L'Humanité
Les grands chantiers du marxisme français
ActuExposition De l’exil du philosophe allemand dans notre pays entre 1843 et 1845 à la réception de son œuvre au début du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, c’est une histoire plurielle, faite de déclin et de renouveau, que l’on verra retracée au musée de l’Histoire vivante de Montreuil.
Jean-Numa DucangeIl y a cent quarante ans, mourait Marx à Londres, le 14 mars 1883. Durant toute son existence, la France aura été pour lui une contrée pleine de promesses. Paris, où il a vécu de 1843 à 1845, fut tout au long de son siècle la capitale des révolutions. La première révolution « européenne », de 1830, lui doit beaucoup, tout comme le « printemps des peuples » de 1848, tandis que la Commune de 1871 semble annoncer une ère nouvelle. N’est-ce pas ici qu’aura lieu la prochaine révolution sociale ? N’est-ce pas en toute logique le pays où ses idées devaient recevoir l’accueil le plus favorable ? Pourtant, c’est bien à propos de militants « marxistes » français que Marx aurait prononcé sa fameuse sentence : « Ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste. »
jean jaurès émet des critiques, mais estime son œuvre comme essentielle
Ses disciples « marxistes », à l’image de Jules Guesde, n’ont pas l’envergure du maître, et ses écrits demeurent relativement peu connus. Malgré tout, la réception de Marx est réelle et fait son chemin. Difficile d’éviter le Capital et le Manifeste du parti communiste, quand bien même on ne partage pas leurs conclusions. Jean Jaurès formule, par exemple, des critiques, mais considère ces œuvres comme essentielles. Puis, après la révolution russe de 1917, et la création en 1920 d’un parti communiste qui se revendique fièrement et hautement de l’œuvre de Marx, la donne change. Désormais, on se dit largement « marxiste » à gauche et même au Parti socialiste, qui, en concurrence avec le PCF, ne souhaite pas laisser ce précieux héritage à son frère ennemi. On lit de plus en plus Marx, qui pénètre la sphère intellectuelle comme l’imaginaire des militants.
L’histoire du marxisme est pétrie de contradictions. La France sera à la fois le bastion d’un « marxisme-léninisme » sans nuance, comme le lieu de « retours à Marx » novateurs. Difficile, dans tous les cas, d’échapper à Marx. Un des plus célèbres écrivains français de l’après-guerre, Jean-Paul Sartre, affirme que « le marxisme est l’horizon indépassable de notre temps ».
On assiste régulièrement à des batailles sans fin entre courants pour savoir qui est véritablement « marxiste » et ce, dès les années 1930. L’ancien chef de l’Armée rouge, Léon Trotski (qui a, lui aussi, séjourné en France à plusieurs reprises), fournit d’abondantes analyses sur la situation politique au moment du Front populaire, en espérant que les ouvriers en grève débordent le gouvernement de Léon Blum. Mais nulle insurrection ne se produit. N’était-ce pas là la preuve qu’il n’avait finalement jamais véritablement existé de véritable parti marxiste en France ? La question revient périodiquement.
Près d’un siècle après la Commune, Louis Althusser dresse, en 1965, dans Pour Marx, un constat sévère du marxisme français, jugé pauvre et indigent. Dans les années 1970, l’accusation de « révisionnisme » est de saison dans les multiples courants se réclamant de Marx qui prospèrent dans le sillage de mai-juin 1968.
Une certaine idée de lutte des classes semble encore vivace
Depuis les années 1990, il n’a échappé à personne que se dire « marxiste » est largement passé de mode. L’effondrement du « socialisme réel » et l’annonce de la « fin de l’histoire » sont passés par là. La référence devient alors d’autant plus difficile à maintenir et à défendre dans un pays où elle avait été très politique et influente. Elle ne disparaît pourtant pas. On assiste même à des mouvements contraires, liés à la situation sociale du pays. En 1998, les cent cinquante ans du Manifeste du parti communiste sont célébrés avec un certain relief. Dans un contexte où le pays est gouverné par une gauche portée au pouvoir par la dynamique des mouvements de grève de novembre-décembre 1995, une certaine idée de la lutte des classes semble encore vivace. Qui sait ce qu’il adviendra, en mars 2023, dans un contexte d’intenses luttes sociales ?
Et cette année, pour les cent quarante ans de sa mort, le musée de l’Histoire vivante de Montreuil propose une exposition « Marx en France. Histoire, usages et représentations » (1). Un ouvrage abondamment illustré l’accompagne avec de nombreuses contributions : d’abord sur Marx en France et la manière dont il aborde et interprète les réalités françaises, puis sur les différentes étapes de sa réception (des premières traductions de ses textes à l’apogée du marxisme), jusqu’aux derniers développements contemporains, sans oublier caricatures, sculptures et représentations diverses qui accompagnent cette histoire. Il est également question des collections relatives à Marx au musée montreuillois et dans les archives du PCF, aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis. L’ensemble offre un panorama unique, permettant de penser Marx sur la longue durée et au présent.
Karl MarxMarxismePhilosophie Valeurs Actuelles
La vie plus belle en cachemire
Avec le cachemire, tout commence par un fil tissé à partir du sous-poil d’une variété particulière de chèvre qui s’épanouit en Mongolie. Si sa démocratisation ne date pas d’hier, une nouvelle génération de griffes l’inscrit dans l’air du temps, tandis que les maisons historiques comme Hermès, Loro Piana, Éric Bompard ou Brunello Cucinelli rivalisent de créativité pour lui garder sa désirabilité. Et désormais, cette matière se porte aussi bien l’hiver que l’été.
Le cachemire embellit-il la vie ? Oui, selon Alexandra Golovanoff. Ancienne journaliste de mode devenue créatrice, la jeune femme imagine des pulls avec un concept : « Le tricot qui rend beau. » Elle attache une importance primordiale aux couleurs, choisies pour embellir et s’harmoniser avec la peau, les cheveux, les yeux. Ce sont des « pulls cosmétiques ». Lancée en 2016, sa petite famille s’agrandit : aux mailles du quotidien s’ajoutent pantalons, robes, jupes, cardigans à boutons gansés et accessoires. Et pour l’été, elle mêle le coton au cachemire. Chaque pièce est fabriquée à la main à l’île Maurice où les artisans spécialisés dans la maille sont renommés dans le monde entier.
Autre histoire de femmes autour du cachemire, celle de Kujten. La marque, fondée par Carole Benaroya et Stéphanie Eriksson en 2012, doit son nom au mont éponyme dominant l’Altaï en Mongolie, parce que toutes leurs collections de cachemire y sont produites. Les deux amies décident de faire du pull doux et confortable une alternative moderne et accessible à la blouse en soie. La capsule organique, unisexe et garantie sans teinture, à la palette naturelle de teintes, est largement plébiscitée. Dans son magasin étendard parisien situé avenue Victor-Hugo dans le XVIe arrondissement, la griffe a inauguré un spa du cachemire pour apprendre aux clients à laver et prendre soin de leurs achats destinés à durer toute une vie.
Notshy, lancée en 1998 par Olivier Cricq et Jean-Pascal Candau, doit son succès au pull poncho en cachemire oversize (surdimensionné) avec au choix un col V, rond, chemise, à capuche. Spécialiste de la fibre naturelle depuis plus de vingt ans, la marque, engagée dans une démarche responsable, sensible à une mode éthique et à une production raisonnée, propose un cachemire 100 % durable et traçable. Pour aller encore plus loin, elle explore des procédures innovantes de fabrication pour réduire son incidence écologique, comme avec sa ligne sans teinture en 2019 ou celle en cachemire et polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Et les collections capsules complètent la grammaire stylistique avec des collaborations inspirées, à l’instar de celles avec Ines de la Fressange et Mélanie Huynh, styliste et fondatrice de la marque de beauté Holidermie, qui explore l’univers des vêtements destinés au yoga.
Quand le pull en cachemire rime avec modernité
Dans un registre plus urbain, il faut regarder du côté de From Future. Pauline et Thomas de Hesdin font le pari, en 2018, de donner le goût de ce matériau noble, plutôt bourgeois, aux jeunes générations. Comment faire ? Commencer par le débarrasser de son image trop lisse et sage. Formes asymétriques, modèles à capuche, logos, messages positifs, couleurs qui claquent et images à l’avenant : ici, cachemire rime avec sportswear. Les quarante modèles ultradoux sont déclinés dans plus de trois cents coloris !
Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer
Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer. C’est le cas de Linnea Lund, fondée par Charlotte Björklund. En parallèle de ses indémodables disponibles toute l’année, la maison propose pour sa collection printemps-été des cachemires seconde peau au tomber léger et à la douceur satinée. Tricotés avec deux fils d’une extrême finesse, les vêtements, inspirés du vestiaire suédois, se parent de coloris printaniers ou des classiques marine, noirs, beiges ou ficelle.
En lançant, il y a six ans, Extreme Cashmere, Saskia Dijkstra a donné un nouveau souffle à cette matière d’excellence, dont l’usage a été galvaudé par la fast fashion. Loin de ces ersatz à petit prix, l’experte s’est appuyée sur ses connaissances techniques en misant sur une qualité d’exception (de 450 g à 1 kg par pull !), grâce aux plus belles fibres prélevées sur des chèvres de Mongolie. Avec un positionnement haut de gamme – entre 275 euros et 875 euros le pull -, la griffe s’est construit son propre univers à contre-courant du style traditionnel des marques patrimoniales. Outre sa durabilité, ce qui la distingue, c’est la création d’un vestiaire unisexe et… en taille unique. Depuis sa fondation, Extreme Cashmere a conçu pas moins de 285 modèles, tous déclinés dans une palette de neuf couleurs.
BBC
Why sleeper trains are being revived across Europe
There's no doubt that Julia Senninger is a train aficionado.
Living in the Swedish capital Stockholm, the 33-year-old regularly travels by rail, not only to visit her family in Luxembourg, but also to her holiday destinations.
She favours train travel over flying mainly for environmental reasons. Yet she adds that trains are simply more enjoyable, especially sleeper services.
"It's so much more fun," says Ms Senninger. "You meet more people, and you more have interesting conversations."
She is in luck, as sleeper trains are continuing to make a comeback in mainland Europe, with a number of new services being launched since last summer, or due to start later this year, or in 2024.
Back in October, Ms Senninger and her husband travelled on the then newly-launched sleeper service from Stockholm to Hamburg, Germany's second-largest city. This is run by Swedish railway company SJ.
The service departs Stockholm every day at 5.30pm and arrives into Hamburg at 6.30am.
"We booked the train as soon as it launched," says Ms Senninger, who works for firm of architects.
"It still sounds like a long time, but you go to sleep, and it's such a nice atmosphere on the train."
The carbon footprint is just a fraction of a flight. Flying from Stockholm to Hamburg results in around 250kg of carbon dioxide emissions per passenger, according to calculation website EcoPassenger. By contrast, the C02 released by travelling via electric-powered train is just 26kg.
Global Trade
More from the BBC's series taking an international perspective on trade.
The SJ night train has nine coaches, and capacity to carry 400 passengers. Dan Olofsson, head of tendered services at SJ, says the new service was proposed by the Swedish government, "as they wanted to move more people towards climate-friendly travelling, and one of the solutions was the night train between Sweden and Germany".
The service is powered by renewable energy, and Mr Olofsson says it is typically being used by Swedes to connect them to other rail services from Hamburg.
"Hamburg isn't the main destination for most travellers, but is an important hub for people to reach more destinations in Germany and France and so on," he says.
"We have people wanting to travel on it to reach ski resorts, but then also to have meetings in Brussels. That's why we arrive early in Hamburg."
The company plans to extend the route to Berlin from April. It will compete with an existing provider of night trains between Stockholm and Hamburg and Berlin - Snälltåget.
There was much buzz among train fans earlier this year when news emerged that Belgian-Dutch train firm European Sleeper was to begin transporting people overnight from Brussels and Amsterdam to Berlin.
"I'm a big train night fan," says European Sleeper co-founder Chris Engelsman. "It's adventurous, romantic and efficient."
He rolls off lists of his favourite journeys, including Vienna to Kyiv, and Milan to Sicily, which also includes a boat ride. "The holiday starts when you board the train."
Starting services from the end of May, European Sleeper will initially run trains three times a week, with each departure able to hold about 500 people.
But why between Brussels and Berlin? "There's no other night train on this route," says Mr Engelsman. "About six years ago German railways ended the night train service. I was frustrated about it as it always seemed pretty well booked."
European Sleeper intends to extend its route to Prague, the Czech capital, from next next year.
French night train business Midnight Trains says it wants to "reawaken the enchanting experience of the night train" when it launches its first luxurious services from Paris in 2024. Aiming to ultimately serve more than 10 destinations include Rome, Porto and Edinburgh, it claims its trains will be like "hotels on rails" that have old-fashioned "glorious roaring 20s charm".
Meanwhile, existing sleeper train service Nightjet, which is owned by Austrian Railways, will later this year start operating its Brussels-Vienna and Paris-Vienna lines on a daily basis, up from three times a week.
Cat Jones is the founder and chief executive of flight-free travel agency Byway Travel. She says that the returning popularity of sleeper trains are "putting the joy back into travel".
"The point of travel is the experience rather than just the arrival," she says. "People are connecting that the holiday starts when the door opens on the train."
However, depending on the location, and especially if starting from the UK, travelling by train can often be more expensive than flying. Trains fares in the UK can in fact be 50% more costly than flights, according to a 2021 study by consumer choice magazine Which?.
"Like flying, you do need to book ahead to find a cheaper price," says Mark Smith, founder of train guide website Seat61. "But you need to remember airlines pay no duty on fuel.
"Some countries charge VAT on train journeys, but no-one does on air tickets. But then sleeping on a train overnight saves a hotel bill."
He adds that even if long-distance rail travel can be more expensive, "we're seeing lots more people choose the train".
"It used to be that people had a flying phobia or just liked trains, but now everyone is trying to cut their carbon footprint and wants a more enjoyable journey," says Mr Smith.
"People want to get away from the stress of the airport, and once they travel by train and see more scenery from the window, and saunter to the hotel easily when they arrive in the city, they want to do it again."
Related Topics
Valeurs Actuelles
Jeep Avenger, coqueluche de 2023
PHILOSOPHIE
Elle arrive en avril. La plus petite Jeep produite, depuis la célèbre Willys du Débarquement, est 100 % électrique. Cet Avenger vient d’être intronisé en Europe “Car of the Year” ou “Coty”, bref, “voiture européenne de l’année”. Un prix couru, distribué depuis soixante ans par un jury de journalistes spécialisés. Ce cénacle courtisé représentait 22 pays européens en 2023. Il a donc craqué pour l’esthétique très réussie de ce micro-SUV bien dans le style maison : haute ceinture de caisse, capot plat, calandre ajourée à sept fentes, épaulements marqués, soubassements protégés. En guise de clin d’œil, les designers ont logé dans une alvéole du bouclier avant une petite plaque reproduisant la face avant de la Jeep du D-Day. La marque se livrait déjà à ce genre de facéties sur le Grand Cherookee ou le Renegade, par exemple, en disséminant de petits rappels visuels sur la carrosserie, dans l’habitacle ou apposés sur les vitrages.
TECHNIQUE
L’intérêt est ailleurs. L’Avenger profite du Meccano de Stellantis depuis que Jeep a intégré ce groupe tentaculaire. La plate-forme électrique e-CMP est celle des Peugeot 2008, DS3 Crossback et Opel Mokka. La machinerie développe ici 156 chevaux et fonctionne en 400 volts. Batterie de 54 kilowattheures produite en Chine. En charge maximale, vous récupérez 30 kilomètres d’autonomie en trois minutes et 80 % du plein d’énergie en vingt-quatre minutes. Quand les superchargeurs sont disponibles et opérationnels… En courant alternatif classique, avec la prise fournie de série sur borne à 11 kilowatts, vous attendrez cinq heures trente pour un plein. Rayon d’action : 400 kilomètres, et même 550 si vous ne faites que de la ville. Pompe à chaleur de série pour échapper à la voracité d’un chauffage à résistance traditionnel. L’auto, saine à conduire, offre divers modes de gestion de l’énergie, selon le style de pilotage (Eco, Normal, Sport).
AMBIANCE
On s’assied. Design intérieur flatteur, biton, rectiligne, limpide. Planche de bord rehaussée d’un écran large et surtout beaucoup de rangements, jusqu’à 34 litres, au-dessus, en dessous. L’un des bacs, au pied de la console centrale, peut accueillir un sac à main. Équipements de confort et de sécurité dernier cri dès la version de base, attendue autour de 36 500 euros, hors bonus. La finition haut de gamme Summit débutera à 42 500 euros. À noter sur cet Avenger : la garde au sol de 200 millimètres et de bons angles d’attaque et de sortie qui autorisent quelques écarts dans la “verte” ; un antidérapage modulable également (boue, neige, sable). Une version 4×4 pourrait suivre.
Valeurs Actuelles
Généreuse, La Régalade
Une vaste salle à manger de 40 couverts, positionnés de chaque côté de la salle. Du bois pour le cadre bistrot. Mais aussi une table d’hôtes de 16 couverts installée juste devant les cuisines du chef Bruno Doucet, ce qui permet d’observer leur ballet magnifique et calme tout au long du repas.
Dans l’assiette on craque littéralement pour la belle terrine gourmande à partager dès l’arrivée, et ça, on adore. Le reste des plats suit les saisons et varie entre un carpaccio de tête de veau et dés de betterave rouge, sauce ravigote et petits croûtons, une chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, et le joli risotto crémeux à l’encre de seiche, poêlée de gambas rôties, ail et persil ; entre un agneau en deux cuissons avec le quasi bien rôti, l’épaule en parmentier au jus perlé, et la poularde onctueuse aux morilles.
Les desserts bien sûr sont régressifs comme ce superbe saint-honoré à l’allure déstructuré avec ses petits choux caramélisés d’un côté, sa crème fouettée de l’autre. Le service est rapide et sympathique.
Un menu à 49 euros servi le midi et le soir nous intéresse bien.
La Régalade, 106, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.42.21.92.40.
France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
Proposé par
Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
{{ scope.legend }}
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants
A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.
En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.
Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.
Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.
Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.
« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt
— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023
Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.
Valeurs Actuelles
Un monde oublié
Traversée par le cercle polaire arctique et les forêts vierges de sapins et de mélèzes de Sibérie, au pied des montagnes de l’Oural septentrional, la république des Komis est une enclave dont personne ne parle et où personne ne va. Sergueï, que l’on avait encouragé à rejoindre ces régions reculées auxquelles le parti promettait un avenir éblouissant, y est en charge de l’aéroport d’Izhma. Ce petit bourg de 3 000 âmes « bordé par une rivière tranquille du même nom […] aux confins des terres, à quelque 170 kilomètres du cercle arctique, à l’ouest de l’Oural [est] un endroit plongé dans les nuits polaires avec ses maisons en bois aux toits ondulés, ses clôtures enfoncées, avec le bulbe de son église à la forme un peu écrasée, comme partout au nord, avec ses chemins de planches pour éviter les passages boueux du printemps ».
Marc Nexon raconte le destin de Sergueï, s’acharnant à entretenir une piste dans l’attente folle et désespérée qu’un avion vienne s’y poser.
Depuis l’ouverture de l’aéroport en 1978, puis sa fermeture vingt ans plus tard, Sergueï y travaille chaque jour à la sueur de son front. Alors que tous ont déserté les environs de la tour de contrôle, il s’acharne, seul, à entretenir les 1 350 mètres d’une piste qui se délabre d’année en année, dans l’attente folle et désespérée qu’un avion vienne s’y poser pour exhumer de l’oubli ce qui faisait la gloire de la région. « Des Yak 40, des Iliouchine 14, des Antonov 24 assuraient les navettes entre les villages alentour. […] L’avion était leur gage de liberté, le seul capable de les emmener dans les bourgs perdusde la taïga, éloignés de toute gare, privés de route, encerclés de rivières infranchissables. Pour eux, Izhma n’était pas le bout du monde, c’était le centre du monde. »
Sergueï attend. Dans le froid mordant des hivers sans fin, alors que la neige recouvre chaque nuit la piste qu’il dégage au petit matin, ce nouveau Sisyphe ne désespère pas. Le ciel, pourtant, s’est tu depuis douze ans, depuis que le monde a changé avec la chute de l’URSS, sans que rien ne vienne troubler l’amère monotonie du temps qui passe et de ses espoirs déçus. « À Izhma, le prix des billets explosa. […] Les habitants optèrent pour d’interminables voyages en train ou se tassèrent dans de vieilles Lada sur des routes éventrées. Le plus souvent, on renonça à se déplacer. Les bourgs, enlacés de fleuves gelés neuf mois sur douze, durent compter sur leurs maigres subsistances. » Du superbe passé soviétique de l’aérodrome, il ne reste plus rien, sinon cette « horloge à diodes dont les chiffres avaient cessé de clignoter. Rien n’avait bougé depuis des années ».
Une carcasse qui devient très vite un lieu de pèlerinage
Un jour, pourtant, un avion, sur la route de Moscou depuis Oudatchni en Iakoutie, perce les nuages pour venir interrompre la lente agonie du rêve soviétique. Un Tupolev 154, fleuron de l’aviation civile sous l’URSS, vient se poser en urgence sur la piste vétuste d’Izhma. Rebaptisée Touchka, la carcasse devient très vite un lieu de pèlerinage, symbole étrange et pénétrant de ce que fut la Russie dans ses grandes heures avant de sombrer de nouveau dans les limbes du passé et de la mémoire. Et si le travail de l’homme ici semble vain, Sergueï se souvient avec mélancolie de son monde oublié et soupire, doucement, que s’il ne déserte pas encore la piste, c’est parce que « l’espoir meurt en dernier ».
“Le Dernier des Soviétiques”, de Marc Nexon, Grasset, 180 pages, 19 €.
Opex 360
L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.
« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.
We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A
— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023
Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.
« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..
« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.
Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.
Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.
En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.
France24 - Monde
Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron
Publié le : 17/03/2023 - 08:39Modifié le : 17/03/2023 - 09:02
FRANCE 24
Suivre
Le recours au 49.3 par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites est vertement critiqué par la presse internationale et française, qui qualifie notamment cet article de la Constitution française de "bouton nucléaire parlementaire".
"Bouton nucléaire parlementaire", "déclaration d’impuissance", "coup dur au leadership" d’Emmanuel Macron : la presse internationale et française fustige unanimement, vendredi 17 mars, le recours à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, et pointe du doigt Emmanuel Macron pour la crise politique et sociale qui menace.
Aux États-Unis, Politico juge que cette décision "porte un coup dur au leadership" du président français, tandis que le New York Times souligne que "le conflit sur les retraites révèle un Macron affaibli et plus isolé", rappelant que c’est sur la place de la Concorde, où se sont réunis les opposants à la réforme après l’annonce de l’utilisation du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne, que furent décapités Louis XVI et Marie-Antoinette durant la Révolution française.
Le quotidien suisse Le Temps explique que le "bouton nucléaire parlementaire" que constitue le 49.3 "est perçu comme une violence démocratique" et qu’il "mettra probablement de l’huile sur le feu du mouvement social".
>> À lire : En direct : le périphérique parisien momentanément perturbé par une action de la CGT
"La République bloquée", titre pour sa part Die Zeit, selon qui "il y a des réformes dont un gouvernement ne se relève jamais". "La confiance dans le président et le Parlement, déjà en berne, a subi un coup supplémentaire ce jeudi. Emmanuel Macron en est le premier responsable", juge l'hebdomadaire allemand.
L'utilisation du 49.3 symbolise "l'échec de la politique et une crise institutionnelle profonde", écrit pour sa part El Pais, qui estime que le chef de l’État français a fait jeudi une "déclaration d’impuissance". "Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas, toujours remis en question pour son caractère hautain et déconnecté de la rue, est entré dans la même phase que ses prédécesseurs Alain Juppé, en 1995, et Nicolas Sarkozy, en 2010, lorsqu'ils ont eux aussi réformé les retraites", poursuit le quotidien espagnol.
"Le quinquennat d'Emmanuel Macron est-il déjà fini ?"
La presse française est également très critique. "Quel aveu de faiblesse !", s'exclame Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. "Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue pour faire passer la réforme phare du quinquennat", poursuit-il, estimant que "c'est une énorme crise politique qui s'annonce".
"Gain politique zéro, coût social majeur. L'échec d'une tactique signe, qui plus est, la solitude criante du président", écrit Florence Chédotal dans La Montagne. "À présent, comment reprendre la main quand la mère des réformes se solde de la sorte ?", se demande-t-elle, évoquant une "séquence désastreuse où s'épaissit le brouillard".
>> À lire : Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
"Emmanuel Macron s'est lui-même coincé dans une impasse politique", constate Patrick Jankielewicz dans La Voix du Nord. "S'il fallait sauver la réforme des retraites, il n'y avait qu'une façon de le faire : il fallait aller jusqu'au vote. C'était bien sûr courir le risque d'être battu, mais en politique, il vaut parfois mieux tomber avec les honneurs que passer en force et sans gloire au risque de jeter de l'essence sur le brasier social", poursuit-il.
"Une question domine déjà toutes les autres après cette journée historique : onze mois après son commencement, le quinquennat d'Emmanuel Macron est-il déjà fini ?", s'interroge Maurice Bontinck dans La Charente libre, pour qui l'usage du 49.3 "résonne comme un aveu de faiblesse de ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui 'la minorité présidentielle'".
"Le goût de l'échec", titre pour sa part Yves Thréard dans Le Figaro, qui estime également que "l'exécutif est plus que jamais affaibli".
"Crise de régime"
Même constat pour Christophe Lucet, dans Sud-Ouest, pour qui "c'est un tandem affaibli qui va devoir gérer l'après". "La colère syndicale et populaire qui s'est intensifiée hier, après la séance avortée au Palais Bourbon, est grosse de menaces. Avec, dans le pire des cas, un blocage prolongé du pays. Et sinon, une rancœur qui trouvera d'autres motifs pour s'exprimer, bridant la volonté réformatrice du gouvernement", met en garde l'éditorialiste.
Même inquiétude pour Libération, dont l'éditorial de Dov Alfon estime que "c'est dans l'instabilité que (la) réforme des retraites mal acquise pousse la France, sa démocratie et ses travailleurs". "Le président pourrait sauver les meubles en annonçant que la loi sera abrogée après ce passage antidémocratique. Mais ce n'est pas son genre d'écouter les Français", regrette-t-il.
"Y a-t-il encore un pilote dans l'avion élyséen, responsable et les pieds sur terre, pleinement conscient du chaos qu'il est en train d'installer dans son propre pays ?", s'interroge Olivier Biscaye de Midi libre. "Emmanuel Macron voulait marquer l'Histoire, il vient de décrocher le pompon de la pantalonnade", fustige-t-il.
"Crise de régime", titre pour sa part Maud Vergnol dans L'Humanité. "Avec ce nouveau recours au 49.3, le divorce entre nos institutions et le peuple est consommé, acmé d'une crise rampante de délégitimation du pouvoir politique, ouvrant une voie royale aux tentations autoritaires. L'incendiaire de l'Élysée est l'unique responsable de cette situation", estime-t-elle.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Le Débat de France 24
Le gouvernement passe en force avec le 49.3 sur la réforme des retraites : et après ?
passage en force
Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée
Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
Opex 360
Les forces armées allemandes n’ont pas encore vu la couleur du fonds spécial de 100 milliards d’euros
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…
D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.
En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?
Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].
Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.
Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.
« La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.
En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.
« Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.
En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.
Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.
Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.
En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.
Les forces armées allemandes n’ont pas encore vu la couleur du fonds spécial de 100 milliards d’euros
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…
D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.
En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?
Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].
Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.
Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.
« La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.
En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.
« Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.
En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.
Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.
Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.
En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…
D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.
En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?
Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].
Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.
Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.
« La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.
En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.
« Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.
En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.
Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.
Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.
En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…
D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.
En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?
Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.
À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].
Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.
Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.
« La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.
En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.
« Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.
En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.
Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.
Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.
En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.
France24 - Monde
🔴 En direct : le groupe Liot prépare "une motion de censure très ouverte pour sauver la démocratie"
Publié le : 17/03/2023 - 10:04Modifié le : 17/03/2023 - 11:39
FRANCE 24
Suivre
Au lendemain de l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, l'heure est au dépôt des motions de censure. Charles de Courson, du groupe Liot, affirme préparer une motion "très ouverte pour sauver la démocratie". Suivez heure par heure les derniers événements politiques et sociaux qui secouent la France.
-
11 h 27 : "N'ayez pas peur", l'appel du groupe Liot aux députés LR
Le président du groupe Liot à l'Assemblée nationale, Bertrand Pancher, appelle les députés Les Républicains opposés à la réforme des retraites à ne pas avoir peur de voter la motion de censure que son groupe doit déposer à l'Assemblée nationale.
"N'ayez pas peur" : @BertrandPancher exhorte les députés @Republicains_An hostiles à la #RéformeDesRetraites à voter la #MotionDeCensure que le @GroupeLIOT_An s'apprête à déposer. #DirectAN pic.twitter.com/YHFhK2dlkV
March 17, 2023 -
11 h 15 : "Avoir une motion de censure très ouverte pour sauver la démocratie", affirme Charles de Courson
Le député Charles de Courson (Liot) a expliqué sur BFMTV vouloir déposer une motion de censure qui pourrait parvenir à renverser le gouvernement. Pour cela, une trentaine de voix issues du parti Les Républicains seront nécessaires, explique-t-il.
Charles de Courson (@C_deCourson): "Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte" pic.twitter.com/W6zwMxFxnJ
March 17, 2023 -
9 h 47 : le Rassemblement national soupçonne Macron de "prendre un plaisir malsain à organiser le chaos"
Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a soupçonné Emmanuel Macron de prendre "un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", dénonçant "un coup de force" après le recours au 49.3 sur la réforme des retraites.
"On a un peu le sentiment qu'il prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", a affirmé Jordan Bardella sur franceinfo, après les protestations violentes qui se sont produites jeudi contre le recours au 49.3 pour l'adoption de la réforme controversée des retraites. "Je ne comprends pas son obsession", a-t-il ajouté, assurant avoir "le sentiment d'une fin de règne où le gouvernement, les gens qui sont au pouvoir dirigent, gouvernent contre le peuple français".
Le président du RN a décrit le recours à l'arme constitutionnelle par Élisabeth Borne comme "un bras d'honneur irrespectueux aux Français et à la représentation nationale", assurant que la cheffe du gouvernement "doit maintenant partir".
>> À lire aussi : "Retraites : le 49.3, un 'coup dur au leadership' d'Emmanuel Macron"
-
9 h 06 : "Nous avons vocation à continuer de gouverner", dit Olivier Véran
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a estimé que ce dernier avait "vocation à continuer de gouverner", après le recours jeudi au 49.3 pour faire passer la réforme contestée des retraites.
"Il va y avoir un vote", a assuré le ministre sur France Inter, en référence aux motions de censure qui vont être déposées vendredi par les oppositions. "Le 49.3, c'est un moment aussi de perte de contrôle par le gouvernement", a-t-il analysé, "c'est un moment où l'Assemblée nationale est totalement souveraine pour décider de vous accorder la confiance ou de vous la retirer donc il n'y a pas d'alternative au vote des députés".
Sur l'avenir d'Élisabeth Borne à Matignon, il a affirmé avoir "confiance" en elle, "mais mon avis ne compte pas". "Le choix de la méthode de la Première ministre, qui est celui de la concertation et la recherche de compromis, etc., c'est quand même un choix qui a porté ses fruits dans d'autres textes", a-t-il estimé.
"Nous avons vocation à continuer à gouverner dans ce pays", estime @olivierveran"L'Assemblée est souveraine pour nous accorder sa confiance ou nous la retirer", rappelle le porte-parole, mais la réforme des retraites est juste, selon lui, "un moment de tension".#le7930inter pic.twitter.com/YDIRbswrzs
March 17, 2023 -
8 h 54 : 310 interpellations jeudi en France
Au total, 310 personnes ont été interpellées jeudi en France, dont 258 à Paris lors de manifestations contre le recours du gouvernement au 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé Gérald Darmanin.
"L'opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non", a poursuivi sur RTL le ministre de l'Intérieur, évoquant des "manifestations très difficiles" et dénonçant "des effigies brûlées" à Dijon et des préfectures prises pour cibles en fin de journée. "Les places des églises et des villages, c'est pas des ZAD !", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement "ne laissera pas faire (...) des manifestations spontanées et le n'importe-quoi à tout moment".
À Paris, "au plus fort" de la soirée, 10 000 personnes étaient rassemblées place de la Concorde, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52 000 personnes ont participé à des manifestations, selon un bilan de la police.
-
8 h 51 : le recours au 49.3 "n'est pas un échec", affirme Olivier Dussopt
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a nié le fait que le recours jeudi à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites soit "un échec".
"Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte, or il y a un texte", a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ajouté qu'il aurait préféré qu'il y ait un vote, recherché par l'exécutif "jusqu'à la dernière minute".
"Effectivement, il n'y a pas eu de majorité à l'Assemblée nationale parce qu'un certain nombre de membres du groupe LR n'ont pas répondu présent et n'ont pas suivi la position qui avait été arrêtée par leur parti. Mais ça n'est pas un échec, puisqu'il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en œuvre", a-t-il poursuivi.
Olivier Dussopt (@olivierdussopt) sur la réforme des retraites: "Cela n'est pas un échec" pic.twitter.com/anGROdoeVP
March 17, 2023 -
8 h 39 : la raffinerie TotalEnergies de Normandie "sera arrêtée" dès ce week-end, selon la CGT
La raffinerie TotalEnergies de Normandie, où les salariés sont en grève mais où les expéditions se poursuivent, "sera arrêtée" à partir de ce week-end, a indiqué à l'AFP Éric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier.
"Les salariés ont haussé le ton" et "les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain" de manière à ce que "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il détaillé, au lendemain du recours à l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.
-
8 h 27 : action de la CGT sur le périphérique parisien, la circulation momentanément perturbée
Environ 200 manifestants, réunis à l'appel de l'union régionale d'Île-de-France de la CGT, ont perturbé pendant environ une demi-heure la circulation sur le périphérique parisien dans la matinée, lors d'une action pour protester contre la réforme des retraites et le 49.3.
Les manifestants sont descendus en courant sur les voies vers 7 h 30 à hauteur de la porte de Clignancourt, avec des fumigènes, et ont bloqué la circulation sur le périphérique intérieur, avant de se diriger en cortège vers la porte de la Chapelle, obligeant les automobilistes à rouler au pas.
Parmi eux se trouvaient de nombreux agents EDF, qui ont déployé une banderole à l'effigie de l'entreprise. Beaucoup portaient des chasubles ou des gilets fluorescents et chantaient "On est là, on est là", "Le 49.3, on n'en veut pas", "Grève, blocage, Macron dégage" ou encore "La retraite à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder".
-
8 h 08 : La France insoumise va soutenir la motion de censure du groupe des indépendants à l'Assemblée
Jean-Luc Mélenchon a annoncé que le groupe La France insoumise (LFI) allait soutenir la motion de censure du groupe des indépendants (Liot) à l'Assemblée nationale afin de "donner les plus grandes chances possibles à la censure" du gouvernement d'Élisabeth Borne après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution.
La coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), incluant LFI, envisageait de déposer une motion de censure mais ses dirigeants expliquaient ces derniers jours qu'une motion de Liot aurait davantage de chances d'être votée par ceux des députés de droite qui sont défavorables à la réforme des retraites.
"Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de retirer notre motion de censure au profit de celle de Liot", a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur France Inter. Voter la motion de censure "ne signifie rien d'autre que le refus de la réforme des retraites", "ceux qui ne votent pas la motion de censure sont pour la réforme", a-t-il prévenu.
L'ancien candidat à la présidentielle a par ailleurs "encouragé" les "mobilisations spontanées dans tout le pays" car "c'est là que ça se passe", tout en appelant à manifester aussi à l'appel de l'intersyndicale pendant le week-end et jeudi prochain.
À l'Assemblée, le groupe parlementaire Nupes ne présentera pas de motion de censure et votera celle du groupe Liot, annonce @JLMelenchon "Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure", explique le leader de la @FranceInsoumise #le7930inter pic.twitter.com/iE1UmIjJtT
March 17, 2023Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
REVUE DE PRESSE
Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron
Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
passage en force
Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée
France24 - Monde
Pour éviter la contagion, des banques de Wall Street viennent en aide à First Republic
Publié le : 17/03/2023 - 10:49
FRANCE 24
Suivre
Onze grandes banques américaines ont choisi jeudi d'injecter 30 milliards de dollars dans l'établissement First Republic. Quatorzième banque américaine par la taille des actifs, First Republic était sur la sellette depuis plusieurs jours après les défaillances rapprochées de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate.
Le système bancaire continue de vaciller aux États-Unis. Victime d'une crise de confiance des investisseurs et de ses clients, First Republic Bank va recevoir 30 milliards de dollars de plusieurs grandes banques américaines qui tentent d'éviter un effet domino après la faillite de plusieurs établissements bancaires la semaine dernière.
Dans le cadre d'un sauvetage inhabituel qui, selon plusieurs sources, a été orchestré en début de semaine par le président-directeur général de JPMorgan Jamie Dimon, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, 11 banques de Wall Street ont annoncé jeudi qu'elles déposaient 30 milliards de dollars dans First Republic.
Parmi celles-ci figurent JPMorgan, Citigroup, Bank of America Corp, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley.
L'annonce a permis à First Republic de clôturer en hausse de 10 % jeudi à la Bourse de New York. Mais l'action rechutait de 14,8 % vendredi dans les échanges hors séance à Wall Street, la banque ayant déclaré une suspension de dividende.
La banque a également indiqué qu'elle disposait d'une position de trésorerie d'environ 34 milliards de dollars, sans compter les 30 milliards de dollars injectés, et qu'elle avait emprunté jusqu'à 109 milliards de dollars auprès de la Fed entre le 10 et le 15 mars et 10 milliards supplémentaires auprès de la Federal Home Loan Bank le 9 mars.
Nervosité des investisseurs
Les investisseurs ont été surpris par ces révélations tardives et par le fait que First Republic et d'autres banques se soient appuyées sur la Fed ce mois-ci pour obtenir un soutien.
D'après des données publiées jeudi par la Fed, les banques américaines lui ont emprunté le montant record de 152,85 milliards de dollars ces derniers jours, augmentant ainsi la taille du bilan de la banque centrale après des mois de contraction.
Le baisse du titre First Republic en avant-Bourse souligne l'ampleur de la nervosité des investisseurs, malgré les tentatives des autorités américaines et européennes pour rétablir durablement la confiance.
>> À lire aussi : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
Jason Ware, directeur des investissements chez Albion Financial Group, a déclaré que l'intervention en faveur de First Republic était une "bouffée d'oxygène pour le système", mais qu'il en fallait probablement plus. "Ce n'est pas assez important", a-t-il dit.
Fondée en 1985 et basée à San Francisco, First Republic détenait pour 212 milliards de dollars d'actifs et 176,4 milliards de dollars de dépôts fin 2022, selon son rapport annuel.
Son action a dégringolé d'environ 70 % à la suite de l'effondrement de la Silicon Valley Bank.
Avec Reuters et AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
La chronique de l’éco
Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB
La chronique de l’éco
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
DESCENTE AUX ENFERS
Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
Opex 360
Le Royaume-Uni a accentué son soutien à la construction de sous-marins taïwanais
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.
Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.
Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.
Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…
Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.
Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.
« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.
En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…
En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».
Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.
En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.
Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.
Le Royaume-Uni a accentué son soutien à la construction de sous-marins taïwanais
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerComme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.
Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.
Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.
Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…
Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.
Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.
« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.
En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…
En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».
Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.
En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.
Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.
Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.
Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.
Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…
Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.
Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.
« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.
En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…
En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».
Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.
En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.
Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerComme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.
Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.
Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.
Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…
Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.
Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.
« La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.
En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…
En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».
Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.
En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.
Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.
France24 - Monde
Rolls-Royce développe un réacteur nucléaire pour de futures bases lunaires
Publié le : 17/03/2023 - 12:26
Londres (AFP) – Le groupe industriel britannique Rolls-Royce a annoncé vendredi avoir reçu 2,9 millions de livres (3,3 millions d'euros) de financement de l'Agence spatiale britannique pour développer de petits réacteurs nucléaires pour de futures bases lunaires.
"Les scientifiques et les ingénieurs de Rolls-Royce travaillent sur le programme de micro-réacteurs pour développer une technologie qui fournira l'énergie nécessaire aux humains pour vivre et travailler sur la Lune", indique l'entreprise dans un communiqué.
Le groupe prévoit qu'un premier réacteur, qui fera environ la taille d'une voiture, sera prêt à être envoyé sur la Lune d'ici 2029.
50 ans environ après la dernière mission Apollo, le retour des humains sur la Lune se concrétise: la Nasa a annoncé début mars que la mission spatiale Artémis 2 emmènerait des astronautes autour du satellite en novembre 2024.
La mission Artémis 3, qui doit faire atterrir des astronautes sur la surface lunaire, est officiellement prévue en 2025. La Nasa et l'entreprise Axiom Space ont présenté mercredi à Houston, au Texas, un prototype de la nouvelle combinaison spatiale qu'ils porteront.
"L'énergie nucléaire a le potentiel d'augmenter considérablement la durée des futures missions lunaires et leur valeur scientifique", a assuré Rolls-Royce, qui travaillera avec plusieurs universités britanniques, dont Oxford.
Le financement annoncé vendredi s'ajoute à 249.000 livres apportés par l'Agence spatiale britannique en 2022. Cette nouvelle tranche permettra à l'entreprise de réaliser une première démonstration d'un réacteur nucléaire modulaire lunaire.
Rolls-Royce développe par ailleurs de petits réacteurs modulaires pour la production d'électricité sur terre, dans le cadre notamment des plans du Royaume-Uni pour accélérer la construction de nouvelles centrales nucléaires sur son territoire.
L'agence spatiale britannique, qui dépend du gouvernement, a récemment essuyé un échec lors d'une tentative pour lancer la première fusée dans l'espace depuis le sol du Royaume-Uni, fixée à un Boeing 747 de l’entreprise Virgin Orbit.
Le lancement, affecté par une "anomalie" ayant empêché la mise en orbite de la fusée, était effectué dans le cadre d'un consortium réunissant l'Agence spatiale britannique, le Spaceport des Cornouailles et Virgin Orbit - entreprise qui a annoncé jeudi suspendre ses opérations.
La Nasa a par ailleurs annoncé en janvier un partenariat avec le Pentagone pour développer une fusée propulsée à l'énergie nucléaire et destinée à envoyer l'Homme sur Mars.
© 2023 AFP
Opex 360
La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1
Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.
En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.
Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.
L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.
Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.
Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].
« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».
« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…
Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.
France24 - Monde
Angleterre: nouvel accroc pour Vieira, débarqué par Crystal Palace
Publié le : 17/03/2023 - 12:20Modifié le : 17/03/2023 - 12:16
Londres (AFP) – La carrière d'entraîneur de Patrick Vieira a connu un coup d'arrêt vendredi avec son limogeage de Crystal Palace, 12e de Premier League plombé par une attaque en berne, un épilogue malheureux après une première saison remarquée dans le sud de Londres.
L'ancien milieu de terrain quitte ses fonctions après un début d'année 2023 raté: onze matches sans victoire en championnat, cinq points pris sur trente-trois, des occasions de but inexistantes et seulement trois longueurs d'avance (avec un match en plus) sur Bournemouth, premier relégable.
Les dirigeants de Crystal Palace ont décidé de débarquer Vieira et son staff avant le déplacement dimanche chez le leader Arsenal, où le champion du monde 1998 et d'Europe 2000 avec les Bleus a forgé sa légende de joueur.
"Les résultats de ces derniers mois nous ont mis dans une situation difficile en championnat et nous avons estimé qu'un changement était nécessaire pour nous donner les meilleures chances de rester en Premier League", a expliqué le président du club, Steve Parish.
Depuis son arrivée, "l'impact de Patrick a été significatif", a tenu à ajouter dans un communiqué le dirigeant, en référence à la demi-finale de la Coupe d'Angleterre et la 12e place "respectable" atteintes la saison dernière "avec un football enthousiasmant".
Troisième expérience
A 46 ans, "Pat" voit sa troisième expérience comme entraîneur principal s'achever sur un goût amer, après son baptême de feu au New York City FC dans le championnat nord-américain (2016-2018) et son passage à l'OGC Nice (2018-2020) en Ligue 1.
Sur la Riviera, le souvenir laissé par le Français apparaît assez mitigé, malgré de belles septième et cinquième places obtenues en championnat.
Lâché en décembre 2020 par les "Aiglons", il a rebondi chez les "Eagles" du sud de Londres à l'été 2021 pour assurer la succession de Roy Hodgson, parti volontairement après quatre années en poste.
En Angleterre, l'ancienne idole d'Arsenal (1996-2005), dont il fut capitaine avec trois titres en championnat et quatre victoires en Coupe, a dû rebâtir un effectif largement dégarni, avec seulement 17 joueurs sous contrat à son arrivée.
21 buts en 27 matches
L'ancien milieu de terrain défensif est parvenu à mettre en place un jeu offensif attractif, avant que la machine ne s'enraille complètement ces derniers mois.
Cette saison, les partenaires de Wilfried Zaha, Odsonne Edouard et Jordan Ayew n'ont marqué que 21 buts en 27 matches. Avant la défaite 1-0 mercredi contre Brighton, ils avaient enchaîné trois rencontres (un nul et deux défaites) sans le moindre tir cadré.
Ces déboires récents ont fini par emporter Vieira ainsi que l'ensemble de son staff, à l'exception de l'entraîneur des gardiens Dean Kiely, maintenu en place. "Le processus de recrutement pour un nouveau manager est en cours", a indiqué Crystal Palace, sans parler d'un quelconque intérim.
Avec le départ du Français, il n'y a plus aucun entraîneur noir en première division anglaise, alors que 43% des joueurs de l'élite du football sont noirs, selon une étude publiée en octobre.
L'ancien Gunner a régulièrement protesté contre le "manque d'opportunités" offertes dans le football en Angleterre et plus globalement en Europe. "On doit nous donner plus d'occasions de montrer que nous sommes aussi doués que n'importe qui d'autre", a-t-il affirmé après un rapport du collectif The Black Footballers Partnership.
© 2023 AFP
Opex 360
Le ministère britannique de la Défense obtient une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d’euros sur deux ans
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
Le ministère britannique de la Défense obtient une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d’euros sur deux ans
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCe 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCe 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].
Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.
Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…
Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.
Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.
D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.
A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.
Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».
Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des îles contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…
Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.
France24 - Monde
Pakistan : les militants pro-Imran Khan toujours mobilisés
Publié le : 17/03/2023 - 12:13
Sonia GHEZALI
La police pakistanaise a renoncé mercredi à arrêter à son domicile de Lahore l'ancien Premier ministre Imran Khan, qui a crié au complot politique, après de violents affrontements avec des centaines de ses partisans durant la nuit.
Opex 360
Un sous-marin nord-coréen aurait lancé deux missiles de croisière « stratégiques » pour la première fois
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
Un sous-marin nord-coréen aurait lancé deux missiles de croisière « stratégiques » pour la première fois
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.
En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.
Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février…
tirés en févrierEt la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq
@nknewsorgpic.twitter.com/uICXvvpbTq— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023
March 12, 2023
Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.
Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…
Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité
« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.
France24 - Monde
Nouvelle-Calédonie: liquidation judiciaire du seul quotidien du territoire
Publié le : 17/03/2023 - 12:08
Nouméa (AFP) – Le tribunal de commerce de Nouméa a prononcé vendredi la liquidation judiciaire du groupe Melchior, auquel appartiennent Les Nouvelles calédoniennes, seul quotidien du territoire, malgré les réquisitions du procureur.
Melchior avait racheté Les Nouvelles Calédoniennes en 2013 au groupe Hersant, sans jamais réussir à trouver l'équilibre. Les Nouvelles calédoniennes, fondées en 1971, sont parues pour la dernière fois jeudi, faute de repreneur.
Ce groupe, dont l'actionnariat est entièrement local, employait près de 120 personnes.
"Le délibéré a confirmé l'arrêt du plan de sauvegarde et la mise en liquidation du groupe. Les salaires du mois de mars seront versés, mais à part ça, nous ne sommes sûrs de rien, nous n'avons aucune assurance pour la suite", a déclaré à l'AFP Baptiste Gouret, journaliste des Nouvelles calédoniennes et représentant du personnel pour le plan de sauvegarde et la liquidation.
La trentaine de salariés présente au tribunal pour entendre la décision a déploré l'absence de la direction à cette audience.
Le procureur Yves Dupas avait demandé jeudi que soit privilégié un plan de redressement avec une poursuite d'activité.
"C'est le seul quotidien de l'île. C'est important à une période de l'histoire très sensible et alors que les discussions sur l'avenir institutionnel sont ouvertes. Il y a un enjeu stratégique à préserver cet outil de la liberté d'expression et je tenais à avoir une approche plus sage. Les actionnaires avaient obtenu un plan de sauvegarde il y a seulement quelques mois", avait indiqué Yves Dupas à l'AFP.
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) a déploré cette fermeture, y voyant "un désastre social et une attaque contre le pluralisme", et en a appelé à la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, vendredi dans un communiqué.
Les Nouvelles calédoniennes avaient cessé de paraître en format papier le 31 décembre au profit d'une édition 100% numérique, entraînant la fermeture de l'imprimeur Pacifique Rotative, appartenant au groupe Melchior, et le licenciement de 17 personnes.
© 2023 AFP
Opex 360
Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?
par Laurent Lagneau · 13 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDurant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.
vient de publier« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.
Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.
Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.
« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.
Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».
En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.
Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.
« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.
Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.
France24 - Monde
Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?
Publié le : 15/03/2023 - 16:59
Sébastian SEIBT
Suivre
L’interception, mercredi, d’un drone américain par les chasseurs russes au-dessus de la mer Noire est l’un des premiers incidents militaires entre la Russie et les États-Unis depuis le début de l'invasion en Ukraine. Mais qu’est-ce que le Reaper MQ-9 qui a attiré les foudres russes ?
Le soleil venait à peine de se lever au-dessus de la mer Noire quand deux chasseurs russes ont provoqué un accident aérien qui a entraîné la chute d’un drone américain, mercredi 15 mars à 7h03.
Depuis lors, Moscou, Washington et Kiev multiplient les déclarations, alternant entre condamnations, et tentative de désamorcer l’escalade des tensions entre les États-Unis et la Russie.
Successeur du drone Predator
Si l’Ukraine a sauté sur l’occasion pour soutenir que Moscou avait volontairement fait chuter le drone pour entraîner les États-Unis plus avant dans le conflit, Washington s’est montré plus prudent. John Kirby, porte-parole du Conseil américain de sécurité nationale, a regretté un acte “dangereux” et “irréfléchi” de la part des chasseurs russes. Mais plusieurs responsables américains interrogés par le New York Times ont récusé la théorie d’une provocation russe pour forcer la main guerrière des États-Unis. Ils veulent croire à la thèse d’un incident isolé, note le quotidien américain.
De son côté, la Russie a soufflé le chaud et le froid sur cet incident. “La Russie ne cherche pas de confrontation”, a assuré Anatoli Antonov, l’ambassadeur russe à Washington, avant de préciser que “nous partons du principe que les États-Unis cesseront [désormais] leurs vols de drones aussi près de la frontière russe”.
>> À lire : En mer Noire, les drones navals bousculent les intérêts stratégiques de la Russie
Il faut dire que la présence à cet endroit de cet appareil peut surprendre. “Jusqu’à maintenant, les Américains ont communiqué sur des missions militaires en mer Noire, mais loin des frontières de la Russie, alors que là il semblerait selon les services américains et britanniques que le drone se trouvait très près des côtes de la Crimée, où les Russes ont d’importantes installations militaires", souligne Alexandre Vautravers, spécialiste des questions d’armement et rédacteur en chef de la Revue militaire suisse.
Le modèle - un Reaper MQ-9 - est aussi très particulier. “Ces drones sont surtout réputés pour être utilisés dans la chasse aux terroristes”, souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.
Espionner avant de tuer
Ces Reaper MQ-9 sont, en effet, des “engins téléguidés d’environ onze mètres de long équipés de caméras ultra-perfectionnées permettant de suivre de très près des cibles et qui peuvent aussi transporter des missiles pour effectuer des frappes de précisions”, détaille Jeff Hawn. L’armée américaine les utilise depuis 2018 en remplacement des drones Predator qui ont souvent été critiqués pour le nombre important de victimes civiles collatérales lors des “tirs ciblés” en Syrie, en Afghanistan ou encore en Irak, rappelle le New York Times.
C’est donc un drone aux capacités offensives indéniables qui a été intercepté par les chasseurs russes. Mais les experts interrogés par France 24 ne pensent pas que l’engin déployé au-dessus de la mer Noire ait été “armé”. En l'occurrence, “c’est plutôt pour ses capacités de reconnaissance et de collecte d’information qu’il a dû être déployé dans cette zone”, estime Jeff Hawn. L’armée américaine insiste même sur le fait que le Reaper MQ-9 est un “outil de renseignement” avant d’être un drone tueur.
L’une des forces du Reaper MQ-9 est son autonomie. “Il peut voler plus de 30 heures en continu, ce qui lui permet de rester longtemps au-dessus d’une cible afin de récupérer le plus d’informations utiles possible”, précise Jeff Hawn.
Et il a de quoi faire une razzia sur les données. Outre ses caméras très performantes, “il dispose d’une charge utile de 300 à 400 kg, ce qui permet d’y embarquer toute une série de capteurs électromagnétiques, capables d’intercepter, par exemple, les signaux des radars, les télécommunications ou les téléphones mobiles”, souligne Alexandre Vautravers.
De quoi rendre nerveux les Russes sur les bases militaires de Crimée. D'autant qu'un Reaper peut en cacher un autre. "Ils sont déployés en escadron de six à huit drones. Et pour chaque mission, il y en a deux, voire trois qui évoluent ensemble. Le troisième vole un peu en retrait pour servir de plan B en cas de défaillance d’un des deux autres”, explique Jeff Hawn.
Incident isolé ?
Pour ce spécialiste, il ne fait nul doute que l’accident a été provoqué volontairement par les Russes. “Ces drones sont bien moins rapides que les chasseurs russes, ce qui signifie que les pilotes ont dû ajuster leur vitesse pour rester à hauteur du Reaper”, note-il. Washington a affirmé que les avions russes avaient effectué des manœuvres autour de leur drone pendant 30 à 40 minutes.
Le but n’était probablement pas de faire basculer les États-Unis dans la guerre. Les Russes voulaient plutôt “signifier qu’ils ne toléreraient pas ce genre d’incursion en mer Noire, une zone vitale pour Moscou. La flotte russe peut y exercer un contrôle sur le seul accès de l’Ukraine à la mer pour leurs exportations”, détaille Jeff Hawn. La Russie n’a aucune envie que les États-Unis transfèrent les informations glanées par leur Reaper aux Ukrainiens.
Pour Alexandre Vautravers, difficile de comprendre les intentions russes sans savoir qui a donné l’ordre d’intercepter ce drone. “Chaque fois que ce genre d’incident intervient, la même question se pose : à quel niveau hiérarchique la décision a-t-elle été prise. Les implications sont différentes si c’est le commandement naval russe, ou bien le chef de patrouille qui a agi de son propre chef. Et il y a des chances pour qu’on ne le sache jamais”.
In fine, la volonté russe et américaine de ne pas envenimer davantage la situation va peut-être l’emporter sur la recherche des responsables. Mais cela ne signifie pas que Washington soit prêt à tirer un trait sur l’incident. “Il est probable que cela va pousser les Américains à envoyer davantage de drones dans cette zone pour s’assurer des intentions russes. Ils vont vouloir savoir si les Russes vont changer de comportement, suggérant que c’était un incident isolé, ou s’ils vont harceler chaque appareil volant à cet endroit”, conclut Alexandre Vautravers. Et plus il y aura de Reaper à proximité des côtes russes, plus les pilotes russes risquent d’être nerveux.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
LE FIL DU 14 MARS
Un avion russe fait tomber un drone américain en mer Noire, Moscou dément
LE FIL DU 28 FÉVRIER
Après des attaques de drones sur son sol, Moscou veut sécuriser ses frontières
GUERRE EN UKRAINE
Ukraine : ces drones militaires longue distance qui se rapprochent de Moscou
Opex 360
MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].
L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.
Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.
Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.
Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».
Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».
« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».
Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.
Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.
Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».
« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.
« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».
Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».
Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.
Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».
Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».
Opex 360
L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande
par Laurent Lagneau · 12 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.
En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.
Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…
« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.
“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”
Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC
pic.twitter.com/wQDQclYdRC— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023
March 10, 2023
« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.
du journal IltalehtePour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.
Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.
Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.
France24 - Monde
La Pologne va livrer des avions à Kiev, Washington réitère son refus d'en fournir
Publié le : 16/03/2023 - 10:38Modifié le : 16/03/2023 - 19:29
FRANCE 24
Suivre
La Maison Blanche a déclaré, jeudi, que la décision de la Pologne de fournir quatre chasseurs-bombardiers MiG-29 à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain d'en faire autant. Par ailleurs, l'armée américaine a diffusé des images de l'interception de son drone par l'armée russe, la veille, au-dessus de la mer Noire. Voici le fil du 16 mars 2023.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la guerre en Ukraine.
-
18 h 14 : une conversation entre Zelensky et Xi serait "une très bonne chose", selon la Maison Blanche
Une conversation entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président chinois Xi Jinping "serait une très bonne chose", a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.
Assurant que les États-Unis "encourageaient" depuis longtemps un tel contact, il a déclaré : "Nous pensons qu'il est très important que les Chinois entendent le point de vue des Ukrainiens et pas seulement celui de (Vladimir) Poutine."
-
17 h 43 : la livraison d'avions de la Pologne à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain de faire de même, dit Washington
La livraison prochaine par la Pologne d'avions de combat à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain d'en faire autant, a dit John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche.
"Cela ne change rien à notre analyse. (...) Ce n'est pas sur la table", a-t-il dit lors d'un entretien avec la presse, rappelant que le président Joe Biden s'était opposé publiquement à la livraison d'avions de combat à l'Ukraine.
-
16 h 17 : le patriarche de Moscou dénonce la reprise en main d'un monastère "berceau" de l'orthodoxie russe
Le patriarche orthodoxe russe Kirill a jugé "monstrueuse" l'expulsion annoncée de la branche de l'Église orthodoxe ukrainienne rattachée jusqu'à récemment au patriarcat de Moscou, d'un emblématique monastère de Kiev qualifié de "berceau" de l'orthodoxie russe.
Les autorités ukrainiennes ont exigé la semaine dernière que ces moines occupant la célèbre Laure des Grottes de Kiev quittent les lieux avant le 29 mars.
"Ce monastère est à l'origine de la tradition spirituelle et monastique commune des peuples russe, ukrainien et biélorusse. C'est le berceau de notre civilisation et de notre culture nationale", a affirmé le patriarche Kirill.
>> À lire aussi : Le patriarche Kirill, un chef de l’Église orthodoxe russe très politique
-
16 h 02 : la Chine exhorte l'Ukraine et la Russie à relancer "au plus vite" leurs pourparlers de paix
Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a exhorté Kiev et Moscou à reprendre "au plus vite" des pourparlers de paix, selon Pékin.
"La Chine craint que la crise ne s'aggrave et ne devienne incontrôlable", a indiqué le ministre chinois lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, selon un communiqué publié par son ministère. Fin février, la Chine avait rendu public un document en 12 points qui, déjà, encourageait Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.
-
15 h 49 : l'opposant russe Evguéni Roïzman condamné à 14 jours de prison
L'opposant Evguéni Roïzman, détracteur de l'offensive en Ukraine, a été condamné jeudi à 14 jours de prison, ont indiqué plusieurs médias russes, en pleine répression des dernières voix critiques en Russie.
Selon l'agence Ria-Novosti, il a été condamné car il est soupçonné, en mai 2022, d'avoir partagé sur le réseau social VKontakte – équivalent russe de Facebook – une vidéo portant le logo de la Fondation anti-corruption de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. Cette organisation a été désignée "extrémiste" et dissoute en 2021.
-
14 h 43 : l'Europe "plus unie que jamais" dans son soutien à l'Ukraine, selon l'ECFR
De plus en plus d'Européens estiment que l'Ukraine doit regagner tout son territoire, même si cela signifie une guerre plus longue, selon un sondage du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), rendu public jeudi et mettant en avant une Europe "plus unie que jamais".
En janvier 2023, 38 % des personnes interrogées dans 10 pays européens pensent que l'Ukraine doit regagner tout son territoire, même si cela signifie "une guerre plus longue et plus d'Ukrainiens morts ou déplacés". À l'inverse, en mai 2022, 35 % des sondés par le think tank paneuropéen étaient pour "un arrêt de la guerre le plus vite possible, même si l'Ukraine doit faire des concessions territoriales à la Russie".
-
14 h 38 : les enquêteurs de l'ONU n'ont pas observé de génocide en Ukraine
Les enquêteurs de l'ONU n'ont pas observé de génocide en Ukraine depuis l'invasion russe dans ce pays, ont-ils indiqué jeudi, mais recommandent toutefois de poursuivre les études à ce sujet.
"Nous n'avons pas constaté qu'il y ait eu un génocide en Ukraine", a déclaré aux journalistes Erik Mose, un des trois commissaires en charge de l'enquête, soulignant toutefois "que certains aspects peuvent soulever des questions concernant ce crime".
-
14 h 04 : la politique russe de transfert d'enfants ukrainiens, un crime de guerre, selon l’ONU
Le transfert par la Russie d'enfants ukrainiens dans les zones sous son contrôle en Ukraine, ainsi que sur son propre territoire, constitue un "crime de guerre", a affirmé un groupe d'enquêteurs de l'ONU, qui pointe aussi de possibles crimes contre l'humanité.
Dans son premier rapport rédigé depuis que la Russie a lancé son offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, la Commission d'enquête de l'ONU conclut que "les situations qu'elle a examinées concernant le transfert et la déportation d'enfants, à l'intérieur de l'Ukraine et vers la Fédération de Russie respectivement, violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre".
Selon Kiev, 16 221 enfants ont été déportés en Russie jusqu'à fin février, des chiffres que la Commission n'a pas pu vérifier. Mais celle-ci pointe du doigt les mesures juridiques et politiques prises par des responsables russes concernant le transfert d'enfants ukrainiens, et le décret présidentiel en mai 2022 facilitant l'octroi de la citoyenneté russe à certains enfants.
-
13 h 31 : Varsovie transférera à l'Ukraine 4 chasseurs Mig-29 dans les prochains jours
Varsovie transférera à l'Ukraine quatre avions de chasse de conception soviétique Mig-29 dans les prochains jours, a déclaré le président polonais. "Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours (...) quatre appareils pleinement opérationnels à l'Ukraine", a déclaré à la presse Andrzej Duda.
-
13 h 24 : Washington publie les images de l'interception de son drone par les Russes
L'armée américaine a diffusé des images de l'interception de son drone par l'armée russe, la veille, au-dessus de la mer Noire, montrant un chasseur aspergeant de carburant l'aéronef dans une démarche clairement agressive.
Les images déclassifiées et diffusées sur le site du commandement des forces armées américaines en Europe durent une quarantaine de secondes et montrent un Sukhoi 27 russe passant à deux reprises juste au-dessus du drone, après l'avoir approché par l'arrière.
>> À lire aussi : Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?
Sur le premier passage, aucun choc n'est visible entre les deux appareils, ni rien qui ne semble justifier la chute du drone. La manœuvre "perturbe la transmission vidéo", commente le site de l'armée américaine en Europe, qui relève que l'hélice du drone "peut être vue et reste intacte". Lors d'un second passage, sans qu'il soit établi s'il s'agit du même chasseur ou d'un second, la manœuvre est semblable mais l'appareil passe encore plus près du drone. La transmission des images est alors interrompue. Lorsqu'elle reprend, "l'hélice peut être vue de nouveau et on peut constater qu'une des pales est endommagée", commente l'US Air Force.
Official footage released by the U.S. Air Force of the collision between a Russian Su-27 and US MQ-9 over the Black Sea. pic.twitter.com/kZaYUyXzVm
March 16, 2023
-
11 h 22 : l'Ukraine "ne manifeste aucune intention de se retirer de Bakhmout"
L'Ukraine ne semble pas prête à ordonner le retrait de ses troupes de la ville ukrainienne de Bakhmout, a déclaré jeudi Denis Pouchiline, le chef de la république populaire de Donetsk, installé dans la région ukrainienne par les Russes.
Les forces russes, menées par la milice privée Wagner, tentent depuis des mois d'encercler et de capturer la ville de l'est de l'Ukraine, que la Russie désigne par son nom de l'époque soviétique, Artiomovsk. "La situation à Artiomovsk reste complexe et difficile", a déclaré Denis Pouchiline lors d'une interview à la télévision publique.
-
11 h 21 : la Russie assure "ne pas être une menace" pour la Finlande et la Suède, qui veulent rejoindre l'Otan
La Russie a assuré ne pas représenter une "menace" pour la Finlande et la Suède, deux pays qui doivent rejoindre l'Otan, mais dont l'adhésion a jusqu'à présent été bloquée par la Turquie.
Helsinki a indiqué mercredi que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pris sa décision concernant l'adhésion de la Finlande après près d'un an de blocage, même si aucune date n'a été donnée pour cette décision.
"Nous avons déploré à plusieurs reprises cette orientation vers l'adhésion de la Finlande et de la Suède, nous avons dit à plusieurs reprises que la Russie n'est en aucun cas une menace pour ces pays", a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon lui, les deux pays n'ont "aucun différend" avec la Russie.
-
10 h 15 : l'opposant russe Roïzman de nouveau interpellé
L'opposant russe Evguéni Roïzman, ancien maire très populaire d'Ekaterinbourg, dans l'Oural, a été interpellé sur la base d'une publication l'an dernier sur les réseaux sociaux dont il nie être l'auteur, a indiqué son avocat.
Evguéni Roïzman avait déjà été arrêté en août avant d'être remis en liberté conditionnelle, dans l'attente d'un procès où il est accusé d'avoir "discrédité l'armée" en critiquant l'offensive de Moscou contre Ukraine.
Dirigeant d'une fondation caritative à son nom et l'une des dernières figures de l'opposition encore en liberté, Evguéni Roïzman, 60 ans, "va être emmené au commissariat" et les autorités vont décider s'il sera placé ou non en détention administrative, a indiqué l'avocat Vladislav Idamjapov, cité par les agences de presse Tass et Ria Novosti.
Selon des médias, il a été interpellé car il est soupçonné d'avoir, en mai 2022, partagé sur le réseau social russe VK une publication de la Fondation anti-corruption de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, désignée organisation "extrémiste" et dissoute en 2021 par les autorités.
-
10 h 08 : il est "important" de fournir "rapidement" des munitions à l'Ukraine, estime Olaf Scholz
Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé jeudi "particulièrement important" de fournir "rapidement" à l'Ukraine les munitions dont elle a besoin pour repousser l'invasion russe.
"Avec nos partenaires européens, nous allons ensemble décider de nouvelles mesures pour assurer un approvisionnement meilleur et continu" en munitions, lors du sommet européen de la semaine prochaine, a-t-il déclaré lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Et l'Allemagne "est prête à ouvrir (ses) projets d'approvisionnement à d'autres États membres" de l'UE, a-t-il ajouté.
-
9 h 43 : la Pologne affirme avoir démantelé un réseau d'espionnage russe
La Pologne a affirmé jeudi 15 mars avoir entièrement démantelé un réseau d'espionnage russe œuvrant en soutien à l'offensive lancée par Moscou en Ukraine.
"Tout le réseau a été démantelé", a déclaré le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak à la radio publique polonaise PR1. "C'était un groupe d'espionnage, un groupe de personnes qui collectaient des informations pour ceux qui ont attaqué l'Ukraine", a-t-il ajouté. "La menace était réelle", a insisté le ministre, sans donner d'autres précisions.
-
4 h 41 : la Russie veut récupérer le drone américain en Mer Noire, Washington enquête
La Russie a dit vouloir repêcher le drone américain qu'elle est accusée d'avoir fait s'abîmer en mer Noire et qui prouve selon elle l'implication des États-Unis dans les opérations en Ukraine. Washington a annoncé de son côté enquêter sur les motivations de Moscou dans cet incident.
Mercredi soir, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a estimé que l'une des causes de l'incident était le "renforcement" des opérations d'espionnage américaines. "Les causes de l'incident sont la non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l'opération militaire spéciale (en Ukraine), ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie", a indiqué le ministre, cité dans un communiqué de son ministère. "La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation", ajoute le texte.
Avec AFP et Reuters
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
Opex 360
L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].
Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.
En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.
Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].
Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.
un communiqué« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.
Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.
« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.
Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.
« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.
Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.
France24 - Monde
Nouveaux rassemblements en Israël contre la réforme de la justice
Publié le : 16/03/2023 - 23:39
FRANCE 24
Suivre
Gwendoline DEBONO
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont de nouveau manifesté jeudi contre la réforme de la justice en cours d'examen au Parlement, selon les médias israéliens. Mercredi, le président Isaac Herzog a présenté une ébauche de compromis, immédiatement rejetée par la coalition au pouvoir.
De nombreux rassemblements ont eu lieu jeudi 16 mars pour dénoncer la réforme du système judiciaire en cours d'examen au Parlement israélien, au lendemain du rejet par le gouvernement d'un appel présidentiel au compromis sur ce texte qui divise la société.
En l'absence d'estimation de la police, des médias israéliens ont évalué les manifestants à "des dizaines de milliers de personnes". Par son ampleur, la contestation s'impose comme l'un des mouvements de mobilisation populaire les plus importants de l'histoire d'Israël, qui fêtera en mai son 75e anniversaire.
La réforme, dont plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement, "est la fin de la démocratie", selon une des pancartes brandies dans la journée dans le centre de Tel-Aviv, alors que d'autres manifestations étaient organisées à Haïfa, dans le nord d'Israël, ou à Jérusalem.
"J'ai peur que cet endroit devienne un État religieux, que les lois juives passent au premier plan et que la liberté démocratique telle que nous la connaissons n'existe plus", a déclaré à l'AFP Liat Tzvi, 52 ans, chercheuse à l'université de Tel-Aviv venue manifester dans la métropole côtière, où les protestataires ont bloqué une des principales autoroutes urbaines.
>> À lire aussi : "En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire"
Un nouveau grand rassemblement a commencé à 19 h (17 h GMT) sur la place Habima dans le centre de la ville, en présence de dirigeants de partis d'opposition. Ceux-ci ont déclaré lors d'une conférence de presse conjointe accepter la proposition du président israélien Isaac Herzog, qui a présenté mercredi une ébauche de compromis sur le projet de réforme, immédiatement rejetée par la coalition au pouvoir.
"Celui qui pense qu'une guerre civile est impossible n'a pas idée à quel point nous en sommes proches [...] mais je ne laisserai pas faire", avait déclaré Isaac Herzog mercredi, ajoutant être convaincu que "la majorité des Israéliens veulent un compromis". "La proposition du président Herzog n'est pas parfaite et ce n'est pas ce que nous aurions voulu, mais c'est un compromis juste qui permet de vivre ensemble" et "nous l'acceptons", a déclaré le centriste Yaïr Lapid, chef de l'opposition.
"Je suis attentif à ce qui se passe dans le pays", dit Netanyahu
Le mouvement de contestation a commencé début janvier, après la présentation de la réforme par le gouvernement formé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, figure de la droite israélienne, après avoir noué une alliance avec des partis d'extrême droite et ultraorthodoxes juifs.
Les protestataires dénoncent en bloc le projet, qui entend limiter les prérogatives de la Cour suprême, mais aussi la politique générale du gouvernement. Ils accusent le Premier ministre, inculpé pour corruption dans une série d'affaires, de vouloir se servir de la loi pour casser une éventuelle condamnation prononcée à son encontre.
Mardi, les députés ont adopté en première lecture un des textes de loi de la réforme durcissant les conditions permettant à la Cour suprême d'invalider une loi ordinaire, et permettant au Parlement de prémunir une loi contre toute annulation. D'autres dispositions décriées, notamment sur la procédure de nomination des juges, avaient déjà été adoptées en février en première lecture.
Benjamin Netanyahu et ses alliés estiment la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée.
Immédiatement après sa présentation, le projet de consensus préparé par Isaac Herzog avait été rejeté comme un "compromis unilatéral" par le gouvernement, le Premier ministre jugeant que "des points clefs" de la proposition présidentielle ne faisaient "que perpétuer la situation existante [sans apporter] l'équilibre requis entre les pouvoirs".
Lors d'une visite officielle à Berlin jeudi, Benjamin Netanyahu a défendu sa réforme controversée de la justice face à la "grande inquiétude" exprimée sur le sujet par le chancelier allemand, Olaf Scholz. "Je suis attentif à ce qui se passe dans le pays" et aux multiples manifestations contre le projet, a-t-il assuré, "mais nous devons apporter quelque chose qui corresponde au mandat que nous avons reçu [lors des élections de novembre ayant permis le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu], et nous le ferons de manière responsable".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Contestation prodémocratie
Réforme de la justice en Israël : "Si Netanyahu persiste, le mouvement pourrait se radicaliser"
Israël : la réforme controversée de la justice adoptée en première lecture
Opex 360
L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030
par Laurent Lagneau · 11 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.
Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.
Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.
« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.
Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.
« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.
« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.
Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.
Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.
Air&Space Forces Magazine France24 - Monde
Les Baloutches, à l’avant-poste des manifestations en Iran depuis la mort de Mahsa Amini
Publié le : 16/03/2023 - 16:52
Bahar MAKOOI
Suivre
Six mois après la mort de Mahsa Amini, les manifestations se font plus rares en Iran, mais dans la région du Sistan-Baloutchistan, la mobilisation ne faiblit pas. Chaque vendredi, des centaines de protestataires se rassemblent à la sortie de la grande prière. Un mouvement très durement réprimé par les autorités iraniennes.
La province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l'Iran, est le théâtre de manifestations hebdomadaires contre le pouvoir. Sur les vidéos relayées par l'organisation locale de défense des droits humain Haalvsh sur les réseaux sociaux, le vendredi 10 mars, une foule compacte d'hommes a une nouvelle fois envahi le centre-ville de Zahedan, la capitale de région, à la sortie de la grande prière du vendredi. Dans des slogans scandés en chœur, les manifestants ont réclamé la libération des prisonniers politiques.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Armin Arefi (@arefiarmin)
En arrière-plan, la grande mosquée Makki, tenue par l'imam sunnite Molavi Abdol Hamid, qui joue un rôle de premier plan dans la poursuite du mouvement de contestation anti-pouvoir, dans cette province d'Iran à majorité sunnite, frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan.
Alors que les manifestations se sont raréfiées dans le reste du pays, les Baloutches continuent de battre le pavé depuis 23 semaines, bien qu'ils en payent un lourd tribut. Parmi les victimes de la répression du pouvoir iranien contre le mouvement de contestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre 2022, nombreux sont des Baloutches.
D'après l'ONG Human Rights Iran, au moins 530 personnes ont tuées dans les protestations à travers l'ensemble du pays depuis six mois. Au Sistan-Baloutchistan, la répression a trouvé son apogée le vendredi 30 septembre, rebaptisé le "vendredi sanglant". Ce jour-là, les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants à Zahedan, faisant au moins 66 morts dont des enfants, selon Amnesty International.
>> À voir : Iran : à Zahedan, un massacre invisible
"Des aiguilles dans les parties génitales"
Mais si l'objectif était d'écraser le soulèvement, il a eu l'effet inverse. Les manifestations du vendredi ont repris deux semaines plus tard, malgré une intensification des moyens de répression : présence militaire, installation de caméras de sécurité, coupures régulières d'Internet, surveillance des hôpitaux pour pister les blessés...
Début février, le Washington Post a authentifié une centaine de vidéos témoignant des violences et intimidations à l'égard des manifestants Baloutches. "Le redouté corps des Gardiens de la révolution travaille en tandem avec la police anti-émeute et des agents en civil pour réprimer violemment les manifestations - en procédant à des arrestations arbitraires, à des passages à tabac aveugles et, dans certains cas, en ouvrant le feu sur des civils", ont listé les journalistes du quotidien américain.
De son côté, Amnesty international a noté dans un rapport publié début mars qu'au moins treize Baloutches ont été condamnés à mort depuis janvier "à l'issue de procès manifestement inéquitables", dont six jeunes hommes rien que pour le mois de décembre, "en lien avec les manifestations". Pour certains d'entre eux, l'ONG a recueilli des preuves de tortures, y compris des violences sexuelles, pour les forcer à faire des "aveux". "Ils ont enfoncé des aiguilles dans les parties génitales d'Ebrahim Narouie et battu Mansour Dahmardeh si violemment qu'ils lui ont cassé les dents et le nez", déplore ainsi l'ONG concernant deux des prisonniers exécutés.
After being subjected to torture in detention for weeks, Ebrahim Narouie, 25, has been sentenced to death on the charge of “waging war” by an Islamic Revolutionary Court in Zahedan in connection with recent protests, reports @1500tasvir.#ابراهیم_نارویی#زن_زندگی_آزادی pic.twitter.com/0Orni3t3op
January 18, 2023"Les Baloutches sont habitués à un taux d'exécution important. Alors qu'ils sont estimés à seulement 2 % de la population iranienne, très régulièrement ils représentent plus d'un tiers des exécutions annuelles", note Stéphane Dudoignon, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Iran.
"Désespoir social et économique"
Dans cette région pauvre de l'Iran, le mouvement de protestation trouve surtout ses racines "dans le désespoir social et économique", explique Stéphane Dudoignon. Les Baloutches, majoritairement sunnites, sont victimes de discrimination de la part du gouvernement chiite théocratique de Téhéran. Ils sont systématiquement écartés des emplois publics.
"L'embrasement actuel correspond à des frustrations cumulées. Pendant des années, les Baloutches ne pouvaient pas s'exprimer. Ils ont profité de cette fenêtre pour faire valoir leur cause", ajoute le chercheur.
Dans certains endroits de cette province, le chômage atteint les 60 %, les investissements productifs sont rares, et la région est en proie à une catastrophe écologique avec le réchauffement climatique, l'assèchement de ses lacs saisonniers et une explosion des maladies respiratoires.
Mais les revendications des manifestants du vendredi dépassent leur seule ethnie. "Ils rejoignent le mouvement national", souligne Stéphane Dudoignon. Leur mouvement s'est présenté très tôt comme un mouvement iranien et pas seulement baloutche, dans la bouche de l'imam Molavi Abdol Hamid, qui prend la parole devant les fidèles tous les vendredis.
Bien que ce leader religieux sunnite soit plutôt partisan du voile islamique, "les revendications de démocratisation qu'il prône rejoignent le discours de nombreux manifestants et manifestantes à travers le pays". "Il existe une connectivité des luttes entre la blogueuse de Téhéran, l'ouvrier de métallurgie et le manifestant de Zahedan. Ils se considèrent tous comme des citoyens de seconde zone à qui aucun espoir ne peut être donné d'accéder au statut de citoyen de plein droit", conclut le chercheur.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
un vent d'optimisme
Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?
Manifestations en Iran : le pouvoir reconnaît pour la première fois l'ampleur de la répression
Chronologie
Mort de Mahsa Amini : retour sur quatre mois de manifestations et de répression en Iran
France24 - Monde
Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
Publié le : 17/03/2023 - 01:02
FRANCE 24
Suivre
FRANCE 3
Plusieurs villes françaises ont été jeudi le théâtre de manifestations parfois violentes à la suite du déclenchement de l'article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme contestée des retraites.
En "colère" ou "révoltés" : plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France jeudi 16 mars pour protester contre la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3, des manifestations parfois marquées par des tensions et des dégradations.
Dans l'après-midi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat Solidaires place de la Concorde à Paris, non loin de l'Assemblée nationale où Élisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.
>> À voir, notre Débat : "Le gouvernement passe en force avec le 49.3 sur la réforme des retraites : et après ?"
Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative) et organisations politiques (Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), à l'initiative de cette manifestation, étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs : cheminots, raffineurs notamment, puis par un cortège de plus de 1 600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "À bas le 49.3", a constaté une journaliste de l'AFP.
Canons à eau et gaz lacrymogène
Selon une source policière, ils étaient "quelques milliers" à Paris, où les forces de l'ordre sont intervenues en début de soirée. Elles sont entrées en action, notamment avec des canons à eau, après une tentative de dégradation du chantier de l'Obélisque, selon la préfecture de police. Plusieurs charges et des jets de gaz lacrymogène ont progressivement évacué les manifestants de la place vers les rues et les quartiers environnants.
À 22 h, la manifestation était dispersée et 120 personnes avaient été interpellées, notamment pour participation à un groupement en vue de commettre des dégradations, a indiqué la préfecture de police.
Violences "sidérantes" à Rennes
Des incidents ont aussi éclaté dans d'autres villes, en particulier à Rennes, où la préfecture a évoqué huit interpellations et autant de gardes à vue en fin de soirée, après des dégradations multiples et "26 feux éteints". La maire socialiste, Nathalie Appéré, a évoqué sur Twitter des violences "sidérantes".
À Nantes, où environ 3 500 personnes se sont rassemblées en début de soirée, selon la police, l'ambiance s'est rapidement détériorée : feux de poubelles non ramassées, jets de cocktails Molotov, tirs de mortier vers les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène.
À Marseille, sur la Canebière, des jeunes masqués ont fracassé la vitrine d'une agence bancaire et un panneau publicitaire tandis que d'autres ont mis le feu à des poubelles aux cris de "À bas l'État, les flics et le patronat", a constaté un journaliste de l'AFP.
"Tout le gouvernement devrait démissionner"
Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens, Lille ou encore Grenoble. À Dijon, où 700 personnes se sont rassemblées, certains s'en sont "pris aux forces de l'ordre et ont commis des dégradations", tandis qu'un mannequin à l'effigie du président de la République a été brûlé, selon la préfecture. À Lyon, sur fond de feux de poubelles et de jets de projectiles sur la mairie, la préfecture a fait état de quatre interpellations.
Des manifestations ont également eu lieu à Toulouse, Bordeaux ou encore Besançon.
"Le 49.3, ça renforce forcément un peu la détermination", a témoigné auprès de l'AFP Ruben, 20 ans, étudiant en sciences politiques à Paris 1 rencontré place de la Concorde. "On est presque dégoûtés parce qu'on se mobilise depuis des semaines, et derrière, la seule réponse du gouvernement, c'est l'utilisation du 49.3", a-t-il dénoncé.
Engéline Allée, 48 ans, travaille à la RATP. "Élisabeth Borne a déclenché le 49.3. Elle a déclenché une bombe. Ça va mettre les gens encore plus en colère", juge-t-elle, estimant que "tout le gouvernement devrait démissionner".
"Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori, je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM et déléguée syndicale CGT, rencontrée à Grenoble. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".
"Il y a de fortes probabilités qu'on durcisse le mouvement", a mis en garde Sandrine Desmettre, déléguée CGT chez Malakoff Humanis qui manifestait à Lille. "On se disait : avec tout le monde qui s'exprime contre cette réforme, un 49.3, (...) ils vont quand même pas oser. Ben si. Maintenant, c'est la colère. Il y a vraiment de l'abus."
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
passage en force
Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée
reportage
Retraites : "Les Républicains se sont vendus pour rien", dénonce l'opposition
France24 - Monde
L'uranium signalé disparu en Libye par l'AIEA a été retrouvé
Publié le : 16/03/2023 - 23:53
FRANCE 24
Suivre
Les conteneurs renfermant quelque 2,5 tonnes d'uranium signalés disparus en Libye mercredi par l'AIEA ont été retrouvés dans le sud du pays, a annoncé jeudi un général de l'Armée nationale libyenne (ANL) de l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar. Le général a estimé que les conteneurs avaient été volés avant d'être abandonnés "par une faction tchadienne".
L'un des deux camps rivaux dans une Libye en proie au chaos a annoncé jeudi 16 mars avoir retrouvé des conteneurs renfermant environ 2,5 tonnes d'uranium naturel, signalés comme ayant disparu par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le général Khaled al-Mahjoub, commandant de la direction de la communication des forces de l'Armée nationale libyenne (ANL) de l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar, a indiqué sur Facebook que les conteneurs avaient été retrouvés à "à peine cinq kilomètres" du site où ils étaient stockés dans la région de Sebha, dans le sud du pays.
Il a publié une vidéo montrant un homme portant une combinaison de protection comptant, en anglais, 18 barils de couleur bleue, soit l'ensemble de l'uranium qui était stocké sur le site. "La situation est sous contrôle. L'AIEA a été informée", a déclaré le général Mahjoub à l'AFP.
"Nous sommes au courant des informations de presse selon lesquelles le matériel a été retrouvé et l'Agence s'efforce activement de les vérifier", a réagi l'AIEA à Vienne.
Mercredi, l'AIEA avait signalé la disparition d'environ 2,5 tonnes d'uranium naturel d'un site en Libye, selon une déclaration transmise à l'AFP. Au cours d'une visite mardi, des inspecteurs de l'instance onusienne avaient "découvert que dix conteneurs avec environ 2,5 tonnes d'uranium naturel sous forme de concentré d'uranium (UOC, aussi appelé "yellow cake") n'étaient pas présents là où ils avaient été déclarés par les autorités", avait écrit le directeur général, Rafael Grossi, dans un rapport aux États membres.
Risques "non négligeables"
Les risques de la disparition de cet uranium sont "limités mais non négligeables", avait alors indiqué un diplomate occidental à Vienne. "La disparition de matières nucléaires pose un problème de garanties et de sécurité nucléaire, d'autant plus que le site n'est pas sous le contrôle de l'autorité de régulation en Libye", selon cette source.
Sur Facebook, le général Mahjoub a affirmé qu'après que la disparition des conteneurs avait été constatée lors d'une visite des inspecteurs de l'AIEA, "une force de l'ANL les a retrouvés à à peine cinq kilomètres du dépôt en direction de la frontière tchadienne". Il a estimé que les conteneurs avaient été volés, avant d'être abandonnés, "par une faction tchadienne, en croyant qu'il s'agissait d'armes ou de munitions".
Affirmant que les personnels chargés de surveiller le site étaient postés à une certaine distance pour éviter de s'exposer à des radiations, le général Mahjoub a appelé l'AIEA à leur fournir les équipements de protection nécessaires pour qu'ils puissent le contrôler de plus près. "Assurer la protection d'un tel site nécessite un important effort international" pour éviter les vols et les trafics vers des pays voisins, a pour sa part déclaré une source de sécurité dans le camp du maréchal Haftar.
Profitant du chaos et de frontières poreuses, plusieurs factions tchadiennes et soudanaises ont établi leurs bases arrière dans le Sud libyen, voisin de leurs pays, pour s'y adonner à divers trafics. La Libye traverse en effet une crise politique majeure depuis le soulèvement de 2011 qui a provoqué la chute de Mouammar Kadhafi après 42 années de dictature.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir, l'un installé à Tripoli (Ouest) et reconnu par l'ONU, et l'autre basé dans l'Est et soutenu par le camp du maréchal Haftar et le Parlement.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Libye : le spectre d'une nouvelle guerre
Libye : combats meurtriers dans la capitale Tripoli, six hôpitaux touchés
Nucléaire : l'AIEA affirme que 2,5 tonnes d'uranium ont disparu d'un site en Libye
Opex 360
L’armée britannique va recevoir 14 obusiers suédois « Archer »
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.
Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].
Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.
« J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».
Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].
The @BritishArmy will receive 14 modern heavy artillery guns to replace those gifted to Ukraine. Procured at pace and produced by 🇸🇪, the Archer moves faster and fires further that the Army’s current artillery gun 👇https://t.co/tOzOtaYTc1 pic.twitter.com/1HrReZ3htr
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 16, 2023
« Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.
« L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.
Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.
Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».
France24 - Monde
Kemal Kiliçdaroglu, la "force tranquille" qui défie Recep Tayyip Erdogan
Publié le : 14/03/2023 - 14:24
Assiya HAMZA
Suivre
Pour la première fois en 20 ans, Recep Tayyip Erdogan sera confronté à une candidature unique de l'opposition à l'élection présidentielle du 14 mai. À 74 ans, Kemal Kiliçdaroglu, présenté comme "l'anti-Erdogan", a su révolutionner le Parti républicain du peuple (CHP) pour tenter d'attirer de nouvelles franges de la population, parfois minoritaires. Portrait.
Kemal Kiliçdaroglu est un homme discret. La "force tranquille" turque. Le chef du principal parti d’opposition, Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a été choisi par la Table des Six, regroupant les six partis d’opposition pour affronter Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle du 14 mai en Turquie.
Peu connu sur la scène internationale, Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, fait pourtant partie des visages familiers de la politique turque depuis de nombreuses années. Sa carrière politique débute en 2002. Cet économiste de formation, ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances, est élu député d’Istanbul du CHP, fondé en 1923 par le père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.
A regarder >>> Le débat de France 24 : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan
"C’est l’antithèse absolue d’Erdogan. Pas seulement politiquement, mais aussi personnellement, souligne sur le plateau de France 24, Marc Semo, ancien correspondant en Turquie et journaliste au Monde. Face à un Erdogan flamboyant, "bling bling", dont la famille et les proches se sont beaucoup enrichis, lui est un homme assez austère, doux, calme, cultivé et toujours très discret".
Son image d’intellectuel réservé tranche avec celle du président sortant qui s'est imposé comme l’homme fort du pays depuis 20 ans. Recep Tayyip Erdogan l’a d’ailleurs ironiquement surnommé "Bay Kemal" ("Monsieur Kemal"), bay étant traditionnellement réservé aux étrangers.
"On lui reproche souvent son manque de charisme, poursuit Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie. Probablement, n’a-t-il pas le même qu’Erdogan, pour autant ce n’est pas un défaut pour cette campagne électorale pour une raison très simple : la société turque a été polarisée à escient par Erdogan depuis de nombreuses années. Une très grande partie de la population, de l’électorat, a besoin de calmer les choses".
"L’anti-charisme peut être un charisme, insiste Marc Semo. Dans une situation comme celle de la Turquie aujourd’hui – le fait qu’il parle comme tout le monde, comme dit sa femme, "il est difficile de s’engueuler avec lui" –, ça peut être une carte maîtresse".
La métamorphose progressive du CHP
En quelques années, le discret Kemal Kiliçdaroglu a réussi à s’imposer dans le débat public. En 2007, déjà vice-président du CHP, il commence à faire parler de lui en dénonçant des faits de corruption au sein de l’AKP, le Parti de la justice et du développement. Le Premier ministre n’est autre Recep Tayyip Erdogan.
En 2009, il échoue dans la conquête de la mairie d’Istanbul face au candidat de l’AKP Kadir Topbaş mais réalise le meilleur score de son parti jusqu'alors dans cette ville. Sa silhouette frêle et sa ressemblance physique avec le chantre indien de la non-violence lui valent alors le surnom de "Gandhi turc". Un an plus tard, il démissionne de la vice-présidence du CHP à la grande assemblée nationale de Turquie pour se présenter à la tête du parti dont le président, Deniz Baykal, est contraint de démissionner pour une affaire de mœurs. Le soutien est massif : il obtient 1 189 des 1 250 des suffrages exprimés. Lors de son premier discours, il promet que le premier combat de son parti “sera d’abolir la pauvreté en Turquie".
Petit à petit, le social-démocrate opère une transformation de la ligne du CHP. "Son parti, le Parti républicain du peuple, est très dogmatique, très attaché à l’orthodoxie kémaliste, rappelle Didier Billion. Depuis qu’il en a pris la tête, il l’a fait évoluer doucement, graduellement mais avec de fortes convictions. C’est une preuve que sous son air très calme, il est capable de les faire valoir auprès de ses camarades de combat, de son électorat, et d’une partie de ceux qui, jusqu’alors, votaient pour Erdogan”.
Pour séduire davantage, le nouveau président n'hésite pas à mettre de côté la défense de la laïcité, pierre angulaire du parti d’Atatürk ainsi que l'héritage nationaliste. Kemal Kiliçdaroglu attire ainsi les Kurdes, longtemps mis à l'écart, mais aussi les conservateurs. Pour la première fois, des femmes voilées entrent au CHP. De quoi faire grincer les dents dans ses propres rangs, mais surtout une façon de séduire un électorat traditionnellement acquis à l'AKP.
En 2017, c’est le tournant. Il entame une marche de 450 km entre Ankara et Istanbul pour dénoncer l'incarcération d'un député CHP, Enis Berberoglu, condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au journal d'opposition Cumhurriyet des informations confidentielles. Son seul mot d’ordre ? Justice. "Nous avons marché pour la justice, nous avons marché pour le droit des opprimés, nous avons marché pour les députés emprisonnés, nous avons marché pour les journalistes incarcérés, nous avons marché pour les universitaires limogés", clame Kemal Kiliçdaroglu qui dénonce "le pouvoir d’un seul homme". "La marche pour la justice, il l’a faite à pied. Il a donné de sa personne. Il a discuté avec les gens, il a écouté", insiste Marc Semo. Le climat n’est alors pourtant pas à la confrontation, la Turquie s’étant enfoncée dans une répression féroce après la tentative de coup d'État de 2016.
En 2019, le CHP rafle les mairies de plusieurs grandes villes, dont Istanbul et Ankara. C’est la fin de 25 ans de règne de l’AKP et du président Erdogan. Fort de ces victoires, Kemal Kiliçdaroglu a durci le ton. En avril 2022, pour protester contre la hausse des tarifs de l’électricité, il cesse de s’acquitter des factures. Dans son appartement plongé dans le noir, le futur candidat se range du côté des plus modestes. "Ceci est mon combat pour vos droits. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres, plus pauvres !", lance-t-il.
Il veut s’imposer comme le Monsieur Propre, l’homme de la probité. Il accuse l’Institut de statistique turc de sous-estimer les chiffres de l’inflation, officiellement estimée à 85 % en octobre 2022. Les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), eux, ont établi la hausse des prix à 137,5% sur douze mois en décembre, 170,7 % en novembre.
Un candidat alévi, une première
Rassembleur, Kemal Kiliçdaroglu pourrait aussi séduire les minorités. Il est né dans la région historiquement rebelle de Dersim (aujourd’hui Tunceli, dans l'Est), à majorité kurde et alévie dont 20 % de la population est issue. "Ce fief des alevis a été profondément réprimé dans les années 30 par Mustafa Kemal. Ce courant de l’islam chiite, profondément marqué par une influence animiste, a longtemps été persécuté par l’Empire ottoman dont le sultan était le commandeur des croyants", détaille Marc Semo.
"S'il était élu, il serait le premier alévi à accéder à la présidence turque", rappelle Ludovic de Foucaud, correspondant de France 24 à Istanbul. Tout un symbole dans un pays où les minorités se sentent discriminées. "Toutes les minorités se retrouvent en lui, insiste Marc Semo. Il appelle très souvent à un travail de mémoire collectif sur tout ce qui s’est passé depuis le début de la République. Elle a peut-être été, selon lui, un peu dure avec ses minorités, notamment les Kurdes". "C’est typiquement le dossier d’une importance considérable sur lequel, calmement, depuis des années, il a fait évoluer son parti, poursuit Didier Billion. Il est en prise avec la société turque".
Mais ses origines pourraient aussi devenir un handicap, les Alevis étant encore parfois considérés comme des hérétiques par les musulmans sunnites les plus rigoristes. Un angle d’attaque que Recep Tayipp Erdogan pourrait utiliser dans la campagne pour l’affaiblir.
Présidentielle en Turquie 🇹🇷 : "L'atout maitre de l'AKP, c'est #Erdogan lui-même", selon notre correspondant @ludovicdf, invité du #DebatF24 ce mercredi soir. Le #DebatF24 en replay ici ➡️ https://t.co/m8OrCG1mRi pic.twitter.com/I4a3B8zrQ8
March 8, 2023Reste que si beaucoup auraient préféré voir les populaires maires d'Istanbul ou d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, adoubés face au président sortant, tous lui accordent d'être un des rares à pouvoir rassembler l'opposition. "La force de Kemal Kiliçdaroglu n’est pas sa personnalité, mais celle de son adversaire, estime Ludovic de Foucaud. L’opposition veut insister sur ce qu’il propose : ce n’est pas un homme, mais un projet. Ils veulent en finir avec le "one man rule" (la loi d'un seul homme), cette espèce de système ultra vertical, présidentialiste, césariste comme diraient certains, qu’Erdogan a construit autour de lui".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Campagne électorale
Présidentielle en Turquie : l'opposition unie face à un Erdogan "plus fragilisé que jamais"
Le Débat de France 24
Turquie : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan
Présidentielle en Turquie : l'opposition parvient à désigner un candidat commun face à Erdogan
Opex 360
La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].
Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.
En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».
À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.
Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.
« Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.
La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].
Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.
France24 - Monde
Coupe du monde de rugby : les guerriers du Pacifique livrent un combat déséquilibré
Publié le : 15/03/2023 - 12:55
Olivier BRAS
Les îles Fidji, Samoa et Tonga, qui ne totalisent que 1,3 million d’habitants, représentent un incroyable vivier du rugby mondial. Mais ces petites nations, dotées de faibles moyens financiers, peinent à retenir leurs joueurs de talent et à préparer la Coupe du monde dans de bonnes conditions.
Lors de l’édition 2019 de la Coupe du monde, "42 joueurs du Pacifique ont joué pour d’autres nations que les leurs". Le chiffre est donné par Daniel Leo, ancien capitaine de la sélection samoane, dans le documentaire "Oceans Apart" qu'il a lui-même réalisé. Un joueur peut en effet opter pour une autre équipe que celle de son pays de naissance, à condition de respecter différentes règles imposées par World Rugby, la fédération mondiale. Et les nations majeures de ce sport, dont la France, ont pratiquement toutes intégré, ces dernières années, des joueurs originaires de ces trois archipels.
OUT NOW! Oceans Apart: Greed, Betrayal & Pacific Rugby🌴PRPW CEO @danleo82 has spent the last 3 years working on a documentary to change the game of rugby. Watch now on Amazon Prime & Vimeo 🎬#OceansApartFilm @vimeo: https://t.co/4gjD4e3ZR1@Amazon: https://t.co/exMd9pNoQQ pic.twitter.com/lnIskg74NT
November 16, 2020Disséminés sur plusieurs centaines d’îles, ces pays connaissent de graves difficultés économiques et sociales. Les Tonga, dont la population est estimée à 105 000 habitants, possèdent – selon le Fonds monétaire international – un des PIB les plus faibles de la planète. Et dans ces trois nations du Pacifique, le rugby représente un moyen de s'en sortir. Leurs rugbymen robustes et talentueux aspirent notamment à jouer en Europe où les salaires versés leur permettent de faire vivre leurs familles. Et ils savent aussi que les conditions offertes par les sélections nationales des pays riches s'avèrent beaucoup plus avantageuses. Une raison qui les encourage à renoncer à porter le maillot de leur pays d’origine.
Depuis plusieurs décennies, l’Australie et la Nouvelle-Zélande profitent de ce vivier de grande qualité. L’immigration samoane ou tongienne est par exemple très forte en Nouvelle-Zélande et de nombreux joueurs issus de ces communautés portent le maillot des All Blacks, à l’image de la défunte légende du rugby Jonah Lomu. D'autres pays ont pris le relais plus récemment, à commencer par le Japon, qui a pu compter sur l’arrivée d’une demi-douzaine de joueurs du Pacifique qui ont grandement contribué à sa forte progression sportive.
Des nations qui pèsent peu
Dan Leo est devenu la figure de proue de la défense de ces rugbymen de l’hémisphère sud. Il a fondé l’association Pacific Rugby Players Welfare (PRPW) qui vient en aide aux joueurs de ces trois nations. Celle-ci avance le chiffre de 600 membres, essentiellement des joueurs professionnels évoluant en Europe. Tous ne sont pas des recrues choyées évoluant dans des clubs huppés, et certains joueurs peinent à faire valoir leurs droits face à des dirigeants négligents ou malhonnêtes.
L’ancien troisième ligne samoan, qui a notamment joué en France pour Bordeaux et Perpignan, mène également un combat contre les instances internationales qui gèrent le rugby. Il demande plus de moyens pour les nations du Pacifique et dénonce leur sous-représentation dans le Conseil de World Rugby, instance suprême de ce sport : seules les Fidji et les Samoa y sont représentées, et n'y totalisent que deux votes, alors que les membres les plus influents en possèdent trois chacun. Un système de gouvernance qui, selon PRPW, permet aux nations les plus riches de privilégier leurs intérêts aux dépens des petites nations.
First Person: James Nokise | Like most Samoans growing up in Aotearoa New Zealand, I was in awe of Michael Jones, cheered on Inga Tuigamala, didn't realise Frank Bunce was Niuean, and tried to convince people Jonah was my cousin, despite him being Tongan.https://t.co/8shLS6XknT
February 11, 2023"Dan s’est attaqué à tous ces sujets alors que beaucoup d’autres ne voulaient pas ou ne pouvaient pas le faire. Il s’est fait entendre et s’est montré courageux", explique James Nokise. Ce Néo-Zélandais d’origine samoane et galloise est à la fois comédien, écrivain et podcaster. Et il vient de réaliser le podcast "Fair Game : le rugby du Pacifique contre le monde", en collaboration avec l’ancien joueur néo-zélandais John Daniell, devenu journaliste après sa carrière professionnelle. "Le but est d’expliquer la situation de ces joueurs", souligne James Nokise, en aidant les supporters de l'hémisphère nord "à mieux connaître ces joueurs qu’ils encouragent" chaque week-end.
Une préparation insuffisante
Au fil des épisodes de ce podcast très riche, James Nokise et John Daniell donnent la parole à différents acteurs du rugby des îles du Pacifique et exposent les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Au cours de sa carrière en Nouvelle-Zélande et des neuf saisons passées dans trois clubs français, John Daniell a côtoyé beaucoup de joueurs samoans, tongiens ou fidjiens. Il a découvert leurs cultures exceptionnelles et la difficulté pour eux de pouvoir concilier leurs carrières en club et en sélection nationale.
"Ces nations du Pacifique connaissent une situation exceptionnelle pour plusieurs raisons, à commencer par leur éloignement géographique. Mais la plus grande injustice qui les frappe est cette histoire de votes au sein du Conseil", explique John Daniell dans un français parfait. Pour lui, les nations puissantes défendent leurs propres intérêts et ne leur permettent pas d’intégrer complètement le monde du rugby professionnel. Il met notamment en avant les calendriers internationaux : alors que la France a affronté de nombreuses fois les meilleures équipes mondiales entre la Coupe du monde 2019 et la prochaine, les Samoa, actuellement 11e nation du classement mondial, ne se sont confrontées pendant ces quatre ans qu'à une seule équipe du top 10, l’Italie. Les Tonga, au 15e rang, ont vécu un scénario similaire, tandis que les Fidji (13es) ont connu un meilleur sort puisqu’elles ont affronté l'Irlande et l’Écosse l’automne dernier.
"Je pense qu’il est devenu clair que ce qui sépare les grandes nations des nations du Pacifique, mis à part l’argent et les moyens, c’est le temps qu’elles peuvent passer ensemble en tant qu'équipe", assure James Nokise, qui insiste sur la difficulté à réunir des joueurs répartis dans le monde entier. Moins préparées, ces équipes manquent de cohésion et ne parviennent pas à exprimer tout leur potentiel lors des Coupes du monde, même si les Fidji et les Samoa ont toutes deux déjà réussi à disputer deux quarts de finale depuis la première édition de cette compétition en 1987.
Les stars des Flying Fijians
Pour les aider à s’améliorer, World Rugby a notamment favorisé la création de deux franchises engagées dans le Super Rugby, la compétition professionnelle de l’hémisphère qui voit s’affronter des franchises australiennes, sud-africaines et néo-zélandaises. Moana Pasifika regroupe des joueurs tongiens, samoans et néo-zélandais tandis que les Fijian Drua n’alignent que des Fidjiens qui passent toute la saison ensemble. Mais cette dernière ne compte pas sur les stars des Flying Fijians comme Semi Radradra ou Josua Tuisova, qui jouent respectivement en Angleterre et en France.
World Rugby a justifié le financement de ce projet par la volonté "d'élever le niveau de compétitivité du rugby dans le monde entier et plus particulièrement en vue des Coupes du monde de rugby". Face à ses détracteurs, l'instance dirigeante du rugby assure agir en faveur de ces équipes du Pacifique, tout en soulignant la difficulté d’avancer en raison du manque de structures efficaces dans ces pays. Des cas de malversations au sein des fédérations locales ont été relayés par les joueurs eux-mêmes qui ont maintes fois dénoncé la dilapidation des budgets alloués. Une mauvaise gestion qui, selon John Daniell, ne peut pas justifier de limiter le soutien financier apporté à ces îles. "C’est beaucoup trop facile de dire qu’ils n’ont pas bien géré ces financements et que l’on ne peut plus leur faire confiance. Ça me rend dingue vu ce que l’on a pu voir récemment ailleurs, en France par exemple", lâche-t-il en faisant allusion à la récente condamnation pour corruption de l'ancien président de la Fédération française de rugby.
Le débat sur le fonctionnement de ces fédérations du Pacifique ne manquera pas de refaire surface à l’approche de la Coupe du monde de rugby 2023. Sur le terrain, les Tonga, les Samoa et les Fidji, qui se trouvent dans trois poules différentes, espèrent atteindre les phases finales de cette compétition, ce qu’elles n’ont plus fait depuis l’édition 2007. Les Fidjiens avaient alors réussi à écarter le pays de Galles et s’étaient inclinés en quarts contre les Springboks, futurs vainqueurs de cette édition déjà organisée en France. Une performance que ces joueurs brillants, champions olympiques de rugby à sept à Rio et à Tokyo, entendent bien réitérer dans l'Hexagone.
La Coupe du monde 2023, qui se déroulera du 8 septembre au 28 octobre dans dix villes françaises, verra 20 sélections réparties en quatre groupes se disputer le titre mondial. France 24 vous propose, d’ici le coup d’envoi de cet événement sportif majeur, une série d’articles sur les équipes en lice. Avec une publication le "XV" de chaque mois.
Les Bleus concentrés sur leur quête d'un premier sacre
"Les Springboks sont un moyen d’apporter de l’espoir" à l’Afrique du Sud
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Compte-rendu
Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique
Reportage
Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial
Joueur star
Rugby : l'emblématique capitaine sud-africain Siya Kolisi signe en France au Racing 92
Opex 360
Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.
Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.
Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».
Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].
Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.
Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.
« Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.
Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
« Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.
D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
Opex 360
Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.
Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.
Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.
« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.
« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».
En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.
Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP
— 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023
Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.
En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.
France24 - Monde
Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?
Publié le : 15/03/2023 - 07:16
Marc DAOU
Suivre
Selon les experts du Moyen-Orient, si le rapprochement entre Riyad et Téhéran venait à se concrétiser dans les prochaines semaines, ses effets devraient se faire attendre au Yémen, où les deux puissances régionales pèsent sur la guerre en cours dans le pays depuis huit ans. Échange de prisonniers et une certaine modération sont peut-être à l’ordre du jour. Analyse.
L’accord sur le rétablissement des liens entre l'Arabie saoudite et l'Iran était à peine conclu, le 10 mars à Pékin, que tous les regards se sont tournés vers le Yémen, où les deux puissances régionales rivales s’affrontent indirectement depuis 2015.
Si l’accord doit avoir des répercussions concrètes au Moyen-Orient, c’est bien dans ce pays, ravagé par une guerre entre le gouvernement appuyé par une coalition militaire dirigée par Riyad et les rebelles houthis soutenus par Téhéran.
Signe de l’impact attendu, les deux camps ont rapidement salué l’annonce du dégel entre la République islamique et la pétromonarchie wahhabite.
Le pouvoir yéménite a ainsi dit espérer que le dégel permettra "l’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations régionales, et mettra fin à l'ingérence de l'Iran dans les affaires yéménites". De son côté, Mohamed Abdel Salam, le porte-parole des rebelles chiites qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa début 2015, a déclaré que "la région avait besoin d'un retour à une normalisation des relations".
Des retombées positives pour le Yémen ?
Hasard du calendrier, ou premier effet de la détente, des pourparlers entre le gouvernement yéménite et les Houthis ont débuté, samedi à Genève, au lendemain de l’accord de dégel signé à Pékin, au sujet d’un éventuel échange de prisonniers. Cette réunion parrainée par les Nations unies, la septième visant à mettre en œuvre un accord sur les échanges de prisonniers conclu à Stockholm il y a cinq ans, doit durer 11 jours.
Même si on ignore quels compromis ont été consentis par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le guide suprême iranien, Ali Khamenei, pour parvenir à ce réchauffement, et que les bonnes intentions des deux rivaux restent à prouver, l’espoir de voir la situation évoluer au Yémen grâce au dialogue irano-saoudien existe bien.
Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales, basé à Genève, estime qu’on peut légitimement s’attendre à des conséquences positives sur le dossier yéménite après l’échange d’ambassadeurs entre Iraniens et Saoudiens, "qui serait synonyme d’ouverture de canaux directs entre les deux puissances".
"Nous pouvons même dire, pour la première fois, qu’il existe un espoir réel de voir une percée majeure, précisément sur la question de l’échange de prisonniers, notamment parce que les parties se sont fixés 11 jours de discussions, ce qui va permettre d’étudier de nombreux dossiers, explique-t-il. Cet optimisme découle de la détente, dans le sens où on s’attend à ce que les Saoudiens fassent pression sur le gouvernement yéménite et les Iraniens sur les Houthis, afin d’obtenir une première percée. Ensuite, en cas de succès sur la question des prisonniers, il faudra pousser le curseur plus loin, jusqu’à arriver à un accord de paix".
Un "test de crédibilité pour l’Iran" ?
Du côté saoudien, on préfère attendre des gestes de bonne volonté de Téhéran avant de verser dans l’optimisme.
"Nous sommes dans une période intermédiaire qui va servir de test de crédibilité pour l’Iran, indique le politologue saoudien Saad Abdullah al-Hamid, basé à Riyad. Il s’agit de voir si ce pays a sérieusement l’intention de tenir les engagements qui ont permis l’accord de Pékin et si les relations vont pouvoir aller dans le bon sens".
Et sans surprise, c’est le Yémen qui va servir de test pour les deux parties et où l'Iran et ses alliés au Yémen semblent attendus au tournant.
"Plusieurs dossiers sont sur la table, les discussions vont se poursuivre sur plusieurs sujets dont celui-ci et tout ce qui en découle, ajoute Saad Abdullah al-Hamid. C’est-à-dire l’ingérence iranienne dans ce pays, le poids des milices et la menace que font peser les Houthis sur le royaume saoudien et le transport des hydrocarbures".
Les installations pétrolières en Arabie saoudite ont subi ces dernières années plusieurs attaques de drones et de tirs de missiles revendiqués par les rebelles chiites.
Pour Simon Mabon, professeur en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, l'apaisement des tensions au Yémen était une condition préalable de Riyad au rapprochement avec son rival régional.
"Le principal point d'achoppement des tentatives diplomatiques qui ont eu lieu ces dernières années, rappelle-t-il, est l’absence d'une solution concrète à la crise du Yémen qui aurait apaisé les craintes des Saoudiens concernant les attaques des Houthis contre le royaume. Il me semble que si Riyad est parvenu à un accord avec Téhéran, cela signifie que les Saoudiens ont trouvé un moyen de s'extraire du Yémen ou un moyen de garantir leur sécurité".
Toutefois les Iraniens ne semblent pas pressés de brûler les étapes, et attendent eux aussi des garanties, comme le laisse entendre l’ancien diplomate iranien Hadi Afkahi.
"L’Arabie saoudite, qui pensait conquérir le Yémen en six mois, est embourbée dans une guerre qui dure depuis plusieurs années. C’est pour cela que Mohammed ben Salman veut maintenant en finir avec ce conflit et monter sur le trône pour s’occuper des projets pharamineux de son plan ‘Vision 2030’", ironise-t-il.
"Il faut d’abord, dans un premier temps, rétablir officiellement les relations diplomatiques entre les deux pays, et la première étape est l’ouverture des ambassades et l’échange d’ambassadeurs, précise-t-il. Puis, lorsque les dossiers qui concernent directement les deux pays seront traités, il sera ensuite question des dossiers régionaux, et le premier qui avait été évoqué lors des pourparlers est celui de la guerre du Yémen".
Un conflit qui "ne concerne pas seulement Riyad et Téhéran"
Même si le rapprochement entre ces deux puissances régionales, qui influent directement sur un conflit ayant fait, selon l'ONU, 377 000 morts en huit ans et provoqué une grave crise humanitaire, finit par se confirmer dans les faits, il est trop tôt pour penser que le Yémen est sorti d’affaire. Même si l’accord conclu à Pékin sera réellement bénéfique à la population, en partie soulagée par un cessez-le-feu de six mois, qui a expiré en octobre mais qui a permis de réduire sensiblement la violence.
"Ce que je crains le plus, confie Simon Mabon, c'est que cet accord néglige, ignore et marginalise les Yéménites eux-mêmes, alors qu’ils ont subi d'énormes difficultés et d'énormes pressions au cours de la dernière décennie, avec des conflits, des défis environnementaux et d'énormes pénuries alimentaires".
"Il ne faudrait pas qu’il s'agisse d'un accord qui relève du domaine de la haute politique, que les Saoudiens et les Iraniens concluraient avec des élites locales, poursuit-il. C’est-à-dire avec des acteurs régionaux qui n'écoutent pas nécessairement la voix et les préoccupations des Yéménites ordinaires qui luttent pour se nourrir, pour survivre, et pour faire soigner leurs enfants ou leur permettre d'aller à l'école".
Sans oublier, au-delà du dégel régional, les difficultés posées par la nature même et la complexité du conflit, auquel s’ajoute la menace jihadiste et les velléités séparatistes dans le Sud, autrefois indépendant.
"Bien sûr, nous sommes dans un moment d'optimisme, et s'il s'agit d'un type d'accord positif que les Saoudiens ont réussi à obtenir avec les Iraniens et qui peut mettre fin à la guerre civile au Yémen, j'en serai incroyablement heureux et reconnaissant, conclut Simon Mabon. Mais le conflit au Yémen ne concerne pas seulement l'Arabie saoudite et l'Iran, il s'agit également de griefs locaux, de luttes pour le contrôle du territoire, de l'accès à la politique, de la vision de l'État. Or ces questions ne peuvent pas être négociées par des élites à Riyad et à Téhéran. C’est pour cela que je suis donc un peu inquiet pour la suite".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques
Au Yémen, plus de 11 000 enfants tués ou blessés depuis 2015, selon l'ONU
La trêve n'est pas renouvelée au Yémen, faute d'accord entre les Houthis et le gouvernement
France24 - Monde
Le Parti nationaliste tunisien, micro-formation complotiste surfant sur le ressenti anti-Subsahariens
Publié le : 16/03/2023 - 18:03
Djamel Belayachi
Suivre
Le discours xénophobe du président tunisien le 21 février et la vague de violences contre les migrants subsahariens qui l’a suivi ont mis en lumière le Parti nationaliste tunisien, groupe jusqu'à présent peu connu et qui promeut un discours ouvertement complotiste. L’attention des médias a donné de la visibilité à ce parti sur les réseaux sociaux, selon notre Observatrice, même si le parti admet n’avoir…que trois membres et aucun adhérent.
Le 21 février 2023, le président tunisien Kaïs Saïed appelait à expulser des "hordes de migrants clandestins" présents dans son pays, dénonçant un "plan criminel" visant à "modifier la composition démographique" du pays. Ce discours reprenait la tonalité des propos tenus par le Parti nationaliste tunisien, qui dénonce un supposé plan ourdi par un mouvement "afrocentriste similaire au sionisme" et qui aurait pour objectif, selon lui, la "colonisation" (istitan, en arabe) de la Tunisie par les Subsahariens.
Cette théorie complotiste semble être une réplique tunisienne de la théorie du "grand remplacement", introduite en 2010 par l'écrivain français d’extrême droite Renaud Camus et qui a gagné en popularité depuis en Europe auprès des formations d’extrême-droite.
À l’été 2022, les fondateurs du Parti nationaliste tunisien, Sofien Ben Sghaïer et Houssem Touben, ont commencé à arpenter les cafés et les commerces, notamment à l’Ariana, ville de la banlieue de Tunis, pour demander à la population de signer une pétition réclamant l'expulsion des migrants en situation illégale. Le texte réclamait aussi l'instauration d’un visa pour tous les Subsahariens, et l'abrogation de la loi 50, promulguée en 2018, qui punit la discrimination raciale. En février 2023, le mouvement affirmait avoir récolté 10 000 signatures, sans donner une preuve de cette information.
Dans ce qu’ils appellent un "rapport" mis en ligne sur leur site Internet, et qu’ils affirment avoir transmis à la présidence de la République le 26 novembre 2022, les militants citent plusieurs intellectuels panafricains comme étant les inspirateurs de ce supposé plan qui viserait, selon eux, à changer l’identité du pays avec l’arrivée en Tunisie de centaines de milliers de Subsahariens. Le parti évoque Marcus Garvey, militant panafricaniste, Elijah Muhammad, l’ancien président de Nation of Islam, une organisation noire nord-américaine ou encore l’anthropologue sénégalais Cheikh Anta Diop.
Un complot "afrocentriste" pour "coloniser" la Tunisie ?
Pour appuyer son propos, le parti met en avant sur son compte YouTube une vidéo où Mwazulu Diyabanza, militant panafricaniste congolais installé en France, déclare : "La Mauritanie est noire, la Tunisie est noire, le Maroc est noir, la Libye est noire… Nous appelons notre peuple à la reconquête territoriale".
Cependant, comme l’explique ce thread sur Twitter, cette vidéo a été montée en épingle pour tenter de faire croire à un plan d’invasion de la Tunisie. Ces images ont été tournées en 2015 à l'issue d’une manifestation devant l’ambassade du Maroc à Paris, suite à la mort de deux migrants subsahariens dans ce pays. De plus, le collectif que Mwazulu Diyabanza dirige, Yanka Nku, compte une audience modeste en Afrique.
700 000 Subsahariens en Tunisie ?
Mais surtout, ce mouvement fonde sa théorie d’une "colonisation subsaharienne" sur une statistique selon laquelle 700 000 Subsahariens seraient installés en Tunisie. Il affirme tenir cette information du porte-parole de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTN), Sami Tahri. Mais ce dernier, contacté par le média de vérification Tunisia Falso, a démenti ce chiffre, précisant que l’UGTT n’a publié aucune étude concernant les migrants en Tunisie.
En outre, le dernier recensement de l’Observatoire tunisien des migrations, effectué en 2021, dénombrait 59 000 migrants vivant en Tunisie, et parmi eux 21 000 Subsahariens.
Le Parti nationaliste tunisien a été fondé en décembre 2018 par sept personnes, dont Sofien Ben Sghaïer, qui en est le président, et Houssem Touben, qui se présente comme étant le chef du "bureau politique" du parti.
Sur les réseaux sociaux où il est actif depuis décembre 2018, le mouvement est présent sur plusieurs plateformes : son compte Facebook le plus suivi comptabilise 22 000 abonnés. Il en a 1340 sur YouTube. Le parti est davantage suivi sur TikTok, avec 24 000 abonnés.
Un parti comptant "trois membres"
Le groupe a publié des centaines de vidéos sur les réseaux. Sur la majorité d’entre elles, on aperçoit Sofien Ben Sghaïer ou Houssem Touben disserter face caméra sur les "dangers" de l’immigration subsaharienne, ou appeler à l'interdiction des ONG qui aident les migrants, accusées de recevoir des financements de l’Europe. Sur certaines vidéos publiées sur sa page Facebook, Sofien Ben Sghaïer apparaît en train de s’adresser aux clients d’un café, comme sur cette publication datant du 18 février 2023.
La rédaction des Observateurs de France 24 a pu s’entretenir au téléphone avec Sofien Ben Sghaïer, qui a reconnu que le parti ne dispose pas d’une base de militants. "Lorsque nous avons fondé le parti en décembre 2018, nous étions sept personnes. Aujourd’hui, il reste seulement trois membres : moi, Houssem Touben et Salah Eddine Diab" dit-il. Selon lui, les autres membres "ont quitté le parti pour des raisons personnelles". Le président de la micro formation assure que "le nombre n’a pas d’importance" et qu’il veut avant tout que "les gens comprennent nos idées et notre cause". Il dit ne pas avoir l’intention de concourir à des élections, sa priorité étant de "faire passer nos idées et notre cause". "Adhérer à notre parti, ce n’est pas une histoire de papier. Nos militants doivent être motivés et prêts à se sacrifier pour la patrie", conclut-il.
"Ce parti ne compte aucun adhérent"
Zyna Mejri, journaliste, travaille pour une plateforme de fact-checking en Tunisie, Falso Tunisia. Elle a enquêté pendant plusieurs mois sur cette formation politique.
Zyna Mejri a également passé en revue les activités de ce parti sur les réseaux sociaux depuis sa création en 2018. Les résultats de cette recherche ont été mis en ligne sur la page Facebook de Falso Tunisia.
Si légalement, il s’agit bien d’un parti politique, qui dispose d’un agrément, dans les faits, il s'agit simplement d'un petit groupe.
Le parti a lancé sa campagne contre la présence des Subsahariens sur les réseaux sociaux en septembre 2022. Au début, les vues étaient limitées, et les vidéos étaient principalement publiées sur leurs pages Facebook, et Tik Tok.
Cependant, durant la semaine qui a suivi la publication du communiqué de la présidence de la République, le 21 février, les vues de leurs contenus ont considérablement augmenté, comme nous le détaillons dans notre rapport.
En l’espace d’une semaine, leurs vidéos ont été massivement partagées, surtout sur TikTok. Ces vidéos ont récolté 22 millions de vues. Elles ont été partagées avec des hashtags tels que #حملة_توانسة_ضد_الخطر_الجصي (campagne de Tunisiens contre le péril "ajaci"), # القومية_التونسية (le nationalisme tunisien) et #توانسة_ضد_التوطين_االجصي (les Tunisiens contre la colonisation "ajaci"). En une semaine donc, ces contenus ont récolté près de 120 millions de “likes” et plus de 80 millions de commentaires, en majorité des commentaires haineux appelant à la violence contre les migrants subsahariens.
À titre d’exemple, le hashtag # القومية_التونسية (le nationalisme tunisien) a récolté plus de 9 millions de vues uniquement dans la semaine du 21 au 27 février. Et ce alors qu’il avait enregistré trois millions de vues entre le 18 juin 2022, date de sa publication pour la première fois sur le compte TikTok du parti, et la 28 janvier 2023.
Sofien Ben Sghaïer a ajouté ne pas savoir si le président tunisien a eu vent du rapport que le parti a transmis à la présidence le 26 novembre 2023.
Selon Zyna Mejri, dans le sillage de cette campagne, de nombreuses vidéos trompeuses, sorties de leur contexte, ont été partagées sur les réseaux sociaux. Par exemple, cette vidéo titrée "La Tunisie colonisée", qui montre une foule de Subsahariens en train de courir le long d’une rue, a récolté plus 5 millions de vues sur différentes plateformes, selon un décompte de Falso Tunisia.
Après une vérification effectuée par le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), il s’avère que cette vidéo a été tournée lors d’une manifestation ayant eu lieu le 17 décembre 2021 – à Dakar, au Sénégal. Donc pas en Tunisie.
Avant la publication du communiqué anti-migrants de la présidence tunisienne, le 21 février, le Parti nationaliste tunisien parvenait déjà à se faire inviter sur les plateaux de télévision, se rappelle Zyna Mejri.
Invité sur la télévision publique
Ce qui s’est passé, c’est qu’au cours d’une émission sur IFM radio, le 17 janvier, une journaliste tunisienne avait critiqué ce parti. Sofien Sghaier a alors contacté la chaîne de radio pour demander un droit de réponse au présentateur, Borhan Bsaies. Ce dernier l’a invité sur le plateau d’une émission de télévision qu’il anime sur la chaîne privée Carthage+ . Et c’est ainsi que ce parti est devenu connu en Tunisie…
Le président du parti, Sofiene Ben Sghaier, a été invité sur la chaîne publique Wataniya 1 le 24 février. Au cours de l'émission, il a pu développer ses thèses.
Les propos du président tunisien prononcés le 21 février ont été suivis d’une vague d’agressions à l’encontre de migrants, notamment dans le gouvernorat de l’Ariana. Plusieurs ONG ont dénoncé des propos "racistes et haineux", et des manifestants de soutien aux migrants ont été organisés le 25 février.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : En Tunisie, des "rafles" et des agressions répétées contre des Subsahariens exacerbent la xénophobie
Sous pression, le président Kaïs Saïed a fini par reculer. Le 6 mars, il a annoncé des mesures visant à améliorer le quotidien des étrangers – des étudiants, en particulier.
Depuis, sur les réseaux sociaux, le mouvement semble avoir changé son fusil d’épaule. Il appelle désormais à l’interdiction des ONG "financées par l’étranger", particulièrement celles qui militent en faveur des droits humains en Tunisie.
Télécharger l'application
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Opex 360
La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].
Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.
De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.
Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.
En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.
En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.
« Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.
Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…
« Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.
France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
Publié le : 13/03/2023 - 16:59
Sébastian SEIBT
Suivre
La chute ultra-rapide de la Silicon Valley Bank, vendredi, et la réaction tout aussi rapide des autorités pour limiter la casse ce week-end montre à quel point la vitesse d'échange et de transmission des informations a modifié le monde bancaire, notamment dans la Tech. Éclairage sur une crise virale, aux racines plus profondes que quelques tweets, mais qui s’est propagée à la vitesse du clic.
"Pour les start-up, tous les chemins mènent à la Silicon Valley Bank", assurait un entrepreneur américain au Wall Street Journal. Depuis vendredi 10 mars et le retentissant effondrement de cette banque californienne, les chemins semblent dorénavant mener droit dans le mur. De quoi jeter une ombre des plus menaçantes sur le poumon américain de la nouvelle économie.
Mais les autorités de régulation - la Réserve fédérale, le département du Trésor et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC) - ont décidé de voler au secours des déposants. Ils ont annoncé, dimanche 12 mars, une garantie fédérale pour les quelque 175 milliards de dollars gardés dans les coffres de la Silicon Valley Bank pour le compte de milliers de start-up et d’investisseurs.
Un tweet et ça repart
À peine cette annonce faite, pour le plus grand soulagement du petit monde de la high-tech américaine, qu’une autre banque de la Silicon Valley, la Signature Bank, mettait à son tour la clef sous la porte. Nouvelle angoisse parmi les investisseurs et les chefs d’entreprise et… nouvelle réaction des autorités qui, le même jour, ont étendu leur garantie aux comptes bancaires de la Signature Bank.
En 48 heures, la finance américaine a connu une succession de retournements de situation sans précédent. Un TGV émotionnel pour banquiers et boursicoteurs qui rappellent les heures les plus sombres du début de la crise de 2008.
Mais à un rythme encore plus effréné. La réaction éclair des régulateurs semblent pour l’instant avoir réussi à limiter l’onde de choc économique, mais toute la séquence entrera dans les annales comme “le premier bank run [panique boursière] de l’ère des réseaux sociaux”, ont affirmé plusieurs médias à l’instar du site Fortune.
Pour certains observateurs, cette débâcle bancaire aurait été en partie déclenchée par un tweet mis en ligne le 23 février. “C’est fou de se dire que toute cette histoire est potentiellement due au tweet de Byrne Hobart au sujet de sa newsletter”, a affirmé Evan Amstrong, un rédacteur pour le site économique Napkin Math.
Byrne Hobart, un blogueur très influent dans la Silicon Valley et dont la newsletter est suivie par la plupart des investisseurs de la Tech, avait affirmé, fin février, que la Silicon Valley Bank avait été “techniquement insolvable au dernier trimestre”.
Ce qui se serait produit, d’après les tenants de la théorie du tweet fatidique d’un oiseau de malheur, est qu’à partir de ce message “tout le microcosme de la Silicon Valley a commencé à regarder de très très près les actualités autour de cette banque”, souligne Fortune.
Lorsque la SVB a dévoilé, mercredi 8 mars, avoir perdu deux milliards de dollars et qu’elle cherchait à lever des fonds pour renforcer sa santé financière, des investisseurs à l’affût ont commencé à voir rouge. “Des grands noms du secteur comme Sam Altman [président de Y Combinator, le plus important incubateur de start-up aux États-Unis, NDLR] et Peter Thiel ont tiré la sonnette d’alarme”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.
Tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux
Viralité des réseaux sociaux oblige, cette mise en garde s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre sur Twitter et d’autres services similaires. En entreprise, les appels à retirer les fonds de la SVB “se sont multipliés sur Slack [service de messagerie interne] rapporte le Wall Street Journal. J’ai toujours dit que Slack était dangereux et incontrôlable, et maintenant ont voit le résultat : cette messagerie a contribué à l’effondrement d’une grande banque !”, affirme Kevin Drum, un journaliste réputé pour son blog à l’intersection entre politique et économie.
“Il ne fait nul doute que les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été un formidable accélérateur de la crise à la SVB”, reconnaît Alexandre Baradez. Pas seulement pour nourrir la panique à la vitesse du tweet.
La technologie a aussi rendu la course aux retraits bancaires beaucoup plus rapide. La décision de fermer son compte peut se faire depuis une application ou grâce à un mail en quelques heures. C’est d’autant plus vrai avec une banque comme la SVB, dont la plupart des clients sont ultra-connectés, rappelle le New York Times.
Rien à voir avec l’époque de “la crise des subprimes en 2008, quand les bank runs étaient d’une autre nature : les gens se déplaçaient aux guichets et le tout pouvait prendre plusieurs jours, laissant aux autorités un peu de temps pour réagir”, rappelle Alexandre Baradez.
Mais pour lui, il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des réseaux sociaux. “Le sort de SVB était scellé de toute façon. La valeur de cette banque avait déjà beaucoup baissé l’an dernier. Les réseaux sociaux ont simplement permis de planter le dernier clou dans le cercueil”, soutient Alexandre Baradez.
Les problèmes de la Silicon Valley Bank tiennent moins à la panique des clients qu’à “une mauvaise gestion du risque, avec trop d’argent placé dans des actifs dont la valeur a baissé ces derniers mois”, souligne-t-il.
Risque de contagion maîtrisé ?
La déroute de la SVB illustre la face obscure de la force des réseaux sociaux pour les marchés financiers. Depuis 2020, “ils avaient contribué à l’exubérance des Bourses et notamment de certains modes", rappelle Alexandre Baradez. Ces réseaux avaient notamment amplifié le soutien à des sociétés cotées de seconde ou troisième zone, telle que GameStop. Maintenant que la situation boursière se tend, ils jouent le même rôle amplificateur.
Reste à savoir si l’action des autorités va réussir à tuer dans l’œuf ce début de crise bancaire. Le président américain, Joe Biden, s’est voulu optimiste, lundi, en assurant que le système bancaire américain dans son ensemble “était solide” et que le risque de contagion était contrôlé.
En effet, la débâcle express de la Silicon Valley Bank a démontré la nécessité pour les autorités de réagir bien plus vite aux débuts de paniques boursières à l’ère des réseaux sociaux. “Et on peut dire que, cette fois-ci, les régulateurs ont au moins démontré qu’ils avaient conscience de cette vitesse de propagation”, note l’analyste financier.
Mais l’ouverture de la Bourse américaine, lundi, suggère que cette réponse rapide n’aura pas suffi pour tout le monde. Plusieurs autres banques régionales américaines ont connu un début de séance catastrophique avec des chutes en Bourse qui ont dépassé plus de 70 % pour certaines d’entre elles
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
La chronique de l’éco
Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB
DESCENTE AUX ENFERS
Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos
France24 - Monde
La Nouvelle-Zélande va bannir TikTok des appareils de ses députés
Publié le : 17/03/2023 - 05:16
FRANCE 24
Suivre
À partir du 31 mars, tous les appareils ayant accès au réseau parlementaire néo-zélandais devront supprimer l'application TikTok. Le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis ont déjà pris des mesures similaires en raison d'inquiétudes sur la sécurité des données.
La Nouvelle-Zélande va bannir le réseau social chinois TikTok des appareils des membres du Parlement, ont annoncé vendredi des responsables à l'AFP, emboîtant le pas à d'autres pays occidentaux ayant pris des mesures similaires.
L'interdiction concernera tous les appareils ayant accès au réseau parlementaire, a dit Rafael Gonzalez-Montero, un responsable du Parlement. Elle prendra effet le 31 mars.
Selon Rafael Gonzalez-Montero, les risques ne sont "pas acceptables dans l'environnement parlementaire actuel en Nouvelle-Zélande". "La décision a été prise sur la base des analyses de nos propres experts, après une discussion avec nos collègues au gouvernement et à l'international", a-t-il ajouté.
Menaces américaines
La Nouvelle-Zélande va donc suivre la voie déjà empruntée par le Canada, le Royaume-Uni et les agences fédérales des États-Unis, qui ont déjà banni TikTok des appareils gouvernementaux en raison d'inquiétudes sur la sécurité des données. La Commission européenne a elle aussi ordonné de bannir l'application de partage de vidéos des appareils de ses employés.
L'action mondiale contre TikTok a démarré en Inde en 2020. Le réseau social figurait dans une liste d'applications interdites après des affrontements meurtriers à la frontière avec la Chine, New Delhi affirmant alors défendre sa souveraineté. La même année, l'ex-président Donald Trump avait accusé TikTok d'être un outil d'espionnage pour le compte de Pékin.
TikTok a reconnu que des employés de sa maison mère ByteDance en Chine avaient accédé aux informations de comptes d'Américains, mais a toujours nié transmettre ces données aux autorités.
L'actuel président des États-Unis, Joe Biden, a pour sa part récemment menacé de bannir complètement du territoire l'application, si elle ne se séparait pas de ByteDance.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance
Opex 360
La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.
« Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.
Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».
Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].
Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».
Le document évoque également un assouplissment des contrainres imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition des acquisitions et du soutien.
D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».
Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].
« La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.
Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».
Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.
« La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience
cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme
une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.
En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».
La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».
Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.
Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».
Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.
Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».
Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».
Photo : Nouveau logo de la DGA
France24 - Monde
"Nous n’attendons qu’une étincelle" : quand la désobéissance civile s'installe en Iran
Publié le : 16/03/2023 - 06:30
Bahar MAKOOI
Suivre
Six mois après la mort de Mahsa Amini et la vague de protestations anti pouvoir, la contestation est devenue sporadique en Iran. La désobéissance civile est le levier désormais utilisé par les Iraniens au risque d'être inquiétés.
Les braises du mouvement de contestation en Iran sont loin d’être éteintes. "Dans la situation actuelle, tout incident peut déclencher de nouvelles protestations", note le sociologue Abbas Abdi, interrogé le 13 mars par l’AFP à Téhéran, près de six mois après la mort de Mahsa Amini, décédée le 16 septembre 2022, après son interpellation par la police des mœurs pour un "voile mal porté".
Les dernières nouvelles venues d’Iran lui donnent raison. De petits groupes d’Iraniens n’ont pas hésité, mardi 14 mars, à détourner les célébrations nocturnes de la fête du feu persane, le "Chaharshanbeh suri", qui donne traditionnellement lieu à des regroupements de joie dans les rues à l’approche du nouvel an iranien. Sur plusieurs vidéos immortalisant l’évènement à Téhéran et à Rasht (Nord), la foule clame "Liberté", ou encore "Mort au dictateur". "Nous n’attendons qu’une étincelle", commente encore l’auteur de l’une de ces vidéos, dans un autre quartier de Téhéran.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Armin Arefi (@arefiarmin)
Pourtant, depuis le mois de janvier, les manifestations sont devenues sporadiques, à l’exception de la ville de Zahedan, dans le Baloutchistan (Sud-Est), où tous les vendredis donnent lieu à de grands rassemblements durement réprimés. Le mouvement de contestation se poursuit désormais sous la forme d’une multitude d’actes de désobéissance civile.
Des prisonnières libérées refusent toujours de porter le voile
Parmi ces gestes marquants, il y a quelques jours, une jeune femme a pris le risque de se hisser au sommet d’un panneau publicitaire sur une autoroute iranienne pour y accrocher une imposante banderole appelant à de nouvelles manifestations. La scène, filmée, a été diffusée sur les réseaux sociaux pour donner du courage à d’autres.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Armin Arefi (@arefiarmin)
Une autre vidéo a été largement partagée ces dernières semaines. Une ingénieure iranienne, Zainab Kazempour, a été invitée le 17 février à prononcer un discours dans le cadre du congrès de l’Organisation d’ingénierie de construction de Téhéran. Devant un amphithéâtre comble, l’Iranienne révoltée quitte la scène en jetant son foulard à terre. La raison ? Sa candidature au conseil d’administration de l’organisme iranien a été rejetée à cause de ses positions progressistes sur le voile, qu’elle refuse de porter sous la contrainte. Un geste fort qui a valu à Zainab Kazempour d'être poursuivie en justice pour "insulte" au voile musulman.
Des hommes refusent sa candidature au conseil d’administration de l’Organisation des Ingénieurs de Téhéran parce qu’elle est contre le voile obligatoire. Sa réaction : elle jette son voile devant eux et quitte la scène ! Ces femmes sont incroyables. #Iran #MahsaAmini pic.twitter.com/lEMB0T14k3
February 17, 2023Il y a aussi ces vidéos de prisonnières politiques à Téhéran, qui à peine libérées, cheveux aux vents, chantent – ce qui est interdit pour une femme seule en Iran – ou entonnent des slogans. Elle rendent hommage à leurs codétenues, réaffirment leur opposition au régime, scandent que le "pouvoir oppressif doit être détruit !", ou encore reprennent le célèbre slogan "Femme, vie, liberté !".
Le cri de « femme, vie, liberté », quelques instants après leur libération !Yasamin Ariani et sa mère étaient emprisonnées ces quatre dernières années pour avoir milité contre le voile obligatoire. Elle ont été libérées aujourd’hui. La lutte continue. #Iran #MahsaAmini pic.twitter.com/hbzvxSgzPH
February 15, 2023>> À lire : Derrière les barreaux de la prison d'Evin, le courage des détenues iraniennes
Depuis février, les autorités ont libéré 22 600 détenus dont les arrestations étaient "liées aux émeutes", a indiqué le 13 mars le chef de l'autorité judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei. Une amnistie savamment orchestrée, souligne cependant Clément Therme, chercheur associé à l'Institut international d'études iraniennes et enseignant à l'université Paul-Valéry de Montpellier. "Dans son récit officiel, le régime iranien veut montrer qu’il est dans 'une phase de réconciliation'".
Des défenseurs iraniens des droits de l'Homme ont eux aussi qualifié cette grâce de "coup médiatique". Plusieurs activistes célèbres sont toujours emprisonnées, dont la militante des droits humains Narges Mohammadi, les défenseures de l'environnement Sepideh Kashani et Niloufar Bayani – condamnées en 2020 à dix ans de détention pour "espionnage" –, ou encore la militante germano-iranienne pour les droits humains Nahid Taghavi.
Des aveux forcés pour avoir dansé
Quant aux arrestations et aux condamnations, elles n’ont pas cessé pour autant. Et les gestes de désobéissance civile ne sont pas moins risqués que celui de manifester. Un couple a ainsi été condamné à 10 ans et demi d'emprisonnement, fin janvier, pour avoir dansé main dans la main sur la très symbolique "place de la Liberté" à Téhéran, dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux.
Le 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, un groupe de jeunes filles a filmé une chorégraphie au pied des immeubles du quartier d’Ekbatan à Téhéran. Vêtues de crop tops, elles dansent sur "Calm Down", un tube afrobeat langoureux et sensuel du chanteur nigérian Rema et de Selena Gomez. La police a entrepris une chasse à l’homme pour les retrouver et a fini par les arrêter. Après deux jours de détention, une vidéo a émergé sur les réseaux sociaux, le 14 mars, montrant les quatre copines, têtes voilées, s'avançant chacune à leur tour pour exprimer leurs regrets.
Entre-temps, leur vidéo devenue virale sur Tiktok a inspiré d’autres femmes, qui se sont saisies du symbole. À Ispahan et à Chiraz, des Iraniennes ont repris la danse et se sont filmées en soutien.
À l’occasion du #8mars, de jeunes femmes non voilées publient cette vidéo où elles dansent depuis le quartier d’Ekteban à Téhéran. Malgré la répression, les Iraniennes continuent de défier la dictature ! #Iran #MahsaAmini pic.twitter.com/GS1ftNXUUL
March 9, 2023
"Remettre en place le 'mur de la peur'"
"Le régime essaie d’imposer l’idée que ces actes sont diligentés depuis l’étranger, alors qu’ils s’inscrivent dans un rejet du mode de vie imposé par la République islamique. En réalité, les autorités ont peur de perdre le contrôle sur la population", analyse Clément Therme. "Tout le travail du régime est de remettre en place le ‘mur de la peur’ qui est tombé depuis quelques mois".
Preuve en est, il n’est plus rare dans les rues de Téhéran ou d'autres grandes villes d’observer la présence de plus en plus de femmes ne portant pas le voile, comme le rapporte le politologue Ahmad Zeidabadi, interrogé par l’AFP.
Le courage des Iraniennes ! #Iran #MahsaAmini pic.twitter.com/CxYIQPe8g2
March 7, 2023Mais pour réprimer, explique le chercheur, l’État iranien dispose d’un "appareil structuré qui tient bon pour l’instant, étant donné qu’on n’observe aucune scission chez les Gardiens de la révolutions". Cette force de coercition "ne laisse pas l’espace de s’exprimer en manifestant dans la rue", poursuit le spécialiste de l’Iran.
Force est de constater que le bilan humain est lourd, ce qui a pu dissuader les manifestants à reprendre le chemin de la rue : quatre exécutions, des dizaines de condamnations à mort, des tortures – dont des viols dans les prisons et au moins 530 personnes tuées dans les protestations depuis six mois, selon diverses ONG, dont Human Rights Iran. "Pour l’instant le régime a remporté une victoire sécuritaire certes, mais pas une victoire politique", relève Clément Therme.
"La confiance avec la population est rompue, elle ne croit plus la propagande de l’État", ajoute-t-il. En atteste la forte émotion provoquée par l'affaire de la mystérieuse intoxication d'élèves dans des centaines d’écoles de jeunes filles au cours des trois derniers mois. Un drame que les parents d’élèves ont largement imputé aux autorités, malgré l’arrestation par les services de l’État de personnes soupçonnées d’être à l’origine de ces attaques toxiques, dont des certaines "impliquées dans les récentes émeutes" d’après un communiqué du ministère de l’Intérieur.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Intoxications mystérieuses
"Je retire ma fille de l'école" : la colère gronde en Iran face aux empoisonnements
Manifestations en Iran : le pouvoir reconnaît pour la première fois l'ampleur de la répression
Chronologie
Mort de Mahsa Amini : retour sur quatre mois de manifestations et de répression en Iran
Opex 360
Pour les États-Unis, récupérer l’épave du drone Reaper tombé dans la mer Noire sera compliqué
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Que s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?
Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.
Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.
Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.
En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.
N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.
Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.
À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].
Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».
Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.
En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.
Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.
France24 - Monde
Sénégal : renvoi du procès pour diffamation d’Ousmane Sonko, des heurts à Dakar
Publié le : 16/03/2023 - 17:35
FRANCE 24
Suivre
Plusieurs quartiers de Dakar ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes Sénégalais et forces de l'ordre – l'opposant Ousmane Sonko comparaissait lors d'un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024. Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.
Cette audience s’annonçait comme un rendez-vous à risques. Le procès intenté à l'opposant Ousmane Sonko par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, a été émaillé, jeudi 16 mars, de heurts et incidents entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de Dakar.
La nervosité a viré à l'agressivité après l'annonce par le tribunal du renvoi de l'affaire au 30 mars. À la sortie de la salle, des membres de l'entourage des deux parties en sont venus aux mains, forçant le service d'ordre à intervenir et à faire usage de gaz irritant.
Le ministre poursuit Ousmane Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'État (IGE) pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes.
"J'ai été brutalisé"
Des groupes de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal. Un impressionnant dispositif de sécurité avait transformé le complexe en camp retranché. Les forces de sécurité ont repoussé à plusieurs reprises les assaillants à coups de lacrymogènes dans des détonations assourdissantes.
Le trajet d’Ousmane Sonko jusqu'au tribunal, sous forte escorte policière à travers une ville en état d'alerte, a lui-même été émaillé de troubles. Les forces de sécurité ont fini par extraire Ousmane Sonko de force de son véhicule pour le conduire au palais de justice. Ceux qui l'accompagnaient disent que lui et d'autres ont été malmenés lors de ce transfert et aspergés de gaz lacrymogènes.
Une fois à la barre, Ousmane Sonko a expliqué qu'il voulait choisir son itinéraire. "La police et la gendarmerie m'imposent un itinéraire. J'ai été brutalisé. Le régime ne compte que sur les forces de sécurité".
Ousmane Sonko s'est fait ausculter par un médecin au tribunal. après plusieurs heures, l'audience, sous haute tension, n'avait toujours pas abordé le fond du dossier. Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.
>> À voir aussi : Sénégal : que reproche-t-on à Ousmane Sonko, leader de l'opposition, et que risque-t-il ?
Des tensions à l’approche de la présidentielle
Ce nouvel accès de fièvre est le dernier épisode d'un psychodrame tenant le monde politique en haleine depuis deux ans et qui a déjà, par le passé, causé un trouble considérable.
En mars 2021, la mise en cause d'Ousmane Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans la région.
À l'approche de la présidentielle de 2024, les tensions s'amplifient de nouveau.
Le dossier de viols présumés – non jugé pour le moment – et celui pour diffamation, font peser la menace d'une éventuelle inéligibilité sur la candidature d'Ousmane Sonko.
Lui et ses soutiens crient au complot ourdi par le pouvoir pour l'éliminer politiquement. Sonko avait appelé ses partisans à venir massivement le soutenir au procès.
La personnalité d'Ousmane Sonko, 48 ans, divise les Sénégalais. Il tient un discours souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Ses détracteurs dénoncent, eux, un populiste n'hésitant pas à souffler sur les braises sociales et à instrumentaliser la rue pour échapper à la justice.
Le doute que le président Macky Sall entretient sur son intention de briguer ou non un troisième mandat contribue aussi à dresser les camps adverses les uns contre les autres.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Sénégal : l'opposant Ousmane Sonko bloqué à Dakar, des élus visés par des gaz lacrymogènes
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Sénégal : des milliers de partisans de l'opposition se rassemblent à Dakar
L'Entretien de France 24
"Nous n’avons rien contre la France" assure l’opposant sénégalais Ousmane Sonko
Opex 360
Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
France24 - Monde
Des dizaines de milliers de Grecs crient de nouveau leur colère, des heurts à Athènes
Publié le : 16/03/2023 - 19:15
FRANCE 24
Suivre
Plus de deux semaines après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts, environ 40 000 Grecs sont de nouveau descendus dans les rues jeudi pour exprimer leur colère. À Athènes, de violents heurts ont opposé la police aux manifestants.
Ils sont venus gronder leur colère une nouvelle fois. Plus de 40 000 Grecs sont descendus dans les rues, jeudi 16 mars, alors que le pays se trouve en grande partie paralysé par une grève générale.
C'est la deuxième manifestation de grande ampleur à Athènes et dans d'autres villes du pays depuis la collision frontale entre deux trains, le 28 février au soir, qui a coûté la vie à 57 personnes. Après un grand rassemblement de 40 000 personnes à Athènes le 8 mars, plus de 30 000 personnes, selon la police, se sont retrouvées dans plusieurs manifestations organisées dans le centre de la capitale.
"Assassins !"
À côté du parlement, un groupe de manifestants a jeté des cocktails Molotov. Des policiers ont répliqué en les aspergeant de gaz lacrymogènes et en lançant des grenades assourdissantes, selon des journalistes de l'AFP. Des bennes à ordures ont été incendiées près de l'université et des vitrines de magasins, brisées.
Une partie des manifestants s'est rassemblée devant le siège de Hellenic Train, la compagnie des chemins de fer, comme ils l'avaient déjà fait trois jours après l'accident entre un train de voyageurs reliant Athènes à Thessalonique (nord) et un convoi de marchandises.
"Soit leurs bénéfices, soit nos vies", a inscrit un manifestant sur la façade du bâtiment gardé par un cordon policier. "Assassins !", ont aussi crié des écoliers tandis qu'une grande banderole proclamait : "Les bénéfices tuent. Avec nos luttes massives, nous allons les renverser".
Le pays en grève générale
À Thessalonique, deuxième ville du pays, des incidents ont également eu lieu en marge d'un défilé dépassant les 8 000 participants, selon l'AFP.
"Il faut que les choses changent dans ce pays", lâche Stravoula Ghatzieleftheriou, une employée dans le secteur privé à Athènes, alors que des élections générales sont prévues d'ici juillet.
Après plusieurs manifestations plus limitées dans les jours ayant suivi l'accident ferroviaire, quelque 65 000 personnes avaient protesté le 8 mars. Certains avaient alors appelé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis 2019, à se retirer.
Les transports en commun à Athènes étaient fortement perturbés jeudi. Tous les bateaux reliant le continent aux îles restaient à quai pour 24 heures et la plupart des avions restaient sur le tarmac. À l'arrêt depuis l'accident, le trafic ferroviaire ne devrait reprendre graduellement qu'à partir du 22 mars.
De nombreuses écoles sont également fermées tandis que les étudiants, en première ligne dans cette vague de protestation inédite depuis les années de la crise financière, étaient également nombreux dans les cortèges.
Ras-le-bol
Au-delà de cette catastrophe ferroviaire qui a bouleversé le pays, les Grecs crient leur ras-le-bol à l'égard de la détérioration des services publics dans un pays saigné à blanc par les années de crise et les plans d'austérité imposés par ses créanciers.
Car si l'accident ferroviaire de Tempé, dans le centre du pays, a été imputé à une erreur du chef de gare, il a aussi été provoqué par la vétusté du réseau ferré et les lourds retards pris dans la modernisation, notamment de la signalisation, selon les premiers éléments de l'enquête.
Mis à mal après la catastrophe, le Premier ministre a tenté de répondre à l'indignation d'une population qui a largement perdu confiance dans les institutions depuis la crise financière de 2009-2018. Il a promis "la transparence totale" dans l'enquête en cours et demandé pardon à plusieurs reprises aux familles des victimes.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement
Catastrophe ferroviaire en Grèce : des poursuites contre trois autres employés des chemins de fer
Opex 360
L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.
Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
France24 - Monde
Cisjordanie : quatre Palestiniens tués dans un raid militaire israélien à Jénine
Publié le : 16/03/2023 - 17:52
FRANCE 24
Suivre
Quatre Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens jeudi à Jénine, ville palestinienne du nord de la Cisjordanie occupée, selon le ministère de la Santé palestinien.
Nouvelles violences en Cisjordanie. Quatre Palestiniens, dont un adolescent, ont été tués jeudi 16 mars par des tirs israéliens à Jénine, ville palestinienne du nord de la Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne est entrée dans l'après-midi, selon le ministère de la Santé palestinien.
Vingt-trois personnes blessées ont également été hospitalisées, dont cinq dans un état grave, a indiqué le ministère. Il a identifié les quatre morts comme s'appelant Omar Awadin, 16 ans, Nidal Khazim, 28 ans, Youssef Chrim, 29 ans et Louay Sghir, 37 ans.
Un "crime" qui ne "restera pas sans réponse"
"Les forces de sécurité [israéliennes] sont en opération en ce moment dans le camp [de réfugiés palestiniens] de Jénine", a indiqué l'armée dans un communiqué, sans plus de précisions.
Ce nouveau drame survient alors que le conflit israélo-palestinien semble aspiré dans une spirale inextricable de violence, notamment depuis l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël, sous la conduite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le nord de la Cisjordanie, bastion de groupes armés où l'armée israélienne multiplie les opérations depuis bientôt un an, concentre les violences.
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza, a promis jeudi que le "crime" commis à Jénine ne "restera pas sans réponse".
Autre groupe armé palestinien, le Jihad islamique a assuré qu'Israël "paiera le prix de ces crimes".
Près de 100 morts depuis le début de l'année
Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 85 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils israéliens (dont trois mineurs) et un policier israélien, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Une rencontre sur le conflit est organisée dimanche à Charm el-Cheikh, en Égypte, avec cinq pays, a indiqué jeudi le ministre des Affaires civiles palestiniens, Hussein el-Cheikh, sans plus de précisions.
Dimanche, trois combattants avaient été tués dans un échange de tirs avec des soldats israéliens près de Naplouse, également dans le nord de la Cisjordanie. Ils étaient membres du Repaire des Lions, selon ce groupe armé ayant émergé en 2022 à Naplouse.
La semaine dernière, deux Palestiniens dont un adolescent ont été tués par des tirs israéliens dans le nord de la Cisjordanie, au lendemain d'un attentat palestinien qui avait fait trois blessés à Tel-Aviv.
En Israël, l'armée a annoncé mercredi avoir tué lundi un "terroriste" qui portait une ceinture explosive et qui est soupçonné de s'être infiltré depuis le Liban. Elle a évoqué une possible implication du mouvement chiite libanais Hezbollah.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Trois Palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée
Trois Palestiniens armés abattus par des soldats israéliens près de Naplouse
Israël : trois blessés par balles à Tel-Aviv, l'auteur de l'attaque abattu par la police
France24 - Monde
Ukraine : malgré le danger, les agriculteurs travaillent leurs champs minés
Publié le : 17/03/2023 - 09:24
Ludovic DE FOUCAUD
Gulliver CRAGG
Suivre
Environ 25 % des terres agricoles en Ukraine sont infestées de mines et des munitions non explosées. Une situation qui concerne les zones libérées après l’occupation et celles restées sous contrôle ukrainien, à portée de l'artillerie. Le déminage se concentre sur les zones résidentielles et non sur les champs. Pourtant, certains agriculteurs disent ne pas pouvoir manquer les semis du printemps, au risque de mettre en péril la production de 2023. Et malgré le danger, ils retournent dans les champs. Plusieurs ont déjà trouvé la mort.
Des négociations se déroulent actuellement pour le renouvellement de l'accord négocié par l'ONU pour permettre à l'Ukraine d'exporter ses céréales via la mer Noire. L'année dernière, il a aidé le pays à exporter près de trois-quarts de la production qu'il vend en moyenne annuellement – bien qu'à un coût plus élevé – et a soulagé les marchés alimentaires mondiaux fortement dépendants des grains ukrainiens. Mais il existe un doute cette année sur la quantité que les agriculteurs ukrainiens seront capables de produire.
>> À lire aussi : En Ukraine, les mines "prolongeront le conflit pendant des décennies"
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Bombes à retardement
En Ukraine, les mines "prolongeront le conflit pendant des décennies"
Focus
Libération de Kherson : les agriculteurs ukrainiens se réapproprient leurs fermes
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
Opex 360
La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].
« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
France24 - Monde
L'exécutif recourt au 49.3 sur la réforme des retraites : l'échec du gouvernement
Publié le : 16/03/2023 - 18:43
Roselyne FEBVRE
Suivre
Le gouvernement a dégainé, jeudi 16 mars, le 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites. Emmanuel Macron prend un risque social, en passant en force sur un texte que 70 % des Français refusent, mais aussi un risque politique avec une motion de censure déposée par les oppositions qui pourraient renverser le gouvernement. Roselyne Febvre reçoit Bruno Jeudy, éditorialiste politique et Carole Barjon de l’Obs. Une émission en partenariat avec Slate.fr et son fondateur Jean-Marie Colombani.
Retraites en France : l'heure de vérité pour la réforme d'Emmanuel Macron au Parlement
passage en force
Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée
Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
France24 - World
Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul
Issued on: 17/03/2023 - 10:53
NEWS WIRES
It's become an ominous fixture of the mass anti-government protests roiling Israel: a coil of women in crimson robes and white caps, walking heads bowed and hands clasped. They are dressed as characters from Margaret Atwood's dystopian novel, “The Handmaid's Tale,” and the eponymous TV series.
The women, growing in numbers as the demonstrations against Prime Minister Benjamin Netanyahu’s policies intensify, say they are protesting to ward off what they believe will be a dark future if the government follows through on its plan to overhaul the judiciary.
“This display is a representation of the things that we fear," said Moran Zer Katzenstein, founder of the women's rights advocacy group Bonot Alternativa, or “building an alternative,” which is behind the 'Handmaid's' protest.
"Women are going to be the first to be harmed” under the overhaul, she added.
אלפי נשים בכל הארץ הביעו סולידריות ב #יום_אדוםמחאת הנשים התרחבה ומיצג סיפורה של שפחה הגיע לשיאו בהשתתפות מאות נשים. בין המשתתפות הייתה אפרת גוש, ששרה את התקווה בסוף הצעדה. כולנו לובשות אדום וממשיכות להלחם על הזכויות שלנו!📸 יאיר פלטי pic.twitter.com/pTOWtO39zi
March 16, 2023In a move that has sparked widespread opposition, Netanyahu's government is pushing to weaken the Supreme Court and limit the independence of the judiciary, steps they say will restore power to elected legislators and make the courts less interventionist. Critics say the move upends Israel’s system of checks and balances and pushes it toward autocracy.
The overhaul has sent tens of thousands of people into the streets in protest each week.
Unmissable in the crowd are the women in red robes, turning otherwise usual protest scenes into an otherworldly sight.
Ahead of one demonstration, a group of women rode the train from Tel Aviv to Jerusalem in costume, transforming the cars and the platform into what could have been a scene from the Hulu series. Another time, they encircled a central fountain in the seaside metropolis of Tel Aviv, a site that's typically home to kids in strollers and dogs on leashes. They have also blocked intersections, staying in character during the protests, keeping quiet as they walk in formation.
Their jarring appearance is meant to drive home the notion that Israel, which portrays itself as the Middle East’s lone democracy, could morph into a chilling dystopia where women are stripped of their rights.
Atwood’s 1985 novel about a futuristic patriarchal society where the robed handmaids are forced to bear children for leaders, has reemerged in recent years as a cultural touchstone thanks to the popular TV series. Its themes of female subjugation and male domination have resonated with women today who see threats in limits on abortion rights, or in Israel’s case, in the rise of its conservative, religious government.
They will try to take our rights, but they will fail. Today is another rage day in #Israel. Hit the streets & protest. It ends here! We are going to stop this train! ✊🏼❤️🇮🇱 Made by @BonotAlt @Snowdrum_AV #democracy #womenssrights #freepeopleinourland #handmaids #מציבות_קו_אדום pic.twitter.com/cQ5tToL54B
March 16, 2023The government, Israel's most right-wing ever, is overwhelmingly male. Only nine out of 64 members of Netanyahu’s coalition are women. Ultra-Orthodox parties, which are key components of the coalition, deny inclusion to women members entirely.
Finance Minister Bezalel Smotrich has said men and women should not be permitted to serve together in military combat units, while his governing partners have voiced support for discrimination against LGBTQ people and Palestinian citizens of Israel.
The costume, which has come to embody globally the threat to women under the patriarchy, has been used in protests elsewhere. American women opposing former President Donald Trump’s conservative Supreme Court nominees have donned the garb, as have Iranian women demonstrating in Britain in support of the protests in Iran, and Polish women calling to preserve abortion rights.
But with the crisis in Israel showing no sign of abating, the women in red have become a mainstay at protests around the country and their numbers are growing. About 1,000 women wore the robes at a recent Tel Aviv rally.
They're also getting noticed. Atwood herself has retweeted several posts about the women. And Simcha Rothman, the lawmaker and parliamentary committee head spearheading the overhaul, has criticized them, while claiming the legal changes will only strengthen women's rights in Israel.
Astonishing! https://t.co/EJkDO9Txiu
March 16, 2023“I am attentive to the protests and demonstrations and happy to give a response to any concern regarding the legal plan. What do I not accept? A scare campaign that incites falsely that Israel will become ‘The Handmaid’s Tale,'” he tweeted earlier this month. “The reform will not harm the protection of women.”
Zer Katzenstein, who left a career in marketing for international brands to steer the protest, said that she wouldn't count on Rothman, a religious Jew and conservative ideologue, to protect her rights.
The protest is not an exaggeration of where Israel might be headed as some have charged, but rather a warning light, she said.
“We don’t think that we (will) wake up and realize that we live in Gilead," she said, referring to the name of the fictional republic in Atwood's book.
"But we fear that it’s going to be something evolving. First here and then there and another one and another one," she added. "Our message is that we are drawing a red line and we will not let this happen, not even a bit.”
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Israelis step up protests after Netanyahu rejects judicial compromise proposal
Israelis march against judicial reform plan as president warns of 'legal collapse'
Setback for Israel's Netanyahu as Supreme Court orders him to fire minister
France24 - World
🔴 Live: Slovakia to give its fleet of 13 Soviet-era fighter jets to Ukraine
Issued on: 17/03/2023 - 10:19
FRANCE 24
Follow
Slovakian Prime Minister Eduard Heger said on Friday that his government has agreed to deliver 13 MiG-29 fighter jets to Ukraine. The announcement came closely after Poland said Thursday that it would donate a dozen fighter jets to the embattled country. Russia dismissed the announcements, saying that the planes would not make a difference in the overall course of the conflict. Read our live blog to see how the day's events unfold. All times are Paris time (GMT+1).
12:01am: Russia threatens to destroy fighter jets given to Ukraine by NATO members
Russia said on Friday that all fighter jets supplied to Ukraine by Western nations would be destroyed after NATO members Poland and Slovakia pledged to send MiG-29 jets to Kyiv.
Since Russia's invasion last year NATO countries have sent billions of dollars of military aid to Ukraine, as Kyiv asks for weapons it says are vital to fend off Russian advances.
Moscow has accused the West of directly participating in the conflict through supplying weapons to Ukraine, and has warned before that NATO weapons were legitimate targets for its forces.
"In the course of the special military operation all this equipment will be subject to destruction," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "It feels like all of these countries are thus engaged in the disposal of old unnecessary equipment."
11:48am: Black Sea grain deal ongoing, UN says
The United Nations Office in Geneva said on Friday that discussions on the renewal of a deal allowing the safe export of grain from Ukraine's Black Sea ports were ongoing.
The Black Sea grain initiative, brokered between Russia and Ukraine by the United Nations and Turkey last July, aimed to prevent a global food crisis by allowing Ukrainian grain blockaded by Russia's invasion to be safely exported from three Ukrainian ports.
The pact expires on Saturday.
11:25am: Russia accuses Ukraine of attacking the Orthodox Church
The Kremlin said on Friday that Ukraine was "illegally attacking" the Ukrainian Orthodox Church (UOC) – which until recently accepted the authority of the patriarch of Moscow – adding that this confirmed the need for its "special military operation".
Ukrainian officials last week ordered the UOC to leave the monastery complex in Kyiv where it is based, drawing fierce condemnatation from Moscow.
11:13am: Russia says fighter jets would make no difference to war
The Kremlin said on Friday, in response to eastern European countries transferring fighter planes to Ukraine, that the planes would be destroyed and would not make a difference to the course of the conflict.
10:28am: Slovakia to deliver fighter jets to Ukraine
Slovakia’s government on Friday approved a plan to give Ukraine its fleet of 13 Soviet-era MiG-29 fighter jets, becoming the second NATO member country to heed the Ukrainian government's pleas for warplanes to help defend against Russia's invasion.
Announcing the decision, Prime Minister Eduard Heger told a news conference that his government is “on the right side of history.” Earlier, Heger tweeted that military aid was key to ensuring Ukraine can defend itself and all of Europe against Russia.
Defense Minister Jaroslav Nad said Slovakia will receive 200 million euros ($213 million) from the European Union as compensation and unspecified arms from the United States worth 700 million euros ($745 million).
#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia
March 17, 2023In light of the absence of its own aircraft, Slovakia’s fellow NATO members Poland and the Czech Republic have stepped up to monitor Slovak air space, with Hungary set to join later this year.
Bratislava has signed a deal to buy 14 U.S. F-16 Block 70/72 fighter jets, but delivery has been pushed back two years to early 2024.
10:00am: Russian defence ministry decorates pilots for downing US drone
Russian Defence Minister Sergei Shoigu presented pilots with awards for preventing a US drone from entering the area of Russia's military campaign in Ukraine, Russian state-owned news agency RIA reported on Friday.
The drone crashed into the Black Sea on Tuesday after being intercepted by Russian jets.
9:15am: Xi Jinping to visit Russia early next week
Chinese President Xi Jinping will visit Russia next week, Beijing's foreign ministry said Friday, his first trip to Moscow in nearly four years.
"At the invitation of President Vladimir Putin of the Russian Federation, President Xi Jinping will pay a state visit to Russia from March 20 to 22," the ministry said in a statement.
Xi last visited Russia in 2019, though Putin attended the opening ceremony of the Winter Olympics in Beijing last year and the two leaders also met at a regional security gathering in Uzbekistan in September.
The pair will talk about "strategic cooperation", according to a near-simultaneous statement from the Kremlin.
The two leaders "will discuss deepening the exhaustive partnership and strategic cooperation between Russia and China", including on the international stage, the Kremlin said, adding, "important bilateral documents will be signed".
6:00am: Poland to be first NATO member to give Ukraine fighter jets
Poland said Thursday it plans to give Ukraine about a dozen MiG-29 fighter jets, which would make it the first NATO member to fulfill Kyiv's increasingly urgent requests for warplanes to defend itself against the Russian invasion.
Warsaw will hand over four of the Soviet-made warplanes “within the next few days,” President Andrzej Duda said, and the rest needed servicing but would be supplied later. The Polish word he used to describe the total number can mean between 11 and 19.
“They are in the last years of their functioning, but they are in good working condition,” Duda said.
He did not say whether other countries would follow suit, although Slovakia has said it would send its own disused MiGs to Ukraine. Poland also was the first NATO nation to provide Ukraine with German-made Leopard 2 tanks.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Russian infighting
Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin
AS IT HAPPENED
Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
Assad meets Putin in Moscow as Syrians mark 12 years since anti-regime uprising
France24 - World
Large US banks inject $30 billion into First Republic Bank in effort to stem crisis
Issued on: 17/03/2023 - 03:09
NEWS WIRES
Large US banks injected $30 billion in deposits into First Republic Bank FRC.N on Thursday, swooping in to rescue the lender caught up in a widening crisis triggered by the collapse of two other mid-size US lenders over the past week.
Banking stocks globally have been battered since Silicon Valley Bank collapsed last week due to bond-related losses that piled up when interest rates surged last year, raising questions about what else might be lurking in the wider banking system.
Within days, the market turmoil had ensnared Swiss lender Credit Suisse CSGN.S, forcing it to borrow up to $54 billion from Switzerland's central bank to shore up liquidity.
By Thursday afternoon, the spotlight whipsawed back to the United States as big banks led an effort to prop up support for First Republic, a regional lender whose shares had tumbled 70% in the last nine trading sessions.
Some of the biggest US banking names including JPMorgan Chase & Co JPM.N, Citigroup Inc C.N, Bank of America Corp BAC.N, Wells Fargo & Co WFC.N, Goldman Sachs GS.N and Morgan Stanley MS.N were involved in the rescue, according to a statement from the banks.
The deal was put together by power brokers including US Treasury Secretary Janet Yellen, Federal Reserve Chairman Jerome Powell and JPMorgan Chase CEO Jamie Dimon, who discussed the package on Tuesday, according to a source familiar with the situation.
US regulators said the show of support was most welcome, and showed the resilience of the banking system.
A round of financing on Sunday raised through JPMorgan had given First Republic access to $70 billion in funds. But that failed to calm investors as worries of a contagion deepened with the demise of Signature Bank to follow that of SVB and depositors began moving cash to larger lenders.
First Republic Bank's stock closed up 10% on news of the rescue but its shares fell 18% in after-market trading, after the bank said it would suspend its dividend.
The bank's stock price is down more than 70% since March 6.
News of the rescue also helped boost Wall Street indexes, with JP Morgan, Morgan Stanley and Bank of America all up more than 1%, while the benchmark S&P 500 Banks Index .SPXBK recovered 2.2%.
Smaller banks also rebounded from the recent sell-off, with Fifth Third Bancorp FITB.O, PNC Financial Services Group PNC.N and KeyCorp KEY.N each gaining more than 4%.
Emergency liquidity
Earlier in the day, Credit Suisse became the first major global bank to take up an emergency lifeline since the 2008 financial crisis as fears of contagion swept the banking sector and raised doubts over whether central banks will be able to sustain aggressive interest rate hikes to rein in inflation.
Rapidly rising interest rates have made it harder for some businesses to pay back or service loans, increasing the chances of losses for lenders already worried about a recession.
However, the European Central Bank raised interest rates by 50 basis points on Thursday as flagged, stressing the resilience of the euro area banking sector while assuring it had plenty of tools to offer liquidity support if needed.
The US Federal Reserve is expected to follow the ECB move at its next meeting with a quarter-point interest-rate hike that just days ago looked derailed by turmoil in the banking sector.
Policymakers have tried emphasise that the current turmoil is different than the global financial crisis 15 years ago as banks are better capitalised and funds more easily available.
But central bank data on Thursday also showed that banks sought record amounts of emergency liquidity from the Federal Reserve in recent days, driving up the size of the Fed's balance sheet after months of contraction.
"The numbers, as we see them right here, are more consistent with the idea that this is just an idiosyncratic issue at a handful of banks," said Thomas Simons, money market economist with investment bank Jefferies.
Yellen said the US banking system remains sound thanks to "decisive and forceful" actions following the collapse of Silicon Valley Bank.
Allianz ALVG.DE, one of Europe's biggest financial firms, said authorities were "well equipped" to deal with any liquidity crisis, "unlike what happened during" the 2007-2008 financial crisis.
Buying time
Credit Suisse, a bank with a 167-year history, became the biggest European name swept up in the turmoil after its largest investor said it could not provide more funds due to regulatory constraints.
It said it would exercise an option to borrow up to 50 billion Swiss francs ($54 billion) from the Swiss National Bank, which confirmed it would provide liquidity to the bank against sufficient collateral.
Credit Suisse shares closed 19% higher on Thursday, recovering some of their 25% fall on Wednesday. Since March 8, before last week's collapse of SVB, European banks have lost around $165 billion in market value, Refinitiv data shows.
The stock market value of Switzerland's second-largest bank has fallen by 90% since its peak in February 2007 of around $91 billion, to around $8.66 billion following a prolonged slide in its shares.
Analysts said the measures will buy time for Credit Suisse to carry out a planned restructuring and possibly take further steps to pare back the Swiss lender.
(Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Asian stocks fall despite bids to contain SVB contagion fears
Credit Suisse to borrow up to $54 billion from central bank after shares plunge
US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
France24 - World
Australia buys 220 Tomahawk missiles from US following submarines deal
Issued on: 17/03/2023 - 08:15Modified: 17/03/2023 - 08:17
NEWS WIRES
Australia said a deal to buy 220 US Tomahawk cruise missiles was essential for keeping "adversaries at bay" Friday, as Canberra ratchets up defence spending to counter growing Chinese military clout.
Defence industry minister Pat Conroy said the potent long-range weapons would be deployed first to existing surface ships and later to a new fleet of nuclear-powered submarines.
A Pentagon agency revealed the sale on Thursday, and put the deal's value at up to US$895 million (Aus$1.3 billion).
The weapons give Australia a large arsenal to strike foes from more than a thousand kilometres away, something that experts say is a fearsome deterrent for any would-be foe.
"Long-range strike is at the heart of this government's commitment to equipping the Australian Defence Force, our national security and our defence interests, keeping adversaries at bay," Conroy told reporters.
Tomahawk missiles first gained widespread public attention during Operation Desert Storm, the 1991 US mission to repel Saddam Hussein's invasion of Kuwait -- hitting targets including the Iraqi Presidential Palace.
Word of Australia's latest big-ticket defence purchase comes days after US, British and Australian leaders unveiled plans to kit Canberra out with up to five US nuclear submarines before co-developing its own model.
Acquiring submarines that can travel vast distances without the need to surface puts Australia in an elite club and at the forefront of US-led efforts to push back against Chinese military expansion.
The Tomahawks will first be used in Australia's existing Hobart class destroyers and then the US Virginia class submarines when they are delivered from the early 2030s.
Conroy also revealed that the Virgina class or Australia's own submarines -- based on a British design -- would one day be equipped with still-to-be-developed hypersonic weapons.
Japan recently announced it would buy about 400 Tomahawk missiles from the United States.
Fumio Kishida's government wants to dramatically expand Japan's defence capacity to defend against a rapidly arming China and nuclear-armed North Korea.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
China says AUKUS alliance on 'path of error and danger' after submarine deal unveiled
Australia, US, UK unveil nuclear submarine plan
Macron says submarine cooperation offer with Australia still ‘on the table’
France24 - Monde
L'opération sauvetage des grandes banques américaines pour venir en aide à First Republic
Publié le : 17/03/2023 - 11:13
Christophe DANSETTE
Après le Credit Suisse, jeudi, qui a reçu l'aide de la Banque nationale helvétique, onze des plus grandes banques américaines s'organisent pour venir en aide à First Republic, un établissement californien de taille moyenne qui menaçait de s'effondrer.
Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse
Pour éviter la contagion, des banques de Wall Street viennent en aide à First Republic
Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden
France24 - Monde
Sans concurrent, Gianni Infantino est réélu président de la Fifa jusqu'en 2027
Publié le : 16/03/2023 - 10:16Modifié le : 16/03/2023 - 10:43
FRANCE 24
Suivre
Gianni Infantino a été réélu jeudi à la tête de la Fifa, poste qu'il occupe depuis 2016. Un résultat sans surprise puisque l'Italo-Suisse de 52 ans n'avait pas de concurrent déclaré. Son nouveau mandat court jusqu'en 2027.
Pas de concurrent, pas de surprise. L'Italo-Suisse Gianni Infantino a été réélu jeudi 16 mars par acclamation jusqu'en 2027 à la présidence de la Fifa, qu'il occupe depuis 2016, lors du 73e Congrès de l'instance à Kigali.
Le dirigeant de 52 ans, déjà reconduit dans les mêmes conditions en 2019 par les délégués des 211 fédérations membres, pourrait se maintenir jusqu'en 2031 à la tête du football mondial, son premier bail de trois ans étant considéré comme incomplet.
L'horizon paraît dégagé pour le juriste, qui a encore clamé jeudi vouloir "rendre le football véritablement mondial", et se pose en rempart face à l'hégémonie sportive et économique du foot européen grâce aux programmes de développement de la Fifa, dopés par ses recettes croissantes.
Comme il y a quatre ans, il peut afficher un bilan financier solide, avec une hausse de 18 % des revenus et de 45 % des réserves sur le cycle 2019-22 par rapport au précédent, qui permet à la Fifa d'augmenter encore ses subventions aux confédérations et fédérations, soit la clé de son système redistributif comme de son système électoral.
Car l'organisation accorde les mêmes montants à Trinité-et-Tobago, Saint-Kitts-et-Nevis, aux Bermudes et à la Papouasie-Nouvelle-Guinée qu'au Brésil ou à l'Allemagne, chacune de ces fédérations disposant également d'une voix au Congrès.
Tout puissant malgré les polémiques
Pour peu que le président contente les 35 associations d'Amérique centrale, dont nombre d'îles des Caraïbes, ou les 54 fédérations africaines, il peut ainsi se permettre de froisser les puissantes nations européennes. Par exemple en envisageant une Coupe du monde biennale avant d'y renoncer, l'an dernier, ou en interdisant à une poignée de sélections d'arborer un brassard inclusif "One Love" lors du Mondial qatari, pour proclamer leur attachement aux droits LGBT.
Côté gouvernance, son dernier mandat a été marqué par une vaste réforme des transferts, par l'institution d'un congé maternité pour les joueuses professionnelles ainsi que par des règles de procédure disciplinaire plus protectrices pour les victimes de violences sexuelles.
Gianni Infantino a été élu par acclamation Président de la FIFA pour le mandat 2023-2027#FIFACongress pic.twitter.com/ChZXhbqHgI
March 16, 2023
D'ores et déjà, les principaux chantiers des prochaines années sont entérinés, à commencer par le passage de la Coupe du monde masculine de 32 à 48 équipes à partir de l'édition 2026 partagée entre États-Unis, Canada et Mexique, décidé en 2017 et dont le format a été fixé mardi.
En optant pour une phase de poules avec douze groupes de quatre équipes, le tournoi va bondir de 64 à 104 rencontres, un mastodonte taillé pour faire exploser les recettes de billetterie et allécher toujours plus de diffuseurs.
Par ailleurs, la Fifa a décidé le 16 décembre d'élargir son Mondial des clubs d'un format annuel à sept équipes à une compétition quadriennale à 32 équipes à partir de l'été 2025. Un projet que son patron tente de faire aboutir depuis des années pour concurrencer la lucrative Ligue des champions de l'UEFA.
Mais cette course à l'expansion pourrait bien réveiller les fractures du football : mercredi soir, le Forum mondial des ligues (WLF), regroupant une quarantaine de championnats, a dénoncé des décisions "sans consultation", qui alourdissent encore "un calendrier déjà surchargé, et ne tiennent aucun compte de l'impact sur la compétitivité des ligues domestiques et la santé des joueurs".
Le WLF, comme son homologue European League regroupant les championnats européens, va "décider" des réponses "les plus appropriées", laissant planer la menace d'une riposte judiciaire
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Mondial-2026 : la Fifa tranche sur le format de sa Coupe du monde à 48 équipes
FFF : la ministre Amélie Oudéa-Castéra se défend d'avoir accusé Noël Le Graët de "harcèlement"
France24 - Monde
Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse
Publié le : 16/03/2023 - 07:41Modifié le : 16/03/2023 - 11:12
FRANCE 24
Suivre
Alexandra QUARINI
Florent RODO
Credit Suisse s'est effondré en Bourse mercredi, touché par les inquiétudes du secteur bancaire liées à la faillite de la banque américaine SVB et après que son principal actionnaire a exclu de le sauver en cas de difficultés. Les investisseurs ont cependant fait remonter en flèche le cours de l'action de la banque helvète jeudi après la bouée de sauvetage de plus de 50 milliards de dollars lancée par la banque centrale au géant bancaire.
Credit Suisse a annoncé jeudi 16 mars un emprunt à court terme allant jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) à la banque centrale suisse, au lendemain d'une journée cauchemardesque pour la deuxième banque du pays qui s'est effondrée en Bourse. De quoi rassurer les investisseurs qui ont fait remonter en flèche le cours de l'action de la banque helvète.
Jeudi, à l'ouverture de la séance, le titre Credit Suisse bondissait de plus de 30 % dans un fort volume d'échanges. La veille, l'action avait essuyé la pire séance de son histoire après un mouvement de panique suite aux déclarations de son premier actionnaire, la Banque nationale saoudienne. L'action avait touché un plus bas historique à 1,55 CHF.
Pour arrêter le mouvement de panique, Credit Suisse - qui fait partie du club très restreint des banques dont on juge qu'elles jouent un rôle tellement important qu'on ne peut pas leur laisser faire faillite - a annoncé en pleine nuit en Europe qu'il allait faire appel à la banque centrale pour emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) afin de "renforcer de manière préventive" ses liquidités.
La banque va également procéder à une série d'opérations de rachat de dette pour environ 3 milliards de francs suisses.
Journée noire
Plus tôt dans la soirée de mercredi et après une journée d'un étonnant silence, la Banque centrale suisse et le gendarme des marchés financiers suisses (Finma) ont assuré que les finances de la banque étaient solides et répondaient aux strictes critères de la réglementation bancaire. La banque centrale s'était alors dite prête à laisser Credit Suisse accéder à des liquidités "en cas de besoin".
Les deux régulateurs ont aussi estimé "qu'il n'existe aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux États-Unis et le marché financier suisse".
La banque centrale et la Finma ont souligné que les banques suisses sont soumises à des "exigences strictes en matière de fonds propres et de liquidités", estimant que Credit Suisse "satisfait" ces exigences. Elles sont plus élevées pour des banques comme Credit Suisse dans la mesure où il s'agit d'une banque dite d'importance "systémique".
"La pression sur Credit Suisse a touché un marché déjà nerveux"
La chute vertigineuse de Credit Suisse a commencé après des déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, première actionnaire de Credit Suisse. Les Saoudiens ont volé au secours de la banque en entrant à son capital en novembre. Mais la Saudi National Bank ne compte "absolument pas" injecter davantage d'argent, principalement pour des raisons règlementaires, a expliqué Ammar al-Khudairy, son président.
La banque nationale saoudienne détient une participation de 9,8 %. Mais au regard du droit suisse, le gendarme des marchés, la Finma, devrait se prononcer si elle franchissait le seuil des 10 %.
Credit Suisse est dans la tourmente depuis la faillite de la société financière britannique Greensill qui avait marqué le début d'une série de scandales. Depuis mars 2021, l'action a perdu plus de 83 % de sa valeur.
"La pression sur Credit Suisse a touché un marché déjà nerveux", a réagi Jane Foley, analyste de Rabobank, auprès de l'AFP. Les investisseurs s'inquiètent en effet du risque de contagion après la faillite de la banque américaine SVB. Mais si Credit Suisse venait à se trouver face à des "problèmes existentiels", alors "nous serions face à quelque chose d'une toute autre dimension", a souligné Neil Wilson, analyste à Finalto dans un commentaire de marché.
À la différence de SVB, Credit Suisse fait partie des 30 banques mondiales considérées comme trop grosses pour qu'on les laisse faire faillite, ce qui lui impose une réglementation plus stricte pour pouvoir tenir le choc en cas de difficulté. Credit Suisse a lancé en octobre un programme de restructuration pour tenter de se redresser. Mais certains actionnaires ont fini par jeter l'éponge.
Début février, Credit Suisse avait dévoilé une perte nette de 7,3 milliards de francs suisses (près de 7,4 milliards d'euros) pour l'exercice 2022 et avait prévenu s'attendre encore à une perte avant impôts "substantielle" en 2023
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
La chronique de l’éco
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
débâcle bancaire
Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux
France24 - Monde
Ligue Europa Conference : L'Algérien Hicham Boudaoui, l'indispensable milieu de l'OGC Nice
Publié le : 16/03/2023 - 09:11
FRANCE 24
Suivre
Au fil des mois, Hicham Boudaoui est devenu un atout majeur dans l’entrejeu de l’OGC Nice. L'Algérien devrait encore être à pied d'oeuvre, jeudi, pour aider l'OGC Nice à se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue Europa Conference face au Sheriff Tiraspol.
Dernier représentant français dans une Coupe d'Europe, l'OGC Nice est en ballotage favorable, jeudi 16 mars, au moment de recevoir le Sheriff Tiraspol, battu 1-0 à l'aller en Moldavie. Pour composter son ticket pour les quarts de finale de la C4, il pourra compter sur son milieu algérien Hicham Boudaoui
Lorsqu'il a débarqué sur la Côte d'Azur en août 2019, à 19 ans en provenance du club algérien de Paradou, le natif de Béchar était encore un gamin. "Je suis devenu un homme à Nice", dit-il d'ailleurs avec honnêteté. "En quatre ans, j'ai beaucoup grandi dans mon jeu et dans ma tête."
Aujourd'hui, il est l'une des principales forces de l'équipe mise en place par Didier Digard. Même discret, il s'affirme comme un patron sur le terrain.
"Oui, je parle plus. Avec l'âge et à mon poste de sentinelle, je donne des ordres. Dans le match, je sens qu'on m'écoute. Bon, dans la vie, c'est différent", reconnaît-il dans un large sourire.
🟩Youssouf Ndayishimiyen’a jamais vu un joueur tel que Boudaoui. Tout l’effectif Niçois est unanime sur le diamant de Bechar ! pic.twitter.com/O2FDa3KFgc
March 2, 2023Lui, que l'entraîneur-adjoint du club, Frédéric Gioria, compare volontiers à Jean Tigana, bluffe tout le monde actuellement. À commencer par ses partenaires. "Déjà en Turquie, je le suivais et j'adorais son jeu, explique ainsi la recrue hivernale Youssouf Ndayshimiye. Il est fantastique. Je n'ai jamais vu un joueur comme lui."
"Ses coéquipiers sont marqués par sa constance, renchérit Digard. Il perd très peu de ballons, se positionne bien, se sort de situations compliquées. On a parfois l'impression qu'il vole. Il y a du monde autour de lui. Et d'un coup, il n'y a plus personne !"
Boudaoui enchaîne enfin les matches
Lancé par Patrick Vieira lors de la saison 2019-2020 où il a disputé 9 matches de L1, Boudaoui, qui en compte 80 à ce jour, a longtemps pâti de son physique frêle. Et de blessures à répétition. Ce n'est plus le cas. "Je me sens bien physiquement et prêt pour enchaîner les matches", assure celui qui a récemment prolongé à Nice, où il se sent "très heureux", jusqu'en juin 2027.
Repositionné milieu axial lors de l'intérim d'Adrian Ursea, dont Digard était l'adjoint, entre janvier et juin 2021, il avait de nouveau été expatrié à droite sous Christophe Galtier la saison dernière.
"Même si j'ai progressé, je ne me sentais pas bien quand je jouais à droite, explique-t-il. Milieu axial, c'est mon vrai poste. Je me sens bien et peux donner plus pour l'équipe."
Infatigable travailleur, très propre dans sa sortie de balle, l'international algérien (10 sélections) sait aussi "par sa conduite, casser des lignes", selon Digard.
"Ce que j'aime, c'est sa capacité à être performant chaque week-end, poursuit le jeune entraîneur. Beaucoup sont forts sur une période, lui c'est sur la durée. Il nous impressionne. Je n'arrive pas à lui trouver de limite. Pour moi, Hicham est indispensable."
Mais Boudaoui compte forcément encore progresser. Il veut devenir "plus décisif". Lui qui ne compte qu'une passe décisive cette saison entend marquer plus, être plus juste dans la dernière passe. "Il en a les capacités, je suis sûr qu'il va y parvenir", soutient Digard, essentiel dans la transformation du milieu.
"Il vient me parler et me dit de jouer comme je sais, conclut Boudaoui à propos de son entraîneur. Il me donne la confiance. Et moi, j'ai besoin d'être en confiance. Comme ça, je peux tout donner et jouer tranquille."
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : d'un quintuplé, Haaland envoie Manchester City en quarts de finale
Ligue Europa Conférence : l'OGC Nice s'impose dans la difficulté en Moldavie, prend une option
France24 - World
Real face Chelsea in Champions League quarters, Man City meet Bayern
Issued on: 17/03/2023 - 12:36Modified: 17/03/2023 - 12:34
Paris (AFP) – Holders Real Madrid will play Chelsea in the quarter-finals of the Champions League while Manchester City were paired with Pep Guardiola's former side Bayern Munich in Friday's draw.
Serie A leaders Napoli take on AC Milan in an all-Italian showdown and Inter Milan face Portuguese league leaders Benfica.
The winners of Real's tie against Chelsea will go on to face either City or Bayern in the semi-finals, throwing open the possibility of an all-English last-four tie.
That also increases the chances of seeing an Italian team reach the final for the first time since Juventus in 2017, as Inter will play either Milan or Napoli in the last four should the Nerazzurri beat Benfica.
The quarter-final first legs will be played on April 11 and 12, with Real entertaining Chelsea at the Santiago Bernabeu first before travelling to London for the return a week later, and City at home to Bayern first.
Inter were drawn to play Benfica at home initially but will now travel to Lisbon for the first leg to avoid a clash with AC Milan's meeting with Napoli at San Siro.
The semi-finals will be played in May with the final in Istanbul scheduled for Saturday, June 10.
© 2023 AFP
France24 - World
Sonko court appearance sparks unrest in Senegal's capital
Issued on: 17/03/2023 - 12:34Modified: 17/03/2023 - 12:36
Sarah SAKHO
Sam BRADPIECE
Authorities forcibly removed Senegalese opposition leader Ousmane Sonko from his car Thursday and escorted him to a court appearance, blocking his supporters from following him and sparking unrest in parts of the capital. Police fired tear gas in several parts of Dakar to disperse protesters on the third day of demonstrations in support of Sonko, who finished third in the last presidential election and is seen as a leading contender in next year's vote. FRANCE 24's team reports from Dakar.
France24 - World
Slovakia, Poland to donate MiG-29 fighter jets to Ukraine
Issued on: 17/03/2023 - 12:34Modified: 17/03/2023 - 12:37
Slovakia will donate 13 MiG-29 warplanes to Ukraine, the Slovak prime minister said Friday, making it the second NATO member to announce such a shipment following a similar move by Poland. FRANCE 24's Chief Foreign Editor Rob Parsons tells us more.
France24 - Monde
Que sait-on de cette vidéo de bénévoles de la Croix-Rouge ukrainienne attachant un homme à un poteau ?
Publié le : 15/03/2023 - 16:20
Lise Kiennemann
Suivre
La Croix-Rouge se trouve vivement interpellée sur les réseaux sociaux, alors que circule une vidéo montrant deux de ses bénévoles attacher un homme à un poteau. Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la Croix-Rouge ukrainienne a fait savoir que l’incident s’était déroulé à Lviv en mai 2022 et que les deux volontaires avaient été exclus suite à ces pratiques que l’association “condamne catégoriquement”.
La vérification en bref
- Depuis le 13 mars 2023, une vidéo montrant ce qui semble être deux bénévoles de la Croix-Rouge ukrainienne attacher un homme à un poteau à l’aide d’un ruban adhésif circule sur Twitter. Elle a été vue plus de 300 000 fois.
- La scène s’est déroulée à proximité de la gare de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, en mai 2022.
- Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la Croix-Rouge ukrainienne a reconnu l’incident, survenu après que l’homme ait “tenté de voler de l'aide humanitaire dans une tente de la Croix-Rouge”.
- L’association a fait savoir qu’elle “condamnait catégoriquement” ces pratiques, et que celles-ci avaient alors fait l’objet d’une investigation menant à l’exclusion des deux bénévoles concernés.
Le détail de la vérification
Un homme attaché avec du ruban adhésif à un poteau. Depuis le début de la guerre, des dizaines de vidéos de ce type sont apparues sur les réseaux sociaux.
Mais dernièrement, l’une d’elle a été particulièrement partagée, du fait de l’uniforme porté par les deux hommes à l’origine de ce châtiment public, qui semble être celui de la Croix-Rouge, l’une des principales associations d’aide humanitaire internationale.
“La Croix-Rouge prend soin des gens en Ukraine” écrit ainsi ironiquement cette utilisatrice de Twitter dans une publication en anglais du 13 mars 2023 partagée plus de 1 300 fois.
“Aujourd'hui, même la Croix-Rouge ukrainienne a adopté la punition du gouvernement de Kiev, qui consiste à attacher les gens aux lampadaires. Pourquoi l'Occident soutient-il ce pays de mer**?” s’interroge cet autre compte Twitter anglophone dans un tweet qui affiche plus de 1 000 partages.
Selon plusieurs publications, la scène aurait eu lieu à Lviv, une ville de l’ouest de l’Ukraine.
Dans la vidéo, on peut entendre, en russe : “Vous attendrez ici la police. D'où viens-tu ? Pourquoi as-tu volé ?”
Une vidéo prise en mai 2022 à Lviv
En comparant avec des images publiées par la Croix-Rouge ukrainienne sur Twitter, on peut s’apercevoir que les uniformes portés par les deux hommes impliqués dans la vidéo - et les mots ukrainiens qui figurent dessus - sont bien semblables à ceux de l’association humanitaire.
Cette vidéo n’est toutefois pas récente. On la retrouve notamment dans une publication Twitter en russe du 26 mai 2022. “Un autre pilleur a été arrêté et puni traditionnellement à Lviv” peut-on y lire.
La rédaction des Observateurs de France 24 a pu géolocaliser cette vidéo à l’aide de la fonctionnalité de vue au niveau du sol du moteur de recherche russe Yandex (voir ici comment procéder). Elle a bien été prise à Lviv, à proximité de la gare. C’est via celle-ci que des centaines de milliers d’Ukrainiens fuyant la guerre transitaient pour rejoindre la Pologne.
Dès mars 2022, la Croix-Rouge y avait déployé plusieurs tentes pour accueillir les déplacés et leur fournir de la nourriture, des kits d'hygiène, ou des vêtements chauds, comme l’association l’expliquait sur son site Internet.
Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, Kateryna Metlina, spécialiste en chef du département de la communication et du marketing de la Croix-Rouge ukrainienne, a reconnu l’implication de deux anciens bénévoles de l’association dans cette action.
Cette vidéo, prise en mai 2022 à Lviv, montre deux bénévoles spontanés de la Croix-Rouge ukrainienne en train d'attacher une personne qui a tenté de voler de l'aide humanitaire dans une tente de la Croix-Rouge.
Exclusion des bénévoles concernés
Kateryna Metlina a cependant fait savoir que la Croix-Rouge ukrainienne “condamn[ait] catégoriquement les actions de ces deux volontaires”.
La Croix-Rouge ukrainienne a immédiatement enquêté sur l'incident et ces deux bénévoles ont été exclus de l'organisation en mai 2022.
Tous les bénévoles de la Croix-Rouge ukrainienne doivent respecter les principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Code de la Croix-Rouge ukrainienne et la législation ukrainienne.
Les actions présentées dans la vidéo vont à l'encontre des principes humanitaires que nous défendons. Notre mission est de sauver des vies et de protéger la dignité humaine. Nous continuons à aider les personnes touchées par le conflit armé.
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Achille Després, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Ukraine, organisation également interpellée par les comptes partageant cette vidéo, a pour sa part expliqué que le CICR n’était nullement impliqué dans cet incident.
“Il n’y a pas de liens organisationnels ou hiérarchiques entre le CICR et les sociétés nationales de la Croix-Rouge. Chaque pays a sa propre organisation, qui est indépendante” a-t-il rappelé.
Il a cependant fait savoir que ces comportements étaient “contraires aux principes humanitaires de la Croix-Rouge”, parmi lesquels se trouvent “l’impartialité”, “la protection de la dignité humaine”, et “l’assistance aux personnes qui souffrent dans le cadre de conflits”.
Également interpellées sur Twitter, la Croix-Rouge française ou allemande ont également condamné ces actions via des publications partagées sur ce réseau social.
Nombreux châtiments publics depuis le début de la guerre
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février 2022, des dizaines de vidéos montrant des personnes attachées à des poteaux, et parfois dénudées et frappées, ont émergé sur les réseaux sociaux. Dans de nombreux cas, ces traitements sont infligés à des individus accusés de pillages de maisons ou de magasins abandonnés.
De simples citoyens désireux de se rendre justice eux-mêmes compte tenu de la faiblesse des sanctions pénales associées à ces délits, mais aussi des membres des forces de sécurité ukrainiennes, semblent recourir à ces pratiques.
Si celles-ci sont illégales, elles sont en Ukraine acceptées par une partie de la population, et ont pu parfois être encouragées par les autorités. En avril 2022, la rédaction des Observateurs de France 24 avait interrogé Tetiana Pechonchy, directrice de l’ONG ukrainienne Zmina, qui comdamnait elle-aussi ces actes de vengeance. Retrouvez son témoignage dans la vidéo ci-dessous.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Ukraine : que sait-on des vidéos de personnes attachées à des poteaux, parfois dénudées et frappées ?
Télécharger l'application
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - World
Shami, Siraj take three apiece, Australia out for 188
Issued on: 17/03/2023 - 12:26
Mumbai (AFP) – Fast bowlers Mohammed Shami and Mohammed Siraj took three wickets each as India bundled out Australia for 188 in Mumbai after a dramatic batting collapse in the first one-day international on Friday.
Mitchell Marsh lost fellow opener Travis Head early but buoyed the tourists with an attacking 81 to open the batting at the start of the three-match series.
But the innings turned on its head after his departure with Shami (3-17) and Siraj (3-29) wreaking havoc to dimiss Australia in 35.4 overs, after the tourists were put into bat first and looked solid on 129-2.
Playing in the three-match series as a specialist batsman after recovering from an ankle injury, Marsh put on 72 runs for the second wicket with skipper Steve Smith, who made 22.
He smashed 10 fours and five sixes in his 65-ball knock to take the wind out of the Indian bowlers who hit back with wickets.
Marsh reached his fifty with a boundary and another four got Australia past 100 before he fell to Ravindra Jadeja in his attempt to go after the left-arm spinner and got caught.
Australia suddenly lost their way as Shami with help from Jadeja and Siraj ripped through the rest of the Australian order.
Josh Inglis, who donned the wicketkeeping gloves after Alex Carey was ruled out sick, looked good in his knock of 26 before being bowled by Shami.
Shami then sent back Cameron Green (12) and Marcus Stoinis (5) to break the back of the opposition batting.
The two teams are warming up for the ODI World Cup later this year in India.
© 2023 AFP
France24 - World
Finland eyes Erdogan's green light for NATO
Issued on: 17/03/2023 - 12:26Modified: 17/03/2023 - 12:24
Ankara (AFP) – Finland's leader arrived in Ankara on Friday to receive Turkish President Recep Tayyip Erdogan's verdict on his Nordic country's stalled drive to join the NATO defence bloc.
Finland and its neighbour Sweden ended decades of military non-alignment and decided to join the US-led defence alliance in the wake of Russia's invasion of Ukraine.
Their applications were accepted at a June NATO summit that signalled the Western world's desire to stand up to Russia in the face of Europe's gravest conflict since World War II.
But that summit was only a statement of intent.
The bids still needed to be ratified by all 30 of the alliance members' parliaments -- a process that got hung up once it reached the turn of Turkey and Hungary.
Finnish President Sauli Niinisto and Erdogan are scheduled to hold talks and have a working dinner before meeting reporters later Friday.
"We will do our part, we will keep the promise we gave," Erdogan said when asked about Finland's application this week.
The Turkish leader has accused the Nordic neighbours of breaking the terms of a separate deal they reached in June 2022 under which Turkey agreed to approve the bids.
Turkey has sought the extradition of dozens of Kurdish and other suspects it accuses of ties to outlawed militants and a failed 2016 coup attempt.
Erdogan's demands became more urgent as he neared a May election in which he will need a strong turnout from his nationalist supporters to extend his two-decade rule.
The Turkish leader voiced particular displeasure with Sweden -- a country with a larger Kurdish diaspora and a longer history of disputes with Ankara.
Erdogan announced in January that he was happy with the progress Finland was making and was ready to put its ratification before parliament.
NATO had hoped to formally welcome both countries at another summit planned for July in the Lithuanian capital Vilnius.
Swedish delay
Finland and Sweden had initially resisted the idea of breaking up their bids.
But Swedish Prime Minister Ulf Kristersson acknowledged on Tuesday that the likelihood of Finland joining NATO on its own had "increased".
Finnish President Niinisto then said on Wednesday that he had been invited to Turkey by Erdogan to personally "receive the answer when they announce the decision" on NATO.
Analysts agree that Erdogan is all but certain to announce that he will put Finland's ratification before parliament.
"The big question is whether this will happen before or after Turkey's own elections," Finnish Institute of International Affairs research fellow Henri Vanhanen told AFP.
Turkey's parliament is expected to close about one month before the May 14 vote.
"I would be inclined to believe that it is possible that it will happen before the Turkish elections," Vanhanen said.
"Of course, it is quite clear that presidential visits of this level are not usually organised unless there is some concrete progress expected or made."
The talks in Ankara put more pressure on Hungary's parliament to end its own ratification delays.
Hungarian Prime Minister Viktor Orban enjoys a close relationship with Russian President Vladimir Putin and has numerous disputes with both NATO and the European Union.
The Hungarian parliament began debating the two NATO bids at the beginning of the month.
But Orban's ruling party said on Tuesday it will not be sitting next week because of a breakdown of separate negotiations with Brussels over EU funding.
© 2023 AFP
France24 - World
Big banks create $30B rescue package for First Republic
Issued on: 17/03/2023 - 12:26Modified: 17/03/2023 - 12:37
Eleven of the biggest US banks Thursday announced a $30 billion rescue package for First Republic Bank in an effort to prevent it from becoming the third to fail in less than a week and head off a broader banking crisis. San Francisco-based First Republic serves a similar clientele as Silicon Valley Bank, which failed last week after depositors withdrew about $40 billion in a matter of hours.
France24 - World
Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin
Issued on: 16/03/2023 - 16:24
Sébastian SEIBT
The founder and leader of Russia’s Wagner mercenary group, Yevgeny Prigozhin, has been touted as someone who could pose a political challenge to Russian President Vladimir Putin. Once a key battlefield ally, in recent days Prigozhin has publicly lamented losing his direct line to the Kremlin. Wagner fighters are not being supplied with enough ammunition to win the battle for Bakhmut despite his numerous appeals, in what may be a sign of a struggle for influence in Moscow – and, notably, at Russia’s ministry of defence.
Wagner chief Yevgeny Prigozhin had hoped seizing the Ukrainian city of Bakhmut would bring him a moment of glory but the Ukrainian city has been holding out against his Wagner Group mercenaries. Despite steady advances the city remains under Ukrainian control, according to a March 13 report from the Institute for the Study of War, a US think tank.
But that did not stop Prigozhin from declaring last week that he intends to run for president of Ukraine in 2024. And yet Prigozhin also seems all too aware that his political destiny is increasingly linked to the outcome of the battle.
"[Prigozhin] has been talking about the ‘liberation’ of Bakhmut since last July, and it's still under Ukrainian control. I imagine some in Moscow must not be pleased with that," says Stephen Hall, a specialist in Russian politics at the University of Bath.
It is not just Ukrainian soldiers who are thwarting Prigozhin’s political and military amibitions. In Moscow, an anti-Prigozhin camp has formed within the defence ministry, emboldened by Wagner’s difficulties on the battlefield, to disparage the man known as “Putin’s chef” – because he owns restaurants that cater to the Kremlin – who went on to become the king of Russian mercenaries.
Not one to obscure his motives, Prigozhin has previously flirted with the ideas of becoming defence minister or even creating his own political party.
Wagner vs the ministry of defence
Prigozhin has publicly complained of his treatment at the hands of the Russian ministry of defence (MoD). He has accused the ministry of blocking the ammunition deliveries his fighters need to take Bakhmut – and even called for the public to pressure the military to increase its supplies. In a March 9 post on his Telegram channel, he claimed that the government phone lines in Wagner units had been disabled after his public pleas for more ammunition.
The Wagner Group was viewed favourably after its success in helping Russia illegally annex Crimea in 2014 and for its actions in Syria and further afield, when the ministry of defence “provided ammunition and equipment to Wagner, and were rather pleased with the work done", says Joseph Moses, a specialist in military strategy and the Ukraine war with the International Team for the Study of Security Verona.
Putin’s full-scale Ukraine invasion quickly changed the game. Putin sent the Wagner Group into combat once the regular army seemed to be struggling.
“Ukraine was fully mobilised, but Vladimir Putin was unwilling for political reasons to follow suit, only launching a partial mobilisation in September. His generals simply lacked the soldiers they needed,” writes Mark Galeotti, a specialist in Russian military affairs, in The Spectator, a British weekly. The mercenaries allowed the Kremlin to reinforce the front without launching a full-scale mobilisation.
These early successes may have gone to Prigozhin’s head. "He is very self-confident and has always been a bluffer. So he thought he could seize the opportunity [to gain political influence with Putin],” says Hall. It seems he intended to build upon the political wreckage left behind by Defence Minister Sergei Shoigu and his right-hand man, Valery Gerasimov, the army chief of staff.
>>Read more: Shoigu and Gerasimov: Masters of Putin's wars
"The whole Prigozhin versus MoD situation dates from around May, 2022,” just months after the February 2022 invasion, says Moses. “Prigozhin was then rumoured to be fueling the criticism ultranationalist bloggers were posting on Telegram and [other social media channels].”
"The competition for ammunition in Ukraine is the perfect theatre for infighting between Prigozhin and the MoD," continues Moses. Ammunition is an increasingly rare commodity in what has now become a war of attrition, each side attempting to wear down its adversary’s resources over time.
For Prigozhin, it all hinges on Bakhmut
Bakhmut was supposed to validate Prigozhin’s military strategy, with him gambling on the idea that Ukraine would not marshal too many resources to defend a city with questionable strategic importance. “He expected Bakhmut to fall quickly," Hall says.
The fighting has now been raging for more than nine months, and Prigozhin’s position is weakening.
"A coalition has formed against the threat posed by Prigozhin, and with the Bakhmut situation, they now have ammunition to try to weaken his role and influence Putin," says Hall, who believes Wagner’s chief committed a strategic error by seeking to increase his influence.
"He may say that he had a direct line to the Kremlin, but in reality he never really had one,” Hall says. “He never was a close friend of Putin and some of his enemies, like Shoigu, have known Putin for much longer – and he tends to trust them more."
The Russian defence ministry seems to have decided to make Bakhmut a tomb for Wagner mercenaries. “Prigozhin cannot give up on Bakhmut, so the regular army is using it to bleed Wagner dry, sending them into the worst fighting in the ruined AZOM metal works, while ready to swoop in and claim the victory as and when it falls,” writes Galeotti.
If Bakhmut remains under Ukrainian control, Wagner would have to shift the front to somewhere else very quickly if Prigozhin wants to return to the good graces of the Kremlin and keep his political ambitions alive, says Hall.
Prigozhin will also have to cede territory to other private military companies (PMCs), many more of which have emerged in recent months. "This would surely lead to a redistribution of roles between the different PMCs, with some, like Shoigu’s ‘Patriots’, gaining more influence,” says Moses.
The influence of private militias in Russia was underscored by the Duma’s adoption of a law this week making criticism of private paramilitary groups fighting in Ukraine punishable by lengthy jail terms.
But although Prigozhin’s image as a conquering hero has taken a hit, “he definitely still holds more credibility than the ministry of defence” with Putin, according to Moses. Most of the blame for the Russian army's failures has been put on the ministry, Moses says.
What’s more, the Wagner Group is still very useful to the Kremlin. Wagner’s strategy in Bakhmut – to send in wave after wave of prisoners, recruited as fighters by Wagner in exchange for pardons – doesn’t affect the Kremlin as much as the death of Russia’s own soldiers, he points out.
If, in the end, Wagner mercenaries finally succeed in taking the city, “Prigozhin will be able to say that he achieved victory not only against Ukrainian [forces] but also despite the ministry of defence," Moses says.
Viewed in this light, the battle for Bakhmut has become as much about Russia’s political future as the outcome of the war.
This article was translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
AS IT HAPPENED
Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
MERCENARY WAR
Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder
Wagner vs the Army
Putin’s army chief handed ‘poisoned chalice’ amid Russian power tussle
France24 - Monde
Retraites : "Les Républicains se sont vendus pour rien", dénonce l'opposition
Publié le : 15/03/2023 - 21:09
David RICH
Suivre
Quatorze parlementaires, réunis en commission mixte paritaire à l’Assemblée nationale, ont adopté, mercredi, le projet de réforme des retraites au terme d’une journée de discussions, avant son vote par les deux chambres jeudi. Les oppositions, qui fustigent un texte sans compromis, misent désormais sur un sursaut des frondeurs Républicains.
Une ultime tentative de compromis pour éviter le passage en force. Sans surprise, les 14 parlementaires de la commission mixte paritaire (CMP) ont adopté, mercredi 15 mars en fin de journée, le projet de réforme des retraites. Après un passage à l’Assemblée, où le texte n’a été que partiellement débattu, puis son approbation au Sénat le week-end dernier, le texte a été présenté ce matin au groupe, composé de sept députés et sept sénateurs, représentant les équilibres dans les deux chambres et donc majoritairement favorables à la réforme.
Alors que ce texte doit être soumis jeudi au vote des deux chambres, tous les regards se tournent désormais vers l’Assemblée nationale où l’incertitude demeure quant au vote des Républicains, nécessaire à l’adoption finale du texte.
Polémique Twitter et retard à l’allumage
Dès 9 h du matin, les quatorze parlementaires de la commission se sont enfermés à huis clos, dans la salle de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Plusieurs dizaines de journalistes font alors le pied de grue dans la salle des Quatre Colonnes, guettant les interventions des députés. Au bout d’une heure, Thomas Ménagé a ouvert le bal. Le député Rassemblement national du Loiret, membre de la commission, a réaffirmé son opposition au recul de l’âge de la retraite, qui fera "souffrir les Français" et dénoncé un texte "ficelé d’avance" entre la majorité et Les Républicains.
Nous sommes dans une "CMP hors sol" qui se déroule comme s’il n’y avait pas de grèves dans notre pays, dénonce Mathilde Panot, députée LFI, membre de la réunion de la commission mixte paritaire.#réformedesretraites#France24 pic.twitter.com/XXJcjurVw4
March 15, 2023La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, lui a emboîté le pas. "Nous sommes dans une commission "hors sol" qui se déroule comme s'il n'y avait pas de grèves dans notre pays a-t-elle souligné, en cette huitième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme. La CGT a dénombré 1,78 million de manifestants dans les rues mercredi, alors que le le ministère de l'Intérieur évalue leur nombre à 480 000.
L'élue, qui a rendu compte des échanges de la commission en temps réel sur Twitter, a expliqué qu'il était pour elle essentiel "d’informer le peuple de ce qu’il se passe". Elle avait demandé que la commission soit rendue "publique" dans un souci de transparence. Une requête refusée car contraire aux usages.
"La CMP s’est toujours déroulée à huis clos" a rappelé la députée Renaissance Fadila Khattabi, fustigeant l’attitude de "certains qui twittent en live". Alors qu’à 11 h le groupe commençait tout juste l’analyse du premier article, la présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée a tenu à défendre la méthode : "La discussion générale a été longue, il n’y a pas de chronomètre, tous les députés et sénateurs peuvent s’exprimer". "Pour l’instant ce n’est pas très rapide, c’est bien, ça met un peu de suspense", a pour sa part ironisé le député PS Arthur Delaporte.
"La CMP s’est toujours déroulée a huit clos" affirme la députée Fadila Khattabi (Renaissance), déplorant que certains membres "twittent en live".#F24#ReformeDesRetraites pic.twitter.com/FQeP6zsWC7
March 15, 2023Près de 230 modifications
En début d’après-midi, une brève interruption de séance a été décrétée à la demande des membres de la Nupes. Brandissant le document de 110 pages qui leur a été présenté le matin même, les élus ont fustigé les nombreuses modifications apportées par la majorité au projet de loi, adopté samedi 11 mars par le Sénat. "En Macronie existe-t-il une opposition ?" s’est emportée Sandrine Rousseau, déplorant un manque de temps criant pour analyser le texte. Celui-ci comporte en effet 228 modifications dont 38 uniquement pour l’article 7, sur le recul de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Mais pour Xavier Lacovelli, sénateur Renaissance des Hauts-de-Seine, les attaques de l’opposition sont infondées : "Il s’agit de modifications rédactionnelles. Si les députés Nupes ne découvrent le texte de la réforme que maintenant alors, effectivement, oui, c’est compliqué !"
Incertitude à l’Assemblée
En milieu d’après-midi, la commission a adopté les articles 7 puis 8 (sur les carrières longues) particulièrement décriés par l’opposition. Une majorité de huit voix est nécessaire alors que 10 des quatorze membres de la commission sont favorables à la réforme. Sans surprise, le texte a finalement été approuvé dans son ensemble en fin de journée.
La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est félicitée de ce résultat. Une preuve, selon elle, qu’il est possible de "bâtir ensemble des solutions". Le patron des députés LR, Olivier Marleix, membre de la commission, a pour sa part salué une "avancée" dans le compromis trouvé mercredi, tout en reconnaissant que certains dans son groupe "ne souhaiteront pas voter" la réforme.
Les Républicains avaient exigé que le projet de loi soit modifié, notamment sur le nombre d’annuités qu’ils avaient fixé à un maximum de 43 pour les carrières longues. Certains de ses membres, comme le député du Lot Aurélien Pradié, en ont fait un principe fondamental. Or ce principe ne s’appliquera pas à tous les Français selon le texte final, ont dénoncé avec force les membres de l’opposition. "Certains vont devoir travailler jusqu’à 44 ans" a déploré le député LFI Hadrien Clouet. "Les Républicains se sont vendus pour rien. Maintenant nous verrons ce qu’il va se passer à l’Assemblée".
La majorité a besoin de 289 voix pour faire passer le projet de loi à l’Assemblée. Un chiffre qui pourrait évoluer en fonction des absences et des abstentions. Le gouvernement espère obtenir le soutien de 35 à 40 députés LR, sans réelle certitude à ce stade.
>> À lire aussi : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
manifestations
Retraites : une 8e journée de mobilisation marquée par l'accord parlementaire sur la réforme
Réforme des retraites : accord de la commission mixte paritaire, à la veille d'un vote décisif
Le Sénat adopte la réforme des retraites avant une semaine décisive
France24 - Monde
Mali : une influenceuse écrouée après des critiques sur "l'insécurité" et "l'inflation"
Publié le : 16/03/2023 - 10:24
FRANCE 24
Suivre
L'influenceuse Rokia Doumbia, connue au Mali pour son engagement contre la vie chère, a été placée sous mandat de dépôt mercredi pour "incitation à la révolte" et "trouble à l'ordre public" après avoir critiqué le gouvernement militaire au pouvoir lors d'un live sur TikTok.
Une influenceuse malienne a été écrouée mercredi 15 mars après s'en être prise durement aux militaires au pouvoir et à leur "échec", selon elle, face à l'insécurité et à l'inflation, a indiqué à l'AFP le parquet de la commune 4 de Bamako.
Les voix discordantes peinent à se faire entendre sans risquer d'être inquiétées sous le régime des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président Ibrahim Boubacar Keïta. Lundi, une autre personnalité, l'animateur de radio-télévision Mohamed Youssouf Bathily, dit "Ras Bath", a été placé sous mandat de dépôt après avoir déclaré qu'un ex-Premier ministre mort en détention il y a un an avait été "assassiné".
Rokia Doumbia, connue au Mali pour son engagement contre la vie chère et très suivie sur les réseaux sociaux, a indiqué elle-même à un correspondant de l'AFP avoir été interpellée lundi à la suite d'un direct sur TikTok. Elle est restée deux jours au commissariat avant d'être placée sous mandat de dépôt pour "incitation à la révolte" et "trouble à l'ordre public par l'usage des technologies de l'information et de la communication", a indiqué un membre du parquet sous couvert de l'anonymat. L'information a été confirmée à l'AFP par un proche de Rokia Doumbia.
"Sous votre gouvernance, ça ne va pas", a-t-elle lancé dans son "live" à l'adresse du chef de la junte, le colonel Assimi Goïta.
"Aucun Malien ne vit en paix"
"Cette transition est un échec avec 0 % (de résultats). Je ne donnerais même pas 1 %, mais 0 %", a-t-elle déclaré en parlant de la période de gouvernement militaire censée précéder le retour, annoncé pour 2024, des civils à la tête de ce pays en proie à la propagation jihadiste et à une profonde crise multidimensionnelle.
"Aucun Malien ne vit en paix", a-t-elle dit alors que les autorités assurent régulièrement avoir repris l'initiative face aux jihadistes. "L'insécurité gagne du terrain partout", a-t-elle dit.
"Pendant mes lives, les gens réagissent en dénonçant la flambée du prix du riz, du gasoil, de l'huile et du sucre. Vous n'avez pas fait un coup d'État pour ça", a-t-elle insisté à l'adresse des colonels qui gouvernent.
"Le temps a donné raison à IBK", a-t-elle ajouté en faisant référence à Ibrahim Boubacar Keïta, déposé par les militaires dans un climat d'exaspération de la population face à l'insécurité, la corruption et les défaillances de l'État, deux ans ans après sa réélection.
Un proche de Rokia Doumbia, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat comme de nombreux interlocuteurs désormais, a affirmé qu'elle avait fait l'objet d'un signalement aux autorités de la part du Collectif pour la défense des militaires (CDM). Les appels de cette organisation, l'un des soutiens les plus offensifs de la junte, sont souvent suivis d'effet. Le CDM, aux liens obscurs avec la junte, avait appelé la justice à se saisir des propos de l'animateur "Ras Bath".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Burkina Faso : plusieurs dizaines de soldats tués en quatre jours dans deux attaques
RAPPORT
Droits de l'Homme au Mali : l’expert de l'ONU alerte sur le rétrécissement des libertés
Le Mali annonce le report du référendum constitutionnel prévu le 19 mars
France24 - Monde
AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine
Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54
Fadile BHAYAT
Suivre
En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.
France24 - Monde
Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales
Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21
Laura MOUSSET
Suivre
Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.
France24 - Monde
Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école
Publié le : 08/03/2023 - 22:25
Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.
France24 - Monde
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Publié le : 08/03/2023 - 15:40
Laura MOUSSET
Suivre
Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
France24 - World
Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
Issued on: 16/03/2023 - 10:56Modified: 16/03/2023 - 11:03
FRANCE 24
Follow
Polish President Andrzej Duda on Thursday said Warsaw would deliver an initial batch of four MiG-29 fighter jets to Ukraine, in what would be the first such shipment by a NATO member. Ukraine has repeatedly asked its Western allies to send warplanes – although seeking primarily modern US-made F-16s – but so far no Western countries had committed to give jets to Kyiv. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here
9:11pm: UN backs Turkey, Ukraine in call for 120-day grain deal rollover
The United Nations backed Turkey and Ukraine on Thursday by calling for a 120-day rollover of an agreement allowing the safe export of grain from several Ukrainian Black Sea ports after Russia said it would only extend the pact for 60 days.
The pact is due to expire on Saturday. It was brokered with Russia and Ukraine by the United Nations and Turkey in July – and renewed in November – to combat a global food crisis that was fueled in part by Russia's Feb. 24, 2022, invasion of neighbouring Ukraine and blockade of its Black Sea grain exports.
"For us, the text in the agreement is clear and it calls for a 120-day rollover," UN spokesman Stephane Dujarric told Reuters when asked about remarks by Turkey.
8:05pm: German Chancellor Scholz sees prolonged war in Ukraine
German Chancellor Olaf Scholz does not expect the war in Ukraine to end soon, he told business daily Handelsblatt on Thursday, confirming Berlin would support Kyiv as long as it is necessary with money and arms.
"We should be prepared for a prolonged war, even if an early end would be desirable," Scholz was quoted as saying, adding that it remained absolutely vital that China not supply Russia with weapons.
8:02pm: Russia likely trying to recover US drone debris in Black Sea, Pentagon says
The United States has indications that Russia is likely trying to recover debris from the US drone downed after a Russian intercept over the Black Sea on Tuesday, the Pentagon said on Thursday, even as it played down Moscow's prospects for success.
"We do have indications that Russia is likely making an effort to try to recover MQ-9 debris ... however, we assess it's very unlikely that they would be able to recover anything useful," said Brigadier General Patrick Ryder, a Pentagon spokesperson.
A US official, speaking on condition of anonymity, said Russian ships had been seen near the area where the drone had crashed, though they did not appear to have recovered any parts of the drone yet. It was not clear if they were still in the area.
7:57pm: US was informed Poland would provide fighter jets to Ukraine, White House says
The US was informed of Poland's decision to provide Ukraine with fighter jets, the White House said on Thursday.
"We continue to closely coordinate with our allies and partners, including Poland, as we provide assistance to Ukraine," White House Press Secretary Karine Jean-Pierre told reporters.
7:49pm: UN-backed inquiry accuses Russia of war crimes in Ukraine
Russian attacks against civilians in Ukraine, including systematic torture and killing in occupied regions, amount to war crimes and possibly crimes against humanity, according to a report from a UN-backed inquiry released Thursday.
The sweeping human rights report, released a year to the day after a Russian air strike on a theater in Mariupol killed hundreds sheltering inside, marked a highly unusual condemnation of a member of the UN Security Council.
Among potential crimes against humanity, the report cited repeated attacks targeting Ukrainian infrastructure since the fall that left hundreds of thousands without heat and electricity during the coldest months, as well as the “systematic and widespread” use of torture across multiple regions under Russian occupation.
7:44pm: US has resources needed to support Ukraine this fiscal year, White House says
The White House said on Thursday it believes the United States has sufficient resources to support Ukraine through the end of this fiscal year.
7:38pm: Polish MiGs to Ukraine 'does not change' US opposition to sending jets, White House says
Poland's move to become the first country to send MiG-29 warplanes to Ukraine does not alter the US decision against sending its own fighter aircraft to Kyiv, the White House said Thursday.
"It doesn't change our calculus with regards to F16s," National Security Council spokesman John Kirby told reporters, referring to the US-built fighter jet. Poland's move "does not affect, does not change" that.
Secretary of State Antony Blinken, speaking to reporters on a visit to Niger, alluded to the heavy costs of US fighter jets.
"I think it's a mistake to get focused on any particular weapons system at any given time," Blinken said.
He said it was important "not only making sure that the Ukrainians have the right weapons system but that they can use it".
"So depending on the system, that might require significant training" or maintenance, Blinken said.
7:13pm: Russia OKs alternative civil service for mobilised believer
A court in Russia on Thursday affirmed the right of a man mobilised to fight in Ukraine to perform an alternative form of civil service due to his stated religious beliefs, setting a precedent that could persuade more reluctant draftees to try to get out of military service.
The Leningrad Regional Court upheld a ruling of a lower court that deemed the drafting of Pavel Mushumansky unlawful and said he was entitled to fulfill his duty in another way, Mushumansky’s lawyer, Alexander Peredruk, said.
Russian President Vladimir Putin ordered a call-up of army reservists in September. Although officials said 300,000 men were drafted as planned, the mobilisation also spurred resistance. Tens of thousands of men fled the country, and some of those who stayed ignored their summons.
6:29pm: White House says Xi-Zelensky talks would be a 'good thing'
The White House said Thursday that talks between Ukrainian President Volodymyr Zelensky and Chinese leader Xi Jinping would be a "good thing", but warned Beijing against taking a "one-sided" view of the conflict.
"We think it would be a very good thing if the two of them talk," National Security Council spokesman John Kirby told reporters when asked about a Wall Street Journal report that the Ukrainian leader is set to talk with Xi for the first time since Chinese-ally Russia invaded.
"We support and have supported" contact, Kirby said. But he cautioned against a Chinese push for a ceasefire in Ukraine, saying it would simply help Russian aggression.
There has been no confirmation of a call to Zelensky by Xi. However, Chinese Foreign Minister Qin Gang and his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba talked by phone Thursday.
6:23pm: Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
Polish President Andrzej Duda on Thursday said Warsaw would deliver an initial batch of four MiG-29 fighter jets to Ukraine, in what would be the first such shipment by a NATO member.
Ukraine has repeatedly asked its Western allies to send warplanes – although seeking primarily modern US-made F-16s – but so far no Western countries had committed to give jets to Kyiv.
"In the coming days we will first transfer, if I remember correctly, four fully operational planes to Ukraine," Duda told reporters of the Soviet-designed jets.
Sending any fighter jets would mark a crucial development in the conflict and would boost Kyiv's defence against Russian missile strikes and drone attacks.
1:25pm: Poland to send Ukraine 4 MiG-29 jets in coming days, president says
Poland will send Ukraine four MiG-29 fighter jets in the coming days, the president said on Thursday.
"Firstly, literally within the next few days, we will hand over, as far as I remember, four aircraft to Ukraine in full working order," Andrzej Duda told a news conference. "The rest are being prepared, serviced."
1:15pm: Russia is facing 'sanctions war', Putin says
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that Russia was facing a "sanctions war" in his first major address to the country's business elite since the day he ordered tens of thousands of troops into Ukraine last year.
Putin said Russia was swiftly reorienting its economy towards countries that had not hit Russia with sanctions, and thanked business leaders for working to help the Russian state.
11:17am: Pentagon releases video of Black Sea drone incident
The Pentagon on Thursday released a video that shows a Russian military jet coming very close to a US military drone, dumping fuel near it and a damaged propeller in the aftermath of the intercept.
The 42-second video shows a Russian Su-27 approaching the back of the MQ-9 drone and beginning to release fuel as it passes. Dumping the fuel appeared to be aimed at blinding its optical instruments and driving it out of the area, the Pentagon said.
On a second approach, either the same jet or another Russian fighter struck the drone’s propeller, damaging one blade.
The US military said it ditched the MQ-9 Reaper in the sea after what it described as the Russian fighter making an unsafe intercept of the unmanned aerial vehicle.
The de-classified video was edited by the US military for length but shows events in a sequential order, the Pentagon said.
Russia has denied US accusations that its jets acted recklessly in the incident on Tuesday over the Black Sea.
Pentagon releases video of collision between Russian jet and a US drone over the Black Sea
Official footage released by the U.S. Air Force of the collision between a Russian Su-27 and US MQ-9 over the Black Sea. pic.twitter.com/kZaYUyXzVm
March 16, 202310:50am: Best way to protect Moldova from attack is to protect Ukraine, UK foreign minister says
British foreign minister James Cleverly said on Thursday that the best way to protect Moldova from attack by Russia was to protect Ukraine.
Asked by reporters whether Britain planned on sending military support to Moldova, Cleverly said: "We strongly believe that one of the best ways of protecting Moldova from physical attack is helping the Ukrainians defend themselves against Russia."
9:43am: No signs Ukraine is withdrawing troops from Bakhmut, Russian-installed official says
The situation for Russian forces trying to capture the Ukrainian city of Bakhmut is "difficult", because there are no signs Kyiv is ready to order a withdrawal of its troops, the Russian-installed leader of Ukraine's Donetsk region said on Thursday.
Russian forces led by the private Wagner militia have been trying to encircle and capture the eastern Ukrainian city for months in what has turned into one of the bloodiest battles of the year-long war.
Russia, which refers to the city by its Soviet-era name of Artyomovsk, says capturing the city will allow it to launch more offensives deeper into Ukrainian territory which it says it is fighting to "liberate".
Wagner head Yevgeny Prigozhin has said his forces are in control of practically half the city and only one exit road remains available to Ukrainian forces.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has repeatedly said he will not withdraw his forces from Bakhmut, even as Kyiv and Western officials have downplayed the strategic significance of the city, which has been decimated by months of artillery shelling and urban combat.
9:33am: Important to ensure rapid munition supplies for Ukraine, Scholz says
German Chancellor Olaf Scholz on Thursday warned that it was crucial to provide Ukraine as soon as possible with fresh munitions to resist Russia's invasion.
"It is very important that we quickly supply Ukraine with the necessary munitions," Scholz told Germany's lower house of parliament, promising action at an EU summit next week.
9:27am: Poland dismantles Russian spy ring
Polish counterintelligence has dismantled a Russian spy ring, Poland's defence minister said Thursday.
"The whole network has been dismantled," Mariusz Blaszczak told Polish public radio PR1. "It was an espionage group, a group of people who were collecting information for those who attacked Ukraine."
Private Polish radio station RMF, citing unnamed sources, said Wednesday that the ABW, Poland's counter-espionage service, had arrested six foreigners working for the Russian secret service and allegedly preparing for sabotage in Poland.
The suspects were reportedly arrested after the discovery of hidden cameras, which were placed on important railway routes and junctions, recording and transmitting data on traffic.
According to RMF, "dozens of devices" of this type were installed, mainly on sections of railways leading to the country's southeast, including near an airport that is one of the main transfer points for Ukraine-bound Western weapons and ammunition.
Authorities are now on high alert and the security of railroads and strategic infrastructure has been reinforced, according to RMF.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
AS IT HAPPENED
Russia says it will try to retrieve US drone wreckage from Black Sea
AS IT HAPPENED
Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut
Macron meets with Hungary's Orban at Élysée Palace to discuss Ukraine war
France24 - World
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
Issued on: 16/03/2023 - 14:59
FRANCE 24
Follow
French President Emmanuel Macron shunned parliament on Thursday and invoked a special constitutional power to force through a controversial pension reform that raises the retirement age by two years to 64. The risky move sparked protests outside the National Assembly and is expected to trigger motions of no-confidence in his government.
The decision was made just a few minutes before the vote was scheduled at the National Assembly, France’s lower house of parliament.
The retirement age has now been raised by two years to 64 in a pension reform that is the flagship legislation of Macron's second term. The unpopular plan has prompted major strikes and protests across the country since January.
The move is expected to trigger a quick no-confidence motion in Macron's government.
The announcement came hours after the Senate, France's upper house, adopted the bill Thursday morning in a 193-114 vote, a tally that was largely expected since the conservative majority of the upper house of parliament favours a higher retirement age.
But the government was unsure of the vote numbers in the National Assembly, forcing French Prime Minister Élisabeth Borne to announce the triggering of Article 49.3.
Opposition reacts with fury
The decision runs the risk of further inflaming the protests and strikes that have rocked France over the last months. It also gives the opposition the right to immediately call a confidence vote in parliament.
The opposition reacted with fury to the decision to avoid a vote after weeks of debates on the legislation.
French opposition lawmakers jeered as Borne announced the decision, and many MPs began singing the national anthem in the lower house.
The session was suspended for two minutes as the reaction from left-wing lawmakers prevented Borne from speaking.
Some brandished placards reading "No to 64 years".
When the session resumed, Borne took the floor but her speech was largely drowned out by boos and chants from opposition MPs and shouts of "resignation", in a rare chaotic scene in the French parliament.
"When a president has no majority in the country, no majority in the National Assembly, he must withdraw his bill," said Socialist Party chief Olivier Faure.
Far-right French politician Marine Le Pen denounced the move and said she would file a motion of no-confidence in the government in parliament.
The decision is a "total failure" for Macron and Prime Minister Borne "cannot stay" in her post, said Le Pen, the far-right candidate in 2022 presidential elections and who now leads National Rally (RN) deputies in parliament.
Across the River Seine from the National Assembly, police fired tear gas at protesters on the Place de la Concorde in Paris, where some 7,000 people demonstrated against the government's pension changes in a spontaneous and unplanned rally.
Lines of police with shields and batons drawn advanced towards the square, while others fired water cannon after a fire was lit in the middle of the square.
A Reuters reporter saw cobblestones being thrown at the police, who charged to break up groups of protesters.
Police fire tear gas to disperse protesters gathered outside the National Assembly
Il est 19h50 sur la place de la Concorde où les forces de l’ordre ont tiré des lacrymos et utilisé le canon à eau pour disperser les manifestants. #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/tAZLR22mBu
March 16, 2023
‘Parliament has been ridiculed, humiliated’
Resorting to the measure is likely to further enrage unions, protesters and left-wing opposition parties that say the pension overhaul is unfair and unnecessary.
"This government is not worthy of our Fifth Republic, of French democracy. Until the very end, parliament has been ridiculed, humiliated," Fabien Roussel, head of the French Communist Party said.
Macron has promoted the pension changes as central to his vision for making the French economy more competitive.
Nearly 500,000 people protested against the bill around the country on Wednesday.
Economic challenges have prompted widespread unrest across Western Europe. In Britain on Wednesday, teachers, junior doctors and public transport staff were striking for higher wages to match rising prices. And Spain’s leftist government joined with labor unions to announce a “historic” deal to save its pension system by raising social security costs for higher wage earners.
(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France faces fresh round of strikes over highly contested pension reforms
French Senate adopts contested pension reform, final vote set for lower house
As it happened
Nationwide protests ahead of final votes on French pension reform
France24 - World
French pharmaceutical giant Sanofi to cut US insulin price
Issued on: 17/03/2023 - 00:58
NEWS WIRES
French pharmaceutical giant Sanofi announced on Thursday it would cut the US price of its most prescribed insulin by 78 percent, falling in line with two other major drug makers.
Eli Lilly announced this month it would cut the US price of its insulin by 70 percent and Novo Nordisk followed suit by saying it would lower the price by 75 percent.
The moves come after US President Joe Biden urged insulin manufacturers to lower the price of a life-saving drug needed by millions of Americans living with diabetes.
"Insulin costs less than $10 to make, but Americans are sometimes forced to pay over $300 for it," Biden said.
Sanofi, Eli Lilly and Novo Nordisk dominate the insulin market in the United States.
Sanofi said it would cut the list price of Lantus, its most widely prescribed insulin in the United States, by 78 percent from January 1, 2024.
The company said it would also cap out-of-pocket costs at $35 per month for people with insurance.
"Sanofi believes that no one should struggle to pay for their insulin," Olivier Bogillot, Sanofi's head of US general medicines, said.
"We are proud of our continued actions to improve access and affordability for millions of patients for many years," Bogillot said in a statement.
The incidence of diabetes in the United States in adults has doubled over the last 20 years, afflicting 37.3 million people, according to the US Centers for Disease Control and Prevention.
Insulin prices have soared in the country, with the drug costing over eight times more than in 32 comparable high-income countries, a 2020 Rand Corporation study found.
The unaffordability of insulin -- particularly for uninsured Americans -- has become a rallying cry for critics of Big Pharma.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
FOCUS
The price of insulin is killing Americans
US Senate passes sweeping bill targeting climate change, drug prices and inflation
EYE ON AFRICA
World Diabetes Day: Access to insulin remains a challenge in many African countries
France24 - World
Iran’s Baloch population leads anti-regime protests six months after Mahsa Amini’s death
Issued on: 16/03/2023 - 14:09
Six months after the death of Mahsa Amini in police custody, protests have dwindled in many parts of Iran. But in Sistan and Baluchestan province on Iran’s eastern border, hundreds of protesters still gather every week after Friday prayers, despite crackdowns by authorities.
A crowd of men gathers in the town centre of Zahedan, the capital of Sistan and Baluchestan province, on March 10 in a video shared on social media by local human rights organisation Haalvsh. The men have just finished Friday midday prayers and are now chanting slogans together, calling for freedom for political prisoners in Iran.
Behind them stands the Grand Makki Mosque, led by imam Molavi Abdol Hamid. The largest Sunni Mosque in Iran has played a central role in continued protests against the Iranian authorities in the southeastern border province, Iran’s second-largest.
In the rest of the country, protests sparked by the death of Mahsa Amini in police custody on September 16, 2022, for not properly following Iran’s hijab laws have dwindled. But for 23 weeks in a row, the Baloch ethnic group based in the southeast have taken to the streets despite paying a heavy price for their dissent.
According to the NGO Human Rights Iran, 530 people have been killed as a result of protests in Iran in the past six months.
In Sistan and Baluchestan province, one protest in particular stands out. On September 30 – now known as “bloody Friday” – security forces opened fire on protesters in Zahedan, killing at least 66 people, including children, says Amnesty International.
>> Zahedan's 'Bloody Friday': Reconstructing a massacre in Iran's Sistan and Baluchistan Province
Forced ‘confessions’, unfair trials
Rather than supressing unrest – as authorities might have hoped – the violent crackdown had the opposite effect.
Weekly protests resumed two weeks after 'Bloody Friday', despite increased surveillance. Along with a military presence and more security cameras in Zahedan, protesters had to contend with regular internet blackouts.
Hospitals started being monitored so those injured in protests could be tracked.
In early February, the Washington Post authenticated around 100 videos from Baloch protesters giving testimony of violence and intimidation being used against them. “Iran’s feared Revolutionary Guard Corps (IRGC) works in tandem with riot police and plainclothes agents to violently suppress demonstrations – carrying out arbitrary arrests, indiscriminate beatings and, in some cases, opening fire on civilians,” the paper reported.
A report published by Amnesty International in March found that at least 13 Balochs had been sentenced to death since January “following grossly unfair trials”. Among these, six young men who took part in protests were sentenced to death for arson and stone-throwing.
The report also found evidence of torture including sexual violence to produce forced “confessions”. Sources said that one Baloch detainee, Ebrahim Narouie, had needles stuck into his genitals. Another, Mansour Dahmardeh, was reportedly beaten so severely that his teeth and nose were broken.
‘Social and economic despair’
The protest movement in Iran’s poverty-stricken southeast has its roots in “social and economic despair”, says Stéphane Dudoignon, Iran specialist at France’s National Centre for Scientific Research.
In some parts of Sistan and Baluchestan province, the unemployment rate is up to 60% and investment in the region is rare. Climate change is also worsening living conditions by drying up seasonal lakes and causing a surge in cases of respiratory illness.
As a majority Sunni population, the Baloch are routinely discriminated against by the ruling Shiite theocracy. Such discrimination means they are systematically ruled out from holding state jobs, for instance, as well as being brutally singled out by the judicial system.
“The Baloch population is used to being targeted for a high number of executions,” says Dudoignon. “Even though they only make up 2% of the Iranian population they account for more than a third of annual executions.”
“The current unrest reflects the cumulation of different frustrations,” Dudoignon adds. “For years, the Baloch have not been able to express themselves and they’ve seized this opening to shine a light on their cause.”
Even so, the Friday protests are not only a rallying cry for the Baloch population – but for wider change in Iran. “They are taking part in a national movement,” Dudoignon says.
Imam Molavi Abdol Hamid, who leads Friday prayers in Zahedan each week, has framed their cause as Iranian – rather than Baloch – since the beginning of the protests, despite holding contradictory views on one key issue.
The Sunni leader is in favour of women wearing the Islamic veil, which has taken on a symbolic significance in national protests since Amini was arrested by morality police for allegedly failing to wear a head covering.
>> ‘I never wear a headscarf anymore’: Iranian women continue to defy Islamic regime
A shared desire for political change unites the imam and the Baloch population with the national movement. “The demands for democratisation that Molavi Abdol Hamid is advocating for are in line with those of many demonstrators across the country,” Dudoignon says.
“There is a connection between the fight of a blogger in Tehran, a metal worker, or a protester in Zahedan: They all see themselves [being treated] as second-class citizens with no hope of being given the status of a citizen will full rights.”
This article has been translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Perspective
Singer Ariana Vafadari on supporting protests in Iran through music and dance
Mahsa Amini remains a symbol of resistance in Iran six months after her death
Outrage as Iran hands down more death sentences over Amini protests
France24 - Monde
La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental
Publié le : 16/03/2023 - 01:48
FRANCE 24
Suivre
Alors que le président sud-coréen et le Premier ministre japonais se rencontrent jeudi à Tokyo pour des discussions sur les programmes nucléaire et de missiles de Pyongyang, la Corée du Nord a tiré au moins un nouveau missile intercontinental en direction de la mer du Japon, a rapporté Séoul.
La Corée du Nord a tiré jeudi 16 mars au moins un missile balistique intercontinental (ICBM) en direction de la mer du Japon, a annoncé Séoul, précédant de quelques heures l'arrivée à Tokyo du président sud-coréen Yoon Suk-yeol.
"Notre armée a détecté un missile balistique de longue portée tiré depuis la zone de Sunan à Pyongyang", a indiqué à l'AFP l'état-major interarmées, précisant qu'il s'agissait d'un ICBM.
Lors d'une réunion du Conseil national de sécurité, Yoon Suk-yeol a appelé au renforcement de la coopération trilatérale avec le Japon et les États-Unis, ajoutant que "la Corée du Nord paiera un prix juste pour ces provocations inconsidérées", a rapporté son bureau dans un communiqué.
Tokyo a indiqué que le missile avait atteint une altitude maximale de plus de 6 000 km.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé à la presse qu'il rencontrerait les ministres du Conseil national de sécurité. "La paix et la stabilité dans la région sont des questions très importantes pour les pays concernés", a-t-il souligné.
Premier sommet en 12 ans
Le lancement de jeudi a eu lieu quelques heures avant que les dirigeants de la Corée du Sud et du Japon ne se rencontrent à Tokyo, les programmes nucléaire et balistique de Pyongyang devant être au centre de leurs discussions.
Ce sommet est le premier en 12 ans entre les deux puissances voisines, qui cherchent à réparer des liens longtemps mis à mal par les atrocités commises par le Japon au cours de ses 35 années de domination coloniale sur la Corée (1910-1945).
Les deux pays augmentent actuellement leurs dépenses en matière de défense et organisent régulièrement des exercices militaires conjoints, ce qui, selon le dirigeant Yoon, est essentiel pour la stabilité régionale et mondiale.
"La Corée du Sud et le Japon ont de plus en plus besoin de coopérer en cette période de 'polycrise' où les menaces nucléaires et balistiques de la Corée du Nord s'intensifient", a soutenu mercredi le président sud-coréen Yoon Suk-yeol dans un entretien avec plusieurs médias, dont l'AFP.
Il s'agit de la troisième démonstration de force de Pyongyang depuis dimanche, au moment où la Corée du Sud et les États-Unis organisent cette semaine leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans.
"Justifier ses activités hostiles"
La Corée du Nord a programmé ce lancement le jour du sommet pour obtenir un "double effet", à savoir un avertissement à ses voisins et une protestation contre les exercices conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud, selon des experts.
Début mars, le dirigeant Kim Jong-un a ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".
"Pour une Corée du Nord qui cherche constamment des excuses pour justifier ses activités hostiles et le développement de ses armes, c'est le moment idéal pour Kim de déployer ses missiles", a relevé Soo Kim, ancien analyste de la CIA en Corée, qui travaille aujourd'hui au sein de la société de conseil en gestion LMI.
Leif Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul, a estimé qu'avec cet essai, Kim Jong-un voulait d'une part "menacer Tokyo", qui souhaite "approfondir la coopération trilatérale avec Washington et Séoul", et d'autre part "dissuader la Corée du Sud de mener d'autres exercices de défense avec les États-Unis".
Washington et Séoul ont renforcé leur coopération en matière de défense face aux menaces militaires et nucléaires croissantes de Pyongyang, qui a multiplié ces derniers mois les essais d'armes.
La Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques à courte portée mardi, et deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin dimanche, quelques heures avant le début des exercices américano-sud-coréens. Baptisés "Freedom Shield", ces exercices ont débuté lundi et doivent durer 10 jours. Ils se focalisent sur "l'évolution de l'environnement de sécurité" due à l'agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont déclaré les alliés.
La Corée du Nord considère ces exercices comme des répétitions en vue d'une invasion et promet régulièrement une action "écrasante" en réponse. Le test de jeudi "peut être une répétition de lancement d'ICBM à angle normal ou une vérification des préparatifs du Nord en vue du lancement d'un satellite de reconnaissance", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université d'études nord-coréennes de Séoul.
La Corée du Nord n'a jamais tiré ses missiles les plus puissants sur une trajectoire normale, et les experts doutent qu'ils disposent de la technologie nécessaire pour survivre à une entrée dans l'atmosphère. Pyongyang, qui s'est déclaré l'année dernière puissance nucléaire "irréversible", a auparavant annoncé que le lancement d'un satellite de reconnaissance militaire était l'une de ses priorités.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
CORÉE DU NORD
La Corée du Nord tire plusieurs nouveaux missiles en mer
CORÉE DU NORD
Corée du Nord : Washington poste un sous-marin dans les eaux sud-coréennes
France24 - Monde
Ligue des champions : Benzema guide le Real Madrid contre Liverpool pour rejoindre les quarts
Publié le : 15/03/2023 - 22:54
Romain HOUEIX
Suivre
Large vainqueur au match aller (2-5), le Real Madrid a résisté et battu Liverpool à domicile pour s'adjuger une place en quarts de finale (1-0). Benzema a inscrit l'unique but de la rencontre.
Le club roi du football triomphe encore. Dans un remake de la finale de la Ligue des champions-2022, le Real Madrid a triomphé de Liverpool à domicile, confirmant sa supériorité du match aller (1-0, score cumulé 6-2).
"Nous sommes là pour essayer de gagner ce match. Aussi difficile que cela puisse paraître, c'est possible. Pas probable, mais possible", avait pourtant seriné Jürgen Klopp en conférence de presse d'avant-match. Malgré la montagne à renverser en raison de la défaite à domicile 5-2 au match aller, l'entraîneur des Reds l'assurait : la qualification restait possible.
Une première mi-temps intense
Sur le terrain aussi, ses joueurs affichent un visage conquérant dans les premiers instants. Salah montre l'exemple et va presser très haut la défense madrilène. Salah prend le dessus sur Rüdiger qui se retrouve au sol. L'Égyptien joue dans l'axe pour la course de Nunez qui bute sur Courtois dans la surface sur sa tentative du pied droit (7e).
Le Real cependant ne veut pas se contenter d'attendre son adversaire du soir. Le champion en titre monte en puissance et commence à imposer sa loi. Allisson s'illustre : d'abord en captant une frappe de 25 mètres de Toni Kroos (13e) puis en sauvant sur sa ligne un tir de Vinicius (15e). C'est ensuite la transversale qui garde les Reds dans le match sur une frappe puissante de Camavinga (25e).
Thibaut Courtois aussi doit s'illustrer dans un match qui va d'un but à l'autre. Il bloque une tête de Darwin Nunez (31e) puis place de magnifiques horizontales pour détourner la frappe horizontale de Daniel Carvajal (33e) et Gakpo (36e).
À mesure que les minutes passent, les espoirs de remontada s'amenuisent pour Liverpool. Mais au retour des vestiaires, c'est bien le Real Madrid qui manque de prendre l'avantage. Parti dans le dos de la défense, Vinicius donne le ballon à Benzema de l'extérieur du pied mais Van Dijk revient de nulle part (51e). Valverde puis Benzema se heurte ensuite à la muraille Alisson (53e).
129 - Karim Benzema va disputer son 129e match avec le Real Madrid en Ligue des Champions, égalant Sergio Ramos à la 3e place en nombre d'apparitions pour les Merengues derrière Iker Casillas (150) et Raúl (130). Monsieur. #RMALIV pic.twitter.com/bYltFAvMYI
March 15, 2023Jürgen Klopp lance toute ses forces dans la bataille : Roberto Firmino remplace Darwin Nunez tandis que le jeune Eliott prend la place de Diego Jota. Mais les Reds restent impuissants à changer leur destin. C'est même Benzema qui finit par trouver la faille dans ce match. Alors que le Français est dos au but, le ballon est intercepté par Van Dijk. Vinicius récupère et remet à Benzema qui conclut (78e, 1-0).
Le remake de la finale 2022 de la Ligue des champions aboutit donc à la même conclusion : une victoire nette du Real Madrid qui avance en quarts de finale de sa compétition fétiche qu'il a déjà remportée 14 fois.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : le Real Madrid triomphe face aux Reds de Liverpool
COMPTE-RENDU
Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool
FOOTBALL
Ligue des champions : le Real s'impose en finale contre Liverpool
France24 - Monde
Washington menace d’interdire TikTok si l’application reste aux mains du Chinois ByteDance
Publié le : 16/03/2023 - 04:14
FRANCE 24
Suivre
Plusieurs médias américains rapportent mercredi soir que le gouvernement américain a demandé à la maison mère de TikTok, le Chinois ByteDance, de vendre ses parts dans la célèbre application, faute de quoi elle sera interdite aux États-Unis.
TikTok a confirmé mercredi 15 mars à l'AFP que le gouvernement américain avait recommandé la cession de l'application par son propriétaire, le groupe chinois ByteDance, alors que la pression monte aux États-Unis contre la populaire plateforme.
D'après le Wall Street Journal et d'autres quotidiens américains, la Maison Blanche a posé un ultimatum : si TikTok reste dans le giron de ByteDance, elle sera interdite aux États-Unis. L'application est perçue comme une menace pour la sécurité nationale par de nombreux élus occidentaux à cause de son appartenance à une société chinoise.
Aux États-Unis, la destruction en février d'un ballon chinois supposé espion a suscité un regain d'efforts au Congrès pour bannir le service de courtes vidéos divertissantes, accusé de donner accès à Pékin à des données d'utilisateurs du monde entier, ce qu'il a toujours nié.
La requête de la Maison blanche vient du CFIUS, une agence gouvernementale chargée d'évaluer les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale américaine. Le gouvernement et le Trésor ont refusé de commenter.
"Si l'objectif est de protéger la sécurité nationale, une cession ne résout pas le problème : (le fait que l'application) change de propriétaire ne signifiera pas l'imposition de nouvelles restrictions sur la circulation des données ou l'accès à celles-ci", a réagi une porte-parole de TikTok, contactée par l'AFP. "La meilleure façon de répondre aux inquiétudes concernant la sécurité nationale c'est d'utiliser les systèmes américains de protection des données des utilisateurs du pays, avec un contrôle solide et des vérifications par des tiers, ce que nous sommes déjà en train de mettre en place", a-t-elle ajouté.
Compromis
TikTok, qui fait de nombreux efforts pour rassurer les politiques et le public sur son intégrité, comptait sur le CFIUS pour trouver un compromis. "La façon la plus rapide et la plus efficace de répondre à ces inquiétudes (...) est que le CFIUS adopte l'accord proposé sur lequel nous travaillons avec eux depuis plus de deux ans", avait affirmé un porte-parole de TikTok fin février. Il réagissait à l'examen d'un projet de loi porté par les républicains, qui donnerait l'autorité au président Joe Biden de bannir complètement TikTok.
La Maison Blanche a déjà interdit aux fonctionnaires des institutions fédérales d'avoir l'appli sur leurs smartphones, en application d'une loi ratifiée début janvier. La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires.
L'entreprise stocke les données des utilisateurs américains sur des serveurs situés dans le pays. Elle a admis que des employés basés en Chine y avaient accès, mais dans un cadre strict et limité, et pas le gouvernement chinois.
"Au milieu du ring"
À l'été 2020, l'ancien président Donald Trump avait signé plusieurs décrets pour tenter de bannir la plateforme ou de la faire racheter par une entreprise américaine. "TikTok est en train de revivre la saga de 2019/2020", a souligné Dan Ives, de Wedbush. "Avec les tensions qui empirent entre les États-Unis et la Chine, l'application se retrouve prise au piège, au milieu du ring", a ajouté l'analyste dans une note.
La popularité déjà considérable de la plateforme a explosé à la faveur de la pandémie, au-delà de son public originel, les adolescents. L'appli compte plus de 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis. Elle a dépassé ces dernières années YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en "temps passé" par les adultes américains sur chaque plateforme, et talonne désormais Netflix, d'après Insider Intelligence.
La puissante association américaine de défense des droits civiques ACLU s'est opposée aux projets de loi anti-TikTok au nom de la liberté d'expression.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok
Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils
France24 - Monde
Retraites en France : l'heure de vérité pour la réforme d'Emmanuel Macron au Parlement
Publié le : 16/03/2023 - 05:35
FRANCE 24
Suivre
La réforme des retraites voulue par le gouvernement français sera examinée jeudi au Sénat, où elle devrait être adoptée. Mais l'issue du vote à l'Assemblée nationale, prévu dans l'après-midi, reste incertaine. Mercredi soir, le président Emmanuel Macron a fait savoir qu'il souhaitait bien un scrutin, plutôt que d'utiliser la procédure de l'article 49.3.
Après des semaines de débats acharnés et de tractations sous haute tension, la réforme des retraites extrêmement impopulaire d'Emmanuel Macron devrait connaître jeudi 16 mars son épilogue parlementaire, avec un suspense encore entier sur l'issue du vote prévu dans l'après-midi à l'Assemblée nationale.
Tard mercredi soir, après de nouvelles consultations ministérielles, le chef de l'État a fait savoir qu'il souhaitait bien un vote sur cette réforme, plutôt que d'utiliser la procédure de l'article 49.3, souvent comparée à un passage en force. Mais "rien n'est tranché", a indiqué une source au sein de l'exécutif.
Dans la journée, un compromis scellé entre sept députés et sept sénateurs, après plus de huit heures de débats derrière les portes closes d'une commission mixte paritaire (CMP), avait ouvert la voie à un vote devant les deux assemblées pour ce projet reculant notamment à 64 ans l'âge de départ à la retraite.
Le texte ficelé en petit comité sera examiné à partir de 9 h au Sénat, dominé par la droite, où l'issue favorable du vote ne fait guère de doutes. Mais c'est surtout vers le Palais Bourbon que seront braqués tous les projecteurs à partir de 15 h, tant l'issue du scrutin y est encore incertaine. Le gouvernement est dépendant des députés de droite du parti Les Républicains, divisés et beaucoup plus sceptiques sur la réforme que leurs collègues sénateurs.
>> À lire : Retraites : "Les Républicains se sont vendus pour rien", dénonce l'opposition
Députés LR divisés
Au point que l'ombre plane toujours d'un recours à l'arme constitutionnelle du 49.3, qui permet qu'un texte passe sans vote, à moins que soit adoptée une motion de censure. Le président de la République "veut s'assurer que les conditions sont bien réunies" pour aller à un vote, a indiqué l'Élysée, alors que les décomptes des uns et des autres arrivent toujours à la même conclusion : l'issue se jouera à quelques voix près. Les consultations vont se poursuivre jeudi, a-t-on précisé dans son entourage.
Emmanuel Macron joue très gros sur cette séquence parlementaire. Il en va de la suite de son second quinquennat et de sa capacité à réformer la France. Le camp présidentiel ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée. Et les concessions accordées aux députés LR, notamment sur leur cheval de bataille du dispositif des carrières longues, n'ont pas dissipé les doutes sur les intentions de vote des députés de ce groupe indiscipliné.
"Dans mon groupe, comme dans la majorité d'ailleurs, il y a des députés qui ne souhaiteront pas voter cette réforme", a reconnu mercredi leur chef de file Olivier Marleix après avoir salué les "avancées" qu'il estime avoir obtenues en CMP.
Plusieurs d'entre eux n'ont pas caché leurs états d'âme. Le député du Territoire de Belfort Ian Boucard, qui estime ainsi "entre 15 et 20" le nombre d'opposants au texte chez ses collègues LR, a expliqué après une réunion de son groupe mercredi soir qu'il "continue à voter contre" car il est "contre le report de l'âge de la retraite".
"Il vaut mieux un 49.3 que pas de réforme du tout", a estimé de son côté le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, très favorable au texte, comme pour dédramatiser le recours à cette procédure, dont l'utilisation jeudi serait la centième depuis le début de la Ve République.
"Rien n'est fini"
Les oppositions ne manqueraient pas de qualifier l'absence d'un vote d'acte antidémocratique qui, selon les leaders syndicaux, serait susceptible de durcir le mouvement social.
"Rien n'est fini", a prévenu la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot, annonçant que son groupe voterait jeudi en faveur de la motion de rejet de la réforme déposée par le petit groupe de députés indépendants Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) à l'Assemblée. "Et puis nous continuerons avec tous les outils dont nous disposons : saisine du Conseil constitutionnel, motion de censure et la suite on vous la dira après", a-t-elle lancé.
Sur le front social, à l'issue des manifestations de mercredi (qui ont réuni 1,7 million de personnes selon la CGT et 480 000 selon le ministère de l'Intérieur), l'intersyndicale a appelé "solennellement" les parlementaires à voter contre la réforme. Mais le mouvement donne quelques signes d'essoufflement. Les manifestants sont moins nombreux dans les rues et dans des secteurs cruciaux comme les transports, les grèves ne durent pas ou sont peu suivies.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Réforme des retraites : accord de la commission mixte paritaire, à la veille d'un vote décisif
FRANCE
Retraites : la réforme est-elle "indispensable", comme l’affirme le gouvernement ?
manifestations
Retraites : une 8e journée de mobilisation marquée par l'accord parlementaire sur la réforme
France24 - Monde
Vladimir Poutine et Bachar al-Assad s'entretiennent à Moscou, réconciliation turco-syrienne au menu
Publié le : 15/03/2023 - 18:07Modifié le : 15/03/2023 - 19:08
FRANCE 24
Suivre
Le président russe, Vladimir Poutine, a reçu, mercredi, à Moscou, le dirigeant syrien, Bachar al-Assad, au moment où le Kremlin accentue ses efforts pour réconcilier la Turquie et la Syrie et affirmer son poids diplomatique malgré son isolement sur l'Ukraine.
Un entretien très attendu entre le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue syrien, Bachar al-Assad, a débuté, mercredi 15 mars, à Moscou, au moment où le Kremlin s'efforce de réconcilier la Syrie et la Turquie.
Au début de cette rencontre diffusée à la télévision russe, Vladimir Poutine a salué le "développement" des relations entre Moscou et Damas et souligné que la Russie continuait d'apporter une aide humanitaire à la Syrie après le séisme qui a frappé ce pays et la Turquie voisine le mois dernier.
Ces efforts interviennent alors que les cartes diplomatiques ont été rebattues de façon spectaculaire au Proche-Orient avec le rétablissement, parrainé par Pékin, de relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Pour le Kremlin, orchestrer une réconciliation entre la Turquie et la Syrie, brouillées depuis 2011, permettrait d'afficher le poids diplomatique de Moscou malgré son isolement en Occident depuis son offensive en Ukraine.
La rencontre entre Vladimir Poutine et Bachar al-Assad a débuté vers 14 h GMT, selon des images retransmises à la télévision russe. Plusieurs ministres participaient à cette réunion, qui sera suivie d'un tête-à-tête entre les deux dirigeants.
"Nous sommes en contact permanent et nos relations se développent", a déclaré Vladimir Poutine au début de l'entretien, saluant les "résultats importants" obtenus par Moscou et Damas dans la "lutte contre le terrorisme international".
De son côté, Bachar al-Assad a exprimé son soutien à l'offensive militaire que mène Moscou en Ukraine et a dit espérer que sa visite marquerait "une nouvelle étape dans les relations syro-russes".
Mais l'un des principaux sujets au menu de cette rencontre devrait être le processus de réconciliation entre Ankara et Damas que Moscou cherche à accélérer, en organisant notamment un sommet avec Bachar al-Assad et le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Les relations entre la Turquie et la Syrie vont certainement être affectées d'une manière ou d'une autre" par les discussions entre MM. Poutine et Assad, a ainsi déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Rencontre Erdogan-Assad ?
Arrivés au pouvoir au début des années 2000, Recep Tayyip Erdogan et Bachar al-Assad ont d'abord noué des relations cordiales, après des décennies de tensions entre leurs pays.
Mais après le début du conflit en Syrie, qui depuis 2011 a fait plus de 500 000 morts et des millions de déplacés, Ankara a soutenu des groupes rebelles cherchant à renverser le régime syrien, soutenu lui par Moscou et Téhéran.
Malgré leurs intérêts divergents en Syrie et l'appartenance de la Turquie à l'Otan, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont étroitement coopéré ces dernières années, ce qui explique le rôle de Moscou dans la tentative de réconciliation turco-syrienne.
Des diplomates de la Russie, de la Turquie, de la Syrie et de l'Iran doivent d'ailleurs se réunir cette semaine à Moscou pour préparer une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères, avant un éventuel sommet présidentiel.
Fin décembre, les ministres turc et syrien de la Défense s'étaient déjà réunis à Moscou avec leur homologue russe, une première depuis 2011.
Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois dit ces derniers mois être prêt à rencontrer Bachar al-Assad pour sceller le dégel des relations. "La rancune et le ressentiment n'existent pas en politique", avait déclaré en novembre le dirigeant turc.
Mais des questions épineuses doivent encore être résolues, notamment concernant la présence militaire turque dans le nord de la Syrie, où Ankara a mené plusieurs incursions depuis 2016, contre des groupes jihadistes et kurdes.
Un rapprochement pourrait toutefois être favorisé par le double séisme qui a frappé en février la Turquie et la Syrie, faisant plus de 50 000 morts et aidant Damas à sortir quelque peu de son isolement diplomatique.
Recep Tayyip Erdogan et Bachar al-Assad partagent également une hostilité envers les groupes kurdes qui contrôlent le nord-est de la Syrie, et que les Occidentaux ont soutenus contre le groupe État islamique.
Damas a ainsi vivement dénoncé la visite, début mars, du chef d'état-major américain dans le nord-est tenu par les forces kurdes.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après
SYRIE
Sommet de Téhéran : constat d'échec entre Iran, Russie et Turquie sur Idleb
France24 - Monde
Conclusion de l'audit interne à France 24 après la mise en cause de quatre journalistes arabophones
Publié le : 15/03/2023 - 16:34
FRANCE 24
Suivre
Après la mise en cause d’un journaliste et trois correspondantes arabophones de France 24 au sujet de certains propos qu’ils auraient postés sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux, la direction de la chaîne a immédiatement déclenché un audit, comme elle l’a fait savoir en interne dès le 10 mars. Dans l’attente des résultats de cet audit, les quatre personnes concernées avaient été dispensées d’activité pour protéger l’intégrité du travail de toute la rédaction arabophone de France 24, dont les contenus éditoriaux, tant à l’antenne que sur les environnements numériques, en font une chaîne d’équilibre, non partisane, vérifiant les faits et cultivant les débats constructifs grâce au professionnalisme de ses journalistes. Comme dans l’ensemble des langues de France 24, chaîne multilingue et multiculturelle, la chaîne arabophone s’illustre chaque jour par son engagement dans la lutte contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations et le respect de la laïcité.
À la suite de l’audit qui a permis d’authentifier les publications, France 24 a signifié à la société de production qui emploie Joëlle Maroun au Liban que la chaîne met fin à toute collaboration avec cette journaliste en raison de messages intolérables postés sur ses comptes personnels, aux antipodes des valeurs défendues par les antennes de la chaîne internationale et pénalement répréhensibles. France 24 déposera également plainte contre elle pour le préjudice porté à sa réputation et au professionnalisme de la rédaction.
S’agissant des trois autres journalistes, certains de leurs messages postés sur les réseaux sociaux apparaissent comme des prises de position incompatibles avec le devoir d’impartialité figurant dans la charte de déontologie du groupe et notamment dans les principes encadrant les comptes personnels. La direction a procédé à un rappel à l’ordre. L’usage personnel des réseaux sociaux doit respecter rigoureusement ce cadre déontologique et il est attendu de ces journalistes qu’ils y adhèrent clairement. Leurs collaborations avec France 24 pourront se poursuivre dans ce cadre.
En outre, un travail commun sera entrepris par la direction et les sociétés de journalistes, au sein de la commission de déontologie de France Médias Monde, pour approfondir les principes de la charte qui encadrent l’usage des comptes personnels des collaborateurs sur les réseaux sociaux. Le périmètre de la veille portant sur la "e-réputation" de la chaîne sera également élargi dès les prochains jours.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Communiqué
France 24 rappelle l'attachement de ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination
France24 - World
Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen
Issued on: 16/03/2023 - 18:49
Marc DAOU
A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.
The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.
The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.
Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.
The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.
Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”.
A positive outcome for Yemen?
Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva.
The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago.
The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.
Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis.
”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.
Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.
A ‘credibility test’ for Iran?
The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid.
“We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”
Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.
“Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.”
Chief among these is security in Saudi Arabia.
In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.
Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.
“If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.”
Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.
"Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.
"The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen."
‘A moment of optimism’
The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.
After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.
But peace is not inevitable.
“My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon.
“This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.”
As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state.
As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.”
This article has been adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen
UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war
UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire
France24 - World
Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch
Issued on: 13/03/2023 - 20:44
Benjamin DODMAN
Follow
A protracted strike by rubbish collectors has added a new twist to France’s festering dispute over pension reform as the battle over President Emmanuel Macron’s deeply unpopular reform enters a make-or-break week with tonnes of uncollected garbage piling higher by the day.
“When the rubbish collectors go on strike, the trashers are indignant.” Jacques Prévert’s iconic play on words has long been a favourite slogan of the French left – and indeed of all advocates of workers’ right to lay down their tools in protest.
Two months into a bitter tussle over pension reform, and with garbage piling up in the streets of Paris and other cities, the French poet’s words resonate with a festering labour dispute that opponents of Macron’s reform have successfully reframed as a battle for social justice.
The fight over Macron’s flagship – and deeply unpopular – pension overhaul has now entered the final stretch, moving through tricky political territory in parliament even as unions and protesters continue to challenge it in the street.
At its heart is a plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.
>> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
A week of strike action by dustbin collectors has resulted in some 5,600 tonnes of garbage piling up across the French capital, including in front of the right-wing-dominated Senate, which gave the pension reform its preliminary backing in a late-night vote on Saturday.
But the plan to raise France’s minimum retirement age faces further hurdles in parliament later this week – with rubbish piles growing by the day, the smell of decaying food wafting in the wind, and only late-winter temperatures sparing Parisians a greater stench.
Betraying France’s essential workers
The government, trade unions, and Paris city officials have been trading the blame for allowing the streets of the world’s most visited city to be fouled, with tourist hotspots among the areas affected by the strike.
In a flurry of tweets on Sunday, Sylvain Gaillard, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, urged Mayor Anne Hidalgo’s left-leaning administration to “requisition” garbage trucks and incinerators blocked by the strikers, while Olivia Grégoire and Clément Beaune, the junior ministers for tourism and European affairs respectively, both slammed the municipality’s “contempt for Parisians”. The next day, Gabriel Attal, the junior budget minister, accused Hidalgo of encouraging the city’s employees to go on strike.
Paris officials were quick to fire back, laying the blame squarely on the government’s shoulders.
“Rubbish collectors worked throughout the pandemic; it took this infamous pension reform for them to lay down their tools,” Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, hit back in a tweet. “And how does the government thank them? With two more years of work!”
At the Ivry incinerator on the eastern edge of Paris, one of three blocked facilities that process most of the capital’s waste, sewage worker Julien Devaux said he was not surprised to see the government “turn its back” on the essential workers it championed at the height of the Covid-19 pandemic.
“I think the public was truly grateful, but we also knew those in power would not live up to their word,” said the 46-year-old representative of the CGT trade union, manning the picket line along with a few dozen colleagues.
Rubbish collectors can currently retire from the age of 57 owing to the particularly tough nature of their jobs, while sewage workers can leave at 52. According to the CGT, both categories will have to work two more years under the government’s planned reform, a prospect Devaux says is untenable.
“I can assure you that spending three to four hours down in the sewers, as we do on an average day, is like working 48 hours round-the-clock,” he explained. “I know plenty of colleagues who are physically crushed by the time they reach their mid-40s. Some die even before retirement while many more fall critically ill soon after.”
According to studies by the IRNS health watchdog, sewage workers are twice as likely to die before the age of 65 as the rest of the population. The huge discrepancy reflects broader inequalities affecting blue-collar workers, who stand to lose most from the planned pension overhaul.
Should the reform pass, Devaux added, “there will be more and more of us who never get to enjoy the pension they deserve”.
Public support
The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.
The notion of pénibilité (arduousness) in particular has been a recurrent theme, with protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.
In January, more than a hundred public figures, including last year’s Nobel literature laureate Annie Ernaux, signed a petition denouncing a reform that “runs contrary to the history of social progress, (…) hitting hardest those who work in the most difficult, physically and psychologically demanding jobs, and who are less likely to enjoy a peaceful retirement and imagine a future after the age of 64”.
Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the government’s plans – including a staggering three in four women, according to a recent Elabe poll. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and fuel deliveries.
>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform
At the picket line in Ivry, Devaux said the public had been broadly supportive of their struggle, “directing their wrath at the government that caused this situation in the first place”.
“Our job is to keep Paris clean – none of us are happy to see rubbish pile up,” he said. “But the public understand that this is the only tool we have to defend our rights.”
Over in central Paris, pastry chef Romain Gaia offered support for the rubbish collectors even as he complained of rats and mice gathering around smelly piles of trash. “They are quite right to strike,” he told AFP. “Normally they have no power, but when they lay down their tools, that’s when they have power.”
Russian roulette
Despite promises to “grind the economy to a halt”, France’s united front of trade unions has so far proved powerless to stop the pension reform in its tracks, while the ebbing number of protesters who turned out at rallies on Saturday led some analysts to suggest their momentum may be fading.
Still, the scale of opposition to the reform has piled the pressure on ministers and lawmakers alike, adding to the uncertainty surrounding the outcome of looming votes.
Unions are planning more strikes and an eighth round of nationwide protests on Wednesday, the day the pension reform heads to a committee of seven senators and seven lower-house lawmakers. They will aim to find a compromise between the two chambers’ versions of the legislation.
If the committee reaches a deal, the approved text will be put to a vote the following day in both the Senate and the National Assembly. However, the outcome in the latter chamber, where Macron’s centrist alliance lost its majority last year, is hard to predict, with the government dependent on support from conservative lawmakers in the opposition.
At the weekend, Prime Minister Elisabeth Borne tweeted her optimism that the measure would be “definitively adopted in the coming days”. She is hoping the government won’t have to resort to a special constitutional option, known as the “article 49.3”, that would force the pension reform through without a vote.
Borne has used that mechanism 10 times before, but invoking it for such a sensitive issue would be seen as an explosive move, almost certainly triggering a no-confidence motion that many opposition parties would be tempted to support.
That prospect means the government effectively faces a choice between two gambles, the conservatives’ top senator Bruno Retailleau quipped on Sunday: “Either playing Russian roulette (with a vote on the bill) or firing the Big Bertha gun (and facing a no-confidence vote)”.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
FIRST-HAND ACCOUNTS
‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age
ON THE GROUND
‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests
FRANCE'S PENSION BATTLE
Worried about the future, France's young people are fighting pension reform
France24 - World
France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink
Issued on: 13/03/2023 - 07:36
Benjamin DODMAN
Follow
French lawmakers start examining a new bill on Monday aimed at speeding up the construction of new nuclear reactors, which President Emmanuel Macron says are crucial to bolstering France’s energy independence. Critics of the bill, however, say it ignores pressing concerns over the safety of the country’s ageing reactors as well as the industry’s dependence on uranium imported from Russia.
The proposed legislation comes a year after Macron pledged to modernise and expand the country’s nuclear industry in a dramatic policy U-turn, reversing his predecessor’s commitment to cap the share of nuclear power fuelling France at 50 percent – down from the current 70 percent, the highest in the world.
Macron has proposed the construction of six new French-designed EPR2 reactors, designed to enter service starting in 2035, with an option for a further eight reactors to follow. The bill is intended to streamline the administrative and bureaucratic processes needed to approve and build new plants. It also does away with the 50 percent cap introduced only eight years ago by former president François Hollande.
The bill’s chief sponsor Maud Bregeon, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, said the legislation would “allow France to reach carbon neutrality” by increasing the share of low-carbon energy derived from nuclear sources. Crucially, she added, it would also bolster the country’s energy independence as European countries scramble to wean themselves off Russian gas and oil amid the war in Ukraine.
As with the controversial pension reform plan that has roiled the country in recent months, Macron’s minority government is relying on support from the conservative Les Républicains party to ensure passage of the bill, which has already sailed through the right-wing-dominated Senate.
However, concerns over the safety of France’s ageing nuclear plants threaten to throw a spanner in the works, just days after the country’s main nuclear watchdog, the Agence de sûreté nucléaire (ASN), reported the latest case of corrosion cracks at a nuclear facility.
Last November, a record 26 of France’s 56 nuclear reactors were shut for repairs or maintenance, forcing the country to import electricity from Germany – just when it was hoping to showcase the benefits of its much-vaunted nuclear industry amid a continental energy crunch.
>> How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need
News of the latest cracks at the Penly plant in Normandy has cast a spotlight on a controversial amendment merging the ASN with another nuclear inspectorate, the IRSN, which critics of the bill have flagged as evidence of the government taking nuclear safety lightly. Green lawmakers, in particular, have blasted what they say is an attempt to “dismantle” the IRSN, vowing to battle the draft legislation in the National Assembly.
Public opinion swing
On top of security concerns, opponents of the government’s planned nuclear revamp cite the enormous cost of building new reactors while also maintaining an ageing fleet that requires frequent repairs. They point to the first-generation EPR (European Pressurised Reactor) being built in Flamanville, in northwest France, which is now more than a decade behind schedule and whose cost has ballooned from an initial €3.3 billion to four times as much.
However, polls suggest opponents of nuclear power are fighting a losing battle, with public opinion steadily warming to the industry as surging energy prices weigh on French consumers and memories of Japan’s 2011 Fukushima disaster fade.
“The Greens’ mistake since Fukushima has been to think that we’d won the battle (against nuclear power),” the party’s 2022 presidential candidate, Yannick Jadot, told a meeting in Paris on Friday, calling for an urgent change of strategy.
According to an Odoxa poll conducted earlier this year, 60 percent of the French now have a positive opinion of nuclear power, up from 34 percent in 2019. An even higher percentage – 71 percent – said they backed the proposal to speed up the construction of new reactors. Remarkably, support has also risen among the Greens’ own voters, with one in two backing nuclear power, according to an Elabe poll.
The shift in public opinion signals an astonishing reversal of fortunes for the industry, just five years after Macron initially confirmed his predecessor’s plans to close 14 reactors by 2035 and cap the share of nuclear-powered electricity at 50 percent before abruptly changing course last year.
Since Macron’s U-turn, France has embarked on an aggressive push to advocate nuclear power in EU energy policies, teaming up with like-minded member states to promote nuclear power as a low-carbon energy source and the bloc’s best chance of achieving energy security. The move has put Paris on a collision course with traditional EU partner Germany, which argues that nuclear power should not be put on a level footing with renewable energy.
A new dependence?
Critics of France’s nuclear push also dispute the government’s claims regarding energy sovereignty, arguing that the nuclear industry’s continuing ties with Russia are simply another form of dependence.
In a report timed to coincide with the start of debates in the National Assembly, Greenpeace claimed on Saturday that France’s nuclear industry was “under Russian influence” due to its reliance on imports of uranium from countries in the former Soviet bloc whose exports transit Russia.
In 2022, “almost half of all French imports of natural uranium came from Kazakhstan and Uzbekistan”, the environmental advocacy group argued, with most of them arriving at the port of St Petersburg via the Russian nuclear firm Rosatom, “which controls the transport of all nuclear-related materials transiting on Russian soil”.
Rosatom, which runs Russia’s civilian nuclear programme, currently operates the flashpoint Zaporizhzhia nuclear power plant in occupied Ukraine. It is also in charge of the maintenance of Russia's nuclear weapons arsenal.
Greenpeace accused France and other EU countries last December of continuing to import nuclear fuel from Russia, describing their reluctance to sanction Moscow’s nuclear industry as “scandalous”.
“Contrary to what nuclear advocates claim, the French nuclear industry is hugely dependent on Russian authorities, which might explain why France continues to oppose sanctions against Rosatom at the European level,” the environmental group said on Saturday.
Responding to Greenpeace’s allegations, a French government source told AFP that sanctions targeting Russia’s nuclear sector would have “only a modest impact” on the country’s economy, without elaborating. The source also claimed that penalties resulting from a unilateral cessation of existing uranium re-enrichment contracts would be “more profitable to Russia” than simply allowing the contracts to expire.
Ukraine's President Volodymyr Zelensky has repeatedly urged the EU to sanction the Russian nuclear industry and most recently the heads of Rosatom. The European Commission has so far ruled this out amid resistance from several EU countries with domestic nuclear industries, including France.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
ENERGY CRISIS
How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need
Announcing new reactors, Macron bets on nuclear power in carbon-neutral push
ENERGY
France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China
France24 - World
Thai activists facing royal defamation charges end 50-day hunger strike
Issued on: 11/03/2023 - 12:54
Joanna YORK
Two young Thai protesters facing royal defamation charges announced Saturday they were ending their marathon hunger strike following doctors' fears they could suffer organ failure.
Tantawan "Tawan" Tuatulanon, 21, and Orawan "Bam" Phupong, 23, began their hunger strike on January 18 to urge political parties to support the abolition of the kingdom's royal insult laws – among the harshest in the world.
Wednesday marked the 50th day of the young women's protest. They were freed from custody last month as their health declined.
"Tawan and Bam would like to inform the public that we have stopped the hunger strike to save our lives to continue fighting," Tawan said in a Facebook post on Saturday. "The medical staff are concerned our kidneys and other organs are affected by the long period without food and water."
The pair were rushed to Thammasat Hospital near Bangkok on March 3 amid fears they would not survive the night.
Days later they were still alive and determined to continue their strike from hospital. “I talked to them: they are a little bit better. Still very tired,” said their lawyer, Kunthika Nutcharut, on Tuesday.
Throughout the strike the activists reiterated three demands: justice system reform, the abolition of strict laws that make it illegal for people in Thailand to criticise the monarchy and government, and the release of three activists (who go by the names Kathatorn, Thiranai and Chaiporn) who were refused bail while awaiting trial for taking part in anti-government protests.
They faced stiff opposition. Thailand has a recent history of pro-democracy protests that gain traction before being put down. Prime Minister Gen Prayuth Chan-ocha has served in his role since seizing power in a military coup in 2014, after which he expanded the use of lèse majesté laws, and successfully thwarted anti-government protests in 2020.
The ruling Pheu Thai party, together with its previous incarnations, has won every Thai election since 2001.
“People have said the activists are doing this knowing that they might not even win, but it’s a way to show the public the ugliness of the courts, the monarchy and all the key institutions,” said Pavin Chachavalpongpun, associate professor of politics and international relations at Kyoto University and a political exile from Thailand.
Hunger strikes
Tawan and Bam currently face charges for conducting a poll at Siam Paragon shopping mall on February 8, 2022, that asked whether royal motorcades were an inconvenience to Bangkok residents.
While awaiting trial, Tawan, a university student, and Bam, a supermarket worker, were released on bail in March 2022 on the condition that they ceased participation in protests and activities that insult the royal family.
On January 16 their bail was revoked at their request, to call attention to the practice of pretrial detention for political activists in Thailand. On January 18, the pair began their hunger strike while housed in Bangkok’s Central Women’s Correctional Institution.
Within days their condition had deteriorated. “They did dry fasting on the first three days,” Kunthika said, meaning the women refused food and water. “It was so extreme that their bodies became sick to the point that doctors are not usually faced with cases like theirs.”
Pro-democracy activists on hunger strike Tawan and Bam continued their protest for political prisoners’ right to bail in front of the Supreme Court today.#Thailand #ตะวันแบม #ม112 #ยกเลิก112 #ปล่อยเพื่อนเรา pic.twitter.com/VgKVdaiE9v
February 24, 2023The pair were eventually transferred to Thammasat University Hospital near Bangkok, where they received small amounts of water and vitamins on doctors’ orders. On March 3, the 44th day of the strike, they discharged themselves to join dozens of protesters supporting their cause outside Thailand’s Supreme Court.
A special tent had been set up outside the court to house the women, but by evening doctors feared they were at risk of kidney failure and may not survive the night without medical intervention. Tawan was so weak that she became unresponsive, Kunthika said. “She's already doing her second hunger strike since last year, and her body has not fully recovered since then.”
The lawyer says the pair agreed to return to hospital on the basis that while they remain alive, other activists may see charges against them dropped.
Of the 16 people detained without bail pending trial since anti-government protests in 2020, only three now remain in jail. Many activists were granted bail in February, during the hunger strike. “And some people argue that [their protest] is why the court was willing to set free a number of people charged under these laws,” said Pavin.
Kunthika said in the same period, dozens of political prisoners have had their obligation to wear electronic tagging devices removed. Some have also had restrictions lifted limiting the hours during which they can leave the house.
Criticising the monarchy
Breaking lèse majesté laws, which forbids defamatory, insulting or threatening comments about senior members of the royal family, comes with a penalty of a minimum of three and a maximum of 15 years in prison under article 112 of Thailand’s Criminal Code.
Although the law officially forbids criticism of senior members of the royal family, activist groups say it is widely misinterpreted by authorities to cover negative comments on any aspect of the monarchy whatsoever. Sedition laws also prohibit criticism of the government.
Since anti-government protests flared in Thailand in 2020, more than 200 people have been charged with lèse majesté crimes. The law has been used by all political factions to silence opposition, activist groups say.
Lifting charges for Tawan and Bam’s fellow activists means the Thai court is at risk of undermining its own authority. On one hand, the number of lèse majesté cases in Thailand has “increased significantly” in the past year, Human Rights Watch reports. On the other, if activism can force through legal reversals it shows, “the king could also force the courts to do something. It raises very, very important questions about Thai jurisprudence”, Kunthika said.
In parliament, two opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, have called for two of Tawan and Bam’s three demands to be met – the release of political prisoners and judicial reform. Only Move Forward has broached the third demand, calling for reform – but not removal – of the lèse majesté law.
As Tawan and Bam’s health has deteriorated, human rights groups have urgently called for the government to engage with the activists, to no avail. “To date, the Thai government has shown little political will to address the situation of the activists on hunger strike,” said Chanatip Tatiyakaroonwong, researcher for Amnesty International's regional office in Thailand. “In general, they are not giving due weight to the voices of young people involved in protests.”
Last month the prime minister, through his office’s spokesman, said he hopes the two activists are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior and build the correct understandings to ensure that [the children] do not believe and fall victim to political manipulation”.
‘Imploring and pleading’
Anti-government protesters in Thailand are typically young, often children, who rely heavily on social media to spread their message. Tawan and Bam’s case has received more mainstream media coverage within Thailand than expected, their lawyer says, with major newspapers and television channels all reporting on their hunger strike.
Throughout the protests the pair have tried to strike a non-confrontational tone. Their legal team has said that rather than trying to “force and coerce” authorities the activists are “imploring and pleading … with their own suffering”.
The sight of two young adults willing to edge so close to death for the release of their fellow activists and the integrity of their country’s institutions is rare. “This is the first time [in Thailand] that people are doing a hunger strike for other people,” Kunthika said.
There is also international support. Thousands have signed an open letter from Amnesty International appealing to the prime minister to withdraw charges against activists like Tawan and Bam, and to release others.
“It is still not enough to push the Thai government to take the appropriate actions,” said Chanatip. “It is clear that more support is needed both domestically and internationally to ensure that Thailand stops its crackdown on freedom of expression and peaceful assembly, which prompted the hunger strike.”
The timing of their hunger strike brings also complexities on the ground. General elections are scheduled for May, bringing hope for some that opposition parties will succeed at the ballot box.
Until then, there is low appetite for anti-government protest – which the hunger strike may have otherwise inspired. “Even among the pro-democracy groups it seems like election is something that they think will be the light at the end of the tunnel,” Pavin said. “[They think] maybe we can hold for the next few months because the election will come. Then if the result doesn’t fulfil us, we can think about protest.”
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Truth or Fake
Debunking a Ukrainian MP's strange visit to Thailand
Focus
The rise of weed tourism: Is Thailand turning into the 'Amsterdam of Asia'?
Focus
Thailand's tigers: Is tourism sabotaging conservation efforts?
France24 - World
Ex-Pakistan PM Imran Khan says arrest bid aimed to jail him before elections
Issued on: 16/03/2023 - 17:48Modified: 16/03/2023 - 17:51
Marc Perelman
Follow
Former Pakistani prime minister Imran Khan granted an interview to FRANCE 24 from Lahore. Earlier this week, police came to arrest him at his home for not appearing in court over a corruption case, a move that sparked clashes with his supporters. "They are scared of the coming elections on April 30 and they wanted me in jail before that," Khan told FRANCE 24, adding that he would attend a court hearing on March 18. "No political leader has ever suffered this sort of attack," he added.
Khan, who is also chairman of the opposition PTI party, said he has 85 court cases pending against him, including blasphemy, sedition and terrorism. "The level of victimisation going on in this country is unprecedented. The main reason is they don't want me to compete in the elections," he said.
"I have never broken the law," he added.
The former premier, who served from 2018 to 2022, was wounded in an assassination attempt back in November 2022. Khan said he believes his life is still "under threat".
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Pakistani court orders police to suspend bid to arrest ex-PM Khan
Pakistan police clash with ex-PM Khan supporters over arrest attempt
Ex-PM Imran Khan wounded at rally in eastern Pakistan
France24 - World
Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory
Issued on: 11/03/2023 - 16:47
Sébastian SEIBT
Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.
Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”.
Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction.
The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv.
Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos.
The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic.
A father’s egg
Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation.
His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution.
“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.
The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice.
While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.
Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos.
Low success rate
Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned.
By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring.
“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.
Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.
Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles.
“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer.
“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”.
Ethical hurdles
The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate.
When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.
“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research.
Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point.
“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field.
She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility.
Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.”
Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”.
This article was translated from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
TECH 24
Infertility and building babies from skin cells
Down to Earth
Designer genes: Technical tinkering
Focus
Infertility in France: A major public health issue causing concern
France24 - World
Celebratory gunfire hits a transformer in Hebron: ‘We came close to a horrendous disaster’
Issued on: 16/03/2023 - 16:59
Mahmoud Naffakh
Follow
Videos filmed on March 14, 2023 show armed supporters of the Palestinian political movement Fatah firing celebratory gunshots into the air in Hebron in the West Bank. The men were celebrating their party’s victory in student elections held at the city’s polytechnic university. However, this celebratory gunfire, a common occurrence during celebrations in the Middle East, hit a transformer, causing it to explode. Our Observer says the result could have been catastrophic.
It was a celebration that nearly ended in tragedy. Armed supporters of Fatah showed up en masse at the Hebron polytechnic university, where a student election was being held and fired multiple rounds of gunshots into the air during and after the vote.
A video shared on Twitter on March 14, 2023 captures the terrifying moment. You can hear bursts of gunfire and then an electrical wire hanging over the street catches fire, breaking and swinging dangerously over a road filled with cars and people
معجزة .. بأعجوبة نجا عدد من المواطنين اليوم أمام جامعة البوليتكنك في الخليل أثناء إطلاق النار من قبل السلطة الفلسطينية احتفالاً بفتح الشبيبة الفتحاوية . pic.twitter.com/I4KDpAZJ2A
March 14, 2023Before the explosion, civilians had already tried to get anyone bearing arms to leave.
“Will all armed people please immediately leave the area,” a person is heard saying into a microphone in another video.
The footage also shows people wearing yellow bandanas, the color worn by members of the movement, leaving the area, still firing into the air.
سلاح رخيص بيد ناس رخيصة!تذكرت #معتصم_زلوم وهو يقول لمناظر الأجهزة الأمنية : دعك من الشهداء واحكي على قدك . هذا قدركم . طخيخة أعراس مرتزقة أبطال على شعبنا ، أنذال أمام العدو#الخليل #فتح pic.twitter.com/0ZY6hTrVsr
March 14, 2023Celebratory gunfire is extremely dangerous but remains common in the Middle East. Many people living in the neighbourhood where it occurred were far from pleased. Our Observer Issa Amro is an activist and human rights defender in Hebron.
For several seconds, a flaming electric cable bounced between residential buildings and cars parked in the street. Thankfully, no one was injured and no fires were started. There was so much gunfire.
We came close to a horrendous disaster. It’s extremely dangerous to shoot in densely populated areas like Hebron. Those responsible for the incident are the armed groups that operate outside the law and have links to the Fatah movement and the Palestinian intelligence chief Majed Faraj.
Aside from just celebrating, these people were firing guns like that because they wanted to scare students that are part of the opposition camps. Some people also theorise that these members of Fatah want to reassert themselves and establish a certain legitimacy that they lost after Mahmoud Abbas, the president of the State of Palestine and the Palestinian Authority, canceled the presidential and legislative elections in 2021. [Editor’s note: Abbas is a member of Fatah himself and some people believe he canceled the elections over fears his party would lose to rivals Hamas].
>> Read more on The Observers: Lebanon NGO's mock campaign to end 'gunshot' weddings
When the student election results were announced mid-afternoon on March 14, Fatah was ahead, scoring 21 out of 41 student government seats. The student group backed by the Islamist movement Hamas got 19 seats. Just one seat was won by the more left-leaning bloc.
Another video shows the moments following the transformer’s explosion in Hebron. The video shows armed partisans from Fatah moving away from the flames.
🅰️🎥 شاهد | "طخيخة فتح" يتسببون بانفجار محول كهرباء قرب جامعة البوليتكنك في الخليل بعد إطلاقهم النار بشكل مكثف، وسط حالة سخط من المواطنين في المركبات pic.twitter.com/L1CbcvqW1J
March 14, 2023>> Read more on The Observers: Jordan rocked by wave of celebratory gunfire after legislative elections
Download the app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Palestinians accuse Israeli army of 'shoot to kill' policy after five die in the West Bank
How zoning laws allow the Israeli Army to demolish Palestinian villages
Palestinians living in Lod, Israel fear they are being pushed out
France24 - World
Clashes break out in Greece as thousands protest against train tragedy
Issued on: 16/03/2023 - 19:09
NEWS WIRES
Jean-Emile JAMMINE
Greek police fired tear gas and protesters hurled firebombs on Thursday as more than 40,000 people took to the streets to slam the government and voice outrage at last month's train disaster that killed 57 people.
The protests were accompanied by a 24-hour strike -- the biggest yet since the disaster -- this time called by Greece's leading private as well as public sector unions.
Clashes erupted at Syntagma Square near parliament in Athens, where police fired tear gas and stun grenades at demonstrators hurling firebombs and rocks.
As protesters retreated, they smashed traffic lights and shop windows and set rubbish bins on fire, AFP reporters said.
A plainclothes police driver for a leftist MP was lightly hurt a demonstrator smashed his car window, said state television ERT.
Ten people were detained for questioning, police added.
The February 28 train crash exposed decades of safety failings in Greek railways and has put major pressure on the conservative government ahead of national elections.
Police said 25,000 people protested in Athens on Thursday, as well as around 8,500 in each of the country's next largest cities, Thessaloniki and Patras, where brief clashes also broke out, police said.
Thursday's industrial walkout shut down the civil service, flights and ferries.
'Things have to change'
Many protesters urged the government of Prime Minister Kyriakos Mitsotakis to resign over what is the country's deadliest rail accident.
"This crime will not be forgotten," demonstrators from the country's communist union PAME chanted as the crowd marched towards parliament and the offices of rail services company Hellenic Train in Athens.
Students shouted "murderers" and marchers threw flyers of Mitsotakis wearing a stationmaster's cap, captioned "it's everyone's fault but mine".
The rail disaster occurred shortly before midnight when a passenger train crashed head-on into a freight train in central Greece after both were mistakenly left running on the same track.
Most of the passengers were students returning from a holiday weekend.
"Things have to change in this country, we simply cannot mourn all these deaths," said Athens' protester Stavroula Hatzitheodorou, in reference to deadly wildfires that have gripped Greece in recent years as well as the train crash.
"We hope that things will change in these elections," Hatzitheodorou, who works in the private sector, told AFP.
A stationmaster and three other railway officials have been charged, but public anger has focused on long-running mismanagement of the network and the country has been rocked by a series of sometimes violent mass protests.
'Murderers'
Last week, some 65,000 people took part in demonstrations around the country, including around 40,000 in Athens.
In addition to the 57 people who were killed, several victims remain in hospital, including one passenger who is fighting for his life.
The Italian state-owned company operating rail services in Greece, Hellenic Train, said those hurt in the accident and the families of the dead would each between 5,000 and 42,000 euros ($44,600) "to cover immediate needs."
"This is in no way an admission of responsibility" the company stressed late Wednesday.
The father of one passenger who died rejected the offer.
"We don't want their money... this was mass murder, I refuse to accept an apology from murderers," Pavlos Aslanidis told Alpha TV on Thursday.
"Had this been a serious country, everybody at the transport ministry would be in handcuffs," he said.
Greece's transport minister resigned after the crash and Mitsotakis has sought to soothe public anger by repeatedly apologising and vowing a transparent probe.
Polls slipping
Rail traffic ground to a complete halt across the country after the accident, although acting Transport Minister Georgios Gerapetritis said this week that services would gradually resume from March 22.
Gerapetritis said a report by experts investigating the tragedy will be delivered in a month's time.
Investigators have separately opened a probe into possible railway funds mismanagement over the last 15 years.
Gerapetritis and former transport ministers will appear before a parliamentary committee next Monday to answer lawmakers' questions on the tragedy.
With public anger mounting before elections expected in May, Mitsotakis has seen a 7.5-point lead in the polls slashed to just over three percent in recent surveys.
He has come under fire for blaming "human error" for the accident and the stationmaster who allegedly routed the trains onto the same stretch of track by accident.
But railway unions had long been warning about problems on the underfunded and understaffed train network.
Mitsotakis had been expected to set an April election date. Ballots are now expected in May.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster
Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash
Greece to seek extra EU rail funding after train crash
France24 - Monde
Ligue des champions : Naples assure contre Francfort, carton plein pour l'Italie en 8e de finale
Publié le : 15/03/2023 - 23:08
FRANCE 24
Suivre
Naples s'est qualifié en quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois de son histoire en battant l'Eintracht Francfort 3-0, grâce notamment à un doublé de Victor Osimhen, mercredi au stade Diego Maradona. Les trois clubs italiens sont dans le top 8 de la C1.
Naples a validé mercredi 15 mars sa place en quarts de finale de la Ligue des champions en écrasant l'Eintracht Francfort 3-0 en huitième retour, permettant à l'Italie d'envoyer trois clubs dans le Top-8 pour la première fois depuis 2006.
Après la victoire de l'aller (2-0), un doublé de Victor Osimhen (45+2e, 53e) et un penalty de Piotr Zielinski (64e) permettent au Napoli de se hisser pour la première fois de son histoire en quarts de C1.
L'Eintracht Francfort n'a jamais été en mesure de contester la suprématie napolitaine dans une rencontre précédée par des heurts en ville dans l'après-midi entre des supporters allemands et les forces de l'ordre, sur fond d'images de guérilla urbaine, dont une voiture de police incendiée, diffusées par les médias.
Ces supporters ont fait le déplacement sans pourtant avoir accès au stade napolitain, où ont été diffusés des messages en italien et en allemand appelant au "respect du football". Les autorités italiennes avaient interdit en amont la vente de billets aux résidents de Francfort par crainte de débordements.
GAME OVER! A MAGICAL EUROPEAN NIGHT ✨90+2 | #NapoliEintracht 3-0💙 #ForzaNapoliSempre pic.twitter.com/mPEPYd4KtA
March 15, 2023
Sur le terrain, comme souvent, ce sont l'insatiable Osimhen et l'insaisissable Khvicha Kvaraskhelia qui ont mis le feu. Avec son attaque, Naples confirme que ses ambitions ne se limiteront pas à l'Italie, où le scudetto est déjà quasiment en poche à douze journées de la fin.
Après avoir fini en tête de sa poule devant Liverpool, les joueurs de Luciano Spalletti ont encore survolé la double confrontation contre le tenant du titre de la Ligue Europa, diminué par l'absence de son meilleur buteur Randal Kolo Muani, suspendu en Campanie après son exclusion à l'aller.
Un scudetto lui tend les bras
Les Allemands ont pu rêver d'exploit pendant une mi-temps grâce aux arrêts de Kevin Trapp. Le portier allemand a été décisif dès la 1re minute devant Matteo Politano, puis Osimhen à la limite du hors-jeu (16e) et deux fois Kvaratskhelia (19e 42e).
L'Eintracht a ainsi pu faire planer une menace diffuse, avec une tête non cadrée sur corner de Rafael Borré (9e) ou un ballon en profondeur dangereux auquel Mario Götze n'a pas suffisamment cru (31e).
Mais tout est devenu impossible pour les Allemands quand Naples a pris trois buts d'avance en cumulé, juste avant la pause, grâce à un coup de tête d'Osimhen, sans opposition pour reprendre un centre de Politano.
À la reprise, le Nigérian a doublé la mise en se jetant sur un centre de Giovanni De Lorenzo. Le double buteur s'est fait mal au poignet sur le coup, mais pas de quoi l'empêcher de reprendre avec un bandage.
Piotr Zielinski s'est invité à la fête en obtenant et transformant un penalty (64e).
Naples a alors enfin soufflé un peu, mais sans offrir aux Allemands le plaisir de réduire le score. Car l'entraîneur Luciano Spalletti l'a rappelé mardi : son Napoli n'entend rien lâcher, décidé à rejoindre dans l'histoire du club la génération Maradona championne d'Italie en 1987 et 1990.
Avec lui, c'est toute l'Italie qui retrouve des ambitions européennes : le pays aura trois clubs en quarts de finale après les qualifications de l'AC Milan et de l'Inter Milan, du jamais vu depuis la saison 2005-06.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : Benzema guide le Real Madrid contre Liverpool pour rejoindre les quarts
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : l'Inter Milan tient le nul contre Porto et file en quarts
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : d'un quintuplé, Haaland envoie Manchester City en quarts de finale
France24 - Monde
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 mars
Publié le : 17/03/2023 - 12:26
FRANCE 24
Suivre
-
Selon un dernier bilan publié jeudi soir, le cyclone Freddy a tué 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, pays le plus meurtri qui compte également plus de 180 000 déplacés.
-
Les forces contrôlant l'est de la Libye ont déclaré jeudi avoir retrouvé les deux tonnes et demie d'uranium dont l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait signalé la disparition, indiquant que l'uranium se trouvait à cinq kilomètres à peine de l'entrepôt du sud du pays dans lequel il était stocké.
-
Le ministre gabonais des Transports, Brice Paillat, a démissionné jeudi, une semaine après le naufrage d'un petit ferry qui a fait au moins 21 morts et 16 disparus selon un bilan encore provisoire, a annoncé la présidence.
-
Au Burkina Faso, dix-huit civils dont deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) ont été tués lundi dans trois attaques terroristes dans le centre-est et le nord du Burkina Faso.
-
En Tunisie, un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d'élections boudées a été inauguré lundi, 20 mois après le démantèlement de l'ancienne assemblée par le président Kaïs Saïed pour instaurer un système hyperprésidentialiste.
En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique"
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est rendu cette semaine en Afrique, notamment en Éthiopie, où il devait souffler le chaud et le froid auprès du gouvernement dont il attend des actes concrets concernant le conflit au Tigré. Il s'est ensuite envolé pour le Niger pour discuter de la sécurité au Sahel. Deux visites aux enjeux très différents qui avaient néanmoins un point commun : concurrencer la présence accrue de la Chine et de la Russie sur le continent.
Au Sénégal, le procès intenté à l'opposant Ousmane Sonko par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, a été émaillé jeudi de heurts et d'incidents entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de la capitale. Le récit de Sarah Sakho, la correspondante de France 24 à Dakar.
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
Apprendre l’histoire et la culture du continent africain de manière ludique avec Wari Wari, acquérir des connaissances de gestion financière grâce à Wetchi ou, encore mieux, connaître ses collègues de travail avec Ligeeye. Ce sont les jeux créés par Cissé Diambissy, entrepreneure "en série" et conceptrice de jeux de société. Sa dernière création, Nyo Far, qui signifie "aller plus loin" en wolof, encourage les joueurs à se muscler les neurones tout en pratiquant du sport.
Au Nigeria, le terme "japa" signifie "courir" ou "fuir" en yoruba. Depuis quelques années, il est à la mode car un nombre croissant de Nigérians, souvent jeunes et diplômés, cherchent à partir s’installer à l’étranger. Le seul moyen, selon eux, d’échapper au chômage, à l’inflation et aux bas salaires dans le pays. Mais face à cette "fuite des cerveaux", certains, qui ont déjà tenté l’aventure, mettent en garde : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par FRANCE 24 (@france24)
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 20 février
Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 27 février
Récap
Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 mars
France24 - Monde
Michael Sengazi : "Je suis adepte d'un humour bienveillant et rassembleur"
Publié le : 17/03/2023 - 11:34
Philomé ROBERT
L'humoriste humoriste burundo-rwandais Michaël Sengazi est l'invité de France 24. Il joue à Paris dans le cadre de l'événement Africapitales initié il y a deux ans par le Lavoir Moderne Parisien. La deuxième édition, organisée dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, met le Rwanda et sa capitale Kigali à l’honneur. Michaël Sengazi raconte son travail d’humoriste dans des univers rwandais et burundais encore assez marqués par leurs histoires récentes.
C'EST EN FRANCE
Le stand up à la française : l'art de faire rire les foules
Reporters
J'irai faire rire les Blancs : d'Abidjan à Montreux, l'itinéraire de l'humoriste Clentélex
Afrique Hebdo
"Faire rire pour détendre les esprits et apaiser les cœurs", la thérapie de l'humoriste Manitou
France24 - World
Several Palestinians killed in Israeli army raid in West Bank
Issued on: 16/03/2023 - 18:10
NEWS WIRES
An Israeli army raid killed four Palestinians, including a teenage boy, near the occupied West Bank city of Jenin on Thursday, Palestinian officials said.
It was the latest bloodshed in a year-long wave of violence in the region.
The Israeli military confirmed its forces were operating in the city of Jenin on Thursday and later said that troops killed two wanted members of the Islamic Jihad militant group and a third person, who was killed “after attempting to attack the forces with a crowbar.”
The area is known as a stronghold of Palestinian militants, and Israel frequently conducts military raids in the area.
The Palestinian health ministry identified three of the dead as Youssef Shreem, 29, Nidal Khazim, 28, and Omar Awadin, 16. The identity of the fourth was not immediately known.
Amateur video taken by people in Jenin appeared to show a crowd of Palestinians surrounding a car that people suspected carried undercover Israeli troops. In a video posted on social media, a crowd of people surround a car and hurl objects at it. Several gunshots ring out and the crowd starts to scatter. Another clip appeared to show Israeli military vehicles towing the car away.
The army said that soldiers and armed gunmen traded fire, and that soldiers came under attack from stones. It reported no injuries to army personnel.
Thursday’s deaths bring the number of Palestinians killed since the start of the year to 83 as Israel has stepped up arrest raids in the West Bank in response to a series of attacks last spring. Palestinian attacks against Israelis have killed 14 people in 2023.
According to an Associated Press tally, about half of the Palestinians killed this year were affiliated with militant groups. Israel says most of the dead were militants. But stone-throwing youths protesting the incursions, some in their early teens, and others not involved in confrontations, including three men over 60, have also been killed.
The current round of violence is one of the worst between Israelis and Palestinians in the West Bank in years. It began a year ago after a series of Palestinian attacks against Israelis that triggered near-nightly Israeli raids in the West Bank.
Nearly 150 Palestinians were killed in the West Bank and east Jerusalem in 2022, making it the deadliest year in those areas since 2004, according to the leading Israeli rights group B’Tselem. Palestinian attacks against Israelis during that same time killed 30 people.
Israel captured the West Bank, the Gaza Strip and east Jerusalem in the 1967 Mideast war. The Palestinians seek those territories for their future independent state.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack
Israeli soldiers shoot dead three Palestinian gunmen in West Bank
Three Palestinians killed by Israeli forces in West Bank
France24 - World
Israelis step up protests after Netanyahu rejects judicial compromise proposal
Issued on: 16/03/2023 - 09:39
NEWS WIRES
Israeli protesters pressed ahead on Thursday with demonstrations against a contentious government plan to overhaul the judiciary, pushing back against Prime Minister Benjamin Netanyahu after he rejected a compromise proposal that was meant to defuse the crisis.
Despite the effort by the country's figurehead president, Isaac Herzog, to seek a way out of the stalemate, the sides appeared to be further digging in. Netanyahu and his allies were set to barrel forward with their original plan despite weeks of mass protests and widespread opposition from across Israeli society and beyond as well as warnings by Herzog that Israel was headed toward an “abyss.”
Protesters were kicking off a third day of disruption since the crisis began, with roads set to close to make way for demonstrators. Protesters in Jerusalem drew a red streak on the streets leading to the country's Supreme Court and a small flotilla of boats was blocking the shipping lane off the coast of the northern city of Haifa.
Last week, Netanyahu had to be airlifted to the country's main international airport for an overseas state visit after protesters blocked the road leading there, holding signs that read “don't come back!” Tens of thousands have been attending weekly protests across the country each Saturday night.
The overhaul, advanced by a prime minister who is on trial for corruption and Israel's most right-wing government ever, has plunged Israel into one of its worst domestic crises. It has sparked an uproar from top legal officials, business leaders who warn against the economic effects of the plan, and from within the country's military, its most trusted institution, where reservists have pledged not to serve under what they see as impending regime change.
The government says the plan will correct an imbalance between the judicial and executive branches that they say has given the courts too much sway in how Israel is governed. Critics say the overhaul upends the country's system of checks and balances and gives the prime minister and the government too much power and strips it of judicial oversight. They also say Netanyahu, who is on trial for charges of fraud, breach of trust and accepting bribes, could find an escape route from his legal woes through the overhaul.
Herzog had been meeting for weeks with actors on both sides of the divide to try to reach an acceptable middle ground and his proposal appeared to offer incentives to both sides.
But Netanyahu swiftly rejected the plan as he boarded a plane to Germany, saying it didn't rectify the issue of balance between the branches. Protests were also expected in Berlin during Netanyahu's official visit there.
The embattled Netanyahu, once a stalwart supporter of the independence of the courts, returned to power late last year after more than a year as opposition leader, amid a political crisis over his fitness to rule while on trial that sent Israelis to the polls five times in less than four years.
He cobbled together a coalition with ultranationalist and ultra-Orthodox allies who have long sought to curb the powers of the judiciary. Parties who support West Bank settlements see the court as an obstacle to their expansionist ambitions, while religious factions are driven to limit the court's ability to rule on matters they fear could disrupt their way of life.
But critics say there are also personal grievances involved in the effort. Beyond Netanyahu's charges, which he says are unrelated to the overhaul, a key Netanyahu ally was disqualified by the Supreme Court from serving as a Cabinet minister because of past convictions over tax violations. Under the overhaul, they each have laws that could protect their positions from any intervention from the courts.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Tens of thousands of Israelis protest against judicial overhaul
Israelis protesting judicial reform force Netanyahu airlift
Israeli police use stun grenades, water cannon in crackdown on protests against judicial reform
France24 - World
Gianni Infantino re-elected FIFA president until 2027
Issued on: 16/03/2023 - 17:28
NEWS WIRES
Gianni Infantino has been re-elected as president of FIFA until 2027 after standing unopposed at the congress of world football's governing body on Thursday.
The 52-year-old Swiss lawyer, who succeeded the disgraced Sepp Blatter in 2016, was waved in for a third term by acclamation, just as he was four years ago, by delegates from the 211 member federations.
"To all those who love me, and I know there are so many, and also those who hate me, I know there are a few: I love you all," Infantino told delegates in the Rwandan capital, where the voting system did not register the number of dissident voices.
While FIFA statutes currently limit a president to a maximum three four-year terms, Infantino has already prepared the ground to stay until 2031, declaring in December that his first three years at the helm did not count as a full term.
Infantino, who staunchly defended Qatar's hosting of last year's World Cup as the Gulf state's treatment of migrant workers, women and the LGBTQ community came under the spotlight, has overseen the expansion of the men's and women's World Cups and huge increases in FIFA revenues.
Norwegian Football Federation president Lise Klaveness had said she would not support Infantino and tabled a proposal to discuss at the congress "FIFA's responsibilities to remedy human rights abuses" in relation to the Qatar World Cup and future tournaments.
The Norwegian and Swedish representatives in Kigali displayed their opposition to Infantino's re-election by not joining the delegates who rose to applaud.
On Wednesday, the German FA president, Bernd Neuendorf, had said he would not back Infantino, citing a lack of transparency from FIFA and insufficient explanations of "why certain decisions are made and who was involved in them".
However, Infantino's mainly European-based opponents were not able to put forward a candidate to stand against the man who was once Michel Platini's number two at UEFA.
Infantino himself took aim at media who have criticised him and world football's governing body, saying: "I don't understand why some of you are so mean. I don't get it."
"Today I was re-elected after receiving more than 200 letters of endorsement, and a standing ovation, so an overwhelming majority has the feeling that I am doing a pretty good job, including in Europe," he added.
Expanded World Cup
His re-election followed a long speech in which he triumphantly listed his achievements since taking office, alternating smoothly between English, French, Spanish and German.
"There is a lot to be looking forward to," Infantino said as he turned thoughts to the next four years and declared the 2026 World Cup, the first edition to be enlarged to 48 teams, will be "the most inclusive World Cup ever".
FIFA announced on Tuesday that the tournament in North America will feature 104 matches, a huge increase from the 64 at the most recent World Cup, as it will start with 12 groups of four teams.
The upcoming Women's World Cup in Australia and New Zealand later this year will be the first to feature 32 teams, up from 24 at the last edition in 2019.
It will also see overall prize money for participating teams increased to $150 million, up sharply from $50 million in 2019 and a huge rise on the $15 million contributions in 2015.
Infantino is also planning to introduce a new, expanded Club World Cup to be played every four years starting in 2025 and featuring 32 teams.
"We need more, not fewer, competitions worldwide," he told delegates at the 73rd FIFA Congress.
Infantino has also announced projected income of $11 billion in the four years to 2026, compared to $7.5 billion in the last four-year cycle ending in 2022.
But he said that figure did not include revenues generated by the Club World Cup, suggesting the final amount will be even greater.
Those improved financial results allow FIFA to keep on increasing the amount of money it provides in subsidies to federations, in turn helping ensure many of them will continue to back Infantino.
In order to make football "truly global", as Infantino says, at a time when leading European clubs are able to hoard talent and wealth, FIFA distributes money evenly.
And so the likes of Trinidad and Tobago and Papua New Guinea receive the same amount as Brazil, and each has one vote at the congress.
As long as the FIFA president keeps on his side the 35 Central American nations, including numerous Caribbean islands, or the 54 African federations, he need not worry about upsetting the powerful European nations, or leagues who oppose the Club World Cup plans.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
FIFA
FIFA president Infantino cleared of wrongdoing in ethics probe
DAVOS
Exclusive: FIFA’s Infantino talks food, football and education
THE INTERVIEW
Exclusive: FIFA's Infantino on Football for Schools project
France24 - World
UK bans TikTok on government devices over security concerns
Issued on: 16/03/2023 - 17:41
NEWS WIRES
Britain said on Thursday it would ban TikTok on government phones with immediate effect, a move that follows other Western countries in barring the Chinese-owned video app over security concerns.
TikTok has come under increasing scrutiny due to fears that user data from the app owned by Beijing-based company ByteDance could end up in the hands of the Chinese government, undermining Western security interests.
"The security of sensitive government information must come first, so today we are banning this app on government devices. The use of other data-extracting apps will be kept under review," Cabinet Office minister Oliver Dowden said in a statement.
The British government had asked the National Cyber Security Centre to look at the potential vulnerability of government data from social media apps and risks around how sensitive information could be accessed and used.
The United States, Canada, Belgium and the European Commission have already banned the app from official devices.
"Restricting the use of TikTok on government devices is a prudent and proportionate step following advice from our cyber security experts," Dowden said.
TikTok said it was disappointed with the decision and had already begun taking steps to further protect European user data.
"We believe these bans have been based on fundamental misconceptions and driven by wider geopolitics, in which TikTok, and our millions of users in the UK, play no part," a TikTok spokesperson said.
China said the decision was based on political considerations rather than facts.
The move "interferes with the normal operations of relevant companies in the UK and will ultimately only harm the UK's own interests", its embassy in London said in a statement.
Dowden told parliament government devices would now only be able to access third party apps from a pre-approved list.
The TikTok ban does not the include personal devices of government employees or ministers and there would be limited exemptions where TikTok was required on government devices for work purposes, he added.
British government departments and ministers have been increasingly using TikTok and other platforms to communicate with voters.
Energy Minster Grant Shapps said the ban on government devices was sensible, but he would stay on the platform on his personal phone.
He posted a clip from the movie "Wolf of Wall Street" in which Leonardo DiCaprio's character says "I'm not f****** leaving", and "The show goes on".
Britain's Ministry of Defence posted a video on the platform shortly before the ban was announced showing how the British army was training Ukrainian forces to use the Challenger 2 battle tank.
(REUTERS)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban
TECH 24
TikTok: Crack for users, crackdown for governments
Access Asia
Applicata non grata: TikTok banned from official devices in several countries
France24 - World
Macron 'weakened and isolated' after French government pushes through pension reform
Issued on: 17/03/2023 - 10:12
Leo McGUINN
IN THE PRESS – Friday, March 17: We look at press reaction to the French government invoking Article 49.3 of the constitution, forcing through Emmanuel Macron's controversial pension reform plan without a vote. In other news: 2.5 tonnes of missing uranium have been found in Libya, sparking questions surrounding nuclear security. Also, find out why Catholic churches in New York are making concessions on St. Patrick's Day. Finally, Ireland's rugby team are getting ready for one the biggest matches in their history!
FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
France24 - World
First Republic gets $30 billion lifeline from major US banks
Issued on: 17/03/2023 - 11:30Modified: 17/03/2023 - 11:33
Yuka ROYER
In an effort to stave off contagion, 11 of the largest American banks have injected a total of $30 billion into First Republic, a regional bank based in San Francisco that's been struggling amid this week's turmoil in the financial sector. We take a closer look. Meanwhile, the European Central Bank has again raised interest rates by half a percentage point despite worries over stability in the banking sector.
Large US banks inject $30 billion into First Republic Bank in effort to stem crisis
People & Profit
Collapse & chaos: SVB, Signature Bank failures spark global panic
Business Daily
Market rout pauses after Swiss bank Credit Suisse gets €51 billion lifeline
France24 - Monde
Le cyclone Freddy a fait plus de 400 morts en Afrique australe
Publié le : 17/03/2023 - 04:49Modifié le : 17/03/2023 - 05:16
FRANCE 24
Suivre
Selon un dernier bilan publié jeudi soir, le cyclone Freddy a tué 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, pays le plus meurtri qui compte également plus de 180 000 déplacés. Son président a réitéré son appel à l'aide.
Le cyclone Freddy, à la longévité exceptionnelle, a fait plus de 400 morts en Afrique australe dont la grande majorité au Malawi, où le bilan s'est encore aggravé jeudi 16 mars au soir, l'espoir de retrouver des survivants devenant de plus en plus mince.
Freddy a frappé deux fois en quelques semaines dans la région, tuant sur son passage 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, selon un dernier bilan annoncé dans la soirée par le président de ce pays pauvre.
"Le bilan de cette catastrophe est passé de 225 à 326 morts, le nombre de déplacés a plus que doublé", dépassant les 183 000 au Malawi, a déclaré Lazarus Chakwera, en déplacement à Blantyre (Sud), capitale économique et épicentre des intempéries. Plus de 300 hébergements d'urgence ont été ouverts.
>> À lire aussi : "Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire"
Formé début février au large de l'Australie, le cyclone en passe d'être classé le plus long jamais enregistré a fait une traversée inédite de plus de 8 000 kilomètres d'est en ouest dans l'océan Indien. Il a touché terre pour la première fois le 21 février sur la côte est de Madagascar, faisant sept morts. Le phénomène, qui sévit depuis plus de 35 jours, a ensuite frappé le Mozambique, tuant dix personnes. Puis il a rebroussé chemin et touché Madagascar une seconde fois début mars, y faisant dix nouveaux morts. Il est également reparti vers le Mozambique, où il a encore provoqué 63 morts.
"Tragédie nationale" au Malawi
Mais c'est au Malawi, pays enclavé qui n'avait ressenti qu'une augmentation des précipitations au premier passage du cyclone, que Freddy a fait le plus de ravages à son retour. Les pluies diluviennes ont entraîné inondations et glissements de terrain.
L'état de catastrophe et deux semaines de deuil national ont été décrétés, la police et l'armée déployées.
"Le cyclone a détruit des biens, des maisons, des récoltes et des infrastructures, y compris des ponts, isolant des communautés désespérément en besoin d'aide", a déploré le président Chakwera, qui a réitéré son appel à l'aide. Le chef d'État en avait appelé la veille à l'aide internationale face à une "tragédie nationale".
Au Mozambique voisin, le président Filipe Nyusi, qui s'est rendu mercredi dans la province la plus touchée de Zambézia (centre), limitrophe du Malawi, avait également appelé à une mobilisation "d'urgence" pour "réparer les infrastructures détruites".
Freddy a commencé à se dissiper
Jeudi, dans le township de Manje près de Blantyre, voisins et secouristes ont continué à fouiller la terre dans l'espoir de retrouver des survivants. Mais les sauvetages se soldent de plus en plus souvent par un macabre ramassage de corps en décomposition. Des centaines de morts sont enfouis là, dans la boue, ont assuré à l'AFP des habitants. L'odeur putride et les bulles d'air remontant à la surface du sol gorgé d'eau ne laissent guère de doute.
Au milieu de la désolation, des miracles s'opèrent parfois : la veille, les secours ont sauvé Promise, 13 ans. Elle était prisonnière d'une maison effondrée depuis trois jours.
Freddy a commencé à se dissiper, selon Randall Cerveny, rapporteur à l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui a décrit à l'AFP un phénomène "incroyablement long".
D'après les spécialistes, le réchauffement des océans contribue à l'intensification des cyclones. Et "Freddy s'est intensifié rapidement à sept reprises au cours de son existence", a relevé Roxy Mathew Koll, climatologue à l'Institut indien de météorologie tropicale.
Des tempêtes tropicales et des cyclones apparaissent plusieurs fois par an dans le sud-ouest de l'océan Indien. Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) prévoit une augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux puissants.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Cyclone Freddy : le bilan humain s'alourdit au Malawi, MSF craint une résurgence du choléra
Cyclone Freddy : le bilan humain continue de s'alourdir au Malawi et au Mozambique
France24 - World
Debunking claims that a refugee attacked a priest during mass in France
Issued on: 16/03/2023 - 22:39Modified: 16/03/2023 - 22:44
Catalina Marchant de Abreu
Follow
Contrary to claims going viral on Twitter, images circulating of an "African migrant" assaulting a Catholic priest and stealing a Bible did not take place in France, nor did they take place recently. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
France24 - World
Credit Suisse to borrow up to $54 billion from central bank after shares plunge
Issued on: 16/03/2023 - 05:59
NEWS WIRES
Vedika BAHL
Follow
Swiss bank Credit Suisse said Thursday it will move to shore up its finances, borrowing up to $54 billion from the central bank after its shares plunged, dragging down other major European lenders in the wake of bank failures in the United States.
Credit Suisse said would exercise an option to borrow up to 50 billion francs ($53.7 billion) from the central bank.
“This additional liquidity would support Credit Suisse’s core businesses and clients as Credit Suisse takes the necessary steps to create a simpler and more focused bank built around client needs,” the bank said.
Fanning new fears about the health of financial institutions following the recent collapse of Silicon Valley Bank and Signature Bank in the US, at one point, Credit Suisse shares lost more than a quarter of their value on Wednesday.
The share price hit a record low after the bank's biggest shareholder — the Saudi National Bank — told news outlets that it would not put more money into the Swiss lender, which was beset by problems long before the US banks collapsed. The Saudi bank is seeking to avoid regulations that kick in with a stake above 10%, having invested some 1.5 billion Swiss francs to acquire a holding just under that threshold.
The turmoil prompted an automatic pause in trading of Credit Suisse shares on the Swiss market and sent shares of other European banks tumbling, some by double digits.
Speaking Wednesday at a financial conference in the Saudi capital of Riyadh, Credit Suisse Chairman Axel Lehmann defended the bank, saying, “We already took the medicine” to reduce risks.
When asked if he would rule out government assistance in the future, he said: “That’s not a topic. ... We are regulated. We have strong capital ratios, very strong balance sheet. We are all hands on deck, so that’s not a topic whatsoever.”
Switzerland’s central bank announced late Wednesday that it was prepared to act, saying it would support Credit Suisse if needed. A statement from the bank did not specify whether the support would come in the form of cash or loans or other assistance. The regulators said they believed the bank had enough money to meet its obligations.
A day earlier, Credit Suisse reported that managers had identified “material weaknesses” in the bank’s internal controls on financial reporting as of the end of last year. That fanned new doubts about the bank’s ability to weather the storm.
Credit Suisse stock dropped about 30%, to about 1.6 Swiss francs ($1.73), before clawing back to a 24% loss at 1.70 francs ($1.83) at the close of trading on the SIX stock exchange. At its lowest, the price was down more than 85% from February 2021.
After the joint announcement from the Swiss National Bank and the Swiss financial markets regulator, the shares also made up some ground on Wall Street.
The stock has suffered a long, sustained decline: In 2007, the bank's shares traded at more than 80 francs ($86.71) each.
With concerns about the possibility of more hidden trouble in the banking system, investors were quick to sell bank stocks.
France’s Societe Generale SA dropped 12% at one point. France’s BNP Paribas fell more than 10%. Germany's Deutsche Bank tumbled 8%, and Britain's Barclays Bank was down nearly 8%. Trading in the two French banks was briefly suspended.
The STOXX Banks index of 21 leading European lenders sagged 8.4% following relative calm in the markets Tuesday.
Shares in US markets were mixed on Wednesday, with the Nasdaq composite edging 0.1% higher while the S&P 500 dropped 0.7%. The Dow Jones Industrial Average ended 0.9% lower after logging bigger losses early in the session.
Japanese banks resumed their downtrend, with Resona Holdings, the nation's No. 5 bank, falling 5% while other major banks fell more than 3%.
The turbulence came a day ahead of a meeting by the European Central Bank. President Christine Lagarde said last week, before the US failures, that the bank would “very likely” increase interest rates by a half percentage point to fight against inflation. Markets were watching closely to see if the bank carries through despite the latest turmoil.
Credit Suisse is “a much bigger concern for the global economy” than the midsize US banks that collapsed, said Andrew Kenningham, chief Europe economist for Capital Economics.
It has multiple subsidiaries outside Switzerland and handles trading for hedge funds.
“Credit Suisse is not just a Swiss problem but a global one,” he said.
He noted, however, that the bank's “problems were well known so do not come as a complete shock to either investors or policymakers.”
The troubles "once more raise the question about whether this is the beginning of a global crisis or just another ‘idiosyncratic’ case,” Kenningham said in a note. ”Credit Suisse was widely seen as the weakest link among Europe’s large banks, but it is not the only bank which has struggled with weak profitability in recent years.”
Leaving a Credit Suisse branch in Geneva, Fady Rachid said he and his wife are worried about the bank’s health. He planned to transfer some money to UBS.
“I find it hard to believe that Credit Suisse is going to be able to get rid of these problems and get through it," said Rachid, a 56-year-old doctor.
Investors responded to “a broader structural problem" in banking following a long period of low interest rates and "very, very loose monetary policy,” said Sascha Steffen, professor of finance at the Frankfurt School of Finance & Management.
In order to earn some yield, banks "needed to take more risks, and some banks did this more prudently than others."
European finance ministers said this week that their banking system has no direct exposure to the US bank failures.
Europe strengthened its banking safeguards after the global financial crisis that followed the collapse of US investment bank Lehman Brothers in 2008 by transferring supervision of the biggest banks to the central bank, analysts said.
The Credit Suisse parent bank is not part of EU supervision, but it has entities in several European countries that are. Credit Suisse is subject to international rules requiring it to maintain financial buffers against losses as one of 30 so-called globally systemically important banks, or G-SIBs.
The Swiss bank has been pushing to raise money from investors and roll out a new strategy to overcome an array of troubles, including bad bets on hedge funds, repeated shake-ups of its top management and a spying scandal involving Zurich rival UBS.
In an annual report released Tuesday, Credit Suisse said customer deposits fell 41%, or by 159.6 billion francs ($172.1 billion), at the end of last year compared with a year earlier.
(AP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Business Daily
Federal Reserve faces dual test of high inflation, bank instability
Business Daily
Global banking stocks slump amid fallout from SVB collapse
Business Daily
Credit Suisse shares plunge amid banking jitters
France24 - World
Documenting the horror of mass rape in Ukraine
Issued on: 10/03/2023 - 12:27
In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.
Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Focus
Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine
#The 51%
Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls
#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
France24 - Monde
Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?
Publié le : 16/03/2023 - 18:37
Sébastian SEIBT
Suivre
Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired.
C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington.
Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement.
Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013
Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à inquiéter Kiev.
Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre.
À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"
Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi.
Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald.
Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.
"C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.
Attaque contre la campagne de Macron en 2017
Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines.
Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.
À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine
Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.
Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas
L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.
En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution.
Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix.
En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.
"C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.
Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
TECH 24
Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
CYBERARMÉE
Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : "on est peut-être allés trop loin dans la Tech"
Publié le : 15/03/2023 - 11:23Modifié le : 15/03/2023 - 11:26
Elisabeth ALLAIN
Faillite de la Silicon Valley Bank. Comment interpréter cette faillite ? Pour Pascal de Lima, chef économiste à la CGI Business Consulting, invité de France 24, "il y a une remise en cause des fondements économiques des start-up, de la Tech, quelque part, de toute la Silicon Valley, quelque part aussi, de tous les paris qu’on a pu faire sur ces entreprises de la nouvelle économie". Explications.
France24 - Monde
IA : le robot ChatGPT fait un pas de plus vers l'intelligence humaine
Publié le : 15/03/2023 - 00:58
FRANCE 24
Suivre
Une nouvelle version du robot opéré par intelligence artificielle générative ChatGPT dévoilée mardi et déjà adoptée par le moteur de recherche Bing de Microsoft se targue d'être "aussi performante que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques".
L'entreprise californienne OpenAI, à l'origine du phénomène ChatGPT, a lancé mardi 14 mars GPT-4, une nouvelle version de la technologie d'intelligence artificielle générative qui opère le célèbre chatbot et constitue un pas de plus vers des programmes informatiques aussi "intelligents" que les humains.
Microsoft, qui a investi des milliards de dollars dans la start-up, a annoncé dans la foulée avoir intégré GPT-4 à Bing, son moteur de recherche déjà doté de fonctionnalités de ChatGPT depuis un mois.
"GPT-4 est un grand modèle multimédia, moins doué que les humains dans de nombreux scénarios de la vie réelle, mais aussi performant que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques", a indiqué OpenAI dans un communiqué.
Enthousiasme et polémiques
ChatGPT suscite beaucoup d'enthousiasme, mais aussi de polémiques, depuis qu'il est en accès libre et utilisé par des millions de personnes dans le monde pour écrire des dissertations, des lignes de code, des scénarios ou encore simplement pour tester ses capacités.
Avec GPT-4, le chatbot va devenir "plus créatif et collaboratif que jamais", promet l'entreprise. Contrairement aux versions précédentes, le nouveau modèle est équipé de la vision : il comprend le texte mais aussi les images, grâce à une autre start-up, Be My Eyes. Il ne génère en revanche que du texte.
Dans l'immédiat, seuls les utilisateurs de ChatGPT Plus, la version payante du chatbot, et le million d'internautes ayant accès au nouveau Bing vont pouvoir tester GPT-4 (sans le traitement d'images pour l'instant).
OpenAI s'est ainsi imposé comme le leader de l'intelligence artificielle (IA) générative avec ses programmes produisant des textes ou, comme DALL-E, des images. Les capacités multimédia de GPT-4 constituent un pas dans la direction de l'intelligence artificielle dite "générale", que le patron de la start-up, Sam Altman, appelle de ses vœux.
Le concept désigne des systèmes d'IA dotés de capacités cognitives humaines, ou "plus intelligents que les humains en général", selon Sam Altman. "Notre mission est d'assurer que l'IA générale bénéficie à toute l'humanité", a-t-il assuré sur le blog de l'entreprise le 24 février.
"Jamais-vu"
Pour l'instant, le modèle manque d'une capacité cruciale : la mémoire. Il a été formé sur des données qui s'arrêtent en septembre 2021 et "n'apprend pas en continu de ses expériences", détaille OpenAI.
Il a en revanche gagné du terrain académique : "il réussit l'examen pour devenir avocat avec un score aussi bon que les meilleurs 10 %. La version précédente, GPT 3.5, était au niveau des 10 % les moins bons", s'est félicitée l'entreprise.
"GPT-4 peut désormais postuler pour étudier à Stanford (une prestigieuse université américaine, NDLR). Sa capacité à raisonner c'est du JAMAIS-VU !", a tweeté Jim Fan, un spécialiste de l'IA passé par Google et OpenAI, et désormais chez Nvidia. Il a admis avoir reçu de moins bons résultats à certains examens que le modèle.
"La puissance de l'algorithme va augmenter, mais ce n'est pas une deuxième révolution", a nuancé Robert Vesoul, PDG de l'entreprise française Illuin Technology. "On n'est pas passé de la Lune à Mars."
"Malgré ses capacités, GPT-4 a des limites similaires aux modèles précédents", a reconnu OpenAI. "Il n'est pas encore totalement fiable (il 'hallucine', invente des choses et fait des erreurs de logique)."
Course à l'IA
L'engouement pour ChatGPT a lancé une course à l'IA générative. En tête, Microsoft et Google ont intégré des outils de création automatisée sur leurs plateformes et logiciels en ligne, pour faciliter la production d'e-mails, de campagnes publicitaires et d'autres documents - non sans couacs et hallucinations des machines.
Morgan Stanley a annoncé mardi qu'elle allait utiliser GPT-4, qui permet "d'avoir toutes les connaissances de la personne la plus qualifiée en gestion de fortune - instantanément", a noté Jeff McMillan, un des dirigeants de la banque.
Le géant des tutoriels Khan Academy et l'application de paiement Stripe vont aussi intégrer des fonctionnalités de GPT-4.
Cette progression rapide de l'IA générative inquiète de nombreuses professions intellectuelles et créatives, qui s'imaginent déjà réduites au rôle de gestion des chatbots pour en tirer les meilleurs textes et images.
Ces technologies ont aussi le potentiel d'être utilisées à des fins néfastes. L'entreprise a annoncé avoir engagé plus de 50 experts pour évaluer les nouveaux dangers qui pourraient émerger, pour la cybersécurité par exemple, en plus des risques déjà connus (génération de conseils dangereux, code informatique défectueux, fausses informations, etc.).
Leurs retours et analyses doivent permettre d'améliorer le modèle. "Nous avons notamment récolté des données supplémentaires pour nous assurer que GPT-4 refuse les requêtes d'utilisateurs sur la fabrication de produits chimiques dangereux", a déclaré OpenAI.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
COURSE À L'IA
Google vs ChatGPT : la grande faucheuse boursière
La face cachée de l'IA
ChatGPT : Sama, l'entreprise "éthique" derrière les scandales de modération au Kenya
CERVEAU DU CYBERCRIME
L’intelligence artificielle ChatGPT et la démocratisation de la cybercriminalité
France24 - Monde
L'office du tourisme d'Arabie saoudite renonce à sponsoriser la Coupe du monde féminine
Publié le : 17/03/2023 - 10:33
FRANCE 24
Suivre
Le patron de la Fifa a annoncé jeudi qu'il n'y aurait pas de sponsor saoudien pour la Coupe du monde féminine de football 2023 (20 juillet-20 août). Une annonce dont se sont aussitôt réjouis les pays organisateurs, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, vent debout depuis la révélation de négociations avec l'Arabie saoudite.
Pas de sponsor saoudien pour la Coupe du monde féminine 2023. Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a annoncé jeudi 16 mars que l'office du tourisme d'Arabie saoudite avait renoncé à apporter son soutien financier à l'événement alors que les pays organisateurs, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, s'étaient insurgés contre un tel projet porté par un pays au bilan contestable en matière de droits des femmes.
"Il y a eu des discussions avec 'Visit Saudi', mais au final, cela n'a pas abouti à un contrat", a déclaré Gianni Infantino lors d'une conférence de presse après sa réélection à la tête de la Fifa.
"Rien de répréhensible"
"C'était une tempête dans un verre d'eau", a-t-il poursuivi en référence aux réactions notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande qu'avait suscitées en février l'annonce que le tournoi pourrait avoir un partenaire saoudien.
La Nouvelle-Zélande et l'Australie avaient alors réclamé "de toute urgence" des réponses de la Fifa, la fédération néo-zélandaise se disant même "choquée et déçue" que la Fifa ne l'ait pas consultée.
"La Fifa est une organisation constituée de 211 fédérations nationales, il n'y a rien de répréhensible à accepter des partenariats venant d'Arabie saoudite, de Chine, des États-Unis, du Brésil ou d'Inde", a insisté jeudi Gianni Infantino.
>> À lire aussi : "Cristiano Ronaldo, tête de pont des folles ambitions sportives de l'Arabie saoudite"
Les fédérations australienne et néo-zélandaise de football se sont félicitées de l'annonce de la Fifa.
"Nous saluons la clarification par la Fifa concernant Visit Saudi", a commenté dans un communiqué le patron de Football Australia, James Johnson. "L'égalité, la diversité et l'inclusion sont des engagements très importants pour Football Australia", a-t-il ajouté.
"Nous pensons qu'il est essentiel que tous les partenariats commerciaux s'alignent sur la vision et les valeurs des tournois dans lesquels ils sont impliqués", a pour sa part affirmé New Zealand Football.
"Les femmes méritent plus, bien plus"
Le président de la Fifa a par ailleurs indiqué que les primes allouées aux joueuses et les dédommagements versés aux clubs pour la Coupe du monde 2023 avaient triplé par rapport à l'édition 2019 (50 millions de dollars) pour atteindre 152 millions de dollars.
Il a toutefois critiqué avec virulence les diffuseurs TV, guère enthousiastes à l'idée de diffuser la Coupe du monde féminine: "S'ils nous proposent 100 millions (de dollars) pour la Coupe du monde masculine, ils nous proposent un million (de dollars) ou moins pour le tournoi féminin, et en même temps, ces diffuseurs critiquent la Fifa à propos de l'égalité hommes/femmes pour les primes", a-t-il souligné.
"Vous pouvez proposer 20 % de moins ou même 50 % de moins, mais pas 100 % de moins, les femmes méritent plus, bien plus, et nous sommes là pour nous battre à leur côté", a-t-il assuré.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - Monde
Ligue Europa Conférence : Nice bat le Sheriff Tiraspol et file en quarts
Publié le : 16/03/2023 - 23:21
FRANCE 24
Suivre
Nice a rejoint jeudi soir les quarts de finale de Ligue Europa Conférence après sa victoire (3-1, aller : 1-0) face à l'équipe moldave du Sheriff Tiraspol. Les Niçois connaîtront vendredi après-midi leur prochain adversaire.
Dernier représentant français en Coupes d'Europe, Nice s'est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue Europa Conférence, jeudi 16 mars à l'Allianz Riviera, après sa nouvelle victoire sur l'équipe moldave du Sheriff Tiraspol (3-1, aller : 1-0) en huitièmes de finale.
Grâce à ses attaquants Gaëtan Larborde, Terem Moffi et Billal Brahimi, auteurs d'un but chacun, Nice va poursuivre son histoire avec la Coupe d'Europe cette saison.
Pour la première fois depuis 63 ans, et une élimination en 1960 contre le Real Madrid en Coupe des clubs champions de l'époque (l'équivalent de l'actuelle Ligue des champions), les Aiglons vont vivre un quart de finale européen. Ils connaîtront ce vendredi à 14 h leur prochain adversaire.
Sans Sofiane Diop, Youcef Atal, Antoine Mendy, blessés, sans Dante, suspendu, et surtout sans son régulateur Hicham Boudaoui, dans le groupe communiqué la veille mais qui, insuffisamment remis d'un coup à la hanche pris à Nantes dimanche dernier, a renoncé au tout dernier moment, Nice a mis du temps à prendre la mesure de son adversaire.
Malgré sa domination, l'équipe azuréenne a commencé tardivement à s'approcher des buts de l'Ukrainien Maxym Koval. La première tentative des Aiglons, signée Aaron Ramsey, légèrement déviée en corner, n'est intervenue qu'à la 25e minute.
Puis, sur un contre parfaitement débuté par Laborde de son propre camp côté gauche, Nice a pris l'avantage. L'ex-Rennais s'est appuyé sur le futur international A Khephren Thuram, qui l'a propulsé vers les buts adverses. Après 80 mètres de sprint, Laborde s'est offert, d'un joli piqué, un troisième but européen cette saison ainsi qu'un triomphe devant un Kop niçois bondé (1-0, 30e).
Digard rectifie, Brahimi qualifie
Soulagé, Nice a alors maintenu sa vigilance. Si le Sheriff n'a frappé qu'une seule fois, de loin, par Moussa Kyabou (37e), Moffi a manqué de finesse (45e+1) et Pablo Rosario de promptitude (45e+2) pour doubler la mise.
Peu en vue en première mi-temps, Brahimi et Moffi ont plus souvent pris la profondeur après la pause. D'abord, l'Algérien n'a pu battre Koval (49e). Mais le Nigérian, lui, ne s'est pas manqué. Après un une-deux avec Rosario, il a passé l'arrière-garde moldave, avant d'envoyer une frappe croisée victorieuse entre les jambes du défenseur zimbabwéen Munashe Garananga (2-0, 53e).
Cette fois-ci pourtant, les hommes de Didier Digard, relayé par Julien Sablé en Coupe d'Europe – l'UEFA lui reprochant de ne pas être encore titulaire du diplôme d'entraîneur professionnel –, ont perdu leur concentration. L'excellent attaquant burkinabè Abdoul Tapsoba a sanctionné une suite d'erreurs de Melvin Bard et Jean-Clair Todibo (2-1, 55e).
Digard a alors effectué quatre changements d'un coup (67e). Il est passé d'un 4-5-1 à un 5-4-1. Les Niçois ont déjoué, poussés par la pression adverse et stressés par un éventuel retour du Sheriff. Après avoir sorti le défenseur Youssuf Ndayishimiye, touché, et fait entrer le jeune milieu Reda Belahyane, Digard a rectifié. Nice est repassé en 4-5-1, et a repris le contrôle du milieu (75e).
Il n'en fallait pas plus pour que Brahimi sonne la charge. Moffi, qu'il a décalé, a frappé sur le poteau. Mais le jeune international algérien a bien suivi et assuré une qualification historique et méritée pour le Gym (3-1, 79e).
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
PORTRAIT
Ligue Europa Conference : L'Algérien Hicham Boudaoui, l'indispensable milieu de l'OGC Nice
Ligue Europa Conférence : l'OGC Nice s'impose dans la difficulté en Moldavie, prend une option
Coupes d'Europe : Rennes maintient le cap, Monaco et Nantes coulent à pic
France24 - Monde
Équipe de France : place aux jeunes, Deschamps dévoile sa première liste des Bleus post-Mondial
Publié le : 16/03/2023 - 14:36Modifié le : 16/03/2023 - 14:50
Romain HOUEIX
Suivre
Dans sa première liste depuis la finale de Coupe du monde perdue contre l'Argentine, Didier Deschamps a laissé une large place au renouvellement. Le défenseur de Chelsea Wesley Fofana, le milieu niçois Khéphren Thuram et le gardien de but lensois Brice Samba sont appelés pour la première fois.
La liste était très attendue par les fans de l'équipe de France. Après la défaite en finale de Coupe du monde et les retraites internationales d'Hugo Lloris, Raphaël Varane, Steve Mandanda et Karim Benzema, une nouvelle ère s'ouvre pour l'équipe de France.
Wesley Fofana (Chelsea), Khéphren Thuram (OGC Nice) et le gardien de but Brice Samba (RC Lens) ont reçu jeudi 16 mars leur première convocation pour le rassemblement de mars, aux côtés d'Olivier Giroud (36 ans), rappelé par le sélectionneur Didier Deschamps.
Ils profitent notamment de l'absence de plusieurs habitués comme Presnel Kimpembe, Lucas Hernandez, Paul Pogba, N'Golo Kanté, Ousmane Dembélé ou encore Christopher Nkunku, tous diminués par des pépins physiques.
Malgré ces contraintes, Deschamps a toujours eu le souci de "préparer le moyen terme", a-t-il assuré jeudi devant la presse. Il faut "avoir des réponses pour l'avenir tout en gardant la compétitivité, car on sera dans du costaud tout de suite".
Le début de la campagne qualificative pour l'Euro-2024 en Allemagne, face aux Pays-Bas le 24 mars à Saint-Denis et le 27 mars contre l'Irlande à Dublin, s'écrira donc avec trois nouveaux visages, et notamment celui de Brice Samba.
À 28 ans, le portier de Lens va enfin pénétrer dans le Château de Clairefontaine, lundi, et compléter un trio inédit avec Mike Maignan, nouveau numéro un dans la cage désertée par Lloris, et avec Alphonse Areola, un régulier du banc français.
Réputé explosif et fiable, notamment dans le jeu au pied, le dernier rempart de la meilleure défense de Ligue 1 a doublé Alban Lafont, plus jeune (24 ans) et qui "mériterait aussi" d'être appelé, selon Deschamps.
Les frères Thuram réunis
Le gardien passé par Evreux, Le Havre et Marseille, comme le néo-retraité Steve Mandanda, va connaître les joies du traditionnel "bizutage" en chanson auquel doivent s'astreindre les nouveaux venus chez les Bleus. Mais il ne se sentira pas seul puisque Wesley Fofana et Khéphren Thuram y auront droit également.
Venu des Espoirs (7 sélections), Fofana a souvent frôlé les grands Bleus mais des blessures multiples ont retardé l'échéance. Sa montée en puissance à Chelsea, qu'il a rejoint l'été dernier pour plus de 80 millions d'euros, a achevé de convaincre Deschamps qui le suit depuis longtemps.
L'ancien joueur de Saint-Etienne et Leicester, âgé de 24 ans, s'invite dans la dense concurrence des défenseurs centraux au côté de Dayot Upamecano, Ibrahima Konaté et William Saliba.
Les côtés seront dévolus à Jules Koundé et Benjamin Pavard, à droite, tandis que le flanc gauche sera occupé par Theo Hernandez et Eduardo Camavinga, milieu de terrain déjà utilisé à ce poste par le sélectionneur durant le Mondial.
Le jeune milieu Khéphren Thuram va de son côté retrouver à Clairefontaine son frère aîné Marcus, également recensé parmi cette première liste de l'année 2023.
Le Niçois de 21 ans profite certes du forfait de Pogba et Kanté, entre autres, mais il a été préféré au plus expérimenté Mattéo Guendouzi (7 sél.), moins rayonnant qu'auparavant avec l'OM, et à d'autres candidats comme Valentin Rongier.
Silencieux sur le cas Benzema
La ligne d'attaque est la même qu'à la Coupe du monde, à une exception près : l'absence de Dembélé rouvre la porte à Moussa Diaby (23 ans), non retenu pour le Qatar mais dans une bonne passe à Leverkusen. La huitième et dernière sélection de l'ancien Parisien remonte à juin 2022.
À 36 ans, l'éternel Giroud a convaincu Deschamps de prolonger encore leur histoire commune, longue de plus d'une décennie. Le meilleur buteur de l'histoire des Bleus, encore décisif lundi contre la Salernitana (1-1) avec l'AC Milan, profite aussi de l'absence de Benzema.
Le Madrilène a eu beau traiter de "clown" et de "menteur" le sélectionneur, celui-ci n'a pas souhaité remettre une pièce dans la machine à polémiques.
"J'ai eu à m'exprimer pour dire ce qu'il s'était passé (concernant la blessure et le départ de Benzema au Mondial, NDLR). C'est un sujet clos, derrière, je ne vais pas recommenter quoi que ce soit", a coupé Deschamps. "Moi, l'important c'est l'avenir et les 23 que vous connaissez".
Gardiens de but : Mike Maignan, Alphonse Areola, Brice Samba
Défenseurs : Theo Hernandez, Jules Koundé, Benjamin Pavard, Wesley Fofana, Dayot Upamecano, Eduardo Camavinga, William Saliba, Ibrahima Konaté
Milieux de terrain : Adrien Rabiot, Aurélien Tchouaméni, Youssouf Fofana, Khéphren Thuram, Jordan Veretout
Attaquants : Kylian Mbappé, Olivier Giroud, Antoine Griezmann, Moussa Diaby, Randal Kolo Muani, Kingsley Coman, Marcus Thuram
📣 𝐋𝐞𝐬 𝟐𝟑 𝐁𝐥𝐞𝐮𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐯𝐨𝐪𝐮𝐞́𝐬 ! La liste de 𝗗𝗶𝗱𝗶𝗲𝗿 𝗗𝗲𝘀𝗰𝗵𝗮𝗺𝗽𝘀 pour le début des qualifications à l'Euro 2024, avec 3 nouveaux visages 🫡🇫🇷#FiersdetreBleus pic.twitter.com/Cq9gq9F011
March 16, 2023Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Retraite anticipée
Football : le vice-capitaine des Bleus Raphaël Varane annonce sa retraite internationale à 29 ans
FOOTBALL
"Ça permet de boucler la boucle avec Hugo" : Steve Mandanda annonce sa retraite internationale
FOOTBALL
Le gardien et capitaine des Bleus Hugo Lloris annonce sa retraite internationale
France24 - Monde
Fin des voitures thermiques en 2035 : l’Allemagne refuse de voter le texte
Publié le : 16/03/2023 - 13:38Modifié le : 16/03/2023 - 14:27
Le gouvernement allemand a refusé de voter la fin des voitures thermiques en 2035, mettant en avant les carburants synthétiques ou "e-fuels" comme solution après 2035. Selon Rémi Bourgeot, économiste principal au conférence Board, chercheur associé à l’IRIS, invité de France 24, "l’Allemagne est très dépendante du secteur automobile, donc des moteurs thermiques". Explications.
France24 - World
Abortion pills at heart of reproductive rights challenges in Poland, US
Issued on: 15/03/2023 - 19:42
An activist in Poland was convicted on Tuesday for helping a pregnant woman access abortion pills as a legal case in the US attempts to ban access to medical abortion altogether. In countries where reproductive rights are already under threat, abortion pills can provide discreet access to safe terminations, but legal battles are blocking access to the medicine.
Activist Justyna Wydrzynska was sentenced to eight months of community service on Tuesday after Polish courts found her guilty of helping another woman to have an abortion.
Poland has some of Europe’s most restrictive abortion laws, with termination only allowed in cases of rape, incest or a threat to the mother’s life or health.
Wydrzynska, who plans to appeal the ruling, was arrested in April 2022 for providing abortion pills to a woman named Anna who was around 12 weeks pregnant and a suspected victim of domestic violence.
“It happened in 2020 during the Covid crisis,” says Mara Clarke, co-founder of Supporting Abortions for Everyone (SAFE), a group that defends access to abortions in Europe. “The postal service wasn’t working as normal and we didn’t know if the medicine would arrive in time to help this woman if it was delivered from overseas.”
The World Health Organization (WHO) advises that medical abortions – carried out using abortion pills – can be safely self-managed at home in the first 12 weeks of pregnancy.
“Anna’s husband initially prevented her from going to get an abortion in Germany, and then confiscated her abortion pills after reading her messages,” says Clarke. He reported Wydrzynska to the police, who then conducted a search of her home.
The maximum penalty in Poland for providing help to carry out an abortion is three years in prison – this makes Wydrzynska’s case “the first time in Europe that an activist has risked being sent to prison for helping a woman who wanted to have an abortion”, says Clarke.
“The fact that Justyna Wydrzynska risked three years in prison for responding to a plea for help from a woman and from a mother who was trying to escape an abusive relationship is a crime in itself against human rights and the right to bodily autonomy.”
‘No other way’
“I'm not feeling guilty at all,” Wydrzynska said in a press conference on Wednesday. “I know I did right. When your reproductive rights are restricted in a country like Poland … there was no other way to help than to share the pills.”
The WHO recommends the use of two abortion pills, Mifepristone and Misoprostol, as an accessible and affordable means of terminating a pregnancy that can be used anywhere, for example at home instead of in a hospital. (Misoprostol can also be used as a stand-alone drug.)
In addition, the pills can also be taken without direct supervision from a medical supervisor. As such, global usage surged during the Covid pandemic when access to the usual health procedures was disrupted.
In France and the US, medical abortions now account for more than 50 percent of terminations. In the UK and India, almost all terminations are now carried out using abortion pills.
The safety and relative ease of taking the medicine also makes abortion pills a useful asset to women seeking abortions in countries where the law limits access.
In Poland, where there are severe restrictions on procedural abortions conducted by medical practitioners, abortion pills offer a discreet lifeline to safe terminations. Typically, activist groups purchase the tablets to be sent by post from external countries via third-party organisations in order to avoid legal consequences.
In the US (which, along with Poland, is one of only four countries to make abortion legislation more restrictive in the past three decades) the national postal service has emerged as a key channel to providing abortion pills in states where legislation has blocked access to terminations.
‘Fear and intimidation’
Yet this channel is now under new threat. On Wednesday, a US judge in Amarillo, Texas, heard arguments on banning sales of Mifepristone across the country – even in states where abortion is legal. This would mean that activists could no longer purchase the drug in states with more permissive laws to send to women in states with strict restrictions.
Anti-abortion activists who brought the case to federal court hope that banning the prescription drug would move the country closer to a total ban on the practice, especially as the presiding judge, Matthew Kacsmaryk, is a deeply conservative Christian with a personal history of opposition to abortion and a court record of favouring right-wing causes.
The US Food and Drug Administration (FDA) has urged the judge to reject the request on the grounds that it would force women to have unnecessary surgical abortions and greatly increasing wait times at already overburdened clinics.
"The public interest would be dramatically harmed by effectively withdrawing from the marketplace a safe and effective drug that has lawfully been on the market for 22 years," the FDA said. Current US laws allow use of Mifepristone up to 10 weeks of pregnancy.
Another case in Texas has been brought by a man suing three women who he says helped his wife obtain abortion pills. He alleges the three women texted his former partner information about Aid Access, a group that provides abortion medication by mail, and that one of the women provided the pills to his ex-wife.
It is the first such lawsuit to be brought in the US since the Supreme Court overturned laws enshrining abortion as a fundamental right.
As in Poland, the case is a “terrifying example of how anti-abortion extremists use the judicial system as an instrument of fear and intimidation”, says Irene Donadio, a spokesperson for the International Planned Parenthood Federation European Network.
‘I would have done the same’
Anna, the pregnant woman Wydrzynska gave abortion pills to, was never able to take the medicine. Days after her husband confiscated the pills, she miscarried. Yet in an open letter published on March 2 she wrote to Wydrzynska to express her thanks.
“It was an expression of humanity. Because in a situation where people who had a moral obligation – and in some cases a legal obligation – to help me instead stood up and washed their hands, only you gave me a hand.”
For Donadio, it is no surprise that abortion pills are at the heart of legal challenges against abortion on both sides of the Atlantic. The fact that they can be taken without medical supervision, and even be bought in pharmacies in many countries, makes them an unprecedented channel for female empowerment.
“Medical abortion is clearly the result of medical progress that can be used to emancipate women and to protect their health,” says Donadio. “It is revolutionary. That's why it's so disturbing for certain forces because it allows women control over their bodies, over reproduction and over their lives.”
But there is also strong support for access to the medicine. In the US, if the federal judge does rule for a temporary ban on Mifepristone, the FDA would likely immediately appeal it, on the basis of the drug's history and its own authority to regulate pharmaceuticals.
In Poland, politicians seem to be hearing the message. On March 6, Wydrzynska spoke in front of MPs from Poland’s centre-left party, Nowa Lewica, to defend her actions. The next day a law aiming to criminalise offering information about abortion failed to pass after being rejected by a large majority in parliament.
Activists are also unlikely to drop the cause. Whenever Wydrzynska has appeared in court in Warsaw, dozens of women have gathered holding banners bearing the message: “I would have done the same as Justyna.”
This article was adapted from the original in French.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Political manoeuvring?
The challenge of enshrining abortion rights in the French constitution
Polish court convicts activist for providing abortion pills to pregnant women
Perspective
The dark debate over abortion rights in the US
France24 - World
North Korea fires ICBM-class missile ahead of South Korean president's trip to Japan
Issued on: 16/03/2023 - 02:21Modified: 16/03/2023 - 02:24
NEWS WIRES
North Korea fired a long-range ballistic missile into the sea between the Korean peninsula and Japan on Thursday, hours before South Korea's president was due to fly to Tokyo for a summit expected to discuss ways to counter the nuclear-armed North.
North Korea has conducted multiple missile launches this week amid ongoing joint South Korea-US military drills that Pyongyang condemns as hostile actions.
The missile, fired at 7:10 a.m. (2210 GMT on Wednesday) from Pyongyang, flew about 1,000 kilometres at a lofted trajectory, South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said.
Japan's defence ministry said the intercontinental ballistic missile-type (ICBM) projectile appeared to have flown higher than 6,000 km for about 70 minutes.
It most likely landed outside Japan's exclusive economic zones, 200 km west of Oshima-Oshima Island in Hokkaido, northern Japan, the ministry said.
South Korea convened a national security council meeting and "strongly condemned" the missile launch as a grave act of provocation threatening international peace.
South Korean President Yoon Suk Yeol ordered his country's military to carry out drills with the United States as planned, saying North Korea would pay for its "reckless provocations," according to his office.
Japanese Prime Minister Fumio Kishida said Japan would also hold a national security council meeting over the launch.
"The regional peace and stability is the most important issue for relevant nations," Kishida told reporters. "We need to build closer cooperation with all allies and friendly nations."
Yoon is headed to Japan for the first such summit with Kishida in more than a decade, part of an effort to overcome historical, political and economic disputes in the name of better cooperating to counter North Korea and other challenges.
As part of the efforts, the two US allies have agreed to share real-time tracking of North Korean missile launches, and have vowed to further deepen military cooperation.
(Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills
North Korea fires ballistic missiles, threatens to turn Pacific into 'firing range'
North Korea's Kim Jong Un unveils new ICBM at military parade
France24 - World
Nearly 50,000 teachers strike in New Zealand over cost of living
Issued on: 16/03/2023 - 05:46
NEWS WIRES
Around 50,000 teachers in New Zealand went on strike on Thursday, after union talks with the Ministry of Education aimed at improving salaries and conditions stalled.
Teachers demanding better pay waved placards declaring "can't afford the dentist" and "too poor to print good signs" as the one-day strike forced kindergartens as well as primary and secondary schools to close across the country.
Trade unions argued that the government's latest pay offer did not match inflation and that the education sector is at a "crisis point" due to teacher shortages.
"A quality education is a fundamental human right," Chris Abercrombie from the Post Primary Teachers' Association said.
"Tragically, as teachers we are seeing that right being slowly, and surely, undermined."
Improvements to teacher salaries and working conditions are essential to keep experienced staff and recruit graduates, he said.
Teachers "want to send a message to the government about how serious we are about needing change", said Mark Potter, president of the New Zealand Educational Institute.
"We all want the best for our students but without changes to the system we can't give it to them."
Education Minister Jan Tinetti said she was disappointed to see teachers strike and wanted the dispute resolved quickly.
The cost of living has become a major political issue in New Zealand as the government struggles to keep a lid on inflation.
Recent figures have suggested that New Zealand's economy is shrinking, fuelling fears of a looming recession.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - World
US urged TikTok to part ways with Chinese ByteDance to avoid a national ban
Issued on: 16/03/2023 - 04:55
NEWS WIRES
TikTok confirmed Wednesday that US officials have recommended the popular video-sharing app part ways with its Chinese parent ByteDance to avoid a national ban.
Western powers, including the European Union and the United States, have been taking an increasingly tough approach to the app, citing fears that user data could be used or abused by Chinese officials.
"If protecting national security is the objective, calls for a ban or divestment are unnecessary, as neither option solves the broader industry issues of data access and transfer," a TikTok spokesperson told AFP.
"We remain confident that the best path forward to addressing concerns about national security is transparent, US-based protection of US user data and systems, with robust third-party monitoring, vetting, and verification."
The Wall Street Journal and other US news outlets on Wednesday reported that the White House set an ultimatum: if TikTok remains a part of ByteDance, it will be banned in the United States.
"This is all a game of high stakes poker," Wedbush analyst Dan Ives said in a note to investors.
Washington is "clearly... putting more pressure on ByteDance to strategically sell this key asset in a major move that could have significant ripple impacts," he continued.
The White House last week welcomed a bill introduced in the US Senate that would allow President Joe Biden to ban TikTok.
The bipartisan bill "would empower the United States government to prevent certain foreign governments from exploiting technology services... in a way that poses risks to Americans' sensitive data and our national security," Biden's national security advisor, Jake Sullivan, said in a statement.
The bill's introduction and its quick White House backing accelerated the political momentum against TikTok, which is also the target of a separate piece of legislation in the US House of Representatives.
Appearing tough on China is one of the rare issues with potential for bipartisan support in both the Republican-run House and the Senate, where Biden's Democratic Party holds the majority.
Concern ramped up among American officials earlier this year after a Chinese balloon, which Washington alleged was on a spy mission, flew over US airspace.
TikTok claims it has more than a billion users worldwide including over 100 million in the United States, where it has become a cultural force, especially among young people.
Activists argue a ban would be an attack on free speech, and stifle the export of American culture and values to TikTok users around the world.
US government workers in January were banned from installing TikTok on their government-issued devices.
Civil servants in the European Union and Canada are also barred from downloading the app on their work devices.
According to the Journal report, the ultimatum to TikTok came from the US interagency board charged with assessing risks foreign investments represent to national security.
US officials declined to comment on the report.
TikTok has consistently denied sharing data with Chinese officials, and says it has been working with the US authorities for more than two years to address national security concerns.
Time spent by users on TikTok has surpassed that spent on YouTube, Facebook, Instagram or Twitter and is closing in on streaming television titan Netflix, according to market tracker Insider Intelligence.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
TECH 24
TikTok: Crack for users, crackdown for governments
Access Asia
Applicata non grata: TikTok banned from official devices in several countries
White House gives government agencies 30 days to enforce TikTok ban
France24 - World
'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth
Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37
Sam BALL
The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.
France24 - World
'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war
Issued on: 09/03/2023 - 17:46
Sam BALL
The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.
France24 - Monde
États-Unis : feu vert pour le controversé projet de forage pétrolier Willow en Alaska
Publié le : 16/03/2023 - 10:35
Elisabeth ALLAIN
Zilan COKYIGIT
Claire HOPES
Le président américain Joe Biden a approuvé un nouveau mégaprojet pétrolier et gazier en Alaska. Il a un nom digne d'un film d'espionnage : Willow Project. L'objectif est de produire 576 millions de barils sur 30 ans. Pour les écologistes, ce projet risque d'avoir des conséquences irréversibles sur le climat et l'environnement. Six associations ont porté plainte contre le ministère de l'Intérieur, en charge des terres fédérales aux États-Unis, ainsi que plusieurs agences gouvernementales.
SVB, ou trois lettres qui ont fait frémir l'économie américaine. Joe Biden a dû faire des efforts ces derniers jours pour rassurer les marchés financiers. Les clients de la Sillicon Valley Bank, tombée en faillite, se sont précipités, lundi 13 mars dans leurs agences pour retirer leurs liquidités. Cette banque, qui était l'une des plus prisées du secteur de la tech, a disparu du paysage financier en 48 heures seulement. Les autorités américaines ont refusé de voler à son secours, intervenant uniquement pour préserver les épargnants.
Les quelque 20 millions d’habitants de la ville de Mexico souffrent chaque jour des effets de la pollution aux particules fines, les seuils limites étant dépassés 175 jours par an. Face à cela, le gouvernement local tente favoriser la production de biodiesel, destiné notamment aux bus de transports publics. Il a également choisi d'utiliser une source d'énergie renouvelable qui ne manque pas dans la capitale du Mexique : le soleil. Dans cette ville qui compte 3 000 heures d'ensoleillement annuel, le marché de gros est notamment en train d'être équipé de panneaux solaires. Le reportage de Quentin Duval et Laurence Cuvillier.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
extraction controversée
Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden
La chronique de l’éco
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
Journée mondiale de la Terre
Climat : les États-Unis comptent réduire de moitié leur taux de pollution d'ici à 2030
France24 - Monde
Alaska : le projet pétrolier Willow fait polémique
Publié le : 15/03/2023 - 13:15Modifié le : 15/03/2023 - 14:09
Audrey RACINE
En contradiction avec sa promesse de campagne, Joe Biden a donné son feu vert pour la mise en oeuvre du projet pétrolier Willow en Alaska, du géant texan ConocoPhillips. Un gigantesque projet de forage qui est loin de faire l’unanimité. Pour Anna Creti, directrice de la chaire Economie du Climat à l’Université Paris-Dauphine, invitée de France 24, "il faut vraiment arrêter les nouvelles prospections, comme Joe Biden l’a promis, mais aussi les nouveaux forages. C’est la préconisation du GIEC et de l’Agence internationale de l’énergie". Décryptage.
France24 - Monde
Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe
Proposé par
Publié le : 16/03/2023 - 17:31
The green paths
L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.
Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.
Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».
L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.
Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.
Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».
L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.
Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023
#Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
France24 - Monde
Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
Proposé par
Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Contenu sponsorisé
Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe
France24 - Monde
Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
Proposé par
Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
Proposé par
Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - World
Nigeria's education crisis: 20 million children out of school
Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49
Sam BALL
Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.
France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
France24 - World
Fury in France as protesters block Paris ring road following Macron's forced pension reform
Issued on: 17/03/2023 - 11:21Modified: 17/03/2023 - 12:00
NEWS WIRES
Protesters blocked a key highway around the French capital and escalated strikes at refineries Friday in a new show of anger after President Emmanuel Macron pushed through a contentious pension reform without a parliamentary vote.
Macron's move sparked protests across the country on Thursday night, with more than 300 people arrested nationwide, according to the interior minister.
On Friday morning, some 200 protesters briefly blocked traffic on the ring road outside the capital.
Soumaya Gentet, 51, a CGT union member from supermarket chain Monoprix, said she was incensed and would continue to protest until the bill was revoked.
"They're not taking into account what the people want," she said.
Her colleague Lamia Kerrouzi agreed. "Macron doesn't give a fig about the people," she said.
"He doesn't understand the language of the people. It needs to be repealed."
In the energy sector, strikers were to halt production at a large refinery by this weekend or Monday at the latest, CGT union representative Eric Sellini said.
Workers had already been on a rolling strike at the northern site TotalEnergies de Normandie, but halting production would escalate the industrial action.
Strikers continued to deliver less fuel than normal from several other sites, he added.
The government on Thursday afternoon invoked a controversial constitutional power to impose the pension overhaul by decree, sparking protests outside parliament in Paris as well as in several other cities.
>> To read more: A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
The ensuing unrest saw 310 people arrested around France, including 258 in Paris, Interior Minister Gerald Darmanin told RTL radio.
"The opposition is legitimate, the protests are legitimate, but wreaking havoc is not," he said.
A couple of thousand protesters massed opposite parliament on Thursday to protest the move.
In the evening, several clashed with police, who moved in to arrest some on suspicion of seeking to cause damage.
Similar scenes unfolded across France.
Several stores were looted during protests in Marseille while clashes between demonstrators and security forces also erupted in the western cities of Nantes and Rennes as well as Lyon in the southeast, according to AFP correspondents.
An AFP photographer on Friday morning saw damage including a burnt-out public bicycle, shattered shop window, and scorched car in Paris.
The government imposed the pensions bill, which seeks to raise the retirement age from 62 to 64, despite two months of coordinated nationwide strikes and some of the biggest protests in decades.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
In the press
Macron 'weakened and isolated' after French government pushes through pension reform
FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
France24 - World
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
Issued on: 16/03/2023 - 22:23
Leela JACINTO
Follow
France entered a period of political uncertainty on Thursday as French President Emmanuel Macron rammed a controversial pension reform through parliament without a vote by invoking a special executive measure. With the opposition braced for a no-confidence vote and the unions threatening more strikes, France witnessed a dramatic afternoon in politics.
The scenes in the National Assembly, France’s lower house of parliament, on Thursday appeared to have been lifted from historical dramas dating back to the country’s revolutionary past.
“Aux armes citoyens, formez vos bataillons,” sang opposition lawmakers as the chamber echoed with the rousing cry of La Marseillaise, the French national anthem, rallying citizens to take up arms and form battalions. “S’il vous plait, s’il vous plait,” pleaded Yaël Braun-Pivet, the speaker of the National Assembly, ineffectually trying to get order in the house.
The session was suspended for two minutes before Prime Minister Élisabeth Borne could announce the triggering of Article 49.3 of the French constitution, which grants the government executive privilege to pass a bill without a vote. Invoking Article 49.3 also permits the opposition to respond with a no-confidence motion.
“Today, we are faced with uncertainty that hinges on a few votes. We cannot take the risk of 175 hours of parliamentary debates collapsing,” said the 61-year-old French prime minister, raising her voice above the din. “On the basis of Article 49.3 of the constitution, I engage the responsibility of my government on the pension reform bill.”
With that, the unlikely likely happened in French politics on Thursday afternoon. President Emmanuel Macron was reelected last year after running on a campaign pledge to raise the retirement age. His reputation as an economic reformer hinged on his ability to make the French work longer by raising the official retirement age from 62, the lowest of any country in the EU.
The French president initially proposed a retirement age of 65, but that was brought down to 64 in January, when he floated the pension reform plan following months of talks with trade unions, employers and political parties.
For Macron, it was the mother of all reforms. For the opposition, particularly the far-left NUPES (New Ecological and Social Popular Union) alliance, it was the mother of all political battles. France’s powerful unions were also on the opposition’s side, and they made it clear with eight nationwide strikes over the past three months, drawing over a million people on the streets almost every week.
While both sides played dare, the threat of Article 49.3 – or simply 49.3 as it's popularly known – hung in the air. It was a nuclear option that neither side wanted and few imagined would come to pass. But now that it has, it leaves Macron weakened, Borne particularly vulnerable, and France in a state of shock as the politicians plot their next moves, keeping the country on edge.
An anxious weekend
Under the French constitution, once the prime minister invokes Article 49.3, the opposition has 24 hours to table a motion of censure.
Shortly after Borne’s address in the National Assembly on Thursday, Marine Le Pen said her far-right National Rally party would file a no-confidence motion. Communist lawmaker Fabien Roussel said such a motion is “ready” on the left.
For a no-confidence vote to be put to the chamber, the motion must be signed by at least one-tenth of the National Assembly’s 577 deputies.
Once the no-confidence motion is tabled, the National Assembly has to wait 48 hours before it is discussed in the chamber.
French law provides the 48-hour period to enable the government to convince undecided parties, and to allow lawmakers to make their decision after careful deliberations.
A no-confidence vote requires a majority, which means a minimum of 287 votes.
With a no-confidence motion set to be tabled on Friday, a vote is likely early next week, leaving the French in a state of heightened political anxiety over the weekend. What’s more, by opting for 49.3, Macron may have taken a safe option, but there’s no guarantee it will bring him any peace.
‘Reaping the harvest’ of the 2022 legislative elections
From the onset of the mass mobilisation against the pension reform, Article 49.3 was viewed as a risky option. But with the government unsure of getting the minimum 287 votes in the National Assembly needed to approve the pension bill, Macron chose to play it safe by opting for the nuclear option.
The conservative-dominated Senate approved the reform earlier Thursday in a move that was widely predicted. The political drama was always going to be in the lower house, where the president’s centrist La République en Marche (Renaissance) party does not have a majority.
With just hours to go before the National Assembly vote, Macron held a Cabinet meeting at the Elysée presidential palace to strategise the next move as the country waited with baited breath.
The decision to opt for 49.3 came just a few minutes before the scheduled vote in the National Assembly. The roots of the controversial decision, though, date back to the June 2022 legislative elections, when Macron’s alliance lost its parliamentary majority.
“The president was already weakened when his centrist grouping, Renaissance, failed to gain an absolute majority in the legislative elections back in June,” explained FRANCE 24’s International Affairs commentator Douglas Herbert. “We’re basically reaping the harvest of the last legislative elections. What we’re seeing right now are the vulnerabilities of a presidential movement or party when it doesn’t have a parliamentary majority.”
Thursday saw the article used for the 100th time under France's modern constitution, which created an all-powerful president in 1958, overturning the previous one and its parliamentary system.
Under the modern fifth republic, 16 prime ministers have used the article and have managed to stay in power.
Macron's government is expected to survive a no-confidence vote after the head of the conservative Republicans party in the opposition said it would vote with the president's allies, which are 39 seats short of a majority in the 577-seat assembly.
But the anger on the streets is likely to undermine the very purpose of his pension reform. Raising the retirement age, Macron argued, was necessary to make the French economy more competitive and in tune with the rest of the developed world, where people are living longer and healthier lives with security benefits threatening to put budgets into deficits.
However the social fallout of Macron’s latest political gamble is unlikely to increase France’s economic competitiveness while highlighting its exceptionalism as a country deeply committed to maintaining the existing official retirement age.
By Thursday night, thousands of protesters had gathered on Place de la Concorde, across the River Seine from parliament. Police fired tear gas as angry demonstrators hurled cobblestones at security officers. In several other French cities, including Marseille, there were also spontaneous protests against the reform.
French unions called for another day of strikes and action against the reform on Thursday, March 23.
It was just one sign of things to come, according to Herbert. “If you thought things were already tense in France over the past couple of weeks, couple of months, stand by, because passions are about to be even more inflamed,” he warned.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
French Senate adopts contested pension reform, final vote set for lower house
FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
As it happened
Nationwide protests ahead of final votes on French pension reform
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?
Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.
France24 - World
Macron goes for nuclear option: French government overrides parliament over pensions
Issued on: 16/03/2023 - 20:07Modified: 16/03/2023 - 20:14
François PICARD
Follow
Imen MELLAZ
French President Emmanuel Macron has got his pension reform out of the way early in his second term, but at what cost? His prime minister has triggered a vote of no-confidence rather than holding a straight up-and-down vote on the bill itself. How will the railroading through parliament of a plan that's sparked France's biggest strikes and demonstrations in years test the legitimacy of a term-limited president and his minority government in future dealings with the unions and lawmakers?
Under Charles de Gaulle's 1958 constitution, the French president is perfectly within his rights to force parliament's hand. But was it smart? We ask why Macron was so hellbent on raising the retirement age from 62 to 64 and whether it is all over. Unions vow to keep on striking and marching: even though the bill has passed, the street could still force the government to backtrack.
And what about the long run, if the president breaks the resolve of unions and parliament? Who stands to gain? The 2019 Yellow Vest movement rued out-of-touch elites, a theme championed by the far-right's Marine Le Pen. Could Macron's method be a vote-winner for the populists who oppose him?
Produced by Alessandro Xenos, Juliette Laurain and Imen Mellaz.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
-
Annabelle LEVER, Professor of Political Philosophy, Sciences Po
-
Lex PAULSON, Director of the School of Collective Intelligence, Morocco's Mohammed VI Polytechnic University
-
Mathieu DOIRET, Director of polling, IPSOS Institute
-
Yves SINTOMER, Political Scientist, Harvard Kennedy School
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
French Senate adopts contested pension reform, final vote set for lower house
France24 - World
Cyclone Freddy claims at least 326 lives in Malawi after lashing southern Africa a second time
Issued on: 17/03/2023 - 08:55Modified: 17/03/2023 - 09:03
NEWS WIRES
The death toll in Malawi from Cyclone Freddy has risen to 326, the country's president said Thursday, bringing the total number of victims across southern Africa to more than 400 since February.
Rescuers were unearthing more bodies as the chances of finding survivors faded after the cyclone followed a highly unusual course by returning to lash southern Africa's mainland a second time.
"As of yesterday, the death toll from this disaster has risen from 225 to 326," Malawi's President Lazarus Chakwera said in the devastated southern region near the commercial hub Blantyre.
"The number of people displaced has more than doubled to 183,159, as has the number of households displaced, which now stands at 40,702," he added.
Chakwera renewed his appeal for global aid as rescuers continued to seek survivors on Thursday from the flooding and mudslides caused by torrential rains this week.
More than 300 emergency shelters have been set up for survivors, while the army and police have been deployed to deal with the crisis.
Two weeks of national mourning and a state of emergency have been decreed in the country.
"The cyclone has destroyed property, homes, crops, and infrastructure, including bridges that have cut off communities that desperately need help," Chakwera said.
The cyclone first struck southern Africa in late February, striking Madagascar and Mozambique but causing only limited damage in landlocked Malawi.
The storm then moved back out over the Indian Ocean, where it drew more power from the warm waters before making a rare course reversal to slam into the mainland a second time.
The rains have eased since Wednesday but Freddy is still on track to become one of the world's longest tropical storms.
In Mozambique, the storm has caused at least 73 deaths and displaced tens of thousands of people over the past weeks and killed a further 17 people in Madagascar.
Mozambican President Filipe Nyusi has also appealed for emergency aid to rebuild destroyed infrastructure after visiting the stricken province of Zambezia, which borders Malawi.
'Overwhelming stench'
Lacking sniffer dogs and armed just with shovels, rescuers in Malawi made a grim hunt for buried and decomposing bodies lying amid the debris from destroyed homes.
In Manje, a township around 15 kilometres (nine miles) south of Blantyre, five bodies were recovered after locals said they had spotted bubbles forming under the muddy rubble.
"The overwhelming stench in the air is a clear sign that the corpses are rotting underneath," said an elderly resident, Rose Phiri, as she watched the machine spade through the rubble.
Meteorologists say the cyclone is exceptional in its duration and has characteristics consistent with warnings about climate change.
"It's been an incredibly long lasting storm. We can see from today's satellite imagery and from the last couple of days it has dissipated," Randall Cerveny of the World Meteorological Organization told AFP.
Roxy Mathew Koll, a climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology, said the warm ocean "is a key aspect contributing to rapid intensification of cyclones".
"Cyclone Freddy underwent rapid intensification seven times during its lifetime," he said.
(AFP)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
EYE ON AFRICA
Fourteen days of mourning declared in Malawi after deadly Cyclone Freddy
Cyclone Freddy leaves hundreds dead in Malawi, Mozambique
Death toll from Cyclone Freddy tops 200 in Malawi and Mozambique
Valeurs Actuelles
[Edito] Le contrôleur technique de Bruxelles
Ghislain Benhessa, avocat, enseigne le droit public à l'université de Strasbourg. Pour Valeurs actuelles, il s'interroge sur la fin de la notion de consentement qu'annoncent les mesures présentées par Emmanuel Macron lundi 12 juillet.
Le débat sur la proportionnelle cache l’évolution délétère de notre démocratie, regrette notre éditorialiste Ghislain Benhessa. selon lui, cela revient à détruire toute perspective d’alternance dans une version politiquement correcte de ce que Carl Schmitt appelait l’acclamation, propre à la démocratie plébiscitaire.
Tant que l'État de droit restera l'exercice du droit contre l'État, rien n'endiguera la faiblesse métastatique qui corrompt l'action politique.
Ghislain Benhessa, avocat et docteur en droit montre que le déconfinement a fait ressurgir les antagonismes de fond qui traversent la société française, révélant un pays en voie d'autodestruction.
France24 - World
Eastern Libya forces say they have found uranium reported missing by IAEA
Issued on: 17/03/2023 - 01:15
NEWS WIRES
Eastern Libyan forces said on Thursday that 10 drums of uranium declared missing by the UN nuclear watchdog had been found near the warehouse they were taken from in southern Libya.
Khaled Mahjoub, head of a media unit for the Libyan National Army, the main eastern military force, said in a statement that the 10 missing barrels had been recovered, though a separate video he sent showed workers counting 18.
The IAEA said in a confidential statement to member states seen by Reuters that it detected the missing uranium during a check at an unnamed site in Libya on Tuesday which it had postponed last year because of the security situation.
Mahjoub said the site was a warehouse towards the border with Chad that the IAEA visited in 2020 and sealed with red wax. The barrels were found about 5 km (3 miles) from the warehouse, he added.
He speculated that a group from Chad had raided the warehouse and taken the barrels hoping they might contain weapons or ammunition, but had abandoned them.
The IAEA said it was aware of media reports that the material has been found and was working to verify them.
It told member states that the uranium ore concentrate had been at a site not under government control requiring complex logistics to reach. It said the missing uranium could represent a radiological and nuclear security concern.
The LNA, commanded by Khalifa Haftar, was at war with western forces from 2014-20 and launched an assault on Tripoli in 2019 to try to take control of government there.
Since that bout of conflict ended with a ceasefire, the political process aimed at reuniting Libya has stalled and eastern factions reject the legitimacy of the internationally recognised administration in Tripoli.
The LNA was backed in the conflict by the Russian Wagner Group, which a U.N. panel of experts said in 2020 had deployed up to 1,200 fighters in Libya. The LNA at times also fought alongside fighters from Chad.
(Reuters)
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
US pressures allies to expel Russia's Wagner mercenaries from Libya, Sudan
UN nuclear watchdog says 2.5 tons of uranium missing from Libyan site
Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast
Valeurs Actuelles
Brèves de prétoire : le pire ennemi de l’avocat, c’est parfois son client
France24 - World
'Not enough' places for African countries at World Cup, says Senegal's federation
Issued on: 16/03/2023 - 22:35
Georja Calvin-Smith
Follow
In tonight's edition: Protests break out in Dakar as Senegal's main opposition leader faces trial. Also, the Congolese city of Goma struggles economically as roads are closed due to continued fighting between the army and M23 rebels. Finally, racism in sport, workers' rights and slots for countries at the World Cup are discussed at the FIFA Congress in Kigali as Gianni Infantino is re-elected for a third term.
Valeurs Actuelles
Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes
France24 - World
Farmer protest party wins 'monster' Dutch vote victory
Issued on: 16/03/2023 - 14:43Modified: 16/03/2023 - 14:59
Leo McGUINN
The Netherlands woke up to a political earthquake Thursday after a farmers' protest party won key elections, throwing the government's environmental policies into doubt. The populist Farmer-Citizen Movement (BoerBurgerBeweging) or BBB, which was only set up four years ago, is set to be the biggest party in the Dutch senate with 15 seats.
Valeurs Actuelles
Les institutions européennes, nouveaux “porteurs de valises” des islamistes
France24 - World
Willow oil drilling in Alaska: What costs for the environment?
Issued on: 14/03/2023 - 15:14Modified: 14/03/2023 - 15:19
Shirli SITBON
The Biden administration is approving a major oil project on Alaska's petroleum-rich North Slope that supporters say represents an economic lifeline for Indigenous communities in the region but environmentalists say is counter to President Joe Biden's climate goals. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon is joined by Richard Johnson, lecturer at Queen Mary University, to discuss the environmental impact of the project.
Valeurs Actuelles
Gilles Verdez, l’entêté contradicteur du bon sens
France24 - World
Controversy over Willow Project as US approves oil drilling in Alaska
Issued on: 16/03/2023 - 11:30
Zilan COKYIGIT
Genie GODULA
Follow
The Biden administration has made tackling climate change a key plank of its platform. But a new decision from the White House has left environmental activists fuming. This week, it approved a massive oil drilling project in Alaska known as the Willow Project. We take a closer look and get analysis from FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe.
Also this week, the banking world was rocked by the collapse of two regional banks in the US. Both the SEC and the Justice Department are now said to have opened investigations into what happened. As markets struggle through the fallout of the collapse, the instability has stirred up bad memories of the financial crisis of 2008.
Finally, Mexico City is one of the most polluted cities in the world. Its 20 million inhabitants suffer every day from high levels of particle pollution, with cars and other vehicles the main source of contamination. But with more than 3,000 hours of sunshine per year, the local government has now decided to make its energy sources greener. Our correspondents report.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Science
Joe Biden greenlights not-so-green Alaska drilling project
Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska
New York Times - World
Daily Briefing: War in UkraineChina’s Leader Sets State Visit to Russia
Kyiv March 17, 1:40 p.m.
Moscow March 17, 2:40 p.m.
Washington March 17, 7:40 a.m.
Here’s what we know:
Xi Jinping, China’s leader, is expected to hold talks with President Vladimir V. Putin of Russia next week in a meeting that could have broad implications for the war. Here’s what we are covering:
Xi will visit Russia next week to strengthen ties, but also ‘for peace.’
Slovakia follows Poland in pledging warplanes for Ukraine.
The leaders of Turkey and Finland are expected to meet amid speculation over a NATO bid.
Russia plans to give awards to the fighter pilots who took on the U.S. Reaper drone.
A U.N. panel says Russian officials could be charged with crimes against humanity as well as war crimes.
Salvaging the drone that crashed in the Black Sea presents big obstacles, experts say.
China’s top leader, Xi Jinping, will travel to Russia to meet with President Vladimir V. Putin next week in a visit that could have broad implications for Moscow’s war in Ukraine and the troubled relationship between Beijing and Washington.
Mr. Xi is expected to make a state visit to Russia from Monday to Wednesday, China’s Foreign Ministry and the Kremlin said in statements. It will be his first visit to Russia since the country launched its full-scale invasion of Ukraine more than a year ago.
Mr. Xi’s trip will be watched closely by leaders in the United States and Europe who are frustrated with China’s diplomatic and economic support for Russia. Although the two nations have not declared a formal alliance, Beijing maintains deep strategic ties with Moscow as a like-minded nuclear-armed power that seeks to weaken Washington’s geopolitical dominance. Just three weeks before Russia’s full-scale invasion of Ukraine, Mr. Putin visited Beijing, where the two leaders declared a “no limits” friendship.
In recent weeks, the Biden administration has warned that China is considering escalating its support for Russia by providing weapons for it to use in Ukraine, an accusation that Beijing has denied.
Mr. Xi and Mr. Putin will meet on Monday afternoon for a one-on-one conversation and lunch, and the two leaders will also hold a news conference, said the Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov.
A Chinese Foreign Ministry spokesman, Wang Wenbin, said that Mr. Xi would use the visit to increase the “mutual trust and understanding” between the two countries, which he said had “established a new paradigm for international relations.”
At the same time, China would seek to play a mediating role between Russia and Ukraine, he said.
“President Xi Jinping’s visit to Russia this time is also for peace,” Mr. Wang said when asked whether Mr. Xi would try to push Mr. Putin to seek a political settlement with Ukraine. “China’s proposition can be summed up in one sentence, which is to persuade peace and promote talks.”
He also implicitly criticized Western nations’ tough approach to punishing Russia, saying that “unilateral sanctions” and “extreme pressure” would only worsen the crisis.
The Kremlin said that talks between Mr. Putin and Mr. Xi would center on the “comprehensive partnership and strategic cooperation” between the two countries.
China has cast itself as a rare neutral party well positioned to negotiate a political settlement between Ukraine and Russia. The country recently released a position paper calling for an end to the war, but the document was widely criticized by Western leaders for lacking concrete plans and avoiding demands that could hurt China’s close ties with Russia.
Mr. Xi has sought to burnish his image as a global statesman, most notably with the announcement last week that Beijing had brokered a surprise deal to restore diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran. That agreement came after extensive talks in which both sides had expressed a willingness to mend ties.
Mediating in the war in Ukraine would be a far greater challenge, with neither Ukraine nor Russia appearing ready to negotiate an end to the fighting.
It is unclear whether Mr. Xi will also meet or speak separately with President Volodymyr Zelensky of Ukraine.
On Thursday, the foreign ministers of Ukraine and China spoke over the phone in a rare official contact. Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, said the two discussed “the principle of territorial integrity.” China said its foreign minister, Qin Gang, told his Ukrainian counterpart that Beijing would “continue to play a constructive role in bringing an end to the conflict, mitigating the crisis and restoring peace.”
Mr. Qin said China was concerned the conflict was dragging on and could “spiral out of control.” He urged both sides to “exercise restraint” and “resume peace talks as soon as possible,” according to the ministry, while referring to the situation in Ukraine as a “crisis” rather than a war.
Mr. Wang, the Foreign Ministry spokesman, did not directly answer when asked if the foreign ministers had discussed potential contact between Mr. Xi and Mr. Zelensky, saying only that China continued to “maintain communication with all parties.”
Jake Sullivan, the White House national security adviser, said on Monday that the United States had been encouraging Mr. Xi to speak to Mr. Zelensky, in part to discourage China from supplying Russia with arms.
“It would potentially bring more balance and perspective to the way that the P.R.C. is approaching this,” Mr. Sullivan said, using an abbreviation for the People’s Republic of China. “And we hope it would continue to dissuade them from choosing to provide lethal assistance to Russia.”
In addition to the war in Ukraine, Mr. Xi will also discuss with Mr. Putin how to continue strengthening cooperation between their countries, Mr. Wang said. Asked whether Russia and China would seek a formal alliance, Mr. Wang said they were interested in a “new type of major power relations.”
“This is completely different from the practice of some countries, which cling to a cold war mentality, gang up, engage in ‘small circle’ and factional confrontations, and bully all over the place,” he said.
Ivan Nechepurenko contributed reporting.
— David Pierson and Vivian Wang
The government of Slovakia said on Friday that it would send 13 Soviet-designed fighter jets to Ukraine, a day after a similar announcement by Poland’s president, marking a possibly significant shift from NATO allies in increasing arms supplies for Kyiv.
Slovakia, which borders both Ukraine and Poland, had said months ago that it was ready to send MIG-29 fighter jets to Ukraine. “Promises must be kept,” Slovakia’s prime minister, Eduard Heger, wrote on Twitter. He did not specify the timing of any delivery.
The news came a day after a surprise announcement by Poland’s president that his country would send four MIG-29 jets to Ukraine within days, a move that appeared intended to open the door to more advanced warplanes from NATO allies. These would be the first warplanes sent to Ukraine by a NATO country since Russia launched its full-scale invasion last year.
The Kremlin on Friday brushed off Poland’s pledge of MIG-29s, saying the jets would not effect the war’s outcome and reiterating an oft-repeated line that they would only cause more trouble for Ukraine’s people.
“All this equipment will be subject to destruction,” the Kremlin spokesman, Dmitri S. Peskov, told reporters at a regular briefing. “It seems that these countries really want to dispose of their old unnecessary equipment this way.”
Ukraine and its Eastern European allies have been pushing for advanced jet fighters, particularly the American F-16. The United States has expressed reluctance, though senior officials have said that the administration had not ruled out deciding later to provide them or, more likely, working out an agreement to allow another country to send them.
At least for now, the United States was standing its ground. The pledge by President Andrzej Duda of Poland “doesn’t change our calculus with respect to F-16s,” John F. Kirby, a White House spokesman, said on Thursday. He said that Mr. Duda had not spoken to President Biden about his plan.
The Biden administration has resisted sending American fighter jets in part because it would take too long to train Ukrainian pilots for military operations underway. It could also prove risky, given Russia’s air superiority.
There are still many questions about how concrete Poland’s plan was. Poland first pledged to send its fleet of 28 MIG fighters a year ago, and the country’s defense officials had been saying recently that they would only send warplanes as part of a coalition with other countries.
On Thursday, Mr. Duda said Poland would transfer four of the MIG warplanes to Ukraine “in the next few days.” Ukrainian pilots are already trained to fly MIG fighters, so the planes could be put into action quickly.
With Russia expected to mount spring offensives, the push to provide more sophisticated weapons has been picking up pace, particularly in Europe’s former Soviet eastern edge, which has been especially vocal about opposing Russia’s aggression.
Other countries have signaled openness to providing fighter jets. Last month, France said it had not ruled out sending fighter jets to Ukraine, though President Emmanuel Macron laid out conditions, including that they not be used “to touch Russian soil.”
Prime Minister Rishi Sunak of Britain said last month that his country would train Ukrainian pilots to fly NATO-standard jets and suggested that he was open to eventually sending planes.
Poland first said it was willing to give its fleet of MIG-29s — thought to number around 28, but not all operational — to Ukraine a year ago, on the condition that the United States would replace them with more modern American warplanes. The plan never came to fruition.
But Poland is still one of the largest donors to the Ukrainian war effort when its support is measured against the size of its economy. On Thursday, Mr. Kirby praised Poland for “really punching above its weight when it comes to supporting Ukraine.”
Ivan Nechepurenko contributed reporting.
— Andrew Higgins, Matt Surman and Lara Jakes
The State of the War
Advertisement
Finland’s president is expected to meet with the Turkish leader on Friday amid speculation that Ankara is set to ratify Finland’s NATO membership and bring it a big step closer to joining the alliance.
Finland and Sweden were spurred by Russia’s invasion of Ukraine to drop their military nonalignment and seek expedited membership in the alliance, which requires unanimous approval from member countries. Finland and Sweden had pledged to enter the alliance “hand in hand,” but Sweden’s application has been held up by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey — creating the possibility that Finland could join without its Nordic neighbor.
Both Mr. Erdogan and Finland’s president, Sauli Niinisto, suggested this week that a declaration was coming soon, with the two leaders set to meet later on Friday. The talks will focus on “the geopolitical situation, bilateral relations” as well as “Finland’s and Sweden’s NATO memberships,” Mr. Niinisto’s office said in a statement.
Earlier this week, the Finnish leader had said that “it was known that once President Erdogan has for his part made the decision” about Finland’s NATO membership, “he would wish to meet and fulfill his promise directly from president to president.” Mr. Erdogan on Wednesday dropped his own hints about a potential announcement. When reporters asked whether the Turkish Parliament was prepared to ratify Finland’s membership after Friday’s meeting, he replied, “God willing, if it is for the best,” according to The Associated Press, adding that Turkey would “keep our promise.”
The comments have strengthened signs that Finland could wind up joining NATO without Sweden, a possibility that the Swedish prime minister, Ulf Kristersson, acknowledged at a news conference on Tuesday was increasingly likely.
Sweden’s bid has been particularly tied up by Ankara’s objections that the country needs to take a tougher tack against Kurdish separatists it considers terrorists. Turkey also wants some Kurds extradited from Sweden to face terrorism-related charges.
Finland, which has Europe’s longest border with Russia, will continue to support Sweden’s efforts to join NATO, Mr. Niinisto said on Wednesday.
Whether or not Mr. Erdogan announces Turkey’s approval on Friday, Finland’s bid still requires ratification from Hungary, which has slow-walked the issue. A parliamentary session scheduled for next week was expected to include a vote on both Finland and Sweden’s bids, but it appears likely to be postponed again, The A.P. said this week.
Hungary has used its veto power within the European Union over sanctions against Russia to try to secure concessions on other issues, and now appears to be doing the same thing over Finland and Sweden joining NATO.
Johanna Lemola contributed reporting.
— Anushka Patil
Russia’s Defense Ministry said on Friday it would give state awards to the pilots of two Su-27 fighter jets who forced a $32 million American reconnaissance drone into the depths of the Black Sea on Tuesday, an incident that escalated tensions between the two superpowers.
Defense Minister Sergei K. Shoigu planned to decorate the pilots for preventing “the violation by the American MQ-9 unmanned aerial vehicle of the borders of the area of the temporary regime for the use of airspace,” the ministry announced in a statement.
The Kremlin has said that the incident was caused by U.S. noncompliance with a flight restriction zone declared by Russia, but the United States has said the drone was flying in international airspace and called its interception “unsafe” and “unprofessional."
The Pentagon released video of the incident on Thursday showing two high-speed passes by two Russian Su-27 fighter jets, which spray a substance the Defense Department says is jet fuel on the MQ-9 Reaper drone. On a final pass, one of the Russian jets collides with the drone, the Pentagon says, and the camera feed is lost for about 60 seconds. The footage that was released does not show the collision.
The video then resumes, showing the aircraft’s damaged propeller, which the Pentagon said was struck by the Russian jet. Moscow has denied that its planes came into contact with the drone.
On Thursday, Russia’s Ministry of Defense said it would try to salvage the downed drone. State media, citing an unnamed official, said an underwater robot had detected the remnants of the drone about 40 miles from the port city of Sevastopol, on the Russian-occupied Crimean peninsula, at a depth of about half a mile underwater.
— Valerie Hopkins
Advertisement
GENEVA — United Nations investigators have concluded that Russia’s widespread use of torture in Ukraine and its strategy of bombing the country’s energy grid could be grounds for charging Russian officials with crimes against humanity, which are considered even more serious than war crimes.
Human rights investigators have previously condemned instances of Russia’s indiscriminate bombardment of civilian buildings, schools and hospitals as war crimes, and the International Criminal Court has opened two war crimes cases against Russia, focusing on the deportation of children and Russia’s bombardment of Ukraine’s civilian infrastructure.
But on Wednesday, a three-person commission of inquiry created by the United Nations Human Rights Council last year said in a report that Russian missile attacks on energy infrastructure since October — leaving millions of people without power, heat or water — could also amount to crimes against humanity.
And Russian forces’ use of torture against civilians and prisoners of war in occupied areas may also amount to crimes against humanity, on the ground that their use was systematic, occurred in several different regions of Ukraine in sites intended for that purpose and showed a degree of planning, the panel said.
The 18-page report echoed many of the findings in the panel’s preliminary assessment last September, but was able to go into greater detail on patterns of abuse. The report drew on findings made during eight trips to Ukraine, visits to 56 towns and communities and interviews with 595 people, as well as on satellite data.
The commissioners said their attempts to establish “meaningful communication” with the Russian authorities had no success, although they noted that a Russian government department had referred some material to them.
Their findings and a list of individuals linked to abuses will provide additional ammunition to intensive Ukrainian and international investigations aimed at holding Russia to account for its actions after invading Ukraine just over a year ago.
Among the abuses the report enumerated was the use of torture, which the commission said was “prevalent” against certain categories of people, particularly serving or former members of Ukraine’s armed forces, as well as local officials, employees of the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant and civilians with pro-Ukraine views.
A common Russian torture technique, known as a “call to Putin” or “call to Lenin,” used military phones connected to electrical cables to deliver shocks to feet, fingers and genitals. Other methods of torture, the panel said, included rape, as well as hanging detainees from the ceiling with their hands tied, strangling them with cables and suffocating them with plastic bags or gas masks.
Some victims, they said, had witnessed fellow detainees being tortured to death. In other cases, the torture of prisoners was followed by their execution.
Russian troops who conducted house-to-house searches as they took control of areas also raped women at gunpoint, with “extreme brutality” and torture, the panel reported. The commission said it documented sexual violence against “women, men and girls aged from 4 to 82.”
The commissioners said Russia’s transfer of children and other civilians from Ukraine to Russia may amount to a war crime, observing that none of the cases they investigated were justified under international law. Ukraine has reported the transfer of 16,221 children to Russia, but the commission said it had not been able to verify the number.
Separately, large numbers of children were moved from areas occupied by Russian forces to so-called vacation camps in Crimea and inside Russia with parental consent, they noted, but Russia required parents to travel in person to collect them and many had been unable to do so, raising fears of permanent separation.
The commissioners said they had also documented “a small number of violations” committed by Ukrainian forces, which also included war crimes. These ranged from two cases of torture and indiscriminate attacks they believed were carried out by Ukrainian forces using widely shunned cluster munitions and “butterfly mines” in attacks on territory occupied by Russian troops.
— Nick Cumming-Bruce
Moscow will face formidable obstacles if it tries to retrieve the wreckage of a U.S. Reaper drone that crashed into the Black Sea after a high-altitude collision with a Russian fighter jet, maritime rescue experts said on Thursday.
The operation could take weeks and cost tens of millions of dollars, they said. And just locating the drone might not be easy, given that it is most likely scattered on the seabed.
“The initial challenge is finding it,” said Iain Butterworth, a lawyer and engineer with extensive experience in maritime salvage operations. “It may be broken up into a number of pieces. With currents, it could be over a significant area.”
The Ukrainian military reported unusual Russian naval activity in the Black Sea on Thursday, with ships deployed in a way suggesting that they were searching for the drone, which crashed on Tuesday after an incident involving two Russian jets.
A successful salvage could be used by Moscow for propaganda purposes, but Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said that Russia’s military would only raise the drone if necessary for security reasons.
The drone would most likely have a beacon, but it was unclear whether Russian vessels would be able to gain access to its signal, given that it was a U.S. military aircraft, Mr. Butterworth said. The Pentagon has said that the drone’s wreckage would be of limited military value.
The next challenge is the depth of the water. The Pentagon said that the drone crashed around 75 miles southwest of Ukraine’s Crimea region, which Russia annexed illegally in 2014. Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, said that the drone went down in waters 4,000 to 5,000 feet deep.
That depth — the equivalent to approximately five Eiffel Towers standing end to end — is far beyond the range at which commercial divers can operate.
As a result, underwater robots, called Remotely Operated Underwater Vehicles, would have to be deployed. The devices, widely used in the offshore oil and gas industry, often have a claw that can be used to grab onto objects.
“They would probably send mini subs to locate the things, hook it and winch it up to the surface,” said Anthony Desbrousses, the director of Marine Recoveries, a marine liability insurance firm.
“You have to collect pieces, using different sling systems, with as little impact as possible,” he said. “You are going to winch something from more than a kilometer down, so there will be currents and waves.”
Any winch would need to be attached to a vessel and, to prevent it from moving in the water as the slow process unfolds, it would need to have a dynamic positioning system, which involves engines and satellites, to keep it stable, said Mr. Desbrousses, who has extensive involvement with marine salvage.
Such systems are also widely used in the offshore energy industry and a prerequisite to any rescue attempt would be assembling the right team of experts as well as an array of complex equipment. That would probably take weeks and the costs could rise to tens of millions of dollars, the experts said. Any salvage could also be delayed by bad weather.
Russia most likely has the expertise for this kind of operation, Mr. Butterworth said, though the fact that the operation would take place in what is effectively an active military zone would make it more difficult.
Moscow also had prior experience of high-profile underwater salvage operations in difficult conditions, though not all had been successful. No survivors were found aboard the Kursk, a Russian Navy submarine that sank in around 360 feet of water in the Barents Sea in 2000. The submarine was eventually salvaged.
— Matthew Mpoke Bigg
Advertisement
The Ukrainian military is firing thousands of artillery shells a day as it tries to hold the eastern city of Bakhmut, a pace that American and European officials say is unsustainable and could jeopardize a planned springtime campaign that they hope will prove decisive.
The bombardment has been so intense that the Pentagon raised concerns with Kyiv recently after several days of nonstop artillery firing, two U.S. officials said, highlighting the tension between Ukraine’s decision to defend Bakhmut at all costs and its hopes for retaking territory in the spring. One of those officials said the Americans warned Ukraine against wasting ammunition at a key time.
With so much riding on a Ukrainian counteroffensive, the United States and Britain are preparing to ship thousands of NATO and Soviet-type artillery rounds and rockets to help shore up supplies for a coming Ukrainian offensive.
But a senior American defense official described that as a “last-ditch effort” because Ukraine’s allies do not have enough ammunition to keep up with Ukraine’s pace and their stocks are critically low. Western manufacturers are ramping up production, but it will take many months for new supplies to begin meeting demand.
This has put Kyiv in an increasingly perilous position: Its troops are likely to have one meaningful opportunity this year to go on the offensive, push back Russian forces and retake land that was occupied after the invasion began last year. And they will probably have do it while contending with persistent ammunition shortages.
Natalia Yermak contributed reporting.
— Thomas Gibbons-Neff, Lara Jakes and Eric Schmitt
Valeurs Actuelles
[Info VA] A Callac, l’association pro-migrants Viltaïs installe des réfugiés soudanais… sur des matelas à même le sol
France24 - World
The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe
Presented by
Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46
The green paths
Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.
Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.
Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”
The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.
Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.
“Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.
For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.
On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.
#Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Sponsored content
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Sponsored content
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Valeurs Actuelles
La dernière personne à avoir vu ce couloir vivait il y a 4.500 ans !
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Presented by
Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Sponsored content
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Sponsored content
The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe
Valeurs Actuelles
Programme de stabilité ou l’éternel grand bluff
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
As Dreams of Peace Wither, Nightmares Flourish in Ukraine’s Sleep
A survey asked hundreds of wartime Ukrainians what they dreamed about. Many replied: the war.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Maria Varenikova
KYIV, Ukraine — The Russian tanks roll up to the house of 4-year-old Taras and open fire, burying his mother in debris. Taras tries, as hard as he can, to pull her from the rubble, but she is too heavy, and so he just pulls uselessly on her arm.
Then he awakes — sobbing uncontrollably.
Taras’s mother, Anastasia Haidukevych, 41, described her son’s nightmare in an interview. “I tried to hide the war from him,” she said, “but the war is everywhere around us.”
For many, even dreams offer no haven.
A year into the Russian invasion, the war is touching Ukrainians in the small hours of night, even those who live far from the front line and have not personally witnessed the violence, like the Haidukevych family, which lives in Kyiv.
In a recent online survey, 70 percent of Ukrainians reported having had a nightmare about war, and 30 percent said they had seen death in their dreams.
Psychologists say that vivid dreams are a common response to major life change and that Ukrainians will probably still have war dreams long after the fighting is over.
Ukrainians who have seen combat or destruction often live through the trauma again in their sleep. “Some people see the disturbing events repeated in their dreams,” DreamApp said in a report on its survey, in which more than 700 people took part.
But psyches adapt to big life changes in different ways. And so some who took the survey recounted dreams not of distress but of safety and comfort, of life before the war, sometimes set during childhood.
These show “that what you are missing in life at the moment can come in dreams, and it helps them feel better,” said Victoria Semko, a psychologist who helped found a group of therapists that helps people who lived through the brutal Russian occupation of Irpin, a suburb of Kyiv.
But even nightmares can be helpful.
“When people dream of traumatizing events, it helps to relive them again, but in a calmer environment,” said Ms. Semko. “It helps to heal.” But experiencing trauma with the understanding that it is in a dream traumatizes others all over again, she said.
The State of the War
In interviews, more than a dozen Ukrainian civilians and soldiers who did not take part in the DreamApp survey all described vivid, anxiety-ridden dreams of a sort they said they did not experience before the war began, in February 2022,
Early in the war, Olena Bond, a 44-year-old Kyiv resident, struggled to sleep, she said. A doctor prescribed antidepressants — and then the dreams began. “Many dreams were about me killing people, killing enemies,” Ms. Bond said.
They became more frequent in the fall, after Russia began launching long-range missile strikes on critical infrastructure in cities far from the front.
“I had a dream recently that a very powerful explosion lifted me into the air, and then I fell down in a long, slow fall,” Ms. Bond said. “As I fell, I was thinking, I am alive, I am still alive.”
Ivan Chuiko, a soldier fighting in eastern Ukraine, recalled his dreams from before the war as being generally light and happy.
No more.
“Once I woke in the trench in the middle of the night and couldn’t understand if I am still sleeping or it is reality,” said Mr. Chuiko, 37. “I was talking with my friends, but we could not find a common language. It was as if some devil or evil force was standing between us. I couldn’t properly see the devil, but I knew it was there.”
Usually, the visions that haunt his sleep are less abstract.
“Mainly I dream of tank battles,” Mr. Chuiko said.
But another soldier, Svyatoslav, 45, said his dreams on the front line were for the most part extremely pleasant. “I often dream of what there will be in the future, after the war,” he said.
Nazar Kuzmin, 33, a soldier, fought in the same unit as his brother, who was killed in action in November.
“I sleep well when there is no shelling and do not remember my dreams,” Mr. Kuzmin said. “But recently I heard my brother’s voice in my dream. It was easier to be here at war with my brother, when we were together.”
The dead come to Anzhelika Vagorovska, too.
On the very first day of the war, a Ukrainian pilot was shot down by a Russian missile and died. He was Ms. Vagorovska’s father. “I speak to him very often in my dreams,” she said,
Ms. Vagorovska, 34, a lawyer, evacuated to Germany with two small daughters after Ukraine was invaded but found it hard to be away from home. She returned in October.
“In Germany, I dreamed about home,” she said, “and here in Kyiv, I dream about my childhood in Lysychansk.” That city was largely destroyed in fighting last spring and is now occupied by Russia’s military.
In Lysychansk, Ms. Vagorovska lived with her grandparents in a house on a hill that overlooked the city. At night, they would see the city lights twinkle. Now, she says, she dreams of it.
“Whatever I’m dreaming of, in my dreams I always have the knowledge that there is war,” she said.
Ukrainians who have borne the worst of the war sometimes find that their nights follow common paths.
“We all have similar dreams,” said Halyna Balabanova, who evacuated from the besieged city of Mariupol last March and has stayed in touch with others who fled.
Ms. Balabanova, a 34-year-old civic activist, lost friends and relatives in Mariupol and barely survived herself.
“I have a repeated dream that I have very little time and I’m going back home to pack my things,” she said. “Sometimes in my dream, I go back to only pick up the photo albums and my favorite scarf.”
Other dreams are still more disturbing.
“Often, I return to the past in my dream and talk to my friends and relatives who are dead or missing,” she said. “I am trying much harder to persuade them to flee. I tell them that staying will end with nothing good.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Le match ChatGPT / Valeurs Actuelles : Vaccins contre le Covid : vous avez dit sûrs et efficaces ?
ChatGPT
Depuis l’apparition de la Covid-19, le monde entier a connu une crise sanitaire sans précédent. Les gouvernements, les scientifiques et les chercheurs ont travaillé ensemble pour développer des vaccins sûrs et efficaces afin de protéger la santé publique et réduire la propagation du virus. Les vaccins ont été développés rapidement, mais leur efficacité a été largement documentée et confirmée par des données scientifiques.
Les vaccins contre la Covid-19 ont montré une forte efficacité pour prévenir la maladie et les formes graves de la maladie. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont une efficacité de 95 % pour prévenir les infections symptomatiques de Covid-19, tandis que le vaccin AstraZeneca a une efficacité de 76 % contre les infections symptomatiques. De plus, une étude menée au Royaume-Uni a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 96 % pour prévenir les hospitalisations liées à la Covid-19.
Les vaccins ont également montré une efficacité contre les variantes du virus qui ont émergé depuis l’apparition de la maladie. Une étude menée en Israël a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 94 % pour prévenir les infections liées à la variante Delta, tandis que le vaccin AstraZeneca était efficace à 67 % pour prévenir les infections liées à cette même variante.
Les avantages des vaccins l’emportent sur les risques potentiels
Les vaccins ont été soumis à des essais cliniques rigoureux avant leur approbation par les autorités réglementaires dans le monde entier. Ces essais ont suivi des protocoles stricts pour évaluer l’efficacité et la sécurité des vaccins. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech a été testé sur plus de 43 000 personnes lors de son essai clinique de phase III, tandis que le vaccin Moderna a été testé sur plus de 30 000 personnes.
Les autorités sanitaires dans le monde entier recommandent fortement la vaccination pour aider à protéger la santé publique et à réduire la propagation du virus. Selon les données de l’OMS, plus de 11 milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier à ce jour.
Il est important de noter que tous les vaccins ont des effets secondaires possibles, mais ces effets sont généralement mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection, de la fièvre, de la fatigue ou des maux de tête. Les avantages des vaccins contre la Covid-19 l’emportent largement sur les risques potentiels.
Il est également important de souligner que la vaccination est un moyen crucial pour protéger les personnes vulnérables et les populations à risque. Les données montrent que les personnes non vaccinées sont plus susceptibles de contracter la maladie et de nécessiter une hospitalisation, ce qui peut mettre une pression considérable sur les systèmes de santé.
En fin de compte, les vaccins contre la Covid-19 sont un outil essentiel pour lutter contre la pandémie et leur efficacité est documentée scientifiquement
Valeurs Actuelles
« La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni un vaccin ni aucun autre médicament. […] J’ai été surpris quand ils [les scientifiques, NDLR] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre », a confessé Albert Bourla, le patron de Pfizer, dans les colonnes du Washington Post, le 10 mars 2022. Et pour cause, au regard de l’avancée de la recherche sur cette technologie avant l’apparition du Covid, on comprend sa surprise : cela faisait plus de vingt ans que les chercheurs tentaient de mettre au point des vaccins à ARNm pour traiter des pathologies allant du cancer au VIH en passant par Zika, la grippe aviaire ou la rage. Tous les essais cliniques se sont soldés par des échecs et aucun d’entre eux n’a dépassé la phase II. Pourtant, dans le cas de la Covid, seulement neuf mois auront suffi aux laboratoires pour concevoir ces vaccins à ARNm et obtenir dans la foulée, en moins de trois mois, une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Une validation obtenue en accéléré, avant même que les essais cliniques n’aient été achevés : d’après le site ClinicalTrials.gov, qui recense l’ensemble des essais cliniques enregistrés, Pfizer n’achèvera la phase trois de ses essais qu’en février 2024.
Soixante-dix mille décès recensés par la base de pharmacovigilance de l’OMS
Alors que l’humanité se presse pour recevoir l’antidote, la pharmacovigilance de tous les pays remonte un nombre d’événements indésirables et de décès suspectés d’être en lien avec ces vaccins plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès recensés par VigiAccess, la base de pharmacovigilance de l’OMS.
Au-delà de la “sûreté” de cette technologie assénée par les autorités tout au long de la campagne vaccinale, ces injections sont-elles efficaces ? Au micro d’Apolline de Malherbe, en juillet 2021, Olivier Véran l’assure : « En vous vaccinant, vous réduisez par douze le risque de contamination des autres. » Pourtant, comme le reconnaîtra, en octobre dernier, une dirigeante de Pfizer, devant le Parlement européen, aucun des essais du laboratoire n’a étudié son efficacité sur la transmission. Une bombe lâchée à Bruxelles portant un coup de grâce au mythe seriné du “tous vaccinés, tous protégés”.
« Ces vaccins ne protègent pas totalement contre la transmission, c’est un concept différent du vaccin que vous connaissez […] Est-ce qu’il y a des effets secondaires des vaccins ? Laréponse est oui ! […] Est-ce qu’on a une vision de long terme des vaccins ARN ? Non ! » , résume, en une phrase, nos doutes à leur endroit Jean-François Delfraissy, l’ancien président du Conseil scientifique, devant le Sénat, en juillet 2021.
Patricia de Sagazan
France24 - World
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Presented by
Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Sponsored content
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
Sponsored content
The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe
New York Times - World
Israel’s Judicial Overhaul
Advertisement
Supported by
Mass Protests in Israel Often Start on a Neighborhood Street, or an App
A movement against the government’s judicial overhaul plan is a grass-roots affair spread by word of mouth and WhatsApp messaging groups.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Isabel Kershner
Reporting from Jerusalem
The four activists arrived stealthily just after dawn at the well-guarded home of the Israeli minister in a leafy residential street in Jerusalem. Dropping to the sidewalk, they handcuffed themselves to one another through sections of pipe, and to a nearby lamppost, for a “lock-on” protest in front of the front gate.
The police showed up almost instantly. So did about a dozen neighbors who had been tipped off about the protest, which occurred on a recent weekday, via a neighborhood WhatsApp group. They emerged from nearby apartment blocks and houses, and one from a nearby park, waving large Israeli flags.
One neighbor carried a placard that read: “If you don’t stand up as a CITIZEN, they will turn you into a SUBJECT.” Some chanted “Shame!” when the police used pliers and hammers to try to break the human chain of activists — three men and a woman — outside the home of the official, Nir Barkat, the economy minister in the right-wing government that took power late last year.
Efforts by the government to exert greater control over the judiciary have prompted waves of protests across Israel in recent weeks.
Hundreds of thousands of protesters have filled streets and squares in Tel Aviv and other cities on Saturday nights to voice their opposition to what they see as a move to undermine a cherished pillar of Israeli democracy.
Retired security chiefs and justices, Nobel Prize winners, former prime ministers and business leaders have marched in mass protests, addressed the crowds or added their names to petitions and newspaper advertisements condemning the move by Prime Minister Benjamin Netanyahu’s coalition government to overhaul the judiciary.
There are small, pop-up protests occurring across the country, too, sometimes involving just one person with a sign.
The protests are also playing out in quiet neighborhoods like Beit Hakerem, home to Mr. Barkat, drawing in ordinary Israelis of all ages and from all walks of life, emphasizing the depth of the anger in the country over the direction of the new government.
The Eyal family, who said they live in “a less fancy house” on the same street as Mr. Barkat, were among the neighbors who came out to support the protest outside the economy minister’s home. It was one of many that have been organized outside the homes of the politicians behind the judicial overhaul in recent weeks.
What to Know About Israel’s Judiciary Overhaul
A divisive proposal. A package of proposed legislation for a far-reaching overhaul of the judicial system in Israel has set off mass protests by those who say it will destroy the country’s democratic foundations. Here is what to know:
What changes are being proposed? Israel’s right-wing government wants to change the makeup of a committee that selects judges to give representatives and appointees of the government a majority. The legislation would also restrict the Supreme Court’s ability to strike down laws passed by Parliament and weaken the authority of the attorney general, who is independent of the government.
What do opponents of the plan say? The front opposing the legislation, which includes Israelis largely from the center and left, argues that the overhaul would deal a mortal blow to the independence of the judiciary, which they view as the only check on government power. They say that the legislation would change the Israeli system from a liberal democracy with protections for minorities to a tyranny of majority rule.
Where does Benjamin Netanyahu stand? In the past, Netanyahu, Israel’s current prime minister, was a staunch defender of the independence of the courts. His recent appointment of Yariv Levin, a leader of the judicial overhaul, to the role of justice minister signaled a turnaround, even though Netanyahu publicly promised that any changes would be measured and handled responsibly.
Is there room for compromise? The politicians driving the plan said they were prepared to talk and a group of academics and lawmakers, in the meantime, met behind the scenes for weeks to find a compromise. On March 15, the government rejected a compromise by Issac Herzog, the president of Israel, that was dismissed by Netanyahu soon after it was published.
“He should know what his neighbors think,” said Amit Eyal, 24, a medical student, adding, “I feel like I was born in one country and now it’s changing into another.”
When the police tried to move along the Eyals and other neighbors, they said they were just out for a walk and paraded around in a circle on the street.
“We are very busy people,” said Mr. Eyal’s mother, Sara Eyal, 58, a professor of pharmacy at the Hebrew University of Jerusalem. “But speaking for myself, this is more important.”
Bills being hastily pushed through Parliament by the governing coalition would essentially give the government the power to appoint judges, severely curtail judicial review over legislation and allow the legislature to overturn Supreme Court rulings with a bare majority.
Critics say that the move would be dangerous in a country that lacks a formal written constitution or any other significant means of checking the government’s power.
Polls indicate that a majority oppose the proposed bills, and many older Israelis say the divisions the plans have wrought have provoked one of the country’s most perilous periods since the Arab-Israeli war of 1973, also known as the Yom Kippur War, or since the war in 1948 surrounding the establishment of the State of Israel.
Underpinning the protests in neighborhoods like Beit Hakerem and around the country is a broad, diverse alliance of grass-roots initiatives and organizations — representing women, the L.G.B.T.Q. community, veterans, the high-tech industry and health workers — that has come together to create one of the most sweeping popular struggles in decades.
Many communicate by word of mouth or through groups formed on WhatsApp and on other encrypted messaging platforms popular in Israel, which are often focused on workplaces, neighborhoods and communities.
An informal body known simply as “the struggle HQ” has amplified those messages, coordinating between the groups, advertising and helping set up stages and sound systems for the mass protests and planning for days of “national disruption” or “national resistance,” as weekday, countrywide protests have been called.
The group is staffed mainly by volunteers under the operational leadership of Eran Schwarz, an air force pilot turned social activist. A crowdfunding campaign had raised nearly 9 million shekels (about $2.5 million) as of Thursday and donations from businesspeople paid for a countrywide billboard campaign.
That is all helping to drive Israelis onto city streets, and in smaller communities, out to demonstrations at road junctions in more rural areas.
Parents and children have been rallying outside schools. Rainbow flags raised by L.G.B.T.Q. advocates mingle with blue and white Israeli flags that have become an emblem of the protest movement — an act of re-appropriation after years when the flag was more often raised at right-wing protests. Women’s rights activists dressed in red robes and white bonnets based on the dystopian novel and television series “The Handmaid’s Tale” weave through the crowds at demonstrations. Army reservists wear khaki T-shirts with the logo of the group “Brothers in Arms.” Farmers drive tractors in slow convoys to snarl traffic.
A group of 1973 war veterans stole an old tank from the Golan Heights and loaded it onto the bed of a truck, apparently intending to bring it to the center of Tel Aviv. They did not get far before the police stopped them.
Health workers in white coats have also become a visible feature of the protests.
“There is no health without democracy, and no equality in health care without democracy,” Dr. Hagai Levine, the former chairman of Israel’s Association of Public Health Physicians, said in an interview, explaining why doctors and nurses were mobilizing.
The health workers have set up WhatsApp groups with thousands of members to provide updates about local activities. They distribute what they call “prescriptions for democracy” and carry mock “casualties of dictatorship” on stretchers.
Israel’s vaunted high-tech industry has also been active in the protests, with some companies providing buses to ferry workers to mass rallies amid worries that investors will be scared away by the judicial changes.
Thousands of other protesters have paid their way and funded their own activities.
“People are donating for the battle for democracy,” said Nadav Galon, a spokesman for the protest movement. “It’s a civil awakening.”
Veteran commanders and officers of the military’s armored corps have set up a protest tent between the Supreme Court and the Parliament.
“People have had enough,” said Ilan Feldman, 62, a tank brigade veteran, listing a litany of grievances, like exemptions from mandatory army service for ultra-Orthodox Jews and the fact that the prime minister is on trial for corruption. “The judicial reform plan is just the final straw,” he added.
Nurit Guy, 88, lost Shachar Guy, her son, who served in a tank crew, and an American volunteer soldier, Zvi Wolf, whom she had informally adopted, within a day of each other during the 1982 invasion of Lebanon. She came alone one recent lunchtime to visit the veterans’ protest tent from her village in southern Israel.
“Fear paralyzes,” she said. “My protest may not change what happens, but it means I didn’t sit quietly; I raised my voice,” she added.
Back in Beit Hakerem, a neighborhood that mostly votes for centrist or left-wing parties, people have been seething about the judicial overhaul plans for weeks.
On Fridays, about 50 residents regularly gather at a nearby junction and hold noisy protests with drums, whistles and horns.
It was fertile ground for the four activists who came from their own neighborhoods around Jerusalem to block Mr. Barkat’s home. One of them, Hagai Elron, 34, who runs a moving company, said they felt compelled to prevent the minister from leaving home.
“We say to the members of the government who are harming the citizens by going out to work that it’s preferable they stay home,” Mr. Elron said. (The protesters were removed after about an hour, clearing the way for Mr. Barkat to get to the office later without any apparent inconvenience.)
Across the road from the minister’s home, a neighbor had hung a red banner from a balcony reading, “Wake up Nir, the house is on fire.” Another wrote an anonymous poem and stuck it outside Mr. Barkat’s house.
“From enlightened neighbors he benefits,” it read. “But he is tearing the country to bits.”
Advertisement
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
Proposé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Je m'abonne Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
Alexandra Henrion-Caude : les vaccins à ARN messager, vers une modification génétique de l’homme ?
New York Times - World
Japan and South Korea Make Nice, but Can It Last?
Advertisement
Supported by
Both sides face potential political snags, as well as a delicate balancing act in a region where the United States and China are competing for influence.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Motoko Rich and Choe Sang-Hun
Motoko Rich reported from Tokyo, and Choe Sang-Hun reported from Seoul.
To underscore the celebratory atmosphere surrounding the long-awaited visit by South Korea’s president this week, Japan’s prime minister hosted not just one, but two, dinners on Thursday night in Tokyo.
Shortly after Yoon Suk Yeol, of South Korea, told reporters that “frozen ties should be thawed” and Fumio Kishida, of Japan, hailed “a new chapter” in their long-fraught relationship, they went with their wives to a traditional restaurant in Tokyo’s luxury Ginza district. The two leaders then broke off for a more casual meal of “omurice,” a popular dish of an omelet layered over fried rice. The Yomiuri Shimbun, Japan’s largest newspaper, noted that Mr. Kishida and Mr. Yoon were so relaxed that they “reportedly took off their jackets and ties” as they ate and drank.
Underlying the conviviality of the first bilateral summit to be held in Japan in a dozen years was the question of how long the fragile truce between the two countries will last.
Both sides have made good-will gestures. Seoul dropped its demand that Japanese companies compensate Korean victims forced into labor during World War II, a contentious issue for years. Tokyo plans to end its 2019 restrictions on technology exports to South Korea.
But the relationship remains a work in progress. Both leaders will face potential domestic political snags as well as a delicate balancing act in a region where two superpowers, the United States and China, are competing for influence.
“The real issue is how much solidity” there is to the warming ties, said Shihoko Goto, deputy director of the Asia Program at the Wilson Center in Washington. “And how much does this actually have legs?”
So far, Mr. Yoon has made the bolder move by offering an alternative to a 2018 South Korean Supreme Court decision ordering Japanese companies that relied on Korean forced labor during World War II to compensate survivors and their families directly. Under Mr. Yoon’s solution, the South Korean government will create a fund to pay the victims instead. President Biden called the announcement “groundbreaking.”
When the deal was announced earlier this month, Japan did little other than reference an earlier government apology for “tremendous damage and suffering to the people of the Republic of Korea” during Japan’s colonial occupation of the Korean Peninsula, which lasted from 1910 to 1945.
Mr. Yoon has expressed hope that Japanese companies would make voluntary contributions to South Korea’s fund, but so far Japan’s leading business federation has only said it will set up a scholarship fund for student exchanges. South Korea’s main business group will reciprocate.
Better Understand the Relations Between China and the U.S.
The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.
The Japanese government has been cautious, analysts say, because it fears that any new deal could unravel, much like a 2015 agreement in which Japan made an apology and promised an $8.3 million payment to provide care for Korean women who had been forced to serve as sex slaves for Japan’s Imperial Army.
The deal was labeled “final and irrevocable.” But three years later, the South Korean administration of then president Moon Jae-in effectively voided the agreement after a government-appointed panel said the deal had failed to represent the victims’ needs appropriately.
In South Korea, Mr. Yoon’s forced labor solution may be more lasting, as it is not as “explosive” as the issue of the women who served as sex slaves, said Lee Won-deok, an expert on Korea-Japan relations at Kookmin University in Seoul.
Still, public opinion in South Korea has not been favorable toward Mr. Yoon’s proposals, with close to 56 percent of those polled describing the solution as “humiliating diplomacy.”
What’s more, the legal dispute in South Korea is still alive. Some of the victims are trying to persuade a local court to let them confiscate assets held by the Japanese companies in South Korea.
It’s important for “the Japanese businesses to take positive actions to provide the victims a justification” to embrace Mr. Yoon’s solution, said Choi Eunmi, an expert on South Korea-Japan relations at the Asan Institute for Policy Studies in Seoul.
Even that could be a problem in Japan, said Yoshike Mine, a former Japanese diplomat and researcher at the Institute for Peace and Diplomacy in Tokyo. Some companies, he said, might balk at voluntary contributions to the forced labor fund if they are viewed as “payback” for wrongs that Japan says have already been addressed in a much earlier 1965 settlement between the two countries.
If Japanese companies make voluntary donations to the South Korean fund, “certainly that would shift the current narrative, which is that South Korea is pulling all the weight,” said Jiun Bang, assistant professor of political science and Asian studies at Colorado College.
But a South Korean court decision to seize Japanese corporate assets could undermine everything that Mr. Yoon has tried to put in place.
For now, the two governments have chosen to set aside history and focus on the need for strategic cooperation.
Both sides committed to military intelligence sharing, and Mr. Kishida said he wanted to resume “shuttle diplomacy” between the two countries.
Both leaders pledged to work together to discuss closer cooperation on economic security. Mr. Kishida suggested that they would try to resume a trilateral dialogue with China at a time when both Japan and South Korea have been drawing much closer in cooperation with the United States.
While the United States regards the improving relations between its two strongest allies in Asia as an important step to help counter China’s rising military and economic ambitions, Japan and South Korea are more economically and culturally interdependent with China.
Joining a new cold war between the United States and China is not in either Japan’s or South Korea’s best interests, said Daniel Sneider, a lecturer in international policy at Stanford University. “An interesting outgrowth of this rapid reconciliation,” he said, might be for Tokyo and Seoul to come together to “push the U.S. into a more ameliorative stance and find a more nuanced way to deal with China.”
The last time leaders of China, Japan and South Korea met together was in 2019 in Tokyo. Suggesting that such meetings should be revived “is a way to say this is not zero sum and this is not an anti-China development,” said Mireya Solis, director of the Center for East Asia Policy Studies at the Brookings Institution in Washington. “It’s smart diplomacy to be saying this.”
In a statement, Wang Wenbin, a spokesman for China’s foreign ministry, said that keeping “industrial and supply chains stable and unfettered is in the interest of all three countries and the entire region. China opposes certain countries’ attempts to form exclusionary cliques.”
Ironically, it is anti-Chinese sentiment that could be a binding factor in the rapprochement between Japan and South Korea.
In a recent survey, 81 percent of South Korean respondents expressed negative or very negative sentiments toward China, according to the Sinophone Borderlands project.
“I do think that perhaps anti-Chinese sentiment may cushion the potential backlash against the Japan-South Korea deal,” said Ms. Bang. “It becomes a little easier to stomach, because Japan does pose more of a lucrative country to cooperate with.”
Advertisement
France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
Presented by
Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
Xi, Cast as Peacemaker, Wades Into Russia’s War in Ukraine
China’s top leader, Xi Jinping, is expected to meet with President Vladimir V. Putin of Russia this month and speak with President Volodymyr Zelensky of Ukraine.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By David Pierson, Anatoly Kurmanaev and Marc Santora
China’s top leader, Xi Jinping, has cast himself as a global statesman, helping Saudi Arabia and Iran broker a deal to restore diplomatic ties while extolling the virtues of “Chinese solutions and wisdom” in solving the world’s biggest security challenges.
Now, Mr. Xi is putting himself at the center of Russia’s war with Ukraine, potentially positioning himself as a mediator to end the protracted fight.
The Chinese leader is expected to meet in person next week with President Vladimir V. Putin of Russia, and a call with President Volodymyr Zelensky of Ukraine could follow. China has already proposed a peace settlement, though it does not address important details such as whether Russian troops will withdraw. In announcing Mr. Xi’s visit to Russia, a Chinese official on Friday said it was “for the sake of peace.”
At stake for Beijing is its push for legitimacy as leader of an alternative world order to the one dominated by the United States, a role it has sought with growing urgency to resist what Mr. Xi described as Washington’s “containment, encirclement and suppression of China.”
Both Russia and Ukraine look at China as a potentially transformative power, one with enough clout to break the impasse. But both Moscow and Kyiv are also keenly aware that China could fundamentally alter the dynamics on the battlefield if it plays a more direct role in replenishing Moscow’s badly depleted arsenal.
“China’s international influence as a great power is required for peace now more than almost ever,” said Shi Yinhong, a professor of international relations at Renmin University in Beijing, reflecting Beijing’s own sense of its growing global importance following the deal between Tehran and Riyadh.
Building off that momentum and stepping into the fray of the war could help Mr. Xi achieve one of his most pressing needs: repairing Beijing’s relationship with Europe. With the Chinese economy struggling, he wants to prevent the region from aligning too closely with the United States on trade and investment restrictions targeting China.
To do that, analysts say Mr. Xi will likely need to demonstrate a strong enough effort to end Russia’s war, in a move to exploit splits within the European Union over the American push to counter China. If he can, it could help satisfy powers eager to ramp up economic engagement with Beijing, including Germany and France.
“Xi Jinping’s target is not Russia or Ukraine, but rather Western Europe,” said Danny Russel, a vice president of the Asia Society Policy Institute and a former U.S. assistant secretary of state. “Ultimately, what he’s trying to do is set it up so that in the eyes of the Germans and the French, he gave it a shot.”
For Moscow, the bar for peace talks is high. Russia has rejected Western demands to withdraw troops as a condition for talks. Mr. Putin, in meeting with Mr. Xi, will likely prioritize asking for help replenishing stocks of military-grade components and increasing exports to China to fatten the Kremlin’s war chest. It will also give Russia a chance to emphasize that it has not been isolated by the global community.
The State of the War
For Ukraine, China has long represented a potential lifeline, holding enough sway over Russia to influence the war. Mr. Zelensky, with Washington’s encouragement, has sought to hold talks with Mr. Xi for months. He even dispatched his wife, Olena Zelenska, to deliver to the Chinese delegation a letter requesting a meeting at the World Economic Forum in Davos, Switzerland.
China’s role is complicated. Beijing has sought to portray itself as a neutral bystander in the war but has continued to provide diplomatic and economic support to Russia.
Washington warned last month that China was preparing to provide lethal weapons to Russia and threatened to impose sanctions if it follows through. Beijing denied the allegation and has accused the United States of driving the two countries toward “conflict and confrontation.”
Analysts say it is unlikely China would take the risk of supplying Moscow with weapons and ammunition unless Russian forces were facing collapse. Beijing is prepared to back Mr. Putin, but only enough to help him remain in power and preserve a united front against the West.
“Beijing is agnostic about the conflict,” said Aleksandr Gabuev, an expert on Russia’s relations with Asia at the Carnegie Endowment for International Peace, a research group. “What it wants is to prevent a catastrophic Russian defeat, which could threaten Putin.”
Skepticism abounds in the West about Mr. Xi’s intentions in the war, given his conflicting goals and interests.
The position paper China released in February that outlined a political settlement to the war was widely criticized by Western leaders for lacking concrete plans and avoiding demands that could hurt Beijing’s ties with Moscow. Beijing has never condemned Russia’s invasion and parrots the Kremlin’s assertion that the war was provoked by the expansion of the North Atlantic Treaty Organization.
The deep ties between the two nuclear-armed powers are said to be enhanced by a personal affinity between Mr. Xi and Mr. Putin, who both declared a “no-limits” partnership shortly before Ukraine was invaded. Since then, Russia has grown increasingly reliant on China.
“There are no ties that are more important to Russia,” Mr. Gabuev said.
In announcing the three-day visit by Mr. Xi starting March 20, Russia said that the sides would discuss “issues of further development of the comprehensive partnership” between the two countries, as well as “deepening Russian-Chinese cooperation on the international arena.” In Kremlin practice, a state visit signifies the highest form of bilateral talks, usually reserved for the closest allies.
Discussing the visit on Friday, Wang Wenbin, a spokesman for China’s foreign ministry, said that “maintaining world peace and promoting common development are the purposes of China’s foreign policy,” adding that on the Ukraine issue, China has always stood on the side of peace, dialogue and historical correctness.”
Neither China nor Ukraine has announced a call between their two leaders, the protocol around which will be more complicated to navigate with Russia.
It remains to be seen whether Mr. Xi will raise the idea of peace negotiations during his visit, and seize on the momentum from the deal between Saudi Arabia and Iran.
That agreement was struck under vastly different conditions. Both sides had already held extensive talks and expressed a willingness to mend ties. Ukraine and Russia, on the other hand, remain locked in a bloody war in which neither side appears ready to negotiate an end.
“While the Chinese role in the Iran-Saudi agreement is eye-catching and shows that China is playing a bigger role on the international stage, its lessons do not apply well to the Russia-Ukraine situation,” said Dennis Wilder, former head of China analysis at the C.I.A.
China contends that the Saudi-Iran accord reflects its vision of a new style of global governance that emphasizes dialogue and communication over military deterrence and intervention. Beijing was able to serve as a credible mediator because it cultivated close ties with both Tehran and Riyadh and never exploited their differences, Chinese analysts say.
Any Chinese-led negotiations over Ukraine could hinge on how Kyiv views Beijing. Before the war, China and Ukraine had a blossoming relationship supported by growing trade in commodities and arms sales.
Though Ukraine has been careful about criticizing China’s tacit support for Russia’s invasion, Beijing’s inaction on the crisis for more than a year and its amplification of Kremlin propaganda about NATO aggression has undercut its credibility.
In some ways, the war has served Chinese interests. The conflict has provided Beijing with access to discounted oil from a heavily sanctioned Russia. It has also created a greater opportunity for Mr. Xi to drive a wedge between the United States and a war-weary Europe reluctant to experience another winter with high energy prices.
Most importantly, the war has prevented the United States from dedicating more attention and resources to Asia, where China presents a far greater long-term challenge to the Western-led world order than Russia.
“If I was sitting in Beijing, I would think this is a good thing,” said Theresa Fallon, the director of the Center for Russia Europe Asia Studies in Brussels. “The U.S. can run down its ammunition and artillery shells, and their attention is spread across the board instead of being laser-like focused on their pacing challenge, which is China.”
Mr. Xi is on a mission of “national rejuvenation,” underscoring what he perceives as the United States standing in his way. Mr. Putin’s complaints about NATO’s encroachment rings true to Mr. Xi, as the United States strengthens security ties in the region with Japan, South Korea, the Philippines and Australia..
And part of Beijing’s strategy to counter that pressure is to stake out a greater role in global stability to challenge U.S. influence.
“Compared to China’s previous diplomatic actions, it is a very proactive step forward,” said Wu Xinbo, dean of international studies at Fudan University in Shanghai. “China will play an increasingly active role on the international stage, especially in solving regional conflicts.”
Keith Bradsher Olivia Wang, and Ivan Nechepurenko contributed reporting.
Advertisement
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
{{ scope.legend }}
Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
Daily newsletterReceive essential international news every morning
Subscribe Take international news everywhere with you! Download the France 24 app
.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
Paris : un homme mortellement poignardé près de la place Stalingrad
Une agression mortelle a été perpétrée dans le nord-est de Paris en pleine journée. Un homme a été tué jeudi 16 mars près de la place Stalingrad située entre les 10e et 19e arrondissements de la capitale, relaie Le Parisien. La victime a été attaquée à coup de couteau vers 13 h, avant de décéder sur place malgré l’intervention des secours. Elle présentait une « perforation au niveau du thorax et du dos », a fait savoir une source policière comme le relaie le quotidien.
L’auteur présumé en fuite, une enquête ouverte
Le déroulé de cette agression mortelle est encore flou. Mais, selon un témoin, cet homme a été aperçu en train de traverser la route pour s’asseoir à côté d’un autre individu allongé sur des cartons sous le métro parisien. La victime a ensuite traversé à nouveau la rue et s’est effondrée au milieu de la chaussée. L’homme décédé n’avait pas encore été identifié jeudi soir par les forces de l’ordre. L’agresseur présumé est en fuite, après avoir quitté les lieux par le métro, relaie Le Parisien. Une enquête a été ouverte et confiée au 2e district de la police judiciaire de Paris.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Advertisement
Supported by
Ukraine Burns Through Ammunition in Bakhmut, Putting Future Fights at Risk
The military is using thousands of artillery shells a day as it tries to hold the eastern city, which could jeopardize a planned springtime campaign.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Thomas Gibbons-Neff, Lara Jakes and Eric Schmitt
The Ukrainian military is firing thousands of artillery shells a day as it tries to hold the eastern city of Bakhmut, a pace that American and European officials say is unsustainable and could jeopardize a planned springtime campaign that they hope will prove decisive.
The bombardment has been so intense that the Pentagon raised concerns with Kyiv recently after several days of nonstop artillery firing, two U.S. officials said, highlighting the tension between Ukraine’s decision to defend Bakhmut at all costs and its hopes for retaking territory in the spring. One of those officials said the Americans warned Ukraine against wasting ammunition at a key time.
With so much riding on a Ukrainian counteroffensive, the United States and Britain are preparing to ship thousands of NATO and Soviet-type artillery rounds and rockets to help shore up supplies for a coming Ukrainian offensive.
But a senior American defense official described that as a “last-ditch effort” because Ukraine’s allies do not have enough ammunition to keep up with Ukraine’s pace and their stocks are critically low. Western manufacturers are ramping up production, but it will take many months for new supplies to begin meeting demand.
This has put Kyiv in an increasingly perilous position: Its troops are likely to have one meaningful opportunity this year to go on the offensive, push back Russian forces and retake land that was occupied after the invasion began last year. And they will probably have do it while contending with persistent ammunition shortages.
Adding to the uncertainty, Ukrainian casualties have been so severe that commanders will have to decide whether to send units to defend Bakhmut or use them in a spring offensive, several of the officials said. Many of the officials spoke on the condition of anonymity because they were not authorized to discuss the matter publicly.
On Thursday Poland said it would send four Soviet-designed MIG warplanes to Ukraine, in what would be the first delivery of fighter jets by a NATO country and a sign that Western allies are committed to finding ways to enhance Ukraine’s chances.
But artillery has become the defining weapon of the war in Ukraine, including howitzers and mortars. Both sides have powerful antiaircraft systems, so the fighting is being waged largely on the ground. As the year-old war continues, a major factor in who perseveres is which side has enough ammunition and troops.
The State of the War
More than 200,000 Russians are estimated to have been wounded or killed since the start of the war. The Ukrainian figure is more than 100,000. Russia can conscript forces from its population, which is around three times the size of Ukraine’s, but both sides are contending with ammunition shortages. Russia’s formations are firing more ammunition than Ukraine’s.
“We need shells for mortars,” a Ukrainian soldier fighting in Bakhmut said in recent days. He said his battalion had not been resupplied. A Ukrainian tank commander, whose T-80 tank has been used in the city’s defense, said he had barely any tank ammunition left.
Another commander in a brigade that has been instrumental in holding Bakhmut posted on Facebook on Tuesday that there was a “catastrophic shortage of shells.” He described an incident in which his unit disabled an advanced Russian T-90 tank but was prohibited from firing artillery to finish it off because “it’s too expensive.”
The Pentagon estimated that Ukraine was firing several thousand artillery shells a day across the 600-mile front line, which includes Bakhmut, a city that is almost surrounded by Russian troops. Moscow’s forces control roughly half the city and are encroaching on the supply lines the Ukrainians need to defend the rest.
The United States hopes to produce 90,000 artillery shells per month, but that is likely to take two years. The European Union is pooling resources to manufacture and buy about a million shells. That, too, will take time. And a secret British task force is leading an effort to find and buy Soviet-style ammunition, which Ukraine primarily relies on, from around the world.
What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
Ukraine has roughly 350 Western-supplied howitzers and, even with battlefield losses and mechanical failures, significantly more Soviet-era artillery pieces.
“We have to support them more, to provide more weapons,” Lithuania’s vice foreign minister, Egidijus Meilunas, said in an interview on Wednesday. He cast doubt on the effectiveness of aging Soviet-era weapons and said, “The best solution would be to find possibilities to increase production in NATO member states.”
That is not easy, even for some of the most advanced militaries in the world. The United States and its allies did not stockpile weaponry in anticipation of supplying an artillery war. Hundreds of new tanks and armored vehicles that are being sent to Ukraine will certainly aid its advance, but without enough artillery support, their effect will be limited.
For now, the Biden administration remains confident that Bakhmut will not sap Ukraine’s ammunition and troops so much that it dooms a springtime counteroffensive. But the longer the battle rages, the more likely that is to change.
“The Ukrainians are taking casualties. I do not mean to underestimate that,” John F. Kirby, the White House National Security Council spokesman, said on Tuesday. “But they are not taking casualties on the size and scale that the Russians are.”
But numbers alone do not tell the story of Bakhmut, the site of one of the war’s bloodiest battles. The Kremlin-backed Wagner paramilitary group is using units of former prisoners to break through Ukrainian lines. That means battle-hardened troops from Ukraine are dying as they defend the city against less trained Russian foot soldiers.
Bakhmut is a small city, but it provides road access farther east and has also become symbolically important for both sides. “There is no part of Ukraine about which one can say that it can be abandoned,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said this month. His office announced plans this week to further bolster the city’s defenses.
The Biden administration has not put a timeline on the battle there, saying that only Ukraine could make a decision about whether to pull back or keep fighting.
Camille Grand, a defense expert at the European Council on Foreign Relations, who until last fall was NATO’s assistant secretary general for defense investment, said it was both politically important and militarily necessary for Ukraine to show that it would defend its territory. But, he said, “they need to demonstrate that it was worthwhile.”
That is not to say there are no tactical reasons for continuing the protracted slog in Bakhmut, he said. It could drain Russia of resources and prevent its troops from heading farther west, where it could conceivably win another breakthrough for Moscow.
“That would be the logic of expending so much blood and ammo on Bakhmut,” Mr. Grand said. “The alternative is that they got dragged into a situation that, in the long term, plays in Russia’s favor and now it’s difficult to get out of it.”
He added: “Is it correct to assess that the Ukrainians are tapping into their reserves, putting them in a more difficult position to do this open artillery barrage that would be needed to start an offensive against fortified Russian lines elsewhere?
“That’s the big question now.”
Natalia Yermak contributed reporting.
Advertisement
New York Times - World
Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Aida Alami
Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.
Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.
He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.
He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.
“This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.
Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.
His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.
Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.
They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.
But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.
They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”
After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.
His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.
The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.
While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.
“Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.
His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.
Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.
His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.
While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.
As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.
His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.
“I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”
Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.
His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”
In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:
“We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”
With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.
Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.
He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.
Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.
In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.
“I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
[Edito] Déchéance de nationalité : si loin du compte
La postérité préfère l’anecdote à l’idée, écrit Nicolás Gómez Dávila. Il est probable que la formule s’applique à la déchéance de nationalité. Ou plutôt à sa constitutionnalisation, appelée de ses vœux par François Hollande trois jours après les attentats du 13 novembre 2015, avant d’être abandonnée par le chef de l’État lui-même face à la bronca de sa majorité. Galvanisée, il est vrai, par une ministre de la Justice madone de la gauche : Christiane Taubira. Si l’ex-locataire de l’Élysée prétend, depuis son départ, que sa proposition a incité les politiques à “faire bloc” dans la tourmente – sacrée réécriture de l’histoire, quand on sait qu’elle a déchiré l’exécutif et brisé ses rêves de réélection -, l’essentiel est ailleurs. Certes, la déchéance de nationalité n’a pas valeur constitutionnelle. Il n’empêche qu’on y recourt aujourd’hui sans que grand monde s’en émeuve. Les indignés d’hier sont rentrés à la niche.
Déchoir de leur nationalité des individus qui prennent les armes contre leur propre pays est frappé du coin du bon sens.
Pour preuve, le 17 février dernier, le gouvernement a déchu de leur nationalité deux binationaux – une Franco-Turque et un Franco-Marocain – condamnés par la justice. En 2017, la première s’était vue infliger une peine de cinq ans d’emprisonnement pour avoir ciblé une salle de concert, deux cafés et un centre commercial. En 2019, le second avait récolté sept ans de prison pour avoir pris pour cibles potentielles des gendarmes, des policiers et un préfet. Si les avocats de la jeune femme se sont insurgés contre « l’affichage politique » d’une décision prise alors que leur cliente avait purgé sa peine, pas un élu n’a moufté. Même La France insoumise, si prompte à crier au fascisme, à soutenir envers et contre tout le « parti de l’étranger », pour reprendre l’expression de Jacques Chirac, s’est tue. Il faut dire que la Cour européenne des droits de l’homme, dans un arrêt du 25 juin 2020, a admis que la France post- Charlie pouvait faire preuve d’ « une fermeté renforcée [à l’égard] des personnes condamnées antérieurement pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ».
Connue pour son hostilité à la souveraineté des États et à la force publique, la CEDH a validé la déchéance de nationalité. Y compris à l’encontre d’individus condamnés pour terrorisme des années plus tôt. Pour une fois, l’Europe n’a pas désarmé la France au nom du “respect de la vie privée et familiale” et des “valeurs de l’État de droit”, totem de notre époque.
À première vue, que des cris d’orfraie n’aient pas accompagné la décision du gouvernement a de quoi réjouir. Déchoir de leur nationalité des individus qui prennent les armes contre leur propre pays, rêvant d’abattre la mère qui les nourrit, est frappé du coin du bon sens. Mais n’oublions pas qu’un tel mécanisme n’est qu’une goutte d’eau dans la lutte contre le terrorisme et l’islamisme, « des frères jumeaux qui s’épaulent et agissent par des moyens différents », comme dit Pascal Bruckner. Là réside peut-être le motif du désintérêt poli avec lequel cette affaire a été accueillie. Chacun sait que des déchéances de nationalité prononcées de-ci, de-là ne changeront rien. Et que la France, embarrassée par ses “revenants” de Syrie, traversée par l’islamo-gauchisme, est loin du compte.
*Ghislain Benhessa est docteur en droit et avocat. Dernier ouvrage paru : “le Totem de l’État de droit” (L’Artilleur).
BBC
China's Xi to meet Putin in Moscow next week
China's President Xi Jinping will travel to Moscow next week to hold talks with Russian President Vladimir Putin, officials say.
The Kremlin said they would discuss a "comprehensive partnership and strategic co-operation".
The visit comes as Beijing, an ally of Russia, has offered proposals to end the war in Ukraine, to which the West has given a lukewarm reception.
Western countries have warned Beijing against supplying Moscow with weapons.
This will be President Xi's first visit to Russia since Russian troops invaded Ukraine. He is due to have lunch with Mr Putin on Monday followed by talks on Tuesday.
A foreign ministry spokeswoman said China would uphold "an objective and fair position" on the war in Ukraine and "play a constructive role in promoting talks for peace".
The fact that the Chinese leader is coming signals Beijing's strong support for Moscow. There's no surprise about that: Putin and Xi share a similar world view, both embrace the idea of a multi-polar world.
Last year the two men declared their partnership has no limits. That's not strictly true.
Up until now China has not supplied Russia with lethal aid to help it win the war in Ukraine, though the US claims that China is considering doing so.
As for the declared partnership between Moscow and Beijing, Russia - with an economy a tenth the size of China's - finds itself increasingly in the role of junior partner.
China's peace proposals called for peace negotiations and respect for national sovereignty. But the 12-point document did not specifically say that Russia must withdraw its troops from Ukraine.
In February Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he wanted to meet Mr Xi - "I really want to believe that China will not supply weapons to Russia," he said.
Some US media have reported that Mr Xi and Mr Zelensky will speak by phone after the Chinese leader's visit to Moscow, but this is yet to be confirmed.
Kyiv has been pushing hard for some kind of engagement. Ukraine believes President Xi is making the visit to send a signal to the world that Russia has at least some allies.
In an interview with the BBC before President Xi's visit was announced, Mr Kuleba said: "I don't think China has reached the moment now when it wants to, when it's ready to arm Russia. Nor do I think that this visit will result in peace… The visit to Moscow in itself is a message but I don't think it will have any immediate consequences."
The message, Mr Kuleba said, was "that China and Russia are very close, close enough for the Chinese leader to visit his Russian counterpart, who is not doing very well.
"And I think this is the message to the entire world, to the West but also most importantly, to the non-West, that Russia is not alone, that China is talking to them."
The US is keen for Mr Xi and Mr Zelensky to be in contact. US National Security Council spokesman said it would be "a very good thing if the two of them talk".
Meanwhile, China's foreign minister on Thursday urged Kyiv and Moscow to restart peace talks as soon as possible during a phone call with Mr Kuleba, who in turn said the two had discussed the "significance of the principle of territorial integrity".
Related Topics
More on this story
China might give Russia weapons and ammo, US warns
China's war neutrality claim fades with Russia visit
What support is China giving Russia?
Valeurs Actuelles
Le 13 avril, retrouvez la rédaction de Valeurs actuelles lors d’une soirée festive
Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023.
Accédez à la billetterie en cliquant sur ce lien
Chers lecteurs,
Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !
Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.
À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.
🔴 13 avril 2023 : et si une nouvelle carrière débutait pour @GeoffroyLejeune ? 👀RDV pour le Grand Débat des Valeurs au Palais des Sports pour une soirée exceptionnelle avec la rédaction de VA !
🔗 Billetterie événement : https://t.co/nFxQyBvTe6#GrandDébatVA pic.twitter.com/sFE4HvFKdh
— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 8, 2023
Soutenez Valeurs Actuelles et recevez une invitation pour le Grand Débat des Valeurs
Chers lecteurs,
Vous pouvez désormais nous aider en réalisant un don défiscalisé. Le montant de la réduction d’impôts sur le revenu accordé aux particuliers est égal à 66 % du montant des sommes versées, prises dans la limite de 20 % du revenu imposable, et 60% si vous êtes une entreprise.
Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.
BBC
Ryan Reynolds' Mint Mobile sale to T-Mobile earns actor over $300m
Hollywood star Ryan Reynolds is the latest celebrity to make bank through savvy investments that are a world away from his onscreen acting performances.
The Canadian actor is set to rake in over $300m (£248m) after a telecoms firm in the US offered to buy a smaller phone network that he owns a stake in.
The co-owner of Welsh football team Wrexham AFC also sold a gin brand he co-owned in 2020 for a reported $610m.
He also still appears in films as one of the highest-paid actors worldwide.
The Deadpool star is expected to see a major payday after T-Mobile, the second largest mobile phone carrier in the US, agreed to purchase a company that Reynolds has invested in.
Reynolds owns a reported 25% of budget telecoms firm Mint Mobile, which is included in the $1.35bn deal with T-Mobile.
"We are so happy T-Mobile beat out an aggressive last-minute bid from my mom Tammy Reynolds," he joked in a press release announcing the sale.
The Detective Pikachu and Green Lantern A-lister has been actively involved in Mint's advertising campaigns through his firm Maximum Effort.
Maximum Effort has also created ads for Peloton, as well as his gin brand, Aviation American Gin, which he sold to spirits giant Diageo in 2020.
In a recent interview for the Wall Street Journal, he described the company's work as "fastvertising" - aiming to create short viral adverts.
"Everything we do is scrappy. It's fast, it's inexpensive, character over spectacle," he said.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Watch: King Charles and Queen Consort Camilla met Ryan Reynolds and Rob McElhenney on Wrexham's pitch
Reynolds began his acting career in the 1990s and has starred in films like Deadpool 2, Hitman's Wife's Bodyguard, The Adam Project and Free Guy.
He was the second highest-paid actor in the world in 2020, according to Forbes, regularly making over $20m per film, coming in behind Dwayne "The Rock" Johnson.
In a 2018 interview on daytime chat show Live with Kelly and Michael, he recalled his first acting gig in 1991 as a teenager with a side job delivering newspapers.
He said that the role paid $150.
"For me, I thought I was like a gajillionaire," Reynolds said. "For a 150 bucks a day it was like a dream come true."
In 2021 he bought Wrexham United AFC with Rob McElhenney, the co-creator of long-running cult comedy series It's Always Sunny in Philadelphia, in a deal worth $2.5m.
The pair went on to create a documentary series about the team titled Welcome to Wrexham.
In the past few years, rumours have swirled that he may seek to buy the Ottawa Senators hockey team.
Reynolds is one of many celebrities investing in non-acting projects.
Ashton Kutcher famously owns a venture capital firm with stakes in Uber, Skype and Airbnb. Snoop Dogg and Jared Leto are both investors in Reddit, to name just a few examples.
Despite his fortune, Reynolds continues to act. He is due to star in Deadpool 3 alongside actor Hugh Jackman playing the role of Wolverine next year.
Related Topics
More on this story
Football kit donated by Ryan Reynolds arrives
Football chairman in tears after Reynolds donation
Actor Will Ferrell spotted having a pint in Wrexham
Reynolds and McElhenney awarded freedom of city
King meets Hollywood stars on Wrexham pitch. Video, 00:00:59King meets Hollywood stars on Wrexham pitch
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Retraites : la Nupes votera la motion de censure du groupe Liot, annonce Jean-Luc Mélenchon
Au lendemain du recours à l’article 49-3 par le gouvernement pour faire adopter la réforme des retraites de force, l’opposition s’agite pour tenter de renverser le pouvoir. Elle a jusqu’à 15h ce vendredi 17 mars, pour déposer des motions de censure, qui ne seraient ensuite débattues que 48h heures minimum après le dépôt. Ce vendredi matin, Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs annoncé, sur les ondes de France Inter, que la Nupes avait décidé de renoncer à sa motion de censure pour se joindre à celle déposée par le groupe centriste Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), qui devrait être votée par des députés de droite opposés à la réforme. La motion de censure « transpartisane » de ce petit groupe, composé de vingt députés, est ainsi surveillée de près par l’exécutif.
À l’Assemblée, le groupe parlementaire Nupes ne présentera pas de motion de censure et votera celle du groupe Liot, annonce @JLMelenchon
« Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure », explique le leader de la @FranceInsoumise #le7930inter pic.twitter.com/iE1UmIjJtT
— France Inter (@franceinter) March 17, 2023
Donner plus de chances « à la censure »
« Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure et donc de retirer notre propre motion de censure au profit de la motion de Liot », a donc expliqué le fondateur de La France insoumise (LFI) sur France Inter. Avant de préciser : « Le vote de la motion de censure ne signifie rien d’autre que le refus du texte sur les retraites à 64 ans. » Jean-Luc Mélenchon dit également « refuser la banalisation du 49-3 », qui a déjà été déclenché à dix reprises par Élisabeth Borne.
Jeudi 16 mars en milieu d’après-midi, la Première ministre a en effet utilisé pour la onzième fois l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites sans vote de l’Assemblée nationale. Ce choix a déclenché une vague de colère et de contestation chez les personnalités politiques et les Français, qui sont descendus en masse dans les rues. Le Rassemblement national (RN) doit notamment déposer sa propre motion de censure ce vendredi.
BBC
Blindness and injuries reported after US recalls eyedrops
US health officials say that eyedrops may have killed one person and severely injured several others due to drug-resistant bacterial contamination.
The Centers for Disease Control and Prevention (CDC) have identified 68 patients across 16 states with a rare strain of Pseudomonas aeruginosa.
The strain had never been found in the US before this latest outbreak.
In addition to the one death, eight patients have suffered vision loss, and four have had eyes surgically removed.
Most of the patients diagnosed with the infection reported using eyedrops and artificial tears, according to the CDC.
Ten different brands were initially identified as possibly linked to the outbreak, the CDC said. Eyedrops that are made in India and imported to the US under two brands were subsequently pulled from shelves in January and February.
In January, the CDC warned people to stop using EzriCare Artificial Tears and Delsam Pharma's Artificial Tears. The next month, the company that owns the brands - Global Pharma - issued a voluntary recall following a formal recommendation from the Food and Drug Administration (FDA).
Opened bottles taken from patients were found through testing to contain the bacteria, the CDC said. Unopened bottles are currently being tested to determine whether contamination occurred during the manufacturing process.
Last week, a woman in Florida sued the drug company, claiming that an infection she suffered after using their product forced doctors to remove one of her eyes.
A lawyer for the woman blamed the contamination on a lack of preservatives in the eyedrops.
"There's likely many more people who have suffered infections who are unaware," lawyer Natasha Cortes told NBC News.
A representative for EzriCare has said that testing so far has not definitively linked the outbreak to their products.
"To the greatest extent possible, we have been contacting customers to advise them against continued use of the product," a spokesperson said.
"We also immediately reached out to both CDC and FDA and indicated our willingness to cooperate with any requests they have of us."
The CDC said that anyone who has used the recalled products and are now experiencing symptoms should contact a doctor.
Symptoms include yellow, green, or clear discharge from the eye, discomfort or pain, redness, blurry vision and increase sensitivity to light.
Last week, the FDA published separate recall notices for some eyedrop products distributed by Pharmedica and Apotex after the companies said they voluntarily pulled them from shelves.
Eyedrops and eyewash products were used by approximately 117 million Americans in 2020, according to Statista, a market research firm.
Related Topics
Related Internet Links
Global Pharma Healthcare Issues Voluntary Nationwide Recall of Artificial Tears Lubricant Eye Drops Due to Possible Contamina
Известия (RUS)
В РАН заявили о желании Индии видеть РФ одним из центров силы после спецоперации
Индия надеется, что конфликт на Украине закончится как можно скорее, при условии, что Россия останется одним из центров силы. Об этом 17 марта заявил руководитель группы Южной Азии и региона Индийского океана ИМЭМО РАН Алексей Куприянов.
По его словам, после начала российской спецоперации и ввода Западом санкций против Москвы, Индия оказалась «буквально залита российской нефтью, засыпана российскими удобрениями», а спрос на индийскую продукцию «бешено возрос».
«У нас товарооборот перед СВО болтался на уровне $11 млрд перманентно, это считалось большим достижением. Я не буду сейчас говорить, сколько он достигает, потому что, насколько я знаю, официальные цифры пока не обнародованы. Но это фантастический рост. И при чем это еще без учета серого рынка, без учета реэкспорта через третьи страны. На самом деле наш товарооборот вырос дичайшими темпами», — сказал эксперт.
Куприянов сообщил, что индийцы всегда относились к России как к сильной в военном плане державе, но при низком товарообороте экономического интереса не было. В настоящее время ситуация изменилась, подчеркнул собеседник «Известий».
«Сейчас интерес начинает пробуждаться, будет расти дальше. Идеальное окончание конфликта на Украине для Индии — как можно более быстрое, во-первых. Во-вторых, ситуация, при которой Россия могла бы сохранить роль одного из центров силы, потому что РФ в индийско внешнеполитическом планировании играет роль именно полюса силы в будущем многополярном мире», — заключил эксперт.
Слон бьет ферзя: Индия успешно ведет многовекторную политику
Дели продолжит импорт российской нефти вопреки западному эмбарго
Подробнее об этом слушайте в подкасте «Такая разная и сложная Индия».
11 марта стало известно, что Россия впервые в истории вошла в топ-5 крупнейших торговых партнеров Индии. По данным индийского министерства торговли и промышленности, товарооборот двух стран по итогам 10 месяцев финансового года, который начался в апреле 2022 года и закончится в марте 2023 года, достиг рекордных $39,8 млрд.
При этом Индия экспортировала в Россию товаров на $2,5 млрд, а импортировала — на $37,3 млрд, из чего следует, что дефицит ее торгового баланса составил $34,8 млрд.
В конце февраля сообщалось, что авиационные власти России и Индии договорились об увеличении количества рейсов между странами.
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : face aux députés LR tentés de cosigner une motion de censure, Marleix tape du poing sur la table
Un rappel à l’ordre qui n’est pas passé inaperçu. Olivier Marleix a recadré les députés Les Républicains (LR) qui seraient tentés de cosigner une motion de censure, en marge d’une réunion du groupe organisée à l’Assemblée nationale ce mardi 14 mars. Comme l’a rapporté Le Figaro, qui s’appuie sur des propos tenus par plusieurs participants à cette réunion, le patron de la droite à l’Assemblée a émis une mise en garde très claire : si un député devait cosigner une motion de censure, il serait alors exclu du groupe Les Républicains.
Olivier Marleix et Eric Ciotti sur la même longueur d’onde
Un élu a confié au quotidien national qu’il était fait allusion à une motion de censure déposée avec les élus du groupe Liberté, indépendants, Outre-Mer et territoire (LIOT). Et le même élu d’apporter cette précision : « Olivier Marleix a annoncé que celui qui dépose une motion de censure avec LIOT ira siéger avec LIOT. » Aussi, selon les informations du même journal, le patron de la droite à l’Assemblée a jugé que « le dépôt d’une motion de censure demand[ait] un projet de gouvernement commun », ce qui « n’est pas le cas ». Un point de vue que le président des Républicains, Eric Ciotti, semble partager. Comme le soulignent nos confrères, ce dernier a souligné qu’il n’y aurait aucune motion de la part de LR sur les retraites. Et pour cause, dans la négociation avec le gouvernement, le parti a obtenu un grand nombre d’arbitrages.
Dimanche 12 mars, invité de l’émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde, Jordan Bardella avait, de son côté, affirmé que « des discussions » avaient lieu « à l’Assemblée nationale », en vue d’une motion de censure commune. « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible », avait fait savoir le président du Rassemblement national (RN), sur le plateau. L’eurodéputé avait jugé qu’il était « dans l’intérêt de tous les Français [et] du modèle social français, que les oppositions […] se mettent d’accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement, si le choix du 49.3 [devait être] fait ».
New York Times - World
In Myanmar, Atrocities Rise as Army Comes Under Pressure
Advertisement
Supported by
The rebellion against military rule is gaining strength, and analysts say soldiers are responding with increased brutality.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Richard C. Paddock
When the soldiers from Myanmar’s notorious army reached the village of Nanneint, the residents fled. Some took refuge in the basement of a nearby Buddhist monastery.
“They thought the soldiers wouldn’t kill monks and people inside the monastery,” said one resident, Khun Htwe, who fled to another village.
But the monastery was no sanctuary. On Sunday, ethnic rebels fighting Myanmar’s military regime said they had found the bullet-riddled bodies of 22 people there, slaughtered by the army.
A gruesome video taken by a fighter with the Karenni Nationalities Defense Force, posted on Facebook, shows the victims lying on bloodstained ground or slumped against the monastery wall, which is pockmarked with dozens of bullet holes. Among the dead are three monks in saffron robes.
“It appears they were lined up and shot in the head,” Khu Ree Du, a rebel soldier who saw the bodies, said by telephone.
Since Myanmar’s army — which has a long history of atrocities against civilians — seized power two years ago, a resistance that began with peaceful protests has become an increasingly well-armed rebellion. Analysts who follow the conflict say the army is coming under pressure as the rebels gain strength, and that it is resorting to even bloodier tactics, like the killings near Nanneint.
“Now we are talking beheadings, disembowelings and massacres, and this clearly reflects frustration and fury at field level in the military,” said Anthony Davis, a Bangkok-based security analyst with the Jane’s group of military publications. “It also reflects a broader strategy based on terrorizing the resistance’s civilian support base — which is to say, most of the population.”
Ye Zaw, a doctor, said on Thursday that all 22 victims at the monastery had been tortured, some cut or burned with cigarettes.
Most were shot in the head at close range, said Dr. Ye Zaw, who examined the bodies for the shadow National Unity Government, which considers itself Myanmar’s legitimate government. Its human rights minister, Aung Myo Min, said the victims were all civilians and called the killings “a war crime committed by the military.”
The junta’s spokesman, Maj. Gen. Zaw Min Tun, said in a statement that clashes began in the Nanneint area earlier this month, when “terrorists” from outside the region took up positions and the military tried to drive them out.
“Misinformation was disseminated that villagers were killed,” he said. The general declined to take calls from The New York Times.
The conflict raging now is a far cry from the early resistance to the February 2021 coup. In those first months, protesters fought soldiers and the police with slingshots and air guns made with plastic pipe.
After the demonstrations were crushed, many protesters left the cities and allied themselves with armed ethnic groups that had battled the military for decades. Together, the ethnic armies and the more recently formed Public Defense Force now hold much of the countryside, while the military controls the major urban areas.
Factories in two areas held by ethnic armies manufacture assault rifles and grenade launchers, which have been spreading throughout the country, Mr. Davis said. Other weapons, including M16s and M4s, are smuggled across the border from Thailand.
Drawing on the expertise of engineers and tech experts who fled to rebel-held territory, a cottage industry has sprung up to produce IEDs and adapt drones to drop explosives on enemy targets, Mr. Davis said.
“What we have seen over the past year is a remarkable improvement in the level of organization and weaponry now used by resistance forces,” he said. “It is still David and Goliath, but David is looking increasingly cocky and combative.”
The Tatmadaw, as the military is called, is perhaps most infamous for its ruthless campaign against Rohingya Muslims in 2017, which killed at least 24,000 people and drove more than 700,000 across the border into Bangladesh, where most still live in squalid refugee camps.
During the protests against the coup in 2021, soldiers and the police gunned down demonstrators and bystanders, including young children. Many were shot in the head. Last October, military jets bombed a concert in Kachin State and killed 80.
With the Tatmadaw facing an increasingly well-armed resistance, the regime placed 40 townships under martial law in February, adding to the 10 that already had been. The declaration sent troops the message that anything goes, Mr. Davis said.
Since then, there has been a surge in military atrocities, including the beheading, disembowelment or dismemberment of nearly two dozen rebels and civilians this month in Sagaing Region.
“All these crimes are not mere human rights abuses,” Myanmar’s ambassador to the United Nations, Kyaw Moe Tun, who was appointed before the coup, said in a speech to the General Assembly in New York on Thursday. “They are part of the military junta’s systematic, widespread and coordinated attacks against the civilian population.” He held up photos of the bodies at the Nanneint monastery.
But Mr. Davis said the resistance was now too big and well armed for the Tatmadaw to bring it to heel with increased brutality.
“The military is a large and robust organization, but it is also severely undermanned and overstretched, and obviously that creates vulnerabilities,” he said. “It is hard to see politically or militarily what more they can bring to the fight.”
Tom Andrews, the United Nations special rapporteur on human rights in Myanmar, called for a coordinated international approach to the conflict, like the coalition supporting Ukraine against Russia’s invasion. “This is the forgotten war,” he said in an interview.
For soldiers to massacre monks and other civilians in a monastery is a sign of how far the junta is willing to go in terrorizing the population, Mr. Andrews said.
“They are losing ground and they understand they are losing ground,” he said.
He cited a leaked memo from a December meeting of senior junta officials, who concluded that the resistance was beyond their control and that rebel attacks would escalate this year. The document was posted online by a Burmese-language news outlet, Khit Thit Media.
According to the memo, officials said the resistance forces’ capabilities had grown so dramatically that instead of sneak attacks, they were staging artillery assaults with makeshift 107 mm rocket launchers. Officials also complained they were having trouble gathering intelligence, and that money budgeted to pay informants was going unspent.
“The response of the junta to their increasingly perilous position is to double down on brutality,” Mr. Andrews said. “What they don’t realize is that it has the opposite effect of what they intend. It is increasing the resolve of the people to oppose the regime.”
In a statement Thursday condemning the Nanneint massacre, the National Unity Government and groups allied with it urged the international community to impose sanctions blocking the sale of jet fuel, weapons and technology to the junta.
Nanneint, a village just 50 miles east of the capital, Naypyidaw, is in a part of Shan State that has largely remained under the military’s control. During the fighting there, military jets bombed the village, said Mr. Khun Htwe, the villager. Soldiers burned about 60 houses, he said.
“The Myanmar army treats the people as enemies,” he said. “The Myanmar military will kill anyone if their interests are affected.”
Advertisement
Известия (RUS)
СМИ отметили желание США использовать Грузию для разжигания конфликтов к югу от РФ
США собираются использовать Грузию в целях разжигания конфликтов на южных рубежах России, заявил журналист Myśl Polska Матеуш Пискорский 14 марта.
«Грузия сейчас осталась единственным плацдармом Вашингтона на Кавказе», — написал он.
Государства, которые стараются избежать участия в конфликте между Западом и РФ, расплачиваются по-крупному за это, потому что сталкиваются с непредвиденными трудностями, Грузия — самый актуальный пример, отметил обозреватель.
«Одно можно сказать наверняка: вокруг России вспыхнут новые пожары. Их поджигателям судьбы народов, сгорающих в это огне, совершенно безразличны», — заключил Пискорский.
Революция с чурчхелой: для чего власти Грузии идут на уступки оппозиции
Правительство выполнило один ультиматум, но получило новый
7 и 8 марта в Тбилиси прошли масштабные акции протеста, после того как грузинский парламент страны в I чтении принял законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагал создание реестра неправительственных организаций и СМИ, которые финансируются из-за границы. 9 марта волнения продолжились. В итоге правящая партия «Грузинская мечта» и партия «Сила народа» совместно объявили об отзыве законопроекта из парламента.
Позже, 11 марта, бригадный генерал Грузии Тристан Цителашвили поделился с «Известиями» мнением, что протесты в Тбилиси — спланированная спецслужбами США провокация для смены власти. Он добавил, что Штаты хотят открыть в Грузии второй фронт.
На следующий день глава грузинского правительства Ираклий Гарибашвили дал обещание не допустить открытия в стране второго фронта украинского конфликта. Политик указал на то, что Киев целенаправленно отправил экс-президента Грузии Михаила Саакашвили на родину для дестабилизации ситуации в стране и втягивания ее в украинский конфликт. По словам Гарибашвили, «для Украины было бы своего рода облегчением, если бы Россия перенесла внимание в сторону Грузии».
10 марта глава МИД России Сергей Лавров сказал, что протесты в Грузии в отношении законопроекта об иноагентах стали лишь поводом для попытки силовой смены власти, а сама ситуация очень напоминает майдан на Украине.
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : défaite par chaos
Sale journée pour flâner dans ce coin de la capitale. Depuis l’esplanade des Invalides, un couple de visiteurs tente de s’engager sur le Quai d’Orsay, direction l’Assemblée nationale. Leur excursion se voit stoppée net par des cordons de sécurité. En face d’eux s’étendent seulement de longues colonnes de véhicules de la gendarmerie qui s’étirent jusqu’au pont de la Concorde. Un policier à l’anglais balbutiant tente de leur faire comprendre qu’ils n’ont pas choisi le meilleur jour pour visiter le temple de la démocratie française. Une manifestation approche.
En ce début d’après-midi, les plus farouches opposants à la réforme des retraites ne se sont pas encore rassemblés par milliers autour de l’obélisque égyptien, prêts à ériger les barricades pour une partie de la soirée, mais tout laisse à croire que le gouvernement s’apprête à leur donner une justification suffisante pour venir exprimer un mécontentement collectif.
La lancinante rumeur des dernières heures est devenue réalité. Après moult tergiversations, le gouvernement s’est finalement résolu à activer le levier démocratique de la discorde, le sacro-saint « 49-3 », celui qui « engage la responsabilité du gouvernement » sur un texte. Autre définition admise : celui qui permet de passer outre un vote potentiellement explosif. Si quelques ministres confiants balayaient d’un revers de main l’hypothèse d’une nouvelle utilisation de l’article controversé ces derniers jours, Emmanuel Macron se montrait, lui, bien plus mesuré.
Mercredi soir, lors d’un dîner à l’Élysée auquel était convié le gratin de la majorité relative, le chef de l’État avait ouvertement évoqué une possible dissolution de l’Assemblée nationale en cas d’échec lors d’un éventuel vote. Ou l’art de remobiliser les troupes tout en faisant pression sur des députés Les Républicains à la fois clefs de voûte du scrutin et victimes collatérales désignées en cas d’élections législatives anticipées.
On n’est pas dans House of Cards…mais pas loin
La manœuvre en question n’a visiblement pas suffi à rassurer les craintes du président, pas plus que celle entreprise par son ministre de l’Économie. Une députée LR témoigne chez nos confrères du Parisien de l’étrange coup de téléphone qu’elle a reçu de Bruno Le Maire. Un appel dans lequel le locataire de Bercy aurait tenté de la « convaincre du bien-fondé de la réforme tout en glissant que le gouvernement saurait être « attentif » à sa circonscription… » Branle-bas de combat chez les opposants, qui dénoncent une bonne vieille tentative de corruption politicienne. « On n’est pas dans Game of Thrones ou House of Cards ! », tance Marine Le Pen au micro d’Apolline de Malherbe.
Pourtant, on s’en est dangereusement rapproché. Jeudi, au moment de mesurer pour la dernière fois le rapport de force parlementaire, le constat est sans appel : les prévisions de votes faites en interne sont justes. Trop justes pour un Emmanuel Macron qui a fait de la réforme des retraites la mesure phare de son règne, celle qui doit lui permettre de laisser sa « trace dans l’Histoire » tant désirée. Impossible, dans ces conditions, de risquer une défaite démocratique. Ce sera donc un 49-3. Le centième de la Ve République. « Je considère qu’en l’état, les risques sont trop grands », lâche le chef de l’État devant ses ministres lorsqu’il leur annonce officiellement la suite des événements.
Tout un symbole pour un terrible aveu de faiblesse. Elisabeth Borne n’a jamais réussi son pari, qui ne semblait pourtant pas insurmontable : sécuriser une majorité assurée des voix des 61 députés LR. Les tête-à-tête positifs avec Olivier Marleix, patron du groupe, et Eric Ciotti, président du parti, n’auront pas suffi à éteindre les réticences qui parcourent le groupe parlementaire.
Pire encore, la Première ministre, pas franchement aidée par l’étonnant mutisme de son Président, n’a pas non plus réussi à fédérer son propre camp. Ensemble, cet étrange assemblage hétéroclite où chaque membre constituant cherche avant tout à grappiller des parts du gâteau centriste à ses voisins, a montré les limites de son projet. Plusieurs élus MoDem ou Horizon n’ont jamais caché leurs intentions de ne pas prendre part à l’éventuel vote.
Le show insoumis
Il n’a donc pas fallu attendre longtemps après l’annonce d’Emmanuel Macron pour que les premiers contestataires internes s’avancent. « Nous aurions dû aller au vote, j’oscille entre déception et colère », souffle le député LREM des Côtes-d’Armor Eric Bothorel. « Nous devions cela à nos oppositions. » À la sortie d’un Conseil des ministres organisé manu militari en début d’après-midi, plusieurs ministres font part de leur inquiétude quant aux conséquences d’une telle décision sur le mouvement de contestation sociale. Emmanuel Macron reste fidèle à la ligne qui a dicté ses actions depuis le début de la « séquence retraite » : la colère de la rue n’est qu’une ire passagère qui ne cesse de faiblir de semaine en semaine. Reste à affronter une autre colère…
15 heures sonne dans les allées du Palais Bourbon. Les députés se pressent à leur siège numéroté. Ouverture de la séance. Problème : les membres du gouvernement, pris de court par le Conseil des ministres et un dernier conciliabule d’avant-bataille, ont raté l’appel. Interruption de séance. « Ils ne sont même pas foutus d’arriver à l’heure pour leur enterrement…», raille un député de la Nupes. Cinq minutes plus tard, ils sont fin prêts, assis en première loge pour assister à la furie insoumise.
Élisabeth Borne s’avance vers la tribune. Une première Marseillaise se lance à l’extrême gauche de l’hémicycle. Les députés de l’union de la gauche ont prévu des pancartes pour l’occasion. On y lit « Démocratie » ou « 64 ans, c’est non ! ». La Première ministre ne tente même pas de prendre la parole. Nouvelle interruption de séance. « Il faut reconnaître qu’ils sont bons… On a été pris de court », concède un député du Rassemblement national. Sur les bancs marinistes, certains ont hésité à se joindre à leurs adversaires insoumis, le temps d’un chant patriotique. Sébastien Chenu, lui, a improvisé sa propre pancarte : « Madame, il faut partir ».
Manifestation : un 49-3, et ça repart ?
« On a senti le fiasco venir », avoue le socialiste Jérôme Guedj. Fidèle à son habitude, la Nupes a préparé son show. « On nous a dit que le président de l’Assemblée nationale n’avait, apparemment, pas le droit d’interrompre La Marseillaise. Du coup… », souffle un député insoumis. Difficile de retrouver la trace de la loi, ou même de la règle de bienséance, avancée par les chantres de l’union de la gauche, mais force est de constater que cela fonctionne. La seconde Marseillaise entonnée à la reprise des « débats » n’a pas non plus été interrompue par Yaël Braun-Pivet. De quoi rendre fier Jean-Luc Mélenchon. Le lider maximo de La France insoumise s’est discrètement frayé un chemin vers l’Assemblée. Pour rien au monde il n’aurait raté ce moment. Il ne peut cacher un sourire non feint devant les images de ces insoumis braillards tant elles correspondent à sa vision du combat politique.
Le bonheur de « Méluche » a une autre origine : il n’en revient pas du cadeau qu’Emmanuel Macron vient de lui offrir. Sortir le 49-3 sur une réforme des retraites particulièrement impopulaire, qui attise la vindicte populaire et galvanise une force syndicale unifiée pour l’occasion ? L’ancien militant trotskiste qui sommeille en lui jubile. Il n’en demandait pas plus pour raviver les braises de la contestation. Les manifestations, les scènes de tensions, de dégradations vécues hier soir à travers la France ne peuvent que lui donner raison.
Avantage de la bordélisation nupesienne : personne ne s’est trop attardé sur les mines fermées affichées dans les rangs républicains. Bientôt pourtant, tous les regards se tourneront vers ces 61 députés, dont l’importance s’apprête à être décuplée. Avec les motions de censure qui s’annoncent, les opposants ne peuvent plus compter sur le soutien précieux de ces quelques élus réfractaires issus de la majorité, prêts à s’abstenir lors du vote du texte. Les députés RN, Nupes ou LIOT (les indépendants) ont tous sorti leurs calculettes pour arriver, in fine, au même résultat : pour faire tomber le gouvernement Borne, ils ont besoin d’au moins 25 députés LR.
Pour Les Républicains, l’heure est à la clarification
Après des semaines à jouer les équilibristes, entre le « parti de gouvernement » prêt à travailler « en responsabilité » avec le gouvernement et celui d’opposition qui veut se montrer intransigeant sur certaines mesures de la réforme, voilà LR face à sa grande clarification. Au fond, qui sont ces Républicains ? Les simples « béquilles » de la macronie, comme leurs détracteurs s’adonnent à les décrire ? Ou bien les seuls à pouvoir sensiblement infléchir la position du gouvernement sur la question des retraites ?
Il fallait en tous cas explorer les recoins cachés du Palais Bourbon pour mettre la main sur un élu LR capable de répondre aux nombreuses interrogations des journalistes – et des autres députés – sur l’avancée de leur réflexion. Les Républicains se sont rapidement isolés pour une réunion de crise. « Il ne faut pas rajouter du chaos au chaos », assure Eric Ciotti à ses camarades députés. Pour lui, comme pour Olivier Marleix, soutenir une motion de censure, qui plus est portée par des députés LFI ou RN, serait irresponsable. Aurélien Pradié, figure de proue de l’aile sociale du parti, évincée de son poste de vice-président pour s’être opposé à l’Etat-major LR lors des débats sur la réforme, n’est pas totalement de cet avis. Lui souhaite que le parti dépose sa propre motion. Un vote interne s’organise. Résultat : 10 sont pour, 35 sont contre, 3 se sont abstenus.
Fin de l’histoire ? Ce serait mal connaître le caractère de certains, bien décidés à tester la solidité du leadership d’Eric Ciotti. À peine ce dernier avait-il conclu une rapide intervention devant les caméras pour justifier la position officielle de son parti que les « frondeurs » repartaient à l’attaque. Ici c’est Pradié, encore lui, qui assure qu’il « n’exclut pas » de voter l’éventuelle motion de censure transpartisane déposée par les élus LIOT, celle que les députés RN et Nupes devraient également soutenir. Là c’est son camarade Ian Boucard qui franchit clairement le Rubicon : « Je voterai la motion de censure du groupe LIOT ».
Un modeste groupe de députés indépendants, dirigé par l’indéboulonnable Charles de Courson, qui est député depuis 1993, se retrouve au cœur d’une entreprise improbable visant à renverser le gouvernement ! « On entre dans le bizarre », avait promis Emmanuel Macron à ses proches au soir du second tour des élections législatives l’année dernière. On y est.
BBC
SANS TITRE
Located on the 58th parallel north, Canada's subarctic town of Churchill, Manitoba, has a population of just 900 permanent residents. But this low population count more than compensates for the 500,000 visitors who travel here throughout the year. They come for the Arctic wilderness, the infamous polar bears, the playful beluga whales, and of course – perhaps the most special of all – the Aurora Borealis.
The cuisine of Churchill is just as diverse as its landscape, incorporating tundra fare of wild game like caribou and elk, fish such as trout and burbot, vegetables like leafy greens and potatoes, and Arctic berries. And for a lucky few adventurers who make it this far up north, there's an unforgettable way to experience it all.
On select days in February and March, travellers can board a Tundra Buggy (a large, roving vehicle that is custom built for polar bear viewing) and embark on a remote culinary journey over the frozen Churchill River surrounded by the vast subarctic wilderness, frozen fields and huge snowbanks caused by the drifting snow. After a short drive across the spawling frozen landscape, guests will arrive at the banks of the frozen river overlooking Hudson Bay, where Dan's Diner – an unusual popup restaurant – awaits.
Seated in a converted Tundra Buggy featuring panoramic windows and overhead skylights, diners are able to view the Aurora Borealis while enjoying an exquisitely curated, multi-course menu featuring regional and local fare inspired by land and sea. Churchill lies directly below the aurora oval, which makes it one of the best places to see the Northern Lights with more than 300 nights featuring auroral activity.
On select days in February and March, popup restaurant Dan's Diner serves a multi-course menu (Credit: Abby Matheson)
This movable dining hall is part of Frontier North Adventures Tundra Buggy Lodge and is affectionately named after Dr Dan Guravich, a photographer and polar bear enthusiast who first came to the area in 1979. In 1983, Guravich converted an old school bus into a mobile kitchen that served simple basic meals of corned beef, potatoes and spaghetti carbonara to lodge guests. Cooking out on the remote tundra was Guravich's specialty, so the diner honours his legacy and love for the area.
Dan's Diner operates for four to five weeks during Northern Lights season when the river freezes. Travellers can either book individual dinner reservations or the experience can be part of a larger tourism package with Frontiers North Adventures.
The buggy has one long table that seats 20 guests and includes smaller two-person tables as well. The meal is typically six to eight courses depending on the produce available.
These days, the meals are a bit more sophisticated, thanks to the culinary expertise and creative prowess of chef Connor Macaulay, who is in his second season as a Dan's Diner chef.
"The dishes we make are inspired by this area and reflect the flavours and tastes of the community of Churchill. We incorporate Manitoba growers, producers, fishermen and butchers as much as we can," said Macaulay. "Meats like elk, bison and wild boar come from a certified butcher in Winnipeg, local fishermen provide fresh fish, and berries are delivered and frozen for use offseason from a Churchill resident who forages them in summer."
The meals are all prepared in the lodge about 8km away, but the plating and final touches are added while in the buggy just before being served. Once guests arrive, they are greeted with drinks and appetizers as Macaulay and his team introduce themselves and set the stage for the rest of the evening.
Jasteena Dhillon, a lawyer from Toronto, and her niece were recent guests while on a Northern Lights tour. "We loved the experience of dining at Dan's. We were served a gourmet tasting menu that represented the best Canadian foods. I particularly liked the elk tourtiere (meat pie), bison meatballs and the leek and potato soup," she said. "After a day of dog sledding, it was a perfect meal."
Chef Connor Macaulay incorporates foods from Manitoba growers, fishermen and butchers (Credit: Abby Matheson)
She added that as the meal progressed, the sky exploded with colours and patterns of the Northern Lights. "This magnificent finale went perfectly with the delicious butterscotch sticky toffee pudding."
Dan's Diner is not just for guests of Frontier North Adventures. Every year the diner hosts a couple of "locals' nights" where Churchill residents are invited to wine and dine under the night sky. "I love these nights when residents can visit and see all that we are doing. It truly is a very special community, and this is our way of saying thanks," said Macaulay.
The shared experience of watching Nature's greatest lightshow overhead while dining is something most patrons of Dan's Diner remember fondly. "To be presented with a beautifully curated six-course menu of Arctic fare and excellent paired wines in a simple but elegantly appointed Tundra Buggy out on the frozen tundra, as the sky seemed to dance and ripple above, was thrilling and a once-in-a-lifetime experience," said another guest, Mary Mogford from Newcastle, Canada. "This was even more fun because my family in England were messaging me that the Northern Lights had been visible that night all over the British Isles."
Dan's Diner features panoramic windows and overhead skylights (Credit: Frontier North Adventures)
One of Macaulay's favourite parts of the meal happens at the end of the night. The buggy drivers set up a bonfire along with a small ice bar, and everyone is encouraged to socialise and mingle over a glass of Scotch.
"Honestly, it is the best part of the evening. Everyone is relaxed and having a good time. And when the lights dance over our heads, we thank the stars for great friends, wonderful colleagues and that breath-taking feeling of being alive to experience nature at her finest."
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
---
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
BBC
Richard Wagner, Hunter S Thompson, Elton John and Led Zeppelin all refer to Valhalla in their work
The US writer Mark Twain famously wrote: "There is no such thing as a new idea. We simply take a lot of old ideas and put them into a sort of mental kaleidoscope. We give them a turn and they make new and curious combinations." This is particularly true of storytelling. I am a novelist, and teach creative writing. In this discipline, the premise that there are seven basic plots (as outlined in a book of the same name by Christopher Booker) holds sway.
More like this:
- Why we've got Vikings all wrong
- Britain's most chaotic traditions
- The original male model
The stories we tell reflect who we are, as both individuals and societies, at any given time. Reading stories from centuries' past, it's reassuring to discover that while times change, human instincts and emotions are more constant and universal. The joy of reading is to commune with other people through the stories they have left behind – but to recognise in their worlds something of our own.
A new book, The Norse Myths that Shape the Way We Think by Carolyne Larrington, a professor at Oxford University, explores the contemporary resonances of Norse myths, and examines their reimagining in popular culture. "The Norse myths are important because they take place in a landscape which for people in Britain and the English-speaking world, we recognise as being like our own," Professor Larrington tells BBC Culture. "And unlike Greek and Roman myths, they portray a world which is finite. Its inhabitants are marching towards the end of time. So they have a note of pessimism which resonates in a more secular world."
Despite this, they are not without hope or enlightenment. From an elegiac exploration of the environment, musings on masculinity and a reckoning with existence, these ancient Nordic myths underpin many of the ways we think today
1 Green myth
Where biblical texts and other legends attributed floods, plagues and pestilence to the wrath of God or the gods, the story of Yggdrasill resonates more in a world that is alert to the impact of man. A version of the tree of life, Yggdrasill stands at the centre of the Old Norse universe. Its branches reach up into the heavens; its roots go down into the world of the dead and frost giants. The animals that live on it both thrive and damage it. When the end of the world comes, the tree groans and totters but we are not told whether it will fall.
"Yggdrasill is a model for our environment that we would do well to think about," says Larrington. "It represents a natural world that is giving but cannot be taken for granted: a symbiotic system that may – or may not – withstand all the depredations that humanity inflicts upon it."
The implicit warning is especially pertinent now, given that Yggdrasill is not just any tree but an ash tree. "It was silver-grey," writes Neil Gaiman in his myth-infused 2001 novel American Gods. "Spectral and yet utterly real." You have only to walk through one of the many forests across the globe recently ravaged by ash dieback disease, to see vast ghostly clearings, where utterly real silver-grey trees recently stood.
The Valkyrie (1869), a painting by Peter Nicolai Arbo, is featured in a new book The Norse Myths that Shape the Way We Think (Credit: Nasjonalmuseet, Oslo/ Photo by Børre Høst)
2 Myth of undying fame
Valhalla (or Valhǫll) is a magnificent hall, ruled by the god Odin, where deceased warriors live alongside kings and other legendary figures. When Ragnarök (the end of the world) arrives, they will be called to fight the Jotnar (giants). It is a hall of fame for a heroic society, a place where those who have died in battle live on. Valhalla has lived on, too.
In 1830, Crown Prince Ludwig of Bavaria commissioned the building of a Valhalla temple near Regensburg, Germany. Here, pan-Germanic heroes were celebrated to strengthen the German unification project. At around the same time, August Smith created a Valhalla museum at Tresco Abbey Gardens on the Isles of Scilly, to house the figureheads from local shipwrecks. The mythical hall of fame is also depicted in Richard Wagner's Ring Cycle operas, numerous paintings and in the writing of Hunter S Thompson. Elton John, Led Zeppelin and Jethro Tull all refer to Valhalla in their songs.
"In pre-Christian societies, especially Germanic ones, the only way to survive after your death is by achieving fame," says Professor Larrington, explaining the myth's enduring appeal. "Now that there is less cultural confidence in the idea of life after death, people cling to the idea of being famous and impressing themselves on the world in some way. Valhalla is our 15 minutes of fame."
Henry Fuseli's 18th-Century etching depicts the Norse god Odin in the underworld (Credit: Art Institute of Chicago)
3 Myth of the end
Ragnarök (the doom of the gods) is the Norse end of the world, clearly echoed in the Christian Armageddon. In Norse mythology, Ragnarök culminates in a final battle between gods and the demons and giants, ending in the death of the gods. The world ends in fire and ice.
It's George RR Martin's "Winter is Coming". The saying in Game of Thrones is House Stark's motto – it is situated in the North of Westeros and often hit hardest by cold winters – but is also a general warning that bad things are going to happen. And Ragnarök is also a popular theme in Scandinavian death metal or Viking Metal, which draws on Norse mythology.
In Ragnarök, the older generation of gods will be destroyed. "There is an inevitability to this," writes Larrington in her book. "Even the warriors in Valhalla can't defeat the cosmic forces. After this mythical end the world will rise again. But the question remains, will it be an improvement on the old?" In her retelling of the myth, Ragnarok: The End of the Gods, author AS Byatt decides that the world is not coming back, while for writer Neil Gaiman in his book Norse Mythology, there are echoes of Animal Farm. The new generation of gods repeat the same moves, and history repeats itself. Ragnarök is both in the future – and in the past.
4 Myth of the wanderer in search of wisdom
Odin, the father of Thor and creator of the Norse world, is also the god of war, poetry, runes, magic and the dead. But he is not all-knowing, and wanders both the human and divine worlds in search of wisdom. This comes at a price. When he reaches the Well of Urd, he is told that to sip the water of wisdom he must sacrifice an eye.
Odin the wanderer inspired JRR Tolkien's Gandalf. He also lent his name to Wednesday, from the Old English "wōdnesdæg", originally from "Woden" (Odin). In the Marvel universe, he is always portrayed with his right eye missing – a wise figure, with a blind spot.
"Odin shapes the way we think about continuing to learn, but at the same time he is seen as a patriarchal force who must ultimately step aside, and we see this dichotomy a lot in contemporary politics," says Larrington. "At the end of the Norse world, a new generation of gods will come, with new, untested ideas. But there is a sense that these will prevail."
5 Myths of masculinity
There is a paradox of masculinity in the Norse world. On the one hand, there is the blond-haired athletic Viking hero, adventuring, trading, writing poetry and carving runes, and on the other hand there is the raping, pillaging Berserker, destroying all in his wake.
Some reimaginings have even bestowed Vikings with an almost cuddly quality, as in the 20th-Century children's books Noggin the Nog, or have parodied them, as in the Terry Jones film Eric the Viking. Probably the prevailing myth, though, is of a heroic, adventurous band of brothers confident of their place in the world.
But it's a myth that is open to disturbing reinterpretations. "In the [mid]-19th Century, the figure of the adventurous Viking was used to underpin doctrines of Aryan superiority," says Larrington. "Today the males exercising power over women have their own adoptees in far-right, white groups, who want women to 'know their place'." That's not to dismiss the myth as irrelevant, Larrington argues. The figure of the Viking warrior has always represented a struggle and a need for balance: between heroic rage, personal honour, courage – and openness to love. And that conflict between the idea of traditional male values and men who inhabit a world of women resonates as much now as ever.
Thor, shown here in a painting by Mårten Eskil Winge, has been reinvented by Marvel Comics as the Mighty Thor (Credit: Nationalmuseum, Stockholm)
6 Myth of the superhero
Thor (from the old Norse Þórr) is a prominent god associated with the protection of humankind, and a model for the latter-day superhero. Reinvented by Marvel Comics as the Mighty Thor, the hammer-wielding hero who patrols the borders of the human world and keeps the giants out, he is echoed through Superman, the Hulk and other Avengers.
"What's interesting is that from the old Norse myths what remains is bit of a bonehead who hits people with his hammer first, and asks questions later," says Larrington. "What Marvel has done has given him a learning curve by putting him in a family where he has relationships with and adoptive brother and father and where he falls in love, so that his superhuman strengths are tempered by his human flaws."
In the Norse world, an oral society without written contracts, Thor represents the values of standing up for the weak and keeping your word. In our largely secular world, he is not about picking fights but being ready to tackle them when they arise. He does not turn the other cheek, but has the courage to call things out.
The Norse Myths that Shape the Way We Think by Carolyne Larrington is published by Thames & Hudson, and is out now in the UK, and from 23 May 2023 in the US.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
New York Times - World
France’s Pension Plan
Advertisement
Supported by
Macron, Risking Backlash, Pushes Through Law Raising Retirement Age
Lacking parliamentary support, the French president used a special measure to circumvent a vote, a step likely to further enrage opponents.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Roger Cohen
Reporting from Paris
President Emmanuel Macron, worried that France’s Parliament would not approve a fiercely contested bill raising the retirement age to 64 from 62, opted to ram the legislation through on Thursday without a full parliamentary vote, a decision certain to inflame an already tense confrontation over the measure.
After three meetings on Thursday with Mr. Macron and a last-minute discussion with her cabinet, Élisabeth Borne, the prime minister, informed the National Assembly, or lower house, of the government’s decision. She was met by heckling, booing and vociferous chanting of the “Marseillaise,” France’s national anthem, and had to wait for several minutes before being able to speak.
“We cannot gamble on the future of our pensions,” Ms. Borne told lawmakers. “The reform is necessary.”
Earlier, Mr. Macron told government ministers, “My interest would have been to go to a vote,” according to the Élysée Palace, “but I consider that at the present time the financial and economic risks are too great.” He added, “One cannot play with the future of the country.”
The risk now for Mr. Macron is that enacting a retirement age of 64 without a full vote in Parliament smacks of the kind of contempt and aloofness of which he has sometimes been accused. The Yellow Vest movement during his first term, an enormous and sustained protest against proposed fuel increases and other measures, marked Mr. Macron. Rule by diktat was not the image he wanted to project during his second term. He has tried hard to project a milder Macron, more ready to listen, less inclined to rule alone.
But the two-month confrontation over his pension plan had already revealed a weakened and more isolated president, with fewer allies whom he could trust.
The Senate, or upper house, approved the bill early Thursday. But the disarray in the lower house occurred because Mr. Macron’s Renaissance party does not hold a parliamentary majority, and even the center-right Republicans, who once pushed for raising the retirement age to 65, were hesitant to give Mr. Macron the support he needed as nationwide protests against the measure grew.
In the end, there was no assurance of enough parliamentary support for the measure — and now there is no assurance of any respite for Mr. Macron.
The decision to avoid a National Assembly vote, which will be regarded by Mr. Macron’s political opponents as antidemocratic even though it is legal, came after two months of major demonstrations and intermittent strikes that revealed the abyss between Mr. Macron, who believes that this “choice of society,” as he once put it, is essential to France’s economic future, and the millions of French people who see the changes as an assault on their way of life.
Mr. Macron, 45, was not prepared to face the acute embarrassment of defeat on an overhaul he had sought since taking office in 2017. A first attempt to alter pensions in 2019 also provoked protests and strikes; it collapsed with the onset of the Covid-19 pandemic.
“This is an extraordinary confession of weakness,” said Marine Le Pen, the leader of the nationalist, extreme-right National Rally party. “It is the expression of the total failure of Emmanuel Macron.” She had the air of a politician with renewed confidence in her future.
The government used a measure, known as the 49.3 after the relevant article of the Constitution, that allows certain bills to be passed without a vote. Opposition lawmakers now have 24 hours to file a no-confidence motion and have vowed to do so.
If the no-confidence motion is rejected, the bill stands and becomes the law of the land. If the no-confidence motion passes, Mr. Macron’s prime minister and cabinet have to resign and the bill is rejected.
At that point, Mr. Macron could reappoint Ms. Borne or appoint a new prime minister. But Mr. Macron, while he has not expressed it publicly, has left looming a threat to dissolve the National Assembly if a no-confidence motion passes — which would lead to new parliamentary elections.
Still, all of that is considered unlikely. Opposition parties on the left and far right would welcome new elections, but many Republicans — whose leadership has portrayed itself as an opposition party of stability — do not.
Both Mr. Macron and Ms. Borne tried to argue that the process they used was democratic because Parliament will be able to vote, probably on Monday, on the no-confidence motion.
“There will be a vote on the text. It’s foreseen in our institutions, and it’s the no-confidence motion,” Mr. Macron told ministers. Ms. Borne told the National Assembly that, through the no-confidence motion, “parliamentary democracy will have the last word.”
But the appearance of a French democracy weakened through decree, without the National Assembly ever voting on the law, was widespread.
Laurent Berger, the leader of the moderate French Democratic Confederation of Labor union, called the decision to ram through the bill “democratic iniquity.” He added that “the government had demonstrated that it does not have a majority to approve increasing the legal retirement age by two years.”
The government used Article 49.3 of the Constitution several times last year to pass budget bills, but the pension bill is far more contentious and consequential. Because many French people view social solidarity as the core of the national economic model, and because work is widely viewed as a sentence only offset by the pleasures of a retiree’s life, raising the retirement age has become a pivotal test of what society France wants.
The country has appeared split down the middle over the past two months. As they shuttled back and forth Thursday between the National Assembly and the presidential palace, ministers saw mountains of garbage on the streets of Paris, a powerful symbol of recent mayhem. A strike by garbage collectors will continue until at least Monday.
Charles de Courson, an independent centrist lawmaker, said, “The government is not merely a minority in the National Assembly, it is a minority in the entire country. And we are a democracy.”
Convincing French citizens that he respects that democracy will be an arduous task for Mr. Macron over the coming months.
Whether he would have been better off taking the risk of a vote, with a small chance of a humiliating failure, is an open question. Why he regarded raising the retirement age to 64 as a matter of such urgency has been unclear to many people, because even though financial problems for the pension system clearly loom, they are not imminent.
“This government is not worthy of the Fifth Republic,” said Fabien Roussel, the leader of the Communist Party in France. “The brutality with which this reform has been imposed is hard for everyone.”
Mr. Macron has long been convinced that, with people living longer and healthier lives, a state-backed system financing retirement from the age of 62 was untenable. Fewer active workers pay the pensions of a growing number of retirees, who live longer: That equation does not work.
He has viewed raising the retirement age as important both for its financial impact and for its symbolism, a statement of French seriousness that will be part of his legacy.
With the war in Ukraine and acute economic pressures likely to endure through this year and beyond, and spending on defense and energy certain to increase, Mr. Macron sees pension reform as an essential foundation for a resilient France with a balanced budget, at the core of a Europe of greater “strategic autonomy.”
France is an outlier. In Germany, retirement is at 65 years and 7 months. In Italy, it is at 67. Almost everywhere in the European Union, the age of retirement has risen over 65. Mr. Macron has, in effect, sought to address an anomaly — only to discover just how attached the French people are to it.
Pierre Cazeneuve, a Renaissance lawmaker, blamed the Republicans, torn between their belief in the necessity of the proposal and their dislike of Mr. Macron, for the havoc. With their 61 seats added to the 250 held by Renaissance and its two allied centrist parties, the Republicans could have given Mr. Macron a majority, but as the street protests grew, their support dwindled.
“We naïvely believed we could count on them,” Mr. Cazeneuve said.
Ms. Borne, in effect speaking for the silent majority that twice elected Mr. Macron over Ms. Le Pen and prefers him to the extremes of left and right, told the National Assembly: “Because I am attached to our social model, and because I believe in parliamentary democracy, I am engaging my responsibility on your reform, on the text agreed to in this Parliament.”
If the vote of censure passes, she is the one who will lose her job as prime minister. As for Mr. Macron, his term runs until 2027, but, for now, his passage to that date looks distinctly turbulent.
Aurelien Breeden contributed reporting.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Retraites : à la suite du recours au 49-3, plusieurs députés de l’opposition sont prêts à censurer le Gouvernement
Si le recours au 49.3 épargne l’exécutif d’un échec du vote à l’Assemblée nationale, il expose pourtant le gouvernement d’Élisabeth Borne aux motions de censure de l’opposition. Certains élus ont ainsi d’ores et déjà annoncé leur volonté de déposer une motion de censure. C’est le cas notamment de la présidente des députés Rassemblement national Marine Le Pen, qui a indiqué vouloir « censurer ce gouvernement », avant d’ajouter que le RN votera « l’intégralité des motions qui seront déposées ».
Même son de cloche du côté des députés de La France insoumise. Mathilde Panot a ainsi assuré que son groupe ira « déposer des motions de censure et nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour continuer cette lutte que mènent des millions de gens dans le pays », indique Le Figaro.
Discorde au sein du groupe des Républicains
Du côté des Républicains, la position du groupe est plus incertaine. Si Éric Ciotti a annoncé que son parti ne soutiendrait pas de motion de censure, certaines voix se font dissonantes. Devant la presse, le président de LR a déclaré que la « situation de crise dans le pays ne supporterait pas que l’on porte aujourd’hui un coup fatal à notre démocratie et à nos institutions ». Faisant référence à l’annonce des motions de censure que déposeront le RN ou LFI, Éric Ciotti s’est dit fermement opposé « à une coalition des extrêmes, dont le seul but est de porter la révolution et de détruire nos institutions ».
L’ancien numéro 2 des LR, lui, n’exclut pas de voter la motion de censure « transpartisane » déposée par le groupe centriste Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT). « Je vais me poser la question dans le week-end », a-t-il indiqué, avant de préciser qu’il ne souhaitait cependant pas associer ses voix à celles de LFI ou du RN. Même chose pour le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, qui, s’il ne veut pas s’unir « aux extrêmes », n’est pas contre le fait d’associer son suffrage à une motion, relaie le quotidien Les Échos.
L’intersyndicale s’est, elle, réunie ce soir à 19 h 30 pour tenir une conférence de presse. Les organisations ont appelé à se mobiliser une nouvelle fois jeudi 23 mars. En attendant cette prochaine mobilisation, l’intersyndicale appelle les salariés à organiser des « rassemblements syndicaux de proximité », dès ce week-end.
New York Times - World
On Italy’s Coast, Empathy Mixes With Frustration After Migrant Tragedy
Advertisement
Supported by
As bodies continue washing up in a poverty-stricken part of Calabria, some local residents wonder whether a hard-line government understands what drives migration.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Gaia Pianigiani
Gaia Pianigiani traveled to Steccato di Cutro and Crotone, on Italy’s southern coast, and talked to survivors, victims’ families, officials and local people for this article.
In the weeks since Vincenzo Luciano pulled a dozen bodies from the rough sea in southern Italy, he has kept a careful eye on the beach, now strewn with jackets and sneakers, for the missing son of a shipwreck survivor he promised to help find.
On Wednesday, Mr. Luciano, a 50-year-old fisherman, watched from a dune as rescue workers pulled yet another child’s corpse from the water’s edge. He craned his neck to peer inside the coast guard’s pickup truck.
“Maybe it’s him,” he said.
It wasn’t. It was a little girl.
More than two weeks after a ship broke apart just off the Calabrian coast, killing 86 onboard, including more than 30 children under the age of 12, European officials said, Italy is still locked in a furious debate about who is responsible for the tragedy.
Prime Minister Giorgia Meloni, who came to power talking about a “naval blockade” against migrant ships and who has warned against “replacement” by migrants, has vehemently deflected blame, arguing that Europe needs to do more to help Italy with the migrant issue and that the best way to save lives is to crack down on human traffickers.
The Italian Parliament and news media are filled with polemics about how to stop, or welcome, the tens of thousands of migrants expected to arrive in coming months and about what needs to be done to prevent another calamity at sea. And the migrants keep coming. On Sunday, 30 more died after a boat capsized about 100 miles off the Libyan coast.
But in this region of Italy, at a critical nexus of the country’s migration crisis — the coastal area around Steccato di Cutro, a poverty-stricken and sparsely populated part of the Calabrian seaside — there is less frustration than compassion.
Locals have taken to praying by the sports center in the close-by city of Crotone, where coffins sit, waiting for burial. They bring flowers to the beach. A committee of residents in Crotone started a campaign to offer migrants jobs in the fields to reinvigorate the area’s agriculture and repopulate a region from which many young flee.
Adriatic Sea
Naples
ITALY
Ionian Sea
CALABRIA
Crotone
Tyrrhenian Sea
Steccato di Cutro
SICILY
50 miles
By The New York Times
“We came to pay homage to these poor victims who lost their hope for a better life in our sea, and their lives,” said Dionigi Gullo, a retiree from Crotone who walked by the impromptu crosses fashioned from bamboo canes on the beach near where the migrant ship broke apart.
Crotone is a faded industrial city. Downtown squares are filled with young people during working hours. Used shirts and trousers sell for 3 euros, or about $3, at market stalls. The outskirts are lined with homes for sale.
Residents seem seared by the experience of having so many dead wash up on their shore.
“These are human beings,” said Antonio Sghirrapi, 53, owner of a food stand in the city’s market. “We have seen them coming for decades, and they are people like us, they should be saved at sea.”
Advocates for migrant rights and members of Italy’s progressive opposition parties agree. They argue that policy changes introduced in 2019 by the populist government that was in power at the time limited coast guard vessels to seeking and rescuing migrants only in cases of “immediate” danger.
In the Cutro case, an aircraft with the European border agency, Frontex, sighted the rickety migrant boat, called Summer Love, 40 miles from the Italian coast, sailing without any “signs of distress.” There was one person visible on the deck but “significant” indications that many more people were under the deck, the agency said.
The Italian authorities decided not to deploy coast guard vessels, which over the years have saved hundreds of thousands of lives in the Mediterranean. Instead, they sent poorer-equipped law enforcement boats, which had to return to port because of rough seas.
The migrant boat, it turned out, was carrying in the hull at least 180 people who had departed from Cesme, a small port west of Izmir, Turkey, four days earlier. It arrived at Cutro beach in the dark one February morning amid six-foot waves. Hitting the low, sandy bottom, the decrepit boat broke apart about 100 yards from the shore. Despite being so close to land, many were unable to reach safety through the treacherous, cold waters.
The deaths have brought the full weight of the migrant crisis onto Ms. Meloni, who at a cabinet meeting symbolically held in the nearby town of Cutro last week, announced tougher measures against human smugglers. She did not go to see the survivors, the victims’ families or the coffins.
On Monday, Ms. Meloni sat at an event in Rome next to Cardinal Pietro Parolin, the Vatican secretary of state and effectively second-in-command of Pope Francis, who has repeatedly urged compassion for migrants. She gave a lengthy speech arguing why hardening her position against human traffickers was the more humane one.
She then met privately with Cardinal Parolin, who later told reporters, “Immigration is really, really a complicated topic.” On Wednesday, Ms. Meloni told Parliament, “My conscience is clean” regarding the shipwreck in Cutro.
On Thursday, survivors and victims’ families, neatly dressed in clothes donated by local charities, flew to Rome to meet with Ms. Meloni.
Earlier in the week, they had waited at a sports center in Crotone, where the coffins await clearance, filling in paperwork and fleshing out memories of those who were lost.
Mohammad Saber Soltani, 50, from Mazar-i-Sharif, Afghanistan, lost his wife and two children in the shipwreck. He said that migrants had been sitting in different parts of the boat and that it had been more difficult for women to get up because of their long dresses. When the vessel crashed, he recalled, people ended up in the sea, trying to grab floating pieces of wood.
From his family, only he and his 16-year old son survived. His eldest daughter, 22, is still missing.
“We are not leaving without her,” he said.
Mr. Saber Soltani was leading a relatively prosperous life in Afghanistan until the Taliban returned, but living under the Sunni militant group’s rule was not an option for his Shiite family, he said.
For others, surviving relatives are undergoing DNA tests to help identify the bodies that still emerge from the water as the winds change. At least 14 people are still missing. Coffins destined for Afghanistan, or for Germany, where most of the victims’ families live, dot the sports center in Crotone, and victims’ photographs hang on the iron-gated entrance, surrounded by teddy bears and letters of apology from locals.
Some locals said they thought that it was unfair to blame Italy for the deaths, especially when Europe had not come to the country’s aid and when other countries have taken so few of the migrants who arrive in Italy. Of the hundreds of thousands of arrivals, about 800 have been relocated since 2020, according to the Interior Ministry.
“We are a welcoming people, a community of sailors, simple people; of course migrants should be saved at sea,” said Anna Pedullà, 56, who was grocery shopping in Crotone.
But she said it was “nonsense” that Europe paid countries like Turkey to shelter migrants who in any case then left and died at sea. It was unfair for Europe to rely on Italy to do all the work to save people and take them in, she added.
But Crotone, emptied by steady emigration to richer northern Italy and abroad, is also trying to reinvent itself as a place where the migrants can work.
“Our vegetables and fruit go wasted because we have no work force to pick them,” said Rosario Macrì, 51, a farmer in the area. “And these poor migrants are left begging on the streets.”
Rosy Papaleo, a 36-year-old mother of three, who sat in a central square with palm trees lining the cobblestones, agreed. “It is poverty that pushes people to leave,” she said. “Our government’s ministers don’t understand that there is a difference between their wealthy life and the migrants’ conditions in their own countries.”
Many do what they can to help in other ways. Mr. Luciano, the fisherman, is one. Every morning, he drives to the beach to watch the waves, trying to keep his vow to a mother to find her boy.
“I promised,” he said.
Advertisement
BBC
Kremlin aims to destroy Ukraine jets after Poland and Slovakia pledges
The Kremlin has threatened to destroy any fighter jets given to Ukraine by its allies, after two countries promised Soviet-era planes.
Slovakia became the second Nato country to pledge Kyiv some MiG-29 aircraft on Friday, a day after Poland.
Slovakia's fleet was grounded last year and it no longer uses the jets.
Ukraine has asked Western countries for modern jets like the F-16, but because of long training times, these are seen only as long-term options.
It sees the extra aircraft as key to its defences and possible counter-attacks, a year into Russia's invasion.
Other Nato countries are considering sending Soviet-era planes such as the MiG, which Ukrainian pilots are trained to fly.
But Kremlin spokesman Dmitry Peskov condemned the plans, saying that the aircraft would not affect the outcome of Moscow's "special military operation", as it calls the war, but only "bring additional woes for Ukraine and the Ukrainian people".
"Of course, during the special military operation, all this equipment will be subject to destruction," he added.
At the start of Russia's full-scale invasion, Ukraine was believed to have about 120 combat capable aircraft - mainly ageing MiG-29s and Su-27s.
On Friday, Slovakian Prime Minister Eduard Heger tweeted that his government had approved sending the country's 13 MiG-29s.
He said "promises must be kept" and that he was glad others were answering Ukrainian President Volodymyr Zelensky's call for more weapons.
He said Slovakia would also send Ukraine part of its Kub air defence system.
On Thursday, Poland pledged four MiG-29s, to be sent in the coming days, but more are expected to follow.
It is not clear how many of the Slovakian planes are currently operational.
Related Topics
More on this story
Poland first Nato country to send jets to Ukraine
What weapons are being supplied to Ukraine?
The challenges of giving fighter jets to Ukraine
Zelensky takes fighter jet bid to EU leaders
Valeurs Actuelles
“Je suis déçu”, “c’est irresponsable”, “aveu de faiblesse” : la majorité divisée face au 49.3
“Nous ne voulons pas du 49.3”, ces mots sont ceux du porte-parole d’Olivier Véran ce lundi 13 mars devant l’hôtel de Matignon. Hier encore, au micro d’Europe 1, l’ancien ministre de la Santé réitère la volonté de l’exécutif de « pas de passer par un 49.3, mais par un vote ». Le macronisme a habitué aux virages et aux changements de cap, le dernier en date vient de secouer la classe politique.
Alors après la prise de parole de la Première ministre dans l’hémicycle pour annoncer le recours au 49.3, la bronca des députés de la Nupes, le groupe Ensemble se retrouve expressément hors de l’assemblée pour une réunion d’urgence et décide du plan de communication à venir. Devant tous les parlementaires de la majorité présidentielle, MoDem et Horizons compris, Élisabeth Borne appelle à soutenir la réforme pour le “bien du pays” et assure mettre au second plan son avenir politique personnel. “Elle était au bord des larmes”, nous raconte un des élus présent dans la salle.
Réunion inter-groupes.
Je souhaitais aller au vote, mais je respecte cette décision.
La France 🇫🇷 a besoin de cette réforme des retraites. pic.twitter.com/mAyt0Pmzaf
— KARL OLIVE Député (@KARLOLIVE) March 16, 2023
Le reste de l’opposition enchaîne les points presse et les duplex, les députés de la majorité, eux, font d’abord attendre leurs retours. Karl Olive, en réunion inter-groupe, réagit le premier sur son compte Twitter. « Je souhaitais aller au vote, mais je respecte cette décision. » Son confrère du MoDem Bruno Millienne, député des Yvelines, partage la même vision. « Je suis très déçu, je voulais voter ce texte », déclare-t-il à Valeurs actuelles quelques minutes après l’annonce d’Élisabeth Borne.
« L’histoire est simple, pour sauver les députés LR, on a fait croire à l’exécutif que n’avait pas la majorité pour voter ce texte. C’est une manoeuvre irresponsable », tance un autre élu du groupe parlementaire. « Avant l’événement nous étions tous dans l’incertitude. c’est quand même une surprise et un vrai aveu de faiblesse », raille à son tour Richard Ramos, député du MoDem. Pour les parlementaires de la majorité, tout commence maintenant. La manoeuvre exécutive du jour risque de ne pas être facile à assumer : « Ça va être pesant à porter chaque jour, je ne sais pas combien de temps, ça va nous coller à la peau », en termine Bruno Millienne.
Cette manœuvre évite aussi aux députés d’assumer leur vote une fois de retour en circonscription
Face au désarroi de beaucoup de députés Renaissance, certains cadres du gouvernement restent impassibles. « Le 49.3 une piste, on savait que ça pouvait arriver. Certains auraient préféré aller aux votes, mais je ne crois pas qu’ils soient nombreux, souligne le conseiller d’un ministre de poids. Cette manœuvre évite aussi aux députés d’assumer leur vote une fois de retour en circonscription. » Un discours qui n’est pas partagé par les députés eux-mêmes. « Il vaut mieux perdre que de gagner avec déshonneur », confie l’un d’eux, écoeuré par la séquence.
New York Times - World
How Peru Used Lethal Force to Crack Down on Anti-Government Protests
Advertisement
Supported by
Visual Investigations
A New York Times investigation found that the country’s police and military fired lethal ammunition at unarmed civilians during protests in December and January.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Brent McDonald and Ainara Tiefenthäler
Graphics by James Surdam
Over the course of five weeks, Peru’s security forces repeatedly responded to anti-government protests with what experts called excessive force, including firing shotguns at civilians with lethal ammunition, shooting assault rifles at fleeing protesters and killing unarmed people hundreds of feet away, a New York Times investigation found.
The protests began in early December, set off by the arrest and ouster of President Pedro Castillo after he tried to dissolve Congress and rule by decree. Both the military and national police forces have participated in the clampdowns, which have unfolded mostly in the southern provinces where Mr. Castillo had his base of support.
Some protesters have been calling for a new constitution, among other demands, to address longstanding issues of poverty and inequality.
Forty-eight civilians have been killed, and more than 970 have been injured, according to Peru’s ombudsman. The Times investigation found that most of the deaths were caused by firearms.
The Times analyzed hundreds of videos and images, reviewed autopsy and ballistics reports, and spoke to witnesses and experts. The investigation closely examined eight deaths in December and January across three locations — in the cities of Ayacucho, Juliaca and Macusani — to show how the military and the police used deadly tactics, often in apparent violation of their own protocols, which call for a reasonable and proportionate amount of force when responding to civil unrest.
“The key factor is that the police are not using lethal force in a proportional manner,” said Joel Hernández of the Inter-American Commission on Human Rights. He helped lead an on-the-ground assessment of the violence, and called it “excessive for the objective of controlling the protest.”
The protests have led to violent skirmishes between the police and protesters. At least 363 officers have been injured as of late February, according to the Health Ministry. Protesters intent on occupying airports and attacking government buildings have hurled rocks with slings and launched improvised explosives. One police officer died when an angry mob burned his vehicle. Authorities said that roadblocks put up by protesters led to traffic accidents and hampered access to hospitals, contributing to the deaths of 11 people.
Peru’s president, Dina Boluarte, campaigned as a leftist and an ally of the rural poor, but has since taken a hard line against the protesters. Ms. Boluarte has said the country’s police and military responded in accordance with the nation’s Constitution, laws and protocols, and has cast blame for the killings on violent criminals.
“This is not a peaceful protest. It’s a violent action by a group of radical people who have a political and economic agenda,” Ms. Boluarte said in a speech on Jan. 24, after 18 civilians were killed in Juliaca. “And this economic agenda is based on drug trafficking, illegal mining and smuggling.”
But in the hundreds of images and other materials examined, The Times found no evidence that homemade weapons carried by some protesters caused civilian deaths. And Peru’s foreign minister, Ana Cecilia Gervasi, told The Times in February the government had no evidence that the protests are being driven by criminal groups.
Peru’s prosecutor’s office is currently investigating Ms. Boluarte and her government’s actions related to the protests.
Ms. Boluarte, the Defense Ministry and the National Police of Peru have not responded to questions from The Times.
The videos and images in this story contain scenes of graphic violence.
Ayacucho: Protesters shot with assault weapons
On Dec. 15, one day after Ms. Boluarte declared a national state of emergency that granted the police expanded powers to detain people and enter private property without a warrant, and authorized the military to assist with civil unrest, a group of Peruvian soldiers, based in Ayacucho, arrived to clear the local airport of protesters.
By the end of the day, 10 civilians were dead or fatally injured. All were killed by gunfire.
In two of the cases The Times examined in Ayacucho, visual evidence and documents show that soldiers used excessive, lethal force on civilians.
Around 2 p.m., videos show that the police begin shooting tear gas at about 150 protesters gathered on the airfield, some of whom responded by throwing or slinging rocks. More than a dozen soldiers advance with Galil assault rifles. A military register of weapons issued to soldiers deployed in Ayacucho obtained by The Times confirms that more than 80 soldiers were given Galil rifles that day.
As more protesters try to retake the airport, footage shows the soldiers pushing them back and chasing them into adjacent residential streets, firing indiscriminately in the direction of fleeing civilians.
A video recorded around 6:30 p.m., captures several soldiers at the airport’s southwest corner shooting as many as 20 rounds with Galil assault rifles in the direction of a city park where people were cowering behind trees and low concrete walls.
Improvised explosives launched by protesters detonate dozens of feet away from soldiers who appear unfazed and continue firing.
At 6:35 p.m., two blocks away, a security camera across from a city park records one bullet hitting 15-year-old Christopher Michael Ramos Aime in the back as he crosses the street.
The bullet hit Christopher with such force that it tore through his upper torso, exiting his opposite shoulder, according to a ballistics report conducted by the Peruvian police and viewed by The Times. The report estimated that the bullet, which was not retrieved, to be about 5 millimeters in diameter.
Footage shows soldiers around this time shooting in Christopher’s direction with Galil assault rifles. The soldiers were 300 feet away, a distance well within the rifle’s 1,300-foot range, and firing 5.56 millimeter rounds, consistent with the bullet that killed Christopher, according to a Times analysis and a review by a forensics expert who asked to remain anonymous because he is not authorized to speak to the news media.
Moments later, a block away, 20-year-old José Luis Aguilar Yucra, drops dead from a bullet to the head. A video shows him standing on the sidewalk among a group of people when he’s hit.
Around this time, soldiers appear to shoot from a cemetery wall 250 feet away, again within a Galil’s range, and in the line of sight to where Mr. Aguilar had been standing.
Footage shows that after soldiers leave the scene, a group of people recover over a dozen spent cartridge casings from the pavement, identified by The Times as 5.56-millimeter ammunition.
According to the ballistics report, the bullet wound to Mr. Aguilar’s forehead corresponds to an estimated 5-millimeter round, consistent with the ammunition used by the military’s Galil assault rifle.
Peru’s Defense Ministry has not responded to requests for information on these two specific cases, but said in a statement on Dec. 16 that its personnel had been attacked at the airport “with blunt objects, explosives and homemade firearms.” In the footage reviewed, The Times found no evidence of protesters carrying guns. Videos appear to show that both Christopher and Mr. Aguilar were unarmed and, as stipulated in military protocols, posed no “imminent danger of death or grave bodily harm,” to officers or anyone else when they were shot.
How The Times uses visuals to investigate the news. Our Visual Investigations team is made up of more than a dozen journalists who combine digital sleuthing and forensic analysis with traditional reporting to deconstruct news events. They have uncovered important details about drone strikes, police shootings and the Capitol riot.
Another six victims had bullet wounds consistent with the size of ammunition fired by the Galil rifles, according to forensic experts with the national police. A ballistics report shows the police recovered a 5.56-millimeter bullet in one victim.
Juliaca: The deadliest day of protest
On Jan. 9, following days of marches, Juliaca became the site of the deadliest clashes since protests began. Eighteen civilians, including three minors and one medic, were killed by gunfire, according to hospital and autopsy records obtained by The Times. Another 70 people were injured, including at least 31 by gunfire. One police officer died after his patrol car was set ablaze that night.
Images, documents and testimonies collected by the Times provide a detailed account of the military and police response to protesters at the local airport that day, and suggest police officers on the front lines were responsible for most of the gunshot injuries and deaths. Footage and official documents also point to police officers’ involvement in several more civilian shooting deaths in the city center that evening.
The shooting starts in the afternoon, when hundreds of protesters march to Juliaca’s heavily-protected airfield. Some try to storm the airport, hurling rocks and shooting what appear to be fireworks with homemade launchers. The police fire tear gas from the ground, and eventually, so does the military from a low-flying helicopter.
Images from the airport and surrounding streets show officers repeatedly aiming and shooting firearms in the direction of civilians. One video shows a soldier firing at the crowd. The Times, in consultation with weapons experts, was able to identify the types of firearms the police and military were carrying that day, and the ammunition they fired.
Shortly before 2 p.m., Gabriel Omar López Amanqui, a 35-year-old father of two, is photographed throwing rocks at a line of national police officers near the airport. Minutes later, he is shot. His autopsy report describes over 70 small penetrating wounds consistent with birdshot or buckshot — a type of lethal ammunition typically fired by 12-gauge shotguns — some of which caused fatal injuries to his heart and lungs.
The shotgun fired at Mr. López was likely aimed above the waist at a distance of less than 65 feet, according to the forensics expert who reviewed the documents for The Times.
The tactic appeared to violate Peru’s police protocols, which stipulate that when faced with protesters throwing blunt objects like rocks, officers should use rubber bullets, aiming at the lower extremities and firing at a distance of no less than 115 feet.
Police guidelines also say that the first step in controlling an unruly crowd should be to arrest violent actors. In Juliaca that day, 11 people were detained at the protests, according to the human rights group CNDH.
The scene near the airport rapidly descends into chaos, as several people are killed and dozens injured. At nightfall, the crowds disperse, but small groups of protesters continue to face off with the police in the city center, and at least three more civilians are killed.
One of those civilians is Eberth Mamani Arqui. He’s several blocks west of a national police station, among a group of over a dozen people. Footage taken around this time shows armed officers in riot gear running in the direction of the crowd. A video captures the civilians shouting toward the officers down the road, when a gunshot is heard and Mr. Mamani is knocked backward to the ground.
Mr. Mamani, a 40-year-old heavy machinery operator and father of an 8-year-old son, is shot in the face and killed.
Another confrontation unfolds two blocks north of the national police station, where at least four civilians were shot, two of them fatally. According to analysis of footage recorded over the span of about an hour, there’s repeated rifle fire in the direction of pedestrians and protesters, some of whom are launching what appear to be fireworks toward the officers.
At 7:51 p.m., CCTV footage shows a group of people dragging two young men who were fatally shot out of the police’s line of sight. In cellphone footage of the scene, the victims lie on the pavement, bleeding profusely. The Times has identified these two victims as 20-year-old Paul Franklin Mamani Apaza and 15-year-old Brayan Apaza Jumpiri.
According to Mr. Mamani Apaza’s autopsy report, he was killed by a 7.62-millimeter bullet to the chest — matching the ammunition of the police’s Kalashnikov assault rifles.
Brayan had a bullet lodged in his head, according to testimonies as well as medical and autopsy records. He died after three days in a coma.
All but one of the 18 civilians who were fatally injured in Juliaca on Jan. 9 died from shots to the upper body — four to the head. Forensic experts found 7.62-millimeter bullets in four of the bodies, including the younger Mr. Mamani. Another eight victims also had wounds consistent with police and military assault rifles. At least three victims, including Mr. López, died from lethal ammunition matching the shotguns carried by security forces at the airport.
According to the national police, one officer died and one was injured in the early morning hours of Jan. 10 in Juliaca, when they were attacked by an angry mob and their patrol car set on fire. Another six officers injured during the protests on Jan. 9 were flown to a hospital in Lima.
In a televised speech two weeks later, Ms. Boluarte said, “It’s not the police who are shooting,” and that the majority of deaths in Juliaca resulted from homemade or illegal weapons. “Lethal weapons that the police don’t use,” she said. The government has not provided any evidence to support the claim.
Macusani: Shooting from a distance
On Jan. 18, two more protesters, Sonia Aguilar Quispe and Salomón Valenzuela Chua, were shot and killed, as hundreds rallied in Macusani in southern Peru. The shots that killed them appear to have been fired by the national police, according to visual evidence, audio analysis and witness accounts collected by The Times.
In the afternoon, after a peaceful march through Macusani, footage shows scores of people scattered along a dirt road that runs above the city’s national police station. Some protesters are hurling rocks, improvised explosives and insults at the officers who are in and just outside the building about 100 yards away. The police fire tear gas, and gunfire is heard sporadically.
In a video that appears to be filmed by the police from inside the station, an officer fires at protesters on the hill with a Kalashnikov assault rifle. An hourlong livestream from outside the station repeatedly captures shots being fired from the entrance of the building. Officers are also shooting from the station’s roof.
Around 5:50 p.m., there’s a flurry of six shots in quick succession and commotion on the hill. Ms. Aguilar has been shot in the head. According to witness accounts, she was standing in the crowd when the bullet hit her.
Ms. Aguilar, a 35-year-old single mother of two young children, arrived at the hospital already dead, her skull fractured from the bullet, according to autopsy records.
The sound of the gunshots — one of which is believed to have killed Ms. Aguilar — was captured on two video livestreams: one filmed near the police station, the other at the protest atop the hill, less than 150 feet away from Ms. Aguilar.
The Times asked two experts to analyze the audio. Robert C. Maher, a gunfire acoustics expert at Montana State University in Bozeman, said the sound of the shots was consistent with rifle fire aimed in the general direction of protesters. Steven Beck, a former acoustics consultant for the F.B.I., said the distance of the shooter matched the location of the police station.
Mr. Valenzuela, a 30-year-old truck driver, heavy machinery operator and father of four, is nearby when Ms. Aguilar is killed. About half an hour later, he is shot in the chest, just steps away, and dies the next day, according to his autopsy records.
That night, a mob set Macusani’s national police station on fire. According to local news reports, officers were rescued by helicopter. No one was reported injured.
Government accountability
All told, the 48 victims in Peru ranged in age from 15 to 62. The deaths we analyzed include Ms. Aguilar Quispe, a woman who studied abroad and returned home to take care of her parents; Mr. Aguilar Yucra, a young father who worked in a soda shop; and Brayan, a high school student who talked of becoming a police officer.
Some family members The Times spoke to expressed fear of retaliation from the authorities and said that victims had been branded as terrorists in the local media.
“My son had a future ahead of him,” said Asunta Jumpiri Olbea, the mother of Brayan, who had just turned 15. “My son was not a terrorist. They are terrorists and they are killing us like animals.”
Peru’s Public Ministry is conducting an investigation into Ms. Boluarte for possible crimes of “genocide, homicide and serious injuries” related to the protests, while also seeking to determine responsibility for each gun death. At the same time, the ministry announced in an internal document on Feb. 27 that it will no longer provide investigative services, including the use of forensics and ballistics experts — services that can be crucial for human rights investigations — unless specifically called for by the country’s top prosecutors.
To date, no military or police personnel have been charged or detained in connection with deaths at the protests.
John Ismay contributed reporting from Washington. Julie Turkewitz contributed reporting from Bogotá, Colombia. Mitra Taj contributed reporting from Lima. Haley Willis contributed reporting from New York.
Advertisement
BBC
France pension protests: Clashes after Macron orders rise in pension age without vote
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Watch: Uproar on the streets of Paris and jeers in parliament over retirement age increase
Police in Paris have clashed with protesters after the French government decided to force through pension reforms without a vote in parliament.
Crowds converged on Place de la Concorde in response to raising the retirement age from 62 to 64.
The plans had sparked two months of heated political debate and strikes.
Finally, Prime Minister Élisabeth Borne invoked article 49:3 of the constitution - allowing the government to avoid a vote in the Assembly.
The decision was taken minutes before MPs were scheduled to vote on the controversial bill, because there was no guarantee of winning a majority.
The move caused fury among opposition politicians. Many jeered the prime minister, sang La Marseillaise and held up signs of protest in parliament.
A no-confidence motion will be filed against President Emmanuel Macron's government, far-right opposition leader Marine Le Pen has suggested.
Leader of left-wing party La France Insoumise (LFI), Mathilde Panot, tweeted that Mr Macron had plunged the country into a government crisis, without parliamentary or popular legitimacy.
Thousands of people came out on the streets of Paris and other French cities to reject the move, singing the national anthem and waving trade union flags.
Some protesters clashed with police as evening fell. A fire was lit in the middle of the Place de la Concorde and police with shields and batons fired tear gas and moved to clear the square.
By nightfall, 120 people had been arrested, Paris police told AFP news agency.
But unions vowed to maintain their opposition to the pension changes, with the Confédération Générale du Travail (CGT) saying another day of strikes and demonstrations was being planned for Thursday 23 March.
The constitutional procedure that has prompted all this anger may sound obscure, but it is very much part of the political vocabulary in France.
Even though Mr Macron was re-elected last year on a platform of retirement reforms, his ruling coalition has no majority in the Assembly and would have needed support from the Republicans party to pass the pension changes.
Officials from Mr Macron's Renaissance party spent the morning desperately whipping members into line in a bid to pass their bill.
They knew some of their MPs could vote against or abstain, faced with the evident unpopularity of the bill, so they resorted to special constitutional powers.
But whenever a government invokes the 49:3, it can be sure it will be accused straight away of riding roughshod over the will of the people.
In fact, it has been used precisely 100 times in the more than 60 years of the Fifth Republic, and by governments of all shades.
Obviously, it tends to be used more frequently by governments that do not have an in-built majority in parliament, such as the socialist Michel Rocard's in the 1980s and Élisabeth Borne's today.
She has in fact already used it several times, but those occasions were for public finance bills which were less controversial.
Use of the procedure is a way to bypass a vote which might be lost, but the down side for the government is that the opposition parties can immediately table a vote of no-confidence.
If these are voted through, the government falls. That is a theoretical possibility now, but unlikely, because it would mean the far-right, the left and much of the conservative opposition all coming together.
The dispute once again makes France look unreformable. By comparison with other countries in Europe, the change to the pension age is far from dramatic.
But the bill is regularly described by opponents as "brutal", "inhuman" and "degrading".
Morale in France is low and getting lower, and people see retirement as a bright spot in the future. But many feel that this is a rich man's government taking even that away.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
WATCH: French MPs boo PM and sing national anthem over pension reforms
Related Topics
More on this story
Macron to force pension reform without vote
French plan to raise pension age by two years to 64
Valeurs Actuelles
Grève des éboueurs : des députés LFI aspergés de gaz lacrymogène devant un dépôt de déchets bloqué
Alors que le préfet de Paris a ordonné la réquisition d’effectifs pour désengorger les rues de la capitale envahies de déchets, plusieurs grévistes occupent des dépôts d’éboueurs dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Parmi ces dépôts, celui de Pizzorno à Vitry-sur-Seine était bloqué ce jeudi matin par des éboueurs, rejoints par des élus en soutiens à leur mobilisation. Ce dépôt, important pour l’entretien de la préfecture de l’Île-de-France, collecte les déchets du 15e arrondissement de Paris, ainsi que de 150 écoles de la ville. Une intervention des forces de l’ordre pour débloquer ce lieu a été effectuée en fin de matinée, à la suite d’une décision de mercredi dernier rendue par le tribunal de Créteil.
« Honte à ce pouvoir qui ne tient que par la violence et la brutalité »
À la suite d’échauffourées qui ont éclaté entre les grévistes et les policiers, plusieurs députés de La France insoumise qui étaient présents sur place ont indiqué qu’« une charge de police » avait eu lieu. L’eurodéputée Manon Aubry a ainsi fustigé l’intervention sur Twitter. « Scandaleux ! On vient de se faire gazer et charger au site de collecte des déchets de Pizzorno à Vitry. Ici, la seule chose qu’on met à la poubelle c’est la réforme des retraites », a dénoncé cette dernière avant d’assurer sa « solidarité avec les éboueurs en grève qui ne lâcheront rien ».
🔴 Scandaleux ! On vient de se faire gazer et charger au site de collecte des déchets de Pizzorno à Vitry.
Ici, la seule chose qu’on met à la poubelle c’est la réforme des retraites !
Solidarité avec les éboueurs en grève qui ne lâcheront rien. #grevedeseboueurs pic.twitter.com/lDe3VWkeck
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) March 16, 2023
Clémence Guetté, députée LFI du Val-de-Marne, n’a pas non plus mâché ses mots. « Honte à ce pouvoir qui ne tient que par la violence et la brutalité », a-t-elle écrit sur le réseau social en protestation. Louis Boyard ainsi que Mathilde Panot qui étaient également présents ont été aspergés de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre.
Le groupe LFI-Nupes a interpellé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, évoquant l’usage de la force « inadmissible […] sur nos députés ou sur les éboueurs qui refusent la retraite à 64 ans ».
Известия (RUS)
Во Франции задержаны 310 человек после демонстрации против пенсионной реформы
Во Франции минувшей ночью прошли демонстрации против пенсионной реформы. Как сообщил в пятницу, 17 марта, министр внутренних дел страны Жеральд Дарманен в эфире телеканала RTL, всего задержали 310 человек, большую часть, 258 протестующих, арестовали в Париже.
В эфире Дарманен сказал, что на забастовки вышли 10 тыс. человек. Стихийные демонстрации проходили в крупных городах: Париже, Марселе, Лилле, Нанте и Тулузе. Протестующие использовали баллончики со слезоточивым газом, строили баррикады и жгли машины. В Марселе было разграблено несколько магазинов, а в Ренне и Нанте демонстранты применили минометы для фейерверков.
«Существует демократическое оружие протеста, мы должны оставаться в рамках верховенства закона», — сказал министр внутренних дел Франции.
В Париже полиция пыталась разогнать толпу водометами и применяла слезоточивый газ. «Оппозиционные демонстрации абсолютно законны, беспорядки и насилие — нет», — объяснил Жеральд Дарманен действия полиции.
Провели под статью: Франция протащила реформу пенсий в обход Нацассамблеи
Чем это чревато для властей и во что превратился Париж за время забастовок
Накануне во Франции был принят закон об увеличении пенсионного возраста с 62 до 64 лет. Документ одобрили без голосования в парламенте в соответствии со ст. 49.3 Конституции страны (о праве исполнительной власти принять любой закон без согласования с законодательным органом). Согласно реформе, с 1 сентября 2023 года срок выхода на пенсию будет постепенно повышаться и достигнет 64 лет в 2030 году.
Президент Франции Эммануэль Макрон 15 марта грозил распустить национальное собрание в случае недобора голосов за пенсионную реформу. Тогда же по всей Франции прошли жесткие столкновения протестующих с полицией. Демонстранты в Париже крушили остановки, поджигали мусорные баки и нападали на сотрудников правоохранительных органов, бросая в них камни и бутылки.
Обсуждение пенсионной реформы во Франции велось несколько месяцев. Первая всеобщая демонстрация против изменений состоялась 19 января. Акция в Париже насчитывала 400 тыс. участников, а всего в стране в 200 митингах протестовало 2 млн человек.
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : à l’Assemblée, le 49-3 de la dernière chance
La motion du baroud d’honneur ? Le gouvernement ayant enclenché le 49-3 pour faire adopter sa réforme des retraites, la censure est désormais l’unique voie de recours pour les oppositions. Les différents groupes disposent de 24 heures pour se mettre d’accord sur un texte. Et, pour sanctionner le gouvernement Borne, le salut pourrait venir… du centre. Le député LIOT (Libertés, indépendants, Outre-mer et Territoires) Charles de Courson a proposé, le 14 mars, la possibilité de déposer une motion de censure transpartisane. Une idée saluée par Marine Le Pen. « Nous déposerons une motion de censure et nous voterons l’intégralité des motions de censure qui pourraient être proposées. S’il y a des motions de censure transpartisanes qui sont déposées, nous la voterons, quitte à retirer la nôtre », déclare la députée RN.
Seulement, il y a un hic. Si le RN a toujours voté les motions de censure de la Nupes, la coalition de gauche s’est toujours refusée à joindre sa voix au parti présidé par Jordan Bardella. La cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot s’est montrée catégorique sur LCP le 13 mars. « On serait d’accord pour porter une motion avec LIOT. Ce sera sans le RN, mais on y arrivera [empêcher l’adoption de la réforme] avec une motion LIOT, quelques LR et la Nupes. » Même position chez la députée Nupes Clémence Guetté, interrogée au micro de Sud Radio le 14 mars : « C’est une bonne solution. C’est une motion qui rassemblerait beaucoup de partis qui siègent à l’Assemblée nationale, ceux de la Nupes, le groupe LIOT, quelques frondeurs des Républicains, potentiellement des frondeurs macronistes. »
Sans le RN, l’opposition se doit de “recruter” chez LR. Du côté de la rue de Vaugirard, le message officiel est pourtant clair : malheur aux frondeurs. « Aucune motion ne sera votée », assure le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. Le chef de file des députés Olivier Marleix, soutien de la réforme, a même exhorté les dissidents à « aller siéger ailleurs » en cas de trahison. Pas de quoi effrayer Pierre-Henri Dumont, qui a prévu de voter la motion, ni Aurélien Pradié, ex-vice président des Républicains, qui déclare « se poser la question du vote ». La mobilisation de quelques cadres Républicains ne devrait pas suffire. Selon les informations de Valeurs actuelles, une dizaine de députés LR se prépareraient à voter la motion LIOT. Il en faut 33 pour atteindre la majorité et bloquer la réforme des retraites.
Известия (RUS)
Эксперт объяснил влияние проблем с банками США на решение ФРС по ставке
Сложившаяся в американском банковском секторе ситуация повлияет на решение Федеральной резервной системы (ФРС) США по ставке, считает финансовый аналитик УК «Открытие» Олег Федорович. Об этом он рассказал «Известиям» 17 марта, отметив, что увеличение ставки может привести к дальнейшему росту убытков банков.
«Ситуация с швейцарским CS (Credit Suisse. — Ред.), американским SVB (Silicon Valley Bank. — Ред.) и банковским сектором в целом однозначно повлияет на решение американского регулятора», — сказал эксперт.
Аналитик уточнил, что после заявлений главы ФРС Джерома Пауэлла две недели назад, большинство участников рынка были уверены в повышении ставки на 50 процентных пунктов (п.п.), однако после банкротства SVB рынок ожидает уже повышение не более чем на 25 п.п.
«Увеличение ставки приведет к дальнейшему росту убытков банков и кризис региональных банков показал, что запас устойчивости у банковской системы не столь высок. ФРС не может сейчас этого не учитывать», — заключил Федорович.
Заседание американского регулятора запланировано на 21–22 марта.
Цепная акция: чем обернется поддержка Credit Suisse на $54 млрд
Проблемы одного из крупнейших банков Швейцарии решили залить деньгами после краха трех кредитных организаций в США
Ранее, 14 марта, аналитик УК «Альфа-Капитал» Александр Джиоев выразил мнение, что на предстоящем заседании ФРС возьмет паузу в принятии решения по изменению ставки.
11 марта стало известно о банкротстве в США одного из крупнейших банков Silicon Valley, он был закрыт 10 марта. Как отмечало Reuters, банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года. 12 марта был закрыт нью-йоркский Signature Bank. На следующий день, 13 марта, американский президент Джо Байден попытался убедить граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны, и пообещал запросить конгресс и регуляторов банковского сектора «на предмет ужесточения правил» для кредитных организаций.
15 марта акции одной из крупнейших кредитных организаций Швейцарии Credit Suisse упали почти на 31%, до минимума — 1,56 швейцарского франка, что привело к временной остановке торгов.
New York Times - World
Israel’s Judicial Overhaul
Advertisement
Supported by
An Effort to Resolve Israel’s Impasse Stalls on How to Pick Judges
Mediators say the government and its opponents agree on some changes to a judiciary overhaul plan that has divided the country. But the process of appointing new judges remains a major obstacle.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Patrick Kingsley
Reporting from Jerusalem
On the streets of Israel and in the corridors of power, a standoff over the government’s plan to take greater control over the country’s courts was as heated as ever on Thursday.
Protesters opposed to plans by the government to overhaul the judiciary clashed with police in Tel Aviv on Thursday and also scuffled with counter-demonstrators, angered by Prime Minister Benjamin Netanyahu’s refusal to compromise on the issue.
Mr. Netanyahu on Wednesday rejected a new proposal made by Isaac Herzog, the country’s mainly ceremonial president. Mr. Herzog, in a nationally televised address, sought to resolve the impasse that has divided the country and warned that the issue might even prompt a civil war.
The right-wing coalition led by Mr. Netanyahu that took power in December is trying to significantly reduce the ability of the Supreme Court to check parliamentary power while giving the government much greater control over who gets to be a judge at every level of the judiciary, including the Supreme Court. The government says this would strengthen Israeli democracy by giving unelected judges less power over elected lawmakers, but critics say the changes would destroy one of the few restraints on government overreach.
Mediators, including the president, said that consensus had already been found in private on most parts of the overhaul during closed-door meetings between government leaders, their supporters and legal experts opposed to the plans. But participants said that efforts to reach a compromise have been stymied by conflict over how to appoint judges.
For both sides, the judicial issue has become a proxy for more fundamental questions about the nature of Israeli society, the role of religion in public life, and the balance between majority opinion and minority rights.
While even some government supporters say that a solution is possible, failure to resolve the tricky question of how to pick judges could sink the mediation effort that has been primarily overseen by Mr. Herzog.
What to Know About Israel’s Judiciary Overhaul
A divisive proposal. A package of proposed legislation for a far-reaching overhaul of the judicial system in Israel has set off mass protests by those who say it will destroy the country’s democratic foundations. Here is what to know:
What changes are being proposed? Israel’s right-wing government wants to change the makeup of a committee that selects judges to give representatives and appointees of the government a majority. The legislation would also restrict the Supreme Court’s ability to strike down laws passed by Parliament and weaken the authority of the attorney general, who is independent of the government.
What do opponents of the plan say? The front opposing the legislation, which includes Israelis largely from the center and left, argues that the overhaul would deal a mortal blow to the independence of the judiciary, which they view as the only check on government power. They say that the legislation would change the Israeli system from a liberal democracy with protections for minorities to a tyranny of majority rule.
Where does Benjamin Netanyahu stand? In the past, Netanyahu, Israel’s current prime minister, was a staunch defender of the independence of the courts. His recent appointment of Yariv Levin, a leader of the judicial overhaul, to the role of justice minister signaled a turnaround, even though Netanyahu publicly promised that any changes would be measured and handled responsibly.
Is there room for compromise? The politicians driving the plan said they were prepared to talk and a group of academics and lawmakers, in the meantime, met behind the scenes for weeks to find a compromise. On March 15, the government rejected a compromise by Issac Herzog, the president of Israel, that was dismissed by Netanyahu soon after it was published.
If the government does enshrine the overhaul in law in the form it has proposed, it could set the stage for a constitutional crisis. If the Supreme Court later rules the legislation is unconstitutional and decides to strike it down, the government could refuse to respect the decision.
Analysts say that might force civil servants, police officers and the military to choose between following the orders of the executive branch of government or the judicial branch.
Currently, judges and lawyers are a majority on the committee that appoints new justices, who are replaced once they turn 70. The government says this dynamic has turned the judiciary into a self-selecting club, and wants to give its own appointees a majority on the committee.
Critics argue that the government’s plan would simply replace one power imbalance with another. But the government and its supporters remain determined to proceed with the change — and that stance blocked efforts to find a middle ground during behind-the-scenes negotiations held in recent weeks by President Herzog, mediators said.
“This is really the reason why the ability to create consensus fell apart,” said Yohanan Plesner, president of the Israel Democracy Institute, a Jerusalem-based research group that was involved in the mediation effort. On judicial appointments, there remains “a cliff, or a chasm, or a major valley” between the two sides, Mr. Plesner said in a press briefing on Thursday.
But on other aspects of the plan, leading right-wingers have signaled readiness to soften, with some even indicating that they are ready to scrap a so-called “override” mechanism that would allow Parliament to overrule decisions made by the Supreme Court.
“With regard to many issues, the gaps could be bridged,” the Kohelet Policy Forum, a Jerusalem-based research group that helped conceptualize and build support for the proposed overhaul, said in a statement earlier this week.
But, the forum added, “The issue of the composition of the committee for the selection of judges remains unsolved.”
Kohelet’s shift in tone followed a similar call for compromise from Miriam Adelson, the publisher of Israel Today, the country’s highest-circulation pro-government newspaper.
“Slow down!” Ms. Adelson wrote in a column for her own newspaper. “It is important to ensure that all sides emerge from this argument with heads held high.”
So far, however, such requests have not been heeded, with figures on both sides reacting ever more emotionally.
A former prime minister, Ehud Olmert, who opposes the judicial overhaul, said in an interview on Thursday that world leaders should boycott the current prime minister, Benjamin Netanyahu. Former soldiers who fought alongside Mr. Netanyahu’s older brother, Yoni, joined an anti-government protest in a car resembling one used during a counterterrorism operation in Uganda in 1976 in which the elder Mr. Netanyahu was killed.
On the other side of the debate, a government minister, Miri Regev, described protesters as “privileged thugs who damage the country’s infrastructure.”
“The president’s outline unfortunately gives power to the privileged who want to keep their power,” Ms. Regev wrote on social media. “We will continue with the reform until the end,” she added. “The power returns to the people.”
Some governing lawmakers, including the justice minister, Yariv Levin, have previously suggested that they hope to enact at least part of their plan by the time Parliament breaks for recess in early April.
Nevertheless, there were signs on Thursday that some coalition lawmakers — and even Mr. Netanyahu himself — hoped to water down some of the proposals.
At a press briefing in Berlin, where Mr. Netanyahu met with Olaf Scholz, the German Chancellor, he appeared to suggest that he would be willing to consider less government control over judicial appointments.
“Today, judges in Israel have a veto over the selection of other judges,” he said. “There needs to be some kind of balance in terms of how judges are selected — and at the same time not allow one side to dominate,” he said, without giving more details.
“You want to maintain a balance, but you can’t let that lead to other imbalances,” he said.
Danny Danon, a lawmaker from Mr. Netanyahu’s party, Likud, said on Thursday that the party was listening to its critics and that a compromise would be found. Earlier in the week, a veteran Likud lawmaker, Yuli Edelstein, missed a preliminary vote in Parliament on part of the proposal, a move interpreted as an expression of discomfort with the program.
A third Likud lawmaker, David Bitan, was more explicit. “What we need to do is soften the reform, and we will do it — we have no choice,” Mr. Bitan told Kan, the national broadcaster. “We need to stop the legislation for a week or two,” he added.
But opponents of the overhaul fear such unilateral gestures will only be cosmetic in nature and will maintain its most problematic aspects.
Isabel Kershner and Myra Noveck contributed reporting.
Advertisement
Известия (RUS)
Владелец Zara окончательно закроет почти 270 магазинов в России
Испанская группа компаний Inditex, владелица брендов Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, окончательно закроет 269 из 514 магазинов в России. Об этом в пятницу, 17 марта, сообщает газета El País со ссылкой на индивидуальный финансовый отчет испанской группы компаний Inditex.
Отмечается, что пока Inditex ждет завершения сделки по уходу с рынка России. По данным владельца группы компаний на конец 2022 года, российские дочерние компании потеряли €2,211 млрд.
Компания собирается передать активы и права на 245 магазинов на территории России группе Daher (ливанская компания, купившая бизнес Inditex): в переданных помещениях откроются ее магазины «совершенно не связанные с Inditex».
На стыке имен: покупатель бизнеса Zara запустит в РФ локальные бренды
Будут ли эти марки популярны у россиян
Ранее, 15 марта, гендиректор группы компаний Оскар Гарсия Масейрас заявила, что бренды Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho готовы вернуться в Россию, если ситуация в стране изменится.
25 октября стало известно, что Inditex нашла покупателя бизнеса. Им стала ливанская компания Daher. Позднее сообщалось о ее планах создать локальные бренды специально для россиян.
BBC
SANS TITRE
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Very easy to see Napoli in the Champions League final this season following that draw and the route they take. Can they win it? I think they will!
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Why is everyone writing off Chelsea already? Let's not forget they beat Real in the Bernabeu last season and should have gone through.
Think my Arctic Monkeys tickets for June 10th may need selling on!!! Cmon Chelsea
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer
Chelsea and Manchester City have been handed fiercely tough routes towards the Champions League final in Istanbul following the draw for the last eight.
Graham Potter’s Chelsea have improved recently but they will be firm underdogs against holders Real Madrid, who disposed of Liverpool with ease in the last 16, led by former manager Carlo Ancelotti, the only man to win the tournament four times.
Manchester City, seeking their first Champions League crown, will be favourites against Bayern Munich but the Bundesliga champions have such a rich history in the tournament and proved their pedigree by knocking out Paris St Germain. They can never be under-estimated.
Bayern also have fit-again former Liverpool striker Sadio Mane, who was a constant thorn in the side of City and manager Pep Guardiola during a stellar career at Anfield, which included a Champions League win and two losses in the final.
And with the semi-final draw also made, there is now the possibility of an all-English semi-final should Chelsea and City progress – but for now both Potter and Guardiola know they must navigate a way past two giants of the Champions League who will both be filled with belief they can overcome the Premier League duo.
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
So one of AC, Inter, Napoli or Benfica in the final? Love it!!
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Dave: Surely that's Napoli in the final then.
Tom: May be controversial but think Napoli may be the favourites this year! Napoli vs Bayern final for me.
Anon: I’d love Napoli to win it.
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Get in! Not the first choice but certainly one of the 3 I wanted! CMON CITY!
Incredible draw, one of the 3 Italian teams or Benfica in the final! Have to fancy Napoli on form, City v Real semi final again?
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
OoAhCantona: Real Madrid vs Chelsea - this is going to be a footballing lesson for Graham Potter.
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
Chris: Quality Champions League draw. Real Madrid continue their annual elimination of English teams!
Happy with that? Let us know.
Champions League draw
That completes the route to the final!
Champions League draw
The other semi final looks tasty!
Champions League draw
Possible Milan derby in the semis!
Champions League draw
Champions League draw
Champions League draw
This game could be switched to Lisbon first...
Champions League draw
Reminder that this draw is completely open.
Here we go!
And here comes Patrick Kluivert.
Most famous for a season at Newcastle in 2004/05, right?
#bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)
As a City fan. I want to face the best. I want Madrid as main choice but will be happy with either Bayern or Napoli. Anyone else and I'd be gutted. CTID!
Former Galatasaray and Real Madrid midfielder Hamit Altintop is on stage. He'll be conducting the draw.
Valeurs Actuelles
Retraites : le gouvernement décide finalement d’avoir recours au 49-3
Alors que le conseil des ministres était convoqué, le président de la République a fait le choix d’utiliser le 49-3 dans le cadre de la réforme des retraites pour la faire adopter sans le vote des députés, relaie Le Monde. L’utilisation de cet article, nécessitant un Conseil des ministres, les différents membres de l’exécutif vont désormais se réunir expressément.
Certains membres du gouvernement s’étaient pourtant relayés tout au long de ces derniers jours afin d’assurer que l’exécutif n’aurait pas recours à l’article 49-3. Elisabeth Borne avait elle-même indiqué qu’elle ne souhaitait pas que le gouvernement utilise cet outil, assurant qu’il était préférable d’obtenir une majorité des députés. Emmanuel Macron affirmait d’ailleurs lui-même avoir « une majorité solide » à l’Assemblée nationale. Mais face à l’incertitude qui planait sur le vote, ce jeudi matin, le président n’a pas souhaité courir de risque, puisque les derniers comptages n’avaient donné aucune assurance en faveur de l’adoption du texte controversé.
Un échec pour le gouvernement d’Elisabeth Borne ?
En utilisant cet outil constitutionnel, le gouvernement s’expose cependant aux motions de censure de l’opposition. Le gouvernement d’Elisabeth Borne pourrait donc bien être censuré, malgré les efforts de la Première ministre ces derniers jours pour chercher une conciliation avec des élus de l’opposition, et ainsi éviter le recours au 49-3.
Le premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure s’est indigné à cette annonce, indiquant que « quand un président n’a pas de majorité dans le pays, pas de majorité à l’Assemblée Nationale, il doit retirer son projet ». Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella a quant à lui assuré que « le RN votera toutes les motions de censure déposées ». Marine Le Pen estime de son côté qu’il s’agit d’un « constat d’échec pour Emmanuel Macron ».
Известия (RUS)
Глава Херсонской области сообщил о потопленной барже с десантом ВСУ
Российская артиллерия потопила на Каховском водохранилище баржу Вооруженных сил Украины (ВСУ). Об этом 17 марта сообщил врио главы Херсонской области Владимир Сальдо.
«Наши артиллеристы потопили баржу с вражеским десантом, переплывавшую Каховское водохранилище. Потери противника, вероятно, составили несколько десятков человек», — написал он в своем Telegram-канале.
Он отметил, что попытки переправы небольших групп на одной или нескольких лодках происходят регулярно. При этом Каховское водохранилище, Днепр и плавни находятся под постоянным наблюдением российских военных.
«На воде не спрячешься — все вражеские лодки выявляются, по ним открывается огонь из стрелкового оружия, а при необходимости — артиллерии. Обычно часть плавсредств уничтожается на воде, остальные спасаются бегством», — отметил Сальдо.
Глава региона указал, что нынешняя попытка переправы стала самой крупной за последнее время, а по числу потерь — более провальной, чем обычно.
На первом плане: ВС России готовятся полностью освободить Херсонскую область
К борьбе с «Абрамсами» и «Леопардами» наши танкисты уже готовы, уверяют они
Глава Новокаховского городского округа Владимир Леонтьев 14 марта заявил, что украинские диверсионные группы не оставляют попыток переправиться на левый берег Херсонской области, однако все их действия пресекаются.
11 марта Сальдо рассказал, что у Киева осталось не так много боеспособных сил для предполагаемого наступления в Херсонской области. По его словам, перемещения хоть каких-то значительных отрядов или техники на правом берегу Днепра сразу замечаются воздушной, технической и другими видами разведки.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Migrants à Callac : après les révélations de Valeurs actuelles, Viltaïs améliore les conditions d’accueil de ses réfugiés
Viltaïs lit Valeurs actuelles. A Callac, commune bretonne des Côtes-d’Armor, voici l’info principale qu’on préfère retenir de ces derniers jours. Mardi, votre journal révélait les conditions d’accueil déplorables d’une famille de dix réfugiés soudanais. Quelques matelas, de l’eau courante et une maigre rétribution. « C’est indécent », s’indignaient alors des habitants de la ville de 2 200 habitants. Craignant une polémique naissante, l’association pro-migrants a voulu éteindre l’incendie. Et apporté un lifting à la maison d’accueil de la famille de réfugiés. « Il y désormais deux canapés dans la salle principale et la cuisine est aménagée, nous informe Danielle Le Men, présidente des Amis de Callac, qui a pu visiter l’habitation. Dans les chambres, il y a des lits, des matelas et des couettes, ainsi qu’une salle de bain, une buanderie avec une machine à laver. » RAS, donc. Seul bémol ? « Les migrants vivent dans le noir car les volets sont fermés. » Les responsables de la controversée organisation Viltaïs le savent : déjà épinglée pour ses exorbitantes subventions accordées par l’Etat, l’association ne peut se permettre un pas de côté. Alors, dans leur entreprise de notabilisation, les philanthropes en herbe exigent « que cessent les rumeurs sur les conditions d’accueil de la famille de réfugiés. » Jusqu’au prochain “bad buzz” ?
New York Times - World
Dutch Pro-Farmer Party Sweeps Elections, Upsetting the Status Quo
Advertisement
Supported by
The surprise victory is widely seen as a protest vote against Prime Minister Mark Rutte’s government and some of his policies, including a goal to slash nitrogen emissions, which many say will imperil farming operations.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Claire Moses
Reporting from London
A small pro-farmers party has swept provincial elections in the Netherlands to become the biggest in the Senate by channeling wide dissatisfaction with the Dutch government, in a sharp challenge to Prime Minister Mark Rutte’s administration.
The results put the party, the Farmer Citizen Movement, which has fewer than 11,000 members, according to its website, on track to become a major player in a government body that approves or rejects legislation that comes out of the House of Representatives.
Some Dutch voters said they viewed the party’s success as a victory against the country’s elites as well as the government. They said it showed support for the preservation of rural life in the Netherlands and the farming economy, in particular, though voters from all parts of the country, including suburban areas, supported the party.
But the victory could make it difficult for Mr. Rutte’s government to pass a strict law to cut nitrogen emissions in the Netherlands by 50 percent by 2030, to fight climate change and place it in line with European Union requirements to preserve nature reserves. The prime minister’s party, which does not have a majority in the Senate or the House, needs a coalition vote to pass laws.
The pro-farmers party, known by its Dutch acronym BBB, opposes the plan, saying it could imperil farmers’ operations in a country renowned for its agricultural industry. To reach the government’s emission-reduction goals, thousands of farmers would have to significantly reduce the number of their livestock and the size of their operations, farmers and their supporters say. If they cannot help meet the government’s target, they may have to close down their operations altogether, they say.
Mr. Rutte, who is not up for election for a few more years and is one of Europe’s longest-serving leaders, having been elected in 2010, called the results a “scream at politics,” according to the Dutch wire service ANP.
Caroline van der Plas, the co-founder and leader of BBB, said after the vote: “They already couldn’t ignore us. But now, they definitely can’t.”
Europe’s Shift Away From Fossil Fuels
The European Union has begun a transition to greener forms of energy. But financial and geopolitical considerations could complicate the efforts.
Ben Apeldoorn, a dairy farmer in the Utrecht Province who voted for the pro-farmers party, said the win felt like “a victory of the common man over the elite.”
“I’m pleasantly surprised,” he said. “As farmers, we felt abandoned by the political society.”
The Farmer Citizen Movement did not exist until four years ago. The party, which had zero seats going into the election, won at least 16 in the 75-seat Senate, according to exit polls and projections. A bloc formed by left-of-center Labor and Green parties had 15 seats, local news reports said. (BBB holds one seat in the 150-member House of Representatives.)
Now, BBB, which presents itself as a party of the countryside, appears to be on track to become the largest party in all but one province, according to the Dutch public broadcaster NOS. Vote counting was still wrapping up late Thursday night.
In Dutch provincial elections, held every four years, voters choose the lawmakers for the country’s 12 provinces, who then pick members of the Senate, which will be done in May. With BBB’s victory, the fate of the government’s plan to drastically cut nitrogen emissions is in question.
Bart Kemp, the chairman of Agractie, a farmers interest group founded in 2019, says the party’s victory means “the Netherlands has taken a big step toward being more reasonable.” He added, “The government has unrealistic plans.”
Research from 2019 shows that the Netherlands produces, on average, four times as much nitrogen as other European countries. The agricultural industry is responsible for the largest share of nitrogen emissions in the country, much of it from the waste produced by the estimated 1.6 million cows that provide the milk used to make the country’s famed cheeses, like Gouda and Edam.
Scientists have long sounded the alarm about the urgent global need to reduce harmful emissions. Too much nitrogen acidifies the ground, which reduces the amount of nutrients for plants and trees. That, in turn, means that fewer kinds of plants can grow together. Nitrogen emissions also cause less fungus in the ground, which makes it more vulnerable to extreme weather such as drought or rain.
Excess nitrogen in the ocean can also help create conditions in which vital organisms cannot survive.
The nitrogen-reduction plan led to nationwide protests last year, with people burning manure and hay bales and hanging upside-down flags along highways.
Christianne van der Wal, the minister for nature and nitrogen in Mr. Rutte’s government and a member of his People’s Party for Freedom and Democracy, acknowledged that many Dutch residents were against the government’s nitrogen emissions plan.
“We’ve known that for a long time,” she said, calling it a complicated issue that would have a major effect on people’s lives. But, she added, “at the same time, there’s no choice.”
Farmers say they have always followed the rules, trying to find innovative and more sustainable ways of producing and ensuring safe and high-quality food. They say the government’s plan, which includes the possibility of forced buyouts, made them feel unwanted.
“Everyone in the Netherlands cares about nature, including farmers,” said Ms. van der Plas, who occupies BBB’s only seat in the House. The Netherlands simply has to follow European rules for preserving its nature preserves, she added, even though the bloc has not stipulated how exactly to do so.
Whether the government’s proposal will come up for a vote in its current form in the Senate is unclear.
Ms. van der Wal, the nitrogen minister, said it was up to the provinces to find policies to prepare for the reduction of nitrogen emissions.
“All parties, left or right, pro- or anti- the nitrogen approach, have plans for their provinces: the building of houses or energy transition,” she said through a spokesperson.
“But without the reduction of nitrogen emissions,” she said, “that simply won’t be possible.”
Advertisement
BBC
Champions League quarter-final draw: Chelsea to play Real Madrid, Man City v Bayern Munich
Last updated on 5 minutes ago5 minutes ago.From the section European Footballcomments191
Chelsea will face holders Real Madrid in the Champions League quarter-finals.
Premier League champions Manchester City will play six-time winners Bayern Munich.
Inter Milan face Benfica and Serie A champions AC Milan take on current leaders Napoli.
If Chelsea and Manchester City get through, they will meet in an all-Premier League semi-final while AC Milan or Napoli will face Inter Milan or Benfica in the other semi-final.
The two-leg quarter-finals take place on 11-12 April, with the return games on 18-19 April.
More to follow.
Real Madrid v Chelsea
Inter Milan v Benfica
Manchester City v Bayern Munich
AC Milan v Napoli
New York Times - World
10 Drums of Nuclear Material Are Missing From Libya Site, U.N. Agency Says
Advertisement
Supported by
The U.N. nuclear watchdog said that 2.5 tons of natural uranium concentrate was unaccounted for, but that the ore itself posed little radiation hazard.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Euan Ward
More than 2.5 tons of natural uranium is missing from a site in war-torn Libya, the director general of the U.N. nuclear watchdog said on Wednesday, telling member states that the agency was searching for the material.
The uranium ore itself poses little radiation hazard, said Sinead Harvey, a spokeswoman for the U.N. watchdog, the International Atomic Energy Agency. But she said the material, contained in 10 drums, still requires safe handling and may present “a radiological risk as well as nuclear security concerns” if it were not found.
The nuclear material was discovered to be missing on Tuesday during an inspection in Libya by the U.N. watchdog, Ms. Harvey said.
The agency’s director general, Rafael Grossi, informed U.N. member states about the missing barrels the next day, the I.A.E.A. said in a statement. The agency did not say where the inspection took place, or whether the site was under the control of Libya’s government.
Independent experts on arms control agreed with the I.A.E.A. assessment that the material was not necessarily an immediate danger.
“It’s uranium concentrate, often called yellowcake, which means its mostly Uranium-238 and not itself a big worry in terms of nuclear proliferation,” said Patricia Lewis, a nuclear physicist and arms control expert. “Radiation that comes out of this type of uranium is very low.”
”But what can happen, and this has been a concern for a long time, is that nonstate armed groups could pack a conventional bomb with this stuff,” said Ms. Lewis, who leads the International Security program of Chatham House, a London-based research group.
Zia Mian, a physicist and expert on nuclear proliferation at Princeton University, said that the quantity of missing material falls under the “significant quantity” 10-ton threshold set by the I.A.E.A. The agency considers that the approximate amount of nuclear material for which the possibility of manufacturing a nuclear explosive device cannot be excluded.
On Thursday, the I.A.E.A said it was “aware” of unconfirmed reports that the material may have been found. “The agency is actively working to verify them,” it said of the reports.
The I.A.E.A. described the inspection site as “declared by the State of Libya under the Additional Protocol,” referring to a 2004 agreement which granted the U.N. nuclear watchdog’s inspectors greater access to sites in the country to assess the country’s now-defunct nuclear program.
Libya’s leader in 2003, Col. Muammar Gaddafi, renounced his nuclear weapons program after the U.S. invasion of Iraq, and having already procured centrifuges that enabled the country to enrich uranium. Much of the equipment related to Libya’s nascent nuclear and ballistic missile programs was flown out of the country to a facility in Tennessee.
The last of Libya’s enriched uranium was removed from the country in 2009, according to the United Nations. But the body estimated in 2013 that some 6,400 barrels of yellowcake remained in southwestern Libya, and its inspectors have continued efforts to inspect Libyan sites.
They have faced dangerous hurdles to their work over the last decade, since Colonel Gaddafi lost control over the country in a popular revolt. The United States and its European allies launched airstrikes in support of the uprising against him in 2011, and he was killed and his government toppled that year.
In the years since, Libya has been divided by warring factions and political crises — creating many obstacles for the U.N. nuclear watchdog.
The inspection this week had originally been planned for last year, but “had to be postponed because of the security situation in the region,” according to a report by Reuters, which cited a confidential statement by the I.A.E.A. director general, Mr. Grossi. The agency did not immediately respond to a questions about that report.
Ms. Lewis, the Chatham House expert, said that U.N. inspectors “haven’t been able to keep an eye on,” nuclear material in Libya. She added that the potential threat of the material “completely depends on where it’s gone.”
“It’s either gone missing by accident, which sounds ridiculous but has happened in the past,” she said, noting the recent example of a radioactive capsule lost in the desert of Western Australia. ”Or it has been sold to a country outside the normal reporting and safeguarding mechanisms,” she added.
Another possibility was that smugglers took the material without fully understanding its value, she said, adding that this had happened at the end of the Cold War and could result with uranium on the international black market.
“There’s just too many unknowns right now,” she added.
The I.A.E.A. did not respond to a request for clarification on Thursday about whether the Libyan authorities had requested their assistance in locating the missing nuclear material. Ms. Harvey said the agency “stands ready,” at Libya’s request, “to provide the necessary assistance on this issue for the application of international nuclear safety standards and nuclear security guidance.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Blocages, plus de 300 interpellations… journée tendue au lendemain du recours au 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites
Vers 15h jeudi 16 mars, la Première ministre Élisabeth Borne a ordonné l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale. Cette décision a provoqué la colère des parlementaires et de nombreux Français opposés au texte du gouvernement. Des manifestations, émaillées de heurts et de dégradations, ont eu lieu dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Marseille, Rennes ou Nantes, où les forces de l’ordre ont connu une nuit particulièrement tendue.
Des centaines d’arrestations, ordre de protéger les élus
Au lendemain de ces nombreux incidents, Gérald Darmanin a indiqué à RTL ce vendredi 17 mars qu’au moins 310 interpellations avaient été effectuées dans tout le pays, dont 258 à Paris. Le ministre de l’Intérieur a fait savoir que « les symboles de l’État » avaient été visés dans plusieurs villes de province, comme « des effigies brûlées, des préfectures très contestées, pour ne pas dire attaquées ». Jeudi, Gérald Darmanin a d’ailleurs ordonné aux préfets de police une « entière mobilisation » de leur part en vue de « garantir la sécurité de l’ensemble des élus de notre République ». Il a ainsi réclamé un maintien « ferme » du dispositif de sécurité déjà en place, sans pour autant annoncer de nouvelles mesures.
Vers une radicalisation de la contestation ?
Le mouvement de contestation semble en effet s’intensifier. C’est ce qu’a noté le renseignement qui a estimé que le recours à l’article 49-3 est « susceptible de revivifier le sentiment anti-démocratique, la contestation et potentiellement sa radicalisation », relaie Europe 1. Le renseignement redoute de nouveaux modes d’action de la part des organisations syndicales, comme des manifestations surprises ou des blocages. Ce type d’opérations « nécessite peu de participants tout étant très perturbant », a glissé une source policière à Europe 1.
Blocages du périphérique parisien, d’autres actions prévues en France
À l’appel de la CGT Paris, une action de cette envergure a d’ailleurs été organisée ce vendredi matin. Dès le début de la matinée, des blocages ont eu lieu sur le périphérique au niveau des portes d’Italie, de Clignancourt et de Montreuil, à Paris. Plusieurs points d’accès au périphérique nord ont été inaccessibles aux automobilistes.
D’autres actions coup de poing sont également organisées dans le reste du pays pour contester l’utilisation du 49-3 par le gouvernement. Des rassemblements sont prévus devant des préfectures comme à Rouen (Normandie), à Toulon (Var), dans les Landes à Dax et Mont-de-Marsan ou encore à Laval (Mayenne), Foix (Ariège) et à Thouars (Deux-Sèvres), relate BFMTV. La SNCF n’a pas levé son préavis de grève et prévoit une circulation similaire à la veille avec 2 TGV sur 3, mais quelques améliorations en Île-de-France.
BBC
Most researchers believe that Kyasanur forest disease was endemic for centuries in the forests of the Western Ghats in India, circulating silently among primate, bird and rodent populations, and the ticks they carry
When Gayatri thinks of her husband, the first thing that she remembers is his voice. "He used to never stop talking," she recalls fondly.
One evening in early 2019, Suresh had arrived home from the areca palm nut plantation where he worked complaining of a headache, and had quietly taken himself off to bed. His mumbled goodnight was among the last thing Gayatri would hear him say. Four days later, his health rapidly deteriorating, he had a stroke which left him permanently unable to talk.
The mysterious illness which had struck Suresh down was spreading like wildfire that winter through Aralagodu, a tiny village in the middle of a forest in Karnataka, a state in southern India. By the end of that winter, 14 people had died – 0.5% of its inhabitants. A year after his stroke, Suresh also succumbed to the disease, leaving behind two young children.
"I would have paid any price to keep him alive," Gayatri tells me, as we sit watching the couple's nine-year-old son play cricket outside the family home. "I did everything – I made sure he took his medicine at the correct time. But I wasn't able to save him."
Kyasanur forest disease (KFD) – named after the forest in which it originated – is a tick-borne haemorrhagic disease with a fatality rate of around 5%. Also known as "monkey fever", it was first discovered in 1957 after an outbreak in Shivamogga, the district of Karnataka in which Aralagodu is also situated.
In the following decades, recurring outbreaks remained largely confined to the area. But in recent years, the disease has begun to spread, with cases popping up for the first time in 2013 in the neighbouring states of Tamil Nadu and Kerala, followed by Goa in 2015 and Maharashtra in 2016.
Still, the disease barely registers on global health watchlists; outbreaks largely occur in rural areas bordering forest land and affect a tiny percentage of India's population. But the spread of the disease is indicative of a much larger, more worrying trend, as highlighted most recently by the Covid-19 pandemic: the increasing likelihood of zoonotic disease spilling over into human populations.
In the forests of southern India, areca nuts are a major source of income, but plantations on forest edges can bring humans close to zoonotic disease (Credit: Catherine Davison)
Deforestation, changing land use and climate change is putting humans into increasing contact with new viruses. Zoonotic diseases – diseases which can be transmitted between humans and animal species – comprise the majority of new and existing diseases which affect human populations.
Most researchers believe that KFD was endemic for centuries in the forests of the Western Ghats in India, circulating silently among primate, bird and rodent populations, and the ticks they carry. But as forest land was fragmented by human activity, and changing rainfall patterns affected tick development cycles, the delicate balance of disease cycles was disrupted – triggering new outbreaks.
"New hotspots are probably where the forest landscape has changed, or people's use of the forest has changed, say in the preceding five to 10 years, and that's what's driving the spillover," says Bethan Purse, an ecologist and vector-borne disease specialist at the UK Centre for Ecology & Hydrology (UKCEH), who is currently leading an interdisciplinary research project to better understand the dynamics of KFD.
Consumption of addictive areca nuts, also known as betel nuts, is itself a major health concern, with risk factors for many oral and oesophageal cancers. It is consumed by hundreds of thousands of people across the Asia-Pacific region as well as in the US, making it one of the most widely used psychoactive substances worldwide alongside tobacco, alcohol and caffeine.
However, unlike tobacco, no global policy exists for the control of its use, with researchers labelling it a "neglected global public health emergency".
The Western Ghats, a mountain range in southern India, is home to huge stretches of largely undisturbed forest. But the area is undergoing deforestation at unprecedented rates, in part due to a boom in commercial agroforestry.
Deforestation in the Shivamogga region has been driven by growing demand for areca nuts, which come from the areca palm tree. Areca nuts are a popular stimulant drug when ground up and chewed.
Areca palm plantations like the one where Suresh worked are hotspots for KFD, because they break up dense, undisturbed forest, creating "transition zones" where forests – and the diseases which lurk within – meet plantations and human habitats.
"What the degradation does is really bring people into contact with the ticks," explains Purse.
The next pandemic
With deforestation accelerating across the globe, experts fear that the increased contact between human, animal and vector populations risks triggering the next pandemic.
One study published in the journal Nature in 2020 found that habitat disturbance led to lower biodiversity and an increase in animal vectors – such as rodents and bats – known to harbour diseases shared by humans. "Global changes in the mode and the intensity of land use are creating expanding hazardous interfaces between people, livestock and wildlife reservoirs of zoonotic disease," the study authors warn.
Prema Jain, 52, found a dead monkey in her garden in 2019, and her family were infected with the KFD virus, resulting in Prema being hospitalised (Credit: Catherine Davison)
Climate change also plays a role in increasing the risk of zoonotic disease spill-overs, causing shifts in rainfall patterns and affecting biodiversity. Another study published in Nature last year found that climate change would lead to an increase in cross-species transmission of viral diseases, with a predicted 4000 new spillover events in the next half century.
When it comes to KFD, says Purse, climate change will speed up the development cycles and mortality rates of the ticks, leading to a more rapid turnover of ticks and increasing the amount of time they need to spend feeding on a host. The distribution of the ticks’ hosts, and their overlap with people, will also be affected, she adds – meaning that humans are increasingly likely to come into contact with infected ticks, and in an increasing number of places.
Lyme disease is the most common kind of tick-borne infection globally, found across Asia, Europe, Canada as well as the US, where it is the most common vector-borne disease. It is caused by Borrelia burgdorferi bacteria which can be spread to humans when they are bitten by infected ticks. It can cause fever, fatigue, joint pain and skin rash, as well as more serious complications.
A 2022 study in the British Medical Journal (BMJ) estimated that an astonishing 14.5% of the global population has had, or has, Lyme disease. Research has found climate change is increasing the range and activity of ticks carrying Lyme disease.
Prema Jain, a 52-year-old grandmother in Aralagodu, contracted KFD during the 2019 outbreak after finding a dead monkey in the family’s banana plantation. Although she reported the animal to the forest department, it was too late: the ticks it had been carrying had already crawled off into the surrounding areas, eventually infecting her entire family.
Jain says that living in the forest, it is not unusual to find dead animals, but that the threat of KFD is new. "We have always had ticks, but only recently disease," she says.
Globally, tick-borne diseases are an increasing menace, with research showing that they are on the rise in countries such as the US. And yet the dangers are often little known to the public, especially for tick-borne diseases other than Lyme disease. There are also fewer surveillance systems in place for tick-borne diseases than exist for similar diseases spread by other vectors, such as mosquitoes.
Purse and her team hope to change that. Monkey Fever Risk project is an Indo-UK partnership between UKCEH, the Karnataka state government, and various interdisciplinary research institutes in India, which aims to map historical patterns of KFD in order to determine the main risk factors for new outbreaks.
By looking at various environmental factors, such as the level of forest cover and rainfall patterns, and social factors like livelihood activities and proximity to healthcare centres, the team make models of the main drivers of the disease.
An areca nut picker in a plantation in Aralagodu, Karnataka. Some areca nut plantations occur in what was previously undisturbed forest or grassland (Credit: Catherine Davison)
This data is fed into an interactive tool to predict new areas at risk of disease emergence, allowing public health officials, the forest department and animal husbandry experts to proactively tackle outbreaks.
"When plotted for the entire country, it shows that yes, there are other places which have a favourable condition [for disease emergence]," says Darshan Narayan, a research associate on the KFD project specialising in epidemiological modelling. He believes that as surveillance increases in these areas, more cases will be discovered.
You might also like:
The collaboration has provided vital lessons on the importance of predictive disease modelling for diseases where the drivers of emergence are less well understood. The Indian government now aims to replicate the project for other diseases such as scrub typhus, which is spread by mites, and leptospirosis, spread by infected animals. "Right now in India, I don't think there are many people who are working on these kind of predictive maps," says Narayan. Globally, predictive diseases modelling is often used for high-focus diseases like Covid-19, but many neglected diseases which lack funding can fall under the radar of such tools.
Bringing together experts in human, animal and environmental health is known as One Health, a framework recommended by the WHO as the best approach for tackling zoonotic diseases. The Monkey Fever Risk project is a model of how One Health collaboration can happen, says Purse.
The modelling tool has also proven to be an important visual aid for local healthcare workers, says Narayan.
"For visualisation, this tool is wonderful," he says. "[If] I show them this, they understand the dynamics of the disease very fast."
Ticks can be tested for KFD, with the different species, seasons and the percentage recorded to help model transmission (Credit: Catherine Davison)
There are lessons to be learnt for the UK team, too – especially when it comes to tick-borne diseases, says Purse.
"Quite often we don't have good vaccines against tick-borne diseases, so it's really important to look across the different tick-borne diseases globally and understand what the risk factors are leading to spillovers," she says. "We’re actually extending these approaches now into the UK, looking at Lyme disease and tick-borne encephalitis virus."
A KFD vaccine previously in use recently had its license revoked due to low efficacy, so understanding the risk factors for the disease is even more important. One element of the Monkey Fever Risk project has been to increase awareness of the dangers posed by ticks and help healthcare workers to push for behavioural changes.
I hadn’t heard of KFD before. If I had known, I might have been able to act more quickly – Gayatri
However, lack of economic opportunity means that locals often have little choice but to continue entering plantations and forests for work.
"I only know how to do this sort of work – I don't have any other skills," says Govindha, a 56-year-old plantation worker who fell into a week-long coma after contracting the disease. His wife, Laxmi, was also hospitalised. "I thought we were both going to die," she remembers. "I told my son to give our cows to someone else." Despite their ordeal, the couple both returned to work in the plantation.
After Suresh died, Gayatri, now the family's sole breadwinner, also felt that she had no choice but to return to her job collecting areca nuts inside the plantation. Still, she believes that better awareness of the disease is important; if she had taken Suresh to the hospital immediately, she says, he might still be alive.
"I hadn't heard of KFD before," she says. "If I had known, I might have been able to act more quickly."
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Brèves de prétoire : Monsieur Z. ou l’art de se faire détester des juges
Voudrait-on s’attirer l’antipathie d’un tribunal, on ne s’y prendrait pas autrement. M. Z, 22 ans, ne fait aucun effort pour se rendre agréable. La présidente a beau lui demander de « bien parler dans le micro » quand il répond aux questions, rien n’y fait, le jeune homme coiffé à la mode Afro, parle d’une voix blanche, quasi-inaudible. La présidente insiste : « Faites un effort, Monsieur, je vous prie. »
Consciente que cette attitude est du plus déplorable effet, son avocate se penche au-dessus du box et lui glisse quelque chose comme : « Il faut vraiment se ressaisir. » Cette fois, le prévenu daigne infléchir son comportement. Mais déjà une autre difficulté se fait jour : M. X est d’une mauvaise foi éhontée.
Sucez-moi la bite, bande d’enculés.
Le 11 février, vers 21 h 45, des policiers en patrouille dans le quartier Pigalle repèrent un jeune homme qui semble chercher une adresse GPS sur son téléphone. À la vue du véhicule sérigraphié, M. Z se raidit. Les fonctionnaires, qui ont du flair, décident de procéder à un contrôle. Sur lui, ils découvrent cinq grammes d’extasy, sept bonbonnes thermocollées de cocaïne, quelques grammes d’amphétamine et 350 euros en liquide.
« Au cours du contrôle, vous avez outragé les agents de police en ces termes : “Sucez-moi la bite, bande d’enculés” », rapporte la présidente. « Lors de votre audition, poursuit-elle, vous avez reconnu les faits d’outrage, et une partie des faits relatifs aux stupéfiants. Vous affirmez que la cocaïne était destinée à votre consommation personnelle, c’est exact ? – Oui, je venais d’en acheter pour 350 euros. – Donc vous êtes parti de chez vous avec 700 euros en poche. – Euh, non. – Monsieur, c’est bien simple : si vous avez été arrêté en possession de 350 euros en espèce, et que vous avez acheté pour 350 euros de cocaïne, selon mes calculs vous êtes partis avec 700 euros. »
M. Z est piégé. Il esquisse un sourire gêné, réfléchit un instant, avant de servir une excuse bidon au tribunal.
M. X est piégé. Il esquisse un sourire gêné, réfléchit un instant, avant de servir une excuse bidon au tribunal : « J’ai vendu une trottinette ce jour-là, c’est pour ça. » Ben voyons, lit-on dans le regard de la présidente et de ses deux assesseurs. « Et l’extasy ? – Un bonus – Aaaaahhhh, un bonus, ironise la présidente. » Quelques rires discrets se font entendre dans la salle d’audience.
À en juger par son rictus en coin, le prévenu trouve lui aussi la situation amusante. En somme, M. Z offre un visage assez fidèle du portrait qu’en dresse l’enquêtrice de personnalité dans son rapport et dont la présidente donne lecture. Il y est décrit comme un jeune homme « méprisant qui n’a pas envie de faire d’efforts ». Le tribunal s’interroge sur l’indolence du prévenu ; par exemple, pourquoi ne pas avoir repris sa scolarité après son échec au bac informatique ? Il hausse les épaules, puis marmonne quelque chose d’inaudible au sujet d’une autre formation. « C’est pourtant un domaine porteur l’informatique, non ? – Oui, oui, tout à fait, répond-il avec insolence. »
L’avocate de M. Z se fend d’une plaidoirie guère convaincante, pour ne pas dire médiocre
Passablement agacée, la présidente passe la parole à la procureure. Dans son réquisitoire, la représente du parquet soutient que la thèse de la consommation personnelle n’est pas crédible au regard de la quantité de drogue saisie. Au surplus, elle relève que le téléphone du prévenu enregistre plus de 8 000 communications en l’espace de deux mois et demi – un volume de communications assez caractéristique des livreurs de stupéfiants. Elle demande un mois de prison avec un maintien en détention, ainsi que 750 euros d’amende et la confiscation des scellés.
Appelée au pied levé pour remplacer un confrère, l’avocate de M. Z se fend d’une plaidoirie guère convaincante, pour ne pas dire médiocre : « Il faut le croire quand Monsieur dit qu’il a vendu une trottinette 350 euros. Concernant l’offre et la cession de stupéfiants, nous ne sommes que sur des supputations. Il est surtout victime de son addiction. » Elle-même n’a pas l’air de croire à ce qu’elle dit.
Le tribunal prononce une peine de dix mois d’emprisonnement avec maintien en détention : « Voilà, c’est fini pour vous », conclut la présidente. M. Z accueille la décision sans émotion, puis disparaît derrière la porte du box.
Le 14 mars 2022, tribunal de Paris
BBC
Workers are often inhibited from criticising a former employer even without any legal or contractual constraint. The NLRB decision will only remove one source of inhibition – Cynthia Estlund
In late 2022, Kim, a 28-year-old tech worker, was laid off from her job at a start-up. “My severance offer was pretty generous, but in order to get it, I signed a long agreement basically saying that I wouldn’t talk about anything that happened while I was at the company,” explains Kim, whose last name is being withheld to protect her employment security. “It was presented to me as a simple protocol – a document that everyone who left had to sign – and I didn’t really think about it too much.”
Since she signed that document, however, the conditions around these common non-disparagement clauses have changed. In February, the US National Labor Relations Board (NLRB) announced most companies could no longer ban workers from publicly sharing negative remarks about their former employers. The NLRB, which is a federal agency, also determined that employers could not stop a former worker from sharing the size and nature of a particular severance deal.
This law, designed to protect a worker’s ability to publicly share the terms and conditions of their severance package, has been hailed a victory for employee rights. Indeed, the decision goes some way towards establishing transparency in corporate culture.
Yet employment experts and former employees alike are sceptical of how much this will actually address the existing culture of secrecy that allows discrimination and other forms of misconduct to persist. First, there are many exceptions to the rule. And second, fear of speaking out against an employer – and being branded unemployable as a result – is so ingrained in today’s labour-market culture, the law itself might not actually change the situation as intended.
A ‘sea change’?
For decades, US employers have been inserting terms into severance agreements to prevent departing workers from disclosing information, such as trade secrets or sensitive data. In recent years, however, some employers have broadened those provisions, waiving employees’ rights to disclose anything deemed potentially disparaging or confidential – even allegations of discriminatory practices, harassment or an unsafe work environment.
In 2020, the NLRB made the decision that forcing employees to waive their right to speak out in order to receive severance was, indeed, legal. Since then, however, the new members that comprise NLRB leadership have showed a more labourer-favourable outlook – leading to last month’s move, which overturned the 2020 decisions.
Experts and former employees are sceptical of how much this decision will actually address the existing culture of corporate secrecy (Credit: Getty Images)
While some people celebrated the NLRB decision as a victory for workers’ rights, others have had a more tempered reaction. Legal experts and individuals who have been laid off and felt unable to speak out about the terms of their severance are concerned that, in reality, it won’t change much. “It certainly will make a difference to some workers,” says Tom Spiggle, an employment lawyer based in Virginia, “but it probably won’t represent a sea change.”
One core reason, believe some legal experts, is that there are an array of workers and organisations the ruling exempts. Federal, state and local government agencies – including public schools, libraries and parks – do not fall under the scope of the NLRB's jurisdiction. Neither do railways and airlines.
Another issue is that some categories of workers are also unlikely to be covered by the ban, such as independent contractors, agricultural and domestic workers and any individual employed by a parent or spouse. But one of the most notable exceptions is that supervisors – a widely defined term for anyone who hires employees or sets pay – are not covered, either.
Branded a trouble-maker
But even for those workers to which the law applies, the NLRB’s move might not be enough to encourage them to speak up.
“Workers are often inhibited from criticising a former employer even without any legal or contractual constraint,” says Cynthia Estlund, a professor of law at the New York University School of Law. “The NLRB decision will only remove one source of inhibition,” she adds. In other words, while laid off workers no longer have to agree not to disparage their former company in order to receive severance, the new decision may not be enough to change the existing precedent that publicly speaking out against a former employer is taboo.
Author and HR consultant Sarah Aviram agrees. “When it comes to employees sharing the experience they had with their former company, they seem to be following an important unspoken rule: praise in public and protest in private,” she says.
Laid-off tech worker Kim says there were a lot of things that went on at the company that she didn’t like – she felt the culture was “sexist”, for example. Despite that, even if she’d been protected by the ruling when she’d been laid off, she says she would never have considered speaking in any sort of public way about her feelings towards the company – especially not in the immediate aftermath of being laid off.
“Even I hadn’t had to sign [the agreement],” she says, “I wouldn’t have done anything different.” Particularly in an environment of mass layoffs and the anxiety that goes with it, she adds, it would be “foolish” to risk being branded a trouble-maker. “I was unemployed and needed a new job,” explains Kim. “No-one wants to hire someone who’s known to be a complainer – who might turn out to pose a massive PR risk.”
Aviram has seen other workers feel the same way. She adds that particularly in an environment of economic uncertainty, laid-off employees might be complaining about their former employers to close friends and family, but in public, they’re focusing on what they can control, which is finding a new job, rather than what they can’t control, which is the poor experience they might’ve endured at a former workplace.
Because the ruling is still so new, Spiggle says it remains to be seen how firms will choose to respond to the NLRB’s new standard. “Non-disparagement agreements are currently almost in every single severance agreement. Companies rely on them heavily,” he says. “So, it will be interesting to see what managers make of this.”
It’s also too early to tell how much it will – or won’t – embolden workers to speak out, or change attitudes about others coming forward.
Even though the ruling wouldn’t have changed Kim’s actions, she’s still optimistic. “Maybe it’s a sign of things to come – a sort of gradual shift in the power balance in favour of the employee. Maybe even just knowing that there are fewer protections for employers will be enough for bosses to treat workers better,” she adds. “At the end of the day, even if it rarely happens, no one wants to risk being called out on social media for being a bad boss.”
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : tensions et dégradations dans toute la France
Mobilisation surprise à Paris ce jeudi 16 mars. Après l’annonce du recours au 49-3 par le gouvernement sur la réforme des retraites, plus de 6 000 personnes se sont rassemblées sur la place de la Concorde en protestation.
Les forces de l’ordre sont intervenues vers 20 heures après plusieurs sommations pour disperser la foule. Plusieurs feux de détritus ont été allumés par des manifestants sur la place de la Concorde. Si la plus grande partie des manifestants se sont dispersés, certains ont monté des barricades avec des barrières de chantier pour faire face aux forces de l’ordre qui ont fait usage de canons à eau. Alors que la place est en cours d’évacuation, au moins 120 personnes ont été interpellées, selon BFMTV.
🔴 ALERTE – Nombreuses barricades en feu dans les rues de #Paris : les incidents s’étendent dans la capitale. #ReformesDesRetraites pic.twitter.com/AoKwa4R8xf
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 16, 2023
Tensions à Marseille ainsi qu’à Rennes
Mais Paris n’est pas la seule ville où des tensions se font ressentir. À Marseille, 1 500 personnes se sont rassemblées en protestation contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49-3. Plusieurs boutiques ont été saccagées en début de soirée sur la Canebière, notamment des agences bancaires, des boutiques de téléphonie ou encore de vêtements.
À Rennes également, environ 700 personnes se sont mobilisées devant la préfecture, rapporte Ouest-France. Après des jets de projectiles et plusieurs actes de violence, cinq personnes ont été interpellées place Sainte-Anne. La préfecture a réagi à ces dégradations, indiquant que « le préfet d’Ille-et-Vilaine condamne avec la plus grande fermeté ces actes intolérables et les agissements de certains individus qui se livrent à des violences au mépris de la sécurité des forces de l’ordre et des habitants de Rennes ».
Известия (RUS)
В Госдуме посоветовали Европе задуматься над своим финансовым положением
Европейским элитам нужно задуматься над своим финансовым положением, а не выделять новую помощь Украине. Об этом 17 марта «Известиям» заявил председатель комитета Госдумы по вопросам собственности, земельным и имущественным отношениям Сергей Гаврилов.
Таким образом он отреагировал на информацию о том, что Евросоюз (ЕС) на следующей неделе планирует перевести Украине второй транш макрофинансовой помощи на €1,5 млрд.
«Позавчера случился обвал акций крупнейшего швейцарского банка Credit Suisse, и европейским элитам все-таки стоит задуматься над своим финансовым положением в первую очередь, чтобы не допустить Великой депрессии», — сказал депутат.
По словам Гаврилова, в отличие от США, где банкротство трех крупных банков потрясло вкладчиков, в Европе страдают пока лишь акционеры и инвесторы.
«Но и в Европе, и в США система страхования вкладов не рассчитана на продолжительный кризис. Если он углубится, Западу будет не до Украины. Так как любое закрытие и приостановка деятельности банка — это удар по клиентам, и как следствие — паника среди них. А предусмотренная европейским законодательством максимальная сумма компенсации составляет €100 тыс. по счетам одного клиента в одном банке. Если у клиента несколько счетов в том же банке, то он может претендовать на выплату только €100 тыс. — не больше», — сказал он.
Парламентарий подчеркнул, что страхования вкладов на всех не хватит. Он объяснил, что европейские коммерческие банки пользуются иной схемой страхования вкладов, чем сберегательные кассы. Однако суммы, которые эти кредитные институты держат на черный день, нельзя переоценивать.
«Например, в немецких коммерческих банках застраховано менее 0,6% вкладов. Иными словами: если сейчас обанкротится малый или средний банк, то это не станет сразу глобальной проблемой Европы. Но если одновременно закроется несколько средних или больших банков, то требовать от них компенсации будет практически бессмысленно. И в этом случае клиенты получат меньше одной сотой своих денег», — заключил Гаврилов.
Танковая ревизия: чем закончилась юбилейная встреча в формате «Рамштайн»
И почему в этот раз обошлось без обсуждения истребителей
Программа «Макрофинансовая помощь плюс» в виде льготного кредитования Украины на 2023 год рассчитана на €18 млрд. Страны Евросоюза утвердили ее 15 декабря 2022 года. Председатель Европейской комиссии Урсула Фон дер Ляйен отмечала тогда, что ЕС по итогам 2022 года выделил Киеву €19,7 млрд и продолжит поддерживать Украину «так долго, как будет нужно».
Первый транш в размере €3 млрд Евросоюз перевел Украине 17 января. Тогда же сообщалось, что Еврокомиссия намерена начиная с марта ежемесячно переводить Киеву по €1,5 млрд.
BBC
Painting is a way for Aboriginal people to show the world that they have this culture that is very deep and meaningful
In every direction, fire-red sand fanned out across the land. Everything that wasn't red seemed covered in it: the boab trees, the spinifex, the termite mounds stretching like tiny Towers of Babel towards the sky. The road itself shimmered like a sea of rubies. We were just hours from Alice Springs, Australia's de facto inland capital, and already alone on the Tanami Track.
As it happens, that's part of the appeal.
The Tanami, as locals call it, is one of Australia's greatest Outback adventure tracks. The 1,077km road bisects the namesake Tanami Desert – one of the most isolated and arid regions in the world – connecting the Red Centre and Kimberley region, the country's rugged north-west frontier.
Although the route is mostly traversed by ranchers and lorries running to the remote Granites goldmine, plus the odd feral camel, the Tanami also attracts intrepid travellers who come for the raw scenery, the bush camping and the notoriety for driving across one of Australia's longest and most challenging roads.
Once we passed Tilmouth Well, a lonely roadhouse 180km north of Alice Springs and one of the last fuel stops for hundreds of kilometres, I quickly realised how daunting this drive could be.
The Tanami Desert is one of the most isolated and arid regions in the world (Credit: Theo Allofs/Getty Images)
Here, the road devolved into a battered corrugated dirt track and settlements became scarce, making a four-wheel drive vehicle, water jugs and jerry cans of fuel almost mandatory. Such conditions used to send shivers down travellers' spines. While marginally better infrastructure has reduced some risks, the Tanami's remoteness, unpaved surface and folklore still demand respect.
By the time we'd left the bitumen behind, I understood the primitive desire to conquer this terrain. But once we reached the town of Yuendumu, the Tanami became more than a simple act of completion.
Founded in 1946 by the Australian government's Native Affairs Branch to provide welfare for Aboriginal communities displaced by gold mines and cattle ranches, Yuendumu is home to about 1,000 people today. Most are Warlpiri, the Aboriginal Australians who are the traditional owners of the area and manage the land as part of a trust.
The Warlpiri have lived in the region for thousands of years. Researchers are still discovering traces of their history, from sacred rain-making sites to ancient carvings in boab bark. But 20th-Century gold rushes and pastoral expansion left the land's ancient stewards in limbo. It wasn't until 1978, two years after Australia passed the Aboriginal Land Rights Act, that the Warlpiri regained control of the land.
While several Aboriginal communities dot the Tanami, Yuendumu is one of the few that openly welcomes outsiders. Much of the credit for that, I learned, belongs to the Warlukurlangu Arts Centre.
Visitors are welcome at the Warlukurlangu Art Centre to learn more about Warlpiri art (Credit: Warlukurlangu Art Centre)
Founded in 1985, Warlukurlangu is one of the longest-running Aboriginal-owned art cooperatives in Australia. Some 800 artists work here, producing 11,000 pieces in 2022 alone.
Today, manager Cecilia Alfonso oversees day-to-day operations, as she has for more than two decades. Early in her tenure, Alfonso and assistant manager Gloria Morales noticed tourists blitzed past Yuendumu, unaware they could enter without a permit. To change that, they hung "visitors welcome" signs on the road.
"It reflected our ethos," she explained. "Many people told us, 'This is the first welcoming sign we've come across [on the Tanami]'."
Since then, Warlukurlangu has become one of the Tanami's top tourist sites.
Inside, we found a warehouse filled with colourful, Pointillist-like paintings representing Dreaming stories, the Aboriginal legends that explain the origins of the world and pass on knowledge, cultural values and traditions to future generations. After an hour perusing shelves teeming with remarkable paintings, I settled on a red-hued piece bisected with curving dotted lines by artist Christine Nangala Brown. On my way out the door, I noticed nods of approval from a group of women dabbing paint onto canvases.
"Art forms a bridge between cultures," Alfonso explained. "Painting is a way for Aboriginal people to show the world that they have this culture that is very deep and meaningful."
The centre is one of the longest-running Aboriginal-owned art cooperatives in Australia (Credit: Warlukurlangu Art Centre)
Such interactions could become increasingly important. In 2022, Constable Zachary Rolfe was acquitted of murdering Warlpiri teenager Kumanjayi Walker three years earlier in Yuendumu. The incident amplified the friction between the community and contemporary, predominantly white Australia.
But development along the Tanami could provide an off-ramp for the tension, allowing more people interact with Warlpiri art and get to know their culture.
Otto Jungarrayi Sims, a Warlpiri elder and pioneering artist from Yuendumu, told me more tourism would be a boon. Beyond adding new income streams for the community, tourism activities could help share and preserve traditional rites. Sims said the community was already developing desert trips that will teach guests how to hunt, cook and live as the land's first people have for millennia.
"I think there is a hunger out there to engage with Indigenous culture and experience the landscape," Alfonso added.
As we drove another 450k north-west from Yuendumu to our camping spot for the night, I understood that hunger.
Travellers can camp almost anywhere along the Tanami, apart from private land. We settled on a clearing beside the Western Australia border. As the day ended, the earth glowed even more intensely. Once the sun dipped past my sightline, a high-definition night sky appeared.
Wolfe Creek Crater was formed by a massive meteorite smashing into Earth around 300,000 years ago (Credit: Craig Sauers)
I had rarely seen stars shine so bright. I imagined the legends they may have inspired in those seated here thousands of years ago. I also felt a deep respect for the seemingly infinite landscape they illuminated – a sensation heightened by the fact that no vehicles drove by all night.
The next morning, we set off on the final stretch. Before midday, we reached Wolfe Creek Crater, a bulge formed by a meteorite 300,000 years ago and focal point of Aboriginal origin stories. According to a legend held by the local Djaru people, it was created when a giant snake poked its head through the ground. (The Djaru call the crater Kandimalal.)
Many Australians today associate it with a more modern mythology: the horror film Wolf Creek. From a bookseller in Alice Springs to a Tilmouth Well attendant, we had been repeatedly, jokingly warned to "watch out for Mick Taylor", the sadist who preys on tourists in the film.
After navigating a winding dirt access road, we found ourselves alone at the crater. I felt a pucker of Mick Taylor-induced anxiety. The site is so remote that it wasn't discovered by geologists until 1947 (Aboriginal Australians, however, had long known about it). But the sense of solitude quickly disappeared once we clambered to the rim of the crater and got a clear view of what it contained.
Acacia and eucalyptus trees filled the basin, a peculiar pocket of vegetation contrasting the tawny earth with splashes of white, olive and green. I hadn't seen such colours in days, and we had it all to ourselves. But I left the crater feeling conflicted.
That's because the Tanami is going to be modernised.
Plans to seal the Tanami Track will bring more tourists to the region and to its remote communities (Credit: Craig Sauers)
The Northern Territory has already begun paving 150km of road past Tilmouth Well. Meanwhile, Western Australia recently earmarked A$500 million to seal its stretch of the Tanami to boost cattle farming and mining. By 2030, the whole road might be sealed.
Improving visitor access not only changes the experience – it also raises questions about sustainability and development in Aboriginal communities.
In its 2030 roadmap, the Northern Territory government identified Aboriginal cultural tourism as a key priority. A traversable Tanami on top of this official push could bring an influx of tourists to isolated communities that aren't equipped to handle it.
But Sims told me he views the development positively. "This will create opportunities for the tribe," he explained. "Now is the time to look ahead."
We must remember to protect our country, our culture, the environment, the biodiversity
The Warlpiri, after all, have always been here. They've witnessed change before. But like our 4X4 rumbling down the Tanami, they hope it doesn't move too quickly.
"We must remember to protect our country, our culture, the environment, the biodiversity," Sims said. Then he paused, collected his thoughts and added: "As the first people, the stewards of the land, we must always embrace humanity, too. This is the most important thing."
The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.
---
Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
BBC
The trope annoys me to the brink of rage, firstly because it's dreadfully boring, and secondly because it cannot be divorced from the greater context in which violence against women is endemic – Kristin Devine
Some things never change. When Shrinking, Ted Lasso creator Bill Lawrence's new comedy drama starring Jason Segel, launched on Apple TV+ in January, it was immediately apparent that the show was guilty of one of the most quietly toxic tropes in entertainment: from the off, Segel's therapist character Jimmy was defined by the loss of his wife, beautiful in death and only ever available in flashback form. Tia is deprived of any agency: we know that her narrative purpose is solely to die, and her existence is only important insofar as it affects our brave male protagonist.
Warning: this article contains plot spoilers for 65 and No Time to Die
More like this:
– Is the romcom truly back?
– The brutal new female screen icons
– Why John Wick 4 soars above most action films
The temptation to give male characters female relatives or love interests who are either already dead or dying as a plot driver is seemingly irresistible for countless writers, the vast majority of whom are male. Once you are aware of this phenomenon, you realise how pervasive it is. I am currently reading a novel narrated by a man grieving over a woman we never meet before her death; while researching this feature, I saw the new Adam Driver film 65, in which Driver's character crash-lands on Earth 65 million years ago. The reason he is in his spaceship in the first place is, lo and behold, because he has a terminally ill daughter who – spoiler alert – dies during the film.
New Adam Driver film 65 is another example of a work in which the death of a female character (in this case his daughter) is used as an empty plot device (Credit: Alamy)
Why do male writers in TV, film and literature continue to engage in this trope? What does it tell us about the gender dynamics in fiction? And is there any hope on the horizon that it may be consigned to the creative dustbin?
Izzie Austin is a film writer doing a PhD that examines revenge in teen movies at Swinburne University, Australia. Before refining their subject, for a while they were looking into revenge films more generally and have therefore had to sit through a great many works that are guilty of indulging this sexist phenomenon, commonly known as "fridging". "There are so many films where they just introduce a wife in one scene and then kill her immediately," they say, citing the infamous Death Wish franchise, in which Charles Bronson becomes a vigilante after his wife is murdered, as particularly egregious. "It's insulting to the female characters because their only function is how they make other characters feel and then it's insulting to the male characters because they don't actually get to feel anything new."
The origins of "fridging"
It was in 1999 that comic-book writer Gail Simone first gave a name to the trope, coining the term "Women in Refrigerators syndrome" to refer to a trend she noticed in superhero stories for female characters being killed off to provide motivation for the male protagonists. The turn of phrase was inspired by a 1994 Green Lantern story, in which the Green Lantern discovers that his girlfriend has been killed and stuffed into a fridge and, as Austin puts it, "Dead wife make man sad; man process sad by doing violence".
If this trope has only been given a name in the last few decades, it has been conspicuous through the whole history of storytelling. "These are narratives that extend way way back," says Dr Miriam Kent, lecturer in film and media at the University of Leeds and author of Women in Marvel Films. A fairy tale like Sleeping Beauty, which dates back to the 16th Century, involves a comatose princess who must be rescued by a prince. These notions of female sublimation and male agency have always pervaded Western literature, and, in recent centuries, TV and film. In the 1970s, literature professor Joseph Campbell's seminal book The Hero's Journey set out the structure for a classic "quest narrative" which "generally involved a masculine hero and a princess", says Kent, and his storytelling theory went on to inform films like Star Wars. "The idea is that these are structures that are so ingrained within Western cultures and Western societies that they're almost unconscious," she says.
So unconscious are they, in fact, that many Hollywood writers are unaware of deploying them. After 2018's Deadpool 2 attracted criticism for having Deadpool's girlfriend Vanessa murdered at the beginning of the film – an example of "fridging" made worse by the fact that Deadpool's appeal is that he is aware of the comic-book world in which he exists – one of the writers, Rhett Reese, said that he didn't know the word existed. Reese and writing partner Paul Wernick declined the invitation to be interviewed for this piece. (Fans were so incensed by Vanessa's death during test screenings, incidentally, that an alternate ending was shot, and added post-credits, in which Deadpool travels back in time and saves her.)
Deadpool 2 was heavily criticised for "fridging" the character of Deadpool's girlfriend Vanessa (played by Morena Baccarin) (Credit: Alamy)
Scott Beck and Bryan Woods, who wrote and directed 65, were similarly oblivious to the trope. "The attempt was to do a modern-day silent film with hardly any dialogue so we're not reliant on exposition and back story," Woods tells BBC Culture, by way of explaining their narrative choice with the death of the protagonist's daughter. "The exercise was one of minimalism and attempting to tell a story where you could push the mute button and it plays the same in any part of the world and it can be digestible. So we're painting in pretty broad strokes with this film."
"Broad strokes" is right. "I’m not sure if it's lazy necessarily but I do think there is something to be said about the way in which screenwriters are trained," says Kent. "A lot of the time they will be trained by industry professionals, who will also be men working within that particular culture." Kristin Devine is a writer and fertility coach who finds fridging so frustrating that she wrote a short story subverting it, in which a woman actually gains superpowers from being stuck in a fridge. The idea derived from her anger at encountering the unreconstructed trope so often: "It annoys me at times to the brink of rage, firstly because it's dreadfully boring and I hate being bored, and secondly because it cannot be divorced from the greater context in which violence against women is endemic. Being fed a steady fictional diet of women-as-disposable-victim, in a world already full of it, inures all of us to the reality of sex-based violence."
What critics of the practice are not saying is that male characters shouldn't be widowers. "The death of a loved one is a strong motivating factor for people," says Devine. "Uncle Ben's death in Spiderman. Obi Wan's death in Star Wars. But these characters weren't created only to die – they had important lessons to impart and tasks to fulfil before they did. They needed to exist as fundamental to the story, and their lives mattered far beyond their demise."
Subverting the cliché
She and Austin both cite the original John Wick film as an example of how featuring a deceased female partner or family member may be done in a way that doesn't feel exploitative. Though the 2014 Keanu Reeves action vehicle falls into the trap of soft-focus beach flashbacks, John Wick's late wife Helen is a more richly drawn character than most equivalents; and while it may be a revenge thriller, the inciting incident in the film is that Wick's dog, a gift from Helen before her death from a terminal illness, is killed, "So you don’t meet the wife [in the present tense]," says Austin, "but you feel her character through her understanding that her husband is going to need somewhere to put his energy." Similarly, we never meet the dead wife of Robin Williams's psychologist Sean Maguire in Good Will Hunting but her and Maguire's relationship comes alive on-screen through Maguire's words. "[That film offers] a much more honest acknowledgment of: people have partners; their partners were special to them and now they're gone; how do you continue after this point?" says Austin.
Shrinking's success proves that audiences can overlook "fridging". But at the same time the groundswell of opinion against it is rising
Austin also cites the 2015 video game Fallout 4 as an example of a work undercutting the trope: the game allows the player to choose to be either a female or a male character whose spouse is killed and whose son is kidnapped. The gameplay isn't perfect – Austin points out that the creators may not have realised that a woman and a man might not respond to the situation in the same way – but it signals that creators might be getting savvy to avoiding this misogynistic cliché.
In a twist on the formula, No Time to Die killed off Bond himself, not his female companion Madeleine Swann (Credit: Alamy)
Other rays of hope have appeared in the gradually shifting gender dynamics of superhero adaptations – a form so commercially enormous that it may be capable of changing the narrative. Vast corporations like Marvel and Disney "know that there are female audiences watching their content," says Kent, and are beginning to change their behaviour, whether cynically or otherwise, by creating more female heroes, like Wonder Woman and Captain Marvel, and less female victims. In the 2022 Disney+ series She-Hulk, the main character addresses the viewer and wonders whether the twist in the episode is that she might be fridged – though of course, she isn't. And, thinking of another blockbuster franchise, in the last Bond film No Time to Die, we see the death of 007, but not his love interest Madeleine Swann. "I think there's definitely been a shift in terms of popular discussions of these issues," says Kent.
No one is pretending that fridging is a thing of the past. "The fact that it's still happening in a fairly straightforward way suggests that there's not been much movement," says Kent. Shrinking's success proves that audiences can easily overlook it. But at the same time the groundswell of opinion against it is rising: as Devine says, "fiction should inspire us to higher things," she says, "or help us explore realities that are uncomfortable. Fridging accomplishes neither purpose."
Shrinking season one continues to air weekly on Apple TV+
Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.
If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.
And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.
Valeurs Actuelles
Réseaux sociaux : des faux arrêts maladie vendus 30 euros sur Snapchat
Sur le réseau social Snapchat, il suffit de taper « arrêt maladie » dans la barre de recherche pour tomber sur des offres qui proposent de faux documents « signés et tamponnés par un vrai médecin », le tout allant de 15 à 30 euros.
Un commerce illégal bien loin d’être marginal qui rapporte gros à ces faussaires. L’Assurance maladie estime en effet que les falsifications d’arrêts de travail auraient causé un préjudice de plus de 3 millions d’euros sur l’année 2021, indique Ouest-France.
Des médecins victimes d’usurpation d’identité
Plusieurs médecins ont notamment été victimes d’usurpation d’identité. L’Assurance maladie recommande aux praticiens floués de porter plainte et d’informer la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) afin qu’elle puisse ouvrir une enquête et effectuer des contrôles administratifs et médicaux. Afin d’éviter tout risque d’usurpation d’identité, le Syndicat des médecins libéraux recommande également aux médecins qui perdent leur carte professionnelle de faire opposition et de contacter les organismes de tutelle.
L’année dernière, un jeune homme de 22 ans avait justement été condamné pour « altération frauduleuse de la vérité dans un écrit et usage de faux en écriture ». Il menait un commerce illégal de faux arrêts maladie et avait usurpé l’identité de deux médecins, relate La Gazette du Val-d’Oise. Selon les enquêteurs, il aurait réalisé un bénéfice de plus de 37 000 euros.
Известия (RUS)
В ЛНР рассказали о борьбе ВС РФ с польскими бесшумными минометами
Российские военные нашли методы воздействия на украинские подразделения, использующие бесшумные минометы на купянском направлении. Об этом сообщил военный эксперт, подполковник Луганской народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко в эфире Первого канала в пятницу, 17 марта.
Ранее в этот день рассказал, что Вооруженные силы Украины (ВСУ), находящиеся на купянском направлении, используют бесшумные минометы. Он объяснил, что такие минометы опасны тем, что выпущенные из них мины летят, не издавая шума, и времени среагировать на выстрел не остается.
По словам Марочко, бесшумные минометы используют постоянно перемещающиеся маленькие группы украинских боевиков и ведут огонь по позициям российской армии.
«Но наши военнослужащие, скажем так, нашли методы воздействия на эти группы, и по состоянию на сегодняшнее утро одна из таких групп была уничтожена», — указал Марочко.
«Кременная имеет стратегическое значение, наша задача — стоять железно»
«Известия» побывали в городе и пообщались с добровольцами из батальона БАРС-13
До этого в этот день он также рассказал, что украинские силовики активно используют ложные позиции на сватовско-кременском направлении. Он отметил, что с помощью маскировки позиций ВСУ пытаются ввести в заблуждение российские подразделения.
В свою очередь, офицер 95-й отдельной десантно-штурмовой бригады ВСУ Юрий Кочевенко сообщил 7 марта, что украинские формирования практически не имеют возможностей для наступления в районе Сватово и Кременной. Он подчеркнул, что на данных направлениях продолжаются ожесточенные бои.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Paris : un individu s’introduit dans une église et tente d’y dérober une croix de deux mètres
C’est un chemin de croix bien particulier qu’a entrepris un individu mercredi dernier. En effet, un malfaiteur s’est introduit dans une église du 13e arrondissement de Paris, selon des informations de BFM Paris Île-de-France. Après son intrusion, l’homme a tenté de voler une croix de deux mètres appartenant à l’édifice religieux.
Il s’est enfui par la suite avec la grande croix sur le dos. C’est grâce aux caméras de vidéosurveillance que l’auteur des faits a pu être retrouvé et interpellé ce jeudi matin.
Hier matin, à #Paris13, un individu s'est introduit dans une église, et a dérobé une croix de 2 mètres, située au fond de l'édifice. Filmé par la vidéo-protection, l'auteur a été repéré portant la croix sur le dos et a pu être interpellé ce matin.👉 1 interpellation pic.twitter.com/fQXRrVX5bw
— Préfecture de Police (@prefpolice) March 16, 2023
Plusieurs édifices ont été visés par des actes de vandalisme ces derniers mois
Depuis le mois de janvier, huit églises parisiennes ont subi des actes de vandalisme, voire des tentatives d’incendie. Ces derniers temps, les responsables politiques et municipaux, alertés par la situation, ont tenté de réfléchir à la mise en place de moyens pour garantir la sécurité des églises de la capitale.
Selon des propos rapportés par La Croix, la municipalité devrait bientôt « être en mesure de débloquer un budget pour appareiller les églises » de systèmes de vidéosurveillance. Toutefois, de telles mesures ne peuvent empêcher des actes de vandalisme, mais seulement d’arrêter les suspects, comme en témoigne l’affaire survenue ce jeudi.
BBC
SANS TITRE
Spend a moment looking at the things around you – from the phone you're holding to the clothes you're wearing – the odds are that roughly 90% of everything you own came to you over the ocean.
International shipping is at the heart of many of the world's supply chains – something that becomes only too apparent when problems occur. It's also the source of around 3% of the world's greenhouse gas emissions.
To get on track to reach net zero emissions by 2050, international shipping will have to reduce its emissions by 15% by 2030. So far, emissions from the industry have been going more or less consistently in the other direction.
One way to reduce emissions from shipping is to introduce a very old technology: sails. Wind is a clean source of propulsion that is often in abundance at sea. Some shipbuilders are taking this inspiration from the past extremely seriously, and even making the structure of the ship out of wood.
Others, such as Oceanbird, based in Sweden, are taking a thoroughly modern approach, building a prototype ship with four rigid sails that can not only help power the ship forward, but aid its agility and manoeuvrability too.
Sails won't be the whole answer for decarbonising shipping – clean fuels are also going to be a big part of the equation. But wind power is one promising way to reduce shipping's reliance on fossil fuels.
Watch above the second episode of Future Planet's video series, New Directions, where we explore how this ancient technology is inspiring the next generation of shipping.
--
Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.
If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.
Известия (RUS)
Экономист оценил влияние банковского кризиса США на мировую экономику и Россию
Банковский кризис, который начался в США, является кризисом отдельных банков. Скорее всего, Соединенным Штатам удастся его успешно преодолеть, поэтому не стоит ждать серьезных последствий ни для мировой, ни для российской экономик. Такое мнение экономист Михаил Беляев высказал в пятницу, 17 марта.
При этом эксперт отметил, что в американской экономике, действительно, положение сейчас не блестящее.
«Темпы роста затормозились, но главная проблема — это инфляция, которая произошла не из-за избытка денег, а как результат санкций в отношении России: в топливно-энергетическом секторе подскочили цены, которые и спровоцировали рост стоимости товаров», — сказал Беляев в разговоре с Lenta.Ru.
Экономист отметил, что повышение ключевой ставки является традиционным путем борьбы с инфляцией. Этот способ используют в России. Его же реализовали в США, подняв ставку до 5%. Однако проблема заключается в том, что американская экономика не приспособлена к таким высоким ставкам.
«В первую очередь, это отразилось на стартапах в высокотехнологичном сегменте. Они и так неустойчивы сами по себе, а тут еще их поставили в такое тяжелое финансовое положение, что многие вынуждены были закрыться. А Silicon Valley Bank обслуживал именно таких клиентов, потому банк и зашатался», — объяснил эксперт.
Через несколько дней обанкротились еще два банка. Но здесь проблема не в кризисе, а в том, что эти кредитные организации работали с обрушившейся криптовалютой.
«В любом случае, ФРС США быстро включилась в проблему, пообещала предоставить гарантии вкладчикам. Говорить о том, что США стоят на пороге масштабного кризиса, нельзя», — констатировал он.
По словам Беляева, внутриэкономические проблемы США не повлияют на мировую экономику, так как финансовые организации продолжают выполнять свои функции, выплачивают проценты, проводят расчеты и платежи. Он напомнил, что во время первых сообщений о банкротстве доллар, действительно, пошел вниз, но паника быстро прошла и ситуация стабилизировалась.
Экономист рассказал, что американский банковский кризис никак не скажется на России, так как банки страны опираются на свою национальную экономику и клиентов. Влияние внутриэкономических проблем США окажется минимальным, так как российские банки все еще вписаны в глобальный международный контекст, но ввиду последних событий уже незначительно.
Цепная акция: чем обернется поддержка Credit Suisse на $54 млрд
Проблемы одного из крупнейших банков Швейцарии решили залить деньгами после краха трех кредитных организаций в США
Ранее в этот день финансовый аналитик УК «Открытие» Олег Федорович рассказал «Известиям» о том, что сложившаяся в американском банковском секторе ситуация повлияет на решение Федеральной резервной системы (ФРС) США по ставке.
Аналитик уточнил, что после заявлений главы ФРС Джерома Пауэлла две недели назад, большинство участников рынка были уверены в повышении ставки на 50 процентных пунктов (п.п.), передает RT. После же банкротства SVB рынок ожидает уже повышение не более чем на 25 п.п.
Заседание американского регулятора запланировано на 21–22 марта.
11 марта стало известно о банкротстве в США одного из крупнейших банков Silicon Valley, он был закрыт 10 марта, сообщает телеканал «Звезда». Как отмечало Reuters, банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года. 12 марта был закрыт нью-йоркский Signature Bank. На следующий день, 13 марта, американский президент Джо Байден попытался убедить граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны, и пообещал запросить конгресс и регуляторов банковского сектора «на предмет ужесточения правил» для кредитных организаций.
15 марта акции одной из крупнейших кредитных организаций Швейцарии Credit Suisse упали почти на 31%, до минимума — 1,56 швейцарского франка, что привело к временной остановке торгов.
New York Times - World
The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Patrick Kingsley
Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.
As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.
Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.
“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”
Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.
He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.
His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.
Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.
Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.
To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.
But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.
To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.
“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.
A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.
Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.
20 miles
Mediterranean
Sea
Jordan R.
West
Bank
Tel Aviv
JORDAN
DESTINATION
Jerusalem
ISRAEl
Dead
Sea
Deir al-Asal al-Fauqa
GAZA
STRIP
ORIGIN
Meitar
Beersheba
By The New York Times
Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.
Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”
Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.
He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.
Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.
More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.
Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?
“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”
An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.
Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.
Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.
Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.
But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.
One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.
“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”
Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.
It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.
His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.
Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.
For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.
But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.
“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”
His own journey has already enlightened Israeli colleagues.
After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.
“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”
Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.
Advertisement
BBC
Australian shreds record for longest surf session
An Australian man has broken the world record for the longest surfing session - clocking more than 40 hours in the process.
At the end, Blake Johnston was carried on the shoulders of friends up Cronulla beach in south Sydney, describing himself as "pretty cooked".
Johnston began surfing early on Thursday morning in aid of mental health awareness.
His effort has raised some A$335,000 (£185,000; $225,000) for charity.
With spotlights to illuminate a section of Cronulla's surf known as "The Alley", Johnston kept going overnight and had ridden over 700 waves by the end.
The previous record of 30 hours and 11 minutes was held by South African Josh Enslin.
The 40-year-old Johnston, a former pro surfer and distance runner, faced the risk of blindness, infected ears and dehydration, as well as sleep deprivation, hypothermia, shark attack and jellyfish stings.
He emerged briefly from the sea at lunchtime on Friday for a medical check-up, and to receive eye-drops.
Johnston left the beach wearing a black cowboy hat while draped in a thermal blanket.
And he’s done it! Cronulla father of 2, Blake Johnston has broken the record for the longest surf session in history. 30 hours and 11 minutes. He’s not done yet though, he plans to surf until 5pm this arvo! @9NewsSyd pic.twitter.com/2UMAZeFtFx
"I surfed at two in the morning with him, and the lights actually went out so it was pitch black," his brother Ben told the Australian Broadcasting Corporation.
"There were a whole bunch of jellyfish out there, so it was interesting to say the least."
Speaking ahead of his challenge, Johnston said: "I thought, I could just do it. I can run for 40 hours,"
"But, this way, I can surf with people, bring in the community and make a difference for the future."
Johnston is fundraising for the Chumpy Pullin Foundation, set up in the memory of Australian Olympic snowboarder Alex 'Chumpy' Pullin who drowned off the Gold Coast while spearfishing in 2020.
He is also supporting mental health charities, partly in tribute to his father who took his own life a decade ago.
Three of his friends have also died from mental health conditions, according to media reports.
Related Topics
Valeurs Actuelles
Lyon : attaque au couteau dans un bus, trois personnes sont blessées
Matinée mouvementée dans la Cité des Gones. À 8 h 30, ce jeudi, le passager d’un bus de la ligne 15 a menacé à l’arme blanche un autre passager avant de s’en prendre au chauffeur du véhicule, relaie LyonMag. L’individu qui proférait des intimidations au couteau a ensuite réclamé au conducteur d’arrêter le bus sur les voies de la M7, non loin du quartier de Confluence, dans le but de faire descendre les passagers présents.
L’individu qui ne souhaitait pas en rester là a alors tenté de prendre la fuite et de voler un camion. Par chance, un policier qui n’était pas en service était présent sur les lieux et a pu venir en aide au conducteur du camion pour maîtriser l’individu dangereux, le temps que les forces de l’ordre puissent intervenir.
Trois blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger
Des renforts de police sont finalement arrivés sur les lieux, où ils ont pu maîtriser l’homme armé grâce à l’emploi d’un pistolet à impulsion électronique. Il a été placé en garde à vue, mais les raisons qui ont poussé le forcené à commettre cet acte n’ont pas encore été déterminées. Des effectifs de la police technique et scientifique ont été déployés dans l’objectif de collecter des indices.
🔴Chauffeur TCL menacé avec un couteau puis tentatives de carjacking à #Lyon #Confluence ce jeudi matin : de nombreux #policiers sont toujours sur place pour réaliser les constatations. D’importants embouteillages se sont formés dans le secteur (🎥@JDANDOU @lyonmag) https://t.co/O2LlJm7cHk pic.twitter.com/NBn0R6REDf
— Lyon Mag (@lyonmag) March 16, 2023
Trois personnes ont été blessées, un passager du bus, le policier et le chauffeur du camion. Deux d’entre elles ont été transportées à l’hôpital, mais leurs jours ne sont pas en danger.
La DDSP du Rhône a été chargée de l’enquête et a lancé un appel à témoin pour retrouver les passagers du bus.
Lyon : les dernières actualités
New York Times - World
The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)
Advertisement
Supported by
the Saturday Profile
Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jason Horowitz
ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.
“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.
Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.
It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.
A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.
With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.
“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”
The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”
She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.
Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.
Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.
But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.
She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.
She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.
“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”
One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.
“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”
But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.
Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”
Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.
But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”
That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”
Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”
Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”
The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.
Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”
She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.
Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.
“Well,” she said. “We’ll see.”
Advertisement
Известия (RUS)
СМИ отметили желание США использовать Грузию для разжигания конфликтов к югу от РФ
США собираются использовать Грузию в целях разжигания конфликтов на южных рубежах России, заявил журналист Myśl Polska Матеуш Пискорский 14 марта.
«Грузия сейчас осталась единственным плацдармом Вашингтона на Кавказе», — написал он.
Государства, которые стараются избежать участия в конфликте между Западом и РФ, расплачиваются по-крупному за это, потому что сталкиваются с непредвиденными трудностями, Грузия — самый актуальный пример, отметил обозреватель.
«Одно можно сказать наверняка: вокруг России вспыхнут новые пожары. Их поджигателям судьбы народов, сгорающих в это огне, совершенно безразличны», — заключил Пискорский.
Революция с чурчхелой: для чего власти Грузии идут на уступки оппозиции
Правительство выполнило один ультиматум, но получило новый
7 и 8 марта в Тбилиси прошли масштабные акции протеста, после того как грузинский парламент страны в I чтении принял законопроект «О прозрачности иностранного влияния». Документ предполагал создание реестра неправительственных организаций и СМИ, которые финансируются из-за границы. 9 марта волнения продолжились. В итоге правящая партия «Грузинская мечта» и партия «Сила народа» совместно объявили об отзыве законопроекта из парламента.
Позже, 11 марта, бригадный генерал Грузии Тристан Цителашвили поделился с «Известиями» мнением, что протесты в Тбилиси — спланированная спецслужбами США провокация для смены власти. Он добавил, что Штаты хотят открыть в Грузии второй фронт.
На следующий день глава грузинского правительства Ираклий Гарибашвили дал обещание не допустить открытия в стране второго фронта украинского конфликта. Политик указал на то, что Киев целенаправленно отправил экс-президента Грузии Михаила Саакашвили на родину для дестабилизации ситуации в стране и втягивания ее в украинский конфликт. По словам Гарибашвили, «для Украины было бы своего рода облегчением, если бы Россия перенесла внимание в сторону Грузии».
10 марта глава МИД России Сергей Лавров сказал, что протесты в Грузии в отношении законопроекта об иноагентах стали лишь поводом для попытки силовой смены власти, а сама ситуация очень напоминает майдан на Украине.
Valeurs Actuelles
Toulouse : course-poursuite entre une adolescente de 16 ans positive au cannabis et les policiers
Dans la nuit de mardi à mercredi, une adolescente de 16 ans a entamé une course-poursuite contre les forces de l’ordre de Toulouse, indique la Dépêche. La jeune fille se trouvait au volant d’une petite Citroën Saxo, lorsqu’une patrouille de la Brigade spécialisée de terrain (BST) a repéré son véhicule.
L’absence de rétroviseur côté conducteur a eu tôt fait d’attirer l’attention de la brigade. La conductrice s’est alors élancée à contresens sur l’avenue Louis-Plana, laissant le temps aux policiers de remarquer que son feu arrière était, lui aussi, défectueux. Alors que ces derniers se dirigeaient vers elle pour la contrôler, la jeune femme s’est mise à accélérer, au grand dam des trois passagers à bord de son véhicule.
L’adolescente roulait à tombeau ouvert
Une course-poursuite a alors débuté à travers Toulouse, de l’avenue Guilhaumet à celle d’Yves-Brunaud. Entre grandes embardées pour tenter de percuter la patrouille de police et demi-tours à contresens, la conductrice n’a cessé de vouloir fuir à tout prix les forces de l’ordre. Après un premier essai raté, une seconde patrouille de la BAC a réussi à crever l’un des pneus du véhicule en déployant une herse. Malgré ce contretemps, l’adolescente, qui n’avait décidément aucune envie d’arrêter sa voiture, s’est engouffrée sur le périphérique intérieur.
Après une course-poursuite haletante et furieusement dangereuse, la jeune adolescente a finalement pu être stoppée. Il aura fallu pas moins de quatre équipages pour arrêter la conductrice qui s’avérait déjà connue des forces de l’ordre. Pour couronner le tout, cette dernière, âgée de 16 ans, roulait sous l’emprise du cannabis et ne possédait pas de permis de conduire.
Toulouse : les dernières actualités
BBC
The prison mum experience Elizabeth Holmes is desperate to avoid
On Friday, a US district judge will decide whether Elizabeth Holmes, the disgraced founder of medical testing company Theranos, can delay the start of her prison sentence while she appeals her conviction - in part due to her two young children. Her case points to what experts say is a blind spot in the prison system: the routine separation of new mothers from their babies.
Warning: This article contains language that some readers may find offensive
Last week, Angelica Zaragoza sat on a large black bus as it drove two hours south from Dallas to a women's prison in Gatesville, Texas. Ms Zaragoza, 44, was joined by a dozen young girls, all travelling to see their mothers.
Emotions were high, Ms Zaragoza said, a giddy excitement that lasted for the four-hour visit, arranged each month by the Dallas non-profit where she works. But when the time was up, their sadness set in.
"We had a little girl, it was her first trip and when we went to leave she says: 'Why can't my mommy come with me?" Ms Zaragoza said.
Years before, Ms Zaragoza had been the one left behind. She was 25 years old, starting an 18-month sentence in another Texas jail for drug offences. Soon after intake, she learned she was three months pregnant.
Until she reached her eighth month of pregnancy, Ms Zaragoza remained in a regular prison unit, sleeping in a colourless room with a rotating cast of cellmates. She was shuffled to and from health check-ups in shackles, she said, the weights on her hands and feet straining her swollen body. The shackles stayed on while she gave birth in a prison medical facility in Galveston, one leg and one arm bound to the hospital bed at all times.
Afterwards, she was given 15 minutes to hold her infant daughter, named Jalyssa, before they were separated. They would not meet again until her release. Ms Zaragoza's aunt, who agreed to take care of Jalyssa, said the three-hour drive to the prison was too long and too expensive to bring the baby.
"It takes a toll on a mother," Ms Zaragoza said. "A mother loses her kids, she loses her hope."
As the United States' prison population has climbed, the number of incarcerated women has surged. In the last two decades the number of women in lock up has grown more than 700% - double the rate of men. The majority are mothers, many single mothers and the sole caregivers of young children. They include an estimated 58,000 pregnant women who enter jails and prisons each year.
But experts say pregnant prisoners and women who have recently given birth remain a blind spot in a prison system designed for men.
"With the exploding [prison] population, you had an unprecedented number of women also entering," said Jill Morrison, a law professor at Georgetown. "But the system was not ready to accommodate them. I don't think the system had any real interest in accommodating them."
In the US, incarcerated people have a constitutional right to healthcare. But there are no mandatory health guidelines, and no national standards for pregnant or postpartum prisoners.
"There's no standardisation and there is so much variability," said Dr Carolyn Sufrin, a gynaecologist and obstetrician, who leads the Pregnancy in Prison Statistics Project at Johns Hopkins University. "Every prison and jail kind of does its own thing."
In some places, conditions have improved since Ms Zaragoza gave birth to her daughter in 2003. Twenty-two states, including Texas, now prohibit the shackling of women during active labour and delivery in most circumstances. Federal prisons have a similar ban.
And a quarter of US states, including California, Illinois and New York, have state prisons with mother-baby units - essentially nurseries where babies can stay with or near their mothers for as long as 18 months, a more common practice in countries like the UK and Canada.
But the vast majority of American prisoners do not have this option. The US remains one of four countries that routinely separates mothers from their newborns, a list that also includes the Bahamas, Liberia and Suriname.
"In most cases, women are separated soon after birth," said Dr Sufrin. Some women will be allowed to stay with their baby in hospital for up to three days after delivery. But many will be rushed back to jail "as soon as possible", she said.
The vast majority of fathers in prison report that their child's mother is the primary caregiver. But for women behind bars, almost half of whom are single mothers, their child is more likely to be sent to live with a grandparent.
From there, visits are rare and dependent on both the institution's particular rules and the child's caregiver - how often they can make what is often a lengthy and expensive trip. Many mothers will not have any in-person visits with their children at all.
"It's not like these visits aren't happening because the parents don't want to see their children or their guardians don't want them connected," said Brittany Barnett, founder of the non-profit Girls Embracing Mothers (Gem), where Ms Zaragoza now works. "It's just the distance and the cost. People cannot afford to take off the whole day of work to make that trip."
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
One of the toughest places to be a mother
Ms Barnett's own mother was incarcerated when she was 22 years old. Speaking to the BBC, she recalled the first visit to her mother in prison, separated from her by a thick wall of plexiglass. She leaned her forehead against the glass and saw an imprint of a tiny set of lips.
"It just told me some other younger child had tried to reach their own mother before me," Ms Barnett said. "Even as a young adult, my mother's incarceration was emotionally, physically, and materially devastating… So how could a child possibly bear this weight?"
The visits were a "survival line", Ms Barnett said, inspiring her to create Gem 10 years ago. The organisation now provides monthly four-hour visits for 25 girls and their mothers in Texas prisons.
Ms Zaragoza did not find the programme herself until her third and final jail term - two years, for failing to pay her probation fees. By then her daughter was 10, she said, old enough to understand and old enough to blame her mother for going away.
"The first couple of visits were hard. She wouldn't speak to me," Ms Zaragoza said. But a few months in, Jalyssa began to warm to her mother again.
"She opened the door a little bit and we grew from there," Ms Zaragoza said.
In the case of Elizabeth Holmes, who has not disclosed the age of her second child, experts said her fate will rest on the discretion of the judge.
"Defendants are sometimes granted a delay for reporting to prison to deal with medical issues, so it is possible that this request will be granted," said Barbara McQuade, a former US attorney, in an email to the BBC.
But many said that an exception or delay to her more than 11-year sentence would mark a significant break from the norm, one that may be linked to Holmes' relative celebrity and privilege.
Inmates in the US are disproportionately people of colour and poor. Holmes is white and wealthy (her husband, hotel heir William Evans, is reportedly worth $10m (£8.3m)).
A ruling in Holmes' favour would be "stunning", said Georgetown University's Professor Morrison. "And it certainly [would be] an indictment of the system, and how racialised our system is if she could extract that type of treatment because she is so high profile, when we know that is not the experience of hundreds of thousands of other women who are pregnant or parenting."
For her part, Ms Zaragoza said a ruling in Holmes' favour would "infuriate" her.
"I don't have the right educated words, but we're treated like shit, so why would you allow [her]?" she said. "We weren't given that opportunity. But then again, you've got to think about it like this: if they change it for her, maybe it could start a big old change."
Related Topics
More on this story
Overcoming the odds to stay a mother. Video, 00:03:19Overcoming the odds to stay a mother
Elizabeth Holmes: From tech star to convicted fraudster
Protest calls for end to pregnant women in prison
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
Advertisement
Valeurs Actuelles
“Une catastrophe environnementale et économique” : une association vent debout contre les éoliennes dans la Sarthe
Le projet d’implanter deux éoliennes
« Nous ne pouvons pas laisser passer »
Sarthe : les dernières actualités
Известия (RUS)
Медведев назвал любимым методом врагов РФ использовать НКО в гибридных войнах
Использовать некоммерческие организации (НКО) для ведения гибридных войн — это любимый метод, который применяется некоторыми враждебными по отношении к России странами. Об этом 17 марта заявил заместитель председателя Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев, призвав «не стесняться» и жестко пресекать работу подобных структур.
Медведев напомнил, что такие организации намеренно пользуются благопристойными вывесками, чтобы под ними на самом деле подорвать стабильность в стране.
«Стремятся раскачать ситуацию в стране, подорвать стабильность в гражданском обществе. Мы это наблюдали на массе примеров. Эти технологии отработаны» — заявил Медведев на заседании коллегии Министерства юстиции РФ.
Зампред Совбеза РФ также обратил внимание, что ведомство уже создало специальные инструменты для выявления НКО, однако нужно и дальше развивать законодательство в этой сфере на основах открытости и прозрачности. В данном случае, по его словам, ключевое значение имеет достижение баланса и безопасности в этой сфере.
«С одной стороны, нужно создавать комфортные условия для нормальных, добросовестных НКО, чья работа приносит реальную пользу государству и обществу. А с другой — жестко пресекать работу структур, чья деятельность идет в разрез с интересами РФ», — указал он.
Серверная надбавка: сайты социально ориентированных НКО попадут под госзащиту
Из-за чего участились хакерские атаки и сколько организаций смогут рассчитывать на помощь властей
4 марта стало известно, что Следственный комитет (СК) России возбудил в отношении сотрудников общества «Мемориал» (настоящий материал касается деятельности организации, выполняющей функции НКО-иноагента, ликвидировано по решению Верховного суда) уголовное дело по статье о реабилитации нацизма. Следователи отметили, что сотрудники общества публично отрицали факты, установленные приговором Международного военного трибунала в качестве наказания главных военных преступников европейских стран.
28 декабря 2022 года Верховный суд России ликвидировал общество «Мемориал» и его структурные организации. Об этом просила Генпрокуратура РФ, указав, что «Мемориал» в ходе своей деятельности стремится реабилитировать нацистских преступников, а также дискредитировать органы государственной власти РФ и создать лживый образ СССР как террористического государства.
BBC
The revolution underway in India's diamond industry
Chintan Suhagiya is only 26, but already has seven years experience working in India's diamond industry.
Starting out, he ferried diamonds around his company, based in the world's diamond polishing capital, Surat in western India.
But over the years he learnt how to inspect diamonds and now he grades their quality, using specialist equipment.
His career has been transformed by a seismic shift in the diamond industry. Until two years ago, all the diamonds he inspected were natural - pulled from the ground at diamond mines.
Now he works with diamonds grown in special machines, part of the industry that barely existed 10 years ago but, thanks to improved technology, has seen explosive growth.
Lab-grown diamonds (LGDs) so closely resemble natural diamonds that even experts have to look closely.
"No naked eye can tell the difference between natural and lab-grown diamonds," says Mr Suhagiya.
"The natural diamonds and lab-grown diamonds are so similar that once, even after a lab test there was a confusion about the origin of a diamond. The diamond had to be tested twice to make sure that it was a lab-grown," he says.
Natural diamonds are formed at great heat and pressure deep underground and, since the 1950s, scientists have been trying to recreate that process above ground - resulting in two techniques.
The High Pressure High Temperature (HPHT) system is where a diamond seed is surrounded by pure graphite (a type of carbon) and exposed to temperatures of about 1,500C and pressurised to approximately 1.5 million pounds per square inch in a chamber.
The second process is called Chemical Vapour Deposition (CVD) and involves putting the seed in a sealed chamber filled with carbon-rich gas and heating to around 800C. The gas sticks to the seed, building up a diamond atom by atom.
While those techniques emerged in the late 20th Century, it's only in the last 10 years that the process has been refined so that lab-grown diamonds can be made at the right price and quality to be sold as jewellery.
"In the beginning, it was harder, because there were very few machines and very few scientists able to do it... over the last seven years, as more expertise became available in the market, we've seen really big growth," says Olya Linde, a Zurich-based partner with Bain and Company's Natural Resources practice.
Ms Linde says that since the early 2000s the cost of producing lab-grown diamonds has halved every four years.
These days, a one carat diamond - a popular size and common in engagement rings - made in a lab would be around 20% cheaper than its naturally-formed equivalent.
Those falling costs have attracted entrepreneurs.
Snehal Dungarni is the chief executive of Bhanderi Lab Grown Diamonds, which he started in 2013. It uses the CVD process to make diamonds.
"We are able to monitor the growth of the diamond, atom by atom, at the highest degree of purity.
"Comparatively they are cost and time-effective and save mining and extraction costs - making them human and environmentally kind," he says.
India has long played a key role in the diamond industry - it's estimated that nine out of 10 of the world's diamonds are polished in Surat.
Now the government wants India to become a key player in the lab-grown diamond business.
The nation already produces around three million lab-grown diamonds a year, accounting for 15% of global production, according to the Ministry of Commerce and Industry. China is the other big producer, with a similar market share.
In January, in an effort to boost the sector further, the Indian government abolished a 5% tax on imported diamond seeds and announced funding to help India develop its own diamond seed production.
"As global prosperity increases, the demand for diamonds will increase," says Vipul Bansal, joint secretary at the Ministry of Commerce.
More technology of business:
With 30 years in the traditional diamond industry, Hari Krishna Exports is India's leading producer of cut and polished diamonds.
But this year director Ghanshyambhai Dholakia founded a lab-grown diamond business.
"In the next three to four years, we will see a massive demand and growth in lab-made diamonds," he predicts.
But will the new business take market share from his traditional diamond business?
"Both natural and lab-made diamonds cater to different consumer segments. And demand exists in both segments," says Mr Dholakia.
"LGD has opened a new consumer market - middle class in India - who have money and will be able to afford a lab-grown diamond," he says.
It might take some time for that market to take off in India, though. Most LGDs made in India are exported to the US.
"The Indian market is still not ready, so we as council are promoting exhibitions and events to create a place for LGDs. In three to four years India will be ready," says Shashikant Dalichand Shah, chairman of the Lab Grown Diamond and Jewellery Promotion Council.
Mr Shah is chairman of Nine Diam, a diamond trading company founded by his great grandfather.
He agrees that manufactured diamonds will have a very different place in the market from those that have been mined.
"A diamond made in a laboratory or a factory is an artificial diamond. So a buyer who knows and loves diamonds will always go for a real diamond," he says.
He adds that the relative scarcity of natural diamonds means they will hold their value better.
"Lab-grown diamonds lose their value after buying, whereas in a natural diamond 50% of the value is retained after buying," he says.
While that may be the case, lab-grown diamonds offer jewellery designers greater flexibility.
"Natural diamonds are so expensive you always want to maximise the diamond from the natural stone. Lab-grown diamonds you can design as you want," says Ms Linde.
"We've seen jewellery where they have cut holes in the diamonds so they dangle and sparkle more."
The world's biggest jeweller, Denmark's Pandora, is switching to lab-grown diamonds. Explaining the move in 2021, the company's chief executive said it would broaden the market for diamonds and make his business more environmentally friendly.
Back in Surat, Chintan Suhagiya is happy with his move into the LGD industry, and thinks many others will find work in the sector.
"The lab-diamond industry is going to provide jobs to millions. This will be an unstoppable industry," he says.
Related Topics
New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
Advertisement
Supported by
The Saturday Profile
Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
Advertisement
Известия (RUS)
Вице-премьер Абрамченко призвала не покупать новые джинсы каждый год
Для улучшения экологии не стоит покупать каждый сезон новые джинсы. Об этом 17 марта заявила вице-премьер РФ Виктория Абрамченко.
«Пожалуйста, не покупайте каждый сезон новые джинсы! Можно ходить достаточно долго в одних и тех же джинсах или как-то их реанимировать», — сказала она в эфире телеканала «Россия 24».
Курирующая национальный проект «Экология» Абрамченко рассказала, что сама старается потреблять товары, содержащие как можно меньше упаковки, и разделяет мусор. Тем, кто хочет внести свой вклад в содействие экологии, она также посоветовала перед покупкой каких-либо вещей сначала думать об утилизации.
«Инвестиции в экологическую модернизацию дают двойной, а иногда и тройной эффект»
Директор Pulp Mill Holding по инвестициям Владимир Крупчак — о передовой практике России по достижению целей устойчивого развития ООН
Ранее, 14 марта, президент России Владимир Путин предложил расширить программу «Чистый воздух», входящую в нацпроект «Экология». Ее цель — улучшить экологическую ситуацию в 12 наиболее загрязненных городах и снизить в них объем выбросов к 2024 году на 22% по отношению к уровню 2017 года.
20 февраля стало известно, что долги россиян за вывоз мусора превысили 90 млрд рублей. При этом глава Российского экологического оператора Денис Буцаев отметил, что собираемость платежей растет — по итогам 2022 года она составила 91,6%, рассказал «Известиям». В 2019 году она составляла 77,7%, в 2020-м — 85,7%, в 2021-м — 90,7%, добавил он.
В конце января глава департамента ЖКХ Москвы Вячеслав Торсунов заявил, что в городе наблюдается устойчивый рост объемов сданного москвичами вторсырья. Он отметил, что для вовлечения еще большего числа горожан в данную инициативу власти выпускают памятки, в которых объясняется, какой тип отходов куда сдавать.
Valeurs Actuelles
Alpes-Maritimes : Enedis porte plainte après une action coup de poing de la CGT Energie, qui a coupé le courant de la préfecture
Des grévistes de la CGT Energie Alpes-Maritimes, fermement opposés à la réforme des retraites, se sont mobilisés ce mardi 14 mars, au cours de la matinée, devant le centre administratif des Alpes-Maritimes, comme l’ont relaté le même jour plusieurs médias, dont Le Figaro et BFM TV. Dans ce centre, situé à Nice, se trouvent le conseil départemental et la préfecture. Après quoi, ils ont coupé l’électricité. Pendant une heure, il n’y a plus eu de courant, précisent les deux médias. Dans son article, la chaîne d’information indique qu’une centaine d’agents de GDF et d’EDF, mais également vingt fourgons, se sont rendus sur place. Peu avant de couper l’électricité, les grévistes avaient entonné ce slogan menaçant, cité par nos confrères : « Monsieur le préfet, si tu n’ouvres pas, il va faire tout noir chez toi. » Enedis a fustigé « un acte illégal » et fait part de sa décision de déposer une plainte, auprès des services de gendarmerie et de police.
Une action similaire à Cannes
La veille, une action similaire avait été conduite à Cannes par la CGT énergie, rappellent Le Figaro et BFM TV dans leur article. Au niveau de l’aérodrome de Cannes-Mandelieu, l’électricité avait été coupée pendant une heure. Tandis que cette semaine est décisive pour le projet de réforme des retraites, les membres de cette fédération syndicale ont prévenu qu’ils comptaient, de nouveau, manifester ce mercredi 15 mars. Par ailleurs, ils ont prévenu que d’autres actions n’étaient pas à écarter, ajoute le quotidien national.
Le 7 mars, en marge du mouvement de grève national, plus de 2 000 foyers avaient été privés d’électricité en début d’après-midi dans la commune d’Annonay (Ardèche), qui n’est autre que le fief d’Olivier Dussopt, le ministre du Travail, comme l’avaient relaté le même jour plusieurs médias, dont Le HuffPost. Cette information avait été rapportée par Enedis, qui avait précisé ne pas exclure la piste de coupures « sauvages » à l’initiative de grévistes. D’autres coupures d’électricité, causées par des grévistes, s’étaient déroulées dans les communes de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et de Neuville-en-Ferrain (Nord), comme l’avaient précisé nos confrères. Ces coupures auraient affecté plus de 4 000 usagers.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line
The Saturday Profile
Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.
Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Jeffrey Gettleman
Photographs by Ivor Prickett
Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.
Listen to This Article
KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.
When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.
“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”
The second shell landed even closer.
She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.
But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.
She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.
Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.
Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.
Explore The Times’s Saturday Profiles
They are shaping the world around them. These are their stories.
She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.
“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.
In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.
She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.
“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.
“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”
The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.
In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.
“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.
By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.
Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.
When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.
Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.
No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.
The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.
The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.
“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.
Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.
“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”
Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.
But as in any other city, residents love complaining about their mayor.
“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.
Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.
Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.
“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”
She left with a promise of 20 buses.
“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”
Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.
“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.
Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.
When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.
But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.
That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.
Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.
“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
Audio produced by Adrienne Hurst.
Advertisement
Известия (RUS)
В Харьковской области обнаружена и уничтожена украинская РЛС
В районе села Мирного в Харьковской области вскрыта позиция нахождения и уничтожена украинская радиолокационная станция (РЛС), которая предназначалась для обнаружения низколетящих воздушных целей 36д6. Об этом 17 марта сообщил официальный представитель Минобороны РФ, генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
«Кроме того, в районе населенного пункта Редкодуб Донецкой Народной Республики (ДНР) уничтожена РЛС контрбатарейной борьбы производства США AN/TPQ-36», — отметил он.
Также представитель Минобороны добавил, что оперативно-тактическая и армейская авиация, а также ракетные войска и артиллерия Вооруженных сил РФ за сутки нанесли поражение 82 подразделениям артиллерии Вооруженных сил Украины (ВСУ) на огневых позициях. Таким образом, была уничтожена живая сила и техника в 112 районах.
Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки
Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших
15 марта военный эксперт Алексей Леонков, комментируя последние успехи российских войск, отметил, что Вооруженные силы России уже отработали борьбу с контрбатарейными радиолокационными станциями (РЛС) противника. Как рассказал Леонков, для этого работает связка, объединенная в единый контур: беспилотник, станция радиотехнической разведки и снаряженное огневое средство поражения — это ствольная артиллерия, реактивная система залпового огня или авиация.
В Минобороны России 14 марта сообщили, что недалеко от Доброполья и Клинового в ДНР были уничтожены радиолокационные станции контрбатарейной борьбы американского производства AN/TPQ-36 и AN/TPQ-37. Всего с начала марта наши войска поразили 10 РЛС контрбатарейной борьбы: две AN/TPQ-36, шесть AN/TPQ-37 и две AN/TPQ-50.
Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Trams fouillés par les antifas, conférence annulée : à Grenoble, l’extrême gauche réhabilite les persécutions politiques
Beaucoup le savent, le militantisme de droite n’a jamais été en odeur de sainteté sur les campus des universités françaises. Aux quatres coins de l’Hexagone, longtemps la liberté d’expression a reculé sous les coups de boutoir du politiquement correct. C’est désormais la censure qui menace au gré de l’avancée du virus woke qui s’étend un peu plus chaque jour au sein de l’université. A Grenoble, capitale rouge où le wokisme siège désormais en majesté, le syndicat étudiant UNI a désormais dû apprendre à en faire les frais au quotidien.
La conférence reportée « ailleurs que sur le campus »
Ce jeudi 9 mars 2022 était organisée une conférence au sein du campus de l’université Grenoble Alpes (UGA) à l’initiative du syndicat étudiant UNI. L’intervenant, Julien Polat, vice-président du département de l’Isère et maire de la commune de Voiron était invité pour y exposer son parcours et les différentes fonctions qui lui incombaient en tant qu’élu local. Rien de bien surprenant dans un cursus de science politique et ce d’autant plus que l’UNEF, syndicat étudiant de gauche, propose régulièrement des conférences de même nature au sein des locaux. « Notre objectif était de permettre aux étudiants de mieux comprendre le fonctionnement des collectivités et de leur donner envie de s’engager en politique. L’organisation de cette conférence était symboliquement importante car c’est la première fois depuis plus d’une décennie qu’un homme politique de droite, invité par une organisation de droite, pouvait venir donner une conférence dans les locaux mêmes de l’université », s’enthousiasme Yvenn Le Coz, responsable local du mouvement. Seulement, près de 2h30 avant l’échéance, les deux parties sont informées par la préfecture de possibles perturbations tenant au rassemblement de groupuscules d’extrême gauche en marge de la conférence. Les manifestants sont déjà présents depuis la matinée pour participer au blocage de l’université dans le cadre de la réforme des retraites. « Le directeur de cabinet du préfet m’a appelé pour me dire que les renseignements territoriaux attendaient près de 200 personnes sur place et que dans ces conditions il serait très compliqué de maintenir la conférence. Ils ne m’a toutefois pas été donné d’injonction de ne pas me rendre sur place et la préfecture a précisé qu’elle mettrait en place toutes les dispositions utiles pour assurer ma sécurité » souligne Julien Polat. D’un commun accord, la conférence est finalement reportée à une date ultérieure et « ailleurs que sur le campus ».
Trams bloqués et fouillés par les milices antifas
La conférence annulée, les militants de l’UNI décident malgré tout de se réunir séance tenante dans les locaux de l’université afin d’y organiser une réunion d’informations auprès de 50 étudiants présents. Les membres de l’extrême gauche restés présents aux abords de l’établissement en dépit de l’annulation maintiennent une pression extrême. « Durant plus de 2h, les militants antifas ont essayé de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment et ont menacé les étudiants souhaitant rejoindre notre réunion » rapporte Yvenn Le Coz. La persécution politique se poursuit ensuite à l’issue de la réunion. Les militants de droite sont attendus à la sortie de la faculté et traqués par les milices d’antifa désireuses d’en découdre. Dans une orwelienne inversion accusatoire, les trams s’arrêtant à proximité du bâtiment sont bloqués et fouillés aux cris de « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos ». Fort heureusement, l’ensemble des étudiants ont pu quitter les lieux avant d’être interceptés et aucun blessé n’est à déplorer.
Conférence de Clémentine Autain et Philippe Poutou
L’affaire, loin d’être exceptionnelle, jette à nouveau un regard cru sur la mainmise de l’extrême gauche sur l’université française, en particulier à Grenoble. Dernièrement, les accusations d’islamophobie proférées contre un professeur ou la polémique autour de la viande hallal servi à la cantine de la faculté avait déjà confirmé un état de fait bien connu des étudiants de droite sur le campus. La persécution, d’abord morale que connaissent ces derniers, se joue désormais sur le terrain des violences physiques. Valeurs Actuelles s’était déjà fait l’écho d’un procès où deux militants de l’UNI, dont Yvenn Le Coz, avaient été victimes de coups et blessures occasionnant des jours d’interruption de travail de la part de plusieurs antifas. « Aujourd’hui encore, il ne se passe pas un mois sans que je reçoive de coups lors de tractage sur le campus de la faculté » atteste le jeune responsable local de l’UNI. Outre le délit d’opinion restauré depuis plusieurs années sous la pression de groupuscules d’extrême gauche, ce sont désormais les attaques ad hominem qui tendent à essaimer au sein de l’université grenobloise. La faculté a ainsi pu accueillir en dernier lieu les universités d’été du parti écologiste où Sandrine Rousseau, Eric Piolle ou encore Julien Bayou ont pu discourir sans l’ombre d’un incident sur le campus. De la même manière que Clémentine Autain ou Philippe Poutou quelques années plus tôt sur des sujets éminemment politiques. « Ce n’est même plus le sujet d’une conférence qui détermine le droit que s’autorise l’extrême gauche à dire si un sujet doit être évoqué ou pas, c’est la simple qualité de l’intervenant. Il y a aujourd’hui des personnes qui sont par principe privées du droit de parole aujourd’hui sur le campus » analyse vertement Julien Polat alors même que le contenu de la conférence était dépourvu de tout caractère politique. L’édile, venu exposer son témoignage d’élu de terrain, a ainsi été rendu coupable par la section locale de la CGT « d’avoir offert son parrainage à Eric Zemmour » lors de la dernière élection présidentielle.
Selon Julien Polat, l’établissement est tellement noyauté par l’extrême gauche que «le campus est devenu une ZAD ». Une métaphore aux yeux mais dont les apparences sont pourtant bien réelles pour les étudiants présents sur place. « Ca fait 20 ans qu’elle est présente, ils l’ont baptisée le jardin de l’utopie » rapporte Yvenn Le Coz. Une allusion à un baraquement défraîchi trônant en plein milieu du campus et devenu le repère des militants d’extrême gauche dont certains ne sont d’ailleurs pas étudiants au sein de l’université. Bien qu’informée de sa présence de longue date, l’administration explique vouloir démanteler le campement « en douceur ». Contactée par Valeurs Actuelles, la direction de l’établissement n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.
New York Times - World
Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion
Angola Dispatch
A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.
Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By John Eligon
Photographs by Gulshan Khan
Reporting from Luanda, Angola
The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.
“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.
The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.
The son of an Angolan music legend, Mr. do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.
Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.
Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.
Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.
And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.
By The New York Times
Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.
“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”
So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.
So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.
Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.
“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”
The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.
The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.
“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.
Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.
“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.
In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.
Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.
Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.
“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.
Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.
When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.
“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”
A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.
But Mr. do Fumo was already moving on.
Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.
“Let’s go now, let’s work,” he said.
Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.
Advertisement
Известия (RUS)
ВС России уничтожили до 135 украинских боевиков на донецком направлении
На донецком направлении в районах населенных пунктов Семеновка, Петровское и Тоненькое Донецкой Народной Республики (ДНР) российские войска за минувшие сутки уничтожили до 135 украинских военнослужащих. Об этом сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков на брифинге в пятницу, 17 марта.
Там же уничтожены три боевые бронированные машины, четыре пикапа, автомобиль, боевая машина РСЗО «Град», гаубица Д-30 и склад боеприпасов 53-й механизированной бригады Вооруженных сил Украины (ВСУ).
Помимо этого, на краснолиманском направлении Вооруженные силы РФ (ВС РФ) уничтожили свыше 70 военных Украины, одну боевую машину пехоты (БМП), три пикапа, автомобиль, боевую бронированную машину и гаубицу Д-30, добавил генерал-лейтенант.
«На купянском направлении ударами авиации и огнем артиллерии «Западной» группировки войск поражены подразделения ВСУ в районах населенных пунктов Двуречное, Берестовое Харьковской области и Артемовка Луганской Народной Республики. Потери противника составили: свыше 40 украинских военнослужащих, боевая бронированная машина, два автомобиля, а также склад боеприпасов 113-й бригады территориальной обороны», — уточнил Конашенков.
Равнение на Донецк: направление становится основным на фронте
Эксперты прогнозируют дальнейшее продвижение российских войск в районе столицы ДНР
Днем ранее Конашенков сообщил о ликвидации ВС России почти 300 украинских боевиков на донецком направлении. Также на данном направлении было уничтожено два танка, две боевые бронированные машины, два пикапа, боевая машина РСЗО «Ураган», гаубица Д-20, самоходная гаубица «Гвоздика», а также американская САУ М109 Paladin, добавил представитель МО России.
Тем временем председатель движения «Мы вместе с Россией» Владимир Рогов сообщил, что украинские войска лишились более 40 человек в Запорожской области в ходе разведки боем. Он отметил, что ВСУ будут и впредь пытаться проводить разведку подобным образом на данном участке фронта.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
[Info VA] Val-d’Oise : un retraité handicapé percuté par une conductrice à Domont
Un couple de retraités de 66 ans et 68 ans, a été agressé par une conductrice à Domont dans le Val-d’Oise, ce vendredi 10 mars, selon nos informations. Elle a été insultée, lui percuté par le véhicule. Ils ont déposé deux plaintes pour « violence avec usage ou menace d’une arme suivie d’une incapacité supérieure à huit jours » et « délit de fuite après un accident par conducteur de véhicule terrestre ».
Ce soir-là, vers 22 heures 45, Evelyne B. et Jean-Gilles B. promènent leur chien et aperçoivent à l’autre bout du parking de la place de la République un chien imposant sans laisse. La retraitée demande poliment à la passante d’attacher son canidé. L’affaire aurait pu en rester là… Mais, la passante élève la voix, s’énerve contre les retraités et hurle « ‘‘salope’’, ‘‘connasse’’ » à l’endroit d’Evelyne B., qui tente de la calmer.
La suspecte toujours en fuite
À la suite de cette altercation, le couple regagne son domicile tandis que la jeune femme les suit avec sa voiture. « Vitre baissée, elle continuait de nous insulter », indique Evelyne B dans sa plainte dont Valeurs actuelles s’est procuré le procès verbal. « La prochaine fois je vais lâcher mon chien », les menace la conductrice, qui stationne son véhicule, moteur toujours allumé, à environ 20 ou 30 mètres d’eux. L’automobile monte doucement sur le trottoir. Soudain, la femme accélère brutalement. Evelyne B. se jette dans des buissons. Ébloui par les phares, Jean-Gilles B. n’a pas le temps de se mettre à l’abri. L’homme déjà handicapé, chute au sol et est percuté au niveau de la hanche par la voiture.
Il est 23 heures 15, la jeune femme prend la fuite. Evelyne B. se précipite vers son mari. Elle demande de l’aide au personnel d’un restaurant tout proche. Jean-Gilles B. est transporté aux urgences de l’hôpital Simone Veil d’Eaubonne. À ce jour, son examen médical révèle de lésions multiples à la jambe, aux deux mains et une contusion lombaire et du bassin.
Le couple dépose deux plaintes le week-end suivant. Son agresseur, toujours en fuite à ce jour, est selon Evelyne B. une « femme de type caucasien», « entre 30 et 40 ans » avec « un accent type Europe de l’Est ». Selon nos informations, la gendarmerie devrait procéder à l’étude des vidéos des caméras de surveillance.
Известия (RUS)
В РАН заявили о желании Индии видеть РФ одним из центров силы после спецоперации
Индия надеется, что конфликт на Украине закончится как можно скорее, при условии, что Россия останется одним из центров силы. Об этом 17 марта заявил руководитель группы Южной Азии и региона Индийского океана ИМЭМО РАН Алексей Куприянов.
По его словам, после начала российской спецоперации и ввода Западом санкций против Москвы, Индия оказалась «буквально залита российской нефтью, засыпана российскими удобрениями», а спрос на индийскую продукцию «бешено возрос».
«У нас товарооборот перед СВО болтался на уровне $11 млрд перманентно, это считалось большим достижением. Я не буду сейчас говорить, сколько он достигает, потому что, насколько я знаю, официальные цифры пока не обнародованы. Но это фантастический рост. И при чем это еще без учета серого рынка, без учета реэкспорта через третьи страны. На самом деле наш товарооборот вырос дичайшими темпами», — сказал эксперт.
Куприянов сообщил, что индийцы всегда относились к России как к сильной в военном плане державе, но при низком товарообороте экономического интереса не было. В настоящее время ситуация изменилась, подчеркнул собеседник «Известий».
«Сейчас интерес начинает пробуждаться, будет расти дальше. Идеальное окончание конфликта на Украине для Индии — как можно более быстрое, во-первых. Во-вторых, ситуация, при которой Россия могла бы сохранить роль одного из центров силы, потому что РФ в индийско внешнеполитическом планировании играет роль именно полюса силы в будущем многополярном мире», — заключил эксперт.
Слон бьет ферзя: Индия успешно ведет многовекторную политику
Дели продолжит импорт российской нефти вопреки западному эмбарго
Подробнее об этом слушайте в подкасте «Такая разная и сложная Индия».
11 марта стало известно, что Россия впервые в истории вошла в топ-5 крупнейших торговых партнеров Индии. По данным индийского министерства торговли и промышленности, товарооборот двух стран по итогам 10 месяцев финансового года, который начался в апреле 2022 года и закончится в марте 2023 года, достиг рекордных $39,8 млрд.
При этом Индия экспортировала в Россию товаров на $2,5 млрд, а импортировала — на $37,3 млрд, из чего следует, что дефицит ее торгового баланса составил $34,8 млрд.
В конце февраля сообщалось, что авиационные власти России и Индии договорились об увеличении количества рейсов между странами.
New York Times - World
The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries
Toronto Dispatch
Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.
Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Norimitsu Onishi
SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.
Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.
Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.
“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”
Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.
But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.
Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.
A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”
“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”
Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.
For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.
“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.
The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.
Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.
To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.
An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.
“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”
“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”
Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.
Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.
“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”
When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.
Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.
“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.
Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.
“Eight years the same,” he said.
The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.
“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”
At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.
Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.
“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”
Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.
“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”
Advertisement
Valeurs Actuelles
Allier : sept gendarmes blessés et un mort dans l’explosion d’une maison
Ce mercredi 15 mars, alors qu’ils devaient procéder à l’interpellation d’un habitant de La Chapelle dans l’Allier, des gendarmes ont été blessés lors de l’explosion de la maison où ils devaient intervenir. Au total, sept gendarmes ont été blessés et trois d’entre eux le sont grièvement. L’homme qui devait être interpellé est lui, mort dans l’explosion, indique La Montagne.
Le procureur de la République de Cusset, Éric Neveu, s’est exprimé, indiquant que « pour des raisons qui sont encore indéterminées, lorsque les gendarmes sont entrés dans le domicile, il y a eu une forte explosion ». Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a lui aussi réagi en apportant son soutien aux gendarmes blessés.
Sept gendarmes ont été blessés dont trois très grièvement à la suite d’une explosion dans le cadre d’une intervention dans l’Allier. Je leur apporte tout mon soutien.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 15, 2023
Un homme déjà connu des services de police
Le suspect était âgé de 38 ans et avait déjà été condamné à plus de dix reprises. Sous régime probatoire, il était « très défavorablement connu des services de police », selon le procureur. D’après France Info, ce dernier était « sous bracelet électronique et avait préalablement proféré des menaces de mort sur un agent du Service pénitentiaire d’insertion et de probation ».
Une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été confiée à la section de recherche de Clermont-Ferrand. En l’état, trop peu d’éléments de réponse sont présents pour établir ce qu’il s’est passé. Pour Éric Neveu, la question qui se pose « est de savoir si nous avons affaire à une personne qui attendait les gendarmes et qui a voulu tuer. On ne sait pas ce qui s’est passé lors de l’interpellation. Le seul élément constant, c’est qu’il y avait une forte odeur d’essence lorsque les forces de l’ordre sont intervenues ».
Ainsi, les trois gendarmes qui étaient dans la maison pendant l’intervention sont, eux, grièvement brulés, l’un d’entre eux étant entre la vie et la mort. Les quatre autres militaires blessés étaient situés à proximité de la maison.
Vichy : les dernières actualités
Известия (RUS)
Карта спецоперации на Украине 17 марта
Специальная военная операция по защите мирного населения Донбасса проводится Россией с 24 февраля 2022 года. Отследить ход продвижения совместных войск России, Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), а также посмотреть карту военных действий на 17 марта можно в материале «Известий».
Как сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков, на купянском направлении поражены подразделения ВСУ в районах Двуречного, Берестового Харьковской области и Артемовки ЛНР. Потери противника составили свыше 40 украинских военнослужащих, боевая бронированная машина, два автомобиля, а также склад боеприпасов 113-й бригады территориальной обороны.
На краснолиманском направлении нанесено поражение живой силе и технике противника в районах Терны и Ямполовки ДНР. За сутки на данном направлении уничтожено более 70 украинских военнослужащих, боевая машина пехоты, боевая бронированная машина, три пикапа, автомобиль и гаубица Д-30.
На донецком направлении в районах Семеновки, Петровского и Тоненького ДНР за сутки уничтожено до 135 украинских военнослужащих, три боевые бронированные машины, четыре пикапа, один автомобиль, боевая машина РСЗО «Град», гаубица Д-30, а также склад боеприпасов 53-й механизированной бригады ВСУ.
На южно-донецком и запорожском направлениях поражены подразделения ВСУ в районах Угледара и Новомихайловки ДНР. Общие потери противника на данных направлениях составили до 65 украинских военнослужащих, две боевые бронированные машины, два пикапа, три автомобиля и две гаубицы Д-20.
На херсонском направлении уничтожены до 25-ти украинских военнослужащих, две боевые бронированные машины, 10 автомобилей, боевая машина РСЗО «Град» и самоходная артиллерийская установка «Акация».
Всего с начала проведения специальной военной операции уничтожены: 402 самолета, 221 вертолет, 3448 беспилотных летательных аппаратов, 414 зенитных ракетных комплексов, 8326 танков и других боевых бронированных машин, 1064 боевые машины реактивных систем залпового огня, 4377 орудий полевой артиллерии и минометов, а также 8985 единиц специальной военной автомобильной техники.
New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Lyon : une propriétaire condamnée à dédommager ses squatteurs en colère après leur expulsion
Une reprise des lieux « irrégulière »
Lyon : les dernières actualités
Известия (RUS)
Во Франции задержаны 310 человек после демонстрации против пенсионной реформы
Во Франции минувшей ночью прошли демонстрации против пенсионной реформы. Как сообщил в пятницу, 17 марта, министр внутренних дел страны Жеральд Дарманен в эфире телеканала RTL, всего задержали 310 человек, большую часть, 258 протестующих, арестовали в Париже.
В эфире Дарманен сказал, что на забастовки вышли 10 тыс. человек. Стихийные демонстрации проходили в крупных городах: Париже, Марселе, Лилле, Нанте и Тулузе. Протестующие использовали баллончики со слезоточивым газом, строили баррикады и жгли машины. В Марселе было разграблено несколько магазинов, а в Ренне и Нанте демонстранты применили минометы для фейерверков.
«Существует демократическое оружие протеста, мы должны оставаться в рамках верховенства закона», — сказал министр внутренних дел Франции.
В Париже полиция пыталась разогнать толпу водометами и применяла слезоточивый газ. «Оппозиционные демонстрации абсолютно законны, беспорядки и насилие — нет», — объяснил Жеральд Дарманен действия полиции.
Провели под статью: Франция протащила реформу пенсий в обход Нацассамблеи
Чем это чревато для властей и во что превратился Париж за время забастовок
Накануне во Франции был принят закон об увеличении пенсионного возраста с 62 до 64 лет. Документ одобрили без голосования в парламенте в соответствии со ст. 49.3 Конституции страны (о праве исполнительной власти принять любой закон без согласования с законодательным органом). Согласно реформе, с 1 сентября 2023 года срок выхода на пенсию будет постепенно повышаться и достигнет 64 лет в 2030 году.
Президент Франции Эммануэль Макрон 15 марта грозил распустить национальное собрание в случае недобора голосов за пенсионную реформу. Тогда же по всей Франции прошли жесткие столкновения протестующих с полицией. Демонстранты в Париже крушили остановки, поджигали мусорные баки и нападали на сотрудников правоохранительных органов, бросая в них камни и бутылки.
Обсуждение пенсионной реформы во Франции велось несколько месяцев. Первая всеобщая демонстрация против изменений состоялась 19 января. Акция в Париже насчитывала 400 тыс. участников, а всего в стране в 200 митингах протестовало 2 млн человек.
Valeurs Actuelles
Paris : neuf membres d’un réseau de tueurs à gages placés en garde à vue après un assassinat
Derrière une fusillade ayant fait un mort, les enquêteurs ont découvert l’existence d’un surprenant réseau de tueurs à gages. Comme le révèle Le Parisien lundi 13 mars, neuf hommes ont été arrêtés et placés en garde à vue en Île-de-France, près de Marseille et en Bretagne par des policiers de la brigade criminelle de Paris et de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Les individus interpellés sont suspectés d’être liés à au moins un meurtre commis en plein Paris en juillet 2022 et à d’autres projets d’assassinats. Ils sont également soupçonnés de faire partie d’une organisation criminelle de tueurs à gages. Le groupe serait composé de très jeunes hommes prêts à tuer en échange d’argent.
Une attaque en plein Paris
Ce réseau a été découvert lors de l’enquête sur le meurtre de Mamadou T., tué dans un bar à chicha du XIe arrondissement de la capitale le 18 juillet 2022. Armés de fusils d’assaut, deux hommes cagoulés ont ouvert le feu sur les clients installés à l’intérieur de l’établissement. Un mort et quatre blessés ont été déplorés. Si le premier tireur a réussi à s’enfuir, le second a été rattrapé par des clients du bar à chicha qui l’ont remis à la police.
Cet homme âgé de seulement 16 ans, originaire de la région parisienne, a été placé en garde à vue, avant d’être mis en examen pour « assassinat en bande organisée, tentative d’assassinat en bande organisée, acquisition et détention sans autorisation d’armes de catégories A et B en réunion, et association de malfaiteurs », indique Le Parisien. La victime, Mamadou T., était connue de la police et semblait être la cible de l’assaut. La piste du règlement de compte a donc été privilégiée.
Découverte du réseau
Toutefois, les enquêteurs ont découvert que les assaillants auraient été engagés pour tuer Mamadou T. L’identité du commanditaire est encore inconnue, ainsi que ses motivations. La victime de la fusillade n’était apparemment pas la seule cible du réseau, nous apprend Le Parisien. Les policiers suspectent que l’organisation soit à l’origine d’autres projets de meurtres dont certains auraient pu être maquillés en accident.
Известия (RUS)
Эксперт объяснил влияние проблем с банками США на решение ФРС по ставке
Сложившаяся в американском банковском секторе ситуация повлияет на решение Федеральной резервной системы (ФРС) США по ставке, считает финансовый аналитик УК «Открытие» Олег Федорович. Об этом он рассказал «Известиям» 17 марта, отметив, что увеличение ставки может привести к дальнейшему росту убытков банков.
«Ситуация с швейцарским CS (Credit Suisse. — Ред.), американским SVB (Silicon Valley Bank. — Ред.) и банковским сектором в целом однозначно повлияет на решение американского регулятора», — сказал эксперт.
Аналитик уточнил, что после заявлений главы ФРС Джерома Пауэлла две недели назад, большинство участников рынка были уверены в повышении ставки на 50 процентных пунктов (п.п.), однако после банкротства SVB рынок ожидает уже повышение не более чем на 25 п.п.
«Увеличение ставки приведет к дальнейшему росту убытков банков и кризис региональных банков показал, что запас устойчивости у банковской системы не столь высок. ФРС не может сейчас этого не учитывать», — заключил Федорович.
Заседание американского регулятора запланировано на 21–22 марта.
Цепная акция: чем обернется поддержка Credit Suisse на $54 млрд
Проблемы одного из крупнейших банков Швейцарии решили залить деньгами после краха трех кредитных организаций в США
Ранее, 14 марта, аналитик УК «Альфа-Капитал» Александр Джиоев выразил мнение, что на предстоящем заседании ФРС возьмет паузу в принятии решения по изменению ставки.
11 марта стало известно о банкротстве в США одного из крупнейших банков Silicon Valley, он был закрыт 10 марта. Как отмечало Reuters, банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года. 12 марта был закрыт нью-йоркский Signature Bank. На следующий день, 13 марта, американский президент Джо Байден попытался убедить граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны, и пообещал запросить конгресс и регуляторов банковского сектора «на предмет ужесточения правил» для кредитных организаций.
15 марта акции одной из крупнейших кредитных организаций Швейцарии Credit Suisse упали почти на 31%, до минимума — 1,56 швейцарского франка, что привело к временной остановке торгов.
BBC
Watch the harrowing rescue of a man stuck in a flooded river
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
A man has been saved from gushing flood waters in the swollen Los Angeles River in a dramatic rescue.
The man was trapped in the river and held on to a concrete barrier wall as a rescuer from Los Angeles Fire Department was lowered down from a helicopter.
The rescue worker then secured the man to a cable before the pair were hoisted back up to the helicopter.
The man, 51, was taken to hospital to be treated for hypothermia.
Valeurs Actuelles
“Lucifer a raison”, “thank you Satan” : une église bordelaise ciblée par des tags
Au cours des derniers mois, la presse s’est fait l’écho de plusieurs actes de vandalisme visant des églises françaises. Et notamment, depuis quelques semaines, dans la capitale. Cette fois-ci, c’est à Bordeaux (Gironde), qu’un édifice religieux – l’église du Sacré-Cœur plus précisément – a subi des dégradations, comme l’ont rapporté plusieurs médias, parmi lesquels Le Figaro, ce lundi 13 mars. Sur la façade, une dizaine de tags ont été inscrits, au cours de la soirée de la veille, parmi lesquels les suivants, cités par nos confrères : « Thank you Satan » [« Merci Satan », Ndlr], « Brûle tout gratos », « Diable, emmène-moi avec toi » ou encore « Lucifer a raison. » Par ailleurs, un feu a été allumé sur le parvis de l’église, note le journal. Vite éteintes par les pompiers mobilisés sur place, les flammes n’ont heureusement pas endommagé le porche du lieu de culte.
Une enquête ouverte
Selon les informations dont dispose le quotidien national, les responsables de ces dégradations ont aussi causé des détériorations à l’intérieur de l’église. D’autres graffitis ont été inscrits sur une porte. Le diocèse a dit « partage[r] l’émotion des fidèles catholiques et des habitants choqués par ces actes », cite Le Figaro. Il a par ailleurs annoncé avoir porté plainte contre X. La Direction départementale de la sécurité publique, qui suspecte des débordements en lien avec la consommation d’alcool, a ouvert une enquête. Le voisinage devrait être questionné et les caméras de surveillance exploitées. Dans un communiqué cité par le site d’actualités, la municipalité de Bordeaux a réagi à ces dégradations. Dans ledit document, il est écrit que « Pierre Hurmic [le maire de Bordeaux] s’émeut des actes de vandalisme et de dégradation perpétrés […] sur l’église du Sacré-Cœur ».
Bordeaux : les dernières actualités
Известия (RUS)
Тезка Эрдогана подал заявку на участие в выборах в парламент Турции
Полный тезка президента Турции 24-летний Реджеп Тайип Эрдоган подал документы для участия в парламентских выборах 14 мая. Об этом 17 марта рассказал телеканал TGRT.
Мужчина будет баллотироваться от Партии справедливости и развития в Невшехир. Он заявил, что заручился поддержкой избирателей и намерен представлять интересы молодежи.
Начинающий политик рассказал, что родился через три дня после того, как в 1999 году Эрдоган, занимавший пост мэра Стамбула, сел в тюрьму. Тогда его осудили за подстрекательство к насилию и религиозной ненависти за то, что он прочитал стихотворение со словами «Мечети — наши казармы, купола — наши шлемы, минареты — наши штыки». После этого отец мальчика назвал его в честь будущего президента, утверждает 24-летний мужчина.
14 мая в Турции также пройдут выборы президента, в которых примет участие действующий глава государства.
Афтершок для Эрдогана: оппозиция набирает очки на фоне землетрясения
Удастся ли президенту Турции сохранить власть после произошедшего в стране
Как 5 марта написала газета Hürriyet, большинство избирателей могут проголосовать за Эрдогана. Такое развитие событий предполагает в том числе турецкая правящая Партия справедливости и развития.
1 марта научный сотрудник Центра изучения стран Ближнего и Среднего Востока Института востоковедения РАН Амур Гаджиев сообщил «Известиям», что рейтинг Эрдогана поднялся после землетрясений, произошедших в стране.
При этом по мнению автора Telegram-канала «Турция — это» Ивана Стародубцева, Эрдоган стал для Запада неприемлемым главой государства из-за его сотрудничества с Россией. Он считает, что этим объясняются «очевидные реверансы Запада в сторону турецкой оппозиции». Стародубцев также отметил, что турецкая оппозиция отвечает Западу взаимностью.
Valeurs Actuelles
La Courneuve : une balle perdue atterrit dans une chambre d’enfants
L’histoire se termine bien, car aucun blessé n’est à déplorer, mais elle aurait pu prendre une tournure dramatique. Comme l’a relaté 20Minutes, ce lundi 13 mars, citant des informations de CNews, les forces de l’ordre ont été contactées, le 10 mars, par un habitant de La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, qui s’appuie sur une source policière, une balle perdue a traversé l’appartement de cet homme qui a appelé la police. Après avoir brisé une vitre du logement, ladite balle a traversé un mur. Et cela, avant de se loger dans un lit, situé dans la chambre des enfants. Les policiers ont ouvert une enquête. L’objectif sera pour eux de faire toute la lumière sur les circonstances de ces événements.
Des faits qui ne sont pas isolés
Dans l’article de CNews, il est précisé que – selon les premiers éléments de l’enquête – le riverain chez lequel la balle s’est logée n’aurait aucun conflit avec ses voisins. La source policière qui s’est confiée à nos confrères a expliqué que le tir pourrait provenir de la cité des Cosmonautes. Il s’agit d’un point de deal connu par les forces de l’ordre. Cette cité se trouve dans la commune voisine de Saint-Denis, située dans le même département.
Les faits évoqués ci-dessus ne sont pas isolés. Mi-février, nous nous étions par exemple fait l’écho d’un autre article de CNews dans lequel nos confrères rapportaient qu’une balle perdue de kalachnikov avait fini sa course dans l’appartement d’une famille vivant à Nantes (Loire-Atlantique). Et, plus précisément, dans le mur d’une chambre d’enfants.
Известия (RUS)
Житель Москвы выбросил из окна мешок с деньгами
Из окна жилищного комплекса «Дом в Сокольниках» на востоке Москвы 17 марта выбросили мешок с деньгами. Происшествие попало на видео, которое было опубликовано в социальных сетях.
На кадрах видно, как купюры достоинством €100 и €500 разлетаются у подъезда дома и падают на асфальт. За кадром слышен смех и шутки очевидцев, снимающих видео.
По некоторым данным, деньги выбросил из окна один из жильцов дома, к которому пришли с обыском сотрудники ФСБ. Позже они собрали выброшенные банкноты, а мужчину увезли к следователю.
В августе прошлого года в Москве три пенсионерки выбросили с балкона миллион рублей, поверив мошеннической схеме. Злоумышленник звонил на телефоны пожилым жителям столицы и представлялся участковым полиции, а затем просил помочь в поимке мошенника. Пенсионеры снимали со своих банковских счетов деньги и сбрасывали их с балкона по просьбе мошенника. Впоследствии второй злоумышленник забирал деньги, а лжеполицейский переставал выходить на связь.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Paris : un aveugle et son chien-guide frappés par un chauffeur Uber
La situation a pris une ampleur choquante. Un homme non-voyant nommé Anthony, accompagné de son chien guide d’aveugle, a été violemment agressé par un chauffeur VTC de la plateforme Uber, lundi 6 mars à Paris. Ce père d’une fillette de 4 ans ne se déplace jamais sans son chien, un croisé golden retriever appelé Népia, et a l’habitude de se voir refuser l’accès à un VTC à cause de son animal. Anthony n’hésite ainsi plus à filmer ses déplacements, et son agression a été enregistrée et diffusée par RMC ce lundi 13 mars.
💬Un aveugle avec son chien-guide agressé par un chauffeur #Uber !
L’équipe de « RMC s’engage pour vous’ révèle un témoignage bouleversant. #ApollineMatin pic.twitter.com/jAA9EV5sg4
— RMC (@RMCInfo) March 13, 2023
« Il pète complètement les plombs »
Dans cette séquence, il est possible d’entendre Anthony rappeler le règlement au chauffeur Uber : « Monsieur, je suis avec ma petite fille de 4 ans que je dois emmener à l’école. Je suis non-voyant. C’est un chien guide, vous êtes obligé de me prendre. » Ce que le VTC a refusé, assurant qu’il pouvait « faire le choix de ne pas [le] prendre » dans son véhicule. Après quelques minutes d’échanges, Anthony pense que la situation est réglée et qu’il va pouvoir monter dans la voiture. Son chien entre alors en premier et se place au niveau du sol.
C’est à ce moment-là que les coups ont commencé à pleuvoir. La victime a raconté l’agression à RMC : « Il pète complètement les plombs, me saute dessus, me frappe au niveau des côtes. Il ouvre la porte côté conducteur à l’arrière, et là, il s’en prend au chien. Et j’ai ma fille de 4 ans qui est de l’autre côté et qui regarde. » Après les avoir chassés, le chauffeur est remonté dans sa voiture et a quitté les lieux. Anthony a déposé plainte pour « violences sur personne vulnérable ».
L’application Uber réagit
Pour rappel, la loi autorise l’accès aux chiens guides d’aveugles dans tous les transports. En cas de refus, une amende allant jusqu’à 450 euros peut être infligée. Contactée par RMC, l’application Uber a « condamné fermement cette discrimination grave » et a indiqué avoir suspendu définitivement le compte du chauffeur à l’origine de l’agression.
La ministre chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a également dénoncé « l’acte de violence » contre le non-voyant et son chien d’assistance. « La suspension du chauffeur par Uber ne dédouane pas la société de mieux sensibiliser ses conducteurs », a-t-elle fait savoir. RMC a enfin révélé que le ministère des Transports échangerait avec les plateformes de VTC afin de mettre en place une charte d’engagements dans la lutte contre l’ensemble des discriminations.
New York Times - World
Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
Advertisement
Valeurs Actuelles
[Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”
Valeurs actuelles. Dans leur déclaration commune, Joe Biden et Ursula von der Leyen répètent à de multiples reprises que les sanctions contre la Russie ont été efficaces et ont affaibli le régime de Poutine. N’est-ce pas l’inverse qui s’est produit ?
Edouard Husson. Ursula von der Leyen travaillait aux sanctions contre la Russie avant même le déclenchement de la guerre, c’est pour cela qu’il est vital pour elle de déclarer que ces sanctions sont efficientes. Même chose pour les Etats-Unis. En réalité, les sanctions sont un échec. Malgré toutes les sanctions prises, l’économie russe est toujours debout. Hier, Poutine a déclaré qu’ils pourraient avoir des difficultés à long terme à cause de ces sanctions, mais qu’à court-terme, elles n’avaient pas fonctionné comme les Occidentaux l’espéraient.
Il faut regarder plusieurs choses : l’inflation a baissé en Russie, la récession n’a été que de 2,5 % quand on s’entendait à ce qu’elle atteignent les 8-10 % pour l’année 2022, et surtout, les sanctions ont accentué l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a, de facto, fait rentrer plus d’argent dans les caisses de la Russie. D’autant plus que les sanctions n’ont été mises en place que progressivement. Et surtout, les marchés de substitution, ont permis à la Russie d’écouler une partie de sa production vers l’Inde ou la Chine. On sait aussi que l’Inde a fait des bénéfices considérables. Il y a aussi, dans les eaux internationales, des pétroliers qui transfèrent du pétrole russe vers d’autres pétroliers, sans qu’on puisse connaître la provenance de ce pétrole.
Vous dites que ces sanctions contre la Russie avaient commencé avant même le début de la guerre ?
Il y avait des sanctions depuis l’invasion de la Crimée en 2014, mais je ne faisais pas référence à cela. Je parlais de la visite de madame von der Leyen à Washington en janvier 2022 et de la préparation de sanctions envers la Russie alors qu’on ne savait pas encore qu’il y aurait une invasion. C’est documenté.
Ces sanctions étaient déjà coordonnées avec les Etats-Unis ?
Oui absolument. Je me suis même demandé, à l’époque, comment on pouvait ainsi court-circuiter le Conseil européen. Le texte a été présenté au Conseil européen tel quel, déjà rédigé. J’imagine que la France et l’Allemagne avaient été mises au courant, mais madame von der Leyen a agi en tant que présidente de la commission en outrepassant largement les pouvoirs que lui donnent les traités européens.
Une action donc coordonnée alors que les impacts de ces sanctions ne sont pas les mêmes pour les États de l’Union européenne et pour les Etats-Unis. L’Europe n’a-t-elle pas, ce faisant, joué contre ses intérêts ?
Il y a une doctrine américaine qui remonte à une vingtaine d’années, qui a été formulée brillamment par un géopoliticien américain, George Friedman, qui a créé le think tank Stratfor, et qui disait qu’un des objectifs essentiels de la politique étrangère américaine devait être de couper les liens économiques entre l’Allemagne et la Russie. Et ce qu’on remarque aujourd’hui c’est que madame von der Leyen est rentrée dans cette logique, au risque de jouer, en effet, contre les intérêts de son propre pays.
Cet accord du 10 mars entre Biden et von der Leyen mentionne également le projet d’une coopération approfondie entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’extraction de minerai, « pour réduire les dépendances stratégiques non-voulues ». Il s’agit bien pour les Etats-Unis de s’affranchir de leur dépendance envers la Chine ?
Oui, l’idée c’est de trouver d’autres fournisseurs que la Chine concernant les terres rares. Mais l’objectif pour les Etats-Unis est aussi de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux. Par des livraisons directes avec le gaz naturel liquéfié. Je ne juge pas la volonté euro-américaine de se confronter avec la Russie et la Chine, cependant, ce qui me frappe c’est que c’est extrêmement improvisé. On réalise cette substitution d’approvisionnement dans les pires conditions possibles.
« Les pires conditions possibles », vous faites référence à la guerre en Ukraine ?
Oui. Ça peut être un choix de l’Union européenne et des Etats-Unis d’affronter la Chine et la Russie. C’est ce qui est en train de se passer. Après un an de guerre, on voit clairement apparaître une confrontation entre deux blocs. Pourquoi pas, si les Occidentaux pensent que c’est leur intérêt, mais je pense que ça a été extrêmement mal préparé. On voit que la Russie a pu mettre en place de nouveaux services commerciaux.
L’Arabie saoudite n’avait pas été mise au courant pas les Etats-Unis du bouleversement géopolitique qui se préparait, puisque aujourd’hui l’Arabie saoudite se réconcilie avec l’Iran sous l’impulsion de la Chine et commence à parler de transactions pétrolières en yuan, ce qui représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis. L’état d’Israël reste très prudent pour ménager la Russie, donc le moins qu’on puisse dire c’est que tout ça est très improvisé, aussi bien du point de vue américain qu’européen.
Vous avez parlé de “blocs”, sommes-nous en train de vivre une deuxième Guerre Froide ?
Pour le moment, il est difficile de qualifier ce conflit, mais c’est ce qui semble se dessiner. On espère que ce conflit va rester froid. Mon hypothèse c’est que les Américains vont devoir négocier avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et c’est pour cela qu’on assiste à une gesticulation autour de Taïwan pour donner l’impression qu’on ne cède pas face aux adversaires de l’Occident. La Chine a à la fois proposé une médiation et en même temps dit que si la médiation n’était pas acceptée, elle serait du côté de la Russie.
Les Américains essayent de sauver la face, car le jour où il faudra discuter avec la Russie à propos de l’Ukraine, ce sera une énorme perte de prestige pour eux. Les Occidentaux étaient persuadés, il y a quelques mois seulement, que la Russie allait s’effondrer à la suite des sanctions.
En lisant ce rapport et en vous écoutant, on a l’impression que ce sont les Etats-Unis qui imposent une ligne géopolitique et que l’Europe se contente de suivre…
Oui, c’est le cas. Je regrette qu’il n’y ait aucune autonomie stratégique de l’Europe dans la gestion de ce conflit. Personnellement, je suis étonné que l’UE soit aussi va-t-en guerre alors que sa mission d’origine c’est justement le maintien de la paix. Pour moi qui suis le conflit depuis des années, je vous renvoie à mon livre Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Editions Gallimard, 2019), je considère que la France et l’Allemagne n’ont pas joué leur rôle en ne faisant pas appliquer les accords de Minsk et je pense que cette guerre était tout à fait évitable.
Quel pouvoir a réellement la Commission européenne si les états, la France par exemple, décidaient d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine ?
On est confrontés à la question de l’application des traités européens et d’une éventuelle dérive dans l’application de ces traités européens. Car même s’il existe un porte-parole pour la politique étrangère de l’UE, monsieur Josep Borrell, je ne vois pas ce qui dans les traités justifie que la Commission prenne autant d’initiatives.
Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne.
Je pense que c’est parce que les états la laissent faire, voire sont d’accord. Mais personnellement je suis très opposé à la dérive que j’observe dans les institutions européennes. On l’a déjà observée pendant la crise du covid, lorsque la santé, normalement compétence des états nationaux, a été prise en charge par la commission européenne. Et là je trouve qu’on est dans un cas similaire. Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne.
Est-ce qu’on peut encore parler d’une politique de “défense” de l’Ukraine quand l’Occident cherche ouvertement à isoler la Russie de ses alliés commerciaux et militaires ?
Autant la majorité des pays à l’ONU a condamné l’attaque russe, autant la majorité des pays du monde n’a pas voté les sanctions. A part l’Amérique du nord et l’Europe, personne n’a accepté de voter les sanctions. Il y a eu une dizaine de délégations américaines en Inde pour essayer de la sortir de sa neutralité, mais celle-ci refuse toujours. Il faut avoir conscience du vrai rapport de force qui s’est installé.
Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions.
Aujourd’hui, c’est le monde occidental qui est isolé sur la question des sanctions russes et c’est un bouleversement géopolitique. On ne s’y attendait pas. Les grands pays d’Amérique latine sont neutres, l’Afrique n’a pas voulu, les pays du Golfe, l’Inde et la Chine non plus. Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions. C’est un changement gigantesque du point de vue du rapport de force mondial.
Ce bouleversement géopolitique dont vous parlez ne justifie-t-il pas la politique atlantiste d’Ursula von der Leyen ?
Même si tout devrait plaider pour plus d’autonomie européenne, on a une atlantisation de la défense et de la politique européenne qui n’a jamais été aussi poussée. Objectivement, je pense que la vieille idée gaullienne d’une Europe européenne est morte. Peut-être reviendra-t-elle sous une autre forme un jour, mais en attendant on a un bloc atlantique de plus en plus soudé avec la possibilité de l’élargissement de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Et il fait face au bloc de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Car la Chine a besoin de la Russie, ne serait-ce que par rapport à Taïwan.
Et puis il y a le reste du monde qui souhaite la fin de la guerre mais ne désavoue pas la Russie sur le fond. Même si formellement, les pays membres de l’ONU n’ont d’autre choix que de condamner l’invasion. L’ONU est fondé sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des frontières, il est donc difficile de ne pas condamner l’invasion russe. En revanche, on a un basculement sur les sanctions, vous le voyez sur l’impact très négatif qu’a eu le gel des actifs russes par l’UE et les Etats-Unis et qui accélère la substitution d’un système monétaire multipolaire dominé par le dollar.
Sachant que d’autres sanctions sont annoncées, on imagine que la situation économique de l’Europe va continuer à s’aggraver dans les mois à venir…
Oui, malheureusement les sanctions ont eu un effet boomerang. Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette situation c’est que l’Allemagne accepte absolument la politique américaine alors que le gaz russe, peu coûteux, était un des secrets de la compétitivité industrielle allemande. On voit que le chancelier Scholz est depuis le début, mal à l’aise et contraint, mais il ne s’est pas opposé aux Etats-Unis.
Quelles mesures aimeriez-vous voir l’Union européenne prendre dans le contexte géopolitique actuel ?
Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix.
Je pense que l’UE, si elle veut survivre en tant que telle, n’a pas d’autre choix que de se joindre à une médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Et ce, avec la Chine. Parce que notre intérêt n’est pas d’entrer en confrontation avec la Chine. Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix. Car la réalité sur le terrain c’est que la Russie grignote tous les jours le territoire ukrainien et a des capacités de frappe très destructrices. J’ai toujours pensé que plus tôt on mettrait fin à cette guerre, mieux l’Europe se porterait.
Известия (RUS)
Россиянам напомнили о популярных схемах мошенничества
Способы мошенничества в интернете достаточно разнообразны, но им можно противостоять, соблюдая простые правила безопасности. Об этом руководитель команды разработки платформы Gem4me Ваге Закарян рассказал в пятницу, 17 марта.
IT-эксперт предупредил россиян о новых и наиболее распространенных схемах злоумышленников. По его словам, новые мошеннические схемы появляются, но не так часто по сравнению с обновленными вариантами уже опробованных схем. Ярким примером этого являются программы для заражения вирусом мобильного телефона.
«Если раньше нужно было обязательно добиться от пользователя нажатия на кнопку или ссылку, чтобы программа активировалась, то теперь мошенники научились делать это сами удаленно», — сказал он в беседе с Lenta.Ru.
Закарян предупредил, что одним из самых распространенных способов получения доступа к платежной информации человека, например, данным его банковской карты или счета, остается фишинг. Мошенники имитируют сообщение или звонок сотрудника банка или другой организации и просят подтвердить личную платежную информацию, перейдя по ссылке, которую они же и предоставляют. Как правило, ссылка ведет на поддельный сайт, созданный для нелегального сбора информации.
«Чтобы не попасться на эту удочку, достаточно запомнить одно правило: попросить ваши подробные данные в интернете могут только мошенники. Для реальной проверки информации существуют другие известные и прозрачные способы», — сказал IT-эксперт.
Мошенничество с использованием интернет-магазинов можно отнести к относительно новым способам незаконного получения чужих средств. Мошенники могут либо вообще не привезти товар, либо доставить дешевую подделку. Вероятность такой ситуации значительно выше при покупке на неизвестных сайтах, предупредил эксперт.
Также часто встречаются способы выманивания денег методами социальной инженерии. Если раньше просто звонили потенциальной жертве, то теперь мошенники могут написать в мессенджер сообщение с информацией о ДТП или другой неприятности с ближайшим родственником. К ней будет добавлена сумма, которую нужно заплатить для «спасения».
Спокойная проверка достоверности полученной от мошенников информации поможет избежать обмана.
«Сюда же можно отнести и сайты для сбора средств больным и другим пострадавшим. Такая благотворительность часто оказывается поддельной, поэтому нужно внимательно проверять репутацию фонда, которому вы хотите направить средства», — предостерег он.
Также Закарян обратил внимание на возрастающее число взломов аккаунтов в соцсетях. Мошенники после взлома начинают рассылать сообщения по базе контактов пользователя с просьбой прислать деньги. Чтобы избежать такой ситуации, пароль нужно создавать надежным и достаточно сложным, чтобы его нельзя было подобрать, даже если при этом его будет сложно запомнить. Кроме этого, двухфакторная аутентификация, когда при входе в аккаунт необходимо ввести еще и код, присланный на мобильный телефон пользователя, обезопасит дополнительно, заключил эксперт.
Тревожный клик: число фишинговых сайтов за год выросло в три раза
Какие товары и услуги чаше всего продают мошенники и как их раскусить
Ранее в этот день сообщалось, что в Московской области с 20 по 31 марта проведут первый межрегиональный фестиваль финансовой культуры и грамотности. В нем смогут принять участие все желающие.
Фестивальными площадками стали школы, колледжи, вузы и клубы «Активного долголетия». Так, пенсионерам расскажут о мошенниках, а молодежи — о финансовой грамотности, сообщает телеканал «360».
В тот же день столичные полицейские задержали двух мужчин, которые подозреваются в том, что оставили 65-летнюю жительницу столицы без квартиры. Лжебанкиры убедили пенсионерку продать квартиру в Москве и перевести им 15,6 млн рублей. Об этом сообщает агентство городских новостей «Москва».
Ранее, 13 марта, Сбербанк предупредил о новой схеме мошенничества, связанной с обвинениями в госизмене. Преступники звонят клиенту банка по телефону и представляются сотрудниками ФСБ. После этого они утверждают, что сотрудник банка выкрал персональные данные клиента и теперь от его лица переводит деньги на поддержку украинской армии, передает RT.
5 марта сообщалось, что телефонные мошенники придумали новый прием для обмана россиян в мессенджерах. Так, злоумышленники стали использовать иностранные телефонные номера, которые визуально похожи на российские. На аватарки в аккаунтах аферисты ставят либо герб России, либо эмблемы российских правоохранительных органов.
New York Times - World
Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future
Advertisement
Supported by
Albania Dispatch
An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Andrew Higgins
TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.
The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.
“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”
Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.
For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.
“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.
Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.
“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.
Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.
Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”
He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.
Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.
But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.
Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.
Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.
“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.
One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.
The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.
“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.
Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.
With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.
Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.
Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.
By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.
The current renovation finally broke the streak of failure.
Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.
The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”
Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.
In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.
Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.
But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.
“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”
Fatjona Mejdini contributed reporting.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Omniprésente sur l’Ukraine mais muette sur l’Arménie… les inconséquences d’Ursula von der Leyen
Outre ceux de Volodymyr Zelensky et de Vladimir Poutine, le visage d’Ursula von der Leyen est probablement le plus vu depuis le début de la guerre en Ukraine. La présidente de la Commission européenne use depuis le 24 février 2022 de toute son influence pour peser dans cette guerre. Des déclarations à n’en plus finir, une dizaine de volets de sanctions, des centaines de Tweets… : l’ancienne ministre allemande de la Défense est sur tous les fronts. Plus rien ne semble l’arrêter. En septembre dernier, contre toute attente, “VDL” demande que le président russe soit jugé par la justice internationale. « Il faut que Poutine perde cette guerre et réponde de ses actes, c’est important pour moi », déclare-t-elle à la chaîne de télévision du quotidien allemand Bild. Alors que les Européens répètent sans cesse que “l’Europe, c’est la paix”, de nombreux observateurs accusent la chef de l’exécutif d’être va-t-en-guerre. Et pour cause, les risques de condamnation par la Cour pénale internationale sont – très – minces. Ursula von der Leyen, bien consciente de la complexité d’une telle entreprise, jouerait- elle avec le feu ?
Ses inconséquences sont nombreuses depuis le début de la guerre. Dès la fin du mois de février 2022, elle s’illustre en affichant sa volonté de voir l’Ukraine rejoindre l’Union européenne : « Il y a un sentiment d’appartenance. Ils font partie de nous et nous voulons qu’ils nousrejoignent. » Une sortie peu appréciée par les pays des Balkans – non consultés -, qui attendent depuis longtemps d’entrer dans l’Union. Quelques mois plus tard, après plusieurs visites en Ukraine, von der Leyen affirme que « l’heure n’est pas à l’apaisement ». Des propos accueillis avec crainte par plusieurs États, qui redoutent une escalade du conflit. Plus récemment, la patronne du “Saint Empire européen” a annoncé un dixième volet de sanctions contre la Russie. Des mesures contestées par certains groupes politiques, notamment à droite. Selon plusieurs spécialistes, la Russie a engrangé depuis le début de la guerre plus de 150 milliards d’euros grâce aux ventes de pétrole, de gaz et de charbon. En plus d’être inefficaces, ces sanctions affaiblissent l’économie européenne.
Von der Leyen joue avec le feu
Au-delà des mesures prises sans concertation, von der Leyen est souvent accusée de s’aligner sur l’administration Biden ou Scholz plutôt que sur les positions plus prudentes de ses alliés européens. Se pose ainsi la question de sa légitimité. « La Commission européenne est un organisme d’abord administratif. Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris en vertu de quel article des traités européens Mme von der Leyen peut justifier sa compétence en matière d’achats d’armes et de politique étrangère », s’étonne l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy dans un récent entretien au JDD.
À l’est de l’Europe, sa propension à s’aligner sur Berlin agace de plus en plus. « Ursula von der Leyen est-elle encore membre du gouvernement allemand ? », se demande le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, en octobre dernier. Elle attend souvent le feu vert de Berlin pour bouger. « Tant que l’Allemagne bloque, la Commission aussi », déclare Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, en fin d’année dernière.
À Bruxelles, un autre point de crispation commence à se faire sentir. Certains l’accusent de saisir le sujet ukrainien à bras-le-corps dans le seul but de gagner en popularité et de faire son retour sur la scène politique allemande. En témoigne son refus d’assister à la fête nationale ukrainienne en août 2021, à laquelle le président Volo-dymyr Zelensky l’avait personnellement invitée.
Derrière l’Azerbaïjan, l’impérialisme d’Erdogan
Dans ce contexte compliqué, le déplacement de la présidente de la Commission européenne à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, le 18 juillet, pour annoncer un nouvel accord visant à doubler les importations de gaz azerbaïdjanais pour diversifier les sources d’approvisionnement de l’Union européenne, a fait grincer les dents de quelques-uns. Une affaire qui illustre le deux poids, deux mesures d’Ursula von der Leyen. Tandis que l’Ukraine est au centre de ses attentions, elle n’a que peu d’égards pour l’Arménie. Alors que les exactions commises dans le Haut-Karabagh sont avérées – comme celles des Russes en Ukraine -, elle qualifie le régime d’Aliev de « partenaire fiable ». Une sortie vécue comme une insulte par les Arméniens, qui déplorent l’intransigeance avec Moscou et la complaisance avec Bakou.
Derrière les volontés belliqueuses de l’Azerbaïdjan d’Aliev se cache en plus l’impérialisme de la Turquie d’Erdogan, qui souhaite restaurer l’Empire ottoman. (N’a-t-on pas lu un peu partout que Poutine voulait “ressusciter l’URSS” ?) En décembre 2020, Erdogan fait référence à Enver Pacha, architecte du génocide arménien, arrose le territoire de bombes au phosphore et envoie 3 000 djihadistes syriens, entraînés à l’extermination des minorités au Kurdistan. Dans le même temps, Aliev se félicite de « chasser les Arméniens comme des chiens » et exprime ses ambitions sur la région du Syunik (sud de l’Arménie), le lac Sevan (nord de l’Arménie) et même la capitale Erevan. La réponse d’Ursula von der Leyen ? Un accord créant une dépendance au gaz azerbaïdjanais et renforçant le régime dictatorial d’Aliev. A-t-elle demandé que celui-ci soit poursuivi par la justice internationale ? Non. A-t-elle lancé un volet de sanctions ? Non. Von der Leyen, reine des inconséquences et de l’incohérence.
Известия (RUS)
Владелец Zara окончательно закроет почти 270 магазинов в России
Испанская группа компаний Inditex, владелица брендов Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, окончательно закроет 269 из 514 магазинов в России. Об этом в пятницу, 17 марта, сообщает газета El País со ссылкой на индивидуальный финансовый отчет испанской группы компаний Inditex.
Отмечается, что пока Inditex ждет завершения сделки по уходу с рынка России. По данным владельца группы компаний на конец 2022 года, российские дочерние компании потеряли €2,211 млрд.
Компания собирается передать активы и права на 245 магазинов на территории России группе Daher (ливанская компания, купившая бизнес Inditex): в переданных помещениях откроются ее магазины «совершенно не связанные с Inditex».
На стыке имен: покупатель бизнеса Zara запустит в РФ локальные бренды
Будут ли эти марки популярны у россиян
Ранее, 15 марта, гендиректор группы компаний Оскар Гарсия Масейрас заявила, что бренды Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho готовы вернуться в Россию, если ситуация в стране изменится.
25 октября стало известно, что Inditex нашла покупателя бизнеса. Им стала ливанская компания Daher. Позднее сообщалось о ее планах создать локальные бренды специально для россиян.
New York Times - World
La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes
Advertisement
Supported by
Investigaciones visuales
Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler
Graphics by James Surdam
En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.
Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.
Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.
Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.
El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.
“El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.
Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.
La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.
“Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.
Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.
La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.
Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.
Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.
Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto
El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.
Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.
En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.
Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.
A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.
Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.
Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.
A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.
La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.
Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.
Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.
Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.
Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.
Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.
El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.
Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.
Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.
Juliaca: el día más mortífero de las protestas
El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.
Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.
El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.
Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.
Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.
Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.
Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.
Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.
Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.
Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.
Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.
A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.
A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.
Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.
Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.
Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.
Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.
En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.
Macusani: disparos a distancia
El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.
Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.
En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.
Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.
Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.
El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.
El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.
Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.
Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.
Responsabilidad del gobierno
En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.
Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.
“Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.
El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.
Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.
John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.
Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent
Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler
Advertisement
Valeurs Actuelles
Ursula von der Leyen, la madone des migrants
C’est une scène qu’on ne connaît que trop. Un éternel recommencement : un drame, une larme. Ursula von der Leyen joue merveilleusement la tragédienne. Le 26 février dernier, après que 59 migrants ont péri en Méditerranée, la présidente de la Commission européenne s’est fendue, comme à son habitude, d’un tweet lacrymal.
Après s’être dite « profondément attristée » — qui ne le serait pas ? —, la dame patronnesse de l’Europe a appelé les pays membres de l’Union « à redoubler d’efforts » pour qu’ils adoptent son Pacte sur la migration et l’asile. En d’autres termes, Ursula von der Leyen, plutôt que de vouloir décourager les candidats à l’exil, plutôt que de mener une guerre implacable aux passeurs, entend toujours mieux organiser les migrations, tel un voyagiste sourcilleux de la sécurité des clients qu’elle a sous sa responsabilité.
Et dire que quelques semaines plus tôt, certains — des ONG pour l’essentiel — s’alarmaient du changement de ton de Bruxelles. Ursula von der Leyen, il est vrai, vantait alors « une Europe forteresse » et parvenait à faire adopter dans la douleur une série de mesures aux vingt-sept pays membres de l’Union européenne pour tenter de « reprendre le contrôle des flux migratoires ». Le naufrage de cette embarcation a tôt fait de dévoiler la tartufferie de la patronne de la Commission européenne.
Convention de Genève versus code frontières Schengen
Elle ne date pas d’aujourd’hui. Le 21 janvier 2022, quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et alors que le dirigeant biélorusse pousse des migrants vers la frontière de l’Union européenne, plusieurs pays organisent à Vilnius une conférence sur la protection des frontières.
Devant la clôture érigée par la Lituanie pour prévenir le franchissement de sa frontière, Gérald Darmanin confie aux journalistes du Monde : « Avant, ça se passait dans le Sud ; maintenant, c’est partout, en Lituanie, en Pologne, ou même en Hongrie, pour des raisons géopolitiques. » À raison, les pays de l’Est s’inquiètent de cette nouvelle menace, chiffres à l’appui : la ministre lituanienne de l’Intérieur, Agnė Bilotaitė, évoque 4 200 migrants arrivés via la Biélorussie en moins d’un an et « plus de 8 000 » refoulements depuis août 2021. Varsovie, de son côté, parle de 40 000 tentatives de franchissement.
Lors de ce sommet, seize ministres de l’Intérieur de l’Union européenne (la France n’en fait pas partie) signent un document final pour exiger une réaction rapide de la Commission européenne : « Un espace sans contrôles aux frontières intérieures ne peut fonctionner efficacement que si les frontières extérieures sont correctement protégées. Des efforts déterminés et des ressources supplémentaires sont nécessaires pour renforcer notre résilience face aux défis actuels, ou futurs. »
« Les refoulements sont clairement illégaux », tranche la commissaire aux affaires intérieures.
À l’époque, le directeur de l’agence de protection des frontières Frontex, le Français Fabrice Leggeri, presse lui aussi la Commission d’apporter une « clarification juridique » sur la manière de gérer cet afflux de clandestins, afin que les États membres sachent « ce qui est possible et ce qui ne l’est pas ». Le dilemme est simple : la convention de Genève oblige les États signataires à examiner individuellement les demandes d’asile, mais le code frontières Schengen contraint les États à prévenir le franchissement illégal des frontières de l’Union européenne. Entre les deux, il y a contradiction. Ylva Johansson, la commissaire aux Affaires intérieures, se montre inflexible : pour elle, les « refoulements sont clairement illégaux : les gens ont le droit de demander l’asile. » Juridiquement, en revanche, la question reste entière.
Quelques mois plus tard, le directeur de Frontex démissionne, justement. Fabrice Leggeri assure ne plus savoir quel est le mandat de l’agence qu’il dirige, alors que la Commission refuse d’éclairer les pays frontaliers sur la possibilité de protéger les frontières. Si les demandes d’asiles doivent être examinées quoi qu’il arrive, alors il n’y a plus de frontières européennes. Sinon, il faut accepter de bloquer l’entrée des clandestins.
Un an plus tard, aucune nouvelle réponse de la Commission européenne. Ursula von der Leyen a certes concédé que les Européens attendaient une « réponse ferme », mais les blocages restent les mêmes.
À la veille du sommet largement consacré à l’immigration qui se tenait à Bruxelles début février, huit États membres ont exigé une réforme radicale du système d’asile et des mesures plus strictes à l’égard de la « migration irrégulière ». Et pour cause, les passages irréguliers ont encore augmenté. Selon les dernières données de Frontex, environ 330 000 clandestins ont été détectés à la frontière extérieure de l’Union européenne en 2022. Soit une hausse de 64 % par rapport à l’année précédente. Du jamais-vu depuis 2015 et la décision unilatérale d’Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés syriens et afghans. Ursula von der Leyen, d’ailleurs, avait pris sa part. « J’ai eu la chance d’accueillir chez moi un réfugié syrien de 19 ans », a-t-elle confié le jour de son investiture.
Des caméras de préférence aux barbelés
Parmi les demandes de ces pays, en première ligne face à l’afflux sans fin de ces clandestins, la participation financière de l’Union européenne à la construction d’un rideau de fer. Refus catégorique d’Ursula von der Leyen : ce serait « contraire aux valeurs de l’Europe ». Alors que la Commission dispose d’un budget de 6 milliards d’euros pour sécuriser ses frontières extérieures.
Tout juste Bruxelles s’est-elle autorisée à financer l’achat de caméras. Comme devait le commenter cruellement Vincent Hervouët sur Europe 1 : « Ça fait cher la minute de vidéosurveillance. » D’autant que, comme le remarque l’éditorialiste avec son piquant habituel, cela revient « à braquer un projecteur à l’entrée du garage en laissant la porte ouverte et les clés sur le tableau de bord de la Ferrari ».
Étrange paradoxe donc : Ursula von der Leyen n’aura eu de cesse depuis un an de défendre les frontières de l’Ukraine, sans jamais apporter de réponse efficace sur la protection des frontières de l’Union.
Известия (RUS)
Центробанк сохранил ключевую ставку на уровне 7,5%
Центробанк на заседании в пятницу, 17 марта, в четвертый раз подряд сохранил ключевую ставку на уровне 7,5%. Сообщение об этом опубликовано на сайте регулятора.
«Текущие темпы прироста цен остаются умеренными, <...> инфляционные ожидания населения существенно снизились, но сохраняются на повышенном уровне, как и ценовые ожидания предприятий», — добавили там.
Также в ЦБ отметили, что оперативные данные указывают на продолжающееся восстановление деловой и потребительской активности.Кроме того, в Банке России указали, что будут принимать дальнейшие решения по ключевой ставке с учетом динамики инфляции относительно цели, процесса структурной переcтройки экономики, а также оценивая риски на финансовых рынках.
Рекордный дефицит: разгонят ли огромные расходы бюджета инфляцию
Угроза не так велика, как кажется, считает большинство опрошенных экономистов
Накануне президент России Владимир Путин в ходе выступления на съезде Российского союза промышленников и предпринимателей заявил, что российская экономика приобретает принципиально иное качество, начинает развиваться по новой модели.
В феврале премьер-министр РФ Михаил Мишустин заявил, что российскому руководству удалось не допустить негативного развития в экономике.
В свою очередь, в конце января Международный валютный фонд (МВФ) представил прогноз относительно экономики России на 2023 год, в котором ожидается рост на 0,3% ВВП.
Valeurs Actuelles
Reza Pahlavi : “Les Iraniens veulent un changement de régime”
En quelques mois, Reza Pahlavi, 62 ans, fils aîné du dernier chah d’Iran renversé par la révolution islamiste de 1979, est devenu l’une des voix incontournables de l’opposition iranienne. Celui qu’on décrivait discret, presque en retrait, apparaît soudain tel un animal politique, multipliant les rencontres avec la diaspora iranienne, les dirigeants internationaux et les journalistes. Bien sûr, pour certains, il incarnerait une continuité avec le régime autoritaire de son père. Vouloir le réduire au rôle de “fils de” serait une erreur. D’abord, parce qu’il se défend de vouloir restaurer la monarchie en Iran. Ensuite, parce qu’il s’est forgé une solide culture politique et qu’il est parfaitement en phase avec les attentes de la jeunesse iranienne. « Le peuple décidera. Ma seule condition, c’est le principe démocratique, ainsi que la séparation de l’Église et de l’État, sinon on ne s’en sortira jamais », dit-il.
Après une réunion au Sénat, puis un rendez-vous avec un ancien ministre des Affaires étrangères, il nous reçoit à la table d’un restaurant parisien, sous protection discrète de ses gardes du corps. Affable et souriant, il s’exprime avec assurance, sans langue de bois. On le sent déterminé, habité par sa mission. Il se sait légitime : de Téhéran à Ispahan en passant par Machhad, son nom est fréquemment scandé par la jeunesse de son pays. Une étude du groupe d’analyses et de mesures des attitudes en Iran (Fondation Gamaan, installée aux Pays-Bas), effectuée via Internet auprès de 200 000 Iraniens et publiée mi-janvier, rapporte que si « 80 % des personnes à l’intérieur du pays soutiennent les manifestations », 85 % se prononcent en faveur de la formation d’une coalition d’opposition composée des diverses tendances politiques. Son nom figure aux côtés de la journaliste activiste Mahsi Alinejad et de l’avocate dissidente Nasrin Sotoudeh, qui vit en résidence surveillée en Iran.
Certain que la chute du régime islamiste est inéluctable, Reza Pahlavi a conscience que l’avenir de l’Iran sera déterminé à la fois par la concertation et le soutien des démocraties occidentales.
Sortir du statu quo sur le nucléaire
Sur les raisons de sa tournée européenne, qui l’a conduit à la conférence sur la sécurité de Munich – à laquelle aucun représentant du régime des mollahs n’était convié -, puis en France, au Royaume-Uni et en Belgique, il indique : « Il faut expliquer commentfaire opposition à la République islamique, quels sont les éléments clés qui faciliteraient sa chute, quel sera le scénario de transition pour parvenir à la démocratie […]. D es pays occidentaux, telles la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, peuvent nous faciliter la tâche et nous permettre d’agir concrètement. On ne peut plus rester dans le statu quo des négociations sur le nucléaire sans anticiper un changement de régime et sans être préparé à une alternative. C’est la raison pour laquelle le message que nous adressons aux dirigeants occidentaux est : vous avez donné suffisamment de temps à la République islamique pour changer et elle n’a jamais rien fait en ce sens. Vous ne pouvez plus lui faire confiance. Aujourd’hui, la société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider, sinon rien ne bougera. Il faut donc changer de paradigme […]. Il y a deux éléments importants pour aider les Iraniens : leur assurer l’accès à Internet, qui permet de coordonner la communication entre l’intérieur et l’extérieur du pays, et aider au financement d’une caisse de soutien aux ouvriers en grève pour pouvoir maintenir la pression sur le régime. »
La société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider.
Confiant, Reza Pahlavi déclare : « Nous assistons au début d’une nouvelle phase. Les instances européennescommencent à considérer que l’opposition iranienne incarne l’alternative. »
Le 28 février dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçait avoir détecté en Iran des particules d’uranium enrichi à 83,7 %. À peine moins que les 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique. Le ton grave, Reza Pahlavi l’assure : « La chute du régime aura un effet immédiat sur la menace nucléaire, mais aussi sur le financement des groupes terroristes. Elle permettra également une inflexion de la problématique migratoire, notamment en Syrie, qui concerne directement l’Europe. »
L’Iran peut être un grand partenaire pour la France
S’agissant du soutien de la France réclamé par les opposants iraniens, il considère qu’elle y trouvera son intérêt une fois l’Iran débarrassé des mollahs : « Vous le savez, l’Iran peut être un partenaire important pour le gaz et le pétrole face au chantage de Poutine […]. Notre pays doit toutefois avoir une stratégie économique de l’après-pétrole à travers des investissements extérieurs provenant de grandes entreprises. Il faut notamment miser sur les énergies renouvelables et le tourisme, avec les infrastructures qui vont avec sur le plan du transport portuaire, des terminaux aéroportuaires et des chemins de fer. Il y a tant de choses à envisager pour ce pays de presque 90 millions d’habitants, particulièrement attirant pour les investisseurs étrangers, à condition que les normes internationales et la transparence soient respectées. Selon moi, ce type d’investissement serait immédiatement générateur d’emplois dans plusieurs secteurs. »
Sur le rôle des Américains et l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ( Joint Comprehensive Plan of Action ou JCPoA), véritable casse-tête pour les Occidentaux, le prince, qui vit en exil aux États-Unis, est sévère : « Je pense que l’action de l’opposition iranienne est mieux comprise en Europe qu’aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je porte d’abord mon regard vers elle. Concernant les États-Unis, je pense que leur obsession de vouloir réanimer le cadavredu JCPoA fait figure de rêve inatteignable d’une administration américaine qui veut juste assurer le suivi de celle d’Obama, comme si celle-ci ne s’était pas trompée depuis le début. Cet accord n’était pas bon. Les enquêteurs de l’AIEA ont dit à maintes reprises qu’ils avaient pris le régime iranien en flagrant délit de mensonge. »
Concernant la nécessité de voir l’Europe inscrire le corps des gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes, il prévient : « Ils sont le bras armé de Khamenei, qui les utilise pour se maintenir au pouvoir. C’est une véritable mafia qui contrôle le pays. Or, ce n’est pas avec une mafia que l’on peut négocier quoi que ce soit. Les affaiblir, c’est affaiblir le régime et réduire la menace régionale. Les placer sur la liste des organisations terroristes, c’est aussi leur faire savoir que leurs jours sont comptés et que s’ils veulent faire défection, ils ont intérêt à le faire vite, parce qu’ils ne survivront pas. »
Il insiste également sur la menace d’un Iran allié avec la Russie, « qui représente un danger pour l’Europe », les Iraniens fournissant depuis plusieurs mois des drones kamikazes Shahed aux Russes. « L’Iran et la Russiesont partenaires dans les crimes commis à l’encontre du peuple ukrainien. La République islamique dépend du soutien russe au niveau militaire, mais aussi en ce qui concerne ses infrastructures. Les mollahs sont en fait pris dans un jeu sinistre avec la Russie, peut-être parce qu’ils pensent que cette stratégie représente leur ultime chance de survie. »
Alors que, ces dernières semaines, Israël a bombardé des sites militaires en Iran, il met en garde : « Si on veut éviter un conflit, il faut aider le peuple iranien. Si l’Occident, par erreur d’analyse, persiste à faire en sorte que le régime iranien continue d’exister, Israël pourrait vouloir se défendre et procéder, sans attendre un feu vert américain, à une attaque préventive militaire. Je pense qu’Israël ne souhaite pas de confrontation, mais celle-ci peut se produire. » Une analyse en forme d’avertissement que l’on entend de plus en plus chez les Iraniens de l’intérieur.
Известия (RUS)
Песков призвал проявлять гибкость в отношении дружественного иностранного бизнеса
Наличие дружественных компаний в недружественных для России странах является поводом проявлять гибкость со стороны российских властей. Такое мнение высказал официальный представитель Кремля Дмитрий Песков в пятницу, 17 марта.
Так он прокомментировал слова президента России Владимира Путина о том, что закрепившийся оборот «недружественные страны» не совсем верный.
«Выражение «недружественные страны» неточно отражает ситуацию — есть недружественные элиты, которые не понимают, что говорят и делают», — сказал глава государства накануне, выступая на съезде Российского союза промышленников и предпринимателей (РСПП).
«Президент имел в виду, что есть смысл подумать над ситуацией, когда, действительно, в недружественных странах есть дружественные компании, фирмы, которые, несмотря ни на что, заинтересованы в продолжении своей активности в нашей стране. Президент, собственно, постоянно говорит, что мы должны быть гибкими и действовать так, чтобы это наилучшим образом соответствовало нашим интересам», — объяснил Песков.
Он добавил, что это повод для того, чтобы занимать более гибкую, избирательную позицию по каждому конкретному случаю.
Отступать — никогда: Путин заявил о готовности россиян защищать страну
8 марта президент поблагодарил всех женщин РФ за неравнодушие в непростой период времени для страны
Кроме того, на РСПП Путин выразил надежду на то, что европейские партнеры станут более самостоятельными в принятии своих решений.
Также российский лидер сообщил, что на его отношениях с друзьями из Германии геополитические процессы не сказались.
В феврале, в ходе послания Федеральному собранию, Путин указал, что западные элиты превратились в символ тотальной беспринципной лжи.
Valeurs Actuelles
Nigeria : le calvaire des chrétiens
Âmes sensibles s’abstenir. Les témoignages des chrétiens nigérians persécutés par Boko Haram sont glaçants. Au-delà de l’imaginable. Comme celui de la jeune Maryamu Joseph, enlevée à l’âge de 7 ans et restée prisonnière neuf ans de Boko Haram, avant de réussir à s’enfuir. La jeune fille parle d’esclavage, de torture et d’agonie, pour résumer sa terrible épreuve. Elle ne compte pas le nombre de chrétiens assassinés sous ses yeux. Elle a vu couler tellement de sang… De ses tortionnaires, elle dit qu’ils n’accordent aucune valeur à la vie. Ils l’ont convertie de force à l’islam et quand elle a eu 10 ans, les terroristes ont voulu la marier à l’un des leurs. Son refus lui a valu d’être enfermée dans une cage sans en sortir une seule fois pendant une année entière ! La pauvre enfant a encore vu l’un de ses frères être décapité sous ses yeux, ses mains, ses jambes coupées… Après s’être échappée du camp dans lequel elle était détenue, en juillet de l’année dernière, elle a été prise en charge dans un centre de traumatologie où elle se remet lentement de ces longues années de calvaire. Elle aimerait, à terme, étudier le droit pour défendre les sans-défense.
Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde.
L’histoire de Janada Marcus, âgée aujourd’hui de 22 ans, est tout aussi abominable. Alors que sa famille avait déjà été attaquée deux fois par Boko Haram, lors d’une troisième persécution, en octobre 2018, les terroristes, menaçant le père de famille d’une machette pointée sur son front ont voulu l’obliger à avoir un rapport sexuel avec sa propre fille. L’homme a déclaré préférer mourir plutôt que de commettre cette abomination. Il a été décapité sur-le-champ, sous les yeux de sa femme et de sa fille. La pauvre enfant a encore été capturée en novembre 2020 par Boko Haram, puis torturée pendant six jours. Libérée, elle a dû passer les six mois suivants dans un centre de traumatologie construit par l’association Aide à l’Église en détresse.
Malheureusement, les histoires aussi atroces que celles de ces deux jeunes filles sont légion. Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde. Il était classé en sixième position, en 2022, dans l’indice mondial du terrorisme de l’Institute for Economics & Peace. Le pays compte plus de 46 % de chrétiens, et les religieux évoquent une véritable guerre de religion, pour islamiser le pays. Un évêque dénonce même une conspiration du silence sur la persécution des chrétiens. Plus de 5 000 d’entre eux auraient été exécutés par les terroristes de Boko Haram entre 2011 et 2022. En 2022, où 28 prêtres ont également été kidnappés, quatre d’entre eux assassinés.
Aide à l’Église en détresse œuvre sans relâche auprès de chrétiens nigérians pour les soutenir dans l’épreuve. Entre 2018 et 2022, l’association a réussi à investir plus de 8 millions d’euros dans des projets aussi variés que la construction ou la reconstruction d’infra structures, ainsi que la formation et l’aide humanitaire jusqu’à la prise en charge des blessés. Mais le travail à réaliser reste immense : le pays compte des centaines de veuves, d’orphelins, de personnes âgées persécutées…
www.aed-france.org
Известия (RUS)
В Кремле подтвердили продление зерновой сделки на 60 дней
Россия приняла решение продлить зерновую сделку. Об этом в пятницу, 17 марта, заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков, отвечая на вопрос журналистов, продлевается ли зерновая сделка и на сколько.
«Россия продлевает сделку на 60 дней», — подчеркнул Песков.
Срок действия зерновой сделки истекает 18 марта. Турция планировала продлить соглашение еще на 120 дней, однако Россия продлевает сделку на 60 дней.
Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки
Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60
Ранее, 15 марта, официальный представитель МИД РФ Мария Захарова заявила, что Запад продолжает спекулировать на тему продления зерновой сделки. За день до этого она назвала заявления, прозвучавшие со стороны США и ЕС относительно позиции России, лицемерными и искажающими факты. Также она отметила, что принятое в Москве решение о пролонгировании зерновой сделки на 60 дней выступило в роли «холодного душа».
Замглавы МИД РФ Сергей Вершинин 14 марта сообщил о том, что Россия приняла решение продлить зерновую сделку, но лишь на два месяца из-за отсутствия прогресса в вопросе поставок российских продовольствия и удобрений на мировые рынки. Он также назвал позицию Москвы важным сигналом о необходимости добиваться реальных результатов по зерновой сделке.
Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна. В ноябре договор был продлен на 120 дней.
Сделка является составной частью пакетной договоренности, которая в том числе предусматривает разблокировку российского экспорта продовольствия и удобрений. Именно это условие, отмечает Москва, было не выполнено, хотя со стороны ООН и поступали заверения, что ограничения будут сняты. Ранее Песков отмечал, что сделка «не может стоять на одной ноге».
Valeurs Actuelles
Le nouveau livre de Donald Trump dévoilera ses échanges épistolaires avec Elizabeth II, la princesse Diana et Barack Obama
Donald Trump prépare son retour. Alors que la popularité de l’ancien locataire de la Maison-Blanche s’améliore au sein des républicains depuis le mois de février, ce dernier a annoncé la prochaine publication de son livre Letters to Trump, soit « Lettres à Trump » en français.
Ce livre sera publié le 25 avril prochain et relatera les conversations épistolaires échangées avec plusieurs personnalités de divers milieux tels que la politique, le divertissement, le cinéma ou encore les affaires. Ce n’est pas moins de 150 lettres que les lecteurs pourront découvrir, venant entre autres de la reine Elizabeth II, Barack Obama, Oprah Winfrey, ou encore Kim Jong Un, relaie le Huffington Post.
« Chacun d’entre eux m’a léché les bottes »
Donald Trump a d’ores et déjà commencé la promotion de son livre prochainement publié. Dans le média Breitbart News, l’ancien président des États-Unis n’a pas hésité à étriller ses correspondants. « Je les ai tous connus – et chacun d’entre eux m’a léché les bottes, et maintenant, je n’ai plus que la moitié d’entre eux qui me lèchent les bottes », a-t-il ainsi déclaré au média conservateur.
Parmi ces 150 lettres, une bonne partie d’entre-elles ont été envoyées avant que Donald Trump ne se lance dans l’aventure présidentielle. Invité également à Breitbart News, son fils Donald Trump Jr. s’est amusé de la vitesse à laquelle toutes ces personnalités ont retourné leur veste à l’annonce de la course pour l’élection présidentielle de son père. Ce livre « montre exactement ce qu’ils ressentaient pour lui, et à quel point a été simulé leur dédain à son encontre », a ainsi expliqué le fils aîné de Donald Trump.
Известия (RUS)
В Кремле оценили идею номинировать Эрдогана на Нобелевскую премию
Россия высоко ценил миротворческую деятельность и посреднические услуги президента Турции Реджепа Тайипа Эрдогана. Об этом заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков в пятницу, 17 марта.
Таким образом он прокомментировал предложение выдвинуть турецкого лидера на Нобелевскую премию мира.
«Безусловно, мы высоко ценим усилия господина Эрдогана, его миротворческую деятельность, его попытки оказать посреднические услуги и его отношение к развитию двусторонних российского-турецких отношений», — сказал он на брифинге.
Ранее в этот день председатель народного совета Туркмении, экс-президент страны Гурбангулы Бердымухамедов выдвинул Эрдогана на Нобелевскую премию мира.
Турецкий кульбит: Эрдоган приготовился к сражениям на нескольких фронтах
Наступивший год обещает Турции серьезные испытания
Также 31 января глава МИД Венгрии Петер Сийярто сообщил, что Будапешт выступил за предоставление Эрдогану Нобелевской премии мира за посредничество в переговорах украинскому конфликту. Как отметил Сийярто, опыт посредничества Анкары является единственным успешным на сегодняшний день.
В декабре 2022 года спикер великого национального собрания Турции Мустафа Шентоп сообщил о выдвижении президента Эрдогана на Нобелевскую премию мира за усилия по урегулированию украинского конфликта.
BBC
Bakhmut: Quentin Sommerville near the frontline in Bakhmut
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Join the BBC's Quentin Sommerville near the frontline in Bakhmut. He joins Ukrainian soldiers just 500 metres from Russian forces as they battle for the city in the Donbas region.
It is a city that few say matters strategically, but that tens of thousands have died fighting over. It began more than seven months ago, and is the longest battle of the war so far.
Read more: Russian casualties mount in Bakhmut, but tactics evolve
Известия (RUS)
ВСУ засняли неудачные попытки сбить российские ракеты из стрелкового оружия
Солдаты Вооруженных сил Украины (ВСУ) зафиксировали на видео, как российские крылатые ракеты атакуют их позиции, при этом их никак не удается сбить. Запись опубликовал 17 марта военный корреспондент Александр Коц в своем Telegram-канале.
Из видеокадров становится понятно, что ракеты украинские военные пытаются сбивать из стрелкового оружия. Однако никакого эффекта на летящий снаряд это не оказывает.
«Ракета! К бою!» — кричит один из украинских военных.
Затем его подразделение открывает огонь по пролетающему над ними российскому крылатому снаряду. Однако он спокойно поражает цель в нескольких сотнях метров от места съемки.
То же самое происходит и со вторым снарядом, который также попадает в цель. По третьей следующей за ним ракете стрелки также отрывают огонь, но и она успешно выполняет свою задачу.
Замедленные в действии: как наши артиллеристы разбивают земляные укрепления ВСУ
Украинские потери в январе превысили 11 тыс. боевиков
7 марта чешский наемник Милош рассказал, что иностранным наемникам, сражающимся на стороне Киева в Артемовске (украинское название — Бахмут), из-за нехватки оружия иногда приходилось драться ботинками. По его словам, когда огнестрельного оружия недостаточно, бои происходят врукопашную, и тогда в ход идет всё, что оказывается под рукой.
Днем ранее, 6 марта, в беседе с изданием Kyiv Independent украинские военнослужащие пожаловались на плохую подготовку, устаревшее оружие и большие потери, которые они несут в Артемовске. По словам одного из пехотинцев, после пяти месяцев боев в живых осталась лишь половина его подразделения. Военные также отметили, что командование почти не дает им времени на подготовку, сразу же отправляя на места дислокации.
До этого, 15 февраля, глава минобороны Великобритании Бен Уоллес заявил, что ВСУ должны научиться экономнее использовать боеприпасы, как это делают армии стран НАТО. Он также добавил, что в Британии частично из-за этого украинских бойцов обучают ведению боя по западному образцу.
12 февраля экс-советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор сообщил, что ресурсы США и их союзников, снабжающих киевский режим боеприпасами, сокращаются. Он отметил, что речь прежде всего идет о ракетах для систем NASAMS и HIMARS. Макгрегор указал, что США быстро исчерпали запасы, а резервных мощностей нет.
5 февраля бойцы ВСУ рассказывали, что их сослуживцы из-за недостатка людей и боеприпасов покидают позиции, чтобы избежать «бессмысленной гибели».
Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
COP28 : le Dr Sultan Al Jaber est en visite à Paris afin d’unifier les parties prenantes
Le Dr Al Jaber, qui sera accompagné par Son Excellence Shamma Al Mazrui, ministre émirienne du développement communautaire et championne des jeunes pour le climat de la COP28, insistera sur la nécessité pour toutes les parties d’avoir une place autour de la table et de contribuer à l’ordre du jour de la COP28 : « Ce dont le monde a besoin à la COP28, ce n’est pas seulement d’une Conférence des parties, mais d’une Conférence de toutes les parties. Nous avons besoin que tout le monde unisse ses forces maintenant, depuis nos universités et nos villes jusqu’aux organisations de la société civile et aux groupes de défense de la nature, en passant par tous les secteurs des gouvernements et de l’industrie », précise-t-il.
Des objectifs dépendants d’une coopération entre toutes les parties
Le Dr Al Jaber présentera également ses objectifs pour la COP28. Plus particulièrement, il insistera sur la nécessité d’intensifier les efforts d’atténuation afin de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030, d’accélérer la transition énergétique, de doubler les financements pour l’adaptation pour atteindre 40 milliards de dollars d’ici à 2025 ainsi que de soutenir les communautés les plus vulnérables au moyen d’un fonds pour les pertes et les dommages. Pour faire avancer ces objectifs, le Dr Al Jaber continuera à plaider en faveur de réformes au sein des institutions financières multilatérales, afin de faire passer le financement de la lutte contre le changement climatique de 1 100 milliards de dollars à plus de 4 000 milliards de dollars par an.
Pour atteindre ces objectifs, le Dr Al Jaber entend mettre l’accent sur l’unité et la coopération nécessaires entre toutes les parties prenantes : « Permettez-moi d’adresser une invitation ouverte à toutes les parties, qu’il s’agisse des gouvernements, du secteur privé ou de la société civile. N’oublions pas que le progrès passe par le partenariat et non par la polarisation. Unissons un monde divisé par le biais d’une COP de la solidarité, d’une COP de l’action et d’une COP pour tous. Nous devons tous avancer dans la même direction. Car il y a plus d’énergie dans l’unité que dans la division », souligne-t-il.
La fin d’une tournée qui ne marque pas la fin du dialogue
Cette visite est la dernière en date de la tournée d’écoute mondiale du Dr Al Jaber. Il s’agit d’une série de visites internationales qui a compté jusqu’à présent des voyages fructueux en Inde, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis, avec des consultations supplémentaires prévues à la fois dans les pays en développement et les pays développés.
Dans les mois à venir, le Dr Al Jaber continuera d’écouter, de consulter et de dialoguer avec des représentants de la société civile, des peuples autochtones, du secteur privé, des gouvernements, des femmes et de la jeunesse. « Ce n’est que par cet engagement inclusif, ouvert, constructif et positif que nous parviendrons à réaliser les avancées dont nous avons collectivement besoin ».
Grâce à cette tournée, la présidence de la COP28 entend susciter un sentiment commun d’urgence à l’égard de l’action climatique et écouter les points de vue d’un ensemble varié de parties prenantes issues de divers secteurs, notamment des gouvernements, des entreprises, des universités et de la société civile, afin d’unir les efforts en vue de la COP28.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Advertisement
Supported by
Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina
Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Natalie Alcoba
BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.
Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.
Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.
“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.
Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.
Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.
“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.
Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.
Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.
“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.
Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.
“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.
Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.
Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.
Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.
Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.
“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.
La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.
Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.
Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.
“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.
Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.
“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.
El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.
En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.
The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.
Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.
“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.
“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.
El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.
Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.
Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.
Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.
“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.
Advertisement
Valeurs Actuelles
Liban : “Le massacre des innocents”
Valeurs actuelles. Dans quel état se trouve le Liban ?
Albert Kfouri. La situation économique au Liban est une catastrophe sans précédent. Même la Banque mondiale a lancé le 1er juin 2021 un appel urgent disant que la crise libanaise était l’une des trois plus importantes au monde depuis 1850. La livre libanaise a perdu plus de 50 fois sa valeur en trois ans. Cela signifie qu’un salaire mensuel de 1 000 euros ne vaut plus que 20 euros. Imaginez la perte de pouvoir d’achat ! Dans ce contexte, plus de 85 % de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. Les mères stressées n’arrivent plus à allaiter — le taux de mortalité infantile et la malnutrition infantile sont en forte hausse —, les malades n’ont pas les moyens d’acheter des médicaments ou de se faire soigner. Les gens meurent chez eux faute d’avoir pu aller à l’hôpital. Nous sommes très, très étonnés de ce massacre économique des innocents qu’on passe sous silence complet.
Quels sont les principaux besoins ?
Les besoins les plus urgents concernent les soins hospitaliers. Un tiers des hôpitaux sont menacés de fermeture pour difficultés économiques. Les établissements publics manquent cruellement d’argent et d’équipements médicaux, si bien que les malades n’ont pas d’autre choix que de s’adresser à des hôpitaux privés, dans lesquels les soins sont extrêmement chers. Or la moitié seulement des Libanais sont couverts par une assurance maladie, laquelle ne rembourse que 5 à 10 % des soins. Sans compter qu’il y a une pénurie importante de médicaments qui sont en outre extrêmement onéreux. Un instituteur ou même un officier de l’armée est souvent dans l’incapacité de les acheter.
Il n’est pas normal que la pauvreté fauche la vie des malades.
Que fait l’ordre de Malte au Liban ?
Notre action au Liban s’inscrit traditionnellement à travers l’Association libanaise des chevaliers de Malte qui soigne 200 000 malades par an dans dix centres de santé pour y apporter des soins de santé primaires qui ne nécessitent pas de chirurgie. En parallèle, Malte Liban, association créée en France il y a trente-cinq ans pour collecter les moyens de soutien à cette action médicale, sollicite les donateurs français.
Nous avons passé une convention de partenariat avec un des principaux hôpitaux universitaires de Beyrouth, l’Hôtel-Dieu de France, construit par des donateurs français il y a cent ans, lui-même frappé par la crise économique, pour lui apporter notre soutien financier. Malte Liban a acheté deux équipements, un pour les IRM et un micro scope de neurochirurgie, qui seront livrés et installés d’ici au mois de septembre. En contrepartie, l’Hôtel-Dieu va soigner gratuitement les malades suivis dans les centres de l’ordre de Malte au Liban. Récemment, un homme de 56 ans, ouvrier en bâtiment, père de quatre enfants, a bénéficié d’une opération cardiaque qu’il attendait depuis deux ans.
Nous lançons aujourd’hui un appel aux dons car, si l’hospitalisation et les opérations des patients sont prises en charge par l’Hôtel-Dieu, il nous faut financer les équipements et les prothèses. Notre message est clair : aidez-nous à sauver des vies au Liban. Il n’est pas normal que la pauvreté et la faillite financière fauchent les vies des malades.
New York Times - World
‘No nos valoran’: un sindicato legendario busca recuperar su fuerza
Décadas después de que César Chávez convirtió al United Farm Workers en una potencia en California, el UFW perdió gran parte de su influencia y miles de afiliados. El sindicato espera que una nueva ley cambie la situación.
Verónica Mota, quien lleva dos décadas trabajando como trabajadora estacional, dice que en las granjas sin contratos sindicales, los jefes a veces se niegan a dejar que los trabajadores tomen descansos bajo un calor de 100 grados.Credit...Mark Abramson para The New York Times
Supported by
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Kurtis Lee y Liliana Michelena
Este artículo fue reporteado desde varias ciudades del Valle Central de California.
MADERA, California — Verónica Mota marchó bajo un sol abrasador, ondeando un estandarte de tela de Nuestra Señora de Guadalupe sobre su cabeza a lo largo de varios kilómetros.
“Sí, se puede”, coreaba al unísono con decenas más de trabajadores agrícolas, que blandían banderas estadounidenses y mexicanas mientras caminaban por carreteras de dos carriles bordeadas por densos naranjales en el Valle Central de California.
La pancarta, las banderas y el grito de guerra —“Sí se puede”— recordaban a más de medio siglo atrás, cuando César Chávez, cofundador del sindicato United Farm Workers (UFW), encabezó una procesión de trabajadores agrícolas por una ruta similar para reunirse con legisladores en Sacramento.
“Somos legado de César Chávez”, dijo Mota, de 47 años, quien, cuando comenzaron a formársele ampollas en los pies durante la caminata de 24 días en agosto, reunió fuerzas pensando en cómo la marcha de la década de 1960 condujo a reformas pioneras de los trabajadores agrícolas e impulsó al UFW a la proyección a nivel nacional en Estados Unidos.
“Podemos lograr lo que queremos”, dijo Mota.
Lo que los trabajadores agrícolas querían el verano pasado era que el gobernador Gavin Newsom promulgara una ley que, según ellos, haría más fácil y menos intimidatorio para los trabajadores votar en las elecciones sindicales, un paso clave, creían, para reconstruir el tamaño y la influencia de un UFW ahora mucho menos prolífico. Pero cambiar una regla no es lo mismo que cambiar el juego. La cuestión ahora es si el UFW puede demostrar que no ha perdido su poder de organización de manera irremediable y si puede recuperar la capacidad de movilizar a la opinión pública en su favor, como sucedió con Chávez.
El sindicato es una sombra de lo que fue hace décadas. El número de afiliados ronda los 5500 trabajadores agrícolas, menos del dos por ciento de la mano de obra agrícola del estado, frente a los 60.000 de los años setenta. En el mismo periodo, el número de productores con contratos del UFW disminuyó de 150 a 22. La marcha del verano pasado supuso una especie de ajuste de cuentas para un sindicato desesperado por recuperar su relevancia.
En años recientes, la organización sindical ha repuntado en todo Estados Unidos y los sindicatos ganaron elecciones en un almacén de Amazon en Staten Island y en al menos 275 tiendas de Starbucks, así como entre los trabajadores de cuello blanco de los sectores de la tecnología y los medios de comunicación. Pero en los campos de California, que suministran cerca de la mitad de los productos cultivados en Estados Unidos para el mercado nacional, estos esfuerzos han encontrado poco impulso.
Han pasado más de cinco años desde que el UFW organizó una campaña de sindicalización y una petición de elecciones en el estado, en Premiere Raspberries de Watsonville. El voto de sindicalización del UFW tuvo éxito, pero la empresa se negó a negociar un contrato y en 2020 anunció planes para cerrar y despedir a más de 300 trabajadores.
Mota, quien ha tenido empleos estacionales en todo el estado desde hace 20 años, ha visto cómo su salario disminuía alrededor de 6000 dólares en los últimos años. Ahora gana unos 15.000 dólares al año. (El UFW considera a Mota como “integrante en posición de liderazgo” y en el pasado ha estado en la nómina del sindicato, en compensación por el tiempo que ha dejado de trabajar en el campo a fin de dedicarlo a las labores del sindicato). Ella comenta que en las granjas sin contratos sindicales a veces los patrones hacen amenazas veladas de recortar las horas de trabajo, se niegan a dar descansos a los trabajadores en condiciones climáticas de más de 38 grados Celsius y se hacen de la vista gorda ante condiciones peligrosas.
“Donde no tenemos contrato de unión, no hay respeto”, dijo una mañana reciente desde su casa estilo rancho en la ciudad agrícola de Madera.
Pero el proyecto de ley respaldado por Mota, que Newsom convirtió en ley después de que los manifestantes llegaron a Sacramento, ha alimentado un cauto optimismo. Sus partidarios afirman que la posibilidad de organizarse con mayor libertad les ayudará a tener más influencia.
“Hay una nueva energía, una nueva legislación y atención de la gente en lo que respecta a los derechos de los trabajadores”, dijo Christian Paiz, profesor de Estudios étnicos de la Universidad de California, en Berkeley, quien ha investigado el trabajo agrícola en el estado. “Podríamos estar al frente de un renacimiento”, enfatizó.
La sombra de César Chávez
Desde hace generaciones y por regla general, los trabajadores agrícolas han estado al margen de la mano de obra estadounidense.
La Ley Nacional de Relaciones Laborales de 1935 excluyó a los trabajadores agrícolas y domésticos de la protección federal: una decisión, arraigada en el racismo, que impedía que personas negras, latinas y asiáticas, cuyas oportunidades laborales se limitaban en gran medida a esos dos sectores, estuvieran protegidas.
Sin embargo, en la década de 1960, el cambio estaba cobrando impulso.
Chávez, quien trabajó en el campo recogiendo aguacates y chícharos antes de convertirse en organizador popular, se asoció con Dolores Huerta, una joven activista de los derechos de los trabajadores del Valle Central, y en 1962 fundaron la Asociación Nacional de Trabajadores Agrícolas, que después se convirtió en el UFW.
Tres años más tarde, fue una fuerza clave detrás de la huelga de los trabajadores de la uva de Delano, en la que miles de trabajadores agrícolas mexicanos y filipinos abandonaron sus puestos de trabajo, exigiendo aumentos de 1,25 a 1,40 dólares la hora, así como elecciones que podrían allanar el camino para la sindicalización.
A medida que los trabajadores agrícolas en huelga recorrían los 540 kilómetros del trayecto en 1966, que comenzó en Delano, el grupo crecía constantemente y otros sindicatos empezaron a comprometerse a apoyarlos.
En la zona de la bahía de San Francisco, los estibadores se habían negado a cargar cargamentos de uva que no hubieran sido recogidos por trabajadores sindicalizados y, en poco tiempo, una campaña de presión a nivel estatal se había convertido en una campaña nacional.
Semanas después del inicio de la marcha, un abogado de Schenley Industries, una gran empresa productora de uva del Valle Central que era objeto del boicot, se puso en contacto con Chávez, y la empresa pronto accedió a negociar un contrato. Reconoció oficialmente al UFW, convirtiéndose en la primera gran empresa en reconocer a un sindicato agrícola.
La huelga de los trabajadores de la uva se prolongó hasta el verano de 1970, cuando el boicot generalizado de los consumidores obligó a los principales productores a firmar convenios colectivos entre el sindicato y varios miles de trabajadores.
En los años siguientes, Chávez forjó una relación con el gobernador Jerry Brown, demócrata, y ayudó a defender la Ley de Relaciones Laborales Agrícolas de California de 1975, que establecía el derecho a la negociación colectiva para los trabajadores agrícolas y creaba una junta para hacer cumplir la ley y arbitrar las disputas laborales entre trabajadores y productores. Fue la primera ley del país en garantizar la protección de los trabajadores agrícolas.
Pero los logros del sindicato pronto empezaron a erosionarse. El sucesor republicano de Brown, George Deukmejian, y las personas que él designó hicieron cambios en la junta de trabajo agrícola en la década de 1980 y recortaron el financiamiento, con el argumento de que los ajustes eran necesarios para corregir un “sesgo fácilmente percibido” a favor de los trabajadores agrícolas y el UFW y en contra de los productores. E incluso cuando el sindicato ha ganado las elecciones, a menudo se ha enfrentado a desafíos legales de los productores que pueden prolongarse durante años.
La ley que Newsom promulgó el año pasado, el proyecto de ley 2183 de la Asamblea, fue la mayor victoria legislativa del sindicato en años. Preparó el terreno para que los trabajadores agrícolas pudieran votar en las elecciones sindicales sin necesidad de acudir a los centros electorales. Durante años, los funcionarios del UFW argumentaron que la disminución del número de miembros se debía a los temores de votar en persona en los sitios que a menudo se celebran en lugares que pertenecen a los productores.
Los productores se opusieron a esta ley por considerar que permitiría a los organizadores sindicales influir en el proceso de forma injusta. Al principio, Newsom se mostró reticente, pero promulgó la ley después de que Nancy Pelosi, entonces presidenta de la Cámara de Representantes, y el presidente Joe Biden lo instaron a hacerlo públicamente.
“En el estado con mayor población de trabajadores agrícolas, lo menos que les debemos es una vía más fácil para tomar una decisión libre y justa de organización sindical”, dijo entonces Biden.
Los partidarios de la medida destacan cómo ha cambiado la demografía de los trabajadores agrícolas a lo largo de los años. En la década de 1970, en tiempos de Chávez, muchos trabajadores agrícolas eran ciudadanos estadounidenses, pero la migración procedente de México y Centroamérica en las décadas siguientes generó una mano de obra compuesta en su mayoría por trabajadores sin estatus legal. Como no tienen papeles de inmigración, son muy vulnerables (los trabajadores indocumentados pueden estar cubiertos por convenios laborales).
Con la promulgación de la ley, Newsom y el UFW acordaron apoyar legislaciones que hicieran concesiones para dar seguimiento a la medida y que protegieran la confidencialidad de los trabajadores agrícolas durante las elecciones e impusieran límites a las votaciones con tarjeta, un método en el que los empleados firman tarjetas a favor de la sindicalización.
‘Somos ignorados’
El verano pasado, mientras marchaba entre viñedos y campos de mandarinas, Mota pensó en el ciclo de la cosecha que ha definido buena parte de su vida.
Reflexionó sobre la temporada de inactividad, en diciembre y enero, cuando poda pistacheros y almendros, y los meses de lluvia, cuando a veces es difícil encontrar trabajo. Pero luego vienen las prósperas cosechas de cítricos y uvas, en primavera y otoño, que siempre la hacen pensar en las familias que en algún momento brindarán con vino hecho de la fruta que ella arrancó de la vid.
“Me siento contenta que mis manos pisquen una fruta, y ver en un restaurante esa fruta, esa verdura”, dijo Mota.
También pensó en la invisibilidad y los peligros de su trabajo: las marcas diminutas de colmillos grabadas en su bota de cuero por la mordedura de una serpiente, la madriguera de un topo donde sufrió un grave esguince de tobillo, la compañera de trabajo trasladada en helicóptero a San Francisco con heridas.
“Somos ignorados”, dijo.
Sin embargo, no se sintió así durante la marcha, en la que en muchos pueblos la gente les recibió con tentempiés, Gatorade y comidas completas. Mientras el grupo estaba en Stockton, una ciudad portuaria del interior, Huerta, quien ahora tiene 92 años, se puso delante de la multitud con una gorra de béisbol que decía: “Sí se puede”.
“Todos ustedes me han hecho sentir muy orgullosa”, les dijo.
Huerta, quien ayudó a negociar el primer contrato de los trabajadores agrícolas con Schenley, dejó la dirección del UFW hace más de dos décadas para dedicarse a otras causas. Pero en una entrevista, afirmó que la necesidad de sindicalización seguía siendo tan grande como cuando ella ayudó a fundar el sindicato.
“Los trabajadores agrícolas querían el apoyo y siguen queriéndolo”, dijo Huerta, quien atribuyó la escasez de contratos a la renuencia de los productores a negociar de buena fe.
A pesar de los reveses sufridos en las últimas décadas, los funcionarios del UFW afirman que han seguido obteniendo contratos centrados en las prestaciones médicas, los aumentos salariales y el cultivo de una cultura respetuosa entre los trabajadores agrícolas y los empleados. En Monterey Mushrooms, que lleva trabajando bajo contrato desde la década de 1980, los responsables del UFW afirman que el salario promedio anual de un recolector de champiñones es de 45.000 dólares e incluye vacaciones y pensión (el promedio estatal de los trabajadores agrícolas oscila entre los 20.000 y los 25.000 dólares al año, según el Departamento de Trabajo de Estados Unidos).
“Con un contrato sindical, los trabajadores conocen sus derechos y pueden defenderlos”, dijo Teresa Romero, presidenta del sindicato.
Los problemas varían en cada lugar, explicó Romero. “En un lugar de trabajo puede tratarse de los salarios bajos; en otro, las condiciones inseguras y en otro más la cultura laboral, como tener que pagar sobornos o soportar acoso sexual para tener trabajo, o tener un supervisor que sea racista o cruel”, dijo. “Entendemos los inmensos riesgos que corren los trabajadores al alzar la voz en el trabajo; hace falta valor para que los trabajadores se sindicalicen”.
Romero dijo que confía en que la nueva ley estatal —junto con un proceso federal agilizado para proteger a los trabajadores implicados en conflictos laborales relacionados con amenazas de inmigración de los empleadores— se traduzca en más poder de negociación y más contratos.
Cuestión de estrategia
Algunos observadores laborales se muestran escépticos sobre la capacidad del sindicato para revitalizarse.
Miriam Pawel, una autora que ha escrito extensamente sobre el sindicato y Chávez, dijo que el declive del UFW refleja un déficit en los esfuerzos de organización en las comunidades donde viven los trabajadores agrícolas.
“Ha evolucionado más hacia una organización de activismo y se ha alejado del trabajo más difícil de organizar”, dijo Pawel. Refiriéndose a la ley de relaciones laborales de 1975, añadió: “Tienen la ley laboral más favorable del país y apenas la han aprovechado”.
Pawel citó una ley estatal de 2016 que obliga a los empleadores agrícolas a pagar horas extras si se trabaja más de ocho horas en un día. El sindicato presionó a favor de la medida, pero los productores advirtieron que no podían pagar horas extra y que ajustarían los horarios para evitar hacerlo. La nueva norma sobre horas extraordinarias se ha ido introduciendo progresivamente a lo largo de los años, y algunos trabajadores agrícolas han expresado su enfado por la pérdida de horas.
“Si el sindicato hubiera sido más fuerte en los campos y en la organización, podría haber ganado las elecciones y exigido mejores disposiciones sobre las horas extraordinarias en los contratos”, dijo Pawel.
Romero se opuso a tales críticas, argumentando que, hasta que Newsom firmó la ley 2183 en septiembre, muchos trabajadores agrícolas tenían temores justificados de que, si buscaban la sindicalización, sus jefes los despedirían o incluso tratarían de deportarlos.
De hecho, un informe del Centro Comunitario y Laboral de la Universidad de California, en Merced, reveló que el 36 por ciento de los trabajadores agrícolas dijeron que no presentarían una denuncia contra su empleador por incumplimiento de las normas de seguridad en el lugar de trabajo y que el 64 por ciento citaron el miedo a las represalias del empleador o a la pérdida del empleo.
Y desde la aprobación de la ley, el Farm Employers Labor Service, un grupo comercial que se opuso firmemente a la ley, ha colocado anuncios en emisoras de radio en español, advirtiendo sobre lo que significa estar en un sindicato. En un anuncio, un hombre dice que firmar una “petición sindical puede llevar a que un sindicato le robe el tres por ciento de su salario. ¡No los dejes!”.
Esos mensajes preocupan profundamente a Romero.
“Presentarse a unas elecciones cuando los trabajadores no están protegidos frente al riesgo real de represalias solo llevará a la gente, ya de por sí pobre, a más penurias”, afirma. “Esta es la amenaza implícita de la que depende el poder de los productores”.
‘Solo quieren trabajar’
Muchos productores de California dicen que pueden ser mejores jefes sin sindicatos.
Una tarde reciente, junto a la interestatal 5, en la pequeña ciudad de Firebaugh, Joe Del Bosque contemplaba los campos desnudos de la granja de melones de la que es propietario desde 1985. Una espesa niebla se cernía sobre la zona y el suelo estaba encharcado por el agua de lluvia. Era la temporada tranquila en la granja, donde emplea a más de 100 trabajadores al año.
Del Bosque cuenta que, cuando era niño, sus padres, residentes legales en Estados Unidos, viajaban todos los veranos desde un pueblo cercano a la frontera entre California y México hasta el Valle Central para recoger melones. Como propietario de una granja, nunca ha tenido un contrato sindical, y pretende que siga siendo así.
Ofrece a sus empleados buenas condiciones y salarios justos, dice, sin que tengan que pagar cuotas sindicales. “Por mi experiencia, los trabajadores que pasan de una temporada a otra no quieren otras partes involucradas”, dice del sindicato. “Solo quieren trabajar”.
Afirmó que no tuvo muchos problemas para encontrar peones de campo, incluidos los emigrantes que se trasladan de una granja a otra en cada temporada. Y señaló que en el valle del Salinas —más cerca de la costa, donde la vivienda es más cara— muchos productores dependen de las visas H-2A, que les permiten traer trabajadores, a menudo de México, solo durante unos meses al año.
Esa cuestión transitoria, dijo, va en contra del UFW. “Si los trabajadores están aquí solo unos meses al año y luego abandonan el estado, ¿cómo van a organizarse?”, dijo.
Del Bosque dijo que respetaba la historia del UFW y el trabajo de base de Chávez y Huerta, pero que se oponía a la A.B. 2183. La ley, afirma, permitirá al UFW influir injustamente en los trabajadores agrícolas en sus mesas de cocina y a puerta cerrada.
“Ese es el factor de intimidación”, dijo Del Bosque.
Un nuevo espíritu de activismo
Aunque aún no se sabe cuál será el impacto de la ley, le ha levantado el ánimo de algunos trabajadores agrícolas.
Asunción Ponce comenzó a cosechar uvas en las colinas verdes del Valle Central a finales de la década de 1980. A lo largo de las décadas, Ponce ha trabajado en varias granjas con contratos del UFW. Recuerda que los patrones de esas granjas parecían conscientes de que si acosaban o maltrataban a los trabajadores, el sindicato intervendría.
“No se meten mucho con uno en el trabajo, te tratan mejor”. Cuando saben que alguien pertenece a un sindicato, no lo molestan, porque “puede haber problemas”.
Aun así, ha visto disminuir su seguridad económica. En las décadas de 1990 y 2000 ganaba una media de 20.000 dólares al año, pero en la actualidad ingresa unos 10.000 recogiendo uvas y podando pistacheros. Sus turnos de ocho horas ya no se complementan con horas extraordinarias, ya que los productores han recortado horas, en parte como resultado del proyecto de ley sobre horas extra que apoyaron los dirigentes del UFW.
Ocasionalmente, dijo Ponce, dependía de contratistas externos, que los productores a veces emplean, para encontrarle trabajo disponible. Pero se mostró optimista de que con la nueva legislación conseguiría un trabajo a tiempo completo en una granja sindicalizada.
Una tarde reciente, este hombre de 66 años tomó de su café y se relajó después de trabajar en una granja a las afueras de Fresno. Le dolían los pies y su camisa de franela estaba manchada de fertilizante, pero estaba contento de que su trabajo le permitía pasar todo el día al aire libre, una pasión nacida en su ciudad natal del estado mexicano de Puebla, donde cosechaba maíz y anís.
Esbozó una sonrisa discreta bajo su bigote blanco mientras hablaba del legado de Chávez, que lo inspiró a participar en varias etapas de la marcha el verano pasado.
“Marché por muchas razones”, dijo. “Para que nosotros no seamos así tan hostigados, tan maltratados en el campo, que ya tengamos mejores beneficios, mejores tratos”.
En el caso de Mota, participar en la marcha le ayudó a despertar en sí misma un nuevo espíritu de activismo.
Relata que a lo largo de los años, sintió miedo de hablar de sindicalizarse en el trabajo, pero ahora le cuenta a cualquier compañero que quiera escucharla de las ventajas que ve: la capacidad de negociar un mejor salario, prestaciones y un respeto por la antigüedad.
Su punto de vista se forjó en sus primeros años como trabajadora agrícola. “Nosotros como campesinos somos marginados por muchas personas”, dijo. “No nos valoran”.
Una vez, dijo, vio cómo un productor tomó un cuchillo utilizado para cosechar melones y se lo puso en la mejilla a otro trabajador. Este miró fijamente a los ojos del trabajador, contó, y dijo que los trabajadores eran sus esclavos.
“Uno se siente humillado”, dijo, haciendo un esfuerzo por no llorar.
Está convencida de que la única solución es un sindicato fuerte. “Nosotros merecemos una vida digna en este país”, concluyó.
Kurtis Lee es corresponsal de economía y reside en Los Ángeles. Antes de incorporarse al Times en 2022, fue corresponsal nacional de The Los Angeles Times, donde escribió sobre la violencia armada, la desigualdad de ingresos y la raza en Estados Unidos. @kurtisalee
Advertisement
Известия (RUS)
В Кремле раскрыли подробности визита Си Цзиньпина в Россию
В Кремле рассказали подробности того, как будет проходит визит председателя КНР Си Цзиньпина в Россию, который состоится 20–22 марта по приглашению президента РФ Владимира Путина. Как отметил 17 марта официальный представитель Кремля Дмитрий Песков, общение глав государств начнется 20 марта во второй половине дня.
«Общение президента и председателя КНР начнется 20 марта во второй половине дня. Общение один на один. Будет неформальный обед», — сообщил пресс-секретарь президента РФ на брифинге.
На следующий день, 21 марта, запланированы непосредственно переговоры лидеров двух стран. По словам Пескова, по этой теме позже состоится отдельный брифинг, который проведет помощник президента РФ Юрий Ушаков.
На вопрос о том, будут ли Путин и Си Цзиньпин обсуждать предложенный Китаем мирный план урегулирования конфликта на Украине, пресс-секретарь посоветовал дождаться отдельного брифинга.
«Давайте дождемся брифинга Ушакова, чтобы нам не дублировать друг друга», — посоветовал он.
В чем Си: в КНР переизбрали председателя и обновили правительство
Как назначение нового министра обороны может повлиять на отношения Пекина с Москвой и Вашингтоном
Ранее в этот день в пресс-службе Кремля сообщили, что между политиками запланирован обмен мнениями в контексте углубления российско-китайского сотрудничества. Также ожидается подписание ряда важных двусторонних документов.
Как рассказал тогда же «Известиям» главный научный сотрудник Центра политических исследований и прогнозов Института Китая и современной Азии РАН Владимир Портяков, визит председателя КНР в Россию важен для обсуждения сегодняшней международной ситуации. По словам эксперта, между Москвой и Пекином есть некоторые разночтения. Например, это касается принадлежности Крыма. Также у России и Китая разный подход к отношениям с США.
В МИД КНР назвали предстоящую поездку Си Цзиньпина в Россию визитом дружбы, который еще больше укрепит взаимное доверие между странами.
30 декабря 2022 года президент России, общаясь по видеосвязи со Си Цзиньпином, назвал отношения России и КНР в настоящее время лучшими за всю историю. Путин сказал, что Москва и Пекин достойно выдерживают все испытания, а их отношения являются образцом для держав в XXI веке.
BBC
The Great British Bake Off: Alison Hammond replaces Matt Lucas as co-host
Alison Hammond has signed up to replace Matt Lucas as co-host of The Great British Bake Off.
The This Morning presenter will join Noel Fielding on the Channel 4 baking show's next series.
She posted a video on social media featuring miniature models of herself, Fielding and judges Paul Hollywood and Dame Prue Leith, all made out of icing.
In the video, she said she was "absolutely thrilled" and "so very excited".
She wrote: "It's official!! It's happening. The Great British Bake Off! Let's have it - the cake that is. So excited."
It’s Official!! It’s happening The Great British Bake off ! let’s have it - The cake that is 🤣 so excited @BritishBakeOff @Channel4 @PrueLeith @PaulHollywood @noelfielding11 #GBBO pic.twitter.com/IsOlzLGZPh
Fielding replied on Instagram that he and Hammond would be "two naughty kids together".
He wrote: "Congratulations and welcome to the tent lovely!! We are gonna have an absolute blast together. I can't wait. I'm buzzing. Two naughty kids together :) x x x.x The bakers will love you."
Dame Prue commented: "Huge congratulations Alison, you will be magnificent and I can't wait for your infectious laugh to be ringing through the tent."
And Hollywood said "welcome" with an applause emoji, writing: "See you on [sic] the tent."
Other fans also congratulated her on social media.
Big congrats to the force of nature that is our @AlisonHammond - she will be fabulous on Bake Off #GBBO @BritishBakeOff
Alison Hammond as new 'Bake Off' host is the perfect booking. What a great choice.
Hammond's infectious humour has previously made its mark in the Bake Off tent, when she took part in the celebrity version for Stand Up To Cancer in 2020.
Hollywood praised her biscuits on that occasion, but compared her decoration skills to those of a five-year-old.
Announcing her appointment, executive producer Kieran Smith said: "Alison has already proved herself to be a natural on Bake Off, maybe not as a baker, but as someone who brings an infectious warmth and humour into the tent, we can't wait for this year's bakers to meet her and Noel."
🍞BAKING NEWS 🍞We're delighted to announce that Alison Hammond will be joining forces with Noel Fielding to host the next series of The Great British Bake Off on @Channel4 later this year. We cannot wait! #GBBO pic.twitter.com/KTI57HcNrU
Channel 4's chief content officer Ian Katz said: "Alison is much loved, effortlessly funny and the owner of the best laugh in Britain. She was a huge hit when she appeared on Celebrity Bake Off and we're thrilled to have her back in the tent."
From Big Brother to Bake Off
It is the latest career move for a personality who has gone from a contestant on a different reality TV show to one of the best-loved stars on the small screen.
Hammond shot to fame when she took part in series three of Big Brother in 2002. Her stint was memorable for, among other things, the moment she broke an outdoor table by jumping on it while trying to spot a security guard over the perimeter wall.
That year's series also featured Jade Goody and Radio 1's Adele Roberts as well as winner Kate Lawler. Hammond was the second person to be evicted, but that did not stop her career taking off outside the house.
She was soon hired as a roving reporter on ITV's This Morning, becoming a firm favourite for moments like pushing a topless man into a river, almost getting arrested in Pisa and making Harrison Ford and Ryan Gosling crack up during an interview.
She was promoted to co-presenter in 2020, appearing alongside Dermot O'Leary on Fridays.
There have also been appearances on I'm a Celebrity... Get Me Out of Here! in 2010 and Strictly Come Dancing, teaming up with Aljaz Skorjanec in 2014. Her popularity as a presenter hasn't quite translated into success in TV contests, though - she finished 10th in both.
Hammond moved behind the judges' desk for BBC game show I Can See Your Voice in 2021, and made an impression on Hollwood A-listers when she co-hosted the Bafta film awards with Richard E Grant in February.
Now, her down-to-earth personality and irrepressible laughter will become a new part of the recipe in the Bake Off tent.
Related Topics
More on this story
Matt Lucas ends run as Great British Bake Off host
The actor portraying Hollywood in Bake Off musical
Can Bake Off musical serve up a showstopper?
How reality TV produced a new generation of presenters
Valeurs Actuelles
États-Unis : Joe Biden juge “cruelle” la loi sur les enfants trans en Floride
La politique menée par le gouverneur de Floride Ron DeSantis est considérée « honteuse » et « cruelle » par Joe Biden. Le président des États-Unis a accordé une interview à l’émission The Daily Show lundi 13 mars. Il est revenu sur la loi « Don’t say gay », entrée en vigueur à l’été 2022 en Floride, visant à interdire l’évocation de l’orientation sexuelle et des sujets LGBTQ+ à l’école pour les élèves âgés de moins de 9 ans. Plus récemment, l’ordre des médecins de Floride a décidé d’interdire l’accès des mineurs transgenres aux traitements bloquant la puberté, mais aussi l’accès à la prise d’hormones et aux opérations chirurgicales. « Ma mère dirait que ce qui se passe en Floride n’est pas loin d’être honteux. Ce qu’ils font est juste terrible », a dénoncé Joe Biden.
« It doesn’t matter whether it’s same-sex or a heterosexual couple, you should be able to be married. » @POTUS joins @KalPenn to discuss his evolution on same-sex marriage, and how the government can protect the transgender community. pic.twitter.com/HqurEvVctE
— The Daily Show (@TheDailyShow) March 13, 2023
La politique décriée du gouverneur floridien
Pour lui, « ce n’est pas comme si un enfant se réveillait un jour et disait ‘Vous savez quoi, j’ai décidé de devenir un homme ou une femme’ ». Le président américain a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’« êtres humains » : « Ils ont des sentiments. Ils ont des émotions (…) cela me semble cruel. »
La politique du gouverneur républicain Ron DeSantis est vivement critiquée par ses opposants. Celui qui est décrit comme un potentiel prétendant à l’investiture républicaine pour la prochaine échéance présidentielle défend des positions très conservatrices et n’hésite pas à s’en prendre à des entreprises puissantes. Fin février, il a révoqué la « zone économique spéciale » de Disney World qu’il accuse d’endoctriner les enfants au sujet des questions LGBT+.
Известия (RUS)
Военный историк оценил планы оснастить российские подлодки гиперзвуковым оружием
Оснащение подводных лодок гиперзвуковым оружием увеличит боевые возможности российского подводного флота России. Об этом 17 марта «Известиям» сообщил военный историк Дмитрий Болтенков.
Ранее в этот день главнокомандующий Военно-морским флотом России Николай Евменов в интервью газете Минобороны РФ «Красная звезда» сообщил, что российские подводные лодки, в том числе и стратегические, могут быть вооружены крылатыми ракетами «Калибр-ПЛ».
«На дизель-электрических лодках есть только торпедные аппараты. Если они смогут приспособить туда гиперзвуковые ракеты, то почему нет. Если есть подходящая ракета, надо просто поставить блоки ввода информации, и можно стрелять. Это увеличит боевые возможности российского подводного флота — надежной защиты от гиперзвукового оружия нет ни у кого в мире», — отметил Болтенков.
Он добавил, что такие ракеты смогут с высокой точностью оперативно поражать как надводные, так и наземные объекты.
Морские боссы: на Камчатке создадут новую дивизию подводных лодок
Подразделения могут нести беспилотники «Посейдон»
В начале марта дизель-электрическая подводная лодка «Петропавловск-Камчатский» Тихоокеанского флота России провела стрельбу крылатой ракетой «Калибр» в Японском море. Тренировочная цель была успешно поражена на тактическом поле «Сюркум» в Хабаровском крае. Расстояние полета составило более 1 тыс. км.
New York Times - World
Los cárteles mexicanos tratan de demostrar que no están relacionados con el secuestro de los cuatro estadounidenses
Advertisement
Supported by
Aunque los mexicanos conviven todos los días con la violencia, los grupos criminales saben que atacar a ciudadanos estadounidenses afecta sus negocios.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Maria Abi-Habib y Natalie Kitroeff
Los cinco hombres quedaron postrados en la acera frente a su camioneta negra, con las camisas sobre la cabeza, los torsos desnudos en el suelo, las manos atadas extendidas ante ellos, casi como un gesto de súplica.
El mensaje, escrito a mano y dejado en el parabrisas de la camioneta, se lee como una disculpa formal, aunque escalofriante y relevante: el grupo Escorpiones del Cártel del Golfo lamentaba que sus integrantes dispararan y mataran accidentalmente a dos estadounidenses y a una transeúnte mexicana, mientras secuestraban a otros dos ciudadanos estadounidenses.
Los hombres fueron entregados a las autoridades, según el mensaje, para enmendar una situación que perturbaba la paz. El viernes, una fiscalía en México acusó a los cinco hombres en relación con el secuestro y los asesinatos.
Aunque los cárteles de la droga mexicanos prosperan en un vacío de ley y orden que subsiste en México, hay una regla tácita que muchos integrantes de los grupos delictivos organizados suelen no trasgredir: no tocar a los estadounidenses.
Estados Unidos se toma en serio los ataques a sus ciudadanos, y la respuesta a esa violencia, en ambos lados de la frontera, puede ser desastrosa para un grupo criminal mexicano.
“Cuando los ciudadanos estadounidenses son atacados, el gobierno de EE. UU. ejerce presión, involucran a sus agencias de seguridad y después comienzan a presionar a México para que actúe”, dijo Cecilia Farfán Méndez, investigadora de seguridad de México en la Universidad de California en San Diego.
“Lo peor para los cárteles es que tienen que dedicar recursos a contrarrestar a las autoridades mexicanas que, en gran medida, los dejan en paz”, agregó. “No es bueno para los negocios”.
Los cárteles pueden superar en armas a las autoridades mexicanas con frecuencia, o simplemente comprar su cooperación, pero saben que incitar al gobierno de Estados Unidos a emprender una respuesta puede obstaculizar su capacidad de operar. Y en los últimos años, el crimen organizado ha llegado a depender de la ineficiencia del gobierno mexicano para controlarlos.
El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, asumió el cargo con la promesa de implementar un nuevo enfoque para enfrentar la violencia: evitar la confrontación directa con los grupos criminales y más bien abordar las causas profundas de la criminalidad, como la corrupción y la pobreza.
Pero su estrategia, que resumió con la frase “abrazos, no balazos”, ha generado pocas repercusiones al momento de controlar los grandes niveles de violencia o limitar el poder cada vez mayor de los cárteles que trafican drogas y migrantes a través de la frontera de Estados Unidos y aterrorizan a los mexicanos en el país.
Los mexicanos de muchas comunidades viven con miedo de las acciones de los grupos criminales, que cometen actos de violencia de manera cotidiana y que por lo general atraen poca atención fuera del país. Y aunque los cárteles evitan deliberadamente atacar a estadounidenses, su modelo de negocios se basa en enviar narcóticos al norte, lo que ha contribuido a impulsar una epidemia de muertes por drogas en Estados Unidos.
La gestión de Biden ha sido renuente a criticar de manera pública a López Obrador, a pesar de los problemas de seguridad en México. Los funcionarios han sido cautelosos ante la posibilidad de poner en riesgo la colaboración en temas migratorios.
Pero el secuestro de cuatro estadounidenses la semana pasada se convirtió en un escándalo internacional, lo que aumentó la presión al gobierno estadounidense para hacer más y combatir el crimen al sur de la frontera. Además, legisladores republicanos lanzaron propuestas para autorizar el uso de la fuerza militar estadounidense con el fin de enfrentar a los cárteles.
Las propuestas provocaron indignación en México, y algunos funcionarios exigieron que el gobierno de Estados Unidos respetara la soberanía del país, pero también le pedían al gobierno mexicano responder. Esta semana, se desplegaron cientos de fuerzas de seguridad mexicanas adicionales en Matamoros, la ciudad fronteriza donde sucedió el ataque contra los cuatro estadounidenses.
Se trata, precisamente, del tipo de respuesta significativa que los grupos criminales procuran evitar, y en buena medida no se han metido con los ciudadanos estadounidenses desde el secuestro, tortura y brutal asesinato en 1985 de Enrique Camarena, un agente de la DEA que en ese momento había afectado las operaciones de un cártel y desencadenó su ira sanguinaria.
El cuerpo mutilado de Camarena fue encontrado en un rancho en el occidente de México en bolsas de plástico, tenía las manos y los pies atados y el rostro estaba irreconocible por una serie de golpes con un objeto contundente.
La DEA, en su búsqueda de justicia, lanzó la Operación Leyenda, una de las mayores investigaciones de homicidio realizadas por la agencia, que reveló que autoridades mexicanas habían encubierto el asesinato de Camarena y destruído pruebas valiosas. La operación derivó en el arresto de miembros del cártel y forzó a otros a esconderse.
El mensaje era claro: atacar a los agentes estadounidenses del orden público tendría consecuencias importantes para los delincuentes y sus cómplices en el gobierno mexicano.
Al final, los cárteles aprendieron que incluso matar por error a ciudadanos estadounidenses podría ser muy costoso.
En 2019, un grupo del crimen organizado disparó contra un grupo de personas estadounidenses y mexicanas que conducían por Sonora, un estado al norte de México, y mataron a tres mujeres y seis niños, que formaban parte de una comunidad mormona que vivía en el país. Algunas de las víctimas fueron quemadas vivas en sus autos, a unos 112 kilómetros al sur de la frontera con Estados Unidos.
Con el tiempo, varias personas fueron arrestadas, entre ellas un jefe policial mexicano que se cree que protegía a los grupos criminales locales. El gobierno mexicano afirmó que el ataque mortal podría haber sido un caso de identidad equivocada y relacionado con un conflicto entre dos grupos criminales que competían por el control territorial.
Esta semana, se dijo que las autoridades mexicanas estaban analizando una explicación similar para el secuestro y asesinato de los estadounidenses en Matamoros, investigando la posibilidad de otro caso de identidad equivocada.
Quienes viven en Matamoros, que forma parte del estado de Tamaulipas y se encuentra al otro lado del río Bravo del sur de Texas, sobrellevan a diario el estallido de la violencia que consume la vida desde que las organizaciones criminales comenzaron a afianzar su control de la ciudad.
Lo que les sucedió a los estadounidenses es lo que ellos enfrentan todos los días, dijeron los habitantes de Matamoros, mientras dejan a sus hijos en la escuela, compran comida o van rumbo al trabajo.
Pero lo que hizo que este caso fuera distinto, declararon con pesar y enfado, fue la inmensa atención y las exigencias de justicia que suscitó la nacionalidad de las víctimas.
“¿Quién está hablando de la mujer que murió aquí? Nadie”, dijo Alberto Salinas, refiriéndose a la mexicana asesinada durante el ataque. Salinas es dueño de una casa cerca de la escena donde ocurrió el ataque, pero estaba en otro lugar en ese momento.
En buena medida, Tamaulipas está dominada por el Cártel del Golfo, una de las organizaciones criminales más viejas de México, pero se divide en diferentes facciones de grupos criminales. Aunque todas las facciones pertenezcan al mismo grupo dominante, no siempre están aliadas.
Por lo general, los líderes locales están atentos a quienes podrían estar invadiendo su territorio. El Grupo Escorpión, que dice haber escrito el mensaje, comenzó como una fuerza especial que custodiaba a un líder anterior del Cártel del Golfo, dijo Jesús Pérez Caballero, experto en seguridad y profesor del Colegio de la Frontera Norte en Matamoros.
Aunque los mexicanos han visto con frecuencia los mensajes desplegados por los cárteles que acompañan a cuerpos, el mensaje de esta semana fue inusual porque los cinco hombres fueron encontrados con vida.
Las organizaciones criminales vigilan a sus propios integrantes, dijeron los expertos, en especial si llaman mucho la atención sobre las actividades de los grupos.
Es posible que se haya dejado a los hombres con vida para que las organizaciones delictivas garanticen que los investigadores tengan declaraciones que respalden la versión de que el cártel no ordenó el ataque. Los miembros de nivel inferior de esos grupos a veces actúan por su cuenta, aunque no está claro si eso es lo que sucedió en este caso.
“Muchas veces los sicarios intentan hacer méritos ante la gente con más poder y van por la libre. Y si les sale bien, sale bien”, dijo Pérez Caballero. “Y si les sale mal, pues sale mal”.
Oscar Lopez colaboró en este reportaje desde Ciudad de México.
Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro
Maria Abi-Habib es una corresponsal de investigación radicada en Ciudad de México y cubre América Latina. Antes ha reportado desde Afganistán, Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib
Advertisement
BBC
ChatGPT-style tech brought to Microsoft 365
The technology behind the world's most talked about artificial intelligence (AI) system, ChatGPT, is being added to its most ubiquitous work software, Microsoft 365.
Microsoft is calling the system Copilot and says it will be embedded into Word, Excel, PowerPoint, and Outlook.
Microsoft boss Satya Nadella said it would "fundamentally change the way we work."
However, the firm admitted Copilot would sometimes make mistakes.
The functions of Copilot include:
Chat GPT has captured the world's attention with its ability to quickly provide human-like responses to questions, even very complicated or abstract ones.
However, those replies are sometimes inaccurate or provide completely invented information.
While the tech being deployed by Microsoft in Office365 is not simply ChatGPT itself, it is based on the same language-learning model.
The firm acknowledged that Copilot may also sometimes be "usefully wrong".
"We all want to focus on the 20% of our work that really matters, but 80% of our time is consumed with busy work that bogs us down. Copilot lightens the load," the tech giant said in a statement.
It has not yet revealed roll-out details.
On Tuesday, OpenAI launched GPT4, un updated version of the model which powers ChatGPT. Microsoft has invested billions of dollars in the firm.
OpenAI said GPT4 had "more advanced reasoning skills" than ChatGPT - but warned that it may still be prone to sharing disinformation.
ChatGPT is a big runner in the worldwide AI chatbot race.
Google - whose lucrative search business could be threatened by ChatGPT - has launched a rival called Bard.
Meta has its own chatbot, named Blenderbot, and in China, the tech giant Baidu has released a more advanced version of its chatbot Ernie, also known as Wenxin Yiyan.
Make no mistake, this is a significant milestone for generational AI and, more importantly, for the world of work.
Bringing the powers behind ChatGPT to the humble Word, Excel and PowerPoint programmes, quite possibly the most used work programmes in most offices, plonks it directly in the daily lives of millions of workers.
I know people have been using ChatGPT to help them do their jobs - to write computer code, speeches, website copy. Students are using it to help them with their homework.
But most of us have been having fun, getting it to write poems, songs, jokes. I asked an audience at a live event recently who had tried ChatGPT. Most hands shot up. But most went back down immediately when I asked who was using it professionally.
Putting Copilot into Office365 is a real game-changer. Imagine instead of summarising that long dull report for your client meeting, you just get a chatbot to do it for you in a few seconds. But why stop there - do you even need to be at the meeting at all? Just get Copilot to recap it for you and send you the notes of it afterwards.
Watching a demo of it creating a stylish PowerPoint presentation in moments was really quite heartwarming for anyone familiar with the phrase "death by PowerPoint".
Microsoft would argue that this frees up your time to do other jobs. But what if Copilot has one day beaten you to those things as well?
Related Topics
More on this story
New chatbot has everyone talking to it
'Google killer' ChatGPT sparks AI chatbot race
Is the world prepared for the coming AI storm?
New York Times - World
Honduras anula la prohibición de las píldoras del día después
Advertisement
Supported by
La presidenta Xiomara Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras, firmó un decreto ejecutivo que levanta la prohibición impuesta en 2009.
Send any friend a story
As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
Por Jesus Jiménez y Joan Suazo
La presidenta de Honduras, Xiomara Castro, firmó el miércoles un acuerdo ejecutivo con el que se levanta una larga prohibición sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia, cumpliendo así su promesa electoral de cambiar esa política, una medida que durante años fue solicitada por grupos feministas.
Castro, quien firmó el acuerdo el Día Internacional de la Mujer, dijo en Twitter que la píldora anticonceptiva de emergencia forma “parte de los derechos reproductivos de la mujer y no es abortiva”, citando a la Organización Mundial de la Salud.
La medida fue celebrada por organizaciones feministas y de derechos humanos, y es una importante victoria para Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras y quien hizo campaña prometiendo revocar la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia, entre otras políticas.
Pero, en un país que es mayoritariamente católico, la medida de Castro encontró resistencia.
Mirtha Gutiérrez, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era un “gran paso” y que el gobierno hondureño seguirá tomando más decisiones por las mujeres.
“Como gobierno creemos que es importante seguir avanzando en los derechos de las mujeres”, dijo Gutiérrez. “Este es el comienzo de un largo esfuerzo conjunto con las mujeres de Honduras”.
Honduras era el único país del mundo que había impuesto una prohibición legal general contra las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación que se enfoca en las políticas públicas. La prohibición se promulgó en 2009. Honduras sigue siendo uno de los pocos países latinoamericanos que prohíben el aborto en cualquier circunstancia.
Human Rights Watch, una organización internacional, dijo que la medida de Castro “es particularmente importante en un contexto en el que el aborto es ilegal en todas las circunstancias y constituye un paso hacia adelante en el reconocimiento de los derechos reproductivos de las personas embarazadas”.
Regina Fonseca, activista feminista y cofundadora del Centro de Derechos de la Mujer de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era “un enorme triunfo” que se había gestado durante 13 años.
“¿A cuántas niñas les cortaron las alas porque tuvieron que vivir la maternidad antes de tiempo?”, dijo Fonseca. “Es maravilloso que haya pasado esto y que las generaciones futuras tengan mejores oportunidades que las que hemos tenido estos últimos años”.
Pero no todos los hondureños apoyaron el acuerdo de la presidenta, y algunos ni siquiera sabían que eso había sucedido. En Tegucigalpa, la capital del país, cerca del Hospital Escuela, el mayor centro asistencial de Honduras, pocas personas sabían de la aprobación.
Sandra Sierra, de 30 años y trabajadora doméstica, dijo que se oponía a la medida.
“Es peligroso para la salud”, dijo Sierra refiriéndose a los efectos de las píldoras. Aunque las píldoras anticonceptivas de emergencia pueden causar efectos secundarios, como náuseas y vómitos, la Administración de Alimentos y Medicamentos de EE. UU. (FDA, por su sigla en inglés) las considera seguras cuando se ingieren siguiendo las instrucciones.
Ana María Cáceres, de 42 años, vendedora ambulante y madre de tres hijos, acompañaba a su hija de 20 años a una consulta de embarazo cuando se enteró de la medida. Su hija está embarazada de seis meses de su segundo hijo.
“Está bien cuando se haya cometido una violación porque hay mujeres que, si han sido maltratadas, no quieren tener un hijo”, dijo Cáceres. “Pero, cuando es por placer, no”.
Durante mucho tiempo, el uso de la anticoncepción de emergencia en Honduras ha enfrentado la oposición de las principales congregaciones cristianas, que sostienen que esas píldoras podrían interrumpir un embarazo ya comprobado.
Esos grupos han citado la etiqueta de Plan B One-Step, un anticonceptivo de emergencia que es muy popular en Estados Unidos. El envase del fármaco dice que es posible que el medicamento impida que un óvulo fecundado se adhiera al útero. Sin embargo, no hay evidencia científica que lo pruebe. En diciembre, la FDA anunció que aclararía la información sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia más utilizadas para indicar que no impiden que un óvulo fecundado se implante en el útero. La agencia explicó que estos productos no pueden describirse como píldoras abortivas.
El cambio de redacción propuesto por la FDA se produjo meses después de que la Corte Suprema de Estados Unidos anulara el caso Roe contra Wade, eliminando el derecho constitucional al aborto, y en medio de la preocupación de los defensores del derecho al aborto por la posibilidad de que los estados conservadores pudieran limitar o prohibir el uso de las píldoras de anticonceptivas de emergencia.
Antes de que se revocara la prohibición en Honduras, esos medicamentos aún se vendían abiertamente en algunas farmacias de las principales ciudades a unos 10 dólares por dosis pero, las mujeres de zonas pobres y rurales, no tenían un acceso fácil a esos fármacos, según denunciaron los grupos de defensa de los derechos de la mujer.
El Programa para América Latina y el Caribe del Centro de Derechos Reproductivos dijo en Twitter el jueves que la medida era un avance para Honduras, pero el grupo también pidió a los funcionarios federales que crearan un plan concreto de aplicación del acuerdo y garantizaran la distribución y la accesibilidad de esos medicamentos.
El centro dijo que tener acceso a las píldoras anticonceptivas de emergencia era muy importante en Honduras, que tiene una de las tasas más altas de embarazo adolescente entre los países latinoamericanos. Las tasas de violencia sexual también son elevadas en el país.
Fonseca dijo que su organización seguirá pidiéndole al gobierno hondureño que apruebe leyes para proteger a las mujeres de la violencia sexual y proporcionar atención posparto.
“Queda mucho trabajo por hacer”, dijo Regina. “Pero esto ha sido fundamental”.
Anatoly Kurmanaev colaboró en este reportaje.
Jesús Jiménez es reportero de noticias de última hora. @jesus_jimz
Advertisement
BBC
'A village's goodwill saved me from life on the streets'
Mo would be the first to admit he has led a deeply troubled life.
Caught up in a county lines drug-dealing gang, in and out of prison and battling his own drink and drug addictions, he spent years homeless.
At first, that was in London. But then, after the break-up of a relationship, he found himself sleeping rough across the rural boroughs, market towns and coastal resorts of southeast England.
A new report has found that not only has rough sleeping and homelessness increased across the English countryside in the past year but also that rural support services are facing a lack of vital funding, compared to those in urban areas.
The year-long study, called "Homelessness in the Countryside: A Hidden Crisis", found there had been a 24% increase in rough sleeping in rural areas in 2022 compared to the year before.
That is similar to the 25% increase in urban areas, found by the government's snapshot survey of the number of rough sleepers in England carried out on one night last autumn.
The report says, of more than 3,000 people found sleeping rough that night, 473 were in rural areas but many are often hidden away in more remote areas of farmland or woods and go uncounted.
The researchers from the universities of Kent and Southampton also found that funding for homelessness prevention in rural areas was "significantly lower" than in urban areas.
They estimate that allocations under the government's Homelessness Prevention Grant last year saw rural areas receive 65% less per person than urban areas.
'When I first came here, I cried'
For Mo, 53 and originally from London's East End, it's in a small village in the heart of the Kent countryside where he says he has finally found some salvation. He is in supported accommodation provided by the local council.
To say his life has been transformed is an understatement - and he says it is down to the support he has received from the villagers themselves.
"When I first came here, I cried. Because I wasn't sure where I was going and how it was going to be," Mo told the BBC.
"I was going through a difficult patch in my life where I was taking from the community, where I would be a menace.
"Now, thank God, through the grace of this village, I'm able to give back - and I enjoy giving back because it gives me a sense of belonging. It gives me a sense of self worth. And it also helped me mentally."
After more than a year here, Mo is now a well-recognised face, an active member of the local church and a volunteer for a nearby "memory café", which provides support for people with Alzheimer's and dementia.
'Hidden' homelessness
Researchers say local voluntary groups, charities and church groups have been left bearing the cost of providing vital support in villages, market towns and the countryside.
Dr Carin Tunåker, co-author of the report, told the BBC: "We found that some of the reason for why rural homelessness is hidden is because people in rural areas rely on an enormous amount of goodwill.
"Churches, community groups, farmers and members of the public are doing their part to provide warm spaces, cups of tea, safety, help filling out forms and a shoulder to cry on.
"It is fantastic to see people coming together to do this, but it also shields the real scale of the problem from view, and it is not a long-term solution. That is why the government needs to act to address the crisis."
The report's authors say there needs to be more innovative, flexible and proactive homelessness prevention and support schemes in rural areas and mental health services need to be made a priority.
One charity making a difference is Turning Tides, based in West Sussex.
Its outreach services include a converted double-decker bus that travels around the countryside, acting as a mobile hub.
The charity is also creating high-support accommodation for 50 people at a former bible college near Horsham, called Roffey Place.
Franc is one of those the charity has helped back into housing.
A former restaurant manager, Franc was jobless, in debt and had become homeless in 2017. He ended up sleeping under a tarpaulin in woods for almost two years, relying on drinking water from the radiator top-up pumps at petrol stations.
"It became my life and I just became this almost kind of feral human being. I was living at the most base level," said Franc.
"Every day was about how am I going to get food? How am I going to stay warm in the winter?"
Turning Tides helped bring him into temporary housing before helping to set him up in a new flat.
"They completely rebuilt me and put my life back together," he says.
But running the charity, which has 300 volunteers and 140 staff, is always a struggle.
Ruth Poyner, the charity's head of fundraising, said: "We never have enough money. We have 35 different projects across West Sussex at the moment and in a 12-month period will be supporting about 900 people so I am tasked with my colleagues to raise £650,000 in a year to support the charity. We are always run at a deficit."
A spokesperson for the government's Department for Levelling Up, Housing and Communities said £366m was being given to local councils to help them "ensure families are not left without a roof over their heads".
She added that more than half a million households had been supported to secure accommodation since the introduction of the Homelessness Reduction Act and the distribution of its Homelessness Prevention Grant for 2023/24 across England would reflect where the need was greatest.
Meanwhile, after years without a permanent home, Mo feels settled for the first time.
But his thoughts are with those hidden rough sleepers across the countryside who have yet to come in out of the cold.
"I just hope, and I pray, for people who are out there, that are going through struggles - don't lose faith, if you have one. Don't lose belief. And most of all, don't lose trust.
"Because to get a stranger to come and help you takes a massive trust."
Related Topics
More on this story
Homelessness charities warn of funding crisis
Rough sleeping up more than a quarter in a year
Homeless deaths return to pre-pandemic level
'Walk past and think: what if that was me?'
Sleeping in barns - homeless in the countryside
Valeurs Actuelles
Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages
Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.
Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.
Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.
Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.
Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon
Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».
Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».
Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »
Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »
Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie
Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.
« Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».
Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?
Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible
On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !
Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »
À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.
Benjamin Amar, le provocateur
Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.
Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !
L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.
Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique
Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.
Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !
Известия (RUS)
В Кремле оценили планы Польши и Словакии поставить МиГ-29 Украине
Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков 17 марта на брифинге журналистам заявил, что Польша и Словакия, поставляя истребители МиГ-29, повышают уровень своей непосредственной вовлеченности в конфликт.
«Поставка военной техники не может повлиять на исход СВО, но может доставить дополнительные беды для самой Украины и украинского народа», — сказал Песков.
Он добавил, что вся поставленная Западом техника в ходе спецоперации будет уничтожена.
Он также указал, что всё, что сказано в отношении Польши, можно повторить и в отношении Словакии, которая 17 марта подтвердила передачу Украине 13 истребителей МиГ-29.
«Такое ощущение, что страны занимаются таким образом утилизацией старой ненужной техники», — добавил Песков.
Небесные точки: «Кинжальные» МиГи переходят в автоматический режим
Боевые самолеты смогут самостоятельно выходить в место пуска гиперзвуковой ракеты
Премьер-министр Польши Матеуш Моравецкий 14 марта сообщил, что Польша может передать Украине истребители МиГ-29 в течение ближайших четырех-шести недель.
До этого, 8 марта, президент Польши Анджей Дуда заявил, что Варшава готова передать все свои истребители МиГ-29 украинским военно-воздушным силам. По словам польского президента, у Киева есть пилоты, которые могут управлять этими истребителями.
Западные государства усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации России по защите Донбасса.
BBC
CCTV of Amir Khan being robbed at gunpoint shown in court
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
CCTV showing the moment that former world boxing champion Amir Khan was robbed at gunpoint has been shown in court.
Mr Khan, 36, was with his wife when a gun was pointed in his face and his £72,000 watch was taken in Leyton, east London, in April last year.
In the footage, Mr Khan is seen smiling as he leaves the restaurant with his wife, before crossing the road towards a waiting car being driven by the sportsman's friend, Omar Khalid.
Two robbers get out of a silver Mercedes coupe parked in front, and a hooded man jogs towards Mr Khan, raises his arm and points a gun at the boxer.
Read more: CCTV of Amir Khan gunpoint robbery shown to court
Follow BBC London on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to hellobbclondon@bbc.co.uk
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : la grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’au 20 mars
La colère gronde et les déchets vont continuer à s’amonceler dans les rues de la capitale où plusieurs milliers de tonnes de déchets traînent. En marge du mouvement de contestation né du projet de loi concernant la réforme des retraites, les éboueurs parisiens sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant. Ce mardi 14 mars, nos confrères de BFM TV ont appris que ce mouvement de grève devrait se poursuivre jusqu’au lundi 20 mars. Au moins. Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, la reconduction de cette mobilisation a été votée ce jour, au cours de la matinée, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au niveau du site d’incinération de cette commune.
Contre la mairie d’Anne Hidalgo, la colère monte
Depuis plusieurs jours, maintenant, les éboueurs et les agents bloquent cet incinérateur que possède l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom). Dans le détail, ce mardi, Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la mairie de Paris et délégué CGT, a confié dans la presse ces propos cités par BFM TV : « Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu’au 20 mars. » Deux autres incinérateurs, qui se situent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont aussi à l’arrêt depuis lundi, à l’initiative de syndicalistes de la CGT Energie, notent nos confrères. Quant à l’incinérateur qui se trouve à Romainville (Seine-Saint-Denis), il est saturé.
Cette situation a été vivement commentée dans l’espace médiatique. Plusieurs membres du gouvernement ont pointé du doigt la gestion de la situation par Anne Hidalgo. C’est notamment le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a écrit ces propos sur Twitter, le 12 mars : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. » Quant à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, elle a jugé sur le même réseau social que la mairie de Paris « ne répond[ait] pas à l’appel et s’entêt[ait] dans une opposition idéologique au mépris des Parisiens et de sa mission de service public ».
Valeurs Actuelles
Grève du 7 mars : la CGT veut “mettre à genoux l’économie française”
La CGT prévoit de frapper fort mardi 7 mars. En vue de cette journée de mobilisation contre la très critiquée réforme des retraites, le syndicat a réuni ses troupes jeudi 2 mars à son siège à Montreuil. Les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT (Ports et Docks, Cheminots, Industries chimiques, Verre et Céramique et Mines-Energie) étaient présents et se sont montrés prêts à durcir le mouvement. Auprès de ses équipes, la CGT a donc présenté son plan d’action pour le 7 mars. Le mot d’ordre : « Mettre à genoux l’économie française » à partir de mardi prochain, rapporte Libération.
Vers une grève reconductible
Un accord a été conclu pour mettre en place « une grève reconductible par période de 24 heures », a d’ailleurs annoncé Laurent Brun de la CGT-Cheminot. La grève débutera dès le 6 mars au soir et a déjà été rejointe par d’autres organisations syndicales du secteur ferroviaire. « Malgré le nombre de gens dans les manifestations, malgré les sondages, le gouvernement déroule son projet. Le débat, ils s’en contrefoutent », s’est agacé Laurent Brun, comme le rapporte Libération. Le syndicaliste a encore fait savoir que la CGT était désormais « dans le rapport de force ».
Le secrétaire de la fédération de la chimie, Emmanuel Lépine, a aussi laissé éclater sa colère, appelant à « désorganiser partout et au maximum la production » en France. « La grève reconductible sera effective dans l’ensemble des raffineries françaises », a-t-il ainsi annoncé comme le relate Libération. Si les dockers mènent déjà quelques opérations à travers des « arrêts d’heures supplémentaires et des shifts exceptionnels », ils prévoient une grève de 48 heures les 7 et 8 mars, et même des « ports morts » pour la seconde journée, indique Le Figaro.
D’autres secteurs touchés
Dans le secteur de l’énergie, le secrétaire de la fédération Sébastien Menesplier a promis « une semaine noire », parlant de « coupures ciblées » ou de « blocages de sites stratégiques ». Selon les informations du Figaro, d’autres fédérations devraient se joindre au mouvement. C’est le cas des secteurs du commerce, de la construction, du bois et de l’ameublement.
BBC
Linfield footballer Ross Larkin 'lucky to be alive' after cancer
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Ross Larkin is not giving up hope of a return to action
Linfield footballer Ross Larkin has said he feels fortunate to be alive after a life-threatening brain tumour.
The 23-year-old from Newry, County Down, has undergone surgery, radiotherapy and chemotherapy.
The Northern Ireland under-21 defender hopes to make a full recovery but it is not clear whether he will be able to play top-flight football again.
However, he continues to build his fitness back up and is training for the Belfast City Marathon.
Details of his illness were not made public when the brain tumour was discovered just before Christmas in 2021.
To protect his privacy, Linfield simply put out a statement saying the centre-half was in hospital for a "procedure".
It was, in fact, brain surgery.
In his first interview about his illness, Larkin told BBC News NI: "Thank God I had that surgery and it was successful.
"I'd had no symptoms whatsoever and next thing I'm admitted to hospital for a brain tumour.
"I just couldn't believe it. My family couldn't believe it. It was hard to take."
Before illness struck, he was riding high in life.
By the age of 22, he had a university degree and a full-time football contract at the biggest club in Belfast.
He had played 28 times for Linfield, after previously starring for Portadown as a teenager.
At 6ft 4in (1.93m), he was making a name for himself as a defender who was good in the air as well as on the ground.
After playing for Linfield against Warrenpoint at Windsor Park on 11 December 2021, he started preparing for his winter graduation at Queen's University Belfast the following week.
He had successfully completed a course in business management.
On the day of his graduation, he started to feel unwell during the evening after the ceremony.
"I felt a pressure at the side of my eye - I lost peripheral vision," he said.
After being taken to hospital, he was examined and it was thought he may have had a stroke.
After a scan, the brain tumour was discovered and initially it was feared it was untreatable.
Further tests concluded that although it was cancerous, treatment might work.
After surgery on Christmas Eve, a period of daily radiotherapy began and then chemotherapy.
It was a grade-three oligodendroglioma tumour.
"It's such a rare disease and for it to happen to me was just hard to take," he said.
"But I got through it and am stronger for it now.
"I feel so thankful to everyone for being so good to me."
He is grateful to the medical staff who saved his life as well as his family and friends.
He also received constant support from Linfield and manager David Healy.
'Not giving up'
So will he be able to play football again?
"I'm not sure," he says.
"I've talked to the doctors and the brain surgeons. They're not recommending it fully.
"But I'm personally not giving up on it. I'll see how I am, maybe in a year's time and reassess.
"I'm doing the Belfast marathon and I want to focus on this at the moment and after the marathon I'll sit down and I'll see where I am."
Preparing for the marathon on 30 April has given him a new goal to work towards.
He is hoping to raise money for the Brainwaves NI charity.
The marathon training has restored his competitive spirit after a gruelling 12 months of treatment.
"I might try and win it," he says, with a wide smile.
Related Topics
Valeurs Actuelles
Notre-Dame vogue vers 2024
Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.
Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »
Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.
Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.
Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée
Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.
Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.
Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.
« On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.
La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion
La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »
Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.
www.rebatirnotredamedeparis.fr
BBC
TikTok: UK ministers banned from using Chinese-owned app on government phones
British government ministers have been banned from using Chinese-owned social media app TikTok on their work phones and devices on security grounds.
The government fears sensitive data held on official phones could be accessed by the Chinese government.
Cabinet Minister Oliver Dowden said the ban was a "precautionary" move but would come into effect immediately.
TikTok has strongly denied allegations that it hands users' data to the Chinese government.
Theo Bertram, the app's vice-president of government relations and public policy in Europe, told the BBC it believed the decision was based on "more on geopolitics than anything else".
"We asked to be judged not on the fears that people have, but on the facts," he added.
The Chinese embassy in London said the move was motivated by politics "rather than facts" and would "undermine the confidence of the international community in the UK's business environment".
Mr Dowden said he would not advise the public against using TikTok, but they should always "consider each social media platform's data policies before downloading and using them".
Prime Minister Rishi Sunak had been under pressure from senior MPs to follow the US and the European Union in barring the video-sharing app from official government devices.
But government departments - and individual ministers - have embraced TikTok as a way of getting their message out to younger people.
Use of the app has exploded in recent years, with 3.5 billion downloads worldwide.
Its success comes from how easy it is to record short videos with music and fun filters, but also from its algorithm which is good at serving up videos which appeal to individual users.
It is able to do this because it gathers a lot of information on users - including their age, location, device and even their typing rhythms - while its cookies track their activity elsewhere on the internet.
US-based social media sites also do this but TikTok's Chinese parent company ByteDance has faced claims of being influenced by Beijing.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Watch: Ros Atkins on... The creeping TikTok bans
Downing Street - which last posted a TikTok video of Larry the Cat predicting football results - said it would continue to use TikTok to get the government's message out. It said there were exemptions to the ban under some circumstances.
Some politicians are also reluctant to give up the TikTok habit, despite the security warnings.
Cabinet minister Grant Shapps - an enthusiastic TikTokker - reacted to the ban by posting a clip from the film, Wolf Of Wall Street, in which Leonardo DiCaprio, playing a New York stockbroker, uses a series of expletives and declares: "The show goes on".
Mr Shapps called the ban "sensible", but added: "I've never used TikTok on government devices and can hereby confirm I will NOT be leaving TikTok anytime soon!"
Ministers have not been banned from using the site on their personal phones - just their work devices.
But Nadine Dorries - who experimented with TikTok videos when she was culture secretary - said she would be deleting the app from her personal phone, adding: "I think all MPs should do likewise."
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Oliver Dowden and Angela Rayner on banning the use of TikTok on government devices over cyber-security fears.
Hours before the ban was announced the Ministry of Defence (MoD) uploaded a video of a Challenger 2 tank, a type being supplied to Ukraine, to its TikTok account.
The MoD said it would continue to use the app "to promote the work of the Armed Forces and to communicate our support to Ukraine". The department's sensitive data is "held on a separate system", it added.
The Welsh government has also banned TikTok from the work phones of ministers and civil servants.
In Edinburgh, a spokesperson for the Scottish government said officials were liasing with the Cabinet Office "as we consider the need for further action".
In a statement earlier, TikTok said the UK government's decision was based on "fundamental misconceptions".
"We remain committed to working with the government to address any concerns but should be judged on facts and treated equally to our competitors," a spokesman added.
A handful of Western journalists were found to have been tracked by ByteDance employees. ByteDance says they were fired.
A US TikTokker shared a video criticising the Chinese government's treatment of the Uighur Muslims, and it was taken down. TikTok said this was a mistake.
This has added to the nervousness of governments and security specialists - despite the firm's consistent denials.
The Chinese state demands loyalty from all businesses based in the country and nobody really knows to what extent ByteDance might be pushed to comply with demands for data.
The United States barred TikTok from official devices in December, and the European Commission followed suit last month. Canada, Belgium and India have taken similar action.
New Zealand on Friday also issued a ban on government devices.
China has accused the US of spreading disinformation and suppressing TikTok amid reports the White House wants its Chinese owners to sell their stakes in the firm.
TikTok insists it does not share data with Chinese officials, but Chinese intelligence laws requires firms to help the Communist Party when requested.
Western social media apps such as Facebook, Instagram and Twitter are blocked in China.
Related Topics
More on this story
Minister asks cyber experts to investigate TikTok
TikTok users shrug at China fears: 'It's hard to care'
UK Parliament axes TikTok account over China fears
Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ?
Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet.
La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.
Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.
Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ?
Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français.
Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.
Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ?
Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.
Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.
La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.
BBC
Napoli v Eintracht Frankfurt: Football fans throw chairs at Naples riot police
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
Eintracht Frankfurt fans have clashed with police in Italy ahead of their club's Champions League last-16 match against Napoli.
Footage showed chairs being hurled at riot police, who had been responding with tear gas.
Naples authorities had banned residents of the German city from buying tickets for the match, after violence during the first leg in Frankfurt.
More on this story: Eintracht fans clash with police before Napoli tie
Valeurs Actuelles
Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire
Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.
Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».
Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire
Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.
Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.
Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.
« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.
Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.
D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.
BBC
Hemsby: How many other communities are at risk of erosion?
Coastal erosion claimed three homes in Hemsby last weekend and a further two properties in the village are deemed at serious risk. Are there other Hemsbys along the coast and what can be done to protect the communities which live there?
The East Anglian coastline is no stranger to coastal erosion.
During the 13th and 14th centuries the sea reclaimed much of Dunwich in Suffolk, once the 10th largest town in England.
The story of Dunwich is far from unique.
There are more than 300 settlements in the North Sea basin that have been lost in the past 900 years due to coastal erosion or flooding.
It is a threat which continues to loom over many coastal communities to this day.
Managing coastal erosion can be "eye wateringly expensive", said Dr John Barlow, senior lecturer in applied geomorphology at the University of Sussex.
"You can't just build a concrete wall around the entire country," he said. "The truth is, there is a limited amount of money and it is spent using cost-benefit analysis.
"If you are looking to protect something that costs less than than the cost of defending it, it won't happen."
It means while some areas, usually towns and larger settlements, will be protected many others will not.
Each short stretch of the East Anglian coast has its own shoreline management plan.
Together, these plans reveal the potential scale of home, business and land losses on the cards for those who live there.
Hemsby comes under the Kelling to Lowestoft Ness plan, a document which maps out how coastal erosion might be managed along this 48 mile (77km) arc of coastline.
The plan warns how up to 90 properties could be lost between 2012 and 2025 and a further 440 by 2055.
It advises that by 2025, up to 15 properties could be lost at Happisburgh, 35 at Ostend and up to 10 between Overstrand and Mundesley.
The shoreline management plan suggests by 2105 that:
Asked why East Anglia was particularly susceptible to coastal erosion, Dr Barlow said: "It's a combination of the poorly consolidated clay, silt and sand material that form the cliffs and the exposure to storm waves coming down the North Sea."
The National Coastal Erosion Risk Map, published in 2012, showed about 700 properties in England are vulnerable to coastal erosion by 2030 and about 2,000 could be at risk by 2060.
"It is tricky," said Dr Barlow, "If your house is threatened by coastal erosion then it loses all value, becomes impossible to insure and you lose everything. It is a terribly difficult situation."
The climate models predict a sea level rise of about 1m (3ft) during the coming century.
"That's a big problem," said Dr Barlow, "because it means the past rates of erosion are no longer going to be a good indicator for the future."
A spokesperson for the Environment Agency said parts of England's coast were" amongst the fastest eroding coastline in Europe".
"Climate change, sea level rise and increased storminess will increase the rate of change which will threaten the resilience of coastal communities if no action is taken," the spokesperson said.
"The Government is investing £5.2 billion over six years on flood and coastal erosion schemes to better protect communities across England.
"Approximately 17% (340) of the projects in the £5.2bn 2021-27 programme will help better protect coastal communities."
What can be done to prevent or slow down the impact of coastal erosion?
There are a limited range of options.
At Hemsby, about 2,000 tonnes of rock has been brought from a stockpile at Hopton, to be placed along a 50m section of the cliff below the most vulnerable section of the access road.
"That is a priority for us," said Karen Thomas, head of Coastal Partnerships East. "About 60 properties use that road."
Other measures include timber revetments or seawalls to slow erosion. Such measures, however, cost millions of pounds per kilometre to install.
Elsewhere, at Happisburgh for example, there has been a process of what was once called managed retreat but local authorities now term "adaptation".
During the last 20 years, 34 homes have crumbled into the water in Happisburgh because of coastal erosion.
North Norfolk District Council used £3.2m to purchase the most at-risk homes for a reduced price under the Pathfinder Project in 2011, helping some people move further inland.
Twelve homeowners were made an offer by the council and nine accepted.
Giving people affected time to consider their options is becoming an increasingly important aspect of how coastal erosion is managed.
Describing the situation in Hemsby, Ms Thomas said: "We feel there has definitely been an acceleration in erosion since 2018.
"The need for doing work to buy people time is where we are at.
"We are trying to do things that will allow us to work with this community so they can look at the options they have available to them."
Hemsby resident Lance Martin moved his home 2m (6.6ft) inland, away from edge of the cliff to safety.
His property had to be raised up and laid on two connected telegraph poles. It was then rolled backwards towards safety.
"It is a race against time here but we have all gelled together. We will get through this together, " he said.
Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk
Related Topics
More on this story
Two more clifftop homes likely to be demolished
Cliff-top homes evacuated as collapse risk grows
Community rock piles to tackle coastal erosion
Britain's Atlantis 'destroyed by storms'
Around the BBC
BBC iPlayer: Countryfile - Vanishing Villages
Related Internet Links
University of Sussex
Valeurs Actuelles
Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher
Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.
Plusieurs villes ciblées
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».
Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.
BBC
Has social media killed the famous advert?
New ways of advertising on digital platforms like social media sites struggle to create campaigns that capture the national imagination and make brands famous anymore, says industry veteran Sir John Hegarty.
"There's been a loss of faith in broadcast advertising [on TV and radio] in recent years," according to Sir John. Much of this is down to the rise of digital advertising, which is where brands spend the majority of their money these days.
Speaking to me at his offices in Soho, central London, he says that the likes of Facebook, Instagram and Google have persuaded brands that advertising is a science.
"They say to clients, 'Why are you doing all this advertising to people who are never going to buy your product, why don't you be more efficient?'"
It sounds logical to target advertising at people who are more likely to buy your product, but there is a catch, Hegarty reckons.
"One of the most profound and fundamental things you can say about the value of a brand is that it is made by people who will never buy it."
A brand's real power lies in people simply knowing about it, in other words, the fame of the company.
Hegarty is a revered figure in advertising because of the famous brands he helped to build.
His career spans seven decades. He took his first advertising job in the mid-1960s and went on to build some of the UK's most successful agencies. He was a founding partner of Saatchi & Saatchi and co-founder of Bartle Bogle Hegarty (BBH). These days he is creative director of The Garage Soho, which invests in start-ups and helps to build brands.
With BBH he created some of the most memorable adverts of the 1980s and 90s.
In the 1980s he masterminded the "Vorsprung durch Technik" (which translates as "Getting ahead through technology") campaigns for carmaker Audi.
For Levi's jeans in 1985 he made the ad where model Nick Kamen stripped in a launderette to the tune of Marvin Gaye's I Heard it Through the Grapevine.
He also made a national star of a fluffy puppet in the Flat Eric campaigns for the same company the following decade.
All these famous adverts were broadcast on primetime TV and were characterised by simple, visual storytelling told with a wry sense of humour.
They helped to establish the companies in question as household names and the adverts themselves, including their slogans, were often referenced in popular culture.
Another good example of an ad that achieved that kind of impact, points out Hegarty, was the "If you see Sid, tell him" ads for the privatisation of British Gas.
These hits were scored in the pre-internet age when our media consumption was more focused. Companies with deep pockets crafted national campaigns through video adverts on the small number of national, analogue channels that existed.
Can brands still make famous adverts on this scale, which capture the nation's imagination, in an age when we are fixated on our phones, our attention fragmented into millions of personalised social media feeds?
Globally, businesses have spent more money on digital advertising than traditional formats since 2019, according to eMarketer, which publishes industry reports. Those in the US and UK reached this tipping point several years earlier.
"Look, there's a logic to digital advertising," says Hegarty, with all its clever algorithms. "But you are constantly wanting to expand your brand, make it more famous and add value to it - and only broadcast does that.
"Brand fame is important because it affects customer decisions, it allows brands to resist competitor pressure and it allows premium pricing.
"You and I are never going to buy a Rolls-Royce, but we know about it, we know it's the world's most luxurious car and that adds value to the brand."
There's also tremendous value when advertising campaigns enter the public consciousness.
"When people talk about your ads, that's free advertising," explains Hegarty. "But on social media you're talking to a small group of people, you never grow bigger than that. That's the failure of modern marketing which we notice, because you don't get those great big campaigns. When we did 'Vorsprung durch Technik' for Audi, it became a famous line."
Hegarty is also chairman of Whalar, a company that works with online influencers, so he is conscious of the power of social media marketing too. He believes it has its place.
"Influencers are a good way for brands to speak to a select group of people. It's just another piece of equipment in your armament. When TV came along, it didn't kill radio, radio didn't kill the theatre, flatscreen TVs didn't kill cinema - the brilliant thing today is you've got options. But you have to understand the principles by which brands grow. Principles remain, practices change."
Brands need to set less store by social media algorithms and put more faith in the creative spark that humans can offer, says Hegarty.
It takes a flash of human brilliance to create an ad that captures the national mood, or sparks a national conversation.
One of the rare times these days when you will experience this kind of big, set-piece advertising campaign - the kind he made his name with - is in the run-up to Christmas. Big retailers still have a crack at the fabled Christmas advert, though recent ones haven't been that good, says Hegarty.
Creating an advert that everybody in the country knows is a dying art form.
"Brand fame is fundamentally important," says Hegarty, "and marketing today seems to have forgotten that."
Related Topics
Valeurs Actuelles
Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France
Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.
Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »
Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.
Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »
La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.
BBC
Could waste plastic become a useful fuel source?
Plastic waste dumps, says Prof Erwin Reisner, could be the oil fields of the future.
"Effectively, plastic is another form of fossil fuel," says Prof Reisner, who is professor of energy and sustainability at the University of Cambridge. "It's rich in energy and in chemical composition, which we want to unlock."
But the chemical bonds that make up plastics are made to last and, of the seven billion tonnes ever created, less than 10% has been recycled.
Dilyana Mihaylova, plastics programme manager for the Ellen MacArthur Foundation, says: "Our extractive, take-make-waste economy [means] billions of dollars' worth of valuable materials are lost."
Worldwide, more than 400 million tonnes of plastic is produced every year - roughly the same weight as all of humanity. Today, around 85% ends up in landfill or is lost to the environment where it will stay for hundreds, perhaps thousands, of years.
Now the race is on to find the best way to break those chemical bonds and reclaim the Earth's precious resources locked into plastic.
Mechanical recycling, where waste plastic is washed, shredded, melted and reformed, degrades plastic over time and can result in inconsistent quality products.
The plastics industry is keen on chemical recycling, where additives are used to alter the chemical structure of waste plastic, turning it back into substances that can be used as raw materials, perhaps for making fuel like petrol and diesel.
But that approach is currently costly and inefficient and has been criticised by environmental groups.
"So," says Ms Mihaylova, "just as we can't recycle our way out of the plastics pollution crisis, we can't rely on plastics-to-fuel processes to solve the problem either."
Could a new solar-powered system show the way forward?
Prof Reisner and his team have developed a process that can convert not one, but two waste streams - plastic and CO2 - into two chemical products at the same time - all powered by sunlight.
The technology transforms CO2 and plastic into syngas - the key component of sustainable fuels such as hydrogen. It also produces glycolic acid, which is widely used in the cosmetics industry.
The system works by integrating catalysts, chemical compounds which accelerate a chemical reaction, into a light absorber.
"Our process works at room temperature and room pressure," he says.
"Reactions run automatically when you expose it to sunlight. You don't need anything else."
And, assures Prof Reisner, the process produces no harmful waste.
"The chemistry is clean," he says.
Other solar-powered technologies hold promise for tackling plastic pollution and CO2 conversion, but this is the first time they have been combined in a single process.
"Combining the two means we add value to the process," says Prof Reisner. "We now have four value streams - the mitigation of plastic waste, the mitigation of CO2, and the production of two valuable chemicals. We hope this will bring us close to commercialisation."
In addition, Prof Reiner says his system can handle otherwise unrecyclable plastic waste.
"Usually, plastic contaminated with food waste goes to incineration, but this plastic is really good for us. In fact, food is a good substrate - so it makes our process work better."
Researchers around the world are looking for ways to turn unwanted plastic into something useful.
When broken down, the elements of plastic can be re-made into a myriad of new products including detergents, lubricants, paints and solvents, and biodegradable compounds for use in biomedical applications.
Nature has found ways of breaking down polymers - substances made up of very large molecules - and plastic is a synthetic polymer.
"There are already bacteria out there that have enzymes designed to break [polymers] down," says Dr Victoria Bemmer, senior research fellow at the University of Portsmouth.
"We can tweak these enzymes by changing the structure of them very slightly - to make them go faster, make them more firm or stable."
Using machine learning, Dr Bemmer and her team have developed variants of enzymes adapted to deconstruct all varieties of polyethylene terephthalate (PET), a type of polyester.
The enzymes break the plastic down in a similar way to chemical recycling, says Dr Bemmer but, because they are akin to enzymes found in nature, the process can be done in much more "benign conditions".
Where chemical recycling uses chemicals, the Portsmouth University team are able to use water. And the highest temperature they need is 70C, meaning energy consumption can be kept low compared to other processes.
Dr Bemmer and her team are developing their enzymes further and hope that their work will help them create a sustainable circular economy for plastic-based clothing too.
Polyester made from PET is the most widely used clothing fibre in the world.
However, recycling synthetic fabrics using enzymes is not easy. The addition of dyes and other chemical treatments make it difficult for them to be degraded in a natural process.
"Polyester is an absolute pain," says Dr Bemmer. "Plus, it's very rarely just pure polyester. You find mixed fibres as well."
More technology of business:
The team hope their enzymes will reduce the PET in waste textiles to a soup of simple building blocks, ready to be made back into new polyesters.
"We're at a very early stage," says Dr Bemmer. "We don't know yet if the dyes and additives to these fabrics will inhibit the action of the enzymes on the polyester chain. Hopefully they won't have an impact and we can just carry on but if they do, we can develop our enzymes further."
Worldwide production of plastic continues to increase, and is expected to triple by 2060. For many, recycling remains the focus in addressing the issue, but some argue this will never be enough.
Back in Cambridge, Prof Reisner's team are taking "baby steps in the direction" of commercialisation. They plan to develop the system over the next five years to produce more complex products and hope that one day the technique could be used to develop an entirely solar-powered recycling plant.
Around 600 million tonnes of syngas is already produced every year, says Prof Reisner, but it's largely from fossil fuels.
"If we can make syngas, we can access almost all of the petrochemical industry and make it sustainable."
Related Topics
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
BBC
St Patrick's Day: The Paddys and Pats tackling Irish stereotypes
A photography exhibition capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick and Padraig is being showcased in New York.
The portraits of 50 Irish men are being displayed outside Grand Central Station as part of the city's St Patrick's Day celebrations.
Dublin-based film-maker Ross O'Callaghan is behind the project that has been years in the making.
One of his main aims is to counter common Irish stereotypes.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
A photography project by a Dublin based filmmaker is capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick or Padraig
Last week the longstanding US Comedy show Saturday Night Live attracted some criticism ahead of the Oscars for a sketch featuring impressions of Colin Farrell and Brendan Gleeson.
It included jokes about Irish people's consumption of alcohol and portrayed the Irish accent as incomprehensible.
Speaking about his exhibition, Mr O'Callaghan said: "I wanted to tell the true story of the Irish male experience in contemporary Ireland.
"Through personal stories and lived history across several generations of Paddies, looking at how much has changed and the values have stayed the same."
'I'm humbled by it'
The search for participants began in March 2021 but the ambition had always been to bring the exhibition to New York when it was completed.
A large-scale immersive experience of the portraits was launched on Broadway this week ahead of the exhibit opening.
Examples of the audio-visual installation are also displayed on a giant digital billboard in Times Square.
The 50 portraits are now open to the public outside Grand Central Station, at Pershing Square.
Slaughtneil-based architect Paddy Bradley is among those who feature and he was the inspiration for the project.
He said when the artist first told him about the idea "he talked about the idea of different Paddies who have all done interesting things".
"I'm humbled that the idea came from my story," he continued.
"For me to say, 'I'm a Paddy from Ireland', I think it's one of the greatest things you can say," he added.
"We are a friendly people but we all strive to better ourselves."
'I'm peak Paddy'
The completed series of portraits feature several people from Northern Ireland, including Olympic boxer Paddy Barnes.
Comedian and TV presenter Patrick Kielty, from County Down, said it was a natural fit for him.
"When I think about it I probably could say I'm peak Paddy," he said.
"I was called Patrick, went to school in St Patrick's Grammar in Downpatrick and it was another Paddy - Pat O'Hare, my teacher - who got me into performing."
Paddy Smyth is an Irish activist with cerebral palsy.
Commenting on his involvement, he said: "When you hear the word Paddy abroad you don't think of an Irish disability activist who's gay so I love Ross's vision for this project.
"I'm Paddy many things, and modern Ireland is diverse."
The exhibition will also be showcased in the New York Irish Centre in Queens from 12 to 19 April to coincide with the centre's events commemorating the 25th anniversary of the Good Friday Agreement.
Related Topics
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
BBC
Brian May knighted by King at Buckingham Palace
Less than a year after the late Queen appeared on screen tapping out the beat of We Will Rock You over tea with Paddington Bear, the man who wrote the song - and whose band shared her moniker - has attended Buckingham Palace to receive a knighthood.
Guitarist Brian May was given the honour on Tuesday for services to music and charity, with pictures showing him chatting with King Charles and posing with his medallion after the ceremony.
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
From June 2022: The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace
All images subject to copyright.
Related Topics
More on this story
Brian May stuns audience at Queen musical
May leads tributes to Bohemian Rhapsody director
Queen's Greatest Hits sets new UK sales record
L'Humanité
Crise de régime
ÉditorialMaud VergnolPar Maud Vergnol
Sueurs froides à l’Élysée. De rebondissements en coups de théâtre, cette journée du jeudi 16 mars, qui fleurait bon la crise de régime et rappelait à certains égards les pires heures de la IVe République, pourrait rentrer dans l’histoire comme celle qui a acté la mort symbolique de la Ve. Avec ce nouveau recours au 49.3, le divorce entre nos institutions et le peuple est consommé, acmé d’une crise rampante de délégitimation du pouvoir politique, ouvrant une voie royale aux tentations autoritaires.
L’incendiaire de l’Élysée est l’unique responsable de cette situation. Aveuglé par sa morgue de classe, c’est sur un tout autre scénario qu’avait misé le chef de l’État, pensant jusqu’au dernier moment qu’un coup de poker était encore possible. La minorité présidentielle aura tout tenté pour se tailler un chemin à la machette, en achetant une à une les voix des députés LR. Fébrile, l’exécutif a dû renoncer au dernier moment à jouer à la roulette russe. L’entêtement et la brutalité d’Emmanuel Macron non seulement exposent le pays à de grands dangers démocratiques mais pourraient aussi rebattre totalement les cartes du quinquennat.
Dans ce nouveau contexte, électrique, la possible adoption d’une motion de censure, lundi prochain, n’est plus une hypothèse farfelue. D’autant que cet énième coup de force institutionnel a remis du carburant à un mouvement social qui a encore beaucoup de cordes à son arc. Dès hier, la gauche a déposé une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée (RIP), qui permettrait enfin au peuple de trancher.
C’est donc une nouvelle phase de la bataille des retraites qui s’ouvre ce matin. Le président a choisi la brutalité et mise désormais sur des « débordements » pour tenter de diviser et tuer à petit feu le mouvement social. La réapparition des violences des black blocs, idiots utiles du pouvoir, en atteste. La mobilisation populaire doit répondre par la détermination pacifique, comme elle l’a fait intelligemment depuis le début : unité syndicale, grèves, manifestations, blocages… La victoire est à portée de main.
Réforme des retraitesEmmanuel Macron Valeurs Actuelles
[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire
Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.
Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?
Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.
C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.
À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.
Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?
Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.
Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.
D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.
Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.
Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.
Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.
Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?
Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?
Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.
Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?
Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.
Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.
Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.
Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.
Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?
Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.
On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.
On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.
Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?
Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.
Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.
Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.
Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.
Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?
L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.
L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.
Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.
Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?
Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.
Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.
BBC
Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures
The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.
Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.
Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.
Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.
Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.
Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.
British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.
Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.
Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."
She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.
Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.
Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.
Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.
Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.
Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.
Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.
Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.
Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.
Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.
The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.
Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.
Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.
M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.
Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.
Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.
The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".
In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."
This video can not be played
To play this video you need to enable JavaScript in your browser.
WATCH: The must-see moments from this year's Oscars
All images subject to copyright.
Related Topics
More on this story
Oscars 2023: Relive the ceremony, as it happened
Everything Everywhere cleans up at the Oscars
7 best moments from this year's Oscars
All of the winners at the 95th Academy Awards
How to watch 2023's Oscar-winning films
Valeurs Actuelles
[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »
Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.
« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?
Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.
Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.
Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.
L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.
Comment expliquer cette inversion récente ?
Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.
Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.
Comment décrire le loisir ?
Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…
« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort…
Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.
Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.
Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ?
Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.
Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.
Quelle est la différence entre culture et divertissement ?
Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »
Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.
Si tout est culture, alors la culture n’est rien.
Quel effet ont les écrans ?
Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.
Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ?
Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…
Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ?
Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.
Quelle juste place donner aux loisirs ?
Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.
La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.
BBC
I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer
A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.
Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.
"I didn't see that reflected," he said.
"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."
As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.
"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.
The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.
Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.
"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.
He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.
The incident prompted him to share other black people's experience in the city.
"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".
Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".
"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.
"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."
The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.
Why not follow BBC North West on Facebook, Twitter and Instagram? You can also send story ideas to northwest.newsonline@bbc.co.uk
Related Topics
Valeurs Actuelles
[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague
Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.
En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?
Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.
Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?
Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.
Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.
L’islam est tout autant une culture qu’une confession.
Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.
Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?
Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.
Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?
Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !
Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.
Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.
La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.
Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.
En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.
En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?
Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.
Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).
Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.
Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).
Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.
Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?
On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.
Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).
Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.
Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?
Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.
Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?
La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.
L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?
Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?
Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.
Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.
De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.
BBC
Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer
Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.
Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.
His "ability to connect with people through the camera" won him praise.
His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.
Woodhorn Museum in Ashington - which held an exhibition of Critchlow's work - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".
We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2
The exhibition, called Coal Town, chronicled the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.
Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.
"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."
Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.
He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.
"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.
"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."
The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.
Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.
A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.
In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".
As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.
Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.
Follow BBC North East & Cumbria on Twitter, Facebook and Instagram. Send your story ideas to northeastandcumbria@bbc.co.uk.
Related Topics
More on this story
Historic images show 'how we used to live' in city
Archive of Northern aerial photos released
Unseen Pitmen Painters' art on display
Documenting a zero-industry town
Related Internet Links
Mik Critchlow - Documentary Photographer
Woodhorn Museum - Museums Northumberland
L'Humanité
Plates-bandes
BilletMaurice UlrichLes poubelles, ça fait sale et ça choque l’écrivain Alexandre Jardin, qui n’en veut pas dans ses plates-bandes, enfin dans son Paris à lui et aux gens qui, comme lui, se soucient de l’image de la capitale. Et il l’est, soucieux. « Disons-le tout net, écrit-il dans une tribune publiée jeudi, Paris capitale n’est pas une ville, c’est notre miroir tricolore, quelque chose de notre âme commune avant même d’être l’image publicitaire de rêve que nous vendons au monde et dont nous vivons pour partie. Étrange sabotage. » Car visiblement les éboueurs en grève ne participent pas de cette âme commune aux gens sensibles comme lui, et pas davantage la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui est, juge-t-il, « une chic fille honnête » mais « qui finit sur un tas d’ordures sur lequel pisse un rat ». Voilà de l’élégance toute parisienne ! Pour ce qui est des raisons de la grève des éboueurs, du report de l’âge du départ à la retraite, Alexandre Jardin s’en fiche comme de l’an quarante. Déjà, il serait bien inspiré de s’occuper de ses propres poubelles.
le billet de Maurice Ulrich Valeurs Actuelles
La censure woke passe à l’offensive
Un fantasme d’extrême droite ! C’est ainsi qu’une partie de la gauche a pris l’habitude de parler du “wokisme”. Celui-ci n’existerait pas, hors le cerveau sclérosé des conservateurs, et ne serait qu’un chiffon rouge masquant (mal) la haine de l’émancipation et le mépris de classe de la bourgeoisie blanche face aux minorités opprimées. « Woke est le nom d’un fétiche politique, d’un fantasme réactionnaire […] . Il est la marque d’un chantage moral à visée politique, d’un côté, et de l’autre, le symptôme qu’à certains, décidément, l’émancipation des autres est insupportable, plus encore aujourd’hui qu’hier », tranchait début février, sur France Culture, l’historien des idées François Cusset.
Les progressistes sont les champions du déni. Ils savent que sans un mot pour définir une idéologie, il est impossible de la combattre efficacement. « La théorie du genre, ça n’existe pas ! », clamait Najat Vallaud-Belkacem il y a dix ans. L’islamo-gauchisme est un mot-valise qui ne correspond à rien, jurait Edwy Plenel il y a quelques années. Circulez, il n’y a rien à voir ! Et surtout, laissez-nous modeler à notre goût la société de demain sans y mettre votre grain de sel…
Deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit.
Fantasme, donc, l’idée que l’on voyait poindre depuis quelques années, qu’il faudrait bien se résoudre un jour à débarrasser les œuvres du passé de leurs passages “offensants” et “stigmatisants”. Mais patatras ! Après quelques signes avant-coureurs, le metteur en scène italien Leo Muscato jugeant « inconcevable qu’à notre époque de violences faites aux femmes, on applaudisse au meurtre de l’une d’elles » et réécrivant ainsi la fin de Carmen de Bizet, la Manchester Art Gallery retirant de la vue des visiteurs le tableau Hylas et les nymphes peint par John William Waterhouse en 1896, les femmes y étant représentées « sous forme décorative », les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie et le Nègre du Narcisse de Joseph Conrad respectivement rebaptisés Ils étaient dix et les Enfants de la mer, après toutes ces petites secousses donc, voici le vrai premier séisme woke : deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit. Telle la créature de Frankenstein, le fantasme ouvre un œil et se redresse…
Le “nain ventru” devient “ventru”
Ces deux monuments, ce sont l’œuvre pour enfants de Roald Dahl (1916-1990) et la série des James Bond de Ian Fleming (1908-1964) ; 200 millions de livres écoulés pour le premier, 100 millions pour le second. Les deux œuvres ont été relues par des “lecteurs en sensibilité” (lire l’encadré) qui y ont traqué tout « propos discriminatoire » à l’endroit des minorités. Les mots ou expressions « en lien avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race » ont ainsi été supprimés des livres de Roald Dahl, comme le révélait The Telegraph dans son édition du 17 février.
Augustus Gloop, le glouton de Charlie et la chocolaterie, n’est plus « gros », comme l’avait souhaité l’auteur, mais « énorme » ; Tante Éponge ( James et la grosse pêche ) qui, elle aussi, était « terriblement grosse et flasque » est désormais « une vieille brute méchante » ; Commère Gredin, dans les Deux Gredins, n’est plus « laide » ni « hideuse » et le « nain ventru » de Fantastique maître Renard devient simplement « ventru ». Quant aux « père » et « mère », ils sont maintenant le plus souvent « les parents », pour ne pas froisser les couples homosexuels, et quand on les a conservés, les tâches ménagères ont été soigneusement rééquilibrées : « Maman lave soigneusement les feuilles de chou » dans la Potion magique de Georges Bouillon est devenu « Maman et Papa lavent soigneusement les feuilles de chou » …
En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.
Au total, ce sont des centaines de modifications de ce type qui ont été effectuées dans l’œuvre, sans compter les paragraphes ajoutés. Loin d’être la simple « révision de langage » dont parle l’éditeur britannique Puffin, les changements touchent au sens même des histoires en abolissant toute négativité et en présentant aux enfants-lecteurs un monde aseptisé. Or comme le remarque Hubert Heckmann, auteur de Cancel! De la culture de la censure à l’effacement de la culture (Intervalles), les lecteurs de Roald Dahl, contrairement aux censeurs, font parfaitement la différence entre le réel et la fiction ! « Les héros de Roald Dahl sont des enfants, révoltés contre la bêtise, qui échappent, notamment par la lecture, à leur sort et à la médiocrité », expliquait-il au Figaro début mars. En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.
James Bond à la moulinette “woke”
Les nouveaux censeurs ont eu la main encore plus lourde avec James Bond, lui aussi passé à la moulinette woke. Qui s’en étonnera ? Cela fait plusieurs années que ce mâle viril, dominateur et farouchement hétérosexuel, a été érigé en symbole toxique, ses frasques étant soigneusement listées par des blogueuses féministes en transe.
James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle.
James Bond claque les fesses de sa masseuse dans Goldfinger ? Agression sexuelle ! Il embrasse dans Opération Tonnerre une infirmière qui commence par se débattre avant de céder ? Viol ! Il couche avec une Japonaise à qui il trouve un « autre goût » que les Occidentales dans On ne vit que deux fois ? Fétichisation des femmes racisées ! James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle ; d’autres ajoutent à cette tare un indécrottable racisme. Il était temps que ça change, étant entendu que le lecteur, cet attardé, est incapable de faire la part des choses lorsqu’il lit un livre du passé…
Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster.
À l’occasion de la réédition du premier roman de la série, Casino Royale, la Ian Fleming Publications Ltd, qui détient les droits de l’auteur, a ainsi fait appel à ces mêmes “lecteurs de sensibilité” chargés de retirer dans l’œuvre de Fleming tout ce qui pourrait « blesser » le lecteur de 2023, selon le mot de l’arrière-petit-fils de l’écrivain. Sans surprise, le mot “nègre” a été systématiquement biffé et les caractéristiques raciales des personnages modifiées. Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster. Seuls les stéréotypes concernant les Asiatiques ont curieusement été laissés en l’état… Des considérations sur les femmes incapables de faire un « travail d’homme » ou sur l’homosexualité comparée à un « handicap tenace » ont pareillement été biffées.
Certains passages ont été complètement édulcorés. Dans Vivre ou mourir (1954), le célèbre espion de Sa Majesté se trouve dans un club de strip-tease : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir. Il sentait ses propres mains empoigner la nappe. Sa bouche était sèche », le décrivait Fleming. « Bond pouvait sentir la tension électrique de la pièce », ont réécrit les censeurs ! Quand l’espion, enfin, croise des Africains sur un marché de diamants et qu’il estime que « ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », la deuxième partie de la phrase a été passée à la trappe…
Une révolution culturelle
Il ne faut pas s’y tromper : la réécriture de ces deux œuvres à laquelle on assiste aujourd’hui est de l’ordre d’une révolution culturelle. Certains l’ont sentie venir, à l’instar du romancier Patrice Jean qui, dans l’Homme sur numéraire (2017), mettait en scène un éditeur en vue qui se proposait, dans une nouvelle collection intitulée “littérature humaniste”, de faciliter l’accès à la littérature de ceux qui en étaient éloignés, sans les polluer par des passages douteux du point de vue moral, autrement dit, de rééditer les grands auteurs en les expurgeant… Le succès de son entreprise entraînait bientôt la création de nouvelles collections expurgées, à tel point que lire un roman dans une collection non caviardée devint très vite suspect… Un roman prémonitoire !
La France résiste plutôt bien pour le moment.
Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque dans les universités américaines, où est née l’idéologie woke, l’étude des œuvres du passé a depuis quelques décennies cédé la place à la “déconstruction des stéréotypes” ? Les nouvelles générations ainsi formées se sentent désormais légitimes à corriger ce passé condamné en bloc et jugé à l’aune des valeurs du présent, et à imposer à l’écrivain de devenir un militant. Au moment même où éclatait le scandale Roald Dahl, toujours en Grande-Bretagne, l’organisme gouvernemental Prevent, chargé de prévenir le terrorisme, établissait une liste d’auteurs à déconseiller, car susceptibles de nourrir le « suprémacisme blanc ». Parmi eux figuraient, excusez du peu : Aldous Huxley, Joseph Conrad, George Orwell, William Shakespeare et Rudyard Kipling !
Bien sûr, la France résiste plutôt bien pour le moment, la « nouvelle gauche religieuse américaine » (Mathieu Bock-Côté) rappelant régulièrement à notre pays son “retard” en la matière. Les écrivains anglo-saxons anti- woke (il en reste quelques-uns… ), Bret Easton Ellis en chef de file, gardent ainsi un œil sur notre pays en espérant qu’il tiendra bon. C’est le cas de Lionel Shriver qui publie ces jours-ci À prendre ou à laisser (Belfond). Cette Américaine vivant à Londres (Margaret Ann Shriver à l’état civil) estime que « dans le monde anglo-saxon, c’est fichu pour le moment » et espère que la France « va continuer à résister à cette épuration de l’édition sur fond de “wokisme” ».
Le “regard masculin” de Godard
Cette résistance est aujourd’hui incarnée par Hedwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse, où sont éditées les traductions des livres de Roald Dahl, qui ne compte pas s’aligner sur les positions de son homologue anglais. « Nous n’avons pas modifié nos versions dans les Folio Junior et nous n’avons pas l’intention de changer les textes », a-t-elle fait savoir au lendemain du scandale révélé par The Telegraph.
Pour autant le “wokisme” progresse chaque jour à petits pas dans notre pays et y creuse progressivement son nid. Comme l’a montré un article récent du Monde, de nombreux étudiants des écoles d’art, de cinéma et de théâtre, contestent désormais leurs professeurs et refusent d’étudier certains artistes ou certains réalisateurs qu’ils accusent de sexisme ou de postcolonialisme. Dès 2019, aux Beaux-Arts de Marseille, une projection du film de Jean-Luc Godard le Mépris était interrompue par des étudiantes accusant le réalisateur de porter un “regard masculin” sur les femmes…
L’idéologie woke et son arme principale, la culture de l’effacement, sont un refus de l’histoire, donc de toute transmission. Elle renverse les statues, truque le passé, supprime les témoins gênants, brûle les livres au Canada ou les réécrit au Royaume-Uni. Elle est une menace mortelle pour notre civilisation que l’on aurait tort, surtout maintenant qu’on est entré dans le dur, de continuer à prendre à la légère.
Valeurs Actuelles
La dernière personne à avoir vu ce couloir vivait il y a 4.500 ans !
En 2016, vous aviez démontré l’existence d’un couloir de 5 mètres, situé derrière les chevrons, sur une des faces de la pyramide… Vous venez de l’explorer …
Cette année-là, une première campagne infra-rouge avait constaté la présence d’anomalies sur les cheverons situés sur la face nord. A la suite de cela, des chercheurs de l’université de Nagoya ont placé trois plaques à émulsion muographiques dans le couloir descendant et ont détecté un vide que nous avons alors représenté par une constellation de points, sans en savoir plus. D’autres plaques ont été ensuite placées tout au long du couloir descendant, positionnées sous la zone des chevrons, puis dans la percée d’Al-Mamoun, encore appelée couloir des voleurs, pour connaître le positionnement exact de ce vide.
En 2017, nous avons annoncé que ce vide était, en fait, un couloir et qu’il se situait entre 17 et 23 mètres de hauteur et qu’il n’était pas incliné vers le bas. Nous avions une incertitude sur son orientation : était-il horizontal ou incliné vers le haut ? On pensait qu’il mesurait 4 à 5 mètres. Le CEA a perfectionné ses télescopes qu’il a placés dans couloirs descendants, au niveau des bloc bouchons et a conclu que le couloir mesurait 9 mètres de long, que sa hauteur était de 2,2 mètres et sa largeur était de 2 mètres.
L’université technique de Munich est intervenue, en 2019, pour mener des recherches avec des radars pénétrants et des ultrasons. Ils ont confirmé l’existence de ce couloir et ont apporté une précision supplémentaire : son plafond était en forme de chevron. Cette même année, nous avons trouvé des points d’entrée pour y faire passer un endoscope. Puis le 23 février dernier, nous en avons introduit un à travers les joints et la preuve visuelle de ce couloir a été annoncée par Zahi Hawass, ministre des Antiquité égyptiennes. La dernière personne à avoir vu ce couloir ouvert vivait il y a 4.500 ans !
ScanPyramids SP-NFC 2023 Report from HIP Institute on Vimeo.
Qu’y a-t-il au bout ?
L’endoscope n’est resté qu’à 50 centimètres du bord de la paroi mais au fond du couloir, nous avons aperçu deux pierres jointes au milieu. Après qu’y a-t-il derrière ? Les muons ne voient pas de continuité mais nous nous posons aussi une question sur la longueur du couloir que nous avons aperçu. Fait-il réellement 9 mètres ? Si sa longueur est inférieure, cela veut dire que les mètres restants sont derrière la paroi. Maintenant, pour nous en assurer, nous devons prendre d’autres mesures endoscopiques et travailler sur la reconstitution tridimensionnelle de l’espace.
Le mystère s’épaissit donc encore un peu plus ?
A chaque fois que nous découvrons quelque chose, le mystère s’épaissit. Nous avons à faire à une architecture pensée par des architecte de l’époque qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ont utilisé la technique des chevrons pour protéger un vide. Avant, on ne les voyait qu’à l’extérieur et personne ne se doutait qu’à l’intérieur, il y avait aussi des couloirs en chevrons. Certains égyptologues ont pensé que là où se trouvent ces chevrons était un lieu d’entrainement pour les architectes avant qu’ils n’en posent ailleurs, dans la Chambre du roi et de la reine. Je me dis juste qu’ils pouvaient le faire ailleurs.
En janvier 2018, vous avez découvert une cavité, aussi vaste qu’un avion de 200 places, au-dessus de la grande galerie. Avez-vous avancé dans vos recherches ?
Depuis nous avons affiné nos calculs. Nous pensions qu’elle mesurait 30 mètres de long. En réalité, ce grand vide, que l’on appelle Big Void, mesure est 40 mètres minimum. Je rappelle l’hypothèse de Jean-Pierre Houdin. Il pensait que la Grande galerie était un élément technique du chantier et que sa pente, grâce à un système de contrepoids, permettait de déplacer des pierres en granit de 60 tonnes, les mêmes que l’on retrouve à 40 mètres de hauteur dans la Chambre du roi. Quand il a appris l’existence de ce grand vide, il a pensé qu’il faisait partie d’un ensemble plus simple pour déplacer les pierres. Pour alimenter sa réflexion théorique, il faudrait qu’il y ait consensus sur l’inclinaison du Big Void. D’un côté il y a les hypothèses, de l’autre la vérité du terrain. Les découvertes sur ce terrain contribuent indéniablement à renouveler les débats et théories sur le mystère de la construction de ce monument multi millénaires.
Finalement, vous avancez de frustrations en frustrations…
Le mystère s’épaissit à chaque découverte. Cela dit, nous avons apporté une contribution sur l’intérieur de la pyramide. Sa coupe, telle qu’elle est étudiée depuis le Moyen-âge, n’avait pas évolué. Elle a légèrement évolué au 19ème siècle avec la découverte des chambres de décharges et des chevrons au-dessus de la chambre du roi. Mais depuis rien.
Quel est votre rêve ?
J’aimerai savoir ce qu’est ce grand vide et ce qu’il y a dedans. Certains ont pensé un moment que c’était une chambre de décharge qui permettait d’alléger la Grande galerie. Nous avons démontré, avec nos outils de simulation, que c’était faux : il faudrait que ce vide soit positionné plus près de la Grande galerie.
Finalement, tout cela démontre que l’Indiana Jones, seul en archéologie, n’existe plus. Il faut des roboticiens, des physiciens, des informaticiens, croiser des techniques, des manières de penser et des nationalités. Pour aboutir à quoi ? A un épaississement du mystère !
Valeurs Actuelles
De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte
« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.
Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.
Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.
En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.
Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».
J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.
Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »
Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.
De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.
Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »
« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »
En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.
Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com
Valeurs Actuelles
Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris
Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…
À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !
Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée
Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.
Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »…
Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com
L'Humanité
Motion de censure à l’Assemblée nationale : à quoi ça sert ?
ActuC'est l'arme des oppositions à l'Assemblée quand un gouvernement engage sa responsabilité sur un texte. Mais à quoi sert ce mécanisme parlementaire ? Décryptage.
Mise à jour le 16 mars 2023.
Antoine PortolesUne motion de censure, qu’est-ce que c’est ? Prévue par la Constitution de 1958, elle a pour but de renverser le gouvernement. C’est, autrement dit, un moyen de contrôle exercé par l’Assemblée nationale sur l’exécutif.
Concrètement, une motion de censure est dite soit spontanée, soit provoquée. Ces deux mécanismes ont les mêmes effets, à ceci près qu’ils n’ont pas les mêmes conséquences. La motion de censure spontanée (article 49-2 de la Constitution) prend forme à la seule initiative des députés, alors qu’une motion de censure provoquée intervient si le Premier ministre engage la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur un texte déposé (le fameux 49-3).
Direct 16 mars. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 marsUne motion de censure ne peut être présentée que si elle réunit la signature d’un dixième des membres de l’Assemblée. Soit 58 députés à l’heure actuelle. Elle est ensuite votée, et doit réunir la majorité absolue pour être adoptée, soit 289 voix en théorie, mais 287 à cette heure (en mars 2023) en raison de sièges non pourvus.
Quelles sont les conséquences en cas d’adoption ?
Si une motion de censure est adoptée, elle a pour conséquence directe la démission du gouvernement. Démission que le Premier ministre remet au président de la République. Mais en cas d’adoption d’une motion en réponse à un 49.3, l’enjeu est double, puisque celle-ci aurait également pour effet le rejet du texte pour lequel le gouvernement avait engagé sa responsabilité.
Michael Zemmour, économiste : « Le gouvernement nous a raconté une histoire »Une arme redoutable donc, mais qui n’a pourtant eu que peu d’impact depuis 1958. En effet, une seule motion de censure a été adoptée sous la Ve République, le 5 octobre 1962, sur fond de désapprobation par la majorité parlementaire de la réforme introduisant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Alors premier ministre, Georges Pompidou est contraint de présenter la démission de son gouvernement au général de Gaulle. La chambre basse est alors dissoute quatre jours plus tard par le président qui, in fine, emportera les élections législatives ainsi provoquées.
Depuis cet épisode, aucune motion de censure n’a réussi à atteindre la majorité requise. Au total, plus d’une centaine de motions ont été déposées depuis 1958.
Emmanuel Macron agite le spectre de la dissolution
Face à cette contre-attaque de l’opposition, le chef de l’État a lancé un avertissement en début de mois. En effet, celui-ci n’a pas hésité à brandir la menace d’une dissolution en cas d’adoption d’une motion de censure.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Avec l’utilisation du 49-3 pour adopter sans vote le premier volet du projet de loi de Finances (PLF), le gouvernement a fait en octobre 2022 le choix du passage en force. Le dispositif a également été actionné dans la foulée par la première ministre, Élisabeth Borne, sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Et maintenant sur la réforme des retraites.
Et si vous regardiez la politique autrement ?
Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais êtes vous prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ? Nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre et utile au mouvement progressiste !
Des mots pour comprendre, des armes pour se défendre : nous mettons à votre disposition le travail de notre rédaction, jeune et engagée, de 80 journalistes. Toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages. Et un point de vue que vous ne retrouverez pas ailleurs, auquel nous vous proposons d'accéder avec cette offre spéciale d'abonnement :
- Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : débloquez toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, grands entretiens...
- Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs.
-
motion de censuregouvernementNupes L'Humanité
Michael Zemmour, économiste : « Le gouvernement nous a raconté une histoire »
EntretienAlors que le parcours parlementaire du projet de réforme des retraites touche à sa fin, sur fond de refus populaire, l’économiste Michael Zemmour analyse les mensonges macronistes. Entretien.
Cyprien BogandaEn quelques mois, il s’est imposé comme l’un des visages de l’opposition à la réforme des retraites. Maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chercheur au Liepp (Sciences-Po), ce spécialiste du financement des politiques sociales a passé au crible le projet macroniste, pour en dévoiler les chausse-trappes et les non-dits. Aujourd’hui, il dresse le bilan de ces derniers mois et revient sur le rôle qu’il a joué dans ce débat.
L’exécutif nous promettait une réforme « nécessaire » sur le plan économique, et « juste » sur le plan social, avec une série de contreparties (pension à 1 200 euros, aménagement des carrières longues, etc.). Pourtant, on a l’impression que, plus l’exécutif défend ces mesures, moins elles sont audibles. Pourquoi ?
La réforme contient, en réalité, extrêmement peu d’améliorations. Seule avancée significative, quoique d’une portée limitée, la revalorisation des petites pensions à hauteur de quelques dizaines d’euros.
Pour le reste des personnes concernées par le projet gouvernemental, la réforme implique un durcissement plus ou moins important des conditions de la retraite, à peine atténué par les aménagements proposés par l’exécutif (élargissement minime du compte pénibilité, aménagement des carrières longues – NDLR). Mais, même pour les salariés exposés à de la pénibilité, par exemple, on ne trouve quasiment aucun cas où la réforme apporte une amélioration.
Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronatLe flou entourant le nombre de bénéficiaires réels des fameux 1 200 euros de pension (10 000 à 20 000 personnes par an, selon le dernier pointage) représente sûrement le plus gros fiasco de ce projet, en termes de communication politique : cynisme ou incompétence ?
J’ai été frappé du fait que, dès les élections législatives, des tracts distribués par les députés macronistes garantissaient cette pension minimale à 1 200 euros. Pourtant, dès cette époque, il suffisait d’analyser les données disponibles pour savoir que ce ne serait pas le cas.
Je pense que, au fond, cette réforme a été décidée pour des raisons de stratégie politique et budgétaire, et non à partir d’un bilan raisonné de notre système de retraite. En atténuant, par sa communication, la dureté de sa réforme, le gouvernement a cherché dès le départ à nous raconter une histoire très éloignée de la réalité.
Il a tenté de faire passer une petite mesure (les revalorisations de petites pensions) pour une grande avancée. Ce qui est terrible, c’est que, parmi les 5 millions de retraités vivant avec moins de 1 200 euros de pension, des centaines de milliers ont pu croire que leur situation financière allait substantiellement s’améliorer.
L’exécutif défendait, lors de sa présentation, une réforme d’équilibre budgétaire. Cependant, si on fait aujourd’hui le compte des contreparties lâchées à la droite pour obtenir son soutien, on navigue très loin des 13 milliards d’économies visées. Selon le Sénat, le trou avoisinerait les 600 millions d’euros en 2030. Qu’en pensez-vous ?
Je resterai prudent en ce qui concerne les chiffres, pour la simple raison que cette réforme n’est pas très bien documentée. Le chiffre de 6 milliards d’euros de dépenses supplémentaires engendrées par les aménagements (en matière de carrières longues, notamment), qui circule en ce moment, me semble un peu surévalué.
La réalité, c’est que le cœur de cette réforme – recul de l’âge légal et accélération de la réforme Touraine – dégage d’importantes économies, et c’est bien pour cela qu’elle produit autant d’effets sur les individus. Les premiers concernés sont les personnes partant à la retraite d’ici à 2030.
Pour le dire autrement, on va demander à environ 5 millions de personnes, sans doute moins, de supporter les 13 milliards d’euros d’économies réalisées par le projet de loi.
Vous dites que la réforme n’est pas suffisamment « documentée », et vous avez été l’un des premiers à pointer les silences et approximations de l’étude d’impact accompagnant le texte. Ce manque de transparence ne constitue-t-il pas un problème démocratique ?
Bien sûr, mais ce problème démocratique dépasse la seule étude d’impact. Cela commence dès le choix du véhicule législatif, qui n’est d’ailleurs pas sans lien avec la faiblesse de l’étude d’impact : pour un projet de loi ordinaire, l’exécutif aurait été obligé de produire des informations plus complètes.
Pour une réforme d’une telle ampleur, il faudrait au minimum que le gouvernement nous explique précisément les retombées attendues en termes d’emploi, de croissance du PIB, de pouvoir d’achat, les effets du recul de l’âge légal sur les individus, etc.
Mais, de toute façon, mon sentiment est que le jeu n’en vaut pas la chandelle. La plupart des modèles macroéconomiques analysant le recul de l’âge légal mettent en avant des effets extrêmement faibles, de l’ordre de 0,3 point de PIB supplémentaire au bout de dix ans. Le gouvernement anticipe un impact plus élevé, mais à partir d’une approche purement comptable, sans s’appuyer sur le moindre modèle macroéconomique.
Le pouvoir a perdu la bataille de l’opinion et, d’une certaine façon, vous y avez contribué. Comment réagissez-vous quand certains médias vous qualifient d’« économiste qui fait trembler Macron » ?
Je ne suis pas le seul économiste critique à avoir pris la parole sur le sujet ! De nombreux chercheurs – je pense aux Économistes atterrés, notamment – sont intervenus dans les débats publics, pour décortiquer le texte et discuter de ses effets. Par ailleurs, je rappelle que ce qui fait trembler le gouvernement, ce ne sont pas les économistes, mais le mouvement social.
Le fait marquant de la période me paraît être la force et la détermination de l’intersyndicale, ainsi que l’écho qu’elle rencontre parmi la population. Au passage, si les économistes critiques finissent par être entendus, c’est bien parce que le mouvement social modifie l’espace et le temps du débat public : depuis janvier et les premières mobilisations, on ne parle que de la réforme.
Réforme des retraitesMichael ZemmourFinancement des retraites Valeurs Actuelles
Ode à la Résistance en Paca
Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.
Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.
David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».
Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes
Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.
En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.
Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.
Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.
Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.
L'Humanité
49.3. Le bras d'honneur au peuple
ActuLa Macronie, isolée, a choisi de passer en force en utilisant le 49.3 pour imposer sa réforme. L’intersyndicale lui répond par la promesse d’une intensification de la mobilisation. La gauche entend saisir tous les outils disponibles : motion de censure et recours constitutionnel, en plus de lancer une grande campagne pour un référendum.
Aurélien SoucheyreLe bras de fer sur la réforme des retraites est loin, très loin, d’être terminé. Le conflit démocratique et social engagé ne fait peut-être que commencer, alors qu’Élisabeth Borne a dégainé le centième 49.3 de l’histoire de la Ve République, jeudi 16 mars, pour priver de vote les députés et imposer son texte à l’Assemblée nationale.
« La mobilisation et les grèves doivent s’amplifier. Le passage en force, avec l’utilisation du 49.3, doit trouver une réponse à la hauteur de ce mépris du peuple », a immédiatement réagi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
« Évidemment, il y aura de nouvelles mobilisations contre la réforme et contre le vice démocratique que constitue l’usage du 49.3, parce que la contestation est extrêmement forte. Le gouvernement ne peut pas ignorer les millions de personnes qui défilent depuis des mois contre ce texte », abonde son homologue de la CFDT, Laurent Berger. L’intersyndicale devait d’ailleurs trancher jeudi soir des futures modalités d’action, avec un durcissement possible du mouvement.
Le mouvement social galvanisé par le mépris gouvernementalÀ l’Assemblée nationale, les députés des quatre groupes de la Nupes, du groupe Liot et quelques élus LR doivent déposer une motion de censure commune contre le gouvernement qui sera sans doute portée par le député centriste Charles de Courson.
« Jamais un exécutif n’aura usé d’un tel entêtement pour l’obstruction démocratique »
« Jamais un exécutif n’aura usé d’un tel entêtement pour l’obstruction démocratique. Il méprise les salariés, les citoyens, les syndicats unis et même le Parlement. Il doit cesser de gouverner sans et contre le peuple », a dénoncé le chef de file des députés PCF, André Chassaigne.
« Le combat est loin d’être terminé. Nous sommes dans un basculement autoritaire du pouvoir. Mais aujourd’hui est le premier jour de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Il enfonce le pays tout entier dans une crise de régime, mais rien n’est fini. Nous appelons les députés à censurer ce gouvernement », insiste la présidente du groupe FI, Mathilde Panot. Cette motion de censure devrait être examinée lundi 20 mars. Le vote des députés LR, profondément divisés vis-à-vis de la réforme des retraites, sera déterminant.
Motion de censure transpartisane : les opposants LR auront la clé Mais les opposants ont une autre carte dans leur manche : celle du référendum d’initiative partagée (RIP), qui devait être déposée au plus tard ce vendredi matin, après un délai durant lequel les députés et sénateurs communistes, socialistes, écologistes et Liot sont parvenus à convaincre les élus insoumis de participer à cette aventure.
André Chassaigne: « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » « Le RIP oblige à supendre la réforme pendant neuf mois. Elle devient de fait inapplicable, le temps que nous réunissions 4,7 millions de signatures de citoyens pour exiger un référendum sur le texte. Nous avons donc toujours l’espoir de l’emporter », s’enthousiasme Fabien Roussel.
Le secrétaire national du PCF indique que « les syndicats sont prêts à ce que nous menions ensemble la bataille du RIP et la collecte des signatures. Nous allons lancer une formidable campagne à la fois pour nos retraites et pour notre démocratie. Il s’agit de rendre le pouvoir au peuple alors que nous sommes en pleine crise, avec un gouvernement qui n’est pas digne de notre République car il méprise les Français, les syndicats et bafoue le Parlement ».
Ce 49.3 apparaît comme la violence de trop, l’erreur finale d’une Macronie coupée du peuple
Pour beaucoup d’élus, ce 49.3 apparaît comme la violence de trop, l’erreur finale d’une Macronie coupée du peuple qui s’emploie à détruire à la fois notre contrat social et notre pacte républicain.
« Neuf actifs sur dix sont contre cette réforme. Il faut en prendre la mesure. 65 % des Français sont pour le retrait du texte. Mais le gouvernement passe en force. Nous avions une démocratie fragile, elle est désormais confisquée. À quel prix Emmanuel Macron fait-il cela ? C’est grave, nous arrivons à un point de cassure et de bascule », s’inquiète Sébastien Peytavie, député Génération.s.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
« Dire aux organisations syndicales que quoi que vous fassiez vous n’aurez rien, et se passer du Parlement qui représente les Français alors que ceux qui n’ont que leur travail pour vivre se révoltent, c’est laisser la place aux formes de mobilisation les plus désorganisées », prévient Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée.
« La Ve République n’est plus malade, elle est à l’agonie »
« La Ve République n’est plus malade, elle est à l’agonie. Le gouvernement, en écrasant tout sur son passage, a ouvert la boîte de Pandore alors que l’extrême droite est en embuscade », alerte Éliane Assassi. La présidente du groupe communiste au Sénat compte ainsi beaucoup sur le RIP pour « apporter à la colère politique et sociale un moyen d’expression concret, en lien avec le mouvement syndical ».
« Il s’agit de refuser le passage en force du gouvernement, et de répondre par la démocratie, par la proximité, par l’éducation populaire et par un sursaut citoyen de reconquête de la décision politique. On peut obtenir les 4,7 millions de signatures. On peut imposer un référendum », assure-t-elle.
Les parlementaires ont du reste d’autres cartes en main. « Nous utiliserons tous les outils à notre disposition, dont un recours devant le Conseil constitutionnel. Depuis le début de cette histoire, la Macronie a multiplié les entorses à la Constitution. Le recours à l’article 47.1 pour réformer les retraites est lui-même contestable, tout comme la sincérité du texte et les conditions de son examen », mesure Boris Vallaud.
Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »La partie est ainsi loin d’être terminée. Et les conséquences de ce 49.3 sont encore à venir. « J’ai un sentiment de gâchis : il fallait un vote pour que chacun prenne ses responsabilités, quitte à ce que la réforme soit rejetée. Le 49.3, c’est le scénario du pire. Quel signal on envoie ? » se lamente ainsi Christophe Blanchet, député Modem, preuve que même le camp présidentiel doute et se divise.
Élisabeth Borne a pour sa part indiqué qu’elle assumait d’être un « fusible » à la suite du recours à cette arme constitutionnelle. La veille, Emmanuel Macron avait menacé de dissoudre l’Assemblée en cas de rejet de la réforme.
« Je ne vois pas sur quoi les macronistes vont aller faire campagne s’il y a de nouvelles législatives. Ils vont nous dire qu’ils sont contre la retraite à 64 ans ? » relève Boris Vallaud. Le bras de fer, définitivement, ne fait que commencer. Et la lutte contre la réforme des retraites, pour nos conquis sociaux et pour notre démocratie, bien partie pour durer.
Réforme des retraitesÉlisabeth Bornearticle 49-3Intersyndicale L'Humanité
Au Parlement comme dans la rue, revivez la journée où le gouvernement a eu recours au 49.3 afin d'imposer sa réforme des retraites
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletAprès le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.
Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.
Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.
"La mobilisation doit se poursuivre et nous allons déposer et défendre un RIP (référendum d’initiative partagée) afin que cette réforme ne soit jamais mise en application" a annoncé Fabien Roussel, députée communiste du Nord.
Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite, défavorables à la réforme des retraites.
Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.
Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.
La mobilisation continue
Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.
Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.
Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"
L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".
Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.
Ce vendredi 17 mars, pendant environ une demi-heure, la circulation sur le périphérique parisien a été perturbée par des militants CGT à hauteur de la porte de Clignancourt.
Borne menacée
"Nous avons vocation à continuer de gouverner", a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, renouvelant sa "confiance" à la Première ministre Elisabeth Borne dont la position à Matignon semble menacée.
De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui porte ce texte prévoyant notamment un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, a refusé de présenter le recours au 49.3 comme "un échec". "Il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en oeuvre", a-t-il estimé.
"C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a réagi le député MoDem Erwan Balanant.
Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".
Avec Afp.
Réforme des retraites L'Humanité
VIDÉO. Réforme des retraites. Cheminots et paysans reprennent Versailles
ReportageRéforme des retraitesSamuel EyeneDes agriculteurs du Modef et de la Coordination paysanne, en lien avec la CGT cheminots, ont effectué une distribution de denrées alimentaires en soutien aux salariés en grève.
Matthieu Bolle-Reddat en a la gorge nouée. « C’est émouvant de voir tous ces dons et la fraternité des gens », confie le secrétaire général de la CGT des cheminots de Versailles. Il est vrai que la scène qui se joue sur la place de la gare de Versailles-Chantiers sort de l’ordinaire. En partenariat avec la CGT-cheminots de Versailles, les paysans du MODEF et de la Confédération Paysanne viennent distribuer des denrées alimentaires à une soixantaine de salariés en grève reconductible.
Énergéticiens, ouvriers, cheminots… reçoivent les victuailles les uns après les autres. Ce geste de solidarité marquant en cette huitième journée nationale de mobilisations contre la réforme des retraites est née d’une rencontre. « Quand le syndicat CGT des cheminots de Versailles nous a contactés pour nous proposer d’organiser une opération solidaire entre les salariés en grève et les paysans du MODEF, nous n’avons pas hésité, amorce Raymond Girardi, vice-président du Mouvement de défense des exploitants familiaux. C’est par la convergence des luttes que nous pouvons porter un coup à la réforme des retraites ». Accompagnés d’autres cultivateurs, l’agriculteur du Lot et Garonne a parcouru 700 kilomètres dans la nuit de mardi à mercredi pour concrétiser ce rapprochement.
Devant la gare de Versailles Chantier, les drapeaux flottent dans l’air. Rouges de la CGT, jaunes de la Confédération paysanne. Le lieu est symbolique. « Nous sommes ici à Versailles où les derniers Communards ont été suppliciés, rappelle Matthieu Bolle-Reddat. »C’est aussi ici que les paysans sont venus en 1789 brûler les demeures aristocrates« , ajoute-t-il. L’humeur est festive. Le soleil s’ajoute à la bonhommie des gens présents. Pour autant, l’ambiance demeure combattive. »Aujourd’hui, il y a un projet de contre-réforme et de recul social qui veut nous imposer de travailler plus longtemps« , cingle Sébastien Pigache, membre du bureau de la Confédération paysanne du Gers.
Témoins de cette convergence, Fabien Roussel, député PCF, résume: »C’est la plus belle union qui se produit ici, celle des paysans et des salariés, celle de l’union de la terre et du travail des industries. C’est la faucille et le marteau.« Venu aussi en soutien, Éric Coquerel, député LFI et président de la Commission des finances, souligne que tous les mouvements de lutte qui se sont déroulés jusqu’à maintenant sont positifs car ils ont montré que le syndicalisme dans ce pays est capable d’organiser une résistance majoritaire. »
Après la distribution des denrées, les manifestants et grévistes se dirigent dans les rues de Versailles. Des chants résonnent. « Paysans, unité, salariés », lancent Matthieu Roll-Beddat depuis le cortège de tête. « On reprend notre outil de travail », se réjouit l’un de ses collègues cheminots. L’étonnant cortège surgit devant le château de Versailles sous les paroles de l’Internationale:« Ouvriers, paysans, nous sommes le grand parti des travailleurs. »
Réforme des retraites L'Humanité
Creed/Rocky : Respectez la boxe ! POPulaire, la chronique pop de #Bolchegeek
BolchegeekCinémaBolchegeekPourquoi les films de boxe font-ils d'aussi bons films sociaux ? Alors que le 3ème film "Creed" vient de sortir, revenons sur cette saga entamée par Rocky en 1976 et ce qu'elle illustre des réalités sociales derrière le noble art. Le cinéma de sport populaire va-t-il faire son grand retour ?
Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !
RENDEZ-VOUS le 2e dimanche du mois à midi.
Une émission écrite et présentée par Benjamin Patinaud et KateImage : Le Fils de PubMontage : Ace ModeyMusique : 2080Générique : Copain du WebProduction : Kathleen BrunMiniature : Boidin
Nos autres chroniques vidéo
Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.
Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !
Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.
Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !
RENDEZ-VOUS le dernier dimanche du mois à midi.
C'est la chronique du service politique de l'Humanité.
Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.
RENDEZ-VOUS tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.
Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?
Nous vous proposons cette analyse en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.
Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :
- Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
- Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
Bolchegeekboxe L'Humanité
Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène
ReportageSolène CahonAlexia AvrilAlors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue.
Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent “tout aussi injuste et injustifié”.
Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier.
Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.
journée internationale des droits des femmes L'Humanité
Le mouvement social galvanisé par le mépris gouvernemental
ActuRéunies devant l’Assemblée nationale, les organisations syndicales ont appelé à poursuivre les manifestations et les grèves pour faire tomber le projet de réforme adopté.
Marie ToulgoatLes leaders des huit syndicats unis contre la réforme des retraites se souviendront longtemps de cet étonnant jeudi 16 mars. Arrivés dès midi devant l’Assemblée nationale pour exercer un dernier coup de pression sur un gouvernement qui disposait alors encore de toutes les cartes afin de faire voter sa réforme des retraites, ils se sont retrouvés en début de soirée au siège de la CGT à la tête d’un mouvement social galvanisé par le passage en force d’un exécutif soudainement affaibli.
L’adoption du texte porté par Élisabeth Borne est à ce point tronquée qu’elle n’a pas mis fin à la contestation. Loin de là, estime même Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : « En recourant au 49.3, le gouvernement fait la démonstration qu’il n’a pas de majorité pour approuver le report de deux ans de l’âge légal de départ en retraite. Le compromis politique a échoué. Ce sont les travailleurs qu’il faut écouter quand on prétend agir sur leur travail. »
49.3. Le bras d'honneur au peupleEn écho, la CGT soulignait dès le coup de force parlementaire que « c’est bien la lutte déterminée des travailleuses et travailleurs, de la jeunesse, dans le cadre d’une intersyndicale complète, qui conduit à cette impossibilité pour Élisabeth Borne d’obtenir une majorité pour sa contre-réforme des retraites ».
Rassemblements spontanés
Pour les organisations syndicales, le projet de réforme des retraites est désormais politiquement illégitime, en plus d’être largement contesté par la population. « Le 49.3 est un vice démocratique. Mais le gouvernement avait déjà déclenché auparavant le 47.1 (qui sert à limiter les débats parlementaires – NDLR) et utilisé un projet de loi rectificatif du financement de la Sécurité sociale, qui n’est pas le bon cavalier pour un projet de société majeur », rappelle Frédéric Souillot, de Force ouvrière.
Les heures qui viennent devraient donc voir une intensification des assemblées générales intersyndicales un peu partout en France en vue d’une relance des manifestations et des grèves, prévoit Philippe Martinez : « Le passage en force avec l’utilisation du 49.3 doit trouver une réponse à la hauteur de ce mépris du peuple. La mobilisation et les grèves doivent s’amplifier. »
Beaucoup n’ont d’ailleurs pas attendu leur signal pour continuer à s’opposer au recul de l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans. À Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, une cinquantaine de personnes ont par exemple investi matinalement les locaux de l’assurance-maladie. « La Sécurité sociale appartenait et était gérée par les travailleurs en 1945. Aujourd’hui, l’État a mis la main dessus et est en train de la démolir. Nous voulons reprendre la main sur ce qui est à nous », revendique sur place Christophe Couderc, de la CGT.
Les dockers et travailleurs portuaires de Saint-Nazaire, Brest, Le Havre et Calais ont poursuivi leur grève et le blocage des quais au cours d’un jeudi 16 mars qui avait été décrété « port mort » par la fédération CGT des ports et docks.
Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 marsLoin de calmer les ardeurs, le déclenchement du 49.3 a généré une vague de rassemblements spontanés, comme à Orléans, au Havre, à Lyon ou Toulouse. À Paris, un rendez-vous organisé par Solidaires, un temps interdit par la préfecture de police de Paris, s’est amplifié tout au long de l’après-midi sur la place de la Concorde, séparé de l’Assemblée nationale simplement par la Seine et un épais cordon policier. Réunissant plusieurs milliers de personnes, celui-ci s’est peu à peu mué en déambulation revendicative dans les rues de la capitale.
Répression antisyndicale
Face à une détermination des Français intacte, les organisations syndicales redoutent désormais que le pouvoir use de la violence pour faire taire le mouvement social et tourne la page du large désaveu de son texte. « Le gouvernement, de plus en plus, remet en cause le droit de grève. Au lieu d’écouter le peuple, ils utilisent la force », confirme Philippe Martinez.
« Nous avons le sentiment qu’il y a eu beaucoup de violence, beaucoup de répression ces derniers jours. On sent que le gouvernement veut sonner la fin du mouvement social », confie Murielle Guilbert, cosecrétaire générale de Solidaires.
Ce gant de fer n’a pas eu raison des nombreux piquets de grève tenus par les éboueurs comme les énergéticiens ou les raffineurs. « Le gouvernement espère peut-être une fin de partie, mais ce n’est pas ce qu’il va se passer », confirme Frédéric Souillot. Devant l’Assemblée nationale, puis dans la rue, tous ont en tête l’exemple de la mobilisation du contrat première embauche, en 2006. Le texte, pourtant adopté, avait été retiré devant l’ampleur des mobilisations populaires.
Réforme des retraitesAssemblée nationaleMobilisations retraitesarticle 49-3 L'Humanité
Des Américains qui luttent pour les retraites des Français
Un jour avecIls habitent en région parisienne et ont fait campagne pour Bernie Sanders en 2020, au sein du parti des Socialistes démocrates américains. En manifestation, ils alertent sur les dangers de la retraite par capitalisation.
Gaël De SantisSon blouson vert a l’allure de celui d’un joueur de base-ball états-unien. En réalité, Joey est un supporter du Red Star, club de football de Saint-Ouen, près de Paris. Ce professeur d’anglais en est, mercredi 15 mars, à sa cinquième manifestation contre la réforme des retraites.
Sa particularité : il est américain, comme une demi-douzaine de personnes autour venues dire « non à l’américanisation du système de retraite ». Tous sont membres parisiens des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), le parti de la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez.
« Le langage de Macron n’est pas très loin de celui de Reagan »
« Je suis venu montrer ma solidarité avec mes amis, mes collègues, indique Joey, 38 ans . Cette lutte est importante pour la France, mais aussi pour les syndicats et la gauche en Europe. » Lui et ses camarades ont un message. Lors de la Grande Dépression, après 1929, le New Deal de Franklin Delano Roosevelt a accouché de la Sécurité sociale.
« C’était très bien. Cela a été fait dès avant la guerre », rappelle Joey. Sauf que… « dans les années 1980, le président républicain Ronald Reagan a commencé à baisser les pensions, augmenter l’âge de départ en retraite ». En somme, il y a un air de déjà-vu : « Le langage d’Emmanuel Macron n’est pas très loin de celui de Reagan. »
Le groupe d’Américains se veut une passerelle entre la France et les États-Unis. Ils ont lancé un cri d’alarme sous forme de vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
« La retraite par capitalisation, basée sur la Bourse » : Des fois, on y gagne. Souvent on y perd
Lee, 36 ans, en est l’auteur. Il boit un verre de vin chaud servi dans une camionnette sur le parcours de la manifestation : tous les ans, il attend l’hiver pour déguster le breuvage. « Nous voulions expliquer le système américain. Il est moitié public, moitié privé, basé sur la Bourse », avance Lee.
D’un côté, il y a la retraite Sécu, très petite. De l’autre, « une retraite par capitalisation, basée sur la Bourse ». Des fois, on y gagne. Souvent on y perd.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
« Quand il y a une chute comme lors des crises de 2008 et 2020, on peut perdre beaucoup d’économies », selon Lee, qui dénonce réforme après réforme une machine infernale. « Dans les années 1980, il y a eu des petits mouvements pour rajouter deux ans, puis deux ans, puis plus, puis plus… À la fin, on a un système plus privé que public », s’emballe-t-il. Joey tranche : « Le plus important à retenir, c’est que cela commence et ne s’arrête jamais. »
Tous ont peu ou prou fait la campagne de Bernie Sanders en 2020
Dans la joyeuse bande, il y a aussi Wilson, 30 ans. Lui aussi est vêtu d’un blouson aux couleurs du Red Star. Joey lui a transmis la passion pour ce club aux supporters marqués à gauche. Il porte un tee-shirt « la France avec Bernie Sanders ».
Tous ont peu ou prou fait sa campagne en 2020. Depuis un café parisien, ils appelaient des listes de noms en Arizona ou dans l’Iowa pour convaincre de voter aux primaires pour le champion de la gauche. Le groupe DSA est né de cette expérience en 2020.
Wilson a commencé à s’engager lors de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016. Il est arrivé en France en 2015 comme assistant de langue. « Je voulais poursuivre mes études. Ce n’était pas possible aux États-Unis. La sélection est très dure, et se présente la question du financement. J’avais déjà 40 000 dollars (38 000 euros) de dettes. C’était inconcevable pour moi de doubler ma dette pour avoir un master. »
Il reste donc en France. Dans son entourage, tous n’ont pas de retraite, certains vivent dans la pauvreté. « Ça m’interpelle lors des réunions familiales », confie-t-il. Ses parents, qui « ont réussi à prendre leur retraite », se sont installés à Paris pour se rapprocher de leur fils. « Ils ont fait leur première manifestation samedi 11 mars, sourit-il. Ils étaient contents de cette bonne ambiance. »
Engagée pour un retour de l’État social aux États-Unis
Le groupe ne serait pas complet sans Sarah, 24 ans. Elle habite en France depuis l’âge de 5 ans. Elle a étudié aux États-Unis : « Je ne suis pas endettée : j’ai réussi à avoir une bourse. Tout le monde n’a pas cette chance », concède-t-elle. Franco-Américaine, elle vote des deux côtés de l’Atlantique.
À Boston, elle s’est ouverte à la vie militante américaine. « Là-bas, il y avait peu de manifestations », déplore-t-elle. Elle milite alors en ligne, notamment pour aider des femmes de certains États où l’avortement est quasi prohibé à aller dans un autre État.
Elle s’est engagée pour avoir une politique plus radicale que celle du Parti démocrate, pour un retour de l’État social. « Les États-Unis n’ont pas toujours fonctionné comme aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est dur. Mes amis disent toujours que “les Français se plaignent pour pas grand-chose”, raconte-t-elle. Mais si on ne se plaint pas, les choses vont changer, on risque d’avoir la même chose qu’aux États-Unis, voire pire. » La leçon de vie est entendue.
États-UnisRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars
- Elisabeth Borne a déclenché le 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, suscitant le tollé à gauche. Des motions de censure vont être déposées.
- Une manifestation s’est organisée place de la Concorde, aux abords de l’Assemblée, après l’annonce du recours au 49.3, prenant peu à peu de l’ampleur. D'autres rassemblements s'organisent dans plusieurs villes de France.
- L’intersyndicale, qui s’est réunie en urgence suite à l’utilisation du 49-3, appelle à des “rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars”. Elle estime que le passage en force de l’exécutif est “un véritable déni de démocratie” et exige le retrait de la réforme.
- La gauche devrait lancer une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) après l’examen de la réforme à l’Assemblée.
L'Humanité
Marie-Hélène Bourlard
Femme du jourPierre ChaillanEst-ce une mesure visant à faire un exemple ? La militante communiste, figure de la CGT du textile dans le Nord, engagée contre la réforme des retraites, a été placée en garde à vue pendant trois heures avant d’être libérée en début de soirée, ce mardi 14 mars. Un appel avait été lancé sur les réseaux, par les syndicats et le PCF, à un rassemblement devant le commissariat de Valenciennes pour exiger sa libération. L’ancienne ouvrière, désormais retraitée, intervenante dans le film Merci patron !, était candidate sur la liste du PCF aux élections européennes en 2019. Il lui serait reproché des « outrages » lors de l’évacuation, lundi, des salariés qui bloquaient le dépôt pétrolier d’Haulchin. « Merci de votre présence, les camarades ! » a-t-elle lancé à sa sortie de garde à vue, appelant à poursuivre de plus belle le mouvement.
Mobilisations retraitesfemme du jour L'Humanité
Aux quatre coins de France, dans la rue, pas de résignation contre la réforme
ActuDes milliers de personnes ont défilé, ce mercredi 15 mars, à travers la France, à la veille du vote du texte au Parlement. Si rien n’est encore joué, les manifestants sont déterminés à poursuivre la mobilisation.
Cécile Rousseau« Le fossoyeur des acquis sociaux ». Mercredi 15 mars, entre l’esplanade des Invalides et la place d’Italie à Paris, ils étaient nombreux, 450 000 selon la CGT, mais aussi 160 000 à Marseille, 50 000 à Bordeaux, 20 000 à Rodez, ou encore 10 000 à Pau et Bayonne, pour dénoncer, sur tous les tons, le passage en force d’Emmanuel Macron.
À la veille du vote de la réforme des retraites au Parlement, la pression est maximale pour la majorité, et les manifestants, déterminés. Fatiha Hiraki, secrétaire de l’Unsa commerces et services, est remontée : « Cette huitième journée est l’une des plus importantes depuis le début. Si le texte passe jeudi, on va être obligés de durcir le mouvement. Si on ne le fait pas, ça revient à se demander à quoi servent les syndicats. Il faut absolument que l’on fasse respecter le droit. En ce qui me concerne, après vingt-cinq années dans la grande distribution, je ne peux même plus soulever un carton. Dans le commerce, où il y a beaucoup de femmes à temps partiel, travailler jusqu’à 64 ans est juste impossible. »
Multiplication des formes de contestation
Si les grévistes sont moins nombreux que le 7 mars, la multiplication des formes de contestation, du mouvement des éboueurs qui tient bon malgré les menaces de réquisitions aux actions contre les permanences des députés macronistes et de droite, incite à continuer le combat.
« On voit qu’il se passe aussi plein de choses dans l’énergie, que ça bouge en France, notamment dans les petites villes, ça me donne de l’espoir », explique Nadège Devinat, cosecrétaire CGT de la Direction spécialisée de contrôle fiscal (Dircofi) d’Île-de-France.
Dans son service, elle imagine combien ces sommes soustraites à l’impôt pourraient servir à financer le système de retraite. « On sait que les moyens peuvent être là » , tranche-t-elle avant de rappeler que des « réformes, comme le CPE en 2006, avaient été votées par l’Assemblée et, ensuite, ne sont pas rentrées en application ».
« On ne va pas s’arrêter là »
Le mot « résignation » n’est effectivement pas à l’ordre du jour. D’après un sondage Elabe pour BFMTV, 62 % des Français souhaitent que la mobilisation continue, même si le texte est voté. Pour les 82 salariés de l’incinérateur Syctom d’Issy-les-Moulineaux, grévistes à 95 % depuis plus d’une semaine, le cap ne change pas.
« Des éboueurs, des chômeurs, des instituteurs, des étudiants viennent nous aider au piquet, égrène Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT. On est fatigués, mais on maintient la pression. Comme plus rien ne rentre chez nous et sur le site d’Ivry-sur-Seine, le centre de stockage qui accueille nos déchets commence à être plein… »
Alors que les huit leaders syndicaux ont déjà appelé à se rassembler devant l’Assemblée nationale ce jeudi, les manifestants sont tous prêts à hausser le ton. Dominique Cousseau, facteur et représentant CFDT dans le Val-d’Oise, est choqué par le passage en force de l’exécutif. « Nous les “orange”, on essaie d’être modérés. Mais nous avons un mandat des salariés qui refusent de travailler plus longtemps, donc on ne va pas s’arrêter là. À La Poste, nous comptons beaucoup d’ouvriers qui bossent de nuit, des métiers manuels… Ce qui se passe quand les gens ne sont pas entendus, c’est soit le découragement, soit l’affrontement. On n’a pas envie d’en arriver là, mais il faut aussi se faire respecter ! On tient mieux notre rôle de représentants du personnel que les députés macronistes, celui d’élus du peuple, ce sont des Playmobil juste bon à faire ce qu’on leur dit. »
« Je suis prête à mettre le feu »
De son côté, Paula, aide-soignante depuis trente ans à l’hôpital de Gonnesse (Val-d’Oise), est à deux doigts de l’explosion : « Je veux absolument partir à 62 ans, ce qui est déjà tard quand on porte des patients tous les jours. Il y a encore du monde dans la rue, il faut que d’autres nous rejoignent. Je suis prête à mettre le feu, surtout si le texte passe par le 49.3. Le fait de ne pas être écoutée me rend folle. »
Avant d’ajouter, plus pragmatique : « Je trouverais intéressant que soit mis en place le référendum d’initiative partagée proposé par les syndicats, la balle est dans le camp du gouvernement. »
Aux quatre coins de France, la rue mobilisée :
Réforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
Saint-Laurent Des drapeaux rouges au pied de la centrale
ReportageEn débrayage depuis le 7 mars, les énergéticiens du site nucléaire ont animé leur piquet de grève très tôt ce mercredi matin, avant d’aller manifester à Blois.
Naïm SakhiSaint-Laurent (Loir-et-Cher), envoyé spécial.
Il est à peine cinq heures du matin. Pourtant, près de 500 personnes sont déjà à pied d’œuvre, à quelques mètres des deux tours de la centrale de Saint-Laurent. Pour ces salariés énergéticiens en grève, l’heure est à un barrage filtrant aux portes du site nucléaire. À raison d’une entrée par minute, sauf pour les activités d’astreinte ou de sûreté et de sécurité nucléaires. « L’objectif est bien de ralentir les accès au site des agents EDF mais aussi des sous-traitants et donc de désorganiser le travail », explique Anthony Lavrador, secrétaire général du syndicat CGT.
Au neuvième jour de débrayage, les agents sont fidèles au piquet de grève. Ensuite, la fin de matinée venant, ils se rendront à Blois pour grossir les rangs du cortège interprofessionnel et intersyndical en cette huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pour l’heure, dans la foule filtrée à l’entrée de la centrale, Gérald attend son tour. Ce manager à EDF, qui ne s’est pas mis en grève car il n’est pas sûr « qu’on ait d’autre choix que de travailler deux ans de plus », explique « comprendre la contestation et respecter le mouvement social ».
Une arme pour casser la grève
Près de la sono, Pascal Rat est plus affirmatif : « Si on nous retire notre statut, ce sera à terme la fin des activités sociales. » Le militant cégétiste, venu prêter main-forte depuis la centrale de Dampierre-en-Burly, complète : « Faute de cotisations suffisantes, notre régime de retraite des industries électriques et gazières va s’écrouler et entraînera avec lui celui de la complémentaire santé et des œuvres sociales. » Pour ce technicien d’exploitation, « avec la suppression des régimes spéciaux, le patronat cherche à abattre un symbole : celui de la gestion pérenne et paritaire des retraites par les organisations syndicales. »
Présent ce mercredi à Saint-Laurent, Sébastien Menesplier, le secrétaire général de la CGT mines et énergies, encourage les troupes : « Le gouvernement est inquiet car il n’a pour l’heure pas de majorité. Nous avons quelques heures devant nous pour faire plier l’exécutif, en faisant pression sur l’économie du pays et des entreprises. » Le risque d’une réquisition des personnels par la direction du site ou par le gouvernement plane pourtant. « C’est une possibilité, dans le cas où le réseau deviendrait trop tendu. Cela a toujours été une arme pour casser la grève. On s’y attend, malheureusement », reconnaît le responsable de la CGT énergie. Qui envisage deux scénarios : « Si réquisition il y a, il faudra trouver les agents prêts à travailler. Alors oui, ceux-ci se rendront sur les sites. Pas pour travailler d’arrache-pied. Mais réquisition il n’y aura pas si nous gagnons le retrait du projet de réforme ! »
Réforme des retraitesMobilisations retraitescentrales nucléairesfnme-cgt L'Humanité
La rue appelle le gouvernement à un sursaut démocratique
ActuLa réforme des retraites a été adoptée en commission mixte paritaire alors que des centaines de milliers de manifestants ont défilé contre, mercredi 15 mars. Elle doit désormais être examinée au Sénat, puis à l’Assemblée, ce jeudi. Avec un 49.3 au bout ?
Cyprien CaddeoImpossible d’ignorer un tel contraste. D’un côté, des centaines de milliers de personnes, à Paris et en province, à nouveau mobilisées pour dire leur refus catégorique et inchangé de la réforme des retraites. De l’autre, quatorze parlementaires, dont dix de droite déjà d’accord entre eux, fignolant le texte envers et contre tout le monde dans le huis clos feutré de l’Assemblée nationale.
Plongée dans le bocal de la CMPD’un côté, la rue qui conjure de respecter la démocratie et l’opinion majoritaire. De l’autre, une minorité pro-réforme persuadée d’avoir la Constitution de son côté.
La commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, mercredi 15 mars, a donc été conclusive. Macronistes et LR se sont mis d’accord sur une version commune du texte qui comprend, entre autres, le recul de l’âge de la retraite à 64 ans.
Hasard des tempos, le fameux article a été adopté à 14 h 30, quelques minutes après que le cortège parisien s’est élancé de la place des Invalides, située à quelques pas de l’Assemblée nationale. Difficile d’échapper, depuis le Palais Bourbon, aux clameurs de la rue.
« C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette »
La CMP, certes prévue dans les textes de loi pour éviter une interminable navette entre Assemblée et Sénat, passe mal auprès des syndicats, qui y voient le signe d’un « déni démocratique » de plus et ont appelé à battre le pavé le même jour.
15 mars. Les syndicats font monter la pression populaire« J’ai cru comprendre qu’il y a eu beaucoup de discussions secrètes avant la CMP, rumine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette. » Ce, alors que les négociations syndicales, elles, ont été abandonnées par le gouvernement, Emmanuel Macron ayant même refusé de rencontrer l’intersyndicale.
Il faut que les députés comprennent que ça va laisser des traces. On se souviendra du vote de chaque député, de ceux qui devaient nous représenter et nous ont trahis.» Nadège, ex-institutrice, dans le cortège
Dans les cortèges, le sentiment d’une atteinte profonde à la démocratie revient souvent. Nadège, ex-institutrice, exprime sa colère : « Il faut que les députés comprennent que ça va laisser des traces. On se souviendra du vote de chaque député, de ceux qui devaient nous représenter et nous ont trahis. Ceux-là ne seront même plus députés à mes yeux ! »
« C’est un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français »
Yannick, badge CGT épinglé au blouson, dit ne rien attendre des macronistes : « Ce sont des Playmobil, ils ne comprennent rien à la démocratie, que le rapport de force. Alors on ne lâchera rien jusqu’au retrait de la loi, qu’elle soit votée ou non, demain. »
Minoritaire en CMP, la gauche a cherché à redonner de la voix dans les manifestations. Le député insoumis Ugo Bernalicis dénonce une négociation « derrière les murs » : « L’Assemblée a été pensée pour que le peuple gouverne par le peuple et pour le peuple. On en est loin, il y a un mépris incroyable vis-à-vis des Français. » « Dans quel état vont-ils laisser le pays ? » s’inquiète son collègue de la Nupes, le député Génération.s Sébastien Peytavie .
« Dix parlementaires se sont arrangés entre eux. C’est un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français », a également fustigé le communiste Fabien Roussel, estimant que « la brutalité est du côté du président », tandis que « le peuple qui manifeste est légitime ».
Dix parlementaires se sont arrangés entre eux sur la réforme des retraites.
C’est un vol, un vol de temps de vie, à huis clos, dans dos des Français.
La brutalite est du coté du Président.
La bienveillance est du notre.
Le peuple qui manifeste est legitime. pic.twitter.com/OvBLwOqCds
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 15, 2023
Le 49.3, scénario du « pire »
La suite de l’histoire s’écrit donc ce jeudi 16 mars. La loi doit être votée en termes identiques dans les deux chambres. D’abord au Sénat, où les explications de vote commenceront à 9 heures, puis à l’Assemblée nationale, à partir de 15 heures. C’est vers le Palais Bourbon que tous les regards sont déjà tournés.
Vote ou 49.3 : semaine à risques au ParlementPour l’heure, le gouvernement n’est pas encore certain d’y avoir la majorité pour voter le projet de loi, même avec une CMP conclusive. « Les députés qui sont les représentants des citoyens ne peuvent pas rester sourds aux millions de voix qui s’expriment depuis deux mois. Par leur vote, ils peuvent montrer qu’ils sont à l’écoute », appelle le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
« Chacun peut mettre son député face à ses responsabilités, abonde Laurent Escure, numéro un de l’Unsa. Vous êtes contre ou avec les salariés et les citoyens de ce pays ? » À Matignon, depuis plusieurs jours, on compte et recompte les députés acquis à la cause, heure par heure. Certains élus LR sont toujours opposés à la réforme, auxquels il faut ajouter deux ou trois éventuels frondeurs macronistes.
Suffisamment pour faire tomber le projet de loi ? Difficile à dire, mais la marge est assez étroite pour que l’hypothèse d’un 49.3 soit évoquée, côté exécutif, pour s’éviter l’humiliation d’une défaite lors d’un scrutin public.
Une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a certes juré que la question n’avait pas été abordée en Conseil des ministres, le 15 mars, mais le même avait rappelé deux jours plus tôt, au cas où, que le 49.3 est un « outil constitutionnel » tout à fait légal.
L’emploi de l’article controversé de la Constitution serait une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais : détournement de procédure avec l’article 47.1, débats réduits dans le temps avec le PLFRSS, vote bloqué au Sénat (article 44.3), limitation des prises de parole (article 38 du règlement sénatorial)…
« Même un vote emporté de justesse ne résoudrait pas la crise démocratique, le décrochage démocratique des institutions éclate d’évidence », tacle Bernard Thibault, ex-numéro un de la CGT. Dans ce contexte, le 49.3 serait le scénario du « pire », selon Philippe Martinez. « Cela provoquerait une immense colère », avertit Laurent Berger.
Dans tous les cas, l’exécutif s’exposerait à une motion de censure possiblement transpartisane. Ce sera cette fois à l’opposition de tenir une feuille de calcul pour voir si elle a la capacité à faire tomber le gouvernement, sachant qu’il y a peu de chance que LR (62 députés) la vote. Le président du groupe, Olivier Marleix, a menacé d’exclusion quiconque signerait une motion de censure issue d’un autre groupe.
Le gouvernement pourrait donc faire l’affront inique d’un nouveau 49.3. Ce serait rester sourd au front majoritaire d’opposition, prendre le risque de disloquer davantage le pays et ignorer le message d’alerte lancé dans les cortèges : « Ressaisissez-vous et renoncez. »
Réforme des retraitesAssemblée nationaleCommission mixte paritaireMobilisations retraites L'Humanité
Direct retraites : un texte validé à huis clos à l'Assemblée et soumis au vote ce jeudi, 1,5 million de manifestants en France
- Huitième journée nationale de mobilisations contre la réforme des retraites, tandis que s'est tenue à l'Assemblée nationale la commission mixte paritaire (CMP), l'instance où quelques députés et sénateurs se sont mis d'accord sur le texte de la réforme des retraites.
- La CMP est conclusive, ce qui veut dire que le texte sera soumis au vote du Parlement ce jeudi. Au Sénat le matin, à l'Assemblée l'après-midi. En coulisses, la Macronie tient les comptes : 181 députés voteraient pour le texte, 176 contre.
Lire notre analyse : le Parlement sous surveillance populaire.
Pour interpeller votre député.
- Retrouvez ici les indiscrétions sur cette CMP non publique, notre décryptage point par point des articles adoptés et les faits marquants de cette 8e journée de mobilisation.
L'Humanité
Spectre(s)
ChroniqueL’époque fait du « marxisme » sans le savoir.
Jean-Emmanuel DucoinHorizon « L’histoire ne fait rien, c’est l’homme, réel et vivant, qui fait tout », disait Karl Marx. Cent quarante ans après sa disparition, le 14 mars 1883, l’auteur du Capital et du Manifeste du Parti communiste continue de nous inciter à penser que la pertinence d’un choix politique est fonction des échelles d’observation. D’autant qu’il ajoutait : « Les hommes font l’histoire, mais ils ne connaissent pas l’histoire qu’ils font. » Dans cette formule rebattue et souvent disputée, la seconde proposition valide la première. Le « mais » doit en effet se lire comme un « parce que », dans la mesure où aucun homme ne se mêlerait de « faire l’histoire » s’il savait à l’avance laquelle. Tout combat s’écrit pas à pas, dans la multitude et la complexité collective. Car si nul ne progresse innocemment, le regard toujours plus ou moins braqué sur l’horizon, toute prescience nous dégoûterait du moindre engagement, sachant que Marx lui-même assurait que « l’humanité ne se pose que les problèmes qu’elle peut résoudre ».
Philosophe Vaste question, non ? Qui renvoie directement à une autre phrase en forme d’injonction qui bouscula le xixe siècle : « Jusqu’à présent, les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer. » Beaucoup oublient par ailleurs que Marx, philosophe jusqu’au bout de l’âme, élabora aussi un travail d’historien politique moins déterministe qu’on ne le dit parfois. Puisons dans ses grands textes historiques, portant par exemple sur le déroulement de la révolution de 1848, Les Luttes de classes en France, le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Tous montrent que l’événement révolutionnaire ou prérévolutionnaire relève plus de la contingence que de la nécessité historique. L’actualité de notre « ici et maintenant » en témoigne parfois cruellement : chaque évolution possède son propre rythme, sa propre logique. Certains épisodes peuvent déclencher ou accélérer les confrontations sociales (et politiques). Quelquefois, des incidents, en apparence absolument mineurs, provoquent des événements considérables. Même si, la plupart du temps, l’historien constate que les conditions étaient réunies, rien, jamais, n’oblige à penser qu’un basculement de l’Histoire se produise nécessairement.
Retour Un spectre hante encore l’Europe, donc l’humanité tout entière : le spectre de Marx ! Le temps est désormais loin où une presse tapageuse annonçait triomphalement sa mort. Maladroitement, les dominants exprimaient ainsi à la fois le soulagement de sa disparition et la crainte qu’il ne revienne. Depuis plus de vingt ans, ce retour redouté n’est plus à démontrer. Le magazine Time le célébra par ces mots : « Cette tour immense dominant les autres dans le brouillard ». « Marx avait-il raison ? » titrait récemment Der Spiegel, comme en écho à des manifestants de Wall Street qui, répondant à l’interrogation, crièrent : « Marx avait raison ! » Pour la génération du bloc-noteur, le come-back survint assez tardivement, bien après l’un des plus fabuleux livres de Jacques Derrida, Spectres de Marx, publié en 1993, qui constitua à l’époque une onde de choc, une évidence, pour ne pas dire une espèce de révélation en tant que rappel à l’ordre, afin de nous sortir d’un début de sommeil – qui aurait manqué de nous endormir collectivement. « Qu’ils le veuillent ou non, le sachent ou non, tous les hommes sur la Terre entière sont dans une certaine mesure les héritiers de Marx », écrivait Derrida. Et Fernand Braudel rappelait à quel point l’esprit du temps et son vocabulaire étaient imprégnés de ses idées. Aussi nombreux que tardifs, les hommages restent néanmoins – dans leur masse – réductibles à une banalisation médiatique, rendant inoffensif ou domesticable celui qui voulut « semer des dragons ». Beaucoup s’y sont essayés, avant d’échouer lamentablement dans leur tentative de neutraliser l’injonction révolutionnaire. Car, dans les chaos du xxie siècle, l’époque ferait du « marxisme » sans le savoir. Résumons : le Capital fut jadis écrit pour détruire le capitalisme. Cet instrument de lutte (des classes) est plus vivant que jamais.
Karl MarxLe bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinMarxismePhilosophie L'Humanité
Les origines
ChroniqueCynthia FleuryFreud rappelle que, dans l’appareil psychique, rien ne se détruit jamais, tout est conservé d’une façon quelconque.
La question de l’origine passionne toutes les disciplines scientifiques, de l’astrophysique à la génétique, en passant par les sciences sociales et humaines, sans oublier la psychanalyse et la géopolitique. Le Congrès américain vient ainsi de voter la déclassification des renseignements sur l’origine de la pandémie de Covid, en vue d’étudier les liens potentiels entre l’Institut de virologie de Wuhan et l’origine du coronavirus.
Mais revenons à la définition plus symbolique et psychologique de l’origine : François Ansermet, pédopsychiatre, lui consacre une étude dans l’Origine à venir (Odile Jacob, 2023). « L’origine, plutôt que de la mettre au commencement, il faut la situer au présent, en ce point d’intervalle entre ce qui était et ce qui sera, dans l’entre-deux du temps. » En somme, impossible de penser l’origine comme une notion fixe, elle s’élabore en s’entrelaçant avec la notion de « devenir ». Dans Malaise dans la civilisation, Freud rappelle que, dans l’appareil psychique, rien ne se détruit jamais, tout est conservé d’une façon quelconque, ce qui fait de l’analyste et de l’analysant deux sortes d’archéologues. Tout est à disposition, mais inaccessible. « L’inscrit inaccessible : serait-ce là notre origine ? » demande Ansermet. Car, bien sûr, ceux qui pensent que l’origine se réduit au biologique ne sont pas près de connaître le repos. Les biotechnologies introduisent l’illusion de pouvoir maîtriser l’origine : séquençage du génome, conception médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, diagnostic préconceptionnel, utilisation des ciseaux génétiques Crispr-CAS9… mais rien ne changera la loi de la vie et du réel : l’enfant sera toujours autre que sa version programmée.
Dès lors, l’origine n’est pas seulement derrière soi, assimilable à la naissance, elle « tourbillonne », « autour de ce qui est en train de naître en soi », comme l’enseigne Rilke : « Nous naissons, pour ainsi dire, provisoirement quelque part ; c’est peu à peu que nous composons, en nous, le lieu de notre origine pour y naître après coup et chaque jour plus définitivement. » Telle est la découverte de la clinique psychanalytique : ne pas enfermer le sujet dans les pièges de la causalité et du déterminisme, réinventer l’alliance de l’origine et du devenir.
D’où viendront les enfants qu’on fera demain ? D’un homme et d’une femme ? D’un couple de femmes ou d’une femme seule avec don de sperme ? D’un couple d’hommes avec don d’ovocytes et une gestation pour autrui ? D’un couple transgenre ? Cinq personnes peuvent être engagées dans la conception d’un enfant. De quoi raconter de merveilleux récits des origines… et poursuivre la grande histoire des névroses familiales.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
La démocratie s’écrit au pluriel !
ChroniquePhilippe RioÀ cette heure, le visage de notre pays, c’est celui d’une démocratie sociale piétinée par un président de la République qui resta jusqu’au bout droit dans ses bottes et sourd face au rejet massif et historique de sa réforme des retraites. Cette victoire à la Pyrrhus qui s’annonce, avec bras d’honneur à la mobilisation sociale et vice démocratique au Parlement, laissera des plaies sur ce visage abîmé de la démocratie et sera peut-être aussi la défaite de demain du pouvoir. Dans cette bataille sociale, notre camp a gagné la bataille de l’opinion dès les premiers rounds et celle de la mobilisation massive du peuple. Mais aussi de la responsabilité, par l’infinie dignité avec laquelle nous marchons par millions dans les rues pour refuser le projet de société du gouvernement qui refuse l’impôt sur les profits pour lui préférer un impôt sur nos vies. Une bataille des retraites encore gagnable puisque pourrait s’engager une campagne populaire réunissant 4,9 millions de signataires et permettant au peuple de mettre un pied dans la porte avec un référendum d’initiative partagée. Comme un pied de nez aux institutions de la V e République, faisant sauter le verrou d’un pouvoir descendant !
Le référendum : l’autre cartouche contre la réforme des retraitesComme l’indiquait, le 12 mars, le Journal du dimanche, la réforme des retraites semble déjà dans le rétroviseur du gouvernement qui accélère vers son prochain virage : affaiblir la démocratie locale avec sa réforme territoriale. Au programme : suppression de la fonction de premier ministre, réduction de la taille des régions et la vieille lune de la fonte des mandats de conseiller régional et de conseiller départemental en un seul. Une création d’un conseiller territorial sur lequel se sont cassés les dents Nicolas Sarkozy et François Hollande, en déployant des arguments commerciaux qui ressemblent à du 2 en 1. Comme si, moins d’élus, c’était plus de démocratie. Dans le jargon libéral, on appelle cela gagner ses galons de réformateur, mais, sur le terrain, on appelle cela dépecer notre démocratie locale.
Là aussi, rien n’est joué. Les élections sénatoriales du mois de septembre devront permettre de réaffirmer haut et fort la défense de nos territoires et des élus locaux que le président de la République avait appelés à la rescousse, lors de ce coup de fièvre démocratique que fut la crise des gilets jaunes. La démocratie sociale et la démocratie territoriale sont des piliers fondamentaux de notre République. Et les élus locaux et les millions de manifestants n’ont pas fini de marcher main dans la main pour le rappeler au président de la République.
Réforme des retraites L'Humanité
Bloquer la contre-révolution sociale
ChroniquePatrick Le HyaricLa décision du président de la République d’amplifier la contre-révolution sociale avec la loi des 64 ans porte la crise politique et démocratique à son paroxysme. Il ne peut en être autrement tant l’ensemble des effets de sa politique est désormais rejeté. Mais, face à l’immense majorité des citoyens et la quasi-totalité des actifs, ce pouvoir isolé se coalisant avec les dirigeants de la droite utilise tous les artifices réglementaires des assemblées parlementaires et de la Constitution après avoir inséré cette loi dans un projet de rectification du budget de la sécurité sociale. Face à une offensive aussi décomplexée contre la majorité du pays, on se demande légitimement dans quelle mesure une modification du régime n’est pas en cours. C’est la manifestation de la faiblesse du pouvoir au point qu’une partie de la bourgeoisie s’interroge, hésite sur les risques que font encourir les méthodes du pouvoir.
Le puissant rejet populaire de cette loi confirme l’étroitesse de sa base sociale qui s’est manifestée lors des élections présidentielles et législatives. À l’élection présidentielle M. Macron n’a rassemblé qu’à peine 20 % des inscrits et n’a été finalement élu que pour faire barrage à l’extrême droite. Puis aux législatives, les électeurs lui ont refusé une majorité parlementaire. Et, le président du groupe « Les républicains » au Sénat, M. Retailleau a pu conclure les débats dans cette enceinte en s’écriant : « C’est notre loi », après avoir voté un texte auquel le gouvernement a ajouté en catimini, dans la navette parlementaire, un alinéa dit « 1bis » qui ouvre bien la voie au retour à un système de retraites par points et à la capitalisation. Autrement dit, un parti qui n’a obtenu que moins de 5 % des voix à l’élection présidentielle fait la loi dans une assemblée qui n’est élue qu’au second degré. Ces coups de force sont révélateurs de l’empressement du capital à voir satisfait ses exigences par un personnel politique refusant tout débat, toutes contradictions, n’hésitant même pas à reconnaître qu’il est ultra-minoritaire dans le pays. Aucun argument de justice et de nécessité n’a pu justifier cette loi, réussissant à fédérer tous les syndicats contre elle. Au contraire un déluge de mensonges et de provocations a été déversé dans l’espace public avant qu’il ne soit retourné à l’envoyeur. Et n’oublions rien des brevets de respectabilité décernés à l’extrême droite. Celle-ci a fait sa part du travail en insultant en permanence les organisations syndicales. Une nouvelle fois, le Rassemblement national joue son rôle de béquille du capital et de roue de secours du système. Il le fait dans un nouveau contexte où tout est fait pour le rendre présentable, raisonnable comme l’expliquent des perroquets télévisuels. Bref, des cercles importants de la bourgeoisie l’envisagent désormais comme un recours et un barrage contre l’alternative démocratique et progressiste.
Il ne reste plus aujourd’hui qu’un seul moyen de sortir de l’ornière autoritaire dans lequel les fondés de pouvoir du capital ont plongé le pays : le lancement d’un grand débat démocratique portant sur le travail, la vie au travail, son utilité et son sens à l’heure des urgences climatiques et sanitaires, et un référendum sur le projet de loi gouvernemental. Le refuser démasquerait encore plus le visage antidémocratique et antisocial du locataire de L’Élysée. Celles et ceux qui refusent cette loi n’ont aucune raison de céder. La profonde nature de classe de la contre-réforme pour pressurer encore plus le salariat et sans cesse réduire l’État social pour transférer toujours plus de richesses vers le capital privé, ne doit pas être perdue de vue. Le recul de l’âge de départ en retraite vise à exploiter encore plus et plus longtemps les travailleurs et à ouvrir la voie à l’accès à la fin d’activité au travail sans pension complète dans le but de favoriser les retraites complémentaires c’est-à-dire les retraites par capitalisation et d’éteindre ainsi le conquis communiste de la libération de la retraite par répartition et dégager le chemin, d’un démantèlement de la Sécurité sociale. L’acharnement des macronistes et de la droite coalisées est tout autant motivé par la réponse aux marchés financiers qui font monter les taux d’intérêt et renchérir donc le service de la dette Française. Autrement dit les représentants de la haute bourgeoisie laminent les conquis sociaux pour pouvoir verser au bas mot 20 à 30 milliards supplémentaires aux institutions financières à cause de la décision de la banque centrale européenne d’augmenter les taux d’intérêt des prêts que lève l’État.
Le capitalisme mondialisé financiarisé, aux prises avec ses immenses contradictions, a un besoin urgent d’amplifier la contre-révolution sociale et politique générale en cours. La loi des 64 ans en est l’une des briques s’ajoutant aux lois Travail et Pacte, à l’affaiblissement de l’assurance chômage, à la protection des firmes capitalistes jusqu’à octroyer aux citoyens en difficulté de maigres primes sur fonds public, afin de permettre aux grandes entreprises de ne pas augmenter les salaires. Pire, dans le cas des carburants, il s’agit d’une subvention déguisée aux majors du pétrole. Il en va de même avec le chèque alimentaire, si ne sont pas mises à contribution les centrales d’achat et les multinationales de la transformation agroalimentaire.
Plus le pouvoir se plie aux exigences du capital, plus il exacerbe la lutte contre les classes travailleuses. Pour parvenir à leurs fins, les mandataires de l’oligarchie capitaliste procèdent donc par coups de force. Voilà qui ne peut qu’élargir les fractures sociales et démocratiques et amplifier la crise politique, au point que les élites dirigeantes, utilisant la Constitution et le règlement des assemblées comme des boucliers, subissent une crise de légitimité de plus en plus profonde qui atteint désormais les institutions elles-mêmes. Le pouvoir exorbitant du Président de la République, initiateur de la loi des 64 ans, est contesté parce qu’il est en décalage total avec l’élévation des exigences démocratique. D’autant que le présidentialisme ne fonctionne que dans un sens. On a vu comment le pouvoir a été pris à son propre piège quand l’intersyndicale a demandé par écrit au Président de la République d’être reçu pour débattre avec lui. M. Macron a agi à la manière que Ponce Pilate, s’en lavant les mains, renvoyant les débats à son gouvernement. Ce même gouvernement qui n’a cessé de mentir, de chercher des alliances avec la droite et de procéder par coup de force et qui, une fois ses basses œuvres accomplies, sera renvoyé par le prince.
Le quatuor chargé de promouvoir et de défendre cette loi -la Première ministre, le ministre du Travail, le porte-parole du gouvernement et le ministre des comptes publics- toutes et tous issus du Parti socialiste, ne semble avoir aucune honte à écouter Retailleau et Ciotti s’écrier : « C’est notre loi ». Il était aussi instructif que stupéfiant et piquant d’entendre un député socialiste poser au ministre du travail la même question que celui-ci posa à M. Woerth en 2010 pour s’insurger contre le recul de l’âge de la retraite à 62 ans. Treize années se sont écoulées et les voici dans la même coalition contre les travailleurs pour porter l’âge de la retraite à 64 ans. Voilà les ingrédients d’un fumier en décomposition avancée sur lequel peut se développer le pire si l’unité syndicale et l’unité de la gauche ne font pas ensemble rempart tout en aidant nos concitoyens à défricher un débouché politique progressiste. Tel va être le choix : se laisser glisser dans le schéma nauséeux qui affecte désormais tous les pays occidentaux, où trouver les voies nouvelles pour une transformation sociale et écologique progressiste de la société, en puisant dans l’histoire française du mouvement ouvrier et les aspirations des mobilisations actuelles.
Le grand saut démocratique à accomplir vise à la fois à porter une Nouvelle République sociale et démocratique et de rendre les travailleurs souverains sur leur travail et la production. Un nouvel âge de la démocratie va de pair avec le progrès social. Il va aussi de pair avec la transformation écologique de nos systèmes de production. Il n’y a pas de sécurité humaine sans porter ce triptyque : révolution sociale, révolution démocratique, révolution écologique. Le puissant rejet de la contre-réforme des retraites prend sa source dans des décennies d’adaptation de la France au capitalisme financier mondialisé. Une adaptation qui s’est traduite par le transfert de plus en plus de richesses du travail vers le capital, la privatisation, la marchandisation et la mise en concurrence des travailleurs, des territoires et des pays, l’entrée en application des traités européens et des traités de libre-échange visant la libre circulation du capital et des marchandises. Cette logique portant en elle toutes les insécurités, toutes les précarités, nourrissant une spirale d’aggravation des inégalités.
Or il n’y a pas de majorité populaire en France pour un tel programme. Une autre voie que celle du service au capital existe avec l’augmentation des salaires, la création et la sécurisation des emplois, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, la mise à contribution des revenus financiers du capital. Deux choix s’affrontent. Des choix de civilisation. C’est l’une des raisons pour lesquelles le combat pour empêcher le recul de l’âge de départ en retraite devient un combat politique majeur. Il concentre en son sein toutes les souffrances des classes populaires. Et son injustice saute aux yeux : les milliardaires accumulent toujours plus de milliards et les profits sont au zénith quand les foyers populaires sont contraints aux privations et que les guerres et les bouleversements climatiques ajoutent une insécurité terrible aux insécurités de l’emploi et de revenu ou celle concernant l’avenir des enfants ou petits-enfants. Ce n’est pas la destruction de la Sécurité sociale qui doit être mise à l’ordre du jour, mais au contraire un projet neuf permettant d’assurer une sécurité de vie pour chacune et chacun. Celle-ci doit se combiner avec un grand projet de sécurité environnementale. Elle appelle la maîtrise du travail, de la formation et de la production par les travailleurs eux-mêmes. L’intérêt général se situe de ce côté.
Réforme des retraites L'Humanité
Gagne 28 % de plus grâce à mon plan !
ChroniqueViolaine de Filippis Abate« Envoie mon code I-LOVE-MANU à ton employeur, et gagne 28 % de plus sur ton revenu annuel ! » Tel aurait pu être le slogan du gouvernement, la semaine dernière, quand Élisabeth Borne a dévoilé LE plan pour l’égalité entre les femmes et les hommes, visant notamment le travail. 28 %… c’est, d’après l’Insee, l’écart moyen de revenus constaté, tout temps de travail confondu. Avec les années, j’ai arrêté d’attendre que de vraies mesures ressortent de ce type de « plan », et c’est donc sans grande surprise qu’une nouvelle fois, j’ai pu observer qu’il est bien possible d’écrire beaucoup de pages pour ne rien dire d’intéressant, ou presque. Regardons donc ce que contient ce miraculeux plan censé nous sauver du patriarcat, ou plutôt ce qu’il ne contient pas.
Égalité femmes-hommes : on a tous à y gagnerSous le soleil, toujours aucune réforme de fond des critères qui servent à noter les entreprises en matière d’égalité via le dispositif appelé Index Egapro. Depuis sa mise en place, en 2019, les associations mais aussi les syndicats (notamment la CGT) n’ont eu de cesse de rappeler que ce système est une farce qui distribue des bonnes notes à toutes les entreprises. En effet, les critères qui servent à attribuer des points sont faits pour cela. Par exemple, dans le calcul des écarts de salaires, les temps partiels sont ramenés à des équivalents temps plein. Or, on sait que ce sont des emplois très majoritairement subis par des femmes. Cela a donc pour conséquence directe de masquer cette discrimination. De la même manière, dans le calcul de l’écart d’augmentation, seul est pris en compte le nombre de salariés augmentés de chacun des sexes, et pas le montant. En caricaturant, si un employeur augmente de 1 euro une femme et de 100 un homme, alors il aura les points. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement a annoncé que les entreprises qui ne respectaient pas l’Index ne pourraient plus candidater aux marchés publics. Mesure inopérante, bien sûr, puisque ce barème ne fonctionne pas, mais cela fait toujours décoration.
Index Egapro : un dispositif trompeurDans la suite de ce formidable menu et non content de ne pas réformer l’Index, le gouvernement annonce… son élargissement ! Parce que, oui, quand un dispositif ne fonctionne pas, le mieux à faire, c’est évidemment de le généraliser. Longue vie à l’index égalité qui va donc être étendu à la fonction publique territoriale et hospitalière, avec le même dispositif de sanctions. Doit-on rappeler que les sanctions actuelles sont totalement fictives ? Depuis l’instauration du dispositif, seulement 32 entreprises en ont subi ! Et pour cause, les textes ne prévoient qu’une sanction éventuelle, à l’appréciation de l’administration et ne pouvant grimper qu’à 1 % de la masse salariale. En conclusion, aucun plan réel pour que les femmes puissent enfin gagner le même salaire que les hommes : 28 % de plus.
Égalité hommes femmeségalité salarialeLa chronique féministe de Violaine de Filippis Abate L'Humanité
Pas de sanction contre l’incitation à faire grève
ChroniqueChristophe VigneauAu moment où le mouvement contre la réforme des retraites suscite de nombreuses grèves, on relèvera avec intérêt un arrêt de la Cour de cassation du 23 novembre 2022 (n° 21-19722) qui vient préciser la portée de ce droit de rang constitutionnel. Le Code du travail prévoit que l’exercice du droit de grève ne peut justifier la rupture du contrat de travail. Seule la faute lourde du salarié, lors de l’exercice de ce droit constitutionnel, peut fonder un licenciement, sans quoi celui-ci est entaché de nullité.
Grève : un droit à la désorganisationDans une volonté d’échapper au régime du droit de grève, une entreprise licencie pour faute grave un salarié gréviste, lui reprochant non pas sa situation de gréviste mais le fait d’avoir incité notamment les membres de son équipe à le suivre afin de réclamer du personnel supplémentaire. Embrassant l’argumentation de l’employeur, la cour d’appel saisie du dossier avait débouté le salarié de sa demande de nullité du licenciement, estimant que le motif de la rupture ne tenait pas à l’exercice du droit de grève mais au fait d’avoir incité les membres de son équipe à mener une telle action.
L’innovation des entreprises pour dissuader de la grèveLa Cour de cassation va censurer le raisonnement des juges du fond jugeant que « la nullité du licenciement n’est pas limitée au cas où le licenciement est prononcé pour avoir participé à une grève, mais s’étend à tout licenciement prononcé à raison d’un fait commis au cours ou à l’occasion de l’exercice d’un droit de grève et qui ne peut être qualifié de faute lourde ». De cette décision, il découle que toute sanction à l’égard d’un salarié pour avoir, par exemple, appelé à une action collective, à la fomenter, à l’encourager ou encore à mobiliser les collègues pour y participer encourt la nullité. On ne peut que se réjouir d’un tel élargissement de la protection apportée aux salariés à l’occasion d’une grève.
Chronique juridiqueDroit de grève L'Humanité
Une famille palestinienne dans la peur
Un jour avecÀ Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est occupé, envoyé spécial.
Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans
Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »
Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienneElle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.
Sous prétexte de fouilles archéologiques
Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »
France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-EstLe processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.
« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »
En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »
Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »
Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.
Palestinejérusalem-estIsraël-Palestine L'Humanité
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »
EntretienHani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.
Pierre BarbanceyRamallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?
Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.
Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.
Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.
Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?
À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.
Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneNetanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.
La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.
C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.
Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.
Et cela dure depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.
Allons-nous vers une troisième Intifada ?
Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…
La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.
À Jénine, la résistance de tous les instantsPour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.
La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.
En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?
Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.
Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.
Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes.
Israël-PalestineintifadaPalestine L'Humanité
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »
ReportageLe nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.
Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.
Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.
Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.
Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer
Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »
Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.
Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.
L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.
Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006
Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.
Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».
Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».
Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».
À Jénine, la résistance de tous les instantsDans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens
Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »
Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.
Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.
« On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ».
Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo.
PalestineColonies israéliennesIsraël-PalestineCisjordanie L'Humanité
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
PalestineColonies israéliennesnaplouseIsraël-Palestine L'Humanité
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?
Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.
Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :
- Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
- Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
israëlIsraël-PalestineColonies israéliennesélections L'Humanité
Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
Israël-PalestineCisjordanieColonies israéliennesPalestine L'Humanité
Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
israëlBenjamin NetanyahouIsraël-Palestine L'Humanité
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine L'Humanité
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
Et si vous regardiez le monde autrement ?
Nous avons choisi de vous proposer cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.
Accédez à toutes nos informations exclusives et partagez nos valeurs avec cette offre d'abonnement :
- Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, à tous nos reportages, décryptages et grands entretiens
- Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
Israël-PalestinePalestineJénineBenjamin Netanyahou L'Humanité
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite L'Humanité
Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale L'Humanité
En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée
ActuLes personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.
Bruno OdentÀ l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics.
La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.
Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée
Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.
C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.
Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.
En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL
La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.
Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».
Le printemps social s’annonce chaud
Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.
Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.
Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »
La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.
En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.
Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.
Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
DanoneSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations L'Humanité
Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites L'Humanité
Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
Rassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites L'Humanité
Souvenirs et anecdotes d’une figure de proue du cinéma britannique
Nos recommandations culturellesTélévision À tout juste 90 ans, Michael Caine, l’un des meilleurs acteurs « british », revient sur les grands moments de sa carrière.
Laurent EtreFils d’une femme de ménage et d’un porteur du marché au poisson de Londres, Michael Caine – Joseph Maurice Micklewhite de son vrai nom – a gravi les marches de la reconnaissance avec détermination, sans jamais oublier ses origines populaires.
Dès l’amorce de ce documentaire, le décor est campé. Le comédien évoque son enfance dans une Angleterre frappée de plein fouet par la crise des années 1930. Au domicile familial, les créanciers se pressent pour réclamer leur dû. Et, la plupart du temps, trouvent face à eux, dans l’embrasure de la porte, un gamin qui leur répète simplement ces mots : « Maman est sortie. » « À l’âge de 3 ans, je jouais régulièrement ce petit sketch », raconte, avec une pointe d’humour, le futur acteur multirécompensé.
Les premières années artistiques seront rudes pour le jeune « cockney », comme on appelle les habitants des quartiers prolétaires de l’Est londonien, à l’accent caractéristique. Cet argot n’est pas vraiment un sésame pour les rôles les plus prisés d’un cinéma britannique alors corseté par de pesantes logiques de classe. Pour joindre les deux bouts, Caine doit enchaîner les petits boulots : plongeur, gardien de nuit dans un hôtel, ouvrier dans le BTP ou la sidérurgie… Et c’est finalement Hollywood, indifférent aux subtilités des intonations londoniennes, qui le propulse vers les sommets du septième art, avec Alfie le dragueur, de Lewis Gilbert, en 1966. Une prestation qui lui vaut une première nomination aux Oscars. La même année, le Britannique Guy Hamilton lui confie le rôle principal dans un film d’espionnage, Mes funérailles à Berlin. Michael Caine remporte un franc succès et s’impose en concurrent sérieux du héros James Bond, incarné à l’époque par Sean Connery.
Un documentaire en forme d’hommage à un passionné, jamais avare de conseils bienveillants aux jeunes générations d’acteurs. L. E.
cinéma L'Humanité
The Blaze sort de sa « house »
Nos recommandations culturellesMusique Après un premier album à succès, les deux cousins du duo électro français resurgissent avec Jungle et l’envie de prouver qu’il ne s’agissait pas d’un coup de chance.
Pablo PatarinUn premier EP exceptionnel, et un premier album très convaincant ont suffi à The Blaze pour créer la sensation électro des dernières années. Primé à Cannes pour le clip remarquable de Territory et aux Victoires de la musique en 2019 dans la catégorie meilleur album de musiques électroniques pour Dancehall, le duo de musiciens-chanteurs-réalisateurs traverse rapidement la frontière pour se produire au célébrissime festival Coachella (Californie), en Amérique du Sud ou aux îles Fidji sur plusieurs années de tournée. Leur scénographie originale, induite par leur amour de l’image, s’y mêle à leur house dansante et mélancolique : « On est passés par des déserts, des forêts, on a mangé des choses improbables : c’est ce que la musique nous a offert ! » exprime avec émotion Guillaume Alric, moitié de la bande.
Avec le confinement, les deux cousins ont eu l’occasion de se poser. Le temps passé en tournée nourrit leur imaginaire, déjà fourmillant, pour donner naissance à Jungle, un deuxième album qui compile dix des cinquante titres créés pour l’occasion. Selon Jonathan Alric, l’autre moitié du duo, « le temps de pause a permis d’expérimenter, de tenter des choses ». Une coupure qui a également influencé leur conception scénique : « La plupart des gens qui ont vécu le confinement étaient heureux de retourner en festival. On a donc pensé l’album autour du live. » Pour ce faire, The Blaze accompagnera ses voix planantes et ses mélodies entêtantes de cinq panneaux mouvants projetant images et lumières. De quoi embarquer à nouveau le public dans leur univers, du Mexique aux États-Unis en passant par le Festival de Dour ou la Seine musicale de Bobigny le 5 avril.
nourrir des espoirs d’ailleurs
Si la surprise procurée par les voix teintées d’échos et de réverbes n’existe plus, les synthés bien sentis aux sonorités originales prennent le relais dan s Jungle. On aurait parfois souhaité plus de folie, mais c’est aussi la simplicité qui fait le style de The Blaze, permettant aux auditeurs de se projeter eux-mêmes dans leurs mondes intérieurs. Cette sobriété s’applique aussi aux paroles du duo, qui cherche à rendre son propos universel : « On fait en sorte que l’auditeur puisse se replonger lui-même dans ses propres souvenirs », décrit Guillaume Alric. Parmi les récits teintés d’introspection proposés par le groupe, Dreamer, premier single clippé de l’album, met en scène un jeune homme à Dakar. Interprété par Birane Ba de la Comédie-Française, il semble peu à peu nourrir des espoirs d’ailleurs malgré son quotidien agréable. Tout en laissant l’interprétation ouverte dans la vidéo, Jonathan Alric avoue s’être inspiré de l’actualité : « Dreamer est venu d’un ras-le-bol, d’une lassitude de voir sans cesse les mêmes images, toujours négatives, des réfugiés. Une fois de plus, on est passés par le portrait, pour en parler avec poésie. » Un propos qui sous-tend l’ensemble du projet The Blaze : « On souhaite toujours atteindre une image et un son humains. On s’intéresse à l’intimité et aux marginalités pour casser les clichés. »
www.humanite.frMusique L'Humanité
Roman graphique D’une douleur onirique faire œuvre poétique
Nos recommandations culturellesKareen JanselmeIl fait chaud, la piscine est vide et Mary l’indolente peine à sortir de la maison, là-bas, au sud de l’Espagne. Pourquoi être rentrée au pays quand on a voulu fuir le poids des regards, le corset des conventions, la douleur de la perte et du mal-être ? Parce que la crise économique appauvrit tout. Mais elle assèche aussi les cœurs et n’efface pas les rancœurs familiales. Sous les mantilles en dentelles, elle entend encore le murmure des ragots qui l’accusent de la mort de sa mère. En noir et blanc, sous un trait « charnel », comme le décrit Paul B. Preciado, onirique et débordant, Lola Lorente raconte les marges, les délaissés qui ne trichent pas avec la souffrance. Mary nous entraîne dans sa peine, son impuissance, qui se meut progressivement en une création poétique salvatrice.
Bande dessinéeRoman graphique L'Humanité
Bande dessinée Témoignage sans complexe sur un des derniers tabous : la contraception masculine
Nos recommandations culturellesLa contraception est un sujet dont la plupart des gens font semblant d’être parfaitement instruits. Beaucoup, qui l’associent souvent à un lointain souvenir des cours de sciences de 3e, ignorent que le champ des possibles ne se limite pas au préservatif, à la pilule ou au stérilet. Ils n’ont pas non plus conscience que ce n’est pas seulement une affaire réservée aux femmes. La contraception des hommes existe mais reste un tabou bien ancré dans une société où la masculinité est constamment mise à rude épreuve.
Il y en a pour tous les goûts
Avec le Cœur des zobs, Thomas Rixens alias Bobika, dessinateur dans les pages de l’Humanité, livre son témoignage d’homme « contracepté ». En caricature de lui-même, il embarque le lecteur dans son parcours personnel. L’album débute avec une remise à niveau sur les moyens possibles grâce au « musée de la Contraception ». S’ensuit la découverte de la contraception thermique. Son usage sous différentes formes permet de stopper la fabrication des spermatozoïdes. Du slip chauffant au Jockstrap, en passant par l’anneau en latex, il y en a pour tous les goûts.
Bobika informe sur un sujet que les hommes ont souvent du mal à aborder et à prendre au sérieux. La légèreté des caricatures décomplexe. Le choix des couleurs est modeste, mais évite un surplus d’informations. Une bande dessinée pédagogique qui souligne la nécessité du soutien à la cause féministe : « Prendre conscience de ses privilèges et essayer de les combattre au quotidien. » Les enjeux sont clairs : questionner la responsabilité de la procréation, lutter contre le patriarcat pour une égalité contraceptive juste.
Bande dessinéecontraception masculine L'Humanité
Essai Le nouveau logiciel réactionnaire passé au crible
Nos recommandations culturellesJulia Hamlaoui« Islamo-gauchistes », « wokistes » et autres accusations en « séparatisme » n’ont cessé de pleuvoir ces dernières années tant sur le mouvement antiraciste que sur le milieu universitaire, sans qu’il soit toujours aisé d’y voir clair. Dans la Haine de l’antiracisme, le politiste Alain Policar prend le temps d’une analyse riche de nombreuses références. Interrogé par l’anthropologue Régis Meyran, auteur d’ Obsessions identitaires, le chercheur associé au Cevipof retrace l’évolution de l’antiracisme et les « paniques morales » qui l’ont accompagné. Spécialiste de ces questions, il met en lumière le rôle de différents acteurs – d’Élisabeth Lévy à Pierre-André Taguieff en passant par Laurent Bouvet – dans la constitution d’un courant, pas forcément homogène, mais cohérent, de néoconservateurs, baptisés « nationaux républicains », qui ont pris pour cible l’antiracisme au prétexte de la défense des « valeurs » de la République.
Le fait que certains d’entre eux soient issus des rangs de la gauche « a contribué à brouiller les frontières idéologiques », rappelle l’auteur, qui montre comment l’extrême droite en a fait son beurre. Des concepts au cœur du nouvel antiracisme comme ceux de racisé, de racisme systémique ou d’intersectionnalité sont éclairés et les procès en « essentialisation » déminés. Le propos n’en est pas pour autant manichéen. L’auteur pointe la tentation du « relativisme radical », qui en fait perdre leur boussole universelle à certains. Il n’évacue pas la question de l’antisémitisme, abordant notamment le cas d’Houria Bouteldja. Mais il met aussi en garde contre une « attitude paresseuse de condamnation globale » qui consiste à faire passer « la partie pour le tout ».
Quant à ceux qui s’interrogent sur la possibilité d’articuler nouvel antiracisme et universalisme, peut-être partageront-ils la voie proposée ici. Ni « universalisme de surplomb » des néoconservateurs, ni « différentialisme » qui empêchent de penser le commun, mais un « cosmopolitisme » qui « remet en cause les rôles subis dans la distribution des richesses, rôles dictés par le fonctionnement du capitalisme mondialisé ».
antiracisme L'Humanité
Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
MarocgateMarocSénatmohammed VI L'Humanité
Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Union africainesahara occidentalMarocfront polisario L'Humanité
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
MarocMarocgatebfmtvmarc-olivier fogiel L'Humanité
Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
Pour retrouvez tous nos articles sur le Maroc en un seul clic, c'est par ici !
Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?
Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.
Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :
- Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
- Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
MarocMusiqueRockrap L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
MarocMarocgateOmar Radi L'Humanité
Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse L'Humanité
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
MarocParlement européenQatargateMarocgate L'Humanité
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
Parlement européenQatargateCorruptionMaroc L'Humanité
Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc L'Humanité
Montceau-les-Mines, ou l’histoire d’un chef-d’œuvre en terril
ActuFondée en 1856, la plus jeune commune de Saône-et-Loire est née par et pour le charbon. Bâtiments et monuments racontent la destinée de cette ville nouvelle avant l’heure où s’est écrit tout un pan de l’histoire sociale du pays.
Lea DesportesRandonnée
Difficulté : facileDurée : 1h30Distance : 4,4 km
Le voyage en pays noir commence devant une élégante bâtisse rose (1). C’est dans ces murs que s’établit, au début des années 1820, l’administration qui exploite les houillères de Blanzy, un peu plus au nord.
Perdu en plein bocage, le lieu-dit le Monceau présente pourtant un avantage. À ses pieds coule le canal du Centre, 114 petits kilomètres qui assurent depuis 1793 la jonction entre la Saône et la Loire, permettant de livrer le charbon bien au-delà de la région.
Juste à côté, un grand édifice en forme de H (2) est ajouté au milieu du siècle pour abriter les bureaux et les ateliers centraux de la Compagnie des mines de Blanzy, constituée en 1833. Le médaillon qui surplombe le portail en fer forgé dessine les initiales de son fondateur, Jules Chagot.
Chaque jour, des centaines d’ouvriers et d’employés traversaient la cour pavée et passaient sous le porche pour se rendre dans un quartier alors entièrement dédié à la fabrication et la réparation des outils et des machines utilisés par les mineurs.
Une partie seulement des bâtiments, qui abritaient une forge, une fonderie, un moulin ou des écuries – les chevaux travaillaient en surface mais aussi dans les galeries –, a été conservée. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie (3) se distingue par son architecture industrielle XIXe : façade en briques, hautes fenêtres et toiture en sheds.
À la mine ou au balcon
Pour se rendre sur la zone d’extraction du charbon, il faut s’éloigner encore un peu. Au visiteur de faire fonctionner ses jambes mais aussi son imagination. Le paysage minier a en effet totalement disparu, remplacé par les parcs Maugrand et Saint-Louis (4). Ici, pas de terrils à dévaler mais de vastes pelouses agrémentées de lacs, vestiges des puits et d’anciennes carrières qui se sont naturellement remplis d’eau. De fins poteaux indiquent l’emplacement de la quinzaine de puits d’extraction.
Naturelles et artificielles, deux voies d’eau n’étaient sans doute pas de trop pour laver la fatigue des gueules noires après une journée dans le fond. Pour rejoindre le centre-ville, il leur fallait enjamber la rivière Bourbince et passer sur l’autre rive du canal. Créée par décret en 1856, Montceau-les-Mines, avec son plan orthogonal, a tous les attributs d’une ville nouvelle. Premier « cadeau » à la cité, tout entière à son service, la Compagnie lança, dès 1858, l’édification de l’église Notre-Dame (5).
Elle mit aussi à disposition le terrain et finança pour moitié la construction de l’actuelle mairie (6) ! Sa façade principale donnerait sur la place, côté canal, pour que, disait-on, Léonce Chagot, neveu de Jules et premier édile, puisse contempler depuis le balcon ses possessions.
Fonds du lavoir
Sans doute n’aurait-il pas apprécié que la place serve de point de rassemblement, comme ce fut le cas lors des grèves qui se sont succédé au tournant du XXe siècle, exceptionnelles par leur ampleur. En juin 1899, sur un total de 11 500 salariés, près de 10 000 se sont mobilisés. Entre janvier et mai 1901, les mines connurent un arrêt de travail de 105 jours. Si les avantages obtenus furent modestes au regard de sa durée, une des grèves les plus longues du mouvement ouvrier français, cette « grande grève » accompagna la naissance du mouvement syndical. En 1908, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège au 42 de la rue de l’Est, devenue Jean-Jaurès, autrefois très commerçante (7).
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Nos découvertes près de chez vous pour un tourisme de proximité
Le long de la voie ferrée, le bâtiment de trois étages se dresse dans l’alignement de la direction des houillères. Son style Beaux-Arts, tout en briques et pierres de taille, le pose également en contre-pouvoir. Au numéro 37, l’école communale des garçons (8), achevée en 1882 à la suite des lois Jules Ferry par le premier maire républicain de Montceau, se voit elle aussi de loin. Sa hauteur et sa superbe façade inspirée du néogothique imposent le respect dû au savoir et la différencient des établissements scolaires patronaux, confiés à des congrégations religieuses.
La ville à angles droits n’y a pas été par quatre chemins pour tourner la page du charbon. Le 14 septembre 1993, le double chevalement du puits Darcy, le principal et le dernier en activité du bassin, est détruit en catimini. L’exploitation à ciel ouvert obtiendra un bref sursis, jusqu’en 2000.
La bataille patrimoniale se joue à présent autour du lavoir des Chavannes. Vieille carcasse rouillée pour certains, cathédrale d’acier pour d’autres, tous s’accordent sur un point : les 800 000 euros promis par l’État, qui l’a cédé en 2021 pour un euro symbolique à la ville, ne suffiront pas à le sauver. En attendant de trouver les fonds, le gigantesque site de triage reste sur le carreau (9). Née du charbon, l’histoire de Montceau-les-Mines s’écrit désormais sans lui. Mais pour « changer de base », du passé faut-il toujours faire table rase ?
Sur les deux rives de Chagot-ville
1. La Maison d’administration, 52, quai Jules-Chagot. Construite dans les années 1820, agrandie en 1879.
2.Les Ateliers du Jour, 52, quai Jules-Chagot. Bureaux et ateliers centraux, désaffectés après la fin de l’exploitation.
3. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie est devenue l’Atelier du coin, un atelier chantier d’insertion par l’art.
4. Entièrement réhabilités et redessinés, les terrains des anciens puits d’extraction ont donné naissance à deux grands parcs paysagers.
5. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, 53, rue de la République.
6. Mairie de Montceau-les-Mines, 18, rue Carnot.
7. Au 42 de la rue Jean-Jaurès, la maison syndicale est inaugurée en 1909.
8. L’ancienne école communale, au 37, rue Jean-Jaurès, est devenue le musée de l’École.
9. Le lavoir des Chavannes, 40, quai du Nouveau-Port, fut l’un des plus grands lavoirs à charbon d’Europe.
Découverte L'Humanité
Bordeaux, si gourmande, si belle et gironde
ActuSous ses faux airs de provinciale placide, « la Perle de l’Aquitaine » est, avec son centre-ville chargé d’histoire, la deuxième ville de France en termes de monuments classés. Des cannelés dans l’assiette aux mascarons des façades, une délicieuse escapade s’offre à vous. Suivez le guide.
Anne DrivasAu cœur d’une des plus fameuses régions viticoles de France connue du monde entier, Bordeaux s’est construite sur les bords de la Garonne, à deux pas de l’océan. Elle lui doit son existence même, son histoire, sa fortune, mais aussi sa douceur de vivre. Entre les deux rives du fleuve et ses quais, Bordeaux est riche de nombreux quartiers aux ambiances très différentes. Nous débutons notre escapade par le cœur de la ville, le quartier Saint-Seurin. Place Pey-Berland où siège l’actuel hôtel de ville, on ne peut manquer l’imposante basilique Saint-Seurin, construite sur une nécropole antique du IVe siècle. Il ne reste plus aujourd’hui du vaste édifice roman bâti au XIe siècle que le porche, le chevet, la crypte et la base du clocher. Il est néanmoins classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998 comme une des étapes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques rues plus loin, nous voici sur la place Meynard. En son centre, un pur joyau du gothique flamboyant du XIVe siècle, la basilique Saint-Michel, le plus haut bâtiment de la ville dont la flèche culmine à 114 mètres, offrant un panorama à 360° degrés (5 euros l’ascension).
Faire son marché avec l’archange
Vous êtes redescendu sur terre, et il est temps de céder à une pause gourmande toute profane car vous vous trouvez entre le marché Saint-Michel en plein air et celui des Capucins, dans le ventre de Bordeaux. Et, en ce samedi matin, c’est jour de marché, autant dire d’effervescence dans le « quartier de l’archange », l’un des plus chaleureux et des plus éclectiques de la ville. Pour se mettre dans l’ambiance, rien de mieux que quelques huîtres en provenance directe du bassin d’Arcachon, accompagnées d’un verre de blanc bien sec. Les becs sucrés se rabattront sur les incontournables petits gâteaux emblématiques de la région, les fameux cannelés bordelais. On en trouve sur de nombreux étals même si deux institutions continuent de faire la course en tête, la Toque cuivrée (rue Sainte-Catherine) et la Maison Baillardran (rue de la Porte-Dijeaux). Cuits dans un moule en cuivre, parés d’une robe croquante et dorée, au cœur moelleux délicatement parfumé au rhum et à la vanille, les cannelés bordelais sont tout simplement un pur délice.
Une fois rassasiés, retour au plaisir des yeux. Nous prenons la direction de « la Grosse Cloche », l’un des plus vieux beffrois de France et seul vestige des anciens remparts de la ville dont les cloches rythment la vie bordelaise depuis le XIIIe siècle. La Grosse Cloche porte bien son nom puisqu’elle mesure 2 mètres de haut et de diamètre. On estime son poids à 7 750 kilos. Une plaque en latin rappelle ses missions : « J’appelle aux armes, j’annonce les jours, je donne les heures, je chasse l’orage (les nuages), je sonne les fêtes, je crie à l’incendie ». La Grosse Cloche sonne six fois par an à l’occasion de certaines célébrations et le premier dimanche de chaque mois à midi pendant un quart d’heure. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1886 et se visite uniquement avec un guide le samedi matin. Véritable camp retranché, ce monument présente des portes de 10 centimètres d’épaisseur aux énormes verrous et a longtemps servi de prison. Il est imbriqué dans les constructions voisines, ce qui le différencie des autres portes de Bordeaux. Clocher de l’ancien hôtel de ville, elle figure à ce titre sur les armoiries de la ville.
Un théâtre tricentenaire
Nous revenons à présent sur nos pas pour revenir à la porte Cailhau, puis à la rue du Pas-Saint-Georges et la rue Sainte-Catherine, la plus grande rue piétonne d’Europe avec ses 1 200 mètres de long et ses 10 mètres de large. Percée en 1984, la rue Sainte-Catherine relie la place de la Comédie (et le Grand Théâtre vers lequel nous nous dirigeons) et la place de la Victoire (avec la porte d’Aquitaine). Depuis 2015, la rue Sainte-Catherine accueille la « promenade Sainte-Catherine », un centre commercial de 3 kilomètres de magasins à ciel ouvert. N’en oubliez pas pour autant de lever les yeux et d’admirer les macarons sur les façades des immeubles et hôtels particuliers !
Situé à côté de la prestigieuse allée de Tourny, à deux pas de la place des Quinconces et du monument aux Girondins, le Grand Théâtre de Bordeaux rayonne depuis plus de trois siècles sur la vie culturelle et possède l’une des plus belles salles de théâtre XVIIIe au monde. Opéra, jazz, classique, danse, festivals thématiques, vous trouverez forcément comment terminer la soirée en beauté. Avant d’aller dîner dans le quartier.
Une cité tout entière dédiée au vin
Cité viticole mondialement connue, capitale du plus grand vignoble français, Bordeaux a évidemment l’embarras du choix en matière de bars à vins et de bonnes tables. Elle a aussi, depuis 2016, sa Cité du vin. Un lieu d’exposition sur plus de 13 000 mètres carrés entièrement consacré à la connaissance, et même à la civilisation, du divin breuvage. La Cité du vin accueille chaque année jusqu’à 400 000 visiteurs venus de France et du monde entier. Musée, expositions, conférences, ateliers, dégustations… tout est axé ici autour de la découverte des caractères et caractéristiques du vin à travers son histoire, sa géographie, ses cépages mais aussi l’importance d’une filière en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’exportation dans un lieu culturel emblématique. Un patrimoine national à découvrir, à préserver et à goûter… mais toujours avec modération ! La Cité du vin, 134, quai de Bacalan. Tél. : 05 56 16 20 20. laciteduvin.com
Découverte L'Humanité
Le réconfort du bœuf bourguignon
ActuFigure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.
Noé BlouinTerroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.
Une viande choisie avec précaution
Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.
Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.
Se laisser aller à quelques fantaisies
Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.
Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines
Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.
La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.
Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto
Bœuf bourguignon allégé
Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.
- Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
- Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
- Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
- Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
- Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
- Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
- Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
- Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain L'Humanité
Lectures pour s’évader
ActuCroisement malin entre les escape games modernes et les classiques « Livres dont vous êtes le héros », les livres-jeux de nouvelle génération offrent des expériences inédites et exaltantes.
André GoulvenDepuis une dizaine d’années, aux quatre coins des centres-villes et des zones commerciales, les « escape games » ont fait leur apparition. Le principe de la plupart d’entre eux est plutôt simple : une pièce fermée et truffée d’énigmes, un scénario à démêler et une équipe invitée à s’entraider pour en venir à bout. En quête de toujours plus d’immersion, le public s’est vite approprié ces nouvelles expériences ludiques. Dans le sillage de cet engouement pour les casse-tête romancés, le concept des livres-jeux, inspirés des « livre dont vous êtes le héros », qui avaient connu un succès fracassant dans les années 1980, fait un beau retour dans les rayons des librairies. Si l’idée reste la même qu’à l’époque – aller de page en page dans le désordre pour avancer dans l’histoire –, l’ajout d’énigmes dans ces nouvelles moutures richement illustrées fait toute la différence. Ces livres-jeux offrent ainsi la possibilité de vivre une expérience qui rappelle celle de l’escape game et ce, dans n’importe quel environnement. Idéal pour toute la famille.
Lupin et des jeux
Incarnez l’apprenti du gentleman cambrioleur pour une aventure à travers le Paris de Maurice Leblanc. Un scénario efficace et des énigmes retorses, à privilégier pour les habitués de ce format.
Enfantin
Pour se défaire des mangeombres menaçant la paix au village du Cristal d’argent, le héros doit partir pour affronter le Royaume ténébreux. Destiné aux plus jeunes, ce livre est un bon moyen de développer sa logique tout en s’amusant.
Bûchez la sorcellerie
Du côté de Salem, l’heure n’est pas à la tranquillité. D’étranges actes de sorcellerie poussent le héros à enquêter pour savoir s’il s’agit bien de sciences occultes ou d’un fauteur de troubles. Très immersif, ce livre d’énigmes au format poche promet de belles expériences, partout où l’on peut l’emporter.
ConsommationDivertissement L'Humanité
Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates
ActuEn adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.
Noé BlouinUne pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.
Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.
Souplesse et tonicité
Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.
« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.
Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.
Des machines... ou un simple tapis de yoga
La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.
La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).
Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.
De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.
PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien
Bien-être L'Humanité
À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?
ActuUne étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.
Mélanie Mermoz« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.
Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.
Attirer les « pépites »
Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.
Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre au quotidien !
« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.
L’influence de l’anglais
Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.
C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».
Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.
recrutementEmploi L'Humanité
Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts
ActuDepuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.
Vadim KamenkaDans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.
Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.
Tactique ou épuisement humain et matériel ?
Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stratégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «
L’opération défensive dans cette direction est d’une importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.
Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes
Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stratégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.
« Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.
Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.
« La contre-offensive majeure au printemps »
« Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.
Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.
C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.
Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.
La stratégie d’une guerre longue en question
Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.
Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.
Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.
Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolésPour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».
Pour garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.
Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass L'Humanité
Accord céréalier : le chantage de Moscou
ActuEn pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.
Vadim KamenkaÀ Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.
Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.
Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix
Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.
Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».
La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».
« Préserver l’intégrité de l’accord »
Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».
À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.
Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine L'Humanité
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »
EntretienGuerre en Ukraine. Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.
Gaël De SantisMoscou (Russie), envoyé spécial.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.
Quel est votre regard sur cette année de guerre ?
L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.
En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?
À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.
La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…
Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.
La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?
Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.
Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?
La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.
Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix L'Humanité
Walter Baier, solidaire des Français
Un jour avecLe nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.
Gaël De SantisDans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.
En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.
Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.
Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »
Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.
autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
Guerre en UkraineChine L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don L'Humanité
Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa L'Humanité
Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme
ReportageL’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.
Vadim KamenkaVolgograd (Russie), envoyé spécial.
Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazification », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »
Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.
À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.
L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».
« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »
La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »
Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.
UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky L'Humanité
Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre
ReportageLa ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.
Vadim KamenkaSamara, Moscou (Russie), envoyé spécial.
À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).
Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.
Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.
Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.
Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.
« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.
Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022
Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »
De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.
La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.
« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »
Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.
Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.
« Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages
- Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit
- Reportage. Ukraine. Hostomel : ville-héros, ville-martyre
- Reportage. À Moscou, l'ordinaire à l'heure de la guerre
- Reportage. De Boutcha à Kiev, la guerre au quotidien
- Reportage. Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine
- « Des familles sans père, sans mari », le témoignage de Valentina Melnikova, mère de soldats de Russie
-
« Il est encore illusoire de parler de paix », l'analyse de Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur
-
À l'ONU, une résolution pour sortir du conflit
-
Reportage. En Ukraine et en Russie, une jeunesse sacrifiée
-
Reportage. En Russie, nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés
-
« On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire », l'analyse de Bertrand Badie, politiste
-
Ces questions que les Occidentaux refusent de se poser, le décryptage de Francis Wurtz, député honoraire du parlement européen
RussieGuerre en Ukraine L'Humanité
Habib Benglia, un comédien haut en couleur
Il était une foisIl y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.
Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles
Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.
De Tombouctou à Paris
Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.
Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noirRencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.
Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »
La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).
Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.
Un « racisme ordinaire »
Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…
Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que ChocolatPrétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.
La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme
La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.
Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.
Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création
Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).
À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).
« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.
La polyvalence des artistes de l’époque
Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.
Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.
Histoire L'Humanité
Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance
Il était une foisPour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance
L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.
Le CNR : l’originalité d’une démocratisationUn phénomène qui se développe au départ de façon spontanée
Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.
Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.
Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne
Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.
Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au ReichLes tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.
Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du VercorsMétamorphoser les réfractaires en combattants
Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.
Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.
La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.
Henri Frenay « L’inventeur » de la RésistanceTransformer les « camps refuges » en maquis combattants
L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.
Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.
À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.
Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances
L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.
Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.
Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943
Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).
Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).
Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.
En savoir plus
- Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
- Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
- Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
- « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
Résistance El País (ESP)
SANS TITRE
A lo largo de mi vida el marino -un canuto de masa de almendra alveolado relleno de nata o trufa- ha ocupado un lugar de importancia. Los maños somos fieles a tres entidades del dulce aragonés cuando tenemos que llevar el postre a algún evento: pastel ruso, trenza de Almudevar y marinos. Y no nos saques de ahí. Estos últimos me han producido siempre una fascinación especial. La masa es firme, pero no crujiente, y se deshace al morderlos ya que al estar en contacto con la nata fría, se ablanda un poco: para quien no los conozca son un híbrido entre la teja y el cannolo siciliano.
Tras años viendo marinos en todas las pastelerías de la ciudad no esperaba el vacío de información sobre su origen e historia que me he encontrado cuando he empezado a investigar. No puedo contaros nada sobre este postre, más allá de la receta y las mejores pastelerías donde degustarlos. “No se ha visto fuera de Zaragoza, pero tampoco se sabe cómo llegó a ella”, afirma la pastelera Ana Idoipe, cuarta generación al frente de Tartas Melba, el templo del marino. Su elaboración con almendra puede relacionarlo con dulces árabes, y su nombre tal vez indique que lo trajeron unos marinos… ¿subiendo por el río Ebro? Podemos inventar lo que queramos, pero lo que es seguro es que son una auténtica maravilla desconocida que debería hacerse patrimonio nacional.
Para elaborarlos hay que tener algunas cosas en cuenta. Son algo “latosos” de preparar, ya que conseguir punto de la masa en el horno requiere no quitarles el ojo de encima durante los siete minutos aproximados de horneado. Tienen que quedar muy doraditos, con agujeros por toda la superficie, y una vez fuera, hay que darles la forma de tubo cuando están calientes -cuando se enfrían quedan duros como tejas- pero no justo al salir del horno, ya que la masa se rompe.
Para pillarlos en el punto exacto hay que ir comprobando con una espátula si se levantan del papel sulfurizado (aprox en 20-40 segundos tras sacarlos del horno). Entonces es el momento de darles la forma usando unos tubos metálicos de unos dos centímetros de diámetro. El relleno clásico es de nata o trufa, aunque algunos pasteleros innovadores se aventuran a hacerlos de frutos rojos, café o limón. En materia de marinos yo soy tradicional, pero no voy a meterme con nadie si quiere ponerse creativo.
Dificultad
Media, pero con la práctica se coge la técnica.
Ingredientes
- 100 g de almendra molida
- 170 g de azúcar
- 60 ml de leche entera
- 1 cucharada de miel
- 70 g de mantequilla
- 30 g de harina de trigo
- 200 g de nata para montar
Preparación
-
En un cazo llevar a ebullición la leche con la mantequilla, 100 g de azúcar y la miel. Cocinar durante cinco minutos una vez empiece a hervir.
-
Fuera del fuego añadir la harina y la almendra molida de golpe. Remover con energía. Extender la masa en un plato hondo y guardar en la nevera durante al menos tres horas.
-
Precalentar el horno a 200ºC con calor arriba y abajo. Forrar una bandeja de horno con papel sulfurizado.
-
Colocar cuatro bolitas de masa de unos tres centímetros de diámetro. Con la palma de la mano extender dando golpecitos hasta obtener un círculo plano.
-
Hornear siete minutos prestando atención al horno. Cuando estén tostados y llenos de agujeros, sacar del horno.
-
Con cuidado ir probando con una espátula si se levantan sin romperse. Cuando puedan levantarse sin romperse dar forma de tubo enrollando la oblea sobre una caña.
-
Para sellar bien el marino, hacer un poco de presión en el lado en el que se cierra.
-
Dejar enfriar una vez todos estén formados.
-
Montar la nata con el resto del azúcar. Colocar en una manga pastelera y rellenar los canutos de masa. Guardar en el congelador y sacar media hora antes de consumir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité L'Humanité
Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
amérindiensWounded Knee L'Humanité
Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
livres L'Humanité
Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
URSS L'Humanité
André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte »
EntretienFace à un 49.3 qui « signe l’échec patent du gouvernement », les députés de gauche loin de désarmer envisagent de multiples suites que détaille le chef de file des députés communistes. Entretien.
Julia HamlaouiL’exécutif a finalement eu recours au 49.3 sur la réforme des retraites, quelle est votre réaction ?
La brutalité de l’annonce du 49.3 signe l’échec patent du gouvernement. Il a dû prendre cette décision à la dernière minute parce qu’il était tout simplement persuadé de pouvoir faire voter le texte, d’avoir réuni une majorité.
Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 marsC’est un échec terrible pour l’exécutif qui montre l’ampleur du désastre. C’est aussi la première victoire des mobilisations. Ce sont elles qui ont décidé certains députés, initialement prêts à soutenir le texte, à faire savoir qu’ils ne le voteraient pas.
Le gouvernement a déjà eu recours à dix 49.3 lors de l’examen du budget à l’automne dernier. Y a-t-il avec celui-ci un palier supplémentaire de franchi ?
On pourrait presque dire qu’on passe en autocratie. Le président de la République et le gouvernement auraient pu se saisir du résultat des élections législatives pour être à l’écoute du Parlement.
Or, au lieu d’utiliser démocratiquement cette bouffée d’oxygène d’un parlement qui représente enfin la diversité de la nation, ils font totalement l’inverse. Le gouvernement se comporte en rouleau compresseur et refuse de tenir compte de la voix du peuple.
Il utilise tous les artifices que lui permet la Constitution de la Ve République pour écraser le parlement. C’est gravissime parce que cela peut ouvrir la voie à un rejet de la République et de la démocratie parlementaire. Il joue avec le feu.
Comment entendez-vous poursuivre votre action contre cette réforme?
Pour continuer la lutte et faire en sorte qu’elle puisse s’amplifier encore dans la population en lien avec les organisations syndicales, nous disposons d’une fusée à plusieurs étages. Le premier, c’est que le Référendum d’initiative partagé (Rip).
La gauche devrait lancer le RIP après l’examen de la réforme à l’AssembléeLes quatre groupes de la Nupes, avec une dizaine de députés du groupe Liot, vont déposer, au plus tard vendredi matin, une proposition de loi référendaire que la présidente de l’Assemblée devra transmettre au Conseil constitutionnel.
Son contenu porte sur le rejet de la réforme gouvernementale. Nous voulons que cette question soit soumise au peuple. Dès que les sages seront saisis, ils disposeront d’un mois pour déclarer recevable notre demande de RIP -, cela suspendra alors l’application de la loi et sa promulgation ne sera pas possible tant que le Conseil constitutionnel n’aura pas pris sa décision.
En dernier ressort, avec le RIP, c’est le président de la République qui décide de l’organisation du référendum, mais si nous réunissons les plus de 4 millions de signatures nécessaires, il parait inconcevable qu’il s’y refuse.
Pour nous, le RIP est un prolongement formidable de la lutte. Imaginons que les organisations syndicales, que les mouvements politiques, que des citoyens s’adressent à l’ensemble des Français, aillent pour collecter les signatures dans les maisons, sur les marchés, dans les ateliers, chez les commerçants...
Imaginons le bouillonnement démocratique que cela représenterait. Ce serait un mouvement extraordinaire, une mobilisation exceptionnelle qui tiendrait sur le feu le rejet de cette réforme.
Au-delà du RIP, vous comptez également engager une motion de censure...
C’est le 2e étage de notre fusée. On déposera vendredi une motion de censure avant la fin du délai de 24 heures. Pourquoi vendredi ? Parce que nous souhaitons qu’elle soit discutée la semaine prochaine.
Tant qu’elle ne l’a pas été, la réforme ne peut pas être considérée comme adoptée et le gouvernement ne peut donc pas la promulguer.
Notre objectif est de faire tomber le texte et nous voulons pour cela le rassemblement le plus large possible. Et – dans la mesure où cette motion sera portée par le groupe Liot – il pourrait également y avoir des signataires Républicains.
Qu’envisagez-vous d’autre si cette motion n’obtient pas de majorité ?
Si telle était le cas et que la loi est adoptée, nous préparons aussi un recours au Conseil Constitutionnel. Il portera tout d’abord sur le véhicule législatif, le 47-1, soit le choix d’un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale.
Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »Des dispositions comme l’index senior ou sur l’usure professionnelle n’ont rien à faire dans un texte budgétaire. Mais nous disposons d’autres éléments comme les manipulations mises en œuvre pour faire en sorte que ce soit le Rassemblement national qui porte la motion référendaire.
Ensuite, nous mettons en cause la sincérité des débats, avec des informations ou des documents qui n’ont pas été transmis. Sur l’article 7, par exemple, ils n’ont pas communiqué de données suffisamment précises sur le recul de l’âge à 64 ans.
André Chassaignemotion de censureconseil constitutionnelPCF L'Humanité
Motion de censure transpartisane : les opposants LR auront la clé
ActuLe groupe Liot devrait déposer, vendredi 17 mars, une motion transpartisane susceptible de réunir les voix de l’ensemble des opposants au projet. Pour renverser le gouvernement, il faudrait toutefois une trentaine de voix venant du parti de droite, déjà en crise.
Florent LE DU287 voix. C’est le seuil qu’il faudra atteindre pour qu’une motion de censure soit adoptée. Ce qui aurait pour effet de renverser le gouvernement et d’invalider la réforme des retraites malgré l’usage du 49.3.
Motion de censure à l’Assemblée nationale : à quoi ça sert ?Afin de s’en donner le plus de chances, la Nupes devrait soutenir et signer une motion transpartisane, portée par le groupe centriste Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires).
Le « retrait immédiat » de la réforme des retraites et « la démission du gouvernement »
Leur président Bertrand Pancher a demandé jeudi 16 mars, à 17h30, au gouvernement le « retrait immédiat » de la réforme des retraites et « la démission du gouvernement ».
« Sans réponse rapide, notre groupe déposera dans les prochaines heures une motion de censure transpartisane », a-t-il ajouté.
Cette motion de censure, très probable donc, pourrait réunir des membres des quatre partis de gauche, quelques LR, mais pas le RN, qui devrait toutefois la voter (le parti lepéniste a en outre déjà déposé son propre texte).
PCF, FI, PS et EELV soutiendront la motion du groupe Liot
« Nous souhaitons que notre motion soit déposée par le groupe Liot afin qu’elle puisse recevoir le plus de soutiens. Et pour notre part nous la soutiendrons », a annoncé le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel, peu de temps après la déclaration d’Elisabeth Borne. FI, PS et EELV adoptaient jeudi soir le même positionnement.
Le gouvernement utilise le 49.3 sur la #RéformeDesRetraites : "@Elisabeth_Borne humilie et bafoue le Parlement (...) la motion de censure est prête, nous la soutiendrons." @Fabien_Roussel annonce également le lancement d'un référendum d'initiative partagée (RIP). #DirectAN pic.twitter.com/btVkuVV4Ot
— LCP (@LCP) March 16, 2023
Reste à savoir si des députés LR vont s’y joindre. Pierre-Henri Dumont, Francis Dubois, Fabien Di Filippo, Pierre Cordier et Ian Boucard ont déjà indiqué qu’ils la voteront, et pourraient même cosigner le texte. « Si ça doit passer par une motion de censure, ça passera par une motion de censure », tonne le premier.
« Je regrette que mon parti LR n’envisage pas de porter de motion de censure », a indiqué le second, député de Corrèze. S’il se refuse à voter un texte venant de l’extrême droite ou de la gauche, l’option d’une motion Liot le convainc : « En cohérence, de la même manière que je voterai contre en cas de vote, je signerai une motion portée par Charles de Courson (Liot, NDLR) en cas de 49.3 », a-t-il assuré, mardi.
Charles de Courson : « La démocratie, c’est tenir compte d’un pays et éviter de le fracturer »Pour atteindre 287 députés, les 149 Nupes, les 88 RN et les 15 Liot ne suffiront pas
D’autres LR qui s’apprêtaient à voter contre la réforme se donnent le temps de la réflexion, comme Maxime Minot, Jean-Yves Bony ou Aurélien Pradié.
Le député du Lot, fer de lance de ces frondeurs de droite, va « se poser la question dans le week-end ». « Ce pays a besoin de rassemblement et d’unité et c’est sur ce chemin qu’avec plusieurs députés nous allons travailler les jours prochains (…) toutes les options sont envisageables », a-t-il ajouté au micro de BFM TV.
Ces décisions pourraient peser lourd. Pour atteindre 287 députés, les 149 Nupes, les 88 RN et les 15 Liot (les 5 élus UDI du groupe ne devraient pas la voter) ne suffiront pas. Il restera 35 voix à trouver parmi les 5 non-inscrits et les 61 LR (à moins d’une surprise dans les groupes de la majorité).
La violence anti-démocratique du 49.3 a unanimement été dénoncé à droite
Les chances de voir l’entreprise aboutir sont donc réduites. Néanmoins, Aurélien Pradié réfléchirait lui aussi à déposer sa propre motion de censure, pour réunir, également, ceux qui dénoncent le coup de force gouvernemental.
D’autant que la violence anti-démocratique du 49.3 a unanimement été dénoncé à droite. « J’appelle le groupe LR à voter pour ou contre le respect de nos institutions et de la cohésion du pays », a ainsi rebondi l’écologiste Julien Bayou.
Le président du parti, Eric Ciotti, a lui fermé la porte à cette option : « Nous ne voulons pas ajouter du chaos au chaos. C’est pour cela que nous ne nous associerons à aucune motion de censure et que nous ne voterons aucune motion de censure. » Olivier Marleix, chef de file des députés LR, a pour sa part sous-entendu que ceux qui voteraient la motion Liot seraient amenés à quitter son groupe.
Pradié destitué, les retraites fracturent « Les Républicains »Le mouvement est déjà en crise politique et cette séquence retraites aura des conséquences. Preuve d’une tension qui monte à droite, la réponse sèche de Pierre-Henri Dumont, lorsque des journalistes de BFM TV se sont étonnés qu’il ne suive pas l’avis de Bruno Retailleau : « J’ai bien entendu les propos du nouveau porte-parole du gouvernement », a-t-il rétorqué, au sujet du président des sénateurs LR.
Les Républicainsmotion de censureRéforme des retraitesMotion de censure transpartisane L'Humanité
Ce 16 mars où le gouvernement a décidé de tordre le bras au peuple
ActuIl ne manquait qu’un 49.3 pour compléter l’arsenal de soumission du Parlement utilisé par l’exécutif. Élisabeth Borne l’a activé en milieu d’après-midi, jeudi 16 mars, pour passer sa réforme en force. Récit d’une journée sous haute tension.
Emilio MesletIl fallait bien que la dernière journée de la réforme des retraites au Parlement commence par un incident. Chose rare dans l’hémicycle d’ordinaire plus calme du Sénat, où était voté, jeudi 16 mars au matin, le texte issu d’un pacte entre le gouvernement et la droite.
Plongée dans le bocal de la CMPIl faut dire que l’exécutif a une nouvelle fois tenté de s’essuyer les pieds avec les procédures en proposant un ultime amendement sans que les sénateurs aient pu le travailler en amont. « C’est du jamais-vu. Ceux qui nous accusent d’antiparlementarisme sont ceux qui le pratiquent. La fébrilité qui parcourt le gouvernement et la droite est révélatrice de leur faiblesse politique », tacle Éliane Assassi, présidente du groupe communiste.
Le bulldozer de la majorité sénatoriale
Après une interruption de séance, le bulldozer de la majorité sénatoriale se met finalement en branle. La gauche, elle, pilonne. « Depuis deux mois, le peuple vous dit non. Mais votre obsession s’est transformée en aveuglement », lance la sénatrice PCF Cathy Apourceau-Poly, qui dénonce « une réforme profondément injuste ».
"Votre dogme libéral vous fait perdre la raison" @Apourceau dénonce les conclusions de la #cmp#DirectSenat pic.twitter.com/WTgo2v1ODi
— Sénateurs CRCE (@senateursCRCE) March 16, 2023
Ses homologues écologiste et socialiste ne disent pas autre chose. Mais, après qu’un élu centriste a osé affirmer que la séquence retraites fut un « beau moment de parlementarisme », voilà venue l’heure du vote. À 10 h 38, 193 sénateurs se prononcent pour la réforme – deux de moins qu’en première lecture – et 114 la rejettent. La balle est désormais dans les mains de l’Assemblée nationale, où la menace d’un recours à l’article 49.3 se profile.
La rumeur d’un passage en force enfle, en fin de matinée
Dans les couloirs du Palais Bourbon, la rumeur d’un passage en force enfle, en fin de matinée, alors que les ministres sont attendus à l’Élysée pour ce qui est encore qualifié de réunion de crise. Salle des Quatre-Colonnes, chacun refait les comptes. Personne n’a les mêmes.
On entend tantôt que la majorité aurait 7 voix d’avance, tantôt on prétend que c’est 2. Le député LR Pierre-Henri Dumont, hostile à la réforme, annonce que « 20 à 22 » membres de son groupe voteront contre. Les macronistes se tendent. L’un d’entre eux souhaite un vote plutôt qu’un 49.3 : « Si on le fait, c’est une erreur. Et je pense même que je le dénoncerai publiquement. »
À l'Assemblée, la gauche entame, debout, une Marseillaise
Boris Vallaud, le président du groupe PS, croit, lui, de plus en plus à l’option la plus brutale. « Ce serait dire aux syndicats que, quoi qu’ils fassent, et peu importe la façon dont ils le font, ils n’auront rien. Ça va faire des dégâts démocratiques », présage le socialiste. Vers 14 h 40, l’Élysée annonce la tenue d’un Conseil des ministres, seule réunion habilitée à ouvrir la voie à l’utilisation du 49.3.
La cloche retentit. Il est 15 h 2 lorsque la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, entre dans l’hémicycle plein à craquer. « La séance est ouverte… et immédiatement suspendue car le gouvernement n’est pas représenté », dit-elle. Bronca sur les bancs de l’opposition. Il faut attendre quatre minutes pour voir des membres de l’exécutif arriver sous les huées avant de repartir aussitôt.
Ils reviennent à 15 h 8 avec la première ministre, à qui la parole est d’emblée donnée. Élisabeth Borne n’a pas le temps de bafouiller que les députés insoumis se lèvent, brandissant des pancartes « Démocratie » et « 64 ans, c’est non ». La gauche entame, debout, une Marseillaise. Interruption de séance de deux minutes.
#RéformeDesRetraites : @Elisabeth_Borne est accueillie sous les huées de la gauche et sous les applaudissements de la majorité. La Marseillaise retentit dans l'hémicycle. Les députés de gauche brandissent une pancarte "64 ans, c'est non". La séance est suspendue.#DirectAN pic.twitter.com/6PS0wXFAx5
— LCP (@LCP) March 16, 2023
Vient le moment fatidique...« L’incertitude plane à quelques voix. On ne peut pas faire de pari sur l’avenir de nos retraites »
Toujours à la tribune, la locataire de Matignon commence un discours, toujours couvert par l’hymne national que les insoumis reprennent en boucle. Des « Borne démission » sortent des bancs du RN. Peu audible, la première ministre poursuit tant bien que mal. Florilège : « Je n’ai pas envie de revenir sur les comportements de ceux qui ont tout fait pour bloquer le débat », « Nous nous sommes donné les moyens de la discussion », « Ce n’est pas le projet de loi du gouvernement mais le texte du Parlement ».
Puis vient le moment fatidique : « L’incertitude plane à quelques voix. On ne peut pas faire de pari sur l’avenir de nos retraites. (…) Sur le fondement de l’article 49 alinéa 3, j’engage la responsabilité de mon gouvernement. » La Nupes quitte la séance et file devant les très nombreux journalistes.
« La Macronie est minoritaire à l’Assemblée nationale et dans la rue. Il faut monter d’un cran dans la contestation », appelle l’insoumis Matthias Tavel. La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain, affirme qu’Emmanuel Macron « doit se remettre en cause ou être remis en cause ».
« C’est une première victoire pour nous et un échec pour le gouvernement, qui n’a pas su réussir à convaincre. Ça va solidifier l’unité syndicale et donner raison aux Français qui se mobilisent, analyse Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Nous avons maintenant le référendum d’initiative partagée à mettre en œuvre. » Mais la prochaine étape sera vraisemblablement l’examen, dès lundi, d’une motion de censure transpartisane (sans le RN) portée par le groupe Liot qui pourrait, si elle était adoptée, renverser le gouvernement.
Réforme des retraitesAssemblée nationaleSénatÉlisabeth Borne L'Humanité
Mumia Abu-Jamal, « la voix des sans-voix », en prison depuis 42 ans
ReportageAu centre pénitentiaire SCI Mahanoy à Frackville, en Pennsylvanie, Mumia Abu-Jamal espère la révision de son procès. Usé par ses années de détention, le journaliste afro-américain attend la décision de la juge Lucretia Clemons.
Patrick KamenkaFrackville (Pennsylvanie, États-Unis), correspondance particulière.
Le centre de détention se situe à trois heures de route de New York, dans une zone forestière inhospitalière de cette partie de l’État de Pennsylvanie (Nord) où est incarcéré le journaliste afro-américain Mumia Abu-Jamal. Accusé et condamné pour le meurtre d’un policier blanc – ce qu’il a toujours farouchement nié –, il purge une peine à perpétuité.
Une fois franchis les contrôles sévères de l’administration pénitentiaire, au bout d’un long couloir, s’ouvre la porte de la salle des visites où Mumia nous attend debout, revêtu de sa combinaison orange de détenu, coiffé de ses éternelles dreadlocks.
En avril, Mumia aura 69 ans et va entamer sa 42e année de détention
Sa haute stature impressionne, tout comme l’acuité de son regard qui illumine son visage agrémenté d’une barbe grisonnante, sourire aux lèvres, riant même malgré les 41 années de détention. Ses graves problèmes de santé de l’an dernier semblent derrière lui. Si son régime alimentaire est totalement inadapté à son état, il s’astreint désormais à pratiquer des exercices physiques de façon intense, réussissant à perdre du poids et à reconstituer du muscle.
En ce mois de mars, le journaliste afro-américain a pu rencontrer durant trois heures une délégation du collectif français Libérons Mumia et lui expliquer « la dégradation de ses conditions de détention depuis la période pandémique du Covid ». Il apprécie précieusement cette rencontre car les visites ont été totalement réduites.
Les inscriptions se font uniquement par Internet et sont refusées sans explication, privant ainsi les familles de leur droit. Malgré cette situation, Mumia explique préparer « un nouveau livre (thèse de doctorat) contre la politique de déshumanisation » qui conduit à la récidive de nombreux détenus dans un système d’incarcération de masse (2,3 millions de prisonniers aux États-Unis).
En avril, Mumia aura 69 ans. Il va entamer sa 42e année de détention. Après trois décennies passées dans le couloir de la mort, il échappera à deux ordonnances d’exécution grâce à la mobilisation internationale et sa peine sera commuée en prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle (1). Pour saisir l’horreur de sa situation, il est impératif de revenir à l’année 2022. L’an dernier, lors de la pandémie mondiale, Mumia, né Wesley Cook, a été infecté par le Covid. Pour lui, l’administration pénitentiaire est responsable de la diffusion de la maladie parmi les prisonniers, la majorité des gardiens ayant refusé la vaccination pour coller aux thèses complotistes du président Trump.
La révision du procès d’origine pourrait ouvrir la voie à sa libération
De plus, celui que ses confrères de Philadelphie ont surnommé « la voix des sans-voix » a été victime de graves complications cardiaques nécessitant une opération à cœur ouvert. Le sort s’acharnant, il apprendra quelques jours avant la fin de l’année le décès de son épouse Wadiya et n’obtiendra le droit de suivre ses obsèques que par vidéo.
En ce début 2023, Mumia est confronté à un moment clé de sa bataille judiciaire qu’il mène inlassablement depuis quatre décennies pour prouver son innocence. Rappelons que son procès expéditif en 1982, qui le condamna à la peine capitale, reste marqué par l’emploi de méthodes racistes des magistrats qui n’hésitèrent pas à fouler aux pieds la Constitution des États-Unis, parlant de « faire griller le nègre ».
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du MoveCes entraves au droit fondamental seront dénoncées par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, l’Union européenne et Amnesty International. Aujourd’hui, il s’agit pour Mumia d’obtenir, après 41 années de combat et de mobilisation internationale, la révision de son procès afin qu’il soit innocenté et libéré. Ses avocats ont récemment eu accès à des éléments de preuve cachés contenus dans des documents d’archives du procureur de Philadelphie et prouvant les multiples atteintes au droit de l’accusé.
La juge Lucretia Clemons, en charge du procès d’appel, doit décider prochainement de la suite à donner à la demande de révision du procès d’origine, laquelle pourrait ouvrir la voie à sa libération. Dans ce contexte, la montée de la solidarité aux États-Unis et dans le monde reste essentielle. C’est dans cet objectif que la délégation Libérons Mumia l’a rencontré au centre pénitentiaire SCI Mahanoy, à Frackville.
Cette mission, composée de Jacky Hortaut, coanimateur, Patrick Kamenka, représentant du Syndicat national des journalistes CGT, et Larry Goldbetter, président du syndicat américain NWU (National Writers Union) et membre de la direction de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), lui a remis une carte syndicale de presse internationale. À son congrès, la FIJ avait signé en juin 2022 une lettre ouverte à l’attention du gouverneur de Pennsylvanie pour exiger la révision de son procès et sa libération immédiate pour raison de santé.
Comme à son habitude, Mumia a nourri la discussion en évoquant les guerres et la souffrance des peuples, la misère économique et sociale, les bouleversements climatiques, les manifestations contre la réforme des retraites en France, autant de conséquences du système capitaliste. Il a tenu à remercier tous ceux en France qui le soutiennent sans relâche, dont la ville de Paris, dont Mumia est citoyen d’honneur.
www.mumiabujamal.comMumia Abu-JamalÉtats-Unisliberté de la presse L'Humanité
Tribune libre « Erdogan ouvre un nouveau chapitre de sa stratégie autoritaire »
TribuneBenjamin KönigSoixante-douze parlementaires français condamnent la dérive autoritaire du pouvoir turc : la Cour constitutionnelle d’Ankara doit valider l’interdiction de la formation progressiste, le Parti démocratique des peuples (HDP), le 11 avril.
« Tandis que les séismes des 6 et 20 février continuent de meurtrir les populations du sud et de l’est de la Turquie, les manœuvres autoritaires de Recep Tayyip Erdogan s’accélèrent, menaçant la pérennité des institutions démocratiques turques. Symbole de ce délitement accéléré, la procédure d’interdiction du Parti démocratique des peuples (HDP), initiée le 17 mars 2021, devrait se conclure, à quelques semaines des scrutins législatifs et présidentiel de mai-juin 2023. La Cour constitutionnelle d’Ankara avait fixé l’audience finale de la procédure au 14 mars, avant de la repousser au 11 avril.
Après les destitutions en série de députés et de maires, la criminalisation des militants du HDP lors du procès de Kobane et l’emprisonnement de Selahattin Demirtas, Erdogan ouvre ainsi un nouveau chapitre de sa stratégie autoritaire et affirme clairement son objectif : conserver le pouvoir coûte que coûte en manœuvrant pour se débarrasser des opposants les plus résolus.
Or, en interdisant le HDP juste avant l’élection présidentielle, la Turquie d’Erdogan romprait définitivement avec l’État de droit.
La démocratie et le droit de vote sont des valeurs fondamentales que nous défendons avec conviction. L’interdiction du HDP signifierait qu’un parti démocratiquement choisi par plusieurs millions d’électeurs ne serait plus en mesure de participer à la vie politique. Nous croyons en la capacité du peuple à décider de son avenir par les urnes, c’est pourquoi nous sommes indignés par ce procès qui constitue une violation flagrante de la Convention européenne des droits de l’homme (Cedh).
Parlementaires français, nous apportons notre soutien au Parti démocratique des peuples (HDP), ciblé par la répression et menacé dans son existence légale. Afin que vive le pluralisme en Turquie, il est indispensable que le projet de société défendu par le HDP puisse continuer à s’incarner. Le Parti démocratique des peuples a clairement affirmé sa position en faveur du progrès social, de l’écologie et de l’émancipation des femmes. Il respecte les différences ethniques et religieuses permettant à tous de vivre ensemble, convictions que nous partageons entièrement.
Nous demandons solennellement l’arrêt immédiat de cette procédure, ainsi que la fin de toute persécution à l’encontre de ce parti politique, de ses militants, de ses élus, de ses dirigeants, à commencer par ses deux coprésidents, Pervin Buldan et Mithat Sancar.
Nous appelons le gouvernement de la France, partenaire majeur et allié de la Turquie au sein de l’Otan, à dénoncer cette procédure au plus haut niveau. La Turquie est un grand pays, les droits démocratiques doivent y être protégés : parlementaires français, c’est le sens de notre engagement. »
Signataires : Soixante-douze parlementaires français, issus d’EELV, de FI, du PCF et du PS. Liste complète sur humanité.fr.
TurquieHDPKurdes L'Humanité
Justyna Wydrzynska
Femme du jourJérôme SkalskiLa militante d’Avortement sans frontières a été condamnée, mardi 14 mars, à « huit mois de travaux d’intérêt général à raison de trente heures par mois » pour avoir fourni des pilules abortives à une femme enceinte en détresse qui souhaitait partir avorter dans une clinique allemande. Justyna Wydrzynska risquait jusqu’à trois ans d’incarcération, selon le Code pénal de la Pologne du régime d’extrême droite catholique d’Andrzej Duda et Mateusz Morawiecki. Le pays fut l’un des premiers au monde à légaliser l’IVG en 1956. Il est aujourd’hui, en Europe, depuis la loi de 2020 qui ne l’autorise qu’en cas de grossesse résultant d’un viol ou de risque pour la vie ou la santé de la femme, l’un de ceux qui s’éloignent le plus des standards européens. En outre, la loi polonaise criminalise les personnes aidant les femmes enceintes à se faire avorter.
Polognedroit à l'avortementfemme du jour L'Humanité
La BCE maintient son cap et tente de rassurer
ActuFinances Estimant le secteur bancaire européen « résilient », la Banque centrale européenne a relevé ses taux directeurs de 50 points de base comme prévu et réaffirmé sa priorité de lutter contre l’inflation.
Clotilde MathieuLes Bourses européennes se teintaient de vert, ce jeudi, après les frayeurs de la veille. Un mercredi noir où les banques ont perdu « virtuellement » en 24 heures plus de 60 milliards d’euros de capitalisation. Ce retour au calme sur les marchés financiers est intervenu après l’intervention de l’autorité monétaire suisse. Celle-ci est venue à la rescousse de la deuxième banque du pays. Dans la journée, la Banque nationale suisse (BNS) avait annoncé qu’elle mettrait en cas de besoin « des liquidités à la disposition de Credit suisse ». Avec la toile de fond des faillites américaines, l’annonce de retard de publication de ses comptes avait mis le doute sur la solvabilité de l’établissement, à savoir sa capacité à payer ses dettes à tout horizon (court, moyen et long termes).
« L’inflation demeure trop élevée depuis trop longtemps »
Quelques heures plus tard, la banque suisse a indiqué emprunter 50 milliards de francs suisses (soit 50,6 milliards d’euros) à la BNS. « Ces liquidités supplémentaires soutiendront les activités principales du Credit suisse et ses clients », a-t-elle déclaré, avant de promettre de « prendre les mesures nécessaires pour créer une banque plus simple et plus ciblée, axée sur les besoins des clients ». Un épisode qui intervient après le défaut de liquidités (la capacité à faire face à ses échéances financières immédiates pour éviter le défaut de paiement) de plusieurs banques régionales américaines la semaine dernière. Ce qui avait alerté sur la stabilité du système bancaire mondial (voir l’Humanité du mardi 14 mars et du jeudi 16 mars). De part et d’autre de l’Atlantique, les autorités monétaires ont endossé leur rôle de prêteur en dernier recours.
Mais les banques centrales sont aussi attendues sur leur politique monétaire de montée des taux pour lutter contre l’inflation, qui pourrait fragiliser la stabilité du système bancaire et financier. Un scénario balayé, ce jeudi, par la BCE. « L’inflation demeure trop élevée depuis trop longtemps. Par conséquent, le conseil des gouverneurs a décidé aujourd’hui d’augmenter à nouveau les trois taux de 50 points de base », a déclaré ce jeudi sa présidente, Christine Lagarde, mettant fin au suspense, sans évoquer la suite. Selon les services de la BCE, la hausse des prix devrait s’établir en moyenne à 5,3 % en 2023, contre 6,3 % prévus auparavant, 2,9 % en 2024 et 2,1 % en 2025.
Une pression inflationniste moins forte qui s’explique par une accalmie des prix de l’énergie et une « meilleure résistance de l’économie » face à « l’environnement international difficile ». Fidèle à sa doctrine, la représentante de l’institution a également appelé les gouvernements de la zone euro à commencer « rapidement » à réduire les soutiens budgétaires aux ménages et aux entreprises.
Face aux alertes sur le système bancaire, la BCE s’est donc voulue rassurante. Bien que jugeant le secteur bancaire de la zone euro « résilient » et « disposant de positions de capital et de liquidité solides », et dans « une position beaucoup plus solide qu’en 2008 », la BCE a rappelé qu’elle disposait « d’une panoplie complète d’instruments de politique monétaire (…) pour préserver la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro ».
banque centrale européenneUnion européenneBanquesmarchés financiers L'Humanité
Digérer l’exploit et manger les poireaux
ActuRugby Après le succès historique à Twickenham, le xv de France saura-t-il se sublimer encore face aux Gallois, difficiles à manœuvrer ?
Éric SerresCet Angleterre-France (10-53) de samedi dernier a fait le tour du monde. « Le meilleur match de l’équipe de France ! » dixit Pierre Villepreux, qui n’a pas toujours été tendre avec les Bleus. Cette rencontre « historique ! » a fait chavirer les têtes, exploser les superlatifs et même les chambrages venus du bout du monde. Lors d’un exercice commun des membres de la marine nationale française avec leurs homologues de la Royal Navy dans l’océan Indien, les militaires français présents à bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude avaient ainsi affiché, au lendemain de l’humiliante défaite anglaise, un « Sorry, good game ! » sur une banderole en croisant la route du HMS Tamar. Spéciale dédicace à l’ancien capitaine du xv de la Rose que Will Carling appréciera, lui qui avait pris l’habitude de prononcer cette phrase à chaque victoire des Anglais face aux Bleus !
Mais attention, malgré tout, au retour sur terre samedi en retrouvant le pays de Galles au Stade de France (France 2, 15 h 45) pour le dernier round dans ce tournoi des Six-Nations 2023.
Après ce que l’on a vu il y a maintenant une petite semaine, il y aurait de quoi s’enthousiasmer. Certes, avec un tel rugby, comme cette dernière action en première main menant au septième essai, cela incite à voir la vie en bleu, mais les Gallois, sans être les foudres de guerre d’antan et d’il y a peu, n’en sont pas moins des adversaires difficiles à manœuvrear. Hormis le match d’octobre 2020, il n’y a jamais eu plus de cinq points d’écart en faveur de la France. La plus mémorable rouste infligée au XV du Poireau date même un peu. Le 51 à 0 infligé au pays de Galles par la France, c’était en 1998 à Wembley !
Des Bleus en mission
Les Gallois – détenteurs de 28 titres dans le tournoi depuis sa création, dont le dernier en 2021, et de douze grands chelems – termineront quoi qu’il arrive à l’avant-dernière place, comme en 2022, mais il ne faudra pas jeter le poireau au court-bouillon avant de l’avoir effeuillé et taillé en morceaux. Tombés à la neuvième place au classement mondial, défaits de peu au printemps par l’Italie puis à l’automne par la Géorgie et laminés par les All Blacks (55-23), les hommes dirigés par Warren Gatland, de retour aux affaires, auront à cœur de montrer autre chose en Seine-Saint-Denis. Avec l’ouvreur Dan Biggar (33 ans, 106 sélections), l’arrière Leigh Halfpenny, le demi de mêlée Rhys Webb, excellent face à l’Italie, ces anciens, associés à quelques étoiles montantes comme l’ailier Louis Rees-Zammit, le deuxième ligne Dafydd Jenkins, pourraient profiter d’une supposée euphorie ayant gagné les rangs tricolores. Pourraient, car ces Bleus-là sont en mission. Grâce à sa très large victoire sur l’Angleterre, l’équipe de France reste en effet en course pour remporter le tournoi, et ce même si elle n’a pas entièrement son destin entre les mains. Le résultat du match entre l’Irlande et le xv de la Rose sera déterminant.
Avec 16 essais depuis le début de la compétition, le xv de France possède la meilleure attaque à égalité avec l’Irlande, mais n’a pas tout à fait rassuré sur ses facultés à déboussoler collectivement ses adversaires. Avant la victoire nette et sans bavure face aux Anglais, et malgré deux autres succès, les Bleus ont souvent dû compter sur des exploits individuels pour s’imposer. Que ce soit contre l’Italie en ouverture du tournoi ou contre les Écossais, il s’en est à chaque fois fallu de peu. Contre la meilleure équipe du monde, l’Irlande, lors d’une rencontre d’une intensité physique hors norme, ils sont même apparus complètement rincés à l’issue des quatre-vingts minutes. Alors, qu’est ce qui aurait pu changer depuis une semaine ? Plusieurs choses. Une meilleure assimilation des nouvelles règles sur les phases de ruck, des sorties sur les mauls plus rapides et un jeu au pied de bien meilleure facture dans l’occupation du camp adverse, face aux Anglais notamment. Si vous ajoutez à cela un Antoine Dupont impérial et mieux protégé par sa garde rapprochée, un Ramos au sommet de son art, un Alldritt redevenu passe-muraille, un Flament plaqueur-perceur et un Danty de retour en gratteur devant l’éternel, l’équilibre est de nouveau presque parfait. Un nouvel exploit n’est donc pas impossible et surtout placerait le xv de France dans les meilleures dispositions avant, dans quelques mois, d’aborder sa Coupe du monde dans la peau d’un, du favori.
Rugbytournoi des 6 nations L'Humanité
Jeux de Paris 2024. 500 jours pour finir le chantier
ActuÀ seize mois de l’échéance, l’organisation parisienne doit gérer la pression sur quelques dossiers brûlants, des finances aux infrastructures, en passant par les transports.
Etienne BonamyMardi 14 mars, les diverses entités du sport français, en soutien au comité d’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop), ont célébré le J - 500 de la quinzaine olympique à Paris, le 26 juillet 2024. Il n’a manqué ni les discours ni l’optimisme pour souligner le travail accompli et celui qui reste à achever. Explications.
Le budget
L’inflation a fait grimper les coûts. Le budget révisé du seul Cojop est désormais de 4,38 milliards d’euros (600 millions d’euros de plus qu’en 2018), composé « à 97 % de recettes privées », insiste Tony Estanguet. Le budget total des Jeux, lui, s’élève à 8,7 milliards d’euros avec la livraison des installations olympiques pour lesquelles l’État et les collectivités cotisent. Là également, l’inflation a modifié la donne.
Début 2023, il manque encore des partenaires, même si « l’objectif de 80 % de sponsors a déjà été atteint fin 2022 », selon le Cojop. L’été dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait « réaffirmé un principe simple : il n’y aura pas d’impôt JO. Les Jeux doivent financer les Jeux ». C’était, presque mot pour mot, la déclaration des organisateurs des Jeux d’Albertville en 1992. On connaît la suite : un déficit estimé à plusieurs centaines de millions de francs, épongé finalement par l’État. Le même État, aujourd’hui, selon plusieurs sources, se fait très pressant auprès d’éventuels sponsors domestiques pour qu’ils s’engagent. Le temps presse.
Dans la ligne des recettes, celle de la billetterie, lancée dès la mi-février, a été revue à la hausse (1,4 milliard d’euros). Le Cojop a choisi, après un audit, de vendre plus cher les places les plus demandées. Critiquée pour sa complexité et ses tarifs élevés, la billetterie, bouclée dans quelques mois, sera vraisemblablement un succès comme c’est le cas à chaque édition des Jeux en Europe, même si le caractère populaire annoncé en prend un coup.
Les sites
Le Cojop est à l’abri de mauvaises surprises. Dès sa création, il avait mis en avant le fait que 85 % des sites étaient déjà construits. C’est une réalité mais, pragmatique, il s’est affranchi de son projet initial de compacité des sites pour respecter son engagement, quitte à fâcher certaines fédérations et agacer le CIO. Handball et basket-ball s’exileront ainsi, pour la moitié de leur compétition, à Villeneuve-d’Ascq (Nord). La Seine-Saint-Denis, « cœur des Jeux » avec l’inamovible Stade de France et le village des athlètes, a vu son programme de manifestations amaigri. Le tir s’est délocalisé au centre national de Châteauroux-Déols (Indre) ; le grand bassin olympique de natation à Saint-Denis a été remplacé par un bassin provisoire dans la Défense Arena de Nanterre, et le site d’escalade a migré vers la place de la Concorde. Seule la boxe arrive à Villepinte. Si près des Jeux, rien ne bougera plus. La nouvelle Arena de la porte de la Chapelle (badminton et gymnastique rythmique) et le centre aquatique de Saint-Denis (plongeon, water-polo et natation artistique), même avec un peu de retard, seront livrés au début de l’année 2024. Avant la fin de l’année, les premiers tests pré-olympiques plongeront toutes les installations dans le grand bain.
Les transports
Point noir ou point d’interrogation, c’est une question de point de vue. Le schéma des transports des spectateurs comme des athlètes et tous les accrédités était pointé dès le début. L’affaire s’est corsée avec les retards pris dans la mise en disponibilité de certaines lignes de métro et/ou RER et, plus récemment, avec les difficultés du Cojop à trouver les transporteurs des 200 000 accrédités pour les Jeux (trajets entre sites et hébergements). Le réseau francilien pourra-t-il gérer l’afflux de supporters en août et surtout début septembre pendant le rendez-vous paralympique ? Personne n’est en mesure de le dire aujourd’hui.
L’obligation faite par le CIO de réserver des voies routières dédiées à la « famille olympique » pour se déplacer dans la capitale et autour réclame urgemment des solutions. Dans cet embouteillage, seule l’annonce de la mise en service de 60 km de pistes cyclables pour permettre au public de se rendre d’un site parisien à un autre pendant les Jeux est une timide réponse.
Le futur sportif
Outre la présence ou non des délégations russe et biélorusse, reste les interrogations sportives sur la France, pays hôte. Laura Flessel, ministre des Sports en 2017, avait imprudemment parlé de « doubler le nombre de médailles » à Paris en faisant référence aux 43 breloques gagnées en 2016 à Rio. Depuis, la fièvre est retombée avec les 33 médailles de Tokyo, il y a deux ans. À Londres, en 2012, le Royaume-Uni a atteint le chiffre record de 63, contre 47 à Pékin en 2008. L’effet « Jeux à domicile » jouera-t-il ? L’année 2023 et ses divers championnats du monde apporteront un début de réponse.
SportsJeux olympiques Paris 2024 L'Humanité
Marie-George Buffet au comité d’éthique
Éric SerresNomination Cette fois-ci, la liste des membres du Comité national d’éthique dans le sport est connue. Annoncé le 2 mars par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, après la démission de Noël Le Graët, jusque-là président de la Fédération française de football, ce comité comprendra 12 membres et sera présidé par Marie-George Buffet, ministre des Sports entre 1997 et 2002, et par Stéphane Diagana, champion du monde du 400 mètres haies en 1997. Ces 12 membres, dont la navigatrice Isabelle Autissier, l’arbitre de football Stéphanie Frappart ou l’ancienne handballeuse et sociologue du sport Béatrice Barbusse, devraient se réunir rapidement afin de définir des propositions concrètes d’ici à l’automne. Trois axes de travail ont été ciblés : une gouvernance du sport plus éthique, plus démocratique et plus protectrice des pratiquants, hommes et femmes confondus. Ces travaux ne devraient pas rester lettre morte et devraient déboucher sur des propositions de loi, de changement de règlements et d’encadrement des statuts..
Marie-George BuffetComité national d’éthique dans le sportpratique du sport L'Humanité
FFF : Michel Platini dégage en touche
Éric SerresFootball Ancien capitaine des Bleus, ex-patron de l’UEFA, blanchi par la justice suisse des accusations d’escroquerie qui l’ont poursuivi pendant six ans, Michel Platini, a répété, lundi, qu’il ne briguerait aucun poste à la Fédération française de football (FFF). Certains pourtant imaginaient déjà un retour de Platoche aux affaires du football tricolore. En vain. « J’ai fait une déclaration au mois de juillet, quand j’ai été blanchi de mes affaires en Suisse, j’ai dit que je ne reviendrais plus dans les institutions du football. Voilà, point final ! » a-t-il déclaré sur RMC. Interrogé sur l’actuelle crise de la FFF qui a conduit à la démission du président Noël Le Graët, l’ancien meilleur buteur de l’Euro 1984 a relativisé : « Les structures du football français sont bonnes, le football français n’est pas mal, on a été champions du monde en 1998 et en 2018, finalistes de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Il n’y a pas de crise, c’est la crise d’un président, pas la crise du football français. » E. S.
michel platini L'Humanité
Direct 17 mars. Blocage routiers, motions de censure : la bataille des retraites s'accélère
- Le coup de force démocratique de trop ? La Macronie, isolée, a choisi de passer en force en utilisant le 49.3 pour imposer sa réforme.
- L’intersyndicale lui répond par un appel à des « rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars ».
- Ce vendredi matin, plusieurs réseaux routiers sont bloqués par des manifestants. Des actions sont prévues toute la journée. A Paris, le périphérique était bloqué vendredi matin près de trois portes (Saint-Cloud, Montreuil et Clignancourt). Darmanin dénonce une « bordélisation »...
- Le groupe centriste Liot doit déposer, ce vendredi, une motion de censure transpartisane (hors RN), susceptible de réunir les voix de l'ensemble des opposants à la réforme, en début de semaine prochaine.
- La gauche entend saisir tous les outils disponibles : motion de censure et recours constitutionnel, en plus de lancer une grande campagne pour un référendum.
Lire notre analyse : la bataille des retraites ne fait que commencer.
1 min 49 sec L'Humanité
Retraites : après le 49.3, des milliers de manifestants se mobilisent face à l'Assemblée nationale
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletPlusieurs milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 16 mars, place de la Concorde à Paris, pour protester contre le vote de la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3.
Depuis le milieu de l'après-midi, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale alors qu' Elisabeth Borne avait recours à l'article 49.3.
Ils ont été rejoints peu après 16h30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 2.000 jeunes partis de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "À bas le 49.3".
Sur des pancartes, on pouvait lire: "Qui sème la misère récolte la colère" ou encore "le printemps arrive... Et le mois de mai".
Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes communistes, Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs : cheminots, raffineurs et enseignants notamment.
"Ce 49.3 est une insulte à la démocratie", a souligné Sonia, étudiante en archéologie tandis que son amie Emma nous a expliqué : "C'est maintenant ou jamais qu'il faut se mobiliser et lorsqu'on ne respecte pas la démocratie, celle-ci arrive place de la Concorde".
"On est en train de dire non à cette atteinte à la démocratie après toutes ces luttes qui ont eu lieu et on ne se fait pas encore entendre", a martelé Amélie, enseignante à Argenteuil.
D'autres rassemblements étaient organisés en France, comme à Grenoble, où 200 à 300 personnes étaient rassemblées depuis le milieu de l'après-midi devant la préfecture. "Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM de Grenoble et déléguée syndicale CGT. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".
Présent à Toulouse, Olivier Saint-Jours, enseignant de 53 ans, pense que le recours au 49.3 "va tendre le mouvement, c'est certain, ça ne va pas s'arrêter là, les gens vont se radicaliser".
Avec Afp
Réforme des retraites L'Humanité
« Ce que nous demandons maintenant, c’est une abrogation de la loi ! »
ReportageÀ Grenoble, le rassemblement organisé jeudi après-midi pour « mettre la pression sur les lieux de pouvoir » s’est transformé en explosion de colère contre l’exécutif.
Guillaume PavisGrenoble (Isère), correspondance particulière.
Au lendemain d’une huitième journée de mobilisation fournie à Grenoble (19 000 manifestants selon les syndicats), rendez-vous avait été donné par les organisations iséroises de travailleurs devant la préfecture. Initialement, il s’agissait ainsi de répondre à l’appel de l’intersyndicale nationale de mettre la pression sur les lieux de pouvoir au moment du passage à l’Assemblée nationale du texte sur la réforme des retraites. Mais ce rendez-vous s’est vite transformé en manifestation, galvanisée par le choix de la première ministre d’imposer son projet par l’article 49.3 en court-circuitant le vote des députés.
Dès 14 heures, plusieurs centaines de personnes étaient massées sur la place de Verdun à Grenoble, faisant face à la préfecture de l’Isère. Au moment de l’annonce du passage en force du gouvernement, la foule se met spontanément à huer avant d’entonner en chœur « Macron démission » ! Élisa Balestrieri, membre du secrétariat de la CGT 38, prend le micro. « 49.3 ou pas, on ira jusqu’au retrait ! scande-t-elle sous les applaudissements. En 2006, le CPE (contrat première embauche) avait été voté avant d’être retiré ! » Benjamin Moisset, son homologue de Solidaires, lui emboîte le pas : « C’est simple, ce que nous demandons maintenant c’est une abrogation de la loi ! » Nicolas Ramos, de la CFDT Isère, assure pour sa part que « (cette dernière) est et restera présente dans le mouvement social ».
Les prises de parole des différents représentants de l’intersyndicale s’enchaînent, laissant apparaître un large consensus : il faut poursuivre et durcir le mouvement. Fernando Martins, secrétaire fédéral de FO transport et responsable de l’organisation pour les transports de la métropole grenobloise, propose de bloquer la place jour et nuit. « On ne peut plus simplement manifester, il faut que les actions soient fortes », martèle-t-il. Le camion de Force ouvrière se positionne pour barrer la route devant la préfecture. Des cheminots de SUD rail et de la CGT prennent place à ses côtés et font détoner une série de pétards d’alarme, faisant trembler la place. La foule applaudit et répond aux détonations au cri de « Ça va péter ! », sous l’œil des gendarmes mobiles.
Le rassemblement est prévu jusqu’en début de soirée. Mais beaucoup espèrent d’ici là être rejoints par des salariés non grévistes afin de défiler dans les rues du centre-ville. L’intersyndicale départementale a d’ores et déjà appelé à effectuer trois barrages filtrants à différents endroits stratégiques de l’agglomération dès ce vendredi matin. « Plusieurs actions dans des zones d’activité stratégiques de l’agglomération sont également prévues mardi avec l’intersyndicale », précise Élisa Balestrieri. La CGT demande également aux manifestants de multiplier les actions et de monter des intersyndicales à l’échelle de leur entreprise. « J’ai fait toutes les manifs, je serai encore en grève demain et la semaine prochaine », assure de son côté un salarié de Dalkia, une filiale d’EDF, qui a visiblement reçu le message cinq sur cinq.
grenobleRéforme des retraitesMobilisations retraites L'Humanité
À Orléans, la mobilisation carbure au blocage de dépôt pétrolier
ReportageTrès tôt ce jeudi matin, une centaine d’adhérents CGT, CFDT et Solidaires ont mené une action coup d’éclat contre le projet de réforme des retraites. Le durcissement du conflit était déjà dans les esprits des militants bien avant l’examen au Parlement du texte gouvernemental.
Naïm SakhiOrléans (Loiret), envoyé spécial.
Cinq heures du matin à la Bourse du travail d’Orléans. Dans la salle de repos, les militants cégétistes prennent un premier café. Ce jeudi, jour du vote de la réforme des retraites au Parlement, l’union départementale (UD) CGT du Loiret, rejointe par l’intersyndicale, est à l’initiative d’une action « coup de poing » interprofessionnelle. Jusqu’à la dernière seconde, le lieu est tenu secret. Treize minutes plus tard, Pascal Sudre, le secrétaire général de l’UD, interpelle ses troupes : « Nous allons nous diriger vers le lieu de l’action. » La soixantaine de personnes monte dans les voitures, direction le dépôt pétrolier de l’agglomération.
Sur place, une dizaine de syndiqués déjà présents ont empêché un camion-citerne de sortir du site. Après un trajet de dix minutes, le camion de la CGT se gare devant une entrée afin de décharger le matériel du jour. Outre le café pour réchauffer les troupes jusqu’à la fin de l’action aux alentours de 10 heures du matin, des pneus sont déchargés. Les cégétistes sont alors rejoints par des militants de Solidaires et de la CFDT, dont Caroline. Cette hôtesse de caisse, chasuble orange de la centrale sur le dos, n’entend pas se retirer du mouvement en cas de vote de l’Assemblée nationale ce jeudi. « Cette mobilisation a rehaussé l’image des syndicats, mais ce n’est pas assez. Nous devons obtenir le retrait de la réforme, quitte à durcir les actions, mesure la cédétiste. Ce soir, nous allons attendre les consignes de la confédération. Mais quoi qu’ils disent, nous devons continuer, car la population est opposée à cette réforme. » À ses côtés, un responsable CFDT (souhaitant rester anonyme) partage l’avis de Caroline sur les suites à donner au mouvement. Il ajoute : « Macron avait promis de tenir compte des corps intermédiaires après sa réélection. Mais c’est pire qu’avant. La colère est profonde et les syndicats doivent aller dans le sens de la population. »
Au bout d’une heure trente de blocage, de nombreux camions-citernes patientent sur le côté de la route. Des automobilistes qui passent klaxonnent en guise de soutien. Puis, des éboueurs font un arrêt afin de partager un café. Le 7 mars, 90 % d’entre eux étaient en grève, mais celle-ci n’a pas été reconduite. « Chez nous, ça ne suit pas et les syndicats sont peu implantés », déplore Brahim, opposé à la réforme. Après vingt-cinq ans de métier, cet agent de 43 ans a le dos abîmé par son travail. « Je cherche à changer de poste, j’ai un certificat du médecin qui atteste mes problèmes, raconte l’éboueur, mais pour le moment, la direction me dit qu’il n’y a pas de place, alors j’attends. »
Non loin de lui, Cyril, veste CGT sur le dos, enrage. « L’inflation n’est pas une excuse pour ne pas faire grève, tout le monde la subit. » « Si on ne tape pas plus nombreux et plus fort, aucune victoire n’est possible face à un gouvernement qui se fiche de la démocratie », poursuit l’ouvrier à l’usine John Deere de Saran. Inquiet, son collègue David complète : « Si la réforme passe, les gens n’oublieront pas le mépris. Les députés ne seront pas réélus. Et l’extrême droite va en profiter. »
CGTRéforme des retraitesMobilisations retraitesraffinerie L'Humanité
Formidable « Tempête » dans une baignoire
Nos recommandations culturellesTHEÂTRE La célèbre pièce de William Shakespeare est mise en scène par Emmanuel Besnault dans un des plus petits théâtres parisiens, avec trois comédiens survoltés.
Gérald RossiProspero, duc de Milan et sa fille, la jeune Miranda, sont envoyés en exil sur une ile déserte. Grace à la magie de ses livres le duc s’y fait maître du peu recommandable Caliban et apprivoise dans la douceur Ariel, l’esprit positif de l’air et du souffle de vie. Ainsi démarre cette pièce parmi les plus connues de William Shakespeare, publiée à Londres en 1623, comptant cinq longs actes, et jouée depuis sans discontinuité sur les scènes du monde entier.
Emmanuel Besnault a fait le pari d’en proposer une adaptation d’une heure et quart seulement, avec trois comédiens, qui se répartissent six rôles, sur les 18 personnages de la version habituelle. Pari gagné. Non seulement l’essentiel de l’intrigue est maintenu, mais l’enjeu était aussi de porter la pièce sur une des plus petites scènes de Paris, dans le théâtre de la Huchette, animé depuis 2016 par le comédien et metteur en scène Franck Desmedt. Et là encore « ça fonctionne » comme l’on dit, oubliant que cette « Tempête », tient ici toute entière dans une baignoire.
Avec en prime la création sonore de Jean Galmiche qui permet aux comédiens de pousser la chanson. Sur la scène des parois de bois clair peuvent symboliser la coque d’un navire ou l’étendue de la nature, quelques draps blancs devenant sable ou voiles. Très vite, Prospéro provoque une tempête, et ses ennemis, dont le roi de Naples et ses proches sont à leur tour isolés sur cette île, à la merci de celui qu’ils avaient exilé. Mais Prospéro préfère l’indulgence à la haine de la vengeance. Et son bonheur est de marier sa fille…
Jérome Pradon est un Prospéro malicieux qui donne au personnage une épaisseur bienveillante, usant, du fond de sa grotte, de ses pouvoirs avec sagesse. Marion Préïté est successivement Miranda, Arien et Stephano. Masques et costumes passés en coulisses à la vitesse du vent lui permettent un sans faute. Même chose pour Ethan Oliel, qui bondissant comme un bon petit diable endosse les guenilles du méchant Caliban et la parure du beau prince Ferdinand, passant d’un monstre repoussant au garçon sage victime d’un coup de foudre. Tous les trois sont supervitaminés, drôles et épatants.
www.theatre-huchette.comThéâtrewilliam shakespeare L'Humanité
VOD de la semaine – “Autour de Jeanne Dielman” de Sami Frey
Nos recommandations culturellesLe tournage à la bonne franquette, dans les années 1970, d’un chef d’œuvre de rigueur et de concentration dirigé par la juvénile Chantal Akerman face à son intransigeante interprète principale, la splendide Delphine Seyrig
Vincent OstriaOn annonce la réédition en avril du chef-d’œuvre de Chantal Akerman, « Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles ». Curieux titre pour un film hors-norme de 3h20, où l’on voit une femme vaquer par le détail à la tenue de son petit appartement. Processus d’une monotonie et d’une méticulosité qui peut hérisser certains spectateurs peu aguerris. C’est normal. Ce qu’on ignorait, c’est que l’acteur Sami Frey, qui ne jouait pas dans le film, mais était le compagnon de Delphine Seyrig, l’extraordinaire interprète du rôle de Jeanne Dielman, en avait tourné un making of. Contraste immense avec le film lui-même, ce document a un style et une teneur brute et bavarde qui déroutent, mais il éclaire le processus de création d’Akerman et Seyrig. Dans l’ensemble, on assiste aux répétitions des gestes et mouvements complexes de l’actrice (car tout est filmé en plan séquence), amplement discutés par celle-ci et expliqué par la cinéaste, qui, alors âgée de 25 ans, a l’air d’une petite ado face à une grande dame. Contraste saisissant pour une œuvre d’une maîtrise absolue, dont on n’aurait jamais imaginé qu’elle ait résulté d’âpres négociations entre créatrice et interprète. Dans les remarques et les propositions de Seyrig, on sent une constante pointe d’agacement, un insatiable besoin de motivations. Mais au bout du compte, ces bémols et ergotages vont nourrir le personnage et sa fébrilité sous-jacente, qui la fera dérailler. La manière de Delphine Seyrig de discuter la moindre indication de Chantal Ackerman permet de définir le personnage. « Jeanne Dielman » sera une création commune, traduisant autant la personnalité de l’actrice que celle de la réalisatrice. Par ailleurs, on remarque que le making of brouillon, en vidéo noir et blanc primitive, coïncide avec le fouillis du plateau de tournage, du désordre ambiant, de la fumée et du bruit. Contraste absolu et saisissant avec le film, où chaque élément est précis, chaque cadre maniaque, chaque geste chorégraphié.
L’autre grande affaire de « Jeanne Dielman », c’est son affiliation avec la cause féministe, dont Delphine Seyrig surtout, mais aussi Chantal Ackerman étaient des militantes actives. Voir le discours de Delphine Seyrig sur son besoin d’afficher une féminité sophistiquée pour mieux pouvoir contrer la suprématie masculine de l’intérieur du système. Voir également son altercation avec une technicienne du film qui ne pense pas que le contexte du tournage de ce film, dont l’équipe était presque à 100 % féminine, constitue un progrès et une forme de liberté. Un documentaire passionnant pour les amateurs de cette œuvre unique, sur laquelle nous reviendrons lors de sa resortie.
A voir sur on-tenk.com/fr jusqu’au 15 avril
La VOD de la semaine L'Humanité
La parole est à Jean-Jacques Rousseau
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec l’adaptation de Xavier Marcheschi Marjorie Nakache a mis en scène un portrait drôle et passionnant du philosophe du XVIIIe siècle, marionnettes à l’appui.
Gérald RossiJean-Jacques Rousseau a lui aussi été un gamin. Ce philosophe des Lumières, mort en 1778, repose depuis 1794 au Panthéon. Présidant la cérémonie du transfert de sa dépouille, Cambacérès, au nom de la de la Convention, évoqua alors devant la foule un « moraliste profond, apôtre de la liberté et de l’égalité, le précurseur qui a appelé la nation dans les routes de la gloire et du bonheur… ». Il repose désormais à proximité de Voltaire. Ce n’est pas cependant cette période qu’a retenue Marjorie Nakache, pour mettre en scène « Rousseau et Jean-Jacques » mais les vingt premières années de l’auteur du « Contrat social » pour citer une de ses œuvres, sans doute la plus célèbre.
Le comédien Xavier Marcheschi signe le texte établi à partir des Confessions, publiées à titre posthume. Dans cette pièce, créée en 2020, vue au Studio Théâtre de Stains (Seine-Saint-Denis) et qui entame une nouvelle tournée, il est entouré sur la scène par Sandrine Furrer, Martine Palmer, et Sonja Mazouz. La scénographie et les marionnettes sont de Einat Landais. Le parti pris de Marjorie Nacache n’a pas été de créer un spectacle de figurines, mais de les inclure pour réaliser une pièce en miroir. Ce qui permet, autrement dit, de découvrir sur scène un Rousseau adulte, donnant la réplique à son double en jeune homme.
« Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».
Des trucages, réussis, il faut le dire, font apparaitre les marionnettes là où on ne les attend pas, et c’est souvent très drôle. Ce parti pris fait que ce « Rousseau et Jean-Jacques » est destinée aussi bien au jeune public qu’aux adultes, sans limite d’âge. La metteure en scène s’explique : « Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».
Dans sa jeunesse, Rousseau, qui fut souffre douleur d’un graveur censé lui apprendre le métier, laquais, ou encore humble secrétaire, a découvert puis analysé les mécanisme des l’exploitation et de la domination. Ce qui fait que la bourgeoisie n’a jamais raté une occasion pour le dénigrer. A contrario, il a été récemment associé aux combats menés par des Gilets Jaunes. Selon l’historien Henri Guillemin, « Rousseau, au XVIIIe siècle, c’est l’homme qui dit ouvertement, sur la société telle qu’elle est, tout ce qu’on ne doit pas dire lorsqu’on est bien élevé et qu’on veut faire carrière ». La parole de Rousseau est toujours vive.
Théâtrejean-jacques rousseaustains L'Humanité
Flavien Berger : « J’ai accepté la place de l’inconscient »
EntretienMusique Avec Dans cent ans, Flavien Berger clôt une trilogie étincelante et audacieuse d’albums électro-pop. Un nouvel opus sensuel qui porte en chansons une réflexion sur la musique et sa matière première, le temps.
Clément GarciaLa fin d’un cycle. En 2015, Flavien Berger inaugurait avec Léviathan ce qui allait devenir un triptyque majeur de l’électro-pop hexagonale. Dans cent ans clôt avec brio cette plongée exploratoire dans les sons et les mots. Les précédents opus, tous signés chez le label fureteur Pan European Recording, avaient rencontré un succès aussi populaire que critique, plaçant leur auteur dans la descendance d’un Étienne Daho. Une musique léchée, où les harmonies vocales se fondent aux sons synthétiques, et sa voix suave à des rythmes entêtants, pour un album où tout est affaire de regards, à fleur de peau, dansant et réflexif, qui se veut aussi méditation sur le pouvoir de la musique.
Léviathan, Contre-temps, Dans cent ans… Au jeu des consonances, les titres de vos albums s’attachent à évoquer le temps. Est-ce une manière de prendre date ?
Disons que je donne rendez-vous avec autre chose que moi-même, parce que dans cent ans je ne serai plus là… Mais oui, tout à fait, il y a un jeu de mots et tout ça est un peu ludique. J’ai fait une espèce de trilogie qui se veut une exploration dans la pop. Avec des morceaux aux formes reconnaissables, pas trop expérimentales, et des possibilités d’échappées. Et j’ai décidé de finir ce cycle-là avec une sorte de jet dans le futur. Je fais des disques, et les disques, ça tourne. J’aime bien l’idée d’en lancer un dans le futur et que, le jour où il retombe, je ne sois plus là. C’est un peu une vanité et je ne dis pas que ma musique sera écoutée dans cent ans. Je réfléchis plus à ce disque, cette matière plastique, le pétrole…
On observe une continuité dans votre travail, autour de concepts avec une exigence et une cohérence sonore…
Je porte un soin assez poussé à faire des albums, des écrins qu’on écoute dans une espèce de continuité, une cohérence comme un livre ou un film. Avec des contraintes qui me permettent d’être libre, en mettant des zones d’expérimentation et d’exploration au sein de quelque chose qui est plutôt attendu. À terme, j’aimerais bien trouver des formats qui me soient propres. Non pas pour surprendre ou être original, mais que ce soit naturel.
Vos paroles sont évocatrices, parfois surréalistes, évitent la linéarité d’une histoire. Comment définiriez-vous votre manière d’écrire ce que l’on appelle une chanson ?
Ça ne me pose pas de problème de parler de chanson, même si, finalement, dans l’imaginaire collectif, une chanson, c’est autre chose. C’est vrai que je m’emploie à faire des choses que l’on peut chanter. Et, en effet, la linéarité de la fiction, il n’y en a pas trop. J’essaie de ne pas être très clair, de contourner l’évidence. J’aimerais bien qu’une personne, à différents moments de sa vie, se plonge dans une de mes chansons et y lise des choses différentes. Parce qu’elles sont martelées de plein d’« états », comme disait Brigitte Fontaine. Il y a ça chez Apichatpong Weerasethakul, un cinéaste thaïlandais qui réalise des films dans lesquels on ne sait jamais où va nous emmener la scène d’après. Je ne dis pas que j’y arrive, mais c’est une dynamique que je recherche. J’ai accepté la place de l’inconscient, presque de l’analyse dans le travail d’écriture. Il y a beaucoup de textes qui m’échappent…
Vous bâtissez des mélodies audacieuses, avec des changements harmoniques et des renversements d’accords. Définiriez-vous votre musique comme complexe ?
Je ne le cherche pas, mais je comprends qu’elle puisse le paraître. L’harmonie, c’est une chose qui peut être très déroutante selon les cultures ou les éducations. Il y a des chansons dont on va trouver la suite d’accords bizarre. Puis plus on les écoute, plus elles rentrent dans une palette empirique et on est de moins en moins dérouté. La musique complexe, c’est subjectif. Il y a autant d’oreilles que de manières de juger la musique. Là où j’ai rendez-vous avec l’académisme, c’est dans ces morceaux de quinze minutes éponymes (dans chaque album – NDLR), comme ici avec Dans cent ans, où je finis avec un instrumentarium, comme une énième tentative de me raccrocher au wagon de la musique dite classique. Plus je fais de la musique, plus j’apprends à la faire.
Votre musique est à la fois sobre et très pleine. Comment la réalisez-vous ?
J’ai plusieurs manières de travailler. Une des manières, c’est ce que j’appelle « l’outil temps ». C’est-à-dire que j’enregistre des carnets de travail sur des cassettes audio que je classe et dans lesquelles je retourne piocher des mois ou des années plus tard. Je travaille beaucoup avec l’archive. Je viens d’une génération où le sample fait partie de la musique. Je sample un moi du passé dont j’ai oublié les intentions mais dont je garde un substrat. Comme une espèce de kyrielle, une réinvention d’intentions. L’autre manière de travailler, c’est un processus d’avancées harmoniques où tout passe par la voix. Les mélodies, je les entends et je les chante ou les retranscris. C’est un processus que je ne maîtrise pas vraiment. Je ne suis pas le seul dans ce cas-là. C’est Étienne Daho qui m’a dit que, pour lui, ça relève carrément de l’ordre du mystique. Il entend des choses qui viennent d’au-dessus de lui et il les retranscrit vers le bas. Je serais moins mystique mais quand je n’entends plus la musique, c’est que le morceau est terminé.
Vous avez beaucoup composé pour le cinéma ou des installations d’art contemporain. Est-ce que ça a contribué à redéfinir votre travail ?
Ce ne sont pas tant les champs qui contribuent à redéfinir le travail que les collaborations, que ce soit pour faire une musique de film ou coréaliser un disque. Faire une musique de film m’intéresse moins, dans ce cas-là, que de travailler avec Céline Devaux ou, dans l’autre cas, avec Pomme. Ce sont les rencontres avec des trajectoires qui m’intéressent.
Dans cent ansMusiquemusique électroniqueChanson françaiseFlavien Berger L'Humanité
« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros
Florent LE DUComme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.
Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793
Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.
« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.
robespierredantonRévolution française L'Humanité
Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe
ChroniqueNicolas OffenstadtVoici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?
Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.
Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !
À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. » En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.
Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.
Nicolas Offenstadt L'Humanité
Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »
La rencontreEn s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.
Kareen JanselmeC’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.
Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?
Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…
Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.
Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.
J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»
Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.
Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».
Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoirDans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?
Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.
Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.
Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.
En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…
Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.
Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.
La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »
Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.
Quand vous êtes-vous sentie féministe ?
Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.
Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »
Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.
Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?
Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.
On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…
Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale.
Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.
Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.
Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.
L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?
Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.
Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.
Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »
Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité.
Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.
michelle perrotdroit des femmesFéminisme L'Humanité
Les brocantes de l’histoire
ChroniqueNicolas OffenstadtOn se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.
On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?
Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…
Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.
Nicolas Offenstadt L'Humanité
Pour les criminels de guerre, l’impunité ou la justice
ActuLa Cour de cassation se penche, ce vendredi 17 mars, sur le cas de deux Syriens suspectés de crimes de guerre et de crime contre l’humanité. L’occasion d’élargir la « compétence universelle » de la France, aujourd’hui limitée, voire inopérante.
Élisabeth FleuryÉlargir ou pas la compétence universelle de la France pour juger les crimes de guerre et contre l’humanité : c’est sur cette question cruciale que se penche l’assemblée plénière de la Cour de cassation. L’arrêt, attendu le 12 mai, pourrait modifier un pan crucial de notre droit.
À l’origine de cette procédure, deux Syriens de 35 ans. Le premier, Abdulhamid Chaban, ancien réserviste de l’armée, était affecté aux renseignements syriens de 2011 à 2013. Arrêté à Asnières-sur-Seine en février 2019, soupçonné d’avoir activement participé à la féroce répression des manifestations pro-révolution à Damas, il est poursuivi pour actes de torture et complicité de crime contre l’humanité.
Mazen Darwish : « La France doit appliquer enfin ses grands principes »Le second, Majdi Nema, avait rejoint les rangs du Jaych al-Islam, groupe salafiste combattant l’armée régulière syrienne, dont il deviendra le porte-parole sous le nom de guerre d’Islam Alloush. Il est notamment soupçonné de l’enlèvement et de l’assassinat de quatre défenseurs des droits humains dont les corps n’ont jamais été retrouvés – parmi eux, Razan Zaitouneh, icône de la révolution syrienne. Interpellé à Marseille en janvier 2020, Nema est poursuivi pour actes de torture, ainsi que pour complicité de crimes de guerre. Chaban et Nema, adversaires en Syrie, sont aujourd’hui unis dans l’espoir que les juges français se déclarent incompétents.
Le parquet général est favorable à ce que le verrou de la « double incrimination » saute
Régie par la loi de 2010, la « compétence universelle » de la France permet en principe de juger des étrangers poursuivis pour génocide, crimes de guerre ou crime contre l’humanité. Concernant ces deux derniers crimes, cette compétence est cependant cadenassée par quatre puissants verrous.
Premier verrou : le suspect doit avoir sa résidence habituelle sur le territoire hexagonal. « La plupart ne font que passer par la France, explique Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme et partie civile au procès. Résultat, 80 % d’entre eux échappent aux poursuites. »
Deuxième verrou : contrairement aux autres contentieux, l’initiative des poursuites appartient exclusivement au parquet, les associations et les victimes ne peuvent les déclencher en se constituant partie civile. Troisième verrou : avant de se déclarer compétente, la France doit s’assurer que la Cour pénale internationale (CPI) n’est pas saisie et qu’aucune demande d’extradition n’est en cours devant d’autres juridictions. Quatrième et dernier verrou : le crime dont est accusé le suspect doit pouvoir être poursuivi, sous la même qualification, dans le pays où il a été commis.
Il y a deux ans, au nom de ce fameux principe de la « double incrimination », la chambre criminelle de la Cour de cassation avait déclaré la France incompétente pour juger Chaban. Le droit syrien ignorant la notion de crime contre l’humanité, la France ne pouvait condamner sur ce fondement un ressortissant syrien, disait en substance son arrêt du 24 novembre 2021.
« Comment voulez-vous qu’un dictateur intègre de tels crimes dans son Code pénal ?
Cette approche restrictive avait suscité un tollé parmi les associations de défense des droits humains. « Comment voulez-vous qu’un dictateur intègre de tels crimes dans son Code pénal ? s’indigne Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale pour les droits humains (Fidh). Il sait qu’il prendrait le risque d’être un jour poursuivi. »
Après plusieurs péripéties procédurales, cette question de la double incrimination revient, aujourd’hui, devant la justice française. Dans l’avis envoyé aux parties, le parquet général s’est déclaré favorable à ce que le verrou de la « double incrimination » saute. Les parties civiles, de leur côté, ont peaufiné leurs arguments.
Certes, expliquent-elles, le crime contre l’humanité ne figure pas, en tant que tel, dans la législation syrienne. Mais les viols, les assassinats, les déportations, les enlèvements, les actes de torture… tout ce qui compose ce crime existe en droit syrien. Le parallélisme des formes, exigé jusqu’à l’absurde, doit évoluer, estiment-elles. La double incrimination, qui revient à épargner les dictateurs et leurs sbires en fuite, n’a pas de raison d’être.
D’autres pays ont une interprétation beaucoup plus libérale de la compétence universelle, soulignent-ils. Ainsi en Belgique. Les juridictions s’y estiment compétentes, sans considération du lieu où le suspect a été retrouvé. Une simple constitution de partie civile suffit à enclencher les poursuites. Le suspect ne peut, en aucun cas, s’abriter derrière une éventuelle immunité.
La Cour de cassation arrivera-t-elle finalement à faire sauter le verrou de cette double incrimination ? « Si c’est le cas, c’est une avancée. Mais le combat n’est pas fini, annonce déjà Me Baudouin. Les autres verrous, à leur tour, devront sauter. »
Justicecrime contre l'humanitéCompétence universellejustice internationale L'Humanité
Mazen Darwish : « La France doit appliquer enfin ses grands principes »
EntretienRéfugié en France, le fondateur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, Mazen Darwish, réclame à la justice plus d’ambition dans la poursuite des criminels de guerre.
Alexandre FacheQuel est l’enjeu de cette audience à la Cour de cassation ?
C’est un événement très important, et la décision qui en découlera le sera encore plus. Cela montrera si la France a réellement la volonté de poursuivre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis hors de ses frontières… ou pas. Cette décision ne concerne pas seulement les deux affaires qui sont soumises à la Cour de cassation ce jour-là, ni même l’ensemble des dossiers syriens entre les mains de la justice française, mais va déterminer l’engagement de la France à poursuivre tous les crimes de cette nature, qu’elle a exprimé à de nombreuses reprises.
Jusqu’ici, la France a-t-elle fait assez dans ce domaine selon vous ?
Non. Il y a eu beaucoup de déclarations d’intention, de bonne volonté affichée, mais peu d’actions concrètes. Pire, depuis la décision du 24 novembre 2021 de la chambre criminelle de la Cour de cassation, il existe une menace que toutes les portes se ferment pour ce type de procédures, et que même les simples déclarations d’intention soient proscrites. Pourtant, il s’agit de se battre contre l’impunité d’auteurs de crimes de guerre, en Syrie, en Libye, en Ukraine, partout ! On va voir avec cette décision si la France se contente de grands principes sur les droits de l’homme ou si elle les met en pratique.
Il y aurait 80 dossiers de personnalités syriennes instruits. Combien pourraient aboutir à un procès selon vous ?
Beaucoup le devraient. Comme Majdi Nema (l’ancien porte-parole du groupe islamiste Jaych al-Islam, qui avait obtenu un visa d’étudiant en 2019 – NDLR), des militants très dangereux suspectés de crimes de guerre sont arrivés en France ou plus largement en Europe. Pour les poursuivre, il faudrait modifier la loi d’août 2010 qui a adapté la compétence universelle au droit français. Car ce texte, en multipliant les conditions (résidence habituelle en France du mis en cause, double incrimination…), a imposé une application très restrictive de ce dispositif, qui du coup ne fonctionne pas. C’est grave, car il n’en va pas seulement des victimes syriennes, mais aussi de la sécurité de la population française.
Avez-vous bon espoir que cette audience de vendredi lève ces freins à l’application de la compétence universelle en France ?
Je serai à la Cour de cassation ce vendredi et nous attendrons avec impatience sa décision, prévue dans plusieurs semaines. Je suis optimiste sur la volonté de cette juridiction de changer les choses. Car l’interprétation actuelle du droit français offre une forme d’impunité à ces criminels de guerre. Cela ne peut plus durer.
Vous avez été arrêté arbitrairement en Syrie, torturé, détenu entre 2012 et 2015, avant d’être libéré, sous la pression internationale. Est-ce ce qui explique votre combat d’aujourd’hui ?
En partie seulement. Je me bats aussi pour la sécurité de mes enfants, qui vivent en France avec moi. Vous imaginez le cauchemar que cela serait de croiser dans la rue un de mes tortionnaires Ce combat, je le mène aussi pour ces milliers de victimes syriennes qui ont fui les exactions commises par le régime d’Assad. La France doit leur montrer qu’elle les prend en considération et qu’elles sont légitimes à dénoncer des auteurs de tortures ou de crimes de guerre si certains se trouvent sur le territoire français.
Justicecrimes de guerrecrime contre l'humanitéconflit syrien L'Humanité
Nathalie Berriau, 27 jours pour repenser la mort
Un jour avecMembre de la convention citoyenne sur la fin de vie, cette documentaliste de Villeurbanne participe à cette initiative gouvernementale en y insufflant sa passion du débat démocratique et en osant des questions qui fâchent.
Loan NguyenVilleurbanne (métropole de Lyon), envoyée spéciale.
Elle s’en souvient encore avec un sourire. « Quand j’ai reçu ce coup de téléphone, à 20 heures, d’un numéro inconnu pour me dire que j’étais tirée au sort pour participer à la convention citoyenne sur la fin de vie, j’ai cru que c’était encore quelqu’un qui voulait me vendre des fenêtres », se remémore Nathalie Berriau. La documentaliste villeurbannaise de 56 ans n’était alors « pas spécialement sensibilisée sur le sujet ». Pourtant, elle n’hésite pas une seconde à se lancer dans cette démarche, et ce malgré le naufrage de la convention citoyenne sur le climat, qui a vu ses apports réduits à peau de chagrin par le gouvernement. « C’était d’abord le dispositif qui m’intéressait : comment on arrive à faire travailler quasiment 200 personnes ensemble dans un processus dit démocratique », explique la professionnelle de l’information, par ailleurs formatrice en gestion d’équipes et gestion de projets.
« Toujours respectueux, malgré les désaccords »
Mais les conversations avec sa propre mère l’ont aussi amenée à réfléchir à la fin de vie. « Elle a une réelle angoisse de l’acharnement thérapeutique malgré la loi Claeys-Leonetti. Je me suis dit qu’il fallait peut-être encore faire bouger les lignes », confie-t-elle. Elle rejoint alors les 184 autres Français rassemblés par le hasard pour siéger pendant vingt-sept jours étalés sur neuf sessions et réfléchir à la question posée par la première ministre, Élisabeth Borne : « Le cadre d’accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-ils être introduits ? » La convention potasse alors des documents, mène des auditions de professionnels ou de patients et échange tous azimuts pour essayer de tracer, sinon un consensus, du moins une ligne majoritaire. Épaulés par un comité de gouvernance et de chercheurs qui jouent les rôles de garants du processus démocratique et d’observateurs, les membres de la convention citoyenne sont parvenus à confronter leurs idées « en restant toujours respectueux, malgré les désaccords », souligne Nathalie Berriau. Loin de camper sur leurs positions, les participants ont tous vu leurs opinions s’enrichir et parfois évoluer.
Le 19 février, ceux-ci sont parvenus à formuler une première réponse à la requête de Matignon : 84 % des votants ont estimé qu’il fallait bel et bien faire évoluer le cadre législatif. Sur le volet propositions, 72 % se sont prononcés en faveur d’un accès au suicide assisté et 66 % en faveur de l’euthanasie. Nathalie Berriau fait partie de cette large majorité qui souhaite que la loi change. Et si son avis n’a pas changé au cours des débats – elle était déjà favorable à un accès au suicide assisté –, celui-ci s’est « affiné » et des nouvelles questions se sont fait jour. « On a tous été marqués par une ou plusieurs auditions en particulier. Pour moi, ça a été celles de patients en grande souffrance et de ce pédiatre qui nous a dit dans un souffle qu’il fallait absolument faire quelque chose pour les enfants. » Ouvrir la possibilité du suicide assisté aux mineurs et à des personnes atteintes de pathologies autres que celles engageant le pronostic vital pose des questions qui divisent encore les membres de la convention citoyenne. « Paradoxalement, alors que je travaille dans un hôpital psychiatrique, je n’avais jamais réfléchi au fait que l’on puisse envisager le suicide assisté pour certains états dépressifs sévères. Pour certains collègues psychiatres, c’est impensable ; pour d’autres, ça se justifie », expose-t-elle.
fixer un cadre qui puisse s’adapter à des situations particulières
« Il faut évidemment des garde-fous, on passe notre temps à parler des risques que pourraient poser ces nouvelles dispositions. Personne ne préconise un système où les gens prendraient rendez-vous sur Doctolib pour se faire euthanasier ! », caricature-t-elle. « Ce qu’il faut, c’est qu’on arrive à faire de la dentelle pour réussir à fixer un cadre général protecteur, mais qui puisse s’adapter à des situations toutes particulières », résume-t-elle. La documentaliste souligne aussi que les membres de la convention portent une grande attention aux moyens alloués aux soins palliatifs pour améliorer la prise en charge des patients en fin de vie, mais aussi aux hôpitaux en général. « On réfléchit global en se disant que se contenter de faire évoluer la loi ne serait pas suffisant. Il y a un choix politique à faire pour redonner de l’argent aux services publics et arrêter les fermetures de lits. » La convention citoyenne a jusqu’au 19 mars pour affiner ses propositions. Reste à savoir dans quelle mesure l’exécutif se saisira de celles-ci. « On nous a prévenus d’entrée de jeu qu’on n’allait pas écrire la loi, mais on ne fait pas travailler quasiment 185 personnes pendant vingt-sept jours sans en tenir compte ! » prévient-elle.
convention citoyenne fin de viefin de viebioéthiqueEuthanasie L'Humanité
Un racisme anti-Asiatiques tristement banalisé
ActuSelon une étude présentée le 15 mars, les personnes originaires d’Asie vivant en France font face à une xénophobie multiforme que le Covid a accentuée.
Nadège DubessayOn n’en parle quasiment jamais. Ou on les excuse souvent en prétextant l’humour. Les discriminations contre les personnes asiatiques vivant en France se sont pourtant largement accélérées depuis la crise du Covid. C’est ce que révèle une étude dévoilée hier par le collectif de chercheurs REACTAsie, soutenue financièrement par la défenseure des droits, Claire Hédon.
« Tu sens les nems », « Bol de riz » endurés pendant toute la scolarité
Durant deux ans, de 2020 à 2022, les sociologues ont réalisé des entretiens approfondis auprès de 32 jeunes de 20 à 40 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, originaires d’Asie de l’Est et du Sud-Est. La plupart sont nés en France et ont un bac + 5. Une première, cette étude, les précédentes s’intéressant aux classes populaires. Les auteurs notent au passage que « les expériences quotidiennes de discrimination à l’encontre des Asiatiques en France font rarement l’objet de rapports officiels » et que « la recherche scientifique s’est jusqu’à très récemment peu mobilisée pour les documenter ».
Selon eux, il existe des « spécificités propres », comme « la banalisation » et « le caractère ordinaire » des manifestations de racisme exprimées « sous forme d’humour ». L’espace public, l’école et le travail restent les lieux de production du racisme « les plus fréquemment cités ». « Tu sens les nems », « Bol de riz », a ainsi dû endurer la fille d’un restaurateur durant toute sa scolarité.
À Paris, la communauté chinoise défile contre les clichés racistes« Cette humiliation quotidienne a profondément marqué certains enquêtés durant leurs études secondaires », constate l’étude. Une situation qui a pu forger parmi les victimes de discrimination une attitude de « surcompensation et d’envie de réussir ».
Pour les femmes, dont « la féminité est fantasmée »
Autre constat, « le racisme ne se manifeste pas de la même façon selon le genre ». Les hommes asiatiques « subissent des stéréotypes liés à leur masculinité, souvent dévalorisée », alors que les femmes, dont « la féminité est fantasmée », sont confrontées à « l’imbrication du racisme et du sexisme » dans l’espace public (elles sont abordées dans la rue par des inconnus) ou dans le monde du travail, où elles subissent du harcèlement sexuel.
Côté travail, en général, les discriminations se conjuguent aussi avec « une assignation raciale » de la personne. Une des diplômées interrogées raconte : elle a envoyé des lettres de candidature à des postes de gestionnaire mais n’a obtenu aucun entretien.
Une étiquette de travailleur modèle
Les entreprises qui l’appelaient lui proposaient systématiquement des emplois de vendeuse. Face à ce vécu, le taux de réaction et de recours reste très faible. Pour les sociologues, l’étiquette de travailleur modèle qui colle à la peau des Asiatiques (ils seraient bosseurs, discrets, forts en maths…) les empêche souvent de verbaliser.
Quant aux primo-arrivants, ils doivent avant tout jongler avec la maîtrise de la langue française et une logique de survie. Cependant, le Covid a joué un rôle de catalyseur dans la prise de conscience des discriminations subies. Cela s’est traduit notamment par davantage de posts sur les réseaux sociaux et une médiatisation de ces phénomènes. Les pouvoirs publics, eux, ont bien été obligés de reconnaître cette réalité.
racismeasie L'Humanité
Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe
ActuAlors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.
Marion d'AllardLes faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.
Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.
L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.
Entre les mains du géant russe Rosatom
Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».
De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».
Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.
NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie L'Humanité
« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »
EntretienLa marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.
Marion d'AllardCe vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?
On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.
C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.
Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?
Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.
Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?
Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire.
Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat »
C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables.
L'Humanité
Le chantier des canalisations
ActuLes enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier.
le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie L'Humanité
Un mystérieux couloir dans la pyramide de Kheops
ActuÉGYPTOLOGIE Un passage souterrain, caché à l’intérieur de la face nord de la grande pyramide de Gizeh, en Égypte, a été identifié par des scientifiques de la mission ScanPyramids.
Anna MussoUn tunnel secret vieux de 4 500 ans, de 9 mètres de long et de 2 mètres de large, pourrait mener à « la véritable chambre funéraire du roi Kheops » qui renfermerait le trésor du pharaon, annoncent des scientifiques de la mission internationale ScanPyramids. Il s’agit d’un « couloir à pignon », avec un plafond triangulaire, caché à l’intérieur de « la face nord de la grande pyramide du roi Kheops », sur le plateau de Gizeh en Égypte, dans la banlieue du Caire, a précisé le ministre du Tourisme et des Antiquités du pays.
des technologies de pointe non invasives
La mission scientifique, fruit d’une collaboration entre des universités françaises, allemandes, canadiennes et japonaises et d’experts égyptiens, a employé des technologies de pointe non invasives pour percer les secrets de la pyramide de Kheops. Grâce à un télescope à muons – des particules élémentaires proches de l’électron –, les chercheurs sont capables de sonder, à distance et sans l’abîmer, l’intérieur d’une structure avec une précision inégalée, explique le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, qui participe au projet.
Identifié en 2016, le mystérieux corridor dissimulé depuis la construction de la pyramide a pu être inspecté, fin février, par une ouverture détectée au radar dans laquelle les chercheurs ont inséré une minuscule caméra, un endoscope d’un diamètre de 5 millimètres, passé dans un tuyau en cuivre. A. M.
SciencesÉgyptepyramide de kheops L'Humanité
Le mystère des six galaxies précoces révélées par James-Webb
Actu
- Tandis que le puissant télescope spatial James-Webb livre de nouvelles images des confins de l’Univers, l'étude de celles livrées en juillet 2022 vient de révéler d’étranges amas d'étoiles et de gaz.
- S'il s'agit bien de galaxies, elles seraient alors si massives et apparues si « tôt » après le big bang qu'elles pourraient remettre en cause la théorie cosmologique actuelle.
Anna MussoLancé en décembre 2021 et positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope spatial James-Webb (JWST), des agences américaine, canadienne et européenne, poursuit sa moisson d’images exceptionnelles. Et multiplie, en parallèle, les études de ses premiers clichés.
Si la Nasa a investi plus de 10 milliards de dollars dans cet outil d’observation inédit, cent fois plus puissant que Hubble et capable de détecter la moindre lumière infrarouge, c’est bien pour débusquer les galaxies les plus lointaines et rembobiner ainsi jusqu’à ses débuts le film de notre Univers.
Comparable à notre Voie lactée... en 30 fois plus compacte
Et justement : une équipe internationale d’astrophysiciens vient de publier dans la revue Nature les résultats d’une recherche sur des images fournies en juillet 2022. Rien de spectaculaire a priori pour le néophyte.
Or, ces petits points rouges et flous (voir photo ci-dessus) sont une vraie découverte : treize galaxies et notamment six très lointaines, dont le gigantisme, aussi tôt dans l’histoire de l’Univers, ne cadre pas avec les théories cosmologiques actuelles.
Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines de milliards et une centaine de milliards de fois celle du Soleil. Et l’une d’elles serait comparable à notre Voie lactée, tout en étant 30 fois plus compacte.
Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune UniversCes galaxies géantes pourraient avoir existé il y a plus de 13 milliards d’années, soit 500 à 750 millions d’années après le big bang, à peine 5 % de l’âge actuel de l’Univers. Comment des galaxies aussi massives ont-elles pu se former en si peu de temps ? Et s’agit-il vraiment de « galaxies » ?
« On s’attendait à une formation plus tardive »
Dans leur article, les chercheurs restent prudents, emploient le conditionnel et parlent de « six galaxies massives candidates » dans l’attente d’une vérification précise de leur masse stellaire. « Il s’agit d’une découverte très intéressante, voire surprenante, si elle est confirmée », explique François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’évolution des galaxies et auteur du livre Voyage de la Terre aux confins de l’Univers (éd. Odile Jacob). « A priori, on s’attendait à une formation plus tardive, c’est-à-dire au moins un milliard d’années après le big bang, sachant qu’une galaxie comme la nôtre a mis plus de 10 milliards d’années pour se former. »
« Les images du JWST dévoilent les régions les plus internes des galaxies » Pierre-Alain Duc, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, estime que ce sont très probablement des galaxies, des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire. « Et on ne peut exclure que des trous noirs supermassifs soient présents en leur centre, ajoute-t-il. S’ils existent, ils contribueraient peu à la masse totale, mais la lumière que générerait leur activité dans le noyau des galaxies pourrait fausser les mesures. »
Peut-être simplement d’énormes quasars
En effet, les astronomes n’excluent pas que certains de ces objets célestes puissent être simplement d’énormes quasars, ces trous noirs supermassifs qui produisent à leur périphérie une très forte luminosité.
En revanche, si ne serait-ce qu’une seule de ces galaxies est bien réelle, alors cette découverte remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation. « Les modèles standards, rappelle Pierre-Alain Duc, prévoient une formation graduelle des galaxies, relativement lente, par fusions successives. Dans quelles conditions pourrait-elle s’accélérer ? Les modèles sont-ils à revoir totalement ou à mettre à jour pour rendre compte de ces nouvelles contraintes ? »
Vérifier si ces galaxies contiennent beaucoup de poussières
Pour répondre à ces questions, relève le chercheur, il faudra disposer de statistiques plus conséquentes sur la fréquence de ces galaxies massives, formées très tôt après le big bang. Et s’assurer qu’il n’y a pas eu de mauvaise estimation des masses. « A priori, ce sont des techniques éprouvées qui ont servi aux mesures, toutefois un suivi spectroscopique est nécessaire pour confirmer à la fois la distance et la masse de ces galaxies. »
Les hypothèses pourront être validées par le spectrographe NIRSpec de James-Webb. « Cet outil nous permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, confirme François Hammer. Cela permettra de vérifier aussi si ces galaxies, qui ont une couleur rouge, contiennent beaucoup de poussières. Dans ce cas, leurs masses pourraient être bien plus petites, ce qui reviendrait à les rendre plutôt ordinaires du point de vue des modèles cosmologiques. »
Une nouvelle année d’observations détaillées sera nécessaire pour mesurer précisément la distance par rapport à la Terre, donc l’âge, et connaître leur composition chimique. D’ici là, JWST poursuivra sa fantastique collecte d’images dans les profondeurs de l’Univers.
La science et la conscience, avec l’Humanité
Nous vous proposons cet entretien en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, qui porte haut les combats du monde de la recherche, partage ses découvertes. Et alimente aussi la réflexion sur les enjeux éthiques, politiques et sociétaux qui accompagnent le progrès scientifique.
- Ainsi, l'Humanité Magazine est partenaire de l’Académie des sciences, qui vous propose chaque mois depuis 2015, en exclusivité dans le magazine, le meilleur de la recherche scientifique, et ce qu'elle révèle d'un monde nouveau.
- Sur Humanité.fr, dans l’Humanité magazine et chaque mardi dans l’Humanité, retrouvez l’actualité scientifique décryptée par nos journalistes spécialisés Anna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.
- Chaque semaine, découvrez la chronique scientifique de Sylvestre Huet et celle, philosophique, de Cynthia Fleury.
- Chaque vendredi, prenez le temps d'un grand entretien avec les philosophes, sociologues, économistes et autres penseurs de notre monde pour mieux comprendre comme il va.
Pour vous, des concentrés de savoirs : nous mettons à votre disposition le travail de notre rédaction, jeune et engagée, de 80 journalistes. Toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages. Et un point de vue sur l’actualité que vous ne retrouverez pas ailleurs, auquel nous vous proposons d'accéder avec cette offre d'abonnement :
- Pour seulement 9,90€ par mois, bnéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr et à l'application : toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, grands entretiens, ainsi qu’aux plus de 500 000 articles dans nos archives !
- Accédez au quotidien papier du vendredi/samedi dimanche en version numérique dès 21 heures 30 la veille, et chaque semaine à l'édition numérique de l'Humanité magazine
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
SciencesAstronomiegalaxiestélescope james-webb L'Humanité
Jouer collectif
ChroniqueSylvestre HuetLa science, une affaire de collectifs ou d’individus ? Le collectif l’emporte, de plus en plus et dans des dimensions inédites. En 1964, une particule porteuse de l’interaction expliquant la masse de toutes les autres fut proposée par trois physiciens. Peter Higgs d’un côté, Robert Brout et François Englert de l’autre. En 2012, l’article annonçant la détection de ce qui fut appelé par contraction paresseuse « le boson de Higgs » était signé de 2 932 auteurs. Le premier ? Georges Aad. Un physicien d’origine libanaise, formé à l’université d’Aix-Marseille, aujourd’hui chercheur au CNRS. L’article de 2012 est cité près de 20 000 fois dans la littérature scientifique. Mais Georges Aad n’aurait garde de faire dire à l’alphabet – la raison de sa position – que son rôle dans l’affaire fut autre que sa contribution de jeune postdoctorant.
« Sans le boson de Higgs, il n’y aurait pas d’atomes et de galaxies »La physique n’est pas seule à réclamer le collectif pour percer les mystères du réel. Le record de signataires d’un article scientifique se trouve en médecine. Une coopération de plus de 15 000 médecins a démontré, en 2021, que vacciner contre la Covid avant une opération diminuait fortement le risque de décès causé par le virus. Au-delà du record, le nombre d’articles de recherche signés par plus de cent, voire plus de 1 000 auteurs, s’est multiplié. Un effet de l’intensification des coopérations internationales, avec des articles signés de scientifiques de plus de 30 pays. Un effet, surtout, de l’attaque de sujets de plus en plus complexes dans tous les domaines – de l’astrophysique à la médecine en passant par l’environnement – qui requièrent de vastes collaborations pour réunir les nombreuses observations et expériences nécessaires à leur compréhension.
Dans ce mouvement, la résolution des énigmes posées par la nature ou la société exige toujours des personnes qui proposeront des idées nouvelles. Mais c’est au sein de collectifs, de laboratoires ou à l’échelle planétaire qu’elles seront testées, validées ou infirmées. Pourtant nos gouvernants, notamment depuis 2004, ne cessent de vouloir glorifier et financer les individus par des systèmes ultra-compétitifs où le conformisme domine et où s’épuisent nos chercheurs. Les « meilleurs », comme le proclame souvent l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit. Au détriment des collectifs, des laboratoires, des organismes de recherche. Disons-le tout net, cette vision idéologique, contraire au réel et directement inspirée de la concurrence capitaliste entre entreprises, est une ânerie.
Sciencesla chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz
ActuUne équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science
Jérémie BazartLes 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.
Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. ExplicationsSans émission de dioxyde de carbone
« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.
Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.
Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C
Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.
Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.
Le carburant du futur
De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».
« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.
Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateurCar la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.
Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.
Point de vue « Il faut agir vite et trouver des avions propres »
Jean-Marc Moschetta
Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO
En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?
Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.
Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.
Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?
Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !
Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?
Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.
La science et la conscience, avec l’Humanité
Nous vous proposons cet entretien en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, qui porte haut les combats du monde de la recherche, partage ses découvertes. Et alimente aussi la réflexion sur les enjeux éthiques, politiques et sociétaux qui accompagnent le progrès scientifique.
- Ainsi, l'Humanité Magazine est partenaire de l’Académie des sciences, qui vous propose chaque mois depuis 2015, en exclusivité dans le magazine, le meilleur de la recherche scientifique, et ce qu'elle révèle d'un monde nouveau.
- Sur Humanité.fr, dans l’Humanité magazine et chaque mardi dans l’Humanité, retrouvez l’actualité scientifique décryptée par nos journalistes spécialisés Anna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.
- Chaque semaine, découvrez la chronique scientifique de Sylvestre Huet et celle, philosophique, de Cynthia Fleury.
- Chaque vendredi, prenez le temps d'un grand entretien avec les philosophes, sociologues, économistes et autres penseurs de notre monde pour mieux comprendre comme il va.
Pour vous, des concentrés de savoirs : nous mettons à votre disposition le travail de notre rédaction, jeune et engagée, de 80 journalistes. Toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages. Et un point de vue sur l’actualité que vous ne retrouverez pas ailleurs, auquel nous vous proposons d'accéder avec cette offre d'abonnement :
- Pour seulement 9,90€ par mois, bnéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr et à l'application : toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, grands entretiens, ainsi qu’aux plus de 500 000 articles dans nos archives !
- Accédez au quotidien papier du vendredi/samedi dimanche en version numérique dès 21 heures 30 la veille, et chaque semaine à l'édition numérique de l'Humanité magazine
- Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs
SciencesAéronautique L'Humanité
Avec Prométhée, l’épouvante devient si humaine…
Nos recommandations culturellesTélévision Amnésique après un accident de la circulation, une jeune fille a des visions qui laissent perplexes les adultes qui l’entourent. Six épisodes entre polar, science-fiction et horreur.
Caroline ConstantProméthéeCaroline et Charles ont perdu leur fille dans un accident de scooter. Ils naviguent entre leur chagrin, insurmontable, et une crise de couple. Un soir, sur une route de campagne balayée par la pluie, ils ont un accident : une jeune fille, « entre 15 et 17 ans », heurte de plein fouet leur pare-brise. Elle se retrouve là, nue, sous la pluie, en lisière de forêt. Ils la prennent en charge, l’emmènent à l’hôpital. Avec stupeur, ils découvrent que, physiquement, la gamine n’a strictement rien, pas même un hématome. Ce qui est déjà surprenant, compte tenu de la violence du choc. Psychologiquement, c’est une autre affaire : elle souffre d’amnésie et semble ne se souvenir que de son prénom, Prométhée. Personne ne la recherche, aucun avis de disparition n’a été lancé. Prométhée va chercher à comprendre qui elle est. Et embarque avec elle, pour six épisodes, le téléspectateur, dans une quête effrénée de son identité. Et l’entraîne vers les coins les plus noirs de la conscience humaine.
sous son apparente « normalité », un personnage hors du commun
Car, pendant son hospitalisation, la jeune fille, jouée par Fantine Harduin, a de drôles de flashs, qui la paniquent et évoquent la scène d’un crime commis deux mois plus tôt, celui d’une autre adolescente, Léa. A-t-elle assisté à ce meurtre ? En est-elle partie prenante ? Joue-t-elle la comédie de la perte de mémoire ? Très vite, avant même la fin du premier épisode, on devine que, sous son apparente « normalité », Prométhée est un personnage hors du commun. Élise, la policière (Camille Lou), Caroline (Marie-Josée Croze) et Charles (Thomas Jouannet), tout comme la psychologue Marie (Odile Vuillemin) vont tenter, chacun à son échelle, avec bienveillance, de comprendre d’où vient cette si étrange jeune femme. Les adolescents qui l’entourent, Hugo, Félix, Mathis et Vanessa, oscillent entre l’empathie et la franche hostilité. Mais c’est le chemin de l’héroïne, une lycéenne, que suit le spectateur. Car comment grandir, ou même vieillir, quand on ne sait pas qui l’on est ? Et que l’on se trouve doté d’un drôle de corps, capable de prouesses hors du commun ?
Quelle étrange série, en six épisodes, que ce Prométhée ! À la limite de la science-fiction, voire du film d’horreur, la série explore avec brio des genres très souvent dédaignés par la fiction française. Pour autant, elle ne laisse pas sur le côté de la route ceux qui craignent les œuvres de genre : en se référant au départ aux codes du polar, que chacun connaît, elle mise avec bonheur et habileté sur le sentiment d’être en terrain connu… alors que chaque épisode finit par déconstruire complètement cette impression. Son rythme soutenu ne laisse guère le temps au spectateur de se poser mille questions, et sa mise en scène très travaillée, signée Nicolas Jean et Claire Kanny, en fait un objet assez ambitieux. Au-delà, l’histoire s’ancre dans un univers et des codes que chacun retrouve aisément : le spectateur adhère sans réserve aux rebondissements. Une parfaite réussite, qui explore avec délicatesse la quête d’identité de l’adolescence.
tf1TéléfilmCinéma fantastiqueCamille Lou L'Humanité
Martin Luther King, son combat oublié pour l’égalité sociale
Nos recommandations culturellesTélévision Le héros de la lutte pour les droits civiques poursuivait également un autre objectif : l’éradication de la pauvreté. Un documentaire remet au jour cette dimension essentielle.
Laurent EtreLa mémoire collective se souvient bien sûr du King des droits civiques, qui obtint l’abolition de la ségrégation raciale dans les États du Sud, aux États-Unis. La loi fut signée en juillet 1964, à la Maison-Blanche, en couronnement d’une dizaine d’années de mobilisations. Mais, ainsi que le rappelle ce passionnant documentaire de Barbara Necek, Martin Luther King avait aussi à cœur de prolonger cette lutte première dans un combat plus global en faveur de l’égalité sociale, et donc pour la fin de la pauvreté. Car il avait identifié que ce fléau constituait « l’autre visage du racisme », rendant quasiment inefficients les droits arrachés par les Noirs sur le plan politique. C’est à l’occasion de la réception du prix Nobel de la paix, en décembre 1964, que le révérend prononce un discours sur ce thème, en écho à son célèbre I have a dream (« Je fais un rêve »), de 1963. « Tout comme la non-violence a permis de dénoncer la laideur de l’injustice raciale, la pauvreté, cette maladie rampante, doit l’être à son tour, afin d’être éradiquée ! » lance-t-il à son auditoire.
les déchaînements de haine de l’Amérique blanche
Cette aspiration du célèbre leader noir américain, que l’on redécouvre ici lecteur critique de Marx et tenant d’un socialisme volontiers révolutionnaire dans ses visées, a culminé avec la « campagne des pauvres », au printemps 1968. Las, s’il a marqué un indéniable progrès dans la convergence des déshérités par-delà leurs origines, cet ultime projet (King meurt assassiné cette même année, par un suprémaciste blanc) n’a pas obtenu autant d’audience que les manifestations du début des années 1960. Sur fond de sale guerre impérialiste au Vietnam, le président d’alors, Lyndon B. Johnson, autrefois en dialogue avec le pasteur militant, a finalement donné carte blanche au FBI dirigé par l’anticommuniste virulent Edgar Hoover pour surveiller, harceler et tenter de bâillonner Martin Luther King. Celui-ci deviendra dès lors la cible d’une hargne provenant également, pour partie, de ses fidèles d’autrefois. Jusqu’à ce que l’irréparable se produise.
Appuyé sur de nombreuses archives – dont certaines, absolument glaçantes, donnent à voir les déchaînements de haine de l’Amérique blanche –, ce film raconte à la fois la détermination impressionnante d’un dissident dans l’âme et les doutes qui ont assailli un homme, disciple revendiqué de Gandhi, confronté à la marginalisation progressive de sa stratégie pacifiste. Aujourd’hui, aux États-Unis, plus d’un demi-siècle après la mort de Martin Luther King, les inégalités de revenu entre Noirs et Blancs demeurent patentes.
racismeÉtats-Unismartin luther kinginégalités L'Humanité
Cash Investigation fête ses dix ans
ActuTélévision L’émission relance quelques enquêtes et dresse un état des lieux de ce qui a changé et du chemin qui reste à parcourir.
Emile LeauthierCash Investigation : dix ans de révélationsLe 27 avril 2012, France 2 diffusait sur les écrans le premier numéro de Cash Investigation. Le grand public redécouvrait, aux commandes de ce programme, Élise Lucet, visage bien connu de la chaîne, appelée à devenir le cauchemar des patrons, actionnaires et autres personnalités du monde des affaires. Par la rigueur de ses enquêtes, les multiples scandales révélés, la pugnacité légendaire de sa journaliste vedette, sa mise en scène et son ton souvent caustique et sarcastique, l’émission s’est taillé une place à part au sein du paysage audiovisuel français. Si ses méthodes créent parfois polémiques et remous, Cash Investigation a signé le renouveau du journalisme d’investigation à la télévision. Après une dizaine d’années d’existence et 59 enquêtes à son actif, l’heure est au bilan, avec, en filigrane, cette question : les investigations de Cash ont-elles contribué à un quelconque changement ?
Pour le savoir, l’équipe de l’émission s’est adressée aux spectateurs sur les réseaux sociaux, leur demandant de poser des questions. Une requête est alors apparue de façon récurrente : celle de poursuivre certaines enquêtes. Un nom semble avoir marqué les esprits : Lidl. Diffusée en septembre 2017, l’enquête consacrée au géant de la grande distribution avait fait grand bruit, révélant l’horreur des conditions de travail, les cadences infernales, le harcèlement moral et physique poussant certains de ses employés à se donner la mort. Six ans plus tard, l’état des lieux s’avère similaire. Malgré des « fautes inexcusables » reconnues par la justice dans plusieurs affaires de salariés qui se sont suicidés, Lidl continue chaque année à se voir attribuer le label « Top Employers ».
Ce constat amer peut pousser à la désespérance. Il est heureusement nuancé par de petites victoires : en 2020, fut interdit en France et en Europe le chlorpyriphos-éthyl, puissant insecticide cancérigène, quatre ans après l’enquête consacrée aux pesticides. En Australie, l’immense centrale à charbon d’Hazelwood, source d’une pollution considérable, a fermé ses portes quelques mois après l’enquête de Cash. Et quatre mois après la diffusion de « Implants : tous des cobayes ? », des implants mammaires responsables de cancers ont été retirés du marché. Depuis sa création, Cash Investigation incarne ce qui fait l’essence du journalisme : le combat pour la vérité, au service de l’intérêt public. Hommage doit être également rendu à ces lanceurs et lanceuses d’alerte, citoyens et citoyennes sans qui aucune enquête ne serait possible.
france 2Élise lucetenquête L'Humanité
Maurice Godelier : « Comprendre le monde mais aussi le changer »
EntretienAvec sa nouvelle présentation de Sur les sociétés précapitalistes en version augmentée, l’anthropologue nous convie à relire Marx, Engels et Lénine sous une lumière réactualisée, à l’aune de cinquante années de recherches.
Jérôme SkalskiDepuis son étude de terrain chez les Baruyas de Papouasie-Nouvelle-Guinée et son analyse sur la Production des grands hommes : pouvoir et domination masculine (Fayard, 1982) jusqu’à ses Fondamentaux de la vie sociale (CNRS Éditions, 2019), en passant par Sur les sociétés précapitalistes (Éditions sociales, 1970 et 2022), Maurice Godelier n’a cessé d’enrichir la pratique et la théorie des sciences sociales, ainsi que d’un marxisme sortant des sentiers battus. Une œuvre qui éclaire le passé, le présent, mais aussi l’avenir de l’humanité, les enjeux de sa pensée et de son action.
Qu’est-ce qui a motivé votre souhait de faire rééditer votre texte sur les sociétés précapitalistes dans une version augmentée ?
Avant le livre sur les sociétés précapitalistes, j’avais été chargé d’analyser et d’expliquer un concept de Marx rejeté et tombé dans l’oubli : celui de mode de production asiatique (MPA). Dans quel contexte ? À l’époque, en 1964, le Parti communiste chinois, avec Mao, critiquait l’Union soviétique et se séparait d’elle comme déviationniste parce que partisane d’une coexistence pacifique avec l’Occident capitaliste. Dans un premier article, j’avais résumé le concept et montré son caractère stimulant pour la recherche. Dans un second article, j’avais montré ses limites, son caractère trop général pour un historien. Dans un troisième, écrit avant la chute du mur de Berlin, j’avais analysé les trois lettres de Marx à Véra Zassoulitch, datées de 1881, qui lui demandait si une révolution était possible en Russie sans passer par le développement du capitalisme. J’avais montré alors qu’aucune des conditions imaginées par Marx pour que cela se fasse n’avait jamais été remplie. La première d’entre elles étant qu’une révolution prolétarienne devait au préalable éclater en Europe pour permettre le transfert à la Russie des acquêts du capitalisme. J’ai demandé aux Éditions sociales d’ajouter ces textes au livre et je me réjouis pour le public d’aujourd’hui que ce soit accepté.
En quoi le concept de mode de production asiatique que vous examinez a-t-il un intérêt critique particulier ?
L’intérêt est qu’il voulait mettre en relief les différences existant entre la nature des systèmes économiques et politiques de nombreux pays d’Orient, mais aussi de l’Amérique précolombienne, avec ceux qui se sont succédé en Occident depuis l’Antiquité. Le MPA, c’est l’idée de systèmes économiques et politiques reposant sur l’existence et l’exploitation de communautés villageoises combinant l’agriculture et l’élevage, et se reproduisant sans grand changement au cours des siècles, quelles que soient les dynasties officiant à la tête de l’État. Car, dans tous les cas, l’État exerce sur la population un pouvoir despotique et diverses formes d’assujettissement et d’exploitation. En fait, après l’échec du mouvement révolutionnaire en Chine en 1925, le concept de MPA fut rejeté lors de deux réunions internationales à Tiflis en 1930 et Leningrad en 1931. À la place, fut adoptée plus tard la conception de Staline, qui voulait que partout se soient substitués au communisme primitif, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste et, plus tard, allait se généraliser le mode de production socialiste. En 1957, Wittfogel, dans son livre le Despotisme oriental, reprit le concept de MPA pour montrer que le socialisme soviétique n’était qu’une forme de despotisme sur les masses, analogue au mode de production asiatique. En fait, en France, l’analyse du concept de MPA nous permit de rejeter la vision stalinienne de la succession de l’histoire en cinq stades et de chercher les différences entre l’évolution de l’Occident et celle d’autres parties du monde.
Pourquoi en êtes-vous arrivé à cette idée que ce concept était trop large ?
La connaissance de l’Orient par Marx, c’est surtout celle de l’Inde, faite à partir des rapports des gouverneurs anglais, qu’il va lire au British Museum et résumer en anglais pour le New York Daily Tribune dans les articles qu’il écrit dans les années 1850. Il ne connaît rien à la Chine parce qu’on ne la connaît pas encore à son époque, celle des guerres de l’opium qui vont transformer le pays en semi-colonie des Européens. En tant qu’économiste, Marx prend conscience très vite, avec Engels, que l’histoire économique comparée de l’humanité n’existe pas. Ce qui existe concerne le monde antique grec et romain, le Moyen Âge, les systèmes dits seigneuriaux ou féodaux et l’époque moderne européenne capitaliste. S’il prend conscience de la diversité des systèmes économiques, il reste victime des jugements de l’époque qui le précède. Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, existaient en Occident deux courants qui considéraient l’Orient de façon opposée. D’un côté, des gens comme Hegel qui déclaraient que l’Orient, c’était le règne du despotisme sans loi, soumis au caprice d’un homme ; de l’autre côté, des gens comme Voltaire, pour qui la Chine, c’est le règne d’un despotisme éclairé, un despotisme capable de porter les Lumières et les réformes politiques. Dans les deux cas, le mot despotisme est associé de façon différente mais toujours à l’Asie. Marx, au début, reprend ce terme à la manière de Hegel. En matière de despotisme sans loi, on a découvert, après lui évidemment, beaucoup des codes de lois qui avaient été inventés en Asie : le Code d’Hammourabi, de 1800 ans av. J.-C., ou même de plus anciens encore, où des rois définissaient les règles de la vie sociale que devaient suivre leurs sujets, gravées sur des stèles souvent écrites en plusieurs langues. La notion de despotisme, d’un pouvoir arbitraire sortant de la tête d’un despote, est une caricature de l’Orient par l’Occident.
Cela ne vient-il pas aussi des Grecs de l’Antiquité ?
Tout à fait. N’oublions pas que les Grecs ont longtemps été menacés par les Perses et les ont combattus avec succès. Aristote écrit que les Barbares sont serviles par nature et les Asiatiques sont les plus serviles des Barbares. Ce jugement négatif de l’Occident par rapport à l’Orient ne date donc pas d’aujourd’hui. Mais n’oublions pas que Platon, au contraire, avait une admiration profonde pour le régime politico-religieux de l’Égypte. Aujourd’hui, certains intellectuels hindous continuent à lire seulement les premiers textes de Marx et l’accablent, à raison, pour avoir reproduit la doctrine coloniale sur l’inertie de l’Inde et de l’Asie, sur le fait que l’Asie n’aurait pas d’histoire parce qu’elle était inerte dans sa soumission à l’État. En fait, Marx se trouve à la fois dans le trajet permanent d’expliquer le fonctionnement du capitalisme, les formes d’exploitation de l’homme propres au capitalisme et, simultanément, il veut avoir une vision comparée de l’histoire humaine. Mais il connaît à fond, avec Engels, les anciennes formations germaniques. Il apprend le russe à 50 ans pour comprendre le fonctionnement des communautés paysannes russes. Aucun historien de l’économie à cette époque ne faisait un tel effort universaliste. Et, comme on l’a vu, il a évolué sur ce point au cours de sa vie. Mais il avait fait une remarque très importante, qui n’a pas été tellement vue par ses critiques ou par ses commentateurs, c’est que, pour lui, les grandes civilisations reposaient toutes, avec leurs temples, leurs sculptures magnifiques qui glorifient les dieux et les rois, sur des formes différentes de sujétion et d’exploitation des hommes.
C’est un point sur lequel vous insistez dans votre préface, dans laquelle vous associez Marx à l’effort de la science mais aussi à la critique.
Oui. Car pour Marx, l’envers de la puissance et de la richesse de toutes les grandes civilisations est une forme d’assujettissement des populations. Soit ce sont des liens de dépendance personnelle par rapport à des seigneurs, soit c’est l’attachement de force à la terre par l’État, soit c’est le travail salarié qui est aussi une forme d’assujettissement quand on est obligé de vendre ses forces intellectuelles et manuelles à ceux qui possèdent les moyens de les mettre en œuvre pour eux-mêmes. Pour moi, c’est là une très grande découverte critique. La pensée de Marx était en effet à la fois en train d’analyser des faits et de prendre une distance critique par rapport à ces faits. C’est pour cette raison que Marx ne voulait pas seulement comprendre et expliquer le monde mais aussi le changer.
Qu’est-ce que l’État pour Marx et qu’est-ce que peut nous en dire aujourd’hui l’anthropologie sociale ?
L’État, pour Marx, est une communauté supérieure, à la fois imaginaire et réelle, qui s’établit au-dessus des tribus ou au-dessus des communautés villageoises, quand elles existent. Cette communauté se présente comme l’instrument de la défense des intérêts communs des tribus ou des communautés. La naissance de l’État, c’est le produit d’une transformation des fonctions sociales qui existent tout d’abord pour la défense des intérêts communs des tribus et des confédérations de tribus. Ces fonctions sociales vont se spécialiser dans les mains d’une minorité qui est choisie pour se mettre au service des intérêts de tous. Ces fonctions sont doubles : d’une part, arbitrer les différends qui opposent les tribus et les communautés entre elles et régler les problèmes des humains avec les dieux. En fait, à partir du moment où la survie de l’humanité a d’abord reposé sur la combinaison de l’agriculture et de l’élevage, l’humanité est entrée dans une économie nouvelle, à risques. Sans pluie, pas de moissons. Avec une épizootie, plus de troupeaux. Avec la sédentarisation des populations, menace permanente des invasions. L’humanité est alors entrée dans un nouveau rapport avec la nature et avec elle-même. On constate la multiplication, sur le plan religieux, des dieux organisés en panthéon : il y a un dieu du feu, un dieu du vent, un dieu de la pluie, etc. Et un dieu plus grand que les autres – Zeus ou Jupiter, par exemple. C’est pourquoi la tâche du politique, c’est aussi de régler le rapport des hommes avec les dieux, source invisible de la prospérité ou de la mort. Marx, dans ses remarques, propose l’idée que, dans un deuxième temps, l’État, qui est né pour administrer les intérêts communs, se transforme également en moyen d’exploiter les populations qu’il administre. Au travail en plus pour répondre aux intérêts communs (célébration des rites, offrandes aux dieux, construction des temples, etc.), s’ajoute du sur-travail pour créer les conditions d’exercice et d’existence de ceux qui assument les fonctions politico-religieuses associées à l’État.
Comment, à votre avis, l’humanité a-t-elle plusieurs fois fait naître l’État ?
Si on remonte à l’apparition de l’Homo sapiens sapiens que nous sommes, il ne faut jamais oublier qu’il est notre semblable, avec le même cerveau, les mêmes capacités cognitives d’invention et de transformation. C’est à la fin du néolithique que l’État va naître dans quelques endroits : d’abord en Mésopotamie, ensuite en Égypte, plus tard en Chine et encore plus tard en Amérique précolombienne (Olmèques). Mais à chaque fois, semble-t-il, il naît par la transformation du régime politique d’une confédération tribale en État. Une confédération tribale, c’est l’union d’un certain nombre de tribus pour la défense de leurs intérêts communs et l’arbitrage pour leurs intérêts particuliers. Dans ce cas, parmi les tribus, le chef de l’une d’entre elles est choisi pour être en même temps chef de la confédération. Ses fonctions sont doubles : continuer à gérer les intérêts de sa tribu mais aussi arbitrer les conflits d’intérêts des tribus appartenant à sa confédération et rassembler les forces de la confédération pour attaquer ou se défendre contre toute agression. De sorte que le chef d’une confédération est à la fois semblable aux autres chefs, mais en même temps au-dessus d’eux et exerçant un autre pouvoir que le leur. Mais, pour que l’État apparaisse, il a fallu, à mes yeux, que ce chef unisse à ses pouvoirs politiques des pouvoirs religieux, qui prétendent posséder la capacité d’intervenir auprès des dieux pour assurer avec eux la prospérité des humains et la puissance de son groupe. L’État est né quand le monopole des fonctions politiques et religieuses au service des intérêts réels et imaginaires des tribus et des communautés s’est concentré dans les mains d’un clan et de ses descendants, inaugurant ainsi des dynasties royales. Et jusqu’au XIXe siècle, la plupart des États existant dans le monde étaient des royaumes sous le gouvernement d’une dynastie royale.
Maurice GodelierKarl MarxMarxismefriedrich engels L'Humanité
Pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ?
AgorasCent quarante ans après sa disparition, le 14 mars 1883, l’auteur du Capital et du Manifeste du parti communiste ne cesse d’inspirer la pensée et l’action.
Jérôme SkalskiPierre ChaillanDans le discours qu’il fit à l’occasion de l’enterrement, dans le quartier londonien de Highgate, le 17 mars 1883, de son ami, Friedrich Engels pronostique : « Son nom vivra à travers les siècles et son œuvre aussi. » À cent quarante années de distance, l’hommage à l’homme de science et au militant révolutionnaire a résisté au temps.
Mais c’est aussi un Marx débarrassé de certaines réductions de sa pensée qui a survécu à la disparition des régimes, qui, s’ils se réclamaient du marxisme, ont souvent trahi l’inspiration qui l’animait. Celle-ci avait pour but la création d’une société débarrassée de l’exploitation sociale et, regroupant les travailleurs associés, la sortie de ce qu’il appelait la « préhistoire de l’humanité ».
Après avoir constaté son retour dans les universités, dans les librairies et dans les confrontations d’idées, puis redécouvert la jeunesse de Marx, ce sont aujourd’hui les médias, y compris de la pensée dominante, qui mesurent la grande actualité de sa critique du capital et reconnaissent la validité de celle-ci
Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle retour ? (1/5)L’hebdomadaire allemand Der Spiegel s’interrogeait ainsi en début de cette année 2023 : « Marx avait-il raison ? », en mettant à la une l’image, modernisée, du penseur et fondateur du communisme moderne. En point d’orgue de cet anniversaire qui ne passe décidément pas inaperçu, nous proposons à nos lecteurs cette édition spéciale de l’Humanité des débats. Elle s’ouvre sur un débat ouvert entre trois intellectuels et acteurs sociaux et politiques :
- Janine Guespin-Michel
- Jean-Chistophe Le Duigou
- Jean-Paul Scot.
Avec Marx, ils analysent les évolutions récentes de la lutte des classes. Dans un entretien exclusif, l’anthropologue Maurice Godelier souligne, lui, l’apport commun de Karl Marx et de Friedrich Engels pour penser l’émancipation humaine dans un temps long. Jean-Emmanuel Ducoin, rédacteur en chef de l’Humanité, consacre son bloc-notes à cette pensée en actes.
Ce numéro invite enfin à se plonger dans l’histoire du rapport bien particulier de Marx et des marxismes à la France. Cette page d’histoire va se traduire par l’exposition « Marx en France » au musée de l’Histoire vivante de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pilotée par l’historien Jean-Numa Ducange, elle sera inaugurée le 25 mars et se tiendra durant toute l’année 2023 afin de mesurer à quel point Marx continue de faire vivre la pensée et l’action.
Marx fut l’un des promoteurs de l’action et du développement du mouvement syndical, ainsi que de la stratégie de constitution du salariat en classe consciente de soi. Le mouvement social actuel ne témoigne-t-il pas d’un retour en actes de telles idées ?
Dès la fondation de l’Association internationale des travailleurs, en 1864, Marx affirme en effet deux idées complémentaires (1). Premièrement, que les syndicats peuvent réduire efficacement l’exploitation de la force de travail ; deuxièmement, qu’ils « manquent leur but (c’est la formule qu’il emploie) s’ils ne travaillent pas simultanément à l’abolition du capitalisme ». Sept ans plus tard, après l’écrasement de la Commune – je le cite parce que la formule a fait problème –, il affirme : « Le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct. » Cette affirmation a été interprétée de façon contradictoire, d’autant plus que, en France, les syndicats et les partis politiques ouvriers étaient extrêmement faibles et divisés jusqu’à la fondation de la CGT, en 1895, et l’unification du parti socialiste, en 1905. Les dirigeants du parti ouvrier, ces « marxistes » dans lesquels Marx ne se reconnaissait pas pleinement, prétendaient imposer la primauté du parti sur les syndicats. À l’inverse, les syndicats révolutionnaires rejetaient la tutelle des « sectes » politiques. Mais les uns comme les autres n’avaient qu’une conception très étroite de la lutte « classe contre classe ». Ils partageaient l’espérance mythique de la crise finale du capitalisme et du « grand soir ». Aujourd’hui encore, il est utile de rappeler la position de Jaurès au lendemain de l’adoption par la CGT de la charte d’Amiens proclamant l’indépendance du syndicalisme, en 1906. Il préconise l’autonomie réciproque du syndicalisme et du parti socialiste, dans le respect de la spécificité de chaque organisation. Je résume : « Concordance spontanée » et « actions parallèles », convergence des fins mais pas forcément des moyens. Si les partis ont à assumer la « souveraineté nationale » face à l’État, les syndicats doivent prendre en charge les revendications de tous les travailleurs, mais aussi, et c’est très original, conquérir ce qu’il appelle la « souveraineté du travail » dans les entreprises publiques et privées, en obtenant autant de droits que les actionnaires.
Marx caractérise la démarche des syndicats comme « légitime et nécessaire », et il précise qu’ils ne doivent pas se contenter de contrer les effets immédiats du régime économique et social existant, mais le mettre en cause (2). C’est la promotion, avant la lettre, de la notion de « double besogne », qui est consacrée dans la charte d’Amiens. Marx va relativement loin en précisant la notion d’ « autonomie du processus syndical », même s’il le conçoit comme étant intégré à l’organisation de la Première Internationale. Le mouvement que nous vivons à l’heure actuelle repose, dans les conditions d’aujourd’hui, la question de cette articulation du syndicalisme et du politique. On voit bien les différences d’attitude de forces politiques de gauche par rapport au développement de ce mouvement. C’est une occasion importante pour clarifier la démarche que l’on doit avoir. Le mouvement actuel porte de nombreuses questions. D’abord, comment, avec l’idée du front syndical unitaire dans l’action, mettre en œuvre sur la durée une volonté unitaire exceptionnelle qui dépasse un certain nombre de contradictions de la démarche syndicale de ces dernières années. Après, il y a incontestablement, dans le mouvement tel qu’il se développe, la réarticulation de différentes dimensions de l’action contre le système. C’est le cas des femmes. Nous l’avons vécu concrètement avec le prolongement du 7 par le 8 mars. C’est aussi le cas des jeunes qui se sentent concernés par les évolutions à très long terme. Il est question aussi de la dignité des métiers avec le débat sur la pénibilité et encore de la dimension des enjeux revendicatifs et politiques locaux, illustrés par des mobilisations exceptionnelles dans une série de villes où les mouvements sur les retraites s’articulent à des exigences d’accès aux services publics et aux conditions de vie dans les territoires. S’il y a un retour dans l’action à certaines idées antérieures, ce n’est pas simplement un retour. Il y a émergence d’éléments nouveaux dans la problématique de convergence que manifeste ce grand mouvement.
N’assiste-t-on pas, à travers ce mouvement, à ce qui, dans la perspective de Marx, s’articule comme passage de la classe « en soi » à la classe « pour soi » ? À la renaissance d’une conscience de classe collective du salariat face à un projet social identifié comme antagoniste collectivement ?
Jean-Paul Scot Pour ma part, je ne me lancerai pas dans ce type d’analyse à chaud. Nous avons réussi, par les multiples actions syndicales et politiques, à faire que l’analyse de classe de l’exploitation capitaliste soit plus largement partagée en France qu’ailleurs en Europe. Mais la conscience « en soi » de l’unité d’intérêt de tous les travailleurs salariés n’est pas encore acquise. Quant à la conscience « pour soi », qui suppose l’adhésion partagée à l’objectif de transformation de la société capitaliste pour une autre permettant la libre émancipation de tous les êtres humains, elle a très fortement reculé. Tout d’abord, nous sommes toujours victimes de l’affirmation péremptoire que le marxisme est dépassé et que le communisme a été définitivement compromis par l’expérience de l’Union soviétique. De plus, nous avons encore à dissiper les illusions entretenues par la social-démocratie, toujours prisonnière de ses contradictions en dépit des reniements du social-libéralisme. Pour qu’il y ait aspiration à la renaissance d’un idéal communiste, il faudrait que nous puissions expliquer en marxistes l’échec du « socialisme réel » et faire partager largement l’idée qu’il a été une caricature du communisme.
Jean-Christophe Le Duigou Il n’est pas question d’aller trop vite ou trop loin dans l’appréciation. Il y a beaucoup de choses qui vont se jouer, mais ce qui me frappe, dans les interventions des participants au mouvement, c’est de voir comment les manifestants investissent une gamme complète de critiques du système, des conséquences qu’ils vivent et comment ils investissent le champ des retraites avec toute une série d’éléments revendicatifs et politiques. On avait raison de penser que les luttes n’avaient pas disparu, même si elles présentaient des formes nouvelles. Mais l’épisode que nous sommes en train de vivre traduit une opposition de classe qui était moins visible dans la période antérieure, du fait de la pression des réformes libérales.
Ce qui est intéressant, c’est que l’on a affaire à un processus (3). Il me paraît évident que les prises de conscience évoluent d’une mobilisation à l’autre, ne serait-ce qu’en réponse à la surdité du gouvernement qui entraîne, en boucle de rétroaction, de nouvelles prises de conscience. Il est important d’être très vigilant à ce qui se crée pendant ce mouvement et d’y participer.
L’annonce de la « fin de l’histoire » laissant place au triomphe néolibéral dans les années 1990 et 2000 résiste-t-elle au caractère « révolutionnaire » de la dialectique historique de Marx, qui ne voit en toute forme faite qu’une transition vers une autre ?
Janine Guespin-Michel L’idée de la fin de l’histoire et plus encore peut-être l’idée qu’il n’y a pas d’alternative, le Tina de Margaret Thatcher, représentent à l’heure actuelle une tentative – pour le moment réussie – d’instaurer le fatalisme dans l’imaginaire collectif. Il s’agit d’une prophétie autoréalisatrice. Il est important de voir à quel point cela se base sur une forme de pensée que l’on prend pour du « bon sens ». Ce « bon sens », c’était déjà ce que Marx avait magistralement mis en cause en « remettant sur ses pieds » la logique dialectique hégélienne sous forme de logique matérialiste qu’il a appliquée. Le matérialisme historique, c’est la méthode dialectique appliquée à l’étude de l’histoire, comme Engels a appliqué la méthode dialectique à l’étude de la nature. Cette dialectique matérialiste est l’antidote indispensable à ce soi-disant « bon sens » qui se prétend un mode de pensée naturel et universel, alors qu’il est l’aboutissement appauvri de toute une tradition de pensée occidentale depuis l’antiquité grecque. Il conduit au binarisme (ou bien, ou bien), au manichéisme et à l’idée que tout est immuable. Ce « bon sens » est un allié méconnu mais extrêmement puissant et dangereux de l’idéologie dominante. Face à cela, l’arme dont on dispose, c’est la dialectique matérialiste, mais cette dialectique, on l’a oubliée. Partant, on se prive d’un outil absolument indispensable pour faire pièce à l’idée de la fin de l’histoire, à l’idée de Tina, pour réussir à faire comprendre les choses en termes de processus, de transformations, de contradictions. C’est d’autant plus dommage que les sciences, avec la révolution du complexe, peut apporter à la dialectique une dimension supplémentaire, avec des notions comme l’émergence, la bifurcation, les boucles de rétroaction, et qu’elles explicitent la catégorie dialectique de saut qualitatif. On dispose à l’heure actuelle, avec l’avancée des sciences, d’outils nouveaux pour faire comprendre la dialectique et contribuer à lutter contre ce fatalisme qui est l’atout principal de l’hégémonie idéologique du capitalisme.
Jean-Paul Scot La fin de l’histoire assimilée à l’implosion de l’URSS n’invalide pas la conception marxiste du passage d’un mode de production à un autre, d’une société à une autre, mais seulement les schémas dogmatiques qui justifiaient les pseudo-théories de la « table rase » et du « bond en avant ». Par une caricature de la dialectique marxiste, le volontarisme politique et la violence dans l’histoire ont été légitimés. Mais Marx comme Jaurès – qui qualifiait le marxisme de « socialisme dialectique » – ont analysé très concrètement les mouvements contradictoires par lesquels les premières formes capitalistes avaient pénétré le féodalisme finissant. Le développement des contradictions internes des sociétés capitalistes devait permettre aux forces révolutionnaires d’ébaucher une société nouvelle. Jaurès comme Marx répétaient cependant que les révolutions ne peuvent pas être l’œuvre d’une minorité, aussi énergique et intelligente soit-elle. Lénine lui-même expliquait en 1915-1916 qu’il était impossible de construire le socialisme sans démocratie politique, économique et sociale.
Dès 1901, Jaurès préconise pour la France l’abandon de la dictature du prolétariat et la formule de l’« évolution révolutionnaire », qu’il emprunte à Marx en l’adaptant. Il affirme la possibilité d’introduire « des formes nouvelles de propriété » qui soient « des germes de communisme semés en terre capitaliste ». Pas seulement des réformes améliorant la condition des travailleurs, mais des conquêtes qui « fassent peu à peu éclater les cadres du capitalisme ». Lors du Front populaire et plus encore à la Libération, des « réformes révolutionnaires » ont été introduites de fait dans la société française. La Sécurité sociale gérée par les travailleurs, les comités d’entreprise et les nationalisations démocratiques étaient en puissance du communisme « déjà là ». Mais ces réformes démocratiques furent bien vite dénaturées en raison du rapport des forces nationales et internationales et de la division des travailleurs conscients.
Janine Guespin-Michel L’opposition à l’idée de réforme révolutionnaire est un exemple typique de la nocivité du soi-disant « bon sens ». Pour le « bon sens », une réforme amoindrit les méfaits du capitalisme, alors qu’une révolution détruit le capitalisme. Donc, l’idée même de réforme révolutionnaire pour la pensée simpliste et analytique est un oxymore ou une contradiction absurde. Et c’est bien une notion dialectique, qui implique un processus pour son émergence comme pour son maintien, et le dépassement de la contradiction entre réforme et révolution. La Sécurité sociale créée en 1946 est l’exemple typique, comme le souligne Jean-Paul Scot, d’une réforme révolutionnaire qui, lorsqu’elle a été mise en place, a réellement affaibli le capital en le privant d’une importante part de pouvoir. Mais elle n’a pas été explicitée en tant que telle, dans sa complexité dialectique, si bien qu’elle a été rapidement édulcorée, privée de son aspect révolutionnaire par le capital. Pour pouvoir maîtriser, maintenir et développer le caractère révolutionnaire de ces réformes, on a impérativement besoin d’expliciter pour nous-mêmes et pour les autres leurs caractéristiques dialectiques, contraires au « bon sens » dominant. Faute de quoi, il sera toujours difficile de faire partager politiquement cette dimension pour la rendre pérenne face aux attaques du capital.
Jean-Christophe Le Duigou Il est symptomatique de voir, d’un côté, une telle approbation de la lutte engagée ; de l’autre, une majorité de salariés qui considèrent que cette lutte ne va pas déboucher et que la réforme sera appliquée. Cela nous renvoie à l’idée que l’argument d’une « absence d’alternative » n’empêche pas un engagement dans l’action. Cela nous amène aussi à considérer que la rupture est un processus qui charrie des éléments contradictoires. Cela nous confirme dans le fait qu’on ne peut pas attendre que le vécu conduise de lui-même à bouleverser l’ordre social sans une intervention politique.
À quels chantiers théoriques et pratiques la pensée critique de Marx, libérée d’un certain nombre d’inhibitions mais aussi de mutilations, peut-elle participer aujourd’hui ?
Jean-Paul Scot Au-delà de l’actualisation possible de réformes révolutionnaires, nous devons repenser avec Marx de façon dialectique les rapports entre écologie et communisme. Marx n’a pas été le productiviste que l’on croit. Il a fait des analyses pionnières sur le ravage des sols par l’agriculture capitaliste intensive et sur le rapport dialectique impliquant l’homme et son environnement. Il a dénoncé la façon dont le capitalisme a traité la nature comme objet de consommation et moyen de production pour les hommes et démontré que le capitalisme détruisait aussi bien les hommes que la terre. Le mouvement de l’histoire s’explique par la double contradiction entre les forces productives naturelles et humaines et les rapports sociaux. Mais nous avons surtout analysé les contradictions entre le capital et le travail, les contradictions au sein des rapports sociaux. Nous avons négligé trop souvent l’étude de la destruction des forces productives naturelles parce que nous avons séparé les rapports sociaux des forces productives, alors que ces rapports sociaux ne sont, pour moi, que les exposants des forces productives naturelles et humaines. On ne peut les séparer. Aujourd’hui, le productivisme et la financiarisation détruisent plus que jamais les ressources naturelles. Il est urgent de développer l’idée que la sortie du capitalisme suppose le rassemblement de tous nos efforts : travailleurs, intellectuels et manuels, jeunes et moins jeunes, car il s’agit d’agir pour que le capitalisme ne détruise pas l’humanité en même temps que la planète.
Jean-Christophe Le Duigou Je souhaiterais que l’on développe trois chantiers qui constitueraient une sorte de programme de travail à caractère marxiste à l’échelon de la société. Premier chantier, reprendre la critique du libéralisme que Marx a développée. Je la trouve particulièrement stimulante dans la mesure où elle vise à faire comprendre les illusions du capitalisme et qu’elle est un appel à la créativité révolutionnaire. Autrement dit : déterminer des réponses nouvelles aux problèmes qui se posent. Je pense à une phrase de Marx : « Les économistes nous expliquent comment on produit dans des rapports de production donnés mais pas comment ces rapports se reproduisent. » On a à travailler sur la reproduction de ces rapports pour déboucher sur une autre réalité sociale. Deuxième chantier, c’est celui de la place du travail. Marx disait qu’il ne peut pas être pris comme valeur économique. C’est l’idée qui pourtant inspire Macron et ceux qu’il représente dans sa réforme des retraites comme dans ses propositions dans le domaine du travail et de l’emploi. Il y a la nécessité de prendre le travail dans toute sa réalité : le travail qui est à la fois un producteur de lien social et le travail qui est un élément de construction d’identité, c’est-à-dire un travail qui peut devenir positif et qui existe dans la conscience de la lutte pour défendre la retraite. Ce n’est pas le non-travail contre le travail, mais c’est l’ambition de transformer le travail lui-même. Enfin, le troisième chantier, qu’on n’a pas encore évoqué mais qui me paraît essentiel, c’est la question des nouveaux pouvoirs. Peut-être qu’en tant qu’ancien responsable syndical, j’y suis particulièrement sensible. Il y a besoin de définir des nouveaux pouvoirs sur l’économie pour se libérer des contraintes et ne pas attendre d’un retour de l’État, en soi, la solution au problème, d’autant que ce retour de l’État peut conduire à des solutions autocratiques. L’ouverture de ces trois chantiers est à la fois une opportunité et une exigence pour faire avancer des idées nouvelles, en s’appuyant sur les éléments et des concepts acquis dans la démarche marxiste.
Janine Guespin-Michel Personnellement, vous l’avez compris, le chantier, le sillon que j’essaie de labourer, c’est celui de la nécessité d’une pensée dialectique. Pour revenir sur ce que disait Jean-Paul Scot, le fait que l’on ne sache pas articuler travail et écologie, par exemple, relève de ce mode de pensée dominant qui disjoint et sectorise toutes les questions. Il y a la nécessité d’une vision globale dynamique, d’une pensée dialectique incluant la complexité. C’est un chantier à prendre explicitement à bras-le-corps car la prégnance du mode de pensée pragmatique, statique, du « bon sens » dominant, fait partie des obstacles qu’il est nécessaire de lever pour affiner et même rendre crédibles nos interventions politiques visant à transformer le monde.
Jaurès et le réformisme révolutionnaire, Jaurès et Marx : le dialogue sur l’évolution révolutionnaire, Marx et la France,Petit Livre des retraites, à l’usage de ceux qui veulent les défendre, Pourquoi nous travaillons,Complexité, dialectique et émancipation, Pratiques écomunistes et dynamiques émancipatrices,Karl Marxjean-paul scotjean-christophe le duigoujanine guespin El País (ESP)
SANS TITRE
Los españoles somos muy puristas con nuestros platos tradicionales, pero hay un pueblo que nos supera: los italianos. Cual valencianos con la paella, muchos de nuestros vecinos se ponen hechos una furia cuando se modifican sus clásicos -a veces, con bastante razón-, e incluso crean academias para preservar sus recetas más amadas.
Los spaghetti all’assassina cuentan con la suya, que afirma que su salsa sólo lleva tomate, guindilla y ajo. Lo original de su preparación es la técnica empleada, que no tiene nada que ver con la más habitual en la pasta: ésta no se cuece en agua hirviendo, sino que se sofríe primero y luego se termina como si fuera un risotto. ¿Pican? Sí, y por eso se llaman “espaguetis a la asesina”. ¿Están buenísimos? También, y si no te lo crees, mira la pinta que tienen en el vídeo de arriba.
Ingredientes
Para 2 personas
- 200 g de espaguetis
- 2 dientes de ajo
- 2 guindillas secas
- 75 g de passata de tomate (en su defecto, tomate triturado ligeramente reducido en una cazuela con una pizca de sal)
- Aceite de oliva
- Sal
Caldo de tomate
- 250 g de passata (o 50 g de tomate concentrado)
- 250 ml de agua (o ½ litro si se usa tomate concentrado)
- Sal
Preparación
- Empezar con el caldo mezclando en una cazuela la passata o el tomate concentrardo con el agua. Añadir una pizca de sal y llevarlo a ebullición en una cazuela. En el momento en el que hierva, tapar y dejar a fuego muy suave, simplemente para que se mantenga caliente.
- Comprobar que los espaguetis caben en una sartén grande y tocan el fondo. Si no, romperlos un poco por un extremo con la mano para que quepan (ver vídeo).
- Poner la sartén a fuego medio con un buen chorro de aceite de oliva, un diente de ajo entero y uno picado, y la guindilla picada.
- En cuanto el ajo empiece a dorarse, añadir los 75 gramos de passata del sofrito.
- Remover y colocar los espaguetis en la sartén lo más extendidos posible. Dejar que se tuesten.
- Una vez estén dorados, darles la vuelta con una pinza (ver vídeo).
- Cuando tengan color y estén crujientes por ambos lados, ir incorporando el caldo de tomate poco a poco, para que la pasta lo vaya absorbiendo. Mover los espaguetis para facilitar el proceso.
- Si la pasta absorbe todo el caldo y aún sigue demasiado dura, añadir un chorrito de agua caliente y remover. Dejar un minuto, probar y repetir el proceso si es necesario, teniendo en cuenta que la pasta debe quedar al dente. Servir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
El País (ESP)
SANS TITRE
Pocas cosas hay más internacionales que una suntuosa albóndiga. De diferentes carnes, pescados, mariscos, vegetales, tofu, hidratos, legumbres… la representación albondiguil es infinita, tanto en sus posibles ingredientes como en sus técnicas de cocción y maneras de comerlas. Si bien las solemos ver fritas o cocinadas en salsas, podemos hacerlas al horno, al vapor e incluso cocidas en agua o caldo. Estas dos últimas técnicas son más conocidas en Asia, y no está de más incorporarla a nuestra cocina alguna que otra vez. La textura se vuelve completamente tierna, elástica y suave, lo que la hace perfecta para salsas más densas y grasas.
Preparar esta receta -o triple receta- es realmente sencillo si lo hacemos por partes. La masa de las albóndigas la prepararemos con pescado -yo usé pescadilla, que la encontré de oferta-, langostinos y una pizca de carne de cerdo para añadir cierto porcentaje de grasa. Picarlo todo junto y añadirle almidón y leche de coco ayudará a conseguir la textura elástica que buscamos. Las acompañaremos de una rica salsa hecha a base de mantequilla de cacahuete, sésamo y más coco, con una pizca de limón y lima para darle un punto cítrico que corte la grasa. Para rematar, un aceite aromatizado con pimentón y ajo hará la jugada. Con este último elemento podéis ser todo lo creativo que queráis: añadid especias, hierbas aromáticas y lo que queráis. De hecho, mi recomendación sería preparar un aceite de chile con pimienta de Sichuan, pero mantengamos la receta abierta, sencilla y accesible para todo el mundo.
He preparado anteriormente estás albóndigas sin pescado, con otro tipo de grasas como paté (ligeramente congelado para que se mantenga en trozos al cocinarse), con sólo carne de cerdo y de otras muchas formas. Lo importante para conseguir la textura deseada es el paso de triturado. Si no disponemos de una picadora, picad bien los ingredientes a cuchillo y usad la mano para integrarlo todo en una misma masa moviéndolo una y otra vez en una misma dirección. Es el método más tradicional, pero la picadora nos adelanta unos cuantos pasos.
Dificultad
Darte cuenta de lo fácil que se preparan.
Ingredientes
Para la salsa de cacahuete y coco
- 325 ml de leche de coco
- 2 cucharadas de mantequilla de cacahuete
- 1 cucharada de tahini tostado o pasta de sésamo tostado
- 1 cucharadita y media de mostaza de Dijon
- 1 cucharada y media de zumo de limón
- 1 cucharadita de azúcar blanco
- 1 cucharadita rasa de sal fina
Para 14 albóndigas
- 200 g de pescado blanco limpio (merluza, pescadilla, bacalao, etc)
- 12 langostinos crudos
- 150 g de carne de cerdo picada
- 3 dientes de ajo
- Media cebolla fresca
- 15 tallos de cilantro
- 1 huevo
- 75 ml de leche de coco
- 2 cucharadas de almidón de maíz, tapioca o fécula de patata
- 1 y 1/4 cucharaditas de sal
Para servir
- 5 cucharadas de aceite de oliva
- 2 cucharaditas de pimentón dulce o picante
- 4 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de semillas de sésamo blanco
- Una pizca de pimienta negra molida
Preparación
-
Añadir a una sartén la leche de coco, la mantequilla de cacahuete, el tahini, la mostaza, el azúcar y la sal. Remover mientras se calienta para que se integren totalmente.
-
Seguir cocinando y removiendo con frecuencia para que reduzca y espese. Este proceso dura unos 10 minutos.
-
Con el fuego apagado, añadir el zumo de limón o lima y remover. Reservar para servir sobre las albóndigas.
-
Con ayuda de una picadora, triturar el pescado, los langostinos, la carne de cerdo, los ajos, la cebolla y el cilantro hasta que formen una pasta. Añadir el huevo, el almidón y la sal y volver a triturar para que se integre todo. Debe quedar como una pasta.
-
Llenar una olla con agua y llevar a ebullición. Dar forma redonda a la masa picada y añadir las albóndigas al agua. Una vez empiecen a flotar, cocinar cinco minutos más y retirar.
-
Para servir, plastar y picar los dientes de ajo y añadirlos a un cuenco que resista el calor. Sumar el pimentón, el sésamo y mezclar.
-
Calentar el aceite de oliva hasta que humee, y añadir directamente al cuenco con el ajo y el pimentón. Remover bien.
-
Servir las albóndigas con la salsa de cacahuete y coco y el aceite infusionado por encima. Se puede rematar también con más semillas de sésamo, hojas de cilantro y pimienta negra.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.