAI DE VAN DER FLIER POUR L’IRLANDE !! (4e)
Sur une touche à proximité de l’en but néo-zélandais, les Irlandais opèrent un excellent ballon porté et parviennent à pénétrer derrière la ligne et à aplatir par l’intermédiaire de Van Der Flier qui a profité de l’excellent travail de ses avants !
Premier bon mouvement irlandais ! (2e)
Les hommes d’Andy Farrell déploient une première offensive avec une belle percée de Doris ! L’action se poursuit sur l’aile gauche mais O’Mahony est finalement bien plaqué par Jordie Barrett.
ALLEZ C’EST PARTI !!
Après le traditionnel haka néo-zélandais, l’arbitre anglais Wayne Barnes donne le coup d’envoi de ce 3e et ultime test-match ! Ce sont les Irlandais qui engagent !
L’entrée des acteurs sur la pelouse !!
Une victoire partout dans cette série de test-match entre la Nouvelle-Zélande et l’Irlande ! Le XV du Trèfle remportera-t-il cette tournée au pays du rugby pour la première fois de son histoire ? Réponse dans quelques instants mais d’abord place aux hymnes en commençant par l’Ireland’s Call, l’hymne irlandais.
L’Irlande, bête noire des Blacks
le XV du Trèfle ne réussit pas au Néo-Zélandais. Depuis 2016, l’Irlande a remporté 4 de ses 7 matchs disputés face aux Blacks. En novembre, elle s’était déjà imposée à Dublin (29-20). Le week-end dernier, elle s’était appuyée sur une grosse présence en mêlée et a outrageusement dominé le pack néo-zélandais. De quoi nourrir de sérieuses ambitions avant cette ultime rencontre à Wellington.
Les Blacks veulent leur revanche
Battus le week-end dernier par ces mêmes Irlandais (12-23), les All Blacks ont concédé une troisième défaite sur leur quatre dernières sorties. Autrement dit un cataclysme pour l’épouvantail du rugby mondial qui tend à légèrement s’essouffler ces derniers mois. Pour laver l’affront, la victoire lors de ce test match décisif est impérative pour les hommes de Ian Foster.
La compo de l’Irlande
Le sélectionneur Andy Farrell reconduit quasiment la même équipe que le week-end dernier. Seul Bundee Aki fait son apparition dans le XV de départ à la place de Garry Ringrose qui se remet d’un choc à la tête, qui a provoqué l’expulsion d’Angus Ta’avao voici une semaine. L’inoxydable Johnny Sexton, 37 ans, est bien présent en charnière aux côtés de Jamison Gibbson-Park. Auteur d’un doublé et excellent lors du dernier match, le pilier Andrew Porter est bien de la parti.
Le XV des Blacks
Plusieurs changements à signaler dans la composition de départ néo-zélandaise. A l’arrière, Will Jordan prend le poste d’ailier droit à la place de Leicester Fainga’anuku et David Havili, guéri du Covid-19, remplace Quinn Turpea au centre. De retour de blessure, le 2e ligne Sam Whitelock est titularisé par Ian Foster tout comme le pilier droit Nepo Laulana, en lieu et place d'Angus Ta'avao, exclu la semaine dernière à Dunedin.
Bonjour à toutes et à tous !!
Bienvenue sur ce live pour suivre ce 3e et dernier test-match estival entre la Nouvelle-Zélande et l’Irlande. Une rencontre décisive après la victoire inaugurale des Blacks (42-10), suivie du succès irlandais, le premier en terre néo-zélandaise, le week-end dernier (12-23). Coup d’envoi prévu à 9h05 au Rugby Park Stadium de Wellington !
Rugby: l'Irlande bis prend sa revanche sur les Maoris néo-zélandais
Une Irlande bis a battu les Maoris néo-zélandais (30-24) mardi à Wellington, prolongeant la belle forme…
Rugby : Ta'avao, pilier des All Blacks, suspendu 3 semaines
Le pilier de l'équipe de rugby néozélandaise Angus Ta'avao a écopé d'une suspension de trois semaines…
Rugby: pour le 14 juillet, Antoine Dupont volera avec la Patrouille de France
LE SCAN SPORT - L'international français Antoine Dupont sera à bord d'un Alphajet de la Patrouille de France jeudi pour survoler les Champs-Elysées dans le cadre du 14 juillet.
Le Figaro
Thomas et Anne-Sophie, 10.000 euros par mois, partent en Bretagne : «On a la chance de ne pas devoir tout compter»
Océane HerreroCHÈRES VACANCES - C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. Une contrainte s'impose pourtant avec plus ou moins de force au vacancier : le budget. À l'heure où l'inflation pèse sur les comptes en banque, Le Figaro a discuté finances et projets de vacances avec les Français.
Thomas et Anne-Sophie* sont bien en peine lorsqu'on leur demande de détailler les dépenses qu'ils anticipent pendant les vacances d'été. Eux-mêmes n'en ont aucune idée ; en fait, ils ne calculent pas. Il faut dire que l'un et l'autre sont ingénieurs. À eux deux, ils gagnent 10.000 euros par mois, principalement grâce à leurs salaires, et un peu grâce à un revenu locatif. Avec leurs deux filles de 10 et 12 ans, ils font ainsi partie de ces Français chanceux qui «n'ont pas à compter tout ce qu'ils dépensent», admet Thomas.
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Cela ne signifie pas pour autant que la famille parisienne s'envole pour des vacances dispendieuses cet été. «Généralement, on part déjà à l'étranger pour les vacances de printemps et à la Toussaint. Donc l'été, on reste en France». Cette année, ce sera donc la Bretagne, où le couple a de la famille, et où il prévoit également d'aller camper. L'originalité de cette année : la famille séjournera dans deux campings «autogérés», c'est-à-dire où les hôtes sont incités à participer au ménage et à la maintenance, dans une logique de communauté. La location des mobile-homes leur coûtera au total 1000 euros pour quinze jours.
Bien que bénéficiant d'un appartement spacieux à Paris, la famille prend les vacances comme des moments nécessaires pour «voir du vert» et «maintenir un équilibre». «Quitter la ville, c'est une motivation en soi pour voyager», estime le père de famille. Même avec des revenus confortables, Anne-Sophie et Thomas veulent montrer à leurs filles qu'«on peut passer de très bonnes vacances, qui sont aussi des vacances simples. Et nous sommes conscients que nous venons d'un milieu privilégié, nous voulons aussi qu'elles puissent rencontrer des gens d'horizons différents».
Laisser la voiture
Par ailleurs, et même si elle n'a pas été déterminante, l'inflation a incité la famille à «partir moins loin» cette année, et à revoir sa stratégie de transports. Tous les quatre partiront donc en vacances en train, un changement notable pour cette famille qui partait auparavant la voiture, sans exceptions. «Maintenant, les filles sont grandes et peuvent porter elles-mêmes leurs valises, sourit Thomas, mais c'est aussi pour nous une manière de sortir de l'idée qu'il n'y a pas d'autre option que la voiture. Un jour en rentrant de Bretagne, je me suis mis à compter le nombre de personnes qui, comme moi, étaient seules dans une grosse voiture. Et nous étions vraiment nombreux», illustre-t-il.
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Thomas en est en revanche persuadé, ne pas surveiller ses dépenses lui permet paradoxalement de dépenser moins pendant les vacances sans se fixer un objectif, tout en reconnaissant bien volontiers que sa situation financière lui permet aussi de ne pas être regardant. «Mais naturellement, on ne se dirige pas forcément vers des activités chères, explique-t-il. On ne va pas forcément au restaurant tous les jours. On prend toujours des logements qui disposent d'une cuisine, par exemple». Car c'est aussi ça, les vacances. «Déjeuner en bord de mer avec des chips, une tranche de jambon et des tomates cerises».
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Carburants : le gazole repasse enfin sous la barre des deux euros le litre
Le prix du litre de diesel a chuté de sept centimes en une semaine, en moyenne.
Leclerc rappelle du lait de la marque Candia pour un défaut de goût et d'odeur
Ce défaut peut entraîner des modifications organoleptiques pour le consommateur.
Le Figaro
Amour, affaires et adultère : Ivana et Donald Trump, 15 ans d'une romance tourbillonnante
L'ancien président américain a annoncé le décès de son ex-épouse, le jeudi 14 juillet. Retour sur quinze années d'une tumultueuse romance, entre soirées mondaines, adultère et divorce retentissant.
Elle fut, bien avant la présidence, les scandales d'État et les accusations d'agressions sexuelles, la première épouse de Donald Trump. Ivana Trump est décédée à l'âge de 73 ans, à Manhattan, a annoncé son ancien mari dans un communiqué, publié le jeudi 14 juillet sur sa plateforme Truth Social. «Je suis très attristé d'informer ceux qui l'aimaient, et ils sont nombreux, qu'Ivana Trump est décédée dans sa maison de New York, a-t-il écrit. C'était une femme merveilleuse, belle et incroyable, qui a mené une existence géniale et inspirante.»
Avant d'ajouter : «Ses trois enfants, Donald Jr., Ivanka et Eric, faisaient sa joie et sa fierté. Elle était si fière d'eux, et nous étions tous si fiers d'elle. Repose en paix, Ivana !» Selon le New York Post, la septuagénaire aurait été retrouvée inerte au pied de sa cage d'escalier. Si les raisons de sa disparition n'ont pas encore été établies, lvana Trump pourrait avoir succombé à une crise cardiaque. Ces dernières années, la femme d'affaires tchéquo-américaine cultivait des relations apaisées avec son ex-époux. Il n'en a, pourtant, pas toujours été ainsi.
Un mariage express
Donald et Ivana Trump, à l'époque mannequin, se rencontrent à New York, en 1976. Le premier a 30 ans - la seconde en a 27. Une soirée relatée par la femme d'affaires en personne dans les colonnes du New York Post, quatre décennies plus tard. Au mitan des années 1970, Ivana patiente avec ses amis, dans l'espoir qu'une table se libère dans un restaurant. C'est alors qu'elle croise la route du magnat de l'immobilier. «Il y avait ce grand blond aux yeux bleus, s'est-elle remémoré. Il a dit : "Je suis Donald Trump et je vois que vous cherchez une table. Je peux vous aider."» Elle glisse alors à sa bande : «La bonne nouvelle, c'est que nous allons avoir une table très rapidement. La mauvaise, c'est que ce type va s'asseoir avec nous.»
Le milliardaire règle l’addition, puis se volatilise. Ivana Zelníčková (de son nom de jeune fille) le retrouve sur le siège conducteur de sa limousine, à l'extérieur de l'établissement. L'héritier propose au groupe d'amis de le reconduire chez lui. Par la suite, l'homme d'affaires et l'ancienne skieuse olympique se revoient à de multiples reprises. Débute alors une romance tourbillonnante. Moins d'un an après sa rencontre, le couple scelle son union et donne naissance à un fils, Donald Jr., en décembre 1977. Il accueille par la suite Ivanka, en 1981, et Eric, en 1984.
En vidéo, la publicité Pizza Hut de Donald et Ivana Trump en 1995
«Dans 50 ans, nous serons les Rockefeller»
Côté vie publique, Ivana aide son nouvel époux à consolider sa notoriété. C'est elle qui lui trouve le surnom «The Donald», repris par tous les tabloïds américains, dans lesquels elle s'offre d'ailleurs des apparitions régulières. Elle aussi, qui affirme : «Dans 50 ans, nous serons les Rockefeller.» Elle encore, qui tourne avec lui dans une publicité Pizza Hut, en 1995. Ensemble, ils écument les soirées mondaines, comme celle des Manhattan Awards, ou encore le bal Tiffany.
Seul bémol : les infidélités répétées de Donald Trump, qui auront raison de leur mariage. L'une des conquêtes du milliardaire n'est autre que Marla Maples, un mannequin qu'il séduit aux prémices des années 1990. Ivana découvre le pot aux roses à Noël 1989, durant un séjour à Aspen. Les Trump auraient alors été aperçus en train de se disputer, après qu'Ivana aurait croisé Marla Maples. C'en est trop pour la femme d'affaires, qui demande le divorce en 1992. En public, Donald Trump se refuse à toute effusion. «Ce sera un divorce à l'amiable, je vous le promets, aurait-il déclaré à l'époque, selon People. Écoutez, nous ne nous sommes jamais disputés. Les enfants n'ont jamais rien vu de mal. Et ils iront très bien. Elle ira très bien.»
Un divorce violent, des dollars et un père espion
En privé, le divorce se révèle sanguinolent. Selon le New York Daily News, Ivana Trump aurait accusé son époux de l'avoir violée et de lui avoir arraché les cheveux. Avant de se rétracter, affirmant sous serment qu'elle s'était sentie «violentée», mais ne voulait pas parler de viol «au sens littéral ou criminel» du terme. Elle conteste cependant leur contrat prénuptial, qui lui octroie la garde de leurs trois enfants ainsi que leur maison à 3 millions de dollars (2,9 millions d'euros) dans le Connecticut, et un versement de 25 millions de dollars (24 millions d'euros).
De son côté, leur fille aînée pleure tout son soûl. «Maman, est-ce que ça veut dire que je ne m'appellerai plus Ivanka Trump ?», aurait-elle demandé à la femme d'affaires. Ensemble, Ivana et Donald Trump concluent un accord à l'amiable. L'ex-compagne du milliardaire reçoit 14 millions de dollars (13 millions d'euros) de dédommagements, et devient propriétaire manoir dans le Connecticut et d'une demeure de 118 chambres à Mar-a-Lago, en Floride. En octobre 1990, Donald Trump se rend même aux funérailles du père d'Ivana, un espion qui fournissait des informations sur le magnat pour le compte des services secrets tchèques et du KGB grâce aux confidences de sa fille. Par la suite, Ivana Trump fuira, un temps, les feux des projecteurs.
«Je suis la première dame»
En 1993, Donald Trump épouse quant à lui Marla Maples, avec laquelle il donne naissance à sa fille, Tiffany. Leur divorce sera prononcé six ans plus tard. Les relations entre le milliardaire et son ex-épouse Ivana demeurent, quant à elles, des plus cordiales. Elle aura même droit à sa ligne de téléphone personnelle à la Maison-Blanche, sous la présidence Trump.
Elle ne partira pas non plus en croisade contre Melania Trump, mariée à l'homme politique depuis 2005. Mais s'autorisera cette réplique assassine, en 2017, dans une interview accordée à «Good Morning America» : «Je ne veux pas susciter de jalousie ou quoi que ce soit, mais je suis la première épouse de Trump, lance-t-elle alors. OK ? Je suis la première dame.» Des propos à l'image de leur flamboyante et fantasque auteure, qui conservera pour toujours le nom de son premier mari, malgré ses deux unions suivantes.
Un an après l'affaire des textos cannibales, Armie Hammer serait devenu vendeur de maisons dans les îles Caïmans
Le magazine TMZ avait révélé, le samedi 9 juillet, que l'acteur déchu travaillait bel et bien dans un hôtel des Caraïbes. Il aurait depuis quitté ce poste, et emménagé chez Robert Downey Jr..
Le père d'Elon Musk reconnaît avoir eu un second enfant avec sa belle-fille
Errol Musk, 73 ans, a révélé publiquement avoir eu un deuxième enfant avec sa propre belle-fille, Jana Bezuidenhout.
Neuf enfants, trois mariages et Amber Heard : la vie privée explosive d'Elon Musk
Côté vie publique, il est le célèbre fondateur de SpaceX, directeur de Tesla et nouvel acquéreur de Twitter. Côté privé, le milliardaire a connu plus d'une romance, à chaque fois mouvementée.
Le Figaro
Frappes israéliennes sur Gaza après des tirs de roquettes
Une des roquettes a été interceptée par le bouclier antimissiles, tandis que trois autres sont tombées dans des champs ouverts, selon l'armée israélienne.
L'armée israélienne a mené tôt samedi des frappes sur des positions du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza en riposte au tir de quatre roquettes depuis ce territoire, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Pendant la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de tirs de roquettes. «Une des roquettes a été interceptée par le bouclier antimissiles», a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué ajoutant que trois autres sont tombées dans des champs ouverts.
Le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a dénoncé ces frappes sans faire état de victimes. Les derniers tirs de roquettes de Gaza et frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne remontent à juin dernier.
Ces tirs interviennent au lendemain de la visite du président américain Joe Biden en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, où il a rencontré à Bethléem le président palestinien Mahmoud Abbas dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient qui l'a également conduit en Israël.
Biden en tournée dans la région
Vendredi le président américain a quitté l'Etat hébreu à bord d'un premier vol direct historique pour l'Arabie saoudite. Avant cela Joe Biden a annoncé une aide de 100 millions de dollars au réseau hospitalier de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte occupé par Israël.
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Si Joe Biden a aussi plaidé pour un «Etat palestinien indépendant» avec une «continuité territoriale», il a toutefois affirmé que les conditions n'étaient actuellement pas réunies pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.
Pour le porte-parole du Hamas, «il n'y a rien de nouveau dans le discours du président américain Joe Biden sur la question palestinienne, si ce n'est la consolidation de son parti pris pour la vision de l'occupation» israélienne.
14-Juillet : vague d'annulations de feux d'artifice à cause de la canicule
Dans le Gard, mais aussi en Touraine, les feux d'artifice sont menacés ou purement et simplement annulés en prévision de la vague de chaleur qui va s'abattre sur la France.
Fortes peines pour un réseau de blanchiment entre France, Italie, Algérie et Dubaï
Des peines allant jusqu'à neuf ans de prison ferme ont été prononcées mardi 12 juillet par le tribunal…
Aide transfrontalière à la Syrie : Erdogan appelle Poutine à maintenir le dispositif
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté lundi 11 juillet son homologue russe Vladimir Poutine…
Le Figaro
La météo du week-end : la canicule persiste dans le Sud avec un risque élevé d'incendie
Le FigaroCe week-end du 14 juillet, le beau temps est au rendez-vous. Les températures restent élevées et un pic caniculaire pourrait être à nouveau atteint dimanche.
Samedi 16 juillet, le risque de feux de végétation reste élevé, avec un vent sec et chaud. Les températures baissent légèrement dans les deux tiers du pays mais les fortes chaleurs sont encore très présentes dans le Sud. En Aquitaine notamment, il fait encore plus chaud que les jours précédents, selon La Chaîne Météo *.
Samedi, jusqu'à 18 heures, vingt départements sont placés en «risque important» canicule et dix-sept en alerte orange (Ardèche, Aude, Dordogne, Drôme, Gard, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Hérault, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne, Vaucluse).
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Dimanche, le soleil brille dans une ambiance estivale. Un pic de chaleur est attendu l'après-midi, dans l'Ouest et le Sud-Ouest, avec des températures maximales jusqu'à 34° à 38°C. En montagne aussi il fait particulièrement chaud, les 25°C sont atteints vers 1800 mètres d'altitude.
Samedi, la météo dans votre région
Au Nord-Ouest, le temps est estival, le ciel est bleu et les températures sont élevées, notamment sur l'arc atlantique. Un peu d'air tempère la chaleur en bord de Manche.
De l'Île-de-France au Nord-Est, le soleil brille généreusement. Les chaleurs ne sont pas encore présentes en début de journée, il fait 10 à 13°C dans les campagnes près du Benelux et 15°C à Paris. Dans l'après-midi, les températures maximales sont comprises entre 26° et 30°.
Le grand Sud-Ouest subit des températures caniculaires, notamment en Aquitaine où les 35 et 40° sont atteints localement.
Au Sud-Est, les chaleurs sont les mêmes que vendredi, où des records ont été battus. Au bord de mer, des brises rendent l'air moins étouffant sur les plages. La Corse et la Côte d'Azur ne figurent pas dans les seuils de canicule.
Au Centre-Est, les éclaircies sont nombreuses et les températures sont encore agréables le matin. Dans l'après-midi, les fortes chaleurs s'installent, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes où il fait approximativement 35°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
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Une nouvelle vague de chaleur extrême s'abat sur la péninsule ibérique
Selon l'agence météorologique espagnole (Aemet), le mercure devrait grimper lundi jusqu'à 42 degrés en Estrémadure et jusqu'à 41 en Andalousie.
La météo du jeudi 14 juillet : une fête nationale sous le signe de la canicule, 22 départements en alerte orange
La Bretagne, la Normandie, les Hauts-de-France et les Ardennes bénéficient d'un peu de répit face à la chaleur. Tandis qu'il continue de faire chaud dans le reste du pays.
Le Figaro
De Tchernobyl à Odessa, neuf journées à travers l'Ukraine en guerre
REPORTAGE - Les Ukrainiens sont entrés dans leur sixième mois d'une guerre dont ils savent qu'elle sera longue. Nous avons sillonné le pays sur près de 2000 kilomètres pour mieux comprendre comment ce peuple, longtemps russophone, s'est détaché à jamais de son puissant voisin.
Sur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Leur attachement à leurs lopins et à leurs bêtes est viscéral, et les Russes ne les feront pas bouger.
Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan
EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.
À Kiev, une ONG enseigne aux soldats le droit de la guerre
REPORTAGE - Depuis le début de l’invasion russe, elle multiplie les formations pour les Ukrainiens ayant pris les armes, notamment les groupes de volontaires et la défense territoriale.
À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.
Dans le Donbass, les nouvelles du front indiffèrent les irréductibles retraités: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les habitants qui n’ont pas fui sont plus inquiets de la crise économique que des combats qui se rapprochent.
En Ukraine, l’agonie de l’hôpital de Zolotchiv, sans cesse bombardé: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - À 30 km de Kharkiv, il ne reste plus que cinq médecins pour recevoir les blessés du front dans des bâtiments dévastés.
À «Petite Catherine», les habitants tiraillés entre leur russophilie et leur aversion pour la guerre de Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Originellement tourné vers Moscou, ce village ukrainien de 3000 âmes, dont le nom fait référence à l’impératrice de Russie Catherine II, a été pris à revers par cette guerre d’agression.
En Ukraine, la vie harassante des soutiers de la nouvelle route du blé: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Pour déjouer le blocus russe de la mer Noire, des chauffeurs routiers, devenus petits soldats de l’économie, sillonnent sans relâche le pays pour exporter des centaines de tonnes de céréales qui nourriront le monde entier.
À Krementchouk, les habitants traumatisés par les frappes russes témoignent
REPORTAGE - L’envoyé spécial du Figaro a pu confirmer sur place qu‘un missile avait bien détruit lundi un centre commercial, et non un dépôt d’armes comme le prétend la Russie, faisant au moins 18 morts et 59 blessés.
Avec une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans la campagne du sud de l’Ukraine, ces vétérans du Donbass s’approchent au plus près des lignes ennemies.
Ukraine: après des semaines d'accalmie, Kiev à nouveau meurtrie par des frappes
REPORTAGE - Un député ukrainien a évoqué 14 missiles sur la capitale et sa région tôt dimanche matin, touchant un complexe résidentiel proche du centre-ville.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine: à Mykolaïv, l’urgence de la guerre prend le pas sur les délibérations de Bruxelles
REPORTAGE - «Le moment historique» tant vanté par le président du Conseil, Charles Michel, ne rencontre que peu d’écho à proximité de la ligne de front.
À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.
Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.
À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.
Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.
Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…
Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.
Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv
REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.
Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.
Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.
À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.
Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.
Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.
Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne
REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Le Figaro
«La bombe italienne»
Philippe GélieL’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.
Bien souvent, l’étiquette d’«homme providentiel» trahit l’ego de celui qui s’en affuble. Avec Mario Draghi, c’est tout l’inverse: le président du Conseil italien se croit si peu indispensable qu’il a décidé de démissionner, fatigué des querelles picrocholines de la classe politique. Mais ceux qui observent la situation de son pays croisent les doigts pour qu’il surmonte le psychodrame actuel et reste aux commandes. «Super Mario», le «sauveur de l’euro» en 2012 (rendons à l’ancien gouverneur de la Banque centrale européenne la paternité du «quoi qu’il en coûte»), ne s’est pas métamorphosé dix ans plus tard en sauveur de l’Italie: il en est plutôt le garde-fou, un rempart au bord du précipice dans lequel nous pourrions tous être entraînés.
La simple vérité est que notre voisin transalpin ne peut pas se payer le luxe d’une crise politique. Il chevauche une dette publique de 2500 milliards d’euros qui dépasse celles de la Grèce, du Portugal, de l’Irlande et de l’Espagne cumulées. La somme est trop faramineuse pour que la BCE puisse la racheter. Lestée par une croissance chroniquement en panne, à la merci de la hausse du coût des emprunts et d’une crise énergétique qui pointe son nez, Rome dépend de la ligne de crédit de 200 milliards d’euros consentie l’an dernier par les Européens. Ceux-ci avaient deux bonnes raisons: l’Italie pèse trop lourd dans l’UE pour faire faillite, et ils font confiance à Mario Draghi pour mener les réformes exigées (l’aide est assortie de 527 conditions!).
À lire aussiBruxelles redoute de perdre Mario Draghi, son homme de confiance à Rome
À la lumière de tels enjeux, les petits intérêts politiciens du Mouvement 5 étoiles (M5S) ont du mal à nous émouvoir. Le parti populiste «antisystème», à son pinacle lors des législatives de 2018, est en partie rentré dans le rang, puis s’est scindé en deux sur son pacifisme envers la Russie, et il ne recueille plus aujourd’hui que 10 % des intentions de vote. L’urgence pour son chef, Giuseppe Conte (successeur du comique Beppe Grillo), est de se faire remarquer avant les élections programmées au printemps 2023 - si elles ne sont pas anticipées maintenant qu’il a brisé la coalition d’unité nationale. Bravo, c’est réussi! Mais cela valait-il d’allumer une bombe qui peut faire exploser toute l’Europe?
David Goodhart: «Nous entendrons encore beaucoup parler de Boris Johnson»
ENTRETIEN - Pour l'essayiste britannique, Boris Johnson n'a jamais vraiment été accepté par l'«establishment mondialiste» du Parti conservateur. Si son attitude a parfois donné raison à ses détracteurs et conduit à sa chute, il ne devrait pas pour autant s'effacer de la scène politique, explique-t-il.
Déficit commercial: «L'Allemagne paie sa stratégie énergétique qui l'a rendue fortement dépendante de la Russie»
ENTRETIEN - Première historique depuis la réunification, l'Allemagne enregistre un déficit commercial proche du milliard d'euros. La hausse des prix de l'énergie et la concurrence dans ses secteurs d'exportations fragilisent son modèle économique, analyse la chercheuse Anaïs Voy-Gillis.
Nicolas Baverez: «Boris Johnson part, le Brexit reste»
CHRONIQUE - La montée des risques qui pèsent sur le Royaume-Uni est indissociable de son incapacité à surmonter le choc du Brexit.
Le Figaro
Covid-19 : les derniers chiffres
Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG DataFIG DATA - Alors que l'épidémie de Covid-19 redémarre fortement en France, découvrez les principaux indicateurs - nouveaux cas, taux d'incidence par département, taux de positivité par âge, nombre d'hospitalisations et de décès - à suivre au quotidien.
Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France est confrontée en ce début d'été, comme d'autres pays européens, à une nouvelle vague de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, arrivés d'Afrique du Sud et du Portugal. La septième vague de Covid actuelle s'explique notamment par l'arrivée de ce dernier sous-variant, encore plus contagieux que les précédents. Le BA.5 est d'ailleurs devenu majoritaire remplaçant le variant BA.2 qui ne représente plus que 21% des cas.
À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Si les taux d'hospitalisations ne sont pas inquiétants, ces variants ont également une durée de symptômes «plus longue», indique Santé publique France, laissant redouter plus d'absentéisme chez les travailleurs estivaux.
Le début d'une 7e vague
Certains épidémiologistes affirment que la 7e vague est déjà arrivée, d'autres qu'elle est encore à venir. La France, où la hausse a commencé il y a quatre semaines, pourrait voir ce pic arriver fin juillet, estime Catherine Hill. «Même si les vagues précédentes nous ont montré qu'il était impossible de faire des prédictions», précise l'épidémiologiste.
Une estimation confirmée par le professeur Jean-François Delfraissy, invité de RTL jeudi 30 juin. «Si l'on regarde ce qui s'est passé l'an dernier, où nous avions à la même période la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5», a exposé le président du Conseil scientifique.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré s'attendre à «des niveaux élevés» de Covid-19 cet été en Europe.
Combien de nouveaux cas en France ?
Quel est le taux d'incidence par département ?
Quel est le taux d'incidence et de positivité par âge ?
Combien d'hospitalisations et de décès en France ?
Quelle est la situation dans le monde ?
À VOIR AUSSI - Covid-19: à Lyon, «quasiment 1 test sur 2 positif»
L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar
GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.
Sandrine Rousseau met la pression sur Éric Coquerel
L'écologiste estime que le président LFI de la commission des finances doit se retirer le temps de l'enquête.
50 ans après le Programme commun, Lionel Jospin fustige la Nupes, «dont la maturité a été forcée en serre»
À l'occasion des cinquante ans de cet accord historique entre socialistes, communistes et radicaux de gauche, Lionel Jospin souligne les différences avec le programme de la Nupes.
Le Figaro
Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?
Tiphaine HonnetNOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.
«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?
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Un seuil de tolérance en déclin
Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»
Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»
La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive
Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).
Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.
Poison insidieux
Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido,on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.
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Enfants et achat immobilier
Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.
Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer
Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.
Tout redéfinir avec un regard extérieur
Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»
Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»
La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre
Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»
(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.
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Le Figaro
Cinq bonnes raisons de passer un week-end sans canicule dans le Cotentin
Rodolphe GeislerPas de coup de chaud qui vaille dans le Cotentin ! Les raisons de prendre l'air dans la cité de Cherbourg et sa presqu'île, avec ses paysages originels de bouts du monde, sont nombreuses. Panorama.
Mercredi 13 juillet. Les cartes météo des présentateurs de télévision sont sans appel. Une seule station indique encore moins de 25 degrés pour le week-end du 14 juillet dans l'Hexagone : Cherbourg-en-Cotentin. Les JT évoquent l'épisode caniculaire. La France suffoque. La Toile s'enflamme et, surtout, panique en comprenant que la ville aux parapluies de la péninsule normande est devenue la dernière « ville-refuge » de France.
Les Cherbourgeois, eux, savourent leur fraîcheur (relative, tout de même !) et hésitent à communiquer : faut-il prévenir les « horsains » (les étrangers, en parler local) des délices préservés de leur cadre de vie au risque de sombrer, un jour, sous un tourisme de masse ? P'tet ben que oui, p'tet ben que non… Les raisons de se mettre au frais dans la cité portuaire de Cherbourg et de sa Presqu'île, avec ses paysages originels de bouts du monde, entre ses longues plages désertes, ses landes de bruyères sauvages et ses falaises granitiques, sont pourtant nombreuses. Alors : le dire ou pas ? Le Figaro rompt l'omerta : c'est oui…
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Le centre-ville de Cherbourg
Pourquoi prendre un guide touristique lorsqu'il suffit de flâner, à l'instinct, simplement, sans but plus précis que le plaisir, dans le cœur de cette ville historique dont les fondations remontent à bien avant les Romains ? Ici, au détour d'une venelle, petite ruelle pavée moyenâgeuse, la brise marine n'est jamais loin pour caresser le passant. Le crachin non plus. La couleur de certaines façades, ici violette, là verte, rappelle la tradition des marins-pêcheurs qui repeignaient leurs maisons avec les restes des peintures des coques de bateaux. Ce qui n'est pas sans donner un petit air scandinave à la ville qui connut, aussi, les Vikings.
Sinon, le bleu des pierres en schiste de ses vieilles maisons est juste inimaginable de pureté. La basilique de la Trinité, millénaire, subtil mélange de Roman et de Gothique, est là, face à la plage Napoléon, pour rappeler le passé « marial » de la ville (que les Anglais quittèrent un 15 août, jour de l'Assomption en pleine guerre de Cent-Ans). Et que dire de son théâtre à l'italienne, récemment rénové, vestige d'un passé très Louis-Napoléonard, que le Fort de la montagne du Roule, qui domine la cuvette cherbourgeoise, surveille ?
Un bon plateau de fruits de mer sur le vieux port au restaurant Le Café de Paris, 40 quai de Caligny. Menus à partir de 26,50 €. Tél. : 02 33 43 12 36.
Les quais
Cinq ports, cinq ambiances. Entre son bassin du commerce et ses chalutiers colorés, le quai de la gare transatlantique Art Déco qui accueillit en son temps le Titanic, ceux de la nouvelle gare maritime avec ses touristes irlandais ou anglais, le port de plaisance (1700 places) avec ses régates hebdomadaires et son Yacht-Club, ou encore le vieux bassin pour la petite pêche… Se perdre sur les quais parfois humides de Cherbourg est un plaisir à ne surtout pas bouder. Iode, authenticité, goélands argentés garantis.
Une promenade en mer pour découvrir le port de Cherbourg, la plus grande rade artificielle au monde. Visite commentée d'une heure à bord de l'Adèle. Départ depuis le pont tournant : compter 14,60 € par adulte et 10 € par enfants. Tél. : 06 61 14 03 32.
La Hague
Ses falaises et les plages de sable fin de la côte ouest dite des Îles: Chausey, Jersey, Guernesey ne sont qu'à quelques miles seulement. Autant dire à vue d'œil par beau temps ! Sinon, désolé, mais il est impossible de décrire la beauté insolente et capricieuse des landes de la Hague. Elles changent de couleurs cinq à dix fois par jour. Entre genêts jaunes et bruyères violettes. Entre moutons et vaches dissimulés derrière des petits murets de pierres recouverts de champignons. Parfois perdues dans des bruines à faire pâlir le chien des Baskerville. Parfois minaudant devant un coucher de soleil sur une mer incertaine de la Manche. Certains évoquent l'Irlande. D'autres l'Écosse. Ce n'est que notre Hague. Sublime de beautés à en pleurer. Ici, les éléments sont encore chez eux.
Une nuit à l'hôtel L'Erguillière face à la mer et dominant le plus petit port de France : Port Racine à Saint-Germain-des-Vaux. Chambres entre 90 et 160 €. Tél. : 02 33 52 75 31
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Bocage, donjon et vieux manoir
Haies touffues, ormes finissants, chênes centenaires. Vergers. Pommiers. Châteaux, souvent en ruines, parfois rénovées. Fermes fortifiées en pierres bleues et vieux pigeonniers. Routes tortueuses et gros tracteurs : la campagne cotentinoise est restée authentique. Presque un miracle ! Grasse de verdure (même l'été), grasse de gazouillis au lever du jour. Les jours de marché, dans les petits bourgs, on mange encore des saucisses grillées avec des frites dans des barquettes. Inimitables.
Une petite bolée au Musée régional du cidre de Valognes. Rue du Petit Versailles. Tél. : 06 75 89 89 52.
Phares, forteresses et légendes
Sur la côte est : le Val de Saire. Autrement dit l'anse du Brick, Barfleur, Saint-Vaast-la-Hougue, ou encore le phare du Cap Lévi. Encore des beautés insaisissables ! Uniques. La noblesse normande s'y est perdue sur un esquif un soir de tempête. C'était en 1125. Ici, les marées ont de forts coefficients. Les locaux affirment même qu'il y fait « quatre saisons par jour ! ». Le pull marin et le ciré jaune sont à mettre dans le même sac que le maillot de bain et la crème solaire. Ici on prévoit : « C'est même à ça qu'on reconnaît un gars du coin d'un Parisien ! », dit-on…
Les lignes touristiques des bus Cap Cotentin permettent de visiter en toute quiétude les plus beaux endroits de la côte, mais aussi du bocage cotentinois. Gare routière située en face de la gare SNCF.
Carnet pratique
Y ALLER
En train
Paris Gare Saint-Lazare - Cherbourg, plusieurs trains directs par jour. Compter 3 h 30.
En voiture
Paris-Cherbourg, 356 kilomètres. Compter 3 h 50.
Plus de renseignements
Office de Tourisme du Cotentin, 14 quai Alexandre III, 50100 Cherbourg. Tél. : 02 33 93 52 02
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À PORTÉE DE RER (3/6) - À moins d'une heure de Paris, ces villes auxquelles on ne pense pas se révèlent aux visiteurs soucieux de quitter les sentiers battus le temps d'une journée. Ce nid douillet yvelinois surprend par ses larges avenues ombragées de platanes et ses élégantes résidences centenaires.
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Le Figaro
Adriana Karembeu : «J'ai grandi avec un père qui n'a cessé de me dire qu'on n'allait rien faire de moi»
Mannequin et présentatrice télé, Adriana Karembeu est l'image de la ligne de sacs de la maison Mauboussin. Confidences.
Dans la vie, Adriana Karembeu déclare avoir deux passions : les sacs à main… et la médecine. «Avant de devenir mannequin dans les années 1990, j'ai fait trois ans de médecine à la faculté de Prague. Si je ne suis pas allée au bout de mes études, celles-ci m'ont accompagnée tout au long de ma carrière, de mon rôle d'ambassadrice de la Croix-Rouge française, depuis vingt-deux ans, à mes dix ans de coanimation avec Michel Cymes de l'émission “Les Pouvoirs extraordinaires du corps humain” sur France 2.»
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Quant à son amour pour les it bags , l'ex-top et son 1,26 m de jambes (les plus longues du monde, selon le livre Guinness des records 2011) le doit à sa grand-mère slovaque qui enfermait à double tour ses précieux accessoires. Un souvenir qu'elle continue de faire vivre aux côtés de la maison Mauboussin, qui lance une ligne de sacs.
En vidéo, «Les pouvoirs du corps humain», extrait de l'émission du 7 janvier sur «les pouvoirs de l'amour»
Madame Figaro.– Comment êtes-vous devenue une amie proche de la maison Mauboussin ?Adriana Karembeu. – J'ai rencontré Alain Némarq, son président depuis 2002, à l'époque où il travaillait chez Yves Saint Laurent et Kenzo. J'étais mannequin et me souviens lui avoir confié ma passion dévorante pour les sacs à main. Je suis honorée qu'il ait pensé à moi pour incarner le style français de Mauboussin et écrire ensemble cette nouvelle histoire de mode. Ces cabas sont tout ce que j'aime, des compagnons du quotidien élégants et pratiques.
L'étoile filante est le symbole de la maison parisienne. Pensez-vous avoir une bonne étoile ?Non seulement je viens d'un pays très pauvre qui n'existe plus, la Tchécoslovaquie, mais j'ai aussi grandi avec un père qui n'a cessé de me dire, enfant, qu'on n'allait rien faire de moi. Je cherchais tout le temps à lui plaire, sans jamais y arriver. Quand j'ai été repérée en 1991 par une agence française de mannequin, je l'ai évidemment pris comme un joli coup de pouce de la vie. Depuis ce jour-là, garder le cap pour atteindre mes objectifs et réaliser mes rêves ont toujours été mes mantras.
Votre rôle de mère a-t-il changé votre manière d'envisager l'avenir ?J'ai été élevée par des femmes qui, durant toute mon enfance, n'ont cessé de me rappeler que le travail et l'indépendance financière étaient la clé de la liberté. Une réalité que j'ai un peu oubliée à la naissance de ma fille… Je voulais profiter de tous ces instants magiques. En septembre dernier, alors que je venais de passer trois ans et demi à m'occuper à 100 % de Nina, j'ai tourné des épisodes du feuilleton Plus belle la vie. Ce retour sur les plateaux de tournage m'a fait (re)prendre conscience de l'importance de concilier ma vie professionnelle avec ma vie sociale et familiale.
J'ai été élevée par des femmes qui n'ont cessé de me rappeler que le travail et l'indépendance financière étaient la clé de la liberté
Vos projets pour la rentrée ?Nous avons tourné avec Michel Cymes trois nouvelles émissions des «Pouvoirs extraordinaires du corps humain». Ça fait déjà dix ans que nous la présentons ensemble et c'est à chaque fois une aventure passionnante. La médecine est une affaire de famille : ma grand-mère était infirmière, ma mère, médecin, et moi, j'ai commencé des études de médecine avant de devenir mannequin.
Quel est l'accessoire dont vous ne vous séparez jamais ?Le sac à main est l'obsession de ma vie. Je peux même dire que je suis totalement accro. Quand j'ai un coup de cœur pour un modèle, j'en rêve même la nuit ! Depuis que je suis maman, je porte des sacs en bandoulière, au contenant important. Mon téléphone, mon porte-monnaie, mes lunettes, des lingettes et des compotes pour ma fille… Je fais partie des femmes qui ont toute leur vie dans leur it bag.
D'où vous vient cette passion ?De ma grand-mère. Elle gardait précieusement dans son placard deux magnifiques sacs à main en cuir. Je pense qu'elle ne les a jamais portés, ni même sortis de leur boîte. En Slovaquie, les femmes ne portaient pas de jolis cabas de ladies, mais plutôt des gros fourre-tout de travail. Je les examinais sous toutes les coutures, les touchais et les sentais en cachette comme un trésor.
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La professeure de yoga, épouse d'Alec Baldwin, a évoqué sur Instagram, le jeudi 14 juillet, les transformations de son corps après ses grossesses successives.
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Le magazine TMZ avait révélé, le samedi 9 juillet, que l'acteur déchu travaillait bel et bien dans un hôtel des Caraïbes. Il aurait depuis quitté ce poste, et emménagé chez Robert Downey Jr..
Neuf enfants, trois mariages et Amber Heard : la vie privée explosive d'Elon Musk
Côté vie publique, il est le célèbre fondateur de SpaceX, directeur de Tesla et nouvel acquéreur de Twitter. Côté privé, le milliardaire a connu plus d'une romance, à chaque fois mouvementée.
Le Figaro
Georges Bensoussan: «L’antisémitisme prend des visages changeants, il épouse le langage d’une époque»
Alexandre DevecchioFIGAROVOX/ENTRETIEN - L’historien rappelle l’importance de la rafle du Vél’ d’Hiv durant laquelle 13.000 Juifs furent arrêtés par la police française avant d’être déportés. Cette commémoration nous invite à réfléchir au fil ténu qui sépare l’anomie des sociétés modernes de la barbarie, analyse-t-il.
LE FIGARO. - Ce dimanche, nous commémorons le 80e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Que s’est-il passé ce jour-là?
Georges BENSOUSSAN. - Six mois auparavant, le 20 janvier 1942, à Wannsee dans la banlieue de Berlin, l’appareil répressif du Reich, le RSHA, avait mis en place les principaux rouages du meurtre de masse des Juifs d’Europe dont l’immense majorité vivait en Europe orientale. La décision, elle, avait probablement été prise entre octobre et décembre 1941.
Ce qui se passe en France en juillet 1942 est un élément d’une politique d’ensemble qui concerne toute l’Europe de l’Ouest, et l’Europe orientale en partie, avec l’«évacuation» des principaux ghettos polonais. La rafle du Vél’ d’Hiv’(pour Vélodrome d’hiver, où seront parquées, plusieurs jours durant, 8000 des 13.000 personnes arrêtées, NDLR) est concomitante des déportations hollandaises et belges: le premier convoi néerlandais quitte Westerbork pour Auschwitz le 14 juillet 1942, le premier convoi belge quitte Malines le 4 août 1942. Concomitante aussi de la mise à mort du ghetto de Varsovie qui commence le 22 juillet 1942.
Cette rafle, la plus importante de la guerre en France, voulue par l’Allemagne, est exécutée de bout en bout par la police française les jeudi 16 et vendredi 17 juillet 1942. C’est le résultat de l’accord conclu quelques jours plus tôt entre le général SS Oberg et l’appareil répressif français dirigé par René Bousquet. L’Allemagne fait faire à la France une opération de police qu’elle ne peut accomplir elle-même, à la fois, faute d’effectifs et aussi par souci d’«efficacité»: l’uniforme français est censé «rassurer ». Le gouvernement de Vichy y gagnerait un surcroît d’«autonomie». Le troc auquel se livre l’appareil d’État français n’est pas exclusivement motivé par l’antisémitisme (au moins pour Laval et Bousquet), mais par un calcul politique cynique dont les Juifs étrangers feront les frais. Un peu plus de 13.000 personnes sont arrêtées en deux jours (dont plus de 10.000 femmes et enfants) par 7000 fonctionnaires, dont 4500 policiers français. Alors que plus de 27.000 arrestations étaient prévues, la rafle est un semi-échec. Pour des raisons d’«intendance», Pierre Laval, chef du gouvernement, autorise la déportation des moins de 16 ans, ce que l’accord Oberg-Bousquet ne prévoyait pas.
Que signifie cette date tragique dans l’histoire de France? Que peut-elle nous apprendre sur notre présent?
La France des Justes ne peut faire oublier combien depuis l’affaire Dreyfus l’antisémitisme constituait un terreau fertile, ce que le succès de Bagatelles pour un massacre de Céline avait montré en 1937. La rafle du Vél’ d’Hiv’ dit l’importance de l’appareil d’État dans tout processus génocidaire. Ici, l’appareil d’État français joue un rôle essentiel, en amont, via le fichier des Juifs constitué par ses soins en octobre 1940. Kafka disait des «chaînes de l’humanité torturée » qu’elles étaient faites «en papier de ministère». Ce retrait forcé du monde s’opère au grand jour et sous les regards de centaines de milliers d’anonymes. Les grandes rafles, comme à l’Est la relégation dans les ghettos, sont perpétrées au cœur de sociétés de masse où la peur, conjuguée à l’indifférence, se révèle l’un des plus sûrs pourvoyeurs du massacre. Il faut réfléchir au fil ténu qui sépare l’anomie des sociétés modernes de la barbarie. Un accident historique suffit pour basculer de l’une dans l’autre.
Après cinquante ans de silence des autorités françaises, le président Jacques Chirac avait reconnu en 1995 la responsabilité de la France dans la rafle du Vél’ d’Hiv’. Après ce tournant, faut-il poursuivre le travail de mémoire ou faire de l’histoire?
Le fameux «devoir de mémoire» - et la charge d’ennui que draine tout «catéchisme» -, fait oublier que pour rendre compte de l’événement, il faut que les historiens aient travaillé et qu’on leur ait ouvert les archives. Quand l’histoire se démarque du positivisme étroit et réfléchit en politique, elle fait en sorte que le souvenir de la tragédie ne s’édulcore pas. Car le danger à venir est moins la secte négationniste, ces fanatiques antisémites qui jouissent de l’indignation qu’ils suscitent, que la banalisation de l’événement ramené à une tragédie parmi d’autres de l’histoire. Or ce qui s’est passé là constitue au-delà du peuple juif une césure dans la condition humaine et une atteinte irréversible à la notion de personne. Le ressassement mémoriel, à lui seul, ne nous dit rien de cette fracture qui dans nos sociétés post-nazies entame jusqu’aujourd’hui tout sujet humain.
Le président Macron a annoncé qu’il prononcerait un «discours offensif » contre l’antisémitisme et le «révisionnisme historique» lors de la commémoration. Est-ce le bon moment?
L’histoire est par définition une révision perpétuelle. Parlons ici de négationnisme. Ces discours rituels contre l’antisémitisme, c’est un peu le « supplément d’âme» d’une société sans âme, un consensus de bonnes intentions, et souvent hélas une panoplie de postures et d’effets de manche. Seule compte la répression réelle de l’antisémitisme qui commence par désigner les antisémites, et, sans effet d’annonce grandiloquent, réprime cet antisémitisme nouveau qui insulte et blesse et qui, lorsqu’il tue, s’épargne les assises et appelle à la haine sur les réseaux sociaux.
« Hélas, la société française n’en a pas fini avec l’antisémitisme», a déclaré un conseiller de l’Élysée. L’analogie entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui est-elle pertinente?
Dans la France de 2022, le discours antisémite se nourrit d’un vieux fonds culturel occidental déjà évoqué. Et est modifié par la judéophobie apportée depuis cinquante ans dans les bagages d’une partie de l’immigration. L’analogie rend aveugle au présent quand elle incite à penser en termes de répétition. Or la passion antisémite prend des visages changeants, elle épouse les formes et le langage d’une époque. On ne peut donc pas plaquer l’antisémitisme d’aujourd’hui sur celui des années 1930 ou de Vichy. Par exemple, à se focaliser sur la seule extrême droite, on oublie combien l’antisémitisme a pu prendre jadis le visage du progressisme et constituer l’arrière-discours idéologique de formations politiques dont le discours, tissé de ressentiment, ressemble à la judéophobie d’ordre social. Voyez comment le leader travailliste anglais Jeremy Corbyn a été reçu ici en ami par des milieux politiques dits «progressistes». Comment oublier que dans la France de la seconde moitié du XIXe siècle, hors l’Église catholique, l’antisémitisme s’ancrait souvent à gauche, de Pierre-Joseph Proudhon à Gustave Tridon, d’Albert Regnard à Jules Guesde même?
Parce que l’antisémitisme passe aujourd’hui par le rejet du principal signe juif vivant qu’est l’État d’Israël (lequel regroupe la moitié des Juifs du monde, contre 5 % en 1948), ce n’est pas seulement la société française qui «n’en a pas fini avec l’antisémitisme». Sous couvert du refus d’une politique, c’est du rejet de l’existence même d’un État dont il est question, un rejet qui plonge ses racines archaïques dans l’inconscient collectif d’une partie de l’humanité héritière de l’antique message juif.
Dernier ouvrage paru: « Un exil français. Un historien face à la justice » (L’Artilleur, 2021).
Guillaume Zeller: «Violette Szabo a consenti à risquer sa vie pour quelque chose qui la dépasse»
ENTRETIEN - Dans son ouvrage Violette Szabo. De Londres à Ravensbrück: une espionne face aux SS, le journaliste retrace le destin, peu connu en France, de la jeune franco-britannique engagée au sein du SOE: le service secret créé par Churchill pour soutenir la résistance en Europe.
Le Figaro
Que faut-il contrôler sur sa voiture avant de prendre la route des vacances ?
Nicolas FarmineContrôle technique, état du véhicule, éléments de sécurité... Avant de prendre la route, il convient de bien se préparer. Voici ce qu'il ne faut pas oublier.
La route des vacances approche, et avec elle, son lot d'imprévus. Au cours de cet été 2022, les Français seront 73% à privilégier la voiture pour partir en vacances, selon une enquête Ipsos publiée en juin 2022. Face aux possibles déconvenues qui peuvent survenir en pleine route, voici quelques conseils bien précieux qui permettent de se prémunir de mauvaises surprises.
Être à jour sur l'entretien de son véhicule
Vous n'êtes pas sans savoir que votre véhicule est soumis à un contrôle technique obligatoire et renouvelable tous les cinq ans. Pour éviter tout stress avant le départ en vacances, anticipez ! Préparer un rendez-vous chez un garagiste agréé ou réaliser un entretien de routine par sécurité peut changer la donne : «L'entretien d'une voiture doit être fait très régulièrement. En période de voyage longue distance, la sécurité est primordiale» décrit au Figaro Limvirak Chea, CEO et cofondateur de Fixter, une plateforme en ligne entendant simplifier les démarches liées à l'entretien de sa voiture. En outre, quand on sait que le passage au contrôle technique peut parfois se révéler être un cauchemar, mieux vaut assurer ses arrières en s'organisant en amont.
Veiller au bon fonctionnement de son véhicule
Que seraient des vacances bien organisées sans une «to do list» bien remplie ? Pour le bien de votre trajet, n'hésitez pas à y ajouter quelques étapes : vérifier soi-même la pression des pneus, le niveau des liquides (lave-glace ou huile moteur), l'état des freins et propreté des phares ou encore s'assurer du bon fonctionnement de la climatisation : «Comme pour l'entretien du véhicule, il faut veiller à ces éléments, qui permettent d'assurer la sécurité des passagers» explique Limvirak Chea. Ce conseil s'applique à l'aller, comme au retour. Très souventes gratuites, des bornes de contrôle et de rectification de pression sont accessibles dans la plupart des stations-service. La pression adéquate figure généralement dans l'encadrement de la portière ou au verso de la trappe du réservoir de carburant. Des pneus bien gonflés permettent d'économiser jusqu'à un plein de carburant chaque année et de réduire considérablement vos émissions de CO2. Enfin, n'oubliez pas non plus de jeter un œil au liquide de refroidissement qui permet d'éviter à votre moteur de surchauffer. Avec les fortes chaleurs attendues l'été, mieux vaut y penser. Son niveau doit être vérifié au moins une fois par mois et à froid. Utilisez toujours un liquide adapté à votre véhicule, jamais d'eau.
Inspecter les éléments de sécurité et savoir s'occuper de son véhicule
Un bon conducteur sait s'improviser mécanicien : en cas de crevaison inopinée ou d'arrêt urgent, savoir bien signaliser et protéger son véhicule d'un suraccident, ou même changer une roue soi-même est un plus, comme l'atteste Limvirak Chea : «Il faut, avant tout départ, s'assurer d'avoir un kit anticrevaison et un kit de sécurité comprenant notamment un triangle de signalisation. Dans l'idéal, il faut aussi s'entraîner à utiliser un cric et à changer une roue endommagée». Et pour les voitures électriques, n'oubliez pas d'emporter avec vous les câbles de recharge. Il serait dommage de s'en apercevoir au moment de trouver une borne de charge. Le mot d'ordre est donné : pour des vacances en voiture tranquilles, anticipez !
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La résidence secondaire de Bruno Le Maire au Pays basque prise pour cible
Actualité
Des tuiles ont été retirées du toit de la maison familiale du ministre de l’Économie et des Finances pour demander le déplafonnement de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, limitée à 60%.
Par Marine Richard
Mis à jour le 16/07/22, 09:12
Publié le 16/07/22, 09:12
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Voir l'annonceVoir l'annonceCe lundi, des militants du mouvement politique basque EH Bai ont retiré des tuiles du toit de la propriété familiale du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, à Saint-Pée-sur-Nivelle, au Pays basque, selon Sud-Ouest.
«Face au silence du préfet des Pyrénées-Atlantiques depuis mi-février le mouvement politique a voulu interpeller les plus hautes sphères de l’État français», justifie EH Bai sur son site, qui demande une majoration de la surtaxe d’habitation sur les résidences secondaires, actuellement limitée à 60%. «Cette surtaxe n’a aucun effet dissuasif sur les propriétaires des résidences secondaires puisqu’elle représente quelques centaines d’euros par an tout au plus». C’est donc pour demander son déplafonnement que les militants ont symboliquement retiré des tuiles du toit de la propriété familiale du ministre.
Déplafonner la majoration de la taxe d’habitation
Le mouvement politique de gauche et écologiste affirme qu’il existe au moins 41.000 résidences secondaires au Pays basque Nord, soit plus de 21% du parc de logements. EH Bai réclame aussi un élargissement de la zone tendue qui compte pour l’instant 24 communes du Pays basque.
L’objectif de cette action militante? Obtenir un rendez-vous avec le ministre pour aborder la problématique du logement. Bruno Le Maire travaille effectivement sur le projet de loi de finance 2023 et EH Bai profite de cette occasion pour demander au ministre que ce projet déplafonne la taxe d’habitation sur les résidences secondaires afin de prendre une mesure plus dissuasive.
EH Bai promettait de ne pas quitter les lieux avant d’avoir reçu la promesse d’un rendez-vous avec le ministre ou un de ses représentants. Lors de l’échange téléphonique des militants avec Bruno Le Maire ce lundi, ils ont obtenu un rendez-vous dès le 13 juillet. Une réponse satisfaisante pour les manifestants qui ont quitté les lieux rapidement. Bruno Le Maire de son côté a décidé de ne pas porter plainte pour cette intrusion même s’il ne digère pas la méthode pratiquée, affirme Le Parisien.
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Le préfet des Pyrénées-Atlantiques, le sous-directeur et le directeur départemental de la Direction générale des finances publiques ainsi que le directeur de la Direction départementale des territoires et de la mer et le responsable fiscalité du cabinet du ministre les ont donc reçus dans la foulée à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques ce mercredi. EH Bai a salué une «écoute active» lors de cette rencontre, selon Sud Ouest. «Alors que la prochaine loi de finances est en cours d’élaboration, nous avons eu la confirmation que nous sommes dans le bon tempo pour porter nos revendications [...] On nous a encouragés à nous constituer en groupe de travail en incluant nos parlementaires afin de travailler sur ces propositions et de les porter à Paris», affirme Nikolas Blain, l’un de ses représentants, à Sud-Ouest.
Ce n’est pas la première action menée contre les résidences secondaires au Pays basque. La colère ne cesse de monter dans le secteur. Des agences immobilières ont notamment été taguées en 2021 mentionnant «Le Pays basque n’est pas à vendre». Selon l’agglomération, la forte croissance du parc de meublés touristiques (+ 130% entre 2016 et 2020 d’après l’Agence d’urbanisme - Audap) renforce la tension. Une mesure de compensation, qui oblige les propriétaires à produire, dans la même ville et avec une surface équivalente, un bien sûr le marché locatif à l’année pour compenser un logement transformé en meublé touristique, devait entrer en vigueur le 1er juin mais elle a été retoquée le 9 juillet et reportée au 1er mars 2023.
Le Figaro
Les 15 tables de l’été, dans toute la France, à réserver d’urgence
Stéphane Durand-SoufflandAlice BosioNOTRE SÉLECTION - Nos restaurants coups de cœur, partout en France, pauses indispensables sur la route des vacances.
Un peu partout dans l’Hexagone, retrouvez notre sélection de bonnes tables qui ne figurent pas forcément en vedettes dans les guides. Qu’elles soient nouvelles ou installées, étoilées ou bistrotières, elles ont en commun de nous avoir régalés récemment et feront de l’été un moment gourmand.
Auberge À la Bonne Idée (Saint-Jean-aux-Bois, 60)
La révélation du moment dans la catégorie très très grand chef. En pleine forêt de Compiègne, dans un ravissant village, le trentenaire Sébastien Tantot envoie des assiettes de compétition, dont certaines d’un niveau stratosphérique. Il y a dans sa cuisine une maîtrise technique stupéfiante, des prises de risque merveilleuses. Et, derrière tout cela, affleure la sensibilité d’un chef qui livre ses émotions dans des assiettes inoubliables.
3, rue des Meuniers (Saint-Jean-aux-Bois). Tél.: 03 44 42 84 09. Fermé lun. et mar.
Auberge Sauvage (Servon, 50)
Lassés de Paris, Thomas Benady et sa compagne Jessica ont créé un endroit enchanteur (avec chambres) près du Mont-Saint-Michel, mais loin de son brouhaha. Avec des produits de première qualité, Benady invente un univers à lui, pas bling-bling pour un sou (premier menu à 65 €). Avec, au contraire, une sorte de retenue qui donne du prix à des assiettes splendides. Ici, un terroir s’offre dans son éclatante vérité.
3, place Saint-Martin (Servon). Tél.: 02 33 60 17 92. Dîner seulement. Fermé mar. et mer.
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Rosmadec Le Moulin (Pont-Aven, 29)
Dans une petite cité bretonne très touristique, Le Moulin de Rosmadec (groupe Ar Collection) constitue une halte de haut vol. L’accueil du directeur-sommelier et la cuisine du chef, Sébastien Martinez, sont à un niveau de grande maison. La carte est supervisée par Christian Le Squer, le 3-étoiles du George V, mais on sent que le jeune Martinez n’est pas seulement un exécutant appliqué. Le premier menu à 65 € est déjà épatant, mais on peut aussi choisir un parcours à la carte.
Venelle de Rosmadec (Pont-Aven). Tél.: 02 98 06 00 22. Fermé lun. et mar.
Domaine de Rochevilaine (Billiers, 56)
Le domaine? Une sorte de hameau hôtelier au bout d’une route qui ne mène qu’à lui, face à l’océan. Le restaurant de Rochevilaine tutoie les vagues et propose une cuisine délicieuse, hermétique aux tocades, respectueuse des produits de la terre et de la mer, facturée de manière très raisonnable pour un établissement de ce standing (menu déjeuner à 44 €). Et pour les chanceux qui dorment sur place, des petits déjeuners parmi les meilleurs que l’on connaisse.
Pointe de Penlan (Billiers). Tél.: 02 97 41 61 61. Tlj.
Cro-Magnon (Bordeaux, 33)
Une bonne surprise dans une ville associée (injustement) au culte du classicisme gourmand: l’adresse d’une jeune chef autodidacte, moldave d’origine. Oxana Cretu n’a pas peur des associations ébouriffantes et parfois totalement inédites. Mais sa maîtrise des cuissons et des équilibres hardis garantit que toutes les surprises de ses menus (56 ou 75 €), desserts compris, seront bonnes. Et même bien mieux que cela.
48, rue du Palais-Gallien (Bordeaux). Tél.: 05 56 81 17 52. Dîner seulement. Fermé dim., lun. et du 12 au 23 août.
Lune (Vayres, 33)
Le restaurant d’un chef qui a connu la piste aux étoiles et décidé de revenir aux sources. Pierre Rigothier a jeté l’ancre entre Bordeaux et Saint-Émilion. Une belle bâtisse (dégotée sur Leboncoin) chaleureusement aménagée, de beaux produits, des assiettes franches du collier, un menu déjeuner en trois services à 21 € (59 € ou 75 € le soir), un service enlevé, tout le savoir-faire d’un cuisinier accompli de 43 ans: que demander de plus?
56, avenue de Libourne (Vayres). Tél.: 05 47 84 90 98. Fermé dim. et lun., et fermeture annuelle le 27 août.
Sillon (Biarritz, 64)
La cité balnéaire basque a la chance d’accueillir depuis l’an dernier Mathieu Rostaing-Tayard, transfuge de la région lyonnaise (Le 126, Café Sillon) par amour pour l’excellence des produits de la région. Lesquels sont sublimés dans des assiettes inspirées aux associations qui font mouche, lorgnant aussi bien vers l’Asie que la Scandinavie. À noter, l’adresse est à double détente: bistronomique d’un côté (menus à 34 € au déj., 65 € et 75 €) et bar à vins de l’autre.
4, rue Jean Bart (Biarritz). Tél.: 05 59 24 76 08. Tous les soirs, vendredi et samedi midi.
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La Senne (Sète, 34)
D’anciens entrepôts voûtés près de la criée, une terrasse avec treille et figuiers: bienvenue à la Senne, le restaurant de la famille Avallone, pêcheurs de génération en génération. Poissons (thon rouge compris) et fruits de mer en direct de la grande bleue, suggestions du chef Christophe Salvat au gré des arrivages, «friture de la Senne» à s’en lécher les doigts, sushi de belle facture signés Tino Singara. Plats autour de 30 €, sélection de vins abordables et service couche-tard.
4, quai Maximin-Licciardi (Sète). Tél.: 04 67 53 01 91. Tlj sf dim., jusqu’à 23 h.
Château de la Gaude (Aix-en-Provence, 13)
Matthieu Dupuis Baumal fut élevé encore gamin (26 ans) à la dignité de chef de cuisine par Michel Troisgros. Respect. Une décennie plus tard, il règne sur les restaurants du château de la Gaude, un domaine provençal XVIIIe avec jardin à la française. Son talent polymorphe vous laisse le choix entre un épatant (et étoilé) répertoire français aux influences voyageuses, et une table franchement nipponne co-animée par Kazunari Noda. Adresse à suivre de près.
3 959, route des Pinchinats (Aix-en-Provence). Tél.: 04 84 93 09 30. Le Art: tlj sf mar. et mer. (déj). Kaiseki: mer. soir au sam. soir.
Les Agitateurs (Nice, 06)
De retour dans le Sud après s’être rencontrés à l’Institut Paul Bocuse et avoir écumé quelques belles maisons, Juliette Busetto, Samuel Victori et Pierre-Jean Arpurt, pas même trentenaires, ont décidé il y a quatre ans de secouer la gastronomie niçoise. Leur restaurant près du port ose le mélange entre garrigue et Asie, dans un menu dégustation épatant. Bonne nouvelle: le trio a repris depuis peu le café de la Fondation Maeght (Saint-Paul-de-Vence), ouvert tout l’été, avec une belle carte tournée vers la Riviera.
24, rue Bonaparte (Nice). Tél.: 09 87 33 02 03. Du jeudi au lundi soir, samedi et dimanche midi. Fermé du 22 au 31 août.
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Ceto (Roquebrune-Cap-Martin, 06)
Pour avoir un aperçu de la cuisine de Mauro Colagreco sans casser votre tirelire au Mirazur, pourquoi ne pas réserver chez Ceto, la table marine qu’il orchestre sur le toit du Maybourne Riviera, nouvel hôtel de luxe à l’architecture étonnante? L’Italo-Argentin, qui y dirige aussi la brasserie Riviera, a imaginé un menu 100 % iode, incluant des incontournables comme la ventrèche de thon maturé, qui s’accorde parfaitement avec la vue à couper le souffle sur la grande bleue (70 € au déj. et 168 €).
1 551, route de la Turbie (Roquebrune-Cap-Martin). Tél.: 04 93 37 22 44. Du mercredi au dimanche.
Food Traboule (Lyon, 69)
Douze chefs, 660 m²: le food-court écoresponsable imaginé par Tabata et Ludovic Mey (étoilés aux Apothicaires) attire les gourmands de tout poil dans le quartier Renaissance. Pizzas, kebabs andouillettes, on se régale à chaque enseigne (La Meunière, Baraque à sucre, Substrat…) sans se ruiner. Il faut tout goûter! Tabata officie pendant l’été à la terrasse éphémère La Table Rose - accès par Food Traboule.
22, rue du Bœuf (Lyon 5e). Tous les jours pendant l’été. Rés. pour la terrasse éphémère: latablerose.fr.
Le Soufflot (Meursault, 21)
Vous regardez la carte des vins, persuadés qu’il manque des zéros à tous les prix, mais non: au Soufflot, les meilleurs des meilleurs crus de Bourgogne et d’ailleurs sont proposés à des tarifs défiant toute concurrence. Les nourritures sont finement cuisinées et affranchies des classiques du terroir, avec des menus de 40 € (déjeuner) à 80 €. Le rendez-vous des vignerons du coin qui fraternisent en goûtant leurs productions respectives (et hautement respectables).
8, route nationale D 974 (Meursault). Tél.: 03 80 22 83 65. Fermé sam. et dim.
Le Garde-Champêtre (Gyé-sur-Seine, 10)
Un ancien dépôt de la SNCF transformé en auberge au look new-yorkais par un restaurateur parisien (Juan Sanchez, de Fish, Semilla…) associé à des vignerons du coin (la Côte des Bar), un couple de chefs voyageurs (Gil Nogueira et Sayaka Sawaguchi, d’origines portugaise et nippone) qui cuisine dans la grande cheminée en salle les légumes de leur potager bio comme les viandes locales et la pêche durable: voici comment une commune de 490 âmes de l’Aube devient une étape obligée sur la route des vacances.
50, route des Riceys (Gyé-sur-Seine). Tél.: 03 52 96 00 06. Du mer. au dim. midi (sauf sam.) et du jeu. au sam. soir.
Tekés (Paris 2e)
Qui a dit que la cuisine végétale n’était pas sexy? L’Israélien Assaf Granit et sa bande, déjà à l’œuvre au Shabour étoilé voisin, mettent leur sens de la fête, de l’accueil et du storytelling au service des tomates, champignons, lentilles et autres légumes, que la chef Cécile Lévy rôtit, brûle, fume, frit et étuve avec beaucoup de gourmandise. Si les meilleures places sont au comptoir pour échanger avec la cuisine, le patio sous la maxi-verrière est le lieu idéal pour les soirées d’été.
4 bis, rue Saint-Sauveur (Paris 2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs.
«C'est tout bon» N°15 : Le bistrot qu'il vous faut
LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS : Y a-t-il une saison pour aller au bistrot ? Pendant l'été, les plats s'allègent, les produits se gorgent de soleil et les terrasses nous mettent à l'ombre... Alors, on réserve.
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Difficile de dénicher un bon petit restaurant entre Cannes et Monaco. En voici un.
10 erreurs fréquentes que vous ne commettrez plus jamais en matière de vin
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Le Figaro
Pourquoi la journée de lundi pourrait être la plus chaude jamais enregistrée en France
Stéphany GardierDÉCRYPTAGE - La vague de chaleur qui sévit déjà dans le sud du pays va s'étendre peu à peu vers le nord ce week-end.
La France connaît depuis le mardi 12 juillet sa 44e vague de chaleur depuis que Météo-France a débuté l'enregistrement de ces événements en 1947. Mais cet épisode de très fortes chaleurs pourrait bien devenir historique : la journée de lundi est en effet en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée au niveau national. Si le rafraîchissement des températures ce vendredi sur une partie du pays avait pu laisser croire que la canicule touchait à sa fin, il n'en est rien. Les jours à venir devraient même être bien plus chauds que les précédents. La faute à une « goutte froide » initialement installée au-dessus des Açores et qui remonte vers la France via l'Espagne. Cette masse d'air froid piégée en altitude génère une circulation d'air chaud tout autour d'elle (notamment devant, derrière… et en dessous). En se déplaçant, elle emmène donc avec elle un courant d'air chaud, ici venu du Maroc et de la péninsule Ibérique, aussi appelé « plume de chaleur ».
Beaucoup d'incertitudes planaient en début de semaine sur le cheminement de cette « goutte froide », et donc sur l'évolution de la situation météorologique dans le pays. Les prévisionnistes y voient désormais plus clair et ils ne sont guère optimistes. La « goutte froide » et sa « plume de chaleur » progressent vers le nord et devraient atteindre la Bretagne, avec pour conséquence une remontée des températures, dès ce samedi et un pic thermique en début de semaine. « Une grande zone du pays, de la Nouvelle-Aquitaine jusqu'à la Bretagne, devrait afficher des températures supérieures à 40 °C ce lundi. Un certain nombre de records de chaleur pourraient alors tomber localement », commente Marion Pirat, prévisionniste à Météo-France. Le Sud-Ouest, le Centre-Ouest et la basse vallée du Rhône, déjà au cœur de la vague de chaleur du mois de juin dernier, devraient afficher les plus fortes températures. Plusieurs départements pourraient alors être placés en vigilance canicule rouge.
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Nouveau record national
Ce 18 juillet pourrait marquer le nouveau record national de la plus haute température moyenne nationale. Cet index thermique est calculé en faisant la moyenne des températures minimale et maximale enregistrées sur une journée dans 30 stations météorologiques réparties sur le territoire français. Elle avait atteint sa valeur la plus élevée, le 5 août 2003 et le 25 juillet 2019, affichant alors 29,4 °C.
Au-delà de l'intensité des températures, cette vague de chaleur pourrait aussi être particulièrement longue. « On est sur une prévision de 7 à 10 jours pour le moment, avance Marion Pirat. On peut s'attendre à une baisse des températures d'une dizaine de degrés sur la Bretagne et les Pays de Loire entre mardi et mercredi mais les températures resteront aux alentours de 30 °C. Et dans la moitié sud du pays, l'air chaud semble stagner, des températures élevées, jusqu'à 40 °C, pourraient persister. »
S'il est difficile d'attribuer avec certitude l'épisode actuel au réchauffement climatique, les scientifiques ont déjà démontré que la probabilité de survenue d'une vague de chaleur était dix fois plus élevée aujourd'hui en raison de l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Depuis 2015, tous les étés ont été marqués par des vagues de chaleurs extrêmes en France, à l'exception de l'été dernier. « Les températures maximales lors de ces épisodes estivaux sont plus élevées de 1,5 à 3 °C en raison du réchauffement climatique », commente par ailleurs Robert Vautard, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace sur les sciences du climat. « Si l'on regarde le seul mois de juin, l'augmentation est plutôt de l'ordre de 4 à 5 °C. » Et cela ne devrait pas s'arranger à mesure que la planète continue de se réchauffer.
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Une nouvelle vague de chaleur extrême s'abat sur la péninsule ibérique
Selon l'agence météorologique espagnole (Aemet), le mercure devrait grimper lundi jusqu'à 42 degrés en Estrémadure et jusqu'à 41 en Andalousie.
La météo du week-end : la canicule persiste dans le Sud avec un risque élevé d'incendie
Ce week-end du 14 juillet, le beau temps est au rendez-vous. Les températures restent élevées et un pic caniculaire pourrait être à nouveau atteint dimanche.
Le Figaro
Pourtant habituée aux températures estivales élevées, l’Espagne suffoque
Après un mois de mai record et la canicule la plus précoce de l’histoire en juin, le mois de juillet offre aux Espagnols l’une des vagues de chaleur les plus longues depuis 1975.
«Eau fraîche!» Dans cette petite échoppe du centre-ville de Madrid, le message écrit en gros à la main sur un drap blanc attire l’œil et remporte un franc succès auprès des touristes assommés par la chaleur caniculaire. Il faisait 39 °C à l’ombre vendredi en milieu d’après-midi, dans la moyenne des températures observées durant toute la semaine dans la capitale espagnole. Si le pays est connu pour son soleil et ses températures estivales élevées, les Espagnols eux-mêmes suffoquent. «En été, il est normal qu’il y ait de la chaleur, mais cette chaleur n’est pas normale» résumait sur Twitter l’agence météorologique espagnole (Aemet) samedi dernier.
Au plus fort de l’épisode de chaleur, entre mardi et jeudi, plusieurs villes ont dépassé les 44 °C. Ce fut par exemple le cas à Cordoue et Séville en Andalousie, ou encore à Badajoz en Estrémadure, à la frontière du Portugal, pays également frappé par des chaleurs extrêmes. Presque partout en Espagne, il faut généralement attendre au moins une heure du matin pour que le mercure descende en dessous des 30 °C. «J’ai l’impression d’être dans un four, témoigne Julen, étudiant basque de 26 ans de passage à Madrid. Quand je suis arrivé ici, j’ai été saisi. Que faire si ce n’est résister ?»
Cette fois-ci nous avons des températures élevées et qui durent dans le temps. Dans le futur, nous aurons des vagues de chaleurs plus avancées dans l’année et qui s’étendront de plus en plus longtemps
Après un mois de mai record et la canicule la plus précoce de l’histoire en juin, le mois de juillet offre aux Espagnols l’une des vagues de chaleur les plus longues depuis 1975. «Cette fois-ci nous avons des températures élevées et qui durent dans le temps. Dans le futur, nous aurons des vagues de chaleurs plus avancées dans l’année et qui s’étendront de plus en plus longtemps», avertit Cayetano Torres, météorologue à l’Aemet. L’agence météo nationale n’attend pas de changement avant au moins lundi.
«Je tire les volets dès le milieu de la journée», explique de son côté Inés, retraitée madrilène de 67 ans. Habituée aux fortes températures estivales, elle admet que la situation est particulièrement difficile cette année. «J’ai beau utiliser mon éventail, faire marcher le ventilateur, rien n’y fait. Nous sommes en train de payer le réchauffement climatique. C’est une réalité.» Entre 1975 et 2010, l’Espagne avait connu cinq épisodes de chaleurs extrêmes. Entre 2011 et 2022, le pays en est déjà à sept.
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L’inconfort n’est pas la seule conséquence de ces fortes chaleurs. Comme en France, les feux de forêts se multiplient. En juin, ils ont touché la Navarre, la Catalogne, et la Castille-et-Leon où 30.000 hectares sont partis en fumée dans le massif de la Culebra au nord-ouest.
Vendredi après-midi, 15 foyers étaient actifs sur l’ensemble du territoire. Les deux incendies les plus inquiétants se trouvaient dans l’Ouest. Le premier à la frontière entre les départements de Caceres et Salamanque où la situation est qualifiée de «défavorable» et la propagation du feu «extrêmement virulente» selon les autorités régionales d’Estrémadure et de Castille-et-Leon. Au moins 3000 hectares ont été dévastés et 400 personnes ont dû être relogées. Plus au sud, à proximité du parc national de Monfragüe, un autre incendie est parti dans la nuit de jeudi à vendredi, entraînant des évacuations. Quelque 180 soldats du feu tentaient de circonscrire l’incendie dans cette zone protégée. Avec les températures encore très élevées et sans prévision de pluie pour les prochains jours, les habitants de la région s’attendent au pire.
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L'interminable calvaire d'un homme d'affaires français à Madagascar
GRAND RÉCIT - Depuis un an, Philippe François, ancien officier, est détenu dans la terrible prison de Tsiafahy. Accusé d'avoir préparé un coup d'État, il a été condamné à une peine de 10 ans de travaux forcés. Ses avocats dénoncent un dossier vide, un procès bâclé. Il serait, entre autres, victime des relations difficiles entre la France et la Grande Île.
Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.
Guerre en Ukraine : comment la flotte russe est mise sous pression en mer Noire
DÉCRYPTAGE - Depuis la perte du croiseur Moskva, la puissante marine russe est harcelée dans le nord de la mer Noire. Sans flotte, mais renforcés par les livraisons d'armes occidentales, les Ukrainiens tentent de desserrer l'étau.
Le Figaro
Macron siffle la fin du quoi qu'il en coûte pour les aides de l'État contre l'inflation
Jean-Pierre RobinLe président de la République reconnaît officiellement que les pouvoirs publics ne peuvent prendre à leur charge la facture énergétique, même si Bercy reste à ce jour bien trop flou sur les conséquences du choc inflationniste.
Le président de la République a été particulièrement explicite lors de son entretien télévisé du 14 juillet : «ça n'est pas possible que l'État prenne la totalité des conséquences pour tout le monde » a-t-il averti dans les jardins de l'Élysée havre de paix rafraîchissant en période de canicule. Les conséquences du choc inflationniste, de l'envolée des prix de l'énergie et de certains produits alimentaires , faut-il entendre.
À lire aussi«Emmanuel Macron, la méthode du discours»
Emmanuel Macron n'est certes pas le premier à dire « qu'on va plus cibler, par exemple pour venir en aide aux gros rouleurs », comme il l'a également indiqué jeudi lors de sa prestation télévisée . Elizabeth Borne, la première ministre , avait préparé le terrain le week-end dernier: « il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés. » , avait-elle insisté lors des rencontres économiques d'Aix en Provence. Et Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances en avait donné la raison évidente, évoquant « avec beaucoup de gravité » la situation tendue des finances publiques. Un euphémisme.
La nouveauté dans le discours présidentiel est moins dans le fond que dans la forme. « L'État ne peut pas tout », avait admis le premier ministre socialiste Lionel Jospin au printemps 1997 alors que le groupe Renault, dont l'État français était le premier actionnaire venait d'annoncer la fermeture de son usine de Vilvorde en Belgique. Cette fois il ne s'agit pas de l'industrie, mais des conséquences de politique économique au sens le plus large : dans quelle mesure l'État doit-il prendre à sa charge les méfaits de l'inflation qui tend à faire boule de neige, même si l'onde de choc est partie de l’étranger (les prix des matières premières qui ont commencé à s'envoler avant la guerre en Ukraine, laquelle n'a fait qu'accélérer le mouvement) ?
À lire aussiÊtes-vous vulnérable ou protégé face à l'inflation ?
Comme lors de la crise sanitaire du Covid en 2020, l'État français, protecteur invétéré, a été l'un des plus prompts à réagir. Dès octobre 2021,le gouvernement de Jean Castex instaurait une « indemnité inflation » de 100 euros au profit de 38 millions des personnes les plus modestes. On ne pouvait ratisser plus large, tout comme les bouliers tarifaires, sur l'électricité et le gaz, ont bénéficié à tout le monde . De même au printemps dernier, la réduction de 18 centimes par litre sur les prix de carburants s'adressait-elle à l'ensemble des automobilistes et des deux-roues, sans aucune sélection.
Détermination
Pendant de long mois, jusqu'aux élections et même au-delà, le gouvernement s'est vanté de sa détermination, mettant en avant la trentaine de milliards d'euros déboursés alors (ce qui inclue les aides financières spécifiques aux plus modestes). Cette stratégie a pu paraître d'autant plus légitime qu'elle a permis de réduire d'environ deux points de pourcentage la hausse des prix à la consommation en France comparée à celle de nos voisins de la zone euro (selon les calculs de l'Insee). Ce n'est pas rien, et même plutôt habile, car ce faisant les aides publiques contribuent à désamorcer partiellement la spirale prix-salaire qui s'entretient d'elle-même et de façon irréversible : l'inflation, comme la pâte dentifrice, une fois sortie, il est impossible de la faire rentrer dans le tube. Mais en dernier ressort ce que ne paie pas le consommateur, c'est le contribuable qui devra acquitter la note, a rappelé à juste titre Emmanuel Macron, le 14 juillet.
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Sans conteste « le projet de loi sur le pouvoir d'achat », qui se chiffre à une vingtaine de milliards et que l'Assemblée nationale discutera la semaine prochaine, marquera un tournant. Il s'agira non seulement d'aider les consommateurs mais surtout de compenser (en partie) de l'inflation les détenteurs de revenus dont l'État a la responsabilité (retraités, prestations sociales diverses, dont le RSA, fonctionnaires). La mise au point du Président de la République et de son gouvernement était d'autant plus nécessaire que les aides anti-inflation alimentent désormais toutes les démagogies. Jean-René Cazeneuve , le rapporteur du Budget à la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, qui appartient au groupe Renaissance de la majorité « relative » (et qui est la véritable cheville ouvrière de cette instance) a calculé que « les amendements des oppositions dépassent les 100 milliards d'euros ». De quoi se priver en effet ? Plus personne ne semble s'apercevoir qu'une telle somme dépasse de loin l'ampleur du choc inflationniste proprement dit !
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De combien exactement ? C'est toute la difficulté. Il est dommage que nulle part - ni à l'Insee, ni à Bercy , ni dans les assemblées parlementaires - un tel travail n'ait été publié ni même qu'il ait été entrepris à notre connaissance. En réalité, tout le monde est embarrassé pour donner des chiffres précis. Ceux qui s'y lancent, comme le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau estimant sur France Info à « 47 milliards d'euros les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie française », restent dans le vague. On ne définit pas précisément ce dont on parle ni la période envisagée. S'agit-il des prélèvements extérieurs dus principalement à l'énergie ? Cela inclut-il les pertes d'activité et de croissance économique en France ? Veut-on parler des hausses de prix pour les consommateurs et pour les entreprises ?
Ralentissements de l'activité économique
À l’évidence le prélèvement externe est difficile à circonscrire : contrairement aux chocs pétroliers des années 1970, il ne concerne pas exclusivement les énergies fossiles mais toutes les formes d'énergies, ainsi que de très nombreuses matières premières alimentaires et industrielles. La meilleure façon d'appréhender l'ensemble du phénomène, avec non seulement les hausses de prix qui en résultent mais aussi les ralentissements de l'activité économique induits, consiste à regarder ce qu'il advient des comptes extérieurs de chaque pays ou zone géographique. « En 2021, la zone euro avait affiché un excédent de sa balance des paiements extérieurs de 220 milliards d'euros et elle devrait être en déficit selon nos prévisions de 200 milliards en 2022, soit une différence de 420 milliards d'euros, ou 3% du PIB d'une année sur l'autre », calcule Denis Ferrand, le directeur général de l'institut conjoncture Rexecode. Tel est l'ordre de grandeur pour les pays de la zone euro dont on rappelle que le poids de l'économie française représente 17,3% du total (avec un PIB de 2501 milliards d'euros pour la France et 14 476 milliards pour les 19 pays de la zone euro). Pour l'Hexagone, le prélèvement extérieur, qui s'assimile à un impôt vis-à-vis de l'étranger, serait donc de l'ordre de 70 milliards, frappant à la fois les ménages, les entreprises et l'État.
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Qui va payer, qui doit payer et comment faudrait-il répartir la facture dans l'idéal ? La question n'est manifestement pas tranchée à ce stade. Vu de l'intérieur et des consommateurs eux-mêmes qui s'estiment les plus touchés (mais quid des épargnants ?), la question se pose quelque peu différemment qu'aux frontières. Alors que les prix à la consommation ont augmenté de 5,8% entre juin 2021 et juin 2022, l'Insee prévoit dans sa dernière note de conjoncture, de juin, intitulée« Guerre et prix », en hommage à Tolstoï, que l'inflation s'établirait à 4,7% en moyenne annuelle. Si l'on considère que la consommation de l'ensemble des Français a été de 1264,8 milliards d'euros en 2021, on peut en déduire que le choc inflationniste serait donc de l'ordre de 58,7 milliards d'euros cette année. Pour sa part l'Insee ne retient pas ce chiffre proprement dit, préférant dresser un bilan global entre d'une part l'inflation des prix et , de l'autre, les hausses de salaires, de prestations sociales et les aides de l'État : au total il en résulterait une baisse du pouvoir d'achat des ménages français de 1% en moyenne en 2022 (après une hausse de 1,9% en 2021 et un recul de 0,2% en 2020).
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En définitive, le choc inflationniste sera donc en grande partie supporté par les entreprises et par l'État, permettant ainsi de limiter à 1% la baisse du pouvoir d'achat des ménages. Une moyenne bien sûr, avec de grandes disparités selon les catégories sociales et géographiques. Mais c'est relativement peu comparé au prélèvement subi vis-à-vis de l'étranger et tel que le définit l'institut Rexecode.
On ne peut que regretter le manque systématique de clarté de la part des pouvoirs publics dont l'analyse économique reste très déficiente. Dans son projet de loi de Finances rectificative 2020 en cours d'examen au Parlement, Bercy met en regard les 50 milliards d'euros de dépenses supplémentaires dégagées principalement pour aider les ménages contre le choc inflationniste et les 50 milliards de recettes publiques supplémentaires liées, selon le ministère, « au dynamisme des cotisations sociales , des rentrées de TVA et de l'impôt sur les sociétés ». On veut bien le croire, mais cela signifie notamment que l'envolée des prix à la pompe a des effets positifs sur les recettes de TVA perçues sur les carburants. D'où les propositions de l'opposition de blocage des prix de l'essence à 1,50 euro le litre ou d'une réduction de la TVA au taux de 5,5%, comme s'il s'agissait d'encourager la consommation de carburants.. Le débat économique et politique français gagnerait beaucoup à clarifier avec un minimum d'objectivité ces questions, certes délicates techniquement et qui demandent une certaine attention. Mais c'est essentiel politiquement et pour la santé de l'économie.
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Le Figaro
Rolling Stones: la légende continue, mais à quel prix?
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RÉCIT - Si les contemporains des Beatles ne vendent plus de disques depuis des lustres, ils n'ont désormais plus de rivaux sur scène. Le temps de deux concerts en France, le groupe né en 1962 va réjouir son public. Le mythe n'en finit plus de briller. Pour le meilleur?
Nicolas UngemuthIls se sont formés en 1962. Six décennies ont passé, ils sont encore en activité, lancés dans une tournée qui passera par la France le temps de deux concerts. L'un à Lyon, au Groupama Stadium, l'autre à Paris, à l'hippodrome de Longchamp. Les deux sont naturellement complets, même si à Longchamp les prix des billets ont grimpé jusqu'à 342,50 €, hors marché noir. Soixante ans après les débuts, le public est toujours fidèle au rendez-vous pour le plus vieux groupe de l'histoire du rock. Leurs concurrents, de ce qu'on a nommé la « british invasion » –Beatles, Kinks et autres –, ont tous lâché l'affaire il y a longtemps. Seuls les Who ont continué jusqu'à il y a peu, mais ce n'était pas brillant, nous y reviendrons. Qui viendra aux concerts des Stones ? Des fans, évidemment, mais aussi beaucoup de gens incapables de citer le titre d'un de leurs albums, parfois avec leurs enfants qui préfèrent Jul et Booba. Ils viennent se payer la légende et écouter les tubes. Car en réalité, ce n'est pas les Stones qu'ils verront sur un écran géant, mais ce qu'il en reste.
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Retour en arrière : Brian Jones, dandy blond, qui a fondé ceux qui s'appelaient alors les Rollin'Stones en hommage à une chanson du bluesman Muddy Waters, est mort noyé dans sa piscine le 3 juillet 1969. Il s'était ruiné la santé en quelques années. Tout le monde ne survit pas au succès. Les Stones l'avaient viré quelques mois plus tôt, tant son comportement était devenu erratique et ingérable. Son remplaçant, le grand guitariste soliste Mick Taylor, a quitté le groupe en décembre 1974. Il en avait assez de ne pas être crédité – et donc de ne pas toucher les droits d'auteur – pour des chansons qu'il avait coécrites. Ça se passe comme ça avec Keith Richards et Mick Jagger, ancien étudiant en économie. Ron Wood, ex-guitariste des Faces, menés par Rod Stewart, et grand ami de Keith Richards, l'a remplacé sans faire d'étincelles à la fin des années 1970.
Deux guitaristes, un bassiste et un batteur partis
En 1993, Bill Wyman, bassiste historique, en a eu assez de tout ce cirque et est parti s'installer à Saint-Paul-de-Vence où il s'amuse avec un détecteur de métaux. Quant à Charlie Watts, il est mort le 24 août 2021. C'était un batteur singulier, léger, économe et plein de swing, habillé en costumes taillés à Savile Row, d'une grande élégance, tant vestimentaire que musicale. Normal : il n'aimait pas le rock and roll et n'écoutait que du jazz… Et puis il est parti, lui qui détestait tant les tournées. Les Stones auraient-ils dû alors mettre fin à leur activité ? À titre de comparaison, lorsque John Bonham, batteur de Led Zeppelin, est mort étouffé dans son vomi en 1980, le chanteur Robert Plant a immédiatement décidé d'arrêter le groupe. Pour lui, il eût été indigne de continuer sans « Bonzo ». A contrario, les Who, eux, n'ont pas eu les mêmes scrupules : quand Keith Moon et John Entwistle – tellement essentiels dans le son du groupe – sont morts, ils ont continué à s'appeler les Who. Les Who sans leur batteur et leur bassiste, est-ce une blague ? C'est comme si Ringo Starr et Paul McCartney faisaient des tournées sous la bannière Beatles.
Quoi qu'il en soit, à la mort de Charlie Watts l'an dernier, les Stones ne se sont pas plus posé la question qu'auparavant. Ils l'ont remplacé illico par Steve Jordan, qui avait accompagné Keith Richards durant ses tournées en solo. Jordan et le remplaçant de Bill Wyman, Darryl Jones, n'ont pas le droit d'apparaître sur les photos officielles du groupe et ne figurent pas sur les écrans géants durant les concerts, sauf lorsque c'est techniquement impossible. Pour Jagger et Richards, ils ne sont pas des Stones : juste des employés temporaires.
Keith Richards un peu éteint
Il reste donc deux membres fondateurs du groupe, Ron Wood ayant joué sur son premier album avec le groupe seulement en 1978. Curieusement, pour avoir vu des vidéos du groupe sur scène, cela fonctionne encore bien, et l'émotion est forte de les voir interpréter parfaitement cette pépite oubliée qu'est Out of Time. Keith Richards ne joue plus beaucoup de guitare et plante beaucoup de riffs (voir sa version de Can't You Hear Me Knocking à Hyde Park), Ron Wood rame sur les solos que jouait avant lui Mick Taylor, le nouveau batteur a la frappe un peu lourde, surtout lorsqu'on se souvient du talent de Charlie, mais Jagger est en pleine forme. Il a conservé sa ligne et sa voix contrairement à McCartney qui n'en a plus. L'homme est incroyable : c'est le Peter Pan du rock. Les Rolling Stones assurent toujours, mais la nature même de leur art a profondément changé.
Durant l'âge d'or du rock existait un principe invariable : un groupe sortait un album précédé par un single, la plupart du temps un tube, puis partait en tournée pour promouvoir ce nouveau disque et jouer les morceaux des précédents. Puis il recommençait un ou deux ans plus tard. Mais les Stones ne font plus de disques depuis longtemps – leur dernier véritable album compte 17 ans au compteur – et leur dernier tube, Start Me Up, date de 1981. Rebelles mais pas très courageux, les Stones ont supprimé leur grand classique Brown Sugar de leur set list : l'histoire d'une jeune esclave noire qui se fait fouetter aux environs de minuit et dont Jagger se demande comment elle peut avoir un goût aussi bon. Sexe, esclavagisme, jeu de mots avec l'héroïne la plus destructrice de l'époque : en 2022, à l'époque du woke et des ligues féministes, tout cela ne passerait pas (tout comme Some Girls, dans laquelle Jagger explique que les femmes noires aiment se faire honorer toute la nuit).
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Les Rolling Stones sont ainsi devenus un groupe qui n'existe plus que sur scène, un juke-box égrenant les tubes d'un lointain passé : chaque concert s'achève avec (I Can't Get No) Satisfaction enregistré au printemps 1965. Est-ce bien raisonnable ? Jagger a-t-il encore du mal à se satisfaire ? Avec plus de 240 millions d'albums vendus dans le monde, le quotidien de Keith et Mick doit être confortable, d'autant que pour cette tournée, il se dit qu'ils demanderaient entre 5 et 7 millions d'euros par concert, sans compter les revenus très juteux du merchandising et les droits reversés par la Sacem. Et puis, lorsqu'on a donné plus de 2000 concerts en près de soixante ans, il doit être difficile de se passer de l'adulation du public. Qu'importe s'il faut jouer Satisfaction pour la énième fois, même si les paroles n'ont plus aucun sens pour celui qui les a écrites. Mais comment ont-ils pu durer aussi longtemps ?
L'obsession du blues
Tout commence en octobre 1961, à la gare de Dartford, dans le Kent, lorsque Keith Richards rencontre Mick Jagger, qu'il avait brièvement connu à l'école primaire. Mick, qu'on appelle encore Mike, a deux disques sous le bras. L'un de Chuck Berry, l'autre de Muddy Waters, deux héros de Richards (en réalité Richard). C'est le début d'une amitié qui connaîtra des hauts mais aussi beaucoup de bas. L'appel de Londres, où bourgeonne une scène musicale portée sur le blues, se fait entendre. C'est dans la capitale qu'ils rencontrent Brian Jones, qui utilise le pseudonyme Elmo Lewis (le prénom est un hommage à son idole Elmore James).
Ils jouent dans un premier temps avec un futur membre des Kinks, un autre, Dick Taylor, qui rejoindra les Pretty Things, puis découvrent Charlie Watts et Bill Wyman, embauché parce qu'il possède un ampli. Il y a également Stu Stewart, prognathe, au piano. Brian Jones s'occupe de trouver des concerts, envoie des lettres aux journalistes musicaux. Il pense être le leader du groupe. Durant l'une de leurs prestations, un jeune impresario, le flamboyant Andrew Oldham, les repère et les prend sous son aile. La musique anglaise est en pleine effervescence, il ne faut pas traîner. Oldham leur trouve un contrat chez Decca, un premier single – une reprise gentillette de Chuck Berry – sort au printemps 1963, la légende est lancée.
À leurs débuts, ils ne jouent que des reprises
Oldham a en tête un plan marketing simple mais efficace : à grand renfort de pubs, il va faire passer les Stones pour des bad boys, concurrents des mignons Beatles dans leurs costumes à col Mao. « Laisseriez-vous votre fille épouser un Rolling Stones ? » publie-t-il dans l'une de ses déclarations exaltées pour ne pas dire ésotériques. La presse raffole de ce faux combat : en réalité, les Stones et les Beatles s'apprécient, à tel point que John et Paul offrent à leurs rivaux un tube, I Wanna Be Your Man.
C'est le problème des Stones à leurs débuts : ils ne jouent que des reprises. Pour Oldham, à l'époque de Dylan et des Beatles, ce n'est plus possible. Le manager enferme Keith et Mick dans une pièce et leur dit qu'ils ne pourront en sortir que lorsqu'ils auront des chansons. Ce sera Tell Me, As Tears Go By, qui sera un tube pour Marianne Faithfull, et The Last Time (pompé sur un gospel des Staple Singers, mais la partie de guitare change tout). Brian Jones est déjà dans l'ombre, le pianiste Stewart viré car trop « laid » selon Oldham (il deviendra le tour manager du groupe jusqu'à sa mort).
C'est le début officiel d'une collaboration qui fera des étincelles durant deux décennies. Des tubes magistraux, des albums qui n'ont cessé de s'améliorer. La méthode de travail des deux hommes est variable : souvent Keith écrit la musique et Mick, les paroles, parfois c'est le contraire, parfois encore, les deux participent à la musique et aux textes. Durant cette décennie, l'entente entre le chanteur et le guitariste est parfaite. Brian Jones est frustré, son groupe ne lui appartient plus, mais il est incapable d'écrire une chanson et, bientôt, il sera trop altéré pour être capable de jouer de la guitare. Enfin, Keith lui pique sa petite amie, Anita Pallenberg, lors d'un voyage au Maroc. Ultime humiliation. Richards et Jagger deviennent les patrons – ils ont finalement viré Oldham au profit de l'Américain Allen Klein, recommandé par Lennon, qui va les plumer –, et le resteront jusqu'à aujourd'hui, même s'il est arrivé à Jagger de vouloir être le seul capitaine à bord. Ce qui ne risque pas d'arriver lorsqu'on a en face de soi un homme comme Keith Richards. Un rebelle, une tête de mule, un obstiné qu'il vaut mieux ne pas trop chercher.
Mais pour l'heure, la créativité est permanente et les chefs-d'œuvre s'enchaînent. Après l'épisode de Their Satanic Majesties Request, tentative psychédélique ratée, les Stones décident de resserrer les boulons et alignent quatre monuments insurpassables entre 1968 et 1972 : Beggars Banquet, Let It Bleed, Sticky Fingers et Exile on Main Street. Le groupe a réussi là où les Beatles ont échoué : ils sont des stars et remplissent les salles aux États-Unis (les Beatles ont arrêté de faire des concerts dès 1966). En décembre 1969, un gigantesque concert hippie est organisé en Californie, à Altamont, avec le gotha des groupes américains psychédéliques et les Stones en vedettes. Le Grateful Dead recommande aux Britanniques d'arranger le service d'ordre avec leurs amis, les Hells Angels. Un Angel massacrera un jeune Noir dans la nuit, laissé pour mort, Meredith Hunter. Le concert est filmé : Jagger tente de calmer l'audience (« Peace, peace ! »), Richards est imperturbable, l'ambiance est tendue, tout le monde part d'urgence en hélicoptère après le fiasco. Avec les tueries perpétrées quelques mois plus tôt par les marionnettes de Charles Manson – qui n'a pas osé y participer –, autre hippie dégénéré, c'est la fin du « Flower Power », la fin des sixties, la fin du « rêve ».
Le plus grand groupe de rock au monde
En ce début des années 1970, après la disparition des Beatles et malgré l'apparition de nouveaux concurrents comme Led Zeppelin ou Pink Floyd, les Stones sont devenus « the greatest rock and roll band in the world ». Le tandem Jagger/Richards fonctionne à merveille. Le premier se transforme en jet-setteur coureur de jupons, roi de la scène. En réalité, sa gestuelle est souvent involontairement hilarante, surtout lorsqu'on coupe le son des vidéos désormais disponibles sur YouTube : c'est un clown par rapport à Iggy Pop. De son côté, Keith Richards, antimondain aux cheveux de jais, incarne à lui seul toute la mythologie du rockeur. Il se déplace avec une bande de dealers dont le fameux « Spanish Tony », préférant les limousines aux avions pour éviter les contrôles, prend des allures de torero débraillé sur sa guitare à cinq cordes, se déplace avec un flingue et un cran d'arrêt et pose, en 1972, le temps d'une photo devenue célèbre, devant une affiche stipulant « Patience please… A drug free America comes first ! » prise par le grand photographe Ethan Russell. Les fans adorent « Keef », comme on dit désormais, pour tous les clichés pseudo-romantiques du rebelle junkie. Hélas, la musique s'en ressent.
Après 1972, les albums des Stones baissent en gamme au fur et à mesure que Richards s'épuise dans un coma opiacé. Il y a de jolies choses sur Goats Head Soup (Winter, Coming Down Again), même si le tube dégoulinant Angie, presque aussi atroce que Hotel California des Eagles, aurait été inconcevable un an plus tôt. En 1974, It's Only Rock and Roll sent l'autoparodie à plein nez. Jagger sauve le navire tandis que Richards s'enfonce : un soir, en Allemagne, l'héroïne l'a tellement anesthésié qu'il s'endort sur scène et tombe dans la fosse. « Je n'ai jamais eu de problème avec la drogue, seulement avec la police », a-t-il dit. C'est assez juste : en 1977, il est incarcéré à Toronto pour possession d'héroïne, s'en sort en donnant un concert gratuit pour de jeunes aveugles. Finalement libéré, Keith se débarrasse assez lentement de son addiction, les Stones sortent leur dernier grand album, Some Girls, avec le tube discoïde et mondial Miss You. Puis c'est la chute : albums corrects (Tattoo You, composé de chutes d'anciens disques) et encore un hit, Start Me Up, puis la déchéance. Tout ce qui suit est dans le meilleur des cas médiocre (Emotional Rescue) ou minable (tout le reste).
Jagger progressiste, Richards conservateur
Jagger le progressiste adorait les aventures musicales de son ami Bowie – même s'il ne serait pas allé si loin que lui – et voulait coller à son époque : funk, disco, peut-être même quelques synthétiseurs new wave. Richards, désormais sobre et plus conservateur que jamais, entendait rester fidèle au blues, à Chuck Berry, et au reggae qu'il avait découvert au début des années 1970. Keith refuse toute concession au-delà de Miss You. Cela ne pouvait plus fonctionner.
En 1985, Mick commet le sacrilège absolu selon Keith : il sort un premier album solo. Le disque des Stones qui suit (Dirty Work, au titre explicite) est tellement plein de haine que les deux hommes se débrouillent pour ne pas se croiser dans les studios. Mick remet le couvert en 1987. C'est la guerre, avant un retour largement orchestré en 1989. Steel Wheels, acceptable, leur permet de remplir les stades et de gagner beaucoup d'argent avec les sponsors inexistants dans les années 1960 et 1970. Pour se venger, Richards sort à son tour deux disques sans les Stones sous le libellé Keith Richards & The X-Pensive Winos (les soiffards coûteux) avec le fameux batteur qui remplace désormais Charlie Watts chez les Stones. Et puis, plus rien à signaler. Contrairement à ceux de John Lennon, George Harrison ou Paul McCartney, les albums en solo de Jagger sont aussi quelconques que ceux de Richards. Ces deux-là ne sont rien l'un sans l'autre. Désormais, ils ne se retrouvent que sur scène. Pour combien de temps ?
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Le Figaro
Les Républicains veulent marquer leur territoire
Emmanuel GalieroANALYSE - Après avoir «résisté» aux assauts de ceux qui voulaient les «anéantir», les LR estiment avoir suffisamment d’atouts pour espérer un sursaut.
«Les Français demandent moins à un président de la République de laisser une place dans l’histoire qu’il ne parvienne à résoudre leurs problèmes du quotidien.» Ce commentaire d’Annie Genevard, formulé juste après les déclarations présidentielles du 14 Juillet, illustre une prudence largement partagée à droite. Les appels du pied d’Emmanuel Macron n’ont échappé à personne mais nombre de parlementaires critiquent ses «leçons de responsabilité». «On se demande si le chef de l’État a bien compris ce qui s’est passé aux législatives. Il semble avoir complètement négligé le fait que le sens des responsabilités doit être réciproque!», reproche Patrick Hetzel, vice-président du groupe LR à l’Assemblée. «Qu’il ne fasse pas semblant de vouloir des compromis en évoquant des thèmes chers à la droite. La mauvaise foi n’est pas de nature à favoriser le compromis, mais s’il veut en faire, il lui appartient de reprendre publiquement l’exactitude de nos propositions», prévient pour sa part Fabien Di Filippo, député de la Moselle.
Après les premiers débats parlementaires du quinquennat, la droite se félicite de pouvoir jouer un rôle central dans l’adoption des réformes, mais si l’exécutif envisage de lui faire porter la responsabilité des blocages, elle n’a pas l’intention de céder à ces pressions. «Emmanuel Macron aime les coups de poker et le bluff mais nous, nous avons bien compris quel est notre rôle dans l’Hémicycle. Les gens ne nous ont pas élus pour porter in extenso sa politique mais pour l’amender!», insiste Di Filippo, alors que, même chez les LR les plus conciliants à l’égard du gouvernement, les méthodes de l’exécutif sont décriées.
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Armés d’un nouveau poids politique sur l’échiquier parlementaire, Les Républicains ne peuvent pas oublier néanmoins l’ampleur de leurs difficultés. Leur effondrement à la présidentielle a révélé un mouvement LR pris en tenailles entre le macronisme et le Rassemblement national. Et ils ont également perdu une quarantaine de députés dans la bataille des législatives. La droite parlementaire, qui avait été donnée comme «morte» après la présidentielle, a réussi à maintenir un groupe stratégique dans l’Hémicycle mais, malgré une recomposition favorable des forces à l’Assemblée, il est impossible pour Les Républicains de considérer leur dernière défaite électorale comme une victoire.
Dans une note récente du Cevipof consacrée aux législatives, le chercheur Luc Rouban estimait que le succès électoral du RN (89 députés élus) n’était «pas conjoncturel ou accidentel» mais répondait à «des attentes politiques qui ne trouvent pas satisfaction ailleurs». «On peut donc se demander si le RN ne s’est pas dissous dans une droitisation générale qui aurait marqué les électeurs français depuis plusieurs années», soulignait l’étude en notant que le parti de Marine Le Pen avait su capter des électeurs «qui ne correspondent plus aux électeurs ordinaires de l’ancien Front national».
Un ancrage solide dans de nombreuses villes
Dans ce contexte, les adversaires des Républicains leur promettent un effacement progressif, à l’image des tracas de la droite en région Paca ou des tourments nationaux du PS. Comme si la recomposition du paysage politique excluait tout espace à la droite traditionnelle entre un centre droit macronisé et une droite radicalisée.
Face aux critiques, les LR se vantent d’avoir «résisté» aux assauts de ceux qui voulaient les «anéantir». À les entendre, ils ont suffisamment d’atouts pour espérer un sursaut: un ancrage territorial solide dans de nombreuses villes françaises (même s’ils ont perdu des métropoles), une majorité au Sénat, une assise parlementaire dans les deux Assemblées avec 250 élus… Sans compter l’espoir d’un espace politique dégagé après l’ère Macron alors que les prochaines échéances européennes et sénatoriales n’excluent pas un possible rebond du clivage droite/gauche.
Nous devons redonner confiance aux Français et arrêter de nous référer à de Gaulle, Chirac ou Sarkozy. Il va falloir faire table rase du passé, être le parti des propositions ambitieuses, tourné vers l’avenir
Enfin, Les Républicains comptent récolter les fruits de leur opposition «responsable» au Parlement. Pour le député du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger, il ne faudrait pas oublier que les valeurs de la droite restent au cœur des préoccupations françaises. «Toutes les crises successives que nous vivons ne cessent de nous le rappeler», insiste le jeune parlementaire qui veut croire aussi que les partis «radicaux» finiront par se «décrédibiliser» à l’Assemblée quand les élus LR s’imposeront par leur «pertinence» au sein des commissions. De plus, souligne-t-il, «Emmanuel Macron ne pourra plus mépriser Les Républicains comme il l’a fait pendant cinq ans».
L’ancrage territorial est également perçu comme une ressource pour la droite. «Les Français n’attendent pas des politiques de salons», prévient Valérie Bazin-Malgras. Inquiète face à des parlementaires RN «très malins», la députée de l’Aube voit le salut des LR via un travail de réimplantation et l’audace d’une rupture. «Nous devons redonner confiance aux Français et arrêter de nous référer à de Gaulle, Chirac ou Sarkozy. Il va falloir faire table rase du passé, être le parti des propositions ambitieuses, tourné vers l’avenir. À nous d’être intelligents et de savoir tendre l’oreille! Sinon je ne donne pas cher de notre peau», s’impatiente l’élue LR du Grand Est.
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Tiphaine HonnetQuand le thermostat s’affole, rien de tel qu’un dessert glacé pour se rafraîchir. Sorbet, glace ou crème glacée ? Un choix cornélien si l’on recherche une alimentation équilibrée. Une nutritionniste et une diététicienne nous aident à y voir plus clair.
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En vidéo, neuf gestes à adopter pour lutter contre le gaspillage alimentaire
Favoriser le sorbet «plein fruit»
Quand on regarde la recette classique d'un sorbet – de la purée de fruits mélangée avec un sirop de sucre et d'eau -, on se dit forcément qu'il s'agit d'un dessert plus sain qu'une glace, à laquelle on a ajouté du lait, un arôme et parfois de l'œuf, ou encore qu'une crème glacée, enrichie comme son nom l'indique en crème. Détrompez-vous. «Les qualités nutritionnelles des fruits, sources de vitamines et d'antioxydants, ont un peu souffert de l'oxydation liée au temps de préparation et au stockage, même si le froid préserve les vitamines», rapporte le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste (1).
Les sorbets industriels peuvent contenir au minimum 25% de fruits
Reste alors le goût et le sucre des fruits, le fructose, quand ces derniers sont majoritairement présents. D'après la législation française, les sorbets industriels peuvent contenir au minimum 25% de fruits, sauf dans le cas des fruits acides (citron, orange) ou à saveur forte (ananas, banane) tenus de respecter une valeur minimale de 15%.
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Cette faible quantité minimise donc le goût des préparations, surtout après congélation. «La texture glacée anesthésie les papilles, c'est pourquoi les industriels ajoutent parfois des quantités importantes de sucre pour faire ressortir la saveur», explique la diététicienne Marie-Laure André, spécialiste de l'indice glycémique (2). «Mieux vaut consommer un sorbet portant l'appellation "plein fruit" - avec au minimum 45% de fruits - pour réduire la contribution de sucres ajoutés», propose le médecin nutritionniste Laurence Plumey.
Limiter les sucres ajoutés
Parmi les sucres ajoutés dans les sorbets ou les glaces, on retrouve en tête le sirop de glucose-fructose, idéal pour apporter une texture fluide sirupeuse. «Le dosage doit être faible car un excès de fructose fait augmenter le taux de triglycérides dans le sang et augmente le facteur de risque cardiovasculaire», souligne Marie-Laure André. Afin de s'en assurer, la diététicienne recommande de toujours regarder le tableau nutritionnel sur l'étiquette du produit acheté et de le comparer à celui des sorbets ou glaces concurrents.
Face à ce constat, certains industriels font appel à des nouvelles formes de sucre, des édulcorants plus naturels issus des végétaux, comme le sirop d'agave qui possède un indice glycémique plus faible ou encore la stevia. C'est le cas de la marque américaine Halo Top dont les glaces, promues comme «diététiques» par les adeptes du bien-être et jugées «intéressantes» par les expertes que nous avons interrogées. Vendues depuis peu chez Monoprix, elles sont enrichies en protéines (18,4 à 22,8 g) et appauvries en calories (280 à 360 calories le pot de 273 g) - sans pour autant s'apparenter aux substituts de repas hyperprotéinés qui, eux, offrent en outre un apport en vitamines, minéraux et fibres. «Elles contiennent moins de sucres, qui sont plus intéressants comme les glycosides de stéviol, extrait de la stévia, et de l'erythritol, un édulcorant peu métabolisé par l'organisme - et donc faible en calories», analyse Marie-Laure André.
De quoi pousser le commun des mortels à «s'arrêter lorsque l'on touche le fond» (du pot), comme l'invite la marque Halo Top dans l'un de ses slogans. Mauvaise idée, d'après la diététicienne et le médecin nutritionniste, qui plébiscitent à l'inverse la modération. «Une boule de sorbet de 30 g apporte en moyenne l'équivalent de deux morceaux de sucre, et donc si l'on en prend trois on va vite atteindre la quantité journalière à ne pas dépasser, recommandée par l'OMS», détaille Laurence Plumey.
Gare aussi, sans mauvais jeu de mots, à l'effet boule de neige. «En règle générale, les édulcorants donnent envie de manger sucré, ajoute Marie-Laure André. Le cerveau enregistre la saveur sucrée mais pas les calories qui vont avec. Il va donc en réclamer son dû en déclenchant une envie de sucre.»
Une glace plutôt qu'une crème glacée
Après le sucre, l'ennemi de toutes les assiettes : l'excès de gras. Il s'immisce notamment dans les glaces et les crèmes glacées. Et là aussi, l'addition monte très vite avec les cuillérées. «La glace contient au minimum 5% de matières grasses laitières pour 100 g, voire deux à trois fois plus dans la crème glacée à cause de l'ajout de crème. Raison pour laquelle cette dernière va être deux à trois fois plus calorique qu'un sorbet», précise la médecin nutritionniste. Ce qui peut entraîner, à raison d'une consommation régulière et excessive, un risque de prise de poids et de maladies cardiovasculaires.
Que les intolérants au lactose et les vegans ne se réjouissent pas trop vite, les glaces et crèmes glacées conçues pour eux n'échappent pas à ce facteur de risque. «Même s'il est végétal, le lait de coco reste très gras, plus que le lait d'amande. Donc ce type de glace n'est pas forcément moins calorique que les autres produits non vegans», nuance Laurence Plumey.
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Opter pour des goûts simples
Pour se simplifier la tâche en magasin, un simple coup d'œil sur la liste d'ingrédients est un bon début. À l'image de l'intérieur de Marie Kondo, elle doit être minimaliste. «Passez votre chemin si vous trouvez des additifs à gogo», insiste la diététicienne Marie-André. Même les ajouts d'ingrédients non transformés ou a minima ne font pas exception à la règle. «Un ajout de caramel, de chocolat ou de noix de pécan augmente sensiblement l'apport en sucres et en gras», note la spécialiste de l'indice glycémique. Ne cherchez pas plus loin que les basiques citron, vanille, fraise ou encore chocolat et oubliez les saveurs «pâte à cookies», «caramel au beurre salé» ou encore «mojito».
Éviter les couleurs criardes
La couleur du produit s'avère être également un bon indicateur de sa composition. «Une authentique glace à la pistache n'est pas verte flashy mais tire plutôt vers une nuance plus pâle, dans laquelle on retrouve idéalement des morceaux de pistache», observe Laurence Plumey. La diététicienne Marie Laure André invite à fuir les sorbets et les glaces contenant des colorants de synthèse tels que le colorant caramel, identifiés comme des potentiels cancérogènes par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), et à plutôt privilégier les colorants naturels tels que le jus de betterave ou de sureau.
Cornet, esquimau ou pot ?
Si on souhaite être le plus intransigeant possible sur sa consommation, le format de ladite douceur givrée à son importance. La diététicienne Marie-Laure André incite à se tourner vers une glace ou un sorbet en pot au lieu d'un bâtonnet ou un cornet. «On dose plus facilement ce que l'on ingère et on évite d'ajouter plus de gras et de sucre via l'enrobage en chocolat ou le biscuit du cornet», indique-t-elle. «Attention aux esquimaux façon Magnum, renchérit la médecin nutritionniste Laurence Plumey. Ce sont des bombes caloriques contenant entre 200 et 300 calories pièce alors qu'une simple boule de glace et son cornet apportent moins de 100 calories.»
Rassurez-vous, ils n'en restent pas moins interdits dans le cadre d'une alimentation équilibrée et d'une activité physique régulière pour brûler toutes ces calories ingérées. «Manger une glace reste avant tout un plaisir gustatif, conclut la médecine nutritionniste Laurence Plumey. Et si on préfère la version traditionnelle en cornet, on ira la déguster chez un artisan glacier pour s'assurer de sa bonne qualité». Un péché de gourmandise, à savourer avec un grand verre d'eau pour une hydratation optimale.
(1) Le Dr Laurence Plumey est l'auteure de Sucre, gras et sel, ce que contiennent vraiment nos aliments !, publié aux éditions Eyrolles, 270 pages, 16,90 €.
(2) Marie-Laure André est l'auteure de Mon cahier objectif zéro sucre, publié aux éditions Solar, 216 pages, 9.90 €.
Le Figaro
Sandrine Rousseau met la pression sur Éric Coquerel
Pierre LepelletierL'écologiste estime que le président LFI de la commission des finances doit se retirer le temps de l'enquête.
Les Insoumis peinent à s'extirper de la tempête. Rattrapé début juillet par une plainte pour « harcèlement et agression sexuels » par l'ancienne militante Sophie Tissier, le député LFI et président de la commission des finances Éric Coquerel reste toujours figé dans l'œil du cyclone. Jusqu'ici, les députés de l'intergroupe de la Nupes ont fait bloc, convaincus que les accusations ne relevaient pas du pénal et ne s'apparentaient, selon certains, qu'à de la « drague lourde ». Les faits remonteraient à 2014 lors d'une soirée dansante en marge de l'université d'été du Parti de gauche à Grenoble.
L'enquête ouverte mercredi par le parquet de Paris a fait émerger des dissonances. Vendredi matin, sur France 2, Sandrine Rousseau a ainsi suggéré à son collègue de LFI de se mettre en retrait de la présidence de la commission des finances. « Je pense qu'il ne peut pas présider pendant l'enquête », a jugé la députée EELV. Seul moyen, selon elle, pour « permettre d'avoir une enquête de police complètement indépendante ». « Une fois que cette enquête est réalisée, il pourra reprendre son poste de président de commission des finances s'il n'y a rien. S'il est mis en examen, ou s'il y a une procédure judiciaire, alors il faudra qu'il démissionne », a-t-elle estimé. « Il faut ce temps-là, car il faut respecter la parole des femmes », a martelé la députée, qui se veut en première ligne dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
« Je pense qu'il ne peut pas présider pendant l'enquête
Un pavé dans la mare… qui vient mettre à mal l'unité de la Nupes sur ce dossier houleux. Quelques minutes plus tard, l'Insoumis Adrien Quatennens répliquait déjà sur BFMTV : « Les faits ne justifient pas une mise en retrait », a-t-il assuré, rappelant que les accusations « n'avaient strictement rien à voir » avec celles qui portent, par exemple, sur Damien Abad. L'ancien ministre d'Emmanuel Macron est l'objet de plusieurs accusations de viols et d'agressions sexuelles. « Éric Coquerel est président de la commission des finances. Il fait un bon travail et il doit continuer », a insisté Adrien Quatennens. Dans la lignée de ses collègues Insoumis, qui cherchent, depuis le début de la polémique, à mettre en valeur le travail parlementaire d'Éric Coquerel - notamment, son intention de mettre en place une mission d'information sur le recours du gouvernement aux cabinets de conseil, dont McKinsey. Adrien Quatennens en a profité pour mettre en garde : « On peut parfois s'interroger sur l'utilisation politique qui peut être faite de ce genre d'affaires. »
Cette remarque, souvent reprise, agace au sein des milieux féministes, culturellement proches de LFI. Fait rare et symptomatique : quasiment aucun cadre Insoumis n'a d'ailleurs relayé le tweet de Jean-Luc Mélenchon publié mercredi où il fustigeait la « mesquine réplique contre Éric Coquerel destinée à le salir sans cause » après l'ouverture de l'enquête. « Pardon, la “mesquine réplique destinée à le salir sans cause”, c'est l'enquête du parquet de Paris pour harcèlement et agression sexuelle ? », a interrogé la sénatrice écologique Mélanie Vogel. Sur BFMTV jeudi, le député LFI Louis Boyard a tenté de jouer les équilibristes : « C'est une bonne chose qu'il y ait une enquête. Ce que dit Jean-Luc Mélenchon, c'est que cette enquête est instrumentalisée politiquement, c'est tout », a-t-il assuré.
Si aucune autre figure d'EELV ne s'est exprimée, la direction estime que Sandrine Rousseau « a raison » de proposer le « retrait » d'Éric Coquerel, notamment « pour apaiser les débats le temps de l'enquête ». Certains écologistes font malgré tout part de leurs réserves : « Est-ce que ces accusations valent un retrait ? Je suis un peu sceptique… Je comprends que Sandrine monte au créneau là-dessus, c'est sa ligne », souffle un cadre.
L'épisode est, en attendant, venu troubler la quiétude affichée par l'intergroupe de la Nupes à l'Assemblée. Une première épreuve du feu avant l'examen la semaine prochaine du projet de loi pour le pouvoir d'achat. La solidarité et la bonne entente seront nécessaires si la gauche souhaite peser dans les débats.
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Feu d'artifice à Paris : Hidalgo dénonce le «désengagement» de la préfecture, qui «met en péril» la sécurité du public
La maire de Paris a dénoncé un «désengagement inédit et non concerté» de la préfecture de police du «périmètre du Champ de Mars», ce qui «met en péril l'accueil dans les meilleures conditions de sécurité des 70.000 personnes» attendues sur le site pour le feu d'artifice.
Olivier Faure peine à justifier l'absence des six socialistes lors du vote de la motion de censure de la Nupes
De son côté, la macronie cible l'unité «de façade» de la Nupes.
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Tops/Flops Nouvelle-Zélande/Irlande : Beirne intraitable, Rieko Ioane aux abois
La prestation majuscule de Tadhg Beirne, l'adresse de Johnny Sexton mais aussi le match sans relief de Rieko Ioane et un jeu all-black au ralenti. Retrouvez nos Tops/Flops après le succès irlandais chez les Néo-Zélandais (22-32).
Tops
Tadhg Beirne impose sa loi
Il ne faisait pas bon croiser la route de Tadhg Beirne ce samedi à Wellington. Le deuxième ligne irlandais a régné d'une main de maître sur cette partie en grattant un nombre incalculable de ballons, surtout dans les moments clés. À la 73e minute, c'est lui qui met un terme aux derniers espoirs des locaux en récupérant l'ovale dans ses 22 mètres. Deux minutes plus tôt, il provoquait la faute de Samuel Whitelock et renvoyait à nouveau les Blacks dans leur camp. Le colosse du Munster a fait parler sa puissance et restera comme l'un des grands acteurs de cette victoire historique du XV du Trèfle.
Johnny Sexton : un pied toujours aussi soyeux
Malgré ses 37 printemps et ses multiples protocoles commotion, Johnny Sexton reste frais comme un gardon. Et conserve surtout une précision chirurgicale face aux poteaux. Ce samedi il a quasiment tout passé, à l'exception de la première transformation et d'une pénalité très lointaine, à plus de 50 mètres. De quoi franchir le cap des 1000 points inscrits sous le maillot flanqué du trèfle. Le tout sans compter son travail de harcèlement permanent sur le porteur du ballon adverse.
Hugo Keenan, au four et au moulin
Auteur du deuxième essai du match, l'arrière du Leinster fait lui aussi partie des grands bonhommes de cette rencontre. Offensivement tout d'abord, en concluant une magnifique action collective à la 28e minute mais aussi défensivement où il a fait tout ce que l'on attend d'un numéro 15. Précieux en couverture, il a également annihilé quelques offensives des locaux à l'image de ce plaquage sur Savea à la 70e minute. Particulièrement à l'aise au pied, il a régulièrement mis sous pression la défense néo-zélandaise.
Ardie Savéa, la révolte n'a pas suffi
Globalement à la peine devant leur public de Wellington, les All Blacks ont toutefois fait parcourir quelques frissons dans la défense irlandaise en début de seconde période. Une révolte clairement insufflée par le troisième ligne Ardie Savea qui réduit d'abord la marque à la 44e en résistant au plaquage de Beirne. Avant d'entamer un gros travail de grattage qui a permis aux siens de conserver des ballons qu'ils rendaient immédiatement aux Irlandais en première période. C'est également lui qui transmet intelligemment à Will Jordan pour l'essai de l'espoir à la 60e minute. On pourra naturellement lui reprocher cette position de hors-jeu qui précède l'essai de Rob Herring (65e) mais sans son dynamisme, difficile d'imaginer les Blacks ne pas sombrer ce samedi.
Flops
Rieko Ioane a vendangé
Contrairement à son frère, Akira, plutôt à son avantage, le 3/4 centre des Blacks, Rieko Ioane a gâché plusieurs munitions en faveur des siens, notamment lors du premier acte. À la 39e minute, alors que son équipe parvenait enfin à gagner du terrain, il maîtrise mal le ballon et commet un en-avant synonyme de ballon perdu. C'est également lui qui égare l'ovale devant Van der Flier à la 25e minute. Une bévue qui conduira à l'essai d’Hugo Keenan, le deuxième pour les Irlandais. En seconde période, il ne s'est que très peu signalé avant de céder sa place à la 70e.
Des All-Blacks bien trop lents
D'ordinaire supersoniques dans leurs transmissions, les joueurs d'Ian Foster ont étonné par leur manque de vivacité et de dynamisme ce samedi. Face à une défense irlandaise bien en place, hormis durant le premier quart d'heure du deuxième acte, ils ont manqué d'idées, de mouvements autour du porteur de balle mais surtout de vitesse d'exécution. Peut-être la défaillance la plus inquiétante de la part des Blacks.
Des avants néo-zélandais, aux abonnés absents
Incapable de résister à la puissance du pack irlandais, l'équipe d'Ian Foster n'a pas réussi à corriger le tir après le deuxième test-match qui avait déjà pointé les difficultés des Blacks dans le secteur. Les locaux ont tout de même encaissé deux essais sur des ballons portés où les avants irlandais n'ont fait qu'une bouchée de leurs homologues. Une faiblesse bien inhabituelle au sein d'une sélection dont l'avenir proche n'est pas encourageant.
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Rugby: l'Irlande bis prend sa revanche sur les Maoris néo-zélandais
Une Irlande bis a battu les Maoris néo-zélandais (30-24) mardi à Wellington, prolongeant la belle forme…
Rugby: pour le 14 juillet, Antoine Dupont volera avec la Patrouille de France
LE SCAN SPORT - L'international français Antoine Dupont sera à bord d'un Alphajet de la Patrouille de France jeudi pour survoler les Champs-Elysées dans le cadre du 14 juillet.
XV de France Féminin: les Bleues joueront deux test-matchs face à l'Italie
Le XV de France Féminin disputera deux test-matchs face à l'Italie en septembre avant de s'envoler pour la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande (du 8 octobre au 12 novembre), a annoncé mardi la Fédération Française de Rugby.
Le Figaro
L’incroyable influence de la secte Moon au Japon
RÉCIT - L’assassin de Shinzo Abe reprochait à l’ex-premier ministre ses liens avec l’Église de l’unification, qui a été contrainte de s’expliquer.
«Je n’ai jamais vu une telle foule!» Devant les milliers de fidèles de l’Église de l’unification, réunis pour le «festival de la paix» d’Okayama en 2018, Ichiro Aisawa est radieux. Entre chorégraphies et beaux discours, il est l’invité d’honneur de la secte. Une belle prise pour cette dernière: c’est un député relativement connu du Parti libéral démocrate (PLD), majoritaire. Dans un pays comparable, sa présence au raout d’un groupe religieux si sulfureux (l’autre nom de l’Église de l’unification est la secte Moon), plusieurs fois condamné, aurait signé la fin de sa carrière politique ; mais sous Shinzo Abe, une telle association était non seulement anodine, mais bien vue. Ichiro Aisawa est actuellement vice-président de la Chambre des représentants.
C’est cette respectabilité, et la caution apportée par Shinzo Abe, que dénoncent un quarteron d’avocats et de journalistes japonais depuis l’assassinat par balles de l’ancien premier ministre vendredi dernier. «Je n’approuve évidemment pas le geste du tueur, mais je peux comprendre sa rancune», explique l’avocat Yasuo Kawai. Le tueur, Tetsuya Yamagami, a révélé que sa première cible était un hiérarque de la secte qui a ruiné sa mère et, par extension, détruit sa famille. Incapable de l’atteindre, il se serait reporté sur l’ex-premier ministre, en qui il voyait un agent d’influence. Lors d’une conférence de presse lundi, le leader de la branche japonaise de la secte, Tomohiro Tanaka, a confirmé que la mère du tueur avait fait partie de «l’Église» et que Shinzo Abe avait «soutenu» la secte.
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Visage fermé comme un joueur de poker, Tomohiro Takana jouait gros ce jour-là. Le Japon est capital pour la secte depuis sa fondation en 1954 par le «révérend» Sun Myung Moon. Son anticommunisme l’avait rendue quelque peu fréquentable durant la guerre froide ; en leur temps, des profils aussi divers que le gaulliste Jacques Soustelle, Mikhaïl Gorbatchev ou George Bush père apparurent à ses événements. Mais sa branche japonaise était déjà exceptionnellement florissante. La secte Moon trouva dans l’Archipel, assiégé par ses voisins «rouges» - chinois, soviétique et nord-coréen -, des alliés de poids, notamment le grand-père de Shinzo Abe, Nobusuke Kishi. Elle exploite le culte traditionnel des ancêtres, prisé des Japonais, auxquels elle fait miroiter la paix de l’âme pour les péchés de leurs ascendants, contre des dons ou bondieuseries produites à vil coût et vendues à prix exorbitant: livres «sacrés» pour 30 millions de yens (215.000 euros), pagodes miniatures pour 20 millions… Le tout poussé par un marketing agressif, d’un fidèle l’autre, vulnérable car isolé de la société. «Il n’y a qu’au Japon que la secte est si agressive. Elle n’a adopté ces pratiques de collecte de dons ni aux États-Unis, ni même en Corée du Sud», selon Yoshihide Sakurai, sociologue des religions à l’université d’Hokkaïdo. Au fil des années, le Japon est ainsi devenu une véritable poule aux œufs d’or pour la secte. D’autant qu’elle opère, comme les autres religions reconnues au Japon, sans impôt ni contrôle fiscal. Symbole de cette nippo-dépendance: selon le quotidien sud-coréen Hankyoreh, 90 % des patronymes des mécènes figurant sur le mur du palais Cheongjeong, siège de la secte en Corée du Sud, sont à consonance japonaise.
Des «apôtres de la paix» belliqueux
L’avocat Hiroshi Yamaguchi sait à quel point ces «apôtres de la paix» savent être belliqueux. «Quand j’ai commencé à l’affronter, la secte m’appelait des centaines de fois par jour. Elle distribuait des centaines de milliers de tracts à mon effigie, me dénonçant comme un ennemi de la religion», se souvient-il. Avec des confrères, il a créé un «Collectif d’avocats contre les ventes spirituelles» qui, en trente-cinq ans, a reçu 34.537 signalements liés à cette secte, pour un préjudice total de 123,7 milliards de yens (898 millions d’euros), dont 39 millions d’euros ces cinq dernières années. Devant les tribunaux, la lutte est rude: la justice estime qu’il s’agit de litiges privés, relevant du civil, où l’absence de consentement est difficile à prouver.
Le prosélytisme de la secte fut entravé à partir des années 1990 et 2000, ses tactiques de recrutement trompeuses ayant été dénoncées. Mais elle revint en odeur de sainteté avec le retour en 2012 de Shinzo Abe, qui partageait la même hostilité à la cause LGBT, et qui affirmait apprécier «les valeurs familiales» défendues par l’Église de l’unification. «Avoir une bonne relation avec l’Église était vu d’un bon œil par Shinzo Abe. Les politiques la cautionnèrent, baissèrent la garde», explique Hiroshi Yamaguchi. «Voir des photos du fondateur du groupe rencontrant Nobusuke Kishi et Mikhaïl Gorbatchev m’a fait croire qu’il s’agissait vraiment d’un personnage étonnant», a raconté, cachée derrière un paravent, une ancienne dévote lors d’une conférence du Collectif.
Message vidéo dithyrambique de Shinzo Abe
En septembre dernier, Shinzo Abe s’était fendu d’un message vidéo dithyrambique envers Hak Ja Han Moon, veuve du fondateur et actuelle tête de la secte, lui adressant «ses profonds remerciements pour (ses) efforts inlassables en vue de résoudre les conflits dans le monde, notamment la réunification pacifique de la péninsule coréenne». Depuis vendredi, les grands médias présentent de la façon la moins compromettante possible les liens du PLD et de Shinzo Abe avec «l’Église». Lors de son journal, jeudi soir, la chaîne nationale NHK n’a pas même prononcé le nom de la secte.
Le plus stupéfiant est que le dogme de «l’Église» contredit la politique de Shinzo Abe. «La Corée est Adam, le Japon est Ève», récitait Sun Moon-Myung, en plaçant ses fidèles au Japon (en très grande majorité des femmes) dans une position expiatoire et humiliante. «À deux heures de Séoul, des milliers de fidèles japonaises tiennent périodiquement des sessions dites Senzo Kai-on au terme desquelles elles doivent expier les péchés de leurs ancêtres sur les sept dernières générations, sans quoi eux ou leurs proches pourraient encourir divorce, maladie, accident de la route, adultère, faillite… Une raison de leurs tourments avancée par la secte est le comportement de l’armée japonaise, qui aurait réveillé de mauvais esprits», raconte Hiroshi Yamaguchi.
Or Shinzo Abe lutta toute sa vie pour tourner la page de la repentance japonaise liée à la guerre, en particulier envers la Corée du Sud. «C’est totalement contradictoire, mais le PLD est un parti attrape-tout. En campagne électorale, il a besoin de la main-d’œuvre fournie par la secte», selon Yoshihide Sakurai.
Guerre en Ukraine : comment la flotte russe est mise sous pression en mer Noire
DÉCRYPTAGE - Depuis la perte du croiseur Moskva, la puissante marine russe est harcelée dans le nord de la mer Noire. Sans flotte, mais renforcés par les livraisons d'armes occidentales, les Ukrainiens tentent de desserrer l'étau.
Le canon français Caesar, pièce d’artillerie phare, séduit jusqu’en Lituanie
DÉCRYPTAGE - Redoutablement efficace en Ukraine, cette arme est très prisée. La France soutient les efforts d’exportation de Nexter, son fabricant.
Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»
Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.
Le Figaro
Seine-Saint-Denis : la police asperge un sans-abri de gaz lacrymogène, l'IGPN saisie
«Les fonctionnaires une fois identifiés feront l'objet d'une suspension», a indiqué la préfecture de police de Paris, vendredi, après avoir saisi l'IGPN.
La préfecture de police de Paris a annoncé vendredi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant des policiers aspergeant un homme de gaz lacrymogène au Bourget (Seine-Saint-Denis). «Le préfet de police saisit immédiatement l'IGPN pour diligenter une enquête sur des faits d'usage de gaz lacrymogène par un équipage de police, portés à sa connaissance par une vidéo parue sur les réseaux sociaux», a annoncé la préfecture dans un tweet. «Les fonctionnaires une fois identifiés feront l'objet d'une suspension», a-t-elle ajouté.
«Des agissements intolérables»
Contacté par l'AFP, le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, a indiqué avoir saisi l'IGPN dans le cadre d'une enquête pénale ouverte pour «violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique». La vidéo, filmée au Bourget et diffusée sur les réseaux sociaux, montre un véhicule de police reculer, puis s'arrêter à hauteur d'un homme, debout sur le trottoir et tenant des sacs dans les mains. Un membre de l'équipage de police asperge alors à bout portant le passant de gaz lacrymogène. La voiture de police redémarre ensuite, et s'éloigne en empruntant une rue en sens interdit, laissant l'homme seul crier sur le trottoir.
«De tels agissements de la part des forces de police sont intolérables», a réagi la députée (LFI) de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido dans une lettre adressée au préfet de police, Didier Lallement. D'après Raquel Garrido, les faits se seraient déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi, et impliquent un homme «dans une situation de vulnérabilité puisque sans domicile fixe». «L'attitude de ce monsieur n'était visiblement pas menaçante», affirme par ailleurs l'élue qui a par ailleurs salué la réactivité du préfet: «Je prends bonne note de cette réaction sans ambiguïté de la part de la préfecture de police».
La victime était un sans domicile fixe a également affirmé la maire (DVD) du Bourget, Baptiste Borsali, interrogé par Le Parisien. «Il était présent depuis longtemps. Ce n'était pas un gars méchant. Il faisait les poubelles. Les gens lui donnaient aussi à manger. Il souffrait de problèmes mentaux», a-t-il déclaré.
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Yvelines : une employée de crèche soupçonnée de maltraitance
La mère d'un enfant accueilli dans une crèche du groupe People & Baby accuse une employée d'avoir maltraité son enfant de deux ans.
Petit garçon étouffé par une saucisse : Herta finalement relaxé
Le tribunal correctionnel de Dax a justifié sa décision par l'«absence de constatation matérielle» au moment des faits, en août 2014 dans un camping des Landes.
Loiret : une policière grièvement blessée lors d'un refus d'obtempérer près de Montargis
Le conducteur du scooter, qui a pris la fuite après les faits, s'est rendu.
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Sauna, gilets réfrigérés... Les stratagèmes des coureurs du Tour pour supporter les chaleurs extrêmes
Gilles FestorENQUÊTE - Les équipes s’organisent face à la menace grandissante des épisodes caniculaires.
Envoyé spécial à Saint-Etienne
Un soleil de plomb, un thermomètre qui affiche 37 °C au pied du col de la Croix de Fer et un bitume qui se transforme en chewing-gum. La canicule frappe de plein fouet le peloton du Tour de France cette année. Et le pire est à venir avec 38 °C attendus à Carcassonne, dimanche avant une accalmie les jours suivants. «C’était horrible, surtout au pied de l’Alpe d’Huez, où c’était une fournaise. Il y a beaucoup de coureurs qui ont eu du mal à s’en remettre, j’ai pris un coup de chaud au pied», confiait ainsi Thibaut Pinot à l’arrivée de la 12e étape jeudi. «Personne n’aime faire du vélo pendant cinq heures sous 40 °C, ce n’est pas sain. Mais ce sera la même chose pour tout le monde», relativisait il y a quelques jours, Tadej Pogacar, assurant que la chaleur ne lui «faisait pas peur».
Ces pics de chaleurs extrêmes, les coureurs y sont confrontés depuis de nombreuses années. Le Tour de France est loin de détenir la palme des records, même si la barre des 40 °C degrés avait été franchie en 2003, lors de la grande canicule, dans les Pyrénées. «Il faut remettre les choses en perspectives, explique Samuel Bellenoue, responsable de la performance au sein de l’équipe Cofidis. On débute la saison en Australie où il fait entre 40 et 45 °C, l’équipe court en Afrique, on a fait le tour de San Juan, en Argentine, dans des conditions plus extrêmes avec chaleur et humidité. Sur l’ex-Tour du Qatar, on a connu des journées à 47 °C. Les coureurs sont habitués à ces conditions.» Mais la répétition des efforts sur trois semaines mêlée à l’accumulation de la fatigue rend le combat face au mercure unique sur la Grande Boucle.
Chez eux, certains s’isolent, chauffage à fond dans une pièce, pour s’entraîner
Depuis une dizaine d’années, le peloton a pris le problème à bras-le-corps. Une partie de la préparation est désormais axée sur l’acclimatation des coureurs aux coups de chaud. «Dans les semaines précédant le Tour de France, on organise des entraînements à mi-journée entre 12 et 16h, plutôt qu’en matinée. On place les coureurs en ambiance chaude, en sauna, avec des séances de vingt minutes trois fois par semaine. Chez eux, certains s’isolent, chauffage à fond dans une pièce, pour s’entraîner», explique Jacky Maillot, le médecin de l’équipe Groupama-FJD. Mais tous les athlètes ne luttent pas à armes égales face aux caprices du thermomètre. «Ceux qui s’entraînent dans le sud de l’Espagne sont habitués et perdent très peu d’eau dans une étape, de l’ordre de 0,5 % de leur poids corporel. Ils perdront un demi-litre sur une étape de quatre heures, ce qui n’est pas grand-chose. Ce n’est pas forcément le cas des Norvégiens», poursuit le docteur de la formation française.
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Pendant le Tour de France, les équipes se heurtent à un premier défi majeur, la déshydratation. «Si elle te touche, c’est trop tard, car il est impossible d’inverser la courbe», confie Benoît Cosnefroy, coureur de l’équipe AG2R-Citroën. «Un coureur peut perdre entre 1,5 et 2 litres par heure de transpiration. On ne se rend pas forcément compte, car l’air à tendance à assécher la sueur en roulant mais il faut absolument compenser cette perte de fluides et de sels minéraux», détaille Samuel Bellenoue. Bien boire, régulièrement, avec des bidons d’eau auxquels on rajoute des sels minéraux et un peu de sucre est indispensable. Les coureurs sont d’ailleurs suivis individuellement pour évaluer leurs besoins spécifiques, pesés au début d’une étape mais aussi à l’arrivée. Les urines sont analysées pour vérifier si elles ne sont pas trop concentrées et des appareils permettent de calculer le taux d’hydratation du corps.
Maillots anti-UV
L’augmentation de la température corporelle est l’autre épée de Damoclès pointée sur les casques du peloton lorsque l’effort est intense. «À partir de 39°C-40°C, l’organisme se met en mode de sécurité, car il sait qu’il ne sera plus capable d’exprimer son plus fort potentiel. Le corps s’autorégule car il se sent en danger. C’est une forme d’intelligence inconsciente de l’organisme», détaille Samuel Bellenoue. Romain Bardet a vécu une alerte de ce type dans la montée de l’Alpe d’Huez. «J’ai eu un coup de chaud, j’ai commencé à ressentir des frissons, j’ai ralenti sinon j’explosais», a révélé le coureur de l’équipe DSM passé à deux doigts d’une hyperthermie d’effort qui aurait pu le faire sombrer. Pour faire réguler la température corporelle, les coureurs doivent d’abord s’asperger d’eau. «La tête est un centre nerveux avec des centres décisionnels, on utilise des poches de glace à mettre derrière la nuque pour tenter de leurrer un peu l’organisme», poursuit le membre du staff de l’équipe Cofidis.
Au-dessus de 40°C réguliers en course, il faudra forcément créer des mesures pour protéger la santé des pelotons, car on pourrait assister à des défaillances dangereuses pour la santé des coureurs
Les autres moyens de lutter contre ces risques de surchauffe ne sont pas nombreux. Les équipementiers travaillent sur des maillots plus ventilés, anti-UV, et les équipes ont désormais recours à des gilets réfrigérés, utilisés avant les contre-la-montre, à l’échauffement. Leur utilisation en course n’est pas à l’ordre du jour, d’abord parce qu’ils pèsent environ trois kilos, ensuite parce qu’ils ne sont efficaces que pendant quelques dizaines de minutes et que les règlements actuels les interdisent. Mais avec la répétition des épisodes caniculaires à l’avenir, le recours à ces gilets pourrait devenir indispensables.
Encore faudra-t-il que les techniques actuelles et leurs performances progressent. «Au-dessus de 40°C réguliers en course, il faudra forcément créer des mesures pour protéger la santé des pelotons, car on pourrait assister à des défaillances dangereuses pour la santé des coureurs», prévient Jacky Maillot. Faudra-t-il décaler un jour les dates du Tour de France ou les étapes plus tôt ou plus tard dans la journée? L’état d’urgence absolue n’est pas (encore) à l’ordre du jour, selon Christian Prudhomme, le patron de l’épreuve: «Le Tour est très bien en juillet. Des étapes partant plus tôt ou arrivant plus tard? On n’en est pas encore là…»
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Le Figaro
Gironde, Avignon : «Mobilisation» générale face aux incendies dans le sud de la France
Environ 9000 hectares de pins sont partis en fumée en Gironde où deux incendies font toujours rage. Concernant l'un d'eux, la «piste criminelle» est «privilégiée». Près d'Avignon, plus de 1205 hectares ont été parcourus par les feux.
Avant un week-end où la canicule devrait s'étendre au Nord, la France résistait tant bien que mal vendredi face à des températures atteignant les 40 degrés au Sud et de multiples incendies, notamment en Gironde, à Avignon ou encore à Marseille. Emmanuel Macron, depuis le Centre opérationnel de gestion des crises (Cogic) à Paris, a affirmé vendredi la «mobilisation» des services de l'État: «Nous allons continuer de tenir», a-t-il assuré.
Dix-huit départements ont été placés en alerte orange par La Chaîne Météo* en raison des fortes chaleurs: l'Ardèche ; l'Aude ; la Dordogne ; la Drôme ; le Gard ; la Haute-Garonne ; le Gers ; la Gironde ; l'Hérault ; les Landes ; le Lot ; le Lot-et-Garonne ; les Hautes-Pyrénées ; les Pyrénées-Atlantiques ; les Pyrénées-Orientales ; le Tarn ; le Tarn-et-Garonne et le Vaucluse. La vague de chaleur se poursuivait d'ailleurs ce vendredi dans le sud de la France, mais aussi dans la vallée du Rhône et sur le sud des Alpes (de 34 à 39 degrés). Les températures ont toutefois baissé sur les deux tiers nord du pays. Une baisse qui ne va cependant pas durer puisque le mercure sera de nouveau orienté à la hausse ce dimanche.
Thèse criminelle privilégiée à Landiras
La Chaîne Météo note que cette canicule pourrait «prendre un caractère exceptionnel, par son intensité, et davantage par sa durée et son extension géographique, car tout le pays sera touché à un moment ou à un autre par cet épisode d'ici au 20 juillet». Le nouveau pic de canicule intense devrait durer lundi et mardi et se généraliser à tout le territoire. Les valeurs atteindraient 35° à 39° sur les deux tiers de la France, avec des pics à 40 à 41°C. Cette vague de chaleur devrait se prolonger jusqu'au week-end du 23 et 24 juillet dans l'est du pays.
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En Gironde, où des incendies sévissent depuis mardi, sans faire de victime, quelque 9000 hectares de pins sont déjà partis en fumée dans deux gigantesques brasiers, l'un au sud de Bordeaux, l'autre dans la forêt adossée à la dune du Pilat. Depuis mardi, près de 12.000 personnes ont été évacuées, dont 10.000 à La Teste. Parmi eux, quelque 6000 campeurs, hébergés dans un parc des expositions. La Gironde, de même que les Landes voisines, sont placées depuis jeudi en vigilance rouge «feux de forêt» (échelle 4/5). «Les feux ne sont toujours pas fixés et malheureusement les conditions sont similaires avec des prévisions de vents pour aujourd'hui», a expliqué à l'AFP le commandant des pompiers Matthieu Jomain.
Le combat des pompiers se poursuit samedi matin en Gironde pour fixer les deux importants incendies de forêts qui ont ravagé depuis mardi plus de 9000 hectares à La Teste-de-Buch et à Landiras.
À la Teste-de-Buch, la progression du feu a ralenti. Les surfaces brûlées restent «stables», avec 3150 hectares partis en fumée, a précisé la préfecture de Gironde dans un communiqué.
Le feu a été «contenu mais il n'est toujours pas fixé. On ne va pas crier victoire car on est encore en phase de lutte», a expliqué de son côté à l'AFP le Lieutenant-colonel Arnaud Mendousse, porte-parole des pompiers.
Sur l'autre front à Landiras et Guillos, la situation restait «toujours défavorable», selon lui. Le feu continue de progresser, brûlant «plus de 6000 hectares, soit plus de 1000 hectares depuis 22 heures hier soir», a indiqué la préfecture. Dans la nuit de vendredi à samedi, aucune évacuation supplémentaire n'a été effectuée sur les deux feux. Un incendie pour lequel «la thèse criminelle est privilégiée», selon le parquet.
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«Des tunnels de feu»
À La Teste-de-Buch, sur les bords du lac de Cazaux, il ne reste que des carcasses de bâtiments calcinés après le passage des flammes dans la nuit de jeudi à vendredi. «Ici, il y avait des tunnels de feu, il faut imaginer une boule de feu», a raconté à l'AFP le commandant Laurent Dellac, depuis La Teste-de-Buch. Outre un restaurant, trois maisons et quelques cabanes ont aussi été détruites dans la nuit dans le secteur de Cazaux, un bourg de la commune très étendue de La Teste-de-Buch, d'où 4000 personnes avaient été évacuées par précaution jeudi, jour de fête nationale. «Si nous n'avions pas pris la décision d'évacuer (jeudi) nous ne parlerions pas uniquement de bilan matériel, mais de bilan humain», avec «des morts», a souligné Ronan Léaustic, sous-préfet d'Arcachon lors d'un point presse en matinée.
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Le site la société canadienne Vermilion, 1er producteur de pétrole en France, et la station d'épuration, «ne sont plus menacés à ce stade», a précisé par ailleurs la préfecture. Les autorités restent toutefois extrêmement vigilantes alors que le feu a déjà consumé 3150 ha dans la forêt de pins adossée à la célèbre dune du Pilat, sur le bassin d'Arcachon, et «progresse» maintenant vers le sud, toujours poussé par les vents et les chaleurs intenses. Depuis mardi, ces incendies géants mettent au défi un millier de pompiers, appuyés par trois Canadairs et un Dash.
Pluie de cendres à Avignon
Dans les Bouches-du-Rhône, quelque 680 soldats du feu restaient également mobilisés face à l'incendie qui frappe depuis jeudi le massif de la Montagnette, au sud d'Avignon, le mistral venant compliquer leur travail. Si ce brasier est désormais fixé, le vent a entraîné quelques reprises de flammes vendredi et la surface parcourue est désormais de 1205 hectares. Les événements prennent par ailleurs une tournure judiciaire avec l'ouverture d'une enquête pour incendie involontaire, ce feu ayant visiblement été déclenché par un train de marchandises. «Selon des témoignages ce train de fret aurait généré des étincelles à plusieurs reprises», a expliqué à l'AFP le procureur de Tarascon. Ce train «a provoqué neuf départs de feu», selon le lieutenant-colonel Bisone à l'AFP, affirmant que tout serait «probablement lié à un sabot de frein bloqué».
«Ce sont des arbres de 50 ans qui sont partis en fumée, dans cette forêt que nous protégions comme la prunelle de nos yeux», a déclaré à l'AFP Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane, en affirmant qu'il envisageait de porter plainte contre la SNCF. Jeudi en fin de journée, cet incendie, poussé par un vent du sud, avait envahi Avignon avec un impressionnant panache de fumée et une pluie de cendres. À Marseille, plusieurs départs de feu étaient également en cours vendredi en fin d'après-midi, dont «deux dans le 16e arrondissement», a annoncé le maire de la ville sur Twitter. «Soyez extrêmement vigilants et laissez passer les véhicules de secours», a demandé l'édile.
Pour le patron des pompiers de France, Grégory Allione, ce deuxième épisode caniculaire en à peine un mois met à rude épreuve les soldats du feu. Face à cette saison «hors-norme», il a réclamé vendredi sur Europe 1 un «quoi qu'il en coûte en matière de protection civile». Fin juin, 1800 hectares avaient déjà brûlé dans le camp militaire de Canjuers (Var), 1250 dans les Pyrénées-Orientales et 650 dans les Cévennes (Gard) début juillet. Emmanuel Macron a d'ailleurs salué vendredi «le travail remarquable» des pompiers «au front», des préfets et des élus qui «sont très mobilisés». «Nous sommes à leurs côtés», a-t-il ajouté, en indiquant avoir «une pensée» pour «les milliers de nos compatriotes qui ont été déplacés ces derniers jours», avec «l'angoisse qui va avec cette situation».
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
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Le Figaro
Sécurité routière: petits excès de vitesse, le point de la discorde à l’Assemblée
Angélique NégroniUn député a déposé une proposition de loi visant à ne plus amputer le permis de conduire, sauf pour les fautes en ville.
Souvent attaqué et à chaque fois protégé, le dispositif semblait immuable. Or, en annonçant qu’il souhaitait assouplir les règles du permis à points, qui vient de fêter ses 30 ans le 1er juillet, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ouvre la porte au débat… et à la surenchère.
Après avoir révélé fin mai qu’une réflexion était en cours pour que les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h ne provoquent plus la perte d’un point, c’est au tour du député LR de Lozère, Pierre Morel à l’Huissier, de vouloir davantage bouger les lignes. Ce dernier a, en effet, déposé une proposition de loi pour assouplir encore plus la réglementation. Aujourd’hui, tout conducteur roulant jusqu’à plus de 20 km/h par rapport à la vitesse autorisée perd un point et doit s’acquitter d’une contravention de 68 ou 135 euros, selon les routes.
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En cas de dépassement inférieur à 10 km/h, il n’y aurait plus de perte de point, selon le texte défendu par le parlementaire. À l’instar du ministre de l’Intérieur, ce dernier estime que la sanction pécuniaire qui existe suffit. «Sur une route de mon département et qui se trouve au sortir d’un tunnel, trop d’automobilistes qui se font flasher perdent aujourd’hui un point car ils font un dépassement de moins de 10 km/h. Or, cela ne met en danger personne. Leur adresser un PV est le bon niveau de sanction pour un rappel à l’ordre», estime le député.
Les chiffres de la mortalité routière en hausse en juin
Mais cet assouplissement qu’il défend doit, selon lui, rester aux portes des villes. Pas question de changer la règle existante en agglomération. «Aller un peu trop vite en milieu urbain peut avoir des effets dévastateurs. Si on percute une trottinette ou un vélo, les conséquences ne seront pas les mêmes si on roule à 60 km/h au lieu des 50 km/h autorisés», ajoute Pierre Morel à l’Huissier.
Même les limitations les plus strictes qui fleurissent dans certains quartiers doivent strictement être respectées: «Si les zones 30 ont été mises sen place, c’est précisément pour protéger les plus vulnérables», souligne l’élu lozérien qui espère que son texte sera débattu à la rentrée prochaine. «Dès qu’il y aura une niche parlementaire, il sera soumis à mes collègues», dit-il.
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Cette mesure, comme celle suggérée par le ministre de l’Intérieur, divise l’Hémicycle, entre ceux qui veulent desserrer l’étau et ceux qui mettent en garde contre tout allégement. Pour les associations en charge de la Sécurité routière, ne serait-ce qu’évoquer un assouplissement des mesures en vigueur produit un effet immédiat sur le comportement des automobilistes: les écarts et les excès de vitesse repartent aussitôt à la hausse, ainsi que les accidents.
Hasard du calendrier ou pas, les chiffres de la mortalité routière en juin sont inquiétants. Selon l’observatoire national interministériel de la Sécurité routière, 302 personnes ont trouvé la mort sur nos routes contre 289 en juin 2021 (soit + 4 %) et 292 en 2019, année de référence, avant la crise sanitaire.
Cette semaine, Gérald Darmanin est revenu à la charge pour défendre sa mesure qui pourrait, espère-t-il, s’appliquer en 2023. Elle concernerait des millions d’usagers de la route. En 2020, les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h représentaient 7,2 millions de procès-verbaux, soit environ 55 % des excès de vitesse entraînant un retrait de point.
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Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»
INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.
Darmanin veut conditionner la délivrance de carte de séjour à la maîtrise d'un niveau minimal de français
Sur demande de la première ministre, le ministre de l'Intérieur a proposé de doubler les crédits pour l'intégration et de conditionner la délivrance du titre de séjour à «la maîtrise de la langue française».
À Paris, les rats prolifèrent, la mairie veut apprendre à «mieux les connaître»
Pour l’élue déléguée à la condition animale, le mot «surmulot», «moins connoté négativement», est à préférer.
Le Figaro
Les dix conseils pour avoir une répartie imparable
Aliénor VinçotteDÉCRYPTAGE - Que ce soit dans un débat, une conversation avec vos amis ou pour régler vos comptes, la répartie est une véritable arme qui doit être utilisée à bon escient. Quelles sont les techniques pour savoir (bien) répliquer?
«Cette personne n’a aucune répartie…». Qui n’a jamais entendu ce propos? Qui n’a jamais été démuni devant une pique de son interlocuteur? Dans une société qui privilégie l’humour, la vitesse et la justesse d’esprit, le manque de répartie est souvent considéré comme une faiblesse, un défaut. Et pourtant, l’art de la répartie n’est pas donné à tout le monde: contrairement à ce qu’on peut croire, elle n’est pas innée. C’est une technique qui se travaille. N’importe qui est capable de sortir une belle réplique, à condition d’en comprendre les mécanismes. Comment trouver les bons mots face à une pique désobligeante? Qu’est-ce une bonne réplique?
Le Figaro a interrogé Julien Colliat, auteur d’une Anthologie de la répartie, les 1000 meilleures répliques (Éditions du Cherche-Midi) et de L’art de moucher les fâcheux, prochainement en librairie. Ce dernier nous rappelle que la répartie est un art très français, forgé au XVIIe et XVIIIe siècle dans les salons parisiens, à la Cour et dans les salons littéraires.
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Dès cette époque, il apparaît avec l’esprit de cour avec les aristocrates qui, pour se distinguer des autres, ont commencé à canaliser leurs émotions par les mots. Plutôt que de régler ses comptes de manière brutale comme dans les sociétés anciennes, les mots deviennent de nouvelles armes pour clouer le bec à l’adversaire de manière subtile, avec finesse et ironie. «La répartie est un moyen d’atténuer la véhémence, l’esprit aide à sortir par le haut d’un conflit ou d’un heurt», définit Julien Colliat dans son nouveau livre. Pour Le Figaro, il livre ses techniques pour avoir de la répartie et prendre le dessus sur son adversaire.
Soyez concis
Pour avoir de bonnes répliques, plusieurs règles sont à appliquer. Pour commencer, une bonne réplique doit être courte. Elle doit faire une phrase maximum. «Plus elle est courte, plus c’est percutant», souligne Julien Colliat. «Si elle est courte, elle est plus facile à dire, on ne risque pas de bafouiller ou de buter sur un mot». Souvent, ce sont des phrases qui sont en apparence anodines. Mais suivant le contexte ou la phrase qui l’a motivée, elle peut être très drôle. Prenons l’exemple de Picasso qui, en 1940, a eu une perquisition chez lui à Paris par les Allemands. Un des officiers voit une photo d’une de ses oeuvres, Guernica, et lui demande: «C’est vous qui avez fait cette horreur?». Et l’artiste de répondre: «Non c’est vous». Ici, on a une répartie courte et percutante qui suit le contexte dans laquelle elle a été dite.
Soyez original
La répartie est un art qui n’admet pas le plagiat, rappelle Julien Colliat. «En revanche, on peut reprendre une répartie connue en la reformulant, en l’améliorant», nuance-t-il. Ici, la forme est très importante. Attention, une répartie n’est pas une bonne formule. La différence réside dans le fait qu’une formule est une figure de style qui s’applique à n’importe qui et quel que soit le contexte, à l’instar des formules du célèbre scénariste Michel Audiard: «Les cons ça ose tout, et c’est même à ça qu’on les reconnaît».
Si on lit une répartie pour elle-même, sans en comprendre le contexte, elle ne sera pas drôle. Quel que soit le but de la répartie, «ce qui compte c’est d’abord qu’elle se distingue par son originalité», souligne Julien Colliat. Ne jamais reprendre une répartie connue: cela n’aura aucun effet sur les gens. Par exemple, si vous passez dans la rue et que quelqu’un lance un «Mort aux cons!», vous n’allez pas répondre «vaste programme» qui est une phrase connue de De Gaulle. En revanche, vous pouvez reprendre l’idée de cette répartie en la reformulant, c’est-à-dire en reprenant son sens mais avec des mots différents. Par exemple, plutôt que de dire «vaste programme«, vous direz «eh bien cela concerne beaucoup de monde». «La forme compte autant que le fond», insiste Julien Colliat.
Soyez ironique afin de rendre votre répartie plus subtile et fine
Au mieux, votre réplique doit être ironique. «L’ironie permet de doser la violence, on peut dire des choses très fortes de manière ironique, cela passera toujours mieux et c’est fondamental», explique Julien Colliat. Elle donne un côté plus subtil et inaccessible à la phrase. C’est là où elle devient imparable.
Ne restez pas sans réponse face à une pique
Si on reste sans réponse face à une pique de l’adversaire, on perd le débat. Prenons l’exemple du débat très connu de 1974 entre Giscard et Mitterrand avec la fameuse phrase du premier qui dit: «Vous n’avez pas le monopole du cœur». Si on retient uniquement la phrase en elle-même, elle n’a rien d’extraordinaire. Si la répartie est restée célèbre, c’est parce que Mitterrand n’a pas su y répondre. S’il avait riposté, cela aurait changé la donne au débat. Un débat ne se gagne pas, parce que «l’objectivité du spectateur n’existe pas», en revanche on en sort avec de l’avantage. C’est pourquoi il ne faut jamais rester sans réponse. «Sinon cela sous-entend que l’autre vous a mouché», explique Julien Colliat.
… et ne laissez aucune possibilité de réponse à votre interlocuteur
Une bonne réplique doit laisser la personne face à vous sans réponse. S’il arrive à répondre à cette dernière, cela veut dire qu’elle n’est pas efficace. Il faut qu’elle cloue le bec de l’autre comme ce fut le cas Giscard face à Mitterrand.
Choisissez le bon moment pour placer votre attaque
Il ne faut jamais attaquer le premier. «La contre-attaque est plus forte que l’attaque», explique Julien Colliat. Quand on attaque le premier, on n’est jamais à l’abri d’une réponse: «la répartie est toujours plus forte que la pique». Alors qu’une riposte est légitime, elle permet de placer l’agresseur dans la position de l’arroseur arrosé. On se souvient tous du débat de François Mitterrand face à Jacques Chirac en 1988.
Quand ce dernier lui a lancé: «Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République. (...) Vous me permettrez donc de vous appeler Monsieur Mitterrand», le principal concerné lui a répliqué: «Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre!». Cette réplique a été plus forte que l’attaque de Jacques Chirac. Elle lui a donné l’avantage pendant ce débat. C’est pourquoi, si vous avez une pique à utiliser contre votre adversaire, ce qui compte c’est de la placer au bon moment, «et ce bon moment va être une contre-attaque». «C’est-à-dire qu’il faudra placer la pique en guise de réponse une fois que l’autre vous aura d’abord attaqué», insiste Julien Colliat.
Prolongez la métaphore de votre interlocuteur
C’est là où on peut exploiter au maximum ce qu’a dit l’autre. Si votre interlocuteur vous dit une métaphore, le but c’est de la continuer, «il suffit de la filer, c’est très efficace», poursuit Julien Colliat. Par exemple, s’il vous dit: «Excusez-moi, les mots ont dépassé ma pensée», vous pouvez vous permettre de lui dire: «Ils n’ont pas dû aller très loin». On poursuit ici la métaphore en distance.
Il existe une autre technique où on peut inverser la métaphore positive en une négative, ou au contraire une métaphore négative en une positive. Si quelqu’un vous traite par exemple de girouette, c’est une métaphore négative. Pour inverser la situation et la rendre favorable de votre côté, «il faut trouver ce qu’il peut y avoir de positif dans la girouette», illustre Julien Colliat. Ainsi, vous direz: «La girouette, elle reste droite en toutes circonstances», sous-entendu contrairement à votre interlocuteur.
Jouez sur le sens des mots, lâchez-vous
Ne soyez pas timide, osez jouer sur le sens des mots. Beaucoup de mots ont plusieurs sens différents. Ainsi, quand votre interlocuteur emploie un mot avec un certain sens, il suffit de le reprendre comme s’il l’avait employé dans un autre sens. Par exemple, un séducteur qui dirait: «Moi les femmes m’ont toujours réussi», une femme lui répond: «Sauf votre mère». Ici, on joue sur le sens du mot «réussir».
Gardez-vous du désir d’avoir toujours raison
«On ne convainc jamais par des artifices oratoires», souligne Julien Colliat. En effet, cela peut faire illusion quelques instants, mais la rhétorique a ses limites. Elle peut être stimulante intellectuellement, mais elle n’aide pas à avoir l’avantage pendant un débat. Elle favorise toujours celui qui a moins de scrupules.
Soyez spirituel
Enfin, la répartie spirituelle est le seul moyen de lutter contre l’émotion si les arguments ne peuvent rien y faire. Par exemple, si quelqu’un donne des leçons à la terre entière et permet de juger les gens sur leur fréquentation, on peut lui répondre: «Judas en avait bien d’excellentes et pourtant…». Cette phrase détruit toute la rhétorique du premier. Avec de bonnes réparties, «on peut démasquer les fâcheux ou les imposteurs», conclut Julien Colliat.
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La Lettre du «Fig Mag du 16 juillet 2022
Jean-Christophe BuissonLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme : les increvables Rolling Stones, l'infatigable Michel Vaillant, l'Afrique du Sud sur les traces d'Agatha Christie et les premiers volets de nos séries d'été.
Chers abonnés,
On n'est pas sérieux quand on a 78 ans. Prenez Mick Jagger et Keith Richards, tous les deux nés au cours du second semestre 1943, alors que Churchill menait la résistance anglaise contre l'Allemagne nazie et que la future Elizabeth n'était même pas majeure. Figurez-vous qu'ils seront la semaine prochaine sur deux scènes françaises à jouer et chanter leurs tubes écrits et interprétés il y a plus d'un demi-siècle. Soixante ans exactement. C'est en 1962, rappelle en effet Nicolas Ungemuth, que l'aventure des Rolling Stones a commencé. En faisaient alors partie nos deux compères bientôt octogénaires, mais aussi Brian Jones, Bill Wyman et Charlie Watts, cornaqués par le flamboyant Andrew Oldham. La suite est connue, mais pas dans ses détails, que révèle l'érudit Monsieur Rock du Fig Mag. Qui ne boude certes pas son admiration pour la créativité et l'énergie du groupe lors des années 60-70, au temps des Beggars Banquet, Let It Bleed, Sticky Fingers, Exile On Main Street et autre Some Girls. Mais qui met aussi un peu les pieds dans le plat que personne ne veut toucher : est-ce bien raisonnable, quand on se dit rocker, donc rebelle, porteur des rêves et des espoirs de la jeunesse, de continuer à cet âge à se trémousser devant 60.000 personnes, à interpréter I can't get no satisfaction quand on a tout eu dans sa vie et à prétendre jouer des solos de guitare lorsque l'arthrose vous paralyse les doigts ? Est-il sérieux de s'appeler encore les Rolling Stones quand il reste moins de la moitié de l'effectif originel (les autres ayant été virés ou rattrapés pas la Grande Faucheuse) ? Les spectateurs qui paient parfois plusieurs centaines d'euros pour assister au concert viennent-ils communier avec le groupe ou écouter et voir sur écran géant un juke-box vivant pour pouvoir dire «j'y étais». Autant d'interrogations que je posais il y a quelques semaines d'ailleurs à mes invités du «Club Le Figaro Culture» (Yves Bigot, Olivier Nuc, Pascaline Potdevin et Françoise Dargent). Réponses en live les 19 et 23 juillet à Lyon et à Paris.
Quand les Stones commençaient à rouler, le héros de BD Michel Vaillant le faisait déjà depuis cinq ans au volant de sa Formule 1. Né de l'imagination fertile de Jean Graton, qui avait bien noté que tous les types de personnages dont il rêvait de raconter les aventures (journaliste, cow-boy, aviateur, policier) avaient été chipés par ses petits camarades du Journal Tintin, le pilote de course imaginaire n'a toujours pas raccroché les gants. Cet été, le scénariste Denis Lapière et le dessinateur Vincent Dutreuil le replongent «Dans l'enfer d'Indianapolis», lors du 500 Miles de 1966 qui a marqué l'histoire automobile au XXe siècle. Tout l'été, Le Figaro Magazine publiera les planches de cet album (Dupuis) qui paraîtra en librairie le 23 septembre. Mais auparavant, chacun aura pu constater que, parfois, la réalité copie la fiction. Depuis quelques mois, il est possible de se plonger dans la peau et la tête du héros fictif en conduisant... une Vaillante, conçue à partir du dessin de Jean Graton. L'occasion était trop belle le Monsieur BD du Figaro et du Figaro Magazine, Olivier Delcroix, s'est rendu sur le circuit de Fontenay-le-Comte, en Vendée, avec les deux auteurs, afin de vivre cette incroyable expérience. Existait-il meilleur cadre pour leur faire raconter les coulisses de leur album ? Entre deux tours de piste (et deux tête-à-queue), ils ont livré quelques secrets de fabrication à notre journaliste, dont la rumeur dit qu'il a lui aussi raté quelques virages et tâté un peu de l'herbe entourant l'ovale bitumé du circuit...
ET AUSSI
À partir de ce numéro, Le Figaro Magazine adapte sa pagination et son contenu au temps des vacances. Dernier éditorial de Guillaume Roquette qui, une fois n'est pas forcément coutume, vole au secours d'Emmanuel Macron dans la fausse affaire «Uber Files», qui ne fut rien d'autre que la timide tentative d'un ministre en exercice de déverrouiller un système économique français, corporatiste, sclérosé, dont pâtissait surtout le consommateur. Réguler sans entraver ne devrait-il pas être le mantra, l'objectif premier, la feuille de route de tout gouvernement ?
Les nouvelles d'écrivains, elles ne s'arrêtent pas, mais elles seront signées tout l'été par des plumes du Figaro que vous avez l'habitude de lire : Anne de Guigné, Etienne de Montety, Madeleine Meteyer, Mohammed Aïssaoui, Anthony Palou, Claire Conruyt et Arnaud de la Grange vous donneront donc de leurs nouvelles, tandis que la rubrique «Arrêts sur images» pilotée par notre directeur de la photo Cyril Drouhet dévoilera les clichés de grandes photographes. Ainsi cette semaine l'injustement oubliée Laure Albin-Guillot qui laissa aussi bien des portraits de célébrités comme Colette ou Cocteau que des nus somptueux.
Du côté des grands reportages, vous aurez l'embarras du choix. Voyager sur les traces d'Agatha Christie ou sur les routes des anciennes républiques soviétiques. Si vous êtes plutôt «tour du monde», cap sur Le Cap où l'excellent journaliste-écrivain Gautier Battistella, flanqué du non moins excellent photographe Éric Martin, ont arpenté les lieux que la reine du polar avait visités lors de son séjour sud-africain, première étape d'un périple d'un an (via notamment l'Australie, le Canada, Hawaï et la Turquie) au terme duquel elle se lancerait véritablement dans l'écriture avec la réussite que l'on sait. Au programme : paysages grandioses, faune exotique, atmosphère unique et rencontres étranges. Comme celle avec ce détective privé qui, entre deux negroni sirotés dans un palace, enquête, son Beretta dans la poche, sur des crimes non élucidés. Allô, Poirot ?
En Ukraine aussi, première destination de nos reporters partis faire un tour des marches de l'ex-URSS qui les mènera au Kazakhstan, en Moldavie, en Transnistrie, en Géorgie et dans les pays baltes, des enquêteurs circulent afin de rassembler les preuves de crimes (de guerre). Mais Nadjet Cherigui et le photographe Guillaume Herbaut n'en ont pas croisé au cours de leur reportage intranquille. Entre Kiev-la-résistante et Odessa, à la fois la plus russe et la de moins en moins russe des cités ukrainiennes, en passant par Kharkiv-la-renaissante, Slatina, libérée mais à quel prix, et Zaporijjia-la-cosaque, ils ont sillonné ce qu'il reste des routes du pays-martyr afin d'en prendre le pouls. Faible mais bat encore.
Deux autres séries que vous retrouverez chaque semaine jusqu'au 29 août inclus :
Les victoires de l'écologie. Car oui, foin de l'autoculpabilisation permanente, nous autres êtres humains avons aussi parfois amélioré la situation de la Terre depuis que nous avons pris vraiment conscience qu'elle était menacée. Par exemple, le trou dans la couche d'ozone, quasiment bouché en trente-cinq ans d'efforts commandés par le protocole de Montréal en 1987. D'autres victoires vertes, bleues ou blanches (les couleurs de notre bonne vieille planète) seront évoquées - à Londres, en Équateur, en Méditerranée, en Antarctique.
Les plans mythiques du cinéma. Vous les avez tous en tête : un vestige de la statue de la Liberté enfouie sur le sable d'une plage dans La Planète des singes (qui est donc celle des hommes, en vérité) ; un petit garçon et un extraterrestre s'envolant dans le ciel éclairé par une lune plus ronde qu'un adolescent texan nourri aux hamburgers et aux tacos ; Marilyn Monroe faussement surprise par un souffle d'air sortant d'une bouche de métro ; deux tourtereaux à la pointe d'un paquebot de luxe s'apprêtant à couler, etc. Comment ces scènes ont-elles été conçues ? Pourquoi sont-elles devenues les symboles de films devenus eux-mêmes de classiques du septième art ? Réponses tout l'été en commençant par cette image de Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg descendant les Champs-Élysées sous le regard ému et nostalgique d'Éric Neuhoff.
L'anniversaire. L'été 1722, il y a trois siècles, fut le dernier que le duc de Saint-Simon passa à la Cour du Roi (Louis XV) avant d'en être éloigné. Ce qui lui laissa du temps pour rédiger ses Mémoires, riches de milliers de personnages et de dizaines de milliers de pages où brillent son style unique, sa férocité légendaire et son humour destructeur. D'un trait, il peignait ses semblables avec un art du portrait inégalé. Exemples :
Mademoiselle d'Albret : «Elle était franche héritière, c'est-à-dire riche, laide et maussade».
Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain : «La petite vérole l'avait éborgné, mais la fortune l'avait aveuglé».
Comte de Soissons : «Sa naissance le mettait en bonne compagnie, son goût en mauvaise».
Ninon de Lenclos : «Un exemple nouveau du triomphe du vice conduit avec esprit, et réparé de quelques vertus»
Prince de Courtenay : «Sa tête et son maintien faisaient plus craindre l'imbécillité que la folie».
Jean Boudin : «Il était boudin de figure comme de nom».
Sur cette ultime et sûrement injuste saillie, je vous souhaite un excellent week-end et sept semaines merveilleuses en vous donnant rendez-vous le 3 septembre pour le retour de la Lettre du Fig Mag.
Le Figaro
Bruxelles «a commis une erreur» avec les sanctions contre la Russie, selon Viktor Orban
Le premier ministre hongrois appelle l'Union européenne à lever les sanctions envers Moscou et déclare que «l'économie européenne s'est tiré une balle dans les poumons».
L'Union européenne «s'est tiré une balle dans les poumons» avec les sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, a affirmé vendredi 15 juillet le premier ministre hongrois Viktor Orban, appelant les dirigeants de l'UE à modifier leur politique à cet égard.
«Au début, j'ai pensé que nous nous sommes simplement tiré une balle dans le pied, mais l'économie européenne s'est tiré une balle dans les poumons et est asphyxiée», a déclaré Viktor Orban dans une allocution à la radio nationale. «Il y a des pays engagés dans la politique de sanctions mais Bruxelles doit admettre que c'était une erreur, que (les sanctions) n'ont pas atteint leur but, et qu'elles ont même eu un effet contraire», a-t-il ajouté.
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Viktor Orban a été un farouche opposant de l'embargo sur la majeure partie du pétrole russe décrété début juin par l'UE dans son sixième paquet de sanctions contre la Russie. L'UE avait fait une concession à Viktor Orban en exemptant le pétrole acheminé par oléoduc dont dépend la Hongrie. «Bruxelles croyait que la politique des sanctions pénaliserait les Russes, mais elle nous pénalise encore plus», a affirmé le chef du gouvernement hongrois.
Tenir l'État agresseur «responsable de ses crimes»
L'Ukraine a critiqué le point de vue de Viktor Orban, soulignant que les sanctions avaient été décrétées en réponse à l'agression russe. «Les sanctions permettent de tenir l'État agresseur responsable de ses crimes, et d'affaiblir aussi ses capacités à poursuivre la guerre», a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Oleg Nikolenko. «Ce ne sont pas les sanctions qui tuent l'économie européenne, mais la guerre hybride (que mène) la Russie», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
La Hongrie, qui importe 65% de son pétrole et 80% de son gaz, a annoncé mercredi un «état d'urgence» pour répondre à la crise énergétique. Les mesures prévoient notamment que les particuliers consommant davantage de gaz et d'électricité que la moyenne devront payer le surplus au prix du marché et non au tarif réglementé. «Nous sommes obligés de faire payer un prix plus élevé, car sinon le système n'est plus viable», a expliqué Viktor Orban dans son intervention à la radio.
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La Russie, de son côté, a fortement réduit les livraisons de gaz alors que le russe Gazprom a affirmé mercredi ne pas pouvoir garantir le bon fonctionnement du gazoduc Nord Stream, qui alimente l'Europe et qui est à l'arrêt, se disant dans l'impossibilité de confirmer qu'il récupérera une turbine allemande réparée au Canada.
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Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»
ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.
Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»
Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.
Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.
Le Figaro
Mexique : arrestation d'un narcotrafiquant historique recherché par les États-Unis
Les États-Unis offraient 20 millions de dollars pour la capture de Rafael Caro Quintero, recherché pour l'assassinat d'un agent antidrogue américain. Mais 14 militaires sont morts dans un accident d'hélicoptère, en marge de l'opération.
De notre correspondant à Mexico,
La DEA, le département américain de lutte anti-drogue offrait 20 millions de dollars, la récompense la plus élevée pour mettre la main sur Rafael Caro Quintero. Vendredi après-midi, la Marine mexicaine a confirmé avoir interpellé le puissant narcotrafiquant surnommé le « Narco des Narcos », dans le village de Choix au nord du Sinaloa. Son arrestation a néanmoins entraîné la mort de 14 militaires dans un accident d'hélicoptère. Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a indiqué qu'ils étaient morts «après avoir rempli leur mission de soutenir ceux qui ont exécuté l'ordre d'arrestation émis contre Rafael Caro Quintero» et a annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer «les causes de la chute de l'hélicoptère» qui était sur le point d'atterrir.
Rafael Caro Quintero était recherché par les autorités mexicaines et américaines depuis 2013. Cette année un juge avait évoqué une erreur de procédure et ordonné sur-le-champ sa libération, douze ans avant la fin de sa peine de prison. Cette décision avait été annulée par la cour suprême mexicaine quelques mois plus tard mais le criminel avait déjà disparu.
En 1985, Rafael Caro Quintero avait été condamné à 40 ans de prison pour l'enlèvement et l'assassinat d'Enrique Camarena, un agent de la DEA infiltré au Mexique. Après sa libération, le fugitif est devenu la cible numéro un du département anti-drogue américain.
L'un des trois homme fort du cartel de Guadalajara
L'homme aujourd'hui âgé de 69 ans est le co-fondateur du cartel de Guadalajara, devenu ensuite le cartel de Sinaloa, l'un des plus puissants du Mexique. Ce cartel dirigé par Miguel Angel Felix Gallardo a entièrement contrôlé le transport de drogue, notamment de cocaïne, de Colombie jusqu'au États-Unis, durant la décennie 1980. À l’époque Gallardo était surnommé le « chef des chefs ». Interpellé en 1989, il purge une peine de prison de 76 ans dans une prison de haute sécurité à Guadalajara (Jalisco). L'autre homme fort de ce cartel, Ernesto Fonseca Carillo, alias « Don Neto », avait lui aussi été arrêté en 1985. Aujourd'hui âgé de 91 ans il purge le reste de sa condamnation à domicile sous liberté conditionnelle. Les trois hommes sont originaires de la ville de Badiraguato dans l'État du Sinaloa. Après l'éclatement du cartel de Guadalajara, le trafic de drogue était partagé entre différents cartels, qui se sont ensuite fait la guerre.
Leader du cartel de Caborca
À sa sortie de prison en 2013, Rafael Caro Quintero a repris ses activités, sans pour autant avoir le même pouvoir que dans les années 1980. Sa zone d'influence s'est recentrée autour de Caborca, dans le nord du Mexique. Le criminel est soupçonné de diriger le « cartel de Caborca ». Cette petite ville du désert de Sonora est un point stratégique pour les différents trafics, à une centaine de kilomètres de la frontière américaine. Territoire stratégique et donc disputé par plusieurs groupes criminels. En février, les habitants de la ville avaient subi une nuit d'horreur ponctuée par des tirs et des enlèvements. L'attaque avait été revendiquée par un groupe se faisant appeler « Les fils du Chapo ». Ce cartel est dirigé par les fils du célèbre narcotrafiquant Joaquin Guzman, alias « El Chapo », ex-leader du cartel de Sinaloa. À travers ces deux cartels, Guzman et Quintero, les alliés du passé s'affrontent pour contrôler le territoire.
Aujourd'hui, Joaquin Guzman purge une peine à perpétuité dans une prison de haute sécurité à Florence dans le Colorado. Une extradition dans une prison américaine pourrait également être le sort réservé à Rafael Caro Quintero.
Guerre en Ukraine : comment la flotte russe est mise sous pression en mer Noire
DÉCRYPTAGE - Depuis la perte du croiseur Moskva, la puissante marine russe est harcelée dans le nord de la mer Noire. Sans flotte, mais renforcés par les livraisons d'armes occidentales, les Ukrainiens tentent de desserrer l'étau.
Le canon français Caesar, pièce d’artillerie phare, séduit jusqu’en Lituanie
DÉCRYPTAGE - Redoutablement efficace en Ukraine, cette arme est très prisée. La France soutient les efforts d’exportation de Nexter, son fabricant.
Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»
Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.
Le Figaro
Luc Ferry: «La société du bonheur immédiat»
CHRONIQUE - Dans le monde traditionnel, il fallait savoir différer son bonheur, non pour y renoncer, mais pour l’assurer de manière solide.
Pendant des siècles et des siècles, l’idée qui dominait la vie des mortels est qu’il fallait faire des efforts pour parvenir à ses fins, travailler avant de jouir des fruits de son labeur. C’était le monde du bonheur différé, la leçon de la Bible, qui condamne, après la chute, les humains à gagner leur pain à la sueur de leur front, mais tout autant celle d’une école républicaine qui, dominée par des valeurs méritocratiques, renvoyait volontiers le vrai bonheur à plus tard, pour les écoliers après la classe, pendant les vacances ; pour les ouvriers au moment de la retraite ; pour les communistes après la révolution et pour les catholiques après la mort, au paradis. «No pain no gain», disent les Anglais, «pas de bras, pas de chocolat», dit l’équivalent français, un message que les contes de fées se chargeaient eux aussi de faire entendre aux enfants. Ainsi de l’histoire des Trois Petits Cochons, qui, si l’on en croit Bettelheim, illustrait à merveille l’idée qu’il faut savoir différer son bonheur, non pour y renoncer, mais pour l’assurer de manière solide.
Souvenez-vous: le premier Petit Cochon est comme l’enfant qui vit dans le principe du plaisir, il veut tout tout de suite, «quoi qu’il en coûte», le bonheur ici et maintenant, ce pour quoi il bricole à la hâte une maison de paille, celle qui demande le moins d’efforts, mais aussi celle qui protège le moins. «Qui craint le grand méchant loup!» chante le petit bêta, qui se fait aussitôt dévorer. Le deuxième est un peu moins puéril, il se situe à mi-chemin entre le principe de plaisir et le principe de réalité, entre l’enfant qui vit dans le court terme et l’adulte qui prend le temps de travailler avant d’aller jouer. Il commence à comprendre qu’il faut différer son bonheur pour consacrer quelques efforts à construire une bâtisse de bois, un ouvrage qui nécessite plus de temps et d’intelligence, qui protège déjà mieux qu’un simple fétu de paille, mais qui s’avérera malgré tout insuffisant. Plein de mépris pour ses deux frères qu’il juge dénués de maturité, de bon sens autant que de rigueur morale, le troisième Petit Cochon met toute son ardeur à édifier une solide maison de briques, un travail lent et pénible qui l’oblige à différer ses plaisirs, mais qui, au final, lui permettra de se débarrasser du loup.
À lire aussi«L’idéologie du bien-être anesthésie notre liberté!»
On est ici au cœur de la logique ancienne, traditionnelle, du bonheur différé. Avec l’effondrement des principes de la méritocratie républicaine à l’école, mais aussi des deux grands récits d’espérance, le christianisme et le communisme, on assiste dans la psychologie positive et les théories du développement personnel à un retour aux sagesses anciennes, stoïcisme et bouddhisme, qui, loin de nous inviter à différer le bonheur, nous le promettent ici et maintenant pourvu que nous apprenions à «savourer l’instant présent».
Rupture historique
Pour mesurer l’ampleur de cette rupture historique, il faut se souvenir que le communisme représentait 25 % de l’électorat en 1960 encore alors qu’il tombe à 3 % aujourd’hui. À la même époque, 90 % des Français étaient baptisés tandis qu’ils ne sont plus que 30 %! Les idéologies de la «bonheurisation du monde» nous invitent désormais à en finir avec le bonheur différé, à nous débarrasser au passage de ces passions tristes que sont la nostalgie, qui nous tire vers le passé, et l’espérance, qui nous pousse vers le futur: car espérer la santé, la richesse ou l’amour, c’est être malade, pauvre et mal aimé, c’est être dans le manque et remettre à plus tard le bonheur alors que c’est ici et maintenant qu’il faut être heureux.
Comme dit Sénèque, «à force de vivre dans le passé ou dans le futur, nous manquons de vivre» : le passé n’est plus, le futur n’est pas encore, ce sont des néants, seul le présent est et nous n’y sommes presque jamais! Si nous n’avons qu’une seule vie, c’est ici et maintenant qu’il faut la vivre dans la joie, pas après la classe, la retraite, la révolution ou la mort. Et, dans ces conditions, il ne faut surtout pas la perdre pour la gagner, les paradis terrestres ou célestes du bonheur remis à plus tard n’étant que chausse-trapes.
De là, les changements qui affectent aujourd’hui notre rapport à la maladie autant qu’au monde du travail, de là le fait que nos sociétés du bonheur immédiat ont mis pendant la pandémie de Covid la vie et la santé au-dessus de l’économie et de l’argent tandis que des exigences nouvelles d’autonomie, de responsabilité, d’utilité sociale et de bien-être au travail émergeaient dans l’entreprise, des évolutions dont on peut prédire qu’elles ne font que pointer le nez.
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Uber, Macron et les scandalisés scandaleux
ANALYSE - Les «Uber Files» contiennent peu de vraies rélévations. Mais pour la Nupes et le Rassemblement national, pouvoir placer Macron et Uber dans une même phrase, c’est Noël avant l’heure.
Bac: «Sans accès au langage et à la littérature, les élèves se réfugient dans la violence»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Sylvie Germain, dont un extrait de roman a été choisi pour l'épreuve du bac de français, a fait l'objet d'une vague de violence sur les réseaux sociaux. Dans un hymne aux mots, Guillaume Bachelay rappelle le rôle essentiel de la littérature dans l'éducation d'un citoyen.
L’éditorial du Figaro: «Recrudescence du Covid-19, le bon sens plutôt que la peur»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Le Figaro
Décès à Nice d'André Boite, doyen connu des Français à l'âge de 111 ans
André Boite, né le 6 décembre 1910, était en l'absence de tout recensement officiel, le doyen connu des hommes français.
André Boite, doyen connu des Français, est décédé vendredi à Nice à son domicile, à l'âge de 111 ans, a appris l'AFP de sources concordantes. Si André Boite était, en l'absence de tout recensement officiel, le doyen connu des hommes français, la personne la plus âgée en France reste Sœur André, âgée de 118 ans, qui vit à Toulon dans une maison de retraite.
Un homme «d'une bonté invraisemblable»
Depuis avril, Sœur André, née Lucile Randon le 11 février 1904, à Alès (Gard), dans le sud de la France, était également devenue la probable doyenne de l'humanité avec l'annonce du décès de la Japonaise Kane Tanaka et ses 119 ans. André Boite «était très fatigué depuis quelque temps et il est décédé aujourd'hui chez lui à 14h00», a indiqué l'une de ses proches, qui souhaite rester anonyme, à l'AFP, confirmant l'information du maire de Nice Christian Estrosi qui le premier avait annoncé sur Twitter le décès de son plus vieil administré.
André Boite, né le 6 décembre 1910 à Argent-sur-Sauldre, dans le Cher, avait dirigé jusqu'à 80 ans l'Office de tourisme de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes), une cité balnéaire proche de Nice, et était resté actif jusqu'à ses dernières années dans le secteur du tourisme. Déporté pendant la Seconde guerre mondiale, il avait épousé le jour de ses 41 ans Yvette, à Bougarez (Algérie). Son épouse était décédée en 2017 à l'âge de 95 ans. Il a eu trois enfants, deux fils, dont un déjà décédé, et une fille. «Il avait encore toute sa tête, il se souvenait de plein de choses qu'il aimait beaucoup raconter, il aimait aussi chanter et boire un petit verre de vin», a témoigné cette proche à l'AFP, en parlant d'un «grand petit homme super-adorable, très gentil et d'une bonté invraisemblable».
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Le maire de Nice, qui lui avait rendu visite en décembre lors de son anniversaire, a fait part sur Twitter de sa «tristesse», évoquant le souvenir «d'un homme qui aimait son territoire» et «d'un précurseur du tourisme local». Le successeur connu de M. Boite est un homme âgé de 110 ans vivant dans les Bouches-du-Rhône. Mai celui-ci souhaite rester anonyme, a expliqué à l'AFP Laurent Toussaint, l'un des animateurs du forum sur Internet Les centenaires français, qui recense notamment nos concitoyens les plus âgés. Selon ce spécialiste des centenaires, André Boite était l'un des cinq ou six hommes connus les plus âgés au monde. Selon le Guinness des records, l'homme le plus âgé du monde serait depuis mai un agriculteur vénézuélien de 112 ans, Juan Vincente Pérez.
Le Figaro
Accumuler les objets, petite manie ou vraie maladie?
PSYCHOLOGIE - On empile, on conserve, on accumule. On thésaurise ! Mais qu'est-ce donc qui pousse l'être humain à amasser vêtements, nourriture, argent... voire ordures ou objets absolument inutiles ?
C'est un petit travers très partagé qui encombre nos bureaux, greniers et placards, ou la manifestation de difficultés très diverses et plus ou moins pathologiques. La thésaurisation revêt en fait bien des formes. Il y a d'abord cet amour du stock, ce penchant pour les réserves, qui en mobilisent plus d'un. « C'est une réaction d'anxiété en effet très partagée, constate le psychiatre Élie Hantouche, fondateur du Centre des troubles anxieux et de l'humeur à Paris. Nous l'avons observé à l'annonce du confinement, ou plus récemment au début de la guerre en Ukraine : faire le plein de produits de première nécessité est un comportement de réassurance qui répond à la peur de manquer. » Ce n'est pas une maladie, mais plutôt un réflexe en lien avec le besoin de se sentir en sécurité. Manquer de vivres, d'argent ou d'amour, parfois même de travail, est anxiogène. Entasser les boîtes de conserve, faire des économies, multiplier les liens voire cumuler les dossiers, c'est se préserver d'un avenir potentiellement sombre. Logique.
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Moins rationnel pour le commun des mortels, cette tendance à entasser les magazines, les cartes postales, les fèves ou les timbres. « Ici, nous sommes dans la collection, qui n'est pas non plus pathologique, précise le psychiatre. Pour les collectionneurs, qui focalisent leur attention sur une famille particulière d'objets, ceux-ci ont de la valeur. » Ils tirent beaucoup de satisfaction à enrichir leur collection, qui représente leurs goûts, leur personnalité, rappelle de bons moments ou symbolise un univers. Autre profil d'accumulateurs, les acheteurs compulsifs. Eux aussi éprouvent une sorte d'excitation à devenir d'heureux propriétaires. Mais à la différence des collectionneurs, peu importe qu'il s'agisse d'une énième paire de chaussures ou d'un nouveau produit high-tech. Ce « trouble du contrôle des pulsions », selon Élie Hantouche, engendre une sorte de passage à l'acte… et en caisse.
« Dans la syllogomanie, la personne récupère et conserve à peu près tout et n'importe quoi, allant même parfois jusqu'à rapporter chez elle le contenu de poubelles. Elle est véritablement incapable de s'en séparer, puisque jeter impliquerait une trop grande souffrance. »
La thésaurisation dite « pathologique » est, elle, tout autre puisqu'elle consiste à entasser des objets qui n'ont pas de valeur et ne crée aucun plaisir. Contrairement aux apparences, elle n'est pas un Trouble Obsessionnel et Compulsif comme les autres. « Elle est désormais classée dans la famille des troubles « apparentés » au TOC mais ne suit pas la même mécanique, précise le psychiatre. Il n'y a, dans la syllogomanie, l'autre nom de cette pathologie, pas d'obsession. En revanche, on observe bien une compulsion : la personne récupère et conserve à peu près tout et n'importe quoi, allant même parfois jusqu'à rapporter chez elle le contenu de poubelles. Elle est véritablement incapable de s'en séparer, puisque jeter impliquerait une trop grande souffrance. »
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Alors la personne victime de syllogomanie accumule tout un tas de choses complètement inutiles, comme des prospectus ou des bouteilles vides, sans même savoir pourquoi. Les spécialistes eux-mêmes ont du mal à comprendre l'origine de ce trouble, puisqu'il y a peu d'études sur le sujet, faute de participants. « Les patients qui souffrent d'une forme légère, ou qui bénéficient d'un entourage compréhensif gérant l'encombrement, ne consultent pas. Certains ont aussi tendance à s'isoler, honteux de leur comportement. Ils ne peuvent plus recevoir chez eux, parfois même accéder à leur lit. »
Demander de l'aide
Ce sont souvent les conséquences de ce trouble, et non sa ou ses causes, qui motivent la prise en charge. Les proches réagissent : la famille n'en peut plus, les voisins se plaignent, les services sociaux donnent l'alerte. Car les retentissements peuvent être importants, tant sur la salubrité du logement que sur l'équilibre de la personne. Sa vie sociale, professionnelle, affective mais aussi psychique est mise en danger. Elle a besoin d'aide.
« Certains patients sont conscients du caractère excessif de leur comportement, mais ne savent plus quoi faire, ni par où commencer. »
« La syllogomanie présente deux niveaux, poursuit Élie Hantouche. Certains patients sont conscients du caractère excessif de leur comportement, mais ne savent plus quoi faire, ni par où commencer ; il faut alors les convaincre que l'intervention d'un tiers, souvent une entreprise spécialisée, est nécessaire pour jeter, nettoyer, puis ranger leur domicile ; ensuite, un travail psychothérapeutique permettra de les aider à maintenir l'ordre, en repérant les pensées et les émotions qui nourrissent la compulsion et en apprenant peu à peu à ne plus y céder. D'autres patients sont eux plus « délirants » ; un traitement médicamenteux doit alors être envisagé en parallèle de l'accompagnement. »
Épargne, collecte, pulsion ou pathologie… Puisque le phénomène de thésaurisation est complexe et multiforme, il ne faut pas hésiter à parler de ces fâcheuses manies si elles vous inquiètent. Un médecin traitant saura orienter, si nécessaire, vers un psychiatre ou un neurologue, histoire de voir ce qui se cache sous la pile de journaux ou de vêtements. Et de libérer l'espace, aussi bien chez soi qu'en soi.
Une nouvelle canicule arrive en France
À partir de mercredi, tout le pays sera touché par une vague de chaleur qui pourrait encore s’intensifier.
Perte de mémoire: quand faut-il s'inquiéter ?
DÉCRYPTAGE - Les problèmes ponctuels de mémoire sont banals, à moins qu'ils deviennent envahissants dans la vie quotidienne. En revanche, il est des événements producteurs de trous de mémoire sérieux.
Le Figaro
En Italie, les grandes manœuvres pour retenir Mario Draghi
Valerie SegondMario Draghi, premier ministre démissionnaire, doit s’expliquer avec les partis de sa majorité, mercredi, devant le Parlement.
Rome
Et maintenant? Vendredi, toutes les chaînes d’information ont vu défiler politologues et élus tentant de décoder l’étrange crise politique non parlementaire qui secoue l’Italie depuis ce 14 juillet. Après une succession de coups de théâtre, l’incertitude est totale: ayant présenté sa démission de chef de gouvernement au président de la République, Sergio Mattarella, qui ne l’a pas acceptée, Mario Draghi doit faire mercredi prochain une communication aux parlementaires. Par cette déclaration, il entend avant tout expliquer les raisons de son geste spectaculaire, alors qu’il venait d’obtenir jeudi 14 juillet du Sénat un vote de confiance à une très large majorité de 172 voix.
Après ce discours, chaque parti devra se positionner publiquement sur la fin du gouvernement, ou son maintien pour poursuivre son action. Mais, à la demande de Mario Draghi, il ne devrait pas y avoir de vote de confiance à la fin des débats. Pendant ces cinq jours, jusqu’à mardi soir, les composantes de la majorité vont pouvoir peser au trébuchet les raisons de rester ou de sortir, tout en discutant entre eux des stratégies possibles. Mattarella a ainsi voulu les contraindre à réfléchir aux conséquences de leurs actes pour le pays et pour leur parti, afin qu’ils prennent leurs responsabilités.
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Au-delà des déclarations personnelles des élus, on ne connaît pas, pour l’instant, la position officielle des différents partis, qui tiendront leur conseil national entre lundi et mardi prochains. À l’exclusion de celle de Fratelli d’Italia, seul parti dans l’opposition, qui appelle à un retour anticipé aux urnes. Et de celle du Parti démocrate qui tente désespérément de renouer les fils au sein de la majorité, pour sauver le gouvernement Draghi, et au-delà préserver la stratégie d’alliance avec le M5S, le seul espoir pour la gauche aux élections législatives de mai prochain.
Quatre scénarios
À la veille du week-end, quatre scénarios étaient envisagés, avec des probabilités de réalisation difficiles à évaluer, tant les jeux sont encore mouvants. Premier scénario, Mario Draghi retire sa démission, qui n’est pas encore irrévocable. Devant les appels à la responsabilité du président de la République, qui veut aller jusqu’au bout de la législature en mai prochain, mais aussi devant les appels des démocrates, de Italia Viva, de Forza Italia et d’une partie de la Ligue des entrepreneurs du Nord, Mario Draghi finit par accepter de rester, après avoir imposé ses conditions à tous. Il remonterait sur le devant de la scène, sans en être vraiment sorti, avec la même majorité «d’unité nationale» ou presque.
Par deux fois déjà, des présidents du Conseil ont accepté de reprendre leur démission: Giovanni Spadolini en 1982, et Lamberto Dini en 1997, l’intérêt supérieur du pays ayant fini par l’emporter. Mais Mario Draghi, que l’on dit amer, se dit fatigué, pour avancer, des incessantes négociations avec les composantes de sa majorité, en particulier avec le M5S à l’extrême gauche, et avec la Ligue, à l’extrême droite. Il considère que la majorité «d’unité nationale», créée en février 2021 pour faire face aux deux urgences du moment - sanitaire et celle de la définition du plan de relance pour obtenir les fonds de Bruxelles -, n’a plus aujourd’hui le ciment qui lui a permis de surmonter les oppositions. Il jure qu’il ne se lancera pas dans de vaines prolongations. À l’approche des élections législatives, chaque parti est tenté de jouer sa partition, et l’accepter serait, à ses yeux, condamner le gouvernement à l’impuissance, en se soumettant aux diktats des uns et des autres, pour finir par mettre en péril sa crédibilité personnelle.
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Voilà pourquoi un nouveau gouvernement Draghi, un «Draghi bis» sans le Mouvement 5 étoiles, serait le deuxième scénario possible, nombreux étant ceux qui souhaitent se débarrasser du leader de ce mouvement, Giuseppe Conte, auquel ils font porter l’origine de la crise. Même sans les M5S, Draghi aurait sur le papier un nombre suffisant d’élus pour tenir jusqu’au printemps prochain. Seulement l’ancien banquier central, qui tient à sa cohérence, a répété qu’il n’y aurait «pas de gouvernement Draghi sans le M5S». Se laissera-t-il convaincre du contraire, en particulier si les nombreuses voix européennes lui demandent de rester en poste? Et la droite lui en laissera-t-elle vraiment la possibilité?
Si Mario Draghi confirme sa démission mercredi, comme il semble pour l’instant en avoir l’intention, reste un troisième scénario, qui suivrait une voie que l’Italie a souvent expérimentée: après consultations du président de la République, qui tient les rênes dans la crise, peut être constitué un gouvernement technique chargé d’élaborer le budget 2023, et de poursuivre le plan de relance. Le choix du ministre de l’Économie, Daniele Franco, qui gère le plan de relance et les finances publiques, incarnerait la continuité, aux yeux de l’Europe et des marchés. Cette solution permettrait aux partis qui ne souhaitent pas précipiter le prochain rendez-vous électoral de partir en campagne, sans mettre en péril le gouvernement.
Mais si aucune de ces hypothèses ne se concrétisait, Sergio Mattarella n’aurait d’autre choix - quatrième scénario - que de dissoudre les Chambres et de convoquer des élections fin septembre, ou début octobre, lesquelles se tiendraient après une campagne estivale et brève. Jusqu’à présent, à part Fratelli d’Italia, personne ne souhaite précipiter le calendrier électoral. Mais la droite de l’échiquier, réunissant Fratelli d’Italia, la Ligue, et Forza Italia qui une fois n’est pas coutume n’a pas de responsabilité évidente dans cette crise, aurait objectivement intérêt à tirer parti de la faiblesse de la stratégie d’alliance du Parti démocrate avec le M5S, lourdement compromise par l’attaque du M5S contre le gouvernement Draghi.
«Le faux pas du M5S»
Sachant que ce bloc droite et extrême droite est en tête dans les sondages, avec, ensemble, 45,8 % des intentions de vote aux prochaines législatives, selon le dernier sondage SWG du 12 juillet, tandis que Fratelli d’Italia caracole à 23,5 % des intentions de vote. La droite est presque assurée de rafler tous les sièges uninominaux, soit un tiers. Aussi est-ce aujourd’hui le scénario jugé le plus probable. «Le faux pas du M5S crée pour la droite une formidable opportunité de gagner rapidement les élections, alors qu’elle n’a pas tenu seule les rênes du pouvoir depuis dix ans», estime le politologue Giovanni Orsina de la Luiss. «Pour la droite, c’est un vrai cadeau qui tombe du ciel. Même si Matteo Salvini risque fort d’y perdre son leadership, ce serait une folie de ne pas le saisir.» L’important pour la droite est néanmoins de ne pas apparaître comme celle qui profitera de la crise. Ce qui explique qu’aujourd’hui chacun jure, la main sur le cœur, sa fidélité à Mario Draghi.
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Le Figaro
Jean-Luc Reichmann: « Depuis 21 ans, je suis un peu Darty pour TF1, le service après-vente »
Émilie PaulENTRETIEN - L’animateur des «12 Coups de midi!» succède à Jarry à la présentation de ce talent show opposant deux équipes de personnalités.
À la suite du départ de Jarry sur France 2, le choix de TF1 s’est porté sur Jean-Luc Reichmann pour reprendre les commandes de «Game of Talents». Un gage de confiance, selon l’animateur de 61 ans, qu’il ne se voyait pas refuser. Ce samedi, pour son premier numéro, il accueille Thierry Lhermitte, Jeanne Balibar, Antoine Duléry, Michèle Laroque, Alysson Paradis et Sofiane Chalal. Un casting 5 étoiles dont le présentateur est plutôt fier. Répartis en deux équipes, ils vont devoir découvrir quel talent se cache derrière les artistes qui se présenteront face à eux.
LE FIGARO. - Pourquoi avoir accepté de reprendre les commandes de «Game of Talents»?Jean-Luc REICHMANN. - Il y a très longtemps, j’avais produit «Identity». J’avais aussi eu la chance de présenter un «Qui est qui?» spécial avec Marie-Ange Nardi. J’ai trouvé très ludique de s’amuser en découvrant des talents. Cette mécanique de ne pas se fier aux apparences était intéressante. Et si j’ai accepté c’est également parce que tout le monde pensait que j’allais refuser. En 2022, j’ai décidé de m’amuser, de m’ouvrir sur des horizons divers et variés, de me lancer de nouveaux défis. C’est important d’aller toujours de l’avant. TF1 m’a donné cette chance. C’est une marque de confiance. Ils ont pensé à moi. Depuis 21 ans, je suis un peu Darty pour TF1: «Le contrat de confiance». Je suis le service après-vente (rires).
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Comment avez-vous appréhendé la succession de Jarry?Je n’ai pas du tout eu d’appréhension. Jarry m’a envoyé très gentiment un sms, il m’a laissé un très joli message. On se connaît très bien, on s’est déjà croisés. Il n’y a aucune rivalité.
C’est la première fois que vous êtes en prime time avec un nouveau programme...Pour moi, tous les midis, je suis un peu en prime time. J’aborde à chaque fois une émission avec plaisir et j’ai juste une seule envie c’est qu’il y ait du partage. Car je me dis que si je suis heureux, le bonheur se partage. Peut-être que c’est une illusion, une hérésie mais je me dis que lorsque les gens me voient heureux, ça les rend heureux.
N’auriez-vous pas voulu être producteur de «Game of Talents»?Ça ne change rien, j’ai toujours ce niveau d’exigence insupportable. J’ai peut-être même plus travaillé parce que je ne connaissais pas les équipes. Et en même temps, ce niveau d’exigence était encore plus important justement parce que je ne connaissais pas les équipes. Que ce soit sur l’artistique, que ce soit sur l’édito, que ce soit sur l’explication des règles, j’ai été vraiment très exigeant.
« Je l’aurai un jour, ce Stéphane Plaza »
Le casting du premier numéro de «Game of Talents» est plutôt prestigieux... C’est très élégant d’avoir Thierry Lhemitte, Michèle Laroque, Antoine Duléry, Jeanne Balibar et Alysson Paradis. Thierry Lhermitte m’a particulièrement touché. Il devait impérativement partir à 18 heures. À 17h55, je suis allé le voir pour m’excuser du retard sur le tournage et je lui ai proposé de partir. Il m’a répondu: «Je m’amuse énormément, je reste». Et il est parti à 19h50! C’est la plus grande satisfaction pour moi.
À quoi peuvent s’attendre les téléspectateurs?À des trucs de dingues! Il faut qu’ils s’attendent à quelque chose à laquelle ils ne s’attendent pas. Il ne faut jamais se fier aux apparences, tout le monde a sa chance. La chance est également sur la différence et comme ça, ça ne sent pas le rance, mais ça, c’était juste pour la rime (rires).
Quel artiste vous a le plus époustouflé?J’aime beaucoup les émotions que peuve dégager la jeunesse. Quand j’ai vu le père et son fils, j’ai trouvé ça super beau. Moi qui me bats pour essayer de rassembler toutes les générations autour d’un même écran.
D’autres numéros de «Game of Talents» sont-ils prévus?Je fais de la télévision, je suis lucide, on est dans la culture du chiffre donc tout dépendra des résultats d’audience.
Dans le dernier sondage de TV Magazine sur les personnalités télé préférée des Français, vous êtes de nouveau arrivé deuxième derrière Stéphane Plaza. Pas trop déçu?J’ai été très touché. C’est très émouvant pour moi parce que ça fait des années que ça dure. J’ai été premier, troisième, quatrième, là je suis de nouveau deuxième, ça fait quelques années que je suis là. Donc ça veut dire que je suis en phase avec les téléspectateurs. C’est ma plus grande joie et fierté. Mais je l’aurai un jour, ce Stéphane Plaza (rires).
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Le Figaro
Qualité des eaux de baignade : les plages françaises les plus propres et celles à éviter
Marti BlanchoCLASSEMENT EXCLUSIF - Pour éviter une déconvenue en vacances d'été, mieux vaut s'assurer de la propreté des eaux dans lesquelles on se baigne. Le Figaro a recensé la qualité de plus de 1800 plages de France métropolitaine et noté les communes selon la propreté des flots. Cherchez la vôtre.
Votre plage est-elle aussi propre qu'elle en a l'air ? Ses eaux ne sont-elles pas polluées par des bactéries fécales ? Chaque année, des prélèvements révèlent la présence de ces germes pathogènes pouvant entraîner des troubles de la santé. Afin d'éviter une infection qui viendrait ruiner les vacances, mieux vaut bien se renseigner sur la propreté des eaux dans lesquelles vous allez plonger. Le Figaro a donc noté les 583 communes balnéaires de France métropolitaine dont la qualité des eaux de baignade est régulièrement analysée par les agences régionales de santé. En tout, plus de 1800 plages sont suivies dans les dernières données consolidées disponibles. Grâce à notre moteur de recherche, vous pouvez facilement retrouver votre lieu de villégiature préféré.
L'évaluation de la qualité des eaux de baignade, obligation encadrée dans toute l'Union européenne par une directive datant de 2006, se déroule tout au long de la « saison balnéaire ». Deux bactéries pathogènes sont recherchées : l'Escherichia coli et les entérocoques intestinaux. Le contact avec ces germes, au-delà d'une certaine concentration, « peut entraîner des affections des voies respiratoires supérieures, des troubles gastro-intestinaux et, moins fréquemment, infections des oreilles et des yeux et dermatoses », explique sur son site l'ARS Nouvelle-Aquitaine.
Selon la présence plus ou moins élevée de ces germes, la qualité des eaux de chaque site de baignade est classée comme excellente, bonne, suffisante ou insuffisante. Attention cependant, une plage aux eaux de qualité insuffisante n'est pas automatiquement fermée. Elle pourra rester ouverte aux baigneurs du moment que les causes de cette mauvaise qualité sont identifiées, que des mesures pour éviter, réduire et éliminer la pollution sont prises et que le public en est informé.
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En Méditerranée
En Méditerranée, le baigneur soucieux de la propreté des eaux dans lesquelles il s'immerge mettra le cap sur l'Occitanie ou la Corse. Aucune plage ne pâtit de l'étiquette « qualité insuffisante » sur le littoral de ces deux régions. C'est d'ailleurs le cas depuis 2019 sur l'île de Beauté et depuis 2017 en Occitanie.
Deux territoires qui affichent, en outre, la plus forte proportion de sites à la propreté excellente. Alors que l'on préfère Ajaccio, Agde, Narbonne ou des rivages plus confidentiels, aucun souci à se faire sur ces côtes.
Sur le pourtour méditerranéen, seule la région Sud-Paca vient noircir le tableau de neuf points, les analyses ayant démontré une concentration trop élevée de germes d'origine fécale. Ces plages aux eaux de qualité insuffisante se concentrent surtout à l'est du golfe du Lion, entre Marseille et Bandol, et à l'ouest de Nice.
Trois des 23 plages d'Antibes font partie de ces plages les moins propres. Celles des Ondes et de la Gravette sont particulièrement problématiques : elles ont affiché une qualité insuffisante trois fois depuis 2017. Il y a trois ans, France 3 s'interrogeait déjà sur les fermetures répétées de la baignade pour risque sanitaire suite à de fortes pluies et la saturation des stations d'épuration.
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En Nouvelle-Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, les résultats des dernières analyses pointent un seul mauvais élève : le département de Charente-Maritime, où l'on retrouve l'ensemble des eaux de baignade de qualité insuffisante. Des plages pour la plupart situées en embouchure de fleuve ou rivière, à l'instar de celles de Port-des-Barques, en sortie de Charente, ou la plage des Vergnes, dans l'estuaire de la Gironde.
Mis à part ces quelques points noirs, le reste du département reste assez préservé. Les vacanciers insulaires se raviront même que les îles d'Oléron, de Ré et d'Aix soient particulièrement bien notées.
Une fois au sud de l'estuaire de la Gironde, plus aucune eau de baignade de qualité insuffisante ne vient entacher le littoral. Des longues plages landaises jusqu'à la frontière avec l'Espagne, l'écrasante majorité des sites affiche une propreté excellente. C'est notamment le cas de Biarritz et Hossegor , qui décrochent toutes deux un 10/10 ou Lège-Cap-Ferret (9,5).
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En Bretagne et Pays de la Loire
Toujours sur le littoral atlantique, mais avec des eaux plus fraîches, les Côtes-d'Armor sont le département de France métropolitaine avec la part la plus importante de plages aux eaux de qualité insuffisante. Sept des dix sites bretons classés comme tel se trouvent dans le département. Et parmi celles-ci, six se concentrent dans la baie de Saint-Brieuc. Les Briochois ne le savent que trop bien. Les flots de la seule plage de la commune, celle du Valais, sont classés de qualité insuffisante depuis 2018. En 2019, le site avait même été interdit au public de juin à décembre à cause de la présence envahissante d'algues vertes et de vase. Une association a même été créée pour freiner la fuite du sable et l'envasement.
Heureusement, la grande majorité des eaux de baignade bretonnes ne sont pas aussi peu propres. Les communes balnéaires de Crozon et Quiberon sont notées 10/10 et Concarneau décroche un 9,7.
Dans les Pays de la Loire, à noter que l'ensemble des plages de l'île d'Yeu mouillent dans des eaux d'excellente qualité. Les deux uniques étendues de sables aux eaux de qualité insuffisante de la région se situent à Saint-Nazaire : la grande plage, très proche des fameux chantiers navals, et celle du Porcé.
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En Normandie et dans les Hauts-de-France
Plus au nord, la Normandie et les Hauts-de-France sont les deux régions de France métropolitaine avec la plus faible part de plage de qualité excellente. Ce qui ne veut pas forcément dire que la plupart des sites sont de mauvaise qualité. Les Hauts-de-France n'affichent aucun site avec qualité insuffisante.
En revanche, la Normandie est la région avec la plus forte proportion de plages de qualité insuffisante. Une dernière place qui ne doit cependant pas affoler les vacanciers puisqu'en termes absolus, cela ne représente que... quatre étendues sur les près de 150 de la région. Plus précisément, deux des quatre plages d'Agon-Coutainville sont concernées.
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Un suivi encore insuffisant
une marée noireJours fériés 2022 : le 14 juillet approche, quels sont les prochains en France ?
Fête Nationale ce jeudi 14 juillet, Assomption... Consultez la liste des prochains jours fériés 2022 et 2023 pour savoir quand faire le pont et profiter d'un long week-end.
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Restaurants, parcs, toit de la Grande arche de la Défense... Il existe en Île-de-France une multitude de lieux publics octroyant une bonne visibilité en vue du traditionnel défilé de la patrouille de France organisé pour la fête nationale.
New York Times - World
Dead but Not Buried, Ex-President’s Body Sparks a Cross-Continental Fight
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José Eduardo dos Santos ruled Angola for 38 years. But he died in Spain. A dispute over where to lay him to rest has divided his family and could decide the fate of his political party.
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By Gilberto Neto, José Bautista and Lynsey Chutel
LUANDA, Angola — Even in death, Angola’s longtime ruler, José Eduardo dos Santos, is at the center of political infighting.
The former president died in Barcelona on July 8 at the age of 79, but when and where he will be buried has set off a cross-continental fight that has pitted the Angolan government and his widow against some of his adult children.
Mr. dos Santos’s death came just weeks before a crucial election. Angola’s governing party and current president, João Lourenço, along with Mr. dos Santos’s widow, want to bring his body home for a state funeral and burial in a Soviet-style mausoleum — the kind of spectacle that could rally support for a party struggling to stay in power.
But his daughter Welwitschia dos Santos is pushing for a private funeral and a discreet grave site in Spain, where his children can visit. She says she has the support of some of her siblings who, like her, face accusations of corruption in Angola and could be arrested if they return. They could also be trying to parlay the return of their father’s body to regain their place in Angola’s political elite.
With both sides fighting it out in a Spanish court, it is now up to a judge in Barcelona to decide the feud. The outcome could sway the August election in Angola, a country rich in oil and minerals on the west coast of southern Africa.
“People are just trying to use the body and all these related issues to advance their own personal agendas,” said Augusto Santana, a political analyst in Angola. He added that the incumbent president wants to use the death “for electoral purposes,” and the children to negotiate “the dropping of accusations related to corruption.”
Mr. dos Santos, one of Africa’s longest-serving leaders, was a towering figure in Angola for nearly four decades. At the front of the Popular Movement for the Liberation of Angola, or M.P.L.A., he emerged victorious from an independence war against colonial Portugal and then a decades-long civil war.
To his supporters, many of whom entered Angola’s moneyed elite, he shepherded the country out of violent turmoil to make it one of the world’s largest oil producers, its coastal capital dotted with skyscrapers.
But to his many detractors, he was a ruthless dictator who suppressed democracy and oversaw a an economy choked by corruption, with most Angolans living on less than $2 a day.
“I find it amazing that people are now pretending that dos Santos was a saint. He was not,” said Adolfo Tembo, 26, who sells toasted peanuts and bananas.
Mr. dos Santos had been living in self-imposed exile in Barcelona for three years. According to Welwitschia dos Santos, popularly known as Tchizé, he had said he wanted to be buried there.
He had become increasingly isolated from the party he so long controlled. His handpicked successor, Mr. Lourenço, who came to power in 2017, had turned on him, blaming the dos Santos administration for Angola’s economic malaise and prosecuting his children.
Mr. Lourenço and Mr. dos Santos attempted a rapprochement last year. Mr. dos Santos returned to Angola and was set to appear at the party’s conference. But then he learned that his son José Filomeno dos Santos would be sentenced to five years in prison for embezzling the state’s sovereign fund. The former president was further outraged by a plan to remove his face from Angola’s currency, Tchizé dos Santos said.
“My father was extremely humiliated the first time he returned to Angola, something he did against our judgment and advice, convinced of President Joao Lourenço’s desire to reach a sincere reconciliation,” Ms. dos Santos said, in an response by email to questions from The New York Times.
The visit disappointed Mr. Lourenço, too. His strategy to scapegoat the dos Santoses as the source of Angola’s corruption was backfiring, with figures from their era still senior in his government. His inability to right the economy alienated voters, according to Ricardo Soares di Oliveira, a professor of the international politics of Africa at Oxford University.
A June poll by the Mudei Civic Movement, a citizen-based election monitoring group, found the M.P.L.A. trailing 19 percent behind an opposition coalition containing UNITA, its former wartime foe.
Mr. dos Santos was admitted to the intensive care unit of Teknon clinic, a leading private medical center in Barcelona, on June 24 with heart and breathing difficulties. Three days later, Ms. dos Santos approached Spanish police and accused his caretakers of neglect.
His caretakers were his fourth wife, Ana Paula dos Santos, and his longtime personal doctor, João Abraão da Conceição Afonso. Lawyers for the two declined to comment. The Angolan government did not respond to questions, but confirmed they had hired lawyers for the wife and doctor.
Tchizé dos Santos accused the wife and the doctor of failing to care for him as his breathing deteriorated, and waiting a day to take him to the hospital after he collapsed in his bathroom on June 23.
Then, on July 4, four days before her father’s eventual death, Ms. dos Santos formally accused the wife and doctor of attempted homicide. She says she has the backing of her siblings.
José Filomeno dos Santos, the 44-year-old son of the late president, responded by email to questions, but sidestepped a question about where and when he wanted his father to be buried. He said, “The state has no constitutional obligation to assume my father’s burial. This decision rests with the family.”
He is in Angola, appealing a conviction on corruption charges, and said that because his passport has been seized, he was unable to be with his father in his last days.
When Mr. dos Santos died, the official cause of death was cardiac arrest. But in response to the daughter’s lawsuit, a judge ordered an autopsy. The preliminary results ruled out poisoning, according to Angola’s state-owned media. The Spanish authorities are awaiting the final result to guide their decision.
“If there is nothing, the body has to be handed over to the family,” Judge Francisco González Maíllo, said in an interview. He is the judge in Barcelona who will have to decide which family members get the body.
In the wake of Mr. dos Santos’s death, Tchizé dos Santos has spread the message that her father planned to back the opposition party, UNITA.
But a funeral in Angola could spell legal trouble for Ms. dos Santos and her siblings, several of whom are under criminal investigation. Isabel dos Santos, the eldest daughter, would be at risk of arrest if she returned, having failed to respond to a summons for questioning from state prosecutors in 2018.
Isabel dos Santos became a billionaire as she acquired stakes in Angola’s banking, telecommunications, construction and diamond industry, often through orders signed by her father. She is said to be the richest woman in Africa. When her father finally stepped down in 2017, she was head of the state oil company Sonangol. She has been accused of siphoning millions of dollars from the state company to her own business empire that stretched from Hong Kong to the United States.
In an email to The Times, Tchizé dos Santos dismissed reports that she and her siblings were attempting to negotiate for amnesty. Isabel dos Santos did not respond to a request for comment.
Angola’s attorney general, Hélder Pitta Grós, traveled to Spain as part of a government delegation to deal with the transfer of the president’s body, but his spokesman refuted reports that Mr. Grós had a mandate to negotiate an amnesty with the dos Santos siblings.
“The attorney general does not negotiate,” said ÁlvaroJoão, the spokesman.
Angola held a seven-day mourning period for its former leader. In lieu of a casket, a large portrait of Mr. dos Santos was erected in a government plaza in the capital, with a red carpet leading up to it while uniformed soldiers stood guard.
But the fight over Mr. dos Santos’ remains is of little concern to ordinary Angolans.
“Do you know how much my husband and I earn? And do you who know whose fault it is for the dire situations my family and clearly most of the Angolans now face?” asked Avenina de Vasco, 37, a street cleaner. “The M.P.L.A. and dos Santos ruled for very long time. So I don’t care whether he is buried here or in Europe or America.”
Gilberto Neto reported from Luanda, Angola, José Bautista from Madrid, Spain, and Lynsey Chutel from Johannesburg.
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Le Figaro
Colombie : l'armée a tué le principal chef de la dissidence des FARC
Depuis plusieurs semaines, environ 500 militaires étaient déployés dans le département de Caqueta pour tenter de localiser Nestor Vera.
Le gouvernement colombien a annoncé vendredi 15 juillet la mort du principal chef de la dissidence de l'ex-guérilla des FARC. Nestor Vera, alias «Ivan Mordisco» a été tué il y a une semaine par l'armée, avec neuf autres rebelles dans le sud-ouest du pays. Le ministre de la Défense s'est félicité de l'«estocade finale» portée à ce groupe armé. «Cette opération a permis la neutralisation de neuf individus sur ce premier front de la dissidence des FARC et la neutralisation de celui qui est surnommé Ivan Mordisco», a déclaré Diego Molano. «Le dernier grand chef des FARC est tombé et c'est une estocade finale portée aux dissidences», a ajouté le ministre.
Des informateurs ont collaboré avec l'armée
Depuis plusieurs semaines, environ 500 militaires étaient déployés dans le département de Caqueta pour tenter de localiser Nestor Vera, a précisé le commandant des forces armées, le général Luis Fernando Navarro. Le 8 juillet, les militaires ont lancé «une opération stratégique avec l'appui principal de l'aviation», a-t-il ajouté. Dix rebelles ont été tués, dont Nestor Vera et quatre de ses proches, parmi lesquels sa compagne et deux autres femmes, a-t-il précisé. La police a présenté la photo d'un béret vert orné d'une étoile rouge et du symbole de la faucille et du marteau, retrouvé sur les lieux de l'opération et qui aurait appartenu au chef rebelle.
«La structure du surnommé “Ivan Mordisco” représentait une des pires menaces pour la Colombie et a été détruite par les héros de notre armée», s'est félicité le président Ivan Duque.
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Nestor Vera, dont les autorités n'ont pas précisé l'âge, avait récemment pris le commandement de la dissidence après la mort présumée d'un autre chef rebelle, Gentil Duarte. Il combattait dans la rébellion depuis 35 ans, selon le ministre de la Défense. Le gouvernement colombien offrait une récompense de 700.000 dollars pour toute information permettant sa localisation. Des informateurs ont collaboré avec l'armée et ont reçu la récompense promise, a assuré le directeur de la police, le général Jorge Luis Vargas.
«Coup fondamental»
En juillet 2016, quatre mois avant la signature de l'accord de paix historique qui avait mis fin à près de 60 ans de conflit, Nestor Vera était devenu le premier chef des FARC à abandonner le processus de paix avec d'autres rebelles. Il avait alors commencé à recruter de nouveaux combattants pour prendre le contrôle de zones forestières dans le sud-est de la Colombie, premier exportateur mondial de cocaïne. L'armée accusait le chef rebelle d'organiser l'envoi de la drogue vers le Venezuela et le Brésil.
Les autorités l'accusent également d'avoir ordonné des dizaines d'attaques contre les forces de sécurité, des déplacements forcés de populations et des assassinats de leaders sociaux, et d'avoir séquestré une fonctionnaire de l'ONU pendant deux mois en 2017. Fin mai, le gouvernement avait annoncé la «mort présumée» de Gentil Duarte, de son vrai nom Miguel Botache Santillana, un des principaux chefs dissidents de l'ex-guérilla, qui aurait été tué début mai au Venezuela.
Plus aucun des chefs des FARC en Colombie
Selon le gouvernement, Nestor Vera était engagé dans une lutte acharnée pour le contrôle des routes du trafic de drogue avec une autre faction dissidente, dirigée par Ivan Marquez qui avait signé l'accord de paix avant de reprendre les armes en 2019. Bogota soutient qu'Ivan Marquez a été victime récemment d'un attentat au Venezuela où il serait hospitalisé. Caracas évoque des «spéculations». «Aujourd'hui il n'y a plus en Colombie aucun des chefs, grands commandants, que possédaient les FARC (...) C'est un coup fondamental porté à leur projet de refondation», a ajouté le ministre Molano.
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Sans commandement unifié, les groupes dissidents des FARC comptent environ 5200 hommes dans différentes régions du pays, selon l'ONG Indepaz, et se financent par le trafic de drogue et les mines clandestines. La majorité de ces hommes (85%) sont des nouvelles recrues qui n'ont jamais fait partie des FARC, selon la même source.
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New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Signals a More Aggressive Phase of Its Invasion
Kyiv July 16, 3:06 p.m.
Moscow July 16, 3:06 p.m.
Washington July 16, 8:06 a.m.
The Russian defense minister directed his country’s troops to “further intensify” military action across Ukraine as skirmishes have escalated in the Donetsk region, apparently in advance of what is expected to be a much larger push.
Here’s what you need to know:
Russia’s defense minister calls on troops to step up military action.
The rash of fighting in Donetsk Province counters the notion of a military ‘pause.’
G20 finance ministers fail to reach an agreement to cap the price of Russian oil.
An American living in Ukraine has been detained in Russian-occupied territory, his family says.
Russia and the U.S. find a way to cooperate in space.
Strikes against civilian areas make destruction a backdrop to daily life.
Russia’s defense minister, Sergei K. Shoigu, directed his country’s troops to “further intensify” military action across Ukraine, according to a statement on Saturday, as an escalation of fighting in the eastern Donbas region and deadly Russian missile strikes across Ukraine signaled that Moscow may be entering a more aggressive phase of its invasion.
The Defense Ministry released a video showing Mr. Shoigu, in fatigues, attending a briefing from military officers, and said in a statement that he had visited a command point in the field, without specifying when or where the visit had happened. The statement claimed that combat was being stepped up to stop Ukraine from shelling civilian areas in Russia-occupied territory.
Mr. Shoigu, according to the ministry, “gave the necessary instructions to further intensify the actions of groups in all operational areas in order to rule out the possibility of the Kyiv regime launching massive rocket and artillery strikes on civilian infrastructure and residents of settlements in the Donbas and other regions.”
After a relative lull in the Donbas region since the start of this month, when Lysychansk, the last city in Luhansk Province held by the Ukrainians, fell to Russian forces, Ukraine on Friday reported skirmishes and fighting in a string of locations along the jagged front line in Donetsk Province.
The two provinces make up the Donbas and, since Russian forces failed to take Ukraine’s capital, Kyiv, earlier in the conflict, President Vladimir V. Putin has set the capture of the whole region as his immediate priority.
“Ukrainian defenders stopped the enemy’s attempts to seize the road between Lysychansk and Bakhmut with heavy fire,” according to a report by Ukraine’s general staff on Saturday. The road has been bitterly contested for months.
Seven civilians have died in Donetsk since Friday and 10 more have been wounded, the report said, adding that over the same period Russian forces had conducted four rocket attacks, four artillery attacks and five more sustained mortar attacks in the province. There was no immediate word from Moscow about the Ukrainian reports.
Mr. Putin has hinted that Russia could be prepared to escalate its onslaught in Ukraine.
“We hear that they want to defeat us on the battlefield,” Mr. Putin told senior lawmakers in a televised meeting this month. “We have already heard a lot that the West wants to fight with us ‘to the last Ukrainian.’ This is a tragedy for the Ukrainian people, but it seems that everything is heading toward this. But everyone should know that, by and large, we have not started anything seriously yet.”
The Institute for the Study of War, a research group based in Washington, said in a report overnight that “Russian forces are likely emerging from their operational pause” and are “attempting to resume their offensive operations in Donbas.”
Russian forces were able to defeat Ukraine in the main battles in Luhansk because they deployed their crushing superiority in artillery to pulverize residential areas and military positions. That may prove harder in Donetsk, experts say, because Ukrainian forces have spent years digging defensive positions and are also now starting to make use of supplies of long-range artillery from the United States and other Western countries to redress the imbalance.
At the same time, both sides have suffered a high rate of attrition in personnel and equipment in recent months, so the course of what is expected to be a monthslong campaign in Donetsk will, in large part, be determined by how fast these losses can be replaced.
— Anton Troianovski and Matthew Mpoke Bigg
Military analysts have said for days that Russian forces have “paused” their offensive operations in the Donbas region of eastern Ukraine. But try telling that to the Ukrainian fighters under fire and dug into defensive positions in towns and villages.
Skirmishes raged in at least 10 locations in Donetsk Province, the Ukrainian authorities said on Friday, as the Russians tried to improve their positions along a fragmented front line, apparently in advance of what is expected to be a much larger military push to seize the parts of the province they do not control.
The Donbas, which is close to the Russian border that was a region of heavy industry, mining and agriculture, has been the focus of President Vladimir V. Putin’s campaign in Ukraine since Russian forces failed to capture the country’s two most important cities, Kyiv, the capital, and Kharkiv, early in the conflict.
The Donbas is made up of Luhansk and Donetsk provinces. After weeks of fighting and an artillery barrage, the last remaining city in Luhansk Province, fell early this month. Since then, several experts have said Moscow has halted its large-scale operations in the Donbas to regroup and rotate its forces.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine scoffed at the idea this week, noting a series of deadly strikes on civilian targets as well as infrastructure, and some analysts have argued for a nuanced understanding of Russia’s current approach.
Michael Kofman, the director of Russian studies at C.N.A., a research institute in Arlington, Va., said this week that “this is a very temporary reprieve; it’s not really an operational pause.” Speaking on the podcast “War on the Rocks,” he said Russian forces were still trying to press, “not very successfully,” on fortified Ukrainian positions around the city of Sloviansk.
He said that the next Russian advance would most likely target that city and another further south, Kramatorsk, and that the struggle for Donetsk Province could last months. He and other analysts, including Western intelligence officials, have stressed that both Russia and Ukraine have suffered heavy losses and face serious problems of manpower.
Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine
Ukraine has staged a string of successful counterattacks in southern Ukraine around the city of Kherson.
This week, U.S. officials and others familiar with the intelligence assessments estimated that, over all, about 20,000 Russians have been killed, and about 60,000 injured. Russia has tried to recruit more soldiers with offers of large cash bonuses for volunteers, Ukrainians from separatist territories, mercenaries and militarized National Guard units.
Ukraine has also been losing significant numbers of soldiers: In June, a senior government official said the country was losing as many as 100 to 200 soldiers every day.
The militaries also face equipment shortfalls. Almost a third of Russia’s equipment has been destroyed, according to Western officials, although the Kremlin retains a significant advantage in heavy weapons.
That has led Ukrainian officials to repeatedly plead for more heavy weapons and ammunition from the West, saying that they need the supplies to counter Russia’s advantage from long range. On Friday, the defense minister, Oleksii Reznikov, hailed the arrival of the first M270 Multiple Launch Rocket System, an armored vehicle that is its most advanced artillery rocket launcher.
Mr. Reznikov said the weapon would “be good company” for the U.S.-supplied High Mobility Artillery Rocket Systems or HIMARS. The U.S. has delivered eight and promised four more of the truck-mounted, multiple-rocket launchers. Ukraine’s military says it is using the ones that have arrived to strike Russian bases and depots behind the front lines.
Still, some analysts say Ukraine needs dozens more to effectively combat Russia’s artillery, and Ukrainian officials have said they need as many as 300 multiple-rocket launchers.
— Alan Yuhas and Matthew Mpoke Bigg
Better Understand the Russia-Ukraine War
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Finance ministers from the Group of 20 industrialized nations ended their meeting in Indonesia on Saturday without an agreement on a U.S. proposal to cap the price of Russian oil.
U.S. Treasury Secretary Janet Yellen had gone to the gathering to solidify support for the incomplete plan. She said the proposal could be a powerful tool to mitigate the economic fallout of the war in Ukraine and curtail Russia’s ability to profit from soaring energy costs and further fund its military aggression.
The leaders of the Group of 7 nations had agreed last month in principle to consider the plan to tamp down global oil prices by imposing a discount on Russian oil, but the details of how such a mechanism would work remains unclear.
The Treasury Department said in a statement that in meetings on the sidelines of the event, Ms. Yellen “highlighted the importance of cooperation on a price cap on Russian oil in order to restrict revenue to Putin’s war machine and limit the impact of Russia’s war on energy prices.”
The support, or noninterference of, some of the countries at the larger meeting in Indonesia, including India and China, would be instrumental in the plan having its intended effect.
Ms. Yellen and other ministers at the meeting placed the blame for global food insecurity and spiraling energy prices squarely on Russia. Ukraine’s finance minister, Serhiy Marchenko, told his counterparts in a virtual address that Moscow’s war “has already made life in almost every one of your countries more difficult, more unstable and turbulent.”
Last week’s meeting of the Group of 20 foreign ministers also ended without a customary communiqué, after Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, walked out of the gathering. Russian representatives also attended the finance ministers’ meeting.
The United States has imposed a ban on the small amount of Russian oil that it imports. A bigger shock to Russian oil supply will occur at the end of the year, when the European Union is expected to phase in a similar ban, coupled with a prohibition on insurers providing coverage to ships that transport Russian oil around the world.
The price cap would create an exception to the insurance sanctions, allowing Russian oil to be sold at deep discounts to countries that have not put embargoes in place.
The United States is fearful that once the European ban takes effect, the removal of large quantities of oil from the global market could deal a severe blow to the world economy.
Analysts have calculated that such a depletion in supply could send oil prices to $200 a barrel or more, translating to Americans paying $7 a gallon for gasoline. Global growth could slam into reverse as consumers and businesses pull back spending in response to higher fuel prices and central banks, which are already raising interest rates in an effort to tame inflation, increase borrowing costs even more.
— Victoria Kim and Alan Rappeport
An American who has lived in Ukraine for the past four years has been taken into custody in Russian-occupied territory there, his family said.
Suedi Murekezi, 35, was arrested last month in Kherson, a provincial capital in southern Ukraine that was captured by Russian forces early in the war, according to his brother Sele Murekezi, who lives in Minnesota and said he spoke to him by phone.
It is unclear on what grounds Suedi Murekezi was detained. According to his brother, he was falsely charged with attending pro-Ukrainian protests.
Suedi Murekezi, a native of Rwanda, served eight years in the U.S. Air Force, according to an Air Force spokesman. His brother said Mr. Murekezi moved to Ukraine four years ago, drawn to the weather and vibrant tech industry, and had lived in Kherson for more than two years.
Sele Murekezi said his brother’s captors allowed him to make a phone call to his family last Thursday.
On the call, Mr. Murekezi said that he had not been injured and was being held by the Donetsk People’s Republic — the name of a separatist territory backed by Russia in eastern Ukraine — in the same jail as two other captured Americans, Alex Drueke, 39, and Andy Tai Ngoc Huynh, 27. Mr. Drueke and Mr. Huynh volunteered to fight in Ukraine and were captured near the city of Kharkiv on June 9 while fighting alongside other foreign soldiers.
The State Department would not confirm that Mr. Murekezi had been captured, although a spokesperson said that officials were aware of reports about his case.
Bryan Stern, co-founder of Project Dynamo — a nonprofit that has conducted rescue operations in Ukraine — said he also believed that Mr. Murekezi was being held with Mr. Drueke and Mr. Huynh.
Mr. Stern said he had been told that Mr. Murekezi was living in Kherson and driving a car with U.S. license plates. He would not disclose the source of his information.
“His only crime was being American,” said Mr. Stern, whose organization helped another American, Kirillo Alexandrov, leave Ukraine in May after he was arrested and detained for two months.
Kherson was the first major Ukrainian city that fell to Russia in the early days of the war. Mr. Murekezi’s family said they were worried about his safety, but knew he had a community in Kherson that he did not want to leave behind.
But after his arrest, Sele Murekezi said, two of his brother’s closest friends fled the country, to Poland and Georgia.
“They spooked them, you know,” he said. “They were very, very scared.”
Jane Arraf contributed reporting.
— Carly Olson
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When SpaceX next launches a Falcon 9 rocket to the International Space Station, one of the astronauts aboard will be Russian.
NASA and Roscosmos, the Russian space agency, announced on Friday that they had reached an agreement that would give Russian astronauts seats on American-built spacecraft in exchange for NASA astronauts’ getting rides to orbit on Russian Soyuz rockets.
Also on Friday, President Vladimir V. Putin of Russia signed a decree dismissing Dmitry Rogozin, who since 2016 had led Roscosmos, the state corporation that oversees Russia’s space activities.
Russians and Americans in orbit have sustained their close cooperation despite the fracturing of ties between the two countries after Russia’s invasion of Ukraine in February. The relationship also endured Mr. Rogozin’s repeated belligerent pronouncements in the Russian news media and on his Twitter and Telegram accounts.
In April, Mr. Rogozin demanded that economic sanctions against Russia be lifted and said that he had submitted a proposal urging the Russian government to leave the space station.
This week, after the European Space Agency formally pulled out of a collaboration with Russia on sending a robotic rover to Mars, Mr. Rogozin said Russian astronauts on the space station would stop using a robotic arm built by the Europeans and lobbed disparaging words at Josef Aschbacher, the director general of the European Space Agency, and Josep Borrell Fontelles, a top European Union foreign policy official.
“I, in turn, give a command to our crew on the ISS to stop working with the European ERA manipulator,” Mr. Rogozin wrote on his Telegram channel. “Let Aschbacher himself and his boss Borrell fly into space and do at least something useful in their lives.”
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, insisted that the move had nothing to do with Mr. Rogozin’s performance and promised that the former director would soon be employed again.
Mr. Rogozin’s successor will be Yuri Borisov, who takes over Roscosmos after his own ousting as the deputy prime minister overseeing Russia’s military industrial complex. Mr. Borisov is a longtime government official who also previously served as a deputy defense minister. Unlike Mr. Rogozin, he is not known for being a firebrand in public.
NASA officials have been steadfast in insisting that operations on the space station remain normal, usually letting Mr. Rogozin’s comments pass without comment.
Last week, however, NASA put out a statement rebuking Russia after Roscosmos distributed photographs of the three Russian astronauts on the space station holding the flags of pro-Russia separatists in two provinces of Ukraine.
On Friday, NASA resumed highlighting the cooperation.
— Kenneth Chang
Atrocities against civilians. Thousands of casualties, with the toll rising. Millions of refugees. Thriving cities besieged and reduced to rubble.
Ukrainians continue to resist the Russian onslaught. Moscow, however, has claimed the cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, cementing Russia’s control of Luhansk Province and allowing it to turn its focus to Donetsk, the other province in the eastern Donbas region.
Russian artillery, rockets and missiles have rained on cities and villages across Donetsk, even as its ground forces have seemingly paused their advance in order to regroup and resupply before a widely expected push deeper into the province.
Many of the strikes have hit civilian areas, including markets, universities and apartment and office buildings, making death and injury a daily reality for those who have not fled the Russian onslaught.
Photographers with The New York Times and other organizations have been on the ground in Ukraine since before the start of the war, and have continued to chronicle the conflict as it rolls on for a fifth month.
— The New York Times
Le Figaro
Expériences mystiques, stages survivalistes et dérives sectaires : Éourres, un village isolé devenu temple de l'ésotérisme
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VILLAGES SOUS EMPRISE (2/4) - La commune des Hautes-Alpes déborde de «projets alternatifs» à l'accent spiritualiste et mystique.
Etienne JacobÀ Éourres (Hautes-Alpes), microcommunauté rurale et agricole, perchée à 1100 mètres d'altitude, au cœur du verdoyant massif des Baronnies provençales, tous les moyens sont bons pour vanter son amour de la nature et sa recherche du mieux-être. Cette quête passe souvent par l'élaboration d'un «projet alternatif» loin des codes de notre société, mêlant énergies, ésotérisme et autres expériences mystiques. Une utopie New Age, dans le juste prolongement de la communauté Terre Nouvelle, qui s'est implantée-là il y a 50 ans. «C'est inhabituel d'avoir une telle densité d'intervenants dans ces domaines-là», commente Didier Pachoud, président du Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l'individu (GEMPPI). Et quoi de mieux qu'un cadre isolé mais privilégié, en pleine nature, pour faire perdurer tout un tas d'idéaux pseudoscientifiques, où le spirituel fait loi ?
Notre série
Vous pouvez le lire en cliquant ici. Le terme «alternatif», qui fuse de la bouche de tous nos interlocuteurs sur place, la maire Nathalie de Bruyne le réfute. Elle préfère les «initiatives». À son élection en 2020, l'édile a d'ailleurs fait changer la page de garde du site internet de la ville, retirant ce terme. Mais en s'y baladant, on y aperçoit toujours les pubs des fameux projets... alternatifs. L'un des derniers en date créé des remous dans les étroites ruelles de ce village perché. Au détour d'une visite dans les locaux de la mairie, on croise une dame blonde, d'une soixantaine d'années. Il s'agit de Claire de Crayencour. Cette Belge, descendante de Marguerite Yourcenar, a débarqué avec son mari dans les gorges de la Méouge il y a quelques mois. Ils ont racheté une maison, dans laquelle a brièvement vécu le chanteur Michel Jonasz. De même que plusieurs terrains et un dojo, pour y lancer l'«école Aurore», une «école de la vie» pour remettre dans le droit chemin des jeunes, de 18 à 25 ans. «En sortie d'études, ils sont souvent un peu perdus, mal dans leur peau. On leur propose de venir se ressourcer ici», détaille-t-elle.
Au programme, des activités diverses, du sport, du jardinage, afin de «sortir du carcan de l'individualisme». D'apparence, rien de préoccupant. «C'est souvent le lot de ce type de structures. Une façade très modeste et à la vue de journalistes, un discours parfaitement lissé. La réalité est parfois différente», souligne Didier Pachoud. La structure propose en effet des parcours initiatiques à l'accent nettement plus spirituel : les participants incarnent les valeurs du «chevalier», du «philosophe», du «paysan», de l'«artiste» ou du «roi». Et peuvent aussi participer à des stages survivalistes : de trois à cinq jours dans la forêt, et jusqu'à quinze jours à la montagne. Ce nouvel axe «développement personnel» attire les craintes des habitants les plus rationnels. «Ils cachent leur jeu», affirme l'un d'eux. «On a déjà vu des gens en blanc déambuler jusqu'à l'Église, faire des rondes dans la forêt. C'est inquiétant», s'alarme une autre. À l'école Aurore - implantée dans d'autres communes alentour où sont proposées des activités dès 8 ans - on se défend de toute dérive. «On leur fait découvrir leur héros intérieur», soutient la fondatrice.
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Cet établissement, qui se nomme école mais n'a pas de contrat avec l'Éducation nationale, s'inspire des pensées de Pierre-Yves Albrecht, docteur en ethnologie et licencié en philosophie. Il est l'auteur d'une multitude d'ouvrages dans le domaine du développement personnel, de la «transe» à l'«ange intérieur», en passant par la rencontre avec les «soufis guérisseurs» du Maroc. Dans le Valais suisse, l'homme a créé la fondation des Rives du Rhône, un établissement censé aider les toxicomanes. La structure a été critiquée il y a quelques années car elle ne suivait pas la doctrine habituelle en termes d'aide aux addicts. On y pratiquait le sevrage, une méthode aujourd'hui considérée comme moins efficace qu'une réduction progressive de la consommation de stupéfiants.
Mais ce n'est pas tout. La fondation a été soupçonnée de dérives sectaires par le Département valaisan de la santé en 2018. En cause, les rituels mystiques qui y auraient été pratiqués, consistant par exemple à «s'isoler durant cinq jours dans une cabane dans la forêt, avec pour seule nourriture de la farine et de l'eau», rapportait Le Temps. «Lors de discussions de groupes, les jeunes sont mis sous pression pour avouer leurs vices et exprimer leur volonté de devenir un nouvel individu. Ce n'est pas la mission de l'État de financer une structure qui ressemble à une secte», témoignait un collaborateur d'Addiction Valais (dont faisait partie la fondation, NDLR). Conséquence: les autorités helvétiques ont décidé d'interdire à la fondation d'exploiter un foyer.
Business, énergie libre et tachyon
En contrebas du village d'Éourres, un panneau de bois, planté devant une vieille bâtisse en pierre, attire notre attention. «Anandamath ; ressourcement ; spiritualité ; énergie libre». Nous allons à la rencontre de Klaas. Ce Néerlandais d'origine, professeur de méditation, propose avec sa compagne des produits de «mieux-être», stages et autres expériences ésotérico-mystiques afin de «ramener l'harmonie dans chaque domaine de son quotidien». Dans ce cadre privilégié, le couple propose des nuits dans des chambres à l'architecture originale, mais aussi la découverte de «technologies nouvelles» basées sur «l'énergie libre», «source d'enthousiasme». «Ce que l'on veut, c'est ne rien imposer aux personnes mais que l'on puisse les aider à trouver leur propre voie, en étant proche de la nature», soutient cet homme simple à l'empathie rare. Parmi ces expériences, Klaas et sa femme invitent ceux qui le souhaitent à s'asseoir sur des «fauteuils ascensionnels», meubles offerts par un groupe de «maîtres ascensionnés», surnommés «Gardiens de la flamme». Ils proposent aussi des «sessions de rayonnement» au cours desquelles «des Anges guérisseurs ou d'autres Êtres de Lumière offrent inspiration et aide à tous les niveaux, que ce soit pour transmuer des mémoires karmiques, effectuer un nettoyage de l'aura, résoudre des problèmes de santé, psychologiques ou relationnels, ou pour offrir un accompagnement spirituel…».
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Le business d'Anandamath, facturé plusieurs dizaines d'euros la séance, est source de moqueries au sein du village. «Ne nous résumez pas à eux», prie Nathalie de Bruyne, évoquant des voisins discrets, loin de quelconque prosélytisme. «Ils sont perchés mais ne font de mal à personne», relativise une habitante. Mais peut-être du charlatanisme? «Pas plus que les laboratoires pharmaceutiques», rétorque un voisin. Klaas, lui, assure sobrement se baser sur les préceptes de David Wagner, sorte de Messie du yoga et utilisateur de la technologie du tachyon, décrite sur le site d'Anandamath comme suit: «Les éléments actifs de l'énergie du point zéro sont appelés les tachyons. Les tachyons sont le maillon naturel entre le non matérialisé, l'énergie du point zéro inerte, et toutes les structures exprimées et fréquences énergétiques de l'univers».
Vaccin et zone grise
À Éourres, il n'y a que 140 habitants. Alors, forcément, les rumeurs, les «on-dit» et autres «tu as vu il a fait ça» vont bon train. La science et ses grands principes se voient souvent réduits au rang de courants parmi tant d'autres. Certains peuvent du jour au lendemain se «mettre au yoga tantrique», par simple mode, parce que ça «fait du bien», même si ça «coûte une blinde», raille un habitant. Partant du principe que même si ça ne provoque rien de bon, ça ne fera «de toute façon, pas de mal». Loin des réalités du monde, le bouche-à-oreille est parole d'évangile. Dans Le Nouveau péril sectaire (Robert Laffont, 2021), les journalistes Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, ont brillamment dénoncé les dérives de cette petite communauté. Et pointé le fort taux de personnes rejetant le vaccin contre le Covid-19. «On nous a peints comme un repaire d'antivax. Vous le voyez, vous, le repaire?», maugrée Nathalie de Bruyne.
« C'est un cocon qui paraît accueillant, idéal, convivial au premier abord, ce qui est typique des groupes idéologiques ou à caractère sectaire »
Algarade mise à part, l'édile confesse avoir stoppé le vaccin après deux doses. «Je ne mettrai plus ce produit dans mon corps», lâche-t-elle, rejetant le terme «d'antivax». L'élue cite ses amies pour qui les douleurs, l'arrêt des règles ou encore les migraines se seraient multipliées depuis l'admission des doses. La vaccination, en général, n'est pas en odeur de sainteté, les habitants y préférant la «médecine douce». «Imaginez, à la naissance, on leur met onze vaccins dans le corps. On vit dans un milieu trop aseptisé, ce n'était pas comme ça avant», commente l'élue, avec l'assentiment d'une adjointe. Heureusement, dans cette localité des gorges de la Méouge, on se gausse d'être en marge et protégés de ce monde-là. Il y a 20 ans, la commune a refusé l'installation d'une antenne réseau pour se protéger des ondes. Et demeure aujourd'hui en zone grise. «Ce n'est pas plus mal avec tout ce qu'on entend sur la 5G», commente un ancien. «Avec les box et fibres ça ne fait aucune différence», certifie la maire, qui ferait le même choix si on lui proposait à nouveau aujourd'hui. «On attire même tous les électrosensibles!», se réjouit-elle.
La bourgade du Sisteronais est, pour sûr, atypique. Une utopie que l'acteur associatif Didier Pachoud compare à «celle des kibboutz israéliens, dans lesquels le communisme fonctionne, à petite échelle». «C'est un cocon qui paraît accueillant, idéal, convivial au premier abord, ce qui est typique des groupes idéologiques ou à caractère sectaire», peint-il. S'il ne veut pas jeter la pierre aux personnes lorsqu'elles vivent leurs croyances dans le privé, il s'inquiète toutefois de l'impact sur les enfants, et du côté prosélyte des projets, tant ils sont nombreux. Et surtout du fait que, malgré ses 140 âmes, Éourres attire de plus en plus de curieux, et fait figure de véritable laboratoire de l'ésotérisme. En atteste la liste des personnes qui attendent de s'y installer et doivent se résoudre à déménager dans les communes alentour, faute de mieux. De là inspirer les édiles voisins? Le maire de Lachau, Philippe Magnus, tient à rassurer: «Leur mode de vie n'a rien à voir avec le nôtre. Il y a peu de risque d'imprégnation».
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New York Times - World
Biden in the Middle East
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Biden’s Fraught Saudi Visit Garners Scathing Criticism and Modest Accords
In the most politically problematic trip of his presidency, Mr. Biden’s critics accused him of helping rehabilitate the reputation of a tarnished prince in exchange for numerous, but limited gains.
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By Peter Baker and David E. Sanger
JEDDAH, Saudi Arabia — President Biden exchanged the shaken fist for a fist bump on Friday as he abandoned his promise to make Saudi Arabia a “pariah” and sat down with the crown prince he deemed responsible for the grisly killing and dismemberment of a columnist who lived in the United States.
In the most fraught foreign visit of his presidency to date, Mr. Biden’s encounter with Crown Prince Mohammed bin Salman gave the de facto Saudi leader a measure of the international rehabilitation he sought, while securing steps toward closer relations with Israel and an unannounced understanding that the kingdom would soon pump more oil to relieve high gas prices at home.
Mr. Biden’s discomfort was palpable as he avoided a handshake with the prince in favor of a fist bump that in the end proved no less problematic politically. While cameras recorded the opening of their subsequent meeting, the president made no mention of Jamal Khashoggi, the Washington Post columnist assassinated in 2018 by Saudi operatives, and the prince smiled silently when a reporter asked if he owed an apology to the family.
But Mr. Biden later told reporters Mr. Khashoggi’s murder was “outrageous” and said he had confronted the crown prince privately. “I raised it at the top of the meeting, making clear what I thought at the time and what I think of it now,” he said. “I was straightforward and direct in discussing it. I made my view crystal clear.”
He reported that Prince Mohammed, often known by his initials M.B.S., had denied culpability. “He basically said that he was not personally responsible for it,” Mr. Biden said. “I indicated that I thought he was.”
Saudi officials contradicted his account. Adel al-Jubeir, the Saudi minister of state for foreign affairs, told reporters that he did not hear Mr. Biden tell the crown prince that he was responsible, describing instead a brief and less contentious exchange that focused on human rights without dwelling on the killing.
Mr. Jubeir called the Khashoggi murder “a terrible mistake,” but added that the two countries have moved on and he showed no interest in looking back. “People were put on trial,” he said, referring to underlings convicted in the case. “We have individuals who are paying the price.”
The Saudis wasted little time splashing photographs of the president and the prince across social media two years after Mr. Biden had vowed on a campaign stage to make them “pay the price” for Mr. Khashoggi’s murder and declared that he saw “very little social redeeming value in the present government in Saudi Arabia.”
White House officials knew there would be a political cost, but calculated the alliance with Saudi Arabia was too important to leave in limbo forever.
President Biden’s Visit to the Middle East
The U.S. president is on a four-day trip to Israel and Saudi Arabia, after branding the latter country a “pariah” state following the brutal assassination of Jamal Khashoggi, a Saudi Arabian journalist.
Human rights activists and those who had been close to Mr. Khashoggi expressed outrage. Hatice Cengiz, his fiancée, tweeted what she said Mr. Khashoggi would have thought: “Is this the accountability you promised for my murder? The blood of MBS’s next victims is on your hands.”
Fred Ryan, the Post’s publisher, was equally scathing. “The fist bump between President Biden and Mohammed bin Salman was worse than a handshake — it was shameful,” he said in a statement. “It projected a level of intimacy and comfort that delivers to MBS the unwarranted redemption he has been desperately seeking.”
The White House was eager to show the tangible benefits of a revived relationship with Saudi Arabia, releasing a raft of accords negotiated by a team led by Brett McGurk, the president’s Middle East coordinator, who has served every president since George W. Bush. Among them were agreements to open Saudi airspace to all Israeli commercial flights for the first time, extend a cease-fire in the devastating eight-year-old war in Yemen and build 5G telecommunications networks.
Some of the accords simply ratified action underway. For example, the administration said that Saudi Arabia would “support global oil market balancing for sustained economic growth,” without specifying how much additional petroleum the Saudis and their allies in the United Arab Emirates would pump starting in the fall. That announcement is expected in August, as part of a larger decision by the OPEC Plus group of oil-producing nations.
But others were new. The two nations announced the withdrawal of a small American peacekeeping force stationed for four decades on Tiran Island, once the source of many conflicts in the region, including during the Six-Day War in 1967. The Americans will leave by the end of the year.
Tiran and the neighboring island of Sanafir were previously administered by Egypt and, while uninhabited, are strategically important because they sit where the Red Sea connects to the Gulf of Aqaba, near Israel’s only access to the gulf. The return of the islands to Saudi Arabia required Israeli assent because of its Camp David Accords, with Egypt and the Saudis agreeing to respect Israeli freedom of navigation.
The overflights and island deals fell short of the broader Abraham Accords that established diplomatic relations between Israel and several other Arab states under President Donald J. Trump. But they represented the first tentative steps toward possible normalization of ties between Israel and Saudi Arabia, the most influential of the Sunni Arab states in the region, which Mr. Biden’s team hopes to complete by the end of his term.
The president’s aides were particularly focused on progress in ending the Yemen war, which has produced one of the worst humanitarian crises in the world. In effect, in their view, the meeting was a delayed reward for Saudi agreement several months ago to pause the war and encouragement to work toward a wider settlement.
“The last administration walked away from diplomacy when it came to ending the war in Yemen,” Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, told reporters aboard Air Force One. “This president re-engaged on that and now we have a 15-week truce, the longest peaceful period in that conflict in several years.”
Mr. Biden also announced new Saudi investments in solar and nuclear energy, among other technologies meant to meet climate change goals. But those long-term efforts are being overwhelmed for the moment by Mr. Biden’s request that the Saudis and others in the region boost oil production.
Some analysts thought it was not worth the trade-offs. “At a time when Biden is defending Ukraine, human rights, democracy against Russia, Biden walked into a meeting with a ruthless and repressive Saudi leader, which he seemed to enjoy, validated M.B.S.’s leadership and traded the status of the presidency for a set of gains, most of which were already in Saudi interests,” said Aaron David Miller, a former Middle East diplomat at the Carnegie Endowment for International Peace.
The killing of Mr. Khashoggi shocked the world and undercut Prince Mohammed’s efforts to present himself as a reformer. Mr. Khashoggi, a longtime critic of the regime, was ambushed by Saudi killers at a consulate in Istanbul and mutilated with a bone saw. The C.I.A. concluded that Prince Mohammed approved the operation, but Mr. Trump maintained close ties. After taking office, Mr. Biden released the intelligence report.
Prince Mohammed has taken no responsibility. In an interview with The Atlantic earlier this year, he suggested Mr. Khashoggi was not important enough to assassinate. “If that’s the way we did things, Khashoggi would not even be among the top 1,000 people on the list,” he said.
Mr. Jubeir, the Saudi minister, told reporters on Friday that the United States was in no position to lecture.
“Did George Bush direct people to torture at Abu Ghraib?” Mr. Jubeir asked, referring to prisoner abuses during the Iraq War. “No, he did not.” The C.I.A. report on Prince Mohammed was “just an assessment,” he added, noting that other assessments, including over Iraq’s nonexistent nuclear weapons, “were wrong.”
Despite fitful moves toward reform in recent years, Saudi Arabia remains one of the most repressive places on the planet, disguised only by the trappings of wealth and the illusion of modernity. Just four months ago, the authorities here conducted a mass execution of 81 people, some for “disrupting the social fabric and national cohesion” and “participating in and inciting sit-ins and protests,” according to human rights groups.
Mr. Biden had been described by advisers as deeply reluctant to make the trip to see Prince Mohammed, changing his mind only after months of discussions with aides and the increasing imperative of stabilizing energy markets roiled by Russia’s invasion of Ukraine.
His trip here was characterized by a sense of defensiveness, as he insisted it was not what it looked like. Mr. Biden said he came not to meet with Prince Mohammed but to meet with leaders of nine Arab states gathering here on Saturday. He said it was not about oil, and no such agreement was announced, but the two privately reached an understanding that oil-producing states would agree to increase output at an Aug. 3 meeting, according to American officials.
Mr. Biden’s arrival was polite but perfunctory compared with the enthusiastic greeting Mr. Trump received in 2017 when King Salman, the crown prince’s father, welcomed him on the tarmac. Lining a lilac carpet below Air Force One on Friday were a small number of uniformed security officers bearing swords, even fewer than dispatched to welcome President Barack Obama when he arrived to a chilly welcome in 2016.
Mr. Biden was greeted not by the king but by Princess Reema bint Bandar Al Saud, the Saudi ambassador to Washington, and Prince Khalid Al Faisal, a senior member of the royal family and governor of Mecca who is close to King Salman.
Mr. Biden appeared grim at times, foregoing the ebullient backslapping of his previous stop in Jerusalem. He knew he would be attacked for coming. Told later about the comments by Mr. Khashoggi’s fiancée, he said, “I’m sorry she feels that way,” and added that he still believes what he said two years ago. “I don’t regret anything that I said. What happened to Khashoggi was outrageous.”
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New York Times - World
Ex-Goddess Works to Reform 700-Year Tradition. Her M.B.A. Helps.
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The Saturday Profile
As a child, Chanira Bajracharya was worshiped in Nepal, but still made time to study. She is now encouraging the girl goddesses who’ve followed her to do the same.
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By Emily Schmall
PATAN, Nepal — When the 6-year-old goddess wept for four days, it was viewed as a terrible omen for Nepal, and her tears appeared to have foreshadowed a national tragedy.
On the last day of her crying, June 1, 2001, the crown prince of Nepal killed nine members of the royal family, including his parents, King Birendra and Queen Aishwarya, before shooting himself.
More than 20 years later, in a nondescript office in Patan, an ancient city a few miles from the capital, Kathmandu, that girl who had been worshiped as a goddess was now a woman concerned with more earthly matters: Chanira Bajracharya, a freshly minted M.B.A., was handling loan applications at the financial services firm where she works.
Her ability to land a corporate job has set her apart from most other former kumari, women who in their prepubescent youth were worshiped as the living embodiment of a Hindu goddess — but most of whom were denied education.
“People used to think because she’s a goddess, she knows everything,” said Ms. Bajracharya, 27. “And who dares to teach a goddess?”
She was speaking at the family home in Patan, where she had performed her divine duties for 10 years.
The walls of one room were covered with photographs of her in full kumari regalia, a small girl with brightly painted lips and eyes lined with kohl. In one photograph, she is looking down imperiously at the last king of Nepal, Gyanendra, the assassin’s brother.
Her days were often spent receiving a long line of visitors, who would kneel at her tiny feet, which were never supposed to touch the ground outside. The devotees would place offerings of cash and fruit into brass bowls as, wordlessly, Chanira would stretch out an arm covered in red satin, smudging vermilion paste, a religious marker called a tika, on their foreheads as a blessing.
The institution of the kumari, which means “virgin” in Nepali, stretches back seven centuries. The tradition centers on the story of a Hindu goddess, Taleju, who gave counsel to a king.
At one meeting, he tried to sexually assault her, and she disappeared. He expressed such remorse that she told him that while she would never again reappear in her own body, he should worship a young girl, through whom the goddess would continue her kingly counsel.
Since the 14th century, girls as young as 2 have been chosen from Buddhist families from the Newar community living in the Kathmandu Valley.
A dozen children are bestowed the title of kumari at any one time, but only three, representing the three ancient kingdoms of the Kathmandu Valley, including Patan, observe the kumari lifestyle full-time. The other goddesses, Ms. Bajracharya said, are “just part-time.”
The kumari, Ms. Bajracharya said, act as a syncretic symbol between Hinduism and Buddhism, the largest faiths in Nepal, a country of about 30 million.
“Under Buddhist culture children are protectors,” said Chunda Bajracharya, a retired professor of the Newar language who is not related to the former kumari. “It’s our culture, tradition and a matter of pride,” she said.
Most kumari before Ms. Bajracharya, including her aunt, Dhana Kumari Bajracharya, received no formal education. Losing their divinity when they get their first period, many enter adulthood illiterate and struggle to find a life beyond the throne.
Ms. Bajracharya is working to change that, urging the current crop of young goddesses to study as she did, which she believes will not only help them, but also help shield an institution that critics argue deprives girls of their childhoods and human rights.
“It makes it easier to get back to the society after retiring,” she said. “It’s really hard being illiterate in this world.”
Ms. Bajracharya, who remains a staunch champion of the tradition, had favorable feelings about her unusual childhood.
“Those moments were the best moments of my life,” she said. “Everyone was coming to see me, everyone was coming to get blessings from me, they were bringing a lot of gifts, being part of festivals.”
And she rejected any notion that the role had violated her rights.
“People used to think that as a goddess, we have a very secluded life, we don’t get to speak with others, we don’t get time to play, we’re not allowed to smile,” she said. “All those myths that have been so popular, sometimes I get so irritated.”
Still, no one considers it an easy role.
Kumari are rarely allowed outside. During the dozen and a half times each year they do go out, for rituals or during Nepali Hindus’ festival season, they must be carried, either in a palanquin or in someone’s arms. They do not speak to strangers — and when in the throne room, do not speak to anyone, even family.
In exchange, they are afforded unparalleled respect. At the Indra Jatra festival, when the kumari of Kathmandu is driven in her chariot through the streets of the city, she reconfirms every year the head of state’s legitimate claim to power with a tika.
Because their emotions are perceived as a reflection of the nation’s well-being, as Ms. Bajracharya’s outburst before the royal massacre was, they must strive to remain passive during rituals.
Ms. Bajracharya’s reign as the living goddess of Patan, from 2001 to 2010, saw some of Nepal’s greatest political change, from the palace killings her tears were believed to have foretold, to the Maoist insurgency that intensified afterward. In 2008, Nepal abolished its 240-year-old monarchy and became a democratic republic.
That same year, Nepal’s Supreme Court ruled that the kumari tradition should be preserved but amended. It ordered the government to give kumari an educational allowance, in addition to the stipend and retirement pension they already received.
“Once girls did not study. Now all children study. So that freedom should be there for kumari,” said Udhav Man Karmacharya, the head priest at Taleju Temple in Kathmandu.
And that education did not interfere with Chanira’s divine duties, he noted.
“She was quite natural as a goddess,” he said.
Before Chanira was born, her mother, Champa Bajracharya, received a holy sign in a dream — a lotus flower falling from heaven into her womb. She went to a Buddhist priest, who interpreted the dream to mean that her child would be a pure soul who would “rebel from the world,” she said.
When it came time to deify a new young girl in Patan, all 150 families in the Ratnakar Mahavihar Hakhabahal community there, part of the Newar clan, were invited to bring their female children to an elaborate selection trial. The head priest performed tantric rituals asking Taleju to inhabit one of the children. An astrologer studied their charts.
“The one chosen by the goddess, she starts showing signs, she’s becoming more polite, her face appears red. Those physical changes, they happen. Everyone who is there can see she’s being possessed by the goddess,” Ms. Bajracharya said of what she remembers of that day when she was selected.
“The ones not chosen by the goddess cry, or walk away or run, or show some other unacceptable behavior that disqualifies them,” she added.
The finalists are examined by the priest’s wife for scars, birthmarks and other perceived defects. The girl with the highest number of 32 prescribed qualities — including eyes like a deer, and heart like a lion — becomes the next kumari, invested with the power of the goddess.
Kumari usually live sequestered away from their parents, raised by official caretakers. But Ms. Bajracharya stayed at home, as there was no special kumari house for her during her reign.
After she completed a typical day’s divine duties, she studied, played with her cousins and watched movies on a computer. No roughhousing, though — a childhood scrape could have cost her her divinity.
Her mother arranged for her to be tutored by a teacher from a nearby school.
Ms. Bajracharya, who stepped down at 15, still commands respect in the Newar community of Patan. And she mentors young goddesses, like her successor, 9-year-old Nihira Bajracharya, not related, who receives tutoring.
“We really need education to survive,” she said she told Nihira’s parents when the girl assumed the throne at 5. “Being a kumari can be a great responsibility, but apart from that she is also a normal girl, and she will have a life after her divine duties, and she needs every skill that is required to survive.”
Post-retirement life is notoriously difficult for many kumari. They can struggle to walk properly or speak above a whisper, after doing so little of both. A popular myth says any man who marries a kumari dies within a year, though many former kumari do wed.
Ms. Bajracharya’s own dating prospects have been affected by the myth, she said, having received fewer proposals for marriage than her peers.
But she has landed a much-coveted job with a foreign company, a subsidiary of Home Loan Experts, a mortgage brokerage based in Australia. Ms. Bajracharya believes it was her family’s modern adaptation of the traditional kumari lifestyle that enabled her to do so well, studying business administration at the prestigious Kathmandu University.
Few people at the office know that the new credit analyst spent her childhood worshiped by royalty and Nepal’s first president. On a recent Monday, she was just one of a dozen workers, mainly young women fresh from business school, eyes fixed on desktop computers, assessing Australian home loan applications from 6,000 miles away.
“As a kumari, I was not allowed to speak to many outsiders,” she reflected. From those days “to now being in a position where I have to communicate constantly with foreign clients, it’s been a journey,” she added. “And I really feel like I have so much more to learn.”
Bhadra Sharma contributed reporting.
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New York Times - World
A New Palestinian Leader Rises in the West Bank. He’s Very Unpopular.
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Hussein al-Sheikh is considered a possible successor to Mahmoud Abbas, 87, the Palestinian Authority president. But as a liaison to Israel, some critics call him a “spokesman of the occupation.”
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By Patrick Kingsley
RAMALLAH, West Bank — For years, Hussein al-Sheikh has overseen the fraught day-to-day relations between Palestinians in the occupied West Bank and the Israeli military — a role that has made him unpopular with the public but has drawn him close to the Palestinian leader, Mahmoud Abbas.
Then in May, Mr. Abbas, the president of the Palestinian Authority, appointed Mr. al-Sheikh to one of the highest posts in his political movement.
Though Mr. Abbas is 87, he has never designated an heir apparent to lead the Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank and the 2.7 million Palestinians who live there. Now, Mr. al-Sheikh’s sudden ascent has led analysts and diplomats to wonder whether he is being groomed as the successor.
At the same time, Mr. al-Sheikh, who recently met for a rare interview with The New York Times, has become the focus of a debate among Palestinians about the vision and legitimacy of their leaders.
His rapid promotions, his regular interaction with Israeli officials, and his wealth — his family owns a lucrative real estate and trading business — have made Mr. al-Sheikh a target of Palestinian criticism. One meme that circulated on social media showed a doctored photograph of his face superimposed on the body of an Israeli general.
The caption in Arabic read: “Spokesman for the occupation.”
Polls suggest that Mr. al-Sheikh would struggle mightily to win an election. Just 3 percent of Palestinians want him to be their next leader, according to the most recent one. Another suggested that nearly three-quarters of Palestinians opposed his May promotion to the No. 2 position in the Palestine Liberation Organization, the group that nominally oversees the Palestinian Authority.
But to his supporters, Mr. al-Sheikh is the right man for a difficult moment — a pragmatist who can improve daily life for Palestinians in an era when the grander goal of an independent state seems as remote as ever. He said in the interview that he does not think Israel is serious about ending the occupation, so Palestinians have no option other than to keep working within the current arrangement.
Ending relations with Israel or disbanding the Palestinian Authority might end in a security vacuum that would leave Palestinians even worse off than they are now, he said, speaking in his office in the West Bank city of Ramallah.
“If I were to dismantle the Palestinian Authority, what is the alternative?” Mr. al-Sheikh said. “The alternative is violence and chaos and bloodshed,” he added. “I know the consequences of that decision. I know the Palestinians would pay the price.”
Among other roles, his office works with Israel to process Palestinian applications for Israeli work permits and coordinate the passage of goods between the West Bank, Gaza, Israel and Jordan. Both those things provide much-needed income for West Bank residents.
Although he was appointed, not elected, to his new position, Mr. al-Sheikh said his background and track record give him the legitimacy to lead.
He was born in Ramallah in 1960 when Jordan controlled the West Bank. His family, who came from a village near Tel Aviv, were among some 700,000 Palestinians who fled or were expelled from their homes during the wars surrounding Israel’s creation in 1948 — a mass displacement that Palestinians call the nakba, or catastrophe.
He was 6 when Israel captured the West Bank and Gaza Strip in the 1967 Middle East war. As a teenager, he joined Fatah, the leading Palestinian militant group at the time. As a result, he spent much of the 1980s in Israeli jails, winning him street credibility.
After the establishment of the Palestinian Authority in the 1990s, he became a colonel in the newly formed Palestinian security services amid hopes that Palestinians were on the cusp of statehood.
“You are talking to someone whose entire history is about the struggle of the Palestinian people,” Mr. al-Sheikh said. “I know exactly how to lead my people to the right path.”
In 2007, he was appointed as the main Palestinian liaison to the Israeli military. A year later, he joined the leadership council of Fatah, the faction that dominates the Palestinian Authority and the P.L.O.
Over the next decade, while the Palestinian quest for independence faltered, Mr. al-Sheikh grew close to Mr. Abbas, frequently joining him at meetings with foreign leaders.
Mohammed Daraghmeh, a veteran Palestinian journalist, said Mr. al-Sheikh’s approach is the only one feasible for the current moment: recognizing that there’s no immediate chance of a Palestinian state, and doing what he can to stop things getting worse.
“In these circumstances, what else can he do?” Mr. Daraghmeh said. “The Palestinians are weak and divided, the Israelis are not giving them anything, the world is not helping.”
Many Palestinians appreciate at least some of what he does.
A June poll showed that nearly two-thirds of Palestinians supported recent confidence-building measures between Israel and the Palestinian Authority, partly coordinated by Mr. al-Sheikh.
He has been praised by both Israeli and American officials, said Daniel B. Shapiro, a former U.S. ambassador to Israel and a fellow at the Atlantic Council, an American research group.
“He’s a serious person and someone that U.S. officials have found they can work with,” said Mr. Shapiro. “Israeli officials have found the same.”
But some Palestinians resent him precisely for that, arguing that their institutions in the West Bank have become as much a subcontractor for the occupying power as a movement for national self-determination. The Palestinian security services quietly help Israeli intelligence agencies to target Palestinians accused of militant activity.
To rivals, Mr. al-Sheikh’s elevation — without public discussion and by presidential decree — embodies this democratic deficit in Palestinian politics.
“He’s not elected,” said Samer Sinijlawi, a leader of a rebel faction within Fatah. “His only source of power is Abbas. He will vanish once Abbas goes.”
The Palestinian Authority hasn’t held national elections since 2006, partly because Mr. Abbas fears losing to Hamas, the Islamist militant group that already wrested the Gaza Strip from Mr. Abbas’s control during a brief civil war in 2007.
The longstanding divides among Palestinians have prevented a united push for independence, reducing the prospects of an independent state to their lowest level in decades.
Peace negotiations with Israel stopped in 2014. Israeli settlements in the West Bank are more entrenched than ever. There is little U.S. pressure on Israel to break the impasse, and solidarity from other Arab leaders has dwindled, particularly after three Arab countries sealed diplomatic ties with Israel in 2020.
But many Palestinians feel their own leadership remains one of the biggest obstacles. A poll in June asked Palestinians what they considered their most pressing problem: One-quarter said it was the corruption of the Palestinian Authority.
With no functional parliament, Mr. Abbas writes laws and makes appointments by decree — including that of Mr. al-Sheikh.
Last September, 14 Palestinian police officers were charged with beating to death an anti-corruption activist, Nizar Banat, who was detained after he posted online criticism of the Palestinian Authority.
“It’s dictatorship,” said Nasser al-Kidwa, a former Palestinian foreign minister who broke with Mr. Abbas last year and now lives in exile. “It’s a situation that is so miserable, that we haven’t seen since the nakba.”
Raja Abdulrahim contributed reporting from Ramallah, West Bank, and Hiba Yazbek from Jerusalem.
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Le Figaro
Pourquoi il faut relire L'Exposition coloniale d'Erik Orsenna
LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - «Le temps, Dieu merci, n'a pas ''assagi'' ce livre de l'immensité : il l'a laissé intact, tout aussi inventif, insolent, incendiaire qu'aux jours de sa naissance», écrit le romancier et scénariste Didier Decoin.
Didier Decoin est romancier et scénariste, auteur notamment de John l'Enfer, prix Goncourt 1977, et de La Femme de chambre du Titanic (1991). Il a été élu à l'Académie Goncourt en 1995, il en est le président depuis 2020.
L'Exposition coloniale de 1931, deuxième manifestation à se tenir à Paris (d'autres avaient déjà eu lieu à Lyon, Rouen, Rochefort, Marseille ou La Rochelle), fut inaugurée le 6 mai. Le moins qu'on en puisse dire est que ce fut grandiose ! Les dirigeants de la IIIe République voulaient, à travers cette exhibition, persuader l'opinion publique du bien-fondé des conquêtes coloniales et montrer à la face des nations l'attachement «fraternel et affectueux» de la France à son empire, et vice versa ; liens qui lui valaient bien l'appellation contrôlée de «Grande France».
En dépit de la météo qui affichait un visage chafouin et malgré un muguet des plus malingres cette année-là, l'humeur était au beau fixe et les rosettes de la Légion d'honneur s'épanouissaient comme jamais au revers des redingotes. Il faut dire qu'on avait mis les petits plats dans les grands : reconstitution d'un temple d'Angkor dans le bois de Vincennes, d'un musée permanent des colonies à la porte Dorée, construction d'une réplique de la Grande Mosquée de Djenné, joyau du Mali. Des milliers de figurants – danseuses annamites, cavaliers arabes, sculpteurs de fétiches, musiciens, conteurs, dresseurs de fauves, etc. – accueillaient les quelque trois cent mille visiteurs qui se pressaient chaque jour.
Ce n'était pas un succès, c'était un triomphe !…
Ne vous attendez pourtant pas à en trouver l'écho dans le roman d'Erik Orsenna : en fait, pour cet auteur qui n'a toujours pas fini de nous étonner, L'Exposition coloniale, c'est un titre. Un sacré bon titre, sans doute, un de ces titres qui font penser à ces clés vénitiennes absolument énormes, ciselées comme des cathédrales, enrichies de trésors de pierreries, et destinées à ouvrir de tout petits coffres (lilliputiens ou pygméens, c'est au choix !) mais contenant mieux qu'un trésor : les petits secrets du bonheur.
Telle est la philosophie des Orsenna (oui, des deux Orsenna : Erik, l'auteur du roman, et Gabriel, son personnage principal, car ils partagent le même patronyme) : il faut apprendre à faire de sa vie une exposition coloniale…
Car telle est la philosophie des Orsenna (oui, des deux Orsenna : Erik, l'auteur du roman, et Gabriel, son personnage principal, car ils partagent le même patronyme) : il faut apprendre à faire de sa vie une exposition coloniale…
Mais qu'est-ce donc qu'une exposition coloniale ? Eh bien, disons que dans son acception «modèle de vie», c'est un peu l'équivalent d'un sorbet tutti frutti, ou d'un soufflé, d'une tartelette, d'un cake aux fruits de Bonne-Maman. Armé de ce principe, notre Gabriel, qui prétend ressembler au Bibendum, l'égérie ronde et rebondie des pneus Michelin, notre Gabriel, donc, réussira à aimer, et à se faire aimer, de deux femmes à la fois, Ann et Clara, deux sœurs, l'une blonde et l'autre brune qui n'auraient pas déparé un film de François Truffaut, genre Les Deux Anglaises et le Continent. Il voyagera à bord d'un navire époustouflant qui navigue aussi bien sur les eaux glauques du fleuve Amazone que sur ses rives, parmi les arbres pourrissants, juste sous les cimes où hurlent des singes invisibles, il pratiquera mille et un métiers, de préférence en relation avec le caoutchouc, un matériau pour lequel Gabriel est «tombé en amour», comme disent les Québécois – pour lui, le monde est une grosse boule d'hevea brasiliensis qui bondit et rebondit sans cesse, à l'image de la balle de mousse qui ne quitte pas le fond de sa poche.
En vérité, nous sommes toutes et tous des Gabriel Orsenna.
Jean Cayrol, dont Erik Orsenna fut l'un des «enfants» (filiation strictement littéraire, que Cayrol préférait à disciples), le disait volontiers : on croit vivre une vie, en fait on en vit mille, mille vies superposées les unes aux autres, ce qui, fatalement, fait un peu désordre. Mais, ajoutait Cayrol, le désordre n'est-il pas la finalité du roman ? En d'autres termes, écrire un roman ne consiste-t‑il pas à désorganiser les choses pour les assembler autrement ? À pulvériser pour restructurer ? «Le romancier doit apprendre à casser ses jouets», m'a dit Cayrol un jour où, justement, nous parlions d'Erik Orsenna. Et il ajouta : «C'est ce que fait le poète : il anéantit le concret pour mieux le rêver. On appelle ça “prendre des libertés”, moi j'appelle ça créer.»
Cet hymne au désordre ne doit pas vous effrayer, ni surtout vous dissuader de vous jeter sur ce livre (sans doute, soit dit entre parenthèses, le seul roman dont le facteur Cheval aurait toléré la présence dans la bibliothèque de son Palais Idéal, ce monument à la gloire du disparate, du charivarique, du bigarré, du dissonant, ce château à la fois génial et absurde que Cheval mit trente-trois ans à bâtir, seul et à mains nues, et qu'il baptisa le Palais Idéal)
Cet hymne au désordre ne doit pas vous effrayer, ni surtout vous dissuader de vous jeter sur ce livre (sans doute, soit dit entre parenthèses, le seul roman dont le facteur Cheval aurait toléré la présence dans la bibliothèque de son Palais Idéal, ce monument à la gloire du disparate, du charivarique, du bigarré, du dissonant, ce château à la fois génial et absurde que Cheval mit trente-trois ans à bâtir, seul et à mains nues, et qu'il baptisa le Palais Idéal).
Eh bien, en écho à l'œuvre de Joseph Ferdinand Cheval, répond d'une certaine façon le chef-d'œuvre d'Erik Orsenna.
Car L'Exposition coloniale n'est pas une forme de chef-d'œuvre : c'est un chef-d'œuvre tout court, un bondissant et rebondissant chef-d'œuvre. Chevauchez-le, lancez-vous comme Karl Friedrich Hieronymus, baron de Münchhausen, sur son boulet de canon, et vous verrez…
À lire aussiErik Orsenna et Bréhat: l’île de la consolation
Presque à la moitié du livre, Orsenna nous propose un long moment magnifique qu'il a intitulé Carnets de la forêt pluviale. Ouvrez-le, ouvrez grand vos narines, respirez avec Gabriel : «Ô l'odeur de gomme fumée, bouffées des forêts immenses, il suffisait de fermer les yeux, de bâiller les narines et l'on partait là-bas, loin des brouillards auvergnats, ô Brésil de tous les arômes.» Quelle belle et singulière façon de voyager sur l'air qu'on respire…
Bien que portant couronne du prix Goncourt, L'Exposition coloniale désempara quelques lecteurs. Près de sept cents pages, et non des moindres, à une époque où tout doit aller plus vite que vite, où il faut tout précipiter ? Diable, je comprends que parfois l'on n'ait pas compris. Le temps, Dieu merci, n'a pas «assagi» ce livre de l'immensité : il l'a laissé intact, tout aussi inventif, insolent, incendiaire qu'aux jours de sa naissance. Si vous ne l'avez jamais lu, offrez-vous cette joie de le découvrir. Et si vous l'avez déjà goûté, rouvrez-le pour le déguster à nouveau : comme la balle en caoutchouc, à chaque lecture il rebondit différemment…
Vol. 10 : Erik Orsenna – L'Exposition coloniale. ISBN 978-2-8105-0952-2 Prix public : 12,90 € – 640 pages. Parution en kiosque le 15 juillet 2022 en kiosque.
»» Vous pouvez obtenir cet ouvrage de la collection «Le meilleur du Prix Goncourt» au tarif de 12,90 euros.
À VOIR AUSSI - Erik Orsenna était l'invité de la matinale Radio Classique – Le Figaro
Bande dessinée: le retour rugissant de Michel Vaillant
Cet été, Le Figaro Magazine prépublie en intégralité la nouvelle aventure (à paraître en septembre) du héros de bande dessinée créé en 1957 par Jean Graton: Dans l’enfer d’Indianapolis. Ses deux auteurs, Denis Lapière et Vincent Dutreuil, se sont glissés dans la peau du célèbre pilote de course sur le circuit de la Vaillante Académie, à Fontenay-le-Comte, en Vendée…
Découvrez L’arbitraire des rêves, la nouvelle inédite d’Anne de Guigné
Tout l’été, une nouvelle inédite d’une plume du Figaro.
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Biden in the Middle East
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Biden’s Mideast Message: Good News for Israel, Small Steps for Palestinians
To Israelis, President Biden’s visit was mostly a source of celebration of growing ties with Arab countries. For the Palestinians, Mr. Biden brought funding and sympathy — but no long-term plans.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — President Biden had contrasting messages for Israelis and Palestinians on Friday before departing Israel for Saudi Arabia, announcing new steps toward Israeli integration within the Middle East while cautioning Palestinians that now was not the time for new peace talks to end the Israeli-Palestinian conflict.
Mr. Biden began the day by announcing that Saudi Arabia, the most powerful Arab country, would allow direct flights to and from Israel. After years of clandestine discussions behind the scenes between Saudi Arabia and Israel, that agreement was the first overt step by the Saudis to create a formal relationship.
Hailed by Mr. Biden as “historic,” it was the latest sign of Israel’s growing acceptance among Arab leaders after years of regional isolation, as fears of a nuclear Iran — shared by both Israel and several Sunni Arab leaders — have superseded Arab solidarity with the Palestinians.
For the Palestinians, Mr. Biden offered sympathy and funding, but few long-term prospects. On a brief visit to the West Bank, he announced more than $300 million for Palestinian hospitals and refugees, some of it subject to congressional approval. And he reported that Israel had agreed to give the Palestinians access to 4G internet, a decision not yet confirmed by Israel.
He also restated his support for a future Palestinian state, with a capital in at least part of Jerusalem, and said that Israel’s increased acceptance within the Arab world could lead to new momentum for the dormant peace process.
But Mr. Biden warned that “the ground is not ripe at this moment to restart negotiations,” and announced no long-term program to revive them, beyond the hope that the changing alliances of the Middle East might at some point allow for a breakthrough in Israeli-Palestinian relations.
“In this moment, when Israel is improving relations with its neighbors throughout the region, we can harness that same momentum to reinvigorate the peace process between the Palestinian people and the Israelis,” Mr. Biden said, referring both to the new Saudi flight arrangements and a set of earlier agreements between Israel, Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates.
It was a juxtaposition that highlighted the central dichotomy of his 49-hour visit to Israel and the West Bank.
To Israelis, it was a source of celebration — the arrival of a self-declared Zionist, one of its oldest and staunchest friends, and now a standard-bearer for Israel’s integration within the Middle East.
“A visit that moved our entire country,” summarized Yair Lapid, Israel’s interim prime minister, as Mr. Biden departed for Saudi Arabia.
To Palestinians, parts of the visit may have been welcome: Mr. Biden brought funding, attention and reassurance that the U.S. still supports the concept of Palestinian sovereignty.
But it was also a reminder that Palestinian aspirations are not a priority for the Biden administration. Mr. Biden spent just three hours in the West Bank, against 46 in Israel. And he disappointed Palestinians by avoiding criticism of Israel, defusing expectations of a renewed American-led peace process and maintaining several Trump administration decisions widely criticized by Palestinians.
President Biden’s Visit to the Middle East
The U.S. president is on a four-day trip to Israel and Saudi Arabia, after branding the latter country a “pariah” state following the brutal assassination of Jamal Khashoggi, a Saudi Arabian journalist.
“Mr. President,” said Mahmoud Abbas, the president of the Palestinian Authority, at a joint press briefing with Mr. Biden in Bethlehem. “Isn’t it time for this occupation to end?”
Some praised Mr. Biden’s decision to restore American funding for a Palestinian network of hospitals, with one hospital director, Fadi Atrush, saying that the president was “bringing hope to thousands of Palestinian patients.”
But others portrayed the promises of more aid as merely short-term measures that did little to address the more fundamental problem of the Israeli-Palestinian conflict. A nurse whose hospital will benefit from Mr. Biden’s funding pledge thanked him for the donation but said that Palestinians needed more than money.
“We need more justice, we need more dignity,” she called to him after he announced the funding at the Augusta Victoria Hospital in East Jerusalem.
There was frustration, too, at the news of another thaw in relations between Israel and the Arab world.
For years, most Arab leaders said they would not recognize Israel before the creation of an independent Palestinian state. In 2002, Saudi Arabia itself spearheaded a peace proposal based on that premise — and Mr. Abbas, in his meeting with Mr. Biden, tried to channel that same idea.
“The key to peace and security in our region begins with recognizing the state of Palestine,” Mr. Abbas said.
But Mr. Biden’s own words and actions appeared to undermine the thought.
Within hours, Mr. Biden was on his way to Jeddah, Saudi Arabia. It was one of the first few overt direct flights between Israel and Saudi Arabia — the latest indication of how Israel is gaining regional acceptance as security concerns and trade ambitions take on greater importance for some Arab leaders than an immediate resolution to the Israeli-Palestinian conflict.
It is a gloomy time in general for Palestinians, with their leadership divided between the Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank, and Hamas, the Islamist militant group that wrested control of Gaza from the authority in 2007. Most Palestinians see little hope of reconciliation, recent polling shows.
In Gaza, a blockade enforced by Israel and Egypt is in its 15th year. One in four Palestinians was unemployed in 2021. Seven in 10 say they believe that a Palestinian state is no longer feasible because of the expansion of Israeli settlements in the West Bank, according to a June poll. Nearly 80 percent want the resignation of Mr. Abbas, who last faced an election in 2005, and the vast majority see both the authority and Hamas as corrupt.
Against this backdrop, Mr. Biden offered gentle criticism of the Palestinian leadership. “The Palestinian Authority has important work to do as well, if you don’t mind my saying,” Mr. Biden said. “Now’s the time to strengthen Palestinian institutions to improve governance, transparency and accountability.”
But many Palestinians have criticisms of their own for the Biden administration, with 65 percent opposing dialogue between their leadership and the United States.
Mr. Biden has not formally reversed a Trump administration decision to legitimize Israeli settlements in the West Bank, which most of the world considers illegal. Following Israeli pressure, he has not reopened the U.S. consulate to the Palestinians in Jerusalem and the Palestinian mission in Washington, both of which were shuttered under Mr. Trump.
The Biden administration also angered Palestinians by recently declining to push Israel to launch a criminal investigation into the killing in May of a Palestinian American journalist, Shireen Abu Akleh, in which multiple investigations, including one by The New York Times, found that the bullets had come from the location of an Israeli Army unit.
Palestinians demonstrated against Mr. Biden on Friday in both Jerusalem and Bethlehem, and some Palestinians criticized Mr. Abbas for meeting with him.
“Palestinians consider the U.S. as a partner in the occupation, whether by funding it or by supporting Israel politically,” said Suhaib Zahda, 39, a political activist in the West Bank city of Nablus.
Mr. Biden said he empathized with Palestinian frustrations. “The Palestinian people are hurting now — you can just feel it,” he said on Friday, adding that the experience of the Palestinians reminded him of his own Irish heritage and the struggles of the Irish under colonial British rule.
The president quoted a verse from “The Cure of Troy,” a poem by the Irish poet Seamus Heaney that he often cites:
History says, Don’t hopeOn this side of the grave,But then, once in a lifetimeThe longed-for tidal waveOf justice can rise up,And hope and history rhyme
Mr. Biden then added that he hoped “we’re reaching one of those moments where hope and history rhyme.”
He didn’t elaborate on how or why.
Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.
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New York Times - World
Italy’s Political Crisis
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Crisis in Draghi Government Dismays Italians
The prime minister’s success in expanding Italy’s influence left many disbelieving that a part of his coalition would knock the country back onto wobbly footing.
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By Jason Horowitz
ROME — The stunning announcement by Prime Minister Mario Draghi that he would resign after a rebellion in his national unity government left Italians alarmed and dismayed on Friday, and bitten by a deep sense of uncertainty over where the country was now headed.
Political and business leaders were incredulous. Church leaders expressed alarm. Italians, used to more than their share of political tumult, shook their heads in disbelief in coffee bars.
“I don’t know exactly what happened yesterday. Italian politics is always so hard to understand, we just forgot about it while Draghi was in power,” said Laura Comasi, 33, while she swept the street in front of the clothing shop in Rome where she works near Parliament. “I just know that I felt safe and part of a credible country during his government.”
President Sergio Mattarella refused to accept Mr. Draghi’s resignation on Thursday, asking him instead to address Parliament next week and take a measure of his support, including of the anti-establishment Five Star Movement, which withheld its support in a confidence vote.
The move was widely seen as an effort by Mr. Mattarella, who has provided Italy with stability during an exceptionally volatile seven years, to freeze the situation in place and give Mr. Draghi time to reconsider, and Italy’s political forces time to convince him to stay on.
Mr. Draghi actually survived the confidence vote, but he has put the bar higher than the usual leader in Italy’s fragmented coalition politics. He argued that he was brought in to lead a national unity government, and that it made no sense for him to stay if there was no unity and if major parties sought to hold the government hostage with lists of demands.
That is asking a lot of Italians, who are more accustomed to the horse trading, back room deals and power dynamics that usually fuel government. But for a year and a half, Mr. Draghi, who is no political neophyte, has managed to lead with an exceptionally broad consensus — and get things done.
With Italy enjoying increased stability and relevance, the news that part of Mr. Draghi’s coalition would bolt and knock the country back onto wobbly footing was all the more astonishing.
Some leaders on Friday seemed to think it was possible Mr. Draghi would stay, and certainly hoped so.
“We have asked President Mario Draghi to review his decision: a crisis at this moment opens uncertain prospects for the country,” Andrea Orlando, a member of the center-left Democratic Party and the minister of labor and social policies, said in Trento on Friday. “In recent weeks we’ve opened discussion on the question of wages, and giving a response is a priority.”
Giancarlo Giorgetti, the powerful minister for economic development with the nationalist League Party, used the metaphor of the extra injury time at the end of a soccer match to give hope that Mr. Draghi could stay on.
“There is always extra time,” he said.
But most considered a reversal of fortune a long shot and had already begun to survey the damage. Italy’s foreign minister, Luigi Di Maio, a former Five Star leader who left last month to form his own party, Together for the Future, framed the potential departure of Mr. Draghi as a disaster for Italy and a victory for President Vladimir V. Putin of Russia.
“Yesterday they were making a toast in Moscow,” Mr. Di Maio said in an interview on a national radio. “Because Mario Draghi’s head was served to Putin on a silver plate. Autocracies are toasting and democracies are weaker.”
“Now even Europe is weaker,” he added.
Mr. Di Maio, who knows the inner workings of Five Star well, added that “this crisis was planned in advance.”
Italy’s business community had shown great support for Mr. Draghi, a former president of the European Central Bank largely credited with saving the euro. They believed he brought stability and a favorable environment for investment. Its leaders seemed almost struck by disbelief over the turn of events.
“With complete incredulity, we are witnessing political developments that clearly ignore the obligations that the government has taken on with its majority and with the country,” said Carlo Bonomi, the leader of Italy’s industrialist association, Confindustria.
He called the rebellion by the anti-establishment Five Star Movement an act of “complete irresponsibility that leaves us speechless” that could lead to the rise of borrowing costs and economic pain.
The hand wringing was not limited to secular society.
Cardinal Matteo Zuppi, the Archbishop of Bologna and president of the Italian bishops Conference, who is close to Pope Francis, said on Friday that “we look with great concern at the political situation that is taking shape.”
He lamented that the political crisis now risked inflaming “a more general phase of crisis” defined by the war in Ukraine, inflation and the lingering pandemic.
Those who had hitched their wagons to the Five Star Movement sought to argue that it was Mr. Draghi who was to blame.
Marco Travaglio, editor of the anti-establishment and pro-populist newspaper Il Fatto Quotidiano, argued that “the ex-banker” used to getting his way had essentially tumbled out of power by following his own pride and was incapable of mediating. “He sought the crisis,” he wrote.
Mr. Draghi’s most ardent backers, who regard him as a political savior who put Italy on a path to modernization, stronger democratic values and good sense, saw it otherwise.
Christian Rocca, the editor of Linkiesta, which disdains Italy’s Five Star Movement as a dangerous gang of incompetent and anti-democratic nincompoops, has for years warned that Giuseppe Conte, the head of Five Star, would have devastating effects on Italy.
A lawyer who had been plucked from obscurity to run the country, Mr. Conte was pushed out as prime minister last year, and Mr. Draghi was called in by the president as s sure set of hands to replace him.
Mr. Rocca wrote on Friday that it was a “sign of these crazy times” that “the miserable lawyer without skills or talent, who, amid the backdrop of a dramatic attack on Europe, ordered by a criminal admired by his movement of Five Idiots, brings down a government run by the most authoritative political figure in the Western Hemisphere.”
Other influential backers of Mr. Draghi sought to maintain a measure of optimism.
Claudio Cerasa, the editor of Il Foglio, wrote that while there was an “irresistible” temptation for the coalition to re-coalesce and convince Mr. Draghi, who had arrived to provide stability like “manna from heaven,” to stay put, things could very well careen toward early elections.
But Mr. Cerasa argued that such an eventuality was not necessarily so terrible, given that the last time early elections seemed likely, in 2019, Matteo Salvini, the nationalist leader of the League Party, seemed all but invincible.
He argued that Mr. Mattarella and Mr. Draghi had inoculated Italy with anti-populist “antibodies” and that Mr. Draghi’s government had essentially determined Italy’s future path with unbreakable contracts and commitments to receive billions of euros in European Union funding.
As the opposing sides cast blame and pointed fingers, the most pertinent question was what would happen next. On Friday, the focus among members of Parliament and political operatives shifted to Mr. Salvini, the leader of the League, who could very well determine the survival of the government if Mr. Draghi is at all amenable to continuing.
Mr. Salvini, since slipping out of power in 2019 in a power grab turned overreach, has been desperate for a chance to go to early elections and cash in on his popularity. But political machinations keep depriving him of that chance. When Mr. Draghi arrived, Mr. Salvini saw the writing on the wall and joined the national unity government, hoping to project responsibility in a time of crisis.
Throughout it all, his popularity diminished, while that of fellow right-wing politician Giorgia Meloni, the leader of the Brothers of Italy party, has skyrocketed as she stayed in the opposition, and in campaign mode.
Now, the rebellion by Five Star has given Mr. Salvini political cover to leave. But it is unclear what he wants. On the one hand an alliance with Ms. Meloni and center-right forces would make them hard to beat in an early election. But Mr. Salvini’s base of businessmen in the country’s north like Mr. Draghi, and the stability and investment he brings, and they fear the economic repercussions of a new phase of political instability.
Mr. Salvini, writing on the League’s Facebook page, wrote his party would “do what’s good for Italy and Italians.”
Gaia Pianigiani contributed reporting from Rome.
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New York Times - World
The War in Ukraine Is the True Culture War
critic’s Notebook
With Russia trying to erase Ukraine’s national identity, the fight to preserve, and build upon, Ukraine’s artistic heritage has taken on new urgency.
Credit...Emile Ducke for The New York Times
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By Jason Farago
Jason Farago, a critic at large, traveled to Kyiv, Lviv and several heavily damaged towns around the capital to explore the war’s impact on Ukrainian culture.
KYIV, Ukraine — At the thousand-year-old Cathedral of Saint Sophia here, standing on an easel in front of a towering Baroque golden altar, is a new, freshly painted icon that’s just a foot square.
It depicts a 17th-century Cossack military commander with a long gray beard. His eyebrows are arched. His halo is a plain red circle. He looks humble beneath the immense mosaics that have glinted since the 11th century — through Kyiv’s sacking by the Mongols, its absorption into Poland, its domination by the Soviet Union.
No gold. No gemstones. This icon has been painted on three planks of knotty wood: the planks, I learn, of an ammunition box recovered from the devastated Kyiv suburb of Bucha. Out of Bucha’s mass graves, in the wake of terrifying Russian atrocities against civilians, something new has come to Saint Sophia: an image of mourning and resolve, of horror and courage, of a culture that will not give up.
Why would a critic go into a war zone? Why should anyone care about a painting when cruise missiles are overhead? Because “this is a war about cultural identity,” said the curator Leonid Maruschak — one of so many writers, musicians and scholars I’ve met here who make no distinction between the survival of Ukraine’s people and land and the survival of its history and ideas. With Russia actively trying to erase Ukraine’s national identity, this country’s music, literature, movies and monuments are not recreations. They are battlefields. The true culture war of our age is the war for democracy, and Ukrainian culture, past and present, has become a vital line of defense for the whole liberal order.
Every war endangers cultural heritage. Walk through Kyiv or Lviv today, and on every other corner is a statue bundled in flame-retardant blankets. Hapsburg stained glass is sandwiched between particle board, and Soviet mosaics are overlaid with plywood. The appalling damage to theaters, libraries and religious sites (above all in Mariupol, the occupied city in Ukraine’s southeast) in these past four months alone broadens a horrendous tide of cultural destruction this century, in Syria, Iraq, Ethiopia, Mali, Armenia and Afghanistan.
But the risks to Ukrainian culture are more than mere collateral damage. For President Vladimir V. Putin of Russia, there is no Ukraine as such; he maintains that Ukraine is a Soviet fiction, that the Ukrainian language is a Russian dialect, that Russians and Ukrainians are “one people.” And so since February — indeed, since 2014, when the war first began in the east of Ukraine — cultural manifestations of Ukrainian independence have been directly in the cross hairs.
“You see how many historical fake justifications there are in the Russian motivation for this war,” the philosopher Anton Drobovych, one of Ukraine’s brightest young scholars, told me when we met up near his barracks on an island in the Dnipro River. In peacetime, Mr. Drobovych led Ukraine’s Institute of National Memory, an official institution tasked with re-examining the Communist era after years of whitewashes. Now he wears fatigues and combat boots, and takes Zoom meetings from the trenches with Western think tanks, as he works with the institute on an oral history of the invasion. “History is no less important than the army,” he said. “If I felt that it was less important, I would deal only with my anti-tank affairs.”
Despite the social-media propaganda, despite the missile warnings delivered via push notification, in cultural terms the war here is brutally old-fashioned. It’s a straight-up imperial war, and it’s turned contemporary Ukrainian culture into an archival enterprise — one in which preservation is everyone’s job, and new creations are rooted in history the enemy would deny. The exhibition “Crucified Ukraine,” at a museum in the shadow of Kyiv’s stainless steel Motherland Monument, includes exacting replications of three underground shelters that housed 120 Ukrainians for more than a month this winter. Film archivists have become experts in explosion risks, and librarians are digitizing Soviet-era photographs that were spirited out of Mariupol at the last minute. Heritage authorities are tracing monuments with 3-D scanners, creating a record in case they need to be rebuilt — a technology developed too late for many treasures in Syria.
Lviv, an hour from the Polish border, has become a hub for displaced people and displaced culture, too. Viktoriya Sadova has been showing new arrivals to the city around the memorial museum in Lonsky Prison, which was a Polish, then a Nazi, then a Soviet detention center. (She became the museum’s acting director after the war began on Feb. 24, and its regular leader was drafted.) Visitors from the occupied cities of Mariupol and Kherson scrutinize the exhibits of Soviet repression of Ukrainian partisans, and recognize the traumas immediately. “Eighty years have gone but nothing has changed,” she told me. “We still have the same occupant.”
Ms. Sadova has also been collaborating with museums in Kyiv and Kharkiv, exfiltrating their collections to safer locations west. There was no guidance from the culture ministry, no fuel, no cars; she thanked God for an emergency shipment of cardboard boxes from Poland. What makes her work? She glanced up at the sallow light of the former prison cell and, with a little laugh, quoted me a snatch of Heidegger: “Where there is danger, there grows what saves.”
Right now that danger is starkest away from Kyiv. In the occupied eastern cities of Severodonetsk and Lysychansk, local history museums are presumed destroyed. The missiles come again and again in Kharkiv — the nucleus of the Ukrainian avant-garde in the early days of the Soviet Union. But no city can sleep easy, and no cultural institution is safe. On Thursday a barrage of Russian missiles struck Vinnytsia, a city west of Kyiv and hundreds of miles from the front. They blew up a music venue ahead of a pop concert; the performer Roxolana posted to Instagram that her sound engineer was among the dozens dead.
But with the withdrawal of Russian forces from the Kyiv region in April, and the return of some citizens who’d sought refuge westward, cultural life has partially resumed here. At the opera they’re performing “Nabucco,” with Verdi’s most stirring nationalist chorus, and buskers on the streets are singing “Stefania,” the folk-rap mash-up that won the Eurovision Song Contest this year. The independent designers on Reitarska Street are meeting the demand for patriotic style: blue-and-yellow knitwear, T-shirts with Javelins. Even the renowned nightclubs — which led The New York Times Magazine, just a few months before the war, to christen Kyiv “the Pandemic’s Party Capital” — are gingerly reopening for daytime dancing.
Between the air raid sirens, amid updates from the front, there grows what saves. “I had the feeling in the first days, and even now, that there was sand in my mouth instead of words,” said Olena Stiazhkina, a celebrated novelist and historian, when we met for Crimean Tatar food a few days after Kyiv’s most recent bombardment. Ms. Stiazhkina was born in Donetsk, the largest city in the Donbas, and fled when Russian-backed separatists fought to take control in 2014. Her novels, like many conversations here before February, oscillate between Ukrainian and Russian — or they used to; she’s done with Russian for now.
She has friends who fled Kyiv, but she couldn’t bring herself to leave home, not a second time. When we met she felt strong and sure, but she wondered what might happen to her in a decade. She mentioned Primo Levi, Paul Celan, Jean Améry, writers who survived the Holocaust and then killed themselves years later, and her eyes welled up.
What pushes her on is that Ukrainian archival impulse. “As a witness, I can write. As a writer, I cannot,” she told me. “I understood that I must be a witness, and that’s why I write a diary every day. And this time, I have a strong intention to finish it on the day of our victory.”
In 2014, after the Maidan revolution that brought down former President Viktor Yanukovych, Ukraine had a national rebirth, at least in part. The political revolution juddered, but the cultural explosion endured, producing a new generation of young filmmakers, photographers, designers and, especially, DJs and electronic musicians.
“After Maidan, the inability to channel that revolutionary energy into the state got redirected into music,” said the curator and writer Vasyl Cherepanyn, who directs the Visual Culture Research Center, Kyiv’s boldest independent art institution.
The country’s youthquake seemed more hedonistic than constructive, at least at first. (“Nightclubs,” Mr. Cherepanyn conceded, “are not the best place for critical thinking.”) Now, though, all of that cultural ferment is buttressing a season of unbelievable bravery. What Ukraine is proving, amid the slaughter, is that civil society can make a difference against a superior military force. Cultural power is real power. Ukrainian culture, as much as arms, is keeping all of our democratic dreams alive.
Mr. Drobovych described Ukraine’s culture as an explicit military asset. “It is contagious, and it spreads to the rest of the world,” he told me at the barracks. “It seems that this truth and justice, which is violated, simply explodes in people who create art. And I think that’s a huge part of why we’re going to win this war.”
On the dance floor at Closer, one of the clubs that made Kyiv’s reputation as a nightlife capital, I bumped into Serhiy Leshchenko, who before Maidan was an investigative journalist focused on corruption. After the 2014 revolution he entered Parliament; now he advises the Zelensky administration, though he still fits in among the club kids. No one was in the mood to let loose; phones pinged with Telegram notifications of attacks in the south of the country, and there’s curfew at 11 p.m. But even at just 100 beats per minute, the young revelers of Kyiv are nowhere near surrender.
“We have to do this,” Mr. Leshchenko shouted in my ear over the beat of the DJ. “War isn’t about death, war is about life.” The speakers thumped, the air alert app was silent; the blue and yellow flag fluttered above; the young Ukrainians in black held fast to each other, dancing in slow defiance. In danger there grows what saves.
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Le Figaro
Libération fiscale: à partir de dimanche, les Français travaillent pour eux
Manon MalhèreDÉCRYPTAGE - Derrière l’Autriche, la France est le pays européen où la pression fiscale et sociale est la plus lourde.
Davantage de charges et d’impôt que de pouvoir d’achat. Cette année encore, la France reste parmi les pays européens où la pression fiscale et sociale pèse le plus lourd sur le porte-monnaie des Français. Ce n’est qu’à partir de dimanche 17 juillet que les salariés français vont enfin pouvoir faire ce qu’ils veulent de leur argent. En effet, cette année, un salarié moyen et célibataire doit d’abord travailler jusqu’à cette date pour verser à l’État l’impôt sur le revenu, la TVA et les cotisations sociales dus, selon l’étude annuelle de l’Institut économique Molinari (IEM), que dévoile en avant-première Le Figaro. Certes, après être arrivé en tête de liste des membres de l’Union européenne durant six années consécutives, l’Hexagone a finalement été détrôné par l’Autriche dont le jour de libération intervient un jour plus tard, le 18 juillet. Mais, il n’y a évidemment pas lieu de crier victoire. La France reste en deuxième position suivie de près par la Belgique.
Le pays se situe ainsi bien loin de la moyenne européenne dont la date de libération fiscale et sociale est tombée cette année le 11 juin. C’est en outre le grand écart avec Chypre et Malte où les contribuables sont, eux, «libérés» depuis le mois d’avril. Quant aux autres bons élèves, «la Hongrie améliore une fois de plus son positionnement. Grâce à une nouvelle réduction des cotisations patronales de Sécurité sociale (…), les salariés hongrois célèbrent leur jour de libération fiscale et sociale 6 jours plus tôt qu’en 2021», note l’institut. Les salariés irlandais gagnent également 6 jours.
«Le résultat reste très mauvais pour la France. On observe une stagnation du salaire moyen, une hausse du coût de la vie et une pression fiscale qui reste forte», déplore Nicolas Marques, directeur général de l’institut. Pourtant, sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le gouvernement a engagé une baisse inédite de pas moins de 50 milliards d’euros des prélèvements obligatoires dont 25 milliards pour les ménages. «Le poids des prélèvements obligatoires sur le salarié moyen a diminué significativement depuis 2018», reconnaît d’ailleurs l’Institut Molinari.
Charges patronales records
Plusieurs mesures comme le remplacement du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) en allégement de cotisations patronales ainsi que la baisse de l’impôt sur le revenu en 2019 ont eu un réel impact. Seulement voilà, si la France a gagné quelques jours de «liberté fiscale» en 2019, elle part de si loin en matière de prélèvements obligatoires qu’il est difficile de remonter la pente… En particulier, le niveau des cotisations sociales et, plus spécifiquement, des charges patronales, reste à un niveau «record» en France. Dans le détail, un employeur français doit débourser 218 euros - dont pas moins de 102 euros de charges patronales et salariales - pour que son salarié moyen bénéficie de 100 euros de pouvoir d’achat réel. Cette situation pèse évidemment sur le pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus contraint en cette période d’explosion des prix.
D’ailleurs, pour tenter d’atténuer le choc inflationniste, l’exécutif n’a pas lésiné sur les moyens en engageant plusieurs dizaines de milliards d’euros ces derniers mois. Et le gouvernement n’hésite pas non plus à interpeller les patrons pour qu’ils prennent en charge une partie des surcoûts liés à l’inflation qui pèsent sur les salariés, via notamment une hausse des rémunérations. Lors de son discours du 14 juillet, Emmanuel Macron a d’ailleurs, lui-même, insisté sur la responsabilité des chefs d’entreprise en la matière. «Penser que les entreprises ont les moyens de corriger structurellement cette situation en augmentant les salaires est une illusion. Pour redonner du pouvoir d’achat aux salariés, il faudrait avoir le courage d’affronter les enjeux structurels avec des réformes systémiques permettant de dynamiser les salaires nets», rétorque Nicolas Marques.
À lire aussiL’exécutif va-t-il vraiment baisser les impôts de production?
Pour ce faire, l’institut insiste sur la nécessité de baisser davantage les impôts de production, dont le niveau toujours plus élevé que chez nos voisins européens «pénalise» la création d’emplois et, plus largement, l’attractivité du territoire français. Quant à l’assainissement des finances publiques, comme le rappelait récemment le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une interview au Figaro , le modèle social français «nous coûte 10 points de PIB de plus que nos voisins européens». Réformer le système des retraites, qui représentait 25 % des dépenses publiques en 2020, est ainsi farouchement défendu par l’IEM. Également pointé du doigt, le poids élevé - 20 % de la dépense - de l’assurance-maladie et de la santé…
Le niveau record des cotisations sociales en France
Alors que l’employeur autrichien doit débourser 219 euros, le Français 218 euros et l’Allemand 204 euros pour que leur salarié obtienne in fine 100 euros de pouvoir d’achat réel en 2022, le patron irlandais, lui, ne doit verser que 158 euros… quand la moyenne européenne s’établit à 182 euros. C’est un fait, la pression fiscale et sociale sur le salarié moyen diffère largement entre les pays européens. Sans surprise, la France reste dans le groupe des très mauvais élèves, en raison principalement du niveau record des cotisations sociales. En effet, sur les 218 euros à débourser, en réalité, «l’employeur français doit s’acquitter de 66 euros de charges patronales et de 36 euros de charges salariales. Ce sont des records au sein de l’Union européenne», constate l’Institut économique Molinari (IEM). Le reste de la facture comprend 9 euros d’impôt sur le revenu et enfin 7 euros de TVA. En Autriche, où la pression est cette année un peu plus forte qu’en France, ce niveau de cotisations sociales est légèrement moins important avec 51 euros de charges patronales et 30 euros de charges salariales. De façon générale, selon l’institut, «les cotisations sociales représentent l’essentiel des prélèvements obligatoires supportés par le salarié moyen européen, sauf au Danemark (2 %)», où l’impôt sur le revenu pèse bien plus lourd, et dans une moindre mesure en Irlande (35 %).
Jean-René Cazeneuve: «Les impôts de production pèsent sur l’attractivité de la France»
ENTRETIEN - «En dépit de la diminution de 10 milliards d’euros depuis 2021, notre fiscalité reste toujours plus élevée que chez nos voisins européens», reconnaît le député Renaissance du Gers.
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Biden in the Middle East
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As Israelis praise Biden, some Palestinians protest over his visit.
By Hiba Yazbek
Palestinians protested on Friday in Jerusalem and Bethlehem over President Biden’s visit as he met with the Palestinian leader, Mahmoud Abbas, amid widespread frustration with U.S. support for Israel and the Biden administration’s policies toward Palestinians.
On the eve of his visit to Bethlehem, the Biden administration announced hundreds of millions of dollars in new funding to Palestinian services, and said that Israel had agreed to roll out 4G phone reception in Palestinian-run areas of the West Bank.
The funding was hailed by some Palestinian officials, who said it would help revive Palestinian hospitals, in particular. But for some Palestinian protesters, these were piecemeal gestures that did little to advance the prospect of a Palestinian state.
“They left everything else,” said Suhaib Zahda, a political activist in Nablus, West Bank, “to ask for 4G?”
Palestinians have long questioned Washington’s ability to neutrally mediate the Israeli-Palestinian conflict, citing strong American support for Israel at the United Nations and the size of U.S. financial and military support to Israel, which has cumulatively received more American aid than any other country since World War II.
Some Palestinians initially saw Mr. Biden’s presidency as a welcome relief from the Trump administration. But many now consider the Biden administration a disappointment because of its failure to reverse several Trump-era policies.
On Thursday, Mr. Biden restated his support for Palestinian statehood, calling for a “lasting negotiated peace between the State of Israel and the Palestinian people,” and underscoring his backing for a two-state solution to the conflict.
But following Israeli opposition, his administration has not reopened the U.S. consulate to the Palestinians in Jerusalem or the Palestinian mission in Washington, both of which were shut under Mr. Trump. It has also not formally rescinded the Trump administration’s legitimization of Israeli settlements in the West Bank, which are considered illegal by most of the world.
Mr. Zahda, the political activist from Nablus, said Mr. Biden’s visit to Bethlehem was a largely empty gesture. “Palestinians consider the U.S. as a partner in the occupation, whether by funding it or by supporting Israel politically,” said Mr. Zahda, 39.
Palestinians’ criticism of the Biden administration grew recently after the killing in May of a Palestinian American journalist, Shireen Abu Akleh, in the West Bank. A United States government investigation found that Ms. Abu Akleh was probably killed by Israeli fire, but officials said that Washington would not push Israel to pursue a criminal investigation into any Israeli soldier.
Diala Ayesh, a Palestinian lawyer and a protest organizer in Ramallah, said that many young Palestinians no longer held hope in any U.S. administration.
“We’re obviously not demanding or expecting anything from him,” Ms. Ayesh, 26, said of Mr. Biden. “We had hoped that Abbas would reject the meeting all together and save us and himself the humiliation.”
As his convoy drove through the West Bank on Friday, the president passed large banners that read: “Mr. President, this is apartheid.”
The term, which refers to the racist legal system that governed South Africa until the early 1990s, is an explosive charge in the debate around Israel’s treatment of the Palestinians. A small but growing number of Israeli and international watchdogs accuse Israel of practicing a form of apartheid, echoing claims that Palestinians have made since at least the 1960s; the Israeli government condemns it as a baseless smear.
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New York Times - World
France Faces a Shortage of Mustard, Its Uniquely Beloved Condiment
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A perfect storm of climate change, a European war and Covid have left the French scrambling for alternatives.
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By Roger Cohen
PARIS — Mustard runs deep in French culture. “My blood is boiling” is rendered in French by the expression “la moutarde me monte au nez,” or “the mustard is rising into my nose” — and as Bastille Day testifies, when that happens in France, the effect can be devastating.
As France marked its most important national holiday on Thursday, commemorating the storming of the Bastille fortress prison in 1789 that ignited the French Revolution, the mysterious disappearance of mustard from supermarket shelves has caused, if not revolt, at least deep disquiet.
Deprived of the condiment that gives edge to a steak frites, life to a grilled sausage, depth to a vinaigrette and richness to mayonnaise, France has been casting around with quiet desperation for alternatives. Horseradish, wasabi, Worcestershire sauce and even creams of Roquefort or shallots have all emerged as contenders.
Poor contenders, it must be said. The problem is that Dijon mustard is as irreplaceable as it is indispensable. Butter or cream of unique quality may be more essential to French cuisine, but many an unctuous sauce withers into insipidity without mustard. In Lyon, the idea of an offal sausage, or andouillette, without its mustard sauce is as inconceivable as cheese starved of wine.
Another problem, it transpires, is that Dijon mustard is composed largely from ingredients that do not come from that lovely capital of the Burgundy region. A perfect storm of climate change, a European war, Covid supply problems and rising costs have left French producers short of the brown seeds that make their mustard, mustard.
Most of those brown seeds — at least 80 percent of them according to Luc Vandermaesen, the director of the large Reine de Dijon mustard manufacturer and the president of the Burgundy Mustard Association — come from Canada. A heat wave over Alberta and Saskatchewan, which scientists said would have been “virtually impossible” without global warming, slashed seed production by 50 percent last year, at the same time as rising temperatures hit the smaller Burgundy harvest hard.
“The main issue is climate change and the result is this shortage,” Mr. Vandermaesen said in an interview. “We can’t respond to the orders we get, and retail prices are up as much as 25 percent reflecting the soaring cost of seeds.”
His company now receives at least 50 calls a day from people seeking mustard. There were no such calls before mustard vanished. People even come to the company headquarters in Dijon (not a retail operation) in a frantic quest for mustard. Carrefour, a leading French and international hypermarket chain, has been forced to deny rumors rampant on Twitter that it is stockpiling mustard to drive up prices. Chefs like Pierre Grandgirard in Brittany have resorted to appealing online for any spare mustard anyone may have.
BELGIUM
GERMANY
Lux.
Paris
FRANCE
Dijon
BURGUNDY
SWITZ.
100 mileS
By The New York Times
In most stores mustard shelves have already emptied. Where there is any mustard, some signs say that sales are “limited to one pot per person.” Intermarché, a retailer, apologizing for the inconvenience caused, explains in another sign affixed to a shelf that “a drought in Canada” and Ukraine’s “conflict with Russia” have created the mustard “penury,” as the French call it.
For the French, who pride themselves on their mustard, the notion that it is seldom an entirely local product and more often depends on the kind of multinational supply chain disrupted by the pandemic, has also come as a shock.
The war in Ukraine has further complicated things. Both Russia and Ukraine are large producers of mustard seeds, but generally not the brown seeds, or Brassica Juncea, used in classic Dijon mustard. The mainly yellow seeds produced in the two warring countries are popular in countries, including Germany and Hungary, that favor a milder condiment.
Because the yellow mustard seeds have been a casualty of war, pushing countries that depend on them to seek other kinds of mustard, the “pressure on the mustard market generally has risen, pushing up prices,” Mr. Vandermaesen said.
France consumes about 2.2 pounds of mustard a year per habitant, making it the world’s largest consumer. Although there are indications of shortages looming in other countries including Germany, the French mustard crisis is unique in its dimensions, partly because France depends so heavily on Canada for its seeds.
In crisis, of course, lies opportunity. Paul-Olivier Claudepierre, the co-owner of Martin-Pouret, a purveyor of mustards and vinegars that are entirely French, told the daily Le Monde that the moment had come to “re-localize production.”
“We cultivate, thousands of kilometers away, a seed that we are going to harvest, bring to a port, transport across the ocean in containers, in order to transform it at home,” he said. “That costs a lot, and what a great carbon toll!”
Mr. Vandermaesen said Burgundy had embarked on a concerted effort to raise production, even if it could not match “the very large production areas in Alberta and Saskatchewan.” One problem Burgundy producers face is that the European Union has banned an insecticide long used to combat the black flea beetle, a scourge.
For now, it seems, France must learn to live without mustard, a painful adjustment. Marie Antoinette, the Queen of France at the time of the revolution, is famously said to have commented “Let them eat cake,” when told of peasants starving without bread. (Whether she really did, before being guillotined in 1793, is another matter.)
“Let them eat wasabi,” is a phrase President Emmanuel Macron would probably be well advised to avoid.
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New York Times - World
With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions
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Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.
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By Andrew Russeth
Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”
At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.
And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”
“I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.
Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.
That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”
With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”
Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.
At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.
As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.
At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.
More About on Deaf Culture
Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.
Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”
In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.
Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.
“Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”
(Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)
Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.
Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.
“It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”
But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.
Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.
At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”
The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.
That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.
Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”
(She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)
In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.
“Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.
Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)
Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.
In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”
As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.
“Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”
Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.
“I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”
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New York Times - World
‘Mango Man’ Is the Fruit’s Foremost Poet, Philosopher, Fan and Scientist
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With 300 types of mangos to his horticultural credit, Kaleem Ullah Khan is quick to tell anyone in India and beyond about the infinite potential of the fruit and its tree, including as medicine.
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By Mujib Mashal and Hari Kumar
MALIHABAD, India — Theirs is a friendship of over half a century, the old man and his mango tree.
His days, spent with a monk-like contentment knowing that each could be his last, are now largely reduced to the tree’s shade and the tree’s care.
The tree, at least 120 years old, was there long before Kaleem Ullah Khan, 82, first came to this field in Malihabad, in the state of Uttar Pradesh in northern India. And it will be there long after he is gone.
But Mr. Khan has spent a lifetime grafting hundreds of different kinds of mango onto this mother tree — and by doing so, he has grafted his own life story onto it as well.
His profound affection is obvious as he runs his hand over the bend of a cut in the tree’s bark as if caressing an old scar. He walks the nursery surrounding the tree with the care he would use in tiptoeing over sacred ground, as he checks on the new saplings, readied to be sold far and wide. He has moved his bedroom to the edge of the nursery; he has stored the planks for his own future coffin nearby.
“If you look at it from a distance, it’s a tree. But when in fruit, you are in awe — what is this show?” he said, pointing to the tree’s dense branches that curled out like the tentacles of an octopus. “If you see through your mind’s eye, you will see that this is at once a tree, an orchard, and most importantly it is a college for the world’s mangoes.”
Mango has not only been Mr. Khan’s livelihood, but his identity. He has gained national, even global, fame as the “mango man” for his decades of experimentations.
The kinds of mango grafted over decades of work on branch after branch of the mother tree, now drooping with the sweet fruit, are so many that he struggles to remember all their names.
There is the NaMo mango, named after Prime Minister Narendra Modi in 2014, when he swept to power with the promise of growth and development for India; a mango named after Sachin Tendulkar, who led India’s national cricket team and is thought of as one of the sport’s outstanding batsmen; another named after the legendary Mughal-era dancer and courtesan Anarkali, whose story is told in many tales and films. The pulp of each side of a Anarkali mango has a different color, different aroma and different flavor.
One of Mr. Khan’s earliest varieties is named after Aishwarya Rai, the actress and model crowned Ms. World in 1994.
For his efforts, the Indian government awarded him one of the country’s highest civilian honors, the Padma Shri, in 2008.
Mr. Khan is philosophical about the fruit, and obsessive — like a scientist who, at the end of a lifetime of discovery, is resigned to the vastness of those still beyond his reach. He repeats to anyone and everyone his faith in the fruit’s infinite potential.
On a recent afternoon, he left the nursery to attend the swearing-in ceremony of Yogi Adityanath, the powerful chief minister of Uttar Pradesh. Mr. Khan was hoping to get a minute with Mr. Modi, the guest of honor, to make a pitch about what he is dedicating the remaining days of his life to: an effort to prove that extracts from the mango flower and the tree’s sap (which he adamantly refers to as “the tree blood”) can cure anything from impotency to heart disease.
But he never made it to the event, stuck in a traffic jam.
“My intention was to announce there that five men who are having strength problems — I will cure them for free,” he said, referring to erectile dysfunction.
Mr. Khan’s view of the mango — that we are all fleeting, but that the fruit is almost eternal — embodies the passion for it found across much of India. The country is the world’s largest producer of mango, much of it consumed domestically, often during heated debates about which region produces the most delicious variety, or how exactly the mango should be eaten. Sliced? Cut into cubes? Or slowly squeezed to pulp in your fist and then the juice — sweet, tangy, vibrant — sucked out of it through a hole at the top?
“We come, we eat mangoes, and we leave the world,” Mr. Khan said. “But as long as the world is there, this fruit will be there.”
He was born in 1940 in Malihabad, where his father, Abdullah, ran the tree nursery and raised 11 children.
The son was a distracted and miserable student. Before the news of his failing seventh grade — for the second time — reached his father, Mr. Khan packed a basket of mangoes and took a predawn train to his grandmother’s village about 200 miles away.
“I stayed there 17 days so I don’t get a beating,” he said with a smile. “When I came back, I quietly joined my father at the nursery. He didn’t say anything.”
That was the beginning of the son’s life of experimenting with the fruit: crossbreeding, grafting branches, growing new saplings.
One of the earliest trees he experimented on as a teenager dried up soon after, leaving him scarred — and with questions he wanted to answer. But it would be decades before he could return to grappling with those mysteries, as he had to focus on the nursery’s commercial work, to raise and support his own family.
It wasn’t until the 1980s that he turned his attention again to developing new kinds of mangoes, mainly on the 120-year-old tree to which he has grown so close.
The tree’s original type of mango — the “Asl-e-mukarar,” which translates to something like “the original, repeated” — is named after a tradition in local poetry readings where the audience, with shouts of “Mukarar, Mukarar,” requests a favorite line to be read again.
Mr. Khan continued to graft onto the old tree, eventually producing 300 different kinds of mangoes — each varying in color, size, taste, density and aroma. His method is exacting. First he carefully slices a wound into one of the tree’s many curling branches, then he inserts a piece cut from the branch of another type of mango tree and ties them together so they generate new tissue.
As word of his success spread, the presidential palace in New Delhi wanted one of his trees. Mr. Khan was elated, he said, “that a tree from a small man, the soil from this small place, Malihabad” would make it to India’s capital. He chose a younger tree on which he had grafted 54 different kinds of mangos.
“For three days, I was restless — how do I shift it? This is a delicate thing,” Mr. Khan remembered thinking. “Just like when a mother is putting a baby to sleep, feeding it milk, and the baby falls asleep and the bottle is removed and the baby doesn’t even notice — we have to remove the tree like this.”
Photos from the presidential palace archives show the planting ceremony in August 1999: A proud Mr. Khan, in his usual white kurta suit and white cap, watched as President K.R. Narayanan and other dignitaries shoveled dirt.
“The president joked to his wife that ‘this man is a scientist without education,’” Mr. Khan recalls. “I told him I am not a scientist — I am just a servant of this tree.”
If anything, Mr. Khan has a bone to pick with scientists.
Not far from his nursery in Malihabad is the Central Institute for Subtropical Horticulture, which began as the mango research institute in the 1970s. Scientists there dismiss Mr. Khan’s claim of hundreds of varieties, saying his efforts should be considered as just “new hybrids,” a scientific distinction that incenses Mr. Khan. Developing a new variety, the scientists say, requires years of experimentation and testing, as many as two decades of work before certification.
But they, too, were admiring of Mr. Khan’s dedication.
“What he is doing is an art,” said Neelima Garg, the director of the center who has spent 34 years there as a scientist.
As Mr. Khan prepares for what he sees as the final leg of his life’s journey, he spends most of his time around the old tree. About two months ago, he moved from the house where his wife, sons and grandchildren live, to another house on the edge of the nursery — taking up a bedroom that has a balcony overlooking the tree.
“Sometimes, the tree asks me questions — and I sit up and think about them,” he said. “It leaves me restless — what does it want? I think about the questions for hours.”
He has advised his children to complete his funeral and burial processions as quickly as possible after he dies — hence the planks for the coffin in the nursery storage, ready for quick assembling.
Through his mango work, Mr. Khan has made many friends and influenced many more, but he insisted he didn’t want crowds of people at his funeral. “I don’t want people to be bothered by having to come visit,” he said.
Mr. Khan is content with the fact that he will soon depart. A Muslim by faith, he believes in afterlife — and there, too, he sees the prospect of mangoes.
“My real home is there,” he said. “And it is written — that all the fruits of the world are there.”
“What bothers me is that all this will go to the grave with me,” he added about his way of developing new mangoes. “But what makes me happy is that all those people who took saplings, when their trees bear fruit, they will think of me.”
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Le Figaro
Canaries : deux morts dont une enfant de 4 ans à bord d'un bateau de migrants
Parmi les 27 personnes qui avaient embarqué sur le bateau de fortune, trois corps sont retrouvés à bord au large de l'île de Lanzarote.
Deux personnes, dont une enfant de quatre ans, ont trouvé la mort à bord d'une embarcation de migrants au large de l'archipel espagnol des Canaries, ont indiqué vendredi 15 juillet les services de secours.
Leurs corps se trouvaient à bord de l'embarcation qui a été repérée au large de l'île de Lanzarote.
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Une route migratoire dangereuse
Au total, 27 personnes avaient embarqué sur ce bateau de fortune au départ des côtes africaines. Lorsqu'un bateau de pêche s'est approché pour lui venir en aide jeudi, l'équipage a remarqué que deux personnes, dont une enfant, étaient décédées, ont précisé les gardes-côtes espagnols à l'AFP. Une personne a également été évacuée par hélicoptère car «elle souffrait d'une douleur dans la poitrine», ont-ils ajouté. Selon des ONG, la proportion de femmes et d'enfants empruntant cette dangereuse route migratoire entre les côtes africaines et les Canaries, archipel situé au large du nord-ouest de l'Afrique, est en augmentation.
En mars 2021, la mort d'une petite fille malienne de deux ans après plusieurs jours d'agonie dans un hôpital des Canaries avait provoqué une vive émotion en Espagne. Elle avait fait la traversée depuis le continent africain sur une embarcation de fortune transportant 52 migrants, dont sa mère et sa sœur. Entre le 1er janvier et le 15 juillet, 9308 migrants sont arrivés aux Canaries, soit 27% de plus que sur la même période l'an dernier, selon le ministère espagnol de l'Intérieur. Les arrivées ont toutefois reculé à partir de la mi-mars, à la suite de la normalisation des relations diplomatiques entre l'Espagne et le Maroc, d'où partent la plupart de ces migrants.
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En 2021, ce sont plus de 40.000 migrants, provenant en grande partie du Maroc, qui sont arrivés par la mer en Espagne continentale ainsi qu'aux Canaries et dans l'autre archipel espagnol des Baléares. Selon l'ONG Caminando Fronteras, 4404 migrants sont morts ou ont disparu l'an dernier en mer au cours de leur traversée pour tenter de rejoindre l'Espagne, soit deux fois plus qu'en 2020.
Fuite du président du Sri Lanka: «Dans les 18 mois, on aura partout dans le monde émergent des crises liées à l'inflation»
ENTRETIEN - Le président de l'État insulaire a annoncé qu'il démissionnerait le 13 juillet, sur fond de crise économique et politique inédite. Un scénario qui risque de se répéter dans d'autres économies émergentes, selon Jean-Joseph Boillot, chercheur à l'IRIS.
Guerre en Ukraine : Lech Walesa suggère de «ramener» la Russie à «moins de 50 millions d'habitants»
Pour l'ancien président polonais et fondateur de Solidarnosc, interrogé par LCI, la sécurité mondiale passerait par l'organisation d'un «soulèvement des peuples» qui ont été «annexés» par la Russie.
Le groupe de Visegrad se fissure sur la guerre en Ukraine
DÉCRYPTAGE - Depuis le début de la guerre en Ukraine, ce petit club de l’UE, qui a fêté ses 30 ans en 2021, connaît des turbulences.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Her Father Fled the Nazis. She’s the New U.S. Ambassador to Germany.
For Amy Gutmann, a respected democracy scholar, her role as President Biden’s envoy to Germany is not a job, “it’s a mission,” one both professional and personal.
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By Katrin Bennhold
FEUCHTWANGEN, Germany — After Amy Gutmann’s father fled the Nazis in 1934, he swore never to set foot in Germany again. For the rest of his life, he boycotted German goods and only spoke English to his daughter. Germany, he impressed on her when she was growing up, was “very bad.”
Nearly a century later, Ms. Gutmann, a respected democracy scholar, has moved to Germany — as the new U.S. ambassador. With antisemitism and far-right ideology once again resurgent, and with Russia waging war on Ukraine close by, her new role is not a job, she says: “It’s a mission.”
That mission is personal as well as geopolitical.
Earlier this month, Ms. Gutmann was striding up a cobbled alleyway in Feuchtwangen, the sleepy Bavarian town where generations of her German ancestors had dwelled before a Nazi mayor burned down the local synagogue and declared his town “Jew-free.”
When the current mayor came to greet her, Ms. Gutmann pulled out the small black-and-white photograph of her father that she always carries with her.
“You’ll forgive me for speaking not only as the U.S. ambassador to Germany, but as Amy Gutmann, the daughter of Kurt Gutmann,” Ms. Gutmann, 72, told a crowd of local dignitaries. “I would not be here today were it not for my father’s farsightedness and courage.”
The timing of her official arrival as ambassador on Feb. 17, Ms. Gutmann said in an interview, felt particularly poignant, coming one week before the invasion of Ukraine by a revisionist Russian president who has been accused by her own boss of committing “genocide” in his quest for empire.
Seventy-seven years after America and its allies defeated Hitler’s Germany, the two countries are now united against Russian aggression. A big part of Ms. Gutmann’s job will be to keep it that way.
“Germany and the U.S. today are extremely strong allies and they’re allies in defense of human rights and in defense of the sovereignty of democratic societies,” she said. “It closes a loop, while leading us forward into an era that my father never had the opportunity to witness.”
When President Biden called her in April 2021, she was the longest-serving president of the University of Pennsylvania, a mathematics major turned political philosopher who had written more than a dozen books about democracy.
“Do you want to be my ambassador to Germany?” Mr. Biden asked her.
Ms. Gutmann was sworn in on the Hebrew Bible her German grandmother Amalie, for whom she was named, had brought with her from Germany.
Germany has welcomed Ms. Gutmann not just as a representative of a new administration but of the American ally of old — before it turned fickle and abrasive during the Trump years. Ms. Gutmann’s predecessor, Richard Grenell, threatened to stop sharing intelligence with Germany and posed for selfies with lawmakers of the far-right Alternative for Germany party.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Repairing America’s alliances was one of President Biden’s main foreign policy objectives and Germany was central to this effort, making Ms. Gutmann a perfect candidate, said Julianne Smith, a longstanding Biden adviser and now the U.S. ambassador to NATO.
“The president believes that Germany is an indispensable partner for us and he wanted to send someone that he knew well,” Ms. Smith said.
(Before Mr. Biden offered her the job, Ms. Gutmann had offered him one in 2017 as a lecturer at her university, an offer that came after he lost his son Beau and “saved” him, as he once described it.)
“It was just obvious in his mind that she was the right person at the right time,” Ms. Smith said. “She is a proven leader and she is an intellectual giant.”
When her father died in 1966, Ms. Gutmann was only 16 and Germany was still filled with former Nazis.
In the three decades since reunification, the country has worked hard to own up to its history — and apply the lessons of that history.
But it took the arrival of over a million refugees from the Middle East under former Chancellor Angela Merkel, in 2015-16, for Ms. Gutmann to fully trust Germany’s transformation.
“I was deeply moved by Merkel’s welcoming of refugees,” she said. “It made a strong, perhaps decisive difference in my sense of Germany’s commitment to human rights.”
She added, “Germany today is a model of acknowledging the past.”
That acknowledgment was on display in Feuchtwangen, where the director of the local museum guided Ms. Gutmann through an exhibition on 800 years of Jewish life in the town that also described in unsparing detail the persecution of Jews under the Nazis.
Among the exhibits were items from Ms. Gutmann’s own family. A photograph of her grandfather. A postcard written by her grandmother. As a gift, Ms. Gutmann was handed copies of her father’s report cards. “German was not his strength it seems,” she said, laughing.
“Everybody gets report cards, but to see something in which there were semi-normal times for him was a high point,” she said later. “I only knew my father after he was traumatized.”
Her father, an Orthodox Jew who fled Germany when he was 23 and later organized the escape of his parents and four siblings, barely spoke to Ms. Gutmann about his own past, but he taught her about the Holocaust.
“He clearly did not want me as a child to know — let alone to carry forward — his emotional trauma, but he definitely wanted me to carry the lessons of ‘never again’ forward,” Ms. Gutmann recalled.
Raised in the small town of Monroe, N.Y., Ms. Gutmann said she felt like “a strange kid,” as she put it, her Jewishness and intellectual curiosity making her a double outsider.
Her mother urged her to do well in school. After winning a scholarship, she became the first in her family to go to college and earned a Ph.D. from Harvard before teaching at Princeton for nearly 30 years and becoming president of the University of Pennsylvania in 2004.
Her book “Democratic Education,” which shows why democracies need a robust public education system, is a standard in the field.
“One reason I wrote about democracy and education was that it is a path out of tyranny,” she said. “The first thing the Nazis did was to close down the press and burn books.”
The Gutmann house in Feuchtwangen, where her father grew up, has become a bookstore, which delighted her. “Oh my God! If this were a Hollywood script, it would be a bookstore,” she said, before purchasing half a dozen books for her grandchildren.
Her father had been an apprentice with a metallurgist in nearby Nuremberg, home to the biggest Nazi Party rallying ground, where he boarded with a Christian family that treated him well. But when he watched them flash the Hitler salute at a passing Nazi march, he knew it was time to leave.
“He fled when he could because he saw what was happening,” Ms. Gutmann said. “One of my missions is that people need to know how important it is to speak up early.”
For all Germany’s efforts to apply the lessons from its past, one great leap remains, she said: Long reluctant to spend on its military, let alone deploy it, Germans have to trust themselves to lead on military matters.
“Diplomacy is the first recourse — but it often does not work against brutal tyrannies,” Ms. Gutmann said.
That, too, is a lesson from World War II, she said: “Were it not for the military force of the allies, Hitler would have won.”
“And now we have Putin,” she added. “Without military force, there is no way Ukraine can defend its sovereignty. At this moment, as in many other moments in the history of democracies, we have to have not only the military might, but the willingness to use it.”
In Germany, that realization is still sinking in. The government has committed to a 100-billion euro rearmament program in what Chancellor Olaf Scholz dubbed a “Zeitenwende” — or historic turning point — but Berlin has been criticized for dragging its feet on delivering heavy weapons to Kyiv.
“I believe the Zeitenwende is real,” Ms. Gutmann said. “If there’s anybody who’s not disposed to be soft on Germany, it’s me. But I do think we have to recognize what a historic moment this is, and we will continue to urge Germany to do more.”
Ms. Gutmann worried that both Germans and Americans “overestimated how enduring democracies are — they’re not, unless you fight for them,” she said, adding, “Everything we do makes a difference. And everything we don’t do makes a difference.”
For all her eagerness to visit Feuchtwangen, the night before she traveled there, Ms. Gutmann barely slept.
“I was worried sick that I would go there and feel they hadn’t really come to terms with the past,” she recalled, “that I would be disappointed and I wouldn’t have been able to hide it — and it would have been just a terrible moment.”
By the time she left the town, she was reassured.
Addressing the small photograph of her father in her hands, she said, “You would be so proud of not only your daughter, but of your country, the United States, which became your country, and the country that you had to leave — and what they have become: Two of the greatest allies still fighting what you would tell me is a fight that could never end.”
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Le Figaro
Sri Lanka : aux origines de la crise, une transition vers le bio ratée et une économie en berne
Wladimir Garcin-BersonDÉCRYPTAGE - En grande difficulté, ce pays de 22 millions d'habitants pâtit d'une série de décisions contestées, des conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la crise en Ukraine.
C'est l'une des causes fondamentales de la crise politique au Sri Lanka : l'effondrement économique de la nation et de son agriculture a mis en péril la capacité du pays à nourrir ses populations, alimentant la colère. Une évolution rapide, multifactorielle, renforcée par la crise sanitaire, d'une part, et la guerre en Ukraine, d'autre part.
Sur le plan agricole, tout partait d'une bonne intention. En mai 2021, le gouvernement de Gotabhaya Rajapakse annonçait l'interdiction d'importer des engrais et produits agrochimiques comme des insecticides ou des herbicides. Objectif affiché : devenir, en une saison seulement, le premier pays à développer une agriculture 100% biologique, sans produit chimique. Un moyen de capitaliser sur un marché en pleine expansion, ainsi que de lutter contre les risques sanitaires engendrés par ces produits, soulignait à l'époque le département de l'Agriculture américain, dans une note. Un moyen, surtout, d'éviter de devoir importer des produits phytosanitaires que le pays n'avait plus les moyens d'acheter.
Ce changement majeur était cependant trop brutal pour les producteurs, dans un pays dont plus de 8,5% du PIB et plus du quart des travailleurs dépendent de l'agriculture, selon Bercy. Sans engrais ni pesticides, les rendements ont rapidement baissé et les insectes ont proliféré, menant à une fragilisation de la sécurité alimentaire du pays, à un renforcement de sa dépendance à l'étranger ainsi qu'à une vague de manifestations des agriculteurs. Une situation directement liée à l'interdiction posée par le président, analyse le Programme alimentaire mondial : «la récolte de la principale denrée de base du pays, le riz Maha, est estimée à un niveau inférieur à la moyenne, principalement en raison d'une interdiction d'importer des engrais chimiques et des pesticides imposée par les autorités», relevait l'organisation dans un rapport récent.
Face à la chute des productions et aux protestations des populations rurales, le gouvernement a finalement décidé, en fin d'année dernière, de lever partiellement l'embargo sur les produits phytosanitaires. Mais, à court de devises étrangères, le pays n'a pu importer les quantités nécessaires pour inverser la tendance, échouant à enrayer la baisse de la production et l'envolée des prix alimentaires : selon le Programme des Nations unies pour le développement, celle-ci a atteint, en mai, 57,4% à Colombo, la capitale. La Banque centrale, quant à elle, l'estimait à 54,6% en juin sur un an.
Un gouvernement sourd aux critiques
Plusieurs experts pointent l'incompétence du gouvernement, qui a engagé le pays sur une route périlleuse. «Ironiquement, l'embargo sur les importations d'engrais chimiques a fortement impacté la production de thé, première exportation du Sri Lanka» et source importante de devises étrangères, relève Bernard Aw, économiste pour la région Asie Pacifique chez Coface. La transition s'est faite «sans préparation adéquate et formation pour les agriculteurs, et avec une source limitée d'engrais bio», analyse Vimlendra Sharan, représentant de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) au Sri Lanka, pour qui cette transformation «n'était pas fondée sur des preuves ou décisions scientifiques». Son équipe a mis en garde le président, lui suggérant de laisser plus de temps à la transition, sans succès : «Il est resté sourd aux conseils et critiques», renchérit un autre observateur.
Ingénieur et économiste, auteur de livres sur l'agriculture et l'alimentation, Bruno Parmentier rappelle que le bio «reste très compliqué», en particulier dans un pays de monoculture, fondé sur la culture du thé, au climat chaud et humide où les insectes et mauvaises herbes prolifèrent. «Une fois que les bêtes sont solidement insérées, il faut mettre des pesticides. Et, comme il s'agit de monoculture permanente, les arbres doivent produire énormément, il faut donc de l'engrais. S'en passer est extrêmement compliqué, souligne-t-il. Si rien ne change mais qu'on enlève ces produits, il n'y a pas de mystère : on produit moins et les insectes et maladies s'en donnent à cœur joie». Même chose pour la récolte de riz, un point sur lequel le pays était devenu autosuffisant. Deux conclusions peuvent être tirées de l'exemple sri lankais, estime l'ingénieur : d'abord, le bio ne pourra jamais représenter 100% de la production d'un pays. Ensuite, «il faut 10 à 15 ans de transition», au moins, sous peine de mener tout droit à une catastrophe agricole, ajoute-t-il, citant l'exemple des efforts au Sikkim et au Bhoutan.
Une crise économique profonde
La situation est aussi aggravée par une crise économique profonde. Fortement dépendant du tourisme, qui pèse 11% de son PIB, selon Coface, le Sri Lanka a souffert des attentats de 2019 et des confinements de 2020 : le secteur n'a ainsi engrangé que 261 millions de dollars, en 2021, contre 3,6 milliards en 2019, chiffre la DG Trésor. En parallèle, les transferts financiers de la part de Sri-lankais travaillant à l'étranger ont chuté de 22% en 2021, renforçant la détresse des ménages. En outre, la marge de manœuvre financière du gouvernement restait limitée par d'importants allègements fiscaux décidés par le président nouvellement élu, en 2019 : sa dette a explosé de 86% du PIB à 104% en deux ans. Le pays a d'ailleurs fait volte-face en mai, annonçant des hausses d'impôts et de taxes massives pour assainir ses comptes.
La crise agroalimentaire se retrouve donc renforcée par un enchaînement de mauvaises décisions, par un assèchement de ses devises, un financement international plus difficile à obtenir sur les marchés et une politique fiscale trop laxiste grevant les caisses de l'État, dans un contexte où le pays a déjà été frappé par le Covid-19 et où il ne dispose pas des réserves nécessaires pour importer les biens dont il manque. De quoi aggraver les pénuries ressenties au quotidien par les populations : les ménages manquent même de gaz pour cuisiner, selon la FAO. Le Sri Lanka, aujourd'hui en discussion avec le Fonds monétaire international, a aussi tardé à solliciter l'aide de l'organisation, limitant d'autant sa capacité de réaction face aux crises.
La guerre en Ukraine rajoute une difficulté, en limitant ses exportations de thé dont les Russes sont friands, relève Vimlendra Sharan, ainsi que les arrivées de touristes. Le conflit a aussi fait s'envoler le prix des engrais, des produits alimentaires comme l'huile ainsi que celui des produits énergétiques, dont les carburants. Et ce, alors que les devises étrangères du Sri Lanka restent quasi inexistantes.
L'aide du FMI attendue
Alors que la situation politique est incertaine, près de 22% de la population a «besoin d'une assistance en matière de sécurité alimentaire et de moyens de subsistance», selon la FAO. L'institution réclame des moyens pour venir en aide aux populations ainsi qu'aux agriculteurs, grâce à des livraisons de pesticides, de semis et d'engrais, indispensables pour sauver les récoltes de 2023 qui dépendront des semences obtenues cette année. Le pays pourrait aussi s'appuyer sur son puissant voisin indien pour s'en sortir.
Sur le plus long terme, les discussions en cours avec le FMI, si elles aboutissent, lui permettront d'obtenir un peu d'oxygène. À condition toutefois qu'un nouveau gouvernement soit nommé et qu'un accord soit trouvé avec ses créanciers, dont la Chine, le Japon et l'Inde, pour restructurer sa dette, jugée «insoutenable». Le futur exécutif devra également mettre en place d'importantes réformes réclamées par le FMI, comme une augmentation de la pression fiscale ou une restructuration de ses entreprises publiques. Les discussions devraient donc prendre encore plusieurs mois.
Si les malheurs du pays ont été renforcés par une gestion calamiteuse, les difficultés alimentaires du Sri Lanka, renforcées par l'inflation et la guerre en Ukraine, sont vues comme un signal d'alerte par les experts. «L'insécurité alimentaire aiguë continue d'augmenter dans le monde», s'inquiète Vimlendra Sharan, voyant cette crise comme un rappel que les politiques alimentaires et agricoles doivent «s'appuyer sur la science», non sur une idéologie. «En 2007, le doublement du prix des céréales a conduit à des émeutes de la faim dans 36 pays et à la chute de gouvernements. Même chose en 2010 pour les printemps arabes. Cette fois-ci, on ne voit pas comment on va échapper à d'énormes conséquences géopolitiques dues à l'augmentation massive de la faim dans de nombreux régimes corrompus et faibles», conclut sombrement Bruno Parmentier. Et d'ajouter : «Quand on a faim dans la capitale, les gouvernements finissent par trembler».
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New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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Two towns in Sardinia battle for the distinction of having the longest-living residents. One has the imprimatur of Guinness World Records.
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By Jason Horowitz
PERDASDEFOGU, Sardinia — Deep in the Sardinian mountains, a sign on a winding road opposite an abandoned playground welcomes visitors to Perdasdefogu, home of the “World Record of Family Longevity.” Black-and-white portraits of the wizened locals who reached age 100 look out onto a sleepy main street near “Longevity Square.” Campaign posters promise the town’s rebirth through “DNA” and “Longevity.”
The isolated town, once best known for a military base that for decades was a launching pad for economic opportunity and long-range missiles, is trying to position itself as a global capital of long-range living.
Gutted like so many Italian towns by the loss of jobs, low birthrates and the fleeing of young people, Perdasdefogu is seizing on its recognition from Guinness World Records as the municipality with “the largest concentration of centenarians” — currently seven of them in a population of about 1,780 — to spur an economic rejuvenation.
The hope is that mortality-averse foreigners desperate to learn the secrets of perpetually sticking around will fuel a tourism boom, or that genetic researchers eager to study the residents’ raw materials will invest in state-of-the-art facilities, and maybe even improve the spotty phone service by laying down fiber optic cables.
But there is a trespasser on the town’s oldest-timer territory. Seulo, a smaller town deeper in the heart of the island, has threatened Perdasdefogu’s grand plans by staking a rival claim to the title and Perdasdefogu wants it off its lawn.
“They’re not even worth talking about,” said Salvatore Mura, 63, an engineer and local politician who submitted Perdasdefogu’s application to Guinness. He argued that since Seulo didn’t have 1,000 residents, it didn’t meet Guinness’s requirements for the ranking and was out of the running. “It’s a question of mathematics.”
Mr. Mura, joined by Giacomo Mameli — a spry 81-year-old author who hopes the town’s new status will generate publicity for a literary festival he runs — walked by Judgment Day square and a mural of old men in sweater vests and coppola caps.
The two offered all sorts of explanations for the longevity of the townspeople. They pointed at the many vegetable gardens with their oversized zucchinis; talked up the local potato bread that they suggested was studied by geneticists; and exalted the natural digestive aids, including an acidic cheese that jiggled like a chalky cube of Jell-O.
“This,” Mr. Mameli said, holding up a bowl of it, “is natural Maalox.”
The men pointed out the portraits of centenarians by the flower shop — whose biggest business is for funerals — and by the bed-and-breakfast run by Mr. Mameli’s sister, who mentioned that Seulo had a higher concentration of centenarians. (“But they don’t have 1,000 people,” responded her brother mordantly. “Too bad.”)
The men stopped by the bar owned by the Melis family that in 2014 won the Guinness record for highest combined age of more than 800 years for nine living siblings.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
Mr. Mura said the economic miracle of Perdas, as the locals call the town, had already begun, with a wine label inspired by the centenarians and a new business that promoted honey sweetened by the air “that the old people breathed.”
On their walk, he and Mr. Mameli visited town elders in piazzas and on their porches, and fed the century-club members longevity lines about the power of local minestrone and mountain air, chickpeas and the simple Perdasdefogu lifestyle. But the centenarians had a tendency to go off script.
Mr. Mura prompted Bonino Lai, 102, to talk about the local superfoods. Mr. Lai instead recalled how, after missile launches from the base that prosecutors once shut down for dumping hazardous, uranium-enriched waste, he and his friends would scavenge for fallen parts “and mushrooms.”
“They were good!” he added. “Everybody was looking for them.”
When Mr. Mura tried to veer Mr. Lai back to talk of working in the open air, he instead extolled the benefits of procuring a permanent sinecure in town hall.
“I knew the mayor and the councilors,” he said. “They thought I was a nice guy.”
Others said variety was the spice, or at least, preservative of life.
“One day I do this,” Annunziata Stori, who will turn 100 in August, said as she blindly rolled semolina into tiny beads of fregola pasta. “The next spaghetti. Another day lasagna.”
Adolfo Melis, also 99, and a surviving member of the record-breaking siblings, keeps rosaries in the pocket of his track suit jacket and said the important thing was not to get worked up about things.
The town’s oldest official resident, Antonio Brundu, 104, whose father lived to 103, spoke gravely about persevering through suffering.
“If you don’t have stable work, what life do you live?” he asked, looking askance at the stack of local newspapers reporting Seulo’s rival claim, and with concern at his great-granddaughter, 26, who ignored him and scrolled her phone in the kitchen. “I had 45 goats!”
One thing they all agreed on was pride in their town’s new record.
“Inhabitant for inhabitant, we are No. 1,” said Antonio Lai, 100 (no direct relation to Bonino), who goes by the nickname “The Pistol” and boasted that as recently as two years ago he renewed his driver’s license. (“It must have been an English license,” his grandson-in-law, Giampiero Lai, said. “He drove on the wrong side of the road.”)
The fame of the Guinness ranking came with benefits that Mr. Lai had no intention of relinquishing. “An 84-year-old woman — a big woman — came over and gave me a kiss,” he said.
The town’s few remaining young people were less enamored with holding earth’s creakiest title.
“Everything is geared toward the old,” said Alessio Vittorio Lai, 16, the great-great-grandson of “The Pistol,” as he fed coins into a cigarette machine one night. His friend Gabriele Pastrello, 16, the grandson of Bonino Lai, the mushroom enthusiast, agreed. “There’s nothing going on here,” he said.
Not much seemed to be going on in Seulo either.
The town had a similar welcome sign — “The Town of Centenarians” — and also decorated its hillside street with the black-and-white photos of residents who had hit the 100-year milestone. Its tourism shop offered copies of “The Blue Zones Kitchen: 100 Recipes to Live to 100” by Dan Buettner, a National Geographic “explorer” — and Guinness World Records holder for distance cycling — who has helped put Seulo and other so-called Blue Zone hot spots, where people live long, on the map.
Locals in Seulo scoffed at the pretension of Perdasdefogu to the geriatric throne.
“It’s just not the way it is,” said Maria Murgia, 89, in a black veil and dress, as she strolled with her friend Consuelo Melis, 30, who wore a sports bra and yoga pants. “They got their calculations wrong.”
“It’s us,” yelled Giovanni Deiana, 79, who sat on a bench with his friends in an otherwise empty playground at the edge of town, and worried that his wife would live to 106, as her mother did. “Us!”
Like Perdas with its missile base, Seulo too used to be known for something else. A mural on the wall of city hall shows a bearded young man from the 1930s wearing pastor’s boots and holding a medical degree to honor the town’s former record of having the highest density of college graduates in Italy.
“But then they left,” said Enrico Murgia, 55, the town’s mayor.
Mr. Murgia said the town’s five living centenarians — with two more on the near horizon — gave Seulo, with only 790 people, a much higher density of the super-old than Perdasdefogu. (On Saturday, one, Pietrina Murgia, died, at age 100, bringing the number down to four.)
An engineer by training, he drew pie charts and made equations to show “the real figure that launches us as the town with the greatest longevity in the world.”
Calculations aside, Seulo’s distinction for extreme longevity, he said, was a “marketing vehicle” and he headed out into the town with a handful of tourism brochures (“Discover the Elixir of Long Life”). He handed them to people who already lived there.
He stopped by the home of Anna Mulas, 100, who, when asked about the secret to her remarkable resilience, recalled carrying cement bags on her head to help build her house. Mostly though she castigated her daughter for not offering enough candies to guests.
Mr. Murgia walked up to the soon-to-open Museum of Longevity, painted with murals of old people, and promised “an experiential tourist activity.”
At sundown, he took in the view of his pastel-colored town and regretted how years of a swine flu had killed thousands of pigs, costing many jobs and forcing at least 200 residents to move.
“We would have had 1,000 people,” he said. “With those 200, we could have stuck it to Perdas.”
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L'Humanité
VIDÉO. Quelle taxation pour les bénéfices exceptionnels des entreprises ?
EmissionL'explosion du prix des matières premières due à la guerre en Ukraine, mais également la spéculation, ont entraîné des profits exceptionnels, notamment pour les entreprises de l'énergie. L'Union européenne va-t-elle taxer ces profiteurs de guerre pour aider les ménages à faibles revenus qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'augmentation du coût de la vie ?
Jean-Jacques RégibierLe point avec les députés européens Manon Aubry ( La Gauche ), et Claude Gruffat ( Les Verts-ALE ) qui expliquent également pourquoi le bilan de la présidence française de l'Union européenne est aussi mauvais.
Un débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
Indonesia Dispatch
Where Mantras Trump Medicine, Vaccines Are a ‘Violation’
The Baduy, an Indigenous group in Indonesia, believe that vaccinations are impure, and unnecessary, and that their beliefs protect them. To skeptics, they note their Covid death toll: zero.
Traditional houses of the Baduy tribe, who live on the slopes of a remote mountain in Banten, the westernmost province on Java.Credit...
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By Muktita Suhartono
Photographs by Ulet Ifansasti
KANEKES, Indonesia — When their ancestors warned them, through dreams and a bone-bitingly cold wind, to be careful, the community leaders of the Baduy people in Indonesia knew they needed to protect their villages from something bad that was on its way.
So Jaro Nalim, one of the senior leaders in the Baduy hamlet of Cikertawana on the island of Java, began performing the rites meant to keep disease at bay, including placing bamboo containers filled with blessed water at the four directions of the village’s borders so no sickness could enter.
“We performed ceremony, traditional rituals, asking God and our ancestors to protect us from the disease,” Mr. Nalim said. “We believe we are protected.”
Government signs promoting health protocols could be seen around the village: Wash your hands, wear a mask, do not gather in groups. But on a recent visit, there were no masks in sight among the villagers, who knew about the coronavirus but didn’t seem worried about it.
“We are already protected with mantras,” said Jawi, 19, on the terrace outside her home where her toddler slept inside. “The air here is fresh and clean. Why wear a mask and breathe in the dirty air from our breath?”
As Indonesia’s government seeks to control the spread of the coronavirus across a vast archipelago, home to some 275 million people with multiple belief systems, inducing people to wear masks is but one challenge. Perhaps an even bigger one, especially in Indigenous communities like the Baduy, is vaccinations.
About 70 million Indonesians are considered Indigenous people, who often live in remote locations that greatly complicate vaccination efforts, with some villages accessible only after hourslong marches. The government has also struggled to communicate to Indigenous groups what vaccines are and why they’re important, according to Annas Radin Syarif, head of the emergency response division at the Indigenous Peoples’ Alliance of the Archipelago, a rights organization in Indonesia.
And a few Indigenous groups adhere to deep-rooted traditions that can run counter to modern health policy.
As a general principle, the Baduy reject vaccinations, although some have reluctantly accepted them in order to travel outside the area.
“For Baduy people, vaccine is a violation,” Mr. Nalim said. “It ruins our purity. Why put chemicals into our body when all cures have been provided by nature? Our ancestors taught us mantra to cure and prevent diseases.”
Indonesia’s health minister, Budi Gunadi Sadikin, while conceding it was a “difficult” task, said the government was determined to vaccinate as many people as it could. “Yes, there are traditional beliefs, and for this we need a special approach,” he said in an interview. “We want them to be protected, too.”
The Baduy live in the hinterlands of Banten, the westernmost province on Java, where they practice Sunda Wiwitan, a religion whose followers are monotheistic, but who at the same time revere the power of nature and the spirits of ancestors.
All Baduy are taught to abide by the principle that the natural world is not to be harmed. While most make their living as farmers, much of the forest that surrounds them is considered sacred, and off-limits to tilling.
There are around 13,300 Baduy people, living in 68 hamlets on the slope of Mount Kendeng, and they divide themselves into two groups: the Baduy Luar, who interact with outsiders and use some modern conveniences; and the Baduy Dalam, who are totally cut off from technology and the outside world.
The 1,200 or so Baduy Dalam live in three hamlets where electricity, electronics, pesticide (and foreigners) are prohibited, though their secluded villages are only a four-hour drive from Jakarta, Indonesia’s capital of 11 million people.
Also on the long list of taboo objects for the Dalam: soap, shoes, pants and nails.
For both Baduy groups, four-legged animals, other than dogs and cats, are prohibited within the villages’ borders.
The easiest way to tell the two groups apart: The Baduy Dalam men wear white turbans while the Baduy Luar men wear batik ones.
Over the past decade, the Baduy Luar have welcomed tourists, who come for the area’s natural beauty and cultural richness. The Baduy Luar have also welcomed some changes.
Women weave with earphones plugged in. Children stare at their mobile phones, which are charged on the small battery at the village office. Store-bought drugs now compete with natural remedies and with their mantras.
Nevertheless, the Baduy Luar villagers still deeply respect their traditions. Children playing could be spotted all around. They are prohibited from attending formal schools.
There is no electricity, and no TVs or radios, and houses are veiled in darkness after sunset. Cooking is done over firewood stoves. Families gather to eat dinner under flickering kerosene lanterns.
“We still maintain our customs. If we mock our customary laws, or break the customary law, we are afraid of karma. There will always be punishments,” said Jaro Saija, the chief of Kanekes, as the collection of Baduy hamlets are known.
Opting not to be vaccinated, said Mr. Budi, the health minister, is a human right. “We have to be patient. We should never force them,” he said. “It has to be the right method, with the right communication, and the right person,” he added, referring to influencers in Indigenous communities who could help persuade people.
Despite their stance on vaccinations, the Baduy, who live in one of the provinces hardest hit by Covid, appear to have successfully avoided the worst of the pandemic.
There have been no deaths attributed to Covid in the Baduy area. Through the first year and a half of the pandemic, up to June 2021, there were zero Covid cases reported. The first was recorded in July last year, and there have been a total of eight known cases through mid-June, according to Iton Rustandi, a local health official.
Both health officials and the Baduy themselves believe it’s their way of living and remoteness from congested, urban life that has spared them. Outside visitors are few. The concept of social distancing is incorporated into their beliefs, with their airy homes widely spaced and physical contact limited. They don’t shake hands. Many villagers walk to farm their fields, which are entirely organic.
“The Baduy take care of their immunity by ensuring they guard the pureness of their relations with God, nature and their ancestors,” said Uday Suhada, a sociologist who has long studied the Baduy. “Whether you believe it or not. It might not seem logical, but that’s the fact.”
Isolated as the Baduy are, parts of their economy are tied to the outside world, and some villagers travel by rail to provincial towns to sell their crafts and farm produce.
The Indonesian government, however, requires that all train passengers show a vaccine certificate, and so some Baduy Luar get special dispensation to be vaccinated. As long as it’s being done for the community’s greater good, the body that oversees Baduy customs gives people the freedom to choose.
By the end of May, 299 Badui Luar had received a first dose and 66 a second.
The Baduy “are very flexible and considerate,” Mr. Uday said. “Yes, there is local wisdom, inherited over the centuries, that they uphold. But if something is needed, well-communicated and for the greater good, the senior leaders will allow them to do so.”
Mr. Saija, the village chief, travels to meet government officials, and he was the first among the Baduy Luar community members to receive a vaccination. (With perhaps one unconfirmed exception, no Baduy Dalam have been vaccinated.) He stressed that, at least at first, he and others had agreed to be vaccinated only so they could move freely about.
“The only reason why some of Baduy people are willing to be vaccinated is so that they can travel,” Mr. Saija said. “We believe that through our prayers and mantras, we are already protected.”
And, he said, villagers who do get vaccinated are obligated to perform purification rituals that included prayer and fasting. “It is important for us to do our traditional rituals to get our pureness back,” Mr. Saija said. “To have our mantras sharp again.”
Still, after some consideration, he conceded there might be some merit to this mixing of the modern with his ancient faith.
“For me, the most important thing is to protect my community and stay healthy,” he said. “Therefore, I am doing everything: the medical thing and the mantras thing.”
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Le Figaro
Vagues artificielles écologiques, nouveau matériel... Le surf s'adapte à tous les publics
Astrid TaupinENQUÊTE - Un mode de vie qui fait rêver, des sensations fortes, un lien avec la nature… le surf fascine. Pour permettre à un plus grand nombre de pratiquer, de nouvelles initiatives voient le jour loin des océans.
Depuis la sortie du film Endless Summer, en 1966, les surfeurs n'ont eu de cesse que de trouver la vague parfaite. À l'époque, ils étaient surnommés les Chasseurs de vagues. S'ils n'étaient alors qu'une poignée à profiter de ce style de vie unique, le nombre de pratiquants en France est aujourd'hui estimé à 680.000. Depuis 2021, le surf est même devenu sport olympique. C'est dire à quel point la discipline a évolué.
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Mais désormais les vagues sont surfréquentées et, au grand désespoir des surfeurs, elles ne se multiplient pas à l'infini. Parfois même, elles sont amenées à disparaître, comme ce fut le cas à Mundaka en Espagne. Le dragage du sable à l'embouchure de la rivière a eu raison de cette belle gauche de renommée mondiale. Pour éviter ce drame écologique, Erwan Simon, surfeur breton, a eu l'idée, grâce à son association France Hydrodiversité, de faire protéger une zone de trente hectares d'océan à Saint-Pierre-Quiberon, et d'empêcher dans cette réserve toute intervention humaine. Le projet a été validé par la mairie en février.
La protection des vagues n'est pas qu'une histoire de surfeurs locaux voulant préserver leur pré carré. C'est un équilibre global. Les touristes viennent admirer cette côte sauvage et consomment sur place. Lorsque la vague de Mundaka a disparu, c'est tout un pan économique qui s'est écroulé. Pour satisfaire les adeptes de plus en plus nombreux, il a donc fallu trouver des alternatives. Des piscines à vagues existent déjà en Suisse, à Waco, au sud de Dallas, au Texas, ou encore en Grande-Bretagne. Ces bassins XXL pouvant atteindre 180 mètres de long comme celui de Bristol (Angleterre) produisent des vagues à la demande. Les écologistes décrient ces constructions en béton et énergivores, mais les vagues sont d'une perfection qui ravit même les champions.
Atoll démontable
Pour contenter les plus réfractaires, une jeune société française, Okahina Wave, a peut-être trouvé la solution. Son fondateur, Laurent Héquily, a planché sur le sujet pendant de nombreuses années avant d'arriver au projet final, un atoll produisant des vagues sur un plan d'eau déjà existant, sans béton, sans eau potable, économe en énergie et au bilan carbone très bas. La consommation d'une heure de surf est inférieure de deux à trois fois à celle d'une Tesla Model 3. L'atoll est même démontable si besoin pour ne pas dénaturer le site. « La vague aidera aussi à restaurer la biodiversité des milieux aquatiques dégradés, freinera l'eutrophisation des lacs par oxygénation des eaux tout en récupérant les cyanobactéries toxiques, et filtrera les microplastiques », vante Laurent Héquily.
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Cette innovation a ainsi reçu le label Solar Impulse Efficient Solution, en faisant l'une des mille solutions qui vont changer le monde. Un avantage écologique qui ouvre encore un peu plus la pratique. « Pour nos athlètes, ce sera un terrain d'entraînement parfait sans qu'ils soient météo-dépendants, réagit Jacques Lajuncomme, président de la Fédération française de surf. L'idée d'avoir de nouvelles vagues en ville est très séduisante. En Île-de-France, le groupe Facebook Surfers from Paris regroupe 12 .000 fans. Ce sont autant de personnes habitant loin de la côte Atlantique et potentiellement intéressées. Sans compter que ces vagues accueilleront des jeunes des écoles pour leur faire découvrir un nouveau sport. » Le surf dans un milieu contrôlé comme celui-ci permet aux débutants d'apprendre plus rapidement et d'augmenter drastiquement le niveau des plus expérimentés. À long terme, la structure intégrera des technologies d'intelligence artificielle avancées à l'aide de capteurs pour aider les athlètes à améliorer leurs performances et passer à un niveau supérieur.
Glisser et voler sur l'eau
Pourrait-on se passer de vagues pour surfer ? Pour Laird Hamilton, inventeur du foil, glisser sur l'eau, c'est déjà surfer, peu importe la taille de la vague. « L'e-foil est un parfait outil pédagogique qui permet d'apprendre plus vite à maîtriser la glisse, même pour de parfaits débutants », explique Philippe Veyre, directeur d'Evolution 2, le spécialiste des activités outdoor. Depuis l'été dernier, ce dernier propose à Anglet et Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées-Atlantiques, des cours d'e-foil. Si le foil s'adresse à un public expérimenté, sa version électrique est plus accessible.
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Télécommande en main, on se prend au jeu de glisser et de voler sur l'eau dès la première séance. On débute à genoux puis, très vite, on passe à la position debout. Attention à ne pas surévaluer ses capacités, les débuts sont éprouvants physiquement. Philippe Veyre met en garde les imprudents. « Sans les conseils d'un pro expliquant les consignes de sécurité, on peut tomber sur l'aile et se blesser. » Si certaines écoles en proposent à la location, mieux vaut donc s'abstenir de se lancer seul sans quelques heures d'apprentissage. Variante avec le surf électrique. « Il s'agit d'une planche de surf équipée d'un moteur électrique et d'une télécommande qui permet de filer à grande vitesse sur l'eau. Il a l'énorme avantage d'être accessible à tout âge, de 5 à 80 ans », explique Éric Zabaloueff, fondateur d'e-surfer.fr, spécialiste de la location et vente de surf électrique. Pour les puristes, il n'en a que le nom car il se pratique sur un plan d'eau plat tel qu'un lac ou en Méditerranée l'été. Reste à savoir si la multiplication de ces disciplines ne risque pas de faire perdre son âme à ce sport qui, au départ, n'était qu'un style de vie de garçons et de filles un peu rebelles.
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L'Humanité
VIDÉO. Dématérialisation. Des travailleurs étrangers manifestent afin d'accéder aux préfectures
ReportageÀ l'appel de la CGT, quelques 200 travailleurs étrangers et leurs soutiens étaient rassemblés mercredi après-midi devant une antenne du ministère de l'Intérieur à Paris pour dénoncer "l'inaccessibilité aux préfectures" qui plonge certains d'entre eux dans la clandestinité et la précarité.
Franck Cartelet"On souhaite un choc de simplification pour que la régularisation et le renouvellement des titres de séjour se fasse sur une simple preuve de travail et non pas à la discrétion de l'employeur", a expliqué Marilyne Poulain, responsable de la section immigration de la CGT, qui a appelé à cette manifestation devant la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.
Les difficultés d'accès aux préfectures pour les étrangers font l'objet d'innombrables manifestations et recours en justice depuis que l'administration a fait basculer ces démarches vers le tout numérique.
Le syndicat rappelle que des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans la force de travail des travailleurs étrangers.
Dématérialisation des procédures
"C'est une réforme qui s'inscrit dans une volonté de dématérialiser toutes les procédures avec un impact négatif sur le service public" s'insurge Gérard Delahaye, secrétaire général de CGT de la Préfecture de Police de Paris.
Début juin, le Conseil d'Etat a tranché la question et exigé du gouvernement qu'il prévoie une solution de "substitution" à ces démarches en ligne, retoquant les textes qui imposaient un recours exclusif au télé-service.
"On a une problématique d'inaccessibilité aux préfectures et une complexification du renouvellement qui fait qu'on a des gens en situation régulière depuis dix ans qui peuvent se retrouver sans titre", a poursuivi Marilyne Poulain, avant d'être reçue à la DGEF avec une délégation de la CGT.
"au bon vouloir de l'employeur"
Pour le syndicat, un récent décret sur l'immigration de travail a généré de surcroît une "dépendance absolue au bon vouloir de l'employeur" qui place les travailleurs étrangers "à leur merci".
Ibrahima Tall, porte-parole CGT des travailleurs sans-papiers a été reçu au ministère. " Tous les étrangers ne maitrisent pas l'outil informatique et les travailleurs n'arrivent pas à renouveller leurs titres de séjour et perdent leur travail". "La dématérialisation a créé l'injustice face au service public" conclue le syndicaliste.
Ainsi, Mamedy Touré, un Malien de 37 ans venu manifester mercredi, assure avoir perdu son emploi dans le secteur de "l'étanchéité" car il n'arrive pas à obtenir de rendez-vous en vue d'une régularisation à laquelle il pourrait prétendre dans le cadre de la circulaire dite Valls.
"Je travaillais depuis septembre 2021. Mon patron m'a dit que j'aurais un CDI dès que je lui ramènerai un récépissé de la préfecture. Donc je cours derrière les rendez-vous mais impossible" dans son département des Yvelines, assure-t-il, expliquant avoir travaillé pendant plus d'un an avec les papiers d'un tiers.
L'Humanité
Macron a-t-il le monopole de la République ?
EmissionLe parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale. Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite. Pour sa dernière chronique de la saison, Cyprien décrypte pour vous cette actualité politique qui crée de la confusion et brouille les repères. Retrouvez votre chroniqueur à la rentrée pour des surprises et un tout nouveau format.
Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Six minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration, un évènement politique.
New York Times - World
In Metropolis of 5 Million, Rainforest Is a Lifeline and a Junkyard
Ivory Coast Dispatch
A highway separates Banco National Park from the sprawl of Abidjan, the economic hub of Ivory Coast.Credit...Andrew Caballero-Reynolds for The New York Times
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An endangered gem of lush greenery in Abidjan, Ivory Coast’s economic hub, is at the center of government efforts to promote ecotourism. Those who live and work there worry about what it means for them.
By Elian Peltier
ABIDJAN, Ivory Coast — The clangs of the men’s chisels and hammers were deafening as they dismantled a rusty truck, the din only fading as it reached the dense forest encircling them.
The mechanics were working in the biggest junkyard in Ivory Coast, where the skeletons of thousands of disused vans, buses and taxis spread out endlessly and engine oil soaked into the muddy soil.
But they were also working inside the confines of Banco National Park, one of the world’s last primary rainforests to survive within a major metropolis. The park is an endangered gem of lush greenery in the busy economic hub of Abidjan, an oasis that the Ivorian authorities are trying to revitalize, despite all of the environmental threats it faces.
After losing around 85 percent of its forest cover over the past 60 years, Ivory Coast has vowed to protect what remains, and to reforest as much as it can.
In Abidjan, a metropolitan area of some 5.5 million people, the authorities have turned Banco National Park — 10 times as large as Central Park in New York — into a poster child of their conservation efforts, wooing Ivorians who have long avoided biking and hiking expeditions there as part of a nascent ecotourism plan.
But in doing so, the authorities have pitted conservationists against residents of nearby neighborhoods whose ancestors once owned the land — and against the informal workers operating in the protected area. Both of these groups said they recognized that the forest needed to be protected but felt excluded by the government’s approach.
“We’re asked to protect the forest and leave, but without receiving land to settle in,” said Amara Camara, a mechanic who sat at the entrance of the truck graveyard on a recent afternoon, a park ranger on the wooden bench beside him. “So where do we go?”
The ranger, Lt. Kodjo Casimir Aman — who is the park’s head of security tasked with protecting it against informal workers and poachers — pointed out that people were just one of his problems, and a more movable one.
“Even if we kick you out,” he told Mr. Camara, “where are we going to put all these wrecks?”
With many African cities living under rising temperatures, facing alarming levels of air pollution and lacking green spaces, Banco National Park makes Abidjan stand out. Its nearly 8,500 mostly wooded acres serve as a carbon pit and flood regulator that conservationists say is vital to the city. The park’s groundwater table provides 40 percent of the city’s drinking water.
But unregulated urban expansion and illegal activities like the vehicle graveyard have steadily infringed upon the park. Landfills are contaminating its springs, and poachers are endangering the pangolins, chimpanzees and other species populating it.
A wall will soon encircle Banco park, making it more appealing for some, and less accessible for others: Any entry outside the main entrance, where it costs 1,000 CFA for Ivorian and most West African visitors, or $1.60, is illegal. International visitors pay about $7.75.
There was a time, however, when nearby residents would let their cattle graze freely by the forest, or grow crops of coffee, cocoa, cassava and maize inside it. Children would swim and fish in its ponds, and boys would go into the forest for initiation ceremonies.
In the neighboring Agban-Village commune, a highway now separates houses from the forest that residents said belonged to their ancestors. Parts of their neighborhood have been requisitioned to build a bus station, others for a subway line. The local cemetery no longer exists.
Rodrigue Djro, the local leader, said the authorities were grabbing land without letting area residents expand into the park.
“We’re making this sacrifice for the common good,” Mr. Djro said. “What do we get in return?”
Gen. Adama Tondossama, the head of the national parks and reserves office, said the state had owned the land for decades. The local authorities have promised to hire young people from surrounding neighborhoods as guides and park employees, although General Tondossama acknowledged that tourism revenues would most likely be limited until the park developed more activities.
“We need domestic visitors,” he said.
For decades, the Banco park has both fascinated and scared Ivorians.
It is surrounded by working-class communes that were involved in the civil war in 2010 and 2011 that killed more than 3,000 people. During an earlier political crisis in 2000, dozens of bodies were discovered on the park’s edge.
The park now welcomes visitors with a sign promising “guaranteed safety.” On weekends, hundreds come to breathe some fresh air, discover fish farming in one of the many ponds dotting the park, or ride mountain bikes on its paths.
“There were legends of bandits and spirits haunting the park,” said Amira Amian, 22, a law student who biked there with a friend for the first time on a recent Saturday. Snapping selfies, she added, “Now, it’s quite cool to discover our forests and the benefits of nature.”
Children living nearby look at the park’s potential for fun with longing eyes, but most do not venture inside, instead playing hide and seek and elastics (a game combining elements of hopscotch and jump rope) on the sandy alleys leading to it. Teenagers and young adults brave enough to go inside risk being detained by patrolling rangers like Lieutenant Aman.
Many still think it is worth it. They hide on the forest’s edge to smoke marijuana, or set traps to capture guinea fowl, which they sell to local restaurants. They scavenge for guavas and berries, or banana leaves on which fermented cassava is served.
“It belongs to us, too,” said Ahmed Akhadri, 23, who said his father had once given him a turtle from a hunting expedition in the park.
But some actions by those who live near the park are more environmentally damaging: Residents chop down trees for firewood, and dozens of men wash clothes in a pond linked to the forest, contaminating some of its streams with soap and dye.
Still, local residents are not the only ones degrading the park. The authorities bear responsibility, too. A high-voltage power line built decades ago cut the northeastern part of the park, and mechanics settled in the cleared area underneath. Alongside the newly erected wall, a 20-yard-wide strip of forest was recently razed for a road.
Nahounou Daleba, an activist for JVE Côte D’Ivoire, an environmental group based in Abidjan, said the authorities were eating away at the park without acknowledging the effect of their own actions on its biodiversity.
“We can’t even plant a seed in the forest,” he said, “but they just destroyed parts of it without accountability.”
On a hill overlooking the forest on a recent afternoon, Lieutenant Aman parked his motorcycle and scanned the park, spotting a woman picking leaves illegally on its edge. His gaze moved to two children dumping waste into a stream snaking into the forest.
“We can’t prevent everyone from interacting with the forest,” he said. Lieutenant Aman included himself in that statement: He gets his car repaired at the junkyard in the park.
Mr. Camara, the mechanic and a single father of a 16-year-old boy, said he was ready to leave if given the opportunity to relocate. He said the reforestation of the park was one of his dreams. But he added, “Right now we’re focusing on how to live.”
Loucoumane Coulibaly contributed reporting.
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Le Figaro
Kaaris visé par une enquête après la plainte de son ex-compagne pour violences volontaires aggravées
Le parquet d'Evry ouvre des investigations sur le rappeur de Sevran accusé d'avoir assené des coups de pied et de poings à Linda. P. Et de lui avoir arraché les ongles. Une «dénonciation calomnieuse» selon l'avocat du rival de Booba.
Une enquête préliminaire visant le rappeur Kaaris a été ouverte vendredi, après une plainte pour violences volontaires aggravées déposée par son ex-compagne, a indiqué le parquet d'Evry à l'AFP, confirmant une information du journal Le Parisien . Les avocats du rappeur, Mes Yassine Maharsi et Yassine Yakouti, ont assuré à l'AFP que leur client était «apaisé et serein» face à des «accusations imaginaires et opportunistes qui pourront être balayées d'un revers d'enquête». «C'est l'histoire d'une femme jalouse qui a besoin d'exister», ont-ils taclé.
«Pressions»
Le parquet a précisé à l'AFP ne pas avoir encore «qualifié les faits», rappelant qu'il appartient à l'enquête de «vérifier les éléments qui existent et d'y donner suite ou pas». Linda P., qui a un enfant avec Kaaris, dénonce des faits datant du 19 janvier 2021. Dans sa plainte déposée le 7 juillet et consultée par l'AFP, elle fait état d'un «comportement fuyant» soudain et sans explication de la part de Kaaris, provoquant un «profond traumatisme» chez leur enfant. Face à cette absence inexpliquée, elle aurait tenté «de reprendre contact» avec Kaaris, dit l'un de ses conseils Me Adrien Gabeaud, et aurait découvert que le rappeur avait acquis «une nouvelle résidence» à Linas (Essonne) au sud de Paris.
Elle s'y rend le 19 janvier 2021 et «retrouve au lit» Kaaris, avec une autre femme, poursuit son conseil, qui la défend aux côtés de Me Sema Akman. Là, Kaaris est accusé d'avoir violenté Linda P. dans le garage de sa maison, en lui assénant coups de pied et coups de poing tout en lui arrachant les ongles, dénonce la plainte, qui précise que Linda P. a eu besoin de «béquilles et d'une botte de maintien pendant deux semaines». La plainte vise également la femme avec laquelle Kaaris se trouvait le jour de l'agression alléguée, Marion P., pour non-assistance à personne en danger.
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Linda P. a déposé une main courante le 17 février 2021, «hésitant à porter plainte à cause d'un certain nombre de pressions de la part de Kaaris et de son entourage», assure Me Gabeaud. Le 7 juillet 2022, elle a finalement porté plainte estimant que «trop, c'est trop», a affirmé son avocat. Le rappeur de Sevran (Seine-Saint-Denis), actuellement âgé de 40 ans et qui a connu le succès avec la sortie de son album Or Noir en 2013, a été condamné en octobre 2018 à 18 mois de prison avec sursis pour une bagarre qui l'avait opposé à son rival Booba à l'aéroport d'Orly.
Dans les montagnes de l'Albanie les pilleurs de trésors font des ravages
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L'actrice Charlotte Valandrey est décédée à l'âge de 53 ans
L'actrice avait eu recours à une transplantation en 2003, ce qui avait fait d'elle la première séropositive greffée du cœur en France.
Regarder la vidéo New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Lviv Dispatch
‘It’s Like Parallel Realities’: Rituals of Life and Death Blur in a Vibrant Ukrainian City
In Lviv, babies are born in a hospital just steps away from the military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.
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By Megan Specia
Photographs by Emile Ducke
LVIV, Ukraine — The tiny wail of newborn babies echoes out from the incubators and cribs lining a small room with mint green walls in a maternity hospital in Lviv.
Twenty-seven years ago, Liliya Myronovych, the chief pediatrician in the neonatal department, delivered a baby boy, Artemiy Dymyd, here. Last week, she watched out the front window as his funeral was held in the cemetery across the road, the dirge of the military band mingling with the cries of the newborns.
“It was my boy,” said Dr. Myronovych, 64, said of Mr. Dymyd, who was killed in the fighting in eastern Ukraine in mid-June. “It was my baby.”
Dissonant images of life and death play out side by side in the western Ukrainian city of Lviv. They can be stark, as when babies are born steps away from the now overflowing military cemetery where Ukraine’s young soldiers are laid to rest.
But they can also be subtle.
At the front of the maternity hospital, windows decorated with paper storks are also covered in masking tape to prevent them from shattering in an explosion.
The air raid sirens that once sent Lviv’s residents scrambling into basements no longer cause the same level of alarm as they did in February and March — though anxiety was heightened last week when a barrage of missiles was unleashed from Belarusian airspace within striking distance of the city.
Lviv has remained relatively peaceful, becoming a hub for humanitarian aid and a place of refuge for those fleeing the fighting in the east. Yet death still comes, evident in the steady stream of fallen soldiers whose funerals are held here, sometimes several times in one day.
BELARUS
RUSSIA
Lviv
Kyiv
UKRAINE
DONBAS
MOLDOVA
Mariupol
ROMANIA
Sea of
Azov
CRIMEA
100 mileS
By The New York Times
The funerals overtake the daily rhythms of city life. Trams stop. Bus passengers wipe tears from their eyes.
Better Understand the Russia-Ukraine War
“Every time we say goodbye to them as if it is the first time,” said Khrystyna Kutzir, 35, who stood on a Lviv street one afternoon in late June, waiting for the passage of the latest funeral along the route to the military cemetery.
Across the street, 10 medical students wearing black-and-red robes had gathered in the plaza in front of their university to celebrate graduation.
As the funeral cortege went by, the students knelt along the sidewalk to honor the fallen soldier. They then picked themselves up, brushed off their legs and headed back to the university to pose for photos.
One graduate, Ihor Puriy, 23, said he had mixed feelings about the long-anticipated day.
“In one moment, you are happy to graduate from university, and new horizons are opening in front of you,” he said. “And at the same time, situations happen that bring you back to the reality and times we are living in.”
All the usual graduation celebrations were canceled amid the war, but the friends had tried to find some way to mark the occasion. However, Mr. Puriy said, it was deeply uncomfortable to know that soldiers his age were dying on the front lines, never to see their own futures realized. He and his fellow graduates are exempt from being drafted because of their studies and their future occupation as doctors.
“We are trying to keep up our hope for the best, to avoid the negative thoughts each of us is having,” he said. Still, it is impossible to get used to the daily reminders of death, he said.
Honoring fallen soldiers has become a grim ritual for the staff of the medical school, as well as a few other colleges and office buildings that line the road between the center of town and the cemetery. Sometimes, there are five funerals in one day, said Anna Yatsynyk, 58, who works as a toxicologist in the city morgue and rises each day from her desk to go outside with her colleagues to watch the somber processions.
Ms. Yatsynyk said she and her colleagues have begun to organize their work days to be able to see the processions.
“It has become a sad routine,” Ms. Yatsynyk said. “But we always come. We feel it’s our responsibility to show our gratitude and pay tribute.”
On the June afternoon, they knelt to honor the dead as a minivan carrying the coffin rolled by. In the summer heat, many of the women wore sundresses, and the rough cement dug into their bare knees.
As a black car passed by, an elderly relative of the soldier who died looked out from behind the window’s glass and clasped his hands together, shaking them and nodding in appreciation to those who had gathered.
Everyone knows someone fighting in this war. And increasingly, everyone knows someone who has died as the war reaches into even the most peaceful communities.
But as the conflict has turned from weeks to months, and as the bone-chilling cold days of the winter invasion have given way to the heat of the summer, so too has the initial sense of terror in this city made way for a milder disquiet.
Lviv’s parks and green spaces, cafes and terraces, look like any other European city in the summer. Outside the opera house, children run giggling through a fountain to escape the heat, their wet clothes and hair clinging to them as they dodge the streams of water.
And then you look a little closer. At the statues wrapped in protective materials. At the buskers performing patriotic songs that speak of war and death.
At the naked halls of the national gallery, the faded squares on the ornate wallpaper signaling works of art spirited away for safekeeping. At men in military fatigues tightly holding their partners’ hands.
People in their 20s remark that they reunite with large groups of friends only when they attend the funerals of one of their peers.
That was the case for many of the friends of Mr. Dymyd, the young man born in the Lviv hospital and buried across the street. But still, life continues on.
It has to, said Roman Lozynskyi, 28, who was Mr. Dymyd’s friend of two decades.
“It’s the reason why we are there,” he said. “It’s what we are protecting.”
Mr. Lozynskyi, a marine and member of the Ukrainian Parliament, volunteered for the military three months ago and served in the same unit as Mr. Dymyd. It is important to him that Ukrainians live their lives, even though it can feel jarring to return home from the front lines.
“It’s difficult mentally, because it’s like parallel realities,” he said of time spent in Lviv with friends and family on his short reprieve from the war to attend the funeral.
Back in the maternity hospital, new mothers give birth daily, and amid all of the chaos find hope.
“When you speak to the mothers, there is no war,” said Dr. Myronovych, the pediatrician.
Khrystyna Mnykh, 28, gave birth to her first child on June 28, Ukraine’s Constitution Day. While she was in labor, the air raid alarm went off. She had just been given an epidural so was unable to make it downstairs to the shelter.
Weeks earlier, a missile strike just one kilometer from her home had shattered her neighbor’s windows. But when she held her daughter, Roksolana, those memories seemed to fade.
“You look at your tiny baby in your arms,” Ms. Mnykh said, “and understand sooner or later life will go on.”
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L'Humanité
« Touche pas à l'audiovisuel public » : très forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle
ReportageLes salariés de l’audiovisuel public sont en grève ce mardi 28 juin, perturbant pour la journée les antennes radio et les chaînes de télévision, dans un élan de forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle souhaitée par l’exécutif. L’Humanité était aux côtés des manifestants dans le cortège parisien, qui craignent pour leur avenir et l’indépendance de leur modèle.
L’inquiétude est forte chez les salariés de l’audiovisuel public, qui manifestaient ce mardi 28 juin dans plusieurs villes de France, dont Paris. Pour preuve, des taux de grévistes significatifs: les trois quarts des journalistes de Radio France du mardi en grève d’après le SNJ, 45% de grévistes au sein du réseau France 3 d’après des sources internes à France Télévisions… « Du jamais vu » rapporte l’AFP.
Plus de 3 milliards d'euros à remplacer
Sur les pancartes du rassemblement parisien, on retrouve des « Touche pas aux médias publics », tandis que d’autres dépeignent le président de la République en « redevance Killer ». Tous redoutent la suppression de la redevance audiovisuelle annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui amputerait ce service public de plus de 3 milliards d’euros de ressources.
Une somme que l’État promet de compenser, mais comment ? « Est-ce à euro constant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Que se passera-t-il si les politiques changent d’avis ? Tout cela nous inquiète beaucoup », questionne la journaliste Cécile Descubes, montée sur Paris pour protester contre cette mise en péril de la stabilité et de la pérennité du financement de l’audiovisuel public. Dans son antenne à France 3 Limousin, presque toute l’équipe s’est mise en grève pour s’opposer à la suppression de la taxe portée par l’exécutif assure la journaliste, également déléguée syndicale SNJ.
« Tout ça n’est qu’un marché de dupes », accuse Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE du réseau régional de France 3. Présentée par le candidat Macron comme une façon de redistribuer aux Français du pouvoir d’achat, « la redevance va passer dans le budget de l’État, et donc, dans les impôts des Français. Ce qui revient à prendre dans la poche de gauche ce que l’on a rendu dans la poche de droite», raille-t-il.
Quant aux promesses de compensation par l’Etat, il les chasse avec un mauvais souvenir en tête : « Nous avons déjà fait l’expérience de la suppression de la publicité après 20h sous Sarkozy, où l’on nous avait assuré qu’on compenserait à l’euro près les 450 millions d’euros annuels de manque à gagner », souligne-t-il. « Or, ces 450 millions d’euros n’ont jamais été compensés. La première année, le compte n’y était pas, puis en quelques années, la compensation a tout simplement disparu », avertit Jean-Hervé Guilcher, qui craint que le même schéma se reproduise, et s’interroge sur le poids que pèsera le secteur dans les arbitrages budgétaires d’Etat. « Face à des postes tels que la santé, l’enseignement, ou encore la justice, quelle place restera-t-il pour l’audiovisuel dans un contexte d’économies drastiques sans cesse demandées par l’Etat ? ».
L'information en danger
La suppression de cette redevance entraîne d’autant plus d’appréhensions qu’elle vient frapper un secteur déjà structurellement fragilisé, faisant craindre de lourdes répercussions sur la qualité et l’indépendance de l’information. « En 10 ans, France Télévision a supprimé à peu près 15% de ses effectifs, soit environ 1 500 salariés. Dans ces conditions dégradées, on peine déjà à mener à bien notre mission de service public », déplore Jean-Hervé Guilcher.
En région, Cécile Descubes redoute de ne plus pouvoir produire « le travail que les citoyens attendent des journalistes locaux». « S’il n’y a plus de redevance, plus d’argent, on ne pourra plus travailler sur la proximité comme nous le faisons actuellement », explique-t-elle, relayant l’un des slogans de la manifestation, «écran noir sur les territoires ».
Sandrine Gadet, journaliste à France 3 Pays de la Loire voit quant à elle dans la suppression de la redevance la fin de l’indépendance de l’information, et par extension le risque de « la fin des enquêtes sur les lobbys, sur les grands groupes, et sur les tripatouillages bancaires ». Une crainte partagée par les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ dans un communiqué commun: « la redevance est à ce jour le seul mode de financement pérenne garantissant l’indépendance de l’audiovisuel public ».
Face à toutes ces problématiques, les manifestants et grévistes comptent bien « secouer » les députés qui officialisent ce 28 juin leur prise de fonction, de sorte à ce qu'ils « s'emparent du sujet », enjoint Jean-Hervé Guilcher, car, « dans les pays où l’audiovisuel public est faible, la démocratie est en mauvaise santé ».
Le Figaro
Couche d’ozone: «On a rebouché un trou dans le ciel»
Vincent JollyLES VICTOIRES DE L’ÉCOLOGIE (1/7) - Dans les années 1980, la ratification à Montréal d’un protocole soutenu par des découvertes scientifiques majeures permettait de mettre un terme à la destruction de la couche d’ozone, ce bouclier naturel qui protège la Terre des rayons ultraviolets.
«Nous avons quand même réussi à reboucher un trou dans le ciel.» C’est par cette image sans équivoque que la présidente du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, aime résumer le bilan de cette organisation créée en 1972 et qui fête cette année ses 50 ans.
Ce fameux trou, qui n’en est pas vraiment un, c’est celui de la couche d’ozone stratosphérique qui sert à notre planète de bouclier contre les rayonnements du soleil. Qu’est-ce que l’ozone? «L’ozone est un élément vital de notre atmosphère», nous explique Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherche au CNRS et présidente de la Commission internationale sur l’ozone depuis 2016. «Cet élément est le seul à absorber le rayonnement ultraviolet dans la gamme des UVB. Il est le plus abondant dans la stratosphère, zone d’altitude entre 10 et 50 kilomètres. C’est notamment grâce à cette couche d’ozone que la vie a pu se développer sur les continents.»
Là où nous pouvons être optimistes, c’est que nous avons réussi à faire ce qu’il fallait faire
Explorer le vortex polaire
Ceux qui ont connu les dernières décennies du siècle dernier s’en souviennent: des bancs de l’école jusqu’aux journaux télévisés, ce fameux trou défrayait la chronique. En 2022, pourtant, on ne pipe plus mot de ce fameux trou, dont le «rebouchage» (partiel et pour l’instant encore incomplet) témoigne pourtant d’une grande et décisive victoire dans l’histoire de l’écologie moderne - qui a inspiré cette série que vous découvrirez tout au long de cet été dans Le Figaro Magazine, et où seront évoquées d’autres victoires de l’humanité dans son combat pour la préservation de la planète.
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Retour en 1987. En août, plus précisément. Deux avions d’observation scientifique de la Nasa, ER-2 et un DC-8, décollent dans le ciel de l’hiver austral depuis Punta Arenas au sud du Chili. Leur destination? Le vortex polaire au-dessus de l’Antarctique. À leurs bords, des chercheurs de la Nasa, de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (Noaa), de la Fondation nationale pour la science (NSF) et de l’Association des fabricants de produits chimiques (CMA).
En deux mois, les scientifiques effectuent une douzaine de vols similaires au cœur des accumulations de nuages stratosphériques surplombant le sixième continent. Les données qu’ils rapportent à terre vont permettre de prouver une théorie qui agite le monde scientifique depuis déjà plusieurs années: la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique est réduite chaque année à peau de chagrin, et l’homme en est bel et bien le responsable.
Une preuve irréfutable
«C’est grâce à ces vols que le phénomène du trou d’ozone, découvert grâce à des instruments installés dans des bases antarctiques et qui se traduisait par une diminution considérable de l’ozone, tous les mois d’octobre, a pu être élucidé», reprend Godin-Beekmann. Irréfutable donc, cette preuve vient valider une hypothèse présentée dix-sept ans plus tôt par Paul Crutzen, développée ensuite en 1974 par deux chimistes, Frank Sherwood Rowland et Mario J. Molina. Leur raisonnement était le suivant: l’utilisation des chlorofluorocarbures (CFC) participait à la désintégration de la couche d’ozone de la stratosphère en relâchant, après leur décomposition sous l’influence des rayonnements ultraviolets du soleil, des atomes de chlore qui accélèrent ce processus naturel de destruction.
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Une hypothèse qui, à l’époque, avait suscité une levée de boucliers de la part des industriels du secteur affirmant que cette théorie relevait de la science-fiction. Mais les données de vol sont formelles et démontrent une corrélation entre la présence de monoxyde de chlore (CIO) et l’ozone: plus la concentration de CIO est élevée, plus celle d’ozone est faible. Cette même année 1987, en septembre, soutenu par ces découvertes, le protocole de Montréal était ratifié par 46 pays. «Quarante-six pays au secours de l’ozone, cette couche de gaz sans laquelle - paraît-il - nous serions à la merci des rayons ultraviolets», annonce aux téléspectateurs le présentateur d’Antenne 2 lors du journal de 20 heures au lendemain de cette date historique. L’administration de Ronald Reagan, pourtant timide sur les questions écologiques, accepte d’inscrire les États-Unis (plus gros émetteur de CFC) sur la liste des signataires du protocole
Trente-cinq ans plus tard, la science et l’Histoire ont donné raison aux chercheurs. Toutes les organisations scientifiques mondiales s’accordent pour estimer que, grâce à cette initiative, le pire a été évité et le «trou» de la couche d’ozone se résorbera complètement d’ici à la seconde moitié du XXIe siècle. Un processus long en raison de la durée de vie des CFC dans l’atmosphère. En 2000, la zone de dégradation de l’ozone au-dessus de l’Antarctique atteignait la superficie record de 29,9 millions de kilomètres carrés selon Copernicus, un système de surveillance de l’atmosphère. Mais, en août 2021, un article publié dans la revue Nature dressait une sorte de bilan du protocole de Montréal et de ses amendements. Les scientifiques, emmenés par Paul Young, climatologue de l’université de Lancaster, estimaient que non seulement cet accord avait réussi à endiguer les utilisations de ces produits dangereux pour la couche d’ozone, mais était aussi parvenu à protéger les puits naturels de carbone qui absorbent un autre gaz à effet de serre beaucoup plus d’actualité aujourd’hui: le CO.
une victoire partielle
En 2022, et devant l’urgence climatique, quels enseignements tirer de cette victoire face aux CFC? «Là où nous pouvons être optimistes, c’est que nous avons réussi à faire ce qu’il fallait faire», selon Didier Hauglustaine, directeur de recherche au CNRS du laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), spécialisé sur la composition chimique de l’atmosphère et sur les liens existant entre la pollution de l’air et les perturbations du climat.
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En revanche, la victoire n’est pas totale car le trou n’est pas rebouché. En 2020 et 2021, ceux détectés en Antarctique font 40 fois la superficie de la France. C’est à peu près similaire avec ce que nous avons constaté en 1990.» Quant aux enseignements à tirer de cet accord, Hauglustaine s’empresse de tempérer: «La différence entre les CFC et le CO2 qui provoque le réchauffement climatique est une différence d’ampleur de la tâche. Le protocole de Montréal concernait surtout les industriels, environ 5 000 entreprises dans le monde. C’est donc sans aucune commune mesure avec le changement complet de paradigme auquel il faudrait procéder pour éviter la hausse des températures. Le protocole de Montréal ne s’attaquait pas à notre mode de vie. Les mesures nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique, oui. Et, à chaque fois, on trouve une bonne raison pour faire marche arrière: dernier exemple en date avec la décision de la Cour suprême des États-Unis…»
un protocole efficace
Pour Didier Hauglustaine, il est donc primordial de prendre conscience que, contrairement aux CFC, il n’existe pas de solution miracle pour les émissions de CO2 - en tout cas, pas pour l’instant.
Malgré tout, ce fameux protocole de Montréal est considéré par la plupart des membres de la communauté scientifique comme l’un des traités les plus efficaces jamais ratifiés - contrairement à d’autres, comme celui de Kyoto, signé en 1997, qui a très vite été abandonné par plusieurs de ses signataires. «Avec le recul, c’était assez impressionnant d’efficacité», reprend Sophie Godin-Beekmann. «On a élucidé le phénomène de diminution de l’ozone en trois ans et on a réussi à mettre en place un protocole désormais très bien rodé, mais surtout guidé et axé par la science. Il faut aussi noter que les premières alertes sur l’ozone et la signature en 1985 de la convention de Vienne avaient préparé les esprits.»
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Autre élément important qui explique la rapidité avec laquelle ce protocole a été créé et appliqué: l’aspect spectaculaire de ce «trou». «La visualisation de l’ampleur du trou d’ozone grâce aux mesures satellites a permis de prendre conscience de l’urgence de la situation et de comprendre qu’il y avait un danger important pour la santé», estime Godin-Beekmann. «Avec le changement climatique, la conscience du danger est apparue beaucoup plus tard dans un monde occidental qui ne percevait pas les bouleversements à l’œuvre. Aux États-Unis, il a fallu attendre les sécheresses et les incendies à répétition pour que l’Administration s’empare du sujet. En Europe, on s’est aussi très longtemps cru protégé.» Et de conclure: «Et puis, il y avait aussi, je crois, un plus grand respect pour la parole des scientifiques.» Une parole aujourd’hui malheureusement trop souvent étouffée par les fausses polémiques des réseaux sociaux, quand elle n’est pas tout simplement ignorée.
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DÉCRYPTAGE/LE FIGARO MAGAZINE - La France connaît une septième vague de contaminations, mais l’exécutif a renoncé à restreindre à nouveau les libertés. L’arrivée du variant Omicron, moins létal, n’est pas la seule explication.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Mon Dieu! No hay mostaza. Francia cocina sin su amado condimento
Una tormenta perfecta ocasionada por el cambio climático, la guerra europea y la covid han hecho que los franceses tengan que buscar alternativas.
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Por Roger Cohen
PARÍS — La mostaza está muy presente en la cultura francesa. “Me hierve la sangre” se traduce en francés por la expresión “la moutarde me monte au nez”, es decir: “la mostaza se me sube a la nariz. Y como atestigua el Día de la Bastilla, cuando eso ocurre en Francia, el efecto puede ser devastador.
Mientras Francia celebraba el jueves su fiesta nacional más importante, la conmemoración del asalto a la prisión de la fortaleza de la Bastilla en 1789, que desencadenó la Revolución Francesa, la misteriosa desaparición de la mostaza de los estantes de los supermercados ha provocado, si no una revuelta, al menos una profunda inquietud.
Privada del condimento que da gracia a un steak frites, vida a una salchicha a la parrilla, profundidad a una vinagreta y riqueza a la mayonesa, Francia ha buscado alternativas con silenciosa desesperación. El rábano picante, el wasabi, la salsa Worcestershire e incluso las cremas de roquefort o de chalotas han surgido como contendientes.
Pobres contendientes, hay que decirlo. El problema es que la mostaza de Dijon es tan insustituible como imprescindible. Es posible que la mantequilla o la crema de leche de calidad única sean más esenciales en la cocina francesa, pero muchas salsas untuosas se marchitan en la insipidez sin la mostaza. En Lyon, la idea de una salchicha de menudos, o andouillette, sin su salsa de mostaza es tan inconcebible como un queso sin la compañía del vino.
Otro problema: resulta que la mostaza de Dijon se compone en gran parte de ingredientes que no proceden de esa encantadora capital de la región de Borgoña. Una tormenta perfecta ocasionada por el cambio climático, una guerra europea, problemas de suministro debido a la covid y el aumento de los precios han dejado a los productores franceses sin las semillas marrones que hacen que su mostaza sea mostaza.
La mayor parte de esas semillas marrones —al menos el 80 por ciento de ellas, según Luc Vandermaesen, director de la gran fábrica de mostaza Reine de Dijon y presidente de la Asociación de Mostaza de Borgoña— vienen de Canadá. Una ola de calor en las provincias de Alberta y Saskatchewan, que los científicos dijeron que habría sido “prácticamente imposible” sin el calentamiento global, redujo la producción de semillas en un 50 por ciento el año pasado, al mismo tiempo que el aumento de las temperaturas afectó duramente a la pequeña cosecha de Borgoña.
“El principal problema es el cambio climático y el resultado es esta escasez”, dijo Vandermaesen en una entrevista. “No podemos responder a los pedidos que recibimos, y los precios de venta al público han subido hasta un 25 por ciento como reflejo de la subida del costo de las semillas”.
Su empresa recibe al menos 50 llamadas diarias de personas que buscan mostaza. Antes de la desaparición de la mostaza no había llamadas de este tipo. La gente incluso acude a la sede de la empresa en Dijon (no es una operación de venta al por menor) en su frenética búsqueda de mostaza. Carrefour, una de las principales cadenas de hipermercados francesas e internacionales, se ha visto obligada a desmentir los rumores que corren por Twitter de que está almacenando mostaza para subir los precios. Cocineros como Pierre Grandgirard, en Bretaña, han recurrido a internet para conseguir mostaza con las personas que todavía tienen.
En la mayoría de las tiendas, los estantes de mostaza ya se han vaciado. Donde hay algo de mostaza, algunos carteles dicen que la venta está “limitada a un envase por persona”. El minorista Intermarché, disculpándose por las molestias causadas, explica en otro cartel colocado en un estante que “una sequía en Canadá” y el “conflicto de Ucrania con Rusia” han creado la “penuria” de mostaza, como la llaman los franceses.
Para los franceses, que se enorgullecen de su mostaza, la noción de que rara vez es un producto totalmente local y que más bien depende del tipo de cadena de suministro multinacional interrumpida por la pandemia, también ha sido un shock.
La guerra en Ucrania ha complicado aún más las cosas. Tanto Rusia como Ucrania son grandes productores de semillas de mostaza, pero generalmente no de las semillas marrones, o Brassica Juncea, utilizadas en la clásica mostaza de Dijon. Las semillas, principalmente amarillas, producidas en los dos países en guerra, son populares en países como Alemania y Hungría, que prefieren un condimento más suave.
Como los granos de mostaza amarilla han sido víctimas de la guerra, lo que ha empujado a los países que dependen de ellos a buscar otros tipos de mostaza, la “presión sobre el mercado de la mostaza ha aumentado, haciendo subir los precios”, dijo Vandermaesen.
Francia consume alrededor de un kilo de mostaza al año por habitante, lo que la convierte en el mayor consumidor del mundo. Aunque hay indicios de escasez en otros países, como Alemania, la crisis de la mostaza francesa es única por sus dimensiones, en parte porque Francia depende en gran medida de Canadá para sus semillas.
En la crisis, por supuesto, está la oportunidad. Paul-Olivier Claudepierre, copropietario de Martin-Pouret, proveedor de mostazas y vinagres íntegramente franceses, declaró al diario Le Monde que había llegado el momento de “relocalizar la producción”.
“Cultivamos, a miles de kilómetros, una semilla que vamos a cosechar, llevar a un puerto, transportar a través del océano en contenedores, para transformarla en casa”, dijo. “Eso cuesta mucho, ¡y deja una gran huella de carbono!”.
Vandermaesen dijo que Borgoña se ha embarcado en un esfuerzo concertado para aumentar la producción, aunque no pueda igualar “las grandes zonas de producción de Alberta y Saskatchewan”. Uno de los problemas a los que se enfrentan los productores de Borgoña es que la Unión Europea ha prohibido un insecticida que desde hace tiempo se utiliza para combatir el escarabajo de la pulga negra, una plaga.
Por ahora, parece que Francia debe aprender a vivir sin mostaza, un cambio doloroso. Se dice que María Antonieta, la reina de Francia en la época de la revolución, comentó: “Que coman pastel”, cuando le dijeron que los campesinos se morían de hambre sin pan. (Si realmente lo hizo, antes de ser guillotinada en 1793, es otra cuestión).
“Que coman wasabi”, es una frase que el presidente Emmanuel Macron probablemente haría bien en evitar.
Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen
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L'Humanité
Macron va-t-il faire du RN un parti comme les autres ?
EmissionEmmanuel Macron, dans son allocution du 22 juin, s’est déclaré prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée », y compris le RN. Le président de la République va-t-il franchir le cap et faire du RN un parti comme les autres, alors qu'il y a 20 ans, les politiques refusaient de débattre avec l'extrême droite ? Notre journaliste politique Cyprien Caddeo décrypte pour vous cette situation inédite, signe d’une profonde crise démocratique.
Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Quatre minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
Le Figaro
Il y a 40 ans Patrick Dewaere disparaissait : les dates clés de sa vie
Bertrand GuyardL'acteur s'est donné la mort le 16 juillet 1982. Il n'avait que 35 ans. De son enfance dans une famille de saltimbanques jusqu'à son suicide, cet homme tourmenté aura marqué l'histoire du cinéma français.
Le matin du 16 juillet 1982 dans le Bois de Boulogne, Il jouait avec Évelyne Bouix devant la caméra de Claude Lelouch, les premiers essais d'Édith et Marcel. En début d'après-midi, Patrick Dewaere, seul chez lui, se suicidait chez lui en se tirant une balle dans la bouche. L'acteur n'avait que 35 ans mais il était déjà, depuis Les Valseuses de Bertrand Blier en 1974, un mythe générationnel. C'était il y a 40 ans.
De son enfance tourmentée dans une famille de saltimbanques à ses premiers succès en passant par ses excès (alcool, drogue dure,...), Le Figaro revient sur la vie et la carrière d'un des acteurs les plus importants du cinéma français, qui reste à ce jour un modèle pour bien des jeunes comédiens.
Regarder la vidéoPatrick Dewaere : Le roman tragique d’une icône du cinéma français
● 1947. Patrick Bourdeaux - le nom de son père adoptif Pierre-Marie Bourdeaux - naît le 26 janvier à Saint-Brieuc dans une famille d'artistes. Il est le fils de la comédienne Mado Maurin et d'un père... inconnu. Sa fratrie, Jean-Pierre Maurin (1941-1946), Yves-Marie Maurin (1944-2009), Dominique Collignon-Maurin, Jean-François Vlérick et Marie-Véronique Maurin marque aussi de son empreinte la grande famille du cinéma français. ● 1950. Cet enfant de la balle fait ses «débuts» sous le pseudonyme de Patrick Maurin sur la scène du théâtre de Chaillot dans la pièce Primerose de Robert Flers dans laquelle joue sa mère Mado. ● 1963. Joue dans Fils de personne de Henry de Montherlant au théâtre des Mathurins. Le célèbre romancier lui adresse une lettre de félicitation pour la qualité de son interprétation. ● 1964. Naissance du pseudonyme Patrick de Waëre qui se transformera en Dewaere. Il a été inspiré par le patronyme de son arrière-grand-mère maternelle qui se nommait Devaëre. ● 1967. Il joue le héros dans Jean de la Tour Miracle de Jean-Paul Carrère, un feuilleton télévisé diffusé sur la première chaîne de l'historique ORTF. Cette adaptation du roman Le Prisonnier chanceux de Joseph-Arthur de Gobineau connaît alors un joli succès populaire. Sur le plateau, à la manière d'un Belmondo, il refuse de se faire doubler et effectue ses cascades. Sa carrière est lancée. ● 1968. Commence à travailler au Café de la Gare sous la direction de Romain Bouteille. Il va côtoyer d'autres acteurs débutants comme Coluche, Martin Lamotte, Henri Guybet et Sylvette Herry qui deviendra célèbre sous son surnom Miou-Miou. Cette dernière qui est encore une apprentie comédienne vivra une grande passion avec Patrick Dewaere qui durera jusqu'en 1975. De cet amour est née Angèle Herry qui aujourd'hui est une scénariste reconnue (Julie Lescaut, Sœur Thérèse.com...). ● 1974. Le film de Bertrand Blier Les Valseuses révèle trois talents: Gérard Depardieu, Miou-Miou et... Patrick Dewaere. C'est le début de la gloire et d'un mythe. Le réalisateur et ses comédiens deviennent les symboles de l'esprit post-soixante-huitard. ● 1975. Miou-Miou quitte Patrick Dewaere pour Julien Clerc. Les deux acteurs jouent quand même ensemble après leur séparation dans F...comme Fairbanks. Sur le tournage, l'ambiance est électrique. Cette séparation aura des conséquences graves sur l'équilibre psychique de l'acteur. C'est à partir de cette époque que la plupart des biographes de Dewaere datent le début de sa découverte des paradis artificiels. Trois ans plus tard, le comédien suivra une cure de désintoxication. ● 1979. Le film Série noire d'Alain Corneau sort sur les écrans. Cette œuvre désespérée montre un Patrick Dewaere capable de s'approprier jusqu'à la démesure son personnage. ● 1980. Un article de Patrice de Nussac dans Le Journal du Dimanche rend public le futur mariage de l'acteur avec Elsa. Accompagné de deux hommes, le comédien passe à tabac le journaliste. L'affaire provoque un grand scandale dont Patrick Dewaere ne sort pas indemne. ● 16 juillet 1982. Patrick Dewaere se suicide chez lui en se tirant une balle dans la bouche. Le matin, il avait tourné des essais pour le film de Claude Lelouch, Édith et Marcel. L'acteur disparaît en pleine gloire. Il n'avait que 35 ans...
Mathilda May, «terrassée par la dengue» à Bali, bientôt rapatriée
L'actrice française a contracté ce virus transmis par les moustiques en Indonésie où elle était en vacances. Actuellement hospitalisée sur place, elle devrait revenir en France dans les jours qui viennent.
Des réalisateurs réclament la tête de Dominique Boutonnat à la direction du CNC
Estimant sa politique «ouvertement libérale et trop souvent court-termiste», la Société des réalisateurs de films (SRF) estime préjudiciable le renouvellement du mandat de ce proche d'Emmanuel Macron.
L'actrice Charlotte Valandrey est décédée à l'âge de 53 ans
L'actrice avait eu recours à une transplantation en 2003, ce qui avait fait d'elle la première séropositive greffée du cœur en France.
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¿Quién es el más viejo de todos?
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Europa
En la isla italiana de Cerdeña, dos pequeños pueblos se disputan el trono más decrépito del mundo. Esperan atraer visitantes obsesionados con postergar la mortalidad.
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Por Jason Horowitz
PERDASDEFOGU, Cerdeña — En lo profundo de las montañas de Cerdeña, en una carretera sinuosa frente a un parque infantil abandonado, un cartel da la bienvenida a los visitantes a Perdasdefogu, hogar del “Récord Mundial de Longevidad Familiar”. Los retratos en blanco y negro de los arrugados habitantes que han alcanzado los 100 años de edad observan una tranquila calle principal cerca de la “Plaza de la Longevidad”. Los afiches de la campaña prometen el renacimiento de la ciudad a través del “ADN” y la “Longevidad”.
El aislado pueblo, antaño más conocido por una base militar que durante décadas fue una plataforma de lanzamiento de oportunidades económicas y misiles de largo alcance, intenta posicionarse como capital mundial de las vidas de largo alcance.
Destruida, como tantas ciudades italianas, por la pérdida de empleo, la baja natalidad y la huida de los jóvenes, Perdasdefogu está aprovechando su reconocimiento en el Guinness de los Récords como el municipio con “la mayor concentración de centenarios” —actualmente hay siete de ellos en una población de unos 1780— para impulsar un rejuvenecimiento económico.
La esperanza es que los extranjeros reacios a morir, desesperados por conocer los secretos para vivir en perpetuidad, impulsen un auge del turismo. O que los investigadores genéticos, deseosos de estudiar la materia prima de los residentes, inviertan en instalaciones de última generación, y tal vez incluso mejoren el servicio telefónico irregular con la instalación de cables de fibra óptica.
Pero hay un intruso en el dominio de la veteranía de Perdasdefogu. Seulo, un pueblo más pequeño situado en el corazón de la isla, ha amenazado los grandes planes de Perdasdefogu al reclamar el título, y Perdasdefogu lo quiere fuera de su territorio.
“Ni siquiera vale la pena hablar de ellos”, dijo Salvatore Mura, de 63 años, ingeniero y político local que presentó la solicitud de Perdasdefogu a Guinness. Argumentó que, al no tener 1000 habitantes, Seulo no cumplía los requisitos de Guinness para la clasificación y quedaba fuera de la carrera. “Es una cuestión de matemáticas”.
Mura, acompañado por Giacomo Mameli —un dinámico escritor de 81 años que espera que el nuevo estatus de la ciudad genere publicidad para un festival literario que dirige—, caminaba por la plaza del Juicio Final y un mural de ancianos con chalecos de lana y típicas gorras coppola.
Los dos ofrecieron todo tipo de explicaciones sobre la longevidad de los habitantes del pueblo. Señalaron las numerosas huertas con sus calabacines de gran tamaño; hablaron del pan de papa local que, según insinuaron, fue estudiado por genetistas; y exaltaron las ayudas digestivas naturales, incluido un queso ácido que temblaba como un cubo blancuzco de gelatina.
“Esto”, dijo Mameli, levantando un cuenco, “es un Maalox natural”, en alusión al antiácido.
Los hombres señalaron los retratos de centenarios junto a la florería —cuyo principal negocio son los funerales— y junto al hostal dirigido por la hermana de Mameli, quien mencionó que en Seulo había una mayor concentración de centenarios. (“Pero no tienen 1000 personas”, respondió mordazmente su hermano. “Qué pena”).
Los hombres se detuvieron en el bar de la familia Melis, que en 2014 ganó el récord Guinness de mayor edad combinada, con más de 800 años entre los nueve hermanos vivos.
Mura dijo que el milagro económico de Perdas, como llaman los lugareños al pueblo, ya había comenzado, con una marca de vino inspirada en los centenarios y un nuevo negocio que promovía la miel endulzada por el aire “que respiraban los ancianos”.
En su paseo, él y Mameli visitaron a los ancianos del pueblo en las plazas y en sus porches, y repartieron a los miembros del club de centenarios comentarios de longevidad sobre el poder del minestrone local y el aire de la montaña, los garbanzos y el estilo de vida sencillo de Perdasdefogu. Pero los centenarios tendían a salirse del guion.
Mura incitó a Bonino Lai, de 102 años, a hablar de los superalimentos locales. Lai, en cambio, recordó cómo, después de los lanzamientos de misiles desde la base que los fiscales cerraron en su día por verter residuos peligrosos enriquecidos con uranio, él y sus amigos buscaban piezas caídas “y champiñones”.
“¡Eran buenos!”, añadió. “Todo el mundo los buscaba”.
Cuando Mura intentó que Lai volviera a hablar del trabajo al aire libre, él ensalzó las ventajas de conseguir una sinecura permanente en la municipalidad.
“Conocía al alcalde y a los concejales”, dijo. “Pensaban que era un buen tipo”.
Otros decían que la variedad era la sal, o al menos, el conservante de la vida.
“Un día hago esto”, dijo Annunziata Stori, que cumplirá 100 años en agosto, mientras enrollaba a ciegas sémola en pequeñas perlas de pasta frégula. “Otro día espaguetis. Otro día lasaña”.
Adolfo Melis, también de 99 años, y miembro sobreviviente de los hermanos que batieron el récord, guarda rosarios en el bolsillo de su chaqueta deportiva y dijo que lo importante era no alterarse por las cosas.
El residente oficial de mayor edad de la ciudad, Antonio Brundu, de 104 años, cuyo padre vivió hasta los 103, habló con seriedad sobre la perseverancia en el sufrimiento.
“Si no tienes trabajo estable, ¿qué vida llevas?”, preguntó, mirando con recelo la pila de periódicos locales que informaban de la reivindicación del rival, Seulo, y con preocupación a su bisnieta, de 26 años, que lo ignoraba y miraba la pantalla de su teléfono en la cocina. “¡Yo tenía 45 cabras!”.
En lo que todos coincidían era en el orgullo por el nuevo récord de su pueblo.
“Habitante por habitante, somos el número 1”, dijo Antonio Lai, de 100 años (sin parentesco directo con Bonino), que responde al apodo de la Pistola y presumió de que hace tan solo dos años renovó su licencia de manejo. (“Debía de ser una licencia inglesa”, dijo su nieto político, Giampiero Lai. “Conducía por el lado equivocado de la carretera”).
La fama del ránking de Guinness vino acompañada de beneficios a los que Lai no tenía intención de renunciar. “Una mujer de 84 años —una mujer grande— se acercó y me dio un beso”, dijo.
Los pocos jóvenes que quedan en el pueblo están menos prendados de ostentar el título más decrépito del planeta.
“Todo está orientado a los viejos”, dijo Alessio Vittorio Lai, de 16 años, tataranieto de la Pistola, mientras echaba monedas en una máquina de cigarrillos una noche. Su amigo Gabriele Pastrello, de 16 años, nieto de Bonino Lai, el entusiasta de los champiñones, estaba de acuerdo. “Aquí no pasa nada”, dijo.
En Seulo tampoco parecía pasar mucho.
El pueblo tenía un cartel de bienvenida similar —“El pueblo de los centenarios”— y también decoraba su calle junto a la ladera con las fotos en blanco y negro de los residentes que habían alcanzado el hito de los 100 años. Su tienda de turismo ofrecía ejemplares de The Blue Zones Kitchen: 100 Recipes to Live to 100, de Dan Buettner, un autodenominado “explorador” —y poseedor del récord Guinness de distancia en bicicleta—, que ha contribuido a poner en el mapa a Seulo y a otros puntos importantes de la llamada Zona Azul, donde la gente vive mucho tiempo.
Los habitantes de Seulo se burlan de la pretensión de Perdasdefogu al trono geriátrico.
“Así no es como es”, dijo Maria Murgia, de 89 años, con velo y vestido negro, mientras paseaba con su amiga Consuelo Melis, de 30 años, que llevaba un sostén deportivo y pantalones de yoga. “Se equivocaron en los cálculos”.
“¡Somos nosotros!”, gritó Giovanni Deiana, de 79 años, que estaba sentado en un banco con sus amigos en un parque infantil, por lo demás vacío, a las afueras de la ciudad; le preocupaba de que su esposa viviera hasta los 106 años, igual que su madre. “¡Nosotros!”.
Igual que Perdas con su base de misiles, Seulo también solía ser conocida por otra cosa. Un mural en la pared de la municipalidad muestra a un joven barbudo de los años 30 con botas de pastor y un título de médico para honrar el antiguo récord del pueblo de tener la mayor densidad de graduados universitarios de Italia.
“Pero entonces se fueron”, dice Enrico Murgia, de 55 años, alcalde de la ciudad.
Murgia dijo que los cinco centenarios vivos de la ciudad —con dos más en el horizonte— dieron a Seulo, con solo 790 habitantes, una densidad de superancianos mucho mayor que la de Perdasdefogu. (El sábado murió una, Pietrina Murgia, a los 100 años, con lo que el número se redujo a cuatro).
Ingeniero de formación, dibujó gráficos circulares e hizo ecuaciones para mostrar “la cifra real que nos proyecta como la ciudad con mayor longevidad del mundo”.
Cálculos aparte, la distinción de Seulo por su extrema longevidad, dijo, era un “vehículo de mercadeo” y se dirigió al pueblo con un puñado de folletos turísticos (“Descubre el elixir de la larga vida”). Se los entregó a personas que ya viven allí.
Se detuvo en la casa de Anna Mulas, de 100 años, quien, al ser preguntada por el secreto de su notable resistencia, recordó que llevaba sacos de cemento en la cabeza para ayudar a construir su casa. Pero, sobre todo, castigaba a su hija por no ofrecer suficientes caramelos a los invitados.
Murgia se acercó al Museo de la Longevidad, que abrirá pronto, pintado con murales de ancianos, y prometió “una actividad turística vivencial”.
Al atardecer, contempló la vista de su pueblo de colores pastel y lamentó cómo los años de una gripe porcina habían matado a miles de cerdos, lo que costó muchos puestos de trabajo y obligó a al menos 200 residentes a mudarse.
“Habríamos tenido 1000 personas”, dijo. “Con esos 200, podríamos haberle pegado a Perdas”.
Jason Horowitz es el jefe de la oficina en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al Congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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L'Humanité
Étape 11. Vingegaard, « l’ogre du Briançonnais »
ActuEntre Albertville et le col du Granon Serre Chevalier (151,7 km), victoire du Danois Jonas Vingegaard qui renverse le Tour et s’empare du maillot jaune. Tadej Pogacar a sombré dans la terrible montée du Granon.
Jean-Emmanuel DucoinSaint-Chaffrey, col du Granon (Hautes-Alpes), envoyé spécial .
« La montagne est le lieu des rhétoriques faibles. Les figures pâlissent, les effets de style s’amenuisent. C’est l’endroit d’une vérité nue. » Dans Forcenés (Fayard, 2008), l’écrivain Philippe Bordas résumait en quelques formules saisissantes ce par quoi les Géants de la route se trouvent et se prouvent, quand leur vélo devient l’instrument d’exactitude mentale. Entre Albertville et le col du Granon Serre Chevalier (151,7 km), lorsque les premières pentes devinrent enfer tellurique, par-delà les cimes rocailleuses figées de chaleur, nous revisitâmes les fonds baptismaux de la Légende, comme un cri venu de nulle part des profondeurs racinaires du Tour. Nous vécûmes donc la vraie entrée en très haute altitude, pour un triptyque terrifiant à se damner dans les pourcentages avec, en prélude, les lacets de Montvernier (3,4 km à 8,2%), puis les trois fameux cols mythiques à enchaîner : Télégraphe (1re cat., 11,9 km à 7,1%), Galibier (HC, 17,7 km à 6,9%) et Granon (HC, 11,3 km à 9,2%). Peu à peu, nous nous installâmes dans le langage des grimpeurs qui s’élabore toujours sur des fondations.
Une odeur de poudre se répandit sur la route
Par des chaleurs harassantes (jusqu’à 35 degrés), le peloton quitta Albertville non sans avoir symboliquement ravivé la flamme olympique, trente ans après les Jeux d’Hiver, des mains de Bernard Thévenet et de Christian Prudhomme. A peine libérés du kilomètre zéro, deux cadors de luxe prirent le flambeau et allumèrent une flamme incandescente. Wout Van Aert (Jumbo), porteur du maillot vert, et Mathieu Van der Poel (Alpecin), ombre de lui-même depuis le Danemark, s’éclipsèrent à un rythme de dingue, après avoir, sans doute, prémédité leur affaire. A l’initiative de deux rivaux éternels depuis leur jeunesse, une odeur de poudre se répandit sur la route du Tour. Signe de grandes manœuvres, du côté des Jumbo ? Ou énième baroud pour la gloire et le plaisir stricte de secouer la normalité d’une journée en enfer ? En conséquence, le peloton s’étira tant et tant que personne, à commencer par les équipiers de Tadej Pogacar (UAE), ne purent minimiser voire gérer leurs efforts.
L’heure n’était plus à l’esbroufe, mais à la vérité nue des forces en présence quand les hommes sans chair, revanchards, croient prendre le pouvoir sur les éléments.
L’obstination des deux fuyards devint une sorte de sortilège momentané. Quand ils entamèrent les lacets de Montvernier (km 50), ils n’étaient plus seuls. Un énorme groupe de dix-huit unités vint se greffer à eux (Barguil, Gallopin, Laporte, Teuns, Izagirre, Schachmann, Cherel, Geschke, Politt, Latour, Cattaneo, Neilands, Pedersen, Rutsch, Van Keirsbulck, Gradek, Bodnar, Bagioli). La « bonne échappée » fut validée et, dès lors, un scénario plus classique – idéal pour Pogacar – s’installa dans la torpeur moite de ce début d’après-midi. Nous profitâmes pleinement du spectacle visuel des dix-huit virages en balcon d’une beauté magistrale, proposant 400 mètres de dénivelé en moins de quatre kilomètres de grimpette, devenus un « classique » de l’épreuve depuis sa découverte en 2015. Juste un modeste hors-d’œuvre…
L'art de grimper, un don sacrificiel
Nous imaginons souvent que le vélo reste une école de la sagesse, mais lorsque l’avant-garde entama le « dur », par le col du Télégraphe, rampe de lancement du Galibier (2642 m, toit du Tour), nous savions que l’art de grimper n’était pas une grâce naturelle mais bien un don sacrificiel. Nos héros de Juillet allaient connaître l’ivresse de l’altitude, là où se disputent les rigueurs de l’apesanteur et les éblouissements, jusqu’à donner l’impression que les éléments et les terrains hostiles s’incarnent par la douleur des corps, eux-mêmes livrés aux mystères et aux caprices de la souffrance brute. L’heure n’était plus à l’esbroufe, mais à la vérité nue des forces en présence quand les hommes sans chair, revanchards, croient prendre le pouvoir sur les éléments. Van der Poel, décroché depuis longtemps de la tête et à la dérive, en tira sa propre conclusion : il abandonna. Curieux ascenseur émotionnel. A l’arrière, bien avant le sommet du Télégraphe, les Jumbo entrèrent en guerre, comme prévu : Primoz Roglic et Tiesj Benoot accélérèrent, avec pour but d’isoler Pogacar, qui répondit aussitôt. Tout rentra dans l’ordre, les UAE se reconstituèrent. Temporairement.
Dans la descente vers Valloire, Pogacar fut pris dans un étau royal, coincé entre Primoz Roglic, Jonas Vingegaard et Geraint Thomas. Dès le bas du Galibier, Vingegaard attaqua. Le maillot jaune répondit. Puis ce fut à Roglic. Pogacar répliqua. Moment inouï de ce Tour, passe d’arme prodigieuse. Car Vingegaard et Roglic continuèrent de harceler le leader, l’un après l’autre. Pogacar se démonta la carcasse, trop, peut-être. Il retrouva même son équipier Marc Soler, revenu par l’arrière. Tout se calma subitement, un infime groupe « maillot jaune » se reconstitua, en présence de David Gaudu et Romain Bardet, toujours dans le coup. A l’avant, un autre Français s’illustrait : Warren Barguil décramponna ses compagnons d’échappée et volait vers les 2642 mètres du Galibier et un destin en solitaire.
Sur le "toit du Tour", l'écrémage fut immédiat
Mais le « toit du Tour » n’avait pas encore entièrement parlé. À 5 kilomètres du sommet, Pogacar, de nouveau isolé du moindre équipier, plaça une accélération et mena grand train. Exit Roglic, Gaudu, Yates, Pidcok, Vlasov… et quelques autres. Sauf Vingegaard et Bardet, puis Thomas, Yates ou encore Quintana, revenus dans un premier temps à la faveur de la descente menée à tombeau ouvert dans la vallée de la Guisane. Puis il y eut un regroupement général (Roglic, Gaudu, Majka et les autres) à quelques encablures de la montée finale, grâce au coup de force de Van Aert. Enfin, après la traversée du village de Saint-Chaffrey et son pont-levis, tout à-côté de Briançon, les Géants pénétrèrent dans les rampes de « l’ogre du Briançonnais », ce maudit col du Granon qui culmine à 2413 mètres et s’achève en cul-de-sac.
Le chronicœur, qui connaît bien les lieux, n’oublia pas que ce fut ici, en 1986, pour la seule incursion du Tour dans cette montagne sacrée jusqu’à ce jour, qu’un certain Bernard Hinault vécut le dernier jour en jaune de sa brillante carrière, achevant sa chevauchée loin du vainqueur de l’époque, l’Espagnol Eduardo Chozas, et à plus de trois minutes de son équipier et futur vainqueur du Tour, l’Américain Greg LeMond. Le Blaireau déclarait à l’Equipe : « Pour la petite histoire, on ne connaissait pas le Granon avant d’y arriver sur cette étape, c’était la première fois qu’on le passait à vélo. En stage l’hiver précédent, on avait tout fait à pied, je me souviens qu’on en avait déjà bien bavé et on savait qu’à vélo, il ferait autant de mal six mois plus tard sur le Tour. On était préparé mais c’était encore plus compliqué que ce qu’on avait imaginé. C’est long, et même si c’est plutôt régulier, on a l’impression de ne jamais arriver au bout. »
On ne peut jamais se dire : ‘’Dans 3 kilomètres, ça va devenir moins dur.’’ C’est compliqué jusqu’en haut. Eduardo Chozas
Joli résumé. La preuve, ce que nous en vîmes, dès les premiers pourcentages. L’écrémage fut immédiat. Et très vite, derrière l’éclaireur Barguil, à deux minutes, et Quintana parti en chasse, les mêmes acteurs dans les rôles-titres : Pogacar (emmené par Majka), Vingegaard, Thomas, Bardet. Nous ne découvrîmes rien d’autre qu’un calvaire collectif, ni plus ni moins, tellement éprouvant que nous imaginâmes un instant que certains allaient mettre pied à terre pour en venir à bout. Sans aucun replat depuis le bas, toujours « en prise » dès la sortie de Villard Laté et sa petite chapelle sur la droite, ils s’élevèrent comme dans l’allégorie sacrificielle du Christ. Eduardo Chozas se souvenait dans Le Dauphiné : « On ne peut jamais se dire : ‘’Dans 3 kilomètres, ça va devenir moins dur.’’ C’est compliqué jusqu’en haut. Dans les trois derniers kilomètres, j’étais épuisé, je n’avais plus d’énergie. J’ai beaucoup souffert pour rejoindre l’arrivée. »
Sur un revêtement plutôt rugueux dans la longue ligne droite du sixième kilomètres, les coureurs laissèrent les derniers arbres pour cheminer sur un théâtre rocailleux, qui sert parfois de terrain d’exercices militaires, en particulier pour le 7e bataillon de chasseurs alpins. Nous touchâmes, par le récit, à la Légende des cycles. Au hameau des Tronchets, la pente dépassa les 10%, puis aux lieux-dits « Les Compes », puis à « Plainalp », quand le filet de route circulait désormais dans les alpages – les marmottes restèrent planquées dans ce haut lieu du pastoralisme local.
Une espèce de naufrage inattendu
Au-dessus de 2000 mètres, en passant sous le sommet du Petit Aréa, la route n’offrit plus d’abri pour le vent jusqu’aux baraquements de l’armée. Et Vingegaard, à 4,4 km du but, se dressa sur les pédales. Un grand frisson s’installa dans nos esprits, en même temps que de lourds nuages sur nos têtes. Le mano a mano entre le tenant du titre et son dauphin débuta dans le silence d’un ciel sombre. Le Danois s’envola ! Et Pogacar resta planté dans la pente, à l’arrêt, en perdition. D’où provenait semblable déroute ? Fringale ? Déshydratation ? Nous le vîmes dans ce dodelinement des fracassés, qui nous rappela sa légère défaillance dans le Ventoux l’an dernier. Mais là, ce fut plus prononcé, plus sauvage. Rendu à son humanité, il ne pratiquait plus qu’un cyclisme brouillon, sans emphase et son épure s’effondra, collée à l’asphalte. Une espèce de naufrage inattendu.
Il y a un étrange moment, (...) le moment du retour au silence, quand la montagne reprend le dessus sur les hommes. Louis Aragon
À l’avant, Jonas Vingegaard, 25 ans, oubliant tous les calculs, fila vers sa première victoire de prestige et endossa le maillot jaune. Le harcèlement des Jumbo venait d’activer sa lame tranchante. Pogacar paya l’adition et elle fut lourde, très lourde : il perdit plus de trois minutes. Plus saisissant encore, il acheva même son chemin de croix derrière Quintana, Bardet, Thomas, Gaudu et Yates. Qui l’eut cru ? Au général, Vingegaard possédait 2’16’’ d’avance sur Bardet et 2’22’’ sur Pogacar. Le Tour entra bruyamment dans une nouvelle dimension. Mais qui aurait osé prédire la suite des événements ?
Moralité, personne ne triche pas avec la montagne. Louis Aragon lui-même le disait : « Il y a un étrange moment, au Lautaret ou au Tourmalet, quand les dernières voitures passent et s’époumone le dernier coureur malheureux... le moment du retour au silence, quand la montagne reprend le dessus sur les hommes. » Au-dessus de Serre Chevalier, le chronicœur respira bien fort et se montra reconnaissant envers le mode onirique du Tour. Dans la soirée, la Lune s’annonçait blonde et rousse, comme les hectolitres de bière déversés toute la journée dans la vallée. Sans répit, nous entendîmes déjà les échos des cimes à-venir, dès ce jeudi. De nouveau le Galibier, puis la Croix de Fer, enfin l’Alpe d’Huez. Comme la promesse d’une autre tenaille impitoyable. Mais laquelle ?
Classement général
1 – VINGEGAARD Jonas (Jumbo-Visma) en 41:29:592 – BARDET Romain (Team DSM) + 2:163 – POGAČAR Tadej (UAE Team Emirates) + 2:224 – THOMAS Geraint (INEOS Grenadiers) + 2:265 – QUINTANA Nairo (Team Arkéa Samsic) + 2:376 – YATES Adam (INEOS Grenadiers) + 3:067 – GAUDU David (Groupama – FDJ) + 3:138 – VLASOV Aleksandr (BORA – hansgrohe) + 7:239 – LUTSENKO Alexey (Astana Qazaqstan Team) + 8:0710 – MAS Enric (Movistar Team) + 9:29
11 – PIDCOCK Thomas (INEOS Grenadiers) + 11:1212 – KRUIJSWIJK Steven (Jumbo-Visma) + 13:2713 – MADOUAS Valentin (Groupama – FDJ) + 13:4814 – ROGLIČ Primož (Jumbo-Visma) + 13:5415 – BARGUIL Warren (Team Arkéa Samsic) + 17:2016 – MEINTJES Louis (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 18:2717 – JUNGELS Bob (AG2R Citroën Team) + 19:1718 – KUSS Sepp (Jumbo-Visma) + 24:5219 – MAJKA Rafał (UAE Team Emirates) + 27:0720 – POWLESS Neilson (EF Education-EasyPost) + 28:1021 – KÄMNA Lennard (BORA – hansgrohe) + 28:2722 – BENOOT Tiesj (Jumbo-Visma) + 29:3423 – SÁNCHEZ Luis León (Bahrain – Victorious) + 31:1124 – MCNULTY Brandon (UAE Team Emirates) + 31:5225 – TEUNS Dylan (Bahrain – Victorious) + 32:4326 – PARET-PEINTRE Aurélien (AG2R Citroën Team) + 32:4427 – CARUSO Damiano (Bahrain – Victorious) + 33:0128 – KONRAD Patrick (BORA – hansgrohe) + 34:3529 – PINOT Thibaut (Groupama – FDJ) + 35:3630 – URÁN Rigoberto (EF Education-EasyPost) + 38:4331 – GALLOPIN Tony (Trek – Segafredo) + 40:1232 – IZAGIRRE Ion (Cofidis) + 41:4533 – THOMAS Benjamin (Cofidis) + 45:2534 – JORGENSON Matteo (Movistar Team) + 46:0935 – SCHULTZ Nick (Team BikeExchange – Jayco) + 46:5036 – VAN AERT Wout (Jumbo-Visma) + 48:3737 – LEKNESSUND Andreas (Team DSM) + 50:4238 – GESCHKE Simon (Cofidis) + 51:2939 – LATOUR Pierre (TotalEnergies) + 53:1540 – SCHACHMANN Maximilian (BORA – hansgrohe) + 53:4441 – FROOME Chris (Israel – Premier Tech) + 55:3742 – HOULE Hugo (Israel – Premier Tech) + 55:4143 – SCHÖNBERGER Sebastian (B&B Hotels – KTM) + 56:4544 – MOLLEMA Bauke (Trek – Segafredo) + 57:0545 – VELASCO Simone (Astana Qazaqstan Team) + 59:3046 – VERONA Carlos (Movistar Team) + 1:00:1647 – GENIETS Kevin (Groupama – FDJ) + 1:00:3348 – MARTÍNEZ Daniel Felipe (INEOS Grenadiers) + 1:00:3749 – KÜNG Stefan (Groupama – FDJ) + 1:03:0750 – BETTIOL Alberto (EF Education-EasyPost) + 1:03:1651 – OWSIAN Łukasz (Team Arkéa Samsic) + 1:03:4852 – BONNAMOUR Franck (B&B Hotels – KTM) + 1:03:5553 – BOASSON HAGEN Edvald (TotalEnergies) + 1:04:3254 – ZIMMERMANN Georg (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:04:3855 – VAN BAARLE Dylan (INEOS Grenadiers) + 1:04:4756 – STORER Michael (Groupama – FDJ) + 1:05:2957 – IZAGIRRE Gorka (Movistar Team) + 1:05:3958 – PASQUALON Andrea (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:06:1359 – BOUET Maxime (Team Arkéa Samsic) + 1:06:5660 – WOODS Michael (Israel – Premier Tech) + 1:07:17
61 – ZEITS Andrey (Astana Qazaqstan Team) + 1:07:3462 – DILLIER Silvan (Alpecin-Deceuninck) + 1:08:2463 – GOOSSENS Kobe (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:08:5964 – CHEREL Mikaël (AG2R Citroën Team) + 1:10:0565 – HAMILTON Chris (Team DSM) + 1:10:3566 – FUGLSANG Jakob (Israel – Premier Tech) + 1:12:3067 – SBARAGLI Kristian (Alpecin-Deceuninck) + 1:13:1568 – POLITT Nils (BORA – hansgrohe) + 1:14:0169 – DOMBROWSKI Joe (Astana Qazaqstan Team) + 1:14:2570 – WRIGHT Fred (Bahrain – Victorious) + 1:14:3171 – TUSVELD Martijn (Team DSM) + 1:16:0172 – CASTROVIEJO Jonathan (INEOS Grenadiers) + 1:19:0073 – CATTANEO Mattia (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 1:19:4574 – SOLER Marc (UAE Team Emirates) + 1:20:0275 – OLIVEIRA Nelson (Movistar Team) + 1:21:3976 – MÜHLBERGER Gregor (Movistar Team) + 1:21:4077 – LOUVEL Matis (Team Arkéa Samsic) + 1:21:4578 – CLARKE Simon (Israel – Premier Tech) + 1:22:4279 – PÉRICHON Pierre-Luc (Cofidis) + 1:22:4480 – GILBERT Philippe (Lotto Soudal) + 1:23:07
81 – ROLLAND Pierre (B&B Hotels – KTM) + 1:24:2682 – TRATNIK Jan (Bahrain – Victorious) + 1:24:5583 – NEILANDS Krists (Israel – Premier Tech) + 1:26:3284 – MOHORIČ Matej (Bahrain – Victorious) + 1:27:3085 – LAPORTE Christophe (Jumbo-Visma) + 1:29:0486 – SWIFT Connor (Team Arkéa Samsic) + 1:32:0287 – DEWULF Stan (AG2R Citroën Team) + 1:32:0988 – COSNEFROY Benoît (AG2R Citroën Team) + 1:32:5389 – HOFSTETTER Hugo (Team Arkéa Samsic) + 1:33:2390 – GROßSCHARTNER Felix (BORA – hansgrohe) + 1:33:2591 – SKUJIŅŠ Toms (Trek – Segafredo) + 1:34:2692 – SIMMONS Quinn (Trek – Segafredo) + 1:34:5893 – DOULL Owain (EF Education-EasyPost) + 1:36:1794 – NIV Guy (Israel – Premier Tech) + 1:36:4595 – CORT Magnus (EF Education-EasyPost) + 1:37:1096 – HALLER Marco (BORA – hansgrohe) + 1:37:4797 – BYSTRØM Sven Erik (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:38:0498 – PEREZ Anthony (Cofidis) + 1:38:5699 – ERVITI Imanol (Movistar Team) + 1:39:21100 – PHILIPSEN Jasper (Alpecin-Deceuninck) + 1:40:24
101 – MATTHEWS Michael (Team BikeExchange – Jayco) + 1:40:40102 – STUYVEN Jasper (Trek – Segafredo) + 1:40:42103 – DUCHESNE Antoine (Groupama – FDJ) + 1:42:16104 – KRON Andreas (Lotto Soudal) + 1:43:11105 – FELLINE Fabio (Astana Qazaqstan Team) + 1:44:06106 – DEGENKOLB John (Team DSM) + 1:44:22107 – CAPIOT Amaury (Team Arkéa Samsic) + 1:45:24108 – WELLENS Tim (Lotto Soudal) + 1:45:41109 – BAUER Jack (Team BikeExchange – Jayco) + 1:45:45110 – GOUGEARD Alexis (B&B Hotels – KTM) + 1:46:30111 – PETIT Adrien (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:46:31112 – GANNA Filippo (INEOS Grenadiers) + 1:46:42113 – MEZGEC Luka (Team BikeExchange – Jayco) + 1:49:20114 – PEDERSEN Mads (Trek – Segafredo) + 1:49:57115 – BISSEGGER Stefan (EF Education-EasyPost) + 1:50:08116 – LAMPAERT Yves (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 1:51:43117 – LEMOINE Cyril (B&B Hotels – KTM) + 1:53:18118 – KRIEGER Alexander (Alpecin-Deceuninck) + 1:53:54119 – RUTSCH Jonas (EF Education-EasyPost) + 1:54:06120 – BARTHE Cyril (B&B Hotels – KTM) + 1:55:04
121 – MOZZATO Luca (B&B Hotels – KTM) + 1:55:30122 – KRISTOFF Alexander (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:55:31123 – BURGAUDEAU Mathieu (TotalEnergies) + 1:56:27124 – LE GAC Olivier (Groupama – FDJ) + 1:56:53125 – VAN KEIRSBULCK Guillaume (Alpecin-Deceuninck) + 1:57:23126 – RIABUSHENKO Alexandr (Astana Qazaqstan Team) + 1:57:26127 – VAN HOOYDONCK Nathan (Jumbo-Visma) + 1:57:43128 – VAN DER HOORN Taco (Intermarché – Wanty – Gobert Matériaux) + 1:57:49129 – VERMEERSCH Florian (Lotto Soudal) + 1:58:28130 – PLANCKAERT Edward (Alpecin-Deceuninck) m.t131 – GRUZDEV Dmitriy (Astana Qazaqstan Team) + 1:58:29132 – CICCONE Giulio (Trek – Segafredo) + 1:58:45133 – SÉNÉCHAL Florian (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 2:00:07134 – BAGIOLI Andrea (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 2:00:09135 – DAINESE Alberto (Team DSM) + 2:00:42136 – SAGAN Peter (TotalEnergies) + 2:01:44137 – GRADEK Kamil (Bahrain – Victorious) + 2:01:51138 – ROWE Luke (INEOS Grenadiers) + 2:03:24139 – BODNAR Maciej (TotalEnergies) + 2:03:26140 – HONORÉ Mikkel Frølich (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 2:04:53
141 – LECROQ Jérémy (B&B Hotels – KTM) + 2:04:59142 – BOIVIN GuillaumevIsrael – Premier Tech) + 2:07:04143 – EEKHOFF Nils (Team DSM) + 2:07:46144 – VAN MOER Brent (Lotto Soudal) + 2:08:19145 – JAKOBSEN Fabio (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 2:09:53146 – WALSCHEID Max (Cofidis) + 2:10:05147 – VAN POPPEL Danny (BORA – hansgrohe) + 2:11:08148 – GROENEWEGEN Dylan (Team BikeExchange – Jayco) + 2:13:23149 – FRISON Frederik (Lotto Soudal) + 2:17:52150 – JANSE VAN RENSBURG Reinardt (Lotto Soudal) + 2:18:06151 – JUUL-JENSEN Christopher (Team BikeExchange – Jayco) + 2:21:09152 – MØRKØV Michael (Quick-Step Alpha Vinyl Team) + 2:25:19153 – JANSEN Amund Grøndahl (Team BikeExchange – Jayco) + 2:25:21154 – LAFAY Victor (Cofidis) + 2:25:47155 – TORRES Albert (Movistar Team) + 2:26:38156 – EWAN Caleb (Lotto Soudal) + 2:29:25157 – HIRSCHI Marc (UAE Team Emirates) + 2:37:24158 – BJERG Mikkel (UAE Team Emirates) + 2:39:00159 – TURGIS Anthony (TotalEnergies) + 2:43:52
Tour de France 2022 Le Figaro
Dix bières bien rafraîchissantes à découvrir cet été
NOTRE SÉLECTION - On s'éponge le front, le pschitt! de la capsule suffit presque à étancher notre soif. Voici notre sélection de dix bières pour bien traverser l'été, canicule ou non, assortie d'accords et de suggestions de lieux de dégustation.
La bière d'été est placée sous le signe de la fraîcheur et de l'amertume, une saveur qui réveille les sens, détend le corps et l'aide à supporter les excès du thermomètre. C'est donc la saison des IPA amères et houblonnées, des lager blondes et fraîches ainsi que des blanches, mais aussi des bières aux fruits rouges ou aromatisées aux herbes et aux plantes. Laissez-vous guider par notre sélection qui vous invite aussi bien au farniente qu'au voyage. 1. Brique House Brewery - Young PugLillePrix : 3,60 € – 33 cl – alc. 0,5 % Commençons en douceur par une bière peu alcoolisée très réussie. Brique House, brasserie du Nord à la créativité débordante, a maîtrisé cet exercice difficile en réalisant, à base de malts d'orge et d'avoine, un breuvage à la robe or pâle un peu trouble. Amère, vive, une touche citronnée et beaucoup de présence : le temps est loin où vos amis se moquaient de vous quand vous commandiez une bière sans alcool. Celle-ci a tout d'une adulte. À servir avec un carpaccio de dorade au citron vert à la terrasse d'un bistrot parisien. Disponible chez les cavistes et sur briquehouse.shop
À lire aussiLager, IPA, Stout... Connaissez-vous les catégories de la bière ?
2. Brasserie Ribella - Tabù CorsePrix : 4 € – 33 cl – alc. 4,5 % Entrons de plain-pied dans les ardeurs estivales avec cette blonde ambrée corse bio et artisanale, aromatisée (assez discrètement) au gingembre du Sri Lanka, au guarana d'Amazonie et au bois-bandé. Elle se dit aphrodisiaque ; il ne vous reste qu'à vérifier si c'est vrai, mais n'oubliez pas d'apprécier au passage cette mousse fine et épaisse sous laquelle se cache une liqueur ambrée doucement amère et boisée, délicieuse quelles que soient ses autres vertus. À servir avec un tartare de thon au gingembre sur une plage des Seychelles. Disponible chez les cavistes et sur biereribella3. Brique House Brewery - Under Acid LillePrix : 2,80 € – 33 cl – alc. 4,5 % Autre pépite de la brasserie lilloise, qui passe haut la main le test de la Berliner Weisse aux fruits rouges, et le rafraîchissement est à son comble. Acidité magnifique, amertume revigorante, pas un poil de sucre, de la netteté et un charme fou : groseille, canneberge, cassis et une pointe de citron. Une note herbacée et légèrement mentholée parachève la fraîcheur de cette bière à la jolie mousse rosée. Pour accompagner des huîtres fraîches nappées d'une goutte de vinaigre balsamique sur le Lido de Venise. Disponible chez les cavistes et sur briquehouse.shop4. Brasserie Kiuchi - Hitachino Nest Red Rice JaponPrix : 5,30 € – 33 cl – alc. 7 % Connue et révérée depuis longtemps par les amateurs de bières artisanales à haut potentiel d'originalité, la brasserie japonaise Kiuchi nous propose une red ale brassée avec une variété ancienne et autochtone de riz rouge appelée asamurasaki. La robe rousse tirant sur le rose est d'une grande beauté, et la saveur du riz, douce et légèrement levurée, transparaît fidèlement. Douce, profonde et fruitée, cette bière ciselée se plaira avec un risotto au calmar servi le soir sur la côte languedocienne.Disponible chez les cavistes et sur Saveur Bière5. Brasserie Gallia - Gallia Session IPAPantinPrix : 2,25 € – 33 cl – alc. 4,3 % Une IPA blonde de cette brasserie parisienne surdouée, aux produits populaires et peu onéreux. Quelle palette aromatique ! Notes d'ananas, de corossol, de fruit de la Passion sur une trame impeccablement amère et tendue. Pas d'ajout de parfums, la maison n'ayant fait que jouer finement sur l'assemblage de malts et de houblons : belle virtuosité. À déguster avec un curry de poulet safrané et pimenté sur une plage du Kerala. Disponible chez les cavistes et sur Gallia Paris6. Brasserie Liefmans - Liefmans Fruitesse On the Rocks BelgiquePrix : 2 € – 75 cl – alc. 4,7 %
Ça fait longtemps qu'on a un très gros faible pour cet Ovni de la bière rouge à la fine mousse rosée : Fruitesse est une bière belge pas très facile à trouver en France (certains cafés en servent, ouvrez l'œil), mais la commande sur Internet en vaut la chandelle. Intense, fruitée – cerise, groseille, sureau, fraise, framboise –, sans la vulgarité d'une sensation sucrée, d'un beau rouge vermeil, c'est une des très rares bières (peut-être la seule à notre connaissance) que l'on conseille de boire avec des glaçons. Son intensité le permet. Une gourmandise fraîche qui s'impose comme un symbole de l'été. Disponible en ligne sur Saveur bière7. Brasserie Hinano - Hinano Tahiti TahitiPrix : 1,65 € – 25 ou 50 cl – alc. 5 % Une vahiné sur l'étiquette pourrait faire acheter n'importe quoi, mais Hinano Tahiti procède en toute innocence : cette bière blonde de type pils est bel et bien brassée à Tahiti depuis 1955, le saviez-vous ? Disponible en bouteille de 33 cl ou en canette de 50 cl, elle est légère, rafraîchissante, parfaite pour les grosses chaleurs. Son amertume goûteuse s'accompagne de notes de paille et de foin, d'une sensation enveloppante en bouche et d'une finale assez longue pour une pils. On l'imagine très bien servie avec un poisson cru au lait de coco sur une plage polynésienne. Disponible chez les cavistes et sur Saveur bière8. Brasserie de La Chouffe - Cherry Chouffe BelgiquePrix : 2,70 € – 33 cl – alc. 8 % En voici une autre qui interprète avec brio la partition de la bière aux fruits rouges. Avec ce style de bière, les écueils sont nombreux – sucrosité, sensation sirupeuse –, mais le petit bateau de Cherry Chouffe les contourne avec beaucoup de talent et de finesse. Aromatisée à la cerise griotte, elle ne fait pas semblant : le fruit rouge y apparaît confit, sublimé, avec une forte, ample et gourmande note de noyau, d'amande, de cerise à la liqueur et d'amaretto, séduisante en diable – le point fort de cette bière. Sa rondeur, sa puissance, son équilibre, son acidité modérée l'honorent : servez-la par exemple avec un foie de veau déglacé au balsamique ou des dim sum cantonais, notamment des wu gok, des croquettes de taro au porc haché. Disponible chez les cavistes et sur Latelierdesbieres9. Brasserie Duvel Moortgat - Vedett Extra Ordinary IPABelgiquePrix : 2,65 € – 33 cl – alc. 6 % Nous aimons cette IPA pour sa simplicité, sa franchise, sa rectitude qui va droit au but. Pas de fioriture, pas d'effets de manche, elle est fraîche, amère, et fait son travail de bière qui consiste à rafraîchir et à apaiser. On appelle ça un classique. Bien houblonnée, elle incarne la fraîcheur de l'été, celle qu'on trouve à l'ombre sour les platanes, les pins ou les micocouliers. Nous vous conseillons de la boire très, très frappée, voire dans des verres sortant du congélateur, avec un steak au poivre vert, une mouclade, des sardines ou un maquereau grillés avec vue sur la mer bretonne ou vendéenne. Disponible chez les cavistes et sur V and B10. Brasserie Gallia - Gallia Weiss & VersaPantin Prix : 3 € – 33 cl – alc. 4 % Encore la brasserie Gallia ! Ça n'a rien de surprenant : elle ne nous réserve que des bonnes surprises. Et cette bière de style allemand Session Weissbier, pour nous, c'est la blanche de l'été. Tout en légèreté, elle est fruitée et aimable sans être excessivement douce, bon exemple de l'équilibre qui est caractérise la marque Gallia. Ce petit chef-d'œuvre de droiture et de simplicité sera dégusté bien frais avec un poisson braisé (mariné et grillé au charbon) ou une friture d'éperlans. Disponible chez les cavistes et sur Gallia Paris
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New York Times - World
No, el mundo no se está cayendo a pedazos
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Según la mayoría de estándares —con una obvia excepción— la población mundial está mejor que nunca. ¿Por qué, entonces, parece lo contrario?
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Por Max Fisher
¿El mundo ha entrado a una era de turbulencias inusuales o solo se siente como si así fuera?
Al mirar los titulares, es fácil concluir que algo anda mal. La pandemia. La aceleración de las crisis por el cambio climático. La escasez mundial de cereales. La guerra de Rusia contra Ucrania. El colapso político y económico en Sri Lanka. El asesinato de un ex primer ministro en Japón. Y, en Estados Unidos, la inflación, los tiroteos masivos, el ajuste de cuentas por el 6 de enero y el colapso del derecho al aborto.
Esa sensación de caos puede ser difícil de conciliar con los datos a largo plazo que muestran que, en muchos indicadores, el mundo en general está mejorando.
La guerra es más inusual hoy en día, según algunas medidas, de lo que ha sido durante la mayor parte de los últimos 50 años. Y, cuando ocurre, es significativamente menos mortífera. Los genocidios y las atrocidades masivas también son cada vez menos frecuentes. La esperanza de vida, la alfabetización y el nivel de vida están aumentando hasta alcanzar máximos históricos.
Otras cosas que disminuyen constantemente en las últimas décadas: el hambre, la mortalidad infantil y la pobreza extrema, lo que libera a cientos de millones de personas de lo que, en cifras absolutas, es una de las principales amenazas a las que se enfrenta la humanidad.
Entonces, ¿por qué a menudo parece que, a pesar de toda la información, las cosas no hacen más que empeorar?
Hay varias razones para esta aparente disparidad —algunas más tranquilizadoras que otras—, por no mencionar una medida importante: el estado de la democracia, según el cual el mundo no está mejorando para nada.
Avances sutiles frente a crisis evidentes
Las formas en que el mundo está mejorando de forma más significativa tienden a ser graduales, y se desarrollan a lo largo de generaciones.
Es posible que cientos de millones de personas vivan más sanas y seguras que sus padres. Pero esos cambios, a menudo sutiles, harán avanzar a sociedades enteras a la vez, lo que hace más difícil que los individuos noten el cambio.
Tendemos a juzgar cómo nos va en comparación con los que nos rodean, o en comparación con nuestro propio pasado reciente, no en comparación con puntos de referencia abstractos o generaciones anteriores.
Y muchos de los cambios positivos tienen que ver con la prevención. Nadie se da cuenta de las guerras que no ocurren, de los miembros de la familia que no fallecen a causa de una enfermedad, de los niños que no mueren en la infancia.
Sin embargo, intenta visitar una sociedad en crisis —Hong Kong en medio de un autoritarismo invasivo, por ejemplo, o el Líbano en caída libre económica— y dile a la gente que vive en una época de bienestar creciente y amenazas en retroceso. Lo más probable es que te miren con incredulidad.
Y gracias a internet, y a un consumo de noticias mucho mayor que antes, incluso quienes viven lejos de las crisis ahora habitan en un mundo digital de constantes y nefastas actualizaciones. Una noticia importante, como un tiroteo masivo o la guerra en Ucrania, puede estar siempre presente en nuestras vidas.
Si tus redes sociales y las portadas de los sitios de internet te muestran un flujo constante de calamidades, pueden alimentar una abrumadora —aunque a veces errónea— sensación de amenaza, como si el propio mundo se cayera a pedazos.
Cuando la gente dice que tiene la sensación de que el mundo se desmorona, no se refiere a indicadores a largo plazo como la esperanza de vida. Más bien, tienden a percibir que la humanidad está asediada por la agitación y las emergencias en un grado que no se había dado antes.
Pero hay un argumento, aunque solo reconforte a un economista, de que las crisis actuales son más raras y menos graves que las del pasado reciente.
Pensemos en la mitad de la década de 1990, una época que los estadounidenses tienden a recordar como de estabilidad y optimismo global. Si hoy fuera realmente una época de agitación excepcional, seguramente ese mundo se vería mejor en comparación.
En realidad, sucede todo lo contrario. A mediados de los años 90 se produjeron genocidios en Ruanda y Bosnia. Años de guerra en Europa en medio del colapso de Yugoslavia. Hambrunas devastadoras en Sudán, Somalia y Corea del Norte. Guerras civiles en más de una decena de países. Golpes de estado demasiado numerosos para mencionarlos.
De hecho, estos acontecimientos eran más comunes en la década de 1990 que en la actualidad. Las décadas anteriores han sido, en la mayoría de los casos, incluso peores.
Pero es poco probable que recuerdes cada desastre de hace décadas tan vívidamente como podrías recordar, por ejemplo, un ataque terrorista o una crisis política de esta semana.
Y la reducción de esas crisis solo ha reducido los problemas del mundo, no los ha borrado. Nadie quiere alegrarse de que una hambruna sea menos grave de lo que podría haber sido en el pasado, especialmente las familias que están en peligro, y sobre todo sabiendo que los conflictos futuros o las crisis relacionadas con el clima siempre podrían causar otra.
Optimismo desigual
Sin embargo, la sensación de que el mundo va a peor no es universal. De hecho, la experimentan sobre todo los residentes de países ricos como Estados Unidos.
Una encuesta tras otra ha revelado que la mayoría de los habitantes de países de ingresos bajos y medios, como Kenia o Indonesia, tienden a expresar su optimismo sobre el futuro, tanto para ellos como para sus sociedades.
Estos países representan la mayor parte de la población mundial, lo que sugiere que el optimismo es, lo creamos o no, el estado de ánimo global predominante.
Al fin y al cabo, es en esos países donde los avances a largo plazo en materia de salud y bienestar son más pronunciados.
Muchas de estas regiones también sufrieron décadas de conflictos civiles y disturbios durante la Guerra Fría, cuando Estados Unidos y la Unión Soviética las trataron como campos de batalla, apoyando a déspotas e insurgentes.
Pero estas mismas encuestas también tienden a encontrar que en los países ricos, la mayoría de los encuestados expresan pesimismo sobre el futuro.
Gran parte de esto puede deberse a la movilidad económica, más que a los titulares globales. Los habitantes de los países de renta baja tienden a creer que estarán mejor económicamente en el futuro, mientras que los de los países ricos lo consideran improbable.
Pero el pesimismo sobre las circunstancias personales puede convertirse fácilmente en pesimismo sobre el mundo.
Las encuestas realizadas en Estados Unidos han revelado que las personas que ven pocas esperanzas de progreso económico personal también consideran que el país en su conjunto está empeorando y desaprueban a los líderes políticos. Se cree que la erosión de los puestos de trabajo seguros de la clase obrera, mientras los empleos de las fábricas huyen al extranjero y los sindicatos se marchitan, ha precipitado gran parte de la reacción populista de Occidente.
No es de extrañar, desde este punto de vista, que los estadounidenses vieran la década de 1990 como una época de paz y prosperidad mundial, aunque en su mayor parte solamente fuera una época de paz y prosperidad para los estadounidenses.
Pero el estancamiento de las fortunas económicas no es el único motivo de pesimismo en los países ricos.
A pesar de todas las métricas que muestran una mejora constante en el mundo, hay una en la que el mundo enfrenta realmente una erosión dramática y desestabilizadora: la democracia.
Una era de declive democrático
Durante siete décadas, el número de países considerados democráticos creció. La calidad media de estas democracias —la imparcialidad de las elecciones, el estado de derecho y otros aspectos similares— también mejoró de forma constante.
Sin embargo, este avance comenzó a ralentizarse hace unos 20 años. Y desde hace cinco o seis años, los investigadores han descubierto que el número de democracias en el mundo se ha reducido por primera vez desde la Segunda Guerra Mundial.
Las democracias existentes también se están volviendo menos democráticas, así como más polarizadas y más propensas a la disfunción política o a la ruptura total.
Consideremos el auge de los autócratas en Hungría, Filipinas o Rusia, los ataques a los tribunales en Polonia, el extremismo hindú en la India o el temor a una toma de poder en Brasil.
Puede que se trate de casos especialmente graves, pero son la vanguardia de una tendencia mundial. También lo es Estados Unidos, país que, según los observadores de la democracia, está experimentando una erosión sostenida.
Dado que los países más ricos tienen más probabilidades de ser democráticos, es más probable que se vean afectados por esta tendencia. Esto puede indicar un aumento del pesimismo en esos países.
También puede ayudar a explicar por qué, para los estadounidenses, tal vez parece que el mundo en general se está desintegrando.
Para los estadounidenses que pasaron la mayor parte de sus vidas en una sociedad segura y estable, el cambio a una crisis política aparentemente interminable es desestabilizador. Puede hacer que el mundo parezca más sombrío y alarmante, lo que tal vez ocasione que los acontecimientos lejanos se sientan más aterradores o más preocupantes, también.
La gente busca naturalmente patrones en el mundo. Si experimenta algo una vez, especialmente si es traumático, empezará a verlo en todas partes.
Para los estadounidenses que de repente están atentos, por ejemplo, a las amenazas de fraude electoral en el país o los disturbios civiles, los acontecimientos similares que se producen en el extranjero se sentirán de repente mucho más intensos.
Esto puede acumularse. Un puñado de crisis lejanas que los estadounidenses podrían haber descartado como no relacionadas entre sí hace 30 años pueden, hoy, parecer conectadas. Y sentirse incluso como prueba de un colapso global.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad. @Max_Fisher • Facebook
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L'Humanité
Étape 10. Cort Nielsen se rappelle à notre souvenir
ActuEntre Morzine et Megève (145 km), victoire du Danois Magnus Cort Nielsen (EFE). L’épreuve a perdu deux coureurs, testés positifs au Covid, dont un nouvel équipier de Pogacar…
Jean-Emmanuel DucoinMegève (Haute-Savoie), envoyé spécial.
«Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience », écrivait René Char. Sans laisser les suppliques et les déceptions au rencart, nous pénétrâmes dans les Grandes Alpes avec au cœur de nobles ambitions et des envies de splendeurs, entre Morzine et Megève (145 km, et non 148 km comme prévu), une sorte de « sprint » en escalade progressive pour une étape si brève qu’elle attisait, chez les baroudeurs, tous les fantasmes de fuite.
Un prélude modeste comparé aux deux étapes suivantes qui s’annoncent dantesques.
Dans les tréfonds de nos désirs secrets, nous espérions que le Tour donnât à voir un spectacle inopiné et inachevé, dans le secret des murmures clos trahis par les circonstances. Le chronicœur savait que le profil du jour, plutôt qualifié de « moyenne montagne » avec quatre bosses (dont une seule en 2e cat. dans le final), avait un goût prononcé d’« apéritif » des Alpes. Un prélude modeste comparé aux deux étapes suivantes qui s’annoncent dantesques, d’abord vers le Granon, mercredi, puis vers l’Alpe d’Huez, jeudi. De quoi rêvasser aux scénarios les plus fous, dans un avenir accessible à la pensée.
Un mélange de stress et de trouille
Depuis le départ, cette dixième étape mena grand train jusqu’à la formation de la bonne échappée, par une chaleur étouffante précaniculaire se prêtant à toutes les hypothèses. Les attaques se succédèrent à un rythme endiablé, tellement que nous vîmes une scène assez étonnante, à un peu plus de 100 kilomètres de Megève. Le maillot jaune en personne se sentit obligé de sortir de sa réserve. Et pour cause : Primoz Roglic tenta de se glisser dans un groupe de fuyards. Vigilant, son compatriote slovène tua dans l’œuf cette initiative, qui, au moins, nous donna des indications sur les intentions des Jumbo.
Quand 25 courageux prirent enfin la poudre, après 60 bornes de bataille intensive (Cort Nielsen, Kamna, Sanchez, Bettiol, Gilbert, Boasson Hagen, Laporte, Rolland, Ganna, etc.), nous repensâmes un instant à l’ambiance si particulière qui s’abattit sur l’épreuve, encore une fois, mélange de stress et de trouille. Nous en étions restés aux bonnes nouvelles de la journée de repos, après l’annonce des tests négatifs au Covid de l’ensemble de nos Géants.
Et puis, ce mardi matin, l’étau du maudit virus venait de se resserrer sur la caravane en mode panique, singulièrement autour de Tadej Pogacar, qui perdit pour ce motif un deuxième équipier, le Néo-Zélandais George Bennett. Le double tenant du titre avait déjà vu partir, samedi, le Norvégien Vegard Stake Laengen au sein de la formation UAE. Bennett ne fut pas le seul, puisque l’Australien Luke Durbridge (BEX), qui présentait de légers symptômes, quitta lui aussi la course. Ajoutons que l’épée de Damoclès restait suspendue au-dessus des UAE, puisque le grimpeur Rafal Majka, également positif, fut autorisé toutefois à s’élancer en raison d’une « très faible » charge virale. « On se teste tous les trois jours, certains tous les deux jours, même, déclarait Pogacar, lundi, à Morzine . C’est vraiment une situation préoccupante. Le Covid peut tout ruiner d’un coup. »
Priorité absolue : la protection des coureurs
La menace devint tellement palpable que la direction du Tour annonça, au cœur de l’après-midi, qu’elle fermait définitivement l’accès aux paddocks des équipes aux futurs villages-départs. Priorité absolue : la protection des coureurs. Lundi, le patron Christian Prudhomme expliquait : « Il y a un décalage entre la vie en général, avec les gens qui mettent le Covid un peu derrière, et la nécessité de faire plus attention sur le Tour. » Face à une telle adversité potentielle, comme si tout se jouait à pile ou face en permanence, les choses perdaient leur nom, sinon de leur sens. Si nos héros de Juillet savent d’ordinaire se nourrir des tragédies empruntées aux Illustres, nous comprenions leur désarroi d’avoir à s’incliner devant le dieu Hasard. Comment ne pas avoir, un peu, l’esprit ailleurs ?
Il y a un décalage entre la vie en général, avec les gens qui mettent le Covid un peu derrière, et la nécessité de faire plus attention sur le Tour. Christian Prudhomme
Nous étions à 38 kilomètres du but, l’Italien Alberto Bettiol (EFE) s’était isolé, lorsque la course connut un temps mort inattendu, sous la forme d’une manifestation à l’initiative de 7 militants « climat ». Neutralisation, interruption, tout rentra dans l’ordre après une pause fraîcheur improvisée sur les bas-côtés. Et il fallut attendre que la route se dresse quelque peu en direction de l’altiport de Megève pour sortir de notre torpeur, au moment même où l’Allemand Lennard Kämna (Bora), le mieux placé des échappés qui comptaient plus de neuf minutes d’avance, s’emparait virtuellement et temporairement du paletot jaune. Devant, la mini-course de côte s’acheva par dislocation et agonie. Le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), l’ancien porteur du maillot à pois, s’imposa en costaud et se rappela à notre bon souvenir. Derrière ? Rien à signaler, hormis un beau sprint de Pogacar.
Le chronicœur dût admettre qu’il n’était pas le seul à avoir déjà la tête tournée vers le terrifiant Granon, sur les hauteurs de Briançon, qui constituera ce mercredi le premier vrai « juge de paix ». Il se répéta néanmoins, comme pour conjurer le mauvais sort, que le Tour n’a jamais été une épreuve qui rabaisse ses serviteurs, malgré sa stricte et impitoyable logique : rien ne vient jamais sans effort. René Char le professait : « Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit. » Nous croisâmes les doigts pour que chacun, à sa place, puisse tenter de l’accomplir.
Classement étape du jour
- Magnus Cort Nielsen (DAN/EFE) 3 h 18’ 50’’
- N. Schultz (AUS/BIJ) m.t
- L. Sanchez (ESP/BAV) à 7’’
Classement général
- T. Pogacar (SLO/UAE) en 37h 11’28’’
- L. Kamna (ALL/BOH) à 11’’
- J. Vingegaard (DAN/JUM) à 39’’
Maillot vert. W. Van Aert (BEL/JUM) 284 ptsMaillot à pois (grimpeur). S. Geschke (ALL/COF) 19 ptsMaillot blanc (meilleur jeune). T. Pogacar (SLO/UAE)
Tour de France 2022cyclisme Le Figaro
L'économie chinoise plonge au second trimestre, plombée par le «zéro Covid »
Sébastien FallettiL'activité chinoise s'effondre à 0,4% au second trimestre 2022. En cause, les mesures de confinement sévères imposées dans les principales villes du pays.
Correspondant à Pékin
La Chine paie la facture d'Omicron au prix fort. La seconde économie mondiale a vu son activité s'effondrer à 0,4% au second trimestre, frôlant la contraction sous le coup des mesures de confinement sévères imposées à Shanghai et dans les principales villes du pays, selon les statistiques officielles dévoilées par Pékin, vendredi 15 juillet. La première métropole du pays a même enregistré une contraction brutale de moins 13,7%, après deux mois confinement sans merci imposé à ses 26 millions d'habitants au printemps, fermant les usines environnantes, et perturbant les chaînes d'approvisionnements mondiales.
Ces chiffres sont en dessous des prévisions déjà pessimistes des économistes et marquent le plus fort ralentissement depuis le premier trimestre 2020, lorsque l'usine du monde avait enregistré une contraction, à l'heure du blocus de Wuhan. Il s'agit d'un net repli par rapport aux 4,8% de croissance du premier trimestre, portant l'expansion à 2,5% sur l'ensemble du premier semestre, a indiqué le Bureau National de Statistiques (BNS) alors que le président Xi Jinping s'accroche à une stratégie «zéro Covid», sur fond d'incertitudes grandissante sur la croissance mondiale.
L'objectif de 5,5% de croissance incertain
«L'environnement international est devenu plus complexe et plus dur et l'épidémie a frappé fréquemment le pays, entraînant des impacts graves», a reconnu le BNS en écho à la guerre d'Ukraine et à la diffusion du variant omicron. La presse officielle met cependant en avant la résilience de l'économie qui «s'est stabilisée et a rebondi», quelques mois avant un Congrès du Parti, décisif pour l'avenir du dirigeant le plus autoritaire depuis Mao. Cette performance rend d'autant plus incertain l'objectif annuel «d'environ 5,5%» visé par le régime communiste pour l'année 2022, en dépit de timides signes de reprise au mois de juin.
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Les ventes de détail ont rebondi de 3,1% le mois dernier, enrayant la chute spectaculaire de la consommation durant les confinements, et la production industrielle de 3,9% profitant de la levée progressive des restrictions, donnant un bol d'air à l'activité.
Cette performance trimestrielle en dessous des attentes s'explique par la faiblesse continue du marché immobilier, locomotive traditionnelle de la croissance chinoise, juge Dan Wan, cheffe économiste à la banque Hang Seng. «La croissance est nettement en dessous des attentes car les mesures de contrôles épidémiques ont aggravé un marché immobilier déjà en berne. Les acheteurs hésitent à passer à l'acte alors qu'ils redoutent que de nouveaux promoteurs ne plongent à leur tour», juge l'économiste basée à Shanghai. Le géant de l'immobilier Shimao a annoncé être en défaut de paiement de dette au début du mois, s'ajoutant aux déboires du mastodonte Evergrande, attisant encore l'anxiété. En juin, les prix du secteur ont continué à se contracter de 0,5% sur un an, confirmant la défiance du marché.
Des mesures de soutien à l'économie
Pékin multiplie les mesures de soutien à l'économie et au crédit en ayant recours aux expédients habituels, en particulier les infrastructures, mais cette mobilisation peine à se traduire sur le terrain du fait de contraintes budgétaires grandissantes. «Les gouvernements locaux s'inquiètent de leur niveau de dette et sont donc plus sélectifs dans le choix des projets», juge Dan Wang. Si la consommation a repris, elle reste timide et menacée par le risque de nouveaux confinements qui plane comme une épée de Damoclès sur Shanghai, ou le Guangdong, où le nombre de cas Covid repart à la hausse.
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Les tensions croissantes avec les États-Unis, la défiance des investisseurs et la perspective d'une récession mondiale sont autant de nuages qui viennent plomber l'horizon de l'usine du monde, plus dépendante que jamais de ses exportations, qui elles demeurent toujours dynamiques. «L'économie chinoise va continuer à rebondir au second semestre, pour atteindre une performance d'un rang raisonnable», a déclaré Yuan Da, principal planificateur du gouvernement, à la Commission Nationale pour le développement et la réforme (NRDC). Une formule elliptique non chiffrée laissant entendre que Pékin faisait son deuil de l'objectif de 5,5% de croissance annuelle.
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L'Humanité
Étape 9. Pinot monte aux cimes et échoue de peu
ActuEntre Aigle en Suisse et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), victoire du Luxembourgeois Bob Jungels. Le Français a joué la gagne jusque dans le final…
Jean-Emmanuel DucoinChâtel (Haute-Savoie), envoyé spécial.
L’âme de la Grande Boucle vit dans le conte et la tragédie ; et son récit, dans toutes les potentialités imaginées dans le creuset de la réalité. Bienvenu en paraphrénie. Chaque fois recommencée, l’entrée dans les Alpes offre en général les faveurs du monde aux hommes sans chair qu’attirent les élévations supérieures. Leur solitude devint soudain vertigineuse, entre Aigle et Châtel Les Portes du Soleil (192,9 km), au fil d’une boucle en Suisse et une arrivée côté français, après l’ascension du pas de Morgins (1re cat., 15,4 km à 6,1 %), escaladé dans la continuité du col de la Croix (1re cat., 8,1 km à 7,6 %). Terrifiante perspective, qui nous introduisait dans un univers grandiose de faiblesses et de bravoures, d’incertitudes aussi, à la veille d’une journée de repos.
Le Covid aux trousses, tout se joue façon loterie
À hauteur de cimes, avec l’horizon déchiré par les crêtes magistrales du mont Blanc, le chronicœur dut admettre, d’abord, que les préoccupations de la course avaient pris une inclinaison aléatoire. Le Covid aux trousses, le Tour venait de laisser l’un de ses héros de Juillet en marge de la route, le Français Guillaume Martin, qui pointait à la 14e place du général. Déclaré « positif » au virus, le leader des Cofidis fut contraint de renoncer, après le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) et le Français Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën), mis à l’arrêt samedi. Ambiance assez grotesque dans la caravane, soumise chaque matin aux « tests », où tout se joue façon loterie, sachant que plus personne ne se trouve désormais à l’abri du hasard et d’une malchance pouvant ruiner les ambitions sportives. Beaucoup de directeurs sportifs, effrayés, réclament le retour de la « bulle sanitaire » des deux dernières années. « La gangrène est déjà là, on ne va pas la stopper en claquant des doigts », professait le patron de la FDJ, Marc Madiot. Le mode narratif perdrait-il de son onirisme ?
Nous en étions là, au cœur d’un après-midi, quand nous prîmes conscience qu’il fallut attendre plus de 40 kilomètres de bataille épique au sein du peloton pour que la « bonne échappée » se forme enfin. Un énorme groupe de vingt et un « costauds », parmi lesquels Van Aert, Pinot, Latour, Barguil, Castroviejo, Stuyven, Uran, Geschke, Bonnamour, Cosnefroy, etc., de quoi rehausser l’ardeur d’un scénario moins déchiffrable qu’antérieurement. Calculateurs mais combatifs, ainsi progressèrent-ils sur leur monde élastique, découvrant alentour le spectacle grandiose de montagnes nues dont l’ombre les écrasait. Effet garanti d’une beauté moins spectrale que rocailleuse sous les éclats d’un soleil précaniculaire. D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique. Par habitude, nous n’empoignâmes donc pas à la légère ce qui se trouvait à l’abri de la lumière et des évidences, accordant de l’intérêt aux minces écarts clandestins.
D’ordinaire, l’art de grimper éveille les corps comme une écriture organique.
Ainsi, qu’allait nous réserver la première ascension sérieuse du Tour, le col de la Croix, du moins par son altitude (1 778 m), là où l’oxygène se raréfia subitement et atteignit les organismes non encore acclimatés ? Dans le peloton, trois UAE de Tadej Pogacar prirent d’obligation les commandes, l’écrémage débuta par l’arrière, et jamais l’avance des fuyards ne dépassa les quatre minutes. Dans le secret de nos pensées, nous espérions que la fabrique à bascule actionnerait sa lame impitoyable. Nous pensâmes même benoîtement que les Jumbo (Vingegaard et Roglic) et les Ineos, qui disposaient de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Martinez), allumeraient autant de feux que possible pour tenter d’isoler le Slovène, le pousser dans ses retranchements, jusqu’à brutaliser sa volonté cannibalesque de « tout prendre ». Pour des UAE aux craquelures évidentes, la configuration délicate était pourtant en place : la gestion d’une échappée fournie, où se glissèrent quelques bons grimpeurs, avant les éventuels assauts des favoris.
Pendant ce temps, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise
Nous patientâmes, mais aucune grande manœuvre ne survint. En tête, l’étonnant Luxembourgeois Bob Jungels (AG2R-Citroën) s’isola de ses compagnons de fuite dans un raid élégiaque qui parut voué à l’échec. Le surgissement du pas de Morgins ne nous éclairera – hélas – qu’après de long kilomètres. Jungels poursuivit sa folle chevauchée et sembla renverser les pronostics, mais Thibaut Pinot, intercalé, se lança dans une flamboyante poursuite, comme à ses plus belles heures perdues. La plupart des autres rescapés du matin furent avalés – sauf Verona et Castroviejo – par le gros de la troupe, réduite à une quarantaine d’unités. Pendant ce temps-là, Pogacar maîtrisait sa petite entreprise sans être menacé. Las.
L’important se nouait tout là-haut, dans ce duel entre Jungels et Pinot, ce dernier oubliant les calculs et déboutonnant sa réserve en se livrant à des serments retrouvés. Un suspense haletant s’installa vers Châtel, mais le Luxembourgeois résista, à l’arrache, courageux en diable malgré soixante bornes en solitaire, et remporta une victoire de prestige après trois années de galères. Le Français, finalement revu dans le final par Verona et Castroviejo, lâcha l’affaire. Le chronicœur, soumis à la nécessité mythique de l’épreuve, crut entrevoir par la résurrection de Pinot les traces de ces lentes concrétions des vertus positives des champions, les vrais. Pinot les incarna, montrant la matière brute de sa réalité. Sinon toute sa vérité.
Résultats de l'étape
- B. Jungels (LUX/AG2R), en 4 h 46’ 39”
- J. Castroviejo (ESP/ING), à 22”
- C. Verona (ESP/IJD), à 26”
Classement général (voir ci-dessous liste complète)
- T. Pogacar (SLO/UAE), en 33 h 43’ 23”
- J. Vingegaard (DAN/JUM), à 39”
- G. Thomas (GBR/ING), à 1’ 17”
Maillot vert (points) W. Van Aert (BEL/JUM) 284 ptsMaillot à pois (grimpeur) S. Geschke (ALL/COF) 19 ptsMaillot blanc (meilleur jeune) T. Pogacar (SLO/UAE)
Classement général
1 Tadej Pogacar (SLO - UAE Emirates) 33h43’44’’2 Jonas Vingegaard (DEN - Jumbo-Visma) +00h00’39’’3 Geraint Thomas (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’17’’4 Adam Yates (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’25’’5 David Gaudu (FRA - Groupama-FDJ) +00h01’38’’6 Romain Bardet (FRA - DSM) +00h01’39’’7 Tom Pidcock (GBR - Ineos Grenadiers) +00h01’46’’8 Enric Mas (ESP - Movistar) +00h01’50’’9 Neilson Powless (USA - EF Education-EasyPost) +00h01’55’’10 Nairo Quintana (COL - Arkéa-Samsic) +00h02’13’’11 Primoz Roglic (SLO - Jumbo-Visma) +00h02’52’’12 Aleksandr Vlasov (RUS - Bora-Hansgrohe) +00h03’12’’13 Aurélien Paret-Peintre (FRA - AG2R Citroën) +00h03’31’’14 Damiano Caruso (ITA - Bahrain Victorious) +00h03’40’’15 Alexey Lutsenko (KAZ - Astana) +00h04’58’’16 Bob Jungels (LUX - AG2R Citroën) +00h05’53’’17 Louis Meintjes (AFS - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h06’39’’18 Valentin Madouas (FRA - Groupama-FDJ) +00h06’51’’19 Brandon McNulty (USA - UAE Emirates) +00h07’25’’20 Patrick Konrad (AUT - Bora-Hansgrohe) +00h07’48’’21 Lennard Kämna (GER - Bora-Hansgrohe) +00h08’43’’22 Rigoberto Uran (COL - EF Education-EasyPost) +00h09’41’’23 Steven Kruijswijk (NED - Jumbo-Visma) +00h09’57’’24 Thibaut Pinot (FRA - Groupama-FDJ) +00h10’00’’25 Luis Leon Sanchez (ESP - Bahrain Victorious) +00h10’41’’26 Warren Barguil (FRA - Arkéa-Samsic) +00h12’58’’27 Sepp Kuss (USA - Jumbo-Visma) +00h13’50’’28 Tony Gallopin (FRA - Trek-Segafredo) +00h14’14’’29 Tiesj Benoot (BEL - Jumbo-Visma) +00h16’16’’30 Daniel Martinez (COL - Ineos Grenadiers) +00h17’12’’31 Rafal Majka (POL - UAE Emirates) +00h19’53’’32 George Bennett (NZL - UAE Emirates) +00h21’54’’33 Hugo Houle (CAN - Israel-Premier Tech) +00h22’44’’34 Dylan Teuns (BEL - Bahrain Victorious) +00h23’03’’35 Benjamin Thomas (FRA - Cofidis) +00h23’05’’36 Matteo Jorgenson (USA - Movistar) +00h28’08’’37 Chris Froome (GBR - Israel-Premier Tech) +00h28’29’’38 Simon Geschke (GER - Cofidis) +00h28’38’’39 Nick Schultz (AUS - BikeExchange-Jayco) +00h29’03’’40 Bauke Mollema (NED - Trek-Segafredo) +00h29’32’’41 Sebastian Schönberger (AUT - B&B Hotels-KTM) +00h29’58’’42 Andreas Leknessund (NOR - DSM) +00h30’03’’43 Wout van Aert (BEL - Jumbo-Visma) +00h30’07’’44 Maximilian Schachmann (GER - Bora-Hansgrohe) +00h30’20’’45 Ion Izagirre (ESP - Cofidis) +00h31’40’’46 Stefan Küng (SUI - Groupama-FDJ) +00h32’04’’47 Kevin Geniets (NED - Groupama-FDJ) +00h32’37’’48 Lukasz Owsian (POL - Arkéa-Samsic) +00h34’41’’49 Michael Woods (CAN - Israel-Premier Tech) +00h34’42’’50 Alberto Bettiol (ITA - EF Education-EasyPost) +00h35’10’’51 Franck Bonnamour (FRA - B&B Hotels-KTM) +00h36’16’’52 Andrea Pasqualon (ITA - Intermarché-Wanty-Gobert) +00h37’22’’53 Mikaël Cherel (FRA - AG2R Citroën) +00h37’40’’54 Gorka Izagirre (ESP - Movistar) +00h38’06’’55 Jakob Fuglsang (DEN - Israel-Premier Tech) +00h38’26’’56 Toms Skujins (LAT - Trek-Segafredo) +00h38’28’’57 Maxime Bouet (FRA - Arkéa-Samsic) +00h38’29’’58 Carlos Verona (ESP - Movistar) +00h39’11’’59 Jonathan Castroviejo (ESP - Ineos Grenadiers) +00h39’47’’60 Simone Velasco (ITA - Astana) +00h40’35’’61 Nelson Oliveira (POR - 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Quick-Step Alpha Vinyl) +01h26’20’’157 Chris Juul Jensen (DEN - BikeExchange-Jayco) +01h27’19’’158 Michael Morkov (DEN - Quick-Step Alpha Vinyl) +01h27’38’’159 Caleb Ewan (AUS - Lotto-Soudal) +01h28’43’’160 Victor Lafay (FRA - Cofidis) +01h28’56’’161 Amund Grøndahl Jansen (NOR - BikeExchange-Jayco) +01h30’33’’162 Albert Torres (ESP - Movistar) +01h32’16’’163 Marc Hirschi (SUI - UAE Emirates) +01h41’26’’164 Mikkel Bjerg (DEN - UAE Emirates) +01h42’29’’165 Anthony Turgis (FRA - TotalEnergies) +01h55’28’’
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Une petite bête circule sur votre table basse tandis qu'une autre vole entre l'étagère du salon et le lustre. Ces hôtes indésirables importunent votre quotidien et vous ne savez pas comment faire pour les congédier ? Il existe de nombreuses solutions.
Comment savoir si c'est un insecte ?
Coccinelle, abeille, moustique, cafard, criquet, fourmi.. autant d'insectes qui jouent un rôle important dans la biodiversité. Selon la définition du Larousse, un insecte est un « animal invertébré articulé, respirant par des trachées et dont la tête est indépendante du thorax, qui comprend trois anneaux portant chacun une paire de pattes.»
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Chez la plupart des espèces, l'adulte a des ailes, ce qui n'est le cas chez aucun autre animal invertébré. Les insectes constituent une immense classe d'arthropodes (1 million d'espèces environ).
Quels sont les insectes dans la maison ?
Alors qu'ils ont pour habitude de vivre à l'extérieur, certains insectes s'invitent dans les maisons.
Les insectes volants
- La mouche et le moucheron domestiques
La mouche domestique est la plus commune des espèces de mouches. Dotée d'une paire d'ailes, d’yeux rougeâtres, d'un corps recouvert de soies et d'un thorax gris avec quatre nervures longitudinales noires, elle peut atteindre jusqu'à un centimètre de longueur. Tandis que le moucheron, lui, ne dépasse pas les quatre millimètres.
Pour ne plus l'entendre bourdonner ou voler près de vous ou éviter d'attraper des maladies graves comme la dysenterie, la typhoïde, la gastro-entérite, il est conseillé de ranger la nourriture, de réparer les fuites d'eau ainsi que les fissures et autres trous. Disposez des clous de girofle ou des gouttes d'huile essentielle avec des odeurs qu'elle n'apprécie pas, comme la citronnelle, le basilic, la menthe poivrée ou le géranium rosat.
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Lorsque les températures sont élevées, l'atmosphère humide et le climat propice, le moustique s'invite pour son buffet humain, surtout à la lumière. Ce culicidé, avec ses longues et fines antennes et sa paire d'ailes, passe par quatre phases, dont les trois premières sont aquatiques et la quatrième aérienne :
- œuf,
- larve
- nymphe
- adulte (d'une taille maximale de dix millimètres).
Seule la femelle est dotée de longues pièces buccales, dont la trompe, qui sert à piquer ses proies, le « repas de sang chaud ou froid » étant indispensable à sa ponte. Le moustique constitue le premier vecteur de maladies dont le paludisme, la dengue et le chikungunya pour l'homme, devant la tique.
Bâton de citronnelle, moustiquaire ou fenêtres fermées constituent des boucliers pour éviter de croiser son chemin et avoir cette démangeaison.
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Vous sortez un chemisier de votre penderie et vous apercevez qu'il a des trous. Il s'agit sans doute de l'œuvre d'une mite de vêtement, un petit insecte gris aux teintes blanches de moins d'un centimètre, de la famille des teignes et qui a élu domicile dans votre garde-robe, à l'abri de la lumière. En réalité, ce sont les larves, de petits vers blancs à tête noire qui s'attaquent à votre pull fétiche, surtout s'il est en cachemire ou en laine ou s'il a encore des traces de sueur.
Identifiez les vêtements abîmés. Jetez-les si les trous sont trop nombreux et que même une couturière ne pourrait les récupérer. Pour les autres, placez-les dans un sac direction le congélateur pendant une nuit, « à la fraîche », pour éradiquer les larves avant un séjour dans la machine à laver à la température la plus haute possible selon ce qui est conseillé sur l'étiquette de votre textile. Pour le placard, lavez-le soigneusement avec un mélange d'eau et de vinaigre blanc. Pour éviter de revoir ces insectes, placez des gouttes d'huiles essentielles de thym, de lavande ou d'eucalyptus sur un morceau de tissu placé devant les vêtements pour leur barrer la route.
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Sans danger pour la santé, la mite alimentaire est un insecte ressemblant à un papillon marron de la famille des pyrales de deux à trois centimètres, qui fait son apparition surtout la nuit, dans la cuisine, quand les sachets de farine, pâtes, riz, céréales ou tablettes de chocolat pas hermétiques sont mal refermés ou si le contenant a un trou, même s'il n'a jamais servi.
Une petite inspection s'impose dès le retour de courses si l'emballage est fragile car une mite femelle peut pondre jusqu'à 200 œufs. Pour les produits dans les placards, jetez les paquets contaminés par les larves et les cocons, puis lavez les placards. Pour que la mite alimentaire ne revienne pas, faites un petit tour dans la cuisine : les huiles essentielles de citronnelle, menthe poivrée, cannelle ou laurier lui feront passer son chemin.
Les insectes rampants
Adepte du bois, du plâtre et autres matériaux à base de cellulose (papier, carton, tissus, doublage de cloison) mais aussi du plâtre, du plastique ou de l'enduit ou des joints de dilatation, le termite, qui vit en colonie pouvant compter un total d'un million, peut s'avérer dangereux à force de grignoter la structure d'une habitation.
En cas de présence de termites, il est obligatoire de faire une déclaration auprès de votre mairie dans le mois suivant les constatations, que vous soyez propriétaire ou locataire. À défaut, vous vous exposez à une amende. Si vous êtes copropriétaire, contactez votre syndic de copropriété, afin de faire réaliser un diagnostic termites par un diagnostiqueur certifié. Si vous êtes locataire, contactez votre propriétaire qui effectuera les démarches ci-dessus.
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D'une longueur entre un et cinq centimètres, la blatte, appelée aussi cafard, de l'ordre des blattoptères, est un insecte dont le corps ovale et plat avec deux antennes sur le devant de la tête se reproduit vite, dans des lieux humides et où la nourriture n'est pas rangée ou si la graisse séchée sur les murs de la cuisine est encore présente. La plupart du temps, elle arrive par les canalisations et peut se cacher dans des lieux sombres ou les plinthes et fissures.
Poubelle sortie régulièrement, absence de restes de plats, passage d'aspirateur au sol et sous les meubles, sol lavé avec de l'eau, du savon et du vinaigre blanc pour ne laisser aucune miette et vaisselle nettoyée les tiendront à distance. Examinez aussi si aucune fuite d'eau n'est à constater et que l'eau de cache-pots n'est pas stagnante.
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Le poisson d'argent est un insecte aptère reconnaissable à ses écailles argentées et ses deux antennes sur la tête mesure entre 0,7 et 1,5 centimètre. Inoffensif pour l'homme, il a tendance à s'inviter dans les maisons chaudes et humides et en présence de poussière, de moisissure et de cheveux au sol.
Un passage d'aspirateur régulier dans les coins et recoins et un nettoyage quotidien des pièces humides comme la salle de bains, la cuisine ou la buanderie s'impose. Aérer si possible les pièces humides pour les rendre plus sèches. Vous pouvez aussi utiliser des absorbeurs d'humidité à déposer en hauteur, sur une étagère.
Vous pouvez concocter un mélange avec des huiles essentielles (lavande, menthe poivrée ou amande douce) associées à de l'eau puis vaporiser. L'acide borique peut aussi les faire partir : mélangé avec de l'eau et du sucre dans une coupelle, placez celle-ci dans les endroits concernés. Vous pouvez aussi faire de même avec un cocktail de sucre et de bicarbonate, le premier les attirant, le second les tuant.
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De la famille des formicidés, la fourmi se promène sur votre plan de travail ou retrouve une file de ses consœurs, se déplaçant en colonies. Se différenciant avec ses antennes dotées d'un coude marqué, des mandibules vers l'avant, elle est inoffensive pour l'homme. Elle est eusociale : chacune d'entre elles a un rôle prédéfini, entre celles non fertiles et celles fertiles qui œuvrent pour un même groupe appelé fourmilière parmi trois castes différentes :
Elle est friande de sucre ou de miettes laissées au sol ou d'une cuisine dans laquelle la nourriture est à l'air libre. Elle a cependant une fonction pollinisatrice et se nourrit d'autres insectes comme les moucherons ou les larves.
Il est temps, avant l'arrivée d'une éventuelle invasion, d'installer des répulsifs comme l'ail, la menthe, la lavande, le citron, le vinaigre blanc ou le marc de café. Faire en sorte que la poubelle soit dans un sac hermétique et que rien ne soit à disposition sur le plan de travail.
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Vous vous réveillez avec des piqûres sur les bras et sur les jambes et constatez des points noirs ou de fines traces de sang sur vos oreillers et vos draps, il s'agit peut-être de punaises de lit. Ce parasite de forme ovale, une sorte de petit cafard marron foncé d'environ cinq millimètres de long se nourrit de sang humain mais n'est pas vecteur de maladies. Il se déplace principalement la nuit des sols au mur et son espérance de vie est d'environ cinq mois.
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Inspectez votre matelas et rebouchez toutes les fissures des murs. Lavez tous les vêtements « suspects » à plus de 55 degrés ou laissez-les durant cinq jours consécutifs au congélateur, dans un sac hermétique. Un nettoyage à la vapeur (120°C) sur les meubles et tissus viendra aussi à bout de ces petits intrus. En cas de constat trop compliqué ou si leur nombre s'avère important et pas gérable, faites appel au plus vite à un spécialiste et prévenez les voisins de leur présence. Selon le ministère de la Santé , «des facteurs, tels que l'accroissement des voyages internationaux et l'apparition des résistances aux insecticides ont probablement contribué à la propagation des infestations. » Par prévention, vous pouvez inspecter les matelas et les draps des hôtels dans lesquels vous vous rendez.
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L'Humanité
Étape 8. Wout Van Aert a toujours la côte
ActuEntre Dole et Lausanne en Suisse (186,3 km), victoire du Belge Wout Van Aert (Jumbo). Une journée vécue sans enthousiasme, avant l’entrée dans les Alpes, dès ce dimanche.
Jean-Emmanuel DucoinSur la route du Tour.
Pas de pause, ni de faux-fuyants. Au lendemain de la première escalade sauvage dans les pentes de la Planche des Belles Filles, le peloton traça plein sud-est, entre Dole (ville de Louis Pasteur, fêté comme il se doit pour les 200 ans de sa naissance) et Lausanne (186,3 km). Une étape moins « transitionnelle » qu’il n’y paraissait, en vérité. Un profil « casse-patte » avec son final adjugé dans la côte du Stade Olympique sur les hauteurs du lac Léman (3e cat., 4,8 km à 4,6 %), propice, a priori, aux audacieux qui ne disputaient plus ni le général ni la gloire, sauf celle d’une journée. Ainsi avancèrent-ils, calculateurs, sur leur monde élastique. Autant l’avouer, le chronicœur resta côté français, pour le bien des finances de l’Humanité, prenant un peu d’avance vers les massifs alpins en prévision des jours futurs. Après tout, ne pas voir Lausanne et, surtout, fuir les tarifs hôteliers prohibitifs de la Suisse ne constituaient en rien une entrave à l’esprit. Espérons-le du moins.
Le tour rattrapé par le Covid
Dans une salle de presse improvisée, loin du fracas de la caravane, tout débuta par une inquiétude grandissante. Ce samedi, le Tour fut en effet rattrapé par les premiers cas de Covid-19, avec comme conséquence le retrait de plusieurs coureurs, dont un des coéquipiers du maillot jaune slovène Tadej Pogacar. Le Norvégien Vegard Stake Laengen (UAE) quitta la course avant le départ, tout comme le Français Geoffrey Bouchard (AG2R Citroën), lui aussi positif au coronavirus. « Vegard a été testé négatif hier matin lors du protocole de test de routine de l’équipe interne. Mais il a signalé des symptômes de maux de gorge tard la nuit dernière », expliqua au matin le médecin de l’équipe émiratie, le Dr Adriano Rotunno. « Le test antigénique a été positif et il a été confirmé par un test PCR ce matin. » Quelques minutes plus tôt, l’équipe de Bouchard avait fait part du départ de son grimpeur, vainqueur par le passé du classement de la montagne au Giro et à la Vuelta, mais néophyte sur cette Grande Boucle.
Précisions que ces deux cas furent les premiers concernant les coursiers, mais la nouvelle vague de Covid a déjà provoqué des départs dans l’encadrement de plusieurs équipes (personnel et direction des groupes). À elle seule, la formation Quick-Step a dû faire appel à trois nouveaux directeurs sportifs depuis le début.
une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…
À la suite de la cascade d’abandons enregistrés au Tour de Suisse à la mi-juin, le protocole anti-Covid fut actualisé par l’Union cycliste internationale (UCI). Les tests sont obligatoires avant le départ et lors des deux journées de repos de l’épreuve, coureurs et personnels d’équipes compris. En cas de positivité, le protocole prévoit que « la décision d’isolement éventuelle sera prise de manière collégiale par le médecin de l’équipe concernée, le médecin Covid-19 de l’épreuve et le directeur médical de l’UCI ». Chacun a bien compris l’enjeu : une sorte de « loterie » se joue tous les matins, personne n’étant à l’abri du hasard et d’une mise au ban…
Vautrer de tout son long sur un coin d’herbe
Alors qu’un point – moins lyrique que sportif – s’imposait avant l’entrée des Alpes (dès ce dimanche vers Châtel, 15,4 km à 6,1 %), nous fûmes de nouveau perturbés par une énorme chute, après dix bornes de bataille afin de constituer la « bonne échappée ». Plusieurs leaders se retrouvèrent au sol, dont Romain Bardet et David Gaudu, respectivement cinquième et sixième du général, Peter Sagan, ou encore Ben O’Connor, décidément à la dérive depuis une semaine. Victime de la culbute, Kevin Vermaerke fut même contraint de renoncer.
À l’avant, trois courageux profitèrent de l’incident pour s’extraire (Cattaneo, Wright et Frison) et figèrent les circonstances pour un temps-long. Une aubaine. Comme tous les suiveurs, nous avions encore la tête dans la Planche des Belles Filles, repensant à la victoire de Tadej Pogacar devant Jonas Vingegaard au prix d’un effort surréaliste. Nous songeâmes surtout aux performances de nos deux Français, Bardet et Gaudu, un peu justes mais présents dans la lutte, ce qui suscita bien des espoirs. Les images furent d’ailleurs frappantes et traduisaient la violence consentie. Bardet eut par exemple du mal à descendre de sa machine avant de se vautrer de tout son long sur un coin d’herbe, peinant à reprendre souffle au sommet du massif vosgien.
Un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.
Il répétait : « J’en ai chié, j’en ai chié… C’est une saloperie, hein, ça fait bizarre des cols aussi durs, je n’avais plus l’habitude de ces efforts. » Quant à Gaudu, incapable, sur le moment, de mettre un pied devant l’autre, il raconta à l’Équipe : « Au moment où Pogacar a accéléré, je me suis mis en danseuse et ça m’a coûté un peu de force, le chemin étant plus glissant qu’en 2019 et je ne m’attendais pas à ça. J’ai un peu perdu l’adhérence. Après, j’ai préféré gérer, pour ne pas exploser. » L’un et l’autre nourrissaient néanmoins des espérances. Le premier : « Jusqu’à un kilomètre de l’arrivée, j’étais vraiment bien, donc je suis content. » Le second : « Faire sixième au milieu des favoris, c’est bien. » Et pour le dire autrement : un Français sur le podium à Paris ne relève plus forcément du fantasme.
Pogacar augmente brique par brique le mur de sa surpuissance
Pogacar, lui, poursuit ses envolées, mental en fonte, augmentant brique par brique le mur de sa surpuissance comme de sa volonté de « tout prendre », façon Cannibale. S’il n’a pas « tué » le Tour, beaucoup d’observateurs comptent sur les Jumbo (Vingegaard et Roglic), mais aussi sur les Ineos, qui disposent de quatre représentants dans les dix premiers (Thomas, Yates, Pidcock et Matinez), pour allumer des incendies et tenter d’isoler le prodige slovène, dès les Alpes. Geraint Thomas, vainqueur 2018, assurait : « À coup sûr, nous pourrons utiliser ce nombre dans les prochains jours, mais il faudra choisir les bons moments et ne pas y aller n’importe comment. Mais on devra essayer, on le doit. » Le directeur sportif des Jumbo, Grisha Niermann, déclarait pour sa part : « On va continuer à rendre la vie difficile à Pogacar, on fera tout ce qu’on peut, sinon ce Tour va vraiment être ennuyeux. »
Nous n’en étions pas là. Saoulés de lumière et de chaleur en ce jour du soigneur, nos Géants pénétrèrent dans le canton de Vaux, au cœur de l’après-midi, sur des positions figées et un écart à minima avec les échappés, moins de deux minutes. Le scénario, sans saveur et ennuyeux, parût dès lors écrit à l’avance. De quoi alimenter la chronique, nous vîmes toutefois Thibaut Pinot aller au sol à son tour, puis prendre une musette en plein visage lors d’un ravitaillement. Et lorsque le gros de la troupe longea les berges du Léman, nous comprîmes que nous assisterions à une nouvelle « course de côte » dans l’ultime rampe du Stade Olympique inondée de spectateurs.
Lausanne, capitale administrative du sport mondial qui accueille les sièges d’une quarantaine de fédérations internationales, recevait les Forçats pour la sixième fois de son histoire. Les deux fuyards rescapés (d’abord Cattaneo, puis Wright) rendirent les armes au pied de la bosse. Et pour la énième fois, les cadors, maillot jaune en tête, entrèrent en action dans l’usage exclusif de la robustesse explosive. Sélection sèche et brutale. Les meilleurs devants (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Bardet, Gaudu, Martin, etc.), les autres à l’agonie. Nous crûmes un instant que Pogacar allait remettre ça, mais, imbattable dans l’exercice des sprints en faux-plat montant, l’ineffable couteau-suisse belge Wout Van Aert (Jumbo) vint cueillir son deuxième succès depuis le Danemark, confortant son maillot vert.
Froome, à des années-lumière de ses exploits antérieurs
Toujours vivant à la passion, et parce que la mémoire sur les routes du Tour demeure cet invariant qui cadenasse nos imperfections, le chronicœur souhaita conclure en satisfaisant à une demande générale. « Mais où en est Froome ? », demandent des lecteurs depuis plusieurs jours. Le plus illustre des anonymes du peloton ne se porte pas si mal, sachez-le. Classé quarante-et-unième à La Planche, à moins de quatre minutes de Pogacar, le quadruple vainqueur de l’épreuve pointait, hier matin, à la cinquantième place du général, à près de quinze minutes du maillot jaune.
Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude.
Certes, le Britannique, anobli par la reine en 2015, se situe à des années-lumière de ses exploits antérieurs, mais, contrairement à ses habitudes récentes, il n’a toujours pas sombré dans les abysses de la déroute totale, quitte à se poser la seule question qui vaille : « Pourquoi m’infliger ces humiliations ? » Des philosophes concluraient qu’en cela le vélo est dialectique. Des cyclistes, que les souffrances vélocipédiques ont rendus plus humbles de jugement et d’attitude. Froome, modeste en diable désormais, ne gagnera plus jamais « son » Tour. Mais le chronicœur s’attend à le voir se glisser dans une échappée, tôt ou tard, et pourquoi pas donner un peu de sens à son obstination. Celle-ci porte un nom cruel : chemin de croix.
Classement général1. Tadej Pogacar (SLO/UAE) 28h56’16’’2. Jonas Vingegaard (DEN/JUM) à 39 secondes3. Geraint Thomas (GBR/INE) à 1’14’’4. Adam Yates (GBR/INE) à 1’22’’5. David Gaudu (FRA/GFJ) à 1’35’’6. Romain Bardet (FRA/DSM) à 1’36’’7. Thomas Pidcock (GBR/INE) à 1’39’’8. Neilson Powless (USA/EF1) à 1’41’’9. Enric Mas (ESP/MOV) à 1’47’’10. Daniel Martínez (COL/INE) à 1’59’’11. Nairo Quintana (COL/ARK) à 2’10’’12. Aleksander Vlasov (RUS/BOR) à 2’45’’13. Primož Roglic (SLO/JUM) à 2’49’’14. Guillaume Martin (FRA/COF) à 3’02’’15. Aurélien Paret-Peintre (FRA/AG2) à 3’08’’16. Rigoberto Urán (COL/EF1) à 3’24’’17. Damiano Caruso (ITA/BAH) à 3’37’’18. Luis León Sánchez (ESP/BAH) à 4’27’’19. Toms Skujinš (LAT/TRE) à 4’32’’20. Alexey Lutsenko (KAZ/AST) à 4’49’’21. Warren Barguil (FRA/ARK) à 6’10’’22. Louis Meintjes (RSA/INT) à 6’16’’23. Valentin Madouas (FRA/GFJ) à 6’28’’24. Bob Jungels (LUX/AG2) à 6’52’’25. Patrick Konrad (AUT/BOR) à 6’55’’26. Brandon McNulty (USA/UAE) à 7’02’’27. Lennard Kämna (GER/BOR) à 7’03’’28. Tony Gallopin (FRA/TRE) à 7’35’’29. Dylan Teuns (BEL/BAH) à 7’50’’30. Michael Woods (CAN/ISR) à 7’56’’31. Maximilian Schachmann (GER/BOR) à 8’13’’32. Steven Kruijswijk (NED/JUM) à 9’34’’33. Thibaut Pinot (FRA/GFJ) à 10’09’’34. Mattia Cattaneo (ITA/QST) à 10’18’’35. Benjamin Thomas (FRA/COF) à 11’23’’36. Jakob Fuglsang (DEN/ISR) à 11’40’’37. Sepp Kuss (USA/JUM) à 13’36’’38. Bauke Mollema (NED/TRE) à 14’19’’39. Sebastian Schönberger (AUT/BBH) à 14’45’’40. Andreas Leknessund (NOR/DSM) à 14’50’’41. Andrea Pasqualon (ITA/INT) à 15’15’’42. Edvald Boasson Hagen (NOR/TOT) à 15’31’’43. Tiesj Benoot (BEL/JUM) à 15’56’’44. Alexis Vuillermoz (FRA/TOT) à 15’56’’45. Hugo Houle (CAN/ISR) à 15’56’’46. Philippe Gilbert (BEL/LOT) à 16’12’’47. Stefan Küng (SUI/GFJ) à 16’51’’48. Matteo Jorgenson (USA/MOV) à 16’55’’49. Alberto Bettiol (ITA/EF1) à 17’14’’50. Christopher Froome (GBR/ISR) à 17’16’’51. Wout van Aert (BEL/JUM) à 18’25’’52. Nélson Oliveira (POR/MOV) à 18’35’’53. George Bennett (NZL/UAE) à 18’45’’54. Lukasz Owsian (POL/ARK) à 19’28’’55. Rafal Majka (POL/UAE) à 19’42’’56. Jasper Philipsen (BEL/ALP) à 19’53’’57. Ion Izagirre (ESP/COF) à 20’27’’58. Kévin Geniets (LUX/GFJ) à 21’24’’59. Yves Lampaert (BEL/QST) à 21’49’’60. Gorka Izagirre (ESP/MOV) à 22’53’’61. Michael Matthews (AUS/BIK) à 22’56’’62. Ben O’Connor (AUS/AG2) à 23’12’’63. Maxime Bouet (FRA/ARK) à 23’16’’64. Nils Politt (GER/BOR) à 23’29’’65. Tim Wellens (BEL/LOT) à 23’40’’66. Matej Mohoric (SLO/BAH) à 24’31’’67. Kristian Sbaragli (ITA/ALP) à 24’39’’68. Marc Soler (ESP/UAE) à 24’55’’69. Simon Geschke (GER/COF) à 25’09’’70. Georg Zimmerman (GER/INT) à 25’18’’71. Simone Velasco (ITA/AST) à 25’22’’72. Luke Durbridge (AUS/BIK) à 25’36’’73. Silvan Dillier (SUI/ALP) à 25’44’’74. Fred Wright (GBR/BAH) à 26’14’’75. Jasper Stuyven (BEL/TRE) à 26’48’’76. Franck Bonnamour (FRA/BBH) à 26’53’’77. Felix Großschartner (AUT/BOR) à 27’04’’78. Ruben Guerreiro (POR/EF1) à 27’28’’79. Pierre Latour (FRA/TOT) à 27’44’’80. John Degenkolb (GER/DSM) à 28’04’’81. Luka Mezgec (SLO/BIK) à 28’12’’82. Nicholas Schultz (AUS/BIK) à 28’40’’83. Hugo Hofstetter (FRA/ARK) à 28’48’’84. Dylan van Baarle (NED/INE) à 28’48’’85. Andreas Kron (DEN/LOT) à 29’17’’86. Mathieu van der Poel (NED/ALP) à 29’20’’87. Christophe Laporte (FRA/JUM) à 29’34’’88. Florian Sénéchal (FRA/QST) à 30’13’’89. Mikaël Chérel (FRA/AG2) à 30’52’’90. Imanol Erviti (ESP/MOV) à 30’57’’91. Oliver Naesen (BEL/AG2) à 31’12’’92. Cyril Lemoine (FRA/BBH) à 31’23’’93. Amaury Capiot (BEL/ARK) à 32’11’’94. Pierre Rolland (FRA/BBH) à 32’22’’95. Adrien Petit (FRA/INT) à 32’56’’96. Benoît Cosnefroy (FRA/AG2) à 33’11’’97. Martijn Tusveld (NED/DSM) à 33’15’’98. Alexander Krieger (GER/ALP) à 33’23’’99. Krists Neilands (LAT/ISR) à 33’27’’100. Florian Vermeersch (BEL/LOT) à 33’49’’101. Chris Hamilton (AUS/DSM) à 33’51’’102. Matis Louvel (FRA/ARK) à 33’57’’103. Andrey Zeits (KAZ/AST) à 34’09’’104. Kobe Goossens (BEL/INT) à 34’49’’105. Luca Mozzato (ITA/BBH) à 35’01’’106. Brent Van Moer (BEL/LOT) à 35’10’’107. Alexis Gougeard (FRA/BBH) à 35’14’’108. Jack Bauer (NZL/BIK) à 35’47’’109. Mikkel Honoré (DEN/QST) à 35’48’’110. Stan Dewulf (BEL/AG2) à 36’37’’111. Cyril Barthe (FRA/BBH) à 37’10’’112. Mathieu Burgaudeau (FRA/TOT) à 37’16’’113. Jan Tratnik (SLO/BAH) à 37’19’’114. Joe Dombrowski (USA/AST) à 37’19’’115. Alexander Kristoff (NOR/INT) à 37’37’’116. Pierre-Luc Périchon (FRA/COF) à 37’49’’117. Sven Erik Bystrom (NOR/INT) à 38’118. Gregor Mühlberger (AUT/MOV) à 38’11’’119. Fabio Jakobsen (NED/QST) à 38’16’’120. Connor Swift (GBR/ARK) à 38’34’’121. Fabio Felline (ITA/AST) à 38’39’’122. Stefan Bissegger (SUI/EF1) à 39’06’’123. Marco Haller (AUT/BOR) à 39’07’’124. Carlos Verona (ESP/MOV) à 39’38’’125. Taco van der Hoorn (NED/INT) à 39’55’’126. Owain Doull (GBR/EF1) à 39’59’’127. Antoine Duchesne (CAN/GFJ) à 40’07’’128. Max Walscheid (GER/COF) à 40’11’’129. Edward Planckaert (BEL/ALP) à 40’12’’130. Jonathan Castroviejo (ESP/INE) à 40’20’’131. Guillaume Boivin (CAN/ISR) à 40’46’’132. Mads Pedersen (DEN/TRE) à 40’56’’133. Simon Clarke (AUS/ISR) à 41’05’’134. Guy Niv (ISR/ISR) à 41’17’’135. Peter Sagan (SVK/TOT) à 41’34’’136. Nathan Van Hooydonck (BEL/JUM) à 41’36’’137. Guillaume Van Keirsbulck (BEL/ALP) à 41’41’’138. Filippo Ganna (ITA/INE) à 42’16’’139. Jonas Rutsch (GER/EF1) à 43’04’’140. Olivier Le Gac (FRA/GFJ) à 43’58’’141. Reinardt Janse Van Rensburg (RSA/LOT) à 44’15’’142. Kamil Gradek (POL/BAH) à 44’24’’143. Frederik Frison (BEL/LOT) à 44’43’’144. Dmitriy Gruzdev (KAZ/AST) à 45’23’’145. Maciej Bodnar (POL/TOT) à 45’32’’146. Aliaksandr Riabushenko (BLR/AST) à 46’04’’147. Michael Storer (AUS/GFJ) à 46’08’’148. Magnus Nielsen (DEN/EF1) à 48’06’’149. Luke Rowe (GBR/INE) à 48’28’’150. Giulio Ciccone (ITA/TRE) à 48’36’’151. Quinn Simmons (USA/TRE) à 49’55’’152. Alberto Dainese (ITA/DSM) à 51’48’’153. Jérémy Lecroq (FRA/BBH) à 52’06’’154. Andrea Bagioli (ITA/QST) à 52’24’’155. Dylan Groenewegen (NED/BIK) à 52’43’’156. Caleb Ewan (AUS/LOT) à 53’27’’157. Michael Morkov (DEN/QST) à 53’42’’158. Anthony Perez (FRA/COF) à 53’44’’159. Danny van Poppel (NED/BOR) à 54’46’’160. Amund Jansen (NOR/BIK) à 55’17’’161. Nils Eekhoff (NED/DSM) à 57’23’’162. Albert Torres (ESP/MOV) à 58’20’’163. Christopher Juul-Jensen (DEN/BIK) à 1h00’33’’164. Kasper Asgreen (DEN/QST) à 1h01’43’’165. Victor Lafay (FRA/COF) à 1h02’10’’166. Marc Hirschi (SUI/UAE) à 1h13’23’’167. Mikkel Bjerg (DEN/UAE) à 1h15’43’’168. Anthony Turgis (FRA/TOT) à 1h28’42’’
Tour de France 2022Wout Van AertTadej Pogacar Le Figaro
Faux souvenir : comment démêler le vrai faux
DÉCRYPTAGE - La mémoire est un lutin capricieux. Nous pouvons oublier, modifier, voire inventer de toutes pièces des souvenirs… En toute bonne foi.
«La différence entre les faux souvenirs et les vrais est la même que pour les bijoux : ce sont toujours les faux qui ont l'air les plus vrais, les plus brillants… » Salvador Dalí a bien saisi la vérité changeante d'un souvenir. Notre mémoire ne fonctionne pas comme une caméra vidéo dont nous pourrions simplement nous repasser le film à la demande : notre autobiographie remémorée est une reconstruction plus ou moins fidèle de ce que nous avons vécu. Loin d'être gravés dans le marbre, les souvenirs sont vivants, et doivent être recréés chaque fois que nous nous souvenons d'un événement.
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« La mémoire naît d'un ensemble de mécanismes complexes, neurologiques, mais aussi psychologiques et dépendant de facteurs affectifs », rappelle le Pr Thierry Baubet, psychiatre à l'hôpital Avicenne à Bobigny. Ce qui explique, par exemple, que ceux qui confrontent les souvenirs qu'ils ont en commun peuvent avoir l'impression de ne pas avoir vécu les mêmes événements. Des chercheurs l'ont établi chez des vétérans de la Seconde Guerre mondiale, mais nous pouvons aussi nous en rendre compte en confrontant simplement nos souvenirs d'enfance entre frères et sœurs…
Un dilemme pour la justice
Nos souvenirs sont, en fait, très malléables, tant par nous que par les autres ! Des chercheurs ont ainsi montré dans les années 1970 qu'il était facile d'induire de « faux souvenirs » comme s'être égaré, enfant, dans un centre commercial, avoir fait un voyage en montgolfière… ou encore avoir rencontré le personnage de Bugs Bunny en visitant Disneyland – ce qui est totalement impossible ! Ils ont aussi montré que la seule formulation des questions posées à des témoins oculaires (des spectateurs ayant visionné un film montrant une voiture roulant dans la rue) suffisait à modifier le récit de ce qu'ils avaient vu… Ces travaux ont permis de réviser certaines pratiques utilisées par la justice, tant pour faire passer des accusés aux aveux que pour recueillir le témoignage de victimes. Ils ont aussi permis de mettre en doute les thérapies se basant sur la recherche d'un traumatisme d'enfance que le patient aurait oublié. En 1992, aux États-Unis, un pasteur a ainsi été accusé par sa fille, qui suivait une « thérapie par la mémoire retrouvée », de l'avoir violée quand elle était enfant, jusqu'à ce que l'expertise médicale montre qu'elle était en fait encore vierge. « Certains mouvements notamment sectaires, savent très bien utiliser ces techniques d'induction pour isoler leurs victimes et les couper de leur famille », confirme Thierry Baubet.
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À l'inverse, nos « vrais » souvenirs existent parce que nous pouvons les partager avec nos proches. Ils forgent notre identité et nous relient à eux. Pour autant, nous savons bien depuis Freud que certains souvenirs traumatiques peuvent être refoulés des années durant avant de resurgir à la conscience… Mais le problème est qu'il s'avère, aujourd'hui, impossible de déterminer scientifiquement si ces souvenirs sont bien « vrais ». « Les faux souvenirs peuvent avoir autant, voire même plus de force et d'intensité que de vrais souvenirs, et pour un clinicien, rien ne permet de les distinguer. L'imagerie cérébrale ne le permet pas non plus… » note encore le professeur. Vrai ou faux, un souvenir seul n'a pas valeur de preuve. En justice, et dans la vie.
États-Unis : une invasion d'escargots géants dangereux provoque la mise en quarantaine d'une partie de la Floride
Envahissants et voraces, ces escargots géants venus d'Afrique représentent une menace pour la santé humaine ainsi que pour les cultures agricoles. Une opération d'éradication chimique a été lancée pour mettre fin à l'invasion.
Une nouvelle canicule arrive en France
À partir de mercredi, tout le pays sera touché par une vague de chaleur qui pourrait encore s’intensifier.
L'Humanité
Étape 7. Pogacar se met à La Planche
ActuEntre Tomblaine et La Planche des Belles Filles (176,3 km), victoire du maillot jaune Tadej Pogacar. Le Slovène a dû jouer des coudes pour dominer in extremis son dauphin l’an dernier, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo).
Jean-Emmanuel DucoinLa Super Planche des Belles Filles (Haute-Saône), envoyé spécial.
Et soudain, sous un soleil d’Est aussi ardent qu’une brindille méditerranéenne en pleine sécheresse, il n’y eut dans leurs fréquences de pédalage saccadées, hachurées par la douleur des corps, qu’une exigence intime de macération – à peine trahie par la ruse des uns, la bravoure des autres et la folie collective d’à peu près tous. Dans le secret de leurs pensées, propageant maladroitement leur confusion, certains allaient enfin en savoir plus sur eux-mêmes, et une bonne partie de la suite du Tour. L’après-midi s’était écoulée bravement, entre Tomblaine (périphérie de Nancy) et La Super Planche des Belles Filles (176,3 km), qui domine le Territoire de Belfort et une partie du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Longtemps, nous quêtâmes la « bonne échappée », qui mit plus d’une heure à se former au cœur d’un peloton électrique et survolté, sur un parcours aussi plat qu’une autoroute dans sa première partie, pour venir s’échouer sur des hauteurs bien connues désormais des Géants de la Route, abordées cette fois par deux cols de troisième catégorie, ceux de Grosse Pierre et des Croix. Au fil des ans contemporains, La Planche des Belles Filles (1re cat., 7 km à 8,7 %) est devenue une sorte de « classique » des traceurs de l’épreuve, autant pour sa difficulté que par sa situation géographique, assez lointaine des massifs traditionnels, servant ainsi de « rampe de lancement » à des étapes transitionnelles. La station de ski de la Haute-Saône recevait d’ailleurs le Tour pour la sixième fois en dix ans, après avoir opéré une entrée fracassante en 2012 parmi les sites d’arrivée. Ce jour-là, un certain Chris Froome y écrasa la concurrence, ce que Tadej Pogacar réalisa de manière encore plus stupéfiante, en 2020, lors de l’ultime contre-la-montre en côte, ce qui donna lieu à un retournement de situation historique avec sa prise de pouvoir définitive aux dépens de son compatriote slovène Primoz Roglic. Depuis, Pogacar semble invincible à mesure qu’il grandit dans son écrasante supériorité.
Les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable
En vérité, nous attendions cette étape avec quelques frissons. Les grimpeurs et autres cadors devaient y surgir d’une claire définition, sachant que dans l’apprentissage du pays en élévation, les ascensionnistes disposaient là d’un avantage hautement incomparable, surtout dans les vraies premières rampes qui cassent les rythmes et atomisent tous les braquets antérieurs. Du brutal. Avant de parvenir à ces sommets d’allégresse, dix vaillants fuyards formèrent un joli groupe d’éclaireurs (Schachmann, Kamna, Teuns, Durbridge, Pedersen, Barthe, Erviti, Geschke, Ciccone et Asgreen). À l’arrière, à une centaine de kilomètres du but, les UAE de Pogacar prirent les commandes de la chasse, suite à un épisode plutôt étonnant. Tandis que le maillot jaune satisfaisait à un « besoin naturel », selon l’expression aussi ridicule que consacrée, le peloton ne ralentit pas son allure, contrairement aux usages. Apparemment, cela déplut au Slovène. De retour à son poste, il réclama dès lors à ses équipiers de mener grand train, manière de signifier méchamment : « Qui est le patron ? »
Une histoire légendaire qu’il convient de narrer
À ce petit jeu, nous ne donnâmes pas cher de l’échappée, et partant, du sort de l’ultime ascension dans la Planche des Belles Filles. Mais patience. Rappelons d’abord que le nom charmeur de l’endroit cache, lui, une histoire légendaire qu’il convient de narrer. En 1635, en pleine guerre de Trente Ans, des mercenaires suédois avaient massacré tous les hommes des vallées de la Savoureuse et du Rahin, avant de pourchasser les femmes de la région. Celles-ci se jetèrent dans les eaux du lac pour échapper à leurs bourreaux. Une seule d’entre elles parvint à s’échapper de ce suicide collectif. D’où l’origine du nom : La Planche-des-Belles-Filles… La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien. Du point de vue cycliste, celle-ci possède en revanche un invariant que le chronicoeur ne risquait pas d’oublier : les quatre derniers porteurs du maillot jaune au soir de La Planche remportèrent toujours l’épreuve à Paris (Wiggins en 2012, Nibali en 2014, Froome en 2017, Pogacar en 2020).
La montagne offre parfois une revanche à l’esprit, qui la lui rend bien.
Puisque l’homme, en s’élevant, s’informe de son propre mystère, comme le réclame le Tour en mode sacrificiel, nous réalisâmes que le sérieux de la bagarre s’engagea dès la vallée à une cadence soutenue. À l’avant, sept courageux s’isolèrent (Geschke, Durbridge, Schachmann, Kamna, Teuns, Erviti et Barthe). Dans le groupe maillot jaune, les UAE poursuivaient leur travail de sape. En traversant le village de Plancher-les-Mines, où débute la rampe terminale, nous cherchâmes du regard Thibaut Pinot, l’enfant du pays, tandis que des slogans à sa gloire couvraient littéralement le bitume. La veille, à Longwy, le franc-tireur de la FDJ avait volontairement laissé filer du temps pour tenter, « chez lui », d’aller décrocher la lune sans provoquer les éventuelles réactions des favoris. Ayant manqué l’échappée, comment allait-il réagir ? Le pourrait-il seulement ?
Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros "Mais"...
La dislocation survint. Les fugitifs s’ensuquèrent, bien que l’Allemand Lennard Kämna s’essayât à la résistance, hélas en vain. Et quand les cadors se braquèrent, Thibaut Pinot s’affaissa, irrémédiablement. Le vertige de l’espoir était déjà passé. Le ménage débuta, mais seulement à moins de deux kilomètres du sommet, quand ils atteignirent l’incandescence ce que l’on pouvait nommer du cyclisme « à l’ancienne ». Ce fut spectacle hallucinant de voir ces cyclistes « modernes » – souvent à la limite de la robotisation – redécouvrir une portion antédiluvienne : un tertre de chemin blanc concassé et damé, avec son passage à 24 % noyé de poussière.
Dans ces pentes sauvages, Pogacar passa à l’action, cassa du bois de Planche, en fit des copeaux, mais il y eut un gros « mais ». Alors qu’on pensait qu’il allait s’envoler seul au sommet vers le bleu profond du ciel, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), son dauphin l’an dernier, vint le titiller, le dépassa, crut même un instant entrevoir la victoire d’étape à quelques mètres du but, mais Pogacar, dans un dernier sursaut, à bout de force, à l’arrache et en danseuse, le « sauta » sur la ligne. Duel étonnant ; conclusion ouverte. Les deux hommes, hors de souffle, finirent roue dans roue, quasiment à l’arrêt. Le Slovène, double tenant du titre, remportait bien sûr sa deuxième étape consécutive et confortait son maillot jaune. Sauf que, sur ces routes dressées qui semblaient vouloir lui frayer un chemin, il ne se trouvait pas seul au monde. D’autant que les autres favoris ne pointaient qu’à quelques secondes derrière (Roglic à 12’’, Gaudu et Bardet à 20’’). Le chronicoeur toucha au nœud de l’évidence : Tadej Pogacar domine le Tour, mais ne l’écrase pas encore. Au général, il ne possède que 35 secondes d’avance sur Vingegaard…
Tour de France 2022 Le Figaro
Alexis de Tocqueville, la tyrannie de l’individualisme et du conformisme
Jacques de Saint VictorLES PROPHÈTES DES TEMPS MODERNES (1/7) - Chacun à sa façon, ils ont pressenti et mis en mots ce qu’allait devenir notre monde actuel. Cette semaine, Alexis de Tocqueville, qui a compris avant les autres que le conformisme pouvait, au nom du Bien, devenir un outil d’asservissement et d’intolérance.
Tocqueville est-il encore d’actualité? Son retour en grâce a correspondu à l’effondrement du marxisme et des idées totalitaires dans les années 1970-1990. Cette période a largement contribué à sortir de l’ombre l’un de nos plus grands penseurs politiques, longtemps oublié par la doxa officielle.
Pourtant ce renouveau ne s’est pas fait sans ambiguïté. Tocqueville a été instrumentalisé par certains auteurs néolibéraux comme Hayek, qui saluaient en lui celui qui avait alerté l’Occident sur les dangers du «despotisme doux» d’un État tentaculaire, la tyrannie majoritaire et la déresponsabilisation de l’individu, en citant notamment son discours de 1848 contre le droit au travail. Mais Alexis de Tocqueville (1805-1859) ne peut se résumer à cette lecture appauvrissante.
Une thèse célèbre
Il a écrit deux grands livres essentiels. Le premier, De la démocratie en Amérique (1835, 1840), dans lequel il cherche à comprendre comment les institutions libres ont pu se maintenir outre-Atlantique malgré la nature démocratique de la société américaine. C’est le fruit d’une réflexion d’un jeune aristocrate lettré qui sait que la démocratie ne va pas nécessairement de pair avec la liberté.
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Ce parent de Malesherbes, fils de nobles pourchassés sous la Terreur, sait que le triomphe du démos, en France, a favorisé la fureur liberticide des Jacobins puis le despotisme napoléonien. Il approfondit ce mystère dans son second livre, L’Ancien Régime et la Révolution, dans lequel, après le coup d’État de 1851, il essaye de comprendre pourquoi la France a tant de difficulté avec l’esprit de liberté. Sa thèse est célèbre: malgré les apparences, la Révolution ne marque pas une rupture réelle avec la politique centralisatrice et absolutiste des rois de France.
Depuis la lutte des Capétiens contre les féodaux, la couronne de France a habitué les Français à chérir l’égalité plutôt que la liberté. Et cela explique qu’à l’inverse des Anglais, nos compatriotes sont conditionnés à aimer le pouvoir fort, de Louis XIV aux deux Napoléon (voire les vrais tyrans révolutionnaires), mais ignorent ceux qui défendent les mœurs libres. On comprend pourquoi Tocqueville a longtemps été plus apprécié dans le monde anglo-saxon qu’au pays de Robespierre.
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Est-il encore utile aujourd’hui? Tout a beaucoup changé depuis les années de sa redécouverte. La crise des subprimes et ses suites, la remise en cause de la «mondialisation heureuse» ont délégitimé les recettes à l’américaine. Les États-Unis ne font plus rêver. Les éloges du «moins d’État», de la décentralisation, de l’esprit associatif, de la protection des minorités, de l’esprit juridique, bref tout ce qui, pour Tocqueville, pouvait permettre de conserver, dans un monde démocratique, les liens essentiels forgés par la société aristocratique, ont triomphé et débouché en France sur une politique saisie par le Droit, un État faible, soumis à des potentats locaux, incapable de faire face aux nouvelles féodalités, financières ou proto-mafieuses, comme en Corse, et surtout à la tyrannie des «minorités».
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Un libéral politique
Tocqueville serait-il dépassé? Pour certains penseurs, comme Régis Debray, sa revalorisation par Raymond Aron ou François Furet aurait été le symptôme dangereux de l’abandon des «idéaux républicains» par l’establishment français à partir des années Mitterrand. Mais cette analyse, si elle est partiellement juste - car c’est ainsi que beaucoup de dirigeants hexagonaux ont voulu lire Tocqueville à l’époque -, est une erreur si l’on examine réellement sa pensée.
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Du reste, les néolibéraux conséquents ne se sont jamais entièrement reconnus dans cet aristocrate méfiant à l’égard du tout-marché (un Guy Sorman appelait en 1984 à se détacher de Tocqueville parce qu’il n’était pas assez utile pour un «antiétatisme de combat»). Esprit paradoxal, légitimiste de cœur et démocrate de raison, Tocqueville est d’abord un libéral politique à la française, considéré par Raymond Aron comme le «Montesquieu du XIXe siècle».
Claude Lefort résumait: «Le libéralisme politique, tel qu’il se formule chez Tocqueville, est d’une autre essence que le libéralisme économique. Il n’hésite pas à reconnaître dans ce dernier un allié éventuel du despotisme.» De fait, Tocqueville a des mots très durs sur les physiocrates, les inventeurs du «laisser-faire», qui défendent au XVIII siècle le «despotisme légal» pour établir le libre marché et font l’éloge (déjà!) de la Chine, comme nos actuels «bolcheviks de marché» (capitalisme et dictature). Contre eux, Tocqueville s’inscrit dans une démarche de «républicanisme classique» qui tente de concilier la question civique et la question de la liberté.
Ses avertissements restent aujourd’hui d’une grande actualité car il a su parfaitement saisir les dérives mêmes des «passions démocratiques» contemporaines. La démocratie n’est pas pour lui une simple forme de gouvernement reposant sur la souveraineté du peuple mais aussi un «état social», voire même une tournure d’esprit, une forma mentis qui affecte l’ensemble des mœurs et des sentiments. L’esprit démocratique, marqué par le développement de «l’égalité des conditions», s’oppose à l’esprit aristocratique. Cette logique égalitaire est un processus «providentiel», dit-il, «universel, il est durable, il échappe chaque jour à la puissance humaine». Il génère des «passions» qui sont à double tranchant. C’est en cela que Tocqueville reste aujourd’hui décisif pour mieux décrypter des phénomènes inquiétants, notamment en provenance des États-Unis.
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Il a été un des premiers, en étudiant les mœurs américaines, à comprendre que l’individualisme anomique de nos sociétés démocratiques les conduirait à de nouvelles formes de tyrannie: un conformisme intolérant, encore plus féroce car inculte, sans nuance, agissant au nom même de la tolérance. Le visage pur et glacial du «camp du Bien».
«Dans les sociétés démocratiques, écrit-il dans un texte qui résonne si fortement aujourd’hui, la tyrannie de l’opinion ne frappe pas le corps (comme l’absolutisme), elle va droit à l’âme. Elle dit: vous êtes libre de ne point penser ainsi que moi ; votre vie, vos biens, tout vous reste ; mais de ce jour, vous êtes un étranger parmi nous. […] Vous resterez parmi les hommes mais vous perdrez vos droits à l’humanité. Quand vous vous approcherez de vos semblables, ils vous fuiront comme un être impur ; et ceux qui croient à votre innocence, ceux-là mêmes vous abandonneront car on les fuirait à leur tour. Allez en paix, je vous laisse la vie, mais je vous la laisse pire que la mort.»
La liberté d’expression
Le wokisme qui nous vient des campus américains, notamment sous sa forme radicale à la Evergreen, et qui commence à s’imposer dans certaines de nos universités, ou dans certains médias, et même chez certains politiques, illustre cette logique de «diabolisation» qui frappe celui qui ose émettre des idées qui fâchent. Le sang ne coule plus mais les nouveaux inquisiteurs infligent une mort sociale qui remplace la mort physique. La principale victime de ces passions démocratiques sera, selon Tocqueville, la liberté d’expression. «Je ne connais pas de pays où règne en général moins d’indépendance d’esprit et de véritable liberté de discussion qu’en Amérique», écrit-il déjà. Constat oublié mais prophétique sur les États-Unis.
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D’où, selon lui, la nécessité de défendre cette liberté, la plus précieuse de l’homme, dans ce monde poussé vers un nouveau conformisme. Les écrits de Tocqueville ont été heureusement utilisés par le législateur au moment de la rédaction de la grande loi sur la presse de 1881. Car Tocqueville reste sur ce point plus que visionnaire. Il rappelle qu’il faut défendre la liberté de la presse, malgré des abus dont il ne nie pas l’existence. Mais c’est le prix à payer de la liberté. «J’avoue, écrit-il avec audace, que je ne porte point à la liberté de la presse cet amour complet et instantané qu’on accorde aux choses souverainement bonnes de leur nature. Je l’aime par la considération des maux qu’elle empêche bien plus que pour les biens qu’elle fait. Si quelqu’un me montrait, entre l’indépendance complète et l’asservissement entier de la pensée, une position intermédiaire où je pusse espérer me tenir, je m’y établirais peut-être ; mais qui découvrira cette position intermédiaire?»
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Ce grand esprit libéral reste aujourd’hui une de nos digues précieuses pour contenir la nouvelle inquisition morale qui, au nom de la passion démocratique, voudrait «rééduquer» l’Occident.
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INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.
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LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a déclaré le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui ajoute que 93% des vols et 63% des agressions sexuelles dans les transports franciliens sont le fait d'étrangers.
Couche d’ozone: «On a rebouché un trou dans le ciel»
LES VICTOIRES DE L’ÉCOLOGIE (1/7) - Dans les années 1980, la ratification à Montréal d’un protocole soutenu par des découvertes scientifiques majeures permettait de mettre un terme à la destruction de la couche d’ozone, ce bouclier naturel qui protège la Terre des rayons ultraviolets.
L'Humanité
Étape 6. À Longwy, Pogacar et les mains d’or
ActuTour de France. Dans la 6e étape, entre Binche en Belgique et Longwy (219,9 km), victoire de Tadej Pogacar (UAE), qui s’empare du maillot jaune. Les coureurs arrivaient dans la ville de l’ancien bassin sidérurgique, sacrifié en 1984.
Jean-Emmanuel DucoinLongwy (Meurthe-et-Moselle), envoyé spécial.
« U n grand soleil noir tourne sur la vallée/Cheminées muettes, portails verrouillés. » Jamais, sans doute, Bernard Lavilliers n’aurait imaginé que ses paroles des Mains d’or accompagneraient le chronicœur en cette journée d’étape, la plus longue du Tour. Plafond bas et nuages lourds, entre Binche, en Belgique, et Longwy (219,9 km), pour un sympathique crochet chez nos cousins wallons, avant un final promis aux puncheurs. Comme en 2017, l’arrivée se situait au sommet de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %), rehaussée d’un raidard de 800 mètres à 12 % qui risquait d’éloigner les sprinteurs. Mais nous n’en étions pas encore là lorsque la voiture de l’Humanité déboula dans la ville de Longwy. Sur les traces des hommes de fer, honorés par d’autres Géants qui allaient bientôt s’échouer tout à côté de la rue de la République et de l’avenue Raymond-Poincaré, dont les bicoques ouvrières, alignées, sont restées toutes identiques depuis les grandes heures industrielles. Au fil des décennies, elles devinrent ce que nous en voyons désormais. Mornes et décrépies. Souvent vides.
Depuis le départ, façon usus, fructus, abusus, un peloton secoué d’attaques successives semblait avoir oublié les plaies et les bosses de la veille sur les pavés de l’Enfer. Pas moins de quatre abandons à la suite de la bataille (Oss, Gogl, Haig et Kirsch) et une incertitude : combien de temps tiendrait Primoz Roglic après sa culbute et sa luxation de l’épaule, sanctionnée par deux minutes de débours sur le grandissime favori Tadej Pogacar ? Par cette grande confusion des horloges du Tour, nous pensâmes déjà à la montée de la Planche des Belles Filles, ce vendredi, qui constituera le premier juge de paix dans des pourcentages décisifs. Patience.
« Wagons immobiles, tours abandonnées/Plus de flamme orange dans le ciel mouillé. » Quand l’avant-garde du peloton, après avoir repris trois fuyards au long cours – dont le maillot jaune Van Aert, parti dans une chevauchée de l’absurde avant de sombrer –, pénétra à son tour dans Longwy en mode éclaté, nous nous demandâmes si ces Forçats de la modernité cycliste savaient que, en ce lieu, la mélancolie ouvrière continuait de s’épaissir et que la part du cœur, dans les tréfonds de la mémoire, ne se réduisait pas à son passé de plomb. À l’instant même où les casse-cou du jour mangeaient la rampe terminale pour se disputer du prestige, la voix de Lavilliers résonnait dans nos écouteurs. « On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts/Bouffés par les ronces, le gel et la mort. » Des spectres murmuraient à nos oreilles, tandis que, de ce côté-ci du temps, un travailleur du vélo, tel un modèle réduit du capitalisme sportif, levait les bras du triomphe. De l’acier rouge avait jailli de ses jambes en feu : Tadej Pogacar en personne réglait la montée finale et s’emparait même du maillot jaune. Ce qu’il accomplissait là, après son numéro sur les pavés du Nord, résista aux superlatifs.
les fantômes des classes du bas
Mais, depuis l’autre côté du temps, un peu d’histoire dans les entrailles d’une Lorraine affaissée. « J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir/Mes poumons, mon sang et mes colères noires. » Jusqu’au début des années 1980, Longwy fut en effet l’un des plus importants bassins industriels de France, intimement associé au savoir-faire sidérurgique, concentrant l’essentiel de la production nationale de fonte et d’acier. Hommes et femmes de chair solidaires, fiers du métier. La cité, modeste en taille et ensuquée par les fumées des hauts-fourneaux, s’organisait autour des blocs d’usines, charriant matin et soir, souvent à vélo, des milliers de salariés.
La plupart des maisons d’ouvriers arborèrent durablement les vestiges des décorations d’origine, des frises en bois de toutes les couleurs ornant les perrons. À l’intérieur, des tables en Formica sur lesquelles on posait bien à plat les mains d’or dont l’épaisseur calleuse attestait l’origine sociale. La vie se résumait à l’usine, pour le boulot. Et à la bicyclette, pour les loisirs. L’Union cycliste du bassin de Longwy jouissait d’ailleurs d’une méchante réputation. Une époque identificatoire, quand les Français prenaient corps, par l’intermédiaire des exploits pédalants de leurs semblables, ces hommes du peuple en « ouvriers du Tour », durs à la tâche eux aussi, ces Forçats de la Route (les vrais)… Et puis, il y eut le tournant de la rigueur et la « grande casse » du 29 mars 1984, jour maudit. Le gouvernement socialiste décida de revoir son « plan acier » et annonça la suppression de 21 000 emplois dans la sidérurgie. Mitterrand referma cyniquement le couvercle : « Qui n’a pas la Lorraine dans son cœur ? », dans la lignée des grandes dynasties de maîtres des forges – Wendel, Schneider –, devenues les archétypes des puissants, symboles des deux cents familles les plus riches de l’époque. Dès lors, Longwy perdra ses enfants : 22 000 habitants dans les années 1960, 14 000 de nos jours. Disparus les fantômes des classes du bas, sidérurgistes de la fournaise, avec leurs mains devenues si insensibles qu’ils les glissaient, par tradition et en hiver, dans les eaux glacées de la Chiers, la rivière locale. « J’voudra is travailler enc ore, travailler encore/Forger l’acier rouge avec mes mains d’or. »
Article sans titre
6e étape Binche-Longwy (219,9 km)
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 4h27’13’’
2. M. Matthews (AUS/BEX), à 0’’
3. D. Gaudu (FRA/FDJ), à 0’’
Classement général
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 20h44’44’’
2. N. Powless (É-U/EFE), à 4’’
3. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 31’’
Maillot vert (points)
W. Van Aert (BEL/JUM) 198 points
Maillot à pois (grimpeur)
M. Cort Nielsen (DAN/EFE)
Maillot blanc (meilleur jeune)
T. Pogacar (SLO/UAE)
Aujourd’hui
7e étape
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles (176,3 km)
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Étape 5. Pogacar écrase l’Enfer du Nord
ActuEntre Lille et Arenberg (153,7 km), cinquième étape épique, victoire de l’Australien Simon Clarke (ISR). Onze secteurs pavés étaient à franchir. Le double tenant du titre a commencé à faire le ménage parmi les favoris.
Jean-Emmanuel DucoinArenberg-Porte du Hainaut (Nord), envoyé spécial.
Et ceux qui venaient de souffrir nous saluèrent, à leur manière, corps meurtris, moitié mutins moitié victimes. À raison, ils redoutaient l’événement, son injustice potentielle, avant de le ranger dans les affres de leur propre désolation. De Lille à Arenberg (153,7 km), nous assistâmes donc à l’une de ces étapes d’anthologie qui, tôt ou tard, nourriront de futurs palimpsestes immémoriaux. Nous nous trouvâmes au cœur de l’après-midi, après 80 bornes avalées sous un ciel généreux à peine ourlé, rendant les difficultés moins ardues, quand le gros de la troupe débuta son orgie d’ornières et de pavés sur des boyaux de 30 ou 32 millimètres de section. Ci-devant, les onze maudits secteurs de l’Enfer du Nord (classés de 11 à 1), pour un mini-Paris-Roubaix à l’envers (nord-sud) concentré sur 70 kilomètres et plus complexe à aborder, par bien des aspects, que le vrai Monument de printemps. Selon la formule consacrée : un favori n’y pouvait gagner le Tour, mais tout y perdre. Sur leurs visages déjà vrillés par la douleur, nous devinâmes même cet effondrement du présent sous le poids du danger permanent. Oui, c’était ça. Le silence intérieur à la place de la furie alentour.
Depuis un moment, six courageux brossés par la poussière (Powless, Gougeard, Boasson Hagen, Van Der Hoorn, Clarke, Cort Nielsen) ouvraient la voie comme pour conjurer le mauvais sort, l’âme tôt bleuie par le manque d’air. Tout s’emballa en nervosité, à la faveur d’une partie de gros bras, frottages en règle des plus puissantes équipes pour projeter au mieux leurs cadors (Ineos, Jumbo, Quick-Step, FDJ, Bora, UAE, DSM, etc.). Avant même la furie des goulets d’étranglement, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo) tâta méchamment l’asphalte et s’octroya une belle chasse pour reprendre sa place, manquant de peu de percuter un véhicule. Nous pensâmes à Chris Froome, en 2014, contraint à l’abandon dans des circonstances dantesques… sans même apercevoir le début des tronçons pavés de mauvaises intentions.
Sur la ligne d'arriver il ne fallut pas manquer l'apparition des morts-vivants, transis d'effort.
À l’heure de la bière, ils étaient bien là, ces tertres empierrés – ils déployaient leurs ombres comme on jette des maléfices. Dès Villers-au-Tertre (secteur 11), puis dans Eswars, et plus encore dans Wasnes-au-Bac et Émerchicourt (secteurs 9 et 8), en une longue file processionnaire, bataille de sape et guerre de positionnement se disputèrent l’alternance. Nous vîmes Pogacar, Roglic, Sénéchal se tenir aux avant-postes. L’écrivain Paul Fournel a raison : « Les hommes, à vélo, ressemblent à ce qu’ils sont. » Des casse-cou, qui s’installèrent progressivement dans ces dodelinements anxieux qui signèrent la fragilité haute tension, quand leur force vint à claquer la porte. Tandis que les échappés résistaient, sur ces terres noires ensemencées au mâchefer, une impitoyable sélection s’opéra dans le peloton, éparpillé. Incidents et chutes s’accumulèrent. Victimes : Van der Poel, Van Aert, Lampaert, Sagan, O’Connor, Thomas, Pinot et même Roglic et Vingegaard (longtemps en quête d’une machine à sa taille). Tous irrémédiablement lâchés. Le premier grand ménage – il laissera des traces.
Un petit déluge et un goût de fer
De ce tourbillon épique façon jeu de massacre, Tadej Pogacar en rajouta dans la démesure et s’octroya des relais de seigneur à Erre, Warlaing et Tilloy (secteurs 5, 4 et 3). Flanqué de Stuyven, le double tenant du titre creusa les écarts et martyrisa les esprits. Jusqu’à plier le Tour d’une synthèse brutale avant terme ? En tête, l’un des cinq rescapés du matin, l’Australien Simon Clarke (ISR) remporta une victoire de prestige. À l’arrière, un petit déluge et un goût de fer. Dans les porte-bagages, une quinzaine de secondes envolées pour certains (Van Aert, Vingegaard, Bardet, Thomas, Gaudu, etc.). Mais des minutes de passifs pour d’autres : plus de deux pour Roglic, trois pour O’Connor… Alors, sur la ligne d’arrivée, il ne fallut pas manquer l’apparition des morts-vivants, transis d’effort, apparaissant dans un interminable défilé, maculés d’un masque de poussière humidifié par l’usage corporel, leurs regards encore perdus, leurs jambes ravinées par la crasse, leurs muscles durcis par la souffrance, leurs espoirs largués sur les bas-côtés.
Le chronicœur les observa. Ils marchaient, le vélo à la main, comme des automates, des tonnes de remords moribonds moussaient dans leurs gorges, bloquées par la sidération, préservant encore un peu leurs silhouettes étranges qui abritaient tant de folie quelques minutes auparavant. L’Enfer du Nord venait de parler. Car ici, à condition de bien tendre l’oreille, les sacrifices de l’existence restent des murmures. Ceux des fracassés en forçats, mineurs et coursiers, gueules noires et Géants de la route réunis des abîmes.
Et puisque l’endroit, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, vit aussi par le devoir d’histoire, nous dûmes lever les yeux, en salle de presse, située à l’intérieur du site de Wallers-Arenberg, tout au bout de l’alignement rectiligne de « l’ancienne cité » minière dont la fosse, entre 1903 et 1989, extrayait 32 millions de tonnes de charbon, non loin de la mythique tranchée éponyme où la forêt domaniale impose sa masse immobile. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de bleus de travail étaient suspendus à des fils de fer, comme à l’époque des petits matins muets, silhouettes courbées et paumes tremblantes avant la « descente ». Le nez dans la chicorée fumante, nous ressentîmes une sorte de frisson.
5e étape
Lille Métropole-Arenberg, La Porte du Hainaut (157 km)
- S. Clarke (AUS/ISR), en 3 h 13’35’’
- T. Van Der Hoorn (PB/INT) mt
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 2’’
Classement général
- W. Van Aert (BEL/JUM) 16 h 17’ 22’’
- N. Powless( E-U/EFE) à 13’’
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 14’’
Maillot à pois (grimpeur). M. Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune) . T. Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). W. Van Aert (BEL/JUM) 178 points
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Étape 4. Wout Van Aert, le feu du dragon
ActuEntre Dunkerque et Calais (171,5 km), victoire en solitaire du maillot jaune. Six côtes répertoriées des monts du Boulonnais étaient à franchir, avant une explosion sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance... et de prévisibilité.
Jean-Emmanuel DucoinCalais (Pas-de-Calais), envoyé spécial.
Comme si nous subsistions dans l’entrebâillement d’une porte imaginaire, le retour sur le territoire national après un grand départ lointain nous rappelle toujours que le Tour, dans son insolente francitude à la conquête de nouveaux territoires à affranchir, ne dépend pas de ses champions, mais domine ceux qui l’incarnent. Ainsi, les us et coutumes de notre monument de juillet ressemblent parfois à des enclosures, quand les lois du genre, bousculées par des règles inédites, marquent la fin des droits d’usage.
Avouons que les dernières heures parurent bien étranges à toute la caravane. Pour la première fois de l’histoire, après un transfert éreintant depuis les fjords enivrés du Danemark, les coureurs connurent donc une pause obligatoire, lundi, après seulement trois étapes. Une journée « off » supplémentaire, en plus des deux instaurées de rigueur depuis 1999. De quoi alléger le programme, ou le compliquer, chacun effectuant une sortie sur le vélo plus ou moins intense selon les équipes.
Comme le rapportait notre druide Cyrille Guimard : « Puisque le triptyque danois n’a pas bouleversé ni décanté la hiérarchie, contrairement aux prévisions, on peut affirmer que le Tour débute vraiment dans le Nord… surtout après une journée de repos. »
Tour de France 2022 Une seule adresse pour suivre cette 109e édition !
Le chronicœur, furetant de nouveau sur les routes pour s’imprégner de l’articulation réelle des choix, n’oubliait pas que la légende versifiée de la « plus belle course du monde » est devenue un exercice de résistance en intensité sélective, quand elle était, jadis, une épreuve d’endurance de l’extrême.
La fameuse côte pavée de Cassel
Toutes les preuves se trouvaient sous nos yeux, dans la quatrième étape entre Dunkerque et Calais (171,5 km), sur un parcours accidenté et venteux dans les monts du Boulonnais – qui eût été idéal pour Julian Alaphilippe. Six côtes répertoriées, dont la plus fameuse, celle pavée de Cassel (1,7 km à 4,2 %), où Charly Mottet, Bernard Hinault ou Thomas Voeckler bâtirent leurs succès sur les Quatre Jours de Dunkerque. Ou encore celle du cap Blanc-Nez, balayée par les embruns du bord de mer juste avant Sangate et plantée à dix bornes de l’arrivée (900 m à 7,5 %), telle une juge de paix.
Il était à peine quatorze heures, sous un soleil entier à peine voilé, quand deux courageux croisèrent en pionniers le beffroi de Bergues, de la célèbre ville éponyme rendue mémorable, en 2008, par Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon, dont on se souviendra qu’il reste le deuxième film le plus vu dans les salles françaises de cinéma (derrière Titanic).
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Sans jouer du carillon, mais comme les jours précédents « à la maison », l’inénarrable porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), avait depuis le départ emporté dans sa roue arrière le Français Anthony Perez (Cofidis). Une échappée-fleuve vouée à l’échec. Nous attendions de l’inattendu, nous eûmes un furtif aperçu, justement dans Cassel (km 30,7). À l’initiative des Quick-Step de Jakobsen, Asgreen, Lampaert et Sénéchal, équipe plutôt en terre conquise, le peloton se fendit en morceaux. Pas inquiet, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo), leader des débuts puis prochainement équipier de luxe pour Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, avait déclaré la veille : « Nous allons continuer à essayer de combiner nos deux objectifs. Je suis bien parti pour le maillot vert et, au classement général, nous sommes restés hors de danger au Danemark. »
Sans passer par la phase « laminoir »
Puis nous constatâmes, fruit d’un schéma hélas assez désolant après l’atomisation des fuyards (Cort Nielsen d’abord, Perez ensuite), qu’il n’y aurait pas de baston générale avant le cap Blanc-Nez. Une sorte « d’explosion » en brutalité, sans passer par la phase « laminoir ». Tout explosa sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le maillot jaune en personne, le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance et de prévisibilité.
Dans les rues de Calais, cité de la dentelle et de la mode, le Dragon imaginé par l’artiste François Delarozière, construction colossale en acier et bois sculpté, possédant une mobilité inspirée des reptiles, se réveilla quelque peu sans pour autant déambuler ni cracher du feu. La foudre portait un autre nom de dragon, entre mythe et réalité : Wout Van Aert. Il laissa derrière lui une trace incandescente et s’imposa en solitaire, la septième victoire d’étape de sa carrière. Sans aucun dommage pour Pogacar, Roglic et consorts.
Le mini-Paris-Roubaix à venir
Sur la Côte d’Opale inondée de monde, à quelques lieux d’où s’élança Louis Blériot en 1909, le chronicœur négligea la tarte au maroilles. Les yeux tournés vers la houle marine que les migrants dévorent d’envie mais que nous humons avec appréhension, nous pensâmes déjà à la suite des événements.
À cette maudite épopée en ornières, ce mercredi, vers Arenberg et ses onze secteurs pavés. Un mini-Paris-Roubaix susceptible d’un chamboule-tout – à force de l’espérer. Le Tour, fils visiteur de l’art roman et gothique et du grand large, fiancé aux tournures langagières populaires des mines, des usines et des champs, demeure cet espace nomade dans lequel l’humanité se réclame aussi pour l’usage savant de la topographie. Une porte ouverte vers l’imaginaire – ou pas.
L'étape du jour
4 e étape Dunkerque-Calais (171,5 km)
- Wout Van Aert (BEL/JUM), en 4 h 1’ 36’’
- Jasper. Philipsen (BEL/ALP) à 8’’
- Christophe Laporte (FRA/JUM) mt
Classement du jour
- Wout Van Aert (BEL/JUM) 13 h 2’ 43’’
- Yves Lampaert (BEL/DEC) à 25’’
- Tadej Pogacar (SLO/UAE) à 32’’
Maillot à pois (grimpeur). Magnus Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune). Tadej Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). Wout Van Aert (BEL/JUM) 170 points
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Stratégie. Tout ce que le cyber change à la guerre
DécryptageLe numérique n’a pas créé un nouveau champ de bataille, il s’est immiscé dans toutes les activités qui gravitent autour des conflits : la propagande, l’espionnage, le sabotage, la désinformation… Décryptage
Pierric MarissalLe 15 février, en évoquant l’invasion de l’Ukraine qui menaçait alors, le général américain Keith Alexander prophétisait, dans le Financial Times, que « nous serons tous confrontés à une menace à l’échelle du 11 Septembre dans le cyberespace. » Si tout le monde l’a écouté, c’est parce que, en plus d’être l’ancien patron de la NSA, l’agence nationale de la sécurité, le monsieur dirigeait le centre de commandement cyber des États-Unis. Il évoquait un immense black-out, des menaces sur des centrales nucléaires… Mais rien de tel n’a eu lieu. Il n’y a pas de « cyberguerre », mais il y a beaucoup de numérique dans cette guerre.
1. Cyberopérations en Ukraine
Au final, il n’y a pas eu de cyberattaques de l’ampleur prédite par Keith Alexander. « Le cyber, ce n’est pas comparable à de l’artillerie ou de l’aviation, cela reste un théâtre d’ombres », explique Julien Nocetti, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et à la Geode (Géopolitique de la datasphère) à l’université Paris-VIII. « Mais dans les premières semaines de la guerre, trois wipers (virus informatiques) ont été trouvés dans les réseaux ukrainiens, il ne faut pas sous-estimer ce genre d’arme logicielle », poursuit celui qui publiera, en septembre, Géopolitique du numérique, aux éditions de la Découverte. Les wipers sont des programmes qui détruisent les données présentes sur les ordinateurs et qu’on peut activer à distance, ce qui pourrait s’apparenter à du sabotage ou des pratiques d’espionnage. « On ne pourra certainement mesurer l’ampleur des dégâts que dans neuf mois, voire un an plus tard, comme l’a encore montré récemment SolarWinds », insiste le chercheur. Il fait référence à la dernière cyberattaque de grande échelle – les renseignements russes sont les principaux suspects – qui a frappé plusieurs services publics stratégiques états-uniens depuis fin 2019, mais n’a été découverte qu’en décembre 2020.
En 2017, déjà, la Russie avait frappé l’Ukraine avec un logiciel d’ampleur : NotPetya. Mais ce programme avait échappé au théâtre d’opérations et à ses créateurs, faisant des milliards d’euros de dégâts dans des entreprises du monde entier. Le contexte international particulièrement tendu empêche la Russie d’activer de tels programmes, susceptibles de faire des dégâts collatéraux dans les pays de l’Otan, et d’entraîner une escalade du conflit.
2. Implication des Gafam
« Un autre mythe, sur la cyberconflictualité, qu e la guerre en Ukraine a déconstruit, c’est que les cyberattaques seraient des armes du pauvre, un peu à l’image de la guérilla », assure Julien Nocetti. Selon lui, développer des outils ciblés et efficaces est long et cher. « Entre le moment où la Maison-Blanche a pris la décision de créer Stuxnet, ce ver informatique qui a ciblé les centrales nucléaires iraniennes, et son déploiement, cela a pris trois ans », rappelle le chercheur. L’implication des géants de la tech, les Gafam, (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) en particulier, est une autre évolution majeure dans les conflits entre les États. Particularité d’importance dans le domaine du numérique, les infrastructures vitales sont construites et maintenues par le privé, à l’inverse de l’énergie ou du transport qui demeurent tout ou partie publics. Ainsi, quand les ministères stratégiques ukrainiens subissent des cyberattaques, Microsoft aussi. L’entreprise publie depuis des rapports à la manière des États.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
3. Désinformation et surveillance
Le mythe d’une Russie omnipotente sur le plan des cyberattaques a été renversé. Toute une série d’attaques médiatisées du collectif d’activistes Anonymous ou de l’IT Army, ce groupe de hackers de tous les pays né d’un appel aux partisans inédit au début de l’invasion en Ukraine l’ont brisé. Beaucoup de leurs actions ont des objectifs de communication : faire censurer la propagande russe sur les réseaux sociaux (plus de 70 000 vidéos enlevées sur YouTube), voler des données pour contacter directement les mères des soldats russes, pirater les chaînes de télévision ou les sites d’information proches du Kremlin…
« Si on retrace le fil depuis 2014 et le début de la guerre, des deux côtés, les actions cyber les plus efficaces ont visé à exploiter les outils informationnels à des fins de subversion principalement, afin de jouer sur les perceptions et le consentement à la guerre de la population », résume Julien Nocetti. Cet aspect informationnel est central, selon le chercheur. Ce n’est pas si étonnant, si on l’intègre dans le cadre plus large du capitalisme de surveillance. Ces dernières années, le numérique a principalement servi à surveiller le consommateur, à prédire et déclencher des actes d’achat, mais aussi à orienter les opinions des citoyens comme en témoignent les scandales de Cambridge Analytica et les scories de l’élection américaine de 2016, et le référendum sur le Brexit.
4. Nouvelle doctrine militaire
« La doctrine russe concerne la sécurité de l’information – ils ne parlent pas de cybersécurité en général, décrypte Julien Nocetti. En matière militaire, offensive, je ne pense pas qu’ils aient de doctrine spécifique. En revanche, du côté de l’Otan, il y en a ! » En 2007, l’Estonie était un pays pionnier dans la numérisation des services publics, bancaires et autres. Le gouvernement de l’époque a voulu déplacer une statue – le Soldat de bronze – construite en 1947 par l’Union soviétique en hommage à la victoire sur le nazisme et qui se trouvait au centre de la capitale, Tallinn. Ce geste et la bataille mémorielle ont fortement déplu aux Russes. La réponse a été rapide : l’Estonie s’est retrouvée noyée sous une série d’attaques en déni de service distribué (Ddos) et paralysée plusieurs jours. S’il n’y a pas de preuve que l’ordre venait du Kremlin, cette attaque a été considérée comme un acte de guerre. En 2008, un pirate d’origine russe avait été arrêté et condamné pour avoir « provoqué une cyberguerre ».
En tout cas, l’épisode a marqué l’Alliance atlantique. L’Otan a décidé de se retrouver symboliquement en Estonie, en 2008, pour rédiger le Manuel de Tallinn, qui stipule que le droit international est applicable aux conflits cyber. « C’est désormais inscrit dans l’article 5, celui qui engage les membres de l’Alliance à se protéger mutuellement. Mais, à l’ONU, il n’y a pas vraiment de consensus pour définir quand une attaque informatique devient un acte de guerre, reprend Julien Nocetti. Ce n’est pas clair si l’on peut répondre militairement ou non à une cyberattaque. De plus, elles sont très difficiles à attribuer, et il y a toujours la crainte de l’escalade », résume le chercheur.
Toutes les grandes puissances ont développé leur doctrine. La France l’a intégré à sa stratégie militaire et défini sa position en 2021 au nom de la « lutte informatique d’influence ». Les États-Unis l’ont réalisé dès 2018 avec la création d’un Cyber Command (US Cybercom), le dixième et avant dernier commandement interarmées qui est à l’origine de nombreuses offensives contre la Russie et l’Iran.Côté israélien, le pays mène des opérations défensives et offensives (espionnage, sabotage, appui militaire). Depuis dix ans, les autorités en font une priorité contre le Hezbollah et l’Iran (port de Bandar Abbas, centrale nucléaire) notamment. Les militaires israéliens estiment que l’espace de conflictualité générale ne saurait être défini par des frontières claires et nettes. La guerre en Ukraine a toutefois quelque peu changé la doctrine cyber. Jusqu’ici, sous l’impulsion des États-Unis, on ne la pensait que de manière offensive. Ce conflit a aussi montré à quel point la défense cyber était un enjeu central. Pékin a décidé de mettre en place un système d’intervention d’urgence en matière de sécurité numérique en mars dernier. L’objectif est de rattraper son retard pour faire face aux défis posés par les cyberattaques notamment celles ciblant les infrastructures clés, les villes et les grandes entreprises du pays.
5. Vers la cyberconflictualité
« On a eu tendance à dire avec ironie que la cyberguerre faisait des cybermorts, mais on a compris avec NotPetya que des logiciels, en ciblant des hôpitaux, pouvaient faire de vraies victimes, pas du tout virtuelles, estime Julien Nocetti. Je préfère utiliser le terme de cyberconflictualité. » Ce terme reflète, selon le chercheur, davantage le côté global du cyber, qui touche les aspects militaires, mais aussi économiques et sociaux… « C’est aussi une façon de ne pas le mettre sur un piédestal, mais de l’envisager finalement comme un adjuvant aux autres composantes de la guerre », résume Julien Nocetti.
Cela fait relativiser le scénario d’un champ de bataille automatisé sur lequel des robots s’entre-détruiraient. Comme lorsque des pays envoient des drones frapper des populations, les citoyens des États attaquants n’ont pas l’impression d’être en guerre. « On se rend compte que, malgré la technologie, les opérations aéroterrestres classiques restent centrales dans les conceptions de la guerre et, en un sens, on peut le regretter pour les victimes », note Julien Nocetti. La guerre traditionnelle a encore de beaux jours devant elle.
Les grandes cyberattaques entre états
2003 TitanRain. C’est le nom d’une série d’attaques informatiques coordonnéesvisant des systèmes d’information américains. Elles ont débutéen 2003 et auraient duré trois ans. Le but était de récupérermassivement des données et des informations d’organismespublics et de contractants militaires. L’importance, la durée de TitanRain ainsi que la très bonne organisation des attaquants,- bien que rien ne soit formellement prouvé, de nombreuses traces remontent jusqu’en Chine - en font certainement la première opération de cyberconflit.
2007 L’Estonie cyberattaquée. C’est la première cyberattaque recensée visant une structureétatique durant plusieurs semaines, en avril et mai 2007, avecdes moyens importants : des réseaux de centaines de milliersd’ordinateurs zombis (infectés par un cheval de Troie), utilisés poursaturer durablement les sites visés et causer un déni de service(Ddos) prolongé. Pour beaucoup, ce cyberassaut de la Russie contrel’Estonie est un sujet sans précédent. Ce cas a été étudié de manièreintensive par plusieurs pays et des planificateurs militaires. À la suite de cette attaque, en juin 2007, les ministres de la Défense des pays alliés au sein de l’Otan ont convenu qu’un « travail urgent »était nécessaire dans ce domaine. L’alliance a approuvé sa premièrepolitique sur la cyberdéfense en janvier 2008.
2008 Le conflit géorgien. Avant d’attaquer la Géorgie en août 2008, la Russie avait préparéson opération dans le cyberespace. De nombreux sites Internetgéorgiens se sont trouvés paralysés, rendus inaccessibles pardes attaques de type Ddos. Nouveauté qui rappelle l’Ukraineaujourd’hui, de nombreux sites officiels ont été défigurés, modifiéspour y afficher des provocations ou de la propagande prorusse,dont ceux du président Mikhaïl Saakachvili, des ministères desAffaires étrangères et de la Défense, mais aussi des médiasGeorgia On-Line, rustavi2.com et même la chaîne Georgian TV.
2010 Un ver dans le nucléaire iranien. Stuxnet est un ver informatique découvert en 2010, conçu parla National Security Agency (NSA) en collaboration avec l’unitéisraélienne 8200, pour s’attaquer aux centrifugeuses iraniennesd’enrichissement d’uranium. Cette attaque est inédite, elle esttrès ciblée et vise les systèmes de commande des procédésindustriels, pour les reprogrammer. 30 000 systèmes informatiquesont été infectés en Iran, ralentissant de plusieurs mois voire plusieurs années le programme nucléaire du pays. 15 000 ordinateurs et centrales d’autres pays (France, Allemagne, Inde, Russie...) ont été touchés quand le ver s’est propagé.
2017 NotPetya, le tournant cyber du conflit russo-ukrainien. Le 27 juin 2017 une vague massive de cyberattaques a touchésimultanément des entreprises majeures en Ukraine, affectantnotamment le fonctionnement des banques et aéroports. NotPetyaest une évolution développée par la Russie du « rançongiciel »WannaCry (qui exploitait une faille de sécurité dans Windows crééeet entretenue par la NSA). Mais plutôt que de chiffrer les données etde vous proposer de les récupérer en échange d’une rançon, NotPetyales efface, c’est un « wiper », conçu pour créer de lourds dégâts.Depuis l’Ukraine, le programme a échappé à ses créateurs et s’estattaqué à des dizaines de pays et grosses entreprises, entraînantdes milliards d’euros de pertes. En France, Saint-Gobain a estimé ses dégâts à plus de 350 millions d’euros. La SNCF et Auchan ont été touchés mais n’ont pas publié leurs dommages.
Fin 2020 SolarWinds, la dernière grosse attaque en date. En décembre 2020, une cyberattaque à grande échellevise l’un des produits de SolarWinds appelé Orion, utilisépar environ 33 000 services publics (dont le Trésor,le ministère de la Santé...) et entreprises privées (Microsoft,Cisco...) états-uniens. De nombreux acteurs considèrent qu’elle a été perpétrée parles services de renseignement russes, le Kremlin a nié. Une fois installé, le malware a ouvert une porte dérobée aux pirates, permettant le vol d’informations.
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Donbass. L’avancée russe contraint l’Ukraine à revoir ses objectifs
ActuAprès Severodonetsk et Lyssytchansk, Moscou se fixe de nouvelles ambitions militaires. Les défaites ukrainiennes signent l’échec de la stratégie jusqu’au-boutiste soutenue par les Occidentaux.
Vadim KamenkaLa Russie est-elle en train de mettre la main sur l’ensemble du Donbass ? La prise récente de Severodonetsk et de Lyssytchansk permet à l’armée russe de contrôler l’oblast de Lougansk. Une partie était déjà intégrée à la République autoproclamée du même nom, LNR. « Elle nous offre la possibilité désormais de nous concentrer sur les villes encore défendues par l’armée ukrainienne en nous focalisant sur la région de Donetsk. Les principales cibles désormais se nomment Slaviansk, Kramatorsk, Bakhmout, Avdeïevka », analyse, pour l’Humanité, une source militaire russe.
Au sein de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), les habitants ont accueilli avec enthousiasme les récentes victoires. « Si cela permet de mettre un terme aux bombardements quotidiens, à cette guerre qui dure depuis 2014, pour les populations du Donbass, alors c’est une bonne nouvelle. Mais je doute qu’elle soit rapide », explique Tania (1). Du côté des villes encore plus proches du front, Gorlovka, Yasinovataya, sous le feu intense de l’artillerie ukrainienne, le même sentiment ressort.
Deux villes risquent de polariser les combats ces prochains jours. Slaviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, et Kramatorsk, devenue la capitale régionale après 2014. Elles sont désormais les principaux objectifs de Moscou. La première a déjà subi d’importants combats, il y a huit ans. Elle avait fait partie des villes qui ont organisé le référendum d’indépendance et réclamé l’installation des républiques DNR et LNR. Face à l’intensité des bombardements sur Slaviansk et à l’approche de l’armée russe, à moins de 40 kilomètres, le gouverneur ukrainien de la région, Pavlo Kyrylenko, a appelé les habitants à évacuer la ville, mardi soir.
Le conflit entre dans une nouvelle phase
Pour l’armée ukrainienne, les témoignages qui se multiplient sur le terrain, évoquant des pertes et un nombre de blessés considérables, restent le plus inquiétant. Des chiffres sans commune mesure avec les premiers mois de guerre. De son côté, le géopolitologue et ancien militaire Olivier Kempf explique ainsi sur Twitter les récentes percées. « Il a fallu trois mois à l’armée russe pour prendre le contrôle de Marioupol, trois semaines pour prendre Severodonetsk et moins d’une semaine pour prendre Lyssytchansk. Ces chiffres démontrent à quel point une guerre d’usure peut provoquer, localement, des ruptures soudaines. Les positions ukrainiennes au fond s’avéraient indéfendables. La seule question était de savoir combien de temps elles al laient pouvoir tenir », estime-t-il.
Le conflit entre dans une nouvelle phase. Côté russe, après avoir obtenu le contrôle de la région de Lougansk, quelle va être l’attitude des dirigeants ? Ces victoires sur le terrain vont-elles pousser l’armée à tenter de poursuivre les offensives ? Le discours de Vladimir Poutine, le 4 juillet, est clair à cet égard. Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés » et il espère « que, dans leurs secteurs, tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk ». Une pause opérationnelle n’est donc pas prévue immédiatement. Pour Oleg Bodrov, dirigeant du Mouvement de la paix en Russie, « cette opération devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines ». Plusieurs députés de la Douma penchent davantage pour cet automne. Car l’armée serait tentée de profiter de la désorganisation et d’une forme de démobilisation.
Côté ukrainien, les propos encore récents affirmant une victoire certaine de la part du gouvernement commencent à agacer. Les habitants sont conscients des défaites. Si l’unité demeure derrière le président et l’armée, la stratégie jusqu’au-boutiste, soutenue par les Occidentaux, peut-elle s’inscrire dans la durée ? Le pari de Kiev de faire basculer le rapport de forces sur le terrain, avec l’essor des livraisons d’armes de la part des pays de l’Alliance atlantique, n’a pas encore permis d’emporter les succès escomptés. Les autorités réclament davantage de soutien. Ces défaites peuvent-elles lancer une nouvelle phase de négociations ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu lors des 100 jours de guerre que 20 % du territoire avaient été perdus. Au 134e jour, plusieurs pays s’interrogent sur la nécessité de définir des objectifs et un potentiel cessez-le-feu (lire ci-dessous). D’autant plus que les propos, mercredi, de l’ancien président russe Dmitri Medvedev inquiètent. Proche de Vladimir Poutine, il a évoqué, encore une fois, le recours à l’arme nucléaire et exclut par avance l’éventualité de sanctions par la justice internationale… La diplomatie devrait rapidement reprendre le dessus.
Guerre en UkraineRussiedonbass L'Humanité
« Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie »
EntretienThéâtre Le prolifique metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui vit désormais en Allemagne, inaugure la 76e édition du Festival d’Avignon, dans la cour d’Honneur du palais des Papes, avec le Moine noir, une pièce adaptée d’une nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov.
Marie-José Sirachkirill serebrennikov Metteur en scène
Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.
Casquette vissée sur la tête, lunettes à grosse monture transparente, stature imposante, Kirill Serebrennikov ne passe pas inaperçu. Dans tous les sens du terme. Il a quitté Moscou en mars pour s’installer en Allemagne. La guerre en Ukraine, la répression à l’égard de toute contestation en Russie auront eu raison de son engagement artistique. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, Serebrennikov transforme ce lieu alors en déshérence en épicentre d’un théâtre libre, contestataire, renouvelant totalement le répertoire, le public et l’esthétique. Ses mises en scène sentent le soufre et s’il monte une pièce du répertoire russe, c’est pour la dynamiter et montrer sa puissance de subversion. Les autorités l’ont dans le collimateur et sortent du chapeau une accusation de détournement de fonds qui lui vaudra d’être arrêté et assigné à résidence. En 2018, lors de la conférence de presse de Leto, à Cannes, l’équipe du film avait laissé une chaise vide pour rappeler l’absence de Serebrennikov. En 2019, sa pièce Outside s’est jouée au Festival d’Avignon, en son absence, le metteur en scène ne pouvant quitter la capitale russe. Au Festival de Cannes, cette année, son film la Femme de Tchaïkovski était en compétition officielle. À l’issue de la projection, il prend la parole : « Merci beaucoup d’être avec nous dans ce moment difficile de notre vie. Non à la guerre. » Pendant la conférence de presse qui s’ensuit, on le questionne sur le boycott des artistes et de la culture russes. « Dans ces moments difficiles, c’est l’art, la musique, le cinéma, le théâtre qui permettent aux gens de se sentir vivants », répond-il. Des propos qui ne convainquent pas tout le monde… À quelques jours de la première du Moine noir, de Tchekhov, dans la cour d’Honneur, nous l’avons rencontré.
C’est la quatrième fois que vous venez présenter un spectacle au Festival d’Avignon. Cette fois-ci, vous êtes invité dans la cour d’Honneur où vous mettez en scène le Moine noir, de Tchekhov. À quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ?
On répète de façon intense. L’espace est complexe, on manque de temps, tout le monde est un peu sur les nerfs, sans compter les éléments qui s’invitent comme le soleil, la pluie, le vent avec lesquels on doit apprendre à négocier.
La cour d’Honneur est un espace particulier. Cela vous a-t-il obligé à revoir la scénographie du spectacle ?
Notre scénographie est assez simple, même balayée par le mistral ! Je suis curieux de voir ce que ça va pouvoir provoquer. Le palais des Papes est une sorte de loupe, de miroir grossissant où chaque spectateur vous scrute. Mais ce qu’ils vont découvrir n’a rien à voir avec la version que j’ai créée à Hambourg (au printemps dernier – NDLR). Ce sera un tout autre spectacle.
Dans le Moine noir, il est question de tenter d’approcher la vérité selon plusieurs points de vue. Dans votre dernier film, la Femme de Tchaïkovski, il s’agit du mensonge. Vérité et mensonge…
J’aime tellement cette idée formidable que je n’ai pas envie de la commenter ! Le Moine noir, c’est effectivement la quête de la vérité, sa complexité et l’impossibilité de la trouver. Dans le film, il s’agissait du mensonge qui règne, qui dirige chaque personnage et tente d’étouffer la vérité.
Peut-on y voir une métaphore de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui ?
Dans mon travail, je ne pars pas d’une idée autour de laquelle je broderais un spectacle. En général, je pars de mes souvenirs, de mes premières émotions et j’essaie de les assembler. Parfois, j’oublie des fragments. Ces lacunes, j’essaie de les colorer. Je suis traversé d’émotions et, de là, jaillissent des images qui créent cette structure bizarre qu’est un spectacle ou un film, et les gens y voient le reflet de leurs sentiments.
Vous obtenez l’autorisation de quitter la Russie pour créer votre spectacle en Allemagne et décidez de ne pas retourner dans votre pays. Qu’est-ce qui a provoqué cet exil ? La guerre contre l’Ukraine ? Vos conditions de vie à Moscou ?
C’était difficile d’être là-bas, parce que c’était la guerre. On éprouvait un sentiment de violence diffus partout. Je ne sais pas comment me comporter, comment vivre à l’intérieur d’un pays qui a déclenché une telle guerre. Aujourd’hui, on est les représentants d’un pays belligérant qui rase des maisons, des villages, des villes, tue des civils. C’est une tragédie pour nous tous. Tu crois comprendre et tu ne comprends rien. Je m’informe tous les jours sur ce qui se passe, mais tu es incapable de réaliser comment tout ça est possible. Je ne peux justifier cette violence d’État, ni me résoudre à tuer quelqu’un pour des raisons géostratégiques. Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie.
On vous a reproché de ne pas avoir pris parti assez vite, d’être resté en retrait, à la suite de l’invasion de l’Ukraine…
J’attendais mon procès et je ne pouvais rien dire quand j’étais là-bas. Mes avocats m’appelaient toutes les deux minutes pour me supplier de me taire, de ne rien dire avant mon jugement. Il me fallait serrer les dents jusqu’à ce que je sois libre de partir et de parler.
D’aucuns vous qualifient de personnage ambigu, énigmatique, voire double…
Je veux être triple, même si je ne suis pas un trépied. J’exprime des émotions différentes, parfois contraires ou contradictoires. Je lutte, parfois, contre des sentiments exécrables qui montent en moi. Mais, parfois aussi, ça sort, et j’ai honte. Pourquoi me refuse-t-on le droit de me tromper, de dire des conneries ? Je suis artiste, j’ai le droit de me tromper. Je ne suis pas un homme politique qui mesure chacun de ses mots parce qu’il veut être réélu.
Vous avez grandi en pleine perestroïka, un moment où les choses bougent, où il souffle un vent de renouveau, pour ne pas dire de liberté. Diriez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être un artiste russe ?
C’est plus difficile d’être russe tout court. Mon pays en a attaqué un autre. Quand tu dis que tu viens de Moscou, les gens te regardent de manière pas très amicale. Le plus terrible, c’est quand les gens, en Europe, te chuchotent à l’oreille « Poutine a raison ». Merde ! Où suis-je ?
Vous avez été démis de vos fonctions de directeur du Centre Gogol. La semaine dernière, on a nommé un nouveau directeur « en phase avec le Kremlin », dites-vous…
Quand on ferme un lieu de création, un organisme vivant, un lieu d’effervescence, sans en expliquer les raisons, juste parce qu’un ordre est arrivé, qu’est-ce que ça signifie ? Gogol était un théâtre mondialement connu, reconnu. Le public, le succès étaient au rendez-vous et, tout d’un coup, on le ferme. C’est terrible. Lorsqu’on m’a proposé ce théâtre, ce n’était aucunement une récompense ou parce que j’étais ami avec les autorités. Le théâtre se trouvait dans un état catastrophique. J’ai essayé de relever ce défi car il fallait tout refaire, rassembler une troupe. Ça nous a pris tellement de temps, de force et d’énergie pour que le théâtre devienne un endroit incontournable… J’y ai laissé des litres de sueur, mais c’était passionnant. Et puis, il y a eu les premières manifestations contre Poutine en 2012-2013, puis la Crimée en 2014, et le théâtre était traversé par ce vent de contestation. Et, aujourd’hui, la guerre contre l’Ukraine…
Comment est-on passé de ces manifestations, il y a dix ans, à cette faible mobilisation contre la guerre en Russie ? D’ici, on a le sentiment que la population est interdite, figée, voire complice parce que nationaliste…
Dix années de propagande non-stop, la mainmise et le contrôle de tous les médias… Des journalistes que l’on pensait honnêtes et, après coup, on a compris qu’ils travaillaient pour Poutine. On a cadenassé la télévision, on a commencé à changer les équipes. Certains proches du pouvoir ont racheté des journaux. Désormais, il n’existe plus de presse libre à Moscou. Il restait Internet et les réseaux sociaux mais, maintenant, des lois permettent de traquer les moindres opposants et un seul post sur Facebook peut vous envoyer en prison. Pour résumer, il y a les persécutions, les assignations à résidence, la guerre et le Festival d’Avignon… et tout ça se passe en même temps.
Festival d'Avignon 2022kirill sererbrennikovThéâtreRussie L'Humanité
L'angoisse des mères russes : « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort »
Histoire de la semaineLes milliers de familles de soldats partis combattre en Ukraine sont dans l’inconnu. Leurs proches ne donnent plus de nouvelles. Face à la censure d’état qui entoure cette guerre, même le nombre de morts est caché au grand public.
Vadim KamenkaDans un immense bâtiment alliant briques et larges fenêtres en verre, en périphérie de Moscou, Valentina Melnikova nous rejoint d’un pas décidé. À 78 ans, elle qui a connu l’Union soviétique, sa chute, les années Eltsine et les quatre mandats de Vladimir Poutine, ne laisse rien au hasard. Figure de proue des Mères de soldats dont elle dirige l’ensemble des comités, la militante organise son planning et les diverses rencontres. Depuis près de quarante ans, elle monte au front contre le gouvernement russe et les hauts gradés de l’armée. « J’ai un peu plus de cheveux blancs, désormais. Mais rien n’a réellement changé. On continue de se battre pour faire respecter les droits des jeunes conscrits, malgré les menaces. On a l’habitude depuis la guerre d’Afghanistan », affirme-t-elle d’un ton assuré.
Chaque année, 130 000 appelés
Cette ancienne professeure de géologie à la prestigieuse Université d’État de Moscou a vu sa vie basculer dans les années 1980. La guerre d’Afghanistan éclate et ses deux fils, censés faire des études universitaires, se retrouvent finalement conscrits par les autorités, à court de soldats. Très vite, elle se mobilise avec d’autres mères contre cette mesure. L’organisation naît ainsi et devient incontournable dans la société russe au fil des conflits au Haut-Karabagh, au Kirghizistan, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. Son combat pour abolir le service militaire obligatoire n’a fait que redoubler. La guerre en Ukraine a encore conforté cet engagement. Des jeunes hommes russes, peu préparés, se retrouvent sur une ligne de front, confrontés à la mort. Chaque année, près de 130 000 citoyens de 18 à 27 ans sont convoqués lors de deux appels annuels par l’armée. « Aujourd’hui, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les mêmes qu’à l’époque. Seule l’ampleur s’avère différente et les relations avec le pouvoir, qui impose une censure totalement inattendue. Celui-ci nous empêche de parler de “guerre”, selon les termes de la Convention de Genève. Nous nous occupons des invalides de guerre afin qu’on leur prête l’attention qu’ils méritent. On les aide à obtenir une augmentation de leur retraite. On travaille aussi avec des psychologues pour traiter les traumatismes », explique Valentina Melnikova.
Lors du défilé militaire du 9 mai, date de la victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou sur la place Rouge, le président Vladimir Poutine a évoqué ces « compagnons d’armes morts courageusement dans un combat juste ». Pourtant, le nombre de soldats morts demeure tabou depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. « Il nous paraît évident qu’en l’espace de quatre mois, le nombre de victimes est désormais supérieur à celui de la guerre en Afghanistan (20 000 morts – NDLR). Néanmoins, les principales villes n’en ressentent pas encore les effets. Cela apparaît extrêmement lointain aux habitants, hormis à ceux des régions frontalières », estime Mikhaïl Matveev, député communiste de la région de Samara. Autre zone d’ombre : l’invisibilité des blessés. Pour des questions de logistique militaire, peu de soldats sont rapatriés. En fonction de la zone de front, les blessés sont transportés dans un premier temps à Donetsk ou Lougansk, les deux principales villes des deux Républiques autoproclamées du Donbass (DNR, LNR). Puis, ils sont ensuite transférés dans quelques villes de Russie. « Les évacuations depuis les zones de combat se font sous contrôle médical. Les médecins ont été installés avec des soignants à la frontière avec l’Ukraine, et des hôpitaux fonctionnent normalement, notamment à Rostov-sur-le-Don (ville russe la plus proche, à une centaine de kilomètres du Donbass – NDLR) ou Voronej », explique Oleg Bodrov, du Mouvement de la paix en Russie.
Pour l’instant, peu de familles osent témoigner. Celles que nous avons rencontrées le font de manière anonyme, via des messageries sécurisées. Le fils d’Ania, qui réside dans la province de Koursk, fait partie des conscrits. Elle n’a eu que très peu d’échanges avec lui et ils furent très succincts. « “Je vais bien, ne t’inquiète pas, maman ! Nous avons bien mangé”, me répétait-il à chaque fois. Il ne voulait faire aucune erreur en donnant des informations sur les lieux ou encore les soldats avec qui il était. Puis, je n’ai plus eu de nouvelles », chuchote-t-elle avant de poursuivre péniblement : « Est-il blessé ou mort ? Je n’en sais rien. »
Au nom du secret d’État
Des milliers de familles russes partagent la même incertitude, les mêmes angoisses. Dans cette guerre de l’information que livre le gouvernement, la maîtrise du récit est primordiale. L’inventaire des victimes passe au second plan. « Je ne suis pas une spécialiste des questions militaires, mais le caractère des opérations (en Ukraine – NDLR) n’a pas permis et ne permet pas de récupérer les corps des soldats russes tués au combat, ce qui est contraire au droit humanitaire international. Après l’arrêt de chaque opération, il doit y avoir une trêve, suivie d’un échange de prisonniers et des corps des soldats tués », rappelle Valentina Melnikova.
Pour les familles, la confirmation du décès d’un proche et la restitution de son corps relèvent d’une véritable bataille. Face à l’afflux de milliers d’appels téléphoniques et de demandes d’informations sur les réseaux sociaux, les comités des Mères de soldats se sont adressés à maintes reprises aux autorités. Ils reçoivent pour toute réponse : « Remplissez des demandes via la ligne rouge du ministère de la Défense, à la Croix-Rouge, au commandement des régions militaires. » Mais rien n’avance, car tout est couvert par le secret militaire. Les parents, les épouses et les amis des disparus vont jusqu’à transmettre des analyses d’ADN pour les identifier. La mère du lieutenant Alexander Baturin, âgé de 25 ans, qui serait décédé près de Lougansk, a envoyé du « biomatériel » afin d’identifier le corps. « J’ai été informée par le commandant du régiment et je me suis rendue à Rostov pour identifier sur les restes du char des traces d’ADN de mon fils. Pas une seule correspondance n’a conclu l’examen. Maintenant, il est répertorié comme “disparu”. Plus aucune personne de l’armée ne me répond. Et je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort. » Le site Novaïa Gazeta Europe, installé en Lettonie, a publié son témoignage, ainsi qu’une enquête sur cet officier originaire de Bachkirie, n° 91711, insigne n° E049790, afin de faire réagir le ministère de la Défense.
Face au silence, dans de nombreuses régions russes, des journalistes, des médias ont créé des « murs de la mémoire ». Il s’agit de listes de soldats tombés en Ukraine constituées grâce à des proches, des militaires, des rapports, afin d’informer et d’honorer leur souvenir. Mais les autorités souhaitent les interdire, au nom du secret d’État et de la loi publiée contre les fausses nouvelles et la désinformation. Le média Baikal journal.ru fait de la résistance. Sur son site, une rubrique intitulée « Combien de soldats de Bouriatie sont morts en Ukraine » est actualisée régulièrement. La liste de noms est impressionnante. « En trois mois, le taux de mortalité des hommes de moins de 30 ans dans la région a quadruplé, écrit le journal. Le 12 juin, nous avons pu collecter, confirmer et analyser les données de 184 morts. La liste comprend les militaires qui sont nés ou ont servi dans cette République. Quatre mois après le début de la guerre, la Bouriatie occupe toujours la deuxième place parmi les régions en termes de nombre de morts. »
Le difficile échange des prisonniers
Dans la capitale, la liste des enterrements ne s’est pas allongée. Dans les rues, peu de blessés sont également visibles. Parmi les soldats morts et enterrés, beaucoup de Bouriates, de Iakoutes, de Daghestanais et de personnes issues des régions caucasiennes de la Fédération de Russie. Elles font partie des territoires les plus pauvres. « L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des Républiques aux multiples origines ethniques », détaille Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à Nanterre et spécialiste de la Russie.
Les familles reçoivent près de 7 millions de roubles (76 000 euros) pour chaque soldat tué et reconnu par l’État. « Les lois contre la désinformation qui frappent les citoyens et les médias forcent au silence. Il faut parler d’“opération spéciale”. Plusieurs quotidiens régionaux arrivent encore à publier quelques portraits. Mais la plupart des grands médias ne peuvent pas se le permettre », constate la journaliste Nadejda Prousentkova, de « Novaïa Gazeta », qui a cessé de fonctionner depuis deux mois pour échapper à la fermeture définitive.
Les soldats faits prisonniers sont l’autre inquiétude des familles. Des structures existent malgré le secret relatif qui entoure cette question, ainsi que leur nombre. Elles fonctionnent depuis 2014, lorsque le conflit a éclaté dans le Donbass. De nombreuses associations des droits de l’homme confirment que des échanges de prisonniers existent, conformément aux articles de la Convention de Genève. Seulement, aucune ne sait quelles sont les règles en vigueur pour ces échanges. Les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères russe, fin mai, ont elles aussi provoqué de l’appréhension. Andrey Rudenko a en effet fait savoir que son pays discuterait de la possibilité d’échanger des prisonniers avec l’Ukraine, une fois qu’ils auront été jugés, notamment pour crime de guerre. « Mais de quoi se mêle-t-il ? s’agace Valentina Melnikova. Avant d’aller devant une cour, il faut qu’il y ait une enquête pour savoir si ces hommes sont coupables », ce qui ralentit encore un peu plus les choses. « Je préviens les familles que nous n’avons aucune possibilité de faire pression sur les autorités. Notre seul but consiste à rappeler les noms des soldats (prisonniers ou blessés). Nous avons des contacts à ce sujet avec l’organisation ukrainienne qui s’occupe des soldats disparus. Nous nous adressons à elle dans les cas les plus difficiles afin qu’elle nous aide et réciproquement. » Des liens humains subsistent encore entre Ukrainiens et Russes. Un espoir pour mettre un terme à cette sale guerre.
RussieGuerre en Ukraine L'Humanité
UE. Derrière l’adhésion de l’Ukraine, la corruption en ligne de mire
ActuDans un pays qui, avant le déclenchement de la guerre, était gangrené par les pots-de-vin, les malversations et le trafic d’influence, la perspective de la reconstruction peut aiguiser les appétits des oligarques. Après avoir installé l’Ukraine dans le sas à l’entrée de l’Union européenne, Bruxelles manifeste, semble-t-il, quelques craintes…
Thomas LemahieuSur l’adhésion de l’Ukraine, l’Union européenne a-t-elle mis la charrue avant les bœufs ? La semaine dernière, le Conseil européen rassemblant les chefs d’État et de gouvernement a adopté en grande pompe la recommandation de la Commission accordant le statut de candidat au pays pris sous le feu de la Russie depuis le 24 février. Le Parlement européen avait d’ores et déjà averti qu’il n’y aurait pas de «procédure accélérée», alors que cinq États sont toujours coincés dans le sas à l’entrée : la Turquie depuis 1999, mais aussi la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).
Ce vendredi, Ursula Von der Leyen appelle les autorités ukrainiennes à accélérer les réformes contre la corruption. «Le chemin à parcourir sera long, mais l’Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu’au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne», promet-elle dans un discours en visioconférence devant le parlement ukrainien. Selon la présidente de l’exécutif européen, les autorités ont déjà mis en place «une machine anti-corruption impressionnante». Derrière les propos encourageants, Von der Leyen pose des conditions. «Désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités, estime-t-elle. Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible.» Dans sa liste de demandes immédiates, Bruxelles réclame également une «procédure de sélection des juges» nommés à la Cour constitutionnelle, une «mise en œuvre juridiquement solide» de la nouvelle loi destinée à contrer «l’influence excessive des oligarques sur l’économie» ainsi que la création d’une autorité indépendante de régulation des médias.
En réalité, derrière les démonstrations bruyantes de soutien à l’Ukraine, les Européens et les Occidentaux, de manière plus globale, commencent à s’inquiéter sérieusement d’un risque de détournement des fonds qui pourraient être versés en vue de la reconstruction du pays. À la veille d’une conférence internationale sur le sujet, organisée lundi et mardi prochains à Lugano (Suisse), une estimation des montants nécessaires donne le tournis. Selon les calculs d’Ivan Lukeria, vice-ministre ukrainien du Développement territorial, les dommages causés aux seules infrastructures critiques s’élèvent d’ores et déjà à près de 45 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le président de la Banque européenne d’investissement évalue, lui, le coût total de la reconstruction de l’Ukraine à 1 100 milliards de dollars (1 051 milliards d’euros).
Malversations, pots-de-vin, trafic d’influence et abus de pouvoir… Avant la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, l’Ukraine figurait en queue de peloton dans les palmarès de la lutte anti-corruption de l’ONG Transparency International. Seuls la Russie et l’Azerbaïdjan se classent derrière dans l’espace euro-asiatique… Malgré les richesses gigantesques dans ses sous-sols qui regorgent de minerais de fer et de nickel, mais aussi de métaux précieux comme le manganèse, le titane et le palladium, en dépit de son statut de grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine est très mal placée aussi en termes de niveau de vie : le revenu moyen par habitant ne dépasse de justesse les 3 000 euros par an, très loin derrière les standards européens.
De quoi, là aussi, inciter les Suisses qui coorganisent avec Volodymyr Zelensky la conférence de Lugano à une très grande prudence. «Il va être très difficile pour l’Ukraine de faire face aux dangers de corruption qui vont accompagner la reconstruction imminente et massive, prévient ainsi Gretta Fenner, la directrice générale de l’Institut de Bâle pour la gouvernance. Faute de surveillance et de contrôle sur les fonds attribués, je redoute que non seulement beaucoup d’argent soit perdu, mais aussi que les structures oligarchiques contrôleront à nouveau bien davantage l’Ukraine».
UkraineGuerre en UkraineUnion européennecorruption L'Humanité
En Ukraine, les femmes au cœur de l’horreur guerrière
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen donne la parole à plusieurs de celles qui continuent de vivre et de lutter dans leur pays, parfois les armes à la main.
Gérald RossiLa circulation se fait en évitant les monticules de sacs de sable et les barbelés. L’autoradio branché sur le canal 63 diffuse une chanson qui dit à peu près : « Le soir s’assombrit, le cœur de l’insurgé bat, on livre des munitions à la hâte… » Au volant, Maroussia, une soldate de 44 ans qui, après trois semaines de guerre, a droit à sa première permission. Elle est affectée à la défense militaire de la ville de Kiev. Le documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen brosse le portrait (un peu rapide) de femmes qui ont choisi de rester dans leur pays, dans leur ville, alors que d’autres n’ont eu d’autre choix que la fuite depuis que, le 24 février à l’aube, l’armée russe a entamé l’invasion de l’Ukraine.
missions de sécurité, de santé...
Maroussia rejoint sa famille, dans une petite ville à deux heures de route. Ses filles ont été envoyées en Pologne pour leur sécurité. La localité a été bombardée, mais subsistent quelques îlots, comme le parc. « D’habitude, il y a beaucoup d’enfants et des mamans, mais maintenant, c’est presque vide. Je me sens comme cette ville, dans l’attente de la victoire… » dit-elle.
De nombreuses familles, principalement femmes et enfants, ont quitté le pays au début de la guerre. Mais nombre de femmes de tout âge sont aussi restées afin de poursuivre leurs missions dans des domaines comme la sécurité, la santé, etc. Cet engagement au féminin est remarquable depuis 2014 dans ce pays, pointe le film, quand elles ont d’abord manifesté en nombre place Maïdan, « pour réclamer la chute du gouvernement pro-Russes. Puis certaines se sont engagées dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée ».
Charles Comiti et Julien Boluen ont aussi suivi la photojournaliste française Véronique de Viguerie, « qui est allée à la rencontre des épouses, mères, filles prises dans la guerre ». Pour Maroussia et les 200 combattants sous ses ordres, la mission est de patrouiller lors des alertes et sous les bombes. Cette fois, un centre commercial a été touché. On dénombre plusieurs morts.
Irina, comme tant d’autres, est une des victimes de ces attaques nocturnes visant des secteurs civil et public. Elle passe presque toutes les nuits dans la cave de son immeuble avec sa petite Victoria, 6 ans, « c’est plus calme que dans sa chambre », dit la maman. À l’hôpital de Kharkiv, près de la frontière, d’autres témoignages dénoncent la sauvagerie des combats frappant les civils. « La deuxième ville d’Ukraine vit sous les bombes depuis le début du conflit. » Et là aussi, des femmes sont en première ligne…
TélévisiondocumentaireGuerre en Ukraine L'Humanité
Énergie. La France retourne au charbon pour passer l’hiver
ActuL’État ordonne le redémarrage de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, alors que la moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. La question de l’approvisionnement énergétique du pays fait craindre un hiver difficile. Explications.
Marion d'AllardDes soubresauts de la guerre en Ukraine à l’arrêt de 29 réacteurs nucléaires sur 56, l’approvisionnement énergétique de la France s’impose comme un sujet majeur, et la question est désormais dans toutes les têtes : va-t-on manquer d’électricité cet hiver ?
Les Français appelés à réduire « immédiatement » leur consommation
L’interrogation est telle que le gouvernement a confirmé, dimanche, la reprise de l’activité de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée le 31 mars dernier. Un redémarrage « à titre conservatoire » et de « quelques heures, si nous en avons besoin », a précisé le ministère de la Transition énergétique, assurant dans la foulée qu’ « aucun charbon russe ne serait utilisé ».
Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? Le même jour, dans la presse, les dirigeants des trois plus grands groupes d’énergie – TotalEnergies, EDF et Engie – appelaient à l’unisson, dans une tribune cosignée, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif », estiment Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Levy et Catherine MacGregor. Une tonalité un brin péremptoire, qui fait bondir la FNME-CGT.
« Tout pour préserver le système existant »
« Demander aux citoyens de moins consommer, de moins se chauffer, sans mettre de propositions sur la table pour redresser durablement la situation et alors que ces entreprises dégagent des milliards d’euros de bénéfices, est inadmissible ! » dénonce Sébastien Menesplier, son secrétaire général.
Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »Certes, poursuit le syndicaliste, « les capacités de production sont en difficulté du fait, notamment, des problèmes de corrosion recensés sur plusieurs réacteurs nucléaires, mais ces grands groupes font tout pour préserver le système existant et protéger leurs actionnaires, au lieu de pousser à la reconversion des sites récemment fermés ».
C’est le cas de la centrale de Fessenheim, mise à l’arrêt il y a deux ans exactement, mais également de la centrale à charbon du Havre, fermée en avril 2021 « après avoir pourtant bénéficié d’investissements pour réduire l’impact environnemental de son activité », précise Sébastien Menesplier. Une décision d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’un projet de reconversion du site, « porté par les salariés et basé sur la combustion de pellets de bois », n’a jamais réussi à voir le jour.
Retard sur les énergies renouvelables
Profondément bouleversé par l’explosion des prix du marché de gros et les conséquences de la sortie du gaz russe, le secteur énergétique paie aussi le prix de décisions politiques et stratégiques. Particulièrement en retard sur le développement des énergies renouvelables, la France est même le seul pays à ne pas avoir atteint, en la matière, les objectifs fixés.
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2Mais pas seulement. « En prenant le parti de fermer certains sites sans construire d’autres capacités de production pilotables, l’État a commis une erreur majeure », estime Sébastien Menesplier. Un défaut de planification funeste qui pousse aujourd’hui, et pas seulement en France, au redémarrage des centrales à charbon, au mépris des impératifs environnementaux.
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énergies fossilesÉnergienucléaireGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer
ActuEn ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.
Vadim KamenkaAu gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions. Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.
Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass. Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk. Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine. Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov… L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin. Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total. Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats. Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».
Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin. Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année. Une porte ouverte à des pourparlers ? Bien au contraire. Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu. L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.
Les États-Unis ont répondu largement à l’appel. Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres. À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg. Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.) De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit. Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.
De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade. Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan. À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé : « Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. » Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe. Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.
Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient. Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre. « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire. Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste. Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times. Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est : « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…) Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »
« Les Européens, trop inféodés aux États-Unis »
Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou. Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ». Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu. Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que « l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».
Les semaines qui viennent vonr être propices à une négociation. « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire. Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe. L’été s’avère décisif.
Guerre en UkraineOtanRussieUkraine L'Humanité
Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »
La rencontreAvec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.
Vadim KamenkaAntoine PoncetAprès quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.
Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?
En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.
Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.
Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?
Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».
La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.
Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.
Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?
Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.
En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.
Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?
Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.
Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?
Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.
Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.
Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…
Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?
Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.
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Kiev commence un très long voyage vers l’UE
ActuLors du sommet européen, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont approuvé jeudi la demande d’adhésion de l’UE de l’Ukraine. Kiev doit maintenant respecter les 35 critères de Copenhague. Le processus pourrait prendre des années, et même être bloqué dans la dernière ligne droite.
Gaël De SantisLa route est longue, de Kiev à Bruxelles. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont accordé, jeudi, le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à sa voisine, la Moldavie. La Géorgie, qui avait fait une demande similaire se voit, elle, signifiée une « perspective européenne » (voir si guillemets). Le pays envahi le 24 février par l’armée russe va donc devoir maintenant chercher à se conformer aux critères de Copenhague avant d’espérer pouvoir entrer officiellement dans le club continental.
« J e voudrais simplement insister sur l’importance en effet de ce moment historique dans le contexte que nous vivons », a salué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le chef de l’État, qui assure la présidence tournante du Conseil européen, insiste sur le « signal clair très fort vis-à-vis de la Russie », qui est envoyé par cette décision des Vingt-sept. « L’Ukraine a besoin d’espoir et nous lui donnons précisément cet espoir », a réagi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
En 2017, l’Ukraine avait abandonné sa neutralité pour inscrire dans sa Constitution la perspective d’adhésion à l’Otan et à l’UE.
« Il n’y aura pas de passe-droit »
Tout pays qui entre dans l’Union européenne (UE) doit remplir 35 conditions depuis les sommets européens de Copenhague (1993) et Madrid (1995). Cela explique que le temps entre l’obtention du statut de candidat et l’adhésion pleine et entière peut être long. La Turquie est candidate depuis… 1999, la Macédoine du Nord depuis 2005, la Serbie depuis 2012. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe a prévenu mardi sur Europe 1 : « il n’y aura pas de procédure accélérée ni de passe-droit ».
Le Parti communiste est interdit
Les critères sont politiques (institutions stables et démocratiques), économiques (le pays doit pouvoir faire face à la concurrence au sein de l’UE), et surtout le pays doit intégrer dans sa législation nationale « l’acquis communautaire », à savoir tout le droit de l’Union (directives, règlements, chartes)…
Du côté de Kiev, on en est loin. Ses entreprises ne font pas assez compétitives. Le pays, où l’influence des oligarques est immense, est gangrené par la corruption. Or, vu son niveau de développement, il bénéficierait, s’il entre dans l’UE, de subventions – et Bruxelles est sourcilleuse quant à l’utilisation des fonds publics : par exemple, en avril, la Commission a lancé une procédure contre la Hongrie du premier ministre d’extrême droite de Viktor Orban pour soupçons de corruption dans la passation des marchés publics. Par ailleurs, si Kiev est présenté comme un rempart de démocratie face à la Russie autocratique de Vladimir Poutine, la réalité est moins reluisante. L’Ukraine est le seul pays européen où la plupart des partis de gauche – dont le Parti communiste – sont interdits.
Le centre de gravité de l’UE pourrait se déplacer à l’Est
En outre, une adhésion est politique. Tous les États membres – ils sont aujourd’hui au nombre de 27 – devront accepter l’entrée dans l’UE de l’Ukraine. Ce ne sera pas simple. Un signal politique a été donné le 23 juin, mais certains pays pourraient bloquer l’adhésion dans la dernière ligne droite. Ainsi, la Bulgarie bloque les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord au motif que cette dernière n’a pas inclus les Bulgares comme minorité nationale dans sa Constitution. Dans cinq, dix ou quinze ans, il y a fort à parier qu’à l’ouest de l’Europe, l’inquiétude montera concernant un possible dumping social. En ce moment, le salaire minimum n’est à Kiev que de 140 euros, quand il est de 1 645 euros bruts en France.
Une entrée de Kiev déplacerait le centre de gravité à l’est de l’Europe, où la Pologne, les pays Baltes sont plus inféodés à Washington que la France et l’Allemagne. De plus, Kiev serait un pays de poids : avec ses 44 millions d’habitants, il serait le cinquième pays le plus peuplé de l’Union.
Cela pourrait appeler à une réforme des institutions de l’UE. Les plus fédéralistes pourraient en profiter pour exiger de faire tomber la règle de l’unanimité dans certains domaines. Lors d’un débat mardi au Parlement européen, la chef du groupe Socialistes et démocrates Iraxte Garcia Perez a exigé « d’éliminer l’unanimité dans la prise de décision en matière de politique extérieure ». Le Parlement européen demande d’ores et déjà demandé que soit entamée une procédure de révision des traités.
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Histoire sans paroles d’une planète en souffrance
Nos recommandations culturellesPerformance Maëlle Poésy et Noémie Goudal ont imaginé Anima, une installation visuelle, photographique, musicale et scénique sur la métamorphose des paysages terrestres.
Marie-José SirachAvignon (Vaucluse), envoyée spéciale.
Le mistral est tombé. Une brise légère soulève de manière imperceptible les écrans qui forment un triptyque où sont projetés en plan fixe trois paysages d’une forêt tropicale à la végétation luxuriante. On entend quelques cris de bêtes (oiseaux, singes), le bruissement du vent dans les arbres, à moins que ce ne soit notre imagination qui provoque des hallucinations. Très vite, on est happé, hypnotisé par les images. On est loin d’Avignon, de ce qui nous relie à Avignon, le bruit et la fureur, la chaleur accablante, la foule, partout, qui se presse. Soudain, le silence. Plongée au cœur d’une forêt vierge qui n’a rien d’hostile. Entrelacs de troncs d’arbres exotiques, toutes les nuances de vert se déclinent à outrance. Ces palmiers-dattiers étaient là avant le commencement, avant que le désert avance. Soudain, les images vont s’animer. À l’intérieur d’elles, des techniciens tout de noir vêtus s’affairent et commencent à recoller des morceaux de cette même forêt. Illusions d’optique, enchevêtrement de ces vues qui se font et se défont sous nos yeux par bribes. Le paysage se recompose, évolue au gré des collages sauvages. Leur mission accomplie, les techniciens s’évaporent. Et la nature prend feu. En plusieurs endroits. La forêt brûle et, pour une fois, nous ne regardons pas ailleurs. Les feuilles se recroquevillent, douloureusement, se consument lentement jusqu’à se détacher par lambeaux. Il pleut des cendres, on croirait voir des silhouettes humaines voler et tomber. Sur l’écran de droite, c’est l’eau qui va déclencher l’autre métamorphose. L’eau qui s’écoule goutte à goutte et décolle la toile jusqu’à sa destruction. Superposition d’images, l’une chassant l’autre jusqu’à parvenir à un paysage minéral, on devine un canyon, de la roche, une nature secrète, rescapée.
On admire le technicien qui manipule tout un appareillage de manettes qui évoque un métier à tisser. On pense aux toiles de Jacques Villeglé (disparu il y a peu), à ses accumulations d’affiches lacérées qu’il récoltait dans les rues pour créer une œuvre plastique des plus singulière et innovante. Si le travail de Villeglé était urbain, celui de la photographe plasticienne Noémie Goudal et de la metteuse en scène Maëlle Poésy est organique. Il questionne les bouleversements de notre écosystème provoqués par le réchauffement climatique. Une histoire sans paroles d’une planète en souffrance. Pas de discours, pas d’injonction, encore moins de morale culpabilisatrice. Anima est un voyage, une traversée, au gré des pluies torrentielles, des feux de forêt, des paysages bouleversés dans leur quintessence, une adresse d’une incroyable douceur au spectateur. On éprouve dans notre chair la destruction de notre planète. C’est fascinant, jamais obscène. La beauté se niche dans ces images où des pans entiers de roche et de glace s’effondrent, sans un bruit. Les samples de Chloé Thévenin épousent les contorsions de la croûte terrestre, obsédantes, entêtantes, et grondent en sourdine, annonciateurs de tous ces mouvements telluriques.
Le geste artistique serait presque apaisant s’il n’interrogeait pas en filigrane l’urgence. L’urgence d’agir, avant qu’il ne soit trop tard. On croise deux temporalités, deux mémoires dans cette performance. Le temps long de la Terre, née il y a quelques millions d’années, et celui des hommes, si récent et pourtant si arrogant. Alors, lorsque Chloé Moglia se suspend dans les airs, sans filet, on est subjugué par sa silhouette qui se découpe sur les murs blancs. Elle semble léviter, défie l’apesanteur, trouve refuge dans cet espace aérien. L’air, l’eau, le feu, la terre, les quatre éléments sont ainsi convoqués dans cette performance poétique qui interroge notre passé, notre présent mais aussi notre futur. C’est un spectacle en trompe-l’œil qui nous oblige à regarder la réalité en face.
Festival d'Avignon 2022performancespectacle vivant L'Humanité
Lutte dans la boue pour dire le droit à l’amour masculin
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Tom na fazenda, du Canadien Michel Marc Bouchard, dans une adaptation du Brésilien Armando Babaioff, est présenté pour la première fois sur une scène de France.
Gérald RossiEnvoyé spécial.
Sur le vaste plateau nu, une immense bâche où se devinent des flaques de boue. Pas de table, de porte ou de chaise. Seulement quelques seaux noirs, semblables à ceux utilisés sur les chantiers, qui contiennent les rares accessoires nécessaires, comme un tee-shirt ou une corde. Les lumières et la bande-son complètent cet ensemble dépouillé. La mise en scène de Rodrigo Portella est à la mesure du projet. Sobre, puissante et charnelle. Quant au récit, il est bouleversant. « Tout tourbillon qui dévaste la vie des individus qui fuient les normes surgit du noyau de leur propre famille », commente Portella. Né sous la plume de l’auteur canadien Michel Marc Bouchard, Tom à la ferme a marqué les écrans de cinéma en 2013 avec le film de Xavier Dolan. Quelques années plus tard, le Brésilien Armando Babaioff a entrepris la traduction en portugais de cette pièce, primée en 2017 et 2018, mais présentée pour la première fois en France. « J’ai longtemps cherché un titre », prévient Michel Marc Bouchard dans sa préface publiée par les Éditions théâtrales. « J’ai choisi un titre bon enfant, mais comme tout le reste de la pièce, il est trompeur. »
« J’ai fait en sorte, dans mon travail de traduction, que l’univers soit familier au public brésilien », explique Armando Babaioff, qui interprète le rôle de Tom, en compagnie de Soraya Ravenle, Gustavo Rodrigues et Camila Nhary. En quelques mots, rappelons que, lorsque Tom arrive dans la maison de son compagnon décédé lors d’un brutal accident, il découvre que la famille de paysans qui l’accueille ignore tout de l’homosexualité du défunt. Sauf le frère, qui refuse que celle-ci soit connue et que sa mère la découvre. Cet homme d’une rare violence va alors contraindre Tom à mentir. Puis un subtil phénomène d’attirance et de haine va opposer les deux garçons. « Bouchard va jusqu’au bout des contradictions de ses personnages », relève le metteur en scène.
L’essentiel du travail des acteurs est physique. Sensuel et violent. Les corps glissent dans la boue, les coups pleuvent, et l’on devine les vaches laitières qu’il faut traire, les loups qui rôdent la nuit venue, la campagne isolée du monde. Cet univers qui pourrait passer pour une image de carte postale un peu trash fait dire à Armando Babaioff qu’existe aussi une autre réalité : « Le Brésil a beau être le pays du carnaval, c’est aussi le plus homophobe au monde, et on en parle peu… », alors « un texte écrit à Montréal devient un discours universel ».
Sous le regard de la mère qui découvre finalement, par étapes, qui était vraiment son fils mort à 25 ans, c’est tout un pan de société qui vibre. Au Brésil, entre 2000 et 2021, 5 362 personnes sont mortes à cause des préjugés et de l’intolérance. Tom, dans ses errances, hurle cette injustice, et appelle à une prise de conscience. Sur le plateau, où le texte défile en surtitrage, rien n’est facile, rien n’est gratuit. L’humour n’est pas non plus absent de cette remarquable fresque humaine glaçante et pourtant bouillante d’espérances.
Théâtrele OFF L'Humanité
Séquelle #34 Pascale Petit clique pour agrandir
Nos recommandations culturellesComment dans le buzz des phrases toutes faites la poésie peut-elle s’ouvrirun « storytelling » qui choisit la liberté. Un livre ironique et émouvant del’autrice de « Le parfum du jour est fraise ».
Alain Nicolas« Je voudrais faire mon propre storytelling » C’est une de ces phrases quitournent dans les têtes d’aujourd’hui et qui les résume toutes. Et quipourrait tout aussi bien condenser le projet de Pas de printemps pourAcapulco, le dernier livre de Pascale Petit. Composer de la poésie avecl’univers verbal que nous offrent les réseaux, la pub, les télévisions, lesmagazines est d’abord un défi. N’est-ce pas au contraire se soumettre, selaisser envahir par ce bruit de fond, en perdant toute chance de reprendrela main ?
N’est-ce pas aussi renoncer à accomplir ce que la poésie revendique,s’ouvrir un territoire hors d’atteinte de ces discours allant du commercial,au politique, en passant par le développement personnel et le mimétismeconscient et surtout inconscient des groupes connectés ? Contre eux il estentendu que la poésie dégage un territoire libéré par une langue qui nepactiserait pas avec le discours de l’asservissement au nom de la «communication ».
Et si c’était précisément cela que tente et réussit, « de l’intérieur »,Pascale Petit ?D’abord, ce constat
« j’aime ce que je suis susceptible d’aimer »
qui expose l’efficacité des injonctions, langagières et autres, que noussubissons. Ensuite, le travail de mettre en évidence, de démonter leuraccumulation, d’en ruiner la portée.
« …j’arrête toujours mes rêves avant la fin »
La première ligne de l’ouvrage, s’ouvrant sur des points de suspension, faitentrer dans le lecteur dans la continuité d’une phrase commencée ailleurs.Elle est d’ailleurs introduite par une « ndlr, (note de la rêveuse) ». Dansl’espace du rêve, « arrêté » pour se brancher sur de pseudo-rêves venus dela com, du « storytelling ».
« et gagner un voyage à l’île maurice »
« le nude chic ça donne de l’éclat »« voici l’indispensable du dressing »
Attention cependant : ces propositions s’énoncent plutôt à la premièrepersonne. Le destinataire se voit transformé en un « je » actif.
« je ne peux pas rester sans rien pour une soirée »
« je dis oui à ma robe non à mes talons »
« j’ai envie à l’heure des prairies des rocheuses du pacifique »
« je le veux / je l’ai déjà »« je l’ai déjà / je le veux encore »
Et qu’on ne s’y méprenne pas, cela ne se borne pas à un inventairecondescendant des consommations frivoles intériorisées et converties enintentions par la puissance publicitaire. Le « réagir » n’est pas –passeulement- un clic. Nous avons de vraies résolutions « citoyennes »
« je peux réagir je peux réagir tous les jours24 heures sur 24réminiscence d’altruismeje peux réagir je peux réagirje peux descendre dans les rues »
S’installe dès lors une impression troublante d’indifférenciation, entreeffets de mode et engagements concrets, le spectacle du monde allant de ladestination touristique à la catastrophe ou à la guerre.
« vendredi c’est tsunami »
« dimanche c’est minute de silence »
« tous les jeudis c’est la turquie »
« on est bon dans le money time »
Un malaise insurmontable accompagne cet état des lieux cruel. On se perd endes alternatives stupides
« tu préfères ? »nager jusqu’à la barrière de corailou attendre tes dix-huit ans dans le couloir de la mort ? »
Même la culture, la poésie, la musique, la philo valsent dans le tambour dela grande machine à recycler
« kafka ne vient plus aux soirées »
« j’aime witgenstein »
« je veux plus de sonnets de shakespeare »
« rachmaninov c’est bof »
« est-ce qu’aujourd’hui apollinaire dirait ‘j’aime’ »
Le sentiment d’impuissance désespérant cède cependant, à la fin du livre, oùles phrases toutes faites s’agence en une manière de liberté
« à partir d’aujourd’hui je décidede rêveren vers libresd’écrire avec deux doigts »
Les messages des réseaux, les phrases toutes faites du cloud qui colonisenos têtes se recombinent et s’ouvrent.
« je choisis qui peut voirqui peut aimer »
« clique pour agrandir »
propose Pascale Petit à la fin de ce beau et envoûtant ouvrage
« tu verras tout l’univers »
Pas de printemps pour Acapulcode Pascale PetitSérie discrète 72 pages 14 euros
L'Humanité
Révolution à l’Ehpad pour riposter aux injustices
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE OFF Dans « Biques », l’autrice Gabrielle Chalmont et les neuf comédiennes de l’aventure démontrent que l’âge ne fait à l’affaire pour mener ensemble la lutte. Avec rage et humour.
Gérald RossiAvignon Envoyé spécial
Petite ville, petite maison de retraite mais grande colère. L’Ehpad des Magnolias est menacé de délocalisation par le maire de la commune, lequel projette un grand réaménagement du centre de sa ville. Sur le papier tout semble parfait, sauf que les personnels comme les pensionnaires n’entendent pas faire les frais de cette opération immobilière. Voilà l’aventure que racontent Gabrielle Chalmont et Marie-Pierre Nalbandian. Les neuf comédiennes présentes sur la scène (Claire Bouanich, Sarah Coulaud, Louise Fafa, Lawa Fauquet, Marie-Pascale Grenier, Carole Leblanc, Maud Martel, Taïdir Ouazine, Jeanne Ruff) interprètent les rôles des soignantes et des vieilles femmes. Et ensemble une riposte se met en place. Les « vieilles biques » comme les jeunettes ne s’en laissent pas conter.
Avec beaucoup d’humour, parfois grinçant, et une bonne dose de poésie, cette farce sociale mêle les rapports intergénérationnels, les histoires d’amour, l’apprentissage de l’action en commun, l’expérience des anciens, telle Violette, et la fougue des nouveaux. « Je ne veux pas faire partie de cette jeunesse qui exclut, infantilise, déteste. Je crois à l’amitié, la gentillesse, l’intelligence. Nous ne sommes jamais des âges. Tant que nous serons en vie, nous serons contemporai.nes. Ce sera toujours notre temps » explique Gabrielle Chalmont.
Et « Biques » fait la démonstration de cette ambition. L’essentiel de l’affaire ne se résumant pas à une quelconque lutte entre anciens décatis et jeunes sans cervelle ou aux appétits de pouvoir, représentés ici par le caricatural maire du lieu. « Biques » s’est construit après « une année en immersion au sein de l’Ehpad des 2 monts de Montlieu-la-Garde (Charente-Maritime) le village d’implantation de la compagnie « Les mille printemps ». Plusieurs des résidentes surgissent d’ailleurs en vidéo dans le spectacle, mêlant leurs voix à la fiction. Et le tout est réjouissant.
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200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance
ActuAlors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.
Marie ToulgoatDans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.
Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. « La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.
Victimes collatérales de la pandémie de Covid
Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.
Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. « Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.
Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.
Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.
De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.
Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.
Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.
Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.
Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.
Ras-le-bol généralisé
Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.
L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précaritéLes saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.
Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. « Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.
Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier
Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.
Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. « Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.
Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalitéDans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.
Un secteur entier au pied du mur
Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.
Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.
Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.
(1) Le prénom a été modifié.
Droit du travail. Un maximum de revendications
Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.
Quel statut pour les saisonniers ?Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.
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Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat
ActuAnalyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.
Diego ChauvetLes mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.
Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement BorneLa Macronie brandit chèques et boucliers
En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.
Quelques pirouettes verbales
D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.
Un gouvernement pour servir le capitalPorter le smic à 1 500 euros
C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.
La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation
Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».
« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »
Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.
Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
L'Humanité
La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires
ActuDans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.
Stéphane GuérardIls sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »
De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.
« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »
Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »
Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »
Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »
Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.
Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
L'Humanité
À la SNCF, la feuille de paie ne passe pas
ActuMobilisation L’ensemble des syndicats appellent les cheminots à la grève ce mercredi pour obtenir une revalorisation générale des salaires, gelés depuis huit ans.
Marion d'AllardLa grève s’annonce particulièrement suivie. À la mesure, sans doute, de la colère qui gronde dans les rangs cheminots depuis plusieurs années et que la hausse du coût de la vie vient réveiller. À l’appel des quatre organisations représentatives de l’entreprise publique (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), les agents de la SNCF devraient, ce mercredi, massivement débrayer. En cause : des salaires au rabais, grignotés par une inflation record et des conditions de travail dégradées à coups de réformes et de suppressions de postes. « Le niveau de l’inflation conjugué au gel de nos salaires depuis 2014 nous oblige à réagir », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Basés sur une grille indiciaire propre à la SNCF – dont la valeur n’a pas bougé depuis huit ans –, les salaires stagnent et « même le rattrapage du Smic n’a pas été répercuté », rappelle Éric Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Une perte sèche de pouvoir d’achat que le syndicaliste estime à « 15 % depuis 2014, tous corps de métier confondus ».
besoin de mesures d’urgence
Face à la pression, la direction a convoqué une « table ronde salariale ». Elle doit se tenir ce mercredi matin, au siège de l’entreprise publique. C’est sur ce calendrier que les syndicats ont basé leur mobilisation. « La direction doit nous annoncer des mesures d’urgence pour faire face à la situation de crise. Les cheminots attendent des annonces concrètes, entre autres une augmentation générale des salaires », prévient Laurent Brun. À cette réunion, les syndicats arrivent avec des revendications communes, parmi lesquelles « une revalorisation des salaires, pas une prime Macron », insiste Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots. Les représentants des personnels exigent également la revalorisation des « indemnités », censées rembourser les agents des frais annexes et qui n’ont pas été réévaluées en tenant compte de l’inflation. « On attend un chiffrage précis, on veut savoir quel effort l’entreprise va fournir pour rattraper les pertes accumulées », prévient Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.
Si elle s’inscrit à la suite d’une multitude de luttes locales – d’aucunes gagnantes, comme à Bordeaux où les agents de circulation s’étaient mobilisés –, cette grève nationale s’ajoute également à la longue liste des conflits sur les salaires en cours actuellement, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. « On le constate dans toutes les boîtes, la seule façon de mettre les patrons autour de la table est de construire le rapport de forces », fait valoir Éric Meyer. Et à la SNCF, « avec une inflation inédite depuis quasiment cinquante ans », il y a urgence, renchérit Didier Mathis. Cette perte sèche et généralisée de pouvoir d’achat, tous les cheminots, néanmoins, ne la subissent pas de la même manière. « À la SNCF, la réalité du travail est variable, par métier, mais aussi en fonction de la zone géographique. Avec un litre d’essence à plus de 2 euros, les agents qui sont obligés de prendre leur véhicule, parce qu’ils travaillent en 3/8 ou parce qu’ils doivent rejoindre une gare, sont par exemple les plus touchés », détaille le secrétaire général de la CFDT cheminots. Particulièrement concernés également, les agents du matériel, de l’infra ou de la circulation ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois.
C’est que les chiffres, parfois, sont trompeurs. Car si, à la SNCF, le salaire médian brut mensuel s’élève à 3 200 euros, « la maîtrise et l’encadrement pèsent 54 % de la masse salariale », rappelle Erik Meyer, et « 30 000 cheminots gagnent entre 1 500 et 2 000 euros ».
un sentiment d’injustice domine
D’une même voix, les syndicats dénoncent les conséquences de cette politique salariale a minima qui, conjuguée à une stratégie de suppression de postes, décourage les embauches et augmente la charge de travail des agents en poste. « Il y a de plus en plus de démissions. Les agents commerciaux ne sont plus que 3 000 sur toute la France et il manque 1 000 agents de conduite », déplore Laurent Brun. Certaines lignes, encore, ont été fermées temporairement à cause du manque de personnel aux postes d’aiguillage. Des difficultés à embaucher qui s’expliquent aussi par un rapport déséquilibré entre salaire et responsabilités. « Les impératifs du service public et les responsabilités juridiques individuelles pour certains cheminots ne sont absolument pas compensés avec ce niveau de rémunération », dénonce Thomas Cavel.
Pourtant, les trains sont pleins, les réservations pour cet été explosent et « SNCF voyageurs a déjà dégagé 200 millions d’euros d’avance sur son budget », rappelle Laurent Brun. Mais « la direction n’a pas anticipé cette reprise. Il manque partout du personnel. Le délai de préavis en cas de démission a même été allongé à trois mois au lieu d’un, mais cela ne suffit pas », poursuit le syndicaliste. Sans compter que « la SNCF n’a plus de réserve de matériel ». En somme, conclut le cégétiste, « les technocrates ont géré le rail sur le modèle de la route, en oubliant qu’on n’achète pas un train comme on achète un camion ».
Chez les cheminots domine un sentiment d’injustice. Mais, face aux incertitudes qui pèsent sur un service public ouvert aux quatre vents à la concurrence et soumis à des contraintes budgétaires qui corsètent son développement, ils affichent aussi, la détermination de se battre.
Sans que le détail par région ne soit pour l’heure précisé, seulement deux TER sur cinq devraient circuler ce mercredi.
Du côté des TGV, trois trains sur cinq sont attendus sur l’axe est, trois trains sur quatre sur les axes nord et Atlantique, et quatre trains sur cinq sur l’axe sud-est.
Deux Ouigo sur trois devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est annoncé « quasi normal », selon SNCF voyageurs.
En Île-de-France, le trafic local devrait également être très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien.
De nombreux Intercités devraient être supprimés, avec un train sur trois en moyenne et pas de circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont tous annulés ce mercredi soir, à l’exception du Paris-Nice.
SNCFSalaires et pouvoir d'achatlaurent bruncgt cheminots Valeurs Actuelles
[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
L'Humanité
Un gouvernement pour servir le capital
ChroniquePatrick Le Hyaric« Vite, vite des ministres ! » clamait un quotidien en fin de semaine dernière. Quelle farce ! Ils sont là désormais. Sans surprise. Et la question principale est de savoir quels intérêts vont-ils servir. Ceux du monde du travail et de la création ou ceux des puissances d’argent et des rentiers ?
Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est là que pour servir les seconds au détriment du travail. À l’exact opposé des messages exprimés par les électrices et des électeurs aux élections présidentielle et législative.
Certes, l’expression « pouvoir d’achat » comme un hochet, est agitée sans répit devant les caméras de télévision. Ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.
Ce trompe l’œil est utilisé pour sommer les parlementaires de la coalition des gauches de voter en faveur du « paquet pouvoir d’achat ».
En guise de paquet, si nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, ce n’est que pour protéger les profits. Le président de la République et le gouvernement refusent d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un smic aux alentours de 1500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.
Cela suppose de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.
Or, ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.
Il conviendrait donc de cesser l’orientation libérale qui consiste à augmenter les impôts dit de « consommation » et à réduire les impôts dit de « production ».
Au lieu de mettre de telles propositions en débat avec les organisations syndicales, le pouvoir annonce, la mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers qui n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. À croire que le gouvernement se transforme en « Restos du cœur ».
De qui se moque-t-on ? Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.
Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires majoritairement salariés et retraités qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.
Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.
Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir peut facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.
Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales, qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice, agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.
Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain avec les signes de récession qui clignotent de par le monde.
Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent banalise ces enjeux.
Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.
Mr Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable » a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, une augmentation des crédits pour la guerre.
Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Le pouvoir et le grand patronat ne le veut pas. Il prépare donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l’argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal vie des familles populaires au risque d’en plonger un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.
Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c’est-à-dire la consommation, et donc de pressurer, les salaires et les retraites. Cela, prétendument pour stopper l’inflation, et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée dont les femmes sont les premières victimes.
Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations donnant la priorité au capital contre le travail vont produire, rapidement des effets désastreux. Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraites et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.
Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.
L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes à l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus. Ainsi, il pourra aller très loin.
Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 Valeurs Actuelles
[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
L'Humanité
Pouvoir d’achat : la Macronie bricole encore
Premier planPrécarité Le gouvernement Borne doit présenter son projet de loi censé regonfler les portefeuilles des Français la semaine prochaine. Des mesures loin de contrecarrer l’inflation et de remettre en question un logiciel libéral qui a montré ses limites.
Florent LE DUPas à la hauteur. Le gouvernement a-t-il au moins pris la mesure de l’inflation qui s’abat sur les Français et leurs budgets ? Plein de gazole à plus de 100 euros, prix de l’alimentation qui s’envolent comme ceux de l’énergie… La hausse des prix à la consommation, qui se situe déjà à 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre 2022. Le fruit, principalement, de spéculations. Jeudi, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a expliqué sur BFMTV que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant même l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et une « obligation de transparence ». « Chiche », ont réagi de suite les sénateurs communistes Fabien Gay et Éliane Assassi, qui ont saisi jeudi la commission des Affaires économiques.
De son côté, le gouvernement refuse de se pencher sur ces phénomènes spéculatifs. Alors qu’un changement de logiciel s’impose, la Macronie poursuit son atelier bricolage. Le 6 juillet, Élisabeth Borne doit enfin présenter son fameux « paquet pouvoir d’achat », envisagé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Sauf surprise, ses projets de lois ne devraient comporter ni augmentation des salaires ni blocage des prix, mais de petites aides insuffisantes, tardives et souvent temporaires.
Énergie : des coups de pouce, rien de durable
Parmi la kyrielle de mesures qui doivent être présentées mercredi, deux symbolisent la philosophie macronienne en matière de lutte contre l’inflation : la prolongation de la remise carburant et celle du bouclier tarifaire. Côté pompe, l’exécutif veut prolonger jusqu’à fin août la remise de 18 centimes par litre instaurée le 1er avril, en demandant « un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix », a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe. « On a eu Bernadette Chirac avec l’opération pièces jaunes, maintenant on a Patrick Pouyanné et Macron avec leurs 18 centimes », a réagi François Ruffin. Le député FI fait ainsi référence au PDG de TotalÉnergies, qui a vu son salaire augmenter de 52 % en 2021. Dans le même sens, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a annoncé mercredi avoir déposé « un texte de loi visant à baisser immédiatement de 35 centimes les taxes sur l’essence », financé par son corollaire : « Taxer de manière exceptionnelle sur 2021-2022 les bénéfices des compagnies pétrolières, dont Total. » « Il n’est pas question d’instaurer une taxe », a déjà balayé Clément Beaune.
Par ailleurs, le gouvernement veut prolonger jusqu’à la fin de l’année son « bouclier tarifaire », soit le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. « Des primes et des chéquounets ! s’emporte François Ruffin. Ce ne sont pas des mesures qui améliorent durablement le pouvoir d’achat. » Car cette fausse solution ne ferait que repousser la note. Contrairement au gouvernement, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante, estime qu’en 2023 un rattrapage tarifaire aura lieu. Les prix du gaz et de l’électricité pourraient alors exploser, d’au moins 8 % d’un coup, une fois le bouclier baissé.
Des hausses nécessaires mais insuffisantes
Attendues et indispensables, plusieurs hausses seront proposées dans le projet de loi du gouvernement. 4 % de plus pour le RSA, l’allocation de solidarité aux personnes âgées et l’allocation aux adultes handicapés. 4 %, c’est aussi la revalorisation des pensions de retraite de base, à partir de ce vendredi 1er juillet. Un chiffre clé, donc, qui reste inférieur à celui de l’inflation . « Nous ne voterons pas contre ces mesures, mais c’est évidemment insuffisant, juge Sophie Taillé-Polian, députée du groupe écologiste. Pourquoi sont-elles aussi tardives et pas à la hauteur de l’inflation ? Il y a un manque de volonté politique et une incapacité à remettre en cause leur logiciel. »
À partir de ce vendredi 1er juillet, le point d’indice des fonctionnaires augmente aussi, de 3,5 %. Un léger rattrapage pour un lourd retard pris depuis 2000, dont se félicite ouvertement l’exécutif : « Cette augmentation est la plus importante depuis 1985 », s’est réjoui Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui se targue de « dégager 7,5 milliards d’euros pour cette mesure ». « Face aux 180 milliards donnés aux entreprises pendant la crise, ça montre bien que les fonctionnaires valent peu à leurs yeux », s’agace Céline Verzeletti, de l’UFSE-CGT, qui demandait, comme les députés de la Nupes, une augmentation de 10 % pour pallier un gel qui durait depuis 2010.
Parmi les autres « coups de pouce » prévus par le gouvernement, la fin de la redevance, qui promet de fragiliser l’audiovisuel public, ou encore un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant, distribués à environ 9 millions de familles. « Un chèque, une fois, alors que le surcoût de l’inflation est de 220 euros par famille et par mois… », calcule Boris Vallaud, président du groupe PS.
Logement : un bouclier percé
Premier poste de dépense des Français, à hauteur de 30 à 40 % de leur budget, les loyers continuent d’augmenter. Le gouvernement a prévu de se pencher dessus, tout en prenant soin de ne pas froisser les propriétaires… La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a annoncé un « bouclier loyer » qui prévoit d’empêcher leur augmentation… mais seulement après une hausse de 3,5 % de l’indice de référence. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », s’indigne l’insoumis Adrien Quatennens. Amélie de Montchalin a répondu, mardi, à ces attaques : « Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste, ce ne serait pas juste. » L’argument ne passe pas : « C’est une fable ridicule et un outil politique pour masquer la réalité : 3,5 % des propriétaires détiennent plus de la moitié du parc locatif, s’agace Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Quant aux “petits” propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont donc pas touchés par l’inflation. »
Au rayon logement, le gouvernement Borne promet aussi une hausse des aides personnalisées au logement (APL) de 3,5 %, trois ans après les avoir baissées. Le communiste Ian Brossat ironise : « Dans sa grande générosité, le gouvernement envisage de revaloriser les APL de 168 millions d’euros. Après les avoir réduites de 15 milliards d’euros dans les cinq dernières années. Je te prends 100, je te rends 1. »
Des propositions alternatives balayées ?
Ces mesures pour le pouvoir d’achat feront figure de premier test pour la Macronie. Avec deux questions : saura-t-elle trouver une majorité absolue et écoutera-t-elle les alternatives des oppositions ? Celles de la Nupes notamment, qui posera sur la table une dizaine de propositions, dont le blocage des prix, le Smic à 1 500 euros net ou la mise en place d’une « garantie dignité pour qu’aucun Français ne vive sous le seuil de pauvreté »… Des mesures financées notamment par des cotisations en hausse grâce à celle des salaires, le rétablissement de l’ISF et l’instauration d’un impôt universel pour les entreprises. Sans surprise, la Macronie s’y oppose avec force : « On est prêt à regarder toutes les mesures si elles n’amènent pas de hausse des impôts ou de la dette », a répondu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
Pourtant, alors que le gouvernement prévoit une enveloppe totale de 9 milliards d’euros, une cagnotte fiscale inattendue de plus de 50 milliards d’euros est apparue ces derniers jours, due à des recettes supérieures aux prévisions sur les impôts sur les sociétés. « C’est le véritable sujet, ces 50 à 55 milliards d’euros n’étaient pas prévus au budget, insiste la députée Sophie Taillé-Polian. Ils doivent être redistribués aux ménages qui souffrent de l’inflation et des salaires trop bas. » Un vœu pieux ? Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà pris les devants, en insistant sur « l’impératif de réduire l’endettement public ». Tandis que les députés LR ont insisté ces derniers jours sur « la fin nécessaire du quoi qu’il en coûte », selon leur chef de file, Olivier Marleix, la Macronie devrait aller dans leur sens pour s’assurer leurs voix. Spécialiste de la mauvaise foi, le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a déjà pris les devants : « Qui pourrait voter contre nos propositions qui renforceront le pouvoir d’achat des Français ? »
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
L'Humanité
Salaire. Grève de première classe dans un hôtel des Hauts-de-Seine
ReportageDéterminés à faire plier le deuxième groupe hôtelier d’Europe, à Suresnes, une vingtaine de salariés du Campanile et du Première Classe sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations face à la flambée du coût de la vie.
Ixchel DelaporteLes salariés des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes ont battu leur record. Voilà plus de quatre semaines qu’ils ont entamé une grève au son des bidons et des sifflets. Au son aussi des camions et voitures qui klaxonnent régulièrement en signe de soutien. Femmes de chambre, barman, plongeur, technicien, veilleur de nuit… ils sont 24 grévistes sur 65 salariés depuis le 26 mai dernier sous la bannière de la CGT HPE (hôtels de prestige et économiques). Avant ce mouvement, une négociation avec la direction débouche sur une augmentation des salaires de 2 %. Insuffisant et dérisoire au regard de l’inflation qui ne cesse de grimper. « La direction n’a plus voulu négocier. Nous avons donc décidé de continuer la lutte pour une durée illimitée », explique calmement le délégué syndical Ali Djoumoi, technicien en CDI dans les deux hôtels depuis plus de dix ans.
Assis sur une chaise de camping devant le Campanile 3 étoiles, où le prix peut grimper jusqu’à 916 euros la nuit, Francis a endossé le gilet rouge de la CGT. « Je suis veilleur de nuit, je m’occupe des réservations, des paiements, de préparer les petits déjeuners… Je déborde largement de ma fonction. Avec un peu plus d’un Smic et une famille de quatre enfants à charge, je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je suis à découvert de 1 500 euros. Alors vous imaginez bien qu’on ne partira pas en vacances. C’est pour ça que je suis là. » Les grévistes réclament une augmentation des salaires de base de 300 euros par mois et une généralisation de la prime de nuit dans tous les hôtels de 25 euros par nuit travaillée. Mais pas seulement : « Nous voulons la mise en place d’une prime d’ancienneté mensuelle, car d’autres hôtels du groupe en bénéficient, poursuit le délégué syndical . De même pour la subrogation des jours d’arrêt de travail. Aujourd’hui, nous devons payer nos jours de carence. »
Des méthodes d’un autre âge
Parmi les grévistes croisés, tous paraissent rompus à l’exercice. C’est qu’ils en sont à leur troisième grève. Celle de 2012 avait permis aux femmes de chambre employées en sous-traitance d’intégrer le groupe en tant que salariées. Bintou, qui fait le trajet quotidien depuis Cergy, soit deux heures de transport par jour, en a bénéficié : « Je suis à plein temps mais je ne gagne pas plus de 1 400 euros par mois. J’ai des enfants. C’est très juste. J’ai fait grève en 2017 et je suis là encore parce qu’il faut que ça change. » Foulemata, mère de quatre enfants, vit à Ermont-Eaubonne. Elle travaille tous les week-ends et passe jusqu’à quatre heures dans les bus et les trains. Elle raconte en avalant un Doliprane : « Quand j’arrive, je badge et je commence à nettoyer les chambres. Il y a des lits en hauteur, il faut porter les matelas pour changer les draps. J’ai mal au dos et aux genoux. Certaines femmes font des fausses couches… Le groupe doit bouger. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Le groupe ? C’est Louvre Hotels Group, deuxième entreprise hôtelière européenne, qui détient notamment les chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip. La société appartient elle-même à Jin Jiang International, une entreprise chinoise numéro 2 mondial de l’hôtellerie. En grande voie d’expansion économique, Louvre Hotels Group, qui s’autoproclame « gr oupe hôtelier passionnément humain », n’hésite pas à user de méthodes d’un autre âge pour casser la grève. Ainsi, la direction de l’hôtel embauche des intérimaires et les introduit dans l’hôtel à la dérobée. « Je vais vous montrer une vidéo (1) où l’on voit un intérimaire sortir d’un utilitaire dans le parking. » C’est peu dire. Un employé de l’hôtel vêtu d’un gilet jaune qui vient de se garer, se sachant filmé, fait semblant de partir. Laissant deux femmes et un homme enfermés dans le fourgon. L’homme panique et tape dans les portes. « Monsieur, je vais mourir ! » crie-t-il, manquant d’oxygène. Le syndicaliste, qui filme la scène, s’emporte : « C’est interdit ce que vous faites. Vous prenez des gens pour des animaux, dans des cages. » « Ah oui, il faut faire ça », rétorque l’employé de l’hôtel. « La direction mène une guerre d’usure, dit Ali Djoumoi en refermant son téléphone . Mais on ne lâchera pas. »
Louvre Hotels Group fait face à une vague de grèves simultanées soutenues par la CGT (2). Dans les trois hôtels mobilisés, dont le très chic 5 étoiles Golden Tulip de Marseille où le mouvement dure depuis trente-quatre jours, tous les salariés ont harmonisé leurs revendications. Contactée par l’Humanité, la direction du groupe n’a pas donné suite.
hôtelleriefemmes de chambreSalaires et pouvoir d'achatcampanile Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
L'Humanité
Coup de pouce minimal pour les fonctionnaires
ActuSALAIRES Le gouvernement a annoncé, ce mardi, le dégel du point d’indice. Les syndicats saluent l’ouverture d’une brèche pour le pouvoir d’achat des agents publics. Mais le compte n’y est pas.
Cécile RousseauMarie Toulgoat« U ne mesure inédite depuis trente-sept ans. » Ce mardi, au ministère de la Fonction publique, Stanislas Guerini ne manquait pas de superlatifs pour présenter le résultat de la conférence salariale et sa mesure phare : la hausse générale du point d’indice de 3,5 % pour tous les fonctionnaires. « C’est un engagement que nous avions pris depuis quelques mois, a rappelé le titulaire du maroquin depuis mai. C’est l’augmentation la plus importante depuis 1985. Le coût sera de 7,5 milliards d’euros (en année pleine). »
Dans le détail, la fonction publique hospitalière se verra octroyer 1,99 milliard d’euros, moins que la fonction publique territoriale, qui bénéficiera de 2,28 milliards, et la fonction publique d’État, 3,2 milliards. À la sortie de la Rue de Grenelle, les syndicats saluent le geste mais le jugent limité. « Cela faisait des années que les gouvernements défendaient des revalorisations de salaires ciblées et structurelles. Cette hausse générale est donc une bonne chose symboliquement et politiquement », réagit Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique d’État. « Mais 3,5 % ne suffiront pas à rattraper le gel du point depuis 2010, ni à faire face à l’inflation », poursuit-elle. « Avec une inflation d’au moins 5 % et le point d’indice augmenté de 3,5 %, les agents connaîtront une perte brute de pouvoir d’achat de 1,5 % cette année », complète Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux organisations réclamaient une revalorisation d’au moins 10 %. « C’est un premier pas non négligeable, mais nous attendions d’autres mesures », a de son côté réagi Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.
Cet été, les 5,7 millions d’agents devront voir apparaître le résultat de la hausse du point sur leur fiche de paie en août, avec effet rétroactif pour juillet. Stanislas Guerini a tenu à donner des exemples. « Un agent d’accueil en début de carrière va toucher 543 euros annuels en plus, une secrétaire de mairie avec quinze années d’ancienneté 687 euros, égrène-t-il. Cela va relever le niveau de rémunération des agents de catégorie C en début de carrière. Il y a aujourd’hui 700 000 agents payés au niveau du Smic, il n’y en aura plus aucun. »
Alors que la flambée des prix devrait atteindre les 7 % sur un an d’ici à la fin de l’année, le nouveau ministre n’a pas annoncé l’indexation du point sur l’inflation, faisant craindre aux syndicats que les effets de cette mesure ne disparaissent d’ici quelques mois pour les plus précaires. « À la prochaine augmentation du Smic liée à l’inflation, nous aurons à nouveau les premiers niveaux des grilles qui passeront sous le salaire minimal. Ils devront être relevés et cela accentuera le tassement des grilles qui affaiblit la reconnaissance de l’ancienneté et des qualifications », redoute Céline Verzeletti.
Et l’attractivité des métiers ?
Tout en mettant en avant les hausses individuelles de 1,5 % prévues pour 2022, Stanislas Guerini a aussi déroulé les autres annonces visant à restaurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Elles sont minimales : la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’inflation), l’extension du forfait mobilités durables, une revalorisation de la catégorie B en début de carrière, une revalorisation et une extension de la participation aux frais de restauration de 7 %. Le tout pour un coût de 170 millions d’euros.
« Les mesures présentées aujourd’hui visent à répondre à l’inflation, elles n’épuisent pas le sujet de l’attractivité de la fonction publique », expose le ministre, qui annonce d’autres discussions dans ce cadre. S’il n’a pas présenté de calendrier des négociations, il devrait rencontrer les syndicats après les élections professionnelles de la fonction publique, en décembre. Ceux-ci attendent de pied ferme le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers.
Quant à une éventuelle clause de revoyure automatique de ce point d’indice, en cas d’explosion continue des prix, le ministre louvoie, malgré les demandes insistantes des centrales rencontrées ce mardi. « Le ministre a été très évasif, on insistera en septembre pour avoir une nouvelle réunion. Et l’une des manières d’insister est de se mobiliser. Nous allons tout faire pour demander que les revalorisations aillent plus loin », assure Benoît Teste. Lui comme son homologue de la CGT assurent que la question salariale des employés du privé comme des agents de la fonction publique sera à l’agenda social à la rentrée.
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L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat
ActuAvec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.
Clotilde MathieuAprès la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession. Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux « chocs exogènes » : la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie « zéro Covid » continue d’avoir un « fort impact sur les chaînes de valeur mondiales ». Le scénario de croissance est donc « assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie », analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget. Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui « pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession ».
Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé « préoccupant » qui « appelle à la vigilance ». Selon l’Insee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait « majoritairement de celle des produits hors énergie », et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision « entourée d’incertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois ». Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une « inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante ». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé « une gigantesque spéculation». Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, « la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…) ».
Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.
Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, « le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital ».
L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé… Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.
L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, « il est nécessaire de conduire en même temps des mesures d’urgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises ». L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de l’ensemble des aides aux entreprises (160 milliards d’euros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. « La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire ».
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
La Coordination CGT du Quai Roosevelt, une mobilisation inédite
ActuDans le sillage de CapGemini, 22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine ont décidé de se coordonner pour porter des revendications communes, dans cette zone où les sièges de grandes entreprises sont nombreux.
Pierric Marissal22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine se sont regroupés ce jeudi pour une première marche de la coordination des entreprises du Quai Roosevelt. « Ce quartier d’Issy les Moulineaux est en train de dépasser le quartier de la Défense en importance, explique Élisabeth Ornago, la secrétaire générale de l’union départementale CGT du 92. Il compte plus d’un million de salariés dont près de 700 000 cadres, ingénieurs et techniciens. Et 40 % des sièges du CAC40 ! ». L’idée est partie de la CGT CapGemini, le mastodonte des sociétés de services informatique en France, dont le siège est situé sur le dit quai Roosevelt. Avec l’Union Départementale, ils ont contacté les syndicats des groupes voisins (Thalès, Orange, Dassault, Safran, France TV, TF1, Orpea…) pour porter des revendications en commun. Et la première, celle qui met tout le monde d’accord, ce sont les rémunérations.
« Cette coordination est tout simplement inédite, se réjouit Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens) venue soutenir ce mouvement. C’est le symbole même de la crise du travail qualifié en France. On est là 6e puissance économique mondiale et on n’arrive pas à recruter des médecins ni des ingénieurs » déplore-t-elle. La syndicaliste souligne que les cadres et les ingénieurs ne profitent globalement jamais d’augmentations collectives : tout est individualisé, au mérite.
Les quatre syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) qui avaient appelé au débrayage devant CapGemini ce jeudi viennent confirmer ses affirmations. « Notre entreprise a réalisé 240 millions d’euros de bénéfices, rien qu’en France en 2021, et n’en redistribue à ses 30 000 salariés Français que 3 millions, s’insurge Laurence Mequecin déléguée syndicale CGT CapGemini. Concrètement, seuls les travailleurs qui n’ont rien touché pendant 3 ans ont pu avoir une augmentation de salaire annuel de 1 000 euros, un rattrapage ». Clairement, le compte n’y est pas, et les salariés de CapGemini se mobilisent sous forme de grève perlée ou de débrayage, un jeudi sur 2, depuis avril dernier.
Mais ce 23 juin, ils ne sont pas seuls. La CGT Orange est venue, des Tui sont là aussi, et les drapeaux Ugict sont nombreux. Dans la foule, un groupe de femmes portant la chasuble CGT santé peut étonner. Elles travaillent notamment dans les Ehpad privés du département – Orpéa y a son siège. « Il y a 120 Ehpad privés dans les Hauts-de-Seine, c’est là où les tarifs d’hébergement sont le plus élevés de France, et où il y a le plus fort taux d’emplois précaires, explique Malika Belarbi, secrétaire Santé à l’union départementale CGT. Nous avons rejoint la coordination, parce que chez nous aussi tout cet argent va aux actionnaires et jamais aux salariés, » pointe-t-elle. Quant aux questions de surcharge de travail, que connaissent bien les cadres, elles peuvent en parler aussi.
La coordination entend se mobiliser contre la réforme des retraites prévue, mais aussi autour de problématiques spécifiques des grands sièges d’entreprises. À commencer par le « Flex Office ». « Cette pratique nie l’individu, toute confidentialité dans l’espace de travail. Le matin on ne sait même plus si on va retrouver son collectif, explique Sophie Binet. La seule motivation, c’est de faire des économies sur l’immobilier. » Laurence Mequecin le confirme : « Chez CapGemini, la stratégie de Flex Office a servi à passer de 10 mètres carrés par salariés à 4 mètres carrés ! »
Les raisons de se mobiliser ne manquent donc pas. Réussir à mettre, en nombre, des cadres et ingénieurs en grève et dans la rue, ce n’est toutefois pas évident. Ils n’en ont clairement pas l’habitude. Alors à l’Ugict on réfléchit à des nouvelles formes de mobilisation. Les assemblées générales hybrides, à la fois sur site et en visioconférence, sont de plus en plus utilisées. La dernière du genre a réuni près de 700 salariés chez CapGemini, un beau succès. Les ingénieurs CGT du groupe en discutent. « On pense à une forme de grève du zèle : ne faire que ce qui est directement prescrit, et je peux vous dire que si on fait ça l’entreprise ne tourne plus, » pointe l’un d’eux. Les réflexions sont en cours et ça ne manque pas d’idées.
Après les prises de paroles de l’intersyndicale sur les salaires, la coordination CGT a quitté le siège de CapGemini pour entamer sa marche. Un parcours de manifestation inédit lui aussi, le long de la Seine, qui passe devant les sièges d’Orange et de Microsoft France, dans l’ombre des buildings d’Accor, de Safran, de Bouygues Immobilier… Jusqu’à l’esplanade de France Télévisions. La coordination avait tenu à venir apporter son soutien aux salariés de l’audiovisuel public, légitimement très inquiets par la fin de la redevance.
capgeminiugict-cgtSalaires et pouvoir d'achat Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Ils entrent dans la danse avec le secours populaire
ActuSolidarité Accompagnés de l’Orchestre Ostinato, des jeunes bénéficiaires du SPF ont dansé au Grand Palais, à Paris, devant 2 000 spectateurs le 15 juin. Nous avons suivi la dernière répétition de ce spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ».
Eugénie BarbezatConcentration, intensité des corps, précision, énergie : c’est la dernière ligne droite, il faut monter les curseurs au maximum. Et, surtout, gardez toujours en tête le fil de l’histoire qu’on a décidé de raconter ensemble sur cette musique, ça vous aidera à improviser si vous avez un trou » : telles sont les indications données par Maxime Thomas, danseur de l’Opéra de Paris, à la quinzaine de danseurs en train d’enchaîner les tableaux chorégraphiés qu’ils ont créés sur la musique de la « Neuvième Symphonie » de Beethoven. Ce jour-là, le groupe de bénéficiaires du Secours populaire français (SPF), qui répète depuis plusieurs semaines dans les locaux parisiens de l’association, va se produire dans un tout autre cadre. C’est le Grand Palais qui les accueillera, ainsi que 80 musiciens de l’Orchestre Ostinato pour un grand spectacle intitulé « En musique pour plus d’humanité ». Devant 2 000 spectateurs ! Autant dire que l’enjeu est de taille, tout comme le stress des participants.
Les novices comme les passionnés
« Quand on nous a proposé ce projet, il y a quelques mois, on s’est demandé si nos bénéficiaires allaient oser s’y associer. On a contacté en priorité ceux de l’antenne du 13e arrondissement parisien, dédiée aux étudiants. Leurs réponses ont dépassé nos espérances ! Une vingtaine de jeunes se sont inscrits et viennent régulièrement aux répétitions, ils se sont littéralement pris au jeu. Pour le SPF, cette forme d’accès à la culture à travers la participation à un projet aussi grandiose est très pertinente. Un engagement physique est bien plus riche que la simple consommation de produits culturels… », se félicite Anne Desfontaines, en charge de l’éducation populaire au SPF de Paris.
« Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé »
Très assidu, Biplojït n’a raté aucune séance, il est même souvent en avance. Pantalon de toile beige et polo jaune paille, le jeune homme, qui prépare un diplôme universitaire de français à l’université de Paris-Dauphine, est venu un peu par hasard. « J’ai besoin de pratiquer le français, alors j’ai pensé que ces ateliers de danse seraient une bonne occasion… » L’expérience lui a plu et il s’est révélé plutôt doué, au point de se voir proposer un passage en solo. « Ça m’intéresse beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé », confie-t-il d’une voix douce.
À l’inverse, Lise, la benjamine du groupe, est passionnée de danse de longue date. « Le problème, c’est qu’à Paris, mes moyens ne me permettent pas de m’inscrire à un cours, alors je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Dès la première séance, j’ai trouvé cela génial. Chacun est arrivé avec sa culture, on était de niveaux très différents, mais on s’est tous retrouvés autour de la musique », détaille l’étudiante en lettres de 18 ans, qui, malgré un peu d’appréhension, se réjouit de danser « sur une immense scène, portée par un orchestre symphonique ».
« La danse dans le sang »
Azal et Rolando sont un couple d’étudiants aux Beaux-Arts de Paris. Pour elle, réfugiée iranienne en France depuis un peu plus d’une année, danser a un goût de revanche. « Dans mon pays, c’est interdit vous savez… », souffle la trentenaire en brassière rose et legging noir. Pour son compagnon, c’est différent : venu du Mexique en 2019, l’athlétique jeune homme a « la danse dans le sang ». « Ce rendez-vous hebdomadaire me permet de me reconnecter avec ma culture latino, lance-t-il. Même si, évidemment, je n’ai pas l’habitude de bouger sur du Beethoven. Mais Maxime nous laisse beaucoup de liberté et on peut laisser libre cours à notre inspiration. »
Alexiane, 22 ans, étudiante en communication et animatrice bénévole au SPF, est d’abord venue en tant qu’observatrice. Elle, qui se dit pourtant « pas forcément à l’aise avec (son) corps », n’a pas résisté à l’envie de prendre part à la troupe en train de se créer, « émerveillée par l’enthousiasme et l’énergie qui se dégageaient du groupe ». Sa démarche illustre parfaitement le propos du spectacle : « On a travaillé sur la base de l’expérience de chacun pour tenter de figurer comment on se découvre, s’apprivoise et, finalement, comment on construit quelque chose d’harmonieux ensemble », précise Maxime Thomas.
S’ouvrir à toutes les strates de la société
Tandis que le groupe répète chaque séquence sous le regard du chorégraphe qui repère les passages difficiles, les fait rejouer inlassablement, distille quelques conseils techniques et beaucoup d’encouragements, une femme blonde, assise un peu en retrait, suit la répétition avec acuité. Il s’agit d’Emmanuelle Duthu, la directrice générale de l’Orchestre-Atelier Ostinato. Ce projet, c’est « son bébé ». Elle arrive à la tête de cet orchestre d’excellence regroupant des grands prix de conservatoire après un passage par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, une association qui lutte contre la solitude et l’isolement des plus fragiles. De son précédent engagement, elle garde la conviction qu’il faut que le monde de la « grande musique » s’ouvre à toutes les strates de la société. « Nous avons proposé à des personnes sans abri d’assurer la partie percussions du grand concert du 15 juin. Pour assister à tous les ateliers préparatoires, je peux vous assurer que jouer d’un instrument les incite à se livrer, cela libère leur parole, c’est formidable. C’est le cas aussi pour les détenus du centre pénitentiaire de Nanterre qui vont déclamer des textes de slam rédigés lors d’ateliers en prison, encadrés par le chanteur Tarik, le finaliste en 2021 de l’émission “The Voice”. Leurs textes sont à la fois très poétiques et terre à terre et nous donnent à voir la réalité quotidienne de l’enfermement. » Il s’agit aussi de « briser ce mur de l’élitisme de la musique classique », en proposant un concert gratuit dans un cadre prestigieux, associant un orchestre professionnel et des amateurs.
« Une bouffée d’air frais »
Le fait d’avoir adjoint à une formation classique du slam, des percussions et de la danse contemporaine, plutôt associés aux cultures urbaines, a pour but de créer des ponts entre les différents publics qui vont venir. Preuve que cela fonctionne, les réservations explosent et c’est déjà presque complet. Pour Emmanuelle Duthu, la clé du succès est simple : « On rend accessible le répertoire classique en y faisant entrer des disciplines plus contemporaines et on casse un peu les codes aussi pour que les habitués s’ouvrent à d’autres univers. » « Une bouffée d’air frais » en dehors de la rigidité de la danse classique que Maxime Thomas apprécie. « Non professionnels, les jeunes du SPF ne sont pas obsédés par la technique ou l’esthétisme. Ils sont dans le plaisir de ressentir leur corps dans l’espace. Pour moi qui suis à l’opéra, dans un cadre très académique, cela me rappelle que le but premier de la danse est de transmettre une émotion, de faire passer un message. Ils le font avec une spontanéité qui me touche beaucoup. »
« L’important pour eux, c’est d’avoir mené le projet à son terme »
L’homme semble moins stressé que ses élèves à l’approche du grand jour. « Il y aura des surprises, peut-être des ratés, c’est le principe du spectacle vivant. L’important pour eux, c’est d’avoir réussi à mener le projet à son terme, je suis sûr qu’ils en garderont une forme de confiance en eux. » Foulard bleu sur les cheveux, Maguette, discrète étudiante en informatique à la Sorbonne, ne dément pas : « Danser avec le groupe m’a transformée, c’est presque comme si j’étais une autre personne, plus fière, plus ouverte. »
spf Valeurs Actuelles
Affaire Tiphaine Véron : la justice clôt le dossier
L'Humanité
Les engagements pour la parentalité n’engagent que ceux qui y croient
ActuTRAVAIL Pieuses déclarations d’intention ou simple catalogues de mesures, les promesses des entreprises de mieux prendre en compte la parentalité de leurs salariés, souvent trop vagues, peinent à convaincre.
Mélanie MermozDes enfants s’invitent lors d’une réunion zoom. Avec le télétravail, il est devenu impossible d’oublier que nombre de salariés, femmes comme hommes, sont aussi des parents. Même si le congé paternité a été allongé le 1er juillet 2021, la prise en compte de la parentalité par les sociétés a encore des progrès à faire. Certaines entreprises tentent toutefois de mettre en place des mesures concrètes pour l’accompagner dans ses différentes étapes et sa diversité. En décembre 2021, quatre trentenaires salariées et jeunes mères de famille ont élaboré le Parental Challenge. Cette charte d’engagements a déjà été paraphée par plus de 80 entreprises, essentiellement des start-up. Dernière en date, le cabinet de conseil PwC, qui a signé le texte en juin 2022. Si on y retrouve une mesure habituelle à de tels textes – « mettre en place des horaires de réunion qui n’excluent aucun·e salarié·e » –, d’autres sont plus précises et ciblées : « accorder cinq jours “enfants malades” intégralement rémunérés », « autoriser et rémunérer les absences des salarié·e·s postulant à l’adoption lors des rendez-vous obligatoires qui ont lieu sur les horaires de travail », ou « offrir à tou·te·s nos salarié·e·s parent·e·s dont les postes le permettent 100 % de télétravail dans les moments clés qui précèdent et suivent la parentalité ».
Congé paternité. 20 ans après, la France est encore à la traîneDes textes dénués de dispositions contraignantes
L’une est particulièrement originale : « Proposer un congé rémunéré de trois jours pour deuil en cas de fausse couche, pour les mères biologiques comme pour les seconds parents ». Les initiatrices de cette charte rappellent que, « dans un cas sur quatre, la grossesse s’arrête pendant le premier trimestre ». À ce moment-là, elle n’est souvent pas annoncée par prudence, mais aussi par crainte des discriminations. Or, une fausse couche peut non seulement s’accompagner de douleurs physiques importantes, mais a aussi un impact psychique fort.
Même s’il se veut plus concret et adapté aux évolutions de la parentalité, le Parental Challenge se limite encore à une déclaration d’intention. Et ce n’est pas la première sur le sujet. En effet, une « Charte de la parentalité en entreprise » avait déjà été édictée en 2008 et signée par 700 entreprises, parmi lesquelles des mastodontes comme Carrefour, le groupe Casino, Bouygues Immobilier. En 2021, une version actualisée, toujours aussi vague, a été publiée. En l’absence de contraintes pour les entreprises, la portée de ce texte est restée très limitée. Pour exemple, l’une des premières sociétés signataires de la charte de 2008, la BNP Paribas, a été condamnée deux ans plus tard à verser 350 000 euros de dommages et intérêts à une salariée. De retour d’un congé parental de plusieurs années, celle-ci avait été affectée à un poste moins valorisant et moins bien rémunéré.
droit du travail L'Humanité
Recettes. Sardines fraîches : on s’en grille une ?
ActuVoici la pleine saison des sardines ! Ce petit poisson populaire, riche de saveurs et de bienfaits, est la valeur sûre des barbecues et des tables ensoleillées.
Noé BlouinDe Douarnenez jusqu’au port de Marseille, la sardine fait la fierté de tout un littoral. Cantonnée à la boîte de conserve l’hiver, elle s’achète directement à l’arrière des bateaux, l’été venu. Comme elle est peu chère, riche en oméga 3 et en bonne graisse, certains se prêtent même à la recommander quotidiennement pour une alimentation équilibrée. Si ces conseils sont à prendre avec des pincettes, la sardine n’en reste pas moins un poisson exceptionnel de par sa qualité et son goût aussi caractéristique que sa riche histoire. Les premières traces de sardines comme mets remontent à la préhistoire.
Douarnenez, la sardine, les ouvrières et les communistesÀ Rome, le petit poisson était l’un des ingrédients privilégié d’une célèbre sauce, le garum, et faisait partie, lorsqu’elle était séchée, de la ration des légionnaires. En France, elle connaît un véritable essor au début du XIXe siècle avec l’innovation d’Appert, un confiseur qui a l’idée de mettre des sardines en boîte. Le succès est tel que de nombreuses conserveries commenceront à peupler la côte atlantique, notamment en Bretagne, où le petit poisson devient le cœur d’une industrie vitale pour les territoires et marque durablement leur histoire. Seules quelques grandes marques rescapées témoignent encore aujourd’hui de cette époque où la sardine dictait la vie des pêcheurs et de leur famille, allant même jusqu’à faire avancer l’âge de la communion pour que les mousses puissent embarquer plus jeunes sur les sardiniers.
En tartine beurrée
De nos jours, la pêche se fait au chalut ou à la bolinche. Cette seconde technique, traditionnellement utilisée en Bretagne, consiste à encercler les bancs de poissons avec un filet. Plus rare, elle est défendue par certains professionnels pour son côté écologique. Aucun fond n’est en effet dragué pendant la pêche, préservant ainsi la pérennité des sols marins. Une fois sur le port, il est souvent possible d’acheter le petit poisson directement à la descente du bateau à un prix très intéressant. Pour ceux qui ne résident pas près de la mer, on peut aussi la trouver dans le commerce toute l’année, avec un pic de mi-avril à octobre. C’est cependant au mois de juillet et d’août qu’elle est la meilleure, mieux vaut privilégier les conserves le reste du temps. Victime de surpêche, le petit poisson est également à consommer avec modération. Selon l’ONG WWF, les sardines pêchées dans le golfe de Gascogne sont à privilégier.
Pour bien choisir sa sardine chez le poissonnier, un simple coup d’œil suffit. Signes de fraicheur, ses ouïes doivent rester roses, voire rouges mais sans tache de sang, son œil brillant et son corps bien rigide. Une fois achetées, elles doivent être consommées rapidement, la sardine est un poisson qui supporte mal la chaleur. Il existe de nombreuses recettes pour les cuisiner, mais la plus simple est excellente : une fois vidée, étêtée et accompagnée d’une pincée de sel, il suffit de la jeter environ 3 minutes sur chaque face au barbecue. Et nec plus ultra, on peut la déguster ensuite sur une tartine de pain beurré, demi-sel évidemment.
Sardines marinées à la chermoula
Ingrédients pour 4 personnes. 24 sardines, 3 gousses d’ail, 1 bouquet de persil, 1 citron jaune, 3 à 4 c. à soupe d’huile d’olive, 1 c. à soupe de paprika, 1 c. à café de piment d’Espelette, 1 c. à soupe de cumin, 1/4 c. à café de poivre, sel.
- Enlever la tête et vider les sardines, puis rincer abondamment sous l’eau froide.
- Découper les filets en « portefeuille », c’est-à-dire en gardant les deux filets attachés par la peau du dos. Cette technique nécessite de la dextérité et de l’entraînement. Pour ceux qui ne désirent pas s’y risquer, la recette est réalisable sans lever les filets.
- Dans un mixeur, mélanger les gousses d’ail hachées, le persil haché, l’huile d’olive, le jus du citron, le paprika, le sel et le poivre, le piment d’Espelette et le cumin. Goûter et rectifier l’assaisonnement selon les goûts.
- Badigeonner délicatement les filets avec la marinade ou garnir l’intérieur des sardines généreusement. Laisser reposer 1 h 30 au réfrigérateur dans une assiette sous un film plastique.
- Disposer les sardines dans un plat et enfourner dans un four chaud à 180 °C, pendant 25 min.
- Déguster en compagnie de pommes de terre bouillies ou d’une salade saisonnière.
À la page. Sardines à lireVoici de quoi revisiter l’histoire de la sardine au fil de 35 recettes ponctuées d’anecdotes historiques. Dans son ouvrage « Mes recettes de sardines », l’ancienne journaliste reconvertie dans la gastronomie Sonia Ezgulian s’attaque à toutes les facettes du petit poisson argenté, pour redécouvrir un produit plus complexe qu’il n’y paraît. Mes recettes de sardines, de Sonia Ezgulian, éd. Sobbollire-les Cuisinières, 9 euros
En carafe. Une note d’agrumes qui joue son rolleQuelques notes d’agrumes et une belle fraîcheur pour ce vin blanc méditerranéen parfait pour accompagner les sardines l’été, notamment lorsqu’elles sont grillées au fenouil. Côtes-de-Provence 2021, Château La Jouliane, 100 % Rolle, 11 euros
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Bon et sainrecette Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Élisabeth Borne face aux parlementaires : ni confiance, ni censure, ni ralliement
L'Humanité
Une exploration des égouts parisiens, une ville sous la ville
ActuDÉCOUVERTE Flambant neuf, le musée des Égouts de Paris propose une visite immersive et pédagogique au cœur d’un site en activité pour comprendre l’histoire et le fonctionnement d’un maillon essentiel à la salubrité de la capitale.
Lea DesportesPour explorer les bas-fonds de la Ville lumière, direction les beaux quartiers. Sur les quais, entre la tour Eiffel et le Grand Palais, un petit pavillon de verre, de béton et d’acier rouillé se fond dans le paysage urbain. L’édifice donne au passant un indice : ce n’est pas en surface que cela se passe. Le voyage commence à 5 mètres de profondeur. Il a lieu sous terre mais aussi dans le temps. Une première galerie, dite sèche, raconte le grand pari de l’assainissement, depuis la prise de conscience hygiéniste au XVIIIe siècle jusqu’aux projets pour demain. Il ne s’agit pas d’une simple affaire de tuyaux et les enjeux, vitaux hier, écologiques aujourd’hui, sont d’intérêt général. La modernisation des égouts tout au long du XIXe siècle permet de purifier une métropole où les maladies se répandent comme une traînée de poudre : près de 20 000 personnes y meurent du choléra rien que lors de l’épidémie de 1832. Un an plus tard, le premier réseau rationnel d’égouts apparaît sous la ville pour récupérer l’eau de nettoyage des rues ainsi que celles des pluies.
Le Haussmann des profondeurs
Le musée met en avant la figure d’Eugène Belgrand. L’ingénieur est un baron Haussmann des profondeurs. Les deux hommes se connaissent : c’est Haussmann qui, en 1852, confie à Belgrand la mission d’amener de l’eau saine dans la capitale pour que les habitants arrêtent de puiser dans la Seine, très polluée. Le réseau qu’il met en place pour distribuer cette eau pure, puis la récupérer une fois qu’elle a servi, transite par les égouts. Il faudra attendre un vif débat puis une loi en 1894 pour qu’il devienne unitaire et reçoive non seulement les eaux pluviales mais aussi les excréments et les eaux usées des particuliers. Ce « tout-à-l’égout » fait de Paris un modèle de la lutte contre l’insalubrité.
L’homme, visionnaire, construit ainsi un ensemble cohérent de galeries souterraines et il met au point des outils indispensables à leur fonctionnement, comme des engins de curetage dont le principe est toujours de mise. Pour le vérifier, il suffit de revenir un peu sur ses pas et de pénétrer dans la galerie humide. Ici, le passé rejoint le présent. L’air est plus lourd et chargé d’effluves qui, sans être pestilentielles, n’ont rien d’agréable. Le visiteur comprend alors qu’il est entouré d’installations opérationnelles.
2 675 kilomètres de galeries
Le site de l’Alma constitue en effet un nœud d’une organisation ramifiée, dans laquelle des égouts élémentaires se jettent dans des collecteurs secondaires puis principaux, qui s’écoulent à leur tour dans des émissaires. Les 500 m2 ouverts au public représentent un petit morceau du plus dense des souterrains parisiens, 2 675 km de galeries, une ville sous la ville avec ses rues et ses avenues qui se calquent sur celles du dessus. Des plaques indiquent ainsi la « petite ligne » de la rue Cognacq-Jay, le collecteur de l’avenue Bosquet ou encore le point de départ de l’émissaire sud qui emmène une part des eaux usées de la rive gauche vers la station d’épuration d’Achères, dans les Yvelines.
Des contenus multimédias très pédagogiques éclairent le visiteur sur le fonctionnement de ce système complexe. Une gageure pour un lieu sans lumière naturelle et le résultat de travaux qui se sont déroulés entre l’été 2018 et octobre 2021 : 2 millions d’euros ont été dépensés pour le rendre plus interactif et accessible à tous.
Mondanités souterraines
En cas de fortes pluies, le réseau est saturé et des vannes automatisées régulent les flux. Il arrive encore que l’excédent d’eau doive être déversé dans le fleuve. « Une solution de dernier recours », assure Miquel Berrichon, égoutier de métier, qui anime des visites guidées. Les vannes s’ouvrent mais les portes ferment, puisqu’une partie du site peut alors être inondée. Le musée ne prend pas l’eau pour autant, bien au contraire. L’objectif est de retrouver les 100 000 visiteurs par an – 80 000 après les attentats de 2015 – et la fréquentation semble au rendez-vous.
Ce tourisme n’est pas nouveau : les visites des égouts démarrent et rencontrent beaucoup de succès dès 1867, à l’occasion de l’Exposition universelle. Plus d’un siècle et demi plus tard, en 2024, Paris recevra des visiteurs du monde entier pour les jeux Olympiques et la Seine devrait s’ouvrir à la baignade pour l’occasion. Plus question de rejeter le trop-plein d’eau dans le fleuve et un immense bassin de stockage est en construction près de la gare d’Austerlitz. La promesse sera-t-elle tenue ? Tous les indicateurs de qualité ne sont pas encore au vert et les paris sont ouverts.
Trois sites pour parcourir les entrailles de la Ville-Lumière
- Musée des égouts de Paris Les visites guidées sont organisées en fonction de l’affluence. Pont de l’Alma, esplanade Habib-Bourguiba, 75007 Paris
- Cité de l’eau et de l’assainissement / Siaap Centre de formation, d’information et de documentation, la Cité de l’eau et de l’assainissement est également le point de départ des visites guidées gratuites de la station d’épuration Seine Centre à Colombes. 82, avenue Kléber, 92700 Colombes
- Pavillon de l’eau. Installé dans l’ancienne salle des machines d’une usine alimentant le réservoir de Passy, le Pavillon de l’eau propose une exposition permanente sur le schéma d’alimentation en eau de la capitale, des expositions temporaires, des animations pédagogiques et des rencontres thématiques. 77, avenue de Versailles, 75016 Paris
Découverteégouts L'Humanité
De belles parties de game au vert !
ActuLongue route des vacances, après-midi à l’abri du cagnard… pour traverser l’été, une sélection de jeux vidéo indépendants, abordables et terriblement captivants.
André GoulvenEn été, l’appel du grand air surplombe bien souvent celui du foyer. Pourtant, les fortes chaleurs attendues ont parfois tendance à transformer les après-midi de vacances en simple temps d’attente avant de pouvoir remettre le nez dehors. Pour continuer à s’évader loin des contraintes quotidiennes et des quatre murs qui nous gardent au frais, pourquoi ne pas en profiter pour se laisser tenter par une nouvelle expérience vidéoludique, immersive et amusante ? Si le grand public connaît déjà les jeux développés à gros budget, vendus aux alentours de 70 euros l’unité, il existe aussi une myriade de titres dits indépendants, moins chers et souvent plus créatifs que les productions grand spectacle. Voici une sélection de trois pépites indépendantes ayant déjà fait leurs preuves, pour partager de beaux moments de réflexion, de découverte et d’aventure lorsque le soleil brille trop fort à son zénith.
Un peu de fraîcheur
Ici le joueur incarne un pilote d’hydravion échoué dans le Grand Nord canadien en pleine période glaciaire. Sans ressources, il devra récupérer vivres, vêtements et matériels pour retrouver sa passagère, disparue au moment du crash. Cette simulation de survie à la première personne et au scénario haletant mélange fantastique et post-apocalyptique pour des heures de jeu sans voir le temps passer. Sans être un jeu d’horreur, « The Long Dark » est cependant à déconseiller aux âmes trop sensibles.
Puzzle en 3D
Classique du jeu indé, « Fez » continue de fasciner, dix ans après sa sortie, grâce à son système de jeu unique. Aux manettes d’un petit avatar en deux dimensions, à l’instar des premiers « Mario Bros », le joueur évolue dans un monde en trois dimensions. L’objectif est donc d’arriver à terminer les niveaux en faisant pivoter la carte sur elle-même pour découvrir des passages cachés et résoudre des énigmes. Coloré et cérébral, « Fez » ne demande pas une grande expérience de joueur pour se laisser apprivoiser et offre de beaux moments de réflexion et d’amusement.
Attention, ovni !
Dès sa sortie en 2017, « Cuphead » avait séduit les observateurs grâce à sa direction artistique exceptionnelle. Dans un univers inspiré des cartoons, le joueur prend les commandes d’une tasse anthropomorphe forcée d’affronter des boss plus loufoques les uns que les autres. Jouable en solo ou à deux, « Cuphead » peut de prime abord décourager par sa difficulté, mais son ambiance si particulière et la variété des combats proposés en font un titre qui donne envie de s’y replonger jusqu’à enfin triompher.
Consommation Valeurs Actuelles
“C’est minable de préférer la défense du mouvement à celles des potentielles victimes” : avec l’affaire Coquerel, vers un #metoo à La France insoumise ?
L'Humanité
Pose d’un verrou de sûreté : les étapes clés
ActuUn verrou offre une sécurité supplémentaire bienvenue avant de partir en vacances. Appliqué directement sur une porte en bois, ce système peu onéreux est aussi très simple à mettre en place.
Marcel GuedjMatériel
- Perceuse et mèches à bois
- Visseuse
- Mètre
- Crayon
- Mèche à bois plate
La pose d’un verrou de sécurité n’est pas très compliquée à réaliser sur une porte traditionnelle en bois. Elle suppose néanmoins le perçage de la porte de part en part, ce qui est facilité par un gabarit généralement fourni par le fabricant. En tout cas, si vous avez le choix, préférez cette aide, car vous n’avez pas le droit à l’erreur ou à l’approximation, vu le trou à créer pour le passage du cylindre du verrou.
Anatomie
Un verrou est composé d’une partie principale, ou coffre, qui présente un bouton commandant le fonctionnement d’un pêne (pièce mobile) depuis l’intérieur. Côté extérieur, le pêne est actionné par une clé. Un cylindre de serrure traverse la porte, et cette dernière doit être percée en conséquence (diamètre indiqué par le fabricant et figurant sur le gabarit). En position fermée, le pêne pénètre dans une gâche fixée sur la partie fixe, ou bâti, de la porte. Coffre et gâche doivent être en conséquence parfaitement positionnés, l’un en regard de l’autre. Perçage et fixation demandent donc attention et précision.
Coffre et gâche solidaires
Vu le diamètre de perçage nécessaire au passage du cylindre, on utilisera une mèche à bois plate (souvent 23 ou 24 mm, à vérifier selon le modèle). Après perçage, le cylindre est engagé dans le trou ; puis le coffre peut être fixé côté intérieur à l’aide de quatre vis fournies. Le coffre installé, la gâche le sera à son tour, selon la position du pêne qui y pénètre.
Pour effectuer proprement le trou de passage du cylindre, qui est pratiqué depuis l’intérieur, ne percez pas la porte de part en part, pour ne pas faire éclater le bois sur l’autre face. Reprenez plutôt le perçage depuis l’autre face, en vous centrant sur la marque laissée par la pointe de la mèche.
Les bons gestes
À l’extérieur, une rosace clouée ou vissée masque les petites imperfections qui peuvent subsister autour de la sortie du cylindre.
Fermer la porte puis repérer, depuis l’intérieur, l’emplacement du verrou, en général à 1,50 m du sol environ.
Placer le gabarit de perçage en position selon le repère précédent et marquer le trou (avec un clou ou un pointeau) à percer pour le passage du cylindre.
Percer la porte pour pouvoir passer le cylindre. Ajuster éventuellement avec une râpe demi-ronde.
Présenter le coffre sur la face intérieure de la porte en introduisant le cylindre dans son emplacement.
Fixer le coffre avec les quatre vis fournies.
Sortir le pêne en manœuvrant le bouton du verrou (position fermée) et positionner la gâche en conséquence sur le bâti.
S’assurer que le pêne pénètre correctement dans la gâche et fixer cette dernière avec ses quatre vis.
Bricolage Valeurs Actuelles
L’interview de Christine Kelly : “La liberté d’expression, c’est accepter d’être choqué, même violemment”
L'Humanité
Agriculture. Sécheresse au pays du citron
Histoire de la semaineDans les Alpes-Maritimes, après un hiver sec et les chaleurs historiques du printemps, les réservoirs touchent le fond. La sécheresse qui n’en finit plus atteint les collines de Menton où poussent des arbres aux fruits d’or. Laurent Gannac, agrumiculteur, refuse de les « regarder crever» et multiplie les stratégies afin de sauver son exploitation de citrons labellisés. Reportage
Émilien UrbachChapeau de paille, grosses chaussures, l’étui à sécateur en cuir en permanence accroché à la ceinture, il sillonne sa pépinière complantée d’essences méditerranéennes en surplomb de la mer azur. En ce vendredi 17 juin, Laurent Gannac vient d’arriver sur l’un de ses sites d’exploitation, sur les hauteurs de Menton : la Maison du citron. Un véritable havre de fraîcheur dans cette journée exceptionnellement chaude au cours de laquelle 14 départements, en France, ont été placés au niveau le plus élevé du « plan national canicule. »
EN 2007, ANNÉE TRÈS SÈCHE, IL EST TOMBÉ 250 MM. « LÀ, ON EST À PEINE À 150 MM, ET LES PLUIES NE REVIENDRONT QU’EN OCTOBRE. » LAURENT GANNAC, AGRUMICULTEUR SUR LES COLLINES DE MENTON
« Ma première plantation date de 1991, l’année de naissance de mon fils Adrien, raconte non sans fierté l’agriculteur. Ici, c’était une décharge où étaient stockés les remblais du chantier de l’autoroute. J’ai décidé de squatter les lieux. J’ai apporté de la terre et créé un sol pour y planter des agrumes. » Depuis, la situation a été légalisée et Laurent a élargi son exploitation sur cinq autres sites complantés de 750 arbres. C’est aujourd’hui le plus gros producteur de citrons de cette commune frontalière avec l’Italie ; 40 tonnes d’agrumes couleur soleil y sont cueillis chaque année dans une quarantaine d’exploitations. Les deux plus importantes en fournissant les trois quarts.
Le label iGP en 2015, une victoire cruciale
« Voici l’or de Menton, annonce le producteur brandissant d’une main l’un de ses fruits et de l’autre un couteau. Observez sa large écorce et goûtez. » Il en découpe quelques fines tranches et les distribue dans un large sourire jovial. Pas la moindre amertume, un léger goût sucré même, et une pulpe à l’acidité plus que modérée. « SRA-625, c’est le nom que lui a attribué l’Inra (Institut national de recherche agronomique), explique Laurent Gannac. Quand je suis arrivé ici, au début des années 1990, je ne savais pas faire la différence entre un citron et un autre. Celui-ci a 500 ans d’histoire. Il a fait la prospérité de Menton pendant des siècles jusqu’à ce que le tourisme d’hivernage des bourgeois le remplace petit à petit. Dans les années 1920, on a créé la Fête du citron pour divertir ces fortunés hivernants. »
Lui a décidé de rendre ses lettres de noblesse à l’or de Menton, en fondant l’Association de promotion du citron de Menton, allant jusqu’à obtenir, en octobre 2015, l’indication géographique protégée (IGP). « C’est très important pour nous, continue l’agriculteur. C’est dur de cultiver ici, sur ces terres abruptes. Nos coûts de production sont très élevés. Si des Varois ou des Andalous, par exemple, pouvaient récupérer l’appellation, ce ne serait plus possible de produire ici. C’est arrivé, dans les années 1980, avec la clémentine de Corse. On en importait d’Espagne avant qu’elle soit labellisée. »
Écorce charnue, sans amertume, pulpe sucrée et peu acide, arômes puissants... Le citron de Menton est unique, il est même le seul que l’on peut manger avec la peau ! © Camille Dodet
Aujourd’hui, Laurent et son fils Adrien, formé pour sa part au commerce, emploient une vingtaine de personnes, à la production agricole mais aussi à la vente et à la transformation de produits. Une véritable fierté pour ce fils d’ouvrier de l’aéronautique. « J’ai grandi à Figeac, dans le Sud-Ouest, se souvient l’agriculteur. Mon père travaillait pour les fabricants d’avions. À ses heures perdues, il taillait les arbres. L’hiver, notre jardin devenait une jauge de 800 à 1 000 arbres. Cette activité horticole extraprofessionnelle reposait sur l’entraide et la solidarité des ouvriers. C’est comme ça que j’ai chopé le virus de l’agriculture. Ce que nous réussissons à faire ici, avec mon fils, est une véritable performance. Ce n’est pas rien qu’une vingtaine de familles puissent vivre, ici, exclusivement grâce au citron. »
Mais l’entreprise familiale fait face, cette année, à une difficulté majeure : la sécheresse. Après un automne très peu pluvieux, l’hiver a été particulièrement sec. « On est passé à l’arrosage d’été au mois de mai, alors que nous le faisons normalement à la fin du mois de juin, explique Laurent Gannac. Habituellement, nous atteignons mi-juin la période sèche et chaude. Cette année, la sécheresse a commencé au mois de février et la chaleur est arrivée il y a plus d’un mois. Le manque d’eau se fait sentir depuis avril. »
Dans cette région méditerranéenne, on voit tomber, une année normale, près de 800 mm de pluie. En 2007, année très sèche, on avait comptabilisé seulement 250 mm. « Une pluviométrie à peine au-dessus de celle des zones dites semi-désertiques, alerte Laurent. Là, nous en sommes à peine à 150 mm. Et les pluies ne risquent de revenir qu’au mois d’octobre. »
Lutter pour « maintenir ce qui existe »
Une situation qui pourrait occasionner un surcoût d’approvisionnement en eau de près de 25 %, alors que les autorités demandent de réduire de 20 % les arrosages. « Sur la plupart de nos sites de production, nous nous approvisionnons grâce à la Compagnie des eaux, continue-t-il. Nous pouvons nous le permettre parce que l’agrumiculture a une forte valeur ajoutée. C’est important d’avoir une eau très peu calcaire pour notre système d’arrosage au goutte à goutte. C’est la technique que nous employons pour pouvoir maintenir une agriculture à base d’engrais biologiques qui nécessite de conserver une humidité de surface. Ça permet également d’optimiser les quantités. Les eaux naturelles captées dans une source sont souvent trop chargées en sédiments. On paie une qualité d’eau. »
LES MURS DE PIERRE QUI CANALISENT L’EAU ET SOUTIENNENT LES CULTURES SONT AUSSI MENACÉS. "TOUT CE QUI A ÉTÉ CONSTRUIT ICI EST FRAGILISÉ."
Deux autres de ses lieux de culture sont cependant alimentés par des captages de sources naturelles. Et, au-delà du surcoût, c’est à ces endroits que la sécheresse se fait le plus sentir. « Nous avons obtenu un accord de la compagnie pour nous brancher aux abords du stade de Castellar, un village juste au-dessus de Menton, explique Laurent roulant à bord d’une camionnette en direction de ce nouveau branchement. Ce n’est qu’une partie de la solution. La compagnie ne nous autorise à utiliser quotidiennement qu’une quantité limitée. » Sachant qu’un citronnier nécessite journellement près de 25 litres. Impossible d’imaginer une activité de production pour plus d’une centaine d’arbres. « C’est déjà difficile de maintenir ce qui existe », reprend-il, arrivé au niveau du branchement. Nous sommes au plus haut du bassin-versant, en amont de la source naturelle avec laquelle il compte irriguer le site dit de l’Hermitage où il compte planter bientôt 200 agrumes. Perché au-dessus des pentes abruptes du vallon, il dessine du doigt le parcours des 400 mètres de tuyaux qu’il devra tirer, au travers des ronciers de cette forêt méditerranéenne. « Et ça ne suffira pas, confie-t-il en route pour rejoindre l’Hermitage. Il va falloir stocker l’eau. »
« Une minute vingt pour remplir un litre », indique Laurent Gannac, penché sur le réservoir de la source. Undébit insuffisant pour ses futures plantations. © Camille Dodet
À l’entrée du domaine, la petite maison d’Adrien. Derrière, le potager familial. Il n’est plus arrosé depuis quelques jours. « Je n’ai plus qu’un filet d’eau », annonce le fils de Laurent avant d’entreprendre de suivre l’ensemble de sa conduite d’eau jusqu’au réservoir en béton de 80 000 litres, bâti dans les années 1920, plus haut dans le vallon.
Le chemin pour y parvenir est escarpé. C’est ici, sur les restanques élevées plusieurs siècles auparavant, puis laissées à l’abandon, que la Maison du citron compte encore se développer. Au fur et à mesure de l’ascension, on observe les impressionnants murs de pierres sèches et tous les édifices, construits sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé, des années auparavant, pour permettre la circulation des eaux de ruissellement. « C’est tout cela qu’il faudra reprendre rapidement, parce qu’après la sécheresse, quand les pluies vont reprendre, ça risque d’être chaotique, explique Laurent. Ça sera sans doute brutal. Il faudra être prêt pour recueillir l’eau, faciliter son imprégnation et surtout son ruissellement pour éviter qu’elle emporte tout. Tout ce qui a été construit ici par le passé est fragilisé. »
Capter tout, c’est « éthiquement impossible »
Arrivé au niveau du réservoir, Adrien Gannac cherche à calculer le débit d’eau en provenance de la source. Pour cela, il place au niveau de l’arrivée un seau de 10 litres vide et chronomètre son remplissage. Le verdict tombe. Plus de 13 minutes pour 10 litres. « Nous sommes à moins de 1 200 litres par jour, s’alarme le jeune homme assis sur le dessus de l’immense cuve. L’été dernier, le débit était de 2 500 litres à l’étiage, le niveau le plus bas qu’on atteint normalement début septembre. En hiver, la source donne normalement 20 000 litres par jour. » Une quantité d’eau qui leur permet d’avoir un stock de 80 000 litres au début de la période sèche.
Laurent Gannac mesure le diamètre du réservoir en faisant de grands pas sur le couvercle de béton. « Il y a à peu près 30 centimètres d’eau dans le réservoir, estime-t-il. En ce moment, on doit être en dessous des 8 000 litres. » Soit un dixième du stock habituel.
L’agriculteur veut en avoir le cœur net. Il décide de monter encore plus haut, jusqu’à la source. Le chemin est de plus en plus accidenté. Il fait chaud. Il passe au-dessus d’une cascade complètement sèche qui, habituellement, irrigue le vallon. Parmi les ronces et la végétation abondante apparaissent là encore des vestiges de restanques, bassins et conduits d’irrigation bâtis par les anciens. C’est aujourd’hui le terrain de jeux des sangliers et autres animaux sauvages. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, Laurent Gannac atteint enfin la source. Une sorte de tunnel de pierres sèches dans lequel on entre accroupi. À l’intérieur, la fraîcheur est vivifiante. Dans deux petits bassins coule l’eau de la source. À l’aide d’une bouteille, Laurent calcule à son tour son débit. Une minute vingt pour remplir un litre. Le verdict est confirmé : 1 100 litres par jour. Moins de la moitié du débit observé normalement aux périodes les plus sèches de l’année. « Et nous ne sommes qu’à la mi-juin, s’inquiète l’agriculteur qui, en redescendant, s’alarme aussi de l’état de la végétation. Elle est normalement dans cet état à la fin du mois d’août. Là, nous sortons tout juste du printemps. »
Cette réalité pèse sur les projets de plantation et sur l’existant, mais implique aussi d’autres répercussions. « Nous partageons l’eau de la source avec deux familles qui en font un usage domestique, explique Adrien Gannac. La sécheresse crée des tensions. Nous sommes en train de regarder nos arbres crever. En tant qu’agriculteur, on aurait le droit de capter toute l’eau, à la source, avant le réservoir. Mais, éthiquement, c’est impossible. Il va falloir qu’on trouve un moyen de s’arranger. » Et Laurent Gannac d’en conclure dans un sourire : « C’est un peu “Manon des sources” à Menton. »
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La charrue devant les pneus : Anne Hidalgo ou la chasse aux voitures
Cinq, quatre, trois, deux, un…Bonne année ! Le réveillon de le Saint-Sylvestre 2020 se termine en beauté à l’hôtel Lancaster dans le quartier des Champs-Élysées. Jean, musicien dont le prénom a été changé, peut enfin respirer : son concert est fini. Il ne lui reste plus qu’à ranger ses instruments, saluer le patron et rentrer chez lui… à Corbeil-Essonnes. « Une petite trotte , se dit-il. Mais je devrais être chez moi vers une heure du matin, au plus tard. » Un optimisme qui fait presque sourire, lorsque l’on connaît la suite de l’histoire… « J’ai mis plus de trois heures et demie pour arriver dans le 91 », maugrée l’autoentrepreneur, se remémorant l’un de ses pires trajets parisiens.
Des anecdotes de la sorte, Jean pourrait en conter des centaines. À l’instar de n’importe quel indépendant, astreint d’utiliser sa voiture pour venir travailler dans la capitale. Places de parking introuvables, limitation de vitesse à 30 kilomètres par heure, embouteillages…
Jadis aménagée méticuleusement par le président Georges Pompidou pour attirer les voitures en son sein, la ville d’Anne Hidalgo est devenue un véritable escape game pour les conducteurs. Jusque dans ses moindres recoins. Quiconque a eu l’audace de monter en voiture à “Paname” le sait : les routes de Paris, tout comme celles de l’enfer, sont aussi « pavées de travaux en cours ». Toute l’année, tout le temps.
« Pour préserver sa majorité artificielle au conseil municipal, la maire est tenue d’obtempérer quand le groupe écologiste la met dos au mur »
Voilà maintenant près d’une décennie que l’état du trafic parisien ne cesse d’empirer, sans qu’aucune volonté de compromis, mais toujours plus d’interdits, n’émane de l’Hôtel de Ville à l’intention des usagers. Comment un enjeu de bon sens, comme celui d’améliorer la qualité de l’air de la capitale, a-t-il pu se traduire par des politiques publiques aussi violentes ? Ce n’est pourtant pas le genre des sociaux-démocrates bon teint, dont Mme Hidalgo est l’incarnation faite femme, que de ferrailler ainsi…
« Pour préserver sa majorité artificielle au conseil municipal, la maire est tenue d’obtempérer quand le groupe écologiste la met dos au mur », explique David Alphand, conseiller de Paris et vice-président délégué du groupe Changer Paris, présidé par Rachida Dati. Une hypothèse également partagée par des militants associatifs, farouchement opposés à la ligne de l’Hôtel de Ville : « Je crois qu’Anne Hidalgo est surtout mal conseillée , jauge Pierre Chasseray, porte-parole de 40 millions d’automobilistes. Sa volonté première n’est pas de mettre le “boxon”. » Mais elle n’a pas le choix : pour conserver une position de force, il lui faut céder aux propositions toujours plus radicales des écologistes, dont le groupe municipal a récemment été renforcé par l’arrivée de quelques woke à la suite des élections de 2020.
65 % des Parisiens ne possèdent même pas de voiture
Tenue en respect par ses concurrents directs, “Notre-Drame de Paris” doit aussi se plier au mode de vie et aux exigences de son électorat. Et chez les “titis”, la voiture n’est plus en odeur de sainteté : 65 % des Parisiens ne possèdent même pas de voiture, selon la Mairie. Les trajets intra-muros se font désormais à pied, à vélo ou en transports en commun.
Ainsi les locaux sont-ils, au mieux, insensibles aux politiques favorisant la circulation automobile, au pire hostiles. Et cela se comprend : pollution sonore, qualité de l’air déplorable… Difficile de payer un loyer exorbitant dans la capitale, pour vivre entre les coups de Klaxon et les effluves d’essence. « Le problème étant que de nombreux banlieusards dépendent aussi de Paris pour travailler , note Pierre Chasseray. Or, la piétonnisation n’est envisagée que du seul point de vue des habitants intra-muros. On ne peut pas faire comme si cette ville n’était pas le poumon économique de la région Île-de-France tout entière ! » Certes, mais tous les Franciliens ne votent pas aux élections municipales de Paris.
« Aucune étude ne démontre le véritable apport écologique » des mesures mises en place par la mairie
Entre électoralisme et jeux d’alliances, Anne Hidalgo demeure pieds et poings liés sur la piétonnisation. Même si « aucune étude ne démontre le véritable apport écologique » des mesures mises en place par l’Hôtel de Ville, grommelle David Alphand. Le Parisien révélait en revanche, en février dernier, que les embouteillages étaient responsables de 13,4 % des émissions de CO2 en Île-de-France, selon le 11e rapport TomTom Traffic Index. L’écologie punitive serait donc contre-productive ? Un menu détail qui n’empêche pas le très contestable “modèle Hidalgo” de s’étendre à tout le territoire.
Tout particulièrement depuis la prétendue “vague verte” de 2020, durant laquelle Europe Écologie-Les Verts a conquis ou conservé six grandes villes de plus de 100 000 habitants, en profitant d’une abstention record aux élections municipales. Besançon, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Strasbourg, Tours… Toutes, sous la botte souveraine des Verts, entrent peu à peu dans la guerre larvée contre l’automobile. Et les mêmes problèmes se répètent aux quatre coins du territoire. « Nous sommes dans une période de transition , pondère un élu local écologiste. En réduisant l’espace pour les voitures dans les villes, seuls les utilisateurs qui n’ont pas le choix finiront par prendre leurs voitures. » Et les problèmes de trafic se régleront d’eux-mêmes. « Bien sûr, il faut accompagner cette transition », ajoute-t-il. Transports en commun plus nombreux et plus efficaces, vastes parkings souterrains, développement des pistes cyclables…
“La piétonnisation des grandes villes est de toute façon une tendance générale”
Soit autant de promesses dont nombre d’automobilistes entendent parler depuis près de dix ans sans que la situation s’améliore. Quoi qu’il en soit, « la piétonnisation des grandes villes est de toute façon une tendance générale qui s’observe partout », constate Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS et théoricien socialiste.
De New York à Londres en passant par Paris, il faudra bien s’y faire. Et composer avec ses partisans. Tâche à laquelle Pierre Chasseray compte s’atteler, en répondant favorablement à l’invitation d’Anne Hidalgo à sa grande conférence sur l’avenir du boulevard périphérique parisien. « J’accepte volontiers », affirme-t-il pour la première fois à Valeurs actuelles , saluant un « effort et une main tendue » de la part de l’ex-candidate à l’élection présidentielle. « Après tout, nous partageons le même objectif, ajoute l’habitué des ondes de RMC, la fluidité du trafic. »
Un premier pas vers la réconciliation, qui pourrait changer le quotidien de milliers de Français. Après dix années de pagaille, pourquoi ne pas rêver un peu et imaginer Pierre Chasseray au côté d’Anne Hidalgo, en virée parisienne au volant d’une Renault Zoe. Pour un trajet électrique.
L'Humanité
Dérèglements climatiques
Pierre ChaillanPrès de 100 000 habitants de Sydney et de l’État de Nouvelle-Galles du Sud ont dû évacuer leur foyer au cinquième jour de pluies torrentielles. L’Australie a subi plusieurs inondations au cours des dix-huit derniers mois, ainsi que des périodes de sécheresse engendrant d’énormes feux de forêt. Avec le réchauffement de la planète, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau, augmentant les risques d’épisodes de fortes précipitations. Ce n’est pas la seule zone actuellement éprouvée par le changement climatique. Les sécheresses touchent l’Europe, particulièrement l’Italie et sa production agricole, ou encore l’ouest des États-Unis et sa production hydroélectrique. Face à ce constat toujours plus alarmant, des dizaines de maires de grandes villes, réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont appelé, samedi, dans un manifeste, à « la mobilisation générale » contre le dérèglement climatique et à « une COP des villes ».
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Congé menstruel, un cadeau empoisonné ?
Un million. C’est le nombre de femmes en France atteintes d’endométriose, selon le Centre de l’endométriose à Paris. À celles-ci s’ajoutent les victimes du syndrome des ovaires polykystiques ou de douleurs terrassantes sans pour autant développer de pathologie. Selon l’Assurance maladie, la dysménorrhée est la première cause d’arrêt maladie chez les femmes en France. Alors, des entreprises et une poignée de pays dans le monde proposent un congé menstruel aux employées.
Loin d’être une lubie féministe, le congé menstruel est devenu un sujet de société. Selon un sondage Ifop pour 20 Minutes en mars 2022, 68 % des Françaises y sont favorables, 30 % des femmes interrogées disant souffrir de leurs règles ou en avoir souffert.
Deux entreprises françaises appliquent cette mesure. Si elles n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien, le site Internet de l’une d’elles permet de comprendre les tenants et les aboutissants de ces décisions. C’est depuis le 8 mars 2022, Journée internationale des droits des femmes, que l’entreprise Louis, qui conçoit et produit des meubles de bureau en bois, permet à ses salariées de poser un jour de congé par mois. La direction prévient que la discrimination n’a pas sa place, cet ajustement étant ouvert « à toutes les personnes menstruées de l’équipe ». Autrement dit, à toutes les femmes.
Courant juin, Sud PTT, fédération syndicale des activités postales et des télécommunications, a publié sa lettre envoyée à Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Le syndicat réclame l’instauration à La Poste d’un congé menstruel de douze jours par an sans justificatif. « Ce congé ne pourra créer de discrimination entre hommes et femmes », plaide le communiqué, avant de souligner qu’il est « inconcevable que la direction de La Poste reste ancrée dans une attitude rétrograde et patriarcale ».
Des précédents partout dans le monde
En place depuis longtemps dans divers pays, le congé menstruel peut “déposer le bilan”. C’est le Japon qui a ouvert la voie, en 1947, suivi par la Corée du Sud, en 2001. L’Indonésie est généreuse en proposant, depuis 2003, un ou deux jours de congés payés par cycle. Taiwan, depuis 2013, autorise les employées à poser trois jours au maximum par an. En Afrique, la Zambie offre un jour par mois sans préavis et sans certificat médical. Au Maroc, un groupe parlementaire a déposé, fin juin, une proposition de loi garantissant le congé menstruel aux femmes fonctionnaires. Si elle était adoptée, le Royaume chérifien serait le premier pays arabe.
La fièvre gagne à petit feu l’Europe. Le gouvernement espagnol a approuvé, en mai dernier, l’avant-projet de loi visant à instaurer le congé menstruel. En 2017, un projet du même ordre avait été abandonné en Italie après avoir suscité l’enthousiasme d’une partie de la population. Les députés craignaient que son instauration stigmatise davantage les femmes et les empêche de décrocher un emploi.
Malgré l’engouement, le congé menstruel ne rencontre pas un franc succès auprès de la gent féminine. En Corée du Sud, où il n’est pas pris en charge, les femmes sont de moins en moins réceptives. En 2013, elles étaient 23,6 % à l’utiliser, contre 19,7 % en 2017. Au Japon, la même année, seulement 0,9 % des salariées ont pris une ou plusieurs des journées auxquelles elles ont droit.
La mairie de Gérone, en Catalogne, parle elle-même d’un « bilan mitigé ». Depuis janvier dernier, l’administration laisse aux femmes la possibilité de prendre une après-midi et d’arriver en retard un matin. Les intéressées doivent toutefois rattraper les heures perdues en trois mois : « Le nombre d’heures travaillées annuelles reste le même qu’un homme. On ne voulait pas créer de différence entre les femmes et les hommes », explique à France Bleu Maria Àngels Planas Crous, conseillère municipale de la commune.
Ces législations autour du congé menstruel posent de nombreuses questions, notamment sur la discrimination entre les sexes et la levée du secret médical. Compliqué pour une employée de révéler à son patron où elle en est dans son cycle. Les féministes sont critiques. La fondatrice des Georgettes Sand, Ophélie Latil, redoute une stigmatisation des femmes : « Le congé menstruel essentialise les femmes parce qu’il associe les règles à la douleur, et cela ajouterait une méfiance supplémentaire dans le cas d’embauche de femmes en entreprises » , explique-t-elle sur le site de son collectif. Même défiance pour Fabienne El-Khoury, porte-parole d’Osez le féminisme, qui qualifie le congé menstruel de « fausse bonne idée ».
Ne pas “systématiser” ce congé pour éviter les mises “au placard”
Des arguments qu’entendent les femmes que nous avons rencontrées. Pour Sylvine, qui compare ses douleurs menstruelles à celles d’un accouchement, il ne faudrait pas « systématiser » ce congé pour éviter que les femmes soient mises « au placard au niveau professionnel » . Clémence, quant à elle, se voit difficilement aborder le sujet avec son employeur. Une contrainte qui la freinerait à utiliser le congé : « Je ne suis pas sûre que je m’autoriserais à prendre des jours à chaque cycle », affirme-t-elle. De son côté, Charlotte, professeur, craint des abus dans le nombre d’absences.
Mais selon Anna, pour qui les règles riment avec nausées et malaises à répétition, ces critiques sont irrecevables. « La Sécurité sociale peut contrôler », assure-t-elle. En France, le débat autour de l’instauration ou non du congé menstruel se déroule à petite échelle. Pour l’instant, aucun projet ou proposition de loi sur ce thème n’a été mis sur la table. Jusqu’à quand ?
L'Humanité
L'appel de Jean Jouzel : "Le réchauffement climatique lié à nos activités est une menace pour notre humanité"
Le lien entre le réchauffement climatique et nos activités – ainsi que la menace qu’il fait peser sur notre avenir – est désormais une certitude établie par les rapports du Giec. Jean Jouzel éclaire leur apport à l’action politique, pourtant encore dangereusement insuffisante.
Profil
Climatologue, directeur émérite de recherche au CEA, Jean Jouzel est membre de l’Académie des sciences. En pointe de la lutte contre le réchauffement climatique, il a été impliqué dans le Giec de 1994 à 2015 comme auteur principal, puis comme membre du bureau. Dernier ouvrage : « Climat. Parlons vrai », avec B. Denis, éd. les Pérégrines, 2021.
En novembre 2018, « l’Humanité Dimanche » publiait, dans cette même rubrique, un texte dans lequel je mettais en avant la pertinence des informations déduites de l’étude du climat dans le passé vis-à-vis de son évolution future. J’y évoquais les travaux du Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, créé en 1988 à l’initiative du G7 sous les auspices de deux organisations onusiennes, le Pnue, sa branche environnement, et l’OMM, l’Organisation météorologique mondiale.
En 2015, son 5e rapport avait servi de base scientifique à l’accord de Paris. Établi dans le cadre de la 21e réunion annuelle de la Convention climat (COP 21), son objectif central est de contenir le réchauffement nettement en dessous de 2 °C par rapport au niveau préindustriel et de poursuivre l’action pour le limiter à 1,5 °C ; l’accord est désormais ratifié par quasiment l’ensemble des pays. J’évoquais également le rapport spécial sur un climat à + 1,5 °C, adopté en octobre 2018 avec une conclusion sans ambiguïté : sur le plan des conséquences, un demi-degré, cela compte quasiment dans tous les domaines.
Depuis, le diagnostic du Giec s’est considérablement enrichi de deux rapports spéciaux – consacrés l’un à l’océan et à la cryosphère (l’ensemble des glaces présentes sur Terre), l’autre aux surfaces continentales – et des trois volets de son 6e rapport.
Tous nos articles sur les rapports du Giec.
Vis-à-vis du réchauffement climatique, ils en ont successivement abordé les aspects physiques, les conséquences et l’adaptation, et l’atténuation. Nous sommes entrés dans le domaine des certitudes. Le lien entre ce réchauffement et nos activités est désormais sans équivoque, comme l’est la menace qu’il représente pour le bien-être de l’humanité et la santé de la planète. Avant d’évoquer ces certitudes et l’urgence de l’action, je pense intéressant de rappeler la mission et le fonctionnement du Giec, dans lequel j’ai été impliqué de 1994 à 2015 comme auteur principal, puis comme membre du bureau. Et de mettre en avant les caractéristiques autour desquelles s’est construite sa légitimité.
Les impacts délétères sont des certitudes
La mission du Giec consiste à « évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ».
Le Giec n’a pour mandat ni d’entreprendre des travaux de recherche ni de faire des recommandations aux décideurs politiques, mais de leur fournir, via ses rapports, les éléments pour qu’ils puissent prendre des décisions.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansLes rapports du Giec sont le fruit d’une expertise collective : chaque chapitre est rédigé par une douzaine d’auteurs, sous la responsabilité de deux d’entre eux. Ce caractère collectif oblige à argumenter, à préciser ses sources, et je peux témoigner de discussions très vives au sein des chapitres à la rédaction desquels j’ai été associé, celles-ci étant très généralement résolues de façon consensuelle. Les versions successives sont ouvertes aux commentaires de tout scientifique extérieur souhaitant apporter son avis, commentaires auxquels les auteurs doivent ensuite apporter une réponse.
La transparence du processus est assurée par la mise à disposition des commentaires et des réponses qui y ont été apportés. Cette démarche d’expertise collective adoptée par le Giec en est la marque. La qualité en est garantie par une implication forte de la communauté scientifique internationale : c’est un honneur d’être sélectionné comme auteur du Giec.
Enfin, le processus d’adoption de ses « résumés pour décideurs » par les représentants des gouvernements se traduit par une appropriation de ces rapports qui fait que ces mêmes gouvernements s’appuieront largement sur le diagnostic du Giec lors des négociations conduites au sein de la Convention climat. Mais force est de constater que cette prise en compte se limite, le plus souvent, à affirmer des objectifs ambitieux ; la réalité en est très éloignée.
Cinq scénarios retenus
Ce 6e rapport nous redit la réalité du réchauffement climatique. La dernière décennie a été de 1,09 °C plus chaude que la période préindustrielle, les sept dernières années étant les plus chaudes enregistrées depuis cent cinquante ans. Ce réchauffement est, sans équivoque, attribué à l’augmentation de l’effet de serre lié à nos activités. Sa contribution est estimée à 1,07 °C, soit l’ensemble de ce qui observé.
Cette certitude vaut aussi pour l’élévation du niveau de la mer, qui a pratiquement doublé entre la période récente (3,7 mm/an entre 2006 et 2018) et les trente-cinq années qui l’ont précédée (1,9 mm/an entre 1971 et 2006). Et dans certaines régions du globe, l’intensification des vagues de chaleur est elle aussi et de façon quasi certaine liée à cette augmentation de l’effet de serre. C’est le cas en Europe de l’Ouest et sur le pourtour méditerranéen.
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Qui plus est, les évolutions observées en termes de rythme de réchauffement, d’accélération de l’élévation du niveau de la mer ou d’intensification des événements extrêmes ont, depuis le début des années 1990, été correctement anticipées dans les rapports successifs du Giec.
Il en est de même pour l’estimation de la sensibilité du climat, qui correspond au réchauffement induit par un doublement des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Dès 1979, le rapport Charney – qui s’appuyait largement sur les travaux de Suki Manabe, pionnier de la modélisation du climat, colauréat du prix Nobel de physique en 2021 – l’estimait comprise entre 1,5 et 4,5 °C. C’est aujourd’hui confirmé avec une valeur de 3 °C comme meilleure estimation.
Ces éléments nous invitent à accorder de la crédibilité aux projections d’évolution de notre climat au cours des prochaines décennies, telles qu’elles sont présentées dans ce dernier rapport du Giec. Ces projections dépendent de la façon dont vont évoluer les émissions de gaz à effet de serre. Cinq scénarios principaux ont été retenus, deux très émetteurs, deux sobres et un intermédiaire.
L’inaction mènerait à + 4 °C à la fin du siècle
En cas d’inaction, les scénarios émetteurs conduiront à la fin de ce siècle vers un réchauffement moyen supérieur à 4 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Il sera difficile de faire face à ses conséquences : récifs coralliens mis à mal dès que le réchauffement dépassera 2 °C, acidification de l’océan, élévation du niveau de la mer désormais irréversible, intensification des événements météorologiques extrêmes, fonte du permafrost de l’Arctique libérant aussi du gaz à effet de serre.
Les impacts du réchauffement toucheraient tout autant les populations. L’accès à l’eau serait rendu plus difficile dans certaines régions affectées par des sécheresses et des canicules à répétition. La perte de biodiversité, déjà bien réelle, serait exacerbée, certains écosystèmes naturels étant incapables de s’adapter à un changement aussi rapide. Les rendements agricoles auront tendance à stagner, rendant encore plus délicat l’objectif de nourrir notre humanité marquée par une expansion démographique importante au moins d’ici à 2050.
Bien entendu, ces impacts ne sont pas également répartis, certains pays en voie de développement étant parmi les plus vulnérables. Mais notre pays sera également affecté, comme en témoigne un rapport publié en 2020 (1) : canicules et sécheresses estivales plus intenses seront au rendez-vous et nous devrons nous habituer à des canicules précoces comme celle que de la mi-juin 2022. Le débit des fleuves et des rivières ainsi que la recharge des nappes souterraines seront affectés. Certaines régions côtières sont d’ores et déjà vulnérables à l’élévation du niveau de la mer et cette vulnérabilité vis-à-vis du réchauffement vaut aussi pour les régions de montagne. Nos forêts seront également fragilisées face à des risques d’incendie qui toucheront une large partie de notre pays.
Énorme fossé entre but affiché et réalité
Ne rien faire n’est à l’évidence pas une solution. Les décideurs politiques ont – tout au moins dans les textes – intégré ce constat. La signature de l’accord de Paris, en 2015, en atteste, avec son objectif de limiter le réchauffement nettement en dessous de 2 °C et de poursuivre l’action pour le limiter à 1,5 °C. En 2018, le Giec a montré qu’un demi-degré, cela compte ; qu’il serait certainement moins difficile de s’adapter à un réchauffement limité à 1,5 °C.
Et depuis la conférence climat de Glasgow, en novembre 2021, c’est cet objectif de 1,5 °C qui est mis en avant et son corollaire, la nécessité d’une neutralité carbone dès 2050. De nombreux pays l’ont adoptée, la Chine envisage cette neutralité carbone pour 2060 et l’Inde pour 2070. Mais il y a un énorme fossé entre ce qui est affiché et la réalité.
Certes, des mesures visant à maîtriser nos émissions de gaz à effet de serre ont déjà été prises – celles-ci ont d’ailleurs augmenté moins rapidement depuis 2010 qu’au cours de la décennie précédente. Mais ces mesures sont très loin d’être suffisantes, puisque les engagements pris nous conduisent vers des émissions deux fois trop importantes en 2030 par rapport à ce qu’il faudrait pour avoir des chances de respecter l’objectif de 1,5 °C.
De fait, elles nous emmènent vers des réchauffements voisins de 3 °C, auxquels il sera, pour les jeunes d’aujourd’hui, extrêmement difficile de s’adapter dans la seconde partie de ce siècle et au-delà, voire impossible dans certaines régions. D’après le Giec, il reste possible de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030 avec un message on ne peut plus clair : le réchauffement climatique lié à nos activités est une menace pour notre humanité et la nature qui nous entoure. Et c’est maintenant qu’il faut agir.
(1) Voir « Les nouvelles projections climatiques de référence-Drias 2020 pour la métropole » sur le portail partenarial Météo France, IPSL, Cerfacs : www.drias-climat.fr.
En savoir plus
- Le site de l’Académie des sciences : www.academie-sciences.fr
- Les rapports du Giec sont en ligne sur : www.ipcc.ch (en version française pour les résumés pour décideurs et les résumés techniques ; pas encore disponibles pour le 6e rapport).
- Sur www.academie-sciences.fr, à destination du grand public : « Face au changement climatique, le champ des possibles », colloque, 28-29 janvier 2020.
- Synthèse multimédia des interventions ; vidéos. « Huit conversations sur le climat, entre la science et la jeunesse », 2021-2022. Ces courtes vidéos présentent une conversation entre un.e membre de l’Académie et quatre étudiant.es autour de la science climatique, de ses enjeux sociétaux et de leur perception par ces jeunes.
- Le site de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) : www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc
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Réchauffement climatiquejean jouzelClimatacadémie des sciences Valeurs Actuelles
[D’Orcival] La leçon nous vient des agriculteurs néerlandais
Ah ! Les émissions de gaz à effet de serre sont de retour ! Le gouvernement néerlandais, le quatrième formé par le libéral Mark Rutte depuis 2010, s’est mis d’accord sur un « plan drastique » de réduction de ces émissions… Premier visé : le secteur agricole. Si bien que depuis le 10 juin, au lendemain des annonces du gouvernement, les manifestations organisées par les agriculteurs n’ont pas cessé, dans la capitale, les aéroports, les routes, les autoroutes.
Les Pays-Bas sont le deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires derrière les États-Unis. Nous, Français, sommes le sixième. Les chiffres qui suivent sont ceux publiés par notre ministère de l’Agriculture. Le montant des exportations agricoles néerlandaises est de 96 milliards d’euros, le nôtre de 64. La part de l’agriculture dans le PIB de nos deux pays est la même : 1,6 %. Alors que nous sommes près de quatre fois plus nombreux qu’eux, notre solde commercial est négatif de 72 milliards d’euros, le leur positif de 66…
En d’autres temps, les Néerlandais auraient été fiers de leur agriculture et les Européens les auraient admirés, mais aujourd’hui le gouvernement de La Haye trouve que c’est trop ! Les fonctionnaires de l’Union européenne en sont aussi convaincus. L’agriculture, gagnée sur la mer, au nord et au sud du pays, a beaucoup perdu en population ; ce n’est pas assez ! Elle contribue à l’existence de 53 000 exploitations agricoles ; c’est excessif ! On ne peut plus vivre en produisant autant de gaz à effet de serre et d’oxyde d’azote, ce n’est vraiment pas raisonnable !
Eh bien, non, répliquent les paysans néerlandais sur leurs tracteurs et leurs camions, comme nos “gilets jaunes” à leurs débuts : “Nous savons que nous devons réduire nos émissions, disent-ils en substance, mais nous n’avons pas l’intention de mourir, même au prix de subventions pour des exploitations dont on prépare la disparition. ”
Élisabeth Borne va nationaliser EDF, après que nos politiques, dont elle a fait partie, l’auront délibérément mise en faillite au cours des quinze dernières années au nom de glorieux impératifs européens
Les trois quarts des exportations agricoles néerlandaises vont aux pays de l’Union européenne et au Royaume-Uni. Les principaux produits exportés sont des fleurs, des œufs et produits laitiers, des viandes, des fruits et légumes. Par quoi, par quel pays, veut-on remplacer cela ? S’il est question de comparer les niveaux de vie, le leur est supérieur au nôtre, et leur taux de mortalité en 2020, par temps de Covid, était de 9,7 pour mille contre 9,9 en France…
C’est sûrement aussi pour combattre les émissions de gaz à effet de serre et de carbone que les députés verts allemands viennent de voter contre la prolongation des trois dernières centrales nucléaires de leur pays, inscrites au tableau de chasse de l’ancienne chancelière Angela Merkel, et donc destinées à fermer… Mais les Verts allemands n’en sont pas à un paradoxe près, même membres du gouvernement fédéral, ils préfèrent de bonnes vieilles centrales à charbon, émettrices numéro un de CO2 …
La Commission de Bruxelles soumettait, le 6 juillet, aux députés européens un texte insérant le gaz et l’énergie nucléaire dans la catégorie des activités utiles à la transition énergétique. Six mois de discussions durant la présidence française du Conseil de l’Union. Les Verts de toutes nationalités entendent pourtant s’opposer à un texte qui fait du nucléaire un investissement “durable”, neutre en carbone. On vote : les Verts et leurs alliés sont battus, mais en obtenant tout de même 278 voix contre 328 soutiens au nucléaire “durable” (33 s’abstiennent). Les Verts allemands n’acceptent pas ce verdict ; ils iront se battre avec le Luxembourg et l’Autriche devant la justice européenne.
Ce même 6 juillet, à Paris, Élisabeth Borne présente sa politique au Parlement : elle va nationaliser EDF, après que nos politiques, dont elle a fait partie, l’auront délibérément mise en faillite au cours des quinze dernières années au nom de glorieux impératifs européens – qui nous auront conduits à une politique d’énergie nucléaire totalement chaotique. EDF n’y gagne qu’une chose : la nationalisation la fait échapper aux aléas européens. C’est dire dans quelles contradictions nous évoluons. Nous allons bientôt soutenir les agriculteurs néerlandais.
L'Humanité
Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince
ActuClimat. L’action climatique de la France est « insuffisante », juge le Haut Conseil pour le climat. Induite par la crise sanitaire, la baisse des émissions de 2020 ne se pérennise pas. Décryptage par grands secteurs économiques.
Marie-Noëlle BertrandLe rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) est tombé : la France bataille mollement contre le réchauffement. Ses résultats en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont tout juste au niveau des objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, et loin des ambitions de l’Union européenne. Dans son dernier plan climat, baptisé « Fit for 55 » (ajustement à l’objectif 55), celle-ci vise une baisse de 55 % de ses émissions en 2030.
La France, elle, n’envisage de les réduire que de 40 %. Son bilan, en outre, ne doit qu’à la pandémie d’être moyen. Passé cette période de décroissance contrainte, tout est reparti de plus belle. « Les émissions de gaz à effet de serre ont réaugmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 », souligne le rapport. Des progrès sont toutefois à noter dans des secteurs économiques clés. Qu’est-ce qui gaze, qu’est-ce qui coince ? On fait le point.
Transport. 30 % des émissions nationales : en hausse/baisse
Les émissions du secteur des transports ont augmenté de 11,5 % en 2021 par rapport à 2020, mais restent près de 7 % en dessous de leur niveau de 2019. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, mêlant crise sanitaire, changements de comportement et mesures incitatives. Sur la route, les voitures marquent le pas plus que les camions. Les émissions des poids lourds (33,5 millions de tonnes équivalent CO2) n’ont pas bougé depuis 2019, tandis que celles des véhicules légers (66,4 Mt éq. CO2) ont baissé de 8,6 %. Le secteur doit accélérer son rythme, insiste le HCC. Il salue, en ce sens, la stratégie de redéveloppement du fret ferroviaire et portuaire et le plan national pour le vélo. La stratégie de décarbonation de l’aérien, en revanche, n’est pas engagée et n’intègre pas la maîtrise de la demande, déplore-t-il.
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Agriculture. 19 % des émissions nationales : en baisse
Les émissions du secteur de l’agriculture affichent une baisse de 1,9 % en 2020 (leurs résultats de 2021 ne sont pas encore connus). Cette décroissance s’explique principalement par la régression du cheptel bovin et la diminution de l’azote minéral épandu (principalement sous forme d’engrais chimique). Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, en revanche, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019. Au final, le secteur est encore loin d’atteindre le niveau ambitionné dans le plan « Fit for 55 ». Celui-ci implique que le monde agricole réduise ses émissions de 3,3 Mt éq. CO2 par an jusqu’en 2030 : la stratégie française ne vise qu’une réduction moyenne de 1 Mt éq. CO2 par an sur la période 2022-2030.
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeIndustrie. 19 % des émissions nationales : en reprise
La chimie, le ciment, les mines-métallurgie et la papeterie représentent près de 75 % des émissions de ce secteur, dont les émissions ont bondi en 2021 : + 7,2 % par rapport à 2020, année où elles avaient décru. Là encore, cette oscillation s’explique par une diminution de l’activité consécutive à la crise sanitaire. Et même, cela n’a pas été suffisant. Pour tenir les ambitions fixées par le « Fit for 55 », les réductions annuelles d’émissions devraient dépasser les 2,2 Mt éq. CO2, rappelle le HCC. Or, sur la période 2018-2021, elles n’ont diminué que de 1,8 Mt éq. CO2 par an. Les feuilles de route établies par le gouvernement ne prennent en compte ni les évolutions de la demande, ni les transformations des emplois, tacle le HCC. Les financements déployés dans le cadre de France Relance sont insuffisants. Pire : les dépenses identifiées comme défavorables au climat dans le « budget vert » de l’État n’ont pas été réduites.
Bâtiment. 18 % des émissions nationales : en reprise
Après avoir chuté en 2021, les émissions du secteur du bâtiment ont augmenté de 5,5 % en 2021. La consommation d’énergie des bureaux et autres bâtiments du tertiaire a profité de la crise du Covid et d’un hiver doux en 2020. Plus rigoureux, celui de 2021 l’a fait repartir à la hausse. Le nombre d’opérations de rénovation énergétique des bâtiments a beau augmenter, cela se fait avec un niveau de performance énergétique réduit, déplore le HCC : « Faute de pérennisation des financements publics au-delà de 2022, le déploiement d’un programme ambitieux de rénovation n’est pas garanti. » Ces lacunes pèsent sur l’évolution des consommations finales de fioul, de gaz naturel et d’électricité dans le secteur résidentiel, en hausse sur la période 2019-2021.
Climattransportsindustrieagriculture Valeurs Actuelles
[Edito] Oui à une renationalisation d’EDF, non à sa recapitalisation
La loi de nationalisation de 1946 conférait à EDF les compétences de base d’une entreprise : « Électricité de France est […] dotée de l’autonomie financière », donc « de l’indépendance technique et commerciale » (art. 4). Elle fut l’œuvre d’un ministre, Marcel Paul, avec comme principal conseiller un ingénieur, Roger Lescuyer. Tous deux étaient communistes. Ils voulaient qu’EDF soit un outil de l’État mais un outil responsable, pensant et agissant, bref une entreprise. Ce fut une réussite.
Un grand patron, Marcel Boiteux, par une politique commerciale avisée dont une tarification remarquable, sut développer l’usage de l’électricité pour les ménages et l’industrie. Il opta au bon moment pour l’atome et choisit pour construire le parc de réacteurs un ingénieur efficace, Michel Hug. Celui-ci fit passer l’industrie nucléaire à un stade supérieur, par la construction en série des réacteurs par paliers successifs. Stratégie industrielle devenue universelle. À la fin du XXe siècle, EDF est la première entreprise d’électricité mondiale. Elle est prospère et, selon un commissaire européen, « contribue au budget de l’État ». La France bénéficie alors d’une électricité abondante et bon marché.
Très vite, toutefois, l’État revint à ses vieux démons. Un président de la République, François Mitterrand, mit fin à la stratégie industrielle d’EDF et imposa la construction, toujours risquée, d’un prototype, l’EPR. D’autres dirigeants politiques “oublièrent” d’autoriser durant quinze ans un nouveau chantier nucléaire. D’où de graves pertes de compétences. L’EPR fut un désastre financier. Puis la liberté commerciale d’EDF fut amputée au nom de la concurrence. Il en résulta un dispositif aberrant, l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique), qui revient à obliger cette entreprise compétitive à subventionner ses concurrents. Telle la marionnette de Pinocchio, l’Arenh a échappé à ses concepteurs et créé le désordre. Le gouvernement tente de colmater les brèches par des manipulations douteuses. L’Arenh est un autre désastre financier pour EDF.
Un vieux débat resurgit : la concurrence est-elle bénéfique en électricité ? Le père du libéralisme, Adam Smith, enseignait l’existence de “biens publics”, comme les ports, qui devaient relever de l’État car utilisés par tous et relevant d’investissements à très long terme. Longtemps, la fourniture d’électricité fut considérée comme un “bien public”.
Puis vinrent des économistes comme Hayek, épouvantés par les dérives des États nazi et stalinien, qui préconisèrent un État minimum en confiant au marché des secteurs considérés jusque-là comme services publics. Ce fut la grande mode à la fin du XXe siècle. Les résultats furent pour le moins douteux. Le marché européen de l’électricité devint bientôt un mélange bizarre de dispositions à la Thatcher et de Gosplan soviétique. On notera qu’aux États-Unis, la concurrence en électricité ne s’est pas généralisée.
On reviendra aux principes de base. L’État détermine la politique énergétique. EDF en est un outil, donc une entreprise dotée des compétences correspondantes
C’est dans cette perspective que la renationalisation d’EDF doit s’inscrire. Elle ne peut se résumer en une simple recapitalisation et relève d’une loi spécifique. EDF renationalisée bénéficiera d’apports financiers de l’État, premier responsable de sa situation financière. On reviendra aux principes de base. L’État détermine la politique énergétique. EDF en est un outil, donc une entreprise dotée des compétences correspondantes. Il faut réintroduire dans la nouvelle loi de nationalisation une version modernisée de l’article 4 de celle de 1946.
L’État, comme tout propriétaire d’entreprise, nomme des dirigeants compétents auxquels il accorde sa confiance. Ce choix est capital. Il n’est pas interdit de les choisir parmi le personnel d’EDF, y compris parmi ceux qui, comme Marcel Boiteux, y ont fait toute leur carrière. Il est inutile que ces dirigeants compétents soient placés sous la coupe de hauts fonctionnaires. À chacun son métier. La réforme Hercule, qui revient à créer une EDF morcelée en des sortes de sous-préfectures sous la coupe d’un préfet à Bercy, doit être rejetée. Pour construire de nouveaux réacteurs nucléaires, la direction de programme interministérielle prévue est une erreur.
EDF passera par une convalescence, compte tenu du traitement subi. Elle doit continuer à reconstituer ses compétences d’architecte-ensemblier du nucléaire. Puis elle retrouvera l’accès au marché des capitaux, tirera le meilleur parti du contexte économique et en fera profiter les Français, comme au siècle dernier. Les syndicats siègent au conseil d’administration d’EDF. Ils connaissent les problèmes et prennent volontiers leurs responsabilités. Ils ont constitué une intersyndicale représentative. Ils ont leur place dans le débat.
* Lionel Taccoen a été représentant d’EDF auprès des institutions européennes de 1987 à 2000.
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Entre abstention et engagements, que veulent les jeunes ? (2/2)
Le débatLes mobilisations pour le climat, contre les violences policières ou les discriminations attirent de nombreux jeunes. Pourtant, les 18-24 ans se sont massivement abstenus lors des élections.
Pierre ChaillanJasmine DjennaneCertains se mobilisent dans les centres-villes contre le réchauffement, et d’autres adoptent des gestes solidaires du quotidien dans les quartiers.
Hind Ayadi Directrice de l’association Espoir et Création à Garges-lès-Gonesse
Comment les jeunes s’engagent-ils ? Les jeunes s’engagent-ils encore ? Depuis quelques années, notre jeunesse, portée par une nouvelle incarnation d’elle-même, se manifeste dans une mobilisation de tous les jours et sur tous les modes. Nous pouvons d’abord évoquer les jeunesses présentes dans les combats écologiques, pour alerter sur le sort leur étant réservé du fait du dérèglement climatique. Durant plusieurs mois, une jeunesse urbaine, de grandes villes et de milieux sociaux globalement favorisés, a marqué l’actualité politique par son assiduité et son espoir.
« Fridays for future » La jeunesse donne une leçon d’écologie à ses aînésCet engagement est noble. L’autre engagement de la jeunesse, c’est celui du quotidien dans les quartier, un engagement de tous les jours, pour soi, sa famille, son entourage. Nous avons eu l’occasion, lors des premiers confinements, de voir comment les jeunes dans nos quartiers ont fait preuve d’une solidarité qui ne leur avait que très rarement été associée. Porter les courses de nos anciens, nettoyer les bâtiments, accompagner les plus jeunes dans leur scolarité. Cet engagement n’a pas seulement été celui d’une crise sanitaire, mais celui d’une génération.
Souvent, cette mobilisation va être remis en question par son absence lors des scrutins électoraux. Mais c’est précisément celle-ci qui valorise encore plus la beauté de ces dévouements. « Personne ne nous parle, alors on va faire par nous-mêmes. » Nous devons voir que notre jeunesse se mobilise là où on ne l’attend pas, qu’elle se permet de rêver à changer le monde, à éradiquer la faim dans un quartier, à lutter contre les violences, ou à alerter les pouvoirs publics.
Ce n’est pas que les nouvelles générations s’engagent moins, c’est que l’engagement comme il est conçu est suranné. La jeunesse s’engage. Différemment.
Antiracisme, écologie, luttes LGBT +… des écoliers ou lycéens défendent des causes concrètes. Mais ils adhèrent très peu aux partis politiques.
Lovepreet Singh Syndicaliste lycéen et militant communiste à Bagnolet
Je vais essayer de livrer une brève analyse à partir de mon engagement au Parti communiste français et de mes expériences de syndicaliste lycéen. L’engagement des jeunes en politique se traite sous divers angles. Mais, un constat s’impose : un jeune s’attache à au moins une cause politique en particulier. L’antiracisme, l’écologie, les luttes LGBT +, le social ou l’action pour les conditions d’études. On découvre les autres luttes à travers le spectre de l’une d’elles. À partir de ce constat, la question se pose de savoir comment l’attachement à l’une de ces causes peut se concrétiser par le vote ?
Nos premiers pas dans l’engagement se font à 15, 16 ou 17 ans. Même si, pour ma part, ça s’est fait encore avant. Mineur, le vote n’est pas un outil à notre disposition lorsqu’on commence à s’engager. Lorsque notre engagement commence, on ne dit pas autour de nous qu’il faut aller voter. On demande de participer au collectif en allant aux manifestation. Le vote est secondaire, voire inexistant car nos amis ne votent pas non plus. Je me souviens avoir répété à mes amis au lycée que tout se gagne par la rue et que c’est l’unique solution(rires). À moins d’être dans un parti politique, ce qui est rarement le cas, mes amis, même engagés, vont voter le jour J sans mobiliser l’entourage. Cela explique en partie l’abstention record des jeunes. Même s’il y a d’autres facteurs.
Certains partis politiques peuvent compter plus de jeunes que d’autres. Toutefois, ils adhèrent très peu aux partis politiques. Au Parti communiste (oute LO et NPA), on considère le vote comme indispensable et complémentaire à l’engagement dans la rue. Mon cas personnel est particulier car je ne vote pas, n’ayant pas la nationalité française. L’engagement communiste, en plus de l’engagement syndical, m’a appris l’utilité du vote.
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Électrique : l’Europe se mord la queue
La vie ne serait-elle donc qu’un éternel recommencement ? Le 29 avril 1899, la Jamais contente , une voiture construite par la Compagnie générale belge des transports automobiles Jenatzy était la première à franchir la barre, alors mythique, des 100 kilomètres par heure. Les entrailles de ce petit bolide, exposé au musée de la Voiture et du Tourisme de Compiègne, cachaient deux moteurs électriques. À l’époque, ce mode de propulsion surpassait les motorisations à essence et à vapeur. Puis, la place accordée à ce type de motorisation est devenue anecdotique tandis que les moteurs à essence et Diesel s’imposaient tout au long du XXe siècle. Cent trente-six ans après l’exploit de la Jamais contente, le moteur électrique va de nouveau s’imposer. Mais cette fois, de force !
Le 8 juin dernier, les députés du Parlement européen ont adopté un texte actant la fin des ventes de véhicules à moteur thermique neufs dès 2035. Cette proposition faisait partie de huit textes majeurs du paquet Climat, déposé par la Commission européenne il y a un an. Regroupés sous l’intitulé “Fit for 55”, ils visent à réduire de 55 %, par rapport aux niveaux de 1990, les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote) d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Les discussions ont donné lieu à d’âpres batailles : les Verts voulaient interdire les moteurs thermiques dès 2030 tandis que le Parti populaire européen avait déposé un amendement pour réduire les émissions de 90 % en 2035, ce qui aurait sauvé les motorisations hybrides.
Le 28 juin, les ministres de l’écologie des 27 pays membres de l’Union européenne ont trouvé une position commune sur le “Fit for 55”. La Bulgarie, l’Italie, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie avaient demandé de reporter de cinq ans la décision de passer au tout-électrique, de peur de faire face à « des coûts disproportionnés et inutiles pour le secteur automobile comme pour les consommateurs ». L’Allemagne exigeait que soient pris en compte les motorisations hybrides et les carburants liquides non carbonés. Les Vingt-Sept doivent maintenant s’accorder avec le Parlement européen et la Commission pour donner force de loi au “Fit for 55”.
En cas d’accord, le 1er janvier 2035, cette mesure touchera – en Europe seulement – les voitures et les utilitaires à motorisation thermique et hybride, mais pas les camions, les motos, les engins agricoles, les véhicules militaires. « Cela ne concerne que le particulier et l’artisan , constate Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club Association. La faute des eurodéputés est d’imposer la batterie électrique en ne regardant pas plus loin que le pot d’échappement. » Une fois encore, l’Europe veut se montrer la plus vertueuse.
Si émettre moins de gaz à effet de serre s’entend, l’Union européenne était déjà un bon élève avec, en 2019, près de cinq fois moins de CO2 émis que les États-Unis (13,4 milliards de tonnes) et quatre fois moins que la Chine (11,5 milliards de tonnes). Sur les 2,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone émis par les Vingt-Sept, 17 % proviennent du transport dont 15 % pour les voitures européennes qui ne contribuent qu’à 2,2 % des émissions mondiales de CO2.
Des professionnels du secteur automobile relèvent que le Parlement européen n’est pas aussi sévère avec l’univers numérique qui, s’il était un pays, serait le cinquième émetteur mondial de CO2 : « C’est comme si, avec tous les efforts faits dans l’automobile, nous vidions une piscine avec une cuillère, et qu’en même temps, on y jetait des seaux d’eau dans notre dos », considère Yves Carra.
Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, le tout-électrique « constitue un grand défi pour notre industrie automobile ». Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, est plus sombre. Le 1er décembre 2021, il déclarait au sommet Reuters Next : « Ce qui a été décidé, c’est d’imposer à l’industrie automobile une électrification qui ajoute 50 % de coûts additionnels à un véhicule conventionnel. Il est impossible que nous répercutions 50 % de coûts additionnels au consommateur final. »
Une technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie
En janvier 2022, il en remettait une couche dans un entretien à quatre quotidiens européens : « Ce qui est clair est que l’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie. » Il mettait en garde : « Il ne faut pas perdre de vue que nous risquons de perdre les classes moyennes, qui ne pourront plus acheter de voiture. » Un motif d’inquiétude aussi soulevé par l’Association européenne des constructeurs automobile.
Les autres grands de l’automobile – à l’exception de Volvo et de Ford -ne sont guère plus emballés par la décision européenne. Elle va leur coûter très cher : 73 milliards d’euros en cinq ans chez Volkswagen, 40 milliards en dix ans chez Mercedes-Benz Group, 30 milliards entre 2021 et 2025 chez Stellantis. « Nous allons tenir nos engagements, mais c’est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel », considère Luc Chatel, président de La Plateforme de l’automobile. Sabordage industriel, le mot est lâché et on comprend mieux les craintes de Carlos Tavares, qui redoute une casse sociale dans les 4 000 entreprises du secteur : il faut trois personnes pour assembler les 70 pièces d’un moteur électrique contre cinq pour les 300 pièces d’un moteur thermique. « On chiffre à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035, sous l’impact de ces transformations », expliquait Luc Chatel lors d’une table ronde organisée, en juin dernier, par Le Lab de la filière auto.
En fait, le sabordage est double. Les constructeurs américains et chinois ne vont pas cesser de vendre des véhicules thermiques. Ensuite, passer au 100 % électrique (la part de marché de cette motorisation a atteint 12,1 % en France au 1er semestre) revient à donner les clés du véhicule électrique à l’Asie, car le marché de la batterie – elle représente 40 % du prix de la voiture – est entre ses mains : selon Statista, le chinois CATL contrôlait, en 2021, 32,5 % du marché des batteries pour voitures électriques ; il est suivi par le sud-coréen LG Chem (21,5 %), le japonais Panasonic (14,7 %), le chinois BYD (6,9 %), les sud-coréens Samsung SDI (5,4 %) et SK Innovation (5,1 %). Autant dire que l’Europe risque de perdre sa souveraineté automobile au profit de l’Asie et surtout de la Chine.
Les gouvernements européens ont beau s’entendre pour créer l’Airbus européen des batteries, celles-ci renfermeront toujours des terres rares, du lithium, du cobalt, du nickel ; beaucoup d’éléments extraits, raffinés ou contrôlés par les Chinois. « Notre dépendance à l’égard de la Chine est très forte, puisque ce pays fournit 60 % des 30 matières premières critiques », expliquait Guillaume Pitron, auteur de la Guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (Les Liens qui libèrent), lors de la table ronde du Lab de la filière auto.
Passer de la dépendance au pétrole à la dépendance aux terres rares
Or, la demande européenne va exploser pour répondre aux objectifs de la transition énergétique qui, outre la voiture électrique, repose sur les panneaux solaires, les éoliennes, etc. Avec le risque de voir les prix des batteries (et donc des voitures électriques dont le prix est, aujourd’hui, supérieur de 40 % à un modèle thermique équivalent) propulsés à la hausse, car, dans un premier temps, tout ne pourra pas venir du recyclage. L’université catholique de Louvain a calculé qu’en 2050, il faudrait deux fois plus de nickel, quatre fois plus de cobalt, 26 fois plus de terres rares et 35 fois plus de lithium…
« Nous allons passer d’une dépendance au pétrole avec quelques pays à une dépendance à une seule et même nation, la Chine , résume Yves Carra. Tout le monde le sait sauf les députés européens. » Ceux-ci ont par ailleurs fermé les yeux sur les conditions de travail et surtout sur le très polluant processus de fabrication des batteries : il faut rouler 70 000 kilomètres en voiture électrique pour compenser les émissions de CO2 de ce processus. Pour autant que l’électricité ne provienne pas d’une centrale à charbon…
RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, est parti sur une hypothèse de 15,6 millions de véhicules électriques en 2035 sur un parc total de 38 millions de voitures. Elles consommeront environ 40 térawattheures, soit 8 % de la production actuelle d’électricité totale de la France et autant que la consommation annuelle du Danemark. RTE assure que la production d’électricité pourra répondre à ce surcroît de demande : « Lors des périodes de forte consommation, ou lorsque la production décarbonée est peu disponible (indisponibilité du parc nucléaire, peu d’énergie renouvelable), des moyens thermiques peuvent être sollicités. À l’horizon 2035, le recours aux moyens thermiques pourra continuer à se produire, et notamment lors des pics de charge. Néanmoins, compte tenu de la progression attendue du parc renouvelable, le recours à l’énergie carbonée se réduira, et ce malgré l’augmentation de la consommation associée au parc de véhicules électriques » , explique un expert chez RTE.
Le problème semble moins lié aux pics de circulation qu’aux moments où le propriétaire d’un véhicule électrique aura décidé de recharger sa batterie. Aujourd’hui, 80 % des recharges se font à domicile ou sur le lieu de travail, les 20 % restant sur une des 62 000 bornes installées en France. C’est 38 000 de moins que ce que prévoyaient, en 2020, les ministères des Transports et de la Transition écologique pour la fin de 2021. Un retard dû à la crise sanitaire et à la pénurie de composants électroniques. Le cabinet EY estime qu’en 2035, il faudra, en Europe, 65 millions de bornes – dont 2 % de bornes rapides – (56 millions en résidentiel et 9 millions en itinérance), pour un investissement cumulé de 115 milliards d’euros entre 2022 et 2035. De nombreux constructeurs et industriels redoutent de devoir passer à la caisse pour installer, à leurs frais, des bornes de recharge. Tesla l’a déjà fait, et depuis longtemps.
L'Humanité
La France est-elle suffisamment prête à faire face aux canicules ?
Le débatNous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.
Latifa MadaniIl faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.
Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futurEn 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.
De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.
Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.
Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduirePour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.
Géré de plus en plus par l’action publique, la nécessité d'intégration du phénomène de chaleur extrême en milieu urbain dans les politiques de prévention des risques porte à réflexion..
L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.
À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscinesAujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatiquse dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansJusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).
L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.
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Chez EELV, le cumul des postes du député Julien Bayou provoque des tensions
Des tensions chez EELV. Vendredi 15 juillet, Le Parisien rapporte que le député écologiste Julien Bayou reste pour l’heure également secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts, et ce alors que le règlement intérieur du parti l’interdit. Elu dans la 5e circonscription de Paris, Julien Bayou vient donc de faire son entrée au Palais Bourbon. Il est désormais sommé par un certain nombre de militants et responsables écologistes de choisir entre son mandat de parlementaire et celui de patron du parti, le règlement intérieur d’EELV étant formel : « Concernant les membres du Bureau exécutif siégeant dans une Assemblée parlementaire, elles ou ils ne peuvent être en même temps secrétaire national.e, porte-parole, ou délégué.e aux élections. » En dépit de cette règle, les numéros 1 et 2 d’EELV, Julien Bayou et Sandra Regol, entendent bien se maintenir à leurs postes respectifs, sachant qu’en outre, Julien Bayou est aussi co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.
Fronde interne
Il n’en a pas fallu davantage pour déclencher une bronca chez les militants écologistes. À l’instar d’Alain Coulombel, porte-parole d’EELV : « On ne peut pas avoir de cumul. Point. On est nombreux à penser qu’il faut appliquer les statuts. D’autant que Julien Bayou est aussi coprésident du groupe à l’Assemblée. Ce sont des charges en plus qui ne sont pas compatibles », déplore-t-il. « Les bureaux exécutifs sont adaptés en fonction des contraintes des parlementaires… On est obligés de reporter des réunions, c’est dysfonctionnel. On peut le faire de manière transitoire, mais on ne peut pas prolonger cette situation » poursuit-il, souhaitant un bureau « pleinement opérationnel » pour la rentrée de septembre. « L’absence de cumul des mandats, j’y suis attaché », plaide lui aussi un élu écolo, tendance Jadot. Pourtant, Éva Sas et Jérémie Iordanoff, respectivement porte-parole et secrétaire national adjoint d’EELV, ont annoncé quitter leurs fonctions exécutives, pour se consacrer à leurs tâches parlementaires. Une décision interprétée comme un « coup de pression » sur Julien Bayou et Sandra Regol.
L'Humanité
Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?
Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage
Marie-Noëlle BertrandRévolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.
Définir, planifier, orchestrer
Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansLa coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne
Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.
Transiter juste, transiter efficace
Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie
Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.
Débattre, évaluer, décider
Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique
Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».
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« Obtus », « têtu », « sa main tendue ne nous concerne pas » : ce que l’opposition pense de l’interview d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron n’a jamais été très friand de l’entretien traditionnel du 14-Juillet. Depuis son élection en 2017, le président de la République ne s’est prêté au jeu que deux fois : une fois en 2020, alors que la France se remettait de la crise des Gilets jaunes et affrontait le Covid-19, et une seconde ce jeudi 14 juillet, depuis les jardins de l’Elysée. Face aux journalistes de TF1 et France 2, le chef de l’Etat a donc détaillé ses ambitions pour la suite de son second quinquennat, sans convaincre pour un sou l’opposition.
S’il fallait retenir un thème en particulier, parmi tous ceux joués par la classe politique dans la foulée de l’entretien, ce serait sans doute celui de l’absence de remise en question. « C’est un président de la République hors sol qui n’a rien compris », a d’abord taclé le député Rassemblement national Laurent Jacobelli, décrivant un Emmanuel Macron « obtus, têtu [qui] ne changera jamais ». Toujours à droite, le chef des députés LR Olivier Marleix a également reproché au chef de l’Etat de ne toujours pas comprendre l’Assemblée nationale. « C’est la voix des Français dans leur diversité. Apprenez à l’entendre, apprenez ce ‘respect de chacun’ auquel vous invitez. C’est la condition de la réussite pour la France. »
Non @EmmanuelMacron le vote de la représentation nationale n’est jamais un « coup de chaud nocturne ». C’est la voix des Français dans leur diversité. Apprenez à l’entendre, apprenez ce « respect de chacun » auquel vous invitez. C’est la condition de la réussite pour la France 🇫🇷
— 🇫🇷 Olivier Marleix (@oliviermarleix) July 14, 2022
Unanimité à gauche
La gauche a développé le même discours. « Le Président prépare les Français à de nouvelles difficultés », a estimé Fabien Roussel, tandis qu’Olivier Faure a « vainement essayé de saisir toutes les occasions de compromis avec Emmanuel Macron : salaires, assurance chômage, retraites, Uberisation du travail, taxe sur les superprofits », etc. Mais pour le Premier secrétaire du PS, le chef de l’Etat a choisi « un cap clair ». Sa conclusion est sans appel : « Sa main tendue ne nous concerne pas. »
« Il veut bâtir des compromis, mais sur sa feuille de route, ce qui me semble impossible », a abondé le député LFI Alexis Corbière, qui s’est étonné qu’Emmanuel Macron « maintienne le cap sur les retraites ». « Il n’a pas compris que s’il n’a pas de majorité, c’est lié à son projet sur les retraites », a poursuivi l’élu de Seine-Saint-Denis. La grande union nationale autour d’Emmanuel Macron, ce n’est donc pas pour demain.
Valeurs Actuelles
PACA : contre le RN, Renaud Muselier lance un parti politique local rassemblant « l’arc démocrate et républicain »
Renaud Muselier poursuit son chemin politique en solitaire, désormais loin des Républicains mais toujours dans l’entourage de la majorité présidentielle. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a annoncé, jeudi 14 juillet, la création d’un nouveau parti politique local. Cette micro-formation, baptisée « Cap sur l’avenir – Nos territoires d’abord », devrait être officiellement présentée à la rentrée 2022, rapporte Le Parisien.
Objectif de la démarche : « Défendre politiquement les intérêts de tous les territoires, de tous les habitants » de la région Paca, en appelant au rassemblement toutes les familles politiques déterminées à lutter… contre le Rassemblement national, bien sûr. Renaud Muselier s’en est expliqué dans une lettre adressée à ses soutiens, ce jeudi, dans laquelle il rappelle que c’est « grâce au rassemblement des écologistes raisonnables jusqu’à la droite gaulliste » qu’il a gagné les élections régionales face à Thierry Mariani, en 2021.
Le RN en embuscade dans 21 circonscriptions
Le but de Renaud Muselier, qui continue à se définir comme un « un homme de droite, un gaulliste, un chiraquien, un sarkozyste et un libéral », est donc de faire survivre cette union d’un jour au sein d’une nouvelle famille politique. Celle-ci rassemblerait tous les élus issus de « l’arc démocrate et républicain ». Une union que le président de région, qui avait quitté Les Républicains en novembre 2021, entend bien placer sous son égide, pour lutter contre un Rassemblement national qui a remporté la moitié des 42 circonscriptions de la région.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : les dernières actualités
L'Humanité
Plus de 40 °C attendus en fin de semaine
ActuClimat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.
Marie-Noëlle BertrandElle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.
l’influence humaine en cause
Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.
À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.
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“Traverser la rue pour trouver du travail” : Emmanuel Macron réitère ses propos controversés
Lors de son premier mandat, Emmanuel Macron s’est fait remarquer pour ses phrases chocs. L’une d’entre elles prononcée le 15 septembre 2018 avait particulièrement fait parler d’elle. En effet, le chef de l’Etat avait dit à un jeune homme en recherche d’emploi qu’il suffisait de « traverser la rue » pour trouver du travail. Des propos controversés qu’a pourtant assumés le président de la République, puisque, comme le rapporte BFMTV, le locataire de l’Elysée les a réitérés ce 14 juillet à l’occasion d’une interview donnée après les commémorations de la fête nationale.
« C’est une vérité »
Interrogé sur l’emploi, Emmanuel Macron a assuré qu’il n’y avait pas « un endroit en France » où les gens ne cherchent pas de travail. « Il m’est arrivé parfois […] de dire qu’il fallait traverser la rue », a-t-il reconnu. La journaliste Caroline Roux lui a alors demandé s’il avait regretté ses propos. Question à laquelle Emmanuel Macron a immédiatement répondu : « Pas du tout, c’est une vérité […]. C’est encore plus vrai aujourd’hui », a-t-il rétorqué. Le chef de l’Etat a également appelé à la « mobilisation collective de la Nation » : « Nous sommes un pays qui, pendant des décennies, a connu le chômage de masse, ça laisse des traces », a-t-il conclu en rappelant sa volonté de se battre pour atteindre « le cœur de (sa) bataille » : « le plein emploi ».
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Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs
ActuSous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .
Marie-Noëlle BertrandUn coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.
Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.
Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.
Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansL’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72 % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.
Des manœuvres jusqu’à la dernière minute
Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.
La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.
Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environnementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.
Climatparlement européen Valeurs Actuelles
À l’aéroport de Roissy, la concurrence déloyale des emballeurs clandestins
C’est une situation qui perdure depuis plusieurs années maintenant. Au sein de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, des personnes emballent clandestinement les bagages des voyageurs, rapporte 20 Minutes, vendredi 15 juillet. Une pratique qui représente un risque pour les voyageurs, car tout bagage n’ayant pas été emballé dans un kiosque agréé pourra être refusé ensuite par les compagnies aériennes. Au fil du temps, des tensions ont commencé à naître entre ces individus et les employés de la société Bag Wrap. Cette dernière – la seule agréée par l’aéroport pour l’emballage des bagages – se plaint d’une concurrence déloyale.
« C’est facile de les trouver »
« Vous voyez les vendeurs à la sauvette à côté de la tour Eiffel ? C’est un peu le même principe », confie un employé de Bag Wrap à nos confrères. Peu à peu, le personnel de Roissy-Charles-de-Gaulle s’est accoutumé à leur présence. « C’est facile de les trouver, il suffit d’attendre devant l’enregistrement des bagages du prochain vol à destination de l’Ethiopie », observe un autre employé. Certaines compagnies aériennes font preuve d’exigence et n’acceptent que les bagages emballés par le service agréé. Toutefois, d’autres font l’impasse sur ce type de contrôles. « Tant que le film plastique est transparent et ne gêne pas l’inspection au rayon X, on accepte », abonde une employée d’une compagnie aérienne africaine auprès du même média.
« On se fait insulter, parfois menacer »
Devant les zones d’embarquement, les emballeurs clandestins agissent à la vue de tous. « Parfois, ils viennent même se mettre devant nous pour nous piquer nos clients », constate, amer, un employé de Bag Wrap auprès de nos confrères. Dans cette société, faire emballer un bagage coûte entre 13 et 19 euros. Problème : les emballeurs clandestins proposent ce service pour un prix moindre, qu’ils fixent « un peu à la tête du client », d’après le même salarié. Des propos corroborés par une voyageuse qui a fait empaqueter ses affaires par ces emballeurs clandestins : « Je devais payer 12 euros, mais je n’avais pas assez d’argent sur moi, donc ils m’ont seulement fait payer 7 euros. » Un autre employé de Bag Wrap fustige une situation devenue insupportable : « Plusieurs fois, certains [collègues] ont failli en venir aux mains. […] On se fait insulter, parfois menacer, ce n’est plus vivable. »
Les agents de sécurité assurent faire remonter les informations qui leur parviennent, avant de prendre contact avec les forces de l’ordre. Toutefois, ces emballeurs clandestins « ne vont pas en prison pour ça, alors ils reviennent systématiquement après leur garde à vue », éclaire un agent auprès de 20 Minutes. De son côté, la préfecture de police dit ne pas avoir constaté d’augmentation du phénomène au cours des derniers mois.
L'Humanité
Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...
Il était une foisLes États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.
Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.
Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.
De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990
Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.
Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.
McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.
Au départ était un stand de hot dogs
Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.
En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.
Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.
Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.
Cap sur l'Europe
La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).
Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.
Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chicsEn France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food
Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.
En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.
Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).
Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.
Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.
Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».
Le droit social des petites entreprises
Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.
Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicatMcDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.
La francisation a des limites
En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.
En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.
Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.
En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.
En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.orgEN SAVOIR PLUS
- « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
- « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
- « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
- « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
- « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation Valeurs Actuelles
“Paris est l’une des villes où on se fait le plus dépouiller” : les touristes pointent du doigt la délinquance dans la capitale
Paris est aujourd’hui encore considéré comme étant l’une des plus belles villes du monde. En revanche, elle ne brille pas à travers le monde pour sa capacité à assurer la sécurité de ses habitants et de ses touristes, bien au contraire. Comme l’indique CNews ce 28 juin, la délinquance ronge certains quartiers de la capitale et fait vivre un véritable cauchemar à ceux qui y habitent ou sont de passage. C’est le cas par exemple sur le célèbre champ de Mars qui longe la tour Eiffel. « Nous avons un peu peur (…) Nous avons l’impression que Paris est l’une des villes où l’on se fait le plus dépouiller », a regretté une touriste.
Agressions et vols à l’arraché
La crainte de se faire voler ses affaires, de se faire agresser ou d’être victime d’arnaques est donc de plus en plus présente dans les esprits. Les touristes français et étrangers doivent redoubler de prudence pour éviter toute déconvenue. Mais certains d’entre eux restent sereins et disent même se sentir « en sécurité » à Paris : « Tout le monde a l’air gentil », ont confié plusieurs d’entre eux. Entre attractivité et insécurité, la capitale promet donc le meilleur comme le pire.
Paris : les dernières actualités
L'Humanité
30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu
Il était une foisEntré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.
Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université
Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.
En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.
Une innovation enviée par le monde entier
Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.
Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.
À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.
La question de la rentabilisation des infrastructures
Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.
En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.
Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde
Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.
C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.
En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.
Des terminaux gratuits et un accès aux services payant
Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?
Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.
Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.
Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries
Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.
La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.
Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.
Une arme à double tranchant
Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.
La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.
En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.
Du même auteur
- Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
- De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.
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Il était une foisnouvelles technologies Valeurs Actuelles
Plongée avec l’équipage du Téméraire
Dans la cour d’honneur du lycée Janson-de-Sailly, le clairon sonne. Au garde-à-vous, les képis vissés et les sabres dressés, les sous-mariniers du Téméraire ont décidé d’improviser une cérémonie d’équipage après avoir découvert la bravoure des élèves qui y polissaient jadis ses bancs et tachaient d’encre ses pupitres : nombre d’entre eux ont rejoint le maquis, leur résistance s’inscrivant dans les pas de leur illustre aîné Pierre Brossolette, qui étudia lui aussi entre ces murs.
Pour les lycéens, c’est la quille depuis déjà quelques semaines. Dans cet établissement déserté par les nouveaux bacheliers et les bêtes à concours des classes préparatoires, l’équipage du Téméraire a pris ses quartiers et posé ses bardas dans les turnes du pensionnat. Dans quelques jours, ils défileront pour la première fois sur les Champs-Élysées. La Fost (Force océanique stratégique que compose l’escadrille des quatre SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) célèbre ses 50 ans. L’occasion de mettre à l’honneur ses soldats dont le mot d’ordre est d’ordinaire la discrétion, plus précisément la dilution, et la guerre à laquelle ils prennent part, celle du silence.
Le 29 mars 1967, pavois au vent, Le Redoutable, premier sous-marin français doté de l’arme nucléaire, quittait l’arsenal de Cherbourg au son de la Marseillaise et sous les applaudissements. En pleine guerre froide, le général de Gaulle hisse ainsi la France au rang des puissances et lui assure sa sécurité et son indépendance vis-à-vis des États-Unis et, par la simple menace brandie, concourt à éviter l’embrasement des nations. Il faudra attendre 1972 et son armement complet avant que le mastodonte quitte la rade de Brest et s’enfonce dans les eaux de l’Atlantique pour sa première patrouille. Depuis cette date, au moins un des quatre sous-marins nucléaires français assure la permanence sous les océans, prêt à déclencher le feu nucléaire si tel était l’ordre du président de la République.
À peine nous livre-t-on du bout des lèvres que plusieurs centaines d’Hiroshima reposent dans le ventre du monstre d’acier
« Le nucléaire est l’arme ultime, le dernier rempart. La dissuasion consiste à faire savoir à tout adversaire étatique qui voudrait porter atteinte aux intérêts vitaux du pays – concept volontairement fl ou et à la seule appréciation du président – que notre puissance de feu est telle qu’elle causerait des dommages inacceptables. Et pour exercer cette dissuasion, il nous faut être invulnérables, indétectables, nous diluer dans les océans, être nulle part pour que chacun nous croie partout. Notre job est d’être prêt à tirer. Et pour ce faire, il faut que la machine comme les hommes durent sous les eaux », explique, didactique, le commandant du Téméraire Patrick de Bouteiller, dit le “pacha” dans le jargon de la Marine. De la portée des 16 missiles embarqués, nous ne saurons rien. De la puissance de frappe, non plus. À peine nous livre-t-on du bout des lèvres que plusieurs centaines d’Hiroshima reposent dans le ventre du monstre d’acier.
À l’affût du “syndrome J40”
Les rangs rompus, une ambiance de sortie scolaire règne dans les couloirs du lycée de la rue de la Pompe (XVIe arrondissement parisien). Ils profitent entre camarades des joies et des bistrots de la capitale entre les répétitions du 14 Juillet. Les 110 membres de l’équipage ont quitté la veille l’île Longue, située à l’extrémité de la pointe bretonne, et ses astreintes pour veiller au secret le mieux gardé de France, ses bancs de formation exigeants, ses exercices sur simulateur répétés à l’envi pour être fin prêts à parer la moindre avarie à bord : incendie, fuite d’eau, de vapeur du réacteur. Leurs ennemis fatals sous l’eau. Le quartier-maître Stéphane a 26 ans et quatre patrouilles au compteur. À bord, il travaille dans la zone des missiles nucléaires. Il veille à la parfaite étanchéité des installations pour ne jamais compromettre l’infaillibilité des armes. À 20 ans, il a quitté sa Réunion natale pour rejoindre une seconde famille, celle des sous-mariniers, son “esprit d’équipage” et ses amitiés si particulières que renforcent les confinements successifs auxquels ils sont trois mois par an confrontés. Toute sa vie, il se rappellera sa première plongée : le panneau du “kiosque” qui se referme sitôt le plateau continental atteint, les ballasts purgés et l’immersion dans les profondeurs du mastodonte, qu’il avait alors entre les mains en tant que pilote. Avec son bac pro en poche et quelques mois de formation à l’École nationale supérieure maritime, c’est lui qui était aux commandes du sous-marin. « J’avais quand même le permis de conduire ! », s’amuse-t-il tout à la fois encore grisé et effrayé de cette responsabilité. Dans le poste central des opérations, la sueur perle sur son visage. Tous les regards, « même celui de l’amiral présent à bord ce jour-là », sont rivés sur lui comme sur le clignotement des machines, se souvient-il. Opération réussie. Stéphane obtiendra son certificat élémentaire à l’issue de sa première patrouille et d’un bizutage auquel a droit tout néophyte lors de sa première plongée : se balader avec un oreiller sur la tête et un matelas sur le dos pour gentiment moquer ses difficultés à émerger de sa bannette le matin, ingurgiter un grand bol de vin, puis d’eau de mer que la profondeur a rendue plus salée encore, avant le discours à Neptune, adressé au marin cumulant le plus d’heures de plongée.
« En matière de moral, la nourriture, c’est le nerf de la guerre » s’amuse Marc, 29 ans, pilote du réacteur nucléaire
Dans le dédale des coursives et le labyrinthe de tuyauterie et de câbles, on se faufile pour rejoindre son poste et prendre son quart. Dans les moments de relâche, on invite ses camarades à une partie de Fifa ou de Call of Duty en réseau dans la cafète ou à “taper le carton”, comprendre jouer aux cartes, dans les chambres. « Pour mener à bien la mission, il est primordial que l’ambiance soit bonne et que le moral des troupes tienne », explique le maître Marc, 29 ans, quatre patrouilles à son actif, pilote du réacteur nucléaire qui permet la propulsion du sous-marin. « Et en matière de moral, la nourriture, c’est le nerf de la guerre », s’amuse-t-il, nous décrivant par le menu les prouesses du cuisinier à bord, auquel les sous-mariniers vouent un culte, la “cuisse” détenant le pouvoir de ravir le seul plaisir des sens auquel ils ont encore accès enfermés à des centaines de mètres sous l’eau. Celui que la popote de la “cuisse” aura fait le plus “prospérer” se verra décerner un prix à l’issue de la mission… « On veille chacun les uns sur les autres, à l’affût du moindre signe d’un moral en berne » , poursuit Marc. Notamment, à l’affût du fameux syndrome “J40”. Au quarantième jour, qui marque la moitié de la mission, la lassitude du ronron quotidien, l’enfermement, la difficile distinction entre le jour et la nuit, entachent souvent le moral des troupes et peuvent gangrener l’ensemble de l’équipage. Pour y remédier, une “cabane” est organisée. Traduction : un grand banquet est dressé dans la cafète et s’étale du déjeuner au dîner. On y chante et esquisse quelques pas de danses bretonnes, donnant à ces moments des allures de fest-noz.
Marc a perdu ses parents alors qu’il était sous l’eau. Le commandant a pris la décision de lui apprendre le drame à bord
Une fois par semaine, le courrier est distribué grâce à l’antenne filaire basse fréquence que traîne le sous-marin. Quarante mots, pas un de plus, sont accordés aux familles pour maintenir un lien avec la terre. Le format d’un texto, formel, presque impersonnel puisque, avant d’être communiqué, le “family” est relu par le commandement et peut être censuré si sa teneur est trop négative. Pas question que les mauvaises nouvelles pénètrent à bord et affectent le moral de l’équipage. Sauf exception. Au cours de sa deuxième patrouille, Marc a perdu ses parents alors qu’il était sous l’eau. Un accident de randonnée à Tahiti leur a été fatal. Sa petite amie et son père avaient l’habitude de lui écrire à tour de rôle en mission. « Mais Adeline m’écrivit deux fois de suite. Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond », se remémore-t-il pour nous. Le commandant a pris la décision de lui apprendre le drame à bord. La nouvelle était trop grave et Marc jugé assez solide pour pouvoir l’encaisser. Huit semaines se sont écoulées pendant lesquelles Marc, dans sa bulle, pouvait compter sur la solidarité et l’amitié des gars à bord. « Ce n’est qu’au retour, quand sur le quai de la rade de Brest j’ai vu ma sœur en larmes, que j’ai vraiment réalisé. » Parfois, le “family” augure aussi de bonnes nouvelles : le maître principal Manuel, chargé du système informatique du SNLE, y a appris, en quelques mots, la naissance de son deuxième petit garçon. Une grande joie à bord, inoubliable.
Seize fusées Ariane, une centrale nucléaire et des torpilles
« Ce qui me fascine c’est l’incroyable complexité de la machine ! Les gens ne se rendent pas compte qu’à bord d’un sous-marin, notre oxygène, eau potable, électricité, rien n’est naturel et a été façonné par le génie humain pour garantir notre autonomie. On vit à côté de 16 fusées Ariane, une centrale nucléaire, des torpilles », décrit enfiévré Hyppolite, timonier de 23 ans. Une mini-ville embarquée, dans laquelle les habitants exercent plus d’une trentaine de métiers. À bord, Gaëtan est le “doc”. Dans sa salle d’opération il traite du bobo à l’infarctus en passant par l’attaque de panique, l’abcès dentaire ou l’opération d’une appendicite, tour à tour psy, chirurgien, dentiste, laborantin… Lors de sa dernière patrouille, il a pu opérer un des matelots sous anesthésie générale, évitant ainsi au sous-marin son évacuation, toute remontée étant susceptible de compromettre la furtivité de la mission.
À l’approche de Brest, de retour de patrouille, les marins font la queue pour monter au massif. Se faire fouetter par les embruns, frissonner, respirer à plein poumon l’air iodé effaçant le parfum nauséabond d’huile de moteur flottant dans l’habitacle, porter enfin son regard vers l’infini, s’amuser des dauphins tentant une régate avec le bâtiment… Des petits bonheurs infinis avant de retrouver les bras des êtres aimés s’agitant sur la rade à leur approche. Reprendre à nouveau le cours de leur autre vie, là où il l’avait laissée. Ainsi vogue la famille des sous-mariniers.
Valeurs Actuelles
Le recteur de la Grande mosquée de Paris promu officier de la Légion d’honneur après avoir appelé à voter Macron
Une promotion. Jeudi 14 juillet, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, a été promu au grade d’officier de la Légion d’honneur, comme le mentionne le Journal officiel. Cette promotion a eu lieu sur proposition du ministre de l’Intérieur, en charge des Cultes, Gérald Darmanin, avant d’être validée par le président de la République Emmanuel Macron. Chems-Eddine Hafiz, âgé de 68 ans, est avocat, et possède la double nationalité franco-algérienne. Il dirige la Grande mosquée de Paris, une des plus hautes instances de l’islam en France, depuis le 11 janvier 2020.
Défenseur d’un « islam républicain »
Le 6 mai dernier, au lendemain de l’élection présidentielle, Chems-Eddine Hafiz publiait une longue tribune dans le quotidien Le Monde. Il y défendait sa vision d’un « islam républicain ». « L’islam est l’affaire de tous les Français », affirmait le leader musulman. Chems-Eddine Hafiz fustigeait, sans les nommer, Eric Zemmour et le Rassemblement national : « Un ancien candidat à la présidence de la République s’est permis des propos dont certains ont été condamnés par la justice. Dans la patrie des droits de l’homme, il est des condamnations qui sonnent comme un déshonneur. Le bon sens aurait voulu que l’individu condamné devienne infréquentable, parce que dangereux. Même déshonoré, il continue pourtant à s’agiter et à être soutenu. Pire, il a été le chef d’orchestre d’une campagne présidentielle qui faisait de l’islam et des musulmans les responsables de tous les maux. […] Comment expliquer autrement cet essor spectaculaire d’une formation politique qui prétend redonner son éclat à la France tout en prêchant la haine ? » Le recteur de la Grande mosquée mettait en garde Emmanuel Macron : « Aujourd’hui, notre vote oblige en premier lieu le président de la République réélu, ainsi que toutes celles et tous ceux qui militent pour construire une France plus grande. Arrêtez de nous considérer comme des citoyens condamnés aux marges de la société. »
L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy Valeurs Actuelles
Changement de sexe : dans un manifeste, 140 personnalités dénoncent « l’endoctrinement » des jeunes
Un cri d’alarme. Dans une tribune publiée dans Le Point le 7 juillet dernier, 140 intellectuels et professionnels de santé demandent un débat contradictoire sur les conséquences du changement de sexe chez les jeunes et s’inquiètent des conséquences irréversibles d’un choix aussi radical. Cette tribune a été publiée dans plusieurs médias européens à l’initiative du collectif La petite sirène, réunissant des chercheurs, des médecins, des universitaires. « Nous, scientifiques, médecins et universitaires des sciences humaines et sociales, appelons les médias du service public et les médias privés de France, de Belgique, d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse et d’autres pays d’Europe à présenter fidèlement les études sérieuses et les faits scientifiquement établis concernant le “changement de genre” des enfants dans les émissions destinées à un large public », écrivent-ils.
Lanceurs d’alertes
Ces 140 personnalités, parmi lesquelles l’essayiste féministe Elisabeth Badinter, le philosophe Rémi Brague, ou encore le gynécologue Israël Nisand, s’alarment que « trop d’émissions et de reportages véhiculent de manière univoque les revendications infondées des militants transaffirmatifs, souvent sans objectivité ». Aussi, ils demandent une plus grande prudence et un plus grand discernement dans le traitement de ce sujet brûlant : « Nous appelons les directeurs de chaînes de télévision et de radio, mais aussi la presse écrite, à représenter non seulement la diversité des points de vue, mais également les connaissances avérées concernant la “dysphorie de genre” chez les mineurs. Actuellement, quand les professionnels soutiennent une prise en charge psychologique qui tient compte de la temporalité psychique des enfants et des adolescents en souffrance, ils sont notoirement disqualifiés ou absents des débats ». Les signataires de cette tribune se font lanceurs d’alerte et l’affirment clairement : « On ne choisit pas son sexe et il n’y en a que deux. On naît fille ou garçon. Le sexe est constaté à la naissance et inscrit à l’état civil et chacun construit une identité jamais figée et qui évolue dans le temps, ce qui est trop souvent oublié. On peut changer l’apparence de son corps mais jamais son inscription chromosomiale. Il est urgent de rompre avec des discours usant d’un vocabulaire créé de toutes pièces pour s’imposer à tous, alors qu’il repose sur des croyances et met sur le même plan des vérités scientifiques et des opinions. Il y a un risque de confusion chez les jeunes. »
Valeurs Actuelles
Diam’s : l’inquiétant succès de « Salam » ou la banalisation du salafisme
Ce documentaire, c’est l’histoire de Diam’s, et c’est elle qui la raconte. Dans le film “Salam”, l’ancienne rappeuse retrace son long chemin, de sa dépression à son cheminement pour en sortir, du délaissement de la musique jusqu’à sa conversion à l’islam, étape salvatrice, explique-t-elle.
Munie d’un jilbab noir, cette longue robe islamique qui couvre de la tête aux pieds, elle déambule à l’écran dans un Zénith de Paris, vide, autrefois rempli. Une ellipse qui marque les récentes étapes du parcours de la jeune rappeuse devenue pieuse. Dans une salle pleine, Diam’s se sentait vide. Dorénavant, dans une salle vide, elle se sent pleine, comme si la découverte de l’islam avait été un remède. Elle est en recherche d’absolue et soumise à Allah, le seul remède à ses tourments. Il n’est plus question de musique.
« On était combien à faire semblant ? »
𝑺𝒂𝒍𝒂𝒎, un film de Melanie Diam’s
En salles les 1er et 2 juillet, ouverture des réservations très prochainement. @brutofficiel @Black_Dprod @Festival_Cannes #PanEuropeene @WildBunch
✨#AnneCissé#HoudaBenyamina pic.twitter.com/bcMAL4UZT2
— Mélanie – Diam’s (@melanie_diams) May 25, 2022
L’artiste qui, en 2006, sortait Dans ma bulle, disque de diamant avec ses 800 000 ventes, n’a plus rien à voir avec ce qu’elle est aujourd’hui. Elle le dit, le rap, c’est derrière elle. Désormais, l’écriture et la pratique assidue de la religion guident ses journées, elle qui s’est installée en Arabie Saoudite, pays où les droits des femmes sont battus en brèche. Elle y vit avec son mari, l’ancien rappeur Faouzi Tarkhani, auteur d’un livre intitulé « Mal vu, témoignage d’un salafiste qui condamne le terrorisme. »
« J’en ai fini avec Diam’s. »
Diam’s n’est plus et Mélanie Georgiades renaît. Pour la première fois depuis sa dernière interview en 2015, elle a décidé de revenir dans la lumière, avant de se terrer de nouveau dans l’ombre et le silence. Face à Augustin Trapenard, à l’occasion de la promotion de son documentaire au Festival de Cannes « Salam », paix et bonjour en arabe, elle se livre. Le succès, les concerts, la descente aux enfers, sa nouvelle vie et la délivrance accordée par l’islam… « C’est ma paix à moi », dit-elle, face au journaliste mielleux et consensuel. Diam’s se dit libérée, mais y croit-elle vraiment ?
Le documentaire tant attendu a été projeté pour la première fois sur la Croisette le 26 mai dernier. Ont suivi deux jours de séances exclusives, les 1 et 2 juillet, avant sa sortie sur la plateforme de streaming Brut X à la rentrée. Avec près de 90 000 entrées en deux jours, la sortie momentanée du documentaire a été un succès.
« Un public jeune, assez féminin et assez divers », s’est félicité Guillaume Lacroix, cofondateur de la société de production Black Dynamite et du média Brut, dans les colonnes du Parisien. Le documentaire, sous des faux airs de développement personnel, sonne comme une propagande islamiste mal orchestrée. Son succès interroge et inquiète, tant par sa promotion que par sa cible : les jeunes.
La promotion d’un islam rigoriste
« Elle est devenue l’anti-femme française », tance Pierre Vermeren, normalien et agrégé d’histoire. « L’islam proné par Diam’s est sa version salafiste saoudienne, c’est le radicalisme le plus complet », ajoute ce spécialiste du monde arabe. A plusieurs égards, la pratique d’un islam rigoriste, ici le salafisme, ne laisse aucun doute, notamment par sa manière de se vêtir.
« Le Jilbab est un vêtement qui vient des pays du Golfe, il est extrêmement politisé dès lors qu’on fait le choix de le porter en Occident. Finalement, c’est l’importation d’un vêtement qui n’est pas issu des traditions musulmanes des anciennes colonies françaises, et qui a été intégré en France par les Tabligh, un mouvement indien ultra-rigoriste, prédicatif et itinérant, ayant pour but la réislamisation dure des populations musulmanes prenant leur distance avec la religion », explique Amélie-Myriam Chelly, docteure en sociologie et spécialiste des islams politiques.
Pierre Vermeren corrobore cette analyse : « C’est du salafisme dans le fait de rejeter la musique, d’être soumise à son mari et d’être dans la soumission totale à Dieu sous prétexte de libération ; elle se présente dans une soumission absolue. » Amélie-Myriam Chelly ajoute que la musique est « haram » chez les salafistes, qu’elle «provoque des pulsions qui confinent au diabolique et que le chant en lui-même est « une vénération », et que ces derniers ne se doivent de « vénérer qu’Allah ». À plusieurs reprises, Diam’s marque d’ailleurs son rejet de la musique dans l’interview menée par Augustin Trapenard pour le média Brut.
Elle subvertit également l’islam, bafouant ses préceptes fondamentaux tels que la discrétion dans la foi et la charité. « L’islam présuppose la discrétion, tant dans la foi que dans la charité, et Diam’s, au travers de sa fondation Big Up, se donne toutes les qualités, elle est presque une madonne et ne suit pas le principe le plus essentiel en islam » relève Patrick Karam, vice-président de la région Ile-de-France et docteur en sciences politiques. C’est d’autant plus étrange qu’elle avait décidé de rompre avec la vie publique et médiatique lors de sa conversion il y a une dizaine d’années.
Toutefois, chez elle, rien ne semble être de l’ordre de l’endoctrinement, remarquent Amélie-Myriam Chelly et Pierre Vermeren. Tous les deux soulignent l’instabilité de l’ancienne rappeuse, diagnostiquée bipolaire et qui alterna des séjours en hôpital psychiatrique et des tentatives de suicide. C’est dans ces conditions qu’elle aurait opté pour la radicalité dans l’islam, au détriment de tous les us et coutumes qui l’ont jadis façonnée.
« C’est une femme très fragile en dépit des apparences. Les salafistes ciblent simultanément les classes populaires, les catholiques à l’ancienne malheureux dans cette société ainsi que les personnes fragiles ; elle coche les trois cases. Le salafisme est très prosélyte et il présente la conversion à l’islam comme le salut universel, avance Pierre Vermeren. Pour les salafistes, cette incarnation de la jeune femme occidentale qui se convertit à leur idéologie, c’est du pain béni, d’autant plus qu’ils mettent en avant l’origine catholique de Diam’s : c’est une double victoire. »
« Elle est tombée en premier sur le plan le plus facile d’accès – l’islam saoudien – à un moment où elle était en pleine révolution avec elle même, qui présupposait donc un changement extrême », commente encore Amélie-Myriam Chelly. Mélanie Diam’s ne trompe personne et vise, en réalité, à promouvoir à travers son documentaire une vision radicale de l’islam.
Un documentaire dangereux pour une jeunesse désœuvrée
« Ce documentaire est une œuvre de propagande islamique », affirme Patrick Karam, pour qui ce documentaire procède d’une « stratégie marketing afin de développer une argumentation idéologique » et le discours sur la foi est « de nature à convaincre que la seule solution à tous les problèmes est l’islam ».
Le problème réside dans la mise en avant par le cinéma, en Occident, d’une oeuvre prosélyte d’un islam made in Arabie Saoudite qui impose la soumission, la lapidation, bafoue les droits des femmes et les considère comme des « objets obscurs », poursuit Patrick Karam. « Tout montre que ce documentaire est, au-delà de Diam’s, sur une ligne salafiste, l’islamisme le plus rigoriste. »
C’est un « islamisme low-cost » qui est promu au travers du documentaire, redoute ainsi le vice-président de la région Ile-de-France : « Diam’s se sert de son succès pour porter un discours et endoctriner des jeunes qui vont se poser des questions.» Pierre Vermeren renchérit : « Ce documentaire est une des pièces d’un combat culturel dans lequel Diam’s est embarquée. » Le but est clairement affiché, pas de diversion ou de taqiya chère aux Frères musulmans qui en ont l’habitude, mais seulement un discours réactionnaire assumé.
« Diam’s signe là l’échec cinglant de l’école française qui n’a pas su lui transmettre la valeur inestimable de la liberté de l’être »
Ce qui inquiète aussi, c’est la situation de faiblesse idéologique, spirituelle et morale dans laquelle l’Occident se trouve, qui permet à ces franges radicales d’instiller leur mode de vie archaïco-patriarcal, notamment au travers d’un soft power islamique. Le documentaire a été visionné majoritairement par des jeunes et sera diffusé à la rentrée sur la plateforme de streaming Brut X, très suivie par les 18-25 ans.
« Il y a une porosité idéologique dans une jeunesse intellectuellement délaissée par l’école, notamment dans les formes de radicalité les plus stupides, et si ce documentaire touche majoritairement des adolescents, c’est très inquiétant, prévient Pierre Vermeren. La jeunesse n’a pas de repères, elle a été coupée de la transmission en art, en religion, en histoire. Or, elle demeure en quête d’absolue. Les islamistes ont compris que la jeunesse française est en déshérence, déracinée dans son propre pays. On a arraché les gens à leur héritage culturel, car les boomers ont choisi de cesser de transmettre. »
Amélie-Myriam Chelly s’inquiète aussi de la «banalisation de ces phénomènes de contacts et de rencontres avec des discours radicaux, ainsi que de conversions à des lectures extrêmement littérales de l’islam qui sont et doivent demeurer minoritaires pour ne pas entrer en contradiction avec nos valeurs ». Et Patrick Karam d’ajouter: « C’est inquiétant. À la passerelle à l’âge adulte on se cherche, on recherche quelque chose et les catholiques ne savent plus le donner. Par ailleurs, Diam’s est une figure d’autorité que le maître d’école ne représente plus. »
La responsabilité des élites culturelles et médiatiques
Ce documentaire et sa promotion soulèvent enfin un dernier problème : comment peut-on, en France, promouvoir un documentaire de propagande islamiste qui défend l’idée d’un islam salvateur ? Les élites culturelles et médiatiques, par leur silence ou leur soutien, ont-elles une part de responsabilité ? « Il n’y a pas de contre discours et je suis gêné par les journalistes qui servent la soupe à tout ça », tance Patrick Karam, pour qui les Français doivent « se réarmer idéologiquement » au risque de devenir les « idiots utiles d’un islamisme à plusieurs visages .»
« Que ce soit promu par le milieu lié au Festival de Cannes, c’est une déviance culturelle emblématique de notre époque. C’est manifestement une campagne bien orchestrée avec des relais dans le showbiz français », s’offusque aussi Pierre Vermeren. Interrogé sur le financement du documentaire par nos confrères du Parisien, le producteur Guillaume Lacroix n’a d’ailleurs pas souhaité répondre.
L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois Valeurs Actuelles
Nantes : les auteurs de la fusillade pourraient être relâchés car la justice n’est pas en mesure de les juger
Nouveau rebondissement dans le dossier judiciaire sur la fusillade du Moonlight. Le 23 avril 2019, plusieurs individus avaient pénétré dans ce bar à chicha du centre-ville nantais pour y ouvrir le feu, aux alentours de 1h40, rappelle Le Parisien, vendredi 15 juillet. Un employé, prénommé Monceff Mjidou et âgé de 24 ans, avait perdu la vie sous les rafales d’armes de guerre. Incarcérés, les trois suspects principaux pourraient voir leurs détentions provisoires cesser prochainement, au motif d’un dysfonctionnement judiciaire. Toutefois, avant d’obtenir leur remise en liberté, ils vont devoir patienter. En effet, dans l’attente des résultats d’études de faisabilité pour la pose de bracelets électroniques, la chambre de l’instruction de Rennes a reporté sa décision – attendue vendredi – au 26 juillet, précise de son côté Ouest-France.
Un manque de temps et de moyens humains
Après la fusillade du 23 avril 2019, des « sources anonymes » avaient désigné plusieurs individus comme étant les auteurs de ce présumé règlement de comptes entre quartiers. Quelque temps plus tard, cinq hommes avaient été mis en examen pour « meurtre en bande organisée » et « participation à une association de malfaiteurs ». Finalement, après « trente-deux mois » passés en détention provisoire – une période au cours de laquelle ils n’ont cessé de clamer leur innocence –, les trois principaux suspects pourraient sortir de prison pour raison juridique procédurale. En effet, faute de moyens humains et de temps, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Rennes n’est « pas en mesure » de statuer, sous quatre mois, sur leur appel contre l’ordonnance de mise en accusation (OMA) de la juge d’instruction « eu égard au volume du contentieux », relatent nos confrères.
Cinq mois auparavant, un autre suspect avait déjà été remis en liberté sur un vice de procédure, souligne Le Parisien. Dans le détail, l’appel sur sa détention n’avait pas été audiencé dans le délai de vingt jours fixé par le Code de procédure pénale.
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[Vidéo] Elisabeth Borne annonce que les incendies en Gironde sont dus à un véhicule électrique qui a pris feu
Des incendies d’origine humaine. C’est ce qu’a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne vendredi 15 juillet depuis le département de la Gironde où elle s’est rendue pour suivre l’action des services de secours qui luttent contre les incendies qui ravagent une partie du territoire depuis plusieurs jours, rapporte BFMTV. En effet, d’après Elisabeth Borne, « 80 % des départs de feu sont d’origine humaine ». Elle a ajouté que c’était « notre responsabilité, à chacun d’entre nous, d’être vigilant […] de faire attention, dans ces conditions, de ne pas déclencher de départs de feu ».
Gironde: Elisabeth Borne confirme qu’une voiture électrique est à l’origine du feu pic.twitter.com/BWxNYo97Ff
— BFMTV (@BFMTV) July 15, 2022
Une voiture électrique à l’origine des incendies en Gironde
Le chef du gouvernement a expliqué que ces incendies qui ravageaient des milliers d’hectares du département avaient pour origine « une voiture électrique qui a pris feu », sans préciser si cet incendie de véhicule était intentionnel ou purement accidentel. Cependant, le parquet de Bordeaux a annoncé que l’incendie en cours sur la commune de Landiras était sans doute « d’origine criminelle ». Selon les derniers chiffres de la préfecture, 3 150 hectares ont brûlé à La Teste-de-Buch et 4 700 à Landiras. Au total, 11 300 personnes ont été évacuées depuis mardi 12 juillet. Plus de 1 000 pompiers sont toujours mobilisés pour lutter contre les feux qui continuent de progresser en direction du sud, vers le département voisin des Landes.
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L'Humanité
Feu d’artifices
ÉditorialChristophe DeroubaixOn ne sait si, jeudi, depuis les jardins de l’Élysée, le chef de l’État s’est adressé aux Français et à leurs inquiétudes ou s’il répétait un one-man-show privé pour l’université d’été du Medef. À vrai dire, on sait. Pour son retour à la tradition de l’interview du 14 Juillet, Emmanuel Macron s’est montré tel qu’il est : un président de droite. Sur un ton imperturbablement professoral, interrompant des journalistes aux questions pourtant peu embarrassantes, il a déroulé un « monologue » satisfait que ne perturbent ni les conditions réelles de la vie des Français ni les résultats électoraux – ceux des législatives, en l’occurrence.
la France des cheveux gris et des portefeuilles plutôt bien garnis a pu se repaître des formules présidentielles.
Pouvoir d’achat ? La réponse prendra la forme du bâton puisque, en gros, Emmanuel Macron a annoncé que des textes de loi auront pour objectif de forcer les gens à accepter n’importe quel salaire. Transition écologique alors que canicule, sécheresse et incendies rythment comme jamais la vie du pays ? La martingale semble s’appeler « sobriété » et une « chasse au gaspi » qui sent les années 1970, renvoyant à l’attitude de chacun là où le défi posé nécessite une action publique collective. Le scandale Uber ? Il assume, il le referait, repeignant son rôle d’« infiltré » des Gafam, dynamiteurs des réglementations sociales et fiscales, en héraut des jeunes des quartiers difficiles. L’avenir ? « Travailler plus et plus longtemps » avec un report de l’âge du départ à la retraite à 65 ans. Bref, la France des cheveux gris et des portefeuilles plutôt bien garnis – la moitié de son électorat – a pu se repaître des formules présidentielles.
Bien à droite, le président de la République est pourtant bien affaibli, la majorité relative dont disposent ses troupes à l’Assemblée nationale reflétant l’état de minorité dans lequel se trouve son projet politique. Il aura mis un certain talent à masquer cette réalité lourde de la vie politique. L’admettre l’aurait, il est vrai, conduit à reconnaître qu’il lui faudra faire preuve de plus de brutalité pour encore l’imposer.
Emmanuel MacronEditorial14 juillet Valeurs Actuelles
Dans les Vosges, les éoliennes ne font pas l’unanimité
En France, la question de l’énergie éolienne est sujette à controverses. C’est l’idée qui ressort en tout cas du dernier Conseil municipal de La Vôge-les-Bains (Vosges), qui s’est déroulé le 7 juillet dernier. Ce jour-là, Frédéric Drevet – le maire de la commune – a présenté aux côtés de plusieurs intervenants le projet éolien qu’il défend. Un projet loin de faire l’unanimité, notamment auprès des élus d’opposition, qui ont saisi l’occasion pour faire entendre leur mécontentement, nous apprend Vosgestélévision, mardi 12 juillet.
Le projet pourrait voir le jour en 2027
Quid de ce projet éolien défendu par l’édile ? Il s’agit de l’implantation de trois mâts d’une hauteur de 200 mètres entre les communes déléguées d’Hautmougey et Harsault, non loin du lieu-dit Le Cerisier, détaille la chaîne de télévision départementale. Une initiative pensée sur le long terme et conduite en collaboration avec la société Opale. Le projet, dont la phase d’étude vient seulement d’être lancée, pourrait voir le jour en 2027.
Cette installation est largement décriée par les élus d’opposition du groupe « Rassembler à La Vôge-les-Bains », dont Sébastien Humbert, délégué départemental du RN Vosges, se trouve à la tête. Lors du Conseil municipal, ils ont longuement évoqué les risques financiers, les nuisances, les conséquences sur la santé ainsi que les dévaluations immobilières qui pourraient selon eux être engendrés par ce type de projet, poursuit le média.
Aucun « risque financier », selon le maire
D’après Frédéric Drevet, contacté par nos confrères, cette initiative s’inscrit dans une politique énergétique plus globale, axée sur deux défis qualifiés de majeurs par l’édile : « Faire face au changement climatique et lutter pour la souveraineté énergétique ». Selon le maire de La Vôge-les-Bains, ce projet permettrait donc d’agir localement sur cette problématique. Concernant les réticences de ses opposants, il assure auprès du site d’actualités qu’« il n’y a pas de risque financier, car la commune devrait toucher environ 60 000 euros de dividendes par an ». Enfin, au sujet des potentielles nuisances, il rétorque que « les éoliennes devraient être installées sur une zone située à au moins un kilomètre de toute habitation ».
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Affaibli, Emmanuel Macron maintient son cap
Premier planSans majorité absolue à l’Assemblée nationale, le chef de l’État n’a proposé, lors de son interview du 14 Juillet, aucune piste de compromis. Il a par ailleurs balayé d’un revers de main les accusations de collusion avec Uber.
Naïm SakhiBenjamin KönigEmmanuel Macron reste sourd au message envoyé par les Français lors des élections législatives. Durant une bonne heure, jeudi, le chef de l’État s’est soumis à l’interview télévisée du 14 Juillet. La seconde depuis son accession à l’Élysée. Dans une posture jupitérienne, le président de la République s’était toujours refusé à se prêter à l’exercice, sauf en 2020, avec l’arrivée du Covid. Oui, mais… la juxtaposition des crises tout comme l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale le contraignent à bâtir des « compromis responsables » avec les oppositions. Il mouille donc la chemise, sans pour autant dévier de son cap : « Les Français m’ont accordé leur confiance à la présidentielle et m’ont doté d’une majorité relative. Si les choses avaient changé à un point qui me rende impossible l’action, je n’aurais pas confirmé Élisabeth Borne. » Inflexible, le chef de l’État n’en est pas moins rattrapé par les réalités socio-économiques. Alors que le conflit en Ukraine s’enlise, « il faut nous préparer à ce que la guerre dure », annonce-t-il, n’hésitant pas à parler « d’économie de guerre ». La raison ? « La Russie utilise l’énergie comme une arme de guerre, nous devons nous préparer à nous passer du gaz russe. »
Afin de « passer le pic de l’hiver », le chef de l’État appelle les Français à « entrer collectivement dans une logique de sobriété », avec comme objectif à long terme de réduire la consommation énergétique de 10 % d’ici à 2024. Il annonce un plan en la matière dans les administrations, ainsi qu’un projet de loi pour développer les énergies renouvelables. Par ailleurs, Emmanuel Macron a révélé sa volonté de réformer le marché européen de l’électricité. « Nous allons négocier une baisse du prix parce qu’il correspondra plus à ce qu’est le marché », a-t-il expliqué, sans pour autant annoncer une sortie de la France de ce mécanisme. « L’Espagne et le Portugal s’en sont affranchis sans attendre. Pourquoi la France ne pourrait-elle pas faire de même afin de retrouver la maîtrise des tarifs ? » lui oppose Fabien Roussel (PCF). Enfin, alors que le bouclier tarifaire prendra fin le 1er janvier 2023, Emmanuel Macron affiche une nouvelle logique, celle du cas par cas, « en ciblant les gens qui en ont le plus besoin ».
Sur l’emploi, le tout-libéral
Le chef de l’État résume sa feuille de route économique en trois grands axes : pas de hausse des impôts, pas de dette supplémentaire et de nouvelles créations de richesse. En la matière, Emmanuel Macron entend « tout faire en faveur du plein-emploi » et prévoir une réforme du marché du travail « au retour de l’été ». D’ailleurs, pour le président, « la solidarité nationale est payée par ceux qui bossent », confirmant ainsi une réforme du RSA avec laquelle les bénéficiaires seront assujettis à 15 à 20 heures d’activité obligatoire par semaine. Un « contrat », selon lui, dans lequel « la collectivité doit aider à remettre le pied » des chômeurs de longue durée « à l’étrier ». Pas question donc d’évoquer un partage des richesses, alors que les 500 plus grandes fortunes françaises ont dépassé la barre symbolique des 1 000 milliards d’euros, en hausse de 5 % en un an.
« Le projet d’Emmanuel Macron pour les cinq prochaines années, c’est donc… de refaire les ordonnances travail, la réforme de l’apprentissage, la réforme de l’assurance-chômage et celle des retraites. Un disque rayé ou un aveu d’échec ? » tance Boris Vallaud, le président du groupe PS à l’Assemblée. Sur les retraites, sujet sensible dans l’opinion publique, le chef de l’État appelle les oppositions au consensus, tout en maintenant que les Français « devront travailler plus et plus longtemps ». « C’est cocasse, il veut des compromis, mais on ne peut pas discuter de ce qu’il appelle la nécessité de travailler jusqu’à 65 ans. Les gens comme moi n’ont pas été élus pour ça », juge, pour sa part, le député Alexis Corbière (FI). Enfin, sur la question de la hausse des salaires, bien qu’Emmanuel Macron annonce des revalorisations dans les branches où le salaire minimal se situe en dessous du Smic, « la majorité se refuse de parler de cette question centrale », rappelle le député communiste Pierre Dharréville, alors que le projet de loi sur le pouvoir d’achat est actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale.
En minorité politique, mais rien à négocier
« Un coup de chaud nocturne ». Telle est l’expression, énième mépris du vote des parlementaires, employée par le chef de l’État pour qualifier le rejet du deuxième article du projet de loi sur « les mesures de protection face au Covid ». Un texte adopté par 221 voix contre 187, mais amputé de plusieurs dispositions, dont ce fameux article qui instituait la possibilité de rétablir le passe sanitaire aux frontières ainsi que pour les voyageurs revenant d’outre-mer. Les députés de la Nupes, du RN et de LR ont voté contre, et le ministre de la Santé, François Braun, a également dû se résoudre à accepter d’étudier la réintégration des soignants non vaccinés, alors que l’hôpital craque de tous bords. « J’entends les questionnements », a-t-il déclaré, promettant de « consulter les autorités scientifiques et éthiques ».
La Macronie découvre la démocratie parlementaire, et, malgré l’appel renouvelé aux « compromis » et à « écouter les oppositions », le gouvernement n’agit de la sorte que contraint et forcé. Un double discours qu’a pointé, dans l’Hémicycle, la députée communiste Elsa Faucillon, parlant d’une « gestion de la crise centralisée et autoritaire », et martelant à l’adresse de l’exécutif : « Vous parlez de compromis, mais vous n’avez qu’un but : continuer à appliquer le programme d’Emmanuel Macron. Je vous le dis, c’est terminé. » Car l’hôte de l’Élysée persiste, s’en tenant à la « confiance des électeurs à la présidentielle », renouvelée, selon lui, aux législatives avec « une majorité relative ». À laquelle il voudrait bien arrimer LR, en appelant à leur « sagesse » et à « celle des sénateurs ». Ce dur apprentissage de la démocratie, la majorité va devoir l’intégrer avec le texte sur le pouvoir d’achat, dont l’examen débutait cette semaine en commission des Affaires sociales. Pierre Dharréville y décrit une « majorité inflexible qui a du mal à admettre la situation nouvelle ». Ce jeudi, le chef de l’État n’a pourtant pas changé d’un iota sa ligne libérale. « Sa main tendue ne nous concerne pas », a répliqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. De son côté, le président FI de la commission des Finances, Éric Coquerel, a rappelé que « le gouvernement n’arrivera pas à faire voter sa loi s’il ne lâche pas du lest ». Une loi qui ne remet pas en cause le rapport capital/travail, et que le RN a donc l’intention de voter.
Uber : circulez, y a rien à voir !
Reste le sujet qui fâche : le scandale des « Uber files », qui met en exergue la collusion entre les intérêts privés et le plus haut sommet de l’État. Comme à son habitude, le président s’est livré à une série de rodomontades, assurant qu’il n’y a « aucun élément dans cette prétendue enquête ». Mais les faits sont têtus, corroborés par la révélation par le Monde d’une rencontre informelle, en 2014, entre le PDG d’Uber, Travis Kalanick, et un Emmanuel Macron fraîchement nommé à Bercy et identifié par la multinationale étatsunienne comme étant « le plus ouvert au modèle Uber ». Une rencontre organisée par Francis Donnat, lobbyiste de Google France, sur l’insistance de la puissante PDG américaine de Google, Rachel Whetstone, à l’intérêt bien compris : Google avait investi, en 2013, 258 millions de dollars (196 millions d’euros) dans Uber.
Jeudi, interrogé à ce propos, Emmanuel Macron a assuré qu’il défendait « l’ouverture du marché » et qu’en tant que ministre, « on ne fait rien qui ne soit connu du gouvernement ». Et de prétendre ne pas avoir « un tempérament à être sous influence ». Or, c’est bien là que le bât blesse : ces réunions étaient secrètes, et il agissait dans le dos du gouvernement, alors dirigé par Bernard Cazeneuve. Et, sur le fond, il s’est félicité des « milliers de jeunes des quartiers difficiles qui ont été embauchés ». En guise d’embauche : du travail à la tâche, sous-payé, sans protection sociale ni financement de la Sécu et qui fait payer ses impôts à ses clients et ses chauffeurs. « Qu’ils viennent me chercher », déclarait Emmanuel Macron en 2018 à propos de l’affaire Benalla. Quatre ans plus tard et malgré une réélection par défaut, il ajoute la brutalité à l’arrogance.
Emmanuel MacronLaREMréforme des retraitesmarché du travail Valeurs Actuelles
Poitiers : le livreur Uber Eats, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire, agressait sexuellement ses clients
Un homme de 31 ans, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français depuis janvier dernier, a été accusé d’agressions sexuelles dans la Vienne. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés lors de livraisons que celui-ci effectuait près de Poitiers pour l’entreprise Uber Eats, rapporte Centre Presse, vendredi 15 juillet. Des accusations portées par trois personnes : deux jeunes hommes et une jeune fille.
Trois plaintes
Le 1er juin dernier, un jeune homme prénommé Bryan et âgé de 22 ans circulait à bord d’une trottinette électrique, sur les bords de Vienne, lorsqu’il a pris conscience qu’un scooter le suivait, indique le quotidien départemental. Après quoi, le pilote se serait porté à sa hauteur et l’aurait interpellé en arabe pour lui proposer de se rendre dans un coin discret. Puis, il l’aurait embrassé de force et lui aurait touché le sexe à plusieurs reprises. La victime est parvenue à s’esquiver en lui proposant de remettre le rendez-vous. Dans la foulée, elle a déposé une plainte qui a permis de faire le lien avec deux autres plaintes, respectivement déposées en janvier et en mai.
Dix jours plus tôt, en effet, un adolescent de 17 ans avait dénoncé une agression sexuelle qui se serait déroulée dans le vestiaire d’une salle de sport, poursuit Centre Presse. Le jeune garçon accuse le trentenaire de lui avoir pincé les tétons avant de lui saisir le sexe. Quelques mois auparavant, c’est une mineure qui aurait été était abordée par Samir, sur les bords de Vienne. Elle a raconté aux enquêteurs qu’ils discutaient lorsque celui-ci a mis sa main, à diverses reprises, sur sa cuisse, avant de remonter vers son sexe. Une gifle donnée par l’adolescente et des cris ont permis de mettre l’individu en fuite.
Dix mois de prison avec maintien en détention
Autant d’accusations que le jeune homme nie en bloc. Lors de son jugement en comparution immédiate mercredi 13 juillet, il s’est défendu, par l’intermédiaire d’un interprète, en ces termes : « Je n’ai jamais fait de problèmes sexuels en Algérie ou en France. » Lors de ses auditions puis à la barre, il a toutefois livré des versions contradictoires, indiquent nos confrères. Selon l’expert-psychiatre qui l’a rencontré, le trentenaire – un homosexuel qui vit de la prostitution – ne présente aucun trouble particulier altérant ses actes. Il a été condamné par le tribunal à dix mois de prison avec maintien en détention. Une peine qui a été assortie d’une interdiction d’exercer toute activité au contact des mineurs durant cinq ans. Le jeune homme doit par ailleurs verser la somme de 2 000 euros de préjudice moral à l’une des victimes.
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Et les chevaux ?
BilletMaurice UlrichBeau défilé. Bon, il faut aimer la musique militaire. À Paris, le Pont-Neuf est un endroit privilégié pour voir passer les avions. La garde républicaine, c’est pas mal. On ne sait pas si les chevaux apprécient vraiment les timbales et les trompettes. Ils n’ont pas leur mot à dire. On ne leur demande rien, d’ailleurs. Cette année, attention, nous ne sommes pas en guerre, mais le défilé était celui, nous a-t-on dit, de la guerre en Ukraine, de l’union de l’Europe et de l’Otan. Bien. On se demande quand même pourquoi le 14 Juillet est devenu la fête des armées. La révolution, c’était aussi la nation en armes. Maintenant, la France, c’est plutôt la nation des ventes d’armes. Ses Rafale, un peu moins ses sous-marins, son bijou, le canon Caesar. Il a déjà fait ses preuves avec l’Arabie saoudite. À 40 kilomètres, un village yéménite n’y résiste pas. Cinq millions d’euros l’exemplaire. On en annonce 18 pour l’Ukraine. C’est pour la bonne cause. C’est cadeau ? À crédit ? Satisfaits ou remboursés ? On ne sait pas trop.
14 juilletventes d'armesarmementGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
Bordeaux : un clandestin algérien condamné pour agression sexuelle sur deux jeunes filles
La fête de la Musique a battu son plein mardi dernier. Et comme souvent, des incidents sont survenus en marge de l’événement. À Bordeaux, deux jeunes filles âgées de 15 ans ont été agressées sexuellement ce soir-là. L’auteur des faits a été condamné, vendredi 24 juin, à dix-huit mois de prison, dont huit ferme, par le tribunal correctionnel de Bordeaux, relaie le Figaro. Trois ans de prison avaient d’abord été requis contre le prévenu. Cet homme d’une vingtaine d’années est un Algérien en situation irrégulière, arrivé fraîchement en France. La justice lui a également interdit de se rendre sur le territoire français durant cinq ans.
Deux atteintes dans la foule
C’est donc mardi 21 juin que les faits ont eu lieu. Les deux adolescentes de 15 ans ont eu la permission de sortir accompagnées de l’un de leur cousin et d’un ami. Alors que les jeunes dansaient sur la place de la Bourse, en plein centre de Bordeaux, un individu est venu se frotter à l’une d’entre elles. Il a été repoussé par l’ami de la victime, avant de revenir. La jeune fille aurait ensuite senti les doigts de l’agresseur s’enfoncer dans ses parties intimes par-dessus son short, relate le Figaro. La deuxième adolescente dit avoir subi la même agression. Elles ont rapidement prévenu les CRS, fournissant un portrait de l’agresseur. La police a donc été alertée. Le clandestin a finalement été arrêté porte de Bourgogne alors qu’il s’apprêtait à prendre le tram.
L’agresseur nie les faits
L’individu a démenti être l’auteur de ces agressions sexuelles, plaidant que son geste n’était « pas intentionnel » en raison d’une « bousculade », relaie le Figaro. Il a également assuré lors de son procès ne pas s’être rendu sur la place de la Bourse ce soir-là. Une version des faits qui ne colle pas avec les images de vidéosurveillance enregistrées mardi soir. Le prévenu a finalement admis avoir fait « quelques allers-retours dans la foule ».
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Sri Lanka, le FMI en embuscade
ActuLa chute du clan Rajapaksa ne rend pas le scénario néolibéral caduc. Des négociations avec le Fonds monétaire international ont abouti à une aide dérisoire, qui risque d’aggraver la colère populaire.
Lina SankariLa scène vaut révocation. Ce 13 juillet, après avoir été refoulé la veille par les services de l’immigration, le président sri-lankais corrompu Gotabaya Rajapaksa a fui son pays à bord d’un avion militaire après l’invasion du palais par les manifestants. Ces derniers n’ont pas boudé leur plaisir. Dans les salons dorés, ils ont rejoué les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) façon comédie du ridicule, profité du lit présidentiel et multiplié les plongeons dans la piscine. Autre salle, autre ambiance. La fuite désespérée du chef de l’État par la mer puis par les airs disait la panique qui s’est emparée du clan au pouvoir. Après une escale aux Maldives, l’ultranationaliste Gotabaya Rajapaksa faisait route, jeudi, vers Singapour, où il a annoncé officiellement sa démission.
La volonté de réduire le poids de la Chine
À peine désigné président par intérim, le premier ministre Ranil Wickremesinghe, qui avait pris le relais après la démission il y a deux mois de Mahinda Rajapaksa, le frère aîné de l’ex-chef d’État en fuite, a vu ses bureaux pris d’assaut, mercredi. Le premier ministre, qui a décrété l’état d’urgence et le couvre-feu, a demandé à l’armée et à la police de « faire le nécessaire pour rétablir l’ordre », osant : « Nous ne pouvons pas permettre aux fascistes de prendre le pouvoir. » Par conséquent, le Parlement a chargé Mahinda Yapa Abeywardena, allié des Rajapaksa, d’assurer la présidence par intérim jusqu’à ce que la Chambre désigne un nouveau président pour achever le mandat, qui court jusqu’en novembre 2024. Un gouvernement d’union nationale est en négociation. « Le futur président devrait être choisi d’un commun accord par tous les partis politiques et sur la base des besoins nationaux. Nous demandons à tous les dirigeants des partis politiques de parvenir à un consensus, en laissant de côté les luttes de pouvoir politiques », a expliqué le prêtre bouddhiste influent Omalpe Sobitha Thero.
La chute du clan Rajapaksa, au pouvoir depuis 2005, fait figure de libération pour les manifestants, qui occupent la rue depuis trois mois après une crise du Covid qui avait déjà laissé le pays exsangue. Ils dénoncent l’incurie de l’exécutif face à une dette extérieure colossale de 51 milliards de dollars (51 milliards d’euros) – plus de 70 % du PIB – et au manque de devises étrangères qui entraîne une incapacité d’importer les biens essentiels. Les pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments ont plongé le pays dans la plus grave crise économique qu’il ait connue depuis son indépendance, en 1948. À cet égard, « l’aide » dérisoire de 3 à 4 milliards de dollars proposée par le Fonds monétaire international (FMI) risque d’aggraver les manifestations populaires en entraînant la privatisation d’entreprises d’État, le gel du salaire des fonctionnaires et l’augmentation des prix. Le départ de la famille Rajapaksa de la scène politique ne devrait pas remettre en question ce scénario néolibéral : « Le parti d’opposition n’est pas opposé à ces mesures, car lui-même est assez lié au FMI et à la Banque mondiale », rappelle Jean-Joseph Boillot, chercheur associé à l’Iris.
L’entrée en scène du FMI, et indirectement des États-Unis, illustre la volonté de réduire le poids de la Chine et les rivalités géopolitiques qui se jouent autour du carrefour stratégique que constitue le Sri Lanka dans l’océan Indien. Souvent pointé du doigt dans cette crise, Pékin ne détient que 10 % de la dette extérieure, quand 40 % sont constitués d’obligations souveraines empruntées sur les marchés financiers mondiaux .
La crise n’est pas systématiquement imputable à la guerre en Ukraine
Directement liée au capitalisme de connivence, qui a fragilisé les ressources fiscales, la crise n’est donc pas systématiquement imputable à la guerre en Ukraine. « Si c’était le cas, tous les pays d’Asie du Sud auraient été touchés par les mêmes phénomènes. Or, ni le Bangladesh, ni l’Inde, ni même les Maldives, le Népal ou le Bhoutan connaissent une telle situation, malgré des pressions économiques fortes depuis deux ans liées à la même crise sur les marchés mondiaux des matières premières et des denrées alimentaires », insiste Jean-Joseph Boillot. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n’a néanmoins pas hésité à rendre la Russie responsable de la crise sri-lankaise, sous-entendant que la guerre menée par Moscou ne visait pas seulement son pays mais revêtait une dimension plus globale. « L’une des principales tactiques utilisées par la Russie lors de son invasion de l’Ukraine est la création d’un choc économique », a-t-il fait valoir ce 13 juillet, lors de l’Asian Leadership Conference à Séoul, cherchant à rallier un cercle élargi de nations alors que de nombreux pays émergents choisissent le non-alignement.
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Oise : un dealer de 19 ans interpellé avec plus de 600 grammes de drogue et 3 000 euros
C’est avec un joli butin qu’un jeune homme qui vient de sortir de prison a été retrouvé, lundi 11 juillet, à Compiègne (Oise). Zacharia T., 19 ans, a été interpellé par les forces de l’ordre après que deux policiers l’ont vu jeter un sac qui contenait plus de 600 grammes de drogue – de l’héroïne et du cannabis – ainsi que la somme de 3 000 euros en espèces, relate Le Parisien, vendredi 15 juillet. De l’herbe était conditionnée dans des sachets qui avaient la particularité de reprendre les codes d’une grande marque de confiserie.
« Ce n’est pas à moi »
Devant le tribunal de Compiègne, le jeune homme a nié en bloc, vendredi 15 juillet. Tout juste majeur, il a déjà neuf mentions à son casier judiciaire. Avec un certain aplomb, il a répondu aux questions du juge, arguant notamment que le sac retrouvé ne lui appartenait pas. « Je discutais avec des collègues. On était assis tranquillement. Et puis, ça a crié pour dire qu’il y avait les flics, alors on s’est dispersé, normal. C’est tout. C’est comme ça, ici. Un policier est venu vers moi pour m’embarquer, a longuement détaillé Zacharia T., dont les propos sont cités par le quotidien régional. Je pensais que c’était juste pour ma consommation, et en arrivant au commissariat, il m’accuse de trafic en me montrant un sac. Mais je ne sais pas d’où il sort. Il n’est pas à moi. C’est faux. »
« Il y a de la weed et du Teuchi »
Dans cette affaire, tout a commencé le 11 juillet, aux alentours de 15h40. Deux officiers de la police judiciaire ont aperçu Zacharia T. avec un sac en plastique noir, qu’il a ensuite roulé en boule et jeté en l’air. Les forces de l’ordre ont alors récupéré ledit sac dans lequel elles ont découvert la somme de 3 230 euros en liquide, 323 grammes de résine de cannabis, 287 grammes d’héroïne ainsi que 60 grammes d’herbe conditionnés dans des pochons sur lesquels apparaissait la mention « Hashibo » et le slogan « Il y a de la weed et du Teuchi », observe le journal. Vendredi 15 juillet, le jeune homme a été condamné à dix-huit mois de prison ferme pour des faits de trafic de stupéfiants. Il a également été condamné à une interdiction de paraître à Compiègne pour une durée de trois ans.
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L'Humanité
Quatre dirigeants de Tepco enfin condamnés
Vadim KamenkaAu terme d’une procédure judiciaire lancée en 2012 par des actionnaires de Tepco (Tokyo Electric Power Company), quatre anciens dirigeants du fournisseur d’électricité ont été condamnés à verser 13 000 milliards de yens (95 milliards d’euros) de dommages et intérêts. Cette décision du tribunal de Tokyo est historique. Pour la première fois, la compagnie est jugée responsable de l’accident survenu en 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima, qui aurait pu être évité. « Le sens de la sûreté et de la responsabilité requis pour un opérateur d’une activité nucléaire faisait fondamentalement défaut », a déclaré le juge. Ces dirigeants avaient été innocentés en 2019, au pénal, poursuivis à l’époque par des évacués de la région du Nord-Est. La condamnation a pris en compte de nombreux rapports de l’époque, qui préconisaient des mesures préventives contre un potentiel raz-de-marée telle l’installation à une altitude plus élevée des systèmes d’électricité de secours de la centrale. Le gigantesque tsunami, qui a déferlé le 11 mars 2011, a provoqué des séries de défaillances. Les travaux de décontamination et de démantèlement de la centrale doivent durer plusieurs décennies.
japonSéisme au Japon Fukushimatepco Valeurs Actuelles
Toulouse : un policier municipal ouvre le feu sur un chauffard qui lui fonce dessus
Cela aurait pu être dramatique. Vendredi 15 juillet, des policiers municipaux effectuaient des contrôles routiers à Toulouse lorsqu’un chauffard leur a foncé dessus, rapporte La Dépêche. Il était aux alentours de 17 heures lorsque des policiers municipaux toulousains, qui effectuaient des contrôles d’automobilistes, ont vu un homme au volant d’un véhicule brutalement accélérer et leur foncer dessus. La scène s’est déroulée chemin de Perpignan, à proximité de l’avenue du Général Eisenhower. L’un des policiers a été fauché, mais s’en est sorti sans blessures trop graves.
Des coups de feu
Le policier blessé a néanmoins eu le temps de sortir son arme de service et de faire feu à plusieurs reprises sur le véhicule du suspect, touchant la carrosserie de la voiture, qui a néanmoins pu prendre la fuite. Elle a fini par être retrouvée quelques heures plus tard, mais le chauffeur s’était volatilisé. Deux enquêtes parallèles ont été ouvertes : l’une pour l’agression du policier, et l’autre pour savoir si l’usage de l’arme à feu était légitime, ou non.
L’adjoint à la sécurité de la municipalité de Toulouse, Emilion Esnaut, a réagi sur Twitter : « Il y a quelques minutes, au cours d’un contrôle pour vitesse excessive dans le secteur Eisenhower, le conducteur a délibérément redémarré et foncé sur un policier municipal, qui a ouvert le feu. J’exprime tout mon soutien à l’agent blessé et à l’équipage. Faits choquants et scandaleux », a -t-il écrit.
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Le plaidoyer anti-impérialiste d’Ernesto Che Guevara
ActuLe 11 décembre 1964, en pleine guerre froide, le commandant de la révolution cubaine dénonce à la tribune des Nations unies l’interventionnisme des puissances occidentales, frein à toute « coexistence pacifique des peuples ».
Cathy Dos SantosVêtu de son treillis vert olive, Ernesto Guevara est à la tribune de l’Assemblée des Nations unies. Ce 11 décembre 1964, le palais de verre de New York tremble. Rarement un dirigeant s’est livré dans cette enceinte à un tel réquisitoire contre l’impérialisme des puissances occidentales, particulièrement des États-Unis qui ensanglante l’Amérique latine, le Congo de feu Patrice Lumumba, le Vietnam, etc.
Le commandant de la révolution cubaine en sait quelque chose. Depuis l’avènement de la révolution en 1959, Cuba, autrefois bordel de la mafia et des États-Unis, est la cible d’attaques de la Maison-Blanche, comme l’illustre l’invasion de la baie des Cochons, en 1961, par des mercenaires entraînés par la CIA. Depuis, le pays est soumis à un terrible blocus toujours en vigueur. En 1962 encore, la Grande Île a été le point névralgique de la guerre froide avec la crise des missiles.
Dans son adresse à l’ONU, en porte-voix des pays non alignés, le Che dénonce « la bande de chacals et de hyènes » que « la civilisation occidentale dissimule derrière sa façade somptueuse ». Et de plaider pour la libération des peuples, seule condition d’une véritable coexistence pacifique.
Extrait du discours
La dernière heure du colonialisme a maintenant sonné, et des millions d’habitants d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine se lèvent à la recherche d’une nouvelle vie et imposent leur strict droit à l’autodétermination et au développement indépendant de leur nation. (…)
Notre pays est un des points constants de friction, un des lieux où les principes qui fondent les droits des petits pays à leur souveraineté sont mis à l’épreuve jour après jour, minute après minute, et, en même temps, il est une des tranchées de la liberté du monde située à petite distance de l’impérialisme nord-américain.
La coexistence pacifique doit s’exercer entre tous les États...
De tous les problèmes brûlants qu’il faut traiter dans cette Assemblée, un de ceux qui ont pour nous une signification particulière (…) est celui de la coexistence pacifique entre États de régimes économico-sociaux différents. Le monde a fait de grands progrès dans ce domaine, mais l’impérialisme – surtout l’impérialisme nord-américain – a prétendu faire croire que la coexistence pacifique était réservée à l’usage exclusif des grandes puissances de la Terre. (…) La coexistence pacifique doit s’exercer entre tous les États, indépendamment de leur taille, des rapports historiques antérieurs qui les ont liés et des problèmes qui se sont posés parmi certains d’entre eux à une époque donnée (…).
Nous considérons qu’une conférence dont l’objectif serait la destruction totale des armes thermonucléaires, avec pour première mesure l’interdiction totale des essais, est nécessaire. Dans le même temps doit être clairement établie l’obligation pour tous les pays de respecter les frontières actuelles des autres États, de n’exercer aucune action agressive même menée avec des armes conventionnelles.
En unissant notre voix à celle de tous les pays du monde qui demandent le désarmement général et total, (…) nous croyons nécessaire que l’intégrité territoriale des nations doit être respectée et que le bras armé de l’impérialisme doit être arrêté car, pour n’utiliser que les armes conventionnelles, il n’en reste pas moins dangereux. (…)
Nous déclarons une fois de plus que les vices coloniaux qui empêchent le développement des peuples ne s’expriment pas seulement dans des rapports de type politique : la fameuse détérioration des termes de l’échange n’est autre que le résultat de l’échange inégal entre pays producteurs de matières premières et pays industriels qui dominent les marchés. (…)
Tant que les peuples économiquement dépendants ne se libéreront pas des marchés capitalistes (...), il n’y aura pas de développement économique solide ; on reculera...
Tant que les peuples économiquement dépendants ne se libéreront pas des marchés capitalistes pour imposer, fermement unis aux pays socialistes, nos rapports entre exploiteurs et exploités, il n’y aura pas de développement économique solide ; on reculera, et dans certains cas, les pays faibles retomberont sous la domination politique des impérialistes et des colonialistes. (…)
Nous ne pouvons nier notre sympathie envers les peuples qui luttent pour leur libération et nous devons remplir l’obligation de notre gouvernement et de notre peuple en exprimant catégoriquement devant le monde que nous soutenons moralement les peuples qui, n’importe où dans le monde, luttent pour que les droits de pleine souveraineté proclamés dans la Charte des Nations unies deviennent une réalité. »
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[Info VA] Paris : vol à main armée dans une bijouterie, trois personnes interpellées
La police a interpellé trois individus qui braquaient une bijouterie située au 10, rue Monge, dans le 5e arrondissement de Paris, ce mercredi, selon nos informations. Après avoir été informés d’une agression en cours dans le magasin, les agents sont arrivés sur place à 21h30 et ont constaté que le rideau en fer était fermé à clef. Une femme présente sur les lieux a confié aux policiers avoir vu un homme, grand et de forte corpulence, entrer dans la bijouterie après avoir poussé un employé à l’intérieur, puis avoir fermé le rideau.
Deux hommes et une femme arrêtés
Le gérant et propriétaire de la bijouterie a indiqué aux policiers avoir reçu une alerte sur son téléphone et constaté grâce aux caméras de vidéosurveillance qu’une femme était en train d’étrangler son employé. Sur les lieux, les policiers ont découvert à l’intérieur du commerce quatre individus, dont l’employé légèrement blessé. Ce dernier s’était enfermé dans les toilettes, où il avait trouvé refuge. Il présentait une dermabrasion à l’avant-bras. Les forces de l’ordre ont alors sorti leurs armes et sommé les braqueurs – deux hommes et une femme – de se coucher au sol. Les trois individus interpellés s’appellent Kamel A., né en 1993, Mahamadou D., né en 1998, et Mandip K., née en 1987, précise une source policière. Les deux premiers sont déjà connus des services.
Un préjudice potentiel estimé à 100 000 euros
Selon les informations recueillies par la police auprès de l’employé, la femme est d’abord entrée seule dans la boutique aux alentours de 18h, prétendant vouloir effectuer un achat. Après quoi, elle a menacé l’employé pour s’emparer des bijoux qui se trouvaient dans la vitrine. Quelques instants après, selon une source policière, elle l’a menacé avec un pistolet argenté, mais la victime est parvenue à faire tomber l’arme. Pendant que l’employé tentait de la maîtriser, les deux complices de la femme sont venus lui prêter main-forte. Ils ont repoussé l’employé à l’intérieur du commerce, alors que celui-ci était parvenu à franchir le sas pour donner l’alerte. Les policiers ont retrouvé un sac rempli de montres de marque et de bijoux pour un préjudice potentiel estimé à 100 000 euros. Une sacoche noire, contenant une arme de poing de marque Beretta, a été saisie.
🔴 [Info @Valeurs] Vol à main armée et extorsion dans une bijouterie rue Monge dans le 5e à Paris, mercredi soir. Un employé blessé. Un Beretta retrouvé. Trois interpellés : Kamel A. (29 ans), Mahamadou D. (23) et Mandip K. (34). Les deux premiers sont déjà connus des services.
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) July 15, 2022
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L’équipe de France sur la pointe des pieds.
ActuAthlétisme. Depuis les Mondiaux de Doha en 2019, l’équipe de France a du mal à retrouver ses marques. Est-ce aux États-Unis où se déroulent les Mondiaux, que la flamme pas encore olympique se rallumera ? Pas sûr.
Éric SerresOn ne peut pas dire que l’équipe de France d’Athlétisme débarque en fanfare aux pays du sport universitaires. Depuis les Mondiaux de Londres en 2017 avec trois titres (5 médailles en tout), le bilan est très faible côté tricolore. Deux médailles à Doha (argent de Bigot au marteau et bronze de Martinot-Lagarde sur 110 m haies) et une seule breloque aux JO de Tokyo avec l’argent pour Kevin Mayer au décathlon. Seul Quentin Bigot, le lanceur de marteau, numéro 3 mondial débarqué à Eugene (Oregon), paraît être l’une des plus grandes chances de médaille française. Malgré tout, le vice-champion du monde 2019, revenu de suspension pour dopage, ne tient pas à se présenter comme le leader des Bleus.
Pour le reste c’est encore une fois la misère face à des pays comme les États-Unis ou la Jamaïque qui trustent les meilleures places dans les disciplines reines de l’Athlétisme. Notamment dans le sprint où l’on ne voit pas qui pourrait, côté français, venir chatouiller les pointes de ces deux nations. Mouhamadou Fall unique petite chance ? Pas sûr puisque celui-ci n’a pas su suivre le protocole de localisation pour les contrôles anti dopage et qui pourrait in fine rentrer à la maison avant même d’avoir foulé la piste.
Peut-être Sasha Zhoya avec ses 13’’17 sur le 110 m haies et qui est en progression constante ? « bien sûr que je veux monter sur le podium. La finale ce sera ma zone de confort, là où tout peut se passer. Pour être champion du monde, il faudra courir en moins de 13 secondes je pense, ça va être chaud. Après les championnats juniors l’an dernier je découvre ici un autre monde, beaucoup plus sérieux. Là, c’est un autre monde, ça me force d’adapter ce mode de vie. » avertit le jeune homme. Benjamin Robert ? le Toulousain, reste sur dix podiums en autant de 800 m cette saison. Mais sera-ce bien suffisant. Seul finalement, Kevin Mayer, pourrait encore une fois répondre présent à l’appel des médailles, s’il ne connaît aucun pépin physique, bine sûr. Enfin Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies) pourrait sait-on jamais d se rapprocher du podium.
Mais au-delà du triste bilan sportif, la Fédération française d’athlétisme (FFA) est accablée par les problèmes internes et encore récemment par des affaires de dopage et de violences. La FFA a aussi subi des départs et multiplié les réorganisations pour gérer le haut niveau. La plus récente : la mise en place début 2022 d’un duo avec, dans le rôle du Directeur technique national, Patrick Ranvier, passé par l’aviron et les sports de glace notamment, et dans celui du directeur de la haute performance, Romain Barras, ex-décathlonien dans le giron fédéral depuis 2017. « Cette saison estivale dense, avec Eugene avant (les Championnats d’Europe à Munich (mi-août), va nous permettre de faire une belle revue d’effectif à deux ans des Jeux (de Paris). C’est une chance. Ça va nous permettre de déterminer nos potentiels pour les prochaines échéances majeures, à court, moyen et plus long termes«, explique me DTN qui quelque part doit aussi croiser les doigts à deux ans à peine des JO à Paris.
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Maine-et-Loire : un enfant de 7 ans et sa sœur de 24 ans décédés lors d’un “incident de tir” au feu d’artifice
Un drame s’est produit jeudi 14 juillet, dans la commune de Cholet (Maine-et-Loire). Un « incident de tir » survenu pendant le feu d’artifice proposé par la commune a provoqué la mort d’un enfant de 7 ans et de sa sœur aînée, âgée de 24 ans, nous apprend France Bleu, ce vendredi. Une troisième personne a également été gravement blessée dans le même contexte, observe la radio locale, qui cite une information recueillie auprès du procureur de la République d’Angers, Eric Bouillard. Ce dernier a précisé que les victimes étaient accompagnées d’autres membres de leur famille et se trouvaient « à une cinquantaine de mètres du pas de tir » lorsque l’accident s’est produit, aux alentours de 23h10.
Une enquête ouverte pour homicide involontaire
Selon Gilles Bourdouleix, le maire de Cholet, « une fusée a explosé au milieu des personnes », poursuivent nos confrères. « Le public était à un endroit habituel autour du bal populaire et là, il y avait apparemment des personnes à proximité du stade, a détaillé l’édile, qui se veut prudent vis-à-vis du déroulement des faits. Les personnes chargées de la sécurité – d’après ce qu’on m’a dit – auraient demandé aux personnes situées à cet endroit-là de s’éloigner, même si, a priori, il n’y avait pas de danger en tant que tel. » L’élu local a ajouté que la municipalité travaillait « depuis des années » avec cet artificier. Il a qualifié la société de « sérieuse » et d’« habituée des feux d’artifice ».
Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire et confiée à la Sûreté départementale du Maine-et-Loire, indique France Bleu. Pour l’heure, « aucun autre blessé ne s’est signalé », assure le procureur de la République d’Angers.
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Etape 13. Pedersen encore vert à Saint-Etienne
ActuDans la treizième étape, entre Le Bourg d’Oisans et Saint-Etienne (192,6 km), victoire du Danois Mads Pedersen (Trek), 26 ans. L’échappée du jour est allée au bout. Aucun changement au général.
Jean-Emmanuel DucoinSur la route du Tour .
Depuis la vallée de la Romanche aux escarpements rocheux, dévalée à belle allure dès le kilomètre zéro afin de former la « bonne échappée », quelques spectateurs de cordées iséroises contemplèrent le serpentin multicolore s’éloigner des Alpes pour virer plein ouest. Sortir de la très haute montagne eut une saveur particulière et le chronicoeur, déjà orphelin des jours oniriques (avant les Pyrénées, mardi prochain), se rappela malgré tout que le Tour, dans sa folie onomastique, réservait aux 158 rescapés une nouvelle visitation à la Roland Barthes, lequel confirmait dans ses Mythologies que cette épreuve unique au monde « pratique communément une énergétique des esprits » et qu’elle était « à la fois un mythe d’expression et un mythe de projection, réaliste et utopique tout en même temps ». Par une chaleur caniculaire, le retour dans la plaine, au grand bonheur des sprinteurs, se déroula sans Warren Barguil (Arkea-Samsic), testé positif au Covid-19, sixième coureur à quitter la course pour cette raison depuis le départ au Danemark. Victime d’une lourde chute la veille, dans la descente du col du Télégraphe, il souffrait de la hanche et de l’épaule mais avait annoncé qu’il serait « bien au départ ». La loterie du virus en décida autrement. À neuf jours de Paris, le « pile ou face » du peloton, chaque matin recommencé, n’a pas encore livré tous ses mystères…
Entre Le Bourg d’Oisans et Saint-Etienne (192,6 km), le profil évitait la plupart des reliefs, sauf trois côtes mineures, à l’exception notable du col de Parménie, un obstacle classé en deuxième catégorie (5,1 km à 6,6 %), tremplin idéal pour baroudeurs mais placé à plus de 110 kilomètres du but. Rien à voir avec l’arrivée dans la ville « verte », en 2019, quand le peloton avait suivi les chemins des croix et de souffrances installées sur les différents sommets de la Loire. Ce jour-là, Julian Alaphilippe avait récupéré le paletot jaune après quelques attaques mémorables en compagnie de Thibaut Pinot et du Belge Thomas De Geindt.
Au cœur de l’après-midi, les échappés voguaient enfin, ils étaient sept (Jorgenson, Houle, Kung, Wright, Simmons, Ganna et Pedersen), et nous crûmes un instant que les équipes de rouleurs avaient lâché l’affaire. La suite nous prouva que non. Chaque chose en son temps. Profitant de la torpeur (jusqu’à 38 degrés), nous repensâmes ce que nous vécûmes durant deux journées en enfer, entre le Granon décisif le mercredi, et l’Alpe d’Huez instructive le lendemain. La défaillance – sans doute passagère – du Slovène Tadej Pogacar nous parut si extraordinaire et inattendue qu’il fallait encore se pincer pour y croire, au terme d’un scénario dantesque qui restera dans annales de l’épreuve. Le harcèlement des Jumbo et la puissance de finisseur du Danois Jonas Vingegaard renversèrent magistralement le Tour, et partant, beaucoup pensèrent, peut-être prématurément, que la suite des événements en serait la reproduction à l’identique. Sauf que, dans l’Alpe, le double tenant du titre confirma ses intentions : à l’abordage, quoi qu’il en coûte.
Nous vîmes ainsi Pogacar secouer le maillot jaune à deux reprises dans les vingt-et-un lacets, confirmation que son « jour sans » était bien derrière lui. À un détail près : le Slovène, qui compte plus de deux minutes de retard au général, eut un avant-goût du défit qui l’attendait pour décramponner le nouveau leader. Car Vingegaard ne céda rien, pas le moindre mètre. Sauf coup de Trafalgar d’ici les cols pyrénéens, Pogacar connaît l’ampleur de la tâche pour inverser la tendance. Il faudra une dinguerie absolue, préméditée et réussie, pas seulement deux arrivées au sommet (Peyragudes et Hautacam) et l’ultime contre-la-montre de quarante bornes (Rocamadour). Pour mémoire, Pogacar n’avait grappillé que d’infimes secondes à Vingegaard jusque-là : 8 dans le chrono de Copenhague, 13 sur les pavés à Arenberg. La différence totale de 39 secondes entre les deux hommes, avant que le Danois ne l’écartèle à 2’22’’ dans le Granon, ne fut constituée que par la récolte de bonifications, à Longwy, à La Planche des Belles-Filles et à Lausanne. Pogacar confessa : « Lorsque j’ai essayé d’attaquer dans l’Alpe, Jonas n’a jamais contre-attaqué, cela m’aurait permis de répondre à mon tour. Mais il m’a simplement suivi, et je n’étais pas assez fort pour le lâcher. »
De quoi réfléchir sur les capacités de Vingegaard cette année. Sa gestion de ses débuts en jaune, jeudi, s’avéra même un modèle du genre. Au point de raconter, en conférence de presse, qu’il échangea quelques mots avec Pogacar, juste après la première attaque de ce dernier : « On s’est parlé, j’ai juste vu qu’il me souriait et je lui ai souri en retour, c’est tout. J’ai beaucoup de respect pour lui, je pense que c’est réciproque. Tadej est déjà l’un des meilleurs coureurs de tous les temps, comment ne pas le respecter ? » Et il ajouta : « Il était très fort aujourd’hui. Mais mois aussi. » Paroles de nouveau patron du peloton, non ?
Mais revenons à la course, sachant que le chronicoeur ne mentira pas. Difficile de s’enthousiasmer après la visitation des cimes, d’autant que le scénario sur ce parcours transitoire semblait écrit par procuration. Signalons que l’un des favoris du jour, le sprinteur Caleb Ewan, chuta à 72 kilomètres de Saint-Etienne, alors même que son équipe Lotto menait la chasse derrière les échappés. Engagé dans une folle chasse pour revenir, l’Australien de 28 ans (vainqueur de 5 étapes en 2019 et 2020) renonça finalement à toute velléité, loin du peloton, ce qui chamboula l’agencement de la bagarre finale. Pour mémoire, l’an passé, le sprinteur de poche avait dû abandonner à cause d’une chute dès le troisième jour. Et cette saison, il chuta également dans la première semaine du Giro, qu’il quitta sans le moindre bouquet.
Débarrassés des Lotto, les six fuyards rescapés (exit Simmons) prirent un peu de marge, lorsque les BikeExchange de Matthews et Froenewegen, à trente-cinq bornes de la ligne, relancèrent la bataille. Elle fut éprouvante d’abord, évidente ensuite. Les évadés s’entendirent à merveille et gagnèrent par KO. Dans les rues de la ville du Forez, après un emballage tout en puissance à trois (exit Jorgenson, Kung et Ganna), le Danois Mads Pedersen (Trek), 26 ans, remporta sa première victoire de prestige et se joua aisément de Houle et Wright. Sur ce Tour, un Danois en cache toujours un autre…
Le chroniqueur, toujours en Vert et contre tous – ceux qui ne comprennent pas la passion du « chaudron », malgré la relégation –, jeta un œil amouraché sur le mythique stade Geoffroy-Guichard aux souvenirs brûlants. Puis il découvrit, six minutes plus tard, le visage souriant du maillot franchir la ligne tranquillement, avec le gros de la troupe. Pas de doute. Jonas Vingegaard affichait désormais un bloc de sérénité, digne d’une vie éveillée de réussite et de tempérament assumé au-delà de l’ordinaire. Habituons-nous.
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Seine-et-Marne : 38 feux de poubelles et 26 épisodes de violences signalés en une nuit
La nuit du 13 au 14 juillet a été émaillée de violences en Seine-et-Marne, où les policiers ont dû intervenir des dizaines de fois face à des jeunes décidés à en découdre. Selon Le Parisien, au moins 26 épisodes de violences, systématiquement marqués par des tirs de projectiles et de mortiers d’artifice, ont été signalés au cours de la nuit. La police est tout de même parvenue à limiter la casse et à interpeller dix-huit personnes.
Le quotidien francilien indique que l’essentiel des violences a été commis entre minuit et trois heures du matin. Le scénario, à chaque fois, est identique : la police est contactée à la suite d’incendies de poubelles (38 en une nuit), de détritus ou de voitures. Arrivées sur place, les forces de l’ordre sont alors prises à partie par des dizaines de délinquants embusqués, armés de projectiles divers et de mortiers d’artifice.
Des violences presque partout
À Meaux, par exemple, la police a dû intervenir une dizaine de fois en une seule nuit. Selon Le Parisien, un policier a été sérieusement blessé. Il souffre d’une brûlure au visage. À Torcy, Lognes et Champs-sur-Marne, sept embuscades ont été signalées, au cours desquelles douze individus ont été interpellés. Des échauffourées sans dégâts majeurs ont également eu lieu à Melun, Le Mée, Savigny-le-Temple, Villeparisis, Bussy-Saint-Georges, Lagny-sur-Marne ou Saint-Thibault-des-Vignes. En revanche, précise Le Parisien, les communes de Montereau, Fontainebleau, Provins et Coulommiers ont été épargnées, à l’instar des zones gendarmerie du département.
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Étape 12. Dans l’Alpe, Vingegaard maîtrise le Jour-d’après
ActuEntre Briançon et l’Alpe-d’Huez (165,1 km), victoire du Britannique Thomas Pidcock (Ineos). Au lendemain de sa prise de pouvoir dans le Granon, le maillot jaune Jonas Vingegaard a contrôlé la montée finale.
Jean-Emmanuel DucoinAlpe-d’Huez (Isère), envoyé spécial.
Tout de nerfs et de cernes, mais l’esprit brassé d’un bonheur quasi mythologique d’avoir assisté à une sorte de chef-d’œuvre de cyclisme total, mercredi dans le miraculeux col du Granon, nous quittâmes Serre Chevalier sans abandonner nos rêves encore plus fabuleux. Après l’un des chapitres les plus mémorables dans cette longue histoire de la Légende des cycles, qui grava dans le livre des Illustres le renversement spectaculaire de Tadej Pogacar sous les coups de boutoir des Jumbo et de Jonas Vingegaard, l’horizon nous parut dégagé pour que le Tour se hisse à la hauteur de sa nouvelle dimension contemporaine. Les Forçats de la route descendent toujours du songe ; et quand ils distordent la fatalité en étirant les frontières du réel, ils deviennent vraiment des géants.
Un triptyque monumental à se damner dans les pourcentages
Au cœur de l’après-midi, entre Briançon et l’Alpe-d’Huez (165,1 km), le peloton s’étirait en lambeaux. Si les coureurs redoutaient depuis longtemps l’étape de la veille, celle de ce 14 Juillet les effrayait tout autant, avec ses 4 750 mètres de dénivelé positif. Et son triptyque monumental, intégralement hors catégorie, à se damner dans les pourcentages : le Galibier (23 km à 5,1 %), puis le terrifiant et interminable col de la Croix de Fer (29 km à 5,2 %), et enfin la montée traditionnelle de l’Alpe-d’Huez (13,8 km à 8,1 %). Une sorte de tragédie classique revisitée, propice à toutes les folies potentielles. Nous étions prévenus. Si le Danois, au-dessus de Briançon, avait épousseté la concurrence et essoré Pogacar, creusant d’énormes écarts, le Slovène, double tenant du titre, ne s’avouait nullement vaincu ni abattu. « J’ai eu un coup de barre dans le Granon, déclarait-il . Peut-être une hypoglycémie. C’était juste un mauvais jour, je ne m’en fais pas plus que cela. Maintenant, c’est à moi d’attaquer. »
C’était juste un mauvais jour, je ne m’en fais pas plus que cela. Maintenant, c’est à moi d’attaquer. Tadej Pogacar
Pogacar tenterait-il un coup de force ?
Dès le Galibier, le col alpestre le plus franchi par la Grande Boucle (59 passages), nous cherchâmes des éléments de réponse dignes des interrogations livrées à tous dans le Granon. Pogacar, au pied d’une montagne d’incertitudes, tenterait-il un coup de force ? Romain Bardet se contenterait-il de son honorifique deuxième place au général ? Les Jumbo parviendraient-ils à cadenasser la course ? Vingegaard garderait-il son sang-froid bien nordique ? Et, surtout, la question centrale : assisterions-nous, de nouveau, à ces instants de beauté cycliste et de pures extases qui rehaussèrent l’épopée versifiée, loin des stéréotypes des dernières années, quand la froideur mécanique et biologisée régentait tout et atomisait l’art féerique derrière la métronomie des musculeux aux gestes robotisés ? Pour l’heure, des courageux franchirent en éclaireurs le « toit du Tour », le Français Anthony Perez en tête, puis Ciccone, Meintjes, Powless, Oliveira, Schönberger, Goossens, Louvel, Torres… Nous vîmes même un certain Chris Froome (flanqué de Thomas Pidcock) retrouver son lustre et les avant-postes, comme au temps maudit où le train de la Sky n’était justement contesté par personne. Changement d’époque.
Un effort de résistance en intensité sélective
Dans les pentes assassines de la Croix de Fer, une sorte de dialogue halluciné courait de bouche en bouche dans le peloton. Et lorsque le poids des pédales devint enfer tellurique, par-delà les cimes rocailleuses figées de chaleur (jusqu’à 39 degrés), nous revisitâmes, par fragments, les fonts baptismaux des aventures oniriques. Les neuf attaquants rescapés perdus dans les rampes, avec cinq-six minutes d’avance, continuaient d’offrir un surcroît d’amour aux fiévreux, tandis que du côté des favoris, le train dément du Jour-d’avant s’était transformé en course de fond. Nous comprîmes que les failles et les faiblesses accumulées freineraient temporairement les ardeurs et que les grandes initiatives attendraient l’Alpe-d’Huez. L’épreuve de juillet n’était jadis qu’un apprentissage d’endurance de l’extrême ; pour la fête nationale, elle redevenait un effort de résistance en intensité sélective.
Dans les pentes assassines de la Croix de Fer, une sorte de dialogue halluciné courait de bouche en bouche dans le peloton.
Il fallut donc la 31 e montée des fameux 21 virages pour que la tension change de fréquence. Dans cette course de côte en apnée, ils s’installèrent dans le phrasé des grimpeurs au passé mémoriel. Cette montagne inesthétique mais glorifiée par le Tour demeure à jamais associée à Fausto Coppi qui, en 1952, fut le premier triomphateur d’une arrivée au sommet, surplombant de sa classe les hommes amalgamés aux apesanteurs d’en bas. Dans ce décor si « ouvert » à l’amoncellement des spectateurs, nous découvrîmes ce que nous craignions.
Thomas Pidcock s’envola vers une victoire de prestige
À l’avant, le Britannique Thomas Pidcock (Ineos), 22 ans, ruina les espoirs de son compatriote Froome, fondit la foule et s’envola vers une victoire de prestige. À l’arrière, les Jumbo pactisèrent dans leur rêve de maîtrise absolue et imprimèrent à tour de rôle (Van Aert, Roglic, Kuss, etc.) leur marque de régence élevée. Exit Vlasov, Pinot, Lutsenko, Quintana… puis Gaudu et Bardet. Dans la roue du maillot jaune, nous surveillâmes Pogacar, confronté au plus grand défi de sa jeune carrière. Il attaqua une fois, deux fois, marqué à la culotte par Vingegaard, qui poussa son corps décharné à ses limites. Mais à aucun moment nous ne vîmes la moindre mollesse dans la voussure des épaules du Danois. Statu quo.
Le chronicœur, lui aussi tout de nerfs et de cernes devant tant d’orgueil projeté, y perçut une œuvre en mode mineur sur des monts pourtant référencés. Ni l’Alpe-d’Huez ni le Jour-d’après ne ressemblèrent au Granon.
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Val-de-Marne : des policiers attaqués au mortier à Villejuif, un fonctionnaire coupé par des éclats de verre
Une nuit de violences. À Villejuif, dans le Val-de-Marne, un équipage de police a été attaqué dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 juillet. Selon BFMTV, les agents circulaient en voiture rue Marcel Grosmenil, lorsqu’ils ont subitement été pris à partie par un groupe d’individus à 1h10. Leur véhicule a été la cible de plusieurs tirs de mortiers d’artifice. Les projectiles ont finalement provoqué l’explosion du pare-brise.
Enquête en cours
L’un des fonctionnaires qui se trouvaient à l’intérieur de la voiture de police a été blessé par des éclats de verre. Il souffre de multiples coupures au niveau du bras, et a également reçu un pavé dans l’épaule. Conduit au Centre hospitalier du Kremlin-Bicêtre, il a été pris en charge par les médecins et s’est vu prescrire 10 jours d’interruption temporaire de travail. Une enquête a été ouverte pour tenter d’identifier les individus ayant procédé à cette agression. Pour l’heure, aucune information ne permet de connaître leur nombre et leur identité. La piste de l’agression gratuite « anti-flics » est fortement privilégiée. Le soir même, Ivry-sur-Seine ou encore Rambouillet ont également été confrontées à des faits similaires visant des policiers.
Val-de-Marne : les dernières actualités
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Athlétisme. Sasha Zhoya, déjà sur le toit du monde ?
PortraitLes Mondiaux s’ouvrent ce vendredi 15 juillet à Eugene aux États-Unis. Le spécialiste du 110 mètres haies, qui court avec les séniors depuis moins de deux mois, pourrait exploser au plus haut niveau après avoir battu tous les records en catégories jeunes. Rendez-vous dimanche.
Florent LE DUDes Mondiaux pour exploser. A Eugene (Oregon, États-Unis) où les championnats du monde d’athlétisme débutent, vendredi, un phénomène de la piste en tartan pourrait se révéler plus vite que prévu. Une jeune pépite aux «jambes longues» nommée Sasha Zhoya. Un mois et demi seulement après sa première course chez les séniors, il est devenu champion de France à Caen, le 25 juin, signant en 13’’17 la 6e meilleure performance mondiale de l’année, à moins de deux dixièmes du meilleur alors que sa marge de progression est immense.
Alors, les spécialistes se mettent à envisager un exploit retentissant, dimanche en finale mondiale du 110 mètres haies, tant l’hyperactif de 20 ans, longtemps touche-à-tout de l’athlétisme, est du genre à brûler les étapes. À 16 ans, il bat des « vieux » de 18 ans pour être vice-champion de France cadets du 100 m et du 200 m. À 17 ans, il bat le record de France cadets du saut à la perche, puis du 110 mètres haies le lendemain et, six mois plus tard, celui du 200 mètres. À 18 ans, il explose le record du monde cadets du 110 mètres haies, puis à 19, massacre celui des juniors (12’’72), en 2021.
Un phénomène qui martyrise la concurrence et les chronos
Dans le même temps, sa belle bouille de métis aux cheveux blonds et au regard perçant attire les objectifs. Il n’est pas encore connu du grand public mais les contrats pour des marques de mode ou de boissons énergisantes s’enchaînent. Mannequin, égérie, danseur, perchiste, sprinter, hurdler (spécialiste des haies), future grande star du sport français… Et crac ! Fin 2021, à l’heure d’entrer dans la cour des grands, Sasha Zhoya est à deux doigts de tout arrêter. « C’est devenu plus un boulot qu’un loisir… Si je ne suis pas content de ce que je fais ça ne sert à rien », avait-il exprimé, dépité, dans le documentaire d’Intérieur sport, sur Canal +, quelques jours après avoir survolé les championnats du monde juniors en août 2021.
Il n’a pas un don pour l’athlétisme, il a un don pour tout ce qu’il fait avec son corps. Catherine Zhoya, sa mère
Avec un esprit encore adolescent et un compte en banque qui se remplit puis se vide dans les boîtes de nuit parisienne, « il a du mal à passer à l’âge adulte, aux responsabilités qui vont avec, à la charge de travail demandé », reconnait l’un de ses deux entraîneurs, Ladji Doucouré, lui-même champion du monde de la distance en 2005. Ses autres passions prennent aussi le dessus. Problème, elles sont nombreuses. Sasha Zhoya joue au hockey sur glace, il est un dingue de danse classique, expert du kung fu, il a été reçu dans une école d’art en Australie… « Gamin, il voulait tout faire, équitation, natation, patinage, basket, équitation… Et il gagnait des médailles presque partout, se souvient sa mère, Catherine Zhoya. Il n’a pas un don pour l’athlétisme, il a un don pour tout ce qu’il fait avec son corps. »
Natation. Léon Marchand décroche l’or et talonne Michael PhelpsL’idée de jeter l’éponge vient également d’une pression immense qui accompagne Sasha Zhoya depuis ses premiers exploits. Une tension très forte, ressentie dès ses 17 ans lorsqu’il doit choisir une nationalité sportive. Né à Perth en Australie, d’une mère française et d’un père zimbabwéen, trois possibilités s’offrent à lui. Pendant plusieurs mois, promettant les meilleures infrastructures et des sponsors, les fédérations australiennes et françaises mettent le paquet pour le séduire. « Nous n’avons eu que 11 athlètes champions olympiques français donc avec son potentiel il était évident que nous mettrions tout en œuvre pour qu’il choisisse la France », raconte André Giraud, président de la Fédération française d’athlétisme. C’est chose faite le 7 janvier 2020.
Depuis, le phénomène Sasha Zhoya, qui a posé ses pointes à Clermont, chez sa famille maternelle, a dû faire d’autres choix. Au-dessus de 5m50 à la perche, il fait partie des meilleurs mondiaux de son âge et bénéficie des conseils de Renaud Lavillenie, autre Clermontois. Sur 200 mètres, ses performances lui permettaient déjà à 18 ans d’atteindre une finale des championnats de France. Mais au passage des haies à toute vitesse, il martyrise la concurrence et les chronos, ne perd quasiment aucune course. En 2021, la priorité est donnée au 110m haies. « Il n’a pas oublié les autres disciplines, nous verrons, mais il fallait se consacrer à fond sur les haies où il a un niveau jamais vu dans l’histoire. On peut être bon partout mais pour être extraordinaire il faut faire un choix », explique Ladji Doucouré.
« En faisant 13’’17, il aurait été en finale des JO l’année dernière. Et s’il n’avait pas été sur la boîte, il n’en aurait pas été loin. Dimitri Demonière, son second entraîneur
Dans cette discipline, les haies montent avec l’âge. Pour Zhoya, elles viennent de passer de 99 cm chez les juniors, à 106 cm. Un monde pour les autres athlètes qui mettent souvent plusieurs années à passer la barre. Sasha Zhoya, lui, n’a disputé que cinq compétitions chez les grands et n’a fait qu’améliorer ses temps de course pour rejoindre déjà le gratin mondial en 13’’17. Pour la sixième compétition sénior, peut-il déjà atteindre le chrono mythique des 13’’, qui le porterait à coup sûr sur le podium ? « En faisant 13’’17, il aurait été en finale des JO l’année dernière. Et s’il n’avait pas été sur la boîte, il n’en aurait pas été loin », calcule Dimitri Demonière, son second entraîneur, qui préfère toutefois rester prudent et voit les Mondiaux d’Eugene davantage comme un tremplin vers les JO de Paris 2024.
« En France, on n’aime pas trop dire ça, mais tout le monde sait qu’il peut être champion olympique », sourit Ladji Doucouré. « Pour Paris 2024, j’aimerais faire la fête avec les Français, embraye déjà Sasha Zohya. Le grand rêve, le rêve ultime, c’est d’être médaille d’or en 200 m, en 110m haies et en 4x100m. Trois médailles d’or, comme Usain Bolt. » Au stade de France, il pourrait devenir une immense star, comme son comparse de la natation, Léon Marchand, devenu le mois dernier double champion du monde à 20 ans, lui aussi. Avant de viser les toits de l’Olympe, un podium mondial à Eugene, dimanche, serait déjà une performance phénoménale pour Sasha Zhoya, qui en appellera d’autres.
Valeurs Actuelles
Viktor Orban : « l’UE s’est tiré une balle dans les poumons en sanctionnant la Russie »
Il ne mâche pas ses mots. Vendredi 15 juillet, le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban a pris la parole à la radio nationale pour critiquer durement la politique de sanctions prise par l’Union européenne à l’égard de la Russie, rapporte Le Figaro. Le Premier ministre national-conservateur a fustigé : « Bruxelles croyait que la politique des sanctions pénaliserait les Russes, mais elle nous pénalise encore plus », a-t-il affirmé. En effet, à la suite de l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie en février dernier, l’Union européenne a adopté un sixième paquet de sanctions à l’égard de la Fédération de Russie.
Asphyxie économique
« Au début, j’ai pensé que nous nous étions simplement tiré une balle dans le pied, mais l’économie européenne s’est tiré une balle dans les poumons et est asphyxiée », a déclaré Viktor Orban, en référence à l’impact, négatif selon lui, des sanctions européennes contre la Russie. « Il y a des pays engagés dans la politique de sanctions, mais Bruxelles doit admettre que c’était une erreur, que les sanctions n’ont pas atteint leur but, et qu’elles ont même eu un effet contraire », a-t-il ajouté. Très dépendante de l’importation de gaz et de pétrole russe, la Hongrie est parvenue à négocier une exemption avec Bruxelles. Mais cela n’a manifestement pas suffi, et le gouvernement hongrois a dû se résoudre à proclamer, mercredi 13 juillet, un « état d’urgence énergétique ». Les mesures prévoient notamment que les particuliers consommant davantage de gaz et d’électricité que la moyenne devront payer le surplus au prix du marché et non au tarif réglementé. « Nous sommes obligés de faire payer un prix plus élevé, car sinon le système n’est plus viable », a expliqué Viktor Orban dans son intervention à la radio.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident
Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident
« Les Russes ont lancé une soi-disant opération militaire et les Etats-Unis ont décidé de financer l’Ukraine avec du matériel et des équipements militaires illimités, ce qui a conduit à la pire combinaison possible », a déclaré Viktor Orban lundi 16 mai, rapporte Le Parisien. Le Premier ministre hongrois estime que le comportement de l’Europe, dans le cadre du conflit en Ukraine, est un « suicide ».
Selon Le Parisien, il a encore répété que « menacer la sécurité énergétique » de la Hongrie restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.
La Turquie s’oppose fermement à l’adhésion de la Suède et de la Finlande
« Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (…) Nous ne cèderons pas sur l’adhésion à l’Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, le lundi 16 mai. La Turquie reproche aux deux pays de soutenir les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme organisation terroriste. Plus tôt dans la journée, la Turquie avait déjà reproché à la Suède et à la Finlande de ne pas signifier ses demandes d’extradition des personnes qu’elle accuse d’être membres d’« organisations terroristes », avait rapporté l’agence étatique turque Anadolu.
Poutine promet de répondre à l’élargissement de l’OTAN
Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir à la double-candidature de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, qu’il estime être un véritable défi pour la Russie. Si un tel « élargissement de l’Otan ne constitue pas une menace immédiate » pour la Russie, a reconnu le chef du Kremlin, « le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».
La Suède officialise sa candidature à l’OTAN
La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a officialisé la candidature de son pays à l’Otan, lundi 16 mai. « Le gouvernement a décidé d’informer l’Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l’alliance », a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, estimant que la Suède « quitte une ère pour entrer dans une nouvelle », relate Le Parisien.
Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a annoncé pleinement soutenir l’initiative suédoise, quelques jours après avoir réagi de la même manière à la candidature de la Finlande.
McDonald’s se retire complètement de Russie
Le géant de la restauration rapide a annoncé se retirer définitivement de Russie, relate Le Figaro. McDonald’s compte ainsi vendre l’ensemble de ses activités dans le pays. Le PDG du groupe McDonald’s, Chris Kempczinski, a indiqué dans un communiqué dont se fait l’écho Le Figaro : « Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs. » L’enseigne avait déjà fermé tous ses établissements en Russie en mars dernier.
Renault officialise sa sortie de la Russie
En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo.
Un hôpital ciblé par les troupes russes
À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.
La Suède veut candidater à l’Otan
Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.
L'Humanité
« Macron veut créer des travailleurs pauvres » : démonstration !
EntretienLe président de la République accélère sur l’Assurance chômage, la formation professionnelle et le RSA, en annonçant un projet de loi de réforme dès la rentrée. Pour Denis Gravouil, de la CGT, le locataire de l’Élysée surfe sur « l’idée fausse qu’un chômeur ou un allocataire est un fainéant » pour réduire la protection sociale à un tout petit filet de sécurité.
Stéphane GuérardLors de son allocution du 14 juillet, Emmanuel Macron a annoncé une réforme de l’assurance chômage et de la formation professionnelle « dès cet été ». Un texte de loi « sera soumis à la rentrée » aux représentants patronaux et syndicaux. Si ces contours sont très flous, on comprend que ces projets de loi visent à diminuer le taux de chômage des 7 % actuels à 5 %, en allant plus loin que la précédente réforme de l’assurance chômage qui, via la diminution des montants d’allocations et de l’accès aux droits à indemnisation, compte réalise 2 milliards d’euros d’économies sur le dos des chômeurs en année pleine.
« Il n’y a pas aujourd’hui un endroit en France où les gens ne nous disent pas : « J’ai besoin de travail, je cherche des gens pour travailler ». Il m’est arrivé parfois (…) de dire qu’il fallait traverser la rue (pour trouver du travail). C’est encore plus vrai (aujourd’hui), » s’est justifié le président de la République. Denis Gravouil, négociateur CGT à l’Unédic, réagit à ce tour de vis annoncé.
Qu’avez-vous pensé des annonces d’Emmanuel Macron, sur la forme ?
Constatons déjà que la verticalité demeure. Pour un président qui avait affirmé vouloir changer… Il n’a rien discuté avec qui que ce soit de ses annonces d’hier. Il reste agrippé à son agenda libéral, avec les réformes des retraites et de l’Assurance chômage. De nouvelles violences sont à craindre à l’encontre des chercheurs d’emploi. Il reprend le mensonge des libéraux sur le fait qu’un bon niveau de protection n’incite pas les chômeurs à retrouver vite un emploi. C’est totalement faux. Reprenons les statistiques : quatre chômeurs sur dix ne sont pas indemnisés. Le montant moyen des allocations versées se situe aux alentours du seuil de pauvreté et 30 % des demandeurs d’emploi vivent avec 30 euros par jour.
Certains secteurs ne souffrent-ils pas de difficulté de recrutement ?
Sans doute. Mais le fait de diminuer l’accès aux droits ou de baisser les allocations va-t-il changer quelque chose à la situation des hôpitaux, qui manquent de médecins et d’infirmiers ? Supprimer les allocations d’une infirmière va-t-il la pousser à prendre un poste ? Non. Ce secteur souffre d’un problème de reconnaissance du travail et des niveaux trop bas des salaires pratiqués. De même, supprimer les allocations à un saisonnier va-t-il le pousser à prendre un poste dans un restaurant ou un hôtel où les conditions salariales et de travail sont misérables, dans une région où les prix d’un logement absorbent quasiment l’intégralité du salaire gagné ? Non. Dans tous les secteurs en prise avec des difficultés de recruter, les employeurs qui s’en sortent sont ceux qui ont procédé à l’augmentation des salaires et à l’amélioration des conditions de travail. Mais ça, Emmanuel Macron n’en parle pas. C’est contraire à son logiciel libéral.
En annonçant une nouvelle réforme de l’Assurance chômage, quel objectif se fixe le président ?
On connaît ses objectifs depuis 2015 et un rapport qu’il avait commandé alors qu’il était ministre de l’Économie sur les différences des marchés de l’emploi en Allemagne et en France. Son but est de suivre les lois Hartz qui avaient réformé en profondeur l’assurance chômage allemande en diminuant les droits des demandeurs d’emploi. Il est resté évasif lors de son intervention du 14 juillet, mais ce que vise Macron, c’est de faire comme la loi Hartz 4, en rapprochant le système d’assurance chômage des minima sociaux. Dans ce système, l’allocataire ne peut plus rien refuser. Là encore, tout est fondé sur l’idée mensongère que le chômeur ou l’allocataire est un fainéant, qu’il faut l’obliger à prendre n’importe quel emploi qui se propose à lui, y compris un temps partiel, un contrat mal payé, avec des conditions de travail dégradées. Cela revient à créer des travailleurs pauvres. Dans la même logique, Emmanuel Macron pourrait instaurer une dégressivité de l’allocation en fonction du niveau de chômage. Plus ce niveau est bas, plus on réduit la durée d’allocation.
Comment s’articule le RSA (revenu de solidarité active) nouvelle formule annoncée par le candidat Macron, conditionné à des heures de travail gratuit ?
Cela revient à ramener la protection sociale à un filet de sécurité le plus minimal possible. Macron ne reparle pas de son revenu universel d’activité, fusionnant plusieurs allocations. Mais il pourrait ressortir pour niveler les protections vers le bas.
Que savez-vous de la transformation de Pôle emploi en France Travail ?
C’est la question en suspend. On sait qu’un groupe de travail a été monté autour du directeur de Pôle emploi. Nous ne savons pas si l’Unédic sera absorbé par France Travail. On comprend que cette agence récupérerait le RSA, que les Missions locales seraient concernées. La visée est là encore de resserrer le suivi des demandeurs d’emploi et allocataires.
Quelle serait la place des syndicats dans France Travail ?
Nous participons à la gestion de l’Unédic comme des organismes de formation professionnelle en tant que représentants des salariés. Nous allons nous battre pour faire entendre leurs voix dans ce nouveau système envisagé. Emmanuel Macron veut peut-être continuer de décider de tout, tout seul, en nous réservant un strapontin dans un Haut conseil pour l’assurance chômage. Là encore, on sent un flottement au sein du gouvernement. Cette semaine, le ministère du Travail nous affirmait avoir besoin de temps pour la renégociation de la convention de l’Assurance chômage, dont la dernière réforme s’achève au 31 octobre. Ce 14 juillet, Macron a accéléré sur ces sujets de façon très droitière. On comprend bien l’opération politique qu’il y a pour lui de se rapprocher des LR, voire de flirter avec le Rassemblement national en annonçant des mesures qui entameront la protection sociale et les services publics de l’emploi et des solidarités.
denis gravouilassurance chômage intermittentsrsaréforme assurance-chômage L'Humanité
Les livreurs de Just Eat se mettent en grève
ActuAlors que plus de 200 emplois doivent être supprimés d’ici la fin de l’été, les négociations sont au point mort entre la plateforme et les syndicats. Ce vendredi soir, les salariés sont appelés à cesser le travail.
Pierric MarissalIl y avait la promesse initiale de Just Eat : salarier 4500 personnes en France, s’enorgueillir de livrer des repas à domicile éthique et socialement responsable. Et la réalité, moins de 18 mois après : moins de 1000 embauches, et un gros tiers menacé, voire déjà supprimé, des conditions de travail pénibles et des salaires au plancher. C’est pour protester contre tout cela, que les salariés sont appelés par la CGT à faire grève et à se rassembler ce vendredi soir dans plusieurs villes.
Pour justifier son PSE, la plateforme met en avant ses difficultés économiques. Le marché français est occupé par Uber Eats et dans une moindre mesure Deliveroo, Just Eat n’aurait pas réussi à faire son trou. Au printemps, le groupe a décidé de partir d’une vingtaine de lieux non rentables, pour se concentrer sur une grosse poignée de villes en France. Au sein de la filiale commerciale, les salariés des villes délaissés sont déjà licenciés. Il reste un peu plus de 200 livreurs, dont Just Eat essaie de se débarrasser d’ici la fin de l’été. « Quand on demande à la direction des données, les transferts d’argent de filiale à filiale, bref, ce qui lui permet de justifier économiquement ce plan de licenciement, on n’a pas de réponse, on n’a pas les éléments » déplore Ludovic Rioux, délégué CGT de Just Eat, qui défend le maintient dans l’emploi pour tous les salariés. « Ce n’est pas aux travailleurs de faire les frais d’un changement de stratégie de l’entreprise à peine un an après la création de ses filiales en France, » poursuit-il. Just Eat appartient à la multinationale néerlandaise Takeaway, qui pèse plus de 3 milliards d’euros.
C’est dans ce cadre que la CGT tente également de faire avancer les premières NAO (négociations annuelles obligatoires). « La seule chose que la direction accepte d’augmenter, c’est le poids de nos sacs : elle veut qu’on passe en charge à livrer, de 5 à 10 kilos, pointe Ludovic Rioux. Par contre rien sur les salaires, les heures de nuit, le travail du dimanche… » Et le fait que la direction a unilatéralement décidé d’annuler les négociations qui devaient se tenir autour de l’ensemble de ces sujets (salaires, emploi, conditions de travail…) le 11 juillet dernier, a mis le feu aux poudres et convaincu les salariés de se mobiliser.
De son côté, l’entreprise se vante d’avoir obtenu « la meilleure note d’un classement portant sur les conditions de travail dans les plateformes de livraison à vélo ». Mais il faut voir le niveau de précarité chez la concurrence… « Just Eat pourrait voir sa note sensiblement baisser à l’avenir si l’entreprise rétro-pédale pour mettre en œuvre sa décision récente de ne conserver le statut salarié de ses travailleurs que dans les sept plus grandes villes de France » prévient Audencia qui a réalisé l’étude. Et justement, suite à ce PSE, Just Eat poursuit son modèle hybride : un repas commandé sur l’application peut être livré par des coursiers salariés par les restaurants, par des autoentrepreneurs de Stuart, la filiale de La Poste, et, dans sept villes encore, par des livreurs en veste orange de Just Eat en CDI. De quoi brouiller toujours plus les lignes.
Ubérisation du travaillivreurs à vélo Valeurs Actuelles
Ivana Trump, première femme de l’ex-président américain, est décédée
Ivana Trump n’est plus. La première femme de Donald Trump est décédée jeudi 14 juillet à l’âge de 73 ans, relate Le Parisien, qui cite une information recueillie auprès d’ABC News. Elle avait partagé la vie de l’ex-président américain pendant quinze ans, jusqu’en 1992, et de leur relation étaient nés trois enfants : Donald Trump Junior, Ivanka Trump et Eric Trump. « Ivana Trump était une survivante. Elle a fui le communisme et a embrassé ce pays, peut-on lire dans un communiqué rédigé par sa famille et cité par nos confrères. Notre mère était une femme incroyable – une force dans les affaires, une athlète de classe mondiale, une beauté rayonnante, une mère et une amie attentionnée. » De son côté, Donald Trump a réagi en ces termes à l’annonce, sur son réseau social Truth Social : « C’était une femme merveilleuse, belle et incroyable, qui a mené une vie formidable et inspirante. »
Ivana Trump serait décédée des suites d’un malaise cardiaque
Jeudi, aux alentours de 12 h 40 heure locale, les secours ont été mobilisés. Selon les premières informations citées par ABC News, Ivana Trump serait décédée des suites d’un malaise cardiaque, dans son appartement de Manhattan, à New York. Le décès de cette vedette de la télévision ne serait pas considéré comme suspect, poursuit le média.
Ivana Trump, qui avait vu le jour en République tchèque, avait été naturalisée américaine en 1988. Au fil du temps, elle était devenue mannequin puis star de la téléréalité aux Etats-Unis, participant à un certain nombre d’émissions parmi lesquelles « Celebrity Big Brother » en 2010. En 1976, elle avait rencontré Donald Trump à New York, et leur mariage s’était déroulé l’année suivante. Tous deux avaient travaillé sur de grands projets, comme la Trump Tower, rappelle Le Parisien. Peu à peu, le couple était devenu la vedette des tabloïds américains. Dans les pages de ces derniers, leur séparation avait été feuilletonnée.
Valeurs Actuelles
Italie : le président refuse la démission de Mario Draghi, incertitude grandissante
L’incertitude grandit en Italie, alors que le Premier ministre Mario Draghi vient de présenter sa démission au président de la République Sergio Mattarella, jeudi 14 juillet. Le Figaro rapporte que ce dernier a cependant refusé d’accepter son départ, et a exhorté le Premier ministre à se présenter devant le Parlement « afin qu’ait lieu une évaluation de la situation ».
C’est ce jeudi, en fin d’après-midi, que Mario Draghi a annoncé à son gouvernement vouloir démissionner. Une décision prise alors que le Mouvement 5 étoiles a décidé de cesser de soutenir le gouvernement d’union nationale dirigé par Mario Draghi, et qui rassemble toutes les formations politiques italiennes – y compris la Ligue de Mateo Salvini, mais à l’exception du parti nationaliste et conservateur Fratelli d’Italia.
Sans union, pas de gouvernement
C’est lors du vote d’un plan d’aide en faveur des ménages et des entreprises, développé dans un contexte inflationniste sans précédent, que les sénateurs du M5S ont décidé de quitter l’hémicycle, afin de ne pas prendre part au vote de confiance qui devait avoir lieu. Ce dernier a cependant été remporté par le gouvernement de Mario Draghi, avec 172 voix. Le Premier ministre a tout de même souhaité partir, pour rester fidèle au vœu qu’il avait formulé en arrivant au pouvoir.
Arrivé aux affaires en mars 2021, pendant la pandémie de Covid-19, Mario Draghi avait fait part de sa volonté d’agir avec la concorde des principales forces politiques italiennes, sans perdre de temps dans d’interminables négociations parlementaires. Le 12 juillet dernier, rapporte Le Figaro, il expliquait déjà qu’un départ du M5S mettrait fin à son gouvernement, qu’il ne souhaite pas voir s’enfoncer dans des discussions.
Valeurs Actuelles
Boris Johnson, Premier ministre en sursis
La couleur verte du papier à en-tête, les armes de la Chambre des communes, celles de tel ou tel ministère. Et des lignes noires, noires d’indignation, de déception, de colère. « Vous nous avez mis dans une position impossible », « l’intégrité, l’honnêteté et la confiance sont brisées », « le pays mérite mieux », « c’est le chaos à Downing Street » ou encore « le gouvernement ne peut plus fonctionner avec vous en poste ». Suivant celles des ministres des Finances, Rishi Sunak, et de la Santé, Sajid Javid, cinquante-neuf lettres de démissions de ministres ou de chefs de cabinet du gouvernement sont venues en avalanche sur le bureau du Premier ministre.
Le 7 juillet, Boris Johnson tire la conclusion de la fronde qui couvait depuis plusieurs mois au sein de son camp : « Il s’agit clairement de la volonté du parti au Parlement qu’il y ait un nouveau chef et un nouveau Premier ministre. » Lors d’une brève allocution devant le 10, Downing Street, applaudi par un dernier carré de fidèles et son épouse Carrie, “BoJo” a reconnu que « personne n’est indispensable », « faisant contre mauvaise fortune bon cœur » et disant sa tristesse d’abandonner le « meilleur travail du monde ».
Il a ajouté que le calendrier pour l’élection d’un nouveau chef du Parti conservateur serait précisé dans les prochains jours. Ainsi, s’il n’est plus à la tête des tories, il reste bel et bien Premier ministre en attendant que les conservateurs se mettent d’accord sur le nom de son successeur. Pas question de laisser le vice-Premier ministre, Dominic Raab, assurer l’intérim comme il l’avait fait, en avril 2020, pendant une semaine, alors que Boris Johnson était hospitalisé pour un Covid virulent qui lui avait valu trois jours de soins intensifs. Car si Boris Johnson est bel est bien rattrapé par la patrouille et qu’il lâche du lest, il n’a pas perdu tout espoir de se maintenir jusqu’à l’automne. C’est bien ce que pense son ancien et génial stratège, Dominic Cummings, père des victoires historiques du Leave au référendum sur le Brexit et des conservateurs aux élections générales de 2019, qui écrit sur Twitter : « Je le connais, il ne pense pas un instant que les jeux sont faits. Il se dit qu’avec la guerre en Ukraine, tout est possible, il joue la montre et cherche une façon de rebondir. Il va falloir aller le chercher et le sortir manu militari . »
Mais comment Boris Johnson a-t-il pu se retrouver acculé comme un pauvre renard dans une chasse à courre ?
Tout commence justement avec Dominic Cummings, accusé d’avoir enfreint les règles du confinement pour aller visiter ses parents à la campagne, en mai 2020. Le Premier ministre l’avait soutenu, déclenchant une vague d’indignation générale dans la classe politique et l’opinion publique, les règles de confinement ayant été à la limite de l’inhumanité, empêchant même les derniers adieux des familles à des parents mourants. Le deux poids, deux mesures avait choqué et préparé la réaction au scandale du “Partygate” qui n’allait pas tarder à défrayer la chronique.
Plus important encore, l’affaire Cummings sera surtout l’occasion pour Carrie Symonds, la désormais épouse de Boris, d’avoir le scalp de ce conseiller trop influent à son goût et à la ligne politique beaucoup plus conservatrice que celle de Carrie, à la limite du woke. Ironie du sort, en participant au limogeage de son rival, Carrie Symonds privera Boris de son meilleur démineur.
Elle-même sera vite rattrapée par le “Curtaingate” , qui concerne le financement par des donateurs privés de la décoration de l’appartement de fonction du couple Johnson au 11, Downing Street, notamment 58 000 livres (68 000 euros) reçues d’un généreux donateur du parti, lord David Brown-low. Utile pour payer le papier peint choisi avec goût par Carrie à 840 livres (1 000 euros) le rouleau. Des frasques pas ou mal déclarées, s’élevant à 200 000 livres au total, contre lesquelles Cummings avait averti BoJo. D’autres affaires notamment de corruption, liées aux activités de lobbyisme de plusieurs élus dont Owen Paterson, vont venir éroder la confiance et la sympathie dont bénéficiait le Premier ministre. Le coup de grâce sera bien sûr le feuilleton du “Partygate” .
Dans ce scandale, le Premier ministre est accusé d’avoir participé à plusieurs fêtes dignement arrosées avec ses collaborateurs en plein confinement. Les preuves sont désormais irréfutables, même si les participants aux soirées travaillaient ensemble toute la journée et que l’accusation portée contre eux est assez hypocrite, elle a, elle aussi, fait mouche dans l’opinion publique. Le pire c’est qu’ici Boris Johnson devient le premier chef du gouvernement être pris à violer la loi et à travestir les faits aux enquêteurs…
Pourtant, dans la plupart des affaires qui lui sont reprochées, BoJo ne s’est pas rendu coupable de grands méfaits. C’est sa réaction aux affaires par le déni, pour ne pas dire le mensonge, qui ne passe pas. Ses excuses peuvent être reçues une fois, errare humanum est, mais elles ont fini par devenir permanentes, montrant en creux la nature de sa conduite.
Scandales sexuels : l’aura du premier ministre réduite en pièces
Autres points plus problématiques, la couverture par le Premier ministre de scandales sexuels dont le dernier en date, concernant le député conservateur Chris Pincher, vice-président du groupe aux Communes, déclencheront la vague de démissions fatales. Nommé en février par BoJo, malgré une enquête pour attouchements homosexuels, le Premier ministre a prétendu qu’il n’était pas au courant de l’affaire, avant que des témoignages – notamment celui d’un haut fonctionnaire – apportent la preuve du contraire. Pincher sera également l’auteur de plusieurs autres incidents du même genre fin juin, provoquant des scandales dans des bars londoniens, en état d’ébriété. Ces dernières frasques pousseront le député à démissionner. Le 3 juillet, il est encore visé par six nouvelles plaintes, dont trois venant de députés… Ce sont ces derniers éléments qui vont déclencher les départs de Rishi Sunak et Sajid Javid, le 5 juillet.
La longue série de scandales sexuels impliquant des élus conservateurs n’a effectivement rien fait pour faciliter la tâche de Boris ces derniers mois. En avril, Imran Ahmad Khan, élu député en 2019, a été reconnu coupable de l’agression sexuelle d’un garçon de 15 ans en 2008. Il a dû démissionner après sa condamnation à 18 mois de prison. Toujours en avril, le député David Warburton a été suspendu pour trois accusations de harcèlement sexuel. En mai, c’est son collègue Neil Parish qui a été surpris visionnant des images pornographiques en pleine séance à Westminster. En mai, un autre élu conservateur, dont l’identité n’a pas été communiquée, a été arrêté pour répondre de viol. Il a été libéré, mais l’enquête reste en cours…
C’est ainsi que, semaine après semaine, l’aura du Premier ministre a été réduite en pièces. L’affaire ukrainienne, où Boris Johnson a été très présent, lui a servi de bouée de sauvetage tout le printemps. Début juin, il a même survécu à une motion de défiance au sein du Parti conservateur, mais l’“effet drapeau” a cessé d’être efficace.
C’est dans ce contexte digne de la décadence de Rome que les Néron sont sortis de l’ombre des colonnes d’albâtre des palais londoniens. Les couteaux sont brandis, mais les voilà tellement nombreux à vouloir porter le coup fatal que l’empereur Boris tire sa dernière chance de leurs propres divisons. Depuis le Brexit, le Parti conservateur est plus fracturé que jamais. David Cameron et Theresa May n’ont pas réussi à conduire la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à terme. Boris Johnson a fait l’essentiel, mais il reste quelques pièges comme celui de l’Irlande du Nord.
Par ailleurs, le poste à pourvoir est loin d’être une sinécure : le dossier ukrainien et la crise qui déferle sur l’Europe en général, et le Royaume-Uni en particulier, n’annoncent rien de bon. La Grande-Bretagne est touchée par une inflation de 9,1 % en mai qui devrait atteindre 11 % d’ici à octobre, alors que la livre s’est dépréciée de 12 % face au dollar depuis le début de l’année. De grandes grèves s’annoncent dans tous les secteurs, offrant à la gauche un terrain de mobilisation idéal. De fait, selon les derniers sondages, 70 % des Britanniques souhaitent le départ immédiat de BoJo…
Les conservateurs tentent donc de s’organiser au plus vite pour lui trouver un successeur. Le favori des sondeurs, Ben Wallace, actuel ministre de la Défense, a officiellement dit qu’il n’était pas candidat. Restent sur la ligne de départ onze candidats, couvrant tout le spectre du parti de droite à gauche. L’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, d’origine indienne, serait le favori, avec 24 % d’opinions favorables. Il faudra aussi compter avec son successeur, Nadhim Zahawi (d’origine irakienne), mais aussi avec son ex-collègue Sajid Javid ou le député Rehman Chishti (tous deux d’origine pakistanaise). Jeremy Hunt, ancien ministre des Affaires étrangères, qui avait été battu en “finale” par BoJo lors de la précédente élection à la tête du parti, est de retour et Liz Truss, l’actuelle patronne du Foreign Office, s’est lancée le 10 juillet. Également dans la course, le ministre des Transports, Grant Shapps, l’ex-secrétaire d’État à l’Égalité et de l’Administration locale Kemi Badenoch (d’origine nigériane), la procureure générale Suella Braverman, la secrétaire d’État au Commerce international Penny Mordaunt et Tom Tugendhat. Ce dernier, brillant député et ancien officier en Afghanistan, est aussi le plus “libéral” de cette liste. Ils seront départagés par les votes de leurs collègues élus.
Tous sont conscients de l’urgence de désigner les finalistes au plus vite, avant la fermeture estivale du Parlement, le 21 juillet. Or, dans le meilleur des cas, le processus prend six à huit semaines… Les deux derniers seront départagés par un vote ultime des 100 000 adhérents du parti, dont la majorité a plus de 70 ans.
Lâcher BoJo, c’est risquer de perdre la majorité
Le risque pour les conservateurs est d’être coincés entre Boris Johnson et les travaillistes. Ces derniers ne devraient pas tarder à déposer une motion de censure contre le gouvernement. Si les tories lâchent Boris, ils perdent eux-mêmes leur majorité et de nouvelles élections devront avoir lieu, qui s’annoncent sanglantes pour le parti après ses défaites dans les derniers scrutins partiels, notamment dans les deux circonscriptions des élus impliqués dans les scandales sexuels. Keir Starmer, le chef du Labour, brûle d’affronter les conservateurs dans les urnes. Si ceux-ci soutiennent Johnson, ils doivent sauver celui-là même qu’ils veulent chasser.
C’est ainsi que les dieux pourraient être à nouveau favorables au turbulent Boris, qui prépare toujours avec son cabinet resserré une réforme de la fiscalité attendue par ses électeurs et les élus du parti.
En attendant, celui qui est encore le Premier ministre de la reine a dû annuler la fête qui était prévue, fin juillet, à Chequers, la résidence de campagne des Premiers ministres, pour célébrer le premier anniversaire de son mariage. Le début de la sagesse ?
Valeurs Actuelles
Au Pakistan, une jeune chrétienne de 15 ans enlevée, mariée et convertie de force à l’islam
C’est une histoire sordide. Une chrétienne de 15 ans, Meerab Palous, a été victime d’un enlèvement fin juin à Faisabald (Pakistan), relate Aleteia, samedi 9 juillet, citant une information recueillie auprès d’Asianews. Ensuite, la jeune fille a été forcée de se convertir à l’islam et de se marier à une connaissance musulmane. Les forces de l’ordre ont refusé d’enregistrer la plainte de ses parents.
L’adolescente enlevée à son domicile
Tout a commencé le 22 juin, alors que l’adolescente se trouvait chez elle, à Faisalabad, une ville située dans la province du Pendjab. Ce soir-là, elle était en compagnie d’un ami et voisin musulman prénommé Gulnaz. Selon nos confrères, ce dernier a donné à la jeune Meerab un verre dans lequel de l’eau avait été mélangée à toute sorte de médicaments et de somnifères. Au moment où elle s’est endormie, le garçon a appelé son demi-frère, Muhammad Asif, et tous deux l’ont emmenée.
Aux alentours de minuit, lorsque les parents de la jeune chrétienne se sont aperçus de sa disparition, ils ont entamé des recherches, se rendant sans succès au domicile de Gulnaz. Finalement, des voisins leur ont signalé avoir vu celui-ci, accompagné de Muhammad et d’une autre personne, en train de faire grimper leur fille – inconsciente – dans une voiture, détaille Asianews. Après quoi, la famille de Gulnaz a confié au père de Meerab que celle-ci devait se convertir à l’islam et épouser Muhammad Asif.
« Plus d’un millier d’incidents » similaires chaque année
À ce moment-là, les parents de l’adolescente ont décidé de se tourner vers les forces de l’ordre, qui ont refusé d’enregistrer leur plainte. Les policiers ont tenu pour acquis que Meerab avait agi de son plein gré. Dans le même temps, les auteurs de l’enlèvement se sont rendus devant un tribunal de Faisalabad, où ils ont présenté un certificat de conversion, un certificat de mariage daté du 23 juin et la fausse attestation selon laquelle l’adolescente s’était mariée volontairement. Un document que ses parents ont contesté, en faisant savoir qu’il était écrit dessus que leur fille était âgée de 18 ans, alors qu’elle était en réalité mineure. Mais en vain. Naveed Walter, président de l’ONG Human Rights Focus Pakistan (HRFP), a fait savoir au média que « plus d’un millier d’incidents de ce type se produisent chaque année » au Pakistan, « selon des estimations récentes ». Et la plupart d’entre eux ne sont jamais signalés.
L'Humanité
Aérien. Debout contre les coups bas du bas coût
ActuChaque week-end, les salariés des compagnies se révoltent pour de meilleurs salaires et conditions de travail.
Stéphane GuérardLe patronat des compagnies aériennes à bas coût ose tout. C’est même à ça qu’on le reconnaît. Prenez Jozsef Varadi. Alors que sa compagnie, Wizz Air, faisait face, en juin, à des déprogrammations ou des annulations de vols pures et simples, faute de personnels, le PDG hongrois a envoyé une vidéo à ses pilotes. « Nous ne pouvons pas gérer ce business si, dans une base, une personne sur cinq se fait porter pâle parce qu’elle est fatiguée, leur a-t-il déclaré . C’est un dommage causé à la réputation de notre marque, et c’est un dommage financier, transactionnel, parce que nous devons payer des compensations. » Demander des efforts supplémentaires revient à « confier les clés d’une voiture à un conducteur ivre », lui a rétorqué l’European Cockpit Association (ECA), organisation représentant les pilotes européens.
L’escarmouche est révélatrice de l’état de tension dans le ciel de l’Europe. Depuis ce printemps, marqué par la reprise tonitruante du trafic aérien, un vent de révolte social souffle contre les méthodes dignes du Far West de ce secteur structuré sur le dumping social et les coups bas du bas coût. Depuis mi-mai, les grèves s’enchaînent chez les pilotes comme parmi les personnels navigants commerciaux (PNC). Volotea et Vueling il y a trois semaines ; Ryanair et EasyJet en juin et jusqu’à au moins fin juillet ; mercredi et ce 14 juillet chez Transavia…
Chacun de ces mouvements relève de personnels (pilotes et PNC), de pays (Portugal, Espagne, Italie, France, Belgique, Grande-Bretagne et Allemagne) et de compagnies différents : il y a les ultra low cost et « low fare » (bas prix), les low cost tout court et les filiales à bas coût de groupes classiques. Mais tous témoignent d’une évolution : dans ce secteur où les pots de fer patronaux ont écrasé tous les pots de terre syndicaux, les salariés osent se révolter pour faire valoir leurs droits, d’autant que l’inflation rogne leurs salaires et que les manques d’effectifs dégradent les conditions et l’intensité du travail.
Étonnamment, c’est une histoire de canette de soda qui a fait déborder le vase. En mars, deux hôtesses de Ryanair ont été menacées de licenciement après avoir été surprises en train de boire cette canette. Jusque-là, la compagnie irlandaise interdisait à ses personnels navigants de boire et de manger à bord. Il a fallu une grève en mai pour que la compagnie daigne fournir une bouteille d’eau.
Des conquêtes sociales difficiles à arracher
Anecdotique, l’événement a déclenché un ras-le-bol général contre les mauvais traitements que subissent les employés. D’autant que les compagnies ne sont pas revenues sur les diminutions d’effectif et de salaire décidées pour faire face à l’arrêt du trafic en 2020. Chez EasyJet, le Syndicat national du personnel navigant commercial de FO (SNPNC-FO) réclame la fin de l’accord de performance collective qui a gelé les augmentations et les recrutements.
« Notre salaire de base est de 854 euros avec des variables de 8,50 euros de l’heure », explique à l’AFP Damien Mourgues, délégué syndical SNPNC chez Ryanair. « Nous touchons seulement 950 euros », abonde Pier Luigi Copellon, steward EasyJet à Barcelone depuis quartorze ans. Chez Brussels Airlines, « un membre d’équipage fait entre cinquante et soixante heures sur cinq jours en moyenne », explique Claudia de Coster, cheffe de cabine et représentante Setca (syndicat des employés, techniciens et cadres) de la Fédération générale du travail de Belgique. Tous demandent le respect des droits du travail nationaux, avec la garantie d’un salaire minimal, voire, comme chez les PNC espagnols, un alignement des conditions de travail sur celles, mieux-disantes, de leurs homologues français ou allemands.
« Les directions des compagnies se sont servies de la pandémie comme d’une excuse pour baisser encore plus les effectifs et les conditions de travail. Dans le même temps, les autorités régulatrices et les gouvernements ont échoué à assurer une qualité de service aux passagers en déversant des milliards d’aides aux compagnies tout en leur permettant de diminuer les équipages », dénonce la Fédération européenne des travailleurs des transports, qui demande au contraire des accords collectifs et sectoriels entre patronats et syndicats européens ainsi qu’une augmentation générale des salaires.
Les pilotes sont eux aussi entrés dans la bataille sociale. Il est loin le temps où ils étaient choyés par leurs directions. Le salaire d’embauche d’un jeune pilote chez Volotea frise le Smic français. Selon l’ECA, un pilote sur six n’est pas employé par la compagnie pour laquelle il vole. Les recours à l’autoentrepreneuriat, aux contrats zéro heure, aux agences de placement, au paiement à la mission et à la sous-traitance se sont généralisés. « Les pilotes sont comme les livreurs d’Uber ou de Deliveroo, sans droits sociaux ni sécurité sociale », dénonce l’organisation syndicale.
Si les navigants de Vueling ont obtenu en mai 150 euros d’augmentation mensuelle, les conquêtes sociales sont difficiles à arracher à des directions régulièrement condamnées pour ne pas respecter le droit du travail (Volotea et Ryanair l’ont encore été en juin), qui s’assoient sur des accords à peine signés (Ryanair avec ses pilotes) ou organisent la répression (70 procédures disciplinaires à l’encontre de commandants de bord belges en grève chez Ryanair, selon la Centrale nationale des employés, en Belgique.
Grève à Roissy-CDG : « Notre détermination est intacte et nous reprendrons la mobilisation à la rentrée »Les compagnies européennes semblent avoir fait leur choix. Mieux vaut des annulations de vols, faute de personnels ou du fait de grèves, que de procéder à des augmentations de salaire qui annuleraient les préavis. Une récente étude d’Allianz Trade explique que ces annulations alimentent le déséquilibre entre l’offre et la demande, donc l’envolée du prix des billets, estimée à + 21 % en 2022. De quoi améliorer les finances d’un secteur qui a perdu 138 milliards d’euros en 2020, 42 milliards en 2021, et envisage 9,7 milliards de pertes encore cette année, malgré un trafic revenu à 94 % du niveau de 2019. En août, 25 000 vols devraient donc manquer à l’appel à travers le monde, dont 60 % en Europe.
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Uberfiles. « Derrière ces collusions, le retour des tâcherons »
EntretienLes révélations des liens entre l’actuel chef de l’État et Uber n’ont pas surpris les travailleurs des plateformes : cette alliance objective, ils la subissent et la dénoncent depuis des années.
Brahim Ben Ali Ludovic Rioux Secrétaire général du syndicat INV Secrétaire général de la CGT livreurs
La confirmation des rapports incestueux entre la Macronie et les géants étatsuniens du numérique a de quoi inquiéter les travailleurs. Cela révèle une stratégie concertée du pouvoir en place et des plateformes pour casser le droit social. Mais les syndicats du secteur ne comptent pas baisser les bras, comme nous le confirment Brahim Ben Ali, fondateur d’INV, le principal syndicat de chauffeurs VTC, et Ludovic Rioux, secrétaire général de la CGT livreurs.
Les « Uber Files » sont-ils pour vous une surprise ? Qu’est-ce qui vous a le plus marqués ?
Ludovic Rioux La vraie surprise, ce sont les documents écrits. Pour le reste, on ne peut pas être étonné qu’il y ait des liens étroits entre le principal représentant politique du capital, Emmanuel Macron, et les grands capitalistes comme Uber. On voit quand même que cette collusion date d’il y a déjà longtemps. Maintenant, on voudrait connaître concrètement le contenu des négociations entre Uber et le Macron ministre de l’Économie, puis président. Les documents s’arrêtent à 2016-2017, mais les liens ont forcément continué dans les années qui ont suivi. Pour preuve, en quittant Uber, le lobbyiste en chef s’est occupé de récolter des fonds pour la campagne de Macron.
Brahim Ben Ali J’avais eu accès à beaucoup de ces informations il y a plus d’un an, mais sans rien pouvoir dire pour laisser travailler le Consortium des journalistes. Mais cela nous a permis, avec l’eurodéputée (GUE-NGL) Leïla Chaibi, d’avancer sur le projet de directive européenne, qui reconnaît aux travailleurs des plateformes la présomption de salariat, et de mettre en place notre stratégie. J’ai aussi mieux compris pourquoi j’étais si mal reçu dans les ministères… Cette collusion entre Uber et le gouvernement, je la dénonce depuis plusieurs années. Par exemple, dans la loi d’orientation sur les mobilités de 2019 portée par Élisabeth Borne, c’est déjà le cabinet qui représentait les intérêts d’Uber devant le conseil des prud’hommes, qui avait soufflé l’article 44, visant à protéger les plateformes contre les « risques » juridiques. Et, aujourd’hui, on retrouve à la tête de l’autorité qui organise les élections des travailleurs des plateformes quelqu’un ayant travaillé aussi pour Uber. On est dans une forme de constance, et ces pratiques continuent.
Comment interprétez-vous l’attitude de Macron comme d’Uber d’assumer leur proximité ?
Ludovic Rioux Certains diraient qu’il y a un conflit d’intérêts derrière ces collusions, moi j’y vois un vrai conflit de classes. Et Macron comme Uber pensent que le rapport de forces est tellement en leur faveur qu’ils peuvent l’assumer de manière ouverte. Mais qu’il puisse se permettre de dire : « Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre », c’est quand même incroyable. On voit une classe défendre ses intérêts de manière décomplexée. Ce ne sont plus des réunions secrètes, des discussions d’antichambres : les capitalistes donnent carrément leur agenda aux dirigeants, qui les soutiennent.
Brahim Ben Ali Le fait que Macron comme Uber disent : « Oui, c’était comme ça, on assume et on ne s’excuse pas » est particulièrement effrayant. Voilà des années que le pouvoir essaie de nous faire croire qu’il veut réguler, protéger les travailleurs des plateformes… Mais ces attaques contre le Code du travail étaient pensées dès le début, en toute complicité. Deux modèles sont menacés en fait : l’indépendance, la vraie, d’un côté, et le salariat de l’autre. Ce que veulent Macron et Uber, c’est revenir au système du tâcheronnage.
Les « Uber Files » vont-ils changer des choses ? Espérez-vous un sursaut de mobilisation ?
Brahim Ben Ali Je me dis surtout que les cinq prochaines années vont être très dures. Les premiers retours des chauffeurs sont pessimistes : se battre contre Uber, une multinationale, c’est déjà David contre Goliath, mais, maintenant, ils ont ouvertement le président dans leur poche. À quoi ça sert de se mobiliser ? me demandent-ils. En plus, à chaque fois, les autorités nous sanctionnent. À la dernière manifestation, place Vauban, malgré la déclaration à la préfecture, les camarades se sont pris des amendes pour stationnement gênant. J’ai essayé d’organiser un rassemblement, mercredi, devant le siège d’Uber, le dispositif policier était tel qu’on n’a même pas pu approcher… Alors, peut-être que l’opposition va lancer une enquête parlementaire, mais le président a l’immunité, il ne sera même pas obligé de se présenter pour répondre aux questions des députés. Le plus important pour moi reste la directive européenne. Mais le temps qu’elle passe, qu’elle soit retranscrite dans le droit français, cela risque d’être long. En tout cas, moi, je ne baisserai pas les bras.
Ludovic Rioux Ces révélations nous apportent des arguments politiques, des éléments de preuve pour mieux comprendre ce qui est à la manœuvre et demander des comptes. C’est à nous de nous en saisir, de construire un rapport de forces. De la même manière, pour la directive européenne sur la protection des travailleurs des plateformes, il va falloir être vigilant pour qu’elle garantisse le maintien dans l’emploi, qu’elle permette la régularisation des travailleurs sans papiers et le rattrapage des cotisations sociales. Mais il va falloir se battre, parce que ce gouvernement fait tout pour la bloquer et la saboter.
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[Benedetti] Comment la guerre en Ukraine a retourné l’ordre international
Le précipité des événements pourrait bien faire de l’été 2022 un tournant. Les évolutions de la guerre en Ukraine, les conséquences géopolitiques et économiques qui en résultent, les tensions sociales qui, en Europe, à l’instar des Pays-Bas, et ailleurs, en viennent à bousculer un certain nombre de gouvernements : une trame se dessine en passe de faire vaciller bien des certitudes.
Le monde change de haut et de près, les effets s’en font ressentir. Le craquèlement se précise. Le premier d’entre eux, et non des moindres, se produit à l’Est où nonobstant une lecture par trop occidentalo-centrée les événements prennent une tournure assez différente des attentes des dirigeants occidentaux. La guerre s’installe dans la durée et cette durée n’est pas propice, tant s’en faut, à la stratégie occidentale.
Sur le terrain, les Russes non seulement avancent, mais sur le front diplomatique, ils apparaissent d’autant moins isolés que les sanctions dont ils sont l’objet ne portent pas à ce stade leurs fruits, pire encore paraissent se retourner contre leurs initiateurs. La flambée des prix, la bonne tenue du rouble, l’affaiblissement de l’euro face au dollar constituent autant de marqueurs d’une donne économique qui s’annonce incertaine.
Les projections post-électorales en reviennent à des pronostics plus récessifs dans un contexte où le total de la dette publique à brèves échéances pourrait atteindre 150 % du PIB.
Bruno Le Maire peut clamer sur toutes les ondes l’élément grossièrement de langage du pic de l’inflation dans lequel nous serions entrés pour mieux s’en libérer ensuite, la réalité impose de considérer que nous n’en savons rien et la prudence élémentaire devrait dicter la modestie dès lors qu’il s’agit de se risquer à des prévisions économiques.
Avant la séquence électorale, le triomphalisme des expertises officielles saluait un retour quasi “historique” de la croissance ; les projections post-électorales en reviennent à des pronostics plus récessifs dans un contexte où le total de la dette publique à brèves échéances pourrait atteindre 150 % du PIB.
À la merci d’un relèvement brutal des taux, ce niveau d’endettement s’érige comme une forge à collapsus politico-social ; cette hypothèse, si elle venait à prendre forme, constituerait à coup sûr un facteur accélérateur de crise tout autant économique que politique, au moment où toutes les démocraties de la zone euro sont exposées à une réinitialisation de l’ordre international dont elles n’ont pas forcément perçues l’irréductible nouveauté.
C’est au demeurant cette incapacité à penser l’irréductibilité qui fait sens dans le moment que nous traversons. La grande faute occidentale est de prétendre répéter une histoire qui fut la nôtre mais qui ne l’est plus. Le logiciel obsolescent de la guerre froide continue à formater les réflexes de nombre de responsables politiques, médiatiques, intellectuels en Occident ; non seulement la Russie n’est plus communiste mais elle est désormais d’abord russe et conforme aux intérêts d’abord du peuple russe tel qu’il se projette dans l’histoire ; surtout elle n’est pas à découvert économiquement comme elle le fut à la tête de son bloc lors du grand schisme Est/Ouest. Elle peut s’adosser à un arrière stratégique, la Chine entre autres, dont le poids économique rappelle que les Occidentaux ne disposent plus comme par le passé de cette centralité que leur offrait ce monopole qu’ils s’étaient arrogé dans la production des richesses.
Parmi ceux-ci, la France, nonobstant des atouts historiques pour comprendre le monde qui s’installe, pourrait se trouver des plus exposées quant aux conséquences économiques et sociales.
C’est là une différence fondamentale avec la figure qui vit Washington à partir des années 1980 en imposer à Moscou. La reproduction d’un schéma interprétatif hérité du XXe siècle est tout autant le produit d’un référentiel dépassé que d’un complexe discutable de supériorité. Il n’en demeure pas moins surtout aveuglant, car peu propice à saisir les tectoniques désormais à l’œuvre dans les tréfonds des mouvements propres aux civilisations. Cette réalité qui relève d’un planisphère mondial vient percuter les arènes nationales, notamment au sein des pays-membres de l’Union européenne.
Parmi ceux-ci, la France, nonobstant des atouts historiques pour comprendre le monde qui s’installe, pourrait se trouver des plus exposées quant aux conséquences économiques et sociales d’une guerre que nous n’avons pas plus vue venir que su gérer, quand bien même le président de la République se soit essayé à maintenir un fil louable avec le Kremlin.
Pour autant la scénarisation excessive, voire immature de cet effort diplomatique aura vraisemblablement démonétisé les initiatives présidentielles. « Le monde est un enfant qui joue » : plus que jamais le mot d’Héraclite résonne de toute son actualité, mais le constat exige des dirigeants occidentaux qu’ils soient en mesure de s’élever à la hauteur de ce qui s’apparente à un grand retournement. La désinvolture, qu’elle ait le visage des frasques de Johnson, de la post-modernité d’un Trudeau, du grand âge d’un Biden ou de l’obsession communicante d’un Macron n’est, à coup sûr, pas la disposition la plus opportune pour entrer dans l’époque qui commence.
L'Humanité
Au Portugal, le théâtre face à la montée des extrêmes-droites
ActuMarina Da SilvaPour sa 39ème édition, qui se clôture le 18 juillet, le festival d’Almada interroge le regard des artistes sur leur société. Parmi les nombreux créateurs internationaux invités, Christoph Marthaler, Ascanio Celestini, Dorothée Munyaneza, Thomas Ostermeier, la compagnie Baro d’evel… et portugais, Pedro Carraca, Jorge Silva, Antonio Pires… On trouve la comédienne et metteure en scène, d’origine portugaise, Nadège Prugnardavec avec son formidable Fado dans les veines qui revisite l’histoire de la plus longue dictature européenne jusqu’à aujourd’hui. A cette occasion, le 16 juillet à 15h, avant le spectacle, un débat sur le thème « Que peut le théâtre face à la montée des extrêmes droites ? » réunira Olivier Neveux, professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre, Maria Joao Brilhante, professeure de la faculté des lettres de Lisbonne, Rui Pina Coelho, auteur et directeur de la revue Sinais de Cena et Sandra Monteiro, directrice de l’édition portugaise du Monde diplomatique.
Marina Da Silva
www.ctalmada.ptFestival d’AlmadaThéâtreExtrême droiteextrême droite européenne Valeurs Actuelles
Dégradations, affluence record… Reconvertie en mosquée, Sainte-Sophie en grand danger
La basilique Sainte-Sophie est en danger. Deux ans jour pour jour après sa reconversion en mosquée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le journal la Croix s’est penché sur l’un des problèmes posés par cette reconversion en mosquée : la forte affluence de fidèles musulmans, ce qui occasionne de graves dégradations dans la basilique. En effet, le 10 juillet 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan provoquait un coup d’éclat dans le monde en reconvertissant la basilique byzantine Sainte-Sophie en mosquée musulmane. Depuis, la forte affluence de fidèles musulmans qui viennent prier dans le lieu de culte a fortement détérioré la basilique.
Des dégâts
En avril dernier, des photographies documentant les dégâts importants subis par l’une des portes principales de l’édifice religieux sont apparues dans la presse et sur les réseaux sociaux. « D’après ce que m’ont rapporté des gens travaillant sur place, certains visiteurs investissent cette porte d’une aura mystique et en détachent volontairement des bouts pour les emporter avec eux », a expliqué Serif Yasar, président de l’association Art et Histoire et auteur des photographies. « Désormais, on m’interdit de prendre des photos sur les lieux, alors que les touristes et les fidèles, eux, on le droit de le faire. On a même tenté de m’intimider en me faisant passer une après-midi en garde à vue », a-t-il déploré. « Il faudrait mieux gérer les entrées et accepter moins de monde en même temps à l’intérieur, tout en augmentant le nombre de gardiens », estime l’architecte turque Zeynep Ahunbay, spécialiste de restauration historique siégeant au comité scientifique mis en place pour veiller sur l’édifice.
La basilique Sainte-Sophie a été inaugurée en 537 par l’empereur byzantin Justinien, puis transformée en mosquée lors de la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, elle est devenue par la suite un musée en 1924, sous l’impulsion du premier président de la République de Turquie, le laïque Mustafa Kemal Atatürk. Le 10 juillet 2020, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan la reconvertissait en mosquée.
L'Humanité
Sur la grande affiche du Festival OFF d’Avignon
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Jusqu’à fin juillet, près de 1 700 spectacles différents sont proposés dans la cité des papes, en parallèle avec le Festival « IN ». Tous les styles sont présents, et souvent plusieurs disciplines se rejoignent comme danse, arts du cirque, création contemporaine, classique, spectacles musicaux… De belles découvertes sont ainsi proposées. Une sélection de notre envoyé spécial.
Gérald RossiDANSE Une tarentelle contre les morsures de tarentule
Avec « Salti » les chorégraphes et metteures en scène Roser Montlló Guberna et Brigitte Seth ont entraîné les danseurs Jim Couturier, Louise Hakim et Lisa Martinez dans une sarabande contagieuse. Dans ce spectacle d’une demi-heure, qui peut captiver un jeune public mais pas seulement, les trois danseurs sont confrontés une horrible araignée velue, une tarentule. Dans cette petite histoire fantastique, ils découvrent comment combattre les morsures de la vilaine bête.
Il suffit de danser la Tarentelle, cette danse populaire du sud de l’Italie qui soigne les « tarentola », autrement dit les personnes infectées par la méchante bestiole. Cette danse magique redonne vie puis toute son énergie à la victime, et comme une farandole à l’ombre d’un grand soleil, les trois amis célèbrent dans la joie leur victoire sur le petit monstre poilu. Franchement réjouissant.
FRÈRES Des haines peuvent être mortels
L’un est chirurgien, et il est attendu à sept heures au bloc opératoire. L’autre est photographe. Ils sont frangins, mais ne se fréquentent plus. Passé vingt-deux heures, le second, qui prétend sortir d’un cinéma voisin, se pointe chez le premier. S’en suivront des séries impressionnantes de révélations, d’aveux, de mensonges. Le texte d’Antoine Rault, mis en scène par Thierry Harcourt, offre à Davy Sardou et Bruno Salomone des rôles pervers qu’ils endossent avec perfection.
Dans cette spirale haletante où les pistes se brouillent, de vieilles rancœurs refont surface. Le drame, voire le meurtre ne sont jamais bien loin, entre deux verres de vin blanc. Un indice dans ce thriller, le chirurgien possède une collection de scalpels anciens. Autre précision, on rit, beaucoup, mais en grinçant des dents.
LIBERTÉ La traque de François Rabelais
Un banc, une caisse et quelques draps suffisent au décor dans la mise en scène de Jean-Pierre Andréani. Philippe Bertin campe un François Rabelais fragile et en même temps colérique à souhait, traqué par les tenants des dogmes et les puissants de l’Église. Il s’agit ici de mieux faire connaissance avec celui qui fut considéré comme un des précurseurs du roman moderne, contraint à la fuite pour avoir défendu des idéaux de tolérance et de paix.
Il trouve refuge auprès de son ami clément et de Monseigneur de Bellay (belle réussite de Michel Laliberté dans ces deux rôles). Entre rêve et bamboche, l’auteur de Pantagruel (1532) et de Gargantua (1534) est à (re) découvrir. Déjà le titre entier de la pièce « François Rabelais, Portrait d’un homme qui n’a pas souvent dormi tranquille » est réjouissant. Avec pas mal d’humour, voilà un hymne à la liberté d’être et de penser.
LANGUE Parler Allemand n’est pas très utile
Laura Gambarini, mise en scène par Manu Moser, propose un cours tout en Allemand, comme à l’école, et d’ailleurs la pièce se déroule dans une vraie salle de classe au lycée Mistral. Mais « The game of Nibelungen » ne nécessite aucune pratique de la langue de Goethe, et si l’on n’y comprend rien, c’est encore mieux. Ce spectacle de la « Sélection suisse en Avignon » est un beau théâtre d’objets réalisé à partir de multiples éléments pouvant se trouver justement dans une classe qui étudierait ce classique médiéval germanique que sont les Nibelungen.
« J’ai envie de construire des ponts par-dessus les frontières qu’il y a dans nos têtes » explique la comédienne. Et le tour est joué en moins d’une heure chrono, avec des chiffons, des éponges des craies, des classeurs, des bouteilles, soit tous les personnages de cette immense aventure. Une réussite.
GAY Chute vers la violence
À 17 ans, Matthieu se questionne : est-il « transgenre, gay, garçon ou fille ? » Il se prostitue via des sites de rencontre, fait ainsi la connaissance un homme un peu plus âgé que lui, en devient amoureux, mais le bonheur ne durera pas. Mis en scène par Julien Royer, ce texte d’Angel Liegent est interprété par Axel Rizat, et la musique électronique est jouée sur scène par Cyril Noël.
Rejeté par son père, le jeune garçon tente de supporter l’homophobie ambiante, notamment dans son petit boulot de caissier d’une supérette. Mais progressivement c’est toute sa vie qui bascule, dans la douleur. Dans une série de « flash-back » il revit ses errances, et le développement de la violence qui conduit le couple a se détruire. Sans espoir de retour.
CHANCELIÈRE Guten Tag Madame
Le projet théâtral n’est pas banal. Avec un humour acide et salutaire, Anna Fournier porte à la scène un des principaux dirigeants politique d’Europe, et plus précisément une dirigeante, puisqu’il s’agit d’Angela Merkel, qui fut chancelière d’Allemagne pendant quinze ans. La question pour la comédienne, qui a déjà interprété ce rôle dans une pièce du Birgit Ensemble, n’est pas de rendre la dame sympathique, mais de brosser son portrait.
Et à travers elle ceux des principaux dirigeants du monde, comme Poutine, Trump, Sarkozy, Hollande, Macron… Anna Fournier donne à entendre les propos des uns et des autres depuis les coulisses du pouvoir. On ne sait pas si les propos sont bien exacts, mais tout aurait pu se passer ainsi. Et c’est une jolie réussite.
DANSEUR Aux limites du corps
D’abord assis dans un coin du plateau, il scrute la salle du fond de ses yeux d’un bleu inconnu. Invité par la Sélection suisse en Avignon, Kiyan Khoshoie (avec Charlotte Dumartheray à la mise en scène) raconte ensuite son histoire. Son énergie est virale, et son humour déferle comme quelques belles vagues inattendues. Il se souvient, explique, mime, et finalement il danse. Beaucoup et avec brio. Car le jeune homme, formé à Rotterdam, mais d’origine Iranienne, a exercé son art pendant plus de dix ans en compagnie de plusieurs chorégraphes.
Lui-même pratique désormais cette discipline, mais « Grand écart » remonte le temps. Kiyan Khoshoie est plusieurs personnages à lui tout seul, et s’il s’amuse à « singer » certains de ses confrères, c’est avec beaucoup de finesse et de sensibilité qu’il dit, de l’intérieur, la vie et les difficultés, souvent les douleurs physiques que tout danseur côtoie au jour le jour.
SCÈNE Théâtre dans le théâtre
L’une est comédienne, l’autre élue locale, elles se retrouvent. Aujourd’hui, l’actrice, qui a « été à la Comédie Française » est accueillie dans la salle polyvalente, où elle doit se produire. Aux alentours de la cinquantaine, les propositions sont plutôt maigres pour elle ; quant aux espoirs de « faire du théâtre » ils sont envolés depuis longtemps pour l’autre. Seuls restent des rêves dans les yeux de ces deux femmes (Nathalie Bécue et Silvie Laguna).
Pierre Notte, répondant à une demande de Marianne Wolfsohn (mise en scène), peint avec des mots justes la réalité des coulisses du spectacle vivant, quand des programmateurs recherchent avant tout « des classiques » et des « One man show comiques », au détriment de la création théâtrale. Ce n’est pas entre les deux femmes, que brûle le torchon, en dépit des apparences.
ÉCRIVAIN Voyages et passions jusqu’au bout du chemin
Jean-Philippe Renaud, mis en scène par Marc Tourneboeuf est un Bernard Giraudeau plus que convainquant. Il n’est pas question ici de ressemblance physique, mais de redonner vie au comédien et écrivain emporté par la maladie en juillet 2010. « Cher amour » et « Les dames de nage » les deux derniers romans de Giraudeau sont la trame de ce spectacle, avec des textes de Laure Renaud.
Cette belle adaptation est un hymne à l’amour et aux voyages. Un peu comme si les deux étaient indissociables. La découverte de territoires ou de populations lointaines en est une illustration. Dans ces textes, la passion amoureuse est aussi toujours présente, et restera, comme le métier de comédien, une flamme vive, jusqu’aux derniers moments.
Théâtrele OFF Valeurs Actuelles
Inflation : Bruno Le Maire annonce que le taux du livret A passera à 2% en août
Bonne nouvelle pour les millions de Français qui possèdent un livret A. Jeudi 14 juillet, dans un entretien accordé au Parisien, Bruno Le Maire a annoncé une nette revalorisation de son taux, qui va passer de 1 à 2% au 1er août 2022. « Dans la situation actuelle, aucun autre produit (que le livret A) n’offre autant de sécurité. Le placement est garanti et les intérêts sont défiscalisés », a expliqué le ministre de l’Economie, louant aussi les mérites du livret d’épargne populaire (LEP), qui passera de 2,2 % à 4,6 %.
« Le LEP est le placement le plus efficace pour protéger contre l’inflation », estime Bruno Le Maire, qui regrette que le LEP ne soit pas assez connu. « 15 millions de nos compatriotes ont le droit d’ouvrir un LEP et moins de la moitié en ont un », souligne le ministre, qui rappelle que grâce à une « première campagne de communication en février dernier, 400 000 nouveaux LEP ont été ouverts ».
« Tout n’est pas possible »
« Nous avons déjà engagé plus de 20 milliards d’euros depuis octobre 2021 pour protéger le pouvoir d’achat, et les nouvelles mesures que nous proposons ont à peu près le même coût », liste Bruno Le Maire, évoquant la hausse du SMIC de 2 %, la revalorisation des pensions de 4 %, le dégel du point d’indice de 3,5%, etc. Mais pour le ministre, le gouvernement aura du mal à aller plus loin sans gravement endetter l’Etat, ou prendre le risque de prolonger la spirale inflationniste : « Parce que nous ne souhaitons pas de hausses d’impôts, nous devons rester dans cet ordre de grandeur pour que le déficit public ne dérape pas en 2022 », explique Bruno Le Maire.
Comme un avertissement envoyé aux Insoumis, qui multiplient les propositions nettement plus radicales : « Tout n’est pas possible financièrement », rappelle le ministre de l’Economie, qui rejette frontalement la proposition de la Nupes de bloquer les prix. « Ces propositions ne sont ni sérieuses ni souhaitables », estime-t-il. L’opposition est prévenue, à quelques jours de la présentation à l’Assemblée nationale de la loi pouvoir d’achat.
L'Humanité
VOD de la semaine - « The sound is innocent » de Johana Ozvold
Nos recommandations culturellesUn voyage au cœur de l’expérimentation sonore mis en scène avec un indéniable sens esthétique par la cinéaste tchèque Johana Ozvold. Un essai cinématographique hors-norme sur un sujet peu fréquenté.
Vincent OstriaQue demande-t-on à un film ? De nous embarquer dans une aventure sans commune mesure avec notre réalité immédiate. Mission accomplie pour « The sound is innocent », essai cinématographique de la Tchèque Joanna Ozvold, qui évoque diverses expérimentations contemporaines sur le son en faisant intervenir des créateurs et spécialistes. Cela commence avec François Bonnet, directeur du GRM (Groupe de Recherches Musicales), qui décrit comment au départ fut créée la boucle musicale, prémisse de la musique électronique. Il a suffi d’un disque rayé répétant sans cesse le même passage, pour que Pierre Schaeffer, fondateur du GRM, pose les bases dela musique « concrète », ensuite rebaptisée « électroacoustique » ou « acousmatique » ; une discipline qui n’utilise pas d’instruments classiques, mais des sons d’objets enregistrésavec lesquels on élabore une composition. Des interviews de divers sorciers du son sont diffusées sur des petits écrans disposés dans des bureaux, laboratoires, salles d’archives, où la cinéaste-actrice Johana Ozvold évolue, énigmatique et silencieuse — tout en disant un commentaire en voix-off. Cela donne une idée du réel travail visuel effectué pour ce film qui est le contraire du documentaire basique enchaînant interviews et images d’archives. La cinéaste rend envoûtant un sujet a priori presque abstrait et peu spectaculaire (l’expérimentation musicale et ses prolongements électroniques). Elle génère des mystères. Voir le passage consacré à Steve Goodman, docteur en philosophie et DJ (sous le pseudoKode9) : la caméra avance dans une salle obscure où sont disposés des objets parallélépipédiques ; ils diffusent une fumée qui tressaute à chaque coup de percussion grave de la bande-son rythmée. On s’approche peu à peu d’un petit écran où l’on distingue Goodman sur une plage en train d’enregistrer le bruit des vagues. L’effet est saisissant. Par la même occasion, le film propose des redéfinitionsde la musique, du son, du bruit et de la perception sonore qui rappellent ce que la musique populaire actuelle a hérité de l’avant-garde d’antan et des avancées technologiques. Par exemple le fait que la musique et le bruit ne sont plus forcément distincts. Dessons électroniques ou naturels sont utilisés dans des musiques, quin’agissent pas seulement sur l’ouïe et sur les émotions, mais sur le corps tout entier. C’est flagrant avec les musiques rythmées, électroniques ou non. Le film, à sa manière délicate et soignée, ouvre donc la porte à un nouvel univers, à un nouveau mode de perception, où la notion de musique stricto sensu sera remplacée par un principed’immersion sensorielle. L’art du futur sera sans doute une expérience où tous les sens seront conviés et où l’on pourra vivre, pendant un temps, dans une dimension transcendantnos limites.
« The Sound is Innocent » de Johana Ozvold. République tchèque/France, Slovaquie, 2019, 1 h 08
A voir sur cinemutins.com
Valeurs Actuelles
Véronique Louwagie, députée LR : « Diminuer les dépenses publiques pour revaloriser les classes moyennes »
Valeurs actuelles. Quel était le bien-fondé économique de ce bouclier tarifaire mis en place à la fin de l’année 2021 ? A-t-il soulagé concrètement les Français ?
Véronique Louwagie. Je pense qu’il est important d’apporter des réponses quand il y a des augmentations très brutales. En revanche, lorsque ces augmentations s’établissent dans la durée, il faut aussi que ce soit pérenne. Et la réponse durable que nous proposons c’est d’aller vers des diminutions de taxes de manière générale. Vous avez aujourd’hui par exemple de la TVA qui s’applique sur toutes les taxes parafiscales qui existent au niveau de l’électricité, du carburant et du gaz. C’est l’impôt sur l’impôt. On propose de diminuer cet impôt là pour que tout le monde puisse bénéficier d’une diminution des tarifs d’électricité, de gaz et de carburant. Nous sommes le pays qui a un taux de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés de l’Union européenne. Il faut agir sur ce niveau de prélèvements obligatoires, et donc sur le niveau des dépenses publiques pour évidemment réduire le déficit public et réduire notre endettement.
Fin de la ristourne de 18 centimes sur le carburant en octobre, bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité stoppé à l’horizon 2023… Et après ?
On a mis avant les élections la poussière sous le tapis. Aujourd’hui la situation de nos finances publiques est accablante. Il faut y apporter des réponses. Mais la difficulté c’est que même le gouvernement, dans ses différents textes qui nous sont soumis, qu’il s’agisse du texte sur le pouvoir d’achat ou du projet de finances qui en découle, ne propose aucune mesure de réduction des dépenses publiques, aucune réforme susceptible d’entraîner une réduction de ces dépenses publiques. Il faut pouvoir faire profiter à tous les Français d’une augmentation du pouvoir d’achat par une réduction des prélèvements obligatoires.
Ces décisions ferment-elles le chapitre du « quoi qu’il en coûte », le slogan phare du gouvernement pour soutenir les dépenses des ménages ?
Le quoi qu’il en coûte a été nécessaire durant la crise sanitaire. La difficulté, désormais, c’est que le gouvernement n’enclenche pas le mécanisme vertueux qui nous permettrait d’avoir des finances publiques à la hauteur de ce qu’on peut espérer. A savoir une diminution des prélèvements obligatoires et une diminution des dépenses publiques. Ça n’a pas du tout été enclenché et nous mettons encore la poussière sous le tapis ; on verra cela plus tard. Mais non, nous sommes en début de mandat, c’est l’occasion de mettre en place un cercle vertueux pour arriver à une situation qui soit acceptable par les uns et les autres.
Continuer à distribuer sans enclencher le mécanisme de diminution des dépenses publiques, sans envisager la réforme des retraites, sans engager la réforme du chômage, sans engager une réforme de débureaucratisation, ce sont des dispositifs qui sont voués à l’échec.
Le gouvernement Borne songe à des aides ciblées dès janvier 2023 en remplacement du bouclier tarifaire. Comment cela se concrétisera et qui pourra en bénéficier ?
C’est toujours le problème des aides ciblées. Avec des dispositifs qui méritent de lutter contre les fraudes, avec des dispositifs qui coûtent très cher en matière de bureaucratie, d’organisation administrative ; et nous savons qu’aujourd’hui la bureaucratie coûte très cher au niveau de nos dépenses publiques, il faut véritablement lutter contre cela. Deuxième point : les classes moyennes ne bénéficient jamais de ces redistributions, hors ce sont ces classes là qui travaillent, qui se lèvent tôt le matin, qui participent à la croissance et à la création de richesse du pays. Donc vient un moment où il faut mettre fin à l’exclusion de ces classes moyennes des dispositifs de redistribution.
Bruno Le Maire a confirmé une politique d’aides ciblées à partir de janvier 2023, le gouvernement verserait alors une aide économique en fonction du revenu des ménages. Est-ce judicieux ?
Il faut que le gouvernement entende les messages qui relèvent des élections. Les Français ont fait passer des messages de mécontentement, notamment pour remettre le travail au sein même de la vie de chacun, des messages pour ne plus avoir d’injustices territoriales, des messages pour contrer les injustices sociales, des messages parce que les classes moyennes contribuent énormément à l’activité économique et qu’ils ne font jamais partie de ceux qui bénéficient de prestations. Un véritable ras-le-bol s’est exprimé et le gouvernement doit l’entendre. Et il doit aussi être vertueux pour enclencher ce mécanisme des dépenses publiques, parce que c’est la base. Continuer à distribuer sans enclencher le mécanisme de diminution des dépenses publiques, sans envisager la réforme des retraites, sans engager la réforme du chômage, sans engager une réforme de débureaucratisation, ce sont des dispositifs qui sont voués à l’échec.
Doit-on s’attendre à une aggravation de la fracture sociale ?
Il faut que les Français puissent vivre correctement et honorablement des revenus de leur travail. C’est le b.a.-ba : le travail participe à l’émancipation de chacun. Le travail permet une insertion dans la vie sociale. Il permet aussi d’avoir une vie familiale apaisée. Le travail, c’est une base essentielle. Et derrière le revenu du travail qui permet de vivre normalement, il faut pouvoir diminuer un certain nombre d’impôts. Taxes sur le carburant, TVA, impôt sur le revenu et s’y ajoutent d’autres taxes parafiscales. En réponse, il faut vraiment enclencher le mécanisme de diminution des dépenses. Il faut pouvoir diminuer les cotisations sociales, et créer de la richesse. Et surtout il faut que cela profite aux travailleurs.
Ce type de message contribue certainement à diviser les Français : il y a d’un côté ceux qui travaillent dur et qui ne bénéficient pas d’aides sociales, et ceux qui vivent de prestations sociales ou d’allocations. Donc évidemment, cela contribue à diviser. C’est pourquoi il faut rassembler autour de la valeur travail. Il faut pour cela mieux rémunérer le travail et sortir des dispositifs d’assistanat qui enferment les Français quelques fois sur plusieurs générations. Le mot d’ordre est donc : diminuer les dépenses publiques, baisser les cotisations sociales et mieux rémunérer le travail.
L'Humanité
Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes
ActuLa résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.
Benjamin KönigComment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.
Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ».
Extrait du discours
Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.
Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.
Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.
La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.
Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.
Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.
C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. »
Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara
Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
Un colosse allemand aux pieds de plus en plus d’argile
La Deutsche Qualität a visiblement du plomb dans l’aile. Il n’y a pas si longtemps, quand vous parliez de mécanique allemande, les yeux de votre interlocuteur se mettaient aussitôt à briller car il en connaissait sa solidité, sa fiabilité… et aussi sa valeur financière. Mais à la lecture des derniers chiffres du commerce extérieur allemand publiés, on peut se demander si les rouages de l’économie ne sont pas en train de se gripper outre-Rhin et si le sacro-saint modèle économique allemand, si envié, n’a pas vécu son temps ou n’a pas été exagérément loué par tous.
En mai, et pour la première fois depuis 1991 – la réunification de l’Allemagne est entrée en vigueur le 3 octobre 1990 -, le commerce allemand a plongé dans le rouge à hauteur de 1 milliard d’euros, contre un excédent de 3,1 milliards enregistré un mois plus tôt et de 13 milliards un an auparavant. Certes, c’est peu, d’autant que, depuis le début de l’année, ce pays affiche toujours un excédent commercial de plusieurs milliards d’euros en cumulé, que bon nombre de ses partenaires européens rêveraient d’avoir. Une situation qui, d’ailleurs dans le passé, a pu provoquer quelques frictions et agacements entre eux. C’est aussi bien peu, surtout si on compare les chiffres français et allemands du commerce extérieur. Mais en Allemagne, quatrième puissance économique mondiale, cette contre-performance est vécue comme un véritable choc, pour ne pas dire une humiliation. Sept mois après son élection à la chancellerie, Olaf Scholz va devoir régler un problème auquel il ne s’attendait sûrement pas.
Une mécanique qui cachait des faiblesses
Jusqu’alors, la réussite de l’économie allemande reposait en effet sur la force de son industrie : son poids dans le PIB outre-Rhin est supérieur à 20 %, soit environ le double de ce qu’elle représente en France. L’Allemagne était aussi reconnue dans des domaines aussi variés que l’automobile, et tout spécialement sur le segment du luxe et du haut de gamme avec les marques Mercedes et Porsche, la chimie et la pharmacie (Bayer, Merck… ), les machines-outils et la construction électrique. On admirait également l’importance de son Mittelstand, ce tissu d’entreprises dynamiques, de taille moyenne, employant entre 500 et 1 000 salariés. Elles sont plus nombreuses de l’autre côté du Rhin que de ce côté-ci, pour des raisons qui tiennent à la fiscalité française sur la transmission des entreprises. On pouvait, enfin, citer la performance des chambres allemandes du commerce extérieur et la présence de ses entreprises dans les multiples salons à l’international. Tous les grands clients s’arrachaient ses produits, ce qui a permis à l’Allemagne de s’affirmer comme un cador des exportations, le troisième mondial derrière la Chine et les Etats-Unis.
Las, le conflit entre la Russie et l’Ukraine, et les fermetures successives des villes et des régions chinoises au gré des multiples épisodes de reconfinement sanitaire sont venus bousculer cette mécanique qui semblait si bien huilée. Une mécanique qui cachait paradoxalement en elle des faiblesses. En s’accumulant, elles se sont révélées au grand jour au cours du mois de mai, alors que la dépréciation de l’euro face au dollar aurait dû, au contraire, doper les exportations allemandes hors d’Europe. Elles ont été pénalisées, comme l’a observé Volker Treier, responsable des affaires économiques internationales et européennes à l’Association des chambres allemandes de l’industrie et du commerce : « Le ralentissement des exportations a commencé », déclarait-il au début de juillet
En 2009, la Chine était le huitième partenaire économique à l’exportation de l’Allemagne ; elle est aujourd’hui le deuxième, derrière les États-Unis. Or il devient de plus en plus difficile pour les entreprises allemandes d’y exporter leurs machines-outils, déjà parce que la demande est moindre en raison de la crise sanitaire. Mais aussi parce que les entreprises allemandes subissent les pénuries de composants électroniques en provenance justement de Chine et la hausse des prix, qu’elles ne peuvent répercuter en totalité sur leurs clients internationaux. Par ailleurs, l’empire du Milieu était un des marchés phares pour l’industrie automobile allemande (qu’elle soit de luxe ou non) ; autant dire que lorsqu’on est confiné, on ne change pas de voiture ! Enfin, tout le monde parie sur un prochain ralentissement de la croissance chinoise (et aussi américaine), ce qui va, de fait, réduire un peu plus la demande pour les produits allemands.
Un redoutable effet ciseau avec la Russie
Le problème avec la Russie est différent. Pire, il est même double : l’Allemagne est confrontée à un redoutable effet ciseau. L’embargo décidé par l’Union européenne en réaction à l’invasion de l’Ukraine (hormis pour les produits pharmaceutiques qui peuvent y être envoyés) limite les exportations. En outre, depuis qu’Angela Merkel a décidé de sortir du nucléaire après la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, l’Allemagne a accru sa dépendance énergétique à la Russie ; elle doit faire face à une importante hausse du prix du gaz. En résumé : bien moins d’exportations et des importations bien plus chères.
Dans une période où tout allait bien, l’Allemagne s’est sans doute trop endormie sur ses succès. Plongée dans une situation géostratégique instable, elle se retrouve aujourd’hui piégée par sa stratégie haut de gamme et par sa trop grande dépendance à la Chine et à la Russie. Le problème, c’est que les raisons qui ont pesé sur le commerce allemand en mai n’ont pas d’issues à court et à moyen terme. L’augmentation des échanges avec les Etats-Unis ne suffiront pas à les compenser.
Valeurs Actuelles
À un niveau record, les défaillances d’entreprises annoncent le pire
L’entreprise France bloquée. Rattrapée par les craintes d’inflation et de récession économique. Après une augmentation déjà marquée des défaillances d’entreprises au second semestre 2021, les liquidations judiciaires se sont envolées de 49 % au premier semestre atteignant un niveau record au 1er juillet. « Jamais autant de commerçants, de petits patrons et d’indépendants n’auront mis la clé sous la porte », déclare Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des Indépendants.
Jamais autant de commerçants, de petits patrons et d’indépendants n’auront mis la clé sous la porte.
Après les chutes d’activité liées aux confinements, partiellement compensées par les aides de l’Etat, les pénuries de matières premières et la flambée des prix, de nombreux commerçants décident de fermer boutique, estimant que le pire est à venir. Toujours au premier semestre, 183 376 entreprises très exactement ont tiré le rideau, un chiffre en hausse de 80% par rapport à 2020. « Devant le mur de dettes qui ne cesse de grandir, de nombreux commerçants et d’indépendants préfèrent couper leurs pertes et se placer en cessations volontaires d’activité plutôt que de prendre le risque de s’enfoncer vers la liquidation judiciaire qui est synonyme de faillite personnelle et qui engage le patrimoine propre des entrepreneurs » poursuit l’expert.
Non seulement les cessations volontaires se multiplient, mais les liquidations judiciaires aussi. Marc Sanchez, poursuit : « Les défaillances recensées par Altarès concernent plus particulièrement les commerces de proximité (restauration, vente de détail aux particuliers, ventes de produits alimentaires, commerces d’habillement, coiffure et esthétique,…). C’est un bon exemple car cela concerne des activités visibles de tous et donc symboliques. Le commerce a toujours été l’étalon de bonne santé de notre pays. Or il est clair que ça n’est plus le cas. La consommation est en berne. Les premières tendances de notre dernière enquête en cours, concernant les soldes d’été, confirment malheureusement les difficultés rencontrées par les commerces de proximité et par extension par les Français ». Un indicateur avancé qui promet une rentrée sous le signe de la récession.
L'Humanité
1972, la gauche se met d’accord
ActuV e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».
Jean VigreuxSi la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.
La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.
décomposition-recomposition
Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »
La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.
À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.
Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.
revendications fortes
L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.
Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.
L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.
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Inflation : Vinci Autoroutes va proposer 10% de réduction aux péages à cinq millions de Français
Aussitôt dit, aussitôt fait… dans une certaine mesure. Lundi 11 juillet, le nouveau ministre des Transports Clément Beaune demandait aux sociétés autoroutières de faire un geste à destination de leurs clients, compte tenu du contexte inflationniste. Une déclaration que n’a pas tardé à mettre en pratique le groupe Vinci, gestionnaire d’une bonne moitié des autoroutes françaises. Selon Le Parisien, le groupe a annoncé la mise en place d’une réduction de 10% au péage, à destination des Français réglant en chèques-vacances.
Cette mesure, conçue pour cibler les voyageurs les plus précaires, devrait être appliquée du 14 juillet au 15 septembre. Objectif : alléger un tant soit peu la note des vacances, largement alourdie par l’augmentation des prix de l’alimentaire et de l’essence. « Cette mesure concernera près de 5 millions de Français », a expliqué le groupe Vinci, qui gère notamment les autoroutes à destination du sud – l’A7, l’A8, l’A9, l’A10, l’A62, l’A64.
Des tarifs en constante hausse
Selon un porte-parole de Vinci, « 10 % de 250 euros, cela représente une économie de 25 euros sur nos péages durant l’été ». Une somme correspondant assez bien à la réalité. Selon Le Parisien, un trajet Paris-Bordeaux nécessite de laisser 57 euros au péage – et il faudrait en compter 108 pour rallier Bayonne depuis Metz !
Une mesure qui devrait quelque peu enrayer l’envolée du prix des péages depuis la privation du réseau autoroutier. En février dernier, déjà, ils avaient augmenté de 2%. Et depuis 2015, la hausse atteint 10%. Une flambée qui doit son existence aux conditions qui lient l’Etat, propriétaire des autoroutes, et les groupes privés qui en ont la gestion : ces derniers peuvent répercuter le prix d’éventuels travaux sur le ticket de péage, tout comme ils sont autorisés à procéder, tous les ans, à une augmentation correspondant à 70 % au minimum de l’inflation observée. De quoi craindre une note plus salée que jamais en 2023.
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
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La Cour des comptes alerte le gouvernement sur l’état des finances publiques
Un « message d’alerte ». Voilà, en substance, ce qu’a voulu faire passer le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lorsqu’il a délivré son traditionnel rapport sur l’état général des finances publiques jeudi 7 juillet, rapporte Libération. Le quotidien relève que l’ancien ministre socialiste s’est alerté de plusieurs phénomènes. Tout d’abord, sur la forme, Pierre Moscovici a regretté la « publication très tardive » de plusieurs textes. Comme le programme de stabilité, par exemple, feuille de route sur l’avenir des finances publiques françaises, censée être envoyée au mois d’avril. Mais cette année, en raison du calendrier électoral, ce programme de stabilité n’a toujours pas été envoyé, et devrait l’être dans les prochaines semaines, indique-t-on du côté de Bercy. Concernant l’audit sur la situation des finances publiques, normalement réalisé à la fin de chaque mandature présidentielle, il a été cette année réalisé à l’initiative de la Cour des comptes, la magistrature n’ayant pas été saisie comme en 2012 et 2017.
Non au « quoi qu’il en coûte perpétuel »
Bien que le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, ait affirmé que le « quoi qu’il en coûte » était terminé, c’est-à-dire que l’État, en raison de la crise sanitaire, allait dépenser à tout-va, Pierre Moscovici n’a pas semblé convaincu. Le magistrat a mis en garde contre le « quoi qu’il en coûte perpétuel », c’est-à-dire sur des dépenses publiques irraisonnées : « Nous avons constaté que le dynamisme des dépenses ne tenait pas qu’à la crise. »
Autre alerte : les finances publiques dans le projet de loi de finances rectificatif. La Cour des comptes prévoit une augmentation de 60 milliards d’euros de dépenses par rapport à ce qui était indiqué dans le projet de loi initial. Aussi, Pierre Moscovici met en garde contre « l’illusion d’une dette gratuite ». Et prévient : s’il n’a « pas la religion de l’austérité », il faudra nécessairement une « meilleure maîtrise des dépenses ». Voilà l’exécutif prévenu.
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
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Twitter attaque Elon Musk en justice pour qu’il maintienne son rachat du réseau social
Elon Musk recule. Vendredi 8 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a décidé de renoncer au rachat du réseau social Twitter, rapporte La Tribune. Initialement, le multimilliardaire avait annoncé le rachat de Twitter en avril dernier pour la somme de 44 milliards de dollars, ce que la plateforme avait accepté. Mais Elon Musk est revenu sur sa décision vendredi 8 juillet, arguant que la transaction était viciée en raison d’informations « fausses et trompeuses » sur l’entreprise. La cause, selon l’entrepreneur : le refus de Twitter de l’informer sur les faux comptes présents sur le réseau social, qui représentent moins de 5 % des comptes sur les 229 millions d’abonnés au total, soit qu’ils soient inauthentiques, soient qu’ils publient des spams. Elon Musk a estimé que ce manque d’information altérait la viabilité et la valeur de Twitter. Impossible en revanche de savoir s’il s’agit-là d’un véritable casus belli, ou si Elon Musk cherchait en réalité à renégocier le prix à la baisse. Cette annonce a été faite par un courrier rédigé par les avocats d’Elon Musk et publié par le gendarme boursier américain, la SEC.
Twitter contre-attaque
Mais le réseau social a refusé de se laisser faire. Et a décidé de contre-attaquer en assignant le patron de Tesla et SpaceX en justice pour « faire respecter l’accord » de rachat. Dans un tweet, le directeur de Twitter, Bret Taylor, a expliqué que « le conseil d’administration de Twitter est déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus avec M. Musk ». Le directeur du réseau social s’est dit « confiant » dans ses chances d’obtenir gain de cause devant la justice.
L'Humanité
Des piscines estivales pour apprendre à nager
Actu« Savoir Nager », le programme estival orchestré par Paris 2024 débutait à Villetaneuse le 13 juillet et durera tout l’été. Cette initiative lancée l’année dernière cherche à s’étendre dans toute la France.
Lou ThuretEn Seine Saint-Denis, un enfant sur deux ne sait pas nager en entrant au collège. C’est pour pallier cette triste réalité que les acteurs de Paris 2024 ont lancé en 2021 le programme « Savoir Nager ». Cette année, sept piscines mobiles ont été installées là où les infrastructures font défaut. Dans les piscines déjà existantes, les créneaux horaires ont été élargis. Objectif : tenter d’attirer 5 000 jeunes selon les objectifs fixés par les initiateurs du projet. L’année dernière, 1 800 enfants et 400 adultes avaient pu apprendre à nager. « Un vrai succès, se réjouit Dieunor Excellent, le maire de Villetaneuse. L’année dernière, les créneaux étaient remplis dès la première semaine. Et là, on se sent en capacité de faire encore mieux ». C’est notamment grâce à la contribution d’EDF, de l’Agence nationale du sport et la Fédération nationale de natation (FFN) que ce programme a pu voir le jour. « On cherche à valoriser aussi bien le sport de haut niveau que le sport amateur », explique Pierre Viriot, directeur du projet Paris 2024 du groupe EDF. Pour lui, l’inclusion et le climat sont deux mots-clés lorsqu’il est question de sport.
Ce mercredi 13 juillet, plusieurs jeunes sont déjà prêts à se lancer. La peur qui pousse certains à s’agripper aux bords semble s’estomper après quelques minutes passées dans le bassin. « Ça chouine mais ça le fait ! » lance la coordinatrice des maîtres nageurs, Anna Desousa Rosa, en observant deux gamines qui entrent timidement dans l’eau. « Ils ont peur de tomber, de mettre la tête sous l’eau mais lorsqu’ils sont dedans, tout va bien », sourit-elle. Pour certains, c’est une première. Emmanuel, 7 ans, était déjà là lors du lancement du programme. Les maîtres nageurs ont pu constater ses progrès. Avant, il avait une peur bleue de la piscine à cause de sa profondeur. Maintenant, le bonhomme est comme un poisson dans l’eau et arrive à faire le tour du bassin. Ngo Carine, infirmière, habitante de Villetaneuse, a souhaité inscrire sa petite de 3 ans, Joyce-Helena, à l’opération. Toutes les deux fréquentent déjà la piscine deux fois par mois, quand c’est possible. « Ce n’est pas tout près, donc je ne peux pas l’inscrire aux cours de natation. J’aimerais bien pouvoir l’emmener plus souvent pour qu’elle puisse apprendre à nager » ajoute-t-elle.
Bien qu’apprendre à nager soit « une priorité nationale », d’après une circulaire de 2017 sur l’enseignement de la natation, l’accès à cette pratique reste inégal selon le milieu social, le territoire et la durée de vacances. « Seulement 61 % des enfants d’ouvriers non qualifiés sont de bons nageurs contre 86 % des enfants de cadres », note l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire dans une étude de 2021. Ces fortes inégalités mènent à l’exclusion de certains jeunes des milieux les plus défavorisés et à leur mise en danger. À cela s’ajoute le manque d’infrastructures et de temps disponible. Selon l’enquête Noyades 2021 menée par Santé Publique France, il y a eu 1 983 noyades entre le 1er juin et le 31 août 2021 dont 250 suivies de décès. Le chemin est encore long avant de pouvoir atteindre l’égal accès à la pratique de la nage.
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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Rafle du Vél’d’Hiv. Selon Laurent Joly « On n’aura jamais autant arrêté de juifs français »
EntretienLes 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont embarqués par la police parisienne. Laurent Joly nous éclaire sur les ressorts de cet événement, 80 ans après. Entretien
Camille BauerDirecteur de recherche au CNRS, spécialiste de l’antisémitisme sous Vichy, Laurent Joly vient de publier la Rafle du Vél’d’Hiv (Grasset), ouvrage de référence qui plonge au cœur de la machine administrative de la collaboration grâce aux archives de la préfecture de police et à l’examen des procès de l’immédiat après-guerre, pendant la période d’épuration.
Pourquoi la rafle du Vél’d’Hiv est-elle un événement unique dans l’Europe occidentale sous domination nazie ?
Parce que, en termes de chiffres, elle n’a pas d’équivalent. L’opération vise 35 000 personnes, 27 400 juifs et juives apatrides de plus de 16 ans et environ 10 000 enfants, pour la plupart français. Au total, 12 884 juifs sont arrêtés, soit un peu plus du tiers. C’est énorme. La plupart seront déportés et seule une petite centaine reviendra des camps de la mort. Autre caractéristique, c’est une opération exécutée uniquement par la police ordinaire. C’est une singularité en Europe de l’Ouest. Le fait de séparer les enfants des parents est aussi inédit.
Quelle est la responsabilité française dans cette opération ?
À l’origine, il y a bien une demande des Allemands, qui réclament 40 000 juifs en âge de travailler. Mais rien n’obligeait à ce qu’elle aboutisse à ces résultats meurtriers. L’engrenage fatal qui se met en place est le produit de la décision politique du gouvernement de Vichy d’accepter cette demande de l’occupant. Contrairement à ce qu’on entend parfois, refuser était possible. Il aurait pu invoquer le droit international. C’est ce qu’ont fait le maire de Bruxelles ou les dirigeants danois. Mais, en France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, et son chef de la police, René Bousquet, décident d’accéder, voire de devancer les demandes nazies. Cela entraîne cette anomalie monstrueuse, celle d’une politique nazie mise en œuvre exclusivement par la police parisienne. Pas un Allemand n’opère les 16 et 17 juillet 1942. C’est vraiment exceptionnel.
Une anomalie monstrueuse, celle d’une politique nazie mise en œuvre exclusivement par la police parisienne.
Pourquoi cette décision des autorités françaises ?
En juillet 1942, Vichy est convaincu que l’Allemagne va gagner la guerre et qu’il est dans l’intérêt de la France de donner le maximum de gages au vainqueur. La politique de collaboration, ce n’est pas juste obéir aux Allemands. C’est donner plus que ce que la convention d’armistice ou celle de La Haye, qui réglemente les situations d’occupation, prévoient. Avec un objectif : ménager à la France la meilleure place quand il faudra négocier une paix définitive. L’autre raison, c’est l’antisémitisme propre à Vichy. Le régime veut se débarrasser d’un maximum de juifs étrangers. On l’a vu avant la rafle.
En 1940, Vichy promulgue une loi qui permet d’interner les « ressortissants étrangers de race juive ». Le but : les concentrer avec l’idée qu’un jour on s’en débarrassera. En 1941, Vichy accepte de créer, à la demande des Allemands, le commissariat général aux questions juives, destiné à préparer les conditions de mise en œuvre de la solution finale en France. Dès 1941, Vichy sait que les Allemands veulent déporter massivement les juifs et l’accepte. Il y a une cohérence dans la politique antisémite de Vichy.
Que répondre à ceux qui disent que Vichy a sauvé les juifs français en acceptant de collaborer ?
Ce mensonge se base sur le fait que les trois quarts des juifs en France ont survécu. Des éléments peuvent expliquer cela, à commencer par le fait que les Allemands n’ont pas mené les opérations eux-mêmes. Le plus important, c’est le maintien de l’ordre et la traque de la Résistance. En France, ils n’avaient pas l’intention d’achever la solution finale avant d’avoir gagné la guerre. Le génocide des juifs est une opération de long terme. Il n’empêche, quand Vichy est souverain, jusqu’en novembre 1942, il livre massivement les juifs. Le Vichy « soumis » d’après en livre moins.
Vichy est souverain, jusqu’en novembre 1942, il livre massivement les juifs.
C’est la preuve que le fait d’avoir un gouvernement proactif, qui collabore et essaye d’atteindre des objectifs élevés, a aggravé les résultats de la solution finale en France. Les chiffres sont là : 36 000 juifs ont été déportés en moins de quatre mois, alors qu’après novembre 1942, il faudra deux ans pour en déporter 32 000. On mesure les effets de la politique criminelle de Vichy. Les Allemands auraient de toute façon déporté des juifs de France. Mais ils en auraient eu beaucoup moins sans la politique de Vichy. Voilà la vérité de l’histoire.
Comment la machine administrative a-t-elle fonctionné ? En utilisant les recensements des années précédentes ?
Il n’y avait pas de fatalité à ce que le recensement des juifs, réalisé en 1940 par l’administration française, soit utilisé pour leur déportation. Mais la soumission a fait son œuvre. Ainsi, le savoir-faire de la préfecture de police de Paris en matière de fichage des étrangers va servir une politique de persécution raciale. L’existence de ce fichier va faciliter le tri. Au-delà de la dimension technique, les services administratifs sont pris dans un tourbillon politique.
En promettant de livrer tous les juifs étrangers réclamés, le gouvernement fait peser sur les policiers une sorte d’impératif : il faut arrêter le maximum de personnes. C’est la politique du chiffre, qui implique de ratisser large, de ne pas exempter des catégories qui auraient pu l’être comme les infirmes, les engagés volontaires dans l’armée ou encore les enfants français et leurs parents. Des bureaucrates ont été pris dans un engrenage infernal dont ils ne pouvaient pas sortir, parce que le mot d’ordre de leur gouvernement était : il faut livrer le maximum de juifs étrangers.
Que dire sur la décision de déporter les enfants, pourtant en majorité français, après les avoir séparés de leurs parents ?
Une forme d’énigme pèse sur ces opérations. Pourquoi a-t-on séparé les enfants de leurs parents ? La vérité est terrible et ignorée des autorités françaises. En juillet 1942, les Allemands ne sont pas encore en mesure de recevoir les enfants à Auschwitz pour les gazer. Les crématoires ne sont pas terminés. Ils ne veulent les enfants qu’à partir de la deuxième quinzaine d’août. Que faire des enfants ? se demande le gouvernement français. Il ne se dit pas qu’on peut les sauver, comme ça a été fait ailleurs. Pierre Laval veut tromper l’opinion et faire croire que les familles vont se retrouver dans des villages en Pologne. Garder les enfants en France irait donc contre cette propagande.
De plus, après les drames auxquels la rafle a donné lieu, les autorités craignent d’être confrontées à plus de détresse si on sépare les familles en plein Vél’d’Hiv, au cœur de Paris. Mais elles ne veulent pas non plus avoir 4 000 enfants sur les bras. On les envoie avec leurs parents dans les camps du Loiret, d’où se feront les déportations. L’autre raison de l’abandon des enfants, c’est qu’en termes numériques, la rafle est un demi-échec. Sur les 27 400 fiches d’arrestation, on n’en a exécuté que 9 000. Ajouter les enfants dans le décompte permet de gonfler les chiffres pour atteindre près de 13 000 personnes, ce qui est jugé moins accablant. Résultat : on n’aura jamais autant arrêté de juifs français que pendant la rafle du Vél’d’Hiv !
Quels étaient l’état d’esprit et les marges de manœuvre des policiers qui ont mis en œuvre la rafle ?
Dès la préparation, il y a une forme d’improvisation. Le fichier comporte des erreurs. Et comme cela va être organisé sur plusieurs jours, il y a des fuites. Des agents préviennent des gens. Ensuite, il faut constituer des équipes pour exécuter les 27 400 fiches d’arrestation. Pour cela, on va prendre des policiers ordinaires, essentiellement des agents de la police municipale. Ces gens-là, leur boulot n’est pas d’aller arrêter des femmes et des enfants au petit matin. Certains vont trouver la chose anormale, donc, ne pas faire de zèle.
Le fait que la rafle soit organisée sur un jour et demi et que chaque équipe ait entre dix et douze visites à faire permet parfois de prévenir les gens ou, au moment des arrestations, de leur dire qu’on reviendra plus tard… Certains font ce choix, d’autres défoncent les portes. Les marges de manœuvre dépendent des ordres des commissaires, voire de l’autre policier qui constitue le binôme chargé des arrestations, qui peut être collaborationniste ou laisser voir que cette mission le met mal à l’aise.
Comment la rafle est-elle perçue par la population ?
Les comportements diffèrent, mais le refus est prédominant. Les Parisiens ne se révoltent pas, ne descendent pas dans la rue, mais ce qui domine, c’est la stupéfaction. Ils ont le sentiment que ce qui se passe n’est pas normal, qu’on ne traite pas les gens comme ça, même si ce sont des juifs et des étrangers. Parce que ceux qui sont visés sont des voisins. Ils sont restés chez eux, ils ont des enfants français, des petits Parisiens qui jouent avec les autres enfants.
Tout ça explique le caractère paradoxal de la rafle, à la fois plus grande opération menée en Europe de l’Ouest et un demi-échec pour les autorités.
Les seuls qui s’expriment sont ceux qui approuvent la rafle et affichent leur antisémitisme, mais ils sont minoritaires. L’autre attitude minoritaire, mais assez forte, c’est d’aider quand on peut. Des voisins vont accueillir, apporter à manger ; des concierges vont mentir aux policiers. Tout ça explique le caractère paradoxal de la rafle, à la fois plus grande opération menée en Europe de l’Ouest et un demi-échec pour les autorités.
Il y a aussi une rafle après la rafle…
Le bilan de la rafle, c’est 12 884 personnes arrêtées en deux jours, sur plus de 27 000 recherchées. Mais si on va jusqu’au bout du processus, la moitié des personnes visées seront finalement arrêtées. Parce qu’on a continué à chercher ceux qui figuraient sur les 15 000 fiches non exécutées les deux premiers jours, la rafle s’est poursuivie. On a gardé les fiches dans les commissariats et des équipes d’arrestation sont retournées pendant plusieurs semaines au domicile des gens recherchés. 1 200 hommes et femmes ont été arrêtés jusqu’au 31 août 1942. D’autres rafles sont organisées en février 1943 et 1944, et il y a des arrestations dans la rue, visant des juifs polonais. 4 000 adultes de plus figurant sur cette liste sont arrêtés après la rafle, ce qui fait un total de près de 13 000 adultes, auxquels s’ajoutent plusieurs milliers d’enfants.
La mémoire nationale est-elle enfin au clair avec cet épisode ?
Depuis le discours du président Chirac en 1995, cet événement est au cœur de notre mémoire nationale. On ne peut plus faire une chronologie de l’histoire de France, comme on le faisait dans les années 1970, sans parler de la rafle. C’est acté. Il y a eu une reconnaissance au niveau de l’État, c’est présent dans la parole politique, et l’accompagnement mémoriel est très fort. Mais nous ne sommes pas à l’abri de retours en arrière. On l’a vu quand Éric Zemmour a annoncé que, s’il était élu, il reviendrait sur le discours de Jacques Chirac. C’est donc possible. Il va falloir, quand il n’y aura plus de témoins, continuer à se battre pour imposer la vérité historique. Il y aura toujours des gens pour mentir, reprendre les justifications de Vichy et essayer de les traduire dans un langage contemporain.
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Contre l’arrêt de la Cour suprême sur l’avortement : le cœur brisé ? Certes, mais lequel ?
L’Amérique vient de prendre un peu d’avance sur le plan éthique. Cette Amérique, toujours montrée du doigt parce qu’elle préfère savoir les armes aux mains des honnêtes propriétaires plutôt que dans celles des seuls criminels ; cette Amérique a son idée pour rappeler à tous le caractère sacré de la vie humaine à la différence de Kim Kar-dashian, star de la téléréalité, qui déclare : « Aux États-Unis, les armes ont plus de pouvoir que les femmes. » En revenant sur l’arrêt Roe vs Wade, la Cour suprême a remis aux mains de chaque État, c’est-à-dire au plus près des citoyens, la liberté et la responsabilité de décider de ce qui est juste et bon sur le plan éthique.
L’État de droit est menacé par la colère des célébrités californiennes celles qui s’émeuvent de voir les Inuits manger du phoque. L’actrice et productrice américaine Patricia Arquette a ainsi twitté : « Demain, une femme qui a besoin d’un avortement en Amérique ne sera pas autorisée à cause de six marchands de pouvoir fanatiques. » La championne de l’équipe féminine de football des États-Unis aux cheveux rose-violet, Megan Rapinoe, s’est déclarée « triste ». Mais pourquoi au juste ? Depuis le Maine, Stephen King a enchaîné les messages ironiques sur Twitter, du genre : « C’est la meilleure Cour suprême que le XIXe siècle ait jamais produite. » « I am heartbroken today, a écrit Michelle Obama.
« I am heartbroken for people around this country who just lost the fundamental right to make informed decisions about their own bodies. » (En français : “J’ai le cœur brisé pour les gens de ce pays qui viennent de perdre le droit fondamental de prendre des decisions conscientes concernant leur propre corps. ”) Le moins que l’on puisse dire, chère Michelle, c’est que, de corps, il y en a deux. L’un dépend de l’autre, mais a néanmoins une existence propre. Situation qui perdurera encore longtemps après la naissance. La musicienne américaine Taylor Swift reprend le communiqué de Michelle Obama et confie être « absolument terrifiée » en rappelant qu’après « des décennies de lutte » ce droit leur est arraché. « Arraché » ? Comme l’est le petit corps aspiré ? La chanteuse Mariah Carey parle de sa détresse de devoir expliquer à sa fille de 11 ans que « nous vivons dans un monde où les droits des femmes se désagrègent ». Il fut un temps où l’on n’enseignait pas aux jeunes filles le « droit » de tomber enceinte. Aucun mot pour l’adoption, la vraie alternative, le cas échéant.
“J’ai le cœur brisé”, dit donc Michelle Obama. Mais de quel cœur parle-t-elle ? La vérité est que les cardiomyocytes, cellules contractiles qui composent le muscle cardiaque, apparaissent au vingt et unième jour et qu’elles se mettent à battre avant même que le cœur soit complètement formé. Elles battront toute la vie jusqu’au jour et à l’heure que nul ne connaît. Connaissez-vous un bébé qui soit favorable à l’avortement ? Les pauvres, ils ne savent pas écrire de pancartes “mon corps m’appartient”, mais qui peut en douter. Voilà ce qui, personnellement, me brise le cœur.
En France, les défenseurs de la vie parlent de choix, quand aux États-Unis on parle de vie pro-life ; les pro-choice sont ceux qui veulent avoir le choix d’avorter. Qu’est devenue la France, fille aînée de l’Église ? Ni pro-life ni pro-choice, ¡ Viva la muerte ! L’avortement ne se discute plus, il est remboursé. Sang pour sang. La France vient d’inventer les pro-death. Bientôt l’euthanasie. Comment s’étonner dès lors de la prolifération des infanticides ? Et quid des rescapés qui, parce que, malades ou vieillards, seront rattrapés bientôt par l’euthanasie ? Est-il possible que la seule façon d’échapper à la mort en France soit de commettre un crime ? Parce que ça, l’abolition de la peine de mort pour les criminels, ils y tiennent ! Dans ce monde chrétien sans Dieu, seuls les assassins seraient donc réputés innocents ?
« N’est-ce pas une personne qui est tuée lors de l’avortement ? L’enfant à naître est pourtant une vie, répond le pape à sa propre question rhétorique. Est-il licite d’éliminer une vie humaine ? Est-il juste d’embaucher un tueur à gages pour résoudre un problème ? » Vous avez bien lu : un tueur à gages. Le souverain pontife n’y va pas par quatre chemins. « Nous vivons dans une culture du rebut, poursuit François. L’inutile est écarté. Les vieillards… les malades en phase terminale ; et les enfants non désirés renvoyés à l’expéditeur avant leur naissance. Pourtant les manuels médicaux parlent de tous les organes présents dès la troisième semaine. »
Alors qu’il faisait mine de s’en laver les mains, laissant à Christophe Castaner le sale boulot (passer de douze à quatorze semaines le délai légal pour avorter), Emmanuel Macron était finalement à la manœuvre, le 19 janvier, à Strasbourg, devant le Parlement européen. Le chef de l’État a notamment fait part de sa volonté d’inscrire le droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Discours qui intervient au lendemain de l’élection de Roberta Metsola à la tête du Parlement européen. Le choix controversé de cette Maltaise de 43 ans est une source d’espoir dans la mesure où la nouvelle présidente a affirmé son opposition totale à l’avortement. Malte est l’un des derniers pays européens, avec Andorre et le Vatican, où l’avortement n’est pas légal.
Il aura suffi qu’une petite intrigante propose au Parlement français l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution pour qu’accourent les supplétifs venus de toute la gauche. Il n’y avait pas de majorité présidentielle à Paris, mais il y en aura une pour la culture de mort.
C’est peut-être un détail pour vous, mais le diable, dit-on, ne vit-il pas dans les détails ? Le 1er janvier 2022, la France est devenue le premier pays au monde à interdire le broyage et le gazage des poussins mâles. Qui n’avait pas le cœur brisé en apprenant ces méthodes ? Encore un effort, nous sommes sur la bonne voie…
* Thierry Martin est essayiste, anthropologue de formation et ancien doctorant à l’EHESS.
L'Humanité
Stade de France. Le Sénat charge la préfecture de police
ActuUn rapport sénatorial sur les incidents survenus au Stade de France le 28 mai dernier, dévoilé ce mercredi 13 juillet, innocente les supporteurs de Liverpool et insiste sur les dysfonctionnements des organisateurs.
Nadège DubessayÀ un peu plus d’un an de la Coupe du monde de rugby et avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, le match du 28 mai entre le Real Madrid et Liverpool au Stade de France (Saint-Denis) aurait dû faire figure d’exemple. On le sait, l’événement a tourné au drame. Des spectateurs sans billets escaladant les grilles du stade, d’autres munis de tickets mais se retrouvant bloqués, des familles aspergées de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre… Plus qu’un fiasco, c’est l’image de la France qui s’est retrouvée salement amochée. Ce mercredi 13 juillet, le Sénat présentait ses conclusions après avoir reçu pendant plus d’un mois tous les protagonistes d’une journée qui a tourné au cauchemar. Un rapport voté le matin même à l’unanimité par les commissions lois et de la culture qui, dès le 1er juin, ont mené des auditions et se sont rendues sur place. Le sénateur Laurent Lafon (UC), président de la commission culture, a évoqué « un enchaînement de dysfonctionnements ». Il parle de « défaillances » aussi bien « dans l’exécution » que dans « la préparation de l’événement » où « chacun était dans son couloir sans qu’il y ait une véritable coordination » et ou « chacun ne s’est pas senti responsable ». Il faut, dit-il, que cela « serve de coup de semonce » en vue des prochaines grandes manifestations. Il pointe de nombreux dysfonctionnements : gestion de la billetterie par l’UEFA inadaptée, blocage des points de contrôle, insuffisance du dispositif de traitement des litiges, formation défaillante des stadiers… Et aussi un plan de mobilité qui a rencontré des difficultés majeures : le report du RER B sur le RER D et l’absence de voies de délestage à la sortie du RER D, qui « ont abouti à une situation de crise ». Autre défaillance : le démontage de la signalétique à la sortie du RER D qui « a rendu très difficile la gestion de la crise ». Le sénateur François-Noël Buffet (LR), président de la commission des lois, est quant à lui formel : « cet échec tient donc aux décisions prises par la préfecture de police ». Il précise : « un goulot d’étranglement a été créé dans un système anti-terroriste. Le préfet de police a fait porter la responsabilité sur les supporters de Liverpool venus avec des billets falsifiés ou sans billets. Cela aurait saturé le précontrôle. Mais l’accord donné à un contrôle de billets dans le préfiltrage, qui n’avait été essayé qu’une seule fois, a été inopportun. De plus, la préfecture n’a pas prévu de voie d’évacuation des personnes refoulées, qui ne pouvaient reculer à cause de la foule massée ». En conclusion, les deux présidents de commission se sont accordés pour dire que « l’analyse faite par le ministre de l’Intérieur n’était pas la bonne » et que les incidents du Stade de France « ne sont pas liés à la présence des supporteurs de Liverpool ». Pour rappel, Gérald Darmanin tout comme le préfet de police de Paris Didier Lallement, avaient rapidement incriminé les supporteurs anglais de cette ville populaire d’Angleterre.
En prévision des prochaines compétitions, le rapport préconise une quinzaine de mesures à destination de l’UEFA, de la FFF, du Consortium du Stade de France, de la RATP, de la SNCF, de la Préfecture de police, du Parlement, du ministère de l’Intérieur et de l’État. Parmi les préconisations, celle « d’imposer aux opérateurs » de conserver les images de vidéosurveillance « pendant la durée légale d’un mois » ou encore de « rendre obligatoire le recours à des billets infalsifiables, électroniques ». Mais aussi de séparer les points de contrôle des billets et les filtrages de contrôle anti-terroriste. Face au manque de coordination des différents acteurs, le rapport propose de « mieux distinguer les fonctions de délégué interministériel aux grands événements sportifs (DIGES) et de délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques (DIJOP) ». Et ce afin de faire du DIGES « le responsable opérationnel de l’organisation des grands événements et un rôle de coordinateur entre les différents acteurs ». « Nous souhaitons également que le gouvernement remette au Parlement un rapport sur l’organisation des grands événements sportifs avant la fin de 2022 », précise Laurent Lafon. Quant au gaz lacrymogène (très largement utilisé ce jour-là), le rapport souhaite que soit définie « une doctrine d’usage ».
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Canicule : des solutions contre les fournaises urbaines
ActuLe mercure devrait friser les 40°C cette semaine. Contraintes par la minéralisation, la circulation et les activités industrielles, les villes suffoquent. Des solutions existent pourtant pour les rafraîchir.
Marion d'AllardPour la deuxième fois en moins d’un mois, le mercure s’affole. Une nouvelle vague de chaleur touche actuellement l’Hexagone avec des températures record attendues cette semaine. Particulièrement touchées, la plaine toulousaine et la vallée du Rhône devraient atteindre les 38 °C à l’ombre.
Et tout laisse à penser que la canicule s’installe durablement avec la « remontée progressive sur le pays d’air très chaud en provenance du Maroc et d’Espagne », détaille Météo France. Il faut s’attendre à ce que « des vagues de chaleur semblables à celles observées cette année deviennent plus fréquentes et plus sévères dans les années à venir », note, pour sa part, Carlo Buontempo, directeur du service changement climatique de Copernicus (service européen sur le changement climatique).
Des citadins particulièrement vulnérables
Dans un tel contexte, l’adaptation est vitale, singulièrement en ville où les îlots de chaleur urbains (ICU) rendent les citadins particulièrement vulnérables aux hausses de températures. Lors de la canicule de 2003, si la surmortalité dans les campagnes avait atteint 40 %, elle s’était établie à 141 % à Paris.
Espaces publics bétonnés, rejets d’air chaud causés par les activités urbaines (chauffage, transports, éclairage public, climatisation, activités industrielles, circulation routière), limitation de la circulation des vents, captation de la chaleur par les bâtiments… les villes sont des fournaises quand le mercure s’emballe. En 2003, les températures relevées à Paris étaient de 10 °C supérieures à celles enregistrées dans les campagnes ou les zones forestières.
Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coincePour lutter contre ce phénomène, urbanistes et architectes pensent la ville de demain nécessairement plus fraîche. Mais alors que l’Agence internationale de l’énergie table sur une multiplication par trois de l’usage de la climatisation en Europe d’ici à 2050, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a publié, en mai 2021, une synthèse des solutions durables qui existent pour rafraîchir nos villes.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
De la végétalisation (création de parcs et de prairies urbains, plantations d’arbres, verdissement des façades et des toits) à l’accès à l’eau (plans d’eau, fontaines) en passant par la réduction du trafic routier ou la mise en place de structures d’ombrage, de multiples solutions de court terme sont désormais promues pour contrer l’effet des ICU.
L’albédo du bâti
Elles sont parfois d’une simplicité confondante. À New York, le collectif White Roof Project a tenté l’expérience de repeindre en blanc les toits d’un quartier entier. Résultat saisissant. En augmentant l’albédo du bâti (la capacité de réflexion des rayons solaires des toitures), la température moyenne à l’intérieur des immeubles est passée de 46 °C à 26 °C quand la température extérieure frôlait les 32 °C. Aux États-Unis, comme ailleurs, le mouvement prend de l’ampleur.
Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?À Caen, une partie du viaduc de Calix a été repeinte en blanc pour éviter les effets de la chaleur sur la structure de l’ouvrage d’art. Comme quoi, la lutte contre les fortes chaleurs est parfois à portée de pinceau.
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[Tribune] Le mensonge du droit à l’avortement
L’affirmation selon laquelle l’avortement est un droit repose sur le mensonge. Il y a d’abord le mensonge suivant lequel l’avortement serait un « soin de santé », qu’il serait « sans risque », que sa légalisation réduirait la mortalité maternelle, ou encore que les femmes seraient victimes de « grossesses forcées », comme si la grossesse était une fatalité. Il y a aussi le mensonge suivant lequel il serait impossible de prévenir ni de réduire le recours à l’avortement, ou que l’avortement serait une condition de l’égalité entre les hommes et les femmes. Tous ces mensonges peuvent être aisément dénoncés.
Mais le plus gros mensonge sur l’avortement consiste à dénier jusqu’à l’existence de l’enfant victime de l’avortement. C’est sur ce mensonge que repose le prétendu droit à l’avortement. C’est l’ignorance de l’enfant qui permet de présenter l’avortement comme un droit de la femme sur son propre corps ; c’est ce que fit la Cour suprême dans l’arrêt Roe v Wade de 1973, et c’était faux, hier comme aujourd’hui. C’est un mensonge grossier car l’avortement est évidemment pratiqué sur un enfant ! C’est lui qui est avorté et non sa mère.
Ce mensonge va même plus loin puisque les promoteurs de l’avortement prennent toujours soin d’éviter d’en parler ouvertement : ils utilisent des périphrases telles que « procédure », « régulation menstruelle », « droit reproductif » ou « droit des femmes » pour ne pas dire « avortement ». Ils n’assument pas la réalité sanglante de ce qu’ils promeuvent. Ce mensonge se diffuse depuis les lobbys internationaux de l’avortement et les Nations unies ; il est une condition du droit à l’avortement.
La grossesse et l’avortement dépassent le cadre de la vie privée de la mère
C’est sur ce mensonge que reposait l’arrêt Roe v Wade ; et c’est ce mensonge que la Cour suprême a enfin rejeté dans son récent jugement Dobbs. Il faut le reconnaître, elle a suivi en cela la Cour européenne des droits de l’homme qui avait déjà déclaré que la grossesse et l’avortement ne concernent pas seulement la vie privée de la mère, mais aussi « l’enfant à naître » qu’elle porte, ainsi que le « père potentiel » de l’enfant, et la société (affaires Brüggemann et Boso). C’est parce que l’enfant existe, même s’il n’est qualifié que d’être humain potentiel, que la grossesse et l’avortement dépassent le cadre de la vie privée de la mère.
Plus encore, dans plusieurs affaires importantes, la Cour européenne a fait application de la Convention européenne à l’enfant dès avant sa naissance, en matière de droit à la vie, de respect de la vie privée, et même d’interdiction de la torture concernant la souffrance subie par le fœtus durant l’avortement. Dans plusieurs affaires la CEDH a jugé que la protection accordée par l’État au fœtus est justifiée par égard pour les « droits et libertés d’autrui » (affaires Costa et Pavan et Parrillo c Italie). Il en résulte, comme le souligne justement le Juge Pinto de Albuquerque, que « l’embryon est un “autrui”, un sujet doté d’un statut juridique ».
C’est cela la raison fondamentale pour laquelle l’avortement ne pourra jamais être un “droit” subjectif : car nul ne peut avoir de droit arbitraire sur l’existence d’autrui. C’est aussi ce que déclare la Cour suprême lorsqu’elle affirme que, « l’avortement est différent [d’autres pratiques] parce qu’il détruit ce que Roe appelle une “vie potentielle” et ce que la loi [du Mississippi] appelle un “être humain à naître” ».
Déguiser l’avortement en droit ne change rien à la nature de l’acte
Il en résulte, comme la Cour européenne l’a dit clairement à plusieurs reprises, que le droit au respect de la vie privée « ne saurait […] s’interpréter comme consacrant un droit à l’avortement » (affaires A, B et C c. Irlande et P. et S. c. Pologne). D’ailleurs, au fil de sa jurisprudence, la Cour européenne a précisé que la Convention ne garantit aucun droit à subir un avortement, ni de le pratiquer, ni même de concourir impunément à sa réalisation à l’étranger. Elle a aussi jugé que l’interdiction de l’avortement ne viole pas, en soi, la Convention européenne. (affaires Silva Monteiro Martins Ribeiro c. Portugal, Jean-Jacques Amy c. Belgique, Jerzy Tokarczyk c. Pologne, A, B et C c. Irlande)
Ainsi, il n’existe pas de droit à l’avortement au titre de la Convention européenne des droits de l’homme, pas plus qu’au titre de la Constitution américaine. Cela est certain. D’ailleurs, les nombreux engagements internationaux pris par les États de réduire et de prévenir le recours à l’avortement prouvent que l’avortement n’est pas un droit, car s’il était réellement un droit fondamental, il serait absurde et injuste d’en prévenir l’usage. Déguiser l’avortement en droit ne change rien à la nature de l’acte.
Il faut comprendre que les droits de l’homme ne sont pas créés par les juges et les parlements : ils préexistent. Les peuples les proclament, les déclarent et les reconnaissent, mais ne les créent pas. Qu’est-ce qu’un droit de l’homme ? C’est la garantie offerte par l’État à chaque personne de respecter sa faculté d’accomplir les potentialités de la nature humaine : penser, s’instruire, s’exprimer, prier, s’associer, fonder une famille. Les droits de l’homme ne garantissent pas n’importe quoi, mais protègent l’exercice des facultés humaines par lesquelles nous nous accomplissons en tant qu’êtres humains. Les droits de l’homme sont déduits de la nature humaine et la protègent.
L’avortement ne pourra jamais être un “droit fondamental”
Mais peut-on dire qu’une femme s’accomplit et s’humanise en avortant l’enfant qu’elle porte ? Certainement pas, les souffrances causées par l’avortement sont là pour le démontrer. Si l’avortement était un droit, il ne ferait pas souffrir. Entre un droit fondamental et l’avortement, la différence de nature est patente. L’avortement ne pourra jamais être un “droit fondamental”, car son objet premier, directe, est un mal : la destruction d’une vie humaine innocente, quelle que soit l’intention ou les raisons de cette destruction. Il ne sert à rien de hurler que l’avortement est un droit pour en faire un droit, ni même de l’inscrire dans la Constitution ou dans la Charte des droits fondamentaux. Cela ne change rien à la réalité de l’acte.
Alors oui, il n’existe pas de droit à l’avortement au titre de la Convention européenne, ni de la Constitution américaine. Mais, en revanche, il existe bien le droit à la vie qui est parfois défini comme garanti dès la conception. Ainsi, la Convention américaine des droits de l’homme dispose que « toute personne a droit au respect de sa vie. Ce droit doit être protégé par la loi, et en général à partir de la conception. Nul ne peut être privé arbitrairement de la vie ».
À cet égard, la Cour européenne reconnaît que les États peuvent « légitimement choisir de considérer l’enfant à naître comme une personne et protéger sa vie ». Comme la Cour suprême, la Cour de Strasbourg laisse les États libres de déterminer « le point de départ du droit à la vie » et par conséquent, d’autoriser, ou non, l’avortement (Affaire Vo c France).
Il s’agit là d’une concession faite par le juge pour tolérer juridiquement l’avortement, et elle repose sur un autre mensonge : savoir la distinction fallacieuse entre la réalité de « l’enfant à naître » et la notion juridique de « personne ». Pour permettre l’avortement, la CEDH se déclare incapable « de savoir si l’enfant à naître est une “personne” » alors même qu’elle reconnaît son appartenance « à l’espèce humaine » (affaire Vo c. France). C’est ce mensonge qui permet aux juges de fermer les yeux sur l’avortement, et de laisser chaque État décider en la matière.
La situation est sensiblement la même, à présent, aux États-Unis où chaque État fédéré peut réguler ou interdire l’avortement. C’est un progrès par rapport à la situation antérieure, mais ce n’est pas suffisant car la Cour suprême n’accorde pas encore de protection juridique à l’être humain avant la naissance. Il le faudra pourtant, notamment pour interdire les avortements tardifs, que la Cour suprême qualifie de « pratique barbare ».
La réalité sanglante de l’avortement
La route est encore longue pour que la société occidentale reprenne conscience de la valeur de chaque vie humaine, même des plus faibles. Mais déjà, de plus en plus de médecins et de sages-femmes refusent de pratiquer l’avortement. Il est de plus en plus évident qu’aspirer et broyer un fœtus, écraser son crâne et le démembrer pour l’extraire, ou lui faire une piqure de poison dans le cœur est un crime. C’est cela la réalité sanglante de l’avortement.
C’est parce que l’avortement est, en soi, un crime que ses promoteurs sont en panique morale depuis l’arrêt de la Cour suprême ; parce que ce crime apparaît au grand jour ; il n’est plus caché derrière le prétendu droit constitutionnel à l’avortement qui leur offrait une caution morale factice.
Ils sont en panique, même en France et en Europe, où la pratique de l’avortement est pourtant très loin d’être menacée. Leur panique révèle leur propre faiblesse, leur insécurité morale. Ils n’ont pas d’arguments autres que l’invective et l’apologie de l’avortement. Ils peuvent voter des résolutions à répétition, consacrer l’avortement comme un droit suprême, censurer les défenseurs de la vie humaine : tout cela ne changera rien. L’avortement restera un acte sanglant, un dogme tabou qui repose sur le sable du mensonge, et qui finira par s’effondrer, car à chaque génération nouvelle, les consciences pures de jeunes gens se révoltent contre ce crime qui demande justice.
Grégor Puppinck est un juriste et essayiste français, directeur du think thank chrétien conservateur ECLJ. Cette tribune a été rédigée et prononcée en anglais au Parlement européen, mardi 5 juillet au matin, à l’occasion du débat sur l’arrêt Dobbs.
L'Humanité
L’invention qui transforme l’air ambiant en eau potable
Eugénie BarbezatC’est une grosse machine blanche en forme d’œuf qui fonctionne à l’énergie solaire. Avec son robinet, son petit écran tactile et sa cheminée sur le dessus, Kumulus a des airs de robot. Inventé par des entrepreneurs tunisiens, il parvient à capturer l’humidité de l’air ambiant et à la transformer en eau potable. De l’alchimie ? Non, le dispositif est basé sur un principe simple : le phénomène de condensation qui produit la rosée du matin. Doté de filtres qui débarrassent l’eau des polluants, l’appareil permet de produire, en moyenne, 20 à 30 litres d’eau potable par jour, sans branchement électrique ni aucune source d’eau environnante. Un premier prototype vient d’être installé dans une école primaire de la ville rurale d’El-Bayadha, proche de la frontière algérienne, à l’ouest de la Tunisie, un territoire enclavé où l’accès à l’eau potable est très limité. Un espoir pour les pays où l’eau est un bien rare, mais pas seulement : ce dispositif pourrait freiner l’usage, et le transport, de tonnes de bouteilles en plastique.
tunisieaccès à l'eaueau potable Valeurs Actuelles
IVG : LREM veut inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution
Au lendemain de la décision du Congrès américain de révoquer le droit à l’avortement, la macronie réagit. Comme le fait savoir Le Parisien ce 25 juin, Aurore Bergé a annoncé le dépôt d’une proposition de loi pour inscrire « le respect de l’IVG dans notre Constitution ». La nouvelle présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale a souligné qu’il était essentiel de « prendre des dispositions pour qu’on ne puisse pas avoir demain des revirements qui pourraient exister ». « Nous devons graver cet acquis dans le marbre », a aussi affirmé Elisabeth Borne.
Les droits des femmes « fragiles » et « remis en cause »
Selon elle, la décision historique prise aux Etats-Unis est « catastrophique pour les femmes dans le monde ». Aurore Bergé avait défendu l’allongement du délai légal de l’IVG il y a quelques mois, et estime que « les droits des femmes » sont « fragiles et régulièrement remis en cause ». Emmanuel Macron a lui aussi fait part de sa position après l’annonce du Congrès américain : « L’avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes. Il faut le protéger », a-t-il posté sur Twitter. La représentante de la macronie à l’Assemblée s’est dite certaine que la mesure sera « largement partagée sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat ».
L'Humanité
Catastrophe climatique. La fonte meurtrière du glacier de la Marmolada était-elle prévisible ?
ActuLa rupture d’une partie du glacier de la Marmolada a fait au moins sept morts, dimanche, dans les Alpes italiennes. La veille, des températures anormalement élevées y avaient été relevées. Explications
Marion d'AllardLes images sont terrifiantes, le bruit assourdissant. Dimanche 3 juillet, en fin de journée, une partie du glacier de la Marmolada a cédé, déboulant avec fracas les pentes du versant nord du plus haut sommet des Dolomites, dans les Alpes italiennes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 7 morts, 8 blessés et d’au moins 14 disparus. Sur place, la porte-parole des secouristes décrit « une avalanche de neige, de glace et de roches, qui, sur son passage, a touché la voie d’accès au sommet alors que s’y trouvaient plusieurs cordées ». Formels, les scientifiques pointent unanimement les conséquences du réchauffement climatique. La veille, la station météo de Punta Penia enregistrait, au sommet de la Marmolada, une température anormalement élevée de 10 °C.
Les premières constatations privilégient la thèse de la rupture d’un sérac, immense « tranche » de glace délimitée par des crevasses. La fonte précoce aurait rempli les crevasses d’eau, favorisant la rupture du sérac, en quelque sorte prédécoupé. Géomorphologue au CNRS, Ludovic Ravanel penche toutefois pour une autre hypothèse. « En analysant les images captées par le refuge qui jouxte le glacier, on constate la présence d’énormément d’eau sous-glaciaire lors de la fracture », explique le chercheur. Selon lui, « ce sérac ne s’est pas déstabilisé juste par son poids, mais par des pressions hydrauliques très fortes, comme dans les années 1890 au-dessus de Saint-Gervais ».
« Une fonte précoce des neiges hivernales »
À Annecy, la direction des archives départementales a gardé en mémoire cet épisode catastrophique qui, le 12 juillet 1892, a ravagé la vallée de Montjoie. Causé par « la rupture d’une poche d’eau à l’intérieur du glacier de Tête-Rousse », l’écoulement vers l’aval formera une immense coulée de boue dans laquelle périront plus de 200 personnes. Comme à Saint-Gervais en son temps, la catastrophe de la Marmolada « est un phénomène imprévisible, tous les glaciers ne pouvant pas être monitoré », souligne Ludovic Ravanel. Néanmoins, « nous savons que les changements climatiques affectent l’épaisseur de la glace, de plus en plus sujette aux pressions sous-glaciaires ».
La Marmolada avait fait l’objet d’une étude poussée, en 2019, menée par l’Institut italien des sciences marines (CNR-Ismar). Elle prédisait la « disparition totale » du glacier « dans vingt-cinq ou trente ans, à moins que le changement climatique ne soit stoppé ». « Ce qui vient de se passer est un phénomène très visible, très marquant, mais que l’on peut retrouver ailleurs dans les Alpes occidentales », insiste Ludovic Ravanel. Il s’explique par « une fonte précoce des neiges hivernales – d’ailleurs en déficit cette année – qui met la glace à nu et la soumet à la hausse des températures dès le début de la saison ».
En septembre prochain, « à la fin de l’année hydrologique, nous tirerons le bilan de masse, c’est-à-dire le rapport entre l’accumulation des neiges et l’ablation – fonte et perte de glace – », explique le géomorphologue, qui prévoit des résultats « très négatifs ». Le drame qui s’est noué dimanche dans les Dolomites est un nouveau signal d’alarme, un symptôme gravissime du changement climatique.
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Le Conseil d’État dit “non” au burkini
Le Conseil d’État, juridiction administrative suprême, a donc rejeté l’argumentation de la municipalité de Grenoble, qui tentait, comme elle l’avait fait devant le tribunal, de soutenir que le burkini n’était qu’un maillot de bain comme les autres et que sa délibération ne visait qu’à élargir les possibilités d’accès aux bains. Comme le tribunal, dont la décision se trouve intégralement validée, le Conseil d’État fonde essentiellement sa décision sur le principe de neutralité du service public, principe fondé sur l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, sur la loi du 9 décembre 1905, sur la Constitution de 1958, réaffirmé et mieux défendu au plan des mesures d’urgence par la loi du 24 août 2021 “confortant le respect des principes de la République”. Le Conseil a écarté l’illusion que voulaient entretenir les associations défenderesses (la Ligue des droits de l’homme, l’association Alliance citoyenne et la Ligue du droit international des femmes) qui soutenaient qu’il ne s’agissait pas nécessairement de vêtements à connotation religieuse. Il a également rejeté un argumentaire plus subtil tiré de ce que la délibération grenobloise ne proposait pas au public musulman des prestations supplémentaires et permettait simplement aux usagers de se vêtir comme ils l’entendaient.
Le Conseil admet que les principes de laïcité et de neutralité du service public n’interdisent pas que des spécificités d’organisation et de fonctionnement du service puissent correspondre à des convictions religieuses. Mais il rappelle que l’administration n’est pas tenue de tenir compte de telles convictions et que les usagers n’y ont aucun droit. Il rappelle aussi que l’article 1er de la Constitution interdit à quiconque de se prévaloir de ses croyances pour s’affranchir de la règle commune. Le point 9 de l’ordonnance, qui contient le cœur de la motivation du Conseil d’État, croise, comme le tribunal, le motif de violation de la neutralité avec celui tenant à l’hygiène et à la sécurité. Le Conseil d’État affirme que la municipalité de Grenoble a écarté les règles d’hygiène et de sécurité édictées par son règlement pour répondre à des convictions religieuses et qu’ainsi la dérogation apparaissait « très ciblée » . Le principe de neutralité des services publics a donc subi une atteinte qualifiable de « grave » et la décision de la municipalité demeure suspendue.
Le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France
Si on va au-delà de cet arrêt, qui sera évidemment confirmé sur le fond par la juridiction administrative, plusieurs remarques doivent être faites. En premier lieu, un coup d’arrêt est porté aux dérives de l’islamisme politique, qui tend à introduire, sous couvert de majoration des droits individuels, des coutumes et des prescriptions religieuses relevant de la civilisation arabo-musulmane, qui, pour respectables qu’elles soient dans le cadre qui leur est propre, ne sauraient avoir cours dans une culture assimilationniste à la française. Il va sans dire que, symétriquement, les Français qui se déplacent dans les pays musulmans ne sauraient s’affranchir – et d’ailleurs on ne les voit pas s’affranchir – des habitudes et des coutumes en vigueur dans le vaste monde de l’oumma. Il est certain qu’en pays musulman, le regard porté sur la femme est différent du nôtre, qu’il dépend de considérations qui ne sont pas sans valeur, mais le principe “à Rome, vis comme les Romains” doit être respecté de tous les habitants de France. La notion de liberté, et en particulier la liberté de religion, brandie par les islamistes, ne doit pas et ne peut pas être opposée au combat contre le séparatisme, combat qui doit être cher aux citoyens de France, qui tend à la survie de notre État, de notre civilisation et de notre peuple. Les fidèles de toutes les religions doivent en tout état de cause respecter, lorsqu’ils se trouvent en France, l’obligation de discrétion qui découle implicitement mais nécessairement de l’ensemble des textes protégeant la neutralité de l’État.
En deuxième lieu, quid des arrêtés anti-burkini pris en ce qui concerne l’espace public des plages et lieux de baignade ? Le Conseil d’État a annulé, on l’a dit dans un précédent éditorial de la présente revue, la plupart de ces arrêtés ( Valeurs actuelles du 2 juin 2022). Mais la profusion des incidents liés à ces tenues, dont la presse a rendu compte récemment, devrait inciter les maires, les préfets et les juges à se montrer moins conciliants avec des tenues d’inspiration manifestement religieuse. Le contraste est fort et pénible à contempler, pour nos regards déshabitués des inégalités trop voyantes, entre les femmes musulmanes voilées de la tête aux pieds, restant la plupart du temps sur le sable, et leur mari bondissant dans l’eau en tenue normale de baignade. Rappelons ce fait évident que l’on ne voit jamais des musulmans mâles en burkini ! D’autre part, eu égard à la gêne, et pour les mouvements de natation des baigneurs et pour les opérations des sauveteurs, que représentent ces tenues, et au souci d’égalité, ces vêtements pourraient être interdits au double motif de la sécurité de la baignade dans les zones ouvertes et d’une trop grande visibilité de l’engagement religieux des baigneuses concernées. L’interdiction du burkini dans les piscines publiques marque une étape. La suite est à observer, à décrire et à réaliser.
Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français
En troisième lieu, on notera le rôle éminent du “petit” juge dans la détermination de la jurisprudence ; le Conseil d’État se trouvait en l’espèce en présence d’un jugement régulier et bien motivé ; le préfet de l’Isère défendeur et les rédacteurs du Conseil d’État avaient déjà une matière à approuver ou renverser. Ils n’étaient pas devant le fait brut. Les tribunaux “de base” sont parfois plus à même de percevoir les sentiments profonds du peuple français au nom duquel, rappelons-le, toutes les décisions juridictionnelles sont rendues. Et, comme ils n’ont pas la lourde charge de définir une position au niveau national, ils peuvent se permettre d’être plus audacieux. Ils peuvent ainsi jouer un rôle actif d’éclaireurs dans la construction du droit.
En quatrième lieu enfin, on doit remarquer que les décisions du tribunal administratif de Grenoble et du Conseil d’État donnent un sens et une portée à une loi – celle du 24 août 2021 – que d’aucuns estiment molle et trop peu explicite. Le rôle du législateur n’est pas de définir la vêture correcte, ni la notion de “bon père de famille” ou de “tenue décente”, ni de rechercher et d’expliciter tous les cas d’application. Un correct partage des rôles entre le législateur posant les principes et un juge respectant l’esprit des lois suffit à fonder une bonne gouvernance. Alors qu’une nouvelle législature s’ouvre, avec un grand nombre de députés débutants, cette remarque est importante.
* François Bernault est ancien président de chambre aux cours administratives d’appel de Marseille et de Lyon.
Valeurs Actuelles
La guerre sur nos plateaux TV
Qu’on soit consultant (rémunéré) ou invité occasionnel (non rémunéré), perché sur son inconfortable fauteuil, l’impression est la même, pour tous : celle du perroquet obligé de se répéter, de plateau en plateau, pour commenter des images vues et revues, parfois fausses ou manipulées. Sollicité par l’animateur, le “sachant” doit savoir rebondir, commenter, même quand il doute de l’intérêt ou de la véracité de l’information. Il sait et comprend tout, même quand il ne sait pas tout et ne comprend pas tout. Le commentaire doit être rapide et simple, sinon simpliste – “Pas de tunnel, coco !”
Sur les chaînes d’info en continu, l’information ne s’arrête jamais, c’est du “H24”. On nourrit le temps d’antenne, un œil sur la concurrence et les chiffres d’audience. D’où cette pénible impression de godiller, de la tragédie la plus brutale à la scène la plus futile, au gré des sujets. Cette pression de l’immédiateté nous transforme en robinets à commentaires. Et, parfois, on parle trop… Il faut accepter de passer de l’essentiel à l’accessoire sans hésiter, donner son avis sur tout, avoir réponse à tout et savoir cacher, parfois, le fond de sa pensée, sous peine de quitter ce grand ballet de la notoriété TV. On montre, on commente, on s’indigne. Parfois, quand l’animateur cherche la qualité – il y en a -, on prend le temps d’expliquer. Mais vite, vite.
Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant
Les débats restent trop souvent biaisés, la pression insidieuse. Depuis le 24 février, on reprend sans recul ce qu’assurent les Ukrainiens. Ne jamais douter de ce qu’ils disent. On relativise au contraire ce qui vient des Russes. On remet systématiquement en question ce qu’ils affirment. Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant. Les Ukrainiens bombardent Donetsk ou telle autre ville séparatiste ? “Une rumeur, on va vérifier… ” Puis on passe à autre chose. Les huit ans de bombardements ukrainiens contre le Donbass prorusse (14 000 victimes depuis 2014) ? “Oui, c’est ce que disent les Russes. ” Les reportages documentés de la journaliste Anne-Laure Bonnel, curieuse, franche, courageuse ? “La propagande du Kremlin, rien de plus. ”
Fin mars, le courant dominant assure que l’armée russe recule sous les coups ukrainiens. La conclusion paraît évidente : la Russie est en train de perdre la guerre. Expliquer qu’il peut aussi s’agir d’un repli opératif vers une autre partie du front ? Inaudible. En avril-mai, la contre-offensive ukrainienne n’est plus aussi victorieuse que prévu, les Russes gagnent même du terrain. Qu’importe ! Un mois, c’est une éternité. La boucle médiatique ne s’arrête jamais, l’info chasse l’info. En juin, qui se souvient encore de ce que disaient les experts en avril ? Les Russes bombardent Marioupol ? Donc, ils rasent la ville. Rappeler que le matraquage vise surtout l’immense complexe industriel périphérique Azovstal ? Inaudible, encore. Des crimes de guerre russes ? Oui, ils sont avérés. Des crimes de guerre ukrainiens ? “On manque d’infos… Ils sont agressés. ” Une maternité ou une école ravagées par les bombes ? L’horreur, bien sûr. Les Ukrainiens n’y auraient-ils pas placé des armes, des positions de tir ? Possible. Sur place, on sent un certain flou. L’envoyé spécial lui-même s’interroge. En studio, au contraire, pas de doute. Les experts du plateau balaient les réserves du terrain. La visite de Macron à Kiev, le 16 juin, est-elle un moment historique ? Plutôt discutable, tout est surjoué. Sur le moment pourtant, la plupart des analystes opinent : “Oui, c’est un moment historique. ” Un postulat en phase avec le narratif de l’Élysée, qui fixe le cadre du débat. Les questions tendent à enfermer les débatteurs dans le mantra du jour.
Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal
Dans le bain permanent d’émotion et d’indignation que sont devenus la plupart des débats – d’emblée pro-Zelensky et anti-Poutine -, un plateau TV ressemble à une ligne de front, les balles en moins. Déroger à l’unanimisme idéologique ambiant, c’est se plaquer une cible dans le dos. Dans cette ambiance, expliquer l’agression russe, c’est la justifier. Nuancer, c’est faire le jeu de l’agresseur. Éclairer la complexité du terrain, c’est risquer d’être complice de crimes de guerre. Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal.
Nos chaînes battent le rappel de tous les spécialistes, célèbres ou obscurs. Les invités viennent des rédactions, des administrations, des grandes écoles, des think tanks, des instituts de recherche. Hier, au temps du Covid, on ne comptait plus les experts en pandémies, vaccins, doses, urgences, masques, sérologie, etc. L’actualité passe, le public se lasse. La guerre a remplacé la pandémie. On voit maintenant sur les plateaux tout ce que l’Université, la diplomatie et le monde militaro-industriel comptent de spécialistes du Kremlin ou de l’âme slave, des canons de 155 et des drones, du tchernoziom et de la raspoutitsa, des mers Noire et d’Azov, du blé et des blindés, sans compter tous les fins observateurs de ce grand malade qu’est Vladimir Poutine. Sur certains plateaux, on le sait avec certitude atteint d’un cancer – la thyroïde (“le cou enflé”), le pancréas ou la prostate (“le ventre ballonné”) -, ou de la maladie de Parkinson (“il s’accroche à son bureau”). Avec, en prime, de sévères troubles neuro-cognitifs. Et tout s’éclaire : “Poutine vit dans un monde parallèle… ” Quant aux Russes, ils sont “lobotomisés”.
Il faut de tout pour faire de bons plateaux, les rééditer chaque jour, plusieurs fois par jour. Les militantes ukrainiennes, “de simples citoyennes”, crèvent l’écran. Leur blondeur et leur charmant accent slave assurent à ces pasionarias une présence quotidienne, malgré d’incroyables excès de langage et un mépris affiché pour tout ce qui n’est pas explicitement pro-ukrainien. Débattre face à des gens arborant les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, comme d’autres épinglent le ruban rouge du Sidaction, par solidarité, c’est avancer dans un champ de mines. Gare à ceux qui ne s’affichent pas “solidaires” ! Les intellectuels genre Nouvel Obs , biberonnés au Monde , à Libé et à Télérama, occupés à remplir le goulag des mal-pensants, ont toujours leur rond de serviette, comme l’inévitable intellectuel en chemise blanche et crinière laquée, spécialiste de l’autopromotion, l’éditorialiste politique du genre “réponse-à-tout”, l’opposant russe de service ou le transfuge du KGB, les experts qui ne sont que des communicants du camp atlantique, les influenceurs patentés, le psychanalyste qui lit dans le cerveau du “maître du Kremlin”, le soviétologue vintage qui veut expliquer Poutine par Staline, le général tiré de sa retraite. Les chaînes “consomment” beaucoup de ces étoilés, plutôt flattés d’être rappelés sur le front. La plupart apportent le sens du réel, la lucidité.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles
Je participe – un peu – au grand show des chaînes d’info. Surtout sur LCI et BFM, en pointe sur le traitement de cette actualité. Avec de bonnes audiences, ces chaînes tirent clairement leur épingle du jeu. Évidemment, le courant dominant y ronronne, mais il est possible de marquer ses désaccords. Bien sûr, certaines analyses décoiffent certains “experts”. Quelques camarades de plateau grondent. Mais il est possible de s’exprimer, en toute liberté. C’est tout à l’honneur des responsables et des animateurs.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles. Elles abordent des sujets (militaires ou géopolitiques) que les autres médias ne traitent pas, faute de temps ou de place. Elles présentent des reportages plus complets qu’ailleurs. Elles enrichissent la réflexion, permettent des explications et des perspectives indispensables. On y trouve des journalistes-animateurs qui travaillent vraiment leurs sujets. Leurs questions parfois naïves et souvent affûtées sont celles que se pose le grand public. Elles poussent les spécialistes dans leurs retranchements, jusqu’à bousculer aussi certaines certitudes. C’est tant mieux.
Allez… J’y retourne.
* Frédéric Pons est grand reporter, enseignant, auteur de “Poutine”, Calmann-Lévy et Mon poche.
L'Humanité
Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune Univers
ActuLa Nasa a présenté, lundi et mardi, les premiers clichés pris par le plus grand téléscope du monde. Ces somptueuses images montrent des galaxies formées peu après le big bang et révolutionnent le savoir sur l’origine de l’espace.
Anna MussoDu jamais-vu. Un véritable feu d’artifice d’étoiles. Le plus puissant des télescopes construits par la Nasa, par l’Agence spatiale européenne et par l’Agence spatiale canadienne, le James-Webb Space Telescope (JWST), a dévoilé le 11 juillet le fantastique cliché en couleurs du premier champ profond de l’Univers. C’est l’endroit le plus éloigné de la Terre jamais photographié, montrant des galaxies formées pour certaines d’entre elles il y a 13,8 milliards d’années, peu après le big bang.
Avec le télescope James-Webb, l’univers à portée de mainDévoilée le 11 juillet, la première image prise par le télescope James-Webb : un amas de galaxies situées à environ quatre milliards d’années - lumière. Un voyage dans le champ profond de l’univers, il y a environ 13,8 milliards d’années. © NASA/AFP
Cette image infrarouge, qui a nécessité un temps d’observation de douze heures et demie, est la plus profonde et la plus nette de l’amas de galaxies Smacs 0723. Agissant comme une loupe, un effet appelé lentille gravitationnelle, cet amas de galaxies a permis de faire apparaître derrière lui des centaines d’étoiles orangées plus lointaines, donc bien plus anciennes.
D’une beauté et d’une précision inégalées, ce premier cliché qui va marquer l’histoire de l’astronomie témoigne du parfait succès du télescope spatial, cent fois plus puissant que son illustre prédécesseur Hubble. Lancé le 25 décembre 2021 par une fusée Ariane 5, JWST a parcouru 1,5 million de kilomètres (quatre fois la distance de la Terre à la Lune) pour arriver fin janvier en orbite autour du point dit « de Lagrange L2 ». De là, il réalise ses observations dans l’infrarouge afin d’étudier les objets les plus éloignés et les moins chauds et de remonter ainsi dans le temps.
David Elbaz : « L’essentiel est invisible pour les yeux mais pas pour le James-Webb »Pour explorer l’Univers, JWST dispose de quatre instruments : une caméra NIRCam, qui fournit des images dans le proche infrarouge, et trois spectromètres infrarouges, qui mesurent la répartition des rayonnements complexes, dont MIRI fourni par l’Agence spatiale européenne, afin de scruter le cœur des galaxies abritant des exoplanètes.
Grâce à ces instruments, la Nasa a pu offrir au monde ce mardi 12 juillet quatre autres images extraordinaires illustrant toutes les possibilités d’observation du télescope : deux nébuleuses, ces gigantesques nuages de gaz et de poussières, une exoplanète (une planète en orbite autour d’une autre étoile que notre Soleil) et un groupe de galaxies en train de se percuter. La première des nébuleuses est celle de la Carène, la plus grande de notre galaxie, située à environ 7 600 années-lumière. C’est une pouponnière où naissent les étoiles, dont beaucoup sont massives, faisant plusieurs fois la taille de notre Soleil. Elle présente des couleurs variées dues à l’émission lumineuse d’atomes comme le soufre, l’hydrogène ou l’oxygène. La seconde nébuleuse dite de l’Anneau austral est un immense nuage de gaz entourant une étoile mourante située à 2 000 années-lumière.
L’Agence spatiale américaine a aussi présenté, ce mardi, la première spectroscopie de l’exoplanète WASP-96b, une planète géante de gaz, distante de 1 150 années-lumière. La spectroscopie permet de déterminer la composition chimique d’un objet lointain et d’étudier son atmosphère afin de déterminer si un développement de la vie est possible. Enfin, dernière cible du télescope, une image présente quatre galaxies en interaction dans la région dite du Quintette de Stephan, situé dans la constellation de Pégase, très éloignée de notre Voie lactée.
Le Quintette de Stephan, un regroupement de galaxies, dont deux sont en train de fusionner. © NASA/AFP
Avec ces premières images, c’est l’histoire de l’Univers depuis les origines qui se dévoile progressivement. Et ce n’est qu’un début puisque la mission de JWST va durer une vingtaine d’années. Les chercheurs peuvent dès maintenant commencer à interpréter les données collectées, ouvrant la voie à une très grande aventure scientifique. « Une nouvelle ère a commencé pour l’astronomie », résume Jonathan Lunine, planétologue et physicien à l’université Cornell.
télescope james-webbastronomie L'Humanité
Des siècles après : on a enfin retrouvé l'origine de la grande peste
Plus de 700 ans après son déferlement, la peste vient de lever l’un de ses derniers mystères. Une équipe a mis en évidence la souche ancestrale du bacille responsable de l’épidémie la plus meurtrière en Europe, en Asie centrale, dans les nécropoles de l’actuel Kirghizistan. Récit.
Marine CyglerEntre 1346 et 1353, une terrible épidémie de peste s’est abattue sur l’Europe décimant des dizaines de millions de personnes, entre 30 et 50 % de la population selon les régions. Si on supposait que la maladie était arrivée de l’est par la route de la soie, son point de départ a été, pendant des siècles, un mystère qu’une équipe internationale de chercheurs de l’université de Stirling, en Écosse, de l’institut Max-Planck et de l’université de Tübingen, en Allemagne, vient, enfin, de lever.
« Mawtānā » était-il inscrit sur certaines stelles
Les scientifiques détaillent dans la prestigieuse revue « Nature » l’enquête minutieuse qui leur permet d’affirmer que l’épidémie la plus meurtrière d’Europe s’est bien déclenchée en Asie centrale, plus précisément près du lac d’Issyk-Koul, dans le nord-est de l’actuel Kirghizistan.
Là, dans deux anciens cimetières datant du XIVe siècle, des historiens ont remarqué que les tombes des années 1338 et 1339 étaient particulièrement nombreuses : sur les 467 tombes datant de 1248 à 1345, 118 correspondaient à ces deux années-là. Plus intrigant, certaines stèles portaient des inscriptions détaillant la cause de la mort : « mawtānā », c’est-à-dire « pestilence » en ancien syriaque.
À quoi ressemblaient les chiens de la préhistoire ? Les dernières découvertesUne surmortalité liée à une maladie contagieuse quelques années avant que la peste n’atteigne l’Europe via le bassin méditerranéen, il n’en fallait pas plus pour que les chercheurs se sachent sur la bonne voie. Sauf qu’il manquait encore des preuves directes pour trancher ce débat vieux de presque 700 ans.
La souche ancestrale
Avant de laisser la place aux généticiens, les historiens ont pu retrouver, en étudiant les registres du cimetière, l’emplacement de trente squelettes de cette époque déplacés à la fin des années 1880. C’est à partir des restes de ceux-ci que les spécialistes de l’ADN ancien ont pu poursuivre les investigations.
Ils ont réussi à extraire du matériel génétique à partir des dents de sept individus différents. Trois d’entre eux contenaient de l’ADN correspondant à celui de Yersinia pestis, le bacille de la peste qui se transmet à l’homme à partir de morsures de puces de rongeurs.
La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de PompéiMais identifier les plus vieilles victimes jamais exhumées ne signifiait pas encore que les chercheurs avaient découvert la souche ancestrale de la bactérie à l’origine de la grande épidémie du Moyen Âge. Les scientifiques ont réussi à retrouver la séquence de l’ADN de la bactérie et ils l’ont comparée à celles connues des différentes Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu placer la bactérie des sites kirghizes à la première place de l’arbre généalogique de ces bactéries : autrement dit, ils avaient bien la souche ancestrale.
Un bacille à la conquête de l’Ouest
Ce qui est assez logique : le Kirghizistan se trouve sur la route de la soie, un réseau de voies commerciales reliant l’Asie et l’Europe à l’époque. De plus, les dépouilles analysées sont issues de communautés chrétiennes connues pour commercer. La peste a donc profité de ces échanges commerciaux et voyagé avec les hommes, les rongeurs ou encore les poux et les puces, à la conquête de l’Ouest.
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?La peste a aussi voyagé dans le temps : les chercheurs ont pu établir que les bactéries présentes dans ces cimetières étaient aussi des ancêtres directs de la majorité des souches de peste qui circulent dans le monde aujourd’hui. Car la peste n’a pas disparu de la surface de la Terre. Elle demeure une menace importante (voir ci-dessous l'entretien avec Florent Sebbane). Le bacille reste redoutable grâce à sa faculté de se multiplier dans le corps de façon furtive, non détectable par le système de défense de notre organisme.
« Sans être une menace, la peste reste une préoccupation majeure »
Le point avec... Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm (1)
Dans quels territoires la peste est-elle présente ?
Comme beaucoup de maladies infectieuses, elle est liée à la pauvreté et à l’insalubrité. De plus, certains modes de vie (stockage de récoltes dans les habitats et literie à même le sol) augmentent le risque de contacts avec des animaux pestiférés. Aujourd’hui, la peste est présente sur tous les continents sauf le continent européen. Elle sévit principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais elle touche aussi les États-Unis. Il faut aussi noter qu’elle peut réémerger après des décennies d’absence, comme ce fut le cas récemment en Algérie et en Libye.
Pourquoi peut-elle réapparaître après des années d’absence ?
Nous ne le savons pas vraiment et c’est une question de recherche essentielle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cas humains de peste que la maladie est absente dans la nature. Autrement dit, nous nous demandons où la bactérie causant la peste se cache pour ne pas être vue pendant des décennies chez l’homme. Quel est son réservoir de longue durée et quelles sont les conditions qui conduisent à sa réémergence ? Certains ont proposé que le bacille se maintienne indéfiniment dans certains réservoirs animaux, voire le sol. Cependant, cet agent infectieux pourrait avoir de grandes difficultés à survivre à l’extérieur d’un hôte.
Comment est-elle surveillée ?
Il n’y a pas de programme de surveillance mondial, mais des pays concernés tels le Kazakhstan, la Chine ou Madagascar surveillent étroitement les réservoirs animaux. Et lorsqu’une épidémie n’est pas contrôlée, l’OMS et les autorités sanitaires du pays concerné mettent en place des mesures pour empêcher sa propagation. L’une des craintes est que les gens fuient et disséminent la peste, y compris la forme respiratoire, dont le taux de mortalité est proche de 100 % en absence de traitement antibiotique précoce.
Constitue-t-elle toujours une menace pour l’humanité ?
Je ne dirai pas qu’elle est une menace, mais elle reste une préoccupation internationale majeure. Elle est un problème de santé publique et son apparition ou réapparition peut aussi avoir des impacts économiques et psychologiques considérables. Son bacille fait partie des micro-organismes les plus surveillés ; il pourrait être utilisé de façon malveillante. Il peut aussi devenir multirésistant aux antibiotiques. Enfin, il pose un problème écologique : il serait capable de donner le coup fatal à des espèces en danger critique d’extinction, par exemple le hamster d’Europe.
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Eric Kaufmann, auteur de “La Révolution démographique” : “Pourquoi le ‘moment populiste’ est amené à resurgir”
Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous vous intéressez à l’émergence d’une “identité blanche”. Pour l’instant, elle semble toutefois au point mort, au moins politiquement : Donald Trump a été battu, en Autriche, Sebastian Kurz n’a pas non plus été reconduit, en France, le Rassemblement national n’arrive toujours pas à remporter d’élections majeures… Comment l’expliquez-vous ?
Eric Kaufmann. Depuis 2018 et la première parution de ce livre en anglais, le monde a été confronté à une série de défis sans précédents. Le Brexit a rebattu les cartes au Royaume-Uni ; nous avons subi une pandémie telle qu’on n’en rencontre qu’une fois par siècle ; en Ukraine, on a vu la première guerre entre États sur le sol européen depuis 1945 ; tout cela sans même parler de la crise du pouvoir d’achat de ces derniers mois. Toutes ces crises économiques, politiques et sanitaires font le jeu des gouvernements du “système”. À qui les citoyens font-ils le plus confiance en période de pandémie ? Pas aux populistes. Ils veulent des dirigeants qui savent vraiment ce qu’ils font en termes de politique sanitaire. Cela a contribué à étouffer le “moment populiste”.
En revanche, les questions à l’origine de ce moment populiste n’ont, elles, pas été adressées. Les progressistes se sont contentés de répéter leurs accusations et de se montrer de plus en plus agressifs. Beaucoup de politiques pensent que la période actuelle représente la nouvelle norme, ce qui n’est pas le cas. Nous avons traversé une séquence extraordinaire ; mais la pandémie, en tant qu’enjeu politique, est déjà en train de s’effacer ; la guerre en Ukraine, le coût de la vie, ces crises aussi pourraient trouver un terme. À l’heure actuelle, dans l’esprit des individus, toutes ces crises ont pris le pas sur les enjeux liés à l’immigration. Mais si la tendance s’inverse, si ces questions deviennent moins prioritaires dans l’esprit des électeurs, alors les questions ethno-culturelles resurgiront et le populisme de droite avec.
Est-ce que vous pensez que les derniers résultats électoraux témoignent de l’existence d’un plafond de verre pour les partis populistes ?
Il y a, clairement, un maximum aux scores que ces partis peuvent atteindre. La base de leur électorat se compose d’une partie spécifique de la population qui, psychologiquement, est opposée au changement. À côté de cela, il y a une autre partie de l’électorat qui aime le changement, qui le considère comme stimulant. Ils sont moins nombreux, mais ils existent réellement et ne voteront jamais pour des populistes. Cela laisse un groupe intermédiaire pour lequel le plafond électoral n’est pas bien déterminé.
Ce que l’on constate dans les études, c’est que, malgré la crise des migrants, la plupart des gens n’ont pas changé de réponse à la question “faut-il réduire ou augmenter l’immigration ?”. Parce que la réponse à cette question est très liée à l’idéologie et à la psychologie, elle reste stable quels que soient les événements qui marquent l’actualité. Ce qui change, c’est simplement que ceux qui veulent moins d’immigration, qui représentent une large majorité, placent ce sujet plus ou moins haut sur l’échelle de leurs priorités. Et c’est cela qui détermine le score des populistes. Pour l’instant, ils peinent à percer parce que les questions matérielles ont pris le pas. Si l’immigration reprend le dessus, cela sera bénéfique aux populistes.
Le racisme est un concept tellement mal défini qu’il peut être manipulé pour atteindre un objectif politique.
Vous semblez considérer que les conservateurs appartiennent essentiellement aux générations plus âgées. Pourquoi cela ? En France, par exemple, le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, est âgé de 26 ans, et en Autriche, Sebastian Kurz a été élu deux fois chancelier avant ses 36 ans.
Ce que j’essaye d’expliquer au travers de cette idée, c’est que, du simple fait des mariages interethniques, tout le monde deviendra, non pas dans ce siècle mais sans doute au cours du prochain, d’une même nouvelle ethnie. La majorité sera alors incarnée par un groupe métissé, qui reprendra à son compte l’histoire et la mémoire de la majorité “historique”. En revanche, il y aura toujours une division entre ceux qui s’identifieront comme appartenant à la majorité ethnique, peut-être parce qu’ils seront conservateurs, et ceux qui se revendiqueront multiculturalistes parce qu’ils seront progressistes. On le voit déjà aux États-Unis, où l’identité Wasp [White Anglo-Saxon Protestant, en français “protestant anglo-saxon blanc”] s’est fondue dans une identité blanche incluant les immigrés catholiques et les juifs, et où les Hispaniques qui votent républicain ont de plus en plus tendance à s’identifier comme “blancs”. Ce que l’on constate notamment, c’est que les Hispaniques et les Asiatiques qui ont voté Trump ont les mêmes opinions que les Blancs sur toutes ces questions : ils veulent moins d’immigration, pensent que la majorité blanche est attaquée… Ils adhèrent à l’idée qu’il y a une identité nationale américaine, un pays avec une majorité blanche, des minorités et des traditions héritées du passé.
C’est quelque chose qui est aussi amené à émerger en Europe : une forme d’identification à la majorité ethnique qui constitue l’identité nationale. Le fossé idéologique dépendra alors moins de votre couleur de peau que de votre rapport à l’immigration, la discrimination positive, la théorie critique de la race, etc. C’est cela qui fera de vous un progressiste, un conservateur, un démocrate, un républicain. En clair, la couleur de peau n’est plus importante en tant que telle mais en tant qu’élément définissant une idéologie.
Pourquoi l’immigration est-elle un sujet aussi radioactif dans le débat public ?
Parce qu’on a vu, à partir des années soixante, se développer un tabou autour de la question du racisme. La signification de ce terme a été progressivement étendue afin d’empêcher toute forme de débat sur l’immigration. Dans la plupart des pays occidentaux, l’essentiel de l’immigration vient de pays qui ont une origine ethnique différente de la majorité. Cela permet d’accuser de racisme toute personne qui se dit favorable à une baisse de l’immigration. Cela alimente une toxicité du débat. Le problème, c’est que ce terme est tellement mal défini qu’il est à géométrie variable et, in fine, cela empêche d’avoir une discussion honnête sur le sujet. Quand Donald Trump dit que la plupart des Mexicains qui rentrent illégalement aux États-Unis sont des violeurs, cela relève du racisme. Mais quand il explique vouloir construire un mur pour freiner l’immigration, on n’est pas sur du racisme, alors que c’est précisément ce que clament les démocrates. C’est déjà une conversation très subtile en tant que telle, alors si vous êtes face à quelqu’un qui crie “raciste, raciste, raciste” à tout bout de champ… Il nous faut nous accorder sur une vraie définition du racisme, rigoureuse, scientifique, pas juste une vague définition que l’on peut tordre pour atteindre un but politique.
Tant que la gauche fera du déboulonnage des statues son combat premier, elle le payera dans les urnes.
Cela fait penser au débat sur la notion de “grand remplacement” : le terme est systématiquement décrié par les progressistes, qui dénoncent une théorie complotiste, alors que dans le même temps ils se félicitent de la “créolisation” de la société…
Il y a une certaine forme d’hypocrisie sur ce sujet : dès que la droite attire l’attention sur les changements ethniques, c’est du “grand remplacement” et c’est horrible. Mais si c’est la gauche qui dit la même chose, alors c’est progressiste et formidable. Cette contradiction n’est pas tenable dans le temps. Si l’on parle de “grand remplacement”, il est important d’être très précis dans ce que l’on dit : l’idée selon laquelle il y a une transformation ethnique n’est pas controversée, et si c’est ce que vous entendez par “grand remplacement”, si c’est ce que les sondés veulent dire quand on leur pose la question, il n’y a pas vraiment matière à débat. En revanche, si vous sous-entendez que c’est un changement organisé, une volonté délibérée de se débarrasser des Blancs – ce qui à mon sens est la vraie définition du “grand remplacement” -, là on est dans une dérive vers l’extrême droite.
Mais si l’on veut avoir un vrai débat sur ce sujet, il faut que, lorsque les médias annoncent que la population blanche américaine décline pour la première fois de l’histoire des États-Unis, et lorsque le réalisateur Michael Moore s’en félicite sur Twitter en expliquant que « c’est le plus grand jour de l’histoire de l’Amérique », on puisse s’interroger sur la raison de ce déclin. Aujourd’hui, il est impossible d’avoir cette conversation, le sujet est utilisé comme arme par les groupes politiques.
À l’inverse des mouvements populistes, les universités, notamment, font face à l’émergence des progressistes woke et de la cancel culture . Comment peut-on rétablir le débat d’idées ?
À l’université, les sciences humaines et sociales ont toujours penché à gauche, mais cela s’est significativement accru : dans les années soixante, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le rapport était de trois chercheurs pour un en faveur de la gauche ; aujourd’hui, il est plutôt de douze, treize voire quatorze pour un. Le problème, c’est que lorsque tout le monde autour de vous partage vos idées, cela contribue à faire émerger des positions plus extrémistes. On voit par exemple que les universitaires n’hésitent plus à discriminer politiquement : au Royaume-Uni, un sur trois déclare qu’il refuserait d’embaucher quelqu’un se déclarant pro-Brexit, et aux États-Unis, un sur deux refuserait d’engager un partisan de Donald Trump.
Il est très délicat de contrer cette tendance, mais c’est quelque chose que les gouvernements peuvent mettre en place. Il faut contraindre les universités à respecter une forme de neutralité politique, ce qui implique d’être sur leur dos en permanence. Aux États-Unis, on voit passer des projets de loi qui prévoient d’infliger des amendes aux universités qui ne garantissent pas la liberté d’expression, par exemple si un professeur est licencié pour ses idées.
En fin de compte, le problème vient surtout de ce que le racisme, le sexisme, la transphobie ou l’homophobie sont des concepts trop vagues, qui peuvent être instrumentalisés pour s’en prendre aux adversaires politiques : si vous critiquez le mouvement Black Lives Matter, c’est que vous êtes raciste ; si vous êtes contre la discrimination positive, c’est que vous êtes raciste ; si vous critiquez les mouvements antiracistes, c’est que vous êtes raciste. L’universitaire américain Ibram X. Kendi défend ainsi la thèse selon laquelle si vous n’êtes pas ouvertement antiraciste, qu’il définit comme un engagement contre le racisme structurel, c’est que vous êtes raciste. Encore une fois, pour apaiser le débat, il faudrait pouvoir s’accorder sur une définition précise de ces termes. Or tant que ce débat aura lieu derrière les portes closes des universités et non pas sur la place publique, les bureaucrates continueront de se plier aux exigences d’un petit groupe d’activistes.
Après avoir longtemps imposé ses vues sans contradiction, le mouvement woke fait tout de même aujourd’hui l’objet d’une hostilité forte d’une part de l’opinion publique. Pensez-vous qu’il a atteint un plafond ?
J’en doute fortement. Le simple fait que le New York Times publie des éditoriaux contre la cancel culture ne suffi t pas à prouver que le mouvement reflue. Cette cancel culture trouve aujourd’hui un fort écho chez les plus jeunes et, à mesure qu’ils entreront sur le marché du travail, ils importeront cette idéologie, ce “socialisme culturel”, sur leur lieu de travail. La démographie va propulser le “wokisme”. Il est amené à devenir un sujet de plus en plus important, et même un enjeu politique à même de déterminer l’issue des élections. On le voit déjà, en partie, au Royaume-Uni et en Europe, notamment à travers la question du déboulonnage des statues, ou encore quand des politiciens britanniques se voient demander, au détour d’une interview, ce qu’est une femme. C’est typiquement le genre de sujets qui peuvent propulser les populistes : beaucoup de personnes considèrent qu’il est ridicule de ne pas être capable de définir simplement ce qu’est une femme, et si la gauche refuse de le reconnaître, cela renverra une mauvaise image d’elle. C’est le genre de choses qui sont portées par des activistes de gauche, mais qui vous font perdre des élections.
Ces questions de guerre culturelle, parce qu’elles n’ont pas été résolues, vont prendre une place de plus en plus importante dans les agendas politiques, et tant que la gauche ne sera pas alignée avec la population dans son ensemble, cela lui créera des problèmes. Tout comme les questions d’immigration et de multiculturalisme lui ont coûté le vote des classes ouvrières. Si la gauche s’engage sur le programme trans, elle pourrait être facilement attaquée par la droite et perdre beaucoup d’électeurs. Cela va être intéressant à observer. Pour le moment, cette guerre culturelle n’est pas rentrée dans l’esprit des électeurs en dehors des États-Unis. Mais de plus en plus de pays prennent le même chemin, s’interrogent sur ce qui est enseigné à l’école, le rapport à l’histoire et au passé, à la liberté d’expression et ses limites. Tous ces sujets vont prendre de plus en plus de place dans les années à venir.
La Révolution démographique, d’Éric Kaufmann, JC Lattès, 540 pages, 23,90 €.
L'Humanité
La médaille Fields pour le mathématicien français Hugo Duminil-Copin
ActuLe mathématicien est 13e Français à recevoir cet équivalent d’un « Nobel de mathématiques ». Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ».
Anna MussoL’annonce vient d’être faite à l’occasion du 29e Congrès international des mathématiciens lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Le français Hugo Duminil-Copin, âgé de 36 ans, a été récompensé pour avoir résolu des « problèmes de longue date dans la théorie probabiliste des transitions de phase », ce qui a permis d’ouvrir « plusieurs nouvelles directions de recherche », a déclaré le jury. En effet, ses travaux portent sur des modèles de particules en interaction, régies par des processus aléatoires, notamment les transitions de phase et la percolation des fluides.
David Bessis : « Une société capable d’enseigner vraiment les maths est plus démocratique »Ancien élève de l’ENS Ulm de Paris, il est le 11e « médaillé Fields » de la prestigieuse Ecole et le 13e Français à recevoir cette médaille, preuve de l’excellence de l’Ecole française de mathématiques. Nommé professeur à l’âge de 29 ans, il partage son temps entre l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES) à Bures-sur-Yvette où il est professeur permanent, et l’Université de Genève.
La mathématicienne ukrainienne Maryna Viazovska est la deuxième femme à gagner le prix.
Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ». Parmi eux, la mathématicienne ukrainienne de 37 ans, Maryna Viazovska, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à gagner le prix depuis sa création en 1936. Les deux autres lauréats sont le chercheur June Huh, 39 ans, professeur à l’Université de Princeton aux États-Unis, et le britannique James Maynard, âgé de 35 ans, professeur à l’Université d’Oxford.
mathématiques Valeurs Actuelles
Laurent Toubiana : “Covid-19, le monstre était une souris”
Dans votre essai, à rebours du discours officiel, vous affirmez que le Covid a été une virose somme toute banale, bien loin du cataclysme annoncé par les autorités. D’après l’épidémiologiste que vous êtes, quel serait le bilan réel de cette épidémie ?
L’analyse que je fais du Covid dans mon essai s’appuie sur trente années d’expérience acquises en épidémiologie. Pour commencer, on parle d’épidémie à l’apparition d’un nombre de “cas” supérieur à un chiffre attendu. Il faut déjà caractériser ce que l’on entend par “cas”. La massification des tests, dont au moins 50 % des testés positifs ne présentaient aucun symptôme, a entretenu une confusion importante avec le nombre de “malades”. Un malade est une personne dont l’état est suffisamment grave pour aller consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Par conséquent, les épidémiologistes s’appuient sur les données recueillies par les médecins en première ligne, via le Réseau Sentinelles entre autres.
Par ailleurs, pour suivre froidement et sans panique l’évolution d’une épidémie, il existe un indicateur standard dans notre discipline : le taux d’incidence hebdomadaire. Il s’agit de calculer, par semaine, pour 100 000 habitants (l’équivalent d’une ville comme Nancy) le nombre des malades en ville et à l’hôpital. Que constatons-nous alors ? Lors de la première vague, en mars 2020, nous avons atteint un pic épidémique la semaine du 23 mars avec 140 nouveaux malades, 36 admissions à l’hôpital dont 6 en soins critiques et 9 décès pour 100 000 habitants. Lors de la deuxième vague, en novembre 2020, qui nous a également valu un confinement, le taux d’incidence hebdomadaire au moment du pic épidémique atteignait 83 malades. À titre de comparaison : lors d’épisodes de grippe saisonnière, ce taux d’incidence peut atteindre 800 malades par semaine ! En tant qu’épidémiologiste, c’était pour moi déconcertant de voir tous les jours M. Salomon, directeur général de la santé, brandir lors de sa météo sanitaire des chiffres cumulés de malades depuis le début de l’épidémie, chiffres qui ne voulaient strictement rien dire et participaient à la montée d’un climat anxiogène !
Comme le revendique un des spots du ministère de la Santé à destination des Français, “on peut débattre de tout sauf des chiffres”… Comment est-il alors possible que les épidémiologistes du Conseil scientifique aient de leur côté annoncé des projections cataclysmiques ?
Bien au contraire, tous les chiffres sont discutables ! De la méthode utilisée aux résultats obtenus en passant par le traitement des données recueillies, chaque étape d’une démarche scientifique doit faire l’objet d’une discussion ! Au sein du Conseil scientifique, je connais bien Simon Cauchemez, puisqu’il a étudié dans nos laboratoires au sein de l’Inserm, et Antoine Flahault, pour avoir rédigé quelques articles scientifiques avec lui.
La seule explication que je peux vous donner est qu’il est très risqué d’annoncer qu’une épidémie sera bénigne. Si vous vous trompez, vous êtes immédiatement discrédité. Alors qu’on ne prend aucun risque à prophétiser une catastrophe, même si cette dernière ne survient pas. Plus ce que vous annoncez est grave, plus votre parole a de l’importance. Ce n’est pas nouveau, Molière l’a décrit parfaitement bien : ses “Dottore”, qui abusent les crédules par leur savoir, sont des personnages emblématiques de la commedia dell’arte.
Alors comment expliquer le décalage entre les images, diffusées en boucle sur les chaînes d’info, de services hospitaliers saturés et votre analyse, comme les chiffres déconcertants de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) révélés en novembre dernier ?
Lorsqu’en novembre dernier, l’ATIH publie son rapport d’analyse sur l’impact du Covid sur les hospitalisations de l’année 2020, la presse s’est bien évidemment empressée de détricoter ces résultats par une armada de fact checkers, tant il menaçait de porter un coup au récit officiel. Pourtant, à sa lecture, on s’aperçoit que les hospitalisations pour cause de Covid n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière en 2020. Pis, cette même année, l’hôpital n’a jamais été autant sous-utilisé puisqu’il a accueilli 10 % de patients en moins.
Les déprogrammations d’opérations, comme le refus de se rendre à l’hôpital de certains malades chroniques par crainte d’attraper le virus, ont drastiquement diminué l’activité hospitalière. C’est un véritable scandale au regard de la communication gouvernementale justifiant à longueur de journée leurs mesures liberticides par le risque d’un krach hospitalier ! Certains services ont effectivement pu être saturés à un moment donné, mais, à quelques kilomètres d’eux, des hôpitaux privés qui offraient pourtant des lits restaient inexorablement vides…
En réalité, le scandale absolu est que cette crise a été générée par l’affligeante gestion d’une armée d’incompétents qui, pour cacher leurs insuffisances, n’ont eu de cesse de nous faire croire que cette épidémie était un monstre alors qu’il s’agissait d’une souris !
Au moment de la vague Omicron, en janvier dernier, Macron a annoncé souhaiter « emmerder » les non-vaccinés, responsables de la saturation des services hospitaliers. Qu’en est-il réellement ?
Dès la mi-novembre, un communiqué de presse de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) indique que sur une population adulte (supérieure à 20 ans) vaccinée à près de 90 %, 42 % des personnes admises en soins critiques à l’hôpital sont vaccinées et, par conséquent, 58 % d’entre elles ne le sont pas. Mais dès le 9 janvier, le taux s’inverse : 60 % de vaccinés admis en soins critiques contre 40 % n’ayant reçu aucune injection.
Mais ce qui est encore plus intéressant à étudier, c’est la dynamique de l’épidémie avant et après vaccination. Alors que 90 % de la population adulte est vaccinée, les admissions à l’hôpital lors du pic épidémique de cette vague Omicron sont équivalentes à celle du pic de la vague de novembre 2020, soit de l’ordre de 30 par semaine pour 100 000 habitants. Soit près de 4 admissions à l’hôpital par jour pour une ville comme Nancy, des chiffres quasi insignifiants ! En revanche, qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal, laissant penser que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau.
Vos contradicteurs vous opposeront que si le cataclysme a été évité, c’est grâce aux mesures, telles que les confinements, mises en place par le gouvernement…
Dans mon livre, j’analyse le cas de la Suède, qui a eu l’audace, dans un contexte international hostile, de privilégier l’immunité collective aux confinements adoptés par la quasi-totalité de l’Occident. Sa stratégie s’est heurtée à de nombreuses critiques de nos épidémiologistes, annonçant une hécatombe catastrophique. Ces prédictions farfelues ne se sont évidemment pas produites. Nous avons donc comparé les données suédoises à celles françaises et québécoises, région qui a adopté un confinement strict comme la France et qui présente des similarités géographiques et populationnelles avec la Suède. Nos conclusions sont sans conteste : en aucun cas nous n’observons un effet du confinement sur la dynamique épidémique ou sur le nombre de morts. Avec ou sans confinement, les chiffres sont quasi similaires. Ce constat est particulièrement accablant, car cela suggère que le confinement n’a servi à rien. Au regard des dégâts individuels et collectifs, économiques, psychiques causés par les confinements, il est évident que la Suède a réussi à juguler l’épidémie de manière beaucoup plus bénéfique pour sa population.
Vous expliquez qu’il n’y a pas eu, selon vos chiffres, de surmortalité en 2020 due au Covid. Et qu’en est-il en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?
Nous avons constaté une surmortalité de 3,72 %, soit 23 401 décès en excès en 2020 pour l’ensemble de la population. En affinant selon les tranches d’âge, la surmortalité des plus de 65 ans s’établit à 4,51 %, et celle des moins de 65 ans affiche au contraire une sous-mortalité de 0,86 %. Ce qui est bien loin du cataclysme des 500 000 morts annoncées pour justifier le premier confinement ! Sans rentrer dans les détails de calculs que je précise dans mon livre, il est important de noter que j’ai utilisé la même méthodologie que celle employée par deux collègues épidémiologistes de renom lors de l’épisode de canicule en 2003 (+15 000 morts estimés). De manière générale, les calculs de surmortalité sont assez standards en épidémiologie. Pourtant, alors que mon article sur la surmortalité devait être publié dans un ouvrage dirigé par Laurent Muchielli (directeur de recherche au CNRS), je viens d’apprendre, il y a quelques semaines, que la parution de l’ouvrage était conditionnée au retrait de mon papier… Quant à 2021, il y aurait même une légère sous-mortalité pour l’ensemble de la population. En revanche, si l’on se réfère aux études réalisées dans d’autres pays, il y aurait une légère surmortalité chez les jeunes. Pour l’étudier et analyser une possible corrélation avec les vaccins, il me faut croiser ces données avec le statut vaccinal. Ces informations existent mais ne sont pas accessibles facilement. L’autorisation d’accès nous a été pour l’heure refusée. J’ai depuis adressé une pétition auprès du Sénat.
Vous détaillez dans votre essai deux périodes : celle de la sidération et celle de la terreur. La peur, utilisée comme outil de soumission, ne serait-elle pas une des portes d’entrée vers une forme de dictature sanitaire ?
La peur est un moteur puissant de la conformisation des esprits. La présence d’un mal invisible qui circule a tétanisé la population, qui s’est soumise en acceptant d’être protégée par des mesures de plus en plus coercitives et intrusives. Le masque, outre sa symbolique de bâillon, permet d’insinuer l’idée d’un danger permanent. La récurrence des “vagues” qui viennent nous submerger, gonflées artificiellement par une “testomania” (c’est-à-dire l’usage dévoyé des tests PCR entretenant la confusion entre “cas”, souvent asymptomatiques, et “malades”), a permis de justifier des mesures disproportionnées et contraignantes telles que les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles, la limitation des déplacements, la vaccination, le passe sanitaire puis vaccinal…
Cependant, en aucun cas je n’insinuerais que ces stratégies auraient été préméditées et échafaudées par les “puissants” pour obtenir une soumission de la population à une quelconque fin. Gouverner n’est-il pas une fin en soi ? Je préfère opter pour l’hypothèse de l’opportunisme. Disons qu’ils ont appris “en marchant”. Pendant ces deux années de crise sanitaire, toutes les autres questions ou revendications n’existaient plus.
La notion de “dictature sanitaire” est trop forte. Je n’utiliserai pas ce terme-là. Mais le gouvernement a opportunément utilisé ce moyen pour faire descendre le niveau de revendications. La peur est un mode de gouvernement. Puis une peur a chassé l’autre : la guerre en Ukraine et la menace atomique russe ont remplacé le Covid. Pourtant, au même moment, il y a eu une résurgence de l’épidémie aussi importante que celle de novembre 2020, qui, à l’époque, je le rappelle, nous avait valu un confinement…
Désormais, on entend parler de la variole du singe… Il n’y a que des cas diffus et aucun risque épidémique, mais c’est sa charge symbolique de grande faucheuse, sa résurgence alors que la variole avait été éradiquée par l’OMS, qui tétanise.
S’exprimer sur le Covid en tenant un discours “rassuriste” vous plonge aux yeux de la masse dans le camp des “complotistes” et fait de vous la cible du tribunal médiatique via son armée de fact checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?
Un “complotiste” est quelqu’un qui croit aux complots. Je suis aux antipodes d’une telle pensée. Affubler de cet adjectif toute personne qui dit quelque chose d’un peu différent est assez grave. Le mot “complotiste” est avant tout une étiquette que l’on vous colle sur le front pour vous discréditer et justifier le fait de ne pas discuter avec vous.
La montée de ces thèses farfelues et douteuses n’est que le reflet d’une incrédulité grandissante, conséquence d’un décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous a été raconté, entre autres via les médias. Conséquence d’une accumulation de bévues, d’erreurs, de mesures absurdes, d’injonctions contradictoires des autorités, qui n’ont pas vraiment contribué à la confiance, installant le doute chez une partie de la population. Je considère le doute comme une tournure d’esprit très saine. Mais douter de tout et rechercher une explication univoque et monocausale à un événement est une forme de paresse intellectuelle.
Au début de la crise, j’avais décidé de ne pas y aller, je pressentais que c’était dangereux, mais jamais je n’aurais imaginé une telle violence. Il y a une forme de haine insupportable. Des amis intimes, des membres de votre famille, qui du jour au lendemain décident de ne plus vous adresser la parole. Je suis intervenu sporadiquement, dès qu’un collègue lançait une énormité ou qu’une nouvelle injonction gouvernementale me choquait. J’aime m’approcher de la vérité et je ne supporte pas le mensonge. Je veux au moins laisser une trace de cette vérité. Alors je me fiche royalement d’être mis au ban ! Comme dit La Rochefoucauld : « L’amitié est un aménagement réciproque de bons offices. »
La lecture d’Anéantir (Flammarion), le dernier livre de Michel Houellebecq, vous a accompagné pendant toute l’écriture de cet ouvrage. En quoi a-t-il fait écho à votre lecture de la crise sanitaire ?
J’allais presque le citer à chaque page tant sa vision de la société m’éclairait dans cette relecture de la crise sanitaire. Il y a d’abord la question des boomers, dont la lecture de Connemara (Actes Sud), de Nicolas Mathieu, que j’ai enchaînée à la suite de Houellebecq, m’a permis de poursuivre mes réflexions sur notre finitude.
Qu’est-ce que notre société fait de ses vieux ? Ces boomers, toujours plus nombreux et décrépits au gré des gains d’espérance de vie. Ces boomers qui, justement, avaient tant à craindre du virus. Au-delà, Anéantir questionne sur cette angoisse collective de la mort, que la foi, la spiritualité, autrefois parvenaient à calmer. Ce besoin d’au-delà a été éliminé progressivement par la science, désormais érigée en religion et dont le progrès est le nouveau credo. Cette crise est très probablement le reflet de cette angoisse collective de la mort, à laquelle la médecine, art inspiré de la science, n’apporte aucune réponse.
Covid-19, une autre vision de l’épidémie, de Laurent Toubiana, L’Artilleur, 272 pages, 17,90 €.
L'Humanité
Du ballon rond à l’Olympia
Nos recommandations culturellesTélévision Peggy Bergère a suivi cinq footballeuses professionnelles qui se préparent pour un concours d’éloquence dont la finale se tient dans la salle mythique de l’Olympia, à Paris.
Perrine BontempsA lors que l’Euro féminin de football a débuté le 6 juillet, Canal Plus met en lumière les joueuses françaises ce dimanche. Dans le documentaire Haut et fortes !, écrit et réalisé par Peggy Bergère, les footballeuses font face à un défi inédit : participer à un concours d’éloquence. Organisé par la Fédération française de football et l’association Prométhée Éducation, ce concours est proposé à toutes les joueuses de D1 Arkema, sur la base du volontariat.
Cet exercice est l’occasion pour les sportives de montrer de quoi elles sont capables en dehors du terrain. Mais les entraînements ayant lieu en même temps que la saison en cours, elles doivent mener de front vies professionnelle et personnelle en plus de s’essayer à l’éloquence. Elles saisissent aussi cette opportunité pour montrer qu’elles ne sont pas seulement des sportives de haut niveau, mais qu’elles ont également des paroles et des engagements puissants. Les thématiques choisies pour les plaidoiries sont variées, mais restent dans le domaine de la dénonciation : l’homophobie, le racisme, le sexisme, la guerre en Ukraine, les abus et l’omerta au sein des clubs sportifs…
La réalisatrice suit les joueuses depuis le début des entraînements. Le documentaire montre leurs doutes, leurs engagements, leur détermination, mais aussi leur solidarité. Toutes animées d’un fort esprit de compétition, elles se soutiennent pourtant et se donnent des conseils sur l’écriture de leurs plaidoiries. La première étape du concours est une sélection interne à chaque club. À l’issue de cet affrontement, deux candidates sont envoyées en finale nationale – qui a eu lieu en avril 2022.
un monde très masculin
Haut et fortes ! se termine sur cette finale, organisée à l’Olympia. L’événement, animé par la comédienne Julie Gayet, est l’aboutissement de plusieurs mois de travail. Les footballeuses s’expriment alors devant un public et un jury de professionnels du sport et des médias. Elles doivent convaincre le jury, exercice à tel point réussi que deux candidates en sont ressorties gagnantes ex aequo. Dans un monde très masculin, où les femmes ont du mal à se faire entendre, ces footballeuses ont réussi à marquer les esprits en maniant les mots, et n’en sont pas peu fières. Un élan qui saura leur donner confiance pour la suite de leur carrière, et peut-être « faire bouger les lignes », comme elles l’espèrent à l’issue de leur prise de parole.
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Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne
Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?
La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.
Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?
Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?
J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.
Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?
Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.
Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.
Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.
On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?
Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.
Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !
L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?
L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.
L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.
L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.
Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?
Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.
Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !
Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?
C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.
Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.
Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.
Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?
Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.
Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.
Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?
Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.
Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.
Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?
C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.
Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.
Valeurs Actuelles
Octave Feuillet, le moraliste suranné
Léon Daudet le donne comme exemple du « succès de la littérature fade et inexistante » qui florissait au début du second Empire : Octave Feuillet (1821-1890) fut, à 42 ans, le premier romancier élu en tant que tel à l’Académie ; ce qui lui imposa un discours en forme d’histoire du roman, où il oublia de citer Balzac. Barbey d’Aurevilly, quant à lui, n’oubliera pas son compatriote normand dans ses Quarante Médaillons de l’Académie (1864) : « Cet Incroyable littéraire, qui a zézayé, marivaudé et scribouillé tout le temps de son discours, a oublié Balzac ! C’est comme si dans l’histoire de l’art de la guerre on oubliait Napoléon. » Dans le même discours, Feuillet donnait à la fois son esthétique et son éthique : « Je me persuade que dans la fiction, comme dans la réalité, la meilleure leçon morale que l’on peut donner aux hommes c’est le spectacle du bien » – et l’on imagine sans peine quelles gifles pouvaient démanger la main de Barbey.
On l’avait surnommé « le Musset des familles », et ce genre de surnom en France vaut épitaphe. Quelqu’un pourtant se fera son défenseur, que l’on n’attendait guère dans ce rôle : Pierre Loti, son successeur à l’Académie, qui n’avait pas oublié qu’Octave Feuillet avait été le premier à s’intéresser à ses premiers livres. Sa gratitude se nuance d’angoisse et même d’un sentiment plus fatidique : « Il me semblait qu’en prenant sa place, je le plongeais plus avant dans la grande nuit où nous allons tous. »
Les romans de Feuillet avaient tôt fait de lui un auteur à la mode : le Roman d’un jeune homme pauvre en particulier, Bellah, Monsieur de Camors, Histoire de Sibylle, sans compter ses pièces, que l’on jouera devant la cour, à Compiègne, comme les Portraits de la marquise où l’impératrice elle-même sollicita un rôle. Il fallait Loti pour le décrire « découragé devant ses rêves accomplis » et parler de « sa disposition d’âme à souffrir de tout, même du bonheur, qu’il a portée en lui jusqu’à son dernier jour… »
Le romancier et dramaturge mondain, élégamment moraliste, voué à l’oubli à mesure que la société où il prenait ses modèles disparaîtrait, Loti en fait « un vrai martyr des lettres » : « On ne trouverait sans doute pas un autre écrivain qui ait aimé son art avec tant de passion et qui en ait souffert aussi continuellement que lui. »
Ce mondain, à coup sûr martyr de sa sensibilité, avait quelquefois le sens des abîmes ; ainsi la fin de son Julia de Trécœur, qui tant avait fait battre le cœur du jeune Loti et que peut-être Barbey moins prévenu aurait su accueillir, l’aube découvrant les falaises du Cotentin où galope un cheval : « La bête […] se déroba brusquement, et marqua un demi-cercle. La jeune femme, les cheveux dénoués, l’œil étincelant, la narine ouverte, la retourna, la fi t reculer… Et le cheval, fumant, cabré, se levait presque droit et se dessinait de toute sa hauteur sur le ciel gris du matin… À la fin, il fut vaincu : ses pieds de derrière quittèrent le sol et rencontrèrent l’espace. Il se renversa et ses jambes de devant battirent l’air convulsivement. – L’instant d’après, la falaise était vide. Aucun bruit ne s’était fait. Dans ce profond abîme, la chute et la mort avaient été silencieuses. »
L'Humanité
Sextape, drugs, rock’n’roll… et voyeurisme
Nos recommandations culturellesTélévision L’histoire sulfureuse de la playmate Pamela Anderson et du batteur Tommy Lee est aussi celle de la transformation des médias.
Lilah Pinto-KadouriUn doigt presse « play ». Tout de suite, le couple Pamela-Tommy apparaît à l’écran, harcelé par des paparazzi. Trois années durant, ils vivront une constante médiatisation de leurs faits et gestes, qui atteindra son paroxysme lors de la diffusion de leur sextape. Sous la forme immersive du visionnage d’une cassette vidéo, le documentaire mêle interviews, photos et vidéos d’archives. Malgré le sujet, c’est pourtant sans voyeurisme qu’il retrace le parcours de la playmate et du hard-rockeur.
Séparément, ils étaient déjà l’objet de fantasmes. Elle, égérie de Playboy, est devenue avec la série Baywatch (Alerte à Malibu) une icône d’une beauté féminine exagérée. Lui, batteur du groupe Mötley Crüe, est une figure du glam metal américain des années 1980, incarnation de la devise « sex, drugs and rock’n’roll ». Ensemble, ils sont les premiers à vivre sous les feux des médias, qui se régalent de leur coup de foudre et de leurs frasques. Grâce aux nombreuses anecdotes livrées par les témoins, on comprend les mécanismes de cette fascination. Le scandale de la sextape, notamment, initie l’ère que l’on connaît aujourd’hui : celle du voyeurisme de la télé-réalité et des réseaux sociaux.
Ce documentaire ne raconte pas seulement l’histoire d’amour tragique de deux célébrités. Il permet également de comprendre la transformation des médias et leur façon de procéder à cette époque-là. Le nouveau média naissant qu’est Internet participe d’ailleurs à la diffusion massive de la sextape. Mais l’inverse est aussi vrai : pour voir la vidéo, un grand nombre de gens est prêt à payer. L’essor de l’Internet public aurait donc été provoqué en partie par la consommation de pornographie. Et ça ne s’arrange pas : avec respectivement 3,2 et 2,6 milliards de visites (chiffres de novembre 2021), Xvideos.com et Xnxx.com ont une audience supérieure à Amazon ou à Netflix…
TélévisionArtedocumentaire Valeurs Actuelles
François Sureau ou la liberté de l’esprit
On peut parfois être tenté de l’oublier, et elle-même ne s’en souvient pas toujours : avant que d’être l’un des plus prestigieux perchoirs des grandeurs d’établissement et un agréable salon où quelques notabilités vieillissantes aiment à se réchauffer à la conversation de leurs semblables, l’Académie française est une assemblée d’écrivains et une sorte de conservatoire de l’intelligence française. Le 3 mars dernier, le discours de réception de François Sureau et la réponse en forme de bienvenue que lui fit le médiéviste Michel Zink nous l’ont rappelé avec éclat.
Ceux qui assistèrent à cette cérémonie seront heureux de retrouver le discours du nouvel académicien sous une forme imprimée car, s’il y manque le plaisir d’entendre résonner sous la haute coupole de Le Vau la puissante voix d’avocat de François Sureau, on se souvient que ce jour-là -mélange d’émotion et de volonté de ne pas dépasser le temps imparti -, son discours avait tout d’une cavalcade, qui avait certes l’allure et le panache de la charge d’une légère brigade, mais dont la vivacité un peu excessive empêchait de savourer tous les beaux fruits. Le petit volume des éditions Gallimard permet de le faire en toute quiétude.
Traçant un beau portrait de son prédécesseur Max Gallo, dont il salue la passion exigeante pour sa patrie et dont il parvient presque – on n’est pas avocat pour rien – à nous persuader du talent littéraire, François Sureau s’étend dans son discours sur trois amours, qui n’en font qu’un : amour de la littérature, amour de la France, amour de la liberté. La littérature parce qu’elle est une « conversation civilisée […] inlassablement poursuivie à travers les siècles » et peut-être, pour le romancier, l’occasion de dissiper « cette illusion qui nous fait croire que parce qu’il est plus visible, le mal est plus fort que le bien » ; la France, parce qu’elle est « une porte ouverte jusqu’à l’infini » ; la liberté, parce qu’elle n’a peut-être jamais été autant menacée en cette époque où « chacun [fait] appel au gouvernement, au procureur, aux sociétés de l’information pour interdire les opinions qui le blessent » alors que « la liberté, c’est être révolté, blessé, au moins surpris par les opinions contraires » ; et aussi parce qu’elle s’est incarnée, « il y a deux mille ans, dans un coin de notre terre », pour nous offrir les paroles de la vie éternelle.
Michel Zink rappela que François Sureau, menant de front d’innombrables vies, a su unir en un même élan un attachement profond à la chose militaire et un talent de poète
Dans sa bienvenue pleine de malice, passant avec brio de Valéry Larbaud à Babar, Michel Zink rappela que François Sureau, menant de front d’innombrables vies, a su unir en un même élan un attachement profond à la chose militaire et un talent de poète : « C’est le soldat en vous qui est le poète. » Ce sont deux soldats dont François Sureau a fait le portrait, Charles de Foucauld et Ignace de Loyola, à propos de qui Michel Zink a ces lignes lumineuses : « Vous nous montrez un homme qui appelle Dieu de toutes ses forces, qui ne sait que faire pour que Dieu vienne à lui, qui multiplie les efforts et les sacrifices, qui le cherche de toute sa volonté et qui ne trouve que le silence. C’est une expérience plus commune que celle de l’extase, plus commune que celle de l’abandon paisible à Dieu, plus commune que celle de l’attention qui rend indifférent à soi-même. C’est une voie par laquelle il faut bien passer, à moins d’être porté par les anges. » Peut-être Michel Zink nous livre-t-il ici une clef de l’œuvre de François Sureau : la littérature comme moyen de dialoguer avec le silence de Dieu.
“Discours de réception de François Sureau à l’Académie française et réponse de Michel Zink”, Gallimard, 96 pages, 13,50 €.
L'Humanité
Elles prennent soin des autres, mais qui entend leur détresse ?
Nos recommandations culturellesTélévision Elles s’appellent Marina ou Taandhuma : en suivant trois aides à domicile, François Chilowicz illustre les difficultés d’un secteur qui gagnerait à être valorisé pour le bien de la société.
Grégory MarinElles se sentent déconsidérées. Souvent à raison. Les aides à domicile enchaînent les heures et les kilomètres pour se mettre au service de personnes âgées, isolées ou malades. Souvent non diplômées, parfois en reconversion, sans trop de choix de carrière, les trois femmes que suit François Chilowicz dans cette région de Thionville frontalière du Luxembourg gagnent environ 1 000 euros mensuels… et ne s’en sortent pas. Alors, quand Marina s’entend dire : « T’es femme de ménage, quoi ! », elle bout.
C’est pourtant une mission valorisante qu’a choisie Marina. « Maman, elle aide les gens », dit d’elle sa petite fille. Car les gens chez qui elle va attendent plus que du ménage : « Ça leur fait du bien de voir du monde. » Malheureusement, cette relation de confiance ne fait pas manger. Entre le carburant et la garde d’enfant, Marina compte 500 euros de frais pour aller travailler, parcourant jusqu’à 150 kilomètres par jour. Taandhuma, elle, vit « à crédit » pour nourrir sa fille, qu’elle est contrainte de laisser seule chez elle. Mais toutes deux ne rêvent que de s’élever, faute d’espérer une revalorisation de ce métier qui « ne fait pas rêver », souffle Sophie, « l’ancienne ». Elle ironise sur l’attention que leur a portée le gouvernement pendant le confinement : « Le dimanche, on était des femmes de ménage ; le lundi, des professionnelles de la santé. »
réaffirmer le lien social et intergénérationnel
« On est dans les mauvaises classes, lâche Marina. On gagne le minimum, mais on n’a pas d’aide », avance-t-elle justement, avant d’avouer tout de go son positionnement à l’extrême droite : « Quand l’État épaule les gens qui ne vont pas bosser, il y a un problème. » Jusqu’ici, la parole de ces femmes permettait de prendre le pouls d’une société malade de n’avoir pas réglé sa relation avec ses vieux, ses malades, ses isolés. Et voilà que entre deux images de ronds-points où pourrissent les vestiges de l’occupation des gilets jaunes, deux sur trois confessent les mêmes idées, dans un département qui a placé Marine Le Pen en tête au premier tour des deux dernières élections présidentielles. On peut se dire qu’elles se trompent de colère, qu’elles traduisent leur souffrance en votant contre leurs intérêts. On peut aussi se demander, dans une société qui a tant besoin de réaffirmer le lien social, intergénérationnel et interculturel, ce qui se passerait, dans leur tête, si on prenait mieux soin de celles (et ceux, plus rares) qui aident les autres.
Télévisionaides à domicileArtedocumentaire L'Humanité
Le parcours d’une combattante raconté par sa fille
Nos recommandations culturellesTélévision Dans son documentaire, Maïram Guissé plonge dans la vie mystérieuse de sa mère, Fatimata Guissé, entre le Sénégal et la France.
Emma MeulenyserPartie du Sénégal pour rejoindre son mari, Fatimata Guissé a 23 ans lorsqu’elle arrive en France en 1982, par le regroupement familial. Elle aura six enfants, tous nés en métropole. Mais ce n’est que quarante ans plus tard, au moment de partir pour un long voyage au Sénégal, que sa fille Maïram se rend compte qu’elle ne sait rien de plus sur la vie de sa mère. Comment a-t-elle vécu le changement de pays, comment s’est-elle forgée dans une société complètement différente ? Le documentaire retrace petit à petit la vie d’une femme déterminée et touchante.
« elle est invisible dans mon pays »
Les débuts sont difficiles. Fatimata ne peut pas écouter sa musique sans avoir les larmes aux yeux, et fait face à la surprise, parfois au racisme, des gens qu’elle croise. Comme cette fois dans le bus où un homme la pousse pour l’empêcher de s’asseoir près de lui. « Si ça te plaît pas, tu prends le taxi, mais le bus, c’est pour tout le monde. On est tous pareils ! » s’écrie-t-elle, forçant l’homme à descendre. Des années plus tard, alors que Fatimata travaille comme femme de ménage à la Société générale, elle se voit refuser la nationalité française. « Je ne comprends pas comment elle peut rester invisible dans mon pays », confie Maïram.
Malgré tout, Fatimata « n’a jamais arrêté de vivre pour elle-même ». Avec ses enfants, son mari, elle a toujours conservé une forme de liberté et d’indépendance : elle prend soin d’elle, fait des kilomètres pour acheter des cadeaux à ses copines, participe aux soirées du collectif de femmes sénégalaises qu’elles ont créé à Rouen. Maïram raconte ainsi comment sa mère a su s’affirmer et construire sa vie toute seule, mais surtout comment cette détermination l’a inspirée sur la question de double identité, et sur les multiples façons de devenir une femme.
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La course camarguaise, trésor de la culture méridionale
De l’action, des taureaux fougueux, des moments de panache, des envolées spectaculaires… La 90e édition de la Cocarde d’or aux arènes d’Arles a tenu toutes ses promesses. Joachim Cadenas, l’un des meilleurs “raseteurs” du moment, a remporté la victoire pour la sixième fois. À Arles, l’événement est un moment incontournable, le rendez- vous annuel le plus prestigieux de la course camarguaise, un sport taurin traditionnel remontant au Moyen Âge, pratiqué dans de nombreux villages entre Avignon et Montpellier en passant par Nîmes.
Ce sport est une véritable institution, à ne pas confondre avec la corrida, où le taureau est mis à mort. Rien de tel ici : l’objectif est d’attraper plusieurs attributs (cocarde, glands, ficelles) accrochés aux cornes de l’animal, auxquels est attachée une valeur en points. Celui qui en obtient le plus remporte la partie. Les téméraires qui s’y risquent sont nommés “raseteurs”. Vêtus de blanc, ils multiplient les courses et les feintes pour s’emparer des attributs à l’aide d’un crochet sans se faire encorner, et sautent régulièrement la barrière en bois qui sépare le sable de l’arène de la première rangée du public. Les meilleurs bénéficient d’une véritable notoriété à Arles.
Le taureau au coeur de l’identité camarguaise
« J’ai vu mon grand-père participer à la Cocarde d’or, maintenant c’est moi, c’est un rêve d’enfant ! », s’enthousiasme Joris Panicucci, raseteur participant à l’édition 2022. Des sportifs bien formés, qui s’entraînent des années pour ce genre d’occasion. « On attaque dès l’école taurine, on nous apprend d’abord à sauter les planches, puis on nous met avec des petites vaches, puis, si on en est capable, on passe aux taureaux », explique-t-il. Si les raseteurs sont agiles et semblent montés sur ressorts, l’un d’entre eux est sorti sur une civière, le 4 juillet dernier, après avoir été propulsé au-dessus de la barrière de sécurité par le taureau le plus agressif du jour, semant l’inquiétude parmi la foule. Les accidents sont nombreux, surtout dans cette compétition disputée, où l’enjeu incite à prendre tous les risques face aux meilleurs taureaux.
Ces derniers sont appelés “cocardiers”, provenant d’une race typiquement camarguaise, plus légers, rapides et combatifs que leurs congénères espagnols. Ils appartiennent à une manade, un troupeau bovin mené par des “gardians”, les cow-boys locaux, réputés pour la qualité de leurs bottes. Les cocardiers sont annoncés par leur nom lorsqu’ils entrent dans l’arène, et les plus vaillants peuvent devenir célèbres, plusieurs ont même des statues à leur effigie dans certains villages de la région. Ceux-là sont traités comme des rois par les éleveurs dont ils font la renommée, comme le puissant cocardier Hélias, de la manade Blatière-Bessac, primé à la Cocarde d’or 2022, celui-là même qui a enfoncé la barrière de sécurité et blessé un raseteur. D’autres sont destinés à la consommation et seront cuisinés en gardiane de taureau, recette de viande marinée dans le vin rouge, accompagnée de carottes et d’olives, typique de la Camargue.
S’il est une ville de Provence où les traditions sont encore vivaces, c’est bien Arles. Le maire centriste Patrick de Carolis a beau avoir rejoint Horizons, le parti d’Édouard Philippe intégré à la majorité présidentielle, il sait qu’en Camargue, la “start-up nation” cède le pas au folklore. Les célèbres arènes romaines de la ville, où s’affrontaient jadis des gladiateurs, sont devenues l’épicentre touristique et un haut lieu de la culture tauromachique. Des courses camarguaises y sont organisées mais également des corridas, particulièrement lors de deux événements : la féria de Pâques, en avril, qui ouvre la saison des jeux taurins, et la féria du riz, en septembre. La souspréfecture du département des Bouchesdu- Rhône se couvre alors de “bodegas”, des bars à vin éphémères, regorge de manifestations culturelles et peut accueillir des centaines de milliers de visiteurs, dont une grande partie de fêtards éméchés.
À la Cocarde d’or, comme à tous les événements culturels majeurs, la reine d’Arles doit être présente. Loin d’être une énième “miss”, elle est une véritable ambassadrice de la Provence, sélectionnée pour sa maîtrise de la langue provençale et pour ses connaissances en histoire, littérature, traditions et arts de la région. Elle doit avoir entre 18 et 24 ans, et être née dans le pays d’Arles. Sa présentation a lieu au théâtre antique lors de la Fête du costume, événement créé par le poète Frédéric Mistral, où les femmes défilent en costume traditionnel, au mois de juillet. Elle est élue pour trois ans. Camille Hoteman, étudiante issue d’une famille de gardians, a endossé ce costume en 2021. Elle officie en tenue traditionnelle, en compagnie des demoiselles d’honneur. Elle est la vingt-quatrième reine depuis la première élection, en 1930, pour le centenaire de la naissance de Frédéric Mistral, Prix Nobel de littérature à l’origine du Félibrige.
Cette culture irrigue toute la Camargue, région naturelle formée par le delta du Rhône, avec ses paysages atypiques aux airs de savane, connue pour ses marais salants, ses nombreux flamants roses et où se récolte une fleur de sel réputée. On y compte, entre autres, la cité médiévale d’Aigues-Mortes et Saintes-Maries-de-la-Mer, terre de pèlerinage chrétien où se rassemblent chaque année des Gitans venus du monde netier. C’est là que, selon la tradition populaire, auraient débarqué les trois Marie des Évangiles, chassées de Palestine après la mort de Jésus. Ces joyaux de la Provence occidentale pourraient pourtant être menacés : d’ici à 2100, la montée des eaux liée au changement climatique pourrait engloutir ce plat pays provençal, aménagé par l’homme au fil des siècles grâce à un système de digues. Chaque année, l’eau gagne du terrain, malgré les sommes exorbitantes dépensées pour l’arrêter. Plus qu’un simple terroir, c’est l’un des coeurs battants de la culture méridionale qui disparaîtrait alors.
L'Humanité
Lettre ouverte. Pouvoir d’achat : la situation des étudiants ne doit pas être oubliée
TribunePar Léna Raud, secrétaire nationale de l’Union des Étudiantes et Étudiants Communistes.
Depuis plusieurs années, nous alertons le gouvernement sur les conditions économiques et sociales des étudiantes et des étudiants. Déjà inquiétante avant la crise sanitaire, la situation s’est largement dégradée et nous tirons, par cette lettre, la sonnette d’alarme.
Chaque année le coût de la vie augmente et l’inflation qui touche notre pays, a frappé les étudiantes et étudiants de plein fouet. Il est devenu urgent de trouver une solution à la précarité grandissante et accablante pour les étudiantes et étudiants.
Le prix des loyers explose et va amplifier les difficultés pour chacune et chacun à trouver un logement décent à un prix raisonnable. Dans certaines villes, comme Angers, la situation est déjà tendue. Tous les ans, des étudiantes et étudiants commencent l’année dans un camping ou dans leur voiture faute de logements. Il est impossible de réussir à étudier dans ces conditions. En outre, ce n’est pas seulement la question du logement qui nous préoccupe. En effet, c’est aussi la capacité à pouvoir s’alimenter suffisamment et sainement qui va fortement diminuer. Près d’un étudiant sur deux déclare déjà sauter un repas. Ainsi, les images des files alimentaires interminables que l’opinion publique semble avoir oubliées vont revenir à grands pas, dès la rentrée. Est-ce cela que vous voulez montrer de l’enseignement supérieur et la recherche ?
Les seules mesures durables qui ont été mises en place sont une baisse des APL en 2017, la hausse de la CVEC et une sélection de plus en plus dure. À côté, ce ne sont que des “mesures pansements” qui n’ont en rien amélioré la situation. La hausse des bourses et la petite aide de 100 euros sont insuffisantes vis-à-vis de la situation d’urgence qui plane au-dessus de l’université. L’enseignement supérieur et la recherche publique tout entier menacent de s’effondrer par la politique libérale appliquée depuis des années et les premières et premiers impacté.e.s sont les étudiantes et les étudiants.
Pour chacune et chacun d’entre nous, nous voulons un avenir meilleur et la possibilité d’étudier dans les meilleures conditions possibles. Afin, à terme, d’avoir la jeunesse la mieux formée pour faire face aux prochains défis socio-économique et écologique qui nous font face. Par cette lettre, nous ne souhaitons pas vous étaler une vision misérabiliste des étudiantes et étudiants. Il s’agit bien de remettre au cœur de nos discussions un problème de fond qui impacte l’ensemble de la société.
Dans cet objectif commun, nous sommes prêt.e.s à réfléchir ensemble à une solution durable et donc vous rencontrer pour échanger sur ces enjeux.
étudiantsuecpouvoir d'achat L'Humanité
Les produits bios victimes de la baisse du pouvoir d’achat
ActuAprès quatorze années consécutives de hausse des ventes qui les ont fait passer de 2,1 à 13,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, les ventes de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique ont baissé en 2021. Cette baisse des ventes se poursuit en 2022, entraînant aussi une baisse des prix, notamment dans la filière du lait de vache.
Gérard Le PuillEn valeur, les ventes de produits alimentaires issus de l’agriculture biologique dans les magasins de la France métropolitaine atteignaient 2,1 milliards d’euros en 2007, première année du quinquennat de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. En 2012, année de l’élection de François Hollande comme président de la République, le chiffre annuel s’élevait à 4,5 milliards d’euros. La progression continuait durant ce quinquennat pour atteindre 9,1 milliards en 2017, année qui vit Emmanuel Macron succéder à François Hollande. Le record sera atteint en 2020 avec 13,3 milliards d’euros, le confinement induit par la pandémie Covid-19 ayant poussé plus de gens à s’approvisionner davantage dans des magasins de proximité qui vendaient des produits bios.
Mais la tendance s’est inversée en 2021 avec un chiffre d’affaires de 13,2 milliards d’euros. Dans la grande distribution, le recul des ventes de produits bios a été de 3,9 % l’an dernier. Cette inversion de tendance s’est accentuée en 2022, en raison du recul du pouvoir d’achat de nombreux ménages, suite à l’augmentation du prix des carburants, du gaz et de certains produits alimentaires. Ainsi, sur le premier trimestre de 2022, les ventes de produits bios ont baissé de -6,6 % dans les grandes surfaces. Ce recul est quatre fois plus élevé que celui de -1,6 % pour les produits issus de l’agriculture conventionnelle. Du coup, la publicité pour les produits bios est aussi en fort recul dans les dépliants de la grande distribution.
50 % des produits bios sont vendus en grande surface
Cette tendance au recul des achats de produits bio risque de se poursuivre d’ici la fin de cette année et au-delà. Soucieuses de ne pas perdre des clients, les enseignes concurrentes de la grande distribution orientent leur communication sur les prix bas plutôt que sur les produits bios. Ces derniers coûtent plus cher à produire et, en magasin, leurs prix dépassent souvent de 40 % ceux des produits issus de l’agriculture conventionnelle. Or l’an dernier, 50 % des produits bios étaient vendus en grande surface, contre 27 % dans des circuits spécialisés, 11 % à la ferme, 7 % chez des petits commerçants et 5 % dans la restauration hors domicile.
Ce qui se passe actuellement dans la filière du lait bio est révélateur sur les arbitrages des ménages de le pouvoir d’achat a baissé, ce qui complique la vie des paysans passés en bio. Selon les chiffres fournis par l’Interprofession laitière, le prix des 1 000 litres de lait bio au départ de la ferme est passé 480 € en janvier 2020 à 453 € en mars 2022 après de fortes fluctuations à la baisse au printemps 2020 et au printemps 2021. Ce sont les moments de l’année où l’herbe est abondante dans les prairies, ce qui augmente les volumes de lait produits chaque jour dans les fermes bios. Entre janvier 2020 et mars 2022, le prix moyen des 1 000 litres de lait conventionnel est passé de 335 € à 395 €. La différence de prix entre les deux au départ de la ferme ne cesse de diminuer au détriment du lait bio.
Pratiquement pas de fromage issu du lait bio en France
Suite à la sortie officielle des quotas annuels de production de lait de vache dans les pays de l’Union européenne en 2015, le prix des 1 000 litres de lait conventionnel fut souvent anormalement bas, tombant même à 270 € les 1 000 litres durant l’année 2016. Dans l’espoir d’obtenir une meilleure rémunération, des producteurs de lait de vache se sont alors engagés dans une conversion en agriculture biologique, leur entreprise de collecte s’engageant à continuer d’acheter ce lait. La collecte de lait de vache bio par les transformateurs devrait atteindre 1,33 milliard de litres en 2022 sur un total de 23 milliards de litres environ. Il est produit dans 4 500 fermes sur un total de 54 000 exploitations laitières en France.
Le lait issu de l’agriculture biologique est surtout transformé en lait de consommation courante, entier ou demi-écrémé, en yaourts et autres produits frais, dont la crème et le beurre, mais rarement en fromages affinés faute d’être produit en quantité suffisante. Le lait conventionnel n’a pas ce problème, qu’il serve, selon les régions, à produire du camembert, du bleu d’Auvergne, de la tomme de Savoie, du comté, ou du maroilles. Faute de trouver des débouchés suffisants dans le lait de consommation courante et dans quelques produits frais, des volumes de laits issus de l’agriculture biologique sont déclassés par des laiteries comme SODIAAL, Lactalis et beaucoup d’autres. Ils sont alors mélangés aux laits issus de l’agriculture conventionnelle pour produire des fromages, voire du lait de consommation courante. Ces laits déclassés sont également payés au prix du lait conventionnel.
Quand un céréalier bio perd ses débouchés chez les éleveurs
Durant la campagne pour l’élection présidentielle, certains candidats à l’Élysée suggéraient que l’accélération des conversions en agriculture biologique était le plus court chemin pour améliorer le revenu des paysans. La réalité des marchés, qui dépend aussi du comportement des consommateurs, montre que les choses ne sont pas aussi simples, tant s’en faut. Dans l’hebdomadaire « La France Agricole » du 1 er juillet on pouvait lire ce témoignage révélateur d’un céréalier de Haute Garonne dont voici un extrait :
« En 2021, j’ai déconverti (sic) la moitié de mon exploitation céréalière, en bio depuis huit ans, à cause des débouchés sur l’alimentation animale qui se sont fermés. La demande en œufs et lait bio a diminué, et par effet mécanique, le besoin en céréales pour alimenter ces élevages aussi. Ce retour en arrière est un déchirement. Mais je ne peux pas me permettre que mes productions soient payées au prix du conventionnel, alors que la récolte est moindre pour des coûts supplémentaires. La baisse de la consommation bio, liée à la crise économique que nous traversons, et le nombre de conversions soutenu ont entraîné une production supérieure à la demande. Les pouvoirs publics n’en ont jamais tenu compte, encourageant les conversions sans parler du maintien. Résultat : le marché s’effondre ».
Clair et logique en même temps, ce type de témoignage est loin d’être pris en compte aujourd’hui par les militants et autres responsables associatifs partisans de la conversion rapide des paysans en agriculture sans chercher à savoir s’ils pourront en tirer un revenu.
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Les eaux d’été fruitées
Les nutritionnistes recommandent de boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour en dehors des repas, voire plus en période de canicule. L’eau plate reste la seule boisson indispensable, mais consommer une eau aromatisée, surtout si elle nous incite à boire régulièrement, est un atout. C’est donc un bon moyen de s’hydrater sainement, d’une manière plus amusante. Si l’eau fruitée n’apporte rien de flagrant sur le plan nutritionnel, elle participe à l’élimination des toxines et au bon fonctionnement du cerveau et des muscles. Sa touche fruitée la rend idéale pour récupérer après une activité physique. Selon leur composition, les eaux fruitées agrémentées de citronnelle, menthe ou gingembre peuvent aider à digérer. Elles ont aussi l’avantage de masquer le goût métallique de certaines eaux minérales riches en fer ou en magnésium. Fabriquer soi-même une eau aromatisée est très facile, comme le montre la recette que nous vous indiquons ci-après.
Contrex Green
Pour célébrer l’arrivée de l’été, Contrex élargit sa gamme Contrex Green – l’alliance de l’eau minérale et de l’infusion de plantes – avec deux nouvelles boissons savoureuses enrichies en zinc. En plus d’être naturellement rafraîchissantes, les infusions Contrex Green sont 75 % moins sucrées que la moyenne des boissons rafraîchissantes sans alcool, de plus sans édulcorant, sans conservateur et sans colorant. En plus d’être agréablement acidulées, les deux nouvelles boissons, À l’infusion d’hibiscus saveur mûre cassis et À l’infusion de thé pourpre saveur grenade et fruits rouges, sont antioxydantes par leur teneur en zinc. Un goût délicieux pour une boisson bien-être hyperrafraîchissante. Bouteille de 75 cl, environ 1,25 €. www.contrex.fr
Volvic Zest
Pour la gamme Volvic Zest, le jeune chef Diego Alary a créé un parfum inédit plein de vitalité, qui respire la Provence, l’été et les vacances : cassis romarin. Le nouvel allié des beaux jours qui saura faire rimer rafraîchissement quotidien et plaisir tout au long de la journée. Pack de 6 bouteilles de 50 cl, 4, 30 €. www.evianchezvous.com
S. Pellegrino Essenza
C’est à la mode pour les Italiennes aussi. Voici quatre nouvelles eaux pétillantes aromatisées qui s’intègrent parfaitement dans la gamme de la marque de boissons aux fines bulles délicates : saveur citron et zeste de citron, saveur pêche et melon, saveur pamplemousse rose et agrumes, et saveur orange sanguine et framboise noire. Composée uniquement d’ingrédients naturels, sans édulcorant et sans calories, les eaux pétillantes S.Pellegrino Essenza vont accompagner les apéritifs les plus festifs comme les repas sur le pouce. Canette de 33 cl, environ 3,20 €. www.sanpelle-grino.com/fr
Vittel + Immunité
Vittel lance sa première boisson fonctionnelle à l’eau minérale des Vosges enrichie en zinc et vitamine B (B1, B3 et B6), qui contribuent au bon fonctionnement du système immunitaire. La marque lance cette nouvelle ligne d’eau minérale rafraîchissante – 91 % d’eau minérale naturelle Vittel -, légèrement sucrée par une touche de miel et des arômes naturels de fruits. Elle reste faible en calories et en sucres, sans conservateur ni colorant. Deux saveurs s’offrent à nous : pêche et pomme. Bouteille de 1l, environ 1,30 €. www.vittel.fr
Perrier Energize
Perrier Energize est à consommer pour donner un petit coup d’accélérateur : 99 milligrammes de caféine, presque l’équivalent d’un expresso, et 92 % d’eau minérale Perrier. Conditionnée en canette de 33 centilitres, c’est la première boisson énergisante à la caféine extraite des grains de café vert et de yerba maté bio. Elle est également délicieusement parfumée aux arômes naturels de fruits. Une recette bio faible en sucres et à haute teneur en caféine. Quatre saveurs : mandarine, grenade, citron-citron vert, pamplemousse. Canette de 33 cl, environ 1,45 €. www.perrier.com
Valeurs Actuelles
Vous prendrez bien un thé glacé ?
Le véritable amateur privilégie toujours les thés d’origine. Mais chacun peut apprécier un thé parfumé aux notes d’agrumes, de fruits exotiques ou de menthe. Avec ou sans arôme ajouté, tous se prêtent à être dégustés glacés. Et sont faciles à préparer.
Un bon thé glacé mérite une eau sans plomb et sans calcaire, de préférence minérale au pH neutre (7 unités) et une infusion à froid. On laisse infuser dans une carafe de 8 à 12 grammes de thé en vrac pour un litre d’eau, à température ambiante, pendant trois ou quatre heures environ, excepté quand il s’agit d’un thé vert pour lequel il suffira d’une heure ou une heure et demie. Ensuite, les feuilles de thé sont filtrées avant de placer la carafe au réfrigérateur pendant une heure, ou la théière directement comme certains préfèrent. Autre conseil : infuser à chaud, filtrer le temps d’une infusion normale (entre une minute et huit minutes) et mettre la théière au frais. À moins d’ajouter des glaçons. Mais attention, la liqueur s’estompe quelque peu au fur et à mesure que ceux-ci fondent.
Certaines maisons proposent des produits spécifiques. L’enseigne spécialisée Thés Christine Dattner a imaginé le coffret Ma Semaine glacée avec sept sachets en mousseline de 10 grammes chacun : L’Été indien, à base de thé vert, de morceaux d’ananas, de mangue et de fruit de la passion ; J’veux du soleil, à base de pomme, de mûre, d’hibiscus et de citronnelle ; Hollywood passion, un thé vert aromatisé au fruit de la passion ; Rouge glacé, association d’hibiscus et de fruits rouges. Des saveurs rafraîchissantes et idéales pour tous âges. Gardien de la jolie boutique située en face du théâtre de l’Odéon, Clément Dattner recommande d’ajouter dans le mug ou la carafe d’un litre, une ou deux cuillerées à café d’agave, de miel ou de jus de bouleau pour combattre l’amertume du thé vert.
Pratiques aussi, les sachets de Tea Project, contenant 3 grammes de thé rouge, de oolong ou de oolong au jasmin, originaires de Nantou à Taiwan, à infuser à froid selon le même principe dans une petite bouteille transparente.
Une infusion d’un nouveau genre
Autre possibilité, les thés préparés. La marque Mé-Mé, qui élabore des recettes 100 % naturelles, a créé trois minibouteilles peu sucrées, sur une base de thé matcha combinant la sève de bouleau et le moût de raisin (Hydratante), la sève d’érable et le citron (Énergisante), et la menthe et le moût de raisin (Rafraîchissante). Des boissons légères et faciles à boire. On pourra tester les thés en poudre fine de chez Absoluthé, écoresponsables, valorisant la rose de Damas ou le thé blanc Pai Mu Tan des montagnes du Fujian, dans le sud-est de la Chine. Une minicuillère en bois permet de doser une quarantaine d’infusions, chaudes ou froides, dans une tasse ou un verre. Remuez, c’est prêt. Un nouveau parfum d’été.
Dans un autre registre, Côquetelers a mis au point avec un assembleur de thés une infusion d’un nouveau genre : des sachets pyramides alliant verveine, concombre, caradamome et poivre de timut à infuser à froid de deux à trois minutes dans un verre rempli d’une dose de gin, avant d’ajouter tonic et glaçons. Étonnant contraste.
L'Humanité
Nous avons des divergences sur le communisme du XXIe siècle
TribunePar Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers.
La séquence présidentielle et législative pourrait permettre de discuter à partir des faits de la stratégie et de la tactique du PCF pour chercher à ce que le courant communiste soit vraiment utile pour transformer le monde.
Peut-être que nous pourrions tomber d’accord sur ces faits :
Que le danger préfasciste que nous décrivions pour obtenir une candidature unique de la gauche n’était pas une peur, mais une réalité au regard des résultats présidentiels et législatifs.
Que la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Social a changé les termes du débat public face au danger préfasciste et au gouvernement. Notre désunion à la présidentielle a permis à Macron, au RN et aux LR de faire dominer le débat sur la sécurité, l’islamophobie, le séparatisme. La NUPES, avec les Insoumis, les communistes, les socialistes, les verts et des personnalités du mouvement social a imposé un débat lors de ces législatives sur les vrais problèmes: salaires, emplois, logement, social. La diversion identitaire n’a pas été possible dans le débat mais pas disparue en six semaines après la présidentielle. Le danger préfasciste persiste.
Que la candidature de Jean-Luc Mélenchon a rassemblé nettement plus au premier tour que la candidature communiste, socialiste et EELV et que c’est un vote réparti dans toutes les couches sociales qui rassemble particulièrement dans la jeunesse des quartiers populaires contrairement au vote pour le candidat communiste.
Que s’il y a eu un phénomène de vote utile à gauche, il faut aussi voir qu’il n’y avait aucune hésitation entre plusieurs candidats dans le vote des jeunes et moins jeunes des quartiers populaires. Ils ont utilisé le bulletin Mélenchon pour se faire respecter, se donner de la force, agir contre toutes les stigmatisations et est le résultat du contenu de la campagne de Mélenchon.
Qu’après la colère contre la division de la gauche aux présidentielles est venue l’espoir des électrices et électeurs de gauche de retrouver de la force grâce à leur union. Les candidatures non NUPES ont échoué quasiment partout face aux NUPES, y compris contre des personnalités implantées localement. Celui ou celle qui décevra l’aspiration à l’Union pour être plus fort en payera le prix politique durablement.
Dans ces campagnes, j’ai repéré au moins quatre questions qui «opposent» les communistes :
1) La lutte contre l’extrême droite doit-elle se faire en partant du constat que « les électrices et électeurs du FN posent de vraies questions mais pas la bonne réponse» et qui conduit à aller sur leur terrain: sécurité, immigration, violence, lutte contre l’islam... ou cette lutte doit-elle se mener en développant les questions sociales, les luttes contre toutes les discriminations, la stigmatisation de l’extrême droite et de la haine de l’autre, en donnant espoir d’une alternative politique. Bref s’agit-il d’agir pour convaincre que ceux qui votent FN se trompent ou d’agir pour que celles et ceux qui ne votent pas vote à gauche votent.
Vous excuserez le simplisme de cette présentation, mais elle permet de mettre le doigt sur une divergence fondamentale par exemple sur notre relation avec le Printemps Républicain qui trouvait bien la campagne du PCF et condamnait la campagne de Mélenchon. Stigmatise-t-on une partie du peuple de France en le qualifiant de «la fraction radicalisée des quartiers périphériques» ou comme une fraction du monde du travail et de la création, porteuse d’une diversité qui peut construire du commun avec le monde du travail sur tout le territoire.
2) Quelle est notre utilité communiste devant l’enjeu climatique. Cela pose les questions de nos propositions et luttes contre le productivisme (produire moins et autrement), pour changer les rapports de productions, contre le capitalisme du désir consumériste pour développer une frugalité heureuse, et de nouveaux rapports de l’humanité au vivant.
3) Le communiste est-il du capitalisme monopoliste d’état, une forme de keynésianisme qui fait du crédit bonifié un moyen de pilotage du capitalisme ou le mouvement réel qui remet en cause toutes les dominations, économique, social, genre, ainsi que sur la nature et qui agit pour l’appropriation sociale des moyens de production.
4) Quelle place et rôle des communistes dans la NUPES comme mouvement pluraliste au service du peuple pour transformer le monde. Comment être utiles dans cet espace d’échanges, de débats et de luttes dans lequel nous pourrions développer en réflexion et en acte nos originalités communistes au service du mouvement réel de transformation sociale?
Auteur de «Inventons un nouvel art de vivre populaire» aux éditions Arcane 17.
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Normandie : 78 ans après le débarquement, un soldat américain enterré avec les honneurs militaires
Près de 78 ans après le débarquement, durant lequel 12 000 soldats américains, anglais, canadiens et français débarquèrent pour participer à la libération de la France, un combattant américain a été enterré dans le cimetière militaire de Colleville-sur-Mer, dans le Calvados, samedi 9 juillet. Son corps, raconte Le Figaro, n’avait été identifié qu’en 2019, des dizaines d’années après sa mort au matin du 6 juin 1944, à proximité de Saint-Lô (Manche).
Sous-lieutenant de l’armée de l’air américaine, William J. McGowan était originaire du Minnesota. Il avait 23 ans. Samedi, tous les honneurs militaires lui ont été rendus, à la demande de l’un des membres de sa famille. « C’est un événement rare car les identifications des militaires de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas si courantes », a commenté Scott Desjardins, administrateur du cimetière américain. 9 300 soldats y sont enterrés, à quelques mètres d’Omaha Beach.
« The Greatest Generation »
Selon Le Figaro, une centaine de personnes a assisté à la cérémonie, au cours de laquelle le neveu du militaire, Paul Stouffer, a prononcé une allocution. Des salves ont également été tirées en l’honneur de William J. McGowan, et la sonnerie aux morts américaine a retenti. « Il est extrêmement émouvant de pouvoir honorer le service, les actions et le sacrifice d’un militaire de la « Greatest Generation » près de 80 ans après sa mort devant sa famille », a encore déclaré Scott Desjardins.
L’expression « Greatest Generation », littéralement « la génération grandiose », est un concept forgé par le journaliste américain Tom Brokaw, pour qualifier les hommes qui eurent à affronter les conséquences de la Grande Dépression dans les années 1930, puis à se battre lors de la Seconde Guerre mondiale.
Saint-Lô : les dernières actualités
El País (ESP)
Por los cortijos de Cabo de Gata en busca de rincones secretos
ALMERÍALa finca donde sucedió el crimen de 'Bodas de sangre' y otras rehabilitadas como alojamiento rural. Paseos a pie, en bici o 4X4 que descubren el legado etnográfico de la comarca almeriense y pueden terminar con un refrescante chapuzón en la playa
En La Ermita, un breve poblado camino de El Playazo en Rodalquilar (Níjar, Almería) hay un cortijo del que apenas queda un eco de lo que fue. Sus vigas de madera de pita ya descansan en el suelo. La roca y el barro de sus muros luchan contra el tiempo entre una maraña de arbustos desérticos donde se esconde el camaleón. Entre ellos se advierte una vieja alacena, vacía. La estampa, junto a una de las playas más atractivas de todo el parque natural Cabo de Gata, se repite con frecuencia en la zona. Con mayor o menor conservación, más de un centenar de estas viejas edificaciones se reparten por el territorio como pistas de un pasado cercano. A pie, en bicicleta, moto o coche, ir en su búsqueda permite recorrer los paisajes insólitos de este rincón de la Península marcado por el perfil de antiguos volcanes y la aridez. Es el momento de descubrir norias, aljibes y molinos de la agricultura de secano, forma de vida local ya desaparecida y previa a la llegada del turismo. También de adentrarse en los escenarios de múltiples películas y series, darse un baño en una costa exquisita y saborear el extraordinario pescado local. Ay, los salmonetes y gallopedros.
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El pasado marzo fue una rareza para Cabo de Gata. Llovió 19 de sus 31 días. Las ramblas se llenaron y se hicieron visibles cataratas eventuales como El Chorreón de Pavón, a las afueras de Rodalquilar. El efecto inmediato del agua fue una explosión de color durante la primavera, que tapizó el campo con las tonalidades lila de la lavanda, el rojo eléctrico de las amapolas y el amarillo de los vinagrillos de amargo sabor. El calor veraniego lo apaga todo y lo convierte en un secarral y, a pesar de ello, como describía Juan Goytisolo hace seis décadas en Campos de Níjar, esta costa es “tan asombrosamente bella como desconocida”. Hoy su litoral es destino turístico habitual, pero el interior de la comarca almeriense pasa más desapercibido. Por eso las frescas mañanas y las deliciosas tardes se convierten en oportunidades en las que, tras horas en la playa, estirar las piernas o conducir con calma en busca de cortijos. Excursiones que facilitan conocer los tejados planos de la arquitectura adaptada al entorno y la combinación de materiales orgánicos e inorgánicos para su construcción. “Son la huella etnográfica de la comarca, contienen un legado. Si desaparecen… ¿Qué nos quedará?”, se pregunta Jesús Martínez, catedrático de Ordenación del Territorio ya jubilado y que ha estudiado a fondo estas construcciones durante años.
La estrella local es, sin duda, el Cortijo del Fraile. Fue levantado en el siglo XVIII y es famoso por muchas razones. Primero, porque en él sucedió el crimen sobre el que escribieron la periodista almeriense Carmen de Burgos, en Colombine, y, más tarde, Federico García Lorca en sus Bodas de sangre. Y, segundo, porque Sergio Leone lo eligió escenario de películas como La muerte tenía un precio o El Bueno, el Feo y el Malo, con Clint Eastwood alejándose del lugar tras recuperarse de varios días perdido en el desierto. Declarado Bien de Interés Cultural, ahora sus muros se caen, la torre de la iglesia se ha inclinado, la valla protectora está en el suelo y las hierbas —cardos, esparragueras, viboreras, esparto— han conquistado cada patio, cada habitación. El edificio, sin embargo, mantiene su fuerza en un territorio hipnótico de tonalidades rojizas. Llegar hasta él no es fácil entre la escasas indicaciones y las malas condiciones de las pistas. La mejor opción es la pequeña carretera que parte de Fernán Pérez entre campos de cereal y algunos olivares. Una señal oxidada dirige hacia la edificación, ahora por tierra atravesando un enorme huerta donde hinojos y apios aromatizan la extraña atmósfera.
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Alrededor hay otros muchos atractivos. Junto al inmueble parte un sendero público y circular que pasea también por los cortijos Montano y El Hornillo. Al norte, la misma antigua señal que dirige hasta el Cortijo del Fraile apunta hacia el Cortijo Higo Seco, un puñado de viviendas abandonadas entre las que sobrevive alguna en pie, habitada, y buzones a pie de carretera. Entre matorrales y aljibes hoy en desuso, las perdices tratan de pasar desapercibidas y aletean torpemente tras ser descubiertas. A media tarde, los mochuelos se posan en los muros derruidos que salpican el paisaje. Son la banda sonora de huecos que dejan a la vista habitaciones, chimeneas o estanterías para imaginar otra vida, otra época.
La zona cuenta con cortijos rehabilitados convertidos en pequeños oasis, como La Tenada, documentado desde hace casi dos siglos. Tiene 300 metros cuadrados y fue recuperado en 2010 bajo criterios de arquitectura tradicional, con diseño bioclimático y materiales ecológicos. Dispone de dos casas rurales en las que apenas quedan fechas libres para este verano. A su alrededor, el valle del Hornillo alberga otros espacios como Madroñal, Las Martinas o Tía Pepa. También El Campillo, renovado por Annika Jung y Martin Stegmann, pareja que llegó en los años noventa y adquirió el inmueble, precisamente, a las sobrinas de la novia real de la tragedia de Bodas de Sangre, Francisca Cañadas. Además de descanso en sus cinco habitaciones que ofrecen como alojamiento rural, proponen numerosos planes —vuelos en parapente, senderismo, rutas en bicicleta de montaña— con su proyecto Cabo Activo. “Estoy enamorada de la zona. Hay quien viene y dice que esto es un desierto, que no hay nada… pero tenemos de todo”, asegura Jung.
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Otras empresas —como Medialuna Aventura— ofrecen recorridos en 4X4 por pistas en las que es preferible no circular con cualquier coche. “Es un lugar único, increíble. Es un paisaje que siempre sobrecoge”, señala Javier Moreno, uno de los propietarios de La Despensa, sabroso ultramarinos de Rodalquilar. Hasta esta localidad viaja uno de los caminos que parte desde el Cortijo del Fraile. Pasea junto al antiguo poblado minero de San Diego, escenarios de Indiana Jones y la última cruzada, y, finalmente, las minas de oro de Rodalquilar, localización real que parece de película. Con el valle a sus pies, ofrece una preciosa panorámica en la que caben torres defensivas, volcanes, el Mediterráneo y dos viejos cortijos en los que se proyectan sendos nuevos hoteles, uno en la zona de El Albardinal y otro cerca de El Playazo. Desde la zona minera, además, parte el sendero de Requena al cortijo de La Rellana, que atraviesa el barranco del negro y un inesperado pinar. La ruta, con la omnipresente presencia del palmito, empieza —o acaba— en un reducido aparcamiento que da servicio a la cala de los Toros, ideal para un chapuzón. Restaurantes como Lebeche o Samambar, en Rodalquilar, devuelven las fuerzas al senderista.
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Pasada la Isleta del Moro, hacia el oeste se alcanza el pueblo de Pozo de los Frailes, donde hacer parada en el restaurante La Gallineta y donde Magda, una de las protagonistas de Malena es un nombre de tango, de Almudena Grandes, se compraba un cortijo “blanco, blanquísimo”. Más allá, en la localidad de San José, hay otro grupo de edificaciones aisladas. De antiguo uso agroganadero, su entorno se funde con el Mediterráneo en las playas de Genoveses y Mónsul, con dunas petrificadas como olas que nunca acaban de romper y mosquitos persistentes. Están todos en desuso, salvo uno, Las Chiqueras, donde se proyecta un polémico hotel con 30 habitaciones y piscina. Otros cortijos se encuentran más alejados de todo, como El Ricardillo, ya al oeste, en Las Negras, accesible solo a pie o en bici y escondido entre lomas. Si se continúa el sendero aparece en horizonte, pocos minutos después, el castillo de San Pedro, a cuyos pies se despliega una idílica cala de agua turquesa que lleva su nombre. Broche de oro para una excursión por el patrimonio etnográfico de la comarca de Níjar. Una costa con muchos secretos aún por descubrir.
Fe de errores. En una versión anterior de este artículo se aseguraba que la periodista Carmen de Burgos era natural de Barcelona cuando en realidad nació en Almería.
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Известия (RUS)
Кредиторы «Нафтогаза» отклонили просьбу о заморозке долгов
Кредиторам украинской госкомпании «Нафтогаз» рекомендовали отказать ей в просьбе о заморозке долгов. Об этом 16 июля сообщило Reuters.
Фирма веников не вяжет: на Украине нашли альтернативу газу
ТЭЦ и ТЭС переведут на щепки и солому
По имеющейся у агентства информации, нефтезаговая компания попросила своих кредиторов приостановить выплату долгов на два года в связи с действующей ситуацией на Украине. Из-за невозможности клиентов платить по счетам «Нафтогаз» не располагает необходимыми средства.
Однако консультанты юридической фирмы Dechert, назначенной кредиторами, выразили сомнения в том, что компания столкнулась с нехваткой наличности, так как ранее она считалась прибыльным действующим предприятием.
От «Нафтогаза» потребовали полного погашения облигаций со сроком погашения на следующей неделе, а также дополнительной выплаты купонов по действующим до 2024 года облигаций. По данным Reuters, сумма выплат составляет $335 млн.
«Нафтогаз» является одним из ключевых предприятий Украины, обеспечившим в 2021 году 17% от всех доходов государственного бюджета. До начала спецоперации на нем работало 50 тыс. человек.
13 июня правительство Украины запретило экспорт угля, газа и мазута местной добычи. На этот перечень товаров были установлены нулевые квоты.
7 июня президент Украины Владимир Зеленский заявил, что страна будет вынуждена временно прекратить поставки газа и угля другим странам с наступлением холодов. Внутренняя добыча будет направлена на нужды граждан.
Кроме того, украинское правительство поручило компании «Нафтогазу» обеспечить наличие к началу зимы минимум 19 млрд кубометров газа в хранилищах. Как уточнил Шмыгаль, прошлый отопительный сезон Украина завершила с 9 млрд кубометров газа и «сразу начала закачку».
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Известия (RUS)
Эксперт по выживанию дал советы при встрече с диким животным
Эксперт по выживанию Эд Халилов рассказал в субботу, 16 июля, в беседе с «Газетой.Ru», как себя вести при встрече с диким животным в походе.
Работа по живому: спасать диких животных в Якутию поедут волонтеры
В состав экспедиции войдут профессиональные ветеринары и зоозащитники из разных регионов
В первую очередь специалист советует перед тем, как разбить палаточный лагерь убедиться в отсутствии следов диких животных.
«Если животное вышло из леса и ведет себя агрессивно, то ни в коем случае нельзя убегать от него или пугать», — посоветовал Халилов.
При этом он также подчеркнул, что никогда нельзя поворачиваться к дикому животному спиной. По его словам, лучше стоять лицом к нему и пятиться спиной в сторону лагеря. Когда человек бежит — у хищника включается инстинкт догнать дичь, добавил эксперт.
«Если в палаточном лагере отдыхают дети, важно не оставлять их без присмотра и строго запретить гладить подошедших собак, ежиков или лисиц, подкармливать их», — рассказал он и о отметил, что встреча с этими животными может грозить заражением бешенством и другими опасными заболеваниями.
Также, если на отдыхе есть ребенок, то необходимо внимательно следить за тем, чем он играет, так как дети часто схватывают ветку или камень, а под ним может оказаться змея, готовая к нападению.
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Известия (RUS)
На Камчатке по факту пропажи вертолета возбудили уголовное дело
Следователи возбудили уголовное дело по факту пропажи вертолета «Робинсон» на Камчатке. Об этом сообщила 16 июля пресс-служба Восточного межрегионального следственного управления на транспорте Следственного комитета РФ.
«Затонул в озере»: вертолет с туристами из Москвы и Санкт-Петербурга разбился на Камчатке
Во время крушения Ми-8 спаслись 8 человек, остальные пропали без вести
Уголовное дело возбуждено по признакам преступления, предусмотренного ч. 3 ст. 263 УК РФ (нарушение правил безопасности движения и эксплуатации воздушного транспорта, повлекшее по неосторожности смерть двух и более лиц).
О пропаже самолета стало известно ранее в субботу. По предварительным данным, на его борту находятся три человека.
Известно, что вертолет вылетел из долины Узон и, по предварительным данным, следовал в село Мильково. В установленное время он не вышел на связь.
По данным «Известий», предварительно вертолет пропал в Елизовском районе. Воздушное судно принадлежит ООО «Взлет», за штурвалом находился пилот Малиновский И. В. 1997 года рождения. Также предполагается, что из-за непогоды вертолет совершил посадку для ночевки в неизвестном месте. Проблемы со связью у машины были изначально.
Из-за неблагоприятных погодных условий спасательные вылеты не будут совершаться до 18 июля.
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France24 - World
Live: Russia accused of shelling from Zaporizhzhia nuclear plant
Issued on: 16/07/2022 - 07:07Modified: 16/07/2022 - 12:32
FRANCE 24
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Ukranian officials have accused Russia of using a captured nuclear power plant as a place for storing and launching weapons. As Russia stepped up attacks on Ukrainian cities, air-raid sirens sounded in Kyiv on Saturday. Follow FRANCE 24 for live updates. All times are Paris time (GMT+2).
12:26pm: Russia says it destroyed Ukrainian factory producing Tochka-U missile parts
Russian armed forces have destroyed a factory in the Ukrainian city of Dnipro that produced parts for Tochka-U ballistic missiles, the Russian defence ministry said in a statement on Saturday.
Russian forces have also shot down three Ukrainian airplanes and two helicopters, the ministry said.
11:14am: Renewed Russian attacks hit several areas in Ukraine
Russia stepped up its onslaught against Ukraine on Saturday, with civilian casualties reported in several areas of the country.
In the Sumy region, one civilian was killed and at least seven more were injured after Russians opened mortar and artillery fire on three towns and villages not far from the Russian border, regional governor Dmytro Zhyvytsky said on Telegram Saturday morning.
Seven civilians were killed and 14 more received injuries over in the most recent 24 hours in cities in Ukraine’s embattled eastern Donetsk region, its governor said Saturday morning.
Russia’s defense chief told troops to step up operations across Ukrainian territory, according to social media updates from the defense ministry on Saturday.
A Facebook post said Defense Minister Sergei Shoigu gave "instructions to further intensify the actions of units in all operational areas, in order to exclude the possibility of the Kyiv regime to launch massive rocket and artillery strikes on civilian infrastructure and residents of settlements in Donbas and other regions.”
09:30am: Russian strike kills three in Kharkiv region
A Russian strike hit the northeast Ukrainian town of Chuhuiv in the Kharkiv region overnight, killing three people including a woman of 70, and wounding three more, the regional governor said.
The strike damaged a residential block, a school and a shop, and rescuers were going through the rubble, Governor Oleh Synehubov said on Telegram.
Russia, which invaded Ukraine on February 24, denies targeting civilians.
08:06am: Overnight explosions heard in cities in central and south Ukraine
Overnight explosions made for a tense night in Ukraine, where cities have recently come under increased attack from Russia. Early Saturday morning explosions were heard in the cities of Kremenchuk and Odesa. Fires are reportedly still burning in the latter.
"It's been a pretty tense night in Ukraine," says France 24's Gulliver Cragg, reporting from Dnipro, which was hit by Russian attacks on Friday reportedly killing three and injuring 14.
06:41am: Russia accused of deploying missiles from captured Ukraine nuclear plant
Russia is using Europe's largest nuclear power plant as a base to store weapons, including "missile systems", and is using it as a base from which to shell the surrounding areas in Ukraine, an official with Kyiv's nuclear agency said Friday, while nearly the entire country was placed on air raid alert.
The president of Ukrainian nuclear agency Energoatom said the situation at the Zaporizhzhia nuclear plant was "extremely tense", with up to 500 Russian soldiers controlling the plant.
"The occupiers bring their machinery there, including missile systems, from which they already shell the other side of the river Dnipro and the territory of Nikopol," Pedro Kotin said in a televised interview, referring to the city across the water.
The plant in southwestern Ukraine has been under Russian control since the early weeks of Moscow's invasion, though it is still being operated by Ukrainian staff.
The threat of air raids across most of Ukraine was also raised after strikes were reported in areas far from the front lines, with President Volodymyr Zelensky saying the Russian objective was to "cause maximum damage to Ukrainian cities".
"I'm urging you, once again: please don't ignore the air raid signals now," he said in his daily televised address.
04:56am: Bomb sirens sound again in Kyiv as Russia steps up attacks
Air-raid sirens sounded across Kyiv on Saturday as Russia stepped up long-range bombardment of Ukrainian cities that has killed at least 34 people in the last three days and wounded scores.
Late on Friday, Russian missiles hit the central city of Dnipro, killing three people and wounding 15, regional Governor Valentyn Reznychenko said on Telegram. Rockets hit an industrial plant and a street next to it, he said. Footage on social media showed thick black smoke rising from the buildings and burning cars.
Eight people were killed and 13 injured in a string of shellings in 10 locations in the eastern region of Donetsk, Governor Pavlo Kyrylenko said in a television interview.
On Thursday, Kalibr cruise missiles launched from a Russian submarine in the Black Sea hit an office building in Vinnytsia, a city of 370,000 people about 200 km (125 miles) southwest of Kyiv.
Kyiv said the strike killed at least 23 people and wounded dozens.
>> Prosecutors gather evidence of 'war crime' in Vinnytsia, Ukraine
The attacks were the latest in a series of Russian hits in recent weeks using long-range missiles on crowded buildings in cities far from the front, each killing dozens of people.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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war in Ukraine
Can US-supplied HIMARS be a game changer for Ukraine?
Zelensky urges ‘special tribunal’ for Moscow amid deadly Russian strikes on central Ukraine
As it happened
British man dies in detention after being captured by pro-Russian forces in Ukraine
France24 - World
Biden says he raised killing of journalist Khashoggi at meeting with Saudi’s MBS
Issued on: 15/07/2022 - 23:00
FRANCE 24
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James VASINA
Catherine VIETTE
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US President Joe Biden said Friday he raised the 2018 killing of dissident journalist Jamal Khashoggi "at the top of the meeting" with Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman (MBS) in Jeddah, on day three of his first Middle East tour as president.
"What happened to Khashoggi was outrageous ... I just made it clear if anything occurs like that again they will get that response and much more," Biden said after meeting MbS, who US intelligence officials believe ordered the operation that led to Khashoggi's death.
“I raised (the killing of Khashoggi) at the top of the meeting,” Biden said. “I said, very straightforwardly: For an American president to be silent on the issue of human rights is inconsistent with who we are and who I am.”
Biden said that MBS responded to his comments on Khashoggi in the following way: “He (MBS) basically said that he was not personally responsible for [the killing]. I indicated I thought he was.”
Biden landed in Saudi Arabia Friday and met MBS, sealing a retreat from his presidential campaign pledge to turn the kingdom into a "pariah" over human rights abuses.
Saudi state media showed images of Air Force One at the airport in Jeddah after a flight from Israel, making Biden the first US leader to fly directly from the Jewish state to the coastal city.
The US president walked down a purple carpet and was greeted by Mecca province governor Prince Khaled al-Faisal and the ambassador to Washington, Princess Reema bint Bandar Al-Saud.
State television Al-Ekhbariya later showed MBS, the kingdom's de facto ruler, greeting Biden with a fist bump before escorting him into the Al-Salam palace.
Biden met Saudi King Salman, 86, then had a "working session" with MBS, flanked by top officials.
After taking office last year, Biden's administration released US intelligence findings that MBS "approved" an operation targeting Khashoggi, a resident of the US state of Virginia and Washington Post columnist, whose gruesome killing in Saudi Arabia's Istanbul consulate sparked global outrage.
Saudi officials deny MBS was involved and say Khashoggi's death resulted from a "rogue" operation.
Khashoggi's widow, Hatice Cengiz, tweeted an imagined response from Khashoggi to Friday's meeting.
"Is this the accountability you promised for my murder? The blood of MBS's next victim is on your hands," she wrote.
What Jamal Khashoggi would tweet today: pic.twitter.com/Gv4Up7TLgd
July 15, 2022On Saturday Biden is scheduled to meet with Arab leaders in a bid to persuade Washington's Gulf allies to pump more oil and to integrate Israel in the region as part of a new axis largely driven by shared concerns over Iran.
The meeting in Saudi Arabia's second city Jeddah, on the Red Sea coast, will bring together leaders of the six-member Gulf Cooperation Council as well as Egypt, Jordan and Iraq.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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REALPOLITIK
Biden tries to revive Saudi alliance amid Ukraine war – but will MBS reciprocate?
Biden states support for two-state solution, but 'ground not ripe' to restart Israel-Palestine talks
Saudi Arabia ends Israel ban by opening its airspace to all carriers
Известия (RUS)
В Северодвинске 16 человек пострадали в ДТП с участием автобуса и тягача
В Северодвинске Архангельской области 16 человек пострадали в результате столкновения тягача («Камаз») и пассажирского автобуса в субботу, 16 июля. Об этом сообщили в областном управление МВД.
Колесо с фортуной: число аварий с электросамокатами выросло на 35%
Борьбе с лихачами мешает несовершенство ПДД и отсутствие сертификации популярных средств передвижения
«Водитель автобуса 1976 года рождения не выдержал безопасную дистанцию и допустил столкновение с грузовым автомобилем «Камаз». В результате столкновения пострадали 16 человек», — передает сообщение ТАСС.
Десять пострадавших был госпитализированы в больницу для дальнейшего осмотра медиками, остальные шесть получили медицинскую помощь на месте.
Прокуратура по факту произошедшего уже организовала проверку. По данным ведомства, ДТП произошло на пересечении улиц Советская и Железнодорожная.
«В ходе проверки по факту столкновения будет дана оценка исполнения участниками требований законодательства о безопасности дорожного движения, своевременности оказания медицинской помощи, а также установлены причины и условия, способствовавшие ДТП. При наличии оснований будут приняты меры прокурорского реагирования», — сообщили в пресс-службе прокуратуры Архангельской области.
13 июля в Орловской области произошло ДТП с участием пассажирского автобуса. В результате происшествия пострадали восемь пассажиров, среди которых был один несовершеннолетний.
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France24 - World
Biden tries to revive Saudi alliance amid Ukraine war – but will MBS reciprocate?
Issued on: 15/07/2022 - 14:28
Romain BRUNET
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Joe Biden arrived in Saudi Arabia for a two-day visit on Friday, as the war in Ukraine and the Middle East’s vexed geopolitics have prompted the US president to reverse course after having vowed to make the Wahhabist monarchy a “pariah” because of the 2018 killing of exiled journalist Jamal Khashoggi.
A crucial meeting began with a fist bump as Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman (MBS) welcomed Biden at a royal palace in Jeddah.
That encounter, captured by Saudi television, occurred as Biden stepped out of his presidential limousine for a visit that is intended to reset the US and Saudi Arabia’s longstanding partnership. But there was little evidence of any warmth between the two men, and none of the backslapping or smiles that Biden or the crown prince usually display when greeting other leaders.
Until now, Biden had refused to speak to MBS, the presumed heir to the throne currently held by his father, King Salman. Biden has harshly criticised the oil-rich kingdom for its human rights abuses, particularly the murder of Khashoggi, a dissident Saudi journalist, Washington Post columnist and US resident.
But the US president illustrated the old foreign policy dilemma of realpolitik versus promoting human rights by writing an opinion piece for The Washington Post ahead of his trip: Saudi Arabia's "energy resources are vital for mitigating the impact on global supplies of Russia’s war in Ukraine. And a region that’s coming together through diplomacy and cooperation – rather than coming apart through conflict – is less likely to give rise to violent extremism,” Biden wrote.
But he was also at pains to mollify sceptics within the Democratic Party coalition: “I know that there are many who disagree with my decision to travel to Saudi Arabia. My views on human rights are clear and long-standing, and fundamental freedoms are always on the agenda when I travel abroad.”
Riyadh has been Washington’s close ally ever since King Ibn Saud and Franklin D. Roosevelt made their pact on board the USS Quincy as World War II was nearing its end in 1945. Over the past three decades, every US president has visited Saudi Arabia. Barack Obama went there most frequently, making four visits during his time in the White House.
At the time, the killing of Khashoggi in 2018 looked like a turning point. Khashoggi’s murder – not to mention Donald Trump’s enthusiasm for ties with Riyadh – made Saudi Arabia anathema to many US Democrats.
Biden had promised as a 2020 presidential candidate to make Saudi a “pariah” if elected. After entering the White House, he announced an end to US support for Saudi’s engagement in the war in Yemen, removed the Houthis from the US terrorist group blacklist, and declassified a US intelligence report concluding that MBS had “approved” the operation to “capture or kill” Khashoggi in the Saudi consulate in Istanbul.
“Many Democrats are saying Biden is contradicting himself while Republicans are saying he’s doing the same thing as Trump after excoriating him for it, so the president was trying to respond pre-emptively to all the criticism,” said David Rigoulet-Roze, a Middle East specialist at the IRIS think-tank in Paris.
‘Reality has caught up with Biden’
Many analysts have argued Biden’s earlier talk of democracies versus autocracies was impractical, especially since China and Russia are threatening US hegemony. “The west is locked in a struggle against two specific autocracies. Not, as some would have it, against 'autocracy'. The challenge from Russia and China (US Republicans would name Iran as a third) is daunting enough without volunteering for a showdown with a complete mode of government,” wrote Financial Times columnist Janan Ganesh.
The challenge from Russia is amplifying Biden’s problems at home. Moscow’s invasion of Ukraine has intensified already soaring inflation by driving up oil prices. Amid this cost of living crisis, Biden is bracing for November’s midterms with an even worse approval rating than Trump’s at the same stage in his mandate.
Riyadh has deepened ties with Moscow over recent years, with the two co-ordinating oil output as part of the OPEC+ group of major oil-producing countries. Saudi and Russian interests often align, as both economies benefit from high oil prices.
So, in theory, reviving the Saudi-American friendship offers Biden a chance to shore up his weak position at home and dent Russia’s interests by persuading Riyadh to ramp up oil production and thus lower its price.
“Reality has caught up with Biden when it comes to defending US geopolitical and strategic interests,” Rigoulet-Roze said. “The Russian invasion of Ukraine really changed things by sending oil prices sky-high – making Saudi Arabia a very important partner again, in a way Biden cannot ignore.”
Saudi Arabia did seem to diminish in importance as a US partner during the last decade. The shale revolution made the US a major oil and gas producer once more, reducing Saudi’s salience as a source of fossil fuels. This further incentivised US President Barack Obama's 2015 nuclear agreement with Saudi Arabia’s arch-nemesis Iran, even if Trump ripped up the deal three years later.
Shared antipathy towards Iran – and the Iran deal – brought the Gulf’s Sunni states closer to Israel during that period. Washington is keen to encourage these growing ties between US allies previously at odds. Biden described his unprecedented direct flight from Israel to Saudi Arabia’s Jeddah as a “symbol of the budding relations and steps toward normalisation between Israel and the Arab world” in his Washington Post article.
“The Americans are starting to understand that they probably won’t be able to revive the nuclear deal with Iran,” Rigoulet-Roze noted. “So they’re now trying to contain Iran by different means – by setting up a regional defence apparatus tying together Israel and the Arab states, which needs to include Saudi Arabia.”
‘Thinly veiled Saudi threat’
But while Biden seems keen to rejuvenate the old Saudi-American partnership, it remains to be seen whether the feeling is mutual. While Saudi Arabia seems to regard its burgeoning ties with Israel as serving its own interests amid worries about Iran, analysts doubt Riyadh will or even can do much to boost oil output.
Indeed, French President Emmanuel Macron was revealed to have told Biden at the G7 summit in June that Emirati President Mohammed bin Zayed informed him that the Saudis can only ramp up oil production a “little more” amid capacity constraints.
And the destination of Saudi oil has changed a lot since the heyday of the pact between Riyadh and Washington. The US diminished as a market for Saudi oil thanks to the fracking boom – but Saudi Arabia has now been China’s biggest crude supplier for three years running.
It looks like Riyadh sees this as a card to play as Washington reaches out. “MBS hinted earlier this year that Saudi Arabia might denominate its oil exports to China in yuan instead of dollars – which would be a bombshell, seeing as most oil transactions are conducted in petro-dollars,” Rigoulet-Roze pointed out. “It would mark a colossal shift as far as US prestige and power is concerned. There was nothing innocuous about this thinly veiled Saudi threat and Washington heard it loud and clear.”
So it is unsurprising that Biden highlighted the need to “put ourselves in the best possible position to out-compete China” in his Washington Post piece. The US has to “engage directly” with countries that can have an “impact” on such matters, he emphasised.
Realpolitik has thus triumphed as far as Biden is concerned, upgrading Saudi Arabia from “pariah” to indispensable partner within a matter of months – although whether Riyadh will switch back to the old alliance with such alacrity is another question.
This article was translated from the original in French.
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Biden states support for two-state solution, but 'ground not ripe' to restart Israel-Palestine talks
US inflation rises again, squeezing wallets and dogging Biden
Saudi Arabia ends Israel ban by opening its airspace to all carriers
France24 - World
Israeli strikes hit Gaza weapons factory hours after Biden's West Bank visit
Issued on: 16/07/2022 - 10:24Modified: 16/07/2022 - 10:25
NEWS WIRES
Israeli warplanes struck a weapons manufacturing facility in the Gaza Strip early Saturday, the military said, after rocket fire against Israeli territory.
The exchange of fire came hours after US President Joe Biden visited Israel and the occupied West Bank.
"A short while ago, IDF fighter jets struck a military site in the central Gaza Strip belonging to the Hamas terrorist organisation," a statement from the Israel Defense Forces said.
"The military site consists of an underground complex containing raw materials used for the manufacturing of rockets," it said, describing the facility as "one of the most significant" of its kind in the territory.
"The strike on this site will significantly impede and undermine Hamas' force-building capabilities," it said, adding that Israel was responding to "attacks from the Gaza Strip on Israeli territory".
During the night there had been two separate launches, each of two rockets, towards Israeli territory, the military said.
Warning sirens alerting residents to the rocket fire had sounded during the night in the city of Ashkelon and elsewhere in Israel's south.
Israel's military said one of the rockets had been intercepted while the other three fell on empty land.
Impoverished Gaza, home to 2.3 million Palestinians, has been under Israeli blockade since 2007 when the Islamist movement Hamas seized power.
Biden visit
Before flying to Saudi Arabia on Friday, Biden visited the Israeli-occupied West Bank where he reiterated his administration's commitment to a two-state solution to end the Israeli-Palestinian conflict.
There "must be a political horizon that the Palestinian people can actually see", Biden said.
"I know that the goal of the two states seems so far away," he said in Bethlehem, alongside Palestinian president Mahmud Abbas.
Abbas said "recognising the state of Palestine" is the key to peace.
With Israeli-Palestinian peace negotiations moribund since 2014, the US delegation has been focusing on economic measures.
Biden announced an additional $200 million for the United Nations agency serving Palestinian refugees, which saw funding cut by the previous US president Donald Trump.
During a visit earlier Friday to a hospital in Israeli-annexed east Jerusalem, Biden pledged a $100 million aid package for medical institutions in the area.
He also announced plans to roll out infrastructure for 4G internet across the Gaza Strip and the West Bank by the end of next year, fulfilling a longstanding aspiration among Palestinians.
Biden earlier held talks in Jerusalem with Israeli Prime Minister Yair Lapid, during which a focal point was Iran's nuclear programme and that country's support for Hamas and other Islamist groups.
(AFP)
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Saudi Arabia ends Israel ban by opening its airspace to all carriers
Biden states support for two-state solution, but 'ground not ripe' to restart Israel-Palestine talks
Biden, Lapid sign US-Israel promise to deny Iran nuclear weapons
Известия (RUS)
Орешкин заявил о невостребованности SWIFT для России в будущем
Россия постарается избавиться от необходимости в SWIFT. Об этом 16 июля заявил помощник президента РФ по экономическим вопросам Максим Орешкин на форуме «Территория смыслов».
Культура замены: в России создают «убийцу» SWIFT
Отечественный аналог системы может снизить интерес к западной более низкими комиссионными
«Со SWIFT очень просто: мы сделаем так, что в нем необходимости не будет. Уже я об этом сказал, это на самом деле ключевая сейчас задача», — сказал он, акцентируя внимание на том, что приоритетом на данный момент является максимально комфортная внешняя экономическая деятельность.
Орешкин полагает, что мир пользовался долларом и евро, потому что это было удобно, по привычке.
«Сейчас как раз та ситуация, мы видим, что юани, наоборот, очень растут, рублевые обороты очень растут», — отметил он, подчеркнув, что необходимо будет придумать такие механизмы, которые будут упрощать процесс.
Он также спрогнозировал, что экономика России выйдет на определенные «положительные тренды» к концу этого года. Так, объемы кредитования увеличиваются, процентные ставки снижаются, кредитные портфели банков подрастают, а в самые тяжелые периоды апреля и мая они даже снижались. Он считает, что все это указывает на то, что «маховик экономики заработал».
29 июня сообщалось, что более 70 иностранных банков из 12 стран присоединилось к российскому аналогу SWIFT — системе передачи финансовых сообщений (СПФС) — присоединились 52 иностранные организации из 12 стран.
Евросоюз (ЕС) отключил от межбанковской системы ряд российских банков, в числе которых Сбербанк, Россельхозбанк и Московский кредитный банк, в рамках шестого пакета санкций против России. Помимо российских банков под санкции попал Белорусский банк развития и реконструкции. Ограничения начали действовать с 14 июня.
В банках, в свою очередь, заявили, что отключение от системы существенно не повлияет на их работу, так как финансовые организации были готовы к подобному развитию событий.
Впервые угроза отключения России от SWIFT появилась в 2014 году. Тогда начались разработки СПФС Банка России, которая работает по стандартам SWIFT. К ней могут присоединяться иностранные участники, заинтересованные в работе с российскими партнерами.
Страны Запада усилили санкционное давление на Москву в ответ на спецоперацию по защите мирного населения Донбасса, начавшуюся 24 февраля. Спецоперация началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующий указ.
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Известия (RUS)
Орешкин допустил выход экономики России на «положительные тренды» к концу года
Экономика России выйдет на определенные «положительные тренды» к концу этого года. Такое мнение выразил помощник президента РФ Максим Орешкин 16 июля на форуме «Территория смыслов».
Сверх мер: Путин призвал кабмин не расслабляться на фоне санкций
Как Россия может подготовиться к отказу ЕС от ее энергоресурсов и насколько сильно пострадала авиаотрасль страны
«Потихонечку маховик экономики раскручивается. Объемы кредитования увеличиваются, процентные ставки снижаются. Мы видим, что кредитные портфели банков уже шаг за шагом подрастают», — пояснил он, отмечая, что в самые тяжелые периоды апреля и мая они даже снижались.
Орешкин считает, что все это указывает на то, что «маховик экономики заработал», поэтому к концу года есть возможность выйти на определенные «положительные тренды».
В июне схожую позицию выразил вице-премьер РФ Алексей Оверчук, он считает, что санкционное давление Запада направлено на то, чтобы ослабить российскую экономику, но ее рост продолжается.
Еще в апреле президент России Владимир Путин спрогнозировал, что в ближайшее время нет оснований полагать, что Запад изменит отношение по санкциям против РФ, поэтому было важно подготовить собственную стратегию развития. В связи в этим было поручено обдумать запуск долгосрочных проектов и программ, реализация которых окажет ощутимый положительный эффект на все регионы страны и их граждан.
Вместе с тем Путин отметил, что отказ ряда западных стран от нормального сотрудничества с Россией, а также от части российских энергоресурсов уже ударил по западным странам. Везде растут цены, инфляция зашкаливает — по словам российского лидера, для этих стран она носит абсолютно беспрецедентный характер. Он уточнил, что и Россия сталкивается с проблемами, но в стране это рассматривается как появление новых вариантов и возможностей.
Россия стала вводить контрсанкции в ответ на рестрикции Запада: с 24 февраля, после начала спецоперации по защите населения в Донбассе, ЕС и США приняли несколько пакетов санкций против физлиц, организаций, финансового сектора и энергетики РФ.
Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны ВСУ. В Москве поясняли, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима в том числе для обеспечения безопасности России.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Известия (RUS)
В Китае заявили о «сломавшем» Запад Путине
Призывы Западных стран объединиться против России не нашли отклика в других частях мира. Такое заявление сделало гонконгское издание South China Morning Post.
Бойкот ученый: как на самом деле западные дипломаты «избегали» Лаврова в Индонезии
И почему Россия не собиралась игнорировать коллег
Автор статьи Мохамед Зишан убежден, что президент России Владимир Путин без проблем смог получить поддержку от развивающихся стран и сломать программу Запада по Украине.
Также в статье отмечается, что Владимир Путин, будучи далеко не изолированным, в последние недели переписывался, в частности, с президентом Индонезии Джоко Видодо, экс-президентом Шри-Ланки Готабаей Раджапакса и президентом Сенегала Маки Саллом, который также является председателем Африканского союза.
Зишан также обратил внимание на то, что на встрече G20, которая проходила на Бали, Запад избегал главу МИД России Сергея Лаврова. Однако, отмечает обозреватель, российского главу МИД все-таки застали «за душевными разговорами» с коллегами из Китая, Индии, Индонезии, Бразилии, Турции и Аргентины.
Ранее, 14 июля, издание The Wall Street Journal сообщило, что Саудовская Аравия стала ближе к России и не планирует помогать США в добыче нефти. Как подчеркнул автор статьи, президент России смог укрепить отношения с наследным принцем королевства Мухаммедом ибн Салманом Аль Саудом, в то время как большая часть развитых стран избегала его. Таким образом, заявило издание, Путин переиграл президента США Джо Байдена на «ближневосточном ринге».
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El País (ESP)
Muxgo, un restaurante singular en una azotea de Las Palmas
COMERLa cabra, la oveja y las pencas de las tuneras son los tres productos fetiche del cocinero Borja Marrero, que consigue grandes resultados con técnicas infrecuentes
A diario, el joven Borja Marrero comparte sus tareas de cocinero con las labores de agricultor, ganadero y quesero en una explotación familiar en la isla de Gran Canaria. A principios de este año, tras un lustro de actividad en Texeda, su primitivo restaurante rural en el municipio de Tejeda, se hacía cargo de Muxgo, en la ciudad de Las Palmas. Un restaurante singular alojado en la azotea del Catalina Plaza, un hotel donde la sostenibilidad rige la actividad del establecimiento.
Dos menús generosos de precios ajustados ponen de manifiesto la identificación de su cocina con los conceptos de proximidad y territorio, y los principios de una economía circular vinculada a su finca situada a 45 kilómetros. En su cocina, moderna, urbana y rural, férreamente anclada a las raíces, sorprenden las bases en las que se sustenta. “Cocino con la mente puesta en mis tres productos fetiche: la cabra, la oveja y las pencas de las tuneras (chumberas)”, afirma. En conjunto, platos con un dominio técnico apreciable en los que también intervienen hierbas silvestres, hortalizas ecológicas, quesos de producción propia y algunos pescados de la costa.
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Los bocaditos con los que arranca el menú (buñuelo de remolacha; chupito de hojas y tallos verdes; canapé de queso, y sopa fría de almendras tiernas) preceden a la sopa tibia de queso con bienmesabe (dulce de almendras), uno de sus platos clásicos. Marrero consigue grandes resultados con técnicas infrecuentes. Los lomos de lubina curados en sal y azúcar los embadurna con un mojo rojo con tunera triturada y los presenta con tropezones de la propia tunera encurtidos. Un mar y montaña con carácter. Las berenjenas ahumadas las cubre con un símil de bearnesa en la que el vinagre de musgo y la vinagrera, planta silvestre, reemplazan al estragón y a las chalotas; bocado tan acertado como la zanahoria asada en un escabeche clásico.
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La degustación se recrea en la recuperación de sabores tradicionales. Del potaje de berros con costilla de cochino negro y piña de millo al lomo de cherne en un caldo corto con puntos de mojo o el taco de lubina a las hierbas silvestres. Pescados con puntos de cocción impecables. A la postre, la esperada degustación de la oveja canaria se presenta con la apariencia de un plato combinado: la pierna convertida en jamón de oveja, el costillar en un símil de pastrami, la entrecostilla al natural asada a baja temperatura, el corazón convertido en cecina que ralla sobre un arroz meloso y el hígado convertido en un fuagrás alternativo. Una degustación que sorprende.
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El discurso de la oveja alcanza a un prepostre en tartar con helado de leche de cabra, al que siguen un postre convencional con helado de leche de cabra, bizcocho de maíz y mermelada de naranja. El punto final lo aporta su tabla de quesos de producción propia, de calidad notable.
- Dirección: Rooftop hotel Catalina Plaza. Calle Luis Morote, 16. Las Palmas de Gran Canaria.
- Teléfono: 628 22 52 12 y 928 65 63 80.
- Web: muxgo.es
- Cierra: domingos y lunes.
- Precio: entre 50 y 110 euros por persona. Menús: 37 y 70 euros.
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France24 - World
UN calls on member states to stop weapons supply to Haiti gangs
Issued on: 16/07/2022 - 07:49Modified: 16/07/2022 - 10:44
NEWS WIRES
The United Nations Security Council agreed Friday to ask member states to ban the transfer of small arms to Haiti, rocked by deadly gang violence, but stopped short of the full embargo requested by China.
Bloodshed in the Caribbean nation has been soaring -- alongside fuel shortages and rising food prices -- with at least 89 people killed in the Port-au-Prince capital region alone this week. Aid agencies have said many areas are dangerous to access.
The Security Council resolution, put forward by the United States and Mexico, was adopted unanimously. The text calls on UN members to prohibit the transfer of small arms, light weapons and ammunition to non-state actors in Haiti.
It also provides for the Council to impose individual sanctions against gang leaders within 90 days of the resolution's adoption.
China's ambassador to the UN, Zhang Jun, called the resolution a "warning" to gangs in Haiti and a "step in the right direction."
The Security Council resolution did not mention another Chinese request, that the UN examine the possibility of sending a regional police force to support beleaguered Haitian security forces.
Instead it asks the UN Secretary-General Antonio Guterres to join with regional countries to study options to strengthen security in Haiti, with a report to be submitted on October 15.
It also extended the mandate of the UN's special political mission in Haiti, Binuh, until 2023.
The resolution came after Haiti announced Thursday night a rare seizure of weapons in cargo containers: 18 military grade weapons, four 9mm handguns, 14,646 rounds of ammunition and $50,000 in counterfeit money.
Haitian prosecutors said arrest warrants have been issued against several people suspected of being linked to the cache.
Beijing has taken an increasingly prominent role in issues relating to Haiti at the UN in recent years -- primarily over Haiti's recognition of self-ruled Taiwan, which China views as its own territory.
Beijing denies any link between its stance at the United Nations and the Taiwan issue, however.
Crushing poverty and widespread violence is causing many Haitians to flee to the Dominican Republic, with which Haiti shares a border, or to the United States.
(AFP)
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Week of gang battles kills dozens, deepens fuel crisis in Haiti
A year after Haiti’s president assassinated, investigation stalls amid political crisis
China pushes UN to ban small arms to Haiti amid gang violence
Известия (RUS)
Орешкин заявил о возможном снижении ключевой ставки 22 июля
Помощник президента РФ по экономическим вопросам Максим Орешкин не исключил 16 июля вероятности снижения ключевой ставки по итогам заседания директоров Банка России на следующей неделе.
Работа по займу: банки ждут снижения ключевой до 9%
Станут ли кредиты доступнее и как уменьшение ставки может повлиять на рубль
«ЦБ смягчил денежно-кредитную политику, процентная ставка снижалась, сейчас Центральный банк обещает, что на заседании 22 июля также будет рассмотрено решение по дальнейшему снижению процентной ставки», — сказал Орешкин в рамках форума «Территория смыслов».
Снижения ключевой ставки на плановом заседании совета директоров Банка России 22 июля ожидают все 17 опрошенных «Известиями» аналитиков из крупнейших кредитных организаций. Двенадцать из них прогнозируют сокращение показателя до 9%, еще четверо — сразу до 8,5%. В «Альфа-банке» сообщили, что ожидают либо очень незначительного снижения ставки, либо ее сохранения на текущем уровне, однако цифры не уточнили.
23 июня первый заместитель главы Центробанка Владимир Чистюхин заявил, что Банк России рассматривает возможность снижения ключевой ставки на ближайших заседаниях.
В последний раз, 10 июня, Центробанк снизил ключевую ставку на 1,5 п.п., до 9,5% годовых.
Еще 2 июня глава Минэкономразвития Максим Решетников заявлял, что министерство рассчитывает на то, что ЦБ продолжит снижать ключевую ставку, что, по его словам, подстегнет рыночное кредитование.
В конце февраля Банк России на фоне беспрецедентных санкций против Москвы и возросшей волатильности на финансовом рынке поднимал базовую ставку до 20% годовых. Тогда повышение ставки ЦБ объяснил тем, что оно позволит поддержать финансовую и ценовую стабильность, защитить сбережения граждан от обесценения. Затем она снижалась несколько раз.
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France24 - World
Mexico captures drug kingpin wanted for murder by US authorities
Issued on: 16/07/2022 - 10:39
NEWS WIRES
Carys GARLAND
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Mexico on Friday captured a notorious drug kingpin on the FBI's list of 10 most-wanted fugitives for the murder of a US undercover agent that strained the countries' diplomatic relations.
Rafael Caro Quintero, 69, is accused by the United States of ordering the kidnap, torture and murder of Drug Enforcement Administration (DEA) special agent Enrique "Kiki" Camarena in 1985.
He was detained by Mexican marines in the town of Choix in the northwestern state of Sinaloa, for "the purpose of extradition," the navy said in a statement.
Caro Quintero had already been arrested in 1985, tried in Mexico and sentenced to 40 years in prison for Camarena's murder.
But in 2013, a Mexican court ordered his release on a legal technicality after he served 28 years, a move that angered US authorities.
By the time Mexico's Supreme Court overturned the decision, Caro Quintero had already gone into hiding.
The case plunged US-Mexican relations into a crisis, and it took decades for anti-drug agencies on both sides of the border to rebuild trust.
Caro Quintero, alias "Rafa," has a $20 million bounty on his head and is described by the FBI as "extremely dangerous."
He is accused of co-founding the now-defunct Guadalajara drug cartel and currently runs an arm of the infamous Sinaloa cartel, according to US authorities.
The US Department of Justice expressed gratitude Friday to Mexican authorities over Caro Quintero's arrest, confirming the US plans to seek his extradition.
"There is no hiding place for anyone who kidnaps, tortures, and murders American law enforcement," Attorney General Merrick Garland said in a statement.
Denial of guilt
In 2016, in an interview published by news magazine Proceso, Caro Quintero denied killing Camarena, whose story was depicted in the Netflix show "Narcos: Mexico."
"I did not kidnap, did not torture and did not kill him," Caro Quintero said, adding that he wanted to "live in peace" and work as a cattle rancher.
"I apologize to the society of Mexico for the mistakes I made, to the Camarena family, the DEA, the US government. I apologize," he added.
Camarena's murder was considered a vendetta for investigations by the DEA agent that led to the seizure of a massive marijuana field in Chihuahua.
Last year a Mexican court ruled that Caro Quintero could be extradited to the United States if caught, rejecting an appeal from his lawyers who argued that he had already been tried in his home country.
The Guadalajara drug cartel, powerful in the 1980s, is considered the forefather of modern Mexican drug cartels.
It was one of the first to establish contacts with Colombian drug lords to transport cocaine from the South American country to the United States.
The cartel's other founders, Miguel Angel Felix Gallardo and Ernesto Fonseca Carillo, were also handed long prison sentences in Mexico for Camarena's murder.
The organization's disappearance led to the rise of the powerful Sinaloa drug cartel led by Joaquin "El Chapo" Guzman.
In 2017, Mexico extradited Guzman to the United States where he is serving a life sentence.
A wave of cartel-related violence has left more than 340,000 people dead in Mexico since the government deployed the military in the war on drugs in 2006.
(AFP)
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Honduras ex-president Orlando Hernandez extradited to US on drugs charges
Hurricane Agatha leaves deadly trail in southern Mexico
Mexico's Lopez Obrador to skip Biden's Summit of the Americas over 'exclusion' of some countries
Известия (RUS)
Умер гитарист рок-группы «Аракс» Вадим Голутвин
В ночь на 16 июля скончался гитарист Вадим Голутвин. Об этом сообщила в соцсетях группа «Аракс».
Музыканту было 69 лет. Обстоятельства и причина смерти не называются.
Голутвин родился в 1953 году в Москве. В разное время он выступал в составе «Добрых молодцев», «Веселых ребят», «СВ», «Аэробус», а последним коллективом гитариста стал «Аракс».
За свою музыкальную карьеру Голутвин успел поработать со многими звездами эстрады, в том числе с Юрием Антоновым, Аллой Пугачевой, Ларисой Долиной, Игорем Крутым.
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France24 - World
Wildfires spread across southwest Europe as Britain prepares for 'extreme' heat
Issued on: 16/07/2022 - 08:48
NEWS WIRES
Southwest Europe baked under sweltering temperatures on Friday for a fifth day, with the heat sparking devastating wildfires, forcing the evacuations of thousands and ruining holidays.
Armies of firefighters battled blazes in France, Portugal and Spain as Britain braced for "extreme heat" in coming days and even Irish forecasters predicted a taste of blistering Mediterranean-style summer temperatures.
As French President Emmanuel Macron vowed authorities would do everything to mobilise resources to fight the fallout, the Bordeaux public prosecutor indicated a "criminal" origin was its main line of inquiry for at least one fire near the southwestern city.
The furnace engulfing swathes of southwest Europe is the second in weeks, with scientists blaming climate change and predicting more frequent and intense episodes of extreme weather.
>> How climate change is making extreme weather a regular occurrence
In Portugal, five regions in the centre and north -- where temperatures hit a July record 47 Celsius on Thursday before dropping back -- were on red alert again Friday as more than 2,000 firefighters tackled four major blazes.
A plane that was battling forest fires in the Braganca region crashed on Friday near Vila Nova de Foz Coa in northern Portugal, killing its pilot, the civil defence said.
As of late Thursday, the fires had killed one person and injured around 60. Nearly 900 people had been evacuated and several dozen homes damaged or destroyed, authorities said.
Wildfires have destroyed 30,000 hectares (75,000 acres) of land this year, the largest area since Portugal's horrific summer of 2017 when around 100 people died.
In neighbouring Spain, where temperatures were as high as 37C by 7:00 am, a fire that broke out Thursday near the Monfrague National Park, a protected area renowned for wildlife in the Extremadura region, continued to blaze.
Spanish authorities reported close to 20 fires still raging out of control with one near Mijas in the deep south, inland from regional capital Malaga, forcing some 2,300 people to evacuate their homes.
Spanish Prime Minister Pedro Sanchez tweeted he was "closely following the evolution of active fires" posing an "extreme risk".
The mercury reached 45.4C in Spain on Thursday, shy of the all-time high of 47.4C registered in August last year.
In southwestern France, flames have destroyed some 7,700 hectares since Tuesday and forced the evacuation of 11,000 people -- including many holidaymakers who decided to abandon their vacation rather than remain in makeshift shelters set up by local authorities.
Southern France, battling temperatures around 40C on Friday, is bracing for more heat next week with 16 departments already on orange, a severe alert.
Across the Mediterranean, authorities said one person was found dead in northern Morocco as forest fires raged. Authorities also evacuated hundreds of people from more than a dozen villages in northwestern Morocco.
'Post-apocalyptic'
One fire was raging in pine forests near France's Dune du Pilat, Europe's tallest sand dune and a magnet for tourists.
"I've never seen this before and you get the feeling that it's post-apocalyptic," said resident Karyn on Thursday shortly before the preventative evacuation order at Cazaux village near the dune.
Fire commander Laurent Dellac spoke of "tunnels of fire" around Teste-de-Buch, in the middle of the Landes forest to Bordeaux's southwest -- although nobody was reported hurt.
"The blazes are still not under control, and unfortunately conditions are windy again," firefighter spokesman Matthieu Jomain told AFP.
Britain's meteorological agency meanwhile issued its first ever "red" warning for exceptional heat with nights exceptionally warm.
The Met Office said there was a 50 percent chance on Monday or Tuesday of temperatures topping 40C for the first time, and an 80 percent chance that the country's previous record of 38.7C set in 2019 will be exceeded.
'Risk to life'
UK hospitals have warned of a surge in heat-related admissions and train operators have told passengers to expect cancellations.
The Irish meteorological office issued a weather warning for Sunday, Monday and Tuesday with "exceptionally warm weather".
A high of 32C was possible on Monday, Met Eireann said, just short of Ireland's record high 33.3C set in 1887.
Belgian authorities said they expected much higher temperatures next week, with a high of 38C in parts of the country forecast for Tuesday.
Scientists blame the increasing regularity of heatwaves on global warming.
"Climate change is driving this heatwave, just as it is driving every heatwave now," said Friederike Otto, senior lecturer in climate science at the Grantham Institute at Imperial College London.
"Greenhouse gas emissions, from burning fossil fuels like coal, gas and oil, are making heatwaves hotter, longer-lasting and more frequent," she said.
(AFP)
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Western Europe heatwave to peak in Spain as searing heat fuels wildfires
Western European heatwave sparks wildfires in Spain, Portugal
Hundreds in southwestern France evacuated from homes due to wildfires
Известия (RUS)
В ГД указали на возможность прилета «обратно» поставляемых Киеву ракет
Поставляемые на Украину США и Евросоюзом ракеты могут ударить по своим изначальным владельцам. Об этом 16 июля заявил спикер Госдумы Вячеслав Володин.
Дом с офицерами: совещание по поставке самолетов прервали «Калибры»
Минобороны России сообщило о целях и результатах ракетного удара по Виннице
«Принцип бумеранга. Ракеты, которые Вашингтон и Брюссель поставляют киевскому режиму, из-за его непрофессионализма могут прилететь к своим владельцам обратно», — написал он в своем Telegram-канале.
По мнению Володина, «США в своем желании продолжать войну до последнего украинца делают заложниками Европу, которой эти «подарки» могут вернуться».
Накануне министр обороны Украины Алексей Резников не смог ответить на вопрос об эффективности зенитных ракетных комплексов (ЗРК) комплексов NASAMS, сославшись на то, что он не «ракетчик», а адвокат, юрист. Однако Резников подчеркнул, что быстро учится, и узнает все о NASAMS в деталях.
Ранее, 1 июля, пресс-служба Пентагона объявила о выделении очередного пакета военной помощи украинской стороне на $820 млн. Уточнялось, что в него войдут новые зенитно-ракетные комплексы NASAMS и противоартиллерийские радары.
Помощник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан 27 июня заявил, что Вашингтон отправит Киеву современные средства противовоздушной обороны (ПВО) средней и большой дальности, артиллерийские снаряды и радиолокационные станции контрбатарейной борьбы.
Представитель России при ООН Василий Небензя 9 июня назвал снабжение Киева тяжелой военной техникой явной эскалацией конфликта. По его мнению, РФ придется отодвинуть украинские силы за пределы действия этого оружия.
Страны Запада начали активно вооружать Украину на фоне проводимой Москвой спецоперации по защите ДНР и Луганской Народной Республики (ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.
Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, которые отказались признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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France24 - World
Cameron Smith gets ready to defend overnight lead in British Open third round
Issued on: 16/07/2022 - 13:56
St Andrews (United Kingdom) (AFP) – The third round of the 150th British Open got underway in the sunshine at St Andrews on Saturday with Australia's Cameron Smith leading on 13 under par at the halfway stage, two shots clear of Cameron Young while some of golf's biggest names lurk just behind.
Rory McIlroy, Dustin Johnson and world number one Scottie Scheffler all ended the second round in a position to challenge for the Claret Jug over the weekend and the leading contenders return to the course later on Saturday.
Smith, the world number six with the trademark mullet, followed an opening 67 with an eight-under-par second round of 64 on Friday to lead from Young, the 25-year-old New Yorker who sits at 11-under.
Brisbane-native Smith's halfway total of 131 is the lowest ever 36-hole score in an Open at St Andrews.
"It's obviously a really good spot to be in. I feel like I've been in this spot a lot over the past couple of years, and things just haven't quite gone my way yet," said Smith, who won the Players Championship in March.
Smith, who finished tied second behind Johnson in the Masters in 2020, is aiming to become the first Australian to win the Claret Jug since Greg Norman triumphed at Royal St George's in 1993.
Norman, who won the Open twice and is now the figurehead of LIV Golf, was not invited by organisers the R&A to attend a series of events for past champions in St Andrews this week because of his connection to the breakaway Saudi-backed series.
Young, who tees off with Smith at 3:55pm (1455 GMT), had led after the first round after opening with a 64 and followed that with a 69 on Friday, ensuring he will go out in the final pairing.
He is appearing at his first British Open but finished tied third in the PGA Championship at Southern Hills in May.
'I've got the game'
However, there is a sense in St Andrews that the main threat to Smith may come from McIlroy, who built on his opening 66 with a 68 on Friday and is on 10-under, level in third place at the halfway stage with Viktor Hovland.
He will feel he now has a platform to go on and claim a second Claret Jug following his 2014 victory at Hoylake.
"I know I've got the game. That's all I need. I just need to go out and play my game and play my golf over the next two days and that's all I can do," McIlroy said.
The Northern Irishman tees off at 3:45pm alongside Hovland, Norway's world number nine.
Former world number one Johnson, who quit the PGA Tour last month to join the LIV series, sits at nine-under and goes out in the third-last pairing of the day with Scheffler.
Johnson, the two-time major winner, is hoping to avoid any repeat of the last Open at St Andrews in 2015, when he led at the halfway stage on 10-under but a third-round 75 ended his hopes.
"To be honest, I don't even remember the third round from seven years ago. I've played a lot of golf since then, and that was a long time ago," he insisted.
Masters champion Scheffler and England's Tyrrell Hatton were both eight-under at the halfway stage.
Kisner makes early surge
Kevin Kisner made the biggest impression among the early starters on Saturday, shooting a seven-under-par round of 65 after beginning the day at level-par for the championship.
The American, who came tied second in 2018 at Carnoustie, at one point looked poised to at least equal the lowest score in an Open at St Andrews of 63 as he birdied seven of his first 10 holes.
He had nine birdies altogether, but two bogeys on the inward nine blemished his round.
Tiger Woods, who has twice won the Open at St Andrews, missed the cut on Friday after rounds of 78 and 75 left him at nine-over.
This week may turn out to have been the 46-year-old's last appearance on the Old Course and the emotion got to him as he wiped away tears while saluting the crowds on the 18th.
"To me it felt like this might have been my last British Open here at St Andrews. The fans, the ovation and the warmth, it was an unbelievable feeling," Woods said.
Last year's champion Collin Morikawa, at one-over, also missed the cut which fell at even par.
© 2022 AFP
Известия (RUS)
Пропавшим на Камчатке вертолетом «Робинсон» управлял биатлонист Малиновский
Биатлонист Игорь Малиновский управлял пропавшим на Камчатке вертолетом. Об этом 16 июля ТАСС сообщили авиаслужбы.
Ранее в этот день стало известно, что на Камчатке пропал вертолет «Робинсон», летевший в село Мильково.
Предполагается, что из-за непогоды вертолет совершил посадку для ночевки в неизвестном месте. Проблемы со связью у машины были изначально. Из-за неблагоприятных погодных условий спасательные вылеты не будут совершаться до 18 июля.
В апреле этого года Малиновский рассказал, что прошел учебу в Омском летно-техническом колледже гражданской авиации и официально стал пилотом вертолета Ми-8. 16 июня он показал подписчикам соцсетей, как моет свой вертолет «Робинсон».
Малиновский является пятикратным чемпионом мира среди юниоров. В составе сборной России выступил в трех гонках Кубка мира, лучшим результатом стало 61-е место на этапе в Тюмени в 2018 году. Малиновский завершил международные выступления после сезона-2020/21, но официально о завершении спортивной карьеры не сообщал.
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Известия (RUS)
В Сети появилось фото американского адмирала-трансгендера
В Сети 16 июля опубликовали фото приема в посольстве Франции в США, организованного в честь годовщины взятия Бастилии. На нем первая женщина-трансгендер Рейчел Левин, которая стала американским адмиралом, стоит вместе с заместителем помощника министра ядерной энергетики страны Сэмом Бринтоном, который тоже является трансгендером.
Будь мужиком: оспорить победу трансгендера в соревнованиях теперь нельзя
Справедливо ли решение МОК не измерять у спортсменов уровень тестостерона
Рейчел Левин получила звание адмирала офицерского корпуса Службы общественного здравоохранения США в 2021 году, став первым трансгендером, которому удалось получить такую высокую должность.
Сэм Бринтон был назначен на должность заместителя помощника секретаря по утилизации ядерных отходов в управлении ядерной энергии Министерства энергетики Америки в июне. Его назначение вызвало волну критики со стороны американцев, которые усомнились, что он сможет быть воспринят серьезно при международных переговорах из-за одежды.
День взятия Бастилии отмечается ежегодно 14 июля в честь событий Французской революции. В этот день в 1789 году восставшие парижане взяли штурмом тюрьму в Париже, где содержали политических заключенных. Это событие считается началом Великой французской революции и символом свержения абсолютной монархии.
Всемирная организация здравоохранения (ВОЗ) 12 июля сообщила о планах по обновлению руководства по учету гендерной проблематики, чтобы объявить, что «пол не ограничивается только мужчинами или женщинами» в связи с появлением новых научных данных и «концептуального прогресса в области гендера, здоровья и развития».
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Известия (RUS)
ВС России почти полностью уничтожили 115-ю механизированную бригаду ВСУ
Действующая на Северском направлении бригада Вооруженных сил Украины (ВСУ) почти полностью разбита в результате высокоточных ударов Воздушно-космических сил (ВКС) РФ. Об этом сообщил 16 июля на брифинге официальный представитель Министерства обороны России, генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
«Фактически уничтожена 115-я механизированная бригада ВСУ, действовавшая на Северском направлении. Только за последние двое суток потери личного состава в данном соединении составили более 600 человек», — рассказал Конашенков.
На украинском «Южмаше» уничтожены цеха по производству «Точки-У». Онлайн спецоперации 16 июля
Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»
По его словам, сейчас они для доукомплектования своей бригады мобилизуют жителей Северска, Николаевки и других близлежащих населенных пунктов, находящихся под контролем ВСУ.
10 июля министр обороны Украины Алексей Резников признал, что в рядах ВСУ большие потери, вооружение истощено. Он указал на острую необходимость в дополнительных поставках бронетехники и беспилотников.
7 июля в Минобороны РФ заявили, что командование ВСУ приказало сократить сроки лечения своих раненых военнослужащих и направлять их на фронт без прохождения реабилитации. Кроме того, острая нехватка личного состава подразделений первого эшелона вынудила Киев бросить на передовой фланг нацбатальоны, которые выполняли задачи в тыловых районах в качестве загранотрядов.
До этого, 14 июня, Украина заявила о «сотнях тысяч» мобилизованных. 12 июня Резников признал, что из-за высоких потерь Киев отправляет на фронт необученных молодых солдат.
24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Известия (RUS)
Глава МИД Италии допустил прекращение поставок оружия на Украину
Министр иностранных дел Италии Луиджи Ди Майо 15 июля допустил, что страна прекратит поставки вооружений Украине из-за политического кризиса.
Служить бы рад: станет ли премьер Италии новым президентом
И какие риски может таить уход Марио Драги с поста главы правительства
«Россияне празднуют падение очередного западного правительства. Сейчас я сомневаюсь, что мы пошлем вооружение. Это одна из самых серьезных проблем», — цитирует Ди Майо Politico.
Глава МИД также обвинил соперников премьер-министра Марио Драги в том, что они работают на президента России Владимира Путина.
По словам Ди Майо, если политический кризис не прекратится, у правительства не будет возможности также подписывать новые контракты на поставку энергоресурсов.
Ранее в тот же день министр заявил, что «Путину на серебряном блюде подали голову Драги». Так он прокомментировал заявление главы кабмина о желании уйти в отставку.
Драги заявил об этом накануне, 14 июля. Причиной такого решения называлось отсутствие поддержки от одной из ведущих партий страны «Движение 5 звезд», которая не поддержала парламентский вотум доверия и забраковала антикризисные меры в экономике и энергетике, представленные командой Драги.
Вместе с тем президент Италии Серджо Маттарелла не принял отставку и предложил премьеру прийти в парламент «для выступления с тем, чтобы на месте дать оценку ситуации, возникшей по итогам состоявшегося заседания в сенате республики».
На следующий день председатель Совета Фонда развития и поддержки Международного дискуссионного клуба «Валдай» Андрей Быстрицкий заявил, что Европе следует быть готовой к продолжению волны отставок глав государств и большим политическим сложностям. Он считает, что в первую очередь следует ожидать волнений в странах Прибалтики.
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France24 - World
'Doesn't get better than this': Sexton hails Ireland history-makers
Issued on: 16/07/2022 - 13:16Modified: 16/07/2022 - 13:15
Wellington (AFP) – Ireland captain Johnny Sexton said "it doesn't get much better than this" after his side beat the All Blacks 32-22 in the third and final Test on Saturday, becoming the first touring team in the professional era to win a series on New Zealand soil.
Ireland scored three tries before half-time in Wellington to lead 22-3 and held their nerve as New Zealand stormed back with three of their own after the interval to clinch the series 2-1.
It completed just the sixth series win by a visiting team in New Zealand and the first since France prevailed 2-0 in 1994.
The victory -- Ireland's fifth in their last eight meetings with the All Blacks -- establishes Andy Farrell's team as among the leading contenders to win next year's World Cup in France.
Sexton made no apology for his team's unbridled celebrations at the final whistle.
"I'm sure there's lots of smiling faces across the country. It doesn't get much better than this," Sexton said.
"It's the biggest respect we can give New Zealand. The celebrations probably weren't the most humble but that shows how much it means to us.
Foster under fire
"I don't think we could be much prouder."
It leaves New Zealand coach Ian Foster under enormous pressure, with his side having lost four of their last five Tests.
The All Blacks have rarely been so outplayed as they were in the first half, failing to respond to opponents who took their chances ruthlessly.
Having looked muddled in attack and clueless on defence for 40 minutes, New Zealand mounted a rearguard after half-time, storming back to trail 25-22 entering the final quarter of the match.
But they couldn't push on against a visiting side who created breathing room when Rob Herring crossed for their fourth try with 14 minutes to go and held firm to complete one of the great series rebounds.
Ireland lost the first Test 42-19 at Eden Park two weeks ago before winning the second Test 23-12 in Dunedin.
All Blacks captain Sam Cane said he was "gutted" with the outcome.
"We're extremely disappointed, gutted in fact. We didn't put on the performance that we so desperately wanted to," he said.
"But we can't take anything away from Ireland, they've been outstanding this last couple of weeks. They were too good for us tonight and we've got some work to do.
"We're bloody sorry that we couldn't put the performances out there that you (the fans) deserve."
For the third time in the series, Ireland dominated the opening exchanges and were able to create a try inside the first five minutes, when Josh van der Flier was driven over from a lineout.
The tourists took control in the 15 minutes before the interval, fashioning two superbly-executed tries to fullback Hugo Keenan and outside centre Robbie Henshaw.
'We never panicked'
Ireland's manipulation of New Zealand's defence to put Henshaw over encapsulated the first-half gulf between the teams, with quick ruck speed and accurate passing leaving the home side grasping at thin air.
New Zealand's fightback was sparked when Ardie Savea, reached out to score after the ball went through 23 phases to start the second half.
Ireland prop Andrew Porter was controversially shown only a yellow card following for clashing heads in a tackle on Brodie Retallick, who suffered a broken cheek and had to be replaced.
Cane asked English referee Wayne Barnes why Porter wasn't red carded, as New Zealand prop Angus Ta'avao had been for a similar incident in the second Test.
Flanker Akira Ioane burst past three defenders to reduce the margin to five points while Ireland were down to 14 men.
Sexton landed a penalty to restore Ireland's eight-point cushion but lightning-heeled wing Will Jordan raced clear to close the gap to 25-22.
Ireland swung the momentum decisively back in their favour when replacement hooker Herring drove over, Sexton converted and never looked like conceding again.
"We lost game one and our backs were against the wall," said head coach Farrell.
"This is the hardest thing that you can do by a country mile in rugby, especially when you take it down to the last game and we know from history that the All Blacks will come out firing.
"The most pleasing thing for me by a long stretch was the composure when they came back at us.
"We never got ahead of ourselves when we were in front and we never panicked."
© 2022 AFP
France24 - World
'Doesn't get better than this': Sexton hails Ireland history-makers
Issued on: 16/07/2022 - 13:16Modified: 16/07/2022 - 13:14
Wellington (AFP) – Ireland captain Johnny Sexton said "it doesn't get much better than this" after his side beat the All Blacks 32-22 in the third and final Test on Saturday, becoming the first touring team in the professional era to win a series on New Zealand soil.
Ireland scored three tries before half-time in Wellington to lead 22-3 and held their nerve as New Zealand stormed back with three of their own after the interval to clinch the series 2-1.
It completed just the sixth series win by a visiting team in New Zealand and the first since France prevailed 2-0 in 1994.
The victory -- Ireland's fifth in their last eight meetings with the All Blacks -- establishes Andy Farrell's team as among the leading contenders to win next year's World Cup in France.
Sexton made no apology for his team's unbridled celebrations at the final whistle.
"I'm sure there's lots of smiling faces across the country. It doesn't get much better than this," Sexton said.
"It's the biggest respect we can give New Zealand. The celebrations probably weren't the most humble but that shows how much it means to us.
Foster under fire
"I don't think we could be much prouder."
It leaves New Zealand coach Ian Foster under enormous pressure, with his side having lost four of their last five Tests.
The All Blacks have rarely been so outplayed as they were in the first half, failing to respond to opponents who took their chances ruthlessly.
Having looked muddled in attack and clueless on defence for 40 minutes, New Zealand mounted a rearguard after half-time, storming back to trail 25-22 entering the final quarter of the match.
But they couldn't push on against a visiting side who created breathing room when Rob Herring crossed for their fourth try with 14 minutes to go and held firm to complete one of the great series rebounds.
Ireland lost the first Test 42-19 at Eden Park two weeks ago before winning the second Test 23-12 in Dunedin.
All Blacks captain Sam Cane said he was "gutted" with the outcome.
"We're extremely disappointed, gutted in fact. We didn't put on the performance that we so desperately wanted to," he said.
"But we can't take anything away from Ireland, they've been outstanding this last couple of weeks. They were too good for us tonight and we've got some work to do.
"We're bloody sorry that we couldn't put the performances out there that you (the fans) deserve."
For the third time in the series, Ireland dominated the opening exchanges and were able to create a try inside the first five minutes, when Josh van der Flier was driven over from a lineout.
The tourists took control in the 15 minutes before the interval, fashioning two superbly-executed tries to fullback Hugo Keenan and outside centre Robbie Henshaw.
'We never panicked'
Ireland's manipulation of New Zealand's defence to put Henshaw over encapsulated the first-half gulf between the teams, with quick ruck speed and accurate passing leaving the home side grasping at thin air.
New Zealand's fightback was sparked when Ardie Savea, reached out to score after the ball went through 23 phases to start the second half.
Ireland prop Andrew Porter was controversially shown only a yellow card following for clashing heads in a tackle on Brodie Retallick, who suffered a broken cheek and had to be replaced.
Cane asked English referee Wayne Barnes why Porter wasn't red carded, as New Zealand prop Angus Ta'avao had been for a similar incident in the second Test.
Flanker Akira Ioane burst past three defenders to reduce the margin to five points while Ireland were down to 14 men.
Sexton landed a penalty to restore Ireland's eight-point cushion but lightning-heeled wing Will Jordan raced clear to close the gap to 25-22.
Ireland swung the momentum decisively back in their favour when replacement hooker Herring drove over, Sexton converted and never looked like conceding again.
"We lost game one and our backs were against the wall," said head coach Farrell.
"This is the hardest thing that you can do by a country mile in rugby, especially when you take it down to the last game and we know from history that the All Blacks will come out firing.
"The most pleasing thing for me by a long stretch was the composure when they came back at us.
"We never got ahead of ourselves when we were in front and we never panicked."
© 2022 AFP
France24 - World
Saudis bristle after Biden highlights Khashoggi killing
Issued on: 16/07/2022 - 12:56Modified: 16/07/2022 - 12:54
Jeddah (Saudi Arabia) (AFP) – Saudi officials indicated Saturday they were keen to move on from the killing of journalist Jamal Khashoggi, one day after US President Joe Biden raised it in his talks with Crown Prince Mohammed bin Salman.
Tensions between the two men had been high ahead of their first meeting, especially after Biden's administration last year released an assessment by the intelligence community that Prince Mohammed "approved" the operation that led to Khashoggi's killing and dismemberment in the kingdom's Istanbul consulate.
In remarks Friday night, Biden called Khashoggi's death "outrageous" and said he had warned Prince Mohammed against further attacks on dissidents, without specifying what actions he might take.
The Al-Arabiya channel quoted a Saudi official saying the pair "addressed the issue of Jamal Khashoggi quickly" and that Prince Mohammed "confirmed that what happened is regrettable and we have taken all legal measures to prevent" a recurrence.
Prince Mohammed also pointed out that "such an incident occurs anywhere in the world", highlighting "a number of mistakes" made by Washington such as torturing detainees at Abu Ghraib prison in Iraq, Al-Arabiya reported.
In an interview with CNN, Adel al-Jubeir, minister of state for foreign affairs, cast doubt on the intelligence community's determination that Prince Mohammed ordered the 2018 operation, something Prince Mohammed has denied.
"We know what the intelligence community's assessment was with regard to Saddam Hussein having weapons of mass destruction," Jubeir shot back in an exchange with Wolf Blitzer shared widely on Saudi social media.
Accusations that the Iraqi dictator had such weapons trigged the 2003 Iraq War. None were found.
'Double standards'
Jubeir also made clear the kingdom believed the Khashoggi affair had been sufficiently dealt with, even though Khashoggi's remains have never been found.
A Saudi court in 2020 jailed eight people for between seven and 20 years over the killing. Their names were never released, and Khashoggi's fiancee branded the ruling a "farce".
"The Kingdom of Saudi Arabia investigated this crime. The Kingdom of Saudi Arabia held those responsible for it accountable, and they are paying the price of the crime they committed as we speak," Jubeir said.
"We investigated, we punished and we put in place procedures to ensure this doesn't happen again. This is what countries do in situations like this."
Despite lingering discord over the Khashoggi affair, the meeting between Prince Mohammed and Biden "went well with a frank exchange of opinions," Ali Shihabi, a Saudi analyst, told AFP.
Prince Mohammed "responded to Biden, pointing out US double standards of making a huge noise about Khashoggi (a Saudi) while trying their best to downplay the assassination of Shireen Abu Akleh even though she is a US citizen," Shihabi said, referring to the Palestinian-American journalist shot dead in May while covering an Israeli army raid in the West Bank.
"But beyond that frank exchange the meeting was very cordial and important to put the bad blood created by Biden's statement behind them," he said.
© 2022 AFP
Известия (RUS)
В Минобороны РФ сообщили об уничтожении около 200 националистов и наемников в Николаеве
Воздушно-космические силы (ВКС) РФ уничтожили около 200 националистов и наемников, нанеся высокоточным оружием удар по пункту временной дислокации 123-й бригады территориальной обороны Вооруженных сил Украины (ВСУ) в Николаеве. Об этом сообщил 16 июля на брифинге официальный представитель Министерства обороны РФ, генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
«Уничтожено до 200 националистов и иностранных наемников, а также 13 единиц бронированной и автомобильной техники», — рассказал Конашенков.
На украинском «Южмаше» уничтожены цеха по производству «Точки-У». Онлайн спецоперации 16 июля
Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»
Кроме того, генерал-лейтенант сообщил практически о полном уничтожении 115-й механизированной бригады ВСУ, действовавшей на Северском направлении.
«Только за последние двое суток потери личного состава в данном соединении составили более 600 человек. Для доукомплектования бригады в срочном порядке мобилизуют жителей Северска, Николаевки и других близлежащих населенных пунктов, находящихся под контролем украинской армии», — рассказал Конашенков.
3 июля российские войска уничтожили до 120 наемников на окраине Николаева.
26 июня российские военные высокоточным оружием и ракетами «Калибр» нанесли удары по территориям учебных центров украинских войск в Черниговской, Житомирской и Львовской областях. В результате удара несколько украинских бригад полностью утратили боеспособность.
24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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France24 - World
Ireland series defeat heaps pressure on All Blacks coach Foster
Issued on: 16/07/2022 - 12:36
Wellington (AFP) – New Zealand's first home series defeat for 28 years piles the pressure on All Blacks head coach Ian Foster after his side were again outplayed by Ireland in Saturday's third test.
Despite a three-try fightback by the All Blacks after half-time, a 32-22 victory in Wellington for the Irish meant the visitors took the series 2-1 after bouncing back from a comprehensive first Test defeat in Auckland a fortnight ago with a 23-12 win in Dunedin last weekend.
That result had been Ireland's first win over the All Blacks on New Zealand soil. Saturday's second in Wellington inflicted a first home Test series defeat since 1994, when France won 2-0.
Asked if he was still the right man to take New Zealand forward, Foster replied: "I'm only here to talk about the game".
"We have to analyse this series, we had a number of disruptions to our original plans," the All Blacks coach said, having been sidelined with several players and staff by Covid in the build-up to the first Test.
"We weren't getting enough big moments and we certainly didn't get the starts we wanted," Foster added.
Less than 14 months from the start of the Rugby World Cup in France, this was Foster's seventh defeat in 24 internationals since taking charge in 2020.
Previous losses to Ireland and France on their European tour last autumn, mean the All Blacks have won just one of their last five games, leaving pundits in New Zealand questioning whether Foster can hang on to his job ahead of two Tests in South Africa next month.
"New Zealanders have to realise this is a very good Irish team and give them some credit," Foster said, when asked about the expected backlash from All Blacks fans.
"For us, we will keep working on solutions and executing them better.
"We'll go away and look at things, we had a number of new people who were exposed to what I think was a very intense Test series for us, which we haven't had for a while. No doubts we will have to roll our sleeves up."
© 2022 AFP
Известия (RUS)
Карта спецоперации на Украине 16 июля
Специальная военная операция по защите мирного населения Донбасса проводится Россией с 24 февраля. Отследить ход продвижения совместных войск России, Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), а также посмотреть карту военных действий на 16 июля можно в материале «Известий».
Как рассказал в этот день официальный представитель Министерства обороны генерал-лейтенант Игорь Конашенков, в результате высокоточных ударов ВКС России была фактически уничтожена 115-я механизированная бригада ВСУ, действовавшая на Северском направлении. По его словам, только за последние двое суток потери личного состава в данном соединении составили более 600 человек. Кроме того, в результате удара ВКС РФ по пункту временной дислокации 123-й бригады территориальной обороны ВСУ в Николаеве, были уничтожены до 200 националистов и иностранных наемников, а также 13 единиц бронированной и автомобильной техники.
Также в этот день министр обороны России Сергей Шойгу приказал исключить удары Киева по мирным городам. Он заявил, что российские военные должны нарастить действия на всех направлениях спецоперации по защите Донбасса, чтобы исключить возможность украинским войскам наносить удары по мирному населению. Он также проинспектировал российские группировки «Юг» и «Центр», которые выполняют задачи спецоперации, и заслушал доклады генералов.
24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в Донбассе. Власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующий указ.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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France24 - World
War in Ukraine: Latest developments
Issued on: 16/07/2022 - 12:04Modified: 16/07/2022 - 12:02
Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:
Russian strike death toll rises to 24
The death toll of a Russian missile strike on the central Ukrainian city of Vinnytsia on Thursday rises to 24, after a woman dies in hospital of her burn wounds, a Ukrainian official says.
Russia claims the strikes -- hundreds of kilometres from the front lines -- had targeted a meeting of Ukrainian military officials and foreign arms suppliers. Kyiv has denied these claims and says the attack killed three children.
UN Secretary-General Antonio Guterres has said he was "appalled" by the attack, while the EU has slammed it as an "atrocity".
Nuclear plant turned ammo depot?
Russia is using Europe's largest nuclear power plant as a base to store weapons including "missile systems" and shell the surrounding areas of Ukraine, the head of Ukrainian nuclear agency Energoatom says.
The Zaporizhzhia nuclear plant has been under Russian control since the early weeks of Moscow's invasion, though it is still being operated by Ukrainian staff.
Briton reported dead in detention
Paul Urey, a British man captured by pro-Russian forces in Ukraine, died in detention on July 10, Moscow-backed separatists say, claiming he died of diabetes.
Non-governmental organisations describe Urey as a humanitarian who worked as an aid volunteer in Ukraine, while the separatists say he was a "professional" soldier fighting for Ukraine.
British Foreign Secretary Liz Truss says Russia bears "full responsibility" over the reported death.
Russia under fire at G20
Western finance ministers on the island of Bali for two-day G20 talks condemn Moscow's invasion of Ukraine, accusing Russian officials of complicity in atrocities committed during the war.
"Russia is solely responsible for negative spillovers to the global economy," US Treasury Secretary Janet Yellen tells the Russian delegation in the opening session.
She is joined by Canadian Finance Minister Chrystia Freeland, who tells Russia's delegation they are responsible for "war crimes" in Ukraine because of their support for the invasion.
Next target: Siversk
Moscow-backed troops in the Donbas region in eastern Ukraine say they are closing in on their next target, after wresting control of sister cities Lysychansk and Severodonetsk.
"Siversk is under our operational control, which means that the enemy can be hit by our aimed fire all over the area," a pro-Moscow rebel official is cited as saying by Russian state-run news agency TASS.
Russia sees grain deal 'soon'
Russia's defence ministry says that a "final document" designed to unblock grain exports from Ukrainian ports will be ready "soon", following negotiations with Kyiv in Istanbul this week.
Russia's invasion has disrupted the export of grain from Ukraine, which is one of the world's largest wheat producers, worsening a food crisis around the world.
Germany to ramp up 'Berlin train lift'
German national rail operator Deutsche Bahn pledges to accelerate efforts to transport grain out of Ukraine by land, with sea exports still stalled by the country's war with Russia.
"We believe we will be able to considerably ramp up the system in the next few weeks" to bring out as much grain as possible, the head of its freight transport division says.
EU targets Russian gold
The European Union executive proposes to target Russian gold exports in an update to its sanctions packages that will also tighten the screws on previous measures against Moscow.
The move on gold, fulfilling a decision by the Group of Seven most industrialised nations in late June, will be discussed at a meeting of EU foreign ministers on Monday.
- US to resume flights to ISS -
The United States says it will resume flights to the International Space Station with Russia, despite its attempts to isolate Moscow over the invasion of Ukraine.
"To ensure continued safe operations of the International Space Station, protect the lives of astronauts and ensure continuous US presence in space, NASA will resume integrated crews on US crew spacecraft and the Russian Soyuz," US space agency NASA says in a statement.
burs-eab-jmy/ah/imm
© 2022 AFP
Известия (RUS)
Синоптик предупредил москвичей о надвигающихся циклонических вихрях
Ведущий специалист центра «Фобос» Евгений Тишковец предупредил жителей Москвы о циклонических вихрях с воскресенья, 17 июля.
Штормовой передел: почему непогода случается всё чаще и длится дольше
Как компенсировать ущерб от травм и порчи имущества из-за упавших деревьев и строительных конструкций
По словам синоптика, 16 июля станет последним солнечным днем в ближайшее время. Москвичей ждет снижение температуры воздуха до +18... +20 градусов.
«Действительно, все уже ощутили прохладное дыхание Скандинавии: столбики термометров едва ли показывали +23. Это уже на пару градусов прохладнее, чем должно быть на макушку лета, хотя сегодня мы как раз пересекли экватор сезона. С воскресенья активизируются циклонические вихри, идут к нам атлантические циклоны и, соответственно, небо нахмурится, начнутся небольшие дожди», — сказал Тишковец.
По его словам, днем 17 июля в столице температура воздуха не поднимется выше 22 градусов.
14 июля ведущий специалист информационного агентства «Метеоновости» Татьяна Позднякова предупредила москвичей о похолодании на следующей неделе.
11 июля стало самым жарким днем с начала лета в Москве. Температура воздуха в этот день составила +32,2 градуса.
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Известия (RUS)
ВС РФ уничтожили уничтожили цеха по ремонту РСЗО в Днепропетровске
Вооруженные силы России уничтожили цеха по производству комплектующих и ремонту баллистических ракет «Точка-У» и реактивных снарядов систем залпового огня (РСЗО) на оборонном предприятии «Южный машиностроительный завод» в Днепропетровске. Об этом сообщил 16 июля на брифинге официальный представитель Министерства обороны РФ, генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
На украинском «Южмаше» уничтожены цеха по производству «Точки-У». Онлайн спецоперации 16 июля
Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»
Он указал, что цеха были уничтожены с помощью высокоточного оружия большой дальности воздушного базирования.
Генерал-лейтенант также сообщил, что за последние сутки Воздушно-космические силы РФ высокоточным оружием уничтожили четыре пункта управления Вооруженных сил Украины (ВСУ).
«В том числе 80-й десантно-штурмовой бригады в районе Серебрянки ДНР и 3-й танковой бригады ВСУ в районе Новопокровки Харьковской области, склад боеприпасов в районе Константиновки ДНР, живая сила и военная техника ВСУ в 25 районах», — добавил Конашенков.
29 июня российские войска уничтожили высокоточным оружием базу подготовки иностранных наемников в районе Николаева.
17 апреля Вооруженные силы РФ высокоточным ударом уничтожили завод по производству боеприпасов в Киевской области.
24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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France24 - World
UK Tory leadership candidates clash over taxes in first TV debate
Issued on: 16/07/2022 - 11:30
NEWS WIRES
The five remaining Conservative candidates vying to become Britain's next prime minister clashed Friday night over tax and honesty in politics in their first TV debate, as they fight to make an eventual two-person run-off.
The 90-minute debate -- the first chance in the days-old contest for both the frontrunners and lesser-known contenders to pitch their credentials to a national television audience -- saw relatively few direct confrontations between them.
But when they did erupt, it came largely over taxation, with former finance minister Rishi Sunak, one of the frontrunners, forced to defend plans to keep rates at some of the highest levels in decades.
Sunak, who has topped the first two rounds of voting by Tory MPs this week as the race narrows towards a final pair next week, is up against several contenders vowing to cut various taxes immediately.
The wealthy and polished media performer, whose political fortunes have been damaged by his family's own tax affairs, urged both caution and patience as the UK grapples with the worst inflation in 40 years.
"Borrowing your way out of inflation isn't a plan, it's a fairytale," Sunak told Foreign Secretary Liz Truss, as she touted her tax-slashing plans in the face of a spiralling cost-of-living crisis.
Truss -- battling to unite the ruling party's right wing behind her so-far lagging campaign after twice finishing third in votes -- has positioned herself as a low-tax free marketeer.
She has backing from prominent Johnson loyalists, despite wanting to reverse his government's recent tax rise earmarked for healthcare.
"You cannot tax your way to growth," Truss said. "I think it is wrong to put taxes up."
Tugendhat tops poll
Johnson last week announced his resignation as Tory leader after a cabinet insurrection led partly by Sunak, following months of controversies.
The five Conservative MPs bidding to succeed him initially faced hostile questions, from an invited audience of voters and a single political anchor, over trust and integrity.
That allowed long-shot candidates Tom Tugendhat, a prominent backbencher, and former equalities minister Kemi Badenoch, to pitch themselves as untainted and ready to provide a fresh start.
"Are you serving the people of the United Kingdom or are you serving your career? Because that's the real question tonight," Tugendhat said, repeatedly drawing applause from attendees.
A snap poll of 1,159 viewing voters by Opinium found 36 percent thought the former army officer performed best, followed by a quarter citing Sunak.
Just six percent said Truss, while Penny Mordaunt and Badenoch fared slightly better on 12 percent each.
In a sign of the shadow cast by Johnson, the contenders were asked if he was honest and none gave a wholehearted endorsement.
Tugendhat shook his head, Badenoch said "sometimes" while the other trio of former cabinet colleagues equivocated.
Mordaunt, who has emerged as the surprise bookmakers' favourite with strong grassroots support, appeared uneasy directly criticising the party's outgoing leader.
"There have been some really severe issues and I think he has paid a price for that," she said.
The Royal Navy reservist -- briefly Britain's first woman defence secretary but demoted to junior minister roles under Johnson -- has been increasingly attacked by rival camps.
The claims include that she is inexperienced, incompetent in government jobs and has shifting stances on transgender rights.
"I take it as a big fat compliment that no one wants to run against me," Mordaunt said of the attacks.
'Knife fight'
The ballots of Conservative MPs will end Wednesday, with the party's rank-and-file members then choosing from the two finalists following nationwide campaigning and hustings.
The winner will be announced on September 5.
While Johnson has said he will stay above the fray, his supporters have spoken acidly against Sunak, as the contest gets increasingly divisive.
The worsening acrimony prompted Tugendhat to call it "a knife fight in a phone box" ahead of the debate and urging the party to unite.
But some former cabinet members have also turned their fire on Mordaunt.
Attorney General Suella Braverman, who was eliminated Thursday, accused Mordaunt of failing to "stand up for women" as she backed Truss.
Meanwhile ex-Brexit minister David Frost alleged Mordaunt was "absent on parade" when they worked together on negotiations with Brussels.
Earlier Friday, the candidates took part in an online hustings, detailing policy priorities alongside warm words for the Tory base.
They will participate in another televised debate Sunday, before Tory MPs next vote Monday, when the field will likely be cut to four.
A further vote and TV debate is scheduled for Tuesday, before Conservative lawmakers decide the final pair of contenders Wednesday.
(AFP)
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Tory party
Diverse list of contenders raises prospect of first non-white British PM
Sunak heads race to become Britain's next PM after latest vote leaves five candidates standing
UK Foreign Minister Liz Truss joins crowded race for PM
France24 - World
Women’s Tour de France: Director relishes chance for girls to ‘identify with champions’
Issued on: 15/07/2022 - 18:53
Romain HOUEIX
Annette Young
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After a brief professional career that included a French championship in 2012, women’s Tour de France director Marion Rousse has become a key figure in cycling. In an exclusive interview with FRANCE 24, Rousse explained why the Women’s Tour, an eight-day race that begins on July 24, is so important for girls who aspire to become professional cyclists.
She is part of a "lost generation" of cyclists who never had a chance to race in a women’s Tour de France, an event that ceased operating in 1989. Now the director of the first professional version of the women’s Tour de France, Marion Rousse, 30, told FRANCE 24 she feels "pride" in the role.
The northern France native, who has a son with her partner, French cyclist Julien Alaphilippe, aims to make the Women’s Tour a perennial event, and a profitable one in partnership with online cycling platform Zwift. Rousse hopes above all that this year’s race, set to take place from July 24 to 31, inspires fans to become professional riders.
Rousse spoke to FRANCE 24 during the French road cycling championships on June 25.
FRANCE 24: What does being director of the women's Tour de France mean to you?
Marion Rousse: Being director of the Tour represents many things. There is a lot of pride. When I was offered the job, I saw myself at the age of six, starting to ride a bike ... I remembered how far I had come. For someone who has never been able to participate in the Tour de France, I am delighted to have a role in this spectacular event.
FRANCE 24: This women’s Tour de France lasts only one week, compared to three for the men’s Tour. How do you explain this difference?
Rousse: From an athletic point of view, the women would be able to last three weeks. The Giro Tour (the women’s Tour of Italy) is a little longer than the Tour de France and already has 10 stages. However, we have to compare what is comparable, and this is not the case when we measure ourselves against what is done on the men’s side.
There are about 30 riders on the men’s teams, so they can afford to send groups to several races (that could be scheduled before, during and after the Tour). There are only about 10 riders on the women’s teams. So if the Tour de France blocked out three weeks of the cycling competition calendar, it would be at the expense of other women’s races. We don't want that.
It’s also important to keep in mind that the ecosystem of women’s cycling is still weak. So we shouldn’t think too big. We want to be here in 100 years, so we want to start with eight days. However, this long week (of racing) will take place under the same conditions as the men, with the caravan on all the stages and with the same lodgings. And we’re not closing the door on a longer women’s Tour de France in the future.
FRANCE 24: Beyond directing a sporting event, do you also hope to inspire future cyclists?
Rousse: Words can’t describe the impact this Tour de France could have on women’s cycling. Whether for men or now for women, the impact of this race goes far beyond the cycling world.
The cycling world is slowly becoming more inclusive for women. I am proud of the idea that young girls will be on the side of the road in July to catch sight of the Tour. They will finally be able to identify with the champions. When I used to go see the stages of the Tour, and train in the evening by following the route, I identified with Robbie McEwen (an Australian rider who won the Tour’s green jersey for points from stage finishes and intermediate sprints three times). These girls will finally have women as role models.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Marion Rousse (@rousse_marion)
FRANCE 24: Some people see the women’s Tour as an attempt to adopt feminist values for marketing purposes. How would you respond to these critics?
Rousse: I would tell them that this is not the first women’s cycling event for ASO (Amaury Sport Organisation, the French company organising the Tour de France, among other competitions). It has been promoting women’s cycling for a while: Tour de Qatar, Liège-Bastogne-Liège, the Flèche Wallone and now Paris-Roubaix. We’re part of a continuity.
I thought about that when I was offered the job. I wanted this race to be the equal of the men’s, not a second-class one. Christian Prudhomme, the director of the men's Tour de France, is just as involved in the smooth running of the women’s Tour. We want the (men’s) Tour de France to be our big brother and become a real fourth week of the Tour.
This article has been translated from the original in French.
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France24 - World
Dissident FARC leader killed in military raid in Colombia, defence ministry says
Issued on: 15/07/2022 - 22:15
NEWS WIRES
Nestor Gregorio Vera, who commanded a group of former Colombian rebels who rejected a peace deal and was best known by his alias Ivan Mordisco, died in an armed forces bombing this week, Defense Minister Diego Molano said on Friday.
Mordisco was killed along with nine other fighters last weekend in a jungle area of southwestern Caqueta province, Molano told journalists.
Mordisco's death is the latest in a series of killings of ex-FARC leaders who rejected a 2016 peace deal with the government and instead formed two dissident factions which officials say are involved in drug trafficking and illegal mining.
"The operation had as an objective the neutralization of one of the top commanders of the FARC dissidents who never entered the Havana (peace) accord and whose criminal trajectory of more than 30 years in the south of the country was a scourge of that region," Molano said.
Mordisco was the last great FARC leader, Molano said, and his death is a final stab at the dissidents. Molano said Mordisco had been planning to expand his faction.
According to security sources, Mordisco replaced Gentil Duarte as the leader of their so-called FARC-EP dissident faction after the latter was killed at the end of May in Venezuela, the site of all other recent deaths of dissident commanders.
The FARC-EP faction and its rival the Segunda Marquetalia compete against each other and other armed groups for control of criminal activities in Colombia and Venezuela.
Segunda Marquetalia commander Ivan Marquez, who was a negotiator at peace talks before rejecting the accord, survived a recent attack in Venezuela, according to Colombia's armed forces.
Dissident leaders Jesus Santrich, Romana and El Paisa have also been killed recently in Venezuela.
The Colombian government accuses Venezuelan President Nicolas Maduro of sheltering Colombian armed groups, which Maduro has vehemently denied.
(REUTERS)
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Colombian president-elect Petro proposes ceasefire, talks with ELN guerillas
INSIDE THE AMERICAS
Special programme: Colombia's peace deal generation
Leader of rebel group that rejected peace deal killed in Colombia, says president
France24 - World
British man dies in detention after being captured by pro-Russian forces in Ukraine
Issued on: 15/07/2022 - 08:02
FRANCE 24
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Moscow-backed separatists confirmed that British man Paul Urey died in detention on July 10 after being captured by pro-Russian forces in Donetsk. The EU, meanwhile, proposed to “slap a sanctions regime on gold” from Russia, the deputy head of the European Commission said on Friday, in what would be the seventh sanctions package against Russia since its invasion of Ukraine in February. Read about the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
7:09pm: Ukraine receives first delivery of M270 rocket-launcher system, Kyiv says
Ukraine said Friday it had received its first delivery of a sophisticated rocket-launcher system, adding to a growing arsenal of Western-supplied long-range artillery Kyiv says is changing dynamics on the battlefield.
"The first MLRS M270 have arrived," Ukrainian Defence Minister Oleksiy Reznikov wrote on social media, without mentioning what country had sent them.
"They will be good company for HIMARS on the battlefield," he added, referring to US precision rocket systems recently deployed in the conflict.
>> Can US-supplied HIMARS be a game changer for Ukraine?
5:15pm: UK says Russia ‘will be held to account’ for reported death of Briton in Ukraine
Russia bears “full responsibility” over the reported death of Paul Urey, British Foreign Secretary Liz Truss said Friday, after Moscow-backed separatists in Ukraine said the captured Briton had died in detention.
“I am shocked to hear reports of the death of British aid worker Paul Urey while in the custody of a Russian proxy in Ukraine,” she said. “Russia must bear the full responsibility for this.”
Truss said that Urey “was in Ukraine to try and help the Ukrainian people in the face of the unprovoked Russian invasion.
“The Russian government and its proxies are continuing to commit atrocities.
“Those responsible will be held to account. My thoughts are with Mr Urey's family and friends at this horrendous time,” added the minister, who is in the running to become the UK's next leader.
Darya Morozova, a representative of the Russia-backed, self-proclaimed Donetsk People's Republic, said on the messaging app Telegram that Urey "died on July 10" and that he had diabetes.
4:27pm: Search for missing continues in Vinnytsia after missile strike on Thursday
The search for missing people continued in the aftermath of a Russian missile strike in the Ukrainian city of Vinnytsia on Friday, as some brought flowers and children's toys to a makeshift memorial to the victims, FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.
In the aftermath of the strike, Russia's military claimed that Ukraine's air force was holding high-level meetings in one of buildings that was hit.
"It's not the kind of building where the Ukrainian military would be holding high-level meetings," Cragg reports. "Technically it is a building that belongs to Ukraine's defence ministry, but it's a building that was used for cultural events, classes."
4:03pm: Russian court sentences opposition activist to four years in jail
A Russian court sentenced opposition activist Andrei Pivovarov to four years in jail on Friday for running an outlawed political movement, the court's press service said in a statement.
Pivovarov is a former director of Open Russia, a now defunct opposition group linked to exiled former oil tycoon and Kremlin critic Mikhail Khodorkovsky.
Pivovarov's supporters also said he was sentened to four years of imprisonment.
"Andrei Pivovarov was sentenced to four years in a standard-regime penal colony," they wrote on Facebook.
3:34pm: Russia sanctions more than 350 Japanese MPs for ‘anti-Russian’ positions
Russia on Friday imposed sanctions against 384 members of Japan's parliament, the foreign ministry said in a statement.
Moscow said the measures were taken against those who had "taken an unfriendly, anti-Russian position".
Tokyo has hit Russia with sanctions, joining the G7 in freezing the central bank's assets, since Moscow sent tens of thousands of troops into Ukraine on February 24.
14:33pm: Agreement 'close' on resuming Ukrainian grain exports, says Russian defence ministry
Russia's proposals on how to resume Ukrainian grain exports were "largely supported" by negotiators at talks this week in Istanbul and an agreement is close, the Russian defence ministry said on Friday.
The ministry said that work on what it calls the "Black Sea Initiative" will be finalised soon.
"Russia has proposed measures to ensure the transportation of food to foreign countries, including Russian partners, to rule out the use of supply chains to supply the Kyiv regime with weapons and military equipment, as well as to prevent provocations," it said.
Russia, Ukraine, Turkey and the United Nations are due to sign a deal next week aimed at resuming Black Sea grain exports from Ukraine, which have been severely hampered by the war there.
Russia's February 24 invasion has stalled exports from Ukraine's ports, leaving dozens of ships stranded and some 20 million tonnes of grain stuck in Odesa silos.
Ukraine and Russia are major global wheat suppliers, while Ukraine is a significant producer of corn and sunflower oil.
11:33am: Briton captured by pro-Russian forces in Donetsk dies in detention
Paul Urey, a British man captured by pro-Russian forces in Ukraine, has died in detention, Moscow-backed separatists said on Friday.
"He died on July 10," Darya Morozova, a representative of the self-proclaimed Donetsk People's Republic, said on Telegram, adding that he had diabetes.
Non-governmental organisations describe Urey as a humanitarian who worked as an aid volunteer in Ukraine, while Moscow-backed separatists insist he was a "professional" soldier.
10:20am: EU to target Russian gold in next sanctions package
The European Union will target Russian gold exports in its next sanction package and seek to "close exit routes" for those bypassing its earlier packages, an EU commissioner said Friday.
The EU has so far approved six sanction packages against Russia. The last one passed in June imposed a ban on most Russian oil imports.
The EU will look into "ways we could slap a sanction regime on gold, which is an important commodity for exports from Russia", Maros Sefcovic, deputy head of the European Commission, said in Prague.
"As soon as we reach an agreement at the level of member states, we will publish it," he said ahead of an informal meeting of EU affairs ministers held by the Czech presidency of the 27-nation bloc.
The move follows a ban on gold exports from Russia agreed by the world's most industrialised nations at a G7 meeting at the end of June.
09:02am: Prosecutors gather evidence after Russian strikes in Vinnytsia
As the clean-up begins in a square in Vinnytsia hit by Russian attacks on Thursday morning, prosecutors are gathering evidence of what they have described as a "war crime".
The strikes killed 23 people in the city in central Ukraine, hundreds of kilometres away from the frontlines. UN Secretary-General Antonio Guterres said he was "appalled" by the attack, while the EU slammed it as an "atrocity."
FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Vinnytsia.
07:00am: Sharp increase in burials in Russian-held Ukraine, NGO reports
Satellite photos and on-the-ground images reveal a sharp increase in burials in Russian-held areas of Ukraine, according to a report released Friday.
The non-government Centre for Information Resilience analysed images of burials in six areas -- two of them previously held by Russian forces and the rest still under Moscow's control in southern Ukraine.
"Open source information can give unprecedented reach behind the frontlines of the war in Ukraine and into areas occupied by Russian forces," said Benjamin Strick, director of investigations at CIR.
At the Starokrymske cemetery in Mariupol, the report's authors said that around 1,000 new graves could be seen over a period of around five months between October 21 and March 28.
The rate of burials grew sharply after that, with 1,141 new graves seen in satellite images between March 28 and May 12 and over 1,700 more between May 12 and June 29, the authors said.
The figures could not be independently verified.
03:54am: Hosts call for G20 members to focus on "building bridges" rather than politics
G20 finance leaders meeting in Bali must make progress tackling the global economic threats sparked by Russia's war in Ukraine or the humanitarian consequences would be catastrophic, host Indonesia said on Friday.
Some Western ministers blasted Russian officials attending the talks, with U.S. Treasury Secretary Janet Yellen saying Russia's "brutal and unjust war" was solely responsible for the economic crisis the world now faced.
Finance leaders from the Group of 20 major economies are meeting on the resort island, as host Indonesia tries to find common ground in a group frayed by the Ukraine war and rising economic pressures from soaring inflation.
Russia's invasion of Ukraine, which the Kremlin calls a "special military operation", has overshadowed recent G20 meetings, including last week's gathering of foreign ministers.
Indonesian Finance Minister Sri Mulyani Indrawati said the world had high hopes the group could find a solution to the threat of war, rising commodity prices and the spillover effects on the ability of low-income countries to repay debt.
"We are acutely aware that the cost of our failure to work together is more than we can afford. The humanitarian consequences for the world, and especially for many low income countries would be catastrophic," she said.
Mulyani called for G20 members to talk less about politics and "build bridges between each other" to deliver more technical decisions and concrete action.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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war in Ukraine
Can US-supplied HIMARS be a game changer for Ukraine?
Zelensky urges ‘special tribunal’ for Moscow amid deadly Russian strikes on central Ukraine
Focus
War in Ukraine: a glimpse into the life of soldiers on the front line
Известия (RUS)
Кандидаты на пост премьера Британии не стали называть Джонсона честным
Все кандидаты на пост премьер-министра Великобритании и главы Консервативной партии отказались назвать экс-главу кабмина Бориса Джонсона честным. Об этом они заявили во время дебатов, прошедших 15 июля.
Премьерное поведение: кто может прийти на смену Борису Джонсону
И как это повлияет на отношения Лондона и Москвы
Пятерым соискателям был задан прямой вопрос, был ли Джонсон честным на своем посту. Первой отвечала бывший замминистра по делам женщин и равноправия Кеми Баденок и сказала: «Иногда».
«Было несколько действительно серьезных проблем, и я думаю, что он заплатил за это цену», — цитирует замминистра по международной торговле Пенни Мордонт Bloomberg.
«Я пытался дать ему презумпцию невиновности как можно дольше, и в конечном итоге я пришел к выводу, что не могу, и именно поэтому я ушел в отставку... Было несколько причин, по которым я ушел в отставку, но доверие и честность были частью этого», — объяснил экс-глава минфина Риши Сунак.
«Джонсон очень четко дал понять, что он совершал ошибки в правительстве», — добавила министр иностранных дел Лиз Трасс.
Председатель комитета палаты общин Том Тугендхат вместо ответа отрицательного покачал головой.
Джонсон объявил о своей отставке 7 июля после того, как из его правительства ушли свыше 50 политиков. Решение было принято на фоне назначения британским премьером на должность заместителя главного организатора правящей Консервативной партии Криса Пинчера, обвиняемого в сексуальных домогательствах. Помимо этого, Джонсона и его окружение обвинили в организации увеселительных мероприятий во время локдауна, введенного из-за коронавирусной инфекции.
Вместе с постом премьер-министра Джонсон также покидает должность главы британской партии консерваторов. Политик будет исполнять все эти обязанности до назначения преемника.
11 июля Джонсон заявил, что не будет публично поддерживать ни одного из кандидатов, так как «не хотел бы подрывать чьи-либо шансы». Также он признался, что думает уйти из политики. Однако 15 июля СМИ сообщили, что Джонсон призывает соратников по партии не поддерживать Сунака.
Имя нового премьер-министра и главы Консервативной партии станет известно 5 сентября.
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France24 - World
Biden states support for two-state solution, but 'ground not ripe' to restart Israel-Palestine talks
Issued on: 15/07/2022 - 08:52Modified: 15/07/2022 - 11:11
FRANCE 24
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US President Joe Biden said that US commitment to a two-state solution “has not changed”, but that the “ground is not ripe” to restart talks between Israel and Palestine. The American president was speaking during a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas in the West Bank on Friday.
US President Joe Biden pledged on Friday to keep up efforts to support a just solution to the Israeli-Palestinian conflict even though the goal of a two-state solution appeared far off.
Speaking alongside Palestinian President Mahmoud Abbas in Bethlehem, Biden said the United States would not give up on the goal of a just settlement to the decades-long conflict between Israel and the Palestinians.
"Even if the ground is not right at this moment to restart negotiations, the United States and my administration will not give up on trying to bring the Palestinians, Israelis and both sides closer together."
"There must be a political horizon that the Palestinian people can actually see or at least feel. We cannot allow the hopelessness to steal away the future," Biden said
The comments were likely to disappoint the Palestinians, who are looking to the U.S. to press Israel into restarting peace talks. The last substantive talks collapsed over a decade ago.
The key to peace
Meanwhile, Abbas said “the key to peace” in the region “begins with ending the Israeli occupation of our land.”
He added: “I am willing to extend an open hand to Israeli leaders so that we can bring peace to the region.”
But as Biden said US commitment to a two-state solution “has not changed”, Abbas said there was a narrowing window for a resolution of this nature.
"The opportunity for a two-state solution on the 1967 borders may be available today, and it may not remain for a long time," Abbas said after meeting with US President.
Abbas said “the key to peace” in the region “begins with ending the Israeli occupation of our land”.
The Palestinian President also asked for US support to holding accountable the killers of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh, who was killed during an Israeli raid in the West Bank city of Jenin on May 11.
Biden said the US would insist on "full" accountability over the killing of the Palestinian-American Al Jazeera reporter.
(FRANCE24 with REUTERS and AFP)
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Saudi Arabia ends Israel ban by opening its airspace to all carriers
Biden, Lapid sign US-Israel promise to deny Iran nuclear weapons
MIDDLE EAST MATTERS
Joe Biden's high-stakes trip to the Middle East, including Israel and Saudi Arabia
Известия (RUS)
На Камчатке пропал вертолет
Вертолет «Робинсон» пропал на Камчатке, на его борту, по предварительным данным, находятся три человека. Об этом в субботу, 16 июля, сообщает ТАСС со ссылкой на авиаслужбы.
«Вертолет вылетел из долины Узон и следовал, по предварительным данным, в село Мильково. В установленное время он не вышел на связь. Предварительно, на его борту находятся три человека», — сообщил собеседник агентства.
«Робинсон» является легким четырехместным коммерческим вертолетом, одной из самых популярных моделей общего назначения.
По данным «Известий», предварительно, вертолет пропал в Елизовском районе. Воздушное судно принадлежит ООО «Взлет», за штурвалом находился пилот Малиновский И. В. 1997 года рождения.
Предполагается, что из-за непогоды вертолет совершил посадку для ночевки в неизвестном месте. Проблемы со связью у машины были изначально.
Из-за неблагоприятных погодных условий спасательные вылеты не будут совершаться до 18 июля.
8 июля на Камчатке экстренно сел вертолет Ми-8 с подростками на борту. Он летел из Долины гейзеров и совершил посадку в кальдере вулкана Узон.
По предварительной информации, у вертолета отказал двигатель из-за возможного попадания птицы. Пилотам удалось благополучно посадить воздушное судно, никто из 24 пассажиров и четырех членов экипажа не пострадал.
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Известия (RUS)
Два человека пострадали при столкновении лодок на водохранилище в Башкирии
Две лодки столкнулись на Павловском водохранилище в Нуримановском районе в Башкирии. Инцидент произошел утром в субботу, 16 июля.
Темная вода: двух детей унесло в море из-за беспечности взрослых
Трагедия в Крыму вновь заставила вспомнить о безопасности на пляже
По данным «Известий», на лодках находились пятеро взрослых и ребенок. По предварительным данным, в результате столкновения пострадали два человека.
6 июля в Якутии на реке Булгурме перевернулась моторная лодка, в которой находились девять человек, в том числе двое детей. По информации регионального МЧС, все пассажиры самостоятельно доплыли до берега, а водителя с перевернутой лодкой унесло течением. Поиски мужчины вели различные поисково-спасательные службы.
13 июня спасатели в Серебряном Бору в Москве вытащили из воды троих мужчин, столкнувшихся на надувной резиновой лодке с плавучим домиком для птиц. Инцидент произошел в районе Чистого залива, в результате домик оказался полностью разрушен, а трое пассажиров плавсредства упали в воду.
Спасатели обнаружили мужчин в 200 м от берега, они цеплялись за поврежденную лодку. Их подняли на борт спасательного катера и доставили на берег. Медицинская помощь спасенным не потребовалась.
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France24 - World
‘A job to run away from’: Dilemmas await successor to UK's Johnson
Issued on: 12/07/2022 - 10:15
Tom WHEELDON
Nominations for the 11 Tory leadership contenders are expected to open on Tuesday, with MPs voting in the first round later in the week. Analysts anticipate that Boris Johnson’s successor in Downing Street will inherit a poisoned chalice. Topping the list of problems, the cost of living crisis vexing the developed world is especially serious in the UK, amid years of dreadful productivity growth and now the fallout from Brexit.
One thing Johnson’s critics to his right and left agree on is that his effusive bonhomie was a thin veil in front of a void, leaving him incapable of dealing with Britain’s amplifying troubles.
Johnson’s ex-consigiliere Dominic Cummings once said he complained that being PM was “like getting up every morning pulling a 747 down the runway”. Even if Johnson’s successor has the strategic vision many say he lacked, that simile will look just as apt.
“It’s a job to run away from rather than runs towards,” said Jonathan Tonge, a professor of politics at Liverpool University. “There’s no political headroom and there are no economic goodies to offer.”
Much of the world is confronting a cost of living crisis amid post-lockdown supply chain crunches, the energy shock from the war in Ukraine and the consequences of loose monetary policy as economies surged back from the Covid shock. But Britain’s economic problems are especially acute.
Fiscal conundrum
Of all G20 economies, only sanctions-hit Russia will perform worse than the UK in 2023, the OECD forecast last month. UK inflation reached 9.1 percent in May, its highest level in four decades and the highest in the G7 at present. The same month, the pound sank to its lowest level against the dollar since the pandemic started, dipping under $1.20.
Governor of the Bank of England Andrew Bailey told a conference of central bankers he was unsurprised by the drop in sterling’s value, attributing it to Britain’s flagging economic outlook. “I think the UK is probably weakening rather earlier and somewhat more than others,” he put it.
Amid these economic afflictions, tax has emerged as the leadership contest’s foremost battleground. Contenders like Foreign Secretary Liz Truss and ex-health secretaries Jeremy Hunt and Sajid Javid promise to cut taxes to boost household finances.
In large part, these proposals can be interpreted as swipes at ex-chancellor Rishi Sunak, who leads the polls amongst the Tory Party members who choose between the final two after MPs eliminate the rest in successive voting rounds. Economically right-wing Tories have made much of the British tax burden reaching its highest level since Labour prime minister Clement Attlee’s 1945-1951 government – notably Commons leader Jacob Rees-Mogg, who described Sunak as “the much-lamented socialist chancellor” at a cabinet meeting last week. For his part, Sunak ruled out indulging “comforting fairy tales” in his campaign launch video on Friday.
While taxes are at near record levels in the wake of the Covid crisis, so is government borrowing – and price rises are making it costlier to service, seeing as a lot of UK public bonds are inflation-indexed.
“Johnson’s successor will have very little economic room for manoeuvre,” Tonge warned. “Sunak was chancellor; he’s actually looked at the books and he’s seen that it’s bleak. The others seem ignorant of the parlous state of the public finances. The idea that we can risk government revenues by cutting taxes is ridiculous considering the level of debt.”
Others say the political exigencies are so pressing that fiscal consolidation will have to wait, despite the economic risks. “Realistically, the Treasury is going to have to let borrowing increase in the short term so that it can help people out on the lowest incomes and not allow public services to deteriorate,” argued Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.
Housing crisis
As well as the immediate fiscal dilemma, the tasks required to boost Britain’s long-term economic performance carry political risks.
Productivity growth is the pre-eminent factor in raising the standard of living, economists point out. The late 2000s financial crisis transformed Britain from a leader to a laggard in this regard. Britain’s productivity growth was the second-highest in the G7 from 1997 to 2007. It was the second-lowest in the G7 from 2009 to 2019.
Businesses have long warned that elevated housing costs are a major factor behind the UK’s productivity problem, making it harder for companies located in high-productivity areas to recruit and retain skilled workers. The price of the average home is running at a record 7.1 times the average of annual wages. While London is by far the most productive British region, it is also the least affordable in terms of property, with prices 9.7 times the typical annual salary.
Housing supply has failed to keep track of demands for decades – sending prices skyrocketing in the 2000s, with only the Great Recession temporarily checking their ferocious ascent since then. Accordingly, the proportion of young people who own their home has plummeted over the past thirty years.
The share of young people voting Tory has sunk along with it, endangering the party’s ability to recruit its next generation of supporters: 35 percent of 18-24 year-olds voted Conservative in John Major’s narrow general election victory in 1992; when Johnson won his 2019 landslide, it was with just 21 percent of the vote amongst that demographic.
By contrast, 64 percent of over 65s voted Tory in 2019. Most of this age group own their homes and have seen their wealth mount thanks to property-price rises.
Johnson promised at last year’s Conservative conference to “enable more young people everywhere to share the dream of homeownership” and thereby help “solve the national productivity puzzle”. Very little happened.
The Tories’ initial intention to facilitate more housebuilding was blamed for their astonishing defeat in the Chesham and Amersham by-election in 2021. This was a quintessential Blue Wall seat – economically prosperous, somewhat rural and near London. It had voted Tory consistently since its inception in 1974. Yet the Liberal Democrats overturned the 16,000 Conservative majority with a campaign railing at the Tories’ plans to loosen planning rules, as well as opposition to the forthcoming HS2 high-speed railway passing through.
So the challenge for Johnson’s successor is to solve the housing crisis without alienating its core (older, southern) vote. “Housing is difficult for any prospective Conservative leader,” Tonge underlined. “Every survey that’s been done on this shows there’s a correlation between home ownership and voting Tory. But whenever there are proposals to build new homes, you get current Conservative electors at the forefront of these so-called NIMBY campaigns.”
Brexit blues
Brexit is a topic of intergenerational disagreement just like the housing crisis. It is also a drag on the UK economy. By creating trade friction with the EU, Britain’s largest trading partner, Brexit means GDP is 5.2 percent lower than it would be otherwise, according to calculations by the Centre for European Reform.
Northern Ireland provides further evidence. Closer trade links with the EU have helped the province’s economy “slightly outperform the UK average”, a report by the National Institute of Social and Economic Research found.
But the protocol in Johnson’s deal keeping Northern Ireland in the single market for goods created a sore at the heart of the British body politic – a customs barrier between the province and the rest of the UK, unacceptable to many Ulster unionists.
Trying to resolve this problem, Johnson’s government unveiled in June plans to override part of the protocol. But this legislation looks set to divide the Tory Party, risks being shot down in the Commons, and threatens legal and trade repercussions from Brussels.
>> Johnson moves to renege on his own ‘terrible’ Brexit deal – but will the Tories kill it?
Rejoining the EU – or at least the single market – would get rid of those particular issues. But no contender to enter Number 10 in either major party contemplates reopening the European question. The 2019 general election showed it would be electoral suicide. The promise to “Get Brexit Done” was a crucial factor in handing Johnson his hefty majority, while endorsing a second referendum cost Labour dear.
As his predecessor Jeremy Corbyn’s shadow Brexit secretary, Labour leader Sir Keir Starmer was the architect of that second referendum proposal. Starmer is now adamant in ruling out a return to the EU, the single market or the customs union.
Moving on from Brexit and the widely disliked Corbyn has allowed Labour to gain a nine-point polling lead over the Tories, according to Politico’s polling aggregate, although Starmer – like the forthcoming new prime minister – has challenges ahead. The 80-seat Tory majority is a mountain to climb, and historically the Conservatives have been the most electorally successful political party in the democratic world. Moreover, Labour had already lost one Red Wall before the Tories seized northern England in 2019, when the secessionist SNP demolished their Scottish bastion in 2015 while the Tories implanted themselves as their main opposition north of the border.
Yet Johnson’s forthcoming successor can no longer rely on Labour’s unpopularity.
“Corbyn effectively threw the Labour down a deep, dark hole – which means it’s spent the last two and a half years focused on climbing out of it; now that it’s out, it has to start setting out a convincing vision for voters,” Bale concluded. “But those voters are no longer scared of Labour, no longer ridiculing it even if they’re not particularly inspired. That means whoever takes over as PM can’t take anything for granted.”
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Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?
NORTHERN IRELAND
Johnson moves to renege on his own ‘terrible’ Brexit deal – but will the Tories kill it?
ANALYSIS
No-confidence vote likely ‘beginning of the end’ for UK’s Johnson
Известия (RUS)
Колокольцев вручил на Красной площади дипломы выпускникам университета МВД
Министр внутренних дел Российской Федерации, генерал полиции РФ Владимир Колокольцев вручил дипломы выпускникам Московского университета МВД России имени В.Я. Кикотя. Мероприятие состоялось в субботу, 16 июля, в самом центре Москвы — на Красной площади.
«Сегодня дипломы о высшем образовании получат почти 900 молодых офицеров, среди них — 35 наших зарубежных коллег. Подготовка будущих полицейских проходила по широкому спектру направлений, включая расследование преступлений, оперативную и экспертно-криминалистическую деятельность, обеспечение кибербезопасности. В текущем году 150 человек окончили университет с отличием, из них восемь — с золотой медалью», — передает «МВД Медиа» приветственное слово Колокольцева к выпускникам университета.
Тяжело с учением: как выбрать профессию в неопределенные времена
Какие отрасли и специальности станут высокооплачиваемыми в ближайшие годы
Колокольцев напомнил выпускникам, что по их отношению к работе, а также моральным и нравственным качествам граждане будут оценивать деятельность ведомства в целом.
«В любой ситуации каждый из вас должен помнить, что является представителем государства и закона. Пусть ориентиром станут примеры самоотверженности, мужества и героизма, которые проявляют наши коллеги», — подчеркнул глава МВД РФ.
На мероприятии побывал корреспондент телеканала «Известия» Игорь Капориков. Он рассказал о неофициальной традиции выпускников этого университета — подбрасывании монеток на удачу.
«Покидая Красную площадь, офицеры бросают в небо пятирублевые монеты. Этот денежный дождь символизирует блестящее будущее молодых офицеров», — рассказал журналист.
25 июня президент РФ Владимир Путин обратился к российским выпускникам школ и поздравил их с началом нового этапа в жизни. Глава государства призвал молодых людей подходить к любому делу с большой самоотдачей и никогда не сдаваться. Он подчеркнул, что новому поколению предстоит создавать будущее России: творить, совершать открытия, ставить новые рекорды, вдохновлять.
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France24 - World
Killing of Palestinian journalist threatens to overshadow Biden's Israel trip
Issued on: 12/07/2022 - 13:08
Marc DAOU
Joe Biden flies to the Middle East on Tuesday for his first trip to the region since entering the White House. Before a visit to Saudi Arabia – one which reawakens the age-old foreign policy dilemma of realpolitik versus human rights – the US president goes to Israel, where he risks becoming entangled in the storm surrounding the fatal shooting of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh in May.
Biden will be in Israel from Wednesday to Friday on the first stop of his Middle Eastern tour – and is expected to discuss with new Israeli Prime Minister Yair Lapid the deepening ties between Tel Aviv and certain Arab states, as well as US attempts to revive in some form the nuclear deal discarded by his predecessor Donald Trump.
But regardless of these intentions, Biden’s visit risks being caught up in the anger over the killing of Shireen Abu Akleh, the Al-Jazeera journalist who was shot dead on May 11 while covering an Israeli military operation in the West Bank town of Jenin, despite wearing a protective helmet and a bulletproof vest bearing the word “Press”.
The controversy especially risks overshadowing Biden’s visit because the highly respected Abu Akleh – who has become a Palestinian icon since her tragic death – was a US citizen.
Abu Akleh’s family made a direct appeal to Biden in an open letter published on July 8, expressing their “grief, outrage and sense of betrayal concerning your administration’s abject response to the extrajudicial killing of our sister and aunt by Israeli forces”.
US officials concluded in a report last week that a shot fired from Israeli positions likely killed her, although there was “no reason to believe” her shooting was intentional. But the report also said the bullet was “badly damaged”, which prevented a “clear conclusion”.
The late journalist’s brother Anton Abu Akleh wrote in the letter on behalf of her family that the “United States has been skulking toward the erasure of any wrongdoing by Israeli forces” and – addressing Biden and US Secretary of State Antony Blinken – “your administration’s engagement has served to whitewash Shireen’s killing and perpetuate impunity”.
The text concludes with demands for the US Justice Department and FBI to “take action” on what the family believes was an “extrajudicial killing”, alongside a demand for Biden to meet her family to discuss the issue in person.
The open letter prompted a sympathetic response from pro-Palestinian activists – including Iyad el-Baghdadi, an influential pro-democracy activist of Palestinian origin, who accused the US of making an exception to equality before the law when it comes to Arab-Americans.
Saudi visit controversy
Even more embarrassingly for the White House, the anger over Abu Akleh’s killing further exposes the Democratic Party’s divide between leftists and moderates.
Democratic Congresswoman Rashida Tlaib, a progressive of Palestinian origin, published a statement on July 8 calling for an independent US investigation into the killing – excoriating the Biden administration and State Department, saying they “admit that Shireen was likely killed by Israeli forces, but extend the benefit of the doubt to a government that has earned none”. More than 80 members of Congress have demanded such an inquiry, including Congresswomen Alexandria Ocasio-Cortez and Ilhan Omar.
Tlaib concluded her statement by saying that when Biden meets Lapid, he “must obtain the names of the soldiers responsible for killing Shireen, along with that of their commanding officer, so that these individuals can be fully prosecuted for their crimes by the Department of Justice”.
This comes as Biden faces criticism from similar quarters for his visit to Saudi Arabia, a historic US partner the president once promised to make into a “pariah” because of its alleged role in the murder of exiled dissident journalist Jamal Khashoggi in October 2018. Biden declassified in February 2021 a US intelligence report concluding that Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman “approved” the operation to “capture or kill” Khashoggi, then a Virginia resident and Washington Post columnist.
Biden defended his decision in an opinion piece for The Washington Post: “My views on human rights are clear and long-standing, and fundamental freedoms are always on the agenda when I travel abroad, as they will be during this trip, just as they will be in Israel and the West Bank,” he wrote.
This article was translated from the original in French.
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US says shot that killed Al-Jazeera journalist likely fired by Israel
Hezbollah launches unarmed drones towards Israeli gas rig in disputed waters
New Israel PM Lapid urges Macron to revisit Iran deal proposal on Paris trip
Известия (RUS)
В СК назвали предварительную причину крушения Ан-2 под Краснодаром
Крушение легкомоторного самолета Ан-2 в Краснодарском крае могло произойти в результате технической неисправности или ошибки пилотирования. Об этом сообщили 16 июля в пресс-службе Западного межрегионального следственного управления на транспорте Следственного комитета России.
Остались в небе: от Ан-26 не смогут отказаться еще четыре года
Низкое качество региональных аэродромов вынуждает компании использовать старые самолеты, подобные разбившемуся на Камчатке
«Следствие рассматривает ряд версий произошедшего, в числе приоритетных — ошибка пилотирования и техническая неисправность воздушного судна», — говорится в сообщении.
Следователи уже провели осмотр места крушения самолета. Были изъяты образцы топлива, назначены необходимые экспертизы. Расследование уголовного дела продолжается.
О крушении самолета Ан-2 в в Новокубанском районе Краснодарского края 15 июля сообщило ГУ МЧС РФ по Краснодарскому краю. Катастрофа произошла в 23:15, падение случилось при посадке воздушного судна. Ан-2 столкнулся с линиями электропередачи.
В результате инцидента погибли два человека. По факту крушения самолета возбуждено уголовное дело.
21 июня в Якутии пропал самолет Ан-2 с тремя людьми на борту. Воздушное судно обнаружили 1 июля на склоне горы в Кобяйском улусе Якутии в 46 км от поселка Себян-Кюель. Выживший пассажир Ан-2 Павел Кривошапкин почти 10 дней ждал помощи в тайге. Мужчина сообщил, что от места крушения самолета ему пришлось идти до заброшенного чужого дома.
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France24 - World
Tour de France: Denmark’s Mads Pedersen wins stage 13, Vingegaard keeps lead
Issued on: 15/07/2022 - 18:24
NEWS WIRES
Mads Pedersen became the third Dane to win a stage on this year's Tour de France when an escape group beat the peloton to Saint-Etienne on a baking-hot dash across the Rhone Valley on Friday as riders braced to face temperatures of up to 40 degrees this weekend.
His countryman Jonas Vingegaard retained the overall lead, which he claimed by winning stage 11, while Magnus Cort Nielsen won stage 10 in a Tour de France that had started with three days in Denmark.
A bunch sprint had been expected on this 193km Stage 13 run from the foot of the Alps but as the heavier built riders, who dominate the sprints, began to struggle in the searing temperatures, a seven-rider break began to dream of a stage win.
Australian sprinter Caleb Ewan fell when he appeared to lose focus and braked hard into a corner, tumbling alone near the head of the peloton.
Quick-Step sprinter Fabio Jakobsen was also dropped as the pack chased the escape and with no collective will to reel in the escape the peloton then gave up the game 25km from Saint-Etienne.
Pedersen is clearly a man for the extremes as he won the 2019 world championship road race in freezing Yorkshire rain.
On Friday, he dealt with a heatwave with the same elan, whipping his rivals Hugo Houle and Fred Wright in the home straight.
"It was a bit of a gamble," the 26-year-old Pedersen said after his first ever Grand Tour win.
"I had a couple of good days in the mountains, my legs felt good, so when it came to the sprint I had enough."
'Great to be a Dane'
Vingegaard, Tadej Pogacar and Geraint Thomas, the top three in the overall standings, all cruised over the line together.
"It's great to be a Dane right now, a third win for Denmark is incredible," said Vingegaard.
Pedersen said the Danish success was down to grass roots investment in a country where five times more journeys are made by bike than by car.
"All the good work from local and continental teams and investment in Danish cycling is paying off," he said.
Much has been made of how Jumbo riders have been wearing cooling jackets ahead of the stages as the heatwave builds up.
They are the only team using such jackets.
"Regular cold drinks and ice packs on the back as often as you can during the race to keep the body temperature down, that's what you do," said Vingegaard.
"I wouldn't say the heat was a problem," said the man who was cheered round the streets of Copenhagen by tens of thousands of rain-poncho wearing spectators two weeks ago.
The heatwave in France will continue to build over the next couple of days with temperatures expected to edge towards 40 degrees.
Saturday's stage 14 is a 193km race from Saint-Etienne to Mende over hills preceding a flat run from Rodez to Carcassonne as the heat hits its peak Sunday.
(AFP)
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France24 - World
Diverse list of contenders raises prospect of first non-white British PM
Issued on: 12/07/2022 - 19:51
Joanna YORK
The list of contenders in the running to be the next UK prime minister is notably diverse – the result of years of work to promote ethnic minority talent within the conservative party. But would a black or Asian prime minister be a leap forward for racial equality in the UK?
When UK Prime Minister Boris Johnson announced his resignation on July 7, it kick-started the Conservative leadership contest in which members of the party will elect its next leader and, by default, the next prime minister of the UK.
Among the eight candidates who have received sufficient nominations to take part in the contest to replace Johnson, the list is notably diverse. Four are women, four did not attend the elite universities of Oxford or Cambridge – normally a prerequisite for prime ministers. And four have ethnic minority backgrounds.
One of these, ex-Chancellor Rishi Sunak, is currently a frontrunner, raising the prospect that a party traditionally seen as male, white and elitist could produce UK’s first-ever brown prime minister. Sunak was born in Southampton to Indian parents who emigrated to the UK from East Africa.
“We're moving into an era where the immigrant story is an absolutely central part of the political story in every Western European country,” says Rob Ford, professor of political science at the University of Manchester, and author of Brexitland. In the UK, the appointment of the first black or brown prime minister “would be a symbolically powerful moment, and very significant in terms of how the nations sees itself and is seen by others".
Changing the face of the party
The diversity of the candidates for leadership is the result of concerted effort. In 2005, party leader and future prime minister David Cameron announced an intention to “change the face of the conservative party” by increasing the number of female, disabled and ethnic minority MPs.
“They were seen as an intolerant and divisive party,” says Ford. “The goal was to renew the Conservatives appeal with ethnic minority voters, but also with liberal white voters for who the party's reputation of intolerance was a major barrier to voting.”
Cameron went on to create an A-list of diverse candidates who were put forward for and went on to win seats in parliament. Since then, many of those MPs have risen to work at the top of government. The conservative party went from having its very first ethnic minority cabinet member in 2014 to the most ethnically diverse cabinet in British history in 2021.
While two thirds of ethnic minority members of parliament belong to the Labour party, the prominence of ethnic minority conservatives has been instrumental in demonstrating diversity and rebranding the party.
“It really is an example of a leader’s policy choice 16 years ago, taking a long time to bear fruit,” says Ford. “But when the effect occurs, it's quite dramatic. Essentially one in three of the ethnic minority MPs on conservative benches are currently standing for leader.”
A 'disservice to equality'
Beyond a party rebrand, having such a diverse list of leadership contenders brings real benefits. “A diverse shortlist is fundamentally important to retaining the best talent for any role,” says Halima Begum, CEO of the Runnymede Trust, a UK think tank on race and minority issues. “But you have to separate out the issue of a diverse shortlist from whether then those candidates are doing the best they can for issues of diversity.”
The conservative party have a history of breaking such diversity barriers, producing the only ethnic minority UK prime minister to date in Benjamin Disraeli, who had Jewish heritage, and the first female prime minister in Margaret Thatcher.
However, during her 11 years in power Thatcher was often scathing in her appraisals of other women; only appointing one woman to her cabinet on the grounds that no others were good enough.
A similar scenario, where an ethnic minority leader does not guarantee wider advancement for diversity, is envisageable in 2022.
Leadership candidate and Attorney General Suella Braverman was born in the UK to parents from Mauritius and Kenya and has described herself as a "child of the British Empire". The former barrister has already pledged, if voted leader, to wage a “war on wokeness” and to safeguard the government’s controversial plan to send asylum seekers to Rwanda, even if it means the UK is expelled from the European Court of Human Rights.
In 2021, leadership candidate and ex-Minister for Equalities, Kemi Badenoch, oversaw a controversial report from the commission on race and ethnic disparities which declared that “very few” inequalities in British society were “directly to do with racism". She has pledged a push back against identity politics if she comes to power.
“You do a disservice to equality by saying once our prime minister is diverse, we are post-racial,” says Begum. “Our hope is to see a set of policies that actually promote more inclusion and diversity. And what would be incredibly disappointing is if any of those leadership candidates end up promoting policies that are actively harmful towards minorities.”
A 'significant breakthrough'
The UK’s new prime minister will be announced on September 5. If Sunak does win the leadership race, he will become only the second black or brown leader in a western European country, following Ireland’s former head of government Leo Varadkar, whose parents are white Irish and Indian.
This would be remarkable, symbolically speaking. It would also be significant for Britain's ethnic minority communities themselves. “It’s not a panacea to the structural disadvantages that those groups face but it does say something about acceptance,” says Ford. “Being absent from those top tables is something that's bitterly felt, so the removal of that absence is a significant breakthrough.”
However, the conservative leadership contest comes in an exceptionally challenging context. There is a need to rebuild confidence in government following the outlandish controversies and spiralling unpopularity that dogged the final months of Johnson’s leadership. And there are no simple fixes for the cost-of-living crisis, ongoing divisions over Brexit, or complex trade negotiations in Northern Ireland.
>> ‘A job to run away from’: Dilemmas await successor to UK's Johnson
“The ethnicity of our next PM is in many ways of secondary importance – what matters most is that the nation’s next leader does their very best by the country,” says Begum.
“The conservatives have historically been good at creating opportunities for the best talent and, in this case, the future PM’s job is to keep the conservatives in power. It doesn't matter what ethnicity profile they have.”
There are indications the majority of the UK population agree. A 2022 poll from think tank British Future found that 84% of the British public would be comfortable with an ethnic minority prime minister. Some three quarters said that they saw ethnic diversity as part of British culture – a shift from 2011, where more than half saw ethnic diversity as a threat.
Whoever becomes prime minister in September, one of the most notable aspects of the conservative leadership contest could be that race is no longer a defining – or differentiating – factor for ethnic minority political leaders vying for the top job.
“I doubt their heritage or ethnicity will be mentioned very much at all unless they choose to mention it in the campaign,” says Ford. “It’s no longer a significant factor in how they're being seen by their fellow citizens – although some people still have negative stereotypes on those grounds.”
“And it’s very significant that we could be arriving at a point where, for an awful lot of people, ethnicity just doesn’t enter their heads as a factor.”
The full list of candiates are: Former finance minister Rishi Sunak, his successor Nadhim Zahawi, Foreign Secretary Liz Truss, former defence minister Penny Mordaunt, ex-health minister Jeremy Hunt, Kemi Badenoch, Suella Braverman, and Tom Tugendhat.
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Analysis
‘A job to run away from’: Dilemmas await successor to UK's Johnson
New UK prime minister to be announced on September 5
UK Foreign Minister Liz Truss joins crowded race for PM
Известия (RUS)
Экспортная пошлина на российскую нефть снизится в августе
Экспортная пошлина на нефть в России снизится на $2,2 — до $53 за тонну с 1 августа. Об этом сообщается в материалах на сайте Минфина РФ.
Пошлина на светлые нефтепродукты и масла понизится до $15,9 с $16,5 за тонну, на темные — до $53 с $55,2, уточняет «Нефть и капитал». Пошлина на экспорт товарного бензина повысится до $15,9 с $16,5, прямогонного — до $29,1 с $30,3 за тонну.
Пошлина на сжиженный газ (СПБТ — смесь пропан-бутан техническая) составит $102,2, а на чистые фракции сжиженных углеводородных газов (СУГ) — $91,9. Пошлина на кокс снизится до $3,4 с $3,5.
1 июля правительство РФ утвердило постановление о переводе в рубли экспортных пошлин на зерно, подсолнечное масло и шрот. Согласно постановлению, базовая цена для расчета пошлины на экспорт пшеницы из России составит 15 тыс. рублей за т, на ячмень, кукурузу и шрот — 13 875 рублей за т, на подсолнечное масло — 82 500 рублей за т.
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France24 - World
UN says millions of children missed routine vaccinations due to pandemic
Issued on: 15/07/2022 - 15:20Modified: 15/07/2022 - 15:24
NEWS WIRES
Around 25 million children around the world missed out on routine vaccinations last year that protect against life-threatening diseases, as the knock-on effects of the pandemic continue to disrupt health care globally.
That is two million more children than in 2020, when COVID-19 caused lockdowns around the world, and six million more than pre-pandemic in 2019, according to new figures released by the United Nations Children's Fund (UNICEF) and the World Health Organization (WHO).
UNICEF described the drop in vaccination coverage as the largest sustained backslide in childhood vaccination in a generation, taking coverage rates back to levels not seen since the early 2000s.
Many had hoped that 2021 would see some ground recovered after the first year of the pandemic, but the situation actually worsened, raising questions over catch-up efforts.
"I want to get across the urgency," UNICEF's senior immunisation specialist, Niklas Danielsson told Reuters. "This is a child health crisis."
The agency said that a focus on COVID-19 immunisation campaigns in 2021, as well as the economic slowdown and strain on healthcare systems, had stymied a quicker recovery for routine vaccinations.
Coverage dropped in every region, the figures showed, which are estimated using data on the take-up of the three-dose diphtheria, tetanus and pertussis (DTP3) jab and include both children who get no jabs at all and those who miss on any of the three doses necessary for protection. Globally, coverage fell by 5% to 81% last year.
The number of "zero-dose" children, who did not receive any vaccinations, rose by 37% between 2019 and 2021, from 13 to 18 million children mostly in low and middle-income countries, the data showed.
For many diseases, more than 90% of children need to be vaccinated in order to prevent outbreaks. There have already been reports of rising cases of vaccine-preventable diseases in recent months, including a 400% rise in measles cases in Africa in 2022.
"If we don't catch up on vaccinations quickly and urgently, we will inevitably witness more outbreaks," said UNICEF's Ephrem Tekle Lemango, saying Yemen and Afghanistan were among countries with large and disruptive measles outbreaks in recent months.
>> Measles cases surge 80 percent as Covid interrupts vaccination campaigns
In 2021, 24.7 million children missed their first dose of measles vaccine, and a further 14.7 million did not get the essential second dose, the data showed. Coverage was 81%, the lowest since 2008.
The numbers are worked out using data from national health systems in 177 countries.
(REUTERS)
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DR Congo claims victory over two-year-long measles epidemic that killed thousands of children
SUPPLY CHAIN CRISIS
‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage
France starts vaccinating children as governments race to contain Omicron surge
Известия (RUS)
Украинские боевики обстреляли Михайловку в ДНР
Вооруженные формирования Украины обстреляли 16 июля село Михайловка в Донецкой Народной Республике. Об этом сообщили в представительстве ДНР в Совместном центре по контролю и координации режима прекращения огня (СЦКК).
На украинском «Южмаше» уничтожены цеха по производству «Точки-У». Онлайн спецоперации 16 июля
Что происходит в ДНР и ЛНР, главные новости России и мира — в обновляемом материале «Известий»
Обстрел был зафиксирован в 11:30 (время совпадает с мск). Украинские боевики выпустили шесть снарядов калибром 122 мм. О погибших и пострадавших не сообщается.
Накануне украинские боевики выпустили 40 снарядов из реактивной системы залпового огня «Град» по селу Новобахмутовка в Ясиноватском ДНР.
В тот же день стало известно, что за весь период вооруженных действий Украины общее число погибших в ДНР превысило 8,2 тыс. человек, из них 116 детей.
12 апреля президент РФ Владимир Путин заявил, что происходящее на Украине — трагедия, но никакого выбора у России не было. Президент отметил, что спецоперация идет по плану, а сроки ее завершения зависят от интенсивности боевых действий. Кроме того, он выразил уверенность в том, что цели специальной операции будут достигнуты, так как задачи, поставленные перед российской армией, являются благородными.
24 февраля Россия объявила о начале проведения спецоперации по защите мирного населения Донбасса. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 Путин февраля подписал соответствующий указ.
Киев с 2014 года проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
ВКонтакте
France24 - World
Hundreds in southwestern France evacuated from homes due to wildfires
Issued on: 15/07/2022 - 11:30
NEWS WIRES
Hundreds more people were evacuated from their homes as wildfires continued to rage out of control in southwestern France, authorities said on Friday.
More than 1,000 firefighters, supported by nine water-bomber aircraft, have been battling since Tuesday to master two blazes fanned by scorching heat, tinder-box conditions and strong winds.
"The situation is still adverse," said the authority for the Gironde department, where the blazes are raging.
The fires have now burnt 7,300 hectares, a total that increased by 2,000 hectares overnight, authorities said.
Another wildfire that broke out near the southeastern town of Tarascon on Thursday and burnt at least 1,000 hectares has been stabilised, according to firefighters.
Wildfires also raged across Portugal, Spain and Croatia, burning homes and threatening livelihoods, as much of Europe baked in a heatwave that has pushed temperatures into the mid-40Cs in some parts.
One of the two Gironde fires was around the town of Landiras south of Bordeaux, where 4,200 hectares have been burnt, roads closed and an extra 480 residents evacuated, bringing the total there to almost a 1,000.
The other blaze, that has already burnt 3,100 hectares, was along the Atlantic Coast close to the "Dune du Pilat" - the tallest sand dune in Europe - in the Arcachon Bay area, above which heavy clouds of dark smoke were seen rising into the sky.
Around 6,000 people were evacuated from surrounding campsites on Wednesday, and another 4,000 people early on Thursday.
Three houses and two restaurants were destroyed overnight in that area, authorities said.
(REUTERS)
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Heatwaves and droughts
How climate change is making extreme weather a regular occurrence
Western Europe heatwave to peak in Spain as searing heat fuels wildfires
Western European heatwave sparks wildfires in Spain, Portugal
France24 - World
Sri Lanka PM becomes acting president, election set for July 20
Issued on: 15/07/2022 - 07:49Modified: 15/07/2022 - 10:11
FRANCE 24
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Yinka OYETADE
Sri Lanka's parliament will vote on a new president Wednesday, July 20, the speaker's office said, following the resignation of President Gotabaya Rajapaksa after he was driven out of the country. Former Prime Minister Ranil Wickremesinghe was sworn in as acting president on Friday.
The resignation of Sri Lanka’s president was accepted, the crisis-hit country's parliamentary speaker announced Friday, after he fled the country earlier this week and sent notification from Singapore that he was stepping down.
The formal declaration makes Gotabaya Rajapaksa -- once known as 'The Terminator' for his ruthless crushing of Tamil rebels -- the first Sri Lankan head of state to resign since it adopted an executive presidency in 1978.
He emailed in his resignation from Singapore after flying to the city-state from the Maldives, where he initially escaped after demonstrators overran his palace at the weekend.
"Gotabaya has legally resigned" with effect from Thursday, speaker Mahinda Yapa Abeywardana told reporters. "I have accepted the resignation."
Under Sri Lanka's constitution, former Prime Minister Ranil Wickremesinghe -- whose departure is also being demanded by protesters -- automatically became acting president until parliament can elect an MP to succeed Rajapaksa for the rest of his term.
Wickremesinghe, 73, was sworn in as acting president on Friday morning as the Sri Lankan parliament announced it would elect a new president on July 20.
Rajapaksa's departure came after months of protests over what critics said was his mismanagement of the island nation's economy, leading to severe hardships for its 22 million people.
At a seafront boulevard that has served as the headquarters of the protest movement that ousted him, a small crowd gathered its remaining strength late Thursday to celebrate his resignation.
Only a few hundred people were there to mark the milestone, with many veterans of the protest movement exhausted after enduring tear gas barrages and tense confrontations with security forces in the preceding days.
"I certainly feel, I think the crowd here definitely does feel, quite happy about it," activist Vraie Balthaazar told AFP.
'Private visit' to Singapore
Rajapaksa, his wife Ioma and their two bodyguards arrived in Singapore from the Maldives on board a Saudia airline flight.
As president, Rajapaksa enjoyed immunity from arrest, and he is understood to have wanted to go abroad before stepping down to avoid the possibility of being detained.
>> The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees
The former Maldivian president Mohamed Nasheed is believed to have played a behind-the-scenes role in getting him out of the country, and said Rajapaksa feared he would be killed if he remained.
"I believe the President would not have resigned if he were still in Sri Lanka, and fearful of losing his life," Nasheed tweeted.
Singapore's foreign ministry confirmed Rajapaksa had been allowed to enter the city-state for a "private visit", adding: "He has not asked for asylum and neither has he been granted any asylum."
He is expected to look to stay in Singapore for some time, according to Sri Lankan security sources, before potentially moving to the United Arab Emirates.
The spiralling economic crisis led to Sri Lanka defaulting on its $51-billion foreign debt in April, and it is in talks with the IMF for a possible bailout.
But the talks have been thrown off course by the political upheaval, and an IMF spokesman said Thursday the fund hoped the unrest can be resolved soon so negotiations can resume.
The island has nearly exhausted its already scarce supplies of petrol, with the government ordering the closure of non-essential offices and schools to reduce commuting and save fuel.
Protesters exit
In Colombo, demonstrators on Thursday left several of the emblematic state buildings they had occupied in recent days after Wickremesinghe instructed security forces to restore order and declared a state of emergency.
Witnesses saw dozens of activists leave Wickremesinghe's office as armed police and security forces moved in.
The capital was put under curfew and armoured personnel carriers patrolled some areas.
Hundreds of thousands of people had visited the prime minister's compound since it was opened to the public after he fled and his security guards backed down.
By Thursday afternoon, the gates were closed, with armed guards posted both inside and outside.
Police said a soldier and a constable were injured in clashes with protesters outside the national parliament as security forces beat back an attempt to storm the legislature.
Protesters also left the studios of the main state television station after breaking in on Wednesday.
The main hospital in Colombo said about 85 people were admitted with injuries on Wednesday, with one man suffocating to death after being tear-gassed at the premier's office.
The military and the police were issued fresh orders Thursday to firmly put down any violence, and warned troublemakers they were "legitimately empowered to exercise their force".
But student Chirath Chathuranga Jayalath, 26, said: "You cannot stop this protest by killing people. They'll shoot our heads but we do this from our hearts."
(FRANCE 24 with AFP)
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AS IT HAPPENED
Sri Lanka's president's resignation accepted, parliament to convene Saturday
Sri Lanka declares state of emergency hours after president flees for Maldives
AS IT HAPPENED
Sri Lanka imposes curfew, protesters storm PM’s office after president flees
France24 - World
China pushes UN to ban small arms to Haiti amid gang violence
Issued on: 15/07/2022 - 06:03Modified: 15/07/2022 - 07:26
NEWS WIRES
China has asked the United Nations Security Council to vote on banning small arms to Haiti, sanctioning the Caribbean nation's gang leaders, and even sending a regional police force to the violence-plagued island, diplomatic sources said Thursday.
The proposal comes as Council members consider renewing a UN political mission to Haiti which expires on Friday night.
And it also comes as the impoverished country slides into chaos, with deadly gang violence soaring, fuel shortages and food prices climbing.
The individual sanctions would include travel bans and asset freezes, according to a draft text seen by AFP.
China has taken an increasingly prominent role in issues relating to Haiti at the UN in recent years, largely because Port-au-Prince has recognized Taiwan -- the self-ruled, democratic island that Beijing views as its own territory and has vowed to seize one day, by force if needed.
Countries that have diplomatic relations with China usually refrain from having official exchanges with Taiwan.
At the UN, Beijing has taken a harder line on Haiti, though it denies any link between its stance and the Taiwan issue.
A Chinese diplomatic source told AFP that it was necessary to push political authorities in Haiti to act, and to put those responsible for the violence on notice with legal sanctions.
"The situation in Haiti can't be worse. As we conduct the negotiations here, the gang violence is escalating in Port-au-Prince," a spokeswoman for the Chinese mission to the UN said.
"An embargo of weapons against criminal gangs are the minimum the Council should do in response to the appalling situation," she added.
The United States is not necessarily against such sanctions, but they must be the right fit, an American diplomat said on condition of anonymity.
It wouldn't make much sense to implement an arms embargo without a sanctions committee or a group of UN experts to oversee it, the diplomat said, adding that further information about the proposed sanctions against individuals was necessary to discuss the idea.
It would all "need more work," the source said.
At least 89 people have been killed in Port-au-Prince alone this week after days of gang violence, and aid agencies have said the region is dangerous to access.
The crushing poverty and widespread violence is causing many Haitians to flee to the Dominican Republic, with which Haiti shares a border, or to the United States.
The Security Council is debating whether to extend the special UN political mission to Haiti, known by its acronym BINUH, to 2023.
A vote had initially been scheduled for Wednesday, but with Council members debating China's proposal, it could be pushed back to Friday.
(AFP)
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Week of gang battles kills dozens, deepens fuel crisis in Haiti
UN denounces Haitian gang's recruitment of children
A year after Haiti’s president assassinated, investigation stalls amid political crisis
France24 - World
France: Remembering Henri Bek, a Jewish boy captured during the July 1942 roundups
Issued on: 15/07/2022 - 16:01
Yinka OYETADE
In July 1942, more than 13,152 Jews were arrested in Paris by French police at the request of German authorities. This included more than 4,000 children, Henri Bek being one of them. Years later, Bek's childhood friend and fellow Jewish classmate wrote a book about their childhood friendship, immortalising his memory and inspiring others to retrace the life of a little boy lost to history.
France24 - Monde
Frappes israéliennes sur les positions du Hamas après des tirs de roquettes depuis Gaza
Publié le : 16/07/2022 - 10:49
FRANCE 24
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Des avions de chasse israéliens ont mené des frappes, tôt samedi, sur la bande de Gaza en riposte au tir de quatre roquettes depuis ce territoire, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué.
L'armée israélienne a visé des positions du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza, samedi 16 juillet, en riposte au tir de quatre roquettes depuis ce territoire, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Pendant la nuit, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de tirs de roquettes.
"Une des roquettes a été interceptée par le bouclier antimissiles", a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué ajoutant que trois autres étaient tombées dans des champs ouverts.
En représailles, l'armée a mené une série de frappes aériennes sur des positions du Hamas dans l'enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis 15 ans.
"Des avions de combat ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas" dans le centre de la bande de Gaza, poursuit le communiqué. Il s'agit selon l'armée de "l'un des plus importants sites de fabrication de roquettes dans la bande de Gaza".
Le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a dénoncé ces frappes sans faire état de victimes.
Les derniers tirs de roquettes de Gaza et frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne remontent à juin dernier.
"Rien de nouveau" après la visite de Joe Biden
Ces tirs interviennent au lendemain de la visite du président américain Joe Biden en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, où il a rencontré à Bethléem le président palestinien Mahmoud Abbas dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient qui l'a également conduit en Israël.
Vendredi le président américain a quitté l'État hébreu à bord d'un premier vol direct historique pour l'Arabie saoudite. Avant cela Joe Biden a annoncé une aide de 100 millions de dollars au réseau hospitalier de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville Sainte occupé par Israël.
Sur un autre plan, Joe Biden a annoncé un projet pour déployer la 4G en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, où règnent respectivement la 3G et la 2G.
Si Joe Biden a aussi plaidé pour un "État palestinien indépendant" avec une "continuité territoriale", il a toutefois affirmé que les conditions n'étaient actuellement pas réunies pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014.
Pour le porte-parole du Hamas, "il n'y a rien de nouveau dans le discours du président américain Joe Biden sur la question palestinienne, si ce n'est la consolidation de son parti pris pour la vision de l'occupation" israélienne.
Avec AFP
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Israël mène des frappes sur la bande de Gaza après un tir de roquette du Hamas
Israël annonce la fermeture du passage de la bande de Gaza après des tirs de roquettes
Salve de roquettes vers Israël, qui procède à de nouvelles frappes sur Gaza
France24 - Monde
En direct : la Russie accusée de tirer des missiles depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia
Publié le : 16/07/2022 - 07:01
FRANCE 24
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Ludovic DE FOUCAUD
L'opérateur ukrainien de l'énergie nucléaire accuse l'armée russe d'avoir déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine. En parallèle, les sirènes d'alerte ont retenti samedi à Kiev, alors que la Russie a intensifié ses bombardements contre des villes ukrainiennes, faisant au moins 34 morts au cours des trois derniers jours. Suivez notre direct.
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9 h 36 : Une frappe russe tue trois personnes dans la région de Kharkiv, annonce le gouverneur
Une frappe russe a touché dans la nuit de vendredi à samedi la ville de Chuhuiv, dans la région de Kharkiv, en Ukraine, tuant trois personnes, dont une femme de 70 ans, et en blessant trois autres, a déclaré le gouverneur régional.
La frappe a endommagé un immeuble résidentiel, une école et un magasin, et les sauveteurs fouillaient les décombres, a déclaré le gouverneur Oleh Synehubov sur Telegram.
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9 h 12 : Joe Biden va débloquer un milliard de dollars pour lutter contre la crise alimentaire
Joe Biden va annoncer samedi une aide d'un milliard de dollars pour améliorer la sécurité alimentaire au Moyen-Orient et en Afrique du nord, menacée depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, selon un responsable de la Maison Blanche.
Ce montant sera engagé "à court et à long terme", a précisé ce responsable, qui n'a pas souhaité être identifié, au moment où Joe Biden conclut en Arabie saoudite sa tournée au Moyen-Orient.
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5 h 33 : la Russie accusée de tirer des missiles depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia
L'opérateur ukrainien de l'énergie nucléaire accuse l'armée russe d'avoir déployé des lanceurs de missiles sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, pour tirer notamment sur les régions de Nikopol et de Dnipro, où des frappes ont été signalées dans la nuit de vendredi à samedi.
"Les occupants russes ont installé des systèmes de tirs de missiles sur le territoire de la centrale nucléaire de production électrique de Zaporijjia", a indiqué Petro Kotin, président d'Energoatom, sur Telegram, après un entretien télévisé sur la chaîne ukrainienne United News.
"La situation (à la centrale) est extrêmement tendue et la tension s'accroît de jour en jour. Les occupants y amènent leur machinerie, y compris des systèmes de missiles avec lesquels ils ont déjà frappé de l'autre côté de la rivière Dnipro et sur le territoire de Nikopol", à 80 km au sud-ouest de Zaporijjia, a-t-il indiqué.
La plus importante centrale d'Ukraine est tombée aux mains des forces russes début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine le 24 février.
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5 h 31 : Les sirènes d'alerte retentissent à Kiev
Les sirènes d'alerte ont retenti samedi à Kiev, alors que la Russie a intensifié ses bombardements contre des villes ukrainiennes, faisant au moins 34 morts au cours des trois derniers jours.
Des missiles russes ont frappé tard vendredi la ville de Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, tuant trois personnes et en blessant 15, a annoncé sur Telegram le gouverneur régional Valentyn Reznytchenko.
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L'art de résister
Entre exil et silence, le dilemme des artistes russes opposés à la guerre en Ukraine
Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky demande un "tribunal spécial" à La Haye
France24 - Monde
Mexique : l'un des narcotrafiquants les plus recherchés par les États-Unis arrêté
Publié le : 16/07/2022 - 11:10
FRANCE 24
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Julien CHEHIDA
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Rafael Caro Quintero, figure historique du narcotrafic au Mexique, activement recherchée par le FBI, a été arrêté vendredi par des agents de la Marine mexicaine.
Washington avait offert 20 millions de dollars pour sa capture. Rafael Caro Quintero, un narcotrafiquant mexicain, qui figure parmi les dix fugitifs les plus recherchés par les États-Unis, a été arrêté, vendredi 15 juillet au Mexique, a indiqué le ministère de la Marine.
L'opération s'est déroulée dans l'État du Chihuahua, dans le nord du pays, ont précisé des médias mexicains.
Rafael Caro Quintero, 69 ans, était recherché par le FBI pour l'enlèvement, la torture et le meurtre de l'agent de l'agence anti-drogue américaine (DEA), Kiki Camarena, au Mexique en 1985, selon le FBI. Il est aussi l'un des membres fondateurs du premier grand cartel de la drogue, celui de Guadalajara (sud), à la fin des années 70.
"Il conserve une position influente dans le cartel de Sinaloa et dans l'organisation de trafic de drogue Caro-Quintero", toujours selon le FBI.
Condamné puis libéré pour vice de forme
Arrêté une première fois en 1985, il avait été jugé et condamné au Mexique à 40 ans de prison. Un juge l'a libéré en 2013 pour une question de forme juridique. La justice mexicaine a redemandé sa capture peu après.
Les États-Unis ont aussi redemandé sa capture et son extradition pour l'enlèvement et l'assassinat d'Enrique "Kiki" Camarena, un agent américain d'origine mexicaine, ainsi que pour trafic de drogues.
"Je ne l'ai pas séquestré, je ne l'ai pas torturé, je ne l'ai pas tué", s'est-il défendu dans un entretien depuis la clandestinité à l'hebdomadaire Proceso en juillet 2016. "J'ai été sur les lieux du crime, c'est ma seule participation".
Rafael Caro Quintero est l'un des principaux personnages de la série "Narcos Mexico" qui retrace en détail la formation du cartel de Guadalajara, la guerre secrète de la DEA au Mexique, l'arrestation, la torture et le meurtre de l'agent Camarena.
Le chef du cartel de Guadalajara, Miguel Angel Felix Gallardo, est en prison depuis 1989 pour l'assassinat de Kiki Camarena. Il nie sa participation.
Avec AFP
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Au Mexique, nouvelle fusillade meurtrière sur une plage près de Cancun
Extradé aux États-Unis, "Otoniel" plaide non coupable de trafic international de drogue
REPORTAGE
Une opération policière antidrogue dans une favela de Rio vire au bain de sang
France24 - World
Having an abortion in France, not always an easy road
Issued on: 15/07/2022 - 18:09
Solange MOUGIN
Sonia BARITELLO
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When the US Supreme Court overturned the federal right to abortion, it sent shockwaves across the world. In France, when Simone Veil stood before parliament in 1974 and pushed for the decriminalisation of abortion, the debate was heated. Since the passing of the 1975 ‘Veil Law’ in her name, access to abortion has become for a majority of the French akin to a fundamental right. But it remains vulnerable to shifting political tides — hence the push to add it to the country’s constitution.
In the event of an unwanted pregnancy, doctors are often among the first people women turn to understand their options. But some French women say that the medical community needs better training to help them through this difficult period. Our reporters Natacha Vesnitch, Myriam Bendjilali, Emo Touré and Yinka Oyentade find out more.
We also meet Amandine Clavaud, head of the Observatory for Gender Equality at the Jean-Jaures Foundation, to understand where abortion rights stand in France.
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When high fashion and the news collide: Haute Couture Winter 2022/2023
Issued on: 15/07/2022 - 16:59
No matter the state of the world, fashion’s job is to keep people dreaming. By emphasising the power of artistry, fashion not only provides welcome distraction, but props up the economy – and can also be subtly political. At Dior, Maria Grazia Chiuri is working hand-in-hand with Kyiv-based artist Olesia Trofymenko. Jean-Paul Gaultier meanwhile, now managed by Spanish group Puig, has invited Balmain’s Olivier Rousteing to interpret the label’s sartorial DNA.
France24 - World
In Lebanon, 'Soldiers of God' threaten the LGBT community and condemn civil marriage
Issued on: 14/07/2022 - 17:45Modified: 15/07/2022 - 11:14
Fatma Ben Hamad
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At the end of June, a widely circulated video showed a floral display, installed for Pride Month in Beirut, being vandalised. The video was shot by the perpetrators themselves, a group who call themselves the "Soldiers of God". This group says they are fighting against civil marriage and the "abuses" committed by the LGBT community in Lebanon.
On June 24, a group of men filmed themselves in front of a rainbow-coloured flower arrangement in the predominately Christian neighbourhood of Achrafieh, Beriut, on Sassine Street. They were reciting verses from the Old Testament.
"[They are] wolves in sheep's clothing. They are kidnapping our children. [Homosexuality] is a sin fatal to the body and soul," one of them rages.
A young man who is blond and covered in tattoos is clutching onto the installation and ripping off the coloured flowers. Another member of the group addresses the camera, pointing a finger to the sky: "If anyone dares to display this rainbow-coloured flag again, it will be a signal from the Lord for his soldiers to eradicate it."
A third man then begins speaking about civil marriages. Non-religious marriages and same-sex marriages are banned in Lebanon but have controversially resurfaced in political debates. "This devil's law [civil marriage] will not pass!" the man promises.
The floral installation, erected on a billboard in early June by organisers of the Beirut Pride march, celebrated the diversity of sexual orientations and gender identities in Lebanon. Underneath the flowers, the words "#LoveAlwaysBlooms were written.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Beirut Pride 🇱🇧 🏳️🌈 بيروت تفتخر (@beirutpride)
'Vigilantes' working in the name of God
The men in the video have not tried to keep their identities out of the press. Their names are Georges Chawa, Joseph Mansour and Sabeh Haddad and they call themselves "Jnoud el-Rabb" or "Soldiers of God".
They shared the videos of this act of vandalism on their Facebook page. Since then, the video has been shared on Twitter and YouTube, with some people online even cheering on their efforts.
After the video was released, the Ministry of Interior ordered security forces to "immediately take the necessary measures to prevent any kind of celebration, meeting or gathering" of people from the LGBT community. According to the Ministry, "the pretext of freedom of expression is not sufficient to justify the promotion of such activities that are contrary to divine principles".
Unacceptable, homophobic decision by the Interior Minister to ban queer events because they are against #Lebanon’s “traditions” & religion. But blowing up a whole city & bankrupting an entire country are totally in line with our traditions apparently. #priorities 🤷🏽♀️ 🌈 pic.twitter.com/QtMBAgP7BM
June 24, 2022'These men are implicitly unpunished and protected'
Wadih El Asmar, a member of the Lebanese Centre for Human Rights, is concerned about the authorities' response:
Such attacks are a consequence of the state's campaign targeting the LGBT community. We have to remember that the concept of the law is unclear, as the recent decision of the Ministry of Interior is unconstitutional.
It is clear from our point of view that the Ministry of Interior is taking advantage of the "actions" of these groups to sow confusion around troublesome issues in Lebanon, such as civil marriage or the rights of the LBGT community, and then to gain the sympathies of religious leaders – figures as spiritual as they are political – Muslim and Christian.
These men are implicitly unpunished and protected: they openly display their identity in videos and on social networks and yet they do not feel threatened by the law.
Civil marriage, another struggle of 'Jnoud el-Rabb'
Among their convictions, the "Jnoud el-Rabb" categorically refuse that civil marriage be legalised in Lebanon, where only religious ceremonies are allowed.
Bills intending to legalise civil marriage ceremonies have been the subject of debate in parliament since the 1950s. The controversial legislation has been systematically rejected.
But after the Lebanese legislative elections in May, newly elected Sunni MPs spoke in favour of the bill, prompting opposition from several religious leaders, both Christian and Muslim.
Like many Lebanese religious groups, the "Soldiers of God" oppose civil marriage legislation because they believe it would pave the way for the legalisation of same-sex unions.
On July 2, a protest against "pro-LGBT events" was organised in the centre of Tripoli, the country's second-largest city which has a Sunni majority. A well-known imam made the call to action the day before.
Wadih Al Asmar continued:
"Jnoud el-Rabb" is on the same page as Sunni extremists when it comes to rejecting civil marriage, which is something they associate with LGBT rights. But they are divided when it comes to the veil and other inter-religious issues.
Who are the 'Soldiers of God'?
This isn't the first time that the "Jnoud el-Rabb" or "Soldiers of God" have appeared online. They often post videos on Facebook, showing men on motorbikes or posing in black T-shirts wearing the group's "coat of arms": a shield with white wings decorated with red moline crosses in front of an open Bible. Their posts are often captioned with verses from the Old Testament.
هاليلويا 🙏🏻🔺#جنود_الرب pic.twitter.com/QdLhfaBSsh
June 21, 2022The ultraconservative group hails from the neighbourhood of Achrafieh. They played a part in cancelling a 2019 concert of Lebanese group Machrou Leila, whose singer Hamed Sinno is openly gay.
Roula Talhouk is the director of the Centre for Islamic-Christian Documentation and Research at St Joseph's University in Beirut. She explains:
These men position themselves as protectors of God, because they feel that their religious beliefs, and by extension, themselves, are threatened or even persecuted in Lebanon, when in fact they are not. Their reaction to the relative secularisation of society is to revert to backward "basics" of religious culture, and to transpose forgotten ideals and cultural practices to contemporary society. They are incapable of acculturation: the more society rejects these claims, the more the group will lean towards extremism.
#جنود_الرب #ان_عدتم_عدنا pic.twitter.com/8pilVXzMWT
June 25, 2022'They proclaim themselves as the ultimate defenders of God'
They are not just opposed to the LGBT community, or civil marriage, but even go so far as to proclaim themselves as the ultimate defenders of God.
Their rhetoric reminds me of the Christian fighters during the Lebanese civil war, who used to put crosses on machine guns and tanks. They were clearly saying to the enemy: 'I am bombing you in the name of God.'
On the Shiite side, Hezbollah also uses this aesthetic by incorporating the name of Allah into its political identity. This is a characteristic of all fundamentalists: not only do they oppose individuals outside their community, but they also have a very grounded and narrow view of religion, which does not allow any detours.
'Religious leaders have a real hold on the civil aspects of believers' lives'
In most Arab countries, especially multi-faith societies such as Lebanon, there is a personal status law. This law operates independently of the constitution. Most post-colonial Arab constitutions are rather secular. But in Lebanon, the personal status law gives religious leaders power over the private lives of their respective communities.
As a result, these leaders have a real hold on the civil aspects of life: inheritance, marriage, adoption or divorce. As Lebanon is home to different faiths, civil marriage would facilitate inter-religious marriages and, by extension, inter-religious and inter-community inheritance. Religious leaders say this shouldn't be the case.
Thus the social structure is closely linked to the religious structure, which in turn dictates the political structure of Lebanon. The proposed civil marriage law faces a lot of rejection because it would strip individuals of their religious affiliation and the control of religious leaders.
Although civil marriage is not practised in Lebanon, the country does recognise marriage contracts of heterosexual Lebanese citizens signed abroad.
Lebanese of different faiths have been able to perform civil unions online, orchestrated by mayors or judges in foreign countries. Others choose to fly to Cyprus or Turkey to say "I do".
In Lebanon, Article 534 of the penal code still criminalises "any unnatural sexual act", and prohibits same-sex unions, with a maximum sentence of one year in prison.
In 2007, only 18% of Lebanese were in favour of legalising homosexuality in their country, according to a Pew Research Center study.
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Moving up a gear: The return of the Women's Tour de France
Issued on: 15/07/2022 - 16:09
Annette Young
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In this special edition, we report on the return of the Women’s Tour de France. After more than a 30-year absence, the race kicks off on July 24 from the Eiffel Tower, ending eight days later after a 1000 km ride through northern France. About 22 teams will be participating in the hope of winning the Yellow Jersey. Annette Young meets tour director Marion Rousse, along with other professional and amateur cyclists, including French national champion Audrey Cordot-Reagan. All of them hope that the event will give this women’s sport a much-needed global spotlight.
France24 - World
Europe Now: A summer look back on reporting from around the continent in 2021-22
Issued on: 15/07/2022 - 15:18
Catherine NICHOLSON
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Summer is here in France — an opportune moment for us to look back on this last parliamentary season in Europe, which got underway in September 2021.For FRANCE 24's Europe team, our job involves travelling around the continent to hear from locals and decision-makers in EU member states. Here are a few moments that stood out for us in our last few programmes.
The first half of 2022 has been dominated by the war in Ukraine. In Poland, we visited a refugee centre for Ukrainians in Krakow which was set up from scratch in March, and we interviewed Poland’s Deputy Foreign Minister and two opposition lawmakers about their country’s response to the war.
Besides the war in Ukraine, issues of asylum and irregular migration into the EU remain somewhat unresolved. Indeed, the EU's member states have yet to sign off on a pan-EU migration policy.
The Mediterranean archipelago of Malta is one of the EU's major entry points for people seeking to enter the bloc without the necessary papers, many of them having paid smugglers to get them here. In the Maltese capital Valetta, Cameroonian asylum-seeker Felix told us about his experience. We also heard from Nina Gregori, Head of the EU’s Asylum Agency, about how asylum-seekers are treated and whether European political attitudes towards migration are changing.
In Malta, our reporter also met journalists and relatives of the murdered journalist Daphne Caruana Galizia to learn how the shockwaves of her killing are still resonating in the island nation nearly five years on.
In late 2021, we took our viewers to Germany to see the aftermath of the deadly floods of July 2021. We also asked a German Green member of the European Parliament how the new government intends to tackle climate change, and visited one of Europe’s biggest open cast mines to learn about Germany’s difficult transition to green energy.
Lastly, our trip to Slovenia gave us the chance to discover how destinations around the continent are balancing environmental concerns with their bottom line post-Covid.
Produced by Georgina Robertson.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Nina GREGORI, Executive Director, EU Agency for Asylum
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Radoslaw SIKORSKI, Polish MEP, European People's Party; Chair of the Delegation for relations with the United States
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Daniel FREUND, German MEP, Group of the Greens/EFA
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Marcin PRZYDACZ, Polish Deputy Foreign Minister
France24 - Monde
Rugby: exploit historique de l'Irlande en terre All Black
Publié le : 16/07/2022 - 12:34Modifié le : 16/07/2022 - 12:32
Wellington (AFP) – L'Irlande, grâce à un match plein de maîtrise, a signé samedi à Wellington une deuxième victoire consécutive face aux All Blacks en Nouvelle-Zélande (32-22), remportant ainsi pour la première fois sa tournée estivale sur le sol néo-zélandais.
C'est aussi la première fois que les All Blacks perdent deux matches d'affilée à domicile contre une équipe européenne depuis la victoire de la France lors de sa tournée en 1994. Un camouflet de taille pour le sélectionneur Ian Foster, plus que jamais menacé.
Avec ce succès, acquis grâce à quatre essais, contre trois pour la Nouvelle-Zélande, l'Irlande reprendra lundi le fauteuil de N.1 mondial.
La première période a été totalement irlandaise, les All Blacks semblant perdus, désorientés face à cette furia verte. Tout le contraire de la seconde qui a vu le réveil des Néo-Zélandais, auteurs de trois essais en 16 minutes.
Mais les coéquipiers de Johnny Sexton, à nouveau impérial (12 points) à tout juste 37 ans, n'ont pas tremblé, résistant jusqu'au dernier moment pour arracher une victoire précieuse.
"C'est un jour très spécial parce que nous jouons contre les meilleurs du monde. Venir ici et le faire est très, très spécial", a réagi le capitaine Sexton au micro de la BBC.
Récital vert
Comme ça a été le cas lors des deux premiers test-matches, les hommes d'Andy Farrell ont frappé fort dès le début de la rencontre.A la suite d'une erreur du capitaine néo-zélandais Sam Cane, très critiqué depuis le début de cette tournée, le XV du Trèfle obtient une pénalité dès la 4e minute.
Les Irlandais choisissent alors la touche plutôt que de tenter les trois points, visant juste puisque sur un magnifique ballon porté, le troisième Josh van der Flier aplatit en force pour le premier essai de la rencontre.
Sexton échoue alors à transformer (5-0), mais la domination de l'Irlande se poursuit, repoussant les assauts de l'équipe à la Fougère.
Ce n'est qu'à la 23e minute que Jordie Barrett, face aux perches, réduit le score (5-3).
Les Irlandais enchaînent ensuite sur un magnifique mouvement des trois-quarts, qui décalent leur arrière Hugo Keenan pour le deuxième essai des Verts, en pointe.
Sexton, cette fois, transforme sans problème (12-3, 28e), passant la barre symbolique des 1.000 points en sélection.
Il aggrave le score ensuite (15-3, 32e), malgré les sifflets du stade de Wellington, déçu de la prestation de son équipe qui fournit beaucoup d'efforts mais multiplie les maladresses, perdant trop souvent le ballon.
Coté irlandais, on n'en est pas là, au contraire: le rugby du XV du Trèfle est tellement fluide que logiquement ça paye, avec un troisième essai, là encore superbe, à la suite d'une mêlée et signé du centre Robbie Henshaw, sur une offrande de son coéquipier Bundee Aki (22-3, 37e).
Révolte des Blacks
Au retour des vestiaires, les hommes d'Ian Foster sonnent immédiatement la révolte, lançant une attaque bille en tête contre la défense irlandaise, usant de patience jusqu'à enchaîner une vingtaine de phases de jeu, pour finalement aplatir par le troisième ligne Ardie Savea (22-10, 44e).
La "machine" All Black s'ébranle alors. Profitant d'une infériorité numérique de l'Irlande, privée d'Andrew Porter, sorti sur carton jaune, Akira Ioane, titularisé à la dernière minute à la place de Scott Barrett, blessé à une jambe, fonce dans la défense irlandaise pour aplatir tout en puissance.
Une transformation de Jordie Barrett plus tard, et la Nouvelle-Zélande n'est plus qu'à 5 points (22-17) de son adversaire, de quoi y croire à nouveau.
Quelques minutes après, sur une belle passe de Savea, Will Jordan perce, fixe Sexton et accélère pour signer un essai de plus de 60 mètres (25-22, 60e).
L'Irlande ne se laisse pourtant pas démonter et sur un beau ballon porté, marque son quatrième essai par le talonneur Rob Herring, tout juste entré sur la pelouse (32-22, 65e).
Et la fin de la rencontre est marquée par le sang-froid des Irlandais, solidaires et solides jusqu'au bout.
© 2022 AFP
France24 - World
Saudi Arabia ends Israel ban by opening its airspace to all carriers
Issued on: 15/07/2022 - 03:19Modified: 15/07/2022 - 07:21
FRANCE 24
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Catherine VIETTE
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Saudi Arabia announced Friday it was lifting restrictions on "all carriers" using its airspace, an apparent gesture of openness towards Israel ahead of US President Joe Biden's arrival.
It was the latest conciliatory move by Riyadh concerning the Jewish state, which it has refused to recognise despite intensive efforts by the Israelis to establish ties with Arab countries.
Biden was quick to salute the move. A White House statement released Thursday said Biden "welcomes and commends the historic decision" by Saudi Arabia to lift restrictions on all carriers using its airspace.
"This decision is the result of the President's persistent and principled diplomacy with Saudi Arabia over many months, culminating in his visit today," US National Security Adviser Jake Sullivan said in the statement.
The Saudi civil aviation authority announced "the decision to open the Kingdom's airspace for all air carriers that meet the requirements of the authority for overflying", it said in a statement on Twitter.
The decision was made "to complement the Kingdom's efforts aimed at consolidating the Kingdom's position as a global hub connecting three continents".
Prior to Biden's arrival in Israel Wednesday, Washington had hinted that more Arab nations could take steps to pursue relations with Israel, spurring speculation about whether Riyadh would alter its long-held position of not establishing official bilateral ties until the conflict with the Palestinians is resolved.
The kingdom did not show any opposition when its regional ally, the United Arab Emirates, established diplomatic ties with Israel in 2020, followed by Bahrain and Morocco under the US-brokered Abraham Accords.
Yet analysts have stressed that any immediate gains are likely to be incremental and that Riyadh will probably not agree to formal ties -- not during Biden's visit or while King Salman, 86, still reigns.
Biden will travel to the Saudi city of Jeddah on the Red Sea coast Friday afternoon despite a previous vow to treat the kingdom as a "pariah" over the 2018 murder and dismemberment of Saudi journalist Jamal Khashoggi.
He is to travel directly from the Jewish state to Saudi Arabia -- becoming the first US president to fly from there to an Arab nation that does not recognise it.
In 2017, his predecessor, Donald Trump, made the journey in reverse.
'A major change'
Shortly after the Abraham Accords were announced in 2020, Saudi Arabia allowed an Israeli aircraft to pass over en route to Abu Dhabi and announced that UAE flights to "all countries" could overfly the kingdom.
Friday's announcement effectively lifts overflight restrictions on aircraft travelling to and from Israel.
Israel has been pushing for the overflight rights to shorten links to destinations in Asia.
Israeli authorities also want Muslim pilgrims from Israel to be able to travel directly to Saudi Arabia.
Currently they are required to make costly stopovers in third countries.
There has been "a major change in Saudi thinking" concerning Israel under de facto ruler Crown Prince Mohammed bin Salman, who Biden is expected to meet on Friday, said Dan Shapiro, Washington's former ambassador to Israel.
Prince Mohammed "and to some degree even the king himself have indicated that they see normalisation with Israel as a positive", said Shapiro, now with the Atlantic Council.
"They supported the Abraham Accords. Their own normalisation may take time and may be rolled out in phases, but it seems close to inevitable that it will happen."
(FRANCE 24 with AFP)
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DIPLOMACY
Killing of Palestinian journalist threatens to overshadow Biden's Israel trip
Biden visits Israel, kicking off delicate first Middle East tour as US president
MIDDLE EAST MATTERS
Joe Biden's high-stakes trip to the Middle East, including Israel and Saudi Arabia
BBC
UK heatwave: Stay safe to avoid excess deaths in hot weather - health boss
By Francesca GillettBBC News
People should take simple steps to stay safe to reduce the number of deaths caused by the heatwave, the UK Health Security Agency's top scientist says.
Temperatures are set to hit 40C (104F) in England next week while the rest of the UK could also see new record highs.
A national emergency has been declared, and the UK's first ever red extreme heat warning has been issued.
"In these exceptionally high temperatures everybody can be affected," said Prof Isabel Oliver.
Asked whether thousands of people could die in the hot weather - as has been reported in newspapers - UKHSA chief scientific officer Prof Oliver declined to suggest a figure.
"It is very difficult to predict but I can tell you that we monitor this very closely," she told BBC Radio 4's Today programme.
"Last year we didn't reach temperatures anywhere near the ones that are predicted for next week, [and] we saw over 1,600 excess deaths associated with the period of heatwave. So this is why we are keen that everybody knows what they can do to stay safe."
Downing Street has said it will hold talks over the weekend, with a meeting of the Cobra emergency committee to take place on Saturday afternoon.
The Met Office red warning - the highest level - is for extreme heat and covers an area including London, Manchester and York on Monday and Tuesday. It is the first time it has been issued since the warning system for heat started last year. It means:
Rail passengers in England and Wales have been warned they should only travel if necessary, and Network Rail said speed restrictions were likely.
Some schools will also close early next week and some hospital appointments will be cancelled.
The rest of England, Wales and southern Scotland will be under an amber warning for extreme heat - while in Europe, deadly wildfires have broken out in Portugal, Spain and southwestern France.
BBC Weather's Susan Powell said the situation was unprecedented.
She said there was an 80% chance the UK would break its current highest temperature record - 38.7C in Cambridge in 2019 - and at least a 50% chance of temperatures topping 40C.
Northern Ireland and Scotland could also see their temperature records broken, she said.
And on top of that, the temperature overnight on Monday into Tuesday could also hit a new peak - with highs of 25C expected.
"The problem is we have a 48 to 72-hour period where people who are vulnerable have no cooling-off period," she said. "It's super dangerous.
"And the areas of heat go right through to the coast. A lot of people take refuge at the coast, but it's not going to be significantly cooler by the sea."
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Met Office issue red warning for extreme heat
As well as the Met Office warning, the UKHSA has issued its highest level four heat alert to health and care bodies - warning illness and death could occur "among the fit and healthy".
The UKHSA's Prof Oliver said the most vulnerable remain those in older age groups and those with long-term heart and lung conditions - but everybody was affected.
"The key message is that we can absolutely avoid those deaths and we can stay safe if we take simple measures, if we make sure that we take plenty of water, that we keep cool, that we avoid the sun when it's hottest particularly between 11am and 3pm and that we look out for those who are most vulnerable," she said.
People should avoid exercise, drink lots of water and make sure children are protected from the heat to reduce the pressure on nurses, the Royal College of Nursing said.
On Friday evening, NHS leaders warned there would be greater demand for ambulances - and patients should not be left in ambulances outside hospitals in hot weather for more than 30 minutes.
Heatstroke or heat exhaustion?
Heat exhaustion happens when your body is becoming too hot and struggling to regulate or cope.
It can affect anyone, including fit and healthy people - especially if they are doing strenuous exercise in high temperatures or have been drinking alcohol in the sun all day. It can come on quickly, over minutes, or gradually, over hours.
The symptoms you will feel are your body's way of warning you to cool down, fast.
An obvious sign is excessive sweating, as well as feeling very hot and unwell with it. Other symptoms include: a headache, dizziness and confusion, loss of appetite and feeling sick, cramps in the arms, legs and stomach, fast breathing or pulse, a temperature of 38C or above, being very thirsty.
Heat exhaustion can turn into heatstroke, which is an emergency. Get urgent medical help.
Experts say that climate change is making heatwaves more likely as well as more intense and lasting longer.
The world has already warmed by about 1.1C since the latter half of the 18th century, and experts predict that temperatures will keep rising unless governments make steep cuts to emissions.
The hot weather is an "extra burden" for care homes, said Mike Padgham, the chair of the Independent Care Group which represents care providers
"Having adequate staffing to check on residents is a particular challenge," he told the Today programme on Saturday, saying that care homes might have to ask relatives and volunteers to come in to help.
Carers will make sure curtains are drawn, move residents to cooler areas of the home, use water sprays and ensure everyone stays hydrated, he said.
Schools are also making preparations, with some headteachers considering whether to close.
Lee McConaghie, headteacher of Ashton-on-Mersey school in Greater Manchester, told BBC Breakfast that shutting was a last resort, saying: "Children have been out of education for too long."
Currently, he plans to stay open, although school uniform rules have been relaxed. "At the end of the day it's Shakespeare and trigonometry on Monday morning as normal," he said.
There is concern that the hot weather might also lead to more people getting into difficulty while swimming - after a teenage boy died after getting into the water at a quarry in Lancashire last week.
"We're not trying to take the fun out of the sun," said Claire Gauci from the Canal and River Trust which has launched its safety campaign.
"We're just asking particularly teenagers and young people not to jump into locks, not to jump off bridges... If you really want to swim outside, find an open water swimming club."
She said the water may be shallower or deeper than expected or there could be weeds and plants that can tangle around people's limbs.
How are you coping in the heat? Share your experiences haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.
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France24 - World
Intimidation, crackdowns blow the lid off Chinese rural banking scandal
Issued on: 14/07/2022 - 22:32
Sébastian SEIBT
A massive scandal worth tens of billions of yuan is rocking the critical rural banking sector in China. Authorities blame a "criminal gang" for illegally siphoning off depositors’ money and preventing more than a hundred thousand Chinese from accessing their accounts for months.
Authorities in China’s central Henan province, located around 680 kilometres south of Beijing, finally issued a promise this week. Days after security officials violently broke up a protest of angry bank customers, Henan authorities said they would begin reimbursing account holders at the heart of one of China’s largest financial scandals in recent years.
The pledge, however, is unlikely to reassure hundreds of thousands of account holders denied access to their funds for months, the South China Morning Post reported on Wednesday.
For starters, the reimbursements only concern small account holders, whose bank deposits do not exceed 50,000 yuan (7,414 euros). For customers with larger deposits, their redressal time has been postponed to a hypothetical "near future".
More alarming though are the reports of harassment and intimidation that customers have faced for daring to publicly voice their grievances. "I received a call from the police urging me to express my 'concerns' in a legal manner and not to participate in demonstrations that could be considered riots," Wang, a customer of one of the banks, told the South China Morning Post.
Police and local Chinese Communist Party officials also visited other customers to warn them that protesting could cost them their jobs. A woman who was injured during a protest on Sunday told Reuters that men in black arrived at her house on Tuesday to try to intimidate her. Others said party officials were harassing their families and some were even going to their children’s schools to get the kids to tell their parents to back off.
Covid app turns ‘red’ – and sparks national outcry
But when the authorities began using China’s mandatory anti-Covid app for less than sanitary purposes, they crossed a threshold.
The Chinese Covid-19 prevention app displays a "green" status for those who are not sick and "red" for those infected with the virus as well as contact cases. Several customers of the troubled banks discovered that their status had suddenly turned “red”, severely restricting their ability to travel and preventing them from ... protesting.
"It was the misuse of the app, much commented on social networks for more than a month, that transformed this case, initially a regional issue, into a national scandal," explained a Chinese national who preferred to remain anonymous for security reasons.
In late June, Henan authorities sacked five officials suspected for tampering with the anti-Covid app.
By Sunday, July 10, the Henan bank customers case made the international news when roughly 1,000 bank customers gathered in front of the headquarters of the Bank of China subsidiary in Zhengzhou, capital of Henan province.
This was not the first time in recent months that protesters demanding access to their money had gathered in Zhengzhou. But on Sunday, the protest was violently broken up by plainclothes police charging at the demonstrators. Video clips of the clashes promptly went viral.
An extraordinary criminal case
Chinese authorities, obsessed with maintaining social order at all costs, urgently need to find a way out of this scandal, which is undermining the weakest link in the Chinese financial chain: village or township banks.
In April, customers of four banks – Yuzhou Xinminsheng Rural Bank, Shangcai Huimin Rural Bank, Zhecheng Huanghuai Rural Bank, and Guzhen Xinhuaihe Rural Bank – suddenly discovered they could no longer withdraw their money. "In fact, there are two more banks in the neighbouring province of Anhui that are also affected, but they have a small number of customers,” reported The Paper, an independent Chinese news site.
The official reason supplied at the time was that an update of the bank’s internal network had blocked account access from outside the network. But four months later, the explanation lacks credibility.
Things got more bizarre the next month when Chinese banking authorities announced that they had opened an investigation into several of the shareholders of the banks’ holding company, the Henan Xincaifu Group. To the distress of customers deprived of access to their savings, an extraordinary criminal case was opened.
After two months of investigation, the Chinese police "were able to confirm that a criminal gang, led by the suspect Lu Yi, was able to use the Henan Xincaifu Group since 2011 to control the banks in question and influence and manipulate the bank staff [to enrich themselves]", reported Ycai Global, a Chinese business news media outlet.
The charges against Lu Yi, who is currently on the run, suggest a massive fraud was premeditated and planned in great detail, according to Ycai Global.
The suspect allegedly obtained the operating rights for highway tolls in the Henan region in 2004. He then used the prospect of juicy profits from these tolls to convince a bank to grant him a large loan. The funds were used to set up a vast network of front companies that bought stakes in several financial institutions, including the Henan Xincaifu Group.
The criminal mastermind, according to the official explanation, then sought to recruit more and more customers for these four banks by promising interest rates far higher than those offered by similar financial institutions. "That's how these banks were able to get customers all over China, not just from local communities as is the norm for these village banks," said Xin Sun, an expert on the Chinese economy at King's College London.
In total, more than 100,000 Chinese people across the country have accounts in these banks, whereas similar small local financial institutions usually have only a few thousand clients at most.
Lu Yi and his accomplices would then have diverted part of the funds to finance their own investments, pushing these banks to the brink of bankruptcy. No one really knows the extent of this financial disaster. Several media outlets have estimated that 39 billion yuan (5.75 billion euros) have been deposited in the blocked bank accounts. “The Paper”, which was able to analyse some of the accounts, estimates the sums at stake "at a maximum of 20 billion yuan (2.95 billion euros)".
Banks tasked with ‘revitalising’ rural China
Henan authorities on Monday announced that they had arrested some of the suspects and were on the trail of the money to replenish the coffers. "The aim is clearly to make this story an isolated case linked to a purely criminal matter, whereas it is symptomatic of wider problems," said Xin.
The rural banks scandal illustrates the fragility of the network of local banks, which are important tools in Chinese President Xi Jinping's economic policy. "There are more than 1,600 of them all over the country, and they are supposed to facilitate the rural revitalisation programme deemed important by the government," he added.
Rural China is one of the great losers of the national economic miracle, prompting President Xi to vow in 2021 that he would do everything possible to close the gap between the countryside and the cities.
The rural banks have been given a very political mission without necessarily having the means to carry it out. "These are often institutions with weak governance rules, so they usually serve the interests of major shareholders and local authorities. It's usually this kind of illegitimate influence that leads to the problems we are seeing here," said Xin.
The London-based economist believes other local Chinese banks are also involved in the misuse of their clients' funds. But the irregularities have been on a smaller scale compared to the Henan banks.
As long as China was experiencing healthy economic growth, these manipulations went unnoticed since there was sufficient money to cover up the schemes of unscrupulous shareholders.
"The economic slowdown and the crisis in the real estate sector have accelerated the problems," explained Xin. The financial health of Chinese banks heavily depends on loans granted for real estate projects and their repayment. With the economy slowing down, the defaults have been multiplying.
The banks are then crushed by the increasing weight of bad debts. If they are in the hands of shareholders, as they are in Henan, the banks can quickly find they have completely empty coffers. That’s a similar fate facing small rural customers who thought their money was safe in the banks.
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Chinese real estate giant Evergrande suspends shares in Hong Kong
ANALYSIS
China’s data ‘disappearance’ makes information access rough going for outsiders
Near default, China's property giant Evergrande prepares for restructuring
France24 - Monde
Badume’s Band et sa diva éthiopienne font swinguer les Vieilles Charrues
Publié le : 16/07/2022 - 12:30Modifié le : 16/07/2022 - 12:28
Carhaix-Plouguer (France) (AFP) – Badume's Band, fruit d'une rencontre improbable entre des musiciens bretons et les grooves envoûtants de la chanteuse éthiopienne Selamnesh Zéméné, a emballé vendredi soir les Vieilles Charrues avec ses envolées lyriques matinées de rock.
Vêtue d'une robe blanche brodée traditionnelle, la chanteuse à la voix hypnotique, issue de la communauté de nomades troubadours azmari, a fait swinguer son public sur des gammes pentatoniques.
Percussions, batterie, clavier et basse l'accompagnaient sur scène avec, en remplacement de la guitare électrique, un accordéon et un orgue électronique Farfisa.
Issus de la scène jazz, funk et traditionnelle bretonne, les comparses de Badume's Band sont tombés amoureux du répertoire éthiopien des années 1960-1970 grâce au travail de redécouverte de ces sonorités au charme étrange réalisé par l'ethnomusicologue Francis Falceto, avec sa collection "Ethiopiques".
"Au début des années 2000, on tournait avec le chanteur de Centre-Bretagne Eric Menneteau qui s'est lancé à corps perdu dans l'apprentissage de la langue, de la musique et de la culture éthiopienne", raconte à l'AFP Antonin Volson, le batteur du groupe.
Après avoir tourné avec le clarinettiste Aklilu Zewdie, le saxophoniste Gétatchèw Mèkurya, les Bretons ont accompagné Mahmoud Ahmed, figure emblématique du "swinging Addis", ce mouvement musical qui enflamma les nuits de la capitale éthiopienne lors de la période de bouillonnement culturel des années 1960.
"C'est comme si des musiciens français demandaient à accompagner Cesaria Evora. Une grande amitié s'est nouée avec Mahmoud Ahmed et ils ont fait le tour du monde avec cette grande star pendant des années", s'amuse leur producteur Bertrand Dupont, cofondateur d'Innacor, un label de Centre-Bretagne qui se définit comme le "haut-parleur des musiques actuelles de Bretagne et du monde".
Puis vient en 2007 la rencontre avec Selamnesh Zéméné, jeune femme originaire des hauts plateaux de Gondar, ancienne capitale de l'Éthiopie antique, qui chantait chaque soir dans un célèbre cabaret d'Addis-Abeba.
"Depuis, on ne s'est plus perdus de vue", confie Antonin Volson.
-"énergie folle"-
"Au début, quand on s'est lancés dans l'aventure de la musique éthiopienne, on a repris frénétiquement ce répertoire qui mélangeait musique traditionnelle, influences des musiques afro-américaines et cubaines pour se l'approprier avec nos instruments, nos sonorités", poursuit le musicien.
Le point commun entre les tonalités bretonnes et éthiopiennes réside selon lui dans "la transe, la danse, la tradition orale et la pratique du chant contre-chant".
"Badume's n'est pas une fusion entre la musique bretonne et la musique éthiopienne, c'est plutôt une musique de l'excellence, très jazz, funk", commente Tangui Le Cras, membre du collectif La Fiselerie, basé à Rostrenen (Côtes d'Armor), qui coordonne la programmation de la scène Gwernig aux Vieilles Charrues.
Après avoir tourné sur de grosses scènes et effectué de nombreux allers-retours entre la Bretagne et l'Ethiopie, le groupe glisse "vers des sons rock" en se produisant dans de plus petites salles.
Leur 3ème album "roots et rock", Yaho Bele ("dis oui", ndlr), est sorti fin 2021.
"Je leur ai dit +il va falloir qu'on sorte un peu de l'éthio-jazz+ et on a décidé de prendre une voie un peu plus trans, rock, gothique, psyché", souligne Bertrand Dupont.
Le chant, en langue amharique, offre une large place à l'improvisation avec des textes poétiques issus d'un répertoire traditionnel que Selamnesh Zéméné se réapproprie, les paroles étant souvent à double ou triple sens.
Considérée comme l'une des grandes voix féminines en Ethiopie, l'artiste vit toujours à Addis-Abeba et revient en Europe régulièrement pour des tournées.
"C'est une chanteuse assez incroyable, d'une rare puissance. Elle a une énergie folle sur scène", assure Tangui Le Cras.
"Elle est assez réservée dans la vie mais, dès qu'elle monte sur scène, elle entre en communion avec son public et ne lâche rien, qu'il n'y ait qu'une personne ou 50.000 dans la salle", salue Bertrand Dupont.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Diane Le Feyer, une stakhanoviste multi-cartes au service de Mortelle Adèle
Publié le : 16/07/2022 - 12:10
Lyon (AFP) – Bourreau de travail, la dessinatrice Diane Le Feyer a déjà connu plusieurs vies dans le monde de l'illustration, des dessins animés ou des jeux vidéo avant de croquer la turbulente Mortelle Adèle, dont le succès explose en France comme à l'étranger.
La fillette irrévérencieuse qui séduit les plus de 8 ans a été créée en 2012 par l'auteur Antoine Dole, alias "Mr Tan", à l'époque avec la dessinatrice Miss Prickly, qui a passé la main deux ans plus tard à Diane Le Feyer.
Cette pétillante Lyonnaise de 41 ans, originaire de Romans-sur-Isère (Drôme), a accepté avec enthousiasme le défi de l'éditeur "pour essayer", car la bande dessinée n'était pas véritablement son rayon.
Passée par l'Irlande ou le Canada, Diane Le Feyer s'est d'abord fait un nom dans les jeux vidéo et le dessin animé, notamment au sein de la société d'animation irlandaise Cartoon Saloon, puis s'est tournée vers le livre jeunesse en France et surtout à l'étranger.
Elle a collaboré avec des éditeurs aussi prestigieux que Hallmark, Harper and Collins, Mattel, Scholastic, Igloo Books ou Five Mile avant de rejoindre l'aventure Mortelle Adèle.
Coup de téléphone
Cela s'est passé en 2014. "Coup de téléphone, un vendredi, juste avant d'aller chercher ma fille en maternelle. On me dit: +est-ce que cela vous intéresserait de reprendre Mortelle Adèle? C'est une petite fille qui a beaucoup de caractère".
"J'ai trouvé ça vachement marrant. Du coup je leur ai dit: + Allons-y!+".
Huit ans et 11 tomes, 3 collectors, 3 romans et 3 Ajax (série inspirée du chat souffre-douleur d'Adèle) plus tard, Diane Le Feyer est toujours à l'oeuvre.
La bande dessinée de Bayard Jeunesse, qui fête cette année ses 10 ans, s'est déjà vendue à 11 millions d'exemplaires, en plus des hors séries et autres produits dérivés. Ses albums, baignés d'ironie et d'humour noir, sont traduits dans une dizaine de langues.
Adèle qui commande un crocodile sur internet, Adèle qui fait exploser la maison des voisins avec une fusée, les délires s'enchaînent et les lecteurs suivent.
"Elle s'autorise des trucs complètement déjantés qui font du bien aux lecteurs, qui les font rire et les éloigne un peu d'un monde souvent anxiogène", analyse la dessinatrice, rappelant le boom exceptionnel des ventes au moment du confinement.
L'artiste, dont la chevelure rousse rappelle celle de la jeune héroïne, assure que sa vie n'a pas changé en dépit de cet engouement, d'une ampleur rare dans le livre jeunesse.
"A l'école des fois, on me donne un bouquin à dédicacer, mais c'est tout. Je n'ai pas de lunettes noires quand je sors dans la rue", sourit Diane Le Feyer, qui travaille toujours dans un modeste atelier du 7e arrondissement de Lyon, en compagnie d'un petit groupe très soudé de graphistes, dessinatrices et illustratrices.
- Enfant des années 1980 -
La genèse de sa passion remonte loin, lorsqu'elle était "toute petite". "Je suis une enfant des années 80, c'est-à-dire quand tous les dessins animés sont arrivés: Ulysse 31, Les Cités d'Or, Cat's Eyes... des histoires complètement dingues avec des univers incroyables."
"Petit à petit j'ai compris que si j'ai une idée, je prends mon papier, mon crayon, je le fais et ça bouge", raconte la dessinatrice.
Bûcheuse acharnée selon ses voisines de bureau, elle mène toujours plusieurs projets de front, dont l'enseignement en école de dessin. Mais elle a dû abandonner - au moins temporairement - le dessin animé. "L'animation, c'est un métier qui est long, quand on fait une séquence, il faut qu'on puisse la concevoir en étant dedans, sans s'arrêter."
Sur Mortelle Adèle, sa complicité avec "Mr. Tan" est totale. "On a les mêmes références, le courant passe très bien", même à distance. "Généralement, Antoine m'appelle et me dit +bon j'ai l'idée du prochain tome+. C'est le fil conducteur. Il m'envoie le texte et j'ajoute la dimension graphique en faisant en sorte que ce soit encore plus marrant", raconte-t-elle, affirmant jouir d'une "grande liberté".
Fin juin, les deux complices ont surpris le monde de l'édition en annonçant leur rupture avec Bayard pour créer leur propre maison, suivant le récent exemple de Riad Sattouf. "Une recherche d'indépendance, sur plein d'aspects", dit Diane Le Feyer, qui précisera leurs intentions en septembre.
En attendant, un troisième roman est attendu fin août et le tome 19 - le dernier chez Bayard - sortira en octobre. A plus long terme, d'autres projets à l'étude risquent de faire du bruit, comme une série TV animée et même un long métrage.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Royaume-Uni : premier débat télévisé entre les candidats à la succession de Boris Johnson
Publié le : 16/07/2022 - 12:04
FRANCE 24
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Les candidats à la direction du Parti conservateur britannique étaient réunis, vendredi, lors d'un premier débat télévisé, organisé par la chaîne de télévision Channel 4, à Londres.
Les cinq figures du Parti conservateur britannique encore en lice pour succéder au Premier ministre Boris Johnson, se sont retrouvés face-à-face, vendredi 15 juillet, au cours d'un premier débat télévisé peu animé alors que la compétition se fait de plus en plus âpre.
La secrétaire d'État au Commerce international Penny Mordaunt, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, la cheffe de la diplomatie Liz Truss, l'ex-secrétaire d'État à l'Égalité Kemi Badenoch et le député Tom Tugendhat ont pu échanger sur leur vision sur la chaîne de télévision britannique Channel 4.
Les candidats ont refusé de se laisser aller aux polémiques et aux attaques personnelles, soulignant leur appartenance commune à la famille des Conservateurs. Mais la question "Boris Johnson est-il honnête ?" les a mis dans l'embarras.
"Parfois", a répondu en riant Kemi Badenoch. "Non", a tranché Tom Tugendhat sous les applaudissements tandis que les trois autres bottaient en touche, bafouillant des réponses vagues.
Cultivant son image très lisse, Rishi Sunak, 42 ans, s'est dit "fier" d'avoir participé au gouvernement Johnson mais a démissionné la semaine dernière car "trop c'est trop", entraînant avec lui le départ d'une soixantaine d'autres membres de l'exécutif.
Il est arrivé jeudi en tête d'un deuxième vote organisé par les députés conservateurs pour éliminer des candidats, devant la favorite des bookmakers Penny Mordaunt et Liz Truss.
Le député Tom Tugendhat jugé "le plus convainquant"
Peu connue des Britanniques, l'ancienne ministre de la Défense Penny Mordaunt battrait tous ses rivaux en cas de duel, selon les sondages.
Après avoir été attaquée par ses concurrents pour des propos jugés trop "woke" concernant les personnes transgenres, elle essuie désormais des critiques concernant son sérieux professionnel, l'ancien ministre David Frost ayant émis de "sérieuses réserves" sur sa capacité à diriger le Royaume-Uni.
"Nous sommes tous responsables de nos propres campagnes et je prends ça comme un gros compliment que personne ne veuille concourir contre moi", a-t-elle réagi pendant le débat.
De son côté, Liz Truss a mis en avant son bilan au gouvernement, citant le Brexit, l'Irlande du Nord et la guerre en Ukraine.
La candidate de 46 ans, coqueluche du camp Johnson, essaie désormais de combler son retard et cherche à rallier autour d'elle la droite du parti conservateur. Elle a reçu jeudi le soutien de Suella Braverman, éliminée par les députés.
Selon un sondage instantané réalisé à l'issue du débat auprès de 1 159 téléspectateurs, Tom Tugendhat a été jugé le plus convainquant (36 %), devant Rishi Sunak (25 %), Penny Mordaunt et Kemi Badenoch (12 % chacune) et Liz Truss (6 %).
Si le Premier ministre s'est gardé d'exprimer publiquement toute préférence pour "ne pas nuire aux chances de qui que ce soit", il exhorte selon le Times les candidats éliminés à soutenir "n'importe qui sauf Rishi".
La garde rapprochée du futur ex-chef du gouvernement est convaincue que l'ex-ministre, dont le départ du gouvernement a contribué à précipiter la chute de Boris Johnson, attendait son heure depuis des mois. Ce que les partisans de Rishi Sunak démentent.
Résultat attendu le 5 septembre
Afin de sélectionner le nouveau Premier ministre, les députés conservateurs vont de nouveau voter lundi, mardi et mercredi pour éliminer un par un les candidats. Une fois le casting du face-à-face final déterminé, le choix reviendra aux membres du parti conservateur qui voteront par correspondance pendant l'été. Le résultat du scrutin est attendu pour le 5 septembre.
La désignation d'un nouveau chef du gouvernement intervient dans un contexte économique compliqué au Royaume-Uni avec une inflation de 9,1 % en mai.
Tandis que Liz Truss et Penny Mordaunt expliquaient qu'elles prévoyaient des réductions d'impôts, Rishi Sunak a fustigé des "contes de fées", jugeant irréaliste de les abaisser vu la conjoncture.
Au ministère des Finances, Rishi Sunak a augmenté les taxes et a été accusé de ne pas en faire assez pour soulager les ménages britanniques étranglés par la crise du coût de la vie.
Les candidats ont également discuté du service de santé publique (NHS) affaibli par des années d'austérité, des problèmes climatiques et des prix de l'énergie. Deux autres débats télévisés sont organisés, dimanche sur la chaîne ITV et mardi sur Sky News.
Avec AFP
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Royaume-Uni : cinq candidats désormais en lice pour succéder à Boris Johnson
Royaume-Uni : Liz Truss se lance dans la course pour succéder à Boris Johnson
ROYAUME-UNI
Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre
BBC
SANS TITRE
The Ella-Mobbs Trophy has been bought out onto the pitch. England's players haven't stopped smiling.
FT: Australia 17-21 England
England's Freddie Steward speaking to Sky Sports: "The boys just dug in and gave everything. To win with an
effort like that, it was a proper test match. It’s special.
"To come here, dig in with an effort like that at the back
end of the season is pretty awesome. It is a great way to end the season
especially having been one down is amazing."
Matt Dawson
Former England scrum-half on BBC Radio 5 Live
These players will take winning ugly all day long, it is all about the victory rather than the performance.
Tweet using #bbcrugby or Text 81111 (UK standard rates apply)
Signed sealed and very much delivered, well done boys
England have demonstrated their strengths and weaknesses in these tests, but most importantly have shown resilience to deliver when it matters. Now they need to work to address the areas of weakness in readiness for the world Cup - if we do this I personally have faith that we can get to the final
FT: Australia 17-21 England
Ugo Monye
Former England winger on BBC Radio 5 Live
For all the talk of exciting youth, massive shout out to Genge, Lawes, Farrell, Billy Vunipola, Freddie Steward - the spine has been exceptional. We have a blue print for ho you win away from home.
Phenomenal, congratulations England
Matt Dawson
Former England scrum-half on BBC Radio 5 Live
That's a big win, huge, given the pressure and the circumstances. That is a massive series win and it will stick with these players minds going into the World Cup. Get used to this winning feeling going into a World Cup.
Australia 17-21 England
WHAT A MATCH! WHAT A SERIES!
The whistle blows and England's players jump with joy as their opponents drop to their knees.
Australia 17-21 England
And Jack Willis goes over but he's held up.
Australia 17-21 England
ENGLAND INTERCEPT!
Jonny Hill clutches the ball.
Australia 17-21 England
90 seconds remain. Australia replacement Suliasi Vunivalu nearly breaks through. But England recover and keep Australia in their own half.
Australia 17-21 England
Matt Dawson
Former England scrum-half on BBC Radio 5 Live
They seem to be content to kick the ball away at this stage and say 'Go on then, we'll defend'. Will that be the way for the rest of Eddie Jones' reign?
Australia 17-21 England
Jack van Poortvliet kicks the ball clear and Australia will have a line-out at their own 22.
Australia 17-21 England
Clean line-out drill and England power forward with their maul.
Australia 17-21 England
Farrell's clearing kick is very very deep. Good stuff.
Australia 17-21 England
ENGLAND WIN A PENALTY!
A magnificent turnover from England as two Australian come over the top. Will this be enough?
Australia 17-21 England
What a series. This is so tense.
England are holding their line well.
Australia 17-21 England
Better from Australia. they're at the 22 now. Five minutes remain.
Australia 17-21 England
Australia aren't going anywhere for now. England are defending well.
#bbcrugby or text to 81111 (UK only)
Mark Burt: Win or lose the only team who will come out of this series with any credibility and their reputation enhanced are Australia. Decimated by injury yet they’ve always attempted to play expansive, front foot rugby. Reckon they could contenders at the next WC.
Have World Rugby changed the rules to make forward passes allowable?! The Aussies have got away with blatant forward passes on multiple occasions.
France24 - Monde
Haïti : le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à la fin des livraisons d’armes aux gangs
Publié le : 16/07/2022 - 08:00Modifié le : 16/07/2022 - 08:04
FRANCE 24
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Alors que les violences font rage en Haïti, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, vendredi, à l'unanimité, une résolution visant à interdire le transfert d'armes légères aux gangs. Le texte prévoit également la possibilité de sanctionner leurs chefs.
Une résolution votée à l'unanimité pour lutter contre la guerre des gangs qui sévit à Haïti. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté, vendredi 15 juillet, une résolution des États-Unis et du Mexique demandant aux États membres de l'Organisation d'interdire le transfert d'armes légères aux gangs.
Le texte "appelle les États membres à interdire le transfert d'armes légères et de petit calibre et de munitions à des acteurs non étatiques engagés dans ou soutenant la violence des gangs, des activités criminelles ou des violations des droits humains en Haïti".
La Chine, qui avait réclamé l'imposition d'un embargo sur les armes légères à destination des gangs en Haïti, a estimé que "cette résolution était un avertissement" pour ces derniers.
Des sanctions individuelles pourraient aussi être prises dans les 90 jours en vertu de la résolution à l'encontre de leurs chefs, a souligné après le vote l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun. Le texte aurait "pu être meilleur", a-t-il ajouté, estimant cependant qu'il s'agissait "d'un bon pas dans le bon sens".
Tout au long de la semaine, Pékin s'était montré à l'offensive pour durcir le texte proposé par les États-Unis et le Mexique, jugé trop mou alors que Haïti s'enfonce dans la crise.
Pékin en première ligne
La Chine avait ainsi jugé jeudi qu'"un embargo sur les armes contre les gangs criminels était le minimum que le Conseil doive faire en réponse à une situation épouvantable".
L'ambassadeur chinois a une nouvelle fois déploré vendredi "le vide du pouvoir" en Haïti, une "situation humanitaire (qui) se détériore" et la "violence des gangs".
>> Qui sont les groupes armés qui terrorisent Haïti ?
Sur le dossier haïtien, Pékin est devenu à l'ONU un acteur de plus en plus important ces dernières années.
La raison ? Une volonté chinoise de représailles, assurent des diplomates occidentaux, après la reconnaissance de Taïwan par Port-au-Prince.
Pékin dément de son côté établir tout lien entre les deux sujets. Coïncidence ou pas, avec les négociations ardues qui se sont tenues sur le renouvellement de la mission politique onusienne Binuh, les autorités haïtiennes ont procédé à une rare saisie d'armes au port de la capitale, Port-au-Prince.
L'administration haïtienne des douanes a indiqué jeudi soir avoir, dans le premier des trois conteneurs ciblés, déjà mis la main sur "18 armes de guerre, 4 pistolets de calibres 9 mm, 14 646 cartouches, 140 chargeurs, un viseur et 50 000 dollars américains en faux".
Guerre des gangs et crise du carburant
Plusieurs mandats d'arrêt ont été émis contre des individus suspectés d'être liés à l'arrivée de cette cargaison en Haïti.
Outre l'absence d'embargo sur les armes, la Chine n'a pas non plus réussi à imposer le lancement de consultations sur l'envoi en Haïti d'une force de police régionale afin de pacifier le pays.
La résolution se limite à demander à Antonio Guterres d'étudier avec des pays de la région "les options possibles" pour renforcer la sécurité en Haïti, avec un rapport à remettre le 15 octobre prochain.
Au moins 89 personnes ont été tuées en une semaine dans des affrontements entre gangs à Port-au-Prince, où les prix s'envolent et les carences de carburant s'aggravent toujours davantage, menaçant l'aide humanitaire cruciale pour les habitants.
La résolution "exige la cessation immédiate de la violence des gangs et des activités criminelles". Elle reconduit le mandat de la Binuh jusqu'au 15 juillet 2023.
Avec AFP
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Haïti : l'enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse dans une impasse
Haïti : l'ONU s'inquiète du recrutement d'enfants par les gangs
Haïti : des dizaines de morts dans des affrontements entre gangs à Port-au-Prince
France24 - Monde
Liban : des "soldats du Seigneur" intimident la communauté LGBT et s'attaquent au mariage civil
Publié le : 14/07/2022 - 17:45
Fatma Ben Hamad
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Fin juin, une vidéo montrant le saccage d’une installation florale, installée à l’occasion du mois des fiertés à Beyrouth, a été largement partagée par les internautes libanais. Les auteurs de cet acte de vandalisme ont tourné eux-mêmes ces images. Ils s’autoproclament "Soldats du Seigneur" et assurent œuvrer contre les "dérives LGBT" et le mariage civil au Liban.
La scène se déroule le 24 juin dans le quartier majoritairement chrétien d'Achrafieh à Beyrouth, rue Sassine. Un groupe d’hommes se filme devant une composition florale aux couleurs du drapeau LGBT et récitent des versets de l’Ancien Testament.
"[Ce sont] des loups déguisés en brebis. Ils kidnappent nos enfants. [L’homosexualité] est un péché fatal au corps et à l’âme", s’emporte l’un d’eux, furieux.
Un jeune homme blond et ultra tatoué est agrippé au panneau et arrache les fleurs colorées. Un autre membre du groupe s’adresse à la caméra en pointant un doigt vers le ciel : "Si quelqu’un ose afficher encore ce drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel, ce sera un signal envoyé par le Seigneur à ses soldats pour qu’ils l’éradiquent."
Un troisième homme se hisse au panneau et fait allusion au mariage civil, qui est interdit au Liban mais a récemment refait surface dans les débats politiques. "Cette loi du diable [le mariage civil] ne passera pas !", promet-il.
Cette installation, érigée sur un panneau publicitaire au début du mois de juin par les organisateurs de la marche des fiertés à Beyrouth célébrait la diversité des orientations et des identités sexuelles au Liban. En dessous des fleurs, il était inscrit : #LoveAlwaysBlooms ("L’amour finit toujours par éclore" en français).
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Beirut Pride 🇱🇧 🏳️🌈 بيروت تفتخر (@beirutpride)
Des "justiciers" œuvrant au nom de Dieu
Les hommes dans la vidéo ne se cachent pas et ils ont été identifiés dans la presse. Ils s’appellent Georges Chawa, Joseph Mansour et Sabeh Haddad et se font surnommer "Jnoud el-Rabb", les "soldats du Seigneur" en français. Ils ont eux-mêmes partagé les images de cet acte de vandalisme sur leur page Facebook. Depuis, la vidéo a été relayée sur Twitter et Youtube et plusieurs internautes les félicitent.
Après la diffusion de cette vidéo, le ministère de l’Intérieur a ordonné aux forces de sécurité de "prendre immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher tout type de célébration, de réunion ou de rassemblement" de personnes de la communauté LGBT. Selon le ministère, "le prétexte de la liberté d’expression ne suffit pas à justifier la promotion de ces activités contraires aux principes divins (sic)".
Unacceptable, homophobic decision by the Interior Minister to ban queer events because they are against #Lebanon’s “traditions” & religion. But blowing up a whole city & bankrupting an entire country are totally in line with our traditions apparently. #priorities 🤷🏽♀️ 🌈 pic.twitter.com/QtMBAgP7BM
June 24, 2022"Ces hommes sont implicitement impunis et protégés par la loi"
Wadih El Asmar, membre du centre libanais des droits de l’Homme, s’inquiète de cette réponse des autorités :
Ce genre d'agressions est une conséquence de la campagne de l’État qui cible la communauté LGBT. On en retient que le concept de droit est flou, car la décision récente du ministère de l'Intérieur est anti-constitutionnelle.
Il est évident de notre point de vue que le ministère de l’Intérieur profite des "actions" de ces groupes pour semer la confusion autour des sujets qui gênent au Liban, comme le mariage civil ou les droits de la communauté LBGT, et ensuite pour s’attirer les sympathies des leaders religieux - figures aussi spirituelles que politiques - musulmans et chrétiens.
Ces hommes sont implicitement impunis et protégés : ils affichent ouvertement leur identité dans des vidéos et sur les réseaux sociaux et pourtant, ils ne se sentent pas menacés par la loi.
Le mariage civil, un autre combat de "Jnoud el-Rabb"
Parmi leurs combats, les "Jnoud el-Rabb" refusent catégoriquement que le mariage civil soit légalisé au Liban, où seules les cérémonies religieuses sont autorisées. Débattu au parlement depuis les années 1950, le projet de loi pour instaurer le mariage civil se heurte à de nombreuses polémiques nationales. Et il est systématiquement rejeté.
Mais après les élections législatives libanaises en mai, des députés sunnites récemment élus se sont exprimés en faveur de ce projet de loi, suscitant des réactions d’opposition de plusieurs leaders religieux, chrétiens et musulmans.
Le groupe "Jnoud el-Rabb", comme la plupart des figures religieuses libanaises, s’oppose catégoriquement au mariage civil, car selon eux, cela ouvrirait la voie à la légalisation des unions de personnes du même sexe.
Le 2 juillet, une manifestation contre "les événements pro-LBGT" a ainsi été organisée dans le centre de Tripoli, la deuxième plus grande ville du pays à majorité sunnite. L'appel à la mobilisation avait été lancé la veille par un célèbre imam de la ville.
Wadih Al Asmar poursuit :
Là où "Jnoud el-Rab" se retrouve sur la même ligne que les extrémistes sunnites, c’est le rejet du mariage civil, qu’ils associent aux droits LGBT. Mais ils se divisent autour du port du voile et d’autres questions interreligieuses.
Qui sont ces "soldats du Seigneur" ?
Les "Jnoud el-Rab" ou "soldats du Seigneur" n’en sont pas à leur première vidéo : ils se mettent régulièrement en scène sur Facebook, publient des vidéos de leurs hommes à moto, ou posent tous habillés avec des t-shirts noirs arborant le "blason" du groupe : un bouclier blanc ailé orné de croix ancrées rouges devant une bible ouverte. Leurs publications sont souvent accompagnées de versets de l’Ancien Testament.
هاليلويا 🙏🏻🔺#جنود_الرب pic.twitter.com/QdLhfaBSsh
June 21, 2022Originaire du quartier d’Acharafieh, ce groupe ultraconservateur avait déjà fait annuler en 2019 un concert du groupe libanais "Machrou’ Leila", dont le chanteur Hamed Sinno est ouvertement homosexuel.
Roula Talhouk dirige le Centre de documentation et de recherches islamo-chrétiennes de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. Elle explique :
Ces hommes se positionnent en protecteurs de Dieu, car ils considèrent que leurs croyances religieuses, et par extension eux-mêmes, sont menacées voire persécutées au Liban, alors qu’il n’en est rien. Leur réaction face à la sécularisation relative de la société est de revenir à des "bases" de culture religieuse rétrogrades, et de transposer des idéaux et des pratiques culturelles oubliés à la société contemporaine. Ils sont incapables d’acculturation : plus la société va rejeter ces revendications, plus le groupe va pencher vers l'extrémisme.
#جنود_الرب #ان_عدتم_عدنا pic.twitter.com/8pilVXzMWT
June 25, 2022"Ils s’autoproclament en défenseurs absolus de Dieu"
Ils ne s’opposent pas seulement à la communauté LGBT, ou au mariage civil, mais vont jusqu’à s’autoproclamer en défenseurs absolus de Dieu.
Leur rhétorique me rappelle les combattants chrétiens pendant la guerre civile libanaise, qui arboraient des croix barrées sur les mitrailleuses et les tanks. Ils disaient clairement à l'ennemi : je te bombarde au nom de Dieu.
Côté chiite, le Hezbollah utilise aussi cette esthétique en incorporant le nom d’Allah dans son identité politique. C’est une caractéristique de tous les fondamentalistes : non seulement ils s’opposent aux individus en dehors de leur communauté, mais ils ont également une vision très fondée et très étroite de la religion, qui ne permet aucun détour.
"Les leaders religieux ont une réelle mainmise sur les aspects civils de la vie des croyants"
Dans la plupart des pays arabes, surtout les sociétés multiconfessionnelles comme le Liban, il existe un code du statut personnel. Ce code opère indépendamment de la Constitution. La plupart des constitutions arabes postcoloniales sont plutôt laïques. Mais au Liban, le code du statut personnel accorde aux leaders religieux un pouvoir sur la vie privée de leurs communautés respectives.
Ce qui fait que ces leaders ont une réelle mainmise sur les aspects civils de la vie : l’héritage, le mariage, l’adoption ou le divorce. Or, le Liban abritant différentes confessions, le mariage civil faciliterait les mariages interreligieux, et, par extension, l’héritage interreligieux et intercommunautaire. Pour les leaders religieux, cela n’a pas lieu d’être.
Ainsi la structure sociale est étroitement liée à la structure religieuse qui elle-même dicte la structure politique libanaise. Le projet de loi du mariage civil fait face à beaucoup de rejet car il dépouillerait les individus de leur appartenance religieuse et de l’emprise des leaders religieux.
Bien que le mariage civil ne soit pas pratiqué au Liban, le pays reconnaît toutefois les contrats de mariage de citoyens libanais hétérosexuels signés à l’étranger.
Des Libanais de confessions différentes ont ainsi pu célébrer des unions civiles en ligne, orchestrées par des maires ou des juges de pays étrangers. D’autres ont dû s’envoler à Chypre ou en Turquie pour se dire "oui".
Au Liban, l’article 534 du code pénal criminalise toujours "tout acte sexuel contre-nature" d’un an de prison maximum, et interdit l’union des personnes du même sexe.
En 2007, seulement 18 % des libanais se prononçaient en faveur de la normalisation de l’homosexualité dans leur pays, selon une étude du Pew Research Center.
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Saudi Arabia: The significance of Biden's fist bump with crown prince
By Anna FosterBBC News, Jeddah
It was a striking photograph. The US president and the man he'd called a pariah, bumping fists in the gilded splendour of Jeddah's royal palace.
Saudi Arabia was always going to be the controversial stop on Joe Biden's first trip to the Middle East as US president.
Just four weeks earlier, Mr Biden had said he wouldn't meet Crown Prince Mohammed bin Salman on his visit here.
As he settled into the White House during his first few weeks in the job, he refused to even speak with Saudi Arabia's de-facto ruler.
Mr Biden made the "pariah" comment on the US election campaign trail back in 2019.
It came after the CIA concluded the crown prince had approved the brutal killing of the journalist Jamal Khashoggi inside the Istanbul consulate.
Relations were frosty. Then came the announcement of the president's visit.
The stage was set long before Air Force One roared loud and low over Jeddah, filling the quiet sky with the sound of powerful jet engines.
Flags had been hung, the green and white of Saudi Arabia set against the USA's stars and stripes. They lined the main route from the airport to the royal palace, flanking roads that had been closed and cleared. Police vehicles, their lights flashing in the sun, were poised every few yards to maintain the tightest of security.
The Saudis knew the world would be watching this meeting,
They wanted the rest of the Middle East, and the international community, to sit up and take notice of the favour they had been granted by the US president.
In the hours after the talks between the two leaders here in Jeddah, I sat down with Saudi Arabia's Minister of State for Foreign Affairs, Adel bin Ahmed al-Jubeir.
I pushed him to explain why - despite such modernisation in the kingdom - things like free speech, activism and dissent against the regime are still frowned upon and, ultimately, punished.
"What you may call a dissident, we call a terrorist. What you may call somebody expressing their opinion, we call incitement," he replied.
"When somebody gives money to a group that murders people, is that expressing their opinion or is this funding murder?"
"That's not activism, and so they're charged with these issues, and they're brought before the courts. But they're presented outside Saudi Arabia as if they're activists, or as if they're moderates wanting to express their opinion."
And what about the pariah comment? Why did he think Mr Biden had changed his mind now on US-Saudi relations?
"What happens in the political campaign generally doesn't survive the reality of being in office. President Trump said things about Saudi Arabia during the campaign, but then when he was in office we had a great relationship with him. What happens in campaigns, is what I call happening during the silly season."
Mr Biden insisted after his meeting with the crown prince that he had raised the issue of Khashoggi's killing, and his understanding of Mohammed bin Salman's part in it.
Which brings us back to the photograph. Deeds versus words. A picture that will define this visit - everything the Saudis could have hoped for.
It told a tale of a nation rehabilitated; a strategic partnership renewed. Regardless of what was discussed in the meeting, whatever successes or failures there were, the world has an enduring image to remember it by. One which illustrates a direct course change by Mr Biden.
So how does that resonate with the men and woman of this kingdom? How do they feel about the president's visit, and their fluctuating relationship with the US?
In the cool of the Mall of Arabia - a refuge from the stifling temperatures outside - I tried to find out.
Plenty of people were browsing the glittering shopfronts and eating in the cavernous food court.
Many of them didn't want to talk about the visit at all. Some said they simply didn't care about it.
But for those who did, one preoccupation united them: travel.
"I didn't visit the United States for maybe ten years," one man told me. "There are always problems getting a visa."
"I hope the meeting will return the communication between us. America has always been a very good ally. But things haven't been going well lately. I hope this can fix any problems and make everything even better than before."
"If we can travel and study there, it will be good", explained Shatha al-Jamale. "If the relationship between our two countries is good, we won't be afraid if we go there. Sometimes Americans are afraid if we go there, some of them have a bad idea about my country, so I think this meeting is important for them to know that we are safe."
Critics say that the first leg of Mr Biden's Middle East trip - to Israel and the occupied West Bank - didn't deliver any significant achievements.
If he can persuade some of the world's largest oil-producing countries to pump more of it and help lower the price, that will be seen as a victory by US voters back home.
But so far, there's little sign he'll leave with the prize that so many people say he came here for.
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France24 - Monde
Les incendies se poursuivent dans le sud-ouest de l'Europe, le Royaume-Uni en alerte rouge
Publié le : 16/07/2022 - 08:57
FRANCE 24
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Julien CHEHIDA
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Plusieurs incendies font toujours rage dans le sud-ouest de la France, le Portugal et l'Espagne alors que, plus au nord, le Royaume-Uni est passé en alerte rouge, craignant des températures jamais atteintes.
Des températures caniculaires et une série d'incendies perdurent, samedi 16 juillet, dans le sud-ouest de la France ainsi que dans la péninsule ibérique, frappés par une deuxième vague de chaleur en à peine un mois.
La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Quelque 30 000 hectares partis en fumée au Portugal
Au Portugal, touché depuis une semaine par des températures caniculaires et une série d'incendies, les services de secours recensaient vendredi soir une dizaine de feux actifs, qui mobilisaient plus de 900 pompiers.
>> Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême
Selon la protection civile, ces incendies ont fait deux morts, notamment le pilote d'un bombardier d'eau - un avion de taille moyenne, de type FireBoss - qui s'est écrasé en début de soirée en combattant des feux de forêt près de Vila Nova de Foz Coa, dans la région septentrionale de Guarda.
Au même moment, également dans le nord du Portugal, un des feux les plus préoccupants faisait rage dans la commune de Baiao, une zone vallonnée de la région de Porto, en amont du Douro, le grand fleuve qui la traverse.
Au 15 juillet, un peu plus de 30 000 hectares sont partis en fumée au Portugal depuis le début de l'année, le chiffre le plus élevé à cette date depuis 2017, année marquée par de violents feux de forêt qui avaient fait une centaine de morts.
Avant de baisser légèrement vendredi, les températures avaient atteint la veille les 47 degrés dans le nord, un record pour un mois de juillet dans ce pays.
11 000 personnes évacuées en France
Dans le sud-ouest de la France, attisés par ces chaleurs extrêmes, deux incendies ont ravagé quelque 9 000 hectares depuis mardi, l'un au sud de Bordeaux où "la thèse criminelle" est désormais "privilégiée" et l'autre dans la forêt adossée à la très touristique dune du Pilat.
"Ici, il y avait des tunnels de feu, il faut imaginer une boule de feu", a raconté à l'AFP le commandant Laurent Dellac, qui s'exprimait de La Teste-de-Buch.
Ces sinistres, qui mobilisent un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l'évacuation de 12 000 personnes.
"Je n'ai jamais vu ça et on a l'impression que c'est post-apocalyptique, vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c'est inquiétant", a dit Karyn, une habitante de Cazaux, un village proche de la dune du Pilat.
Déclenché jeudi après-midi par le passage d'un train qui aurait généré des étincelles, un autre incendie s'est propagé sur 1 205 hectares (sans forcément les consumer) près d'Avignon, dans le sud-est, avant d'être circonscrit.
Une zone naturelle protégée menacée en Espagne
Côté espagnol, le Premier ministre Pedro Sanchez s'est dit dans un tweet très "attentif à l'évolution des incendies actifs qui ont entraîné l'évacuation de plusieurs communes", évoquant "un risque extrême face aux températures très élevées".
Le plus inquiétant de ces feux était celui d'Estrémadure, une région frontalière du Portugal, où des milliers d'hectares ont brûlé ces derniers jours. Celui-ci connaissait une "évolution défavorable" et menaçait le Parc National de Monfragüe, une zone naturelle protégée pour sa biodiversité.
Un autre feu de forêt préoccupait les autorités à Mijas, à quelques dizaines de kilomètres à peine de Malaga, en Andalousie, où 2 300 personnes des localités alentour ont été délogées, selon les services de secours.
De l'autre côté de la Méditerranée, une personne a trouvé la mort dans les feux qui ravagent des régions boisées reculées du nord du Maroc, selon les autorités.
Risque de "chaleur extrême" au Royaume-Uni
Cette vague de chaleur va s'étendre plus au nord à partir du week-end.
Au Royaume-Uni, qui a émis pour la première fois une alerte rouge "chaleur extrême" pour lundi et mardi, la population se prépare à des températures potentiellement jamais atteintes.
"Nous espérions ne jamais arriver à cette situation, mais, pour la première fois, nous avons des prévisions qui dépassent les 40 °C au Royaume-Uni", a déclaré le Dr Nikos Christidis, un spécialiste du climat. Le record absolu de température dans ce pays (38,7 degrés) date de 2019.
Le service de santé publique NHS a mis en garde contre un "bond" des hospitalisations liées à la chaleur.
L'Irlande et la Belgique s'attendent également à un début de semaine caniculaire avec des températures pouvant atteindre respectivement 32 et 38 degrés localement.
L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a par ailleurs mis en garde sur la mauvaise qualité de l'air, un aspect "malheureusement omis de ces vagues de chaleur", selon le responsable scientifique Lorenzo Labrador, qui évoque les "hautes concentrations de polluants atmosphériques et des niveaux d'ozone".
Avec AFP
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En Gironde et près d’Avignon, des feux de forêt agressifs et une forte canicule
Après l'Espagne et le Portugal, la France confrontée à la canicule et aux incendies
Records de chaleur battus avec la canicule, qui se déplace vers l'est de la France
BBC
Tory leadership rivals trade blows over tax and spending
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WATCH: The first TV debate in 90 seconds
Tory leadership frontrunners have clashed over how best to fund public services and control inflation in the contest's first TV debate.
Foreign Secretary Liz Truss attacked tax rises introduced under ex-chancellor Rishi Sunak as "wrong" and pledged to reverse them.
But Mr Sunak said they were needed to fund the NHS, and accused her of believing in economic "fairy tales".
Rivals also sparred over Boris Johnson, trans rights and trust in politics.
All five remaining candidates in the Tory leadership race took part in the Channel 4 TV debate, the first of two this weekend. They come ahead of the next round of MPs' voting on Monday.
Tory MPs will whittle the field down to two final contenders next week, before around 160,000 Tory members decide the party's next leader in a postal vote.
In a lively 90 minutes of exchanges, the economic backdrop loomed large as candidates were pushed on how they would fund public services and help people with the cost of living during a time of soaring inflation.
Mr Sunak, currently in pole position among MPs, was forced to defend tax rises introduced during his time as chancellor, including April's hike in National Insurance to pay for social care and the NHS.
Ms Truss, who came third in the latest MPs' voting round on Thursday, said the hike had been "wrong" and said she had "called it out" in cabinet.
She said if she won power she would reverse the rise, as well as removing green levies on energy bills - saying she would pay for it for by spreading the UK's "Covid debt" over a longer period.
The race to be our next prime minister is reaching a crucial phase.
By Wednesday, the shortlist will have been whittled down to two by Conservative MPs, who will then be put to Conservative party members over summer.
There is a lot to play for in the next few days - and you could tell in the first TV debate.
Three things stuck out for me in the exchanges.
Firstly, the Conservative Party is keen to move on from Boris Johnson.
Although it's just eight days since Mr Johnson agreed to resign, the candidates to be his successor want the next chapter to start as soon as possible.
Read more from Nick here.
But Mr Sunak rubbished her proposals, saying there was "no such thing as Covid debt" and warned against an "unfunded spree" of tax cuts, adding that "borrowing your way out of inflation isn't a plan, it's a fairy-tale".
Trade Minister Penny Mordaunt, currently second in the contest, said her economic blueprint, which involve raising income tax thresholds in line with inflation, was based on better "growth and competition".
When pressed by Mr Sunak that her plans would also require more borrowing, she denied she had promised to "reduce a load of taxes" but said "people need help now".
"Next April we are going to be one of the most uncompetitive nations in terms of our tax competitiveness. That cannot be allowed to happen," she added.
Elsewhere, candidates traded blows over Mr Johnson's legacy and trust in politics after the Partygate and Chris Pincher affairs that played a key role in the Tory revolt that forced the prime minister from office.
Mr Tugendhat, the fifth-placed contender among MPs and the only one not to have held a ministerial post under Mr Johnson, said his party needed a "break from those who sat around the table" to reset the party's direction.
He pitched himself as a "clean face" and when asked for a yes or no answer on whether Mr Johnson was honest, Mr Tugendhat was the only candidate to answer with a direct "no", which won applause from the crowd.
Asked the same question, Ms Badenoch said "sometimes", Ms Mordaunt said she was "not doing a yes or no" but there had been some "really severe issues", while Ms Truss said Mr Johnson "has been very clear himself that he made mistakes in government". Mr Sunak said he had tried to give Mr Johnson "the benefit of the doubt for as long as possible but ultimately I reached the conclusion that I couldn't and that's why I resigned".
Mr Tugendhat later told the debate: "It's easy to stand up to your enemies - it's sometimes harder to stand up to your friends."
He also said he had not supported the National Insurance rise, calling it a "tax on jobs", and accused Mr Sunak of only backing it in office "because the boss wanted it".
But the backbench MP's interventions received a curt response from fourth-placed contender Kemi Badenoch, a former equalities minister, who said he "didn't have any responsibilities" and likened him to a pupil pointing out problems from the "back of the class".
Elsewhere in the debate:
Ms Mordaunt also clashed with Ms Truss and Ms Badenoch over her record on trans rights during her time as an equalities minister.
In a spiky section of the debate, both Ms Badenoch and Ms Truss accused Ms Mordaunt of supporting "self-ID", a process allowing a trans person to legally change their gender without, for example, a medical diagnosis.
Ms Mordaunt denied ever supporting the policy, but Ms Badenoch, who previously served as a junior equalities minister in 2020-21, said she found that "hard to accept" and her understanding was Ms Mordaunt had pushed for it.
Ms Truss, who also had responsibility for equalities alongside her role as foreign secretary, said she had "changed the outcome" of a consultation to ensure self-ID was not brought in.
The next debate is on ITV at 19:00 BST on Sunday.
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BBC
Ivana Trump died of blunt impact injuries to torso - NYC medical examiner
Ivana Trump, Donald Trump's first wife, died of "blunt impact injuries" to the torso, the New York City medical examiner's office has said.
It added that the death of the 73-year-old on Thursday was accidental.
Reports in US media say she died after falling down stairs in her New York City apartment.
Ivana Trump, who was born in what was then Czechoslovakia, married the former president in 1977. They divorced 15 years later in 1992.
"She was a wonderful, beautiful, and amazing woman, who led a great and inspirational life," Mr Trump said.
They had three children together - Donald Jr, Ivanka and Eric Trump.
Donald and Ivana Trump were notable public figures in New York in the 1980s and 1990s, and their split was the subject of intense public interest.
After their separation, Trump went on to launch her own lines of beauty products, clothing and jewellery.
She took credit for bringing up their children in her 2017 memoir Raising Trump, saying she "made the decisions about their education, activities, travel, child care, and allowances" until college.
In the book, she added that her relationship with Mr Trump had improved since their divorce, and said she spoke to him about once a week.
The Trump family lauded her in a statement as "a force in business, a world-class athlete, a radiant beauty, and caring mother and friend".
"Ivana Trump was a survivor. She fled from communism and embraced this country," the statement added. "She taught her children about grit and toughness, compassion and determination."
Ivanka Trump, who was said to be very close to her mother, said in an Instagram post she was "heartbroken".
"Mom was brilliant, charming, passionate and wickedly funny. She modelled strength, tenacity and determination in her every action. She lived life to the fullest - never forgoing an opportunity to laugh and dance," she wrote.
Donald Trump was Ivana's second husband. Her first, Alfred Winklmayr, was an Austrian ski instructor and friend who she reportedly married in order to obtain Austrian citizenship.
That marriage allowed her to leave Czechoslovakia, her communist home country, without defecting.
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France24 - World
Taiwan: Country prepares for disaster with scenarios from Ukraine war
Issued on: 15/07/2022 - 17:27Modified: 15/07/2022 - 17:38
Sam BALL
Taiwan held its largest ever disaster preparedness drills this week, including scenarios taken from the war in Ukraine, as fears mount that China might launch an invasion of the island nation, which it views as part of its territory.
France24 - Monde
Arabie saoudite : Biden prévient d'une réponse en cas de nouvelle attaque contre des opposants
Publié le : 15/07/2022 - 22:57
FRANCE 24
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Le président américain Joe Biden a déclaré vendredi avoir prévenu le prince héritier d'Arabie saoudite d'une "réponse" de sa part en cas de nouvelle attaque contre des dissidents, en référence à l'assassinat "scandaleux" du journaliste Jamal Khashoggi.
Le président américain Joe Biden s'est exprimé, vendredi 15 juillet, lors de sa visite en Arabie saoudite, après avoir rencontré le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), puissant dirigeant de facto du royaume saoudien, considéré par Washington comme le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Le président américain a notamment déclaré avoir prévenu le prince héritier d'Arabie saoudite d'une "réponse" de sa part en cas de nouvelle attaque contre des dissidents, en référence à l'assassinat "scandaleux" du journaliste saoudien.
"J'ai juste fait comprendre que si une telle chose se reproduit, ils auront cette réponse et bien plus encore", a-t-il déclaré devant des journalistes à Jeddah, disant avoir évoqué cette affaire avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Joe Biden a également déclaré après sa rencontre avec le prince héritier lui avoir redit qu'il le tenait pour responsable de la mort du journaliste.
Join me as I deliver remarks in Jeddah, Saudi Arabia. https://t.co/aeZgDhQ9aU
July 15, 2022"Sang sur vos mains"
La rencontre entre Joe Biden et Mohammed ben Salmane était le point d'orgue de cette tournée au Moyen-Orient, alors que Washington cherche à convaincre le royaume d'ouvrir les vannes de sa production pétrolière. L'enjeu : abaisser le prix du gallon d'essence à l'approche des élections de mi-mandat aux États-Unis.
Mais lorsqu'il était encore candidat, Joe Biden avait promis de traiter l'Arabie saoudite en "paria", en particulier à cause de l'assassinat en 2018 du journaliste et critique saoudien Jamal Khashoggi. Une fois élu, il avait déclassifié un rapport accablant sur la responsabilité du prince dans ce meurtre.
Les autorités saoudiennes ont toujours nié la responsabilité directe de MBS dans ce meurtre.
Vendredi, la veuve du journaliste, Hatice Cengiz, a publié un tweet avec une capture d'écran du compte de son défunt conjoint : "Est-ce là votre façon de faire rendre des comptes aux responsables de mon meurtre ?"
"Le sang de la prochaine victime de MBS est sur vos mains", est-il ajouté, avec une photo du "check" du poing que Joe Biden a fait au prince saoudien.
What Jamal Khashoggi would tweet today: pic.twitter.com/Gv4Up7TLgd
July 15, 2022Pour éviter qu'il ne reste de ce voyage qu'une image, celle d'un salut controversé échangé avec "MBS", Joe Biden va s'efforcer samedi, pour sa dernière journée en Arabie saoudite, de promouvoir sa vision pour le Moyen-Orient.
Le président américain va avoir des réunions bilatérales avec les dirigeants d'Égypte, des Emirats Arabes Unis et d'Irak, puis participera à un sommet dit du "GCC+3".
La réunion organisée à Jeddah, deuxième ville d'Arabie saoudite, située au bord de la mer Rouge, rassemblera les six membres du "Conseil de coopération du Golfe", à savoir l'Arabie saoudite, Oman, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Qatar, ainsi que l'Égypte, la Jordanie et l'Irak.
Avec AFP et Reuters
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Joe Biden en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient
DIPLOMATIE
Joe Biden en Arabie saoudite ou le retour de la realpolitik américaine
Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi
France24 - Monde
Italie : M5S divisé, incinérateur romain... pourquoi Mario Draghi a présenté sa démission
Publié le : 15/07/2022 - 18:04
FRANCE 24
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Mario Draghi, à la tête d'un gouvernement d'union depuis février 2021 en Italie, a souhaité démissionner, jeudi, après le boycott par le Mouvement 5 Etoiles (M5S) d'un vote de confiance sur un texte au Sénat. Une démission rejetée par le chef de l'État qui lui a demandé de rester à son poste. Si rien ne s'arrange, des élections législatives anticipées pourraient être organisées pour sortir de l'impasse politique.
Après un an et cinq mois aux manettes de l'exécutif italien, Mario Draghi s'est finalement heurté aux vicissitudes politiques d'un pays où seule Rome est éternelle. Et si la coalition gouvernementale ne retrouve pas son unité rapidement, la seule option sera de convoquer des élections anticipées à l'automne, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui a quitté le M5S avec une soixantaine d'élus du mouvement à la fin juin pour continuer à soutenir l'action de Mario Draghi.
Comment en est-on arrivés là ? Voici cinq choses à savoir sur la crise qui a mené Draghi à présenter jeudi soir sa démission au président Sergio Mattarella, qui la lui a refusée.
• Des dissensions au sein de la coalition d'unité nationale
À la tête de l'exécutif italien depuis février 2021, Mario Draghi a succédé à Giuseppe Conte, chef du Mouvement 5 Étoiles, une formation anti-système créée à la fin des années 2000 et qui, depuis, est largement rentrée dans le rang. Et c'est notamment le positionnement de ce groupe dans la grande coalition d'unité nationale de Draghi qui suscite des dissensions internes, entre les partisans de Conte, gardiens de la doctrine originelle du parti, et Luigi Di Maio, chef de la diplomatie, qui joue désormais à fond la carte de l'ancien patron de la BCE.
Ces tensions politiques, doublées de rivalités personnelles, se sont aggravées avec la crise ukrainienne, Conte s'opposant à la livraison d'armes à Kiev. Le M5S estime par ailleurs que le gouvernement ne fait pas assez pour les plus modestes et la transition écologique. Di Maio a fini par claquer la porte et fonder son propre parti début juillet.
Surtout qu'en parallèle, le M5S fait face à une baisse de popularité auprès de ses électeurs. Vainqueur des dernières élections législatives en 2018, avec 32 % des voix et une majorité relative au Parlement, n'a cessé depuis de dégringoler dans les intentions de vote, aujourd'hui à 10 %-11 %. Après leur déroute aux élections locales partielles du printemps qui ont mis au jour leur faible ancrage dans les territoires, ils se cherchent un nouveau souffle. Giuseppe Conte peut compter sur le soutien du fondateur du mouvement, l'ancien comédien Beppe Grillo, pour qui les élus 5 Etoiles ne sont pas là pour passer les plats: "Le M5S fait du M5S", dit-il.
• Un incinérateur romain au cœur des tensions
Rome a la sinistre - et méritée - réputation d'être une ville sale : les ordures sont ramassées de façon aléatoire et des hordes de sangliers en profitent pour faire leur marché les quartiers périphériques. L'ex-maire M5S de la capitale italienne, Virginia Raggi, a tenté d'y remédier, en vain. Les autorités dénoncent la mainmise de groupes mafieux sur le réseau de collecte et l'absentéisme chronique des agents.
Depuis, c'est un maire du Parti démocrate qui a été élu. Et avec le gouvernement, décision a été prise de construire un incinérateur. Or le fameux texte boycotté par le M5S au Sénat prévoit des pouvoirs extraordinaires au maire pour mener le projet à son terme. Inacceptable pour le M5S, qui estime que cet incinérateur va polluer, coûter une fortune et surtout qu'il ne règlera pas le problème immédiat puisqu'il faudra des années pour le construire.
• Draghi conserve la majorité, pourquoi vouloir partir ?
Même si la pandémie de Covid-19 a fait exploser les critères stricts de déficit défendus par Bruxelles, Mario Draghi, ancien banquier central à Francfort, est perçu par la Commission européenne et les marchés comme un chevalier blanc de l'orthodoxie budgétaire, un gage de rigueur (ou d'austérité selon ses détracteurs) dans un pays politiquement instable et économiquement fragile.
Seulement, à 74 ans, cet économiste qui n'a jamais sollicité de mandat électif ne veut pas être entraîné dans les jeux traditionnels de la politique italienne. Il a été investi sur son nom, pour éviter à l'Italie de vivre "un cauchemar grec" après la pandémie qui a fait plonger le PIB de la troisième économie de la zone euro et privé des millions de travailleurs de revenus. Et si au nom de cette urgence vitale, il a accueilli dans son équipe la carpe et le lapin, de la gauche à la Ligue de Matteo Salvini, ce n'est pas pour jouer les arbitres de cour de récréation.
>> À voir : "Italie : l'éventuel départ du chef du gouvernement Mario Draghi inquiète les milieux économiques"
• Quel bilan pour Mario Draghi ?
Un peu moins de 200 milliards d'euros entre 2021 et 2026 : telle est la manne négociée par Mario Draghi auprès de ses partenaires européens pour maintenir l'Italie à flot. Aucun autre pays n'a reçu autant. Bruxelles a déjà décaissé 45,9 milliards, à mesure que les réformes exigées en contrepartie ont été engagées, par exemple celle de la justice, une des plus lentes et inefficaces d'Europe.
"Mais beaucoup des réformes les plus délicates et politiquement controversées sont en attente", constate Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien. "Il aurait dû trouver le plus petit dénominateur commun pour faire au moins les réformes prévues par le plan de relance et considérées comme assez neutres. Mais mettre ensemble des forces (politiques, ndlr) aussi diverses est une mission presque impossible".
Avec AFP
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En Italie, le gouvernement se prépare à un vote de confiance mouvementé
Italie : le Premier ministre Mario Draghi présente sa démission, le président refuse
La chronique de l’éco
Italie : l'éventuel départ du chef du gouvernement Mario Draghi inquiète les milieux économiques
France24 - Monde
Au Sri Lanka, "le renouvellement politique ne sera pas facile" après le départ du président
Publié le : 12/07/2022 - 18:40
Jean-Luc MOUNIER
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Le Sri Lanka a clos, samedi, un chapitre de plusieurs mois de contestation après l’envahissement de la résidence de son président par des dizaines de milliers de manifestants antigouvernementaux. Le président Gotabaya Rajapaksa cherche à quitter le pays et a promis de démissionner mercredi, ouvrant peut-être la voie à un "renouvellement politique". Entretien.
La puissante famille Rajapaksa est aujourd’hui poussée vers la sortie. Après des mois de protestation, qui ont atteint un point culminant le 9 juillet, Gotabaya Rajapaksa a promis de démissionner mercredi 13 juillet pour assurer une "transition pacifique du pouvoir".
En attendant, le président sri-lankais envisageait mardi de quitter le pays en bateau après avoir été refoulé de façon humiliante de l'aéroport de Colombo par les agents de l'immigration, selon des sources officielles. Cette chute de la dynastie Rajapaksa, qui a dominé la vie politique au Sri Lanka pendant près de deux décennies, ouvre un nouvel horizon pour la population, même si cela "ne sera pas facile" à concrétiser. Entretien avec Olivier Guillard, chercheur et spécialiste de l'Asie à l'Université du Québec à Montréal, également directeur de l'information de la société Crisis24 (GardaWorld).
France 24 : Comment la colère sociale, qui secoue le Sri Lanka depuis des mois, a-t-elle fini par provoquer la chute de Gotabaya Rajapaksa le week-end dernier ?
Olivier Guillard : Les 23 millions de Sri-Lankais ont finalement perdu patience. Ce n’est pas tous les jours qu’un événement de ce type se produit au Sri Lanka – même si le pays a connu de nombreux épisodes politiques difficiles, dont une guerre civile (1983-2009).
Là, il y a eu une sorte de séquençage symbolique de la chute des personnes au pouvoir. Le 9 mai, Mahinda Rajapaksa – ancien chef de l’État et frère de l’actuel président – a été contraint de remettre sa démission en tant que Premier ministre. Le 9 juin, c’est un autre frère du président qui a été contraint de quitter ses fonctions. Et le 9 juillet, les forces de sécurité ont laissé une foule s’en prendre au palais présidentiel et à la résidence du Premier ministre.
La population en avait assez des atermoiements d’une équipe au pouvoir qui ne cessait de dire qu’elle resterait aux affaires aussi longtemps que les circonstances l’exigeraient. Elle a perdu confiance en la dynastie Rajapaksa, dont la conception du pouvoir était dépassée pour les Sri-Lankais. La population était à bout de souffle, elle n’en pouvait plus de cet environnement politique fait de carences économiques et de mauvaise gouvernance.
Pour tourner la page, il a été acté qu’en précipitant les choses dans la rue, le Sri Lanka pourrait s’ouvrir à un système avec des personnes peut-être moins entachées de clientélisme et de mauvaises pratiques.
Quel est l’avenir politique du Sri Lanka maintenant ?
Au moment où on parle, on a toujours une situation ubuesque avec un président qui tente de quitter le Sri Lanka mais est toujours "retranché" dans une salle d’embarquement à l’aéroport de Colombo, alors qu’on lui refuse de monter à bord d’un avion [des sources officielles indiquaient mardi qu’il pourrait quitter le pays par bateau, NDLR].
Mais même dans ce moment agité, le Sri Lanka a un cadre constitutionnel qui tient la route et qui est respecté. En cas de destitution ou de démission – ce que Gotabaya Rajapaksa a promis de faire mercredi 13 juillet, ce qui serait une première dans l’histoire du pays –, la charge temporaire de la nation revient au président du Parlement, Mahinda Yapa Abeywardena.
Ce dernier a fixé au 20 juillet la désignation du prochain chef de l’État, qui assurera l’intérim jusqu’au terme du mandat du président actuel [en 2024, NDLR]. Cela devrait être quelqu’un qui est bien vu par l’opposition, qui n'a pas sa réputation entachée de divers mandats précédents ou de malversations quelconques. Sajith Premadasa a de bonnes chances de figurer parmi les candidats les plus crédibles. Il avait été défait par Gotabaya Rajapaksa à la présidentielle de 2019, il est connu et s’est beaucoup mobilisé ces derniers mois contre le pouvoir en place.
Va-t-on assister à terme à un renouvellement du personnel politique ? La dynastie Rajapaksa a-t-elle dit son dernier mot ?
Il s’agit simplement de savoir si la population a les ressources morales et le courage politique pour renouveler le personnel politique. Il suffirait simplement de revoir les codes électoral et parlementaire sri-lankais pour réserver l’exercice de la politique à celles et ceux dont le nom n'est pas ressorti dans des affaires ou qui n’ont pas eu à faire à la justice.
Au Sri Lanka, occuper des fonctions politiques rime bien souvent avec rentabilité économique. Cela peut aussi garantir une immunité judiciaire le temps d’un mandat. Ce processus de renouvellement ne sera pas facile à faire. C’est un chantier très complexe qui ne devrait pas être la priorité des priorités pour les Sri-Lankais, qui cherchent actuellement à ce que les gens puissent simplement manger.
Le futur président par intérim n’incarnera probablement pas un renouvellement politique profond, mais la prochaine élection présidentielle pourrait faire émerger des profils nouveaux briguant la présidence.
La dynastie Rajapaksa n’a, quant à elle, pas dit son dernier mot, bien qu’elle soit passée de héros à bête noire de la population sri-lankaise. Des membres de cette famille pensent encore qu'elle peut rebondir demain, et qu’aujourd’hui elle fait l’objet de calomnies et d’une vendetta politique qui ne sont pas méritées.
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Décryptage
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
État en faillite
Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt
Pénuries, crise humanitaire, dynastie politique contestée : les raisons du chaos au Sri Lanka
Opex 360
Plusieurs voix plaident pour une hausse substantielle du budget des armées tout en appelant à des choix capacitaires
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport sur la politique de défense française publié par l’Institut Montaigne en février 2021, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et l’essayiste Nicolas Baverez avaient défendu la nécessité « d’ajuster les capacités et le format » des forces françaises face à la « montée des périls » selon plusieurs priorités : renouveler les moyens de la dissuasion nucléaire, combler rapidement les lacunes limitant la disponibilité des équipements existants [stocks stratégiques de munitions, de pièces détachées, etc], s’adapter aux nouveaux champs et modes de conflictualité, réparer et mooderniser les segments lourds et, enfin, modifier le format de la réserve, celle-ci étant susceptible de « remplir de manière autonome le contrat protection du territoire national à 10.000 hommes ».
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et, dans une actualisation de leur rapport, il n’est plus question pour MM. Cazeneuve et Baverez de seulement « régénérer » les forces françaises, comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 se propose de le faire… mais d’aller au-delà afin de « conserver leur crédibilité ». Ce qui, selon eux, pourrait passer par un « redéploiement des augmentations budgétaires en fonction des priorités stratégiques ». Et donc par des « redéploiements interministériels », voire des « redéploiements au sein du ministère des Armées ». En résumé, il s’agirait donc « d’ajuster » l’effort de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires actuels et à venir.
En outre, la décision de l’Allemagne d’augmenter significativement ses dépenses militaires [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget annuel d’au moins 70 milliards, ndlr] risque de « bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe puisque jusqu’ici la France était seule à pouvoir revendiquer le leadership en matière de défense au sein de l’Union et à utiliser ce levier à l’international devrait bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe ».
Ancien coordinateur du projet « Défense » de La République en Marche/Renaissance lors des dernières élections, Fabien Gouttefarde, qui n’a pas retrouvé son siège de député, partage ce constat. Le « réarmement allemand est de nature à modifier l’équilibre politique de l’Europe, fondé aujourd’hui sur une prééminence française en la matière, critiquée sans doute, mais néanmoins réelle et justifiée jusqu’ici aussi bien sur le plan capacitaire qu’opérationnel », écrit-il en effet dans un article publié par La Tribune, ce 13 juillet. Aussi en appelle-t-il à un « surcroît budgétaire » en faveur du ministère des Armées, lequel « permettrait de maintenir la parité militaire avec l’Allemagne et d’affronter la haute intensité. »
Pour cela, et comme il l’avait déjà fait en juillet 2021 en appellant à oser le « quoi qu’il en coûte » en matière de défense, l’ex-parlementaire propose d’allouer au ministère des Armées un « Supplément exceptionnel de Recettes » [SER], financé soit par de l’endettement [ce qui paraît compliqué au regard de l’état des comptes publiques], soit par la « création d’un produit d’épargne dédié, sorte de Livret A de Défense et de Sécurité, offrant à chaque Français la possibilité de contribuer à l’effort, tout en épargnant et en préservant son pouvoir d’achat, le taux de rémunération de ce livret étant nécessairement supérieur à celui fixé pour le Livret A ».
Étant donné les fonctions qu’il a occupées au sein de l’équipe du président Macron alors en campagne pour sa réélection, les idées avancées par M. Gouttefarde dans sa tribune pourraient constituer autant de pistes de réflexion pour une prochaine LPM, à défaut de se concrétiser à court terme.
Ainsi, et comme il a déjà eu l’occasion de le faire durant ces dernières semaines, l’ancien député propose de doter la Marine nationale d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren et de développer un Rafale F4 de guerre électronique [qui serait… embarqué], d’accélérer sur la question de la robotisation du champ de bataille et, plus généralement, de redonner de la « masse » aux forces françaises. À noter que, dans sa dernière tribune, il insiste pour recréer une filière nationale de munitions de petits calibres [sujet maintes fois évoqué… mais toujours retoqué par la Direction générale de l’armement, ndlr]. « À l’aune de l’affaire ukrainienne », c’est une « nécessité », comme « l’est la commande massive de munitions complexes », fait-il valoir.
En revanche, l’idée de convertir deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisières navals [MdCN], en accélérant le programme de SNLE de troisième génération a, semble-t-il, été abandonnée par M. Gouttefarde, alors qu’il en avait défendu le principe dans une tribune publié par Atlantico, en avril dernier.
Cela étant, l’ancien député propose aussi des solutions de court terme, comme la commande de 12 Rafale pour compenser ceux vendus d’occasion à la Croatie, de même que l’achat de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] pour remplacer ceux livrés à l’armée ukrainienne dans les plus brefs délais. Ces deux points ne sont pas surprenants.
D’autres pistes qu’il avance sont cependant susceptible de faire débat. La hausse bugétaire qu’il défend pourrait ainsi permettre d’accélérer le retrait des hélicoptères les plus anciens [Puma et Super Puma] par des NH-90 et des Caracal supplémentaires ainsi que de réactiver un escadron de chasse supplémentaire pour l’armée de l’Air & de l’Espace [ce qui suppose de commander au moins une quinzaine de Rafale de plus].
Pour la Marine nationale, M. Gouttefarde émet l’idée de rénover l’ensemble des frégates légères furtives [il est prévu, pour le moment, de n’en moderniser que trois], ce qui « permettrait d’éviter une rupture de capacité anti-sous-marine à Brest ». Et, outre il propose également de commander deux frégates pouvant être armées de MdCN supplémentaires. Ainsi, la « Royale » disposerait de 19 frégates… Ce qui serait plus conforme à son rang. Enfin, « le principe de permanence du groupe aéronaval [c’est à dire deux porte-avions, ndlr] me semble devoir être sanctuarisé, si nous voulons peser face à nos compétiteurs stratégiques et nos alliés », assure-t-il.
Critiquant le retrait prématuré des deux Transall C-160G « Gabriel » de guerre électronique, M. Gouttefarde propose d’étudier l’idée de les remplacer par une « solution intérimaire », reposant sur « la conversion des Atlantique II non-rénovés en gentilshommes de fortune du renseignement électronique ».
Enfin, s’agissant des coopérations européennes, l’ancien député n’aborde pas le sujet du SCAF… Mais celui du futur char de combat franco-allemand, le MGCS [Main Ground Combat System]. Et son propos risque de faire polémique dans les cercles de l’armée de Terre et des industriels de l’armement terrestre.
« Il ne faut pas que le bon sens cède la place au dogmatisme : poursuivre une coopération sur un futur char lourd est-il raisonnable quand l’Ukraine est jonchée des carcasses des blindés russes et que c’est de plus en plus dans les trois océans – maritime, aérien et spatial, cyber – que se décidera le destin des affrontements? », demande en effet M. Gouttefarde.
Plusieurs voix plaident pour une hausse substantielle du budget des armées tout en appelant à des choix capacitaires
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport sur la politique de défense française publié par l’Institut Montaigne en février 2021, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et l’essayiste Nicolas Baverez avaient défendu la nécessité « d’ajuster les capacités et le format » des forces françaises face à la « montée des périls » selon plusieurs priorités : renouveler les moyens de la dissuasion nucléaire, combler rapidement les lacunes limitant la disponibilité des équipements existants [stocks stratégiques de munitions, de pièces détachées, etc], s’adapter aux nouveaux champs et modes de conflictualité, réparer et mooderniser les segments lourds et, enfin, modifier le format de la réserve, celle-ci étant susceptible de « remplir de manière autonome le contrat protection du territoire national à 10.000 hommes ».
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et, dans une actualisation de leur rapport, il n’est plus question pour MM. Cazeneuve et Baverez de seulement « régénérer » les forces françaises, comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 se propose de le faire… mais d’aller au-delà afin de « conserver leur crédibilité ». Ce qui, selon eux, pourrait passer par un « redéploiement des augmentations budgétaires en fonction des priorités stratégiques ». Et donc par des « redéploiements interministériels », voire des « redéploiements au sein du ministère des Armées ». En résumé, il s’agirait donc « d’ajuster » l’effort de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires actuels et à venir.
En outre, la décision de l’Allemagne d’augmenter significativement ses dépenses militaires [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget annuel d’au moins 70 milliards, ndlr] risque de « bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe puisque jusqu’ici la France était seule à pouvoir revendiquer le leadership en matière de défense au sein de l’Union et à utiliser ce levier à l’international devrait bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe ».
Ancien coordinateur du projet « Défense » de La République en Marche/Renaissance lors des dernières élections, Fabien Gouttefarde, qui n’a pas retrouvé son siège de député, partage ce constat. Le « réarmement allemand est de nature à modifier l’équilibre politique de l’Europe, fondé aujourd’hui sur une prééminence française en la matière, critiquée sans doute, mais néanmoins réelle et justifiée jusqu’ici aussi bien sur le plan capacitaire qu’opérationnel », écrit-il en effet dans un article publié par La Tribune, ce 13 juillet. Aussi en appelle-t-il à un « surcroît budgétaire » en faveur du ministère des Armées, lequel « permettrait de maintenir la parité militaire avec l’Allemagne et d’affronter la haute intensité. »
Pour cela, et comme il l’avait déjà fait en juillet 2021 en appellant à oser le « quoi qu’il en coûte » en matière de défense, l’ex-parlementaire propose d’allouer au ministère des Armées un « Supplément exceptionnel de Recettes » [SER], financé soit par de l’endettement [ce qui paraît compliqué au regard de l’état des comptes publiques], soit par la « création d’un produit d’épargne dédié, sorte de Livret A de Défense et de Sécurité, offrant à chaque Français la possibilité de contribuer à l’effort, tout en épargnant et en préservant son pouvoir d’achat, le taux de rémunération de ce livret étant nécessairement supérieur à celui fixé pour le Livret A ».
Étant donné les fonctions qu’il a occupées au sein de l’équipe du président Macron alors en campagne pour sa réélection, les idées avancées par M. Gouttefarde dans sa tribune pourraient constituer autant de pistes de réflexion pour une prochaine LPM, à défaut de se concrétiser à court terme.
Ainsi, et comme il a déjà eu l’occasion de le faire durant ces dernières semaines, l’ancien député propose de doter la Marine nationale d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren et de développer un Rafale F4 de guerre électronique [qui serait… embarqué], d’accélérer sur la question de la robotisation du champ de bataille et, plus généralement, de redonner de la « masse » aux forces françaises. À noter que, dans sa dernière tribune, il insiste pour recréer une filière nationale de munitions de petits calibres [sujet maintes fois évoqué… mais toujours retoqué par la Direction générale de l’armement, ndlr]. « À l’aune de l’affaire ukrainienne », c’est une « nécessité », comme « l’est la commande massive de munitions complexes », fait-il valoir.
En revanche, l’idée de convertir deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisières navals [MdCN], en accélérant le programme de SNLE de troisième génération a, semble-t-il, été abandonnée par M. Gouttefarde, alors qu’il en avait défendu le principe dans une tribune publié par Atlantico, en avril dernier.
Cela étant, l’ancien député propose aussi des solutions de court terme, comme la commande de 12 Rafale pour compenser ceux vendus d’occasion à la Croatie, de même que l’achat de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] pour remplacer ceux livrés à l’armée ukrainienne dans les plus brefs délais. Ces deux points ne sont pas surprenants.
D’autres pistes qu’il avance sont cependant susceptible de faire débat. La hausse bugétaire qu’il défend pourrait ainsi permettre d’accélérer le retrait des hélicoptères les plus anciens [Puma et Super Puma] par des NH-90 et des Caracal supplémentaires ainsi que de réactiver un escadron de chasse supplémentaire pour l’armée de l’Air & de l’Espace [ce qui suppose de commander au moins une quinzaine de Rafale de plus].
Pour la Marine nationale, M. Gouttefarde émet l’idée de rénover l’ensemble des frégates légères furtives [il est prévu, pour le moment, de n’en moderniser que trois], ce qui « permettrait d’éviter une rupture de capacité anti-sous-marine à Brest ». Et, outre il propose également de commander deux frégates pouvant être armées de MdCN supplémentaires. Ainsi, la « Royale » disposerait de 19 frégates… Ce qui serait plus conforme à son rang. Enfin, « le principe de permanence du groupe aéronaval [c’est à dire deux porte-avions, ndlr] me semble devoir être sanctuarisé, si nous voulons peser face à nos compétiteurs stratégiques et nos alliés », assure-t-il.
Critiquant le retrait prématuré des deux Transall C-160G « Gabriel » de guerre électronique, M. Gouttefarde propose d’étudier l’idée de les remplacer par une « solution intérimaire », reposant sur « la conversion des Atlantique II non-rénovés en gentilshommes de fortune du renseignement électronique ».
Enfin, s’agissant des coopérations européennes, l’ancien député n’aborde pas le sujet du SCAF… Mais celui du futur char de combat franco-allemand, le MGCS [Main Ground Combat System]. Et son propos risque de faire polémique dans les cercles de l’armée de Terre et des industriels de l’armement terrestre.
« Il ne faut pas que le bon sens cède la place au dogmatisme : poursuivre une coopération sur un futur char lourd est-il raisonnable quand l’Ukraine est jonchée des carcasses des blindés russes et que c’est de plus en plus dans les trois océans – maritime, aérien et spatial, cyber – que se décidera le destin des affrontements? », demande en effet M. Gouttefarde.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans un rapport sur la politique de défense française publié par l’Institut Montaigne en février 2021, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et l’essayiste Nicolas Baverez avaient défendu la nécessité « d’ajuster les capacités et le format » des forces françaises face à la « montée des périls » selon plusieurs priorités : renouveler les moyens de la dissuasion nucléaire, combler rapidement les lacunes limitant la disponibilité des équipements existants [stocks stratégiques de munitions, de pièces détachées, etc], s’adapter aux nouveaux champs et modes de conflictualité, réparer et mooderniser les segments lourds et, enfin, modifier le format de la réserve, celle-ci étant susceptible de « remplir de manière autonome le contrat protection du territoire national à 10.000 hommes ».
Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et, dans une actualisation de leur rapport, il n’est plus question pour MM. Cazeneuve et Baverez de seulement « régénérer » les forces françaises, comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 se propose de le faire… mais d’aller au-delà afin de « conserver leur crédibilité ». Ce qui, selon eux, pourrait passer par un « redéploiement des augmentations budgétaires en fonction des priorités stratégiques ». Et donc par des « redéploiements interministériels », voire des « redéploiements au sein du ministère des Armées ». En résumé, il s’agirait donc « d’ajuster » l’effort de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires actuels et à venir.
En outre, la décision de l’Allemagne d’augmenter significativement ses dépenses militaires [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget annuel d’au moins 70 milliards, ndlr] risque de « bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe puisque jusqu’ici la France était seule à pouvoir revendiquer le leadership en matière de défense au sein de l’Union et à utiliser ce levier à l’international devrait bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe ».
Ancien coordinateur du projet « Défense » de La République en Marche/Renaissance lors des dernières élections, Fabien Gouttefarde, qui n’a pas retrouvé son siège de député, partage ce constat. Le « réarmement allemand est de nature à modifier l’équilibre politique de l’Europe, fondé aujourd’hui sur une prééminence française en la matière, critiquée sans doute, mais néanmoins réelle et justifiée jusqu’ici aussi bien sur le plan capacitaire qu’opérationnel », écrit-il en effet dans un article publié par La Tribune, ce 13 juillet. Aussi en appelle-t-il à un « surcroît budgétaire » en faveur du ministère des Armées, lequel « permettrait de maintenir la parité militaire avec l’Allemagne et d’affronter la haute intensité. »
Pour cela, et comme il l’avait déjà fait en juillet 2021 en appellant à oser le « quoi qu’il en coûte » en matière de défense, l’ex-parlementaire propose d’allouer au ministère des Armées un « Supplément exceptionnel de Recettes » [SER], financé soit par de l’endettement [ce qui paraît compliqué au regard de l’état des comptes publiques], soit par la « création d’un produit d’épargne dédié, sorte de Livret A de Défense et de Sécurité, offrant à chaque Français la possibilité de contribuer à l’effort, tout en épargnant et en préservant son pouvoir d’achat, le taux de rémunération de ce livret étant nécessairement supérieur à celui fixé pour le Livret A ».
Étant donné les fonctions qu’il a occupées au sein de l’équipe du président Macron alors en campagne pour sa réélection, les idées avancées par M. Gouttefarde dans sa tribune pourraient constituer autant de pistes de réflexion pour une prochaine LPM, à défaut de se concrétiser à court terme.
Ainsi, et comme il a déjà eu l’occasion de le faire durant ces dernières semaines, l’ancien député propose de doter la Marine nationale d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren et de développer un Rafale F4 de guerre électronique [qui serait… embarqué], d’accélérer sur la question de la robotisation du champ de bataille et, plus généralement, de redonner de la « masse » aux forces françaises. À noter que, dans sa dernière tribune, il insiste pour recréer une filière nationale de munitions de petits calibres [sujet maintes fois évoqué… mais toujours retoqué par la Direction générale de l’armement, ndlr]. « À l’aune de l’affaire ukrainienne », c’est une « nécessité », comme « l’est la commande massive de munitions complexes », fait-il valoir.
En revanche, l’idée de convertir deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisières navals [MdCN], en accélérant le programme de SNLE de troisième génération a, semble-t-il, été abandonnée par M. Gouttefarde, alors qu’il en avait défendu le principe dans une tribune publié par Atlantico, en avril dernier.
Cela étant, l’ancien député propose aussi des solutions de court terme, comme la commande de 12 Rafale pour compenser ceux vendus d’occasion à la Croatie, de même que l’achat de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] pour remplacer ceux livrés à l’armée ukrainienne dans les plus brefs délais. Ces deux points ne sont pas surprenants.
D’autres pistes qu’il avance sont cependant susceptible de faire débat. La hausse bugétaire qu’il défend pourrait ainsi permettre d’accélérer le retrait des hélicoptères les plus anciens [Puma et Super Puma] par des NH-90 et des Caracal supplémentaires ainsi que de réactiver un escadron de chasse supplémentaire pour l’armée de l’Air & de l’Espace [ce qui suppose de commander au moins une quinzaine de Rafale de plus].
Pour la Marine nationale, M. Gouttefarde émet l’idée de rénover l’ensemble des frégates légères furtives [il est prévu, pour le moment, de n’en moderniser que trois], ce qui « permettrait d’éviter une rupture de capacité anti-sous-marine à Brest ». Et, outre il propose également de commander deux frégates pouvant être armées de MdCN supplémentaires. Ainsi, la « Royale » disposerait de 19 frégates… Ce qui serait plus conforme à son rang. Enfin, « le principe de permanence du groupe aéronaval [c’est à dire deux porte-avions, ndlr] me semble devoir être sanctuarisé, si nous voulons peser face à nos compétiteurs stratégiques et nos alliés », assure-t-il.
Critiquant le retrait prématuré des deux Transall C-160G « Gabriel » de guerre électronique, M. Gouttefarde propose d’étudier l’idée de les remplacer par une « solution intérimaire », reposant sur « la conversion des Atlantique II non-rénovés en gentilshommes de fortune du renseignement électronique ».
Enfin, s’agissant des coopérations européennes, l’ancien député n’aborde pas le sujet du SCAF… Mais celui du futur char de combat franco-allemand, le MGCS [Main Ground Combat System]. Et son propos risque de faire polémique dans les cercles de l’armée de Terre et des industriels de l’armement terrestre.
« Il ne faut pas que le bon sens cède la place au dogmatisme : poursuivre une coopération sur un futur char lourd est-il raisonnable quand l’Ukraine est jonchée des carcasses des blindés russes et que c’est de plus en plus dans les trois océans – maritime, aérien et spatial, cyber – que se décidera le destin des affrontements? », demande en effet M. Gouttefarde.
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Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et, dans une actualisation de leur rapport, il n’est plus question pour MM. Cazeneuve et Baverez de seulement « régénérer » les forces françaises, comme la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 se propose de le faire… mais d’aller au-delà afin de « conserver leur crédibilité ». Ce qui, selon eux, pourrait passer par un « redéploiement des augmentations budgétaires en fonction des priorités stratégiques ». Et donc par des « redéploiements interministériels », voire des « redéploiements au sein du ministère des Armées ». En résumé, il s’agirait donc « d’ajuster » l’effort de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires actuels et à venir.
une actualisationEn outre, la décision de l’Allemagne d’augmenter significativement ses dépenses militaires [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget annuel d’au moins 70 milliards, ndlr] risque de « bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe puisque jusqu’ici la France était seule à pouvoir revendiquer le leadership en matière de défense au sein de l’Union et à utiliser ce levier à l’international devrait bouleverser les équilibres géostratégiques en Europe ».
Ancien coordinateur du projet « Défense » de La République en Marche/Renaissance lors des dernières élections, Fabien Gouttefarde, qui n’a pas retrouvé son siège de député, partage ce constat. Le « réarmement allemand est de nature à modifier l’équilibre politique de l’Europe, fondé aujourd’hui sur une prééminence française en la matière, critiquée sans doute, mais néanmoins réelle et justifiée jusqu’ici aussi bien sur le plan capacitaire qu’opérationnel », écrit-il en effet dans un article publié par La Tribune, ce 13 juillet. Aussi en appelle-t-il à un « surcroît budgétaire » en faveur du ministère des Armées, lequel « permettrait de maintenir la parité militaire avec l’Allemagne et d’affronter la haute intensité. »
publié par La TribunePour cela, et comme il l’avait déjà fait en juillet 2021 en appellant à oser le « quoi qu’il en coûte » en matière de défense, l’ex-parlementaire propose d’allouer au ministère des Armées un « Supplément exceptionnel de Recettes » [SER], financé soit par de l’endettement [ce qui paraît compliqué au regard de l’état des comptes publiques], soit par la « création d’un produit d’épargne dédié, sorte de Livret A de Défense et de Sécurité, offrant à chaque Français la possibilité de contribuer à l’effort, tout en épargnant et en préservant son pouvoir d’achat, le taux de rémunération de ce livret étant nécessairement supérieur à celui fixé pour le Livret A ».
Étant donné les fonctions qu’il a occupées au sein de l’équipe du président Macron alors en campagne pour sa réélection, les idées avancées par M. Gouttefarde dans sa tribune pourraient constituer autant de pistes de réflexion pour une prochaine LPM, à défaut de se concrétiser à court terme.
Ainsi, et comme il a déjà eu l’occasion de le faire durant ces dernières semaines, l’ancien député propose de doter la Marine nationale d’un septième sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Suffren et de développer un Rafale F4 de guerre électronique [qui serait… embarqué], d’accélérer sur la question de la robotisation du champ de bataille et, plus généralement, de redonner de la « masse » aux forces françaises. À noter que, dans sa dernière tribune, il insiste pour recréer une filière nationale de munitions de petits calibres [sujet maintes fois évoqué… mais toujours retoqué par la Direction générale de l’armement, ndlr]. « À l’aune de l’affaire ukrainienne », c’est une « nécessité », comme « l’est la commande massive de munitions complexes », fait-il valoir.
En revanche, l’idée de convertir deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] en lanceurs de missiles de croisières navals [MdCN], en accélérant le programme de SNLE de troisième génération a, semble-t-il, été abandonnée par M. Gouttefarde, alors qu’il en avait défendu le principe dans une tribune publié par Atlantico, en avril dernier.
Cela étant, l’ancien député propose aussi des solutions de court terme, comme la commande de 12 Rafale pour compenser ceux vendus d’occasion à la Croatie, de même que l’achat de Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] pour remplacer ceux livrés à l’armée ukrainienne dans les plus brefs délais. Ces deux points ne sont pas surprenants.
D’autres pistes qu’il avance sont cependant susceptible de faire débat. La hausse bugétaire qu’il défend pourrait ainsi permettre d’accélérer le retrait des hélicoptères les plus anciens [Puma et Super Puma] par des NH-90 et des Caracal supplémentaires ainsi que de réactiver un escadron de chasse supplémentaire pour l’armée de l’Air & de l’Espace [ce qui suppose de commander au moins une quinzaine de Rafale de plus].
Pour la Marine nationale, M. Gouttefarde émet l’idée de rénover l’ensemble des frégates légères furtives [il est prévu, pour le moment, de n’en moderniser que trois], ce qui « permettrait d’éviter une rupture de capacité anti-sous-marine à Brest ». Et, outre il propose également de commander deux frégates pouvant être armées de MdCN supplémentaires. Ainsi, la « Royale » disposerait de 19 frégates… Ce qui serait plus conforme à son rang. Enfin, « le principe de permanence du groupe aéronaval [c’est à dire deux porte-avions, ndlr] me semble devoir être sanctuarisé, si nous voulons peser face à nos compétiteurs stratégiques et nos alliés », assure-t-il.
Critiquant le retrait prématuré des deux Transall C-160G « Gabriel » de guerre électronique, M. Gouttefarde propose d’étudier l’idée de les remplacer par une « solution intérimaire », reposant sur « la conversion des Atlantique II non-rénovés en gentilshommes de fortune du renseignement électronique ».
Enfin, s’agissant des coopérations européennes, l’ancien député n’aborde pas le sujet du SCAF… Mais celui du futur char de combat franco-allemand, le MGCS [Main Ground Combat System]. Et son propos risque de faire polémique dans les cercles de l’armée de Terre et des industriels de l’armement terrestre.
« Il ne faut pas que le bon sens cède la place au dogmatisme : poursuivre une coopération sur un futur char lourd est-il raisonnable quand l’Ukraine est jonchée des carcasses des blindés russes et que c’est de plus en plus dans les trois océans – maritime, aérien et spatial, cyber – que se décidera le destin des affrontements? », demande en effet M. Gouttefarde.
France24 - Monde
Abus sexuels dans l'Église : des indemnisations au compte-gouttes et des procédures opaques
Publié le : 12/07/2022 - 07:01
Pauline ROUQUETTE
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Les premières indemnisations de victimes de pédocriminalité au sein de l'Église de France ont été versées, a indiqué dimanche l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation. Le fonds Selam, chargé de verser les réparations financières, s'en félicite, mais les associations de victimes, elles, s'impatientent et jugent "indécent" de se "gargariser" sur six indemnisations en huit mois. Celles-ci remettent en question les méthodes employées, aussi bien sur le fond que sur la forme.
Après la parole libérée, les premières victimes indemnisées. Elles sont six à avoir obtenu une réparation financière par le fonds de Solidarité et de lutte contre les agressions sexuelles sur mineurs (Selam), créé après la publication du rapport Sauvé qui mettait en lumière les abus sexuels commis au sein de l'Église catholique française.
Selon le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), remis en novembre 2021 par Jean-Marc Sauvé, 330 000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950 alors qu'elles étaient mineures, de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l'Église.
L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) a été créée pour traiter les dossiers de réparation une fois les plaintes des victimes vérifiées. C'est ensuite le fonds Selam qui est chargé du versement des indemnisations.
Depuis novembre 2021, au moins 736 victimes se sont adressées à l'Inirr. Sa présidente, Marie Derain de Vaucresson, avait évoqué, début juin devant la presse, des montants de 8 000, 10 000 ou 21 000 euros. La réparation ne comprend pas de seuil "plancher", mais peut aller jusqu'au "montant maximal" de "60 000 euros", a par ailleurs précisé le président du fonds Selam, Gilles Vermot-Desroches.
Si certains se félicitent de ces premiers versements, les victimes, elles, s'impatientent. Six indemnisations en huit mois, c'est trop peu et c'est trop long, estiment les associations, qui dénoncent l'opacité d'une procédure sur laquelle les victimes n'ont aucun contrôle.
>> À lire aussi : "Abus sexuels dans l'Église : avec le rapport Sauvé, 'il s'agit de regarder le désastre en face'"
"Plus la situation dure, plus c'est intenable psychologiquement"
"Nous avons eu un conseil d'administration qui a suivi et décidé pour (...) six situations que l'Inirr avait transmises", s'est félicité Gilles Vermot-Desroches, dimanche 10 juillet auprès de l'AFP.
"Ils n'ont pas honte ?", réagit Michel, membre fondateur de Collectif 85, collectif des victimes de violences sexuelles dans l'Église de Vendée. "Se gargariser de six indemnisations alors que la décision [de mettre en place un mécanisme de réparation, NDLR] a été prise en novembre 2021, c'est totalement indécent", poursuit-il.
S'exprimant au nom du collectif fondé avec Jean-Pierre Sautreau, auteur du livre "Une croix sur l'enfance" (éd. Moissons noires), Michel dénonce une procédure "opaque et incompréhensible" qui laisse les victimes dans un grand désarroi. "Faire une demande d'indemnisation est un acte qui nous vulnérabilise psychologiquement", exprime-t-il, mais en plus, une fois la demande faite, on reçoit un accusé de réception et puis plus rien."
Lui a effectué sa demande d'indemnisation fin mars et n'a aucune information sur l'avancée du traitement de son dossier. Pourtant, dans ce bateau où plusieurs centaines de personnes sont embarquées, Michel s'estime chanceux, parce qu'il peut au moins s'appuyer sur les membres de son collectif. "Qu'en est-il pour les personnes seules, isolées, qui font une demande d'indemnisation ?", s'interroge-t-il. "Elles reçoivent un accusé de réception, et point barre."
Au 1er juin, plusieurs collectifs de victimes avaient déjà regretté la lenteur à laquelle, selon eux, avancent les dossiers, estimant trop peu nombreuses les personnes indemnisées, six mois après le dépôt des premières demandes.
"Il faut trouver le moyen d’accélérer les choses", insiste Michel, qui demande que l'Inirr fournisse au moins un échéancier. "Plus la situation dure, plus c'est intenable psychologiquement. Les victimes revivent ce que l'institution [l'Église, NDLR] leur a déjà fait : elle les balade."
"Systémique, et parfois systématique"
En amont de la durée de traitement des dossiers, c'est le calcul de l'indemnisation qui pose question.
"Comment réparer l'irréparable ? Aucun de nous ne peut réparer une vie, mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faut rien réparer du tout", disait à France 24, en octobre dernier, sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), après la publication du rapport Sauvé.
Mais comment estimer un tel préjudice ? Chargé d'étudier les demandes, l'Inirr a établi plusieurs paliers d'indemnisation en fonction de la gravité des cas, selon trois axes, qui vont chacun de un à dix. Le premier axe évalue la gravité des faits de violences sexuelles, le deuxième mesure la gravité des "manquements" de l'Église, le troisième évalue "la gravité des conséquences sur la santé" (physique, mentale et sociale).
La méthode a été présentée début juin par la présidente de l'Inirr, Marie Derain de Vaucresson, et a laissé coites bien des victimes. "Je suis rentré très en colère", se souvient Michel. Pour lui, le barème suivi est taché d'absurdités. "La question du viol est découpée en cinq à sept items, avec des critères comme la répétition du viol au-delà de deux ou trois mois, ou de trois mois à un an, par exemple." En revanche, déplore-t-il, l'âge précis auquel les abus sont survenus n'est pas pris en compte – tous les dossiers concernent des personnes mineures au moment des faits.
"Aujourd'hui, on a des éléments suffisants pour savoir qu'il y a eu le côté systémique, et jusqu'au caractère systématique dans certains cas", affirme le cofondateur du Collectif 85. "Ça s'est produit dans le cadre de l'Église, un cadre spirituel, de sacrement... Ça provoque des choses énormes, et pourtant les facteurs aggravants tels que l'emprise n'apparaissent pas [dans les méthodes de calcul de l'indemnisation des victimes, NDLR]."
Sur Franceinfo, François Devaux, ancien président de La parole libérée, a quant à lui évoqué un "naufrage", et affirmé que toutes les victimes qu'il connaît se sont plaintes des instances qui se sont montées pour leur octroyer réparation. "On ne rachète pas des fautes aussi graves en nivelant par le bas le préjudice des victimes, et en mettant en place des commissions qui travaillent dans l'opacité", a ajouté celui dont l'association a brisé le silence en dénonçant, en 2016, les abus sexuels commis par le père Preynat dans la région de Lyon.
>> À lire aussi : "Pédocriminalité dans l'Église : 'Il est probable que cela provoque un schisme'"
Quid des majeurs ?
Enfin, et c'est une "injustice" que Michel tient à souligner, "que deviennent les personnes majeures ?"
Dans son rapport, en octobre 2021, "faute de certitude scientifique suffisante", la Ciase dit "renoncer à évaluer le nombre de personnes victimes d'agressions sexuelles dans l'Église alors qu'elle étaient majeures".
Le processus de réparation de l'Inirr ne concerne aujourd'hui que les personnes mineures au moment des faits. "Toutes les personnes ayant été victimes, quand elles étaient mineures, de violences sexuelles par des prêtres, diacres ou laïcs au sein de l’Église et qui souhaiteraient entrer dans un processus de reconnaissance et de réparation, peuvent prendre contact avec l’Inirr", rappelle la structure sur son site Internet. Le fonds Selam, comme son nom l'indique, vise à réparer financièrement les préjudices subis par les mineurs.
"Les personnes majeures voient passer le train, mais ne peuvent pas y monter", dénonce Michel, du Collectif 85. "Un viol est un viol, poursuit-il. Qu'il soit commis sur un enfant de 10 ans ou de 20 ans, par un dominicain ou un jésuite, la brutalité de l'acte, la cruauté et les conséquences sur la vie de la victime sont terribles et il y a nécessité d'une réparation et d'une justice."
Reprenant l'exemple de l'affaire Pierre Dufour, condamné en 2006 pour des viols et agressions sexuelles sur des personnes mineures aussi bien que majeures dans l'archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise (Savoie), Michel conclut : "L'Église est une entreprise qui s'est rendue coupable de déviance criminelle. Elle se doit de réparer l'injustice qu'elle a commise." Une réparation due à toutes les victimes, répète-t-il, mineures ou majeures.
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PÉDOCRIMINALITÉ
Abus sexuels dans l'Église : avec le rapport Sauvé, "il s'agit de regarder le désastre en face"
Pédocriminalité : le fonds d'indemnisation des victimes financé par la vente de "biens" de l'Église de France
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France24 - Monde
Télescope James-Webb : une première photo de l'infiniment ancien dans l'univers
Publié le : 12/07/2022 - 15:27
Sébastian SEIBT
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La première photo de l’univers prise par le télescope James-Webb, publiée lundi, montre un amas de galaxies tel qu’il existait il y a plus de quatre milliards d’années. Mais cette image en dit bien plus, à la fois sur l’univers et sur les capacités du nouveau télescope.
Il y a une multitude de points blancs, d’autres plutôt orangés et certains qui émettent une lueur bleutée. Telle est la composition de la toute première image de l’espace profond prise par le télescope James-Webb et rendue publique par le président américain Joe Biden, lundi 11 juillet. Un cliché qui fait figure d'avant-goût pour les images que la Nasa doit dévoiler mardi.
"C’est un moment historique pour la science et la technologie", a affirmé le président américain avant d’ajouter que ce cliché montre que "nous pouvons aller à des endroits où personne n’est jamais allé".
Mais où le télescope mis en service le 25 décembre 2021 nous emmène-t-il précisément avec cette image ? Depuis son orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre, il a envoyé une vue de "l’amas de galaxies SMACS 0723 tel qu’il existait il y a 4,6 milliards d’années", explique la Nasa dans un communiqué de presse. C’est en effet le temps qu’il a fallu à la lumière émise par ces galaxies pour arriver jusqu’aux capteurs du télescope James-Webb, ce qui fait que l’image publiée représente un instantané de cette partie de l’univers à cette époque reculée.
Il s’agit d’un petit coin du ciel "pas plus grand qu’un grain de sable tenu à bout de bras" dans l’immensité de l’univers qui se trouve dans la constellation du Poisson volant, l’une des plus petites visibles depuis l’hémisphère Sud.
Une machine à remonter le temps
Mais ce n’est qu’une toute petite partie de l’Histoire que raconte cette photo. D’abord, ce n’est pas la première fois qu’un télescope s’intéresse à cet endroit précis de l’univers. En 1995, Hubble prenait déjà un cliché de la même zone et la comparaison entre les deux images montre à quel point le successeur d’Hubble donne, près de 30 ans plus tard, une version bien plus foisonnante de cette parcelle de l’espace.
Before and after.Here's what the Hubble Space Telescope -- until now the benchmark in space-based astronomy -- saw of galaxy cluster SMACS 0723 in a sliver of the southern sky.Continue watching to see the new view from the James Webb Space Telescope.https://t.co/WJmoIqMAMl pic.twitter.com/f8W2l5ftUV
July 12, 2022Une vision bien plus détaillée qui n’est pas due seulement à la taille du télescope Webb, trois fois plus grand que son prédécesseur. "Cela vient surtout du fait qu’Hubble ne captait que ce qui est visible à l’œil nu alors que le télescope James-Webb perçoit la signature infrarouge des objets spatiaux", explique Anthony Boccaletti, astrophysicien à l’Observatoire de Paris-PSL et directeur de recherche au CNRS.
En effet, plus une étoile, une planète ou une galaxie se trouve loin de la Terre, plus la lumière qu’elle émet sort du spectre de ce qui est visible à l’œil nu pour entrer dans le domaine de l’infrarouge.
C’est pourquoi Hubble n’aurait jamais pu "voir" les confins de l’espace, et cette capacité de percevoir l’infrarouge fait du télescope James-Webb l’appareil idéal pour explorer les premiers temps de l’univers.
Mais tout ce qui est visible sur cette première image historique n’est pas à la même distance de la Terre… Loin de là. Tout est, en fait, dans le code couleur. "Les points bleutés représentent, par exemple, les étoiles, qui sont bien plus proches de nous que le reste", note Anthony Boccaletti. Elles se trouvent à "seulement" quelques centaines de millions d’années-lumière.
Ces étoiles sont aussi assez peu nombreuses sur la photo. "C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles le télescope a photographié cette zone", suggère Anthony Boccaletti. En effet, plus il y a d’étoiles, plus leur lumière – plus intense que le reste – risquait de cacher la forêt des galaxies derrière.
Une forêt faite d’un grand nombre de points, qui sont autant de galaxies différentes. "Ce qu’on voit, en réalité, ce sont deux amas de galaxies. Le plus proche est constitué des points plutôt blancs, tandis que tout ce qui est orangé représente le deuxième ensemble de galaxies", décrit l’astrophysicien.
En attendant les images des exoplanètes
Il n’y a donc pas seulement SMACS 0723 sur cette image. Les galaxies orangées en arrière-plan remontent à un temps encore plus ancien, potentiellement de quelques milliards d’années supplémentaires.
Certaines des formes les plus lointaines apparaissent aussi comme déformées, ce qui est lié à la masse des galaxies SMACS 0723. Plus un objet spatial est "lourd", "plus il déforme l’espace-temps autour de lui pour l’observateur", explique Anthony Boccaletti. C’est ce qui donne cette signature lumineuse en forme d’arc de cercle pour certaines galaxies. "C’est en mesurant la déformation de l’espace-temps que les scientifiques peuvent, par exemple, estimer la masse des galaxies", précise le chercheur de l’Observatoire de Paris.
Un feu d’artifice de détails d’autant plus extraordinaire que ce premier cliché a été obtenu après un temps de pose de "seulement" 12 heures 30. Il avait fallu plus de dix jours de pose au télescope Hubble pour parvenir à son cliché bien moins précis de cette zone de l’univers.
De quoi conforter les espoirs des scientifiques quant à l’exploration des premiers temps de l’univers, qui remontent à 13,8 milliards d’années. "Plus on allongera le temps d’exposition, plus le télescope sera capable de capter les signaux lumineux les plus faibles qui correspondent à la signature des étoiles les plus jeunes", résume Anthony Boccaletti.
Cette première démonstration des capacités du télescope James-Webb est aussi encourageante pour son autre grande mission : collecter des informations sur les exoplanètes. "Cela confirme qu’il devrait nous permettre de sonder leur atmosphère afin d’en apprendre plus sur leur composition", note Anthony Boccaletti, dont la spécialité est l’étude des exoplanètes.
Jusqu’à présent, la quasi-totalité de ce qu’on sait sur ces planètes situées en dehors de notre galaxie est surtout théorique. Le premier cliché d’une exoplanète devrait d’ailleurs faire partie des photos que la Nasa publiera ce mardi.
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Focus
Espace : le télescope James-Webb permet de voir l'univers comme jamais auparavant
ESPACE
Le télescope James Webb, un nouveau regard sur l'infiniment lointain et ancien dans l'univers
Le télescope James Webb enfin prêt pour explorer d'autres "Terres"
Opex 360
Ukraine : Le président biélorusse prépare-t-il ses troupes à un engagement auprès des forces russes?
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe président biélorusse, Alexandre Loukachenko, cherche-t-il à préparer ses troupes à un éventuel engagement aux côtés des forces russes? Au regard de ses récentes déclarations, il ne s’y prendrait pas autrement. En témoignent encore les propos qu’il a tenus ce 12 juillet, devant des officiers de haut-rang, l’occasion d’une cérémonie donnée en l’honneur des diplômés des écoles militaires du pays.
« La Biélorussie est confrontée à une guerre hybride à grande échelle », a lancé M. Loukachenko, après avoir assuré que la « pression » sur Minsk « augmentait non seulement dans le domaine militaro-politique maius aussi dans ceux de l’économie et des médias.
« Cette guerre implique à la fois des structures nationales mais aussi celles de l’Otan, spécialisées dans les psy-ops [opérations psychologiques, nldr] et les opérations subversives dans le cyberespace », a-t-il ajouté, oubliant que, en la matière, la Biélorussie se livre également à ce jeu-là, comme avec l’instrumenlisation de migrants aux abords des frontières polonaises et lituaniennes.
« Au milieu de la forte pression, certains de nos alliés de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, ndlr] et de la CEI [Communauté des États indépendants, ndlr] ont malheureusement choisi une approche attentiste, pour ne pas dire plus. Pourtant, la politique biélorusse n’a pas été ébranlée. Nous maintenons un dialogue avec les pays qui respectent notre opinion et nos intérêts », a ensuite développé M. Loukachenko.
Puis, évoquant une entretien téléphonique qu’il a eu la veille avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président biélorusse s’est laissé emporté.
« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a-t-il accusé. Et ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a-t-il dit.
« Je suis sûr que dans les écoles militaires, vous avez étudié attentivement l’évolution de la situation militaire et politique et comprenez parfaitement ce qui se passe à nos frontières occidentales. Sous prétexte de renforcer la défense de l’Europe et de mener toutes sortes d’exercices ‘défensifs’, les pays de l’Otan mettent en place une force de frappe blindée, clairement non défensive. Les militaires le comprennent », a enchaîné M. Loukachenko, avant de dénoncer les manoeuvres militaires et les vols des Occidentaux aux abords du territoire biélorusse.
« Apparemment, les nouveaux ‘croisés’ de l’Otan ont soudainement décidé que le moment était venu pour un autre ‘Drang nach Osten’ [« marche vers l’est »], oubliant comment des campagnes similaires se sont terminées pour leurs prédécesseurs », a-t-il conclu, en faisant allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon Ier et… aux visées de l’Allemagne nazie.
Pour rappel, la Biélorussie n’est pas engagée militairement en Ukraine. Cependant, elle a permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour mener des actions en territoire ukrainien, y compris des frappes aériennes et des tirs de missiles balistiques. Mais sa position va-t-elle évoluer?
La question se pose en effet. D’autant plus que, la semaine passée, M. Loukachenko a accusé l’armée ukrainienne d’avoir tiré des missiles en direction du territoire biélorusse. Ce qui n’a pas été prouvé à ce jour.
Par ailleurs, et dans le même temps, la rhétorique du président biélorusse a rejoint celle de Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe. En effet, elle a accusé les États-Unis et leurs alliés de mener une « confrontation hybride » avec la Russie, s’approchant ainsi d’une « confrontation militaire ouverte » avec Moscou. Cela signifierait un « conflit armé entre des puissances nucléaires », a-t-elle rappelé.
En attendant, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, n’a pas fait dans la demi-mesure en terme de provocation. « Que les États-Unis se souviennent : ils [ont] un morceau du territoire [russe], l’Alaska. Et ils devraient réfléchir avant de saisir ou de geler les avoirs russes à l’étranger, car nous avons, nous aussi, quelque chose à reprendre », a-t-il menacé, le 6 juillet, a rapporté le journal indépendant « The Moscow Times« .
Pour rappel, Moscou avait cédé l’Alaska à Washington en 1867, pour la somme de 7 millions de dollars.
Ukraine : Le président biélorusse prépare-t-il ses troupes à un engagement auprès des forces russes?
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe président biélorusse, Alexandre Loukachenko, cherche-t-il à préparer ses troupes à un éventuel engagement aux côtés des forces russes? Au regard de ses récentes déclarations, il ne s’y prendrait pas autrement. En témoignent encore les propos qu’il a tenus ce 12 juillet, devant des officiers de haut-rang, l’occasion d’une cérémonie donnée en l’honneur des diplômés des écoles militaires du pays.
« La Biélorussie est confrontée à une guerre hybride à grande échelle », a lancé M. Loukachenko, après avoir assuré que la « pression » sur Minsk « augmentait non seulement dans le domaine militaro-politique maius aussi dans ceux de l’économie et des médias.
« Cette guerre implique à la fois des structures nationales mais aussi celles de l’Otan, spécialisées dans les psy-ops [opérations psychologiques, nldr] et les opérations subversives dans le cyberespace », a-t-il ajouté, oubliant que, en la matière, la Biélorussie se livre également à ce jeu-là, comme avec l’instrumenlisation de migrants aux abords des frontières polonaises et lituaniennes.
« Au milieu de la forte pression, certains de nos alliés de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, ndlr] et de la CEI [Communauté des États indépendants, ndlr] ont malheureusement choisi une approche attentiste, pour ne pas dire plus. Pourtant, la politique biélorusse n’a pas été ébranlée. Nous maintenons un dialogue avec les pays qui respectent notre opinion et nos intérêts », a ensuite développé M. Loukachenko.
Puis, évoquant une entretien téléphonique qu’il a eu la veille avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président biélorusse s’est laissé emporté.
« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a-t-il accusé. Et ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a-t-il dit.
« Je suis sûr que dans les écoles militaires, vous avez étudié attentivement l’évolution de la situation militaire et politique et comprenez parfaitement ce qui se passe à nos frontières occidentales. Sous prétexte de renforcer la défense de l’Europe et de mener toutes sortes d’exercices ‘défensifs’, les pays de l’Otan mettent en place une force de frappe blindée, clairement non défensive. Les militaires le comprennent », a enchaîné M. Loukachenko, avant de dénoncer les manoeuvres militaires et les vols des Occidentaux aux abords du territoire biélorusse.
« Apparemment, les nouveaux ‘croisés’ de l’Otan ont soudainement décidé que le moment était venu pour un autre ‘Drang nach Osten’ [« marche vers l’est »], oubliant comment des campagnes similaires se sont terminées pour leurs prédécesseurs », a-t-il conclu, en faisant allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon Ier et… aux visées de l’Allemagne nazie.
Pour rappel, la Biélorussie n’est pas engagée militairement en Ukraine. Cependant, elle a permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour mener des actions en territoire ukrainien, y compris des frappes aériennes et des tirs de missiles balistiques. Mais sa position va-t-elle évoluer?
La question se pose en effet. D’autant plus que, la semaine passée, M. Loukachenko a accusé l’armée ukrainienne d’avoir tiré des missiles en direction du territoire biélorusse. Ce qui n’a pas été prouvé à ce jour.
Par ailleurs, et dans le même temps, la rhétorique du président biélorusse a rejoint celle de Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe. En effet, elle a accusé les États-Unis et leurs alliés de mener une « confrontation hybride » avec la Russie, s’approchant ainsi d’une « confrontation militaire ouverte » avec Moscou. Cela signifierait un « conflit armé entre des puissances nucléaires », a-t-elle rappelé.
En attendant, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, n’a pas fait dans la demi-mesure en terme de provocation. « Que les États-Unis se souviennent : ils [ont] un morceau du territoire [russe], l’Alaska. Et ils devraient réfléchir avant de saisir ou de geler les avoirs russes à l’étranger, car nous avons, nous aussi, quelque chose à reprendre », a-t-il menacé, le 6 juillet, a rapporté le journal indépendant « The Moscow Times« .
Pour rappel, Moscou avait cédé l’Alaska à Washington en 1867, pour la somme de 7 millions de dollars.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe président biélorusse, Alexandre Loukachenko, cherche-t-il à préparer ses troupes à un éventuel engagement aux côtés des forces russes? Au regard de ses récentes déclarations, il ne s’y prendrait pas autrement. En témoignent encore les propos qu’il a tenus ce 12 juillet, devant des officiers de haut-rang, l’occasion d’une cérémonie donnée en l’honneur des diplômés des écoles militaires du pays.
« La Biélorussie est confrontée à une guerre hybride à grande échelle », a lancé M. Loukachenko, après avoir assuré que la « pression » sur Minsk « augmentait non seulement dans le domaine militaro-politique maius aussi dans ceux de l’économie et des médias.
« Cette guerre implique à la fois des structures nationales mais aussi celles de l’Otan, spécialisées dans les psy-ops [opérations psychologiques, nldr] et les opérations subversives dans le cyberespace », a-t-il ajouté, oubliant que, en la matière, la Biélorussie se livre également à ce jeu-là, comme avec l’instrumenlisation de migrants aux abords des frontières polonaises et lituaniennes.
« Au milieu de la forte pression, certains de nos alliés de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, ndlr] et de la CEI [Communauté des États indépendants, ndlr] ont malheureusement choisi une approche attentiste, pour ne pas dire plus. Pourtant, la politique biélorusse n’a pas été ébranlée. Nous maintenons un dialogue avec les pays qui respectent notre opinion et nos intérêts », a ensuite développé M. Loukachenko.
Puis, évoquant une entretien téléphonique qu’il a eu la veille avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président biélorusse s’est laissé emporté.
« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a-t-il accusé. Et ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a-t-il dit.
« Je suis sûr que dans les écoles militaires, vous avez étudié attentivement l’évolution de la situation militaire et politique et comprenez parfaitement ce qui se passe à nos frontières occidentales. Sous prétexte de renforcer la défense de l’Europe et de mener toutes sortes d’exercices ‘défensifs’, les pays de l’Otan mettent en place une force de frappe blindée, clairement non défensive. Les militaires le comprennent », a enchaîné M. Loukachenko, avant de dénoncer les manoeuvres militaires et les vols des Occidentaux aux abords du territoire biélorusse.
« Apparemment, les nouveaux ‘croisés’ de l’Otan ont soudainement décidé que le moment était venu pour un autre ‘Drang nach Osten’ [« marche vers l’est »], oubliant comment des campagnes similaires se sont terminées pour leurs prédécesseurs », a-t-il conclu, en faisant allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon Ier et… aux visées de l’Allemagne nazie.
Pour rappel, la Biélorussie n’est pas engagée militairement en Ukraine. Cependant, elle a permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour mener des actions en territoire ukrainien, y compris des frappes aériennes et des tirs de missiles balistiques. Mais sa position va-t-elle évoluer?
La question se pose en effet. D’autant plus que, la semaine passée, M. Loukachenko a accusé l’armée ukrainienne d’avoir tiré des missiles en direction du territoire biélorusse. Ce qui n’a pas été prouvé à ce jour.
Par ailleurs, et dans le même temps, la rhétorique du président biélorusse a rejoint celle de Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe. En effet, elle a accusé les États-Unis et leurs alliés de mener une « confrontation hybride » avec la Russie, s’approchant ainsi d’une « confrontation militaire ouverte » avec Moscou. Cela signifierait un « conflit armé entre des puissances nucléaires », a-t-elle rappelé.
En attendant, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, n’a pas fait dans la demi-mesure en terme de provocation. « Que les États-Unis se souviennent : ils [ont] un morceau du territoire [russe], l’Alaska. Et ils devraient réfléchir avant de saisir ou de geler les avoirs russes à l’étranger, car nous avons, nous aussi, quelque chose à reprendre », a-t-il menacé, le 6 juillet, a rapporté le journal indépendant « The Moscow Times« .
Pour rappel, Moscou avait cédé l’Alaska à Washington en 1867, pour la somme de 7 millions de dollars.
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« La Biélorussie est confrontée à une guerre hybride à grande échelle », a lancé M. Loukachenko, après avoir assuré que la « pression » sur Minsk « augmentait non seulement dans le domaine militaro-politique maius aussi dans ceux de l’économie et des médias.
« Cette guerre implique à la fois des structures nationales mais aussi celles de l’Otan, spécialisées dans les psy-ops [opérations psychologiques, nldr] et les opérations subversives dans le cyberespace », a-t-il ajouté, oubliant que, en la matière, la Biélorussie se livre également à ce jeu-là, comme avec l’instrumenlisation de migrants aux abords des frontières polonaises et lituaniennes.
« Au milieu de la forte pression, certains de nos alliés de l’OTSC [Organisation du traité de sécurité collective, ndlr] et de la CEI [Communauté des États indépendants, ndlr] ont malheureusement choisi une approche attentiste, pour ne pas dire plus. Pourtant, la politique biélorusse n’a pas été ébranlée. Nous maintenons un dialogue avec les pays qui respectent notre opinion et nos intérêts », a ensuite développé M. Loukachenko.
Puis, évoquant une entretien téléphonique qu’il a eu la veille avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le président biélorusse s’est laissé emporté.
« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a-t-il accusé. Et ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par la Biélorussie », a-t-il dit.
« Je suis sûr que dans les écoles militaires, vous avez étudié attentivement l’évolution de la situation militaire et politique et comprenez parfaitement ce qui se passe à nos frontières occidentales. Sous prétexte de renforcer la défense de l’Europe et de mener toutes sortes d’exercices ‘défensifs’, les pays de l’Otan mettent en place une force de frappe blindée, clairement non défensive. Les militaires le comprennent », a enchaîné M. Loukachenko, avant de dénoncer les manoeuvres militaires et les vols des Occidentaux aux abords du territoire biélorusse.
« Apparemment, les nouveaux ‘croisés’ de l’Otan ont soudainement décidé que le moment était venu pour un autre ‘Drang nach Osten’ [« marche vers l’est »], oubliant comment des campagnes similaires se sont terminées pour leurs prédécesseurs », a-t-il conclu, en faisant allusion à la campagne de Russie menée par Napoléon Ier et… aux visées de l’Allemagne nazie.
Pour rappel, la Biélorussie n’est pas engagée militairement en Ukraine. Cependant, elle a permis aux forces russes d’utiliser son territoire pour mener des actions en territoire ukrainien, y compris des frappes aériennes et des tirs de missiles balistiques. Mais sa position va-t-elle évoluer?
La question se pose en effet. D’autant plus que, la semaine passée, M. Loukachenko a accusé l’armée ukrainienne d’avoir tiré des missiles en direction du territoire biélorusse. Ce qui n’a pas été prouvé à ce jour.
Par ailleurs, et dans le même temps, la rhétorique du président biélorusse a rejoint celle de Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe. En effet, elle a accusé les États-Unis et leurs alliés de mener une « confrontation hybride » avec la Russie, s’approchant ainsi d’une « confrontation militaire ouverte » avec Moscou. Cela signifierait un « conflit armé entre des puissances nucléaires », a-t-elle rappelé.
En attendant, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, n’a pas fait dans la demi-mesure en terme de provocation. « Que les États-Unis se souviennent : ils [ont] un morceau du territoire [russe], l’Alaska. Et ils devraient réfléchir avant de saisir ou de geler les avoirs russes à l’étranger, car nous avons, nous aussi, quelque chose à reprendre », a-t-il menacé, le 6 juillet, a rapporté le journal indépendant « The Moscow Times« .
The Moscow TimesPour rappel, Moscou avait cédé l’Alaska à Washington en 1867, pour la somme de 7 millions de dollars.
France24 - World
‘Violent destruction’: The looters raiding Albania’s ancient treasures
Issued on: 12/07/2022 - 17:55
Sam BALL
In the countryside of southeastern Albania, shards of ancient ceramics litter the landscape while the hills still bear the scars of illegal excavations. This, say archaeologists, is the work of illegal looters who are plundering Albania’s antiquities with near impunity.
Opex 360
Le groupe Rafael dévoile le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol de « 5e génération »
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], le groupe israélien Rafael Advanced Defence Systems exposera le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol « autonome à longue portée et à guidage de précision de cinquième génération », dont il a dévoilé l’existence le 12 juillet.
En juillet 2021, lors du salon de l’armement « DEFEA 21 », en Grèce, Rafael avait présenté le « Sea Breaker », un missile conçu pour être mis en oeuvre par un navire de surface ainsi que par un lanceur terrestre contre des objectifs situés à 300 km de distance.
À l’époque, l’industriel avait expliqué que le fonctionnement du Sea Beaker reposait sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] lui permettant d’identifier des cibles de manière autonome. Et une autre de ses caractéristiques était qu’il pouvait changer de direction pour éviter les contre-mesures de l’adversaire.
En réalité, le développement du Sea Breaker était lié à un autre type de missile : le Ice Breaker. Seulement, l’existence de ce dernier avait été mise sous le boisseau, comme l’a expliqué un porte-parole de Rafael.
« Bien que nous ayons pu dévoiler le Sea Breaker, nous ne pouvions pas communiquer sur le développement de l’Ice Breaker à l’époque, car il était sous embargo pour des raisons de sécurité », a-t-il dit à la presse.
Dans le détail, le missile Ice Breaker a les mêmes caractéristiques que le Sea Breaker. Décrit par Rafael comme étant un « multiplicateur de force aérienne », il est résilient aux contre-mesures électroniques et il peut se passer de la géolocalisation par satellite [GPS] pour se diriger vers sa cible.
Comme le Sea Breaker, qu’il a donc inspiré, doté de capteurs d’imagerie à infrarouge [IIR], l’Ice Breaker fonctionne de manière autonome, tout en laissant « l’homme dans la boucle », grâce à une liaison de données permettant d’effectuer des mises à jours tactique en temps réel. En outre, il est doté d’une capacité « d’apprentissage profond » [ou « Deep Learning »], « permettant l’acquisition automatique de cible [ATA] et la reconnaissance automatique de cible [ATR] », explique Rafael.
« Volant à des vitesses subsoniques élevées, il dispose d’une capacité d’attaque multidirectionnelle et synchronisée […], basée sur des plans d’attaque prédéfinis, en fonction des points de cheminement, de l’azimut, de l’angle d’impact et de la sélection du point de visée », poursuit l’industriel.
La production industrielle de l’Ice Breaker ne devrait pas tarder à commencer. Selon un cadre de Rafael, cité par Defense News, des négociations sont en cours avec des pays « de trois continents différents ».
Le groupe Rafael dévoile le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol de « 5e génération »
par Laurent Lagneau · 13 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], le groupe israélien Rafael Advanced Defence Systems exposera le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol « autonome à longue portée et à guidage de précision de cinquième génération », dont il a dévoilé l’existence le 12 juillet.
En juillet 2021, lors du salon de l’armement « DEFEA 21 », en Grèce, Rafael avait présenté le « Sea Breaker », un missile conçu pour être mis en oeuvre par un navire de surface ainsi que par un lanceur terrestre contre des objectifs situés à 300 km de distance.
À l’époque, l’industriel avait expliqué que le fonctionnement du Sea Beaker reposait sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] lui permettant d’identifier des cibles de manière autonome. Et une autre de ses caractéristiques était qu’il pouvait changer de direction pour éviter les contre-mesures de l’adversaire.
En réalité, le développement du Sea Breaker était lié à un autre type de missile : le Ice Breaker. Seulement, l’existence de ce dernier avait été mise sous le boisseau, comme l’a expliqué un porte-parole de Rafael.
« Bien que nous ayons pu dévoiler le Sea Breaker, nous ne pouvions pas communiquer sur le développement de l’Ice Breaker à l’époque, car il était sous embargo pour des raisons de sécurité », a-t-il dit à la presse.
Dans le détail, le missile Ice Breaker a les mêmes caractéristiques que le Sea Breaker. Décrit par Rafael comme étant un « multiplicateur de force aérienne », il est résilient aux contre-mesures électroniques et il peut se passer de la géolocalisation par satellite [GPS] pour se diriger vers sa cible.
Comme le Sea Breaker, qu’il a donc inspiré, doté de capteurs d’imagerie à infrarouge [IIR], l’Ice Breaker fonctionne de manière autonome, tout en laissant « l’homme dans la boucle », grâce à une liaison de données permettant d’effectuer des mises à jours tactique en temps réel. En outre, il est doté d’une capacité « d’apprentissage profond » [ou « Deep Learning »], « permettant l’acquisition automatique de cible [ATA] et la reconnaissance automatique de cible [ATR] », explique Rafael.
« Volant à des vitesses subsoniques élevées, il dispose d’une capacité d’attaque multidirectionnelle et synchronisée […], basée sur des plans d’attaque prédéfinis, en fonction des points de cheminement, de l’azimut, de l’angle d’impact et de la sélection du point de visée », poursuit l’industriel.
La production industrielle de l’Ice Breaker ne devrait pas tarder à commencer. Selon un cadre de Rafael, cité par Defense News, des négociations sont en cours avec des pays « de trois continents différents ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’occasion de l’édition 2022 du salon de l’aéronautique de Farnborough [Royaume-Uni], le groupe israélien Rafael Advanced Defence Systems exposera le « Ice Breaker », un missile de croisière air-sol « autonome à longue portée et à guidage de précision de cinquième génération », dont il a dévoilé l’existence le 12 juillet.
En juillet 2021, lors du salon de l’armement « DEFEA 21 », en Grèce, Rafael avait présenté le « Sea Breaker », un missile conçu pour être mis en oeuvre par un navire de surface ainsi que par un lanceur terrestre contre des objectifs situés à 300 km de distance.
À l’époque, l’industriel avait expliqué que le fonctionnement du Sea Beaker reposait sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] lui permettant d’identifier des cibles de manière autonome. Et une autre de ses caractéristiques était qu’il pouvait changer de direction pour éviter les contre-mesures de l’adversaire.
En réalité, le développement du Sea Breaker était lié à un autre type de missile : le Ice Breaker. Seulement, l’existence de ce dernier avait été mise sous le boisseau, comme l’a expliqué un porte-parole de Rafael.
« Bien que nous ayons pu dévoiler le Sea Breaker, nous ne pouvions pas communiquer sur le développement de l’Ice Breaker à l’époque, car il était sous embargo pour des raisons de sécurité », a-t-il dit à la presse.
Dans le détail, le missile Ice Breaker a les mêmes caractéristiques que le Sea Breaker. Décrit par Rafael comme étant un « multiplicateur de force aérienne », il est résilient aux contre-mesures électroniques et il peut se passer de la géolocalisation par satellite [GPS] pour se diriger vers sa cible.
Comme le Sea Breaker, qu’il a donc inspiré, doté de capteurs d’imagerie à infrarouge [IIR], l’Ice Breaker fonctionne de manière autonome, tout en laissant « l’homme dans la boucle », grâce à une liaison de données permettant d’effectuer des mises à jours tactique en temps réel. En outre, il est doté d’une capacité « d’apprentissage profond » [ou « Deep Learning »], « permettant l’acquisition automatique de cible [ATA] et la reconnaissance automatique de cible [ATR] », explique Rafael.
« Volant à des vitesses subsoniques élevées, il dispose d’une capacité d’attaque multidirectionnelle et synchronisée […], basée sur des plans d’attaque prédéfinis, en fonction des points de cheminement, de l’azimut, de l’angle d’impact et de la sélection du point de visée », poursuit l’industriel.
La production industrielle de l’Ice Breaker ne devrait pas tarder à commencer. Selon un cadre de Rafael, cité par Defense News, des négociations sont en cours avec des pays « de trois continents différents ».
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En juillet 2021, lors du salon de l’armement « DEFEA 21 », en Grèce, Rafael avait présenté le « Sea Breaker », un missile conçu pour être mis en oeuvre par un navire de surface ainsi que par un lanceur terrestre contre des objectifs situés à 300 km de distance.
À l’époque, l’industriel avait expliqué que le fonctionnement du Sea Beaker reposait sur des algorithmes d’intelligence artificielle [IA] lui permettant d’identifier des cibles de manière autonome. Et une autre de ses caractéristiques était qu’il pouvait changer de direction pour éviter les contre-mesures de l’adversaire.
En réalité, le développement du Sea Breaker était lié à un autre type de missile : le Ice Breaker. Seulement, l’existence de ce dernier avait été mise sous le boisseau, comme l’a expliqué un porte-parole de Rafael.
« Bien que nous ayons pu dévoiler le Sea Breaker, nous ne pouvions pas communiquer sur le développement de l’Ice Breaker à l’époque, car il était sous embargo pour des raisons de sécurité », a-t-il dit à la presse.
Dans le détail, le missile Ice Breaker a les mêmes caractéristiques que le Sea Breaker. Décrit par Rafael comme étant un « multiplicateur de force aérienne », il est résilient aux contre-mesures électroniques et il peut se passer de la géolocalisation par satellite [GPS] pour se diriger vers sa cible.
Comme le Sea Breaker, qu’il a donc inspiré, doté de capteurs d’imagerie à infrarouge [IIR], l’Ice Breaker fonctionne de manière autonome, tout en laissant « l’homme dans la boucle », grâce à une liaison de données permettant d’effectuer des mises à jours tactique en temps réel. En outre, il est doté d’une capacité « d’apprentissage profond » [ou « Deep Learning »], « permettant l’acquisition automatique de cible [ATA] et la reconnaissance automatique de cible [ATR] », explique Rafael.
« Volant à des vitesses subsoniques élevées, il dispose d’une capacité d’attaque multidirectionnelle et synchronisée […], basée sur des plans d’attaque prédéfinis, en fonction des points de cheminement, de l’azimut, de l’angle d’impact et de la sélection du point de visée », poursuit l’industriel.
La production industrielle de l’Ice Breaker ne devrait pas tarder à commencer. Selon un cadre de Rafael, cité par Defense News, des négociations sont en cours avec des pays « de trois continents différents ».
BBC
New Zealand 22-32 Ireland: Sensational visitors claim remarkable 2-1 series win
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Rugby Unioncomments854
Ireland held off a ferocious All Blacks fightback to claim a sensational, unprecedented 2-1 series win in New Zealand.
A week on from their first victory over the All Blacks on Kiwi soil, Ireland produced a near-faultless first half to open up a 19-point lead in Wellington.
Three tries in 20 minutes saw New Zealand roar back after the break to reduce the arrears to three.
However replacement Rob Herring's score restored Ireland's breathing space.
The series win will go down as one of Ireland's greatest rugby achievements, against a side that tormented them in an utterly one-sided rivalry for over a century.
Coming in to the tour there was tentative optimism that Ireland could break their duck in New Zealand, but few outside the camp dared predict a series triumph.
There remains a great deal of rugby to be played before next year's World Cup, but Ireland have never looked better-placed to break new ground on the biggest stage.
Since 2016 Ireland have, brick-by-brick, stripped New Zealand of the invincible aura that surrounded them for the first 111 years of the sides' rivalry.
A first win, followed by a first home victory before, last week, a win on Kiwi soil.
What unfolded in Wellington on Saturday felt like a culmination of everything Ireland had gained from their recent triumphs - the fear factor had been totally eradicated.
In fact it was the All Blacks who crumbled under the weight of the occasion in the first half. Dishevelled in defence and unable to keep hold of the ball in attack, they failed to cope with Ireland's accuracy and poise.
They knew from the previous two Tests that Ireland would start fast, and yet could not stop Josh van der Flier charging over from a rolling maul inside four minutes.
The hosts tried to find a rhythm and enjoyed moments of promise but failed to capitalise barring Jordie Barrett's simple 23rd-minute penalty that came shortly after David Havili's pinpoint 50:22.
By contrast Ireland knew what they wanted to do every time they moved into All Black territory. Hugo Keenan's try came when the visitors used an advantage to quickly recycle the ball and flood the blindside, allowing Lowe to feed his full-back on the inside, with the last-gasp defensive efforts of Aaron Smith not enough to stop Keenan sliding over.
New Zealand were struggling for ideas and allowing frustration to seep through as Beauden Barrett's off-the-ball clearout allowed Johnny Sexton to extend Ireland's advantage.
When the All Blacks did get forward the Irish defence was well-drilled with Robbie Henshaw prominent, the centre expertly snuffing out Sevu Reece's attempted break down the left.
Henshaw was rewarded for his efforts with Ireland's third try of the half, sailing through as a well-rehearsed strike play caught out a disconnected Kiwi defence.
Throughout the week Ireland had spoke of a New Zealand backlash as something of an inevitability.
Their first-half showing was merely a continuation of the peculiar dysfunctionality that plagued them a week ago in Dunedin, but after the break they came out with something much closer to what rugby fans have come to expect from the All Blacks.
There was vicious power in their carries, feverish determination to keep the momentum going at every ruck and willing runners at every phase.
The change in approach paid off, with Ardie Savea charging over after 44 minutes and rocking Ireland for the first time.
The visitors narrowly avoided a considerably worse gut-punch when Andrew Porter was pinged for a head-on-head collision with Brodie Retallick, but referee Wayne Barnes decided that given the prop was absorbing the tackle it was only worth of a yellow card.
New Zealand wasted little time in capitalising on their advantage as Akira Ioane bounced off three tackles to bring his side to within five points.
It was a test of resilience that Ireland had failed in the first game of the series, when the All Blacks' purple patch in Auckland blew the visitors away.
On this occasion though the Irish kept their heads, as Sexton kicked them back to an eight-point lead before the fly-half's next long-range penalty came back off the crossbar.
Then came the score of the game through Will Jordan, who collected Savea's inside ball on his own 22 and spotted a channel to burn past Sexton and slide across the line.
The momentum was with New Zealand, and the next score would likely decide the game. Ireland put trust in the accuracy of their set-piece and were rewarded as Herring broke off the back of the maul and finished superbly to extend the advantage to 10.
As the seconds ticked away and it became apparent Ireland were going to win, scenes of jubilation began on the visitors' bench with the totemic Peter O'Mahony overcome by emotion at the magnitude of what his side had accomplished.
New Zealand: J Barrett; Reece, R Ioane, Havili, Jordan; B Barrett, Smith; Bower, Taylor, Laulala, Retallick, Whitelock, A Ioane, Cane (capt), Savea.
Replacements: Coles, Tu'inukuafe, Tu'ungafasi, Vaa'i, Papalii, Fakatava, Mo'unga, Tuivasa-Sheck.
Ireland: Keenan; Hansen, Henshaw, Aki, Lowe; Sexton (capt), Gibson-Park; Porter, Sheehan, Furlong, Beirne, Ryan, O'Mahony, Van der Flier, Doris.
Replacements: Herring, Healy, Bealham, Treadwell, Conan, Murray, Carbery, Earls.
BBC
Missile strike on Ukraine space plant in Dnipro kills three
By Laurence PeterBBC News
Russian long-range cruise missiles killed three people in Ukraine's central city of Dnipro when they hit a space rocket plant and a nearby street, local officials say.
About 15 people were injured and nearby residential buildings damaged.
Dnipro's Yuzhmash plant also builds satellites - with one launched into space by Elon Musk's SpaceX company.
Another two died when dozens of Russian rockets were fired at Nikopol, south of Dnipro, a regional leader said.
And in the north, Russian rockets hit housing overnight in Chuhuiv, a town near the city of Kharkiv, killing three people, the Kharkiv governor said.
The BBC's Joe Inwood in the capital Kyiv says that as Russia's ground offensive in the east has slowed down, there has been an increase in the number of attacks from the air - often hitting city centres.
Air raid sirens sounded right across Ukraine last night, he reports.
A graphic photo from Dnipro following this morning's attack showed a man lying face down, his head covered in blood. He was said to be a local bus driver who had just finished his shift.
Dnipro has taken in many Ukrainians fleeing the fighting further east in the Donbas region, where Russia has concentrated its ground forces.
Russian Defence Minister Sergei Shoigu has ordered his forces to step up their operations in Ukraine, to prevent Ukrainian artillery and missile strikes on Russian-controlled areas. He was speaking to the military in areas they control in Ukraine, Russian media reported.
In a Facebook post, Dnipro mayor Borys Filatov urged civilians to leave the city. "There is no room for women, children and the elderly, and those who can and want to leave - leave," he said.
"They destroyed the airport several times with missiles, hit all the outskirts of the city, shot at the bridge right in the centre, bombed the oil depot and service station, but citizens stubbornly continued to ignore the air raid sirens," he complained.
"After the tragedies of Kremenchuk and Vinnytsia, I really hoped that at least someone would come to their senses."
A Russian cruise missile strike killed at least 23 people and wounded dozens on Thursday in Vinnytsia, Ukrainian officials said. The city lies south-west of Kyiv, even further from the Donbas front line than Dnipro.
The Ukrainian military says those missiles were fired by submarines in the Black Sea. Those that struck Dnipro, they said, came from bombers flying over the Caspian Sea.
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Ukraine investigating 21,000 alleged war crimes
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Opex 360
Lockheed-Martin a livré à l’US Air Force une arme laser destinée aux avions de combat
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait plusieurs années que l’US Air Force finance des recherches pour disposer d’une arme à effet dirigé [ou laser] pouvant être mise en oeuvre par certains de ses avions. Et si certains programmes furent prometteurs, comme l’Airborne Laser Testbed [ABL YAL 1A ou ALTB, testée par un Boeing B-747] ou l’Advanced Tactical Laser [ATL], montée à bord d’un AC-130 « Gunship », aucun n’alla jusqu’au bout. Mais il pourrait en aller autrement pour le projet SHiELD [Self protect High Energy Laser Demonstrator], lancé en 2017 avec la notification d’un contrat de 26,3 millions de dollars à Lockheed-Martin.
À l’époque, le groupe américain avait annoncé avoir mis au point une arme à effet dirigé d’une puissance de 58 kw susceptible d’être montée sur un véhicule de type HELMTT [High Energy Laser Mobile Test Truck], dans le cadre du « Robust Electric Laser Initiative Program » de l’US Army. Pour cela, il s’était appuyé sur la technologie ATHENA [Advanced Test High Energy Asset], laquelle consiste à concentrer en en seul plusieurs faisceaux laser ayant chacun une longueur d’onde différente. De quoi ouvrir la voie à des armes laser à la fois plus puissantes et plus légères susceptibles d’être mises en oeuvre par un chasseur-bombardier. D’où l’intérêt du centre de recherche de l’US Air Force…
En vertu du contrat notifié en 2017, Lockheed-Martin devait développer un démonstrateur, en partenariat avec Northrop Grumman, pour le système de suivi des cibles par les faisceaux laser, et Boeing, pour la nacelle devant alimenter et refroidir l’arme laser.
Un an plus tard, Jeff Stanley, alors sous-secrétaire de l’Air Force chargé de la science, de la technologie et de l’ingénierie, avait indiqué que des essais d’une arme laser de 50 kw montée sur un F-15, allaient débuter prochainement. Parlait-il du programme SHiELD ou d’un autre? Toujours est-il que ce n’est que très récemment que Lockheed-Martin a livré à l’Air Force Research Laboratory [AFRL], et sous le nom de LANCE [Laser Advancements for Next-generation Compact Environments], le démonstrateur qui lui avait été commandé cinq ans plus tôt.
« C’est le laser à haute énergie le plus petit et le plus léger de sa classe que Lockheed-Martin ait construit », a confié Tyler Griffin, un responsable du groupe, lors d’un récent entretien avec des journalistes. « C’est une référence critique dans le développement d’un système aéroporté d’arme laser opérationnel », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par Breaking Defense. Et de préciser que la taille de LANCE est six fois plus petite que celle de l’arme laser développée pour le Robust Electric Laser Initiative Program de l’US Army.
Ce qu’a confirmé Kent Wood, reponsable des armes à effet dirigé au sein de l’AFRL. « Les sous-systèmes livrés dans le cadre du programme SHiELD sont représentatif des technologies d’armes laser les plus compactes et les plus performantes livrées à ce jour ».
Reste maintenant à tester cette arme laser en vol… et à en définir, le cas échéant, les règles d’emploi. Car si, sur le papier, son principe peut sembler séduisant, il peut en aller tout autrement en conditions opérationnelles.
Ainsi, s’il s’agit de s’en servir pour détruire un missile menaçant un avion ravitailleur ou un AWACS, comme le suggère une vidéo promotionnelle de Lockheed-Martin, alors un tel usage risque d’être limité… puisqu’un laser ne peut suivre qu’un seul engin hostile à la fois, sous réserve, qui plus est, que les conditions météorologiques s’y prêtent. Cela étant, d’autres scénarios opérationnels ne manqueront pas d’être envisagés… Et c’est d’ailleurs ce à quoi s’attache l’AFRL en vue des essais de LANCE, qui pourraient commencer en 2023.
Lockheed-Martin a livré à l’US Air Force une arme laser destinée aux avions de combat
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait plusieurs années que l’US Air Force finance des recherches pour disposer d’une arme à effet dirigé [ou laser] pouvant être mise en oeuvre par certains de ses avions. Et si certains programmes furent prometteurs, comme l’Airborne Laser Testbed [ABL YAL 1A ou ALTB, testée par un Boeing B-747] ou l’Advanced Tactical Laser [ATL], montée à bord d’un AC-130 « Gunship », aucun n’alla jusqu’au bout. Mais il pourrait en aller autrement pour le projet SHiELD [Self protect High Energy Laser Demonstrator], lancé en 2017 avec la notification d’un contrat de 26,3 millions de dollars à Lockheed-Martin.
À l’époque, le groupe américain avait annoncé avoir mis au point une arme à effet dirigé d’une puissance de 58 kw susceptible d’être montée sur un véhicule de type HELMTT [High Energy Laser Mobile Test Truck], dans le cadre du « Robust Electric Laser Initiative Program » de l’US Army. Pour cela, il s’était appuyé sur la technologie ATHENA [Advanced Test High Energy Asset], laquelle consiste à concentrer en en seul plusieurs faisceaux laser ayant chacun une longueur d’onde différente. De quoi ouvrir la voie à des armes laser à la fois plus puissantes et plus légères susceptibles d’être mises en oeuvre par un chasseur-bombardier. D’où l’intérêt du centre de recherche de l’US Air Force…
En vertu du contrat notifié en 2017, Lockheed-Martin devait développer un démonstrateur, en partenariat avec Northrop Grumman, pour le système de suivi des cibles par les faisceaux laser, et Boeing, pour la nacelle devant alimenter et refroidir l’arme laser.
Un an plus tard, Jeff Stanley, alors sous-secrétaire de l’Air Force chargé de la science, de la technologie et de l’ingénierie, avait indiqué que des essais d’une arme laser de 50 kw montée sur un F-15, allaient débuter prochainement. Parlait-il du programme SHiELD ou d’un autre? Toujours est-il que ce n’est que très récemment que Lockheed-Martin a livré à l’Air Force Research Laboratory [AFRL], et sous le nom de LANCE [Laser Advancements for Next-generation Compact Environments], le démonstrateur qui lui avait été commandé cinq ans plus tôt.
« C’est le laser à haute énergie le plus petit et le plus léger de sa classe que Lockheed-Martin ait construit », a confié Tyler Griffin, un responsable du groupe, lors d’un récent entretien avec des journalistes. « C’est une référence critique dans le développement d’un système aéroporté d’arme laser opérationnel », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par Breaking Defense. Et de préciser que la taille de LANCE est six fois plus petite que celle de l’arme laser développée pour le Robust Electric Laser Initiative Program de l’US Army.
Ce qu’a confirmé Kent Wood, reponsable des armes à effet dirigé au sein de l’AFRL. « Les sous-systèmes livrés dans le cadre du programme SHiELD sont représentatif des technologies d’armes laser les plus compactes et les plus performantes livrées à ce jour ».
Reste maintenant à tester cette arme laser en vol… et à en définir, le cas échéant, les règles d’emploi. Car si, sur le papier, son principe peut sembler séduisant, il peut en aller tout autrement en conditions opérationnelles.
Ainsi, s’il s’agit de s’en servir pour détruire un missile menaçant un avion ravitailleur ou un AWACS, comme le suggère une vidéo promotionnelle de Lockheed-Martin, alors un tel usage risque d’être limité… puisqu’un laser ne peut suivre qu’un seul engin hostile à la fois, sous réserve, qui plus est, que les conditions météorologiques s’y prêtent. Cela étant, d’autres scénarios opérationnels ne manqueront pas d’être envisagés… Et c’est d’ailleurs ce à quoi s’attache l’AFRL en vue des essais de LANCE, qui pourraient commencer en 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait plusieurs années que l’US Air Force finance des recherches pour disposer d’une arme à effet dirigé [ou laser] pouvant être mise en oeuvre par certains de ses avions. Et si certains programmes furent prometteurs, comme l’Airborne Laser Testbed [ABL YAL 1A ou ALTB, testée par un Boeing B-747] ou l’Advanced Tactical Laser [ATL], montée à bord d’un AC-130 « Gunship », aucun n’alla jusqu’au bout. Mais il pourrait en aller autrement pour le projet SHiELD [Self protect High Energy Laser Demonstrator], lancé en 2017 avec la notification d’un contrat de 26,3 millions de dollars à Lockheed-Martin.
À l’époque, le groupe américain avait annoncé avoir mis au point une arme à effet dirigé d’une puissance de 58 kw susceptible d’être montée sur un véhicule de type HELMTT [High Energy Laser Mobile Test Truck], dans le cadre du « Robust Electric Laser Initiative Program » de l’US Army. Pour cela, il s’était appuyé sur la technologie ATHENA [Advanced Test High Energy Asset], laquelle consiste à concentrer en en seul plusieurs faisceaux laser ayant chacun une longueur d’onde différente. De quoi ouvrir la voie à des armes laser à la fois plus puissantes et plus légères susceptibles d’être mises en oeuvre par un chasseur-bombardier. D’où l’intérêt du centre de recherche de l’US Air Force…
En vertu du contrat notifié en 2017, Lockheed-Martin devait développer un démonstrateur, en partenariat avec Northrop Grumman, pour le système de suivi des cibles par les faisceaux laser, et Boeing, pour la nacelle devant alimenter et refroidir l’arme laser.
Un an plus tard, Jeff Stanley, alors sous-secrétaire de l’Air Force chargé de la science, de la technologie et de l’ingénierie, avait indiqué que des essais d’une arme laser de 50 kw montée sur un F-15, allaient débuter prochainement. Parlait-il du programme SHiELD ou d’un autre? Toujours est-il que ce n’est que très récemment que Lockheed-Martin a livré à l’Air Force Research Laboratory [AFRL], et sous le nom de LANCE [Laser Advancements for Next-generation Compact Environments], le démonstrateur qui lui avait été commandé cinq ans plus tôt.
« C’est le laser à haute énergie le plus petit et le plus léger de sa classe que Lockheed-Martin ait construit », a confié Tyler Griffin, un responsable du groupe, lors d’un récent entretien avec des journalistes. « C’est une référence critique dans le développement d’un système aéroporté d’arme laser opérationnel », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par Breaking Defense. Et de préciser que la taille de LANCE est six fois plus petite que celle de l’arme laser développée pour le Robust Electric Laser Initiative Program de l’US Army.
Ce qu’a confirmé Kent Wood, reponsable des armes à effet dirigé au sein de l’AFRL. « Les sous-systèmes livrés dans le cadre du programme SHiELD sont représentatif des technologies d’armes laser les plus compactes et les plus performantes livrées à ce jour ».
Reste maintenant à tester cette arme laser en vol… et à en définir, le cas échéant, les règles d’emploi. Car si, sur le papier, son principe peut sembler séduisant, il peut en aller tout autrement en conditions opérationnelles.
Ainsi, s’il s’agit de s’en servir pour détruire un missile menaçant un avion ravitailleur ou un AWACS, comme le suggère une vidéo promotionnelle de Lockheed-Martin, alors un tel usage risque d’être limité… puisqu’un laser ne peut suivre qu’un seul engin hostile à la fois, sous réserve, qui plus est, que les conditions météorologiques s’y prêtent. Cela étant, d’autres scénarios opérationnels ne manqueront pas d’être envisagés… Et c’est d’ailleurs ce à quoi s’attache l’AFRL en vue des essais de LANCE, qui pourraient commencer en 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Cela fait plusieurs années que l’US Air Force finance des recherches pour disposer d’une arme à effet dirigé [ou laser] pouvant être mise en oeuvre par certains de ses avions. Et si certains programmes furent prometteurs, comme l’Airborne Laser Testbed [ABL YAL 1A ou ALTB, testée par un Boeing B-747] ou l’Advanced Tactical Laser [ATL], montée à bord d’un AC-130 « Gunship », aucun n’alla jusqu’au bout. Mais il pourrait en aller autrement pour le projet SHiELD [Self protect High Energy Laser Demonstrator], lancé en 2017 avec la notification d’un contrat de 26,3 millions de dollars à Lockheed-Martin.
À l’époque, le groupe américain avait annoncé avoir mis au point une arme à effet dirigé d’une puissance de 58 kw susceptible d’être montée sur un véhicule de type HELMTT [High Energy Laser Mobile Test Truck], dans le cadre du « Robust Electric Laser Initiative Program » de l’US Army. Pour cela, il s’était appuyé sur la technologie ATHENA [Advanced Test High Energy Asset], laquelle consiste à concentrer en en seul plusieurs faisceaux laser ayant chacun une longueur d’onde différente. De quoi ouvrir la voie à des armes laser à la fois plus puissantes et plus légères susceptibles d’être mises en oeuvre par un chasseur-bombardier. D’où l’intérêt du centre de recherche de l’US Air Force…
En vertu du contrat notifié en 2017, Lockheed-Martin devait développer un démonstrateur, en partenariat avec Northrop Grumman, pour le système de suivi des cibles par les faisceaux laser, et Boeing, pour la nacelle devant alimenter et refroidir l’arme laser.
Un an plus tard, Jeff Stanley, alors sous-secrétaire de l’Air Force chargé de la science, de la technologie et de l’ingénierie, avait indiqué que des essais d’une arme laser de 50 kw montée sur un F-15, allaient débuter prochainement. Parlait-il du programme SHiELD ou d’un autre? Toujours est-il que ce n’est que très récemment que Lockheed-Martin a livré à l’Air Force Research Laboratory [AFRL], et sous le nom de LANCE [Laser Advancements for Next-generation Compact Environments], le démonstrateur qui lui avait été commandé cinq ans plus tôt.
« C’est le laser à haute énergie le plus petit et le plus léger de sa classe que Lockheed-Martin ait construit », a confié Tyler Griffin, un responsable du groupe, lors d’un récent entretien avec des journalistes. « C’est une référence critique dans le développement d’un système aéroporté d’arme laser opérationnel », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par Breaking Defense. Et de préciser que la taille de LANCE est six fois plus petite que celle de l’arme laser développée pour le Robust Electric Laser Initiative Program de l’US Army.
par Breaking DefenseCe qu’a confirmé Kent Wood, reponsable des armes à effet dirigé au sein de l’AFRL. « Les sous-systèmes livrés dans le cadre du programme SHiELD sont représentatif des technologies d’armes laser les plus compactes et les plus performantes livrées à ce jour ».
Reste maintenant à tester cette arme laser en vol… et à en définir, le cas échéant, les règles d’emploi. Car si, sur le papier, son principe peut sembler séduisant, il peut en aller tout autrement en conditions opérationnelles.
Ainsi, s’il s’agit de s’en servir pour détruire un missile menaçant un avion ravitailleur ou un AWACS, comme le suggère une vidéo promotionnelle de Lockheed-Martin, alors un tel usage risque d’être limité… puisqu’un laser ne peut suivre qu’un seul engin hostile à la fois, sous réserve, qui plus est, que les conditions météorologiques s’y prêtent. Cela étant, d’autres scénarios opérationnels ne manqueront pas d’être envisagés… Et c’est d’ailleurs ce à quoi s’attache l’AFRL en vue des essais de LANCE, qui pourraient commencer en 2023.
France24 - World
Talking Europe’s summer look back: European decision-makers and debates from 2021-22
Issued on: 15/07/2022 - 15:53
Catherine NICHOLSON
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France 24’s Europe team invites you to look back on the most recent parliamentary season (which started in September 2021) and some of the key European decision-makers we’ve been scrutinising, including European Commission President Ursula von der Leyen.
From Russia’s military buildup and consequent invasion of Ukraine, to ensuing debates on how to support Ukrainians in terms of military aid and help for refugees, we’ve been holding those in charge to account, such as Deputy Secretary General of NATO Mircea Geoana and the Prime Ministers of Croatia and Slovakia.
We’ve also followed Finland and Sweden’s rapid bids to join the NATO military alliance, since before the applications were even made.
Away from the war, we kept a close eye on developments in the EU and the United Kingdom’s post-Brexit relations. We also grilled the EU Commissioner for Migration on how the lack of a pan-EU migration policy is impacting EU-UK relations.
Lastly, France spent six months at the centre of the European stage, as the French government took on the rotating presidency of the Council of the European Union – all while President Macron ran for re-election against some Eurosceptic and Europhobic opponents.
Produced by Georgina Robertson.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Mircea Geoană, NATO Deputy Secretary General
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Ursula von der Leyen, European Commission President
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Andrej Plenković, Prime Minister of Croatia
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Eduard Heger, Prime Minister of Slovakia.
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Stelios KOULOGLOU, Greek MEP, The Left Group
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Michael GAHLER, German MEP, CDU Party (European People's Party)
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Tytti Tuppurainen, Finnish Minister for European Affairs
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Tomas TOBÉ, Swedish MEP, European People's Party
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Gabrielius Landsbergis, Lithuanian Minister of Foreign Affairs
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Maros Sefcovic, European Commission
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Margaritis SCHINAS, European Commissioner for “Promoting the European Way of Life”
BBC
SANS TITRE
130km to go
I wonder what Caleb Ewan is saying to his legs right now?
I don't think I can print it here...
He is now more than 16 minutes behind the 23 leaders, who have got a seven minute-gap on the peloton.
134km to go
Today's race is in three parts now.
There is the 23-man break, which is six minutes and 50 seconds clear of the yellow jersey bunch, and then all on his own at the back is Caleb Ewan - who is still soldiering on, another eight minutes further adrift.
137km to go
Michael Matthews takes the maximum 20 points in the intermediate sprint at Yssingeaux, but that's unlikely to worry Wout van Aert, who is so far ahead in the points category that is is mathematically guaranteed to keep the green jersey until the end of Stage 16.
139km to go
These are the 23 escapees, who are five minutes and 45 seconds clear of the yellow jersey bunch. The race has really settled down now.
Marc Soler (UAE Team Emirates), Daniel Martínez (Ineos Grenadiers), Benoît Cosnefroy (Ag2r-Citröen), Felix Grossschartner, Lennard Kamna and Patrick Konrad (Bora-Hansgrohe), Gregor Muhlberger (Movistar), Simon Geschke (Cofidis), Luis Leon Sanchez (Bahrain Victorious), Stefan Kung and Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), Louis Meintjes (Intermarche-Wanty Gobert), Alberto Bettiol, Neilson Powless and Rigoberto Uran (EF Education-EasyPost), Andreas Kron (Lotto-Soudal), Bauke Mollema and Quinn Simmons (Trek-Segafredo), Jakob Fuglsang, Krists Neilands and Michael Woods (Israel-Premier Tech), Michael Matthews (BikeExchange-Jayco) and Franck Bonnamour (B&B Hotels-KTM)
142km to go
South African rider Louis Meintjes, who is 14th overall and 15 minutes and 46 seconds behind Jonas Vingegaard, is the highest ranked man in the break. He finished second behind Tom Pidcock on Alpe d'Huez on Thursday.
144km to go
There are 23 riders in the breakaway, which is now three minutes and 30 seconds clear.
A chance for us to get our breath back, and even time for green jersey leader Wout van Aert to answer a call of nature on the roadside.
145km to go
That early attack by Pogacar split the peloton but it is all coming together now the pace has dropped... apart from poor old Caleb Ewan who is on his own at the back of the race, more than 13 minutes behind the leaders.
147.5km to go
Pogacar's UAE team-mate Marc Soler is one of the men up the road in the break.
The gap is still growing, and is up to two minutes and 45 seconds.
149km to go
The gap is growing quickly. Those 18 riders are now about two minutes clear of the yellow jersey bunch... and a few more are trying to get across.
150km to go
The race to the top of Cote de Chataignier has resulted in a breakaway group forming.
No big hitters in the 18 riders to have escaped. Vingegaard, Pogacar and co are happy to see this one get away...
151km to go
It's not just the yellow jersey at stake today... Simon Geschce is trying to protect his lead in the King of the Mountains category, and is second over the top of Cote de Chataignier behind Quinn Simmons to pick up more polka dot points.
There was no movement at the top of the General Classification after Stage 13, so this is how things look as we near the end of week two of the 2022 Tour:
General classification after stage 13
1. Jonas Vingegaard (Den/Jumbo-Visma) 50hrs 47mins 34secs
2. Tadej Pogacar (Slo/UAE Team Emirates) +2mins 22secs
3. Geraint Thomas (GB/Ineos Grenadiers) +2mins 26secs
4. Romain Bardet (Fra/Team DSM) +2mins 35secs
5. Adam Yates (GB/Ineos Grenadiers) +3mins 44secs
6. Nairo Quintana (Col/Arkea-Samsic) +3mins 58secs
7. David Gaudu (Fra/Groupama-FDJ) +4mins 07secs
8. Tom Pidcock (GB/Ineos Grenadiers) +7mins 39secs
9. Enric Mas (Spa/Movistar) +9mins 32secs
10. Aleksandr Vlasov (Rus/Bora-hansgrohe) +10mins 06secs
155km to go
Jonas Vingegaard's turn to make a move. He joins a group of riders that briefly gets a gap on Pogacar as they head up Cote de Chataignier, a third category climb.
Riders are dropping off the pace all over the place but all the big hitters are back together again.
155km to go
We were expecting a breakaway to get away early today, and some riders are still trying to get off the front of the Pogacar group, which contains race leader Jonas Vingegaard and three of his team-mates.... and Britain's Geraint Thomas too.
The gap from the yellow jersey to the next big bunch, containing Jumbo rider Primoz Roglic, is about two minutes.
160km to go
Poor Caleb Ewan saw his hopes of a stage win scuppered by a crash with 70km to go of yesterday' stage, and the Australian sprinter is suffering already today because of the fierce pace from the start.
He is already eight minutes and 20 seconds behind the riders at the front of the race, with many more hills to come.
162km to go
Tadej Pogacar's attack on the first climb of the day - Cote de Saint Just Malmont - has really shaken things up but Jonas Vingegaard still has three Jumbo-Visma team-mates alongside him.
Why is Pogacar doing this - well, as well just being a naturally aggressive rider, he lost the yellow jersey on stage 11, and is two minutes and 22 seconds down on the Dane.
We have got more mountains to look forward to when the race reaches the Pyrenees next week, but today's finish on Cote de la Croix Neuve gives Pog a chance to attack and claw back a few seconds.
To see him go on the attack is no surprise, just not this early!
Yes, the reason I mention Steve Cummings is because it is important to note that today's finish isn't at the summit of Cote de la Croix Neuve.
There's another 1.5km to go after that, in what is pretty much the only flat part of today's 192.5km route, on a piece of road that where the British rider claimed a famous win of his own.
In 2015, the Merseysider was part of a long 20-man breakaway but then saw French riders Thibaut Pinot and Romain Bardet go clear on the final climb.
That appeared to be that... but as they jockeyed for position after reaching the top, they were ambushed by Cummings - who powered on to clinch his maiden Tour win at the age of 34 in some style. He got another one the following year too.
Today's stage finishes at the Mende Aerodrome on top of Cote de la Croix Neuve, which is universally known as 'Laurent Jalabert's Climb'.
Why? Well, because of an epic ride up it to victory by the famous French rider on Bastille Day in 1995, the first time the race had a finish there.
Jalabert had been in a break that escaped after 22km of the 222km stage and stayed clear, then he attacked on the climb for a famous solo victory.
Today's route has the same start and end point as it did in 27 years ago, but is slightly shorter. It's just as tough, though, with 3,400m of vertical claim and next to no flat sections - the race goes either uphill or down hill, all day, until the final 1.5km... which should be known as 'Steve Cummings Flat Bit'.
Let me explain more...
168km to go
The chat before the stage was whether Tadej Pogacar would try something to shake up this race.
Well, he's certainly done that. He's attacked and attacked again to try and drop some of race leader's Jonas Vingegaard Jumbo-Visma team-mates and has succeeded in causing chaos in the peloton. Primoz Roglic is one of those Jumbo riders he has distanced.
Opex 360
Bamako accuse des soldats de l’Élément national de soutien ivoirien de la MINUSMA d’être des « mercenaires »
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, et après que la junte malienne a annoncé la mise en place d’une commission devant élaborer une nouvelle Constitution devant être soumise à un référendum en mars 2023 ainsi qu’un calendrier pour la tenue d’élections présidentielles et législatives dans la deux ans à venir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] a levé ses sanctions commerciales et financières prises en janvier dernier contre le Mali.
Pour autant, cet épisode aura laissé des traces, les relations entre Bamako et plusieurs membres de la Cédéao s’étant tendues après l’adoption de ces sanctions. Et en particulier celles avec la Côte d’Ivoire, son président, Alassane Ouatarra, ayant affiché une grande fermeté à l’égard de la junte malienne.
D’ailleurs, en réponse, celle-ci avait remis en liberté Sess Soukou Mohamed, dit « Ben Souk », un ancien député ivoirien arrêté au Mali en août 2021, alors qu’il était recherché en Côte d’Ivoire après avoir été condamné à 20 ans de prison par contumace pour « atteinte à l’autorité de l’État » et « complot ».
Quoi qu’il en soit, la levée des sanctions de la Cédéao n’aura pas aplani les tensions entre les deux pays. Ainsi, le 11 juillet, la junte malienne a annoncé de 49 militaires ivoiriens à leur descente d’avion, à Bamako, où ils venaient d’arriver pour relever leurs camarades de l’Élément national de soutien [NSE] du contingent de Casques bleus déployé par la Côte d’Ivoire au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Le motif? Il s’agirait de « mercenaires ».
« Il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation », que leur « profession était pour la plupart dissimulée » et qu’ils ont « avancé quatre versions différentes pour jutifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la MINUSMA, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne ‘Sahelian Aviation Services’ et la protection du contingent allemand [de la MINUSMA, ndlr] », est-il avancé dans le communiqué publié par la junte malienne.
Et celui d’ajouter : « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de refondation et de la sécurisation du Mali ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Évidemment, il est difficilement imaginable que des mercenaires présumés puissent arriver avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako avec l’intention de tenter un coup de force… La Côte d’Ivoire en sait d’ailleurs quelque chose, avec la mystérieuse attaque, en avril 2021, du camp militaire de N’Doré [nord d’Abidjan], lequel abrite justement le 2nd bataillon projetable des forces armées ivoiriennes [FANC], régulièrement sollicité pour participer aux opérations des Nations unies. A priori, les assaillants, de nationalité étrangère, avaient agi au nom d’une entreprise appelée ALCI… Et plus d’un an après, on en ignore encore les tenants et les aboutissants…
Quoi qu’il en soit, et selon l’état-major ivoirien, sollicité par RFI, les 49 soldats interpellés font bien partie de la contribution de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA, une partie de leur mission étant effectivement d’assurer la sécurité de Sahel Aviation Service, une compagnie qui, dirigée par un ressortissant allemand, travaille pour le compte de la mission des Nations unies [mais aussi pour celui d’ONG].
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022
Via Twitter, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, a expliqué que des soldats ivoiriens « sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents » et que leur « relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités » maliennes.
Et d’ajouter : « Les Éléments Nationaux de Soutien [NSE] sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA ».
Par ailleurs, cette affaire survient quelques jours après la reconduction du mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire, dans des termes qui ne conviennent pas à la junte malienne, celle-ci s’opposant à ce que la mission de l’ONU puisse enquêter sur des exactions possiblement commises par les forces armées maliennes et le groupe russe Wagner, qui, pour le coup, emploie de vrais mercenaires…
Bamako accuse des soldats de l’Élément national de soutien ivoirien de la MINUSMA d’être des « mercenaires »
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, et après que la junte malienne a annoncé la mise en place d’une commission devant élaborer une nouvelle Constitution devant être soumise à un référendum en mars 2023 ainsi qu’un calendrier pour la tenue d’élections présidentielles et législatives dans la deux ans à venir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] a levé ses sanctions commerciales et financières prises en janvier dernier contre le Mali.
Pour autant, cet épisode aura laissé des traces, les relations entre Bamako et plusieurs membres de la Cédéao s’étant tendues après l’adoption de ces sanctions. Et en particulier celles avec la Côte d’Ivoire, son président, Alassane Ouatarra, ayant affiché une grande fermeté à l’égard de la junte malienne.
D’ailleurs, en réponse, celle-ci avait remis en liberté Sess Soukou Mohamed, dit « Ben Souk », un ancien député ivoirien arrêté au Mali en août 2021, alors qu’il était recherché en Côte d’Ivoire après avoir été condamné à 20 ans de prison par contumace pour « atteinte à l’autorité de l’État » et « complot ».
Quoi qu’il en soit, la levée des sanctions de la Cédéao n’aura pas aplani les tensions entre les deux pays. Ainsi, le 11 juillet, la junte malienne a annoncé de 49 militaires ivoiriens à leur descente d’avion, à Bamako, où ils venaient d’arriver pour relever leurs camarades de l’Élément national de soutien [NSE] du contingent de Casques bleus déployé par la Côte d’Ivoire au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Le motif? Il s’agirait de « mercenaires ».
« Il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation », que leur « profession était pour la plupart dissimulée » et qu’ils ont « avancé quatre versions différentes pour jutifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la MINUSMA, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne ‘Sahelian Aviation Services’ et la protection du contingent allemand [de la MINUSMA, ndlr] », est-il avancé dans le communiqué publié par la junte malienne.
Et celui d’ajouter : « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de refondation et de la sécurisation du Mali ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Évidemment, il est difficilement imaginable que des mercenaires présumés puissent arriver avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako avec l’intention de tenter un coup de force… La Côte d’Ivoire en sait d’ailleurs quelque chose, avec la mystérieuse attaque, en avril 2021, du camp militaire de N’Doré [nord d’Abidjan], lequel abrite justement le 2nd bataillon projetable des forces armées ivoiriennes [FANC], régulièrement sollicité pour participer aux opérations des Nations unies. A priori, les assaillants, de nationalité étrangère, avaient agi au nom d’une entreprise appelée ALCI… Et plus d’un an après, on en ignore encore les tenants et les aboutissants…
Quoi qu’il en soit, et selon l’état-major ivoirien, sollicité par RFI, les 49 soldats interpellés font bien partie de la contribution de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA, une partie de leur mission étant effectivement d’assurer la sécurité de Sahel Aviation Service, une compagnie qui, dirigée par un ressortissant allemand, travaille pour le compte de la mission des Nations unies [mais aussi pour celui d’ONG].
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022
Via Twitter, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, a expliqué que des soldats ivoiriens « sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents » et que leur « relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités » maliennes.
Et d’ajouter : « Les Éléments Nationaux de Soutien [NSE] sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA ».
Par ailleurs, cette affaire survient quelques jours après la reconduction du mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire, dans des termes qui ne conviennent pas à la junte malienne, celle-ci s’opposant à ce que la mission de l’ONU puisse enquêter sur des exactions possiblement commises par les forces armées maliennes et le groupe russe Wagner, qui, pour le coup, emploie de vrais mercenaires…
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, et après que la junte malienne a annoncé la mise en place d’une commission devant élaborer une nouvelle Constitution devant être soumise à un référendum en mars 2023 ainsi qu’un calendrier pour la tenue d’élections présidentielles et législatives dans la deux ans à venir, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [Cédéao] a levé ses sanctions commerciales et financières prises en janvier dernier contre le Mali.
Pour autant, cet épisode aura laissé des traces, les relations entre Bamako et plusieurs membres de la Cédéao s’étant tendues après l’adoption de ces sanctions. Et en particulier celles avec la Côte d’Ivoire, son président, Alassane Ouatarra, ayant affiché une grande fermeté à l’égard de la junte malienne.
D’ailleurs, en réponse, celle-ci avait remis en liberté Sess Soukou Mohamed, dit « Ben Souk », un ancien député ivoirien arrêté au Mali en août 2021, alors qu’il était recherché en Côte d’Ivoire après avoir été condamné à 20 ans de prison par contumace pour « atteinte à l’autorité de l’État » et « complot ».
Quoi qu’il en soit, la levée des sanctions de la Cédéao n’aura pas aplani les tensions entre les deux pays. Ainsi, le 11 juillet, la junte malienne a annoncé de 49 militaires ivoiriens à leur descente d’avion, à Bamako, où ils venaient d’arriver pour relever leurs camarades de l’Élément national de soutien [NSE] du contingent de Casques bleus déployé par la Côte d’Ivoire au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Le motif? Il s’agirait de « mercenaires ».
« Il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation », que leur « profession était pour la plupart dissimulée » et qu’ils ont « avancé quatre versions différentes pour jutifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la MINUSMA, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne ‘Sahelian Aviation Services’ et la protection du contingent allemand [de la MINUSMA, ndlr] », est-il avancé dans le communiqué publié par la junte malienne.
Et celui d’ajouter : « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de refondation et de la sécurisation du Mali ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Évidemment, il est difficilement imaginable que des mercenaires présumés puissent arriver avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako avec l’intention de tenter un coup de force… La Côte d’Ivoire en sait d’ailleurs quelque chose, avec la mystérieuse attaque, en avril 2021, du camp militaire de N’Doré [nord d’Abidjan], lequel abrite justement le 2nd bataillon projetable des forces armées ivoiriennes [FANC], régulièrement sollicité pour participer aux opérations des Nations unies. A priori, les assaillants, de nationalité étrangère, avaient agi au nom d’une entreprise appelée ALCI… Et plus d’un an après, on en ignore encore les tenants et les aboutissants…
Quoi qu’il en soit, et selon l’état-major ivoirien, sollicité par RFI, les 49 soldats interpellés font bien partie de la contribution de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA, une partie de leur mission étant effectivement d’assurer la sécurité de Sahel Aviation Service, une compagnie qui, dirigée par un ressortissant allemand, travaille pour le compte de la mission des Nations unies [mais aussi pour celui d’ONG].
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022
Via Twitter, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, a expliqué que des soldats ivoiriens « sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents » et que leur « relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités » maliennes.
Et d’ajouter : « Les Éléments Nationaux de Soutien [NSE] sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA ».
Par ailleurs, cette affaire survient quelques jours après la reconduction du mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire, dans des termes qui ne conviennent pas à la junte malienne, celle-ci s’opposant à ce que la mission de l’ONU puisse enquêter sur des exactions possiblement commises par les forces armées maliennes et le groupe russe Wagner, qui, pour le coup, emploie de vrais mercenaires…
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Pour autant, cet épisode aura laissé des traces, les relations entre Bamako et plusieurs membres de la Cédéao s’étant tendues après l’adoption de ces sanctions. Et en particulier celles avec la Côte d’Ivoire, son président, Alassane Ouatarra, ayant affiché une grande fermeté à l’égard de la junte malienne.
D’ailleurs, en réponse, celle-ci avait remis en liberté Sess Soukou Mohamed, dit « Ben Souk », un ancien député ivoirien arrêté au Mali en août 2021, alors qu’il était recherché en Côte d’Ivoire après avoir été condamné à 20 ans de prison par contumace pour « atteinte à l’autorité de l’État » et « complot ».
Quoi qu’il en soit, la levée des sanctions de la Cédéao n’aura pas aplani les tensions entre les deux pays. Ainsi, le 11 juillet, la junte malienne a annoncé de 49 militaires ivoiriens à leur descente d’avion, à Bamako, où ils venaient d’arriver pour relever leurs camarades de l’Élément national de soutien [NSE] du contingent de Casques bleus déployé par la Côte d’Ivoire au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Le motif? Il s’agirait de « mercenaires ».
« Il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation », que leur « profession était pour la plupart dissimulée » et qu’ils ont « avancé quatre versions différentes pour jutifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la MINUSMA, la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne ‘Sahelian Aviation Services’ et la protection du contingent allemand [de la MINUSMA, ndlr] », est-il avancé dans le communiqué publié par la junte malienne.
Et celui d’ajouter : « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de refondation et de la sécurisation du Mali ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Évidemment, il est difficilement imaginable que des mercenaires présumés puissent arriver avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako avec l’intention de tenter un coup de force… La Côte d’Ivoire en sait d’ailleurs quelque chose, avec la mystérieuse attaque, en avril 2021, du camp militaire de N’Doré [nord d’Abidjan], lequel abrite justement le 2nd bataillon projetable des forces armées ivoiriennes [FANC], régulièrement sollicité pour participer aux opérations des Nations unies. A priori, les assaillants, de nationalité étrangère, avaient agi au nom d’une entreprise appelée ALCI… Et plus d’un an après, on en ignore encore les tenants et les aboutissants…
la mystérieuse attaqueQuoi qu’il en soit, et selon l’état-major ivoirien, sollicité par RFI, les 49 soldats interpellés font bien partie de la contribution de la Côte d’Ivoire à la MINUSMA, une partie de leur mission étant effectivement d’assurer la sécurité de Sahel Aviation Service, une compagnie qui, dirigée par un ressortissant allemand, travaille pour le compte de la mission des Nations unies [mais aussi pour celui d’ONG].
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022
Les soldats interpellés hier dimanche à l’aéroport de #Bamako ne font pas partie de l’un des contingents de la #MINUSMA. Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au #Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents. 1/6
#Bamako#MINUSMA#Mali— Olivier Salgado 🇺🇳 (@olivier_salgado) July 11, 2022
July 11, 2022
Via Twitter, le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado, a expliqué que des soldats ivoiriens « sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents » et que leur « relève du 10 juillet aurait été préalablement communiquée aux autorités » maliennes.
Et d’ajouter : « Les Éléments Nationaux de Soutien [NSE] sont des effectifs nationaux déployés par les Pays Contributeurs de Troupes, en soutien à leurs contingents. Il s’agit d’une pratique communément appliquée dans les missions de maintien de la paix. Ils ne sont pas comptabilisés dans les effectifs de la MINUSMA ».
Par ailleurs, cette affaire survient quelques jours après la reconduction du mandat de la MINUSMA pour une année supplémentaire, dans des termes qui ne conviennent pas à la junte malienne, celle-ci s’opposant à ce que la mission de l’ONU puisse enquêter sur des exactions possiblement commises par les forces armées maliennes et le groupe russe Wagner, qui, pour le coup, emploie de vrais mercenaires…
France24 - World
Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron
Issued on: 01/07/2022 - 11:41
Catherine NICHOLSON
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France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years.
The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections.
In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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-
Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
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Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
ANALYSIS
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Talking Europe
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
BBC
Kalidou Koulibaly: Chelsea sign Senegal defender from Napoli on four-year deal
Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Chelseacomments467
Chelsea have signed centre-back Kalidou Koulibaly on a four-year deal from Serie A side Napoli.
The Senegal international, 31, joined Napoli from Genk in 2014 and made 317 appearances for the Italian side.
His arrival at Stamford Bridge follows the departures of defenders Antonio Rudiger to Real Madrid and Andreas Christensen to Barcelona, both on free transfers.
"I'm very happy to be here with this team at Chelsea," said Koulibaly.
"It's a big team in the world and my dream was always to play in the Premier League. Chelsea came first to get me in 2016 but we didn't make it. Now when they came to me I accepted it because they really wanted me to come to the Premier League to play for them.
"When I spoke to my good friends Edou [Mendy] and Jorginho they made my choice easier."
Koulibaly made his senior debut for Senegal in September 2015 and has since earned 62 caps, captaining the team to victory at the 2021 Africa Cup of Nations.
He becomes Chelsea's second signing since the Todd Boehly-led takeover after Raheem Sterling joined the club in a £50m deal.
Boehly said: "Kalidou Koulibaly is one of the world's elite defenders and we are delighted to be welcoming him to Chelsea.
"A great leader and an exemplary team player, Kalidou brings a wealth of experience and attributes that will benefit our squad and the club as a whole."
BBC
Manchester United agree Lisandro Martinez deal with Ajax worth £45m
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Man Utd
Manchester United are on the verge of completing their third summer signing after agreeing a £45m deal with Ajax for Argentina defender Lisandro Martinez.
United manager Erik ten Hag was keen to be reunited with the 24-year-old, who he signed for Ajax in 2019.
The Dutch club were reluctant to let Martinez leave but United chief executive Richard Arnold and football director John Murtough progressed the deal when they visited Amsterdam last week.
Martinez prefers to play on the left side of two central defenders and Ten Hag appeared to be planning for his arrival with his team selection against Melbourne Victory on Friday, when he moved captain Harry Maguire from his normal left-sided role to the right.
Martinez has flown to Manchester for a medical and to wrap up the remaining elements of the transfer, including getting a visa.
It is thought unlikely he will fly to Australia to play any part in United's current tour and instead will link up with his new team-mates when they return to England on 24 July.
It has been a busy few days for United's recruiting staff.
On Friday, they confirmed Christian Eriksen had signed a three-year contract while efforts continue to lure Frenkie de Jong to Old Trafford from Barcelona.
Despite reports that Netherlands midfielder De Jong may be left out of Barca's US tourexternal-link to encourage him to agree a move, he has been named in the squad.
Dutch full-back Tyrell Malacia was United's first summer signing at the start of July.
France24 - World
From the Sahel to Dubai: On the trail of dirty gold
Issued on: 15/07/2022 - 12:14
In the Sahel, the number of informal mines is rising as gold mining areas escape state control. Mali is emerging as a gold-purchasing hub for Sahelian countries, while Dubai has become the main destination for artisanal gold production from the African continent. From the hidden smelters of Bamako to the artisanal mines of the Ivory Coast and a major gold market in Dubai, Caroline Dumay investigates the transforming global gold industry.
The United Arab Emirates is being singled out for turning a blind eye to the origin of the gold bars entering its territory. In response, international institutions such as the OECD are calling for stricter industry regulations. The gold boom in Sahelian regions is attracting increasing interest from armed groups, including jihadists.
This investigation, carried out over more than a year in several African countries, was sparked by the arrest of Franco-Malagasy ‘mules’ at Johannesburg airport in December 2020 carrying 73 kilograms of gold in their luggage. The journalist behind this documentary sought to uncover who owned the gold, in collaboration with Stefan Carstens, Graham Walsh and Damien Koffi, as well as Walid Ag Menani and Anne-Fleur Lespiaut, who took exclusive images of the smelters at Bamako's large gold market and of the Intahaka mine in northern Mali.
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Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
Issued on: 26/06/2022 - 17:52
Tom WHEELDON
France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.
EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.
This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.
Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.
“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.
On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”
The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.
‘An urgent need?’
The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.
Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.
The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.
Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.
An ambiguous reception
But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.
In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.
The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.
However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”
Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.
‘A forum for grandstanding’?
Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.
A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.
Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”
In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”
“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”
However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.
French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?
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What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?
War in Ukraine
Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
Talking Europe
'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama
France24 - Monde
Déficit commercial, croissance en berne... quand l'exemple allemand a du plomb dans l'aile
Publié le : 15/07/2022 - 17:30
Grégoire SAUVAGE
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Fragilisée par la hausse des prix de l'énergie et les difficultés d'approvisionnement, l'Allemagne s'interroge sur la pérennité d'un modèle économique qui a longtemps fait référence en Europe.
Depuis plusieurs semaines, les nuages s'amoncellent dans le ciel de l'économie allemande : l'inflation atteint un niveau record de près de 8 %, la croissance tourne au ralenti et la balance commerciale se retrouve dans le rouge, une première depuis trente ans.
Selon les dernières prévisions de Commission européenne publiées jeudi 14 juillet, la croissance allemande, longtemps considérée comme la locomotive de l'économie des Vingt-Sept, ne devrait atteindre que 1,3 % en 2023, contre 1,5 % en moyenne dans la zone euro.
Signe que quelque chose ne tourne pas rond pour la nation championne du monde des exportations, le pays a affiché en mai un déficit commercial d'un milliard d'euros. Du jamais-vu depuis 1991, l'année qui a suivi la réunification.
Après avoir profité pendant des décennies d'une énergie bon marché, l'industrie, qui représente près d'un quart du PIB du pays, paye aujourd'hui sa trop grande dépendance au gaz russe. "Et les craintes sont grandes qu'il n'y ait pas de reprise des livraisons après la maintenance du gazoduc Nord Stream 1 prévue jusqu'au 21 juillet", rappelle Line Rifai, chroniqueuse économie à France 24.
>> Guerre en Ukraine : l’Allemagne, la Russie, le Canada et la turbine à gaz de la discorde
En attendant, la facture énergétique s'envole : "Les importations de gaz naturel en valeur ont plus que doublé entre avril 2019 (...) et avril 2022 et les importations de pétrole ont, elles, grimpé de 55 % sur la même période", note le journal les Échos.
Pour sauver ses entreprises phares de l'automobile ou de la chimie, très gourmandes en énergie (près d'un tiers du gaz brûlé en Allemagne est consommée par l'industrie), le gouvernement a activé fin juin le deuxième niveau de son plan d'urgence et n'exclut pas un rationnement pour les particuliers.
Machine déréglée de la mondialisation
Si la hausse des prix de l'énergie et le contexte géopolitique expliquent en bonne partie les difficultés actuelles, l'Allemagne est également pénalisée par sa relation privilégiée avec le géant chinois.
Premier partenaire commercial de Berlin, la Chine représente un débouché extraordinaire pour son secteur automobile qui y réalise près de 30 % de son chiffre d'affaires. Or, cet horizon se rétrécit. La demande chinoise recule, la stratégie zéro-Covid faisant chuter la consommation des ménages. Avec seulement un million de voitures écoulées en avril, les ventes ont chuté de 35,7 % sur un an en Chine. "Nous devons diversifier nos relations internationales, y compris pour nos exportations", a expliqué Christian Lindner, le ministre allemand des Finances dans une interview accordée au journal Die Zeit.
Rouage central de la mondialisation des années 2000, l'Allemagne se retrouve également en première ligne dans le chaos logistique provoqué par la reprise post-Covid-19. Les ruptures d'approvisionnement pénalisent fortement son industrie, habituée à importer des composants à bas coûts pour ensuite les assembler sous le sceau du "Made In Germany". À ces pénuries matérielles s’ajoutent des difficultés à recruter pour les entreprises notamment en raison d'un chômage faible et d'une population vieillissante.
Des revendications salariales qui montent
La machine allemande voit donc les principaux leviers de sa croissance se gripper les uns après les autres. Simple mauvaise passe liée au contexte mondial ou signe d'un modèle arrivé au bout d'un cycle ?
"On entre probablement dans le début d’une période plus faible pour l’Allemagne. Si dans le passé on a toujours vu ce pays jouer le rôle de modèle, il est peut-être temps d’avoir une vue réaliste sur ses forces et ses faiblesses. Personne n’est parfait", reconnaît auprès de l’agence Reuters Achim Truger, l’un des conseillers économiques du gouvernement.
D'autant qu'après des décennies d'une politique de modération salariale permettant aux entreprises de comprimer leurs coûts, les revendications des syndicats allemands se font de plus en plus bruyantes et ce, malgré la hausse du salaire minimum prévue en octobre.
En juin, une grande partie des dockers allemands à Hambourg ou encore à Brême ont cessé le travail. Plus récemment, le puissant syndicat allemand IG Metall a réclamé une hausse des salaires de 8 % l'an prochain pour les 3,8 millions de salariés du secteur industriel. Il se prépare désormais à faire grève.
Des revendications accueillies froidement par le patronat allemand qui critique un syndicat devenu "aveugle à la réalité de l'industrie", rapporte le journal La Tribune. Là encore, c'est un pilier du modèle allemand qui vacille : celui du consensus, jusque-là garant de la stabilité économique du pays.
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REPORTAGE
En Allemagne, l’augmentation du salaire minimum provoque réjouissance et inquiétude
La chronique de l’éco
Gaz russe : les pays européens s'inquiètent d'une rupture des approvisionnements
La semaine de l'éco
Angela Merkel à l'heure du bilan : les revers de la rigueur budgétaire
Opex 360
Un F/A-18 Super Hornet du porte-avions USS Harry S. Truman est passé par-dessus bord lors d’un coup de vent
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQu’un avion embarqué s’abîme en mer à cause d’un incident au moment de son catapultage ou de son appontage, cela arrive heureusement peu fréquemment, même si, ces derniers mois, deux F-35 [l’un britannique, l’autre américain] ont connu une telle mésaventure. En revanche, ce qui s’est produit à bord du porte-avions USS Harry S, Truman, le 8 juillet, au large des côtes italiennes, est rarissime.
En effet, le 10 juillet, l’US Navy a indiqué que l’un des F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions était par-dessus bord, alors qu’il se trouvait sur le pont d’envol, à l’arrêt. Selon les minces explications qu’elle a données, cet incident est survenu durant un « coup de tabac » imprévu. Le dispositif d’amarrage de l’appareil a-t-il cédé? Ou a-t-il été mal installé? Une enquête a été ouverte pour le préciser.
En tout cas, un marin a été blessé durant ce coup de vent. Mais l’US Navy n’a pas précisé si c’était en lien avec l’incident concernant le F/A-18 Super Hornet. Son état est « stable » et il devrait bientôt se rétablir complétement, a-t-elle assuré.
Pour le moment, la marine américaine n’a pas encore décidé si elle allait tenter de récupérer le chasseur-bombardier du Carrier Air Wing One [CVW-1], comme cela s’est produit pour le F-35B de la Royal Air Force tombé en Méditerranée au moment de quitter le pont d’envol du porte-avions HMS Queen Elizabeth ainsi que pour le F-35C de l’US Navy qui avait manqué son appontage à bord de l’USS Carl Vinson, dans l’océan Pacifique.
Ayant appareillé de la base de Norfolk le 1er décembre 2021 pour rejoindre la Méditerranée, sous l’autorité de la 6e Flotte de l’US Navy, l’USS Harry S. Truman aura connu une forte activité durant ce semestre, notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec, en moyenne, environ 90 sorties aériennes par jour, dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental. À noter par ailleurs que, la semaine passée, son groupe aéronaval [Carrier Strike Group n°8 – CSG-8] a accueilli la frégate multimissions [FREMM] Languedoc. Et pour une courte durée puisqu’il doit être relevé le mois prochain par l’USS George HW Bush.
Photo : US Navy
Un F/A-18 Super Hornet du porte-avions USS Harry S. Truman est passé par-dessus bord lors d’un coup de vent
par Laurent Lagneau · 12 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQu’un avion embarqué s’abîme en mer à cause d’un incident au moment de son catapultage ou de son appontage, cela arrive heureusement peu fréquemment, même si, ces derniers mois, deux F-35 [l’un britannique, l’autre américain] ont connu une telle mésaventure. En revanche, ce qui s’est produit à bord du porte-avions USS Harry S, Truman, le 8 juillet, au large des côtes italiennes, est rarissime.
En effet, le 10 juillet, l’US Navy a indiqué que l’un des F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions était par-dessus bord, alors qu’il se trouvait sur le pont d’envol, à l’arrêt. Selon les minces explications qu’elle a données, cet incident est survenu durant un « coup de tabac » imprévu. Le dispositif d’amarrage de l’appareil a-t-il cédé? Ou a-t-il été mal installé? Une enquête a été ouverte pour le préciser.
En tout cas, un marin a été blessé durant ce coup de vent. Mais l’US Navy n’a pas précisé si c’était en lien avec l’incident concernant le F/A-18 Super Hornet. Son état est « stable » et il devrait bientôt se rétablir complétement, a-t-elle assuré.
Pour le moment, la marine américaine n’a pas encore décidé si elle allait tenter de récupérer le chasseur-bombardier du Carrier Air Wing One [CVW-1], comme cela s’est produit pour le F-35B de la Royal Air Force tombé en Méditerranée au moment de quitter le pont d’envol du porte-avions HMS Queen Elizabeth ainsi que pour le F-35C de l’US Navy qui avait manqué son appontage à bord de l’USS Carl Vinson, dans l’océan Pacifique.
Ayant appareillé de la base de Norfolk le 1er décembre 2021 pour rejoindre la Méditerranée, sous l’autorité de la 6e Flotte de l’US Navy, l’USS Harry S. Truman aura connu une forte activité durant ce semestre, notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec, en moyenne, environ 90 sorties aériennes par jour, dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental. À noter par ailleurs que, la semaine passée, son groupe aéronaval [Carrier Strike Group n°8 – CSG-8] a accueilli la frégate multimissions [FREMM] Languedoc. Et pour une courte durée puisqu’il doit être relevé le mois prochain par l’USS George HW Bush.
Photo : US Navy
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En effet, le 10 juillet, l’US Navy a indiqué que l’un des F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions était par-dessus bord, alors qu’il se trouvait sur le pont d’envol, à l’arrêt. Selon les minces explications qu’elle a données, cet incident est survenu durant un « coup de tabac » imprévu. Le dispositif d’amarrage de l’appareil a-t-il cédé? Ou a-t-il été mal installé? Une enquête a été ouverte pour le préciser.
En tout cas, un marin a été blessé durant ce coup de vent. Mais l’US Navy n’a pas précisé si c’était en lien avec l’incident concernant le F/A-18 Super Hornet. Son état est « stable » et il devrait bientôt se rétablir complétement, a-t-elle assuré.
Pour le moment, la marine américaine n’a pas encore décidé si elle allait tenter de récupérer le chasseur-bombardier du Carrier Air Wing One [CVW-1], comme cela s’est produit pour le F-35B de la Royal Air Force tombé en Méditerranée au moment de quitter le pont d’envol du porte-avions HMS Queen Elizabeth ainsi que pour le F-35C de l’US Navy qui avait manqué son appontage à bord de l’USS Carl Vinson, dans l’océan Pacifique.
Ayant appareillé de la base de Norfolk le 1er décembre 2021 pour rejoindre la Méditerranée, sous l’autorité de la 6e Flotte de l’US Navy, l’USS Harry S. Truman aura connu une forte activité durant ce semestre, notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec, en moyenne, environ 90 sorties aériennes par jour, dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental. À noter par ailleurs que, la semaine passée, son groupe aéronaval [Carrier Strike Group n°8 – CSG-8] a accueilli la frégate multimissions [FREMM] Languedoc. Et pour une courte durée puisqu’il doit être relevé le mois prochain par l’USS George HW Bush.
Photo : US Navy
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerQu’un avion embarqué s’abîme en mer à cause d’un incident au moment de son catapultage ou de son appontage, cela arrive heureusement peu fréquemment, même si, ces derniers mois, deux F-35 [l’un britannique, l’autre américain] ont connu une telle mésaventure. En revanche, ce qui s’est produit à bord du porte-avions USS Harry S, Truman, le 8 juillet, au large des côtes italiennes, est rarissime.
En effet, le 10 juillet, l’US Navy a indiqué que l’un des F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions était par-dessus bord, alors qu’il se trouvait sur le pont d’envol, à l’arrêt. Selon les minces explications qu’elle a données, cet incident est survenu durant un « coup de tabac » imprévu. Le dispositif d’amarrage de l’appareil a-t-il cédé? Ou a-t-il été mal installé? Une enquête a été ouverte pour le préciser.
a indiquéEn tout cas, un marin a été blessé durant ce coup de vent. Mais l’US Navy n’a pas précisé si c’était en lien avec l’incident concernant le F/A-18 Super Hornet. Son état est « stable » et il devrait bientôt se rétablir complétement, a-t-elle assuré.
Pour le moment, la marine américaine n’a pas encore décidé si elle allait tenter de récupérer le chasseur-bombardier du Carrier Air Wing One [CVW-1], comme cela s’est produit pour le F-35B de la Royal Air Force tombé en Méditerranée au moment de quitter le pont d’envol du porte-avions HMS Queen Elizabeth ainsi que pour le F-35C de l’US Navy qui avait manqué son appontage à bord de l’USS Carl Vinson, dans l’océan Pacifique.
Ayant appareillé de la base de Norfolk le 1er décembre 2021 pour rejoindre la Méditerranée, sous l’autorité de la 6e Flotte de l’US Navy, l’USS Harry S. Truman aura connu une forte activité durant ce semestre, notamment depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec, en moyenne, environ 90 sorties aériennes par jour, dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental. À noter par ailleurs que, la semaine passée, son groupe aéronaval [Carrier Strike Group n°8 – CSG-8] a accueilli la frégate multimissions [FREMM] Languedoc. Et pour une courte durée puisqu’il doit être relevé le mois prochain par l’USS George HW Bush.
Photo : US Navy
France24 - Monde
Colombie : le principal chef de la dissidence des Farc tué par l'armée
Publié le : 15/07/2022 - 21:42
FRANCE 24
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Pascale MARIANI
Nestor Vera, alias "Ivan Mordisco", principal chef de la dissidence de l'ex-guérilla des Farc, a été tué par l'armée, a annoncé vendredi le ministre colombien de la Défense.
Le principal chef de la dissidence de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Nestor Vera, alias "Ivan Mordisco", a été tué par l'armée avec neuf autres rebelles dans le sud-ouest du pays, a annoncé vendredi 15 juillet le ministre de la Défense.
"Cette opération a permis la neutralisation de neuf individus sur ce premier front de la dissidence des Farc et la neutralisation de celui qui est surnommé Ivan Mordisco", a déclaré à la presse le ministre Diego Molano.
"Le dernier grand chef des Farc est tombé et c'est une estocade finale aux dissidences", a ajouté le ministre.
Depuis plusieurs semaines, environ 500 militaires étaient déployés dans le département de Caqueta (sud-ouest) pour localiser Nestor Vera, qui a récemment pris le commandement de la dissidence après la mort présumée d'un autre chef rebelle, Gentil Duarte, a déclaré le commandant des forces armées, le général Luis Fernando Navarro.
Le 8 juillet, les militaires ont lancé "une opération stratégique avec l'appui principal de l'aviation", a ajouté le général.
En juillet 2016, quatre mois avant la signature de l'accord de paix historique qui avait mis fin à près de 60 ans de conflit, Nestor Vera était devenu le premier chef des Farc à abandonner le processus de paix avec d'autres rebelles.
Le gouvernement colombien offrait une récompense de 700 000 dollars pour toute information permettant sa localisation.
Fin mai, le gouvernement avait fait état de la "mort présumée" de Gentil Duarte, de son vrai nom Miguel Botache Santillana, un des principaux chefs dissidents de l'ex-guérilla des Farc, tué début mai au Venezuela.
Ce dernier avait participé aux négociations de paix à La Havane qui avaient abouti à la signature de l'accord, avant de reprendre le maquis.
Selon le gouvernement, Nestor Vera était au centre d'une lutte acharnée pour le contrôle des routes du trafic de drogue avec une autre faction dissidente, dirigée par Ivan Marquez, qui avait signé l'accord de paix avant de reprendre les armes en 2019.
Bogota soutient qu'Ivan Marquez a été victime récemment d'un attentat au Venezuela où il serait hospitalisé. Caracas évoque des "spéculations".
"Aujourd'hui il n'y a plus en Colombie aucun des chefs, grands commandants, que possédaient les Farc (...) C'est un coup fondamental porté à leur projet de refondation", a ajouté le ministre Diego Molano.
Sans commandement unifié, les groupes dissidents des Farc comptent environ 5 200 hommes dans différentes régions du pays, selon l'ONG Indepaz, et se financent par le trafic de drogue et les mines clandestines.
La majorité de ces hommes (85 %) sont des nouvelles recrues qui n'ont jamais fait partie des Farc, selon la même source.
Avec AFP
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BBC
I find Better Call Saul more of a tragedy because I root for Jimmy McGill, I want to see him be a better person – Vince Gilligan
In the height of summer 2013, Vince Gilligan, the creator of "prestige TV" phenomenon Breaking Bad, and fellow screenwriter Peter Gould, took a long walk around their offices in Burbank, California. The end was nigh for Breaking Bad, and they had just recently signed a deal to make Better Call Saul, a spin-off prequel series set around Bob Odenkirk's popular shyster Saul Goodman, a criminal lawyer more criminal than lawyer, more cartoon than man. The only problem? Neither Gilligan or Gould had any idea what the show was about. "We had a very high concept without a lot of follow-through," Gilligan tells BBC Culture. "We would walk around, just cogitate, and say 'okay, so what is this exactly?!'"
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One idea was to make it a 30-minute sitcom. "It would have taken place in Saul's office and you'd basically have a bunch of crazy people come in," explains Gould. But it didn't feel right. Nothing felt right. And after a while they both came to "the very scary conclusion", says Gilligan, that Saul Goodman is not a guy to build a show around. "He's too happy-go-lucky," he adds, "too comfortable in his own skin", anathema to drama. Instead, they had to work backwards from Saul – who, as revealed in Breaking Bad, is really called Jimmy McGill. Who is Saul Goodman? Who did he used to be? Yet the most important question, the one that would unlock the entire show, came from Gould. "He went quiet for a while," recalls Gilligan. "Then he said, 'What problem does becoming Saul Goodman solve?'"
Better Call Saul has six more episodes to go – and there is much anticipation about how it will join up with Breaking Bad (Credit: Alamy)
Better Call Saul has taken its time to explore that question. As of the sixth and final season, which was split into two parts and will conclude with a run of six episodes starting today, the answer is still taking shape. Hapless con man Jimmy has adopted the Saul Goodman persona in name, but has not quite yet sold his soul. "When we started this," says Gould, who originally created the character of Saul in 2009 while writing on Breaking Bad season two, "we thought he'd be Saul Goodman with the crazy office by the end of season one. But it was only when we started digging into this character that we realised he had a long journey to go before he was the kind of bastard that would advocate murder as a business expedience."
To adequately portray Jimmy's transformation, Gilligan and Gould decided to slow down the hyper-real world of Breaking Bad – with its planes falling out of the sky, its exploding wheelchairs, its meth Nazis – and concentrate instead on constructing a subtler and more considered character study. "Every show has its own internal clock," says Gilligan, "its own metronome" – and Better Call Saul burns at a pace unlike anything else on TV.
"It never seemed slow to us," says Gould, "But looking back, at the end of the pilot of Breaking Bad, Walt has apparently killed two people, and he's gone from being a high school chemistry teacher to someone who cooks meth." To compare, one episode of Better Call Saul features a scene in which Mike Ehrmantraut (Jonathan Banks), the grizzled enforcer of Breaking Bad, spends 10 mesmerising minutes taking apart his car.
"Coming off a hit show like Breaking Bad gave us the confidence to let the characters take their time," says Gould.
"Our philosophy is don't go any faster than you absolutely have to," adds Gilligan. "That way you don't rush past any potential drama, no matter how small it may initially seem."
Two shows in one
It could be argued that Better Call Saul is really two shows: one starring Bob Odenkirk as Jimmy McGill, another starring Jonathan Banks as Mike. The latter's storyline is perhaps what many people would expect of a Breaking Bad prequel: the tale of how ex-cop Mike Ehrmantraut – a man with the grimace of someone forever posing for his passport photo – falls into the orbit of cold, calculating Albuquerque drug lord Gus Fring (Giancarlo Esposito). On the surface, it's the fan-pleasing story – the conduit for most of Better Call Saul's violence and cameos. But it is not as interesting as the other show – an intimate drama of relatively low stakes, of words rather than bullets, but fuelled almost entirely by Jimmy's relationships, and the roles they play in who he is to become.
In Breaking Bad, established comic actor Bob Odenkirk played Saul as some sort of grotesque clown. "Clearly his taste in women is the same as his taste in lawyers," he once remarked, upon meeting Walter White's wife for the first time, "only the very best – with just a right amount of dirty." In Better Call Saul, Odenkirk plays him as a far more complex creation. He is the former con man Slippin' Jimmy (so-called because of his talent for staging slip-and-fall accidents), the charming, charismatic everyman who has vowed to go straight. He looks after his sophisticated older brother Chuck (Michael McKean), a high-powered lawyer with an apparent allergy to electricity, and practices law himself as a small-time hustling attorney after getting his law degree online at the fictional University of American Samoa. In flashback, it's revealed that he studied in the evenings, while during the day he worked in the mailroom of Chuck's firm.
Jimmy becomes a lawyer under the assumption that Chuck would be proud of him, but his brother is appalled. "People don’t change," he snarls. "You’re Slippin' Jimmy. And Slippin' Jimmy I can handle just fine but Slippin' Jimmy with a law degree is like a chimp with a machine gun!" It’s a wounding moment for Jimmy, and one that forms the basis of a profound psychological change – one driven by insecurity and pride; by his natural instincts to cut corners, to play low and dirty; by his realisation that the law is a game to be rigged like any other; by the scammer who told him as a child that "there are wolves and there are sheep"; by him discovering how easy it is for him to eat those sheep with a "song and dance" and a bunch of "fancy words"; by him despising himself for it. In the words of Gould, "he is somebody whose abilities are at war with his morality".
Even now, on the cusp of Better Call Saul's final run of episodes, Jimmy cuts a nuanced and sympathetic figure. But Saul is there, looming in the future, waiting to shave all of that complexity away. As though to remind you, the first half of season six opens with an intriguing scene set after the events of Breaking Bad: the gaudy mansion of Saul Goodman, being emptied by movers after he flees to Nebraska, and assumes the alias of bakery chain manager Gene Takavic. It's all there. The flamboyant ties. The baroque decor. The golden toilet. The cut-out of himself floating in the pool. It is a tacky monument to a corrupted ego, the kind that you may find left behind by some deposed dictator. But it is also seemingly proof that Saul Goodman is not simply performance; that he doesn't go home at night, take off the mask and "slip into a turtleneck" in the words of Gould. But is that true?
The exploits of Jonathan Banks' ex-cop Mike Ehrmantraut in the drugs trade have provide the series' more Breaking Bad-esque moments (Credit: Alamy)
"He seems pretty happy with [his situation] in Breaking Bad," says Gilligan. "There's so many bad things that have happened to him. How can he be so happy-go-lucky? Maybe it's a Pagliacci act, maybe he's not quite as happy as he seems."
"Be careful what you pretend to be, you become it," adds Gould, paraphrasing writer Kurt Vonnegut. "You'll learn a little bit more as this season goes on. What we discovered is that there's very specific reasons that he's put on this mask and there's specific reasons that he's playing this role even when he's out of the public view."
It's a fate that feels particularly grim, now that we have come to know the textured man he used to be. He's destined to be emptied, to become a caricature of himself. "Looking back on it", says Gilligan, "we had a lot of people rooting for Walter White throughout the course of Breaking Bad. But oddly enough, I was not one of them. He's really an egotistical prick. So when he became more Scarface than Mr Chips, it seemed inevitable but not tragic. I find Better Call Saul more of a tragedy because I root for Jimmy McGill, I want to see him be a better person."
The show's secret weapon
As the moving company pack away the remnants of Saul Goodman's garish life, one of the movers drops a clue that something of his soul lives on: a spiky bottle stopper for a bottle of expensive tequila. It is ostensibly a memento of Rhea Seehorn's Kim Wexler, once Jimmy's successful lawyer girlfriend, now – as of the most recent episode – his successful scam-artist lawyer wife. But to reduce her to nothing more than Jimmy’s love-interest would be mistake. She has become the show's secret weapon: a character as distinct and layered as Jimmy himself. She is the upstanding lawyer who has fallen in love with a con man; the passionate pursuer of justice who discovers that there is none to be found within the legal system; the woman who will not be "saved" from Saul, but who will mould him herself.
"We did not know Kim was going to be this important to the series," says Gilligan. "But it was the same thing with Jesse Pinkman on Breaking Bad. You hire an actor and you think 'yeah, they’re gonna do a pretty good job' and then you end up falling in love with them.
"We started to realise there's something in her that's a little bit wild," says Gould. "Ironically, I think it has to do with her sense of justice. That's the funny thing about the law. There's a big difference between what's good and what's legal. And when she meets Jimmy and there’s this energy between them, where they switch roles between being the logical one and the wild one. It’s an emotional energy, a sexual energy. It’s addictive."
When we started the show, all people could ask us was 'when are Walt and Jesse going to show up?' and now they keep on asking us, 'what happens to Kim?!'– Peter Gould
"The original feeling we had was that this wonderful person, who's worked very hard to get where she's gotten, meets Saul and he's a corrupting influence," says Gilligan. "But it's more interesting if she has more agency than that. What if they were mutually corruptive instead?" The writers' room were inspired by the 1962 film Days of Wine and Roses, about an alcoholic who turns his wife into a drunk. "I'm not saying it's a perfect analogy for our final season," says Gilligan, "but there's something about scamming, about sticking it to the man, that appeals to Kim. It makes her feel alive. They love each other but they're bad for each other."
We know, of course, what Jimmy will become; it is inevitable. But Kim's absence in Breaking Bad creates an intriguing, and increasingly anxious mystery. Is she in prison? Is she on the run? Are her and Jimmy estranged? Or is it something far worse? It is an ingenious way of using the framework of a prequel to your advantage, of using foreknowledge against the audience. To quote a tweet put out by the official Better Call Saul Twitter account: "I am more worried for Kim Wexler than for most members of my friends and family."
"It really tickles me," says Gould, "that when we started the show, all people could ask us was 'when are Walt and Jesse going to show up?' and now they keep on asking us, 'what happens to Kim?!'"
"I run in to people all the time who say to me, somewhat tremulously, 'if you kill Kim, you are in trouble!'" adds Gilligan, laughing. "To me that's the headline of this show: the character of Kim Wexler. How much people love her, how much people root for her, how disappointing it is that her character is, for lack of a better phrase, breaking bad."
Rhea Seehorn as Jimmy's lawyer girlfriend Kim Wexler has arguably been the show's most fascinating character (Credit: Alamy)
Gilligan's only regret is that Anna Gunn's Skyler White in Breaking Bad – who certain of the show's fans seemed to despise for the crime of not wanting her husband to cook meth – did not get the same reception. "To my dying day, I'll never understand why people did not cotton to Skyler, because Anna Gunn is one of the smartest and most talented people I've ever worked with," he says. "They were on team Walt and were against anyone who was in his way." Gunn, in a column for the New York Times, cited misogyny towards a TV wife that didn’t just 'stand by her man'.
Gilligan stepped back from the writers' room of Better Call Saul after season three, leaving Gould as sole showrunner. He returned for the final season however to write the penultimate script and to direct three episodes, including the season six, part two premiere Point and Shoot. It was during the filming of this episode's opening scene in July 2021 that Bob Odenkirk suffered a heart attack.
"It was just terrible," says Gilligan, who struggles to recall the incident without becoming emotional. "I've learned since that most people survive a heart attack. He had full-on cardiac arrest, which most people do not survive. It was awful. He died right in front of us."
He credits the quick actions of various people, including the on-set emergency medical technician, for saving Odenkirk's life. "They saved his life right in front of me," he says. "I'm standing there like an idiot. I don't know what to do. Just completely useless… We were sure he wasn't going to make it." After being rushed to hospital, Odenkirk made a full recovery (possibly, suggests Gilligan, because he was in such good shape from filming action movie Nobody). "We didn't even know at that point if we were ever going to finish the show or not," he says, "but knowing he was going to survive helped an awful lot. Those were some very dark days."
Odenkirk returned to set a few weeks later, to complete the scene that he had left unfinished. "It’s a very dramatic scene near the beginning of the episode," says Gilligan. "Two thirds of it was shot before he had a cardiac arrest, a third of it after. I defy you to notice the difference."
What's in store?
As for the rest of the season, or indeed how the show ends, Gilligan and Gould are understandably keeping details sparse. There are some things we do know. We know that Bryan Cranston and Aaron Paul will finally be making appearances as Walt and Jesse, which Gould describes as a "thrill". We know that Jimmy will eventually turn into Saul Goodman. We know that after the incident in season six's mid-season finale, in which a major character is inadvertently killed thanks to the actions of Kim and Jimmy, that the couple – and the show itself – have crossed a line they can never uncross.
"There's no question that [what happens at the end of season six, part one] is going to propel us into these last few episodes," says Gould. "I think these remaining stories are maybe the best work we've ever done." The ending – whatever it may be – is not the product of a long-term masterplan but emerged organically during the filming of season five. "As we moved through that season, we started to see where this has to end up," says Gould. "It's been a slow evolution. We take it moment by moment, scene by scene. We try to think ahead as much as we can but if the characters aren't ready to do something we won't do it. That discipline has served us well." He pauses. "My hope and my dream is that the ending we have is surprising, but then once you think about it, feels inevitable."
Both Gilligan and Gould describe coming to the end of Better Call Saul as bittersweet. "I'm very proud of the show. I'm still amazed that it had the legs it did," says Gilligan. "We didn't see it going as long as it did. I'm not even sure I ever thought it'd be as good as it was." How does he feel about the popular idea that it is better than Breaking Bad? "I love it," he says. "I didn't think I would. I thought I would be a little jealous. But it honestly blows me away."
"I always date things by my daughter," says Gould. "She was seven when I started Breaking Bad and is now 22 years old. I don't think I've completely assimilated it." Is there a temptation to return to the Breaking Bad universe, to keep the band going? "It would be very easy to," says Gilligan, who is currently leading the writers' room for his mysterious new show. "It would be very seductive. And I think because it is so attractive, that's the reason I'm resisting. I feel like I have to prove to myself that I'm not a one-trick pony. But check with me in a year or so. I might be saying, 'oh my God, we've got a new spin-off! Oh yeah, it's gonna be great!'"
Better Call Saul season six part two begins today on AMC and AMC+ in the US and on 12 July on Netflix in the UK and other regions
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L’Union européenne va coopérer avec la Moldavie pour prévenir le risque de trafics d’armes en provenance d’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin d’aider l’armée ukrainienne à contrer l’invasion de leur pays par la Russie, de nombreux pays de l’Otan se sont défaits de leurs stocks de missiles anti-char et sol-air [Javelin, NLAW, Stinger, MILAN, MISTRAL, 9K32 Strela-2m, etc]. Et c’est sans oublier les fusils d’assaut et autre lance-roquettes. De quoi intéresser aussi les groupes criminels, comme l’a souligné, le mois dernier, Jürgen Stock, le directeur général d’Interpol.
« La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a en effet déclaré ce responsable devant l’Association de la presse anglo-américaine, exhortant les pays donateurs à « tracer » les armes qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne.
« Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela », a continué M. Stock, estimant que l’Union européenne [UE] pourrait être une « destination probable pour ces armes » car leur « prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves ».
D’où l’annonce faite ce 11 juillet par Ylva Johansson, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ainsi, afin de prévenir le risque d’un trafic d’armes en provenance d’Ukraine, elle a fait savoir qu’un « hub de soutien pour pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières » allait voir le jour en Moldavie, pays par ailleurs candidat à une adhésion à l’UE.
« Avec le lancement de la plateforme de soutien de l’UE pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières en Moldavie, nous portons la coopération avec nos partenaires moldaves à un niveau supérieur pour faire face aux menaces. La plateforme renforcera notre action opérationnelle conjointe avec la Moldavie pour relever les défis posés par la criminalité organisée, notamment le trafic d’armes à feu ou la traite des êtres humains. Cela aidera également la Moldavie à participer à nos outils et instruments de l’UE en matière de sécurité intérieure », a fait valoir Mme Johansson, en marge du Conseil informel des affaires intérieure, à Prague.
L’idée est donc d’établir un cadre d’échange informel et de coopération policière impliquant les États membres de l’UE, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi qu’Interpol et l’agence Frontex. Et, a priori, il était urgent de prendre une telle initiative, à en juger par les propos tenus par la commissaire européenne aux Affaires intérieures
« Nous avons quelques indications » sur un trafic. […] Nous savons combien d’armes il y a en Ukraine et bien sûr, toutes ne sont pas toujours entre de bonnes mains », en effet déclaré Mme Johansson, sans donner plus de précisions.
Aussi, il s’agit d’éviter un autre afflux d’armes vers l’UE, lequel viendrait s’ajouter à celui en provenance de l’ex-Yougoslavie.
« Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis [les Balkans] au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’UE. Donc nous devons nous préparer ensemble dès le début », a insisté la commissaire européenne.
L’Union européenne va coopérer avec la Moldavie pour prévenir le risque de trafics d’armes en provenance d’Ukraine
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin d’aider l’armée ukrainienne à contrer l’invasion de leur pays par la Russie, de nombreux pays de l’Otan se sont défaits de leurs stocks de missiles anti-char et sol-air [Javelin, NLAW, Stinger, MILAN, MISTRAL, 9K32 Strela-2m, etc]. Et c’est sans oublier les fusils d’assaut et autre lance-roquettes. De quoi intéresser aussi les groupes criminels, comme l’a souligné, le mois dernier, Jürgen Stock, le directeur général d’Interpol.
« La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a en effet déclaré ce responsable devant l’Association de la presse anglo-américaine, exhortant les pays donateurs à « tracer » les armes qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne.
« Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela », a continué M. Stock, estimant que l’Union européenne [UE] pourrait être une « destination probable pour ces armes » car leur « prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves ».
D’où l’annonce faite ce 11 juillet par Ylva Johansson, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ainsi, afin de prévenir le risque d’un trafic d’armes en provenance d’Ukraine, elle a fait savoir qu’un « hub de soutien pour pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières » allait voir le jour en Moldavie, pays par ailleurs candidat à une adhésion à l’UE.
« Avec le lancement de la plateforme de soutien de l’UE pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières en Moldavie, nous portons la coopération avec nos partenaires moldaves à un niveau supérieur pour faire face aux menaces. La plateforme renforcera notre action opérationnelle conjointe avec la Moldavie pour relever les défis posés par la criminalité organisée, notamment le trafic d’armes à feu ou la traite des êtres humains. Cela aidera également la Moldavie à participer à nos outils et instruments de l’UE en matière de sécurité intérieure », a fait valoir Mme Johansson, en marge du Conseil informel des affaires intérieure, à Prague.
L’idée est donc d’établir un cadre d’échange informel et de coopération policière impliquant les États membres de l’UE, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi qu’Interpol et l’agence Frontex. Et, a priori, il était urgent de prendre une telle initiative, à en juger par les propos tenus par la commissaire européenne aux Affaires intérieures
« Nous avons quelques indications » sur un trafic. […] Nous savons combien d’armes il y a en Ukraine et bien sûr, toutes ne sont pas toujours entre de bonnes mains », en effet déclaré Mme Johansson, sans donner plus de précisions.
Aussi, il s’agit d’éviter un autre afflux d’armes vers l’UE, lequel viendrait s’ajouter à celui en provenance de l’ex-Yougoslavie.
« Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis [les Balkans] au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’UE. Donc nous devons nous préparer ensemble dès le début », a insisté la commissaire européenne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAfin d’aider l’armée ukrainienne à contrer l’invasion de leur pays par la Russie, de nombreux pays de l’Otan se sont défaits de leurs stocks de missiles anti-char et sol-air [Javelin, NLAW, Stinger, MILAN, MISTRAL, 9K32 Strela-2m, etc]. Et c’est sans oublier les fusils d’assaut et autre lance-roquettes. De quoi intéresser aussi les groupes criminels, comme l’a souligné, le mois dernier, Jürgen Stock, le directeur général d’Interpol.
« La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a en effet déclaré ce responsable devant l’Association de la presse anglo-américaine, exhortant les pays donateurs à « tracer » les armes qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne.
« Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela », a continué M. Stock, estimant que l’Union européenne [UE] pourrait être une « destination probable pour ces armes » car leur « prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves ».
D’où l’annonce faite ce 11 juillet par Ylva Johansson, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ainsi, afin de prévenir le risque d’un trafic d’armes en provenance d’Ukraine, elle a fait savoir qu’un « hub de soutien pour pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières » allait voir le jour en Moldavie, pays par ailleurs candidat à une adhésion à l’UE.
« Avec le lancement de la plateforme de soutien de l’UE pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières en Moldavie, nous portons la coopération avec nos partenaires moldaves à un niveau supérieur pour faire face aux menaces. La plateforme renforcera notre action opérationnelle conjointe avec la Moldavie pour relever les défis posés par la criminalité organisée, notamment le trafic d’armes à feu ou la traite des êtres humains. Cela aidera également la Moldavie à participer à nos outils et instruments de l’UE en matière de sécurité intérieure », a fait valoir Mme Johansson, en marge du Conseil informel des affaires intérieure, à Prague.
L’idée est donc d’établir un cadre d’échange informel et de coopération policière impliquant les États membres de l’UE, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi qu’Interpol et l’agence Frontex. Et, a priori, il était urgent de prendre une telle initiative, à en juger par les propos tenus par la commissaire européenne aux Affaires intérieures
« Nous avons quelques indications » sur un trafic. […] Nous savons combien d’armes il y a en Ukraine et bien sûr, toutes ne sont pas toujours entre de bonnes mains », en effet déclaré Mme Johansson, sans donner plus de précisions.
Aussi, il s’agit d’éviter un autre afflux d’armes vers l’UE, lequel viendrait s’ajouter à celui en provenance de l’ex-Yougoslavie.
« Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis [les Balkans] au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’UE. Donc nous devons nous préparer ensemble dès le début », a insisté la commissaire européenne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAfin d’aider l’armée ukrainienne à contrer l’invasion de leur pays par la Russie, de nombreux pays de l’Otan se sont défaits de leurs stocks de missiles anti-char et sol-air [Javelin, NLAW, Stinger, MILAN, MISTRAL, 9K32 Strela-2m, etc]. Et c’est sans oublier les fusils d’assaut et autre lance-roquettes. De quoi intéresser aussi les groupes criminels, comme l’a souligné, le mois dernier, Jürgen Stock, le directeur général d’Interpol.
« La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit », a en effet déclaré ce responsable devant l’Association de la presse anglo-américaine, exhortant les pays donateurs à « tracer » les armes qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne.
« Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela », a continué M. Stock, estimant que l’Union européenne [UE] pourrait être une « destination probable pour ces armes » car leur « prix sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves ».
D’où l’annonce faite ce 11 juillet par Ylva Johansson, la commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ainsi, afin de prévenir le risque d’un trafic d’armes en provenance d’Ukraine, elle a fait savoir qu’un « hub de soutien pour pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières » allait voir le jour en Moldavie, pays par ailleurs candidat à une adhésion à l’UE.
annonce« Avec le lancement de la plateforme de soutien de l’UE pour la sécurité intérieure et la gestion des frontières en Moldavie, nous portons la coopération avec nos partenaires moldaves à un niveau supérieur pour faire face aux menaces. La plateforme renforcera notre action opérationnelle conjointe avec la Moldavie pour relever les défis posés par la criminalité organisée, notamment le trafic d’armes à feu ou la traite des êtres humains. Cela aidera également la Moldavie à participer à nos outils et instruments de l’UE en matière de sécurité intérieure », a fait valoir Mme Johansson, en marge du Conseil informel des affaires intérieure, à Prague.
L’idée est donc d’établir un cadre d’échange informel et de coopération policière impliquant les États membres de l’UE, la Moldavie et l’Ukraine, ainsi qu’Interpol et l’agence Frontex. Et, a priori, il était urgent de prendre une telle initiative, à en juger par les propos tenus par la commissaire européenne aux Affaires intérieures
« Nous avons quelques indications » sur un trafic. […] Nous savons combien d’armes il y a en Ukraine et bien sûr, toutes ne sont pas toujours entre de bonnes mains », en effet déclaré Mme Johansson, sans donner plus de précisions.
Aussi, il s’agit d’éviter un autre afflux d’armes vers l’UE, lequel viendrait s’ajouter à celui en provenance de l’ex-Yougoslavie.
en provenance de l’ex-Yougoslavie« Nous avons toujours des problèmes avec le trafic d’armes depuis [les Balkans] au profit du crime organisé, qui alimente la violence des réseaux criminels dans l’UE. Donc nous devons nous préparer ensemble dès le début », a insisté la commissaire européenne.
France24 - Monde
En Tunisie, des centaines de personnes célèbrent leur championne Ons Jabeur
Publié le : 15/07/2022 - 18:48
FRANCE 24
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Des centaines de Tunisiens ont célébré, vendredi, à Tunis, la championne de tennis Ons Jabeur qui a reçu, la veille, la Grande médaille de l'ordre national du mérite des mains du président Kaïs Saïed. La jeune femme est devenue la première Arabe et Africaine à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem, après avoir battu l'Allemande Maria Tatiana en demi-finale à Wimbledon.
Retour triomphal pour la jeune championne Ons Jabeur. Drapeaux tunisiens brandis par des femmes et des enfants, musique à plein volume, des centaines de Tunisiens se sont rassemblés, vendredi 15 juillet, au centre de la capitale pour célébrer leur star Ons Jabeur, première joueuse de tennis arabe et africaine à s'être hissée en finale à Wimbledon.
"Oui tout est possible", a habilement esquivé la jeune femme de 27 ans, visiblement ravie de sa récente popularité, en réponse au porteur d'une pancarte favorable au oui au prochain référendum sur la Constitution proposé par le président Kais Saïed.
C’est un grand « OUI » pour encourager la jeunesse à réaliser ses rêves. Ce n’est pas un « OUI » politique. Je suis une sportive, je ne fais pas de politique. pic.twitter.com/QVjumbGi4F
July 15, 2022"C'est vrai que je veux y arriver... pourquoi ne pas être N.1 mondiale et gagner le tournoi de Roland-Garros", a-t-elle ajouté, depuis une grande tribune devant le Théâtre municipal sur l'avenue Bourguiba, l'artère principale de Tunis.
>> À lire aussi : "Ons Jabeur, des courts de tennis des hôtels tunisiens à ceux de Wimbledon"
"L'amour des Tunisiens est plus important que n'importe quel titre. J'espère que c'est le début de beaucoup d'autres victoires. Je suis fière d'être Tunisienne", a-t-elle ajouté.
Ordre national du mérite
De nombreux participants à la célébration dansaient sur la musique diffusée par des hauts parleurs ou arboraient des photos de la joueuse et des raquettes de tennis.
Certains spectateurs essayaient de saisir au bond des balles de tennis dédicacées et lancées par Ons Jabeur.
"Nous sommes venus pour vivre la joie avec Ons Jabeur. Elle nous a rendu heureux. Je suis très émue. Avec tout ce qu'on voit (dans le pays), il faut dire que le moral des Tunisiens n'est pas au top", a dit à l'AFP Mongia Zaag, dans une allusion à la crise politique et aux difficultés économiques que traverse le pays.
Cette enseignante a estimé qu'Ons Jabeur est "un exemple pour les filles mais aussi pour les garçons tunisiens".
Jeudi, Ons Jabeur a reçu des mains du président Kaïs Saïed, la prestigieuse Grande médaille de l'ordre national du mérite.
Merci à son excellence Monsieur le Président Kaïs Saïed pour son accueil au Palais Présidentiel ! 🇹🇳 pic.twitter.com/cqIbbOEaAF
July 14, 2022Elle a assuré vouloir "donner davantage d'espoir aux jeunes".
Depuis que Ons Jabeur – classée en ce moment au 5e rang mondial après s'être hissée au 2e rang – a repris en 2018 son ascension au classement WTA, le nombre d'adhérents dans son club de Hammam Sousse (centre-est) a doublé pour atteindre 700 membres.
La jeune femme s'était fait remarquer pour la première fois en 2011, en remportant à seulement 16 ans, le tournoi de Roland-Garros dans la catégorie juniors.
Avec AFP
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tennis
Wimbledon : la Tunisienne Ons Jabeur se qualifie pour la finale
Tennis : la Tunisienne Ons Jabeur, première joueuse d'un pays arabe à entrer dans le Top 10
PORTRAIT
Ons Jabeur, des courts de tennis des hôtels tunisiens à ceux de Wimbledon
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L’amiral commandant la zone Asie-Pacifique perçoit une « agressivité » chinoise de plus en plus importante
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 1er août prochain, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey remettra le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, qu’il occupe depuis 2020, au capitaine de vaisseau [et futur contre-amiral] Geoffroy d’Andigné. Aussi, avant de quitter ses fonctions, il a dressé un bilan de ses deux années passées dans la région Indo-Pacifique, à l’occasion d’un entretien donné à Tahiti Infos.
Sans surprise, le contre-amiral Rey a décrit une « montée des tensions » dans cette zone qui, conjuguée à une militarisation de plus en plus poussée, rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ». Évidemment, les revendications territoriales de la Chine dans la région, pourtant jugées « sans fondement » par la Cour pénale d’arbitrage [CPA] de La Haye, y sont pour beaucoup….
« La première des choses, c’est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », a expliqué l’amiral Rey.
D’où les missions de type « FONOP » [Freedom Of Navigation OPeration] régulièrement menées dans les secteurs où Pékin entend mettre son emprise. « Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire », a fait valoir l’officier.
Cela étant, ces missions visant à défendre la liberté de navigation ainsi que celles conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] afin de documenter les violations des sanctions internationales infligées à la Corée du Nord peuvent donner lieu à des « incidents » avec l’Armée populaire de libération [APL]. En juin, l’Australie et le Canada ont ainsi dénoncé le comportement des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime.
Sur ce points, les autorités françaises sont plutôt discrètes au sujet des interactions avec les forces chinoises dans la région Indo-Pacifique. Tout au plus le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a-t-il récemment évoqué des « actes d’intimidation » devenus « réguliers » en mer de Chine. « Heureusement, nos commandants ont pour consigne d’éviter l’escalade tout en réaffirmant le respect du droit international », a-t-il confié à la revue Conflits.
Lors de l’entretien qu’il a donné à Tahiti Infos, l’amiral Rey s’est fait plus précis.
« Je perçois, en tant que chef militaire français dans l’Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j’évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n’est pour provoquer? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n’est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois », a en effet détaillé ALPACI.
Par ailleurs, il faut également composer avec la présence de la marine russe dans la région, impactée par la guerre en Ukraine car la « Russie est aussi un pays du Pacifique ».
« Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d’action », a expliqué l’amiral Rey.
Dans ce contexte, et pour ce qui concerne la Marine nationale, dont les moyens dans la région sont surtout taillés pour lutter contre les trafics et la pêche illégale, un saut capacitaire paraît inéluctable. « Nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c’est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence », a conclu l’amiral Rey.
L’amiral commandant la zone Asie-Pacifique perçoit une « agressivité » chinoise de plus en plus importante
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 1er août prochain, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey remettra le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, qu’il occupe depuis 2020, au capitaine de vaisseau [et futur contre-amiral] Geoffroy d’Andigné. Aussi, avant de quitter ses fonctions, il a dressé un bilan de ses deux années passées dans la région Indo-Pacifique, à l’occasion d’un entretien donné à Tahiti Infos.
Sans surprise, le contre-amiral Rey a décrit une « montée des tensions » dans cette zone qui, conjuguée à une militarisation de plus en plus poussée, rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ». Évidemment, les revendications territoriales de la Chine dans la région, pourtant jugées « sans fondement » par la Cour pénale d’arbitrage [CPA] de La Haye, y sont pour beaucoup….
« La première des choses, c’est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », a expliqué l’amiral Rey.
D’où les missions de type « FONOP » [Freedom Of Navigation OPeration] régulièrement menées dans les secteurs où Pékin entend mettre son emprise. « Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire », a fait valoir l’officier.
Cela étant, ces missions visant à défendre la liberté de navigation ainsi que celles conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] afin de documenter les violations des sanctions internationales infligées à la Corée du Nord peuvent donner lieu à des « incidents » avec l’Armée populaire de libération [APL]. En juin, l’Australie et le Canada ont ainsi dénoncé le comportement des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime.
Sur ce points, les autorités françaises sont plutôt discrètes au sujet des interactions avec les forces chinoises dans la région Indo-Pacifique. Tout au plus le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a-t-il récemment évoqué des « actes d’intimidation » devenus « réguliers » en mer de Chine. « Heureusement, nos commandants ont pour consigne d’éviter l’escalade tout en réaffirmant le respect du droit international », a-t-il confié à la revue Conflits.
Lors de l’entretien qu’il a donné à Tahiti Infos, l’amiral Rey s’est fait plus précis.
« Je perçois, en tant que chef militaire français dans l’Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j’évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n’est pour provoquer? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n’est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois », a en effet détaillé ALPACI.
Par ailleurs, il faut également composer avec la présence de la marine russe dans la région, impactée par la guerre en Ukraine car la « Russie est aussi un pays du Pacifique ».
« Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d’action », a expliqué l’amiral Rey.
Dans ce contexte, et pour ce qui concerne la Marine nationale, dont les moyens dans la région sont surtout taillés pour lutter contre les trafics et la pêche illégale, un saut capacitaire paraît inéluctable. « Nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c’est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence », a conclu l’amiral Rey.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 1er août prochain, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey remettra le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, qu’il occupe depuis 2020, au capitaine de vaisseau [et futur contre-amiral] Geoffroy d’Andigné. Aussi, avant de quitter ses fonctions, il a dressé un bilan de ses deux années passées dans la région Indo-Pacifique, à l’occasion d’un entretien donné à Tahiti Infos.
Sans surprise, le contre-amiral Rey a décrit une « montée des tensions » dans cette zone qui, conjuguée à une militarisation de plus en plus poussée, rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ». Évidemment, les revendications territoriales de la Chine dans la région, pourtant jugées « sans fondement » par la Cour pénale d’arbitrage [CPA] de La Haye, y sont pour beaucoup….
« La première des choses, c’est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », a expliqué l’amiral Rey.
D’où les missions de type « FONOP » [Freedom Of Navigation OPeration] régulièrement menées dans les secteurs où Pékin entend mettre son emprise. « Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire », a fait valoir l’officier.
Cela étant, ces missions visant à défendre la liberté de navigation ainsi que celles conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] afin de documenter les violations des sanctions internationales infligées à la Corée du Nord peuvent donner lieu à des « incidents » avec l’Armée populaire de libération [APL]. En juin, l’Australie et le Canada ont ainsi dénoncé le comportement des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime.
Sur ce points, les autorités françaises sont plutôt discrètes au sujet des interactions avec les forces chinoises dans la région Indo-Pacifique. Tout au plus le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a-t-il récemment évoqué des « actes d’intimidation » devenus « réguliers » en mer de Chine. « Heureusement, nos commandants ont pour consigne d’éviter l’escalade tout en réaffirmant le respect du droit international », a-t-il confié à la revue Conflits.
Lors de l’entretien qu’il a donné à Tahiti Infos, l’amiral Rey s’est fait plus précis.
« Je perçois, en tant que chef militaire français dans l’Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j’évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n’est pour provoquer? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n’est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois », a en effet détaillé ALPACI.
Par ailleurs, il faut également composer avec la présence de la marine russe dans la région, impactée par la guerre en Ukraine car la « Russie est aussi un pays du Pacifique ».
« Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d’action », a expliqué l’amiral Rey.
Dans ce contexte, et pour ce qui concerne la Marine nationale, dont les moyens dans la région sont surtout taillés pour lutter contre les trafics et la pêche illégale, un saut capacitaire paraît inéluctable. « Nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c’est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence », a conclu l’amiral Rey.
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d’un entretienSans surprise, le contre-amiral Rey a décrit une « montée des tensions » dans cette zone qui, conjuguée à une militarisation de plus en plus poussée, rend de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ». Évidemment, les revendications territoriales de la Chine dans la région, pourtant jugées « sans fondement » par la Cour pénale d’arbitrage [CPA] de La Haye, y sont pour beaucoup….
« La première des choses, c’est de réagir quand il y a une affirmation erronée de la part de la République populaire de Chine ou quel que soit le pays. La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », a expliqué l’amiral Rey.
D’où les missions de type « FONOP » [Freedom Of Navigation OPeration] régulièrement menées dans les secteurs où Pékin entend mettre son emprise. « Donc quand nous avons besoin de passer dans des endroits comme le détroit de Taïwan, nous ne nous privons pas de le faire », a fait valoir l’officier.
Cela étant, ces missions visant à défendre la liberté de navigation ainsi que celles conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] afin de documenter les violations des sanctions internationales infligées à la Corée du Nord peuvent donner lieu à des « incidents » avec l’Armée populaire de libération [APL]. En juin, l’Australie et le Canada ont ainsi dénoncé le comportement des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime.
Sur ce points, les autorités françaises sont plutôt discrètes au sujet des interactions avec les forces chinoises dans la région Indo-Pacifique. Tout au plus le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a-t-il récemment évoqué des « actes d’intimidation » devenus « réguliers » en mer de Chine. « Heureusement, nos commandants ont pour consigne d’éviter l’escalade tout en réaffirmant le respect du droit international », a-t-il confié à la revue Conflits.
Lors de l’entretien qu’il a donné à Tahiti Infos, l’amiral Rey s’est fait plus précis.
« Je perçois, en tant que chef militaire français dans l’Asie-Pacifique, une agressivité de plus en plus importante de la République populaire de Chine. Les affirmations que j’évoquais ne sont pas conformes au droit international. Nos correspondants chinois le savent très bien, alors pourquoi affirment-ils des contre-vérités pareilles si ce n’est pour provoquer? Sur le terrain, nos bateaux sont de plus en plus souvent pris à partie par des unités chinoises qui agissent de façon illégale. Quand vous naviguez, vous devez respecter des règles, et ça, ce n’est pas toujours fait par les bateaux et les avions chinois », a en effet détaillé ALPACI.
Par ailleurs, il faut également composer avec la présence de la marine russe dans la région, impactée par la guerre en Ukraine car la « Russie est aussi un pays du Pacifique ».
« Nous sommes amenés à opérer avec des Russes à proximité de nos unités, donc ça a des conséquences directes sur nos comportements, notre liberté de manœuvre et nos modes d’action », a expliqué l’amiral Rey.
Dans ce contexte, et pour ce qui concerne la Marine nationale, dont les moyens dans la région sont surtout taillés pour lutter contre les trafics et la pêche illégale, un saut capacitaire paraît inéluctable. « Nous avons des frégates de surveillance qui sont légèrement armées. Quand on voit la militarisation du Pacifique, il faut revenir à des bateaux mieux armés comme il y a trente ans, où nous avions des bateaux avec des sonars, des torpilles, des canons, des missiles… Parce que malheureusement, c’est une réalité, la zone se militarise et se bipolarise et la France a besoin de réagir en conséquence », a conclu l’amiral Rey.
BBC
Within a short time period, the sheep adapted to be very efficient at getting their nutrients from the kelp
At first glance, the northernmost speck on the map of Orkney could easily be overlooked. Yet, the rocky shore of low-lying North Ronaldsay is anything but ordinary. Venture to this tiny Scottish isle and you'll find the tallest land-based lighthouse in the UK, the ruins of an Iron Age broch (a type of drystone roundhouse) and – most bizarrely – a flock of wild-eyed short-legged sheep with a diet that's as unusual as their remote habitat.
North Ronaldsay sheep are one of the oldest and rarest breeds in the world. They are descended from traditional Orkney sheep, a species of Northern European short-tail sheep, that were seen across the Orkney Islands for centuries. However, in most places, the small, slow-growing sheep eventually made way for breeds better suited to large-scale, commercial farming such as Cheviots and Leicesters.
But not on North Ronaldsay. Here, the local farmers' deep attachment to the animals and unconventional approach to tending them ensured the island's traditional sheep were retained – and they remain intertwined with the island's identity today.
There are two ways to get to North Ronaldsay: by ferry or eight-seater plane (Credit: Kirsten Henton)
Taking the morning ferry from Kirkwall, Orkney's main town, I sailed the 36 miles north, binoculars glued to my eyes watching black guillemots bobbing in the water and the odd gannet and fulmar swooping across the stern. Getting to North Ronaldsay is very much in the hands of the weather and tidal gods. Orkney Ferries operates a two-and-a-half-hour service from Kirkwall, which can be somewhat unpredictable; while Loganair runs multiple 17-minute flights daily that are also weather dependent.
I disembarked under a welcome blue sky to find a bicycle leaning against the small ferry terminal, as promised by North Ronaldsay bike hire. At around four miles long and two miles wide, and with virtually no public transport, North Ronaldsay's gently rolling landscape is best navigated on two wheels and this was the logical way for me to go sheep-spotting.
A few wheel-turns up from the pier was the North Ronaldsay Bird Observatory, the beating heart of the community. The island is a popular stopping-off point for migratory birds, such as whinchats, wheatears, spotted flycatchers and, if you're lucky, rare bluethroats, and this centre monitors them all. It also has a restaurant where some of the island's 50 inhabitants come to dine (I spied "North Ronaldsay mutton" scrawled on the chalkboard) and overnight accommodations for visitors.
It's also where Heather Woodbridge, an instantly impressive young woman who wears many hats – including those of deputy leader of Orkney Islands Council, director of The North Ronaldsay Trust and trustee of The Orkney Sheep Foundation – helps out as an administrator. In addition, she manages a flock of North Ronaldsay sheep, which I could see grazing between the picture windows and the sun-dappled bay.
Due to their extreme isolation, North Ronaldsay sheep are genetically identical to their ancestors (Credit: Kirsten Henton)
I peered out at the sheep admiring their squat stature and shaggy coats, which varied in colour from white to creams, near-orangey hues and very dark browns. Rams looked on formidably, lashes beating between large, curled horns, near sweet, soft-faced ewes. It was easy to see why Woodbridge said she and her mother have poured "years of love and nurturing" into looking after their animals.
The sheep may be the superstars of the island today, but their story is one of survival for both man and beast. In the 19th Century, the island was struggling with poverty when its main business of exporting kelp (the iodine-rich ashes of which could be used to make antiseptic balms, soap, glass and pottery) collapsed due to the influx of cheaper European iodine blocks. This led to rural unemployment, but the Laird, or landowner, of North Ronaldsay was quick to introduce a new economy in the shape of cattle.
In a bid to conserve the valuable grass for the more profitable cows, sheep were excluded from inland grazing in 1832 by a 13-mile-long drystone wall, known as the sheep dyke, that was laboriously hand-built to encircle the entire island. The sheep, confined to the shore and cut off from the rest of the island, quickly adapted to a diet of kelp.
"Within a short time period, the sheep adapted to be very efficient at getting their nutrients from the kelp," Woodbridge said. "Now, when they come back to the grass, they are so good at extracting minerals they can get a bit ill, so they can't stay on grass for too long."
The sheep are mostly confined to the shore by a 13-mile-long drystone wall that encircles the island (Credit: John Bracegirdle/Alamy)
Their isolation has also meant that their genetics remain virtually unchanged from those of their ancestors. When DNA tests were carried out on sheep bones found at the Iron Age broch, it showed that those grazing today were genetically identical to the sheep that had grazed thousands of years previously – even if their diet has changed somewhat.
What's more, the island's sheep live longer than most other commercial sheep breeds, which are bred to be big, quickly. According to Woodbridge, North Ronaldsay sheep are naturally small and "slow-growing", so it takes them around four years to reach their peak size and weight, making the meat mutton, not lamb when it reaches the plate.
This ageing, combined with the seaweed diet, gives these nimble-footed beasts a distinctive flavour. "The meat is very lean and rich, and it does have a different taste to Scottish lamb," said Woodbridge. "People describe it as 'gamey'. If it's cooked in the right way – traditionally you'd roast it all day, five hours in the oven – slow-roasted mutton is absolutely delicious, it's just fantastic."
Scott Smith, chef and co-owner of award-winning contemporary Scottish restaurant Fhior in Edinburgh, agrees. He recently chose North Ronaldsay meat for his inaugural Native & Rare dining experience. The North Ronaldsay breed is so unique," he said. "Although you don't taste the seaweed or coastal herbs in the meat, they give it a unique salinity and a very concentrated flavour. It is like comparing farmed duck to wild."
North Ronaldsay's mill spins premium sheep wool in a range of natural hues (Credit: Iain Sarjeant/Alamy)
And it doesn't stop with the meat. Their thick fleeces make premium wool that's spun locally in North Ronaldsay's very own mill. I popped in for a brief tour of the mill, which is currently running at full capacity due to high demand for this undyed wool, before taking a breather at the Lighthouse Café under the watchful beams of the grand old Victorian lighthouse.
Back on my bike, I passed sheep clip-clopping along the shore. Each animal in the 2,000-strong flock is individually owned, but the flock as a whole is communally farmed, and it's been done this way for centuries. According to the Orkney Sheep Foundation, they're the only domesticated sheep in Scotland still under a communal system of farming, whereby each shepherd keeps an eye on them as they make their way around the shore. "They run as a flock, so it's a community effort to manage them as a whole," Woodbridge said.
These traditions can also be seen in the wonderfully named Sheep Court, which was established in 1839 to manage the flock. Still in operation today, it consists of elected (human) members and is presided over by the Laird, with its purpose to settle disputes and ensure that the sheep dyke is well-maintained.
This 190-year-old Grade A-listed structure, which is constructed from smooth, flat rocks that wash up on the beach, frequently topples in sections, be it from the winds or, commonly, from sheep having a good scratch against it. It requires careful reconstruction to allow just the right sizes of gaps to let it "breathe" and give a little in the gales that can whip the island.
Just nine farmers are currently responsible for maintaining the sheep dyke, so extra hands are often required (Credit: Clare Hargreaves/Alamy)
In the years following the building of the dyke, when the island's human population was still in the hundreds, one of the early tasks of the Sheep Court was to divide the sheep dyke into "chains", a measurement of length used to allocate responsibility for the dyke. How many chains a household had depended on the size of the croft or farmstead (which also determined the number of sheep they could keep). Over the past decades, younger generations have increasingly left to find education and work elsewhere, leaving just nine farmers with the overwhelming task of maintaining the dyke.
For North Ronaldsay residents, dyke "bygging", or building, has always been a major social event, when family members return and the community pulls together to rebuild broken sections of the wall. But, in 2016, it became clear that they needed more hands, and so SheepFest was born. The annual summer festival invites volunteers to the island to help rebuild the sheep dyke for a week or two while immersing themselves in local hospitality, music and traditions.
After the success of SheepFest, the island created the position of sheep dyke warden in 2019. Siân Tarrant, the first, moved from East Sussex village of Icklesham to take up the post. For two years she worked to repair the dyke, but admitted it was a "Sisyphean task [given that] there is so much of the wall to rebuild and repair, roughly a quarter of the 13-mile long structure". The island is currently advertising for a new warden.
Cycling under a hazy sun, I passed an alarming number of abandoned farmsteads, their broken walls and buckled roofs testament to the depopulation suffered here over the centuries. They're also a stark reminder of the challenges faced in this isolated outpost. Without young farmers willing to continue the tradition of rearing these sheep, their very existence will be called into question.
Depopulation is a major challenge for the island, with younger generations leaving to find education and work elsewhere (Credit: Les Gibbon/Alamy)
But this is something Tarrant, who "loved being out on the coast each day and learning about the island's heritage", is tackling head-on. In 2021, she and her partner Olly invested in a croft in need of some TLC and soon opened Milldam Croft, a renovated farmstead where visitors can meet, and even support through adoption, their growing flock of North Ronaldsay sheep. Guests can also take a croft tour or stay overnight in a glamping tent.
Opting for a speedier route back to Kirkwall, I returned my bike to the shed in front of North Ronaldsay's airport and left the required fee in the honesty box. Having bundled into Loganair's snug, eight-seater aircraft, I was soon bouncing along the runway, swooping up and over the green fields and rocky shoreline dotted with sheep below. In the afternoon sunshine, it was an idyllic sight and all too easy to dream of a life-altering move to fill the currently-vacant sheep dyke warden post – but I think I'll try a week at SheepFest first.
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France24 - Monde
Ukraine : mort d'un Britannique détenu par des séparatistes de la région de Donetsk
Publié le : 15/07/2022 - 06:47Modifié le : 15/07/2022 - 23:01
FRANCE 24
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Ludovic DE FOUCAUD
Les autorités autoproclamées de la région de Donetsk ont annoncé la mort en détention du Britannique Paul Urey, considéré comme un humanitaire au Royaume-Uni mais accusé d'être un mercenaire par les pro-russes. Les grands argentiers du G20 ont entamé, vendredi, une réunion à Bali, en Indonésie, qui devrait être dominée par les répercussions de l'invasion de l'Ukraine.
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21 h 16 : à Vinnytsa, "pas d'indication" que la Russie ait visé une cible militaire ukrainienne
Un responsable américain de la défense a rejeté les allégations de la Russie selon lesquelles l'attaque à Vinnytsia, qui a fait 23 morts dont des enfants selon Kiev, visait une réunion de l'armée de l'air ukrainienne dans cette ville très éloignée des lignes de front.
"Je n'ai pas d'indication sur la présence d'une cible militaire à proximité", a dit ce haut responsable à des journalistes sous le couvert de l'anonymat. "Ça ressemblait à un immeuble", a-t-il ajouté, en confirmant que la Russie avait lancé la frappe par missile jeudi depuis un sous-marin.
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19 h 03 : l'Ukraine reçoit sa première livraison de lance-roquettes M270
L'Ukraine a déclaré avoir reçu sa première livraison d'un système sophistiqué de lance-roquettes multiples, s'ajoutant à un arsenal d'artillerie à longue portée fourni par l'Occident.
"Les premiers MLRS M270 sont arrivés ! Ils seront de bonne compagnie pour les Himars sur le champ de bataille", a écrit le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov sur les réseaux sociaux, en référence aux systèmes de roquettes de précision américains récemment déployés dans le conflit. "Aucune pitié pour l'ennemi", a-t-il ajouté.
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16 h 58 : la Russie sanctionne 384 députés japonais
La Russie a annoncé interdire d'entrer sur son territoire 384 députés japonais, en réplique à des sanctions imposées par le Japon à des élus russes dans le contexte de l'offensive armée contre l'Ukraine.
La diplomatie russe, qui a publié la liste des élus sur son site, les accuse d'avoir "adopté une position antirusse inamicale en exprimant notamment des accusations sans fondement contre notre pays concernant l'opération militaire spéciale en Ukraine".
Dès le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, le Japon s'est associé à de lourdes sanctions occidentales contre Moscou.
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16 h 33 : Moscou devra "assumer l'entière responsabilité" de la mort de Paul Urey, avertit Londres
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss s'est dite "choquée" après l'annonce de la mort du Britannique Paul Urey, capturé en avril en Ukraine, avertissant que la Russie devrait en "assumer l'entière responsabilité".
"Je suis choquée par les informations faisant état de la mort du travailleur humanitaire britannique Paul Urey, détenu pour le compte de la Russie en Ukraine", a-t-elle déclaré dans un communiqué. "La Russie doit en porter l'entière responsabilité", a-t-elle ajouté, tandis que son ministère a annoncé la convocation de l'ambassadeur russe à Londres Andrei Kelin.
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16 h 10 : Bruxelles "a commis une erreur" avec les sanctions contre la Russie, estime Viktor Orban
L'Union européenne "s'est tiré une balle dans les poumons" avec les sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, a affirmé le Premier ministre hongrois Viktor Orban, appelant les dirigeants de l'UE à modifier leur politique à cet égard.
"Au début, j'ai pensé que nous nous sommes simplement tiré une balle dans le pied, mais l'économie européenne s'est tiré une balle dans les poumons et est asphyxiée", a-t-il déclaré dans une allocution à la radio nationale. "Il y a des pays engagés dans la politique de sanctions, mais Bruxelles doit admettre que c'était une erreur, que (les sanctions) n'ont pas atteint leur but, et qu'elles ont même eu un effet contraire".
Viktor Orban s'était opposé à l'embargo sur la majeure partie du pétrole russe décrété début juin par l'UE dans son sixième paquet de sanctions contre la Russie. L'UE lui avait fait une concession en exemptant le pétrole acheminé par oléoduc dont dépend la Hongrie.
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16 h 03 : la Nasa annonce reprendre les vols avec les Russes
La Nasa a annoncé reprendre les vols conjoints avec les Russes vers la Station spatiale internationale (ISS), afin d'assurer "la continuité des opérations" de la station, et ce malgré les efforts des États-Unis pour isoler Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine.
Deux astronautes américains voleront à bord d'une fusée russe Soyouz lors de deux missions distinctes, dont la première prévue pour septembre. Deux cosmonautes russes voleront également à bord de fusées SpaceX, une première.
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15 h 57 : l'opposant russe Pivovarov condamné à quatre ans de prison ferme
L'opposant russe Andreï Pivovarov a été condamné à quatre ans de prison ferme, plus d'un an après son arrestation, accusé sur la base de publications Facebook d'avoir milité pour une organisation interdite, ont annoncé ses partisans.
"Andrei Pivovarov a été condamné à quatre ans dans une colonie pénitentiaire avec interdiction d'activités socio-politiques pour une période de huit ans", a écrit son équipe sur le compte Twitter à son nom.
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15 h 18 : la Légion internationale ukrainienne affirme que Paul Urey était un humanitaire
Paul Urey, capturé en avril et dont la mort a été annoncée vendredi par les autorités séparatistes de l'est de l'Ukraine, était un travailleur humanitaire, a affirmé la Légion internationale de défense de l'Ukraine, qui regroupe les combattants volontaires étrangers.
"Nous sommes attristés par l'annonce de la mort de Paul Urey (...) Il ne combattait pas en Ukraine. Il était un employé d'une organisation humanitaire", a déclaré le service de presse de la Légion ukrainienne, cité par l'agence Interfax-Ukraine.
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13 h 07 : au G20, les Occidentaux dénoncent l'impact de la guerre russe sur l'économie
Les grands argentiers occidentaux ont condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie lors d'une réunion du G20 en Indonésie et ont accusé ses responsables économiques d'avoir créé une "onde de choc" dans l'économie mondiale.
"La guerre injustifiée de la Russie contre l'Ukraine a envoyé une onde de choc à travers l'économie mondiale", avec une hausse des prix des matières premières, de l'alimentation, des engrais et des prix de l'énergie élevés "qui font que plus de gens ont faim", a souligné la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen au cours d'une conférence.
"C'est l'invasion de la Russie qui a sapé la sécurité alimentaire et énergétique, et non les sanctions, et la Russie doit en endosser l'entière responsabilité", a renchéri le ministre de l'Économie australien Jim Chalmers, selon un texte vu par l'AFP.
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11 h 30 : le britannique Paul Urey est mort en détention, annoncent les séparatistes de Donetsk
Le Britannique Paul Urey, capturé en avril par les forces prorusses de l'Est de l'Ukraine lors d'une mission humanitaire selon des proches, est mort en détention le 10 juillet, ont annoncé les autorités séparatistes.
"Malgré la gravité de (ses) crimes, Paul Urey recevait une aide médicale adéquate. Malgré cela, au regard de son diagnostic et du stress, il est mort le 10 juillet", a indiqué sur Telegram la chargée des droits des séparatistes de la région de Donetsk, Daria Morozova, assurant qu'il s'agissait d'un mercenaire et non d'un travailleur humanitaire.
Le Royaume-Uni a jugé ces informations "alarmantes".
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10 h 17 : l'Union européenne va sanctionner les exportations d'or russe
L'Union européenne va viser les exportations d'or russe dans son prochain train de sanctions, comme l'avaient décidé les pays du G7 fin juin, a annoncé le commissaire européen Maros Sefcovic, lors d'une réunion des ministres des Affaires européennes à Prague.
Elle va aussi chercher "à fermer les échappatoires" pour ceux qui contournent les précédents trains de sanctions pris contre la Russie en raison de son offensive contre l'Ukraine, a précisé le commissaire. L'UE a déjà adopté six paquets de sanctions, dont un embargo sur l'essentiel du pétrole russe d'ici la fin de l'année.
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7 h 11 : après la frappe meurtrière à Vinnytsia, les autorités récoltent des indices pour l'enquête
Le secrétaire général de l'ONU s'est dit "atterré" et l'Union européenne a dénoncé de nouvelles "atrocités" jeudi après des frappes russes sur Vinnytsia, une ville du centre de l'Ukraine, qui ont fait au moins 23 morts. Sur place, les autorités s'activent pour nettoyer les gravats et récolter des indices pour commencer l'enquête. Reportage de Gulliver Cragg et Ludovic de Foucaud.
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7 h : les inhumations en forte hausse dans les territoires contrôlés par les Russes
L'analyse de photographies par satellite ou issues des réseaux sociaux révèle une augmentation brutale du nombre des enterrements dans les régions d'Ukraine occupées par les Russes, notamment à Marioupol, selon un rapport publié vendredi par une ONG.
Le Centre pour la résilience de l'information (CIR), une organisation non gouvernementale qui lutte contre la désinformation, a analysé six zones qui ont été ou sont toujours aux mains des Russes en Ukraine.
"Les informations en source ouverte peuvent donner un accès sans précédent à l'arrière des lignes du front et aux zones occupées par les forces russes", affirme Benjamin Strick, le directeur de l'investigation au CIR.
Au cimetière Starokrymske de Marioupol (sud-est), par exemple, les auteurs du rapport estiment qu'environ 1 000 nouvelles tombes sont observables sur une période de cinq mois, entre le 21 octobre 2021 et le 28 mars 2022 – un mois après le début de la guerre.
Le rythme des inhumations a ensuite fortement augmenté avec 1 141 nouvelles sépultures visibles sur les images satellite entre le 28 mars et le 12 mai et plus de 1 700 autres entre le 12 mai et le 29 juin, selon les auteurs du rapport.
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4 h 02 : les membres du G20 ouvrent leur réunion
Les grands argentiers du G20 ont entamé, vendredi, une réunion à Bali, en Indonésie qui devrait être dominée par les répercussions de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sur l'économie mondiale.
"Le monde nous observe. Les actions que nous prendrons auront un effet très important sur toutes les nations du monde", a déclaré Sri Mulyani Indrawati, ministre des Finances de l'Indonésie, pays hôte, en ouverture. "Nous sommes très conscients du fait que le prix de notre échec à nous mettre d'accord est plus élevé que ce que nous pouvons nous permettre. Les conséquences humanitaires pour beaucoup de pays à faibles revenus seraient catastrophiques."
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2 h 35 : "La Russie doit être reconnue officiellement comme un État terroriste", selon Zelensky
La journée de jeudi, avec les frappes sur Vinnytsia qui ont fait 23 morts, "démontre une nouvelle fois que la Russie doit être reconnue officiellement comme un État terroriste", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. "Aucun autre pays au monde ne se permet de détruire chaque jour des villes paisibles et des vies humaines ordinaires avec des missiles de croisière et de l'artillerie."
Avec AFP
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Colour can mess with the way we experience senses such as taste and flavour, or even our preference for music
A few years ago, a strange trend started to sweep through prisons in Europe and North America. They began painting some of their cells pink. It became so common that in 2014, one in every five prisons and police stations in Switzerland had at least one detention cell that was painted a garish, flamingo pink.
The decor wasn't intended as an aesthetic choice or to make millennial offenders feel more comfortable, but rather to leverage a well-known scientific study from the 1970s. That's when researcher Alexander Schauss persuaded a naval correctional facility to paint a few of its detention cells pink, theorising from his own experiments that the colour might positively influence occupants' behaviour, soothing and calming their agita. The results he achieved suggested he was right – a memorandum written by the Bureau of Naval Personnel stated confines needed only 15 minutes of exposure to the pink cell for their aggressive behaviour and potential for violence to abate. Tests in other detention centres appeared to back up his findings, and once they were published in 1979 and 1981, the shade he used – initially made using a pint (473ml) of semi-gloss red outdoor trim paint with a gallon (4,546ml) of pure white indoor latex paint – began being deployed for its mood-changing properties in jails around the world.
The pink tone – officially designated P-618 but called Baker-Miller Pink by Schauss after the directors of the Naval detention centre he first tested it in – has become known by various names around the world where it has been used, from "Drunk Tank pink" to "cool down pink".
There's just one problem: Schauss' results have never been successfully replicated. "There was a study in 2015, conducted in a proper way under controlled conditions, that didn't find any evidence pink reduces aggressiveness," says Domicele Jonauskaite, a colour researcher at the University of Vienna, in Austria. A study at the Justizvollzugsanstalt Poschwies in Switzerland involving 59 male inmates found that there was no difference between white and pink prison cells on prisoner aggression levels.
Even if the apparent tranquilising affect of "Drunk Tank" pink is in doubt, the readiness with which it was adopted speaks of something deep in the human psyche about the power of colour. And it is perhaps not misplaced either – there is evidence that colour can influence our behaviour in some surprising ways without us realising.
Pink detention cells grew in popularity due to the belief that the colour could help to calm aggressive inmates and reduce the risk of violence (Credit: Getty Images)
For example, some colours can be used to compel us into taking action: see research comparing the number of times a hitchhiker, whose vehicle had broken down, was picked up by passing cars. When the stricken traveller – actually played by one of the research team – wore a red shirt, she was picked up more often than wearing other colours. Red has been shown to generate more immediate emotional responses, though perhaps this is due to what's known as the Berlin-Kay Theory, derived from the work of a pair of US academics in the 1960s. Put simply, they found that red was always the third colour term to evolve in the almost 100 languages they studied, after white and black. The longer a word for a colour was in use, the greater the number of associations, meanings and nuances it can acquire. In this way, the colour itself gains more impact.
Then again, colour can also be deployed to demoralise: one of the locker rooms at the University of Iowa's football stadium was notoriously painted pink – including the urinals – in an attempt to nibble away at the visiting team's competitive spirit – based on Schauss's experiments. Exactly how effective it was is still an open question – the statistics seemed to indicate that while the pink room was in use, the Iowa Hawkeyes had a higher than average home win rate, but there could be many other reasons for that record (they might just have a better team, for example).
Much of the research on how colour can affect human behaviour is contradictory though. Some studies suggest it can influence everything from our mood and emotions to how fast our hearts beat, and even physical strength. Bright shades of red, for example, have been found to lead to higher states of arousal and can even stave off drowsiness. Experiments have also suggested that monotonous tasks like proof-reading can be more effectively achieved in red offices while creative tasks, such as essay writing, are better done in blue rooms. But other work has shown that red and blue can also be distracting when trying to perform tasks. Others suggest that certain personality types, such as introverts, might be more susceptible to external influences such as the colour of their surroundings.
These contradictions have led some researchers to warn against placing too much emphasis on claims about the therapeutic and psychological benefits of different colours, saying there is still insufficient evidence to support them.
But there are some areas where colour has been found to have a clear influence on our brains. For example, it can mess with the way we experience our other senses, such as taste and flavour, or even our preference for music.
One thing that red seems to convey, fairly consistently, is sweetness. One study of more than 5,300 people from around the world found that red-coloured drinks were most likely to be regarded as the sweetest, no matter where the participants came from.
Marie Wright, chief global flavourist at ADM Nutrition, a multinational food and drink processor, recalls a particular product test for a strawberry flavour the company had devised. Volunteers struggled to detect changes in sweetness as they tested the flavouring. But when Wright and her colleagues brightened the redness of the liquid rather than upping its sugar content, the participants began reporting it was tasting sweeter.
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"We found that you can make something feel sweeter if it's brighter coloured," says Wright. "It's just like a bright red apple: before you've bitten into it, you expect it to be sweeter." She says that brightening the colour can trick the brain so much that it has allowed them to lower sugar levels in some recipes by 10-20%, although the results from these tests have not been published in any academic journals to date.
It's important to be cautious around colours and nutrition, though – there is some evidence that colour can alter how we experience food, but not necessarily impact our consumption levels in the long term. Charles Spence, a psychologist at the University of Oxford who studies how our senses interact with each other and author of a book on the science of eating, says much of the crossmodal influences between colour, flavour and mouthfeel come from ingrained social associations we build up during our daily lives. Most of these come from marketing and packaging, he says, but also from our experiences of foods we eat day to day.
At first sight, one of these drinks will probably have seemed sweeter to you than the other (Credit: Getty Images)
One thing is clear: we do indeed eat first with our eyes. When we see an artificially coloured product, we confer all sorts of assumptions and expectations on it before it gets anywhere near our mouths. We might expect a bright blue ice lolly, for example, to taste of raspberry because we've been trained to expect that from other ice lollies of that colour we have eaten (interestingly Taiwanese consumers might instead associate a clear blue colour with a mint flavour, while British youngsters would expect a raspberry flavour). And when chefs or food companies play with that automatic association, it can meddle with how we experience the food, says Spence. If the blue ice lolly tastes of orange, it would likely take longer to identify that flavour. Whether it can alter the intensity of the flavour we experience is still somewhat disputed in the scientific literature, with some studies finding an effect, and others not.
Another study looked at how the colour of a wine bottle label influenced the way volunteers perceived the flavour of the red wine within: red and black labels, for example, made it more likely that they would describe the wine as "tangy".
Strangely, colour can convey other types of sensual information too. Imagine an advert for a towel pops up on this page – immediately, the softness is palpable, almost as if you can feel it through the screen. But that perceived plushness might not be down to high thread count you can see on the screen, it might be its pastel colour, at least according to the work of Atefeh Yazdanparast Ardestani, an associate professor in the school of management at Clark University in Worcester, Massachusetts.
"When I close my eyes, and think about softness, certain colours come to my mind – they're usually lighter ones, light pink, light blue," she says. "That was the question I had in my mind: what is the correspondence between our sense of vision and our sense of touch?" Put simply, could colours convey softness or hardness without hands-on experience?
So Ardestani ran some tests. She asked volunteers to write down the colours they pictured when imagining softness and, sure enough, they mirrored her own, skewing towards pale shades. Then she asked volunteers to look at different colours, three at a time: each was at the same saturation, or intensity, but they varied from light to dark. When given adjectives to describe them, in 91.2% of the cases the lightest shade was selected as the softest.
The darker the colour we see, the more intense haptic sensation – Atefeh Yazdanparast Ardestani
Although her findings have yet to be published and are undergoing academic peer review as part of a larger scientific study, she cites similar work with Turkish and Lebanese volunteers that produced similar findings. Ardestani studied American volunteers, so if her results stand up to scrutiny, it suggests that softness may be a structural association with lighter colours rather than a semantic, or linguistic, one. "The darker the colour we see, the more intense haptic sensation," she says. In evolutionary terms it could be that darker colours served as some sort of warning to our ancestors, "priming them to be safe", Ardestani speculates.
Ardestani's broader work focuses on consumer decision-making, so she wanted to see how these findings might be leveraged outside the laboratory. Again, she devised a test, this time asking volunteers to look at products on a screen in pairs – each the same colour, but one much lighter in shade. Those products were deliberately items where haptics, or touch, might prove important in purchasing decisions – think towels, bedsheets, sofas.
"We noticed that yes, the colour lightness results in higher anticipated softness, which translates into higher purchase intention." Volunteers were also willing to pay more for the objects they perceived as being softer.
What appears to be happening is that our brains are using colour as a visual signal to compensate for touch. And it is employed to great affect by those who want to sell us stuff – toilet roll, for example, is usually protected from our hands by plastic packaging in supermarkets, but is almost always a light pastel shade.
"90% of our initial product assessments are based on colour," adds Ardestani.
Colours can often have special significance and meaning in some cultures (Credit: Getty Images)
But while pale shades may suggest softness, colour intensity suggests quantity, according to Karen Schloss, a psychologist at the University of Wisconsin-Madison and one of the world's foremost colour researchers. She has helped to devise the ecological valence theory for why we favour certain colours over others. She points to legends on data graphs, or maps: the colours chosen – more specifically, their intensity – might be intended to use that association to manipulate how you interpret that information. "People infer that darker colours map to larger quantities, which has been used very well in most of the pandemic maps I've seen – more cases, or fatalities, represented with darker colours," she says, citing her own work as well as that of others on how we're behaviourally conditioned to make that link.
Associations like this can lead to problems, Schloss warns. If data is presented in a way that uses lighter colours for larger quantities, it can lead people to misunderstand what they are seeing. If a map comes up on a screen for a split second, "you're going to interpret dark is more, not light is more", even if that isn't what the data really shows, she says.
But Schloss has also shown that colour can be used for good too – such as encouraging better civic behaviour. Her recent research has delved into the meanings we ascribe to colours. "We wanted to understand how people's association with colour influences their expectations – so we could anticipate them, and design to match them, and so make it easier to interpret," she says.
Colours are often used to help convey information about which recycling bins rubbish should be sorted into (Credit: DonSmith/Alamy)
She and her colleagues used recycling bins as the basis of a particular experiment.
Imagine six such bins, identical in size and shape, but each earmarked for a different category with signs that read "glass", "metal", "compost" and so on. Schloss posited that changing the colour of a bin might subtly telegraph its purpose, helping to streamline behaviour and minimise mistakes in sorting. When she and her team showed volunteers images of six differently coloured bins and asked to label them as they saw fit, a pattern emerged. Some colours were closely associated with a category: browns and yellows instantly suggested trash, for example. Others, though, were more weakly associated: red, for instance, didn't instantly evoke any category. There was, however, a slight preference to label red bins with "plastic" when asked to choose among the six.
The meaning of colour, then, is contextual, Schloss continues. A single white bin might obviously suggest paper, while a single red bin would mean little. Taken together, though, a series of six differently coloured trash cans can play off each other, and communicate far more, and more subtly.
Other studies have shown that colours can directly impact performance, especially among children. When eight- and nine-years-olds conducted a series of tasks in the presence of different shades, academics found their overall performance was significantly worse around red versus grey, which was used as a baseline. And forget blue-sky thinking, try green-space thinking – at least if one study into creativity is credible, which showed a correlation between creativity among children and the presence of that colour, or objects of that colour such as plants. And if you want a child to concentrate, you might consider painting a classroom in a vivid palette and so bolster their reading scores.
"It all suggests colour is far more powerful than we thought," says Schloss.
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Opex 360
L’armée ukrainienne a reçu des « mines à haut pouvoir de destruction » de fabrication française
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays donnent le détail des équipements qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne, les autorités françaises sont beaucoup plus discrètes sur la nature de l’aide militaire apportée à Kiev. Une démarche assumée par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, comme il s’en est expliqué auprès du Journal du Dimanche.
« Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne », a en effet affirmé M. Lecornu, avant de soutenir que le montant de l’aide fournie à Kiev est plus élevé que le chiffre de 160 millions d’euros avancé jusqu’ici.
« Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons [d’armes et d’équipements] ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc », a ainsi affirmé le ministre.
Cela étant, et au-delà de la discrétion affichée par Paris au sujet de ses livraisons d’armes à Kiev, on sait que des missiles anti-chars MILAN et anti-aérien MISTRAL ont pris le chemin de l’Ukraine, de même que douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], bientôt rejoints par six autres exemplaires, et un « nombre significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB].
Et probablement qu’il faut ajouter à cette liste la mine antichar à haut pouvoir de destruction [HPD F2]. Étant donné que celle-ci est en dotation au sein des forces françaises, belges et norvégiennes [et aussi suisses, sous l’appellation Panzerabwehrmine 88 – ou Pzaw Mi 88], on ne peut cependant pas avoir de certitude sur la provenance des exemplaires livrés à l’armée ukrainienne, qui a assuré en disposer.
En effet, une photographie montrant un officier ukrainien prendre la pose devant un stock de mines HPD F2 a récemment été diffusée via Twitter… De même qu’une vidéo d’un blindé russe présumé détruit par l’une d’elles.
Apart from equipment we get from Dimko, we also receive anti-vehicle mines from Germany and France as military aid (I think).
We received DMs before, and now there are new white ones HPD2A2 from 🇫🇷!
They are better than Soviet ones we had, see video how we use them 🧵 pic.twitter.com/BP3GYVRw74
— Максим (@kms_d4k) July 7, 2022
« Elles sont meilleures que celles d’origine soviétique que nous avions », a commenté l’officier ukrainien à l’origine de ces documents.
La mine HPD F2 a été mise au point par Thomson-TRT Défense [TTD, devenu Thales Optronique SA en 2000, ndlr]. D’une masse totale de 7,2 kg, son fonctionnement repose sur l’effet « Misznay-Chardin », c’est à dire que le souffle de son explosion s’étend perpendiculairement à la couche de sa charge explosive. Composée d’un allumeur électronique qui détecte le passage d’un véhicule à sa verticale, elle peut perforer jusqu’à 150 mm de blindage.
Cette mine s’arme après un délai de dix minutes après avoir été enfouie [jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, ndlr]. « Après 30 jours révolus », explique un document de l’École du Génie d’Angers, elle s’auto-neutralise. Dès lors, sa « localisation au détecteur de mine devient possible » et le « franchissement du champ de mines est sans danger ».
L’armée ukrainienne a reçu des « mines à haut pouvoir de destruction » de fabrication française
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays donnent le détail des équipements qu’ils fournissent à l’armée ukrainienne, les autorités françaises sont beaucoup plus discrètes sur la nature de l’aide militaire apportée à Kiev. Une démarche assumée par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, comme il s’en est expliqué auprès du Journal du Dimanche.
« Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne », a en effet affirmé M. Lecornu, avant de soutenir que le montant de l’aide fournie à Kiev est plus élevé que le chiffre de 160 millions d’euros avancé jusqu’ici.
« Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons [d’armes et d’équipements] ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc », a ainsi affirmé le ministre.
Cela étant, et au-delà de la discrétion affichée par Paris au sujet de ses livraisons d’armes à Kiev, on sait que des missiles anti-chars MILAN et anti-aérien MISTRAL ont pris le chemin de l’Ukraine, de même que douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], bientôt rejoints par six autres exemplaires, et un « nombre significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB].
Et probablement qu’il faut ajouter à cette liste la mine antichar à haut pouvoir de destruction [HPD F2]. Étant donné que celle-ci est en dotation au sein des forces françaises, belges et norvégiennes [et aussi suisses, sous l’appellation Panzerabwehrmine 88 – ou Pzaw Mi 88], on ne peut cependant pas avoir de certitude sur la provenance des exemplaires livrés à l’armée ukrainienne, qui a assuré en disposer.
En effet, une photographie montrant un officier ukrainien prendre la pose devant un stock de mines HPD F2 a récemment été diffusée via Twitter… De même qu’une vidéo d’un blindé russe présumé détruit par l’une d’elles.
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« Elles sont meilleures que celles d’origine soviétique que nous avions », a commenté l’officier ukrainien à l’origine de ces documents.
La mine HPD F2 a été mise au point par Thomson-TRT Défense [TTD, devenu Thales Optronique SA en 2000, ndlr]. D’une masse totale de 7,2 kg, son fonctionnement repose sur l’effet « Misznay-Chardin », c’est à dire que le souffle de son explosion s’étend perpendiculairement à la couche de sa charge explosive. Composée d’un allumeur électronique qui détecte le passage d’un véhicule à sa verticale, elle peut perforer jusqu’à 150 mm de blindage.
Cette mine s’arme après un délai de dix minutes après avoir été enfouie [jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, ndlr]. « Après 30 jours révolus », explique un document de l’École du Génie d’Angers, elle s’auto-neutralise. Dès lors, sa « localisation au détecteur de mine devient possible » et le « franchissement du champ de mines est sans danger ».
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« Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne », a en effet affirmé M. Lecornu, avant de soutenir que le montant de l’aide fournie à Kiev est plus élevé que le chiffre de 160 millions d’euros avancé jusqu’ici.
« Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons [d’armes et d’équipements] ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc », a ainsi affirmé le ministre.
Cela étant, et au-delà de la discrétion affichée par Paris au sujet de ses livraisons d’armes à Kiev, on sait que des missiles anti-chars MILAN et anti-aérien MISTRAL ont pris le chemin de l’Ukraine, de même que douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], bientôt rejoints par six autres exemplaires, et un « nombre significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB].
Et probablement qu’il faut ajouter à cette liste la mine antichar à haut pouvoir de destruction [HPD F2]. Étant donné que celle-ci est en dotation au sein des forces françaises, belges et norvégiennes [et aussi suisses, sous l’appellation Panzerabwehrmine 88 – ou Pzaw Mi 88], on ne peut cependant pas avoir de certitude sur la provenance des exemplaires livrés à l’armée ukrainienne, qui a assuré en disposer.
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La mine HPD F2 a été mise au point par Thomson-TRT Défense [TTD, devenu Thales Optronique SA en 2000, ndlr]. D’une masse totale de 7,2 kg, son fonctionnement repose sur l’effet « Misznay-Chardin », c’est à dire que le souffle de son explosion s’étend perpendiculairement à la couche de sa charge explosive. Composée d’un allumeur électronique qui détecte le passage d’un véhicule à sa verticale, elle peut perforer jusqu’à 150 mm de blindage.
Cette mine s’arme après un délai de dix minutes après avoir été enfouie [jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, ndlr]. « Après 30 jours révolus », explique un document de l’École du Génie d’Angers, elle s’auto-neutralise. Dès lors, sa « localisation au détecteur de mine devient possible » et le « franchissement du champ de mines est sans danger ».
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« Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne », a en effet affirmé M. Lecornu, avant de soutenir que le montant de l’aide fournie à Kiev est plus élevé que le chiffre de 160 millions d’euros avancé jusqu’ici.
« Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons [d’armes et d’équipements] ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc », a ainsi affirmé le ministre.
Cela étant, et au-delà de la discrétion affichée par Paris au sujet de ses livraisons d’armes à Kiev, on sait que des missiles anti-chars MILAN et anti-aérien MISTRAL ont pris le chemin de l’Ukraine, de même que douze Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], bientôt rejoints par six autres exemplaires, et un « nombre significatif » de Véhicules de l’avant blindé [VAB].
Et probablement qu’il faut ajouter à cette liste la mine antichar à haut pouvoir de destruction [HPD F2]. Étant donné que celle-ci est en dotation au sein des forces françaises, belges et norvégiennes [et aussi suisses, sous l’appellation Panzerabwehrmine 88 – ou Pzaw Mi 88], on ne peut cependant pas avoir de certitude sur la provenance des exemplaires livrés à l’armée ukrainienne, qui a assuré en disposer.
En effet, une photographie montrant un officier ukrainien prendre la pose devant un stock de mines HPD F2 a récemment été diffusée via Twitter… De même qu’une vidéo d’un blindé russe présumé détruit par l’une d’elles.
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July 7, 2022
« Elles sont meilleures que celles d’origine soviétique que nous avions », a commenté l’officier ukrainien à l’origine de ces documents.
La mine HPD F2 a été mise au point par Thomson-TRT Défense [TTD, devenu Thales Optronique SA en 2000, ndlr]. D’une masse totale de 7,2 kg, son fonctionnement repose sur l’effet « Misznay-Chardin », c’est à dire que le souffle de son explosion s’étend perpendiculairement à la couche de sa charge explosive. Composée d’un allumeur électronique qui détecte le passage d’un véhicule à sa verticale, elle peut perforer jusqu’à 150 mm de blindage.
Cette mine s’arme après un délai de dix minutes après avoir été enfouie [jusqu’à 1,5 mètre de profondeur, ndlr]. « Après 30 jours révolus », explique un document de l’École du Génie d’Angers, elle s’auto-neutralise. Dès lors, sa « localisation au détecteur de mine devient possible » et le « franchissement du champ de mines est sans danger ».
France24 - Monde
Joe Biden en Arabie saoudite ou le retour de la realpolitik américaine
Publié le : 15/07/2022 - 06:48Modifié le : 15/07/2022 - 20:20
Romain BRUNET
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Le président américain Joe Biden est arrivé vendredi en Arabie saoudite pour une visite de deux jours. C'est un pays avec lequel il a pris ses distances durant sa campagne électorale et lors de ses dix-huit premiers mois à la Maison Blanche, mais la guerre en Ukraine et le contexte géopolitique au Moyen-Orient le contraignent à revoir sa doctrine.
Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 15 juillet, en Arabie saoudite pour une visite destinée à remettre à plat les relations de Washington avec un pays auquel il avait promis le statut de "paria" sur la scène internationale après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.
Le chef de la Maison blanche s'est entretenu avec le prince héritier Mohamed ben Salmane, qu'il a salué par un simple contact du poing, et d'autres officiels saoudiens avec lesquels il devait évoquer les enjeux du pétrole et de la sécurité énergétique, la défense et la sécurité régionale ainsi que les droits humains.
Fait inhabituel : le président des États-Unis a jugé indispensable de publier une tribune dans le Washington Post pour justifier son choix de se rendre, vendredi 15 et samedi 16 juillet, en Arabie saoudite.
"Je sais que beaucoup ne sont pas d'accord avec ma décision d'aller en Arabie Saoudite", écrit Joe Biden dans ce texte, avant de tenter de rassurer : "Mes vues sur les droits humains sont claires et durables et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage."
Partenaire privilégié de Washington depuis le fameux "pacte de Quincy" conclu en 1945, le royaume saoudien a accueilli ces trente dernières années tous les présidents américains, sans exception. George Bush père, Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama ou Donald Trump : tous se sont rendus au moins une fois à Riyad durant leur mandat, la palme revenant à Barack Obama avec quatre visites effectuées entre 2009 et 2016.
>> À voir : Joe Biden au Moyen-Orient : "Joe Biden fait une croix définitive sur l'affaire Khashoggi"
L’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, qui travaillait pour le Washington Post, a changé la donne. Deux ans plus tard, Joe Biden a promis, lors de sa campagne présidentielle, en 2020, de réduire la monarchie saoudienne au rang de "paria". Le but affiché était clair : prendre le contrepied de son prédécesseur, Donald Trump, en faisant de la défense des valeurs démocratiques et des droits humains une priorité.
Une fois élu, Joe Biden a tenu parole. En l’espace de quelques jours, en février 2021, il a remis en cause le soutien apporté par les États-Unis à l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, a retiré les Houthis de la liste noire américaine des organisations terroristes et a déclassifié un rapport de la CIA concluant que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, avait "validé" le meurtre de Jamal Khashoggi. Mais voilà désormais le président américain prêt à renforcer les liens entre les États-Unis et l’Arabie saoudite et à rencontrer "MBS". Un revirement qui a de quoi surprendre.
"L’invasion russe de l’Ukraine a rebattu toutes les cartes"
"C’est un déplacement qui ne va pas de soi vis-à-vis de l’opinion publique américaine, compte tenu de la posture adoptée par Joe Biden au début de son mandat. Du côté des Démocrates, on l’accuse de se renier. Et du côté des Républicains, on ricane en disant qu’il fait comme Trump après l’avoir résolument critiqué. Sa tribune vise donc à répondre par anticipation à ces attaques", explique David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et enseignant-chercheur rattaché à l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas), rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.
"Nous avons renversé la politique de chèques en blanc que nous avions héritée" du précédent président Donald Trump, se défend Joe Biden dans sa tribune. "Depuis le début, mon but a été de réorienter – mais pas de rompre – les relations", assure-t-il.
>> À lire : Arabie saoudite : l'administration Biden ne cache pas "son hostilité vis-à-vis de MBS"
"Joe Biden a été rattrapé par le principe de réalité, à savoir la défense des intérêts géopolitiques et stratégiques américains, analyse David Rigoulet-Roze. L’invasion russe de l’Ukraine a rebattu toutes les cartes en faisant grimper le prix du pétrole et en causant une inflation qui touche l’ensemble des pays occidentaux, dont les États-Unis. Cette situation redonne une place centrale à l’Arabie saoudite que Joe Biden ne peut pas ignorer."
Washington voudrait par conséquent que le premier exportateur de brut du monde ouvre les vannes pour calmer l'envolée des cours de l'or noir et apaiser l'inflation, qui, outre les conséquences économiques, plombe les chances des Démocrates aux élections législatives de mi-mandat en novembre.
En cas d’échec sur le nucléaire iranien, contenir Téhéran
Au-delà de la question du pétrole, d’autres dossiers seront au menu du déplacement de Joe Biden, qui promet notamment dans sa tribune d'"approfondir et d'étendre" le processus de normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes, lancé sous la tutelle de Donald Trump. Un dossier directement lié à la question du nucléaire iranien.
"Les Américains commencent à prendre acte du fait qu’ils ne pourront probablement pas finaliser un accord sur le nucléaire avec Téhéran, souligne David Rigoulet-Roze. Par conséquent, leur objectif, désormais, est de contenir l’Iran en mettant sur pied une architecture régionale de défense associant Israël et les pays arabes. Or, il ne peut pas y avoir de système de sécurité global performant sans l’Arabie saoudite."
>> À lire : Nucléaire iranien : de l’espoir diplomatique à une nouvelle escalade
Les propos tenus par Joe Biden en Israël, jeudi, confirment cette tendance. Le président américain a affirmé privilégier la voie diplomatique face à Téhéran, tout en précisant que les États-Unis n'allaient "pas attendre indéfiniment" l'Iran pour parvenir à un accord visant à relancer celui de 2015, alors que les négociations piétinent.
Joe Biden doit notamment prendre part à un sommet du Conseil de coopération du Golfe qui rassemblera les dirigeants de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, du Koweït, d'Oman, du Qatar et des Émirats arabes unis. Les dirigeants d'Égypte, d'Irak et de Jordanie devraient également être présents, selon un haut responsable américain cité par l’AFP.
Garder l’avantage sur la Chine
Enfin le dernier dossier, moins médiatisé celui-là, concerne la rivalité entre Washington et Pékin, à peine abordée en quelques mots par Joe Biden – "nous mettre dans la meilleure situation possible pour supplanter la Chine" – dans sa tribune publiée dans le Washington Post.
"Mohammed ben Salmane a laissé entendre en début d’année que l’Arabie saoudite pourrait libeller ses ventes de pétrole aux Chinois en yuans et non plus en dollars, ce qui serait une bombe dans la mesure où l’essentiel des transactions du marché pétrolier se fait en pétro-dollars, souligne David Rigoulet-Roze. En terme de prestige et de statut pour la puissance américaine sur le monde, un tel changement serait un bouleversement majeur. La menace à peine voilée était tout sauf anodine et le message subliminal a été parfaitement reçu à Washington."
La realpolitik a donc repris le dessus sur la vision du monde de Joe Biden, permettant à l’Arabie saoudite de passer en quelques mois seulement du statut de "paria" à celui de partenaire à nouveau incontournable pour les États-Unis.
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Nucléaire iranien : les États-Unis ne "vont pas attendre indéfiniment", affirme Joe Biden
Joe Biden en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient
Joe Biden va rencontrer le prince saoudien Mohammed ben Salmane en juillet au Moyen-Orient
BBC
Interest in flying saucers shot up around the same moment it became plausible that humans would visit space – Katharine Coldiron
It's only there for a moment in the trailer for Jordan Peele's new horror film, Nope, but it's definitely there: a flying saucer. Judging by the twists and turns in Peele's previous films, Get Out and Us, it's impossible to say whether its real or fake, whether it's from the Earth or from outer space, but that glimpse of sparkling silver is tantalising. Maybe, just maybe, Nope will be a proper flying-saucer movie – a celebration of one of the most recognisable and spine-tingling shapes in the history of popular culture.
More like this: - Flash Gordon: An erotic sci-fi extravaganza - Don't Look Up: The stories that reflect our oldest fear - Is this the worst film ever made?
"By the end of the 1950s," says Andrew Shail, senior lecturer in film at Newcastle University, "that particular shape had become a shorthand for 'spacecraft piloted by beings from another world', available to everyone working in the visual arts." Sure enough, flying saucers have signified mysterious visitors from Mars and beyond in countless films, TV series, novels, comics, and even hit records, from Mulder's I Want To Believe poster in The X-Files TV series to the popular children's picture book, Aliens Love Underpants. The flying saucer is a design classic – the archetypal Unidentified Flying Object. And yet it didn't take off, so to speak, until the 1950s, when the world went flying-saucer crazy.
Science-fiction artists had drawn circular spacecraft long before that: an early Flash Gordon strip from 1934 features a spinning "squadron of deadly space-gyros". But if you flick through copies of Startling Stories, Super Science Stories and other pulp magazines of the period, you'll see that in the first half of the 20th Century, aliens preferred their transport to resemble submarines and airships.
A UFO or flying saucer appears in the trailer for Jordan Peele's latest film, Nope, which is released on 22 July and stars Daniel Kaluuya (Credit: Universal Studios)
That all changed 75 years ago. In June 1947, a commercial pilot, Kenneth Arnold, claimed to have seen nine "flying discs" zipping across Washington state in the US at 1,200 mph. The editor of the East Oregonian newspaper sent this utterly unverifiable story to the Associated Press news service, and on 26 June, Hearst International put out a press release that contained the fateful term "flying saucers". The story spread around the globe considerably faster than 1,200 mph. Soon there were hundreds of other reported sightings – including one of crashed flying-saucer debris in Roswell, New Mexico. Some of these reports were clearly hoaxes: it wasn't hard to fake a saucer photograph if you had a hubcap, frisbee or pizza to hand. Some sightings, says Shail, were of "weather balloons, Zeppelins, cloud formations and experimental aircraft being developed by the US Air Force as part of the Cold War". And, just to be open-minded about it, perhaps some of the sightings were of Martians who were hovering over sparsely populated parts of the Earth for the fun of it. But one thing was certain: saucer-mania had begun.
In 1953, Donald H Menzel's book on this hysteria, Flying Saucers, offered three explanations. "First, flying saucers are unusual. All of us are used to regularity. We naturally attribute mystery to the unusual. Second, we are all nervous. We live in a world that has suddenly become hostile. We have unleashed forces we cannot control; many persons fear we are heading towards a war that will destroy us. Third, people are enjoying this fright to some extent. They seem to be a part of an exciting piece of science fiction."
Seventy-five years ago, in July 1947, crashed flying-saucer debris was found in Roswell, New Mexico (Credit: Getty Images)
The nervousness Menzel mentions had several causes. One was that the US and the USSR were competing to be the first superpower to put a satellite into orbit: the USSR won with Sputnik 1 in 1957. "Interest in flying saucers shot up around the same moment it became plausible that humans would visit space," says Katharine Coldiron, the author of the Midnight Movies Monograph guide to one notoriously terrible saucer movie, Plan 9 from Outer Space. "The human imagination spirals out in all sorts of directions when something like the space race radically stimulates it. I think we're seeing the same thing happen with climate change – creators of all kinds have been stimulated to make art about the possible end of our species, and, in fiction at least, we're just seeing that wave gain critical mass."
Americans had other things to worry about, too: unemployment, inflation, the threat of a Soviet invasion, and, especially, the possibility that their own cities might be razed by the kind of atomic bombs that had devastated Hiroshima and Nagasaki in 1945. One way of sublimating all that fear was to focus on flying saucers, "a phenomenon that was mysterious and entertaining," Jack Womack, an award-winning science-fiction author, tells BBC Culture, "but not necessarily threatening, unlike the possibility of nuclear war".
Flying saucers in popular culture
Almost as remarkable as all the saucer sightings was the fact that so many people wrote memoirs about them. Womack's collection of these memoirs is the subject of his book, Flying Saucers Are Real!, which includes excerpts from Those Sexy Saucer People, Flying Saucers and the Scriptures, and Round Trip To Hell in a Flying Saucer. One choice example is George W Van Tassel's I Rode a Flying Saucer, which was published in 1952. "He is honest enough to note that he didn't actually ride a flying saucer," says Womack, "but the space brothers suggested that he give his work a more marketable title." As ludicrous as many of these supposedly non-fiction books were, though, there were some learned theses among them. Carl Jung, the Swiss psychiatrist, pondered the topic in Flying Saucers: A Modern Myth of Things Seen in the Sky, published in 1959.
By this time, flying saucers had flown all the way through popular culture. Comics, unsurprisingly, were bursting with saucers. One special issue of EC Comics' Weird Science-Fantasy in 1954 boasted: "EC Challenges The US Air Force With This Illustrated, Factual Flying Saucer Report." In the world of animation, Chuck Jones's Bugs Bunny cartoon, Haredevil Hare, introduced Marvin the Martian in 1948. He was piloting a Buck Rogers-style rocket ship on this occasion, but when Marvin visited Bugs on Earth in The Hasty Hare in 1952, he had traded up to a flying saucer.
The first flying-saucer picture was a low-budget independent called The Flying Saucer (1950) (Credit: Alamy)
In 1951, Ella Fitzgerald recorded a jazzy number written by Arthur Pitt and Elaine Wise called Two Little Men in a Flying Saucer, a satirical catalogue of humanity's off-putting habits, as seen by the little green men of the title: "During their mission / Heard a politician / Making speeches as they travelled by / But they departed / Faster than they started / Because the hot air blew them sky high." (The song has since been simplified into a nursery-school counting song.) But no medium was more besotted by flying saucers than cinema.
The first flying saucer film, called, yes, The Flying Saucer, came out in 1950. This was a low-budget independent thriller written, directed and produced by its star, Mikel Conrad, and marketed with the suggestion that it might be based on the truth. "What are they?," asked a poster's slogan. "Where are they from? Have you seen a flying saucer?" In the following year, 1951, Hollywood released two bona fide saucer classics. One was Robert Wise's The Day the Earth Stood Still, in which an alien ambassador named Klaatu (Michael Rennie) warns the human race to "live in peace, or pursue your present course and face obliteration". His smooth, windowless saucer is the last word in interplanetary minimalism. The other 1951 classic was Howard Hawks' The Thing from Another World, in which an alien spaceship is recovered from the Arctic ice. In the source material, a short story by John W Campbell, the spaceship is "like a submarine... 280 ft long and 45 ft in diameter", but in the film it's a saucer – and its one surviving crewmember is a monstrous predator. "In their own way, each of these films embodied the dark undercurrent of social paranoia that besieged America," writes Michael Stein in Alien Invasions! The History of Aliens in Pop Culture. "One evoked the fear of subversive invasion, the other addressed the nightmare of global destruction."
Hollywood released two classic saucer films in 1951 – Robert Wise's The Day the Earth Stood Still and Howard Hawks' The Thing from Another World (Credit: Alamy)
Considering how regularly flying saucers have been substitutes for more earthbound terrors, it will be fascinating to see what they represent in Nope. So far, Peele's ingenious horror movies have been cutting social commentaries, with an emphasis on the racism endured by black Americans. Will Nope continue this trend? "Peele's decision to make a UFO movie is unsurprising," says Mark Bould, the author of the Routledge Film Guidebook to Science Fiction, "because there has always been a racial element to accounts of flying saucers and alien abduction. In the late 1940s, the aliens were often described as exaggeratedly, excessively white people. African Americans are the descendants of abductees, the victims of technologically advanced pallid aliens who suddenly appeared from far away, and African-American science fiction and Afrofuturism frequently return to this brutal historical rupture. Nope is just the latest example to make this mothership connection."
The end of saucer-mania
Back in the 1950s, flying saucer films didn’t always have such profound socio-political concerns. They included Devil Girl from Mars (1954), This Island Earth (1955), Forbidden Planet (1956), Invasion of the Saucer-Men (1957) and The Atomic Submarine (1959). One of the greatest was Earth Vs The Flying Saucers (1956), with typically fabulous stop-motion animation by Ray Harryhausen. One of the not-so-greatest was the aforementioned Plan 9 From Outer Space (1957).
One of the greatest 1950s flying-saucer films was Earth Vs The Flying Saucers (1956), with stop-motion animation by Ray Harryhausen (Credit: Alamy)
What they all had in common was the saucer. From a filmmaker's perspective, this iconic spacecraft was a godsend, in that it was relatively easy to construct and shoot. Unlike a traditional rocket, it could switch direction without any need to show it turning around. It also looked fantastic.
The flying saucer appears in an era of secretive new technologies, primarily military, including the atomic bomb… but also a flood of new domestic consumer technologies – Mark Bould
"The great thing about flying saucer design is that it is simple to the point of abstraction," Bould tells BBC Culture. "Its perfect symmetry insists that it is not some naturally occurring thing, while the absence of familiar signifiers of flight – no wings, no engines – insists that it must be not only a technological artefact but an incredibly advanced one. It asserts its place far ahead of us in the western mythology of progress."
Not that the saucer was entirely other-worldly. Its shiny curved surface, behind which lurked all sorts of complicated wires and valves, reflected the most fashionable cars, ovens, and washing machines of the post-war period. "The flying saucer appears in an era of secretive new technologies, primarily military, including the atomic bomb," Bould tells BBC Culture, "but also a flood of new domestic consumer technologies, the inner workings of which become increasingly mysterious to the average householder. The flying saucer seems to incorporate both tendencies, writ large across American skies."
The big sci-fi hit of the 1950s was not an alien invasion movie, it was Disney's 20,000 Leagues Under the Sea (Credit: Alamy)
The flight didn't last for long. As the 1950s came to an end, saucer-mania waned, both in terms of reported sightings, and silver-screen appearances. "When it came to flying saucer movies, the horror ones did better than the serious ones," says Mark Jancovich, the author of Rational Fears: American Horror Genre in the 1950s. "And you could make the horror ones quite cheaply. What happened was that science-fiction horror moved into the cheap, low-budget end of the market. Studios also recognised that the really big sci-fi hit of the 1950s was not an alien invasion movie, it was Disney's 20,000 Leagues Under the Sea. You then got this wave of period sci-fi films like The Time Machine, The Curse of Frankenstein and The Lost World [starring Klaatu himself, Michael Rennie]. The Victorian settings of gothic horror films made them seem respectable, whereas flying saucers moved downmarket as the 1950s went on."
Meanwhile, in the real world, 1961 was the year when Yuri Gagarin orbited the planet, and President John F Kennedy announced the goal of "landing a man on the Moon and returning him safely to the Earth". Actual space travel was so astounding that flying saucers seemed quaint in comparison. Finally, in 1969, the US Air Force's survey of saucer sightings, Project Blue Book, closed with the publication of a Scientific Study of Unidentified Flying Objects. Its damning conclusion: "Nothing has come from the study of UFOs in the past 21 years that has added to scientific knowledge".
Of course, people kept reporting UFO sightings in the 1960s and beyond. This very May, there was an American public congressional hearing on what are now known as UAPs – Unexplained Aerial Phenomena – although Scott Bray, the deputy director of naval intelligence, stressed that the military hadn't found "anything non-terrestrial in origin". You could argue that in popular culture, too, flying saucers have never really gone away. Super-size a flying saucer and you get the motherships in Independence Day and District 9; flip it on its side and you get the looming monoliths in Arrival. In Star Wars, the Millennium Falcon is a flying saucer with some extra pointy bits poking out of the front; and in Star Trek, the USS Enterprise is a flying saucer with a body and legs stuck on the back. But sightings of old school, unadorned flying saucers, in the sky or on the screen, are now rare. "Like any fad," says Womack, "the phenomenon in its original form simply ran its course."
Today, flying saucers are a piece of quintessential 1950s Americana to file alongside a roadside diner's chequerboard floor and the tail fins of a gas-guzzling convertible. When they're used in modern science-fiction blockbusters, such as Men in Black and Tim Burton's Mars Attacks!, it's because of that vintage quality. Maybe that's how Jordan Peele will use them, too, sensitive as he is to America's historic injustices. Once the flying saucer seemed to have hurtled down from the frightening future; now it's a relic of the comforting past.
Nope is released on 22 July in the US, and on 12 August in the UK.
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France24 - World
Mali's ruling junta suspends all UN peacekeeping rotations
Issued on: 15/07/2022 - 09:59
Georja Calvin-Smith
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In tonight's edition: Mali puts a stop to rotations of UN peacekeepers from the organisation's MINUSMA mission. Five former members of the Gambia's Intelligence Agency have been sentenced to death for the 2016 killing of a political activist called Solo Sandeng. And three years after the launch of a groundbreaking pilot programme for the world's first malaria vaccine, there is frustration from Africa that more shots aren't yet available.
El País (ESP)
A la busca de buenos vinos de viejas garnachas, el tesoro de Gredos
VINOSLa sierra de Gredos está experimentando un resurgir vitivinícola con la recuperación de sus viñedos de montaña casi centenarios. Vinos frescos, jugosos y potentes que alcanzan la excelencia y animan a recorrer la zona
A Gredos se sube, o de Gredos se baja, por carreteras ondulantes como serpentinas. Las mismas, o próximas, a las que construyeron los romanos hace unos dos mil años. Un paisaje luminoso, austero, coronado por el puerto del pico Almanzor, con sus nieves a modo de turbante del temible sarraceno al que debe el nombre. Todavía hay pastores que evitan el tráfico trasladando sus rebaños por la calzada romana. Hay que subir a los montes graníticos para contemplar sus barrancos y laderas donde viejas garnachas, casi centenarias, se aferran al terreno bajo un limpio cielo velazqueño cubierto de cirrostratos.
Ese es el tesoro de la sierra de Gredos, demasiado tiempo olvidado, hoy felizmente recuperado gracias al empeño y trabajo de un puñado de bodegueros y enólogos aventureros, obsesionados por reencontrar las cepas fundacionales del patrimonio español vitivinícola ancestral. Viejos viñedos agrupados en pequeñísimas parcelas que enseñorean las provincias de Ávila, Madrid y Toledo a unos 1.000 metros de altura, sobre suelos graníticos, veteados de pizarra en algunas zonas. Suelos capaces de absorber calor diurno para proteger luego la cepa del frío de la noche y la frescura de los hermosos amaneceres en la alta montaña, propiciando la lenta maduración de las uvas y dotando de gran frescura a los vinos.
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Tiene Gredos sus terruños repartidos por las denominaciones de origen de Méntrida, Vinos de Madrid, Cebreros y VT Castilla-León, lo que garantiza la diversidad y singularidad de sus tintos, base de la fama de pueblos como San Martín de Valdeiglesias, agua y granito entre pinos y pantanos, que algunos llaman “la costa de Madrid”. Merece la pena un paseo por su casco histórico, con sus hermosas casas solariegas, sus puertas y ventanas adinteladas de granito, escudo de armas, y bodegas rodeadas de grandes tinajas donde se fermentaba el vino. Como también merece la pena acercarse a la localidad de Cadalso de los Vidrios, en la sierra oeste de la Comunidad de Madrid, histórico pueblo que es cruce de caminos, con su hermoso palacio de Villena, del siglo XV. Y en la otra vertiente, la abulense Cebreros, dos valles y una sierra, cañada real y vía imperial, donde el vino es historia líquida, hoy destino deseado por sus gloriosas garnachas.
La épica del redescubrimiento
El renacimiento vitivinícola de Gredos tiene nombres que merecen citarse. El pionero, tal vez sin saberlo, fue el bodeguero Luis Saavedra, que en 1996 comenzó a elaborar por separado viejas garnachas plantadas en las empinadas laderas de la zona de Cenicientos (Madrid). Su crianza marcó el inicio de una recuperación ineludible. Tres años más tarde, el riojano Telmo Rodríguez (Remelluri), explorador infatigable del viñedo olvidado, junto con el piloto Carlos Sainz, redescubría el gran potencial de las viejas cepas asentadas en suelos graníticos y pizarrosos de Cebreros. En concreto, las viñas ubicadas en las laderas de Arrebatacapas, a 1.050 metros de altitud, donde la viticultura todavía se realiza con mulas. Nace así el prodigioso vino Pegaso Barrancos de Pizarra. No tarda en cundir el ejemplo. Tras él llegan otros bodegueros y enólogos, como Belarmino y Alberto Fernández, que, junto a su amigo Alfonso Chacón, crean la bodega Canopy, en El Real de San Vicente (Toledo), ubicada en la zona más alta de la denominación de origen Méntrida, al sur del valle del Tiétar. Su vino La Viña Escondida supone la definitiva confirmación.
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Le siguen los visionarios Fernando García (Bodega Marañones), José Jiménez-Landi (Jiménez-Landi) y su primo Daniel (Daniel Landi). Este último crea con Fernando García y Marc Isart Comando G (Gredos, Garnacha, Granito), aunque hoy solo continúan los dos primeros. El proyecto cuenta con el apoyo comercial de Quim Vila (Vila Viniteca), distribuidor en exclusiva de sus vinos. También nacen otros tintos míticos como Las Umbrías o Rumbo al Norte, que logra los ansiados 100 puntos Parker con su añada 2018. Posteriormente surgen más proyectos destacables, como 4 Monos Viticultores, fruto de la amistad entre Javier García, Laura Robles, David Moreno y David Velasco, cuatro madrileños que deciden embarcarse en la arriesgada aventura de elaborar vino en zonas poco conocidas y menos valoradas. Sin olvidar la creación de Bernabeleva (la ruta del oso) por Marc Isart, un gran proyecto de enoturismo que cuenta con 35 hectáreas de viñedo viejo a los pies del cerro de Guisando, junto al Arroyo del Tórtolas, ni la exitosa incursión de la bodega toledana Arrayán de la mano de la sensible y eficaz enóloga Maite Sánchez.
Entre todos han creado un conjunto de excelentes tintos que marcan el renacer de las viejas garnachas de Gredos, como este decálogo que proponemos a continuación.
Rozas 1er Cru 2019
- Bodega: Comando G. Viticultores. Avenida Constitución, 23. Cadalso de los Vidrios (Madrid).
- Teléfono: 918 64 00 60.
- Web: comandog.es.
- DO: Vinos de Madrid.
- Tipo: tinto crianza, 14,5%.
- Precio: 34 euros.
- Puntuación: 9,6+/10.
Cata. De Rozas de Puerto Real, a 900 metros de altura, proceden las uvas de este soberbio tinto, fermentado en tinos de madera, con crianza de 10 meses en tulipa de hormigón y fudres de roble. Portentoso aroma cargado de fruta madura adornado de notas florales, hierbas de tocador y especias. Goloso, potente, bien estructurado, con un final pletórico de fruta.
Pegaso Barrancos de Pizarra 2018
- Bodega: Telmo Rodríguez. El Monte. Lanciego (Álava).
- Teléfono: 945 62 83 15
- Web: telmorodriguez.com.
- DOP: Cebreros
- Tipo: tinto crianza, 14,5%.
- Precio: 34,60 euros.
- Puntuación: 9,6/10.
Cata. Un tinto refinado y poderoso, elaborado con viejos viñedos de las inmediaciones del puerto de Arrebatacapas, a unos 1.000 metros de altura, criado en barricas de roble francés de diferentes bosques. Propuesta aromática intensa y fresca, cargada de frutillos silvestres, notas de hierbas balsámicas y especias. Sabor intenso, algo licoroso, y persistente.
Peña Caballera 2018
- Bodega: Marañones. Avenida de Marcial Llorente, 69. Pelayos de la Presa (Madrid).
- Teléfono: 918 64 77 02.
- Web: bodegamaranones.com.
- DO: Vinos de Madrid.
- Tipo: tinto crianza, 14,5%.
- Precio: 30,50 euros.
- Puntuación: 9,5+/10.
Cata. Vino de parcela plantada en ladera a 850 metros de altura, en el paraje del mismo nombre, fermentado en tinos abiertos de roble de 33 hectolitros, con crianza durante 12 meses en barricas usadas de roble francés. Aroma rico en matices florales que perfuman su amplia frutosidad, realzada por las notas balsámica. Goloso, de regusto levemente especiado.
Alto de la Estrella 2019
- Bodega: SotoManrique. Carretera Ávila-Toledo, s/n. Cebreros (Ávila).
- Teléfono: 646 80 75 06.
- Web: sotomanrique.com.
- DO: Cebreros.
- Tipo: tinto crianza, 14,5%.
- Precio: 30 euros.
- Puntuación: 9,5/10.
Cata. Singular vino de una viña plantada en el año 1961, a 1.100 metros de altitud, en el puerto de Arrebatacapas, con crianza en fudre de 2.000 litros durante 15 meses. Complejo aroma de fresca frutosidad madura, realzada por el toque de madera, con sugestivas pinceladas florales y notas balsámicas. Goloso y consistente, de paladar redondo y final persistente.
Bernabeleva Carril del Rey 2019
- Bodega: Bernaveleda. N-403 Ávila-Toledo kilómetro 81,600. San Martín de Valdeiglesias (Madrid).
- Teléfono: 915 09 19 09.
- Web: bernabeleva.com.
- DO: Vinos de Madrid.
- Tipo: tinto crianza, 13,5%.
- Precio: 30 euros.
- Puntuación: 9,5/10.
Cata. El encanto de las viejas garnachas procedente de una parcela de 4,2 hectáreas plantadas en ladera hace 75 años, fermentas con raspón y largas maceraciones en frío, para terminar con una crianza de 11 meses en roble francés. Aroma profundo a fruta licorosa y flor, enmarcada en madera, especias y tostados. Sabroso, potente, llena la boca con regusto frutal.
Aguja Del Fraile 2019
- Bodega: 4 Monos Viticultores. Ronda de la Sangre, 19. Cadalso de los Vidrios (Madrid).
- Teléfono: 660 16 25 00.
- Web: vinosdemadrid.es.
- DO: Vinos de Madrid.
- Tipo: tinto crianza, 14,5%.
- Precio: 25 euros.
- Puntuación: 9,4+/10.
Cata. Vino elaborado con cepas con entre 65 y 90 años plantadas a unos 850 metros de altitud, fermentado en fudre y criado en barricas usadas de roble durante 16 meses. Aroma pletórico de fruta madura especiada y perfumes florales, todo refrescado por las notas balsámicas. Jugoso y afrutado, con buena acidez y estructura pulida que se expresa con elegancia.
Piélago 2018
- Bodega: Jiménez-Landi. Avenida La Solana, 39. Méntrida (Toledo).
- Teléfono: 918 17 82 13.
- Web: jimenezlandi.com.
- DO: Méntrida.
- Tipo: tinto crianza, 15%.
- Precio: 30,50 euros.
- Puntuación: 9,4/10.
Cata. Logrado ensamblaje de cuatro parcelas diferentes situadas en el pueblo de El Real De San Vicente. El vino ha fermentado en barricas de roble tras largas maceraciones con el raspón, y ha sido criado durante 14 meses de roble francés. Intenso aroma de fresca frutosidad madura, notas de flor, especias y balsámicos. Suculento, consistente, tiene un final en boca algo licoroso.
Garnacha de Arrayán 2018
- Bodega: Arrayán. Finca la Verdosa. Santa Cruz del Retamar (Toledo).
- Teléfono: 916 63 31 31.
- Web: arrayan.es.
- DOP: Cebreros.
- Tipo: tinto crianza, 15%.
- Precio: 25 euros.
- Puntuación: 9,3+/10.
Cata. Un alarde de refinamiento enológico de Maite Sánchez, elaborado con uvas de 70 años fermentadas en tino de madera (con 30% de raspón), y cuatro meses de crianza en tino de roble francés de 4.300 litros. Fresca exuberancia frutal enriquecida por notas de hierbas balsámicas, flores, torrefactos y especias. Muy sabroso, glicérico y suave.
Las Uvas de la Ira 2020
- Bodega: Daniel Gómez Jiménez-Landi. Avenida de la Constitución, 23. Cadalso de los Vidrios (Madrid).
- Teléfono: 918 64 06 02.
- Web: danilandi.com.
- DO: Méntrida.
- Tipo: tinto crianza, 15%.
- Precio: 20 euros.
- Puntuación: 9,3+/10.
Cata. Tinto de pueblo elaborado en tinos de madera con uvas de cepas viejas de distintas parcelas y envejecido en fudres de roble durante unos 10 meses. Tiene un aroma cargado de expresiva y fresca fruta silvestre, con notas florales, hierbas de monte, rico en matices especiados y roble. Largo y delicado, un vino que conquista sin alardear de cuerpo y color.
La Viña Escondida 2018
- Bodega: Canopy. Los Herreros, 5. Camarena (Toledo).
- Teléfono: 696 46 76 91.
- Web: bodegascanopy.com.
- DO: Méntrida.
- Tipo: tinto crianza, 14%.
- Precio: 32 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. A partir de una viña de 93 años y elaboración tradicional, que incluye suaves pisados durante la fermentación y crianza de 18 meses en fudre de 2.000 litros de roble francés, consiguen que la garnacha se exprese con gracia, finura y profundidad. Expresivo aroma muy frutal, con notas florales y especiadas. Tiene un paso de boca de notable plenitud.
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BBC
Argentina plans to offer digital nomads on its new visa differential rates on accommodation, co-working spaces and internal flights with Aerolíneas Argentinas
Picture Dubai: you might think of flashy skyscrapers, man-made islands and labyrinthine shopping malls. But if the local government gets its way, the emirate will also soon become known as a kind of strategic hub between Europe and Asia, where thousands of remote workers plant tentative roots.
In a bid to attract new talent to the region, in March 2021, the United Arab Emirates (UAE) unveiled a one-year residency permit for remote workers. The visa lets foreign professionals like Julien Tremblay, a 31-year-old software engineer from Montréal, live in Dubai while continuing to work for employers abroad. It also grants newcomers access to a resident ID card and most public services. Tremblay, for example, can legally rent accommodation or even open a bank account – all while being exempt from paying any local income tax.
“When I started being a digital nomad [five-and-a-half years ago], there were very few visa options,” explains Tremblay, who says possibilities like the one in the UAE are a game-changer. “It moves you out of the grey zone, and allows you to be fully compliant in the place you’re staying. If you have the intention of becoming a non-resident of your home country, it’s also much easier to prove that you’ve left and become an expat.”
Previously, digital nomads often lived in a legal limbo. They weren’t technically allowed to work in a foreign country, but they weren’t employed locally either. New digital nomad visas create a sturdier foundation, spelling out a legal framework that gives both remote workers and the businesses that employ them more peace of mind. Yet, the visas are not viewed as some loophole to evade taxes; most nomads still pay them in their home countries to maintain citizenship or receive public health benefits.
Italy is among the countries looking to attract digital nomads as guests, a programme that could perhaps lead to longer-term arrangements, too (Credit: Getty Images)
More than 25 countries and territories have now launched digital nomad visas, according to a new Migration Policy Institute report. The trend, sparked by the pandemic, began with small, tourism-dependent European and Caribbean nations. Now, larger economies like the UAE, Brazil and Italy are all launching their own initiatives.
For these countries, digital nomad visas are a way of attracting new ideas and talent to their shores as well as capitalising on the growth of remote work to inject foreign capital into the local economies.
Meanwhile, for nomads like Tremblay, the visas offer stability and a chance to become what he calls “slow-mads” – long-stay nomads who spend more time learning about the local culture “instead of treating host countries as temporary distractions”.
Requirements for the digital nomad visas vary from country to country, but typically entail proof of remote employment, travel insurance and minimum monthly earnings – all to ensure visa holders can support themselves without taking local jobs. The latter can vary from $5,000 (£4,182) a month in the UAE, to $2,770 (£2,317) in Malta or $1,500 (£1,255) in Brazil.
There’s also a fee to apply (anywhere from $200 to $2,000), while the length of stay fluctuates from six months to two years, depending on the visa. Some applicants can earn that money back through perks; Argentina, for example, plans to offer digital nomads on its new visa differential rates on accommodation, co-working spaces and internal flights with Aerolíneas Argentinas.
Luca Carabetta, an Italian parliament member of political party the Five Star Movement, says Italy is combining the best elements of other digital nomad visas to come up with its own, which he says will launch by September at the latest. One of the visa’s main champions, he expects it to attract 5% of the global nomad market, which he estimates to be around 40 million people, in its first full year.
“A digital nomad can bring to us skills in everything from architecture to engineering, so it’s a good way to open up our country to skills from abroad,” explains Carabetta. With the oldest population in Europe, he also sees the temporary visa as a way of attracting younger residents, who can use it to test-drive a more permanent life in the country. “Our ultimate goal could be to have them, yes, as guests in Italy, but also to possibly establish themselves here.”
In preparation for the new visa, Carabetta says Italy has spent more than 1 million euros beefing up IT networks, improving transport and modernising infrastructure in rural communities – all in the hope that digital nomads drawn to Italy’s more pastoral corners can help contribute to their economic development. Meanwhile, cities such as Venice and Florence have already developed programmes to help digital nomads have a soft landing once they arrive.
Prithwiraj Choudhury, whose research at the Harvard Business School focuses on the changing geography of work, says the benefits to countries like Italy are immense. “First of all, the remote worker is spending consumption dollars in the local economy,” he explains. “More than that, they are also making connections with the local entrepreneurs.”
Choudhury thinks skill-sharing is one of the biggest opportunities for countries, noting that it will be important for them to try and attract the right kind of nomads who can add value to the local community. He points to the Start-Up Chile programme as an historic example. Launched in 2010, it provided visa and cash incentives for foreign entrepreneurs to spend a year in Chile developing their own start-ups and mentoring local talent. At the time, Chile had only a nascent start-up scene. A decade later, thanks to the interchange of ideas, Chilean entrepreneurs have now launched unicorns valued over $1 billion dollars, including vegan food tech company NotCo and on-demand grocery deliver app Cornershop.
“It’s a good example of how an ecosystem can be created if you invite talented foreigners into your country even for just a year,” Choudhury explains. Those who stand to gain the most from the digital nomad visas are emerging economies or smaller nations that’ve traditionally lost talent to bigger countries, he adds: “Before, companies used to be fighting for talent. Now, countries and regions are fighting for talent, too.”
Julien Tremblay, a 31-year-old software engineer from Montréal, lives in Dubai on a nomad visa while continuing to work for employers abroad (Credit: Courtesy of Julien Tremblay)
Choudhury predicts even larger economies could soon offer digital nomad visas to stay competitive. And he thinks the ones who create the best ecosystem for remote workers will see the biggest benefits. “You need to help them during the duration of the stay by connecting them with likeminded people and likeminded entrepreneurs,” he says. “Once they leave, you need to set up an alumni programme such that these people can stay connected, keep contributing to the community and keep coming back.”
Digital nomad visas may offer many promising opportunities, but they could also create fresh challenges. They can, for example, spark a rise in local living costs, increase competition for resources and create “bubbles of privilege”, according to Kate Hooper and Meghan Benton, authors of the Migration Policy Institute report. The researchers cite Bali, Indonesia and Goa, India, as examples of existing digital nomad hotspots that have struggled with these issues in recent years. Having a class of worker who uses local infrastructure and services but doesn’t pay any taxes for them can also create resentment among tax-paying residents.
Some experts also question whether digital nomad visas will gain much traction in the first place. Danish Soomro, founder and CEO of global mobility database visadb.io, says “larger segments of nomads still use the three- to six-month tourist visa option for various reasons, such as the complications in applying for digital nomad visas”.
Soomro says burdensome paperwork, costly medical exams and challenges demonstrating a proof of monthly income (particularly for freelancers) can leave many nomads more inclined to just enter as a tourist and take a quick “visa run” across the border when needed. They are, after all, peripatetic by nature.
After doing that for five years, however, Tremblay says he’s happy he applied for the digital nomad visa in Dubai. “It feels great to be treated as a resident despite not working through employment or investment,” he explains. The software engineer plans to use Dubai as a base for the foreseeable future – that is, until the long-time nomad finds his next home.
Opex 360
Le ministère des Armées passe à la vitesse supérieure en matière d’intelligence artificielle
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
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« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.
Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.
Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.
Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].
A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.
En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.
Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »
Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».
Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».
Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».
Le ministère des Armées passe à la vitesse supérieure en matière d’intelligence artificielle
par Laurent Lagneau · 11 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].
« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.
Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.
Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.
Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].
A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.
En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.
Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »
Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».
Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».
Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].
« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.
Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.
Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.
Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].
A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.
En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.
Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »
Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».
Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».
Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2017, le ministère des Armées lança l’ambiteux programme ARTEMIS.IA [ARchitecture de Traitement et d’Exploitation Massive de l’Information multi-Sources] afin de se doter d’une solution « souveraine » en matière de stockage et de traitement de l’ensemble des données qu’il est susceptible de produire en ayant recours à l’intelligence artificielle [IA].
« Le traitement massif des données, c’est le nouveau nerf de la guerre. C’est ce qui nous permettra de prendre la bonne décision. Aussi, nous ne pouvons donc dépendre de personne », avait ainsi résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.
Après une première phase compétitive et la mise en place un « écosystème » constitué de PME, de jeunes entreprises innovantes et de laboratoires spécialisés dans le traitement des données et l’intelligence artificielle, la Direction générale de l’armement [DGA] confia ce programme au tandem Thales et Atos, via leur co-entreprise Athea, avec Cap Gemini et Sopra Steria comme sous-traitants.
Cette seconde phase devait permettre de développer des « démonstrateurs » pour les six cas d’usage prévus par ARTEMIS.IA.
Pour rappel, intitulé « aide à l’exploitation des données massives, hétérogènes », le premier doit aboutir à un « outil d’exploitation permettant le croisement de données structurées et non structurées » permettant d’effectuer des « analyses multidimensionnelles sur la base de critères géographiques, temporels, relationnels ou statistiques ». Le second concerne la cybersécurité, avec la capacté de détecter des anomalies dans de « grands volumes d’évènements journalisés » tandis que le troisième s’intéresse au suivi de la santé des militaires.
Le quatrième cas d’usage, appelé « intelligence technique et économique », vise à faciliter la recherche d’informations dans de grandes masses de données et d’en faire la synthèse. Dans le même ordre d’idée, il est également question de mettre au point un « outil d’élaboration de la situation maritime, tirant parti du croisement de différentes sources de données » pour avoir la capacité de repérer et d’identifier des « modèles de comportement y compris anormaux et dans la prédiction de la situation maritime future ». Enfin, le sixième domaine couvert par ARTEMIS.IA est celui du Maintien en condition opérationnelle [MCO], avec l’élaboration d’un système d’analyse prévisionnelle et de gestion des flottes [véhicules, aéronefs].
A priori, les démonstrateurs mis à l’épreuve par des « utilisateurs opérationnels » au cours de ces derniers mois ont donné pleinement satisfaction. Ce qui a motivé le ministère des Armées à passer la vitesse supérieure.
En effet, via un communiqué publié dans la soirée du 10 juillet,la DGA a indiqué que le projet ARTEMIS.IA venait d’entrer dans une phase d’industrialisation, avec le déploiement prévu d’une première plateforme opérationnelle de traitement massif de données, la réalisation de standards successifs, la formation et le soutien pour une durée de trois ans.
Plus précisément, cette première application concernera l’exploitation d’information multi-sources à des fins de renseignement. Elle sera livrée en 2023. « Le marché prévoit également le déploiement de futures capacités qui répondront aux spécificités d’autres domaines métiers, élargissant ainsi l’emploi d’ARTEMIS.IA à toutes les entités du ministère des Armées », a détaillé la DGA, pour qui ce programme « constituera plus largement un socle technique de référence, hautement sécurisé et souverain, susceptible d’irriguer à terme d’autres projets étatiques dans le domaine de l’intelligence artificielle. »
Effectivement, un tel projet doit répondre à des impératifs de sécurité… Comme l’avait souligné l’ex-député Fabien Gouttefarde, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, il doit « prendre en compte les nombreuses spécificités du monde de la Défense que sont la protection des données, la multiplicité des réseaux et des niveaux de classification, la gestion du besoin d’en connaître, l’accès aux algorithmes et aux données, tout en répondant aux problématiques de distribution géographique des données et des utilisateurs raccordés au travers de moyens de télécommunications militaires souvent contraints en termes de bande passante et de débit ».
Dans cet avis, M. Gouttefarde s’inquiétait du fait que le ministère des Armées était « en train de concevoir un super système d’analyse des données qui ne fonctionnera que dans 3 ans au plus tôt, c’est-à-dire à un moment où quasiment toutes les technologies impliquées auront évolué ».
Sur ce point, la DGA fait justement valoir qu’ARTEMIS.IA a été conçu « comme une plateforme modulaire », ce qui lui permettra de « bénéficier des avancées technologiques à venir dans le domaine du big data et de l’intelligence artificielle » afin de toujours « mieux répondre à l’évolution des besoins du ministère ».
France24 - World
Togo army says it was behind blast that killed several civilians
Issued on: 15/07/2022 - 01:44Modified: 15/07/2022 - 07:28
NEWS WIRES
Togo’s army said Thursday it was responsible for a blast that killed seven civilians and injured two more, after mistaking them for jihadists.
The explosion happened Saturday in the northern Tone prefecture near the border with Burkina Faso, where militants linked to the Islamic State group and Al-Qaeda are active.
Togo’s troops are deployed in the area to try and contain a spillover of the threat towards coastal West Africa.
The army said Sunday it had opened an investigation “to determine the circumstances of this explosion and identify the perpetrators”.
On Thursday, Togo’s armed forces chief of staff General Dadja Maganawe concluded an aircraft had wrongly targeted the civilians in the village of Margba, in Tone prefecture.
General Maganawe said in a statement the army had previously received “intelligence” indicating a threat of “infiltration by armed gangs wanting to conduct terrorist attacks” against local communities.
“Because of the imminent danger,” he said the commander leading an operation code-named Koundjoare “reinforced surveillance as well as ground and aerial control in the area”.
“It was during those operations that an aircraft patrolling at night unfortunately targeted a group of people it had mistakenly identified as jihadists on the move,” Maganawe said.
“The Togolese armed forces express their profound regret in the face of this tragedy, and renew their sincere condolences to the families of those affected, and once more, wishes a prompt recovery to those injured.”
He added that “everything possible” would be done “to prevent this sort of tragedy from happening again”.
Togo last month declared a state of emergency in its northern prefectures over the threat of Islamist militant attacks.
Eight Togolese soldiers were killed in May in an attack in the region.
(AFP)
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West African nations Gabon and Togo join Commonwealth
Dozens killed in two suspected jihadist attacks in Burkina Faso
ECOWAS leaders lift Mali sanctions, agree on Burkina transition
BBC
On Earth, we are protected from high-energy rays by the Earth's magnetic field and thick atmosphere, but in orbit, spacecraft and satellites are constantly exposed to this radiation
At first glance they are identical to any other ears of wheat swaying in the wind all over the world. But the vast fields of crops in north-eastern China are no ordinary plants – they were created in outer space.
They are a variety known as Luyuan 502 and are China's second most widely grown type of wheat. The plants were bred from seeds that were flown into orbit 200 miles (340km) above the Earth's surface. Here, in the unique low gravity environment and outside the protective magnetic shield of our planet, they picked up subtle changes to DNA that gave them new qualities that made them more tolerant to drought and able to better resist certain diseases.
They are an example of a growing number of new varieties of important food crops that are being bred on spacecraft and space stations while orbiting our planet. Here they are subjected to microgravity and are bombarded by cosmic rays, which trigger the plants to mutate – a process known as space mutagenesis.
While some of the mutations leave the plants unable to grow, others can be advantageous. Some become hardier and able to withstand more extreme growing conditions while others produce more food from a single plant or grow faster or require less water. When brought back to Earth, seeds from these space-bred plants undergo careful screening and further breeding to create viable versions of popular crops.
In a world facing increasing pressure on agriculture due to climate change and vulnerable supply chains, which have underlined the need for crops to be grown closer to where they are eaten, some researchers now believe that space-breeding, also known as space mutagenesis, may help them to adapt crops to these new challenges.
The second most planted wheat crop in China is the Luyuan 502 mutant variety that was created using space mutagenesis (Credit: Chinese Academy of Agricultural Sciences)
"Space mutagenesis makes beautiful mutations," says Liu Luxiang, China's leading space mutagenesis expert and director of the National Center of Space Mutagenesis for Crop Improvement at the Institute of Crop Sciences of the Chinese Academy of Agricultural Sciences in Beijing.
Luyuan 502, for example, has an 11% higher yield than the standard wheat variety grown in China, a better tolerance to drought and stronger resilience against the most common wheat pests, according to the International Atomic Energy Agency, which coordinates international cooperation in the use of irradiation-based techniques for creation of new crop types.
"[Luyuan 502] is a real success story," says Liu. "It has a very high yield potential and adaptability. It can be cultivated in many different areas with different conditions."
This adaptability is what makes Luyuan 502 such a hit among farmers across China's vastly diverse agricultural landscapes and varied climate.
It is just one of more than 200 space-mutated crop varieties created in China over the past 30 years, according to Liu. In addition to wheat, Chinese scientists have produced space-bred rice, corn, soybeans, alfalfa, sesame, cotton, watermelons, tomatoes, sweet peppers and other types of vegetables.
China has been experimenting with space mutagenesis since 1987 and is the only country in the world consistently using the technique. Since then it has conducted dozens of missions to carry crop seeds into orbit. Chinese scientists released the first space-bred crop – a type of sweet pepper called Yujiao 1 – in 1990. Compared to conventional sweet pepper varieties grown in China, Yujiao 1 produces much bigger fruit and is more resistant to diseases, says Liu.
High-energy radiation in space can trigger mutations in seeds that can lead to improved and desirable traits in important crops such as rice (Credit: Li Xihua/VCG/Getty Images)
China's emergence as a global space power in recent decades has enabled it to send thousands of seeds into orbit. In 2006, the country shipped into orbit their largest batch ever – more than 250kg (551lbs) worth of seeds and microorganisms of 152 species – aboard the satellite Shijian 8. In May this year, 12,000 seeds including several types of grass, oats, alfalfa and fungi, returned from a six-month visit to China's Tianhe space station as part of the crewed Shenzhou 13 mission.
The Chinese even sent a batch of rice seeds for a lunar round-trip with the Chang'e-5 mission that put a lander on the surface of the Moon in November 2020. According to Chinese news reports, these lunar rice seeds successfully produced grain in laboratory after their return to Earth.
"We benefit from China's strong space programme," Liu says. "We can use recoverable satellites, high-altitude platforms but also manned spacecraft to send our seeds to space up to twice a year and use those space utilities for crop improvement."
The seeds are sent on trips lasting from just four days to several months. In this unusual environment, a number of changes can happen to seeds and plants. First, high energy solar and cosmic radiation can damage the genetic material in the seeds itself, leading to mutations or chromosomal aberrations that are passed onto future generations. The low gravity environment could also lead to other changes. Plants that germinate and are grown in microgravity show changes in cell shape and the organisation of structures within the cells themselves.
In most cases, Chinese scientists fly the seeds into space and then germinate them back on the ground once they are returned to Earth. The seedlings are then screened for useful traits that provide an advantage over more traditional crop varieties. The scientists are looking for changes that lead to bigger fruit, lower watering requirements, better nutrient profiles, resistance to high and low temperatures or resilience against disease. In some cases rare mutations can lead to breakthroughs in crop yield or resilience.
The most promising plants are bred further, until the researchers arrive at a substantially improved variant that can address the farmers’ needs.
China, however, although currently a leader in space mutagenesis, wasn't the first nation to experiment with space-breeding. The technique dates back to some early experiments conducted by US and Soviet scientists using carrot cells launched into orbit aboard the Soviet satellite Kosmos 782.
The approach relies on the same principles as nuclear mutagenesis, which has been around since the late 1920s. Nuclear mutagenesis speeds up the naturally occurring mutation processes in the DNA of living organisms by exposing them to radiation.
But while nuclear mutagenesis uses gamma rays, X-rays and ion beams from terrestrial sources, space mutagenesis relies upon the bombardment by cosmic rays that pepper space around our planet. On Earth, we are protected from those high-energy rays by the Earth's magnetic field and its thick atmosphere, but in orbit, spacecraft and satellites are constantly exposed to this radiation, which mostly comes from the Sun.
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Both space and nuclear mutagenesis can help cut down the development times of new crop varieties by up to a half, according to Shoba Sivasankar, who leads the joint Plant Breeding and Genetics group of the International Atomic Energy Agency (IAEA) and the Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO).
The IAEA's nuclear laboratories in Seibersdorf, 21 miles (35km) south-east of Vienna, Austria, are the global hub and training centre for nuclear mutagenesis. Cooperating countries that don't possess their own nuclear facilities send their seeds, plant cuttings or seedlings to Sivasankar's team for irradiation.
"It only takes a couple of minutes to irradiate the seeds, but it requires sufficient knowledge and expertise," says Sivasankar. "Every variety has a different tolerance. Give the seeds a dose that is too high, keep them inside the irradiator too long, and you destroy them. They won't germinate. If you don't give them enough radiation, you won't generate enough mutations and end up with a generation that would look just like the predecessors."
By sending seeds into space, Chinese scientists are trying to breed stronger crops that can produce better yields back on Earth (Credit: Li Xihua/VCG/Getty Images)
The Joint FAO/IAEA Division of Nuclear Applications in Food and Agriculture, of which the Plant Breeding and Genetics group is a part, was founded in 1964. In the late 1920s, experiments using X-rays to induce mutations in wheat, maze, rice, oats and barley, sparked the interest of botanists all over the world. By the 1950s most developed nations had their nuclear breeding programmes, experimenting not only with X-rays but also with UV rays and gamma rays.
"At that time, there was a lot of effort in Europe and North America," says Sivasankar. "Many new varieties created with the help of nuclear mutagenesis were released. But in the past two to three decades, many of these countries abandoned the technique. Especially the US has turned to transgenic technologies that enable the insertion of pieces of foreign DNA into the genome of plants in the lab."
Nuclear mutagenesis, however, didn't disappear. Countries in the Asia Pacific region maintained the momentum, headed by the increasingly confident China. They continue filling the IAEA's database of mutant crop varieties, which today encompasses 3,300 newly developed crop varieties.
Sivasankar says that while for some of the poorer Asian countries, the high cost of transgenic technologies may have been the primary motivation for sticking with nuclear mutagenesis, there are more practical reasons to continue using the technique mostly abandoned by the West.
"For example, the US industrial farming sector prioritises a handful of traits such as insect and herbicide resistance," says Sivasankar. "The transgenic technologies work quite well for that. But in Asian countries the situation is very different."
Asian breeders produce seeds for many small farmers who work in extremely diverse environments. Modifying just one or two traits would not be enough.
"They need more complex traits, many of them related to the climate situation such as heat and drought tolerance or the ability to grow in nutrient-poor or saline soil," says Sivasankar. "That, in my opinion, cannot be achieved with transgenic technologies."
According to Liu and his team the world has to increase its production of vital cereals by 70% if it wants to feed an additional two billion people that are expected to live on the planet by 2050
China sees the effort to improve the genetic pool of its agriculture crops as a necessity. According to Liu and his team the world has to increase its production of vital cereals by 70% if it wants to feed an additional two billion people that are expected to live on the planet by 2050. The growing population in the Asia Pacific region is at the highest risk of suffering from food shortages, they say.
Through nuclear and space mutagenesis, China alone has developed and introduced over 800 new varieties, improving on all key characteristics compared to the original crops, according to the IAEA.
But one questions remains: what is the advantage of sending seeds to space when the same can be done in labs on the ground?
Liu admits that sending seeds to space costs more than sticking them into ground-based irradiators. Still, the space trips seem to provide clear benefits and frequently produce more interesting results.
"We actually see a higher frequency of useful mutations from space mutagenesis than from gamma rays," says Liu. "In space, the radiation intensity is considerably lower, but the seeds are exposed to it over a much longer period of time. What we call the linear energy transmission of the particles and the overall biological effect are higher in space and there is a much lower rate of damage to the seeds compared to those irradiated in labs."
In an irradiator, the seeds receive large doses of ionising – from 50-400 grays – over a period of a few seconds, says Liu. On the other hand, seeds on a weeklong space trip are exposed to only two milligrays. As a result, up to 50% of seeds don't survive the harsh ground-based treatment while almost all of the seeds flown in space usually germinate, he adds.
"All these techniques are very useful and are helping us solve some very real problems," says Liu. "There are too few opportunities to fly seeds to space. We can't rely only on that."
Nasa has been growing lettuce on the International Space Station in experiments it hopes will lead to fresh food for astronauts (Credit: Nasa/Alamy)
Now it appears there is renewed interest from other parts of the world in growing food in space. In November 2020, American commercial space services company NanoRacks announced plans to operate orbiting greenhouses. Their goal? To develop new crop varieties that would be better suited to feed the world as it faces worsening climate change.
For the endeavour, the company, known for dispatching small satellites from the International Space Station, partnered with the United Arab Emirates, a country with little arable land of its own, meaning it has to import much of the food it requires.
However, not all seeds return from space as fledgling super plants. A batch of lettuce seeds sent to the International Space Station by European scientists in 2020 grew slower after their return to Earth when compared to plants that had stayed on the ground.
Much of the research now being conducted on growing food while in space is aimed at helping astronauts feed themselves while on missions. Astronauts on the ISS, for example, have been harvesting romaine lettuce since 2015 and eating it, and a study published in 2020 found it was safe to eat, and could provide a valuable source of nutrients on long missions.
But while growing food for astronauts could prove invaluable as space agencies around the world set their sights on returning humans to the Moon and visiting other planets such as Mars, space food will perhaps be of even greater use to those of us who remain here on Earth.
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France24 - World
‘Out of control’ wildfires raging in southwestern France amid intense heatwave
Issued on: 14/07/2022 - 18:37
Juliette MONTILLY
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About 1,000 firefighters, supported by six water-bomber aircraft, were battling on Thursday to bring under control two wildfires in southwestern France that have already burnt almost 4,000 hectares. "The fires are still not under control, no casualties were have been reported", said the local authority for the Gironde department, where the blazes, which started on Tuesday, were raging.
France24 - Monde
Yémen : des camps de déplacés internes ravagés par les pluies diluviennes
Publié le : 15/07/2022 - 18:30
Fatma Ben Hamad
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Dans la nuit du 13 au 14 juillet, des pluies torrentielles se sont abattues sur l’est du Yémen. Le gouvernorat de Ma’rib, abritant une centaine de camps pour déplacés internes, a été particulièrement touché par les inondations, comme en témoignent des images partagées sur les réseaux sociaux. Les autorités et les organisations humanitaires lancent un cri de détresse.
Plus de 2 500 familles de déplacés du gouvernorat de Ma’rib, dans l’est du Yémen, ont perdu leurs foyers après plusieurs jours marqués par des pluies diluviennes et des inondations, selon un rapport de la cellule exécutive de gestion des camps de déplacés internes le 15 juillet. D’après cette agence gouvernementale, plus de 10 000 autres familles ont subi des "dégâts partiels".
La vidéo ci-dessous montre des torrents d’eau dévaler dans le camp de Jufainah, le plus grand camp de déplacés au Yémen selon l’ONU, dans la nuit du 14 juillet.
"Les déplacés de Ma’rib lancent un cri de détresse, les torrents ont inondé leurs maisons et ont emporté les tentes", peut-on lire dans cette publication Facebook datée du 14 juillet.
Ces inondations, provoquées par de fortes pluies, surviennent après une semaine d’intenses tempêtes de sable.
Près de 197 camps de déplacés internes sont situés dans ce gouvernorat, dont 71 à Ma’rib-ville. Le gouvernorat de Ma’rib abrite à lui seul près de 62% du total des déplacés internes depuis le début du conflit au Yémen. La cellule de gestion de ces déplacés évoque dans sa dernière communication "une réelle catastrophe humanitaire".
"D’autres camps voisins ont été également touchés, mais aucune donnée les concernant n’a pour le moment été communiquée par les autorités", assure un photojournaliste yéménite qui habite dans une commune proche du camp de Jufainah. Contacté par la rédaction des Observateurs, il dit qu’il n’a pas pu se rendre sur place à cause des torrents qui ont inondé la zone.
Des maisons de briques noyées ou partiellement détruites par les pluies dans le camp d’al Jufainah, le plus grand camp de déplacés internes à Ma’rib.
"Des milliers de personnes ont tout perdu : maisons, affaires, tentes…"
Saif Mouthana est le directeur de la cellule de gestion des camps de déplacés à Ma’rib. Il explique :
Les familles de déplacés ont été transférées dans des écoles aux alentours des camps touchés. Elles ont été recueillies pour certaines par d’autres communautés de déplacés qui n’ont pas subi de dégâts importants.
Le journaliste et activiste yéménite Ibrahim al-Jahdabi s’est rendu au camp d’al-Jufainah jeudi 14 juillet pour constater les dégâts.
Des milliers de personnes ont tout perdu : maisons, affaires, tentes… Mais pour le moment, nos équipes ne comptent pas de pertes humaines. Nous avons surtout besoin de denrées alimentaires, de logements, et de biens de première nécessité comme des produits d’hygiène et des médicaments.
Aujourd’hui, on a compté au moins 16 camps inondés dans les différents districts de Ma’rib. Le camp d’al Jufainah compte à lui seul plus de 71 000 déplacés qui ont fui les combats dans plusieurs gouvernorats du sud, où sévissent les milices Houthis.
Les camps de déplacés de Ma’rib subissent d’importants dégâts causés par les pluies torrentielles quasiment chaque année.
En 2020, 5 000 familles de déplacés ont perdu leur foyer à cause de pluies et inondations. Les autorités gouvernementales sont régulièrement pointées du doigt : la zone du camp al-Jounaifah se trouverait selon des internautes et des éditorialistes yéménites dans un oued susceptible de s’animer lors de fortes précipitations.
Selon l'OIM, le nombre de familles vivant en situation de déplacement prolongé ne fait qu'augmenter.
Depuis le début de la guerre en 2014, le Yémen compte près de 4,3 millions de déplacés internes.
Dans ces camps bondés et régulièrement endommagés par des inondations et des incendies, les familles doivent "construire leurs propres abris, au moyen de couvertures et de bâches en plastique", selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). En 2021, les besoins des déplacés au Yémen atteignent "un niveau alarmant" et le HCR a dénoncé le manque d'aide humanitaire en raison de l'insécurité et de la proximité de ces camps avec les zones de combats.
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The traditional way to see things is that the Spaniards came and did as they pleased, but what we know now is that the Spaniards always had to ask and negotiate with P'urhépecha elites in order to remain themselves on top
"This is the legacy of our people," my uncle said as we gazed at the pyramids. We were not in Egypt, but rather in the town of Tzintzuntzan, in Mexico's south-western state of Michoacán. The pyramids, or yácatas, looming in front of us were uniquely round and made of volcanic stone – perhaps the most intact relics of the P'urhépechas, a pre-Hispanic indigenous group that once reigned here, but that most people have never heard of. In fact, I'd never heard of them either until a few months ago, when I found out that I was a direct descendant.
Born and raised in California, I grew up unaware of this part of my heritage as it was lost in my family after my grandfather passed away in 1978. My grandmother was left with five kids and no income, but after saving up, she brought my dad and his siblings to the United States in 1983. Under pressure to assimilate, my father disconnected from our P'urhépecha culture, and it was only recently, when I began to be curious about my identity, that I started questioning him about our past. So in 2021, at the age of 31, he brought me to Michoacán for the first time. That's when I met my uncle Israel, and he revealed that not only were we P'urhépecha, but that my great-grandmother, Juana, was still alive and living in the small pueblo of Urén nearby.
When people think about Mexico before Hernán Cortéz, they automatically think about the Aztecs, but what they don't know is that the P'urhépecha existed at the same time – and they were such a mighty kingdom that they were one of the only indigenous groups in Mexico that the Aztecs failed to conquer.
In fact, that's the most common thing people in Mexico know about them, said Fernando Pérez Montesinos, assistant professor of indigenous environmental history at the University of California, Los Angeles. "That's a very usual [way] of referring to the P'urhépechas and their history, but that's because we know that the P'urhépechas were as powerful as the Aztecs," he said, explaining that the Aztecs tried to fight the P'urhépecha in battle, but couldn't defeat them.
Standing tall and strong at 4ft 10in (about 1.4m), my P'urhépecha great-grandmother is an elder of the community and lives in a weathered building made of cement walls and humble commodities. She can speak the endangered language, which is a fading trait in a country where Spanish is the official language. (Out of Mexico's estimated population of 128.9 million, 124.8 million are native Spanish speakers – whereas only 175,000 speak P'urhépecha, and they all live in the state of Michoacán.)
Standing tall and strong at 4ft 10in, my P'urhépecha great-grandmother is an elder of the community who can speak the endangered language (Credit: Stephanie Mendez)
Chatting in Juana's kitchen, I took in everything I could: how she cooks without electricity or a stove; her rows of dishes made from barro (red terracotta clay); and the deep stone pit in the middle of the room where she was preparing a huge pot of nixtamal, corn kernels processed in a specialized way to make tortillas de maíz. Excited about the new knowledge of my ancestry, I asked her where I could go to learn more about my P'urhépecha heritage. She stirred the food and gave my uncle a look of authority as she told him in Spanish, "Take her to Pátzcuaro."
A day later, we were in the Lake Pátzcuaro basin – me, my uncle, aunts and cousins, staring in awe at these monuments that our ancestors had built to honour deities like their sun god, Curicaueri.
Between the 14th and early 16th Centuries, the P'urhépechas dominated western Mexico with an estimated population of more than one million; Tzintzuntzan was their capital, where the irecha, or ruler, lived. (The Aztecs, meanwhile, ruled in Central Mexico, and the P'urhépecha empire prevented them from amassing territory to the north and west.)
The P'urhépecha were one of the only indigenous groups in Mexico that the Aztecs failed to conquer (Credit: Arturo Peña Romano Medina/Getty Images)
According to Jahzeel Aguilera Lara, a geographer and researcher at the National Autonomous University of Mexico, "The yácatas of Tzintzuntzan – the 'place of hummingbirds' – are the best-preserved pyramidal structures in the region. In addition to learning about the P'urhépecha public architecture, [visitors] will also learn about the way in which the P'urhépecha understood the world and the importance that Lake Pátzcuaro had for them."
The empire chose this area for a reason: the basin is home to a colossal lake with several habitable islands, plentiful fish and a surrounding landscape lush with mountains blanketed in pine trees. The area is so spectacular that the P'urhépechas believed the lake was a gateway to heaven.
"This is a very important region for the emergence of the P'urhépecha in the pre-Hispanic state of our history," said Sandra Gutiérrez De Jesus, an indigenous P'urhépecha and professor of Latin American Studies and Chicano/a studies at California State University, Los Angeles. "It was a scenario for gastronomical, cultural and linguistic encounters and exchanges."
But when the Spanish arrived at the Lake Pátzcuaro basin between 1521 and 1522, they captured the P'urhépecha ruler and forced the empire to relinquish its power. Still, as Pérez Montesinos explained, historians consider this transition more peaceful than the siege of the Aztecs. The P'urhépecha people were given more autonomy than their Aztec counterparts, and P'urhépecha elites continued to have influence and authority over the region.
"Nothing could be done without the permission or allowance of P'urhépecha elites," Pérez Montesinos said. "The traditional way to see things is that the Spaniards came and did as they pleased, but what we know now is that the Spaniards always had to ask and negotiate with P'urhépecha elites in order to remain themselves on top."
One example he gives is the Basílica de Nuestra Señora de la Salud, constructed in Pátzcuaro around 1540. "The conventional knowledge is that [Bishop] Vasco De Quiroga built that cathedral, but it was built by P'urhépecha hands," said Pérez Montesinos. He explained that the Spanish did not have to use forced labour to construct the cathedral, as the P'urhépecha community agreed to collaborate and lend their physical labour. "There is this very dominant narrative of trying to downplay the achievements of the everyday P'urhépecha folks by highlighting how it was the Spanish friars who taught them how to make these artisanal works, but in the face of very daunting challenges, the P'urhépecha incorporated new things into their lives to make something original," he said.
As we travelled around the state, I started to see P'urhépecha touches in the architecture. Since Michoacán is rich with oak and pine trees, the P'urhépecha Empire became known for its expertise in wood constructions; their most notable buildings were traditional wooden houses called trojes. After colonisation, the P'urhépecha people incorporated their craftsmanship into the Spanish colonial infrastructure that stands today throughout Michoacán.
Since the P'urhépecha were able to maintain so much autonomy, the three administrative centres of their power – Tzintzuntzan, Pátzcuaro, and Ihuatzio – remained economic hubs during the colonisation era. "I lived in Pátzcuaro during my childhood and it's the most beautiful place to visit for P'urhépecha history, there's no other place like it," my uncle told me.
When we arrived at the town's Plaza Grande, a celebration of P'urhépecha culture was on full display, as is the custom every weekend in Pátzcuaro. Teenage boys performed a traditional dance called Danza de los Viejitos (Dance of the Elderly). They were dressed in white, with colourful handmade serapes and straw-like hats that were covered in vibrant rainbow ribbons. They dawdled with canes and donned uncanny masks of elderly men before breaking into a style of Mexican tap dancing called zapateado. This pre-Hispanic dance was originally performed by the elderly as part of a ritual to the ancient gods, but after the P'urhépecha were colonised, it was used to mock the Spanish, which is why the dancers dress up in comical masks during their exaggerated imitation of old men.
The P'urhépecha community agreed to collaborate with the Spanish to construct the Basílica de Nuestra Señora de la Salud in Pátzcuaro (Credit: Stephanie Mendez)
Even though the empire acquired tremendous power and left behind this incredible legacy, the P'urhépecha Empire has largely been left out of Mexican discourse, overshadowed by the Aztecs. "That has to do more with how Mexican nationalism came out in the 19th and 20th Centuries – everything is based around Mexico City, and the narrative of Mexican identity was built around mostly the legacy of the Aztecs," Pérez Montesinos said. "Also, because there are more narratives of battles, wars and resistance against the Spaniards, there is a lot more material for an epic story, whereas with the P'urhépechas, you don't have the same type of drama."
When I came home from Michoacán, I was a changed person, proud of this newfound knowledge about my heritage, culture and traditions. I was so enthused that I returned to Mexico six months later with my dad and sat down with my great-grandmother to pick up where we left off.
"Can you teach me P'urhépecha?" I asked. Juana pointed past me and said, "He can teach you." I turned around and realised she was pointing at my dad.
"What? You know how to speak P'urhépecha?" I asked in disbelief.
He laughed and said, "That was a long time ago, I used to know, not anymore."
But Juana countered him: "You can teach her," she said. "One never forgets, this is our culture."
BBC Travel's Lost Civilisations delves into little-known facts about past worlds, dispelling any false myths and narratives that have previously surrounded them.
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France24 - World
Amazon: The tree climbers taking risks for scientific discovery
Issued on: 13/07/2022 - 17:59
Sam BALL
Jose Raimundo Ferreira, 42, known as Zelao, can scale trees reaching up to 50 metres high in a matter of seconds. He is one of the Amazon’s few expert tree climbers, who help scientists carry out vital research in the world’s richest area of biodiversity – a job with high risk and littles security.
France24 - World
Europe heatwave: Wildfires raging in France with 1,500 hectares burnt
Issued on: 13/07/2022 - 12:31Modified: 13/07/2022 - 12:41
Solange MOUGIN
Airborne firefighters and hundreds of emergency crew battled on Wednesday to bring under control wildfires in southwestern France, which have already burnt around 1,500 hectares and prompted the evacuation of thousands of tourists. France, already hit by several wildfires over the last few weeks, is suffering - like the rest of Europe - from a second heatwave in as many months.
BBC
Over the past 50 years, increased shipping has contributed to a 30-fold increase in the low-frequency noise present along major shipping routes – Lucille Chapuis
In the aftermath of the terrorist attacks on 11 September 2001, a great lull fell over North America, above and below the water.
Understandably, fewer people were traveling by air. But ship traffic was also significantly reduced, even as far north as the Bay of Fundy in Canada. As a result, underwater noise in the bay dropped by an incredible six decibels, and sounds at pitches below 150 hz were significantly reduced.
The area is frequented by North Atlantic right whales, so scientists at Duke University decided to see if the quieter waters had any impact on the giant mammals. Sure enough, after analysing their feacal matter for stress hormones, they found the lower human-caused ocean noise was leading to lower stress levels.
Marine animals like whales use sound to do everything from communicate and travel to look for food and find safe environments. "Sound travels faster and further in water than in air, and marine animals take advantage of it," says Lucille Chapuis, a sensory ecologist at the University of Exeter.
But this also means that when there's a near-constant hum of underwater noise pollution from things like boat traffic, it can severely impact their way of life. "Over the past 50 years, increased shipping has contributed to a 30-fold increase in the low-frequency noise present along major shipping routes," says Chapuis.
Imagine your upstairs neighbour was having work done on their apartment and you had an important work presentation to give over a video call. You'd find it quite difficult to hear and communicate with your colleagues and do a proper job. That's what marine animals who live or migrate near anthropogenic noise endure most of the time.
For decades now, scientists around the world have been studying just how impactful this noise can be on marine animals. Now, they are beginning to identify the measures that, if widely adopted, could save many species from the impacts of this overlooked form of pollution.
A resonant problem
Anthropogenic ocean noise comes from a huge variety of sources, from military sonar and aircraft landings, to the construction of offshore wind farms and seismic surveys used to explore for oil and gas. But the most common source is boats, specifically from their propellers.
When propellers, especially older ones, turn at high speeds, they can create a drop in pressure on the reverse side on the backside of the propeller that results in a lot of bubbles, and low-frequency noise – an effect called cavitation. Cavitation also makes boats less efficient because the propeller is expending a lot of energy, some of which isn't helping to push the boat forward.
This low-frequency sound has a long range, so it can disrupt marine animal communication across a wide area. Bottlenose dolphins, for example, use all sorts of sounds to communicate with each other, some detectable by other dolphins over 20km (12 miles) away, and are often impacted.
A researcher deploys a hydrophone on a coral reef in Sulawesi, Indonesia (Credit: Tim Lamont/University of Exeter)
"We [have] found that dolphins adjust their calls when it is noisy underwater, most likely so they can be heard better by other dolphins," explains Helen Bailey, research professor at the University of Maryland's Center for Environmental Science. "This is similar to when we shout louder when we are talking in a noisier bar."
By "adjust" she means simplify, as anyone might do to try to relay a message when there's a lot of ambient noise. In a 2018 study on the subject led by Bailey, the researchers recorded underwater noise caused mainly by boat traffic in the western North Atlantic up to 130 decibels, on par with a busy highway. If dolphins are regularly trying to communicate with such interference, it's safe to assume a lot gets lost in translation.
I think sound is as important to whales as all of our senses put together. [T]hey can feel it vibrating throughout their whole body – Rob Williams
Chronic, low-frequency sound also impacts the ability of young fish to find home. Juvenile fish use sound to suss out their ideal marine ecosystem. They listen for a diverse soundscape, which indicates that there's abundant resources for lots of different life. When anthropogenic sounds block these natural soundscapes, they may end up in inhospitable environments. (Sadly, at the same time, mass bleaching events are killing off fragile coral reef systems, leaving less life to make sounds there and attract the juvenile fish – a negative feedback loop which accelerates the die-off of the reefs.)
Noise pollution is an especially big problem for whales, who regularly use sound to touch base with each other. One 2012 study of blue whales found the mid-range sound from ships' sonar overlaps with their calls to each other, forcing them to repeat themselves as if they were losing connection on a mobile phone.
"[I]t literally shrinks the whales' world," says Rob Williams, marine biologist and founder of Oceans Initiative, a non-profit working to protect marine life. Williams believes anthropogenic ocean noise is just as much a threat to whales as deforestation is to grizzly bears – it fundamentally impacts every aspect of their way of life. "I think sound is as important to whales as all of our senses put together," he says. "[T]hey can feel it vibrating throughout their whole body."
Williams has studied killer whales for decades, including the southern resident killer whale in the northeast Pacific Ocean, which is among the world's most critically endangered animals due to a dwindling food supply, pollution and ocean noise.
According to a 2017 study Williams co-authored, anthropogenic ocean noise can keep these whales from feeding as much as they normally would if the noise was not present.
"We're showing that when boats are too close, and the boats are making noise, the killer whales are spending 18-25% less time feeding than if there were no boats around," he explains. Williams says the team also found that the whales' calls only reached about 62% of the distance they would in a marine environment not populated by boats and ships.
Ocean noise also impedes killer whales' ability to catch chinook salmon and herring, their primary food sources. A recent study that evaluated the behavior of these two prey fish found that they often react to boat noise as if it were a predator by fleeing or changing migration patterns, making it harder for the killer whales to catch them.
Bottlenose dolphins, who can make sounds detectable by other dolphins over 20km (12 miles) away, are affected by ocean noise pollution (Credit: A Rosenfeld/Getty)
Anthropogenic noise affects other prey fish in different ways. A 2016 study found damselfish don't hear their predators approaching as well when motorboat noise is present – making them more susceptible to being eaten. In fact, more than twice as many fish were eaten when motorboats were passing than when they weren't, which suggests anthropogenic sound is directly linked to an increase in fish mortality.
It's difficult to assess exactly how detrimental anthropogenic noise is to all ocean wildlife since it appears to impact some species more than others. Most studies on the subject, however, suggest that the auditory interference inhibits marine animals' abilities to hear and react to biological sounds, which in turn decreases their ability to survive. And, in the case of critically endangered species, like the southern resident killer whale, experts like Williams believe such an impediment could ultimately put the species on a fast track to extinction.
An easy win?
The flip side of the ocean noise problem is that it is one of the few human-fuelled pollution sources that has several relatively straightforward solutions.
Sound emanating from ships is by far the most common culprit, so conservationists believe it should be addressed first. One of the easiest ways to do that is to simply get ship and boat traffic to slow down when moving through areas rich in marine life – a strategy which could also help to cut carbon emissions from ships. Major ports in the US Pacific Northwest and Vancouver have already enacted slow-down programs, and a recent study found that the effort is making a significant difference.
"Something as simple as slowing down a few knots makes a major drop in the noise level. And we've just shown that it not only drops the noise level, but when ships slow down, the killer whales are feeding more," says Williams.
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Unlike other conservation efforts, which can require years of development, noise-reduction programs like these are relatively low-lift. And their impact can be felt right away. "We don't have to wait decades to fix this," says Williams. "What's beautiful about working on ocean noise is that if we reduce the source, [the benefits] take effect immediately."
Moving ship lanes away from areas populated by sensitive species like killer whales could also be beneficial, Williams adds. But in order for noise abatement endeavours to have a widespread effect on marine life, they will have to be backed by sweeping public policy.
And while slowing ships down is a good start, scientists agree ships ultimately need to be built and retrofitted with noise abatement in mind. A first step in that direction could be changing ship building requirements so the parts that make the most noise, like the engine and propeller, are designed to be quieter.
"The Navy and others have learned how to do this, but it has not [yet] been required for commercial vessels," says Hildebrand.
Studies have shown damselfish are more susceptible to being eaten when motorboat noise is present, as they don't hear predators (Credit: E R Degginger/Alamy)
The International Maritime Organization has also made building quieter ships part of its mission, and in 2014 outlined simple guidelines for engineers and manufacturers to follow. That said, NGOs such as the World Wide Fund for Nature (WWF) have noted the voluntary guidelines put out by the IMO have been largely ineffective at curbing anthropogenic ocean noise, and are calling for mandatory limitations. Natasha Brown, an IMO spokesperson, says the IMO's guidelines are currently under review, providing an opportunity for member states and NGOs to submit proposals for further work and action on underwater noise. "For mandatory measures, this would need to come from a proposal from an [IMO] member state or states," she adds.
Retrofitting ships would also help to reduce ocean noise. This tends to be more expensive than adjusting designs and parts for new ships, but it could be worth it if only the most problematic ships are targeted. One of Williams' studies on noise emanating from a fleet of 1,500 ships found 50% of the noise was coming from only 15% of the vessels. So retrofitting just those ships with new, noise-reducing propellers would make a significant difference in the fleet's overall sound impact.
Creating a financial incentive for private companies to build, buy and operate quieter ships could be another useful approach. Design adjustments already on the market, such as propellers which reduce cavitation, can also make ships more efficient and reduce carbon emissions, says Williams. For companies looking to go greener, that added benefit may be what tips the scales.
Quietening a noisy landscape
While boat noise is the most common form of anthropogenic ocean noise, other sources also create problems.
The construction and operation of offshore wind farms is among them. Many major structures offshore are built using pile drivers, which can cause sudden bursts or pulses of loud underwater sound.
Louder or higher frequency sounds like these may do more immediate damage to nearby marine life than the more chronic, lower-frequency sounds, says John Hildebrand, a professor of oceanography at the University of California. "At high intensities it may be that the noise creates physiological damage," he says.
One way to reduce this noise is to create a bubble curtain around the sites. It's just as it sounds, "a series of bubbles that form almost a wall and block some of the sound being emitted from a source," explains Bailey.
However, Chapuis notes that the operation of the wind farms also produces "a constant, low frequency sound, which can represent a chronic source of noise, even if the levels are not that high". Some researchers argue this noise should be addressed in the planning of where wind turbines are placed, as well as in the environmental impact assessments of individual projects.
Aircraft can also produce significant underwater noise, especially when they regularly take off and land at airports near bodies of water. Moving runways further away from areas that are home to sensitive marine life could help curb the problem.
As long as humans are around, the noises they bring with them will likely remain a part of ocean soundscapes
Military sonar is another source of anthropogenic ocean noise that can sound so similar to whale calls that it confuses them, leading them to lose their sense of direction – thought to be one reason why whales end up stranded on beaches. One potential solution is for the military to reduce the need for sonar by instead eavesdropping on natural sounds from marine animals as a way of detecting underwater threats.
Underwater mining for fuels like oil and gas can also produce bursts of ocean noise. Sometimes, excavation teams set off large explosions, or use seismic air guns in sharp bursts from a ship above to push through the ocean floor.
Hildebrand argues that restrictions are needed for such noise exposure of marine animals, "in much the same way that OSHA [the US Occupational Safety and Health Administration] limits human exposure to high levels of noise". Restrictions could include decibel limitations at certain points in bodies of water where vulnerable marine habitats exist, regulated by environmental government agencies like the Environmental Protection Agency (EPA) in the US.
These agencies could also provide guides for different industries to reduce their sound emissions. Seismic survey noise, for example, can be tempered by releasing the air in more continuous, lower frequency pushes over longer periods of time – a process called marine vibroseis.
A hydrophone listens for clicking sounds made by sperm whales near Pico Island, Portugal (Credit: wildestanimal/Getty)
Focusing on one source of ocean sound pollution or one impacted species at a time won't make much of a difference on a global scale. But considering the overarching environmental impact, followed by the creation of a multipronged plan of action, might. In order to best assess what progress is being made and where work still needs to be done, monitoring soundscapes around the world must be part of that plan.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
Hildebrand has called for a long-term, global ocean noise monitoring system that's accessible to anyone anywhere. Not only would researchers be able to better track changes this way, activists or politicians looking to push for policy change could also easily refer to real-time problem areas.
Ocean soundscape research is still a relatively new field, but scientists within it are always looking for ways to get more data, and better, more affordable listening technology. "We've developed this acoustic prospecting toolkit where we can just give someone a $1,000 (£815) Pelican case [a durable, waterproof case for sensitive items] and they can go and do spot recordings in some remote parts of the world," says Williams.
Chapuis says scientists are also actively encouraging the development of low-cost, underwater recorders so that more research can be done, and more people can discover "the fascinating sounds which can be heard underwater".
As long as humans are around, the noises they bring with them will likely remain a part of ocean soundscapes. But like any other type of harmful pollution, ocean noise needs to be regulated in a meaningful way if we are to keep marine animals' sound-driven worlds from shrinking away.
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France24 - Monde
Du Sahel à Dubaï : les routes de l'or sale
Publié le : 15/07/2022 - 12:29
Caroline DUMAY
Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.
En fermant les yeux sur l'origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt. Différentes institutions internationales, telle que l'OCDE, demandent des régulations bien plus strictes. Car le boom aurifère des régions sahéliennes suscite la convoitise croissante des groupes armés, dont des jihadistes.
Cette enquête journalistique, menée pendant plus d'une année dans plusieurs pays africains, est partie d'un fait presque divers : l'arrestation de mules franco-malgaches à l'aéroport de Johannesburg en décembre 2020, avec plus de 73 kilogrammes d'or dans leurs bagages. L'auteure de ce documentaire a alors cherché à comprendre à qui appartenait cet or. Elle signe ce film en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut qui ont réalisé des images exclusives des fonderies du grand marché de Bamako et de la mine d'Intahaka dans le nord du Mali.
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RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri
crise sécuritaire au Sahel
Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : l'or russe à son tour sanctionné ?
BBC
How to find food banks and community shops this summer
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
Every morning, Tina Harrison logs on to the Facebook page for Trinity Foodbank in Radcliffe, Greater Manchester, to check for new messages. As the cost of living crisis deepens, more and more people, she says, have been getting in touch to say they've run out of food and need help.
Mrs Harrison, a former nurse - or one of her fellow volunteers - will reply. They try to offer some form of assistance to everybody.
Many people ask permission: is it OK to come and receive a food parcel? "It's always, 'Yes, it's OK,'" says Mrs Harrison. Before the pandemic, the food bank handed out around 20 parcels per week. That figure has nearly quadrupled in more recent times.
"It's just going to get worse, I think," says Mrs Harrison, describing how some parents have told her that they sit in bed with their children to watch TV on some evenings, just to keep warm.
The rising cost of food and energy is affecting people from all walks of life, she adds, from single people to families. But households with children could find the summer months particularly difficult.
While many local authorities are launching holiday meal voucher or cash payment schemes, some children won't have as easy access to food during the day as they would when in school. During the pandemic, the government U-turned on its previous policy of not providing free school meals to children in England over the holidays.
But teaching unions have argued recently that the offer of these meals ought to be extended due to the cost of living crisis.
The financial hardship facing many families is prompting more of them to approach their local food bank or community support network, perhaps for the first time. Many are making that initial contact via Facebook or other social media sites.
Trinity Foodbank doesn't just offer food, Mrs Harrison stresses. There's friendly help and advice about how to budget and how to claim grants or benefits.
The Independent Food Aid Network (Ifan), which connects hundreds of food aid providers, has produced leaflets with financial advice for people in need. There are interactive versions online, as well.
"When you've got a problem as widespread as this, you just come up with as many ways as possible of reaching people," says Sabine Goodwin, Ifan co-ordinator.
Food banks are also using social media to advertise for donations because they have noticed a drop in such support lately. "They're running out of food a lot of the time," says Ms Goodwin. This is because people who would usually support their local food bank have also been hit by spiralling costs.
"Nearly everyone is on social media now," says Mark Wells, founder of the Food Facts Friends food bank in Midlothian. He describes how he has used Facebook lately to post pictures of relatively bare shelves in the food bank store, in an effort to inspire donations.
"I've just set up an account with TikTok," he says, referring to the video-sharing site. Mr Wells hopes that young people will find videos of the food bank's fare and show their parents so that people know what's available, should they need it.
This sort of content can help connect people to food aid providers in their area, says Brooke Bennett at the University of Connecticut's Rudd Center for Food Policy & Health.
In a recent study, she and colleagues asked summer meal providers how they signposted their services to families in Connecticut. They reported higher online engagement, and more in-person visitors, when they posted photos of whatever food would be available on a particular day.
Some providers pay a small fee to promote these posts as well. "You can really target an audience that you know is in your zip code, your area," says Dr Bennett.
In 2020, the Food Foundation, a UK charity, and marketing agency PLMR launched a map to signpost the locations of businesses offering free meals to children during the October half-term holiday, when free school meals weren't available.
Around 50,000 users visited the map during that time. Given the government U-turn on holiday meals, there are no plans to relaunch this map, the Foundation says.
However, there are other, localised tools that make it easy for people to find out what help is available near to them, such as the interactive Google Map maintained by Feeding Liverpool. It shows the locations of food clubs and community shops around the city.
"It's one of the best things we've done," says Naomi Maynard, good food programme director. "It's so simple but just giving people the knowledge of what's in their local area is so empowering."
Users are able to search for providers that cater for dietary requirements, such as vegetarian, gluten-free, kosher or halal, she notes.
Digital platforms are not panaceas for food insecurity, notes Georgiana Nica-Avram at Nottingham University Business School. However, such services can help people to access support in a dignified way.
"Not many people may want to publicly acknowledge that they are going through this themselves or they may not have an extensive network of support," she explains.
In partnership with the food-sharing app Olio, Dr Nica-Avram and colleagues have studied how some people use Olio to support themselves during times of severe hardship.
Sadly, there is no doubt that the coming months will prove very difficult for lots of families. Many parents who stop by Trinity Foodbank in Radcliffe also mention their concerns about the coming winter, and the high heating costs they expect then, notes Mrs Harrison.
More technology of business:
A Department for Education spokeswoman says the government recognises that millions of households are struggling with rising prices.
"The Holiday Activities and Food programme runs during major school holidays," she adds.
"Wider welfare support is available for families through the Household Support Fund, which helps vulnerable families in need with essentials, such as food and utility bills." A total of £37bn of public money is currently available to support households during the cost of living crisis.
Mrs Harrison and her fellow volunteers are determined to keep providing whatever help they can, despite the pressure also facing those who normally donate to the food bank.
"I think at the moment we're just riding with the times, a bit like we did with Covid, really," she says.
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France24 - Monde
Mali : Bamako invoque "le contexte de sécurité nationale" pour suspendre les rotations de la Minusma
Publié le : 14/07/2022 - 22:51
Fatimata WANE
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Fatimata WANE
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Les autorités maliennes détiennent toujours une cinquantaine de soldats ivoiriens arrêtés le 10 juillet à l'aéroport de Bamako qu'elles considèrent comme des mercenaires. Abidjan dément, affirmant que ces militaires sont venus pour le compte la mission des Nations unies déployée au Mali, la Minusma. Une mission dont le gouvernement malien a annoncé, jeudi, la suspension de toutes les rotations militaires dans le pays,
Les ministres français des Armées et des Affaires étrangères sont arrivés au Niger, jeudi 14 juillet. Catherine Colonna et Sébastien Lecornu s'entretiendront avec le président Mohamed Bazoum sur la réorganisation de l'opération Barkhane désormais concentrée sur le pays. Les explications de Harold Girard, correspondant de France 24.
Ces personnalités sont omniprésentes dans l'histoire politique de la Côte d'Ivoire depuis plusieurs décennies mais leurs rencontres officielles sont rares, la dernière remontant à plus de dix ans. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo se sont réunis, jeudi 14 juillet, au palais présidentiel, avec l'objectif de faire avancer la réconciliation après la crise politique de 2010-2011 et de préparer les prochains scrutins. Le décryptage de Samuel Bernard, correspondant de France 24.
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The firms sourcing locally to avoid global supply chain woes
By Jill Martin WrennBusiness reporter
Inspiration to start up a business can come from anywhere, but for Francesco Clark it was the result of a life-changing injury.
Back in 2002, the then 24-year-old was paralysed in a diving accident. In addition to losing the use of his legs, the spinal cord injury caused his skin to no longer be able to sweat.
With his skin subsequently prone to becoming irritated, he and his father, a doctor and homeopath, developed some natural face creams in their home kitchen in New York State.
It was the start of a skincare business called Clark's Botanicals, which is now reported to have annual revenues of around $5m (£4.2m).
Mr Clark grows some of the natural ingredients for his skin creams, such as jasmine and aloe vera, in his own garden at home in Westchester County, north of New York City.
The rest he sources as locally as possible, with production outsourced to nearby facilities rather than seeking cheaper manufacturing overseas.
"Everything is made here in the US," Mr Clark says. "That's very important to me, that we maintain the independent and local sense of development for the brand."
Mr Clark says that using local suppliers and factories has meant that his company has been able to avoid the widely reported global supply chain delays of the past two years.
These were caused firstly by the Covid-19 pandemic resulting in staff shortages at factories and ports in China and other countries, and also on cargo ships.
Then there was the six-day closure of Egypt's Suez Canal, a key global trade route, in 2021. And this year the conflict in Ukraine and resulting sanctions against Russia caused turbulence in the markets for crude oil, natural gas, cooking oil and flour.
Meanwhile, the UK and other European countries have seen a shortfall of lorry drivers.
For these assorted reasons a growing number of companies on both sides of the Atlantic have reportedly been looking at reshoring their supply chains, by finding new suppliers in their home countries.
Mr Clark says that in addition to avoiding delays, having suppliers much nearer to you means you can build closer relations with them. He adds that this results in them doing more for you, such as meeting tighter deadlines if required.
"When you're making things locally, you're also able to lean on the people that you've been working with... you're able to say, 'I'm so sorry but we need this next week'."
Looking back at the start of the pandemic Mr Clark says this explains how his company was able to start producing hand sanitizer "from concept, to shipping to customers, within eight days".
He adds: "We were able to pivot extremely quickly because of the incredible partnerships that we have with our manufacturers and the talented team at Clark's Botanicals."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Supply chain expert Lisa Anderson says the global system has never been more volatile.
"It's an unprecedented situation because demand fluctuation has been so dramatic," says the president of LMA Consulting Group, a California-based supply chain management consultancy.
At this stage it is far from clear when the global supply chain will return to more normal conditions. The war in Ukraine shows no sign of coming to a conclusion any time soon, and the coronavirus continues to cause problems.
A new Covid-19 outbreak prompted a 65-day lockdown in Shanghai earlier this year and resulted in disruption at Shanghai's port, the world's busiest.
"If you [a company] are hit by a disruption, then you can lose up to half of your profits over a year, because of a single disruption," says Dr Güven Demirel, lecturer in supply chain management at Queen Mary University of London.
"Previously, there were isolated disruptions, small operational risks. But now, if we think about the past three to four years, we have had a pandemic, we have had Brexit, and now there is a war in Europe. So it is hitting many firms and supply chains."
Some industries and companies are more reliant upon global supply chains that others. One such firm is UK coffee business Alpaca Coffee, whose beans obviously originate from warm coffee-growing countries.
Founder and owner Victoria Poon says the global coffee industry is an interconnected web of farms, roasters and customers, located several continents away from each other. So when one part collapses, others can follow. "It's like a domino effect," she adds.
Alpaca Coffee already grapples with lead times of several months. "When you have to product plan it does take time," Ms Poon says. This means that last month her team was already planning the details of Alpaca's Christmas blend.
"[And] one of the challenges we've been seeing is the rise of coffee prices," Ms Poon adds.
"Now what we have to do is make sure that we're on top of inventory."
But while Ms Poon has to buy her coffee beans from overseas, she can see the benefit of buying local for the other things that the Portsmouth-based company needs.
Recently she says she tried to order custom-made, branded cups for the firm's new pop-up physical shop in Soho, London. Called Café Alpaca. It opened at the start of this month.
Ms Poon discovered that the cups, which were coming from Asia, would not be ready in time for the event. "We had to throw that plan out the window," she says.
Instead, she and her team managed to source generic replacements for the shop from a UK-based supplier, which they then stamped with the Alpaca logo. Ms Poon says these cups also better meet the brand's values as "they're plastic-free and compostable as well".
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France24 - Monde
Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins
Publié le : 08/07/2022 - 13:17
Stéphanie TROUILLARD
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Claire PACCALIN
Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Près de 8 000 hommes, femmes et enfants sont ensuite rassemblés dans l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, à Paris, qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.
À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée, celles qui ont suivies et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation.
Pendant longtemps, ces rescapés du Vél d'Hiv ont gardé le silence sur ce drame intime. Huit décennies plus tard, malgré le traumatisme, ils ont voulu prendre la parole et transmettre leurs souvenirs pour qu'ils ne soient pas oubliés par les générations futures.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France
FRANCE
"Cette puanteur atroce" : 75 ans plus tard, une rescapée de la rafle du Vél d'Hiv se souvient
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De la rafle du Vél d’Hiv à Maurice Audin : quand la France demande "pardon"
France24 - Monde
L'Europe bientôt privée de gaz russe ?
Publié le : 15/07/2022 - 16:58
Line RIFAI
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Line RIFAI
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La Russie ferme les vannes de Nord Stream 1, le plus gros gazoduc alimentant l’Europe de l’Ouest, en raison d'une maintenance . À Berlin, Paris ou Vienne, on doute d’une simple coupure temporaire. L'Europe aura-t-elle suffisamment de gaz l’hiver prochain ?
>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : l’Allemagne, la Russie, le Canada et la turbine à gaz de la discorde
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Frédéric ROLLIN, Conseiller en stratégie d'investissement, Pictet Asset Management
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Gilles MOËC, Chef économiste, Groupe Axa
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass
Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53
Gwendoline DEBONO
La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.
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LE FIL DU 5 JUILLET
Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass
LE FIL DU 24 JUIN
Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk
LE FIL DU 4 JUILLET
L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Paid and presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Dans les Territoires palestiniens, Joe Biden réaffirme son soutien à la solution "à deux États"
Publié le : 15/07/2022 - 08:56
FRANCE 24
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Gwendoline DEBONO
En visite dans les Territoires palestiniens vendredi, le président américain, Joe Biden, a réaffirmé son soutien à la solution "à deux États". Il a promis de continuer les efforts pour rapprocher les deux parties, reconnaissant néanmoins qu'à l'heure actuelle "le terrain n'est pas mûr" pour reprendre les pourparlers israélo-palestiniens.
Deuxième étape de son premier voyage au Moyen-Orient, Joe Biden s'est rendu, vendredi 15 juillet, dans les Territoires palestiniens. Le président américain a d'abord visité un hôpital de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, pour annoncer une aide au réseau hospitalier local.
Il s'est ensuite rendu à Bethléem, en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël, pour s'entretenir avec le président de l'Autorité, Mahmoud Abbas, pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens et d'aide économique.
S'il considère que "le terrain n'est pas mûr" pour reprendre les pourparlers israélo-palestiniens, Joe Biden a réaffirmé son soutien à la solution "à deux États".
"Un horizon politique" pour les Palestiniens
"Même si le terrain n'est pas propice en ce moment à la reprise des négociations, les États-Unis et mon administration n'abandonneront pas, ne renonceront pas à essayer de rapprocher les deux parties", a-t-il déclaré, lors d'un point de presse conjoint avec Mahmoud Abbas.
Le président américain a appelé à ne pas "abandonner" l'idée d'une paix israélo-palestinienne et plaidé en faveur d'un État palestinien "indépendant" avec une "continuité territoriale", au côté d'Israël.
"Je tends la main aux dirigeants israéliens pour réaliser la paix des braves" a annoncé de son côté le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Le président Biden, qui se félicite d'avoir rétabli des liens "coupés" par son prédécesseur Donald Trump, a insisté sur l'importance "d'un horizon politique" pour les Palestiniens.
Il a également annoncé des financements destinés aux Palestiniens, portant notamment sur un projet visant à faire passer à la 4G en 2023 la connexion internet sur les réseaux sans fil en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis plus de 15 ans.
Y règnent respectivement la 3G et la 2G, ce qui complique la digitalisation de l'économie.
Hommage à Shireen Abu Akleh
Joe Biden a, par ailleurs, plaidé pour que "toute" la lumière soit faite sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée en mai dernier en couvrant une opération militaire israélienne en Cisjordanie occupée.
Il a rendu hommage au "travail vital" de la grande reporter de la chaîne du Qatar Al-Jazira.
"Son décès est une perte immense car Shireen pouvait faire passer le récit des Palestiniens" a-t-il affirmé, précisant que les États-Unis allaient continuer à "insister pour une enquête transparente".
Après son entretien avec Mahmoud Abbas, Joe Biden, un fervent catholique, doit aller à la basilique de la Nativité de Bethléem, avant de quitter la Terre sainte pour aborder le versant le plus stratégique et peut-être aussi le plus complexe de son périple : l'Arabie saoudite. Une étape délicate pour ce président qui avait promis de mettre les droits humains au cœur de sa diplomatie.
>> À lire aussi : Joe Biden en Arabie saoudite ou le retour de la realpolitik américaine
Avec AFP
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Joe Biden en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient
Nucléaire iranien : les États-Unis ne "vont pas attendre indéfiniment", affirme Joe Biden
DIPLOMATIE
Joe Biden en Arabie saoudite ou le retour de la realpolitik américaine
BBC
The next PM: The first debate in 90 seconds
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The five remaining candidates hoping to become the next leader of the Conservative Party have taken part in the first televised debate.
The studio audience of floating voters raised issues including the NHS, the environment, and the economy.
It started out friendly as they acknowledged they were all part of the Conservative "family" but the candidates soon clashed over taxes and spending plans.
France24 - Monde
Deux ministres français au Niger, nouveau partenaire-clé de la France au Sahel
Publié le : 15/07/2022 - 16:16
FRANCE 24
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Harold GIRARD
Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, ont affirmé, vendredi à Niamey, leur volonté d'approfondir le partenariat-clé de Paris avec le Niger sur les plans économique et militaire. Le Niger est devenu le partenaire central de Paris au Sahel. Plus d'un millier de militaires français et des capacités aériennes y seront maintenus dans le cadre d'un "partenariat de combat" visant à sécuriser la zone frontalière avec le Mali.
Les ministres français des Affaires étrangères et des Armées ont affirmé, vendredi 15 juillet à Niamey, leur volonté d'approfondir le partenariat-clé de Paris avec le Niger sur les plans économique et militaire, à l'heure où la France cherche à redéfinir son offre stratégique en Afrique.
"Nous sommes là pour marquer l'engagement de la France aux côtés des autorités nigériennes", dans l'aide au développement et la lutte contre le terrorisme, a assuré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
"Nous sommes ici de façon a répondre le mieux possible aux besoins que vous exprimez", a-t-elle insisté, lors d'une conférence de presse avec le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, et leurs homologues Hassoumi Massoudou et Alkassoum Indatou, à l'issue d'une entrevue avec le président Mohamed Bazoum.
Poussée hors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui a fait appel aux services du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, l'armée française se sera totalement retirée du pays à la fin de l'été, après neuf ans de lutte antijihadiste.
La France poursuit néanmoins sa coopération avec le Niger voisin, devenu le partenaire central de Paris au Sahel. Plus d'un millier de militaires français et des capacités aériennes y seront maintenus pour fournir un appui feu et du renseignement aux armées nigériennes dans le cadre d'un "partenariat de combat" visant à sécuriser la zone frontalière avec le Mali.
Paris et Niamey ont par ailleurs signé vendredi un prêt de 50 millions d'euros pour le renforcement du réseau électrique nigérien et un don de 20 millions d'euros au profit du Niger, qui figure parmi les pays prioritaires de l'aide au développement française (143 millions d'euros en 2021).
Ces dix dernières années, l'Agence française de développement (AFD) a multiplié par dix ses engagements au Niger.
La France va également augmenter de 66 % son aide alimentaire au profit du Niger en 2022, à 8 millions d'euros, "à un moment difficile pour la sécurité alimentaire mondiale" en raison de la guerre en Ukraine, a annoncé Catherine Colonna.
"Si nous ne gagnons pas la guerre du développement, nous perdrons à terme la guerre contre le terrorisme", a commenté son homologue nigérien, Hassoumi Massoudou.
Nouvelle philosophie
Le partenariat entre Paris et Niamey sur le plan sécuritaire a également fait l'objet d'échanges sur les besoins de l'état-major nigérien.
Au Sahel, la philosophie des interventions militaires françaises a évolué : plus question pour les soldats d'agir seuls, mais seulement en deuxième ligne, en appui des forces locales et en fonction de leurs demandes. Une manière de réduire la visibilité de leur action, qui agit comme un irritant dans les sociétés africaines, tout en restant présents dans cette zone d'influence historique.
Outre la menace jihadiste, "il y a une nouveauté qui nous tient à cœur, c'est de nous intéresser davantage à (...) la guerre de désinformation, aux menaces cyber qui sont tout aussi importantes", a également affirmé Sébastien Lecornu, alors que les Russes mènent en Afrique de l'Ouest une stratégie agressive d'influence à coup de campagnes anti-françaises massives sur les réseaux sociaux.
Les deux ministres français sont attendus dans l'après-midi sur la base militaire nigérienne de Ouallam, au nord de Niamey. C'est de là que sont pilotées les opérations conjointes d'environ 300 soldats français et des forces armées nigériennes (FAN) à proximité de la frontière malienne, face aux jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique.
Les Nigériens viennent de consentir à ce que ces militaires français soient co-localisés sur leur base de Ouallam.
Les ministres français visiteront également le village de Simiri près de Ouallam, où la France finance notamment un projet de lutte contre la malnutrition infantile.
À l'issue de son déplacement au Niger, Sébastien Lecornu se rendra samedi en Côte d'Ivoire pour y rencontrer le président Alassane Ouatarra et rendre visite aux Forces françaises en Côte d'Ivoire (FFCI).
Ces visites interviennent alors que le président Emmanuel Macron souhaite redessiner la stratégie de l'ancienne puissance coloniale en Afrique, afin d'éviter un déclassement stratégique à l'heure d'une compétition accrue sur la scène internationale.
"J'ai demandé aux ministres et au chef d'état-major des armées de repenser d'ici à l'automne l'ensemble de nos dispositifs sur le continent africain", a-t-il déclaré mercredi.
Avec AFP
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DÉCRYPTAGE
Sahel : le groupe État islamique multiplie les attaques à la frontière Mali-Niger
Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara
Le Débat de France 24
Le Sahel face à la menace jihadiste
France24 - Monde
Face au Covid-19 et au manque d'accès aux soins, la vaccination infantile recule
Publié le : 15/07/2022 - 15:31
FRANCE 24
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Un rapport conjoint OMS/Unicef révèle jeudi que la proportion d'enfants ayant reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) est tombée de 86 % en 2019 à 81 % en 2021. Il s'agit du plus important recul continu de la vaccination infantile depuis près de 30 ans, selon l'ONU.
La crise du Covid-19 et le manque d'accès aux soins et à l'information ont causé le plus important recul continu de la vaccination infantile contre d'autres maladies depuis près de 30 ans, selon l'ONU.
"Il s'agit de la baisse continue de la vaccination la plus importante en une génération", a déclaré Ephrem Tekle Lemango, directeur adjoint de l'Unicef pour la santé et l'immunisation par visioconférence depuis New York.
Selon un rapport conjoint OMS/Unicef publié jeudi 14 juillet, la proportion d'enfants ayant reçu les trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), référence en matière de couverture vaccinale mondiale, est tombée de 86 % en 2019 à 81 % en 2021.
Quelque 25 millions d'enfants ont ainsi raté une ou plusieurs doses de ce vaccin DTP en 2021 – deux millions de plus qu'en 2020, et six millions de plus qu'en 2019.
Près des trois quarts de ces enfants n'ont même reçu aucune dose, la majorité d'entre eux se trouvant dans des pays du Sud aux revenus moyens ou faible comme l'Inde, le Nigeria, l'Indonésie, l'Éthiopie ou les Philippines.
Cette baisse enregistrée en 2020 et 2021 fait suite à une décennie d'améliorations.
En cause notamment : "l'impact significatif" de la pandémie dont les conséquences économiques "ont forcé les parents et familles à choisir entre se nourrir et vacciner leurs enfants", selon le directeur adjoint, alors que les confinements ont également contribué à cette diminution.
>> À lire - La vaccination contre la rougeole en France, victime collatérale du Covid-19
"Accès aux services"
La désinformation concernant les vaccins, en forte hausse durant la pandémie, notamment sur les réseaux sociaux, ne joue par contre pas un rôle majeur.
"Nous sommes préoccupés par la désinformation et la mésinformation, mais il est important de reconnaître que ce n'est pas le facteur principal (expliquant) pourquoi les enfants ne sont pas vaccinés", a souligné la directrice de l'OMS pour l'immunisation, les vaccins et les produits biologiques, la Dr. Kate O'Brien.
C'est plutôt "l'accès aux services" de soins et leur "qualité" qui est en cause, selon la Dr. O'Brien, rappelant toutefois l'importance de la surveillance des informations qui circulent au sein des communautés locales, pour détecter rapidement la circulation de fausses nouvelles.
Si besoin, c'est ensuite aux "dirigeants de confiance" de chaque communauté que revient la responsabilité de confronter celles-ci pour "faire en sorte que les gens aient des informations correctes" concernant la vaccination.
Alors que la pandémie a provoqué le report d'une quarantaine de campagnes de vaccinations dans un nombre équivalent de pays, la Dr. O'Brien a listé quelles mesures les pays pouvaient mettre en place pour combler le retard accumulé.
Campagnes de vaccination
Elle appelle notamment à la mise en place de campagnes de vaccination "pour rattraper les enfants passés à côté par le passé", nécessitant le soutien d'une "direction politique", mais aussi des financements adéquats.
"Alors que nous essayons de combler notre retard, il faudra identifier ces enfants (...) et les atteindre par des campagnes ciblées", complète Ephrem Tekle Lemango.
"Cela signifie du financement supplémentaire, et de nouveaux appels pour (obtenir) des vaccins" et surtout "mobiliser ces communautés pour que ces campagnes soient un succès."
Avec AFP
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France24 - Monde
Ces rafles oubliées à la veille du Vél d'Hiv
Publié le : 15/07/2022 - 06:52
Stéphanie TROUILLARD
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Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs étaient arrêtés par la police française à la demande des Allemands à Paris et dans sa banlieue. La veille, des rafles avaient déjà été opérées en zone occupée dans plusieurs départements de l'ouest de la France.
Le 15 juillet 1942, vers 19 h, Victor Perahia, neuf ans, est à table avec sa mère, Jeanne, dans l’appartement familial à Saint-Nazaire, en Loire-Inférieure, lorsqu’un camion se fait entendre. Le père, Robert, un marchand ambulant juif d’origine turque, n’est pas encore rentré. "Il s’est arrêté devant notre maison. Des Allemands en sont descendus et ils sont entrés dans l’immeuble. Ils ont monté les marches très bruyamment et ont frappé brutalement à notre porte", se souvient Victor, comme si c’était hier. "Ma mère et moi, nous avons eu peur, mais nous avons ouvert. Ils sont entrés en force dans notre appartement".
Les Felgendarmes demandent où se trouve Robert. Sous la contrainte, son épouse doit aller le chercher. Toute la famille est prise au piège. Tétanisé, le jeune garçon bascule en quelques secondes dans l’horreur : "Les Allemands parlaient très fort d’une manière autoritaire. Il y en avait un qui avait une petite mitraillette. Je sentais mes parents qui étaient très inquiets et qui ne savaient pas quelle attitude prendre. Ils voulaient me protéger, mais ils n’ont rien pu faire pour empêcher mon arrestation", se remémore-t-il, 80 ans après.
Les Perahia font partie des quelques centaines de juifs arrêtés le 15 juillet 1942 en zone occupée. À la veille de la rafle du Vél d’Hiv, la plus tristement connue, organisée à Paris et dans sa banlieue, des arrestations ont lieu dans l’ouest de la France. Comme le rapporte l’historien Jean-Luc Pinol dans son ouvrage "Convois. La déportation des Juifs de France" (Éditions du Détour), 473 personnes sont arrêtées dans 82 communes différentes de Loire-Inférieure, de la Sarthe, du Maine et Loire, de Mayenne et d’Indre et Loire.
"Il n’y a pas la visibilité des rafles faites à Paris"
Ces rafles s’inscrivent dans le cadre des négociations opérées entre les autorités allemandes et le gouvernement français. Au début de juillet 1942, un accord prévoit la déportation totale d’environ 30 000 à 40 000 juifs de 16 à 45 ans. L’effort doit se porter sur la région parisienne où ils résident majoritairement, mais des arrestations sont aussi planifiées en province.
"Des contacts ont lieu par téléphone entre les autorités allemandes et les préfets de région qui transmettent eux aux préfets de département. La programmation des rafles se fait ensuite au niveau local en fonction des disponibilités en personnel policier par rapport au nombre de juifs à arrêter et au nombre de place pour enfermer les personnes arrêtées", décrit l’historienne Annie Lambert, coauteur de "Les juifs en Bretagne" (Presses universitaires de Rennes). "En principe, seuls les policiers et gendarmes français devaient effectuer les arrestations. Cependant dans certaines villes, les Feldgendarmes les effectuent eux aussi. Ils le font dans les régions particulièrement surveillées comme les zones côtières (Saint-Nazaire) où la présence des juifs était en principe déjà interdite et dans des départements dont le préfet est particulièrement germanophile, ce qui était le cas du préfet de Loire-Inférieure à cette époque", précise cette spécialiste de la Shoah dans l’Ouest de la France.
Contrairement aux opérations de la rafle du Vél d’Hiv, la famille Perahia n’est donc pas arrêtée par la police française. Ces rafles en zone occupée passent aussi plus inaperçues qu’à Paris, comme le souligne Annie Lambert : "Dans l’Ouest de la France la population juive n’est pas très nombreuse, environ 2 000 personnes recensées en octobre 1940. Les rafles se font de manière relativement discrète. Il n’y a pas la visibilité des arrestations faites à Paris et en région parisienne, effectuées par plusieurs milliers de gendarmes, avec des bus, ni la concentration de l’essentiel des victimes dans un lieu unique comme le Vélodrome d’Hiver où plus de 8 000 personnes, dont la moitié d’enfants, furent entassées".
Le convoi n°8 parti d’Angers
Après avoir été conduits à Nantes, Victor et ses parents sont transférés à Angers, lieu de regroupement des juifs arrêtés. Mais là, ils ne sont pas dirigés vers le camp de Drancy, en banlieue parisienne, déjà saturé à cause des rafles massives. Un convoi vers Auschwitz-Birkenau est organisé au départ même de la gare de la préfecture du Maine-et-Loire. Ce convoi, appelé convoi numéro 8, est le seul à partir de province, selon les accords prévus avec les autorités allemandes. Il est constitué de 824 juifs dont 201 possèdent la nationalité française. Ces derniers n’auraient pas dû être arrêtés.
Le 20 juillet, Robert Perahia prend place dans l’un des wagons. Sa femme et son fils échappent provisoirement à la déportation. "Les hommes étaient emportés directement, mais à l’époque on ne déportait pas encore les enfants", explique Victor Perahia. Avec sa mère, il est interné au camp de la Lande de Monts, en Indre et Loire, puis à Drancy pendant près de deux ans. Jeanne Perahia réussit à faire croire que son mari est prisonnier de guerre et bénéficie d’une relative protection. Mais en juin 1944, à quelques semaines de la Libération, ils sont tous les deux déportés par le convoi 80 vers Bergen-Belsen. Victor et Jeanne sont finalement rapatriés en France au printemps 1945. Le père de famille n’a pas cette chance. Il ne reviendra pas d’Auschwitz-Birkenau. Seuls 19 personnes du convoi n°8 ont survécu à leur déportation.
Quatre-vingt ans plus tard, Victor Perahia continue inlassablement de témoigner pour ne pas qu’on oublie ceux de la rafle du 15 juilllet : "On parle plus du Vél d’Hiv, parce que cela a été la rafle la plus importante, mais il y a eu d’autres arrestations en France. Il s’agissait d’une rafle nationale, pas que parisienne".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
La tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
héritage familial
Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz
France24 - Monde
Gironde : des feux hors de contrôle
Publié le : 14/07/2022 - 18:00
Samia METHENI
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Les pompiers continuent de lutter contre deux incendies en Gironde, des "feux compliqués" qui progressent toujours, et qui ont déjà ravagé près de4 000 hectares de pins, sur fond de nouvelle vague de chaleur dans le sud de la France.
France24 - Monde
Major Gérald, youtubeur star de la Légion étrangère
Publié le : 13/07/2022 - 17:35Modifié le : 13/07/2022 - 17:56
Laura MOUSSET
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Des vidéos YouTube à un million de vues, des selfies dans la rue, la une de magazines spécialisés: en moins de trois ans, Major Gérald est devenu, sur YouTube, le visage de la Légion étrangère. Une vitrine qui suscite même des vocations.
France24 - Monde
Sénégal : un musée sous-marin dans la baie de Dakar
Publié le : 12/07/2022 - 17:06Modifié le : 12/07/2022 - 17:30
Laura MOUSSET
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L’Océanium, club de plongée basé à Dakar et ONG de protection de l’environnement, a ouvert le premier musée sous-marin d’Afrique de l’Ouest, en partenariat avec la OH Gallery. Les visiteurs peuvent plonger dans la baie pour observer huit œuvres d'art immergées faites de matériaux respectueux de l'environnement. L'objectif du musée : sensibiliser aux conséquences de la pollution et de la surpêche sur les écosystèmes marins.
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan
Publié le : 01/07/2022 - 15:47
Caroline DE CAMARET
Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.
Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.
A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.
Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
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Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?
Publié le : 30/06/2022 - 21:14
Claire BONNICHON
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Claire BONNICHON
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La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.
Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.
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Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
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Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
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Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
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Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
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Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
France24 - Monde
Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
Publié le : 30/06/2022 - 19:05
Grégoire SAUVAGE
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La France passe la main jeudi soir à la République tchèque après six mois à la tête du Conseil de l'UE. Selon un sondage Viavoice pour France 24, si les Français sont partagés sur le bilan d'Emmanuel Macron à l'issue de ce mandat et, plus globalement, sur la capacité de l'Union à faire face aux défis futurs, une large majorité plaide pour un resserrement des liens entre les pays membres dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Accord pour faire chuter les émissions de CO2, régulation des GAFA, salaire minimum... Malgré un mandat perturbé par le retour de la guerre en Europe, la France n'a pas chômé pendant les six mois de la présidence de l'UE avec un total de 130 accords entérinés. Salué pour son activisme par ses partenaires, Emmanuel Macron a symboliquement transmis jeudi 30 juin la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en lui souhaitant "bon courage".
Au cours d'une courte cérémonie organisée à la fin du sommet de l'Otan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a remis un bâton aux couleurs de l'UE à son homologue tchèque Jan Lipavsky, en estimant que l'Europe sortait de la présidence française "plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie".
En revanche, dans la population française, la perception du bilan d'Emmanuel Macron à la présidence de l'UE est beaucoup plus mitigée, révèle un sondage exclusif de l'institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France. Les Français ne sont que 35 % à juger ce bilan globalement positif contre 39 % qui pensent le contraire.
"La présidence française a été très bousculée par un agenda politique d'élections présidentielle et législatives qui ont affaibli Emmanuel Macron, et bien sûr par la guerre en Ukraine qui a changé la donne", explique Caroline de Camaret, cheffe du service Europe de France 24.
Le souhait d'une Europe puissante
Télescopée par l'invasion russe de l'Ukraine, la présidence française s'est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique. Tout en affichant un soutien sans faille au président ukrainien Volodymyr Zelensky et en encourageant les livraisons d'armes à Kiev, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec Vladimir Poutine, une position d'équilibre parfois critiquée parmi les 27 mais approuvée par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice pour France 24.
Dans ce contexte, les personnes interrogées plaident pour une Europe plus puissante et un renforcement des capacités militaires de l'Union. Ainsi, près des trois quarts des Français sont favorables à la création d'une armée européenne. C'est dix points de plus que lors de la première édition de ce baromètre publié en décembre 2021.
"L'UE a certes renforcé des capacité de production et de souveraineté, mais on est encore loin de la construction d'une armée européenne même s'il s'agit d'un leitmotiv d'Emmanuel Macron", rappelle toutefois Caroline de Camaret.
Guerre, inflation, prix de l'énergie : les Français plongés dans l'incertitude
Si les Français considèrent que l'Europe peut jouer un rôle stratégique et servir de bouclier en ces temps troublés, ils jugent de manière sévère la gestion européenne du conflit ukrainien. Ils sont ainsi plus d'un sur deux (57 %) à penser que l’UE n’est pas à la hauteur des enjeux.
Les sondés se montrent également sceptiques sur l'aptitude des 27 à relever les défis de demain. Entre une inflation qui s'envole dans la zone euro, des prix de l'énergie qui flambent et une guerre en Ukraine qui s'installe dans la durée, les Français affichent leur pessimisme pour l'avenir. Selon ce sondage Viavoice, ils sont 74 % à estimer que la situation de l'économie européenne va se dégrader.
>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?
Dans les prochains mois, les Français appellent donc les pays membres à se serrer les coudes. Ils sont 62 % à considérer que les pays de l'UE doivent être plus solidaires entre eux.
"Cette guerre met l’UE face à des défis pluriels : celui de sa souveraineté, de son indépendance et de sa place politique dans la conversation internationale. Sans doute ici s’invente un lien nouveau entre les Français et l’UE dans un contexte international instable et face aux enjeux planétaires", notent les sondeurs. "Ce n’est pas moins d’UE mais bien plus d’UE que réclament les Français".
Selon cette enquête, 60 % des Français estiment que l’UE doit constituer un sujet important voire prioritaire (13 %) pour le quinquennat qui s’ouvre.
Étude réalisée en ligne du jeudi 23 au lundi 27 juin 2022 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française.
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DEMAIN A LA UNE
Présidence française de l'UE : quel bilan pour Emmanuel Macron ?
La chronique de l’éco
Plan climat de l'UE : vers la fin des véhicules thermiques en 2035
Ici l'Europe
Crise ukrainienne : l’Europe prête à plonger dans la récession ?
France24 - Monde
Ukraine : après la frappe meurtrière à Vinnytsia, les autorités débutent l'enquête
Publié le : 15/07/2022 - 07:41Modifié le : 15/07/2022 - 12:45
Ludovic DE FOUCAUD
Gulliver CRAGG
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Le secrétaire général de l'ONU s'est dit "atterré" et l'Union européenne a dénoncé de nouvelles "atrocités", jeudi, après des frappes russes sur une ville du centre de l'Ukraine qui ont fait au moins 23 morts, un "acte ouvertement terroriste" pour le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Sur place, les autorités s'activent pour nettoyer les gravats et récolter des indices pour commencer l'enquête. Reportage de Gulliver Cragg et Ludovic de Foucaud.
France24 - Monde
En Gironde et près d’Avignon, des feux de forêt agressifs et une forte canicule
Publié le : 15/07/2022 - 08:22
FRANCE 24
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Amine BABA AISSA
Alors que la moitié sud du pays est frappée par de fortes chaleurs, les pompiers affrontent toujours, vendredi, deux importants feux de forêt en Gironde, avec plus de 5000 hectares brûlés et plus de 10 000 personnes évacuées. Ils combattent désormais un incendie près d'Avignon.
Trois importants incendies sont toujours actifs, vendredi 15 juillet, dans le sud de la France, frappée par de fortes chaleurs. Dix-milles personnes ont été évacuées depuis mardi en Gironde, où les pompiers tentent de contenir deux importants feux de forêt.
L'incendie au sud d'Avignon, qui a parcouru 1 000 hectares dans les Bouches-du-Rhône, a été fixé dans la nuit de jeudi à vendredi mais "reste actif sur le flanc droit", ont annoncé les pompiers qui redoublent de prudence avec le mistral annoncé.
Quatre départements, dont le Vaucluse, ont été ajoutés jeudi aux sept, dont la Gironde, déjà placés en vigilance orange "canicule" par Météo-France en raison d'une intense vague de chaleur, la deuxième en un mois, qui s'est installée sur la France et devrait durer jusqu'à mardi.
Ce jour de Fête nationale a été marqué par des températures élevées, jusqu'à 37/38°C dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône.
Elles devaient s'intensifier vendredi au sud d'une ligne Bordeaux - Lyon avec des valeurs proches de 38°C à 40°C, mais s'atténuer au nord de celle-ci.
Mille pompiers et dix aéronefs mobilisés
Dans de nombreux lieux, les festivités du 14-Juillet ont été adaptées, voire annulées, à cause de la chaleur et des risques élevés d'incendie. Ainsi, tous les feux d'artifice ont ainsi été interdits jusqu'à lundi soir dans les Landes.
Dans la Gironde voisine, placée jeudi en vigilance rouge "feux de forêt", les deux incendies qui font rage depuis mardi, à La Teste-de-Buch (2 900 hectares brûlés), près d'Arcachon, et à Landiras (2 400 hectares), dans le sud du département, ne sont pas maîtrisés et ne le seront pas jeudi soir, d'après la préfète Fabienne Buccio.
Incendie #landiras Sud-Gironde vendredi 15 juillet. Progression de l'incendie énorme cette nuit. De 2400 ha jeudi soir à 4200 ha vendredi. Des quartiers de Louchats et Origne évacués. pic.twitter.com/JYC9KQn1C7
July 15, 2022Les deux incendies, qui mobilisent quelque 1 000 pompiers et dix aéronefs, n'ont pas fait de victimes.
"La situation est défavorable, avec un terrain difficile au sol, du vent, des fortes chaleurs", a déclaré la préfète, demandant aux vacanciers de ne pas approcher le secteur de la dune du Pilat, adossée à la forêt et fermée au public.
En images. Incendie sur le bassin d’Arcachon : la progression du feu géant visible depuis la dune du Pilat. Et ici pris en photo depuis le Canon au Cap Ferret. Photo DR/Lisa Fay https://t.co/f3mRgOCJuo pic.twitter.com/6jbyubClMs
July 14, 2022Le vent qui a tourné au sud en début d'après-midi a entraîné l'évacuation des 4 000 habitants du bourg et de la base militaire de Cazaux, enveloppés par un gros panache de fumée et des cendres en suspension.
"J'ai jamais vu ça et on a l'impression que c'est post-apocalyptique vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c'est inquiétant", disait Karyn, une habitante, juste avant l'ordre d'évacuation préventive.
Selon le directeur des pompiers de Gironde, Marc Vermeulen, la priorité pour la nuit sera de protéger des flammes les biens et les maisons de Cazaux.
Deux maisons ont toutefois été détruites et plusieurs sont menacées, a indiqué la préfecture en soirée.
Le restaurant La petite playa à #Cazaux et trois maisons ont été détruits par les flammes mais ce matin le village et le port sont sauvés #incendies pic.twitter.com/Byqd4Mx5Q9
July 15, 2022Des étés "de plus en plus chauds"
Dans la nuit de mardi à mercredi, 6 000 personnes avaient été évacués de cinq campings proches de la dune du Pilat vers un parc des expositions. La très grande majorité a déjà quitté les lieux, a constaté une journaliste de l'AFP, la plupart étant rentrés chez eux ou ayant trouvé un hébergement ailleurs dans ce secteur très touristique.
Leur retour au camping pour récupérer leurs affaires est encore "absolument impossible", a toutefois déclaré le sous-préfet d'Arcachon, Ronan Léaustic.
À Landiras, une zone peu peuplée, des hameaux ont dû être évacués jeudi et la situation est "très défavorable avec plusieurs réactivations de feux", selon la préfecture.
Au sud d'Avignon, vers Tarascon, un incendie parti vers 16 h 00 d'une ligne de chemin de fer s'est propagé sur un petit massif calcaire, le massif de la Montagnette, recouvert principalement de pins et a rapidement parcouru environ 1 000 hectares, brûlant au moins 300 hectares, selon les pompiers.
[🔴#Opérations]Les mairies touchées par le feu de la #Montagnette se mobilisent pour accueillir la population :- @VilleTarascon : Gymnase du collège- #Barbentane : Salle des fêtes- #Graveson : Salle Raoul Bonjean- #Boulbon : Salle des fêtes pic.twitter.com/eK9XydvDJq
July 14, 2022Peu après 4 h 00 vendredi matin, les pompiers des Bouches-du-Rhône ont indiqué que le feu avait été fixé, mais qu'environ 1 000 pompiers sont toujours mobilisés. Il n'a, selon les secours, pas fait de blessé.
Selon Météo-France, les vagues de chaleur vont devenir "plus fréquentes, plus précoces", causant des étés "de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme".
Pour les scientifiques, la multiplication et l'allongement des canicules, aggravés par les émissions de gaz à effet de serre, constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique.
Avec AFP
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Après l'Espagne et le Portugal, la France confrontée à la canicule et aux incendies
La France passe le pic de la canicule, plus de 40°C relevés dans le Sud-Ouest
Records de chaleur battus avec la canicule, qui se déplace vers l'est de la France
France24 - Monde
Le Parlement du Sri Lanka annonce l'élection du nouveau président le 20 juillet
Publié le : 15/07/2022 - 06:31Modifié le : 15/07/2022 - 17:18
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Le Parlement a accepté, vendredi, la démission du président sri lankais, Gotabaya Rajapaksa, et élira son successeur le 20 juillet. Les manifestants, qui ont célébré la nouvelle à Colombo, réclament désormais le départ du Premier ministre, Ranil Wickremesinghe.
La démission du président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a été acceptée, a annoncé, vendredi 15 juillet, le président du Parlement, Mahinda Yapa Abeywardana.
Le dirigeant déchu avait fui quelques jours plus tôt sa résidence, prise d'assaut par des manifestants lui reprochant sa mauvaise gestion du pays, alors que le Sri Lanka traverse la plus grave crise économique de son histoire.
Gotabaya Rajapaksa avait quitté le pays mercredi, direction les Maldives, avant de partir pour Singapour, d'où il a envoyé sa lettre de démission. Une première depuis que le Sri Lanka a opté pour un régime présidentiel en 1978.
En vertu de la Constitution sri lankaise, le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, dont le départ est également réclamé par les contestataires, a été nommé président par intérim jusqu'à ce que le Parlement désigne un successeur à Gotabaya Rajapaksa.
Ce vote est prévu le 20 juillet, a annoncé le bureau du président du Parlement. Les candidatures seront reçues le 19 juillet et les députés devront voter le lendemain, selon un communiqué. Le parti au pouvoir a indiqué qu'il soutiendrait Ranil Wickremesinghe comme candidat à la présidence.
Une victoire qui n'est "qu'un premier pas"
Dans la capitale Colombo, placée sous couvre-feu, une foule peu nombreuse mais jubilatoire, certains brandissant le drapeau national, a dansé et chanté pour exprimer sa joie devant le secrétariat de la présidence lorsque la nouvelle de sa démission a été annoncée, jeudi.
"C'est une victoire monumentale", s'est écrié Harinda Fonseka, l'un des manifestants. "Mais ce n'est qu'un premier pas".
Des témoins ont vu des dizaines de personnes quitter, jeudi, les bureaux du chef du gouvernement et les forces de l'ordre y pénétrer. Des véhicules blindés de transport de troupes patrouillaient dans certains quartiers.
"Nous nous retirons pacifiquement du palais présidentiel, du secrétariat présidentiel et des bureaux du Premier ministre avec effet immédiat, mais nous continuerons notre lutte", avait déclaré un peu plus tôt une porte-parole des manifestants.
Quelques heures avant l'annonce du retrait, la police avait repoussé ceux qui tentaient de pénétrer dans le Parlement. La foule avait envahi, la veille, les bureaux du Premier ministre, après avoir fait de même cinq jours auparavant avec le palais du chef de l'État.
Des centaines de milliers de personnes ont visité le palais présidentiel depuis son ouverture au public après la fuite de Gotabaya Rajapaksa, samedi.
Jeudi après-midi, les portes du bâtiment étaient fermées et gardées par des hommes en armes.
L'armée et la police ont reçu de nouveaux ordres pour réprimer fermement toute violence et ont averti les fauteurs de troubles qu'ils étaient "légitimement habilités à exercer leur force". Lors des manifestations, 85 personnes ont été blessées dans les heurts, et un homme est mort asphyxié par du gaz lacrymogène.
Une démission depuis l'étranger
Gotabaya Rajapaksa avait été conspué et insulté aux Maldives à sa sortie de l'aéroport et une manifestation contre lui avait été organisée dans la capitale Malé.
En tant que président, il ne pouvait légalement pas être arrêté. Il semble qu'il ait voulu se rendre à l'étranger avant de démissionner pour justement éviter une éventuelle arrestation.
L'ancien président des Maldives Mohamed Nasheed, qui aurait joué un rôle en coulisses pour l'aider à s'enfuir, a déclaré qu'il craignait d'être tué s'il restait au Sri Lanka.
Selon des sources diplomatiques, les États-Unis lui ont refusé un visa car il avait renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 avant d'être candidat à la présidentielle.
Singapour ne sera pas sa destination finale, la cité-État ayant précisé que Gotabaya Rajapaksa y était en visite privée et qu'"il n'a(vait) pas demandé l'asile".
Des sources proches de la sécurité sri lankaise pensent qu'il cherchera à rester quelque temps à Singapour avant de rejoindre les Émirats arabes unis.
"Il a ruiné notre pays avec la famille Rajapaksa, donc nous ne lui faisons pas du tout confiance. Nous avons besoin d'un nouveau gouvernement", s'est exclamé Gihan Martyn, un commerçant de 49 ans, qui l'a qualifié de "lâche".
la plus haute juridiction du Sri Lanka a interdit à l'ancien Premier ministre Mahinda Rajapaksa et à l'ancien ministre des Finances Basil Rajapaksa de quitter le pays sans autorisation jusqu'au 28 juillet, a déclaré l'association anticorruption Transparency International Sri Lanka.
Trois autres anciens responsables, dont deux anciens gouverneurs de la banque centrale, ne peuvent pas non plus quitter le pays sans sans l'autorisation du tribunal jusqu'au 28 juillet, a indiqué le groupe dans un tweet.
Avec AFP
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L'état d'urgence décrété au Sri Lanka après la fuite du président Gotabaya Rajapaksa
LE FIL DU 13 JUILLET
Le Sri Lanka attend la démission du président et la nomination d'un nouveau Premier ministre
LE FIL DU 14 JUILLET
Le président du Sri Lanka a présenté sa démission au Parlement par email
France24 - Monde
Riyad ouvre son espace aérien à "tous les transporteurs", dont les israéliens
Publié le : 15/07/2022 - 03:34
FRANCE 24
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L'Autorité générale de l'aviation civile saoudienne a annoncé, jeudi soir, que Riyad avait décidé d'ouvrir l'espace aérien du royaume à toutes les compagnies aériennes, dont Israël. L'État hébreu a salué cette décision "qui va permettre de renforcer les relations" avec les pays du Moyen-Orient.
L'Arabie saoudite a procédé à un geste de bonne volonté envers Israël alors que le président américain Joe Biden est attendu dans le royaume.
L'Autorité de l'aviation civile saoudienne "annonce sa décision d'ouvrir l'espace aérien du royaume à tous les transporteurs aériens" remplissant les conditions réglementaires de survol, a-t-elle fait savoir dans un communiqué publié, vendredi 15 juillet, sur Twitter.
Israël a salué cette mesure qui va "renforcer" les relations entre l'État hébreu et des pays du Moyen-Orient, a indiqué sa ministre du Transport, Merav Michaeli.
pic.twitter.com/fLlNtsPkbg
July 14, 2022L'annonce de vendredi lève de facto les restrictions pour des avions à destination et en provenance d'Israël. Le pays a fait pression pour obtenir des droits de survol afin de raccourcir les liaisons vers l'Asie. Les autorités israéliennes souhaitent également que les pèlerins musulmans d'Israël puissent se rendre directement en Arabie saoudite. Actuellement, ils sont obligés de faire des escales coûteuses dans des pays tiers.
Joe Biden a salué "une décision historique", selon un communiqué de son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, qui y voit "le résultat de la persévérance" des efforts diplomatiques de Joe Biden.
Attendu en Arabie saoudite vendredi soir, Joe Biden se rendra d'ailleurs directement d'Israël vers Riyad, un vol inédit entre Israël et l'Arabie saoudite, pays qui ne reconnaît pas officiellement l'État hébreu.
L'objectif de devenir un hub mondial dans le transport aérien
L'Autorité de l'aviation civile saoudienne a précisé que cette décision avait été prise pour "consolider la position du royaume en tant que hub mondial" et "améliorer la connectivité aérienne internationale".
Début mai, l'Arabie saoudite avait annoncé son intention de devenir un carrefour mondial dans le transport aérien et de tripler son trafic annuel, pour atteindre 330 millions de passagers d'ici la fin de la décennie.
Pour cela, Riyad prévoit d'injecter 100 milliards de dollars dans le secteur d'ici 2030, de lancer une nouvelle compagnie nationale aérienne et de construire un nouveau "méga aéroport" dans la capitale.
Des analystes s'interrogent cependant sur la capacité des compagnies saoudiennes à concurrencer d'autres poids lourds régionaux, comme Emirates ou Qatar Airways.
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Italie : le Premier ministre Mario Draghi présente sa démission, le président refuse
Publié le : 14/07/2022 - 17:52Modifié le : 14/07/2022 - 21:13
FRANCE 24
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Natalia MENDOZA
Le Premier ministre Mario Draghi a annoncé qu'il allait rendre sa démission, jeudi. Démission refusée par le président italien, Sergio Mattarella. Plus tôt, les sénateurs du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, n'avaient pas participé au vote de confiance sur un texte discuté au Sénat.
Mario Draghi, confronté à l'effritement de sa coalition, a annoncé en Conseil des ministres qu'il remettrait sa démission jeudi soir, a indiqué le gouvernement.
"Je veux vous annoncer que ce soir je remettrai ma démission au président de la République" Sergio Mattarella, a déclaré Mario Draghi, selon des propos rapportés dans un communiqué de ses services. Une démission que le président italien a refusée.
"Le président de la République n'a pas accepté la démission du président du Conseil et l'a invité à se présenter au parlement (...) afin qu'ait lieu une évaluation de la situation", a annoncé jeudi soir la présidence.
Plus tôt dans la journée, le Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, avait boycotté un vote de confiance sur un texte discuté au Sénat.
Conformément à l'annonce faite mercredi soir par Giuseppe Conte, prédécesseur de Mario Draghi et actuel patron du M5S, les sénateurs de son parti n'ont pas participé au vote de confiance demandé par l'exécutif à l'occasion du vote sur un décret-loi contenant des mesures d'environ 23 milliards d'euros pour aider les familles et les entreprises face à l'inflation.
Mario Draghi disposait d'une majorité pour gouverner même sans les 5 Étoiles mais l'ex-patron de la Banque centrale européenne a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas de gouvernement sans eux.
Il était en effet arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition d'"unité nationale" susceptible de surmonter l'urgence pandémique et la crise économique qui s'est ensuivie. Or sans le soutien des M5S, il considère que son gouvernement devient "politique" et estime n'avoir pas été mandaté pour conduire un cabinet de cette nature.
Autre problème : le décret-loi au centre de la crise politique contient également une mesure pour faciliter la construction d'un incinérateur d'ordures à Rome, à laquelle sont opposés les M5S.
"Il faut répondre au malaise social qui augmente de manière claire et décidée. Les irresponsables, ce n'est pas nous, ce sont ceux qui ne donnent pas de réponse au pays", a justifié Mariolina Castellone, cheffe des sénateurs du M5S. "Aujourd'hui, nous ne participons pas au vote de ce décret-loi car nous ne partageons ni une de ses dispositions", celle concernant l'incinérateur à Rome, "ni la méthode" de son adoption, a-t-elle ajouté.
Le M5S s'oppose aux incinérateurs qui selon eux sont coûteux, polluants, peu efficaces et n'incitent pas la population au tri sélectif. Ils réclament aussi l'instauration d'un salaire minimum et d'un revenu citoyen.
Le M5S "veut être au centre de l'attention"
Mais le mouvement a aussi, voire surtout, des arrière-pensées électoralistes, selon les analystes.
"Le M5S s'écroule dans les sondages et a besoin de récupérer de la visibilité (...). Il veut être au centre de l'attention", a expliqué à l'AFP Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien et professeur invité à la London School of Economics.
Le M5S, vainqueur des dernières élections législatives, en 2018, avec 32 % des voix et une majorité relative au Parlement, n'a cessé depuis de dégringoler dans les intentions de vote, aujourd'hui à 10 %-11 %, et nombre de ses élus l'ont quitté depuis.
Un tiers de ses députés, environ 50, a fait scission et a suivi l'ancien chef du M5S, l'actuel ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui a récemment créé son propre parti, Ensemble pour l'avenir (IPF).
L'incertitude régnant sur l'avenir du gouvernement Draghi n'a pas manqué de causer des turbulences sur les marchés : la Bourse de Milan chutait de plus de 3% jeudi après-midi et le coût de la dette de l'Italie est reparti à la hausse, signe de la nervosité ambiante.
Avec AFP
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En Italie, le gouvernement se prépare à un vote de confiance mouvementé
En Italie, le président Sergio Mattarella réélu pour un second mandat
La chronique de l’éco
Italie : l'éventuel départ du chef du gouvernement Mario Draghi inquiète les milieux économiques
France24 - Monde
Tour de France : le Danois Mads Pedersen s'impose en solitaire au bout d'une longue échappée
Publié le : 15/07/2022 - 17:38Modifié le : 15/07/2022 - 17:50
Romain HOUEIX
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L'ancien champion du monde Mads Pedersen a remporté vendredi la 13e étape entre Bourg-d'Oisans et Saint-Étienne. Pas inquiété aujourd'hui, son compatriote danois Jonas Vingegaard conserve son maillot jaune.
Une fois n'est pas coutume, les Danois font honneur au Tour de France en cette année où le Grand départ s'est élancé de Copenhague. Après le show Magnus Cort-Nielsen et la prise de pouvoir de Jonas Vingegaard, c'est au tour de Mads Pedersen (Trek) de s'adjuger une étape vendredi 15 juillet.
Le maillot jaune est resté la propriété de son compatriote Jonas Vingegaard (Jumbo), qui a terminé cette étape au sein du peloton, à quelque minutes de l'échappée.
Le plus fort de l'échappée
Promise sur le papier aux sprinteurs, la treizième étape entre Bourg-d'Oisans et Saint-Étienne a finalement souri à un groupe de baroudeurs. Pour la victoire, Pedersen a réglé ses deux derniers compagnons d'échappée devant le stade Geoffroy-Guichard, l'antre des "Verts". Le Britannique Fred Wright a pris la deuxième place devant le Canadien Hugo Houle.
Le peloton est sorti des Alpes à grande vitesse malgré la chaleur sensiblement supérieure à 30 degrés. Une échappée de sept coureurs s'est formée en deux temps : Ganna, Küng et Jorgenson dès le 30e km, puis Houle, Pedersen, Simmons et Wright 21 kilomètres plus loin.
Les équipes Lotto, jusqu'à la chute de son sprinteur australien Caleb Ewan, et Alpecin se sont dévouées pour contrôler l'écart de l'ordre de deux minutes. La poursuite a cessé à 47 kilomètres de l'arrivée avant que BikeExchange décide de relancer l'allure puis capitule aux 15 kilomètres.
À l'avant, Pedersen a porté la première attaque à douze kilomètres de la ligne et a gardé avec lui Wright et Houle. Au sprint, le Danois a disposé nettement de Wright pour remporter son premier succès dans le Tour.
Le Danois a glané le 24e succès de sa carrière qui comporte un sommet, le titre mondial en 2019 à Harrogate, dans le froid et la pluie, tout l'opposé des conditions rencontrées vendredi à Saint-Étienne.
Avec AFP
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11E ETAPE
Tour de France : au sommet du Granon, Vingegaard fait craquer Pogacar et lui prend le maillot jaune
CLASSIQUE DU TOUR
Tour de France : l'Alpe d'Huez, la revanche de Pogacar ou la première victoire française ?
12E ETAPE
Tour de France : Pidcock dompte l'Alpe d'Huez, Vingegaard défend son maillot jaune
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - Monde
Un garçon de 7 ans et sa sœur de 24 ans tués lors d'un feu d'artifice du 14-Juillet
Publié le : 15/07/2022 - 05:18
FRANCE 24
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Le procureur d'Angers a annoncé que deux personnes, dont un garçon de 7 ans, sont décédées après un "incident de tir" lors du feu d'artifice du 14-Juillet, jeudi soir, à Cholet, dans l'est de la France. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
Deux personnes, un garçon de 7 ans et sa soeur de 24 ans, ont été tuées pendant le feu d'artifice du 14-Juillet jeudi soir à Cholet (Maine-et-Loire), rapporte le procureur de la République d'Angers, Éric Bouillard, confirmant des informations de médias locaux. Une troisième personne a été blessée à la suite d'un "incident de tir" survenu pendant le feu d'artifice, peu après 23 h.
Le garçon et sa sœur assistaient au feu d'artifice avec d'autres membres de leur famille et se trouvaient "à une cinquantaine de mètres du pas de tir" lors de l'accident, survenu "vers 23 h 10 sur un terrain stabilisé à côté du stade de Cholet", selon Éric Bouillard.
Interrogé sur les circonstances de l'accident, le procureur a évoqué un "incident de tir", sans plus de précision. "Il est beaucoup trop tôt" pour en dire plus, a-t-il ajouté.
Une enquête pour homicide involontaire a été confiée à la Sûreté départementale et au commissariat de Cholet.
La municipalité travaille "depuis des années" avec l'artificier chargé du feu d'artifice, a assuré le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix. "C'est la première fois" qu'un tel drame survient pendant les festivités du 14 juillet à Cholet. Il a expliqué que des membres de la sécurité auraient "conseillé aux personnes" se trouvant à proximité des lieux de l'accident "de s'éloigner".
Un mouvement de panique après l'explosion
Laurent Picard a assisté à l'accident, dont il a publié quelques images vidéo sur Facebook. "J'étais à 5/6 mètres de l'explosion avec mes deux filles, j'ai reçu des étincelles et senti la chaleur du souffle", a-t-il témoigné auprès de l'AFP. "Heureusement, là où j'étais placé j'ai servi de bouclier à mes filles en quelque sorte."
À la fin de cette vidéo d'un peu plus d'une minute, on voit ce qui ressemble à l'explosion d'une fusée parmi une petite foule massée derrière un grillage, puis des cris et des gens qui courent en tous sens, alors que des flammes sont visibles par terre.
"Est-ce une fusée partie de travers ou qui a explosé en retombant ? C'est arrivé tellement vite, je ne saurais pas dire", a-t-il ajouté.
Peu après l'explosion, Laurent Picard dit avoir vu un homme allongé sur le sol, apparemment brûlé, et une femme à qui des secouristes faisaient un massage cardiaque.
"Ça criait partout, c'était un peu la panique", se souvient-il, encore choqué. "J'ai mis les filles à l'abri. Ça aurait pu être nous !"
Malgré l'incident, le feu d'artifice a été mené à son terme puis la foule a été dispersée, selon lui. Environ 70 pompiers ont été dépêchés sur place, selon le Courrier de l'ouest.
Avec AFP
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FRANCE
Un feu d'artifice spectaculaire clôt les festivités du 14-Juillet
FRANCE
Le feu d'artifice et le concert sur le Champs-de-Mars ont attiré plus de 500 000 personnes
LE JOURNAL DE L'ÉCONOMIE
Feu d'artifice du 14 juillet à Paris : 700 000 euros pour en "mettre plein la vue"
BBC
Europe wildfires: Heatwave fuels blazes across the continent
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A heatwave spreading across Europe is fuelling wildfires in Portugal, France and Spain.
Around 3,500 firefighters in Portugal are battling dozens of blazes, as temperatures break records in various parts of the country.
In Turkey, more than 3,000 people have been evacuated because of a wildfire in the south-western Datca peninsula.
Heatwaves have become more frequent, more intense, and longer-lasting because of climate change. The world has already warmed by about 1.1C since the industrial era began.
France24 - Monde
L'armée togolaise reconnaît avoir tué sept civils par erreur près du Burkina Faso
Publié le : 15/07/2022 - 01:54
FRANCE 24
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Un avion de l'armée togolaise a visé à tort des civils, pris pour des jihadistes, à Margba, dans la nuit du 9 au 10 juillet. Le chef d'état-major a exprimé, jeudi, ses regrets et ses excuses après cette explosion qui a tué sept civils.
Les forces armées togolaises ont avoué avoir commis une erreur de discernement, jeudi 14 juillet. Ils sont responsables d'une explosion, dimanche, qui a tué sept civils et en a blessé deux autres, après les avoir pris pour des jihadistes.
L'explosion s'est produite dans la préfecture de Tône, près de la frontière avec le Burkina Faso, où une insurrection jihadiste sahélienne menace de s'étendre aux pays côtiers d'Afrique de l'Ouest. Les troupes togolaises sont déployées dans la zone pour tenter de contenir un débordement de la menace jihadiste.
Les forces armées togolaises ont exprimé "leur profond regret face à ce drame", et renouvelé "leurs sincères condoléances aux familles éplorées" et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Le chef d'état-major des forces armées togolaises, le général Maganawe, a ajouté que les forces armées "mettront tout en œuvre pour prévenir la survenance de ce genre de drame à l'avenir".
Une confusion face à "l'imminence du danger"
Dans un communiqué dimanche, l'armée avait déclaré avoir ouvert une enquête "pour déterminer les circonstances de cette explosion et identifier les auteurs". Le général Dadja Maganawe a conclu, jeudi, qu'un avion avait visé à tort les civils. "Dans la nuit du 9 au 10 juillet, aux environs de 1 h 30 du matin, une explosion a fait plusieurs victimes dans le village de Margba, dans la préfecture de Tône", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Il a précisé que l'armée avait reçu des "renseignements concordants faisant état de menaces d'infiltrations de bandes armées désireuses de mener des attaques terroristes" contre les communautés locales.
"Face à l'imminence du danger", a-t-il dit, le commandant dirigeant une opération dont le nom de code est Koundjoare "a renforcé la surveillance et le contrôle terrestre et aérien de la zone indiquée".
"C'est au cours de ces opérations qu'un aéronef en patrouille nocturne a pris malencontreusement pour cible un groupe de personnes qu'il a confondu (avec) une colonne de jihadistes en mouvement", a précisé le général Maganawe.
Le mois dernier, le Togo avait déclaré l'état d'urgence dans ses préfectures du nord en raison de la menace d'attaques islamistes. Huit soldats togolais avaient été tués en mai dans une attaque dans la région.
Avec AFP
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Le Togo et le Gabon rejoignent le Commonwealth
Togo : le président Gnassingbé reconduit pour un quatrième mandat contesté par l'opposition
BBC
Paul Ryder: Happy Mondays bassist and Shaun's brother dies at 58
Paul Ryder, bassist with Manchester band Happy Mondays and brother of singer Shaun, has died aged 58.
A statement said the group and family were "deeply saddened and shocked to say that Paul Ryder passed away this morning".
They said he was "a true pioneer and legend," adding: "He will be forever missed... Long live his funk x"
The band found fame in the "Madchester" era of the late 1980s and early 90s with hits like Step On and Kinky Afro.
They personified the city's intoxicating acid house scene, with a mix of funky rock grooves with dance rhythms that appealed to clubbers and indie fans alike.
The Ryder family and Happy Mondays band members are deeply saddened and shocked to say that Paul Ryder passed away this morningA true pioneer and legend. He will be forever missed ❤️We thank you for respecting the privacy of all concerned at this time. Long live his funk x pic.twitter.com/E8e7x4Tvcw
Formed in Salford with Mark Day and Gary Whelan in 1980, the band signed to Factory Records and released their debut album in 1987, followed by 1988's Bummed.
They reached greater heights of fame when 1990's Pills 'n' Thrills and Bellyaches rode the wave of a drug-fuelled music scene that blurred the boundaries between indie and rave.
"The grooves I played in the Mondays came from Northern soul and disco,"Ryder once said in an interview.
"I can't read music, so I just copied the basslines, but I could never get them spot-on so they turned into my own basslines."
Ian Brown, frontman with The Stone Roses, one of the city's other biggest groups at the time, was among those paying tribute.
He wrote on Twitter: "Rest in peace Ryder. A great friend, a great musician, a great fella."
Ex-Hacienda nightclub DJ Graeme Park wrote: "Very sad news. Sorry for your loss. Sending love."
Former Ride guitarist Andy Bell said: "Really sad news about Paul Ryder, RIP."
Ex-Oasis guitarist Paul "Bonehead" Arthurs wrote: "Thoughts with you all Shaun, sad news xxxxx"
Author Irvine Welsh said: "Terrible news Shaun. All the best wishes to your family."
The Happy Mondays fell apart after the drug-induced chaos of the sessions for their fourth album, Yes Please, in Barbados, and the Ryder brothers both battled heroin addiction.
The group reformed in 1999 but Paul Ryder left after falling out with his brother, and he did not rejoin until another reunion in 2012.
They have been back on tour recently and were due to headline the Kubix festival in Sunderland on Friday.
Organisers said: "Following the tragic news of Paul Ryder passing away this morning, The Happy Mondays will no longer be playing tonight's show and our thoughts remain with the band and Paul's family at this difficult time."
Paul Ryder also acted in films including The Ghosts Of Oxford Street and Losing It, and also made a cameo as a gangster in the film 24 Hour Party People, about the Madchester music scene - and named after a Happy Mondays song.
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2 ministres français au Niger : la lutte contre le terrorisme au centre des discussions
Publié le : 15/07/2022 - 22:48
Fatimata WANE
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Harold GIRARD
Ce vendredi, Sébastien Lecornu, ministre des armées et Catherine Colonna, ministre des affaires étrangères étaient à Niamey pour rencontrer leurs homologues nigériens ainsi que le président de la république Mohamed Bazoum. L'objectif étant de redessiner les contours du partenariat militaire des deux pays pour faire face au jihadisme dans le Sahel.
Au Maghreb, réouverture de la frontière entre l'Algérie et la Tunisie. Elle était fermée depuis 2 ans à cause de la pandémie de Covid-19. Une bonne nouvelle pour les professionnels du tourisme.
Notre invité de ce soir est plus qu'un créateur, c'est un initiateur autant qu'un éveilleur de consciences. Au diapason de la jeunesse sénégalaise d'abord, africaine ensuite. De ce continent dont il se revendique le porte-voix avec le mythique groupe de rap, Positive Black Soul, avant de se lancer seul, devenu Supa Ndanane. Didier Awadi, musicien et rappeur sénégalais…
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Booster: India starts giving free third Covid vaccine dose to adults
India has started giving free booster doses to all adults from Friday.
The drive will last 75 days to mark the 75th anniversary of the country's independence on 15 August.
Until now, only frontline workers, health workers and people above 60 years were eligible for free booster doses. Others had to pay for it.
The move comes days after India cut the gap between the second and third doses of the vaccine to six months from nine.
The announcement is expected to expand coverage of the booster dose - or precaution dose as India calls it - in the country.
The Hindustan Times newspaper reported on Thursday that 92% of Indians who were eligible for a booster dose haven't taken it yet.
India has administered 50 million booster doses so far, only around 5% of the eligible population.
The country began the booster dose programme in January for healthcare and frontline workers, and those above 60 years with comorbidities.
It later expanded the drive to all adults. A vaccine programme for 15- to 18-year-olds began in January, and for 12- to -14-year-olds in March.
The country has administered over 1.99 billion doses since its vaccination drive began in January 2021.
So far, India has reported around 43.5 million Covid cases, second only to the US, and around 525,000 deaths - behind the US and Brazil.
The country is currently reporting cases around the 16,000-mark every day - states such as Maharashtra, Kerala, Tamil Nadu and West Bengal have seen a jump in daily active cases over the past few weeks. The federal government has asked states to step up surveillance for the virus, including random screening of passengers travelling from abroad.
The rollout
India had a slow start when vaccinations were opened for some 960 million eligible adults in January 2021.
Logistical problems, supply bottlenecks, vaccine hesitancy and a debilitating second wave of Covid-19 during this period made the rollout harder.
But as the situation eased, it managed to ramp up coverage, with tens of thousands of public and private health facilities offering the jab.
The country delivered vaccines by drone to far-flung villages in north-east India's mountainous regions.
Drones were also used to ferry doses to the eastern archipelago of Andamans and Nicobar where "transportation by boat" was taking a long time.
Though the programme missed its first, over-ambitious deadline of universal adult vaccination by 31 December 2021, it has hit some milestones.
On 17 September, India administered more than 20 million doses in a day in a record-breaking effort to mark Prime Minister Narendra Modi's 71st birthday.
In October, it crossed the one billion mark, becoming the second country after China to do so.
Which vaccines is India using?
India is currently using four vaccines - the Oxford-AstraZeneca jab, known locally as Covishield; Covaxin by Indian firm Bharat Biotech; Russian-made Sputnik V and Corbevax.
Covishield has accounted for around 80% of the doses given to adults so far.
Corbevax, which is a protein-based vaccine manufactured by Biological E, got emergency use authorisation from India's drug regulator in February 2022 for the age group of 12-18 years.
In June, Covovax - made by the Serum Institute Of India - received approval for restricted emergency use in children aged between seven and 12 years.
The government had also authorised Indian pharma company Cipla to import Moderna's vaccine, which has shown nearly 95% efficacy against Covid-19. But doses of these are yet to be made available to India.
In February, it also approved a new single-dose vaccine, Sputnik Light, a component of Sputnik V.
Have there been 'adverse events' after vaccination?
People can experience side effects from vaccines.
India has a three-decade-old surveillance programme for monitoring "adverse events" following immunisation. Experts say a failure to transparently report such incidents could lead to fear-mongering around vaccines.
The government told the Supreme Court that the country reported more than 772,000 "adverse events" after vaccination as of 13 March 2022. This included "minor, serious and severe events".
The serious cases were "minuscule in number; where vaccines may or may not be the cause of death".
The government has previously said adverse effects may not necessarily be caused by the vaccines, adding that "the risk of dying following vaccination is negligible compared to the known risk of dying due to Covid-19 disease".
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The jungle-trekking Covid vaccinators helping to protect remote Indian villages.
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France24 - Monde
Algérie : fragilisé financièrement, le quotidien francophone El Watan vit-il ses derniers jours ?
Publié le : 15/07/2022 - 22:38
Tahar HANI
Un certain nombre de journaux indépendants algériens, le quotidien francophone El Watan en tête, traversent une période de crise accentuée par des pressions politiques et économiques qui menacent, à terme, leur existence. Une situation qui suscite des interrogations sur l’avenir des médias en Algérie, et plus largement, sur la liberté de la presse dans le pays.
La presse indépendante algérienne fait face à une crise existentielle. De nombreux titres, créés au moment de l'ouverture du paysage médiatique au secteur privé à la fin des années 1980 ont été contraints de cesser de paraître ces dernières décennies. Ce fut le cas du quotidien francophone "Le Matin" en 2004, ou encore de l’un des fleurons de la presse indépendante, "Liberté", qui a mis la clé sous la porte en avril dernier. Des raisons "financières et économiques" ont eu raison du quotidien qui appartenait au richissime homme d'affaires Issad Rebrab.
Des salariés de "Liberté" ont bien tenté de racheter le titre, mais Issad Rebrab a rejeté cette option pour des raisons qualifiées par certains de "politiques".
Deux mois plus tard, alors que le choc de la liquidation de "Liberté" n'est toujours pas absorbé, une nouvelle secousse vient ébranler le monde du journalisme algérien. Privé de manne publicitaire, le prestigieux quotidien francophone El Watan, apparu en Algérie en 1990, se retrouve lui aussi en grande difficulté.
Ses rentrées financières se sont sensiblement réduites depuis l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), le distributeur de la publicité d'État, a rompu unilatéralement son contrat, sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika. Au même moment, le journal avait décidé de ne pas soutenir un quatrième mandat du président.
Les autorités avaient alors fait pression sur les entreprises publiques et privées – algériennes ou étrangères – pour qu’elles n'achètent pas d'espaces publicitaires dans les pages du quotidien francophone en raison de sa ligne éditoriale "indépendante". Au point de se diriger, petit à petit, vers une fermeture d'El Watan.
Grève cyclique après plusieurs mois sans salaire
Face à une telle perspective, les salariés du quotidien ont décidé d’une grève cyclique de deux jours, les 13 et 14 juillet pour commencer, afin de protester contre "le non-paiement des salaires" depuis plusieurs mois.
Dans un article publié mardi 12 juillet en une du journal, le conseil d'administration d'El Watan a tiré la sonnette d'alarme sur la situation financière du titre fondé par un collectif de journalistes. "Pour les 150 employés, la situation sociale est devenue critique et a dépassé le seuil de tolérance, d’autant que les horizons sont bouchés pour espérer une issue à l’étranglement financier que subit l'entreprise", a-t-il prévenu.
Le conseil d'administration a également critiqué la décision de l’administration fiscale et du Crédit Populaire d'Algérie (CPA) "de geler les comptes de la société malgré les tentatives continues pour trouver une solution au problème", non sans préciser que "les nombreux appels en direction des pouvoirs publics sont restés vains".
L’administration fiscale et la banque algérienne lui réclament le paiement des arriérés de la dette fiscale remontant à la période de la pandémie, lorsque le pouvoir avait permis aux entreprises de différer le paiement de leurs impôts.
Contacté par France 24, un journaliste de la rédaction d’El Watan, qui préfère garder l'anonymat, décrit une "une atmosphère de tristesse dans les couloirs du journal". Et d’ajouter : "Tous les scénarios nous sont venus à l'esprit pour imaginer la fin d'un ancien journal comme le nôtre, sauf celui d’une fermeture pour raisons financières".
Il confie que "les journalistes comprennent parfaitement la situation et ont accepté de ne pas recevoir leur salaire depuis cinq mois, mais leur patience a des limites." Le même journaliste se montre critique envers les propriétaires du quotidien, soulignant que "pendant des années, leur mauvaise gestion a conduit à une accumulation de dettes".
La direction dénonce l’administration fiscale
"Les journalistes et les employés d'El Watan se sont mis en grève sans conviction parce qu'ils aiment ce quotidien et y travaillent depuis des années, poursuit-il. Mais après une longue attente, ses propriétaires n'ont pas cherché à résoudre la crise, alors ils ont décidé d'arrêter le travail"
D'autres initiatives seront prises à partir de la semaine prochaine en cas de non-paiement des salaires, a-t-il prévenu.
El Watan ne paraîtra pas demain et après demain, en raison d'un mouvement de grève cyclique, en signe de protestation contre le non paiement de leurs salaires depuis 4 mois. Communiqué du syndicat d'entreprise. pic.twitter.com/QAW20QuSAb
July 12, 2022Dans un communiqué diffusé le 12 juillet sur les réseaux sociaux, la branche syndicale du journal souligne que les salariés "constatent avec regret qu’en plus de son incapacité à trouver une issue à la crise, la Direction ne propose aucun dialogue sérieux au partenaire social".
Mohamed Tahar Messaoudi, l'actuel directeur du journal, a expliqué au site Middle East Eye que "c'est l’administration fiscale qui a refusé de donner un délai pour payer les impôts et les dettes". Ce qui a aggravé la situation, selon lui, c'est "le refus de la banque de l'entreprise de prêter au journal suffisamment d'argent pour payer les salaires des employés".
Qualifiant la décision de la banque d'"injustifiée" car le journal "détenait encore des actifs financiers qui pourraient lui permettre de payer ses dettes", Mohamed Tahar Messaoudi a appelé les grévistes à "ouvrir un dialogue constructif avec l'administration".
"La liberté de la presse est confrontée à de nombreuses lignes rouges"
Après la chute du régime d’Abdelaziz Bouteflika en 2019, les patrons d’El Watan ont poussé un soupir de soulagement et espéré le retour de la manne publicitaire. Sauf qu’un article accusant de corruption les fils du général Ahmed Gaïd Salah, pilier du système alors au pouvoir en Algérie, a mis fin au rêve de relancer le journal et de le sortir de son agonie financière, selon le site Middle East Eye.
Si la situation d’El Watan est très préoccupante, d'autres médias sont également menacés d’extinction. Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme et de la liberté de la presse, comme Reporters sans frontières (RSF), n’ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme sur la situation des médias en Algérie, où "le paysage médiatique n’a jamais été aussi détérioré."
RSF écrit sur la page de son site dédiée à l’Algérie que "le secteur privé souffre depuis 2019, et plusieurs médias et chaînes de télévision ont dû fermer, notamment car les organes de presse sont privés de publicité". Par ailleurs, les subventions d’État ne sont octroyées qu’aux médias publics ou aux médias privés proches du régime, rappelle l'ONG.
Même "la liberté de la presse est confrontée à de nombreuses lignes rouges" selon elle, puisque "le simple fait d’évoquer la corruption et la répression des manifestations peut valoir aux journalistes menaces et interpellations".
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Fermeture du journal algérien "Liberté" : "Une volonté de museler la presse ?"
Revue de presse
Fermeture du quotidien algérien Liberté : "L'échec d'une époque"
BBC
Tory leadership race: Where do candidates stand on net zero goal?
By Jonah FisherBBC Environment Correspondent
It was until recently regarded as settled policy, supported by all major political parties and written into UK law.
The policy called for "net zero", the rapid reduction in climate-damaging greenhouse gas emissions so we stopped putting more emissions into the atmosphere than we took out.
But the combination of a cost of living crisis and the need to find a new prime minister has called into question Britain's commitment to reaching net zero greenhouse gas emissions by 2050.
That's despite there being clear consensus among scientists that immediate action is needed if we are to have a chance of keeping global temperature rises below 1.5C, and reduce the risk of severe consequences from climate change.
None of the five remaining contenders in the Conservative leadership contest openly questions the science on which the net zero policies are based: that humans are warming the planet at an accelerating rate.
But differences emerge over whether net zero represents an opportunity or a cost, what should be done, and crucially how fast change should happen.
At hustings on Wednesday, each of the remaining leadership candidates were asked to spell out whether they remained committed to the goal of reaching net zero by 2050.
According to a source in the room, Foreign Secretary Liz Truss, former Chancellor Rishi Sunak and Trade Minister Penny Mordaunt said they would honour the 2050 commitment, which is written into the Climate Change Act (2019). Chair of the Foreign Affairs Select Committee Tom Tugendhat, former equalities minister Kemi Badenoch (and the now eliminated Attorney General Suella Braverman) all said they would potentially seek to change the date.
The next day Mr Tugendhat told journalists he'd been misunderstood and that he did remain committed to 2050 adding "but nobody yet has set out a path to achieving it."
What is net zero and how are the UK and other countries doing?
What is the energy price cap and how high will bills go?
What they've said about net zero
Penny Mordaunt has in public been the most enthusiastic about the potential gains from pursuing net zero saying it "represents a huge opportunity for jobs and growth" that will provide millions of new jobs.
Kemi Badenoch is less keen. She's called net zero policies 'unilateral economic disarmament' and labelled the 2050 target as 'arbitrary'. This week she told The Times that people didn't want to answer difficult questions related to how we should generate our electricity and instead "glue themselves to railings and demand the government do something extreme".
Both as Chancellor and now as a leadership candidate Rishi Sunak has largely avoided talking about net zero. While he was in the Treasury some accused him of blocking green policies that had spending implications though just before COP26 last year he did promise to make the UK the ""first-ever net zero aligned global financial centre".
Liz Truss has, like Rishi Sunak, skirted the issue. As Environment secretary she cut subsidies for solar farms calling them "a blight on the landscape"
Tom Tugendhat, a backbencher, has not said much on the issue in this campaign, but in 2019 tweeted that "tackling climate change is a fundamentally @conservatives principle."
Net zero decisions
Outright climate denial is rarely heard in serious political circles, but there are plenty who question the cost and the speed of change. Should high energy prices and rising inflation mean a slowing down or a pause, they ask, with meaningful action pursued in better times?
The new prime minister will immediately be faced with important decisions that will help decide whether the net zero goal remains attainable.
Should the UK be developing its own sources of polluting fossil fuels, through fracking, and new gas and oil fields in the North Sea? Do we need a new coalmine in Cumbria? Should it be made easier to build onshore wind turbines (currently the cheapest form of energy generation)? Should the government be doing more to help people save energy (and money) by insulating their homes?
Questioning the 'green levy'
What's being widely called the 'green levy' is in the crosshairs of several leadership contenders.
The levy is part of your energy bill and is in fact a mix of social and green programmes. It funds things like the Warm Homes Discount (£20 to help poorer homes pay their bills), as well as schemes that support efficiency improvements in homes and businesses, help vulnerable people and encourage the take-up of renewable technology.
At hustings in Westminster both Penny Mordaunt and Liz Truss told fellow MPs they plan to suspend the "levy".
Kemi Badenoch has hinted the same telling the Express newspaper "Driving up energy costs to hit net zero, for example, comes at a greater cost for those places and parts of our economy that are still industrial," .
Rishi Sunak has told MPs he would keep the levy.
But the reason your energy bill has gone up so much in recent months has very little to do with the "green levy". Energy regulator Ofgem have been clear that the rise in energy prices is almost entirely tied to the soaring wholesale price of gas .
As bills have sky-rocketed the 'green levy' has crept up on a typical bill from £144 in the summer of 2019 to £153 now. As a proportion of the typical bill it's fallen from nearly 12 percent of the total in 2019 to about 8 percent.
There's also the question of what would happens to programmes which the so-called 'green levy' supports. Many are social by nature, aimed at the poorest and most vulnerable. Others are product of longstanding arrangements and contracts with energy companies.
"No matter how determined a prime minister is its going to be very difficult to just stop them because essentially because that's government breaking its contracted promises," Daniel Newport, head of Net Zero at the Tony Blair Institute for Global Change, told BBC News.
"What's likely to happen in reality is that the Treasury would end up paying for it rather than just stopping it," he said.
Liz Truss has already conveyed to MPs a similar message, that it would be paid out of general taxation.
How will Conservative members view net zero?
The pitches we're hearing from the leadership contenders have been calibrated not just to appeal to fellow MPs but the Conservative party membership, who will have the decisive vote between the final two contenders. At this point both supporters and critics of net zero feel their views are in the ascendant.
"All candidates know very well that the un-costed & impractical Net Zero agenda promoted thus far will not wash with Conservative Party members at this time of an energy price fuelled cost of living crisis," Craig Mackinlay, the head of the Net Zero Scrutiny Group of about 20 MPs, told BBC News.
"I have every confidence that whoever triumphs in this leadership contest, we will see a reset back to common sense with a new realism on the Net Zero agenda."
Chris Skidmore, the minister who signed the net zero legislation into law in 2019, told BBC News that after initially fearing that the policy was under threat he's now breathing easier. The candidates are now aware that the polling in marginal "red wall" areas suggest that people do care about climate change, he says.
"What we've managed to do in the last week is to say look, this is a mainstream issue. It would be electoral suicide to dump net zero. We'd be making our electoral grave."
Follow Jonah on Twitter @jonahfisherbbc
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France24 - Monde
Réouverture de la frontière terrestre entre l'Algérie et la Tunisie, après plus de deux ans de Covid
Publié le : 15/07/2022 - 18:59Modifié le : 15/07/2022 - 21:08
FRANCE 24
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La frontière terrestre entre l'Algérie et la Tunisie a rouvert vendredi après plus de deux ans de fermeture due à la pandémie de Covid-19. Les autorités tunisiennes espèrent accueillir plus d'un million de visiteurs algériens cet été, dont une majorité de touristes.
Quelques voitures et des panneaux célébrant l'amitié algéro-tunisienne. La réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays après plus de deux ans de fermeture s'est déroulée de façon fluide, vendredi 15 juillet près de Tabarka, selon des journalistes de l'AFP côté tunisien.
Les autorités tunisiennes espèrent accueillir plus d'un million de visiteurs algériens cet été, dont une majorité de touristes, aux neuf points de passage entre les deux pays rouverts à minuit jeudi soir.
La réouverture des frontières terrestres, fermées en raison de la crise sanitaire du Covid-19, avait été annoncée le 5 juillet par le président Abdelmajid Tebboune à son homologue tunisien Kais Saïed.
Le poste frontière de Melloula, près de Tabarka (nord-ouest), est le plus important du territoire tunisien, selon Jamel Zrig, un responsable de la garde nationale, avec 25 % des entrées des Algériens via cette frontière en 2019.
"Vive la fraternité algéro-tunisienne", clamait une grande banderole dans la zone frontalière.
"On est comme un seul corps"
Les visiteurs devaient faire vérifier la conformité de leurs documents Covid dans un bâtiment surmonté de l'inscription : "Bienvenue à nos frères algériens, dans leur deuxième pays, la Tunisie".
"Ca nous a fait quelque chose de très bien parce qu'on attendait ça avec impatience. Oui, on est bien content", a déclaré à l'AFP Jana Galila, une retraitée et touriste algérienne.
L'Algérien Gharbi Larbiya vient rendre visite à sa famille en Tunisie et se dit lui aussi très heureux. "Nous sommes frères avec les Tunisiens. Je ne peux pas me passer d'eux, on est comme un seul corps".
D'autres Algériens ont choisi la Tunisie faute de pouvoir voyager ailleurs. Comme Zacharia Nechadi, qui souligne "qu'il n'y a pas beaucoup de visas octroyés cette année" par d'autres pays et pour profiter du fait que la Tunisie "c'est proche de l'Algérie et très agréable".
En 2019, près de trois millions d'Algériens étaient venus en Tunisie, soit un tiers des visiteurs étrangers en cette année marquée par une forte reprise du tourisme.
Ils avaient choisi le pays voisin pour le visiter, se soigner ou retrouver de la famille alors que les liens entre les deux États sont traditionnellement très étroits depuis la guerre d'Algérie contre la puissance coloniale française (1954-1962).
De grandes villes algériennes, comme Annaba ou Constantine, sont situées non loin de la frontière avec la Tunisie.
Les Algériens apprécient particulièrement les stations balnéaires de Sousse et Hammamet (est) ainsi que la ville sainte de Kairouan (centre), et aiment passer les fêtes de fin d'année en Tunisie.
Les frontières terrestres avaient été fermées par l'Algérie le 17 mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, restant ouvertes uniquement pour les cas d'urgence.
Avec AFP
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France24 - Monde
Dans le procès Twitter-Elon Musk, le rôle crucial de la Cour de chancellerie du Delaware
Publié le : 16/07/2022 - 12:06
Sébastian SEIBT
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Dans le très attendu procès entre Elon Musk et Twitter, il y a un acteur dont il est rarement question : la Cour de la chancellerie du Delaware qui va trancher le litige. Ce tribunal, vieux de 230 ans, est pourtant un personnage principal de cette saga qui fonctionne selon des règles très particulières.
L’un des atouts maître de Twitter dans sa bataille judiciaire contre Elon Musk, le patron de Tesla, s’appelle Leo Strine. L’expérience de cet avocat du cabinet américain Wachtell, Lipton, Rosen & Katz (WLRK) recruté par Twitter pourrait s’avérer décisive dans l’issue de la plainte déposée le 12 juillet pour forcer Elon Musk à finaliser l’acquisition du réseau social.
Une ligne du CV de cet homme de loi doit, en effet, donner des sueurs froides au patron de Tesla qui ne veut plus racheter Twitter : Leo Strine a passé 16 ans comme juge à la Cour de la chancellerie du Delaware.
Un atout de taille pour le Delaware
Rares sont les avocats à avoir une connaissance aussi intime du fonctionnement de ce tribunal très particulier, appelé à trancher le litige entre les deux poids lourds de la Silicon Valley.
Ce tribunal quasi unique en son genre – il n'y en a que trois aux États-Unis (Mississippi, Delaware, Tennessee) – s’est forgé au cours de ses 230 années d’existence une place de premier plan dans l’arène de la guerre commerciale entre grands fauves de l’économie américaine.
“Presque tous les accords de fusion et acquisition aux États-Unis contiennent une clause qui stipule que tout litige relatif à ce contrat devra être réglé devant la Cour de la chancellerie du Delaware”, souligne le Delaware News Journal.
Cette popularité vient avant tout du fait que ce tribunal se situe dans l’État du Delaware, un État qui compte moins d’habitants – un peu plus de 950 000 – que d’entreprises qui y ont élu leur domicile fiscal (1,5 million). Les deux tiers des groupes de la liste Fortune 500, qui établit chaque année un classement des 500 principales entreprises cotées aux États-Unis, y ont leur adresse et se tournent tout naturellement vers lui en cas de litige.
Et si toutes ces entreprises ont choisi le Delaware, ce n’est pas seulement à cause des douceurs de sa fiscalité de ce petit État pour les entreprises, qui lui vaut d’être considéré comme un paradis fiscal. “L’existence de la Cour de la chancellerie" en elle-même "est l’un des principaux attraits de cet État pour les grands groupes”, peut-on lire sur le site de l’Université de Santa Clara (Californie), qui a rédigé un historique de cette juridiction hors-norme.
L'équité en héritage
Hors-norme tout d’abord parce qu’elle est l’une des dernières descendantes directes de la Haute cour de la chancellerie Britannique, qui a joué un rôle important au Royaume-Uni entre le 14e et 19e siècle. Son but était de permettre de saisir le chancelier du Roi d’Angleterre afin de lui demander de trancher des litiges particulièrement épineux en fonction de la “conscience” du monarque, censée avoir le dernier mot quand le droit commun ne suffisait pas.
La parole royale était souvent jugée plus “équitable” dans des affaires qui avaient trait à des questions d’héritage, de tutelle de personne ou encore de certains conflits commerciaux.
C’est cette tradition que la Cour de la chancellerie perpétue depuis sa création en 1792. Ses juges – qui se font appeler chanceliers – sont censés pouvoir se fonder sur les “principes d’équités” plutôt que sur les règles de droit.
Pour autant la Cour de chancellerie n’est pas au-dessus des lois. Elle les applique, mais ses juges se réservent la possibilité de trancher en vertu des “principes d’équité” quand les textes de loi ne sont pas suffisamment clairs.
C’est pourquoi cette juridiction est si prisée en cas de litiges autour d'accords de fusion et acquisition, car les clauses de ces contrats sont souvent rédigées en termes très généraux, nécessitant une interprétation au cas par cas par des experts en la matière. Un savoir-faire dont ce tribunal à fait sa spécialité en plus de deux siècles d’existence.
Pas de jury
Un autre avantage est que l’équité permet “de trancher autrement qu’en allouant des dommages et intérêts, ce qui est la norme dans les affaires civiles”, explique Charles Elson, spécialiste de la gouvernance d’entreprise à l’Université du Delaware, interrogé par le New York Times.
Les juges peuvent ainsi décider qu’il est “équitable” d’obliger une partie à honorer son offre de rachat ou de l’en absoudre… Une question au cœur de la bataille entre Twitter et Elon Musk et qui a été portée à l’attention de la Cour de chancellerie de nombreuses fois depuis le début du 21e siècle, a constaté la chaîne économique Bloomberg.
Les grands groupes apprécient aussi une autre particularité de ce tribunal : il ne fait pas appel à un jury et laisse les juges décider de tout. Il y a donc beaucoup moins de publicité autour de ces audiences, souvent très pointues, techniques et beaucoup plus expéditives que devant les tribunaux civils traditionnels. Une certaine intimité qui sied parfaitement à des sociétés qui ne veulent, généralement, pas que les détails de leurs affaires s’étalent dans les médias.
Ce qui ne veut pas dire que ce tribunal n’a jamais eu à se pencher sur des affaires ayant eu des répercussions médiatiques importantes. La Cour a jugé, en 2021, que l’impact économique de la pandémie de Covid-19 n’était pas un motif suffisant pour permettre à une société de revenir sur une promesse de rachat faite à un autre groupe. C’est aussi cette juridiction qui a départagé, en 2020, le géant du luxe LVMH qui ne voulait plus racheter l’enseigne américaine de bijoux de luxe Tiffany.
Elon Musk lui-même a déjà eu affaire à la Cour de la chancellerie. En avril 2022, il a eu gain de cause devant cette juridiction face à des actionnaires de Tesla qui voulaient l’empêcher de racheter SolarCity, une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire.
Une victoire qui ne présage en rien de l’issue de son procès contre Twitter. La Cour de chancellerie apparaît, en effet, très réticente à permettre à un acheteur de revenir sur une offre acceptée.
Bloomberg n’a ainsi trouvé qu’un seul cas où les juges ont considéré qu’il y avait eu un “événement défavorable important” justifiant de revenir sur les termes du contrat. En 2018, le tribunal a trouvé que le groupe pharmaceutique allemand Fresenius avait le droit revenir sur son engagement d’acquérir le fabricant américain de médicaments Akorn, dont les revenus avaient chuté de près de 30 % deux mois seulement après avoir signé l’accord de rachat.
Pas sûr que les juges trouvent l’argument d’Elon Musk – qui reproche à Twitter de lui avoir caché le nombre réel de faux comptes – aussi convaincant qu’une baisse d’un tiers des revenus.
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Bill Gates vows to drop off world's rich list
By Daniel ThomasBusiness reporter, BBC News
Billionaire Bill Gates has pledged again to give his wealth away, adding that he will eventually "drop off" the world's rich list.
It came as the Microsoft co-founder announced he would make a $20bn (£17bn) donation to his philanthropic fund.
The world's fourth richest man said he had an "obligation" to return his resources to society.
Mr Gates first pledged to give away his wealth in 2010 but his net worth has more than doubled since then.
He is currently worth $118bn, according to Forbes magazine, but that will fall significantly after his donation in July to the Bill & Melinda Gates Foundation, the charitable fund he set up with his ex-wife in 2000.
As I look to the future, I plan to give virtually all of my wealth to the foundation. I will move down and eventually off of the list of the world’s richest people.
In a Twitter thread, Mr Gates said the foundation would boost its spending from $6bn a year to $9bn by 2026 due to recent "global setbacks" including the pandemic, Ukraine and the climate crisis.
"As I look to the future, I plan to give virtually all of my wealth to the foundation," he said. "I will move down and eventually off of the list of the world's richest people.
"I have an obligation to return my resources to society in ways that have the greatest impact for reducing suffering and improving lives. And I hope others in positions of great wealth and privilege will step up in this moment too."
The Gates Foundation works in countries to eradicate diseases such as Malaria, improve education and tackle poor sanitation. It was thought to be the world's second largest charitable foundation in 2020, holding $49.8bn in assets and is backed by other wealthy benefactors such as the billionaire investor Warren Buffett.
Although the foundation has done good work, some have raised concerns about the ethics of a private endeavour wielding such great influence.
The foundation is the largest private donor to the World Health Organization, second only to the US with its annual donation in 2018. Concerns about this became more pointed after former President Donald Trump threatened to pull US funding.
Mr Gates held Forbes' title of the richest person in the world between 1995 and 2010, and again from 2013 to 2017.
Amazon founder Jeff Bezos knocked him off the top spot in 2017 before Tesla chief executive Elon Musk took pole position in 2022.
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France24 - Monde
Chasse aux faux documents : comment protéger son identité ?
Publié le : 12/07/2022 - 13:41
Ali LAIDI
Comment lutter contre les vols d'identité ? Tel est le défi de notre invitée, Marie Azevedo, une pionnière du domaine et riche de 24 ans d'expertise. Carte d'identité, passeport ou titre de séjour : la technologie mise au point par sa société IdVerif permet de trier le vrai du faux.
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EUROPE
Passeports et visas "dorés" : une aubaine pour le crime organisé ?
FRANCE
Sénat : Alexandre Benalla accusé de "falsification" pour une demande de passeport
BREXIT DAY
Brexit : la ruée sur les passeports européens
BBC
'We hope for the best, son' - War nears Ukraine maternity ward
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Pokrovsk Perinatal Centre is the last specialist ward in the eastern Donbas region under Ukrainian control.
The centre is around 40km (25 miles) from the nearest front line and it's had to deliver babies during shelling throughout the war.
Pregnant women say they are anxious about where they can give birth and doctors have observed an increase in premature births, with 16.5% of babies born premature in Pokrovsk since 24 February.
This compares with a 9% average across Ukraine.
Dr Ivan Tsyganok, head of the centre said: "Labour is a process that cannot be stopped."
Video edited by Gem O'Reilly
France24 - Monde
Métavers : les avatars ont-ils des droits ?
Publié le : 06/07/2022 - 17:43Modifié le : 06/07/2022 - 17:57
Sébastian SEIBT
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Pour entrer dans le métavers, présenté comme l'avenir d’Internet par Meta (anciennement Facebook), il faudra créer son avatar. Mais dans ces mondes virtuels, auront-ils des droits et des devoirs ? L’avocat Louis Taslé d'Héliand, spécialiste de ces questions, explique à France 24 quel sera le statut de notre double virtuel.
BBC
Shaking head and mean goose among new emojis
A shaking head, new heart colours and a familiar goose are among a new group of emojis set to be released this year.
Unicode Consortium's list contains only 31 new emojis, which expand what can be said through pictures and symbols in text and online messages.
This is a much smaller release than last year's 112 emojis, which included pregnant people, a crutch and a low battery sign.
The succinct release has been met with a mostly positive response online.
The emojis will go through a final round of approval in September before they are released.
Emoji reference website Emojipedia said while some emojis may not make the final version, most that reach this stage are confirmed.
The inclusion of the goose emoji has drawn comparisons to modern indie gaming hit Untitled Goose Game, which sees players take control of a horrible goose.
But while the design may seem familiar, it may not necessarily look the same when it appears on phones.
The designs seen here are samples designed by Emojipedia for the Emoji 15.0 release. Companies including Apple, Google and Samsung must make their own designs for the emojis.
The chosen emojis are selected by Unicode Consortium, a non-profit organisation based in California.
Earthquake or shocked?
Keith Broni, editor in chief of Emojipedia, said the smaller number of emojis this year was an "intentional choice".
"The Unicode emoji subcommittee want to take more time to consider what will go on the emoji keyboard," he said. "In previous years a lot of things were added.
"They want to look at what can we add that is going to represent symbols that we know or experiences we have had - things like a face being shook or the pink hearts."
He said people were excited to see the pink heart emoji finally included, but he was particularly interested in the utility of the shaking head.
"It is most likely going to be used when we are metaphorically or physically shook," he said. "But a lot of the rationale behind this has been - how can we convey what happens to a person when they're undergoing the experience of being in an earthquake?
"It's also quite a common visual cue in comic books and cartoons, where people shake their heads so rapidly because they're shocked or flabbergasted."
He added that their designer probably took "healthy inspiration" from the goose video game for the relevant emoji - but it has meaning beyond that.
"In the case of the goose, the concept goes back to how we use language in an expressive way," he said. "What other things can we say with these emojis?
"How can we forget the English idiom 'silly goose'? Through the emoji, that English language idiom becomes a piece of knowledge that can be represented across cultures."
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France24 - Monde
Euro-féminin 2022 : Marie-Antoinette Katoto forfait, les Bleues sans leur buteuse vedette
Publié le : 15/07/2022 - 19:19
FRANCE 24
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L'équipe de France féminine de football a subi un coup dur vendredi, au lendemain de sa qualification en quarts de finale de l'Euro, avec la perte sur blessure de son attaquante vedette Marie-Antoinette Katoto, gravement blessée à un genou et contrainte de jeter l'éponge.
L'attaquante de l'équipe de France de football Marie-Antoinette Katoto, sortie sur blessure jeudi lors du match de l'Euro féminin contre la Belgique (2-1), est forfait pour le reste du tournoi, a indiqué vendredi 15 juillet à l'AFP une source ayant connaissance du dossier.
La joueuse souffre d'une rupture du ligament antérieur au genou droit et son ménisque est fissuré, a affirmé cette source.
En conférence d'après-match, la sélectionneuse Corinne Diacre avait évoqué une "entorse", sans pouvoir préciser la gravité de la blessure et la durée d'indisponibilité.
La n°9 a été contrainte de sortir après un quart d'heure contre la Belgique, blessée au genou droit en l'absence de tout contact avec une adversaire. Prenant soin de ne pas poser le pied à terre, elle a été examinée au niveau du genou droit par le médecin des Bleues puis a rejoint la tribune en béquilles après la mi-temps.
Elle avait été touchée à ce même genou lors de l'entrainement de veille de match, après un choc avec une coéquipière.
"MAK" est l'avant-centre vedette de l'équipe de France, qualifiée pour les quarts de finale prévus le 23 juillet avant même le dernier match du premier tour contre l'Islande, lundi.
À 23 ans, la joueuse du Paris SG est présentée comme une des têtes d'affiche de l'Euro anglais, des attentes notamment liées à son efficacité cette saison: son total personnel s'élève à 48 buts, dont 16 avec la sélection après 15 matches, tous démarrés comme titulaire.
Le règlement de l'UEFA, instance organisatrice de l'Euro, permet seulement le remplacement d'une gardienne "en cas de blessure ou de maladie grave" durant le tournoi. Concernant les joueuses de champ, en revanche, aucun remplacement n'est permis après le premier match.
Avec AFP
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EURO FÉMININ 2022
Football féminin : Marie-Antoinette Katoto, l’arme fatale de l'équipe de France
Euro féminin 2022
Football : les Bleues réussissent leur entrée dans l'Euro en écrasant l'Italie
EURO FÉMININ 2022
Euro-féminin 2022 : les Bleues qualifiées pour les quarts en battant la Belgique
BBC
Sri Lanka: Four key moments from storming of PM's office
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Protesters in Sri Lanka have stormed the office of the prime minister - and current acting president - Ranil Wickremesinghe.
Thousands of people gathered outside the prime minister's compound, which was heavily guarded by security forces.
After clashes with authorities involving tear gas and water cannon, demonstrators broke through the gates and scaled the building.
The country's president, Gotabaya Rajapaksa, has fled the country, following mass protests over a deepening economic crisis, the worst Sri Lanka has faced in decades.
The BBC's Rajini Vaidyanathan was at the scene.
Reporter: Rajini Vaidyanathan
Producer: Scarlett Barter
Camera: Jack Garland
Video editor: Ian Casey
Opex 360
La Corée du Sud confirme l’achat de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires
par Laurent Lagneau · 15 juillet 2022
En 2012, la Corée du Sud lança un appel d’offres d’une valeur de 7,3 milliards de dollars pour se procurer 60 nouveaux avions de combat destinés à remplacer les F-5 Tiger II de sa force aérienne [RoKAF – Republic of Korea Air Force]. Pendant un temps, le F-15 Silent Eagle de Boeing était donné favori, face au F-35A de Lockheed-Martin et au Typhoon du consortium Eurofighter.
Seulement, quelques jours avant la confirmation d’une décision en faveur du F-15SE, une lettre ouverte signée par dix-sept anciens généraux de la RoKAF contesta le choix de l’avion produit par Boeing pour mieux défendre celui du F-35A. « Nous ne pouvons pas choisir des voiturettes à la place de berlines simplement parce qu’elles sont moins chères », firent-ils valoir. Aussi, la DAPA, l’équivalent sud-coréen de la DGA française, reporta l’annonce qu’elle était censée alors faire.
Et, finalement, le F-15SE fut écarté… au profit d’une commande de 40 F-35A. Celle-ci fut signée en 2014. Cependant, le besoin initial étant de 60 nouveaux avions de combat, le ministère sud-coréen de la Défense fit savoir, deux ans plus tard, qu’il envisageait de se procurer 20 autre exemplaires du chasseur-bombardier conçu par Lockheed-Martin. Une nécessité, avait-il été alors avancé, pour mener à bien l’opération KMPR [Korea Massive Punishment & Retaliation] en cas de recours à l’arme nucléaire par la Corée du Nord, l’objectif étant de disposer de suffisamment de capacités pour neutraliser simultanément tous les sites de lancement des missiles nord-coréens.
Cependant, l’affaire en resta là… car, par la suite, Séoul fit part de son intention de doter ses forces navales d’un porte-avions légers [programme CVX, ndlr]… Et donc d’acquérir au moins vingt F-35B [à décollage court et à atterissage vertical]. Aussi, aussi élevé soit-il, le budget militaire sud-coréen imposait de faire des choix… et le projet concernant l’achat des 20 F-35A fut remis à plus tard. Du moins le croyait-on…
Si le projet de porte-avions légers est toujours sur la table, il suscite quelques réserves au sein de la nouvelle administration sud-coréenne, mise en place après l’élection de Yoon Seok-youl à la présidence. Ce qui, semble-t-il, favoriser le projet de la RoKAF d’acquérir 20 F-35A suppémentaires.
En juin, il a été dit que la DAPA allait proposer l’achat de ces 20 F-35A, portés au block 4 [c’est à dire la version disposant de l’ensemble des capacités prévues par le programme F-35, ndlr] pour environ 3 milliards de dollars. Restait alors à en attendre la confirmation. Ce qui vient d’être fait, ce 15 juillet.
Le ministère de la Défense « a approuvé ce vendredi un projet de 3’940 milliards de wons [2,97 milliards de dollars] pour déployer une vingtaine de chasseurs furtifs F-35A supplémentaires d’ici 2028 dans le cadre des efforts visant à contrer les menaces nucléaires et de missiles de la Corée du Nord », a en effet indiqué l’agence de presse Yonhap. « Le Comité de promotion des projets de défense a approuvé le plan d’approvisionnement ‘de base’, qui pourrait être ajusté à la suite d’une étude de faisabilité et d’autres procédures, selon la DAPA », a-t-elle ajouté.
Cette annonce a été faite alors que la RoKAF et l’US Air Force viennent de mener leur premier exercice conjoint impliquant leurs F-35A respectifs.
Par ailleurs, Séoul a également l’intention de se procurer 18 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook auprès de Boeing, pour un peu plus d’un milliard de dollars. Ces appareils remplaceront les CH-47D vieillissants à partir de 2028.
Opex 360
La Russie met au point une arme laser pour aveugler définitivement les satellites espions survolant son territoire
par Laurent Lagneau · 15 juillet 2022
L’information n’a pas été livrée par une agence de presse étatique russe mais par la revue en ligne spécialisée « The Space Review », qui a épluché des documents officiels publiés en Russie, comme des appels d’offres et des avis d’attribution de marché, pour les besoins d’une longue enquête qui a permis d’arriver à la conclusion que Moscou est sur le point de se doter d’une nouvelle arme anti-satellite reposant sur des impulsions laser et la télédétection par laser [LIDAR – Light detection and ranging].
Aveugler des satellites d’observation au moyen d’un laser n’est pas une pratique nouvelle… En revanche, les rendre inopérables définitivement par un tel procédé serait inédit. Et c’est justement ce que l’arme que la Russie est en train de construire serait capable de faire.
Selon The Space Review, et bien que des traces de travaux préliminaires menés plusieurs années plus tôt ont pu être retrouvées, ce programme, appelé « Kalina », a été lancé en 2011, avec un premier contrat attribué par le ministère russe de la Défense à la Société scientifique et de production de Systèmes d’instrumentation de précision [NPK SPP].
Établie à Moscou, cette dernière a été désignée pour être le maître d’oeuvre pour la mise au point d’un « localisateur optique laser » [autrement dit le Lidar] devant être installé sur un site relevant du centre spatial de Krona, lequel abrite, près de Zelenchukskaya [sud-ouest de la Russie], le radiotélescope Ratan-600.
Ce dispostif conçu pour la « guerre électro-optique », selon les documents officiels russes, repose sur un radar [désigné 40Zh6] « principalement destiné à [lui] fournir des données de trajectoire précises pour pointer ses télescopes sur des cibles d’intérêt », un LIDAR pour photographier le satellite cible et mesurer avec une extrême précision l’altitude à laquelle il évolue, des télescopes, un système d’optique adaptative et un puissant système laser à semi-conducteurs censé envoyer des impulsions laser si lumineuses qu’elles sont de nature à endommager durablement des capteurs optiques. Ce dernier aurait été conçu par l’Université des technologies de l’information, de la mécanique et de l’optique [ITMO] de Saint-Pétersbourg.
Ayant subi plusieurs retards depuis son lancement, ce programme est désormais à un stade avancé d’après de récentes images obtenues via Google Earth, la construction des principales infrastructures sur lequel il repose étant sur le point d’être achevées. « Le bâtiment du télescope et le tunnel le reliant au bâtiment du lidar sont en place, mais il est impossible de dire combien de matériel à l’intérieur a été installé », relève The Space Review.
Évidemment, nul ne sait si « Kalina » va fonctionner… Mais si tel est le cas, alors la Russie aura le moyen de soustraire certaines de ses activités militaires à la curiosité de ses « compétiteurs », à commencer par les États-Unis, qui exploitent notamment les satellites de type KH11 pour des missions de « reconnaissance optique ». Et cela à l’heure où la Moscou a quitté, comme Washington, le traité « Ciel ouvert », qui autorise des vols d’observation au-dessus du territoire des États parties. Mais on n’en est pas encore là…
D’autant plus que, durant la Guerre Froide, au Kazakhstan, l’Union soviétique avait construit Terra-3, un centre dédié au développement de systèmes laser destinés à aveugler les capteurs optiques des satellites espions. Après la chute du Mur de Berlin, un délégation américaine autorisée à visiter ce site avait constaté que les Soviétiques étaient encore loin de disposer d’une telle capacité opérationnellement viable, contrairement à ce qu’avait pu affirmer le Pentagone quelques années plus tôt.
France24 - Monde
Le retour du Tour de France Femmes, une étape majeure pour le cyclisme féminin
Publié le : 15/07/2022 - 13:11
Cette édition spéciale d'"ActuElles" est consacrée au Tour de France Femmes, qui revient après plus de vingt ans d'absence. Le départ se fera sous la tour Eiffel le 24 juillet, où 22 équipes se lanceront dans une course de huit étapes qui se finira dans l'Est de la France. Le retour de cet événement sportif est la preuve que le cyclisme féminin s'est développé (instauration d'un salaire minimum, augmentation des créations d'équipes féminines…) Mais comme le dit Marion Rousse, directrice du Tour : "Même si on a beaucoup progressé, il y a des choses qui restent à faire évoluer". La route est encore longue, mais l'enthousiasme et l'excitation des coureuses à l'approche du tour demeurent.
>> À lire aussi, notre interview de Marion Rousse : "L'impact du Tour de France féminin va bien au-delà du sport"
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Big Butterfly Count: People asked to join in to help address extinction
By Bree Johnson-ObengBBC News
People are being encouraged to count the number of butterflies they see over the next three weeks - as part of efforts to protect them from extinction.
Butterfly Conservation says two-fifths of British butterflies are under threat.
The charity encourages spending 15 minutes outside counting the number and type of butterflies and moths spotted.
Data collected will help assess the effect of climate change and pollution.
The annual Big Butterfly Count is backed by naturalist Sir David Attenborough - the charity's president - as well as actress Joanna Lumley and gardener Alan Titchmarsh.
The event will help scientists understand how environmental changes are affecting insects, and gather data from areas that would otherwise be unrecorded, experts said.
It is not just rare species that are at risk of extinction, but normal butterflies too - common species such as the small tortoiseshell have fallen by 79% since 1976.
Last year, people across the UK submitted 150,000 sets of results to the count, more than ever before, but it also saw the lowest average number of butterflies logged since the scheme began 13 years ago.
Those taking part included royalty - with Princess Charlotte photographed with a Red Admiral butterfly she found near her family's home in Norfolk.
Dr Zoe Randle, senior surveys officer at Butterfly Conservation, said: "Thanks to the wonderful British public, the Big Butterfly Count is the largest natural history citizen science project involving insects in the world and provides us with a valuable snapshot of what is happening for butterflies.
"It can act as an early-warning system, letting us know how various environmental changes are impacting insects, and allows us to gather vital data from places that would otherwise be totally unrecorded."
Ambassador Dr Amir Khan added: "Spending time in nature is hugely beneficial to our mental health and can help us feel happier and more energised.
"It is good for you as well as benefiting butterflies by helping Butterfly Conservation gather the important data they need to understand how to better protect these special insects. It is truly a win-win situation for all of us."
This year's count runs from 15 July 15 to 7 August - with a special website and app for people to send their findings.
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Princess Charlotte joins Big Butterfly Count
Public urged to count butterflies after poor spring
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Big Butterfly Count website
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France24 - Monde
Marion Rousse : "L'impact du Tour de France féminin va bien au-delà du sport"
Publié le : 14/07/2022 - 07:29Modifié le : 15/07/2022 - 17:08
Romain HOUEIX
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Après une courte carrière professionnelle et un titre de championne de France en 2012, Marion Rousse est désormais un personnage incontournable du cyclisme. Devenue une des voix de la discipline à la télévision, elle est également la directrice du Tour de France féminin, organisée pour la première fois de manière professionnelle en 2022. Entretien exclusif pour France 24.
Elle fait partie de cette "génération perdue" de coureuses n'ayant jamais pu courir le Tour de France. Marion Rousse, ancienne championne de France de cyclisme sur route, officiera du 24 au 31 juillet comme directrice de la première Grande Boucle féminine professionnelle de l'Histoire. "Une fierté" pour celle qui est également consultante toute l'année pour France télévisions, diffuseur de l'épreuve.
>> A lire aussi : Tour de France : qui est Marion Rousse, la directrice de la course féminine ?
France 24 a rencontré Marion Rousse le 25 juin à l'occasion des championnats de France de cyclisme sur route. La native du Nord, en couple avec le cycliste Julian Alaphilippe, a notamment pour objectif de faire de ce Tour de France féminin avec Zwift [plateforme mondiale de fitness en ligne] un événement rentable et donc pérenne pour les 100 prochaines années à venir. Elle espère surtout que cette Grande Boucle créera des vocations.
France 24 : Le grand jour approche. Nommée directrice du Tour de France féminin, que représente pour vous cette fonction ?
Marion Rousse : Ce poste de directrice du Tour, il représente beaucoup de choses. Il y a beaucoup de fierté. Quand on me l'a proposé, je me suis revue à l'âge de six ans commençant le vélo… Je me suis rappelé le chemin parcouru. Moi qui n'aie jamais pu participer au Tour de France, je suis ravie d'avoir un rôle dans cette épreuve grandiose.
>> À voir aussi l'émission ActuElles : Le retour du Tour de France Femmes, une étape majeure pour le cyclisme féminin
Ce Tour de France féminin ne dure qu'une semaine, contre trois pour le Tour masculin. Comment expliquez-vous cette différence ?
Sportivement parlant, les filles seraient capables de tenir trois semaines. Le Giro Donne (Tour d'Italie féminin, NLDR) d'ailleurs est un peu plus long que le Tour de France et compte déjà dix étapes. Cependant, il faut comparer ce qui est comparable et ce n'est pas le cas quand on se mesure à ce qui se fait chez les hommes.
Dans les équipes masculines, il y a environ 30 coureurs. Donc elles peuvent se permettre d'envoyer des équipes sur plusieurs fronts. Dans les équipes féminines, il n'y a qu'une dizaine de coureuses. Donc si le TDF bloquait trois semaines du calendrier de compétition, ce serait au détriment d'autres courses. Nous n'avons pas envie de ça.
Il faut également voir que l'écosystème du cyclisme féminin reste faible. Il ne faut donc pas voir trop grand. On veut être encore là dans 100 ans. Donc on veut commencer par huit jours. Cependant, cette longue semaine s'effectuera dans les mêmes conditions que les hommes, avec la caravane sur toutes les étapes, des hébergements dans les mêmes conditions qu'eux. Et on ne ferme pas la porte à une durée plus longue du Tour de France Femmes dans le futur.
Au-delà de l'aspect sportif, vous vous donnez également comme objectif de créer des vocations ?
Il n'y a pas de mots sur l'impact que peut avoir ce Tour de France pour le cyclisme féminin. Que ce soit chez les hommes ou désormais chez les femmes, l'impact de cette course va bien au-delà du support.
Le milieu du cyclisme se féminise peu à peu. Personnellement, je suis fière à l'idée que des petites filles seront sur le bord de la route au mois de juillet pour apercevoir le Tour. Elles vont enfin pouvoir s'identifier à des championnes. Moi, quand j'allais voir les étapes du Tour et que je m'entraînais le soir en refaisant la course, je m'identifiais à Robbie McEwen (coureur australien trois fois vainqueur du maillot vert du classement à points entre 2002 et 2006, NLDR). Elles, elles auront enfin des modèles féminins.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Marion Rousse (@rousse_marion)
Certains voient dans ce Tour une tentative de "féminismwashing" (un féminisme d'opportunisme), que répondez-vous à ces détracteurs ?
Je voudrais leur faire remarquer que la structure organisatrice, ASO, n'en n'est pas à son coup d'essai en matière de cyclisme féminin. Cela fait un moment qu'il le promeut : Tour du Qatar, Liège-Bastogne-Liège, la Flèche Wallone et désormais Paris-Roubaix. Nous sommes dans une continuité.
J'étais attentive à ça quand on m'a offert le poste. Je voulais que cette une course soit l'égale des hommes et pas une course secondaire. Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle masculine, est tout aussi impliqué dans le bon déroulé du Tour féminin. On veut que le Tour de France soit notre grand frère et devenir une véritable 4e semaine du Tour.
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Cyclisme féminin : un maillot de championne de France convoité avant le Tour
Cyclisme : à un mois du Tour de France, Audrey Cordon-Ragot sacrée championne de France sur route
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La Pologne va se procurer 116 anciens chars Abrams d’occasion auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 16 juillet 2022
En avril, la Pologne a signé une commande de 250 chars américains M1A2 SEPv3 Abrams pour environ cinq milliards de dollars. Et, dans le même temps, elle a livré à l’Ukraine un nombre significatif de chars T-72, hérités de la période soviétique [il est question de 200 exemplaires]. Seulement, cette aide fournie à Kiev a provoqué une rupture temporaire de capacité, en partie comblée par le déploiement sur sol polonais d’un escadron de Challengers 2 britanniques.
Cela étant, Varsovie cherche à se procurer – en vain pour le moment – de chars Leopard 2, que son armée utilise déjà. Et il est aussi question d’une acquisition de chars sud-coréens K2PL « Black Panther » dans le cadre du programme Wilk, qui vise à remplacer les PT-91 Twardy [une version modernisée du T-72, ndlr], dont une rumeur affirme qu’ils pourraient à leur tour prendre le chemin de l’Ukraine.
Quoi qu’il en soit, remplacer les chars fournis à l’armée ukrainienne prendra du temps. Et, au regard du contexte actuel, Varsovie n’en a pas à perdre… L’acquisition éventuelle de K2PL « Black Panther » n’a pas encore été confirmée et la commande des 250 M1A2 SEPv3 Abrams ne sera pas totalement honorée, au mieux, d’ici 2026, même si 28 premiers exemplaires doivent être livrés à la 18e Division mécanisée polonaise dès cette année.
Pour accélérer le renouvellement capacitaire de l’armée polonaise en matière de chars de combat, Varsovie a l’intention de se procurer une centaine d’Abrams d’occasion auprès des forces américaines. Telle est l’annonce faite le 15 juillet par Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense.
« Nous avons conclu un contrat avec les États-Unis concernant l’achat à des conditions préférentielles de 116 chars Abrams d’occasion », a en effet affirmé M. Blaszczak, lors d’un entretien accordé à la chaîne publique TVP Info. De quoi « renforcer considérablement » la défense polonaise, a-t-il ajouté, sans préciser le coût de cet acquisition.
Il est probable que les chars en question, qui seraient livrés en 2023 pour remplacer les T-72 cédés à l’Ukraine, soient des M1A1 Abrams récemment retirés du service par l’US Marine Corps [non sans polémique…]. Or, ces engins ne sont pas les mêmes que ceux de l’US Army [qui dispose de M1A2], qui devait d’ailleurs les récupérer.
BBC
Sore throat and cough top symptoms that could be Covid
By Michelle RobertsDigital health editor
Top symptoms that could be Covid are a sore throat or a cough, according to data from 17,500 people who said they had tested positive for the virus this week.
Other common ones reported were headache and blocked nose.
A high temperature or fever and loss of smell or taste - ones which the NHS list high up as likely Covid symptoms - were far less common.
A hoarse voice, sneezing, tiredness and muscle aches scored higher.
The top 20 Covid symptoms, in descending order, according to the data from the Zoe App study are:
It fits with what other researchers have been seeing.
The React-1 study has, each month, been sending 150,000 randomly selected people across England swab tests to do at home.
Findings from that show the symptoms people have with Covid have changed as the pandemic has evolved.
It could be down to how the virus has been changing or mutating over time, scientists believe.
Several Covid variants have emerged since the original Wuhan strain, with the latest one being Omicron.
The React-1 researchers, from Imperial College London, say loss of sense of smell and taste appears to be less common with this variant. Instead, people are reporting more cold and flu-like symptoms.
They looked at original Omicron - known as BA.1 and BA.2 - that was spreading in March 2022.
Since then, two fast-spreading new subvariants of Omicron called BA.4 and BA.5 have dominated, causing more new infections.
An estimated 2.7 million people in the UK, or one in 25, are thought to have Covid.
Prof Tim Spector, who runs the Zoe Health Study, said: "Covid is still rampant in the population.
"Even if people have had a past infection and are fully vaccinated, people are still catching it.
"Although we all want to make the most of the good weather, people will need to decide for themselves whether going to large events, working from the office or using busy public transport is worth the risk."
Both the Zoe study and the React-1 study had been funded by the government until recently.
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BA.4 and BA.5 Omicron: How worried should we be?
Covid infections hit 2.7 million in UK
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France24 - Monde
En Roumanie, dans le bidonville rom le plus pollué d'Europe
Publié le : 15/07/2022 - 16:39
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En Roumanie, environ 2 000 Roms vivent et travaillent au pied d’une montagne de déchets toxiques. C’est le bidonville de la décharge de Pata-Rât. Alex Fechete y a vécu pendant sept ans. Nous l’avons suivi dans ce campement où un millier d'enfants vivent dans des conditions sanitaires désastreuses.
Une nuit de décembre 2010, des centaines de Roms de Cluj-Napoca, dans l’ouest de la Roumanie, sont expulsés du quartier où ils vivaient depuis des décennies. La communauté s’installe alors quelques kilomètres plus loin, dans le bidonville de la décharge de Pata-Rât où des familles tentent de subvenir à leurs besoins en recyclant des déchets.
Aujourd’hui, ce sont 2 000 personnes, dont une majorité d’enfants, qui vivent à Pata-Rât, au pied d’une montagne de détritus toxiques. Alex Fechete y a vécu pendant sept ans. Aujourd’hui, il se bat pour que les plus jeunes aient accès à une éducation et à des loisirs. Et qu’ils puissent envisager un meilleur avenir, loin de la nocivité de la décharge.
Nous l’avons suivi une journée dans ce campement où les journalistes n’ont que très rarement accès.
📲 ENTR, c'est quoi ?
C'est un projet européen dédié à la jeunesse, 100 % sur les réseaux sociaux.
ENTR existe en 6 langues : en français, en anglais, en allemand, en roumain, en portugais et en polonais
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Les États-Unis ont testé deux systèmes d’armes hypersoniques avec succès
par Laurent Lagneau · 14 juillet 2022
Ayant récemment connu trois échecs en autant de tentatives, le programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW ou ARROW], qui vise à mettre au point le missile hypersonique AGM-183A pour le compte de l’US Air Force, a visiblement été remis sur les rails.
Ainsi, en mai, l’US Air Force fit savoir que le quatrième tentative de lancer un AGM-183A depuis un bombardier B-52H Stratofortress s’était soldée par un succès.
« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », avait alors commenté le général Heath Collins, le responsable de ce programme.
Puis, le 12 juillet, un nouvel essai de l’AGM-183A effectué au large de la Californie a également donné pleinement satisfaction… Largué à nouveau par un B-52H, l’engin « a volé à une vitesse hypersonique » [soit supérieure à Mach 5] et « tous les objectifs primaires et secondaires ont été atteints », a indiqué l’US Air Force, via un communiqué.
« C’est une autre étape importante pour la première arme hypersonique aéroportée de l’US Air Force. Le test a démontré avec succès les performances du propulseur, en élargissant l’enveloppe opérationnelle », a précisé le général Heath Collins. selon qui ce succès ouvre la voie à des « tests complets » d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, développé par Lockheed-Martin, l’AGM-183A est doté d’un propulseur devant donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait atteindre Mach 20 et disposer d’une portée d’environ 925 km. Il procurera à l’US Air Force une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement protégées.
Ce second succès entre moins de trois mois arrive à un moment où le Congrès débat du budget du Pentagone pour le prochain exercice fiscal. Or, étant donné les déboires passés du programme ARRW, les parlementaires américains avaient décidé, l’an passé, de réduire son financement de moitié tout en exigeant des tests supplémentaires.
Par ailleurs, le 13 juillet, la DARPA, c’est à dire l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé que le programme « Operational Fires » [ou OpFires] venait également de franchir une étape clé, avec la réussite d’un test effectué quelques semaines plus tôt. Ce projet consiste à mette au point une arme hypersonique qui, constituée d’un propulseur et d’un planeur, pourra être lancée par un camion logistique standard de type PLS [Palletized Load System] au lieu d’un Tracteur-Érecteur-Lanceur [TEL] traditionnel.
Cette arme est développée par Lockheed-Martin, en association avec Northrop Grumman, qui en fournit le moteur-fusée. L’essai évoqué par la DARPA a été réalisé au White Sands Missile Range [Nouveau Mexique], avec un camion PLS de l’US Marine Corps. Si l’OpFires n’a pas atteint une vitesse hypersonique [ce n’était pas l’objectif], ce test a permis de valider son mode de lancement.
« Il s’agit d’une étape prometteuse vers une capacité ‘TEL à la demande’, qui permettra de tirer avec précision des missiles à moyenne portée à partir de camions logistiques très agiles et facilement disponibles puisqu’ils sont déjà dans l’inventaire de l’US Army et de l’US Marine Corps », a expliqué le lieutenant-colonel Joshua Stults, le responsable du programme OpFires au sein de la DARPA. D’autres essais sont prévus d’ici la fin de cette année.
En matière d’armes hypersoniques, le Pentagone a donc plusieurs fers au feu. Outre l’OpFires et l’AGM-183A, il finance les programmes « HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept], qui doit aboutir à un missile hypervéloce propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, « HACM » [Hypersonic Attack Cruise Missile], prioritaire pour l’US Air Force, qui reste très discrète à son sujet, et le « LRHW » [Long-Range Hypersonic Weapon], mené conjointement par l’US Army et l’US Navy. À noter que ce dernier programme a eu une déconvenue, le mois dernier, avec l’échec d’un essai mené à Hawaï.
Après avoir, en quelque sorte, [re]lancé la course aux armes hypersoniques au début des années 2000, via le programme « Conventional Prompt Global Strike » se sont fait distancer par la Chine et la Russie, laquelle a d’ailleurs été la première à utiliser un missile hypervéloce [le Kinjal, ndlr] au combat.
Opex 360
L’Aviation royale canadienne acquiert deux Airbus A330 d’occasion pour les convertir en avions-ravitailleurs
par Laurent Lagneau · 15 juillet 2022
En avril 2021, on apprenait que l’A330 MRTT d’Airbus restait le seul type d’avion ravitailleur en lice pour le programme ASTRV [Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol], lancé par Ottawa pour remplacer les cinq CC-150 Polaris [des A-310 MRTT, ndlr] mis en oeuvre par l’Aviation royale canadienne [ARC] depuis le début des années 1990. En effet, Boeing, qui proposait le KC-46A Pegasus, ne fut pas retenu parmi les fournisseurs « qualifiés » pour ce projet.
Selon le ministère canadien de la Défense, le programme ASTRV vise également à « acquérir une solution de soutien en service pour le nouvel aéronef, l’infrastructure pour héberger et entretenir la flotte à la base d’opérations principale, la 8e Escadre Trenton ainsi qu’une capacité de formation et de simulation pour préparer et maintenir l’état de préparation de l’équipage ».
Si le nombre d’avions susceptibles d’être commandés n’a jamais formellement été précisé [il est toutefois question de cinq à six appareils], le coût de ce programme doit être compris entre 1 et 4,99 milliards de dollars canadiens.
Depuis l’annonce faite il y a maintenant plus d’un an, aucun contrat n’a été notifié à Airbus. Cela étant, le 14 juillet, la Défense canadienne a annoncé avoir signé une commande de deux A330-200 d’occasion auprès de la société International AirFinance Corporation, pour la somme de 102 millions de dollars canadiens.
« La ministre de la Défense nationale Anita Anand a annoncé que le Canada avait conclu un contrat visant à acquérir les deux premiers avions pour l’Aviation royale canadienne qui remplaceront et renouvelleront la capacité actuelle de la flotte de CC-150 Polaris pour ensuite faire partie de la flotte d’avions stratégiques de transport et de ravitaillement en vol », a-t-elle en effet fait savoir, via un communiqué.
Et d’ajouter : « Le projet d’ASTRC […] permettra d’acquérir un nombre suffisant d’aéronefs pour fournir à l’ARC trois lignes continues de missions s’inscrivant dans la politique de défense du Canada, qui consistent à défendre les Canadiens, à respecter les obligations du Canada auprès du NORAD et de l’OTAN, et à permettre aux Forces armées canadiennes [FAC] de continuer à contribuer à la paix et à la stabilité à l’étranger grâce à leurs opérations. »
Ces deux A330-200 ont été assemblés en 2015. Leur transformation en avion ravitailleur sera effectuée « dans le cadre du contrat du gouvernement avec Airbus », a indiqué le ministère canadien de la Défense, avant de se féliciter que cette acquisition s’est faite au « meilleur rapport qualité‑prix ». Pour autant, cette opération ne sera pas entamée dès leur livraison, attendue durant le premier trimestre 2023.
« Les aéronefs en cours d’achat sont configurés pour une utilisation commerciale à longue distance. Il se peut qu’ils soient d’abord utilisés pour assurer le transport aérien de cargaison, de personnel militaire et de passagers », a en outre fait savoir le ministère canadien.
À noter que, dans le cadre du plan gouvernemental de soutien à l’aéronautique dévoilé en juin 2020, la France a adopté une démarche identique, en commandant trois A330 [dont deux d’occasion] en vue de les convertir en avion ravitailleur à partir de 2026.
« Le gouvernement du Canada s’engage à fournir aux Forces armées canadiennes l’équipement dont elles ont besoin au meilleur rapport qualité‑prix. Nous sommes impatients de recevoir ces deux appareils, puisque leur acquisition représente une première étape importante dans le remplacement éventuel de la capacité assurée actuellement par la flotte de CC-150 Polaris », a commenté Mme Anand.
Pour rappel, l’A330 MRTT peut transférer jusqu’à 50 tonnes de carburant pour une autonomie de 4 h 30 sur zone à 2.000 km, de tranporter 40 tonnes de fret à 7.000 km et 272 passagers.
Photo : A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace
France24 - Monde
Les orpailleurs clandestins continuent d'empoisonner la Guyane avec du mercure
Publié le : 15/07/2022 - 16:39
Kelly PUJAR
La lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane passe par la saisie de mercure, un métal toxique indispensable pour les chercheurs d'or. Mais s'ils ne peuvent plus en acheter localement, il leur suffit, pour s'en procurer, de se rendre au Suriname en traversant le fleuve Maroni. Une équipe de journalistes a fait l'expérience et montre qu'il est très facile d'en acheter dans le pays voisin. Plusieurs centaines de kilos ont été saisis par les autorités françaises.
Une houle exceptionnelle provoque d'importants dégâts en Polynésie. Elle a fait deux blessés alors qu'une large partie des archipels avait été placée en état d'alerte.
En Nouvelle-Calédonie, le groupe métallurgique Koniambo Nickel, surnommé KNS, a un nouveau président, l'Australien Neil Meadows. Des journalistes l'ont accompagné dans l’usine du Nord, un complexe industriel inaugurée en 2014 que KNS exploite avec le géant Glencore. Les perspectives de croissance sont bonnes pour cette entreprise.
La fusée Vega-C a réussi son premier décollage, mercredi 13 juillet, à Kourou, en Guyane. Le lanceur italien est plus grand et plus puissant que sa version précédente de 2012. Il a envoyé sept satellites sur orbite. Un succès rassurant pour l'avenir du spatial européen, car Vega-C utilise des éléments communs avec Ariane 6.
En Martinique, un centre médical partagé va d'ouvrir ses portes pour faire face au manque de professionnels de santé. Le projet sera situé dans la ville du François.
Enfin, une histoire basque à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le cinéaste Mikel Otxoteko est parti découvrir dans l'Atlantique Nord un pan de son histoire familiale, guidé par les archives vidéo de sa mère qui a vécu là-bas entre 1971 et 1976.
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Outre-Mer
Guyane : la hausse du cours de l'or favorise l'orpaillage illégal
Candidate au "perchoir", Yaël Braun-Pivet quitte son poste de ministre des Outre-mer
Reporters
Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable (2/4)
Opex 360
Selon un sondage, les Français seraient largement favorables à une hausse du budget de leurs forces armées
par Laurent Lagneau · 14 juillet 2022
Comme attendu, lors de la traditionnelle allocution prononcée à l’Hôtel de Brienne avant chaque défilé du 14-Juillet, le président Macron a annoncé qu’une nouvelle Loi de programmation militaire [LPM] serait soumise au Parlement en 2023, sans attendre la fin de celle promulguée en juillet 2018. « Alors que les conflictualités s’intensifient, il nous faut aujourd’hui réévaluer nos ambitions », a-t-il justifé. Et d’ajouter : « Notre ambition opérationnelle pour 2030 doit être revue pour mieux assurer notre capacité à faire face à la perspective du retour possible d’un affrontement de haute intensité ». Ce qui passera évidemment par des ressources supplémentaires.
Toute la question est de savoir comment il sera possible d’augmenter le budget des armées, alors que le contexte économique est tendu et que la France aura à assainir ses dépenses publiques après l’épisode du « quoi qu’il en coûte » lors de la pandémie de covid-19. Forcément, des arbitrages devront être faits, au dépens d’autres domaines. Et cela risque de susciter quelques oppositions… même si, pour la plupart, les candidats de la dernière élection présidentielle ont plaidé en faveur d’un effort de défense plus accentué.
En tout cas, si l’on en croit l’enquête réalisée par l’institut Odoxa, les Français seraient favorables, à une large majorité, à une hausse du budget de leurs forces armées. Ainsi, 78% des personnes interrogées pensent qu’il « faut plutôt augmenter les dépenses militaires de la France. Soit une progression de 21 points par rapport à une précédent mesure effecutée en 2019 par le même institut.
Évidemment, il faut y voir une des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, désormais perçue comme étant la principale menace par 80% des personnes interrogées, suivie par la Chine [avec 54%]. Mais pas seulement. En effet, l’enquête d’Odoxa montre que de plus en plus de Français doutent du statut de grande puissance militaire de la France. Notamment parmi les plus âgés…
« Si 71% estiment toujours que leur pays est une grande puissance militaire, seuls 13% en sont ‘tout à fait convaincus’ et le sentiment que la France est une grande puissance militaire a chuté de 7 points depuis notre dernière mesure du 14 juillet 2018 », note Odoxa. Ce qui peut paraître paradoxal car, depuis l’enquête évoquée par l’institut, le budget de la Défense a augmenté fortement, passant de 35,9 milliards d’euros en 2019 à 41 milliards en 2022. Visiblement, cet effort n’aura pas été suffisant aux yeux de certains… Seulement, après des années de contraintes budgétaires, de réforme et de déflation, il reste encore beaucoup à faire.
Quoi qu’il en soit, selon les sympathies politiques des personnes interrogées, celles qui sont le plus favorables à une hausse du budget de la Défense se trouvent parmi les sympathisants de LR [97%], de Reconquête [93%], de Renaissance [ex-LREM, 91%], du Rassemblement national [88%] et du Parti socialiste [72%]. Tout en restant tout de même significatif, l’idée d’augmenter les dépenses militaires est soutenue par 64% des sympathisants de LFI [France insoumise] et d’Europe Écologie / Les Verts.
Par ailleurs, l’image des militaires auprès des Français demeure exceptionnelle, avec 87% de bonnes opinions [dont 25% de « très bonnes opinions »]. Les militaires « constituent l’une des professions le splus plébiscitées par nos concitoyens. Loin des clivages des années 1970, les militaires sont, en outre, une profession consensuellement appréciée, suscitant 92% de bonnes opinions auprès des sympathisants de droite et 82% auprès des sympathisants de gauche », souligne Odoxa.
BBC
Can the right smell make you more productive?
By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv
Yaniv Mama holds a pot of cigarette butts under my nose.
"I presume you don't like the odour?" he says, watching me wince.
He then waves a small white stick next to my face. "Now, smell the pot again, what do you smell?"
The cigarette stench has disappeared, no matter how hard and how close to the pot of butts I sniff.
That effect is down to technology developed by Israeli firm Moodify. Their technique involves activating receptors in the olfactory bulb, the part of the brain that processes smell.
"It turns out that smell has its own spectrum [like the visible light spectrum], and if you spread odour molecules equally across it, you get a malodour control effect without having an unpleasant mixture of bad smell and cheap perfume," says Mr Mama, the company's founder and chief technology officer.
Moodify sells a pendant that can be hung near a cat litter box to eliminate any unwanted smells.
"We realised in Israel that because apartments tend to be small and rented, with less outside space so the litter is in the living room, people were almost desperate for a solution," says Mr Mama.
With more of us spending more time working from home, it is not surprising that people are paying more attention to how their home smells.
In the UK, The White Company has seen a surge in sales of scented candles, which it says is down to more home working.
"Scent is such a personal thing because we all have different tastes, but it really does have the power to change the feel of a room and therefore how you feel when you enter," says Chrissie Rucker, founder of The White Company.
As well as making the environment more pleasant, there is some evidence that the right scent can boost your brain.
Mark Moss is the head of the Department of Psychology at Northumbria University. He has studied the effect of essential oils on performance. One of his main findings is that the rosemary aroma can enhance memory.
"I have also done some work showing beneficial effects of sage and peppermint, also on cognition.
"By comparison, lavender tends to impair memory and slow down reaction time. [But] research by others have shown it to be useful in reducing pre-treatment anxiety in dental and medical situations," he says.
More technology of business:
Dr Moss highlights the prominence of scent receptors in the brain.
״The olfactory bulb has many more projections to many more structures in the brain than do vision or hearing. This shows how important it has been in our evolution.
״Much of the impact of smells on behaviour is unconscious. We don't actively process the information that smells present, especially for low level smells. We only consciously process smells that are quite strong," he says.
Based on more than a decade of research at the Weizmann Institute of Science in Israel, Moodify are developing scents that enable people to improve their performance, enhance their wellbeing and increase their safety.
The Weizmann Institute found that paratroopers emitted a smell of fear before they jumped. Scientists are reproducing that scent, saying it could help make people more alert.
While there is no distinct smell of fear, the olfactory receptors can detect volatile molecules in sweat associated with stressful situations.
It's those molecules the scientists are working on.
"Potentially, it will give you better cognitive and psychological performance," says Mr Mama.
Dr Moss says there is more to learn about how smells affect us.
"Smell is probably the least understood of all the senses because evolutionarily it has been surpassed by vision and audition in terms of human behaviour," he says.
"It has to some extent been considered a vestige of our evolutionary past rather than something that is still of considerable value. It is only when it is lost that it is seen as important. It is also very complex in terms of its interaction with the brain."
Loss of the sense of smell can be very upsetting, agrees Klio Maniati, a chemical engineer and perfumer, who has been a consultant to Moodify.
"Smell is the first sense that a baby knows how to use right after it's born and this is the way it connects to its new surroundings. Through smell we recognise our carers in our earliest stage of life and later on we use it as a social tool," she says.
"People that have lost their sense of smell often report fear of socialisation because they are constantly afraid they might smell bad and not know it, or they tend to avoid going to a restaurant because they can't enjoy the food. This makes them less open to forming close contacts with other people."
Back at the lab Yaniv Mama says the future of creating smells to enhance our lives is limitless.
"Tailor-made smells such as your favourite scented candle, freshly baked bread or cut grass, even a newborn baby smell could all be sent via an app or TV screen," he predicts.
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Opex 360
Le président Macron demande aux Armées de s’impliquer davantage dans le Service national universel
par Laurent Lagneau · 14 juillet 2022
Cela fait maintenant quelques années que l’on tourne autour du pot sur la question de la conscription, suspendue [et non supprimée] en 2001. Depuis, plusieurs dispositifs visant à encadrer la jeunesse sous l’égide des armées ont été mis en place, avec des finalités souvent plus sociales que militaires [Établissement public pour l’insertion dans l’emploi, Service militaire volontaire, cadets de la Défense, etc].
Cependant, figurant dans les programmes de certaines formations politiques, la question d’un éventuel rétablissement de la conscription revient régulièrement dans le débat, en particulier lors de l’élection présidentielle, comme cela a été le cas en novembre dernier, avec la proposition de Michel Barnier, alors candidat à la la primaire du parti « Les Républicains », d’organiser un référendum en vue d’instituer un service militaire et de sécurité obligatoire de six mois. C’est « un moteur de l’intégration républicaine [qui] nous manque aujourd’hui », fit-il valoir à l’époque.
Cinq ans plus tôt, le candidat Emmanuel Macron avait défendu un « service militaire universel » d’un mois, afin de disposer d’un « réservoir mobilisable complémentaire de la Garde nationale » en cas de crise et de « renforcer le lien ‘armée-nation' ». Mais mettre en place un tel dispositif était compliqué, faute d’infrastructures ad hoc, surtout après la réforme de la carte militaire de 2008. Et les Armées n’y étaient pas favorables.
Aussi, l’élection passée, ce projet se mua en « Service national universel » [SNU], s’articulant autour de trois phases [séjour de cohésion de 15 jours, mission d’intérêt général de 84 heures et engagement volontaire d’au moins trois mois]. Lancé en 2019, il a d’abord fait l’objet d’une expérimentation avec 2000 jeunes volontaires. Puis, la session 2020 ayant annulée à cause de la pandémie de covid-19, il a concerné 15’000 jeunes pour des stages de cohésion l’an passé. Désormais, l’objectif est d’en réunir 50’000.
La participation des armées à ce dispositif est limitée… En outre, le projet de Loi de programmation militaire 2019-25 avait été amendée par les Parlementaires, qui firent en sorte que les crédits de la mission Défense ne fussent pas détournés pour le financer. Mais cela va changer à l’avenir… En tout cas, c’est la voie tracée par le président Macron lors de la traditionnelle allocution prononcée à l’Hôtel de Brienne avant le défilé du 14-Juillet.
Durant son discours, estimant, comme Thucydide, que « la force de la cité ne réside ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens », le chef de l’État a longuement évoqué la nécessité de développer et d’entretenir la « force morale » des Armées et celle de la Nation.
« Il y a une réciprocité importante entre la force morale d’une Nation et celle de ses armées, qui se nourrissent mutuellement. Depuis Valmy et la Nation en armes, notre histoire nous le démontre », a lancé M. Macron. La référence à la première bataille importante remportée par l’armée révolutionnaire française n’est pas anodine car elle évoque la figure du « soldat citoyen »…
« J’ai exprimé à plusieurs reprises mon attachement et mon intérêt pour les savoir-faire des militaires […]. J’ai pu observer vos dispositifs de formation qui sont des chances pour les jeunes qui vous sont confiés. Cette pédagogie du compagnonage, la présence parfois rugueuse mais permanente, et en réalité bienveillante, de cadres qui prennent en compte le soldat, le marin, l’aviateur dans toute son humanité, le témoignage des anciens, les histoires racontées, les rituels partagés. Tout cela constitue un trésor que d’autres ont parfois perdu, voire dilapidé », a enchaîné M. Macron.
Aussi, à l’heure où la guerre est de retour sur le sol européen, il s’agit de passer la vitesse supérieure. « Comprenons-nous bien. Il ne s’agit pas de militariser la jeunesse, encore moins la société, ça n’aurait pas de sens. Mais au moment où la République est traversée de mouvements sombres, où la Nation a besoin de retrouver le sel de son histoire [et] son sens profond pour être plus forte et plus unie, la République a besoin que vous fassiez davantage », a affirmé le chef de l’État.
Et, au-delà des initiatives – nombreuses – du ministère des Armées en direction de la jeunesse, M. Macron veut que les militaires en fassent plus, notamment en « donnant à nos réserves une nouvelle ambition », l’objectif étant de « doubler le volume de la réserve opérationnelle », et « en investissent plus et mieux le grand projet de Service national universel ».
« C’est un axe essentiel des prochains mois et des prochaines années. L’expérimentation fonctionne. Nous devons désormais avancer vers le plein déploiement et aller au bout de notre démarche », a poursuivi M. Macron. « Le SNU dans sa complétude doit permettre d’amorcer, d’encourager et d’universaliser, en quelque sorte, la logique qui est la nôtre, car c’est toute la société française que je souhaite mobiliser en renforçant nos esprit de cohésion nationale. […] Résilience et cohésion nationale doivent être consolidées », a-t-il insisté.
Aussi, « pour cela, je m’appuierai sur vous, militaires, qui cultivez au plus haut point l’esprit d’équipe et d’équipage, qui portez la solidarité en tant que valeur primordiale. Et les valeurs de transmission et de discipline au coeur de l’organisation », a indiqué M. Macron.
Reste maintenant à voir les modalités de cette implication plus importante des armées dans le SNU… Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, la secrétaire d’État aux Anciens combattants, Patricia Mirallès et Sarah El Haïry, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, placée sous la tutelle des ministère des Armées et de l’Éducation nationale, auront à remettre des propositions au chef de l’État au cours de l’été. La seule certitude est que les dépenses que cela engendrera ne seront pas financées par la mission « Défense ».
« Je veillerai à ce que les ressources nécessaires y soient consacrées sans préempter les besoins budgétaires que nous devons préserver pour l’accomplissement de votre mission première », a en effet assuré M. Macron devant les militaires présents à l’Hôtel de Brienne. Mais il n’en demeure pas mois qu’il faudra aux armées trouver le personnel appelé à s’impliquer dans le SNU. Ce qui ne sera pas une mince affaire…
BBC
In pictures: Buck Moon rises over England
What is believed to be the biggest and brightest Moon of the year has been lighting up the sky in England.
July's full moon - the Buck Moon - was most visible on Wednesday evening and was classed as a "supermoon".
It occurred while the Moon was near perigee, the closest point in its orbit around Earth, making it appear larger and brighter.
Citing the Maine Farmer's Almanac, Nasa said it was referred to as the "Buck Moon" by the Algonquin Native Americans of what is now the north-east United States. This is because it appears when new antlers tend to appear on buck deer.
You can send your pictures via email to: southweather@bbc.co.uk
Follow BBC South on Facebook, Twitter, or Instagram. Send your story ideas to south.newsonline@bbc.co.uk.
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In pictures: Strawberry Moon rises over the south
All you need to know about the Buck Moon!
In pictures: Strawberry Moon rises
What is a Blue Moon and when is it?
Eyes to the skies for a penumbral lunar eclipse
Summer serves up the Strawberry Moon!
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BBC
Sri Lanka: Inside the prime minister's office stormed by protesters
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The BBC's Rajini Vaidyanathan is inside the prime minister's office in Sri Lanka, currently occupied by protesters.
President Gotabaya Rajapaksa has fled the country - while the Prime Minister Ranil Wickremesinghe has been appointed acting president, according to the parliament's speaker.
You can follow this developing story here.
Produced by Scarlett Barter, filmed by Jack Garland.
BBC
Beaches and landscapes of an English summer
South African-Australian documentary and portrait photographer, Chanel Irvine, first set out to document English summertime in 2019, a year after she moved to the UK.
Irvine captured moments of leisure in coastal towns and countryside villages from Kent to Devon, from Cornwall to Shropshire.
A small number of portraits have the subjects gazing directly into the camera, but the majority of the work is taken from a distance, documenting small summertime rituals and sweeping landscapes.
An English Summer by Chanel Irvine is published by Hoxton Mini Press.
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BBC
Pride at 50: Rare photos of early marches
This year's Pride in London marked five decades of annual marches and festivities celebrating the LGBTQ+ community.
The central London parade returned on 2 July after a two-year hiatus due to the coronavirus pandemic.
About 2,000 people joined the first UK Gay Pride Rally, in London, on 1 July 1972, the nearest Saturday to the third anniversary of the Stonewall riots against a police raid at a gay bar in Manhattan.
Now, more than one million celebrate Pride in the UK's capital - and there are events all over the world.
Bishopsgate Institute's Special Collections and Archives holds one of the most extensive collections on LGBTQ+ history, politics and culture in the UK, including:
1970s
Manager Stef Dickers told BBC News: "Recording and archiving LGBTQ+ history is vital to inform, inspire and empower future generations about their own history.
"We have missing voices from LGBTQ+ people in the historical narrative, due to the struggles and oppression the community has faced over the decades.
"It is so important that our histories are recorded now to celebrate how far we have come in visibility and hard-won freedoms but also to warn and arm the community for any future struggles."
On the first march, Ted Brown - pictured above (left) with campaigner Peter Tatchell (right) - told BBC News, "there were men kissing men, men kissing what looked like men in drag and there were women kissing women and women kissing men in drag and vice versa.
"It was a declaration of freedom, declaration of rights," he said.
"We did that in front of the police, almost as a challenge.
"Fortunately, nobody got arrested."
Gay Pride Week, in 1976, saw a picnic in Victoria Gardens, by the Houses of Parliament.
Many of the images have never been publicly displayed.
"These kind of photo archives don't exist elsewhere in this size and scope," Mr Dickers said.
"Photo agencies hold images of Prides taken by press photographers - but these archives are photographers from the LGBTQ+ community photographing the community.
"This is powerful."
1980s
Section 28 of the Local Government Act 1988, which meant schoolteachers were not allowed to "promote" gay relationships, was repealed in 2003.
The 1981 Pride march was moved to Huddersfield, in support of the Gemini Club, which police had called "a cesspit of filth".
In 1983, the march was renamed Lesbian and Gay Pride.
1990s
In 2017, Mr Tatchell told the BBC's Newsround: "We have made fantastic progress.
"Compared to two decades ago, Britain is almost a different country.
"All the main anti-gay laws have been abolished.
"We are now one of the best countries in the world for gay equality."
Today, it is illegal to discriminate against somebody because of their sexuality or gender - although, many gay people face discrimination in their daily lives.
"There is big progress - but more needs to be done," Mr Tatchell said.
"Public attitudes are much more supportive - although, there are still families who reject their gay children.
"We still have too much homophobic hate crime, many kids are still bullied and a lot of schools don't have an anti-bullying programme that specifically addresses anti-gay issues.
"We want to get to a situation where no-one cares what sexuality you are, where we accept the person and their right to love whoever they wish - male, female, both or neither."
Drag queen Lily Savage (Paul O'Grady, above centre) attended Pride in 1992.
"New additions to our archive arrive almost daily and we would recommend anyone to get in touch who wants to record and document their own LGBTQ+ history," Mr Dickers said.
"As this year is such an important milestone, we hope people will share images of what Pride means to them, through our People's Pride gallery.
"This could be attending the official Pride festivities but also other moments of joy and celebration that make them feel proud to be who they are.
"It's also not limited to London and we'd be delighted for people to contribute from all over the UK."
All pictures are subject to copyright.
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