Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

Valeurs Actuelles

Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

Une souscription en ligne toujours disponible

Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

Cannes : les dernières actualités

Présidence de LR : David Lisnard “y pense”

Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy

L’Etat ne fermera finalement pas la mosquée islamiste de Cannes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Publié le : 16/05/2022 - 16:50

Sébastian SEIBT Suivre

L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.

La "ruée vers les terres" en Afrique se fait encore trop souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Une écrasante majorité des investissements fonciers effectués sur le continent ne respecte peu ou pas du tout une série de règles – appelées "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers" – censées protéger les populations contre la rapacité des investisseurs internationaux, selon un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) publié lundi 16 mai.

Sur 740 larges acquisitions foncières (plus de 200 hectares) analysées depuis le début des années 2000, les auteurs du rapport ont trouvé que 78 % des investissements ne faisaient que peu de cas des intérêts des populations locales, tandis que 20 % de ces contrats ne respectaient aucune des règles.

Une "ruée vers la terre" qui remonte à 2007

Ce n’est probablement qu’un tableau incomplet de la situation sur le continent puisqu’il n’y a que 23 pays africains concernés par ce rapport. Des États comme l’Égypte, les pays de Maghreb, l’Angola ou encore le Niger sont, en effet, exclus des conclusions du Cirad, faute de données satisfaisantes. "Il y a globalement une opacité à tous les niveaux. Que ce soit un manque de transparence des gouvernements, des entreprises qui achètent ces terres ou encore du cadastre", résume Ward Anseeuw, économiste du développement au Cirad et coauteur du rapport. 

Parmi les pays pour lesquels les données sont suffisantes, la Mauritanie et le Soudan sont les pires élèves de la "ruée vers les terres". Ils n’ont appliqué que moins de 15 % des règles censées empêcher la spoliation ou l’accaparement des terres. À l’autre extrémité du spectre, il n’y a que trois pays – le Gabon, l'Afrique du Sud et la Zambie – dans lesquels les investissements respectent plus de 50 % des critères retenus par le rapport pour juger de la conformité aux fameuses “directives volontaires”.

Pour comprendre les enjeux, il faut remonter aux années 2007-2008 lors de la dernière grande flambée des prix alimentaires. La hausse des prix avait aiguisé l’appétit des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres un peu partout dans le monde afin d’y faire pousser les cultures les plus demandées.

À l’époque, cette "ruée vers les terres" s’était faite sans égard ou presque pour les populations locales, avec une multiplication des expropriations.

Les "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers", adoptées en 2012 par le Comité de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), étaient censées être la réponse de la communauté internationale à cette opération main basse sur les terres, essentiellement dans les pays en voie de développement.

C’était "il y a dix ans, ce mois-ci exactement", précise Ward Anseeuw. Et le rapport du Cirad – qui s'appuie sur des données compilées par l’initiative internationale Land Matrix sur l’ensemble des larges acquisitions foncières dans le monde – fait un peu office de bilan pour l’Afrique de cette tentative de calmer les ardeurs des investisseurs.

Et ce n’est pas glorieux. "Il y a une amélioration au niveau du cadre juridique, mais il y a encore des efforts à faire au niveau de l’application des règles", résume Ward Anseeuw. 

Des promesses sans lendemain ?

Les populations locales trinquent encore et toujours. D’abord parce qu’elles sont encore trop souvent exclues des négociations autour du devenir des terres sur lesquelles elles habitent et qui, souvent, les nourrissent. Des individus qui se retrouvent face à des investisseurs ignorant encore trop fréquemment la protection octroyée par la coutume ou la loi.

Un domaine dans lequel des pays comme la Mauritanie, le Soudan ou la République démocratique du Congo ont reçu un zéro pointé par les données de la Land Matrix. Les populations locales peuvent y être expropriées sans avoir leur mot à dire.

"On se retrouve souvent dans des contextes d’enclaves de propriétés privées qui privent non seulement les populations d’accès aux ressources, mais sont aussi une forme de violence pour des individus qui ont toujours considéré la terre comme un bien commun", souligne Jérémy Bourgoin, géographe au Cirad et coauteur du rapport.

Ces terres rachetées sont aussi souvent affectées à des monocultures – céréales, blé ou huile de palme par exemple – alors qu’auparavant il y avait davantage de diversité. Autrement dit, une petite exploitation pouvait subvenir indirectement aux besoins de plusieurs familles, alors que ce n’est plus le cas avec les énormes propriétés.

Et pourtant, les investisseurs ou les gouvernements promettaient souvent monts, merveilles, écoles, infrastructures et emplois. Mais les lendemains ont rarement été aussi enchanteurs. "Il y a souvent un chantage à l’emploi, mais en fait on se rend compte que les nouveaux emplois d’ouvriers agricoles créés sont précaires, ce qui ne compense pas la perte de la terre", résume Jérémy Bourgoin. "À l’exception de quelques accords au Gabon [dans le domaine forestier, NDLR], ces larges acquisitions ont échoué à améliorer le développement local. En fait, aucun des projets analysés ne comportait pas au moins un impact négatif", écrivent les auteurs du rapport.

Danger aussi pour le climat

Dans le contexte de la montée en puissance économique de la Chine en Afrique, Pékin est souvent présenté comme le suspect principal dans cette multiplication des investissements fonciers. Pourtant, "on ne peut pas dire que ce sont les Chinois qui achètent tout. Il y a plus d’entreprises américaines et européennes que chinoises qui sont à l’œuvre", souligne Ward Anseeuw. Reste que la nationalité d’un certain nombre d’investisseurs demeure inconnue puisque plusieurs paradis fiscaux – Chypre, Singapour, les Îles Vierges britanniques – apparaissent dans le top 10 des lieux où sont enregistrés les acquéreurs.

Cette "ruée sur les terres" africaines sans garde-fous suffisants n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les populations locales. La transformation des terres acquises est aussi un formidable accélérateur "de la déforestation et met sous pression les ressources naturelles", souligne Jérémy Bourgoin.  

Les mêmes auteurs, dans un rapport précédent de 2021 consacré au "bilan de la ruée mondiale sur les terres", soulignaient déjà les "risques associés aux acquisitions de terres à grande échelle, notamment l’émergence de zoonoses [en empiétant sur l’habitat naturel d’animaux, le risque de transmission d’une maladie animale à l’homme augmente, NDLR] et la diminution des ressources en eau".

Le continent africain est, à cet égard, un exemple d’une certaine hypocrisie des pays développés. Ils se disent déterminés à lutter contre le réchauffement climatique, mais laissent leurs entreprises détruire des écosystèmes importants pour l’environnement – comme les forêts – par appât du gain.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ENVIRONNEMENT

Réchauffement climatique : l’agriculture africaine veut relever le défi

L'entretien de l'intelligence économique

Agriculture en Afrique : des donateurs intéressés ?

Valeurs Actuelles

Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

FRANCE 24 Suivre

Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

May 13, 2022

Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

Pourquoi ce rétropédalage ?

La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Opex 360

Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

Opex 360

Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

Valeurs Actuelles

Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

www.fourseasons.com/lisbon

Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

www.mandarinoriental.fr

Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

www.lemasdepierre.com

Sha Wellness Clinic : le plus diététique

Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

www.shawellnessclinic.com

Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

www.thalasso-saintmalo.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable

À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.

Guerres, pollution, usure du temps

Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

Reims : les dernières actualités

Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Un adolescent poignardé en juin à Reims est mort des suites de ses blessures

Reims : interpellé après avoir grillé un feu rouge, un sans-papiers de 18 ans sommé de quitter le territoire français

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
Valeurs Actuelles

Dans l’ombre de la République

Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

Dans l’acte final du congrès de Vienne

Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

“Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Baisser de rideau pour les revues du Lido : 157 emplois supprimés

Actu

Alors qu’il vient de racheter le célèbre cabaret parisien, le groupe Accor se prépare à mettre fin à son modèle de dîner-revue. Les salariés de la compagnie se battent contre la suppression de 157 emplois sur 180.

Pierric Marissal

L’une des spécificités des cabarets, c’est que les danseuses et les danseurs qui s’y produisent sont engagés en CDI. Voilà ce qu’Accor, le nouveau propriétaire du lieu, entend casser au Lido. « L’enjeu pour nous est la question de la permanence de l’emploi artistique, explique Ghislain Gauthier, secrétaire général adjoint de la fédération CGT spectacle. Le recrutement des danseuses et des danseurs en CDI a été le fruit d’une grande lutte, il y a de cela plusieurs années. On considérait que le volume de l’emploi méritait de tels contrats, et non des CDD ou de l’intermittence comme c’était le cas avant. »

La direction du Lido a présenté jeudi aux représentants du personnel « un projet de réorganisation » qui, dans les faits, va entraîner la disparition de la troupe permanente. Bien que le futur projet soit encore très vague, il promet, à la place de la troupe permanente, « la création d’une programmation de théâtre musical renouvelée, ainsi qu’une refonte du modèle de dîner-spectacle et revue ». Toujours dans son communiqué, la direction prétend « redonner à cette salle parisienne sa pleine place dans le concert des scènes créatives françaises, nationales et internationales (…) grâce à une nouvelle ligne artistique ambitieuse ».

« La salle va devenir ce que l’on appelle dans le milieu un “garage”, c’est-à-dire un lieu qui accueille des spectacles mais n’en produit plus comme avant, décrypte Ghislain Gauthier. On n’est pas contre la circulation des œuvres, mais bon… Des cabarets à la programmation exigeante comme le Lido, il n’y en a pas tant que ça, c’est aussi un enjeu de diversité culturelle. » La maison créée en 1946, avec sa troupe de danseuses à plumes, est célèbre dans le monde entier. Les frères Clerico ont lancé le cabaret à la sortie de la guerre en rachetant le bâtiment, mais le Lido, lui, a ouvert ses portes au 78, avenue des Champs-Élysées dès 1928. C’était alors une grande piscine pour grands bourgeois, sur laquelle circulaient des gondoles : le Lido tire son nom de la célèbre plage de Venise.

« Des pertes cumulées de 80 millions d’euros »

Mais la renommée ne met pas à l’abri de difficultés économiques, surtout lorsqu’une pandémie et des confinements à répétition viennent aggraver les choses. Tout le secteur a souffert, mais le chiffre d’affaires des cabarets et music-halls s’est effondré de 80 % en 2020. Faisant valoir la nouvelle donne, la direction a annoncé lors du CSE du 12 mai que « les pertes cumulées s’élèvent à 80 millions d’euros sur la dernière décennie ».

Pourtant, ce n’est pas comme si Accor, la multinationale de l’hôtellerie (5 300 hôtels dans 110 pays), n’était pas au courant de ces difficultés lorsqu’elle a racheté le Lido, il y a à peine six mois, au groupe de restauration collective Sodexo, son propriétaire depuis 2006. « Nous sommes étonnés que le groupe Accor n’interroge pas la raison de ce déficit : pourquoi le cabaret n’a-t-il pas rouvert à plein régime – à l’instar d’un autre célèbre cabaret parisien – pour permettre au Lido de retrouver son public ? » questionne la CGT.

Le syndicat rappelle en outre que le lieu, tout comme ses propriétaires, a touché sur la période : 700 000 euros d’aides publiques lors du Covid pour le Lido, au titre de l’activité partielle et de l’aide sectorielle, alors que le groupe Accor a, lui, bénéficié en 2021 d’un prêt garanti par l’État de 477 millions d’euros (via AccorInvest).

Les danseuses vont être licenciées

« Nous nous interrogeons fortement sur les arguments économiques avancés par la direction pour justifier de sacrifier soixante-quinze ans d’histoire du cabaret, et les salarié·e·s qui le font vivre tous les jours », déplore la CGT. Selon le nouveau projet d’Accor, 39 personnes suffiraient à faire tourner le lieu. La direction a donc annoncé un « plan de sauvegarde de l’emploi » incluant « la suppression de 157 postes permanents » sur 184, « principalement au sein des services salle et artistique », assorti de « mesures de reclassement et de reconversion » des salariés, précise son communiqué.

« Les danseuses vont être licenciées, mais après, que vont-elles faire ? interroge Ghislain Gauthier. C’est un métier qui casse physiquement, ce n’est pas pour rien que les danseurs de l’Opéra bénéficient d’une retraite anticipée à 42 ans, parce que le corps ne suit plus. Il y a vraiment un enjeu de reconversion crucial, et qui concerne toute la filière », insiste le secrétaire général adjoint de la fédération CGT spectacle. Le syndicat appelle ainsi le groupe à revenir sur son projet de « refonte » du projet artistique du Lido (confié à Jean-Luc Choplin, ex-directeur du Théâtre du Châtelet), et à maintenir son activité de cabaret avec, bien entendu, l’intégralité des emplois.

spectacle vivantplan socialhôtellerie
Valeurs Actuelles

Libre jeu

Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
Valeurs Actuelles

Comment Orange a fait de l’atout LGBT+ un totem de l’égalité professionnelle

« Alliée, allié : tu l’es ou tu l’es pas ? » Ce 17 mai, les salariés d’Orange sont invités à un temps de décryptage de 16 heures à 17 heures pour en savoir plus sur les « alliés, les enjeux de l’inclusion et le bien vivre ensemble ». Pour bien se préparer à ce temps d’échange en distanciel « sans tabou et tout connaître sur le sujet », les personnes intéressées peuvent télécharger le guide LGBT+. Un document de 60 pages, pas moins, réalisé par la directrice de la Diversité du groupe qui souligne dans son édito que ce document a pour but « d’intégrer les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité du genre aux enjeux de la diversité de l’entreprise ». Un guide qui n’aurait « pas été possible sans l’association LGBT+ d’Orange Mobilisnoo » et dans lequel on trouve les réponses aux questions qu’un salarié peut se poser « si un collègue fait un coming out », « se fait outer » ou comment « Orange prend en compte la parentalité LGBT+ » ou encore « comment recruter et intégrer un salarié transgenre ou en cours de transition de genre ».

En matière de recrutement, Orange annonce la couleur. Sur le site orange.job, on découvre « Candidates et Candidats LGBT+, bienvenue chez Orange ». Le site renvoie à la page mobilisnoo.org avec des témoignages publiés à l’occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre le 31 mars. « Une journée destinée à célébrer les personnes transgenres et à faire prendre conscience de la discrimination qu’elles subissent dans le monde entier ». Parmi les témoignages, celui d’Hélène, ingénieur chez Orange Innovation à Meylan en Isère. Elle indique travailler dans un « environnement très masculin » et jusqu’au 18 novembre 2019, elle était « vue socialement comme un garçon ». Quelques jours avant cette date, lors d’une réunion avec son équipe d’une vingtaine de personnes, sa supérieure lui a laissé un temps de parole pendant lequel elle a fait « son coming out de femme transgenre ». Un moment « très fort, très émouvant » qui se termine par des applaudissements. Pour Hélène, sa cause mérite d’être défendue, les personnes transgenres ont besoin de visibilité « pas individuellement » mais « collectivement, la transidentité a besoin d’être visible ».

La recette du woke à l’Orange

Un besoin de visibilité qui explique sans doute cette autre initiative de la direction de la Diversité d’Orange qui, en février, a envoyé à l’ensemble des collaborateurs du groupe un « fil info spécial » dans lequel l’Autre Cercle, association partenaire d’Orange de référence « pour l’inclusion des gays, lesbiennes et transgenres », les invitait à participer à un baromètre pour mesurer la situation des personnes LGBT+ au travail. Dans ce fil info, les salariés qui disposent d’un peu de temps libre sont également invités à se former à « la lutte contre le sexisme » (30 minutes) ou à obtenir un « visa égalité professionnelle, à travers trois volets, les enjeux, les stéréotypes et le sexisme » (45 minutes). Le tout accompagné d’un autre guide sur le « harcèlement, sexisme et violence » qui apporte des « réponses concrètes pour comprendre et agir ». Si cela ne suffit pas, il est encore possible de retrouver le « kit de com ». Dans une vidéo tirée du module obligatoire sur l’égalité professionnelle et les stéréotypes, on apprend par le sociologue Éric Macé que « chacun est défini en termes de masculin ou de féminin, mais que cette différence sert à faire des hiérarchies, des formes d’organisation sociale inégalitaires ». Et le sociologue de comparer deux publicités ; dans la première un homme et dans la seconde, une femme. Pour le sociologue, la masculinité est « d’être entrepreneur, dans la compétition, la prise de risque,… » alors que « la féminité, c’est tourné vers l’intérieur, le domestique, la charge le poids, la poupée de chiffon, passive, en attente… ». Des choses « politiquement très problématiques », conclut le sociologue. La déconstruction du genre déguisée en visa pour l’égalité professionnelle. Ou la recette du woke à l’Orange.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett
Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L'alternative : ce que la gauche compte faire au pouvoir

Actu

La gauche rassemblée a lancé sa campagne des législatives, le 7 mai à Aubervilliers. Avec un objectif : gouverner et imposer une rupture avec le quinquennat Macron. Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans, allocation pour les 18-25 ans, retour de l’ISF, renationalisations, planification écologique… Demandez le programme de cohabitation.

Cyprien CaddeoFlorent LE DU

Petit exercice de projection. Nous sommes le 19 juin. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtient plus de 289 sièges de députés à l’Assemblée nationale. À l’Élysée, Emmanuel Macron tempête : pas le choix, même si ça lui brûle les tripes, il doit nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Darmanin, Le Maire, Véran, Borne, Blanquer… tout le cortège se met en marche vers la sortie. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes s’installent dans les ministères. Maintenant, il s’agit de gouverner et de ne pas décevoir. De montrer que le contre-récit progressiste au néolibéralisme se traduit en actes.

« Nous ne sommes pas en train de régler je ne sais quel congrès entre nous, prévient Jean-Luc Mélenchon, le samedi 7 mai, depuis les Docks d’Aubervilliers, où a été lancé le coup d’envoi de la campagne de la Nupes. Nous posons un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique. Cet accord ne nous permettra de gagner que si nous convainquons que notre programme, nos idées correspondent à l’intérêt général humain. » « C’est un programme de réformes heureuses pour changer la vie des Français », abonde Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Alors comment « changer la vie » des gens, concrètement ?

Retraites et salaires

Tout le monde s’accorde au sein de l’union sur le chantier prioritaire : le pouvoir d’achat, préoccupation première des Français. Retour vers le futur, le 19 juin. Face à l’inflation nourrie par le double effet de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, la nouvelle majorité organise le blocage des prix sur les produits de première nécessité. Les prix à la pompe sont stabilisés – les grands pétroliers comme TotalEnergies, 16 milliards de dollars de bénéfice sur l’année 2021, sont contraints de mettre la main à la poche.

Cette mesure d’urgence s’accompagne d’une autre de plus long terme. « Dès le 1er juillet, avec notre nouvelle majorité, le Smic sera augmenté à 1 400 euros net, les salaires vont augmenter de 100 euros tout de suite, avec un salaire brut, avec des cotisations pour financer la Sécu », détaille Fabien Roussel. Car l’augmentation du salaire minimum tirerait, mécaniquement, l’ensemble des paies à la hausse. La Nupes convoque d’ailleurs, avec les syndicats, une convention pour une « renégociation générale des salaires ». La majorité de gauche cherche aussi à mettre fin aux insupportables images d’étudiants faisant la queue pour bénéficier d’aides alimentaires : un revenu minimum d’autonomie, fixé à 1 063 euros, est donc adopté pour les 18-25 ans pour la rentrée 2022. « Ce seront des améliorations rapides et concrètes du quotidien, des portefeuilles qui s’épaississent et des prix qui n’augmentent plus », s’enthousiasme Manon Aubry, eurodéputée FI et négociatrice des accords. De vraies mesures de soutien au pouvoir d’achat aussi, loin de la politique des chèques et des primes de Macron, qui cherche à tout prix à éviter la mise à contribution du capital.

C’est l’autre grand chantier de la Nupes. Plus besoin, pour la génération née entre 1961 et 1969, de se gratter la tête dans l’espoir de comprendre combien de trimestres supplémentaires elle va devoir trimer pour avoir le droit à une retraite complète. Oublié, le coup de massue, pour les moins de 50 ans, persuadés de devoir travailler jusqu’à 65 ans, minimum. Le « gouvernement Mélenchon » veut rétablir la retraite à 60 ans, avec 40 annuités pour une pension complète, et sans décote. « Il n’y aura plus une pension complète au-dessous du Smic », promet la Nupes.

Planification écologique

Des jeunes aux seniors, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se fixe comme cap de « changer la vie » pour toutes les générations. Y compris celles à naître, menacées par la hausse des températures et l’exctinction d’une partie du vivant. « Les renoncements de Macron sont honteux, la Convention citoyenne sur le climat étant le paroxysme du cynisme», tance le numéro un d’EELV, Julien Bayou. Quoi de mieux qu’une colocation forcée avec la gauche pour l’obliger à se verdir ? C’est le sens de la planification écologique, qui « irriguera toutes les mesures économiques », défend Manon Aubry. Une fois le premier budget bouclé, à l’automne 2022, 200 milliards d’euros seront injectés dans le renouvelable, la rénovation thermique et un grand plan de relocalisations. De quoi créer des emplois tout en diminuant notre empreinte carbone. Un plan contre les sécheresses, de plus en plus fréquentes, devra être adopté. Enfin, la Nupes défend l’adoption de la règle verte – ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.

Services Publics

La Nupes s’assume comme une gauche de gouvernement, où la puissance publique bande les muscles face aux appétits dévorants du marché. C’est un des fronts portés par le PCF  : l’État remettra la main sur les autoroutes, les aéroports, EDF, Engie. Des nationalisations pour les remettre au service des gens et non de la rente privée, et qui permettent un meilleur contrôle des prix. La fonction publique sera aussi remplumée. Pour répondre aux parents d’élèves inquiets des classes surchargées et des enseignants lessivés, les profs et les accompagnants scolaires seront recrutés en nombre et ils verront leurs salaires revalorisés. Enfin, pour que plus personne n’ait la douleur de voir sa grand-mère ou son grand-père maltraité par des entreprises cyniques comme Orpea, sera lancé un service public du grand âge.

Fiscalité

Sueurs froides chez les libéraux : la politique sociale et économique de la Nupes requiert un « pognon de dingue ». Pour financer ses ambitions, la gauche prévoit d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des fortunés, en rétablissant l’impôt sur la fortune et en supprimant la flat tax. « Aujourd’hui, quand vous vivez de vos dividendes, vous êtes moins imposé que ceux qui payent l’impôt sur le revenu », tacle le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Sur cet impôt, la Nupes propose l’instauration de 14 tranches progressives, ce qui se traduirait par des baisses d’impôts dès 2023 pour les revenus de moins de 4 000 euros mensuels. Enfin, le « gouvernement Mélenchon » escompte faire la chasse aux grands évadés fiscaux.

Une démocratie refondée

À nouvelle politique, nouvelle pratique institutionnelle. Alors que l’Europe a longtemps fracturé les gauches entre elles, les membres de la Nupes s’accordent sur le fait de désobéir ponctuellement aux traités européens s’ils font obstacle au progrès social et écologique. Le peuple, du reste, sera davantage consulté au sein d’une hypothétique VIe République, plus parlementaire – lancer un processus constituant nécessitera cependant le concours d’Emmanuel Macron… Les citoyens pourront, grâce au référendum d’initiative citoyenne, être force de proposition à l’Assemblée nationale. Les communistes poussent aussi pour plus de démocratie dans l’entreprise, en ouvrant aux salariés plus de droits d’intervention et de décision, notamment dans les conseils d’administration.

En cas de victoire, la Nupes veut aller vite, consciente qu’Emmanuel Macron conserve une cartouche contre une éventuelle cohabitation : le droit présidentiel à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections. Manon Aubry tempère : « Que Macron n’accepte pas les résultats des législatives serait une nouvelle illustration des travers de la Ve République, cela révélerait encore la nécessité de changer les institutions. Mais ce n’est pas ça qui doit nous préoccuper, notre seule boussole ce sont les gens, et comment on améliore leurs existences. »

Entretien. « Cette gauche est en mesure de reprendre le pouvoir sur l’argent »

Le négociateur pour le PCF, Igor Zamichiei, défend un accord qui acte une clarification à gauche et permettra, si la nouvelle union populaire sort gagnante des législatives, d’améliorer immédiatement la vie des Français.

L’accord signé à gauche est-il à vos yeux historique ?

C’est un accord porteur d’espoir. Un accord inédit qui permet d’affronter une situation de grave danger pour les droits sociaux et démocratiques, menacés par Emmanuel Macron. C’est aussi un accord qui permet de se donner les meilleures chances de faire élire des députés de gauche en juin, et comme nous l’espérons de conquérir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est possible et c’est ce qu’attendent des millions de Français qui ne veulent pas du projet de notre président de la République, et qui au contraire défendent des mesures courageuses de transition sociale et écologique. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) porte cette forte ambition. C’est le cœur de ce que nous avons lancé en commun pour les législatives.

Que peut apporter cette alliance de gauche si elle l’emporte ?

Il y aura immédiatement de grandes réformes : le smic à 1 400 euros net, la retraite à 60 ans pour tous, un revenu d’autonomie pour les jeunes, des créations d’emplois massives dans les services publics, notamment dans la santé et l’éducation, ou encore la renationalisation d’EDF et d’Engie. Autant de mesures attendues qui vont changer très rapidement la vie des Français. Les communistes ont insisté pour que la Nupes défende des propositions structurelles pour réorienter nos modes de production, améliorer la démocratie en entreprise et reconquérir le pouvoir sur l’argent avec la création d’un grand pôle financier public. Les négociations sur ce programme ont été exigeantes à gauche, car nous n’arrivions pas tous avec les mêmes logiques et les mêmes priorités, mais nous avons très vite convergé sur de nombreuses batailles et solutions communes.

La gauche a-t-elle aujourd’hui changé de centre de gravité ?

Nous sommes arrivés à un moment de clarification. Non seulement notre famille politique est désormais indéniablement ancrée du côté de la gauche radicale, mais le Parti socialiste lui-même a validé un accord qui se trouve très éloigné de ce que le PS faisait la dernière fois qu’il a exercé le pouvoir, sous François Hollande. De ce point de vue, le PS a fait un vrai choix politique, en repoussant les logiques austéritaires. C’est une bonne nouvelle. Nous avions besoin que les socialistes rejoignent cette union pour être à la hauteur de la riposte que nous préparons face à Macron et contre l’extrême droite. Notre union est ainsi forte de sa cohérence, de son projet, et de la diversité de tous ceux qui la composent.

Quelle campagne commune est prévue ?

Nous lançons à la fois une campagne autour d’un programme partagé, et 577 campagnes où chaque candidat portera la Nupes dans toutes les circonscriptions du pays. Nous allons défendre ce projet national tout en le faisant entrer en résonance avec les attentes locales. Jamais les forces de gauche ne s’étaient ainsi entendues sur une répartition globale des circonscriptions. Bien sûr, nous pouvons comprendre que, dans cette situation, il y ait localement des tensions, car un certain nombre d’acteurs de terrain pouvaient se sentir les plus légitimes pour être candidats. Mais l’accord national doit être respecté, car il est la condition de notre union et de notre ambition : obtenir une majorité à l’Assemblée pour changer la vie des Français.

Législatives. Comment la gauche peut remporter l’Assemblée

L’alliance entend décrocher un grand nombre de sièges, voire la majorité, les 12 et 19 juin, et imposer un autre scénario. Voici toutes les raisons d’y croire.

Comment une gauche arrivée troisième à l’élection présidentielle pourrait-elle gagner les élections législatives ? D’abord, si l’on compare 2017 et 2022, l’ensemble des forces de gauche (32 %) a progressé de 4 points. Les premiers sondages réalisés en vue du prochain scrutin indiquent des intentions de vote dans cet étiage, voire supérieures. Mais la principale différence avec 2017 est la présence de candidatures uniques et donc de potentielles performances électorales bien supérieures. Il y a cinq ans, seuls 167 candidats de gauche étaient parvenus à atteindre le second tour des élections législatives. Dans plusieurs dizaines de circonscriptions, les différents candidats de gauche s’étaient neutralisés, laissant le champ libre à LaREM et RN au second tour.

En projetant les résultats des trois blocs (gauche, libéraux, extrême droite) à la présidentielle sur chacune des 577 circonscriptions, le bloc de gauche se classe dans les deux premiers dans 291 d’entre elles. Un gain considérable qui pourrait encore être accentué par la configuration du prochain scrutin. En effet les libéraux avancent divisés entre Renaissance (ex-LaREM) et ses alliés d’une part et LR d’autre part. Si des accords pourront discrètement se nouer entre LR et la majorité pour ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions, les voix de droite devraient être divisées au premier tour. Il en va de même à l’extrême droite, puisque le parti Reconquête ! de Zemmour et le Rassemblement national de Le Pen partiront séparément. Cet éclatement des deux autres blocs offre à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) des possibilités supplémentaires de figurer au second tour. Dans cette configuration, la Nupes pourrait être en tête dans 241 circonscriptions, le RN 159 et Renaissance 139 d’entre elles. Les réalités locales et l’implantation de LR devraient cependant troubler ces projections. La force de la gauche au premier tour pourrait se transformer en faiblesse au second, faute de réserves de voix. L’attitude des électeurs des candidats éliminés pèsera lourd.

Si l’arithmétique électorale indique des possibilités pour l’union à gauche, tout sera cependant affaire de dynamique politique. L’abstention traditionnellement supérieure de plus de 20 points à la présidentielle sera une des clés du scrutin. La possibilité de la mise en œuvre de diverses mesures sociales pourrait bouleverser la donne. Les premières enquêtes d’opinion semblent indiquer le début d’un désir de gauche, puisque 35 % des Français disent vouloir une victoire de cette alliance pour le prochain scrutin, devant le RN à 29 % et LaREM à 26 %. 20 % des électeurs de Macron au premier tour de la présidentielle formulent ce souhait, signe d’un élargissement possible. Si cette dynamique continue, rien n’est interdit jusqu’à l’obtention d’une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée. Nul doute cependant que majorité présidentielle comme droite et extrême droite passeront les semaines à venir à tenter de discréditer la Nouvelle Union populaire. Le combat est rude mais pas ingagnable.

union de la gaucheLégislatives 2022Élections 2022
Valeurs Actuelles

Emirats : le Prince est mort, vive le Prince !

Sur le tarmac de l’aéroport d’Abou Dhabi, c’est l’affluence des grands jours. Depuis la mort du prince Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, le 13 mai, à l’âge de 73 ans, les chefs d’Etat se succèdent pour présenter leurs condoléances à son demi-frère cadet, Mohammed Ben Zayed. Ce dernier a été immédiatement élu à l’unanimité à la présidence des Emirats par le Conseil suprême fédéral à la suite de son aîné. Le Prince est mort, vive le Prince !

En 2014, le prince Khalifa, premier fils du fondateur des Emirats, Zayed Ben Sultan Al Nahyane avait été victime d’un accident cérébral qui l’avait contraint à se retirer des affaires publiques, tout en restant de jure en fonction. Mohammed Ben Zayed, connu sous le nom de MBZ dirigeait donc cette union de sept émirats, notamment Dubaï, mais n’avait rien fait pour écarter son aîné. Huit ans plus tard, il prend donc sa succession. A 61 ans, MBZ est donc un prince aguerri qui mène une politique étrangère ambitieuse, très éloignée de l’image d’Epinal des émirs paresseux assis sur la manne pétrolière. La crise financière de 2008 lui a permis de consolider l’influence d’Abou Dhabi sur les six autres émirats qui forment la Fédération. Abou Dhabi concentre l’essentiel des ressources pétrolières des Emirats et s’en est servi pour venir au secours de Dubaï au bord de la faillite. Une aide qui s’est bien sûr traduite par un avantage politique et symbolique clair, à l’avantage de la famille Ben Zayed.

Conflit latent entre pétromonarchies et islam rigoriste

Une force nécessaire pour mener une diplomatie, vu par certains comme agressive, par d’autres comme nécessaire. Depuis des décennies les pétromonarchies sont dans le collimateur de l’islam rigoriste et de l’islam révolutionnaire. Ces courants reprochent aux monarchies leur tolérance aux modes occidentales. Ils rêvent d’installer des républiques islamiques en lieu et place des Etats construits depuis des décennies par des familles qui affirment de plus en plus leur pragmatisme et leur modération politique. Ce danger qui pèse sur la stabilité du golfe est incarné par les Frères musulmans d’une part et par la République islamique d’Iran de l’autre.

Ainsi les Emirats arabes unis ne vont pas rester passifs, en particulier après les vagues des « révolutions arabes », vues avec intérêt par l’administration Obama. Il sera temps pour MBZ de contrer par tous les moyens, y compris militaires, ses ennemis partout où ils se renforçent que cela soit en Libye, en Egypte ou même dans le terrible guerre du Yémen.

Une politique qui va caler la France et Abou Dhabi sur la même longueur d’onde en termes de partenariat stratégique, culminant avec la vente de 80 Rafale en décembre dernier. Un choix d’indépendance émirati notamment vis-à-vis des Etats-Unis également sur les rangs pour ce méga-contrat de défense.

Dans le même temps, les Emirats se sont considérablement rapprochés d’Israël, en signant, à l’initiative de Donald Trump, les Accords d’Abraham, qui ouvrent la voie à une normalisation des relations entre le monde arabe et l’Etat hébreu. Les Emirats se sont également rapprochés de la Russie avec lesquels ils partagent un certain nombre d’objectifs stratégiques. Un mouvement qui a irrité les démocrates américains à tel point que le procureur Mueller, dans son enquête jamais aboutie sur l’ingérence russe dans l’élection de Trump, avait mis en cause nommément MBZ, empêchant ce dernier de se rendre aux Etats-Unis.

MBZ, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance

Mais si Mohammed Ben Zayed mène les guerres, il sait aussi les arrêter. C’est en tout cas le mouvement désormais entrepris avec le Qatar, après sa mise au ban en 2017, mais aussi avec la normalisation en cours des relations avec Ankara et même Téhéran. C’est dans ce contexte de haute-diplomatie que de nombreuses délégations étrangères se succèdent donc depuis quelques jours à Abou Dhabi, condoléances dans une main, félicitations dans l’autre.

Visite le 15 d’Emmanuel Macron, qui soigne sa relation personnelle avec MBZ, mais aussi celle de Boris Johnson, venu venter sa politique de « Global Britain » auprès du Cheikh. Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, jusqu’à l’indépendance de 1971, garde une assez bonne relation avec les Emirats. Le président de l’Etat hébreu, Isaac Herzog était également présent, mais aussi le président du Conseil italien Mario Draghi, venu le 16, sans oublier, l’émir du Qatar, Tamim Al Thani.

Côté américain, avec qui la relation s’est encore compliquée du fait du refus émirati de condamner l’offensive russe en Ukraine, on a tenté le grand jeu. C’est la vice-présidente Kamala Harris qui était sur place, en compagnie du Secrétaire d’Etat Antony Blinken. MBZ devrait, dans les mois qui viennent, poursuivre ce qui est la marque des grands hommes d’Etats, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Info VA] Des policiers blessés dans l’interpellation d’un homme recherché pour trafic de drogue à Créteil

Interpellation mouvementée, ce dimanche 15 mai à Créteil, dans le Val-de-Marne. Un homme, recherché pour trafic de stupéfiants depuis quatre ans, a été arrêté cet après-midi à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon nos informations.

L’individu, sur lequel pesait un mandat de recherche, se promenait dans la rue avant d’être poursuivi par les forces de l’ordre. Il a pris la fuite et s’est réfugié sur une placette où des familles faisaient des barbecues, précise une source policière à Valeurs actuelles.

Plusieurs personnes ont alors tenté d’empêcher l’arrestation du suspect, en s’en prenant directement aux policiers qui, mobilisés en nombre, ont usé de gaz lacrymogène. Trois hommes, qui se sont interposés, ont été aussi interpellés. Quatre agents ont été blessés au cours des affrontements.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

L’investiture d’un candidat LREM condamné pour violences conjugales déclenche la fronde des militants

C’est l’une des candidatures aux législatives embarrassantes pour Renaissance (ex LREM). Jérôme Peyrat a été investi par la majorité présidentielle dans la quatrième circonscription de Dordogne, malgré une condamnation pour violences conjugales, rappelle Franceinfo, lundi 16 mai. L’affaire a provoqué les foudres de l’opposition, et notamment de La France insoumise, elle-même pointée du doigt après les accusations de violences sexuelles contre Taha Bouhafs. Mais la contestation touche également les militants de Renaissance.

Soutien à la députée sortante

Dans un communiqué publié dimanche 15 mai, les comités de Terrasson et Sarlat ont fait part de leur « stupéfaction » à la suite de l’annonce de cette investiture. Ils rappellent notamment que le thème des violences faites aux femmes a été érigé en « grande cause nationale » du quinquennat par Emmanuel Macron et demandent donc comment Jérôme Peyrat pourra défendre de telles réformes. Le communiqué est également l’occasion d’un règlement de comptes. Ses auteurs se disent ainsi prêts à soutenir Jacqueline Dubois. La députée sortante avait dénoncé une « trahison » après avoir découvert qu’elle ne serait pas investie. Le communiqué précise même que les membres des comités sont prêts à « assumer les conséquences potentielles d’un tel engagement ».

De son côté, Jérôme Peyrat assure que les violences contre son ex-compagne n’étaient pas volontaires, et que celle-ci a de son côté été condamnée pour des messages malveillants. Son entourage précise également à franceinfo que les deux comités ne représentent pas « toutes les composantes de la majorité » dans la circonscription.

Dordogne : les dernières actualités

“Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien

En Dordogne, Bernard Cazeneuve soutient les socialistes “insoumis aux Insoumis”

Dordogne : une rave-party illégale organisée sur un site dangereux

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un enfant gravement blessé lors d’un cortège de mariage près de Toulouse

L’accident serait lié à un excès de vitesse. Un enfant de 11 ans a été grièvement blessé, samedi 14 mai à Plaisance-du-Touch, en Haute-Garonne, après la sortie de route d’un véhicule participant à un cortège de mariage, relate La Dépêche. Selon les premiers éléments rapportés, trois personnes se trouvaient à bord au moment du drame. Le conducteur a perdu le contrôle et a fait une embardée. Sous la violence du choc, l’enfant a alors été éjecté par le toit ouvrant du véhicule.

Pronostic rassurant

Les pompiers et le SAMU ont été dépêchés sur place et la jeune victime a été transportée en urgence absolue à l’Hôpital des enfants de Toulouse. Les deux adultes présents ont été légèrement blessés et également pris en charge. Une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de l’accident. Aucun autre véhicule n’a été impliqué. Un gendarme cité par Actu Toulouse, a affirmé que l’embardée est « probablement » liée à « une vitesse excessive ». Au lendemain des faits, le pronostic vital de l’enfant n’était plus engagé.

La question de la sécurité lors de ce type de célébration s’était notamment posé fin 2021, après une succession de débordements. Excédé par les infractions successives au code de la route, les incivilités et les prises de risques, certains maires avaient pris des mesures drastiques.

Haute-Garonne : les dernières actualités

Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

Haute-Garonne : un homme interpellé après l’agression sexuelle d’une joggeuse

Toulouse : la justice ordonne l’expulsion de 90 migrants squattant un ancien Ehpad

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Rétrécissement

Éditorial

Sébastien Crépel

Certains y verront le choix de la raison, de préférence à la « disruption » qui était la marque du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Le choix de la continuité, en quelque sorte, plutôt que de l’ouverture à une personnalité « hors les murs ». La nomination à Matignon d’Élisabeth Borne, ministre des Transports puis du Travail dans le gouvernement Castex, n’innove qu’en un seul domaine : celui de la promotion d’une femme dans une fonction trop longtemps réservée à la seule gent masculine. On pourra regretter que la gauche n’ait pas donné l’exemple plus tôt, après que François Mitterrand a brisé le tabou en confiant à Édith Cresson la tâche de diriger un gouvernement. C’était entre 1991 et 1992. Il y a trente ans déjà… On se consolera en se disant que si le flambeau est repris par un président qui n’a guère brillé jusqu’alors dans la défense des droits des femmes, c’est que le mouvement féministe est aujourd’hui si fort qu’il fait bouger la société dans ses tréfonds. En cela seulement, la nomination d’Élisabeth Borne est un signe positif.

Il n’y a guère de surprise à attendre de ce jeu de chaises musicales à l’intérieur de l’exécutif sortant.

Pour le reste, il n’y a guère de surprise à attendre de ce jeu de chaises musicales à l’intérieur de l’exécutif sortant. On prend les mêmes et on recommence. Emmanuel Macron échoue d’emblée à rééditer le principal exploit qui avait fait son succès en 2017 : s’assurer des ralliements de tous les bords pour élargir son assise politique. Le choix d’Élisabeth Borne ressemble ainsi à un rétrécissement. Tout un symbole : entre à Matignon la ministre qui est passée en force sur la réforme de l’assurance-chômage et celle ouvrant le service ferroviaire au marché, après des semaines de conflit éprouvant pour les personnels.

Quant à la feuille de route, pas de nouveauté non plus. Le véritable chef du gouvernement se trouve à l’Élysée. La première ministre n’est là que pour exécuter sa volonté. La seule surprise ne peut désormais venir que des législatives, avec la perspective d’une victoire de la Nupes. Matignon échoirait alors à Jean-Luc Mélenchon. La féminisation de la fonction y perdrait. Mais l’égalité et, avec elle, le sort de toutes les femmes – et des hommes – ont tout à y gagner.

gouvernementEmmanuel Macronélisabeth borne
Valeurs Actuelles

Le pape François canonise Charles de Foucauld et neuf autres figures catholiques

Dix figures catholiques ont été canonisées par le pape François, dimanche 15 mai au Vatican. Selon Le Point, quelque 45.000 fidèles ainsi que 2.000 prêtres et religieux ont assisté à cette cérémonie – une première depuis l’épidémie de Covid-19. Parmi les nouveaux saints que compte désormais l’Eglise catholique, figurent trois Français dont Charles de Foucauld. Né en 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld était un fils de bonne famille. Officier français formé à Saint-Cyr, sa jeunesse fut marquée par de longues années de débauche et de fêtes, jusqu’à sa conversion soudaine en 1889.

Devenu moine, puis ordonné prêtre, il s’établit dans le désert algérien en 1901, comme ermite. Durant de longues années, il y fréquenta les Berbères, étudiant leur culture et s’efforçant de les convertir par l’exemple plutôt que par les sermons. Il fut assassiné en 1916 par un jeune Touareg de sa connaissance, supposé le surveiller pour le compte de pillards libyens. Rapidement considéré comme un martyr, bien qu’il n’ait pas été explicitement tué à cause de sa foi, son procès en canonisation débuta en 1927. Charles de Foucauld fut d’abord déclaré vénérable en 2001 par Saint Jean-Paul II, puis bienheureux par Benoit XVI en 2005. Depuis ce dimanche 15 mai, il est désormais saint.

Une première pour l’Inde et l’Uruguay

Deux autres Français ont donc été canonisés : les religieux Marie Rivier (1768-1838) et César de Bus (1544-1607). Les sept autres nouveaux saints sont Devasahayam Pillai (1712-1752), un hindou converti tué pour avoir refusé d’abjurer sa foi – le premier laïc indien à accéder à la sainteté, les prêtres italiens Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, les religieuses italiennes Maria Domenica Mantovani et Maria di Gesù Santocanale, l’Italo-Uruguayenne Maria Francesca Rubatto – première sainte de l’Uruguay, et le prêtre néerlandais Titus Brandsma, tué à Dachau en 1942.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un mur construit devant le monastère Sainte-Claire de Bastia, l’Eglise et l’assemblée de Corse condamnent

« La copropriété a peut-être le droit avec elle. Mais que fait-on du côté humain ? » Vendredi 13 mai, la confrérie Saint-Charles Borommée, copropriétaire du couvent Sainte-Claire de Bastia (Haute-Corse), a eu la mauvaise surprise de découvrir qu’un mur avait été érigé devant l’entrée du bâtiment religieux, rapporte Corse Net Infos. Ce monastère était occupé jusqu’à récemment par des sœurs clarisses, qui ont ensuite déménagé à Sartène. Seulement, les copropriétaires d’une résidence voisine ont décidé unilatéralement que c’était la meilleure façon de matérialiser les limites de la copropriété. « Il y a 30 ans, nous avions accordé cette tolérance aux sœurs du Monastère. Nous étions entre gens de bonne compagnie et nous avions décidé de nous entendre. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et je peux vous assurer que l’on ne nous y reprendra plus. Le tapage est reparti. Certaines personnes voudraient gérer chez nous, comme ils le font chez eux. Pour notre part, nous ne voulons que la paix chez nous. Nous avions acheté des appartements à la campagne, la situation a certes évolué, mais nous ne voulons pas voir des engins de chantier utiliser cette voie qui fait partie de la copropriété », explique la présidente du conseil syndical.

Condamnations unanimes

Cependant, cet argumentaire n’a guère semblé convaincre les autorités, collectivités et responsables religieux locaux. En effet, l’Eglise catholique de Corse a annoncé avoir demandé à la confrérie Saint-Charles Borommée de déposer plainte. De même, la municipalité de Bastia a dressé un procès-verbal et va également porter plainte. Le président exécutif de l’Assemblée de Corse, le nationaliste Gilles Simeoni, a condamné vivement en ces termes : « Au-delà de la discussion juridique, construire un mur visant à interdire l’accès au Monastère Sainte-Claire est un triste et désolant symbole. Solidarité avec les sœurs Clarisses, les confrères qui les accompagnent, et l’Eglise de Corse. » Idem pour le Partitu di a Nazione Corsa, un parti nationaliste, qui a condamné « avec consternation qu’un mur a été construit ces derniers jours, interdisant l’accès des véhicules au couvent des sœurs clarisses de Bastia, contre leur volonté et celle de l’association propriétaire. Le PNC appelle à retrouver sans délai les chemins de la raison afin de permettre aux sœurs clarisses de retrouver le plein usage de l’entrée du couvent ».

Bastia : les dernières actualités

Bastia : la préfecture visée par des cocktails molotov et le drapeau français brûlé par des manifestants

Bastia : un rassemblement pour Yvan Colonna dégénère, trois interpellations

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Le leader d’un groupe antifa accusé de violences, Raphaël Arnault, candidat aux élections législatives à Lyon

« Imposer une majorité combative face aux politiques libérales et réactionnaires. » Tel est le message que Raphaël Arnault, militant antifasciste et candidat aux élections législatives à Lyon, entend bien porter sur les bancs de l’Assemblée nationale. Lundi 16 mai, le militant d’extrême gauche, leader de la Jeune Garde Lyon, a donc annoncé sa candidature aux élections législatives dans la 2e circonscription du Rhône, qui couvre une partie de la ville de Lyon. Il se présente en candidat dissident de la Nupes, l’union de la gauche portée par Jean-Luc Mélenchon, notamment face à l’ex-macroniste Hubert Jullien-Laferrière, député sortant et investi par la Nupes.

La Jeune Garde Lyon, un mouvement violent ?

À noter que le jour-même de l’annonce de la candidature de Raphaël Arnault, un collectif de femmes antifascistes publiait un communiqué pour accuser le groupe de la Jeune Garde Lyon de violences à son encontre. Le collectif nomme d’ailleurs Raphaël Arnault comme l’un des responsables indirects de ces violences, dénonçant son « mépris » lorsque lesdites violences lui ont été rapportées. « Nous déplorons que l’agression d’une femme par trois militants de ses rangs soit soutenue par la Jeune Garde qui non seulement refuse de s’expliquer, frappe à nouveaux des femmes lorsque celles-ci demandent des comptes, colporte des mensonges et travaille à la division de notre camp à l’heure où l’extrême-droite continue de progresser », conclut le communiqué. Raphaël Arnault n’a pour l’heure pas réagi à ces accusations.

Lyon : les dernières actualités

Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés

Lyon : un collectif porte plainte contre la mairie pour insalubrité à la Guillotière

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Dans sa cuisine, l’ex-DRH veille à «ne pas reproduire l’esclavage du consulting»

Un jour avec

Après un burn out, Frédérique Chenevier-Triquet a quitté le monde du consulting pour cultiver ses valeurs dans la restauration.

Kareen Janselme

« Bienvenue dans mon micro-restau ! » Tout sourire, Frédérique Chenevier-Triquet porte déjà le tablier le matin, discutant menu avec son commis. Dans une cuisine de poche, Soché Ata, la cocuistot du Saisons, épluche les asperges vertes. Le soleil pointe sur la terrasse de cette rue pavillonnaire d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Pas d’open space ni de visioconférences à l’horizon. Juste une dizaine de couverts attendent le chaland. Dans une vie antérieure, Frédérique était consultante dans le cabinet de conseil américain Towers Watson. Elle avait aussi foulé pendant dix ans les tarmacs des plus grands aéroports en tant que DRH Europe du groupe Air Liquide. Avant de tourner la page il y a six ans. Il y a un siècle.

« À force de marcher au bord du précipice, on finit par tomber dedans. » À 62 ans aujourd’hui, l’ex-haut cadre se souvient de cette opportunité dans ce cabinet de conseil trouvée pour éviter de déménager sa famille ou de passer sa semaine loin des siens. Un ancien emploi quitté à regret, et un nouveau comprenant « plus de process, moins de sens, et beaucoup de bla-bla », résume-t-elle dans le jargon « corporate ». « On m’a fait de belles promesses, on m’a certifié avoir carte blanche, mais je devais systématiquement référer de toutes mes décisions à dix personnes. Puis une patronne est venue “m’aider”. Pour motiver mon équipe, elle a déclaré : “Mon bonus dépend de vos résultats.” Une entreprise sans âme… L’argent n’est pas bon à prendre quelle que soit la couleur. »

« Il faut du temps pour comprendre, ne pas reproduire»

Frédérique Chenevier-Triquet tient une année… à reculons. « Un jour, mon assistante m’a demandé si j’allais bien : je me suis mise à pleurer, sans pouvoir m’arrêter. Les rôles se sont inversés. Elle m’a prise en charge. Et je ne suis jamais revenue. » L’équipe managériale la pensait « fatiguée » , elle était usée, exténuée, « comme un vieux panier de corde dont l’anse lâche d’un coup, alors qu’une seconde avant, il tenait encore ». Elle-même est surprise du diagnostic posé par le médecin du travail : burn out. Son arrêt maladie va durer dix-huit mois. « J’ai eu de la chance, j’ai été bien suivie. Je ne me suis pas précipitée dans le métier de mes rêves. Il faut du temps pour comprendre, ne pas reproduire. » L’ex-directrice passe un CAP. Mais le syndrome de l’imposteur la guette. « Je l’ai toujours eu. Même en tant que DRH quand je dirigeais une équipe de 50 personnes. Comme beaucoup de femmes, je crois. J’ai toujours ce sentiment de ne pas être légitime. Le problème qu’on avait avant de se reconvertir ne disparaît pas. On est juste plus heureux ! »

Alors, malgré son CAP, elle s’inscrit à l’école Ducasse, car « c’est mieux qu’un bout de papier ». Elle va affiner son geste technique dans des stages pas loin de chez elle. Mais son dernier apprentissage tombe à l’eau : le restaurateur aux abois doit fermer. Une situation qui aurait dû l’inquiéter : le chef ne s’en sort plus financièrement alors que sa table est toujours comble. Il décide de vendre le fonds de commerce une bouchée de pain. L’ex-DRH détient un petit capital depuis son licenciement. Elle se lance avant même d’être entièrement formée.

Pas question d’étrangler les fournisseurs

« J’ai ouvert au débotté, poussée par les événements. Sans connaître toutes les contraintes du métier… » Frédérique s’adapte, s’entoure. Au bout d’un an, Saisons fonctionne. La cheffe cuistot tente même de déménager pour s’étendre. Elle ouvrira finalement une deuxième adresse, Poulette, toujours à Asnières, servant 35 couverts, contre 18 pour son « premier bébé », et employant 6 salariés. Là-bas, elle n’assume « que le rôle de cheffe d’entreprise, je ne suis pas en cuisine ».

« Ici, sur un légume, on ne jette rien : les épluchures et les trognons se retrouvent dans nos bouillons, nos soupes.»

L’heure tourne, la discussion se termine avant le coup de feu. Circuit court, chasse au gaspillage : tout a été étudié pour donner du sens à ce nouveau métier qui l’a reconstruite. « Ici, sur un légume, on ne jette rien : les épluchures et les trognons se retrouvent dans nos bouillons, nos soupes. Les feuilles de betterave sont utilisées comme celles d’épinard, le jus est réalisé avec la carcasse des volailles. »

Et pas question d’étrangler les fournisseurs : « Je les connais et ne négocie jamais les prix. » La patronne paie aussi des contrats de 42 heures et les heures sup, veillant à « ne pas reproduire l’esclavage du consulting à la cuisine ».

Un engagement qu’elle tient à partager : le week-end du 20 au 22 mai, elle témoignera de son expérience et animera un atelier au Festival des vocations à Mirmande dans la Drôme. Elle y croisera un ex-cadre sup reconverti à la plomberie, une ingénieure devenue romancière, un cordiste, un sous-marinier… La thématique de cette première édition ? Réparer.

burn-outrestaurant
Valeurs Actuelles

Football : comme l’an dernier, Idrissa Gueye absent d’un match lors de la journée de lutte contre l’homophobie

Le PSG a remporté son match. Samedi 14 mai, le Paris Saint-Germain (PSG) a gagné 4-0 contre Montpellier. Une victoire aisément remportée par le club parisien, porté par Lionel Messi et Kylian Mbappé. Comme le relate Le Parisien, dimanche 15 mai, un joueur était, avec surprise, absent lors de cette rencontre : Idrissa Gueye. Le milieu de terrain était pourtant censé jouer ce dimanche, comme l’avait annoncé le club durant la journée. Mais finalement, le footballeur international sénégalais, âgé de 32 ans, aurait préféré s’abstenir, rapporte Le Parisien.

👕 Dans le cadre de la journée mondiale contre l’homophobie du 17 mai, la #Ligue1 se mobilise. Les maillots parisiens reprennent le drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, de diversité et symbole par excellence du mouvement LGBT.#MHSCPSG pic.twitter.com/TdFU7f2zZj

— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) May 14, 2022

Un motif religieux ?

Ce samedi 14 mai coïncidait avec la journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Pour l’occasion, le PSG a fait floquer des maillots dont les numéros des joueurs étaient aux couleurs LGBT. Juste avant le match, les joueurs ont tous posé autour du slogan mis en place par la Ligue de Football Professionnel (LFP) : « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot. » Tous sauf Idrissa Gueye. Le Parisien a indiqué qu’il n’aurait pas souhaité enfiler le maillot aux couleurs arc-en-ciel pour des raisons religieuses.

Un « sujet sensible »

Interrogé au sujet de l’absence du milieu de terrain de confession musulmane, l’entraîneur du PSG, Mauricio Pochettino, ne s’est pas montré très à l’aise, restant plutôt vague à ce sujet. Il a ainsi évoqué des « raisons personnelles » du footballeur, relate Le Parisien. Le coach argentin a toutefois indiqué qu’Idrissa Gueye ne souffrait d’aucune blessure. Son entourage reste aussi très évasif sur cette question, parlant d’un « sujet sensible » pour le joueur sénégalais. L’année dernière, Idrissa Gueye n’avait pas non plus joué lors d’une rencontre avec Reims, qui marquait également la journée de lutte contre l’homophobie. Il souffrait cette fois d’une gastro-entérite, rappelle Le Parisien.

Un collectif demande des comptes

Pour Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct, qui mène une lutte contre l’homophobie dans le sport, des comptes devraient être demandés à Idrissa Gueye. « Saisissons cette affaire pour regarder la réalité en face et poser la question du rapport entre l’homophobie et les convictions religieuses », a-t-il indiqué au Parisien. Julien Pontes a déploré que d’autres incidents comme celui-ci s’étaient déjà produits par le passé : « En 2019, il y avait déjà eu une opération où l’on proposait aux joueurs de porter un brassard arc-en-ciel et on avait constaté que beaucoup d’entre eux ne l’avaient pas mis. » Le club avait assuré que les brassards étaient « de mauvaise qualité ». Le porte-parole du collectif a ainsi appelé au dialogue avec Idrissa Gueye : « Il doit en parler, car c’est de cette façon qu’on résout les problèmes s’il y a un problème. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Sapiens pas fort

Billet

Maurice Ulrich

« Jeunes diplômés, ne répudiez pas la science et le capitalisme. » C’est comme un cri du cœur, une sommation solennelle, dans une tribune du Figaro adressée aux étudiants de l’école d’agronomie AgroParisTech, qui, la semaine passée, ont eu le front, lors de la remise de leurs diplômes d’ingénieurs, de critiquer, entre autres choses, une formation qui mène à « trafiquer en laboratoire des plantes pour des multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et des agriculteurs ». Et, pire encore, de remettre en cause certaines visions de l’innovation et des start-up qui « ne sauveront rien d’autres que le capitalisme ». C’était trop pour l’auteur de la tribune, Olivier Babeau, ancien collaborateur de François Fillon et président d’un machin libéral pompeusement nommé Institut Sapiens. C’est ne pas reconnaître, dit-il, que les progrès humains sont enfantés par « le respect des droits de propriété, la libre entreprise et l’échange ». Au diable la Sécurité sociale, l’éducation nationale, l’hôpital public, les grands organismes de recherche… on a bien compris. La science a bon dos.

agronomieétudiantsle figarole billet de Maurice Ulrich
Valeurs Actuelles

Elisabeth Borne nommée Première ministre par Emmanuel Macron

Dans un communiqué publié à 18h22, l’Elysée a annoncé la nomination d’Elisabeth Borne, actuelle ministre du Travail, au poste de Premier ministre. « Le Président de la République a nommé Mme Elisabeth BORNE, Première ministre et l’a chargée de former un Gouvernement », écrit l’Elysée. Âgée de 61 ans et née à Paris, Elisabeth Borne est la première femme à accéder au palais de Matignon depuis le bref passage d’Edith Cresson, entre mai 1991 et avril 1992.

A noter que de longues minutes avant l’officialisation de la nomination d’Elisabeth Borne, Renaud Muselier, président de la région PACA rallié à Emmanuel Macron, avait vendu la mèche, saluant sur Twitter « une excellente nouvelle pour la France ». Arrivée à l’Elysée peu après 17h, Elisabeth Borne s’est ensuite rendu à Matignon. La passation de pouvoir avec Jean Castex a eu lieu vers 19h30, avant l’annonce de la composition du nouveau gouvernement dans les tous prochains jours.

Pendant 5 ans, sur les thématiques des transports, de l’environnement comme de l’emploi, j’ai pu mesurer sa compétence et son engagement pour la #France.@EmmanuelMacron fait un bon choix. pic.twitter.com/XnL4mYcqBD

— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) May 16, 2022

Chaleureuse passation de pouvoir

Jean Castex et Elisabeth Borne ont échangé durant quelques dizaines de minutes depuis le premier étage de Matignon, vers 19h, avant de venir prendre la parole sur le parvis de la nouvelle résidence de la Première ministre. « Je me suis donné sans retenue à cette belle et haute fonction », a déclaré Jean Castex, saluant longuement le personnel de Matignon et encourageant chaleureusement son héritière. Au cours de son discours, il a fait part de son intention de « faire un pas de côté en sortant de la vie politique nationale », ajoutant qu’il était entré dans cette dernière « par effraction ».

De son côté, Elisabeth Borne a longuement insisté sur son émotion, affirmant avoir une pensée pour Edith Cresson : « Rien ne doit freiner le combat pour les droits des femmes dans notre société », a-t-elle déclaré, dédiant sa nomination à toutes « les petites filles », et les enjoignant à aller « au bout de leurs rêves ». D’un point de vue plus politique, malgré un discours très bref, Elisabeth Borne a annoncé vouloir aller « vite et plus fort » face « au défi climatique et écologique ».  Elle a enfin salué Jean Castex, qui a « su conquérir le cœur des Français », avant que ce dernier ne quitte Matignon à pied, sous les ovations de ses anciens collaborateurs.

Plus tard dans la soirée, Elisabeth Borne a publié son premier tweet en tant que Première ministre, remerciant Emmanuel Macron pour la confiance qu’il lui a accordé, et saluant Jean Castex « pour son action ces deux dernières années. »

Merci à @EmmanuelMacron de sa confiance et de l’honneur qu’il me fait en me nommant Première ministre.

Merci aussi à @JeanCASTEX pour son action ces deux dernières années.

Les défis devant nous sont grands. Je mesure pleinement cette responsabilité. pic.twitter.com/fZ9zxu5S5f

— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) May 16, 2022

Une femme d’expérience

Issue de la gauche réformiste, proche du Parti socialiste sans jamais en avoir été adhérente, Elisabeth Borne a travaillé, par le passé, auprès de Lionel Jospin, Jack Lang ou Ségolène Royal. Haute-fonctionnaire, ingénieure de formation, elle a également pu occuper de hautes responsabilités à la SNCF, avant de prendre la tête de la RATP entre 2015 et 2017. Elle avait rejoint LREM dès 2017, et a occupé plusieurs postes importants depuis : ministre des Transports entre 2017 et 2019, ministre de la Transition écologique et solidaire entre 2019 et 2020, puis ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion depuis le 6 juillet 2020.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Mantes-la-Jolie : hégémonique lors de la présidentielle, la gauche balayée dès le premier tour d’une municipale partielle

C’est une nouvelle rassurante… pour qui craindrait que l’excellent score de Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de l’élection présidentielle, ne se transforme en hégémonie de la gauche lors de toutes les élections à venir. L’élection municipale partielle qui vient d’avoir lieu à Mantes-la-Jolie (Yvelines) prouve au contraire qu’en politique, rien n’est jamais définitivement acquis. En janvier dernier, rappelle Le Parisien dimanche 15 mai, le maire divers-droite de la ville, Raphaël Cognet, avait été poussé à la démission – sous la pression du président du Conseil départemental LR, Pierre Bédier.

Ce dimanche, Raphaël Cognet a largement été réélu dès le premier tour, obtenant 51,15% des suffrages. Mais ce sont surtout les très mauvais résultats engrangés par la gauche qui interpellent : Guillaume Quévarec, soutenu par le PS et EELV, ne récolte que 10,74% des voix. Pourtant, au premier tour de l’élection présidentielle, la ville avait largement voté en faveur de Jean-Luc Mélenchon, lui accordant 54,37% des voix. De son côté, le candidat LR Jean-Luc Santini, malgré le soutien actif de Pierre Bédier, n’a pas fait mieux que 30,74% – synonyme de deuxième position.

Une large mobilisation

Au reste, aucun des autres candidats n’a pu faire beaucoup mieux : soutenu par LREM, François Gerber obtient quant à lui 4,37 %, suivi par Marc Jammet (PCF – 2,32 %) et Thierry Gonnot (ExG – 1,68 %). Pourtant, note Le Parisien, la population s’est largement mobilisée pour une élection partielle : 42,49 % des inscrits se sont déplacés, soit 27 points de plus qu’en 2020. À l’époque, Raphaël Cognet avait déjà été élu dès le premier tour.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Restriction de la messe tridentine : les mères des prêtres reçues par le pape François

Razzia de Marine Le Pen en outre-mer : « C’est un début de sécession entre l’outre-mer et l’Hexagone »

Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »

Le réveil difficile des militants d’Éric Zemmour : « Je suis sonné par la surprise et abattu pour le pays »

Éric Zemmour appelle à faire barrage à Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle

« Ce sera soit Zemmour, soit Roussel » : ces électeurs qui n’ont toujours pas fait leur choix à la veille du premier tour de la présidentielle

Mort de Jérémy Cohen : effroi et émotion de la classe politique après de nouvelles révélations

Philippe Bilger : « Malgré le scandale McKinsey, on est plus frileux avec Macron qu’avec Fillon »

Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la “cancel culture”

L'Humanité

Élisabeth Borne, la casse sociale comme ADN politique

Portrait

Il était question pour Emmanuel Macron d’envoyer un signal à la gauche, mais, entre la réforme de l’assurance-chômage et celle de la SNCF, la nouvelle première ministre a beau avoir été proche du PS, elle incarne la continuité d’un quinquennat très à droite.

Florent LE DU

Emmanuel Macron voulait nommer une femme. C’est fait. Il cherchait un profil capable de mener la « planification écologique », voire d’envoyer un message aux électeurs de centre gauche. C’est raté. À 61 ans, Élisabeth Borne n’incarne pas non plus le renouveau ou la « méthode nouvelle » souhaitée à l’Élysée. Membre de tous les gouvernements depuis 2017, sa nomination comme première ministre est l’aboutissement d’un parcours classique en Macronie, fait d’allers-retours entre la haute fonction publique et les conseils d’administration de grandes entreprises.

Fille de patrons dans l’industrie pharmaceutique, elle a le cursus scolaire d’une parfaite « techno » : polytechnicienne, diplômée des Ponts et chaussées et du Collège des ingénieurs, avant de faire ses premières armes au ministère de l’Équipement en 1987. C’est alors qu’elle se rapproche de plusieurs figures du PS, sans jamais prendre sa carte au parti – contrairement à la République en marche, qu’elle rejoint en 2017. Après un passage rapide à la Sonacotra, elle intègre divers cabinets de ministères socialistes, puis, en 1997, entre à Matignon comme conseillère technique chargée des transports.

Cette thématique est en effet devenue la spécialité d’Élisabeth Borne, qui lui vaudra d’être nommée en 2002 directrice de la stratégie de la SNCF, puis de la RATP, entre 2015 et 2017. « Élisabeth Borne n’y a pas laissé un souvenir impérissable en matière de défense du service public, estimait en 2017 le syndicaliste CGT Fabien Cormier (RATP bus) dans  l’Humanité.  Avec elle, c ’est le règne du tout-concurrence et du dumping social. »

Le « dialogue social » sera à son programme 

La casse sociale et des services publics, Élisabeth Borne sait faire. Ministre des Transports entre 2017 et 2019, c’est elle qui porte la réforme ferroviaire qui casse la SNCF et détruit le statut des cheminots, malgré une grève historique. Le « dialogue social » sera pourtant au programme de son passage à Matignon, avec la réforme des retraites, qu’elle devait déjà porter lors de son arrivée au ministère du Travail en juin 2020, avant d’être reportée. Deux ans, rue de Grenelle, marqués par la pandémie, pendant laquelle elle a assuré que « ce n’est pas au travail que le virus circule » pour justifier le retour des travailleurs et l’absence de véritables mesures de protection, et a « laissé faire les licenciements par des entreprises qui avaient touché des aides publiques pendant la crise », retient l’économiste Maxime Combes. Surtout, c’est elle qui a mené la réforme de l’assurance-chômage, détruisant les droits de nombre d’allocataires.

Entre les Transports et le Travail, Élisabeth Borne a aussi connu un passage au ministère de l’Écologie. Et ça tombe bien : elle sera en charge de la planification écologique. De quoi rassurer les acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique ? « Après Nicolas Hulot qui a fait la démonstration qu’aucune écologie transformatrice n’était possible sous Macron, Élisabeth Borne est venue pour boucher les trous, sans volontarisme politique » , rappelle Maxime Combes, qui relève aussi le coup d’arrêt du train Perpignan-Rungis sous la houlette du ministère des Transports qu’elle occupait.

Une authentique technocrate jamais élue

Pourtant, Élisabeth Borne connaissait bien ce dossier de l'écologie, pour avoir été directrice de cabinet de la ministre Ségolène Royal en 2014 et 2015. À ce titre, elle cosigne avec les sociétés concessionnaires d’autoroutes l’accord qui allonge jusqu’à six ans les concessions accordées aux groupes privés… Ce qui lui vaut d’être définie par le communiste Stéphane Peu comme «  une technocrate (…) devenue au gré de ses allers-retours du public vers le privé la lobbyiste des groupes privés d’autoroutes ». Outre ses passages entre le privé et le public (comme à la fin des années 2000, où, cadre pour Eiffage, elle devient préfet de Poitou-Charentes), le député pointe aussi ses intérêts. Comme lorsqu’en 2020 elle a omis six mandats de sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, dont sa participation au conseil d’administration de l’Institut de la gestion déléguée (IGD), un lobby favorable à la délégation des services publics au privé…

La nomination d’Élisabeth Borne à Matignon est donc loin d’être une rupture dans la politique d’Emmanuel Macron. Avec elle, ce serait même « une nouvelle saison de maltraitance sociale », selon Jean-Luc Mélenchon.

Le seul renouveau qu’elle représente est que cette authentique technocrate n’a jamais été élue, une rareté pour Matignon. Elle pourrait le devenir le mois prochain aux législatives, candidate dans la 6 e circonscription du Calvados, qui depuis sa constitution en 1988 a toujours élu un député de la future majorité. En cas de défaite, personnelle ou collective, son bail à Matignon serait sans doute le plus court de la Vème République.

Matignonélisabeth bornepremier ministre
L'Humanité

Borne à Matignon : l’«ouverture à gauche» version Macron

Premier plan

Trois semaines après la réélection du chef de l’État, Jean Castex quitte enfin Matignon et laisse son bureau à Élisabeth Borne. Deuxième femme au poste de premier ministre, l’ex-préfète est surtout celle qui a porté la réforme de la SNCF et de l’assurance-chômage.

Cyprien Caddeo

Il devait démissionner « dans les jours qui suivaient » la victoire d’Emmanuel Macron. Pourtant, Jean Castex a prolongé de trois semaines ses fonctions de premier ministre, jusqu’à ce lundi 16 mai, date à laquelle le chef de l’État a officiellement accepté sa lettre de démission.

La faute à un bouclage de casting gouvernemental plus compliqué que prévu pour le président de la République ? Cette période de flottement, avec sa valse des supputations et sa liste de « premiers ministrables » décortiquée jusqu’à indigestion sur les plateaux de télévision, touche en tout cas à sa fin. Le nouveau navire gouvernemental a désormais pour capitaine Élisabeth Borne, jusqu’ici ministre du Travail. Soit une des personnalités dont le nom avait très tôt circulé, dès le lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

La passation de pouvoirs a eu lieu sur le perron de Matignon, en début de soirée. À 61 ans, cette ancienne proche du PS – jamais encartée – est seulement la deuxième femme à occuper le poste de premier ministre, depuis la socialiste Édith Cresson, nommée il y a trente ans et restée en poste… dix mois. Le reste du gouvernement pourrait être dévoilé ce mardi 17 mai, par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée. Le nouvel exécutif devrait être resserré autour de douze à seize ministres, et pourrait voir disparaître la fonction de secrétaire d’État.

Élisabeth Borne est supposée incarner une légère inclinaison à gauche

Après deux chefs de gouvernement issus des « Républicains », Édouard Philippe et Jean Castex, Élisabeth Borne est supposée incarner une légère inclinaison à gauche. « Tout changer pour ne rien changer », note pourtant, réaliste, le patron de LR Christian Jacob.

Lors de la passation de pouvoir, la première ministre s’est d’ailleurs engagée à poursuivre l’action du gouvernement « en faveur du pouvoir d’achat ». L’ancienne préfète coche toutes les cases du « en même temps » macronien tout en s’inscrivant dans la continuité du premier quinquennat, dont elle a été une des exécutantes. « Ce n’est pas un signal positif, juge le politologue Luc Rouban. Macron s’était positionné sur l’idée de “renouveau”. Au final, il prend quelqu’un de son équipe précédente avec un profil de technocrate, proche de celui de Castex. Elle ne risque pas non plus de lui faire de l’ombre. »

Contrairement à d’éventuelles « prises de guerre » évoquées, comme la chiraquienne Catherine Vautrin, elle a l’avantage de convenir autant aux macronistes transfuges de la social-démocratie qu’aux marcheurs issus de la droite. Venue de la gauche, elle est membre de Territoires de progrès, le microparti des ministres Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, censé structurer l’aile « gauche » des marcheurs. Mais Élisabeth Borne est surtout une sociale-libérale.

Passée successivement aux Transports, à la Transition écologique et solidaire puis au Travail, elle a porté l’ouverture à la concurrence de la SNCF, puis la réforme de l’assurance- chômage, qui a rogné sur les indemnités de plus d’un million de chômeurs, au prétexte d’une incitation forte à retourner vers l’emploi. Enfin, puisque la première ministre devrait hériter du portefeuille de la « planification écologique », selon la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, il fallait trouver un profil – un peu – vert. Cela tombe bien, Élisabeth Borne a été directrice de cabinet de Ségolène Royal lorsque celle-ci était ministre de l’Écologie, entre 2014 et 2015. En réalité, ce n’est pas grand-chose. « Son bilan, c’est la double condamnation de la France pour inaction climatique », réagit Julien Bayou (EELV). Élisabeth Borne est par ailleurs, à l’heure où nous écrivons ces lignes, toujours candidate aux législatives, dans la 6e circonscription du Calvados. Celle qui n’a encore jamais été élue y a été parachutée par En marche dans l’espoir de prendre la suite du député LaREM Alain Tourret, qui, malade, ne rempile pas. Une « circo » plutôt centriste, a priori facile à gagner pour la Macronie : il faut dire qu’une défaite de la première ministre quelques semaines seulement après sa nomination serait un violent camouflet pour le parti présidentiel. Son adversaire de la gauche rassemblée (Nupes), Noé Gauchard, tire une première salve : « Élisabeth Borne a un bilan désastreux à tous égards. Au ministère du Travail, elle a lutté contre les chômeurs plutôt que contre le chômage. Il est aussi ironique que Mme Borne prétende représenter une Assemblée dont elle n’a jamais respecté le caractère démocratique… » Bref, et sans surprise, cette nomination n’a rien d’une révolution sous le soleil macronien. « Macron a trouvé sa M me Thatcher. La technocratie au service de l’argent roi », résume Fabien Roussel (PCF). Le chef de l’État avait pourtant assuré, au soir de sa victoire, être conscient de devoir en partie sa réélection au barrage de la gauche : « Ce vote m’oblige, je suis dépositaire de leur sens du devoir », avait-il déclaré depuis le Champ-de-Mars, à Paris. Le CV de sa nouvelle première ministre témoigne que ce vote ne l’a pas obligé bien longtemps…

La retraite à 65 ans ou la réforme des conditions du RSA comme feuille de route

Et Jean Castex dans tout ça ? Le désormais ex-premier ministre quitte l’hôtel de Matignon par la même petite lucarne que celle par laquelle il était entré. Il ne sera pas candidat aux législatives. L’élu de Prades (Pyrénées-Orientales) n’aura jamais su se départir de son image de technocrate inconnu du grand public, nommé là pour jouer les caudataires de la politique décidée par le chef de l’État, et lui seul. Ni de la triste étiquette de monsieur Déconfinement puis Reconfinement, animateur des innombrables et pas toujours très compréhensibles conférences de presse sur l’évolution des règles sanitaires. Jean Castex aura surtout été un premier ministre de crise. « Je sais que, pour beaucoup de Français, je resterai associé à cela », concède d’ailleurs l’intéressé auprès du  Parisien. Avec pour feuille de route le recul de l’âge de départ à la retraite à 65 ans ou encore la réforme des conditions du RSA, sa successeure, Élisabeth Borne, marquera davantage les esprits, sans doute pour le pire. Et à condition, bien sûr, que les résultats des législatives ne conduisent pas, dans un mois, ce nouveau gouvernement vers une fin prématurée. « C’est un CDD de mission d’intérim », raille d’ailleurs Jean-Luc Mélenchon. L’insoumis espère succéder à Élisabeth Borne en cas de victoire de la gauche, le 19 juin prochain.

premier ministreélisabeth borneEmmanuel Macron
L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Direct. Législatives 2022 : L'actualité du 17 mai

Lettre de démission en poche, le Premier ministre Jean Castex a quitté Matignon peu avant 16 heures direction l'Élysée. Le président réélu Emmanuel Macron devrait dans la foulée dévoiler le nom du futur Premier ministre : ce sera Elisabeth Borne. La passation de pouvoir devrait avoir lieu ce lundi avant 20 heures.

Retrouvez ici, chaque jour, les dernières actualités sur les 577 élections locales qui composeront la future Assemblée nationale à l'issue du second tour des législatives, le 19 juin.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de cette échéance électorale qui pourrait avoir un dénouement inédit.

L'Humanité

Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

Actu

L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

Une droite divisée sur la circonscription

Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

L’ancrage local du PCF

Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

Législatives 2022jean-michel blanquermontargisÉducation nationale
L'Humanité

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Entretien

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

Emilio Meslet

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
L'Humanité

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

ibis batignollesLégislatives 2022val de marneNupes
L'Humanité

Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

union de la gauchegaucheNupesLégislatives 2022
L'Humanité

Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

Nupesgauche
L'Humanité

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

Législatives 2022NupesgaucheUnion européenne
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
Solidarité UkraineTribunes pour la paix en UkraineGuerre en UkraineSecours Populaire Français
L'Humanité

Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

EditorialLégislatives 2022gaucheNupes
L'Humanité

Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.

L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures

Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord

La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.

 Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces. 

Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon. 

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique

Stéphane Ravacley Artisan

Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.

À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».

Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.

Un médecin communiste à élire de toute urgence

Loïc  Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)

Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.

Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».

Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. «  Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.

La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme

Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac

Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.

La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».

Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.

Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.

NupesLégislatives 2022Élections 2022
L'Humanité

Véran : un bilan catastrophique

Chronique

Christophe Prudhomme

Lors du départ d’un responsable politique, il est toujours utile d’effectuer le bilan de son action. Olivier Véran, médecin, ancien député socialiste, élu sous l’étiquette LaREM et homme ambitieux, a été nommé ministre de la Santé lors du départ mouvementé d’Agnès Buzyn. De sa gestion de l’épidémie de Covid, on retiendra sa position sur une ligne dure – avec l’obligation de vaccination des soignants ainsi que le passe sanitaire, puis vaccinal – qui a été finalement progressivement contredite par sa hiérarchie. Les soignants, déjà sous pression du fait du manque de moyens, ont subi sa morgue et son mépris lors de multiples prises de parole ou de visites dans les hôpitaux.

On retiendra qu’il est l’homme de ce qu’il a appelé le Ségur de la santé, qui devait répondre à l’urgence. La seule mesure conséquente se limite à de faibles augmentations de salaire et à des primes octroyées seulement à certaines catégories, ce qui a provoqué la colère des nombreux exclus, notamment dans le secteur médico-social. De fait, il s’agit d’un échec, car même les signataires de ce fameux plan sont aujourd’hui très critiques. En effet, alors que l’urgence est l’emploi, aucune mesure n’a été prise dans ce domaine et, aujourd’hui, le système s’effondre, avec la multiplication des fermetures de services par manque de soignants. Pire, les opérations de restructuration avec suppressions de lits se poursuivent, comme si l’épidémie n’avait pas montré que les difficultés de l’hôpital étaient principalement liées aux fermetures massives de lits, associées à un déficit de recrutement.

Lui-même médecin hospitalier et censé bien connaître le problème, Olivier Véran a été sourd aux revendications portées par les syndicats, collectifs et associations citoyennes lors du mouvement débuté en 2019, qui se poursuit de manière locale. Il est même l’artisan de l’accélération de la mise en place de la loi « ma santé » 2022, notamment avec ce qui est faussement appelé des « hôpitaux de proximité ». Il ne s’agit en fait plus d’hôpitaux, car sans service d’urgences ouvert 24 heures sur 24, sans maternité et sans chirurgie, ils sont réduits à de simples centres de consultations avec quelques lits. C’est lui aussi qui, avec son collègue médecin et député Thomas Mesnier, a mis en place le forfait de passage aux urgences, mesure punitive pour les personnes qui ne sont pas hospitalisées.

Son bilan est donc celui d’un « très bon élève » qui a poursuivi et accéléré la casse de l’hôpital public, marqueur de la politique d’Emmanuel Macron. Nous n’avons rien à attendre d’un futur ministre nommé par l’actuel président, car, quel que soit son profil, les options politiques demeurent. Une politique de rupture est une urgence et une nécessité pour notre système de santé. Pensez-y les 12 et 19 juin !

Le billet du Dr Christophe Prudhommeolivier véran
L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du jour.
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

Retrouvez dans notre direct, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

Guerre en UkraineRussieUkraineÉtats-Unis
L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
L'Humanité

Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
L'Humanité

Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazis

Actu

Un jeune homme à peine majeur a commis une effroyable tuerie raciale à Buffalo, dans l’État de New York. Au moins dix personnes ont été tuées, essentiellement issues de la communauté afro-américaine. L’homme avait diffusé un « manifeste » faisant référence à la théorie du « grand remplacement ».

Marc de Miramon

Lourdement armé, vêtu d’habits de combat avec une caméra fixée sur son casque de guerre, un jeune homme d’à peine 18 ans s’est rendu samedi dans un supermarché de la ville de Buffalo, dans l’État de New York, avant d’ouvrir le feu et de tuer au moins dix personnes, en blessant trois autres, parmi lesquels onze Afro-Américains. « Nous enquêtons sur cet incident comme étant à la fois un crime motivé par la haine et une affaire d’extrémisme violent à motivation raciale », a déclaré l’agent spécial du FBI à Buffalo Stephen Belongia, alors que la police fédérale états-unienne a ouvert une investigation pour crime raciste.

Colorado. Tuerie de masse aux États-Unis, épisode 687

Celui-ci ne fait guère de doute. Le tueur, qui a diffusé les images en direct sur Internet via la plateforme Twitch, avait soigneusement choisi sa cible, située dans un quartier majoritairement peuplé d’Afro-Américains.

Capturé par les forces de police dépêchées sur place, il avait posté sur les réseaux sociaux des photographies le mettant en scène affublé de signes néonazis, dont le fameux « soleil noir », représentant des croix gammées entrelacées, et présent dans les symboliques du IIIe Reich comme dans la mythologie païenne nordique.

Si de nombreuses organisations d’extrême droite utilisent ce visuel – dont le sulfureux bataillon Azov déployé sur le théâtre de guerre ukrainien –, le tireur de Buffalo a cependant clairement inscrit son acte insensé dans les pas de la communauté suprémaciste états-unienne.

Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...

Massacres de masse par imprégnation idéologique

Selon le New York Times, l’homme avait diffusé sur Internet un « manifeste » de 180 pages faisant référence à la théorie du « grand remplacement » de la population blanche, popularisée en France par l’écrivain Renaud Camus, mais dont les racines remontent bien de l’autre côté de l’Atlantique, à travers des figures comme David Duke ou William Pierce.

Le premier, fondateur et grand maître de l’ordre des « chevaliers du Ku Klux Klan de Louisiane », aujourd’hui âgé de 71 ans, s’est notamment fait expulser de plusieurs pays européens (dont l’Italie et la République tchèque) pour avoir tenté d’y implanter des cellules néonazies empruntant symboles et visuels issus de ce même paganisme nordique.

La théorie du « loup solitaire »

Le second, idéologue proche de David Duke depuis les années 1960 – il est décédé en 2002 à l’âge de 68 ans – s’était imposé comme l’un des gourous du terrorisme blanc aux États-Unis, grâce à son best-seller The Turner Diaries, popularisant la théorie du « loup solitaire » censé commettre des massacres de masse par imprégnation idéologique, sans pour autant bénéficier du soutien d’une organisation politique structurée.

Une matrice qui avait inspiré l’attentat commis en 1995 par Timothy McVeigh contre un bâtiment fédéral à Oklahoma City (168 morts), celui perpétré par le suprémaciste norvégien Anders Breivik sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (77 morts), ou encore le massacre (51 morts) survenu le 15 mars 2019 dans deux mosquées de la ville de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

États-UnisfusilladeExtrême droite
L'Humanité

Bande dessinée. Alex W. Inker : « Fourmies n’est pas une ville rebelle, c’est une ville martyre »

Entretien

Originaire de Fourmies, le dessinateur Alex W. Inker rend un magnifique hommage à sa ville et aux victimes de la fusillade du 1 er mai 1891, qui coûta la vie à dix ouvriers en grève. Entretien.

Lucie Servin

 Fourmies la Rouge, d’Alex W. Inker. Éditions Sarbacane, 112 pages, 19,50 euros.

Le 1 er mai 1891, à Fourmies, petite ville ouvrière du nord de la France, une manifestation pacifique des ouvriers en grève dégénère. L’armée tire sur la foule. Parmi les victimes, huit ont entre 11 et 20 ans. En écho à la répression des manifestations de Chicago en 1886, cette tragédie fonde la tradition de la journée de lutte pour les droits des travailleurs en France. Cent trente ans après, la BD Fourmies la Rouge reconstitue le déroulement de la journée de la fusillade.

ALEX W. INKER est diplômé en 2006 de l’Institut Saint-Luc de Bruxelles en Bande dessinée, et titulaire d’un Master 2 de cinéma. En plus de son activité de dessinateur auteur, il a été professeur à l’université de Lille 3 où il enseignait les liens entre cinéma et BD. Il est par ailleurs l’un des grands auteurs du catalogue BD de Sarbacane. Il vit à Lille.

Vous avez grandi à Fourmies, que représente cette BD pour vous ?

Alex W.Inker La fusillade du 1 er mai 1891 fait partie de l’histoire de Fourmies. Pour le 130 e anniversaire, je voulais marquer le coup et offrir cette BD à ma ville pour commémorer le souvenir au-delà de la mémoire locale. Comme presque tous les habitants de Fourmies, je viens d’une famille d’ouvriers : mes grands-mères, grands-oncles et tantes travaillaient dans les filatures. Alors que les derniers témoins de ce monde ouvrier sont en train de disparaître, cette année, dans son discours du 1 er Mai, le maire de droite de la ville n’a pas mentionné la fusillade. Il y a une volonté d’effacer le passé industriel de Fourmies la Rouge.

Vos héros sont toujours des gens modestes, des bandits ou des marginaux ; en quoi vos origines ouvrières ont-elles forgé votre identité d’auteur ?

Alex W. Inker Pour faire une bonne histoire, il est toujours plus simple de mettre ses personnages dans la difficulté et d’imaginer comment ils s’en sortent. J’ai aussi naturellement plus d’affinité avec les gens d’en bas parce que je connais leur manière d’être et de penser. Pour cette BD, j’avais l’histoire en tête, j’ai relu les livres sur la fusillade mais aussi des documents sur le monde ouvrier et je me suis replongé dans Victor Hugo, Didier Eribon, Annie Ernaux, Édouard Louis, Nicolas Mathieu…

Comment avez-vous procédé pour reconstituer le décor de Fourmies à la fin du XIX e siècle ?

Alex W. Inker C’est un vrai plaisir d’imaginer sa ville à partir de photos d’époque. Je dialogue aussi bien avec la Fourmies du XIX e siècle qu’avec celle de mon enfance dans les années 1980-1990, quand toutes les cheminées des filatures existaient encore. Au départ, Fourmies était un village isolé à la frontière belge qui s’est transformé en petite ville quand les usines sont arrivées. Avec un pied dans la campagne et un autre sur le pavé, elle a gardé une structure féodale, avec les riches d’un côté et la misère de l’autre. Les syndicats y étaient beaucoup moins institués que dans les grands centres industriels du Nord et il existait une dépendance très forte des ouvriers envers les patrons. Fourmies n’est pas une ville rebelle, c’est une ville martyre.

« Fourmies la Rouge » : c’est le surnom de la ville qui vous a inspiré la bichromie en rouge ?

Alex W. Inker Ce surnom s’est imposé dans la mémoire d’une ville qui est restée communiste pendant un siècle. Le rouge était une évidence. Il y a les coquelicots, les briques, l’uniforme des soldats, la rousseur de Maria Blondeau, le sang, mais aussi le rouge du drapeau tricolore, le rouge des ouvriers qui revendiquaient la journée de travail de huit heures. Sans être militant, c’est une BD politique. Je suis naturellement du côté des exploités. Pour retranscrire la violence, j’ai choisi la plume, une technique que j’utilise pour mes story-boards dans l’esprit des croquis pris sur le vif qu’on trouvait dans les illustrations de presse de l’époque. Je voulais garder un trait vivant, brutal, moins figé que lorsque je retravaille l’encrage au pinceau.

Pourquoi avoir choisi de dramatiser l’histoire en effet d’annonce sur une journée ?

Alex W. Inker La Haine, de Mathieu Kassovitz, est une référence pour moi depuis que je suis ado. J’ai repris ce modèle de compte à rebours avec les cloches de l’église qui donnent le chronomètre parce que c’est la meilleure manière de redonner une identité aux victimes. À Fourmies, le lecteur connaît la fin de l’histoire. L’important n’est pas la fusillade, c’est de sortir les victimes de leur anonymat.

Comment avez-vous choisi vos personnages ?

Alex W. Inker C’est toujours l’humain qui m’intéresse. Les ouvriers ne forment pas une masse compacte et chaque personnage incarne différentes facettes du monde ouvrier. À l’inverse, l’armée est l’instrument du pouvoir et de la répression. L’uniforme efface les individus. Toutefois à Fourmies, un des soldats a refusé de tirer, j’en ai donc fait un personnage. Il arrivait ainsi que les soldats fraternisent avec les manifestants quand ils venaient de la même région et qu’ils appartenaient à la même classe sociale.

C’était aussi la première fois que le fusil Lebel était utilisé !

Alex W. Inker Le Lebel, c’est le fusil emblématique du poilu, une révolution pour l’armement d’infanterie : il pouvait contenir dix balles. Surtout, il a été conçu pour préparer la revanche contre les Allemands dans un contexte d’exaltation patriotique et de propagande boulangiste. Que le Lebel ait servi à tirer d’abord sur des Français a été une tache indélébile sur la III e République. Dans la mémoire nationale, la Première Guerre mondiale a en quelque sorte effacé le scandale de Fourmies, qui est resté dans l’histoire des luttes du 1 er Mai.

Avec très peu de texte, comment parvenez-vous à humaniser les symboles ?

Alex W. Inker En laissant souffler le lecteur, il peut réfléchir aux images, au langage des briques et des cheminées. J’ai souvent l’impression de faire du théâtre de marionnettes, de jouer avec des silhouettes en papier. Un objet, un vêtement, une manière de manger suffisent pour évoquer l’époque et le milieu social. Avant d’être grandiloquents, les symboles se construisent sur des réalités triviales. J’ai aussi beaucoup appris de la peinture militaire. À côté des représentations des grandes batailles, il existe des scènes de genre avec une imagerie qui fonctionne en mêlant à double niveau des symboles et des représentations du quotidien.

Vous terminez sur la fusillade sans évoquer les répercussions : pourquoi ?

Alex W. Inker Parce que je voulais rester auprès des ouvriers, au niveau de l’histoire locale. Je tenais ainsi à insérer des traces de patois. Le tract d’appel à la manifestation publié au début donne le ton festif et populaire d’un événement qui n’était pas fait pour essaimer dans toute la France. Les conséquences de la fusillade appartiennent ensuite à l’histoire bourgeoise, à la presse, à la politique nationale, entre le discours de Clemenceau, les procès mais aussi la récupération antisémite de Drumont. Les ouvriers de Fourmies, eux, sont repartis derrière les machines et ont pleuré leurs morts.

Vous dédiez la BD « à tous les exploités qui se retrouvent face aux armes ». Pourquoi commémorer cette fusillade aujourd’hui ?

Alex W. Inker L’histoire de Fourmies m’a offert une grille de lecture sur les mouvements sociaux actuels. Elle illustre les dérives du capitalisme, les alliances entre le pouvoir industriel et l’État pour la répression, les relations dominants-dominés. Les grandes fortunes des industriels qui se sont construites à cette époque-là sont toujours en place. De plus, quand on parle de fake news, la fin du XIX e siècle est une époque de propagande très active qui donne des perspectives sur les moyens de manipuler l’opinion.

bande dessinée1er maifusillade
L'Humanité

États-unis. Massacre suprémaciste à El Paso

Actu

Un « manifeste » dénonçant l’« invasion hispanique du Texas » a été mis en ligne quelques minutes avant la tuerie, samedi, qui a coûté la vie à vingt personnes.

Christophe Deroubaix

Il était 10 heures 39 minutes et 35 secondes – sur la foi des images de vidéosurveillance – lorsque Patrick Crusius, 21 ans, est entré dans le Walmart du Cielo Vista Mall, dans la partie est d’El Paso. Pas pour faire quelques courses. Mais pour tuer. Un casque antibruit sur les oreilles. Le doigt sur la détente d’un fusil d’assaut. Quelques minutes de feu et de sang et le bilan s’inscrit comme la sixième tuerie la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis et la plus sanglante prenant les Latinos pour cibles : 20 morts, 26 blessés.

Dix-neuf minutes avant le premier appel au fameux 911 – le numéro des appels d’urgence –, un texte avait été posté sur Internet. Comme une revendication. « Un manifeste anti-immigrants », selon le New York Times. Son titre : « La triste vérité ». Sa thèse, écrivons plutôt son délire : l’« invasion hispanique du Texas », version locale du « grand remplacement », théorie forgée par le Français Renaud Camus, au demeurant cité dans ce document de quatre pages. Une référence au massacre perpétré, le 15 mars dernier, par un suprémaciste blanc dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, ne laisse aucun doute sur sa motivation : la haine et le nationalisme blanc. Le texte a été publié sur la plateforme 8chan, tout comme la revendication de l’attentat de Christchurch et la diatribe antisémite de l’auteur d’un attentat contre une synagogue en avril dernier, près de San Diego.

« Les Hispaniques vont prendre le contrôle du gouvernement local de mon bien-aimé Texas, changeant les politiques pour les faire correspondre à leurs besoins. La massive population hispanique au Texas va en faire un bastion démocrate », peut-on y lire.

Sa solution, à terme : un plan de séparation de l’Amérique selon « ses races ». À court terme : prendre un AK-47, avaler un millier de kilomètres depuis une banlieue huppée de Dallas, où il vit avec ses grands-parents, et buter autant d’« envahisseurs » que possible. Donc, venir un samedi matin (les familles venaient y acheter les fournitures scolaires, arrivées en rayons, en prévision de la prochaine rentrée scolaire) dans un Walmart (dont la clientèle est réputée très populaire).

Si les enquêteurs étudiaient encore, à l’heure où ces lignes étaient écrites, le lien précis entre le texte et l’auteur des faits, la concordance entre ces 2 300 mots de haine et les dizaines de balles criblant des corps apparaît absolue. Pour quelle autre raison tracer autant de chemin, si ce n’est par la volonté de cibler le lieu le plus symbolique possible ? El Paso coche toutes les cases pour un désaxé du suprémacisme blanc. La ville, située à la frontière avec le Mexique, a une sœur jumelle, de l’autre côté du Rio Grande, Ciudad Juarez. Ici, le grand fleuve est plus un trait d’union qu’une frontière. Les Latinos constituent 80 % de la population de cette ville en pleine expansion démographique (650 000 habitants, contre 425 000 en 1980 et 130 000 en 1950). Depuis plusieurs semaines, le nom d’El Paso, pourtant classé parmi les villes les plus sûres du pays, revient sans cesse dans les flux les plus sombres de l’actualité : elle est l’épicentre de la « crise des migrants », en provenance principalement d’Amérique centrale. Les centres d’« accueil » dans lesquels hommes, femmes et enfants sont entassés dans des cellules bondées, voire des cages, sans hygiène et sans droits, sont situés sur son territoire ou dans sa banlieue proche.

Début juillet, une délégation d’une douzaine de députés démocrates a visité les lieux, constatant et alertant sur ces conditions inhumaines. Parmi eux : Veronica Escobar, députée du Texas, et Alexandria Ocasio-Cortez, la jeune et médiatique députée socialiste de New York. Donald Trump ne pardonne pas à la benjamine du Congrès ses dénonciations et éructe par voie de Twitter qu’elle et ses collègues du « squad » (composé de trois autres députées progressistes « de couleur ») rentrent « chez elles ». Climat délétère attisé chaque jour par une attaque contre des membres des minorités.

« Trump est un raciste et il attise le racisme dans ce pays »

Comme après chaque mass shooting (tuerie de masse) – le pays en a connu deux le même jour puisque neuf personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche, à Dayton, dans l’Ohio, fauchées par un tueur ensuite abattu par la police –, les appels à un renforcement du contrôle des armes à feu ont été lancés. Ils rejoindront les précédents dans les poubelles du Sénat, où la majorité républicaine veille aux intérêts de la NRA (le lobby des armes à feu) et des fabricants. Donald Trump a envoyé ses « pensées et prières » aux familles des victimes et elles n’auront droit à rien de plus.

Mais c’est un autre débat qui a commencé à enflammer le pays. Beto O’Rourke, candidat à la primaire démocrate, originaire d’El Paso, a visé le président en exercice : « Nous assistons à une augmentation des crimes haineux chaque année depuis trois ans, sous une administration dont le président traite les Mexicains de violeurs et de criminels. Trump est un raciste et il attise le racisme dans ce pays. »

Selon le FBI, le « terrorisme intérieur » constitue la principale menace pour le pays. De plus en plus motivé par l’idéologie du suprémacisme blanc, il a tué plus d’Américains, depuis le 11 septembre 2001, que le « terrorisme international ». Témoignant devant le Congrès, en juin dernier, le directeur du FBI, Christopher Wray, révélait qu’une centaine d’arrestations liées au « terrorisme domestique » avaient été réalisées ces derniers mois. Outre Patrick Crusius, combien encore en liberté ? 

fusilladetexascrimes racistes
L'Humanité

Deux morts et onze blessés par un tireur à Strasbourg

Un homme fiché S a ouvert le feu sur des passants à l’intérieur du périmètre protégé du marché de Noël de Strasbourg, faisant deux morts et 11 blessés, dont 7 grièvement.

Jean-Jacques Régibier

Correspondant à Strasbourg. Le tireur a ouvert le feu vers 20h dans le centre ville de Strasbourg, rue des Orfèvres, une des rues les plus fréquentées en cette période de marché de Noël en raison de ses décorations remarquables. La rue des Orfèvres est située dans le périmètre de la ville où l’on ne peut accéder qu’après la fouille systématique des sacs. Eva Wernert, une étudiante qui se trouvait avec un ami dans le secteur raconte qu’elle a vu les premières personnes arriver en courant de la rue où avait eu lieu les tirs, en même temps que de nombreux policiers. « Nous avions choisi cette soirée pour sortir sur le marché de Noël. Nous avons tout de suite compris qu’il se passait quelque chose de grave, c’était très impressionnant, » raconte-elle.

L’information qui a circulé très vite sur les réseaux sociaux selon laquelle les tirs auraient fait plusieurs blessés, a été confirmée par la Préfecture du Bas-Rhin qui dès 21h30 annonçait que l’auteur des faits avait été identifié et qu’il était activement recherché, la préfecture faisait alors état d’une personne décédée et de 10 blessés évacués vers le centre hospitalier de Strasbourg qui avait été mis en état de mobilisation. 

Très vite les recherches du tireur en fuite se sont orientées sur le quartier du Neudorf, quartier résidentiel le plus peuplé de Strasbourg, situé à l’est de la ville. Les personnes habitant ce quartier ainsi que la zone résidentielle et commerciale du Parc de l’Etoile située à proximité, ont été invitées à rester confinées chez elles. Même consigne pour les lieux publics, cafés et restaurants de tout le centre ville, que les clients ont été invités à ne pas quitter. 

Marie Chabert qui tient un restaurant entre le marché de Noël et le quartier du Neudorf témoigne : « J’attendais un groupe d’une quinzaine de personnes vers 20h, mais plusieurs manquaient à l’appel quand des amis et des voisins nous ont appelé pour nous demander ce qu’il se passait dans le quartier. J’ai tout de suite fermé la porte à clé et nous avons appelé la cellule de la préfecture qui nous a interdit de sortir. Les gens ont peur, je ne veux pas qu’ils sortent. S’il le faut, nous resterons dormir dans le restaurant toute la nuit. »

Jérémy Maritaz se rendait lui aussi dans un restaurant du centre ville situé près de la rue ont eu lieu les tirs. Il raconte : « on a vu des gens courir pour fuir la zone et quelques minutes après on a entendu les sirènes dans tous les sens. On est rentré dans le restaurant de la rue Tonnelier que le restaurateur a immédiatement fermé. On était dans un caveau en sous-sol, donc on se sentait relativement en sécurité, mais sans aucune information. L’autorisation de sortir n’a été donnée par la police que vers 23h, mais pour l’instant ( 23h30 ) nous sommes toujours bloqués à l’une des entrées du centre ville, la police ne laisse pas sortir de ce qu’on appelle la Presqu’île, cette zone du centre ville qui est entourée par la rivière l’Ill. »

Autre lieu sensible de Strasbourg, le bâtiment du Parlement européen dont les députés sont en session jusqu’à jeudi. Il a été fermé et toutes les personnes présentes à l’intérieur ont été priées d’y rester confinées et de « rester calmes ». 

« J’étais dans mon bureau vers 21h au moment où l’alerte nous a été envoyée par mail  », explique la députée européenne Marie-Christine Vergiat ( GUE-GVN ), « je devais partir à un diner de notre groupe.  J’ai tout de suite appelé des collaborateurs qui étaient sortis plus tôt pour se rendre en ville, pour savoir si tout allait bien. Ici tout le monde cherche des informations, mais l’ambiance est calme. » Vers 22h, l’administration du Parlement européen renouvelait son appel à tous les personnels et aux députés à rester à l’intérieur du bâtiment, permettant à ceux qui étaient sortis de pouvoir à nouveau entrer. 

Peu après 22h, on apprenait que le bilan des tirs en centre ville venait de s’alourdir à 13 victimes, dont deux personnes décédées, 7 blessés graves et quatre blessés légers. L’auteur des tirs, un individu fiché S était toujours activement recherché vers 23h30. On sait qu’il est entré dans le périmètre du marché de Noël par le pont sud de la ville, appelé le pont du Corbeau, et que c’est de là qu’il est remonté vers la rue des Orfèvres distante de quelques centaines de mètres, où il a ouvert le feu sur des passants.

Un point de regroupement des victimes a été installé sur la plus grande place de Strasbourg, la place Kléber. Une cellule d’urgence médico-psychologique a été ouverte place Gutenberg, tout près de la rue où ont eu lieu les tirs. A 23 h, le centre de Strasbourg était toujours bouclé. Plusieurs témoignages font état du survol d’un hélicoptère de la gendarmerie au dessus du quartier du Neudorf, où les habitants restent calfeutrés.

La police du Land voisin du Bade-Wurtemberg a renforcé les contrôles à la frontière entre la France et l’Allemagne, notamment sur le Pont de l’Europe entre Strasbourg et sa ville jumelle Kehl, située de l’autre côté du Rhin. Le Pont de l’Europe est situé à proximité du quartier du Neudorf.

p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px 'Times New Roman'; color: #000000; -webkit-text-stroke: #000000} p.p2 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px 'Times New Roman'; color: #000000; -webkit-text-stroke: #000000; min-height: 18.0px} span.s1 {font-kerning: none}

fusilladestrasbourg
L'Humanité

États-unis. Marche géante des ados attendue à Washington « pour nos vies »

Actu

Le « plus jamais ça » exprimé par les jeunes du lycée de Parkland après la dernière tuerie de masse en établissement scolaire et leur revendication pour une vraie législation sur le contrôle des armes rencontrent un écho national.

Bruno Odent

Tous les signes annonciateurs d’un mouvement d’ampleur historique sont là. Washington attend ce samedi 24 mars des centaines de milliers de lycéens, d’adolescents à « la Marche pour nos vies », qui répond à l’appel des jeunes du lycée de Parkland, en Floride, où a eu lieu la dernière en date des tueries de masse en milieu scolaire (17 morts). Il faut se donner les moyens de mettre fin à cette sinistre ritournelle qui alimente la chronique du pays. « Plus jamais ça », ont lancé les élèves, ulcérés par la mort si insupportablement absurde de leurs camarades. Le poignant « J’accuse » de l’une d’entre eux, Emma Gonzalez, contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby qui défend la vente libre des armes à feu, et des politiciens de tous bords complices, dont le président Trump, a fait le tour du monde.

Cette détermination des ados de Parkland s’est vite transmise dans les lycées et les facs de tout le pays. Ce qui augure une manif monstre dans la capitale fédérale. Au point que les services publics des transports de la ville ont pris des dispositions spéciales, conseillant notamment aux participants d’acheter leurs tickets de transport par avance pour éviter des « engorgements ingérables » aux guichets. Comme lors du rassemblement des femmes contre Trump l’an dernier au moment de l’intronisation du sexiste magnat de l’immobilier. On attend en effet jusqu’à 500 000 personnes sur Pennsylvania Avenue, la très large artère qui relie la Maison-Blanche au Capitole. Et le rassemblement de Washington ne laissera voir vraisemblablement qu’une petite partie de la mobilisation nationale, puisque pas moins de 800 «marches jumelles » sont programmées dans d’autres cités du pays.

Donald Trump et les partisans des armes à feu sont sur la défensive

Le 14 mars, tout juste un mois après la tuerie, tous les établissements scolaires du pays s’étaient déjà arrêtés pendant 17 minutes pour rendre un hommage aux 17 victimes de Parkland. C’est donc sans doute à plusieurs millions de voix que s’exprimera cette « révolte des ados », comme l’a baptisé une bonne partie de la presse outre-Atlantique. « J’ai été suffoqué par la capacité de ces très jeunes gens à s’organiser eux-mêmes », souligne Brian Young, dirigeant d’Action Network, une ONG progressiste de Washington.

Face à cette détermination et à l’émotion qui submerge l’opinion publique, Donald Trump et les partisans des armes à feu sont sur la défensive. En Floride, le gouverneur républicain, Rick Scott, a relevé de 18 à 21 ans l’âge légal ouvrant droit à l’achat d’un flingue. Le locataire de la Maison-Blanche a d’abord fait mine de vouloir légiférer de façon analogue au niveau fédéral avant de se raviser en prétextant qu’il n’y aurait « pas de majorité au Congrès » pour un tel changement et en précisant qu’il faudrait, de toute façon, « attendre le verdict de la justice », puisque la NRA a porté plainte contre la disposition prise par l’État de Floride. Ainsi donc, l’unique réponse du président pour éviter que ne se reproduise pareille tragédie se limite-elle à « distribuer des primes » aux profs pour qu’ils viennent armés au travail.

L’argument n’a pas convaincu les professeurs, qui n’ont pas vocation, souligne Randi Weingarten, la présidente de la Fédération des enseignants, à se transformer « en vigiles dans des établissements bunkérisés ». Des syndicats de profs, des associations de parents d’élèves ne s’en laissent pas compter et relayent l’appel à participer aux marches des ados. Quant à l’opinion, elle se prononce désormais majoritairement pour un contrôle des armes.

Toutefois les jeunes savent qu’il leur faudra tenir dans la durée pour obtenir « un vrai changement ». Eux qui ont mûri très vite en politique à la faveur de ce mouvement regardent avec beaucoup de circonspection cette sorte de consensus « pro-contrôle des armes » qui émerge désormais étonnamment jusque dans les médias les plus conservateurs. « Il va falloir maintenir la pression si on veut éviter l’adoption de fausses solutions, comme de se contenter de relever la majorité pour posséder une arme à 21 ans », souligne Fiorina Gottfried (18 ans), qui marchera « pour la vie » dans l’Oregon. Un autre rendez-vous national est déjà fixé au 20 avril. Anniversaire de l’un des plus emblématiques massacres en milieu scolaire, à Columbine dans le Colorado, il y aura exactement dix- neuf ans.

vente d'armesarmes à feufusillade
L'Humanité

États-unis. Un mouvement inédit prend corps contre le lobby des armes

Actu

Les ados du lycée martyr de Parkland sont déterminés à agir pour réduire l’accès aux armes. Face à la contre-offensive de Trump et des fabricants de mort, l’ampleur de leur « marche pour la vie », programmée à Washington, sera décisive.

Bruno Odent

Un seuil de l’insupportable a-t-il été franchi à Parkland, en Floride, dans la litanie de l’horreur des tueries de masse qui défrayent si régulièrement la chronique du pays du libre marché des armes à feu ? « Assez, plus jamais ça », hurlent les ados du lycée Marjory Stoneman Douglas, dont les camarades constituent l’essentiel des 17 victimes du jeune meurtrier, un ancien élève en rupture de ban. Ces jeunes semblent en passe de réussir à agréger dans le pays un mouvement, Protégez nos vies, qui pourrait prendre une dimension inédite contre l’accès libre aux armes en recevant des soutiens venus de tout le pays. Face à une opinion bouleversée, Donald Trump a réagi en adressant ses « pensées et prières » aux familles. Mais sans même mentionner d’abord le terme « arme à feu ». Et pourtant le tueur s’était procuré l’AR-15, le fusil d’assaut semi-automatique avec lequel il a fauché ses ex-camarades, à l’armurerie la plus proche, comme on va s’acheter un téléphone portable.

L’arme du crime, l’AR-15, est un véritable « best-seller ». On peut se le procurer dans l’un des 65 000 points de vente de flingues que comptent les États-Unis. Soit « bien davantage que des succursales Starbucks et McDonald’s, prises toutes ensemble », relèvent les ONG dites « pro guns control », qui, depuis des années, se battent pour restreindre les ventes d’armes à feu.

L’attitude du président et des principaux responsables locaux a fait exploser de colère les lycéens de Parkland, survivants qui ont vu leurs camarades tomber sous leurs yeux : « Nous n’avons pas besoin de leurs prières. Ces politiciens, ces élus, ces législateurs, ils sont supposés nous protéger. Et ils ne l’ont pas fait », s’est exclamé Julia Bishop, une élève de première. Les vrais responsables sont bien connus, repérés. « Honte à vous ! » a lancé Emma Gonzales, sa camarade de terminale, en désignant devant les caméras du monde entier tout un système, centré autour de la National Rifle Association (NRA), le fameux lobby des armes à feu (voir page 5) qui finance les campagnes d’une bonne partie de la « classe politique », des élus républicains pour l’essentiel mais aussi de plusieurs démocrates. Et jusqu’à la campagne présidentielle de Donald Trump l’an passé, a accusé Emma (19 ans), la voix brisée mais forte, surmontant les larmes et l’émotion pour signifier sa détermination à agir.

Les lycéens ne veulent surtout pas en rester là. Ils ont lancé un appel à une « marche pour nos vies » à Washington et dans les principales villes du pays pour le 24 mars prochain. Une semaine auparavant, tout juste un mois après la tragédie de Parkland, ils veulent que les cours cessent partout dans le pays et que soit observée dans chaque établissement scolaire une minute de silence après les noms des 17 victimes. Ils ont été aussitôt soutenus par des associations de parents d’élèves, des syndicats de professeurs, des proviseurs et ces ONG pour le contrôle des armes, restées bredouilles depuis tant d’années, mais qui n’entendent surtout pas lâcher la bride sur un sujet aussi vital. Le politologue Richard Wolffe évoque une maladie nationale, une crise de santé publique qui tue « plus de citoyens que le sida, la maladie de Parkinson et l’hypertension réunis ».

Manœuvrer en recul face à la pression de l’opinion

La volonté des lycéens de Parkland, eux qui ont vécu l’horreur en direct, de se lever contre un système irresponsable s’est diffusée aux quatre coins du pays. De Bakersfield, en Californie, à Toms River, dans le New Jersey, en passant par Iowa City et dans la périphérie de toutes les grandes métropoles (New York, Los Angeles, Chicago), ceux qui fréquentent les lycées, les collèges ou les facs ont répondu présent. Cette « révolte des teenagers » (ados), telle que la décrivent nombre de médias états-uniens, a surpris par sa spontanéité autant que par sa force au sein d’une jeunesse généralement considérée comme individualiste et peu politisée.

Les plus retentissantes des précédentes tragédies avaient bouleversé également l’opinion. Mais, une fois l’émotion retombée, rien n’avait changé dans la législation sur les armes – si ce n’est en pire avec de nouvelles libéralisations – en dépit souvent des promesses initiales des autorités. Les jeunes connaissent cet atavisme à rapprocher de la puissance de feu de la NRA. Ils savent qu’il faudra s’organiser en conséquence. « Nous ne pensons pas que l’on nous écoute vraiment, même aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle nous n’abandonnerons pas. Nous savons que nous devons installer ce combat dans la durée », souligne, en Floride, Rachel Donly (16 ans), citée par le New York Times.

La bataille s’annonce âpre. Les opposants à toute restriction sur les ventes d’armes brandissent le fameux 2e amendement de la Constitution de… 1791, qui donne à chaque citoyen le droit de porter une arme pour se défendre. Mais l’AR-15 est une arme offensive, avec des caractéristiques identiques aux engins utilisés sur des théâtres de guerre. « Elle ne peut être confondue en aucun cas avec un moyen d’assurer son droit à l’autodéfense », argumente l’ONG Moms Demand Action (des mères exigent de passer à l’action).

Poussés en défense, Donald Trump fait mine de donner le change. Il a accueilli une délégation de lycéens et de professeurs à la Maison-Blanche. Il plaide pour « un meilleur contrôle des antécédents criminels » des acheteurs de flingues. Il prône l’interdiction de ces accessoires très particuliers, ou bump stocks, qui, emboîtés sur une arme semi-automatique, permettent de la transformer en une véritable mitraillette.

En Floride, le gouverneur républicain, Rick Scott, a dû lui aussi manœuvrer en recul face à la pression de l’opinion. D’autant que le lycée ensanglanté de Parkland est inséré au milieu d’une communauté plutôt huppée, où les citoyens… votent. Mais il n’ajoute aucune mesure à celles évoquées déjà par le président, hormis un report à 21 ans de l’âge pour acquérir une arme (au lieu de 18 aujourd’hui) ou le déploiement de policiers dans chaque lycée.

Toutes ces annonces cependant ne trompent que cette partie des médias qui veulent bien s’y laisser prendre. Ainsi, la promesse de prohiber les bump stocks avait-elle déjà été faite lors de la tuerie de Las Vegas (58 morts) en octobre dernier, avec alors le notoire assentiment de la NRA. Problème, si la mesure paraissait à tout le moins frappée au coin du bon sens compte tenu de l’attirail mobilisé par le criminel pour tirer sur la foule, elle n’avait entre-temps jamais été suivie d’effets.

Ils clament leur refus de devoir enseigner en se barricadant

Autrement dit : ce sont d’abord des effets de com que recherchent le président, le gouverneur de Floride et la NRA en lâchant du lest. Ici, sur l’accessoire qui renforce la capacité létale d’une arme ; là, sur la majorité requise pour s’en procurer une. Mais ils ne lâchent rien sur l’essentiel : la libre vente des armes d’assaut comme l’AR-15. Pis, ils continuent de prêcher une ligne qui considère qu’il faut « davantage armer les honnêtes citoyens » pour qu’ils puissent réagir « quand surgit un méchant armé ». Trump l’a réaffirmé devant la délégation de lycéens, de parents et de profs venue à la Maison-Blanche, relèvent les correspondants du Washington Post qui ont assisté à la rencontre. Et le président veut « donner une prime aux profs » qui accepteraient de s’armer pour faire face à une intrusion violente.

Les lycéens de Parkland, qui ont parcouru en bus quelque 700 kilomètres, mercredi 21 février, pour rejoindre Tallahassee, capitale administrative de la Floride, ont essuyé un refus, à une majorité des deux tiers, du parlement de l’État d’examiner une proposition d’interdiction des armes semi-automatiques comme l’AR-15. Les jeunes et leurs amis ont encaissé le coup. Mais il en faudra beaucoup plus pour entamer leur détermination. Ils ont fait savoir immédiatement leur volonté de ne pas céder devant les intimidations ou les manœuvres de Trump ou de la NRA, dont le caractère délirant illustre sans doute bien davantage la fébrilité qu’une position de force.

Chacun sait que la dimension du rassemblement du 24 mars à Washington sera décisive. Nombre de professeurs en seront. Ils clament leur refus de devoir enseigner en se barricadant comme le font déjà quelques rares établissements qui fonctionnent derrière des portiques de sécurité comme dans les aéroports. « Nous ne voulons pas être armés, nous voulons enseigner », s’est exclamée Randi Weingarten, présidente de l’un des plus importants syndicats de professeurs, qui précise : « Nous ne pourrions de toute façon jamais acquérir la compétence d’un tireur d’élite, aucun entraînement ne peut préparer un professeur armé à affronter un AR-15. »

L’âpre combat des parents des enfants tués à Sandy hook

Sandy Hook Promise (la promesse de Sandy Hook) est l’une des ONG les plus impliquées contre la liberté de vente des armes à feu. Elle est animée par des parents de l’école élémentaire de la petite cité du Connecticut, non loin de New York, qui a été frappée par la tuerie de masse qui avait sans doute jusqu’alors le plus bouleversé l’opinion publique. Le 14 décembre 2012, un jeune homme désaxé était entré dans l’établissement, arme à la main, massacrant 20 enfants et 7 adultes. Forts d’un soutien initial de poids, celui de l’ex-président Obama, ses membres n’ont pu empêcher l’obstruction à légiférer du Congrès et de la NRA. Avec 6 autres ONG anti-armes à feu, ils dénoncent l’extension continue des massacres. Ainsi ont-ils recensé 18 fusillades en milieu scolaire depuis seulement le… début de l’année.

fusilladearmes à feuNRAdonald trump
L'Humanité

Texas. 26 morts dans une église lors d'une des pires fusillades aux Etats-Unis

Un homme a tué 26 personnes dans une église du Texas en plein service religieux lors d'une des pires fusillades de l'histoire récente des Etats-Unis, qui a redonné de la voix aux partisans d'un plus strict contrôle des armes à feu.

Une vingtaine de personnes ont été blessées. Les victimes sont âgées de cinq à 72 ans."Non seulement j'ai la mort dans l'âme, mais plus que ça, je suis en colère", a réagi la sénatrice démocrate Elizabeth Warren.fusilladearmestexasdonald trump
L'Humanité

Dans le Perche, un parcours artistique arborescent

Nos recommandations culturelles

Arts plastiques Pour sa 3e édition, le « Champ des impossibles » expose 26 artistes dans 17 lieux patrimoniaux du territoire percheron. Une belle représentativité de la scène contemporaine française, visible jusqu’au 22 juin.

Magali Jauffret

À quoi tient la réussite du parcours artistique du « Champ des impossibles » ? Au choix d’un thème, « l’arbre », très puissamment présent dans toutes les déclinaisons de l’histoire de l’art ; à un territoire ancestral aux vastes étendues forestières, au sommet de sa forme au printemps ; à des lieux intelligemment restaurés (du 108 à Nogent-le-Rotrou à des églises comme celles de Saint-Aubin-des-Grois, de Courcerault, à des manoirs comme celui de Lormarin, comme le château de Maison-Maugis) ; au soutien politique, au sens le plus noble, du maire de Perche-en-Nocé, Pascal Pecchioli, qui accorde une importance maximale à la culture ; à des résidences d’artistes débouchant sur des expositions personnelles ; à une armée de bénévoles ; à une direction artistique de qualité incarnée par Christine Ollier.

Arbre témoin

Les expositions font sens, comme celle de Lisa Sartorio, installée à l’Écomusée du Perche, au sein du prieuré de Sainte-Gauburge. Désireuse de rendre matériellement sensibles des images de guerre devenues fictives à force de médiatisation, cette artiste, qui occupe un positionnement majeur dans la pensée et la création contemporaines, en réactive la mémoire. Pour ce faire, elle crée des images pensives en réalisant, notamment, des moulages de branches de bouleau, arbre témoin de quelques-unes des plus grandes tragédies du XXe siècle.

Installée en plein air au domaine de Courboyer, dans le parc naturel régional du Perche à Nocé, la série Oublier le ciel du photographe Adrien Boyer a été l’occasion d’un bel échange avec le directeur du lieu. L’artiste explique ce que fut, pour lui, le défi de traquer l’extraordinaire de l’ordinaire dans la nature, lui qui cherche, d’ordinaire, à faire apparaître ce qui, jusque-là, n’a pas été visible dans l’univers urbain. Le directeur est touché par sa franchise, sensible à sa prise de risque lorsqu’il lui a fallu oublier le ciel, les arbres et surtout le mouvement des nuages. Moment d’émotion. On en ressent aussi beaucoup face à l’œuvre sur la forêt de Bialowieza, d’Andréa Olga Mantovani, géographe exposée au moulin Blanchard à Nocé. Ce travail auprès des communautés militantes qui protègent cette forêt primaire polonaise est une œuvre d’art. Il fait appel à notre imaginaire et réussit l’impossible : faire le grand écart entre le sérieux du reportage, de l’enquête et les mises en scène destinée à créer un récit à propos de la mythologie si ancienne de la forêt. Pour trouver une forme, l’artiste accepte de se mettre dans une temporalité bien plus longue que celle du news.

Souches et racines

Ne manquez pas les ambrotypes d’Israël Arino, à la Pocket Galerie de Nocé et, non loin de là, à Creat & Broc, les tirages sous verre et fond d’or d’arbres sublimés d’Anaïs Boudot. À Nogent-le-Rotrou, les caves somptueuses de l’hôtel-dieu exposent sculpteurs et céramistes. Enzo Mianes insuffle une belle poésie à des souches d’arbre et des racines prélevés dans un ancien orphelinat de Saint-Cyr-la-Rosière. Martin Monchicourt façonne le bois en se jouant du trompe-l’œil, en renversant les valeurs…

arts plastiquesfestival
Le Figaro

La presse internationale réagit à la nomination d’Élisabeth Borne

EN COURS : Mis à jour le 17 mai 2022 à 13:24

Quelques heures après la nomination d’Élisabeth Borne comme première ministre, la presse étrangère a réagi, relevant unanimement la nomination rare mais attendue d’une femme à ce poste.

«Élisabeth Borne : technocrate de longue date et 'femme de gauche'», titre notamment le media britannique The Guardian.

En Italie, La Stampa précise que l’ancienne ministre du Travail est la «première femme à diriger un gouvernement français après 30 ans».

Outre-Atlantique, le New York Times relève que «Macron nomme une femme première ministre» en «s’adressant aux électeurs de gauche».

«Élisabeth Borne à Matignon, technique et politique»

Il y a quelque chose de scandinave dans le moment que nous vivons. Une femme à la tête du gouvernement, le compromis permanent entre la droite et la gauche, le charme discret de la compétence, une paisible indifférence de l’opinion. Élisabeth Borne n’est pas une héroïne de Borgen, la célèbre série danoise, mais celle qui va incarner, après Édouard Philippe et Jean Castex, la sobriété heureuse, l’expertise laborieuse qui laissent les mouvements tourbillonnants du baroque au seul président de la République.

À l’Élysée, la politique, la décision ; à Matignon, l’application, l’exécution. Il n’y a pas eu, durant le premier quinquennat du chef de l’État, de réforme institutionnelle, mais, dans les faits, la fonction de premier ministre correspond de moins en moins à ce qu’elle était à la fin du siècle dernier. La résidence de la Lanterne retirée par Nicolas Sarkozy au locataire de Matignon au profit du président de la République annonçait l’effacement de la charge symbolique qui accompagnait jusqu’ici le premier ministre.

Le temps des passe-murailles s’est installé durablement et l’équilibre du pouvoir exécutif s’en trouve profondément transformé.

>> LIRE L’EDITO DE VINCENT TREMOLET DE VILLERS

Elisabeth Borne confirme sa candidature pour les législatives dans le Calvados

Alors qu’elle vient d’être nommée à la fonction de Premier ministre, Elisabeth Borne confirme sa candidature en tant que députée dans le Calvados, devant les députés de la majorité, rapporte LCP. Selon la tradition républicaine, la deuxième tête du gouvernement est issue de la majorité parlementaire.

Plus tôt fans la matinée, Stanislas Guerini avait lui aussi confirmé sa présence dans la course aux législatives. «C'est toute la différence avec ceux qui disent “élisez-moi” à une élection où ils ne sont pas candidats, avait-il déclaré. Élisabeth Borne est une femme d'engagement. Elle est et restera candidate aux élections législatives.»

Mais nombreuses sont les exceptions : Jean Castex n’était pas député, tout comme François Fillon ou Dominique de Villepin. Edouard Philippe avait lui de son côté démissionné le jour de son entrée à Matignon.

>> LIRE AUSSI : Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

«La tâche qui nous attend est immense»: Elisabeth Borne fait face aux députés

Au lendemain de sa nomination en tant que Premier ministre, Elisabeth Borne s’est rendue ce matin à l'Assemblée nationale pour rencontrer les députés. Aussi candidate dans le Calvados, elle leur a présenté ses axes de travail. «La tâche qui nous attend est immense. Vous pouvez compter sur moi pour qu'on continue cette méthode de travail étroit entre la majorité et le gouvernement.»

«Le président de la République a été élu sur un programme clair et ambitieux. Pour le porter il nous faut une majorité la plus large possible», a déclaré la nouvelle arrivée à Matignon, soutenue par les élus de LREM.

«J'ai l'habitude d’évoquer Elisabeth Borne comme la ministre qui sait rendre les réformes impossibles, possibles», a déclaré de son côté Christophe Castaner. Richard Ferrand s’est lui aussi montré très optimiste. «Le président de la République a toujours choisi d'excellents Premiers ministres. Cela nous donne encore plus d'énergie pour gagner les élections et faire en sorte que nous soyons d'attaque dès le 20 juin.»

«Elle n'est pas là juste parce qu'elle est une femme»: Gilles Legendre défend «les grandes compétences» d’Elisabeth Borne

«C'est plus qu'un symbole !», a rétorqué Gilles Legendre sur Sud Radio, suite à la nomination d’une femme au poste de Premier ministre. «Elle n'est pas là parce qu'elle est juste une femme. Elle dispose d'expériences extrêmement variées et de grandes compétences», a pousuivi le chef des députés LREM., saluant ses «grandes compétences sociales et écologiques».

«Elisabeth Borne est une femme de gauche», note Roselyne Bachelot

Suite à l’annonce de sa nouvelle nomination, l’ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot a défendu le choix du président. «Elisabeth Borne est une femme de gauche, avec laquelle on peut construire des choses pour bâtir un projet européen.»

Marion Maréchal quitte la direction de son école à Lyon

Marion Maréchal, ex-députée FN ralliée à Eric Zemmour a renoncé à son poste de directrice générale de l'école de sciences politiques qu'elle a co-fondée à Lyon et où elle va cependant garder des fonctions. «Aujourd'hui, j'ai une activité politique avec Reconquête et je suis très attachée à l'indépendance de l'école, à sa dimension apartisane, au fait que ce soit un projet éducatif exclusivement. Donc pour préserver cette indépendance, cette séparation, j'ai décidé de renoncer à ma fonction de directrice générale», a déclaré la nièce de Marine Le Pen sur son compte Twitter.

Marion Maréchal, qui a rallié en mars le parti d'Eric Zemmour, Reconquête!, dont elle est devenue vice-présidente aux côtés d'autres transfuges tels l'ex-LR Guillaume Peltier et l'ex-RN Nicolas Bay, dirigera désormais le pôle réseau professionnel de l'établissement. La direction générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) sera assurée par son ancien adjoint, Thibaut Monnier, également co-fondateur de l'école qui a ouvert une antenne à Madrid en 2021.

>> LIRE AUSSI : «J'ai envie de retourner en politique» : les confidences de Marion Maréchal au Figaro

Alexis Kohler devrait rester secrétaire général de l’Elysée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, devrait être reconduit dans ses fonctions à l’Elysée, selon Le Monde, citant «une source proche du chef de l’Etat» et confirmant une information de L’Opinion. Ancien directeur de cabinet de Pierre Moscovici au ministère des finances, très influent auprès du chef de l'Etat, occupe ce poste depuis le début du premier mandat d’Emmanuel Macron en 2017.

Aurélien Rousseau nommé directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne

L'ancien directeur général de l'Agence régionale de santé Ile-de-France Aurélien Rousseau a été nommé mardi directeur de cabinet de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, a-t-il annoncé sur Twitter.

«Au moment de commencer ma mission auprès d'Elisabeth Borne, dont la confiance m'honore, j'ai une pensée pour ma grand-mère, Jeanne Boyer, élue à 29 ans en 1945 à Alès au sortir de la résistance et pour Véronique Bédague qui est 'la première' à avoir occupé ce poste, et de quelle façon !», a écrit sur Twitter le haut fonctionnaire âgé de 45 ans.

Elisabeth Borne avait rencontré Aurélien Rousseau à la Mairie de Paris à l’époque de Bertrand Delanoë. Engagé sur les questions sociales, il a déjà connu Matignon comme directeur adjoint du cabinet de Manuel Valls.

Elisabeth Borne est «quelqu'un d'assez direct» qui ne «cède jamais aucun pouce de terrain», selon François Hommeril

Elisabeth Borne est «quelqu'un d'assez franc, assez direct, qui connaît bien ses dossiers, mais qui ne cède jamais aucun pouce de terrain sur les sujets que nous avons eu en débats», a décrit François Hommeril, président de la CFE-CGC, invité sur franceinfo ce mardi, au lendemain de la nomination de l'ancienne ministre du Travail comme première ministre.

François Hommeril retient «peut-être avec un peu d'amertume», la réforme de l'assurance chômage menée alors par Elisabeth Borne, comme ministre du Travail sous le premier mandat d’Emmanuel Macron. «Elle n'avait finalement aucune marge de manœuvre et je m'interroge pour savoir si c'était elle ou si c'était le gouvernement et le président de la République qui ne lui en laissait aucune».

«La grande cause de l’égalité femmes-hommes, ce n’est pas que Matignon, réagit la Fondation des femmes

«Vivre la nomination d’une femme première ministre comme un événement exceptionnel en dit long sur l’archaïsme, la verticalité et le caractère patriarcal de nos institutions, alors que dans beaucoup de nos démocraties modernes, c’est un choix banal depuis longtemps», a réagi l’Assemblée des femmes. «Une femme locataire à Matignon effacera-t-elle l’investiture par le parti présidentiel de Jérôme Peyrat, condamné en septembre 2020 pour violences conjugales, désigné aux dépens d’une députée sortante», poursuit l’association féministe, née en 1992 du combat pour la parité politique.

Une référence à l’investiture LREM de Jérôme Peyrat (ex LR), candidat dans la 4e circonscription de Dordogne pour les législatives, préféré à la députée sortante Jacqueline Dubois.

Éric Zemmour refuse d'appeler Élisabeth Borne «première ministre»

Invité de RTL au lendemain de la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon, Éric Zemmour «salue l'arrivée du nouveau premier ministre», mais le président du parti Reconquête! et candidat malheureux à la présidentielle, refuse de féminiser la fonction, car «c'est moche», selon lui. «À l’oreille, le français pour moi doit d’abord être beau. Donc, oui, c’est le premier ministre. Je salue l’arrivée du nouveau premier ministre», a-t-il affirmé.

«Je ne suis pas dupe. Une nouvelle fois, (Emmanuel Macron) nomme un premier ministre technocrate, comme Jean Castex, pour avoir la main sur tout. C'est un classique d'Emmanuel Macron», a ajouté celui qui brigue désormais un mandat de député dans la quatrième circonscription du Var.

Elisabeth Borne «était la ministre des réformes impossibles, devenues possibles», défend Christophe Castaner

Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, invité ce mardi matin sur France Inter, a réitéré une formule qu’il avait déjà utilisée par le passé pour défendre les qualités d’Elisabeth Borne, nouvellement élue première ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron : «Elle était la ministre des réformes impossibles, devenues possibles». «Je pense en particulier à la SNCF au moment où il fallait la sauver. Mais je pense aussi à la réforme de l'allocation chômage pour accompagner meilleur taux d'emploi que nous connaissons depuis 40 ans», a ajouté le député des Alpes-de-Haute-Provence.

Les premières critiques pleuvent sur Elisabeth Borne, sur son incohérence supposée sur le nucléaire

Emmanuel Macron l’avait promis : la planification écologique, pilier de son nouveau mandat, sera directement placée sous l’égide de sa première ministre, Elisabeth Borne. Face «au défi climatique et écologique sur lequel il faut agir plus vite et plus fort, je suis convaincue que nous pourrons le faire en associant encore davantage les forces vives de notre territoire, parce que c'est bien au plus près des Français qu'on trouvera les bonnes réponses», a lancé la nouvelle locataire de Matignon lundi soir après sa nomination.

Mais à peine nommée, les critiques ont commencé à pleuvoir sur la nouvelle première ministre. Trop à gauche pour les uns, trop à droite pour les autres, c’est également son incohérence supposée sur la question écologique et notamment, le chantier du nucléaire qui est pointée du doigt ce mardi. Sur Twitter, émerge une vidéo datée de juin 2020, de celle qui est alors ministre de la Transition écologique et solidaire. On y voit Elisabeth Borne justifier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pour «réduire notre dépendance au nucléaire».

Dans une autre vidéo partagée notamment par le candidat PCF malheureux à la présidentielle Fabien Roussel, Elisabeth Borne déclarait au Sénat, en juillet 2020 que cette fermeture incarnait «l’écologie de la responsabilité». Et Fabien Roussel de qualifier la première ministre de «ministre fossoyeuse de la centrale nucléaire de Fessenheim»:

Près de deux ans avant le virage d’Emmanuel Macron à Belfort, en février 2022, où il annonçait finalement la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes, et la construction d’au moins six EPR 2.

La militante féministe et soutien de LFI Caroline de Haas raille la nomination d’Elisabeth Borne

«Avec la réforme d'Elisabeth Borne, plus d'un tiers des personnes au chômage (840 000) ont vu leur allocation baisser de 24%. (Source : Unedic). Je crois qu'on dit : *de droite» : a raillé la militante féministe et soutien de Jean-Luc Mélenchon (LFI) Caroline de Haas, ce mardi matin sur Twitter, tandis que son profil de gauche est mis en avant par la classe médiatique et politique, depuis sa nomination la veille à Matignon.

Elisabeth Borne première ministre : la consécration d’une «techno» de gauche

Comme une forme d'évidence après un long suspens. Élisabeth Borne, la bonne élève discrète de la macronie, est nommée ce lundi première ministre. À 61 ans, celle qui a été trois fois ministre (Transports, Transition écologique, Travail) lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron s'impose à Matignon grâce à son bilan.

>> LIRE AUSSI - Elisabeth Borne première ministre : la consécration d’une «techno» de gauche

Femme de gauche, cette ingénieure diplômée des « Ponts et Chaussées » (promotion 1986 comme la socialiste Valérie Rabault) a réussi ces cinq dernières années à faire adopter des réformes clivantes chères à la droite. De la réforme de la SNCF, en 2018, à la réforme de l'Assurance chômage plus récemment. Un savoir-faire qui lui ouvre aujourd'hui les portes de «l'enfer de Matignon». Lire la suite de notre analyse :

À VOIR AUSSI - «Une techno de gauche au parcours particulier»: François-Xavier Bourmaud dresse le portrait d’Élisabeth Borne

La presse mitigée sur la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon

«La femme des défis» titre en Une le quotidien économique Les Echos, Daniel Fortin notant dans son éditorial la continuité dont a fait preuve le président en optant pour cette technocrate issue de l'aile gauche de la Macronie.

«Son profil techno, qui la rapproche de son prédécesseur Jean Castex, laisse penser que l'articulation du pouvoir entre les deux têtes de l'exécutif restera très semblable à ce qui a été à l’œuvre depuis deux ans, à savoir une très forte concentration du pouvoir réel à l'Elysée», analyse le journal.

À VOIR AUSSI - Quand sera dévoilée la composition du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne?

Une lecture partagée par la majorité des journaux au lendemain d'une nomination qui aura demandé trois semaines. La Croix la qualifie de «choix de l'efficacité» à sa Une, accompagnée d'une photo de la ministre souriante, dossiers sous le bras. «Sa nomination à Matignon apparaît parfaitement logique», estime encore Jérôme Chapuis dans son éditorial. Pour le quotidien, il s'agit là «d'une confirmation: Emmanuel Macron n'a pas l'intention de changer sa manière d'exercer le pouvoir dans le quinquennat qui s'ouvre».

Le Figaro a le regard tourné vers l'avenir, énumérant les «chantiers» qui attendent Elisabeth Borne si sa nomination est rendue effective. «Elle devra mener des réformes difficiles, dont celle des retraites, sans provoquer la colère du corps social», écrit notre journal.

Ce corps social, l'Humanité s'en fait pour sa part l'écho. «La casse sociale à Matignon», assène sa Une. pour le quotidien communiste, la pilule des réformes de l'assurance-chômage, et surtout des retraites n'est pas passée. «Le véritable chef du gouvernement se trouve à l'Élysée. La première ministre n'est là que pour exécuter sa volonté. La seule surprise ne peut désormais venir que des législatives, avec la perspective d'une victoire de la Nupes», la Nouvelle union populaire écologique et sociale de Jean-Luc Mélenchon, assure le quotidien.

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

Avec ce choix, le chef de l’État met fin à trois semaines de suspense, en même temps qu’à plus de trente ans de nominations masculines à l’hôtel de Matignon. Mais en finissant par promouvoir cette polytechnicienne de 61 ans, fidèle de la première heure issue du Parti socialiste (PS), Emmanuel Macron donne aussi - chose rare - le sentiment de céder sous la pression. Celle que, de l’aveu de plusieurs de ses proches, il a subie tout le week-end durant.

Tout le week-end, les notifications ont clignoté sur son téléphone. La raison: la possible nomination de la présidente ex-Les Républicains (LR) du Grand Reims, Catherine Vautrin, que les principales figures de la majorité ne souhaitaient pas voir devenir première ministre. Lire la suite de notre récit :

>> LIRE AUSSI - Borne à Matignon : comment Macron a cédé aux pressions de son camp

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon et à la constitution de la future équipe gouvernementale. Vous pourrez y suivre les réactions de la classe politique, les coulisses du remaniement et les décryptages de la rédaction du Figaro sur cette nouvelle page politique.

La presse internationale réagit à la nomination d’Élisabeth Borne

Quelques heures après la nomination d’Élisabeth Borne comme première ministre, la presse étrangère a réagi, relevant unanimement la nomination rare mais attendue d’une femme à ce poste.

«Élisabeth Borne : technocrate de longue date et 'femme de gauche'», titre notamment le media britannique The Guardian.

En Italie, La Stampa précise que l’ancienne ministre du Travail est la «première femme à diriger un gouvernement français après 30 ans».

Outre-Atlantique, le New York Times relève que «Macron nomme une femme première ministre» en «s’adressant aux électeurs de gauche».

«Élisabeth Borne à Matignon, technique et politique»

Il y a quelque chose de scandinave dans le moment que nous vivons. Une femme à la tête du gouvernement, le compromis permanent entre la droite et la gauche, le charme discret de la compétence, une paisible indifférence de l’opinion. Élisabeth Borne n’est pas une héroïne de Borgen, la célèbre série danoise, mais celle qui va incarner, après Édouard Philippe et Jean Castex, la sobriété heureuse, l’expertise laborieuse qui laissent les mouvements tourbillonnants du baroque au seul président de la République.

À l’Élysée, la politique, la décision ; à Matignon, l’application, l’exécution. Il n’y a pas eu, durant le premier quinquennat du chef de l’État, de réforme institutionnelle, mais, dans les faits, la fonction de premier ministre correspond de moins en moins à ce qu’elle était à la fin du siècle dernier. La résidence de la Lanterne retirée par Nicolas Sarkozy au locataire de Matignon au profit du président de la République annonçait l’effacement de la charge symbolique qui accompagnait jusqu’ici le premier ministre.

Le temps des passe-murailles s’est installé durablement et l’équilibre du pouvoir exécutif s’en trouve profondément transformé.

>> LIRE L’EDITO DE VINCENT TREMOLET DE VILLERS

Elisabeth Borne confirme sa candidature pour les législatives dans le Calvados

Alors qu’elle vient d’être nommée à la fonction de Premier ministre, Elisabeth Borne confirme sa candidature en tant que députée dans le Calvados, devant les députés de la majorité, rapporte LCP. Selon la tradition républicaine, la deuxième tête du gouvernement est issue de la majorité parlementaire.

Plus tôt fans la matinée, Stanislas Guerini avait lui aussi confirmé sa présence dans la course aux législatives. «C'est toute la différence avec ceux qui disent “élisez-moi” à une élection où ils ne sont pas candidats, avait-il déclaré. Élisabeth Borne est une femme d'engagement. Elle est et restera candidate aux élections législatives.»

Mais nombreuses sont les exceptions : Jean Castex n’était pas député, tout comme François Fillon ou Dominique de Villepin. Edouard Philippe avait lui de son côté démissionné le jour de son entrée à Matignon.

>> LIRE AUSSI : Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

«La tâche qui nous attend est immense»: Elisabeth Borne fait face aux députés

Au lendemain de sa nomination en tant que Premier ministre, Elisabeth Borne s’est rendue ce matin à l'Assemblée nationale pour rencontrer les députés. Aussi candidate dans le Calvados, elle leur a présenté ses axes de travail. «La tâche qui nous attend est immense. Vous pouvez compter sur moi pour qu'on continue cette méthode de travail étroit entre la majorité et le gouvernement.»

«Le président de la République a été élu sur un programme clair et ambitieux. Pour le porter il nous faut une majorité la plus large possible», a déclaré la nouvelle arrivée à Matignon, soutenue par les élus de LREM.

«J'ai l'habitude d’évoquer Elisabeth Borne comme la ministre qui sait rendre les réformes impossibles, possibles», a déclaré de son côté Christophe Castaner. Richard Ferrand s’est lui aussi montré très optimiste. «Le président de la République a toujours choisi d'excellents Premiers ministres. Cela nous donne encore plus d'énergie pour gagner les élections et faire en sorte que nous soyons d'attaque dès le 20 juin.»

«Elle n'est pas là juste parce qu'elle est une femme»: Gilles Legendre défend «les grandes compétences» d’Elisabeth Borne

«C'est plus qu'un symbole !», a rétorqué Gilles Legendre sur Sud Radio, suite à la nomination d’une femme au poste de Premier ministre. «Elle n'est pas là parce qu'elle est juste une femme. Elle dispose d'expériences extrêmement variées et de grandes compétences», a pousuivi le chef des députés LREM., saluant ses «grandes compétences sociales et écologiques».

«Elisabeth Borne est une femme de gauche», note Roselyne Bachelot

Suite à l’annonce de sa nouvelle nomination, l’ancienne ministre de la Culture, Roselyne Bachelot a défendu le choix du président. «Elisabeth Borne est une femme de gauche, avec laquelle on peut construire des choses pour bâtir un projet européen.»

Marion Maréchal quitte la direction de son école à Lyon

Marion Maréchal, ex-députée FN ralliée à Eric Zemmour a renoncé à son poste de directrice générale de l'école de sciences politiques qu'elle a co-fondée à Lyon et où elle va cependant garder des fonctions. «Aujourd'hui, j'ai une activité politique avec Reconquête et je suis très attachée à l'indépendance de l'école, à sa dimension apartisane, au fait que ce soit un projet éducatif exclusivement. Donc pour préserver cette indépendance, cette séparation, j'ai décidé de renoncer à ma fonction de directrice générale», a déclaré la nièce de Marine Le Pen sur son compte Twitter.

Marion Maréchal, qui a rallié en mars le parti d'Eric Zemmour, Reconquête!, dont elle est devenue vice-présidente aux côtés d'autres transfuges tels l'ex-LR Guillaume Peltier et l'ex-RN Nicolas Bay, dirigera désormais le pôle réseau professionnel de l'établissement. La direction générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) sera assurée par son ancien adjoint, Thibaut Monnier, également co-fondateur de l'école qui a ouvert une antenne à Madrid en 2021.

>> LIRE AUSSI : «J'ai envie de retourner en politique» : les confidences de Marion Maréchal au Figaro

Alexis Kohler devrait rester secrétaire général de l’Elysée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, devrait être reconduit dans ses fonctions à l’Elysée, selon Le Monde, citant «une source proche du chef de l’Etat» et confirmant une information de L’Opinion. Ancien directeur de cabinet de Pierre Moscovici au ministère des finances, très influent auprès du chef de l'Etat, occupe ce poste depuis le début du premier mandat d’Emmanuel Macron en 2017.

Aurélien Rousseau nommé directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne

L'ancien directeur général de l'Agence régionale de santé Ile-de-France Aurélien Rousseau a été nommé mardi directeur de cabinet de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, a-t-il annoncé sur Twitter.

«Au moment de commencer ma mission auprès d'Elisabeth Borne, dont la confiance m'honore, j'ai une pensée pour ma grand-mère, Jeanne Boyer, élue à 29 ans en 1945 à Alès au sortir de la résistance et pour Véronique Bédague qui est 'la première' à avoir occupé ce poste, et de quelle façon !», a écrit sur Twitter le haut fonctionnaire âgé de 45 ans.

Elisabeth Borne avait rencontré Aurélien Rousseau à la Mairie de Paris à l’époque de Bertrand Delanoë. Engagé sur les questions sociales, il a déjà connu Matignon comme directeur adjoint du cabinet de Manuel Valls.

Elisabeth Borne est «quelqu'un d'assez direct» qui ne «cède jamais aucun pouce de terrain», selon François Hommeril

Elisabeth Borne est «quelqu'un d'assez franc, assez direct, qui connaît bien ses dossiers, mais qui ne cède jamais aucun pouce de terrain sur les sujets que nous avons eu en débats», a décrit François Hommeril, président de la CFE-CGC, invité sur franceinfo ce mardi, au lendemain de la nomination de l'ancienne ministre du Travail comme première ministre.

François Hommeril retient «peut-être avec un peu d'amertume», la réforme de l'assurance chômage menée alors par Elisabeth Borne, comme ministre du Travail sous le premier mandat d’Emmanuel Macron. «Elle n'avait finalement aucune marge de manœuvre et je m'interroge pour savoir si c'était elle ou si c'était le gouvernement et le président de la République qui ne lui en laissait aucune».

«La grande cause de l’égalité femmes-hommes, ce n’est pas que Matignon, réagit la Fondation des femmes

«Vivre la nomination d’une femme première ministre comme un événement exceptionnel en dit long sur l’archaïsme, la verticalité et le caractère patriarcal de nos institutions, alors que dans beaucoup de nos démocraties modernes, c’est un choix banal depuis longtemps», a réagi l’Assemblée des femmes. «Une femme locataire à Matignon effacera-t-elle l’investiture par le parti présidentiel de Jérôme Peyrat, condamné en septembre 2020 pour violences conjugales, désigné aux dépens d’une députée sortante», poursuit l’association féministe, née en 1992 du combat pour la parité politique.

Une référence à l’investiture LREM de Jérôme Peyrat (ex LR), candidat dans la 4e circonscription de Dordogne pour les législatives, préféré à la députée sortante Jacqueline Dubois.

Éric Zemmour refuse d'appeler Élisabeth Borne «première ministre»

Invité de RTL au lendemain de la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon, Éric Zemmour «salue l'arrivée du nouveau premier ministre», mais le président du parti Reconquête! et candidat malheureux à la présidentielle, refuse de féminiser la fonction, car «c'est moche», selon lui. «À l’oreille, le français pour moi doit d’abord être beau. Donc, oui, c’est le premier ministre. Je salue l’arrivée du nouveau premier ministre», a-t-il affirmé.

«Je ne suis pas dupe. Une nouvelle fois, (Emmanuel Macron) nomme un premier ministre technocrate, comme Jean Castex, pour avoir la main sur tout. C'est un classique d'Emmanuel Macron», a ajouté celui qui brigue désormais un mandat de député dans la quatrième circonscription du Var.

Elisabeth Borne «était la ministre des réformes impossibles, devenues possibles», défend Christophe Castaner

Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, invité ce mardi matin sur France Inter, a réitéré une formule qu’il avait déjà utilisée par le passé pour défendre les qualités d’Elisabeth Borne, nouvellement élue première ministre du gouvernement d’Emmanuel Macron : «Elle était la ministre des réformes impossibles, devenues possibles». «Je pense en particulier à la SNCF au moment où il fallait la sauver. Mais je pense aussi à la réforme de l'allocation chômage pour accompagner meilleur taux d'emploi que nous connaissons depuis 40 ans», a ajouté le député des Alpes-de-Haute-Provence.

Les premières critiques pleuvent sur Elisabeth Borne, sur son incohérence supposée sur le nucléaire

Emmanuel Macron l’avait promis : la planification écologique, pilier de son nouveau mandat, sera directement placée sous l’égide de sa première ministre, Elisabeth Borne. Face «au défi climatique et écologique sur lequel il faut agir plus vite et plus fort, je suis convaincue que nous pourrons le faire en associant encore davantage les forces vives de notre territoire, parce que c'est bien au plus près des Français qu'on trouvera les bonnes réponses», a lancé la nouvelle locataire de Matignon lundi soir après sa nomination.

Mais à peine nommée, les critiques ont commencé à pleuvoir sur la nouvelle première ministre. Trop à gauche pour les uns, trop à droite pour les autres, c’est également son incohérence supposée sur la question écologique et notamment, le chantier du nucléaire qui est pointée du doigt ce mardi. Sur Twitter, émerge une vidéo datée de juin 2020, de celle qui est alors ministre de la Transition écologique et solidaire. On y voit Elisabeth Borne justifier la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim pour «réduire notre dépendance au nucléaire».

Dans une autre vidéo partagée notamment par le candidat PCF malheureux à la présidentielle Fabien Roussel, Elisabeth Borne déclarait au Sénat, en juillet 2020 que cette fermeture incarnait «l’écologie de la responsabilité». Et Fabien Roussel de qualifier la première ministre de «ministre fossoyeuse de la centrale nucléaire de Fessenheim»:

Près de deux ans avant le virage d’Emmanuel Macron à Belfort, en février 2022, où il annonçait finalement la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires existantes, et la construction d’au moins six EPR 2.

La militante féministe et soutien de LFI Caroline de Haas raille la nomination d’Elisabeth Borne

«Avec la réforme d'Elisabeth Borne, plus d'un tiers des personnes au chômage (840 000) ont vu leur allocation baisser de 24%. (Source : Unedic). Je crois qu'on dit : *de droite» : a raillé la militante féministe et soutien de Jean-Luc Mélenchon (LFI) Caroline de Haas, ce mardi matin sur Twitter, tandis que son profil de gauche est mis en avant par la classe médiatique et politique, depuis sa nomination la veille à Matignon.

Elisabeth Borne première ministre : la consécration d’une «techno» de gauche

Comme une forme d'évidence après un long suspens. Élisabeth Borne, la bonne élève discrète de la macronie, est nommée ce lundi première ministre. À 61 ans, celle qui a été trois fois ministre (Transports, Transition écologique, Travail) lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron s'impose à Matignon grâce à son bilan.

>> LIRE AUSSI - Elisabeth Borne première ministre : la consécration d’une «techno» de gauche

Femme de gauche, cette ingénieure diplômée des « Ponts et Chaussées » (promotion 1986 comme la socialiste Valérie Rabault) a réussi ces cinq dernières années à faire adopter des réformes clivantes chères à la droite. De la réforme de la SNCF, en 2018, à la réforme de l'Assurance chômage plus récemment. Un savoir-faire qui lui ouvre aujourd'hui les portes de «l'enfer de Matignon». Lire la suite de notre analyse :

À VOIR AUSSI - «Une techno de gauche au parcours particulier»: François-Xavier Bourmaud dresse le portrait d’Élisabeth Borne

La presse mitigée sur la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon

«La femme des défis» titre en Une le quotidien économique Les Echos, Daniel Fortin notant dans son éditorial la continuité dont a fait preuve le président en optant pour cette technocrate issue de l'aile gauche de la Macronie.

«Son profil techno, qui la rapproche de son prédécesseur Jean Castex, laisse penser que l'articulation du pouvoir entre les deux têtes de l'exécutif restera très semblable à ce qui a été à l’œuvre depuis deux ans, à savoir une très forte concentration du pouvoir réel à l'Elysée», analyse le journal.

À VOIR AUSSI - Quand sera dévoilée la composition du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne?

Une lecture partagée par la majorité des journaux au lendemain d'une nomination qui aura demandé trois semaines. La Croix la qualifie de «choix de l'efficacité» à sa Une, accompagnée d'une photo de la ministre souriante, dossiers sous le bras. «Sa nomination à Matignon apparaît parfaitement logique», estime encore Jérôme Chapuis dans son éditorial. Pour le quotidien, il s'agit là «d'une confirmation: Emmanuel Macron n'a pas l'intention de changer sa manière d'exercer le pouvoir dans le quinquennat qui s'ouvre».

Le Figaro a le regard tourné vers l'avenir, énumérant les «chantiers» qui attendent Elisabeth Borne si sa nomination est rendue effective. «Elle devra mener des réformes difficiles, dont celle des retraites, sans provoquer la colère du corps social», écrit notre journal.

Ce corps social, l'Humanité s'en fait pour sa part l'écho. «La casse sociale à Matignon», assène sa Une. pour le quotidien communiste, la pilule des réformes de l'assurance-chômage, et surtout des retraites n'est pas passée. «Le véritable chef du gouvernement se trouve à l'Élysée. La première ministre n'est là que pour exécuter sa volonté. La seule surprise ne peut désormais venir que des législatives, avec la perspective d'une victoire de la Nupes», la Nouvelle union populaire écologique et sociale de Jean-Luc Mélenchon, assure le quotidien.

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

Avec ce choix, le chef de l’État met fin à trois semaines de suspense, en même temps qu’à plus de trente ans de nominations masculines à l’hôtel de Matignon. Mais en finissant par promouvoir cette polytechnicienne de 61 ans, fidèle de la première heure issue du Parti socialiste (PS), Emmanuel Macron donne aussi - chose rare - le sentiment de céder sous la pression. Celle que, de l’aveu de plusieurs de ses proches, il a subie tout le week-end durant.

Tout le week-end, les notifications ont clignoté sur son téléphone. La raison: la possible nomination de la présidente ex-Les Républicains (LR) du Grand Reims, Catherine Vautrin, que les principales figures de la majorité ne souhaitaient pas voir devenir première ministre. Lire la suite de notre récit :

>> LIRE AUSSI - Borne à Matignon : comment Macron a cédé aux pressions de son camp

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce nouveau direct consacré à la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon et à la constitution de la future équipe gouvernementale. Vous pourrez y suivre les réactions de la classe politique, les coulisses du remaniement et les décryptages de la rédaction du Figaro sur cette nouvelle page politique.

Législatives 2022 : Carole Delga veut fédérer les candidats dissidents du Parti socialiste

INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

Législatives 2022: l’arrivée des Insoumis à des postes clés de l’Assemblée inquiète déjà les députés LREM

Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.

Législatives 2022 : Taha Bouhafs visé par une enquête interne des Insoumis pour des faits de violences sexuelles

Le militant avait renoncé à se présenter dans le Rhône, en arguant des pressions à son encontre. La direction de LFI l'avait cependant prévenu qu'elle pourrait lui retirer son investiture.

El País (ESP)

SANS TITRE

Hoy os damos un truco casi, casi infalible: si un alimento está diseñado para bebés, probablemente es mejor que no lo metas en la cesta de la compra. En el momento en que los adultos nos demos cuenta de que la alimentación complementaria no implica dar alimentos especiales a los bebés, sino mantener la leche -materna o de fórmula- como alimento principal e ir incorporando alimentos convencionales que ayuden a cubrir sus necesidades a medida que estas aumentan, todo el castillo de naipes de los “alimentos perpetrados para bebés” caerá por su propio peso.

¿Sabes lo que le interesa a la industria? Fidelizar a los consumidores para que sean devotos clientes toda la vida. Las preferencias alimentarias que adquirimos en los primeros años de vida suelen mantenerse a lo largo de los años así que, si desde pequeños nos acostumbramos a sabores dulces, texturas crujientes y aromas intensos, estarán en nuestra dieta a lo largo de los años y eso significa que el que los pone en el mercado va a hacer caja durante mucho, mucho tiempo.

Mi primer no-yogur

La característica común de todos ellos es que son como los alimentos normales... en una versión nutricionalmente peor. Si el alimento original es insano, estos lo son un poco más; si era sano, se convierte en insano. Es el caso de los yogures “nutricionalmente adaptados para bebés”, recomendados a partir de seis y ocho meses: para empezar, la mayor parte de esos productos que jurarías que son yogur, no lo son.

A pesar de que su presentación es igual y de que se llaman "yogurines", "yogolinos" o cualquier otro nombre que te remite al yogur, legalmente son leches fermentadas porque las bacterias que se han usado para fermentar no son las que exige la norma de calidad del yogur (lo explico con detalle aquí). Si te la intentan colar hasta con el nombre, ya vamos mal.

Entrando en el jardín de su calidad nutricional, la cosa no mejora. Mientras en un yogur natural normal vamos a encontrar leche, fermentos lácticos y quizá proteínas de la leche, en los adaptados para bebés incluyen distintos tipos de almidón (de maíz, de arroz, de tapioca, almidón modificado, harinas varias). No es azúcar, pero en nuestro cuerpo se comportan como tal, digiriéndose ya desde que los metemos en la boca para transformarse en azúcar simple que se absorbe a toda velocidad.

Puedes tener la duda de si, a pesar de todo, puede ser de ayuda para que empiece a adaptarse a la leche (duda que se encargan de implantar en tu cabeza, poniendo en la etiqueta lo genial que es para que se vaya habituando a la leche de vaca). No, es totalmente innecesario: el Comité de Lactancia Materna y Comité de Nutrición de la Asociación Española de Pediatría recoge que “la leche materna sigue siendo el lácteo de primera elección y se recomienda por encima de cualquier otra leche, siempre que madre e hijo lo deseen, hasta los dos años o más. En el caso de lactantes no amamantados, la fórmula indicada por encima de los 6 meses de edad es la fórmula de continuación”.

El documento de recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Catalunya especifica que estos no-yogures son totalmente innecesarios, ya que los niños menores de un año no necesitan comer yogures. Se especifica que “a partir de los ocho o nueve meses pueden empezar a comer pequeñas cantidades -unas cuantas cucharadas- de yogur natural (sin azúcar)”. Algo en lo que está de acuerdo la Asociación Española de Pediatría que indica que “se puede ofrecer yogur natural o queso desde los nueve meses”. Innecesario, nutricionalmente poco recomendable y, para rematar, un 150 % más caro que los yogures naturales.

Galletas y snacks, tan recomendables como para los mayores

Otro producto popular son las primeras galletas y los peque snacks. A ver, si ya hemos dicho que no hay galleta saludable y que con los snacks que supuestamente lo son te la están colando, esperar que sus versiones para bebés sean sanas no es más que un acto de fe desesperado. Son un puro oxímoron.

Da igual que las galletas sean sin gluten y sin aceite de palma, que lleven tropocientas vitaminas o que su azúcar sea de caña integral. Son básicamente harina, grasas de diverso pelaje y azúcar por un tubo. Sé que es poco menos que una herejía decir a cualquiera pre-generación Z que las galletas, el alimento básico de nuestra infancia que teníamos que comer aunque las aborreciéramos son superfluas y que, cuantas menos, mejor, pero tenemos que superarlo de una vez.

Una publicación compartida de Babybio España (@babybio_oficial)

En cuanto a los snacks de cereales, legumbres, frutas o cualquier ingrediente que te parezca adecuado: son snacks. El ingrediente destacado se usa como reclamo para que creas que es “más o menos” como dar a tu bebé un plato de esos guisantes o el plátano a trozos: no lo es.

Por cierto, que la creatividad de la fracción malvada de la industria alimentaria no tiene límites y puedes haberte encontrado incluso con algunos aperitivos que ponen frases como “estimula al bebé a comer solito”. Tenlo claro: es un mensaje perverso, porque se aprovecha implícitamente del impulso del baby led weaning (BLW) -que es una buena pauta basada precisamente en que el bebé se alimenta por sí mismo con comida saludable, mastica, toca las diferentes texturas de alimentos frescos o cocinados- para colar un alimento que precisamente el BLW buscar evitar.

El gran engendro: las bolsitas listas para tomar

Fáciles de transportar, sin necesidad de conservar en frío, solo tienes que quitar el tapón e insertarlo en la boca del pequeñajo en un acoplamiento que ni el del Apollo-Soyuz. Y hala, con sus manitas ya se encarga de apretarlo hasta exprimir la última gota de lo que quiera que contenga la bolsa: un diseño perfecto, lo reconozco. Nada que objetar formalmente a este prodigio; el problema -como la belleza- está en el interior. Porque estos Maseratis del packaging contienen el equivalente alimentario al motor del dos caballos de mi abuela: azúcares libres, harinas y almidones varios, aceites reguleros o nata. Y, para rematar, más azúcar, no se quede el pequeñajo con ganas de dulce.

¿Los que son 100 % fruta también son tan infames? Sí, querido lector harto ya de que te tomen el pelo. Los que son 100 % fruta, también: como ya te hemos contado, a diferencia de lo que ocurre con la fruta entera -con azúcares intrínsecos que no suponen ningún problema para la salud y sobre los que no se establecen límites- la fruta triturada, en puré o el zumo de fruta contienen azúcares libres. Azúcares que sí debemos limitar en la alimentación en general y que, en el caso de los niños, deben introducirse en la alimentación “cuanto más tarde mejor y siempre a partir de los 12 meses”, como recogen las recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Catalunya.

De la bolsita no salen el plátano y las manzanas enteros, así que cuando le das la vuelta y ves en la tabla nutricional que tiene 15 gramos de azúcar, es tan malo como parece: son 15 g de azúcar libre, el 60 % del máximo diario recomendado por la OMS, listo para tomar de una sentada y sin enterarse. Con el agravante de que respiras aliviado, convencido de que acaba de tomar sin rechistar su buena ración de fruta y piensas que estás haciendo lo mejor por su salud: un caballo de Troya nutricional.

Una publicación compartida de Nestlé Baby & me España (@nestlebebe.es)

¡Pero si pone “sin azúcares añadidos”! Claro, porque esta declaración puede hacerse siempre que no incorporen monosacáridos ni disacáridos (es decir, azúcares simples) ni tampoco ingredientes usados por sus propiedades edulcorantes. Se cumple la legislación porque no le añaden azúcares -¿para qué?- y, aunque la fruta tiene propiedades edulcorantes, en un puré de fruta se puede razonar que no es que esta se use para endulzar, es que es el único ingrediente. Así que lucen su flamante “sin azúcares añadidos” con su diminuto “contiene azúcares naturalmente presentes” y p´alante.

¿Serán mejor los de yogur con fruta? Pues se parecen al yogur con trozos de fruta que preparas en casa como un huevo a una castaña. Para empezar, suelen tener más puré y zumo de frutas que yogur (solo tienes que sumar los porcentajes de cada ingrediente para comprobarlo): punto negativo por lo que ya hemos visto de las frutas machacadas. Para la OMS esto es un reclamo engañoso y deberían indicar que son “fruta y yogur”. El milagro de que llevando yogur pueden mantenerse fuera del frigo tampoco es gratis, porque el poco yogur que tiene no es como el que tienes en tu frigo sino pasteurizado: le han dado un tratamiento térmico después de la fermentación y todas esas bacterias que tanto nos llaman la atención están caput. No queda ni una.

Una publicación compartida de La Milana Productos Ecologicos (@ecomilana)

Las versiones con yogur griego, cookies o galleta solo pueden empeorar el panorama, ya que te garantizan una buena dosis de nata, harina, almidón y aceites refinados. Pero lo han hecho tan, tan bien, que están en cada recreo, parque infantil y guardería. Al punto de que la OMS les dedica un apartado especial en este documento de malas prácticas, en el que identifica varios problemas asociados al consumo de alimentos con este formato de bolsita:

  • Exposición a alimentos muy suaves y lisos, cuando los niños desarrollan la habilidad para masticar.
  • Alimentos con baja densidad nutricional (aportan pocos nutrientes por cada kilocaloría).
  • Esposición a altas cantidades de azúcares libres que pueden absorberse rápidamente.
  • Problemas al chupar directamente de las bolsas. Y son unos cuantos:

-No ayuda a aprender a masticar ni a usar esta capacidad.

-Los niños no distinguen qué es lo que están comiendo y no pueden ver ni oler los alimentos fácilmente.

-Los niños que comen este tipo de alimentos durante periodos de tiempo largo pueden volverse más quisquillosos con las comidas.

-Desarrollan habilidades motoras finas cuando cogen la comida o juegan con ella (algo que no es posible con estos formatos).

-Las frutas y verduras machacadas y en bolsas son altas en azúcares libres y chupar estos alimentos puede contribuir a la caries dental.

-Si la comida se toma desde la bolsa no hay forma de controlar el tamaño de las raciones y puede haber un desperdicio alimentario considerable.

Así que, si lo que te ha convencido es la comodidad de la infausta bolsa te voy a contar un secretillo, entre nosotros, ¿sabes qué se transporta fenomenal, no necesita frío, es dulce y, encima, es más que recomendable? Un plátano, una manzana o una zanahoria. Ya sabes por dónde voy.

Zumos infantiles, azúcar con buena fama

En El Comidista ya te hemos contado que los zumos no son recomendables para adultos por su alto contenido en azúcares libres, y tenemos que decir que los infantiles no son peores que sus homólogos “normales”: son lo mismo, salvo que los de bebés cuestan casi cuatro euros el litro, mientras que el corriente y moliente lo encuentras por uno y medio. “Pero el de bebés no tiene azúcares añadidos”. A vuelta con el reclamo; en contra de lo que pensamos, ningún zumo lleva azúcares añadidos simplemente porque la legislación no lo permite. Sí que los pueden llevar los néctares, que a veces son difíciles de distinguir (para asegurarte, dale la vuelta al envase y busca la denominación de venta).

Para dejar claro que no son un alimento adecuado para bebés, te remito a las recomendaciones de la Academia Americana de Pediatría, que indica que los zumos no deben darse a niños menores de 12 meses y que deben limitarse a aproximadamente 120 ml (medio vaso) para niños de uno a tres años, de 120 a 180 ml para niños de cuatro a seis años y 240 ml (un vaso) para la chavalada de siete a 18 años. Para rematar, también están en contra de que se puedan llevar en botellitas monodosis, como la OMS con las bolsitas de fruta.

Si no le doy “comida para bebés”, ¿qué le doy? Comida. Eso sí, respetando el calendario de incorporación de alimentos que te haya dado el pediatra, adaptando los tamaños y las texturas para que no haya problemas de atragantamiento y evitando los alimentos que suponen un riesgo microbiológico para los niños pequeños como la miel o las infusiones. Ya está.

Beatriz Robles es tecnóloga de alimentos, dietista-nutricionista y obsesionada por batallar contra la desinformación. Docente en el Grado de Nutrición Humana y Dietética de la Universidad Isabel I y divulgadora científica, ha publicado el libro Come seguro comiendo de todo, para ayudarte a no meter la pata en la cocina y comer sin riesgos.

L'Humanité

Quand l’intime se met à nu devant les souvenirs

Nos recommandations culturelles

Théâtre Avec les Possédés d’Illfurth, coécrits avec Yann Verburgh, et dont il signe la mise en scène, Lionel Lingelser invite à partager une aventure poétique et passionnelle.

Gérald Rossi

Hélios n’entre pas en scène, il déboule d’on ne sait où, coiffé d’une couronne de carton, vêtu d’une cape qui virevolte, tambourin en main dont la membrane résiste vaillamment à ses frappes déchaînées. Hélios n’a pas d’âge précis. Il est jeune. Il a 10 ans. Parfois un peu moins. Et pas plus de 25. C’est le rôle qui veut ça. Lequel est évidemment taillé sur mesure, à coups de serpe, de canif, de poignard, qui sait. Un rôle qui contient une part de vérité, d’intime, de souffrances, de peurs mises en partage, et de légendes. Hélios, le fou, le délirant, grand enfant puis jeune adulte, c’est, résumé en un seul artiste, Lionel Lingelser.

Le comédien, cofondateur avec Louis Arene du Munstrum Théâtre, basé en Alsace, a écrit avec Yann Verburgh les Possédés d’Illfurth, qu’il met en scène. C’est une histoire inventée et vraie en même temps. Ce qui en fait la force de sa démesure envoûtante. Ce spectacle, vu au Montfort lors d’une escale parisienne, trouve une part de ses racines enchevêtrées à l’automne 1865, quand Joseph, 7 ans, et Thiébaut, 9 ans, les deux garçons de la famille Burner, sont atteints d’un mal que la faculté ne parvient pas à identifier et encore moins à soigner. Des religieux s’en mêlent, et pour eux le diagnostic est limpide : ils sont possédés. Puis les voilà « délivrés » à la suite de séances d’exorcisme à peine croyables. Ce qui est certain, c’est que ces deux gars meurent jeunes, Joseph à 27 ans et Thiébaut à 16 ans seulement. Plus d’un siècle après cette légende, qui a suscité bien des commentaires et passions locales, se démêle l’autre part de ses racines.

« Par quoi nous laissons-nous posséder ? 

Dans le village d’Illfurth, près de Mulhouse, est installée la ferme du grand-père d’Hélios, auparavant propriété de la famille Burner. Quand il a 10 ans, Hélios connaît cette histoire, et il va en découvrir une autre. Dans son équipe de basket, il joue avec un mec un peu plus grand que lui, le meneur en somme, qui, la nuit, se glisse dans son lit. Et pendant plusieurs années, Hélios est la victime sexuelle de Bastien. Devenu comédien, âgé de 25 ans, Hélios le croise pour la dernière fois, à Illfurth, une nuit.

Résumer les Possédés n’est pas inutile pour dire combien ces deux époques ont un écho actuel. « De quel mal étrange étaient atteints ces deux petits garçons ? Quel est ce “diable” qui a pénétré leur âme ? Si ces questions ont pu me hanter plus petit, aujourd’hui d’autres interrogations surgissent (…). Par quoi nous laissons-nous posséder ? » relève Lionel Lingelser. Sur la scène, il pousse loin le jeu, multipliant les reflets des protagonistes, sans accessoires ou presque, par sa seule présence, il donne chair aux disparus, aux présents, aux fantasmes, aux désirs comme aux rêves. Il n’est pas seulement coauteur et interprète. Il est dans un ailleurs « éminemment poétique », dit Yann Verburgh, qui évoque aussi un « théâtre sensoriel, ludique, visuel, spectaculaire, corporel ». Bref, un réjouissant spectacle passionnel.

Théâtre
L'Humanité

Elektra, diamant noir

Nos recommandations culturelles

Opéra Reprise à Paris dans la mise en scène de Robert Carsen, l’œuvre de Richard Strauss est portée à des sommets d’intensité tragique par la soprano Christine Goerke.

Maurice Ulrich

Elektra, Électre, sombre héroïne de la mythologie grecque telle que l’écrivit Eschyle dans les Choéphores, dévorée par sa soif de vengeance jusqu’au meurtre, avec son frère Oreste, de sa mère, Clytemnestre, et de son amant Egisthe. Car, Clytemnestre a elle-même assassiné son époux, Agamemnon, le chef de l’armada grecque qui avait offert leur fille Iphigénie en sacrifice aux dieux afin d’obtenir des vents favorables pour cingler vers Troie. L’histoire, pour le moins très chargée, des Atrides va offrir aux psychanalystes un beau champ à cultiver. Jung parlera de « complexe d’Électre » comme pendant du « complexe d’Œdipe », sans la même fortune toutefois.

Quand bien même il ne faut pas en abuser, on peut remarquer que c’est dans la période ou naît, donc, la psychanalyse qu’Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) écrit sa pièce, créée en 1904 à Berlin. Avec son livret, l’opéra de Richard Strauss (1864-1949) est créé en 1909 à Dresde. L’œuvre dans la mise en scène de Robert Carsen, reprise à Bastille, entre au répertoire de l’Opéra de Paris en 2013.

Le rôle d’Électre y est écrasant. Sa mère Clytemnestre est seule en scène pendant un long moment, blonde dans une robe blanche sur un lit blanc, dans un contraste total avec la sombre tonalité donnée à l’ensemble de l’œuvre, mais c’est elle qui tient l’action de bout en bout. Le défi est de taille, à la mesure de la musique tumultueuse de Strauss. La soprano Christine Goerke fait mieux que le relever. Elle transcende le rôle avec une voix exceptionnelle qui semble à la fois, si on nous permet cette comparaison, monter comme dans les voûtes d’une cathédrale, jusqu’à la flèche aussi bien que descendre dans les profondeurs de la crypte. Elle donne au personnage une intensité dramatique qui ne se dément à aucun moment. Angela Denoke, également soprano, offre une Clytemnestre sensible et fragile, tandis que Camilla Nylund, amenée lors de la première à remplacer au pied levé Elza Van den Heever pour le rôle de Chrysothémis (sœur d’Electre et Oreste), fait mieux qu’assurer, avec une prestation tout à fait remarquable, elle aussi. Les hommes sont peu présents sur la scène. Tomas Tomasson n’en campe pas moins un Oreste solide.

Le parti pris de Robert Carsen dans sa mise en scène est radical. Toute l’action se déroule dans un même lieu clos aux très hauts murs, sombre comme la cale d’un très grand navire. C’est d’un trou au centre qu’Électre va d’abord exhumer le corps nu et encore sanglant d’Agamemnon, porté ensuite par des servantes toutes vêtues de noire. C’est aussi le parti pris, dont on peut saluer la pertinence dans ce cas précis, de ne pas chercher à imposer une lecture modernisée ou actualisée de l’œuvre, mais de respecter, selon ses mots, « l’impact émotionnel de la tragédie, en partie lié à sa thématique familiale qui résonne tout aussi fortement sur le public d’aujourd’hui que sur les Grecs ». C’est en même temps le choix de laisser l’œuvre à sa logique interne sans tenter de quelque manière que ce soit de lui faire dire autre chose que ce qu’elle dit par le récit et la musique de Richard Strauss, sous la conduite de Semyon Bychkov, qui fait de cette Elektra un diamant noir de l’Opéra de Paris.

Opéraopéra bastilleopéra de paris
Le Figaro

Législatives : Jean-Luc Mélenchon n'a-t-il aucune chance de devenir premier ministre ?

Jeanne Paturaud

VÉRIFICATION - Alors que Jean-Luc Mélenchon martèle son ambition d'être nommé chef du gouvernement, l'opposition estime qu'il n'a «aucune chance». Qu'en est-il ?

LA QUESTION. Dans sa biographie Twitter, il se présente comme «Candidat Premier ministre de la Nouvelle Union Populaire». Devant les journalistes comme les militants, il le martèle : à l'issue de législatives largement remportées par la NUPES, il sera nommé premier ministre. Jean-Luc Mélenchon en est sûr, c'est lui qui deviendra chef du gouvernement, poste auquel vient juste d'être nommée Élisabeth Borne.

À lire aussiLégislatives 2022: après le «péril brun», Emmanuel Macron agite le «péril rouge» Mélenchon

Mais son opposition aussi est sûre d'elle. Si Marine Le Pen désigne la NUPES d'«escroquerie», le président des Républicains Christian Jacob est plus formel. «Tout le monde sait bien évidemment qu'il n'y a absolument zéro chance que Jean-Luc Mélenchon devienne premier ministre», a-t-il assuré au micro de France Inter.

Pourtant, à quelques jours du scrutin, les projections placent la NUPES à égalité voire en tête des intentions de vote. Alors, dans ce contexte, Jean-Luc Mélenchon n'a-t-il vraiment aucune chance de devenir premier ministre ?

VERIFIONS. La première donnée qu'il faut avoir à l'esprit, c'est le résultat des projections à quelques semaines du premier tour des élections législatives. Dans son étude réalisée du 6 au 9 mai, soit quelques jours avant et après la convention de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), l'institut de sondage Harris Interactive partage les résultats suivants : 28% des électeurs souhaiteraient voter pour un candidat investit par la NUPES, 26% pour un candidat soutenu par la majorité présidentielle et 24% pour le Rassemblement national.

Des projections qui placent donc ces trois blocs dans un mouchoir de poche, avec une gauche légèrement en tête. De quoi rafler la majorité dans l'hémicycle en juin prochain ? Pas tout à fait. Car les élections législatives répondent à des règles particulières qui pourraient mettre la NUPES en difficulté.

À lire aussiGuillaume Tabard: «Les investitures et le “péril” Mélenchon, les deux armes anti-LR du président»

D'abord, du fait de la répartition géographique des résultats de Jean-Luc Mélenchon sur le territoire. Là où un score élevé a permis au candidat de toucher du doigt le second tour l'élection présidentielle, son morcellement géographique pourrait lui porter préjudice. «La popularité de Jean-Luc Mélenchon est forte, mais inégalement répartie sur le territoire, observe Pierre-Hadrien Bartoli, directeur des études politiques pour Harris Interactive. Ses scores étaient certes très élevés dans les grandes villes mais son avance en Outre-mer par exemple, ne lui rapporteront que peu de députés.»

Même constat dans les banlieues populaires, «qui ont nettement voté pour lui, mais où la mobilisation est souvent assez faible lors des élections». En bref, l'Insoumis mobilise «beaucoup moins les espaces ruraux et les petites villes, pourvoyeurs d'un grand nombre de députés», poursuit Pierre-Hadrien Bartoli, selon lequel «il vaut mieux faire un score moyen partout plutôt que des scores excellents dans des territoires limités».

Pour contrer ces disparités, la NUPES pourrait miser sur les triangulaires. Car, pour qu'un candidat accède au second tour, il doit obtenir 12.5% des voix des inscrits. Cette règle permet donc en théorie le passage au second tour de trois candidats qui auraient chacun obtenu 12.5% des voix ou plus. Devient alors député celui qui a obtenu le plus de voix au second tour.

50% d'abstention en 2017

Habituellement, ce cas de figure a tendance à favoriser les partis de l'opposition, comme par exemple le Rassemblement national. «Les triangulaires permettent à ces partis de ne pas avoir à atteindre les 50% des voix en gagnant la confiance d'autres partis mais de simplement conserver leur avance, même minime, ce qui est beaucoup plus atteignable», analyse Paul Cébille, chargé d'études à l'IFOP.

À lire aussiLégislatives 2022 : quels sont les candidats déjà déclarés ?

Mais la théorie est freinée par la pratique : les élections législatives intéressent de moins en moins et l'abstention augmente. Concrètement, lors des dernières élections législatives en 2017, environ 50% des électeurs inscrits ne se sont pas rendus aux urnes. Mathématiquement, cela a rendu les triangulaires beaucoup moins probables : de 12.5% du vote des inscrits, les candidats ont eu besoin de 25% de voix exprimées pour attendre le second tour. Résultat : une seule triangulaire a eu lieu en France cette année-là.

5 ans après, «il n'y a pas de raison que le fort taux d'abstention diminue», estime Paul Cébille. Même la mise en place de la NUPES pourrait dissuader certains électeurs : «la gauche unie pourrait avoir un effet négatif en décourageant un électeur écologiste ou socialiste qui ne se voit vraiment pas voter pour un Insoumis», poursuit-il. Par ailleurs, l'abstention durant les législatives concerne souvent un électorat jeune ou populaire, «souvent favorable à la France insoumise», considère Paul Cébille.

Seconds tours en duels

Faute de triangulaires, les seconds tours se joueront a priori en duels, opposants soit deux candidats qui ont obtenu au moins 12.5% des voix des inscrits, soit un candidat qui a obtenu au moins 12.5% et l'autre un peu moins ou soit deux candidats arrivés en tête mais à moins de 12.5%. En bref, des dispositions plus classiques, où la NUPES doit miser sur un report de voix, ce qui réduit ses chances de gagner.

Ces seconds tours devraient donc «favoriser davantage le parti présidentiel», note Pierre-Hadrien Bartoli. Selon le spécialiste, «Toute une partie des électeurs à droite va préférer se reporter sur un candidat plus central qu'un candidat mélenchoniste». C'est d'ailleurs ce que projette l'étude de l'institut de sondage Harris interactive, selon laquelle la majorité présidentielle pourrait obtenir 300 à 500 des sièges en juin prochain, quand la gauche réunie pourrait emporter environ 100 à 170 fauteuils.

En résumé, si les projections placent la NUPES en tête des intentions de vote, ces chiffres ne sauraient présager d'une victoire du bloc de gauche qui pourrait conduire à la nomination de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre. Cet écart entre les intentions de vote et l'obtention de fauteuils au sein de l'hémicycle s'explique à la fois par le morcellement géographique des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et par le fort taux d'abstention durant ces élections. Ce contexte réduit la possibilité de triangulaires, configuration qui permettrait à la NUPES de remporter cette élection. Seule une chute considérable du taux d'abstention pourrait permettre à Jean-Luc Mélenchon de renverser cette tendance.

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

Regarder la vidéo

Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

L'Humanité

La construction médiatique de la guerre par l’image

Nos recommandations culturelles

Informer, dénoncer… quitte à mettre en scène et manipuler. Le musée de l’Armée à Paris retrace l’histoire des rapports complexes entre guerre et photographie.

Pierre Barbancey

Il existe deux façons de parcourir l’exposition « Photographies en guerre » actuellement présentée au musée de l’Armée, à Paris. La première consiste à déambuler devant les clichés. Ils sont nombreux, depuis ceux réalisés artisanalement pour produire des daguerréotypes, jusqu’à l’utilisation d’une caméra infrarouge explorant ainsi la trace humaine à travers une signature thermique. Au total, plus de 300 photographies. Paysages de ruines, chaos des combats, cadavres abandonnés, joie de victoires et désespoir de défaites, portraits de soldats ou de civils… Les images sont bien là, passées déjà, pour certaines, dans la mémoire collective. Ainsi en est-il du « Drapeau rouge sur le Reichstag », d’Evgueni Khaldeï, ou encore de « The Terror of War », de Nick Ut (la petite fille nue et brûlée fuyant l’horreur du napalm au Vietnam).

De la véracité à la perte de légitimité

Ce qui est proposé va bien au-delà. Car il ne s’agit pas simplement de montrer des conflits, mais de s’atteler à la représentation de ceux-ci par un médium : la photographie. Le reportage de guerre n’en est qu’une partie. Même si, par objectif interposé, on entre dans l’histoire. Du XIXe au XXIe siècle, voilà une pratique en expansion. Pour l’accompagner, la photographie évolue, en même temps qu’elle aide au développement de la presse illustrée, devenant moyen de communication et enjeu politique. Que l’on songe, par exemple, au travail presque sans entrave des photojournalistes lors de la guerre du Vietnam comparé à la limitation de la liberté de la presse décidée par les États-Unis lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. L’esprit même du photographe a changé. La perception de son geste se trouve différente parce que sa fonction a évolué. Sa production s’est même déplacée dans l’espace-temps avec l’évolution des techniques et la rapidité de l’information. À l’inverse, « la photographie est une mince tranche d’espace autant que de temps », écrivait Susan Sontag.

La photo, un temps passée aux yeux du public comme « intrinsèquement vraie », a en partie perdu de sa légitimité. On sait combien le recadrage permet de détourner une scène de sa signification réelle, voire d’en donner une vision opposée. La reconstitution est l’un des moyens utilisés – sans toujours l’avouer – pour montrer des batailles de Verdun pourtant infilmables, surtout de face ! L’exposition présentée pourra peut-être permettre une « lecture critique des images de guerre », pour reprendre l’expression d’Anthony Petiteau, évoquant dans le catalogue le travail d’Émeric Lhuisset. Dans « Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla kurde, Irak, 2011-2012 », Lhuisset propose une photo léchée, comme on dit vulgairement, tant dans la composition que dans la lumière et les couleurs. Et pour cause. Dans les montagnes kurdes, il a demandé aux combattants d’interpréter leur propre rôle. Pour rappeler que beaucoup d’images iconiques ont été mises en scène. C’est cette série qui ouvre le parcours. Un acte audacieux de la part des commissaires de l’exposition et qui en donne toute l’importance. À ne surtout pas manquer.

musée
L'Humanité

« Lawrence d’Arabie », archéologue charmeur et espion de sa majesté

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Une très belle mise en scène d’Éric Bouvron, avec une dizaine de comédiens démultipliant les rôles raconte cette aventure hors du commun.

Gérald Rossi

Sur le plateau, pas de décor, et seulement quelques accessoires, des tapis, deux ou trois malles en ferraille, une théière… et surtout signalons les lumières d’Ewin Garnier qui traduisent les ambiances, la douceur du temps, comme le soleil brûlant du désert, ou la froideur des nuits. Pour les costumes, Nadège Bulfay a choisi à la fois le réalisme, pour les tenues des Bédouins, des militaires et des explorateurs, avec seulement quelques accessoires permettant de passer de l’un à l’autre, le tout dans la légèreté inventive qui porte tout le spectacle.

Cette version de la véritable histoire de « Lawrence d’Arabie », de son vrai nom Thomas Edward Lawrence est une adaptation de Benjamin Penamaria et Eric Bouvron, ce dernier signant aussi la mise en scène. Créé d’abord pendant la pandémie avec son cortège de salles fermées au public, le spectacle s’est pointé au dernier festival d’Avignon, dans les Halles d’Alain Timar, toujours bien inspiré dans ses choix de programmation. Ce « Lawrence d’Arabie » a depuis repris vie et trouvé un public mérité.

L’aventure a donné lieu à un film désormais considéré comme un classique du genre, réalisé en 1962 par David Lean, avec Peter OToole dans le rôle-titre, Alec Guinness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C’est l’histoire vécue à partir de 1910 par un jeune archéologue charmeur et talentueux, recruté par les services secrets de « sa majesté » dans ce qui était alors l’Empire britannique. Thomas Edward Lawrence, né en 1888, a été l’artisan des alliances entre plusieurs dirigeants arabes pendant le premier conflit mondial. La romance théâtrale simplifie l’histoire et si l’on apprend que Lawrence finalement s’engage dans la Royal air force, après bien des hésitations et ses regrets de voir triompher d’autres choix politiques que ceux qu’il a soutenus, on ne sait pas bien qu’il meurt en 1935 dans un accident de la route. Mais qu’importe.

Sur la scène, sans une minute de répit, les comédiens Kevin Garnichat (Lawrence), Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon se partagent les rôles. Soit pas moins de plusieurs dizaines, avec la gravité nécessaire et qui sonne juste, dans la douleur de la guerre, mais avec aussi beaucoup d’humour. On retiendra par exemple la séquence impayable du chameau…

Sans image, à part une étrange carte du monde porté à bout de bras, sans projection de dunes dorées dans le soleil couchant, « Lawrence d’Arabie » se pare en revanche du très bel habillage musical interprété en direct, la musique n’étant pas une illustration mais devenant elle-même personnages avec l’accordéoniste Julien Gonzales, le violoniste Raphaël Maillet, et la mezzo-soprano aux colorations envoûtantes Cecilia Meltzer. En dépit de sa légèreté apparente, cette tranche de récit colonial n’ignore pas la domination européenne sur des peuples et des États qui ont depuis recouvré leurs indépendances, sans se départir toujours des pièges qui leur ont alors été tendus.

Théâtre
L'Humanité

Quand police et justice faisaient la chasse aux homosexuels

Nos recommandations culturelles

Télévision Personnalités et témoins d’une époque pas si lointaine témoignent de la répression morale et physique que subissaient les coupables du « délit d’homosexualité » rétabli par Pétain.

Gérald Rossi

Entre 1945 et 1978, environ 10 000 condamnations ont été prononcées par les tribunaux français pour sanctionner des « actes homosexuels ». Pourtant, dès 1791, la France, en application des principes de liberté de la Révolution, avait été le premier état au monde à dépénaliser officiellement le « crime de sodomie ». Mais, le 6 août 1942, un décret, signé par le maréchal Pétain et son chef du gouvernement Laval, rétablit le « délit d’homosexualité ». Des dispositions qui établissent la majorité à 21 ans dans le cas de pratiques sexuelles entre personnes de même sexe, contre 15 ans pour les relations hétérosexuelles.

Alors que se profile la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, mardi 17 mai, France Télévisions, qui se déclare « fidèle à son engagement au long cours contre toutes les formes d’exclusions, de violences, de harcèlement et de discriminations », propose une programmation spéciale. Avec notamment, dimanche soir, dans la Case du siècle, ce documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon.

Les divers épisodes de manipulation des esprits menés par divers groupuscules de droite et de ses extrêmes ont montré, récemment, combien cette question est encore fragile dans la société. Les paroles de ce film n’en sont que plus fortes et plus utiles. Non seulement pour faire œuvre d’histoire, mais aussi pour rappeler combien certaines libertés peuvent être menacées par des groupes refusant à d’autres, au nom de concepts d’un temps moisi, dignité et liberté.

Ainsi, quand l’écrivain Dominique Fernandez explique qu’ « on n’existait pas », il évoque la vie de millions d’hommes et de femmes considérés comme des citoyens de seconde zone, confrontés aux brimades et brutalités policières, et devant parfois affronter les tribunaux. Se retrouvant alors au ban de la société, parfois en prison… On peut citer le député Mirguet qui en 1960 osait encore parler du « fléau de l’homosexualité » et obtenait du Parlement un vote renforçant les condamnations alors infligées.

Il faudra attendre les années 1980 et la déclaration du futur président François Mitterrand, le 29 avril 1981 – « L’homosexualité doit cesser d’être un délit » – pour que le vent de l’histoire amorce un nouveau cap. C’est seulement en 1981 que la France retire officiellement l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé suivra cette même voie, en 1993 seulement…

Gérald Rossi

Télévisiondocumentairehomosexualité
Le Figaro

Le Parlement russe pourrait refuser l'échange de combattants d'Azov contre des soldats russes

EN COURS : Mis à jour le 17 mai 2022 à 12:12

La Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement russe, envisage d'interdire l'échange de combattants du régiment ukrainien Azov contre des militaires russes, a annoncé mardi la chaîne Telegram qui diffuse les débats parlementaires.

Selon l'agence de presse TASS, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a déclaré que les «criminels nazis» ne devraient pas être échangés.

Le Conseil européen «soutient fermement» la candidature de la Suède et de la Finlande à l'OTAN

Le Conseil européen a réitéré mardi son appui à la candidature de la Suède et de la Finlande à l'adhésion à l'OTAN, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell.

«Ils recevront un soutien solide, j'en suis sûr, de la part de tous les États membres, car cela renforce notre unité et nous rend plus forts», a déclaré Borrell aux journalistes avant une réunion du Conseil européen sur la défense à Bruxelles. «Je sais que la Turquie a émis des objections. J'espère que l'OTAN sera en mesure de les surmonter», a-t-il ajouté.

» LIRE L’ARTICLE - Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Les 265 combattants sortis d'Azovstal se sont constitués prisonniers, selon Moscou

Les quelque 265 combattants ukrainiens qui ont pu sortir de l'aciérie à Marioupol lundi à la faveur d’une trêve se sont rendus aux forces prorusses et ont été constitués prisonniers, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense.

«Tous ceux qui nécessitent une assistance médicale sont envoyés vers l'hôpital de Novoazovsk», en territoire séparatiste prorusse, a indiqué le ministère dans un communiqué, évoquant 51 blessés graves.

Lundi, la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar avait annoncé leur évacuation, en précisant qu’ils devaient être rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine, «dans le cadre d'une procédure d'échange».

Des autorités locales annoncent «des morts et de nombreux blessés» lors de frappes russes au nord de Kiev

Les autorités ukrainiennes ont alerté mardi sur des frappes de missiles russes sur le village de Desna dans la région de Tchernihiv. Les frappes auraient fait de lourdes pertes selon le chef de l'administration militaire. Les Russes «ont tiré des missiles sur le village de Desna ce matin. Il y a des morts et de nombreux blessés», a déclaré Vyacheslav Chaus sur Telegram.

La frappe survient loin des lignes de front concentrées dans le Donbass. Desna se situe à environ 60km de la frontière avec la Biélorussie, au-dessus de Kiev.

Les médias ukrainiens rapportent que des frappes de missiles et d'artillerie russes ont récemment augmenté dans plusieurs zones frontalières. Dans la région nord-est de Soumy, l'état-major de l'armée ukrainienne a fait part de cinq missiles sur la ville d'Okhtyrka : un jardin d'enfants, une cantine, des immeubles ont été endommagés. Au moins trois civils ont été blessés. Le chef de l'administration militaire de Soumy, a déclaré que des groupes de sabotage et de reconnaissance russes avaient tenté de traverser la frontière. «Il y a eu une bataille très sérieuse. Des mortiers, des lance-grenades, des armes légères ont été utilisés», a-t-il déclaré sur Telegram.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, avec la guerre à ses portes et un quart de sa population qui considère l’invasion russe comme «une opération spéciale de libération», les autorités moldaves ont préféré ne pas organiser la Journée de l’Europe, le 9 mai, en même temps que le défilé célébrant la victoire de l’URSS contre le nazisme. Ils l’ont célébrée une semaine plus tard, pour éviter d’éventuels incidents entre prorusses et proeuropéens.

À VOIR AUSSI - Transnistrie: la présidente moldave estime qu'il n'y a pas de «risque imminent»

En Transnistrie, la république autonome prorusse située à la frontière avec l’Ukraine, la population commence à songer au départ. Le nombre des demandes de papiers moldaves a doublé par rapport à l’année dernière. Aux ordres des militaires russes, l’enclave vient de prolonger le «code rouge» de «menace terroriste» jusqu’au 25 mai.

» Retrouvez le reportage de notre envoyé spécial à Chisinau et Tiraspol.

Des missiles russes ciblent une base militaire dans l'ouest de l'Ukraine, selon un responsable

Une base militaire ukrainienne à environ 15km de la frontière avec la Pologne a été la cible d'une attaque au missile russe tôt mardi matin, rapporte le chef de l'administration militaire régionale de Lviv. Maksym Kozytsky n'a donné aucun autre détail dans son post sur Telegram, annonçant plus d’informations dans la matinée.

À VOIR AUSSI - Défilé du 9 mai à Moscou: la Russie expose un missile RS-24 Iars «capable de frapper la planète entière» explique Fabrice Nodé-Langlois

De leur côté, plusieurs témoins cités par Reuters rapportent une série d’explosions dans le centre de Lviv vers 00h45 heure locale, peu après que les sirènes des raids aériens aient retenti. Le maire, sur sa page Facebook, a toutefois déclaré qu'il ne pouvait confirmer aucune information sur d'éventuelles frappes de missiles à Lviv même.

À Kharkiv, les forces ukrainiennes ont repoussé les forces russes jusqu'à la frontière

Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. «Le 227e bataillon de la 127e brigade de la défense territoriale des forces armées de Kharkiv a expulsé les Russes et s'est installé à la frontière», a indiqué le ministère sur sa page Facebook, en publiant une vidéo de soldats armés devant un poteau-frontière peint en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien, et avec un trident, le blason de l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelenskiy a salué cet exploit et a remercié les troupes. «Nous sommes fiers de nos soldats qui ont restauré le panneau frontalier. Nous remercions tous ceux qui, au péril de leur vie, libèrent l'Ukraine des envahisseurs russes», a pour sa part écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.

La ville de Sieverodonetsk, nouvel objectif des forces russes

La Russie peine dans son offensive dans le Donbass mais n’abandonne pas. Plus d’un mois après avoir décrété cette région comme son objectif principal, Moscou n’a enregistré que des gains marginaux.

À VOIR AUSSI - «Les Russes n’ont pas les moyens de mener plusieurs grandes batailles sur différents fronts», précise Alexis Feertchak

Tout le week-end, d’intenses frappes ont touché Sieverodonetsk. Cette ville industrielle, qui comptait 100.000 habitants avant la guerre, paraît être la cible première des forces russes: un but accessible selon de nombreux experts, alors qu’elles sont à la recherche d’une victoire rapide. Le gouverneur de Louhansk a fait état du bombardement dimanche d’un hôpital à Sieverodonetsk, qui a fait deux morts et neuf blessés et le commandement ukrainien a affirmé avoir repoussé 17 attaques ce même jour.

» LIRE L’ARTICLE - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Plus de 260 combattants ukrainiens évacués d'Azovstal lundi

Plus de 260 combattants ukrainiens dont 53 blessés ont été évacués lundi de l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne à Marioupol, a annoncé une vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar.

«Le 16 mai, 53 blessés graves ont été évacués d'Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire», ces deux localités étant en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, a-t-elle déclaré dans une vidéo. Ces deux localités sont situées en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses dans l'est de l'Ukraine, mais Ganna Malyar a précisé que les combattants devaient être à l'avenir rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine, «dans le cadre d'une procédure d'échange».

» LIRE AUSSI - Depuis Marioupol, l'appel à l'aide des combattants d'Azovstal

Dans un communiqué, l'état-major ukrainien a confirmé l'évacuation de ces 264 soldats et indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuivent», sans préciser combien de soldats ukrainiens sont encore sur place.

Lundi soir, le président Zelensky a lui aussi laissé entendre que des soldats ukrainiens étaient restés à l'intérieur de l'usine. «Nous espérons que nous pourrons sauver la vie de nos gars. Parmi eux se trouvent des blessés graves. Ils sont soignés. Je tiens à souligner que l'Ukraine a besoin de héros ukrainiens vivants. C'est notre principe. Le travail continue pour ramener les garçons à la maison, et ce travail a besoin de délicatesse. Et de temps.»

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions que nous vous aidons à décrypter et analyser. Vous pouvez retrouver tous les événements de la journée d’hier ici.

Le Parlement russe pourrait refuser l'échange de combattants d'Azov contre des soldats russes

La Douma d'Etat, la chambre basse du Parlement russe, envisage d'interdire l'échange de combattants du régiment ukrainien Azov contre des militaires russes, a annoncé mardi la chaîne Telegram qui diffuse les débats parlementaires.

Selon l'agence de presse TASS, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a déclaré que les «criminels nazis» ne devraient pas être échangés.

Le Conseil européen «soutient fermement» la candidature de la Suède et de la Finlande à l'OTAN

Le Conseil européen a réitéré mardi son appui à la candidature de la Suède et de la Finlande à l'adhésion à l'OTAN, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell.

«Ils recevront un soutien solide, j'en suis sûr, de la part de tous les États membres, car cela renforce notre unité et nous rend plus forts», a déclaré Borrell aux journalistes avant une réunion du Conseil européen sur la défense à Bruxelles. «Je sais que la Turquie a émis des objections. J'espère que l'OTAN sera en mesure de les surmonter», a-t-il ajouté.

» LIRE L’ARTICLE - Ankara gâche la fête de la future adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Les 265 combattants sortis d'Azovstal se sont constitués prisonniers, selon Moscou

Les quelque 265 combattants ukrainiens qui ont pu sortir de l'aciérie à Marioupol lundi à la faveur d’une trêve se sont rendus aux forces prorusses et ont été constitués prisonniers, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense.

«Tous ceux qui nécessitent une assistance médicale sont envoyés vers l'hôpital de Novoazovsk», en territoire séparatiste prorusse, a indiqué le ministère dans un communiqué, évoquant 51 blessés graves.

Lundi, la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar avait annoncé leur évacuation, en précisant qu’ils devaient être rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine, «dans le cadre d'une procédure d'échange».

Des autorités locales annoncent «des morts et de nombreux blessés» lors de frappes russes au nord de Kiev

Les autorités ukrainiennes ont alerté mardi sur des frappes de missiles russes sur le village de Desna dans la région de Tchernihiv. Les frappes auraient fait de lourdes pertes selon le chef de l'administration militaire. Les Russes «ont tiré des missiles sur le village de Desna ce matin. Il y a des morts et de nombreux blessés», a déclaré Vyacheslav Chaus sur Telegram.

La frappe survient loin des lignes de front concentrées dans le Donbass. Desna se situe à environ 60km de la frontière avec la Biélorussie, au-dessus de Kiev.

Les médias ukrainiens rapportent que des frappes de missiles et d'artillerie russes ont récemment augmenté dans plusieurs zones frontalières. Dans la région nord-est de Soumy, l'état-major de l'armée ukrainienne a fait part de cinq missiles sur la ville d'Okhtyrka : un jardin d'enfants, une cantine, des immeubles ont été endommagés. Au moins trois civils ont été blessés. Le chef de l'administration militaire de Soumy, a déclaré que des groupes de sabotage et de reconnaissance russes avaient tenté de traverser la frontière. «Il y a eu une bataille très sérieuse. Des mortiers, des lance-grenades, des armes légères ont été utilisés», a-t-il déclaré sur Telegram.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie et l’Ukraine, avec la guerre à ses portes et un quart de sa population qui considère l’invasion russe comme «une opération spéciale de libération», les autorités moldaves ont préféré ne pas organiser la Journée de l’Europe, le 9 mai, en même temps que le défilé célébrant la victoire de l’URSS contre le nazisme. Ils l’ont célébrée une semaine plus tard, pour éviter d’éventuels incidents entre prorusses et proeuropéens.

À VOIR AUSSI - Transnistrie: la présidente moldave estime qu'il n'y a pas de «risque imminent»

En Transnistrie, la république autonome prorusse située à la frontière avec l’Ukraine, la population commence à songer au départ. Le nombre des demandes de papiers moldaves a doublé par rapport à l’année dernière. Aux ordres des militaires russes, l’enclave vient de prolonger le «code rouge» de «menace terroriste» jusqu’au 25 mai.

» Retrouvez le reportage de notre envoyé spécial à Chisinau et Tiraspol.

Des missiles russes ciblent une base militaire dans l'ouest de l'Ukraine, selon un responsable

Une base militaire ukrainienne à environ 15km de la frontière avec la Pologne a été la cible d'une attaque au missile russe tôt mardi matin, rapporte le chef de l'administration militaire régionale de Lviv. Maksym Kozytsky n'a donné aucun autre détail dans son post sur Telegram, annonçant plus d’informations dans la matinée.

À VOIR AUSSI - Défilé du 9 mai à Moscou: la Russie expose un missile RS-24 Iars «capable de frapper la planète entière» explique Fabrice Nodé-Langlois

De leur côté, plusieurs témoins cités par Reuters rapportent une série d’explosions dans le centre de Lviv vers 00h45 heure locale, peu après que les sirènes des raids aériens aient retenti. Le maire, sur sa page Facebook, a toutefois déclaré qu'il ne pouvait confirmer aucune information sur d'éventuelles frappes de missiles à Lviv même.

À Kharkiv, les forces ukrainiennes ont repoussé les forces russes jusqu'à la frontière

Les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv (nord-est), ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. «Le 227e bataillon de la 127e brigade de la défense territoriale des forces armées de Kharkiv a expulsé les Russes et s'est installé à la frontière», a indiqué le ministère sur sa page Facebook, en publiant une vidéo de soldats armés devant un poteau-frontière peint en jaune et bleu, couleurs du drapeau ukrainien, et avec un trident, le blason de l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelenskiy a salué cet exploit et a remercié les troupes. «Nous sommes fiers de nos soldats qui ont restauré le panneau frontalier. Nous remercions tous ceux qui, au péril de leur vie, libèrent l'Ukraine des envahisseurs russes», a pour sa part écrit sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.

La ville de Sieverodonetsk, nouvel objectif des forces russes

La Russie peine dans son offensive dans le Donbass mais n’abandonne pas. Plus d’un mois après avoir décrété cette région comme son objectif principal, Moscou n’a enregistré que des gains marginaux.

À VOIR AUSSI - «Les Russes n’ont pas les moyens de mener plusieurs grandes batailles sur différents fronts», précise Alexis Feertchak

Tout le week-end, d’intenses frappes ont touché Sieverodonetsk. Cette ville industrielle, qui comptait 100.000 habitants avant la guerre, paraît être la cible première des forces russes: un but accessible selon de nombreux experts, alors qu’elles sont à la recherche d’une victoire rapide. Le gouverneur de Louhansk a fait état du bombardement dimanche d’un hôpital à Sieverodonetsk, qui a fait deux morts et neuf blessés et le commandement ukrainien a affirmé avoir repoussé 17 attaques ce même jour.

» LIRE L’ARTICLE - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Plus de 260 combattants ukrainiens évacués d'Azovstal lundi

Plus de 260 combattants ukrainiens dont 53 blessés ont été évacués lundi de l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne à Marioupol, a annoncé une vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar.

«Le 16 mai, 53 blessés graves ont été évacués d'Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire», ces deux localités étant en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, a-t-elle déclaré dans une vidéo. Ces deux localités sont situées en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses dans l'est de l'Ukraine, mais Ganna Malyar a précisé que les combattants devaient être à l'avenir rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine, «dans le cadre d'une procédure d'échange».

» LIRE AUSSI - Depuis Marioupol, l'appel à l'aide des combattants d'Azovstal

Dans un communiqué, l'état-major ukrainien a confirmé l'évacuation de ces 264 soldats et indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuivent», sans préciser combien de soldats ukrainiens sont encore sur place.

Lundi soir, le président Zelensky a lui aussi laissé entendre que des soldats ukrainiens étaient restés à l'intérieur de l'usine. «Nous espérons que nous pourrons sauver la vie de nos gars. Parmi eux se trouvent des blessés graves. Ils sont soignés. Je tiens à souligner que l'Ukraine a besoin de héros ukrainiens vivants. C'est notre principe. Le travail continue pour ramener les garçons à la maison, et ce travail a besoin de délicatesse. Et de temps.»

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions que nous vous aidons à décrypter et analyser. Vous pouvez retrouver tous les événements de la journée d’hier ici.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

palestineisraëljournalistes assassinéscolonies israéliennes
L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Israël-PalestineAl-Jazeera
Le Figaro

Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

Nicolas Daguin

En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.

Une jeune femme âgée de 20 ans et enceinte de sept mois a été violemment agressée par deux individus dans une rame du tramway à Montpellier, samedi 14 mai, apprend-on ce mardi de source policière et judiciaire, confirmant une information de Midi Libre .

À lire aussiEn Corse, la violence clandestine ne faiblit pas

Les faits se sont produits en milieu de soirée, aux alentours de 22h40, à proximité de la station des Tonnelles. Un homme, visiblement «sous l'emprise de médicaments», selon la source policière, importune trois jeunes adolescentes. La future maman, qui voyage seule, décide d'intervenir pour mettre fin à la scène. L'individu en question se dirige alors dans sa direction. Elle le repousse vigoureusement, le faisant tomber à terre. Agacé et hors de contrôle, l'homme se relève et assène à la jeune femme trois coups de pied dans le ventre. Dans le même temps, un second individu tente de lui arracher son collier. Cette dernière se défend comme elle peut et parvient à appeler par téléphone son compagnon qui arrive sur le quai à l'arrêt suivant.

À lire aussiTirs de mortier et de paintball, coups de couteau... un match de futsal se termine dans le chaos

À VOIR AUSSI - Nantes, la sixième ville de France, connaît un regain de l'insécurité dans ses rues

Une bagarre éclate. Le compagnon plaque au sol le premier individu mais il est frappé avec un tesson de bouteille par le second. Prévenus, des policiers arrivent très rapidement sur place et mettent fin à la bagarre. Les deux agresseurs sont interpellés et placés en garde à vue. Tous deux se présentent immédiatement comme des mineurs non accompagnés (MNA). Le premier soutient être né en 2005 à Mostaganem, en Algérie. Le second déclare quant à lui trois identités successives, expliquant être né en 2003 puis 2005 et 2006 à Mostaganem ou Casablanca, au Maroc. «Le premier cité s'est en outre exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», détaille au Figaro Fabrice Bélargent, le procureur de la République de Montpellier.

Ils ont tous les deux été présentés hier au parquet et une information judiciaire a été ouverte pour «tentative de vol avec violences ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours», «menaces de mort», «violences n'ayant pas entraîné une ITT supérieure à 8 jours dans un espace d'attente d'un moyen de transport collectif», «outrages» et «exhibition sexuelle». Ils ont été placés en détention provisoire, l'un en maison d'arrêt, l'autre dans un centre éducatif fermé.

À VOIR AUSSI - Orléans: trois mineurs mis en examen pour agression et vol à main armée

Seine-Maritime : une randonneuse chute mortellement du haut des falaises d'Étretat en prenant une photo

Âgée d'une soixantaine d'années, la victime a trébuché dans le vide au moment de réaliser un cliché.

Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

Regarder la vidéo

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Le Figaro

Essonne : soupçonné de plusieurs agressions sexuelles à Étampes, un adolescent de 15 ans interpellé

Nicolas Daguin

C'est un habitant de la rue de la Dame d'Onze Heures qui, alerté par les cris d'une jeune fille, a permis l'interpellation du suspect.

Un adolescent de 15 ans a été interpellé vendredi 13 mai, à Étampes (Essonne), pour une série d'agressions sexuelles présumées sur des jeunes filles mineures commises au cœur de la ville depuis plusieurs semaines, apprend-on ce mardi de source policière, confirmant une information du Parisien .

À lire aussiMontpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

C'est un résident d'un quartier pavillonnaire du nord de la ville, rue de la Dame d'Onze Heures, qui a permis son arrestation. Ce dernier a été alerté par les cris d'une jeune fille, vraisemblablement victime d'une agression. Il est alors immédiatement sorti de chez lui et, accompagné de quelques voisins, a coursé le jeune homme jusqu'à le rattraper et le neutraliser. Ils l'ont ensuite remis à la gendarmerie toute proche. Les gendarmes livrant eux-mêmes le jeune homme à la police nationale dans la foulée.

À lire aussiMarseille : un homme armé d'un couteau abattu par la police

Depuis le mois d'avril, cinq agressions sexuelles avaient été recensées par les policiers du commissariat d'Étampes. Face aux enquêteurs, le jeune homme a rapidement reconnu les faits. «Le profil des victimes était toujours le même, il s'agissait à chaque fois de jeunes filles», a confié au Parisien le commissaire Eric Bouffet.

Seine-Maritime : une randonneuse chute mortellement du haut des falaises d'Étretat en prenant une photo

Âgée d'une soixantaine d'années, la victime a trébuché dans le vide au moment de réaliser un cliché.

Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

Regarder la vidéo

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Le Figaro

Arnaud Teyssier: «Comment la droite peut renaître après la déroute»

TRIBUNE - La droite est en miettes. Son avenir paraît gravement compromis. L’espoir doit-il disparaître pour les Français qui ont cru dans le gaullisme et qui le jugent nécessaire à la France? Non, répond l’historien dans un texte de grand style qui retrace les échecs, le déclin puis la descente aux enfers de la droite ces quarante dernières années. L’auteur invite à méditer tant de déceptions et d’amères désillusions.

Ancien élève de l’École normale supérieure, Arnaud Teyssier est l’auteur de biographies de Richelieu, Louis-Philippe, Charles Péguy et Lyautey, parues chez Perrin et saluées par la critique. Il a également donné au public, chez le même éditeur, «Philippe Séguin. Le Remords de la droite» (2017), «De Gaulle, 1969. L’autre révolution» (2019) et «L’Énigme Pompidou-de Gaulle» (2021). Arnaud Teyssier a récemment codirigé avec Hervé Gaymard, toujours chez Perrin, l’ouvrage collectif «Où va la Ve République?». (2022)

De l’aveu général, la droite française est en état de décomposition avancée. Même si elle est parvenue - pour l’heure - à se préserver de tout ralliement massif au macronisme pour les législatives, son avenir immédiat semble à tous égards compromis. L’échec cinglant de la candidature de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle sonne-t-il le glas pour la droite? Non, bien sûr. Nous touchons simplement à la fin d’un cycle politique, qui s’est engagé il y a plus de trente ans. Quant aux électeurs, ils n’ont pas disparu. Une part d’entre eux a glissé vers le centre en trompe-l’œil d’Emmanuel Macron, quand une autre, sans doute la plus importante, migrait vers Marine Le Pen et Éric Zemmour.

À lire aussiMathieu Bock-Côté: «Ce qui pourrait redonner vie à la droite»

La droite «classique» a retrouvé ses travers séculaires: elle se réduit, à nouveau, à un parti de cadres, à un syndicat d’élus, et c’est ce qu’illustraient, de manière un peu tragique, le discours de Valérie Pécresse au Zénith, lorsqu’au lieu d’une vision elle proposa un inventaire, ou le long pensum qu’elle consacra dans sa campagne à la relance de la décentralisation, allant même jusqu’à prier l’État de «lâcher prise». Comme disait naguère Philippe Séguin: «Nous avions pourtant choisi la décentralisation, pas la désintégration!» Cette femme intelligente et courageuse était prisonnière des schémas de pensée chiraquiens au point d’oublier qu’en France, depuis 1962, le président de la République n’est plus élu par des notables, mais par le peuple français. Et que ce peuple, qui sort à peine, éprouvé, d’une crise sanitaire majeure où l’État a tout tenu et maintenu, et que les bruits de guerre éprouvent plus encore, se moque éperdument de la décentralisation et veut surtout être pris en charge, protégé, rassuré: cela, pour le coup, le candidat Macron l’a compris et en a recueilli tous les fruits.

L’histoire est riche de leçons. La droite a toujours eu du mal à s’incarner dans des chefs et à prendre forme dans des organisations partisanes, faute d’une doctrine claire et d’une attention suffisante portée au «peuple». Sous la IIIe République, on l’a oublié, elle peinait déjà à exister face à de grands partis structurés par leur idéologie - la SFIO - ou par leur sociologie - le Parti radical. Sous la IVe, sa renaissance fut difficile, en raison de la compromission d’une partie de ses élites avec le régime de Vichy, en raison aussi de la force électorale des partis qui étaient nés de la Résistance ou avaient été revigorés par ses combats - le MRP, le Parti communiste. De Gaulle lui-même ne parvint pas, sous cette République pourtant si faible, à asseoir durablement l’éphémère RPF. Il avait pourtant trouvé le seul compromis possible avec l’histoire: la droite devait être bien plus que la droite, elle devait «rassembler» au-delà de ses frontières immédiates et refonder l’unité profonde du peuple français.

La Ve République tout entière a été conçue par son fondateur autour de cette idée. Avec ses institutions puissantes, son exécutif fort, adossé à une administration solide et respectée. Avec, encore, le recours régulier au peuple par le référendum. Avec, enfin, la prise en compte sincère de la question sociale. «Pourquoi voulait-il (de Gaulle) une justice sociale?», dira un jour André Malraux. «Ce n’était pas par christianisme, ce n’était pas par justice, c’était parce qu’il pensait que la France ne pouvait redevenir la France que sur un terrain où la justice sociale existerait. Le “nous ne ferons pas la France sur une opposition” était chez lui organique.»

La rhétorique de la lutte des classes avait fini, pourtant, par l’emporter, malgré les efforts successifs de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing pour prolonger, tout en la renouvelant, l’entreprise gaullienne. Au début des années 1970, François Mitterrand avait fondé la renaissance du Parti socialiste sur ce discours déjà d’un autre âge. Le Mitterrand des dernières années a fait oublier celui qui disait au moment de son avènement, le 10 mai 1981: «La majorité politique des Français vient de s’identifier à sa majorité sociale. 

Il était l’élu du peuple, mais du peuple de gauche, ou rêvé par la gauche. Son programme était bien de rupture profonde, avec son train de nationalisations massives, avec sa promesse d’une transformation radicale des institutions et la mise en œuvre d’une décentralisation conçue pour briser deux siècles d’État à la française. Seule la réalité économique - en un temps où le néo-libéralisme triomphait dans la plupart des démocraties occidentales - et le désir de garder durablement le pouvoir le conduisirent, à partir du milieu des années 1980, à abandonner la ligne qui l’avait fait élire pour se rallier, pêle-mêle, à la dérégulation économique, à l’Acte unique et à l’Europe techno-libérale, à Bernard Tapie et à la «Cinq» de Silvio Berlusconi.

À lire aussiHervé Gaymard et Arnaud Teyssier: «Les institutions de la Ve République ne sont pas responsables de nos maux»

Jacques Chirac avait été bien inspiré, en 1976, de renouer avec l’idée de rassemblement en créant le RPR. Las… dès l’amorce de la mutation idéologique du mitterrandisme, à partir de 1984-1985, la droite, sous son impulsion, s’est laissé prendre dans un triple piège.

Le premier, elle le tendit à elle-même: sous l’influence, pour certains, des politiques Thatcher et Reagan - dont elle négligea, par-dessus le marché, la dimension nationale et patriotique -, elle mélangea tout et prit pour cible, bien au-delà de l’étatisme socialiste qui était alors en jeu, l’État lui-même dans sa substance, l’État séculaire, celui de De Gaulle, qui n’était pas seulement régalien, mais également social et planificateur (mais pas au sens des socialistes!).

Le deuxième fut tendu par Mitterrand: en pratiquant une cohabitation guerrière entre 1986 et 1988, il contraignit ses adversaires à accepter comme système de gouvernement ce qui n’aurait dû être qu’un épisode éphémère - l’exécutif en guerre contre lui-même.

Le troisième fut encore mitterrandien, et politique en diable: en favorisant ouvertement la montée du Front national et de son chef sulfureux et charismatique - le FN obtint 11 % des voix dès les européennes de 1984 -, il enferma la droite dans une aporie électorale redoutable, la mettant à la merci d’une réprobation morale universelle dès qu’elle toucherait à des sujets sensibles - l’immigration, déjà - et la condamnant à d’innombrables et coûteuses triangulaires dans tous les types d’élections.

À lire aussiDe Gaulle, Mitterrand, Chirac… Du malheur d’être réélu

Dès lors un engrenage implacable était enclenché dont les étapes sont connues: une nouvelle cohabitation (1993-1995), source d’un combat fratricide au sein même du RPR et qui réintroduisit définitivement les dosages partisans dans la composition des gouvernements ; la dissolution catastrophique de 1997, dont l’objet fut tactique, mais la nature contraire à l’esprit des institutions, et qui ouvrit sur la plus longue des cohabitations (1997-2002) ; enfin le quinquennat, qui aligna les temporalités politiques et abolit le décalage calendaire subtil que la Constitution de 1958 avait prévu pour protéger le président de la République de l’emprise de la politique des partis.

L’élection présidentielle de 2002 porta à maturation ce processus délétère. Jacques Chirac, président «sortant» au plus bas de sa popularité et de sa légitimité, l’emporta massivement au second tour contre Jean-Marie Le Pen, avec qui il avait pris soin de refuser tout débat. Il aurait pu tirer quelque leçon de cette situation politique sans précédent, s’inquiéter de l’exaspération montante du corps électoral face au règne établi de la politique molle et de la langue caoutchouc, inverser peut-être le cours des choses. Mais il prit la lourde responsabilité de reprendre, comme si de rien n’était, le rythme politique normal, laissant ainsi se poursuivre l’inéluctable cycle de décomposition politique engagé quinze ans plus tôt.

Sous sa direction, la droite de tradition gaulliste abandonna définitivement l’idée de rassemblement pour constituer l’UMP, conglomérat informe, rassemblement non du peuple, mais d’élus et de féodalités, dont le marais eut vite fait de déplacer vers lui le centre de gravité et d’engloutir la singularité historique du gaullisme. Et comme le Parti socialiste, victime collatérale des calculs mitterrandiens, avait suivi le même mouvement de glissement vers le centre, la politique française s’évida progressivement en un même marigot eurolibéral, rejetant progressivement de nombreux électeurs vers les extrêmes, ou l’abstention.

Philippe Séguin avait été, depuis le milieu des années 1980, l’une des très rares personnalités politiques à percevoir cette mécanique infernale qu’il baptisa la «dégaullisation» du RPR. Son discours mémorable sur le traité de Maastricht, en 1992, fut présenté alors, et à tort, comme une charge sans nuances contre la construction européenne, quand il fut, en réalité, par le simple rappel des principes qui formaient la substance de la démocratie elle-même, une démonstration lucide du processus de décomposition qui s’engageait. Dès cette époque, Séguin prophétisait un Front national à 40 %, annonçait la désespérance durable du corps social et la déperdition de partis désormais sans âme ni ambition, qui semblaient remettre le destin du pays à un fédéralisme sans visage.

On put croire, en 2007, que Nicolas Sarkozy inverserait les choses.

Son diagnostic politique était bon, comme le fut sa campagne où il parvint habilement à se dissocier du bilan chiraquien sans donner jamais à croire qu’il trahissait sa propre famille politique. Mais sa pratique du pouvoir l’éloigna vite de ce juste instinct initial. Comme le montra l’essai lumineux de Jean-Pierre Le Goff, La France morcelée (2008), la présidence Sarkozy fut marquée aussitôt par l’abolition du surmoi présidentiel et par une course à l’abîme presque ontologique de la droite, une «fuite en avant» qui «caractérise une politique centrée sur l’adaptation dans l’urgence et la précipitation à un monde devenu apparemment chaotique et immaîtrisable».

À lire aussiLégislatives 2022: l’appel de Nicolas Sarkozy peu suivi

Loin de chercher à refonder la droite, Sarkozy acheva la mutation suicidaire de l’UMP, bientôt devenue «LR», en pur appareil de promotion du chef et de distribution des fiefs, ce qui devait conduire, dans un second temps, à la désastreuse expérience des primaires. Enfin, la révision constitutionnelle de 2008, sous l’apparence bénigne d’un renforcement du contrôle des lois, mais privant en réalité la Ve République de son énergie vitale au profit d’une juridiction composée surtout d’anciens politiques, eut pour effet d’aggraver les altérations provoquées depuis plusieurs décennies par la pratique institutionnelle. C’est à la même époque que le refus du peuple de ratifier le projet de Constitution européenne fut contourné par un vote des Chambres réunies, qui vida ainsi de sa force et de son effectivité le principe même de la démocratie directe.

Enfin, l’élection d’Emmanuel Macron marqua l’accomplissement final du cycle annoncé en son temps par Philippe Séguin. En captant habilement à son profit, d’une part le creuset centro-euro-libéral légué par la droite, d’autre part la doxa sociétale qui restait le seul vestige véritable de la gauche, le nouveau président a réduit le combat politique à un affrontement singulier avec le FN - rebaptisé entre-temps «Rassemblement» national, d’un terme que ce mouvement aura eu l’habileté de reprendre à une droite oublieuse d’elle-même, à l’image des idées-forces de «peuple» et de «nation».

À lire aussiMacron-Le Pen: ces deux France que tout oppose

Pour que la droite revive - et elle le peut -, il lui suffit de rompre résolument avec le modèle hérité des années Chirac, et de méditer rudement sa propre histoire.

Qu’elle soit d’abord plus que la droite, qu’elle redécouvre le peuple, la question sociale, l’impérieuse nécessité d’une société et d’un territoire solidaires. Qu’elle renoue avec l’esprit des institutions, qui n’ont cessé de dévier de leur trajectoire, et qu’elle rende à la démocratie directe et au référendum la place que leur donne la Constitution de 1958 sans qu’il soit besoin d’inventer de nouvelles procédures. Qu’elle redécouvre l’importance d’un État fort et impartial, sans lequel nul rempart contre le communautarisme ne tient ni nulle intégration n’est possible, et sans lequel aucune forme d’économie libérale - surtout dans le monde nouveau, si imprévisible, tel que nous le découvrons - ne peut durablement survivre ou s’épanouir. Qu’enfin, pour ressaisir la France dont le tissu social et territorial se défait chaque jour davantage, elle se souvienne qu’elle a partie liée avec la Ve République et avec toutes ses institutions, si injustement décriées, qui ont été faites pour gouverner et non pour protéger ceux qui gouvernent. Bref, qu’elle renonce, enfin, au renoncement.

Mathieu Bock-Côté: «Ce qui pourrait redonner vie à la droite»

CHRONIQUE - La droite a voulu se croire majoritaire dans le pays et au seuil du pouvoir. Elle est aujourd’hui en lambeau, écartée entre son résidu traditionnel et sa part populiste en déroute.

«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.

L’éditorial du Figaro: «Élisabeth Borne à Matignon, technique et politique»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.

L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

cinémaIsraël-Palestine
L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid
Le Figaro

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

Il était 20h50 quand le conseil municipal de Grenoble a voté la modification du règlement intérieur de ses piscines, ouvrant la voie à l'autorisation du port du burkini et de la baignade seins nus, dans les piscines de la ville.

À lire aussiÀ Rennes, en Allemagne ou en Suisse, la pratique du burkini autorisée

Le conseil a donc voté à 29 voix contre 27 en faveur de cette délibération, vivement contestée par l'opposition municipale et au sein même de la majorité d'Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, 13 élus de la majorité ayant voté contre, dont Elisa Martin, sa première adjointe. Grenoble est la seconde ville à autoriser le port du burkini, après Rennes, en 2018.

À partir du 1er juin, l'accès aux piscines municipales grenobloises pourra se faire avec toute tenue de bain fabriquée dans un tissu adapté à la baignade et sans limite de longueur, sur les bras ou les jambes. La baignade seins nus sera également autorisée, le short de bain restant prohibé pour des raisons d'hygiène. Avant le vote, Éric Piolle a rappelé que la modification du règlement qui encadre le fonctionnement des piscines répondait à « trois combats » : « Il s'agit d'un combat pour qu'on arrête de poser des interdits sur le corps des femmes, mais qui porte aussi sur la santé, permettant à chacun de se protéger du soleil, et sur la laïcité, rien n'interdisant dans la loi le port de vêtements religieux dans l'espace public. »

«Le burkini n'est pas un simple vêtement »

Le conseil municipal qui a conduit à l'autorisation du burkini s'est ouvert dans un contexte tendu. Entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées devant le siège de la Métropole, où se déroulait le conseil. Dans la foule, élus, militants politiques répondant à l'appel d'Alain Carignon, le chef de file de l'opposition de droite à Grenoble, étudiants de l'UNI et simples citoyens, de droite, comme de gauche se sont mêlés, sous des pancartes appelant au retrait de la délibération du conseil municipal, à la démission d'Éric Piolle ou à la défense de la laïcité.

Une habitante de Grenoble, « venue manifester par conscience citoyenne », s'insurge : « J'ai 70 ans, ma grand-mère n'avait pas le droit de vote, on s'est battues pour le droit à l'avortement et aujourd'hui, on nous dit qu'il faut couvrir le corps des femmes. Éric Piolle fait le jeu de l'islamisme politique. » Un peu plus loin, une autre habitante, ayant répondu à l'appel à manifester d'Alain Carignon, fait aussi part de sa colère : « Le burkini n'est pas un simple vêtement, il a une portée politique et n'a rien à faire dans une piscine. »

À VOIR AUSSI - Burkini en piscine: «Pourquoi est-ce que l'on interdirait des vêtements aux femmes ?», s'insurge Éric Piolle

Si l'opposition à l'autorisation du burkini, s'est faite entendre devant la salle du conseil métropolitain, elle anime également le débat local depuis plusieurs jours. La semaine dernière, 40 maires de communes appartenant à la métropole grenobloise ont lancé un appel pour le retrait de la délibération, portant sur la modification du règlement intérieur des piscines ouvrant à l'autorisation du port du burkini, mais également à la baignade seins nus, dans les piscines. « Les maires sont perturbés et choqués que ce débat soit dans les mains du maire de Grenoble, ce n'est pas seulement son débat, c'est aussi le nôtre », regrette Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, qui dénonce « la croisade d'un seul homme ». Un appel qui fait écho à la tribune signée par Jean-Pierre Barbier, président (LR) du conseil départemental de l'Isère et 42 conseillers départementaux, demandant le retrait de la délibération, « [refusant] de tolérer l'intolérance ».

« Personne n'est sous influence»

Contexte tendu donc, à l'ouverture du conseil municipal, en préambule duquel Éric Piolle a tenu à rappeler le caractère « pionnier » et « féministe » de la ville. Avant d'appuyer sur la « rupture d'égalité, justifiée ni par l'hygiène, ni par la sécurité », que constitue l'interdiction du burkini. Interrogé par Alain Carignon sur ses « liens » avec l'association Alliance Citoyenne, à l'origine des opérations coup de poing menées dans les piscines grenobloises en 2019 pour défendre le burkini, le maire de Grenoble s'est défendu de toute influence : « C'est un niveau de calomnie incroyable. Personne n'est sous influence, ce débat préexistait avant l'arrivée d'Alliance Citoyenne ».

À lire aussiLe burkini, l’histoire mouvementée d’un maillot de bain controversé

Les groupes d'opposition ont fait longuement entendre leurs voix en ouverture de la délibération portant sur la modification du règlement des piscines. « Nous débattons d'un sujet aussi démagogique que dangereux. Sa portée est immense et votre responsabilité sera considérable », a soutenu Emilie Chalas, conseillère municipale LREM et députée de l'Isère. « Ne jouez pas la division, ne jouez pas la haine », a lancé Nicolas Pinel, conseiller municipal du groupe d'opposition société civile, divers droite et centre.

Alors que le vote a finalement abouti à la modification du règlement intérieur des piscines, Laurent Prévost, préfet de l'Isère, a déjà annoncé, par un communiqué en date du 15 mai, sa volonté de saisir le tribunal administratif de Grenoble, pour « obtenir la suspension » de la délibération, « conformément aux instructions qu'il a reçues du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ».

À VOIR AUSSI - Faut-il s'opposer au burkini dans les piscines municipales ?

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Le Figaro

Management : comment se constituer une équipe de rêve

Anne Bodescot

NOS CONSEILS - Des troupes motivées et efficaces, cela ne tombe pas du ciel. Quels efforts, quelle stratégie déployer pour le mériter?

Ils se complètent bien, s'entraident et s'épaulent, ils savent avancer ensemble et obtiennent de bons résultats. Pour ne rien gâcher, avec eux, l'ambiance de travail est détendue et motivante…

Pouvoir parler ainsi de ses collaborateurs n'est, sans doute, qu'un rêve pour nombre de chefs d'équipe. Les experts en management y voient, eux, le résultat des efforts des uns et des autres pour mieux se connaître, partager des objectifs et limiter les points de conflits.

Comment transformer une équipe, dont le manager hérite quand il prend son poste et qui s'est constituée au fil du temps, en dream team qui fera ses preuves ?

C'est ce qu'expliquent au Figaro Sylvia Lecardronnel, coach en management et fondatrice du cabinet Elle'volutions, Virginie Rialland, dirigeante de VR Coaching, et Stéphanie Carpentier, docteur en management et consultante en ressources humaines.

Mon collègue, cet inconnu !

La bonne entente s'installe plus facilement si chacun connaît bien l'autre, en particulier sa conception des relations au bureau. Certains collaborateurs apprécient par exemple que se nouent des liens personnels, s'enquièrent volontiers de la santé de leurs collègues, des études des enfants…

À l'inverse, d'autres ne sont à l'aise que si les échanges se limitent à la stricte sphère professionnelle. Certains préfèrent communiquer par mail car cela facilite l'organisation de leur emploi du temps. D'autres y voient de la froideur et préfèrent décrocher leur téléphone ou se déplacer dans les bureaux pour échanger de vive voix. C'est plus sympa !

Entre ces deux mondes, l'incompréhension est parfois totale au risque même qu'il y ait de la rancune ou de la rancœur. «Le secret pour bien s'entendre, c'est que chacun ait pris conscience de ses propres biais et sache comment l'autre fonctionne. Sinon, chacun se comportera naturellement avec les autres comme il aimerait qu'on se comporte avec lui. Personne ne sera satisfait», explique Virginie Rialland. Elle préconise donc d'inciter l'équipe à mettre carte sur table : à chacun de se dévoiler face aux autres.

Apprendre à se découvrir

Certains managers ont leurs petites astuces pour les y aider. «L'une de mes clientes a instauré un déjeuner informel mensuel. Vient qui peut, qui veut, pas pour parler travail mais de tout le reste. Cela permet de se découvrir», raconte Sylvia Lecardronnel.

Peu après sa prise de poste, un manager avait, lui, demandé à chaque membre de son équipe d'apporter en réunion un objet qui lui était cher. Ce fut l'occasion de parler de soi différemment…

Mais même si les personnalités doivent être bien cernées, elles doivent aussi converger vers les mêmes objectifs. Au chef d'insuffler la vision commune, «de donner un sens au travail de tous», ajoute Sylvia Lecardronnel.

Il doit aussi apporter une certaine convivialité, sans se forcer, en respectant ses valeurs, sa nature. «Les petites attentions, par exemple, ont beaucoup de vertus», précise la spécialiste. Il doit enfin clarifier le cadre.

Nos règles du jeu

Chaque collaborateur sera plus à son aise dans l'équipe s'il sait exactement quelles sont ses attributions (son périmètre), comment il doit réagir en cas de difficulté (qui prévenir, quand…) et ce qu'il a le droit de faire ou pas.

L'arrivée du manager, mais aussi celle d'un nouveau coéquipier ou simplement un incident montrant que tout n'est pas clair, sont de bonnes occasions de reparler de ces points cruciaux.

«Ces règles du jeu se construisent tous ensemble, non seulement pour déminer de possibles conflits (sur le périmètre de travail par exemple), mais aussi pour fluidifier le travail ensuite», rappelle Virginie Rialland. Si chacun sait jusqu'où il peut aller seul et quand il doit, par exemple, en référer au manager, les choses iront plus vite.

Tous maillons d'une chaîne

«Dans une équipe, tout le monde doit avoir un rôle à jouer: au manager de répartir équitablement les missions que chacun ait les siennes et - pourquoi pas? - qu'elles tournent entre les uns et les autres», souligne Virginie Rialland.

Par exemple, chaque jour, à tour de rôle, un membre de l'équipe peut être chargé de donner les informations importantes du jour dans l'actualité utile pour l'activité. L'essentiel ? Que chacun se sente partie prenante de la réussite collective, ait conscience d'être un maillon de la chaîne.

«Si l'un des collaborateurs fait face à une difficulté avec un dossier ou un client, le manager peut par exemple organiser un brainstorming de toute l'équipe pour l'aider à trouver la solution», suggère la coach.

Envie de s'investir

Cet esprit est aussi entretenu par le mode de calcul de la rémunération, sur lequel, malheureusement, le manager n'a pas toujours de prise. «Il est difficile de développer le travail d'équipe si la rémunération est calculée seulement sur les résultats individuels : cela n'incite pas à la coopération», résume Stéphanie Carpentier.

Gare à ne pas tomber dans l'excès inverse. Si les résultats individuels ne sont jamais récompensés financièrement, les meilleurs auront moins envie de s'investir. «Il faut gérer l'équilibre entre les deux et proposer un mode de rémunération qui s'appuie sur les compétences : les efforts consentis par chacun pour progresser sont récompensés», ajoute Stéphanie Carpentier.

Jouer la complémentarité

Tous les managers souhaitent en effet être entourés de collaborateurs compétents et complémentaires. Mais ils ont rarement la possibilité de les recruter en une seule fois.

Quand c'est le cas, ils n'obtiennent d'ailleurs pas toujours le résultat escompté. Le défi est donc surtout d'utiliser au mieux et d'améliorer autant que possible les ressources existantes.

«Cela commence par une très bonne connaissance du parcours et des compétences actuelles de chaque membre de l'équipe. Faire un bilan d'équipe pour les explorer est parfois utile», insiste Sylvia Lecardronnel.

Diversité, mon alliée

Attention, cependant, aux idées toutes faites sur ce qu'est un «bon collaborateur»... «Mixer différents profils est un des piliers de la réussite d'une équipe», insiste Stéphanie Carpentier. Diplômés et autodidactes, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, nationalités différentes…

«Cela permet d'obtenir des points de vue différents, de diversifier les approches, d'organiser entre génération du mentoring, et donc d'améliorer la créativité et les résultats», assure la spécialiste des ressources humaines.

«Qui part en juillet ? Qui part en août ?» : comment éviter ou surmonter la foire d'empoigne des vacances

NOS CONSEILS - Tous les coups sont permis pour arracher la période la période la plus courue, de mi-juillet à mi-août. Il existe pourtant des règles.

L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Marion Maréchal quitte la direction de son école à Lyon

L'ex-députée FN, qui s'est engagée dans la campagne présidentielle d'Eric Zemmour, est devenue vice-présidente de son parti Reconquête.

Marion Maréchal, ex-députée FN ralliée à Eric Zemmour, a renoncé à son poste de directrice générale de l'école de sciences politiques qu'elle a co-fondée à Lyon et où elle va cependant garder des fonctions.

À lire aussiLégislatives 2022 : Stanislas Rigault candidat dans le Vaucluse, Marion Maréchal renonce

«Aujourd'hui, j'ai une activité politique avec Reconquête et je suis très attachée à l'indépendance de l'école, à sa dimension apartisane, au fait que ce soit un projet éducatif exclusivement. Donc pour préserver cette indépendance, cette séparation, j'ai décidé de renoncer à ma fonction de directrice générale», a déclaré la nièce de Marine Le Pen sur son compte Twitter.

Son ancien adjoint nommé directeur

Marion Maréchal, qui a rallié en mars le parti d'Eric Zemmour, Reconquête, dont elle est devenue vice-présidente aux côtés d'autres transfuges tels l'ex-LR Guillaume Peltier et l'ex-RN Nicolas Bay, dirigera désormais le pôle réseau professionnel de l'établissement. La direction générale de l'Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep) sera assurée par son ancien adjoint, Thibaut Monnier, également cofondateur de l'école qui a ouvert une antenne à Madrid en 2021.

À VOIR AUSSI - Qu'est-ce que l'ISSEP, la nouvelle école de Marion Maréchal ?

La petite-fille de Jean-Marie Le Pen avait lancé cette école de sciences politiques en septembre 2018 à Lyon avec pour objectif de former une «nouvelle élite politique» et défendre «enracinement» et «identité culturelle». L'établissement propose des «magistères» BAC+4 et BAC+5 en sciences politiques et management de projet ainsi qu'une formation continue - diplômes non reconnus par l'État - pour préparer ses élèves «à exercer des fonctions de direction dans l'entreprise ou les affaires publiques».

À lire aussiLégislatives 2022 : pour Marion Maréchal, le RN «trouve des prétextes» pour ne pas s'unir avec Reconquête!

Selon l'école, 338 inscriptions ont été enregistrées depuis son ouverture. Son chiffre d'affaires 2021 s'élève à 1,1 million d'euros. Le corps enseignant de l'Issep compte plusieurs figures de l'extrême droite française, tels que le fondateur du Parti des forces nouvelles, Pascal Gauchon, l'ex-président d'Alliance royale, Yves-Marie Adeline et l'essayiste conservateur Thibaud Collin.

À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: «Il y a un caractère personnel au choix de Marion» Maréchal, après son ralliement à Eric Zemmour

Législatives 2022 : Carole Delga veut fédérer les candidats dissidents du Parti socialiste

INFO LE FIGARO - Lors d'une réunion publique fermée et en ligne vendredi soir, la présidente PS de la région Occitanie a indiqué son intention de fédérer les dissidents socialistes de toute la France en dehors de l'accord noué par la direction du PS avec EELV, le PCF et LFI.

Législatives 2022: l’arrivée des Insoumis à des postes clés de l’Assemblée inquiète déjà les députés LREM

Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.

Législatives 2022 : Taha Bouhafs visé par une enquête interne des Insoumis pour des faits de violences sexuelles

Le militant avait renoncé à se présenter dans le Rhône, en arguant des pressions à son encontre. La direction de LFI l'avait cependant prévenu qu'elle pourrait lui retirer son investiture.

Le Figaro

Pour attirer les talents, les entreprises adaptent leurs méthodes

Corinne Caillaud

DÉCRYPTAGE - D’importants décalages existent entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche.

Conséquence de la tension sur le marché de l’emploi, le rapport entre entreprises et candidats s’est inversé, au détriment des employeurs. Une étude, réalisée en mars auprès de 1724 candidats et 355 recruteurs par HelloWork, start-up spécialisée dans le recrutement et la formation, pointe d’importants décalages entre les attentes des candidats et les pratiques des entreprises sur plusieurs phases du processus d’embauche. Si les recruteurs utilisent tous les canaux, afin de multiplier les opportunités de pourvoir leurs postes, ils privilégient les plateformes spécialisées, où sont publiées 96 % de leurs offres. Mais ils n’en connaissent pas toujours les codes, qui s’apparentent à ceux de l’e-commerce.

À lire aussiRecrutement de rue, sans période d’essai, sans CV… Ces entreprises prêtes à tout pour attirer les candidats

«Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace», remarque François Leverger, le directeur général d’HelloWork. Plus personne ne veut par exemple aujourd’hui accéder à une offre d’emploi en 20 clics, avec trois pages de formulaire à remplir. «L’époque où certaines entreprises complexifiaient les démarches en ligne, partant du principe que seuls les plus motivés postuleraient, est révolue. Désormais, plus il y a d’étapes, plus il y a de risques de perdre le candidat», constate Adrien Ledoux, le CEO de JobTeaser, plateforme spécialisée dans le recrutement des jeunes talents.

Les générations qui arrivent sur le marché de l’emploi en ont une parfaite maîtrise et veulent trouver rapidement les informations qu’ils jugent nécessaires sur un seul et même espace

Le cabinet de conseil Mazars, qui reçoit 70.000 candidatures pour 1400 recrutements annuels, dispose d’un chabot (logiciel de dialogue élaboré avec l’intelligence artificielle) qui repère les mots-clés du CV du candidat et l’oriente vers la bonne offre en fonction de ses compétences. Les parcours de navigation sont également adaptés en fonction des cibles recherchées. «Une personne inexpérimentée en début de parcours ne trouvera pas les mêmes renseignements qu’une jeune femme de 35 ans à qui nous donnerons des indications sur l’accompagnement des talents féminins dans l’entreprise et les aides à la parentalité», explique Mathilde Le Coz, la DRH.

Choix éclairé

Les personnes en quête d’emploi sont en effet avides d’informations sur la mission de l’entreprise, sa culture, mais elles veulent aussi «un discours de preuves. C’est-à-dire que l’entreprise doit être plus factuelle, et montrer sur quoi elle s’engage», souligne Adrien Ledoux, pour qui les offres d’emplois qui comportent une vidéo reçoivent 34 % de candidature de plus. Les postulants sont aussi en recherche d’éléments sur l’équipe avec laquelle ils vont travailler, sur le matériel utilisé, c’est pourquoi les opérationnels participent de plus en plus à la rédaction des offres mises en ligne. Les candidats aspirent aussi à de la flexibilité, via le télétravail ou l’aménagement des horaires et ces nouveaux éléments doivent être indiqués.

À lire aussiLe palmarès 2022 des entreprises qui recrutent

Ils «s’attendent à faire un choix éclairé. Ils ne partent pas à la recherche d’une offre d’emploi, mais choisissent entre différentes propositions d’entreprises», note François Leverger. Ainsi 38 % des candidats sont susceptibles de moins postuler, faute d’indication de salaire, selon l’enquête HelloWork. «Le salaire n’est pas toujours défini car il peut varier selon le profil, nuance Mathilde Le Coz. Lorsque la candidature est une pépite, l’entreprise peut proposer une rémunération supérieure à ce qu’elle avait envisagé. L’indiquer dans ce cas peut tuer des opportunités, dès lors que le candidat, la trouvant insuffisante, n’y répond pas. À l’inverse, lorsqu’un salaire est clairement mentionné, il ne faut pas que le candidat soit déçu si l’entreprise n’en déroge pas. Il aura été défini dans un cadre budgétaire précis, sans marge de manœuvre possible.»

Certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars

Une fois que les personnes ont fait acte de candidature, 66 % estiment très important que l’entreprise accuse réception. Mazars travaille ainsi avec la start-up Yaggo qui l’aide à personnaliser ses réponses, «un enjeu important, car les gens ne veulent plus recevoir de message type», souligne sa DRH. Ils aspirent aussi à de la visibilité sur les étapes de recrutement. Or le temps de traitement varie selon les postes. Une période d’un mois, ponctuée de deux à trois entretiens (dont au moins un en présentiel), entre le dépôt de candidature et l’envoi du contrat de travail, apparaît comme un délai raisonnable. Signe que les méthodes de recrutement n’ont pas fini d’évoluer et que la révolution du secteur n’en est qu’à ses débuts, «certaines entreprises forment actuellement leurs recruteurs pour faire passer des entretiens dans le métavers avec des avatars», indique Adrien Ledoux. Il faut bien se mettre à la page de la nouvelle génération…

Jeunes avocats : quand la recherche du premier emploi vire au casse-tête

ENQUÊTE - Ils sont nombreux à rêver d'une première collaboration dans un gros cabinet parisien. Mais la réalité du marché de l'emploi fait bien des déçus.

Le Figaro

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Cyrille Louis

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

Envoyé spécial à Toretsk et Niou-Iork

Jusqu’à la guerre de 2014, les habitants du Donbass élisaient leur maire comme ceux des autres régions d’Ukraine. Mais sur ce territoire russophone aux allégeances incertaines, les élus des localités situées près de la ligne de front ont depuis été remplacés par des proconsuls issus de l’armée ou du renseignement intérieur (SBU). À Toretsk, cité minière située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Donetsk, cette mission a été confiée au colonel Vassyl Tchintchyk. Le «chef de l’administration militaire», un quadragénaire rigolard, vient de l’ouest du pays et semble prendre son rôle très à cœur. Depuis le 24 février, il s’emploie d’une main ferme à empêcher que la ville ne sombre.

À lire aussiSieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

À Toretsk et dans les localités voisines, contrairement à ce qui s’est produit dans l’oblast de Louhansk ainsi que dans les environs de Marioupol, les troupes russes ont jusqu’à présent échoué à enfoncer le front. «Les lignes sont stables. Elles n’ont d’ailleurs pas bougé d’un pouce depuis 2015», résume Vassyl Tchintchyk en caressant son crâne lisse. Mais cette résilience à un prix. Du matin au soir, le grondement de l’artillerie russe hante la ville et les villages qui l’entourent. Obus de 122 ou de 152 mm, salves de roquettes Grad ou Smerch… Depuis le début de l’invasion russe, 15 habitants ont été tués et une vingtaine d’autres blessés. Samedi midi, une femme enceinte a reçu dans la joue un éclat d’obus de belle taille. «Quelques centimètres plus haut, et elle y restait», glisse le chirurgien militaire Aleksander Ozivsky.

1200 mineurs il y 8 ans, trois fois moins aujourd’hui

Cité pauvre et vieillissante, sinistrée par la fermeture progressive de neuf gisements de charbon à coke et l’exode de sa jeunesse, Toretsk se recroqueville depuis la reprise des combats. Comme on lui demande s’il est possible de visiter l’une des deux mines encore en activité, Vassyl Tchintchyk décroche son téléphone. À l’autre bout du fil, le directeur hésite. Il craint qu’un article sur son installation n’attire les bombardements russes. Mais le colonel insiste. Quelques minutes plus tard, nous voici à l’entrée de l’installation. Sur un vaste terre-plein, se dessinent deux énormes carcasses de métal. Ce sont les ascenseurs - l’un pour faire descendre et remonter les mineurs, l’autre pour extraire le minerai de charbon. Un peu plus loin, dominent un imposant terril et une tour de béton.

Le gisement, exploité depuis 1936, employait il y a encore huit ans plus de 1200 mineurs. Aujourd’hui, on en compte trois fois moins. Cette entreprise qui appartient à l’État peine à équilibrer son budget. Le coût d’extraction, à 910 mètres sous terre, excède les prix du marché. «En bas, les conditions de travail n’ont pas beaucoup changé», glisse pudiquement Igor (*), le directeur en chandail gris, qui a passé quarante-cinq ans sous terre avant d’être nommé à la tête du site. Son vaste bureau, meublé tout en Formica, n’a pas dû beaucoup changer depuis la chute de l’URSS. À sa droite, un intrigant téléphone aux dizaines de touches rouges et blanches lui permet, dit-il, de communiquer avec chaque division de la mine.

Au fond, nous avons stocké de l’eau, des conserves et des galettes pour que nos gars puissent tenir trois jours en cas de pépin. Et puis nous avons installé trois lignes d’électricité distinctes

La première équipe, composée d’une soixantaine d’ouvriers, embauche avant l’aube. Il lui faut dix-sept minutes pour rejoindre les profondeurs. Puis, à coups de marteaux-piqueurs, ce sont six heures de creusement ininterrompu. «Chaque mineur produit cinq tonnes par jour», poursuit le directeur. Le charbon à coke, une fois enrichi, est vendu aux usines métallurgiques de Dnipro et Kharkiv. Malgré le bombardement constant de la ville, pas question d’en stopper l’extraction. «Le mineur désœuvré, c’est un bandit potentiel», sourit Vassyl Tchintchyk. «Sous terre, on est mieux protégé qu’ici», renchérit le directeur. Et si le site venait à être bombardé? «Au fond, nous avons stocké de l’eau, des conserves et des galettes pour que nos gars puissent tenir trois jours en cas de pépin. Et puis nous avons installé trois lignes d’électricité distinctes.» En 2014, la précaution s’est parfois révélée insuffisante. «Il est arrivé que la mine se retrouve complètement privée de courant, admet le directeur. Mais grâce à Dieu, cela n’a jamais duré plus de quelques heures…»

La moitié des habitants ont quitté Toretsk et Niou-Iork

Il est temps de partir. Le colonel Tchintchyk propose d’aller faire un tour aux abords de la ligne de front. Sa kalachnikov posée à la place du passager, il conduit, pied au plancher, vers la sortie de la ville puis s’enfonce dans un sous-bois. Au détour d’une piste, on tombe sur un poste de commandement recouvert d’un filet de camouflage. Les Russes, dit-il, ne sont qu’à deux kilomètres. «Ce n’est pas le moment idéal», glisse, gêné, un jeune officier en montrant la terre brûlée qui fume encore à quelques mètres de lui. «C’est un obus ennemi. Il est tombé il y a une dizaine de minutes à peine.» Un soldat accourt et coupe son supérieur. «Mettez-vous aux abris, ils se remettent à tirer!»

«Les bombardements ennemis s’intensifient vraiment depuis une dizaine de jours, expose, un peu plus loin, le chef de l’administration militaire. Mais nous, on ne se laisse pas faire…» A l’entendre, les systèmes antiaériens déployés aux alentours de Toretsk ont permis d’abattre deux avions de chasse russes au tout début de la guerre. Un missile tiré contre la ville a aussi pu être intercepté. Mais d’autres ont atteint leur but, comme celui qui a détruit l’usine de phénol appartenant au richissime Rinat Akhmetov, dans la bourgade voisine de Niou-Iork. Sur le téléphone de Vassyl Tchintchyk, une photo montre ces deux hommes en combinaison grise, couchés au sol. L’un d’eux a le bras arraché. Leur tête gît dans une mare de sang.

Trop de gens refusent encore d’être évacués et ça complique le travail de notre armée

Niou-Iork, située quelques kilomètres au sud de Toretsk, semble aimanter les tirs ennemis. La légende raconte que cette ville minière, fondée à la fin du XIXe siècle par des colons allemands, fut ainsi nommée parce que l’un d’entre eux était amoureux d’une Américaine. Dans ses rues désertes, le romantisme n’est plus vraiment de mise. Maria Besseda, 40 ans, attend un bus en compagnie de ses trois enfants pour être évacuée en lieu sûr. «Hier matin, j’ai été réveillée par une explosion juste en face de chez moi, raconte-t-elle. Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu la maison de mes voisins en flammes. Une vieille femme a été blessée aux deux jambes. Depuis 2014, je m’étais habituée aux bombardements intermittents. Mais cette fois c’est trop: je pars en attendant que ça se calme.»

Le colonel Tchintchyk estime que la moitié des habitants ont quitté Toretsk et Niou-Iork depuis le début de la guerre. «Mais trop de gens refusent encore d’être évacués, déplore-t-il, et ça complique le travail de notre armée.» Au coin d’une rue, il désigne une imposante citerne bleue. La ville est privée d’eau courante depuis qu’une frappe russe a endommagé un câble électrique sur la ligne de front. Jusqu’alors, il alimentait les systèmes de pompage de la station d’épuration de Horlivka, une localité voisine contrôlée par les séparatistes prorusses. En vertu d’un curieux arrangement, l’installation a continué de fournir le précieux liquide à Toretsk après la guerre de 2014. «On leur envoyait l’eau prélevée dans un canal de la rivière Donets qui coule de notre côté, et ils pouvaient en garder une partie après l’avoir traitée, décrypte Vassyl Tchintchyk. Malgré la situation politique, cette coopération bénéficiait à tout le monde. Avec cette guerre, nous sommes tous pénalisés.»

Le sentiment russophile, par ces temps de craintes, ne s’exprime plus qu’en sourdine. En 2016, une partie des habitants de Toretsk se sont opposés à ce que la ville, baptisée Dejrzynsk sous Staline pour rendre hommage au fondateur de la police politique (Tcheka), retrouve son nom originel dans le cadre d’un processus de «décommunisation». «Les gens, ces jours-ci, ne parlent pas tellement de politique,» assure Georgiy Vedertchouk, le prêtre de l’église Saint-Spyridon, qui exerce sous l’autorité du patriarcat de Moscou et n’apprécie guère qu’on lui demande ce qu’il pense de l’invasion russe. «Seul Dieu est à même de juger, élude-t-il. Mais je peux vous dire que des deux côtés, les gens souffrent beaucoup de cette guerre…»

Dans une chambre de l’hôpital de Toretsk qu’elle partage avec trois autres patientes, une babouchka dort sous une épaisse couche de couvertures. C’est Claudia Koulbatcheva, 88 ans, qui a été blessée aux jambes le 28 avril dans sa maison de Niou-Iork. «Nous étions en train de rentrer notre voiture au garage quand j’ai entendu une succession très rapide d’explosions. Alors, je me suis couchée au sol et j’ai senti des objets brûlants tomber tout autour de moi», raconte sa fille Natalia, qui se dit à la fois traumatisée et très inquiète pour sa mère. Selon les médecins, sa blessure à la jambe gauche s’aggrave et ne peut être convenablement traitée dans ce petit hôpital. «Il faut à tout prix qu’on la transfère à Dnipro si on veut lui éviter l’amputation», soupire Natalia.

À lire aussiFuyant la Russie, des habitants du Donbass racontent leur chemin de croix vers la Géorgie

L’heure tourne et Vassyl Tchintchyk propose de rendre visite à son adjointe, Lioudmilla Yesloukova, dont la maisonnette se trouve non loin du front. «Quand on va chercher des champignons en forêt, il suffit de s’égarer un peu pour tomber sur les lignes russes», rigole cette femme énergique, qui insiste pour nous offrir une collation. Son mari, un petit homme aux cheveux gris et au sourire égrillard, dispose prestement un pot de cornichons et une assiette de charcuterie sur la table. Puis il débouche une bouteille de vodka. «Les Russes, ça fait huit ans qu’on les attend, dit-il. Alors je peux vous dire que nos soldats ont eu le temps de s’enterrer bien comme il faut.» Ils trinquent à l’Ukraine, à la victoire, aux femmes… «La victoire sera à nous, tonne Vassyl Tchintchyk, de plus en plus jovial, car nous sommes ici sur notre terre.» Le soir tombe. Au loin, la canonnade reprend de plus belle.

(*) Le prénom a été modifié

À VOIR AUSSI - Des «options diplomatiques» en cours pour sauver les soldats de l’aciérie de Marioupol, selon Zelensky

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
L'Humanité

À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
Le Figaro

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

Regarder la vidéo

À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Festival de Cannes : retour sur ces moments cultes et embarrassants

Le sein de Sophie Marceau, la montée des marches de Lady Di, l’incontournable duo Jeanne Moreau Vanessa Paradis, les cérémonies d'ouverture et de clôture… Les moments cultes sur et hors tapis rouge, qui ont façonné la légende du Festival de Cannes.

Impossible d'y échapper. Chaque année, le passé rattrape les célébrités qui ont foulé le tapis rouge du Festival de Cannes. Car l'effervescence du mois de mai fait bien souvent resurgir de lointains souvenirs, que d'aucuns auraient préféré enfouir à jamais. Entre apparitions sulfureuses, duos de charme et coups de projecteur, instants volés, culte ou embarrassants, la Croisette a connu de mémorables aléas, dont l'un des plus célèbres implique la poitrine de l'actrice Sophie Marceau, malencontreusement livrée en pâture aux photographes. Retour sur ces faux pas et autres apparitions intemporelles, qui alimentent la magie de Cannes.

Auras sulfureuses

En 1992, Sharon Stone affole la Croisette. L'actrice foule le tapis rouge du Festival pour la première fois, et créé la sensation lors de la présentation de son dernier film, Basic Instinct. "Avant, je n'étais personne", affirme-t-elle alors, bientôt victime de son succès. Au point d'être harcelée jusque dans son hôtel, par un "lobby de cent personnes". La rançon de la gloire, diraient certains.

Treize ans plus tard, en 2005, Sophie Marceau vit elle aussi ce que l'on appelle un "red carpet moment", plus houleux celui-là. En pleine montée des marches, la comédienne pose pour les photographes lorsqu'elle laisse échapper un sein au beau milieu du tapis rouge. Le tout, juste avant d'assister à la projection du film… La Vérité Nue. Un incident bien loin d'être isolé – pas plus tard que ce 8 mai 2018, l'actrice mexicaine Patricia Contreras laissait elle aussi entrevoir sa poitrine durant la montée des marches. Des dérapages parfois maîtrisés, à l'instar de Bella Hadid, surnommée "la fille presque nue" de l'édition 2016 du Festival. À l'époque, le mannequin n'hésite pas à arborer une robe rouge qui souligne son manque apparent de sous-vêtements. Une manière idéale de créer l'événement.

Si les photographes se sont évidemment rués sur ces vrais-faux accidents de la vie sur tapis rouge, ils sont aussi - rarement - restés sans rien faire. Souvenez-vous leur boycott d'Isabelle Adjani sur les marches de Cannes en 1983, après que l'actrice a passé la journée à fuir les photocalls.

Couples de légende

D'autres, comme Claudia Cardinale, ont trouvé des moyens divergents de marquer les esprits. En 1963, l'actrice apparaît au côté de son partenaire Burt Lancaster sur la plage de l'hôtel Carlton. Venus assurer la promotion du film Le Guépard, de Luchino Visconti, le duo tient en laisse… un véritable félin, tout droit sorti du cirque de Mr Franchi. Une première sur la Croisette.

Au Festival de Cannes, le succès se conjugue bien souvent au pluriel. L'événement a ainsi vu défiler nombre de duos adulés, comme Jeanne Moreau et Vanessa Paradis qui entonnaient Le Tourbillon de la vie en 1995. Et comment oublier la montée des marches de Lady Diana et de son mari le Prince Charles, en 1987 ? Accueillis par le maire de la ville, Anne-Mary Dupuy, ils honoraient de leur présence la projection du film Les Baleines du mois d'août, acclamés par la foule.

Dans un versant plus hollywoodien, en 2002, Ryan Gosling et Sandra Bullock arpentent main dans la main le tapis rouge de Cannes. Amants à la ville comme à l'écran, leur complicité enchantait le public venu assister à la projection de leur film Calculs meurtriers.

Le péril cannois

Mais qui dit surexposition médiatique, dit aussi éveil des convoitises. En 2013, des cambrioleurs dérobent pour 530.000 dollars de bijoux Chopard dans un hôtel cannois. Résultat des courses : trois montres, six paires de boucles d'oreilles en diamants, un collier, un bracelet et une bague en saphir disparaissent de la circulation.

Certains malchanceux durent même essuyer les assauts d'un admirateur un brin envahissant. À savoir le désormais célèbre "agresseur des stars", Vitalii Sediuk. À lui seul, le journaliste ukrainien aura embrassé les fesses de Kim Kardashian en 2016, agrippé la jambe de Bradley Cooper en 2014, et bousculé Leonardo DiCaprio en 2014… Autant de menues difficultés qui ne dissuaderont pas les célébrités de nous offrir, encore longtemps, de mémorables perles.

Sophie Marceau à Cannes, glamour et dérapages

Sophie Marceau à Cannes, glamour et dérapages

En vidéo : Cannes, du glamour, des scandales et du cinéma

Léa Seydoux : «J'ai un corps, je suis charnelle, j'ai des cernes, et le cinéma européen me permet de l'imposer»

Avec son instinct du jeu et sa présence charnelle, elle peut tout jouer. L'actrice présente deux films à Cannes, Les Crimes du futur, de David Cronenberg, et Un beau matin, de Mia Hansen-Løve. Un parfait équilibre pour l'égérie Vuitton au sommet de son art.

Ce geste du prince William qui a suscité une vague d'émotion, alors qu'il venait d'enfreindre le protocole royal

Le duc de Cambridge et son épouse Kate Middleton se sont rendus dans un établissement accueillant des personnes défavorisées, en Écosse, le mercredi 11 mai.

Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard

Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.

L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bricolage
Le Figaro

Les signes infaillibles qui montrent que vous n'êtes pas fait pour manager

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Tout le monde n'est pas fait pour manager. Et si, avant d'accepter un job pour diriger des collaborateurs, vous faisiez le point ?

Devenir manager : une fausse bonne idée ? Pas forcément. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il faut bien peser le pour et le contre, et bien se connaître soi-même avant de manager les autres... Car accepter d'être manager implique d'avoir un rôle important dans la vie professionnelle de ses équipes... et donc dans leur vie de tous les jours. Ainsi, un individu qui ne pense qu'à lui-même et se moque éperdument de ce qui l'entoure ne sera probablement pas un bon encadrant. Une tendance se dessine : celle du «management blues.» Un cadre sur cinq n'est pas intéressé par un poste où il aurait à gérer des équipes, selon une enquête menée par OpinionWay en fin d'année 2021. Une étude encore plus récente du BCG confirme cette tendance.

À lire aussiÉloquence : les secrets pour briller dès que vous prenez la parole

Il semble que la crise sanitaire et les nouveaux modes de travail hybrides accentuent cela... Pourtant, les entreprises auront toujours besoin de managers. Vous ? Le Figaro a demandé conseil à Benoit Serre, DRH de L'Oréal, vice-président de l'ANDRH et ancien Partner au BCG, comment savoir si notre personnalité et nos traits de caractère sont compatibles avec le job de manager... Premier enseignement essentiel : le management repose en priorité sur des soft skills. Pas sur les performances. «Je dirais que quelqu'un qui est incapable de générer l'écoute lorsqu'il prend la parole n'est pas fait pour le management, analyse simplement Benoît Serre. Quand quelqu'un parle et que cela «n'imprime pas» chez les autres, c'est qu'il va être indéniablement difficile d'être manager.»

L'entêtement, l'antithèse du management

Le profil d'un collaborateur qui déteste prendre des risques est également incompatible avec un quotidien professionnel qui consiste à gérer des équipes... La «mollassonnerie» ne peut pas faire partie d'une culture de leadership. «C'est ce que j'appelle la culture de l'abandon, appuie Benoît Serre. Lorsqu'on a l'habitude de jeter l'éponge dès le premier obstacle et que l'on ne sait pas se battre, devenir un bon manager va s'avérer difficile.» L'extrême inverse est également vrai ! L'entêtement est l'antithèse du management. Quand vous vous opposez sans cesse, par principe, sans jamais reconnaître vos torts, et que vous faites preuve de mauvaise foi évidente, c'est un très mauvais signal... «Le management, c'est avancer, jamais imposer», souligne Benoît Serre.

À lire aussi«Il fait un temps de télétravail» : quand la météo influence la vie de bureau...

Avoir des convictions est également essentiel pour être respecté par ses équipes... Savoir traiter tout le monde d'égal à égal est capital. Il faut savoir guider ses émotions, et ne pas manager avec ses sentiments ; sa sympathie pour un tel et une certaine froideur envers un autre... Comme à l'école, il ne faut pas qu'il y ait de «chouchou du prof.» Un bon manager doit avoir d'excellentes intuitions, et être capable de «sentir» l'environnement, de «saisir» l'instant. C'est ce que l'on appelle communément l'intelligence de situation. Dans une réunion, dans l'ascenseur, au téléphone, en meeting Teams... «Quand l'intelligence de situation est absente des soft skills c'est un vrai problème pour manager, analyse Benoît Serre. Inévitablement, cela va donner lieu à des moments de gêne, des incompréhensions, avec la hiérarchie et avec les équipes.»

À lire aussiLe «rooftop», ou l'effet Joconde de l'immobilier de bureau

Très souvent, les individus qui n'ont pas de capacités en matière d'intelligence de situation sont également des individus autocentrés... Ce qui nous amène à ce cas précis, déjà succinctement évoqué un peu plus haut. Lorsqu'on ne pense qu'à soi et que la notion même de partage ne fait pas partie de notre vocabulaire, c'est impossible de manager ! Idem lorsqu'on est incapable de déléguer, et tenté par le «flicage» permanent des autres. La paranoïa est également un mauvais point pour devenir manager : diriger des équipes implique de leur faire confiance ! Enfin, quand vous avez l'habitude de tout ramener à des chiffres, des tableaux Excel et de la performance uniquement basée sur des marges, c'est que vous allez dans un mur.

Retrouvez toutes les chroniques Le Bureaulogue

À VOIR AUSSI - Nathaniel Philippe : «La crise sanitaire a désabusé les managers»

L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sainfruitscitron
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

À lire aussiGuerre en Ukraine : pourquoi l'offensive russe ne se passe pas comme prévu

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

À lire aussiGuerre en Ukraine : comment soldats et civils exploitent le terrain pour ralentir l'offensive russe

Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

À lire aussiUkraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

À VOIR AUSSI - Des bâtiments détruits dans l'est de l'Ukraine après des bombardements russes

Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

À lire aussiComment l'armée russe déploie sa stratégie sur le sol ukrainien

Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

À lire aussiUkraine: l’artillerie et les bombes thermobariques au cœur de l’offensive russe

Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

À lire aussiLes missiles Javelin, Stinger et NLAW, cauchemar des forces russes

La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

À lire aussiUkraine : sous-estime-t-on la puissance de l'armée russe à cause de la guerre de l'information ?

Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

À lire aussiLa Biélorussie pourrait-elle engager son armée dans la guerre en Ukraine?

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

À VOIR AUSSI - L'armée russe reconnaît pour la première fois des «morts» en Ukraine

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo
L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.

À lire aussiCes troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu

«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»

«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

À VOIR AUSSI - Alimentation, migration, économie... Zelensky alerte sur les «défis mondiaux» de la guerre en Ukraine

À lire aussiRussie-Occident: un divorce lentement consommé

En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?

L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.

Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.

Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?

À lire aussi«Adhérer à l’Otan: un tournant historique pour la Suède et la Finlande»

Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudront peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»

Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):

«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)

À VOIR AUSSI - Henri Guaino: «Quand la société souffre, elle se réunifie par le sacrifice sanglant»

Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»

ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».

Renaud Girard: «Ukraine, la montée des périls»

CHRONIQUE - L’invasion menée par la Russie en Ukraine représente désormais une crise aux conséquences planétaires, avec un risque d’engrenage menant à une guerre beaucoup plus étendue.

Charles Jaigu: «L’impasse européenne de Zelensky»

CHRONIQUE - Une «Zelenskymania» enflamme la planète. La publication de ses discours montre l’obsession européenne du chef d’État ukrainien. A-t-il raison d’insister?

Le Figaro

La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

Le Figaro

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

Le temps sera particulièrement estival ce mardi 17 mai sur les trois quarts du pays, selon La Chaîne Météo *. Si les températures restent modérées le matin, elles augmentent rapidement dans la journée et atteignent les moyennes estivales. Dans le Nord-Ouest, un risque d'orage est à prévoir en fin de journée.

À lire aussiD'où vient le dôme de chaleur qui s'installe en France cette semaine ?

La double influence à la fois d'un anticyclone sur le Benelux, et d'un système dépressionnaire au large de l'Atlantique, provoque une remontée de la vague de chaleur. Seul le Nord-Est sera couvert, avec des températures légèrement plus douces.

La météo dans votre région

Dans le Nord-Ouest, le vent en provenance du sud reste assez chaud mais la météo reste instable. Dans la journée, des averses éclatent et présentent un risque d'orage, accompagnées d'un faible vent. Les températures sont élevées, notamment à l'intérieur des terres, avec une maximale de 27°C à Rennes.

Entre les Pays de la Loire et la Normandie, le temps est chaud et estival, avec des températures là aussi élevées pour la saison ; elles oscillent entre 25 et 28°C. Dans la journée, un risque d'orage peut se déclarer avec le passage de plusieurs averses.

Entre l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, le Centre-Val de Loire, la météo est aussi très chaude, malgré une matinée marquée par des températures plus douces. Après avoir augmenté dans la journée, elles restent très hautes jusqu'au week-end, et peuvent aller jusqu'à 30°C dans la journée.

Dans le Sud-Ouest et en Occitanie, l'ensemble des régions sont sous le soleil avec des températures encore très élevées. Seules les côtes sont rafraîchies par les brises. Dans les terres, les températures atteignent 30°C, voire 33°C autour de Bordeaux et de Biarritz.

Dans le Nord-Est, Grand-Est et Franche-Comté, le ciel est plutôt couvert le matin, et le temps est plus agréable que sur le reste du pays. Le soleil fait plusieurs apparitions dans la journée, faisant augmenter relativement les températures. Elles ne dépassent pas 25 à 27°C, ce qui demeure plus élevé que les normales de saison, de 5°C.

Dans le Centre-Est, des nuages couvrent le ciel au niveau du Jura et des Alpes, et de la brume persiste en basse altitude. Le ciel se dégage toutefois dans la journée, avec un temps plus instable mais globalement moins couvert notamment en Auvergne. Les températures élevées rendent l'air lourd, puisqu'elles vont jusqu'à 32°C à Lyon.

Dans le Sud-Est, la météo est très estivale et ensoleillée toute la journée, et l'air est particulièrement sec. Dans le Languedoc-Roussillon, les plages connaissent un épisode de brumes de mer. Les températures vont jusqu'à 33°C en Provence, et sont plus douces sur le littoral avec 24 à 26°C, adoucies par le vent.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du jeudi 21 avril : risque important de fortes précipitations dans le Sud

Quatre départements du Sud sont touchés par un risque important de fortes précipitations. Grisaille et pluie sont au rendez-vous sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord passe la journée au soleil.

Regarder la vidéo

D'où vient le dôme de chaleur qui s'installe en France cette semaine ?

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température seront probablement battus dans bon nombre de départements.

Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Élisabeth Borne à Matignon, technique et politique»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.

Il y a quelque chose de scandinave dans le moment que nous vivons. Une femme à la tête du gouvernement, le compromis permanent entre la droite et la gauche, le charme discret de la compétence, une paisible indifférence de l’opinion. Élisabeth Borne n’est pas une héroïne de Borgen, la célèbre série danoise, mais celle qui va incarner, après Édouard Philippe et Jean Castex, la sobriété heureuse, l’expertise laborieuse qui laissent les mouvements tourbillonnants du baroque au seul président de la République. À l’Élysée, la politique, la décision ; à Matignon, l’application, l’exécution. Il n’y a pas eu, durant le premier quinquennat du chef de l’État, de réforme institutionnelle, mais, dans les faits, la fonction de premier ministre correspond de moins en moins à ce qu’elle était à la fin du siècle dernier. La résidence de la Lanterne retirée par Nicolas Sarkozy au locataire de Matignon au profit du président de la République annonçait l’effacement de la charge symbolique qui accompagnait jusqu’ici le premier ministre. Le temps des passe-murailles s’est installé durablement et l’équilibre du pouvoir exécutif s’en trouve profondément transformé.

À lire aussiÉlisabeth Borne première ministre: la consécration d’une «techno» de gauche

Pourtant, si la source et le sommet du pouvoir sont à l’Élysée, tout remonte encore à Matignon. Les défis que va devoir affronter Élisabeth Borne sont considérables. Cette femme de gauche qui a mené des réformes (SNCF, assurance-chômage) que la droite aurait dû réaliser depuis longtemps est désormais à la tête d’une majorité qui s’annonce pléthorique autant que composite. Il lui faudra s’imposer auprès de ses ministres, qu’elle n’aura pas tous (c’est peu dire) choisis, apprivoiser les tempéraments indépendants, les ambitions robustes qu’incarnent, chacun à leur manière, Édouard Philippe, Richard Ferrand, François Bayrou. À l’Assemblée, elle devra contenir le bruit et la fureur des élus de la gauche mélenchonienne conjugués à la défiance systémique de ceux du Rassemblement national.

Enfin, sur fond de hausse des prix et des taux, elle devra mener des réformes difficiles, dont celle des retraites, sans provoquer la colère du corps social. Sous ce ciel lourd de menaces, la performance technique ne sera rien sans art politique.

Mathieu Bock-Côté: «Ce qui pourrait redonner vie à la droite»

CHRONIQUE - La droite a voulu se croire majoritaire dans le pays et au seuil du pouvoir. Elle est aujourd’hui en lambeau, écartée entre son résidu traditionnel et sa part populiste en déroute.

«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.

Le Figaro

Vincent Lindon: «J’adore détenir des secrets»

Eric Neuhoff

GRAND ENTRETIEN - Prix d’interprétation en 2015, à l’affiche de la palme Titane l’année dernière et président du jury aujourd’hui: entre l’acteur et le Festival de Cannes, l’histoire dure.

Comment faut-il l’appeler? Vincent Lindon, qui tourne la série de Xavier Giannoli sur la taxe carbone, préside le jury du 75e Festival de Cannes qui débute ce mardi soir avec la projection hors compétition du film de Michel Hazanavicius, Coupez!. Il se prépare à la tâche avec sérieux et enthousiasme, évoque sa conception du métier, qui ne diffère pas tellement de celle qu’il adopte dans la vie.

À lire aussiVincent Lindon: «J’aime bien consoler, protéger les gens»

LE FIGARO. - Prix d’interprétation pour La Loi du marché en 2015, l’an dernier vous jouez dans la palme d’or, Titane, et maintenant président du jury. Ça va s’arrêter où, Cannes, pour vous?

Vincent LINDON. - C’est vrai que c’est incroyable. Tout ça en sept ans. C’est comme une féerie. C’est très compliqué de naviguer entre le contentement, la fausse modestie, l’orgueil. Ça n’est plus à la mode, ça n’est pas hype de dire: je suis content, c’est formidable. Il faut dire: c’est une chance inouïe, je ne le méritais pas. Oui, il y a de ça. Mais si on ne dit que ça, les gens pensent: ça va, c’est bon. C’est une somme d’envies. J’avais envie de faire La Loi du marché , un petit film expérimental et on tombe sur des présidents, les frères Coen, qui n’ont pas l’habitude de voir ce cinéma. Mais il fallait le faire, ce film, à la place d’un autre. Après je me retrouve dans Titane . Il fallait avoir la chance de tomber sur quelqu’un comme Spike Lee et les autres jurés. Président du jury, on ne peut pas rêver mieux.

Vous avez été surpris?

Oui, très. Ce qui me touche le plus, là-dedans, c’est un truc de petit garçon. On me confie une responsabilité. Pour moi, c’est comme si on me déclarait que j’étais un adulte. Ça n’est pas rien. Surtout pour nous les acteurs, avec notre insécurité, notre envie comme des labradors (il tire la langue en haletant) d’attendre une caresse. On se dit: ça y est, je suis crédible. Pas légitime, crédible.

Je ne vais pas être le chef. Ça n’est pas Vincent qui va débarquer et leur expliquer ce qui va se passer

C’est quand même un poste éminemment politique. Il y a la parité, la diversité. On pensait que ça allait être une femme et on tombe sur un homme, un Français, et pas un Iranien emprisonné…

Je ne suis pas là pour juger des humains. Je suis là pour juger des films et je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé avant que ça arrive à moi. J’arrive à la fin du bal, quand on compte les musiciens. Je vais voir 21 films et probablement des meilleurs, dans un endroit mythique, le plus grand festival du monde. Je vais prendre ça très au sérieux. Je vais être en face de huit personnes qui sont extrêmement talentueuses chacune dans son domaine. Je ne vais pas être le chef. Ça n’est pas Vincent qui va débarquer et leur expliquer ce qui va se passer.

Et vous allez enfin savoir comment vous avez eu les prix…

Ça va être épouvantable, peut-être. Je vais découvrir les coulisses.

Vous serez un président normal, comme disait quelqu’un?

Déjà, je suis un homme normal. Je ne vais pas aller aux projections en hélicoptère.

Vous avez une obligation de réserve pendant quinze jours. Ça ne va pas être trop dur?

Tant mieux. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux. J’adore détenir des secrets. Dans le monde dans lequel on vit, c’est un privilège de pouvoir garder un secret. Pendant quatorze jours, personne d’autre que nous ne sera au courant… Revenir au temps des pigeons voyageurs, je trouve ça génial.

Pour vous, quel serait le jury idéal?

Je n’ai pas de jury idéal. Je ne pense pas comme ça. C’est une fois que les choses arrivent que je me dis: ah! C’est formidable ou ça n’est pas comme je voulais. Mon rêve de jury, c’est celui que j’ai. Je serais heureux d’avoir un projet avec eux, les actrices de jouer avec elles, les réalisateurs de travailler avec eux.

Votre palme préférée?

Une seule, ça n’est pas possible. Il y en a plein. Parasite , c’est mythique. Pulp Fiction, Apocalypse Now

Oui, mais c’est une palme ex aequo. Si vous pouviez nous éviter ça…

Je n’ai même pas entendu votre phrase… Je ne sais pas du tout comment ça se passe et je ne veux rien savoir.

Vous emportez combien de smokings?

Trois. Si quelqu’un vous renverse de la crème chantilly à un dîner, vous êtes foutu. Le meilleur moyen de marquer sa différence c’est d’afficher sa ressemblance avec tous. Je vais essayer de ne pas me faire remarquer. Comme disait mon père: cravate, rasé de près.

Quand ma passion, mon intérêt ne me guident pas, je préfère me taire

À propos de président, vous aviez jadis soutenu François Bayrou et là, on ne vous a pas beaucoup entendu pendant la campagne. Vous n’êtes plus un acteur engagé?

Ça n’est pas parce qu’on ne vous voit pas que vous n’êtes pas engagé. D’abord, c’est un mot que je n’aime pas parce qu’on le met à toutes les sauces. Est-ce qu’on est obligé d’être engagé tout le temps et partout? Quand ma passion, mon intérêt ne me guident pas, je préfère me taire.

Êtes-vous un acteur intello? Votre oncle dirigeait les Éditions de Minuit.

C’est quoi, intellectuel? Être cultivé ou faire marcher son cerveau? Je ne pense pas être intellectuel parce que je ne suis pas assez cultivé. Littérairement, je ne suis pas du tout au niveau. En cinéma, oui, j’ai vu beaucoup de films. Ça n’est pas ça, être cultivé. La culture, c’est comme le corps et les muscles. Le gars qui commence le sport à 30 ans n’aura jamais le corps du gars qui était déjà dynamique à 14 ans. Moi, j’ai commencé sur le tard. Cela dit, je viens d’une famille d’intellectuels. J’aime les films d’Alain Cavalier, de Godard, de Kurosawa, mais je ne fais pas l’économie de Jack Reacher ni de Rambo, ah bah non! J’aime ce que j’aime. Je n’ai pas vraiment de genre.

Vous parlez anglais?

Pas «fluently», mais je n’ai aucun problème pour comprendre et me faire comprendre. Je pourrais faire des rôles de Français, de Polonais ou d’Européen, mais je ne pourrais jamais être un camionneur du New Jersey ou un cordonnier de Little Italy.

Vous n’aviez pas eu un projet avec les frères Coen?

Si, en 2016. Un film pour Netflix qui se passait à Santa Fe. Je devais jouer un croquemort. C’était un peu compliqué.

Qu’aviez-vous pensé des avant-derniers César?

Ça n’est pas plus les César qu’autre chose. On est entré dans un monde où tout se vaut. La familiarité s’est installée. À une époque, on disait: «Le chef de l’État est en déplacement à Limoges.» Après ça a été: «Le président Sarkozy est à Limoges», ensuite: «François Hollande est à Limoges» et maintenant c’est: «Macron est à Limoges.» C’est la même fonction et on enlève tous les jours un mot. Non, non, et non. Quand je croise un ministre, il m’est agréable de lui dire: «Bonjour monsieur le ministre».

Dans la rue, on vous parle de quel rôle?

D’aucun. J’ai eu des grands rôles, mais je n’ai pas eu le rôle de ma vie.

Il y a autant de bons films qu’avant, mais comme il y a beaucoup plus de films, la proportion des bons est plus petite

Qu’est-ce qui ne va pas dans le cinéma français?

Je pense qu’il y a des périodes. Imaginez que vous m’ayez posé la question il y a quinze ans: qu’est-ce qui ne va pas dans le tennis? Il n’y a pas Nadal, il n’y a pas Djokovic, il n’y a pas Federer. C’est comme dans les grandes écoles, il y a des promotions. Il y a autant de bons films qu’avant, mais comme il y a beaucoup plus de films, la proportion des bons est plus petite.

Qu’est-ce que vous n’aimez pas faire devant une caméra?

Que je n’aime pas: rien, mais que j’ai beaucoup de mal à faire: les enthousiasmes débordants, une scène de danse (dans Titane, j’ai été soigné), les scènes d’ivresse, tout ce qui est extraverti, les fous rires. Pas les pleurs. Le côté noir, je n’ai pas de problème. Les scènes intimes non plus.

Vous vous souvenez de la première réplique que vous ayez prononcée devant une caméra?

C’était dans un téléfilm anglais avec Greta Scacchi qui prenait un café avec un monsieur. J’étais serveur, j’arrivais et je disais: «What do you want to order?» et le vieux monsieur répondait: «One tea for me.» Je disais «Ok.» et je repartais. Et le vieux monsieur c’était Laurence Olivier. C’était en 1982. J’avais 22 ou 23 ans.

Vous lisez les critiques?

Jamais sur les films que je vais voir. Je ne crois qu’à mon envie. En ce qui concerne les films dans lesquels je suis, je lis 10% des critiques. Sur ces 10%, j’en lis 8% qui sont des mauvaises et les bonnes je ne les lis même pas, parce que je préfère mon fantasme. Quant aux mauvaises, tant qu’on ne s’attaque pas à la personne… Je déteste quand on dit:«Elle, avec le milieu d’où elle vient…» Je n’aime pas non plus ce réflexe du: «Ça va, il ou elle a déjà tout eu.» Vous voyez Usain Bolt au départ du 100 mètres: «Dis-moi, Usain, tu as déjà battu deux records…»

Je suis quelqu’un de très traqueur

Pourquoi n’avez-vous jamais fait de théâtre?

La raison la plus plausible, c’est que comme je n’ai pas commencé avec ça, à force d’attendre, on en devient un peu incapable. Je suis quelqu’un de très traqueur. Donc: est-ce qu’il faudra me faire venir une voiture du Samu? On ne peut pas arriver sur scène et dire: «Non mais attendez hier, j’étais génial.» L’autre raison, c’est que ça tombe à mon moment préféré de la journée, celui de l’apéro. Donc ça n’est pas possible. C’est se mettre en marge de ce que j’aime le plus au monde, qui est de ne rien faire. Ce qui n’est pas pareil que ne rien faire. Rien, c’est tout un art.

Votre fille, Suzanne, a réalisé un film Seize Printemps, la mère de votre fille, Sandrine Kiberlain, aussi (Une jeune fille qui va bien). Qu’est-ce que vous fichez?

Je les laisse faire, voilà. Je ne peux pas dire que ça ne me tente pas. À un moment, si ça devient essentiel et obligatoire, ça sortira. J’ai aussi une pudeur. Je vais être le visa de contrôle 64 744, qu’est-ce que je vais raconter aux gens?

Président du jury, ça va être un grand rôle?

Je crois, oui. Car je ne suis ni président, ni juge, ni décideur ou décerneur de bons points.

Par pitié, ne couronnez pas un film à sujet!

Je sais! Je ne peux pas vous répondre. Je suis déjà en fonction. C’est un festival de cinéma. Quelquefois les pages société prennent le pas sur les pages artistiques. Il faut arriver à faire un bon mélange.

Le Festival de Cannes est-il tombé amoureux du gore ?

Après le sacre du sanglant Titane, Coupez ! qui ouvre les festivités et Les Crimes du Futur mettront à rude épreuve les nerfs de la croisette.

Elvis, Bowie, Jerry Lee Lewis: Festival de Cannes on the rocks

La 75e édition du festival international du film cannois sera l'occasion de découvrir ou redécouvrir une liste de films et documentaires qui donnent envie de danser.

L'icone de Bollywood Akshay Kumar forcée de déclarer forfait pour le Festival de Cannes

La superstar qui fait partie des acteurs les mieux payés au monde a contracté une seconde fois le covid-19.

Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Pourquoi la série HPI est un phénomène d'audience

Le lancement de la saison 2 sur TF1 décroche la meilleure audience de l'année, devant le match France-Angleterre du Tournoi des Six Nations.

Disney déçoit en dépit de sa croissance dans le streaming

Le bénéfice est ressorti à 597 millions de dollars, en repli de 46% et très nettement inférieur aux attentes, tandis que Disney+ a vu son nombre d'abonnés croître de 33% sur un an.

Le gouvernement va supprimer la redevance audiovisuelle dès 2022

Emmanuel Macron en avait fait une promesse de campagne.

Le Figaro

Quels sont les pays où voyager sans passeport en 2022 ?

Pierre Morel

Les délais de renouvellement de passeport explosent ? La seule carte nationale d'identité vous suffit pour partir en vacances dans de nombreuses destinations. Y compris hors Europe.

Les vacances approchent et votre passeport n'a toujours pas été renouvelé ? En raison du Covid ou du Brexit, c'est en effet l'embouteillage en mairie pour les demandes de papiers d'identité. Il faut compter 65 jours (en moyenne) pour obtenir un rendez-vous en mairie contre 12 jours il y a un an, indiquait le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 11 mai dernier. En réaction, l'exécutif a annoncé «un plan d'urgence» pour traiter «500.000 demandes en plus par semaine». Si la mesure permettra de réduire les délais, les résultats ne seront pas instantanés.

En attendant les premiers effets de ce dispositif, plusieurs destinations restent accessibles à ceux dont le passeport est périmé : certains pays accueillent les touristes français sans passeport pour les séjours, le plus souvent, ne dépassant pas 90 jours. Voici la liste de ces pays où voyager sur simple présentation de la carte nationale d'identité.

À lire aussiVoyager avec des documents d'identité périmés, mission impossible ?

En Europe

  • Les 26 pays de l'espace Schengen

Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède et Suisse.

  • Les autres pays de l'Union européenne

Bulgarie, Chypre, la Croatie, Irlande et Roumanie.

  • Huit pays européens supplémentaires

Albanie, Andorre, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Monténégro, de la Macédoine, du Liechtenstein et de Monaco.

Territoires d'outre-Mer : pas besoin de passeport, sauf, si...

Depuis le 1er janvier 2014, la durée de validité de la carte d'identité est passée de 10 à 15 ans pour les personnes majeures. En théorie, les cartes délivrées aux plus de 18 ans entre 2004 et 2013 sont prolongées de 5 ans. Mais attention, la loi française du 1er janvier 2014 n'est pas applicable dans tous les pays européens. Retrouvez ici la liste des pays dans lesquels ce dispositif est en vigueur.

À lire aussiOù peut-on voyager ? Notre carte des pays ouverts et des restrictions pour les touristes français

Hors Europe : Turquie, Tunisie, Égypte

Très peu de pays dispensent les voyageurs de passeport lors du contrôle aux frontières au-delà du Vieux Continent. Le premier d'entre eux a un pied en Europe : il s'agit de la Turquie . Les voyageurs français peuvent découvrir Istanbul ou les merveilles de Cappadoce avec leur seule carte d'identité, dont la durée de validité doit dépasser d'au moins 150 jours (5 mois donc) la date de l'entrée dans le pays.

C'est également le cas en Égypte . Sans passeport, il faut présenter une carte nationale d'identité avec une date de validité de six mois minimum après la date de retour en France. Par ailleurs, France Diplomatie précise que les cartes d'identité délivrées à des personnes majeures entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 sont encore valables 5 ans après la date de fin de validité indiquée au verso.

Enfin, le passeport n'est pas obligatoire pour se rendre en Tunisie , mais uniquement les voyages organisés. La carte nationale d'identité est tolérée si elle est accompagnée du carnet de voyage délivré par l'agence avec laquelle le séjour a été réservé. France Diplomatie signale toutefois que cette tolérance n'est pas toujours appliquée et recommande de voyager en Tunisie avec un passeport.

Là encore, les cartes d'identité délivrées à des personnes majeures entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2013 sont valables 5 ans après la date de fin de validité.

À VOIR AUSSI - Passeport, carte d'identité... Gabriel Attal annonce un «plan d'urgence» pour réduire les délais d'obtention

Jours fériés 2022 : date du prochain en mai et juin, le calendrier complet

Jeudi de l'Ascension en mai, lundi de Pentecôte en juin... Le Figaro vous donne la date des prochains jours fériés 2022, le calendrier officiel et les jours à poser pour avoir plus de vacances cette année.

Covid-19 : quelles sont les conditions pour voyager vers les Outre-mer ?

Motif impérieux, test PCR... Les restrictions s'allègent en cette mi-mai 2022 depuis et vers les territoires ultramarins à la faveur d'une amélioration de l'épidémie.

Train : ces techniques infaillibles pour voyager moins cher

Avec l'hébergement, le transport représente bien souvent la partie la plus chère d'un voyage en France. Nos astuces pour voyager en train sans se ruiner.

Le Figaro

Sécheresse : sept cartes pour comprendre les conséquences dans les départements français

Service InfographieCharles Lescurier

INFOGRAPHIE - En ce début de mois de mai, les terres agricoles sont soumises à rude épreuve. Faut-il déjà s'inquiéter du manque d'eau et envisager un été aussi terrible que celui de 1976 ?

La guerre en Ukraine ébranle durement le secteur agricole mondial. Contraint de réduire drastiquement sa production, ce géant des céréales et des oléagineux, premier exportateur mondial de tournesol, deuxième producteur d'orge, fait vaciller les stocks de nombreux pays. Or, la pénurie en produits agricoles pourrait encore s'amplifier avec l'arrivée sur l'Europe d'une sévère période de sécheresse. Le Portugal et l'Espagne sont déjà touchés. Les prémices se font dès à présent sentir en France. Certains observateurs prédisent une année terrible comme en 1976. Le temps sec et chaud qui s'est installé sur l'Hexagone depuis fin avril semble leur donner raison. Qu'en est-il exactement ? Que montrent les indices au long cours dont l'analyse peut donner une tendance de fond pour les mois à venir : pluviométrie, humidité des sols, débit des rivières et nappes phréatiques.

À lire aussiSécheresse: une dizaine de départements déjà en alerte

Ces départements qui limitent déjà l'usage de l'eau

D'abord un constat. Aujourd'hui, l'inquiétude est déjà là. Au 10 mai, quinze départements limitent l'usage de l'eau par arrêté préfectoral. Ils sont soit en situation de vigilance, soit d'alerte, voire d'alerte renforcée sur une partie de leur territoire. Ces restrictions s'échelonnent de la simple incitation à l'économie d'eau (au niveau vigilance), à la réduction de plus de 50% des prélèvements agricoles et à l'interdiction de laver sa voiture ou d'arroser son jardin au stade de l'alerte renforcée. Déjà mi-avril, huit départements avaient mis en œuvre des mesures de restriction. Davantage qu'en 2021 sur la même période, où seulement deux départements étaient concernés par un arrêté préfectoral et trois en 2020. Cette situation sanctionne un déficit de 25 % de pluviométrie relevé en avril, mais au-delà, elle est la conséquence de conditions peu favorables depuis le début de l'année hydrologique qui commence en septembre, date correspondant au mois qui suit les plus basses eaux.

Des précipitations inférieures à la normale

Depuis septembre 2021, les précipitations affichent des valeurs inférieures à la normale sur une grande partie du territoire. Comparé à la période de référence (1981-2010), il a moins plu ces derniers mois. Le déficit dépasse 50 % sur l'est des Alpes-Maritimes, il atteint 25 % à 50 % du Médoc à l'Indre, en Lorraine et en Alsace, du nord des Alpes à l'est de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Ainsi qu'en Ardèche et dans le sud Bretagne. Si l'on regarde les précipitations efficaces, c'est-à-dire, les quantités d'eau d'écoulement superficiel et d'infiltration qui arrivent au sol après l'évapotranspiration, on retrouve de forts déficits : plus de 75 % en plaine d'Alsace et localement sur les Alpes-Maritimes. Les Charentes, le Poitou, le sud du Val de Loire et le sud-est du Massif central sont aussi fortement déficitaires (50 à 75 %).

Des sols asséchés

Ce manque de pluie provoque un net assèchement de la terre. L'indicateur de sécheresse est calculé à partir de l'indice d'humidité des sols moyenné sur trois mois. Ainsi, la sécheresse déjà présente sur les trois derniers mois de la Vendée au Poitou s'étend sur un arc passant par la Creuse pour rejoindre la Lozère. Puis, elle s'accentue à l'est de la région PACA. Les sols sont mêmes localement extrêmement secs sur le Cantal, ainsi qu'au sud de l'Alsace et en Lorraine.

Le débit moyen des cours d'eau

Les rivières sont à la peine. La grande majorité du territoire présente un déficit du débit moyen des cours d'eau. La situation est la plus critique dans le Sud-Est où une seule station dépasse les 40 % de la valeur moyenne calculée sur plusieurs années. Sur le nord du pays, la majeure partie des stations de mesure indique des débits de moins de 80 %, et pour un tiers d'entre elles sous les 40 %.

Des nappes phréatiques sous surveillance

La recharge saisonnière des nappes phréatiques a non seulement été très courte - de novembre 2021 à mars 2022 - mais aussi modeste. La période de vidange a débuté très tôt, dès février, avec deux à trois mois d'avance. En mars, la situation s'est rapidement dégradée, l'insuffisance des pluies impactant leur état. La tendance devait être la même en avril. Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) indique que leur état devra être particulièrement surveillé en Vendée et dans le Périgord, en PACA, en Lorraine et en Bourgogne-Franche-Comté.

Des cultures en danger

Compte tenu de cette situation générale pour le moins préoccupante, le ministère de l'Agriculture précise que «les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements». Il estime aussi qu'«il y aura un impact sur la situation des céréales même s'il est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise». S'il perdure, le temps sec et chaud, pourrait de la même façon affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages, alors que les pousses d'herbes qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.

Quelles prévisions pour l'été 2022 ?

Pour les mois à venir, il faut rester prudent, les modèles à long terme des prévisions saisonnières étant peu fiables. Néanmoins, selon notre partenaire la Chaîne Météo *, l'été devrait être plus chaud que la normale, avec des températures 1,5°C au-dessus des moyennes sur les mois de juin, juillet et août. La configuration météorologique globale de l'été, avec des hautes pressions au Nord et des faibles pressions au Sud, pourrait conduire à une sécheresse persistante, en particulier sur la moitié nord de la France. Toutefois, d'après Régis Crepet météorologue à la Chaîne Météo, la survenue d'orages dès juin pourrait en limiter l'ampleur, en particulier sur l'axe sud-ouest / nord-est. Enfin, août devrait être plus perturbé, mais aussi plus humide, les hautes pressions en reculant sur l'Europe favorisant l'entrée de flux dépressionnaires atlantiques. Les précipitations redeviendraient finalement excédentaires de 5 à 10 % à l'échelle de l'Hexagone.

*La Chaîne météo appartient au groupe Le Figaro

À VOIR AUSSI - Pourquoi les sécheresses à répétition menacent la France

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Covid-19 : près d'un million de possibles réinfections en France

Santé Publique France parle de réinfection possible lorsqu'un premier épisode de Covid-19 est suivi d'un deuxième, à condition qu'ils soient espacés d'au moins 60 jours.

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.

Les podcasts du Figaro : Au goulot !

Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.

Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

Lire le dossier
L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
Le Figaro

Nicolas Bary, cinéaste expérimental

Léna Lutaud

PORTRAIT - Ce réalisateur de cinéma est à l’origine de Polaris, un concept entre le jeu de rôle et le théâtre immersif qui plonge les participants dans un monde post-réchauffement climatique.

Un mérou peu amène observe les survivants agglutinés derrière la baie vitrée. Au loin, un banc de méduses ondule autour d’un agriculteur en scaphandre. «Nous sommes en 2125 et avons trouvé refuge dans une station sous-marine», explique Nicolas Bary. Le groupe n’a pas encore enfilé les combinaisons et les tablettes tactiles au poignet, mais l’attention est là. Une musique légèrement oppressante façon films de sous-marins fait croire que nous sommes réellement dans Le Monde du silence. «Le réchauffement climatique a obligé les humains à se réfugier sous l’océan, poursuit notre hôte. Préférez-vous être un “upper”, qui vise un retour à la surface, ou un “downer”, qui préfère rester sous l’eau et s’hybrider avec des branchies pour vivre en harmonie avec la faune et la flore aquatique?»

Un projet hors norme

Ce matin de printemps à l’Aquarium du Trocadéro à Paris, le réalisateur Nicolas Bary (Les Enfants de Timpelbach, Au bonheur des ogres, Le Petit Spirou) présente à une foule d’investisseurs son expérience immersive. Un projet hybride qui mêle théâtre, réalité augmentée, cinéma, escape game et jeu vidéo. Si les sponsors montent à bord de Polaris, les premiers «survivants» seront accueillis dès 2023 dans ces bassins face à la tour Eiffel. Ensuite, le concept voyagera dans n’importe quel aquarium suffisamment vaste pour être transformé en base sous-marine. À Dubaï, Biarritz ou Lyon, par exemple. Avec la sortie d’Avatar 2 au cinéma à Noël puis la vague géante en 3D qui fêtera la réouverture du Musée national de la marine en 2023, Polaris est un projet hors norme qui mêle divertissement familial et discours écologique.

À lire aussiUnder the sea par Ephemera à Paris: que vaut le premier restaurant immersif de France?

Outre la déclinaison du concept en série, Nicolas Bary prépare une BD qui doit sortir pour le Festival d’Angoulême 2023. Dupuis, l’éditeur du petit groom rouquin, dont il a adapté les aventures au cinéma, a signé sans hésiter. Nicolas Bary, qui a grandi dans les années 1980 avec les films de Steven Spielberg, les mangas et le «Club Dorothée», est connu pour son goût des effets spéciaux, la science-fiction et l’univers des merveilleux à travers des décors pas naturalistes et des costumes stylisés.

Un enthousiasme communicatif

À 41 ans, son enthousiasme est communicatif. C’est même le fil conducteur de sa vie. «Cette qualité lui permet de soulever des montagnes. Il a une vraie force d’entraînement autour de lui», souligne le banquier du cinéma français Jean-Baptiste Souchier, à la tête de Cofiloisirs. «C’est quelqu’un de très sociable, de chaleureux. Il adore faire rencontrer les gens qu’il aime, cela crée une émulsion humaine autour de projets artistiques, renchérit la musicienne Anna Chedid, connue sous le pseudonyme de Nach. C’est grâce à lui que mon court-métrage L’Aventure s’est réalisé. Travailler avec lui est assez magique. Il trouve toujours des solutions.»

Il a un bon équilibre entre confiance et exigence

Tourner des clips comme Faudrait pas pour le groupe Madame Monsieur, en ligne depuis février dernier, est une façon de renouer avec la musique. Sa mère est pianiste, son père violoncelliste à l’Opéra de Paris, son petit frère est contrebassiste et lui-même joue du violon et de la clarinette. «Seule ma petite sœur est dans la déco», rit-il. Être né dans une famille de musiciens classique a une influence certaine. Dès ses 16 ans, il sait qu’il veut faire du cinéma. Pour apprendre tous les postes sur un plateau, il enchaîne les tournages sur le Da Vinci Code, Blueberry de Jan Kounen, Le Petit Poucet d’Olivier Dahan.

À lire aussiLa Tortue rouge : rien ne sert de courir…

À 26 ans, il se lance sur Les Enfants de Timpelbach, son premier long-métrage. Et prend l’habitude de toujours faire des recherches musicales avant d’écrire les dialogues. D’emblée, il préfère faire composer ses BO plutôt que de faire son marché dans des mélodies existantes. De préférence, il s’adresse aux artistes dont il tourne les clips. Vianney est au générique de Spirou, où il chante Oh Happy Days avec sa touche personnelle et en français. Cats on Trees a créé le son d’une publicité de Noël pour les Galeries Lafayette, et Anna Chedid planche sur sa série Le Monde des cancres, qui se passe dans le monde de l’internat. «Nicolas a une très bonne oreille, confie le compositeur Laurent Perez del Mar, nominé aux Oscars pour La Tortue rouge qui travaille avec lui sur Polaris. Cela pourrait être compliqué s’il n’était pas aussi bienveillant. Il a un bon équilibre entre confiance et exigence.»

Un touche-à-tout

Pour sortir des sentiers claniques, ce touche-à-tout a créé sa société, baptisée TimpelPictures. «J’y abrite mes projets d’auteur et ceux des autres. Ma maison abrite plein de gens, c’est un incubateur artistique», explique ce garçon qui a choisi un pivert comme logo. «Un animal sympa, dynamique» qu’il aime bien. «Sa double casquette réalisateur producteur, alliant la partie artistique avec les montages financiers, lui permet d’avoir les pieds sur terre», commente Jean-Baptiste Souchier. Sa société lui permet d’avancer de front sur une quinzaine de dossiers avec des gens différents. «Le temps de développement pour un film est long, j’exploite les vides pour avancer sur d’autres projets. Les clips et les spots publicitaires, ça va vite. Je suis comme un sportif qui a besoin de s’entraîner régulièrement.»

Le temps de développement pour un film est long, j’exploite les vides pour avancer sur d’autres projets

Pour les plateformes, il prépare Le Sumo, une série sur un Français poursuivi par la mafia, caché au Japon au sein du monde des lutteurs nippons. Au cinéma, il produit Les Margheritas, un road movie tourné ce mois de mai en Occitanie. Pour son retour à lui au cinéma, il planche sur l’histoire d’une athlète de haut niveau qui, après un accident, est dotée d’une prothèse et fait de meilleurs temps qu’avant. «C’est un thriller psychologique sur le transhumanisme, un mouvement de pensée dans la Silicon Valley qui consiste à réparer le corps et à l’améliorer grâce à l’intelligence artificielle et aux nanotechnologies», explique-t-il. Avec Polaris, qui imagine notre avenir de façon réaliste sans extraterrestres à la Star Wars, la boucle est bouclée.

Elizabeth Olsen: «J'aime que ma superhéroïne échoue»

VU D'AILLEURS - L'actrice sort Doctor Strange in the Multiverse of Madness, son cinquième projet chez Marvel.

Maïwenn fait de Johnny Depp son futur Louis XV pour La Favorite

L'actrice et réalisatrice de Polisse prépare un film sur une des maîtresses du monarque et campera Jeanne du Barry. Reste à Johnny Depp, ostracisé par Hollywood, à travailler son français.

Les Inconnus de retour dans un nouveau film sous la direction de Riad Sattouf

L'auteur de L'Arabe du futur (Fauve d'or du festival d'Angoulême 2015) sera le réalisateur d'un long-métrage réunissant Didier Bourdon, Pascal Légitimus et Bernard Campan. Sa sortie est prévue fin 2023 ou début 2024.

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Le Figaro

Sanctions: face aux pénuries, la Russie allège les normes de fabrication des voitures

Des voitures sans ABS ou sans airbags peuvent maintenant être produites.

La Russie a allégé les normes pour la fabrication de véhicules sur son territoire, autorisant la production de voitures sans ABS ou airbags, à cause des pénuries de composants électroniques et pièces détachées dues aux sanctions occidentales.

À lire aussiElina Svitolina: «En Russie, le sport est au service de la propagande»

Dans un décret promulgué le 12 mai dernier, le gouvernement russe a établi une liste des normes allégées pour pouvoir certifier les nouveaux véhicules produits dans le pays.

Parmi ces nouvelles normes, le gouvernement autorise les fabricants à ne pas équiper les véhicules de capteurs ABS ou d'airbags, ou encore de prétendeurs de ceintures de sécurité. Le décret est en vigueur jusqu'au 1er février 2023.

Réduction des normes environnementales

La Russie, selon ce même décret, réduit aussi considérablement les normes environnementales, selon le quotidien Kommersant dans son édition de mardi. Le journal relève que celles-ci reviennent à un niveau équivalent aux véhicules produits en 1988.

À la suite de l'offensive russe en Ukraine, les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions au secteur automobile russe, bannissant notamment les exportations de pièces détachées vers la Russie. De nombreux producteurs ont annoncé en outre l'arrêt de la vente de composants ou de voitures à la Russie, à l'instar d'Audi, Honda, Jaguar ou Porsche.

En mai, la Russie a publié une liste d'une centaine de catégories de marchandises dont l'importation sans l'accord des détenteurs de la propriété intellectuelle est autorisée afin de contourner les restrictions. Parmi ces produits, on trouve notamment les grandes marques automobiles et les pièces détachées.

Le PIB russe en chute

Vladimir Poutine répète à l'envi que l'Occident a déclenché une guerre économique contre son pays mais que la Russie a résisté aux sanctions, et qu'elle a désormais la chance de développer ses propres productions nationales. Le PIB russe, selon les estimations internationales, devrait néanmoins perdre au moins 10% cette année.

À lire aussiLe départ de Renault de Russie: un futur incertain faute d’équipementiers

Mais la Russie peut toujours compter sur les mannes pétrolière et gazière qui ont permis aux caisses de l'État de se remplir et au rouble de résister aux sanctions.

À VOIR AUSSI - Les actifs de Renault en Russie sont désormais propriété de Moscou

Les chiffres de la fraude sociale révélés

DÉCRYPTAGE - L’Assurance-maladie a débuté son évaluation «brique par brique» de la fraude sociale en France.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

Regarder la vidéo

Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles

Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

Regarder la vidéo
Le Figaro

Remaniement : combien de temps Emmanuel Macron peut-il prendre pour former son nouveau gouvernement ?

La Constitution n'impose pas de délai au président de la République pour nommer ses ministres après la démission du gouvernement de Jean Castex.

C'est officiel. Trois semaines après sa réélection, Emmanuel Macron vient enfin d'annoncer le nom de sa nouvelle première ministre, dans la foulée de la démission de Jean Castex et son gouvernement ce lundi. Il s'agit de l'ancienne ministre du Travail Élisabeth Borne, pressentie depuis plusieurs jours en raison de son profil féminin et sa fibre écologique et sociale. Reste une inconnue : celle des ministres qui composeront son gouvernement. L'Élysée n'a pour l'instant laisser fuiter aucun nom. Jusqu'à quand Emmanuel Macron peut-il faire durer suspense sur la composition de son futur gouvernement ? L'article 8 de la Constitution dispose que «sur la proposition du premier ministre», le président «nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions».

«À la discrétion» du chef de l'Etat

Mais le texte rédigé par Michel Debré en 1958 ne précise pas de combien de temps dispose le chef de l'État pour composer sa future équipe gouvernementale. Selon Paul Cassia, professeur de droit public à l'université Panthéon-Sorbonne, il n'existe «pas de délai». «Cela peut se faire dans la foulée» de la démission de Jean Castex, comme «dans quelques jours», explique l'enseignant. «C'est à la discrétion du président de la République», ajoute-t-il. Mercredi 11 mai se tenait le dernier Conseil des ministres du gouvernement Castex. Est-ce à dire que le président est obligé d'annoncer la formation de son nouveau gouvernement avant le prochain Conseil des ministres, normalement prévu mercredi ?

À lire aussiJean Castex a-t-il été un bon premier ministre ?

À VOIR AUSSI - Quand sera dévoilée la composition du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne?

Non, selon Paul Cassia. «Rien n'oblige le président à réunir un Conseil des ministres hebdomadaire», indique le juriste. En attendant la nomination des futurs ministres, c'est le gouvernement sortant qui continue de gérer les affaires courantes, c'est-à-dire de «faire fonctionner l'administration centrale pendant quelques jours et adopter des textes consensuels», précise l'enseignant en droit. Théoriquement, Emmanuel Macron peut donc attendre le temps qu'il souhaite avant de nommer le futur gouvernement. Même si dans les faits, «ça se fait souvent rapidement» après la démission du premier ministre, rappelle Paul Cassia, pour une «question d'image».

À VOIR AUSSI - «Je suis particulièrement heureux de t'accueillir»: Jean Castex passe le pouvoir à Élisabeth Borne

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

Regarder la vidéo
Le Figaro

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Partez sur les traces des chasseurs de trésors, en quête des galions engloutis ou d'un légendaire train d'or enfoui par les nazis. Revivez les plus incroyables accidents aériens, ces vols qui ont frôlé la tragédie. Plongez dans les vies tumultueuses des plus célèbres artistes comme le peintre Botticelli ou le poète Charles Baudelaire.

En exclusivité pour les abonnés et sans publicité, un mardi sur deux, Anne-Emmanuelle Isaac et Isabelle Schmitz vous feront vivre ces odyssées sur la chaîne du Figaro.

Écoutez un premier épisode gratuitement :

Les Miraculés du ciel - Aloha 243 : quand un Boeing 737 perd son toit en plein vol

Découvrez tous les épisodes suivants réservés aux abonnés du Figaro :

Les Miraculés du ciel - Vol BA 5390 : éjecté du cockpit à 5300 mètres d'altitude

Les Miraculés du ciel - Panne totale de moteurs au-dessus de l'Atlantique

Les Miraculés du ciel - le mystérieux crash du Boeing 777 du vol Pékin-Londres

Les miraculés du ciel : L'accident de l'A380 à Singapour

Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée

INFO LE FIGARO - Neuf trafiquants présumés ont été interpellés lundi dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. La filière démantelée par l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement porterait sur environ cent mille de tonnes de détritus et de gravats. Soit dix fois le poids de la tour Eiffel.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

Le Figaro

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.

«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.

Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»

Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.

Les comprimés par voie orale

C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.

Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.

L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.

Une crème à appliquer sur le pénis

Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.

Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.

Un produit à injecter dans la verge

La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.

En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.

Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis

Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.

Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.

Dernière option : la chirurgie

C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.

Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.

«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.

«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.

De nouveaux traitements à l'étude

Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»

Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.

Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.

À VOIR AUSSI - Les médicaments sexo-actifs pour prendre en charge les troubles de l'érection, dans Votre santé m'intéresse

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Covid-19 : près d'un million de possibles réinfections en France

Santé Publique France parle de réinfection possible lorsqu'un premier épisode de Covid-19 est suivi d'un deuxième, à condition qu'ils soient espacés d'au moins 60 jours.

New York Times - World

Live Updates: As Ukraine Orders Surrender of Steel Plant, Russia Seeks Stronger Hold in South

Kyiv May 17, 2:59 p.m.

Moscow May 17, 2:59 p.m.

Washington May 17, 7:59 a.m.

Dozens of Ukrainian fighters in Mariupol were evacuated to Russian-controlled territory as Moscow overcame the last pocket of resistance to securing a link between the Russian border and Crimea.

Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol on Tuesday, long after the city itself was obliterated, as wounded Ukrainian soldiers holed up at a steel mill were evacuated to Russian-held territory aboard buses emblazoned with the Russian war emblem “Z,” and their comrades holding out in underground bunkers were ordered to give up their fight.

Ukraine’s decision to end combat at the sprawling Azovstal steel plant gave Moscow full control over a vast sweep of southern Ukraine, stretching from the Russian border to Crimea, as Russian forces appeared to be fortifying their hold over parts of the south that they seized early in their invasion.

Even as Russia’s onslaught in eastern Ukraine struggles, the developments in the south underscore how much territory Moscow has captured, and suggest that Ukrainian forces will face steep challenges in attempting to regain it. Along a path of land stretching more than 500 miles from Luhansk in the east to Kherson on the Black Sea, the Ukrainian military said Russian forces were building defensive positions, installing proxy governments and taking steps to “Russify” the population.

In Zaporizka, a region just west of Mariupol, the Ukrainian military said that Russian forces were destroying roads and bridges to slow Ukrainian counterattacks. Moscow’s troops also erected concrete barriers and dug trenches around Europe’s largest nuclear power plant, in the city of Enerhodar, which Russia seized in the first month of the war, Ukraine’s nuclear power company said.

In the Kherson region, the nation’s agricultural heartland, the Ukrainians have been mounting counter attacks for weeks, slowly trying to reclaim lost ground, but have yet to launch a major offensive.

Still, Ukrainian forces, backed by an increasing flow of heavy weapons from Western allies, have mounted fierce resistance elsewhere in the country, driving Russian forces first from the capital, Kyiv, and in recent days from the northeastern city of Kharkiv. The final outcome in Mariupol remained hard to discern, as an unknown number of soldiers remained underground at the steel plant, yet to be evacuated. They issued a statement saying they were following the order to end their mission, but it remained unclear when or how they would leave.

In other developments:

Finland’s president began a state visit to Sweden, as both countries prepare to submit applications to join NATO. Mr. Putin said that the alliance’s expansion poses “no direct threat to us,” but that Russia would respond “based on the threats that are created.”

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey repeated his harsh criticism of Sweden as a haven for Kurdish separatists whom he regards as terrorists, renewing questions over whether he will attempt to block NATO’s enlargement.

The Senate ended debate over the $40 billion Ukraine aid package passed last week by the House, and was expected to approve it this week. President Biden could sign it as early as Thursday.

Jane Arraf

Readers ask: How do Ukrainians see the Western response to the war?

Readers submitted questions about the Western response to the war in Ukraine. Ellen Winter-Kirchhoff of Stuttgart, Germany, asked: “How do you Ukrainians view the response from the rest of the world?” We asked Jane Arraf, a correspondent who has been reporting from Lviv and Kyiv.

Generally, from people and officials in Ukraine, you hear a lot of gratitude for the support for Ukraine from Western countries. But that’s often followed up with “But we need you to do more.”

“You” of course means governments that were reluctant to send advanced weapons at the beginning of the war, fearful of turning it into an even wider conflict.

That barrier has pretty much been broken in the United States. Short of sending troops or air support, the country has dramatically increased the pace of arms deliveries, which are making a difference in Ukraine’s ability to defend itself.

What Ukrainians and their government continue to want, though — and what they know they are unlikely to get — is a no-fly zone patrolled by the United States and its allies. In Lviv there’s a big sign reading, “Close the skies, not your eyes.”

A lot of Ukrainians that I have spoken to point out that if there were Western fighter jets fending off Russian fighter planes, it would save countless lives. But that remains a step too far for NATO members, who desperately want to stop this war, but believe they can help do so without sending in their own military personnel and coming into direct military conflict with Russia.

The war, which has now lasted more than two months, is expected to go on for at least several more. But in devastated cities Ukrainian forces have taken back from Russian troops, there is already an expectation that Western governments will help rebuild. A lot of Ukrainians mention the Marshall Plan, the U.S. initiative that provided billions of dollars in aid to rebuild infrastructure and restart economies in Europe after World War II.

There is also, of course, gratitude for the support from ordinary people in the United States and other countries. The Russian invasion of a weaker country and Ukraine’s struggle against occupation has deeply touched citizens in the West, who have offered donations and moral support.

In the United States, along with other places, people are sending humanitarian supplies, and even funding weapons to send to the Ukrainian military. Several thousand foreigners have come here to fight.

The armed conflicts that I regularly cover in the Middle East generally fade from Western public attention quite quickly, even when it rises to the level of genocide, like the ISIS takeover of Iraq and Syria eight years ago. This war, though, is seen by many people in Western countries as much closer to home, and Ukrainians are grateful for the outpouring of support.

Advertisement

Ivan Nechepurenko

Russia’s Defense Ministry said in a statement that 265 fighters who had been holding out in the Azovstal steel works in Mariupol had “laid down their arms and surrendered.” Earlier on Monday, the Ukrainian authorities said that the fighters’ combat mission had ended and that they would be eventually exchanged for Russian prisoners of war.

Valerie Hopkins

The extraction of Ukrainian soldiers from the Azovstal steelworks in Mariupol is underway, Deputy Prime Minister Irina Vereschuk said Tuesday afternoon. Severely wounded soldiers were transferred to Russian-held territory for medical treatment.

“In the interests of saving lives, 52 of our severely wounded servicemen were evacuated yesterday,” she wrote on Facebook. “We are working on the next stages of the humanitarian operation. God willing, everything will be fine.”

Alan Rappeport

Janet Yellen calls on Europe to increase Ukraine aid.

BRUSSELS — Treasury Secretary Janet L. Yellen urged European nations on Tuesday to step up their spending to support Ukraine as Russia’s attacks on the country’s critical infrastructure showed few signs of abating.

The United States and Europe have coordinated closely in enacting sweeping sanctions against Russia in the nearly three months since its president, Vladimir V. Putin, ordered an invasion. But they have been less aligned on the need to help prop up Ukraine’s economy and to assist with its rebuilding once the war ends.

Congress has already approved a $13.6 billion emergency spending package for Ukraine and is expected to approve another $40 billion worth of aid. While the European Union and international financial institutions have also been making large aid contributions, Ms. Yellen said that more must be done.

“I sincerely ask all our partners to join us in increasing their financial support to Ukraine,” Ms. Yellen said in a speech at the Brussels Economic Forum, according to her prepared remarks. “Our joint efforts are critical to help ensure Ukraine’s democracy prevails over Putin’s aggression.”

The Treasury secretary is in the midst of a weeklong trip to Europe, with stops in Warsaw, Brussels and Bonn, Germany, where she will meet her counterparts at the Group of 7 finance ministers summit. Aid to Ukraine is expected to be a central topic at that meeting.

Ms. Yellen said that Ukraine’s financial needs are immediate and that it lacks funding to pay soldiers, pensioners and employees to keep its government running.

“What’s clear is that the bilateral and multilateral support announced so far will not be sufficient to address Ukraine’s needs, even in the short term,” she said.

Whether her call will be heeded remains to be seen. European nations are facing their own economic strain, including rapid inflation and soaring energy costs, and big challenges lie ahead as they look to wean themselves off Russian energy.

Ms. Yellen said that the United States would help break Europe’s dependence on Russian energy, in part by increasing American exports of liquefied natural gas. She acknowledged some climate goals to reduce emissions could be set back by the need to rely on coal and fossil fuels, but she said the current predicament should be a reminder of the need to “redouble our efforts on clean and renewable energy.”

In her speech, Ms. Yellen said Russia’s decision to cut of gas supplies to Poland and Bulgaria should be a lesson that Western nations should not trade national security for cheaper resources. That situation has now left them vulnerable to countries that can use their abundance of natural resources to disrupt markets.

She cited China as a concern in that regard because of its supply of rare earth minerals that are used to make airplanes, cars and high-tech batteries.

“China is building a consequential market share in certain technology products and seeks a dominant position in the manufacture and use of semiconductors,” Ms. Yellen said. “And China has employed a variety of unfair trade practices in its efforts to achieve this position.”

Still, Ms. Yellen made clear that she was not calling for more protectionism or a reversal of globalization. Instead, she said, nations should not put all their eggs in one basket when it comes to international trade.

“My point is to suggest that we should consider ways to maintain free trade and at the same time lessen some of these risks,” she said.

Jane Arraf

In Bucha, the Kyiv suburb that became a symbol of death and atrocity, life is returning.

BUCHA, Ukraine — A breeze rustles through the cherry blossoms in bloom on almost every block in this small city, the white petals fluttering onto streets where new pavement covers damage left by Russian tanks just weeks ago.

Spring has arrived in Bucha in the six weeks since Russian soldiers withdrew from this bedroom community outside Kyiv, leaving behind mass graves of slaughtered citizens, many of them mutilated, as well as broken streets and destroyed buildings.

A semblance of normal life has returned to the city. Residents have been coming back to Bucha over the past few weeks, and the city has raced to repair the physical damage wrought by the invading Russian troops and their weapons. Now, on the leafy springtime streets of the city, it is hard to imagine the horrors that unfolded here.

On a newly paved street with freshly painted white lines, the rotating brushes of a street cleaning machine whisked away what was left of shattered glass and bits of iron shrapnel. In one of the neighborhoods where many of the roughly 400 bodies of Ukrainian citizens were discovered in April, technicians were laying cable to restore internet service. At one house, a resident was removing pieces of destroyed Russian tanks still littering his garden.

Sweeping away as many traces as possible of the destruction caused by the Russian occupation was an important step in healing the wounds suffered by Bucha’s residents, said Taras Shapravsky, a City Council official.

Mr. Shapravsky said 4,000 residents had stayed in the city while it was occupied, terrified and many hiding in basements without enough food. Even after the Russian soldiers withdrew, many residents remained traumatized.

“They were in very bad psychological condition,” he said. “Specialists explained to us that the faster we clear away all possible reminders of the war, the faster we will be able to take people out of this condition.”

Mr. Shapravsky said phone reception was restored a few days after the Russians left, and then water and electricity. He said about 10,000 residents had returned so far — roughly a quarter of the prewar population of this small city 20 miles from Kyiv, the capital.

In a sign of life returning to normal, he said the marriage registration office reopened last week and almost every day, couples are applying for marriage licenses.

Bucha was a city where many people moved to for quieter lifestyles, a place where they could raise families away from the bustle of the capital, to which many commuted to work. It was a place where people from Kyiv might drive to on a nice weekend to have lunch.

Six years ago, Sergo Markaryan and his wife opened the Jam Cafe, where they served Italian food, played old jazz and sold jars of jam. He described the cafe as almost like their child, and he has decorated it with an eclectic mix of hundreds of pictures and strings of photos of customers.

When Russia invaded, Mr. Markaryan, 38, drove his wife and 3-year-old son to the border with Georgia, where he is from. As a Georgian citizen he could have stayed outside the country, but he came back to Ukraine to volunteer, sending food to the front lines.

Two weeks ago, when the electricity was restored, Mr. Markaryan came back on his own to Bucha to see what was left of the cafe and repair the damage caused by the Russian soldiers.

“They stole the knives and forks,” he said, ticking off missing items. He said the soldiers dragged the dining chairs out to use at checkpoints and stole the sound system. And, he said, despite the working toilets, they had defecated on the floor before leaving.

Two days before it was due to reopen last week, the cafe and its outdoor terrace looked spotless and Mr. Markaryan was taste-testing the espresso to see if it was up to par.

“Many people have already returned but some are still afraid,” Mr. Markaryan said. “But we have all definitely become much stronger than we were. We faced things that we never thought could happen.”

On the other side of town, in a row of closed shops with peaked roofs and boarded-up windows, Mr. B — a former cocktail bar run by Borys Tkachenko has been patched up and turned into a coffee bar.

Mr. Tkachenko, 27, came back to Bucha a month ago, repaired the roof, which like most of the buildings on the street appeared to have been damaged by shrapnel, and found that the espresso machine was still there. He reopened to sell coffee — or in the case of customers who were soldiers or medical workers, give it away.

Mr. Tkachenko, who had worked in clubs in Florida and Canada and studied the hotel business in Switzerland, opened the bar with his savings last December. Russia invaded two months later.

He said he knew they had to leave when his 14-month-old daughter started running around their apartment, covering her ears and saying “boom, boom, boom” at the sound of explosions.

Mr. Tkachenko drove his family to the border with Slovakia, where they eventually made their way to Switzerland. He returned to Ukraine to volunteer, helping to send supplies to the front and to displaced civilians.

“We had big plans for this place,” Mr. Tkachenko, who despite everything had a wide smile that matched a tattoo on his arm reading, “Born to be happy,” said of his bar.

He said that when the war ended he would probably join his wife and daughter in Switzerland.

“I don’t see a future here right now,” he said.

While the frenetic activity of city workers and residents has helped clear the city of much of the debris of the Russian occupation, the scars of what happened here run deep.

On one quiet street corner, a bunch of dandelions and lilies of the valley had been laid out on a flowered scarf in a modest sidewalk memorial.

Volodymyr Abramov, 39, said the memorial honored his brother-in-law, Oleh Abramov, who was taken out of his house at gunpoint by Russian soldiers, ordered to kneel and shot. (Oleh Abramov and his wife, Iryna, were the subject of a Times article published this month.)

“He was not even interrogated,” he said.

Mr. Abramov’s home was destroyed by Russian soldiers who tossed grenades into his house. But he said that was nothing compared with the suffering of his 48-year-old sister, Iryna Abramova, who lost her husband as well as her house.

“I try to help her and take care of her so she doesn’t kill herself,” he said. “I tell her that her husband is watching her from heaven.”

Mr. Abramov, a glazier, said he was now wondering if he should rebuild his house. “I want to run away from here,” he said.

Outside the city’s morgue, where French and Ukrainian investigators are still working to identify bodies from the massacres by Russian troops, a small group of residents gathered, hoping to find out what happened to family members.

Yulia Monastyrska, 29, said she had come to try to get a death certificate for her husband, whose body was among those discovered in April. His hands were bound, he had been shot in the back and the legs, and one of his eyes was burned out, she said.

Ms. Monastyrska said her husband, Ivan, was a crane operator who disappeared while she and her 7-year-old daughter, Oleksandra, hid in the basement of their apartment building.

Oleksandra, wearing glasses and sneakers with princesses on them, leaned against her mother as she listened to details that were clearly now familiar to her.

“As far as I know, everyone wants to come back here, but they are still afraid,” Ms. Monastyrska said. “We were born here, we lived here, a lot of good things happened here.”

Yulia Kozak, 48, accompanied by her daughter Daryna, 23, and Daryna’s 3-year-old son, Yehor, had come to take a DNA test to see if there was a match among the unidentified remains of her missing son, Oleksandr, 29, who had fought in the war against Russia in 2017.

Prosecutors found his military ID, dirty and moldy, in a basement where the Russians held prisoners.

Sobbing, she said the last time she spoke by phone with her son, in March, he had told her he was being shot at. In his apartment, there is a bullet hole in the window, on which the sign of the cross had been etched.

Ms. Kozak, a cook, said she planned to stay in Bucha until she found her son.

“I am sure he is alive, 100 percent sure,” she said. “I feel that he is somewhere, I just don’t know where.”

Advertisement

Marc Santora

A Russian missile struck a village near the northeastern city of Chernihiv, the third time in recent days the region was targeted, though it had been liberated by Ukrainian forces in early April. “We have dead and many wounded,” said Vyacheslav Chaus, the head of the regional military administration.

Marc Santora

At least eight people were killed in the airstrike, according to the regional office of the State Emergency Service. Another 12 were injured.

Marc Santora

Five Russian missiles struck a residential area near the city of Sumy in northeastern Ukraine on Monday morning, setting a warehouse on fire and damaging several houses, the regional government said in a statement. At least five people were injured, they said.

Marc Santora

A New York Times photographer who went to the scene of the strike said it had hit at a military training center and not a residential area.

Christina Anderson

Sweden’s foreign minister, Ann Linde, signed her country’s application to join NATO on Tuesday morning. “It feels momentous,” she told reporters, “and it feels like we now have reached what we think is best for Sweden.” The application is expected to be submitted this week, along with Finland’s.

Erika Solomon

A Russian missile hit and damaged railway infrastructure in the Yavoriv region near the Polish border overnight, according to regional authorities. There were no reports of casualties.

Victoria Kim and Marc Santora

As Ukraine gives up fighting at the Mariupol steel plant, commanders focus on saving fighters’ lives.

Ukraine says it has given up fighting at the Azovstal steel complex in Mariupol, allowing hundreds of its fighters who had been taking a last stand there to be moved to Russian-controlled territories, securing for Russia a hard-fought and costly victory to seize a swath of the country’s south.

The steel plant had been the final pocket of resistance to Russia’s bid to create a land bridge between the Crimean Peninsula and areas it controls in the east. Mariupol and its residents had sustained some of the worst and most brutal attacks since it was surrounded in early March because the city stood squarely in the way.

As dawn broke over the ruins of what had once been a thriving port city, it appeared that one of the most brutal episodes of the war was drawing to a close. It was not known how many soldiers remained in the bowels of the sprawling plant, but Ukrainian commanders instructed them to turn their focus to saving lives rather than continuing the fight, the military said. President Volodymyr Zelensky praised their bravery and said, “We hope that we will be able to save the lives of our guys.”

Since the start of the invasion, Ukrainian officials say, tens of thousands have been killed in the city. Satellite imagery has shown at least three mass graves to bury the dead on the outskirts of Mariupol.

The soldiers who defended the city held out weeks longer than most military analysts thought possible — inflicting a high toll on Russian forces and disrupting their broader offensive by forcing Moscow to turn its attention from the battle in the city and then the plant.

Elsewhere in Ukraine, Russian forces were struggling to advance and experiencing setbacks, including near the northeastern city of Kharkiv, where a small group of Ukrainian soldiers managed to reach the border with Russia.

And President Vladimir V. Putin of Russia appeared as isolated as ever, when in a meeting with the country’s five closest military allies, only Belarus spoke in support of his war. As an emboldened NATO practiced war games, more of its members indicated support for the alliance’s expansion to include Sweden and Finland.

Erika Solomon

Russian missiles struck Ukrainian military sites near the Polish border overnight, the regional governor of the Lviv district said. Military infrastructure in the Yavoriv area was hit. It was the second time in three days the region has been hit.

Charlie Savage

Russian atrocities prompt a bipartisan U.S. push to expand a 1996 war crimes law.

WASHINGTON — Leading senators of both parties have struck a deal over a draft bill that would expand a 1996 war crimes law to give American courts jurisdiction over cases involving atrocities committed abroad even if neither party is a U.S. citizen, in the latest response to Russia’s apparent targeting of civilians in Ukraine.

The idea behind the draft, a copy of which was obtained by The New York Times, is that if someone who committed war crimes abroad later comes to the United States and is discovered, that person could be prosecuted for those actions by the Justice Department. Killings of civilians and the discovery of mass graves in parts of Ukraine that had been occupied by Russian troops have incited an international outcry.

Despite partisan polarization that has generally gridlocked Congress, supporters of the bill — which is chiefly sponsored by the top lawmakers on the Judiciary Committee, Senators Charles E. Grassley, Republican of Iowa, and Richard J. Durbin, Democrat of Illinois — believe the measure has a realistic chance of quickly becoming law.

The senators are still in talks with House members about a possible companion bill and expect to file the measure later this week, committee staff members said.

“The United States must not be a safe haven for war criminals looking to escape justice in their home country,” Mr. Grassley, the bill’s author, said in a statement to The Times. “This bill sends a strong message that people who commit war crimes are not welcome here and should be punished, regardless of where their offense was committed or who they victimized.”

Mr. Durbin said the measure would fill “an egregious gap in our laws” to ensure that foreign war criminals in the United States could be prosecuted.

“Perpetrators committing unspeakable war crimes, such as those unfolding before our very eyes in Ukraine, must be held to account,” he said in a statement. “We have the power and responsibility to ensure that the United States will not be used as a safe haven by the perpetrators of these heinous crimes.”

Two former chairmen of the Judiciary Committee — Patrick J. Leahy, Democrat of Vermont, and Lindsey Graham, Republican of South Carolina — are also lined up to co-sponsor the bill, committee staff members said.

The senators are lobbying their caucuses to support the bill, hoping to pass it by unanimous consent and skip the committee review process.

Talks on the topic are less developed in the House, however.

Enacted by Congress in 1996, the War Crimes Act incorporates part of the international laws of war into American domestic law. The act made it a crime, prosecutable by the Justice Department, to commit a “grave breach” of the Geneva Conventions of 1949.

Grave breaches include willful killing of civilians, torture, biological experiments and “extensive destruction and appropriation of property, not justified by military necessity and carried out unlawfully and wantonly.”

But while similar laws in other countries, like Germany, provide universal jurisdiction over such offenses, Congress in 1996 limited the reach of the United States. The law covers only instances in which an American is the perpetrator or the victim of a war crime.

The bill introduced by Mr. Grassley and Mr. Durbin would eliminate that restriction, making the law cover any situation in which “the offender is present in the United States, regardless of the nationality of the victim or offender.” It would also eliminate any statute of limitations on war crimes, so prosecutions could be brought many years later.

A House committee report in 1996 said that the Pentagon and the State Department had both urged Congress to enact a more universal law along the lines of Mr. Grassley and Mr. Durbin’s bill. But lawmakers decided that would be unwise, worrying that it would create foreign relations issues.

“Domestic prosecution based on universal jurisdiction could draw the United States into conflicts in which this country has no place and where our national interests are slight,” the report said.

The draft bill tries to address this concern by requiring the attorney general to certify in writing that such a prosecution “is in the public interest and necessary to secure substantial justice.”

That provision, ensuring a very high-level review of any charges under the law, echoes a safeguard in other laws that could create foreign relations issues, like statutes against the murder of Americans in another country’s jurisdiction.

The 1996 report also said that restricting the War Crimes Act to situations involving Americans would not mean that a foreign war criminal discovered in the United States would have impunity, since that person could be extradited to a foreign court with proper jurisdiction for prosecution.

Lawmakers at the time cited the examples of the international tribunals the United Nations Security Council had recently set up for war crimes in Rwanda and the former Yugoslavia.

However, a few years after the 1996 law, the United Nations shifted from establishing ad hoc tribunals for particular conflicts to creating a permanent tribunal at The Hague for prosecuting war crimes, the International Criminal Court.

But the United States balked, with some lawmakers and officials fearing that the court might try to prosecute American soldiers. A 1999 law prohibits funding the court under any circumstances, and a 2002 law prohibits giving it nonfinancial assistance such as by lending it personnel or sharing intelligence — although there are some exceptions.

The International Criminal Court has opened an investigation into war crimes in Ukraine, and some senators, like Mr. Graham, have expressed interest in removing those barriers. The international court, they say, appears best positioned to indict Russian generals and perhaps even President Vladimir V. Putin.

Mr. Durbin has also expressed interest in codifying in American law other internationally banned atrocities like crimes against humanity, and allowing the victims to file civil lawsuits against foreign perpetrators in American courts.

But while early discussions broached adding those provisions — especially the latter — to a War Crimes Act expansion, Mr. Grassley is said to have pushed to keep the bill streamlined and focus on where there appeared to be the broadest bipartisan consensus.

Advertisement

Catie Edmondson

McConnell confronts the isolationist wing of the G.O.P. in the fight for Ukraine aid.

WASHINGTON — Hours after meeting in Kyiv with President Volodymyr Zelensky, Senator Mitch McConnell issued a forceful counterargument to the isolationists in his party who have questioned whether the United States should be sending another $40 billion in aid to Ukraine.

“This is not some handout,” Mr. McConnell, Republican of Kentucky, declared, in comments that could just as easily have been directed at the lawmakers he leads.

“It’s important for the United States to help; it’s important for the free world to help,” Mr. McConnell, the minority leader, told reporters. “It’s important for the Ukrainians to win, and hopefully not many members of my party will choose to politicize this issue.”

For years, Mr. McConnell has served as a bulwark against the anti-interventionist voices in the Republican Party that have grown ever louder, anchoring it to its hawkish roots even as President Donald J. Trump rejected them. Russia’s assault on Ukraine has presented perhaps his most difficult task yet, as he fights to stem the rising tide of isolationism in the G.O.P. and marshal support in Congress for sending billions of dollars in urgently needed military and humanitarian aid to the war-torn country.

Mr. McConnell’s efforts, for now, appear to have been successful. On Monday, only 11 Republicans voted against considering the aid package, in a lopsided test vote that demonstrated the overwhelming support in both parties for the measure.

But the mounting unease in Republican ranks with the enormous bill, once unthinkable, reflects how a significant segment of the party’s foreign policy shifted in lock step with Mr. Trump’s “America First” credo — and how it has retained a foothold even in the face of a brutal military campaign defined by programmatic violence against civilians.

Last week, 57 House Republicans voted against the aid package after conservatives including Donald Trump Jr., the former president’s eldest son, and the president of the Heritage Foundation lobbied hard against it.

“A lot of the voices in the media are going after this, and going after people, and it’s an election season,” said Senator John Thune of South Dakota, the Republican whip. “So people are obviously paying a lot of attention to what their constituents think. But I think you can defend this vote as a vote that is very vital to America’s national security interest.”

Cracks in the Senate Republican conference began to show days after their colleagues in the House revolted. Senator Bill Hagerty, Republican of Tennessee and Mr. Trump’s former ambassador to Japan, announced that he would oppose the bill, arguing that lawmakers were “rushing to take care of problems overseas” before resolving those at home.

“I don’t think America has anything against Ukraine,” Mr. Hagerty said on Fox News. “We don’t want to see them fail, but we have problems right here at home that we need to be paying attention to.”

Senator Roger Marshall, Republican of Kansas, said in a brief interview that he had voted against the aid package because $40 billion on top of the $13 billion “we already spent is just too much right now, too much all at one time.”

What people in his state are really concerned about, he said, is the southern border.

Both privately and publicly, Mr. McConnell has made the case that failing to stop President Vladimir V. Putin’s campaign in Ukraine would upend the international security order and pose a grave threat to the United States’ security. He made a similar argument in 2014, when he pressed for the United States to send aid to Kyiv as Mr. Putin invaded Crimea.

“This is not charity we’re involved in here,” he said on Sunday. “This is our interest — to help Ukrainians. Just like it is in the interest of NATO countries. This is not some handout. This is to prevent this ruthless thug from beginning a march through Europe.”

Behind closed doors, Mr. McConnell sought to bolster the Ukrainian government early in Russia’s invasion, his allies said, making the case himself and inviting top Ukrainian officials, including the ambassador to the United States, Oksana Markarova, to speak to his conference.

“His message very early was, ‘We need to get the Ukrainians anything they need, as quick as we can get it to them,’ ” said Senator Roy Blunt, Republican of Missouri. “I think generally, the Congress is very receptive to helping people fight for freedom, and I think Senator McConnell got there very early.”

But whether Mr. McConnell will be able to maintain the support among Republicans remains to be seen.

Kevin Roberts, the president of the Heritage Foundation, was strident on Monday before the test vote, releasing a statement titled “‘Manipulative Rhetoric’ Doesn’t Change Faults in Spending Proposal.”

“We do not need to choose between governing responsibly and advancing American interests on the world stage, no matter how much manipulative rhetoric is coming from Capitol Hill trying to convince us otherwise,” Mr. Roberts said.

Republicans running for Senate seats in several states have also expressed their opposition to the aid package. J.D. Vance, the Republican nominee for the Senate in Ohio, accused his Democratic opponent, Representative Tim Ryan, of “pushing billions in foreign aid while the communities he serves in Congress have been decimated,” attaching a Tucker Carlson clip for emphasis.

Adam Laxalt, a Republican challenging Senator Catherine Cortez Masto, Democrat of Nevada, called on her to “reject this shockingly abhorrent proposal.”

And Kathy Barnette, who is running for the Republican nomination for the Senate in Pennsylvania, dinged Mr. McConnell personally for visiting Kyiv.

“Why is Leader McConnell visiting Ukraine in the midst of the various crises right here in America?” she wrote on Twitter.

“I think it is almost guaranteed that this aid bill will pass,” said Dan Caldwell, the vice president for foreign policy at Stand Together, a group funded by the conservative billionaire Charles Koch that advocates military restraint. “But the fact that you have had a significantly larger group of congressional Republicans questioning the Biden administration’s strategy in Ukraine over the last week shows that there is an increasing wariness of open-ended support.”

Emily Cochrane contributed reporting.

Catie Edmondson

The Senate voted 81 to 11 to advance the $40 billion Ukraine aid package approved last week by the House. Eleven Republicans voted against the measure, including Senator Rand Paul of Kentucky, who slowed down consideration of the measure to demand greater oversight of the funds. (An earlier version of this post misstated the number of votes in favor; it was 81, not 89.)

Valerie HopkinsIvan Nechepurenko and Marc Santora

The Ukrainian authorities declare an end to the combat mission in Mariupol after weeks of Russian siege.

KYIV, Ukraine — The Ukrainian authorities announced late Monday an end to their combat operation in the besieged city of Mariupol, where Ukrainian fighters have held out for weeks in the face of near-constant Russian bombardment.

The military ordered the remaining troops who had been sheltering beneath a steel factory there to focus on efforts “to save the lives of their personnel.”

“We hope that we will be able to save the lives of our guys,” President Volodymyr Zelensky said in a late-night video address. “I want to emphasize that Ukraine needs Ukrainian heroes alive.”

The Azovstal steel plant — the last stand of Ukrainian resistance in the decimated city — has become a powerful symbol of the suffering inflicted by Russia and the stalwart bravery of Ukrainian defenders. Billboards and murals supporting the city and the plant have appeared across the country.

In a statement late Monday, Ukraine’s General Staff said that the Mariupol garrison had “fulfilled its combat mission.”

Ukrainian officials said that evacuations from the Azovstal steel factory had begun. The military said that 264 service members, 53 of them “seriously injured,” had been taken by bus to areas controlled by Russian forces.

The announcement came hours after the Russian news media began reporting that buses of Ukrainian servicemen were being evacuated from the steelworks, near the center of Mariupol, the last territory in the city not to fall to Russian troops.

Deputy Defense Minister Anna Malyar said that 53 “seriously injured” people had been evacuated to a medical facility in Novoazovsk, a Ukrainian town near the Russian border controlled by Moscow-backed separatists. According to the Ukrainian military’s General Staff, another 211 people were evacuated via a humanitarian corridor to Olenivka, also under Russian control, and would then be returned to Ukrainian-held territory “under an exchange procedure.”

It was unclear how many soldiers remained inside the plant, with officials and relatives of the fighters saying in recent days that there could be as many as 2,000, including hundreds who were injured. Ukraine’s General Staff said that “measures to save the defenders who remain on the territory of Azovstal are ongoing.”

The evacuation comes after weeks of pleas from the soldiers and civilians who had been holed up in the factory with inadequate supplies or medical care.

On May 8, Mr. Zelensky announced that more than 300 civilians had been evacuated by the United Nations and the International Red Cross. Negotiating safe passage for the trapped soldiers, most of whom are from Ukraine’s elite Azov regiment, proved more difficult. Wives and relatives of the soldiers had traveled to the Vatican and to Istanbul, making impassioned pleas for assistance.

Early Tuesday, the full details of the plan remained murky.

“In order to save lives, the entire Mariupol garrison is implementing the approved decision of the Supreme Military Command and hopes for the support of the Ukrainian people,” Lt. Col. Denys Prokopenko, the commander of the now combined forces in the bunkers, said in a message posted on the garrison’s official Telegram channel Monday evening. He did not say what the order was or how it would be carried out.

Pro-Russian social media accounts speculated that the Ukrainian soldiers would be treated and then exchanged for Russian prisoners of war, but there was no official statement on the full terms of any agreement. Other pro-Russian social media accounts trumpeted the evacuation as a triumph that would deal a severe blow to the morale of Ukrainian troops fighting in the region.

Ever since the port city was surrounded by Russian forces in early March, military analysts had predicted that the soldiers would be defeated or killed any day. Yet they fought on — with the national Ukrainian military command reporting battles around the perimeter as recently as this past weekend.

At the same time, Russian forces continued to rain bombs and artillery down on the four square miles of twisted metal that used to be one of the country’s largest steel plants.

In recent days, Turkey had said that it was working on a plan to evacuate the soldiers by sea but that there was no indication that Russia would accept any proposal and active fighting complicated any discussion of the matter.

Anastasia Kuznietsova contributed reporting.

Advertisement

Marc SantoraAnton TroianovskiRick Gladstone and Matthew Mpoke Bigg

Russia appears to retreat further in eastern Ukraine, in another setback for Putin.

KRAKOW, Poland — President Vladimir V. Putin of Russia faced a series of setbacks Monday over the Ukraine invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals and an emboldened NATO practiced war games with the alliance’s two newest applicants on his country’s doorstep.

To make matters worse for Mr. Putin, his own allies in Russia’s counterpart to NATO failed to rally around him at a summit meeting in Moscow, leading to the optics of an increasingly isolated Kremlin in full display on Russia’s state-run television.

One of the few bright spots for Mr. Putin was the decision by Ukraine’s military late Monday to finally end the resistance of holdout fighters at the Azovstal steel mill in the southeast port of Mariupol, which had been under Russian siege for weeks.

Outgunned, wounded and starving, the fighters had become heroes to many Ukrainians, but were evacuated in what amounted to a surrender, with the Ukrainian military saying that 264 service members, 53 of them “seriously wounded,” had been taken by bus to areas controlled by Russian forces.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said the decision had been meant “to save the lives of our boys.”

But that Russian victory in Mariupol came as Mr. Putin faced what could be the largest expansion of NATO in decades.

The image of Mr. Putin on his back foot was fueled further by two of the biggest names in global business — McDonald’s and Renault — announcing their departure from Russia, adding to the corporate exits that, combined with Western sanctions, have delivered a severe setback to the country’s economy.

And in what would be a change of position, Mr. Putin seemed to soften his strong objections to NATO membership for Finland and Sweden, which participated in its military exercises in the Baltics on Monday. Only last week, Mr. Putin had warned the two Nordic countries that joining NATO would be a mistake.

France, Denmark, Norway and Iceland were among the NATO members on Monday that said they welcomed Sweden and Finland to join.

Still, their applications could take time.

Turkey, which has accused the two applicants of sheltering anti-Turkish Kurd extremists, has held out the possibility of using its leverage for concessions before approving their memberships, which require consent from all 30 NATO countries. Secretary of State Antony J. Blinken has expressed confidence that “we will reach consensus.”

NATO member countries in Europe

Iceland

Finland

Norway

Russia

Estonia

Sweden

Latvia

Lithuania

Belarus

U.K.

Poland

Germany

Ukraine

France

Romania

Italy

Spain

Turkey

Greece

NATO member countries in Europe

Iceland

Finland

Norway

Russia

Sweden

Belarus

U.K.

Poland

Germany

Ukraine

France

Romania

Italy

Spain

Turkey

Greece

Note: NATO also includes Canada and the United States.

By Eleanor Lutz

In another signal of Western resolve to confront Russia, the Senate voted 89-11 Monday night to advance the $40 billion Ukraine aid package approved last week by the House, setting up a vote to send the measure to President Biden’s desk as early as Thursday.

Taken together, the developments on Monday created one of the starkest contrasts yet between the Russia of now versus that of Feb. 24, when columns of Russian tanks and tens of thousands of its soldiers poured into Ukraine from the east, north and south, in what seemed at the time like an unstoppable juggernaut that could end Ukraine’s independence as a sovereign country.

It soon became clear that despite Russia’s destructive and indiscriminate aerial bombardments, its vaunted armed forces faced major battlefield flaws and suffered heavy losses, and that Ukraine’s outnumbered defenders were in many places driving them back, helped by an outpouring of Western military support.

Within weeks, the Russians were forced to retreat from the Kyiv area in the north and refocus their invasion on seizing the Luhansk and Donetsk provinces that form the Donbas region of eastern Ukraine, where Russian-backed separatists have been fighting since 2014.

But Russia’s drive to take Donbas, despite its initial success, now appears to be stumbling as well, military analysts said. Aside from Mariupol, the Russians have yet to seize any significant city there.

In the last week, the Russians retreated from the suburbs of the northeast city of Kharkiv, less than 40 miles from the Russian border. In a symbolic signal of their recent battlefield successes, a small number of Ukrainian troops photographed themselves Monday on the border, having evaded Russian forces nearby.

The Institute for the Study of War, a Washington-based group, said in its latest appraisal that Russian forces had likely abandoned their goal of encircling tens of thousands of Ukrainian soldiers in Donbas and had halted their own attempt to seize Donetsk, focusing instead on capturing Luhansk.

In what appeared to be a further setback, the institute also said Russia had likely run out of combat-ready reservists, forcing it to integrate forces from private military companies and militias with its regular army.

Western military analysts have repeatedly cautioned that Russia remains by far the bigger force, and that the war could last for months or years. Russia still controls a swath of southern Ukraine seized early in the invasion and has blockaded Black Sea ports, choking Ukraine’s economic lifelines.

But Russia’s miscalculations and growing isolation because of the war have overshadowed its gains.

Among the most visible signs of backlash against Russia were the large-scale NATO exercises in Estonia, the former Soviet republic — precisely the type of military display that the Kremlin sees as a threat. While the exercises had long been planned, their significance was elevated by the participation of Finland and Sweden and by the host of the exercises, Estonia, which shares a border with Russia.

For Estonia’s prime minister, Kaja Kallas, whose parents grew up in the repressive Soviet era, Ukraine’s struggle cannot be concluded with the appeasement of Russia.

“I only see a solution as a military victory that could end this once and for all, and also punishing the aggressor for what he has done,” Ms. Kallas said in an interview with The New York Times. Otherwise, she said, “we go back to where we started.”

The NATO drill, called Hedgehog, was one of the largest in Estonia since it became independent in 1991, with 15,000 personnel from 14 countries.

In Moscow, where Mr. Putin convened a meeting of Russia’s answer to NATO — the six-member Collective Security Treaty Organization — only one member, Belarus, spoke up to support him on Ukraine.

It was supposed to be a celebratory meeting to commemorate the group’s founding 30 years ago. But it turned into a demonstration of discord among some of Mr. Putin’s friendly neighbors.

Speaking first in the televised portion of the summit, President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus — who has supported Mr. Putin’s war but has not sent troops — criticized other members for having insufficiently backed Russia and Belarus in the face of Western sanctions.

He pointed to the alliance’s decision to send forces to Kazakhstan in January to protect the government from protests — yet argued it had left Russia largely on its own over Ukraine.

“Are we just as connected by bonds of solidarity and support now?” he asked, after mentioning the alliance’s support of the Kazakh government. “Maybe I’m wrong, but as recent events have shown, it seems the answer is no.”

Kazakhstan has said it would not help Russia circumvent international sanctions. In a United Nations vote on March 2 condemning the invasion of Ukraine, Belarus was the only post-Soviet country to take Russia’s side.

“Look at how monolithically the European Union votes and acts,” Mr. Lukashenko said at Monday’s summit, sitting at a round table with the other leaders. “If we are separate, we’ll just be crushed and torn apart.”

As if to confirm Mr. Lukashenko’s point, the leaders of the other members — Armenia, Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan — did not mention Ukraine in their televised remarks.

The Ukraine invasion has put those countries in a tough spot. They all have close economic and military ties to Russia, but Mr. Putin’s invasion of a sovereign neighbor sets a foreboding precedent for countries looking to diversify their foreign policy beyond Moscow.

Mr. Putin, speaking at the summit, again tried to justify his invasion by falsely claiming that “neo-Nazism has long been rampant in Ukraine.” But he took a more measured tone in discussing the likely accession of Sweden and Finland to NATO — the latest evidence that Mr. Putin appears to be trying to limit, for now, an escalation of his conflict with the West.

“Russia, I would like to inform you, dear colleagues, has no problem with these states,” Mr. Putin said, adding that NATO’s expansion to include Sweden and Finland poses “no direct threat to us.”

Still, he did not rule out unspecified retaliation if Finland and Sweden were to expand their “military infrastructure” as NATO members, warning that “we will look at what that will be based on the threats that are created.”

Marc Santora reported from Krakow, Poland, Anton Troianovski and Rick Gladstone from New York, and Matthew Mpoke Bigg from London. Reporting was contributed by Steven Erlanger from Tallinn, Estonia, Andrew E. Kramer and Valerie Hopkins from Kyiv, Ukraine, Eric Schmitt and Catie Edmondson from Washington, Cassandra Vinograd from London, Lauren Hirsch from New York, Liz Alderman from Paris, and Neil MacFarquhar and Safak Timur from Istanbul.

Anushka Patil

There have been no confirmed missile strikes in Lviv, the city’s mayor, Andriy Sadovyi, said on Twitter after explosions were heard Monday night. The regional governor, Maksym Kozytsky, said on Telegram that “according to preliminary information, our air defense system has worked.”

Ivan Nechepurenko

Ukraine’s military command declared an end to the “combat mission” at the Azovstal steel complex, where Ukrainian defenders had held out for weeks under Russian assault. The announcement carried a tone of finality, referring to the fighters as “heroes of our time” who would be “forever in history.”

Ivan Nechepurenko

The announcement said that 53 seriously wounded servicemen were being taken to a medical facility in Novoazovsk, in the Russian-controlled part of Donetsk in eastern Ukraine, and that 211 other fighters had been taken to Olenivka, in Donetsk, to be returned to Ukrainian territory through an exchange.

Marc Santora

President Volodymyr Zelensky said Ukraine’s military launched an operation to “save the defenders” of Mariupol, some of whom are severely wounded, adding that the work is delicate and takes time. “We hope that we will be able to save the lives of our guys,” he said in a video address. “I want to emphasize that Ukraine needs Ukrainian heroes alive.”

Valerie Hopkins

Ukraine’s deputy defense minister, Anna Malyar, said that 53 “seriously injured” people have been evacuated from the Azovstal steel factory to a medical facility in Novoazovsk, a Ukrainian town that has been controlled by Moscow-backed separatists since 2014. She said in a video statement that another 211 people were evacuated via a humanitarian corridor to Olenivka.

Steven Erlanger and Safak Timur

Turkey’s president raises fresh doubts about Sweden and Finland joining NATO.

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Monday repeated his harsh criticism of Sweden as a haven for Kurdish separatists he regards as terrorists, raising new questions about what will satisfy him sufficiently to back the NATO membership for Sweden and Finland.

Mr. Erdogan said last week that Turkey would not view positively the applications of the two countries for NATO membership, but largely kept his criticism to Sweden, which has been welcoming to Kurdish refugees and has members of Parliament of Kurdish ancestry.

Having now declared that they would apply to join NATO, Sweden and Finland said that they would send senior diplomats to Ankara to discuss Turkey’s disquiet.

On Monday, however, Mr. Erdogan told them not to bother. “Are they coming to convince us? Excuse me, but they should not tire themselves,” he said in a news conference.

Both countries fail to have a clear stance against terrorism, Mr. Erdogan said, and they refuse to extradite “terrorists” to Turkey. Earlier on Monday, state-run news channel TRT Haber reported that Turkey asked Finland and Sweden to return 33 people with alleged links to two groups Turkey deems to be terrorist organizations. But the two countries refused to extradite a majority of them, it claimed.

Mr. Erdogan said that if Finland and Sweden join NATO, “then it becomes a place where representatives of terrorists are concentrated.

“Sweden is already a hatchery for terror groups,” he said. “They even have pro-P.K.K. terrorists in their Parliament. How can we trust them?” he said, referring to the Kurdistan Workers’ Party, or P.K.K., which launched a violent separatist movement in Turkey in the early 1980s.

Analysts said that Mr. Erdogan, a mercurial leader, appeared to be trying to increase his political leverage on issues he cares about — including concerns about Kurdish separatists — by articulating his doubts about NATO membership for the two Nordic countries. Their accession to the alliance would need to be approved by all 30 current member states, including Turkey.

But Mr. Erdogan’s stance has been something of a surprise, even to his own diplomats.

Ankara also accuses Sweden and Finland of also being a safe haven for followers of the Islamic cleric Fethullah Gulen, whom Turkey accuses of orchestrating a 2016 coup attempt, as well as for people with links to the P.K.K.

Despite Mr. Erdogan’s protestations, the United States and NATO signaled over the weekend that they thought Turkish resistance could be overcome.

Over the weekend, the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, met with NATO foreign ministers in Berlin, a meeting also attended by his Swedish and Finnish counterparts. The American secretary of state, Antony J. Blinken, said afterward he had spoken to Mr. Cavusoglu about Ankara’s concerns regarding Sweden and Finland and that after Sunday’s meeting he was confident a consensus could be reached.

“I’m very confident that we will reach consensus on that,” Mr. Blinken said.

On Sunday, the NATO secretary-general Jens Stoltenberg also said he was confident that the alliance would be able to address Turkey’s concerns “in a way that doesn’t delay the membership.”

On Saturday, Ibrahim Kalin, Mr. Erdogan’s spokesman and a top foreign policy adviser, told reporters that Turkey had not shut the door to Sweden and Finland joining NATO but wanted negotiations with the Nordic countries and a clampdown on what Turkey views as terrorist activities, especially in Stockholm, the Swedish capital.

“We are not closing the door,” he told Reuters. “But we are basically raising this issue as a matter of national security for Turkey.”

The president of Finland, Sauli Niinisto, said that Mr. Erdogan’s comments “confused” him, because only a month ago, Mr. Erdogan had told him that he would “assess favorably” a Finnish application for NATO membership.

On Monday, Deputy Secretary of State Wendy R. Sherman met with the Turkish deputy foreign minister Sedat Onal and “discussed the need for solidarity among NATO allies and partners in confronting Russia’s premeditated, unprovoked, and unjustified attack on Ukraine and in imposing real costs on Putin and his cronies,” the State Department said.

Advertisement

Anushka Patil

Russian forces’ ceaseless bombardment of the city of Sievierodonetsk in Ukraine’s eastern Luhansk region has killed at least 10 people and hit nearly every building of a hospital, the regional governor, Serhiy Haidai, said in a Telegram post. He said checking for other casualties is “especially difficult because of the continued shelling,” and urged residents who have stayed in the city to remain in bomb shelters.

Eric Schmitt

Ukrainian forces have pushed Russian troops north and east of Kharkiv back close to the Russian border amid heavy fighting, the Pentagon said. “They are regaining ground and territory that the Russians had occupied north of the city,” Pentagon press secretary John F. Kirby said of Ukrainian troops. Earlier in the day, a senior Defense Department official said a Ukrainian counteroffensive had driven Russian forces to within three or four kilometers of the Russian border.

Neil MacFarquhar

Russia sought to create a leaner, meaner military. But entrenched, Soviet-era practices endure.

Army vehicles were so decrepit that repair crews were stationed roughly every 15 miles. Some officers were so out of shape that the military budgeted $1.5 million to re-size standard uniforms.

That was the Russian military more than a decade ago when the country invaded Georgia, according to the defense minister at the time. The shortcomings, big and small, were glaring enough that the Kremlin announced a complete overhaul of the military to build a leaner, more flexible, professional force.

But now, almost three months into Russia’s invasion of Ukraine, it is clear the Kremlin fell woefully short of creating an effective fighting machine. Russian forces in Ukraine have underperformed to a degree that has surprised most Western analysts, raising the prospect that President Vladimir V. Putin’s military operation could end in failure.

By any measure, despite capturing territory in the south and east, the Russian military has suffered a major blow in Ukraine. It has been forced to abandon what it expected would be a blitzkrieg to seize the entire country in a few days. Its forces were driven from around Kyiv, the capital. The flagship of its Black Sea fleet, the Moskva, was sunk; it has never controlled the skies; and by some Western estimates, tens of thousands of Russians have died.

This war has exposed the fact that, to Russia’s detriment, much of the military culture and learned behavior of the Soviet era endures: inflexibility in command structure, corruption in military spending, and concealing casualty figures and repeating the mantra that everything is going according to plan.

The signs of trouble were hiding in plain sight. Just last summer, Russia held war games that the Ministry of Defense said showed its ability to coordinate a deployment of 200,000 men from different branches of the military in a mock effort to combat NATO. They would be among the largest military exercises ever, it said.

Lt. General Yunus-Bek Evkunov, the deputy defense minister, told reporters the exercises demonstrated Russia’s ability to rapidly deploy joint forces in a manner that would “make sober any enemy.’’

The whole exercise was scripted. There was no opposing force; the main units involved had practiced their choreography for months; and each exercise started and stopped at a fixed time. The number of troops participating was probably half the number advertised, military analysts said.

“It is the Soviet army, basically,” said Kamil Galeev, an independent Russian analyst and former fellow at The Wilson Center in Washington. “The reforms increased the efficiency of the army, but they only went halfway.”

When, after the Georgia conflict in 2008, Russia tried to revamp its military, the idea was to jettison the rigidly centralized, Soviet-era army that could supposedly muster four million troops in no time. Instead, field officers would get more responsibility, units would learn to synchronize their skills and the entire arsenal would be dragged into the computer age.

Many traditionalists resisted change, preferring the old model of a huge, concentrated force. But other factors also contributed to the military’s inability to transform. Birthrates plunged in the 1990s, leading to a shrinking pool of men that could be conscripted. That, and persistent low salaries, delayed recruitment targets. Endemic corruption handicapped the efforts.

But the basic problem was that the military culture of the Soviet Union endured, despite the lack of men and means to sustain it, analysts said.

“The Soviet military was built to generate millions of men to fill lots and lots of divisions that had endless stockpiles of equipment,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “It was designed for World War III, the war with NATO that never came.”

Ultimately, the push for change stalled, leaving a hybrid version of the military somewhere between mass mobilization and a more flexible force, analysts said. It still favors substantial artillery over infantry troops who can take and hold land.

The scripted way the military practices warfare, on display in last summer’s exercises, is telling. “Nobody is being tested on their ability to think on the battlefield,” said William Alberque, the Berlin-based director of the arms control program at the International Institute for Strategic Studies. Instead, officers are assessed on their ability to follow instructions, he said.

Russia would like the world to view its army as it appears during the annual Victory Day parade — a well-oiled instrument of fit soldiers in dashing uniforms marching in unison and bristling with menacing weapons.

“They use the military forces as a propaganda machine,” said Gleb Irisov, 31, a former air force lieutenant who left the military in 2020 after five years. He then worked as a military analyst for the official TASS news agency before quitting and leaving the country because he strongly opposed the invasion.

Senior military commanders argue that recent expeditionary forces, especially in Syria, provided real combat training, but analysts call that claim inflated.

Russian troops faced no real adversary in Syria; the war was mostly an air force operation where the pilots could hover over targets at will. Russia has not fought a large land war since World War II.

Yet Russia’s leaders exaggerated the country’s success. In 2017, Sergei K. Shoigu, Russia’s defense minister, bragged at a meeting of fellow ministers in the Philippines that Russia had “liberated’’ 503,223 square kilometers in Syria. The problem is that the area Mr. Shoigu claimed to have freed from militants is more than twice the size of the entire country, reported Proekt, an independent news outlet.

With about 900,000 people overall, a little over one third of them ground forces, the Russian military is not that large, considering that it must defend a vast country covering 11 time zones, analysts said. But the goal of recruiting 50,000 contract soldiers every year, first stated a decade ago, has not been met, so there is still a yearly draft of 18- to 27-year olds.

Mr. Putin has not resorted to a mass military draft that would muster all able-bodied adult males for the war. But even if he did, the infrastructure required to train civilians en masse no longer exists. The consensus is that the bulk of Russia’s available ground forces have already been deployed in Ukraine.

Rampant corruption has drained resources. “Each person steals as much of the allocated funds as is appropriate for their rank,” said retired Maj. Gen. Harri Ohra-Aho, the former Chief of Intelligence in Finland and still a Ministry of Defense adviser.

The corruption is so widespread that some cases inevitably land in court.

In January, Col. Evgeny Pustovoy, the former head of the procurement department for armored vehicles, was accused of helping to steal more than $13 million by faking contracts for batteries from 2018 to 2020, according to TASS.

In February, a Moscow military court stripped Maj. Gen. Alexander Ogloblin of his rank and sentenced him to 4.5 years in prison for what the charges called fraud on an “especially large scale.” The authorities accused him of embezzling about $25 million by vastly overstating the expenses in state contracts for satellite and other equipment, the business news website BFM.RU reported.

Huge contracts are not the only temptation. The combination of low salaries — a senior officer earns roughly $1,000 per month — and swelling budgets is a recipe for all sorts of theft, analysts said, leading to a chain reaction of problems.

Commanders disguise how few exercises they hold, pocketing the resources budgeted for them, said Mr. Irisov, the analyst. That exacerbates a lack of basic military skills like navigation and shooting, although the air force did maintain flight safety standards.

“It is impossible to imagine the scale of lies inside the military,” Mr. Irisov said. “The quality of military production is very low because of the race to steal money.”

One out of every five rubles spent on the armed forces was stolen, the chief military prosecutor, Sergey Fridinsky, told Rossiyskaya Gazeta, the official government newspaper, in 2011.

Mr. Irisov said he had encountered numerous examples of subpar equipment — the vaunted Pantsir air defense system unable to shoot down a small Israeli drone over Syria; Russian-made light bulbs on the wings of SU-35 warplanes melting at supersonic speeds; new trucks breaking down after two years.

In general, Russian weaponry lags behind its computerized Western counterparts, but it is serviceable, military analysts said. Still, some new production has been limited.

For example, the T-14 Armata, a “next generation” battle tank unveiled in 2015, has not been deployed in Ukraine because there are so few, they said.

Russia has poured hundreds of billions of dollars into its military, producing under the State Armament Program a stream of new airplanes, tanks, helicopters and other matériel. Military spending has not dipped below 3.5 percent of gross domestic product for much of the past decade, according to figures from the International Institute for Strategic Studies, at a time when most European nations struggled to invest 2 percent of G.D.P. And that is only the public portion of Russia’s military budget.

This kind of financial investment has helped Russia make what gains it has in Ukraine.

Johan Norberg, a Russia analyst at the Swedish Defense Research Agency, said Russia and its military are too sprawling to expect them to fix every problem, even in a decade. The war in Ukraine exposed the fact that the Russian military is “not 10 feet tall, but they are not two feet tall, either,” he said.

Alina Lobzina and Milana Mazaeva contributed reporting.

Le Figaro

Liban : le Hezbollah et ses alliés perdent leur majorité au Parlement

Les candidats pro-réformes, issus de la contestation populaire de 2019 au Liban, ont obtenu au moins 13 sièges au Parlement à l'issue des élections législatives de dimanche.

Le puissant mouvement Hezbollah et ses alliés ont perdu leur majorité au Parlement libanais, selon les résultats définitifs mardi 17 mai des élections législatives qui enregistrent une percée de l'opposition traditionnelle et des candidats issus du mouvement de contestation de 2019.

À lire aussiAu Liban, l’opposition défie le Hezbollah aux législatives

Le mouvement chiite pro-iranien et ses alliés politiques qui avaient le soutien d'environ 70 des 128 députés du Parlement sortant ont reculé face à l'opposition et aux indépendants, n'ayant pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver une majorité après les élections dimanche. Le scrutin s'est tenu dans un pays miné par la pire crise socio-économique de son histoire imputée par une grande partie de la population, par des organisations internationales et plusieurs pays étrangers à la corruption et l'inertie de la classe dirigeante, inchangée depuis des décennies. Aucune mesure de redressement n'a été entreprise par la classe dirigeante accusée de laisser couler le pays.

13 candidats indépendants au Parlement

Dans ce contexte, les candidats indépendants, issus du mouvement de contestation déclenché en octobre 2019 et qui a duré quelques mois pour réclamer le départ de la classe politique, ont réalisé de bons scores, avec au moins 13 candidats ayant obtenu des sièges au Parlement. Ils pourraient se ranger dans l'opposition aux partis traditionnels et se positionner en faiseurs de roi pour la formation du nouveau gouvernement.

À lire aussiAu Liban, les votes s’achètent ouvertement

Le Hezbollah et son allié chiite Amal ont conservé tous leurs sièges, au nombre de 27. Fait inédit, deux candidats indépendants ont réussi à décrocher au Liban-Sud un siège qui était détenu par les alliés du Hezbollah depuis trois décennies. Les Forces Libanaises, parti chrétien qui fait partie de la classe politique quasiment inchangée depuis trois décennies et fermement opposé au Hezbollah, a annoncé avoir obtenu au moins 18 sièges, contre 15 sièges en 2018.

À VOIR AUSSI - L'Australie classe le Hezbollah et The Base comme «organisations terroristes»

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Regarder la vidéo

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

In Bucha, a Symbol of Death and Atrocity, Life Returns

Jane Arraf

BUCHA, Ukraine — A breeze rustles through the cherry blossoms in bloom on almost every block in this small city, the white petals fluttering onto streets where new pavement covers damage left by Russian tanks just weeks ago.

Spring has arrived in Bucha in the six weeks since Russian soldiers withdrew from this bedroom community outside Kyiv, leaving behind mass graves of slaughtered citizens, many of them mutilated, as well as broken streets and destroyed buildings.

A semblance of normal life has returned to the city. Residents have been coming back to Bucha over the past few weeks, and the city has raced to repair the physical damage wrought by the invading Russian troops and their weapons. Now, on the leafy springtime streets of the city, it is hard to imagine the horrors that unfolded here.

On a newly paved street with freshly painted white lines, the rotating brushes of a street cleaning machine whisked away what was left of shattered glass and bits of iron shrapnel. In one of the neighborhoods where many of the roughly 400 bodies of Ukrainian citizens were discovered in April, technicians were laying cable to restore internet service. At one house, a resident was removing pieces of destroyed Russian tanks still littering his garden.

Sweeping away as many traces as possible of the destruction caused by the Russian occupation was an important step in healing the wounds suffered by Bucha’s residents, said Taras Shapravsky, a City Council official.

Mr. Shapravsky said 4,000 residents had stayed in the city while it was occupied, terrified and many hiding in basements without enough food. Even after the Russian soldiers withdrew, many residents remained traumatized.

“They were in very bad psychological condition,” he said. “Specialists explained to us that the faster we clear away all possible reminders of the war, the faster we will be able to take people out of this condition.”

Mr. Shapravsky said phone reception was restored a few days after the Russians left, and then water and electricity. He said about 10,000 residents had returned so far — roughly a quarter of the prewar population of this small city 20 miles from Kyiv, the capital.

In a sign of life returning to normal, he said the marriage registration office reopened last week and almost every day, couples are applying for marriage licenses.

Bucha was a city where many people moved to for quieter lifestyles, a place where they could raise families away from the bustle of the capital, to which many commuted to work. It was a place where people from Kyiv might drive to on a nice weekend to have lunch.

Six years ago, Sergo Markaryan and his wife opened the Jam Cafe, where they served Italian food, played old jazz and sold jars of jam. He described the cafe as almost like their child, and he has decorated it with an eclectic mix of hundreds of pictures and strings of photos of customers.

When Russia invaded, Mr. Markaryan, 38, drove his wife and 3-year-old son to the border with Georgia, where he is from. As a Georgian citizen he could have stayed outside the country, but he came back to Ukraine to volunteer, sending food to the front lines.

Two weeks ago, when the electricity was restored, Mr. Markaryan came back on his own to Bucha to see what was left of the cafe and repair the damage caused by the Russian soldiers.

“They stole the knives and forks,” he said, ticking off missing items. He said the soldiers dragged the dining chairs out to use at checkpoints and stole the sound system. And, he said, despite the working toilets, they had defecated on the floor before leaving.

Two days before it was due to reopen last week, the cafe and its outdoor terrace looked spotless and Mr. Markaryan was taste-testing the espresso to see if it was up to par.

“Many people have already returned but some are still afraid,” Mr. Markaryan said. “But we have all definitely become much stronger than we were. We faced things that we never thought could happen.”

On the other side of town, in a row of closed shops with peaked roofs and boarded-up windows, Mr. B — a former cocktail bar run by Borys Tkachenko has been patched up and turned into a coffee bar.

Mr. Tkachenko, 27, came back to Bucha a month ago, repaired the roof, which like most of the buildings on the street appeared to have been damaged by shrapnel, and found that the espresso machine was still there. He reopened to sell coffee — or in the case of customers who were soldiers or medical workers, give it away.

Mr. Tkachenko, who had worked in clubs in Florida and Canada and studied the hotel business in Switzerland, opened the bar with his savings last December. Russia invaded two months later.

He said he knew they had to leave when his 14-month-old daughter started running around their apartment, covering her ears and saying “boom, boom, boom” at the sound of explosions.

Mr. Tkachenko drove his family to the border with Slovakia, where they eventually made their way to Switzerland. He returned to Ukraine to volunteer, helping to send supplies to the front and to displaced civilians.

“We had big plans for this place,” Mr. Tkachenko, who despite everything had a wide smile that matched a tattoo on his arm reading, “Born to be happy,” said of his bar.

He said that when the war ended he would probably join his wife and daughter in Switzerland.

“I don’t see a future here right now,” he said.

While the frenetic activity of city workers and residents has helped clear the city of much of the debris of the Russian occupation, the scars of what happened here run deep.

On one quiet street corner, a bunch of dandelions and lilies of the valley had been laid out on a flowered scarf in a modest sidewalk memorial.

Volodymyr Abramov, 39, said the memorial honored his brother-in-law, Oleh Abramov, who was taken out of his house at gunpoint by Russian soldiers, ordered to kneel and shot. (Oleh Abramov and his wife, Iryna, were the subject of a Times article published this month.)

“He was not even interrogated,” he said.

Mr. Abramov’s home was destroyed by Russian soldiers who tossed grenades into his house. But he said that was nothing compared with the suffering of his 48-year-old sister, Iryna Abramova, who lost her husband as well as her house.

“I try to help her and take care of her so she doesn’t kill herself,” he said. “I tell her that her husband is watching her from heaven.”

Mr. Abramov, a glazier, said he was now wondering if he should rebuild his house. “I want to run away from here,” he said.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Outside the city’s morgue, where French and Ukrainian investigators are still working to identify bodies from the massacres by Russian troops, a small group of residents gathered, hoping to find out what happened to family members.

Yulia Monastyrska, 29, said she had come to try to get a death certificate for her husband, whose body was among those discovered in April. His hands were bound, he had been shot in the back and the legs, and one of his eyes was burned out, she said.

Ms. Monastyrska said her husband, Ivan, was a crane operator who disappeared while she and her 7-year-old daughter, Oleksandra, hid in the basement of their apartment building.

Oleksandra, wearing glasses and sneakers with princesses on them, leaned against her mother as she listened to details that were clearly now familiar to her.

“As far as I know, everyone wants to come back here, but they are still afraid,” Ms. Monastyrska said. “We were born here, we lived here, a lot of good things happened here.”

Yulia Kozak, 48, accompanied by her daughter Daryna, 23, and Daryna’s 3-year-old son, Yehor, had come to take a DNA test to see if there was a match among the unidentified remains of her missing son, Oleksandr, 29, who had fought in the war against Russia in 2017.

Prosecutors found his military ID, dirty and moldy, in a basement where the Russians held prisoners.

Sobbing, she said the last time she spoke by phone with her son, in March, he had told her he was being shot at. In his apartment, there is a bullet hole in the window, on which the sign of the cross had been etched.

Ms. Kozak, a cook, said she planned to stay in Bucha until she found her son.

“I am sure he is alive, 100 percent sure,” she said. “I feel that he is somewhere, I just don’t know where.”

Advertisement

New York Times - World

Most Canadians Don’t Want Charles as King, but Changing Royal Rule Isn’t Easy

Advertisement

Supported by

Prince Charles will make a three day tour of the country, where polls suggest there’s little support for the monarchy — but amending Canada’s Constitution is difficult.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Ian Austen

OTTAWA — No one will likely raise it in his presence, but when Prince Charles arrives in Canada on Tuesday for a three-day visit to mark the 70th anniversary of his mother’s ascent to the throne, one question will loom over the trip: Will Canadians accept him as their king?

Without amending Canada’s Constitution, Charles will automatically succeed Queen Elizabeth II as Canada’s head of state just like every British monarch since the nation’s founding. Poll after poll shows that the 96-year-old queen who has battled some recent health issues is widely respected by Canadians.

For the past several years, however, an ever-declining number of Canadians, polls show, want to swear allegiance to another British monarch, particularly Charles, who is disliked by many here and who represents an institution that many see as increasingly irrelevant to their lives.

Much less clear, however, is what Canadians might do to prevent the rule of King Charles III.

“Both sides in Canada are a bit at a truce,” said Philippe Lagassé, an associate professor at Carleton University and an expert on the role of the monarchy in Canada. “The monarchists get to keep the formal legal situation, they get the occasional royal tour and they get some symbolism. But the republicans are able to say that the monarchical principle doesn’t really animate Canadian life in any significant way.”

The visit by Charles and his wife Camilla, which comes a year after the remains of hundreds of children were identified as buried on the grounds of a former residential school for Indigenous children in British Columbia, has something of an Indigenous theme.

They will attend a reconciliation event in the province of Newfoundland, their first stop on the trip, and visit an Indigenous First Nation near Yellowknife in the Northwest Territories on the final day. In between, the royal couple will be in Ottawa, the capital.

The trip will also feature climate related discussions between Charles and business leaders as well as a visit to an ice road to discuss the effects of climate change in the far north.

Perhaps the only mystery surrounding the visit is if handshaking, traditionally the major activity of Royal Tours, will be replaced by a more Covid safe form of greeting.

Late last month, a poll released by the Angus Reid Institute, a nonprofit public opinion research group, indicated that 55 percent of Canadians found the monarchy irrelevant and another 24 percent said it was becoming less relevant. A resounding 67 percent of Canadians who were questioned said they opposed the idea of Charles succeeding his mother.

Large and enthusiastic crowds greeted Charles when he visited Canada with Diana, his first wife, three times. But public interest in him swiftly declined following their separation in the 1992.

His sometimes patronizing manner does not work well in a country that values egalitarianism. The relationship between Charles’s brother Andrew and the convicted sex offender Jeffrey Epstein, who hanged himself in a Manhattan jail, have further eroded support among Canadian for the monarchy.

Their standing was further damaged after Meghan Markle, Charles’s daughter-in-law who lived in Toronto and British Columbia, said in an interview that she was subjected to racially insensitive comments by royals

Still, Charles and Camilla are likely to draw crowds, particularly in St. John’s, Newfoundland, where their visit will be the dominant talk of the town.

Geography plays a role in how the royals are viewed. In modern times, the monarchy has never enjoyed any significant support in largely French speaking Quebec, the second most populous province.

And Canada’s changing demographics have contributed to the spread of that sentiment elsewhere.

Many immigrants to Canada come from countries like China, giving them no real connection to Britain’s monarchy. Or they have roots in countries like India where the crown is still viewed by many as a symbol of occupation and repression.

“There may well be a point at which Canadians say: ‘Huh, who’s this dude on my money?’” said Shachi Kurl, the president of Angus Reid.

The lingering level of support for the monarchy is thanks to, in large part, respect for the queen, Ms. Kurl said, and is probably destined to fall even further following her death.

The Abuse of Indigenous Children in Canada and the U.S.

A grim history. Last year’s discoveries of hundreds of unmarked graves of Indigenous children at the sites of defunct residential schools in Canada jolted the country and prompted a federal investigation of similar schools in the United States. Here’s what to know:

The schools. Starting in the 19th century, Indigenous and Native American children were forcibly placed in schools operated by the government and churches. They were made to assimilate to the government’s preferred way of life, often through violence. Disease as well as sexual, physical and emotional abuse were widespread.

In Canada. The remains of 751 people, mainly Indigenous children, were discovered at the site of a former school in Saskatchewan in June 2021. The burial site was uncovered only weeks after the remains of 215 Indigenous children were found on the grounds of a former school in British Columbia.

In the United States. An Interior Department investigation found that over 500 Native American and Indigenous children died at boarding schools that the federal government forced them to attend between 1819 and 1969. The report also cataloged some of the brutal conditions that the children endured at these schools.

The reckoning. In Canada, the government reached a $31.5 billion settlement to fix the discriminatory child welfare system and compensate the Indigenous people harmed by it, and Pope Francis apologized for the Catholic Church’s involvement. The U.S. report is the first step in a comprehensive review. In Indigenous communities, the revelations have stoked a new resolve to seek accountability for the brutal past.

“The lack of motivation around making a change really has to do with a genuine affection for her as much as anything,” she said.

Barbados dropped the queen as its head of state and became a republic last November in a ceremony witnessed by Prince Charles and Rihanna. Six other Caribbean nations may follow suit.

Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and Prince William, the future king’s son, were the subject of protests against the monarchy and Britain’s brutal history with slavery. The protests forced the cancellation of some stops.

Rather than worrying about protests, the organizers of Charles’s trip to Canada seem to have made efforts to ensure that he simply has an audience. Aside from a wreath-laying ceremony at the National War Memorial in Ottawa, there are no real opportunities for crowds in major cities to gather.

Instead, he will visit Quidi Vidi, a neighborhood and fishing village in St. John’s, Newfoundland, a city with a population of 114,000 people, where an appearance by any international celebrity, popular or not, is bound to be a major event.

The system for amending Canada’s Constitution to remove the British monarch as head of state makes such a step extremely difficult, according to Professor Lagassé and Ms. Kurl. Replacing the British monarch with a Canadian head of state would require the unanimous consent of the federal government and all 10 provinces. In a country where politics are driven by regionalism, attaining that consent might be impossible.

“Any talk of constitutional change is political kryptonite to most politicians,” Ms. Kurl said. “They would prefer not to go there and just look at their shoes.”

One workaround, Professor Lagassé said, might be to accelerate a long running process of simply diminishing the monarch’s presence in Canada. He said that since 1947 the Queen’s powers, which are mostly symbolic, have been assigned to the governor general, her official representative in Canada.

There are, Professor Lagassé said, a number of steps the Canadian government can take without legislation, let alone meddling with the constitution.

The queen once appeared on all of Canada’s bank notes. Removing her from the last remaining one, the 20 dollar bill, poses no legal issue, he said, nor would replacing the royal effigy on coins. No law requires the monarch’s portrait to hang in government offices or, for that matter, mandates royal tours.

“There’s a whole bunch of these things, the soft underbelly of monarchical symbolism, that can be altered,” Professor Lagassé said. “The general approach now in Canada is that the monarchy is there, it’s not broken. Don’t deal with it, but also don’t give it any more room than it actually needs.”

Advertisement

L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

Plus d'astrophysique  Nous avons sélectionné pour vous

sciencesastronomieastrophysique
Le Figaro

Le Petit Robert persiste et signe avec le «iel»

Alice Develey

En octobre 2021, le dictionnaire intégrait ce pronom mais uniquement dans sa version numérique. Malgré la polémique, il l’honore dans son édition papier de 2023.

En octobre 2021, le Petit Robert intégrait le mot «iel», mais uniquement dans sa version numérique. Un curieux pronom, inconnu du grand public, qui répondait à cette définition: «Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier (iel) et du pluriel (iels), employé pour évoquer une personne quel que soit son genre.» Il s’en était suivi une polémique jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, rappelant que «l’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française». Même la première dame, Brigitte Macron, avait ajouté son grain de sel au débat, jugeant que le «il» et le «elle» étaient déjà bien suffisants.

» LIRE AUSSI - L’idéologie woke à l’assaut du dictionnaire Le Robert

En honorant le «iel» cette fois-ci dans sa version papier, le Petit Robert fait ce qu’on appelle un «putsch». Cette intégration n’a rien d’innocent en ce qu’elle relève d’une démarche militante. D’abord, parce que la vocation d’un dictionnaire, comme le note le Petit Robert sur son site, est de se faire «le reflet de la langue d’hier et d’aujourd’hui», donc de l’usage. Or voilà une première incohérence. À peine intégré dans ses colonnes, le mot est dit «rare» ! Observons qu’un mot est dit rare lorsqu’il est ancien, et non lorsqu’il est apparu depuis peu. Mais voilà un aveu intéressant: ce terme n’a jamais dépassé le stade des tracts, des associations ou des études idéologiquement orientées.

«Instagrameur», «chiller», «toubab»

Personne n’emploie le mot «iel» en dehors des promoteurs de l’écriture inclusive. Sur Google Trends, outil indiquant l’évolution d’un intérêt pour un sujet sur le moteur de recherche, on s’aperçoit que le terme n’a quasi pas été recherché avant la polémique du mois d’octobre. Et depuis? Morne plaine. On cherche toujours son emploi dans les magasins, les bars, les écoles…

Deuxième incohérence: l’écriture inclusive, comme son nom l’indique, est intenable à l’oral. Mais elle l’est tout autant à l’écrit. Plutôt que de simplifier une langue déjà bien compliquée, elle complexifie et déstructure sa grammaire. Comment donc l’accorder? Le dictionnaire se garde de proposer un accord au féminin dans son exemple… Troisième incohérence: le choix d’écrire «iel» mais pas «ielle». Or, là encore, on s’interroge. Ce «iel», prétendument neutre, n’est pas un neutre comme dans «Il pleut» ainsi que nous l’expliquait avec justesse l’académicienne Danièle Sallenave. En fait d’égalité, le masculin reste toujours devant le féminin! Notons, enfin, que ce «iel» est un calque de l’anglo-saxon «they», comme pronom neutre. Une étrangeté quand on sait que feu Alain Rey luttait ardemment contre les «californismes» Avec ce «iel», le Petit Robert semble avoir confondu recherche scientifique et militantisme, ainsi que certains le déplorent dans l’entourage de l’équipe du dictionnaire.

Outre cette incongruité, nombre de nouveaux mots du Petit Robert correspondent aux critères d’un dictionnaire digne de ce nom. Parmi les termes qui ont fait l’actualité de cette année, relevons «Covid long», «ascenseur émotionnel», «dégenrer», «culture de l’annulation/de l’effacement», «wokisme», et puis des termes maintenant bien installés dans la langue: «instagrameur», «chiller, «gênance», «go», «toubab». Enfin, quelques mots de la francophonie: le «planchodrome» canadien, équivalent du «skatepark», les «brucelles» suisses pour «pince à épiler» ou encore «faire un pas de côté», ce qui signifie en Belgique «interrompre son mandat, en reconnaissance d’une erreur, d’une incompétence»…

Comment naissent les nouveaux mots du Petit Larousse?

«Wokisme», «poké»... L’édition 2023 du dictionnaire accueille 150 nouveaux mots.

70 ans de règne d’Elizabeth II: que signifie le terme «jubilé»?

La Reine d’Angleterre célèbre en cette année 2022 son «jubilé de platine». L’occasion de revenir sur la signification de ce terme à la symbolique forte.

«C’est klug», «être un Tanguy»... Ces répliques de films qui nous rendent nostalgiques

Les mots du cinéma sont nombreux. Retour sur les plus célèbres expressions tirées des films français.

L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
Le Figaro

Pourquoi Johnny Depp n'a pas regardé Amber Heard durant son témoignage

Après une semaine de pause, le procès qui oppose les deux acteurs a repris, le lundi 16 mai, à Fairfax. Durant les audiences, le héros de Pirates des Caraïbes n'a pas croisé le regard son ex-épouse une seule fois.

«Pour autant que je sache, il ne peut pas me regarder», a déclaré Amber Heard. Le procès qui oppose l'actrice à Johnny Depp, sur fond d'accusations mutuelles de violences conjugales, a en effet repris le lundi 16 mai, à Fairfax, en Virginie, après une semaine de pause. Or, depuis le 11 avril, début de cette bataille judiciaire, Johnny Depp évite de croiser le regard de son ex-épouse. Une attitude que son avocate Camille Vasquez a expliquée devant le tribunal. «M. Depp ne vous a pas regardée une seule fois durant l'intégralité de ce procès, n'est-ce pas ?» a-t-elle interrogé Amber Heard. Ce à quoi la comédienne a répondu : «Pas que je sache, non».

En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp

«Tu ne reverras plus mes yeux»

«Vous l'avez regardé plusieurs fois, n'est-ce pas ?», a poursuivi Camille Vasquez. Une question à laquelle Amber Heard a répondu par l'affirmative. «Vous savez exactement pourquoi M. Depp ne vous regarde pas, n'est-ce pas ?», a demandé l'avocate. Avant de poursuivre, après la réponse positive d'Amber Heard : «Il vous a promis que vous ne verriez plus jamais ses yeux, vous le confirmez ?». «Je ne me souviens pas qu'il ait dit cela», a rétorqué l'actrice.L'avocate a par la suite diffusé l'enregistrement de l'une des dernières rencontres entre Johnny Depp et Amber Heard, qui a eu lieu en 2016, dans un hôtel de San Francisco, malgré l'ordonnance restrictive demandée par la comédienne. Johnny Depp a depuis révélé ce qu'il attendait de ces retrouvailles : que l'actrice «revienne sur ses mensonges» à son égard. Devant le refus de l'héroïne d'Aquaman (2018), le comédien aurait promis de ne plus croiser son regard. «Je ne suis plus rien pour toi, et je ne serai jamais plus rien pour toi, l'entend-on affirmer. Nous ne nous reverrons plus jamais. Tu aimes regarder mes yeux expressifs ? Tu ne les reverras plus.» On y entend également la comédienne supplier l'acteur de l'étreindre une dernière fois.

«Ni force, ni courage»

Amber Heard a ainsi confirmé devant la cour que Johnny Depp avait tenu sa promesse. «Il refuse de vous regarder, n'est-ce pas Mme Heard ?», a conclu Camille Vasquez. «Il ne peut pas», a admis la principale intéressée. Début mai, le porte-parole de la comédienne publiait pourtant un communiqué dans lequel il déclarait : «Son équipe juridique (celle de Johnny Depp, NDLR) est tellement paniquée qu'elle se bat bec et ongles pour empêcher la présentation de preuves convaincantes et de photos. (…) Il n'est pas étonnant que M. Depp n'ait ni la force ni le courage de regarder Mme Heard tout au long des procédures - comme il ne pouvait pas le faire dans le procès au Royaume-Uni - et qu'il ait plutôt gribouillé et ricané.»

Johnny Depp s'offre une virée en Europe pendant la suspension de son procès contre Amber Heard

Après une semaine de pause, le procès en diffamation qui oppose les deux acteurs reprendra lundi 16 mai, au tribunal de Fairfax, en Virginie.

À 20 ans, Bigi, le fils de Michael Jackson, apparaît méconnaissable dans les rues de Los Angeles

Blanket Jackson, le benjamin du défunt roi de la pop, a fait une rare apparition dans les rues de Californie, le jeudi 12 mai.

Ce geste du prince William qui a suscité une vague d'émotion, alors qu'il venait d'enfreindre le protocole royal

Le duc de Cambridge et son épouse Kate Middleton se sont rendus dans un établissement accueillant des personnes défavorisées, en Écosse, le mercredi 11 mai.

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
Le Figaro

Bulgarie : un tribunal exige qu'un acte de naissance soit délivré au bébé d'un couple de lesbiennes

La municipalité de Sofia avait refusé de délivrer un acte de naissance au motif que la Bulgarie ne reconnaît pas les couples de même sexe.

Le tribunal administratif de Sofia a décidé lundi 16 mai que les autorités municipales de la capitale bulgare devaient délivrer un acte de naissance au bébé apatride d'un couple de lesbiennes mariées originaires de Bulgarie et de Gibraltar, ont annoncé les avocats des deux mères.

À lire aussi«Une double peine» : face aux discriminations au travail, les femmes lesbiennes contraintes à la loi du silence

«La municipalité de Sofia (...) doit délivrer un certificat de naissance bulgare indiquant le nom du titulaire, la date et le lieu de naissance, le sexe et l'origine des deux parents de Sara», a annoncé l'organisation de défense des droits des minorités LGBTQ Deychtvie dans un communiqué, citant la décision de justice. «La Bulgarie ne peut pas refuser de reconnaître que Sara descend de ses deux parents au motif que la législation nationale ne prévoit pas l'institution du mariage homosexuel», a ajouté le tribunal.

La Cour de justice de l'UE interrogée

À sa naissance en 2019 en Espagne, la fillette n'avait pu obtenir la nationalité de ce pays car aucun de ses parents n'était espagnol. Elle n'avait pas pu non plus devenir britannique car sa mère de Gibraltar n'avait vu le jour ni dans cette enclave britannique ni au Royaume-Uni. La loi en Bulgarie statuant que tout enfant né d'un parent bulgare a la citoyenneté bulgare, le couple s'était alors tourné vers les autorités de Sofia. Mais la municipalité, sans nier que la fillette était née Bulgare, avait refusé de lui délivrer des papiers avec le nom de ses deux mères, au motif que ce pays des Balkans ne reconnaît pas les couples de même sexe.

Les plaignantes, coincées en Espagne et qui souhaitaient pouvoir voyager indépendamment l'une de l'autre avec l'enfant, avaient alors saisi le tribunal administratif de la capitale bulgare. Cette juridiction avait dans la foulée elle-même interrogé la Cour de justice de l'UE (CJUE), qui avait conclu que la Bulgarie avait violé les droits fondamentaux de la fillette. «Les États membres doivent reconnaître le lien de filiation» unissant un nouveau-né à ses deux mères et «respecter (...) la liberté de circulation et de séjour des citoyens de l'Union européenne», avait tranché en décembre dernier cette institution européenne.

À lire aussiLa Bulgarie abolit la pratique des «passeports dorés»

Une décision amenée à faire jurisprudence, les législations disparates au sein des États membres de l'UE confrontant les familles homoparentales à des casse-tête juridiques. Les juges de la CJUE avaient ajouté que «l'évocation de l'interdiction du mariage entre deux personnes de même sexe» par la Bulgarie pour justifier son refus n'était «pas conforme aux droits fondamentaux garantis par la Charte».

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Regarder la vidéo

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le Figaro

Itinéraire de la radicalisation en ligne de Payton Gendron, auteur de la tuerie de Buffalo

Océane Herrero

RÉCIT - Le tueur, qui a donné la mort à dix personnes dans un supermarché samedi, était un membre actif de plusieurs forums où il s'est familiarisé avec les thèses suprémacistes.

Ce jeudi 12 mai, Payton Gendron apporte les dernières touches à un document de 180 pages sobrement intitulé «What you need to know»*. Dans ce texte écrit sur Google docs, il se présente comme un Américain de 18 ans, vivant avec ses parents et ses deux frères, entré en guerre contre le «génocide blanc» qui, selon lui, a lieu aux États-Unis. Deux jours plus tard, il se rend dans le supermarché Top Friendly Market, dans un quartier noir de Buffalo, avec un gilet pare-balles, un casque, une arme semi-automatique et une caméra. La scène qui suit est partagée en direct sur la plateforme de streaming Twitch. Payton Gendron abat de sang-froid dix personnes, malgré les tirs de défense d'un agent de sécurité du supermarché, qui se heurtent au gilet pare-balles du tueur. Six autres personnes sont blessées, avant que Payton Gendron ne soit arrêté par la police.

À lire aussiÉtats-Unis : Joe Biden se rendra mardi à Buffalo après une tuerie raciste qui a fait dix morts

Toutes les étapes de ce massacre avaient été détaillées dans le «manifeste» de 180 pages désormais investigué par les autorités. L'auteur y prédit le déroulé de la tuerie, de son petit-déjeuner au circuit qu'il empruntera dans le supermarché. Il affirme aussi avoir trois buts : «tuer autant de Noirs que possible, éviter de mourir, répandre des idéaux». Mais ce document est également un récit de la radicalisation progressive du tueur sur les réseaux sociaux, bien avant son passage à l'acte, et qui confirme son affiliation à une communauté informelle de suprémacistes blancs, pour qui les forums en ligne sont des terreaux extrémistes.

À lire aussi«Les armes sont dans l’ADN des États-Unis»: voyage au coeur de la démesure américaine

Le manifeste circule d'ailleurs toujours sur le forum en ligne 4chan, là où la radicalisation du tueur semble avoir commencé. Payton Gendron indique qu'il a commencé à parcourir le forum en mai 2020, «durant la pandémie de covid» et en raison d'un «extrême ennui». Ce forum anonyme, connu pour avoir donné naissance au mouvement Anonymous, est hautement controversé : en 2015 déjà, les autorités américaines avaient enquêté à son sujet après une tuerie qui s'était déroulée en Oregon, un message posté sur le site avait semblé annoncer la tuerie.

Inspiré de la tuerie de Christchurch

Le tueur dit avoir, au fil de sa navigation, fait la découverte du fil de discussion /pol/, dédié aux contenus «politiquement incorrects», où les propos conspirationnistes et antisémites prolifèrent. Il y apprend l'existence de la théorie du «grand remplacement», formulée par l'écrivain français Renaud Camus, et se persuade que la «race blanche» est en train de disparaître aux États-Unis. Ce sont principalement «des graphiques» et «des mèmes [images humoristiques populaires en ligne]» qui vont infuser dans son esprit. Plusieurs dizaines de pages du manifeste sont d'ailleurs constituées d'une compilation de mèmes racistes et antisémites, dans lesquels les juifs sont accusés de fomenter la disparition de la «race blanche».

Tout s'accélère, selon Payton Gendron, quand il découvre sur le forum un GIF [image animée] de Brenton Tarrant, auteur de la tuerie de Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Tarrant avait abattu en 2019 51 musulmans dans deux mosquées de la ville. Payton Gendron retrouve dans la foulée la vidéo que le Néo-Zélandais avait filmée en direct à l'époque, ainsi que son «manifeste», qui semblent avoir inspiré la tuerie menée par Gendron. Celui-ci cite également parmi ses inspirations Anders Breivik, auteur d'une tuerie de masse sur l'île norvégienne d'Utøya, et Dylann Roof, néo-nazi ayant tué 9 personnes dans une église de Charleston aux États-Unis.

Responsabilité des réseaux sociaux

Des messages postés sur Discord, et qui semblent avoir été rédigés par Payton Gendron des mois avant l'attaque confirment sa volonté de passer à l'acte. Le 31 décembre 2020, il y demande notamment aux autres utilisateurs quelles balles pourraient traverser un certain type de gilet pare-balles. Sur le forum Reddit, un membre qui portait exactement le même identifiant était également particulièrement actif sur les subreddits [sections du forum] dédiés aux armes, aux munitions et aux équipements tactiques. Selon NBCNews, la tuerie a depuis créé un cas de conscience parmi les membres de ces communautés. Les modérateurs d'un subreddit dédié aux métaux précieux sur lequel Gendron semblait actif ont ainsi coupé son accès au public, tandis qu'un autre, consacré aux équipements tactiques, a également restreint ses accès.

À lire aussi«La haine demeure une tache sur l'âme de l'Amérique», dit Biden après la tuerie de Buffalo

Cette tuerie pose une nouvelle fois la question de la place des réseaux sociaux dans les processus de radicalisation, mais également dans leur prise en charge de la diffusion des vidéos des tueries. «Je pense que diffuser en live me donne de la motivation, puisque je sais que des gens vont me soutenir», écrivait ainsi Gendron dans son manifeste. Twitch affirme avoir suspendu le live vidéo de la tuerie à peine deux minutes après le début des images de violence, ce que la plateforme considère comme un «bon progrès» au regard de la difficulté à modérer des contenus diffusés en direct. Mais cela n'a pas empêché la vidéo reprise et rediffusée sur plusieurs réseaux sociaux depuis. Ce lundi matin selon nos observations, la vidéo circulait encore largement sur Twitter.

*«Ce qu'il faut savoir».

À VOIR AUSSI - Tuerie raciste aux États-Unis: le «suprémaciste blanc» sera jugé pour «acte de terrorisme», affirme la gouverneure

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

Guillaume Poingt

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

Elle s'était littéralement volatilisée en juillet 2019, à l'âge de 16 ans. Son téléphone portable avait borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise. La jeune Wissem a finalement été «retrouvée saine et sauve dans la nuit du 15 mai», indique le compte Instagram «où est Wissem», consacré à la disparition de la jeune fille.

À lire aussi«Une petite voix me disait de partir» : qui sont les disparus volontaires et pourquoi choisissent-ils de s'évaporer dans la nature ?

D'après les informations du Parisien , confirmées par plusieurs sources au Figaro, la jeune femme a été retrouvée par ses parents, qui ont mené leur propre enquête sur les réseaux sociaux et des sites spécialisés dans la prostitution. Un oncle que Wissem ne connaît pas s'est fait passer pour un client. Après plusieurs semaines, un contact a fini par être établi et un rendez-vous a été pris dans un hôtel d'Ivry-sur-Seine. Le jour du rendez-vous, Wissem s'est retrouvée nez à nez avec cet oncle et son père. Ils l'ont immédiatement conduite au commissariat d'Ivry-sur-Seine, où elle a été entendue dans la nuit de vendredi à samedi.

À VOIR AUSSI - Plus de deux ans après la disparition de leur fille, les parents de Wissem se sentent «abandonnés» par les autorités

La jeune femme aurait reconnu se prostituer

Durant son audition, la jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition tout en expliquant ne pas être sous la coupe d'un réseau. Elle a dit ne pas vouloir retrouver ses parents, qui sont pourtant sur sa trace depuis près de trois ans. «C'est comme si la vie s'était arrêtée. Une partie de nous reste figée tant qu'on ne sait pas ce qui s'est passé. On est dans l'attente mais on garde espoir, je pense à elle tous les jours»», nous confiait sa mère, Samira, il y a moins d'un an.

Peu après son audition, Wissem a été déposée à un endroit qu'elle avait indiqué aux policiers d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Rien ne permet en effet aux autorités de retenir contre son gré cette jeune femme aujourd'hui majeure.

Des parents dans l'incompréhension

Avec ce rebondissement, les parents de la jeune fille restent dans l'incompréhension. «Elle semble être sous emprise, sous contrainte, a perdu ses facultés de discernement et il est regrettable que la police ait pu laisser partir cette jeune fille sans donner aucune explication à sa famille», indique au Figaro Me Arash Derambrash, l'avocat des parents de la jeune femme.

«Les parents n'ont toujours aucune réponse sur les conditions de sa disparition, aucune réponse sur le fiasco de cette enquête et aucune réponse sur le silence de la justice. La gestion de cette affaire est un fiasco judiciaire. Mes clients attendent des explications», poursuit l'avocat.

Contacté, le parquet d'Évry nous indique qu'il prendra connaissance de l'audition de la jeune femme quand celle-ci sera versée à l'information judiciaire avant d'envisager les suites à donner.

Une disparition soudaine et mystérieuse

Alors âgée de 16 ans, Wissem avait mystérieusement disparu le 31 juillet 2019. Ce jour-là, elle devait se rendre sur son lieu de travail à Villabé (Essonne), où elle était en apprentissage chez Body'Minute, un institut de beauté. Partie sans pièce d'identité, sans argent et sans aucune affaire - si ce n'est son téléphone portable et 7 euros pour déjeuner -, elle n'arrivera jamais sur place. Son employeur avait donné l'alerte vers 16h. Son téléphone portable avait borné pour la dernière fois à Bezons (Val-d'Oise), à 50 kilomètres de son domicile.

À lire aussi«Ma fille c'est mon combat, je ne lâcherai pas» : quatre ans après, la disparition de Léa Petitgas à Nantes reste un mystère

Quelque temps après, grâce à des relevés téléphoniques, les parents de Wissem s'étaient aperçus que leur fille avait en réalité rendez-vous avec un jeune homme de 17 ans le jour de sa disparition. Interrogé par les policiers, le jeune homme avait expliqué avoir déjeuné avec Wissem au McDonald's de la Défense (Hauts-de-Seine) puis être allé faire un achat chez Décathlon. À son retour, dit-il, elle n'était plus là. Le 16 mars 2020, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte par le parquet d'Évry, après une plainte déposée par Me Arash Derambrash.

À VOIR AUSSI - La jeune joggeuse disparue en Mayenne retrouvée vivante: où en sont les investigations?

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Le Mans : un élève transgenre de 15 ans se suicide en se jetant du troisième étage de son lycée

L'élève n'a pas pu être réanimé malgré l'intervention des secours. Une cellule psychologique a été mise en place.

«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable

Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.

Le Figaro

«À toi, grossophobe...»: Amel Bent répond aux attaques sur son physique pendant la demi-finale de «The Voice»

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 17/05/2022 à 10:44
  • Publié le 17/05/2022 à 10:24

EN IMAGES - Samedi soir, sur les réseaux sociaux, la chanteuse a fait l’objet de critiques virulentes sur son apparence lors de la demi-finale du télécrochet de la Une.

Victime d’attaques sur son physique sur les réseaux sociaux pendant la finale de «The Voice» samedi dernier sur TF1, Amel Bent a tenu à réagir dimanche dans une story. «À toi grossophobe, ce n’est pas à nous de cacher nos corps, mais à toi de t’habituer à les voir tels qu’ils sont», a-t-elle écrit dans un message accompagné de plusieurs hashtags dont «postpartum», «j’assume», «j’ai donné la vie», «fière». La chanteuse est devenue maman pour la troisième fois début avril.

» LIRE AUSSI - Patrick Antonelli, le conjoint d’Amel Bent, emprisonné pour escroquerie

Le lendemain, elle a également posté une photo prise dans les coulisses de «The Voice», dans sa tenue choisie pour la demi-finale, une robe couleur chaire, ornée de sequins. «Shine bright like a happy mum», est-il indiqué en légende ce qui signifie en français, «brille comme une maman heureuse». À la fois touchée et remontée, l’artiste a ensuite posté un message en story, toujours dans la langue de Shakespeare, pour réclamer «plus d’empathie, moins de jugement, plus de compassion, moins de critiques. (...) Parce que tout le monde combat des batailles intérieures dont personne n’a connaissance. Soyez gentil. La gentillesse est gratuite», peut-on lire encore.

«On vit dans une société qui est ultra-grossophobe»

Amel Bent

Dans les commentaires, plusieurs personnalités lui apportent leur soutien, à l’instar de Vitaa, Sabrina Ouazani ou Juliette Armanet qui, en lettres capitales, a écrit: «Sublime». Pendant les auditions à l’aveugle de cette onzième saison, Amel Bent avait déjà évoqué son combat contre les attaques sur le physique dont elle est victime depuis ses débuts et notamment dans «Nouvelle Star». Lorsque Morgane, une Bordelaise de 16 ans avait interprété sur la scène du télécrochet Corps d’Yseult. Les paroles touchant en plein cœur la coach. «C’est émouvant. Une chanteuse comme Yseult et plein d’autres, elles font du bien. Parce qu’elles nous aident à accepter notamment les formes et les rondeurs», avait commenté l’interprète de Ma philosophie.

» LIRE AUSSI - Critiquée pour ses choix dans «The Voice», Amel Bent se justifie: «Je me retourne quand j’ai un coup de cœur et des frissons»

«On ne dirait pas comme ça mais il y a quelques années j’étais aussi très malheureuse par rapport à mon physique, donc je sais ce que tu traverses», avait-elle encore raconté à l’adolescente en surpoids. Et d’ajouter: «Chanter, monter sur scène, c’est déjà se mettre à nu mais quand on vient chanter cette chanson avec le parcours que tu as dû et que tu dois avoir avec ton apparence, c’est normal». Elle avait conclu son discours sur ces mots: «On ne va pas faire de langue de bois, on vit dans une société qui est ultra-grossophobe et on a beau être dans une dynamique de body positive, il faut les porter, les kilos. Ça reste quand même un combat tous les jours».

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par A M E L B E N T (@amelbent)

New York Times - World

Johnson’s Softer Tone on Northern Ireland Trade Rules Belies Hard-Line Plans

Advertisement

Supported by

Prime Minister Boris Johnson, who traveled to Northern Ireland on Monday, also urged a power-sharing government in the wake of Sinn Fein’s victory in legislative elections.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Mark Landler and Stephen Castle

LONDON — Prime Minister Boris Johnson called for a return to politics-as-usual in Northern Ireland on Monday, even as his government was poised to outline legislation that could allow it to scrap parts of the trading system that has governed the North since Britain left the European Union.

The gap between Mr. Johnson’s comforting words and his government’s potentially disruptive actions illustrates the strange political dynamics of Northern Ireland, which remains a lingering source of tension more than two years after Brexit.

On a rare visit to Northern Ireland, Mr. Johnson urged its political parties to re-enter the territory’s power-sharing government after legislative elections earlier this month, in which the main Irish nationalist party, Sinn Fein, emerged as the largest party for the first time in the 101-year history of Northern Ireland.

The Democratic Unionist Party, which favors keeping Northern Ireland part of the United Kingdom and finished as runner-up to Sinn Fein, has refused to return to the government unless the legal construct that regulates trade in the territory under Brexit, known as the Northern Ireland protocol, is completely overhauled.

Mr. Johnson has promised to renegotiate the protocol with the European Union, and the new law the British government is to announce on Tuesday could allow it to scrap parts of it unilaterally if those talks fail.

But in a column published on Monday in The Belfast Telegraph, Mr. Johnson seemed to signal a more conciliatory course with Brussels. “Those who want to scrap the protocol, rather than seeking changes, are focusing on the wrong thing,” he wrote.

The arrangement, Mr. Johnson said, was a necessary condition of Northern Ireland’s hybrid status as a member of the United Kingdom that shares a border with a member of the European Union, the Irish Republic. He said he had negotiated it in “good faith” with Brussels, a claim that some in the E.U. might view with a jaundiced eye, given Britain’s desire to rewrite a deal it took years to hammer out.

Unionists complain that the protocol, which requires border checks on goods passing from mainland Britain to Northern Ireland, has driven a wedge between the North and the rest of the United Kingdom.

Experts on Northern Ireland said there was probably scope for the two sides to work out compromises on matters like border checks. The trouble is, the dispute is as much about issues of identity as it is about the mechanics of trade.

“Business, by and large, does not want this to go,” said Julian Smith, who served as Britain’s Northern Ireland secretary from 2019 to 2020 and is credited with breaking a previous deadlock between the parties.

A prolonged standoff, he said, could bring more political tensions to the fore and put a deal out of reach. “The longer it goes on, the more red lines there are, the more positions that might be unachievable are put forward,” Mr. Smith said.

The politics are not just within Northern Ireland. Hard-line Brexiteers in Mr. Johnson’s Conservative Party also dislike the protocol and are pressing the prime minister to demand changes from the European Union.

Mr. Johnson, whose standing in the party has been weakened by a scandal over illicit parties in Downing Street, is eager to mollify his right flank, and a fight with Brussels over Northern Ireland would be one way to do it.

“This government is largely performative,” said Jonathan Powell, a former chief of staff to Tony Blair, the prime minister at the time of the Good Friday Agreement, the 1998 pact that ended decades of sectarian violence in Northern Ireland. Mr. Powell noted that Liz Truss, the foreign secretary who is pushing the legislation, is a prime candidate to replace Mr. Johnson if he is forced out.

The prime minister faces opposing pressure from the Biden administration, which has warned him not to take any steps that could jeopardize the Good Friday Agreement. Downing Street denied suggestions that Mr. Johnson’s more diplomatic tone in The Belfast Telegraph was a result of White House warnings.

Ms. Truss’s legislation, if passed, would provide an alternative to invoking Article 16 of the Brexit agreement, which gives either side the right to suspend parts of it under certain conditions. It would likely create a series of deadlines that could be used to exert pressure on the European Union to offer up concessions.

E.U. leaders are expected to respond coolly to Ms. Truss, and diplomats say they do not want to aggravate a tense situation. But after years of haggling over Brexit, they are no mood to rip up an agreement negotiated by Mr. Johnson, who described it as “oven ready” during the 2019 election when he promised to “get Brexit done.”

Europeans offered some significant changes last year and they see a pattern of Britain pocketing concessions only to return to demand more.

“It seems as if the British approach to the protocol is being very much led from the hard-line sidelines,” said Katy Hayward, a professor of political sociology at Queen’s University, Belfast. “This is why the E.U would be concerned that any more concessions would only be like feeding a crocodile.”

Some diplomats also suspect that Britain will try to divide the 27-nation bloc, perhaps by leveraging the good will it has gained through military support to European Union members that feel threatened by an aggressive Russia.

With Britain confronting a land war in Ukraine and supply-chain shocks that have driven up prices for food and fuel, this seems an inauspicious moment to trigger a trade war with the much-larger European Union.

If Ms. Truss’s plan looks unlikely to satisfy the European Union, analysts are also skeptical it will persuade the Democratic Unionists to allow a resumption of power sharing in Belfast. For now, Democratic Unionists seem to be digging in their heels, reflecting a fear that the party could be outflanked by a smaller and more hard-line unionist party, the Traditional Unionist Voice.

“We’ve heard the words, now we need to see the action,” said Jeffrey Donaldson, the leader of the Democratic Unionists, before meeting with Mr. Johnson.

Mr. Powell, who worked extensively on Northern Ireland diplomacy, said he worried that the political paralysis could flare into violence, especially with the traditional Protestant marching season looming in July. Last year, protesters hurled stones and gasoline bombs at police officers to protest what they called the “Brexit betrayal.”

Still, there was little sign of urgency from the unionists. They feel they “have the attention of the U.K. and the E.U. and they want to get as much as they can from this moment, bearing in mind that it might be gone fairly quickly,” Professor Hayward said.

Advertisement

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Russia Planned a Major Military Overhaul. Ukraine Shows the Result.

Neil MacFarquhar

Army vehicles were so decrepit that repair crews were stationed roughly every 15 miles. Some officers were so out of shape that the military budgeted $1.5 million to re-size standard uniforms.

That was the Russian military more than a decade ago when the country invaded Georgia, according to the defense minister at the time. The shortcomings, big and small, were glaring enough that the Kremlin announced a complete overhaul of the military to build a leaner, more flexible, professional force.

But now, almost three months into Russia’s invasion of Ukraine, it is clear the Kremlin fell woefully short of creating an effective fighting machine. Russian forces in Ukraine have underperformed to a degree that has surprised most Western analysts, raising the prospect that President Vladimir V. Putin’s military operation could end in failure.

By any measure, despite capturing territory in the south and east, the Russian military has suffered a major blow in Ukraine. It has been forced to abandon what it expected would be a blitzkrieg to seize the entire country in a few days. Its forces were driven from around Kyiv, the capital. The flagship of its Black Sea fleet, the Moskva, was sunk; it has never controlled the skies; and by some Western estimates, tens of thousands of Russians have died.

This war has exposed the fact that, to Russia’s detriment, much of the military culture and learned behavior of the Soviet era endures: inflexibility in command structure, corruption in military spending, and concealing casualty figures and repeating the mantra that everything is going according to plan.

The signs of trouble were hiding in plain sight. Just last summer, Russia held war games that the Ministry of Defense said showed its ability to coordinate a deployment of 200,000 men from different branches of the military in a mock effort to combat NATO. They would be among the largest military exercises ever, it said.

Lt. General Yunus-Bek Evkunov, the deputy defense minister, told reporters the exercises demonstrated Russia’s ability to rapidly deploy joint forces in a manner that would “make sober any enemy.’’

The whole exercise was scripted. There was no opposing force; the main units involved had practiced their choreography for months; and each exercise started and stopped at a fixed time. The number of troops participating was probably half the number advertised, military analysts said.

“It is the Soviet army, basically,” said Kamil Galeev, an independent Russian analyst and former fellow at The Wilson Center in Washington. “The reforms increased the efficiency of the army, but they only went halfway.”

When, after the Georgia conflict in 2008, Russia tried to revamp its military, the idea was to jettison the rigidly centralized, Soviet-era army that could supposedly muster four million troops in no time. Instead, field officers would get more responsibility, units would learn to synchronize their skills and the entire arsenal would be dragged into the computer age.

Many traditionalists resisted change, preferring the old model of a huge, concentrated force. But other factors also contributed to the military’s inability to transform. Birthrates plunged in the 1990s, leading to a shrinking pool of men that could be conscripted. That, and persistent low salaries, delayed recruitment targets. Endemic corruption handicapped the efforts.

But the basic problem was that the military culture of the Soviet Union endured, despite the lack of men and means to sustain it, analysts said.

“The Soviet military was built to generate millions of men to fill lots and lots of divisions that had endless stockpiles of equipment,” said Michael Kofman, the director of Russia studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “It was designed for World War III, the war with NATO that never came.”

Ultimately, the push for change stalled, leaving a hybrid version of the military somewhere between mass mobilization and a more flexible force, analysts said. It still favors substantial artillery over infantry troops who can take and hold land.

The scripted way the military practices warfare, on display in last summer’s exercises, is telling. “Nobody is being tested on their ability to think on the battlefield,” said William Alberque, the Berlin-based director of the arms control program at the International Institute for Strategic Studies. Instead, officers are assessed on their ability to follow instructions, he said.

Russia would like the world to view its army as it appears during the annual Victory Day parade — a well-oiled instrument of fit soldiers in dashing uniforms marching in unison and bristling with menacing weapons.

“They use the military forces as a propaganda machine,” said Gleb Irisov, 31, a former air force lieutenant who left the military in 2020 after five years. He then worked as a military analyst for the official TASS news agency before quitting and leaving the country because he strongly opposed the invasion.

Senior military commanders argue that recent expeditionary forces, especially in Syria, provided real combat training, but analysts call that claim inflated.

Russian troops faced no real adversary in Syria; the war was mostly an air force operation where the pilots could hover over targets at will. Russia has not fought a large land war since World War II.

Yet Russia’s leaders exaggerated the country’s success. In 2017, Sergei K. Shoigu, Russia’s defense minister, bragged at a meeting of fellow ministers in the Philippines that Russia had “liberated’’ 503,223 square kilometers in Syria. The problem is that the area Mr. Shoigu claimed to have freed from militants is more than twice the size of the entire country, reported Proekt, an independent news outlet.

With about 900,000 people overall, a little over one third of them ground forces, the Russian military is not that large, considering that it must defend a vast country covering 11 time zones, analysts said. But the goal of recruiting 50,000 contract soldiers every year, first stated a decade ago, has not been met, so there is still a yearly draft of 18- to 27-year olds.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Mr. Putin has not resorted to a mass military draft that would muster all able-bodied adult males for the war. But even if he did, the infrastructure required to train civilians en masse no longer exists. The consensus is that the bulk of Russia’s available ground forces have already been deployed in Ukraine.

Rampant corruption has drained resources. “Each person steals as much of the allocated funds as is appropriate for their rank,” said retired Maj. Gen. Harri Ohra-Aho, the former Chief of Intelligence in Finland and still a Ministry of Defense adviser.

The corruption is so widespread that some cases inevitably land in court.

In January, Col. Evgeny Pustovoy, the former head of the procurement department for armored vehicles, was accused of helping to steal more than $13 million by faking contracts for batteries from 2018 to 2020, according to TASS.

In February, a Moscow military court stripped Maj. Gen. Alexander Ogloblin of his rank and sentenced him to 4.5 years in prison for what the charges called fraud on an “especially large scale.” The authorities accused him of embezzling about $25 million by vastly overstating the expenses in state contracts for satellite and other equipment, the business news website BFM.RU reported.

Huge contracts are not the only temptation. The combination of low salaries — a senior officer earns roughly $1,000 per month — and swelling budgets is a recipe for all sorts of theft, analysts said, leading to a chain reaction of problems.

Commanders disguise how few exercises they hold, pocketing the resources budgeted for them, said Mr. Irisov, the analyst. That exacerbates a lack of basic military skills like navigation and shooting, although the air force did maintain flight safety standards.

“It is impossible to imagine the scale of lies inside the military,” Mr. Irisov said. “The quality of military production is very low because of the race to steal money.”

One out of every five rubles spent on the armed forces was stolen, the chief military prosecutor, Sergey Fridinsky, told Rossiyskaya Gazeta, the official government newspaper, in 2011.

Mr. Irisov said he had encountered numerous examples of subpar equipment — the vaunted Pantsir air defense system unable to shoot down a small Israeli drone over Syria; Russian-made light bulbs on the wings of SU-35 warplanes melting at supersonic speeds; new trucks breaking down after two years.

In general, Russian weaponry lags behind its computerized Western counterparts, but it is serviceable, military analysts said. Still, some new production has been limited.

For example, the T-14 Armata, a “next generation” battle tank unveiled in 2015, has not been deployed in Ukraine because there are so few, they said.

Russia has poured hundreds of billions of dollars into its military, producing under the State Armament Program a stream of new airplanes, tanks, helicopters and other matériel. Military spending has not dipped below 3.5 percent of gross domestic product for much of the past decade, according to figures from the International Institute for Strategic Studies, at a time when most European nations struggled to invest 2 percent of G.D.P. And that is only the public portion of Russia’s military budget.

This kind of financial investment has helped Russia make what gains it has in Ukraine.

Johan Norberg, a Russia analyst at the Swedish Defense Research Agency, said Russia and its military are too sprawling to expect them to fix every problem, even in a decade. The war in Ukraine exposed the fact that the Russian military is “not 10 feet tall, but they are not two feet tall, either,” he said.

Alina Lobzina and Milana Mazaeva contributed reporting.

Advertisement

Le Figaro

Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»

Vincent Trémolet de VillersEugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Invités des Rencontres du Figaro, les deux écrivains ont confronté leurs points de vue sur l’engagement, la littérature, l’histoire et la géographie, la nature et la culture, la force de la nostalgie et les promesses du progrès.

Tout oppose et tout réunit Régis Debray et Sylvain Tesson. Entre eux, ce n’est pas la rose et le réséda, celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas. Mais celui qui crut en l’histoire et celui qui fuit dans la géographie. Le normalien et l’alpiniste, l’activiste et l’aventurier, Sartre contre Homère, les maquis d’Amérique du Sud et les steppes d’Asie. Ce qui les réunit? Une langue claire et vive, une prose où se mêle sans cesse le vécu et l’analyse, un culte du bon mot et de la saillie. Une forme d’antimodernisme, snobisme des cimes pour l’un, scepticisme de celui qui a tout vécu pour l’autre.

À lire aussiSylvain Tesson: «L’aventure, c’est la vie!»

Ils ont tous deux frôlé l’abîme, la chute pour Tesson, l’AVC pour Debray. Ils en ont tiré, pour l’un, une forme nouvelle de gravité, pour l’autre, au contraire, un goût renouvelé pour la légèreté. Le 9 mai, lors d’une soirée exceptionnelle, Salle Gaveau, Le Figaro a reçu les deux écrivains. Lors d’un passionnant dialogue, animé par Vincent Trémolet de Villers, ces deux illustres représentants de l’esprit français ont parlé d’histoire et de géographie, de nature et de culture, de politique et de littérature… Nous publions de larges extraits de leur conversation.

LE FIGARO.- La première séparation qui existe entre vous est celle du temps: trente ans vous séparent. Si vous êtes enfants du même siècle, êtes-vous enfants de la même époque?

Régis DEBRAY. - Pas sûr du tout. Trente ans, à de certains tournants, c’est assez embêtant, car on n’est plus sur le même versant des choses. Il y a une ligne de faille. Quand on est né en 1940, on vient du monde d’avant. On porte les valises du XIXe. Quand on a la malchance de trop traîner ses guêtres sous les préaux, on garde Marx et Auguste Comte sur la table. Vous voyez la difficulté, pour un survivant du temps passé, de se retrouver face à Sylvain Tesson qui est un héros de notre temps. Mais ça n’a pas que des inconvénients, d’être un has been. Ça vous donne un petit côté ptérodactyle, rescapé du Jurassique supérieur. On est à cheval sur deux époques, la moderne et la postmoderne. Ça donne du relief aux choses et aux gens, parce que pour goûter, il faut toujours comparer.

Et c’est tout de même assez drôle et instructif de se retrouver au milieu des digital natives, des followers, de Netflix, quand vous êtes rentré dans le film en faisant du latin grec huit heures par jour et en lisant Chateaubriand. Disons que ça suscite une certaine difficulté d’être. Celle d’avoir vu toutes les valeurs se renverser, au cours d’une vie: ce qui était en bas se retrouver en haut, le féminin prendre le pas sur le masculin, l’image prendre le pas sur l’écrit, l’économie sur le politique, le présentisme sur le passéisme et la géographie sur l’histoire. On se fait à tout, vous me direz. Ça pousse même à la réflexion. J’ai connu un pays ou les églises le dimanche matin étaient pleines, et où le Parti communiste était le premier parti de France. Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut. Pour moi, ex-catho reconverti en assistant des damnés de la terre, c’était de suivre Frantz Fanon en combattant l’impérialisme.

Sylvain TESSON. - En quelque sorte, vous me demandez si je suis déjà un vieux con. La question de la génération et de l’époque n’est peut-être pas essentielle. S’impose-t-elle entre Régis Debray et moi? Premièrement, on n’est pas forcé de se sentir de sa génération. On peut se considérer davantage proche des grands anciens que des contemporains. J’ai plus d’affection pour un chevalier de la «matière de Bretagne» qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque. Je ne suis pas sûr qu’on soit d’une génération différente Régis Debray et moi. Trente ou quarante ans après sa naissance et dix ou vingt ans après la mienne a eu lieu la révolution numérique qui est une rupture anthropologique inédite. Nous sommes tous deux des hommes d’avant cette mutation. Elle a transformé notre rapport au temps, à l’espace, à la langue, à l’autre, à nous-mêmes, à la vie, à la mort. Je me demande si ce n’est pas moi le plus vieux de nous deux. Je m’intéresse à ce qui demeure et à ce qui revient, c’est-à-dire aux pierres et aux saisons, à la géographie, au substrat, aux couches géologiques et aux phénomènes cosmiques. Lui s’est intéressé à ce qui progresse, s’améliore et avance.

Dans ce qui n’était pas encore la start-up nation, le but n’était pas du tout de gagner du fric ou de parler globish convenablement, c’était de faire son salut

La littérature vous réunit, mais vous avez des généalogies philosophique et littéraire très différentes. Sylvain Tesson, est-ce qu’on peut dire que vous êtes le fils d’Ulysse et de Jean Raspail?

Sylvain TESSON. - Oui, pourquoi pas. Ulysse, très bien: la tension de la nostalgie et de l’aventure, de la curiosité et du retour. Raspail, bien sûr pour la mélancolie, la géographie du crépuscule et de la désolation. Je veux bien de cette ascendance-là. Il y a une distinction entre les races d’écrivains qu’élabore Julien Gracq dans ses Entretiens. Il considère les écrivains myopes et les écrivains presbytes. Les écrivains myopes, ceux qui ne voient pas de loin, s’intéressent aux détails, au chatoiement, aux reflets, au minuscule, à l’atomisation des choses, aux insectes, aux trésors de la terre, aux mécanismes et aux rouages. Les écrivains du panorama, les presbytes qui ne voient pas ce qui est près, regardent les grands ensembles et tracent comme des peintres, leurs fresques au rouleau, leurs récits à la brosse et leur analyse à grands traits. Moi, je suis myope. J’ai fait de mon affection physiologique un blason intellectuel. Je m’intéresse aux herbiers et aux pierres: fragments et facettes. Je m’appelle d’ailleurs Sylvain Tesson. Tesson évoque le débris, la miette quand on casse un verre. Sylvain ramène à la forêt, c’est-à-dire un espace fermé dans lequel les animaux n’ont pas besoin de voir loin. J’appartiens à la race d’écrivains de la proximité et du détail. Julien Gracq, Ernst Jünger, Roger Caillois sont maîtres des petites échelles.

C’est aussi la poésie de Rimbaud dans Les Illuminations où il moissonne et collecte les minuscules chatoiements du réel, force des serrures très petites qui ouvrent sur une vision universelle, derrière la porte. Tout cela, hélas, fait une culture de brocanteur. Mon bagage culturel est plein de poésie, de mandragore et d’histoires de pirates. C’est l’esprit de Marcel Schwob, Léon-Paul Fargue, Paul Fort. J’aime Alexandre Vialatte, les écrivains bizarres, la bimbeloterie. Tout cela ne fait pas un système. Ce n’est pas avec ces textes qu’on fait la révolution. Quand j’entends le mot chenille, je ne suis pas comme Régis Debray, je ne pense pas à des tanks, je pense aux papillons. Petit, je faisais des collections de fossiles sur mes étagères. Je n’avais pas les œuvres complètes de Lénine. Les Émaux et Camés, c’est moins utile à la conquête du pouvoir, que Derrida, Deleuze ou Bourdieu. Du point de vue des références, il y a tout de même quelque chose qui me lie à Régis Debray. Je voue une admiration à son humour noir, ses coups de fouet, et ses saillies. Je pourrais tuer tout ce que j’aime pour un bon mot. Je trouve que ça serait un très bon motif pour commettre l’irréparable. Quand je lis Churchill dire de De Gaulle «On aurait cru une femelle girafe sortie du bain», je trouve que c’est un mot qui vaut toutes les descriptions. Je retrouve Régis Debray dans ce goût du calembour supérieur. Comment les intellectuels de gauche - si graves et si sérieux - ont-ils pu lui pardonner traits d’esprit et saillies drolatiques.

J’ai plus d’affection pour un chevalier de la « matière de Bretagne » qui erre dans les forêts du monde armoricain que pour un jeune programmateur de système cyber-global de mon époque

Régis Debray, êtes-vous vous aussi l’enfant d’un couple baroque? Celui composé de Sartre et Victor Hugo?

Régis DEBRAY. - Sylvain parle d’or. Mais tout de même, le débris, il est dans mon nom et de mon côté, j’ai de quoi revendiquer. Je suis d’accord avec lui sur l’humour comme politesse du désespoir. Ça empêche de se jeter dans la Seine. Sartre? C’était une obligation professionnelle quand il fallait passer les concours de philosophie. Je sais qu’il a mauvaise presse aujourd’hui. Camus lui a piqué la place, celle du contemporain capital. Entre nous, quand on préparait l’agrég, Camus, ça ne faisait pas très sérieux, il y avait un côté, selon la formule un peu cruelle et sans doute très injuste, «philosophe pour classes terminales». En tout cas, c’est vrai, je ne vais pas plaider coupable: Sartre, ça a compté pour moi. Mais vous savez, quand on est à Normale Sup dans les années 1960, on a comme directeur de l’école Jean Hyppolite, traducteur de Hegel, et comme directeur des études Louis Althusser, traducteur de Marx. Ça fait deux philosophes de l’histoire. Pas de chance, parce que l’histoire, à ce moment-là, elle fout le camp. On était en train d’en sortir en France si ce n’était déjà fait, mais ça résonnait encore dans la tête comme une corne de brume au fond de la cour. Quant à Hugo, c’est un devoir citoyen, difficile d’y échapper. Qui est notre écrivain national, notre Shakespeare, notre Dante, notre Tolstoï? Hugo, bien entendu. Je crois que son grand rival est Stendhal. Il a beaucoup rajeuni. Il y a même une promotion de l’ENA qui porte son nom. C’est devenu un alibi, un passe-partout. D’ailleurs, l’actuel président avait Stendhal sur son bureau sur sa photo officielle.

On veut tous être Fabrice del Dongo. Mais enfin, le génie national, c’est tout de même Victor Hugo. Je sais que les fines bouches ne sont pas d’accord. Le barbu est un peu barbant. Il y a le mot de Valéry que j’aime beaucoup: «Un milliardaire, Hugo, mais pas un prince.» C’est joli, un peu vache. Enfin, tout de même Les Misérables, Notre-Dame de Paris, c’est la grande taille. Disons que Stendhal réduit l’homme à l’individu. Hugo voit l’humanité à travers chaque individu. Enfin, pour moi, le patron, ça ne se discute pas, c’est Julien Gracq. Une convergence de plus avec Sylvain. J’ai eu la chance de l’avoir pour ami. C’est lui qui m’a tout appris ou plutôt réappris, malheureusement un peu tard. Le devoir de précision dans la langue, le goût de la frontière, le pressentiment des effondrements historiques, comme dans Le Rivage des Syrtes. Ajoutez à cela un sens de l’humour dévastateur, une infinie gentillesse sous des dehors un peu revêches. Vous vous rappelez son mot sur l’Académie française: «Il n’y a aucune raison d’être contre - il suffit d’être, bien entendu, dehors. On peut s’amuser de la parade de la relève à Buckingham Palace sans vouloir pour autant s’engager dans les horse-guards.» Quand on reviendra vous solliciter. Sylvain - le facteur sonne toujours trois fois - ça pourra vous servir. Ça ne vous empêchera pas de poursuivre votre ascension, mais il y a d’autres cimes que l’Académie. Chacun son genre…

Sylvain TESSON. - Non mais bien sûr, mon genre… c’est le siège éjectable plus que le fauteuil.

Après la littérature vient la question de l’histoire. Régis Debray, vous l’avez traversée avec la volonté d’exercer une influence sur le mouvement du monde. Cette tentative était-elle une illusion?

Régis DEBRAY. - En ce qui me concerne: oui, complètement. Je dois avouer qu’il m’a traversé l’esprit à un moment d’avoir un jour de l’influence. Après tout, c’est le but et la fonction de l’intellectuel, d’aspirer à être un leader d’opinion, comme on dit, de peser sur l’esprit du public et par ce biais, sur le gouvernement. En ce qui me concerne, j’ai fait des efforts, mais ça n’a pas marché. J’ai mis un certain temps à me rendre compte que je n’avais pas les compétences. Et que c’était finalement aussi bien. Il y a un mot de Gracq encore: «Tant de mains pour transformer le monde, si peu de regards pour le contempler.» Il y a d’un côté l’Homo historicus, celui qui attend toujours quelque chose, mais quelque chose qui le plus souvent fait faux bond. Et puis il y a l’Homo spectator, qui, lui, n’attend rien et qui regarde. Il fait des relevés, des croquis, il laisse tomber les généralités et les majuscules, il se réconcilie avec les minuscules. J’en suis là pour le moment.

À lire aussiRégis Debray: «Des musées aux missiles, du culte des mémoires au retour de l’histoire»

Mais vous, Sylvain, vous l’avez fait depuis le début et vous êtes quelqu’un de notre temps, un temps qui préfère le particulier à l’universel. L’historicus pouvait parfois prendre les armes, mais il oubliait la carte de géographie. Il ne regardait pas trop autour de lui. Aujourd’hui faire l’histoire n’est plus dans nos moyens, mais on a toujours assez d’argent pour acheter une carte Michelin et un sac de couchage. Sylvain a fait le bon choix qui est le choix de la géographie. Moi j’ai fait l’autre. L’histoire, sans la géo, ça ne marche pas. C’est même assez casse-gueule. Je pense à Che Guevara qui s’intéressait très peu à la géographie, mais beaucoup à l’histoire. Figurez-vous qu’il m’avait demandé de lui ramener au campement Vie et mort de l’Empire romain de Gibbon. Mais il n’avait pas demandé de cartes, et Dieu sait si j’en ai récolté. La géographie a été décisive dans son malheur. Il a atterri dans des coins complètement dépeuplés ou il n’y avait pas de repères. Ça lui a coûté la vie. En somme, le temps sans l’espace, ça peut tourner funèbre.

Sylvain TESSON. - La géologie, la géographie sont des sciences rassurantes. Elles touchent à des objets qui sont là depuis des centaines de millions d’années, des milliards même. Quand on est étreint et angoissé par l’éphémère de l’existence (c’est-à-dire quand on est normalement constitué), on se demande: comment faire pour rester et imprimer sa marque? Péguy dans la Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres propose un double enracinement par la foi et l’agriculture. «Deux mille ans de labeur ontfaitde cette terre/ Un réservoir sans fond pour les âges nouveaux./ Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux/ Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.» Contre le tempus fugit, on peut construire une cathédrale, cultiver son champ de blé, faire des enfants, remplir une bibliothèque de ses propres livres, laisser une statue à son effigie, produire un corpus, des lois, une politique, ou conduire la révolution des institutions. C’est l’option historique: on pèse sur le temps. Il y a une autre solution, celle que j’ai choisie: c’est l’usage du monde.

C’est choisir non pas de s’inscrire dans les Temps (puisque de toute façon, rien ne survivra), mais de capter les chatoiements, les bonheurs de la vie. De rafler, de moissonner ce qu’on peut. D’accumuler des sensations et des souvenirs plutôt que des lauriers, des expériences plutôt que des récompenses. D’être un promeneur plutôt qu’un meneur, un rôdeur des confins plutôt qu’un stratège. Voilà, je crois la ligne qui sépare celui qui se donne les illusions de l’histoire et celui qui choisit la fuite dans la géographie. Comme le dit le poète américain Walt Whitman: «Je n’ai rien à voir avec ce système, pas même assez pour m’y opposer.» Est-ce qu’on veut changer le monde ou est-ce qu’on veut le contempler? C’est la question du 9 chant de L’Odyssée. Quand Ulysse descend aux enfers et rencontre Achille, il lui dit «tu dois être heureux, tu es le plus glorieux des Grecs. Tu es passé à la postérité». Achille lui répond «non, j’aurais préféré être le berger qui jouit de la lumière du matin, au seuil de sa cabane». Terrible vérité d’Achille: la postérité ne sert à rien. Il aurait mieux fait de jouir du réel que d’essayer de rester dans les mémoires.

À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts

Il y a entre vous l’opposition entre la géographie et l’histoire, mais aussi, peut-être, entre la nature et la culture?

Régis DEBRAY. - Je constate qu’en amant de la nature, notre ami a beaucoup de culture. Ce n’est pas contradictoire. D’ailleurs, la nature sans la culture, ça n’existe pas en dehors du pôle Nord ou du pôle Sud. J’ai une sérieuse divergence avec Sylvain. Il aime vivre à moto, mais donne parfois l’impression de mépriser le carburateur, c’est-à-dire de mépriser le fait technique, d’oublier que pour écrire des livres, il faut des imprimeurs, des typos, des libraires, il faut même des postiers. On doit se mettre à deux pour faire un enfant. Il faut de l’histoire et de la géographie. D’ailleurs, une nation fait les deux, des routes et des monuments, et puis on construit un État par-dessus. Ça a fait la France par exemple. Ce serait dommage de passer de la grande histoire au Grand Pan. En somme, d’échanger la grande hache contre le couteau scout.

À force de faire l’éloge de l’homme, de la nature on finit par oublier que la nature de l’homme est de contredire la nature et on court le risque de retourner à la case steppes et forêts. Ce ne serait pas vraiment un progrès. Sylvain est un étonnant arpenteur de l’espace. Mais l’espace, ce n’est pas l’Europe. L’Europe, c’est le temps. L’espace, c’est l’Amérique. C’est vrai qu’on a tous tendance à s’américaniser la tête. Les villes se fragmentent en ghettos, les nations en régions. C’est ce qu’on appelle le spatial turn. Et je ne voudrais pas que Sylvain accompagne ça. Deux choses menacent le monde, disait Valéry, l’ordre et le désordre. On pourrait dire aussi, deux choses menacent le monde, le «tout-géo» et le «tout-histoire». Essayons de faire un hybride. Vous le faites bien d’ailleurs, comme un moraliste à moto, un janséniste en crampons.

Sylvain TESSON. - La distinction entre la nature et la culture, je suis comme vous, j’aimerais ne pas la faire. Bien sûr, je déplore que l’une des deux matières l’emporte sur l’autre, et je ne suis ni pour la brute campée sur son terroir ni pour l’espèce d’ectoplasme hologrammique qui ferait complètement l’économie du substrat. Évidemment, dans un monde idéal, il n’y aurait que des agrégés permanents d’histoire et de géographie. Dans L’Odyssée et L’Iliade, Homère n’a pas fait la distinction. Il n’y a pas un chant où il n’use d’une allégorie géographique pour expliquer les affaires des hommes - la guerre, l’amour, la cuisine, la cité. Il y a toujours une référence à la nature. Je plaide pour cela, une écologie qui expliquerait la permanence et la continuité des temps. Une écologie qui serait conservatrice, c’est-à-dire une tentative à la grecque et non pas à l’américaine, de s’inspirer des équilibres naturels. Une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies.

Je plaide pour une écologie qui aurait à la fois un goût pour les frontons baroques et pour les salamandres, pour les marécages et pour les musées. Pour la mélancolie et pour les ancolies

Vous dites que tout lieu possède son histoire. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il y a des espaces intouchés, que les Américains appellent wilderness de wild le sauvage, mot que nous n’avons pas en français car nous n’avons pas la chose. L’Europe est un jardin potager dont la France est l’extrémité occidentale. Il n’y a pas un pouce carré de notre territoire, pour notre plus grand bonheur, qui n’ait son inscription poétique, musicale, architecturale et qui n’ait été anthropisé, pensé et aménagé, battu par les armées, fécondé par les paysans, embelli par les architectes, dévasté aujourd’hui par les aménageurs du territoire. Tout a été pris en main. Tout a été regardé, recomposé. Il reste quand même quelques pays, quelques endroits, parfois même souterrains, des grottes, des cavernes, des océans qui ont échappé à l’histoire. Je m’intéresse à ces substrats intouchés («pré-adamiques» disait-on au XIXe).

Vous incarnez deux «figures» très différentes. On dirait facilement de Régis Debray qu’il a été un être politique, un activiste, un militant. Et Sylvain Tesson, on vous qualifie souvent d’aventurier…

Sylvain TESSON. - Si on compare la figure de l’aventurier à celle du militant, je préfère évidemment celui qui prend la poudre d’escampette plutôt que celui qui use de la poudre à canon. J’ai toujours marqué la distance avec le penchant révolutionnaire. Le révolutionnaire finit toujours par devenir le bourgeois qu’il a voulu abattre. La révolution est un changement de propriétaire. Le révolutionnaire et le bourgeois ont un autre point commun: ils savent qu’ils ont raison. L’un veut conserver ce qu’il a et l’autre veut conserver ce qu’il veut. Les deux veulent arriver à leurs fins. Anthropologiquement, ce sont les mêmes. Deux faces d’une même médaille à la fine tranche. Les deux veulent leur succès, leur propagation, leur prospérité et leur continuation. Et d’ailleurs, en général, le révolutionnaire, quand il accède à ce qu’il voulait, c’est-à-dire au pouvoir, devient le satrape qui aurait donné à celui qu’il était à 20 ans les raisons de le destituer.

L’aventurier serait la troisième voie entre le bourgeois et le révolutionnaire. Celui qui choisit la traverse, l’échappée, l’issue de secours, la contrescarpe, l’absence de tout principe de responsabilité. Ce sont des gens qui ne rentrent pas dans les livres d’histoire, mais font parfois des Mémoires sympathiques. Il y a une autre différence entre ces deux figures, l’engagé et le désengagé. Le militant a un programme pour tous les hommes. Il croit à la dimension universelle de la condition humaine. Écoutons Novalis, ce Rimbaud germanique: «Nous cherchons partout l’absolu, nous ne trouvons que des choses.» Eh bien, le révolutionnaire, le militant cherche l’absolu. Il l’a trouvé et il veut l’appliquer, mais il se casse les dents sur les choses. Il cherche à imposer la loi universelle, mais rencontre la vérité des tribus. L’un a des os dans le nez, l’autre a des plumes sur la tête, le troisième un pagne. L’universel se prend pour une vague qui se brise sur le récif du particulier.

À lire aussiSylvain Tesson: «La France? Comment faire l’unité de ce foutoir? Par la mémoire, la langue et le rêve»

Régis DEBRAY. - Vous dites des choses très pertinentes: par exemple, que le révolutionnaire qui réussit tourne au bourgeois. Mais s’il échoue, il est mort. Saumâtre alternative. Il y a un vieux livre Portrait de l’aventurier, de Roger Stéphane, qui évoque Malraux, Lawrence d’Arabie et von Salomon. Sartre avait fait la préface où il oppose en duo l’aventurier et le militant, qui était à son époque encore une figure d’actualité. Mais cet archéo n’a pas survécu. À cette époque, on pouvait se choisir des appartenances ou des familles, indépendamment de son origine. On pouvait se choisir une couleur qui n’était ni ethnique, ni tribale, ni héréditaire. On pouvait s’inventer, si j’ose dire, sa tribu, un nous, une communauté. On commençait par construire un parti. On passait des années, des décennies à enfiler des congrès et des motions, et, finalement, on accédait au pouvoir un peu blanchi sous le harnais, un peu comme Mitterrand ou Blum. Aujourd’hui, un brillant individu prend le pouvoir à la hussarde et ensuite, une fois que c’est fait, il bricole un petit parti. Les militants d’ailleurs n’existent plus, car ils appartenaient à l’ère du nous. On est dans la phase du «moi je , du tout à l’ego. Chacun pour soi, comme dans un naufrage, disait Marcel Duchamp. Et on patauge dans ce naufrage.

Il n’y plus de nous, chacun se met à son compte. Le coude-à-coude n’est plus indispensable pour faire carrière. J’estime qu’il y a une troisième voie. On peut faire bande à part, mais tout de même bande, ça peut aller, disons, de l’équipe au commando, en passant par le «faisons clan» de Madame Verdurin. Au fond, c’est la solution que j’ai toujours préférée. Pas la moto, mais le covoiturage. On est plusieurs, mais pas trop. Le minibus. C’est ce que Keynes appelait la divine camaraderie. Je dois avouer que j’aime bien le mot «camarade». Et par-dessus tout, les manigances bien intentionnées. Et ça, ça se fait à plusieurs. Je continue à croire au moment Fraternité, au vrai le meilleur de tous. Après, malheureusement, vient le moment «responsabilité». Le meilleur moment, disait Clemenceau, c’est quand on monte l’escalier. Ce n’est pas vrai seulement dans les bordels, mais aussi dans les palais, c’est-à-dire pendant la campagne électorale, le petit complot de quelques-uns. Et puis, malheureusement, le candidat bientôt élu, il devient président de la République. Alors arrivent les croche-pieds, les bisbilles, la hiérarchie, les coups sous la table. C’est à ce moment-là qu’il faut rentrer chez soi.

Régis Debray, vos engagements, de Guevara à Mitterrand, sont ceux d’un homme de gauche. Votre œuvre, pourtant, est traversée d’un scepticisme qui vous rapproche des conservateurs. Sylvain Tesson, vous ne partagez aucune des illusions progressistes…

Sylvain TESSON. - Vous permettez que je vous donne ma définition de la droite et de la gauche. Moi, j’aime davantage ce qui est que ce qui pourrait advenir. J’aime mieux les choses que leurs représentations. J’aime mieux l’alpinisme que le ski. J’aime mieux monter en me frottant à l’âpreté du réel que de glisser dans l’incertain. J’aime infiniment quelques dizaines de personnes, mais pas plus. Je suis un petit transformateur qui n’arrive pas à prendre beaucoup d’ampérage. Je suis archilimité, je n’ai pas la capacité d’absorption de Régis Debray. De surcroît, j’ai été traumatisé dans mon enfance par un professeur de mathématiques qui m’a dégoûté des «ensembles bases». C’est pour ça que je suis allé vers les insectes et non pas vers les nuages. Je ne crois pas que les ensembles aient une existence ontologique. Je ne crois pas qu’il y ait «les pauvres», «le peuple», «les riches», «les bons», «les méchants», «les Slaves», «les sociaux-démocrates». Je ne crois strictement qu’aux individus. En politique, il y a un point de convergence entre la gauche et la droite qui n’est pas le «en même temps» mais qui est la médiocrité spirituelle, la désaffiliation culturelle et la nullité langagière des membres des partis. Voilà ce qui fait le dénominateur commun de tout le personnel politique. C’est un lissage de toutes les divergences politiques par une communauté de défaut. Je me suis demandé pourquoi Régis Debray était progressiste. J’ai une tentative d’explication.

À lire aussiSylvain Tesson: en Syrie, sur les traces des croisés

Il y a évidemment des raisons très rationnelles. Il y a chez vous cette fraternité, ce sens de l’autre, cette bonté, cet évangélisme peut-être, sans le côté curé. Mais je crois que dans la formation idéologique des gens, il y a en dernière instance une matière plus intangible qui est l’empreinte de la jeunesse, la photographie de ce qu’on a vécu à l’âge ou l’on se forme, un décor qui vous imprègne et fonde votre personnalité. Pour vous, ce décor, ça a été la rue d’Ulm, la librairie Maspero où l’on tombe amoureux de filles qui ont plus l’air de Gitanes que de Versaillaises. Et puis il y a un autre clivage, celui qui sépare les technos des organos, ceux qui viennent de la technocratie et ceux qui connaissent la valeur de l’existence organique des choses. On peut aussi appeler ça les anywhere et les somewhere, ceux qui mangent des sushis et ceux qui mangent de la tête de veau. En gros, ceux qui savent user d’une clé à molette (parce que je sais quand même réparer mon carburateur) et ceux qui ne savent user que d’une clé USB. Ceux qui ont vécu leur vie. Ceux qui ne vivent que leurs idées. Cette ligne de fracture rassemble de part et d’autre la gauche mêlée à la droite. Elle brouille les cartes. Un «cavalier de la porte de l’Ouest» de Jean Raspail et un Monsieur Teste avec un col Mao ont beaucoup de choses à dire. Ils s’entendent si leur ennemi commun est un techno cyber-abstrait. La seule question, ce n’est pas pour qui on vote, mais c’est: avec qui a-t-on envie d’aller dîner?

Régis DEBRAY. - Oui, on peut aimer dîner avec des copains en se fichant de leur vote. Je crois que la balance gauche-droite, passée de mode ces derniers temps, avait une utilité. Elle permettait au corps social de respirer. L’alternance, ça fait du vent dans la voilure. Quand on est un homme de tradition comme moi, on reste ce qu’on est, c’est-à-dire un gaulliste d’extrême gauche. Après, il y a un problème pour l’homme de gauche, qui est lié à l’âge. EN vieillissant, on sent plus finement tout. Voilà qu’un monsieur officiellement progressiste dans son âge mûr en vient souvent et sans trop se l’avouer, à se rapprocher de l’autre bord. Je pense à François Mitterrand. C’était une bonne plume de droite, plutôt allergique aux intellectuels de gauche. Ce n’est pas pour rien qu’il a invité Jean d’Ormesson à partager ses derniers moments à l’Élysée. On a des retours de jeunesse sur ses vieux jours. La force propulsive des idées se tasse avec les années, disons que les promesses de l’aube s’effilochent au crépuscule.

À lire aussiRégis Debray: «Le nouvel ordre moral veut construire un monde pasteurisé»

Ça ne change rien au fait que pour moi, il y a un casting dans l’humanité, même si Sylvain n’est pas d’accord. Je dirais qu’il y a le gobe-mouches à gauche et le rabat-joie à droite. Il y a celui qui met les verbes à l’imparfait, celui qui les met au futur. Celui qui fait dans le pathétique ou celui qui fait dans le prophétique. C’est deux tempéraments. Quand on est de droite, on est résigné au moindre mal, quand on est de gauche on soupire après un «toujours mieux». Il y a des formules de compromis. On peut être plutôt à gauche le matin et plutôt à droite le soir. Jouer à la fois côté cour et côté jardin, être moitié guelfe et gibelin. Au début de sa vie on est volontiers parano, sur le thème «mort aux salauds», à la fin on devient un peu schizo, c’est-à-dire, en fait, tolérant, un peu goguenard, accro au plaisir toujours vif de déplaire. Et puis il y a l’envie de se promener, de baguenauder. Disons qu’on n’est pas sérieux quand on a 18 ans, mais qu’on l’est encore moins quand on en a 80. Au fond, qu’est-ce que ça donne? Ça donne un type un peu à droite dans son for intérieur, mais, question forum, à gauche toute, invariablement.

Que diriez-vous à un jeune français de 20 ans?

Sylvain TESSON.- Je lui livrerais quelques apophtegmes. Apprenez à orthographier correctement le mot dysphorie de genre avant de vous en croire atteint. Courez le monde avant de le changer. Soyez amoureux d’un seul de vos semblables avant de vouloir les sauver tous. Reformez-vous vous-même avant de penser au grand soir pour les autres. Commencez tout de suite à lire Régis Debray, mais par les livres de la fin.

Régis DEBRAY.- C’est toujours un peu cucul les conseils du vieux con en partance aux nouveaux arrivants. Je lui conseillerais d’abord de ficher le camp de chez lui le plus vite et le plus loin possible, sans filer aux United States comme tout le monde pour pouvoir parler l’anglais sans accent. Commencer par se dépayser vraiment et apprendre à se méfier de ses petites certitudes. Deuxième étape, découvrir l’infini plaisir de rentrer à la maison. J’ajouterais tout de même, conseil final: ne pas oublier de lire Sylvain Tesson, les livres du début y compris.

PODCAST - Faut-il changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde? [Descartes]

Écoutez-le sur votre plateforme audio favorite

Charles Prats: «La fraude aux titres de séjour pèse lourd sur notre système social»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le 4 mai, le tribunal de Coutances a condamné six hommes pour fausses reconnaissances de paternité, faites en vue d'obtenir des titres de séjour. Pour l'ancien magistrat, ces fraudes, de plus en plus fréquentes, sont très coûteuses pour la société.

Un scandale nommé Covid: les «vérités» de l’épidémiologiste Laurent Toubiana

EXTRAITS - Dans un essai décapant, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, le chercheur Laurent Toubiana explique pourquoi et comment les autorités ont, selon lui, menti aux Français pour leur faire accepter l’inacceptable.

New York Times - World

How the Long Recovery From Bush Fires Could Decide Australia’s Election

The fires that tore through the country in late 2019 and early 2020 are history, but halting recovery efforts have kept memories vivid and anger fresh.

Jamie Robinson, who lost everything during the 2019 fires, on the site of where he has been rebuilding a house.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Kieran Pender

Photographs by Matthew Abbott

COBARGO, Australia On a recent sunny day in the hills behind Cobargo, a village in southeastern Australia, local volunteers were hard at work installing a bathroom for the Jee family, which had waited more than two years for a proper one.

Tammie and Brett Jee and their five sons lost their home on New Year’s Eve 2019 when a ferocious fire swept through the area. It was one of the most damaging of the record-setting “black summer” bush fires in Australia that killed 34 people, destroyed 3,500 homes and burned more than 60 million acres over two months.

For the Jees and many others, the recovery from their devastating loss has been painfully slow. Barely one in 10 families in the affected region have finished rebuilding, local government data shows. Most have not even started. Planning delays, skilled labor shortages, supply chain problems brought on by the pandemic and a lack of government support are among the causes of delay.

The suffering has left its mark not just on the families living in sheds or battling bureaucracy. It has also shifted the political firmament: If the opposition Labor Party wins the Australian election on Saturday, it could be in part because these once-conservative rural towns south of Sydney have shifted their allegiance out of frustration and anger.

“It’s a perfect storm of factors,” said Kristy McBain, the area’s member of Parliament. Among them is a recovery effort complicated by overlapping involvement from national, state and local governments.

“It seems that every time we have a disaster, we have a government that wants to try to reinvent the wheel for how recovery should work,” added Ms. McBain, who was mayor of the local council during the fires. “And we’ve never settled on a model, which is pretty crazy.”

Other communities were also devastated by the summer blazes. Other towns have also struggled to rebuild and recover, hampered by a pandemic; by flooding and storms; and by a glacial approval process from government agencies.

But Cobargo, where Prime Minister Scott Morrison was loudly heckled while visiting the town in the fires’ immediate aftermath, has come to stand as an emblem for the devastation and the politically divisive aftermath.

Just inland from Australia’s southeast coast, 240 miles from Sydney, Cobargo is in the electorate of Eden-Monaro, a bellwether seat that, until 2016, had been won by the party forming the government in Australia’s parliamentary system for four decades. It is currently held by Ms. McBain, for the opposition Labor Party, who won a by-election in July 2020 with a margin of less than 1 percentage point.

The electorate to the north, Gilmore, also hard hit by the fires, is held by another Labor representative, Fiona Phillips. It was previously in conservative hands for two decades.

With the ruling conservative Liberal-National coalition expected to lose urban seats in other states, the conventional wisdom is that the current government’s route to re-election goes through the country — in this case, bush-fire-ravaged country.

Mr. Morrison currently governs with a one-seat majority in Parliament. A failure to win back those seats could cost his coalition re-election.

The Jee family has more immediate concerns. They initially lived in a rental property before returning to their fire-scarred rural acreage in Wandella, near Cobargo, where they built a small shed and supplemented it with a disaster accommodation “pod” — a self-contained shipping container 23 feet long and eight feet wide — provided by an Australian charity.

Life in their tiny temporary accommodation has been hard, even before an unseasonably wet year that now has them fighting mold. Because the Jees’ third son, Mason, 16, has muscular dystrophy, he cannot use the cramped, camp-style shower in the pod. Before the new bathroom was installed in a newly constructed shed, every time he wanted to shower, he had to go to his grandmother’s house, a few miles away.

When the Jees set about rebuilding, they hit a wall of planning paperwork. Legacy planning issues with their previous home, and changes to development law, meant that at one stage it looked as if they might never be permitted to rebuild.

While those roadblocks have been largely overcome, the Jees are still awaiting final approval to start construction. They are unlikely to have a new home built by the fourth anniversary of the bush fires. “It’s been a nightmare,” Ms. Jee said.

Nearby in Cobargo, Vic Grantham has been trying to get answers about the latest delays in his own planning process. When Mr. Grantham and his partner, Janice Holdsworth, moved to a 26-acre property in the area in 2005, they found community and contentment.

Early in the morning on New Year’s Day in 2020, their house was destroyed by fire.

They sold their property and bought a block in the Cobargo township, intending to live in an existing shed on that site while they built their new dream home.

But because they had moved, they subsequently learned, they no longer qualified as bush fire survivors for planning prioritization by the local government.

“We’re not prioritized,” Mr. Grantham said, “because we’re not ‘bush-fire-affected.’ It’s George Orwell-speak. Tell me again I’m not bush-fire-affected.”

There are signs that such anger at the disaster response could hurt the Liberal-National government’s chances of regaining Gilmore and Eden-Monaro. A poster depicting Mr. Morrison in a Hawaiian shirt and floral headpiece was prominent recently on Cobargo’s main street, pointedly reminding voters that the prime minister vacationed in Hawaii while the fires were raging.

In February, there was a regional government by-election for the seat of Bega, which takes in parts of the two federal electorates and is home to many communities hit by the fires. For the first time, a Labor candidate won the seat.

“I do think there was anger about the bush fires,” said the election’s winner, Dr. Michael Holland.

In an interview at his clinic in the coastal town of Moruya, Dr. Holland, an obstetrician, recalled sheltering from the fires in his office. “I slept for five nights on the floor here,” he said.

His home was spared, but many of his constituents were not so fortunate. “People still haven’t rebuilt,” he says. “There are really a lot of people out there struggling, and they’re a lot of the time struggling in silence.”

With Australia acutely vulnerable to the impact of climate change, effective disaster recovery is going to become only more critical in the years ahead.

“Climate change makes a difference,” said Ms. McBain, the member of Parliament. “These events are occurring more frequently; they are more intense. They are having an impact on the lives and livelihoods of so many people now. It is incumbent upon governments to get the process right.”

Whatever happens during Australia’s election, the people of Cobargo will continue their slow road to recovery.

“You heal with the land,” said Philippe Ravenel, a Swiss Australian blacksmith who, with his wife, Marie, lost his home in Wandella during the fires.

“We cannot complain,” he said, noting that some lost their lives. The fire in the area was so intense that Mr. Ravenel’s cast-iron pots melted.

For much of the past two years, the Ravenels have been living in a shed attached to the blacksmith workshop, which survived the fires. They will soon begin rebuilding.

In the meantime, Mr. Ravenel has been part of a project to help the community heal. Together with another local blacksmith, Iain Hamilton, he has opened up his workshop to residents from the area to forge a leaf inscribed with their name. Once 3,000 or so leaves have been forged, the blacksmiths intend to use them to create a memorial.

“The idea is that you have a tree that you can sit under and reflect,” he said.

The memorial, on Cobargo’s main street, will be a lasting reminder of the bush fire that devastated this hamlet, the turbulent rebuilding process that followed and Cobargo’s central role in a wider national debate in Australia.

“We use fire to create something,” Mr. Ravenel said of the project, “instead of all the destruction that the fire left behind.”

Advertisement

New York Times - World

Taking Aim at Left-Leaning Voters, Macron Names a Woman Prime Minister

Advertisement

Supported by

Élisabeth Borne, the minister of labor who previously was in charge of the environment, will be the second woman to hold the post in France.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Norimitsu Onishi and Aurelien Breeden

PARIS — President Emmanuel Macron appointed Élisabeth Borne, the low-key minister of labor and a former minister of the environment, as his new prime minister on Monday, in line with his promise to prioritize environmental issues in his second term and a long-expressed wish to select a woman for that role.

Weeks before legislative elections, the choice of a woman and particularly Ms. Borne, long regarded as close to the Socialist Party, was meant to appeal to left-leaning voters whose support will help determine control over Parliament.

Ms. Borne, 61, is only the second woman to occupy that position. In a speech on Monday in the courtyard of the prime minister’s official residence in Paris, she dedicated her nomination to young girls around France.

“Follow your dreams,” she said after meeting with Jean Castex, her immediate predecessor. “Nothing must slow down the fight for the place of women in our societies.”

Mr. Macron expressed his desire to appoint a woman as prime minister as far back as the presidential campaign of 2017. But his failure to do so until now — as well as the all-male cast in the first tier of power around him — was often cited as insufficient efforts by Mr. Macron to advance the place of women in politics.

Politically, the choice of Ms. Borne is a departure from Mr. Macron’s first two prime ministers, both from the traditional right, but in keeping with the president’s preference for political lightweights who will not outshine him. The first prime minister, Édouard Philippe, was let go after he became more popular than Mr. Macron.

Ms. Borne, a career civil servant before she endorsed Mr. Macron in 2017 and who first became minister of transportation, has never held elected office and is not seen as harboring political ambitions. Like Mr. Castex, Ms. Borne is not expected to become a strong prime minister, leaving Mr. Macron with full leverage over Parliament if his party wins next month.

Bruno Cautrès, a research fellow at the CEVIPOF, a political research institute at Sciences Po in Paris, said that Mr. Macron had chosen experience over novelty even though he has said that “he didn’t want his second term to be a continuation of the first.”

“The condition to do new things was to trust someone with a proven track record,” he said.

The French presidency announced Ms. Borne’s appointment shortly after Mr. Castex tendered his resignation — a move that was widely expected following Mr. Macron’s re-election last month.

Mr. Macron won a second term with 58.5 percent of the vote, convincingly defeating Marine Le Pen, the French far-right leader. He swiftly promised a reinvention of his leadership, vowing to pay closer attention to youth issues and environmental concerns over the next five years — and to move away from the “Jupiterian,” top-down exercise of power that had become his hallmark.

But the first few weeks of his second term have been muted so far, and Mr. Macron took an unusually long time to appoint a new prime minister, fueling weeks of speculation over the new government.

Ms. Borne was one of the front-runners. She will be running in June’s legislative elections in Normandy and is seen as a competent centrist who will not alienate too many voters on either side of France’s left-right divide.

She has been in Mr. Macron’s government since 2017, moving to the environment after transportation, and then on to labor issues — key assets for a prime minister who will have to juggle France’s green transition with contentious plans to raise the legal age of retirement.

Ms. Borne, who studied at the prestigious École Polytechnique and worked in several top companies and political institutions, is a typical product of France’s elitist meritocracy. As transportation minister, she helped overhaul the national railway company despite widespread strikes, and the unemployment rate has fallen to its lowest rate in over a decade under her watch.

The new cabinet’s full composition, expected to be announced in the coming days, will be closely scrutinized ahead of crucial legislative elections in June. Those will determine the makeup of France’s lower and more powerful house of Parliament, the National Assembly, and give Mr. Macron more or less leeway to get his bills passed.

Mr. Macron had been widely expected to try to inject fresh air into his new term by appointing a woman as prime minister, which has happened only once before in France.

Édith Cresson, the only other woman to hold the position, between 1991 and 1992, told the Journal du Dimanche newspaper last week that “it isn’t the country that is chauvinist, it’s its political class.”

Ms. Cresson said France was an unfortunate outlier in Europe, where politicians like Angela Merkel in Germany and Margaret Thatcher in Britain dominated their countries’ politics for decades. She recalled being targeted by incessant sexist attacks, including over her outfits, after she was appointed by François Mitterrand, the Socialist president at the time.

“These are the same attacks as today” against current women politicians, Ms. Cresson said.

Mr. Macron, who tried to woo disgruntled left-wing voters during the presidential race, has vowed that his next government would be committed to the social and environmental issues favored by that constituency.

But opponents on the left say they expect him to stick ultimately to the pro-business policies of his first term once the parliamentary race is over.

“Macron still has an election coming up, and so the wolf must act like a sheep,” François Ruffin, a lawmaker for the left-wing France Unbowed party, told RTL radio on Monday. “Once he has a majority in the National Assembly, the wolf will become a wolf again.”

Mr. Cautrès, the analyst, said that Ms. Borne’s appeal with left-wing voters could prove limited. She was not a Socialist heavyweight and under Mr. Macron she oversaw reforms that are unpopular on the left, like a shake-up of the unemployment system that made it harder to claim benefits.

“The first big test will be pension reform,” he said.

France’s prime ministers play an important role but the country’s constitutional framework gives presidents a much more powerful office, and they often view their prime ministers as close collaborators or subordinates, not autonomous policymakers.

Twice, Mr. Macron chose little-known politicians over established veterans who might have been harder to keep on a tight leash. In 2017, he chose Mr. Philippe, who is now one of France’s most popular politicians but was an unfamiliar, right-wing mayor at the time. In 2020, he picked Mr. Castex, an unknown technocrat who helped steer France through the first wave of the Covid-19 pandemic.

French prime ministers theoretically have broad powers to “determine and conduct” France’s domestic politics, along with their cabinet, according to the French Constitution.

In practice, they are usually given the task of carrying out the president’s will, although they are still important members of the executive branch who lead France’s formidable bureaucracy and manage relations with Parliament.

Only in a situation where the president’s political opponents prevail in parliamentary elections can they force the appointment of a prime minister and cabinet to their liking — a situation that Jean-Luc Mélenchon, the leftist candidate who had a strong showing in the presidential elections, is hoping to achieve in June through a broad left-wing victory.

But “cohabitations,” as these periods with opposing presidents and prime ministers are known, have only occurred three times in France’s modern history, and they became less likely in 2000, when the timing and duration of presidential terms was synchronized with legislative ones.

Advertisement

El País (ESP)

24 horas en Cannes disfrutando del arte de vivir en la ciudad francesa del cine

24 HORAS

De modesto pueblo de pescadores de la Costa Azul pasó a convertirse en una ciudad balneario para la alta sociedad europea. Hoy seduce por sus bulevares, playas y la historia del hombre de la máscara de hierro

El emplazamiento geográfico de Cannes, a medio camino entre Saint-Tropez y el Principado de Mónaco, en la Costa Azul francesa, parece un decorado de película. Una bahía en la que casi siempre luce el sol entre dos colinas, la Cruz de los Guardias al oeste y la de California al este, ambas comunicadas por el cinematográfico bulevar de La Croisette. Paseo que discurre en paralelo a las playas de arena dorada en las que se disponen en perfecto orden de revista tumbonas y sombrillas rayadas. De fondo, tierra adentro, los Alpes Marítimos. Esta ubicación es tan atractiva como segura, por algo ligures y romanos se asentaron en este lugar y repelieron los ataques de los piratas desde el mar. El mismo mar que proveía de alimento a los pescadores que hicieron de Cannes su villa y que baña la vecina isla de San Honorato, en la que vivía una comunidad de monjes. Los monjes ahí siguen, los que se han mudado han sido los pescadores, y su hueco lo han ido rellenando aristócratas, burgueses y millonarios de todo el mundo.

ampliar foto

Este variopinto grupo de gente acomodada se instaló en Cannes atraído por lo que contó de esta ciudad Lord Brougham. Un aristócrata inglés que de viaje a Niza tuvo que parar aquí por una epidemia de cólera en el siglo XIX. Tanto le gustó lo que se encontró que a todas sus amistades les habló de las bondades de su inesperado descubrimiento. Muy pronto en aquella modesta villa marinera se construyeron palacios, villas romanas, mansiones y hoteles que ocuparon ricos, nobles y artistas procedentes del Reino Unido, Italia y Francia, principalmente, y que salían a pasear por el bulevar de La Croisette. El mismo que hoy está ligado al Festival de Cine de Cannes, que se celebra desde este martes 17 de mayo y hasta el próximo día 28 y que tiene por sede principal el Palacio de Festivales y Congresos.

10.00 No todo es glamur y pose

De buena mañana es el momento de un paseo por la colina de la Cruz de los Guardias (1), pulmón y balcón desde la que hay una estupenda panorámica de Cannes, en el extremo oeste de la ciudad. A sus pies se encuentra el popular barrio de La Bocca (2) y su bulevar du Midi. Al otro lado de dicho paseo están la playa de La Bocca (3) y la de Midi (4). Estos dos arenales son los preferidos por los locales para bañarse, tomar el sol y comer, y aquí no faltan bares, restaurantes y chiringuitos a pie de arena.

ampliar foto

12.00 El hogar de los pescadores

Le Suquet es el viejo Cannes, un entramado de calles estrechas y curvas en pendiente en las que se suceden tiendas con encanto, pequeños restaurantes y casas de colores en las que primero vivieron pescadores y hoy entran y salen turistas. Turistas que si hacen el esfuerzo de coronar este antiguo castro ligur pueden disfrutar de las vistas desde lo alto de una torre que aloja el Museo del Castro (5), además de ver la iglesia de Nuestra Señora de la Esperanza (6). Al nivel del mar se encuentra la Rue Meynadier, una calle peatonal copada de pequeños negocios familiares por la que caminan magrebíes, visitantes, viejos pescadores y hombres y mujeres trajeados. Muy cerca de la misma está el mercado cubierto de Forville (7), en el que se pueden comprar productos de la zona y disfrutar de los diferentes olores que emanan de cada puesto. En Le Suquet está el Puerto Viejo (8), donde se desenredan redes y atracan las pequeñas embarcaciones de los pocos pescadores que quedan. Desde aquí zarpan las embarcaciones con destino a las islas de Lérins y aterrizan los helicópteros, un medio de transporte muy generalizado en la Costa Azul francesa.

ampliar foto

14.00 La prisión del hombre de la máscara de hierro

Las más grandes de las islas de Lérins (9) son Santa Margarita y San Honorato, una muy cerca de la otra y no muy lejos de la bahía de Cannes. En Santa Margarita, entre pinos, eucaliptos y senderos, se suceden vestigios celto-ligures, romanos y medievales. En el Fuerte Real, en la cara norte de la isla, estuvo preso el famoso hombre de la máscara de hierro (masque de fer) que da nombre al museo en el que se ha convertido el sitio. Una visita al mismo ayuda a contextualizar todo el patrimonio e historia de la zona. En su cara sur se encuentra el Ecomuseo Submarino, compuesto por seis estatuas sumergidas entre unos tres y cinco metros bajo el agua y entre unos 84 y 132 metros de distancia de la orilla. A las mismas se puede acceder con facilidad y con un equipo básico: máscara y tubo para respirar. Lo que no se puede hacer es tocar las esculturas. Desde este punto se ve la isla de San Honorato, en la hay unas treinta capillas y vive una comunidad de monjes cistercienses que elaboran su propio vino, que se puede comprar en la tienda o catar en el restaurante que hay junto al muelle.

ampliar foto

18.00 Emulando a los famosos

En el extremo occidental del famoso bulevar de La Croisette se encuentra el Palacio de Festivales y Congresos (10), la sede principal del Festival de Cine de Cannes, entre otros muchos certámenes, y que en 2022 celebra su 75º edición. Dicho festival ser organizó con la idea de ser la alternativa al de la Mostra de Venecia, afín a los gobiernos fascistas de los años treinta del siglo XX. El bulevar de La Croisette, flanqueado por palmeras canarias y que evoca a una imagen propia de esa California bañada por el océano Pacífico, comunica el mencionado Palacio de Festivales y Congresos y la oriental punta de Palm Beach (11), donde aguarda la ajardina plaza 8 de mayo de 1945 y el puerto de Pierre Canto. El glamuroso paseo antes fue un camino de tierra que se transformó en 1850 para que los nuevos residentes que llegaron atraídos por lo que contaba de Cannes Lord Broughm pudieran pasear plácidamente y disfrutar del mar. A lo largo de sus tres kilómetros de extensión se suceden sillas en las que uno puede tomar asiento, playas, restaurantes, tiendas y hoteles frecuentados por una rica clientela. Cada pocos segundos, se oye el rugido del motor de un coche deportivo con tantos cilindros como ceros a la derecha marca su precio. En los hoteles Le Majestic, Carlton y Martinez se suelen alojar muchas de las celebridades que acuden al festival. Celebridades presentes en el Paseo de las Estrellas (12). A estas huellas de la mano en el suelo de la gente del celuloide se suman los murales que hay en algunos edificios de Cannes con motivos cinematográficos: Chaplin (10 Boulevard Vallombrosa), Jacques Tati (Place du Suquet), Buster Keaton (29 Boulevard Victor Tuby), los hermanos Lumière, Marilyn Monroe y uno que hay en la estación de tren de los hermanos Lumière, a modo de homenaje que se hizo con motivo del centenario del nacimiento del cine.

ampliar foto

20.00 Hollywood no queda tan lejos

En el extremo este de la ciudad se eleva la colina California (13). Cannes es una ciudad francesa con el espíritu de la californiana Beverly Hills. La colina la recorre una carretera que serpentea y que con cada curva descubre una casa mejor que la anterior. Residencias ocupadas por millonarios rusos, árabes y chinos, principalmente. En el pasado aquí se instalaron Pablo Picasso y Ernest Hemingway, entre otros. En lo alto de la colina están los restos que quedan de un viejo observatorio abandonado. Es un lugar atractivo con unas vistas increíbles.

ampliar foto

22.00 Lujos de estrella

En la punta de Palm Beach o a lo largo del bulevar de La Croisette se suceden restaurantes en los que se puede cenar a la luz de las velas, como La Plage Goeland (14), junto al Palacio de Festivales y Congresos. Son sitios más bonitos y caros que ricos. Una opción más económica, dentro de lo que es Cannes, donde casi todo tiene un alto precio, es cenar en alguno de los restaurantes que hay en Le Suquet.

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
Le Figaro

Salaire pharaonique, prime à la signature record : pour la presse espagnole, Mbappé a dit «oui» au Real Madrid

Les médias de la péninsule ibérique annoncent l'arrivée de Kylian Mbappé contre un salaire de 30 millions d'euros annuels et une prime à la signature record.

Le feuilleton du transfert ou de la prolongation de Kylian Mbappé tire à sa fin. Même s'il a annoncé qu'il allait annoncer «très rapidement» sa décision, l'Espagne en est convaincue : l'attaquant parisien portera les couleurs du Real Madrid la saison prochaine et les chiffres de son arrivée commencent à fuiter. «Oui», affiche en grand le quotidien sportif Marca, affirmant que le champion du monde a bien donné son «accord total» aux dirigeants de la Casa Blanca. Ce n'est plus «qu'une question de jours» pour le journal qui spécule encore sur la date exacte de l'officialisation.

À VOIR AUSSI – Le doublé de Messi avec le PSG à Montpellier samedi dernier (4-0)

Une annonce de Kylian Mbappé la semaine prochaine ?

Le concurrent, AS, affirme que le champion du monde de 23 ans a prévu de faire ses adieux au club de la capitale la prochaine semaine mais le Real Madrid ne devrait officialiser son arrivée qu'à l'issue de la finale de la Ligue des champions entre le club espagnol et Liverpool le 28 mai prochain au Stade de France.

À lire aussi«Bien sûr que nous sommes intéressés, mais...»: Klopp rêve aussi de Mbappé à Liverpool

Le plus gros salaire de l'histoire du Real Madrid

Marca donne plus de détails sur le contenu du contrat qui porterait sur cinq ans. Le crack de Bondy percevrait 30 millions d'euros annuels mais toucherait surtout une prime à la signature de 120 millions d'euros ! AS voit encore plus grand pour l'international français : entre 40 et 60 millions d'euros de salaire (soit le plus gros salaire de l'histoire du club) par saison (avec un contrat à définir entre quatre et six ans) mais une prime moindre, de 100 millions d'euros.

À lire aussiSelon vous, quel choix Kylian Mbappé doit-il faire pour sa carrière ?

Le Parisien avait annoncé le 5 mai que la direction du club de la capitale avait proposé 50 millions d'euros annuels et une prime de 100 millions d'euros à la signature pour prolonger le bail de sa star. Surtout, le clan Mbappé aurait négocié avec le Real Madrid des droits d'image très avantageux pour le buteur (sommes versées à un footballeur lorsque son image est exploitée à des fins commerciales), à hauteur de 80%, contre 20% pour le club. Une ultime réunion entre les représentants du joueur et ceux du club espagnol est prévue dans les heures qui viennent selon Fabrizio Romano, journaliste très bien informé en matière de transferts.

Une ultime rencontre imminente entre le clan Mbappé et le Real Madrid

En Angleterre aussi, le transfert ne fait plus aucun doute. Même si le conditionnel est de rigueur, The Athletic révèle qu'Mbappé aurait effectivement trouvé un accord sur les termes du contrat même si rien n'a été pour le moment signé.

À VOIR AUSSI - «Je savoure toujours l'instant présent»: Kylian Mbappé se réjouit du titre de champion de France du PSG

«Bien sûr que nous sommes intéressés, mais...»: Klopp rêve aussi de Mbappé à Liverpool

Le coach allemand de Liverpool a évoqué le feuilleton Kylian Mbappé, annoncé au Real Madrid dans les prochains jours.

Le journal du mercato : Pogba a rendez-vous avec la Juventus, le Real et le PSG en embuscade

La Juve sur Pogba, Lyon qui va s'offrir Lepenant ou le Real qui verrouille Vinicius et Militão : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 16 mai 2022.

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
Le Figaro

Une ex-SDF bâtit son propre chalet pour 10.000 € et se bat pour le garder

Actualité

Enora vit dans un petit chalet en bois qu’elle a elle-même conçu, au nord de Nantes, après avoir été sans abri pendant trois ans.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 17/05/22, 04:00

Publié le 17/05/22, 04:00

  • Pacy-sur-Eure (27)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Pacy-sur-Eure (27)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Pacy-sur-Eure (27)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Dammarie-les-Lys (77)
  • Péniche
Voir l'annonce
  • Nice (06)
  • Appartement
Voir l'annonce

Ce chalet de 18 m², aux Chesneaux, un lieu-dit isolé de la commune des Touches, en Loire-Atlantique (44), Enora, ancienne sans-abri, l’a dessiné elle-même. Elle l’a ensuite construit avec un ami menuisier charpentier. Rien ne la prédestinait pourtant à devenir une architecte en herbe. Après avoir grandi en HLM à Nantes, elle est ensuite devenue SDF pendant trois ans, explique Actu.fr, et vivotait dans divers endroits avec sa caravane.

» LIRE AUSSI - Des sans-abri construisent des mini-maisons qu’ils espèrent habiter

La trentenaire devient aide à domicile et acquiert un terrain de 2200m², qui s’apparentait à une véritable «friche» et à un «champ de ronces dans lequel il y avait des déchets d’amiante, de ferraille», décrit-elle à Actu.fr. Elle entreprend ensuite la réalisation de son chalet démontable et sans fondation en 2018. Une construction qui lui coûte 10.000 €, sans les panneaux solaires, qui produisent l’électricité de son habitation.

L’histoire ne se termine pas ici. La municipalité l’attaque en justice en mars 2022 pour non-respect des règles d’urbanisme. Au total, trois chefs d’accusation: «Exécution de travaux non autorisés par un permis de construire», «Infraction aux dispositions du Plan local d’urbanisme (PLU)» et «Installation irrégulière de caravane pendant plus de 3 mois par an».

Une amende de 200€

La jeune femme de 37 ans gagne contre la mairie. Elle peut conserver son chalet alors que la municipalité exigeait sa déconstruction mais l’infraction aux dispositions du PLU et la non-déclaration de l’installation de la caravane ont été retenues. Le tribunal la condamne à une amende de 200€, dont 100€ avec sursis. «Je suis tombée sur une juge très humaine, qui s’est vraiment montrée intéressée par mon histoire. J’ai donc eu des circonstances atténuantes: mon passé de SDF, ma mère malade et aussi le fait que j’aie vraiment purifié ce terrain qui était une friche», explique-t-elle.

La maison d’Enora pourra donc connaître de belles années devant elle. Tout en sobriété, elle représente un cocon pour la jeune femme qui assurait à sa maîtresse, lorsqu’elle était enfant, vouloir vivre dans un champ plus tard. Enora a toujours aspiré à vivre en proximité avec la nature. C’est chose faite puisqu’elle recueille l’eau de pluie pour faire la vaisselle et la cuisine et se sert de l’eau de l’étang pour le jardin. Des toilettes sèches installées près du chalet font office de W.-C.. Le chalet étant bien isolé, Enora ne débourse que 80 € par an pour se chauffer. Il ne manque plus qu’une boîte à lettres qu’Enora espère obtenir de la municipalité pour avoir une adresse postale.

Un mode de vie choisi certes mais aussi contraint par la flambée des prix de l’immobilier qui ont augmenté de 16% en l’espace d’un an en Loire-Atlantique (environ 2 911 €/m² selon les statistiques du Figaro immobilier réalisées avec Yanport).

Le Figaro

Bruce Willis réapparaît avec deux de ses filles après l'annonce de sa maladie

Emma Hemming, l'épouse de l'acteur, a profité d'une story Instagram pour donner des nouvelles de son mari, qui a pris sa retraite en mars, révélant souffrir d'aphasie.

Rien n'est plus important que la famille. Bruce Willis et ses deux plus jeunes filles, Mabel (10 ans) et Evelyn (8 ans), issues de son deuxième mariage avec Emma Hemming, ont été mis à l'honneur dans la story Instagram de cette dernière, le dimanche 15 mai. La photo apparaît quelques semaines après que l'acteur de la saga Die Hard a annoncé prendre sa retraite à cause de l'aphasie (trouble de la communication, NDRL) dont il est atteint.

Sur le cliché, accompagnée d'un cœur rose scintillant, la star d'Hollywood âgée de 67 ans, vêtue d'un tee-shirt bleu et d'un pantalon gris, pose à genoux pour être à hauteur de ses filles, toutes deux pieds nus et en tenues décontractées. Sourires aux lèvres, ils sont tous les trois sur une terrasse, laissant apparaître la verdure environnante.

Le même jour, le comédien de Piège de Cristal a été aperçu dans les rues de Los Angeles alors qu'il profitait d'un déjeuner dans un restaurant Italien avec un ami. Des nouvelles qui rassureront les fans de l'acteur qui n'avaient pas entendu parler de lui depuis des semaines.

Bruce Willis, les femmes de sa vie

C'était le 31 mars …

Le 31 mars dernier, sa femme, Emma Hemming, ainsi que son ex-épouse, Demi Moore, dont il s'est séparé après treize ans de relation, mais dont il est resté très proche, et ses trois autres filles, Rumer Glenn, 33 ans, Scout LaRue, 30 ans et Tallulah Belle Willis, 28 ans, avaient toutes relayé l'annonce de la retraite de Bruce Willis via Instagram.

À lire aussiEn soutien à Bruce Willis, l'émouvant message de Demi Moore, sa femme Emma Hemming, et ses cinq filles

«Aux incroyables supporters de Bruce, en tant que famille, nous voulions partager que notre bien-aimé Bruce a eu des problèmes de santé et a récemment reçu un diagnostic d'aphasie, ce qui a un impact sur ses capacités cognitives.» L'annonce avait fait grand bruit dans le monde du cinéma.

«Tu cuisines, je nettoie» : Eva Mendes explique comment elle se répartit les tâches domestiques avec Ryan Gosling

L'actrice s'est confiée dans une interview accordée au magazine People, vendredi 13 mai.

Pourquoi Kelly McGillis ne sera pas au casting du nouveau Top Gun : Maverick

Alors que Tom Cruise fait la tournée des tapis rouges pour présenter le nouveau Top Gun : Maverick, les fans pourront remarquer l'absence au casting de Kelly McGillis, celle qui incarnait le grand amour de Pete Mitchell dans le film de 1986.

Ce geste du prince William qui a suscité une vague d'émotion, alors qu'il venait d'enfreindre le protocole royal

Le duc de Cambridge et son épouse Kate Middleton se sont rendus dans un établissement accueillant des personnes défavorisées, en Écosse, le mercredi 11 mai.

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Le Figaro

D'où vient le dôme de chaleur qui s'installe en France cette semaine ?

Amandine Dargenton

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température seront probablement battus dans bon nombre de départements.

Cette semaine, les températures pourront être de 5°C plus élevées qu'en période estivale. L'explication ? Un dôme de chaleur s'est installé en Europe de l'Ouest, avec la France pour centre, et provoque une vague de chaleur durable, qui devrait tenir jusqu'à vendredi 20 mai, selon La Chaîne Météo* .

À lire aussiTempératures proches de 50°C : comment expliquer la vague de chaleur extrême qui s'abat sur l'Inde et le Pakistan ?

Comment se forme un dôme de chaleur ?

Responsable du service prévision de La Chaîne Météo, Pascal Scaviner explique au Figaro ce phénomène météorologique causé par une anomalie dans la circulation générale de l'atmosphère dans l'ouest de l'Europe. Elle provoque l'installation d'un axe de haute pression venant d'Afrique, qui s'étend progressivement en France et remonte vers le Nord, jusqu'à la Belgique et les Pays-Bas.

En d'autres termes, il s'agit d'un axe d'air chaud qui véhicule un flux d'air sud tropical. Parallèlement, à 1500 mètres d'altitude se situe une masse d'air de 8 degrés supérieure à la moyenne. Les deux phénomènes provoquent une augmentation durable des températures sur une partie du territoire.

À VOIR AUSSI - Météo France décrit une vague de chaleur «classique» mais «remarquable»

Le dôme de chaleur n'est pas une situation rare, plusieurs sont déjà survenus en Europe, mais qu'il survienne en plein de mois de mai est surprenant, selon Pascal Scaviner : «Cet épisode de forte chaleur est précoce, il faudra attendre le bilan des températures, mais la situation pourrait être assez exceptionnelle». Il estime qu'une telle variabilité du climat s'inscrit dans le cadre du réchauffement climatique, et prédit avec regret que des dômes de chaleurs seront plus fréquents à l'avenir. Ces dernières semaines déjà, les conditions atmosphériques «anomales» ont provoqué une augmentation des températures et une sécheresse.

Des records de température

La vague de chaleur ne se fera pas ressentir sur toute la France, mais des records pourraient être battus dans bon nombre de départements, envisage Pascal Scaniver. La Haute-Provence, le Sud-Ouest, les régions Centrales, les pays de la Loire et le bassin parisien seront les régions les plus touchées, avec à Paris, Lyon ou encore Toulouse des températures dépassant les 30°C. Mercredi devrait être la journée la plus chaude de la semaine.

Des conditions météorologiques sources d'inconfort, d'après le spécialiste de La Chaîne Météo, qui prévoit une forte humidité et des températures élevées même durant la nuit. Pour autant, le terme de canicule ne peut pas être employé, le seuil officiel se situe 2 à 3 degrés au-dessus.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

À VOIR AUSSI - Pic de chaleur en Italie: à Rome, touristes et locaux se rafraîchissent dans les fontaines

La météo du vendredi 13 mai : soleil, éclaircies et quelques orages

Si quelques orages sont attendus dans l'après-midi entre l'Auvergne et les Alpes, le soleil brille sur une large partie du territoire, accompagné de températures estivales.

Regarder la vidéo

La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

Regarder la vidéo
Le Figaro

La robe de mariée toute en transparence et froufrous de Chloë Sevigny

Sabrina Pons

L'égérie du cinéma indé américain a embrassé les traditions en épousant (pour la seconde fois) le galeriste Sinisa Mackovic dans une longue robe blanche.

Chloë Sevigny, ou la femme aux styles multiples : grunge, tomboy, nineties… À elle, le détail qui attrape l'œil, l'allure qui évoque une liberté rare. Pour son mariage, avec le directeur de galerie croate Sinisa Mackovic, célébré en grande pompe ce week-end aux États-Unis, l'actrice américaine qui s'illustre ce printemps dans Poupée russe et ses épisodes de trente minutes sur Netflix, ainsi que la mini-série The Girl From Plainville pour Hulu, a choisi une tenue à la hauteur de l'occasion : la traditionnelle robe blanche.

À lire aussiPourquoi les mariées portent-elles une robe blanche ?

Froufrous et transparence

Mais celle qui a été sacrée «la fille la plus cool du monde» par l'écrivain Jay McInerney (dans le New Yorker en 1994), avait mieux qu'une robe conventionnelle à offrir à ses invités. Pour cette deuxième session mariage (le couple s'était marié discrètement en mars 2020 avant d'accueillir leur enfant, Vanja, Chloë Sevigny était alors en noir), la robe aux larges froufrous évanescents présentait certes les caractéristiques attendues de la tenue d'apparat pour le jour J (longue et blanche), mais un détail a fait la différence : la transparence. Comme pour dire que l'icône de la mode et l'égérie du cinéma indépendant américain reste aux manettes de son corps et de son image, et que se marier en blanc, n'oblige pas à faire profil bas. Bref, Chloë Sevigny fait du Chloë Sevigny, mode et pas chaste.

Kourtney Kardashian avoue avoir cassé sa bague de fiançailles à 1 million de dollars

La femme d'affaires fiancée au rocker Travis Barker a malencontreusement marché sur son solitaire, reçu quelques jours auparavant lors d'une demande tout feu tout flamme à Las Vegas.

Les photos du «mariage» de Kourtney Kardashian, célébré à 2 heures du matin à Las Vegas

La vedette de télé-réalité a créé la surprise en dévoilant sur son compte Instagram, le 6 avril, les photos de sa fausse cérémonie de mariage avec Travis Barker dans une chapelle locale. Ils se sont depuis mariés pour de bon.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

Estonia’s Tough Voice on Ukraine Urges No Compromise With Putin

Kaja Kallas, the prime minister, remembers the repression of life under Soviet rule and sees the same brutality in occupied Ukraine, which she believes is fighting for all of Europe.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Steven Erlanger

TALLINN, Estonia — Kaja Kallas, now 44, grew up in the Soviet Union, which had annexed her country, Estonia, after World War II.

She remembers the Soviet occupation and a visit to East Berlin in 1988, when she was 11, and her father told her to “breathe in the air of freedom” from West Berlin. And she remembers the stories of 1949, when her mother, Kristi, then a baby, was deported to Siberia in a cattle car with her own mother and grandmother and lived in exile there until she was 10 — part of Moscow’s effort to wipe out Estonia’s elite.

So it is perhaps little wonder that Ms. Kallas, now Estonia’s prime minister, has become one of Europe’s toughest voices against Russia for its war in Ukraine. Along with Latvia and Lithuania — countries also annexed by the Soviet Union — her country and its fellow Baltic States are some of the smallest and most vulnerable in Europe.

But their recent history has given them special standing and credibility as they press Europe’s larger countries to take a hard line against President Vladimir V. Putin of Russia and to keep faith with Ukraine and its struggle for freedom.

In an interview in Tallinn, Estonia’s capital, Ms. Kallas made it clear that Ukraine’s destiny must be up to Ukrainians to decide. But simply suing for peace with Mr. Putin would be a mistake at this stage, she believes, rewarding his aggression. She argues forcefully instead that Russia must be seen to lose its war against Ukraine, so that history — that of her family and her country — is not repeated elsewhere.

Much as the Soviets not only occupied but annexed Estonia, Latvia and Lithuania — and much as the Russians annexed Crimea in 2014 — Moscow, she and others warn, will do the same to large parts of southern and eastern Ukraine if given the chance, with grave consequences.

“Peace can’t be the ultimate goal,” she said. “We had peace after the Second World War, but the atrocities for our people started or continued then,” she said, citing mass deportations, killings of the elite and “trying to erase our culture and our language.”

In the Russian-occupied territories of Ukraine, “we will see all of this,” she said. So “a peace that allows aggression to pay off,” while the threat remains of more conflict down the road, is unacceptable, she said.

As she spoke, NATO was engaged in a massive military exercise in Estonia called “Hedgehog,” involving some 15,000 troops from 14 countries, including participation by the U.S. Navy. It is part of a series of large NATO exercises this month in Central Europe.

NATO provides collective defense to Estonia and the Baltics, which will be enhanced considerably if Sweden and Finland join, given the strategic Baltic Sea.

Even among the tough-minded Baltic leaders, Ms. Kallas, a lawyer, has won wide praise for her warnings that Russia’s invasion of Ukraine marks a turning point in European history and must be defeated at all costs, and without compromise.

Ms. Kallas, a married mother of three children, became Estonia’s first female prime minister in January 2021 after serving as a legislator in both the Estonian and European Parliaments. She has led her Reform Party, the country’s largest, since 2018. Her father, Siim Kallas, was also prime minister and later a European commissioner.

She has presided over a coalition government that has provided early support for Ukraine, and more support per capita, from this small nation of 1.3 million people, than any other country in the world.

Live Updates: Russia-Ukraine War

She has been a sharp critic of continuing efforts by other leaders, like Emmanuel Macron, the president of France, to keep contacts with Mr. Putin while Ukraine is fighting for its sovereignty and its existence as an independent state.

She emphasized that only the Ukrainian government and its president, Volodymyr Zelensky, should be negotiating with Mr. Putin, whom she considers a war criminal.

“The conversation has to happen between Zelensky and Putin, because they are part of the war and their skin is in the game,” she said. The Ukrainians “are the only ones who can say what is their room for maneuver,” she said, “because it’s their people who suffer.”

There are some in Europe, including important business executives, who want the war in Ukraine over as quickly as possible, given the sharp increases in the price of energy, grain, cooking oil and countless other items leading to record inflation, in part caused by Europe’s harsh sanctions on Russia.

But Ms. Kallas has little patience for such pressure on Ukraine, especially since only Ukrainians are doing the fighting for what she considers the values and security of the entire trans-Atlantic alliance.

In any case, she said, why talk to Mr. Putin just to talk? “I don’t see the point talking to him because nothing has come out of this,” she said. “The calls were happening even before the war, and then the worst happened, Bucha and Mariupol happened, so no results.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

If there will be finally a diplomatic solution, she said, “of course, then this is up to Ukraine to say.” And so far, she said, Mr. Putin has refused to talk to Mr. Zelensky.

She praised Western unity so far and the increasing supply of weapons to Ukraine, after a slow start. “But as long as the war continues, we haven’t done enough and we have to look at what more we can do,” she said.

A partial settlement that allows Russia to renew its offensive later is not sustainable, she said. “I only see a solution as a military victory that could end this once and for all, and also punishing the aggressor for what he has done.” Otherwise, she said, “we go back to where we started — you will have a pause of one year, two years, and then everything will continue.”

That has been the mistake of the West with Mr. Putin for years now, she said, citing the Georgian war in 2008, the annexation of Crimea and the war in the Donbas that has been ongoing since 2015.

She recognizes that Mr. Zelensky “is in a very difficult position.” On one hand, “you’re the leader of the country, and you see the suffering of your people, you want this to stop.” But on the other, “you have public opinion saying that Ukraine is winning this war, and we shouldn’t give any territory to Russia.”

Finding the balance will be hard, she said, but it is up to Mr. Zelensky to find it. “It is up to Ukraine to decide where their limits are,” no one else, she said.

It is important that the European Union and NATO keep the door open to Ukraine, she said, given the already remarkable sacrifices it has made to protect Western values and interests. The Ukrainians have earned the right to prove that they can qualify, she said, and the West “should not be intimidated by anything Russia is saying or threatening.”

Ms. Kallas quoted Lennart Meri, Estonia’s first president after the collapse of the Soviet Union, who said that “Europe is not a geography — it’s a set of values and principles.”

So “if Ukraine has chosen this path, and literally is fighting for this, then it’s not wise to push that country away,” she said.

Advertisement

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

The West’s Scramble for Gas Could Enrich and Empower Tiny Qatar

As the United States and Europe seek to deprive Russia of its oil and gas income, their leaders hope Qatar can help fill the void.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Ben Hubbard

RAS LAFFAN INDUSTRIAL CITY, Qatar — Over the past quarter-century, the tiny Persian Gulf state of Qatar has dispatched increasing amounts of natural gas to a growing list of customers around the world, amassing profound wealth and acquiring a geopolitical importance it would otherwise lack.

Now, in part because of the war in Ukraine, Qatar’s clout is set to grow even more.

As the United States and its European allies seek to deprive Russia of its oil and gas income, the West has looked to Qatar as an alternative source of fuel to warm European homes, cook food and generate electricity. And although Qatar cannot immediately ship much extra gas to Europe because most of its production is under contract to go elsewhere, it is investing tens of billions of dollars to increase production by about two-thirds by 2027.

About half of that gas could go to Europe, Saad Al-Kaabi, Qatar’s minister of state for energy affairs and the head of the state-owned QatarEnergy petroleum company, said in an interview.

“The stars are all aligned for Qatar to become a very significant L.N.G. exporter to Europe,” said Cinzia Bianco, a Gulf research fellow at the European Council on Foreign Relations, referring to liquefied natural gas, a shippable form of the commodity.

The uptick in interest in Qatar’s gas is a sharp turnaround for a country that in recent years got used to Western leaders bashing fossil fuels for their contribution to climate change.

Now, those leaders are scrambling for gas.

Countries that were saying, “‘We don’t need oil and gas companies, and these guys are demonized, bad guys,’” Mr. Al-Kaabi said, are now saying, “‘Help us, produce more, you are not producing enough,’ and so on.”

That shift was driven by President Vladimir V. Putin of Russia’s decision to invade Ukraine in February. Suddenly, European countries, which received nearly half of their gas imports from Russia last year, were scrambling to find other fuel sources in order to defund Mr. Putin’s war machine.

That has given Qatar, which vies with the United States and Australia for the spot of the world’s top L.N.G. exporter, a bump in popularity.

In January, as fears rose of a Russian invasion, President Biden declared Qatar a “major non-NATO ally” and hosted Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, Qatar’s emir, at the White House, the first Gulf head of state given such a welcome by Mr. Biden. Energy issues were high on the agenda.

After the war began, Prime Minister Boris Johnson of Britain called Sheikh Tamim to discuss “ensuring sustainable gas supplies” and other issues, and senior European leaders flew to Qatar to discuss energy, including Josep Borrell Fontelles, the European Union’s top diplomat. So did Robert Habeck, Germany’s minister for the economy and climate change, to sound out a gas deal with Qatar.

But Qatar’s ability to ease Europe’s gas woes in the near term is limited. About 85 percent of its current production is locked in to long-term agreements, mostly in Asia, Mr. Al-Kaabi said.

“These hard-wired contracts I can’t do anything with,” he said. “Sanctity of contracts and our reputation is paramount, so I can’t go to a customer and say, ‘Sorry, I need to help Europeans.’”

But in the coming years, Qatar’s investments in L.N.G. are likely to combine with the energy upheaval caused by the war in Ukraine to bind the tiny desert state more closely to Europe, and win plaudits from Washington along the way, analysts said.

Years before the war began, Qatar started a project with an estimated cost of $45 billion to build two new gas plants and increase annual output capacity by 64 percent, Mr. Al-Kaabi said. That gas will start entering the market in 2026, and will most likely be split between buyers in Europe and Asia.

In the meantime, Qatar has invested in terminals to receive L.N.G. in Belgium, Britain and France.

Germany, Europe’s largest economy, had no L.N.G. facilities before the war, but has allocated more than $3 billion to acquire four floating terminals. France and Italy are exploring similar options.

That natural gas would make Qatar, a wind-swept peninsula in the Persian Gulf about the size of Delaware, one of the world’s richest countries per capita was not always obvious.

When it discovered natural gas in its territorial waters in the early 1970s, officials were disappointed it was not oil, which was transforming the economies of nearby Saudi Arabia and Kuwait, said David Roberts, an associate professor of international relations at King’s College London.

“For the first 20 years, no one wanted it because no one envisioned a market for it,” Mr. Roberts said.

Live Updates: Russia-Ukraine War

So they mostly left it in the ground.

Then technological advances provided an opening. In the 1990s, Qatar and international partners poured billions of dollars into creating a L.N.G. industry.

Previously, natural gas was transported by pipeline, limiting how far away it could be sold. But when it was cooled to 260 degrees below zero Fahrenheit, the gas liquefied and shrank in volume, meaning large quantities could be transported around the globe on ships and converted back into gas at the destination.

L.N.G. was seen as a costly, risky bet at the time, but the market for the new fuel, which releases fewer emissions than other fossil fuels, grew, and Qatar hit it big.

“You see Qatari dominance in the market just going up and up and up,” Mr. Roberts said, “and they built the best and cheapest L.N.G. operation going.”

That sent cash gushing into Qatar’s economy, giving its 2.5 million people, only 300,000 of whom are citizens, one of the highest per capita incomes in the world.

The capital, Doha, boomed, sprouting crops of steel and glass skyscrapers and an array of luxury hotels and shopping malls.

The country’s sovereign wealth fund swelled, snapping up stakes in major companies and key properties in London, New York and other global cities.

This year, Qatar will host the soccer World Cup, allowing it to show itself off to an expected 1.5 million soccer fans from around the world.

Qatar has used its wealth to play an outsize role in regional politics. It bankrolls Al Jazeera, the Arab satellite network, which has criticized Qatar’s rivals and cheered on protest movements and rebel groups across the region during the Arab Spring uprisings of 2011.

It maintains diplomatic relations with groups and countries that hate one another, allowing it to work as a mediator.

In addition to numerous Western energy companies, Qatar hosts the largest U.S. military base in the Middle East, but also maintains close ties with Iran, with whom it shares its offshore gas field.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Last week, Sheikh Tamim met with Iranian officials in Tehran to push forward negotiations about reviving the international agreement on Iran’s nuclear program, a priority for the Biden administration.

Qatar hosts top officials from Hamas, the Palestinian militant group, and the Taliban. Last year, it won praise from the Biden administration for helping with the U.S. withdrawal from Afghanistan by welcoming Americans and American partners exiting Afghanistan.

“The Qataris have gotten way more influence than anybody would have imagined,” said Jim Krane, who researches energy politics at Rice University’s Baker Institute for Public Policy. “They have parlayed natural gas into all sorts of soft power.”

How Qatar will wield its clout in the future is an open question, but for the moment, it is basking in the international attention earned by its gas.

During a visit to Ras Laffan Industrial City in the country’s northeast, QatarEnergy officials proudly pointed out the two plants that had been processing gas for sale since the 1990s and described future expansion plans. On vast plots of empty sand there would be two new plants, they said, and a petrochemical factory.

Inside the port, six huge gas tanker ships were docked to load L.N.G. Many more were waiting out at sea for their turn, said Mohammed Al-Mohannadi, a cargo administration supervisor at the port.

“All the magic happens here,” he said.

Mr. Al-Kaabi, too, was clearly pleased that gas is back in fashion.

For years before the war in Ukraine, he said, he had been in talks with major German companies about building terminals to receive L.N.G. in Germany, but the German government had not provided the necessary approvals.

After the war started, however, Germany’s energy minister flew into Doha with the companies’ chief executives and said the government would push the projects forward.

“The government now has changed 180 degrees,” Mr. Al-Kaabi said.

If Germany was ready to approve the projects, he recalled telling the minister, “we are ready to tango.”

Advertisement

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

News Analysis

In Rebirth for NATO, Europe Unites in Face of Putin’s Ambition

Sweden’s and Finland’s embrace of NATO after decades of neutrality is a clear statement that Russia’s invasion of Ukraine has ended an era of European illusions about Moscow.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Roger Cohen

The decisions by Finland and Sweden to abandon the neutrality they adhered to for decades and apply to join NATO is the strongest indication yet of a profound change in Europe in the face of an aggressive Russian imperial project.

The two Scandinavian states have in effect made clear that they expect the threat from President Vladimir V. Putin’s Russia to be enduring, that they will not be cowed by it, and that after the Russian butchery in Bucha, Ukraine, there is no room for bystanders. Theirs is a declaration of Western resolve.

“Military nonalignment has served Sweden well, but our conclusion is that it won’t serve us equally well in the future,” Sweden’s prime minister, Magdalena Andersson, said on Sunday. “This is not a decision to be taken lightly.”

Because the Finnish and Swedish militaries are already well integrated with NATO, one reason the application process may go quickly, the immediate impact of the countries’ change of strategic course in light of Russia’s invasion of Ukraine will be less practical than political.

This is a new Europe in which there is no more in-between space. Countries are either protected by NATO or they are on their own against a Russia ruled by a man determined to assert Russia’s place on the world stage through force. For Sweden, and especially for Finland, with its 810-mile border with Russia, Mr. Putin’s decision to invade a neighbor could not be ignored.

They were not alone. Germany, a generally pacifist nation since it emerged from the rubble of 1945, has embarked on a massive investment in its armed forces, as well as an attempt to wean itself of dependence on energy from a Russia it had judged as, if not innocuous, at least a reliable business partner.

“NATO enlargement was never a cause of Mr. Putin’s decision to invade Ukraine, but it is certainly a consequence,” said Nathalie Tocci, the director of the Institute for International Affairs in Rome. “Sweden and Finland now see a Russia that is revanchist and revisionist in a way that is much more dangerous than during the latter part of the Cold War.”

Sweden and Finland judged neutrality to be in their interests when faced by the Soviet threat, and in the Swedish case for centuries before that. They did not alter course, although they did join the European Union, in the more than three decades since the Cold War’s end.

The shift in sentiment in the two countries in the past several months has been dramatic, one measure of how Mr. Putin’s determination to push NATO back and weaken support for it has produced the opposite effect — the rebirth of an alliance that had been casting around for a generation for a convincing reason to exist.

Where no more than a quarter of the population in Sweden and Finland supported joining NATO last year, that number has risen sharply today — hitting 76 percent in a recent poll in Finland. Sweden’s governing Social Democratic Party, the country’s largest party and long a bastion of nonalignment, has embraced NATO membership in an extraordinary turnabout.

“Putin climbed into a tree and does not know how to get down,” said Nicole Bacharan, a French foreign policy analyst. “Now he will face a NATO that is stronger and bigger and more determined.”

Article 3 of NATO’s founding treaty says that members must “maintain and develop their individual and collective capacity to resist armed attack” through “continuous and effective self-help and mutual aid.” In the case of Sweden and Finland, these capacities have already been extensively developed through close cooperation with NATO.

Carl Bildt, a former Swedish prime minister and foreign minister, said: “We were on a glide path to a closer relationship with NATO. But rocket fuel was given to that particular path on Feb. 24” — the date the Russian invasion of Ukraine began.

Live Updates: Russia-Ukraine War

He added: “Our decision reflects the view that Russia will remain a complicated place for a long time, and the war in Ukraine will be fairly long, with an erratic and highly revisionist leadership in the Kremlin for the foreseeable future.”

Asked if Sweden feared retaliation from Russia, Mr. Bildt said “you never know with Russia, but the mood is fairly confident.”

The assessment that the Ukraine war may well be long is now widely shared in Europe. Mr. Putin did not only take on his neighbor; he took on the West and an America portrayed as an “empire of lies.”

It took about 20 years from the Versailles Treaty of 1919 for Germany to respond to perceived humiliation by sending the Third Reich’s war machine across its neighbors’ border, igniting World War II. It took about 30 years for Mr. Putin’s brooding resentment over the perceived humiliation of the breakup of the Soviet empire to lead to a full-scale invasion of Ukraine.

The Russian president seems unlikely to reverse course, even if his war has gone badly up to now.

In practice, both Finland and Sweden have lived for a long time with Russian nuclear weapons in nearby Kaliningrad, the Russian enclave sandwiched between Poland and Lithuania on the Baltic coast.

“These countries are used to Russian violations of their airspace, they know the risks are there,” Ms. Tocci said. “But the security gains with NATO are incomparably higher than any added risk.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Still, Mr. Putin has alluded more than once to Russia’s sophisticated range of nuclear weapons, and suggested he would not hesitate to use them if provoked. That threat is there not only for Finland and Sweden as they abandon military nonalignment, but for all of Europe and beyond.

Ms. Tocci spoke during a visit to Estonia, one of the three Baltic states formerly part of the Soviet Union that joined NATO in 2004. “There is general delight here that the Baltic Sea will now be a NATO sea, and to Estonians, the Finnish and Swedish decisions feel like a vindication,” she said.

For a long time, even up to the eve of the Russian invasion, Europe has been divided. Countries close to the Russian border — like the Baltic states and Poland — took a Russian threat seriously from bitter historical experience, while countries farther west, including Germany and France, were more intent on enjoying the peace dividend of the Cold War’s end than looking Mr. Putin’s ambitions in the eye.

These illusions persisted even after Mr. Putin annexed Crimea in 2014, stirred up a war in the eastern Donbas region of Ukraine the same year, and used military force to win the endgame in Syria, using brutal methods honed in Chechnya many years earlier and evident since February in Ukraine.

In the end, the countries closest geographically to Russia, and most immediately threatened by it, were right. Finland and Sweden have witnessed that up close.

Europe is now largely united in its determination to resist Mr. Putin and ensure he does not win the war in Ukraine. The United States, which had its own Russian illusions, has refocused on Europe and is determined not only to save Ukraine but to weaken Russia. These are not short-term ambitions.

“We do have a changed Europe,” Mr. Bildt said. “We will have a stronger NATO, with defense spending up, politically more cohesive, with a sense of purpose. We will also get a stronger European Union, with more complementarity between it and NATO.”

Europe, of course, will also be challenged economically and otherwise by any long war. And the countries in between — essentially, Moldova and Georgia, stuck in a no-man’s land on the fringes of Russia without NATO protection — will face treacherous challenges.

Finland and Sweden learned one core lesson from Ukraine. After the NATO announcement in 2008 that Ukraine and Georgia “will become members of NATO,” a decision taken with scant consideration of how or when to achieve that objective, the thorny issue of Ukraine’s membership was left floating by Western leaders who did not want to provoke Mr. Putin further.

This made no difference to Mr. Putin’s calculus. He invaded Ukraine just the same, inventing a Nazi threat and arguing that Ukrainian statehood was a myth. Sweden and Finland were not going to suffer the same fate through misguided restraint. “They learned a lesson,” Ms. Tocci said.

The question remains of how Mr. Putin will get down from his tree. He called the Finnish decision “a mistake,” and insisted there was no Russian threat to the country. He also cut off Russian supplies of electricity to Finland. There is no sign of his abandoning his conviction that force will eventually deliver Russia’s strategic aims.

“Even if Putin realizes he made a mistake, I doubt he will ever admit it,” Mr. Bildt said. “The consequences would be too momentous. This was not a small mistake. It was a catastrophic strategic error of the first order.”

Advertisement

Le Figaro

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

Marie-Cécile Renault

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Plus les semaines passent depuis la réélection d’Emmanuel Macron et plus l’horizon s’assombrit, au point de compliquer la mise en œuvre de la réforme des retraites que le chef de l’État a promis aux Français pour son deuxième quinquennat. Et pour cause! Le système de retraites est en effet très sensible aux aléas de la croissance: tout ralentissement économique qui engendre une baisse de la masse salariale se traduit, mécaniquement et immédiatement, par une chute des cotisations. La crise de 2008 a ainsi provoqué une perte de recettes de 9 milliards d’euros entre 2008 et 2014, selon le Conseil d’orientation des retraites (COR). En fonction des hypothèses de croissance retenues - c’est la complexité des projections du COR -, le système se retrouve ainsi excédentaire ou déficitaire, avec la nécessité de prendre des mesures de redressement complémentaires. Une croissance en berne creusant le déficit peut donc a priori conforter Emmanuel Macron à agir. Le président de la République tient là sa justification pour relever l’âge de départ à 65 ans, mesure que l’opinion publique rejette en bloc.

À lire aussiElisabeth Borne nommée première ministre

Pour autant, il faut distinguer court et moyen terme. «Si la guerre en Ukraine affecte de manière conjoncturelle la croissance à court terme, elle n’impacte pas la croissance de la productivité du travail à long terme, qui est fonction du progrès technique, de la formation des travailleurs, etc.», observe Frédéric Sève (CFDT). En outre, si l’emploi se contracte sous l’effet d’une croissance faible, il risque d’être difficile de maintenir les seniors en poste trois ans de plus. «Déjà aujourd’hui, la moitié des personnes qui liquident leur retraite ne sont plus en emploi mais au chômage, en invalidité, au RSA», s’inquiète Michel Beaugas (FO). «Sans croissance, si les seniors qui devaient partir restent, les entreprises ne pourront embaucher les jeunes», abonde Pierre Roger (CFE-CGC). «C’est très soviétique comme approche: ce n’est pas parce qu’on signe un décret que les gens vont trouver du travail. Ça passe sous silence les besoins d’adaptation de l’économie sur l’insertion des jeunes, l’emploi des seniors, la formation tout au long de la vie», note Frédéric Sève.

«Effet d’éviction»

Bref, plus la situation économique est mauvaise, plus les bénéfices attendus d’un recul de l’âge de départ se feront attendre. En période de croissance, le marché peut absorber plus d’actifs avec un effet positif pour les finances publiques. Mais, avec une croissance faible, il risque de s’accompagner d’un important «effet d’éviction» vers d’autres prestations sociales: chômage, invalidité, handicap, arrêts maladie… Une hausse progressive du chômage - qui risque de freiner les salaires, la consommation des ménages et par conséquent les recettes - pointait déjà en janvier une étude de l’OFCE. Quant au surplus d’impôts et de cotisations espéré par Bercy, il risque d’être moindre. Bref, entre coûts cachés et gains incertains, le report de l’âge légal à 65 ans pourrait ne plus être - du moins à court terme - la panacée budgétaire attendue, censée rapporter 9 milliards d’euros sur le quinquennat pour réduire les déficits, revaloriser les petites pensions à 1100 euros et financer des mesures sociales sur la dépendance, l’hôpital ou l’éducation…

À lire aussiÉlisabeth Borne première ministre: la consécration d’une «techno» de gauche

À cela s’ajoute l’accélération de l’inflation, qui va démultiplier la perte de pouvoir d’achat des retraités à l’œuvre depuis plusieurs années déjà. Le président de la République a bien promis une revalorisation de 4 % des pensions en juillet. Mais cette mesure revient encore à accroître le déficit des retraites… puisque, en face des pensions, les salaires, et donc les cotisations, n’augmentent pas d’autant. «Si les salaires tardent à intégrer l’inflation, cela risque de poser un petit problème de trésorerie», souligne Frédéric Sève.

Explosif

«Face à ce décalage, si le gouvernement ne veut pas creuser le déficit, il risque de devoir augmenter le plafond de la Sécurité sociale sur lequel sont calculées les cotisations, afin que l’assiette de calcul soit plus large, indique Pierre Roger. Cela signifie que les actifs qui cotisent pour leur retraite future obtiendront moins. Les incidences sont nombreuses, entre celles qu’on voit immédiatement et celles, cachées, qui n’apparaîtront qu’à long terme.»

À lire aussiRemaniement: avec la nomination d’Élisabeth Borne, une femme entre pour la première fois à Matignon depuis 1992

Compliqué par le retournement de conjoncture, le dossier retraites reste donc toujours aussi explosif sous Macron II que sous Macron I. «Cette réforme, beaucoup plus forte et violente que celle de 2019, risque d’arriver au même moment qu’une crise sociale, fruit d’une une crise économique sous-jacente» met en garde un expert. Tout dépendra alors du poids politique du président réélu, de l’ampleur de sa majorité à l’Assemblée et surtout de la force de la contestation dans les rues qui lui est déjà promise. Le fameux troisième tour social…

À VOIR AUSSI - Quand sera dévoilée la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne?

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

Regarder la vidéo

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

France24 - Monde

Législatives au Liban : "Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser le système"

Publié le : 17/05/2022 - 08:47Modifié le : 17/05/2022 - 12:10

Marc DAOU Suivre

Au Liban, les espoirs de changement exprimés par le mouvement de contestation d'octobre 2019 ne sont pas au rendez-vous des élections législatives. Les résultats montrent un certain statu quo au profit de la classe politique traditionnelle. Et ce, malgré quelques percées de candidats de l'opposition. 

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a dévoilé, lundi 16 mai, une partie des résultats officiels des élections législatives organisées dimanche dans le pays du Cèdre. Les résultats définitifs, publiés mardi, ont confirmé ces premières tendances, à savoir le recul du Hezbollah et l'émergence de candidats issus de la contestation populaire.

Globalement, ce scrutin montre que les rapports de force n'ont pas été bouleversés en profondeur par les électeurs, constatait dès lundi Karim Émile Bitar, directeur de l'Institut de sciences politiques de l'université Saint-Joseph de Beyrouth et directeur de recherche à l'Iris.

Le taux de participation global s'est établi à seulement 41 %, soit huit point de moins que lors qu'en 2018. Un chiffre jugé décevant par les observateurs, trois ans après la contestation d'octobre 2019 et près de deux ans après l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui avaient cristallisé les colères.

Le parti du président Aoun malmené dans les urnes

"Ces législatives ont produit un Parlement plus fragmenté et sans majorité claire, puisque si le Hezbollah a réussi à maintenir son bloc chiite, il a perdu sa majorité, explique-t-il. Ses alliés ont été considérablement affaiblis, notamment dans la rue chrétienne où le parti du président Michel Aoun, le Courant patriotique libre (CPL) a reculé, tandis que son grand rival, le parti des Forces libanaises (FL), a sensiblement progressé, de même que les Kataëb".

أناشيد وهتافات حزبية أمام مركز الاقتراع وداخله في مدرسة ليسيه عبد القادر في بيروت، ما أثّر على إقبال الناخبين للاقتراع في المركز.#انتخابات_٢٠٢٢#لأربع_سنين pic.twitter.com/k20RRdxKdE

May 15, 2022

Selon les résultats fournis par le ministère de l'Intérieur libanais, il apparaît en effet que le prochain Parlement sera très polarisé, avec essentiellement deux blocs antagonistes, l'un mené par le Hezbollah de Hassan Nasrallah et ses alliés, l'autre par les FL de Samir Geagea et leurs alliés, qui se feront face.

Le scrutin a d'ailleurs été marqué par quelques incidents sécuritaires qui ont opposé des partisans de ces deux forces politiques antagonistes, des actes d'intimidations dans certaines régions contrôlées par le Hezbollah, et de graves atteintes au processus électoral. L'Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE) a recensé plus d'une centaine de violations du code électoral, comme dans le tweet ci-dessous montrant des partisans aux couleurs du Hezbollah chantant devant un bureau de vote, à Beyrouth.

Selon Karim Émile Bitar, les résultats montrent une "polarisation intense" qui a fait suite aux graves incidents sécuritaires de Tayouneh qui ont opposé ces deux camps, et qui ont provoqué "un réflexe de vote identitaire autour de 'l'homme fort de la communauté'. Cela, explique-t-il, a aussi bien profité au Hezbollah, qui s'est présenté comme victime de pressions occidentales visant à le désarmer, et cela a également joué en faveur des Forces libanaises, qui ont voulu transformer ce scrutin en referendum 'pour ou contre l'arsenal du parti chiite'".

Une "polarisation intense" qui risque de provoquer des blocages politiques tenaces et paralyser le Liban lorsqu'il s'agira de former un nouveau gouvernement et lorsque les députés seront appelés à élire, en octobre prochain, un nouveau président.

Le 31 octobre 2016, le général Michel Aoun avait été élu président de la République plus de deux et demi après la fin du mandat de son prédécesseur, Michel Sleimane, après qu'un compromis a été finalement trouvé par les différentes forces qui composaient le Parlement.

L'opposition perce dans plusieurs circonscriptions

Toutefois, des candidats indépendants ou issus de la nouvelle opposition – proche du mouvement de contestation – ont réussi leur pari dans plusieurs régions du pays. Certains, comme l'ex-journaliste Jad Ghosn dans la circonscription du Mont-Liban II, n'ont échoué que d'une centaine de voix. D'autres, qui ont présenté des listes concurrentes face à celles du pouvoir, ont payé le prix de la division.

Au total, au moins 13 candidats des listes d'opposition iront au Parlement.

"Il y a eu quelques percées très significatives de certains candidats de l'opposition réformatrice alors qu'ils faisaient face à d'énormes obstacles et à des adversaires bénéficiant de réseaux clientélistes très puissants et alignés sur des puissances régionales, souligne Karim Émile Bitar. Les électeurs, notamment issus de la jeune génération, n'ont pas seulement voté pour sanctionner les partis au pouvoir mais bien pour le changement, en cherchant à faire émerger de nouvelles figures porteuses de projets concrets sur le plan politique, social et environnemental".

Le directeur de l'Institut de sciences politiques de l'université Saint-Joseph de Beyrouth cite à titre d'exemple la candidate Najat Aoun-Saliba, professeure à l'Université américaine de Beyrouth et experte en matière de protection de l'environnement. Cette dernière a réussi à percer dans la région du Chouf sur la "Liste Unis pour le changement", soutenue par les groupes d'opposition proches du mouvement de contestation.

Sa colistière Halimé el-Kaakour, professeure de droit à l'université et une des figures du mouvement de contestation de 2019, a également réussi à se faire élire dans la même circonscription.

انتصرنا..انتصرت أحلام الشبّان والشّابّات من أبناء هذا الوطن الحزين.. ودقّينا معًا مسامير جديدة في نعش هذا النَظام المجرم..من هنا من الشَوف، قلتم لا لسياسات الفساد والسَرقة والمحاصصة والطَائفيَة والزَبائنيَة، أثبتّم أنّكم أحرارًا..@LNALebanon#حلنا#لا_نترك_أحد pic.twitter.com/HgvsjsqWm9

May 16, 2022

"Nous avons gagné... Les rêves des jeunes hommes et femmes de ce pays triste ont triomphé. Ensemble, nous avons enfoncé de nouveaux clous dans le cercueil de ce régime criminel. Depuis le Chouf, vous avez dit non aux politiques de corruption, de vol, de quotas, de sectarisme et de clientélisme, vous avez prouvé que vous êtes libres", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

Dans le sud du pays, fief du tandem chiite Amal et Hezbollah, deux candidats issus de la société civile, dont Elias Jaradé, ont créé une énorme surprise en remportant des sièges grâce au soutien de groupes d'opposition proches du mouvement de contestation.

Signe d'un certain changement relatif, le leader druze prosyrien Talal Arslane, chef du Parti démocratique libanais et membre du Parlement depuis 1991, a perdu son siège. De même que Wi'am Wahhab, un député et ancien ministre qui n'a jamais caché pas sa proximité avec le régime de Damas.

"Un rééquilibrage marginal"

"Le recul des forces alliées au Hezbollah et la percée de certaines figures de la contestation ne démontrent qu'un rééquilibrage marginal, puisque les partis traditionnels seront tous encore présents dans le prochain Parlement et restent électoralement bien ancrés", décrypte Karim Émile Bitar.

La classe politique honnie – et accusée d'avoir ruiné le pays par les centaines de milliers de manifestants mobilisés lors du mouvement de contestation d'octobre 2019 – aura finalement bien résisté dans les urnes. Le clientélisme et la fidélité au "zaïm", le chef issu de la communauté, est tenace au Liban.

"Il y a encore beaucoup d'esprits captifs dans le pays dans le sens où les partis traditionnels comptent un nombre considérable de partisans et le culte de la personnalité de leaders jouant sur la fibre communautaire est toujours très présent".

"Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser un système politique communautaire, féodal et clientéliste devenu complètement sclérosé et dysfonctionnel, déplore Karim Émile Bitar. Les dés sont tellement pipés à la base, en raison d'une loi électorale taillée sur mesure pour faciliter la reconduction des principales forces de la classe politique, que les quelques percées encourageantes de l'opposition ne suffiront probablement pas à introduire une nouvelle praxis politique et à une refonte des institutions".

Remontant aux années 1920 et consolidé en 1943 par le Pacte national (un accord intercommunautaire non écrit), le système politique en vigueur au Liban – qui compte 18 communautés religieuses – est basé sur le principe d'une démocratie consensuelle.

Il repose aussi sur une répartition confessionnelle des fonctions officielles et administratives. Le président de la République et le chef de l'armée sont toujours chrétiens – maronites, précisément – tandis que le Premier ministre est sunnite et que le président du Parlement est issu de la communauté chiite. Enfin, alors que le traditionnel clivage entre la droite et la gauche est inexistant dans le pays, les portefeuilles ministériels et les 128 sièges de députés sont répartis paritairement entre musulmans et chrétiens.

"On avait coutume de parler de la résilience des Libanais, or aujourd'hui on se rend compte que ce sont les partis du pouvoir qui le sont, ironise Karim Émile Bitar. Ils peuvent enregistrer quelques revers ou voir des alliés perdre des élections, mais ils parviennent toujours à contrôler les rouages institutionnels du pays".

"Ainsi, quelle que soit la majorité parlementaire arithmétiquement parlant, le Liban étant une démocratie consociative, c'est à dire un modèle politique basé sur la nécessité de partager le pouvoir entre différentes communautés, le Hezbollah parviendra toujours à s'imposer dans les grandes décisions, note Karim Émile Bitar. Comme il détient l'intégralité des sièges chiites, il va vouloir être représenté dans les institutions et dans le prochain gouvernement".

Et de conclure : "Le défi pour l'opposition dans les années à venir sera d'œuvrer pour une modification des fondations même du système politique et non pas se contenter d'embellir la façade en remplaçant certaines figures détestables par d'autres plus sympathiques."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Législatives au Liban : le Hezbollah et ses alliés perdent leur majorité au Parlement

DÉCRYPTAGE

Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

EXPRESS ORIENT

Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale

France24 - Monde

En direct : l'évacuation d'Azovstal se poursuit, vers la fin des combats à Marioupol

Publié le : 17/05/2022 - 06:41Modifié le : 17/05/2022 - 13:57

FRANCE 24 Suivre

 L'offensive russe dans le Donbass s'intensifie et a fait 10 morts lundi à Sievierodonetsk, un important centre administratif encore sous le contrôle de Kiev. À Marioupol, les militaires ukrainiens stationnés à Azovstal, dont quelque 260 ont déjà été évacués lundi, ont "rempli leur mission de combat", a salué l'état-major. Suivez notre direct consacré à la journée de mardi 17 mai.

  • 12 h 28 : la Russie expulse deux diplomates finlandais

La diplomatie russe a décidé d'expulser deux diplomates finlandais de Russie en représailles à une mesure similaire prise par Helsinki, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Lors de cet entretien, la diplomatie russe a "vivement protesté" contre l'expulsion de deux employés de l'ambassade russe en Finlande.

Cette annonce intervient alors que la Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, suivie peu après par la Suède. Lundi, le président russe, Vladimir Poutine, a prévenu que Moscou réagirait au "déploiement d'infrastructures militaires" de l'Otan dans ces deux pays.

  • 10 h 52 : quelque 265 combattants d'Azovstal se sont constitués prisonniers, selon la Russie

Retranchés dans l'aciérie Azovstal, dernier bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol, 265 combattants ukrainiens se sont rendus aux forces prorusses et constitués prisonniers depuis lundi, a affirmé mardi le ministère russe de la Défense.

"Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés", a indiqué le ministère dans un communiqué sur l'état de l'offensive russe contre l'Ukraine.

De son côté, le Département des renseignements militaires du ministère ukrainien de la Défense évoque un échange qui "sera réalisé pour rapatrier ces héros ukrainiens le plus rapidement possible", confirmant indirectement que ces hommes, qui ont "rempli" leur mission, étaient bien aux mains des Russes.

  • 6 h 02 : des centaines de combattants évacuent Azovstal à Marioupol

Une opération de sauvetage des combattants ukrainiens de l'immense aciérie Azovstal – ultime poche de résistance face à l'armée russe dans le port stratégique de Marioupol – était en cours mardi selon Kiev, qui considère désormais que ces hommes ont "rempli" leur mission.

Les soldats de la garnison stationnée à Azovstal, dont plus de 260 ont déjà été évacués lundi, ont "rempli leur mission de combat", a salué l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué, et ordre a été donné à leurs commandants de "sauver la vie" de ceux qui restent.

"Malheureusement, aujourd'hui, l'Ukraine ne peut pas débloquer Azovstal par des moyens militaires", a expliqué de son côté le ministère de la Défense ukrainien sur Telegram.

  • 0 h 43 : les combats s'intensifient dans l'Est

À Sievierodonetsk, une ville devenue importante pour les Ukrainiens depuis que des forces séparatistes soutenues par Moscou se sont emparées d'une partie du Donbass (est de l'Ukraine) en 2014, "au moins 10 personnes ont été tuées" dans des bombardements russes, a annoncé lundi le gouverneur de la région. Cette cité est quasiment encerclée par les forces de Moscou.

Dans un précédent message lundi, Serguiï Gaïdaï avait fait état de frappes d'artillerie sur Sievierodonetsk et sur sa ville jumelle de Lyssytchank, ayant provoqué des incendies dans des quartiers d'habitation.

Malgré les appels des autorités ukrainiennes à évacuer Lyssytchansk, qui n'est séparée de Sievierodonetsk que par un cours d'eau, le Siversky Donets, et qui est régulièrement bombardée, plus de 20 000 civils – contre 100 000 habitants avant la guerre – sont restés, selon des volontaires qui distribuent de l'aide dans la région.  

Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région voisine de Donetsk, a de son côté annoncé que neuf civils avaient été tués lundi et 16 blessés dans sa région.

Dans le nord-est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Analyse

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Le fil du 15 mai

Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

Le Figaro

Une femme de 37 ans tuée à Béziers dans un probable féminicide

Cette mère de deux enfants a été retrouvée avec des plaies au thorax, sans doute provoquées par une arme blanche.

Une femme de 37 ans a été retrouvée morte à son domicile, apparemment poignardée, lundi à Béziers (Hérault), un meurtre sans doute commis par son ex-compagnon, qui l'avait déjà menacée de mort à plusieurs reprises, a appris l'AFP lundi soir de source judiciaire.

L'ancien concubin de la victime, âgé de 40 ans, a été interpellé à Marseillette (Aude) dans la soirée, après que son véhicule ait été repéré sur une aire d'autoroute entre Narbonne et Carcassonne, a précisé le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, dans un communiqué. La jeune femme, mère de deux enfants de 12 et 17 ans, a été retrouvée avec de multiples plaies au thorax, sans doute provoquées par une arme blanche. Ses enfants se trouvaient alors dans leurs établissements scolaires respectifs.

À lire aussiYvelines : un homme soupçonné de féminicide mis en examen et écroué

Le corps de la victime a été découvert par les forces de l'ordre après que celles-ci, ainsi que la mère de la jeune femme, ont été appelées par le meurtrier présumé. Ce dernier les avait contactées «pour les prévenir qu'il avait commis des violences à l'encontre de son ex-compagne», indique le communiqué de M. Balland. L'homme, le père des deux enfants, a été vu sur des images de vidéosurveillance arrivant chez la future victime vers huit heures du matin avant d'en ressortir en milieu de matinée. Une information judiciaire pour meurtre par ex-concubin devrait être ouverte «dans les prochains jours», selon le procureur de Béziers.

Un suspect aux plusieurs condamnations

Condamné par deux fois en 2008, pour plusieurs viols, à 8 ans d'emprisonnement et 12 ans de réclusion criminelle, le père de famille avait été libéré en juillet 2018. Puis il avait été à nouveau condamné en septembre 2020, notamment pour menaces de mort sur son ex-compagne.

À nouveau libéré, en septembre 2021, l'homme était retourné vivre au domicile familial, malgré l'interdiction de la justice. Il avait alors de nouveau menacé la victime. Ce qui lui avait valu la révocation de son sursis et une nouvelle incarcération. Depuis sa libération, le 21 mars, il avait l'interdiction d'entrer en relation avec son ex-compagne. Le 22 février, celle-ci s'était vue proposer la mise en place d'un bracelet anti-rapprochement, mais elle avait refusé.

Seine-Maritime : une randonneuse chute mortellement du haut des falaises d'Étretat en prenant une photo

Âgée d'une soixantaine d'années, la victime a trébuché dans le vide au moment de réaliser un cliché.

Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

Regarder la vidéo

Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

Publié le : 17/05/2022 - 06:50

David RICH Suivre

Vincent Lindon en président, Tom Cruise de retour sur la croisette, une parodie de film de zombies en ouverture, et plusieurs thèmes d'actualité mis à l'honneur. France 24 dévoile un avant-goût des temps forts du 75e Festival de Cannes, qui débute le 17 mai. 

Les stars internationales sont de retour à Cannes pour la 75e édition du festival, qui se déroule du 17 au 28 mai. Après une annulation en 2020 et une édition 2021 en demi-teinte en raison de la pandémie de Covid-19, les organisateurs espèrent que 2022 marquera l'année du redémarrage, tant pour le festival que pour l'industrie du cinéma – durement affectée par les restrictions sanitaires. 

La sélection officielle se compose de 72 films, dont 21 concourent pour la prestigieuse Palme d'or qui sera attribuée par un jury présidé cette année par l'acteur français Vincent Lindon.  

Habitués et petits nouveaux en compétition

Parmi les grands noms de la compétition officielle figurent le réalisateur canadien David Cronenberg avec "Les crimes du futur", les Français Arnaud Desplechin et Claire Denis, avec "Frère et sœur" et "Stars at Noon" ou bien encore le sud-coréen Park Chan-wook avec "Decision to leave". Quatre cinéastes en lice ont déjà obtenu la Palme d'or : les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne, le Roumain Christian Mungiu, le Japonais Hirokazu Kore-Eda ainsi que le Suédois Ruben Östlund. 

Quelques petits nouveaux ont également réussi à se frayer un chemin au sein de la sélection la plus prisée. C'est le cas du réalisateur iranien Saeed Roustayi, qui avait marqué les esprits avec "La loi de Téhéran" (2019), le réalisateur suédo-égyptien Tarik Saleh, auteur du thriller "Le Caire confidentiel" (2017) ou bien la française Léonor Serraille, lauréate de la Caméra d'or 2017 avec "Jeune femme". 

Ukraine, terrorisme et colonisation

Comme bien souvent au Festival de Cannes, les grands sujets d'actualité ont une place au sein de la programmation. Le documentaire "Mariupolis 2", du Lituanien Mantas Kvedaravičius, met en lumière la vie des civils dans la ville ukrainienne de Marioupol, bombardée par Moscou. Son réalisateur a été arrêté et assassiné par l'armée russe en avril. Sa fiancée qui l'accompagnait sur place, Hanna Bilobrova, est parvenue à terminer le film et sera présente à Cannes pour le défendre.  

Alors que les appels au boycott culturel contre la Russie se sont multipliés ces derniers mois, Kirill Serebrennikov, est le seul réalisateur russe à avoir été sélectionné. Opposant notoire au régime de Moscou, le cinéaste, qui présente un film sur l’épouse du compositeur Piotr Tchaïkovski, a quitté son pays en mars après le déclenchement de la guerre.  

Autres thèmes présents lors de cette édition : l'écologie, avec le film indien "All that breathes" (Tout ce qui respire), les attentats de 2015 avec "Novembre" et "Retour à Paris", ainsi que deux longs métrages historiques sur la question coloniale. 

"Tirailleurs", produit par Omar Sy et présenté en ouverture de la section Un certain Regard, aborde le sort des Sénégalais envoyés au front lors de la Seconde Guerre mondiale. Le film "Les Harkis" de Philippe Faucon raconte, quant à lui, la vie en France d’Algériens qui avaient rallié l’armée française lors de la guerre d'indépendance. 

Tom Cruise, James Gray et Ethan Coen sur la Croisette

Enfin, les stars hollywoodiennes ne sont pas en reste. Si James Gray et Kelly Reichardt sont les deux seuls cinéastes américains parmi les heureux élus de la compétition, le festival présentera en avant-première mondiale "Top Gun Maverick", suite du film qui avait lancé en 1986 la carrière internationale de Tom Cruise. Pour l'occasion, la star, invitée une seule fois sur la croisette en 1992, fera son grand retour.

Le réalisateur de "Moulin Rouge!" et "Gatsby le magnifique", Baz Luhrmann, viendra présenter son biopic sur Elvis alors qu'Ethan Coen dévoilera "Jerry Lee Lewis : Trouble in Mind", son premier film réalisé en solo.  

Festival de Cannes 2022 © Studio graphique FMM

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes

Palme d’or pour "Titane" de la Française Julia Ducournau, deuxième réalisatrice sacrée à Cannes

Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

À lire aussi«La série ne s’appelle pas Malik mais Oussekine» : la tragédie d’une famille comme les autres racontée sur Disney+

«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

À lire aussiNotre critique de The Responder: la ronde de nuit de Martin Freeman sur Canal +

L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

À lire aussiHPI: Morgane Alvaro et Adam Karadec reviennent dans une saison 2 qui tient toutes ses promesses

La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, d'en faire un sentiment avec un grand «A» et de l'explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, les moments intenses et peut-être les glissements», me confiait le duo de scénaristes à CanneSéries, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, c'est la fêtarde et l'hédoniste Elsa la mauvaise mère fuyant les responsabilités et Yann, le papa poule, l'âme fleur bleue pas très à l'aise avec sa sexualité.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

«Surestimé et pompeux» : Johnny Depp en prend pour son grade avec Brian Cox

Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

Des dessins de la Rafle du Vel d'Hiv par Cabu sortis de l'oubli

L'ouvrage Cabu, la Rafle du Vel d'Hiv, en librairie le 23 juin, reprend les illustrations réalisées en 1967 et jamais exposées du dessinateur de presse pour accompagner les bonnes feuilles d'un livre événement, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, 16 juillet 1942.

Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

L'État peut-il empêcher Anne Hidalgo de toucher aux Champs-Élysées ?

Paul Sugy

LA VÉRIFICATION - Sur Twitter, la Préfecture de police de Paris a sèchement recadré la mairie, assurant que l'aménagement de la célèbre avenue relève de sa compétence et non de celle de la Ville.

LA QUESTION. Si l'expression «passif agressif» devait être illustrée par un tweet, ce serait celui-ci. Alors que la mairie de Paris a dévoilé mercredi dernier son projet d'aménagement et de rénovation des Champs-Élysées, la Préfecture de police lui a rétorqué avec un flegme cinglant avoir «pris connaissance» de ses «propositions» - lesquelles ne sauraient être mises en œuvre sans son aval, la célèbre avenue étant une «voie dont la compétence relève de l'État».

Deux jours plus tard, nos confrères du Parisien révélaient que, dans un courrier à la teneur nullement plus chaleureuse, le préfet de police de Paris Didier Lallement a exprimé à la maire de la capitale Anne Hidalgo son opposition au projet d'aménagement autour du pont d'Iéna et du Champ de Mars, le fameux projet «site Tour Eiffel», tel qu'il a été approuvé par le conseil municipal en février dernier.

De quels moyens le préfet dispose-t-il pour mettre son veto aux projets d'aménagement urbains décidés par l'équipe municipale ? D'ordinaire, le maire a compétence en matière de voirie dans les rues de sa ville : l'avenue des Champs-Élysées fait-elle vraiment exception ?

VÉRIFIONS. L'attribution des compétences en matière de voirie obéit à un cortège de règles édictées par le Code général des collectivités territoriales et dont nous épargnerons au lecteur une fastidieuse énonciation, mais qui, à l'intérieur des limites d'une commune, accordent clairement au conseil municipal la charge de «pourvoir aux mesures relatives à la voirie communale» (Article L2122-21). Les Champs-Élysées appartiennent précisément à la voirie communale de Paris depuis le Second Empire, précise-t-on d'ailleurs à la Ville.

Proximité d'ambassades et de ministères

Toutefois, la mairie ne peut pas décider seule de modifier la circulation sur l'avenue des Champs-Élysées. Est-ce ici son intention ? Il n'est question que de piétonniser les anneaux centraux du rond-point de la Place de l'Étoile. Dans le projet publié la semaine passée sur le site de la Ville, on lit en effet que «la fameuse place de l'Étoile n'aura plus le même visage. L'anneau central, où se trouve l'Arc de Triomphe et qui accueille chaque année plus de 1,5 million de visiteurs, sera agrandi au profit des piétons. La circulation des voitures autour de l'anneau sera maintenue fluide avec 7 à 8 files».

Mais c'est précisément par ce sujet que Didier Lallement s'estime concerné. Jointe par Le Figaro, la Préfecture de police précise en effet que son tweet était une réaction «aux projets de modification de la circulation sur les Champs-Élysées et la place de l'Étoile» au sujet desquels elle déclare n'avoir jamais été officiellement consultée. «Nos services techniques ont eu une présentation informelle du projet le 20 avril, mais aucun document de travail ne leur a été remis, ni à ce moment ni plus tard» fait-on encore savoir avec «étonnement».

Une version qui ne contredit du reste pas celle que livre au Figaro la Ville de Paris : «Un travail commun a été réalisé entre les services de la Ville de Paris et la Préfecture de police. Ils ont ainsi été informés du projet avant la conférence de presse du 11 mai. D'autre part, le préfet de police a été destinataire des permis d'aménager sur la transformation des allées de jardin. En dehors de la place de l'Etoile, il s'agit de travaux d'embellissement.»

Sur le fond de l'affaire, une disposition légale établit en effet que c'est bien la Préfecture de police, et non la Ville de Paris, qui reste compétente en matière de circulation aux abords immédiats de plusieurs bâtiments ayant un statut particulier, notamment le Palais de l'Élysée, les ministères et les ambassades : «Sur certains sites, voies ou portions de voies fixés par arrêté du préfet de police après avis du maire de Paris, le préfet de police réglemente de manière permanente les conditions de circulation ou de stationnement ou en réserve l'accès à certaines catégories d'usagers ou de véhicules pour des motifs liés à la sécurité des personnes et des biens ou pour assurer la protection du siège des institutions de la République et des représentations diplomatiques» (Article L2512-14).

À lire aussi«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»

Ainsi, l'avenue des Champs-Élysées étant entourée par le palais présidentiel et l'ambassade américaine, soit deux des endroits les plus sécurisés de la capitale, mais aussi par de nombreux autres ministères et surtout ambassades, le dernier mot revient donc à l'État dès qu'un projet municipal entend modifier la circulation sur la voirie. «C'est pour cette raison également que nous avons émis un avis négatif sur le projet d'aménagement autour de la Tour Eiffel», précise encore la préfecture. «Notre sujet, ce n'est pas la végétalisation, car nous n'avons rien à y redire, mais seulement la suppression d'une partie de la circulation, qui conduirait selon nous à des difficultés qui représentent un danger.»

Le projet des Champs-Élysées sera donc analysé par les services de la Préfecture de police, qui promet de rendre un avis «dans les semaines qui suivront, selon une logique d'analyse globale». Celle-ci considère que la Place de l'Étoile et les Champs-Élysées sont en effet solidaires en matière de circulation et que les modifications qui interviendront autour de l'Arc de Triomphe auront des répercussions sur l'ensemble du quartier.

Le préfet avait mis trois mois à se prononcer sur le Champ de Mars... Sur le site de la Ville, on promet le début des travaux sur les Champs-Élysées dès mai 2022 : cela semble compromis.

En résumé, l'État peut donc bel et bien contraindre Anne Hidalgo et son équipe municipale à revoir leur copie dès lors qu'un projet d'aménagement affecte la circulation ou le stationnement aux abords immédiats de certaines institutions, donc notamment autour de la Tour Eiffel ou des Champs-Élysées qui sont des quartiers abritant de nombreux ministères ou ambassades. En revanche, la Préfecture de police ne peut s'exprimer que sur les modifications apportées à la circulation, et non sur la végétalisation ou la transformation des espaces piétons de l'avenue des Champs-Élysées, qui constituent l'essentiel du projet d'aménagement de la célèbre avenue.

Si toutefois, comme c'est manifestement le cas à en juger par la réaction de l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge des mobilités, David Belliard, la Ville de Paris juge cette décision motivée par des considérations idéologiques plutôt que par la sécurité nationale, elle peut déposer un recours gracieux auprès du juge administratif. À ce jour, elle ne l'a pas encore fait concernant le retoquage de son projet «site Tour Eiffel».

À VOIR AUSSI - Comment Anne Hidalgo a voulu embêter Emmanuel Macron le soir de sa réélection

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

Regarder la vidéo

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Qui sont les créanciers de nos 2813 milliards d’euros de dette publique?

Jean-Pierre Robin

ANALYSE - La France, qui n’a jamais fait défaut depuis 225 ans, se finance en quasi-totalité sur les marchés de capitaux du monde entier.

Il faut se rendre à l’évidence: la dette publique n’est pas la première préoccupation des Français. À une exception, et cela ne lui a guère porté chance, les candidats à la présidentielle 2022 n’en ont pas pipé mot pendant la campagne, et il en ira de même pour les législatives. On préfère se voiler la face, ignorer qu’elle représente désormais 2813,1 milliards d’euros au total, soit 41.491 euros pour chacun des 67,8 millions de Français, ou encore 113% du PIB annuel du pays. Autre signe d’alerte, pour moitié, la facture est financée par des prêteurs étrangers.

À lire aussiL’explosive équation de la dette et du déficit publics

Que l’endettement soit devenu l’angle mort de nos débats politiques et que nous cherchions à l’oublier exprime à tout le moins «notre préférence pour le présent», comme disent les économistes. Mais personne ne saurait échapper à l’adage populaire: «Les créanciers ont meilleure mémoire que les débiteurs.» Ces créanciers espèrent bien qu’ils seront remboursés sinon ils ne nous feraient pas crédit. Et d’ailleurs l’histoire plaide en notre faveur. Contrairement à l’Allemagne qui a fait cinq ou six fois défaut au cours des deux derniers siècles, la France n’a-t-elle pas toujours payé rubis sur l’ongle depuis 1797 et «la banqueroute des deux tiers»? Il y a 225 ans, Dominique Ramel, ministre des Finances du Directoire, avait alors fermé le marché des titres publics et fait voter une loi annulant de facto les deux tiers de la dette publique. «J’efface les conséquences des erreurs du passé pour donner à l’État les moyens de son avenir», s’était excusé le grand argentier. Du passé faisons table rase.

À Bercy, l’Agence France Trésor, chargée de gérer la dette de l’État, aime à rappeler l’absence de défaut français depuis la fin du XVIIIe siècle. Voilà qui engage. Un gage historique de nature à rassurer les gestionnaires de capitaux qui nous prêtent. Qui sont-ils, ces détenteurs de titres estampillés «République française», et comment parvient-on à les convaincre de nous financer?

● La France en appelle à l’épargne mondiale

Le rentier gorgé d’obligations perpétuelles de l’État, figure emblématique des romans de Balzac, et les «grands emprunts nationaux» qui ont émaillé le XXe siècle, à l’issue des deux guerres mondiales notamment, ce «monde d’hier» est révolu. L’État ne se finance plus directement auprès de ses épargnants citoyens.

Le dernier «grand emprunt national», lancé par le premier ministre Édouard Balladur deux mois après son arrivée à Matignon, remonte à 1993. Formaté initialement à 40 milliards de francs, il avait certes collecté 110 milliards de francs auprès de 1,4 million d’épargnants individuels, essentiellement français. Succès politique indéniable, mais la médaille avait son revers: les commissions des banques (800 millions de francs), les exonérations fiscales (1,5 milliard), sans compter les frais de publicité (24 millions), avaient rendu l’opération coûteuse pour les finances publiques. Il n’y a plus guère aujourd’hui que Marine Le Pen à avoir la nostalgie «d’un grand emprunt national, acte civique» qui permettrait, selon elle, de financer des PME TPE à bon compte.

À lire aussiL’inexorable envolée de la dette de la France

Plutôt que de faire appel à l’épargne des Français, abondante mais limitée, il est plus avantageux d’aller piocher sur le marché mondial des capitaux dont la profondeur est abyssale. Les encours des seuls titres de dette publique émis par l’ensemble des États sur les marchés ne s’élèvent-ils pas (fin 2020) à 58.507 milliards de dollars selon la Banque des règlements internationaux? À tout seigneur tout honneur, les États-Unis sont les plus gros émetteurs (19.142 milliards de dollars), suivis par le Japon (9088 milliards), puis la Chine (7056 milliards), le Royaume-Uni (2572 milliards) et la France en cinquième (2520 milliards de dollars), devant l’Italie et l’Allemagne.

«Il faut être absolument moderne»: la formule de Rimbaud appliquée à la finance consiste pour les États emprunteurs à émettre des titres de dette par adjudication sur les marchés financiers. Devenue partout la règle, la procédure inaugurée au milieu des années 1980 est parfaitement rodée. La direction générale du Trésor, ou plus exactement son bras séculier l’Agence France Trésor, adossée à la puissance de Bercy et immergée dans la finance mondiale - l’AFT a sa propre salle de marchés - gère à la fois les besoins quotidiens de trésorerie de l’État et sa dette, les titres émis. En pratique, quinze grandes banques françaises et étrangères, les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) comme on les appelle, se portent contrepartie au moment des émissions et elles assurent ensuite la liquidité sur le marché secondaire. Quinze milliards d’euros de titres français sont échangés chaque jour!

Notre métier est de faire en sorte que l’État se finance aux meilleures conditions pour le contribuable

«Notre métier est de faire en sorte que l’État se finance aux meilleures conditions pour le contribuable. Le budget et la politique économique sont déterminés par le gouvernement et les taux d’intérêt dépendent des décisions des banques centrales et des marchés financiers», explique Cyril Rousseau, le directeur de l’Agence France Trésor, à la tête d’une cinquantaine de techniciens, pour moitié issus de la fonction publique, les autres venant du privé. «À partir de cet environnement qui s’impose à l’AFT, notre stratégie pour minimiser le coût de la dette est d’offrir des titres de dette qui correspondent le mieux aux besoins des investisseurs et en leur assurant une liquidité maximale, en étant le plus transparent et prévisible possible dans notre approche du marché», souligne le haut fonctionnaire polytechnicien.

Précisons que l’AFT gère la totalité de la dette de l’État émise sous forme de titres négociables sur les marchés, soit 2 210 milliards d’euros (mars 2022), à quoi il faut ajouter les émissions de la Cades (dette sociale) dont elle assure la gestion. Le périmètre de la dette publique est plus large (2813,1 milliards), incluant celle de la Sécurité sociale, des collectivités locales et «d’organismes divers» comme la SNCF, dont l’endettement est constitué principalement de crédits bancaires.

● Quatre catégories de prêteurs

Si les créanciers de l’État français avaient l’idée de se réunir en assemblée générale, pratiquement la planète entière de la finance, privée et publique, serait conviée. Une vraie liste à la Prévert dont Cyril Rousseau donne le plan de table: «Les détenteurs de titres, OAT (dette à moyen et long terme) et BTF (dette à court terme), se répartissent actuellement en quatre groupes d’importance à peu près égale. L’Eurosystème BCE via la Banque de France pour le portefeuille des opérations de politique monétaire. Les investisseurs français (banques, assurances, OPCVM, autres acteurs comme la Caisse des dépôts et les trésoreries d’entreprises). Les investisseurs équivalents des autres pays de la zone euro. Et un dernier quart pour les investisseurs des pays hors zone euro, par exemple pour la gestion de réserves de change en euros ou, sinon, en acceptant ou couvrant le risque de change auquel ils s’exposent quand ils achètent ces titres, qui sont tous libellés en euros.» Dans ce tableau exhaustif, l’épargnant individuel français brille par son absence. Pour être subliminale, sa présence n’en est pas moins réelle mais indirecte, à travers les contrats d’assurance-vie et même les dépôts de livrets A investis en partie en BTF et OAT.

À lire aussiEn 2024, la dette publique grimpera à... 116 % du PIB

Comment satisfaire tant de gens à la fois et aussi différents? Loin d’être un handicap, cette diversité est au contraire un atout pour l’État français. Les experts de l’AFT ont une expression savoureuse pour définir les besoins des acheteurs de leurs titres: «les habitats (sic) préférés des investisseurs», disent-ils. Ainsi les fonds de pension américains ou néerlandais, qui doivent se projeter à un demi-siècle pour verser les retraites auxquelles leurs adhérents cotiseront à partir de 25 ans, sont demandeurs de titres très longs. D’autres doivent absolument se protéger de l’inflation à 15 ou 30 ans. D’où la palette très large de l’AFT qui englobe une centaine de «produits» différents, dont les OAT vertes, les OAT indexées sur l’inflation, les «OAT 0,50% 25 mai 2072» (échéance d’un demi-siècle), etc.

Nous sommes constamment à l’écoute des investisseurs et de leurs besoins pour obtenir les meilleures conditions de financement de la dette pour les Français

«Nous sommes constamment à l’écoute des investisseurs et de leurs besoins pour obtenir les meilleures conditions de financement de la dette pour les Français. Nous nous appuyons pour cela sur les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) qui conseillent et assistent l’AFT sur sa politique d’émission et de gestion de la dette. L’AFT assure la promotion des titres d’État à travers le monde en partant à la rencontre des investisseurs (des directeurs d’investissement, des gérants de portefeuille, des économistes…). L’AFT en rencontre environ 200 chaque année», explique son directeur.

● La planche à billets porte 26% du fardeau

L’événement quasi révolutionnaire ces dix dernières années a été bien sûr l’entrée en lice des banques centrales. À partir de 2015, la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales de la zone euro se sont autorisées à acheter des titres d’État sur les marchés. Autrement dit à financer les déficits publics en émettant de la monnaie, en faisant tourner «la planche à billets», comme on dit. Ce qui était tabou jusqu’alors.

Selon les chiffres communiqués par l’Eurosystème, la Banque de France en détient à ce jour pour 671 milliards, et la BCE elle-même, ainsi que les autres banques centrales européennes, 70 milliards, soit au total 26,3% de la dette publique française actuelle.

À lire aussiDette publique: «On ne joue pas avec la monnaie»

Depuis mars 2015, la totalité de notre endettement public, et pas seulement «la dette Covid», a été entièrement couverte par les achats des banques centrales de l’Eurosystème. Avec pour conséquence une baisse spectaculaire des taux d’intérêt que l’on peut juger contre-nature en raison de la montée de l’endettement concomitante!

Pour sa part, l’AFT s’est efforcée de maintenir la diversité des investisseurs en titres français, conformément à ses principes de gestion, comme le note Cyril Rousseau, son directeur: «La clé de répartition des investisseurs est en réalité relativement stable depuis une décennie. Mais jusqu’en 2015, avant les programmes d’achat de dette de l’Eurosystème, on comptait trois groupes de taille équivalente, et aujourd’hui il y en a quatre, au terme de huit ans de croissance du portefeuille de l’Eurosystème.»

● Nouvelle donne, les taux remontent

Sauf que ce «quatrième homme» est amené à s’effacer. Christine Lagarde, la présidente de la BCE l’a annoncé la semaine dernière: à compter du 1er juillet, finis «les achats nets de titres». Les banques centrales nationales et la BCE continueront malgré tout de renouveler les titres qu’elles ont en portefeuille et venant à échéance. Mais d’ores et déjà, les taux, encore à zéro en décembre dernier sur le marché secondaire des OAT à 10 ans, atteignent aujourd’hui 1,6%.

À lire aussiInflation, taux, croissance: le monde en état d’alerte

Certes, ce surcoût ne se répercutera pas immédiatement sur la charge de la dette qui est à taux fixe pour 90% de ses encours et dont la maturité moyenne est de 8 ans et 141 jours selon l’AFT. Voilà qui lissera le choc.

«Selon nos estimations, chaque hausse de 1% des taux entraînera au bout de dix ans une augmentation de la charge d’intérêt de 1 point de PIB par an, et une augmentation de la dette de 5,5 points de PIB, par rapport à une situation sans hausse de taux», a calculé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Ainsi, chaque 1% de hausse des taux d’intérêt représente donc, à terme, un coût supplémentaire de près de 40 milliards d’euros chaque année, presque le montant actuel du budget de la Défense. De quoi redouter un orage financier et alimenter le désespoir des citoyens, des contribuables et des épargnants français, indissociable trinité?

À VOIR AUSSI - Économie: ces indicateurs qui inquiètent

Les chiffres de la fraude sociale révélés

DÉCRYPTAGE - L’Assurance-maladie a débuté son évaluation «brique par brique» de la fraude sociale en France.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

Regarder la vidéo

Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles

Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

Regarder la vidéo
L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
Le Figaro

«C’est un point de non-retour, j’ai envie d’arrêter»: que s’est-il passé entre Frédérick et Émilie dans «Mariés au premier regard»?

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 17/05/2022 à 11:52
  • Publié le 17/05/2022 à 11:52

Le couple compatible à 84% selon les analyses des experts du programme de romance de M6 a eu une violente dispute quelques jours seulement après son mariage à Gibraltar.

Alors que tout semblait se passer pour le mieux depuis leur rencontre et leur mariage à Gibraltar dans le cadre de la saison 6 de «Mariés au premier regard», Emilie et Frédérick ont eu une sévère dispute à la fin de leur voyage de noces à Prague. Après un dernier dîner vraisemblablement sans vague dans leur hôtel en République tchèque, le couple a eu un gros différend une fois dans la chambre. Une séquence houleuse qui a échappé aux caméras des équipes de production de l’émission.

» LIRE AUSSI - «Je me suis sentie humiliée et persécutée»: la sœur d’un candidat de «Mariés au premier regard» s’en prend à la production

«Avant de dormir, Frédérick s’est levé pour faire une danse assez rigolote et je lui ai demandé s’il était vraiment tout le temps comme ça», a raconté la négociatrice en immobilier de 34 ans. «Peut-être que, parfois, dans ma façon de parler, je parais froide ou dans le jugement. Du coup, il n’était pas content. Il s’est énervé parce qu’il est susceptible. Et nous nous sommes tous les deux emportés.» À tel point qu’Émilie, à chaud, a annoncé à son conjoint vouloir tout arrêter. «Je suis saoulée et vraiment braquée. C’est vraiment un point de non-retour», l’entend-on dire.

Émilie, sa fille Lina et Frédérick dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Émilie dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »

« Ça ne m’a pas plu qu’elle me fasse comprendre qu’elle avait envie d’arrêter la relation, c’était excessif »

Frédérick de « Mariés au premier regard »

Dans un entretien accordé à Télé-Loisirs , Frédérick a expliqué ne pas avoir apprécié qu’Émilie remette en question sa spontanéité de façon insistante. «Elle n’arrêtait pas de me répéter: “T’es vraiment comme ça? Mais non, il n’est pas comme ça dans la vraie vie, ce n’est pas possible. Ne me dites pas qu’il est comme ça tous les jours...”, a-t-il raconté. «À un moment donné, elle l’a répété vingt fois puis elle m’a dit: “Tu ne fais pas ça que pour le buzz?” Ça m’a vexé, mon visage a changé, le sourire est parti.» S’il ne donne pas de détails sur le contenu des échanges qui ont suivi, il reconnaît que leur dispute était «un feu d’artifice».

» LIRE AUSSI - «La production s’est excusée pour son mauvais montage»: Caroline dévoile le véritable scénario de son divorce dans «Mariés au premier regard»

Le neuvième épisode de «Mariés au premier regard» actuellement disponible sur la plateforme Salto, une semaine avant sa diffusion sur M6, montre que le couple va avoir une discussion apaisée et constructive dès le lendemain au petit-déjeuner. «J’ai réagi de manière excessive, je n’aurais pas dû et je m’en excuse», a reconnu Frédérick auprès de son épouse. À nos confrères, il confie néanmoins que cette dispute et cette remise en question de leur histoire survenues aussi rapidement ont semé le doute. «Ça ne m’a pas plu qu’elle me fasse comprendre qu’elle avait envie d’arrêter la relation, c’était excessif. [...] Je me dis que si elle me sort ça au bout de 5 jours, qu’est-ce que ça va être dans 3 ou 6 mois?»

Le Figaro

Irlande du Nord : Londres doit clarifier sa position mardi

En raison des perturbations dans les échanges commerciaux entre la province et le reste du Royaume-Uni, Londres veut renégocier en profondeur le protocole nord-irlandais conclu avec l'UE.

Le gouvernement britannique doit clarifier ses intentions mardi 17 mai concernant l'Irlande du Nord, sur fond de tensions avec l'Union européenne concernant les contrôles post-Brexit qui ont provoqué une crise dans la province. En raison de l'impasse politique en Irlande du Nord et des perturbations dans les échanges commerciaux entre la province et le reste du Royaume-Uni, Londres veut renégocier en profondeur le protocole nord-irlandais conclu avec l'Union européenne, qui se dit seulement prête à des aménagements.

À lire aussiIrlande du Nord: les nationalistes du Sinn Fein remportent une victoire historique

Après avoir agité la menace d'actions unilatérales pour outrepasser l'accord, le gouvernement britannique doit exposer son «raisonnement» mardi, selon Downing Street, par la voix de sa cheffe de la diplomatie Liz Truss. Selon la presse britannique, cela pourrait prendre la forme d'un projet de loi permettant au gouvernement de suspendre unilatéralement certaines parties du protocole nord-irlandais en invoquant son article 16. Une adoption prendrait des semaines et ouvrirait la voie à une longue période de crise entre l'UE et Londres mais aussi en Irlande du Nord.

Pour l'UE, revenir sur ce traité signé en connaissance de cause reviendrait à violer le droit international, et le Royaume-Uni s'exposerait à de sévères représailles commerciales. Le premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé que le gouvernement ne voulait pas «supprimer» le protocole mais le «réparer». Il a déclaré qu'il «aimerait» que les tensions se résolvent «de manière consensuelle avec nos amis et partenaires» de l'UE, mais a ajouté que le Royaume-Uni avait aussi besoin de «l'assurance» d'une «solution législative en même temps». Le dirigeant conservateur s'exprimait lors d'une visite en Irlande du Nord, lundi, où il a tenté de convaincre les différentes formations politiques de trouver un compromis et de «retourner au travail».

Des «actes»

Car onze jours après la victoire historique des républicains du Sinn Fein lors d'élections locales, les institutions nord-irlandaises sont à l'arrêt. Les unionistes du DUP ont refusé de participer à l'exécutif local, pourtant censé être partagé en vertu de l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies de conflit sanglant connues sous le nom de «Troubles». Et ils ont bloqué l'Assemblée locale en refusant de désigner un nouveau candidat.

Viscéralement attachés à l'union avec la Grande-Bretagne, les unionistes entendent ainsi protester contre le protocole nord-irlandais, l'accord signé entre Londres et Bruxelles pour répondre à la délicate question de la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande européenne après le Brexit. Ce texte crée une frontière douanière de fait avec la Grande-Bretagne et menace selon eux la place de la province au sein du Royaume-Uni.

À lire aussiEn Irlande du Nord, le Sinn Féin aux portes d'une victoire historique

Au cœur du bras de fer politique, le chef du parti unioniste DUP, Jeffrey Donaldson réclame des «actes» du gouvernement britannique pour régler les problèmes qui affectent l'économie nord-irlandaise et les relations avec la Grande-Bretagne. «Je veux voir le gouvernement promulguer une loi qui apportera la solution dont nous avons besoin», a déclaré Jeffrey Donaldson lundi. Les républicains du Sinn Fein s'opposent eux fermement à un projet de loi qui suspendrait certaines parties du protocole. «Nous lui avons dit directement qu'un projet de loi unilatéral à Westminster est mal», a dit lundi la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald après une rencontre qu'elle a qualifiée d'«assez difficile» avec Boris Johnson.

Les institutions nord-irlandaises avaient déjà connu trois ans de paralysie, sur fond de scandale financier, avant qu'un accord ne permette le rétablissement de leur fonctionnement en janvier 2020. Voisine de l'Irlande du Nord, la république d'Irlande, membre de l'UE, s'inquiète des conséquences d'une éventuelle décision unilatérale britannique. Après un appel téléphonique avec le président du conseil européen Charles Michel, le premier ministre irlandais Micheál Martin a indiqué lundi que les deux hommes avaient «convenu que la seule façon de faire avancer le protocole passe par des pourparlers de fond entre l'UE et le Royaume-Uni». «Toute action unilatérale est préjudiciable et ne peut aider» a-t-il tweeté.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

Regarder la vidéo

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Le Figaro

Derrière son caddie californien, Julia Fox fait ses courses en sous-vêtements et bottes en jean

Mitia Bernetel

En sous-vêtements sur le parking d'un supermarché de Los Angeles, l'actrice offre une interprétation culottée du classique look «total denim».

Le total look denim, oui, mais tout sauf en jean pour Julia Fox. Celle qui redouble de créativité pour faire parler de chacune de ses tenues a de nouveau frappé fort, ce 15 mai. Pas de tapis rouge ni de photocall à l’horizon, cette fois, c’est tout simplement sur le chemin du supermarché que l’actrice a attiré les regards. L'ancienne petite amie de Kanye West a fait le choix d’une tenue peu conventionnelle pour aller faire ses courses à Los Angeles : en sous-vêtements, portés sous une veste ouverte. Julia Fox porte un ensemble culotte et soutien-gorge noir à élastique blanc avec un blazer en denim signé Alexander Wang, le tout avec une paire de bottes à talons, également en denim. À défaut de porter son jean sur elle, elle le porte à la main, avec un sac réalisé à partir d’un pantalon aux jambes nouées. Un accessoire insolite qui fait écho à son amour pour le DIY.

Variations autour du denim

En effet, ce n’est pas la première fois que Julia Fox se montre créative avec ses vêtements. L’héroïne d'Uncut Gems est connue pour offrir des tutos sur Instagram où elle invite ses abonnés à reproduire ses yeux de renard ou son pantalon taille ultrabasse à grands coups de ciseaux. Cette fois, elle jette son dévolu sur un sac clairement réalisé à partir d’un jean, alors même qu’elle n’en porte pas. Une manière décalée d’aborder l’iconique total look denim, aux antipodes, par exemple, du chic de Charlotte Casiraghi lors du défilé Chanel Croisière à Monaco. Et une preuve de plus que Julia Fox n’a besoin que de peu de vêtements pour se mettre en avant.

Ce qui se cache derrière le tee-shirt «Girl dad» du prince Harry

Le vêtement à message parental, une pièce engagée et un véritable phénomène de société.

Lauren Wasser, le mannequin aux jambes d'or, défile pour la collection Croisière Louis Vuitton

À San Diego, Nicolas Ghesquière a fait briller l'or et l'argent. Ainsi qu'une cause plutôt méconnue.

Le Figaro

Renaud Girard: «Ukraine, la montée des périls»

Renaud Girard

CHRONIQUE - L’invasion menée par la Russie en Ukraine représente désormais une crise aux conséquences planétaires, avec un risque d’engrenage menant à une guerre beaucoup plus étendue.

Censé au départ être strictement régional, le conflit en Ukraine, qui dure depuis 82 jours, a provoqué une montée des périls dans le monde. Dans cette guerre d’agression de la Russie de Poutine contre l’Ukraine de Zelensky, on a dépassé le stade du règlement de comptes violent au sein d’une même famille slave orthodoxe. On est passé à une crise aux conséquences planétaires.

À lire aussiRenaud Girard: «Guerre en Ukraine, le dilemme stratégique de l’Occident»

Nous sommes désormais face un risque d’engrenage pouvant nous mener à une guerre beaucoup plus étendue, et pas seulement froide. Car tous les grands acteurs de cette crise, pour des raisons qui leur sont propres, n’ont pas aujourd’hui intérêt à ce qu’elle se résolve.

Du côté des Américains, la colossale erreur stratégique russe est venue opportunément sauver Joe Biden de l’infernale glissade politique qu’il subissait dans l’opinion américaine depuis son retrait chaotique d’Afghanistan. Le président américain allait tout droit vers la perte de la Chambre des représentants et du Sénat aux élections de mi-mandat de novembre 2022. Les événements d’Ukraine l’ont surpris. Il ne s’attendait pas à une telle vaillance de la part de ses amis ukrainiens. Il avait, au début de l’année 2022, commis la gaffe de dire publiquement qu’il n’enverrait jamais de soldats en Ukraine - la base de la stratégie est de celer ses intentions à son adversaire.

La brillante résistance de l’armée ukrainienne a été une divine surprise pour Joe Biden. Lui qui croyait à une chute de Kiev en une semaine a su très vite s’adapter. Il a obtenu du Congrès une aide militaire sans précédent en faveur de l’Ukraine. Pour trouver dans l’histoire américaine un tel pont aérien, il faut remonter à celui destiné à Israël après le déclenchement de la guerre du Kippour par l’Égypte et la Syrie en octobre 1973.

À lire aussiRenaud Girard: «Ukraine, arrêter la surenchère verbale»

Il y a aujourd’hui un danger à ce que Joe Biden, dopé par son succès, en fasse trop, ne serait-ce que pour freiner le retour des trumpistes à Washington. L’objectif final américain n’est plus de sauver l’Ukraine mais d’affaiblir la Russie, comme l’a dit le secrétaire à la Défense Lloyd Austin en visite à Kiev. Quel bonheur que de gagner contre le méchant Poutine sans avoir à risquer la vie d’un seul soldat américain! L’écrasante majorité des médias américains mettent de l’huile sur le feu tant ils attendent la touchante image finale d’une défaite russe en Technicolor. Elle a été prévue pour le mois de septembre 2022 par le général Ben Hodges, qui fut le chef de l’armée américaine en Europe de 2014 à 2017. Tout se passe comme si la guerre en Europe était devenue, aux yeux de l’establishment politique, militaire et médiatique washingtonien, une affaire fraîche et joyeuse. Dans ce contexte, Joe Biden n’est en rien motivé à chercher une issue au conflit.

Le même jusqu’au-boutisme se retrouve hélas du côté russe. Il y a un danger à ce que Poutine, tel un joueur qui aurait énormément perdu à la roulette, cherche à se refaire. Qu’est-ce qu’il a déjà perdu comme jetons? Il a perdu, en vrac, le gazoduc North Stream 2, la moitié des réserves de change de la Banque de Russie, de juteuses relations économiques avec l’UE, la réputation de l’Armée rouge, 15.000 jeunes garçons tués à l’aube de leur vie d’homme, la neutralité de la Suède et de la Finlande, une armée ukrainienne peu armée et qui ne le menaçait donc pas. Cela fait beaucoup. Qu’est-ce qu’il a gagné? Kherson, Marioupol et la transformation de la mer d’Azov en lac russe. Cela ne fait pas beaucoup. Il peut considérer qu’il lui en faut davantage, afin de justifier auprès de sa population son entrée en guerre contre les frères ukrainiens. Davantage, cela veut dire la prise d’Odessa et la jonction avec la Transnistrie prorusse. Militairement, ce serait très risqué. Politiquement, c’est quelque chose que les riverains de la mer Noire membres de l’Otan (Turquie, Roumanie, Bulgarie), soutenus par les États-Unis, n’accepteront pas. On aura une guerre navale, qui s’ajoutera à la terrestre.

À lire aussiL’adhésion de la Finlande et de la Suède, une transformation stratégique pour l’Otan

Il y a aussi l’acteur ukrainien. Il a d’autant plus son mot à dire qu’il a été héroïque. Personne ne pourra conclure une paix sur le dos des Ukrainiens. Mais quand Zelensky dit que l’adhésion de son pays à l’Otan n’est plus souhaitable, pourquoi aucune voix ne se trouve en Amérique et en Europe pour encourager son réalisme?

Comment stopper l’engrenage de la guerre, comment faire rentrer la Russie dans l’atmosphère? C’est un défi, qu’Emmanuel Macron devrait essayer de relever. À raison, il a gardé le contact avec les Russes. Mais pour les ramener à la raison, il lui manque un partenaire de poids. Pourquoi la France ne se concerterait-elle pas, à cette fin, avec les Chinois? Dans cette crise, ils sont restés prudents. Tout en professant une «amitié indéfectible» pour Moscou, leurs grandes sociétés appliquent à la lettre les sanctions décidées à Washington et à Bruxelles…

Charles Jaigu: «L’impasse européenne de Zelensky»

CHRONIQUE - Une «Zelenskymania» enflamme la planète. La publication de ses discours montre l’obsession européenne du chef d’État ukrainien. A-t-il raison d’insister?

Ivan Rioufol: «Quand l’Europe hors-sol veut passer en force»

CHRONIQUE - Une chose est de reconnaître que l’Union européenne doit se réformer. Une autre est de feindre une urgence pour imposer une Europe impériale.

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

How Australia Saved Thousands of Lives While Covid Killed a Million Americans

The United States and Australia share similar demographics, but their pandemic death rates point to very different cultures of trust.

The Southbank promenade in Melbourne, Australia, in March.Credit...Asanka Brendon Ratnayake for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Damien Cave

MELBOURNE, Australia — If the United States had the same Covid death rate as Australia, about 900,000 lives would have been saved. The Texas grandmother who made the perfect pumpkin pie might still be baking. The Red Sox-loving husband who ran marathons before Covid might still be cheering at Fenway Park.

For many Americans, imagining what might have been will be painful. But especially now, at the milestone of one million deaths in the United States, the nations that did a better job of keeping people alive show what Americans could have done differently and what might still need to change.

Many places provide insight. Japan. Kenya. Norway. But Australia offers perhaps the sharpest comparisons with the American experience. Both countries are English-speaking democracies with similar demographic profiles. In Australia and in the United States, the median age is 38. Roughly 86 percent of Australians live in urban areas, compared with 83 percent of Americans.

Yet Australia’s Covid death rate sits at one-tenth of America’s, putting the nation of 25 million people (with around 7,500 deaths) near the top of global rankings in the protection of life.

Australia’s location in the distant Pacific is often cited as the cause for its relative Covid success. That, however, does not fully explain the difference in outcomes between the two countries, since Australia has long been, like the United States, highly connected to the world through trade, tourism and immigration. In 2019, 9.5 million international tourists came to Australia. Sydney and Melbourne could just as easily have become as overrun with Covid as New York or any other American city.

So what went right in Australia and wrong in the United States?

For the standard slide-show presentation, it looks obvious: Australia restricted travel and personal interaction until vaccinations were widely available, then maximized vaccine uptake, prioritizing people who were most vulnerable before gradually opening up the country again.

From one outbreak to another, there were also some mistakes: breakdowns of protocol in nursing homes that led to clusters of deaths; a vaccine rollout hampered by slow purchasing. And with Omicron and eased restrictions, deaths have increased.

But Australia’s Covid playbook produced results because of something more easily felt than analyzed at a news conference. Dozens of interviews, along with survey data and scientific studies from around the world, point to a lifesaving trait that Australians displayed from the top of government to the hospital floor, and that Americans have shown they lack: trust, in science and institutions, but especially in one another.

When the pandemic began, 76 percent of Australians said they trusted the health care system (compared with around 34 percent of Americans), and 93 percent of Australians reported being able to get support in times of crisis from people living outside their household.

In global surveys, Australians were more likely than Americans to agree that “most people can be trusted” — a major factor, researchers found, in getting people to change their behavior for the common good to combat Covid, by reducing their movements, wearing masks and getting vaccinated. Partly because of that compliance, which kept the virus more in check, Australia’s economy has grown faster than America’s through the pandemic.

But of greater import, interpersonal trust — a belief that others would do what was right not just for the individual but for the community — saved lives. Trust mattered more than smoking prevalence, health spending or form of government, a study of 177 countries in The Lancet recently found. And in Australia, the process of turning trust into action began early.

Government: Moving Quickly Behind the Scenes

Greg Hunt had been Australia’s health minister for a couple of years, after working as a lawyer and investor, when his phone buzzed on Jan. 20, 2020. It was Dr. Brendan Murphy, Australia’s chief medical officer, and he wanted to talk about a new coronavirus in China.

Dr. Murphy, a low-key physician and former hospital executive, said there were worrisome signs of human-to-human transmission.

“What’s your honest, considered advice?” Mr. Hunt recalled asking.

“I think this has the potential to go beyond anything we’ve seen in our lifetime,” Dr. Murphy said. “We need to act fast.”

The next day, Australia added the coronavirus, as a threat with “pandemic potential,” to its biosecurity list, officially setting in motion the country’s emergency response. Mr. Hunt briefed Prime Minister Scott Morrison, visited the country’s stockpile of personal protective equipment and began calling independent experts for guidance.

Sharon Lewin, the director of the Peter Doherty Institute for Infection and Immunity, one of Australia’s top medical research organizations, received several of those calls. She fed his questions into the meetings that had started to take place with scientists and officials at Australia’s public health laboratories.

“There was a very thoughtful level of engagement, with politicians and scientists, right at that early phase in January,” Dr. Lewin said.

The first positive case appeared in Australia on Jan. 25. Five days later, when the Centers for Disease Control and Prevention confirmed the first human transmission of the virus in the United States, President Donald J. Trump downplayed the risk. “We think it’s going to have a very good ending for us,” he said.

The same day, Mr. Hunt struck a more practical tone. “Border, isolation, surveillance and case tracing mechanisms are already in place in Australia,” he said.

Less than 24 hours later, on Feb. 1, Australia closed its border with China, its largest trading partner. On Feb. 3, 241 Australians were evacuated from China and placed in government quarantine for 14 days. While Americans were still gathering in large groups as if nothing was wrong, Australia’s Covid containment system was up and running.

A full border closure followed. Hotels were contracted to quarantine the trickle of international arrivals allowed in. Systems for free testing and contact tracing were rolled out, along with a federal program that paid Covid-affected employees so they would stay home.

For a business-friendly, conservative government, agreeing to the Covid-containment measures required letting go of what psychologists describe as “sticky priors” — longstanding beliefs tied to identity that often hold people back from rational decision-making.

Mr. Morrison trusted his close friend Mr. Hunt. And Mr. Hunt said he had faith in the calm assessments and credentials of Dr. Lewin and Dr. Murphy.

In a lengthy interview, Mr. Hunt added that he also had a historical moment of distrust in mind: Australia’s failures during the 1918 flu pandemic, when inconsistent advice and a lack of information sharing led to the rise of “snake oil” salesmen and wide disparities in death rates.

In February and March, Mr. Hunt said, he retold that story in meetings as a warning. And in a country where compulsory voting has been suppressing polarization since 1924, Australia’s leaders chose to avoid partisanship. The Morrison government, the opposition Labor Party and state leaders from both parties lined up behind a “one voice” approach, with medical officers out front.

Still, with a highly contagious virus, scientists speaking from podiums could do only so much.

“Experts ‘getting on the same page’ only matters if people actually trust the actions government is taking, and trust their neighbors,” said Dr. Jay Varma, director of Cornell’s Center for Pandemic Prevention and Response and a former Covid adviser to Mayor Bill de Blasio of New York.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

“While that type of trust is relatively higher in New York City than in other parts of the U.S.,” said Dr. Varma, who has worked extensively in China and Southeast Asia, “I suspect it is still quite low compared to Oceania.”

Health Care: Sharing the Burden

The outbreak that many Australians see as their country’s greatest Covid test began in late June 2020, with a breakdown in Melbourne’s hotel quarantine system. The virus spread into the city and its suburbs from guards interacting with travelers, a government inquiry later found, and within a few weeks, daily case numbers climbed into the hundreds.

At Royal Melbourne, a sprawling public hospital built to serve the poor, clusters of infection emerged among vulnerable patients and workers. Case numbers and close contacts spiraled upward. Vaccines were still a distant dream.

“We recognized right away that this was a disaster we’d never planned for, in that it was a marathon, not a sprint,” said Chris Macisaac, Royal Melbourne’s director of intensive care.

A few weeks in, the system started to buckle. In mid-July, dozens of patients with Covid were transferred from nursing homes to Royal Park, a satellite facility for geriatric care and rehabilitation. Soon, more than 40 percent of the cases among workers were connected to that small campus.

Kirsty Buising, an infectious disease consultant at the hospital, began to suspect — before scientists could prove it — that the coronavirus was airborne. In mid-July, on her suggestion, Royal Melbourne started giving N95 masks, which are more protective, to workers exposed to Covid patients.

In the United States, hospital executives were lining up third-party P.P.E. vendors for clandestine meetings in distant parking lots in a Darwinian all-against-all contest. Royal Melbourne’s supplies came from federal and state stockpiles, with guidelines for how distribution should be prioritized.

In New York, a city of eight million people packed closely together, more than 300 health care workers died from Covid by the end of September, with huge disparities in outcomes for patients and workers from one hospital to another, mostly according to wealth.

In Melbourne, a city of five million with a dense inner core surrounded by suburbs, the masks, a greater separation of patients and an intense 111-day lockdown that reduced demand on hospital services brought the virus to heel. At Royal Melbourne, not a single worker died during Australia’s worst institutional cluster to date.

In America, coordination within the health care system was haphazard. In Australia, which has a national health insurance program and a hospital system that includes both public and private options, there were agreements for load sharing and a transportation service for moving patients. The hospitals worked together, trusting that payment would be worked out.

“We had options,” Dr. Macisaac said.

Society: Complying and Caring

“I’d just hate to be the one who lets everyone down.”

When Australians are asked why they accepted the country’s many lockdowns, its once-closed international and state borders, its quarantine rules and then its vaccine mandates for certain professions or restaurants and large events, they tend to voice a version of the same response: It’s not just about me.

The idea that one’s actions affect others is not unique to Australia, and at times, the rules on Covid stirred up outrage.

“It was a somewhat authoritarian approach,” said Dr. Greg Dore, an infectious diseases expert at the University of New South Wales in Sydney. “There were lots of mandates, lots of fines for breaching restrictions, pretty heavy-handed controlling, including measures that were pretty useless, like the policing of outdoor masking.”

But, he added, the package was effective because the vast majority of Australians stuck with it anyway.

“The community coming on board and remaining on board through the tough periods of 2020 and even into 2021 was really, really important,” Dr. Dore said. “There is a general sense that for some things, where there are major threats, you just have to come together.”

Studies show that income inequality is closely correlated with low levels of interpersonal trust. And in Australia, the gap between rich and poor, while widening, is less severe than in the United States.

During the toughest of Covid times, Australians showed that the national trait of “mateship” — defined as the bond between equal partners or close friends — was still alive and well. They saw Covid spiral out of control in the United States and Britain, and chose a different path.

Compliance rates with social distancing guidelines, along with Covid testing, contact tracing and isolation, held steady at around 90 percent during the worst early outbreaks, according to modeling from the University of Sydney. In the United States, reductions in mobility — a key measure of social distancing — were less stark, shorter and more inconsistent, based in part on location, political identity or wealth.

In Australia, rule-following was the social norm. It was Mick Fanning, a surfing superstar, who did not question the need to stay with his American wife and infant in a small hotel room for 14 days of quarantine after a trip to California. It was border officials canceling the visa of Novak Djokovic, the top male tennis player in the world, for failing to follow a Covid vaccine mandate, leading to his eventual deportation.

It was also all the Australians who lined up to get tested, who wore masks without question, who turned their phones into virus trackers with check-in apps, who set up food services for the old, infirm or poor in lockdowns, or who offered a place to stay to women who had been trapped in their homes with abusive husbands.

At a recent awards luncheon in Melbourne for people who made a difference during Covid, those were the kinds of people being celebrated. Jodie McVernon, the director of epidemiology at the Doherty Institute, was the only scientist lauded at the event.

“Care is so undervalued,” she said. “This was all about the power of care.”

And, perhaps, the power of adaptability.

When the Delta variant flooded the country last year as vaccine supplies were low, Australia’s ideas of protection and compliance changed.

Mr. Hunt scrambled to procure vaccines — far too late, critics argued, after the AstraZeneca vaccines made in Australia seemed to pose a greater-than-expected risk of heart problems — while community leaders fought against a moderate burst of fear and skepticism about vaccines.

Churches and mosques became pop-up Covid inoculation clinics. Quinn On, a pharmacist in Western Sydney’s working-class suburbs, took on extra staff at his own cost to get more people vaccinated. Mayor Chagai, a basketball coach in Sydney’s South Sudanese community, hosted Zoom calls with refugee families to answer questions about lockdowns and vaccines.

Many Aboriginal Australians, who have countless reasons to distrust the authorities, also did what they could to get people inoculated. Wayne Webb, 64, a Wadandi elder in Western Australia, was one of many to prioritize a collective appeal.

“It all goes hand in hand with protecting our old people,” he said he told the young men in his community.

Vaccination uptake in Australia surged last year as soon as supplies arrived, rushing from roughly 10 percent of Australians over age 16 to 80 percent in six weeks. It was the fastest rate in the world at the time. Once that 80 percent was reached, Australia eased open its national and state borders.

Now, more than 95 percent of Australian adults are fully vaccinated — with 85 percent of the total population having received two doses. In the United States, that figure is only 66 percent.

The arrival of the Omicron variant, which is more transmissible, has sent Australia’s case numbers soaring, but with most of the population inoculated, deaths are ticking up more slowly. Australia has a federal election on Saturday. Covid is far down the list of voter concerns.

“We learned that we can come together very quickly,” said Denise Heinjus, Royal Melbourne’s executive director for nursing, whose title in 2020 was Covid commander. “There’s a high level of trust among our people.”

Advertisement

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

In a Setback for Scholz, Conservatives Keep Western State in Germany

Chancellor Olaf Scholz’s Social Democrats scored record-low votes in the first major electoral test he has faced since taking office.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Christopher F. Schuetze

BERLIN — Chancellor Olaf Scholz’s Social Democrats, in a regional election overshadowed by the war in Ukraine, scored record-low vote percentages on Sunday as Germany’s most populous state went to the polls.

The contest involved only legislative seats in the state of North Rhine-Westphalia. But with the campaign’s start coinciding with the Russian invasion, the race was unusually dominated by national issues — in particular, the risks that the European land war might spread and the worry about energy supplies.

Mr. Scholz has been increasingly criticized as dithering in his approach to supporting Ukraine in the war, which has become a popular cause in Germany across several parties, and his party appears to have paid a price in the first major electoral test it has faced since taking power less than six months ago.

Projections showed the incumbent Christian Conservatives easing to a win and likely the governorship as the head of a coalition government. They were expected to take close to 36 percent of the vote versus less than 27 percent for the Social Democrats and 18 percent for the Greens.

“It’s a huge disappointment for the S.P.D.,” said one political scientist, Uwe Jun of Trier University.

“Given these results,” he said, “the S.P.D. must realize that it is obviously not perceived as the driving force of the federal government, but that it seems to be playing more of a supporting role in the coalition at the moment.”

Just days after Russia invaded on Feb. 24, Mr. Scholz addressed the German federal Parliament and promised an epochal change, and signaled more spending on the Germany military. But since then the chancellor has struck many people as dragging his heels on policies that would actually help Ukraine.

There were weeks of debates on whether the German government would allow the export of heavy weapons before the Defense Ministry finally announced the shipment of dozens of armored air-defense systems.

Germany was also seen as wavering on punishing Russia over the invasion. Fellow members of the European Union said Germany was trying to block decisions to boycott Russian energy imports, on which Germans are heavily dependent.

Mr. Scholz was also criticized for sending his foreign minister on a state visit to Kyiv, the Ukrainian capital, instead of going himself.

A recent poll found that nearly two-thirds of Germans do not consider Mr. Scholz a strong leader, and from respected broadsheets to Germany’s noisy tabloid Bild, commentators took the result of Sunday’s election as a damning verdict on Mr. Scholz’s first six months in office. A headline in the Süddeutsche Zeitung called the outcome “a vote of no confidence against the chancellor,” while Bild called it “a historic slap.”

Voter unease seems not to have hurt one of Mr. Scholz’s coalition partners, the Greens. On Sunday, they were the big winners in terms of numbers gained over the last election, bettering their performance in 2017 by nearly 12 percentage points. Mr. Scholz’s two most popular ministers are Green party members who appear to be pushing for much of the popular Ukraine policy within the government coalition. One of them, Foreign Minister Annalena Baerbock, traveled to Kyiv last week.

Live Updates: Russia-Ukraine War

The Free Democratic Party, the third coalition partner in the federal government, did not do well at the polls, claiming less than 6 percent of the state’s votes.

At 56 percent, voter participation was unusually low for a state election in Germany.

“It’s a test of people’s mood, which just shows what people think about the government’s work at the moment,” said Professor Jun.

Voters handed the Christian Democratic Union, which lost the federal election after Chancellor Angela Merkel retired, an important win. It keeps conservatives in power in the industrial west, the former heartland of the Social Democrats, but it could signal a changing tide as voters go to polls in several other big state elections in the coming years.

“The C.D.U. is back, our forward-looking course has been vindicated,” the party leader, Friedrich Merz, said on Twitter.

The election does not directly affect federal politics in Berlin, where Mr. Scholz has been running the three-party coalition since December. But the support for the conservative government in the big western state adds to Mr. Scholz’s woes trying to keep his government stable and the Social Democratic brand strong.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

Besides regional issues such as education, security and energy, the campaign also dealt directly with Russia, as conservative state chapter leaders accused the Social Democrats of having cozy relationships with Moscow.

Home to one in five people living in Germany and 12 million voters, North Rhine Westphalia is one of the most important states in the federation. Because of its diverse makeup, it is also one of the most representative states, with a long tradition of labor dominance in its cities and more conservative strongholds in rural parts. It is home to many of Germany’s mining and manufacturing jobs and was firmly in Social Democratic hands for decades at the end of the last century.

The conservatives’ victory is the first time since 1962 that the C.D.U. secured two successive terms in the state. Hendrik Wüst took over the governorship in October.

The conservative win followed a trouncing of the Social Democrats last week in Schleswig-Holstein, a small state in the north. The conservatives scored a remarkable 42 percent of votes in that state; the Social Democrats, which fielded a relatively unknown candidate, finished the night with just 16 percent.

But the stakes there were different not just because the Schleswig-Holstein has a sixth of the population as North Rhein-Westphalia. Beyond that, Daniel Günther, the enormously popular conservative governor, is a nationally known figure and has been credited with a successful pandemic response.

Neither one of the candidates vying to lead North Rhine Westphalia is well known outside the state. The S.P.D. was led by Thomas Kutschaty, a 53-year old lawyer from Essen who once served as the state minister for justice in the previous Social Democratic government.

Because of the nature of coalition-based politics, the conservative win on Sunday will lead to a conservative government only if they can convince the Greens (or the S.P.D.) to form a coalition, making them not just the biggest winners of Sunday’s election but also the kingmaker.

Advertisement

France24 - Monde

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

Publié le : 17/05/2022 - 11:07

FRANCE 24 Suivre

Elon Musk a prévenu mardi que le rachat de Twitter ne parviendrait pas à son terme tant qu'il n'aurait pas la garantie que moins de 5 % des comptes sur la plateforme sont des faux. Elon Musk, qui avait annoncé vendredi la suspension du processus d'acquisition de l'entreprise, estime que les faux comptes représentaient au moins 20 % des utilisateurs de Twitter.

Le patron de Tesla, Elon Musk, a indiqué, mardi 17 mai, que le rachat de Twitter ne parviendrait pas à son terme tant qu'il n'aurait pas la garantie que moins de 5 % des comptes sur la plateforme sont des faux.

"Le directeur exécutif de Twitter a refusé hier de prouver que moins de 5 % des comptes étaient des faux", a tweeté Elon Musk, qui compte près de 94 millions d'abonnés sur le réseau social. "Jusqu'à ce qu'il le fasse, la transaction ne pourra pas aller de l'avant", a-t-il ajouté.

Elon Musk fait référence aux explications fournies lundi par Parag Agrawal, le patron de Twitter, sur les mesures prises pour lutter contre les spams et les faux comptes. Le fantasque entrepreneur y avait répondu par un émoji en forme de crotte.

"Le vrai chiffre pourrait être *bien* supérieur"

Intervenant par vidéo lors d'une conférence lundi, Elon Musk a également estimé que les faux comptes représentaient au moins 20 % des utilisateurs de Twitter, selon l'agence Bloomberg et des tweets de personnes présentes à cet événement. 

Elon Musk avait déjà annoncé, vendredi, dernier mettre en suspens l'acquisition de l'entreprise, qu'il souhaite racheter pour 44 milliards de dollars, avant de rectifier le tir quelques heures plus tard en précisant qu'il était "toujours engagé" à mener à bien l'opération.

"20 % de faux comptes et de spams, c'est quatre fois plus que ce que Twitter affirme, mais le vrai chiffre pourrait être bien supérieur", a-t-il tweeté mardi. 

Contacté par l'AFP, Twitter n'a pas réagi dans l'immédiat à la dernière saillie du fantasque entrepreneur. L'action du groupe reculait de 3,5 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR COUP DE THÉATRE

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter

Le Figaro

Le journal du mercato : Messi aurait acté son départ du PSG dans un an, direction Miami ?

Messi évoqué à Miami, accord Di Maria-Juventus ou le Bayern à fond sur Dembélé : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 17 mai 2022.

PSG : Messi à Miami en 2023 ?

Sauf énorme rebondissement, Lionel Messi disputera une deuxième saison sous le maillot du Paris Saint-Germain. Mais pas sûr qu'il n'aille plus loin que la date de fin de son contrat, en juin 2023. L'attaquant argentin fêtera alors ses 36 ans, et si on en croit la chaîne de télé américaine DirecTV , la suite de sa carrière est déjà définie. Messi serait en passe de racheter des parts à hauteur de 35% du club de l'Inter Miami, en MLS. Il prévoirait d'y signer comme joueur l'an prochain, pour y finir sa carrière et ainsi s'exporter, lui et son business, outre-Atlantique.

«J'ai toujours dit que je voudrais profiter de l'expérience de vie aux États-Unis, jouer dans ce championnat», confiait Messi en décembre 2020. La rumeur l'envoyant à l'Inter Miami fleurissait déjà il y a un an, alors qu'il était encore un joueur du FC Barcelone. L'ancien milieu anglais David Beckham, actuel propriétaire du club floridien et passé par le PSG, avait calmé le jeu sans écarter l'idée.

À VOIR AUSSI – Le premier doublé de Messi avec le PSG à Montpellier le 14 mai dernier (0-4)

Di Maria et Perisic vers la Juventus

Les jours passent et Angel Di Maria, en fin de contrat au PSG, se rapproche de la Juventus. Le mois dernier, le site Goal révélait des contacts entre le milieu offensif argentin (34 ans) et le club turinois. Ce mardi, la Gazzetta dello Sport affirme qu'un accord de principe a été conclu. Di Maria signerait pour une ou deux saisons, avec un salaire annuel compris entre 7,5 et 8 M€ hors bonus.

Il ne débarquerait pas seul : Ivan Perisic, en fin de contrat à l'Inter Milan, se serait aussi mis d'accord avec la Juve. L'ailier croate (33 ans) a longtemps négocié une prolongation chez le champion d'Italie en titre, et son président Beppe Marotta restait encore confiant ce week-end. Mais Perisic aurait accepté un bail jusqu'en 2024 à Turin, plus une année en option, et un salaire de 6 M€/an.

Le Bayern en pince pour Dembélé (Barcelone)

C'est l'une des questions brûlantes du mercato estival au FC Barcelone : Ousmane Dembélé (25 ans) finira-t-il par prolonger son contrat ? Le feuilleton, qui a vu l'ailier français être écarté du groupe cet hiver, a connu moult rebondissements. Dembélé voudrait, comme il l'a toujours affirmé, rester au Barça, mais ses représentants ne trouvent pas d'accord avec les dirigeants catalans.

D'après L'Équipe , le Bayern Munich se tient prêt à saisir l'opportunité. Si le compatriote de Dembélé, Kingsley Coman, a récemment prolongé jusqu'en 2027, Serge Gnabry devrait lui partir à un an de la fin de son contrat, alors que Leroy Sané peine à convaincre. Il y a donc la place pour un ailier chez le champion d'Allemagne. Dembélé a réussi une belle seconde partie de saison au Barça, avec 13 passes décisives lors de ses 13 derniers matches de Liga.

À VOIR AUSSI – Le joli but de Dembélé à Linares en Coupe du Roi le 5 janvier dernier (1-2)

Bale va «quitter le Real Madrid», annonce son agent

Cette fois, c'est bien la fin. Gareth Bale ne s'éternisera pas au Real Madrid une fois son contrat expiré, le 30 juin prochain. «Il quitte le Real Madrid», a lâché l'agent de l'attaquant gallois, Jonathan Barnett, dans les colonnes du quotidien portugais Record . Et ensuite ? L'inconnu demeure. «Tout dépend de la qualification du Pays de Galles pour la Coupe du monde», a expliqué Barnett. Les Gallois joueront des barrages au mois de juin pour le Mondial 2022, prévu en novembre et décembre. Barnett «pense» toutefois qu'un retour en Angleterre est une option réaliste. Gareth Bale, 32 ans, avait explosé à Tottenham avant de signer au Real en 2013, pour près de 100 M€. Il s'y était relancé en prêt en 2020-21, mais n'a joué que 7 matches avec le Real cette saison, où il n'a jamais caché son mal-être.

Manchester City : Gündogan sur le départ

À en croire le Daily Mail , les discussions d'une prolongation de contrat entre Manchester City et Ilkay Gündogan n'ont pas abouti. Les dirigeants des Skyblues «ont informé» le milieu allemand (31 ans) de «se trouver un nouveau club». Ils ne souhaitent pas attendre la fin du contrat de Gündogan, en juin 2023, afin d'éviter de le perdre sans contrepartie financière. Au club depuis 2016, Gündogan a pourtant joué 42 matches dans la concurrentielle équipe de City cette saison, et a parfois porté le brassard de capitaine. Le Daily Mailprécise que l'Allemand a été aperçu à Madrid ces derniers jours, et rappelle que le Real Madrid avait tenté de le recruter lorsqu'il évoluait au Borussia Dortmund, avant de finalement rallier City.

Pour la presse espagnole, il n'y a pas de doute: l'accord Mbappé-Real Madrid serait déjà «finalisé»

Toujours pas prolongé au PSG, Kylian Mbappé est plus proche que jamais du Real Madrid, lui qui a confié avoir «quasiment» fait son choix.

«Bien sûr que nous sommes intéressés, mais...»: Klopp rêve aussi de Mbappé à Liverpool

Le coach allemand de Liverpool a évoqué le feuilleton Kylian Mbappé, annoncé au Real Madrid dans les prochains jours.

Transferts : Lewandowski souhaiterait rejoindre le Barça

Après Erling Haaland, futur joueur de Manchester City, un autre joueur de classe mondiale pourrait quitter…

New York Times - World

Russia-Ukraine War

A Mini-Russia Gets Squeezed by War

The self-declared republic of Transnistria, on the Ukraine border, has been steered by Moscow for decades. During a rare visit, a reporter and photographer get an inside look into how it operates, and hear from Transnistrians their fears of war.

A statue of Lenin in front of Transnistria’s Parliament in Tiraspol.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jeffrey Gettleman

Photographs by Cristian Movila

TIRASPOL, TRANSNISTRIA — At the Back in the U.S.S.R. cafe, it is like the Soviet Union never collapsed.

Busts of Lenin greet visitors at the door. Red hammer and sickle flags hang on the wall. Huge plastic Soviet-era telephones sit on the tables, next to bowls of traditional borscht and lumps of Stolichnaya potato salad.

This cafe and the whole Transnistria region, a Russia-supported breakaway republic wedged between Moldova and Ukraine, feels like a Soviet-themed vintage shop. The cafe may be intentionally kitschy, but still, it speaks to a real nostalgia for a long-gone era and a deep appreciation for Russia.

“Russia has been like a big brother to us,” said the restaurant’s owner, Igor Martiniuc.

Until a few weeks ago, he said, “life was good.”

For three decades, this intriguing, rarely visited breakaway region has quietly survived as Russia’s little buddy, a self-declared republic at the southwestern edge of Moscow’s sphere of influence. Russia helped Transnistria fight a separatist war and split off from Moldova, creating a pro-Moscow island of Russian speakers, essentially a mini-Russia, hundreds of miles from Russia itself.

But now, despite years of benefiting enormously from Russian patronage and protection, Transnistrians want no part of Russia’s war with Ukraine.

“Most people here want to protect themselves and their businesses,” Mr. Martiniuc said. “They don’t want to get involved.”

Over the past month, there have been signs that Russia is in fact trying to engulf Transnistria in the war and sow fear and uncertainty in the West. A Russian general suggested that Moscow’s troops might charge up the Black Sea coast to rescue what he called oppressed Transnistrians. Though Western officials have said Russia lacks the military ability to do that anytime soon, it immediately raised the specter of the war spilling closer to the European Union.

Ukrainian forces rushed reinforcements to the border. Then, a few days later, a string of mysterious bombings rattled Transnistria, throwing the snake-shaped sliver of territory into red alert.

100 miles

TRANSNISTRIA

UKRAINE

Cobasna

Dniester River

MOLDOVA

Mykolaiv

Tiraspol

Chisinau

Dnipro River

Odesa

CRIMEA

Black Sea

ROMANIA

By The New York Times

But if Russia really hopes to leverage its close relationship with Transnistria to its advantage, it might have miscalculated — in the same way it wrongly assumed its soldiers would be welcomed in Ukraine. Transnistrian authorities are now trying to furiously signal that their longstanding friendship with Russia has its limits.

“We have no plans to enter the war,” said Paul Galtsev, a spokesman at Transnistria’s Ministry of Foreign Affairs, housed in a quaint, three-story stone house. “We’ve made no aggressive plan, no tactical attack preparations, no request to Moscow for more troops.”

“We are small and peaceful,” he said. “We don’t want to go to war with anyone, especially with Ukraine.”

Transnistria has managed to avoid choosing sides while following its own system. It is still technically part of Moldova, but it lies outside Moldovan government control. It prints its own money (the Transnistrian ruble), flies its own flag, sings its own anthem and runs an industrial economy supporting around 300,000 people.

It does all of this thanks to billions of dollars in subsidies from its benefactors in Moscow, which in return gets a strategic enclave at the edge of the European Union where it bases at least 1,500 troops.

Until Russia invaded Ukraine in February, the world had mostly forgotten about those troops. Now their presence takes on a new dimension.

During a reporting visit this month, after the first wave of mysterious explosions, New York Times journalists saw new sandbag positions across Tiraspol, the capital. Boyish Russian soldiers strutted down the city’s grand boulevards in squads of twos and threes, Kalashnikovs gleaming.

The Russian media bubble, which dominates in Transnistria, blamed the explosions on Ukrainian saboteurs. But outside analysts believe they are the handiwork of Russian saboteurs trying to firm up local loyalties — much the same tactic Russia used in the Donbas region of eastern Ukraine.

The explosions have been small and have not hurt anyone. But there could be a much bigger one. At the edge of Transnistria, right on the Ukraine border, sits the Cobasna ammunition dump, one of the largest arms stockpiles in Europe.

A Soviet-era relic guarded by hundreds of Russian troops, Cobasna holds a staggering 44 million pounds of bullets, grenades, rockets and artillery shells. Some of the inventory is more than 60 years old, and no one knows what kind of shape it is in. Some arms experts have warned that if Cobasna gets hit and the whole stockpile blows up, the explosion could rival the size of the Hiroshima bomb.

Transnistria’s elites had been deftly playing this territory’s unusual status, getting cheap gas from Russia to power their factories, smuggling goods out of Ukraine with the help of Ukrainian criminal networks and using Moldovan customs channels to export goods legally to the European Union.

But with Ukrainian ports now closed, the flow of goods and visitors has dropped. The other day, the Back in the U.S.S.R. cafe was mostly empty. Many Transnistrians said they did not want to choose between Russia and Ukraine. Both are part of their history.

‘Back in the U.S.S.R.’

‘Back in the U.S.S.R.’

Transnistria is a country that doesn’t exist. It’s a breakaway republic, backed by Russia, recognized by no major nation, and I was able to make a rare visit earlier this month.

Here’s what I saw →

‘Back in the U.S.S.R.’

This place is like a Soviet-themed vintage shop. It broke off from Moldova in the 1990s, right after the Soviet Union collapsed. A huge statue of Lenin guards Transnistria’s Parliament. Old Russian taxis cruise the streets.

‘Back in the U.S.S.R.’

I discovered a kitschy cafe, called “Back in the U.S.S.R.,” full of Soviet memorabilia and dishes like the Stolichnaya potato salad, which hit the spot.

‘Back in the U.S.S.R.’

“I’m not a Lenin fanatic,” Igor Martiniuc, the cafe’s owner, told me. “But I’m from the U.S.S.R. It’s our history. And not enough people appreciate this history.”

‘Back in the U.S.S.R.’

In Tiraspol, Transnistria’s capital, the boulevards are huge. There’s a grand sense to the town, which is full of parks and monuments to the Soviet Union.

‘Back in the U.S.S.R.’

The economy is tightly controlled by elites close to the government. Some people grumbled that there wasn’t much opportunity. Many young people have fled.

‘Back in the U.S.S.R.’

Transnistria lies on the border of Ukraine. Many people here are nervous about the war. Last month, a string of mysterious explosions rattled Tiraspol, putting it on alert. We saw Russian soldiers patrolling in town and guarding the borders.

‘Back in the U.S.S.R.’

People here seemed very pro-Russia. We saw Russian flags everywhere, such as on these cars. Many Transnistrians called Russia “a big brother.” But still, they said they didn’t want to get involved in the war between Russia and Ukraine.

Read more on Transnistria

In the 1920s, Soviet authorities carved out an autonomous zone from Ukrainian territory along the eastern banks of the Dniester River, a major waterway that traditionally separated Russia’s sphere of influence to the east and Romanian-speaking areas to the west.

Live Updates: Russia-Ukraine War

During World War II, the Nazis and their Romanian allies invaded, massacring hundreds of thousands, especially Jews. Soviet forces eventually ran them out and built up the Moldavian Soviet Socialist Republic. But they did not develop the republic evenly; they constructed gigantic factories and power plants in the Russian-speaking areas, the region that would become Transnistria.

It was part of a larger strategy to create Russian-dominated enclaves across the Soviet republics; the Russians also did this in South Ossetia, Georgia, and the Donbas, in Ukraine. Both of those areas eventually exploded in bloodshed.

In 1990, Transnistrians felt Moldova was leaning too close to Romania, which many still associated with Nazism. So they declared independence, and two years later, with the help of Russian troops, won their separatist battle against Moldova.

No United Nations member state has recognized Transnistria’s independence, not even Russia, but the Russian troops never left.

Military analysts said there were at least 1,500 troops in Transnistria, whom the Kremlin calls “peacekeepers,” along with 3,000 to 12,000 Transnistrian soldiers, including reservists. Their weapons are light — a few armored trucks, no working helicopters, some old artillery — hardly an invasion force.

“It would be stupid for Russia to try to use this against Ukraine, and the Ukrainians know it,” said Anatoly Dirun, a Transnistrian political scientist and opposition politician.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

He said that Ukraine and Russia were pumping up the threat to Transnistria for their own, different reasons.

Russia is trying to draw Ukrainian troops away from the battle in the east. And Ukraine is trying to paint a picture of a spreading war so the West sends more weapons.

“This is all noise,” Mr. Dirun said.

He and others said that Russia could not easily fly reinforcements into Transnistria even if it wanted to because the planes would have to cross Ukrainian or European airspace, putting them at risk of being shot down.

But the flow of cheap Russian gas has not stopped, allowing Transnistria’s factories to make shoes, textiles and steel bars at competitive prices. Russia subsidizes this because Transnistria serves as a powerful geopolitical lever, especially on Moldova, which wants to join the European Union but is much less attractive with Russian troops on its soil, among other issues.

“The Transnistrian economic model is based on two things: free Russian gas and smuggling,” said Alexandru Flenchea, a former Moldovan government official.

The results are on display. Tiraspol looks good. The parks are coifed, the boulevards are almost too wide and there is even a hockey rink. Russian toys sell in the toy shops, Russian flags fly from the hoods of cars and Russian is spoken everywhere.

But behind all of this, some Transnistrians say, is a devious Russian hand. The economy is tightly controlled by pro-Kremlin elites and not delivering for many people. Countless young people have left for work in Europe. With war waging nearby, more are fleeing.

Transnistria is also becoming more repressive, human rights groups say, and the authorities have harassed and arrested critics.

“There is no freedom of speech or freedom of thought,” said one young woman, Rina, who did not want to reveal her full name for fear of reprisals. “It makes you feel like you live in a jail. Or in a tower, with a dragon outside.”

Still, most of the Transnistrians recently interviewed seemed proud of their Transnistrian identity and pro-Russia, but not blindly so.

“I think the outside world has the wrong impression of us,” said Edward Volsky, a user-experience designer who was on his way one recent evening to see “Doctor Strange in the Multiverse of Madness” at a cinema in Tiraspol. “We have the same clothes as you and we have the same devices. We are modern. Just look around.”

In front of him, a young couple sat at a sidewalk cafe in the waning sunshine eating burgers and sipping beer. Nearby, kids wheeled around on rollerblades.

Maybe it was the spotty cell service. Maybe it had something to do with life in a Soviet enclave. But many people in Tiraspol that day seemed less glued to their phones and, despite the sandbags and checkpoints, unusually friendly to outsiders.

When asked who he blamed for starting the war, Mr. Volsky, who spoke perfect English, said: “War is not the way to solve problems these days. I wasn’t there. I cannot judge them.”

But, he was quick to add, “Russia has done so much for us.”

Advertisement

France24 - Monde

Athlétisme: Zuzana Hejnova, ex-double championne du monde du 400 m haies, raccroche

Publié le : 17/05/2022 - 13:00

Prague (AFP) – La Tchèque Zuzana Hejnova, ex-double championne du monde du 400 m haies, a annoncé mardi qu'elle avait décidé à 35 ans de prendre sa retraite, car elle attendait un enfant.

"Je vais avoir un enfant avec mon compagnon. Cela aurait été difficile de tout concilier, aussi ai-je décidé de vous l'annoncer", a déclaré Hejnova, championne du monde 2013 et 2015 et médaillée de bronze olympique 2012 sur les haies basses.

"J'ai accompli une grande carrière (mais) maintenant, je dois assumer mon nouveau rôle", a ajouté l'athlète, sur le flanc depuis septembre 2020 à cause de blessures.

Hejnova avait été désignée Athlète féminine européenne de l'année en 2013, celle de son premier titre mondial à Moscou où elle avait établi ce qui est toujours son record personnel sur le 400 m haies femmes (52 sec 83).

© 2022 AFP

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Vladimir Putin, Family Man

As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.

Credit...Pool photo by Maxim Shemetov

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

“I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.

He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.

In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.

The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.

“There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.

The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”

Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.

In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.

Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.

“Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”

The Dutch Branch

On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”

What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.

Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.

A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.

In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.

Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.

All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.

He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.

Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.

Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.

The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.

The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.

Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.

Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.

The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.

“I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.

But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.

“I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”

On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.

Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.

“I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.

“He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)

By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”

Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.

Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.

The ‘Disciplined’ Daughter

From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.

“The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”

Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.

That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”

“When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”

Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.

In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.

Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.

“Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.

Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.

By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.

Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.

Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.

As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)

In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)

That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.

But Miriam Kerpan Izak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”

The Other Women in Putin’s Life

Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.

Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.

Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.

She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.

On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.

On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.

The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)

The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.

Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.

“I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”

But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.

“They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.

None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.

“It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.

“He destroyed Russia’s reputation,” she said.

Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

Advertisement

France24 - Monde

WEC: Lamborghini engagé en Hypercars à partir de 2024

Publié le : 17/05/2022 - 12:56

Paris (AFP) – Le constructeur italien Lamborghini a annoncé mardi qu'il allait rejoindre à partir de la saison 2024 le Championnat du monde d'endurance auto (WEC) dans sa catégorie reine des Hypercars, ainsi que le championnat américain IMSA.

Les voitures seront acceptées des deux côtés de l'Océan Atlantique et engagées dans la catégorie LMDh, pour "Le Mans Daytona hybride", ce qui leur permettra de disputer à la fois les 24 Heures du Mans et les 24 Heures de Daytona.

La marque italienne pourrait notamment concourir en 2024 face à Porsche, Peugeot, Alpine, Ferrari, Acura, BMW et Cadillac, certaines de ses marques ne disputant qu'un seul des deux championnats.

PDG de Lamborghini, l'Allemand Stephan Winkelmann, cité dans le communiqué, a salué "une étape importante" pour son entreprise, qui n'avait jamais intégré auparavant la catégorie supérieure du championnat du monde d'endurance.

"Nous allons nous mesurer aux meilleurs, sur les terrains de compétition les plus exigeants", a-t-il expliqué.

"Nos prototypes LMDh deviendront notre laboratoire à ciel ouvert le plus sophistiqué sur quatre roues", a souligné Stephan Winkelmann.

La gamme de véhicules de luxe de Lamborghini sera entièrement hybride à la fin de l'année 2024.

© 2022 AFP

France24 - Monde

75ème édition du festival de Cannes : retour à la normale sur la croisette, après 2 ans de Covid

Publié le : 17/05/2022 - 12:52Modifié le : 17/05/2022 - 13:56

Après deux années chamboulées par la crise sanitaire du coronavirus, le Festival de Cannes s'ouvre de nouveau en grand format, mardi, pour une 75e édition lors de laquelle seront présents des grands noms de Hollywood, des "petits nouveaux" remarqués et d'anciens vainqueurs de la Palme d'Or.

L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
Le Figaro

La cité Kallisté, symbole de la faillite urbaine marseillaise

ENQUÊTE - Les derniers habitants «réguliers» de ce quartier HLM du 15e arrondissement ont lancé l’alerte pour dénoncer les squats de clandestins et les violences à répétition. Opération très médiatique qui a obligé la police et les élus locaux à rétablir l’ordre. Mais pour combien de temps?

Marseille

La cité Kallisté, «la plus belle» en grec ancien, est devenue un lieu de désordre. Des voitures de cinquième main sont garées partout à la va-vite, les pneus blanchis par la poussière. Au sol, les détritus tapissent tous les recoins. Beaucoup d’objets et d’emballages brûlés témoignent de la pyromanie ennuyée de certains habitants. Un des halls du bâtiment G a été transformé en marché aux stupéfiants. Prix au gramme et provenance sont affichés aux murs. En contournant l’immeuble, le spectacle de la désolation continue: constellation de paraboles calcinées, pans de façade aux crépis effondrés, montagnes de déchets…

À lire aussiSquats évacués à Marseille: la tristesse d’une scène française

Jusqu’où ira la déchéance de cet ensemble immobilier - 753 logements - imaginé dans la France des Trente Glorieuses? Inauguré en 1964, il a eu ses beaux jours, peuplé de propriétaires, répartis sur neuf grands bâtiments dans un vallon du 15e arrondissement de Marseille. Des travailleurs et leur famille… Six décennies plus tard, ce sont les derniers habitants légaux des lieux qui ont lancé l’alerte pour faire découvrir à la France de 2022, via de nombreux reportages télévisés, une nouvelle zone de non-droit. L’ensemble immobilier est en effet le théâtre de règlements de comptes violents entre gangs de clandestins, en majorité de nationalité nigériane, s’attaquant à la machette et n’hésitant pas à déloger par la force certains résidents.

Au terme de cette campagne médiatique, «seule raison pour laquelle on a été entendu», selon Nassra Aboudou, une Marseillaise dont la mère a vu son logement détruit, la police a fini par intervenir le mardi 10 mai, jour de notre visite, pour expulser une centaine de squatteurs et rétablir le calme. Prévenue par les passages d’huissiers, une moitié d’entre eux avait déjà quitté les lieux. Ce matin-là, sur le terrain vague, les camions de déménagement jouxtent ceux des CRS, et les fourgons des entrepreneurs de travaux, mandatés par la préfecture pour condamner certaines entrées d’appartements vacants voire pour y casser des cloisons en laissant les gravats afin de rendre les lieux définitivement inhospitaliers. Une partie des migrants nigérians a été accueillie dans un gymnase municipal, la préfecture ouvrant une «évaluation au cas par cas de leur situation administrative».

Raisonnement en communautés

Depuis, l’ambiance reste lourde même si le soulagement est réel. L’accent chantant en dépit de la situation, notre guide retrace la descente aux enfers: «Non, c’était propre, bien sûr, il y avait des gens venus de partout, mais ça se tenait. Ensuite, les impayés de copropriété ont commencé, l’entretien s’est dégradé… Et maintenant, regardez: la prostitution et le trafic sont installés.» Deux activités qui feraient vivre une partie des occupants squatteurs.

Certains sont soutenus par des mafias déjà en place en Italie, commencent à régner sur la prostitution à Marseille, tenant des zones entières jusqu’au centre-ville

À Kallisté, les chiffres du chômage sont énormes (70 %), mais ne recouvrent qu’incorrectement la réalité. D’abord, les familles entières de clandestins n’y figurent pas car les nombreux Nigérians ont tous une activité. «Certains sont soutenus par des mafias déjà en place en Italie, commencent à régner sur la prostitution à Marseille, tenant des zones entières jusqu’au centre-ville. Ils sont aussi engagés dans les stupéfiants», décrypte une source policière. D’autres, tout aussi illégalement moins le caractère criminel de l’activité, louent leurs bras aux entreprises de BTP à la journée. Nous remontons vers un petit centre commercial, aux stores définitivement fermés, à l’exception d’une pharmacie, d’une boulangerie, où des collégiens viennent acheter une part de pizza, et d’un café, devant lequel des hommes de tous âges palabrent sur des chaises en plastique. En contrebas, devant des garages, on vidange des moteurs au soleil. Pas sûr que cela rentre non plus dans les statistiques.

«C’est le Sud», rigole un Marseillais venu aider au déménagement de son employé nigérian, avec qui il s’est lié d’amitié. Mais quel Sud? Pour certains, il n’y a pas de sujet identitaire. «À partir du moment où on a ses papiers, on est français», affirme un homme, le plus simplement du monde. D’autres soulignent qu’un peuple amène forcément son substrat et pointent une étape d’intégration manquée. «Un ou deux foyers de Nigérians sur cinquante logements, comme ceux qui habitent à Solidarité (un autre ensemble immobilier proche, NDLR) : tout se passe bien. Mais un quart de Nigérians dans le même immeuble: c’est fini, dans leur tête, ils restent en Afrique», conclut un travailleur social pour qui tout est question de proportion. Une chose semble indéniable: tous, à Kallisté, raisonnent en communautés. «Allez le voir, il est du Cameroun et connaît bien les Nigérians», dit un interlocuteur. «Nous, au Maghreb, on n’accepterait jamais ça», précise un autre Ici, la culture de l’indifférence des origines, prônée par la République, n’a plus aucun défenseur. Ce qui n’empêche pas le dialogue…

À lire aussiLa Castellane à Marseille, symbole de l’incrustation du trafic de drogue dans les cités

Les habitants «légaux», eux, partagent le même désespoir. Et ils n’hésitaient pas à l’exprimer trois jours après l’éviction des squatteurs. Le 13 mai, trois jours après la première intervention, des cars de police revenaient en effet sur les lieux pour sécuriser une autre opération: un reportage en direct de Jean-Marc Morandini pour la chaîne CNews, confrontant notamment l’élue socialiste Samia Ghali aux habitants. Les insultes fusaient de part et d’autre - l’adjointe municipale, au verbe haut, n’est pas la dernière dans l’exercice - avant que deux constats majeurs soient établis en direct. D’abord, face au développement du squat, l’État ne fait preuve d’aucune volonté concrète pour régler le problème. Ensuite, sur l’insécurité, les témoignages étaient glaçants, évoquant «le bruit des armes qu’on entend en permanence», la peur de perdre un fils ou une fille… À cela s’ajoute l’incapacité de l’État à renvoyer un étranger clandestin dans son pays. Une voix à la préfecture des Bouches-du-Rhône l’avoue à mi-mots au Figaro: «Les Nigérians mettent en avant des conflits ethniques, religieux, politiques… et le Nigeria ne montre aucune envie de les reprendre.»

Comment ces squatteurs choisissent-ils les appartements à occuper? Un riverain lève le dessous des cartes: «C’est parce qu’il n’y a pas d’opposition, de risque. À la Castellane par exemple, il n’y a pas de squats. Là-bas, il n’y a pas de désordre, tout est organisé par les gros patrons dealers. Ils feraient le ménage.» Bref, une impression d’ordre grâce à la loi du silence, mais la réalité est tout aussi tragique.

Un premier plan de sauvegarde en 2000

Ces derniers jours, face à la médiatisation de l’anarchie régnant à la Kallisté, les autorités ont voulu montrer qu’elles ne restaient pas les bras croisés. Cela fait pourtant plus de vingt ans que le climat se dégrade et que les pouvoirs publics le savent parfaitement. Un premier plan de sauvegarde a été signé en 2000. Mais la copropriété unique, impossible à gérer, a été abandonnée au profit de neuf syndicats en 2005. Quatre ans plus tard, une nouvelle convention est signée par les ténors marseillais de l’époque: le maire Jean-Claude Gaudin, le président de la région Paca Michel Vauzelle et celui du département Jean-Noël Guérini. Elle fait état d’un «cadre de vie qui s’est dégradé», «d’incivilités nombreuses» et d’une «présence significative de primo-arrivants».

Pour la moindre décision, il faut qu’il y ait la mairie, la région, le département, la métropole. L’État ensuite : préfecture, ici préfecture à l’égalité des chances et préfecture de police, Caisse des dépôts, ministères… Viennent ensuite les services de l’habitat et les services sociaux qui donnent leur avis…

Depuis plusieurs années, pouvoirs locaux et nationaux connaissent donc la décrépitude de Kallisté, et le chaudron qu’il va inévitablement devenir. Édouard Philippe, alors premier ministre, est venu sur place en 2019. Des rachats d’appartements ont eu lieu grâce à l’arrivée de bailleurs sociaux, et des destructions d’immeubles doivent continuer d’ici à 2024. Mais un élu local pointe une dilution des responsabilités: «Pour la moindre décision, il faut qu’il y ait la mairie, la région, le département, la métropole. L’État ensuite: préfecture, ici préfecture à l’égalité des chances et préfecture de police, Caisse des dépôts, ministères… Viennent ensuite les services de l’habitat et les services sociaux qui donnent leur avis…» Un millefeuille néfaste à la prise de décision efficace et rapide.

Au milieu de l’ensemble urbain de la Kallisté, apparaît une villa Belle Époque. Dans ce spectacle de désolation, c’est comme si un pan de Provence surgissait. On repense à Giono, chez qui les maisons des paysans subsistent quand les bastides des bourgeois s’effondrent à cause du temps qui passe. À Kallisté, c’est l’inverse: l’opulente villa reste debout alors que les immeubles HLM sont promis aux pelleteuses. Elle abrite désormais un centre médical et social, géré par une association. C’est ici que nous trouvons les traces d’un discours optimiste. Interrogé, un traducteur refuse d’évoquer les prostituées ou les toxicomanes parmi les patients, pas plus que les agressions ou la violence. II applaudit un «quartier super, avec des gens très bien». La réalité est pourtant tout autre, tragiquement tout autre…

À VOIR AUSSI - Marseille: des locataires impuissants face au squat de leur appartement

Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée

INFO LE FIGARO - Neuf trafiquants présumés ont été interpellés lundi dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. La filière démantelée par l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement porterait sur environ cent mille de tonnes de détritus et de gravats. Soit dix fois le poids de la tour Eiffel.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun

REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.

France24 - Monde

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Publié le : 17/05/2022 - 12:51

Aude MAZOUE Suivre

Félicitations et vœux de réussite se heurtent aux critiques frontales de l’opposition après la nomination, lundi, d’Élisabeth Borne à Matignon. Morceaux choisis des réactions des acteurs politiques français.

Lundi 16 mai 2022, à 18 h 19, un communiqué lapidaire émanant du palais de l’Élysée dévoile le nom d’Élisabeth Borne pour prendre la succession de Jean Castex à Matignon, mettant fin à plusieurs semaines de spéculation. La minute suivante, commentaires élogieux et critiques acerbes se multiplient à l’endroit de la nouvelle Première ministre sur les réseaux sociaux et dans les médias. "Technocrate", "froide", "polytechnicienne", "inflexible" : les responsables politiques de l’opposition n’ont pas manqué l’occasion de décocher quelques flèches en direction de la nouvelle recrue de la rue de Varenne, ciblant l’Élysée dans le même temps.

>> À lire aussi : "Les tops et les flops des ministres d'Emmanuel Macron"

Au petit jeu des phrases assassines, c’est au Parti communiste que l’on dégaine le plus vite. "Privatisation et mise en concurrence de la SNCF et de la RATP, réforme de l’assurance chômage au détriment de plus d’un million d’allocataires, fossoyeuse de Fessenheim : avec Élisabeth Borne, Macron a trouvé sa Mme Thatcher. La technocratie au service de l’argent roi", estime sur Twitter Fabien Roussel, député PCF du Nord et ancien candidat à la présidentielle.

Suivi de près par les Insoumis. "Élisabeth Borne à Matignon : en marche pour une guerre sociale sans borne", lâche Jean-Luc Mélenchon, le patron de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), également sur Twitter. "Ce n’est pas le CV et les engagements lointains de Madame Borne qui la caractérisent politiquement ?", raille pour sa part Adrien Quatennens, député de La France insoumise. "C’est son bilan comme ministre et ses intentions affichées aux côtés d’Emmanuel Macron : c'est-à-dire la retraite à 65 ans et le RSA sous conditions."

Une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique commence. Élisabeth Borne incarne la continuité de la politique du président de la République. Elle est l'une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste.#Matignon #PremierMinistre pic.twitter.com/Ew7prR9kEa

May 16, 2022

Une femme, oui, mais…

Sans surprise, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, est tout aussi critique. "Point positif, une femme [Première ministre]. Pour le reste... Nomination de la ministre des Transports qui a démantelé le service public ferroviaire, de l'Écologie condamnée pour inaction climatique, du Travail qui a spolié les chômeurs avec la réforme de l'assurance chômage. #BorneOut", fustige-t-il sur Twitter.

Plus nuancé, Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), estime, dans un communiqué, que les écologistes ne peuvent "que se réjouir de voir, pour la deuxième fois dans l'histoire de la Cinquième République, une femme accéder à Matignon". Mais "Élisabeth Borne, que ce soit en tant que ministre de l'Écologie ou ministre des Transports, a échoué à mettre la France sur la trajectoire nécessaire pour respecter l'accord de Paris. Elle partage, avec d'autres, la responsabilité de ces cinq ans de perdus pour le climat" et, "en tant que ministre du Travail, elle a perpétué une politique brutale à l'égard des personnes les plus vulnérables dans le pays".

Le bilan d'Elisabeth Borne en terme de social, c'est le bilan d'une femme de droite. Et elle est maintenant Première ministre d'un Président de droite. Sur l'assurance chômage : personne ne s'y trompe. Sur les retraites : personne ne s'y trompe. La solution : #NUPES #le79inter pic.twitter.com/UJPRFlv5uM

May 17, 2022

Étonnamment, c’est de la présidente de droite de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, que vient le message le plus bienveillant à l’égard de la femme de gauche. L’ancienne candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle lui a adressé sur Twitter "toutes [s]es félicitations républicaines", ajoutant qu’Élisabeth Borne a "incontestablement le parcours d'engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme Premier ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France."

Toutes mes félicitations républicaine à @Elisabeth_Borne. Elle a incontestablement le parcours d’engagement nécessaire pour devenir la 2e femme Premier Ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France.

May 16, 2022

"Tout changer pour ne rien changer"

La nouvelle cheffe du gouvernement peut aussi compter sur les transfuges LR passés en Macronie pour obtenir du soutien. Sur Twitter, Christian Estrosi, maire de Nice, assure que "la grande connaissance des territoires d'Élisabeth Borne sera précieuse à la conduite des affaires de notre pays. Dans ses responsabilités antérieures et dans ses cinq années au gouvernement, elle a su se montrer très à l'écoute des élus locaux. Je lui souhaite une pleine réussite." Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pense aussi que "la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon est une excellente nouvelle pour la France. Pendant cinq ans, sur les thématiques des transports, de l'environnement comme de l'emploi, j'ai pu mesurer sa compétence et son engagement pour la France."

Je salue la nomination d’@Elisabeth_Borne à Matignon par @EmmanuelMacron. Une femme d’action qui a été au service de la 🇫🇷 sur des dossiers essentiels. Son expérience sera précieuse après les réformes ambitieuses qu'elle a accompagnées sur les transports, l'écologie et le travail

May 16, 2022

Christian Jacob, patron de LR, se montre plus incisif. "Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Élisabeth Borne, on repart avec les mêmes." Et Nadine Morano, députée européenne LR, de lui emboîter le pas : "À gauche, aux ordres, et pas d'ombre au président... le profil idéal."

"Elle écoute mais elle n'entend pas"

À l’extrême droite, la désapprobation est unanime. "2022 sera donc l'année de la soumission à la gauche", fustige l’ancien candidat à la présidentielle de Reconquête!, Éric Zemmour. "Macron nomme à Matignon un Premier ministre de gauche. Mélenchon unit la gauche. Le Pen drague la gauche. LR se soumet à la gauche. Seul Reconquête! résiste et assume d'être le grand mouvement populaire de droite." Florian Philippot, patron des Patriotes, appelle déjà à la résistance : "Le passe sanitaire en entreprise et la possibilité de licencier le 'récalcitrant' ! Il va falloir être ultravigilants et mobilisés !"

Que le #PremierMinistre soit un homme ou une femme, peu importe : seule la compétence compte. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate pour avoir la main sur tout. #ZemmourRTL #RTLMatin

May 17, 2022

Pas plus de complaisance à attendre des syndicats. La nouvelle Première ministre Élisabeth Borne "a un bilan qui est très négatif", juge le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, tout en saluant "le fait de donner toute leur place aux femmes" dans la vie politique. Sur la méthode, "elle écoute mais elle n'entend pas, elle est comme M. Macron", ajoute-t-il. "C'est elle qui a modifié l'assurance chômage", et "elle a toujours refusé de donner un coup de pouce au Smic", énumère-t-il encore, avant de conclure : "On peut venir de la gauche et avoir des réactions et des positions libérales, comme Manuel Valls ou Élisabeth Borne."

Même scepticisme des organisations non gouvernementales. "Que ce soit dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités qui s’est avérée décevante, la loi climat-énergie où elle a fait reculer de dix ans le délai accordé à la réduction du nucléaire dans le mix énergétique, ou encore son engagement (vain) à 'mettre en œuvre' les 146 mesures qui n’ont pas été retoquées par le président lui-même, Élisabeth Borne n’a pas brillé par des positions fortes et ambitieuses sur l’écologie. Sa nomination n’augure donc guère d’espoir de voir la France opérer sa transition écologique comme l’urgence climatique l’y oblige pourtant", souligne dans un communiqué Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR POLITIQUE FRANÇAISE

Élisabeth Borne, de la réforme de la SNCF à la Transition écologique

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

On va plus loin

Une femme à Matignon : un fait politique ?

Le Figaro

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.

Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.

À lire aussiInsuffisance rénale: l’obstacle de la pénurie de greffons

«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.

Résolution spontanée

Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.

À lire aussiTroubles de l’érection: des traitements efficaces souvent méconnus

Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.

L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.

Hygiène de vie

«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).

À lire aussiLe premier cœur animal greffé sur un homme était infecté par un virus porcin

Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»

La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.

À VOIR AUSSI - Les astuces pour éviter les calculs rénaux et les infections urinaires

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

Pourquoi le chien est-il devenu le meilleur ami de l'homme?

Des archéologues pensent avoir découvert ce qui a motivé les hommes à domestiquer le chien il y a plus de 15.000 ans. Comment cette domestication s'est-elle précisément opérée? Le chien est-il passé du statut de proie à celui de compagnon de chasse?

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Vladimir Putin, hombre de familia

A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.

Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o bien para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la guerra en Ucrania cambió eso.

En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

La filial neerlandesa

En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” en la verja decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te rogamos, Maria”.

Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

La hija ‘disciplinada’

Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con robarles todo otra vez.

Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock ’N’ Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’ N’ Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

Las otras mujeres de la vida de Putin

La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva, acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al hijo de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

Advertisement

L'Humanité

Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes

Actu

Dissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.

Naïm Sakhi

C’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.

L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.

La fronde au PS

Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.

Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis

Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.

Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.

Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).

Législatives 2022union populaireunion de la gauchevénissieux
Valeurs Actuelles

[Benedetti] Comment le politiquement correct s’emploie à éradiquer toute forme de souverainisme

[Benedetti] Ce que dit le soutien des bien-pensants opportunistes à l’égard du président sortant

[Benedetti] Présidentielle : que reste-t-il du « front républicain » ?

[Benedetti] Jean-Luc Mélenchon hypothèque sa crédibilité pour faire barrage à Marine Le Pen

[Benedetti] Macron, le grand méchant doute

[Benedetti] TF1 préfère “Les Visiteurs” à la soirée électorale : ce que révèle l’invisibilisation de la présidentielle

[Benedetti] Ces inconnus qui pourraient remettre en cause le scénario de la réélection d’Emmanuel Macron

[Benedetti] Quand la guerre en Ukraine arrange la candidature du président sortant

[Benedetti] Présidentielle : Macron ou le grand malentendu

[Benedetti] Guerre en Ukraine : la machine émotive et propagandiste tourne à plein régime

Le Figaro

Le taux de chômage en légère baisse au 1er trimestre 2022, au plus bas depuis début 2008

Le taux de chômage est quasi stable au premier trimestre 2022 à 7,3% de la population active en France (hors Mayotte) contre 7,4% au dernier trimestre 2021.

Le taux de chômage est quasi stable au premier trimestre 2022 à 7,3% de la population active en France (hors Mayotte), son plus bas niveau depuis 2008, contre 7,4% au dernier trimestre 2021, selon les chiffres publiés mardi par l'Insee.

À lire aussiLa France est-elle condamnée au chômage de masse?

Au premier trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) atteint 2,2 millions de personnes, soit 18.000 de moins sur le trimestre. Le taux de chômage, qui avait fortement baissé au dernier trimestre (-0,6 point), est à son plus bas niveau depuis début 2008. «Il est inférieur de 0,8 point à son niveau un an auparavant, et 0,9 point au-dessous de son niveau d'avant la crise sanitaire (fin 2019)», souligne l'Insee. Sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes rebondit légèrement (+0,3 point à 16,3%) après avoir diminué fortement le trimestre précédent (-3,5 points). Il diminue de 0,2 point pour les 25-49 ans à 6,6% et il est quasi stable pour les 50 ans ou plus, à 5,6%. S'agissant du «halo autour du chômage», soit les personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne satisfont pas les autres critères du BIT pour être considérés comme chômeurs (chercher effectivement un emploi et être disponible pour en prendre un), il reste stable à 1,8 million de personnes.

À VOIR AUSSI - Covid-19: «Notre taux de chômage est au plus bas depuis près de 15 ans», se félicite Gabriel Attal

Un taux d'emploi des 15-64 ans à 68%, en hausse de 0,2 point

Le taux de chômage de longue durée est lui aussi stable à 2,2% de la population active. Environ 700.000 chômeurs déclarent être sans emploi et en rechercher depuis au moins un an.Le taux d'emploi des 15-64 ans augmente à nouveau de 0,2 point, à 68%. Il dépasse ainsi son plus haut niveau historique depuis que l'Insee le mesure (1975). Il augmente de 0,7 point pour les jeunes et atteint 34,6%, son plus haut niveau depuis 1991. Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point à 82,5%, son plus haut niveau depuis début 2009. Enfin, celui des 50-64 ans est stable à 65,5%, son plus haut niveau historique. La part du sous-emploi (personnes à temps partiel souhaitant travailler plus ou en chômage partiel) diminue de 0,3 point à 4,7%, son plus bas niveau depuis 1992. Le taux d'activité (les personnes en emploi ou au chômage) des 15-64 ans augmente aussi de 0,2 point à 73,4% et retrouve son plus haut niveau historique du troisième trimestre 2021.

À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron promet la suspension des allocations-chômage pour «les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active»

La DGCCRF alerte sur une arnaque financière au téléphone

Une nouvelle technique d'escroquerie se propage. Cette fraude, relativement simple, repose sur une usurpation d'identité.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

Regarder la vidéo

Les chiffres de la fraude sociale révélés

DÉCRYPTAGE - L’Assurance-maladie a débuté son évaluation «brique par brique» de la fraude sociale en France.

France24 - Monde

Le Mali se retire du G5 Sahel : un retrait prévisible ?

Publié le : 17/05/2022 - 12:10Modifié le : 17/05/2022 - 12:17

Le Mali a annoncé dimanche soir son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger, dans un communiqué.

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania

Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario

En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.

El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.

Los rusos estaban cerca.

Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.

El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.

“Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.

Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.

El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.

El batallón no ha enfrentado un combate fácil.

El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.

Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.

“Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.

Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.

Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.

“Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.

Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.

Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.

Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.

El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.

Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.

El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.

“Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.

Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.

“¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.

El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.

No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.

“Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.

“Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.

Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtzFacebook

Advertisement

France24 - Monde

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

Publié le : 16/05/2022 - 19:04

FRANCE 24 Suivre

Ministre du Travail dans le précédent gouvernement de Jean Castex, Elisabeth Borne a été nommée, lundi, Première ministre. Elle devient ainsi la première femme à ce poste depuis 30 ans. Avant le Travail, cette ingénieure de formation avait été à la tête du ministère des Transports où elle a conduit la réforme de la SNCF. Elle a par ailleurs déjà piloté, en 2014, des dossiers ayant trait à l'écologie sous Ségolène Royal.

Elle est la deuxième femme nommée au poste de Première ministre sous la Ve République. À 61 ans, Elisabeth Borne a été choisie pour succéder à Jean Castex à Matignon, a annoncé l'Élysée lundi 16 mai. À la tête de trois ministères difficiles pendant le dernier quinquennat d'Emmanuel Macron, c'est sa loyauté qui aura vraisemblablement fait la différence pour accéder au poste de Première ministre. 

Nommée 30 ans après Édith Cresson, seule Première ministre entre 1991 et 1992, cette technicienne issue de la gauche, qui fut notamment directrice de cabinet de Ségolène Royal, est par ailleurs membre de l'aile gauche de la macronie. Un atout à l'heure où s'annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par "la mère des batailles" sur les retraites.

Cette ingénieure, née le 18 avril 1961 à Paris, diplômée de l'École nationale des Ponts et chaussées et de Polytechnique, haute fonctionnaire, se définit elle-même comme "une femme de gauche" avec "la justice sociale et l'égalité des chances" au centre de ses combats.

Réforme de l'assurance chômage, "un jeune, une solution"

À son arrivée au ministère du Travail, en juillet 2020, déjà en pleine crise sanitaire liée au Covid-19, elle a notamment dû gérer le très contesté dossier de la réforme de l'assurance chômage, dénoncée unanimement par les syndicats. Présentée en mars 2021 dans une version "adaptée" à la crise, elle est pleinement entrée en vigueur en décembre, après avoir été un temps suspendue. 

À son actif également, le plan "Un jeune, une solution" présenté dès juillet 2020 qui a mobilisé une palette de dispositifs pour l'emploi, dont des aides massives à l'apprentissage, pour éviter une "génération sacrifiée". Elle avait aussi hérité de l'explosif dossier des retraites, même s'il avait été remisé.

Cette sexagénaire toujours tirée à quatre épingles, souvent une cigarette électronique à la main – y compris discrètement dans l'hémicycle des assemblées –, est réputée bien connaître ses dossiers. "Plus politique" que sa prédécesseure Muriel Pénicaud, selon un observateur du secteur, elle a entretenu des relations plus fluides avec les partenaires sociaux.

"Peut-être qu'elle est un peu plus rigoureuse sur un certain nombre de choses, dans les relations en tout cas", mais "la stratégie c'est la même", tempérait toutefois Philippe Martinez (CGT) l'an dernier. "C'est une super techno", commentait récemment un autre responsable syndical, qui ne la voyait pas à Matignon. "Si on se dit qu'il y a besoin d'empathie, pour le coup, vous partez de loin", grinçait-il, tout en reconnaissant qu'"elle n'a pas un mauvais bilan" au ministère du Travail.

Dans les couloirs des ministères où elle a officié, on rappelle qu'elle fut surnommée "Borne out" pour sa dureté supposée envers ses collaborateurs – un jeu de mots avec le "burn out", ou syndrome d'épuisement au travail.

Elisabeth Borne avait multiplié ces derniers mois les interventions dans les médias pour défendre l'action du gouvernement, notamment le "bouclier anti-licenciement" du chômage partiel face à la crise, ou pour battre le rappel sur le télétravail face au Covid-19.

Elle a d'ailleurs elle-même passé plusieurs jours à l'hôpital en mars 2021 après avoir contracté le virus, confiant par la suite avoir vécu une expérience "angoissante" et s'être vu "administrer ponctuellement de l'oxygène". 

En charge de la réforme de la SNCF

Avant d'arriver rue de Grenelle, Elisabeth Borne avait d'abord géré le portefeuille des Transports dans les gouvernements d'Édouard Philippe. Durant ces deux années à ce poste, elle avait gagné une assise certaine en menant à son terme l'une des réformes emblématiques du quinquennat, celle de la SNCF, et en portant la loi touffue sur les mobilités (LOM).

Elle avait ensuite remplacé François de Rugy comme ministre de la Transition écologique et solidaire lors d'un remaniement en juillet 2019.

Elisabeth Borne avait déjà fait un passage en 2014 comme directrice de cabinet de la ministre de l'Environnement d'alors, Ségolène Royal. L'année précédente, en 2013, elle avait été préfète de la région Poitou-Charentes, présidée alors par Ségolène Royal.

Dès 2015, Elisabeth Borne avait toutefois été nommée présidente de la RATP, grande entreprise publique de transports, quelques années après avoir été directrice de la stratégie de la SNCF, au début des années 2000. 

Dans une carrière essentiellement consacrée au service public, notamment dans les cabinets socialistes dans les années 1990, chez Lionel Jospin à l'Éducation ou Jack Lang à la Culture, Elisabeth Borne a aussi fait un passage dans le privé, chargée des concessions du groupe Eiffage en 2007, avant de rejoindre la Mairie de Paris comme directrice de l'urbanisme. 

Très discrète sur sa vie privée, ayant perdu son père "très jeune" avec une mère qui n'"avait pas vraiment de revenus", elle a été pupille de la Nation, confiant avoir trouvé dans les maths "quelque chose d'assez rassurant, d'assez rationnel".

Elisabeth Borne est la quatrième cheffe du gouvernement sous la Ve République à n'avoir jamais brigué un mandat au suffrage universel, après Georges Pompidou, Raymond Barre et Dominique de Villepin. 

Si elle avait annoncé sa candidature aux législatives dans le Calvados en juin, cette absence d'"enracinement" et un sens politique jugé relatif avaient provoqué la circonspection de certains caciques de la majorité présidentielle lorsque son nom avait été mis en avant dès le lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron.

En avril, dans un sondage Ifop, 45 % des personnes interrogées disaient d'ailleurs ne pas la connaître.

Mais après de nombreuses hypothèses, de Catherine Vautrin à Marisol Touraine, c'est cette fidèle – "loyale, intègre, bûcheuse et plutôt drôle quand on la connaît", selon un élu – que le chef de l'État a choisi. Avec un premier défi de taille : mener la bataille des législatives pour que la macronie conserve sa majorité à l'Assemblée.

Avec AFP

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR POLITIQUE FRANÇAISE

Élisabeth Borne remplace François de Rugy au ministère de l'Écologie

POLITIQUE FRANÇAISE

François de Rugy démissionne et s'attaque aux médias

FRANCE

François de Rugy convie "discrètement" des lobbyistes du monde de l’énergie

New York Times - World

La Cumbre de las Américas de Biden se ve amenazada por boicots y confusión

Advertisement

Supported by

Varios jefes de Estado latinoamericanos amenazan con no asistir al evento político que se celebrará en Los Ángeles, poniendo en riesgo la agenda de la Casa Blanca en una región convulsa.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Anatoly Kurmanaev y Jack Nicas

CIUDAD DE MÉXICO — Confusión sobre las invitaciones, una agenda poco clara y crecientes amenazas de boicot.

La reunión de líderes del Hemisferio Occidental que Estados Unidos organizará el próximo mes, y que parece estar destinada a mostrar el resurgimiento del liderazgo estadounidense en la región, corre el riesgo de convertirse en una debacle de relaciones públicas.

A menos de tres semanas de la celebración de la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, existe el temor de que, en vez de resaltar la visión del gobierno de Biden para una parte del mundo que el expresidente Donald Trump ignoró en gran medida, el evento podría mostrar la disminución de la influencia de Estados Unidos para lograr que su agenda avance en la región.

Un número creciente de jefes de Estado de América Latina y el Caribe, incluidos los presidentes de México y Brasil —los dos países más grandes de la región— están considerando no asistir, lo que sería un desplante humillante para la Casa Blanca.

No se han enviado invitaciones formales y la Casa Blanca ha dicho que no se ha tomado una decisión final sobre quién será invitado. Pero, en algunos países, ya existe incertidumbre sobre cómo la cumbre abordará los desafíos apremiantes en un momento en el que la región lucha por recuperarse de la brutal recesión económica causada por la pandemia, la inflación galopante, la degradación ambiental y el desmantelamiento de las instituciones democráticas.

El mes pasado, el Departamento de Estado envió un memorando de 900 palabras sobre la cumbre a los miembros del Congreso pero no contenía objetivos específicos, y las reuniones preliminares celebradas con los representantes regionales se caracterizaron por la confusión y la notable ausencia de la migración en la agenda, según un miembro del personal del Congreso y un participante.

Un portavoz del Consejo de Seguridad Nacional, que está ayudando a organizar el evento, dijo que la cumbre era el “evento de mayor prioridad para nuestro hemisferio” del gobierno de Biden y agregó que pronto se enviarán las invitaciones formales. Tanto el consejo como el Departamento de Estado se negaron a comentar sobre las amenazas de boicot.

El director principal de Asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo de Seguridad Nacional, Juan González, dijo a la revista Americas Quarterly en marzo que los funcionarios cubanos y los presidentes de Venezuela y Nicaragua no estarán incluidos.

El presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador, dijo que no asistirá al encuentro si los gobiernos de esos países no son invitados.

La amenaza de López Obrador ha sido repetida por los presidentes de izquierda de Bolivia y Honduras. Un grupo de países del Caribe también ha amenazado con boicotear la reunión si se invita al líder opositor venezolano Juan Guaidó en representación de su nación, en vez del presidente Nicolás Maduro.

Estados Unidos reconoce a Guaidó como jefe de Estado de Venezuela, a pesar del control efectivo del país por parte de Maduro.

“Si se excluye, si no se invita a todos, va a ir una representación del gobierno de México, pero no iría yo”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa el martes.

Es posible que el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, tampoco asista a la cumbre, según varios funcionarios del gobierno brasileño. El presidente brasileño ha tenido una relación fría con Washington, y la cumbre prometía ser la primera vez que Bolsonaro y Biden hablarían como presidentes.

Sin embargo, los diplomáticos estadounidenses dijeron que la vacilación de algunos presidentes probablemente tenía la intención de atraer a los votantes nacionalistas o de izquierda y es posible que no refleje sus decisiones finales.

Algunos analistas de política exterior también dijeron que la incertidumbre en la planificación era algo típico en este tipo de eventos regionales, que tienden a centrarse en apariencias simbólicas en vez de lograr soluciones concretas.

“Tres semanas es una eternidad cuando el gobierno de EE. UU. se propone ejecutar algo como esta cumbre”, dijo Dan Restrepo, miembro del Center for American Progress, un instituto de investigación, y exjefe de asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo Nacional de Seguridad Nacional.

Pero las amenazas de boicot muestran los desafíos que enfrenta el gobierno de Biden para promover sus intereses en las Américas, donde Estados Unidos ha jugado un papel descomunal durante mucho tiempo. Entre otros temas, el gobierno estadounidense busca lograr un acuerdo regional significativo sobre la migración indocumentada antes de las elecciones intermedias, según una persona familiarizada con la planificación del evento.

“Los gobiernos latinoamericanos quieren mostrarle a Washington que ya no está sentado en la cabecera de la mesa y que esta es una cumbre de iguales, en vez de que el Tío Sam decida unilateralmente quién estará en la lista de invitados”, dijo Brian Winter, editor de la revista Americas Quarterly, que se enfoca en la política de Estados Unidos en el hemisferio.

Luego de ser vetada de las primeras seis Cumbres de las Américas, Cuba fue invitada a las dos últimas en Panamá y Perú.

El plan del gobierno de Biden para excluir a Cuba refleja las presiones políticas internas, incluido el intento de evitar provocar a Robert Menendez, senador demócrata cubanoestadounidense por Nueva Jersey, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado y crítico acérrimo del gobierno cubano.

“El presidente Biden dejó claro que está enfocado en restaurar la credibilidad y el liderazgo de Estados Unidos en la campaña mundial para contrarrestar las fuerzas autoritarias”, dijo Menéndez en un correo electrónico. “El presidente está cumpliendo esa promesa”.

La posible ausencia de López Obrador de la cumbre haría más difícil lograr un acuerdo migratorio viable.

México es la mayor fuente de migrantes que se dirigen a Estados Unidos, y el gobierno del país ha trabajado con Washington para detener el flujo de otros ciudadanos que viajan a la frontera de Estados Unidos luego de atravesar Centroamérica.

“Si tienes una Cumbre de las Américas sin los presidentes de México y Brasil, casi no tiene sentido”, dijo Jorge Castañeda, excanciller mexicano que ahora es profesor de relaciones internacionales en la Universidad de Nueva York. “Sería una cumbre fallida”.

La ausencia de Bolsonaro podría descarrilar cualquier progreso significativo en otros dos objetivos importantes de la política exterior del gobierno de Biden: el cambio climático y la defensa de la democracia.

Y el prolongado silencio entre Biden y Bolsonaro ha incrementado las tensiones de las relaciones diplomáticas.

Durante la presidencia de Biden, Bolsonaro acercó su país a Rusia, extendió políticas que han deforestado la Amazonía y cuestionó la integridad de las elecciones de su propio país. Los funcionarios estadounidenses han presionado en privado para que se produzcan cambios políticos y, en ocasiones, han criticado públicamente a Bolsonaro.

El tema más apremiante son las elecciones presidenciales de Brasil en octubre. Al gobierno de Biden le preocupa que, después de meses de poner en duda los sistemas de votación brasileños, Bolsonaro pueda cuestionar los resultados si pierde.

FOTO: Bolsonaro y Trump en 2019

En la cumbre, funcionarios estadounidenses y de otros países podrían tratar de presionar a Bolsonaro para que respete el proceso democrático y exprese públicamente su propio apoyo a los sistemas electorales de Brasil.

Pero ahora parece que Bolsonaro no viajará a Los Ángeles y la cumbre fue eliminada de su agenda, según una persona familiarizada con el tema que habló con la condición de mantener su anonimato porque esa decisión aún no se ha anunciado.

Reuters informó esta semana que no planea asistir.

La oficina de Bolsonaro, en un correo electrónico, dijo que no había recibido información sobre el calendario de la cumbre. El vicepresidente, Hamilton Mourão, dijo en un mensaje de texto que el presidente aún no había decidido si asistirá.

“Si es una cumbre vacía, es un mensaje para el resto del mundo de que no hay coordinación ni puntos en común entre los países de las Américas”, dijo Ernesto Araújo, quien fue ministro de Relaciones Exteriores de Bolsonaro hasta el año pasado.

Bolsonaro también puede desconfiar de cualquier situación política incómoda si asiste a la cumbre y Biden hace declaraciones públicas sobre la seguridad de las elecciones de Brasil.

“El riesgo de tener un mal titular es demasiado grande”, dijo Traumann, exvocero de Dilma Rousseff, expresidenta de Brasil. “¿Y Biden va a ofrecer miles de millones de dólares en inversión estadounidense? No. Entonces, ¿qué hay para él?”.

Natalie Kitroeff y Oscar Lopez colaboraron con reportes desde Ciudad de México, Michael D. Shear desde Washington y André Spigariol desde Brasilia, Brasil.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

Advertisement

Le Figaro

«À force d'exécuter les ordres des adultes, l'enfant perd son enthousiasme»

Madeleine Meteyer

ENTRETIEN - André Stern, auteur-conférencier, se définit comme «un ambassadeur de l'enfance». Il estime que les enfants ne sont ni libres ni respectés dans notre société.

Dans Les rythmes et rituels de l'enfant (Marabout) André Stern, fils d'Arno Stern, s'emploie à déconstruire… à peu près tous les principes éducatifs occidentaux. Entretien avec un auteur qui n'est pas allé à l'école, dont les enfants ne vont pas à l'école, à l'enthousiasme contagieux et aux idées parfois déconcertantes.

Le Figaro. - Dans votre livre, vous déconstruisez la notion de caprice. Pour vous, il n'existe pas d'enfant pénible : un enfant qui hurle parce qu'on change le trajet entre l'école et la maison aurait, par exemple, toujours une bonne raison?

André Stern. - Il faut comprendre que le monde est un océan d'impermanences particulièrement vaste pour un enfant, et qu'au milieu de cet océan, nos rythmes et nos rituels sont les seuls îlots de permanence dont il dispose. Il en a besoin pour reprendre des forces et retourner affronter les obstacles. Un trajet rigoureusement identique ou encore la même histoire racontée dix soirs de suite sont des îlots face à l'anxiété pour un enfant.

En niant le caprice enfantin, vous vous opposez à la vision de l'enfant comme un être arbitraire. Les adultes ne sauraient pas mieux que lui «ce qu'il faut faire». Mais alors, vous ne pensez pas que l'être humain est voué en grandissant à gagner en sagesse, en connaissances? Qu'un adulte est supérieur à l'enfant en connaissances et que c'est pour ça qu'il éduque et que l'enfant est éduqué?

Je ne vois pas cela en termes de hiérarchies. Il n'y a pas de supériorité ou d'infériorité aux yeux de l'enfant, il n'y a que des complémentarités. L'enfant a besoin d'une grande personne pour atteindre les assiettes en haut du placard, mais l'adulte a besoin de l'enfant pour aller chercher des lunettes sous le lit. De plus, si on s'en tenait à la notion de supériorité et d'infériorité, on serait obligé de constater qu'il y a une infinité de domaines dans lesquels les enfants sont «supérieurs aux adultes». L'enthousiasme par exemple.

À lire aussiHaut potentiel: quand faut-il faire tester son enfant ?

Donc un enfant naît avec toutes les qualités nécessaires et l'aptitude de les développer seul? Ses parents ne servent qu'à lui assurer une sécurité matérielle? Ils n'ont rien à lui enseigner?

On obsède les parents avec cette sécurité matérielle... Alors que le vrai danger vient de la précarité affective. Ce que l'enfant cherche, c'est un port d'attache émotionnel qui lui permette d'aller dans le vaste monde sans crainte. Lorsque nous avons donné ce port d'attache à nos enfants, nous avons fait ce qu'il y avait de plus important à faire en tant que parents. Mais l'enfant, bourré de dispositions spontanées, ne se développe jamais seul. Prenez l'exemple de la langue maternelle : elle ne nous est pas enseignée, nous l'apprenons selon une didactique, à un rythme, à un moment qui nous sont très personnels. Seuls, nous ne l'apprendrions jamais. Nous apprenons à parler parce que les personnes autour de nous parlent entre elles et nous parlent. Il en va de même pour tout le reste.

Pour vous, il faut laisser l'enfant tranquille, ne pas chercher à lui faire apprendre des choses. Vos enfants ne vont pas à l'école et vous ne leur faites pas l'école à la maison!

Penser qu'on doit stimuler un enfant, c'est une vexation faite à l'enfance et son courage intrinsèque. On a besoin de stimuler un enfant quand il a été éteint. L'enfant est naturellement enthousiaste! Il va dans le vaste monde, absorbe la diversité des personnes et des métiers, s'intéresse à ce que fait l'éboueur, l'astronaute... Si l'on sort d'une certaine posture et que l'on arrête de vouloir lui faire avaler des choses, alors on peut voir ce qui sort de lui naturellement. On arrive à une relation de confiance.

Si j'ai envie de lire un livre à mon enfant tout petit, pourquoi pas? Mais ne négligeons pas ce que l'enfant, lui, va apporter, et qui comptera autant. Notre monde a développé un culte de l'effort à partir du moment où il a tourné le dos aux enthousiasmes individuels.

Je vais vous donner un exemple. Mon fils aîné Antonin a déclaré que son enthousiasme était le sport automobile. Un jour où il pleuvait des torrents, il participait à une course. Dans ces voitures, on est complètement exposé. Après la première manche, il était déjà trempé. Quand j'ai ouvert sa combinaison, un litre d'eau en est sorti. Je lui ai dit «tu ne vas pas remettre ça» et je suis parti chercher une solution. Quand je suis revenu deux minutes plus tard, il avait remis sa combinaison. L'enthousiasme est ce qui nous permet de surmonter, sans stimulation extérieure, tous les obstacles. Si vous n'avez pas envie de faire votre solfège, c'est que votre intérêt n'est sans doute pas très activé par cette activité. Vous risquez d'abandonner la musique assez tôt.

Cet appétit naturel pour l'apprentissage de nouvelles connaissances n'est peut-être pas si répandu. Il existe peut-être des êtres plus curieux de nature, d'autres plus mous?

Il faut absolument se débarrasser de l'idée selon laquelle les gens naissent avec une nature! Nos enfants deviennent comme nous les voyons et changent au cours de leur vie. Un tel n'est pas un timide, il est intimidé par une situation en particulier. Personne n'est nul en maths, ceux qui n'y arrivent pas n'ont simplement pas d'intérêt pour le sujet. Nous avons tous en nous des potentiels latents qui attendent d'être allumés ! Un enfant ne naît pas paresseux mais peut se désintéresser de tout à force d'être interrompu dans ses jeux, dans ses rituels, à force de suivre les ordres des adultes. Chaque enfant à qui l'on pose la question «qu'est-ce qui t'enthousiasme ?» va présenter un sujet différent et, si on lui fait confiance, développera des compétences.

Vous êtes un rousseauiste ? Vous estimez que l'homme naît bon et que la société le pervertit ?

Je ne crois pas à un caractère natif (bon ou mauvais) d'une personne ou d'une société. Ce que nous montrent les travaux de scientifiques actuels comme J.M. Delassus, c'est que l'enfant, qui «débarque» d'un monde prénatal absolument homogène (où il n'y a, par exemple, ni chaud ni froid, mais une seule température), n'est pas «bon» en naissant : il n'est ni bon, ni mauvais.

À lire aussi«Il était trop ferme, moi pas assez, on n'a pas réussi» : quand les désaccords sur l'éducation plombent la vie des couples

Donc vous n'encouragez pas vos enfants à faire tel ou tel geste, vous ne leur faites pas de discours sur vos valeurs, vous ne leur expliquez pas le bien, le mal?

Je ne le fais pas sous forme de discours. Parce que c'est prendre la nature de l'enfant à rebrousse-poil et que ça ne fonctionne pas. Je vis mes valeurs devant eux, sans fard, mon enthousiasme, mes faiblesses. Comme Antonin vit son enthousiasme pour la course automobile devant moi et m'apprend des notions sur le sujet. Les enfants qui sont des imitateurs-nés nous voient faire la cuisine, lire, chanter, réparer des choses, faire des erreurs, gérer le bien et le mal : ils observent, et prennent des notes mentales !

Il n'y a pas de règle chez vous ?

Il y a des rythmes et rituels familiaux. On prend les repas en commun à heures fixes. Pour ce qui est de la politesse, ils l'ont apprise parce qu'on était polis devant eux et avec eux. Il y a une structure née de la vie commune. C'était déjà comme ça dans mon enfance. Mon heure de coucher était 8h30 et ce n'était pas une heure arbitrairement fixée mais une heure qui s'était cristallisée dans notre vie commune comme étant celle de mon coucher. Si je ne voulais pas y aller immédiatement, c'est parce que je voulais finir un jeu. Comme je savais que je pouvais finir le jeu le lendemain, je cédais facilement.

Comment les parents pourraient éduquer leurs enfants avec une telle confiance alors qu'ils ont aussi le devoir, la pression, de leur donner des chances pour s'intégrer dans la société?

Je sais qu'on vit dans un monde de pression où le devoir nous submerge, où les parents se croient obligés de répéter ce qu'ils ont eux-mêmes entendu : si tu n'écoutes pas bien, tu n'auras pas de bonnes notes, si tu n'as pas de bonnes notes, tu n'auras pas de bon diplôme... Mais on change de monde et aujourd'hui, les entreprises reconnaissent les compétences avant les qualifications. Les gens brillants dans leur domaine, car enthousiastes, car intéressés, les entreprises viennent les chercher. Alors on peut s'autoriser à dire à son enfant : je t'aime, parce que tu es comme tu es et si tu restes enthousiaste, rien ne t'empêchera de devenir indispensable au monde.

À VOIR AUSSI - Des cas d'hépatite d'origine inconnue ont été détectés chez des enfants dans cinq pays d'Europe

Menace nucléaire russe : faut-il une distribution préventive de comprimés d'iode ?

LA VÉRIFICATION - Alarmé par les menaces à demi-mot de Poutine sur l'usage de l'arme nucléaire, le maire écolo de Bègles réclame l'accès aux comprimés protecteurs des déchets radioactifs sur tout le territoire.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

Regarder la vidéo

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Valeurs Actuelles

L’Europe dans l’engrenage ukrainien

La pâque juive sous la menace terroriste

Massacre de Boutcha : ombres macabres sur l’Ukraine

Macron, un “en même temps” coûteux à l’international

Tchétchènes, les diables de Poutine

Sanctions contre la Russie, l’arme à double tranchant

Les grands arcanes de Vladimir Poutine : portrait du maître du Kremlin

Xenia Fedorova : « Les journalistes de RT France ont été et sont toujours discriminés »

Vladimir Poutine déclare la guerre à l’Ukraine

Au Mali, la fin de l’opération Barkhane signe un échec politique

France24 - Monde

Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

Publié le : 13/05/2022 - 07:41

Grégoire SAUVAGE Suivre

Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement. 

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.

"Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.

En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.

Situation "ubuesque"

Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.

>> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés

Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.

"J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.

S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.

Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.

"Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.

"Le bas de l'échelle"

Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.

Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.

"Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".

Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.

Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".

Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.

>> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions

Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

LÉGISLATIVES 2022

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

L'Humanité

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Actu

Plusieurs instituts donnent la gauche en tête des voix au premier tour, puis battue en nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale. Mais comment ces enquêtes sont-elles réalisées et quel crédit leur apporter ?

Aurélien Soucheyre

Attention pincettes ! L’ensemble des instituts de sondages appellent à prendre avec « la plus grande prudence » leurs enquêtes concernant les élections législatives des 12 et 19 juin.

En moyenne, l’alliance de toute la gauche, baptisée Nupes, est actuellement donnée en tête des intentions de vote (environ 30 % des voix), devant la coalition des macronistes Ensemble ! (26 %), puis le Rassemblement national (23 %), le parti de droite LR (10 %) et enfin la formation d’Éric Zemmour, Reconquête (6 %).

 Certains de nos confrères publient des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue. »

Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop

Ces études annoncent-elles la future répartition des sièges à l’Assemblée nationale ? Loin de là, puisque les législatives, en France, ne se font pas à la proportionnelle. Le découpage du territoire en 577 circonscriptions, pour autant de scrutins, complique forcément le travail des sondeurs. « Pour l’instant, nous mesurons simplement les intentions de vote sur les grandes listes ou coalitions qui vont être soumises aux électeurs. Cela donne une idée des rapports de forces nationaux, mais, à ce stade, aucune idée précise par circonscription », indique d’ailleurs Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17.

« Certains de nos confrères publient pour leur part des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue ou que la campagne des législatives n’ait vraiment commencé. Ce n’est pas notre ligne », ajoute Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.

Chronique vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ?

Que disent les hypothèses des deux instituts qui s’y s’ont déjà essayé ? Les travaux d’Harris interactive et d’Opinion Way donnent 300 à 350 sièges pour la Macronie, 105 à 165 pour la Nupes, 30 à 70 pour LR et 20 à 80 pour le RN. « L’hypothèse la plus probable aujourd’hui reste celle d’une majorité pour le président de la République. Cela commence à se clarifier maintenant que les accords entre partis sont conclus. Mais nous serons évidemment en mesure de fournir une grille de lecture plus fine après le 20 mai, une fois que l’offre réelle sera connue dans l’ensemble des circonscriptions », indique Jean-Daniel Lévy.

L'alternative : ce que la gauche compte faire au pouvoir

Le directeur délégué d’Harris interactive précise que l’inconnue autour de l’abstention complique la tâche des sondeurs. Elle avait été très importante il y a cinq ans : 51,3 % au premier tour, 57,36 % au deuxième. « L’abstention est habituellement très difficile à mesurer, et encore plus dans le cadre de législatives », reconnaît-il.

L’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche

Elle sera pourtant l’une des clés d’un scrutin qui s’annonce bien plus indécis qu’en 2017. À l’époque, la France insoumise avait par exemple obtenu 19 % des suffrages à la présidentielle avant de rassembler 11 % des voix au premier tour des législatives, pour finir avec 17 députés élus. Le PS, en rassemblant 9,50 % des voix aux législatives, avait obtenu une trentaine d’élus (grâce à de meilleurs résultats que la FI au second tour), EELV aucun élu et le PCF 11 députés.

Des résultats qui montrent que l’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche, la victoire d’Emmanuel Macron ayant eu un effet démobilisateur sur cet électorat au moment d’élire les députés.

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Sauf que la donne a changé en 2022. Les législatives s’annoncent cette année comme les plus indécises depuis celles de 1997. D’abord, parce que le président sortant a été réélu en partie par défaut. Ensuite, parce que le paysage politique s’est divisé en trois grands blocs : droite, extrême droite et gauche.

Enfin, parce que la gauche a conclu un accord historique, avec la Nupes, dans l’espoir de briser le cercle mortifère de l’inversion du calendrier électoral, afin de remporter les législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Avec le soutien des partis de gauche, Jean-Luc Mélenchon se propose comme premier ministre. «  Nous allons bientôt pouvoir juger de la manière dont les électeurs voient la situation politique, si une dynamique s’enclenche pour la Nupes, s’il y a une appétence à voter pour elle et si cela se ressent sur la participation potentielle », signale Jean-Daniel Lévy.

Des panels qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes

Reste que l’incertitude autour de l’évolution des rapports de forces, autour de l’abstention et de l’impossibilité de réaliser des sondages précis dans l’ensemble des 577 circonscriptions du pays rend très ardu tout exercice sondagier. La carte électorale, via le découpage actuel des circonscriptions, favorise de plus la droite dans nombre de territoires. Une équation délicate, alors même que tout sondage comporte des travers.

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

À commencer par le choix du panel. La plupart des instituts travaillent à partir de listes de volontaires préinscrits sur Internet et prêts à répondre quelle que soit la question. Des répertoires qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes. Les victimes de la fracture numérique, le plus souvent des personnes âgées, sont par exemple exclues d’office. Les individus distants vis-à-vis des élections sont également laissés sur le carreau, notamment au sein des classes populaires ou chez les jeunes. «Dans certaines circonscriptions, cela se joue de plus à quelques voix près. Notre outil de projection en siège est de qualité, mais il n’est peut-être pas assez précis pour répondre parfaitement », concède Jean-Daniel Lévy.

Certains instituts tentent de proposer d’autres méthodes, au risque d’être rappelés à l’ordre par la Commission des sondages. En janvier 2022, Cluster 17 a ainsi été mis en cause pour « insuffisances méthodologiques ». « Nous ne travaillons pas à partir d’un panel de personnes inscrites en faveur de rétributions ou de récompenses, mais nous respectons la méthode des quotas. Ce qui fait vraiment notre originalité, ce sont les clusters, c’est-à-dire les groupes d’appartenance que nous identifions dans la société. Mais toutes les méthodes ont des biais. Nous ne prétendons pas du tout que la nôtre soit parfaite », expose Jean-Yves Dormagen.

Borne à Matignon : l’«ouverture à gauche» version Macron

Il est enfin à noter que le nombre de sondages a presque triplé en quelques années : 192 avaient été réalisés pour la présidentielle de 2002, puis 563 pour celle de 2017. Après une relative accalmie, l’exercice va très bientôt rebattre son plein au fur et à mesure que la date des législatives approchera. En 2017, les projections en sièges s’étaient montrées assez éloignées des résultats. À trois jours du scrutin, Harris interactive prédisait entre 440 et 470 sièges pour les macronistes, qui en ont finalement obtenu 350. Et qui pourraient bien être battus cette année.

SondagesÉlections 2022Législatives 2022
Valeurs Actuelles

[Roose] Législatives 2022 : mais à quoi sert Marine Le Pen ?

[Roose] Twitter : après la liberté d’oppression, la liberté d’expression ?

[Roose] Le vote, ennemi de la démocratie ?

[Roose] Macron-Le Pen : faux duel, vrai duo ?

[Roose] De qui Marine le Pen est-elle devenue la candidate ?

[Roose] Les Français face au mandat de Macron : on oublie tout et on recommence ?

[Roose] Emmanuel Macron, d’une guerre à l’autre

[Roose] Les abstentionnistes, enjeu majeur dans la course à la présidence

[Roose] Justin Trudeau évacué pour échapper à la colère du “convoi de la liberté”

[Roose] Zemmour et Marine le Pen doivent unir leur force dans l’intérêt supérieur de la nation

France24 - Monde

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Élysée 2022

Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

L'Humanité

Le feuilleton

Éditorial

Sébastien Crépel

On ne savait toujours pas avec certitude, à l’heure où ces lignes étaient écrites, le nom du nouveau ou de la nouvelle chef·fe du gouvernement. Ce devrait être une femme de préférence, transfuge d’une autre famille politique que celle du président de la République si possible. Un symbole indéniable de progrès dans l’égalité, si la promesse de féminisation est tenue, immédiatement contredit par le côté « prise de guerre » recherché à dessein pour indisposer le camp adverse. Ou comment, derrière l’affichage d’ouverture et de modernité, se trahit la volonté de toute-puissance du chef de l’État, non seulement maître des horloges, mais aussi de la recomposition de l’ensemble du champ politique.

À moins que tout cela ne soit que de fausses pistes pour préserver la surprise, tant la meilleure manière de garder un secret est parfois de laisser « fuiter » les rumeurs tous azimuts. Les noms de Catherine Vautrin, plusieurs fois membre des gouvernements Chirac, ou d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture à la fin du quinquennat Hollande, circulaient, parmi ceux d’autres femmes (Élisabeth Borne, Florence Parly, Marisol Touraine, Valérie Létard).

À vrai dire, peu importe la fin du feuilleton. Le seul vrai changement consisterait à nommer une première ministre – aussi incroyable que cela paraisse, ce ne serait que la deuxième dans l’histoire de France, après Édith Cresson. Le reste est cousu de fil blanc. Le débauchage de personnalités est un sport popularisé par François Mitterrand et ses ministres d’« ouverture au centre », puis perfectionné par Nicolas Sarkozy et sa « triangulation ». Avec un seul objectif : appliquer une politique de droite, d’autant plus présentée comme la « seule possible » que des personnalités de tout bord s’y rallient. Le véritable chef de la majorité, lui, se trouve à l’Élysée. Le premier ministre n’est là que pour exécuter sa volonté. La seule surprise ne peut venir que des législatives, avec une victoire de la Nupes. Matignon échoirait alors à Jean-Luc Mélenchon. La féminisation de la fonction y perdrait. Mais l’égalité et, avec elle, le sort de toutes les femmes – et des hommes – y gagneraient énormément.

gouvernementpremier ministreEmmanuel MacronNupes
New York Times - World

Fuera de los muros de una prisión salvadoreña, ‘todas somos madres llorosas’

Advertisement

Supported by

El Salvador Dispatch

Decenas de mujeres esperan fuera de un centro de detención noticias de sus seres queridos después de que la represión a la violencia de las pandillas ocasionara el encarcelamiento de más de 25.000 personas.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — Un joven de 19 años salió a tropezones de un coche de policía y cayó en los brazos de su novia, quien le robó un beso desesperado. Su hermana mayor, que miraba, gritó. Segundos después, el joven, Irvin Antonio Hernández, había desaparecido, arrastrado a la cárcel de enfrente.

Las dos mujeres se desplomaron en un banco de madera cercano junto a unas desconocidas que entendían mejor que nadie lo que acababa de pasar. Sus hijos habían desaparecido tras esos mismos muros.

Tras un fin de semana sin precedentes de asesinatos de pandillas en marzo, el gobierno salvadoreño declaró el régimen de excepción y suspendió las libertades civiles garantizadas en la Constitución. La campaña de detenciones masivas que siguió condujo al encarcelamiento de más de 25.000 personas en aproximadamente un mes y medio.

Muchos de los detenidos han sido enviados a una carceleta conocida como El Penalito, un edificio en ruinas en la capital, San Salvador, que se ha convertido en la zona cero de la que quizá sea la represión policial más agresiva de la historia del país centroamericano. Es la primera parada de lo que podría ser una larga estancia en el superpoblado sistema penitenciario del país.

Tras pasar ya sea días o semanas en El Penalito, muchos de los reclusos son trasladados directamente a centros de máxima seguridad. Tras la represión, los familiares de los detenidos empezaron a reunirse en la calle a la espera de saber qué ocurriría a continuación.

Un jueves reciente, decenas de madres, abuelas, hermanas y novias se agolpaban alrededor de mesas de madera desvencijadas frente a la prisión, encorvadas sobre carteras llenas de documentos que esperaban que demostraran la inocencia de sus hijos: documentos de identidad del gobierno, registros escolares, identificaciones del trabajo.

María Elena Landaverde se tomó unos días de vacaciones y convenció a una persona cercana para que la llevara en carro al amanecer para intentar ver a un chico que fue detenido mientras llevaba el desayuno a su familia. Morena Guadalupe de Sandoval se apresuró a ir cuando su hijo llamó para decir que los agentes de policía lo habían bajado de un autobús a casa desde su trabajo de conserje en la ciudad. Edith Amaya dijo que vio moretones en la cara de su hijo antes de que los policías se lo llevaran.

“Queremos verlo una vez más”, dijo de Sandoval, sollozando junto a su propia madre, que ayudó a criar a su hijo, Jonathan González López. “Aquí todas somos madres llorosas”.

La pregunta que se hace de Sandoval es si a alguien le importa. El presidente de El Salvador, Nayib Bukele, ha admitido que hay inocentes que han sido atrapados durante la represión, pero insiste en que son una pequeña parte de las detenciones. Y la gran mayoría de los salvadoreños —más del 80 por ciento, según las encuestas— apoyan a Bukele y aprueban las medidas extremas del gobierno.

El odio a las pandillas es tan profundo en El Salvador que muchos quieren someterlas por cualquier medio. Los medios de comunicación locales e internacionales han difundido imágenes de familiares suplicando a la policía información sobre sus hijos y gritando mientras se los llevan. Hasta ahora, nada ha hecho cambiar la opinión pública contra la campaña de detenciones masivas ni contra el presidente que la dirige.

Pero aunque las mujeres que buscan a sus hijos en las cárceles salvadoreñas no son en absoluto un grupo político organizado, su ira no debe subestimarse, dicen los expertos.

Las madres en duelo tienen un historial de agruparse en América Latina, lo que ha provocado desafíos más duraderos para los gobiernos autocráticos.

Por ahora, las mujeres que se encuentran fuera de El Penalito se centran en mantener a sus hijos alimentados. Bukele se ha jactado de haber racionado los alimentos a los presos durante la represión, por lo que muchas familias optan por comprar las comidas a sus familiares en una cocina autorizada por el gobierno con un pequeño puesto abierto fuera de la prisión.

Solía haber un solo proveedor de comidas para todos, pero después de tantas detenciones en las últimas semanas, se autorizó a otro local contiguo a empezar a servir comida y a suministrar otros artículos de primera necesidad, como pasta de dientes y calzoncillos.

“Es por todo eso del monopolio”, dijo una de las mujeres que trabajaba en la cocina original, que se negó a dar su nombre por temor a represalias. Los familiares de los reclusos se habían quejado en el pasado de que se diera a un solo negocio la exclusividad de proveer desayunos, almuerzos y cenas, según informaron los medios de comunicación locales.

Las mujeres de fuera de la prisión se enteran de mucho con los empleados de los dos proveedores de comidas, que suelen ser de los primeros en saber cuándo se traslada a los reclusos de sus calabozos a otra prisión. Los familiares consiguen mucho menos de la propia prisión, que dispone de una pequeña ventanilla para responder a las preguntas, pero ofrece pocas respuestas.

“No sabemos nada”, dijo de Sandoval. Sostuvo una tarjeta de identificación de Burger King con una foto de su hijo, Jonathan, que tiene cara de bebé. “No pertenece a ninguna pandilla”, insistió. Antes de su detención, el joven de 21 años trabajaba en otro restaurante de la capital, según su madre, como conserje.

La novia de González, sentada junto a de Sandoval, cuida ahora de su hijo pequeño sin la ayuda de lo que él ganaba. “¿Qué va a hacer?”, preguntó de Sandoval. “Somos de escasos recursos. ¿Quién nos va a ayudar?”.

Ha sido difícil determinar cómo la policía salvadoreña ha identificado sus objetivos, porque las detenciones han sido muy rápidas y generalizadas. El gobierno no quiso conceder una entrevista con el director de la policía nacional, pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos fueron elegidos si habían tenido roces con la policía en el pasado.

Pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos eran objeto de ataques si habían tenido roces con la policía en el pasado.

Irvin Antonio Hernández fue detenido cuando salió corriendo detrás de su hermanita, que se había marchado detrás de los perros de la familia. Hernández, sin camisa y sin zapatos, acabó esposado.

“Lo único que nos dijeron era ‘bicho, vení para acá’”, dijo Noemí Hernández, su hermana mayor. “‘Hay que ponerse zapatos y camisa y nos vamos’”.

Hernández fue detenido hace varios años, según su madre, cuando dice que dos pandilleros que huían de la policía se escondieron en su casa. También se llevaron al chico, aunque Hernández dijo que su hermano no tenía nada que ver con la pandilla.

“Estudió hasta el noveno grado y ahora trabaja”, dijo, con lágrimas filtrándose a través de su mascarilla. “Vende frutas y verduras, y tiene casa propia”.

Escuchando desde la acera, Liliana Aquino estalló.

“¡Nosotros los pobres lo pusimos ahí!”, dijo, refiriéndose al presidente. “Pero somos los pobres los que ahora estamos sufriendo”.

En 2019, Aquino, de 30 años, estaba asqueada de la clase política de El Salvador y votó contenta por el joven Bukele. Lo llama “mi presidente” y dijo que la gente que se preocupa por respetar los derechos de los pandilleros es absurda.

“Un pandillero no respeta nada, no piensa en mí”, dijo. Su madre vendía sándwiches en un mercado local, y se fue a la ruina en el intento de ganar dinero y también de cubrir las cuotas de extorsión que cobraba una pandilla. Al final del año, dijo Aquino, las pandillas exigían a su madre que les diera un bono de Navidad.

“Si no pagas, te matan”, dijo Aquino. Incluso si pagas, dijo, no estás seguro en El Salvador. Los transeúntes inocentes mueren en el fuego cruzado de los tiroteos de las pandillas todo el tiempo, dijo.

Ese día estaba fuera del centro porque su hermano había sido detenido recientemente bajo sospecha de ser miembro de una pandilla, dijo. Pero insistió en que él repara electrodomésticos y va al trabajo todos los días.

Aquino sigue apoyando al presidente y cree que ha hecho del país un lugar mejor para vivir. Sin embargo, la arbitrariedad de su estilo de justicia empezaba a cansarla.

“Ha ayudado mucho”, dijo Aquino. “Pero todo ha sucedido a costa de las lágrimas de muchas madres”.

Advertisement

France24 - Monde

Journée contre l'homophobie : hausse des plaintes, des victimes "traumatisées et désemparées"

Publié le : 17/05/2022 - 08:23Modifié le : 17/05/2022 - 09:55

FRANCE 24 Suivre

En France, les plaintes pour injures, menaces ou agressions envers les personnes LGBTI+ ont doublé en cinq ans, ont révélé lundi des données publiées dans l'enquête "Cadre de vie et sécurité" du ministère de l'Intérieur. C'est 12 % de plus qu'en 2019 et 28 % de plus qu'en 2020. 

"Je vais te buter, sale pédé", "Tu ne mérites pas de vivre" :  les plaintes pour injures, menaces ou agressions envers les personnes LGBT+ ont doublé en cinq ans, mais ne reflètent qu'une faible part de la réalité selon des données publiées lundi 16 mai, à la veille de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie.

L'an dernier, 2 170 crimes et délits contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrés par la police et la gendarmerie, auxquels il faut ajouter 1 620 contraventions, à plus de 90 % pour injure ou diffamation.

C'est 12 % de plus qu'en 2019 (avant la crise du Covid-19) et 28 % de plus qu'en 2020, selon les statistiques publiées lundi par le ministère de l'Intérieur.

Ces chiffres ne constituent que "la partie émergée de l'iceberg", relève Flora Bolter, de l'observatoire LGBT+ de la Fondation Jean-Jaurès.

Selon l'enquête "Cadre de vie et sécurité", seules 20 % des victimes portent plainte en cas d'agression ou de menaces, et 5 % en cas d'injure : les personnes concernées "culpabilisent", ont peur d'être mal reçues par les forces de l'ordre ou sont confrontées à une minimisation des faits qu'elles dénoncent, analyse Lucile Jomat, la présidente de l'association SOS Homophobie.

Les lesbiennes, gays, bi, trans ou intergenres sont "de plus en plus visibles, ce qui contribue à une banalisation", mais le "revers de la visibilité" est un risque accru d'agression qui laisse les victimes souvent "traumatisées et désemparées", ajoute cette responsable.

"Quand nous intervenons dans les établissements scolaires, nous rencontrons de plus en plus de jeunes très ouverts, mais aussi de personnes intolérantes : il y a une polarisation", ajoute-t-elle, pour qui la lutte contre l'homophobie "suppose des moyens", pour "faire avancer la société via des campagnes de sensibilisation et d'éducation".

L'an dernier, 1 138 situations LGBTphobes ont été signalées à l'association, sur sa ligne d'écoute, par courrier ou chat, détaille SOS Homophobie.

>> À voir sur France 24 : C'EST EN FRANCE - Être homosexuel en France, la lutte pour l'égalité se poursuit

"Stéréotypes et idées reçues sont encore vivaces"

Dans son rapport annuel, l'association évoque des "crachats", une intensification des coups et blessures et même des viols, ainsi qu'une "recrudescence alarmante des cas en milieu scolaire […], dans les commerces ou au sein de la police et de la justice".

Fait notable cette année, plus de 15 % des situations signalées concernent des personnes transgenres, ce qui, selon SOS Homophobie, démontre la nécessité de former davantage les professionnels concernés. Par exemple, pour éviter que les trans se voient refuser un changement de prénom par l'administration.

Même chez elles, les personnes LGBT ne sont pas à l'abri d'insultes et de brimades : la haine homophobe de la part de voisins a donné lieu l'an dernier à des "témoignages de détresse particulièrement poignants" recueillis par l'association FLAG!, créée par des policiers et fonctionnaires de justice LGBT.

Avec la crise sanitaire, "beaucoup de gens se sont retrouvés coincés chez eux en télétravail, à huis clos avec des voisins violents, qui menacent, qui frappent", raconte Flora Bolter, qui a analysé les 1 148 signalements reçus en 2021 par FLAG!. "Il y a des personnes désespérées, qui parlent de suicide, car elles vivent dans ce climat de haine et de harcèlement parfois depuis des années".

Les témoignages recueillis par FLAG! via une appli dédiée mettent également en évidence de multiples situations de discrimination, comme cette pharmacienne qui refuse de vendre un autotest VIH car "on n'a pas ce genre de clientèle", ou ce videur de boîte de nuit expulsant un couple d'hommes au motif qu'ils s'embrassent.

"Stéréotypes et idées reçues sont encore vivaces", relève la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), dans un rapport également publié lundi.

La Commission y alerte sur les "risques de maltraitance et de violences au sein des prisons" où règne une "culture de l'hyper-masculinité" et où les surveillants "contribuent parfois à la stigmatisation" des personnes homosexuelles et des femmes transgenres.

Pour y remédier, la CNCDH recommande que tout détenu transgenre "puisse choisir d'être affecté dans un établissement ou quartier correspondant à son identité de genre, que le changement d'état civil ait eu lieu ou non".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Élysée 2022

Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"

Le Parlement français vote la pénalisation des "thérapies de conversion"

DROITS DE L'HOMME

Les LGBT dans le viseur du Qatar malgré une tolérance de façade pour le Mondial-2022

L'Humanité

Non, le féminicide n’est pas une fatalité

Nos recommandations culturelles

Télévision La France, l’Allemagne, l’Espagne : trois pays, trois façons de gérer les meurtres de femmes. À l’arrivée, une constatation sans appel : c’est la volonté politique qui permet de résoudre ce fléau.

Caroline Constant

Par deux fois, Chahinez a été sauvée de son mari violent. La première fois, étranglée, elle est tombée évanouie dans les bras du fils de ses voisins. La deuxième fois, lorsqu’elle a été embarquée de force à la sortie d’un supermarché de Mérignac, des passants sont venus à son secours. Son époux a quand même fini par la tuer : deux coups de carabine dans les jambes pour l’empêcher de s’enfuir, l’essence et le feu pour la faire taire à jamais. Et pourtant, forte de ses deux plaintes, de la dangerosité reconnue de ce dernier, jamais Chahinez n’aurait dû mourir. La raison ? Le policier chargé de recueillir sa plainte avait été lui-même condamné pour des violences conjugales. Il a transmis un dossier tronqué au procureur de la République. En partant des dysfonctionnements de ce dossier de 2021, Ulrike Bremer dresse un constat sans appel : en France, en 2021, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. En Allemagne, les victimes sont estimées à 120. En Espagne, elles sont 43, et l’État a décidé d’y adjoindre les 7 enfants victimes d’infanticide par leur père, soit un féminicide par procuration, ce qui doit donc « interpeller la société dans son ensemble ».

Ulrike Bremer tente de comprendre le schéma, toujours identique, de ces violences. Dans le cas de Chahinez, comme de Rebeccah Blum à Berlin, assassinée à 53 ans, de Vanessa à Hanovre, défigurée à l’acide, de Léo à Barcelone, étouffé par son père, la même escalade est à l’œuvre : des femmes rabaissées, à qui la liberté­ de s’habiller, de sortir, de fréquenter qui elles veulent, de rompre, est niée. Suivent des injures, des agressions physiques répétées. Puis le meurtre, prémédité.

« Ce n’est pas du romantisme »

Et qu’on ne vienne pas pleurer sur le crime d’amour, comme le dit si justement Anne-Cécile Mailfert, de la Fondation des Femmes : « On entend encore : “Il l’aimait tellement qu’il l’a tuée”, comme si c’était l’acte suprême du romantisme. Ce n’est pas du romantisme. C’est de la possession, de la destruction, de la haine des femmes. La haine de les savoir humaines, libres, et égales aux hommes. » D’ailleurs, après les meurtres, beaucoup choisissent le suicide. Carla Vall, avocate de la maman de Léo, le dit sans ambages : « Un agresseur n’a plus de sens dans sa vie quand la possibilité de faire du mal disparaît. »

Face à ce machisme rampant, il n’y a pas trente-six options, mais une seule : la volonté politique. En France, les moyens pour combattre ce type de violences sont en dessous des besoins. En Allemagne, la situation est hallucinante, puisque si la femme, la victime donc, est à l’origine d’une rupture, c’est une circonstance atténuante pour le meurtrier ou l’agresseur. En Espagne, au contraire, depuis 2004, la loi protège les femmes. Des policiers formés à les recevoir peuvent, même sans mandat, déloger les conjoints violents. Et ce ne sont pas des policiers qui doivent deviner la dangerosité d’un compagnon violent, mais un algorithme. Ce qui change complètement la donne. Un documentaire édifiant.

TélévisionféminicidesArtedocumentaire
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Advertisement

Supported by

La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos

Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Valerie Hopkins y Misha Friedman

VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.

Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.

Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.

Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.

“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.

Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.

También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.

Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.

Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.

En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.

Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.

El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.

Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.

Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.

“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.

Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.

Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.

Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.

“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.

Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.

En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.

Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.

El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.

Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.

“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.

El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.

“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.

Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.

Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.

Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.

Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.

En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.

“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.

Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.

Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT

Advertisement

Valeurs Actuelles

[Jamet] La diagonale du flou

[Jamet] Faire passer ses objectifs avant son amour-propre : petit cours de politique élémentaire à l’intention d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen

[Jamet] Les projecteurs du Champ-de-Mars

[Jamet] Présidentielle : qui a peur du grand méchant loup ?

[Jamet] Macron sur une voie de barrage

[Jamet] Petits conseils d’ami prodigués aux candidats à la présidentielle

[Jamet] Présidentielle 2022 : vers une recomposition française

[Jamet] 19 mars 1962 : jour de défaite

[Jamet] Par le fer et le feu : où va Poutine ?

[Jamet] Présidentielle : Macron peut remercier Poutine

France24 - Monde

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Publié le : 16/05/2022 - 17:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.

Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, ou encore soutenu l’Azerbaïdjan dans le conflit au Haut-Karabakh, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques. 

>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.

"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.

"Droit de veto"

En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.

Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.

"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.

Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.

"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.

"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.

La Turquie en attente de contreparties

Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.

La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.

Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".

>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DIPLOMATIE

Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Analyse

Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque

EXPRESS ORIENT

Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine

L'Humanité

L’envers du décor des foyers bien tenus

Nos recommandations culturelles

Télévision Le documentaire d’Arte dévoile le quotidien des mères de famille d’après guerre, aux destins sacrifiés pour le bien-être du patriarcat.

Sohir Belabbas

Sa mère, diplômée de Sciences-Po, tenait un journal intime jusqu’à son mariage en 1960. Puis, plus rien, « parce qu’après, ce n’est plus intéressant », lui répond-elle. Interpellée par cette disparition, Michèle Dominici décide de se plonger dans le quotidien des femmes d’après guerre, une quête que les sciences sociales n’éclairent pas. Pour retracer l’histoire des femmes, la réalisatrice parvient à réunir les mémoires d’une dizaine d’Euro­péennes qui se sont mariées entre 1945 et 1970. Son film détaille les vies de Francine, Ruby et Anna. À travers des images d’archives télévisées, de films familiaux amateurs, son documentaire montre une réalité beaucoup moins reluisante que leur intérieur.

À la fin des années 1950, la France comptait 12 millions de femmes au foyer pour une population de 45 millions d’habitants. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elles sont sommées de céder leur place aux hommes, revenus travailler. Car, comme le précise le film, les femmes ont toujours travaillé : le statut de femme au foyer n’émerge qu’à partir du XIXe siècle, quand la classe moyenne naissante souhaite se distinguer des pratiques ouvrières.

Être à la hauteur du modèle publicitaire

Francine, Ruby et Anna croient pourtant en ce credo social que la voix off résume ainsi : « L’homme doit conquérir le monde, la femme doit conquérir un homme. » Mais le mariage se transforme vite en désillusions. Dans leur appartement vide, l’attente du retour d’un mari parti travailler est longue. Les épouses dévouées espèrent compenser le bonheur conjugal par la maternité. Les journées s’accélèrent. Laver le linge, repasser, préparer les repas, ces femmes sont lessivées par les tâches ménagères quotidiennes. Il faut être à la hauteur du modèle de la ménagère épanouie, que prônent les films publicitaires. Cette période des Trente Glorieuses les intronise « consommatrices en chef ». En 1965, elles obtiennent le droit d’ouvrir un compte bancaire et de signer des chèques. Mais à quoi bon, sans autonomie financière ? Le progrès défile sous leurs yeux à travers leur poste de télévision. L’homme marche sur la Lune, la carrière professionnelle de leur mari décolle, les femmes se libèrent. Exclues de ces conquêtes, devant se contenter du nouveau confort matériel, elles s’isolent dans un mal-être psycho­logique et physique profond. L’Histoire oubliée des femmes au foyer est une véritable autopsie d’un renoncement programmé.

Égalité hommes femmestravail des femmesArtedocumentaire
L'Humanité

La vérité sort de l’imagination des enfants

Nos recommandations culturelles

TÉLÉVISION TF1 convoque le paranormal dans un thriller haletant. Son héros, un petit garçon de 8 ans, a des visions macabres. Une série plutôt réussie, sans effets spéciaux.

Caroline Constant

Sarah (Louane Emera), psychologue, et Romain (Soufiane Guerrab), capitaine de gendarmerie, viennent de s’installer à Forcalquier, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le jour de leur arrivée, une petite fille, Lily, vive et malicieuse, disparaît d’une fête d’anniversaire. Pendant qu’une battue est menée pour la retrouver, Romain fait la connaissance de Diego (Léon Durieux), un petit garçon curieux, qui a eu une vision : la robe de son amie Lily, brûlée.

Le gendarme n’y prend pas garde, sur le coup. Mais il s’avère que Diego est l’un des patients de Sarah. Qui s’alarme très vite : ce que voit l’enfant n’a rien d’anodin. Ses dessins sont d’une extrême violence, et rappellent des faits divers, dans la région et même au-delà. Or, Diego n’a aucun contact avec l’actualité. Il voit aussi un chat, retrouvé mort le lendemain, et devine qu’une camarade de classe a eu une jumelle, décédée in utero. Mieux : il voit Sarah, petite fille, alors qu’elle-même, élevée par une famille d’accueil, ne connaît rien de son passé. Pendant que l’enquête se mène, avec son flot de défiance, la psychologue tente de comprendre l’origine et la nature des visions du gamin. Et il y a une double urgence : retrouver Lily, et aider Diego, qui s’étiole, à aller mieux.

En six épisodes, la série d’Akim Isker respecte toutes les règles du polar traditionnel, avec un suspense qui va crescendo. Elle s’autorise même un aparté vers la psychologie et le paranormal. Et ça marche. Le petit Diego aux grands yeux las est carrément aussi inquiétant pour son entourage que pour le spectateur. C’est Akim Isker qui signe la réalisation de ce thriller, assez réussi, qui n’est pas, dans ses débuts, sans rappeler l’affaire Maëlys, cette petite fille disparue lors d’un mariage. L’une des grandes forces de la série, c’est d’ailleurs de montrer comment la disparition de Lily fracture complètement un groupe d’amis, qui tour à tour vont se soupçonner mutuellement. Le médecin de famille, que l’on voit, dès la première scène, un peu trop pressant avec Lily, le cousin légèrement attardé qu’elle se plaît à martyriser, la belle-sœur, le poivrot du village (Francis Renaud)… Les secrets les plus sordides ou les plus intimes sont déballés sur la place publique, avec les rancœurs qui les accompagnent forcément.

Il n’y a pas d’effets spéciaux dans Visions. Juste des dessins d’enfants et la force de la psychologie. L’enquête, comme sa résolution, est vue au travers des yeux de Sarah et de Diego, sorte de binôme abîmé par la vie : la première ne sait pas d’où elle vient, le second est écartelé entre la loyauté à sa mère et son beau-père (Max Boublil) et l’affection pour son père (Robinson Stévenin). Le casting, comme souvent dans les fictions de TF1, en met plein la vue, puisqu’on retrouve aussi Jean-Hugues Anglade, dans le rôle d’un enquêteur, Anne Marivin dans celui de la tante de Lily, ou encore Julien Boisselier. C’est efficace, et la chanteuse Louane Emera y est très convaincante.

Séries téléviséesjean-hugues angladeTélévisiontf1
Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Barrage contre l’extrême gauche et ses complices médiatiques

[Goldnadel] Avec les insoumis, l’islamo-gauchisme devient plus islamiste que gauchiste

[Goldnadel] Taha Bouhafs candidat à Vénissieux ? Portrait-robot d’un insoumis

L’antifascisme d’opérette qui ne voit plus la bête humaine

[Goldnadel] Jérémy Cohen, George Floyd : la récupération sélective

[Goldnadel] Audiovisuel : la déroute du sénateur PS Assouline qui voulait bâillonner CNews

[Goldnadel] Les douze mensonges du GIEC sur le climat

[Goldnadel] Vive le nationalisme de l’autre ! À bas le patriotisme français ! Le syndrome Kassovitz

[Goldnadel] Sommet européen : pas de quoi pavoiser avec un drapeau étoilé

[Goldnadel] Présidentielle : Emmanuel dit oui en même temps que Macron dit non

Le Figaro

Guerre en Ukraine : «La médecine de guerre est une médecine de tri»

Coline Renault

ENTRETIEN - Le spécialiste de la médecine de guerre, le Pr Raphaël Pitti, va ouvrir à Lviv un centre de formation à destination des soignants ukrainiens.

Le Pr Raphaël Pitti, anesthésiste et réanimateur, spécialiste de la médecine d'urgence et de catastrophe, a ouvert avec l'ONG UOSSM France un centre de formation à Metz pour préparer les médecins ukrainiens aux blessures de guerre.

LE FIGARO.- Qu’est-ce que la médecine de guerre ?

Pr. Raphaël PITTI.- La médecine de guerre est une médecine de catastrophe. Il y a les catastrophes naturelles : tremblements de terre, ouragans, tsunamis. Puis il y a les catastrophes technologiques : Seveso, Tchernobyl. Et, enfin, les catastrophes humaines : les attentats, les mouvements de foule, et les guerres. Celles-ci ont pour particularité d’être évolutives : elles ne sont pas circonscrites à un lieu. Il y a une grande part d’incertitude. Est-ce que vous allez être ravitaillés ? Est-ce que l’hôpital va être bombardé ? Est-ce que les blessés vont être évacués ? La situation est changeante. Vous pouvez être à 20 kilomètres de la ligne de front, et vous vous trouvez en zone de combat deux heures plus tard. Vous pouvez recevoir dix blessés, organiser votre prise en charge, puis vingt nouvelles personnes arrivent et remettent en jeu le premier tri.

À lire aussiGuerre en Ukraine: comment une entreprise a évacué ses employés

Quelle est la place du tri dans la médecine de guerre ?

La notion de tri est essentielle, avec une disproportion entre les moyens et le nombre de victimes qui arrivent. La médecine ordinaire est une médecine du «tous pour un» : la médecine de guerre, c’est du «un pour tous». Ce qui n’est pas, bien sûr, sans poser des problèmes éthiques. Le trieur ne peut donc pas être n’importe qui. Il doit avoir de l’expérience, des compétences de réanimation, des notions de chirurgie et de logisticien. Il doit avoir un regard global sur les moyens dont dispose la structure, et déterminer à la fois si le patient est en état d’urgence absolue, et si cette urgence n’est pas dépassée. Une plaie au crâne qui laisse apparaître des substances cérébrales, accompagnée d’une plaie au thorax, laisse par exemple peu d’espoir quant à la survie du patient.

En France, les soignants ne sont pas préparés à une médecine de catastrophe

Quelle expérience avez-vous de ce type de médecine ?

Je suis anesthésiste-réanimateur de formation et professeur agrégé de médecine d’urgence et de catastrophe. J’ai eu toute une carrière de médecin militaire. J’ai été dans tous les pays où nos forces ont été engagées : en ex-Yougoslavie, aux Comores, au Liban. J’ai participé à de nombreuses situations de conflit. Quand je suis arrivé pour la première fois en Syrie en 2012, j’ai constaté que les médecins syriens n’étaient pas préparés. Or, la guerre étant urbaine, les hôpitaux civils étaient directement affectés et les médecins en première ligne pour prendre en charge la population. L’ONG que je dirige a donc mis en place, un, puis quatre centres de formation. Mais en France, les soignants ne sont pas mieux formés. Quand il y a eu le Bataclan, ils n’étaient absolument pas préparés. Depuis, le gouvernement en a fait une cause nationale et il doit y avoir au sein de chaque établissement une personne référente en termes de médecine de catastrophe.

Que prévoyez-vous en Ukraine ?

Quand nous avons vu que les civils étaient ciblés et touchés, nous avons compris que les médecins ukrainiens allaient être confrontés à ces pathologies sans les connaître. Nous avons donc décidé d’ouvrir un centre de formation à Lviv. Nous avons acheté le matériel, trouvé un local, et fait venir en France de futurs formateurs pour les préparer. Ils apprennent à ventiler un patient, à le stabiliser, à l’évacuer. J’ai déterminé le profil attendu : des anesthésistes ou des urgentistes, avec un certain nombre d’années d’expérience, qui ont déjà officié comme formateurs et qui ont participé aux combats dans le Donbass. Ces neufs sont venus à Metz pendant une semaine. Ils nous ont confirmé les besoins sur place. Les médecins en Ukraine ne sont absolument pas préparés. Ils doivent être formés à l’afflux de victimes, aux protocoles de la douleur, etc. C’est crucial.

Quelles sont les spécificités des blessures dans le conflit ukrainien ?

Le gouvernement de Kiev a évoqué l’utilisation du phosphore, mais cela n’a pas été démontré. À ma connaissance, il n’y a pas eu de victimes qui auraient subi une intoxication à l’agent chimique. En revanche, nous avons affaire à de la traumatologie très importante : des personnes qui ont subi des explosions, qui ont des troubles de la respiration après avoir connu une pression très forte, qui ont été brûlés, écrasés sous les décombres.

Contrairement à ce qui existe en France, l’utilisation de la morphine en Ukraine est différente. Elle ne peut être utilisée que sur prescription médicale. Le combattant français a une trousse médicale d’urgence avec 10mg de morphine qu’il peut s’injecter tout seul. Le secouriste ukrainien n’a lui pas le droit d’en fournir. La victime devra donc attendre d’être prise en charge par un médecin pour pouvoir en bénéficier. La prise en charge de la douleur est donc tardive dans le conflit ukrainien, ce qui change les protocoles que nous enseignons. Les patients que nous prenons en charge ont des polytraumatismes, et puis, des signes de psycho-trauma.

Quelle place laisse la médecine d’urgence à la prise en charge psychologique ?

Nous préparons les médecins au débriefing psychologique. Il s’agit de permettre à des personnes confrontées à des situations traumatisantes d’exprimer leur vécu. L’urgence reste bien sûr en priorité la lésion, mais ceux qui ne sont pas blessés au sens propre ont besoin d’être pris en charge rapidement. Plus cela est fait tôt, mieux ils peuvent accepter ce qu’ils vivent. Pour cela, on les amène à exprimer leur vécu, ce qu’ils ont ressenti, de manière qu’ils comprennent que le traumatisme est tout à fait normal. Ils sont prévenus qu’ils risquent de ne pas dormir, de se sentir angoissés en permanence, d’avoir un besoin de sédatif. Ils seront pris en charge plus tard par des psychologues, mais l’urgentiste peut aussi agir, à son échelle.

Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

Regarder la vidéo

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

France24 - Monde

Fusillade en Californie : le tireur présumé était motivé par la haine envers Taïwan

Publié le : 17/05/2022 - 09:10Modifié le : 17/05/2022 - 09:34

FRANCE 24 Suivre

Tireur présumé de la fusillade qui a coûté la vie d'un homme de 52 ans, dimanche dans une église fréquentée par la communauté taïwano-américaine en Californie, David Chou, était motivé par la haine à l'égard de Taïwan, a déclaré lundi la police.

L'homme qui a ouvert le feu dimanche dans une église en Californie, fréquentée par la communauté taïwano-américaine, faisant un mort et cinq blessés, était motivé par la haine à l'égard de Taïwan et de ses habitants, a déclaré la police, lundi 16 mai.

Le tireur présumé, David Chou, 68 ans, a cadenassé les portes et glissé de la glu dans les serrures de l'église dans laquelle des dizaines de paroissiens participaient à un banquet après le service religieux du matin, à Laguna Woods, près de Los Angeles. 

Il avait également caché des sacs contenant des cocktails Molotov et des munitions de rechange autour du bâtiment avant d'ouvrir le feu avec deux armes de poing, dans ce que les enquêteurs considèrent comme une tentative "méthodique" de faire un carnage.

"Nous savons qu'il a élaboré la stratégie qu'il voulait mettre en œuvre", a déclaré le shérif du comté d'Orange, Don Barnes. 

"C'était très réfléchi, car il s'était préparé, en étant sur place, en sécurisant l'endroit, en plaçant des objets à l'intérieur de la pièce pour faire d'autres victimes s'il en avait l'opportunité", a-t-il ajouté.

"Contrarié par les tensions politiques entre la Chine et Taïwan"

David Chou, agent de sécurité à Las Vegas, a agi pour des raisons "politiques et motivées par la haine [et] était contrarié par les tensions politiques entre la Chine et Taïwan".

"D'après ce que nous avons découvert, nous croyons qu'il ciblait spécifiquement la communauté taïwanaise et cette église presbytérienne taïwanaise est une représentation de cette communauté", a-t-il expliqué.

Selon le shérif, l'homme est un citoyen américain qui a émigré de Chine.

De son côté, un responsable de la représentation commerciale de Taïwan à Los Angeles a déclaré à l'AFP qu'il était né sur l'île en 1953.

L'homme tué par le suspect était un médecin de 52 ans, John Cheng, qui a succombé après avoir chargé l'attaquant pour tenter de le désarmer, donnant le temps aux autres paroissiens de le neutraliser, le ligotant notamment avec une rallonge électrique. 

Le shérif Barnes a qualifié le Dr Chen de "héros" sans lequel "il y aurait sans nul doute eu d'autres victimes".

Le médecin, qui a réussi à plaquer le suspect, a été touché par des coups de feu et son décès a été prononcé par les secours à leur arrivée sur les lieux."

Cinq autres personnes, entre 66 et 92 ans, blessées lors de cette attaque ont été emmenées à l'hôpital.

Le suspect a été placé en détention avec une caution de 1 million de dollars.

Les tensions politiques et diplomatiques sont vives entre Pékin et Taipei : le régime communiste considère l'île de Taïwan comme une de ses provinces destinées à revenir dans son giron, au besoin par la force.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

États-Unis : une fusillade vise une église californienne, faisant un mort

États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

Tuerie raciste à Buffalo : après l'onde de choc, Joe Biden attendu sur place

New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

Advertisement

Supported by

El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

Advertisement

L'Humanité

Plomberie. Le Watergate relu et corrigé

Nos recommandations culturelles

Grégory Marin

Et si le scandale qui a coûté sa réélection à Nixon n’avait été que le résultat de l’action précipitée et mal calculée d’une conjuration d’imbéciles ? C’est l’hypothèse de cette mini-série qui met en avant certaines personnalités controversées qui ont pu concourir à ce fiasco politique. En s’inspirant du podcast « Slow Burn », le scénariste Robbie Pickering a donné une place centrale à cet attelage de jeunes loups aux dents longues, de vieux briscards et de barbouzes du dimanche qui rêvent de briller au firmament républicain.

Matha Mitchell (Julia Roberts) est l’épouse du procureur général John Mitchell (Sean Penn). Son franc-parler et ses bourdes en font l’invitée rêvée des journaux et plateaux de télévision… au grand dam de son mari et de l’administration présidentielle, qui la prennent pour une ravissante idiote. Mais, lorsqu’elle va révéler au grand public, par souci d’honnêteté autant que par bêtise, l’implication du candidat sortant dans la mise en place d’écoutes pour espionner le camp démocrate, sa cote de sympathie va baisser. Julia Roberts et Sean Penn, amis de longue date, cherchaient un projet de collaboration, partager l’affiche de « Gaslit » leur en donne l’occasion. Également coproductrice, Julia Roberts excelle dans ce rôle de – fausse – ingénue, aux côtés d’un Sean Penn méconnaissable sous son maquillage – n’était le talent d’acteur qui le caractérise. Mais le casting révèle d’autres surprises, comme Dan Stevens (John Dean) en collaborateur qui se pose des questions d’intégrité, ou Betty Gilpin (Mo Dean), démocrate admiratrice de la « folie » de Martha.

Écrans
New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

Advertisement

Le Figaro

Carnet de voyage au Soudan, sur les traces des pharaons noirs

  1. Accueil
  2. Voyage
  3. Inspiration

REPORTAGE - Alors que l'exposition «Pharaon des deux terres. L'épopée africaine des rois de Napata» se tient au musée du Louvre, Le Figaro est parti en Nubie, au nord du Soudan, aux sources de cette Afrique grandiose et méconnue.

Les idées reçues ont la vie dure. Longtemps, la Nubie, ce vaste territoire qui s'étend de la confluence du Nil Blanc et du Nil Bleu (Khartoum) à la première cataracte (au sud d'Assouan), a été considérée par les archéologues comme une terre sous seule influence égyptienne. Une banlieue de Louxor. À Soleb, on serait tenté de leur donner raison. Nous voici au bord du Nil, à dix heures de route au nord de la capitale soudanaise. Dans le jour finissant, le temple dédié au dieu Amon par Amenhotep III impose ses colonnes gravées de hiéroglyphes sur fond de palmeraie. Les chapiteaux en forme de lotus, les colonnes cannelées, les cartouches et les bas-reliefs siglés d'Horus ou d'Amon… Oui, c'est bien la grande Égypte antique, celle du Nouvel Empire, qui défie le temps sur les bords du fleuve sacré. Mais contrairement à Karnak ou à Abou Simbel, pas un visiteur pour troubler le silence du crépuscule. À 50 kilomètres de là, à Sesibi, le soleil se couche sur les ruines du temple d'Aton, le dieu solaire, comme un salut à sa propre gloire. C'est Akhenaton qui ordonna le culte unique d'Aton au XIVe siècle avant ­notre ère. Et nous revoici parmi les pharaons d'Égypte, incontournables, omniprésents…

C'est entendu, les Égyptiens ont fortement influencé la Nubie avant de la dominer pendant cinq siècles (XVIe-XIIe siècle avant notre ère). Sur le promontoire du djebel ­Dosha ou sur l'île de Saï, plus au nord, ils contrôlaient le Nil d'où leur parvenaient, venant du sud, l'or, les ­esclaves, les épices, l'encens, le bétail… Mais sur l'île de Saï, nos repères vacillent : voici une ville égyptienne, certes, mais entourée d'une fortification ottomane ; non loin, des fondations de pyramides méroïtiques, des goubbas (mausolées musulmans en terre) et un site ­paléolithique. Les civilisations se sont succédé sur cet îlot perdu au milieu du Nil, qui serpente vers l'Égypte tel un gros boa. L'histoire du Soudan avait commencé avant les pharaons, et s'est prolongée bien après.

Doukki Gel, la plus vieille cité d'Afrique

Soudan carnet de voyage

Pour mieux s'en convaincre, il faut se rendre à Kerma. Noyée dans une immense palmeraie, la ville fut la capitale d'un vaste royaume indépendant, dont l'origine ­remonte à 2 500 ans avant notre ère. Majestueuse, la ­Deffufa (temple) trône dans un grand enclos. Un faucon survole en ­silence cette gigantesque montagne remplie de briques de terre crue et en partie écroulée. Une « cathédrale fondue », pour reprendre l'écrivain Olivier Rolin, érigée en – 1700.

Plus loin, une nécropole a été mise au jour : plus de 50 000 tombes, dont des sépultures royales où l'on ­retrouva bucranes et squelettes de serviteurs sacrifiés, pour accompagner le monarque défunt dans l'au-delà –voilà qui ne se pratiquait pas en Égypte. Mais le plus stupéfiant se situe à Doukki Gel, à moins de 1 kilomètre de la Deffufa de Kerma. Les ruines rehaussées depuis 1999 par l'archéologue suisse Charles Bonnet montrent des ­bâtiments aux formes totalement inédites : des cercles, des ovales, des pétales de marguerite… Nous voici à mille lieues des lignes droites et orthogonales des monuments égyptiens.

Tout en déambulant, on se frotte les yeux : ces temples circulaires aux contours dentelés, ces contreforts ronds et épais, ces palais piquetés de colonnes si serrées qu'elles empêchaient toute circulation… D’où sortent-ils ? La découverte de Charles Bonnet est d'importance : bâtie vers – 2700, Doukki Gel n'est rien de moins que la plus vieille cité africaine connue à ce jour. Son architecture, son organisation ne doivent rien au modèle égyptien. C'est, au contraire, l'Afrique centrale, noire, brute, que l'on sent dans ces franches rondeurs.

Le règne des pharaons noirs

Il existait donc, au sud de l'Égypte, un royaume rival, ­insoumis, riche et assez puissant pour résister pendant mille ans à son voisin du nord. À Doukki Gel, on a ­retrouvé les vestiges du quartier général où se réunissaient les chefs des armées coalisées du sud, qui se préparaient à combattre les pharaons.

La domination égyptienne sous le Nouvel Empire met fin au royaume de Kerma, mais au VIIIe siècle avant ­notre ère, la Nubie prend sa revanche. Chassé par la guerre civile, le clergé de Thèbes (Louxor) se réfugie à Napata, au pied du djebel Barkal. Les souverains ­nubiens du royaume de Napata (VIIIe-IVe siècle avant notre ère) domineront la Nubie, puis bientôt la Haute Égypte. Pendant un demi-siècle, les « pharaons noirs » de la XXVe dynastie régneront sur un territoire ­immense, ­allant de Khartoum jusqu'à la Palestine. Le plus célèbre d'entre eux, Taharqa, nous toise dans la salle principale du Musée de Kerma. Découverte en 2003, sa statue de granit noir montre un homme au sourire fin, le torse lisse, sûr de sa force.

Taharqa régnait à Napata, au pied du djebel Barkal. Cette montagne ­monolithique posée au bord du Nil est précédée d'une aiguille rocheuse, qui évoquait autrefois un cobra dressé. Les Égyptiens y voyaient le lieu de résidence du dieu Amon. Taharqa lui dédia donc un temple ainsi qu'un autre à Mout. En fin de journée, l'ombre du cobra géant mange les ruines du sanctuaire. Du sommet de la montagne, le regard embrasse le désert, le piton ­rocheux, le Nil aux reflets métalliques et la vallée du Nil, épais couloir de verdure. On redescend à grandes enjambées par une dune géante, en espérant ne pas offenser Amon ou quelque divin ­cobra…

Comme tout monarque, Taharqa a droit à sa pyramide non loin du djebel Barkal, à Nouri. Dans sa chambre ­funéraire, qui imitait le tombeau d'Osiris, on retrouva des ouchebtis (statuettes funéraires), des bracelets en or, mais pas son sarcophage. Une soixantaine d'autres souverains, princes, princesses sont aussi sous leur triangle de pierre, tous désormais érodés par le temps. Comme on contemple ces pyramides couleur de sucre roux, ­cachées du Nil par le rideau des palmiers, deux villageois passent. Deux silhouettes en galabieh (djellaba) et ­turban blanc, qui nous projettent aussitôt quelques ­siècles en arrière.

Plus en aval, à el-Kourrou, les rois et pharaons de Napata reposent dans des chambres funéraires creusées sous la pyramide, et non à l'intérieur comme en Égypte. Mais dans le tombeau du roi ­Tanoutamon, dont la statue a été retrouvée à Doukki Gel, les murs sont peuplés de divinités égyptiennes colorées : Anubis à la tête de chacal, Horus le dieu faucon, Amon le dieu ­bélier, Thot le dieu babouin.

À lire aussiDu Caire à Assouan, le grand voyage en Égypte

Les reines guerrières de Méroé

Les Assyriens feront tomber les pharaons noirs. Les ­souverains de Napata, redevenus simples rois, finiront par émigrer à Méroé, plus au sud. Pour s'y rendre, il faut ­traverser le désert de Bayouda. Quoique lovée dans une boucle du Nil, cette immense plaine fauve s'étire sans fin jusqu'à l'horizon. Au loin, tout au bout de la steppe, des djebels bruns et violacés dessinent des bosses de dromadaire. En voici justement, stoïques sous le soleil accablant, grignotant quelque branche d'acacia pleine de ­piquants. Bientôt, la piste devient pierreuse. Le 4 x 4 grimpe à ­l'assaut d'une éminence rocailleuse et s'arrête au pied du cratère Atroun. Curieux spectacle !

Dans un vaste hémicycle noir, des nomades manasir ramassent une étrange terre salée autour d'un lac entouré d'herbe rase. De petites cahutes en terre leur servent à stocker ce natron (carbonate de sodium), employé en médecine, pour la fabrication de tabac ou pour les soins des animaux. Ce faisant, ils ­perpétuent une tradition vieille comme le monde, puisque les Égyptiens exploitaient déjà le natron pour le rite de leurs pharaons. Le soir, les nomades regagnent leurs ­pénates. Nous plantons notre tente non loin d'eux, à l'abri d'une colline de croûte volcanique, couleur lie-de-vin. Un café au gingembre mijote sur le feu allumé par le chauffeur. Le vent souffle du silence sur le désert de pierre. ­Demain, nous serons à Méroé.

Méroé ! L'imaginaire s'emballe à l'évocation de ce royaume entouré de mystères. C'est là-bas, au bord du Nil, que les rois nubiens, chassés de Napata, installèrent leur nouvelle capitale au IVe siècle avant notre ère. Le royaume de Méroé ne conquit pas l'Égypte, mais il fut riche et puissant. Son écriture, le cursif méroïtique, n'a toujours pas été déchiffrée – avis aux Champollion en herbe. En 1821, l'explorateur Frédéric Cailliaud découvre, ébahi, des pyramides noyées dans les dunes : les tombeaux des rois et reines de Méroé. Dix ans plus tard, l'aventurier italien Ferlini dynamitera quelques-unes d'entre elles, bientôt suivi par d'autres pilleurs de trésors. Les précieux bijoux de la reine Amanishakhéto ­seront vendus à Louis Ier de Bavière en 1839. Non sans mal : personne ne voulait croire que des parures d'aussi belle qualité puissent venir d'Afrique noire.

Aujourd'hui encore, Méroé fascine. Le site, d'abord : les pyramides, en partie reconstruites, semblent surgir des dunes de sable ocre, dont elles prennent la couleur au coucher du soleil. Les chapelles funéraires qui leur sont accolées sont fermées par des portes aux gonds grinçants. Sitôt qu'on les pousse, des armées de soldats, ­d'esclaves enchaînés, de dieux et de rois surgissent des murs gravés au ciseau. Régie par un système matriarcal, Méroé compta des reines guerrières, les candaces (ou kandakas). Leurs lèvres sont épaisses, leurs formes généreuses (sources de fertilité), leur attitude conquérante. L'une d'elles, Amanishakhéto, tint tête aux ­légions romaines d'Auguste et obtint une paix royale pour son royaume pendant deux cents ans.

Une cathédrale au bord du Nil

Un bas-relief la montre armée d'un grand arc (les ­Nubiens étaient réputés excellents archers), tenant en ­respect une armée d'esclaves. « La récente révolution soudanaise a recyclé la figure de la candace à travers l'image d'une jeune manifestante haranguant la foule. L'image a fait le tour des réseaux sociaux », observe l'archéologue Marc Maillot. Celui-ci est occupé à dégager un palais méroïtique à Damboya, à quelques kilomètres de la ­nécropole de Méroé. « La période méroïtique fut le ­théâtre d'un vrai melting-pot culturel, car le royaume était connecté à l'Afrique aussi bien qu'au bassin méditerranéen. Le paysage d'alors était celui d'une savane où l'on rencontrait des éléphants (qui servaient à la guerre) et peut-être même des lions. »

Dans la plaine du Boutana, des nomades entourés de moutons tirent l'eau d'un puits devant les ruines de Naga. Gestes ancestraux… Les bêlements du troupeau répondent au silence des béliers de pierre du temple d'Amon, fondé par le roi Natakamani et son épouse Amanitoré. Par un curieux décalage, les Nubiens ont adoré les dieux égyptiens bien après que leur culte fut abandonné en Égypte. Mais ils leur ont ajouté leurs ­propres déités, comme le dieu lion Apédémak. Cette ­divinité méroïtique apparaît sur le temple voisin, tenant le sceptre du pouvoir au roi africain et à sa reine ­callipyge. Le dieu est curieusement montré de face et de profil, comme en mouvement. Plus loin, sa tête léonine ­prolonge un corps de serpent sorti d'une fleur de lotus. La reine Amanitoré, elle, brandit une épée, prête à ­massacrer ses adversaires qu'elle tient par les cheveux. Guerre et paix.

Les rois éthiopiens mettront fin au royaume de Méroé au IVe siècle de notre ère. C'est alors qu'une autre page s'ouvre en Nubie, celle du christianisme. L'Empire ­byzantin de Justinien évangélise la Nubie, et bientôt, trois royaumes chrétiens locaux s'unissent pour former un vaste territoire. À Old Dongola, la capitale, à l'ouest du djebel Barkal, les ouvriers de l'archéologue polonais Artur Obluski arrachent des sables un immense ­complexe religieux. Une noria de brouettes, un ballet de coups de pioche… Ici, une cathédrale en ruine domine le Nil. Là, les colonnes d'une nef se dressent au ciel. Plus loin, un monastère ensablé a conservé des fresques ­peintes médiévales. Sur les murs, les voûtes, les piliers, les ­styles byzantins et africains se télescopent : l'archange Gabriel côtoie des évêques noirs, la sainte Trinité s'acoquine avec des danseurs masqués sortis d'une cérémonie animiste, les saints apôtres voisinent avec une reine ­nubienne à la robe frappée de l'aigle byzantin.

Des murs de 10 mètres de haut protégeaient la ville d'Old Dongola. On cultivait la vigne au bord du Nil pour les ­besoins ­liturgiques. Au VIIe siècle l'Égypte se convertit à l'islam. La Nubie, elle, résistera pendant des siècles, ­signant un traité de paix de six cents ans avec les Arabes. Les moines d'Old Dongola ou d'el-Ghazali prieront jusqu'au XIVe siècle, parlant copte et grec. À la même ­époque, en Europe, les lettrés de la Renaissance redécouvraient la Grèce antique… Drôle de royaume anachronique, aux portes du désert. « Les gens d'ici sont fiers de cette ­histoire, ils en comprennent la grandeur », ­assure Artur Obluski. Tout en nous parlant, il a ramassé un tesson de céramique : « Porcelaine de la dynastie Ming, milieu du XVIe siècle. Eh oui, les échanges commerciaux ne ­cessaient jamais au Moyen Âge. »

Dernière nuit sous les étoiles, quelque part dans les ­dunes. Le Soudan est moins vaste que la voûte céleste, mais tout aussi mystérieux. Que se cache-t-il sous ces ­vagues de sable fin, sous ces déserts de pierre, sous ces djebels solitaires ? Peut-être quelque vestige d'une civilisation lointaine, encore mal connue, voire insoupçonnée. « Ici, tout reste à faire », nous confiait Marc Maillot. Les archéologues ont encore de beaux jours ­devant eux. Les visiteurs aussi.

À lire aussiEn Égypte, au fil du Nil en Dahabiya

Carnet de route

ORGANISER SON VOYAGE

Avec Tamera (Tél. : 04 78 37 88 88). L'agence tournée vers le voyage d'aventures, à la rencontre des peuples et de leurs cultures, propose un circuit de 14 jours à la découverte du Soudan des pharaons noirs. Au programme : les pyramides de Méroé, le temple de Soleb, la Defuffa de Kerma, le monastère d'Old Dongola, le djebel Barka, les cataractes du Nil, le désert de Bayouda (et le cratère Atroun), une excursion à l'île de Saï et les derviches tourneurs d'Omdurman. Guidage francophone par un spécialiste en archéologie.

À partir de 4 150 €, avec les vols internationaux, le transport, l'hébergement, les repas, l'accompagnement et une partie de l'équipement (tente, couverture). Extension possible vers Port-Soudan pour explorer notamment les fonds marins de la mer Rouge (compter 4 jours supplémentaires). Départs d'octobre à mars pour éviter les grosses chaleurs et les vents de sable.

Bon à savoir : les trajets en véhicule (4 x 4) sont importants, car les distances entre les sites sont longues (plus de 2 200 km de trajet au total), avec quelques heures de pistes à endurer. L'hébergement sur place est relativement spartiate, avec notamment quelques bivouacs sous tente.

FORMALITÉS

Compter 100 € pour obtenir le visa à l'ambassade du Soudan.

Le vaccin contre la fièvre jaune et un traitement antipaludéen sont recommandés. Il est fortement conseillé d'être à jour des vaccinations classiques (DTP, hépatite A). Suivre les recommandations de l'Institut Pasteur.

BONNES TABLES

Assaha (Tél. : 00 249 15 521 2121). Sans doute la meilleure table de Khartoum. Dans un décor de caravansérail, parmi les palmiers et bougainvilliers, on déguste une bonne cuisine libanaise. Agréable cour. Musique le jeudi soir. Compter 15 €.

LIRE

RAPPORTER

Les dattes sont réputées : on les consomme fraîches (lors de la récolte, en automne) ou séchées.

Le jabana est un délicieux café aux épices (gingembre, cardamome, cannelle) que l'on boit dans tout le pays. On trouve à Khartoum des échoppes vendant les grains torréfiés et moulus.

À la périphérie de Khartoum, le marché d'Omdurman, l'un des plus importants d'Afrique de l'Est, regorge de petites boutiques et d'étals de fruits, légumes et épices. Quelques belles pièces anciennes sont à dénicher dans le quartier des antiquaires : lances mahdistes, grigris ethniques du Nil Bleu, pots à parfum de cérémonie de mariage (hog), boucliers tribaux, sabres et poignards du Darfour.

Chez Osman Hassan Osman (Tél. : 0912 611 214), on trouve des vanneries en rafia du Kordofan, des colliers d'ébène du Soudan du Sud, des sacs en poil de chèvre, des colliers en os de dromadaire, etc.

Dans le bazar du textile, on peut acquérir un beau turban traditionnel en coton blanc, voire une galabieh (djellaba).

À NOTER

L'exposition « Pharaon des Deux Terres, L'épopée africaine des rois de Napata » est présentée au Musée du Louvre jusqu'au 25 juillet 2022.

[Initialement publié le 9 avril 2021, cet article a fait l'objer d'un mise à jour.]

France24 - Monde

Les États-Unis lèvent une série de restrictions visant Cuba

Publié le : 17/05/2022 - 02:58

FRANCE 24 Suivre

L'administration du président Biden, qui souhaite réviser la politique américaine envers le régime cubain, a annoncé lundi la fin de plusieurs restrictions relatives  aux procédures d'immigration, aux transferts d'argent et aux liaisons aériennes. Une décision qui promet de susciter un vif débat tant le sujet est politiquement sensible.

L'administration Biden a annoncé lundi 16 mai la levée d'une série de restrictions visant Cuba, notamment sur les procédures d'immigration, les transferts d'argent et les liaisons aériennes.

Cette annonce, saluée immédiatement comme "un petit pas dans la bonne direction", "mais de portée limitée", par le gouvernement cubain, est le résultat d'une révision de la politique américaine envers le régime communiste, qui avait été lancée par le président américain, Joe Biden.

Selon un communiqué du département d'État, l'administration Biden va notamment remettre en place un programme suspendu depuis plusieurs années, qui facilitait les procédures d'immigration de membres d'une même famille. Elle promet aussi d'augmenter les capacités de traitement des demandes de visas à La Havane.

Les sanctions contre les personnalités demeurent

Les États-Unis vont également supprimer le plafond de 1 000 dollars par trimestre et par émetteur/bénéficiaire qui limitait jusqu'ici les transferts d'argent vers Cuba, et vont autoriser par ailleurs des envois d'argent hors du cadre familial. Le département d'État précise toutefois que ces flux financiers ne doivent pas "enrichir" des personnes ou entités violant les droits humains. Ce plafond avait été décidé par l'ancien président Donald Trump, qui avait pris une volée de mesures à l'encontre de Cuba pendant son mandat.

L'administration Biden va aussi augmenter le nombre de vols entre les États-Unis et l'île, en autorisant la desserte d'autres villes que La Havane. Elle va également autoriser certains voyages de groupes qui sont pour l'heure interdits.

Les sanctions financières visant des personnalités ou des entités cubaines restent toutefois en place, a tenu à préciser l'administration Biden.

"Opportunités économiques"

Les mesures annoncées lundi sont "des décisions pratiques destinées à répondre à la situation humanitaire [à Cuba et à] développer les opportunités économiques [des Cubains]", a expliqué un haut responsable de l'administration américaine.

À La Havane, le ministre des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a reconnu qu'il s'agissait de "mesures positives" mais qui "ne modifi[ai]ent absolument pas le blocus [l'embargo en vigueur depuis 1962], ni les mesures principales de siège économique prises par Trump". "Ni les objectifs, ni les principaux instruments de la politique des États-Unis contre Cuba, qui est un échec, ne changent", a-t-il ajouté dans une déclaration publiée sur le site du ministère, soulignant la "disposition" de son gouvernement "à entamer un dialogue respectueux et sur un pied d'égalité avec le gouvernement des États-Unis".

Le sujet des relations avec Cuba est politiquement brûlant aux États-Unis, qui abritent une importante communauté d'immigrés d'origine cubaine. "L'annonce du jour risque d'envoyer le mauvais message aux mauvaises personnes au mauvais moment et pour de mauvaises raisons", a immédiatement critiqué Bob Menendez, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, et pourtant membre, comme Joe Biden, du Parti démocrate.

L'opposition conservatrice, quant à elle, est intimement associée depuis longtemps à la critique virulente du régime communiste. Le sénateur républicain Marco Rubio, a ainsi accusé l'administration Biden de compter dans ses rangs des "sympathisants" du régime communiste de Cuba. L'élu de Floride, où réside la majorité de la diaspora cubaine aux États-Unis, a également affirmé que la décision du gouvernement représentait "les premiers pas vers un retour aux politiques ratées d'Obama sur Cuba".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Manifestations du 11 juillet à Cuba : jusqu'à 20 ans de prison pour des protestataires

Cuba : explosion meurtrière dans un hôtel emblématique de La Havane

À Cuba, 60 ans d'embargo américain et un appel à la "résistance créative"

L'Humanité

Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

Chronique

Mejdaline Mhiri

Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

Advertisement

Supported by

Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

Advertisement

Le Figaro

Marché de l'art: nouveau record à New York avec la vente de la collection Macklowe

Avec un «total de 922,2 millions de dollars», cela en fait «la collection la plus chère jamais vendue aux enchères», s'est félicité Sotheby's.

L'hyper dynamique marché des ventes aux enchères d'œuvres d'art à New York a encore battu un record revendiqué par la maison Sotheby's: 922 millions de dollars pour la très réputée collection Macklowe vendue en deux fois, en novembre dernier et lundi 16 mai au soir.

À lire aussiHarry B. Macklowe, le milliardaire qui a deux amours

Sotheby's, qui a déménagé de Londres à New York et appartient depuis 2019 au magnat franco israélien des télécoms Patrick Drahi, avait dominé la saison d'automne en novembre en totalisant 676,1 millions de dollars de ventes en une seule soirée, rien qu'avec le premier lot de 35 œuvres de cette collection Macklowe. Lundi soir, les 30 autres pièces de Macklowe ont été vendues en 90 minutes pour 246,1 millions de dollars. Avec un «total de 922,2 millions de dollars», cela en fait «la collection la plus chère jamais vendue aux enchères», s'est félicité Sotheby's.

Celle-ci a été mise sur le marché en deux lots à la suite du divorce du richissime couple formé par Harry Macklowe, un promoteur immobilier, et Linda Burg, une administratrice honoraire du Metropolitan Museum of Art (Met) à New York. Parmi les ventes à succès de la soirée, le tableau Untitled de Mark Rothko parti pour 48 millions de dollars, le Seestück de Gerhard Richter vendu 30,2 millions de dollars et le Self Portrait d'Andy Warhol qui a atteint 18,7 millions de dollars, selon Sotheby's.

En novembre, Le Nez d'Alberto Giacometti, impressionnant bronze suspendu sur lequel le sculpteur avait commencé à travailler en 1947 avait été vendu 78,4 millions de dollars , N°7, peinture minimaliste de Mark Rothko, 82,4 millions et Number 17, 1951 de Jackson Pollock vendu 61,1 millions de dollars.

À lire aussiLa surenchère des ventes aux enchères à New York

Le marché de l'art se porte à merveille à New York. La saison des ventes de printemps a commencé le 9 mai chez la concurrente de Sotheby's, Christie's (propriété de la très grande fortune française François Pinault), qui a vendu un portrait de Marilyn Monroe Shot Sage Blue Marilyn d'Andy Warhol pour 195 millions de dollars. L'œuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques.

Jeudi soir, Christie's avait aussi vendu pour 831 millions de dollars d'œuvres, dont la sculpture en bronze Petite danseuse de quatorze ans, d'Edgar Degas, partie à 41,6 millions de dollars, le plus haut jamais atteint aux enchères pour l'artiste français. Et le Raptor, un squelette d'un dinosaure Deinonychus antirrhopus, constitué de 126 os fossilisés et mesurant plus de trois mètres de long, a été adjugé pour 12,4 millions de dollars.

À New York, des enchères records et un dinosaure à douze millions de dollars

Les enchères chez Christie's ont totalisé 831 millions de dollars jeudi soir, confirmant l'appétit des collectionneurs dans tous les domaines.

À New York, record d'enchères pour Degas et un bronze de Picasso

Une Petite danseuse de quatorze ans, sculpture d'Edgar Degas, a fait sensation jeudi 12 mai au soir chez…

France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

L'Humanité

Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy

Entretien

DOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.

Éric Serres

Nom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit

Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.

Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?

Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.

On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?

Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.

Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?

À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.

L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?

À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.

AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?

L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.

Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?

Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !

La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?

Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.

Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?

Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?

antidopagedopage
New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

Advertisement

Le Figaro

Dans les pas de mademoiselle Chanel place Vendôme

Elodie Baërd

La marque de luxe célèbre la réouverture, le 18 mai à Paris, de son temple dédié à la joaillerie et à l’horlogerie, avec une collection de bijoux inspirés par les pièces personnelles et peu connues de sa fondatrice.

Outre le noir et blanc, les tailleurs en tweed et les robes en jersey qui laissent la femme libre de ses mouvements, les bijoux figurent en bonne place dans la riche imagerie liée à Gabrielle Chanel. Elle adorait les sautoirs et les manchettes fantaisie qu’elle accumulait autour du cou et des poignets. «On en parle moins mais elle possédait aussi beaucoup de “vrais” bijoux», précise Patrice Leguéreau, directeur du studio de création de Chanel joaillerie qui a dessiné une capsule de haute joaillerie reflétant le goût de Coco pour les modèles colorés, volumineux et adaptés au quotidien.

À lire aussiChanel, l’indéfinissable charme hexagonal

Cette inclination lui vient probablement de son idylle avec le second duc de Westminster, l’un des hommes les plus riches du monde. Elle le rencontre au début des années 1920 à Monte-Carlo, où il a amarré son bateau, le Flying Cloud. Leur relation fougueuse durera dix ans. L’homme aime sans compter, mais est aussi volage. Il la couvre de cadeaux autant pour témoigner de ses sentiments que pour se faire pardonner ses incartades. La légende raconte qu’il lui envoyait des paniers remplis de fruits et de légumes cueillis dans son domaine d’Eaton Hall, dans le Cheshire, qu’elle affectionnait particulièrement, et y cachait de somptueux bijoux.

«Je voulais créer des pièces dans l’esprit de celles qu’elle portait et raconter son goût pour une forme d’opulence, présente notamment dans l’art byzantin et les fastes russes, qui la fascinaient et l’inspiraient, reprend le directeur artistique. Si le patrimoine de la maison Chanel est extrêmement riche, l’héritage lié à la joaillerie se résume à une seule et unique collection qu’elle a dessinée en 1932, et que nous célébrons cette année. C’est idéal, je peux m’imprégner tout en étant assez peu contraint, et créer, dans l’air du temps, tout en injectant le plus possible les attributs de la haute joaillerie.»

Des archives aux ateliers

Il en résulte une ligne baptisée «Les Bijoux de Mademoiselle», composée de cinq bagues, sorties il y a un an au moment du début des travaux place Vendôme et à l’ouverture de la boutique éphémère rue de la Paix. Des bagues cocktail, aux formes généreuses, serties de pierres fines taille émeraude, clin d’œil à la géométrie de la place Vendôme. Le second chapitre de cette minicollection sort cette semaine pour la réouverture du temple de Chanel joaillerie. Il est composé d’un pendentif transformable en broche, d’une paire de motifs d’oreilles et de deux bagues, tous pavés cette fois de pierres précieuses.

Il y a fort à parier que ce rubis taille poire de plus de 8 carats, d’un rouge aristocratique, monté sur un anneau et contrastant avec des tsavorites ou des émeraudes aurait fait sensation dans les fêtes fastueuses que donnaient Coco et le duc à La Pausa. Tout comme ce collier en forme de croix de Malte accueillant en son centre un saphir de 4,99 carats entouré d’un pavage géométrique de diamants, d’émeraudes et de perles.

Une surface dédiée à la vente doublée

Ces pièces inédites sauront aujourd’hui attirer le regard des visiteurs qui franchiront le seuil de la boutique Chanel rénovée par Peter Marino, qui avait déjà signé son aménagement en 2007. L’architecte a gardé le noir et l’or, les clins d’œil au tweed, les œuvres d’art et les meubles Goossens, mais l’espace reçoit davantage de lumière du jour. On devine désormais la colonne Vendôme à travers les fenêtres de cette adresse dont la surface dédiée à la vente a doublé.

«Ce nouvel aménagement signe le changement de dimension de la division joaillerie horlogerie de Chanel, ces quinze dernières années, pour atteindre une certaine maturité, analyse son président, Frédéric Grangié. La première boutique Chanel du 7, place Vendôme, date de 1990. Les voisins ont été très surpris à l’époque qu’une marque de mode ose s’installer là. Aujourd’hui, nous sommes parfaitement intégrés. L’immeuble abrite les deux studios de création, joaillerie et horlogerie, ainsi qu’un atelier de haute joaillerie. Nous venons également d’y déménager nos archives, au sous-sol, dans l’ancienne salle des coffres de la banque qui était ici autrefois. Il s’agit davantage d’un hôtel particulier dédié à cette activité qu’une simple boutique».

À lire aussiLa brillante histoire des bijoux de diamants de Gabrielle Chanel

Racheté en 1997 par l’entreprise, le 18, place Vendôme a appartenu par le passé à la National Westminster Bank, fondée par la famille de l’amant de Gabrielle Chanel. Quand tout ramène à Coco, et à la place Vendôme, où elle vécut de nombreuses années, dans une suite du Ritz.

Il est amené à voyager, mais il a trouvé sa maison, ici, place Vendôme, dans une vitrine ultra-sécurisée à l’étage de la boutique. Le diamant de 55,55 carats, d’une qualité exceptionnelle (D, Flawless, type 2A), taillé spécialement pour l’anniversaire du mythique parfum N° 5 l’an dernier et monté en collier par le studio de création, sera la star des lieux. Cette pièce du patrimoine, qui ne sera jamais à vendre, est une quintessence de ce qu’est le département joaillerie de la marque de luxe aujourd’hui, capable à la fois d’acquérir les plus belles pierres du monde, et de créer et fabriquer en interne une telle pièce de haute joaillerie. Attention, il n’a toutefois pas vocation à devenir «l’attraction de la boutique et de la place Vendôme», précise-t-on en interne. Pour des raisons évidentes de sécurité, il a trouvé place dans une petite salle particulière, en face d’une table accueillant en alternance d’autres pièces du patrimoine. Et ne sera visible que sur demande.

Qui se cache derrière les lunettes Jacques Marie Mage ?

STYLE - Un français installé à Los Angeles a créé la marque de solaires la plus prisée du moment.

Le défilé Etam, les pieds dans l'eau d'une plage corse

REPORTAGE - Ce jeudi 12 mars, la marque de lingerie la plus populaire de France a présenté au domaine de Murtoli (Corse-du-Sud) sa première collection croisière.

France24 - Monde

Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie

Publié le : 09/05/2022 - 18:43

Bahar MAKOOI Suivre

Quatre bâtiments prestigieux appartenant à l'État allemand à Rome, dont celui de l'Institut Goethe, sont menacés de saisie par la justice italienne, qui exige des réparations à Berlin pour des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. En saisissant fin avril la Cour internationale de justice, l'Allemagne a depuis obtenu des premières garanties du gouvernement italien.

Alors que l’Europe vient de commémorer le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l'Allemagne nazie, la question des réparations de la Seconde Guerre mondiale continue de hanter les relations entre deux États européens : l’Allemagne et l’Italie. 

L’affaire a pris une telle ampleur que le principal organe judiciaire de l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ), a été saisie par Berlin, le 29 avril, pour examiner le litige. Plusieurs bâtiments prestigieux situés à Rome et appartenant à l’État allemand risquent d’être saisis par la justice italienne. 

En 2008, la Cour suprême de cassation, la plus haute juridiction italienne, avait condamné l'Allemagne à payer un million d'euros aux familles de neuf personnes exécutées par des soldats allemands, en Toscane, en 1944. Ce jour-là, alors que l'Italie est sous occupation allemande depuis 1943, entre 170 et 250 civils italiens, dont des femmes et des enfants, sont tués par balles par la Wehrmacht. Un massacre perpétré en représailles au meurtre de deux soldats allemands aux mains des Partigiani, la Résistance italienne.

Cette décision historique crée un précédent. De nombreux autres descendants de victimes italiennes des crimes nazis lancent alors des actions en justice. Confrontée à un nombre croissant de litiges devant les tribunaux italiens, l'Allemagne finit par porter plainte une première fois devant la CIJ, qui lui donne raison en 2014.  

L’Allemagne a déjà versé 40 millions d’euros à l’Italie  

Berlin ne remet pas en cause les crimes commis en Italie par le IIIe Reich entre 1943 et 1945, mais assure que la question des indemnisations a été résolue dans le cadre d'accords entre États après la guerre. En vertu de l’un d’entre eux, signé en 1961 avec l’Italie, l’Allemagne a notamment versé 80 millions de deutsche marks, soit 40 millions d’euros à l’État italien pour indemniser les victimes. Berlin estime donc que les demandes de la justice italienne violent le droit international.

Or, du point de vue italien, les victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité doivent pouvoir présenter des réclamations individuelles contre des États souverains. Malgré une première condamnation de la CIJ en 2014, la Cour constitutionnelle italienne estime, la même année, qu’interdire les procédures civiles intentées par les victimes italiennes serait contraire à la Loi fondamentale du pays, piétinant ainsi le verdict onusien. 

Depuis cette décision, "pas moins de 25 nouvelles affaires ont été portées contre l'Allemagne" devant des juridictions italiennes, ont dénoncé, le 29 avril, les avocats de l’État allemand dans leur nouvelle plainte déposée devant la CIJ. L'Allemagne réclame que l'Italie veille à ce que les décisions déjà prises par ses juridictions et portant atteinte au droit à l'immunité souveraine de l'Allemagne cessent de produire leurs effets.  

Berlin exige également que l'Italie s'assure que les biens allemands visés par les tribunaux italiens "ne fassent pas l'objet d'une vente aux enchères publiques avant que la Cour [de l’ONU] ne se prononce sur le fond".  

Quatre bâtiments en jeu à Rome 

Pour l'État allemand, le temps presse car la justice italienne menace de saisir quatre bâtiments lui appartenant à Rome et pas n’importe lesquels. Sont concernés, entre autres, le célèbre Institut Goethe, l'Institut archéologique allemand, celui d’histoire, ainsi que l'École allemande de Rome. L’État italien n’ayant pas encore exécuté cette saisie, la justice italienne doit décider d'ici le 25 mai si elle force la mise aux enchères de ces bâtiments. 

La vente correspondrait au règlement des indemnités dans deux affaires jugées en 2011 et 2020, en faveur de descendants de victimes italiennes de crimes nazis, et dans lesquelles l’Allemagne a été condamnée à payer plus de 600 000 euros "pour violations du droit international humanitaire commises par le Reich allemand". 

Le gouvernement italien donne finalement des garanties

Il faut généralement des années avant que la CIJ ne rende une décision. Berlin a donc demandé, dans un premier temps, à cette instance créée pour régler les disputes entre États d'adopter des mesures en urgence, visant à garantir que l'Italie ne puisse pas vendre les terrains aux enchères publiques pendant l'examen de l'affaire.

Une pression qui a semblé avoir un effet. Le 1er mai, le gouvernement a adopté un décret allant dans le sens de la demande allemande, ce qui a convaincu Berlin qu'il n'y a plus de caractère urgent dans le traitement de l'affaire.  

"L'Allemagne croit comprendre, sur la base de ce décret, que ‘la législation italienne exige des tribunaux italiens qu'ils lèvent les mesures d'exécution prises antérieurement et qu'ils s'abstiennent de prendre toute nouvelle mesure de contrainte contre les biens allemands utilisés à des fins de service public non commerciales en territoire italien’", a précisé la CIJ en annulant, lundi 9 mai, l’audience qu’elle s’apprêtait à tenir en urgence. 

Le ministère allemand des Affaires étrangères a toutefois précisé que Berlin n'avait pas retiré l'affaire en général, mais uniquement sa demande d’examen accélérée. En effet, le décret italien doit encore être confirmé par le Parlement.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya

La Cour internationale de justice ordonne à l'Ouganda de verser 325 millions de dollars à la RD Congo

IRAN

Sanctions contre l'Iran : la Cour internationale de justice rappelle à l'ordre les États-Unis

L'Humanité

Le Red Star touche le fonds

Actu

Le club de saint-Ouen a été vendu à 777, un fonds d’investissement américain, propriétaire de plusieurs autres formations à travers le monde. Les supporters audoniens, soutenus par des personnalités du monde du sport, de la culture et de la politique, dénoncent cette transaction et appellent à bloquer la vente.

Nicolas Guillermin

C’est dans une ambiance mouvementée que se termine la saison pour le Red Star. Non pas sur le plan sportif, le club de National (3 e division), 11 e au classement, qui reçoit l’US Concarneau ce vendredi 13 mai à huis clos pour la dernière journée de championnat, n’a plus rien à jouer depuis longtemps. C’est plutôt en coulisses que l’activité se déroule. Cinq semaines après avoir annoncé début avril être entrée en négociations exclusives avec 777 Partners, la direction du club de Saint-Ouen a officialisé le 11 mai la vente à 100 % au fonds d’investissement malgré la vive opposition de ses supporters.

Ces derniers avaient interrompu le match face à Sète (30 e journée), le 15 avril, par de multiples jets de fumigènes jusqu’à ce que la partie soit définitivement arrêtée par l’arbitre à la 42 e minute. Des agissements sanctionnés depuis par la Commission fédérale de discipline par la perte de la rencontre, 3 matchs à huis clos, dont 1 avec sursis, et une amende de 4 400 euros. Une contredanse que les nouveaux propriétaires américains, qui ont acheté le club fondé en 1897 par Jules Rimet, le créateur de la Coupe du monde de football, pour un montant estimé entre 10 et 19 millions d’euros, se feront sûrement un plaisir de payer.

Présent dans l’aéronautique ou les assurances, 777 Partners, dont le siège est à Miami, a pris le contrôle ces derniers mois de clubs comme le Standard Liège (Belgique), le Genoa (Italie) et le Vasco de Gama (Brésil), en plus de détenir «  une participation importante » dans le Séville FC, selon ses propres termes . Côté direction du club, cette cession est vue comme une très bonne chose. «  Je suis intimement convaincu, au terme d’une longue réflexion, que 777 Partners est le meilleur choix pour garantir et pérenniser les valeurs de notre club, tout en lui donnant les moyens de s’ouvrir des perspectives inédites », a déclaré le président et désormais ex-actionnaire principal, Patrice Haddad, qui conserve son poste à la tête du club audonien.

Malgré cette annonce, les supporters ne désarment pas. Après avoir distribué des tracts, écrit des lettres ouvertes, réalisé une vidéo et multiplié les actions, la Tribune Rino Della Negra a lancé une pétition pour bloquer la vente «  mais aussi pour que ce combat devienne national ». Dans ce texte publié le 11 mai sur change.org et signé par déjà près de 1000 personnes dont de nombreuses personnalités du sport, de la culture et de la politique, dont Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise ou Marie-George Buffet, ancienne ministre des Sports, puis relayé, ce vendredi 13 mai, par le journal le Monde sous forme de tribune, les supporters en appellent au «  pouvoir législatif ».

Le Red Star a été vendu à un fonds d’investissement américain, 777 Partners, «  basé dans un paradis fiscal dirigé par Josh Wanders, déjà propriétaire ou actionnaire de clubs au Brésil, en Belgique, en Espagne ou en Italie », dénoncent-ils. Regrettant que le football français soit «  devenu pour ces prédateurs financiers un nouvel eldorado », les supporters regrettent que «  les autorités du football ne s’expriment pas et ferment les yeux », et les pressent de «  réagir et de s’emparer de cette question ». «  Pour nous, écrivent-ils, le Red Star est un bien commun qui ne peut être sacrifié sur l’autel du profit. »

Ce que craignent les supporters, c’est que le club serve notamment de pépinière pour les autres équipes de 777 évoluant à des échelons supérieurs dans leurs championnats respectifs. «  Le Red Star est le club le moins haut sportivement et le moins renommé de l’écurie qu’ils sont en train de mettre en place, nous expliquait récemment Vincent Chutet-Mézence, président du Collectif Red Star Bauer et porte-parole de la tribune Rino Della Negra . La crainte, c’est que le potentiel du centre de formation qui s’ouvre au Red Star, avec un vivier important de jeunes en Ile-de-France, soit pillé car on va être la petite académie du groupe.  Ce modèle de cogestion de clubs franchisés ne fonctionne. On l’a très bien vu avec Bordeaux (20 e de L1), Nancy (20 e de L2), Ostende (Belgique) ou Brighton (Angleterre), c’est une catastrophe. » Et d’ajouter : «  777 est un fonds d’investissement, basé à 5000 km, qui en l’espace de sept mois a racheté un nombre conséquents de clubs. Ce n’est pas de l’investissement sportif mais un coup de poker financier qui va mener à la multiplication de transferts de joueurs, de transactions et de la spéculation. On est dans une logique de financiarisation du football, c’est une vraie dérive. »

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

Advertisement

Supported by

Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

Advertisement

France24 - Monde

Tuerie raciste à Buffalo : après l'onde de choc, Joe Biden attendu sur place

Publié le : 17/05/2022 - 00:15

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Le président américain, Joe Biden, se rend mardi à Buffalo, dans l'État de New York, théâtre samedi d'une tuerie raciste dans un supermarché qui a fait dix morts dans la communauté afro-américaine. Un nouvel épisode de violence par arme à feu qui a choqué le pays.

La mort de dix Afro-Américains dans une tuerie raciste à Buffalo samedi a provoqué une nouvelle onde de choc aux États-Unis et à l'étranger. Signe que le pays est une nouvelle fois groggy, le président Joe Biden sera mardi 17 mai à Buffalo pour "partager la douleur d'une communauté qui a perdu dix des siens dans une tuerie de masse horrible et insensée", a annoncé la Maison Blanche, qui a dénoncé "la haine qui reste une tache sur l'âme de l'Amérique".

"Terrorisme intérieur"

Même l'ONU, par la voix du porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, a condamné un acte "ignoble d'extrémisme raciste et violent".

Dans cette ville de Buffalo, à l'extrême nord de l'État de New York au bord du lac Erié et de la frontière canadienne, les habitants rendent hommage depuis deux jours aux personnes assassinées dans un supermarché Tops d'un quartier surtout peuplé d'Afro-Américains : les dix personnes tuées sont toutes noires, a précisé le procureur du district d'Erié, John Flynn, et leur meurtrier est un jeune suprémaciste blanc accusé d'avoir perpétré "un crime raciste motivé par la haine" et un acte de "terrorisme intérieur", selon les autorités.

Le tireur présumé plaide non coupable

Payton Gendron, 18 ans, a conduit plus de 300 killomètres depuis chez lui dans le sud de l'État pour perpétrer ce massacre, effectuant même un voyage de reconnaissance en mars et la veille du massacre, a révélé le chef de la police de la ville, Joseph Gramaglia.

"Cet individu est venu avec l'objectif de tuer le plus de personnes noires possible", a dénoncé le maire afro-américain de Buffalo, Byron Brown, tandis que le chef de la police de la ville, Joseph Gramaglia, a révélé lundi sur CNN que le suspect "projetait de continuer son carnage et de tirer sur des gens" pour en tuer davantage.

Payton Gendron, poursuivi pour "meurtre avec préméditation", a plaidé non coupable lors d'une première comparution ce week-end et doit repasser devant la justice jeudi.

Le jeune homme portait une caméra et a diffusé son crime sur Twitch même si la plateforme a assuré avoir supprimé le contenu "deux minutes" après le début de sa diffusion. Il a aussi publié avant le massacre un "manifeste" raciste de 180 pages, qui l'associe selon les médias aux suprémacistes blancs et aux complotistes d'extrême droite, tenants de la théorie du "grand remplacement".

"Week-end en Amérique" 

Voix quasiment unique chez les conservateurs de la Chambre des représentants à Washington à s'opposer à l'ancien président Donald Trump, la parlementaire républicaine Liz Cheney a accusé sur Twitter "la direction du parti à la Chambre d'avoir permis [l'expression] du nationalisme blanc, du suprémacisme blanc et de l'antisémitisme".

Cette tuerie est survenue dans un cycle de violences résumé par le gouverneur démocrate du New Jersey Phil Murphy dans un tweet où il décrit "un week-end en Amérique" : une personne asiatique tuée et quatre autres blessées par un homme qui a tiré dans une église en Californie ; deux morts et trois blessés à Houston ; cinq morts à Saint-Louis dans le Missouri et cinq autres à Chicago ; 21 blessés à Milwaukee, dans le Wisconsin, lors de fusillades après un match de basket. Les autorités ont dû imposer un couvre-feu.

Les violences par armes à feu sont un fléau quotidien qui ne cesse de grossir depuis 2020. Les statistiques dans ce pays de 330 millions d'habitants font froid dans le dos : près de 45 000 morts en 2021, dont environ 24 000 suicides, selon l'organisation Gun Violence Archive qui compile chaque jour chacun de ces drames sur tout le territoire.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

États-Unis : une fusillade "à motivation raciale" fait au moins dix morts à Buffalo

États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

États-Unis : une fusillade vise une église californienne, faisant un mort

Le Figaro

Train : ces techniques infaillibles pour voyager moins cher

Jean-Marc De Jaeger

Avec l'hébergement, le transport représente bien souvent la partie la plus chère d'un voyage en France. Nos astuces pour voyager en train sans se ruiner.

Pour traverser la France, le train est le moyen de transport le plus écologique, souvent le plus rapide, mais parfois aussi le plus onéreux. En période de forte affluence (jours fériés, vacances scolaires, etc.), le prix d'un billet de TGV dépasse parfois l'entendement. Au-delà de pratiques de bon sens, communes avec le transport aérien (voyager en période creuse, anticiper ses réservations, etc.), voici nos sept astuces pour voyager en train sans se ruiner.

» LIRE AUSSI - Voyager en train : idées et conseils

Des prix plafonnés avec la carte Avantage

Marre de débourser 300 € pour un aller-retour Paris-Marseille ? Les titulaires de la carte Avantage de la SNCF, en plus de profiter de 30 % de réduction sur leurs billets, bénéficient depuis juin 2021 de prix plafonnés sur les trajets en seconde classe en TGV inOui. C'est la garantie de ne jamais payer plus de 39 € en dessous de 1h30 de trajet, 59 € entre 1h30 et 3 heures et 79 € au-delà de 3 heures, quels que soient le jour du départ et le moment de la réservation. Un avantage particulièrement bienvenu en période de forte affluence, notamment lors des grands départs en vacances. Cette carte, valable un an et déclinée en trois profils (Jeune, Adulte et Senior), est vendue à 49 € (ou à 25 € lors du Black Friday, fin novembre).

À lire aussiSNCF : la carte «Avantage» sonne-t-elle vraiment la fin des billets chers ?

Réserver lors de l'ouverture des ventes

Pour bénéficier des prix d'appel (ceux qui sont promis par les publicités), une seule solution : anticiper. Mieux, réserver le jour de l'ouverture des ventes. Plusieurs fois par an, la SNCF ouvre à la réservation les trains pour les mois à venir. Pour les fêtes de fin d'année, par exemple, les ventes débutent généralement en octobre. S'inscrire à la newsletter des compagnies ferroviaires (SNCF, Eurostar, Thalys, etc.) est un bon moyen pour en être tenu informé. Ce principe du «premier arrivé, premier servi» augmente considérablement vos chances de dénicher un billet au prix le plus bas, comme un trajet en Ouigo à 10 €, un Paris-Bruxelles à 35 € ou un Paris-Londres à 44 €.

À lire aussiVoyager en train en Europe, pourquoi une telle galère ?

Voyager plus lentement : en TER ou Ouigo Train classique

Si le prix des billets de TGV fluctue en fonction de plusieurs critères (taux de remplissage, jour de départ, etc.), ce n'est pas le cas avec les TER. Que vous réserviez plusieurs semaines ou quelques minutes avant le départ, le prix (basé sur la distance parcourue) reste le même. Pratique si vous partez en dernière minute ou en période de forte affluence. En outre, les billets de TER sont généralement utilisables sur la journée et non pas sur un train précis. Un bémol : aucune réservation n'étant obligatoire, la place assise n'est pas garantie.

Sur certains axes, les trains régionaux offrent une alternative plus lente mais parfois moins chère que les TGV. Au départ de Paris, on peut ainsi rejoindre Lille (en 2h10), Le Mans (2h15), Dijon (3 heures), Lyon (5 heures) et Strasbourg (5 heures) sans changement. Des cartes de réduction régionales permettent d'emprunter ces TER avec des rabais pouvant atteindre 60 %. Et en plus, quelques accompagnants peuvent bénéficier des mêmes avantages.

À lire aussiVoyages en TER : quelles cartes de réduction utiliser en régions ?

Pour vos escapades, certaines régions proposent des forfaits incluant le voyage en TER et une activité. Par exemple, les Hauts-de-France proposent un pack Baie de Somme à 27 € (ou 11 € pour les enfants de moins de 12 ans), incluant un aller-retour en TER (y compris depuis Paris) et un billet valable deux jours dans les trains historiques de la Baie de Somme. La région Centre-Val-de-Loire propose quant à elle un forfait Château de Chambord incluant le train, la navette et l'entrée sur le domaine (45 € depuis Paris).

Autre solution sur les axes Paris-Lyon et Paris-Nantes : emprunter les Ouigo Train classique, lancés en avril. Ces trains, qui réutilisent d'anciennes voitures Corail, empruntent des lignes classiques où la vitesse est limitée à 160 km/h. Le trajet est donc deux fois plus long qu'en TGV : compter quatre heures le Paris-Nantes ou cinq heures le Paris-Lyon. Établis entre 10 et 30 € selon les jours et la distance, les prix sont fixes quel que soit le moment de réservation, de sorte que tous les passagers d'un même train paient le même prix, même en dernière minute.

À lire aussiPlus lent mais moins cher : que vaut le nouveau «Ouigo train classique» ?

Pour les jeunes et les seniors : des voyages illimités avec l'offre Max

Proposée depuis 2017 aux jeunes de 16 à 27 ans inclus, l'offre Max est accessible aux plus de 60 ans depuis avril. Pour 79 € par mois, cet abonnement soumis à un engagement de trois mois minimum permet de voyager de manière illimitée à bord des TGV inOui et Intercités à réservation obligatoire. Autant dire qu'il peut être rentabilisé dès le premier trajet. Mais il faut faire preuve de flexibilité, l'offre n'étant valable que du lundi au vendredi, en dehors des périodes de forte affluence. Par ailleurs, le nombre de places allouées aux abonnés Max est limité par train.

Autre offre pour les jeunes : grâce au Pass Jeunes TER de France, mis en place à l'été 2020, les voyageurs de 12 à 25 ans inclus peuvent emprunter de manière illimitée tous les TER de France pour 29 € par mois en juillet et en août.

À lire aussi«Max Senior» : la SNCF lance sa nouvelle offre illimitée pour les plus de 60 ans

Jouer sur la flexibilité des billets

Vous hésitez entre plusieurs dates de voyage ? Une solution est de réserver plusieurs billets à des dates différentes, quitte à les annuler plus tard pour n'en garder qu'un seul. Cette pratique du trip stacking (littéralement «empilement de voyages») a pris son essor au plus fort de la crise du Covid-19 à la faveur des politiques d'annulation flexibles mises en place par les acteurs du tourisme, dont la SNCF. Les voyageurs ayant acheté un billet de TGV inOui ou d'Intercités peuvent en effet se le faire rembourser sans frais ni justificatif jusqu'à trois jours avant le départ, quel que soit le tarif choisi. Chez Eurostar, les billets peuvent être échangés sans frais jusqu'à J-7. Chez Thalys, ceux acquis avant le 27 juin 2022 sont échangeables jusqu'à l'heure de départ. De quoi rassurer les plus indécis.

À lire aussiPlus lent mais moins cher : que vaut le nouveau «Ouigo train classique» ?

En Europe, réservez sur les sites étrangers

Le site SNCF Connect propose assez peu de trajets internationaux en dehors des trains que la compagnie exploite elle-même. Le mieux si vous prévoyez de voyager à/vers l'étranger est de réserver directement auprès des compagnies étrangères (Deutsche Bahn, Renfe, SNCB, CFF...). Sur le site de la Deutsche Bahn, il est possible de trouver des trajets entre Paris et n'importe quelle ville allemande à partir d'une soixantaine d'euros. Pour emprunter le train de nuit Paris-Vienne, privilégiez le site officiel de Nightjet, où l'offre et les différents tarifs sont mieux détaillés. Autre solution pour vos trajets internationaux : passer par des plateformes de réservation comme Trainline ou Omio qui ont l'avantage de comparer les offres de centaines de compagnies ferroviaires (et aussi d'autocar) publiques ou privées partout en Europe.

À lire aussiBugs de SNCF Connect : quelles sont les alternatives pour réserver un billet de train ?

Utiliser le calendrier des prix

Visualiser en un coup d'œil les meilleurs tarifs sur un mois entier et la date la moins chère à laquelle voyager : ce sera de nouveau possible prochainement grâce au calendrier des prix. Proposé sur l'ancien site Oui.SNCF, il a disparu de SNCF Connect au grand dam des utilisateurs qui réclament son retour. Cette fonctionnalité (aujourd'hui disponible uniquement sur les sites de Ouigo et d'Eurostar) devrait réapparaître «d'ici à l'été», promet la compagnie.

Quels sont les pays où voyager sans passeport en 2022 ?

Les délais de renouvellement de passeport explosent ? La seule carte nationale d'identité vous suffit pour partir en vacances dans de nombreuses destinations. Y compris hors Europe.

Jours fériés 2022 : date du prochain en mai et juin, le calendrier complet

Jeudi de l'Ascension en mai, lundi de Pentecôte en juin... Le Figaro vous donne la date des prochains jours fériés 2022, le calendrier officiel et les jours à poser pour avoir plus de vacances cette année.

Vacances scolaires : été, jours fériés... Dates et calendrier 2022-2023 pour les zones A, B, C

Dates des vacances d'été, de la Toussaint, des prochains jours fériés... Retrouvez le calendrier officiel 2022-2023 à Paris et partout en France pour la zone A, B et C.

New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

Advertisement

L'Humanité

Salariés, reprendre notre travail en main

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

D’Adam Smith à Karl Marx, le travail s’est vu doté d’une extraordinaire puissance créatrice. La fragilisation de l’emploi que vit une majorité de salariés débouche désormais sur une véritable « crise du travail » dont témoigne la coexistence d’un haut niveau de chômage et de difficultés de recrutement dans certains métiers. L’idéologie de « fin du travail » qui a accompagné les restructurations industrielles s’est révélée néfaste. Elle a contribué à faire intérioriser par les travailleurs l’idée qu’ils n’existaient plus en tant que tels au sein de la société une fois les restructurations achevées. A l’idéologie de « fin du travail », a succédé dans les discours politiques, l’hyper-valorisation du travail. Une hyper-valorisation du travail guère plus satisfaisante dans la mesure où elle fait des personnes écartées de l’emploi des « non-citoyens » n’ayant plus rien à faire valoir sinon quelques heures de travaux d’intérêt général en contrepartie d’un RSA perçu.

Les forces conservatrices ont imposé leur vision du marché du travail. L’idée dominante, dans l’actuel débat politico-social, est de considérer que les garanties salariales conquises sont archaïques, que la précarité est « nécessaire » pour réduire les rigidités du marché du travail. Et donc exit le SMIC, les indexations, le régime d’assurance chômage, les négociations de branche… et ce, alors que la flexibilité de l’emploi est déjà très forte en France.

Les négociations autour de l’emploi dans les entreprises placent au centre du débat la question du coût de la main-d’œuvre. Une approche en termes de « donnant-donnant », veut faire croire qu’on pourrait « échanger » une certaine modération salariale contre des embauches supplémentaires. Un compromis qui s’apparente fort, pour des raisons macroéconomiques, à du « perdant- perdant ». En effet il ne crée pas d’embauches supplémentaires. Par ailleurs, dans une société où 89 % des actifs sont salariés, la consommation du salarié demeure plus que jamais LE débouché principal pour les entreprises. Parallèlement l’effort individuel et collectif de promotion des capacités humaines dans l’entreprise risque bien d’être réduit du fait d’une modération salariale structurelle, le développement des emplois peu qualifiés au détriment des emplois très qualifiés risquant en effet d’être favorisé.

Les politiques publiques du travail et de l’emploi sacrifient la formation et la qualification au bénéfice d’un accompagnement du sous- emploi et d’un relèvement des marges de profit pour les entreprises. Ainsi les mesures d’allègement du coût du travail représentent aujourd’hui 74,5 Md€ dont 60,2 d’allègements généraux sans compter la prime d’activité qui représente 10,0 Md€[1]. Quant aux mesures de soutien au revenu principalement constituées des allocations de chômage elles se sont élevées à 46,9 Md€. En face les mesures en faveur de la formation professionnelle ne représentent QUE 18,5 Md€, soit moins de 12% du total des actions publiques se réclamant de l’emploi !

Le risque est grand que ne se structure ainsi un salariat à plusieurs vitesses, une large frange de main-d’œuvre étant utilisée à la demande, hors de toute stabilité, et hors d’un quelconque développement de sa qualification. Le prototype de cet agent du « sous-travail » étant le salarié dont rêvaient les dirigeants de France Télécom ou celui qui relève de ce qu’on appelle aujourd’hui les « plateformes ».

Si les salariés se battent pour leur pouvoir d’achat, ils veulent aussi pouvoir dire leur mot sur les finalités de leur travail, ils veulent face à la toute-puissance de la finance, pouvoir prendre en main les décisions stratégiques dans l’entreprise, faire que cette dernière préserve leur santé, l’environnement et soit utile à la société. C’est à l’intersection de ces batailles que peut s’ancrer le nouveau projet émancipateur qu’attendent les citoyens.

[1] Les données sont publiées par la Dares et concernent l’année 2019

France24 - Monde

Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis : le groupe Abbott passe un accord pour rouvrir une usine

Publié le : 17/05/2022 - 01:08

FRANCE 24 Suivre

Face à la pénurie de lait pour bébé, le groupe américain Abbott a passé un accord avec la justice pour redémarrer sa production sur son site du Michigan, dans le nord des États-Unis, fermé pour cause de suspicion de manquement sanitaire. L'accord doit encore être validé par un juge.

Un début de réponse, face à l'inquiétude de millions de parents aux États-Unis. Le groupe américain Abbott a passé un accord avec la justice pour redémarrer sa production de lait pour bébé sur son site du Michigan, afin de résorber la pénurie de ce produit vital pour les nourrissons, ont annoncé le groupe et le ministère américain de la Justice lundi 16 mai.

Initialement causée par des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement et un manque de main d'œuvre en raison de la pandémie, la pénurie a été aggravée lorsqu'en février, une usine du fabricant Abbott dans le Michigan a fermé, après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux bébés.

L'agence américaine du médicament (FDA) a dédouané le lait, mais a trouvé "483 irrégularités" concernant l'usine, avait indiqué Abbott vendredi, soulignant qu'il avait "immédiatement commencé à mettre en œuvre des actions correctives". Le ministère de la Justice et Abbott ont précisé dans un communiqué séparé que l'accord devait encore être validé par un juge.

Un délai attendu de deux mois

Mais le fabricant, l'un des acteurs majeurs du marché du lait pour bébé, escompte rouvrir son usine du Michigan dans les deux semaines. Il a répété qu'il faudrait ensuite "six à huit semaines avant que les produits ne soient disponibles dans les rayons". D'ici là, il va continuer à importer du lait pour bébé de son usine d'Irlande pour tenter d'atténuer les pénuries aux États-Unis.

"Nous savons que des millions de parents et de soignants dépendent de nous et nous sommes profondément désolés que notre rappel volontaire ait aggravé la pénurie de lait maternel à l'échelle nationale", a réagi lundi le groupe.

Dans un communiqué séparé, le responsable de la FDA, Robert Califf, a indiqué que cet accord signifie que Abbott "a accepté de résoudre certains problèmes identifiés par l'agence dans son usine de production". Il a ajouté que ses services étaient en train de passer en revue l'offre disponible des fabricants aux États-Unis et dans le monde "pour déterminer si une réaffectation de leur distribution était possible pour acheminer le bon produit au bon endroit, au bon moment".

La moitié des magasins en rupture de stock

Datasembly, un fournisseur de données, avait révélé le 10 mai que le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43 % à la fin de la semaine dernière. Il dépassait alors 50 % dans certaines régions du pays.

De son côté, la Maison Blanche est en communication continue avec les quatre principaux fabricants, Reckitt, Abbott, Nestlé-Gerber et Perrigo, pour identifier les obstacles au transport, à la logistique et aux fournisseurs pour augmenter la production et garantir que les produits soient acheminés plus rapidement vers les détaillants.

L'administration Biden est aussi en "communication continue avec Target, Amazon, Walmart afin d'identifier les régions du pays qui pourraient présenter un risque d'approvisionnement critique", selon un responsable de l'administration américaine.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR ALIMENTATION

Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Le Figaro

Quand le sport vire à l'addiction

Thomas Lestavel

PSYCHOLOGIE - Il est supposé n'avoir que des vertus. Mais on peut aussi devenir dépendant à l'exercice physique, au risque d'enchaîner les blessures et de s'isoler de ses proches.

C'est l'un des effets inattendus de la pandémie de Covid-19: à la faveur du confinement, des adolescents désœuvrés se sont lancés dans une discipline sportive de façon intensive, s'inspirant d'influenceurs sur les réseaux sociaux. Ils ont mis en place leur propre grille d'entraînement. Et pour certains, « la pratique du sport a viré vers des comportements addictifs », raconte le Dr Julie Farbos, psychiatre au service Sport santé prévention du CHU de Bordeaux. Car il a beau être paré de toutes les vertus, mal encadré, le sport à haute dose peut en effet s'avérer pathologique.

Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien

L'addiction à l'effort physique a ceci de particulier que, contrairement au tabac ou à l'alcool, le sport est bien vu des médecins. Tant qu'il est pratiqué sans excès, il favorise la santé physique et mentale. « Le sport est même un traitement à part entière de la dépression et de l'anxiété, car il joue sur la régulation émotionnelle et renforce la confiance à travers le dépassement de soi et l'amélioration des capacités physiques », rappelle le Dr Matthieu Charle, psychiatre et addictologue à Toulouse. L'exercice physique libère des endomorphines et de la dopamine, ce neurotransmetteur qui nous donne envie de renouveler l'expérience pour retrouver le plaisir associé.

Bigorexie

La pratique sportive peut toutefois virer à la dépendance, par exemple si le sujet est fragilisé par une rupture sentimentale, une difficulté professionnelle, un mal-être profond. Il peut aussi chercher à sortir d'une addiction, à l'alcool par exemple, en se lançant dans le sport de manière excessive. Il devient accro à l'exercice et y consacre toujours plus de temps, parfois plus de 5 heures par jour, pour ressentir le plaisir recherché. Une maladie appelée bigorexie, et reconnue par l'Organisation mondiale de la santé depuis 2011.

Lorsque l'addict au sport, suite à une blessure, se voit contraint à l'immobilité, « les signes de sevrage sont les mêmes que ceux du tabac ou de la drogue : crises d'angoisse, troubles du sommeil, irritabilité, etc. »

La bigorexie se détecte généralement lorsque le patient, suite à une blessure, se voit contraint à l'immobilité. « Les signes de sevrage sont les mêmes que ceux du tabac ou de la drogue : crises d'angoisse, troubles du sommeil, irritabilité, etc », précise Julie Farbos. Au point qu'un sportif qui se fait une entorse grave continuera à courir malgré la douleur, au lieu de se reposer… jusqu'à ce que la lésion ne soit plus réparable.

La dépendance à l'exercice physique s'assimile aux autres addictions, qu'elles concernent les substances ou les comportements : jeux vidéo, paris en ligne, sexe ou travail. « Les signes cliniques des personnes dépendantes sont toujours les mêmes. Elles ont besoin de toujours plus pour atteindre le bien-être recherché. Elles montrent des symptômes de sevrage lorsqu'elles arrêtent. Elles perçoivent les effets négatifs de leur addiction mais elles continuent : elles perdent le contrôle », énumère Matthieu Charle, qui a écrit une thèse sur la dépendance à l'exercice physique. Les sportifs concernés tendent à délaisser les autres activités, au risque de se séparer de leur conjoint ou de perdre leur emploi.

À lire aussiLe secret pour maintenir une activité physique, c'est... de se sentir libre d'en faire !

Si l'addiction à l'effort est de mieux en mieux dépistée, cela demeure un phénomène mal connu qui concernerait 2 à 4% des sportifs réguliers. Les disciplines les plus à risque ? L'endurance, le cyclisme, le triathlon ou encore la musculation. Des sports individuels où « le bien-être est directement associé à l'effort », note Matthieu Charle. L'addiction menace davantage les sportifs amateurs que les professionnels , qui bénéficient généralement de l'encadrement d'un coach qui les préservent du surentraînement.

Spécialisée dans les adolescents, Julie Farbos évoque l'exemple d'Antoine (*). Le jeune homme de 16 ans, qui souffrait d'une « image de soi très dévalorisée », voulait développer sa confiance en soi à travers la musculation et la course à pied. Sa pratique solitaire, sans cadre ni entraîneur, l'a amené à délaisser le lycée et à enchaîner les blessures. « Il entraînait ses membres supérieurs lorsque ses membres inférieurs étaient souffrants, et inversement », raconte Julie Farbos. La psychiatre l'a amené à privilégier le handball, sport collectif qu'il avait abandonné, ainsi qu'à reprendre des activités sociales. Elle lui a également prescrit des antidépresseurs. « Le produit chimique peut soulager en partie la douleur morale mais il ne suffit pas. L'accompagnement psychologique est indispensable », insiste Julie Farbos.

Moins de risques avec les sports collectifs

Il importe que le patient diversifie sa pratique en se tournant davantage vers des sports collectifs, qui permettent de nourrir des relations sociales y compris en dehors du terrain. Un médecin du sport peut aussi expliquer au patient qu'une pratique plus raisonnée réduira les risques de blessures et contribuera, in fine, à améliorer la performance. L'entourage a enfin un rôle à jouer: il peut encourager le patient à soigner sa vie familiale, amicale et affective pour trouver d'autres sources de plaisir que l'effort physique. En n'oubliant pas que le sport est bon pour la santé... à condition de ne pas en faire une obsession.

(*) Le prénom a été modifié

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Pourquoi le chien est-il devenu le meilleur ami de l'homme?

Des archéologues pensent avoir découvert ce qui a motivé les hommes à domestiquer le chien il y a plus de 15.000 ans. Comment cette domestication s'est-elle précisément opérée? Le chien est-il passé du statut de proie à celui de compagnon de chasse?

Covid-19 : les sous-variants Ba.4 et Ba.5 pourraient mener à une reprise des contaminations en Europe

Ces sous-variants d'Omicron pourraient «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», a averti l'ECDC, vendredi.

L'Humanité

L’inflation bat des records, les Français ajustent leurs achats

Actu

Conjoncture À 4,8 %, la hausse des prix devrait durer pour atteindre 5,4 % en juin ; 81 % des Français envisagent de limiter leurs dépenses, y compris les plus essentielles.

Clotilde Mathieu

Huile (7,2 %), viande (4,2 %), farine, pâtes, pain et céréales (4 %), café (6,2 %)… le prix des produits indispensables n’en finit plus de grimper. Vendredi, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirmait la tendance : la flambée des étiquettes continue. En avril, sur un an, ces produits ont augmenté de 4,8 %. Et encore, le mois d’avril a observé une diminution de 2,5 % des prix de l’énergie, avec la mise en place du « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité et de la « remise carburant ». Sans cela, l’inflation excéderait les 7 % en mai, en glissement annuel. Reste que les dispositifs gouvernementaux semblent bien maigres au vu de l’envolée des prix de l’énergie, qui ont malgré tout explosé de 26,5 % par rapport à 2021 et de 54,4 % pour le gaz.

Du jamais-vu depuis 1985, précise l’Insee. Malheureusement, la pente risque de s’accentuer. En mai, la progression des prix devrait dépasser le seuil des 5 %. Et probablement celui des 6 % en juin, selon certains prévisionnistes. Même si l’Insee estime, de son côté, que l’inflation sera, en juin, autour des 5,4 %. La machine s’emballe et l’inflation n’épargne désormais quasiment aucun produit, aucun secteur. À l’image des services dont les prix grimpent de 3 % sur un an, notamment au niveau de ceux du transport (+ 15,7 %), et plus particulièrement de l’aérien (+ 22,4 %). Les hébergements et prestations touristiques sont en forte croissance tarifaire (+ 19,6 %). Autant dire que le budget pour les vacances d’été sera conséquent.

La question de la vie chère

En pleine campagne législative, la question de la vie chère et des salaires va rythmer le mois qui vient. Si le blocage des prix est un élément de réponse, la hausse des salaires, des pensions et des minima sociaux est prépondérante (lire aussi page 23), rappellent les syndicats. Selon les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le salaire horaire de base de l’ensemble des salariés a progressé de 1,1 % au premier trimestre et de 2,3 % sur un an. Si bien que « sur un an et en euros constants, le salaire mensuel de base diminue donc de 2,3 % », relève la Dares. Dans le détail, en associant ces chiffres à ceux de l’Insee, la montée en flèche de l’inflation conduit à faire reculer le salaire des ouvriers de 2,2 %, celui des employés de 2 % et celui des professions intermédiaires et cadres de 2,7 % par rapport à 2021.

Une autre enquête montre l’effet de l’inflation sur le niveau de vie des ménages. Selon la dernière enquête Cofidis et CSA Research sur les stratégies financières des Français, ce sont 490 euros par mois en moyenne pour vivre convenablement qui manqueraient aux ménages. Une somme en hausse de 23 euros par rapport à l’édition 2021 du baromètre publiée en septembre 2021. Résultat, 8 consommateurs sur 10 affirment qu’ils vont être contraints de réduire leurs dépenses. Plus d’un Français sur deux envisage de rogner les sorties (55 %). Viennent ensuite les achats de vêtements (45 %), les voyages (41 %), suivis des loisirs (38 %) et des produits culturels (36 %). Pire, un Français sur quatre déclare limiter ses dépenses de chauffage, 23 % les dépenses d’alimentation et 20 % celles d’eau et d’électricité.

inflationhausse des tarifsSalaires et pouvoir d'achatinsee
Le Figaro

Oiseaux : 10 espèces parmi les plus colorées au monde

Le Figaro

Top 10 des oiseaux les plus colorés du monde

Les oiseaux au plumage multicolore ne se cantonnent pas aux milieux exotiques, on peut aussi les observer en France ou en Europe. Le Figaro vous propose une liste de 10 espèces auxquelles la nature a offert un panachage de couleurs.

Une récente étude, menée conjointement par les universités de Debrecen (Hongrie) et Sheffield (Royaume-Uni), a révélé que les plumages des oiseaux étaient plus colorés à proximité de l'Équateur. Il est donc fort logique de retrouver de nombreuses espèces de perroquets, comme l'ara costaricain, parmi notre sélection des 10 oiseaux les plus colorés au monde.

À lire aussiPourquoi les oiseaux sont plus colorés dans les tropiques

Calliste septicolore

Présent en Amazonie et sur le plateau des Guyanes, le Calliste septicolore ou tangara de paradis (tangara chilensis) fait partie de la famille des Thraupidae, qui regroupe plusieurs espèces de passereaux américains. Comme son nom l'indique, ce petit oiseau de 15 centimètres ne compte pas moins de sept couleurs différentes : le verdâtre sur la tête ; le pourpre le long des ailes ; le bleu turquoise sur les parties latérales de la poitrine ; le marron sur les yeux ; l'orange et le jaune dans le bas du dos ; le brun aux pattes et sur la majeure partie des ailes. Les tangaras de paradis forment des groupes de quatre à vingt oiseaux pour se déplacer.

À lire aussi5 oiseaux à observer dans son jardin au printemps

  • Habitat : Nord de l'Amérique du Sud
  • Alimentation : baies, fruits et insectes
  • Poids : 15 à 20 g
  • Taille : 10 à 15 cm

Ara

Les aras sont des perroquets qui peuplent l'Amérique tropicale. Ils arborent des plumages multicolores et sont connus pour leur aptitude à répéter les sons qu'ils entendent. On compte de nombreux aras dans la culture populaire, notamment dans les films et les dessins animés. Qui ne pense pas immédiatement à l'ara bleu et or du pirate Cotton ? Le plus connu d'entre eux est le Macao aux bandes horizontales rouge, jaune, bleu. Ces représentants des Psittaciformes se caractérisent par leur bec crochu, solide, et leurs longues queues. Ils sont hélas menacés d'extinction à l'état sauvage.

  • Habitat : Amérique tropicale
  • Alimentation : fruits et graines
  • Poids : 1 kg
  • Taille : 85 cm

Rollier d'Europe

En France, le rollier d'Europe est une espèce protégée par un arrêté ministériel depuis 1981. Néanmoins, lors de sa période de nidification, on le trouve davantage dans la péninsule ibérique ou en Europe de l'Est. Quand l'hibernation survient, le rollier gagne l'Afrique du Sud. Cet oiseau coraciiforme mesure en moyenne 30 cm et se distingue par un splendide plumage aux nuances de bleu (nuit, roi, turquoise) et à des liserés orangés. Cette parure élégante avait fasciné le peintre nurembergeois Albrecht Dürer, qui y a consacré une série d'aquarelles.

  • Habitat : Europe du Sud et de l'Est, Moyen-Orient et Afrique du Sud
  • Alimentation : insectes, serpents, lézards, batraciens et petits rongeurs
  • Poids : 140 à 200 g
  • Taille : 28 à 32 cm

Martin-pêcheur

Reconnaissable à son bec long et fin, le martin-pêcheur vit toujours à proximité de l'eau pour pêcher des petits poissons. Conformément à son nom, c'est un excellent chasseur, rasant à toute vitesse la surface de l'eau. Il est donc particulièrement difficile à observer. Ses parades nuptiales, également, sont faites de rapides poursuites aériennes. Quand il ne vole pas, toutefois, on peut remarquer pleinement ses couleurs brillantes. Son plumage mêle le turquoise, l'orange, le blanc et le noir. Les femelles ont une petite différence : une tache rouge sur le bec.

À lire aussiSeul un passionné d’oiseaux aura 10/10 à ce test

  • Habitat : Europe, Asie et littoral nord-africain
  • Alimentation : petits poissons, notonectes, crustacées et batraciens
  • Poids : 32 à 37 g
  • Taille : 15 à 17 cm

Guêpier d'Europe

Insectivore, comme le suggère son appellation, le guêpier d'Europe ne demeure sur le Vieux Continent qu'entre avril et septembre. Ce sont les mâles qui portent le plumage le plus coloré, dont la palette va du roussâtre au turquoise en passant par le jaune vif. Les plus jeunes spécimens sont en général plus pâles. Oiseaux grégaires, les guêpiers se déplacent en troupe, tout en poussant des cris stridents. Leurs œufs sont placés dans des nids souterrains.

À lire aussiLa mésange, un oiseau sédentaire

  • Habitat : Europe méridionale, Moyen-Orient et Afrique du Sud
  • Alimentation : guêpes, abeilles, frelons, hyménoptères
  • Poids : 57 à 62 g
  • Taille : 25 à 30 cm

Paradisier républicain

Le paradisier républicain est un remarquable oiseau de la classe des passereaux, comme le rouge-gorge. On ne les trouve que dans deux îles du Pacifique : Waigeo et Batanta. Seuls les mâles bénéficient de cette évolution naturelle de la coloration du plumage, joliment divisé en zones (bleu sur le front, rouge sur les plumes et le dos, noir sur les côtés, vert sur le ventre et jaune sur la huppe). Les deux longs fils bleu nuit, recourbés et dépassant de ces plumes rectrices, font tout son charme. C'est le naturaliste Charles-Lucien Bonaparte qui a baptisé cette espèce »paradisier républicain» en raison de ses idées politiques. Les paradisiers sont aussi surnommés «oiseaux de paradis».

  • Habitat : Pacifique Sud
  • Alimentation : fruits et arthropodes
  • Poids : 53 à 67 g
  • Taille : 15 à 20 cm

Canard mandarin

Si le canard colvert est la star des bassins français, on peut aussi admirer le mandarin dans le lac des Minimes, à Vincennes. L'aix galericulata – son nom savant – perd son beau plumage après la période de reproduction, à la fin du printemps. Ce canard majestueux a la particularité (peu répandue dans le règne animal) de vivre toute sa vie en couple, à tel point qu'il symbolise la fidélité en Chine. Le canard mandarin est néanmoins une espèce menacée en Asie, à cause de la déforestation. Son arrivée en Europe résulte sans nul doute de l'adaptation de spécimens échappés des parcs zoologiques.

  • Habitat : Europe du Nord, Asie de l'Est
  • Alimentation : vers, petits poissons, graines, glands, escargots et insectes
  • Poids : 625 à 635 g
  • Taille : 40 à 50 cm

Perruche ondulée

Tout comme l'ara, la perruche ondulée est un membre de la famille des Psittaciformes. Elle est élevée en captivité depuis 1850, ce qui fait d'elle la principale variété de perruche à être domestiquée. C'est l'espèce d'oiseau la plus domestiquée après le canari. La perruche ondulée est très sociable et ses relations avec les humains sont particulièrement avancées : on peut lui apprendre à parler, à jouer ou encore à siffler des mélodies. Son plumage est souvent jaune et vert vif, mais parfois aussi bleu pâle. Il comporte toujours des rayures et ondulations noires.

À lire aussiLe rossignol philomèle, un oiseau chanteur émérite

  • Habitat : Australie
  • Alimentation : graines de spinifex, herbes, céréales
  • Poids : 29 à 40 g
  • Taille : 15 à 20 cm

Quetzal

Oiseau jadis vénéré par les Aztèques et les Mayas, le quetzal vit dans la partie tropicale du continent américain. Le mâle est doté d'un imposant plumage vert, une longue plume caudale, une huppe, et son ventre est rouge. Chaque année, après la période de nidification, le quetzal perd ses plumes et en reconstitue progressivement de nouvelles. Comme habitat, il préfère les forêts brumeuses, loin des humains.

  • Habitat : Amérique tropicale
  • Alimentation : fruits, insectes, escargots, lézards
  • Poids : 200 à 210 g
  • Taille : 32 à 38 cm

Toucan

Le toucan est un grand oiseau fameux pour son bec surdimensionné (environ 20 cm), souvent très coloré. Cet étrange volatile a l'habitude de se baigner dans les flaques créées au creux des arbres, contrairement à la majorité des autres oiseaux. Gêné par ce bec osseux, pourtant léger, le toucan préfère se déplacer de branche en branche plutôt que de voler. Il existe de nombreuses espèces de toucans sur le continent sud-américain. Certaines couleurs se retrouvent sur la majorité d'entre elles : le noir, le jaune vif et le rouge. Le bleu pâle et le vert vif aussi apparaissent fréquemment sur leur plumage.

  • Habitat : Amérique tropicale
  • Alimentation : insectes, fruits et graines
  • Poids : 530 à 545 g
  • Taille : 60 à 66 cm

Que deviennent les animaux dans les successions ?

Un chien ou un chat peuvent-ils hériter de leur maître ? La question peut paraître farfelue, mais elle se pose en réalité dans de nombreux cas de fin de vie lorsque l'animal demeure le dernier compagnon du défunt.

Orages : comment réparer un arbre abîmé ?

Tempête, vent violent, foudre : les intempéries peuvent endommager vos plantations et en particulier vos arbres. Que faire en cas de dégâts ? Peut-on réparer un arbre abîmé ? Comment réparer une branche cassée ? Réponses.

Tempête et orage : comment protéger son jardin ?

Vents forts, pluies torrentielles, parfois même foudre, peuvent s'abattre sur votre jardin. Soyez proactif, car des solutions existent pour protéger vos plantes et vos arbres.

France24 - Monde

Plus de 260 combattants ukrainiens évacués de l'usine d'Azovstal à Marioupol

Publié le : 16/05/2022 - 06:35Modifié le : 16/05/2022 - 22:32

FRANCE 24 Suivre

Après la Finlande, la Suède a officiellement annoncé lundi sa candidature à une adhésion à l'Otan. Sur le terrain, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir repoussé les troupes russes et repris le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie dans la région de Kharkiv, dans le nord-est. Et plus de 260 combattants ukrainiens ont été évacués de l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance à Marioupol. Voici le fil du 16 mai.

  • 23 h 34 : plus de 260 combattants ukrainiens évacués d'Azovstal

L'évacuation des combattants ukrainiens piégés dans l'usine Azovstal, dans la ville portuaire de Marioupol assiégée par les troupes russes, a commencé lundi, laissant entrevoir la prise de contrôle de la ville par l'armée russe.

Cinq cars transportant des combattants sont arrivés lundi soir à Novoazovsk, ville sous contrôle russe située à un peu plus d'une trentaine de kilomètres à l'est de Marioupol, a constaté un journaliste de Reuters. Parmi eux figuraient des blessés.

La ministre ukrainienne adjointe de la Défense a déclaré que 53 combattants ont été transportés à l'hôpital, tandis que 211 autres ont été emmenés vers un autre lieu. Tous ces évacués sont concernés par une procédure d'échange, a ajouté Anna Malyar dans un vidéo publiée sur les réseaux sociaux, sans donner davantage de précisions.

  • 20 h 51 : la Suède et la Finlande devraient être intégrées à l'Otan "dès que possible", appelle Londres

La Suède et la Finlande devraient être intégrées à l'Otan "dès que possible" et "leur adhésion renforcera la sécurité collective de l'Europe", a déclaré dans un communiqué lundi la ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss.

"Le Royaume-Uni soutient fermement les demandes d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède. Ils devraient être intégrés dans l'Alliance dès que possible, leur adhésion renforcera la sécurité collective de l'Europe", a déclaré Liz Truss, ajoutant que le Royaume-Uni "était impatient de travailler avec eux en tant que nouveaux alliés de l'Otan et était prêt à leur offrir toute (son) assistance pendant le processus d'adhésion".

  • 20 h 04 : la France sera aux côtés de la Finlande et de la Suède

"Tout État qui chercherait à tester la solidarité européenne, à travers une menace ou une agression contre leur souveraineté par quelque moyen que ce soit, doit avoir la certitude que la France se tiendra aux côtés de la Finlande et de la Suède", déclare la présidence de la République en évoquant la coopération en matière de défense et de sécurité. 

  • 19 h 10 : la Turquie "ne cèdera pas" sur l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie ne "cèdera pas" sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan après que les deux pays ont officialisé leur candidature.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes(...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé le chef de l'État, reprochant de nouveau aux deux pays nordiques de faire preuve de mansuétude envers les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) considéré comme organisation terroriste. 

>> La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

  • 19 h 05 : Union européenne et États-Unis affichent leur volonté de faire bloc face à la la Russie et à la Chine

L'Union européenne (UE) et les États-Unis ont profité de nouvelles discussions commerciales informelles lundi à Saclay, près de Paris, pour afficher leur volonté de faire bloc face à la Chine et la Russie.

Les responsables du commerce de l'administration américaine et de l'UE, réunis dans le cadre du Conseil du commerce et des technologies (TTC), ont ainsi souligné leur souhait de coordonner leurs actions dans une série de domaines allant des semi-conducteurs à la lutte contre la désinformation, en passant par le contrôle des exportations de produits stratégiques vers la Russie.

Les États-Unis et l'UE ambitionnent notamment d'avoir "des échanges d'informations plus complets sur les exportations de technologies critiques américaines et européennes, en se concentrant d'abord sur la Russie et sur d'autres pays cherchant à échapper aux sanctions" internationales, selon un document de synthèse remis à la presse.

  • 16 h 05 : la Norvège, le Danemark et l'Islande se disent prêts à aider la Finlande et la Suède en cas d'attaque

La Norvège, le Danemark et l'Islande ont assuré dans une déclaration commune qu'ils étaient prêts à soutenir la Finlande et la Suède, toutes deux candidates à l'adhésion à l'Otan, si les deux pays nordiques étaient victimes d'une attaque.

"Avec le Danemark et l'Islande, la Norvège est prête à aider ses voisins nordiques par tous les moyens nécessaires s'ils sont victimes d'une agression sur leur territoire avant d'obtenir leur adhésion à l'Otan", a dit le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere.

  • 15 h 25 : Emmanuel Macron soutient "pleinement" la décision de la Suède de rejoindre l'Otan

Le président français a immédiatement réagi à l'annonce de la candidature de la Suède à une adhésion à l'Otan, assurant soutenir "pleinement" ce projet. Emmanuel Macron avait déjà salué l'annonce similaire faite le 12 mai par la Finlande.

  • 15 h 15 : la Suède va demander son adhésion à l'Otan

La Suède va demander son adhésion à l'Otan, a annoncé officiellement la Première ministre Magdalena Andersson, évoquant une nouvelle "ère" pour le pays scandinave.

"Le gouvernement a décidé d'informer l'Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l'alliance", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. "Nous quittons une ère pour entrer dans une nouvelle", selon la dirigeante suédoise.

  • 15 h 05 : le ministère russe de la Défense annonce une trêve à l'usine d'Azovstal pour évacuer les blessés ukrainiens

Le ministère russe de la Défense a annoncé qu'une trêve avait été instaurée à l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne dans la ville de Marioupol, afin d'évacuer les blessés ukrainiens.

"Un régime de silence (des armes) est en vigueur actuellement et un couloir humanitaire ouvert par lequel les soldats ukrainiens blessés sont transférés vers les établissements médicaux à Novoazovsk", en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses, a annoncé le ministère dans un communiqué. 

  • 14 h 05 : L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan n'est pas une menace, estime Moscou, qui se dit prêt à réagir

Les adhésions de la Finlande et de la Suède à l'Otan ne constituent pas "une menace" en soi, mais la Russie réagirait à des déploiements militaires, a estimé Vladimir Poutine lundi. 

Un tel "élargissement de l'Otan ne constitue pas une menace immédiate […] mais le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse", a-t-il dit lors d'un sommet d'une alliance militaire régionale au Kremlin.

  • 13h40 : La grogne monte dans l'UE contre le blocage de sanctions par la Hongrie

Les ministres des Affaires étrangères de toute l'Union européenne (UE) vont tenter lundi à Bruxelles d'avancer vers un déblocage de l'embargo sur le pétrole russe, actuellement refusé par la Hongrie. Les pays vont également discuter de la proposition française de créer une "communauté politique européenne" pour les pays en attente d'adhésion, une alternative accueillie avec méfiance par Kiev.

"Toute l'Union est malheureusement prise en otage par un État membre qui ne peut pas nous aider à trouver un consensus", s'est insurgé le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis, à son arrivée au siège du Conseil européen. "Nous sommes très doués en Europe pour nous montrer toujours en désaccord, pour ne pas donner une image d'unité", a pour sa part déploré son homologue autrichien Alexander Schallenberg. "Nous sommes dans une situation de confrontation", a-t-il reconnu.

  • 12h25 : McDonald's annonce se retirer entièrement de Russie, après avoir fermé ses enseignes en mars

Le géant américain de la restauration rapide McDonald's, qui avait fermé ses enseignes en Russie début mars, a annoncé lundi se retirer du pays et vendre toutes ses activités en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs", a déclaré le PDG du groupe, Chris Kempczinski, cité dans un communiqué de l'entreprise. "Le respect de nos valeurs signifie que nous ne pouvons plus conserver les Arches [le logo de McDonald's] [en Russie]", a-t-il ajouté.

  • 11 h : Reportage exclusif auprès des épouses des soldats du régiment Azov

Réfugiées hors d'Ukraine, les épouses des membres du régiment Azov communiquent via leur téléphone avec leurs conjoints retranchés dans les ruines de l'usine Azovstal à Marioupol. L'une d'elles évoque le manque de moyens médicaux et les graves blessures. Elles tentent d'alerter les dirigeants internationaux pour obtenir l'évacuation de leurs maris.

  • 10 h : Pour Moscou, les candidatures de la Finlande et de la Suède à l'Otan sont "une grave erreur"

Les candidatures de la Suède et de la Finlande à l'Otan constituent "une grave erreur", a jugé lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. "C'est une grave erreur supplémentaire dont les conséquences auront une portée considérable", a-t-il estimé, cité par l'agence russe Interfax. Selon lui, la réponse de la Russie "dépendra des conséquences pratiques de l'adhésion" des deux pays scandinaves à l'Alliance atlantique.

"Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision", a-t-il martelé, relevant que "le niveau de tension militaire (allait) augmenter".

  • 8 h 40 : La Russie peine dans le Donbass et subit une contre-offensive dans la région de Kharkiv

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, bien que la Russie ait du mal à avancer dans la région considérée comme sa priorité. Les forces russes subissent aussi une forte contre-offensive par l'Ukraine dans la région de Kharkiv. Notre correspondant à Kiev Gulliver Cragg fait le point au 81e jour de l'offensive.

  • 7 h 46 : Renault annonce la cession de ses actifs en Russie, propriété de l'État russe

Le groupe Renault a annoncé lundi avoir signé des accords de cession de sa filiale Renault-Russie, les actifs du constructeur français étant désormais propriété de l'État russe, a confirmé lundi le ministère russe de l'Industrie et du Commerce. Ce, en raison de l'invasion de l'Ukraine.

"Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou", indique le ministère dans un communiqué.

L'accord inclut notamment la cession de la participation de Renault Groupe dans la société russe Avtovaz au NAMI (Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs). L'accord conclu prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans Avtovaz, exerçable à certaines périodes au cours des six prochaines années.

  • 6 h 05 : la Russie se concentre sur le Donbass

L'Ukraine se prépare à une intensification des attaques russes dans le Donbass, dans l'est du pays. "On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer au Donbass, pour en quelque sorte intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée dimanche soir. Et pourtant selon lui, "les occupants ne veulent toujours pas admettre qu'ils sont dans une impasse."

Les Russes transfèrent des troupes de la région de Kharkiv (nord) à celle de Louhansk, dans le Donbass, dans le but de prendre Sievierodonetsk, a assuré, de son côté, le conseiller présidentiel ukrainien Oleksiy Arestovich. L'armée ukrainienne a également annoncé lundi matin avoir fait sauter un pont ferroviaire contrôlé par les Russes, reliant Roubijné et Sievierodonetsk, deux objectifs de Moscou.

  • 5 h 58 : Moscou subit une contre-offensive à Kharkiv

Les forces russes font aussi désormais face au nord à la contre-offensive des forces ukrainiennes dans la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, où ces dernières s'approchent de la frontière avec la Russie.

  • 5 h 12 : les épouses du bataillon Azov en ordre de bataille

Réfugiées hors d'Ukraine, les épouses des membres du régiment Azov communiquent via leur téléphone avec leurs conjoints retranchés dans les ruines de l'usine Azovstal à Marioupol. "Ils se partagent un verre d'eau toutes les 5 ou 6 heures", raconte une femme. Une autre évoque le manque de moyens médicaux et les graves blessures, avec notamment des soldats amputés. Elles tentent d'alerter les Occidentaux, dont la France et le Vatican, pour obtenir l'évacuation de leurs époux. 

  • 4 h 07 : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

La Finlande a annoncé officiellement, dimanche, son intention de rejoindre l'Alliance atlantique, tandis que son voisin suédois s'apprête à prendre la même décision.

Avec AFP et Reuters

 

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Le fil du 15 mai

    Ankara demande des garanties pour l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan

    DÉCRYPTAGE

    Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

    Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

    L'Humanité

    Il était une fois la Maman et la Putain…

    Nos recommandations culturelles

    Cannes Classics En 1973, au Festival de Cannes, la Maman et la Putain, de Jean Eustache, reçoit le grand prix spécial sous les huées. Retour sur un film qui a marqué toute une génération, projeté quarante ans après.

    Marie-José Sirach

    V oilà un film entouré d’un halo de mystère. Disparu des écrans de cinéma pour d’obscures raisons d’ayants droit, il n’a été que peu projeté, lors de quelques rares rétrospectives consacrées à son auteur, Jean Eustache. Ainsi en 1998 au Saint-André-des-Arts, à Paris, au festival d’Angers cette même année, plus tard à la Cinémathèque, ou un soir sur Arte, après la disparition de Bernadette Lafont.

    La Maman et la Putain est devenu un film culte, au point d’en oublier toutes ses qualités cinématographiques, emblématique de Mai 68. « Un des plus beaux films sur 1968, alors qu’il n’en parle jamais », comme le disait si justement le cinéaste Jean-Henri Roger.

    Tourné en 1972, la Maman et la Putain représente la France (avec la Grande Bouffe, de Marco Ferreri) au Festival de Cannes en 1973. Le film est récompensé par un jury au vote très partagé, sous les hués de la salle. Ingrid Bergman, présidente du jury, n’aime pas le film. Léon Zitrone, alors présentateur du JT, s’interdit à l’antenne de prononcer le mot « putain » et parle de  « p… points de suspension ». La critique l’étrille. Gilles Jacob, alors critique de cinéma, face à Jean Eustache, assène : « Je trouve que c’est un film merdique. (…). Je trouve que c’est un non-film, non filmé par un non-cinéaste et joué par un non-acteur. » Eustache de lui répondre : « Monsieur Gilles Jacob n’a jamais aimé mes films. Il n’a jamais aimé le cinéma, alors qu’il n’aime pas mon film me flatte beaucoup. »

    tout repose sur la parole

    Précédé d’une réputation sulfureuse, le film raconte, pendant trois heures quarante, les amours contrariées d’Alexandre (Jean-Pierre Léaud) qui trouve refuge chez Marie (Bernadette Lafont, la maman) et tombe amoureux de Veronika (Françoise Lebrun, la putain). Le film se déroule dans les cafés, les rues de Paris, les chambres de l’une et l’autre. Dialogues à deux ou à trois, longs monologues où l’on boit et fume, extrêmement écrits, très littéraires, très autobiographiques. Le film détonne par ce parti pris radical où tout repose sur la parole. Une parole qui – au-delà du simple vaudeville amoureux – raconte toutes les désillusions d’une frange de la jeunesse que Mai 68 avait laissée de côté et annonce l’après-nouvelle vague. « Il y a eu la révolution culturelle, Mai 68, les Rollings Stones, les cheveux longs, les Black Panthers, les Palestiniens, l’underground et, depuis deux, trois ans, plus rien. Rien », souligne Léaud d’une voix blanche. Terrible constat, mâtiné de provocations misogynes par endroits (sur les femmes, l’avortement). Constat d’un échec amoureux, politique, qu’Alexandre, Marie et Veronika tentent de surmonter, de dépasser. « Tu crois que tu te relèves alors que tu t’es habitué à la médiocrité. »

    Veronika aura le dernier mot. Un monologue qui vous cloue sur votre fauteuil, où elle pleure sur son désir d’aimer, de baiser et de se faire baiser. La langue est crue, sans égard pour la politesse, dernier rempart de l’hypocrisie. La presse de droite tombera à bras raccourcis sur le film. Eustache se suicide le 5 novembre 1981. Il n’aura jamais cédé à la médiocrité. M.-J. S.

    festival de cannesjean eustache
    France24 - Monde

    Elisabeth Borne dédie sa nomination à "toutes les petites filles"

    Publié le : 16/05/2022 - 16:02Modifié le : 16/05/2022 - 20:47

    Romain BRUNET Suivre

    L'ex-ministre du Travail, Elisabeth Borne, a été nommée lundi Première ministre par Emmanuel Macron. Elle succède à Jean Castex, qui a remis sa démission plus tôt dans l'après-midi. Suivez les derniers événements en direct sur notre liveblog. 

    Législatives 2022 © Studio graphique FMM

    L'ex-ministre du Travail, Elisabeth Borne, 61 ans, a été nommée, lundi 16 mai, Première ministre par le président Emmanuel Macron à la suite de la démission de Jean Castex, a annoncé l'Élysée dans un communiqué.

    • Lors de la cérémonie de passation de pouvoirs organisée à Matignon en fin de journée, la nouvelle Première ministre a d'abord rendu un hommage appuyé à son prédécesseur, Jean Castex, avant d'insister sur sa volonté de faire de l'écologie la priorité de sa fonction. 

    •  Elisabeth Borne a également rendu hommage à sa seule prédécesseure à ce poste, Edith Cresson, et a dédié sa nomination "à toutes les petites filles", qu'elle a invitées à "aller au bout de (leurs) rêves".

    • De son côté, Jean Castex s'est montré ému sur le perron de l'Élysée. "Je ferai en ce qui me concerne un pas de côté, en sortant de la vie politique nationale dans laquelle je ne suis finalement entré qu'un peu par effraction en juillet 2020", a-t-il indiqué sous les applaudissements nourris des personnels de Matignon réunis dans la cour.

    • La nouvelle équipe gouvernementale, promise resserrée, est désormais attendue dans les prochains jours et devra mener la bataille pour les élections législatives, prévues les 12 et 19 juin

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Casier judiciaire, situation fiscale... Les futurs membres du gouvernement passés au crible

    Après la présidentielle

    Macron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?

    ANALYSE

    En ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges

    L'Humanité

    Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

    Nos recommandations culturelles

    Hors compétition. Le dernier film de Michel Hazanavicius, qui inaugure ce 75e Festival de Cannes, est une histoire de zombies à dormir debout, une histoire de cinéma foutraque et irrésistible.

    Marie-José Sirach

    Le film aurait dû s’appeler « Z ». Mais il se trouve que la vingt-sixième lettre de notre alphabet n’a pas la cote ces temps-ci puisqu’elle symbolise le signe de reconnaissance de l’armée russe en Ukraine. Le réalisateur (et la production et toute la chaîne alimentaire du cinéma) a jugé plus opportun de rebaptiser le film Coupez !. Et c’est bien mieux ainsi, le nouveau titre pouvant s’entendre comme le cri du zombie la nuit au fond des bois ou le cri du réalisateur sur un plateau de cinéma à la fin d’une séquence. Coupez ! inaugure ce 75e Festival de Cannes. Une comédie qui, derrière ses allures potaches, réserve de vraies surprises de cinéma, une vraie complexité dans sa structure.

    Un pastiche ultrakitsch

    Le synopsis de Coupez ! pourrait tenir en quelques lignes. Un réalisateur (Romain Duris) qui vit de panouilles mais a des rêves de cinéma est embauché par Mme Matsuda, productrice japonaise (incroyable Yoshiko Takehara), pour tourner un film de zombies. À petit budget, petits moyens, petite équipe technique et des acteurs pas très motivés. On assiste donc à la projection dudit film, un remake de One Cut of the Dead, de Shin’ichiro Ueda, lui-même adapté de la pièce de théâtre Ghost in the Box, de Ryoichi Wada. Soit un plan-séquence tourné en une seule prise. Un nanar dans toute sa splendeur, avec des acteurs ensanglantés qui courent partout et ne connaissent pas leur texte ; un réalisateur à bout de nerfs et des zombies ripolinés en bleu Schtroumpf. On ne comprend rien à l’intrigue et on finit par se demander où Michel Hazanavicius a voulu nous embarquer avec ce pastiche ultrakitsch. On a beau ne pas avoir toutes les références, on cherche. On se dit que le pull jaune canari de Bérénice Bejo lui donne un petit air d’Uma Thurman dans Kill Bill, son bandeau dans les cheveux des allures almodovariennes… mais ça s’arrête là. Ou plutôt, tout commence là.

    À partir du générique de fin de ce drôle de film auquel nous venons d’assister, commence un autre film. Première rupture. De facture plus classique, c’est un long flash-back qui remonte à l’origine du film de zombies et nous permet d’assister à sa préparation : échanges avec la production japonaise, écriture (et réécriture) du scénario, choix des acteurs et de l’équipe technique. Tout semble donc se mettre en place. On aurait vu un film dans le film. Mais, là encore, ce serait trop simple. Michel Hazanavicius témoigne d’un sacré savoir-faire dans l’art du rembobinage et de l’embobinage. Démarre alors le making of du premier film, celui sur les zombies (tout le monde suit ?). Et tout s’éclaire. Magie du cinéma. En invitant le spectateur dans les coulisses du tournage et provoquant ainsi une ultime rupture, Hazanavicius nous embarque dans la dimension du film. Jeux de miroir et emboîtements façon matriochka, envers du décor, aléas du tournage, tuiles de dernière minute sont ainsi dévoilés, provoquant des fous rires en cascade.

    Les grands mélos made in Hollywood

    Michel Hazanavicius est un cinéaste qui aime le cinéma. Dans toute sa dimension, sous toutes ses coutures. Roi du pastiche, du détournement et du montage, l’auteur des deux premiers  OSS 117 ou de The Artist s’attaque avec Coupez ! au film de genre. Mais, là encore, un genre peut en cacher un autre. En nous racontant la laborieuse mise en œuvre d’un film de zombies, le réalisateur nous offre une incroyable comédie de cinéma. Les OSS étaient un clin d’œil aux séries B d’espionnage ; The Artist, aux grands mélos made in Hollywood. Coupez ! est un hommage au cinéma, à ses petites troupes qui le fabriquent, le bricolent, l’imaginent, se surpassent quand survient l’imprévu, la catastrophe qui ne figure pas dans le story-board, sans oublier le rouleau de Gaffer… Beauté de l’engagement, on y croit, on tourne, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Hazanavicius s’amuse de cette mise en abîme en réalisant trois films en un, sans accroc, raccord parfait. On pense à la Nuit américaine, de Truffaut, à Lelouch et ses zooms avant-arrière, sans oublier tous ces films de série Z qui font la joie des amateurs du genre.

    Et la petite troupe d’Hazanavicius s’en donne à cœur battant : Romain Duris en réalisateur au bord de la crise de nerfs ; Bérénice Bejo en maquilleuse qui passe de l’autre côté du miroir ; Jean-Pascal Zadi chargé de la BO du film ; Grégory Gadebois, Charlie Dupont, Simone Hazanavicius… et tous les autres, premiers, seconds et troisièmes rôles, totalement investis dans cette aventure rocambolesque. Coupez ! et maintenant… moteur !

    festival de cannesmichel hazanaviciuscinéma
    Valeurs Actuelles

    Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

    À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

    « Mélange des genres »

    Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

    « La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

    [📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

    — Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

    Var : les dernières actualités

    Législatives : dans le Var, Jordan Bardella lance la campagne et rejette la main tendue d’Éric Zemmour

    Var : six individus interpellés après avoir blessé quatre policiers lors d’émeutes

    À Toulon, Sœur André est devenue doyenne de l’humanité

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Être homosexuel en France : la lutte pour l'égalité se poursuit

    Publié le : 17/05/2022 - 09:00

    Laure MANENT Nina MASSON Suivre Florence GAILLARD Sonia BARITELLO Suivre

    Si le fait de vivre ouvertement son homosexualité peut représenter un défi psychologique, il s'agissait également d'un défi juridique voilà 40 ans. En 1982, l'âge du consentement est abaissé de 21 à 18 ans pour les homosexuels en France, ce qui instaure pour la première fois une égalité entre tous. Une loi historique qui a ouvert la voie à d'importantes libertés civiles, dont la légalisation en 2013 du mariage pour tous ou mariage homosexuel. Mais il reste encore des obstacles à surmonter.

    Bernard Bousset, l’un des derniers Français condamnés à cause de son homosexualité, livre son témoignage dans cette émission.

    Malgré une évolution des mentalités, le quotidien des personnes LGBT+ demeure empreint de violences et de discriminations. Sébastien Tuller, juriste, responsable des questions LGBTI+ à Amnesty International France, juge que la lutte contre les actes homophobes reste insuffisante .

    Enfin, à Clermont-Ferrand,  Timothée Curado, un professeur de physique-chimie, se sert du réseau social TikTok pour raconter son quotidien mais aussi pour aider les jeunes qui s'interrogent sur leur orientation sexuelle.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Journée contre l'homophobie : hausse des plaintes, des victimes "traumatisées et désemparées"

    Le Parlement français vote la pénalisation des "thérapies de conversion"

    PATINEUR NON-BINAIRE

    JO-2022 : Timothy LeDuc, symbole de l'inclusion des athlètes LGBT+ aux Jeux d’hiver

    Valeurs Actuelles

    Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

    Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

    Atouts et failles des deux côtés

    L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Il y va de la musique et du son

    Chronique

    Jean-Pierre Léonardini

    Deux revues explorent le fait théâtral dans ses nouvelles modalités. Cela tient du caractère interdisciplinaire du spectacle vivant et des nouvelles technologies à sa portée. Théâtre/Public (n° 243, avril-juin 2022), sous le titre « Musique ! », se penche sur certaines pratiques musicales en vigueur en publiant études, témoignages et réflexions d’artistes sur les mutations en cours, jumelées aux enjeux dramaturgiques, voire politiques, des œuvres ainsi créées (1). Cela n’avait-il pas commencé, dans les années 1970, avec le « théâtre musical » impulsé au Festival d’Avignon, sous l’égide de France Culture, par le musicologue Guy Erismann ? L’élément musical se mettait à organiser et justifier le théâtral, compositeurs et metteurs en scène œuvrant de concert en ce sens. Orden, musique de Girolamo Arrigo, sur une mise en scène de Jorge Lavelli, fut la première réalisation de cette forme, suivie d’autres attelages semblables. Et puis il y eut, notamment, Mauricio Kagel, Heiner Goebbels, Christoph Marthaler…

    Au cœur du dossier, on peut ainsi découvrir les raisons d’expérimenter de Séverine Chavrier, David Lescot, Samuel Achache, Lucie Dumas, Jeanne Candel, Maëlle Dequiedt, Alice Tabard, Silvia Costa, Pascaline Herveet, Philippe Quesne, etc. On lira de surcroît en ouverture, avec passion, l’entretien avec l’homme de théâtre haïtien Guy Régis Jr, ainsi que l’analyse, par Cécile Vaissié, du fier travail de dissidence intérieure du théâtre KnAM en Russie.

    Alternatives théâtrales, de son côté, s’intéresse aux pratiques contemporaines des « scènes sonores » (2). Sa livraison d’avril (n° 146), envisage en détail le rôle accru de tous les métiers du « paysage sonore » (on les nomme réalisateurs, concepteurs sonores, musiciens, compositeurs, designers), artistes artisans, souvent dans l’ombre, auxquels revient l’honneur du « tournant acoustique » en cours sur les scènes d’aujourd’hui. Sont largement cités à comparaître des acteurs, des ingénieurs du son, des metteurs en scène, des concepteurs de logiciels, des performeurs. Cela va du pionnier Pierre Schaeffer au podcast. On apprend beaucoup. Claudel disait : « L’œil écoute. » Désormais, l’oreille voit.

    gisabo3@gis-routage.frwww.alternativestheatrales.beLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtrepresse écrite
    New York Times - World

    Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Elian Peltier and Mady Camara

    DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

    Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

    “When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

    If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

    “The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

    Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

    European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

    From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

    “More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

    Read More on the World Cup

    Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

    Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

    His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

    Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

    At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

    As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

    It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

    Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

    “Why not us?” he said.

    Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

    Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

    “To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

    His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

    If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

    Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

    Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

    Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

    “It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

    The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

    But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

    “Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

    Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

    “I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

    Advertisement

    Valeurs Actuelles

    [Benedetti] Législatives : la droite sera-t-elle condamnée à la figuration ?

    Les législatives qui se profilent vont-elles consacrer la marginalisation des droites, à l’exception de celles apostasiées au macronisme et se réduire à un duel entre un centrisme post-démocratique et un agrégat de gauches réunies autour de la radicalité dont Jean-Luc Mélenchon se veut le point de jonction ? Tout se passe comme si c’était bien cette dichotomie qui semblait ainsi s’installer dans le paysage politique.

    Les suites immédiates de la présidentielle auront réussi plus que jamais à effacer les vieux partis de gouvernement soit en les aspirant comme les insoumis l’opèrent avec le Parti socialiste, soit en les désinnervant toujours plus comme parvient à le faire le président de la République avec les Républicains dont les objectifs immédiats se limitent à tenter de conserver un groupe parlementaire. L’autre conséquence du scrutin du 24 avril consiste à contenir un bloc populiste de droite dominé par un Rassemblement national qui n’entend pas s’allier d’une quelconque manière que ce soit avec la nouvelle formation d’Éric Zemmour, partie prenante peu ou prou de la même galaxie.

    Or le cumul arithmétique des droites, même sans ceux qui, en leur sein, ont rallié le président réélu, permettraient à ces dernières de faire jeu égal, voire sans doute, de devancer les deux axes, centriste d’un côté, de gauche de l’autre, qui néanmoins à l’aune des sondages paraissent mener la course dans la perspective du renouvellement de l’Assemblée nationale.

    C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan.

    La tripartition telle qu’elle se dessine est une tripartition inachevée puisqu’à ce stade un interdit hérité des années Mitterrand continue de peser au tribord de l’échiquier partisan. La malédiction mitterrandienne est aussi efficace électoralement que pernicieuse démocratiquement : efficace car elle permet au mainstream idéologique d’assurer sa domination politique sans s’enquérir de la recherche d’une majorité sociologique ; pernicieuse car elle enferme l’opposition de droite gaullo-souverainiste dans une fonction tribunitienne qui l’exclut de facto de toute prétention à exercer le pouvoir.

    C’est à ce corner qu’est assigné à ce stade le camp d’une droite populaire qui vaque dans le moment au plus pressé entre l’Aventin hégémonique de Marine Le Pen, l’îlot zemmouriste à la recherche désespérée du continent perdu du RPR des années 70 ou 80, et les ultimes gardiens d’une formation en déclin, les Républicains… C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan. Ceux qui d’entre eux sauront en trancher le nœud gordien seront en mesure de préparer les conditions d’une alternance, sous réserve d’éviter la paresse d’en espérer l’advenue par défaut et par reproduction des schémas qui ont jusqu’à aujourd’hui échoué.

    L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

    Le quinquennat qui commence est aussi celui de la reconstruction des oppositions. Les gauches se sont saisies des législatives pour repenser leur logiciel, le test dira l’efficience de leur réinitialisation ; il va de soi qu’un gain électoral (renforcement du nombre de parlementaires, a fortiori un succès, plus improbable) validerait l’hypothèse de l’affranchissement des injonctions qui, sous couvert de morale, rendaient impossible a priori cette alliance.

    Certes la gauche bénéficie de ce point de vue d’un système d’indulgences qu’elle s’est auto-fabriquée non sans culot et qu’elle s’achète à bon compte. Il n’en demeure pas moins que le temps, sans les effacer totalement, a décomplexé les droites, en les rendant moins sensibles aux menaces excommuniantes dont elles sont l’objet. L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

    La traversée de la vallée étroite et désertique de la diète du pouvoir est sans doute à ce prix. Il y faudra tout à la fois beaucoup d’intelligence tactique et de détermination sous réserve que chacune des parties prenantes métabolise les aggiornamentos indispensables à la régénération d’un projet souverainiste, populaire et moderne. Faute de cet élan et de cette entreprise, l’orléanisme dans sa forme macroniste aurait réussi son pari de définitivement solder une partie de l’histoire des droites…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Une femme à Matignon : un fait politique ?

    Publié le : 17/05/2022 - 09:34

    Raphaël KAHANE Suivre

    Elisabeth Borne nommée Première ministre, 30 ans après Édith Cresson. Elle devient donc la deuxième femme à occuper Matignon dans l'histoire de la République. Un fait politique ? "On va plus loin" avec Anne Nivat et Julie Dungelheoff. Regards croisés aussi sur la demande d'adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan.

    Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

    REMANIEMENT

    Elisabeth Borne dédie sa nomination à "toutes les petites filles"

    Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

    New York Times - World

    Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Isabel Kershner

    JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

    He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

    But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

    One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

    Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

    Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

    Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

    The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

    Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

    “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

    As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

    While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

    Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

    His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

    Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

    He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

    “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

    He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

    Now they are coming back.

    While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

    The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

    “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

    For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

    “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

    Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

    Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

    Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

    Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

    Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

    A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

    “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

    He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

    More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

    As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

    Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

    And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

    Advertisement

    L'Humanité

    Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

    Un jour avec

    D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

    Aurélien Soucheyre

    Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

    L’art de l’injure

    Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

    « Jaurès, l’honnête homme »

    Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

    Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

    Vieux papiers et jargon taafien

    Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

    Histoireassemblée nationale
    France24 - Monde

    Rap : Laeti, héroïne de "Validé", présente son premier album "Un jour avec, un jour sans"

    Publié le : 16/05/2022 - 16:36

    Marjorie HACHE

    L'année 2022 promet d'être celle de Laeti. Cette jeune rappeuse et comédienne française, aux origines guadeloupéenne et algériennes, a été l'héroïne principale de la deuxième saison de "Validé", une série diffusée sur Canal +. Elle est passée par les studios de France 24 pour présenter son premier album, "Un jour avec, un jour sans" qu'elle vient de dévoiler. 

    Légendes urbaines

    Franck Gastambide, de "Kaïra" à "Validé"

    À L’AFFICHE !

    Soumeya livre un rap explosif et poétique

    À L’AFFICHE !

    Dadju : "Dans IMA, j'ai voulu montrer une Kinshasa bouillonnante et pleine d'avenir"

    France24 - Monde

    Arrestations massives, détentions arbitraires d'innocents : la méthode du Salvador contre les gangs

    Publié le : 12/05/2022 - 19:45

    Chloé Lauvergnier Suivre

    Accusées par les autorités d’appartenir à des gangs, plus de 28 000 personnes ont été arrêtées au Salvador depuis le 27 mars, date à laquelle l’état d’urgence a été mis en place, pour tenter d’endiguer la violence de ces groupes. Mais des ONG, des avocats et des habitants estiment que des personnes innocentes ont également été interpellées de façon arbitraire.

    Le 27 mars, le Parlement salvadorien a décrété l'état d'urgence pour un mois, à la suite de l'assassinat de 87 personnes en trois jours, des crimes que les autorités ont attribués aux "pandillas" (gangs). Environ 70 000 personnes appartiennent à ces groupes, dont plus de 17 000 étaient incarcérées avant l'état d'urgence, selon les autorités. Depuis plusieurs années, les homicides n'avaient pourtant cessé de baisser dans ce petit pays d'Amérique centrale, qui compte 6 millions d'habitants.

    Ce régime d'exception – depuis prolongé jusqu'à fin mai – a conduit à l'arrestation de 28 331 personnes, accusées d'appartenir aux gangs. Sur Twitter, la police communique d'ailleurs largement à ce sujet.

    Luis Enrique Martínez, alias Sharopan, es un gatillero terrorista que cometió numerosos crímenes para la estructura delictiva a la que pertenece, fue detenido en la residencial Altavista, sector de Tonacatepeque. pic.twitter.com/Brt3s5RLus

    May 11, 2022

    Tweet de la police salvadorienne, le 11 mai, concernant l'arrestation d'un homme qu'elle accuse d'être un tueur à gages.

    Ces arrestations ont été facilitées par le fait que les individus peuvent désormais être détenus sans mandat. Ils peuvent aussi rester 15 jours en détention – contre trois auparavant – avant que leur cas ne soit présenté à un juge, et leur droit à la défense a été restreint. 

    Résultat : selon Human Rights Watch et Cristosal , une ONG locale, de "graves violations des droits de l'Homme" ont été commises, notamment des "détentions arbitraires de personnes innocentes" et "des cas alarmants de décès en détention".

    Sur les réseaux sociaux, de nombreux Salvadoriens dénoncent d'ailleurs l'arrestation de certains de leurs proches – à tort selon eux.

    Mi hermano es un exelente ser humano, se me hace terriblemente injusto que este detenido y acusado de algo que no es.#JusticiaParaLuis@cristosal @PDDHElSalvador @jorgeramosnews pic.twitter.com/NlrA8A7jej

    May 7, 2022

    "Mon frère est une personne excellente, je trouve terriblement injuste qu'il soit détenu et accusé à tort", a écrit cette jeune fille, le 6 mai.

    "On ne me donne aucune information sur mon fils"

    Laura (pseudonyme) est une Salvadorienne, dont le fils a été arrêté fin avril. Elle a souhaité garder l'anonymat, par crainte de représailles :

    Il a été arrêté par des policiers, près de notre maison. Ils m'ont dit que c'était "pour enregistrer des informations" : ce n'était pas très clair. Puis le véhicule de la police a démarré, avec mon fils et deux autres personnes arrêtées.

    J'ai ensuite identifié le poste de police où mon fils avait été emmené, et où j'ai pu l'apercevoir, avec plein d'autres personnes. Toutes ont ensuite été emmenées dans des véhicules.

    Vidéo dont le son a été coupé par France 24, tournée fin avril : on y voit un poste de police où le fils de Laura a été emmené, de même que d'autres personnes arrêtées. © Vidéo tournée par Laura.

    Mon fils a ensuite été envoyé dans un centre pénitentiaire. Je m'y suis rendue plusieurs fois, mais les agents m'ont dit qu'ils ne pouvaient donner aucune information à son sujet. Je suis aussi allée plusieurs fois devant les bureaux du procureur : comme il y a toujours beaucoup de monde qui attend dehors, j'ai pu déposer une plainte au bout d'une semaine seulement.

    L'extérieur des bureaux du procureur, où Laura s'est rendue plusieurs fois. © Vidéo tournée par Laura.

    #ElSalvador | Familiares de personas detenidas durante el régimen de excepción esperan conocer noticias de los capturados en el penal La Esperanza, conocido como "Mariona". Video: LPG/Luis Martínez. pic.twitter.com/JSrb5VTmz4

    May 11, 2022

    "Des familles de personnes détenues sous l'état d'urgence espèrent avoir des nouvelles des détenus au centre pénitentiaire La Esperanza, connu comme 'Mariona'."

    Une ONG m'a donné des conseils pour tenter de faire libérer mon fils. Par exemple, je suis en train de rassembler ses diplômes, des factures, ou encore des lettres écrites par des gens qui le connaissent, jurant que c'est une bonne personne. Je dois ensuite les faire authentifier chez un notaire, ce qui va me coûter 25 dollars par lettre [soit 24 euros, NDLR], avant de les montrer aux autorités.

    Mon fils travaille, il publie des photos de son travail sur les réseaux sociaux, il a des tatouages artistiques, qui n'ont rien à voir avec ceux des "pandillas"... [Les tatouages sont un élément d'identification important au sein de ces gangs, NDLR] Beaucoup d'innocents sont arrêtés actuellement, pour gonfler les chiffres.

    Por favor quiero que me ayuden con mi mamá ella fue detenida injustamente solo por tener negocio fue detenida el viernes santo mientras realizábamos la alfombra en nuestra colonia hasta la fecha no sabemos nada de ella.@nayibbukele @PNCSV @FGR_SV @noticias4vision @NoticieroHechos pic.twitter.com/N8OE2iCviQ

    April 21, 2022

    "S'il vous plaît, je veux que vous m'aidiez avec ma mère. Elle a été arrêtée injustement [...]", a écrit cette femme, le 21 avril.

    Déjà 168 personnes innocentes remises en liberté, selon les autorités

    Le 9 mai, les autorités ont reconnu que 168 personnes arrêtées depuis le 27 mars n'avaient rien à voir avec les "pandillas". Elles ont donc été libérées à l'issue d'une audience préliminaire, sur un total de 15 000 personnes ayant déjà eu droit à une audience. Les cas des milliers d'autres détenus n'ont pas encore été examinés par un juge.

    "J'ai été libéré, mais je suis traumatisé"

    Miguel (pseudonyme) est un vendeur informel. Il a été arrêté à la mi-avril, avant d'être libéré trois semaines plus tard, à l'issue d'une audience où un avocat l'a défendu : 

    J'ai été arrêté devant ma femme et mes enfants, à un endroit où nous allions vendre nos produits. Les forces de l'ordre ont pris ma carte d'identité, mon téléphone portable pour le regarder, avant de me le rendre, j'ai dû soulever mon t-shirt… Puis elles m'ont emmené, pour "inspecter mes jambes".

    Après avoir été emmené à différents endroits, je suis arrivé dans un centre pénitentiaire, où j'ai reçu des coups de pied et de matraque, à la tête, sur les côtes, dans le dos et aux jambes. J'ai aussi dû avancer à genoux sur une cinquantaine de mètres, et attendre une heure avec les mains derrière la tête, avec d'autres détenus. Le lendemain, j'ai été frappé à nouveau.

    Au final, j'ai été mis dans une cellule où il y avait plus de 150 détenus : des membres de "pandillas" et des gens n'ayant rien à voir. La cellule était vraiment petite : il y avait trois petites fenêtres, des lits métalliques pour une quinzaine de personnes, deux WC, pas de douche... Nous avions deux repas par jour, composés de haricots et de tortillas, et on nous donnait de l'eau chaude à boire, chlorée et iodée. Au début, j'avais juste un caleçon, et deux semaines après, j'ai reçu un t-shirt, un pantalon et du savon.

    Une nuit, les agents ont tiré du gaz lacrymogène dans la cellule, car un détenu avait passé la main à travers une fenêtre, ce qui est interdit. Un homme, qui souffrait d'hypertension, en est presque mort.

    Je suis traumatisé. Depuis que j'ai été libéré, je n'arrête pas de me demander comment vont les autres détenus, qui sont toujours là-bas, et je suis nerveux, je me sens mal quand je vais dans la rue... Je me sens très faible : j'ai la grippe, la gorge irritée – à cause de l'eau bue là-bas – et j'ai toujours mal aux côtes.

    "Nous avons déjà défendu une vingtaine d'individus : tous ont été libérés"

    Lucrecia Landaverde est une avocate pénaliste, qui aide gratuitement les familles dont les proches ont été détenus.

    Les gens les plus touchés par ces arrestations vivent souvent dans des zones très vulnérables, où il y des "pandillas". Mais beaucoup n'ont rien à avoir avec ces gangs.

    Depuis l'instauration de l'état d'urgence, des centaines de gens nous ont contactés, et nous avons déjà défendu une vingtaine d'individus, avec certains de mes collègues. Tous ont été libérés à l'issue de l'audience préliminaire, car rien ne montrait que c'était des criminels, ce qui prouve bien que c'était des détentions arbitraires. Une fois par semaine, je donne aussi des conseils gratuitement aux familles dont les proches ont été détenus, même si je ne les défends pas forcément ensuite.

    Dans le passé, les droits des personnes détenues et de leurs proches ont toujours été violés, mais c'est bien pire maintenant : par exemple, le problème pour les avocats actuellement, c'est la difficulté à accéder aux informations concernant les cas que nous voulons défendre.

    Actuellement, je m'exprime beaucoup sur Twitter, pour que les gens prennent conscience des injustices et des droits de l'Homme qui sont bafoués. Mais j'y reçois aussi des menaces tous les jours : on me dit que je vais être emprisonnée, tuée, etc. Beaucoup d'avocats ont d'ailleurs peur de travailler actuellement.

    Espero q’ en el recuento de los daños las autoridades respondan por las tantas violaciones a los derechos de las personas capturadas ilegalmente. Son cientos de familias destruidas por las detenciones ilegales de sus hijos, hermanos, esposos, esposas, madres sin ser delincuentes. pic.twitter.com/IbFApHp9cc

    May 6, 2022

    Lucrecia Landaverde dénonce ici les "violations des droits de personnes capturées illégalement".

    Télécharger l'application

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] “Je suis très attachée à l’indépendance de l’école” : Marion Maréchal quitte la direction de l’Issep

    « Je suis venue expliquer aux étudiants de l’Issep quel sera dorénavant mon rôle au sein de l’école. » C’est dans une vidéo publiée sur son compte Twitter que Marion Maréchal a fait une annonce, lundi 16 mai. La directrice, et co-fondatrice, de l’école de sciences politiques, installée à Lyon, a affirmé qu’elle renonçait à diriger l’établissement scolaire.

    📹 Je suis venue expliquer aux étudiants de l’@ISSEP_Lyon quel sera dorénavant mon rôle au sein de l’école : superviser les pôles réseau professionnel et partenariats internationaux. Je garde bien sûr une implication dans ce projet auquel je reste très attachée ! ⤵️ pic.twitter.com/flaoxaRTTE

    — Marion Maréchal (@MarionMarechal) May 16, 2022

    Un projet politique à venir ?

    La vice-présidente de Reconquête ! – qui ne compte pas se présenter aux élections législatives en raison de sa grossesse – a rappelé qu’elle avait « une activité politique » avec le parti d’Éric Zemmour. « Je suis très attachée à l’indépendance de l’école, à sa dimension apartisane, au fait que ce soit un projet éducatif exclusivement », a indiqué l’ex-députée du Vaucluse. Avant d’annoncer officiellement : « Donc pour préserver cette indépendance, cette séparation, j’ai décidé de renoncer à ma fonction de directrice générale. »

    Marion Maréchal garde un œil sur l’Issep

    Si la nièce de Marine Le Pen n’a pas précisé davantage ses intentions en politique dans le camp d’Éric Zemmour, elle a déclaré qu’elle ne quitterait toutefois pas l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques, un « projet qui (lui) tient profondément à cœur ». Marion Maréchal a informé, toujours dans la même vidéo diffusée sur son compte Twitter : « Je vais continuer d’être à la direction du pôle réseau professionnel de l’école, mais également en charge de la gestion des relations avec les écoles partenaires étrangères de l’Issep. » A savoir, la filiale créée à Madrid en 2021. Elle restera aussi liée « au comité pédagogique » et « de direction » de l’école lyonnaise. La nouvelle personne qui dirigera l’école sera son ancien adjoint, Thibaut Monnier, avec qui elle a co-fondé l’Issep.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

    Publié le : 13/05/2022 - 12:46

    Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

    En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

    Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

    Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

    Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

    Trois jeunes artistes

    Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

    Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

    Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

    Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

    Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR SECONDE GUERRE MONDIALE

    Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

    SECONDE GUERRE MONDIALE

    "Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

    L’invité du jour

    Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

    L'Humanité

    Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

    Actu

    À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

    Patrick Kamenka

    Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

    Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

    Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

    Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

    Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

    Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

    Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

    Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

    Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

    Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

    Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

    mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Feu vert pour le port du burkini à Grenoble : Éric Zemmour fustige cette “extension de l’islamisation visuelle”

    « Au nom de la liberté, on accroît l’islamisation du pays. » Éric Zemmour n’en démord pas. Lundi 16 mai, le port du burkini a été voté et approuvé en Conseil municipal à Grenoble, après l’appui du maire Europe-Écologie les Verts (EELV) Éric Piolle. Ce maillot de bain islamique sera donc autorisé dans certaines piscines publiques de la commune de Rhône-Alpes. Après le feu vert sur le port du burkini, le président de Reconquête ! a été invité à réagir sur RTL, ce mardi 17 mai. Éric Zemmour a notamment pointé que démocratiser ce vêtement menait à une « extension de l’islamisation visuelle du pays ». Pour lui, c’est « une décision politique » d’Éric Piolle « qui est un islamo-gauchiste ». L’ex-candidat à l’élection présidentielle l’a encore accusé de vouloir « détruire la vieille France en se servant de l’islam ».

    #Burkini – « Au nom de la liberté, on accroit l’islamisation du pays », déplore @ZemmourEric.

    🗣️ Le candidat aux #législative estime que « Jean-Luc Mélenchon a accouché d’un peuple islamo-gauchiste » à l’issu de la présidentielle. #RTLMatin @VenturaAlba pic.twitter.com/V6XZBX52qu

    — RTL France (@RTLFrance) May 17, 2022

    Une gauche entièrement « aspirée par l’islamo-gauchisme »

    Éric Piolle souhaitait autoriser le burkini depuis longtemps dans les piscines, mais la gauche républicaine l’en empêchait encore « au nom de la laïcité », a raconté l’ex-chroniqueur de CNews. Mais après l’élection présidentielle, « cette gauche dite républicaine et laïque est morte », alerte Éric Zemmour sur RTL. « La gauche aujourd’hui est tout entière aspirée par l’islamo-gauchisme. » Et cela marquerait également la victoire de Jean-Luc Mélenchon. D’après Éric Zemmour, « Jean-Luc Mélenchon a accouché d’un peuple islamo-gauchiste », à l’issue de la présidentielle. Marine Le Pen, Éric Ciotti et d’autres s’insurgent aussi

    Éric Zemmour n’est pas le seul à avoir réagi à cette décision à Grenoble. L’ancien maire de la ville, Alain Carignon, a déploré « un jour sombre pour Grenoble », ainsi qu’un « recul pour la cause des femmes », et au contraire « un progrès pour l’islamisme politique ». Sur Twitter, Alain Carignon a encore écrit : « Éric Piolle divise sa majorité, soude les oppositions. Nous engageons aujourd’hui un référé en annulation du burkini dans les piscines. »

    🌑Un jour sombre pour #Grenoble, un recul pour la cause des femmes, un progrès pour l’islamisme politique. @EricPiolle divise sa majorité, soude les oppositions. Nous engageons aujourd’hui un référé en annulation du #Burkini dans les piscines #burkinidanslespiscines

    — Alain Carignon (@CarignonAlain) May 16, 2022

    Du côté de Marine Le Pen, l’ex-candidate du Rassemblement national à la présidentielle a jugé qu’Éric Piolle voulait « soumettre la République aux pressions islamistes », a-t-elle indiqué sur son compte Twitter. Et d’accuser encore : « Il démontre le vrai visage, anti-républicain, de la Nupes » – la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

    En autorisant le #burkini à la piscine municipale de Grenoble, Eric Piolle veut soumettre la République aux pressions islamistes. Il démontre le vrai visage, anti-républicain, de la NUPES.Les députés RN défendront l'interdiction du burkini dans les piscines et plages publiques.

    — Marine Le Pen (@MLP_officiel) May 16, 2022

    « Je l’ai interdit dans les piscines des îles de loisirs régionales. Et je l’assume », a de son côté rappelé Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. L’ex-candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle a appelé l’Etat à « choisir, (à) cesser d’esquiver le sujet et (à) dire quel doit être le droit sur tout le territoire ».

    #Burkini: je l’ai interdit dans les piscines des îles de loisirs régionales. Et je l’assume. A Grenoble le maire prend la décision inverse. L’Etat doit maintenant choisir, cesser d’esquiver le sujet et dire quel doit être le droit sur tout le territoire!https://t.co/1GR5JHf77W

    — Valérie Pécresse (@vpecresse) May 16, 2022

    Enfin, Éric Ciotti a réagi sur son compte Twitter : « À Grenoble, le vote de la honte qui rend obligatoire une loi interdisant le burkini comme je l’ai proposé. La République ne peut pas se soumettre à l’islamo-gauchisme ! » Dans la matinée de lundi, le député LR des Alpes-Maritimes avait déposé en amont un projet de loi pour interdire le burkini en France.

    À Grenoble, le vote de la honte qui rend obligatoire une loi interdisant le burkini comme je l’ai proposé.

    La République ne peut pas se soumettre à l’islamo gauchisme ! pic.twitter.com/VY5iObSSKG

    — Eric Ciotti (@ECiotti) May 16, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Il était une fois

    Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

    Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

    Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

    Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

    L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

    Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

    Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

    Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

    C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

    Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

    Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

    Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

    Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

    Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

    Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

    Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

    Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

    Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

    Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

     

    grèvescitroënAutomobile
    France24 - Monde

    En visite en Irlande du Nord, Boris Johnson à la recherche d'une sortie de crise

    Publié le : 16/05/2022 - 17:55Modifié le : 16/05/2022 - 19:36

    FRANCE 24 Suivre

    Boris Johnson a exhorté lundi unionistes et républicains en Irlande du Nord à s'entendre pour mettre fin à la paralysie politique, dix jours après les élections locales qui ont mené à la victoire historique des républicains du Sinn Fein. Les unionistes refusent de participer à l'exécutif si le protocole nord-irlandais, lié au Brexit, n'est pas aboli.

    Dix jours après la victoire historique des républicains du Sinn Fein à des élections locales, les institutions nord-irlandaises sont à l'arrêt. En visite lundi 16 mai à Belfast, le Premier ministre britannique Boris Johnson est en visite lundi 16 mai à Belfast, espérant mettre fin à cette paralysie politique.

    À l'origine de cette impasse, le refus des unionistes du DUP de participer à l'exécutif de cette province, pourtant censé être partagé en vertu de l'accord de paix de 1998 – accord ayant mis fin à trois décennies de conflit sanglant connues sous le nom de "Troubles". Ils ont ainsi bloqué le fonctionnement l'Assemblée d'Irlande du Nord en rendant impossible pour le moment l'élection de son président.

    Tensions autour du protocole nord-irlandais

    Viscéralement attachés à l'union avec la Grande-Bretagne, les unionistes entendent ainsi protester contre le protocole nord-irlandais, accord signé entre Londres et Bruxelles pour répondre à la délicate question de la frontière entre l'Irlande du Nord britannique et la République d'Irlande européenne après le Brexit. Ce texte crée une frontière douanière de fait avec la Grande-Bretagne et menace, selon eux, la place de cette province au sein du Royaume-Uni.

    Évoquant ce protocole, Boris Johnson a expliqué à la télévision que le gouvernement ne "voulait pas le supprimer" car "nous pensons qu'il peut être réparé". Il a ajouté que les responsables des cinq partis qu'il a rencontrés chacun à leur tour lundi jugeaient "aussi" qu'il avait "besoin d'être réformé".

    À son arrivée au château de Hillsborough, en périphérie de Belfast – où se déroulent les discussions –, Boris Johnson a été hué par environ 200 manifestants, parmi lesquels figuraient militants anti-Brexit et proches de victimes des "Troubles".

    Après sa rencontre avec le Premier ministre britannique, la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald, a décrit une rencontre "assez difficile" qui n'a pas apporté de "réponses claires". Selon elle, "malgré toute la rhétorique du gouvernement britannique sur le rétablissement de l'exécutif ici dans le nord, sa priorité est en fait d'apaiser le DUP".

    De son côté le chef du DUP, Jeffrey Donaldson a réclamé des "actes" et non des "mots" : "je veux voir le gouvernement promulguer une loi qui apportera la solution dont nous avons besoin".

    Selon la presse britannique, le gouvernement britannique pourrait annoncer un projet de loi permettant au gouvernement de suspendre unilatéralement certaines parties du protocole en invoquant son article 16. Son adoption prendrait des semaines et ouvrirait la voie à une longue période de crise entre l'UE et Londres mais aussi en Irlande du Nord. La cheffe de la diplomatie Liz Truss doit présenter mardi le "raisonnement" du gouvernement au parlement, a fait savoir Downing Street, qui insiste sur la nécessité de "progresser urgemment".

    Londres agite la menace d'actions unilatérales pour outrepasser cet accord. Une position inacceptable pour l'UE qui reproche à Boris Johnson de revenir sur un traité signé en connaissance de cause, quitte à violer le droit international, et menace de sévères représailles commerciales. "J'espère que la position de l'UE changera", a écrit Boris Johnson dans une tribune parue dans le Belfast Telegraph, sans quoi "il sera nécessaire d'agir" pour protéger l'accord de paix du Vendredi Saint de 1998.

    Le "raisonnement" de Londres doit être présenté mardi au parlement britannique par la cheffe de la diplomatie Liz Truss, selon Downing Street, qui insiste sur la nécessité de "progresser urgemment".

    "La dernière chose dont l'Europe a besoin"

    Les institutions nord-irlandaises avaient déjà connu trois ans de paralysie, sur fond de scandale financier, avant qu'un accord ne permette le rétablissement de leur fonctionnement en janvier 2020.

    À son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles, le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney a mis en garde contre "des mesures unilatérales ou des menaces de mesures unilatérales" qui violeraient le droit international.

    De tels actes sont "la dernière chose dont l'Europe a besoin alors que nous travaillons si bien ensemble face à l'agression russe" en Ukraine, a-t-il ajouté, soulignant que le protocole nord-irlandais et l'accord de libre-échange conclu entre Londres et Bruxelles sont "liés".

    Appelée à devenir la nouvelle Première ministre de l'Irlande du Nord, la vice-présidente du Sinn Fein, Michelle O'Neill, a accusé le DUP de prendre "la société en otage pour le Brexit dur qu'ils ont apporté avec leurs amis" du parti conservateur de Boris Johnson.

    Après avoir rencontré le Premier ministre irlandais Micheal Martin à Dublin, elle a reproché à Boris Johnson ses menaces répétées d'actions unilatérales, une attitude qu'elle a qualifiée de "folie".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Pêche, protocole nord-irlandais : les points d'achoppement post-Brexit persistent

    Irlande du Nord : victorieux, les nationalistes promettent une "nouvelle ère"

    Analyse

    L'Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

    Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Valerie Hopkins

    KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

    “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

    Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

    In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

    Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

    “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

    Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

    Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

    He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

    Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

    Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

    In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

    In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

    Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

    Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

    “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

    Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

    “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

    Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

    He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

    In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Mariupol steel plant. The battle to hold off Russian forces at the Azovstal steel complex in Mariupol ended, as Ukraine’s military declared the “combat mission” there over. Ukrainian officials reported that fighters were being evacuated.

    Russian setbacks. President Vladimir V. Putin is facing a series of setbacks over the invasion, as his faltering military appeared forced to further shrink its goals in eastern Ukraine. Analysts say Moscow is now focused on securing a smaller portion of the Donbas region on its border.

    NATO’s show of strength Although planned before the invasion of Ukraine, NATO held a large military exercise on Russia’s doorstep in Estonia. The drills come as Finland and Sweden confirmed that they would cast aside decades of strategic neutrality and apply for membership in the alliance.

    McDonald’s plans to leave Russia. After 32 years in Russia, McDonald’s has put its Russia business up for sale as it works to leave the country completely. The move makes McDonald’s the latest of many Western companies to unwind their investments, close stores and pause sales in Russia.

    A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

    When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

    “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

    In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

    While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

    Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

    He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

    In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

    “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

    In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

    “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

    And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

    “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

    Advertisement

    France24 - Monde

    Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise

    Publié le : 16/05/2022 - 18:08

    FRANCE 24 Suivre

    Alors qu'ils réclamaient la démission du président Gotabaya Rajapaksa, les deux principaux partis d'opposition du Sri Lanka ont finalement décidé de soutenir le nouveau gouvernement pour sortir le pays de la crise économique dans laquelle elle est plongée depuis plusieurs mois.

    Le nouveau Premier ministre sri-lankais a obtenu, lundi 16 mai, l'appui des deux principaux partis d'opposition, qui ont décidé de faire cause commune pour s'attaquer à la crise économique accablant l'île, réduisant la pression sur le clan Rajapaksa au pouvoir. Une annonce salutaire alors que le pays est désormais à court d'essence, incapable de trouver des dollars pour financer les importations essentielles. 

    Selon des sources officielles, la cérémonie de prestation de serment du gouvernement, qui devait initialement se dérouler lundi après-midi, a été repoussée en raison de pourparlers en cours sur l'attribution des portefeuilles de ministres. "Nous soutiendrons inconditionnellement les efforts positifs pour relancer l'économie, mais nous ne ferons pas partie du gouvernement", a annoncé le principal parti d'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB), dans un bref communiqué.

    Le parti semble ainsi avoir abandonné sa demande de démission du président Rajapaksa, sur laquelle il insistait jusque-là. "Il est important de sauver le pays de la grave crise économique" qui le frappe, a-t-il estimé.

    Le Sri Lanka Freedom Party (SLFP), deuxième plus grand parti d'opposition, a de son côté fait machine arrière, déclarant rejoindre le cabinet de Ranil Wickremesinghe, nommé Premier ministre jeudi, pour la sixième fois depuis 1993. "Nous soutiendrons toute décision correcte prise par le nouveau gouvernement pour faire face à notre grave crise économique", s'est engagé le chef du SLFP, Maithripala Sirisena, dans une lettre adressée au Premier ministre. 

    Les deux formations réclamaient auparavant que le président Gotabaya Rajapaksa suive le même chemin que son frère Mahinda, qui a quitté ses fonctions de Premier ministre lundi dernier.

    Quatre ministres avaient par ailleurs déjà prêté serment samedi, tous issus du parti du président Rajapaksa, le Sri Lanka Podu Jana Peramuna (SLPP). Le poste de ministre des Finances n'est cependant toujours pas pourvu, mais il est largement attendu que le Premier ministre conserve ce portefeuille crucial pour conduire les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d'obtenir un éventuel renflouement. 

    >> À lire : splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

    État d'urgence toujours en vigueur

    Le pays de 22 millions d'habitants est confronté à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, subissant depuis des mois des pénuries de biens essentiels, de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record.

    Depuis lundi, le pays est aussi à court d'essence, a annoncé le nouveau Premier ministre dans un discours.  "Nous sommes à court d'essence... Pour le moment, nous n'avons des stocks de pétrole que pour une seule journée", a déclaré Ranil Wickremesinghe. Il a ajouté que le gouvernement était également incapable de réunir des fonds pour payer trois cargaisons de pétrole, les navires attendant à l'extérieur du port de Colombo d'être payés avant de décharger. 

    "Les prochains mois seront les plus difficiles de nos vies", a-t-il déclaré. "Je n'ai aucune envie de cacher la vérité et de mentir au public", a-t-il poursuivi. Cependant, il a exhorté la population à "supporter patiemment les prochains mois" et a juré qu'il pourrait surmonter la crise. Il a ajouté que le gouvernement avait également manqué d'argent pour payer les salaires en mai des 1,4 million de fonctionnaires, et ne se tournera vers la planche à billets qu'en dernier recours.

    Lundi, l'état d'urgence était toujours en vigueur au Sri Lanka et des soldats patrouillaient les rues. Au moins neuf personnes ont péri dans des affrontements la semaine dernière. La police a déclaré que plus de 350 personnes avaient été arrêtées en lien avec ces violences.

    Le gouvernement a annoncé qu'un couvre-feu nocturne d'une durée de six heures serait réimposé à partir de lundi. Il avait été levé dimanche pour célébrer la fête de Vesak, l'anniversaire de la naissance, de l'illumination et de la mort de Bouddha.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

    Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

    Sri Lanka : un nouveau Premier ministre nommé pour remplacer le frère du président

    Valeurs Actuelles

    Élisabeth Borne Première ministre : les syndicalistes ne sont pas tous ravis

    Elle va diriger le gouvernement pour le début de ce second quinquennat. Élisabeth Borne a été nommée Première ministre lundi 16 mai. Âgée de 61 ans et née à Paris, Élisabeth Borne est la première femme à accéder au palais de Matignon depuis le bref passage d’Edith Cresson, entre mai 1991 et avril 1992. Elle avait déjà occupé trois postes de ministre lors du mandat d’Emmanuel Macron : ministre des Transports entre 2017 et 2019, ministre de la Transition écologique et solidaire entre 2019 et 2020, puis ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion depuis le 6 juillet 2020. Si sa nomination divise au sein de la macronie, c’est également le cas chez les syndicalistes, rapporte Le Parisien lundi 16 mai. Cette ingénieure de formation a occupé de hautes responsabilités à la SNCF, avant de prendre la tête de la RATP entre 2015 et 2017, puis de rejoindre le camp macroniste.

    « Nous n’existions pas »

    Élisabeth Borne a laissé pour certains un douloureux souvenir à la SNCF, notamment après avoir fait voter la réforme ferroviaire en 2018 lorsqu’elle était ministre des Transports. Un secrétaire général de l’Unsa ferroviaire, désormais à la retraite, se souvient avoir appris « la fin du recrutement au statut des cheminots par les médias, dans un TGV ». Pour lui, l’ex-ministre ne les avait pas pris en compte : « C’est simple, nous n’existions pas. » Il a également rappelé, dans Le Parisien, avoir mis « des semaines » avant de pouvoir la contacter directement. « Elle ne parlait qu’avec les responsables confédéraux. »

    « Elle s’est construite une carapace »

    Un autre négociateur syndical a estimé qu’Élisabeth Borne était « tout en maîtrise », ne laissant pas transparaître ses émotions : « Seule la fréquence d’utilisation de sa vapoteuse peut trahir son agacement. » Un autre syndicaliste a encore soufflé au Parisien que la nouvelle Première ministre se serait « construite une carapace » après avoir « travaillé dur pour obtenir un poste à responsabilité et faire oublier qu’elle était une femme ». Cela n’empêche pas un responsable syndical d’avoir de l’espoir : « On peut espérer qu’en étant Première ministre, elle aura plus de marge de manœuvre qu’en tant que ministre de base. En tout cas, elle connaît les syndicats, elle connaît les rapports de force. On jugera sur pièce. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    « Dans l’espace public, je suis en vigilance »

    Actu

    Thibault Larrat, 22 ans, étudiant en droit à la fac de Rennes. Gay et non binaire, il explique comment « les autres » ont commencé à le définir « par des insultes ».

    Pablo Patarin

    «J’ai toujours senti une différence avec mon entourage. Très jeune, j’étais déjà efféminé. Ce qui est dommage, c’est que, contrairement aux hétérosexuels, je n’ai pas eu l’occasion de découvrir mon orientation par moi-même. Au début, ce sont les autres qui commencent à te définir, par des remarques, des insultes. Au collège, j’ai été pas mal harcelé, surtout par les garçons. Je me rappelle qu’en 5e, un ami de mon frère m’avait coincé dans le couloir et m’avait étranglé en me traitant de “pédé”. En rentrant au lycée, je me suis rendu compte par moi-même que j’étais gay. Ça a été très dur au début. Je me suis dit qu’il me faudrait me cacher. Pendant plus d’un an, j’ai fait une dépression. J’ai essayé de prétendre que j’étais quelqu’un d’autre. L’été de la première à la terminale, j’ai commencé à m’assumer. J’ai changé de style. À ce moment-là est rentré en jeu l’espace public : un espace de violence énorme.

    Mon entrée à la fac m’a libéré, mais, en Erasmus à Bruxelles, j’ai vécu des trucs pas cool. À une soirée d’anniversaire, un groupe de mecs qui passaient dans la rue criait des trucs racistes à une pote asiatique. Je suis intervenu et ils ont commencé à me traiter de “pédé”. Dans leur bouche, j’avais l’impression que c’était sale, très déshumanisant. L’un d’eux a attrapé une bouteille de vodka et a essayé de me frapper avec. Une autre fois, dans la rue, on m’a jeté une clope sur la tête. Je me suis fait insulter dans le métro, j’ai failli me faire frapper… Tout ça laisse un traumatisme. Quand je suis dans l’espace public, je suis en vigilance. Je ne m’y sens jamais à l’aise à 100 %. Les seuls espaces où je peux exprimer qui je suis, c’est en soirée queer ou avec mes potes en appartement, dans des endroits prédéfinis comme “safe”, sans jugement. Ce qui m’a libéré, c’est de rencontrer des gens comme moi. En 2020, j’étais parti un an en césure à Taïpei, qui est une ville très sûre sur ces questions. Mon corps a vécu une renaissance queer, je n’ai vécu aucune agression, et mon retour en France a été difficile.

    Au niveau familial, ça a été compliqué. Pour mon père, la pilule a été dure à avaler. Je me souviens d’un jour où je me suis habillé en jupe pour aller faire les courses. J’ai vu le regard de mon père, plein d’incompréhension. Au bout d’un moment, mes parents ont compris qu’ils ne pourraient pas changer qui je suis. »

    lutte contre l'homophobie
    Valeurs Actuelles

    Rodéos urbains : plus de 110 deux-roues saisis et 136 arrestations en un week-end

    Gérald Darmanin avait prévenu qu’il allait sévir. À la suite de son annonce, la police a intensifié ses contrôles contre les individus s’adonnant à des rodéos à moto. Cette pratique, qui consiste à faire un usage délibérément illégal et dangereux de voitures, motos, scooters et quads parfois volés, est de plus en plus répandue en France. En seulement un week-end, du vendredi 13 au dimanche 15 mai, les forces de l’ordre ont ainsi procédé à 950 opérations. Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, relayés par actu17.fr lundi 16 mai, les services de police et de gendarmerie ont réussi à saisir 118 deux-roues, appartenant à des individus en train de commettre un rodéo urbain. Dans toute la France, exactement 7 460 agents ont contrôlé 21 425 personnes. Seulement 136 d’entre elles ont été interpellées, et 96 ont été placées en garde à vue, relate actu17.fr. Également 3 235 verbalisations ont été dressées par les forces de l’ordre.

    Sur ordre du ministre de l’Intérieur

    Jeudi 12 mai, Gérald Darmanin avait adressé un télégramme aux responsables de la police et de la gendarmerie pour intensifier les contrôles sur les axes fréquentés par les adeptes de rodéos urbains : « À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs », avait réclamé le locataire de la place Beauvau. Ainsi, il réclamait « des actions déterminées » et près de « 700 opérations » dans toute la France le week-end dernier. Le nombre d’interventions de la police a toutefois largement été dépassé, atteignant 950.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi

    Publié le : 16/05/2022 - 13:44

    FRANCE 24 Suivre

    Une quarantaine de supplétifs de l'armée et de civils ont été tués samedi lors de trois attaques menées par des jihadistes présumés dans le nord et l'est du Burkina Faso, a appris lundi l'AFP de sources sécuritaires et locales.

    Le Burkina Faso à nouveau endeuillé. Une quarantaine de supplétifs de l'armée et de civils ont été tués samedi 14 mai dans trois attaques menées par des jihadistes présumés dans le nord et l'est du pays sahélien, ont annoncé des source sécuritaires et locales lundi 16 mai à l'AFP. Après une accalmie suivant la prise du pouvoir par des militaires, le pays fait face à une recrudescence d'attaques.

    L'attaque la plus meurtrière a visé les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l'armée) de la commune de Guessel dans la région du Sahel (Nord), tuant "une vingtaine de personnes, dont huit VDP", selon un de leurs responsables.

    Il a ajouté que le même jour, cinq autres supplétifs et un civil avaient été tués à Markoye, dans la même région, ce qu'a confirmé une source sécuritaire en parlant d'une "série d'attaques qui ont principalement visé les Volontaires".

    "Des mesures ont été prises pour [envoyer] des renforts dans la zone et la protection des populations durement éprouvées", a-t-elle affirmé.

    Dans la province de la Kompienga (Sud-Est) proche des frontières du Togo et du Bénin, "un convoi de civils escorté par des supplétifs de l'armée a été visé par une attaque à Namouyouri", a indiqué une autre source sécuritaire de la région en précisant qu'une "quinzaine de civils ont été tués".

    Un habitant de la province a affirmé qu'en plus des civils, "trois supplétifs" ont également trouvé la mort lors de cette attaque. Il a lancé un appel à l'aide "pour la prise en charge d'une dizaine de personnes blessées".

    Dans la nuit de samedi à dimanche, une autre attaque simultanée contre les postes de gendarmerie et de police de Faramana (Ouest), près de la frontière malienne, a également fait deux blessés parmi les forces de sécurité, selon une source sécuritaire.

    Plus de 100 morts depuis le putsch

    Le Burkina Faso est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015, perpétrées par des mouvements armés dont certains sont affiliés à Al-Qaïda et au groupe terroriste État islamique. Ils ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.

    Si le nord et l'est du pays concentrent la majorité des attaques jihadistes, certaines régions de l'Ouest sont également touchées par des violences, de manière moins régulière.

    Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a assuré vouloir faire de la question sécuritaire sa "priorité".

    Après une relative accalmie les semaines suivant sa prise de pouvoir, le régime militaire fait face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait plus de 100 morts, civils et militaires compris.

    Il y a une semaine, l'armée burkinabè a annoncé dans un communiqué avoir "neutralisé" au moins 50 "terroristes" en ripostant à une embuscade dans le nord-ouest, ainsi que lors d'une opération dans le sud-ouest.

    Début avril, le chef de l'État a annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes jihadistes locaux pour tenter d'enrayer les violences.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest

    Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Burkina Faso : l'ex-président Kaboré transféré à son domicile, toujours sous surveillance

    L'Humanité

    Les LGBTI discriminés mais davantage tolérés

    Actu

    Inégalités À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la Commission nationale consultative des droits de l’homme publie un rapport dressant un état des lieux contrasté de l’acceptation des gays, lesbiennes, bi, intersexes et trans par le reste de la société. Si les mentalités progressent, les violences sont nombreuses.

    Loan Nguyen

    Jeudi 12 mai, Anthony sort du centre commercial de Confluence, à Lyon, lorsqu’il se fait prendre à partie par un homme : « Gros pédé ! Vieux gay ! Je vais t’enterrer ! Je vais te piétiner ! » Les insultes pleuvent sur lui alors que le jeune homme se contente de marcher. Choqué par cette agression verbale, le Lyonnais âgé de 23 ans poste la scène, qu’il avait filmée, sur Twitter pour dénoncer « ce que subit la communauté LGBT+ au quotidien ». Car les paroles et actes homophobes et transphobes continuent de se multiplier malgré la progression affichée des mentalités en la matière. Un paradoxe qu’illustre bien le nouveau rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) publié aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homo­phobie et la transphobie.

    Basé notamment sur une enquête sociologique inédite consacrée à l’opinion sur les minorités sexuelles et de genre, aux préjugés, stéréotypes et attitudes de la population à l’égard des gays, lesbiennes, bisexuels, transgenres et intersexes, ce document de 478 pages dresse un état des lieux contrasté de l’acceptation sociale de ces populations par les hétérosexuels. Dans cette enquête, réalisée par Mickaël Durand, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined) et à Sciences-Po, 85 % des personnes interrogées considèrent que l’homosexualité « est une manière acceptable de vivre sa sexualité », 76 % se disent prêtes à voter pour une candidate lesbienne ou un candidat gay à l’élection présidentielle, et 74 % se déclarent favorables à l’adoption par les couples de même sexe. Fait intéressant : l’âge, le niveau de diplôme et le fait de vivre dans une grande ville ou non n’impactent pas vraiment les niveaux d’acceptation. Environ 70 % des répondants n’adhèrent pas aux stéréotypes selon lesquels les personnes LGBTI seraient « volages », les lesbiennes aimeraient les femmes « par insatisfaction sexuelle avec les hommes » ou les gays seraient efféminés. En revanche, encore un tiers des répondants considèrent qu’un enfant transgenre « doit être soigné » et 43 % des personnes interrogées estiment que l’intersexuation serait « une anomalie à réparer ». Ils sont par ailleurs 40 % à estimer « qu’aujourd’hui, on en fait un peu trop pour ces minorités ». Une position ambivalente que le rapport de la CNCDH qualifie de « banalisation en demi-teinte qui ne vaut pas toujours acceptation franche », reposant sur des « combinaisons subtiles d’opinions ouvertes et de stéréotypes persistants, de proximité et de mise à distance ».

    Des crimes et délits toujours en augmentation

    Car, parallèlement à ce mouvement progressiste dans l’opinion, les actes et propos haineux contre les personnes LGBTI restent malheureusement monnaie courant. Depuis 2016, date à laquelle le ministère de l’Intérieur avait recensé 1 084 infractions « commises du fait de l’orientation sexuelle réelle ou supposée ou de l’identité de genre » subies par 1 020 victimes, le nombre de crimes et délits enregistrés par les services de police n’a quasiment jamais cessé d’augmenter. En 2020, 1 590 victimes de crimes ou délits anti-LGBTI avaient fait l’objet d’une plainte ou de constatations, auprès des forces de police, transmises au parquet. Un chiffre élevé et néanmoins en baisse par rapport à 2019, qui avait vu 1 870 victimes officiellement comptabilisées, possiblement lié au contexte exceptionnel de crise sanitaire, et notamment aux périodes de confinement. Si ces chiffres officiels montrent sans conteste une dynamique haussière, ceux-ci ne documentent qu’une partie de la réalité. S’agit-il d’une augmentation réelle des actes contre les LGBTI ou plus de personnes ont-elles osé porter plainte ? Ou encore est-ce le reflet d’une meilleure prise en charge de ces victimes par la police ? Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) estime, dans une contribution au rapport de la CNCDH, que ces trois facteurs sont à prendre en compte pour expliquer ces chiffres. Des statistiques par ailleurs limitées, puisque ne reposant que sur les plaintes et constatations transmises au procureur de la République. D’après le ministère de l’Intérieur lui-même, le taux de dépôt de plainte ne serait que de 5 % pour les injures à caractère anti-LGBTI,­ et de l’ordre de 20 % pour les menaces ou violences à caractère anti-LGBTI. Dans le détail, un peu moins de trois victimes de crimes ou délits anti-LGBTI sur quatre constatés en 2020 sont des hommes, majoritairement jeunes (60 % sont âgées de moins de 35 ans). Pour près de la moitié, les faits se produisent dans l’espace public.

    En 2021, SOS Homophobie a de son côté recensé 1 515 témoignages de LGBTI-phobie, via ses pôles d’écoute et de soutien aux victimes. Si Internet reste la première source (23 %) de manifestations de haine contre les gays, lesbiennes, bi, trans et intersexes, la sphère privée n’est pas en reste. « La part des signalements dans la famille et l’entourage proche continue d’être importante et représente 15 % de l’ensemble des cas en 2021 (contre 13 % en 2020) », note l’association dans son dernier rapport annuel, rendu public hier, soulignant l’impact de la pandémie dans cette augmentation des actes dans le domaine privé. Les faits relevés au travail, dans le voisinage et les commerces et services sont ex aequo, avec 11 % des signalements. SOS Homophobie relève par ailleurs que la majorité (51 %) des agresseurs sont des hommes, seuls ou en groupes, les autres émanant de groupe mixtes ou de femmes.

    Des violences intrafamiliales plus nombreuses chez les lesbiennes et les bisexuelles

    Reste que, derrière ces chiffres globaux, la situation des divers groupes – gays, lesbiennes, bisexuels, trans, intersexes – n’est pas homogène. Si les hommes gay cisgenres sont plus nombreux à porter plainte ou à solliciter SOS Homophobie – ils sont à l’origine de 69 % des signalements reçus par l’association –, cela ne signifie pas pour autant qu’ils seraient plus victimes de propos ou d’actes haineux.

    L’enquête « Violences et rapport de genre » publiée par l’Ined en 2020 mettait d’ailleurs en évidence que « la moitié des lesbiennes et les trois quarts des bisexuelles ont été confrontées (à des agressions dans l’espace public) », une proportion plus importante que les femmes hétérosexuelles ou les hommes gay. De la même manière, les lesbiennes et bisexuelles étaient également plus nombreuses que les hommes gay et les femmes hétérosexuelles à avoir subi des violences intrafamiliales : elles étaient respectivement 23,2 % et 24,5 % à déclarer avoir été victimes de violences psychologiques (contre 8,8 % et 9,7 % des hommes gay et bisexuels), et 19,4 % et 21,7 % à avoir fait l’expérience de violences physiques (contre 11,9 % et 8,8 % des hommes gay et bisexuels) dans le cadre familial. Dans la sphère professionnelle également, les discriminations touchent fortement les femmes homosexuelles. Jeudi, l’Ifop et l’Autre Cercle rendaient publique une étude montrant que 53 % des lesbiennes avaient vu leur carrière impactée par l’homophobie (lire notre édition du 12 mai).

    Dans son rapport, la CNCDH déplore d’ailleurs que certaines dimensions des discriminations rencontrées par les personnes LGBTI soient sous-documentées. Elle préconise notamment que les statistiques officielles adoptent une vision plus intersectionnelle, c’est-à-dire croisant l’orientation sexuelle avec d’autres paramètres comme le genre, les origines ethniques, la religion, le handicap, la situation administrative, etc.

    L’organisme regrette en particulier l’invisibilisation des problématiques touchant les personnes trans. La seule enquête s’étant attelée à quantifier la proportion de personnes trans victimes de discrimination date de 2014. Pourtant, ses conclusions avaient de quoi alerter sur la situation vécue par ces personnes : 85 % des répondants y affirmaient avoir subi des violences verbales ou physiques. Parmi ces victimes, plus d’un tiers déclaraient avoir été agressées plus de cinq fois au cours des douze derniers mois, prouvant le caractère récurrent des paroles et actes transphobes. Dans son rapport 2022, SOS Homophobie note d’ailleurs que la transphobie a été le seul type de LGBTI-phobie pour lequel l’association a observé une augmentation de témoignages, comparé à l’année précédente.

    discriminations
    Valeurs Actuelles

    Rennes : face aux rodéos urbains, l’observation plutôt que la poursuite

    Rennes est relativement épargné par le phénomène des rodéos urbains par rapport à d’autres villes, rapporte France Bleu, vendredi 13 mai. Néanmoins, la « saison » de ces pratiques a débuté. La municipalité a donc mis en place des patrouilles dédiées à la lutte contre ces infractions. « C’est relativement marginal, mais il y en a, on en constate depuis une semaine ou deux », a expliqué le commandant Moal, chef de l’unité d’ordre public. « C’est un phénomène saisonnier. […] C’est en fin de journée, dans l’après-midi ou le week-end. On a aussi des gens qui s’ennuient et qui ont envie de jouer. »

    Identifier et rechercher les véhicules

    Les incidents provoqués ces derniers mois ont suscité un débat sur les méthodes à employer, entre nécessiter d’interpeller et risques d’accident. À Rennes, la priorité est donnée à la sécurité des conducteurs, des policiers et des tiers. « On est là pour les sécuriser avant tout, pas pour les mettre en danger », précise le commandant à France Bleu. Les courses-poursuites ne sont donc pas à l’ordre du jour. C’est alors l’observation des délits qui est pour l’instant priorisée. « On prend systématiquement en photo tous les véhicules », avec pour objectif d’aller ensuite les récupérer dans les boxs où ils sont souvent stockés.

    Le policier reconnaît cependant les limites de cette stratégie : « Il est très rare que ces véhicules-là appartiennent aux jeunes qui jouent avec, ce sont plutôt des véhicules qu’ils se passent entre eux. »

    Rennes : les dernières actualités

    Rennes : un militant d’extrême gauche relaxé après avoir brûlé un drapeau français

    Coups de feu, agressions, insultes… La sécurité renforcée dans les bus rennais

    Législatives : le président de la région Bretagne a suspendu sa cotisation au PS

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

    Issued on: 17/05/2022 - 06:49

    Benjamin DODMAN Follow James VASINA

    After two years of Covid disruption, the Cannes Film Festival returns to its traditional May slot for a 75th anniversary edition stacked with celebrated auteurs and Hollywood starpower, including Tom Cruise. The French Riviera gathering, which opens on Tuesday in the shadow of the war in Ukraine, promises to balance nostalgic odes to cinema’s past icons with urgent questions about our troubled times.

    The world’s premier showcase for the movies will be hoping for a return to a semblance of normality after the pandemic forced a no-show in 2020 and a scaled-back July gathering the next year. Inevitably, the war raging in Ukraine will loom large over the proceedings, framing the conversation just as it influenced the line-up of films.

    There will be no mandatory masks or health passes this year – and no restrictions to partying. Still, the continent’s biggest armed conflict since World War II is likely to ensure cinema’s glitziest showcase opts for unusually sober celebrations even as it marks its diamond jubilee.

    For the host country, Cannes marks a welcome lull in an intensily politicised year, sandwiched in between presidential and parliamentary elections – themselves largely overshadowed by the Russian invasion. But there will be no shortage of political material on the big screen, with war, migration, feminist struggles and the climate emergency all high on filmmakers’ agenda.

    It’s just as well, because this year’s jury head Vincent Lindon, the French actor known for his politically-charged roles, has already stated his preference for “films that tell us something about the world in which they’re made”.

    In the shadow of war

    In a sign of just how much Vladimir Putin’s war will weigh on the festival, French director Michel Hazanavicius has agreed to rename his curtain-raiser – a zombie fest initially titled “Z” in French, now called “Coupez!” – to avoid all association with warmongers from Russia.

    Mirroring steps taken elsewhere, Cannes organisers have barred Russians with ties to the government from the festival. But they have resisted calls for a blanket boycott of Russian artists, welcoming the prominent Kremlin dissident Kirill Serebrennikov into the main competition for a third time. Having twice run in absentia due to Moscow’s travel bans, the now-exiled director will finally walk the red carpet on Wednesday for his latest feature, “Tchaikovsky’s wife”.  

    Ukraine will be represented by Cannes stalwart Sergei Losnitza, whose latest documentary explores the destruction of German cities during World War II. In the Un Certain Regard sidebar, focused on emerging talent, Maksim Nakonechnyi’s timely “Butterfly Vision” will examine the ordeal of a Ukrainian soldier coming to terms with her experiences as a prisoner of Russian-backed rebels in the Donbas region.

    Footage shot by the late Lithuanian filmmaker Mantas Kvedaravičius before he was killed in Mariupol in April will also be shown by his fiancée, Hanna Bilobrova, in what promises to be one of the festival’s most emotional screenings.

    Veterans, newcomers and Tom Cruise

    As a bastion of arthouse cinema and the world’s most glamorous film fest, the Cannes Film Festival always needs to strike a balance between auteur worship and Hollywood star power – and between devotion to the past and turning to the future. This year promises plenty of stardust on the red carpet and an intriguing mix of veterans and newcomers.

    The flagship Palme d’Or contest sees four past laureates return to the Riviera for more silverware: Hirokazu Kore-eda, Ruben Ostlund, Cristian Mungiu and two-time winners the Dardenne brothers. Other habitués include Park Chan-wook and David Cronenberg, both of them past winners of the jury’s Grand Prix, along with James Gray, Arnaud Desplechin and 84-year-old veteran Jerzy Skolimowski, who was first in competition at Cannes in 1972.

    Last year, France’s Julia Ducournau became only the second woman to win a Palme d’Or with her daring “Titane”, starring Lindon. This year, there are five movies directed by women in competition for the Palme, a record for Cannes but still a low percentage compared to other international festivals. They include a trio of French directors led by iconoclast Claire Denis, fresh from her best director win in Berlin. US auteur Kelly Reichardt will finally have her first shot at the Palme, reuniting with her favourite muse Michelle Williams for a self-reflective look at a small-town artist trying to overcome distractions.

    Beyond the Palme d’Or contest, Cannes will host more Hollywood star wattage than it has in years, starting with Joseph Kosinski's pandemic-delayed “Top Gun” sequel, starring Tom Cruise in the role that propelled him to global stardom 36 years ago. Cruise will walk the carpet for the first time in three decades and sit for a rare, career-spanning interview.

    Later on, Baz Luhrmann will bring his splashy “Elvis” biopic, starring Austin Butler and Tom Hanks, while George Miller, last in Cannes with “Mad Max: Fury Road”, will debut a fantasy epic starring Idris Elba and Tilda Swinton. Ethan Coen will premiere his first film without his brother Joel, a documentary about rock ‘n’ roll legend Jerry Lee Lewis. And actor-director Ethan Hawke will add to the nostalgic feel of the fortnight with a series about Hollywood’s golden couple Paul Newman and Joanne Woodward.

    Spotlight on the Middle East

    The much-touted return of big stars from Tinseltown is terrific news for Cannes, since the world’s premier movie festival is as much about the glamour as the films. It’s also a financial boon for this otherwise sleepy seaside town of 74,000 inhabitants, which sees its population treble for two weeks each May.

    On top of the usual stargazers, the festival will bring some 35,000 accredited professionals to the Riviera – almost twice as many as last year but still short of pre-Covid levels, with pandemic concerns barring some delegates from attending. “Asia isn’t back to travelling,” said festival director Thierry Frémaux, pointing to travel restrictions in China and elsewhere.

    There will, however, be a sizeable contingent from India, this year’s guest of honour at the Cannes Film Market that runs parallel with the festival. The Middle East and Arab countries will also feature prominently, including in the Palme d’Or race, with the latest Cairo-set thriller by Tarek Ali (of “Le Caire Confidentiel” fame) as well as Iranian dramas by Saeed Roustayi and Ali Abbasi, whose thrilling “Border” won the Un Certain Regard sidebar four years ago.  

    Cannes Film Festival © FRANCE24

    At “just” four, the French contingent in the Palme d’Or race has been halved from last year, when eight of the 24 films in competition hailed from France. But the home country accounts for just under a quarter of the overall selection, with the likes of Olivier Assayas, Quentin Dupieux and Rachid Bouchareb screening their latest works out of competition. 

    French directors will get the ball rolling on Tuesday, starting with a rare screening of Jean Eustache’s iconic love triangle “The Mother and the Whore”, half a century after it first kicked off a storm on the Croisette. Hazanavicius’s tribute to horror B-movies will follow for the official curtain-raiser, in an echo of Jim Jarmusch’s zombie fest that opened the festival’s last “normal” edition in 2019 – back in the pre-Covid era.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CANNES FILM FESTIVAL

    Cannes unveils star-studded lineup including France's Claire Denis

    Cannes Film Festival selects French actor Vincent Lindon to preside over jury

    ENCORE!

    Cannes 2022 official selection: Heavyweights Cronenberg, Kore-eda in competition

    L'Humanité

    Covid. La santé mentale des Français continue de s'aggraver

    Actu

    Pensées suicidaires, dépression, burn-out... « La crise sanitaire a affecté de façon durable et importante la santé mentale de la population », notent les experts de Santé publique France dans une récente enquête.

    Nadège Dubessay

    À la sortie du premier confinement, on découvrait les conséquences désastreuses du Covid sur la santé mentale des Français. Deux ans plus tard, la pandémie laisse toujours des cicatrices. Selon une enquête diligentée par Santé publique France publiée le 12 mai, le constat demeure hélas inchangé : « La santé mentale des personnes interrogées reste dégradée. » En avril, 30 % d’entre elles déclaraient un état anxieux ou dépressif.

    Et pour la première fois, note l’agence sanitaire, « la prévalence des pensées suicidaires est supérieure à celle observée lors du premier point de mesure réalisé en février 2021 ». Ainsi, 10 % des Français ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année. C’est 2 points de plus que lors de la première vague d’enquêtes menée début 2021 et 5 points de plus que le niveau hors épidémie. À titre indicatif, le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens de développement comparable.

    Portrait-robot du Covid long, pathologie mieux connue, mais toujours sans traitement

    Santé publique France a aussi constaté « une diminution significative du pourcentage de personnes ayant une perception positive de leur vie (79 %, – 3 points) par rapport à la vague précédente » de début février. Au cours des huit derniers jours, 69 % des Français ont déclaré avoir des problèmes de sommeil, soit 20 points de plus qu’avant la pandémie.

    Les jeunes particulièrement impactés

    Les jeunes (18-24 ans), les personnes en difficultés financières, celles avec des antécédents de troubles psychologiques ou ayant eu le Covid sont les plus impactés. « La crise sanitaire a affecté de façon durable et importante la santé mentale de la population, relèvent les experts en santé publique. En particulier en termes de symptomatologie anxio­dépressive et de problèmes de sommeil. »

    Santé mentale. Le mal-être des étudiants progresse

    En mars, le 9e baromètre OpinionWay pour Empreinte humaine, cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail, dévoilait que 41 % des 2 000 salariés interrogés étaient en situation de détresse psychologique (54 % pour les moins de 29 ans) et 34 % en burn out, dont 13 % en burn out sévère.

    Une détresse qui se manifeste de différentes manières : la moitié des salariés déclarent avoir tendance à s’isoler et à se couper du monde. Ils sont 40 % à perdre souvent patience et à être facilement irritables, un tiers moins réceptifs aux idées de leurs collègues et un quart à être agressifs sans réelle raison.

    Des conditions de travail dégradées

    Seulement un quart des salariés estiment que leur direction a mis en œuvre des actions concrètes pour améliorer leur santé psychologique. Même constat du côté des professionnels de la santé mentale, où, malgré une demande grandissante liée au Covid, leurs conditions de travail se sont dégradées. Pour ne prendre que cet exemple : un psychologue à bac + 5 en début de carrière gagne aujourd’hui moins qu’un infirmier (bac + 3) dans le même cas.

    Le gouvernement promeut des soins mentaux au rabais

    Et les assises de la santé mentale, orchestrées par le gouvernement en novembre dernier, n’ont pas fait bouger les lignes. La toute dernière étude de Santé publique France ne laisse pourtant pas de place au doute : les besoins sont bien là. Pour longtemps.

    Nous vous conseillons aussi

    Quand harcèlement et dépérissement du suivi psychiatrique pourrissent la vie

    Depuis plusieurs années, dans une petite commune du Val-d’Oise, une jeune femme atteinte de troubles psychiatriques harcèle l’une de ses voisines. Une histoire qui illustre les failles du suivi extrahospitalier. Récit.

    Santé mentalecoronavirus covid-19
    BBC

    SANS TITRE

    The Finnish president, who is visiting Stockholm, says he is sure Finland and Sweden can reach an agreement with Turkey over its objections to them joining the alliance.

    According to Reuters, Sauli Niinisto told Sweden's parliament: "I am sure that, with the help of constructive discussions, we will solve the situation."

    Meanwhile Russia's foreign ministry has said two staff members at Finland's Moscow embassy will have to leave the country in response to a similar move in Helsinki.

    Finland's state-owned energy provider Gasum has said it anticipates gas flows from Russia could be halted as it takes Russia's Gazprom Export to arbitration proceedings over its demand to be paid in roubles.

    Finland and Sweden joining Nato would probably make "not much difference", according to Russia’s foreign minister.

    Speaking at a public lecture in Moscow, Sergei Lavrov says both countries “have been participating in Nato military exercises for many years," in remarks quoted by the Ria Novosti news agency.

    But he reiterated Moscow's stance that his country's response to Sweden and Finland's decision to apply for membership of the military alliance will depend on what forces Nato deploys on their territory.

    Meanwhile Kremlin spokesman Dmitry Peskov said countries like the UK and US whose military advisers, he says, “tell armed Ukrainian nationalists what to do, [and] who give them intelligence information,” should be considered more than just "unfriendly".

    “We put it mildly by calling them unfriendly states. I would now say that these are already hostile states because what they are doing is war," Peskov added.

    Russia has an official list of "unfriendly" states, largely consisting of Nato members, as well as non-member countries such as Australia and Japan which have also imposed sanctions on Russia.

    Rob Cameron

    BBC Prague Correspondent

    Czech Foreign Minister Jan Lipavsky has criticised the Hungarian government over its attitude to Russia, in a tweet following Viktor Orban being sworn in as prime minister on Monday.

    Mr Lipavsky said Hungary's decision not to support sanctions targeting Russian energy exports was "unacceptable", adding that Europe needed to be more united than ever.

    The Czech Republic - along with Hungary, Poland and Slovakia - belongs to the so-called "Visegrad Four" group of central European countries, formed to defend common interests in the EU.

    However, Hungary's attitude to implementing sanctions against Russia and its refusal to arm Ukraine is starkly at odds with fellow Visegrad members, and the viability of the group appears increasingly uncertain.

    A number of Ukrainians have been injured, and some are presumed dead, after Russia launched a missile strike on the village of Desna near Chernihiv, the city's governor has said.

    In a video posted to Facebook, Viacheslav Chaus claimed Russia launched four missiles at around 05:00 local time. “Preliminarily, we have dead and many wounded,” he said.

    Two of the missiles hit buildings in the village, Chaus went on, without clarifying whether these were residential or industrial sites.

    Rescue teams and law enforcement officers are working to recover the bodies of those caught up in the attack, he added.

    The BBC has been unable to independently verify these claims.

    Desna, a small town, is home to the Ukrainian military's 169th Training Centre.

    Just over a month after Russian forces withdrew from Bucha, near Kyiv, new pictures show destroyed Russian tanks and military vehicles dumped in the Ukrainian town.

    Russian troops pulled out of the area in April to regroup and bolster its forces in the east of Ukraine.

    The bodies of at least 500 people have been found since the Russians left Bucha. Moscow has denied any involvement in the atrocities.

    If you're just joining us, here's a look at the main developments so far today:

    Moscow's Deputy Foreign Minister Andrei Rudenko has said there are currently no negotiations taking place between Russia and Ukraine, according to the Interfax news agency.

    "No, the negotiations are not continuing. Ukraine has practically withdrawn from the negotiating process," the foreign minister told journalists in Nizhny Novgorod, Russia.

    Rudenko said Kyiv has withdrawn from diplomatic talks as he reiterated that negotiations are not happening "in any form".

    Ukraine's President Volodymyr Zelensky previously told the BBC's Frank Gardner that he understands the need for dialogue with Russia - and that from their side, "not all the diplomatic bridges have been burnt".

    As we've been reporting, the battle for Mariupol's Azovstal steelworks has become a symbol of Ukrainian resistance in recent weeks, and this map goes some way to explaining why.

    Azovstal - one of Europe's largest steel factories - is the last remaining area of the southern port city that is controlled by Ukraine.

    Mariupol has been bombarded since the war began, primarily in an attempt by Russia to create a land corridor between Crimea and Donbas.

    Geographically, the city occupies only a tiny area on the map but its expected total fall to Russia will be considered a huge win for Vladimir Putin - especially after how long it's taken. Read more about the significance of Mariupol here.

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said an operation to "save the defenders of Mariupol" has started, but added the work will require "discretion and time".

    In a video statement - which you can watch below - Zelensky thanks the Red Cross and UN, as well as Ukraine's military and intelligence services, for its efforts to "bring our lads home".

    "Ukraine needs our Ukrainian heroes alive. This is our principle," he says.

    Ukraine's defence ministry says 264 fighters have left the Azovstal steel plant in Mariupol and been taken to areas held by Russian-backed rebels.

    Ukraine is working on the "next stages" of the evacuation of fighters from the Azovstal steelworks in Mariupol, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk has said on Telegram.

    "In the interest of saving lives, 52 of our severely wounded servicemen were evacuated yesterday [Monday]. After their condition stabilises, we will exchange them for Russian prisoners of war."

    She gave no other details, but concluded by saying: "God willing, everything will be fine."

    On Monday, more than 50 wounded troops were taken from Azovstal to a hospital in the Russian-controlled town of Novoazovsk. More than 210 others were taken to the town of Olenivka, which is controlled by Russian-backed separatists.

    Steve Rosenberg

    BBC Russia editor

    It was an extraordinary piece of television.

    60 Minutes is the flagship talk show on Russian state TV: studio discussion promoting the Kremlin line in everything, including President Putin’s so-called "special military operation" in Ukraine. The Kremlin still maintains that the Russian offensive is going according to plan.

    But studio guest Mikhail Khodarenok, a military analyst and retired colonel, painted a very different picture.

    He warned that “the situation [for Russia] will clearly get worse” as Ukraine receives additional military assistance from the West and that “the Ukrainian army can arm a million people”.

    Referring to Ukrainian soldiers, he noted that “the desire to defend their motherland very much exists".

    "Ultimate victory on the battlefield is determined by the high morale of troops who are spilling blood for the ideas they are ready to fight for.”

    “The biggest problem with [Russia’s] military and political situation”, he continued, “is that we are in total political isolation and the whole world is against us, even if we don’t want to admit it. We need to resolve this situation.”

    “The situation cannot be considered normal when against us is a coalition of 42 countries and when our resources, military-political and military-technical, are limited.”

    The other guests in the studio were silent; even the host, Olga Skabeyeva, normally fierce and vocal in her defence of the Kremlin, appeared unusually subdued.

    It’s rare to hear such realistic analysis on Russian TV. The Kremlin has gone out its way to control the informational landscape here: shutting down independent Russian news sources, and ensuring that television – the principal tool in Russia for shaping public opinion - is on message.

    So, what happened on 60 Minutes? Was this a spontaneous and unexpected wake-up call on Ukraine that slipped through the net? Was it pre-planned to prepare Russians for negative news on the "special military operation"?

    It’s too early to say. Stay tuned to Russian TV for further signals.

    Ukraine's military says Russia is "continuing its offensive" in the east of the country, but claims its troops have enjoyed some defensive successes in the last 24 hours.

    "The enemy focused its main efforts on Donetsk," the General Staff of the Armed Forces of Ukraine said in a Facebook update this morning.

    "The enemy aviation hit civilian and military infrastructure in the Eastern Operational Zone and industrial facilities deep in Ukraine."

    Officials added that mortars, conventional artillery and multiple-launch rocket systems were still being used to target Donetsk.

    However, the General Staff also said its troops had managed to repel 11 Russian attacks across Donetsk and Luhansk, hitting a Russian Su-25 aircraft and a cruise missile in the process.

    Five Russian tanks, one Tor anti-aircraft missile system, six artillery systems and 12 pieces of armoured hardware were also destroyed, the report states.

    The BBC has been unable to independently verify these claims.

    Ukraine's air force says a sea-based Russian cruise missile has hit infrastructure targets outside the western city of Lviv overnight.

    It says Ukraine's air defence shot down another three missiles.

    The regional governor said railway facilities had been hit.

    Russia has been targeting transport hubs and fuel depots around Lviv, in an apparent attempt to disrupt weapons deliveries from countries to the west.

    Paul Adams

    BBC Diplomatic correspondent

    For Finland and Sweden to join Nato, all 30 existing members must say yes. But for now, one is saying no.

    President Erdogan says he won’t agree to admit countries which apply sanctions on Turkey.

    Sweden suspended arms sales to Turkey three years ago, following Ankara’s military intervention in Syria. And according to the official Turkish news agency, both Finland and Sweden have rejected dozens of requests to extradite Kurdish militants who Turkey describes as terrorists.

    Both countries are sending delegations to Ankara to try and solve the problem, but President Erdogan says they shouldn’t bother.

    He seems determined to extract a price for his precious vote. On Sunday, the US Secretary of State Antony Blinken said he was confident that Finland and Sweden would both join, despite Turkish objections.

    The issue is likely to dominate discussions between Blinken and his Turkish opposite number in Washington on Wednesday.

    Having encouraged the two Nordic countries to apply, Washington won’t want to let them down at the 11th hour.

    As we've been reporting, Turkish President Recep Tayyip Erdogan is opposed to Finland and Sweden joining Nato - and he's now said the two Nordic nations should not bother sending delegations to Turkey to try to persuade him.

    Erdogan has labelled Sweden a "hatchery" for terrorist organisations, claiming there are terrorists within parliament.

    Turkey accuses Sweden and Finland of sheltering people it says are linked to groups it deems terrorists, namely the Kurdistan Workers Party (PKK) militant group and followers of Fethullah Gulen, whom Ankara accuses of orchestrating the 2016 coup attempt against President Erdogan and his government.

    Hugo Bachega

    Reporting from Dnipro

    The evacuation of the Ukrainian fighters from their last stronghold in Mariupol likely marks the end of the months-long deadly battle for the city.

    The troops’ defence of the Azovstal steelworks with very little food and water, and under intense Russian bombardment, became a symbol of Ukrainian resistance. Hundreds were said to have been in urgent need of medical help, and pictures showed men with broken arms and amputated limbs. Their relatives made desperate pleas for a deal to rescue them.

    Ukraine’s Deputy Defence Minister Hanna Maliar said 53 injured fighters had been taken to a hospital in the Russian-controlled town of Novoazovsk, while another 211 people had been transported to Olenivka, a town controlled by Russian-backed separatists. All of the evacuees, she said, would be subject to an “exchange procedure”.

    The speculation is that the evacuated fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but that has not been officially confirmed. Hundreds of fighters are believed to remain at the plant, and it is also not clear when and how they will be evacuated.

    As for Mariupol, most of it now lies in ruins. Local officials say tens of thousands have been killed, with many of their bodies still under the rubble of destroyed buildings.

    In its latest update on the situation in Ukraine, the UK Ministry of Defence says that in the northern Chernihiv region, some 3,500 buildings - mainly residential - are estimated to have been destroyed or damaged during Russia's advance (now abandoned).

    This shows Russia is prepared to use artillery in inhabited areas and seems to have bombarded indiscriminately, because of a "limited target acquisition capability" and not wanting to fly combat aircraft beyond its front line, it says.

    It predicts Russia will continue to rely on massed artillery strikes in the coming weeks to regain momentum in its advance in Donbas.

    Jonathan Beale

    BBC defence correspondent

    Russia's President Putin and his military chief, General Valery Gerasimov, are believed to be directly intervening in Russia’s military offensive in Ukraine and taking decisions normally made by more junior officers - according to a Western military source.

    Speaking on the condition of anonymity, the source said: “We think Putin and Gerasimov are involved in tactical decision-making at a level we would normally expect to be taken by a colonel or brigadier.”

    The military source said the two were the ones making decisions about troop movements in the Donbas – the area of eastern Ukraine which is now the focus of Russia’s military offensive.

    There have already been suggestions that President Putin has become more involved in the day-to-day running of the military campaign, ever since Russia suffered setbacks in the north of the country and around the capital Kyiv.

    There’s also been recent speculation that Russia’s military chief, General Gerasimov, may have been sidelined – along with unsubstantiated rumours that he was injured while visiting the Donbas a few weeks ago.

    But the Western military official made clear that Russia’s chief of the general staff was still giving orders. “Gerasimov is up and running,” he said.

    Ukraine's military has said it is working to evacuate all remaining troops from the steelworks after months of bombardment, as it ends its defence of the plant.

    "The 'Mariupol' garrison has fulfilled its combat mission," the general staff of Ukraine's armed forces said in a statement.

    "The supreme military command ordered the commanders of the units stationed at Azovstal to save the lives of the personnel," it added.

    Some 600 troops are thought to have been inside the steel plant but it's unclear exactly how many remain.

    "We hope that we will be able to save the lives of our guys," Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in an early morning address.

    "There are severely wounded ones among them. They're receiving care. Ukraine needs Ukrainian heroes alive."

    Oleksandr Danylyuk, a former Ukrainian national security chief and finance minister, currently serving as an officer in the Ukrainian army, has been talking to BBC Radio 4's Today programme about the situation at the steelworks.

    He won’t say exactly how many remain at the plant, but says there are many more left there, some of them wounded.

    "It's a relief, but it's not the end."

    Their main mission is completed and their lives need to be saved, he says.

    Russia controls Mariupol but they don't control the steel plant, though the strategic importance of the plant is minimal at this stage, he adds, so it's rather symbolic for Russia to take full control of the city.

    "But that symbolic action will cost them a lot of lives."

    BBC

    Marianna Vyshemirsky: 'My picture was used to spread lies about the war'

    Marianna SpringPresenter, War on Truth podcast

    A photo of a heavily pregnant woman fleeing a bombed maternity hospital became one of the most iconic images of the war in Ukraine. But its subject was targeted by an extraordinary Russian disinformation campaign and she received hate from both sides.

    Wrapped in a duvet with her forehead bloodied, Marianna Vyshemirsky's image was seen around the world.

    The photo above was taken in the aftermath of a Russian airstrike in Mariupol. It circulated online, on newspaper front pages, and was argued about at the UN Security Council.

    But, having survived one attack, Marianna faced another onslaught - of disinformation and hate aimed at her and her family.

    As Russia attempted to sow falsehoods about the attack, 29-year-old Marianna was falsely accused of "acting". Russian diplomats even claimed that she had "played" not one, but two different women.

    I've spoken extensively to her friends and relatives, but have been trying to interview my namesake for weeks. So when she finally appears on my screen on a video call, it feels a little surreal. She tells me about her harrowing escape, and about the online abuse that came after.

    "I received threats that they would come and find me, that I would be killed, that my child would be cut into pieces," she says.

    This is her first interview with a major western media outlet after being evacuated to her hometown in a part of Donbas controlled by Russian-backed separatists.

    Marianna seems at ease, and is speaking to me without any preconditions, but a pro-separatist blogger is with her.

    She tells me what it's like to find herself inside an information battle - all while giving birth to her daughter Veronika in a war zone.

    "She chose to show up at a difficult time," she explains, "but it's better she arrived under these circumstances than not at all."

    'Things were turned upside down'

    Life in Mariupol was very different before the war. Marianna promoted beauty products on social media, while her husband Yuri worked at the Azovstal steel works.

    "We had a quiet and simple life," she says, "and then, of course, things were turned upside down."

    Her Instagram account shows her excitement at the prospect of becoming a mother.

    But by the time Marianna was admitted to hospital, Mariupol had become the most bombed city in Ukraine.

    On 9 March, she was chatting with other women on the ward when an explosion shook the hospital.

    She pulled a blanket over her head. Then a second explosion hit.

    "You could hear everything flying around, shrapnel and stuff," she says. "The sound was ringing in my ears for a very long time."

    The women sheltered in the basement with other civilians. Marianna suffered a forehead cut and glass fragments lodged in her skin, but a doctor told her she didn't need stitches.

    What she did need, she explains, was to retrieve her possessions from the ruins of the hospital. She asked a police officer to help her back inside.

    "Everything I had prepared for my baby was in that maternity ward," she says.

    Anatomy of a lie

    While she stood outside the hospital, waiting to recover her things, she was photographed by journalists from the Associated Press. They snapped her again as she descended the stairs exiting the building.

    Those images quickly went viral. And that's when false allegations that the pictures were "staged" first appeared on a pro-Kremlin Telegram channel. Marianna's beauty blogging was used to suggest she was an "actor" who had used makeup to fake injuries.

    These falsehoods were repeated and amplified by senior Russian officials and state media.

    They even claimed that a photo of another pregnant woman on a stretcher was also Marianna, even though it's clear that the photos are of different people. The woman on the stretcher and her unborn child later died from their injuries.

    Fleeing and without internet access, Marianna didn't see those images until days later.

    By that point, her Instagram was inundated with accusatory and threatening messages. She found both the trolling and the false allegations shocking.

    "It was really offensive to hear that, because I actually lived through it all," she says. But she refrains from directly criticising the Russian officials who spread the false information about her.

    Instead, she criticises the Associated Press.

    "I was offended that the journalists who had posted my photos on social media had not interviewed other pregnant women who could confirm that this attack had really happened."

    She suggests this may help explain why some people "got the impression that it was all staged". But by Marianna's own account she was one of the last patients to be evacuated, and that was when the AP journalists arrived. The journalists interviewed other people at the scene. And they had nothing to do with the subsequent false story spread by Russian officials. We approached the AP for comment.

    The search for Marianna

    In the days after the attack, Marianna gave birth to Veronika in another hospital.

    Like thousands of others, Marianna and Yuri were desperately trying to escape Mariupol. For weeks, it was largely impossible to make contact with them. Eventually Marianna's relatives told me the couple had got out of the city, but their whereabouts were unclear. Then in early April, they resurfaced in the Donbas region.

    She filmed an interview with Denis Seleznev, a blogger who is a vocal supporter of Russian-backed separatists. There was speculation how free she was to say what she wanted.

    Marianna says to me: "I had to describe the whole situation, as I saw it with my own eyes."

    My conversation with her was also arranged via Denis. Marianna speaks to me from his home. He is present throughout our chat but doesn't interrupt. Marianna's relatives and friends have assured me she is now safe.

    War in Ukraine: More coverage

    Piecing together the truth

    Much of what she says in her interview with me undermines the Russian government's mistruths.

    The Kremlin wrongly and repeatedly suggested the hospital that was attacked was Mariupol's hospital number one, and that it was no longer operational.

    But the BBC's disinformation team identified the hospital where Marianna was - hospital number three.

    We contacted the Russian Embassy in London for comment.

    Marianna confirms that the hospital was definitely treating her and other patients - contrary to Russian claims that it was not functioning as a health care facility.

    Russia also claimed that the hospital had been taken over by the Azov regiment - the controversial Ukrainian nationalist group that has been linked with neo-Nazis, allegations they themselves deny.

    Comments Marianna made in her interview with Denis were cherry-picked by Russian officials to claim soldiers forced Marianna and the other pregnant women to act as human shields.

    But Marianna told me there were no Ukrainian military stationed in the building where she was. She says she saw Ukrainian soldiers in the oncology unit in the building opposite the maternity unit. It's unclear whether they were based there or not.

    Nevertheless, Marianna's interview with Denis Seleznev was used by the Kremlin to suggest further falsehoods.

    Russian officials have seized on her comments that she doesn't believe the explosions at the hospital were caused by an airstrike, implying that the damage was Ukrainian shelling.

    "The typical sound a plane makes when it flies overhead is impossible to miss," Marianna tells me, saying that she did not hear one.

    But here she is mistaken. The AP journalists documented evidence it was an airstrike, including video where a plane can be heard. At the scene both a soldier and a police officer say the attack was an airstrike.

    Also visible in photos is a huge crater which munition experts say could only have been caused by an airstrike.

    "I personally did not see this crater, but I saw the video of it," Marianna says. "In reality I can't blame anyone - because I didn't see with my own eyes where for certain [the explosions] came from."

    Target for trolls

    This fresh controversy sparked a new wave of online vitriol.

    "Some people said that I was an actress, others said that I was lying about the fact that there were no air raids," she says.

    Even some she regarded as friends don't believe her. Fellow beauty blogger Yaroslava lives in Russia and continues to believe state TV claims that Marianna was acting.

    "I think that Marianna played her part. That Ukraine needed the Ukrainian military to blame everything on Russia." Yaroslava told me. She's since unfollowed Marianna on Instagram - and doesn't want to speak to her again.

    "It's a pity when people I know believe in something that I haven't done," Marianna says.

    But she brightens whenever the conversation turns to baby Veronika.

    Marianna has returned to blogging and in a recent post told readers to stick around if they were interested in "cosmetics, nappies and the everyday life of a new mum".

    Her message to those who want to send her hate was "go in peace".

    But unwillingly finding herself at the centre of an information war - as the military conflict continues - has changed Marianna's life forever.

    "You know, for now I'm not thinking about my hopes or making plans, because we don't know what tomorrow will bring."

    Listen to War on Truth on BBC Sounds

    Related Topics

    France24 - Monde

    Covid-19 : levée du masque dans les transports en commun en France

    Publié le : 16/05/2022 - 06:19Modifié le : 16/05/2022 - 08:24

    FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

    À partir de lundi, le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs en France, un allègement qui marque la disparition de la dernière grande restriction anti-Covid. Mais il reste "recommandé" par le ministère de la Santé. 

    La dernière grande restriction sanitaire tombe, lundi 16 mai. Le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports en France.

    "Le gouvernement décide, à compter du 16 mai 2022, de mettre fin à l'obligation du port du masque dans les transports collectifs", a annoncé la semaine dernière la Direction générale de la santé (DGS) qui dépend directement du ministère. Jusqu'à maintenant, le port du masque était imposé dans les métros, les bus, les trains, les avions et les taxis.

    C'est la fin du dernier grand marqueur de l'épidémie de Covid-19 dans l'espace public, une décision qui entérine le fait que la maladie est devenue une moindre préoccupation sanitaire comme politique, plus de deux ans après l'arrivée de la pandémie en Europe.

    Depuis quelques semaines, les contaminations et les hospitalisations liées au Covid-19 diminuent enfin après une très longue vague hivernale. Et même lorsque celle-ci était à un niveau élevé en début d'année, la maladie était déjà passée à l'arrière-plan des préoccupations, la situation sanitaire restant très peu évoquée lors de la campagne présidentielle.

    >> À lire aussi sur France24.com : Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?

    Dans ce contexte, le gouvernement avait déjà pris plusieurs mesures emblématiques ces derniers mois : fin en mars du port du masque, hormis dans les transports, et fin du passe vaccinal, qui imposait d'être vacciné contre le Covid-19 pour accéder à de nombreux lieux comme les restaurants et les cinémas.

    La prudence reste de mise

    Pour autant, certains chercheurs mettent en garde contre un sentiment excessif de sécurité, prévenant que l'épidémie est sous contrôle, mais probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.

    Et pour l'heure, même si l'épidémie décline nettement, "les indicateurs virologiques restent toutefois élevés", a prévenu vendredi l'agence Santé publique France.

    Le gouvernement garde donc un ton prudent, via le ministre de la Santé, Olivier Véran : il a répété la semaine dernière que la pandémie n'était "pas terminée", que le port du masque restait "recommandé" et qu'il pourrait redevenir obligatoire si le contexte l'imposait.

    Plusieurs mesures, de moindre ampleur, restent par ailleurs en place : le passe sanitaire, qui suppose d'être vacciné ou d'avoir récemment été testé négativement au virus, est ainsi toujours exigé pour accéder à un établissement de santé ou apparenté (hôpitaux, Ehpad...).

    Des règles qui varient d'un pays européen à l'autre

    Les voisins de la France ont, pour leur part, déjà levé l'essentiel de leurs restrictions anti-Covid-19. Ne subsiste généralement que le port du masque dans certains lieux.

    L'Espagne l'impose, par exemple, toujours dans les établissements de santé, les maisons de retraite et les transports, tandis qu'en Belgique, il n'est obligatoire que dans les transports.

    En plus du masque, l'Allemagne demande un test négatif pour se rendre à l'hôpital.

    C'est désormais en Italie que le masque reste le plus répandu. En plus des lieux évoqués précédemment, l'Italie l'impose encore dans les cinémas, théâtres et salles de concert, dans les établissements scolaires, au personnel des commerces et aux agents de l'administration qui sont au contact avec le public. L'Italie exige, par ailleurs, toujours le passe vaccinal pour aller dans les établissements de santé et dans les maisons de retraite.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    France : malgré une chute du nombre de cas Omicron, la levée des restrictions maintenue pour mars

    Covid-19 : suspension du passe vaccinal et fin du port du masque obligatoire à partir du 14 mars

    Covid-19 : la France lève l’essentiel des restrictions sanitaires, dont le port du masque

    L'Humanité

    Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

    Actu

    Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

    Marion d'Allard

    L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

    En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

    « Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

    Des exploitations toujours plus importantes

    Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

    En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

    L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

    Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre
    Valeurs Actuelles

    A Rennes où il est autorisé, le burkini divise

    Le Conseil municipal de Grenoble examine, lundi 16 mai, la délibération du maire Eric Piolle concernant l’autorisation du « maillot de bain couvrant » dans les piscines municipales. La mesure polémique n’a actuellement été prise qu’à Rennes, rappelle Europe 1. Depuis sa mise en place en 2018 dans quatre piscines, elle continue de faire débat. La plupart des usagers interrogés par la radio ne voient pas d’inconvénient à ce que le burkini soit autorisé. Ils précisent d’ailleurs n’en apercevoir que rarement.

    Crainte de tensions

    « Ca ne dérange personne. Moi, personnellement, ça ne me choque pas », témoigne un habitant. « Il vaut mieux qu’elle vienne à la piscine plutôt que de se priver de piscine », juge une autre. L’analyse est un peu plus mitigée du côté associatif. Le Président de L’Association Solidaire Réflexions Actions Citoyennes de Rennes, organisation laïque locale, juge l’autorisation du burkini incompatible avec la laïcité. Il dit surtout craindre des tensions au sein même de la communauté musulmane et le risque que les femmes qui décident de porter un maillot classique soient montrées du doigt.

    Eric Piolle défend l’idée d’un « maillot de bain couvrant » qui pourrait être porté pour différentes raisons. Mais jusqu’au sein de sa majorité, des voix se sont élevées pour dénoncer un recul face au communautarisme. L’association qui milite pour l’autorisation du burkini à Grenoble est, en effet, pointée pour son discours séparatiste.

     

    Rennes : les dernières actualités

    Rennes : face aux rodéos urbains, l’observation plutôt que la poursuite

    Rennes : un militant d’extrême gauche relaxé après avoir brûlé un drapeau français

    Coups de feu, agressions, insultes… La sécurité renforcée dans les bus rennais

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Elizabeth line: Queen makes surprise visit to Paddington Station

    The Queen is making a surprise visit to Paddington Station to see the completed Elizabeth line.

    Transport for London (TfL) has announced the delayed Crossrail project will open to the public on 24 May.

    Ahead of the opening, the 96-year-old joined her youngest son the Earl of Wessex for the official visit.

    The longest reigning head of state is just over two weeks away from her Platinum Jubilee celebratory weekend to celebrate 70 years as monarch.

    A Buckingham Palace spokeswoman said: "In a happy development, Her Majesty The Queen is attending today's event to mark the completion of the Elizabeth line.

    "Her Majesty was aware of the engagement and the organisers were informed of the possibility she may attend."

    The Queen rallied to make a trip to the Windsor Horse Show on Friday and on Sunday was the guest of honour at the equestrian extravaganza A Gallop Through History near Windsor, the first major event of the Jubilee festivities.

    But Tuesday's engagement is the Queen's first one outside of the Windsor area since she attended the Duke of Edinburgh's memorial service in Westminster Abbey seven weeks ago.

    Dressed in sunshine yellow, she arrived just after 11:30 BST stepping carefully from a transparent lift while holding a walking stick.

    The Queen and Prince Edward were welcomed by Prime Minister Boris Johnson, Mayor of London Sadiq Khan and TfL commissioner Andy Byford.

    They met staff who have been key to the project, formerly known as Crossrail, and those who will run the railway, including train drivers, station staff and apprentices.

    Crossrail was due to be completed in December 2018 and was set a budget of £14.8bn in 2010.

    The total cost has been estimated at £18.9bn, including £5.1bn from the government.

    TfL says the Elizabeth line will boost capacity and cut journey times for travel across the capital.

    It will stretch from Reading, in Berkshire, and Heathrow Airport, in west London, to Shenfield, in Essex, and Abbey Wood, in south-east London.

    Once the route is open, services in the central London section will run every five minutes between 06:30 and 23:00, although a full timetable will not be in place until May 2023.

    The new line is expected to slash journey times from Abbey Wood in south-east London to Paddington by almost half, to 29 minutes.

    Travel times between Liverpool Street and Woolwich are also set be halved to 15 minutes.

    A trip between Farringdon and Canary Wharf, which currently takes 24 minutes, will take 10 minutes.

    However, passengers wishing to travel the length of the line will still need to change at Paddington or Liverpool Street stations, depending on their destination, until next year.

    Although a special service will be in place for the Platinum Jubilee weekend from 2-5 June, TfL said trains would not initially run on Sundays "to allow a series of testing and software updates".

    Trains will initially operate in three sections, which are expected to be integrated in the autumn.

    Follow BBC London on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to hellobbclondon@bbc.co.uk

    More on this story

    When's the four-day Jubilee bank holiday?

    From promise to nightmare - the story of Crossrail

    The ambient detail behind Crossrail's new stations

    Crossrail CEO admits complexity 'off the scale'

    Related Internet Links

    Transport for London

    Related Topics

    France24 - World

    Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

    Issued on: 17/05/2022 - 10:24

    NEWS WIRES Wassim Cornet

    Lebanon's Iran-backed Hezbollah group and its allies lost their parliamentary majority, according to full legislative results announced by the interior ministry on Tuesday.

    The Shi'ite Muslim movement and factions that support its possession of arms won around 62 of parliament's 128 seats in Sunday's election, a reversal of the 2018 result when they secured a majority of 71.

    In the first election since Lebanon's devastating economic collapse and the Beirut port explosion of 2020, reform-minded political newcomers won 12 seats, an unexpectedly strong breakthrough into a system long dominated by the same groups.

    Hezbollah opponents including the Saudi-aligned Lebanese Forces - a Christian faction - gained ground, claiming to have overtaken the Hezbollah-allied Free Patriotic Movement (FPM) as Lebanon's biggest single Christian party.

    The results leave parliament split into several camps, none of which have a majority, raising the prospect of political paralysis and tensions that could delay badly needed reforms to steer Lebanon out of its economic collapse.

    In one of many startling results, a political newcomer dislodged the Hezbollah-allied Druze politician Talal Arslan, heir to one of Lebanon's oldest political dynasties.

    Other prominent Hezbollah allies to lose seats included Sunni Muslim politician Faisal Karami, scion of another Lebanese political dynasty, the final results showed.

    While the 2018 election pulled Lebanon closer into the orbit of Shi'ite Muslim-led Iran, this result could open the way for Saudi Arabia to reassert influence in a country that has long been an arena of its regional rivalry with Tehran.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Hezbollah allies suffer losses in Lebanon's parliamentary election, according to early results

    Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis

    LEBANON VOTES

    Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

    L'Humanité

    Les céréales se rabougrissent

    Actu

    Encore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Des feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.

    L’impact varie selon les cultures

    Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.

    Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil.  Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »

    sécheresseagriculture
    France24 - World

    Live: Ukraine ends battle for besieged Mariupol, evacuating last fighters from steel plant

    Issued on: 17/05/2022 - 06:00

    FRANCE 24 Follow

    Ukraine's military said on Tuesday it was working to evacuate all remaining troops from their last stronghold in the besieged port of Mariupol, ceding control of the city to Russia after months of bombardment. The evacuation of hundreds of fighters, many wounded, to Russian-held towns, likely marked the end of the longest and bloodiest battle of the Ukraine war and a significant defeat for Ukraine. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

    1:48pm: Appears 'all' Ukrainian soldiers evacuated from Azovstal are wounded

    "It seems 264 Ukrainian soldiers have been evacuated" from the Azovstal steel plant in Mariupol, noted FRANCE 24's Chief Foreign Editor Robert Parsons. "It appears that all of them have been wounded to various degrees of severity."

    1:10pm: Russian air strike kills eight in northern Ukraine, emergency service says

    Eight people were killed and 12 wounded in a Russian air strike on the village of Desna in the northern Ukrainian region of Chernihiv on Tuesday, the regional emergency service said.

    The Chernihiv region's governor, Viacheslav Chaus, said earlier on Tuesday: "Yes, there are no more occupiers in Chernihiv region but it is easy for them to reach us. Don't ignore air raid warnings!"

    1:08pm: Finnish president optimistic Turkey's NATO objections can be overcome

    Finland and Sweden should be able to reach an agreement with Turkey over Ankara's objections to the two Nordic countries joining the 30-nation NATO alliance, Finland's president said on Tuesday.

    Turkey surprised many NATO allies on Monday by saying it would not support membership for Sweden and Finland after the two countries took the widely anticipated step of agreeing to apply to join the US-led alliance this week.

    "Statements from Turkey have very quickly changed and become harder during the last few days," President Sauli Niinisto said during an address to Sweden's parliament. "But I am sure that, with the help of constructive discussions, we will solve the situation."

    11:53am: Russia to expel two Finnish diplomats in tit-for-tat move

    Russia's foreign ministry said on Tuesday that it was expelling two diplomats from the Finnish embassy in Moscow in retaliation against Helsinki's decision to expel two of its diplomats.

    In a statement, it also said it protested against what it said was "Finland's confrontational course towards Russia", apparently referring to Finland's bid to join NATO.

    11:03am: Finland's parliament likely to vote on NATO application on Tuesday

    The Finnish parliament is likely to vote on Tuesday on a proposal to apply for membership of the NATO military alliance, in a historic policy shift prompted by Russia's invasion of Ukraine.

    President Sauli Niinisto and the government decided officially on Sunday that Finland would apply for membership but the decision is pending Parliament's approval, which is expected with an overwhelming majority.

    Debate in the legislature began on Monday and the first session finished more than 14 hours later, after midnight, after members gave 212 addresses on the topic, the vast majority in favour of joining.

    11:01am: Russian ministry says 265 Ukrainian soldiers surrendered at Azovstal

    Russia's defence ministry said Tuesday that 265 Ukrainian soldiers, including several dozen wounded, surrendered at the besieged Azovstal steel plant in Ukraine's port city of Mariupol.

    "Over the past 24 hours, 265 militants laid down their arms and surrendered, including 51 heavily wounded," the ministry said in a briefing, adding that those in need of medical care were transferred to a hospital in the town of Novoazovsk.

    10:56am: Ukraine working on 'further stages' of Azovstal evacuation, deputy PM says

    Ukraine is working on "further stages" of the evacuation of fighters defending the Azovstal steel plant in the southern city of Mariupol, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Tuesday.

    She gave no other details in a post on the Telegram messaging app but wrote: "God willing, everything will be fine."

    On Monday, more than 50 wounded troops were taken from Azovstal to a hospital in the Russian-controlled town of Novoazovsk, and more than 210 others were taken to the town of Olenivka in an area controlled by Russian-backed separatists.

    10:44am: Ukraine effectively 'abandoning Mariupol'

    "It sounds as though – from a decision that came from above – the decision was taken to leave the Azovstal steel works, which effectively means abanonding Mariupol and giving it up to the Russians," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from just outside Chernihiv in northern Ukraine. "But that's after a period of Ukrainian defence of this port city that went on for far longer than most people thought the Ukrainian forces would be capable of."

    9:12am: UN warns of 'catastrophic' child malnutrition due to price hikes, Ukraine war

    The cost of life-saving treatment for the most severely malnourished children is set to jump by up to 16% due to Russia's invasion of Ukraine and pandemic disruptions, according to the United Nations' children's agency.

    The raw ingredients of the ready-to-use therapeutic food (RUTF) have leapt in price amid the global food crisis sparked by the war and pandemic, UNICEF said.

    Without further funding in the next six months, 600,000 more children may miss out on the essential treatment, which is a high-energy paste made of ingredients including peanuts, oil, sugar and added nutrients.

    UNICEF said a carton of the specialised nutrition containing 150 packets – enough for 6 to 8 weeks to bring a severely malnourished child back to health – cost about $41 on average before the up to 16% price rise. It will need about $25 million to cover the added cost, the agency said.

    9am: EU clarifies how companies can legally pay for Russian gas

    The European Commission has explained how EU companies can pay for Russian gas without breaching the bloc's sanctions against Russia, in an updated guidance on the issue seen by Reuters.

    The Commission told countries last month that European companies may be able to pay for Russian gas but only if they followed certain conditions, after Russia demanded foreign buyers start paying for gas in roubles or risk losing their supply.

    In updated guidance, shared with EU countries on Friday, the Commission confirmed its previous advice that EU sanctions do not prevent companies from opening an account at a designated bank, and companies can pay for Russian gas – so long as they do so in the currency agreed in their existing contracts and declare the transaction completed when that currency is paid.

    Nearly all of the supply contracts EU companies have with Russian gas giant Gazprom are in euros or dollars.

    3:30am: Zelensky calls evacuated soldiers 'heroes'

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the evacuation to separatist-controlled territory was done to save the lives of the fighters who endured weeks of Russian assaults in the maze of underground passages below the hulking Azovstal steelworks. He said the “heavily wounded” were getting medical help.

    “Ukraine needs Ukrainian heroes to be alive. It’s our principle,” he said. An unknown number of fighters stayed behind to await other rescue efforts.

    The steel mill’s defenders got out as Moscow suffered another diplomatic setback in the war, with Sweden joining Finland in deciding to seek NATO membership. And Ukraine made a symbolic gain when its forces reportedly pushed Russian troops back to the Russian border in the Kharkiv region.

    12:15am: More than 260 Ukrainian soldiers evacuated from Azovstal: defence ministry

    More than 260 Ukrainian soldiers were evacuated from the besieged Azovstal steel plant in the port city of Mariupol, Ukraine's Deputy Defence Minister Ganna Malyar said Monday.

    "53 heavily wounded (soldiers) were evacuated from Azovstal to the medical mortgage near Novoazovsk for medical aid," Malyar said in a statement.

    Another 211 were taken out through the humanitarian corridor, she added.

    The Azovstal plant has become a symbol of resistance, with hundreds of troops continuing to fight on there even after the rest of the city had fallen to Russian forces.

    9:15pm: Ukraine says 20 civilians killed in shelling in Luhansk, Donetsk regions

    Ukraine's Joint Forces Task Force said late on Monday that 20 civilians, including a child, were killed in Russian shelling in the Donetsk and Luhansk regions.

    The military task force said in a statement on its Facebook page that 25 communities in the regions were fired at, with 42 residential buildings and a school among locations hit.

    FRANCE 24 was not able to independently verify the report.

    There was no immediate response from Russia to the report.

    8:53pm: Finland, Sweden should integrate into NATO 'as soon as possible', says UK

    Britain on Monday welcomed Sweden and Finland announcing they will apply for NATO membership, saying the Nordic countries should be integrated into the alliance "as soon as possible".

    "The UK strongly supports applications for NATO membership from Finland and Sweden," Foreign Secretary Liz Truss said in a statement, adding "their accession will strengthen the collective security of Europe".

    I welcome the decisions by Finland and Sweden to apply to join @NATO. The two nations share our values of democracy and freedom and the UK believes they should join as soon as possible.See statement here👇https://t.co/Ksa2zTVShG

    May 16, 2022

    8:02pm: West will not allow Russia a 'diktat peace' in Ukraine, says Germany's Scholz

    Russia will not get away with trying to redraw Ukraine's borders by creating facts on the ground and waiting out Kyiv and its allies, Olaf Scholz said, insisting that the West would not stand for a "diktat," or dictated, peace forced on the country.

    Ukraine's President Voldomyr said  last week that Kyiv would not trade territory for peace with Russia, telling Italy's RAI television that he had been asked by French President Emmanuel Macron to consider doing so.

    The French government has denied that any such suggestion had been made. On Monday, Scholz said that such stealth border changes would not be accepted by the West if Ukraine objected to them.

    "There is only one way out of this for Russia and that is reaching an agreement with Ukraine," he told RTL television. "And that doesn't mean a diktat peace, taking a bit of territory and then saying 'sign here'.

    (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN On The Ground

    In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

    Analysis

    War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

    AS IT HAPPENED

    Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

    Valeurs Actuelles

    “Il n’y a pas de vent ici” : mobilisation en Dordogne contre un projet de parc éolien

    Le parc éolien de Sarlande n’en est qu’à l’état de projet, mais déjà, des centaines d’habitants de la région se sont mobilisés pour s’y opposer, dimanche 15 mai, rapporte France Bleu. Ils ont évoqué les craintes de l’impact d’une telle installation sur les diverses activités économiques du secteur, mais aussi une certaine absurdité dans le choix du site. Selon le promoteur autrichien RPL Global, les éoliennes, si elles voient le jour, seront installées à plus de 500 mètres des habitations et de « toute zone habitable ».

    Pas d’accord de la commune

    Un engagement qui ne rassure pas les opposants. L’un d’eux, qui a investi dans la construction d’un gîte, explique à France Bleu que « les gens ne viendront jamais dans un pays où il y a des éoliennes qui tournent à 500 mètres de la maison ». Une autre riveraine, éleveuse de profession, s’inquiète pour la santé de ses vaches. Un représentant de la municipalité a assuré de son côté que la ville n’avait pas donné son accord.

    Les habitants se sont réunis au sein de l’association Vents contraires Périgord Limousin. Sa fondatrice dénonce un projet mené « sans concertation ». « On est en pleine forêt, la forêt, c’est ce qui décarbonne le plus », pointe-t-elle. « Il n’y a pas de vent ici. C’est-à-dire qu’on va monter des éoliennes qui vont rester à l’arrêt », pointe une autre opposante. L’intérêt énergétique du projet est encore analysé. Un mât a été installé sur le site pour calculer la force et la direction du vent. Le projet devra être validé par la préfecture, étape prévue pour novembre 2022, pour un début de construction fin 2023.

    Dordogne : les dernières actualités

    En Dordogne, Bernard Cazeneuve soutient les socialistes “insoumis aux Insoumis”

    Dordogne : une rave-party illégale organisée sur un site dangereux

    Femme battue à mort en Dordogne : le conjoint avait été condamné deux fois pour violences conjugales

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role – Parissa Haghirian

    Two years ago, the pandemic thrust us into remote work out of necessity – but now that many of the safety measures have lifted, large swaths of employees are still working from home. And many are doing so permanently. In several countries, companies have transitioned once in-office roles to become either entirely or partially remote. Plus, job listings with a remote component have soared.

    A recent study from employment site Indeed shows the number of global job listings that mention remote work has nearly tripled since the onset of the pandemic, up from an average of just 2.5% in January 2020 to almost 7.5% in September 2021, with countries like Ireland, Spain and the UK seeing the greatest increases. Meanwhile, careers site Ladders predicts that 25% of all professional jobs in North America will be remote by the end of 2022. This doesn’t even account for the number of jobs that are not technically classified as remote or hybrid yet, but where workers are still at home while bosses toy with formal return-to-office arrangements. 

    Meanwhile, many employees who have been called back are returning to a partially remote workplace; globally, some 38% of employees now work in a hybrid office, according to Microsoft’s 2022 Work Trend Index. Much of the world is rapidly embracing a more progressive model for the future of the workplace, with employers going either remote and hybrid on a large scale.

    Yet, this isn’t necessarily the case with every nation.

    In some places, remote work just isn’t as culturally sanctioned, hasn’t been embraced by society or never caught on due to technological or logistical barriers. So, while many countries march head-first into a work-from-anywhere future, workers in locations including France or Japan are often returning to the office full-time, rejecting the notion that a five-day in-person work week is a relic of the past. 

    ‘French people are, most of the time, reluctant to change’

    Working from home has become so commonplace for many workers during the past two years that it can be hard to remember that, outside of Scandinavia and a few pockets in Western Europe, the practice was still quite rare in the 2010s. Now, most European nations – particularly those with higher GDPs – have embraced the concept whole-heartedly.

    However, France remains an outlier.

    According to an Ifop study for the French think tank Fondation Jean-Jaurès, only 29% of French workers say they work remotely “at least once a week”. That compares to 51% of Germans, 50% of Italians, 42% of Brits and 36% of Spaniards. Even those in France who report working remotely appear to do so far less often than their European neighbours. While in Italy, 30% of workers said they teleworked for four to five days a week and 17% for two to three days, in France, the figures are 11% and 14%, respectively.

    In France, passing interactions are a core part of the workday (Credit: Getty Images)

    “French people are, most of the time, reluctant to change,” says Sonia Levillain, a professor at the IÉSEG School of Management in Lille, and author of the Little Toolbox of Remote Management. “This is a stereotype, but it’s also a reality.”

    Hybrid work has made some headway in France ever since workers began returning to the office last June. Many companies are now shifting to a flex office approach with hot desking. Yet, “employees are very sceptical of it”, says Levillain. “They were really attached to the physical office – to the place where they were working – because it was a sign of identity and of belonging to the organisation.”

    Reluctance to work remotely may also have to do with how the French workplace has traditionally operated, with bosses feeling a strong need to control their employees. “Historically, the management practices were not developed around trust and autonomy, but more of a top-down approach,” explains Levillain.

    Social interactions are also a key tool for decision-making in the French office. Because they’ve traditionally happened quite informally, that’s been hard to replicate on a computer screen. “Communication is spontaneous – it’s not really organised and structured at a specific time with specific people,” explains Levillain, noting that managers prize unplanned contact and interaction in the workplace. “You walk around the office, and you discuss things at the coffee machine, because that’s a place where a lot of decisions are made and solutions are found.”

    To work in a hybrid mode on a sustainable basis would mean moving from the current informal office structure to a more structured one. “Culturally speaking,” says Levillain, “I think we still have lots of work to do to achieve that.”

    ‘Everyone wanted to go back to the office as soon as possible’

    Japan is another place whose highly social work structure made it a poor candidate for remote work, as evidenced by the Indeed study, which showed almost no uptick in remote jobs between January 2020 and September 2021.

    Parissa Haghirian, a professor of international management at Tokyo’s Sophia University, explains there are a lot of unspoken messages in the Japanese workplace – such as subtle body language cues or ‘reading the air’, which might steer the direction of a meeting – and these just couldn’t be examined on a screen. “In Japan, it’s always better to have a meeting in person than to write an email, because nonverbal communication plays a very important role,” she explains. “There is this idea that I know you, I like you, I have a good feeling about what you’re saying.”

    Dialogue is also essential for decision making. Whereas overseas companies typically assign unique responsibilities to specific workers (and evaluate them individually), roles are far less defined in Japan, with employees working interdependently in teams, and making assessments as a group. This makes it difficult to divide processes and distribute work in a remote setting, leading to lower perceptions of productivity outside the office.

    “Since you don’t have a clear line of where your job ends and mine starts, everyone is doing everything together,” says Haghirian. “This kind of interaction in a Japanese firm is very fluid, but it’s often confusing to the outsider, because you never know who is really in charge or who is doing what.”

    Japan also prizes mentorship in the workplace. Senior members are often tasked with regularly teaching and monitoring younger peers – something that just did not happen as efficiently in a remote setting. “After a while, people just got really tired of remote work, and everyone wanted to go back to the office as soon as possible,” says Haghirian.

    Presenteeism is also a problem that has long plagued Japan. Many workers fear a lack of career progression if they don’t toil away for long hours at the office, says Haghirian, who knows many people who didn’t do a single day of remote work during the pandemic.

    Yet, there are some signs of change. IT giant Fujitsu, for one, launched a “Work Life Shift” program last year that transformed the office into a “collaboration hub” for hybrid work. It also created more clearly defined job roles, making it easier for its 80,000 employees in Japan to work remotely. Car maker Honda, mobile carrier SoftBank and telecom company NTT Communications have all made similar allowances for remote work, suggesting a rift in Japan’s conservative corporate culture that may align businesses more with the will of workers, 80% of whom expressed a desire to continue working from home in a February survey from Persol Research and Consulting Co.

    Subtle body language cues are important in Japanese workplaces, which contributes to an in-person culture (Credit: Getty Images)

    Still, despite some changes, many Japanese workers are hesitant to combine their home life with office life, as they prefer to have clear roles and boundaries for each (the office is for working, and the home is for recovering). The nation even has one of the lowest rates in the OECD for access to personal computers, with home offices far less common than in the West, due to the small size of the average city apartment in this highly urbanised society.

    Tracy Hadden Loh, a fellow at the Brookings Institution, a Washington, DC-based think tank, says real estate plays a key role in determining a culture’s attitudes toward remote work. “The long-term sustainability of remote work is contingent on the housing conditions of workers,” she says. “So, in Asia, where many people live in conditions where there are far fewer square feet per member of the household, work from home is not viable or attractive.”

    ‘Globally, most people are still going to need offices’

    Access to high-speed broadband is another barrier that can determine a country’s successful transition to hybrid forms of work, says Loh. Employees in much of the Global South, for example, have now returned to the workplace after lukewarm experiments in remote work hampered by poor technological infrastructure.

    “The knowledge economy is growing tremendously, but cultural preferences and typical living standards are not changing to that great of an extent,” says Loh. “So, globally, most people are still going to need offices.”

    There has, however, been an undeniable global shift in the ability to get work done beyond the confines of a traditional office, with many white-collar workers now equipped to log-on from home after learning how to do so during the height of the pandemic. So, although not every country may be as keen on remote work as the US or UK, hybrid and remote trends are here to stay.

    Of course, so, too, is the office. Companies around the world are now navigating the pros and cons of each model, picking and choosing which aspects gel with the particularities of their unique cultures. Countries like France or Japan might have been slower to adapt to remote and hybrid work, but progressive companies are now chipping away at corporate norms there, too, meaning it may only be a matter of time before the dominos begin to fall.

    L'Humanité

    Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

    Homme du jour

    Marie-Noëlle Bertrand

    Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

    Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

    agro-industrieétudiants
    France24 - World

    Musk says Twitter purchase will not go ahead without clarity on spam accounts

    Issued on: 17/05/2022 - 11:09

    NEWS WIRES

    Billionaire Elon Musk said Tuesday that his purchase of Twitter would not go ahead unless he was given assurances on the bots that he says plague the platform, further complicating his acrimonious bid for the social media giant.

    The chief of SpaceX as well as Tesla, Musk is currently listed by Forbes as the world's wealthiest person, with a fortune of about $230 billion, much of it in Tesla stock.

    Seen by his champions as an iconoclastic genius and by his critics as an erratic megalomaniac, Musk surprised many investors in April with news that he wanted to purchase Twitter.

    But his $44 billion bid for Twitter is now "temporarily on hold," pending questions over the social media company's estimates of the number of fake accounts, or "bots."

    "Yesterday, Twitter's CEO publicly refused to show proof of <5%," tweeted Musk, who has almost 94 million followers on the social network.

    "This deal cannot move forward until he does."

    Twitter chief executive Parag Agrawal has said the platform suspends more than a half-million seemingly bogus accounts daily, usually before they are even seen, and locks millions more weekly that fail checks to make sure they are controlled by humans and not by software.

    Internal measures show that fewer than five percent of accounts active on any given day at Twitter are spam, but that analysis can't be replicated externally due to the need to keep user data private, Agrawal contended.

    Musk, who has said bots plague Twitter and that he would make getting rid of them a priority if he owned the platform, responded to that tweet by Agrawal with a poo emoji.

    "So how do advertisers know what they're getting for their money?" Musk tweeted in a subsequent response about the need to prove Twitter users are real people.

    "This is fundamental to the financial health of Twitter."

    The process used to estimate how many accounts are bots has been shared with Musk, Agrawal insisted.

    "It appears the spam/bot issue is cascading and clearly making the Twitter deal a confusing one," Wedbush analyst Dan Ives said in a note to investors.

    "The bot issue at the end of the day was known by the New York City cab driver and feels more to us like the 'dog ate the homework' excuse to bail on the Twitter deal or talk down a lower price."

    Musk has described his motivation as stemming from a desire to ensure freedom of speech on the platform and to boost monetization of a website that is massively influential but has struggled to attain profitable growth.

    He has also said he favored lifting the ban on Donald Trump, who was kicked off the platform in January 2021 shortly after the former US president's efforts to overturn his election defeat led to the January 6 assault on the US Capitol.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump

    Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

    Business Daily

    The future of Twitter: Musk floats paid model as financing rumours swirl

    Valeurs Actuelles

    Burkini : la préfecture de l’Isère met en garde le conseil municipal de Grenoble

    L’État s’invite dans la polémique consacrée, comme tous les ans, au burkini. Il y a quelques jours, Éric Piolle a une nouvelle fois fait part de son intention d’autoriser ce maillot de bain islamique dans les piscines municipales grenobloises. Un arrêté dans ce sens doit être voté dans la journée du lundi 16 mai, malgré le désaccord franc de l’opposition municipale… et d’une bonne partie de la majorité d’Éric Piolle. À ce front commun s’est donc tout récemment jointe la préfecture de l’Isère.

    Dans un communiqué publié dimanche 15 mai, le préfet prévient qu’il « saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération, par le biais d’un référé laïcité, en vue d’en obtenir la suspension en complément du déféré d’annulation ».

    Consignes en provenance de Beauvau

    Pour la préfecture, cela ne fait aucun doute : « L’objectif manifeste de cette délibération est de céder à des revendications communautaristes à visée religieuse. » Précisant qu’il agit « conformément aux instructions qu’il a reçues de Gérald Darmanin », le préfet de l’Isère rappelle que le maire a pour obligation de veiller au respect de la laïcité, ajoutant que la justification utilisée par Éric Piolle, qui évoque notamment des problématiques d’hygiène, ne suffit pas à justifier une telle décision.

    Burkini dans les piscines de Grenoble: « le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble en cas d’adoption de cette délibération par le biais d’un référé laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du déféré d’annulation. » (communiqué) @BFMTV pic.twitter.com/p0oWSdLADK

    — Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) May 15, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Children who are encouraged to explore their feelings have better attention skills and impulse control, research shows

    If a parent's primary responsibility is to keep their child safe and free from pain – what can they do when circumstances conspire against them?

    Whether it's a death in the family, an injury or illness, or the threat of war, a child's guardians must not only manage their own feelings, but  also negotiate potentially heart-breaking conversations with young minds still struggling to make sense of the world around them. Even seemingly remote news stories can lead to great anxiety and upset which needs to be processed as a family. But the stakes will be so much the higher if the child themself has been directly affected by the events.

    Unfortunately, professional help may not be forthcoming. "For many kids, parents are the only people who will offer support following a trauma," says Sarah Halligan, a professor of psychology at the University of Bath, in the UK.

    It should go without saying that love and understanding must be the foundation of these dialogues. But recent research suggests that the specific contents of these interactions, and the language that is used to frame the events, can also have profound effects on children's emotional processing.

    Besides offering immediate comfort, family chat can shape a child's memories of what occurred when their minds return to it in the future, and the ways that they will respond to later upsets. Indeed, if you think about your own reactions to trauma today, it is very likely that you are repeating internalised conversations from your own childhood.

    You might also like:

    "Some people think that if they talk about negative events, they are going to traumatise their child or make it worse," says Melanie Noel, a professor of clinical psychology at the University of Calgary, in Alberta, Canada. "But having these difficult conversations can teach children empathy, understanding, and the ability to regulate their emotions."

    Social sponges

    It is now well established that parent-child interactions play a crucial role in all kinds of cognitive development.

    "Children's brains are still developing, and parents provide important scaffolding and support to help children navigate their emotional worlds," says Dylan Gee, a professor of psychology at Yale University in Connecticut, US.

    From birth, children are highly sensitive to the emotions and reactions of the adults around them (Credit: Sajjad Hussain/Getty Images)

    Right from birth, a child's attention will be constantly guided by cues from the adults around them. Sensing their parents' fear could help them to avoid a potentially dangerous animal or an untrustworthy person, for example.

    As the child learns to talk, the caregivers' words will also guide their thinking and reasoning – with repercussions that go far beyond their knowledge of vocabulary and grammar.

    Even the most casual chats can shape a child's memories, for example, so that they weave the details together into a narrative and start making sense of their feelings. After a trip to the hairdresser, a parent might ask how the child felt when the clippers buzzed over their scalp, and if they enjoyed the tickling sensation. Or they might ask if the child had been scared of the water spray. They may then say how proud they were that the child had been able to overcome their shyness, which reinforces the child's feeling of bravery.

    This greater understanding of their emotions can, in turn, shape a child's behaviour, so that they put more thought into their actions without giving in to their impulses.

    In the mid-2010s, Diana Leyva, a professor of psychology at the University of Pittsburgh, in Pennsylvania, US, filmed 210 parent-child pairs as they talked about positive and negative experiences in the child's life. During these conversations, some parents asked many more questions than others – and Leyva found that this could predict the children's behaviour at school a few years later.

    Children who had been encouraged to delve into their feelings were better able maintain their attention and control their impulses in the classroom. Interestingly, it was the conversations about the negative experiences that seemed to make a real difference – perhaps because it is these uncomfortable feelings that are the hardest to understand and regulate, without the guidance from a parent.

    Gee calls these kind of productive conversation "emotion coaching".

    "Examples of effective emotion coaching include helping children to identify their feelings, respecting and validating children's feelings, helping children to identify ways to cope with challenging emotions, and providing opportunities to openly discuss children's emotions," she says.

    Gee's own research has examined how families coped during the pandemic. She found that parents' emotion coaching buffered the effects of the stress during this difficult time, so that it had less of an effect on the children's mental health.

    Talking about trauma

    Given these findings, it is only natural that a parents' behaviour could have a powerful influence on children's responses to other kinds of pain and trauma. 

    A few years ago, Halligan's team recruited 132 families who had a child that had experienced a traumatic event – such as a car accident or a house fire – which had resulted in a hospital visit. In addition to answering various questionnaires, the parents and children were asked to engage in a recorded conversation about the event, which the team then analysed.

    During the pandemic, parents' emotional support for their children buffered the impact of stress, researchers have found (Credit: Catherine Falls Commercial/Getty Images)

    Halligan found that parents' appraisals of the event could predict the child's symptoms of post-traumatic stress six months after the event. (Importantly, this was true even after they had controlled for the child’s initial reaction to the event.) The worst characteristic seemed to be "catastrophic thinking", in which the parent focused exclusively on the threat and its potentially permanent influence on the child's life. In such cases, the child was more likely to have lingering symptoms further down the line. To a certain extent, the parent's doom-laden beliefs had become self-fulfilling prophecies.

    This doesn't mean that caregivers should make light of the event or downplay the suffering. "It's important that parents do acknowledge what children have been through – they shouldn't pretend that this isn't distressing," says Halligan. "But we sometimes see parents enhancing how serious the event was." It was this exaggeration of the trauma and its effects that seemed to lead to worse outcomes, compared to families where the parent emphasised the child's ability to recover from the trauma.

    Further evidence comes from Melanie Noel's research at the University of Calgary. In one experiment, her team recruited 112 children undergoing a tonsillectomy, or removal of the tonsils. Soon after the operation, each child rated the pain they were feeling (based on a picture-based questionnaire depicting different levels of discomfort). Two weeks later, the team then recorded a conversation between the parent and child describing the experience and their recovery – which were rated according to the level of elaboration and the emotional content. Finally, a month after the operation, the researchers again interviewed the child, probing their memory of the surgery and how much discomfort they had felt.

    In general, more detailed discussions of the child's overall emotions seemed to help the child to make sense of the event. This was not true, however, if the parents focused too much on the physical pain that the child had endured. In these cases, the children remembered the operation, and their recovery, as being much more upsetting than they had reported straight after the surgery.

    "Every time you talk about something painful that happened, especially with kids, you open that memory up to be changed and distorted," Noel says. "And some kids develop these scary, exaggerated memories."

    Our memories of pain may shape our future experiences

    That's important, she says, since abundant research has shown our memories of pain seem to shape our future experiences. If we remember an operation as being especially agonising, we will be much more anxious – and experience greater discomfort – when we next undergo surgery.

    Noel and her doctoral student Maria Pavlova have now designed a short training programme on the best ways to have more constructive conversations. Parents are advised to avoid talking too much about the physical pain. Instead, they were encouraged to focus on the more positive elements of the experience and to praise the child for the ways they had managed to cope with their discomfort.

    Consider, for example, an interaction in which the child remembers all the tears they spilled during the event. "I cried for so long", they say. While it's important not to gloss over that fact, the parent might try to remind the child how quickly they recovered. "Yes you cried, but only for a few minutes remember? Because then we got ice cream." The parent could then emphasise the kindness of the staff – and praise the child for having managed their pain with deep breathing. (You can watch a video outlining this advice in more detail, here.)

    To test the benefits of this intervention, Noel and Pavlova once again recruited families with a child undergoing a tonsillectomy. After the operation, the parents were given a short training session. The intervention worked exactly as planned – reducing the child's tendencies to exaggerate their discomfort in later reminiscences – so that they formed more nuanced and realistic memories of the event.

    Although the intervention was specifically designed to change conversations around physical pain, Noel suspects that reframing conversations in this way – so that they emphasise resilience as well as suffering – could help children to process many other kinds of trauma.

    This article is part of Family Tree, a new series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about family dynamics and relationships:

    You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.

    Picking your moment

    For any family processing trauma, one of the biggest challenges may be finding the right moment to initiate these conversations. Halligan says that some parents may try to avoid talking about the subject – even between themselves – in case the reminders add to the child's suffering. This could create the sense that the subject is somehow taboo. "Children can often worry that they'll upset their parents, so they become silent on the topic," Halligan says. In her opinion, it may be better to allow the topic to come up naturally.

    Regularly asking child how they feel, in general, should give the child the space to talk about their distress when it is pressing on them. "You need to make sure your child knows that they can have the conversation with you and to provide those opportunities for that conversation in an active way," she adds. Even if the child does not talk about the trauma itself, they might chat about other stresses that could provide a good opportunity for emotion coaching.

    Children may more be likely to open up while you are going about other day-to-day activities – such as a drive in the car or a walk in the park. "Parents often find good opportunities to talk to children when other things are going on," Halligan says.

    Children may more be likely to open up while going about other activities, providing an opportunity for emotion coaching (Richard Baker/Credit: Getty Images)

    If you then follow the suggestions inspired by the research – to validate the child's feelings, to emphasise the good alongside the bad, and to affirm the child's ability to cope – you may be equipping them with broader emotional skills that will last for decades to come.

    "If we want to foster resilience in children, we need to teach parents how to have validating conversations with children about stressful, scary and traumatic things," says Noel. "It could prevent a lot of problems later on."

    * David Robson is an award-winning science writer and author of The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published by Canongate (UK) and Henry Holt (USA) in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.

    --

    Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

    If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

    New York Times - World

    Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday profile

    At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Jason Horowitz

    TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

    There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

    Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

    But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

    “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

    He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

    A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

    “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

    Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

    The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

    “I lived this duality,” Mr. Basso said.

    In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

    And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

    “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

    Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

    He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

    In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

    That levity was hard-earned.

    Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

    “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

    But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

    His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

    In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

    In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

    In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

    “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

    Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

    “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

    Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

    After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

    “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

    Advertisement

    L'Humanité

    En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

    Actu

    Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

    Marion d'Allard

    Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

    Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

    « Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

    Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

    Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

    Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

    Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

    Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

    Une grave sécheresse des sols

    À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

    Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

    Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

    Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

    Des régions jusque-là plutôt épargnées

    Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

    Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

    Des projections à horizon 2100

    « Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

    Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

    Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

    Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

    Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

    De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

    Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

    sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
    BBC

    Turkey threatens to block Finland and Sweden Nato bids

    By Yaroslav Lukov & Matt MurphyBBC News

    Turkey's president has restated his opposition to Finland and Sweden joining Nato - just hours after they said they would seek membership.

    Recep Tayyip Erdogan said the two Nordic nations should not bother sending delegations to convince Turkey, a key Nato member, of their bids.

    He is angered by what he sees as their willingness to host Kurdish militants.

    Without the support of all Nato members, Sweden and Finland cannot join the military alliance.

    On Monday, Sweden said Europe was living in a dangerous new reality, referring to Russia's invasion of Ukraine.

    Russian President Vladimir Putin said the move by Finland and Sweden to join the 30-member military alliance did not threaten Moscow directly - but stressed that any expansion of military infrastructure would trigger a response from the Kremlin.

    At a news conference on Monday, Mr Erdogan said Turkey opposed the Finnish and the Swedish bids to join Nato, describing Sweden as a "hatchery" for terrorist organisations.

    "Neither of these countries have a clear, open attitude towards terrorist organisation. How can we trust them?" the Turkish president said.

    Turkey accuses the two Nordic nations of harbouring members of the Kurdistan Workers' Party (PKK), a group it views as a terrorist organisation, and followers of Fethullah Gulen, who Ankara accuses of orchestrating a 2016 coup attempt.

    All member states must agree that a new country can join Nato, therefore Sweden and Finland require Turkey's support in their bid to join the military alliance.

    Mr Erdogan said Swedish and Finnish delegations should not bother going to Ankara, Turkey's capital, to convince it to approve their Nato bid.

    His government has also pledged to block applications from countries that have imposed sanctions on it.

    In 2019, both Nordic nations slapped an arms embargo on Ankara after its incursion into Syria.

    Speaking in parliament in Helsinki on Monday, Finnish Foreign Minister Pekka Haavisto said he was surprised by Turkey's stance, but added that his government was not interested in "bargaining" with Mr Erdogan.

    Finland formally announced its bid to join Nato last week.

    It was joined by neighbour Sweden on Saturday in a move that will end the Scandinavian country's centuries-long military non-alignment.

    "Nato will strengthen Sweden, Sweden will strengthen Nato," Prime Minister Magdalena Andersson said at a briefing on Monday.

    She said Europe was now living in a dangerous new reality, referring to Russia's invasion of Ukraine.

    "We are leaving one era behind us and entering a new one," Ms Andersson told lawmakers during a debate in Stockholm, also on Monday.

    She said a formal application could be handed in within several days and would be synchronised with Finland. Nato has signalled its willingness to admit the two new members.

    However, Ms Andersson stressed that Sweden did not want permanent Nato bases or nuclear weapons on its territory.

    Norway, Denmark and Iceland - all Nato members - immediately said they were ready to support Sweden and Finland by all means necessary if they came under attack.

    The UK, also a Nato member, has already given security guarantees to Sweden and Finland to cover the transition period.

    Monday's announcement by Sweden came as Nato began one of its biggest exercises in the Baltic region, involving some 15,000 troops. Named "Hedgehog", the drills in Estonia involve 10 countries, including Finland and Sweden.

    For Finland and Sweden to join Nato, all 30 existing members must say yes. But for now, one is saying no.

    President Erdogan says he won't agree to admit countries which apply sanctions on Turkey.

    Sweden suspended arms sales to Turkey three years ago, following Ankara's military intervention in Syria. And according to the official Turkish news agency, both Finland and Sweden have rejected dozens of requests to extradite Kurdish militants who Turkey describes as terrorists.

    Both countries are sending delegations to Ankara to try and solve the problem, but President Erdogan says they shouldn't bother.

    He seems determined to extract a price for his precious vote.

    On Sunday, the US Secretary of State, Antony Blinken, said he was confident that Finland and Sweden would both join, despite Turkish objections.

    The issue is likely to dominate discussions between Mr Blinken and his Turkish opposite number in Washington on Wednesday. Having encouraged the two Nordic countries to apply, Washington won't want to let them down at the 11th hour.

    More on this story

    How do you join Nato?

    Are Sweden and Finland going from neutral to Nato?

    Russia's invasion not going to plan, Nato says

    UK agrees security deals with Finland and Sweden

    Related Topics

    France24 - World

    Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

    Issued on: 16/05/2022 - 20:15

    Joanna YORK

    The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out. 

    When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.

    Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.

    Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage. 

    There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.

    ‘Restoration and development’

    But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.

    It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes. 

    “In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”

    A three-stage plan

    Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine

    In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.

    Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says. 

    Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.

    In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.

    “When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullman, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge. “That’s the silver lining around the cloud.”

    A blank slate?

    If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.   

    In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.

    Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and pieces of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.

    After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?

    For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”

    “You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.

    ‘A democratic exercise’

    Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again

    >> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

    But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullman says.

    This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice. 

    For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?

    Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”

    Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”

    She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.

    “Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Focus

    War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

    SONG CONTEST

    'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

    The Observers

    An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border

    L'Humanité

    Coraux, chimie et politique

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Au départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.

    C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.

    Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.

    La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.

    France24 - World

    Sri Lanka's embattled president escapes censure motion

    Issued on: 17/05/2022 - 13:14

    Colombo (AFP) – Sri Lanka's beleaguered president side-stepped a censure motion on Tuesday after his fractured coalition rallied to delay a resolution blaming him for the country's worst economic crisis.

    Gotabaya Rajapaksa's shaky coalition voted against taking up the unprecedented "displeasure of parliament" motion.

    The non-binding motion was proposed by the main opposition Tamil party, the Tamil National Alliance, saying it echoed the demands of thousands of anti-government demonstrators who have for weeks been seeking Rajapaksa's resignation.

    Shortages of food, fuel and medicines, along with record inflation and lengthy blackouts, have brought severe hardships to Sri Lankans, in the worst financial crisis since independence from Britain in 1948.

    The president's elder brother Mahinda stepped down as prime minister last week and in a bid to defuse mounting public anger, Gotabaya appointed opposition politician Ranil Wickremesinghe to replace him.

    Wickremesinghe has won crucial support from the two main opposition parties to form a "unity government" to pull the country out of the dire economic crisis, but had yet to form a full cabinet on Monday afternoon.

    He was expected to name a new cabinet later, but political sources said negotiations were still underway on sharing portfolios.

    In an address to the nation Monday, Wickremesinghe said the country had run out of petrol and that the "next couple of months will be the most difficult ones of our lives".

    Most petrol stations in the capital were closed on Tuesday with long queues outside the few that were still open.

    Sri Lanka had run out of dollars to finance essential imports, Wickremesinghe said, and three oil tankers were waiting off Colombo to be paid before they would unload.

    The country was also out of 14 essential drugs including anti-rabies vaccines, the premier said, adding suppliers of medicines had not been paid for about four months.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

    Actu

    Archéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…

    Anna Musso

    C’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?

    Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue  Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.

    Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.

    Une « colonie » de 2000 habitants

    Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori­ inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.

    Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.

    Des sédiments recueillis pendant trois ans

    Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »

    C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »

    Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. «  Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.

    « Pas de changements substantiels de température »

    Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.

    Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. «  Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.

    Des sécheresses plus fréquentes

    Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…

    groenlandRéchauffement climatiquearchéologie
    BBC

    Sri Lanka down to last day of petrol, new prime minister says

    By Peter HoskinsBusiness reporter

    Sri Lanka's new prime minister says the country is down to its last day of petrol as it faces its worst economic crisis in more than 70 years.

    In a televised address, Ranil Wickremesinghe said the nation urgently needs $75m (£60.8m) of foreign currency in the next few days to pay for essential imports.

    He said the central bank would have to print money to pay government wages.

    Mr Wickremesinghe also said state-owned Sri Lankan Airlines may be privatised.

    The island nation's economy has been hit hard by the pandemic, rising energy prices, and populist tax cuts. A chronic shortage of foreign currency and soaring inflation had led to a severe shortage of medicines, fuel and other essentials.

    Ravindu Perera, who lives in the capital Colombo, said he and his family had begun searching for fuel before daybreak on Monday.

    "We went to several fuel stations and most of them were closed. At around 5.30am we took a chance and joined a queue at Townhall which is the station usually providing fuel for government vehicles," he told the BBC.

    "It was less crowded - but the queue gradually grew to about 2km long. We were lucky enough to get fuel around 9.00am once fuel was delivered."

    He said his friends outside the capital were having to wait even longer. "I'm working from home now to try and save fuel because who knows when I'll get a full tank again."

    Auto rickshaws, the most popular means of transport in Colombo, and other vehicles have been queuing at petrol stations around the capital.

    "At the moment, we only have petrol stocks for a single day. The next couple of months will be the most difficult ones of our lives," said Mr Wickremesinghe in Monday's address.

    However, shipments of petrol and diesel using a credit line with India could provide fuel supplies in the next few days, he added.

    Mr Wickremesinghe, who was appointed prime minister last Thursday, said the country's central bank would have to print money to help meet the government's wage bill and other commitments.

    "Against my own wishes, I am compelled to permit printing money in order to pay state-sector employees and to pay for essential goods and services. However, we must remember that printing money leads to the depreciation of the rupee," he said.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    He also proposed selling off Sri Lankan Airlines as part of efforts to stabilise the nation's finances. The carrier lost 45 billion Sri Lankan rupees ($129.5m; £105m) in the year ending March 2021.

    In recent weeks, there have been large, sometimes violent, protests against President Gotabaya Rajapaksa and his family.

    Last week, the president's elder brother Mahinda resigned as prime minister after government supporters clashed with protesters. Nine people died and more than 300 were wounded in the violence.

    On Friday, Mr Wickremesinghe told the BBC, that the economic crisis is "going to get worse before it gets better".

    In his first interview since taking office, he also pledged to ensure families would get three meals a day.

    Appealing to the world for more financial help, he said "there won't be a hunger crisis, we will find food".

    Sri Lanka: The basics

    Are you in Sri Lanka? How have you been affected by the issues in this story? haveyoursay@bbc.co.uk.

    Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

    If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

    More on this story

    How Sri Lanka's war heroes became villains

    Worse still to come, Sri Lanka's new PM warns

    Sri Lankans left desperate over medicine hikes

    No choice but to hike VAT: Sri Lanka finance chief

    Related Topics

    France24 - Monde

    Yémen : le premier vol commercial depuis Sanaa en six ans décolle grâce à une trêve

    Publié le : 16/05/2022 - 09:51

    FRANCE 24 Suivre

    Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi de Sanaa, premier vol commercial en six ans au départ de la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis, dans le cadre d'une trêve dans la guerre qui ravage ce pays.

    Une première en six ans. Un avion de la compagnie Yemenia a décollé lundi 16 mai de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles Houthis. Depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale dans la guerre, qui a livré le pays à l'une des pires tragédies humanitaires au monde.

    L'avion, qui se dirigeait vers la capitale jordanienne Amman, transportait une centaine de passagers yéménites, pour la plupart des personnes malades ou âgées, ont constaté des correspondants de l'AFP à l'aéroport de Sanaa.

    Les rebelles Houthis ont pris le contrôle de la capitale yéménite en 2014, déclenchant un conflit sanglant avec le gouvernement reconnu par la communauté internationale et appuyé par une coalition dirigée par l'Arabie saoudite voisine, qui intervient dans le pas arabe le plus pauvre du monde pour appuyer les forces loyalistes.

    Cette coalition contrôle tout l'espace aérien et maritime du Yémen, y compris les zones où les rebelles ont pris le pouvoir, en particulier dans le Nord-Ouest : seuls les vols de l'ONU étaient jusqu'ici autorisés à l'aéroport de la capitale depuis 2016.

    Les Houthis, proches de l'Iran, accusent Riyad de maintenir un "blocus" sur le Yémen, les Saoudiens disant vouloir se prémunir contre la contrebande d'armes et autres activités clandestines.

    Mais depuis le 2 avril, les parties en conflit observent une trêve nationale qui a donné une rare lueur d'espoir à une population d'environ 30 millions d'habitants, livrés à l'une des pires tragédies humanitaires au monde. Cette trêve prévoit, outre un cessez-le-feu relativement respecté, l'ouverture au compte-gouttes de l'aéroport de Sanaa aux vols commerciaux.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DECRYPTAGE

    Au Yémen, entre trêve et bouleversement politique, l'espoir de la paix ?

    Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

    Au Yémen, le président délègue ses pouvoirs à un nouveau conseil présidentiel

    L'Humanité

    Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

    Actu

    Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

    Marine Cygler

    Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

    De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

    Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

    Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

    C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

    « À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

    Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

    Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

    Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

    Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

    L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

    Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

    sciences
    BBC

    Real Madrid expect Kylian Mbappe decision over transfer within weeks, says Guillem Balague

    Last updated on 16 May 202216 May 2022.From the section European Footballcomments74

    Real Madrid are confident Kylian Mbappe will announce his decision to join them from Paris St-Germain within the next fortnight, reports Spanish football expert Guillem Balague.

    The 23-year-old's contract expires this summer and BBC Sport reported in April he had agreed terms with Real Madrid.

    PSG were prepared to offer the forward a 150m euros signing-on fee to keep him at the club for another two seasons.

    But the La Liga champions expect him to make his decision public shortly.

    Mbappe is set to join up with his France team-mates for Nations League games at the start of June and the Spanish club anticipate an announcement from him before then.

    "Real Madrid are confident the terms agreed in the past will be respected, even though he tried to change them a bit when PSG came up with a huge offer of a 150m euros signing-on fee," said Balague.

    "Since then, the things that needed to be finalised are the image rights and other things related to the contract but Madrid insist the personal terms have been respected.

    "They are confident that when he comes out with his decision before he joins up with France, it will be to say he is going to Real Madrid. Every time there has been a news story coming from PSG, the message from Real Madrid has been 'don't worry'."

    France24 - Monde

    La Corée du Nord frappée par l’épidémie de Covid-19

    Publié le : 16/05/2022 - 18:17Modifié le : 16/05/2022 - 18:20

    Samia METHENI Suivre

    Deux ans après le reste du monde, le Covid-19 déstabilise la Corée du Nord. Le pays compte 50 morts et plus d’1,2 million de personnes contaminées...Et l’épidémie risque de faire de lourds dégâts car aucun des 25 millions d’habitants n’est vacciné.

    Valeurs Actuelles

    Une candidate aux législatives sera soutenue à la fois par RN et Reconquête dans le Vaucluse

    Un cas « unique en France ». Lundi 16 mai, le petit parti local de droite la Ligue du Sud a annoncé que sa député sortante, Marie-France Lorho, élue dans la 4e circonscription du Vaucluse, serait soutenue pour sa réélection par Reconquête et le Rassemblement national. C’est la seule circonscription de France ou les deux partis de droite nationale ont réussi à s’entendre sur une candidature unique, la main tendue de Reconquête pour une alliance en bonne et due forme ayant été rejetée par le Rassemblement national.

    La Ligue du Sud, un mouvement proche de Reconquête

    Le tour de force de cette double investiture est d’avoir réussi à imposer au Rassemblement national, historiquement hostile à la Ligue du Sud, mouvement fondé par l’ex-frontiste Jacques Bompard, une candidature issue des rangs du parti vauclusien. Jacques Bompard souligne d’ailleurs dans son communiqué les convergences sur l’immigration avec le Rassemblement national, mais aussi les divergences avec celui-ci sur « le respect de la vie », c’est-à-dire le rejet de l’avortement. À noter le soutien de la Ligue du Sud au président du mouvement Génération Z, les jeunes de Reconquête, Stanislas Rigault, candidat dans la 2e circonscription du Vaucluse. Jacques Bompard, prédécesseur de Marie-France Lorho à l’Assemblée nationale, avait été l’un des premiers à soutenir la candidature d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle.

    Vaucluse : les dernières actualités

    Le député du Vaucluse Julien Aubert “intéressé” par la présidence des Républicains

    Législatives : Stanislas Rigault candidat dans la 2e circonscription du Vaucluse

    Mort du policier Éric Masson : un an après, où en est la justice ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Thiago Alcantara shines in Liverpool midfield evolution

    Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Liverpoolcomments609

    Winning a quadruple of major trophies this season has been described by many - including Liverpool's own players - as almost impossible. But if they do achieve it, a significant reason for that will be the form of one man in recent weeks: Thiago Alcantara.

    The Spain midfielder has stepped up at just the right time for the Reds, producing man-of-the-match performances on an almost weekly basis as Jurgen Klopp's side chase success in the Premier League and Champions League to add to their FA Cup and League Cup wins.

    Thiago was sensational in both legs against Villarreal as Liverpool reached another European final, helped the Reds to the FA Cup on Saturday and has been consistently excellent in the Premier League as his side have kept up the pressure on Manchester City at the top of the table.

    After a slow start to his career at Anfield, Thiago has now found his very best form, which is helping to propel an already exceptional Liverpool side to the next level.

    When Liverpool signed Thiago from Bayern Munich in September 2020 - for the relatively small sum of £20m - it was rightly lauded as an incredible bit of business by the club.

    This was a player who had won the Champions League and multiple league titles and other trophies at both Barcelona and Bayern Munich, and was considered one of the very best playmakers in the world.

    But Thiago endured a difficult start at Liverpool as his impact was hampered by contracting Covid-19 soon after his arrival, as well as injuries.

    When he was fit enough to play, some questioned whether he suited Liverpool's style of play, with former Liverpool midfielder Dietmar Hamann saying in 2021external-link he "made their midfield worse" because he slowed things down too much.

    At the time it seemed a valid comment but the Reds midfield has evolved over time to be more in tune with the way Thiago plays.

    "When you have been asked to go through the middle, who is the one who is comfortable doing that with the short passes and the short moves? That is Thiago," Spanish football journalist Guillem Balague told BBC Radio 5 Live.

    "Liverpool have become better by having this new layer and Thiago is helping Liverpool be better because he is completely comfortable doing that kind of football."

    Belgian football journalist Kristof Terreur added: "He is ideal in those games when you have a team that drops deep, he is the man of control.

    "When he moved to Liverpool I was thinking what is he going to do there? In my eyes he is the ideal Pep player and Pep thinks that too. But Klopp put a bit of Pep in his team so that's evolution too.

    "He organises everything and is such a beautiful player to watch."

    Thiago's current statistics speak for themselves.

    Since a 1-0 home defeat by Chelsea in March 2021, Thiago has started 36 games for Liverpool and the Reds have lost just once - a 1-0 home defeat by Inter Milan in the Champions League last 16 second leg last month, when they progressed anyway.

    Of the 10 Premier League games Liverpool have failed to win this season, Thiago was missing for six of them.

    In the 2-0 win against Everton in the Merseyside derby recently, Thiago completed more passes than the entire Toffees team, while in his sublime display against Villarreal in the first leg of the Champions League he had a passing accuracy of 96%.

    Those passes were not just over five yards, either, with many coming in the final third and nine long-ball efforts going straight to their target.

    "I think sometimes those stats can be misleading - the 96%, 98% from players who give it five, 10 yards," former Liverpool striker Peter Crouch said during BT Sport's coverage of the Villarreal game.

    "He wins the ball and he's hitting it 30, 40 yards or he's playing it through the lines. He's not someone who passes sideways and backwards."

    Former Manchester United defender Rio Ferdinand says Thiago's football intelligence in particular has shone through in recent games.

    "On the pitch it's there for everyone to see," he said.

    "It's like he's practising and testing things out on this stage and it always comes off."

    Liverpool have three games left this season - two in the Premier League and the Champions League final.

    Winning a quadruple in English football is unprecedented and Manchester City are still favourites for the title despite drawing at West Ham United.

    In the Champions League final, Liverpool will likely come up against two of the finest midfielders of their generation in Luka Modric and Toni Kroos.

    That pair dominated the tie between the sides last year but with Thiago in imperious form - he was a substitute in both games in 2021 - Liverpool have reason to believe they can dictate the tempo of the game and claim what could be a fourth trophy of the season.

    L'Humanité

    Direct. Guerre en Ukraine : bombardements sur Lviv, adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan. L'actualité du 17 mai

    • Au 83e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
    • La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

    Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

    Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

    2 heures 15 min
    Valeurs Actuelles

    Burkini : le conseil municipal de Grenoble dit oui à son autorisation dans les piscines

    Sans contre-attaque de l’Etat, c’est désormais acté : le port du burkini va être autorisé dans les piscines municipales grenobloises. Le conseil municipal a voté en faveur de son autorisation, lundi 16 mai, même si les discussions ont été extrêmement tendues. Selon Le Point, 29 conseillers municipaux ont voté oui, 27 non, et deux autres se sont abstenus. Les débats ont duré plus de 2h30, et ont été marqués par de francs règlements de compte entre élus.

    Depuis son perchoir, Eric Piolle a cependant refusé les critiques le taxant de céder au communautarisme, notamment sous l’influence de l’association  Alliance Citoyenne, qui a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises. Pour le maire de Grenoble, le combat qu’il mène est une lutte « féministe » respectant la « laïcité parce que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, y compris à la piscine ».

    Laurent Wauquiez monte aux créneaux

    Pour permettre le port du burkini dans ses piscines, la municipalité grenobloise a donc mis fin aux règles concernant la longueur des maillots, qui ne sera plus limitée. Une modification qui autorise le burkini… et la nage seins nus. Dans la foulée du vote, relate Le Point, Laurent Wauquiez  a vivement condamné une telle décision, reprochant à Eric Piolle d’« acter définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République ». Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a donc décidé de suspendre la subvention normalement accordée par la région à la mairie de Grenoble.

    En autorisant le port du burkini dans les piscines municipales, Eric Piolle acte définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République. Face à ce séparatisme et comme je l’avais promis, la Région cesse immédiatement toute subvention à la mairie de Grenoble.

    — Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) May 16, 2022

    Par ailleurs, Alain Carignon, chef de file de l’opposition LR à la mairie et ancien maire de Grenoble, a annoncé que son groupe va déposer un recours devant le tribunal administratif. Dimanche 15 mai, la préfecture de l’Isère avait déjà fait savoir qu’elle ferait de même, en cas d’adoption de l’arrêté municipal. Dans un communiqué, le préfet annonçait agir ainsi sur ordre de Gérald Darmanin, et rappelait que tout maire doit veiller au respect de la laïcité.

    Grenoble : les dernières actualités

    Fusils d’assaut, grenades… L’impressionnant arsenal de guerre des dealers grenoblois

    Le maire de Grenoble autorise le port du burkini dans les piscines, l’opposition demande un référendum

    [Info VA] Cinq suspects arrêtés après la violente agression de militants de droite à Grenoble

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Tom Harrison: ECB chief executive to step down in June, Clare Connor to take interim charge

    Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Cricket

    England and Wales Cricket Board chief executive Tom Harrison will step down from the role in June.

    Harrison was appointed in 2014 and oversaw the introduction of The Hundred, which started last year.

    Former England captain and women's cricket managing director Clare Connor will take over on an interim basis amid a turbulent period for English cricket.

    Harrison said he had "put everything into this role" but "now is the right time to bring in fresh energy".

    England men's cricket has already undergone an extensive overhaul in the past three months after the heavy Ashes defeat in Australia over the winter.

    Brendon McCullum has taken over as men's Test coach, with Ben Stokes replacing Joe Root as Test captain and Rob Key appointed managing director.

    The England and Wales Cricket Board (ECB) is still searching for a new chairman following the departure of Ian Watmore in October.

    Harrison's tenure since replacing former chief executive David Collier has been controversial.

    In 2017 he oversaw the signing of a £1.1bn TV rights deal with Sky Sports and the BBC that runs until 2024, and England also won the men's and women's 50-over World Cups during his term, in 2019 and 2017 respectively.

    But the introduction of The Hundred has been contentious, some questioning its impact on the wider game and domestic schedule, and in recent years there has been a decline in the fortunes of the men's Test side. They have only won one of their past 17 Tests and and none of the past nine.

    Harrison also spoke in front of MPs at the Digital, Culture, Media and Sport select committee amid the Azeem Rafiq racism scandal which engulfed English cricket in November.

    During his testimony Harrison said the ECB was "fit for purpose" but apologised to those who had suffered abuse and said "we know we may have let you down".

    In 2020 the ECB cut 62 jobs as a result of the impact of the coronavirus pandemic, despite managing to fulfil England's fixture list after Covid-19 halted sport across the world.

    Harrison was heavily criticised the following year when it was reported he and a group of senior executives were to share £2.1m in bonuses.

    "The past two years have been incredibly challenging, but we have pulled together to get through the pandemic, overcome cricket's biggest financial crisis, and committed to tackling discrimination and continuing the journey towards becoming the inclusive, welcoming sport we strive to be," Harrison said.

    Interim chair Martin Darlow said: "When the pandemic struck, it was Tom's leadership that brought the game together and saved us from the worst financial crisis the sport has ever faced.

    "He has always put the interests of the game first and worked to lead important change to make our game more accessible and inclusive."

    The job vacancy to replace Harrison will be advertised by the ECB shortly.

    L'Humanité

    Chine. « Les discussions risquent d’être dures au sein du PCC »

    Entretien

    Selon le chercheur Jean-Louis Rocca, « la légitimité du parti repose sur sa capacité à assurer à l’ensemble de la population un certain niveau de vie et des perspectives d’avenir ». Un contrat remit en cause par la pandémie. Entretien

    Alexandra Fleisch Viard

    Les événements de Shanghai sont-ils inédits ?

    Il y a déjà eu de violents conflits entre des entreprises de gestion de résidences et des habitants, notamment entre gardiens et propriétaires. On a souvent, à tort, une image d’une population très disciplinée, or cette violence n’est pas nouvelle. Ce qui fait le caractère inédit des événements à Shanghai est qu’il ne s’agit plus d’un conflit localisé, d’une histoire de voisinage, en bref d’événements dépolitisés. Ici, le gouvernement est désigné comme responsable dans son rapport aux citoyens. C’est frappant car c’est une politique nationale.

    Asie. Le « rêve chinois » ébranlé par le Covid

    Pensez-vous qu’on se dirige vers une crise de légitimité des autorités ?

    La légitimité du parti repose essentiellement sur sa capacité à assurer à l’ensemble de la population un certain niveau de vie et surtout des perspectives d’avenir. C’est un contrat social avec l’idée que si on travaille bien, si on est efficace, si on réussit bien à l’école, on peut espérer une vie agréable et une entrée dans la société de consommation. Le gouvernement fait des intérêts sociaux le socle de sa politique. Il y a un lien de satisfaction sur la protection globale, la stabilité et la croissance du niveau de vie qui est central pour la légitimité du parti.Par ce contrat citoyens-gouvernement, les gens voient globalement d’un bon œil les mesures protectionnistes du gouvernement. Il y a une certaine adhésion à la politique zéro Covid. Par ses soucis d’approvisionnement en nourriture et d’accès aux soins notamment, Shanghai est peut-être l’exception. C’est un cas particulier et on a d’ailleurs du mal à savoir pourquoi ça ne fonctionne pas.

    À Shanghai, la stratégie Zéro Covid mine le contrat social

    Le vrai problème en Chine est que la politique zéro Covid est longue et compliquée. Elle impacte lourdement l’économie et donc le niveau des revenus des gens qui n’arrivent plus à rembourser leurs prêts. On est dans une situation très délicate, peut-être pas explosive, mais dont on ne connaît pas la fin. Donc progressivement, la population s’inquiète et a peur, elle a des doutes sur les résultats de la stratégie du gouvernement.

    La censure risque-t-elle de s’intensifier ?

    En Chine, c’est difficile de faire pire. Avec les nouvelles technologies, elle reste toutefois compliquée à mettre en place et peut être contournée. Il faudrait en fait empêcher les gens d’avoir un téléphone portable, bloquer tous les canaux… ce serait un chantier titanesque.

    Vous expliquez que la pandémie a participé à un basculement de l’image de la Chine dans le monde, triomphante grâce à sa politique zéro Covid. Est-on à un tournant ?

    La Chine a d’abord été tenue responsable de la pandémie, puis elle a réussi à se présenter comme victorieuse. C’était le pays qui avait le mieux réussi à endiguer la crise. Quand on compare les chiffres des décès, ils ont objectivement fait beaucoup mieux. Mais avec l’ouverture des frontières, la circulation du virus, l’arrivée d’Omicron et l’intensification des flux humains et matériels, la supériorité de la Chine s’est muée en infériorité, avec aujourd’hui une remise en cause de cette politique. La Chine souffre à l’international d’un problème de légitimité vis-à-vis de sa stratégie. Les quelques « admirateurs » du pouvoir et de sa politique vont désormais avoir du mal à dresser des louanges au vu de la radicalité de la politique qui tend à se renforcer.

    À l’approche du 20e congrès du Parti communiste chinois, comment les autorités envisagent-elles d’allier prospérité économique, gestion du Covid et préservation de la stabilité sociale ?

    C’est un peu le problème de la quadrature du cercle ! Il est difficile d’allier système autoritaire et libéralisme économique. Depuis une dizaine d’années, on a beaucoup plus de censure, d’autoritarisme et de centralisme. La crise sanitaire a considérablement ralenti la croissance économique, avec notamment des problèmes d’emploi. C’est très inquiétant pour la suite. Le projet de transformer une grande partie de la population en classe moyenne se heurte aux problèmes du coût de la vie et de l’éducation, de la rude concurrence sur le marché du travail, des salaires qui stagnent ou encore du coût des protections sociales. Avant le début du congrès, les discussions risquent d’être extrêmement dures au sein du parti, notamment autour de cette question du pouvoir d’achat qui est centrale dans le lien population-parti.

    ChineCovid-19congrès du PCCpcc
    France24 - World

    Elisabeth Borne appointed France's new prime minister

    Issued on: 17/05/2022 - 12:44Modified: 17/05/2022 - 12:56

    President Emmanuel Macron on Monday (May 16) named Elisabeth Borne as prime minister to lead his reform plans. The 61-year-old engineer proved her loyalty to Macron during his first term, serving as transport, environment and finally labour minister from 2020.

    BBC

    India’s construction workers bear the brunt of heatwave

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Thousands of Indians are reeling under a brutal heatwave that has swept through the country.

    Some areas of the capital, Delhi, have recorded temperatures of 49C.

    But life has become hardest for the working poor - vast swathes of people employed in the country's unorganised sector - who are struggling to cope with the soaring temperatures.

    With no other means of livelihood, they toil through the day in soaring temperatures to ensure they and their families don't go hungry.

    Video edited by Anshul Verma

    Valeurs Actuelles

    Malgré le retrait de Taha Bouhafs, la maire communiste de Vénissieux ne sera pas candidate

    Michèle Picard jette l’éponge. A l’origine d’une candidature dissidente à gauche, la maire communiste de Vénissieux, dans le Rhône, a décidé de ne pas se présenter aux élections législatives. Dans un communiqué relayé lundi 16 mai par BFMTV, elle a annoncé le retrait de sa candidature. L’édile communiste, qui mettait en avant son implantation locale dans la quatorzième circonscription du Rhône, a vu ses espoirs douchés à deux reprises. C’est en effet dans cette circonscription que devait candidater Taha Bouhafs, qui a renoncé après des accusations de violences sexuelles.

    Une candidature qui « pose problème à Jean-Luc Mélenchon »

    Opposée à l’accord entre le PCF et La Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (NUPES), Michèle Picard avait sévèrement dénoncé ce « parachutage ». Elle avait donc décidé de se présenter. Le retrait de Taha Bouhafs aurait pu lui profiter. Mais c’est finalement Idir Boumertit, quatrième adjoint à la mairie de… Vénissieux, qui a été investi par la NUPES, rappelle BFMTV. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite. C’est pourquoi, avec Guillaume Dumoulin, nous retirons notre candidature », a déclaré Michèle Picard dans son communiqué.

    Elle a affirmé se retirer pour éviter la division de la gauche, ce qui ne l’empêche pas de tirer à boulets rouges sur le leader de la France insoumise : « La candidature légitime d’une femme, une maire PCF engagée, combative, semble poser problème à Jean-Luc Mélenchon, préférant du même coup se priver d’UNE députée contribuant à la force de la gauche à l’Assemblée nationale », a-t-elle déclaré.

    Rhône : les dernières actualités

    Rhône : un faux mineur non-accompagné a coûté 90 000 euros au département

    Rhône : les gendarmes ouvrent le feu pour neutraliser un homme armé et agressif

    Rhône : un Tunisien agresse un automobiliste au couteau, les gendarmes ouvrent le feu

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Asie. Le « rêve chinois » ébranlé par le Covid

    Premier plan

    Après deux mois d’un confinement strict, Shanghai a autorisé le 16 mai, l’ouverture des commerces par étapes. Remise en cause par l’Organisation mondiale de la santé, la stratégie sanitaire bouscule le pouvoir à la veille du 20e congrès du Parti communiste.

    Lina Sankari

    Les poèmes et les présages astrologiques suffiront-ils à Xi Jinping ? Lors du banquet d’ouverture des jeux d’Olympiques d’hiver en février, le président chinois espérait que l’année du Tigre confère « vigueur, courage et intrépidité ». Trois vertus dont le pays doit aujourd’hui se parer face aux multiples crises qui l’assaillent à l’approche du 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC), à l’automne. Celle du Covid, en premier lieu, qui a des conséquences en cascade après deux mois de confinement drastique, comme l’a prouvé la cohue, la semaine dernière, au cœur de l’usine Quanta, sous-traitante d’Apple et Tesla.

    Chine. « Les discussions risquent d’être dures au sein du PCC »

    Des centaines d’ouvriers en combinaison blanche ont enjambé les portiques de sécurité pour rejoindre les dortoirs adjacents au site grand comme 20 terrains de football et qui emploie 40 000 employés. La précipitation dit la tension qui règne depuis le début du confinement de la ville tentaculaire de Shanghai, le 28 mars, qui déplore officiellement 500 morts. Des scènes jusqu’ici rares en Chine se succèdent et deviennent rapidement virales sur les réseaux sociaux. La semaine d’avant, les mêmes ouvriers, qui vivent dans une « bulle sanitaire » pour ne pas importer le virus sur leur lieu de travail, auraient selon l’agence Reuters reçu l’ordre de ne pas retourner dans leurs dortoirs. La peur d’être enfermés dans l’usine, comme c’est le cas sur de nombreux sites, combinée à la rumeur selon laquelle des cas positifs avaient été détectés, a ajouté au trouble. Équipés de seaux, certains ont fait des réserves de nourriture, craignant de manquer.

    Car les colis livrés par le gouvernement à la mégapole orientale ne suffisent pas à assouvir les besoins. « Shanghai a besoin de nourriture » revient régulièrement dans les tendances sur les réseaux sociaux. Ici, la lassitude le dispute à la solidarité alors que les habitants d’une même résidence s’organisent pour faire des achats groupés en ligne, comme ce fut le cas lors du confinement à Wuhan en 2020. Mais la stratégie demande une réactivité de tous les instants : à peine disponibles, les produits s’écoulent en un clin d’œil.

    Covid. En Chine, périls sur le contrat social

    Or, rien ne permet de prédire quand l’enfermement s’achèvera. Les livreurs, qui dormaient sous les ponts faute de pouvoir regagner leur domicile, sont désormais vus comme des vecteurs de contamination. L’accès à certains quartiers leur est interdit. Conséquence ? « Les achats groupés spontanés sont suspendus, aucun article non essentiel n’est autorisé dans le district (de Pudong), et ce afin de réduire le nombre de livraisons. La mise en œuvre de ces consignes va maintenant dépendre de chaque comité de quartier », détaille le bureau de prévention de l’épidémie de la zone. À Pékin, la crainte d’un confinement sévère, sur le modèle shanghaïen, a provoqué une ruée vers les applications de vente en ligne et les magasins, générant de longues files d’attente.

    Derrière la politique sanitaire, la rivalité avec la puissance américaine

    Questionner les ratés de Shanghai reviendrait à interroger la stratégie sanitaire de Xi Jinping. Proprement impensable. L’université Fudan de Shanghai estime de manière opportune que l’abandon du zéro Covid pourrait déclencher une vague sans précédent de 112 millions de cas en six mois et entraînerait 1,55 million de décès. Au cœur de la mégapole, les districts ont désormais des objectifs chiffrés par jour et un cas dans un immeuble peut entraîner le placement en centre d’isolement de tout le bâtiment. Dans une vidéo diffusée sur le réseau Weibo, un responsable explique à une famille qu’elle va devoir se reconfiner parce qu’elle loge au même étage qu’une personne positive : « On ne fait pas ce qu’on veut ici, vous n’êtes pas aux États-Unis, vous êtes en Chine. Et arrêtez de demander pourquoi. Il n’y a pas de pourquoi. Ce sont les règles nationales. » Derrière la politique sanitaire, se joue la rivalité avec la puissance américaine.

    En avril, le CHina Labour Bulletin a recensé une centaine de manifestations de mécontentement dans le pays.

    L’excès de zèle des autorités s’explique aussi par le fait que Pékin n’a jamais hésité à remercier les responsables locaux, comme ce fut le cas à Wuhan. L’épidémiologiste Zhong Nanshan, auréolé par Xi Jinping de la médaille de la République en 2020, s’est vu pour sa part censuré sur Internet pour avoir expliqué que la politique zéro Covid ne pouvait s’installer dans la durée. Les commerces ont commencé à rouvrir par étapes mais le pays a fermé la porte à double tour, vendredi, en interdisant à ses ressortissants de sortir de Chine pour des voyages « non essentiels ».

    Début mai, 70 des plus grandes villes restreignaient également les déplacements. Des petites aux grandes agglomérations, même dans des zones épargnées par la pandémie, les hôpitaux refusent des malades pour faire place aux patients positifs. S’il est plus contagieux, le variant Omicron demeure moins mortel. Seulement, les vaccins chinois, qui n’utilisent pas l’ARN messager, se révèlent moins efficaces face aux nouvelles formes du virus. Autre problème, la couverture vaccinale des personnes âgées laisse à désirer (60 % des Chinois âgés de plus de 60 ans sont vaccinés) et reste bien en deçà de la protection du reste de la population (90 %).

    Pour parvenir à l’immunité collective, des campagnes de sensibilisation ont été lancées auprès des plus fragiles. « Quand nous parlons de stratégie zéro Covid, nous ne pensons pas que c’est soutenable, vu le comportement du virus à l’heure actuelle et celui que nous prévoyons dans le futur (…), passer à une stratégie différente est très important », a insisté, le 10 mai à Genève, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Son directeur des situations d’urgence, Michael Ryan, a souligné le fait que « toutes ces actions, comme nous le répétons depuis le début, doivent être prises dans le respect des individus et des droits de l’homme ». Le docteur a appelé à appliquer des « politiques dynamiques, adaptables et souples », parce que le manque d’adaptabilité a montré durant cette pandémie qu’il pouvait provoquer « beaucoup de dégâts ». À Shanghai, un avocat et un juriste ont ainsi demandé au bureau de l’Assemblée municipale d’ « examiner la légalité des mesures. » Une vingtaine de professeurs du pays ont en outre rédigé un appel pour que la ville mette fin aux « excès dans la prévention de l’épidémie ».

    À Shanghai, la stratégie Zéro Covid mine le contrat social

    En avril, le China Labour Bulletin a recensé une centaine de manifestations de mécontentement dans le pays. Et des scènes d’habitants exaspérés en venant aux mains avec les policiers ou des responsables des comités de quartier, interpellant directement le PCC, ont été rapportées. Face au mécontentement, les autorités centrales ont sollicité l’avis des citoyens sur une série de questions touchant aux réformes démocratiques. Car la remise en cause de la stratégie sanitaire du pays interroge, de manière sous jacente, le modèle de gouvernance.

    La légitimité du PCC contrariée par l’arrêt de nombreuses entreprises

    À l’automne, le 20e congrès du PCC doit dessiner les grandes politiques économiques pour cinq ans et confirmer Xi Jinping dans un troisième mandat. Il s’agit de renouveler le cœur du pouvoir, le comité permanent du bureau politique et de décider qui succédera à Li Keqiang au poste de premier ministre en 2023. La politique stricte dite de zéro Covid, le volontarisme politique qui n’est pas sans rappeler certaines heures du maoïsme et les sombres perspectives économiques vont-ils bousculer les autorités ? À Shanghai, 600 sociétés considérées comme stratégiques ont ainsi été autorisées à reprendre la production.

    Le Fonds monétaire international prévoit de son côté un ralentissement de la croissance nationale (4,4 %, soit - 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier). Or, le contrat social repose, depuis quarante ans, sur l’augmentation constante du niveau de vie. La légitimité du PCC pourrait se trouver contrariée par l’arrêt de nombreuses entreprises, la mauvaise santé économique des ménages et l’endettement croissant des plus pauvres. En clair, le « rêve chinois » dessiné par Xi Jinping s’assombrit. Les conséquences retentissent désormais au-delà des frontières de la seconde puissance mondiale. Le 16 mai, Toyota devait suspendre une partie de sa production au Japon du fait du confinement de Shanghai.

     Épidémie. Pyongyang dans la tourmente

    La situation sanitaire semble en passe de devenir hors de contrôle en Corée du Nord. Quatre jours après l’annonce officielle du premier cas de contamination au Covid, le bilan officiel est déjà significatif. Les chiffres font état d’une cinquantaine de morts et de 1,2 million de personnes infectées par le virus. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, est monté au créneau ce lundi 16 mai. Il a violemment critiqué ses propres institutions médicales, preuve de la gravité de la situation dans un pays, sous sanctions, possédant l’un des pires systèmes de santé du monde, classé 193e sur 195 par une étude de l’université américaine Johns-Hopkins. Si le pays ne dispose ni de vaccins ni de médicaments antiviraux, la Corée du Nord refuse les mains tendues de ses voisins chinois et sud-coréen. Pyongyang a également opposé une fin de non-recevoir à l’Organisation mondiale de la santé, tout en envisageant une stratégie zéro Covid à l’instar de Pékin.

    ChineCovid-19
    BBC

    SANS TITRE

    There is a riddle at the heart of the renewable energy revolution. When the wind blows, the sun shines, and the waves roll, there is abundant green power to be generated. But when skies darken and conditions are calm, what do we do?

    The answer, today, is to ramp up conventional power production, supplying the grid by burning fossil fuels. It is a 20th Century solution to a 21st Century problem – one that sits in sharp contrast with plans for carbon neutrality.

    A cleaner future will mean focusing on ever-larger lithium-ion batteries, some energy experts say. Others argue that green hydrogen is the world's best hope. And then there are those placing their bets not on chemistry, but the limitless force that surrounds us all: gravity.

    "What goes up, must come down" – this is the immutable Newtonian logic underpinning gravity batteries. This new field of energy storage technology is remarkably simple in principle. When green energy is plentiful, use it to haul a colossal weight to a predetermined height. When renewables are limited, release the load, powering a generator with the downward gravitational pull.

    A similar approach, "pumped hydro", accounts for more than 90% of the globe's current high capacity energy storage. Funnel water uphill using surplus power and then, when needed, channel it down through hydroelectric generators. It's a tried-and-tested system. But there are significant issues around scalability. Hydro projects are big and expensive with prohibitive capital costs, and they have exacting geographical requirements – vertiginous terrain and an abundance of water. If the world is to reach net-zero, it needs an energy storage system that can be situated almost anywhere, and at scale.

    Gravity batteries work in a similar way to pumped hydro, which involves funnelling water uphill before releasing it through turbines to generate energy (Credit: Getty Images)

    Gravitricity, an Edinburgh-based green engineering start-up, is working to make this a reality. In April last year, the group successfully trialled its first gravity battery prototype: a 15m (49ft) steel tower suspending a 50 tonne iron weight. Inch-by-inch, electric motors hoisted the massive metal box skyward before gradually releasing it back to earth, powering a series of electric generators with the downward drag. 

    The demonstrator installation was "small scale", says Jill Macpherson, Gravitricity’s senior test and simulation engineer, but still produced 0.33kW of instantaneous power, enough to briefly sustain around 750 homes. Equally encouraging was what the team learned about their system’s potential longevity.

    "We proved that we can control the system to extend the lifetime of certain mechanical components, like the lifting cable," says Macpherson. "The system is also designed so that individual components can be easily replaced instead of replacing the entire system throughout its lifetime. So there's real scope for having a decades-long operational life."

    While the Gravitricity prototype pointed upward, the company's focus is now below ground. Engineers have spent the last year scoping out decommissioned coal mines in Britain, Eastern Europe, South Africa, and Chile. The rationale, explains managing director Charlie Blair, is pretty straightforward: "Why build towers when we can use the geology of the earth to hold up our weights?"

    You might also like:

    It seems like a neat solution. The globe is pockmarked with disused mine shafts deep enough to house a full-sized Gravitricity installation, which will stretch down at least 300m (984ft), and possibly much further. There's political will to make it happen too, Blair says, with policymakers keen to tap into public enthusiasm for a so-called "just transition" – the notion of a new, low-carbon economy that secures the livelihoods of fossil fuel workers and their communities. And so, with enough funding, a subterranean prototype (most likely located in the Czech Republic) should be functioning by 2024. First, though, a series of challenges must be overcome.

    "We need to look closely at the existing civil structures – the shaft lining, the shaft’s surroundings – and make sure they're absolutely sound and capable of holding up several thousand tonnes," Blair explains. "There are also potential safety issues around methane gas, and the mines being flooded."

    With that in mind, Gravitricity is also looking at sinking its own purpose-built shafts: an endeavour that'll cost more upfront, but promises far greater uniformity further down the line.

    Energy startup Gravitricity plans to use abandoned mine shafts to generate renewable energy (Credit: Alamy)

    The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

    Not all innovators see the merits of a below-the-surface solution, however. In a valley in southern Switzerland, the striking steel and concrete prototype from Energy Vault, another leader in the gravity battery space, stands more than 20 stories tall. When green power supply exceeds demand, one of several AI-controlled cranes lifts a pair of 30-tonne blocks upwards. When demand outstrips supply, back down they go, generating enough energy for thousands of homes.    

    With its technology tried and tested – and having received some $402m (£325m) worth of investment – Energy Vault is ready to start a commercial rollout. For that, the company has designed something a little more aesthetically pleasing than the angular Swiss prototype: a modular building dubbed "EVx" that stores thousands of weights on a trolley system.

    "Think of it as a warehouse of energy elevators," says Robert Piconi, Energy Vault's CEO. "When clean electricity is coming in, the blocks – made of recycled material – go up, and when the grid needs supply, they go back down. An EVx with a storage capacity of 100MWh can power around 25,000 homes for a day."

    Each installation's size and layout will determine its overall storage capacity, but even at the lower end, the buildings will cover dozens of acres. Could this be problematic? No, Piconi says, as the systems are likely to be situated near wind and solar farms far from urban centres.

    "We won’t have to dig any deep holes either, or have any other big limiting factors on location. Basically anywhere you can construct a 20-storey building will work," he says.

    It's a message that seems to be resonating: Energy Vault's order book is filling up fast, with interest coming in from across Europe, America, the Middle East, Australia, and China. The latter is particularly exciting, says Piconi, who is hopeful that it could signify a change of direction for the world's largest emitter of greenhouse gases.

    Balancing the grid

    That may be wishful thinking, but sooner or later, all countries will have to embrace some form of green energy storage. This includes long duration storage, keeping the lights off for an extended period of time when renewable generation is low, and short bursts of electricity as and when the grid requires additional supply.

    This second point relates to a serious problem facing green energy developers: electricity grids were designed to work with conventional power stations, not renewables.

    "At all times, the grid needs to be balanced," explains Thomas Morstyn, an electrical engineering expert at the University of Edinburgh. "Operators constantly have to match supply and demand, but that's tricky when you've got something as inherently intermittent as wind or solar, which are susceptible to sudden variations."

    The sheer mass of a gravity battery's weight coupled with its incredibly slow descent generates a huge amount of torque, allowing the system to deliver maximum power almost instantaneously. This makes the technology particularly adept at maintaining grid equilibrium, reducing the risk of serious infrastructural damage and blackouts by ironing out second-by-second fluctuations.

    The decommissioned Staříč mine in the Czech Republic – one of the potential sites for Gravitricity’s energy storage plants (Credit: Gravitricity)

    What about lithium?

    Lithium-ion batteries, the type that power our phones, laptops, and electric vehicles, can ramp up equally quickly, however, and have similar round-trip efficiency figures as gravity solutions. The cost of lithium cells has dropped significantly in recent years as well. So why not simply build ever bigger chemical batteries?

    In answering this question, it's important not only to consider the upfront expenditure, but the total lifetime cost of a system. Gravity batteries are mechanical contraptions, and as such, they can break. Maybe a cable snaps, or a gearbox jams, or a patch of rust appears. These issues are problematic, but they're not fatal – individual components can be replaced with relative ease. This "repairability" means gravity batteries can last as long as 50 years, says Asmae Berrada, an energy storage specialist at the International University of Rabat in Morocco. (Read about the big unanswered question surrounding lithium batteries.)

    It's a different story with their electrochemical counterparts. "Lithium-ion cells degrade, which means their storage capacity drops irreparably over time," explains Berrada, whose research has found the lifetime cost of lithium batteries to be twice that of mechanical alternatives. "There are also constraints on how many times chemical batteries can cycle every day if you're trying to preserve longevity, which is something gravity systems don't really have to worry about as their parts can be more easily replaced."

    Add into the mix concerns around human rights abuses, with cobalt mining being linked to child labour, and environmental damage, and Berrada is convinced that a non-lithium means of storing green energy is essential. Accordingly, she and her team are working on their own water-based gravity battery prototype, funded by the Spanish and Moroccan governments.

    Instead of lifting a large solid weight, surplus green power will be used to move a submerged piston upwards, Berrada explains, with the return journey forcing high pressure water through a generator. Similar systems are under development in California and Germany, while researchers in Nevada are exploring a unique, railway-inspired solution.

    How many of these will come to fruition, it's impossible to tell. What isn't in doubt is that the world needs bold and creative climate solutions. On this front, there are no silver bullets – but gravity batteries, with their harnessing of a truly infinite, omnipresent force, almost certainly have a role to play.

    --

    Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

    If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC FutureCultureWorklifeTravel and Reel delivered to your inbox every Friday.

    France24 - World

    Over 100,000 people missing in Mexico: data

    Issued on: 17/05/2022 - 12:36

    Mexico City (AFP) – The number of people reported missing in violence-wracked Mexico has exceeded 100,000, according to official data, with rights groups calling for "immediate" action from the government to locate the disappeared.

    The country's National Registry of Missing Persons -- which has been tracking disappearances since 1964 -- said that as of Monday, the whereabouts of 100,012 people are unknown. About 75 percent are men.

    Disappearances have skyrocketed in the wake of mounting drug violence that has rocked the country for 16 years.

    The Movement for Our Disappeared warned Monday that the figure was "certainly well below the number" of cases that are reported daily, calling for the government to "deal with this crisis in a comprehensive and immediate manner."

    Last April, the UN Committee against Enforced Disappearances warned that Mexico was facing an "alarming upward trend" in missing people cases.

    Organized crime groups were mainly responsible for these disappearances, the UN body said, with "varying degrees of acquiescence or omission" on the part of public officials.

    The lack of official help in investigating the cases has led families of the disappeared, especially mothers, to form groups that search for clandestine graves in the hope of finding their relatives.

    The Mexican government has reported that around 37,000 unidentified bodies are being held in forensic services, though civil organizations warn the number could be much higher.

    Authorities are working to consolidate a database of the disappeared with genetic samples, though many corpses have been buried without being identified due to the country's overflowing morgues.

    The UN's top human rights body said the disappearances represented a "human tragedy of enormous proportions."

    "No effort should be spared to put an end to these human rights violations and abuses of extraordinary breadth, and to vindicate victims' rights to truth, justice, reparation and guarantees of non-repetition," said UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet.

    The first reported disappearances in Mexico date back to the authorities' so-called "dirty war" against leftist movements from the 1960s-1980s.

    Mexico has also registered over 340,000 deaths -- mostly attributed to organized crime groups -- since 2006, when a major anti-drug military offensive was launched.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    La colonisation contre le journalisme

    Chronique

    Charlotte Recoquillon

    Qui a tué la journaliste américaine-palestinienne Shireen Abu Akleh ? « Une balle », si on en croit les titres des grands médias. Une balle tirée par qui ? Apparemment, il était trop difficile d’écrire ce que plusieurs témoins ont pourtant rapporté : un sniper des forces israéliennes a tiré sur la journaliste d’Al Jazeera, en dépit (ou à cause de) de son gilet pare-balles portant la mention « presse ».

    L’assassinat des journalistes pour les empêcher de documenter les crimes commis par Israël, le harcèlement de Salah Hamouri et la répression des militants politiques… l’occupation israélienne des territoires palestiniens s’accompagne d’un véritable terrorisme. Cette semaine, le média Eye on Palestine rapportait, par exemple, le témoignage d’un adolescent de Jénine dont la maison a été bombardée par les soldats israéliens. Il tenait dans ses mains un chiot pétrifié après avoir été sauvé des flammes, tandis qu’un autre avait brûlé vif dans la maison. Tuer les animaux de compagnie, saccager les maisons et les récoltes, ou détruire des sépultures et passer au bulldozer un cimetière palestinien… qu’on ne s’y trompe pas, ces manifestations de cruauté ont une fonction bien précise : priver les Palestiniens de toute forme d’humanité, et ainsi accroître l’acceptabilité de la colonisation et de leur oppression. C’est donc aussi sur le front de la dignité que se prolonge la guerre. Sinon, comment les forces israéliennes auraient-elles pu lancer un assaut sur le cortège funèbre de Shireen Abu Akleh au point d’en faire tomber le cercueil ? Attaquer à ce moment précis est une profanation du rite le plus humain et le plus universel, celui du deuil.

    L’assassinat de Shireen Abu Akleh nous rappelle que la profession de journaliste est particulièrement dangereuse dans certaines parties du monde. Alors que la liste des exactions commises contre des journalistes en Ukraine s’allonge, trois reporters ont été assassinés au Mexique la semaine dernière. Le nombre de victimes en 2022 dans cet État se porte ainsi à 11 – un bilan très élevé, en augmentation par rapport à 2021 (7), alors que le Mexique occupait déjà la position d’un des pays les plus dangereux pour les journalistes.

    Selon Reporters sans frontières (RSF), 26 journalistes ont été tués dans le monde depuis le début de l’année. Bien souvent, des civils paient de leur vie leur collaboration pour ce travail d’information, d’autant plus essentiel dans une époque où pullulent les « fake news ». D’ailleurs, RSF rappelle dans son rapport annuel que la guerre russe en Ukraine est emblématique, puisqu’elle a été « préparée par une guerre de la propagande ». Quant à Olivier Dubois, cela fait plus de quatre cents jours qu’il est retenu en otage au Mali.

    palestineIsraël-Palestineisraëlcolonies israéliennes
    BBC

    They are essentially the top half of their more famous counterpart.

    In Lorraine, in the north-east of France, the small city of Nancy slumbered on the bank of the river Meurthe. Before the city awakened, a fog crept off the water and settled over the streets. The occasional roar of a scooter interrupted the silence, and two people sat on the steps of the famous Place Stanislas. But otherwise, the boulevards and squares were still.

    It seemed hard to believe that anyone could be working, but a stone's throw from the Hôtel de Ville, pâtissier Nicolas Genot toiled alone and unobserved to produce the veritable Macarons des Sœurs, using a recipe unchanged for more than two centuries that he alone holds in his head.

    Later, as the frantic rush to offices and classrooms was underway, the fruits of his labour were displayed in the large glass window of his pâtisserie, the Maison des Sœurs Macarons. They sat alongside other local specialities such as the little jars of syrup-soaked baba au rhum cakes and cellophane bags of bright Bergamotes de Nancy candies, but it's the macarons that are the reason for his shop's fame.

    Unlike the better-known, pastel-coloured "Paris" macaron, which comes in a variety of shapes, colours and flavours, the Macarons des Sœurs have no ganache, are a uniform pale brown, are finely cracked on top and taste like toasted almonds. They are essentially the top half of their more famous counterpart.

    Eating them is an exercise in history; the recipe has never changed in the 230 years since their invention, and it has only ever been passed to the succeeding pâtissier of the Maison des Sœurs Macarons. "The recipe and the secret are passed on orally, they've never been written down, and, in the contract with the new pâtissier, both sides swear to never teach the making to anybody else," explained Genot. "The owner of the pâtisserie is the only one who makes the macaron, alone and away from prying eyes."

    The recipe has only ever been passed to the succeeding pâtissier of Maison des Sœurs Macarons (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)

    The kitchens of monasteries and abbeys across Europe have been responsible for the invention of more than a few popular pastries and desserts, including the famous Portuguese egg tart, the pastel de nata, and the rum and vanilla flavoured cannelé from Bordeaux, to give just two examples. This baking ingenuity grew out of the reliance on the sale of products to raise money for the upkeep of their religious orders, as well as simply having the time and opportunity to experiment.

    Similarly, the original Macarons des Sœurs were created by two 18th Century nuns, Marguerite Gaillot and Marie Morlot, who lived in an abbey in the heart of Nancy. It's possible one of the nuns brought some form of the recipe with them upon joining the sisterhood and then perfected it. In 1792, a decree abolishing religious congregations led to their expulsion from the abbey. The nuns fled and took refuge with a local doctor, supporting themselves by making and selling their macarons.

    Since then, the Macarons des Sœurs have been sold in the city without interruption. When Marguerite died, Marie passed the secret to her niece and the business remained in the family for another three generations. The business was passed to the Aptel family in 1935 and the premises moved from the site of the original pâtisserie to the location it occupies today. Jean-Marie Genot purchased the business in 1991 before passing it, and the secret of the macaron, to his son Nicolas in 2000.

    Pâtissier Nicolas Genot always use the same, top-quality ingredients in Macarons des Sœurs (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)

    The lasting success of the Maison des Sœurs Macarons is a testament to the recipe and the skill and quality of its production. "We always use the same, top-quality ingredients – for example, we refuse to buy almonds produced anywhere outside Provence and we're investing in the production of almond trees to sustain our needs," said Genot. "Our customers know this and come to us for this unique taste."

    The Macarons des Sœurs are a unique type of macaron

    But while the Macarons des Sœurs are a unique type of macaron, the treat potentially existed many centuries before.

    The word "macaronic" describes the mixing of different languages in speech, prose and poetry. The term is thought to have originated in 15th Century Italy, stemming from the word maccarona, a kind of stodgy dumpling, which is the provenance of the French word macaron. With a bit of artistic license, macaronic is the perfect word to describe the mixed origins of the macaron itself.

    The original Macarons des Sœurs were created by two 18th Century nuns, Marguerite Gaillot and Marie Morlot (Credit: Nicolas Genot/Maison des Sœurs Macarons)

    A widely held belief is that Catherine de' Medici introduced the macaron to the tables of the royal court of France in the 16th Century, although food historian Marie Josèphe Moncorgé disputes this. "This is just a legend," she said. "In general, pastries with almonds are often of Arabic origin, they then moved on to Catalonia and Italy before arriving organically in France." Given the Italian origin of the word and the existence of recipes describing a macaron-like pastry brought to Sicily by Arab soldiers before the 13th Century, this seems likely. 

    Francois Rabelais' satirical work, Gargantua and Pantagruel, is credited with introducing several new words to the French language. It's also thought to be the first recorded mention of the macaron as a dessert, so we can be sure that it had made its way to France by the middle of the 16th Century. But it's unlikely that the definite story of its origin will ever be known; as food historian Dr Annie Gray said: "There's rarely a definitive answer, only ever a gradual development."

    However, what we do know for sure is that nearly 140 years after the two nuns started selling the sweet treat in Nancy, the macaron was transformed. In 1930, Pierre Desfontaines, a Parisian pâtissier, took two traditional macarons and sandwiched them together using ganache, creating the famous "Paris" macaron that can now be found all over the world, everywhere from the finest pâtisseries to McDonald's.

    Macarons des Sœurs (left) and "Paris" macarons (right) (Credit: Caillaut Jacques/Getty Images; and Henry Sparrow and Kirsten Fowle/Getty Images)

    Despite being overtaken in popularity by its successor, the legacy of the Macaron des Sœurs can still be seen in Nancy. Walk to the quartier Charles III and you can visit the Rue des Sœurs Macarons, named in honour of the site of the sisters' original bakery; or wait by the gilded gates of Place Stanislas and watch passers-by clutching the white and gold boxes from the Maison des Sœurs Macarons. Its wider significance as a progenitor to the delicacy recognisable the world over as something quintessentially French is keenly felt by Genot.

    "Of course, it's a big responsibility," he observed. "My mission, like that of my predecessors and my successors, is to respect, protect and value this tradition and this unique recipe."

    Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage.

    ---

    Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

    If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

    France24 - World

    Hezbollah and allies lose majority in Lebanese parliament, final results show

    Issued on: 17/05/2022 - 12:31Modified: 17/05/2022 - 13:26

    Wassim Cornet

    Hezbollah and its allies lost their majority in Lebanon's parliament, official results showed Tuesday (May 17), while independents achieved a surprise breakthrough. FRANCE 24's Wassim Cornet tells us more.

    BBC

    The theatrical grandeur of her regalia is a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be

    When Cecil Beaton photographed Her Majesty the Queen to mark her Coronation, in 1953, it was – as you might expect – in full pomp, with orb and sceptre, crown and robes, her golden throne standing tall amid the grandeur of Westminster Abbey… Except, well, it wasn't. The backdrop is fake; a mere image of the place where she was crowned queen. The picture was actually shot in a room at Buckingham Palace, with Westminster Abbey represented by a theatrical cloth: a stage set on which the Queen plays her part.

    More like this:

    -          How the Queen conquered fashion

    -          Dressing the on-screen Royal family

    -          A misunderstood icon of Scottishness

    Looking at it today, it seems faintly preposterous – a fairy-tale image, the backdrop something that could practically have come out of an early hand-painted Disney film. But it's also the perfect set-up for the monarch's lifetime of being photographed and painted – its very unreality both elevating and protecting her.

    Despite having sat for hundreds of official portraits – and inspiring countless unofficial artworks – the Queen remains inscrutable: a pure performance of a role. We think of the art of portraiture as being about capturing some essence or intangible, defining character, yet portrait after portrait of the Queen fails to deliver any revelation. There's never been a true public "a-ha!" moment, when we think we see the woman behind the crown.

    There's a fairytale feel about Cecil Beaton's portrait of the Queen that marked her Coronation in 1953 (Credit: Cecil Beaton/Camera Press)

    Of course, there are candid snaps that capture fleeting, unstaged moments – witness Patrick Lichfield's lovely, sunny photograph of The Queen on board HMY Britannia (1972), where she's laughing at the fact that he's being dunked in a pool (waterproof camera cannily in hand), or Mark Stewart's hilarious image of her recoiling from scones, The Queen is taken by surprise as she takes tea with Eton schoolboys at Guards Polo Club (2003). But when it comes to formal portraiture she remains, well, formal.

    And Her Majesty is no doubt well trained in this: after 70 years of dutiful public service, of following what now feel like old-fashioned protocols, it's perhaps unsurprising that she doesn't want to let her guard down for some artist.

    The Queen doesn't need to be #relatable: she continues to often be pictured in full regalia, like some sumptuous suit of protective armour, its theatrical grandeur a reminder that she is not like us, and nor, perhaps, should we wish her to be. Certainly, this pageantry is something it seems many portraitists can't resist, be that in Annie Leibovitz's glossy, moody, sumptuous series from 2007 or Julian Calder's Queen of Scots, Sovereign of the Most Ancient and Most Noble Order of the Thistle and Chief of the Chiefs (2010). That's another out-there fairytale look, the Queen standing in the midst of Scottish heather in a huge emerald velvet cloak, staring fiercely off into the distance. It is fabulously dramatic, and could be a still from Game of Thrones – but it is the opposite of humanising.

    Even Lucian Freud's divisive 2001 portrait, a typically fleshy, squashy thing, has the Queen firmly in a tiara. The painting was widely criticised in the press, The Sun opting for the headline "It's a Travesty Your Majesty", while Robert Simon, editor of the British Art Journal, offered the deathless assessment that "it makes her look like one of the royal corgis who has suffered a stroke". For Adrian Searle, The Guardian’s art critic, however, it was the best royal portrait for "at least 150 years". He wrote that "portraiture is supposed to get beneath the skin; Freud has got beneath the powder, and that itself is no mean feat". Even in praise, there was a recognition that probably our then greatest living painter could only get beneath the monarch's make-up – not actually to what was on the inside.

    Chris Levine's 2004 artwork, with holography by Rob Munday, captured the monarch in repose (Credit: Jersey Heritage Trust 2004)

    To my mind, the two pictures that get closest to hinting at an interior life have one very unusual thing in common: the Queen has her eyes shut. Chris Levine's 2004 holographic portraits show the usual pomp and poise – but it is an image caught between formal shots, eyes closed, that arrests the viewer. It's genuinely beautiful, utterly radiant, but it also carries a rare sense of authenticity: here is the private Queen, one who momentarily has gone inwards. "I wanted the Queen to feel peaceful, so I asked her to rest between shots; this was a moment of stillness that just happened," Levine told The Guardian in 2009. "This picture takes us into the Queen's mind, her inner realm."

    The other is not a formal portrait, but still notable nonetheless: Mark Stewart's photograph, The Queen Crying at the Field of Remembrance, Westminster Abbey from 2002. It captures a rare instance of the Queen showing vulnerability and emotion, during a ceremony previously always carried out by her mother, in the year after she died. Yet even this image reveals an attempt to retain control, surely, via the act of her shutting her eyes. It is striking that even in the two images that feel most "real", the viewer is still not allowed full access. If eyes are the window to the soul, the Queen has drawn the curtains.

    Queen and country

    The tight control of the Queen's official image has resulted in its own interesting side effect. The Queen doesn't seem like a real person to us: she has become, instead, a symbol. A highly codified image, instantly recognisable. Portraits of her might fail to show a human being – instead (and you suspect this may be exactly what she's hoping for) they turn her into a pure icon. And artists love icons. Many of the most recognisable images of the Queen are not polite portraits – but rather works that use her image in subversive, witty, or irreverent ways. This only works if an image is well-known enough to riff on, of course – and Her Majesty certainly is. Having that neat little image on millions of stamps and coins for 70 years obviously hasn't hurt; her profile is apparently so identifiable that British stamps are the only ones in the world that don't need their country of origin spelled out.

    These depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness

    But this has also allowed the Queen's image to symbolise all sorts of contradictory things: a visual shorthand that can be used either to celebrate or critique Royalty, privilege, power; Britishness or Englishness or empire; tradition, endurance, the stiff-upper-lip… but also a certain kitsch, camp, or bling. Artists use her to say whatever it is they want to say, or as a rich canvas for their style, their aesthetic; they do not to try to accurately represent her as a person. As such, a history of unauthorised images of the Queen offers almost a crash-course in various trends of contemporary art.

    Think of Andy Warhol giving Elizabeth II the silk-screen, colourful Pop Art treatment in 1985, proving she's as iconic as Marilyn Monroe, Chairman Mao and Campbell's Soup. Or Jamie Reid's infamous 1977 collages where Liz goes punk, a safety pin through her lip, indelibly associated with the Sex Pistols' anti-monarchist God Save the Queen.

    Alison Jackson's mocked-up images depict fictitious scenarios – here, the Queen having a sing-along with Elton John (Credit: Alison Jackson Artist, London www.alisonjackson.com)

    George Condo's 2006 painting, Dreams and Nightmares of the Queen, is grotesquely cartoonish, and doesn't really bear any resemblance to the monarch – it was dubbed The Cabbage Patch Queen for resembling those hideous squashy 1980s toys – but the set hair and robes mean we'd guess who it was even without the title. This is the Queen as an artist's plaything.

    More recently, street artists including Banksy and Pegasus have cop-opted her image. In an unusually apolitical and un-critical stencil mural in Bristol in 2012, Banksy mashed Ma'am up with fellow icon David Bowie via a Ziggy Stardust-style lightning-bolt makeover. Meanwhile Pegasus cast her as a pin-up girl, coyly posing in front of a pastelised Union Jack (is it notable it's in the colours of the Trans pride flag?) on a north London pub door in 2015. Yet, like many appropriations of the Queen, there's a big dollop of affection in such high-camp reinventions. And these depictions are perhaps less about the Queen herself, than they are about celebrating a certain irreverent sense of Britishness.

    There's both cheek and affection in Alison Jackson's photographs and films of Royal lookalikes too – titillating the viewer by seeming to suggest that Mrs Windsor enjoys a flutter at the betting office, takes selfies with the grandkids, and has a sing-along at the piano. There's a cosy humour in the suggestion that she's just like us, after all – something her official portraits have certainly never achieved, or possibly even attempted.

    Even more mischievous – or cruelly provocative; take your pick – is Kim Dong Yoo's enormous 2007 portrait. What looks like a blurred or pixelated image of the Queen is revealed, on closer examination, to be made up of hundreds of tiny hand-painted images of… Princess Diana. Its title? Elizabeth vs Diana.

    This mention of Diana might lead us on to the other thing that makes the Queen a pure visual icon: the fact that she is probably the last in the line of Royal icons. Diana would be the only other Royal that got close, her image adored and venerated, still the subject of exhibitions just about her appearance – but her death was too tragic to really allow her face to be used in as light-hearted a way as the Queen's sometimes is.  

    As for the rest of them… we know too much about Charles, William, Kate and other Royals for them to take on the Queen's mantel in this respect. She might have retained her unknowability and her dignity in an era of over-share – but her family members are like reality TV stars, their every move documented and analysed. We think we know them, their personalities and flaws. Elizabeth II will surely be the last Royal ever to be so well-known, yet so little-known.

    The Banksy mural in Bristol of Her Majesty made up as Bowie's iconic Aladin Sane is an affectionate homage (Credit: Alamy)

    Any artistic portrayal of Prince Charles has to wrestle with all the stuff we associate with him – it can't just be kitsch. You wouldn't reach for Kate's image unless you had some point to make about, say, press intrusion or contemporary expectations of femininity; the column inches dedicated to her and her family and her "rivalries" with Meghan Markle mean she's hardly a blank canvas in the way that, actually, the Queen strangely still can be.

    It's also unlikely that the next monarch, at the very least, will have such a long reign; brutally, Charles is not going to have enough time on the coins and stamps to become iconic. Whereas the Queen has reigned through, and been used as an image within, seven decades of enormous change – a fact that is reflected in how she is used in visual art, her image rippling through changing trends, in a way that we are also unlikely to see again with another figurehead any time soon.

    I am sure artists will continue to depict the Royals, but I suspect interpretations of them will be more about making comment on the monarchy or modern society – either affectionate or subversive or critical. They are less likely to become a globally recognised, singular, codified visual icon. It will surely be the Queen's image that continues to reign over us.

    Holly Williams’s novel What Time is Love? is published by Orion on 26 May. 

    If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

    And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

    France24 - World

    England cricket chief executive to step down as part of shake-up

    Issued on: 17/05/2022 - 12:28Modified: 17/05/2022 - 12:26

    London (AFP) – Tom Harrison is to step down as chief executive of the England and Wales Cricket Board in June -- part of a major overhaul following a slump in Test results.

    Since the turn of the year, managing director of men's cricket Ashley Giles, head coach Chris Silverwood and Test captain Joe Root have all been replaced, with the ECB chairmanship currently vacant as well.

    Clare Connor, currently managing director of England women's cricket, will take over on an interim basis, the ECB announced on Tuesday.

    Root resigned last month following England's 1-0 defeat in the West Indies, which left them with a miserable record of just one win in 17 Tests, and has been replaced by all-rounder Ben Stokes.

    Former New Zealand captain Brendon McCullum was last week appointed as coach while former England batsman Rob Key is the new managing director.

    Harrison, who took up his role in 2015, oversaw the introduction of the controversial city-based Hundred competition, which started last year, and during his tenure England won both the men's and women's 50-over World Cups.

    The 50-year-old faced calls to quit over the ECB's handling of a racism scandal that came to light last year.

    Harrison said it had been a "huge honour" to serve as chief executive.

    "Cricket is an extraordinary force for good in the world and my goal has been to make the game bigger and ensure more people and more communities in England and Wales feel they have a place in this sport," he said.

    "The long-term health of cricket depends on its ability to grow and remain relevant and be more inclusive in an ever-changing world."

    Martin Darlow, interim chairman of the ECB, said: "When the (coronavirus) pandemic struck, it was Tom's leadership that brought the game together and saved us from the worst financial crisis the sport has ever faced.

    "He has always put the interests of the game first and worked to lead important change to make our game more accessible and inclusive, though we all know there is still much more work to do"

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Insultes, jets de chaises… : 8 condamnations pour un cortège de mariage

    Le 25 septembre dernier, dans le centre-ville de Méry-sur-Oise (Val-d’Oise), le cortège d’un mariage avait dégénéré. Des gendarmes avaient été la cible d’insultes et de jets de chaises par un groupe d’individus qui participaient aux festivités et avaient décidé de prendre des photos dans la commune avant que la situation ne dérape avec les forces de l’ordre. Au moment des faits, aucune interpellation n’avait eu lieu, mais les images des caméras de surveillance avaient permis d’identifier les auteurs des faits. Finalement, jeudi 9 décembre, huit hommes originaires de Méru (Oise) ont été condamnés à des peines allant du sursis à dix mois de prison ferme, pour leur implication dans ces événements, détaille CNews.

    Aucun des prévenus n’a été placé en mandat de dépôt

    « On avait cinq caméras au carrefour du centre-ville, ce qui a permis de fournir aux enquêteurs des images extrêmement détaillées et de très bonne qualité, qui permettaient à la fois d’identifier sans ambiguïté les fauteurs de troubles, ainsi que les plaques d’immatriculation des véhicules », a fait savoir à CNews Pierre-Edouard Eon, maire (LR) de Méry-sur-Oise. Âgés de 18 ans à une trentaine d’années, les huit prévenus, parmi lesquels figure le frère et témoin du marié, ont été jugés en comparution immédiate par le tribunal de Pontoise pour violences en réunion, outrages et dégradations, détaille de son côté Le Parisien.

    Dans le détail, cinq d’entre eux ont été condamnés à une peine allant de quatre à douze mois de prison avec sursis. Trois autres ont écopé d’une sanction de quatre à dix mois de prison ferme. Dans le même temps, deux jeunes ont vu le sursis d’une peine précédente révoqué en raison de ce violent épisode, poursuivent CNews et Le Parisien. Toutefois, aucun des prévenus n’a été placé en mandat de dépôt, contrairement à ce qui avait été demandé par la procureure. Cette dernière avait également requis, pour chacun des suspects, un an de prison ferme.

    Interdiction de se rendre à Méry-sur-Oise

    Tous les huit ont aussi été informés de l’interdiction de se rendre dans la ville de l’incident pendant les deux prochaines années. Aussi, en fonction de leur degré de responsabilité, ils auront l’obligation d’indemniser les gendarmes blessés à hauteur de 2 900 euros ; mais également le groupement de gendarmes du Val-d’Oise. Ce dernier a chiffré à 3 812 euros le montant des réparations des voitures prises pour cible. « C’est une grande satisfaction, parce que je considérais que l’impunité dans la situation qu’on avait vécue était vraiment quelque chose d’impossible, compte-tenu du comportement des énergumènes concernés, a réagi Pierre-Edouard Eon, au micro de CNews. C’est de nature à dissuader d’éventuels reproductions de ces événements sinistres. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency

    Issued on: 12/05/2022 - 22:48

    NEWS WIRES

    French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.

    The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.

    Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.

    May 12, 2022

    Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.

    Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.

    Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews. 

    The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN 2022 FRENCH ELECTIONS

    Far-right pundit Eric Zemmour launches 2022 bid for French presidency

    France 2022: The Choice

    Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

    BBC

    Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates – Latesha Byrd

    Tahlia was tentatively hopeful when she saw the ad for a senior role at a major trend-forecasting company. Her freelance design career had been curtailed by post-Brexit trading restrictions, so she was working in a minimum-wage job, while seeking avenues more aligned with her skillset.

    “I thought it was worthwhile giving it a go, because the salary was £55,000 ($67,600) a year, and similar to my earnings before,” says Tahlia. “They told me I would have five interviews, and if I made it through the first three, I would be required to do a lengthy research project.” Tahlia reached the task stage, and took a week off work to focus on it wholeheartedly. 

    As requested, she says she submitted a 25-page document with extensive annotations and full graphic-design elements. The next step was a face-to-face interview with two senior managers at the company, although Tahlia felt uneasy when she arrived to find only one was available. “I answered lots of searching questions about my research methods and work,” she says. “When I asked about the role, it was very vague – but it was clear I was down to three candidates, and would hear the final verdict in a week.”

    The company never responded to Tahlia, despite her best efforts to make contact. “I heard about someone who’d been through the exact same thing, so it’s clear the company is garnering research for free by pretending jobs are available, and not actually following through,” says Tahlia.

    Factoring some form of working task into the recruitment process has long been a way to assess a candidate’s suitability for a role. Along with being a chance for employers to see how their potential hire would approach aspects of the job, these ‘working interviews’ also enable the candidate to flex their skills, especially if they don’t thrive in the interview hotseat.

    But the take-home assignment is growing to mammoth proportions. Some candidates are expected to put in days – sometimes even weeks – towards ‘proving themselves’ fit for the job. And it’s a problem, in more ways than one.

    Would-be employees are finding themselves working overtime to complete take-home assignments, many of which take hours (Credit: Getty Images)

    A sour taste

    Whether it’s journalists pitching reams of daily story ideas; accountants taking part in two-day ‘assessment’ centres of psychometric tests, role-play tasks and presentations; or designers delivering a complex prototype, the extraction of free labour during the recruitment process can be insidious. There are very few industries absent of the practice, and it’s certainly not limited by a candidate’s level of seniority.

    There are many reasons jobseekers bristle at these intensive interviews. For one, loss of time – and sometimes earnings, as in Tahlia’s case – is perhaps the most pervasive problem. Even for roles without prolonged test projects, candidates must set aside time to prepare for an interview (and if doing it face-to-face, factor in a commute). Then, piling intensive interview work on top eats up more bandwidth. And although some candidates can meet these time requirements pre- or post-work, others don’t have the same flexibility; for some, these tasks could require unpaid time off from a current job, or special childcare arrangements.

    Another major issue is candidates are ostensibly doing paid work without the compensation. “Asking people to complete a test project or having them come in for a working interview isn’t unethical in itself – the problem lies in not paying candidates,” says Latesha Byrd, CEO of talent-development agency Perfeqta, based in North Carolina, US. “No matter what term you use, asking candidates to complete working interviews without pay is simply unpaid labour.”

    However, beyond time and pay, proceedings can take an even darker turn when candidates discover companies are using the ideas they submit, free of charge, without permission.

    Olivia, who is based in the UK, wasn’t looking to move from her company, but a former colleague invited her to apply for a role at an agency. “I met the strategy director, and was assigned a task to write a year-long social strategy, with campaign activation tactics, for one of their new clients,” she says.

    After spending three days on the project, she presented it to a rapt audience, and was soon offered the job. While reflecting on whether to accept the role, the company requested Olivia send over her deck so the company’s CEO could see it. Uncomfortable with this, she offered to present it herself, to which the company declined.

    A few months later, after ultimately declining the role for other reasons, Olivia spotted a piece of influencer content on TikTok she says was based on the idea she had proposed. “Then I saw a follow-up campaign on the exact same idea,” she says. “I thought, hang on – that’s my strategy.” Although she’s glad she refused to send the entire body of work, she says she will never share any work at all with a potential employer again.

     ‘Thoughtless and indefensible’?

    It’s difficult to know what kind of timeframe and asks are both standard and reasonable when entering a new industry or level. 

    Some experts believe information gathering within professional communities can help determine typical expectations. “If you feel the process of assignment is too much, ask someone in your network what their process was like, and if what [you’re] being asked to do is out of scope,” recommends Chad Leibundguth, who works for the global HR consulting firm Robert Half.

    However, Nick Corcodilos, host of the advice-platform Ask the Headhunter, is more resolute. He believes the working interview as a whole takes advantage of people, and falls under the same umbrella as the “thoughtless and indefensible demand to divulge your private salary history”. He coaches candidates to “offer an honest alternative when employers ask for an over-the-top ‘show us what you can do by completing this two-week assignment’”. He adds: “Suggest you’ll do the work on a daily fee basis until the employer decides to hire you or someone else.” 

    Byrd agrees candidates “shouldn’t be afraid to put a contract in front of [an employer], or ask them to draw up a contract before starting a project to protect your intellectual property.” She says it’s important to get a clear idea from the company how long the activity should take as well as the overall steps to the hiring process. The inability to provide these details – or asking for an inordinate amount of free labour – can serve as huge red flags for candidates, offering a view into how it might feel to be on their payroll. After all, says Bryd, interviews are a chance for jobseekers to take the temperature of the company as much as the company is doing the same of them.

    Along with written work, some applicants are being called into do presentations (Credit: Getty Images)

    Yet it’s not always as simple as saying no outright to these projects. Jobseekers, many of whom are juggling multiple applications, ultimately face a Catch-22: slave over the take-home assignment, without any guarantee of feedback or even a response; or refuse to work for free, and risk taking themselves out of the running. While some candidates are spoilt for choice in certain sectors, and can easily choose the latter path, not every employee has the breadth of options – or financial security – to jeopardise their candidacy. Realistically, this means some workers may find themselves with no choice other than to take the taxing working interviews, even against their best instincts.

    More than a goodwill gesture

    In an ideal world, the onus would not be on the potential employee to request payment for their work – it would be a regulated, paid process, spearheaded by the company. While still a fringe practice, some companies are redressing the power balance by remunerating candidates for working interviews.

    For instance, applying for a developer role at San Francisco-based Automattic, the parent company of Wordpress and Tumblr, starts with a text-based interview on Slack, before moving to a code test and then a contracted 40-hour task. Candidates are paid $25 (£20) an hour, and there’s no deadline for completion. It’s not just happening in tech; in March, the Toronto-based non-profit FoodShare began paying $75 an hour for each candidate’s interview as well as the rate of the job they’re applying for, if they complete any presentations or assignments.

    Candidates find this to be a much more egalitarian approach. After a global software company recruited her on Linkedin, Ruth did an initial interview, and was paid a flat rate of $250 to complete a five-hour test project, before another interview and a second test project, for which she was paid $500. “It was estimated to take ten hours, but I really wanted to do a good job on the slide deck, so it took me about 12 hours,” says Ruth, who lives in Berlin.

    After several more interviews and months of back and forth, she was offered the job. “It was one of my most positive hiring experiences, because they were very professional and always transparent about the next steps,” says Ruth. “To be given the payment (almost instantly after doing the tasks as well) was really appreciated, and made me want to engage in the process.”

    Napala Pratini, co-founder of the London-based health-tech start-up Habitual, points out that along with strengthening an employer brand, paying candidates directly can be more cost effective than paying for placement agencies, recruiters or social media posts. Shortly after launching in 2019, her company started paying all candidates a flat fee of £25 per hour for up to four hours of task work.

    “It’s not a huge amount of money, but it’s more about the gesture of compensating somebody for their time,” explains Pratini. “As a candidate, it can be easy to feel you don’t have power in the situation and although you’re not risking your life, you are making a life bet on a company, and they should value that, too.” 

    As prospective employees navigate wildly different – and sometimes exploitative – hurdles in the recruitment process, safeguarding their time and honouring their value remains a balancing act. Thalia has been getting by doing odd jobs, and although has nothing contracted on the horizon, knows how she would approach a working interview, if asked again. “A small project, or a design or two would be fine, but for a substantial project, I think I’m within my rights to refuse,” she says.

    Tahlia, Olivia and Ruth’s surnames are being held for privacy concerns

    L'Humanité

    Abject(s)

    Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin

    Quand Thierry Henry insulte la ville de Saint-Denis...

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Polémique Diantre, mais qu’arrive-t-il à Thierry Henry, pour oublier l’histoire et la piétiner à ce point ? Vous le savez peut-être, mais, pour la première fois depuis 2006, le Stade de France, lieu mythique du sport français dans le quartier de la Plaine Saint-Denis, accueillera la finale de la Ligue des champions, le 28 mai prochain. Sur la plateforme américaine Paramount +, l’ancien footballeur iconique des Bleus était ainsi invité comme consultant à commenter les qualifications pour ladite compétition. Et là, patatras. Voulant corriger en direct une animatrice de CBS Sports, qui eut le malheur d’associer la ville de Paris à celle de Saint-Denis, où se situe depuis janvier 1998 le plus grand et prestigieux stade de notre pays, Thierry Henry lança une polémique assez indigne en déclarant : « Techniquement, faites attention, le stade est situé à Saint-Denis. » Jusque-là, tout allait bien. Sauf qu’il ajouta : « Le stade est à Saint-Denis, pas à Paris. Ce n’est pas Paris. Croyez-moi, vous ne voulez pas être à Saint-Denis. Ce n’est pas la même chose que Paris, croyez-moi. »

    La somme des sous-entendus apparaissant assez évidente, une polémique légitime s’ensuivit, à la mesure de ce que certains considèrent un « dérapage », mais qui, en vérité, témoigne d’un présupposé insupportable. Depuis une semaine, de nombreux Dionysiens s’indignent et ne cachent pas leur incompréhension devant de telles paroles, prononcées par l’un des héros de l’équipe d’Aimé Jacquet. Thierry Henry n’a-t-il pas brandi, ici-même, le trophée suprême qui fit entrer l’enceinte dans la légende du football mondial ? Sentiment de honte et de colère…

    Mensonge Alors oui, Saint-Denis n’est pas Paris. Et ? Quel est le problème ? Thierry Henry ne veut donc pas vivre dans la Cité des rois, soit. Personne ne le force. En revanche, a-t-il seulement pris le temps, comme tant d’autres le firent jadis (Dominique Rocheteau par exemple), de découvrir la ville, d’en saisir toutes les richesses humaines, de parler avec ses habitants, avec sa jeunesse, avec ses élus, d’errer rue de la République, de visiter la Basilique, d’assister aux concerts du célèbre festival de musique ? Sans doute pas, ou alors « en surface », incapable de voir et de comprendre.

    Quand Thierry Henry insulte Saint-Denis.

    Pardon pour les excès, mais le bloc-noteur ne peut s’empêcher de penser aux dérives antérieures et aux fausses projections sur « sa » ville de cœur, jadis présentée en « Molenbeek-sur-Seine » par le Figaro Magazine, comme si rien ne changeait, comme si les intérêts bassement politiques et les folies médiatiques pipolisées trouvaient leur compte dans le travestissement d’une réalité déjà assez complexe pour ne pas avoir à en rajouter dans la désinformation, sinon le mensonge abject.

    Résister Non, contrairement à ce que nous entendons régulièrement, Saint-Denis n’est pas en « guerre » et les habitants encore moins des « survivants » frappés par la seule « insécurité », la seule « montée de l’islam », la seule « absence de vie sereine ». Le bloc-noteur, qui a vécu plus de vingt-cinq ans dans plusieurs quartiers de la ville, a la prétention, quoique modeste, de savoir à peu près ce qui s’y passe et que, si la vie n’y est pas facile pour tous, cela tient moins aux personnes qui l’habitent qu’aux conditions sociales qui s’y déploient, comme dans bien des quartiers populaires de notre République.

    Comprenons bien : à Saint-Denis, malgré les efforts considérables et souvent admirables des élus locaux depuis des décennies, c’est bel et bien la brutalité de la vie sociale, et rien d’autre, qui a pris le dessus, et a fini par permettre aux citoyens de résister, entre joie et crainte, dans la part que le pays – et d’abord l’État – leur a réservée. Cruelle vérité : plus de vingt ans après, certains n’ont toujours pas digéré qu’un quartier populaire, grâce à son temple sportif, devienne un phare de la nation. De l’autre côté du périph, on continue de disserter, d’insulter, d’ignorer l’évidence… Cher Thierry Henry, venez nous rendre visite. L’Humanité y a son siège depuis 1989, nous en sommes fiers. Et sachez-le : cela ne vous coûtera que le prix d’un ticket de métro…

    Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
    Valeurs Actuelles

    Paris : l’ex-candidat de Top Chef Thomas Chisholm entre la vie et la mort après une attaque au couteau

    Le drame s’est produit à l’issue de la dernière soirée de Taste of Paris. Le chef cuisinier, Thomas Chisholm, a été victime de coups de couteau. Son pronostic vital est engagé, relate Le Parisien ce lundi 16 mai. Le chef – qui s’est fait connaître dans l’émission Top Chef en 2021, depuis à la tête de son restaurant à Paris nommé Chocho – participait à ce rendez-vous culinaire parisien, rassemblant de nombreux chefs pour faire découvrir leurs créations et animer des ateliers.

    Une rixe près du Grand Palais

    Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai, vers 1 h 40, une dispute aurait éclaté entre deux hommes, menant ensuite à une rixe entre une dizaine de personnes. Les violences se sont produites près du Grand Palais, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Thomas Chisholm a été blessé au niveau de l’arrière de la cuisse, rapporte Le Parisien. Il a été pris en charge par les secours et transporté d’urgence à l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVIe arrondissement. Il se trouvait dans un état critique.

    Un employé inconnu des services de police

    La police est intervenue sur place. Un couteau a été retrouvé et un suspect identifié. L’auteur présumé des faits pourrait être un employé de Thomas Chisholm. Cet homme âgé de 29 ans a été interpellé par la police rue de Gergovie, alors qu’il rentrait chez lui dans le XVIe arrondissement, vers 2 heures du matin. D’après Le Parisien, le suspect était en possession d’un t-shirt blanc taché de sang. Il ne portait toutefois pas d’arme sur lui. Il n’est pas non plus connu des services de la police.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Explainer: How do France's legislative elections work?

    Issued on: 11/05/2022 - 10:14

    Aude MAZOUE

    Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

    French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

    Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

    The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

    Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

    Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

    Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

    To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

    Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

    Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

    The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

    Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

    Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

    The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

    >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

    Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

    Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

    Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

    >> Explainer: What does a French president do?

    During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

    Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

    But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

    This article has been translated and adapted from the original in French.

    French legislative elections © FRANCE 24

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    BBC

    NFHS-5: India's preference for sons over daughters remains

    A new Indian government survey shows that there have been improvements in the country's sex ratio, but an overwhelming majority still desires a male child, writes the BBC's Shadab Nazmi in Delhi.

    Nearly 80% of those surveyed said they wanted at least one son in their lifetime, according to the latest figures from the National Family Health Survey (NFHS-5), the most comprehensive household survey of Indian society by the government.

    This preference for sons over daughters - described as "son preference" - is rooted in the traditional belief that a male child would carry forward the family name and look after the parents in their old age, while daughters would leave them for their matrimonial homes and cost them dowries.

    Campaigners say this has resulted in a sex ratio that is heavily skewed in favour of men and has long been India's shame.

    Over 100 years, the census has shown that there have been more men in India than women. According to the last census in 2011, there were 940 women for every 1,000 men and the child sex ratio [which counts children from birth to six years] was at 918 girls for 1,000 boys. This has led critics to name India "a country of missing women".

    The NFHS-5 survey, done between 2019 and 2021, shows improvement in the sex ratio from previous years - for the first time, it says, there are more females than males in India.

    But the data suggests that the historical preference for boys remains. Over 15% people - 16% men and 14% women - told the surveyors that they wanted more sons than daughters. It's an improvement from 2015-16 (NFHS-4) when 18.5% women and 19% men wanted more sons, but many couples continue to keep having daughters in the hope of having a boy.

    Indrani Devi, a 32-year-old mother of three girls who works as a domestic helped in the capital, Delhi, told the BBC that she wanted a "complete" family - two boys and one girl.

    "But god had different plans and all my children turned out to be daughters," she said.

    She is now reconciled to her fate and has decided to not have any more children. "My husband is a bus driver and we can't afford any more children," she added.

    Like Indrani Devi, nearly 65% married women in the age group of 15-49 with at least two daughters and no sons, told the NFHS-5 they did not want more children. The number has gone up from NFHS-4 six years ago, when it was 63%.

    There is another silver lining - the desire to have more daughters than sons has increased to 5.17% from 4.96% in 2015-16 (NFHS-4). The change, though marginal, shows that at least some Indian parents want more girls than boys.

    Experts believe it can be directly linked to India's falling fertility rate - the average number of children a woman gives birth to.

    Urbanisation, growing female literacy and increased access to contraception have brought the fertility rate to 2 - if the number falls below approximately 2.1, then the size of the population starts to drop.

    For a country of 1.3 billion people, that may not seem like a bad thing, but experts say for a healthy population growth, India must address its skewed gender ratio.

    Read more on India's family survey from the BBC:

    More on this story

    Newborn found alive in shallow grave now thriving

    AI shows Bollywood obsession with fair skin and sons

    Related Topics

    L'Humanité

    Investissez davantage dans les transports du quotidien franciliens !

    Tribune

    Collectif

    Texte collectif

    Selon le dernier rapport du GIEC, il ne reste que 3 ans aux décideurs pour réduire les émissions de CO 2, contraindre les pollueurs afin de changer la trajectoire tragique prédite pour l’Humanité et la planète. En Île-de-France, répondre à ce défi exige des investissements publics considérables, singulièrement dans les transports en commun qui peuvent concourir à la réduction des émissions polluantes. Outil de planification écologique le plus puissant existant à ce jour, le Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2021-2027 fait actuellement l’objet d’une consultation qui s’opère en catimini alors que sont engagés plusieurs milliards d’euros et l’avenir de l’Île-de-France.

    De plus cette consultation, qui a pris plusieurs années de retard, exclut les transports : le volet « mobilités » du CPER a un train de retard. Ce document regroupera pourtant les engagements financiers de l’Etat et de la Région en faveur des transports pour les 6 prochaines années et déterminera les réalisations pour la décennie 2030. L’élection présidentielle ayant gelé de nombreux dossiers franciliens, de discrètes négociations entre l’État et la Région s’annoncent à nouveau. Les élu.es locaux en sont, pour l’instant, farouchement tenus à l’écart. C’est inacceptable tant pour la démocratie que pour la prise en compte des besoins des Francilien.nes.

    Des projets sur la sellette faute de financements suffisants

    De ces négociations dépendent l’aménagement et la qualité de vie de l’Île-de-France pour les années à venir. Il en va de la poursuite – ou non – de chantiers et d’études pour de futures liaisons. Faute de moyens suffisants, un tri pourrait s’opérer dans les prochaines semaines entre les projets. Report sine die de telle ligne de tram, saucissonnage de tel projet, abandon à pas feutrés de tel prolongement de métro : toutes les options sont sur la table. Dans ce bonneteau, la mise en concurrence des projets, des territoires et des populations s’avère maximale et inacceptable. L’État semble remiser son rôle de garant de l’égalité de traitement et de développement équilibré du territoire et la Région continue de fermer les yeux sur les inégalités sociales et territoriales.

    Or, il y a urgence ! Urgence à agir concrètement face à la crise climatique. Urgence à achever les projets engagés et à en prévoir de nouveaux. Urgence à tirer les enseignements de la crise énergétique et de son coût pour les ménages. Urgence à corriger les inégalités territoriales. Urgence à faire de l’Ile-de-France une grande région cyclable. Urgence enfin à préparer l’après Grand Paris Express. Urgence à développer un réseau de transports en commun accessible à tout.es les Francilien.nes.

    Il est temps qu’un.e Ministre des Transports porte une ambition pour les transports du quotidien en Ile-de-France !

    Pour un CPER « mobilités » à la hauteur de ces urgences, l’État et la Région doivent s’engager à apporter ensemble un niveau jamais atteint : ce n’est pas 5 mais au moins 15 milliards d’euros d’investissements pour la décennie en cours qu’il faut mobiliser (hors Grand Paris Express et CDG Express). 15 milliards qui seront également utiles à l’emploi et vertueux socialement et économiquement.

    Pour accompagner cet effort indispensable, nous proposons l’affectation de recettes fiscales dédiées au CPER. Cela est possible et a montré ses preuves en Ile-de-France avec la Société du Grand Paris. Il est en effet nécessaire de sécuriser et d’accélérer la mise en œuvre des projets de transport par une plus grande visibilité financière, pour poursuivre la modernisation du réseau ferré existant, tenir les engagements pris et préparer l’avenir. Tel est le souhait que nous formulons. Redonnons un nouveau souffle aux transports du quotidien. Sans lui, l’Ile-de-France n’apportera jamais sa part au défi climatique et à l’impérieuse amélioration du cadre de vie de tou.tes les Francilien.nes, sans exception.

    Signataires : CÉLINE MALAISÉ, Présidente de la Gauche Communiste Ecologiste et Citoyenne du Conseil régional d’Ile-de-France, Marie-Hélène AMIABLE, Maire de Bagneux, Fatiha AGGOUNE, Présidente du groupe Val-de-Marne en Commun du Conseil départemental du Val-de-Marne, Jean-Noël AQUA, Conseiller de Paris, Éliane ASSASSI Présidente du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste au Sénat, Marie-Claire ARASA, Conseillère départementale de l’Essonne, Pierre BARROS, Maire de Fosses, Jacques BAUDRIER, Conseiller de Paris, Administrateur d’Ile-de-France Mobilités, Jacqueline BELHOMME, Maire de Malakoff, Nicolas BESCOND, Conseiller départemental du Val-de-Marne, Patrice BESSAC, Maire de Montreuil, Hélène BIDARD, Conseillère de Paris, Charlotte BLANDIOT-FARIDE, Maire de Mitry-Mory, Nicolas BONNET-OULALDJ, Président du groupe Communiste et Citoyenne du Conseil de Paris, Philippe BOUYSSO, Maire d’Ivry-sur-Seine, Ian BROSSAT, Conseiller de Paris, Lamine CAMARA, Conseiller régional d’Ile-de-France, Hélène CILLIERES, Conseillère départementale des Hauts-de-Seine, Laurence COHEN, Sénatrice du Val-de-Marne, Stéphanie DAUMIN, Maire de Chevilly-Larue, Denis DATCHARRY, Conseiller départemental des Hauts-de-Seine, Cécile DUMA, Conseillère régionale d’Ile-de-France, Pierre GARZON, Maire de Villejuif, Jean-Philippe GAUTRAIS, Maire de Fontenay-sous-Bois, Fabien GAY, Sénateur de Seine-Saint-Denis, Laureen GENTHON, Conseillère départementale des Hauts-de-Seine, Colette GERGEN, Conseillère régionale d’Ile-de-France, Vanessa GHIATI, Conseillère régionale d’Ile-de-France, Fabien GUILLAUD-BATAILLE, Conseiller régional d’Ile-de-France, administrateur d’Ile-de-France Mobilités, Barbara GOMES, Conseillère de Paris, Patrick JARRY, Maire de Nanterre, Lamya KIROUANI, Conseillère départementale du Val-de-Marne, Pierre LAURENT, Sénateur de Paris, Patrice LECLERC, Maire de Gennevilliers, président du groupe Front de Gauche et Citoyens de la Métropole du Grand Paris, Marie-Noëlle LIENEMANN, Sénatrice de Paris, Marianne MARGATÉ, Conseillère départementale de Seine-et-Marne, Joël MARION, Maire de Compans, Didier MIGNOT, Conseiller régional d’Ile-de-France, Nadia MOUADDINE, Conseillère départementale des Hauts-de-Seine, Camille NAGE, Conseillère de Paris, Djamel NEDJAR, Maire de Limay, Franck MORA, Conseiller départemental du Val-de-Marne, Flore MUNCK, Conseillère départementale du Val-de-Marne, Deniz ÖZTORUN, Maire de Bonneuil-sur-Marne, Pierre OUZOULIAS, Sénateur des Hauts-de-Seine, Laurence PATRICE, Conseillère de Paris, Stéphane PEU, Député de Seine-Saint-Denis, Raphaëlle PRIMET, Conseillère de Paris, Olivier SARRABEYROUSE, Maire de Noisy-le-Sec, Pascal SAVOLDELLI, Sénateur du Val-de-Marne, Maud TALLET, Maire de Champs-sur-Marne, Patricia TORDJMANN Maire de Gentilly, Ibrahima TRAORE,  Conseiller départemental du Val-de-Marne, Michel VALLADE, Maire de Pierrelaye, Hakim ABDOU, Conseiller municipal de Bagneux, Paul BENSOUSSAN, Conseiller municipal de Bagneux, Yasmine BOUDJENAH, première adjointe à la Maire de Bagneux, Lionel CHASSAT, Conseiller municipal de Bagneux, Elisabeth FAUVEL, Conseillère municipale de Bagneux, Raphaëlla FOURNIER, Conseillère municipale de Bagneux, Laure GREUZAT, adjointe au Maire de Mitry-Mory, Daniel GUILLAUME, premier adjoint à la Maire de Champs-sur-Marne, Nicolas GUILLEMIN, Conseiller municipal de Bagneux, Mohamed KACHOUR, adjoint à la Maire de Mitry-Mory, Carole LAFON, adjointe au Maire de Gennevilliers, Lionel LE THOMAS, adjoint à la Maire de Bagneux, isabelle MASSARD, Adjointe au Maire de Gennevilliers, Franck SUREAU, adjoint à la Maire de Mitry-Mory, Yoann RISPAL, Conseiller municipal de Fontenay-sous-Bois, Mélanie ZEDE, adjointe à la Maire de Mitry-Mory…

    transportsile de france
    Valeurs Actuelles

    Béziers : une femme tuée sur le Plateau des poètes, la piste du viol envisagée

    L’espace vert est devenu une scène de crime. Une femme a été retrouvée morte, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 mai au cœur du Plateau des poètes, parc de cinq hectares situé à Béziers. Selon les éléments rapportés par Midi Libre, elle a été frappée et étranglée. Des examens complémentaires doivent définir s’il y a eu viol, mais la piste est sérieusement envisagée. Un suspect a été interpellé. Les enquêteurs refusent pour l’instant de communiquer. « C’est une vraie enquête criminelle qu’il faut poser sans pression. Les premiers temps sont très importants pour le recueil des éléments », a expliqué une source proche du dossier à Midi Libre.

    Un témoignage décisif

    L’alerte a été donnée vers 1 heure du matin par un SDF. Il a expliqué avoir été réveillé par les hurlements d’une femme, puis avoir découvert un corps. Les pompiers dépêchés sur place n’ont pas pu la réanimer. Le témoin a été en mesure de donner une description précise d’un suspect. Un homme correspondant à ce portrait a pu être rapidement retrouvé, notamment grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance. Il a été interpellé alors qu’il tentait de fuir, précise Midi Libre.

    La victime a été identifiée. Agée de 32 ans, elle n’était pas SDF. Les enquêteurs s’attachent donc à retracer son parcours. Pour permettre ces investigations, le Plateau des poètes restera fermé, « tant que les policiers en [auront] besoin », a déclaré au quotidien le maire de la ville, Robert Ménard.

    Béziers : les dernières actualités

    Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine

    “Des commissariats seront pris pour cible” : les policiers de Béziers reçoivent des menaces de mort

    Robert Ménard : « Je ne suis pas un militant, je suis un allié de Marine Le Pen comme d’Éric Zemmour »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

    Issued on: 10/05/2022 - 12:19

    Romain BRUNET Follow

    France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.

    French legislative elections © FRANCE 24

    After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.

    The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.

    The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.

    Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.

    Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman. 

    But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.

    "The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide. 

    >> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

    Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.

    Socialist Party turns its back on recent history      

    As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people. 

    But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.

    Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.

    Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message." 

    While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.

    One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.

    "Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.

    The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.

    The left’s changing of the guard

    In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.    

    "The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."

    Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350. 

    LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.

    It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.

    Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.

    "Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left." 

    Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.

    This article has been translated from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    L'Humanité

    Plan de Relance Logement : le bricolage n’est pas la bonne méthode

    Tribune

    L’Etat annonce une baisse de 18,4% de ses subventions. Nous publions l’appel des élus de l’Établissement public territorial Grand-Orly Seine Bièvre.

    Collectif

     Nous avons toutes et tous, dans notre grande diversité politique, utilisé le bulletin de vote E. Macron le dimanche 24 avril soit par conviction, soit pour résolument faire barrage à la famille Lepen et ses idées d’extrême droite. Nous avons entendu comme des millions de nos concitoyennes et concitoyens le Président déclaré ce soir-là au Trocadéro : « Cette ère nouvelle ne sera pas dans la continuité des 5 ans qui s’achèvent mais l’invention collective d’une méthode refondée pour 5 années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse »

    Mais, nous voyons avec inquiétude déjà un déséquilibre entre la parole et la réalité de la méthode. Nous avons été profondément choqués d’apprendre par les services de l’Etat qu’il a été « décidé » une baisse de 18,4% de subvention sur le plan de relance du logement annoncé initialement par le gouvernement Castex.

    Dans le cadre du Plan France relance, l’Etat avait mis en place une aide à la relance de la construction durable afin de soutenir la création de logements neufs, dotée d’une ligne de crédit de 350M€. En 2022, le dispositif initialement automatique est devenu contractuel et nécessite un engagement de la part de communes permettant un déclanchement des subventions.  Le contrat de relance est cosigné par l’Etat, les communes volontaires et les intercommunalités concernées. La date-butoir pour la signature de ces contrats était fixé au 31 mars 2022.

    La délibération du bureau de l’EPT Grand-Orly Seine Bièvre votée le 22 mars dernier définit les objectifs programmatiques des communes volontaires qui correspondent à l’autorisation accordée pour la réalisation de 6 403 logements, dont 1979 logements sociaux sur la période de 1 er septembre 2021 au 31 aout 2022. Ces objectifs ont conduit les services de l’Etat à estimer une enveloppe de subvention de 9 516 000 euros au bénéfice de villes signataires.   Nous avons appris en pleine période de vacances scolaires que finalement par le seul fait du prince, la subvention est fixée à 7 765 056 euros . Elle passe de 1 500 euros à 1 224 euros par logement. L’état change en cours de route les règles du jeu ne donnant plus la possibilité de pouvoir bénéficier d’un dépassement d’objectif de 10%. Imaginez si nous faisons cela avec les associations, les entreprises de nos communes, du territoire !

    Nous ne comprenons pas ce diktat où l’on nous donne injonction d’accepter au risque de tout perdre. Nous ne comprenons pas la logique de la méthode. L’Etat nous suggérant de baisser nos ambitions de constructions alors que la crise du logement est de plus en plus importante, avec plus de 50000 demandes de logements sur notre territoire.

    Nous mettons à l’ordre du jour du conseil de territoire du 24 mai prochain une nouvelle délibération permettant à Michel Lepretre, président de l’établissement public territorial du Grand Orly Seine Bièvre de signer la convention pour ne pas risquer de perdre la subvention. Nous demanderons audience dès sa nomination à la prochaine/ au prochain ministre du logement pour avoir des explications concrètes sur ce revirement brutal. 

    Signataires : Michel LEPRETRE, président de l’EPT Grand Orly Seine Bièvre- Christian METAIRIE, maire d’Arcueil- Stéphanie DAUMIN, maire de Chevilly La Rue- Tonino PANETTA, maire de Choisy le Roi- Patricia TORDJMAN, maire de Gentilly- Philippe BOUYSSOU, maire d’Ivry Sur Seine- Vincent JEANBRUN, L’Hay les Roses- Jean-Luc LAURENT, maire du Kremlin Bicètre- Christine JANODET maire d’Orly- Bruno MARCILLAUD, maire de Rungis- Richard DELL’AGNOLA maire de Thiais- Metin YAVUZ, maire de Valenton- Pierre GARZON, maire de Villejuif- Philippe GAUDIN, maire de Villeneuve Saint Georges- Pierre BELL-LLOCH maire de Vitry sur Seine- Lamia BENSARSA-REDA maire de Juvisy Sur Orge- Brigitte VERMILLET, maire de Morangis- Nathalie LALLIER maire de Paray Vielle Poste- Alexis TEILLET maire de Savigny sur Orge- Jean-Marie VILAIN, maire de Viry Châtillon.

    Logement
    BBC

    The 'village' that got me off drink and drugs

    By Claire Kendall and Jeremy CookeBBC News

    At a time when deaths from drugs and alcohol are at an all-time high, a town in north-west England has caught the attention of the government's senior drug advisor. Birkenhead is trying a new way to support addicts and save lives.

    Mike looks smart in his white shirt and pressed grey suit. It's graduation day - but the 28-year-old is not at college or university. Instead, he has just finished the final stage at the recovery academy. Mike is 443 days sober.

    His destructive relationship with alcohol and cocaine began in his late teens with nights out drinking. But it got worse aged 23, when his mum Margaret found her breast cancer had spread to other parts of her body. She would not survive.

    "When Mum passed away, everything just sort of fell away," says Mike. He ended up in a nasty, sinister place, he says, describing it as "the madness".

    "I felt like I was in my own movie, because I was [the star] when I was drunk. The ego. Obsessive Mike. Controlling Mike."

    He would eventually lose his job, home and relationship with his partner and young son. He also nearly lost his liberty.

    In February 2020, he was arrested on suspicion of actual bodily harm. It was while in the police cell he realised he had to change his life to avoid ending up in prison.

    "I was destroying people who loved and cared for me, but I was also destroying myself in the process."

    Fortunately for Mike, the police didn't charge him - instead officers gave him a leaflet for a local drug and alcohol support service. Mike already knew the team at Wirral Ways, as he had stopped drinking four times before. But this time, he felt it would be different and got in touch.

    Birkenhead is fast becoming regarded as one of the best places in England for addiction support. Here, local organisations have completely changed the way they work together and are now all part of a "recovery village".

    The "village" is a range of established services and organisations - which are all based within a square mile - now they have come together for the first time to give coordinated support to those in treatment. It includes education, employment, health services, housing, support groups as well as recovery and rehabilitation.

    "That place is the devil," says Mike, pointing at a row of pubs and bars across the street and remembering his nights on beer and cocaine. He has met us outside Nightingales Cafe - a place that's been front and centre helping him get sober and off drugs.

    "It depends what side of the street you want to be on, doesn't it?" he says. "I get flashbacks to me being kicked out [of one of the pubs] because I'm too pissed."

    Downstairs at Nightingales, run by Wirral Ways, you can get a coffee and a bite to eat, make friends and get support. Cafe staff are on their own addiction journeys, getting back into work and giving something back to their community.

    Upstairs, there are more specialist services. An intensive rehabilitation programme, support groups and courses - as well as staff who can give practical advice with housing and employment. It is where Mike got the help he needed.

    Those running upstairs sessions at Nightingales come with first-hand experience of living with addiction. They know it is about honesty, reflection and encouragement - not about wiping out the past, living with regret or forgetting.

    Recovering addicts are challenged to find their core values and accept the hurt and destruction their actions may have caused.

    "I used to neck a bottle of wine on my way home, even though I only live five minutes from work," says one woman - while a man explains how he is probably in a better place than he has ever been. "On the face of it, I've lost everything - but this place has saved my life and given me a new direction."

    Meetings like this are about believing in people, meeting individuals' specific needs and helping them give back to their community - says Andrew Cass, services manager at Wirral Ways, part of national organisation Change Grow Live.

    There are plenty in Birkenhead who need that kind of support. The town took the full force of the 1980s recession. As the shipyards failed and unemployment rose, heroin took hold.

    "Young people didn't see a future. Some estates in Birkenhead were among the first places where the [national] heroin epidemic started," says Andrew.

    Birkenhead's geography has compounded the problem further. It is like an island - encircled by water and a motorway. On one side, there is the River Mersey with Liverpool's recognisable skyline in the distance. On the other, the M53 sweeps around like a barrier, separating the town from Wirral's more affluent suburbs.

    Birkenhead's socio-economic complexities were part of the reason why Andrew moved towards the "recovery village" concept. The open-door ethos is important, says Jennifer, a recovering alcoholic working at another local organisation - the Spider Project - which offers training and activities, such as music, pottery and drama, to addicts who have stopped taking drink or drugs.

    "There's nothing worse than having doors closed on you. A lot of us, we've experienced doors constantly being closed. Even if someone is still using [drugs], we're not going to kick them out. We're going to make sure they get the necessary help."

    Latest figures show more lives are being lost to drugs and alcohol than ever before. In 2020, more than 4,500 people died from drug poisoning in England and Wales - the highest number since records began in 1993, and up more than 60% on 2010 figures.

    Last year, across England, support for addiction was described as "not fit for purpose" by senior government advisor Dame Carol Black. In an independent report, she highlighted decades of underfunding, decimated services and a shattered workforce.

    Dame Carol managed to get the government to commit to £780m of funding - less than the £1bn she requested - but still enough, she argues, to bring innovation and change to treatment services.

    "If you get people into good treatment, and good recovery programmes, we know from research in this country, murders go down, acquisitive crime [when offenders gain materially] goes down, and less people go to prison."

    While the new funding may sound like a lot of money, it is a small fraction of the amount drugs cost England each year.

    "The total cost of drug addiction at the moment is £19.2bn a year - compared to £780m [of new funding]. I think that's quite a good equation," she said.

    In Birkenhead, the "village" concept was created before Dame Carol's report came out. They felt they were already on the right path.

    We meet Mike again a few months later - in September 2021 - at the family home he shares with his dad, Kevin. It would have been his mum Margaret's 68th birthday. The family has cards, flowers and balloons to put by her grave. Mike reads us the message he has written for her.

    "I know you are guiding me on the path I'm on and I hope you are proud. I love you so much. You are sorely missed."

    Mike picks up a photo taken on the day she died. In it, Mike's arm is around his dad. "I'm probably under the influence there, believe it or not. I am so thin there. My life was just drinking and using."

    Mike shares news that he has got some temporary work supporting addicts at Wirral Ways. "He really has done marvellous," says dad Kevin proudly.

    But despite that, Mike and his girlfriend Hannah say it has been a rough few weeks. Mike has stumbled in his recovery. He has not turned to drink or drugs, but he has felt very low.

    The summer has been stressful. He wants to see more of his young son. And living in a home where there is alcohol - his dad admits that he too has a drink problem - has also proved challenging.

    But Mike and Hannah have a plan for the future.

    On Market Street in Birkenhead, a tall, thin, bookish-looking man walks into Wirral Ways for a scheduled appointment. Tony is 58 and has been addicted to heroin for nearly 40 years - a survivor of the 1980s drug "epidemic" that swept the town.

    "We feel love and hate like everybody else. We're human beings. Most drug addicts have a reason they're addicted," he says.

    Tony has paranoid schizophrenia and is under the care of a community psychiatric nurse. He says the condition was triggered by the deaths of his parents when he was a teenager - and heroin helps him control it.

    For the past week, he has resisted taking any street heroin he may have bought. "It's been murder," he says - but he is determined to show the doctor that he wants to address his drug misuse and continue to collect his weekly prescription for methadone, a medical substitute for heroin.

    The prescription gets approved, but during the appointment there is also a chance to talk about Tony's mental health - all part of Birkenhead's "joined-up" approach. The doctor works with Tony's psychiatric nurse and key worker, John, who helps Tony navigate through the range of services in the "village".

    Tony invites us to his flat - it is modest, clean and tidy. There are music keyboards and synthesisers - and a whiteboard covered in quantum physics equations which he has written out. On the walls are professional-quality photographs he has taken.

    "I'm mentally ill, that is a fact. I'm good at looking and being normal. But, at base level, I struggle to hang on to reality sometimes," he tells us. He accepts there is a stigma to being an addict with mental health issues. "I get called a junkie and crackhead. It's not nice but, at the end of the day, that's what I am."

    Loneliness is perhaps the worst thing. "I sleep on my own. I wake up alone. I'm not good with women. I've got no self-confidence. So I'm just single. It's the best policy for me."

    During another visit to Tony's place, he suddenly needs a "fix" and smokes heroin while we are there. "I am not ashamed," he insists, as the acrid smell fills the air. Doesn't he realise how dangerous heroin is?

    "Of course I do, yeah. It could kill me. It could kill me."

    He says he appreciates that he "wouldn't be here" if it wasn't for the professional support he receives.

    Does his continued use of heroin mean Tony is a failure? Has the "village" failed him?

    Key worker John, who has helped Tony for more than five years, doesn't think so. For him, success isn't as simple as measuring how many people come completely off drugs or drink. It is more subtle than that - about understanding that addiction is a chronic illness which needs long-term support.

    Tony, for instance, came off crack cocaine. It was threatening his life. John says that was a big step forward. "As long as he's not using [drugs] all day, every day - and his life isn't unravelling in front of him - I think he is sustaining his life," he says.

    If you have been affected by any of these issues in this story you can visit BBC Action Line.

    It is early December, and Mike and Hannah have taken a big step forward. They have found a home to rent. Mike proudly gives us a tour.

    He shows us the bedroom they are preparing for his son. Mike has already started seeing him again and is looking forward to him staying overnight.

    Hannah says Mike is getting better all the time and is less stressed now they have their own place. Mike says he still enjoys his job at Wirral Ways' recovery centre. "I can help people like myself. It's really a privileged position."

    Just around the corner from where Mike works is a trendy new coffee shop with a difference. Funded by the NHS - and yet another part of Birkenhead's "recovery village" - Compañeros offers a sanctuary to many.

    Anyone who considers themselves to be in a mental health crisis can come through the door.

    Inside, there is on-the-day help from experienced support staff - many of whom have had mental health issues themselves. Even if they can't talk to you straight away, you are encouraged to stay, to try to relax and maybe take part in a group activity - such as music discussion, creative writing or yoga.

    The hope is it will help relieve pressure on A&E and other services.

    Compañeros has already worked for Rob who, in his early 40s, had hit rock bottom. He would drink every day. "Parts of my family, my circle of friends, don't understand how ill I was. How close I was… this place did, they got it."

    Compañeros saved his life, he says.

    Cafe manager Joe Ackland is proud of what has been achieved in just a few months. "This is a place where people can feel safe and be heard. To be honest, I just wish [these cafes] could be all over the country."

    It is March 2022 and Dame Carol Black has asked to visit the "village" to see the joined-up work for herself.

    She meets Mike in the room above Nightingales Cafe where he has previously confronted some of the harshest realities of his addiction. He proudly announces he has been sober and clean for two years to the day. He also says he has become a peer-to-peer mentor, a former addict who helps people still using. It is an essential support role highlighted by Dame Carol in her report.

    "I've got a real passion for this and I really want to help people."

    Dame Carol's face breaks into a beaming smile. "Fantastic," she says, "that makes me very happy."

    Dame Carol is excited by what she has seen in Birkenhead - describing the approach as not just about treatment, but "a real attempt at recovery".

    "I simply hope that people who, in my opinion, have been treated rather like lepers, are now on a journey which treats them as people with a health condition."

    Meanwhile, Mike knows he is on his journey for the rest of his life.

    "I'm extremely happy. Not depressed. There's a lot of things that alcohol and drugs stripped me of, but there's a lot of things out there that I'm rebuilding."

    Photography by Emma Lynch and Stephen Fildes

    More on this story

    'Alcoholism still taboo in NI' - Janet Devlin

    'I was saved from a life of drugs and alcohol'

    I beat my addiction, but alcoholism killed my son

    Related Topics

    Opex 360

    Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

    par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

    Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

    Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

    Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

    Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

    Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

    « Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

    « La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

    Pour rappel, le fonrctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

    Valeurs Actuelles

    [Info VA] Wissem, une adolescente disparue depuis 2019, retrouvée dans le Val-de-Marne

    Rebondissement dans l’affaire Wissem A., cette adolescente originaire d’Evry-Courcouronnes dans l’Essonne et disparue à l’âge de 16 ans, en juillet 2019. La jeune femme a été retrouvée dans le Val-de-Marne, dans la nuit de vendredi à samedi, puis auditionnée par la police, a appris Valeurs actuelles de source policière, ce dimanche matin. Depuis sa disparition, Wissem s’est prostituée, selon nos informations, ce qu’elle a confirmé au cours de son audition, précisant toutefois ne pas dépendre d’un proxénète. La jeune femme, désormais âgée de 19 ans, a affirmé ne pas être en danger et assumer son choix de vie, ajoute une source policière. Elle était également en possession d’une carte d’identité signalée volée. Une information judiciaire a été ouverte pour proxénétisme, séquestration et violences.

    🔴 [Info @Valeurs] Wissem A., une adolescente originaire d’Evry Courcouronnes (91) et disparue à 16 ans en juillet 2019, a été retrouvée cette nuit, indique une source policière. Elle se prostituait depuis 3 ans. Information ouverte pour proxénétisme, séquestration et violence.

    — Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 15, 2022

    La jeune femme retrouvée par sa famille et emmenée au commissariat d’Ivry-sur-Seine a ensuite été laissée libre par les policiers, qui l’ont conduite à l’extérieur de la ville, à sa demande, pour éviter de rentrer en contact avec sa famille. Majeure, comme elle l’a fait remarquer aux policiers, rien ne pouvaient obliger les forces de l’ordre à la conduire chez ses parents – qu’elle a indiqué ne pas souhaiter revoir. En revanche, elle a accepté de rencontrer, prochainement, la juge d’instruction du tribunal d’Évry-Courcouronnes, en charge de l’information judiciaire ouverte en 2020 pour enlèvement et séquestration.

    Une disparition mystérieuse

    Le 31 juillet 2019, Wissem avait mystérieusement disparu alors qu’elle se rendait sur son lieu de travail, à Villabé, dans l’Essonne. L’adolescente devait alors, selon sa routine, prendre le bus à la gare d’Evry-Courcouronnes, lieu de résidence de ses parents, pour rejoindre l’institut de beauté Body’Minute, où elle était en apprentissage. Ce jour-là, partie seulement avec son téléphone portable et 7 euros en poche, elle n’arrivera jamais sur son lieu de travail. C’est son employeur qui signalera son absence inquiétante vers 16 heures. Dernière trace laissée par Wissem, son téléphone, qui a borné pour la dernière fois à Bezons dans le Val-d’Oise, à plus de 50 kilomètres du domicile parental, rapportait Le Figaro.

    Plus tard, les relevés téléphoniques de la jeune fille révéleront que Wissem avait rendez-vous avec un jeune homme de 17 ans le jour de sa disparition. Interrogé par la police, ce dernier avait expliqué avoir déjeuné avec l’adolescente au McDonald’s de la Défense, dans les Hauts-de-Seine, avant de se rendre dans un Décathlon pour faire un achat. Selon sa version, la jeune femme n’était plus là à son retour du magasin. Le 16 mars 2020, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration avait été ouverte par le parquet d’Évry.

    Un fiasco judiciaire selon Me Arash Derambarsh

    Contacté par nos soins, l’avocat de la famille de Wissem décrit un véritable « fiasco judiciaire ». Remontant le fil de l’affaire, il souligne avoir déposé plainte pour « enlèvement et séquestration » en mars 2020, mais n’avoir reçu « quasiment aucune information » par la suite. Me Arash Derambarsh affirme que grâce à des « enquêtes parallèles » menées par la famille, il a pu être établi que Wissem « semble être sous emprise, sous contrainte, et a perdu ses facultés de discernement ». Un état qui rend particulièrement « regrettable » la libération de la jeune fille par la police. « Mes clients attendent des explications », conclut l’avocat.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

    par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

    En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

    « Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

    Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

    Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

    Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

    L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

    « Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

    « La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

    BBC

    Anti-abortion groups target women with misleading ads

    By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

    When Hana found out she was pregnant, she knew she wanted to have an abortion - but her search for a clinic on Google led her to an anti-abortion centre, set on talking her out of her decision.

    In many US states, BBC News has seen misleading websites advertising these clinics appearing high up in Google search results - and Facebook adverts with inaccurate medical advice - while genuine abortion providers are having their ads rejected and accounts restricted.

    Advice centres, such as the one visited by Hana - a 19-year-old living in the north-eastern US state of Massachusetts - are often run by Christian organisations.

    They may offer some medical services such as pregnancy tests and ultrasounds - but some of their online promotion falsely suggests they also provide pregnancy-termination services.

    It wasn't until Hana was walking down the centre's corridor, lined with posters comparing the procedure to murder, that it began to dawn on her this was not the abortion clinic she believed it to be.

    'Get care'

    Hana describes herself as a "nerdy researcher", studying a health-related course at college - but nothing about the clinic's website tipped her off to the service it actually provides.

    The home page says: "Take control - start with a free abortion consultation." And in a tab labelled: "Get care," it lists the types of abortion (medical and surgical) that can be performed during different trimesters of pregnancy, under the heading: "You just found out you're pregnant and want to know your options."

    Once there, Hana says, she was told, inaccurately, abortions were linked to infertility and breast cancer - and having had a Covid-19 vaccine, she might lose the pregnancy anyway, making abortion unnecessary, despite the evidence suggesting vaccinated people are no more likely to miscarry and, in fact, better protected against the risks of pre-term and still birth associated with Covid.

    She was also pressured to view the ultrasound scan against her wishes.

    "What kind of mother doesn't want to see a picture of their child?" asked the person attending to her.

    Hana was left feeling deceived and betrayed.

    'Choose life'

    The Human Coalition, an anti-abortion group providing marketing for the centre and more than 40 others, told BBC News: "We find in our work, most abortion-determined women do not desire an abortion, they desire help.

    "We're here to empower women by filling that gap - connecting women to the care and support they want, to choose life."

    Google displays adverts above search results for certain terms.

    Advertisers bid to have their ads appear first, Google says, although the order should also be determined by "relevance" and "overall quality".

    But, Whitney Chinogwenya, of MSI Reproductive Choices (formerly Marie Stopes international) says, this creates a "battle of budgets", with regulated abortion clinics competing with anti-abortion clinics or unregulated pill providers for ad space on specific search terms.

    Several large global abortion providers have also told BBC News they regularly have their online material referring to abortion censored without explanation, including having YouTube channels suspended, social-media accounts restricted and Facebook and Google ads rejected.

    In 2019, having been criticised for hosting misleading adverts, Google tried to crack down on abortion-advice clinics, which are most common in the US but can also be found across Europe (including the UK), Africa and Latin America.

    In the US, UK and Ireland, anyone running an ad mentioning abortion must first apply for a certificate.

    Ads from advice clinics not offering abortions can still run but will be given a disclaimer the advertiser "does not provide abortions".

    Hana says she did not see this disclaimer.

    It appears in very small font underneath the search headline and description.

    Sarah Eagan, a researcher for campaign group the Center for Countering Digital Hate, questions whether Google should be taking money at all for anti-abortion ads that target keywords used by people actively seeking terminations.

    The CCDH has also found anti-abortion ads promoting unproven medicines remaining on Facebook.

    And at the other end of the spectrum, the researchers found Google's autocomplete function suggesting ineffective do-it-yourself abortion methods.

    Kelly, like Hana, says she was given inaccurate medical information as she struggled to find an affordable and safe way to terminate her pregnancy in her home state of Texas.

    Between jobs and without insurance, she could not afford "an actual doctor's visit" so searched for affordable clinics.

    Finding her way to an anti-abortion centre, Kelly says she was frightened with warnings she could "bleed out" and risk her life but not given the context medical abortion is an extremely safe procedure.

    Kelly feels promoting free pregnancy tests targets low-income women.

    The centre appears to be using organic search, not adverts, making it more complicated to regulate.

    It says its website clearly states: "We do not refer or perform abortions," adding it provides "free services annually to over 5,000 minority poor under-served single mothers".

    Eventually, Kelly was prescribed termination drugs - just hours before she passed the 12-week limit for a safe medical abortion.

    But Elisa Wells, co-founder of Plan C, the organisation that helped Kelly access these abortion pills, says its online material is routinely "disallowed for violating community standards" on Facebook, Instagram and Google.

    Google says it has clear policies governing abortion-related ads, some determined by local laws and regulations.

    Some of the posts and channels flagged by BBC News had been removed in error and since reinstated, it said.

    Facebook said it had restored a small number of incorrectly rejected ads for abortion providers.

    Read more from Reality Check

    Send us your questions

    Related Topics

    France24 - World

    How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

    Issued on: 27/04/2022 - 17:05

    France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

    French legislative elections © FRANCE 24

    After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

    But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

    This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

    “The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

    Winner takes all

    As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

    Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

    >> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

    Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

    The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

    “Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

    “It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

    A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

    France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

    >> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

    So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

    Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

    Alliances on left and right?

    As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

    The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

    This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

    Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

    “When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

    In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

    On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

    But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

    This article was translated from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    What are the biggest challenges for Macron’s second term?

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    ‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it

    France24 - World

    Man attacked California church over 'hatred of Taiwan', investigators say

    Issued on: 17/05/2022 - 08:47

    NEWS WIRES

    A man who padlocked a church and opened fire on its Taiwanese-American congregation, killing one person and injuring five others, was motivated by hatred of the island and its people, US investigators said Monday.

    David Chou jammed the doors shut using chains and superglue as dozens of parishioners enjoyed a post-service banquet at the church in Laguna Woods, near Los Angeles.

    The 68-year-old, an American citizen, also hid bags containing Molotov cocktails and spare ammunition around the building, before opening fire with two handguns, in what investigators say was a "methodical" attempt to inflict carnage.

    "We know that he formulated a strategy that he wanted to employ," Orange County Sheriff Don Barnes said.

    "It was very well thought out from how he had prepared, both being there, securing the location, placing things about the inside of the room to perpetuate additional victims if he had the opportunity," he added.

    Chou, who works as a security guard in Las Vegas, launched the attack out of "politically motivated hate...(and) was upset about political tensions between China and Taiwan."

    Sheriff Barnes said Chou "is a US citizen who immigrated from China."

    Meanwhile, an official at Taiwan's trade office in Los Angeles told AFP that he was born on the island in 1953.

    Taiwan has been ruled independently since the end of a civil war in 1949. It has its own democratically elected government and a powerful military.

    Authoritarian China claims the island as its own, insisting it is a renegade province that will one day be brought to heel.

    Details emerged Monday of the heroism of one parishioner, who tackled Chou as he began shooting.

    John Cheng, a doctor, charged Chou in a bid to bring him to the ground, allowing others to hogtie him until police arrived.

    "Without the actions of Dr. Cheng there is no doubt that there would have been numerous additional victims in this crime," said Barnes.

    "Unfortunately, after Dr. Cheng tackled the suspect he was hit by gunshots and he was pronounced deceased at the scene."

    Five other people who were injured in the attack were taken to hospital. They ranged in age from 66 to 92.

    Sunday's shooting came just 24 hours after a gunman killed ten people in Buffalo, in what is being investigated as a racist attack.

    Gun violence is shockingly common in the United States, where deadly weapons are readily available and a powerful gun lobby works to prevent controls on their sale and distribution.

    More than 45,000 Americans died from guns -- half by suicide -- in 2021, up from just over 39,000 in 2019, according to the Gun Violence Archive website.

    Some 7,000 people have already died from homicide shootings or unintentional gunshots in the United States this year, with shootings in public places an almost daily occurrence.

    There have been 202 mass shootings, defined as an incident in which four or more people are injured or killed, so far this year, according to the archive.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    US mourns victims of racially motivated mass shooting

    California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

    California churchgoers hog-tie gunman after deadly attack

    BBC

    Will swapping out electric car batteries catch on?

    By Adrienne MurrayOslo

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.

    I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.

    The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.

    The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.

    It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.

    I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.

    In less than five minutes, I'm ready to go again.

    "You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.

    "There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."

    This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.

    It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.

    Alternative strategies

    However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.

    Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.

    For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.

    A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.

    But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.

    Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.

    There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.

    According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.

    "Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.

    "It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."

    Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.

    Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.

    Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.

    Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.

    That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.

    More technology of business:

    Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.

    However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.

    "The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."

    But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."

    Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.

    Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".

    Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.

    Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.

    California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.

    Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.

    "In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.

    In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."

    Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.

    Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.

    And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.

    Related Topics

    Opex 360

    La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

    par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

    À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

    Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

    Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

    « Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

    Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

    Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

    « Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

    Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

    Valeurs Actuelles

    Rhône : un faux mineur non-accompagné a coûté 90 000 euros au département

    Six mois de prison avec sursis

    Rhône : les dernières actualités

    Rhône : les gendarmes ouvrent le feu pour neutraliser un homme armé et agressif

    Rhône : un Tunisien agresse un automobiliste au couteau, les gendarmes ouvrent le feu

    Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Biden to visit Buffalo following racist mass shooting

    Issued on: 17/05/2022 - 05:16

    NEWS WIRES

    When President Joe Biden visits the site of a racist massacre in upstate New York on Tuesday, he'll confront not only the shocking deaths of 10 Black people but warn against an ideology that "tears at the soul" of the country he promised to unite.

    On one level, the trip by Biden and his wife Jill Biden to Buffalo will be a grimly routine tradition for presidents who for decades have railed against an unstoppable parade of mass shootings.

    Hastily scheduled ahead of Biden's departure Thursday for a major diplomatic trip to South Korea and Japan, the Buffalo visit will be a chance to "try to bring some comfort to the community," White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said.

    Like all his predecessors to varying degrees, Biden has promised to address gun control, or rather the lack of gun control. Like them, he has made barely a dent.

    However, what marks out Saturday's horror, in which a white man went to a heavily African American neighbourhood and allegedly opened fire, killing 10 and wounding three, is that the suspect apparently wrote a manifesto promoting increasingly widely held white supremacist ideas.

    At the heart of the manifesto -- which law enforcement believe is genuine -- was a rant about what's dubbed "replacement theory," which purports the existence of a leftist plot to dilute the white population with non-white immigrants.

    It's a conspiracy theory that, like the bizarre QAnon narrative, has spread from the furthest fringes of society to surprisingly mainstream areas -- most notably Tucker Carlson's enormously influential nightly talk show on Fox News.

    Prominent Republican members of Congress have also echoed "replacement theory" talking points, which in turn are not too distant from Donald Trump's multiple speeches as president in which he demonised illegal immigrants as invaders, once calling them "animals."

    No middle ground 

    Republican House Representative Liz Cheney -- a former member of the party's inner circle who has rebelled against the dominant Trump wing -- directly linked that kind of chatter to the Buffalo bloodshed.

    Party leaders have "enabled white nationalism, white supremacy, and anti-Semitism. History has taught us that what begins with words ends in far worse," she tweeted, demanding that leaders "renounce and reject these views and those who hold them."

    Biden, who says he left retirement to run for president after he heard Trump refusing to clearly denounce a neo-Nazi rally in Charlottesville in 2017, immediately called the Buffalo killings "antithetical to everything we stand for in America."

    The murders were "an act perpetrated in the name of a repugnant white nationalist ideology," he said.

    On Tuesday, after meeting with survivors and first responders, Biden will give a speech calling out Saturday's mass shooting "for what it is: terrorism motivated by a hateful and perverse ideology that tears at the soul of our nation," a White House official said.

    "He’ll call on all Americans to give hate no safe harbor, and to reject the lies of racial animus that radicalize, divide us, and led to the act of racist violence we saw," the official said.

    However, tensions over racism are only one of the forces thwarting Biden's campaign promise to heal the nation's tattered social fabric.

    Culture war disputes have turned everything from Disneyland to parent meetings at schools into battlegrounds. And after the leaking of Supreme Court draft ruling that would end a decades-old federal right to abortion, passions are intensifying.

    If the ruling is confirmed, power would pass back to individual state governments and abortion would effectively be outlawed or at least severely restricted in swaths of the country.

    With demonstrations in favor of abortion rights staged over the weekend and the issue looming over November's midterm elections, that means plenty more fuel on the fires Biden vowed to douse.

    Now it's a mess that Biden apparently no longer thinks he can clear up.

    As the midterms approach, and with Democrats fearing a pounding, the 79-year-old president has dramatically sharpened his own rhetoric, branding Trump Republicans "extreme."

    He has coined a new label of "ultra-MAGA," referring to Trump's nationalist Make America Great Again slogan, and ruefully seems to concede that there's no one left on the other side for him to talk to.

    "Ultra-MAGA" forces, he said last week, "have been able to control the Republican Party. I never anticipated that happening."

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

    California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

    Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting

    BBC

    The new jet set - why private plane usage has soared

    By Susan HornikBusiness reporter

    Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

    "Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

    While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

    It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

    Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

    The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

    So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

    As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

    This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

    But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

    "More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

    The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

    He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

    It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

    Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

    One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

    "Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

    Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

    Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

    Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

    "The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

    "However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

    To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

    These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

    One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $199 (£161), each way.

    He adds that the company "gives travellers many of the perks of flying private, at a significant saving".

    However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

    The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

    Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

    At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

    "No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

    "Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

    Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

    Related Topics

    L'Humanité

    Salaires, blocage des prix : face à l’inflation, que faire ? (2/2)

    Le débat

    Désormais en progression de 4,8 % sur un an, la hausse des prix, déjà enregistrée l’an dernier, explose en raison du contexte mondial et des enjeux énergétiques. Elle touche davantage encore les plus modestes.

    Pierre Chaillan

    La hausse des taux d’intérêt n’est pas une solution, car elle entraînerait un risque de crise financière. Il faut viser une politique économique de long terme.

    Jonathan Marie Maître de conférences en économie, membre des Économistes atterrés

    L’inflation est au cœur de toutes les attentions. Elle atteint des niveaux importants sur un an : 8,3 % en avril pour les États-Unis, 7,4 % pour l’Allemagne ou 4,8 % pour la France. L’inflation se renforce depuis le début 2021. Ce retour, inédit depuis trente-cinq ans, est en partie provoqué par le rebond de l’économie après l’acmé de la crise sanitaire ; la reprise brutale a entraîné des ruptures sur les chaînes globales de production. La politique budgétaire particulièrement expansionniste aux États-Unis a aussi joué un rôle pour cette économie. Enfin, la crise géopolitique provoquée par l’invasion de l’Ukraine est aujourd’hui l’élément majeur de la dynamique inflationniste globale.

    Ce renforcement de l’inflation requiert des réponses en termes de politique économique. Certains outils, dont l’utilisation est trop souvent présentée comme inéluctable, ne doivent pas être mobilisés alors qu’adopter d’autres mesures souvent négligées est nécessaire.

    La hausse des taux d’intérêt par la banque centrale est l’outil présenté comme la mesure indispensable pour lutter contre l’inflation. La Réserve fédérale américaine l’actionne, tout comme la Banque d’Angleterre. La Banque centrale européenne (BCE) semble se préparer à le faire cet été. Cette mesure est à rejeter : en agissant ainsi, on diminue bien l’inflation. Mais cela se fait au prix du ralentissement de l’activité économique, de la hausse du chômage et d’une instabilité financière accrue. En effet, cette hausse des taux d’intérêt risque de provoquer un choc obligataire suscitant une nouvelle crise financière. De plus, les besoins de financement pour la transition écologique sont très importants : il ne faut pas limiter notre capacité à financer ces besoins, et c’est ce que provoquerait une hausse des taux directeurs.

    Trois mesures doivent au contraire être mises en place : d’abord, des mesures de gel et de contrôle des prix sur les biens de première nécessité et sur les marchés sur lesquels les entreprises sont dans des situations de faible concurrence, car il leur est alors aisé d’augmenter les prix.

    Ensuite, et c’est urgent, il est indispensable de procéder à des augmentations de salaire et à la restauration de mécanismes d’indexation. Aujourd’hui, les hausses de prix permettent le maintien, voire l’augmentation des taux de marge des entreprises, sauvegardant les profits réels, quand le salaire réel baisse. L’indexation est une manière de limiter les conséquences de l’inflation sur la répartition, et donc les inégalités.

    Enfin, et cela s’articule avec les impératifs écologiques : il faut organiser la diminution de la dépendance de nos économies aux importations : relocalisations, sobriété… C’est une mesure de politique économique de long terme. Si nous étions moins dépendants des importations, nous n’aurions pas d’inflation aujourd’hui.

    Devant une inflation chronique, il faut engager des politiques structurelles comprenant un lissage des prix (plus adapté qu’un blocage) et une hausse salariale.

    Véronique Riches-Flores Économiste indépendante, RF Research

    Il n’existe pas de réponse miracle face à une résurgence subite de l’inflation. Il y a néanmoins une nécessité d’agir pour en limiter ses effets, notamment à l’égard des plus exposés. L’inflation en présence a bien peu à voir avec les épisodes de surchauffe temporaire connus depuis le milieu des années 1980. Elle trouve ses origines dans une succession de chocs exceptionnels à l’échelle mondiale, dont les effets cumulés sur l’offre ont conduit à des pénuries et d’intenses difficultés d’approvisionnement, accompagnées d’une flambée des prix des matières premières industrielles, énergétiques et alimentaires, auxquels n’échappe aucune économie.

    Nul ne sait dire combien de temps pourraient durer ces tensions dans un environnement dans lequel s’entremêlent les effets de profondes ruptures économiques, climatiques et géopolitiques, mais l’insécurité en matière d’approvisionnement ne semble pas amenée à s’amenuiser. Elle risque, au contraire, de devenir chronique dans un monde confronté à une raréfaction accélérée de ses ressources.

    C’est dès lors dans des politiques structurelles que se trouvent les réponses à l’inflation, lesquelles doivent allier, dans leurs grandes lignes, changements de mode de vie et de production, investissements massifs, moindre dépendance extérieure et sobriété ordonnée. Celles-ci mettront, au mieux, des années à porter leurs fruits, mais c’est bien dans cette perspective que doivent être pensées les réponses immédiates sans lesquelles les dégâts occasionnés par l’envolée du coût de la vie auront des conséquences potentiellement irréparables sur les populations, en particulier les plus fragiles. Dès lors, que penser des solutions le plus souvent avancées ? Un blocage des prix n’est pas adapté à une situation de déséquilibres durables entre l’offre et la demande et ce mécanisme risque, en outre, d’aller à l’encontre du développement d’une nouvelle offre de substitution.

    Un lissage des prix par des taxes flottantes, comme cela a été pratiqué par le passé, l’est davantage. Un tel système trouverait néanmoins ses limites en cas de renchérissement durable des matières premières. Un accès pour tous gratuit au minimum énergétique de subsistance assorti de prix croissants au fur et à mesure du dépassement de celui-ci, serait beaucoup plus pertinent. Les plus modestes seraient protégés des aléas de long terme et la pression sur les plus gros consommateurs, accentuée, à la faveur, à terme, d’une plus grande sobriété. Le dispositif répondrait aux impératifs immédiats et aux enjeux de long terme.

    Une hausse des salaires ? Elle est incontournable et indispensable, et devrait avoir comme préalable une obligation de respect de la loi en matière de minimum salarial qui concerne de nombreux travailleurs pauvres. La plupart des pays industrialisés ont décidé de procéder à d’importantes revalorisations de leur minimum salarial, parce qu’ils ont compris que leur économie s’en trouverait revalorisée.

    inflationSalaires et pouvoir d'achathausse des prix
    Valeurs Actuelles

    Police : l’incroyable affaire qui secoue le concours de commissaire

    Tous les candidats au concours de commissaire de police qui s’étaient inscrits entre le 1er septembre et le 5 novembre 2021 vont devoir recommencer leurs démarches. La décision a été annoncée au Journal officiel, samedi 14 mai, après la découverte d’éléments remettant en question l’honnêteté d’une candidate. Cette dernière, relate BFMTV, est soupçonnée d’avoir reçu des informations sur le contenu des épreuves avant que celles-ci aient lieu, avec la complicité du président du jury.

    Frédéric Dupuch, président du jury, fait partie du cabinet du Directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux. Il a été suspendu, comme la candidate – un officier commandant également en poste à la DGPN, au pôle juridique. Plus surprenant encore : les enquêteurs ont découvert la supercherie parce que la candidate… était déjà placée sur écoute. C’est son propre frère, dans le viseur de la police du Nord, qui était ciblé par ces écoutes.

    Une enquête ouverte

    Une nouvelle session de recrutement a donc été programmée. Les inscriptions ont ouvert ce dimanche 15 mai, et dureront jusqu’au 15 juin prochain. Les nouvelles épreuves écrites auront lieu le 5 juillet, et les oraux à partir du 2 septembre. En attendant, une enquête sur la fraude a été ouverte le 6 mai dernier, afin d’en déterminer l’ampleur. À ce stade, précise BFMTV, l’hypothèse d’une fraude individuelle n’impliquant que Frédéric Dupuch et la candidate est privilégiée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Semblance of normality returns to Kyiv despite war

    Issued on: 17/05/2022 - 05:04

    FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

    Two and a half months after Moscow invaded Ukraine, signs of normality have begun to return to the capital Kyiv despite regular air strikes and Russia's ongoing attacks on the country's eastern regions. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports. 

    A week after May 9, street life is returning to Kyiv; cafes are open and park benches are no longer empty.

    Anti-tank roadblocks have been moved aside onto the pavement but they are ready to be deployed, if necessary. Most people ignore air raid sirens when they go off.

    "We try to start normal living now," said Bogdan, a resident of Kyiv.

    Public transport is up and running and most of the shops have reopened but sandbags are still in front of the metro stations.

    "It's much more calm than it was a few weeks ago," explained another Kyiv resident. 

    The situation in Ukraine's capital is calm for now but almost everyone living there knows someone on the front line.

    Click on the player above to watch the report in full. 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

    ‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

    Q&A

    ‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants

    UKRAINE CRISIS

    'Rape and wanton violence': Civilians in Andriivka recount Russian occupation

    France24 - World

    Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

    Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18

    NEWS WIRES

    French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.

    Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.

    Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.

    Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.

    Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

    "It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

    A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.

    She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.

    On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.

    Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.

    "Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.

    A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.

    As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.

    "She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH POLITICS

    France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

    Inauguration

    Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

    Macron to be inaugurated for second term filled with challenges

    BBC

    Ukraine: Fighters evacuated from Mariupol steelworks arrive in Russian-held town

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Fighters evacuated from the Azovstal steelworks in Mariupol arrived in the nearby town of Novoazovsk.

    Ukraine's defence ministry said 53 heavily injured fighters were taken there and another 211 were sent to Olenivka. Both areas were captured by Russian-backed separatists in 2014.

    Ukraine said some fighters remain trapped at the steelworks, and efforts to rescue them are ongoing.

    France24 - Monde

    Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte

    Publié le : 12/05/2022 - 16:25

    Samia METHENI Suivre

    Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

    Opex 360

    La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

    par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

    En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

    Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

    Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

    En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

    Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

    L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

    « Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

    À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

    France24 - Monde

    France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens

    Publié le : 09/05/2022 - 17:08

    Samia METHENI Suivre

    "Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.

    Opex 360

    Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

    par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

    Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

    Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

    En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

    Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

    La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

    Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

    Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

    Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

    S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

    En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

    Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

    France24 - Monde

    Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:31

    La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    Opex 360

    L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

    par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

    En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

    Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

    En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

    « Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

    Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

    « Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

    À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

    « Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

    Photo : 3e RIMa

    France24 - World

    Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

    Issued on: 13/05/2022 - 14:50

    Sébastian SEIBT

    The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

    “Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

    The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

    “These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

    “These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

    Strategic importance of rivers

    The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

    Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

    "In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

    >> Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

    After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

    This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

    Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

    Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

    The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

    “The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

    Russian military ‘not up to scratch’

    More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

    If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

    As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

    Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

    But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

    “It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

    The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

    Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

    >> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

    The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

    But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

    Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

    And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

    This article was translated from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

    WAR IN UKRAINE

    How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

    PROFILE

    God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

    Opex 360

    Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

    par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

    En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

    En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

    Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

    En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

    Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

    Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

    L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

    « Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

    L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

    S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

    En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

    Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

    Opex 360

    Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

    Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

    En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

    Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

    Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

    Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

    En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

    France24 - World

    Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

    Issued on: 14/05/2022 - 05:09

    Tom WHEELDON

    The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

    Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

    The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

    Concerns on Capitol Hill

    The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

    Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

    The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

    “I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

    ‘We can double production every year’

    “The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

    The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

    “We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

    Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

    Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

    Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

    ‘We’re going to have to adapt’

    The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

    However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

    The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

    “In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

    For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

    And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

    This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

    ‘You’d hate to see us take away that option’

    At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

    The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

    “This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN War in Ukraine

    Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise

    Live updates

    Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify

    UKRAINE CRISIS

    US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff

    France24 - World

    France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    Issued on: 11/05/2022 - 17:17

    Aude MAZOUE

    As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.   

    Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.

    “No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday. 

    Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France. 

    ‘The water tables couldn’t be filled’ 

    The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock. 

    Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.” 

    A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said. 

    Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.

    “So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”   

    For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.   

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    “The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.” 

    Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days. 

    ‘Spiraling out of control’   

    Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”   

    By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.      

    After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.       

    The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs. 

    France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.

    >> France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

    Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.

    “The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.” 

    This article was translated from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    Wildfires, heatwaves may be the ‘new normal’ as UN releases damning climate report

    Opex 360

    La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

    « La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

    Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

    Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

    Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

    Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

    Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

    Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

    En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

    Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

    Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

    Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

    [#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

    — Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

    Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

    En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

    Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : “Nous arriverons à nos fins”, prévient le Kremlin

    Moscou annonce que 265 soldats ukrainiens « se sont constitués prisonniers » à Azovstal

    Le ministère russe de la Défense a indiqué ce mardi 17 mai que 265 combattants ukrainiens s’étaient rendus aux forces pro-russes. Ils sont désormais prisonniers, relaie BFM TV. Le ministère russe a confirmé l’information dans un communiqué : « Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés. »

    « Nous atteindrons nos objectifs », prévient le porte-parole du Kremlin

    Lors d’une prise de parole ce mardi 17 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est montré certain que la Russie arrivera à ses fins au cours de « l’opération spéciale » en Ukraine. « Nous sommes convaincus que tout ira bien, que nous atteindrons nos objectifs. Nous arriverons à nos fins », a-t-il assuré comme le relate BFM TV. Il a également promis aux Ukrainiens qu’ils vivront « mieux » après. Dmitri Peskov a décrit le peuple dirigé par Volodymyr Zelensky comme « talentueux et pacifique », même si « on leur a menti à la télévision », durant « très longtemps », selon lui. 

    De nouvelles frappes dans la région de Soumy

    Le gouverneur de Soumy a déploré que de nouveaux bombardements avaient été perpétrés dans la région, notamment dans la ville d’Okhtyrka, relaie BFM TV. Sur Telegram, le gouverneur de la région a déclaré : « Aujourd’hui, vers 5 h du matin, il y a eu un tir de missile ennemi sur Okhtyrka. Cinq missiles russes ont atterri sur des cibles civiles et causé beaucoup de dégâts. Des entrepôts ont pris feu. » Et « des personnes ont été piégées à l’intérieur » de l’un de ces entrepôts.

    Le renseignement britannique craint des bombardements à venir contre des zones habitées

    Le service de renseignement du ministère de la Défense britannique a prévenu, dans un communiqué partagé ce mardi 17 mai, que la Russie allait continuer à bombarder l’Ukraine. Et ce, sans distinguer les civils des combattants, relate BFM TV. « Dans les prochaines semaines, la Russie va continuer à procéder massivement à des frappes d’artillerie pour gagner des victoires dans le Donbass. L’étendue de ces dommages indique la volonté russe d’utiliser l’artillerie contre des zones habitées, sans distinction et sans proportionnalité », est-il écrit dans le communiqué dont se fait l’écho BFM TV.

    L’Unicef prévoit une « explosion » du taux de malnutrition chez les enfants

    En raison de la guerre, la production agricole et les exportations venant de Russie ou d’Ukraine, en direction de pays de l’hémisphère sud, risquent d’être mises à mal. L’Unicef a alerté, lundi 16 mai, d’une prochaine « explosion des décès d’enfants » liés à la malnutrition, relate BFM TV. La directrice générale de l’Unicef a en effet prévenu : « Le monde est désormais en passe d’assister à une explosion des décès d’enfants évitables et des cas d’émaciation infantile. »

    Plus de 260 soldats ukrainiens évacués de l’usine d’Azovstal

    La vice-ministre ukrainienne de la Défense a annoncé, lundi 16 mai, l’évacuation de plus de 260 soldats ukrainiens, dont 53 blessés, de l’usine d’Azovstal à Marioupol. « Le 16 mai, 53 blessés graves ont été évacués d’Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a-t-elle indiqué, comme le relaie BFM TV. Ces combattants étaient bloqués dans le complexe industriel depuis des semaines.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Colombian robbery victim crashes car into thieves

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    A dramatic video shows the moment a robbery victim ran over two armed muggers in Colombia's capital on Saturday.

    The thieves, on a motorbike, pointed a gun at 28-year-old criminal-lawyer Angelo Schiavenato, who in turn accelerated and hit the two men, who then fell to the ground.

    The thieves had just taken a watch, two mobile phones and a necklace from Schiavenato and his assistant, who was also in the car.

    Colombian police officers managed to arrest the culprits and they will now be prosecuted for aggravated theft and the illegal carrying of firearms.

    Opex 360

    Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

    par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

    Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

    « Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

    Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

    Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

    La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

    — Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

    « En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

    Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

    Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

    La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

    Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

    France24 - World

    French city allows burkinis in swimming pools in controversial change

    Issued on: 17/05/2022 - 01:15

    NEWS WIRES

    The French city of Grenoble on Monday authorised the wearing of the so-called "burkini" by Muslim women in state-run swimming pools, reigniting one of France's most contentious debates on religious dress.

    The all-in-one swimsuit, used by some Muslim women to cover their bodies and hair while bathing, has become a controversial talking point during the holiday season in recent years.

    Seen as a symbol of creeping Islamism by its critics and an affront to France's secular traditions, many right-wingers and some feminists would like to ban it outright.

    It is prohibited in most state-run pools -- for hygiene, not religious reasons -- where strict swimwear rules apply to all, including men who are required to wear tight-fitting trunks. 

    The move applies across the board, meaning men will able to wear long shorts and women can also bathe topless in the Alpine city's pools.

    Grenoble's mayor, Eric Piolle, one of the country's highest profile Green politicians who leads a broad left-wing coalition at the city council, has championed the move but run into a fierce campaign of opposition.

    He managed to rally enough votes at a city council meeting to approve the measure, despite not having the support of his own EELV party which distanced itself from the measure.

    It was carried by the slimmest of margins with 29 votes for, 27 against and 2 abstentions after two-and-a-half hours of tense debates.

    "All we want is for women and men to be able to dress how they want," Piolle told broadcaster RMC Monday.

    Opponents see it differently, including the influential conservative head of the wider Auvergne-Rhone-Alpes region, Laurent Wauquiez, who has promised to withdraw funding from the city.

    "I am convinced that what Mr Piolle is defending is a dreadful dead-end for our country," Wauquiez said at the beginning of May, accusing him of "doing deals with political Islam" to "buy votes".

    At the council meeting the former right-wing mayor Alain Carignon urged a local referendum on the issue.

    "You can't force through such a sensitive subject. You have no legitimacy, you weren't elected for that," he said.

    'Harm to Republican values' 

    The regional spat has put the burkini back in the headlines nationally, animating French talk shows and the political class ahead of parliamentary elections next month.

    The issue of how people dress for the pool touches on highly sensitive topics in France, including fears about the influence of Islam and threats to the country's cherished secularism.

    "It seems to me that [mayor Piolle] doesn't realise the harm he is doing to our Republican values," Prisca Thevenot, a spokeswoman for President Emmanuel Macron's party, told Radio J on Monday.

    "This would be breaking with the rules to respond to political desires based on religion," she added.

    Attempts by several local mayors in the south of France to ban the burkini on Mediterranean beaches in the summer of 2016 kicked off the first firestorm around the bathing suit. 

    The rules, introduced after a string of terror attacks in France, were eventually struck down as discriminatory.

    Three years later, a group of women in Grenoble caused a splash by forcing their way into a pool with burkinis, leading the prime minister at the time to insist that the rules should be followed.

    French sports brand Decathlon also found itself at the centre of a similar row in 2019 when it announced plans to sell a "sports hijab" enabling Muslim women to cover their hair while running.

    Grenoble is not be the first to change its rules, however. 

    The northwestern city of Rennes quietly updated its pool code in 2019 to allow burkinis and other types of swimwear.

    The debate about the burkini comes as French Muslim women footballers are battling to overturn a ban on the wearing of religious symbols during competitive matches. 

    The French Football Federation currently prevents players from playing while wearing "ostentatious" religious symbols such as the Muslim hijab or the Jewish kippa. 

    A women's collective known as "les Hijabeuses" launched a legal challenge to the rules in November last year.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Equality

    Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

    On the Ground

    Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

    VIDEO REPORT

    ‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

    Opex 360

    Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

    Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

    Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

    À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

    Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

    L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

    Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

    Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

    Photo : Raytheon

    France24 - World

    Biden to lift Trump-era visa and travel restrictions related to Cuba

    Issued on: 17/05/2022 - 03:17

    NEWS WIRES

    The United States said Monday it is easing restrictions imposed during former president Donald Trump's administration on travel to Cuba and on the sending of family remittances between the United States and the communist island.

    "The Cuban people are confronting an unprecedented humanitarian crisis and our policy will continue to focus on empowering the Cuban people to help them create a future free from repression and economic suffering," the State Department said.

    The loosening of the embargo on Cuba will see increased visa processing, including at the Havana consulate, but with most visas still handled at the US embassy in Guyana.

    The statement said it will "facilitate educational connections" between the two countries, as well as support for professional research including "support for expanded internet access and remittance process companies."

    To boost the flow of remittances, the US government will lift the current limit of $1,000 per quarter for each sender, and also allow non family remittances to "support independent Cuban entrepreneurs."

    Cuba's foreign minister, Bruno Rodriguez, tweeted that the move was "a small step in the right direction," but emphasised that it does "not modify the embargo" in place since 1962. 

    "Neither the objectives nor the main instruments of the United States' policy against Cuba, which is a failure, are changing," he wrote.

    US Senator Bob Menendez, chairman of the Senate Foreign Relations Committee and a member of President Joe Biden's Democratic Party, denounced the lifting of some restrictions, saying that the Cuban regime "continues its ruthless persecution of countless Cubans from all walks of life" following unprecedented street protests last year.

    The easing of travel "risks sending the wrong message to the wrong people, at the wrong time and for all the wrong reasons," he said in a statement. "Those who still believe that increasing travel will breed democracy in Cuba are simply in a state of denial. For decades, the world has been traveling to Cuba and nothing has changed."

    The thaw comes in the wake of a series of mysterious illnesses suffered by US personnel and family members in Cuba in what has come to be known as "Havana Syndrome."

    US officials say they have yet to determine exactly what happened in the incidents but a senior official told reporters that there is an "appropriate security posture."

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    US sanctions Cuba officials over protest response, Biden warns more to come

    'The embargo is a virus too': Cuba marks six decades under US sanctions

    One dead, more than 100 arrested after anti-government protests in Cuba

    France24 - Monde

    Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

    Publié le : 29/04/2022 - 16:05

    Caroline DE CAMARET

    Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

    Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

    Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    France24 - Monde

    Elles sont l'avenir de l'Europe

    Publié le : 08/04/2022 - 12:46

    Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

    Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

    Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Présidence française de l'UE

    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    BBC

    Man with guide dog twice refused access by Tesco

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    In the space of a week BBC News correspondent Sean Dilley was told he wasn't allowed to take his guide dog Sammy into two London Tesco stores.

    Sean was born with a congenital blindness condition and had lost all functional vision by the age of 14.

    Guide Dogs’ research shows that 75% of assistance dog owners have experienced an access refusal at some point and 20% of those experiences have been in supermarkets.

    Sean said: "For somebody to say that I cannot come into a shop, or that I have to leave because of a guide dog in 2022, it just feels the north side of unacceptable to me."

    Tesco provided a statement apologising for what happened.

    Video by Gem O'Reilly

    France24 - Monde

    Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée

    Publié le : 16/05/2022 - 07:29Modifié le : 16/05/2022 - 07:55

    FRANCE 24 Suivre

    Kim Jong-un a fustigé lundi les autorités sanitaires de Corée du Nord pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19, qui a fait 50 morts depuis son apparition officielle dans le pays, et a ordonné à l'armée de se mobiliser.

    Le chef suprême de la Corée du Nord monte au créneau. Le dirigeant Kim Jong-un a fustigé lundi 16 mai les autorités sanitaires de son pays pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19 et a ordonné à l'armée de se mobiliser. Le pays fait face à une vague épidémique, avec plus d'un million de contaminés et au moins 50 morts depuis son apparition officielle, alors que le pays ne dispose d'aucun vaccin ni traitement et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

    Signe de la gravité de la situation, le dirigeant nord-coréen a "fortement critiqué le gouvernement et le secteur de la santé publique pour leur attitude irresponsable", a rapporté l'agence d'État KCNA.

    Lors d'une réunion du Politburo, il s'est notamment plaint du fait que les pharmacies n'étaient pas ouvertes 24h/24. Les fonctionnaires chargés de l'approvisionnement en médicaments "n'ont pas retroussé leurs manches et n'ont pas évalué correctement la crise actuelle", a-t-il déploré, selon KCNA.

    Il a ordonné à l'armée de se mettre au travail "pour stabiliser immédiatement l'approvisionnement en médicaments à Pyongyang", où les premiers cas de Covid-19 en Corée du Nord ont été officiellement détectés la semaine dernière.

    Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie, qui, selon lui, provoque "de grands bouleversements" dans le pays, dont la population n'est pas vaccinée.

    Le dirigeant supervise des réunions d'urgence quasi-quotidiennes du Politburo, et les médias nord-coréens ont diffusé des photos de lui visitant une pharmacie à Pyongyang dimanche 15 mai.

    "Fièvre"

    Malgré des confinements à grande échelle, 1 213 550 personnes ont été contaminées, 50 sont mortes et 564 860 sont sous traitement médical, selon KCNA, qui ne cite pas expressément le Covid-19 mais parle de "fièvre".

    Le système de santé nord-coréen a été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier. Les hôpitaux du pays sont pauvrement équipés, avec peu d'unités de soins intensifs. Selon les experts, le pays ne dispose d'aucun traitement contre le Covid-19 et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

    "En visitant une pharmacie, Kim Jong-un a pu voir de ses yeux la pénurie de médicaments en Corée du Nord", explique à l'AFP Cheong Seong-jang, chercheur à l'Institut Sejong. "La situation était peut-être plus grave que ce qu'il pensait", ajoute-t-il.

    S'inspirer de la stratégie chinoise de "zero Covid" ?

    La Corée du Nord s'est davantage coupée du monde depuis plus de deux ans pour se préserver de la pandémie. Mais les experts jugeaient inévitable que le virus finisse par s'infiltrer dans le pays, vu les flambées épidémiques dues au variant Omicron dans les pays voisins.

    Le fait que Kim Jong-un vilipende en public son propre gouvernement traduit le "sentiment de crise" qui s'est emparé du régime, estime Yang Moo-jin, professeur à l'université des études nord-coréennes à Séoul. "Il met le doigt sur l'inadéquation générale du système de quarantaine", affirme cet analyste.

    D'après KCNA, le dirigeant nord-coréen a exprimé son intention de s'inspirer de la stratégie chinoise de lutte contre la pandémie.

    La Chine est un des derniers pays du monde à pratiquer une politique de "zéro Covid" consistant à confiner des villes entières dès l'apparition du moindre cas, et à tracer et isoler systématiquement les malades.

    Pyongyang pourrait "demander l'aide des États-Unis ou des organisations internationales"

    La Corée du Nord a refusé les offres de vaccins Covid-19 de la Chine et du programme Covax de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais Pékin et Séoul lui ont à nouveau tendu la main.

    Selon M. Yang, Pyongyang aura probablement besoin d'aide pour surmonter l'épidémie, mais celle de la Chine pourrait ne pas suffire.

    "Si l'aide de la Chine ne suffit pas à surmonter l'épidémie, la Corée du Nord finira par demander l'aide du Sud, des États-Unis ou des organisations internationales", prédit ce professeur. "Mais le timing sera déterminant. Je pense que les résultats du sommet Corée du Sud-États-Unis du 21 mai sera un critère important pour la Corée du Nord pour décider si elle accepte ou non l'offre d'aide du Sud", poursuit-il.

    Le président américain, Joe Biden, est attendu à Séoul en fin de semaine pour rencontrer son nouvel homologue sud-coréen, Yoon Suk-yeol. Les programmes d'armement de Pyongyang et l'épidémie de Covid-19 figureront probablement en tête de l'ordre du jour de ce sommet.

    Malgré la crise sanitaire, de nouvelles images satellite indiquent que la Corée du Nord a repris la construction d'un réacteur nucléaire depuis longtemps interrompue. Washington et Séoul soupçonnent Pyongyang de préparer un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

    Dans ce contexte, accepter l'aide de la Corée du Sud contre le Covid-19 heurterait l'égo du régime nord-coréen et le forcerait à s'abstenir de réaliser cet essai nucléaire, explique Cheong Seong-jang, chercheur à l'Insitut Sejong. "Si Kim Jong-un est déterminé à effectuer un essai, il n'acceptera pas l'aide de la Corée du Sud", estime-t-il.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Pandémie

    Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

    Covid-19 : la Corée du Nord annonce plusieurs morts et une propagation nationale

    Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas

    France24 - Monde

    Ukraine : une série d'attaques contre les infrastructures agricoles menacent la sécurité alimentaire

    Publié le : 06/05/2022 - 18:03Modifié le : 13/05/2022 - 11:34

    Pariesa Young Suivre

    Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et des témoignages attestent d'une nouvelle tactique des forces armées russes en Ukraine : bombarder et piller des engins agricoles, des fermes et les réserves de céréales du "grenier de l'Europe". Selon un expert de sécurité alimentaire, il s’agit de "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne".

    L'agriculture en Ukraine a été sévèrement affectée par l'offensive russe dans le pays depuis le 24 février. En 2021, l'Ukraine avait récolté une quantité record de 106 millions de tonnes de céréales. Mais pour 2022, c'est près de la moitié de la récolte qui pourrait être perdue à cause de la guerre, comme l'a  déploré le ministre ukrainien de l'Agriculture le 31 mars.

    En plus des difficultés de production et d'exportations, des images amateur montrent que des fermes et des réserves de céréales semblent avoir été directement visées par des attaques des forces armées russes.

    Des vidéos montrent des champs, des fermes et des silos bombardés

    On trouve par exemple des vidéos et des images satellitaires de la destruction d'un silo pouvant contenir 30 000 tonnes de céréales dans une exploitation agricole de l'entreprise Golden Agro à Roubijné, dans l'est de l'Ukraine (localisation ici). Elle a été victime d'une explosion le 9 avril, après qu'un réservoir d'acide nitrique, un produit chimique utilisé dans les engrais, a été touché par des bombardements.

    Une image satellitaire de l'exploitation agricole de Golden Agro à Roubijné, datant du 21 avril et publiée par l'entreprise américaine Planet, montre un cratère supposément laissé par l'explosion.

    New @planet very high resolution image shows how this explosion , allegedly from fertilizer/ ammonium nitrate, at the Agro LLC in Rubizhne destroyed the entire facility, including the grain storage silo's, leaving a deep crater. https://t.co/ebT5aDUa9i pic.twitter.com/276RTgX7fL

    April 29, 2022

    Sur une autre vidéo, publiée le 31 mars sur Telegram, on peut voir des vaches rôdant parmi les équipements détruits de la ferme laitière d'Agromol à Chestakovo, dans la région de Kharkiv, en Ukraine (localisation ici).

    Parmi les 1 000 animaux dont disposait la ferme, seule une poignée a survécu aux bombes. De nombreuses vaches ont été tuées, comme le montrent des photos partagées sur les réseaux sociaux.

    Des caméras de surveillance ont capturé l'instant où une roquette a touché un élévateur de grain près de Sinelnikovo, dans la région de Dnipropetrovsk, dans le sud-est de l'Ukraine. Le gouverneur Valentyn Reznichenko a publié la vidéo sur Telegram le 2 mai, précisant qu'aucune victime n'était à déplorer.

    Selon des responsables américains, fin mars, au moins six installations de stockage de céréales avaient été endommagées par des attaques russes. Les images des attaques documentent des "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne", assure Caitlin Welsh à la rédaction des Observateurs, directrice du programme de sécurité alimentaire au sein du think tank américain Center for strategic and international studies (CSIS). Il ne pourrait en être autrement selon elle : ”Certaines de ces attaques sont tellement précises – par exemple, juste un entrepôt détruit, avec aucun dommage collatéral autour”. 

    Pour le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Oezdemir, ces attaques contre les infrastructures agricoles ukrainiennes pourraient être des tentatives pour réduire la compétition avec la Russie dans l'exportation de céréales. La Russie est le premier exportateur de blé dans le monde, tandis que l'Ukraine est le cinquième. Ensemble, les deux pays représentent 29 % des exportations mondiales de blé.

    "Comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre"

    Face à ces attaques, certains craignent une tentative délibérée d'affamer la population. Pour eux, elles rappellent le Holodomor, une famine causée par la collectivisation forcée par Staline qui a fait 5 millions de morts de 1932 à 1933. Selon des historiens ukrainiens et occidentaux, cette famine a été intentionnellement provoquée par le pouvoir soviétique pour briser la volonté d'indépendance de l'Ukraine.

    >> À lire sur les Observateurs : Ukraine : les frappes sur les supermarchés alimentent la peur d’une pénurie de nourriture

    John Herbst était ambassadeur des États-Unis en Ukraine de 2003 à 2006 et dirige actuellement le pôle Eurasie du think tank américain Atlantic Council. Selon lui, la Russie vise l'agriculture pour affecter non seulement l'économie ukrainienne, mais aussi le moral des civils.

    L'Ukraine est célèbre pour ses terres noires depuis des siècles : elles sont parmi les plus fertiles et les mieux cultivées du monde. Elles représentent une part très importante de l'économie ukrainienne, qui se portait relativement bien avant cette dernière escalade de la Russie. Maintenant, elle a beaucoup souffert, comme le reste de l'économie. [Poutine] est en train de détruire délibérément l'économie ukrainienne, dont le cœur agricole du pays. Et il ne craint aucunement l'effet global de l'arrêt des exportations ukrainiennes de blé.

    Lorsque la Russie a lancé son offensive, nous savions que bombarder les civils ferait partie de son plan pour maîtriser la population. Suite à l'échec du siège de Kiev […], ils ont cherché à viser d'autres cibles, et à trouver d'autres manières de "punir" l'Ukraine. Et comme des civils travaillent dans ces champs, je pense que cela constitue un crime de guerre, car viser des civils délibérément est un crime de guerre.

    Réquisitionner des denrées alimentaires dans des territoires occupés en temps de guerre peut constituer un crime de guerre selon l'article 55 de la convention de Genève.

    Des céréales et des équipements agricoles pillés

    Des militaires russes ont aussi été accusés de piller des céréales et des engins agricoles.

    Un homme d'affaires local a confié à CNN, le 2 mai, que des militaires russes avaient volé 5 millions de dollars (environ 4,7 millions d'euros) d'équipements agricoles de la marque John Deere dans un magasin spécialisé à Melitopol, ville occupée par les forces russes depuis début mars. Deux moissonneuses-batteuses, un tracteur et un semoir avaient d'abord été dérobés, puis, dans les semaines suivantes, l'intégralité des équipements du magasin a disparu.

    Les coupables n'avaient probablement pas prévu que les engins étaient équipés de balises GPS. Le 31 mars, les propriétaires du magasin ont ainsi réussi à suivre les machines volées jusqu'à un village près de Grozny, en république de Tchétchénie, en Russie.

    Un convoi de camions russes transportant des engins agricoles a d’ailleurs justement été filmé dans une vidéo partagée le 1er mai sur les réseaux sociaux. Parmi les équipements, aux couleurs vert et jaune de la marque John Deere, on reconnaît notamment deux tracteurs et une moissonneuse-batteuse. La vidéo a été filmée dans le sud de la Russie, dans la république d'Ingouchie (localisation ici).

    Russian occupiers are taking Ukrainian agricultural equipment from the #Donbas across border to #Russia. This is yet another way in which Russia destroys #Ukraine's economy and aims to deprive Ukrainian civilians of means of agricultural production and food itself. #genocide pic.twitter.com/gawvqmmnba

    May 1, 2022

    Selon le compte Twitter @Kargolow, des éléments visuels présents dans la vidéo permettent de confirmer qu'il s'agit bien de véhicules russes. Les camions sont marqués de lettres "Z" (visibles à 0:07 et 0:12 de la vidéo ci-dessus), typiquement observées sur les véhicules militaires russes depuis le début de l'offensive. De plus, le convoi est escorté par des voitures de police russes (visibles à 0:15 de la vidéo).

    En observant les arbres et les devantures de magasins visibles le long de la rue dans la vidéo, @Kargolow a pu déterminer que le convoi se dirige vers l'Est, vers la Tchétchénie.

    During the search, I've finally found the appropriate building (see image) on the previously proposed road in the Baruski town, Republic of Ingushetia. Geolocated as: Baruski town, Republic of Ingushetia, Russia. Grid: 43.25707, 44.82187.@GeoConfirmed pic.twitter.com/GodDgYCqm2

    May 4, 2022

    Les forces armées russes ont également été accusées d'avoir pris le grain des entrepôts de Melitopol pour les charger dans des camions, selon l'ancien maire de la ville Ivan Fedorov. 

    #Russian occupiers are stealing #Ukrainian grain.Dozens of trucks loaded with Ukrainian grain are heading from occupied #Melitopol in #Zaporizhzhia region to the occupied #Crimea.🇷🇺 steal 🇺🇦 grain just like Soviets did during #Holodomor 1932-1933 in #Ukraine#StandWithUkraine pic.twitter.com/mfR1BV4uN7

    May 1, 2022

    Caitlin Welsh souligne par ailleurs : "Nous entendons des informations selon lesquelles la Russie vole aussi des produits agricoles ukrainiens, dont du blé, pour l'exporter vers la Russie ou vers les territoires sous contrôle russe, dans le but de le vendre à prix fort sur les marchés mondiaux".

    Mais pour John Herbst, il y a de quoi douter de l’efficacité de la stratégie de réduction de la production agricole ukrainienne :

    Ils espèrent intimider la population ukrainienne. Ce qu'ils ont réussi à faire, c'est persuader les Ukrainiens qu'ils sont en train de se battre pour leur existence en tant que peuple ukrainien. Donc cela a simplement poussé les Ukrainiens à redoubler d'efforts pour atteindre la victoire.

    Le 4 mai, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit craindre les effets délétères de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et la faim dans le monde, en particulier dans les pays du Sud. Les exportations ukrainiennes de produits agricoles ont déjà drastiquement diminué : environ 4,5 millions de tonnes de céréales étaient bloquées dans les ports ukrainiens le 2 mai, selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies.

    Télécharger l'application

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    France24 - World

    US baby formula producer reaches deal to resume production amidst shortage

    Issued on: 17/05/2022 - 03:33

    NEWS WIRES

    Amid a US shortage of baby formula, the FDA reached an agreement on Monday with a major manufacturer to resume production, although it will take weeks to get the critical product back on store shelves.

    The "consent decree" outlines steps needed to restart production at Abbott's plant in Michigan, shutdown due to a recall, the company said in a statement.

    "Once the FDA confirms the initial requirements for start-up have been met, Abbott could restart the site within two weeks," the statement said.

    However, the company cautioned that "From the time Abbott restarts the site, it will take six to eight weeks before product is available on shelves."

    Abbott, which produces the popular Similac brand used by millions of American families, announced a voluntary recall on February 17 after the death of two babies.

    US families have grown increasingly desperate for formula amid a perfect storm of supply chain issues and the massive recall.

    The average out-of-stock rate for baby formula hit 43 percent earlier this month, according to Datasembly, which collected information from more than 11,000 retailers.

    Abbott's agreement with the FDA to restart production at the plant in Sturgis, Michigan also needs to be reviewed by a federal court after the Justice Department filed a complaint on Monday.

    The complaint says the facility "failed to comply with regulations designed to ensure the quality and safety of infant formula, including protection against the risk of contamination from bacteria."

    "The actions we are announcing today will help to safely increase the supply of baby formula for families," US Attorney General Merrick Garland said in a statement.

    Robert Ford, chairman and chief executive officer of Abbott said regretted the situation and said the company already had begun working on "working to implement improvements and take corrective action."

    "We know millions of parents and caregivers depend on us and we're deeply sorry that our voluntary recall worsened the nationwide formula shortage," he said in the statement.

    The scarcity is the latest crisis to confound President Joe Biden's push to get the US economy on sound footing amid the highest inflation in four decades and the ongoing global supply chain bottlenecks.

    The United States produces about 98 percent of the formula it consumes, and the Biden administration plans to increase imports.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Probe into racist mass shooting in Buffalo to study if warning signs were missed

    Biden to lift Trump-era visa and travel restrictions related to Cuba

    WAR IN UKRAINE

    Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

    Valeurs Actuelles

    [Roose] Non, Renaud Camus n’a pas inspiré le tueur de Buffalo

    L’épouvantable attaque terroriste de Buffalo, aux États-Unis, a fait au moins dix morts samedi 14 mai, sur fond de motivation raciale, selon les propres mots du tueur, Payton Gendron. C’est un fait, la motivation de cet acte est raciste, il est vain de le nier. Ce qui est déroutant, en revanche, c’est la capacité de la machine médiatique mondiale à exploiter un attentat plutôt qu’un autre pour diffuser son idéologie antiraciste à force de mensonges et d’interprétation nocives du réel, quitte à faire porter la responsabilité de cet attentat sur un seul homme, hostile à toute forme de violence : l’écrivain Renaud Camus. Quand un terroriste islamiste ou “issu de la diversité” commet un attentat, on cherche d’abord à minimiser son acte derrière des considérations médicales : le monstre est un monstre car il souffre de troubles psychologiques. Ainsi, il devient une victime avant d’être un bourreau. Quand un mineur américain tire sur la foule pour tuer un maximum de personnes, il n’est pas question de s’interroger sur sa santé mentale. Les journalistes en font instinctivement le symbole d’un tueur mû par des théories du complot et prétendument inspiré par un auteur français dont il n’a certainement jamais entendu parler, Renaud Camus.

    À l’inverse, quand un homme noir, Frank Robert James, ouvrait le feu et sema la terreur dans le métro de New York le 15 avril dernier, les médias ont volontairement mis en sourdine son profil ouvertement raciste : il appelait « au meurtre de tous les Blancs ». L’auteur « prônait des théories nationalistes noires et laissait entendre qu’une guerre raciale entre Blancs et Noirs était imminente », « publiait des vidéos ouvertement racistes, homophobes et sexistes », « avait été inquiété pour des faits de nature sexuelle, des cambriolages, ou encore des troubles à l’ordre public » peut-on lire dans les dernières lignes de la dépêche AFP qui avait cependant mis en évidence le prétendu combat « contre l’insécurité et le racisme » (sic) de ce délinquant « nationaliste noir », activiste du mouvement Black Lives Matter.

    Breaking: NYPD named Frank James as a person of interest in the #Brooklyn mass shooting. I looked into his social media. Like the Waukesha suspect & the Louisville BLM activist who allegedly tried to assassinate a mayoral candidate, he appeared to be a fan of black nationalism. pic.twitter.com/aUQZGakJfW

    — Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 12, 2022

    Frank James, the person of interest in the #Brooklyn subway mass shooting, made a number of pro-communist and pro-Fidel Castro posts in the past. His more recent posts and videos have pivoted obsessively to black nationalist interests. pic.twitter.com/Nvh1aoINR8

    — Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 13, 2022

    Nous le voyons par cet exemple, la capacité des médias à nier et inverser le réel en le maquillant grossièrement est incommensurable. Enfin, le terroriste avait posté sur ses réseaux des messages pro-communistes et pro-Fidel Castro avant de commettre l’irréparable. Amusons-nous à une comparaison aussi grossière que celle opérée entre le terroriste de Buffalo et Renaud Camus. En 2016, Jean-Luc Mélenchon a rendu un vibrant hommage à celui qu’il appelle Fidel, devant la statue de Simon Bolivar à Paris. Les médias doivent-ils accuser Jean-Luc Mélenchon, les Cubains ou les communistes de porter une responsabilité dans l’acte meurtrier de cet individu ? Il est évident que non. C’est pourtant le procès déshonorant que subit l’écrivain français Renaud Camus suite à l’attentat raciste de Buffalo, accusé par les médias d’avoir inspiré le tueur qui pourtant ne le cite ni ne cite l’expression “grand remplacement” dans son manifeste d’une centaine de pages.

    Renaud Camus a publié en 2002 un livre dont le titre, Le Grand Remplacement, désigne le changement de peuple en France et plus largement en Occident, ce qu’il déplore et dénonce. Ce faisant, il a posé un constat sur un phénomène réel, reconnu par les démographes, les sociologues et un nombre croissant de politiciens. Si le tueur de Buffalo fait référence à plusieurs reprises au “remplacement” de la population américaine, le partage d’un même constat que Renaud Camus ne peut pas, par extension, permettre aux journalistes de jeter l’opprobre sur un écrivain qui a brillamment décrit les maux de son siècle sans jamais faire appel à la violence. Voltaire et Diderot dénonçaient l’absolutisme. Ont-ils été tenus responsables a posteriori des massacres perpétrés par les révolutionnaires ? Quand Jean-Paul Sartre déclare, le 20 octobre 1939, « mais Hitler a dit cent fois qu’il ne voulait pas attaquer la France », a-t-il été accusé d’avoir entraîné passivement la France dans la guerre ? Quand, de 1956 à 1962, lui et sa revue mènent le combat le plus radical en faveur de la cause nationaliste des Algériens, est-il accusé d’avoir inspiré le massacre de tous les hommes d’un village qui s’était élevé contre l’exécution de cinq habitants le 31 mai 1957 ? Non. Pourtant, son activisme politique le liait bien davantage à cette horreur que Renaud Camus, chantre de la non-violence, ne l’est de cet attentat de Buffalo ou encore de Christchurch. Mais pour le savoir, encore faudrait-il que les journalistes du monde entier lisent son œuvre, en particulier celle qu’ils incriminent sans la connaître : Le Grand Remplacement.

    Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc.

    Ce livre, paru au début des années 2000, est un recueil de pensées et de discours par lequel Renaud Camus décrit, déplore et dénonce un phénomène qu’il nomme “Grand Remplacement”, celui d’un peuple autochtone par un autre composite et allogène. À aucun moment, dans cet ouvrage ni dans un autre, il n’est question de violence, de lutte armée, d’appel au meurtre individuel ou de masse au nom d’un suprématisme racial que jamais l’écrivain ne suggère ni n’évoque. Dans les premières pages de ce livre, que nul ne devrait être autorisé à citer sans l’avoir lu, il dénonce la criminalité et la violence. « La violence, la brutalité et l’agressivité sont partout et […] la vie devient un cauchemar pour un nombre croissant de nos compatriotes. » Un peu plus loin, il décrit son aversion « de la violence et de la délinquance », constatant qu’un « autre peuple s’installe en France », consacrant de longs passages élogieux à son architecture, ses coutumes, ses paysages, appuyant son récit sur des références philosophiques, littéraires, historiques, historiographiques pour mieux comprendre le processus et les périls de ce changement de peuple en cours. Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc comme l’affirment avec force les idéologues à carte de presse de la planète entière. Ces derniers oublient également de mentionner l’antisémitisme pathologique de l’auteur de la tuerie de Buffalo qui consacre plus du tiers de son manifeste à la haine qu’il voue aux Juifs. Dans Le Grand Remplacement, Renaud Camus dénonce la « folie meurtrière d’Hitler » et cite à plusieurs reprises l’exemple d’Israël comme illustration d’un peuple qui résiste au grand remplacement dans un contexte démographique et idéologique hostile.

    Renaud Camus prône l’innocence, étant opposé à tout ce qui peut nuire à l’homme. Pour lutter contre le phénomène, qui n’a rien de théorique, de grand remplacement, il n’est nulle question dans son œuvre de suprématisme, d’appel au meurtre ou de haine raciale. Pour l’écrivain dont les écrits sont travestis par des gueux pour exciter des sots, « les pôles de résistance à la contre colonisation et au grand remplacement ne sont pas la croissance démographique, ni la religion, ni Jean-Marie Le Pen. Ils sont la culture et la volonté politique. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

    Issued on: 16/05/2022 - 16:09

    FRANCE 24 Follow

    France's President Emmanuel Macron has appointed Labour Minister Elisabeth Borne as the country's new prime minister, the first woman to hold the position in three decades, after Prime Minister Jean Castex submitted his resignation Monday, setting the stage for a cabinet reshuffle as Macron embarks on his second term. Follow FRANCE 24's live updates for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

    8:11pm: PM Borne dedicates nomination to 'all little girls' in inaugural speech

    French President Emmanuel Macron's newly picked Prime Minister Elisabeth Borne dedicated in her inauguration speech her nomination ‘ to all little girls’.

    "I want to dedicate my nomination to all little girls and tell them to go all the way pursuing your dreams," Borne said in her speech.

    In a brief inaugural address, Borne said that the country needed to act "faster and stronger" to fight climate change and pledged to further work to protect the French's purchasing power, the No. 1 voter concern according to polls.

    Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

    "It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

    Outgoing Prime Minister Jean Castex, during a transition of power ceremony in the court of the Hotel De Matignon, used the female form of Borne's title in a sign of shifting linguistic customs similar to the German "Frau Bundeskanzlerin".

    "Madame la Premiere Ministre", he said with a broad smile, adding: "The role (of Prime Minister) is not exempted from public exposure and criticism, dear Elisabeth, people even say that's what it had been created for", said Castex with a twink to what French call the "job from hell" - hard work in the shadow of an omnipresent president.

    6:30pm: Macron names minister Elisabeth Borne new French PM

    President Emmanuel Macron on Monday named Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister, the first woman to head the French government in over 30 years, the Élysée Palace said in a statement.

    The Élysée said that Borne would now be charged with forming a government. Until now, the only woman to head a French cabinet was Edith Cresson from May 1991 to April 1992 under president Francois Mitterrand.

    5:30pm: Labour Minister Elisabeth Borne favored to replace Castex

    French Prime Minister Jean Castex resigned Monday in an expected move after the reelection last month of centrist President Emmanuel Macron, who will quickly name a replacement. 

    Castex came to the Elysee presidential palace on Monday to formally offer his resignation, which the president Macron is expected to name a new prime minister shortly.

    French media say Labour Minister Elisabeth Borne is the favorite for the job. In France, it's common for presidents to have more than one prime minister during their terms.

    Macron and his new prime minister will then hold talks in order to appoint France's full new government in the coming days.

    5:08pm: French PM Castex officially resigns

    French Prime Minister Jean Castex has handed his resignation to President Emmanuel Macron, the prime minister's office said Monday.

    Macron, who needs to send a signal he has heard the frustrations of voters expressed in low turnout and big support for the radical far-right and far-left in April's presidential election, has said he was looking for someone with green and social policy credentials to act as next prime minister.

    His allies have said he will most likely appoint a woman, who would be the first since Edith Cresson briefly occupied the top job during the presidency of Socialist leader François Mitterrand in the early 1990s.

    FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports:

    4:26pm: French PM Jean Castex expected to hand in resignation: govt sources

    French Prime Minister Jean Castex was at the Élysée Palace on Monday where he was expected to hand in his resignation to President Emmanuel Macron, two government sources told Reuters.

    Castex's move would pave the way for a widely expected cabinet overhaul by Macron after his re-election to the French presidency in April. 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    What are the biggest challenges for Macron’s second term?

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

    Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

    « Les Russes ont lancé une soi-disant opération militaire et les Etats-Unis ont décidé de financer l’Ukraine avec du matériel et des équipements militaires illimités, ce qui a conduit à la pire combinaison possible », a déclaré Viktor Orban lundi 16 mai, rapporte Le Parisien. Le Premier ministre hongrois estime que le comportement de l’Europe, dans le cadre du conflit en Ukraine, est un « suicide ».

    Selon Le Parisien, il a encore répété que « menacer la sécurité énergétique » de la Hongrie restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.

    La Turquie s’oppose fermement à l’adhésion de la Suède et de la Finlande

    « Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (…) Nous ne cèderons pas sur l’adhésion à l’Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, le lundi 16 mai. La Turquie reproche aux deux pays de soutenir les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme organisation terroriste. Plus tôt dans la journée, la Turquie avait déjà reproché à la Suède et à la Finlande de ne pas signifier ses demandes d’extradition des personnes qu’elle accuse d’être membres d’« organisations terroristes », avait rapporté l’agence étatique turque Anadolu.

    Poutine promet de répondre à l’élargissement de l’OTAN

    Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir à la double-candidature de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, qu’il estime être un véritable défi pour la Russie. Si un tel « élargissement de l’Otan ne constitue pas une menace immédiate » pour la Russie, a reconnu le chef du Kremlin, « le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

    La Suède officialise sa candidature à l’OTAN

    La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a officialisé la candidature de son pays à l’Otan, lundi 16 mai. « Le gouvernement a décidé d’informer l’Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l’alliance », a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, estimant que la Suède « quitte une ère pour entrer dans une nouvelle », relate Le Parisien.

    Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a annoncé pleinement soutenir l’initiative suédoise, quelques jours après avoir réagi de la même manière à la candidature de la Finlande.

    McDonald’s se retire complètement de Russie

    Le géant de la restauration rapide a annoncé se retirer définitivement de Russie, relate Le Figaro. McDonald’s compte ainsi vendre l’ensemble de ses activités dans le pays. Le PDG du groupe McDonald’s, Chris Kempczinski, a indiqué dans un communiqué dont se fait l’écho Le Figaro : « Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs. » L’enseigne avait déjà fermé tous ses établissements en Russie en mars dernier. 

    Renault officialise sa sortie de la Russie

    En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo. 

    Un hôpital ciblé par les troupes russes

    À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.

    La Suède veut candidater à l’Otan

    Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    [Jamet] Ukraine : la guerre… et après ?

    Vladimir Poutine, passablement anachronique en notre siècle, véhicule la même conception du monde que Richelieu ou Bismarck. La politique, à ses yeux, est la continuation de la guerre, tout comme la guerre la continuation de la politique, chacune avec ses moyens propres. Se croyant investi du devoir sacré de rendre à la Russie, avec ses territoires perdus, sa grandeur passée, il croit moins au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’au droit des dirigeants à disposer des peuples. Par le fer et par le feu.

    Ses généraux, ses conseillers et ses espions ont-ils trompé Poutine par crainte, par servilité, par incapacité ? Persuadé que ses soldats seraient accueillis en libérateurs, le locataire du Kremlin n’avait pas prévu que l’invasion de l’Ukraine se heurterait à une résistance farouche. Convaincu que son armée, rééquipée et modernisée, ferait la démonstration de sa puissance, il n’avait pas imaginé un instant qu’elle ferait plutôt celle de sa lourdeur et de son inadaptation à la mission qu’il lui destinait. Assuré de la faiblesse et de la lâcheté des régimes démocratiques, il ne pouvait croire que les pays membres de l’OTAN, fournissant en quantité armements, instructeurs et renseignements à l’Ukraine, flirteraient avec la cobelligérance.

    Ajoutons qu’entrer chez le voisin les armes à la main n’était pas la meilleure façon de se présenter, et qu’il fallait être singulièrement ignorant des évolutions récentes pour penser qu’au moment même où l’Ukraine découvrait les charmes de la démocratie, à peine tempérés par la corruption, sa population pouvait être tentée par une dictature également corrompue et préférer à son président-comédien un président shakespearien.

    Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

    Alors que nombre d’Ukrainiens doutaient encore si l’Ukraine existait vraiment, et s’ils n’étaient pas Russes autant, voire plus, qu’Ukrainiens, l’invasion lancée par Poutine est au contraire en passe de faire naître quelque chose qui ressemble fort à un État et à une nation.

    Sur un autre plan, l’agression russe n’a pas seulement ranimé cette OTAN qu’on disait en état de mort cérébrale et conduit des pays jusqu’alors neutres à rejoindre ses rangs. Elle a ramené cette coalition de trente États à une finalité que l’on croyait obsolète depuis l’effondrement de l’URSS, à sa raison d’être originelle, celle d’une machine de guerre pilotée et manipulée par les États-Unis pour faire pièce à un grand pays dont nous avions pourtant intérêt à faire notre allié face aux menaces qui montent sur les confins asiatiques de l’Occident.

    Où en sommes-nous ? Les mêmes experts qui prévoyaient que le Goliath russe écraserait le David ukrainien, ce qui n’a pas eu lieu, et qui constatent que David, avec sa fronde, (ses drones, ses missiles, ses hélicoptères, ses canons), tient en respect son adversaire, n’hésitent plus, depuis quelques jours, à prédire la victoire du supposé faible sur le supposé fort. C’est aller un peu vite en besogne. Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

    Si cette guerre qu’on nous annonce désormais longue, ne sort pas d’un cadre “conventionnel”, elle s’arrêtera, classiquement, lorsque les deux antagonistes seront à court de souffle, à bout de force, et que l’un comme l’autre renonceront à l’objectif apparemment chimérique d’une victoire totale.

    Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature.

    Alors, avec l’inventaire des immenses dégâts matériels, moraux et humains consécutifs au conflit, viendra le temps de la nécessaire reconstruction. Alors, le peuple ukrainien et le peuple russe, prendront conscience que la guerre qu’ils se sont faite est d’abord une guerre entre peuples frères, une guerre civile. Alors sonnera l’heure de la réconciliation.

    Eh quoi, dira-t-on, sur les tombes à peine refermées des soldats morts au combat et des innocents massacrés ? La paix, après tant de viols, de tortures, d’atrocités inexpiables, de crimes impardonnables ? Mais oui. Quel Français, en 1871, en 1918, en 1945, et surtout quel public français, aurait supporté l’idée même d’une réconciliation avec l’Allemagne ? Or, les liens culturels, historiques, politiques, linguistiques, affectifs, économiques, génétiques, que le temps a tissés entre l’Ukraine et la Russie, à travers mille vicissitudes, sont d’une autre solidité, d’une autre trempe, d’une autre nature que ceux qui ont persisté malgré les drames et les guerres entre les deux peuples que sépare le Rhin.

    Tchekhov, Gogol et Tchaïkovsky sont-ils Ukrainiens ? Oui. Sont-ils Russes ? Oui. Poutine passera, et même Zelensky. Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature. Alors on cessera de jouer à ce jeu puéril qui voudrait nous faire croire que Kiev et Kyiv, Lvov et Lviv, Kharkov et Kharkiv sont des villes différentes. Alors les Olexander admettront qu’ils s’appellent aussi Alexander, les Tetyana Tatiana et les Volodymyr Vladimir.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Probe into racist mass shooting in Buffalo to study if warning signs were missed

    Issued on: 17/05/2022 - 00:00

    NEWS WIRES

    An investigation into the weekend shooting of more than a dozen people at a western New York supermarket will turn on Monday to whether authorities missed telltale signs and red flags left by the teenage gunman prior to his racist killing spree.

    Authorities said Payton Gendron, 18, carried out an act of "racially motivated violent extremism" when he opened fire with a semi-automatic rifle on Saturday at the Tops Friendly Market in Buffalo, where 11 of the 13 wounded were Black.

    "The evidence that we have uncovered so far makes no mistake. This is an absolute racist hate crime that will be prosecuted as a hate crime," Buffalo Police Commissioner Joseph Gramaglia told reporters on Sunday.

    Besides seeking a clearer understanding of the motives for Gendron's attack, authorities will focus on what could have been done to stop him, as details of the teenager's troubling behaviour in high school and his online presence began to emerge.

    Gendron figured on the radar of local law enforcement last June, when police detained him after he made a "generalised" threat at his high school, Gramaglia said.

    Given a mental health evaluation at the time, he was released after 1-1/2 days.

    A 180-page manifesto that circulated online, believed to have been authored by Gendron, outlined the "Great Replacement Theory", a racist conspiracy theory that white people were being replaced by minorities in the United States and elsewhere.

    Another online document appeared to have been written by Gendron sketched out a to-do list for the attack, including cleaning the gun and testing the livestream he would use to relay it on social media.

    A spokesperson for the Erie County district attorney's office declined to comment on the documents.

    Gendron surrendered to police after the shooting and was charged with first-degree murder, which carries a maximum term in New York of life in prison without parole, but he has pleaded not guilty.

    Authorities said Gendron drove to Buffalo from his home several hours away a day before the attack to make a "reconnaissance" on the area.

    On Saturday afternoon, he drove to the grocery store, where he commenced the assault that he broadcast live on social media platform Twitch, a live video service owned by Amazon.com AMZN.O.

    Dressed in tactical gear, Gendron opened fire with a semi-automatic rifle he had bought legally, but then modified illegally. In his car, authorities found two other guns, a rifle and a shotgun.

    President Joe Biden and first lady Jill Biden will visit Buffalo on Tuesday, the White House said in a statement.

    'Sustainable movements'

    Speaking before a service on Sunday at the Macedonia Baptist Church, Buffalo teenager Jaylah Bell told Reuters the shooting had left him scared to go to certain places.

    "This is really eye-opening," said the 14-year-old, adding that he was down the street from the grocery store at the time of the shooting.

    "I think I’ll stay closer to my parents, rather than hang out with my friends, just to feel extra safe."

    Every seat in the church was taken as people gathered in support of the victims’ families, with fans being distributed to alleviate a lack of air-conditioning.

    "We are not here for another 'kumbaya' moment," Rev. Julian Cook told the congregation. "Thoughts and prayers are not enough. We need sustainable movements."

    At the True Bethel Baptist Church nearby, a crowd of worshippers held a mournful service, including some family member of victims and others who had been in the store at the time of the shooting. Read full story

    Among them was Charles Everhart Sr., 65, whose grandson Zaire Goodman, 20, worked there.

    "He was pushing the carts back to the store and he was one of the first to get hit," Everhart said. Though shot in the neck, Goodman survived.

    The Buffalo incident follows racially motivated mass murders in recent years, such as the Atlanta spa shootings of March 2021, in which a white man killed eight people, targeting Asians, and a Pittsburgh synagogue attack in October 2018 that killed 11. Read full storyRead full story

    Stephen Belongia, an FBI special agent in charge of the Buffalo field office, said the attack would be investigated both as a hate crime and as an act of "racially motivated violent extremism" under federal law.

    New York Governor Kathy Hochul said she was dismayed that the suspect managed to livestream his attack on social media, which she blamed for hosting a "feeding frenzy" of violent extremist ideology.

    Social media and streaming platforms such as Twitch, which said it removed the livestream within two minutes, have grappled for years with the task of controlling violent and extremist content.

    "The user has been indefinitely suspended from our service, and we are taking all appropriate action, including monitoring for any accounts re-broadcasting this content," a Twitch spokesperson said.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    'Racially motivated' mass shooting at supermarket in Buffalo, New York

    California transit worker kills eight, including coworkers, in latest US mass shooting

    Police identify 21-year-old suspect in Colorado supermarket shooting

    Valeurs Actuelles

    [Goldnadel] Traitement médiatique spécial pour l’État juif

    Mon article s’adresse aux gens de bonne foi que j’entends prendre à témoin. Il ne sera ici qu’essentiellement factuel. Je veux montrer à travers le énième avatar du conflit israélo-palestinien – la mort tragique d’une journaliste palestinienne travaillant pour Al Jazeera – le traitement médiatique particulier appliqué à Israël. Le seul pays au monde où, dans la “France Inter”, les individus qui assassinent les civils à la hache ne sont pas des terroristes mais plus aimablement des assaillants.

    Nul ne sait au moment où ces lignes sont écrites qui est responsable de la mort par balles de Shireen Abu Akleh dans la ville cisjordanienne de Jénine lors d’échanges de tirs opposant des soldats israéliens à des combattants arabes palestiniens. Je n’exclus a priori aucune hypothèse, mais je souhaite seulement décrire le narratif médiatique du drame.

    Lorsque la mort de la journaliste a été connue, immédiatement les radios de l’audiovisuel public français ont annoncé péremptoirement le mercredi matin et sans aucune vérification préalable que c’était l’armée israélienne qui avait tué la journaliste. C’est de cette manière, que France Inter, dans ses éditions de 7 heures et de 8 heures a annoncé la nouvelle. Sans même l’usage du conditionnel prudent de rigueur, et sur la seule foi des affirmations d’Al Jazeera et des Palestiniens. Le Monde a procédé de même avant de modifier ses titres. Ce n’est qu’à partir de 11 heures que la radio publique a condescendu à évoquer les dénégations du Premier ministre israélien.

    En ce qui concerne France Inter, celle-ci n’a pas estimé devoir présenter à ses auditeurs mystifiés ses excuses pour des informations erronées.

    Mais le mal était fait pour tous les auditeurs partis à leur travail. Plus tard encore, on apprit que l’Autorité palestinienne refusait la proposition israélienne de faire expertiser la balle mortelle par un organisme conjoint. Le Monde, depuis, reproche à Israël de ne pas accepter une enquête onusienne. Le quotidien a la mémoire aussi sélective que courte. Il a oublié la Commission de cet aréopage menée par le juge Goldstone chargée d’enquêter sur le conflit entre le Hamas et Israël à Gaza. Celle-ci conclut à la responsabilité israélienne. Quelques mois après, le juge Goldstone présenta ses excuses et reconnut que c’était le Hamas qui portait la responsabilité du conflit et des exactions contre les civils, et non Israël, mais ici encore il était évidemment trop tard…

    En ce qui concerne France Inter, celle-ci n’a pas estimé devoir présenter à ses auditeurs mystifiés ses excuses pour des informations erronées.

    Je quitte à présent l’examen des faits objectifs pour mes commentaires subjectifs assis sur des éléments indiscutables. Je n’ai aucun doute que France Inter et le Monde ont agi ainsi car leur désir idéologique irrépressible d’accabler Israël était plus fort que leurs obligations professionnelles et déontologiques. Le plaisir avant le devoir. Peu importe que la télévision qatarie qui diffuse à l’occasion des prêches d’islamistes adorateurs d’Hitler tels que Quardawi soit à peu près aussi fiable que les médias russes accablés de mépris et proscrits. Idem pour les “témoins palestiniens” parties prenantes au conflit. Il était trop savoureux de croire religieusement leurs accusations comme parole d’Évangile.

    Le Juif israélien étant honni, non comme autrefois le Juif diasporique comme un métèque apatride, mais comme un blanc au carré.

    Deux portraits de journalistes, à la manœuvre, pour comprendre dans quel bain de bienveillance baigne l’État juif. Alice Froussard, journaliste à RFI et à Radio France, déjà sanctionnée par le CSA pour un fake au détriment d’Israël, vient d’approuver un tweet dans lequel Israël est un État “répugnant”. Benjamin Barthe, ancien correspondant du Monde en Israël, aujourd’hui responsable du Desk Proche-Orient, marié à une activiste palestinienne, vient de publier un article dans lequel il s’insurge que l’Autorité palestinienne soit sanctionnée par l’Europe pour avoir publié des ouvrages scolaires antisémites. Le méchant rapporteur responsable était un Hongrois de droite… À quelqu’un qui écrivait sobrement : « Israël hait, tue, nie l’humanité des autres, produit l’oppression, le mensonge et la mort », Barthe répond : « Well said my friend. » Qu’attendre d’un tel homme du monde ?

    L’audiovisuel public et le Monde ont la même idéologie et la même sémantique. Dans un seul pays du monde, je l’ai dit, les terroristes sont des “assaillants”. Le terrorisme n’existe pas plus en Israël que l’extrême gauche en France. Raison pourquoi, le Hamas, le Jihad islamique ou encore le FPLP, ne sont pas pour eux des organisations terroristes, mais seulement “islamistes” quoique tenues pour telles par la France, l’Europe ou les États-Unis. Pire encore, quand l’assassin n’agit même pas par nationalisme, comme récemment, mais au nom de l’État islamique, il n’est toujours pas un “terroriste” mais encore et toujours un “assaillant”.

    À ce stade, je n’affirme aucunement qu’il s’agisse directement d’antisémitisme. Car l’idéologie gauchisante que je pointe déteste Israël en tant qu’État-nation occidental qui défend bec et ongle son existence et ses frontières. Le Juif israélien étant honni, non comme autrefois le Juif diasporique comme un métèque apatride, mais comme un blanc au carré. Pire encore qu’un Français nationaliste. La trahison du pauvre juif sans défense en pyjama rayé. Donc vénéré, pour ne pas écrire regretté.

    Une dernière remarque, et non des moindres : puis-je dire que j’ai peine à comprendre que la mort dramatique et pour l’heure inexpliquée d’une journaliste d’une télévision qatarie indigne infiniment davantage que l’assassinat terroriste de trois juifs la semaine passée ? À moins que je ne le comprenne que trop.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Proposed unilateral action on N. Ireland is 'wrong', Sinn Fein tells UK's Johnson

    Issued on: 16/05/2022 - 17:32

    NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

    Sinn Fein President Mary Lou McDonald said her party had a "fairly tough" meeting with British Prime Minister Boris Johnson on Monday in which they told him taking unilateral action over post-Brexit trade rules for Northern Ireland would be wrong. 

    McDonald said Johnson was not clear with her about the details of proposed domestic legislation which would effectively disapply parts of the so-called Northern Ireland protocol.

    "We have said directly to him that the proposed unilateral act of legislating at Westminster is wrong. It seems to us absolutely extraordinary that the British government would propose to legislate to break the law," McDonald told reporters following a meeting with Johnson in Northern Ireland. "We've had no straight answers really from the British Prime Minister."

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Northern Ireland's first minister resigns over Brexit trade checks

    ‘No British justice’: Northern Ireland marks 50 years since ‘Bloody Sunday’

    Queen Elizabeth II spent night in hospital after cancelling Northern Ireland visit

    Valeurs Actuelles

    Allemagne : le parti d’Olaf Scholz défait dans les urnes en Rhénanie après une élection locale

    Le parti du chancelier allemand n’a pas fait l’unanimité. À l’issue d’élections locales en Rhénanie du nord-Westphalie, le parti social-démocrate SPD, au pouvoir avec Olaf Scholz, a nettement perdu dans les urnes face aux conservateurs de la CDU. Comme le relate BFM TV, dimanche 15 mai, cette importante région d’Allemagne élisait dimanche son parlement. Et d’après de premières estimations, le parti d’Olaf Scholz n’est pas en vogue, contrairement aux conservateurs. Le SPD a récolté 28 % des suffrages contre 35 % pour les chrétiens-démocrates, qui détiennent la Rhénanie depuis 2017. Le parti social-démocrate avait également perdu dans une autre région du nord, Schleswig-Holstein, peu de temps avant.

    Une alliance avec les écolos ?

    Pour pallier à cette défaite, le SPD pourrait bien s’allier aux écologistes allemands. Les Verts ont rassemblé 18 % de voix lors de l’élection locale en Rhénanie. En revanche, ce scénario ne serait pas plébiscité par la CDU qui ne va pas reconduire son alliance régionale avec les libéraux du FDP. Le parti a fait 5,5 % dans les urnes et connaît une chute de 7 points ces cinq dernières années.

    Il est notamment reproché au pouvoir allemand mené par Olaf Sholz sa discrétion concernant la guerre en Ukraine. Cette élection locale prouve toutefois qu’il y a de l’espoir pour les conservateurs. Depuis le départ d’Angela Merkel, la CDU est à nouveau un parti d’opposition après 16 ans de règne, rappelle BFM TV. Son nouveau leader, Friedrich Merz, compterait bien candidater pour devenir à son tour chancelier en 2025.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

    Issued on: 17/05/2022 - 11:23

    Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good. 

    Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

    FRENCH POLITICS

    France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

    France

    Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister

    France24 - Monde

    Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

    Publié le : 16/05/2022 - 12:00

    Nadia MASSIH Bastien RENOUIL Raid ABU ZAIDEH

    La bataille d'Irpin a eu un rôle clef au début de la guerre en Ukraine, l'armée réussissant à bloquer les soldats russes pour les empêcher d'avancer sur la capitale de Kiev. Mais cette banlieue peuplée par les classes moyennes a payé un lourd tribut. Plus de 300 civils y ont perdu la vie et des dizaines de milliers ont fui. Plus d'un mois après la retraite russe, la vie reprend peu à peu et la ville entame sa reconstruction dont le coût est estimé à plus de 800 millions d'euros par les autorités.

    EXCLUSIF

    Reportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"

    REPORTAGE

    Guerre en Ukraine : à Irpin, près de la ligne de front, des civils en fuite

    LE FIL DU 28 MARS

    L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

    France24 - World

    Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?

    Issued on: 16/05/2022 - 20:33

    François PICARD Follow François PICARD Follow

    It never happened during the entire Cold War. But all these years later, Russia's border with NATO is about to double in size. Finland remains unmoved by threats out of the Kremlin over its bid to join the US-led alliance. The same goes for neighbouring Sweden, which is so concerned by Vladimir Putin's invasion of Ukraine that it is ready to call time on two centuries of neutrality.

    Is it a miserable own goal by Putin, or further fodder for the "us versus them" siege mentality that's the cornerstone of a Russian propaganda machine gone full throttle? How will the Russian leader react and will public opinion continue to follow him? At a time when neither side seems willing to negotiate, should the West double down or offer Putin an exit ramp?

    Ukraine's president has criticised his French counterpart for evoking dialogue with Moscow at a time when momentum seems to swinging against Russia. We ask about Emmanuel Macron's motives and how the likes of France should feel about the rejuvenation of a NATO alliance that Macron not too long ago described as "brain dead". 

    Produced by Charles Wente, Elise Marné and Imen Mellaz.

     

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

    War in Ukraine

    Finland’s leaders back joining NATO in policy shift triggered by Ukraine war

    Britain signs security deal vowing to defend Sweden in case of attack

    El País (ESP)

    Restaurante Babette: el homenaje de Dani García a la cocina francesa

    COMER

    En la carta del nuevo local que el chef acaba de inaugurar en Marbella no faltan clásicos puestos al día como los 'vol-au-vent', el cóctel de gambas o el solomillo Wellington

    El restaurante que Dani García acaba de inaugurar en Marbella constituye un sentido homenaje a la cocina francesa. Y también, una alusión a sus años de aprendizaje en la Escuela de Hostelería La Cónsula en Málaga. “Entre 1994 Y 1996 nos enseñaban este tipo de platos. Nadie nos hablaba de Ferran Adrià, ni de la cocina de vanguardia española. La alta cocina giraba en torno a recetas francesas elaboradas con nata y mantequilla. La carta de Babette recoge algunas de ellas reinterpretadas con un bagaje técnico y conceptual completamente distinto”, afirma el chef. 

    No faltan las popietas de lenguado, la merluza al champagne, los vol-au-vent, la langosta a la Thermidor ni el cóctel de gambas. Enunciados grabados a fuego en la historia de la gastronomía europea que desde la perspectiva actual suelen calificarse de trasnochados. Y a su lado, algunas fórmulas rehabilitadas como el solomillo Wellington que lleva tiempo de moda. Recetario francés que no supone una renuncia a algunas de sus debilidades personales.

    A las raciones de jamón ibérico se suman las croquetas, los buñuelos de bacalao y las gambas en gabardina, bocados que conviven con entrantes más sofisticados. Algunos tan ampulosos como el dúo de caviares (Oscietra y Baeri) sobre un tartar de lubina. Otros de raíz popular como el Croque Monsieur parisiense, dos sugerencias conseguidas. 

    ampliar foto

    Con un depurado academicismo, el servicio de sala trocea, trincha, flambea y termina platos delante de los clientes. Así sucede con el bogavante a la salsa Thermidor con besamel, receta difícil para el gusto actual, que Dani García mejora con un picadillo del propio crustáceo. Liturgia que se hace extensible al troceado del pan brioche recién horneado, al corte de un notable solomillo Wellington, o a las crêps sucette, que se terminan a pie de mesa, uno de los mejores postres. 

    ampliar foto

    Los aromas acompañan a la sopa hojaldrada Paul Bocuse al Jerez que se acrecientan al romper la lámina de milhojas que la cubre. Plato no menos conseguido que el vol-au-vent Babette o codorniz en hojaldre a la salsa bourguignon, en alusión al filme El festín de Babette (1987) en el que se inspira. Por el contrario, resulta algo anodina la pechuga de pollo en galantina con colmenillas a la crema. Es agradable la merluza al champagne, y un punto nostálgicos los tres filetes de la Cónsula (ternera blanca a la pimienta, cerdo ibérico con mostaza y venado al vino de Málaga) en recuerdo de unas recetas emblemáticas en su propia escuela. Plato gustoso, aunque complicado de disfrutar en la medida que se acaban mezclando sabores y salsas. La bodega, pertrechada a conciencia, ofrece un sinfín de posibilidades.

    En conjunto, un atractivo repertorio de recetas con historia y relato desempolvado y puesto al día con el sello de este gran cocinero.

    • Dirección: hotel Puente Romano. Bulevar Príncipe Alfonso de Hohenlohe, s/n. Marbella (Málaga).
    • Teléfono: 951 55 19 87.
    • Web: grupodanigarcia.com/babette.
    • Cierra: no cierra.
    • Precio: entre 100 y 150 euros por persona. Croque Monsieur (brioche, queso Comté, trufa y jamón cocido), 12 euros. Merluza al champagne, 32 euros. Bogavante Thermidor, 42 euros. Vol-au-vent Babette “Sarcófago de hojaldre” de codorniz a la bourguignon en homenaje a ‘El festín de babette’, 22 euros. Crêpes sucette, 12 euros.
    ampliar foto

    Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

    France24 - World

    Music show: New York-based duo Bottler release debut album 'Journey Work'

    Issued on: 16/05/2022 - 16:27

    Aline BOTTIN Florence VILLEMINOT Follow Florence VILLEMINOT Follow

    Brooklyn-based duo Bottler (aka producers Pat Butler and Phil Shore) have created a unique soundscape blending a myriad of styles including pop, indie rock, trip-hop and club music. In 2020, they released a double bill of EPs, "Clementine" and "Grow". Now the childhood friends are back with their debut album "Journey Work", in which they’re on a mission to explore and express the full spectrum of human experience. They joined us on Encore! to tell us more.

    We also look at new releases by California rapper Kendrick Lamar, Ohio blues-rockers The Black Keys and French electro-pop singer-songwriter Magali Cotta, aka Canine.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

    Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

    Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

    First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

    In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

    A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Perspective

    'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

    The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

    FRANCE - SENEGAL

    Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

    France24 - World

    Sri Lanka's new PM wins support for 'economic war cabinet' amid worsening crisis

    Issued on: 16/05/2022 - 18:02

    NEWS WIRES

    Sri Lanka's new prime minister won crucial support from two main opposition parties on Monday, easing the pressure on the ruling Rajapaksa clan in the face of the island's worsening economic crisis.

    But highlighting the dire situation still facing Sri Lanka's 22 million people, Ranil Wickremesinghe said the country had run out of petrol and that the "next couple of months will be the most difficult ones of our lives".

    "I have no desire to hide the truth and to lie to the public," Wickremesinghe said in an address to the nation. 

    The main opposition SJB party appeared to drop its demands that President Gotabaya Rajapaksa should step down before backing a coalition to manage the crumbling economy.

    The SJB, or Samagi Jana Balawegaya, declined to join a unity government led by Wickremesinghe, but said it would "unconditionally support the positive efforts to revive the economy".

    "It is important to save the country from the grave economic crisis," it said in a brief statement.

    And the second-largest opposition party, the Sri Lanka Freedom Party (SLFP), said it would join the cabinet.

    Even so, thousands of protestors remained camped outside the sea-front office of 73-year-old President Gotabaya Rajapaksa, whose brother Mahinda quit as premier last week after political violence killed at least nine people.

    Shortages of food, fuel and medicines, along with record inflation and lengthy blackouts, have brought severe hardships to Sri Lankans, in the worst financial crisis since independence from Britain in 1948.

    Wickremesinghe's appointment last week — his sixth turn as prime minister — has so far failed to quell public anger at the government for bringing Sri Lanka to the brink of economic collapse.

    Troops patrolled the streets as consumers queued up for scarce supplies and the government announced that a six-hour night curfew will be reimposed from Monday after a 24-hour break for a religious holiday.

    Dollar shortage  

    Wickremesinghe said on Monday that Sri Lanka had no dollars to finance essential imports with three oil tankers were waiting off Colombo to be paid before they would unload.

    He added that the country has run out of 14 essential drugs, including anti-rabies vaccines. The state's health ministry has not paid its suppliers of medicines for four months and has now been blacklisted, he added.

    He also warned that fuel and electricity tariffs will be raised substantially and his government will also sell off its loss-making national airline.

    However, he urged people to "patiently bear the next couple of months" and vowed he could overcome the crisis.

    Unity government

    Wickremesinghe has struggled to form a "unity government" and a cabinet swearing-in scheduled for Monday afternoon was pushed back as talks continued on sharing portfolios. 

    Four ministers were sworn in on Saturday, all from Rajapaksa's Sri Lanka Podu Jana Peramuna (SLPP) party.

    But there is no finance minister yet, and it is widely expected that Wickremesinghe will retain the crucial portfolio to lead ongoing negotiations with the IMF for an urgent bailout.

    The new prime minister held talks Sunday with World Bank and Asian Development Bank representatives in Colombo on medicine, food, fuel and fertiliser supplies, his office said in a statement.

    Long queues stretched outside the few fuel stations that were still open on Monday as motorists waited for rationed petrol. 

    Heavily armed troops were patrolling the streets with a state of emergency still in effect after at least nine people were killed in violence last week.

    Police said over 350 people have been arrested in connection with last week's mob violence.

    (AFP) 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FAMILY BUSINESS

    The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

    Sri Lanka names new PM as unrest simmers over economic crisis

    Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - World

    War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

    Issued on: 16/05/2022 - 15:18Modified: 16/05/2022 - 15:19

    Nadia MASSIH Follow

    The Ukrainian resistance in Irpin played a key role in holding off the Russian advance on the capital Kyiv during the first few weeks of the war. But the middle-class commuter town paid a heavy price. More than 300 civilians were killed and tens of thousands fled. Now, more than a month after the Russian withdrawal, residents are beginning to return to try to rebuild their lives. Reconstruction is slowly getting under way, but an estimated €800 million is needed to build new homes. FRANCE 24's Nadia Massih, Bastien Renouil and Raïd Abu Zaideh report from Irpin.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

    In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

    As it happened

    Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol

    Reporters

    The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

    France24 - World

    Kim Jong-un decries North Korea Covid response, deploys army

    Issued on: 16/05/2022 - 07:20

    NEWS WIRES

    Kim Jong Un slammed North Korea's pandemic response and ordered the army to help distribute medicine, state media said Monday, as the country said 50 people had died since first reporting an outbreak of Covid-19.

    More than a million people have been sickened by what Pyongyang is referring to as "fever", state media said, despite leader Kim ordering nationwide lockdowns in a bid to slow the spread of disease through the unvaccinated population.

    In a sign of how serious the situation may be, Kim "strongly criticised" healthcare officials for what he called a botched response to epidemic prevention -- specifically a failure to keep pharmacies open 24/7 to distribute medicine.

    He ordered the army to get to work "on immediately stabilising the supply of medicines in Pyongyang", the capital, where Omicron was detected last week in North Korea's first reported cases of Covid-19.

    Kim has put himself front and center of North Korea's disease response, overseeing near-daily emergency Politburo meetings on the outbreak, which he has said is causing "great upheaval" in the country.

    The failure to distribute medicine properly was "because officials of the Cabinet and public health sector in charge of the supply have not rolled up their sleeves, not properly recognizing the present crisis," state media KCNA reported Kim said.

    Kim, who visited pharmacies to inspect first hand, "strongly criticised the Cabinet and public health sector for their irresponsible work attitude," KCNA said.

    He also criticised lapses in official legal oversight, flagging "several negative phenomena in the nationwide handling and sale of medicines."

    North Korea has one of the world's worst healthcare systems, with poorly-equipped hospitals, few intensive care units, and no Covid treatment drugs or mass testing ability, experts say.

    "While visiting a pharmacy, Kim Jong Un saw with his eyes the shortage of medicines in North Korea," Cheong Seong-jang, researcher at the Sejong Institute told AFP.

    "He may have guessed but the situation may have been more serious than he had expected."

    KCNA said that as of May 15, a total of 50 people had died, with 1,213,550 cases of "fever" and over half a million currently receiving medical treatment.

    North Korea had maintained a rigid coronavirus blockade since the pandemic began, but with massive Omicron outbreaks in neighbouring countries, experts said it was inevitable Covid would sneak in.

    Crisis mode

    Kim's public criticism is a sign that the situation on the ground is grim, said Yang Moo-jin, professor at the University of North Korean Studies in Seoul.

    "He is pointing out the overall inadequacy of the quarantine system," he said.

    Kim has previously said the country will "actively learn" from China's pandemic management strategy, according to KCNA.

    China -- the world's only major economy still maintaining a zero-Covid policy -- is battling multiple Omicron outbreaks with lockdowns in some major cities, including financial hub Shanghai, sparking increasing public frustration.

    North Korea has previously turned down offers of Covid vaccines from China and the World Health Organization's Covax scheme, but both Beijing and Seoul have issued fresh offers of aid since the outbreak was announced.

    North Korea is likely to need international assistance to get through the massive Omicron surge, Yang said.

    "If China's assistance is not enough to overcome the outbreak, North Korea will ask the South, the United States or international organisations in the end," he said.

    US President Joe Biden is set to visit Seoul later this week, with discussions of Pyongyang's weapons programs and Covid-19 outbreak likely to top the agenda.

    Despite the public health crisis, new satellite imagery indicates North Korea has resumed construction at a long-dormant nuclear reactor.

    The United States and South Korea have warned that Kim is preparing to conduct another nuclear test -- the regime's seventh.

    Analysts have warned Kim could speed up testing plans to distract the population from the disastrous coronavirus outbreak.

    Taking pandemic help from South Korea would both hurt North Korea's "ego" and force it to hold off on its nuclear testing plans, said researcher Cheong.

    "If Kim Jong Un is determined to conduct a test, he will not accept South Korea's help," he said.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    What are the biggest challenges for Macron’s second term?

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

    FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

    Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

    Valeurs Actuelles

    Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

    La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

    « L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

    Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

    Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Iraq sandstorm: Red skies as Iraq hit by eighth sandstorm in weeks

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Iraq has been engulfed by dust and sand once again, hospitalising hundreds and forcing flights to remain grounded.

    It is Iraq's eighth sandstorm since mid-April and the red haze reduced visibility to just a few hundred feet in In Baghdad and southern Iraqi cities.

    Hundreds of people were hospitalised with breathing difficulties according to medical officials, and some state schools and offices have closed.

    France24 - Monde

    Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens

    Publié le : 16/05/2022 - 07:19Modifié le : 16/05/2022 - 11:31

    Marc DAOU Suivre

    Capitaine et pilier du RC Lens, l’international ivoirien Seko Fofana remporte l'édition 2022 du prix Marc-Vivien Foé, remis au meilleur joueur africain de Ligue 1 de la saison par France 24 et RFI. Incontournable et décisif dans l’entrejeu lensois, il s’est imposé comme l’un des milieux de terrain les plus performants du championnat.

    Il est l’accélérateur de particules du RC Lens. L’international ivoirien Seko Fofana, qui a crevé l’écran tout au long de la saison, s’est vu décerner le prix du meilleur joueur africain de Ligue 1 par RFI et France 24. Cette distinction vient récompenser un milieu de terrain impressionnant de régularité et de générosité, qui a enchaîné, journée après journée, des prestations de très haut vol.

    Seko Fofana aura été l’un des principaux acteurs de la très belle saison du club nordiste, classé dans la première partie du tableau pour la deuxième saison consécutive, deux ans après sa promotion en Ligue 1.

    Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV

    May 16, 2022

    Indispensable et décisif avec 8 buts inscrits en 37 matchs de championnat (la saison la plus prolifique de sa carrière), l’Ivoirien répond pleinement aux espoirs placés en lui dès son plus jeune âge.

    Né à Paris le 7 mai 1995, il fait ses premières classes au Paris FC entre 2004 et 2010, avant d’intégrer le centre de formation de Lorient (2010 à 2013), où il est entraîné par Julien Stéphan, le coach actuel du RC Strasbourg. Bien que bercé par la philosophie de jeu de Christian Gourcuff, à l’époque entraîneur de l’équipe première, il refuse, faute d’avoir eu sa chance en Ligue 1, de signer son premier contrat pro avec les Merlus.

    Recruté à 18 ans par Manchester City

    Dans le viseur de Manchester City, qui le repère dans les matches disputés avec les U16 et U17 des Bleus, il rejoint le club anglais en 2013, à l’âge de 18 ans, et devient le premier jeune joueur à quitter aussi tôt le FC Lorient.

    Le choix de carrière est osé. Mais après avoir d’abord intégré une équipe de jeunes, Seko Fofana rejoint rapidement le groupe pro, où il côtoie des joueurs de premier plan comme son compatriote et idole Yaya Touré, le champion du monde espagnol David Silva, l’international français Samir Nasri ou encore le redoutable buteur argentin Sergio Agüero. Il écoute attentivement les conseils de ses prestigieux entraîneurs, comme Manuel Pellegrini ou Roberto Mancini.

    Mais Seko Fofana ne disputera aucun match avec l’équipe première. Il continue son apprentissage avec la réserve, sous les ordres du Français Patrick Vieira.

    Ses performances attirent Fulham, alors en Championship (deuxième division anglaise), qui l’accueille en prêt (2014-2015). La saison suivante, il découvre enfin le haut niveau et la Ligue 1 grâce à un nouveau prêt, cette fois en Corse, dans les rangs du Sporting Club de Bastia (2015-2016).

    Une première expérience en Ligue 1 en Corse

    Le club termine à une honorable dixième place, et Seko Fofana, qui réalise une bonne saison en participant à 32 matches, tape dans l’œil de l’Udinese. Le club de Serie A, spécialisé dans le recrutement de jeunes pousses prometteuses, convainc City de lui céder son espoir contre un chèque de 3,5 millions d’euros.

    C’est avec ce club italien (2016 à 2020) que Seko Fofana, qui décide de jouer pour la sélection ivoirienne (6 capes), se stabilise et franchit un à un les paliers qui le séparent du très haut niveau. Quatre saisons pleines dans un championnat difficile et résolument tactique.

    Fort de cette expérience, Seko Fofana décide de revenir en France, malgré une offre de l’Atalanta Bergame, qui propose pourtant l’un des footballs les plus chatoyants d'Europe.

    S'il est annoncé plusieurs fois à l'OM, c’est à Lens, fraîchement promu en Ligue 1 et qui a déboursé 10 millions d’euros (record du club) pour l’engager, qu’il signe un contrat en août 2020. Lié jusqu’en 2024 avec les Artois, il devient rapidement un des joueurs clés du club avec son coéquipier congolais Gaël Kakuta, qui a remporté le prix Marc-Vivien Foé 2021. Rapidement adopté par le public du stade Bollaert, il s’impose comme un joueur majeur du championnat.

    "J’en ai vu des groupes, mais c’est le meilleur groupe que j’ai fréquenté. La dernière fois que j’ai connu ça, c’était chez les jeunes à City", a-t-il confié à So Foot, en mai 2021. Seko Fofana est tellement investi dans son club qu’il a refusé de défendre les couleurs ivoiriennes lors de la dernière CAN, pour se consacrer aux compétitions françaises. Une décision qui lui a valu de nombreuses critiques en Côte d’Ivoire, même s'il aura certainement à cœur de disputer la CAN-2023, organisée sur les terres des Éléphants.

    En attendant, alors qu'il est à nouveau dans le viseur des grands clubs européens, l’avenir du capitaine lensois s’inscrit peut-être ailleurs que dans le nord de la France. L’occasion pour lui de découvrir la Ligue des champions ?

     

    NB : Seko Fofana a été désigné par un jury composé de près de 100 journalistes spécialistes du football français et africain à partir d’une liste de 12 joueurs préalablement établie par les services des sports de RFI et France 24.

    Depuis 2011, le trophée du meilleur joueur africain de Ligue 1 porte le nom de Marc-Vivien Foé en hommage au joueur camerounais brutalement décédé durant un match au stade de Gerland à Lyon, le 26 juin 2003. Sont éligibles pour le prix Marc-Vivien Foé les joueurs ayant porté les couleurs d’une équipe nationale africaine et ayant disputé au moins 15 matches en Ligue 1 cette saison.

     

    • Les lauréats des précédentes éditions

    2021 : Gaël Kakuta (RD Congo)

    2020 : Victor Osimhen (Nigeria)

    2019 : Nicolas Pépé (Côte d’Ivoire)

    2018 : Karl Toko-Ekambi (Cameroun)

    2017 : Jean Michaël Seri (Côte d’Ivoire)

    2016 : Sofiane Boufal (Maroc)

    2015 : André Ayew (Ghana)

    2014 : Vincent Enyeama (Nigeria)

    2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon)

    2012 : Younès Belhanda (Maroc)

    2011 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

    2010 : Gervinho (Côte d’Ivoire)

    2009 : Marouane Chamakh (Maroc)

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PORTRAIT

    Prix Marc-Vivien Foé 2021 : le Congolais Gaël Kakuta élu joueur africain de l'année en Ligue 1

    Prix Marc-Vivien Foé 2020 : le Nigérian Victor Osimhen élu joueur africain de l'année en Ligue 1

    FOOTBALL

    Prix Marc-Vivien Foé 2019 : l’Ivoirien Nicolas Pépé élu joueur africain de l'année en Ligue 1

    Valeurs Actuelles

    Commerce extérieur : la France, de pire en pire

    Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

    Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

    100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

    Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

    Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Dette : la France dans l’étau des taux

    Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

    Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

    « Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

    La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

    Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

    À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

    Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    L'Inde interdit les exportations de blé : l'inquiétude de la communauté internationale

    Publié le : 16/05/2022 - 10:31

    Christophe DANSETTE

    Deuxième producteur de blé au monde, l'Inde a annoncé ce week-end l'interdiction des exportations de cette précieuse céréale. Cette annonce est sévèrement critiquée par la communauté internationale alors que le marché des céréales est sous tension en raison de la guerre en Ukraine. Ce lundi matin, les cours du blé se sont envolés à Chicago et à Paris.

    Face à la baisse de sa production, due notamment à des vagues extrêmes de chaleur, l'Inde a décidé, samedi 14 mai, d'interdire les exportations de cette denrée, sauf autorisation spéciale du gouvernement, afin d'assurer la "sécurité alimentaire" de ses 1,4 milliard d'habitants. Les contrats d'exportation conclus avant le décret pourront être honorés, la mesure ne concernant que les exportations futures. Pour ces dernières, l'Inde approuvera au cas par cas les demandes d'autres pays "afin de répondre à leurs besoins".

    Réunis à Stuttgart, en Allemagne, les ministres de l'Agriculture du G7 ont aussitôt critiqué cette décision, qui intervient alors que le marché mondial du blé est déjà sous forte tension du fait du conflit ukrainien. "Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l'exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu'aggraver la crise et cela nuira aussi à l'Inde et à ses agriculteurs", a déclaré le ministre allemand de l'Agriculture, Cem Özdemir, à l'issue d'une réunion avec ses homologues.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

    Le monde dans tous ses États

    Guerre en Ukraine : bientôt la faim ?

    Focus

    Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

    Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

    Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

    Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

    Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

    Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

    La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

    À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

    Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

    Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

    La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

    La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

    Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

    Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

    L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

    Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

    Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

    Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

    Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

    Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

    Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

    Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

    Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

    Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Libye : le gouvernement de l'Est se retire de Tripoli quelques heures après son entrée

    Publié le : 17/05/2022 - 07:56Modifié le : 17/05/2022 - 12:00

    FRANCE 24 Suivre

    Le gouvernement libyen de Fathi Bachagha, désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Haftar a annoncé, mardi, se retirer de Tripoli, quelques heures après son entrée. Des affrontements avaient alors éclaté entre groupes armés. Tripoli est le siège du pouvoir exécutif rival, gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah qui a plusieurs fois affirmé ne vouloir remettre le pouvoir qu'à un gouvernement élu.

    Quelques heures après une entrée qui a provoqué des affrontements, mardi 17 mai à Tripoli, le gouvernement libyen désigné par le Parlement et soutenu par le maréchal Khalifa Haftar a annoncé son retrait de la capitale, siège du pouvoir exécutif rival.

    Le service de presse de ce gouvernement a indiqué dans un communiqué que son Premier ministre, Fathi Bachagha, ainsi que plusieurs de ses ministres, avaient "quitté Tripoli pour préserver la sécurité […] des citoyens", après que des affrontements entre groupes armés ont éclaté dès l'aube en pleine ville. 

    Plus tôt dans la journée, ce même service de presse avait annoncé "l'arrivée du Premier ministre du gouvernement libyen, Fathi Bachagha, accompagné de plusieurs ministres, dans la capitale Tripoli, pour y débuter ses travaux".

    Bras de fer avec l'exécutif en place

    Des affrontements entre groupes armés ont éclaté à Tripoli peu après l'entrée du gouvernement de Fathi Bachagha. Des tirs nourris se poursuivaient en pleine ville vers 7 heures, heure locale.

    En février, le Parlement siégeant dans l'Est avait désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, comme nouveau Premier ministre. Cette instance est soutenue par le puissant maréchal Khalifa Haftar, dont les forces avaient tenté de conquérir la capitale en 2019.

    Mais Fathi Bachagha n'avait jusque-là pas réussi à évincer l'exécutif en place à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, qui a affirmé à maintes reprises qu'il ne remettrait le pouvoir qu'à un gouvernement élu.

    Le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah est né début 2020 d'un processus politique parrainé par l'ONU, avec comme principale mission l'organisation d'élections législatives et présidentielle, initialement prévue en décembre dernier, mais reportée sine die. Ses rivaux politiques estiment que son mandat a pris fin avec ce report.

    "Quand il y a deux gouvernements, ils s'affrontent"

    Selon des médias libyens, le départ de Fathi Bachagha de la capitale a été décidé lors d'une médiation menée par une brigade de l'armée loyale au gouvernement de Tripoli pour mettre fin aux combats. 

    La conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams, a appelé sur Twitter à la "retenue", en insistant "sur la nécessité absolue de s'abstenir de toute action provocatrice".

    "Les États-Unis sont très préoccupés par les informations faisant état d'affrontements armés à Tripoli. Nous demandons instamment à tous les groupes armés de s'abstenir de recourir à la violence et aux dirigeants politiques de reconnaître que prendre ou conserver le pouvoir par la violence ne fera que nuire au peuple libyen", a déclaré de son côté l'ambassade américaine à Tripoli.

    Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui évoqué une situation "devenue très grave ces dernières heures".

    "Nous nous attendions à ce que quelque chose comme ça se produise, parce qu'en Libye nous n'avons pas eu d'élections mais nous avons deux gouvernements […]. Et, tôt ou tard, quand il y a deux gouvernements, ils s'affrontent", a-t-il déclaré à Bruxelles.

    Dans une vidéo diffusée par des médias locaux, Fathi Bachagha, ancien ministre de l'Intérieur, avait affirmé tôt mardi avoir été "très bien accueilli" à Tripoli, et annoncé la tenue d'une conférence de presse en soirée durant laquelle il ferait "un discours d'unité au peuple libyen".

    Minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, la Libye peine à s'extirper de plus d'une décennie de chaos politique et de conflits consécutifs à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage du Printemps arabe.

    La production pétrolière, principale source de revenus du pays, est de nouveau otage des divisions politiques, avec une vague de fermetures forcées de sites pétroliers.

    Fin avril, le Conseil de sécurité de l'ONU, divisé, a adopté une résolution du Royaume-Uni prolongeant de seulement trois mois sa mission politique en Libye, la Russie refusant toute durée plus longue tant qu'un nouvel émissaire onusien ne sera pas nommé.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    En Libye, le Parlement défie le gouvernement avec un nouveau Premier ministre

    En Libye, le Parlement approuve un gouvernement rival à celui de Tripoli

    DÉCRYPTAGE

    Libye : les raisons d'un report, sans surprise, de l'élection présidentielle

    BBC

    Ukraine Eurovision win: Presenter hosting from bunker jumps for joy

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    A Ukrainian Eurovision commentator had to cover the contest from a bunker in Kyiv, as there were fears the broadcast could be interrupted.

    As Ukraine claimed victory, thanks to a massive outpouring of popular support throughout Europe, Timur Miroshnychenko could be seen going wild after his country was announced as winner of the song contest.

    He told BBC Breakfast that he hopes Ukraine will be able to host the contest next year.

    Valeurs Actuelles

    L’inéluctable hausse des impôts

    Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

    Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

    Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

    Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

    Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

    Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

    Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

    L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Dozens killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso

    Issued on: 16/05/2022 - 13:47

    NEWS WIRES

    Around 40 people, many of them civilian volunteers with the army, have been killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso, local sources and security officials said on Monday.

    In the northern region of Sahel, around 25 people were killed in two assaults on Saturday, including 13 members of the VDP volunteers, a leader of the force told AFP.

    In Kompienga, near Burkina's southeastern border with Togo and Benin, about 15 civilians were killed on Saturday when their convoy was attacked while under VDP escort, a security source in the region said.

    A local inhabitant said three VDP volunteers also died in this attack, and called for help for the wounded, which he said numbered nearly a dozen.

    In another raid overnight Saturday, assailants carried out a coordinated attack on police and gendarmes' posts in Faramana, near the frontier with Mali, causing two wounded, a security source said.

    One of the poorest countries in the world, Burkina Faso has been battered by jihadist raids since 2015, when insurgents began mounting cross-border attacks from Mali.

    More than 2,000 people have died and almost two million fled their homes.

    Mutinous troops, angered at mounting losses, ousted elected president Roch Marc Christian Kabore in January.

    The new strongman, Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, says tackling the violence and restoring security is his top priority.

    After several weeks of relative calm after the coup, jihadist attacks resumed, and scores of civilians and members of the security forces have died.

    Some of the heaviest losses have been suffered by the Volunteers for the Defence of the Fatherland (VDP), a civilian auxiliary force set up in December 2019 to take over some basic security duties from the army.

    Recruits are given two weeks' military training and then work alongside the military, typically carrying out surveillance, information-gathering or escort duties.

    A security source said there had been a "series of attacks which have mainly targeted Volunteers."

    Of the two latest assaults in the north, one occurred at Guessel, where "around 20 people, including eight VDP" were killed, while the other took place at Markoye, where five volunteers and one civilian died, the VDP officer said.

    The latest attack came a week after an ambush in the north in which 10 volunteers were killed, along with two civilians.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

    Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule

    Burkina tries 'dialogue' tack in search for solutions against jihadists

    France24 - World

    Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

    Issued on: 15/05/2022 - 18:16

    Joanna YORK

    Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

    With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

    So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

    “Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

    The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

    One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

    She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

    ‘Submitting to Islam’ 

    Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

    The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

    She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

    In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

    Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

    At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

    Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

    In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

    >> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

    ‘Shameful and absurd’ 

    The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

    In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

    France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

    Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

    Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

    August 24, 2016

    “The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

    'Wear what you want!'

    Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

    Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

    This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

    Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

    In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

    Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

    Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

    As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN France 2022: The Choice

    French presidential race: Macron clashes with Le Pen over Islamic veil ban

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Headscarves enter French election fray as Muslim women confront Le Pen, Macron

    On the Ground

    Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

    France24 - World

    Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force

    Issued on: 16/05/2022 - 01:21

    NEWS WIRES

    Mali said Sunday it was withdrawing from a west African force fighting jihadists to protest its being rejected as head of the G5 regional group, which also includes Mauritania, Chad, Burkina and Niger.

    "The government of Mali is deciding to withdraw from all the organs and bodies of the G5 Sahel, including the joint force" fighting the jihadists, it said in a statement.

    The G5 Sahel was created in 2014 and its anti-jihadist force launched in 2017.

    A conference of heads of state of the G5 Sahel scheduled for February 2022 in Bamako had been due to mark "the start of the Malian presidency of the G5".

    But nearly four months after the mandate indicated this meeting "has still not taken place", the statement said.

    Bamako "firmly rejects the argument of a G5 member state which advances the internal national political situation to reject Mali's exercising the G5 Sahel presidency", the statement said, without naming the country.

    The Mali government said "the opposition of some G5 Sahel member states to Mali's presidency is linked to manoeuvres by a state outside the region aiming desperately to isolate Mali", without naming that country.

    Mali has been since January 9 the target of a series of economic and diplomatic sanctions from west African states to punish the military junta's bid to stay in power for several more years, following coups in August 2020 and May 2021.

    The junta has opted for a two-year transition while the Economic Community of West African States has urged Bamako to organise elections in 16 months maximum.

    Beyond Mali and Burkina, the G5 Sahel, composed of around 5,000 troops, includes Mauritania, Chad and Niger.

    The military coups in Mali and Burkina Faso are undermining the regional force's operational capacity, UN Secretary General Antonio Guterres said in a report to Security Council on May 11.

    "I am deeply concerned by the rapidly deteriorating security situation in the Sahel, as well as by the potentially debilitating effect the uncertain political situation in Mali, Burkina Faso and beyond will have on efforts to further operationalise the G5-Sahel Joint Force," Guterres' report said.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    France says Mali’s decision to quit defence accords won’t affect withdrawal plans

    UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

    French army rejects Mali's accusations of espionage, violation of airspace

    BBC

    Wayne Rooney says FA wanted Rebekah Vardy to calm down

    By Paul GlynnBBC News, at the High Court

    Wayne Rooney was asked by then England manager Roy Hodgson to ask his teammate Jamie Vardy to get his wife to "calm down", the High Court has heard.

    Mr Rooney's wife Coleen is being sued for libel by Rebekah Vardy, who denies Mrs Rooney's accusation that she leaked private information about her.

    On Tuesday, Mr Rooney said Mr Hodgson told him the Football Association (FA) wanted to avoid "problems and distractions" at Euro 2016.

    Jamie Vardy attended court on day six.

    "They asked me, as captain, would I be able to speak to Mr Vardy on issues regarding his wife and I think we all knew that it was an awkward subject," said Mr Rooney, referring to Mr Hodgson and his then assistant Gary Neville.

    "I'd need to speak to Mr Vardy and ask him to speak to his wife and ask him to say to ask his wife to calm down."

    "Ask his wife to calm down?" queried Mrs Vardy's barrister Hugh Tomlinson. "She wasn't dancing on tables..."

    "No, she wasn't, as far as I'm aware," Mr Rooney replied. But he said there there had been negative media coverage relating to Mrs Vardy's Euro 2016 column in the Sun.

    Mr Rooney said he "carried out that instruction" to have a word with his teammate and said it was Mr Vardy's business if the message was relayed to Mrs Vardy or not.

    He said it "wasn't my place to speak to Mrs Vardy" directly but that he had "100%" passed the message on to his teammate.

    "It was an awkward situation for me and I'm sure it was an awkward situation for Mr Vardy, but I felt it was in the best interests of the team," Mr Rooney said.

    "As England captain I would always try and protect the players in public as much as I could," he continued.

    Mr Rooney said Mrs Vardy was "almost there with the team" during "down time" at the tournament in France.

    He alleged that she had been calling her husband on FaceTime while the players were hanging out together during their down-time.

    Mr Rooney added that Mr Vardy was not someone "I have ever particularly been friends with on a social level".

    Mrs Vardy's libel action was sparked by a viral social media post from October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a sting operation to find out who had been passing private information about her life to the Sun.

    She said the fake stories she had posted on Instagram in an effort to find the perpetrator had only been viewed by "Rebekah Vardy's account".

    Mrs Vardy has continually denied leaking the stories in question to the press.

    Mrs Rooney was christened "Wagatha Christie" by many people online as a result. Wag is a term used to describe the wives and girlfriends of footballers.

    In court on Tuesday, Mr Rooney said he has never discussed it [the sting operation] really" with his wife and that "this trial is the first time I'm hearing almost everything in this case."

    "It's been a long week," he said.

    "For me and my wife, we don't want to be in this court. I have watched my wife over the past two years really struggle and become a different mother and different wife.

    "Whatever the judgment is me, my wife and children can go on with our lives because it's not something we want to be part of."

    Earlier on Tuesday, Mrs Rooney's cousin Claire Rooney gave evidence.

    In her witnesses statement, Claire Rooney noted that she was incorrectly referred to as being "Wayne's chavvy sister" during a WhatsApp exchange between Mrs Vardy and her agent Caroline Watt.

    Mr Rooney's agent Paul Stretford told the court that his client had raised the issue of his wife facing leaks of her information in 2017.

    "He [Wayne] mentioned Coleen was extremely upset regarding leaks about her private information and she was in a position where she didn't know who to trust and was extremely upset," Mr Stretford said, adding he did not discuss the matter with Mrs Rooney and did not know about her online sting operation.

    Mr Stretford denied arranging for staged paparazzi photos to be taken of Mrs Rooney, as Mrs Vardy and Ms Watt had claimed.

    In his witness statement he said he "never got the impression that [Mrs Rooney] is particularly bothered about fame or even putting herself out there".

    He described her as being a "very private person", who would not share her feelings with many people.

    The trial continues.

    Read more about what happened in the trial so far

    More on this story

    Texts between Vardy and agent were evil - Rooney

    Coleen Rooney: My online post was a last resort

    Vardy appears to accept agent leaked information

    The other players in the Vardy v Rooney trial

    Vardy admits trying to leak story about footballer

    Rebekah Vardy tells court she didn't leak stories

    Vardy evidence 'lost or destroyed', court told

    Related Topics

    France24 - World

    ‘It's good to be prepared’: Finnish volunteers attend military training as war in Ukraine continues

    Issued on: 17/05/2022 - 10:04Modified: 17/05/2022 - 10:13

    On a windy military island off Helsinki, Finnish volunteers are taking part in a military training, organised by the country's National Defence Training Association (MPK). Since the start of the Russian invasion of Ukraine, the interest in the association's voluntary training sharply increased, MPK trainer Ossi Hietala said.  

    BBC

    Twitter boss hits back on Musk doubts over fake accounts

    The head of Twitter has hit back after Elon Musk said his $44bn deal to buy the platform was "on hold" while he sought details about fake accounts.

    In a series of tweets, Parag Agrawal defended the firm's estimates that spam accounts were less than 5% of users.

    Mr Musk responded with a poo emoji, later repeating his claim that Twitter was underestimating the figure.

    Analysts have speculated that Mr Musk may be looking for ways to renegotiate the price of the deal or walk away.

    Those theories were fuelled further on Monday, after Bloomberg reported that Mr Musk had said at a tech conference that a deal at a lower price was "not out of the question".

    He also said spam accounts might be four times Twitter's claims.

    Mr Agrawal defended the firm's count, saying he would discuss the issue "with the benefit of data, facts, and context".

    He said the company used a combination of public and private data to determine which accounts were real, reviewing random samples every few months. He added that Twitter suspended roughly 500,000 suspect accounts daily and locked millions more.

    The margins of error are well within its estimate of spam accounts representing less than 5% of daily users, Mr Agrawal said.

    He said the firm had shared an "overview" of its process with Mr Musk last week.

    "We... look forward to continuing the conversation with him, and all of you," he said,

    Mr Musk last week said he had put the deal on hold pending information "supporting [the] calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of users".

    He added later that he was "still committed to [the] acquisition", prompting Twitter board chairman Bret Taylor to respond "We are too".

    But the stock market, which has seen weeks of turmoil wipe billions off the value of many companies, remains sceptical the deal will go through as outlined.

    The price of a Twitter share has fallen below $38, sliding more on Monday after Mr Agrawal's tweets.

    That is less than the price of the stock before Mr Musk revealed his interest in the company and well below the $54.20 per share he has offered.

    Twitter's board approved the takeover last month, but the deal was not expected to be completed for months.

    Dan Ives, an analyst at Wedbush Securities, said that a major fall in Tesla shares- which were critical to Mr Musk's financing of the deal - and widermarket declines have caused Mr Musk to get "cold feet".

    "The bot issue at the end of the day was known... and feels more to us like the 'dog ate the homework' excuse to bail on the Twitter deal or talk down a lower price," he said.

    In a series of tweets last week discussing his decision to fire top executives, Mr Agrawal acknowledged the risk that the deal might not move forward.

    "While I expect the deal to close, we need to be prepared for all scenarios and always do what's right for Twitter," he wrote.

    More on this story

    Elon Musk puts $44bn Twitter deal on hold

    How Elon Musk might change Twitter

    Related Topics

    France24 - World

    Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang

    Issued on: 13/05/2022 - 19:00

    Juliette MONTILLY Follow

    Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.

    BBC

    Europeans' data shared 376 times daily in advertising sales, report says

    By Zoe KleinmanTechnology editor

    Data about every internet user is shared hundreds of times each day as companies bid for online advertising slots, a report suggests.

    The study, by the Irish Council for Civil Liberties (ICCL), found that the average European user's data is shared 376 times per day.

    The figure rises to 747 times daily for US-based users, the report claims.

    The revenue from digital adverts is what keeps most internet services free to use.

    The ICCL is currently engaged in legal action with the digital ad industry and the Data Protection Commission against what it describes as an epic data breach, arguing that nobody has ever specifically consented to this practice.

    The data is shared between brokers acting on behalf of those wishing to place adverts, in real time, as a web page loads in front of someone who is reading it. The brands in the adverts themselves are not involved.

    It includes information about the device the page is loading on, some details about where that device is, and other information such as previous websites visited and their subject matter.

    It is used to secure the most relevant bidder for the advert space on the page.

    This all happens automatically, in a fraction of a second, and is a multi-million dollar industry.

    Personally-identifying information is not included, but campaigners argue that the volume of the data is still a violation of privacy.

    "Every day the RTB [Real Time Bidding] industry tracks what you are looking at, no matter how private or sensitive, and it records where you go. This is the biggest data breach ever recorded. And it is repeated every day," said Dr Johnny Ryan, senior fellow at the ICCL.

    The ICCL's report figures do not include numbers from two advertising revenue giants - Meta (which owns Facebook) and Amazon.

    It says the source of the data was a Google feed covering a 30-day period. It is made available to the industry, but not the public.

    Google has been contacted by the BBC for comment.

    The report claims that:

    Tech reporter Parmy Olson, writing for Bloomberg, said: "If the exhaust of our personal data could be seen in the same way pollution can, we'd be surrounded by an almost impenetrable haze that gets thicker the more we interact with our phones."

    More on this story

    Digital ad industry accused of huge data breach

    Related Topics

    France24 - World

    'We won't get by': Dilemma for French farmers facing drought

    Issued on: 12/05/2022 - 20:13Modified: 13/05/2022 - 18:45

    Juliette HALLIEZ Follow

    Water the wheat now or save water for the maize? In the Loiret, in north-central France as elsewhere in the Loire Valley, farmers are suffering from the springtime drought and worry about the difficult choices ahead if the rain doesn't come.

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Queen attends Jubilee Royal Windsor Horse Show

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    The Queen has attended the Royal Windsor Horse Show, as celebrations for her Platinum Jubilee begin.

    The performance called A Gallop Through History featured a mixture of music, equestrian performances and acting and was televised by ITV.

    Celebrities including Tom Cruise, Katherine Jenkins and Omid Djalili were also in attendance, as well as Dame Helen Mirren who performed as Queen Elizabeth I.

    France24 - Monde

    Au Mali, la junte au pouvoir assure avoir déjoué une tentative de putsch

    Publié le : 17/05/2022 - 05:14

    FRANCE 24 Suivre

    La junte au pouvoir au Mali a affirmé lundi soir avoir mis en échec, dans la nuit du 11 au 12 mai, une tentative de coup d'État menée par des officiers maliens et soutenue par "un État occidental". Des mesures de sécurité renforcées, avec des points de contrôle routiers aux frontières et aux portes de la capitale, ont été mises en place.

    La junte au pouvoir depuis août 2020 au Mali a accusé, dans un communiqué lu à la télévision d'État, lundi 16 mai, des officiers de l'armée malienne "soutenus par l'Occident" d'avoir tenté un coup d'État la semaine dernière.

    Cette accusation vient dégrader davantage les relations entre Bamako et ses alliés internationaux, lesquels ont aidé pendant une décennie le pays d'Afrique de l'Ouest à lutter contre les insurgés islamistes, avant de se retirer du fait de querelles politiques.

    "Dans le dessein malsain de briser la dynamique de refondation du Mali, un groupuscule d'officiers et de sous-officiers antiprogressistes maliens a tenté un coup d'État dans la nuit du 11 au 12 mai 2022", indique le communiqué du gouvernement dit de transition installé par les militaires. "Ces militaires étaient soutenus par un État occidental", ajoute-t-il sans plus de précision.

    "La tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des forces de défense et de sécurité", poursuit-il. Les personnes interpellées seront remises à la justice, dit-il. Le document est silencieux sur leur identité et le lieu de leur détention.

    Contrôles aux frontières et à Bamako

    Des mesures de sécurité renforcées, avec notamment des points de contrôle routiers aux frontières et aux portes de la capitale, ont été mises en place afin d'identifier les complices de ce coup d'État manqué, est-il écrit dans le communiqué.

    Un responsable militaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet a parlé d'une dizaine d'interpellations effectuées, et a indiqué que d'autres étaient en cours.

    "Tous les moyens nécessaires" sont mobilisés pour l'enquête et la recherche de complices, dit le communiqué gouvernemental. Le gouvernement y assure que "la situation est sous contrôle et invite les populations au calme".

    Le Mali, plongé dans des crises sécuritaire et politique profondes depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dans le Nord, a été le théâtre de deux coups d'État menés par le même groupe de colonels en août 2020 et mai 2021. Le pays est désormais dirigé par une junte qui s'est détournée de la France et de ses partenaires, et s'est tournée vers la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné le centre ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.

    Les militaires sous la conduite du colonel Assimi Goïta ont renoncé à leur engagement initial de rendre le pouvoir à des civils après des élections programmées en février 2022.

    Avec AFP et Reuters

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Mali : des centaines de personnes manifestent leur soutien à l'armée et la junte

    Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne le 20 juin prochain

    En signe de protestation, le Mali se retire du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Fleeing Syria 10 years on: 'We cried all the way to Jordan'

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    It’s 10 years since the Zaatari refugee camp opened in Jordan, providing a safe home for people fleeing the war in Syria.

    Maha Mansour arrived in 2012 with her three children: Hadeel, Linda and Mohammed.

    Maha described the pain of leaving their hometown of Mhajja and saying goodbye to family and friends.

    “We cried the whole way to Jordan,” she said.

    The family lived in a tent in the camp at first but now have a static home with a kitchen and bathroom.

    Mohammed, aged 13, said: “When my mum asks me about going back to Syria, I refuse, because this is my home.”

    France24 - Monde

    Réconciliés, le Maroc et l'Espagne rouvrent leurs frontières terrestres

    Publié le : 17/05/2022 - 02:32

    FRANCE 24 Suivre

    Les frontières terrestres entre le Maroc et l'Espagne ont rouvert dans la nuit de lundi à mardi, après deux ans de fermeture pour cause de Covid-19 et de brouille diplomatique. Pour l'instant, seuls les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen sont concernés.

    Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont rouvert dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 mai après plus de deux ans de fermeture due à la crise du Covid-19 et une brouille diplomatique récemment dissipée.

    Les grilles des seules frontières terrestres de l'Union européenne sur le continent africain se sont ouvertes peu après 23 h locales (minuit, heure espagnole), laissant passer des dizaines de voitures et des files de piétons dans les deux sens.

    Au poste-frontière de Fnideq, les transfrontaliers ne cachent pas leur joie : des sourires extatiques éclairent les visages des privilégiés qui retrouvent leurs familles du côté marocain, au son des youyous, dans une ambiance festive. "J'étais bloqué pendant deux ans à Ceuta, je suis très content de rentrer au bercail", explique Nourredine, pressé de retrouver enfin le sol marocain.

    La contrebande désormais interdite

    Toutefois, la réouverture des frontières des deux enclaves, situées dans le nord du Maroc, en face de l'Espagne, reste limitée puisqu'elle ne concerne que les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen. Les transfrontaliers marocains, exempts de visas pour accéder à Ceuta et Melilla, devront encore patienter jusqu'au 31 mai pour y pénétrer.

    En outre, les autorités marocaines ont décidé d'interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu'à l'automne 2019 entre Ceuta et la ville transfrontalière marocaine de Fnideq. Ce trafic irriguait l'économie locale mais il privait les douanes marocaines d'importantes recettes : entre six et huit milliards de dirhams (550-750 millions d'euros) chaque année.

    Afin d'y mettre un terme, les autorités de Rabat avaient fermé en octobre 2019 les points de passage dédiés aux porteurs de marchandises détaxées entre la ville autonome espagnole de Ceuta et le territoire marocain.

    Pour pallier la fin de la contrebande, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d'activités économiques (ZAE) à Fnideq. Ce projet, prévoyant la création de plus de 1 000 emplois directs, a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams (19 millions d'euros).

    Les postes-frontières de Ceuta et Melilla ont été fermés lors de la première vague de la pandémie de coronavirus en mars 2020. Le blocage s'est prolongé en raison de la crise diplomatique déclenchée il y a un an entre les deux pays voisins par leur différend sur le territoire disputé du Sahara occidental. Madrid a mis fin à ce coup de froid le 18 mars après avoir opéré un revirement spectaculaire et reconnu le plan d'autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Sahara occidental : le Front Polisario "rompt" tout contact avec Madrid

    Sahara Occidental : le revirement de l'Espagne "inacceptable" pour le président algérien Tebboune

    L'Espagne et le Maroc scellent une réconciliation "historique"

    Valeurs Actuelles

    “Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

    Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

    Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

    Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

    Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

    Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

    Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

    Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

    Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

    Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

    Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

    Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

    J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

    Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

    On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

    On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

    On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

    Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

    La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

    Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

    Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

    On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

    Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

    Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

    Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

    Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

    Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

    Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

    Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

    Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

    Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

    Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

    Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

    Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

    C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

    La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

    Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

    Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

    Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

    Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

    J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

    Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

    Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

    « Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

    Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

    La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

    Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

    Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

    Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    A día de hoy todo el mundo sabe lo que es una focaccia. Probablemente se trate de uno de los panes -por no decir el que más- que más se beneficia del gluten. La red estructural y la elasticidad que le proporcionan a la masa es idónea para este pan plano de fermentación larga. Sin embargo, la panadería sin gluten está cada vez más avanzada, y contamos con algunos ingredientes que ayudan a simular rejillas proteicas aptas para personas celiacas, sensibles al gluten o alérgicas al trigo.

    Trabajar sin gluten acarrea una serie de desafíos. Las harinas no trabajan de la misma forma: es necesario conocer sus distintos puntos de cocción, la humedad que requieren y absorben, y ajustar las cantidades, ya que trabajamos en gran medida con almidones y féculas. Los tiempos de fermentación también son diferentes y, por supuesto, la textura de la masa resultante, al carecer de la elasticidad que proporciona el gluten, es más difícil de trabajar y requiere aportes extra de proteína y grasa. Dicho esto, los pasos básicos se pueden resumir en:

    • Combinar una base de harina de arroz con una fécula (de patata o batata, por ejemplo).

    • Activar la elasticidad de la fécula con una precocción en la masa añadiendo agua caliente.

    • Buscar un sustituto proteico del gluten. La proteína de guisante, de soja o de garbanzo es ideal para esto (se pueden encontrar en tiendas de especias, granerías y herbolarios).

    • Añadir un agente que preserve la humedad. En este caso, el tofu, que es básicamente soja, una proteína de alto valor biológico que actúa de agente humectante y de redecilla proteica.

    • Ajustar la cantidad de grasa necesaria: en el caso de la focaccia sin gluten, usaremos más aceite de oliva que en una masa con gluten.

    • Agregar una fibra gelificante como el psyllium en polvo.

    Todo esto puede parecer engorroso, pero prometo que no es tan complicado. De hecho, todo el proceso que detallo más adelante es la guía más básica para conseguir un resultado decente. Si queremos algo más profesional, podemos aumentar tiempos de fermentación (hasta 24h) y trabajar con una masa madre sin gluten, pero esto ya os lo dejo a los que queráis perfeccionar la técnica.

    Dificultad

    Poca para el buen resultado que da.

    Ingredientes

    Para la masa

    • 300 g de harina de arroz blanco
    • 300 g de fécula de patata
    • 65 g de proteína de soja en polvo, guisante o cualquier otra legumbre
    • 15 g de psyllium en polvo
    • 45 g de tofu firme machacado o triturado
    • 6,5 g de levadura seca de panadería
    • 1 cucharadita rasa de levadura química
    • 55 ml de aceite de oliva virgen extra
    • 8 g de sal en escamas
    • 35 g de azúcar moreno moscovado (o blanco si no tenéis)
    • 570 ml (aproximadamente) de agua caliente

    Además

    • 12 aceitunas Kalamata deshuesadas y en mitades
    • 40 ml de aceite de oliva virgen extra (en dos tandas de 20 ml)
    • Sal en escamas al gusto
    • Pimienta negra molida al gusto

    Preparación

    1. Mezclar en un bol grande todos los ingredientes de la masa excepto el agua caliente.

    2. Calentar los 570 ml (aproximadamente) de agua hasta que esté caliente (que no hirviendo: debes poder meter el dedo sin quemarte).

    3. Si trabajamos con una amasadora, ponerla a velocidad media y añadir el agua paulatinamente hasta conseguir una masa de textura elástica y uniforme. Si se hace a mano, lo mismo.

    4. Cubrir el bol de mezcla con un paño húmedo o una tapa y dejar que fermente alrededor de dos horas o hasta que doble su tamaño.

    5. Desgasificar la masa presionando y ponerla sobre una placa para hornear engrasada con aceite de oliva. Añadir 20 ml de aceite de oliva sobre la masa y extenderlo presionando con los dedos. Añadir otros 20 ml de aceite de oliva y volver a trabajarla. Colocar las aceitunas y dejar que fermente de nuevo otras dos horas o hasta que doble su tamaño.

    6. Precalentar el horno con calor por arriba y por abajo (con ventilador) a 160ºC.

    7. Añadir sal en escamas y pimienta negra sobre la masa y, si se desea, más aceite de oliva. Hornear a altura media durante 25 minutos.

    8. Subir la temperatura a 210 ºC y hornear 15 minutos más. Retirar del horno cuando la capa exterior esté crujiente, dejar reposar unos 10 minutos sobre una rejilla y lista para servir.

    Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

    France24 - Monde

    Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

    Publié le : 13/05/2022 - 18:56

    Sébastian SEIBT Suivre

    La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

    Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

    La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

    La faute à la Fed

    "Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

    "Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

    Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

    >> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

    La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

    "Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

    Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

    Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

    En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

    De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

    >> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

    Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

    Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

    Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

    On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

    La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

    Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

    Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

    Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

    Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

    "Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR BITCOIN & CO.

    Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

    BOURSES

    Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

    La chronique de l’éco

    Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

    Valeurs Actuelles

    Algérie, le dernier acte de la tragédie

    Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

    Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

    « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

    Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

    C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

    En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

    Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

    « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

    Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

    Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

    La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

    Des rafales, des hommes à terre…

    Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

    Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

    « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

    “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Perseverance: Nasa rover begins key drive to find life on Mars

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    Nasa's Perseverance rover has reached a big moment in its mission on Mars.

    Tuesday will see the six-wheeled robot begin the climb up an ancient delta feature in the crater where it landed.

    It will roll uphill, stopping every so often to examine rocks that look to have the best chance of retaining evidence of past life on the planet.

    On its way back down, Perseverance will collect some of these rocks, placing the samples at the base of the delta to be retrieved by later missions.

    The goal is to bring this material back to Earth in the 2030s for detailed inspection.

    "The delta in Jezero Crater is the main astrobiology target of Perseverance," said deputy project scientist, Dr Katie Stack Morgan.

    "These are the rocks that we think likely have the highest potential for containing signs of ancient life and can also tell us about the climate of Mars and how this has evolved over time," she told BBC News.

    The rover made its spectacular landing in the middle of Mars' 45km-wide Jezero Crater on 18 February last year.

    Since then it's been testing its tools and instruments, flying an experimental mini-helicopter, and gathering a general impression of its surroundings.

    But the robot's chief purpose in going to the near-equatorial bowl on the Red Planet has always been to study the huge mound of sediments in the west of Jezero.

    Long suspected to be a delta, based on satellite imagery, Perseverance's initial observations on the ground have now confirmed this assessment.

    A delta is a structure built up from the silt and sand dumped by a river as it enters a wider body of water. The sudden deceleration that occurs in the river's flow allows anything carried in suspension to fall out.

    In Jezero's case, the wider body of water was very probably a crater-wide lake that existed billions of years ago.

    "Rivers that flow into a delta will bring nutrients, which are helpful for life, obviously; and then the fine-grained sediment that is brought and laid down at a high rate in a delta is good for preservation," explained mission scientist Prof Sanjeev Gupta from Imperial College London, UK.

    "Also, if there is life in the hinterland, this can get brought down the river and concentrated in a delta."

    In recent days, Perseverance has manoeuvred itself to an "on ramp" to the delta dubbed Hawksbill Gap. This is a gentle incline that will take the robot to an elevation of a few tens of metres above the crater floor.

    The ascent is billed as a reconnaissance. Perseverance will go "walkabout", looking for the most enticing delta rock. There are some exquisitely layered, fine-grained outcrops.

    "The rover has an amazing suite of instruments that can tell us about the chemistry, mineralogy and structure of the delta, by examining the sediments all the way down to the scale of a grain of salt," said mission scientist Prof Briony Horgan from Purdue University, Indiana.

    "We will learn about the chemistry of this ancient lake, whether its waters were acidic or neutral, whether it was a habitable environment and what kind of life it might have supported."

    To be clear, no-one knows if life ever got started on Mars, but, if it did, the three or four rocks Perseverance chooses to drill and cache on the way back down to the crater floor could be the ones to tell us.

    It's unlikely the robot itself will be able to make any definitive statements - as smart as its instruments are. Even on Earth, where we know microbial life has existed for billions of years, the evidence of its earliest fossilised forms is hard to interpret, even contentious.

    Establishing the facts of life on Mars will therefore have to wait for the rover's rock collection to be brought home for the type of rigorous investigation only the biggest laboratories are equipped to carry out.

    "The claim that there is microscopic life on another planet in our Solar System is an enormous claim. And so the proof needs to be enormous as well," said Jennifer Trosper, Nasa's Perseverance project manager.

    "I don't think that the instruments we have by themselves can provide that level of proof. They can provide a level of 'we think this might be it', and then we bring the samples back to Earth and we use the more sophisticated larger instruments here to make sure," she told BBC News.

    Perseverance is expected to put down its first rock stash when it returns to the crater floor at the end of the year.

    This depot will comprise not just those rocks gathered during the Hawksbill descent but four samples collected in previous months out on the crater floor.

    Nasa, together with the European Space Agency, is in the advanced stages of planning the missions required to go and retrieve the depot. These ventures, which will incorporate another rover, a Mars rocket and carrier spacecraft, should be launched towards the end of this decade.

    Perseverance has plenty more years of work ahead of it. After it has put down its first rock stash, it will drive back up Hawksbill Gap to the very top of the delta and beyond, to visit rocks that look like they could be the remnants of the shoreline to the ancient Jezero lake.

    These deposits are made of carbonate minerals, and, again, look to have formed in a setting conducive to the recording of past life - if ever it existed.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Related Topics

    France24 - World

    Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort

    Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43

    Juliette MONTILLY Follow

    Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.

    Valeurs Actuelles

    “L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

    Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

    J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

    Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

    Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

    La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

    Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

    Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

    En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

    Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

    En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

    Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

    Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

    Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

    Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

    Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

    L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

    Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

    Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

    L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

    Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

    Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

    La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

    Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

    En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

    Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

    En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

    Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

    Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

    Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    North Korea: More than a million Covid cases feared

    North Korea's leader Kim Jong-un has lambasted health officials and ordered the army to help distribute medicine, as a wave of Covid cases sweeps through the country.

    More than a million people have now been sickened by what Pyongyang is calling a "fever", state media said.

    Some 50 people have died, but it's unclear how many of those suspected cases tested positive for Covid.

    North Korea has only limited testing capacity, so few cases are confirmed.

    North Koreans are likely to be especially vulnerable to the virus due to lack of vaccinations and a poor healthcare system. A nationwide lockdown is in place in the reclusive country.

    State media said Mr Kim led an emergency politburo meeting at the weekend where he accused officials of bungling the distribution of the national medicine reserves.

    He ordered that the "powerful forces" of the army's medical corps step in to "immediately stabilise the supply of medicines in Pyongyang City".

    The country announced its first confirmed Covid cases last week - although experts believe the virus has likely been circulating for some time.

    Mr Kim has imposed "maximum emergency" virus controls, including lockdowns and gathering restrictions in workplaces.

    The international community offered to supply North Korea with millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year, but Pyongyang claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.

    It seems North Korea is where much of the world was back in early 2020. Covid is spreading rapidly through the population which is not vaccinated, has no built-up immunity, and has limited options to treat the virus.

    The difference of course is that North Korea has had time to prepare for this and has seemingly done little to do so. Instead, it has focussed on its strategy of preventing the virus from entering the country.

    It has turned down vaccines in the past saying it didn't need them. Now it does need them, but it might be too late. Health experts say the urgent priority is getting antiviral drugs into the country to treat people who are suffering.

    But in order for this to happen, North Korea needs to accept help, and it is yet to ask for any. South Korea's offers of vaccines and aid have gone unanswered.

    It is extremely unlikely the North would ever accept help from South Korea. It will be far more palatable if the offer comes from an international organisation such as the United Nations, even if that means South Korea's supplies need to be redirected and packaged up in this way.

    It is a risk for North Korea to accept aid and medical care because it means they would have to let people into the country to distribute and administer it. But the fact that it is reporting its daily deaths and case numbers is seen as an indication that it needs and wants help.

    Professor Hazel Smith of the School of Oriental and African Studies (SOAS) in London says those strict quarantines have been a key strategy for North Korea in its bid to control epidemics in the past - such as for Sars or Ebola.

    Now that the borders have been breached, the country lacked organisational infrastructure and was struggling with basic necessities like "enough disinfectant and electricity and running water", she told BBC Radio 4's Today programme.

    "Once an epidemic has started, they've got difficulties in controlling and treating people who are ill," Prof Smith added.

    North Korea shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.

    South Korea has offered to send unlimited aid to the North if requested, including vaccine doses, health workers, and medical equipment.

    On Saturday Mr Kim called the rapidly spreading Covid-19 outbreak a "great disaster".

    "The spread of the malignant epidemic is [the greatest] turmoil to fall on our country since the founding," the official KCNA news agency quoted him as saying.

    As well as the direct health impact, fears have been raised for food production in North Korea. It suffered a brutal famine during the 1990s, and today the World Food Programme estimates that 11 million of the country's 25 million people are undernourished.

    If agricultural workers are unable to tend the fields, analysts say, the implications are extremely serious.

    You may also be interested in:

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    More on this story

    N Korea has confirmed Covid: What's likely to happen?

    Covid outbreak a great disaster - Kim Jong-un

    North Korea announces first death from Covid-19

    N Korea in lockdown over 'first ever' Covid cases

    Related Topics

    France24 - World

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Issued on: 29/04/2022 - 18:31

    Georgina ROBERTSON

    In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

    Issued on: 29/04/2022 - 17:47

    Catherine NICHOLSON Follow

    It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

    Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

    French presidential election © France 24

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    What are the biggest challenges for Macron’s second term?

    FRANCE IN FOCUS

    Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

    France's Macron faces a divided nation after election win

    BBC

    Farm machinery exacting heavy toll on soil - study

    By Helen BriggsBBC Environment correspondent

    Scientists say massive tractors could be damaging up to a fifth of global land used to grow crops.

    The weight of modern combine harvesters, tractors and other farm machinery risks compacting the soil, leading to flooding and poor harvests, according to researchers in Sweden.

    And in their scientific paper, they raise a curious question.

    How did giant dinosaurs, which outweighed machines, survive without trampling the soil to smithereens?

    The researchers calculated that combine harvesters, when fully loaded, have ballooned in size from about 4,000kg in 1958 to around 36,000kg in 2020. (In contrast, the likes of brontosaurus weighed about twice the larger figure.)

    Meanwhile, the tyres of tractors and other vehicles have also got bigger, increasing the impact on the soil.

    In soil that has been squashed by a heavy weight, air is forced out and the soil becomes compacted.

    This makes it difficult for plants to put down roots and draw up nutrients, and the land is prone to flooding.

    The researchers think the growing weight of farm machinery poses a threat to agricultural productivity.

    Their analysis, published in the Proceedings of the National Academy of Sciences, suggests combine harvesters could be damaging up to a fifth of the global land used to grow crops.

    Thomas Keller, professor of soil management at the Swedish University of Agricultural Sciences in Uppsala, Sweden, says machinery should be designed not to exceed a certain load.

    "Compaction can happen within a few seconds when we drive on the soil, but it can take decades for that soil to recover," he said.

    However, the heft of modern harvesters is outweighed by long-necked plant-eating dinosaurs such as brontosaurus, which once roamed the Earth.

    This raises a conundrum: how did the extinct creatures thrive in the ecosystems they likely altered as they stomped across the ground?

    Prof Thomas Keller suggests the giant plant-eaters might have stuck to paths, using their long necks to reach out for nearby vegetation.

    "We think that maybe they didn't just walk around randomly across the landscape," he explained.

    Related Topics

    BBC

    Kay Mellor: Actress and Fat Friends creator dies aged 71

    Actress, screenwriter and director Kay Mellor has died aged 71, it has been announced.

    A spokesman for her TV production company, Rollem Productions, confirmed "with profound sadness" that she died on Sunday.

    She was known for creating and writing the ITV series Fat Friends - which helped launch James Corden's career.

    Mellor also wrote comedy and drama series such as The Syndicate, Girlfriends and Band of Gold.

    A Rollem Productions spokesman said: "It is with profound sadness that we announce the untimely and sudden passing of our beloved friend, mentor and colleague Kay Mellor on Sunday 15 May 2022.

    "We have lost a phenomenal talent and a true luminary. We ask that you please respect the privacy of the family and friends at this time."

    Mellor began her career writing plays, worked on Coronation Street and created the award-winning children's drama Children's Ward.

    She also wrote BBC One's women's football series Playing The Field and in 2010 received an OBE.

    Fat Friends aired from 2000-2005 and gave a young Corden his first major acting role. It also starred Ruth Jones, Sheridan Smith and Alison Steadman.

    The BBC's chief content officer, Charlotte Moore, paid tribute to Kay Mellor following her death, saying she was "shocked and deeply saddened" by the news.

    "Kay was an outstanding writer and the creative force behind many of the nation's best-loved television dramas," Moore said. "She wrote with such heart, humanity, humour and passion with strong female characters often taking centre stage."

    West Yorkshire mayor Tracy Brabin paid tribute on Twitter, writing: "Just dreadful news & difficult to take in. Sending all our love from everyone in West Yorkshire to Kay's family, friends & colleagues.

    "Our voice of the North, she put working class characters at the centre of her brilliant compassionate, moving & funny stories. Such a loss."

    Sir Lenny Henry, who starred in The Syndicate, tweeted: "I was saddened to hear that Kay Mellor has died. I was lucky to work with her on the Syndicate and found her to be incredibly creative, funny and instinctive.

    "She knew what she wanted and knew how to get the best from us as actors. She will be missed. Condolences to her family."

    Gavin and Stacey writer Ruth Jones told the PA news agency: "She was a great mentor to me when I first started writing - and always hugely encouraging of new writers - a real testament to the idea of paying it forward.

    "Her series Fat Friends was a massive turning point in my career and I will be eternally grateful to her for what she did for me.

    "British television has lost one of its greats. Thank you Kay for all that you gave us. I cannot believe you've gone."

    Doctor Who and It's A Sin writer Russell T Davies posted a tribute on Instagram, saying: "I adored her. She taught me so much. And she was hilarious... I think of her always when I'm writing."

    The Syndicate and Waterloo Road actress Kym Marsh tweeted: "I am so so sad to hear of the passing of Kay Mellor. I had the pleasure of working with Kay briefly last year and it was an absolute honour. A huge talent, a huge personality a wonderful lady. She will be missed. Our thoughts are with her family and friends."

    Former Emmerdale actress Lisa Riley described Mellor as "the best boss to work for". while Coronation Street's Antony Cotton noted that she "was a real trailblazer for women"

    ITV's Band of Gold, which ran from 1995 to 1997 was considered a ground-breaking drama, bringing to life the lives of a group of sex workers in Bradford as they tried to take on police and gangsters in a bid to run their own street business.

    It gave Hollywood actress Samantha Morton one of her first major roles, later going on to star in films such as Minority Report opposite Tom Cruise. She also played Alpha in The Walking Dead.

    BBC One drama The Syndicate is about five members of a lottery syndicate who get a big win. Each of the four series featured a different group of people and setting, including a supermarket and a hospital.

    Mellor said she was inspired to write the drama because of "the times we are living in, where people are desperate and holding on to the dream of winning the lottery as the only solution available".

    Northern champion

    The first series aired in 2012 and starred Timothy Spall and Gavin and Stacey actress Joanna Page. Series four came out last year.

    Asked about the setting of that first series being Leeds, Mellor said: "I think it's vital that the north of England is represented in mainstream drama, not just soap opera. For me personally northern dramas have a different feeling because it feels like these are my people, this is the world I know, this is the world I grew up in.

    "That's not to say that I don't watch and enjoy British dramas that are set in the south of England. I just think that geographically there needs to be equality and England exists outside of London."

    Mellor once told BBC Leeds: "I am Leeds born and bred, and the city, both architecturally and socially, feeds my creativity.

    "That's why I don't live in London. When people ask me why I don't live down there I always say, 'Why should I?' I would feel like a fish out of water."

    Mellor's writing career began at Granada TV writing for long-running soap Coronation Street. She also wrote for Channel 4 soap Brookside.

    She went on to write Children's Ward with former Coronation Street writing colleague Paul Abbott before penning the dramas she made her name with series such as Band of Gold.

    Mellor was also an actress, starring in her own adaptation of Jane Eyre in 1997 and Gifted (2003).

    In 2017, Mellor turned Fat Friends into a stage musical which toured the UK the following year. She also adapted Band of Gold, which toured the UK in 2019 but ended due to the Covid-19 pandemic.

    Mellor appeared on BBC Radio 4's Desert Island Discs in 2017 and chose The Beautiful South's Perfect 10, the Fat Friends theme tune, as one of her sound tracks, saying "every time I heard that I used to get excited and get butterflies".

    She explained: "It was such a lovely time of my life, it was a drama that was really important to me because I thought I had something to say about weight and body image."

    Mellor and her husband Anthony were married in 1968 and have two daughters, actress Faye and television producer Yvonne Francas.

    More on this story

    Why these Girlfriends stand out in British TV

    Related Topics

    France24 - World

    Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

    Issued on: 11/04/2022 - 14:39

    Céline SCHMITT

    Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

    A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    Valeurs Actuelles

    L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

    L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

    La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

    L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

    La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

    Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

    L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

    Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

    Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

    L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

    Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

    Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

    *Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

    Publié le : 06/05/2022 - 18:21

    Guillaume GRALLET Suivre

    En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

    "Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

    Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Muy pronto empezará el calor de verdad y con él la temporada de berenjenas, una hortaliza a la que en El Comidista se le rinde tanto culto como a la alcachofa que nos hace las veces de logo. Nos gustan de todas las maneras y en todo tipo de preparaciones -desde en untable hasta en bocadillo, pasando por tortillas, revueltos o guisos-, así que hoy queremos rendirles culto y compartir todo nuestro conocimiento berenjenero. Desde tipos y variedades y cómo conservarlas hasta ideas para prepararlas con las técnicas más tradicionales, otras que a priori parece que no van a funcionar -pero lo hacen- y consejos para que lo den todo en el electrodoméstico casero de moda. Ahí va nuestra oda a la berenjena.

    Tipos de berenjenas y cómo reconocer unas buenas

    Estas solanáceas -familiares del tomate, las patatas o algunos chiles- suelen catalogarse por sus formas y colores: las más cultivadas son las intermedias como las variedades Paula, Diva o Cava; de color morado oscuro y una forma ni muy chata ni muy alargada (la berenjena de toda la vida, vamos). Las redondas como la Bonica (variedad catalana) la Rondona o la Black Beauty tienen forma achatada y son variedades bastante productivas, con frutos de unos 300-400 gramos de peso (aunque las hay que pueden pesar hasta un kilo.

    También están las de tipo listadas o rayadas como la Leire, Ángela o siciliana, fáciles de reconocer por su llamativa combinación de colores que van del blanco al morado, cada vez más fáciles de encontrar en las fruterías y de producción tardía (lo que permite ampliar su temporada). Dentro de las berenjenas alargadas entran las variedades Mirabelle, Helena, Mileda o Violeta -originaria de Asia, fina y de carne dulce- y existe una variedad llamada “de metro” que puede superar los 40 cm por fruto.

    Los ejemplares deberían lucir una piel tersa y carne prieta, ser pesados en proporción a su tamaño y no ceder con facilidad cuando las apretamos (esto puede significar que tienen muchas semillas). El pedúnculo también es un buen indicador de frescura: si está verde oscuro y parece fresco, buena señal; si tiende a gris y luce pocho, mejor escoge otra. Cuidado porque este pedúnculo puede ser urticante -si has pensado que “Pedúnculo Urticante” podría ser tu nombre de drag, ya somos dos-, aunque la mayoría de las variedades que se cultivan en la actualidad se han domesticado para no serlo (pero no todas: si te encuentras con una listada de Gandía, tus deditos corren peligro). Puedes conservarlas en la nevera -en la parte menos fría-, y nunca en bolsas de plástico: si quieres alargar mucho su vida útil, escabéchalas, esterilízalas en tarros y las podrás disfrutar durante mucho tiempo.

    ¿Cuándo hay que desamargarlas?

    Las carne de las berenjenas tiene un punto de amargor intrínseco que cuando están en su punto es agradable, pero puede volverse demasiado evidente, molesto y hasta picante, por ejemplo si tienen muchas semillas o hace mucho tiempo de su recolección y se han quedado blandurrias. No todas las berenjenas tienen que pasar por este proceso, pero si quieres hacerlo puedes añadirles un poco de sal por encima y dejarlas reposar una media hora, escurriendo bien después el agua amarga que hayan soltado (puedes ponerlas directamente sobre un colador para hacerlo más fácil). Normalmente se suelen cortar en rodajas antes de ponerles la sal, pero si las vas a preparar cortadas en dos a lo largo también puedes hacerlo -déjalas después de un rato sobre un colador boca abajo- y notarás la diferencia. He leído que dejarlas en remojo en agua fría también funciona, pero la verdad es que no lo he probado nunca.

    Fritas y rebozadas

    Una de las características de la carne de la berenjena es su esponjosidad, algo que es bueno para muchas cosas pero también hace que absorban muchísimo aceite si no usas la técnica adecuada. Como donde hay capitán no manda marinero, dejamos por aquí el vídeo donde dos tabernas cordobesas expertas en freír esta hortaliza: La Montillana y Salinas. Allí nos enseñaron todos sus trucos para que queden perfectas, que van desde un baño en leche muy fría y un posterior rebozado en harina muy fina, friendo después con aceite de girasol hasta remojarlas en agua con sal, pasar a la harina y freír en aceite de oliva bien caliente.

    ¿Ya has preparado tus favoritas? Pruébalas simplemente con miel o miel de caña, con mayonesa de membrillo o con una tofunesa aderezada con cítricos y tus especias favoritas. Pero las berenjenas fritas en otros formatos ofrecen más posibilidades: puedes rellenarlas con verduras y feta al estilo cretense (aunque prepara aceite en gran cantidad, que te hará falta) o esta lujuriosa receta del detective Carvalho, donde se vienen arriba con una bechamel de gamba y un gratinado.

    Para rebozarlas podemos usar una técnica de salida muy parecida a la de La Montillana pero con las berenjenas en rebanadas un poco más gruesas o bastones, sumergiendo posteriormente las berenjenas en cerveza y después pasándolas por harina de trigo o garbanzos antes de freírlas. ¿Podríamos empanarlas con huevo y pan rallado? Sí, se puede, pero no me parece que sea la manera en la que quedan mejor: el pan se quema con facilidad antes de que la berenjena se cocine, y si bajamos la temperatura para que no sea así, la hortaliza se empapuza de aceite.

    Asadas

    Ahora mismo le tenemos un poco de miedo por los precios del KW/h -aunque no es el electrodoméstico que más consume- pero el horno sigue siendo una buena opción cuando se trata de asar berenjenas, siempre que tengamos unas cuantas cosas más para hacer a la vez y podamos optimizar su uso. A 180ºC -un poco más si el horno está muy lleno- podemos cocinar juntos berenjenas, pimientos, zanahorias, patatas, tomates, cebollas y más, siempre que estemos pendientes para ir sacando cada cosa a su tiempo (nuestras protagonistas de hoy pueden tardar alrededor de una hora, un poco más si son muy grandes). Si quieres prepararlas aprovechando el fuego alto de la barbacoa pero se te churruman -o al contrario, la brasa residual se apaga demasiado pronto- puedes ponerlas antes tres o cuatro minutos al microondas y problema solucionado.

    También puedes conseguir berenjenas con un interesante sabor ahumado en casa, si no te da pereza limpiar después los fogones: te lo contamos en nuestra receta de babaganoush, y lo resumimos aquí de nuevo. Lava las berenjenas y ten a mano una pinza metálica. Con el fuego a potencia media y el extractor encendido pon las berenjenas sobre los quemadores, apoyadas en las parrillas. Dales la vuelta cada cinco minutos para que se cocinen por todas partes: sabremos que están listas cuando estén blandas por todas partes y con la piel ennegrecida (a veces se abren durante el proceso). Brillarán en cualquier preparación en la que el ahumado gane puntos: simplemente con un chorrito de aceite, un queso cremoso, sal, pimienta y ralladura de limón o alguna hierba fresca quedan espectaculares.

    Otra ventaja de las berenjenas asadas es que puedes preparar con ellas platos más elaborados: nos las hemos comido aderezadas con yogur y romesco -una combinación deliciosa aunque suene rara-, rellenas de un guiso de soja texturizada que podrías cambiar por 250 g de tu carne picada favorita y gratinadas con queso o bañarlas en curry garam masala. La versátil escalivada y sus infinitas posibilidades merecen un capítulo aparte -y lo puedes encontrarlo aquí- además de poder preparar con ella esta particular ensaladilla sin patata u otra con lentejas.

    En freidora de aire

    Si tienes una freidora de aire -en realidad un horno con aire, como nos contó nuestra compañera Beatriz Robles- puedes hacer muchas de las cosas que contamos en los anteriores apartados. Puedes asarlas si las pones enteras -dales la vuelta de vez en cuando-, freírlas si les repartes aceite en spray o incluso hacer una especie pisto “seco” para guarniciones si las troceas y mezclas con otras verduras. Siempre hay que tener en cuenta que cuando hay contacto entre lo que cocinamos en este electrodoméstico la cocción es diferente, así que es importante remover frecuentemente para que todo vaya quedando en contacto con el aire caliente en movimiento. ¿Alguna pega? Los rebozados con una base líquida o semilíquida se despegarán de los alimentos antes de que les dé tiempo a cocinarse y solidificarse. ¿Un truquito? Córtalas en daditos junto con patatas y cebolla y prepara con ellas una tortilla: si las dejas un buen rato bañándose en el huevo no echarás nada de menos el aceite de la versión tradicional en sartén.

    Guisadas

    Guisar berenjenas es una buenísima opción para que no pidan una cocción muy larga -porque al cortarlas en trocitos la aceleramos- y queden melosas casi sin añadir aceite al mezclarse con salsas, vino, caldo, agua u otras hortalizas que suelten sus jugos. Aunque ya hemos preparado antes berenjenas con tomate que también pueden servir como salsa, caponata siciliana, el guiso con burrata que servía Adriana Restrepo -a la que siempre echaremos de menos- en Nina Pasta Bar, musaka como en Grecia o un pilaf con quinua en lugar de arroz.

    Hoy también os proponemos una versión para vagos en la que tendréis que trabajar poco más de tres minutos: cortad a lo largo cuatro berenjenas y ponedlas con la carne hacia abajo en una sartén o cazuela a fuego medio, con un chorrito de aceite. Olvidaos de ellas tres o cuatro minutos y después verted encima una lata pequeña de tomate troceado o tomatitos en conserva. Añadid un chorrito más de aceite, sal, especias o hierbas al gusto -yo puse za’atar-, tapad pero no del todo -dejando un trocito abierto- y que cueza a fuego medio unos 12 minutos.

    Pasado ese tiempo, destapad más para que el agua se evapore y la salsa se concentre, entre cinco y 10 minutos más. Una vez fuera del fuego, añadir un diente de ajo picado muy fino y bien repartido para que se cocine con el calor residual, un poco más de las especias y alguna hierba fresca (yo usé perejil). Se pueden servir en una tostada, con arroz integral o cuscús o tomar frías, como una ensalada.

    A la plancha

    Sencillas, relativamente rápidas pero con un riesgo: que se sequen y acaben quedando como la correa de un cinturón. Para evitar eso, reservaremos para esta técnica las que estén más frescas y jugosas, las cortaremos no muy finas -algo menos de un centímetro- y cocinaremos a fuego medio en una plancha o sartén sin aceite (o con muy poco, pintado o repartido con espray). Para que no se sequen y además se salen por todas partes -y de paso solucionar el problema de la amargura, si lo hubiera- las dejaremos antes un rato en agua con sal. También podemos marinar las berenjenas antes con especias durante un rato para que cojan sabor: con curry, con pimentón y ajo, con chimichurri, con mostaza…

    Hervidas

    Puede sonar raro, pero es una cocción muy válida para cierto tipo de recetas; tanto al vapor en el microondas durante unos 15 minutos como hirviendo en agua, previamente cortadas en dados gruesos unos 23 y escurriendo bien después. Con ellas podrás preparar salsas para pasta -como esta con limón, no apta para los que no soportan los cítricos- o este zaluk marroquí especiado y sabroso para el aperitivo. Después de haberlo probado de esta manera, me atrevería a decir que puede funcionar en muchos otros platos donde necesitemos una berenjena en un formato parecido al asado y no queramos añadir aceite o grasa por cualquier motivo; porque quedan melosas y con una textura mucho más agradable de lo que puede parecer antes de meterles tenedor.

    Valeurs Actuelles

    Le progressisme de A à Z

    Propos recueillis par Mickaël Fonton

    Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

    La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

    Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

    La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

    Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

    Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

    Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

    Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

    Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

    En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

    Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

    « Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

    La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

    La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

    De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

    On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

    Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

    S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

    Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

    Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

    Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

    « Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

    Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

    Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Homophobie dans le football : une absence d'Idrissa Gueye crée la polémique

    Publié le : 17/05/2022 - 12:04

    FRANCE 24 Suivre

    Comme l'an passé, le milieu sénégalais Idrissa Gana Gueye n'a pas joué samedi à l'occasion de la journée mondiale dédiée à la lutte contre l'homophobie. Une nouvelle absence qui crée la polémique.

    L'affaire éclate alors même que la planète célèbre la Journée mondiale contre l'homophobie, mardi 17 mai. Idrissa Gueye, joueur du PSG, est accusé d'homophobie après s'être fait porter pâle samedi 14 mai pour le match de son club face à Montpellier, lors duquel ses coéquipiers arboraient un maillot arc-en-ciel en soutien aux communautés LGBT+.

    L'absence a été d'autant plus remarquée que l'an passé, lors de cette même journée de soutien, le Sénégalais avait invoqué une "gastro-entérite" pour ne pas avoir à jouer.

    Si l'entourage du joueur, contacté par l'AFP, a refusé d'expliquer les raisons de cette absence, celles-ci sont en revanche limpides pour les associations de lutte contre l'homophobie : "Il avait déjà fait le coup l'année dernière. Ça ne fait guère de doutes sur ses intentions", explique Bertrand Lambert, le président des Panam Boyz and Girlz United, club ouvert à la diversité.

    👕 Dans le cadre de la journée mondiale contre l'homophobie du 17 mai, la #Ligue1 se mobilise. Les maillots parisiens reprennent le drapeau arc-en-ciel, symbole de paix, de diversité et symbole par excellence du mouvement LGBT.#MHSCPSG pic.twitter.com/TdFU7f2zZj

    May 14, 2022

    Cette année, le PSG a semblé moins enclin à couvrir son absence. L'entraîneur, Mauricio Pochettino, a évoqué des "raisons personnelles", précisant que son joueur "n'était pas blessé".

    Contacté par l'AFP, le PSG rappelle être "complètement engagé dans la lutte contre l'homophobie et les discriminations, avec Sportitude ou SOS Racisme. Nos joueurs ont porté avec fierté ce maillot, les plus grandes stars, Messi, Neymar ou Mbappé, exprimant l'engagement du club".

    En revanche, silence radio sur le cas Gueye. Sera-t-il sanctionné ? Peut-il l'être ? Il semble difficile d'imaginer que le club sanctionne le joueur ; il pourrait alors se trouver dans une situation juridique complexe vis-à-vis du droit du travail.

    "L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit"

    "Je regrette qu'il n'ait pas participé à cette journée qui n'est pas une promotion de l'homosexualité mais une promotion du vivre-ensemble", estime Bertrand Lambert. "Et de la même manière que de porter un brassard pour lutter contre le racisme ne change pas la couleur de peau de celui qui le porte, porter un maillot arc-en-ciel ne fait pas changer de sexualité. Il permet juste de faire tomber les préjugés."

    "L'homophobie n'est pas une opinion mais un délit", a rappelé quant à lui sur Twitter le collectif Rouge direct qui lutte contre l'homophobie dans le sport. "La LFP (Ligue) et le PSG doivent demander à Gana Gueye de s'expliquer, et très vite. Et le sanctionner le cas échéant."

    L’#homophobie n’est pas une opinion mais un délit.La @LFPfr et le @PSG_inside doivent demander à @IGanaGueye de s’expliquer et très vite. Et le sanctionner le cas échéant.Déferlement de haine contre les #LGBT ce soir, suite à cette information.Nous sommes très inquiets. https://t.co/evOqXDwyE0

    May 15, 2022

    L'affaire a même atteint la sphère politique. La ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a jugé, "à titre personnel", "regrettable qu'il n'ait pas souhaité jouer" avec ce maillot, a-t-elle dit au Parisien.

    La LFP, contactée par l'AFP, "ne souhaite pas commenter" l'incident et rappelle son "travail de fond dans ce domaine depuis quatre ans", comme "l'organisation d'ateliers de sensibilisation à l'homophobie dans les clubs et les centres de formation".

    "Mardi, une vente aux enchères est organisée avec les ventes de ces maillots au profit d'associations LGBT", a-t-on précisé.

    Des soutiens au Sénégal

    Au Sénégal, où Gueye et ses collègues de la sélection sont adulés, de nombreux soutiens au joueur du PSG ont été postés sur les réseaux sociaux. Dans ce pays musulman à 95 % et très pratiquant, l'homosexualité, punie d'une peine d'un à cinq ans de prison, est largement considérée comme une déviance.

    L'écrivain El Hamidou Kassé a ainsi déclaré sur Twitter soutenir Gueye "au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences".

    Au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences, je soutiens Gana Gueye. De quoi se prévaut Mme Valérie Pecresse pour demander des sanctions contre le professionnel sénégalais? Le sport doit unir, et pour ce, il faut éviter les sujets clivants. pic.twitter.com/Oj3V3QsaGS

    May 16, 2022

    Dans un communiqué, le mouvement Y en a marre, actif notamment dans la défense de la démocratie, "dénonce avec vigueur cette diabolisation dont il (Gueye) est victime". Il appelle "le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football à apporter un soutien officiel à Gana dans ces moments difficiles".

    "Encore des résistances, mais ça avance"

    En France, Bertrand Lambert "regrette qu'il n'y ait pas de réaction au plus haut niveau de l'État, du PSG et des instances du football. Ceci dit, il ne faut pas oublier que ce qui s'est passé ce week-end est assez marginal puisqu'il n'y en a qu'un qui a refusé."

    En 2019, plusieurs joueurs avaient refusé d'arborer un brassard arc-en-ciel. "Il y a encore des résistances, mais ça avance", résume Bertrand Lambert.

    Jake Daniels, milieu de terrain de 17 ans qui évolue avec le club de Blackpool en 2e division anglaise, est devenu lundi le premier joueur professionnel britannique en activité à revendiquer publiquement son homosexualité, dans un communiqué.

    A message from Jake Daniels. https://t.co/R2wEsniXKV pic.twitter.com/dcznYKtSaD

    May 16, 2022

    "Cette saison a été fantastique pour moi sur le terrain. J'ai fait mon premier match pro, marqué 30 buts avec la réserve, signé mon premier contrat pro", a raconté le joueur sur le site Internet de son club. "Mais hors du terrain, j'ai caché celui que je suis réellement. J'ai su toute ma vie que j'étais gay et je sens que je suis maintenant prêt à faire mon coming out et à être moi-même", a-t-il poursuivi.

    En octobre dernier, c'était le coming out d'un joueur du club australien d'Adelaide United, Josh Cavallo, qui avait fait grand bruit. "Ça a été un long chemin pour moi avant d'arriver à ce moment de ma vie, mais je suis très heureux aujourd'hui après avoir fait mon coming out", expliquait le joueur de 21 ans.

    Quelques semaines plus tard, il avait utilisé sa nouvelle notoriété pour alerter sur la Coupe du monde à venir au Qatar. En cas de qualification de l'Australie pour le Mondial-2022, Josh Cavallo affirme qu'il aurait "très peur" de participer à la compétition en raison de la répression des homosexuels dans le pays.

    Une sortie du responsable de la sécurité du Mondial en avril donne raison à Cavallo. Abdulaziz Abdullah al-Ansari a indiqué que les supporters LGBT qui assisteront à l’événement devront faire preuve de discrétion.

    "Si un supporter brandit un drapeau arc-en-ciel dans un stade et qu'on le lui enlève, ce ne sera pas parce qu'on veut l'offenser, mais le protéger", avait-il expliqué, soulignant qu’il ne s’agissait pas là de propos discriminatoires. "Si on ne le fait pas, un autre spectateur pourrait l'agresser. Si vous souhaitez manifester votre point de vue concernant la cause LGBT, faites-le dans une société où cela sera accepté."

    Preuve s'il en est que le chemin reste long avant que l'homophobie dans le milieu du football ne soit plus un sujet.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

    Journée contre l'homophobie : hausse des plaintes, des victimes "traumatisées et désemparées"

    DROITS DE L'HOMME

    Les LGBT dans le viseur du Qatar malgré une tolérance de façade pour le Mondial-2022

    C'EST EN FRANCE

    Être homosexuel en France : la lutte pour l'égalité se poursuit

    BBC

    Why the volatile price of aluminium matters

    By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

    At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

    Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

    "We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

    The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

    The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

    Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

    While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

    Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

    That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

    More technology of business:

    Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

    "A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

    But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

    US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

    Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

    "Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

    This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

    It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

    "Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

    "I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

    Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

    And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

    Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

    "It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

    CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

    So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

    Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

    Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

    The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

    "I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

    While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

    Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

    BBC

    Could you quit your job to become a full-time activist?

    By Suzanne BearneBusiness reporter

    Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

    It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

    They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

    "We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

    Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

    But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

    And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

    "People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

    They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

    From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

    More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

    In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

    Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

    "I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

    For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

    To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

    To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

    When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

    Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

    "It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

    She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

    "I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

    "I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

    At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

    Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

    People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

    She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

    She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

    "The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

    However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

    "Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

    Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

    "There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

    Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

    Related Topics

    Valeurs Actuelles

    Lettre ouverte à Vladimir Poutine

    Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

    Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

    Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

    Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

    Ainsi, Monsieur le Président,

    Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

    À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

    De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

    C’est donc au nom même de la civilisation,

    C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

    Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

    L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

    L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

    * Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Seko Fofana, Gaël Kakuta... Le prix Marc-Vivien Foé est chez lui au RC Lens

    Publié le : 16/05/2022 - 12:56

    Romain HOUEIX Suivre

    Pour la deuxième année consécutive, un pensionnaire du RC Lens a remporté le prix Marc-Vivien Foé remis par RFI et France 24, qui récompense le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un succès presque logique au vu de l'histoire d'amour du club du Nord de la France avec l'Afrique. 

    Un Sang et Or peut en cacher un autre. Seko Fofana a succédé lundi 16 mai à son coéquipier du RC Lens, Gaël Kakuta, au palmarès du prix Marc-Vivien Foé remis par France 24 et RFI, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Un résultat loin d'être un hasard, tant l'histoire entre les joueurs issus du continent africain et le club du Nord est forte, et tant le souvenir laissé par Marc-Vivien Foé, qui y a débuté sa carrière professionnelle, reste présent. 

    À lire aussi : Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens

    Ce prix, nommé en hommage au footballeur camerounais décédé le 26 juin 2003 à l'âge de 28 ans, après un arrêt cardiaque en plein match, est loin d'être anecdotique pour le RC Lens, actuel septième de Ligue 1. D'ailleurs, le club a organisé une passation entre ses deux lauréats, où l'on voit Gaël Kakuta apprendre à son coéquipier Seko Fofana qu'il remporte le trophée cette année.

    "Je l'avais prédit, C'est une fierté pour moi, pour le RC Lens d'avoir deux Lensois qui remportent ce trophée sur deux saisons d'affilée. C'était une évidence que Seko le gagne. La saison passée, il a été embêté par des pépins physiques. Maintenant qu'il est fit...", sourit Gaël Kakuta, fairplay.

    Au Racing plus qu'ailleurs, il est toujours question de 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧#PrixMarcVivienFoe #SiFierDEtreLensois@rfi @RFIsports @FRANCE24 pic.twitter.com/O2eYnIRNqV

    May 16, 2022

    "Ca me tenait à cœur de gagner ce trophée parce que c’est le Prix Marc-Vivien Foé et ça me rappelle énormément de choses", raconte le vainqueur 2022, Seko Fofana, avec émotion. "La première fois que je suis allé dans un stade, c’était quand j’étais jeune, avec mon papa. Il m’a emmené voir l’équipe de France jouer face à la Turquie. Et le même jour, on apprenait cette triste nouvelle. Donc, quand j’ai vu que j’étais parmi les finalistes, ça me tenait à cœur de gagner ce trophée et c’est ce qui est arrivé"

    Dans la ville de Lens, le souvenir du Camerounais reste vivace. Une rue porte son nom depuis 2004 en face du stade Bollaert, où joue le RC Lens et une fresque a été réalisée aux abords du stade avec la citation suivante "Un lion ne meurt jamais. Il dort." Le club rend également régulièrement hommage à Marc Vivien-Foé, décédé lors de la  confrontation entre le Cameroun et la Colombie en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2003.

    17 ans après... A jamais dans nos cœurs ❤️💛 #foe #unlionnemeurtjamaisildort pic.twitter.com/rjsdxD7Dkp

    June 26, 2020

     

    "Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition"

    Il faut dire que le club sang et or revêt une certaine importance dans la carrière de Marc-Vivien Foé. Lens fut son premier club en Europe, après avoir fait ses classes au Canon Yaoundé. Il y reste cinq ans (1994-1999) et dispute 105 matches, inscrivant au passage 15 buts.

    Seko Fofana (27 ans) et Gaël Kakuta (30 ans) sont cependant trop jeunes pour se souvenir de l'impact qu'a eu Marc-Vivien Foé sur leur club. 

    "Je l’ai surtout connu à travers les jeux vidéo et l’équipe du Cameroun. Mais c’était un Lensois et un grand joueur africain. C’est forcément une fierté supplémentaire de recevoir ce titre", expliquait ainsi Gaël Kakuta en recevant le prix en 2021. 

    "Je ne l’ai pas forcément bien connu parce que j’étais trop jeune pour comprendre énormément de choses. Je suivais des joueurs comme Thierry Henry. Ce qui m’a marqué, c’est l’impact qu’a eu sa disparition. C’est là que j’ai compris à quel point il était quelqu’un de très aimé dans le football et qu’il avait énormément de qualités. Plus tard, j’ai regardé quelques vidéos de lui", raconte Seko Fofana.

    Du côté de la direction du club, on savoure ce doublé et on met en avant la logique de ce succès. "On a une histoire avec l'Afrique. Les joueurs savent qu'en venant à Les, ils maximisent leurs chances", estime Arnaud Pouille, directeur général du Racing Club de Lens. "C'est une vraie tradition. Quand les dirigeants de chez nous se déplacent en Afrique, l'accueil est incroyable."

    "C'est une grande fierté pour le club de remporter ce trophée deux fois consécutivement. Cela prouve aux autres joueurs, aux autres talents en Afrique, qu'on est un club performant. Ce club est familial et accueillant. Je pense que les Africains s'y sentent bien en raison de ce côte humain", complète Florent Ghisolfi, coordinateur sportif du Racing Club de Lens.

    Toutes les interviews ont été réalisés par nos confrères de RFI

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    BBC

    Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

    By Matthew TuckerBBC News

    Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

    A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

    "The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

    "Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

    "The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

    The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

    Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

    She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

    While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

    According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

    Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

    Anna

    The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

    But it is Anna, her mother and sister who look after it.

    She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

    "I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

    "It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

    "It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

    The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

    The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

    Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

    They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

    Annabel

    Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

    She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

    Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

    She is a strong advocate of women and young people in farming.

    "A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

    "With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

    "There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

    Paula

    Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

    Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

    Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

    But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

    "Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

    "It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

    "Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

    Kirstie

    Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

    They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

    They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

    Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

    "You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

    "Where were you last week? Oh it was lambing time."

    Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

    "Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

    Fransje

    As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

    For most of her life she worked as an occupational therapist.

    After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

    When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

    Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

    "Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

    "Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

    All pictures are subject to copyright.

    More on this story

    Why more women are becoming farmers

    'People aren't used to seeing a woman on a farm'

    Garden photographer wins competition for third time

    Related Topics

    Valeurs Actuelles

    Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

    Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

    Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

    « La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

    Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

    Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

    Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

    La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

    Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

    Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

    Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

    Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

    Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

    L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

    L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

    Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

    Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

    Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

    Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

    Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Foot européen : l'AC Milan proche du titre, suspens relancé en Angleterre

    Publié le : 16/05/2022 - 11:03

    Romain HOUEIX Suivre

    L'AC Milan a fait un grand pas vers le titre en battant l'Atalanta, mais l'Inter talonne toujours. En Angleterre, Manchester City a raté l'occasion de s'adjuger le titre en étant freiné par West Ham. Liverpool peut donc croire à une victoire au finish lors de la dernière journée.

    Serie A : l'AC Milan touche du doigt son premier scudetto depuis 2011

    La bataille à suspense entre l'AC Milan et l'Inter Milan pour l'attribution du scudetto ne connaîtra son épilogue que lors de l'ultime journée de Serie A, dans une semaine, après la victoire dimanche soir des Nerazzuri à Cagliari (3-1).

    Avec ce succès, l'Inter Milan (2e) reste à deux points du leader l'AC Milan, vainqueur en fin d'après-midi de l'Atalanta Bergame (2-0). En raison d'une différence particulière favorable, les Rossoneri n'ont besoin que d'un point sur le terrain de Sassuolo lors de la 38e et dernière journée pour être assurés d'un 19e titre de champion, quel que soit le résultat de l'Inter à domicile contre la Sampdoria.

    Bundesliga : le RB Leipzig verra bien la Ligue des champions

    Leipzig a décroché samedi in extremis son billet pour la prochaine Ligue des champions, lors de la dernière journée de Bundesliga, grâce à un match nul 1-1 arraché dans le temps additionnel sur la pelouse du relégué Bielefeld.

    Leipzig termine quatrième derrière le Bayern, Dortmund et Leverkusen, qui joueront donc aussi la phase de groupes de la Ligue des champions. L'Allemagne peut espérer une cinquième place dans la compétition reine l'an prochain si Francfort remporte la Ligue Europa contre les Glasgow Rangers le 18 mai à Séville

    Qualifié l'an dernier pour la Ligue Europa Conférence, l'Union Berlin, le "petit" club de la capitale, a franchi un palier cette saison en s'emparant de la 5e place, qui lui permettra de disputer la Ligue Europa, en compagnie de Fribourg, 6e et futur finaliste de la coupe d'Allemagne contre Leipzig, le 21 mai à Berlin. L'Union a doublé Fribourg dans la dernière journée grâce à une victoire 3-2 contre Bochum. Le 7e, Cologne, accède à la Ligue Europa Conférence.

    Dans le temps additionnel également, le VfB Stuttgart a sauvé sa place en première division en battant Cologne 2-1. Les Souabes dépassent sur le fil le Hertha Berlin, qui devra jouer le barrage de montée/descente (les 19 et 23 mai) contre le 3e de deuxième division.

    Du côté de Stuttgart, on a arraché son maintien parmi l'élite allemande à la dernière minute contre Cologne.

    Stuttgart scored in the 92nd minute to seal their survival in the Bundesliga. Then a party broke out 🍾 pic.twitter.com/EVYV3nYZGS

    May 14, 2022

    Ligue 1 : l'OM peut-il tout perdre ?

    Avec une neuvième victoire de rang contre Brest (4-2), Monaco s'empare de la deuxième place, doublant Marseille, débordé par Rennes (2-0), samedi lors de l'avant-dernière journée de Ligue 1 où Metz s'est emparé de la place de barragiste.

    Au bout d'une soirée folle où les positions ont beaucoup changé, tout se jouera lors de la dernière journée, dans la course à la Ligue des champions comme pour le maintien. Et l'OM pourrait bien tout perdre, dix jours après son élimination en demi-finale de la Ligue Europa conférence...

    Longtemps deuxièmes, les Marseillais ont paru épuisés au Roazhon Park, incapables d'enrayer les accélérations de Benjamin Bourigeaud (11e) et Lovro Majer (34e), les buteurs.

    L'OM tombe à la troisième place, qui envoie en barrages de Ligue des champions, dépassé par l'ASM à la différence de but (+25 contre +21) avant la dernière journée, où Marseille, toujours sous la menace de son vainqueur du soir, reçoit Strasbourg au Vélodrome, Monaco se rend à Lens et Rennes à Lille. 

    Pour espérer accrocher l’Europe, Lens aura besoin que l’OM gagne Strasbourg.On arrive à une drôle de situation où Lensois et Marseillais se supporteront autant l’un que l’autre.#TeamOM 🔵⚪️ #RCLens 🔴🟡 pic.twitter.com/APyXQpKlWl

    May 15, 2022

    Une victoire à Bollaert, qui serait leur dixième d'affilée, et le club princier retrouverait la Ligue des champions, au bout d'un sprint irrésistible, à l'image de sa folle soirée : menée 2-0 juste avant la mi-temps, l'ASM a tout renversé avec un triplé de Wissam Ben Yedder (24 buts), qui revient à une longueur de Kylian Mbappé (25 buts) pour le titre de meilleur buteur.

    L'OM recevra Strasbourg (5e), qui tient la place en Ligue Europa Conférence, et doit prendre au moins un point pour rester sur le podium, et faire mieux que Monaco pour reprendre la place de dauphin.

    Liga : Séville arrache son ticket pour la Ligue des champions

    Séville a arraché un nul 1-1 contre l'Atlético Madrid pour la 37e et avant-dernière journée de Liga dimanche, validant ainsi son ticket pour la prochaine Ligue des champions, tandis que le Real Madrid a été accroché 1-1 à Cadix à deux semaines de la finale de C1 contre Liverpool.

    Pour la dernière de Luis Suarez et Hector Herrera au Metropolitano, les "Colchoneros" ont ouvert la marque à la 30e par José Maria Gimenez, qui a coupé de la tête au premier poteau un corner frappé par Yannick Carrasco, mais Séville a égalisé à la 85e grâce à une tête décroisée de Youssef En-Nesyri, à la reprise d'un centre d'Oliver Torres.

    A noter également la belle réaction d'orgueil des Basques de la Real Sociedad qui, après avoir été menés 1-0 par Villarreal, ont renversé les plans d'Unai Emery pour s'assurer leur place en Ligue Europa la saison prochaine, condamnant le "Sous-marin jaune" a ferrailler lors de la dernière journée pour s'assurer sa qualification pour la Ligue Europa Conférence dimanche prochain au Camp Nou face au FC Barcelone.

    Un Barça qui a d'ailleurs assuré la 2e place de Liga après un pauvre 0-0 à Getafe.

    Premier league : City garde la main, mais...

    Mené 2-0, mais avec un pénalty raté en fin de match, Manchester City s'est contenté du nul (2-2) à West Ham, alors que Tottenham a dépassé Arsenal dans la course à la Ligue des Champions.

    Le duel entre Citizens et Reds pour le titre a failli connaître un nouveau rebondissement, mais le point pris à Londres est quand même un petit pas de plus vers le titre pour les champions sortants.

    Avec une victoire, ils auraient eu six points d'avance et une différence de buts bien supérieure à celle de Liverpool à qui il ne reste que deux matches à jouer. Mais ils se contenteront bien de cette avance de 4 unités qui laisse un petit espoir aux hommes de Jürgen Klopp.

    Ces derniers iront à Southampton mardi. En cas de défaite, City sera sacré sans jouer. Dans le cas contraire tout se jouera lors de la dernière journée où City recevra Aston Villa, entraîné par Steven Gerrard, capitaine emblématique de Liverpool dans les années 2000, alors que les Reds recevront Wolverhampton.

    Imaginez si Aston Villa s'impose ou accroche un nul contre Manchester City, et que Liverpool gagne ses deux derniers matchs... C'est Steven Gerrard qui offrirait alors le titre à Liverpool ! 🥺❤️ pic.twitter.com/1iPjPZAdSe

    May 15, 2022

    "Maintenant il n'y a plus de débat sur la différence de buts, il faut juste qu'on gagne notre match et on sera champion", a clamé Pep Guardiola après la rencontre, qui ne croit pas à un faux-pas de Liverpool.

    Tottenham n'a pas laissé passer sa chance de s'emparer de la 4e place, qualificative pour la Ligue des Champions en battant Burnley (1-0). Après avoir sèchement battu Arsenal (3-0), jeudi, les Spurs passent devant avec 68 points contre 66 et une différence de but de +24 contre +11.

    Les Gunners devront impérativement gagner à Newcastle, lundi (20h45) avant la dernière journée où ils recevront Everton alors que Tottenham ira à Norwich, déjà relégué.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PORTRAIT

    Prix Marc-Vivien Foé 2022 : l’Ivoirien Seko Fofana, capitaine et homme fort du RC Lens

    Trophées UNFP : Kylian Mbappé élu meilleur joueur de la saison pour la troisième fois consécutive

    Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison

    BBC

    Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

    Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

    Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

    Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

    An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

    Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

    But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

    His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

    "I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

    After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

    The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

    "I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

    Follow BBC West Midlands on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to: newsonline.westmidlands@bbc.co.uk

    More on this story

    Mystery photographs found in car-boot sale box

    Bomb-salvaged photos under the hammer

    19th Century life in Newcastle

    Related Topics

    Opex 360

    Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

    Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

    Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

    Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

    Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

    Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

    Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

    Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

    Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

    « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

    Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

    Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

    Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

    Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

    Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

    Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

    Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

    Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

    Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

    « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

    Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

    Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

    Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

    Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

    Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

    Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

    Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

    Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

    « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

    Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

    Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

    Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

    Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

    Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

    Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

    Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

    Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

    « Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

    Valeurs Actuelles

    Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Eglise catholique romaine

    C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.

    Sous le soleil romain, les quatre mille français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld » clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux Français, un journaliste Néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.

    Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld

    Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens » dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard: « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui ». Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7h20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !

    Antoine et ses amis de SciencesPo sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse » mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’italiens et d’indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».

    Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron » rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Eglise après ces deux longues années de COVID » insiste le prêtre.

    Une vie dissolue touchante

    Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses milles et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible » nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique» de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini » nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.

    Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible » retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le Pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Evangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.

    Un saint universel

    La principale richesse de ce « frère universel » est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté  plus universel proche des petits, des pauvres » pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux blancs, aux noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.

    Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Eglise. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Elisabeth Borne Première ministre : "Étrange que cela soit encore un événement en 2022"

    Publié le : 17/05/2022 - 07:51

    Hélène FRADE

    À la une de la presse, ce mardi 17 mai, les réactions des quotidiens français et étrangers à la décision d'Emmanuel Macron de désigner Elisabeth Borne pour diriger le nouveau gouvernement. L’ancienne ministre du Travail est la deuxième femme nommée à ce poste en France, 30 ans après Édith Cresson.

    Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan sur Facebook

    À la une de la presse, la nomination, en France, d'Elisabeth Borne au poste de Première ministre.

    La nomination, lundi 16 mai, d’une femme à Matignon, la deuxième à diriger le gouvernement, 30 ans après Édith Cresson, enthousiasme Le Parisien/Aujourd’hui en France. "C'est elle !" : le journal évoque "un symbole fort", "la correction d’une anomalie" française, alors que "la plupart des pays du monde sont indifféremment dirigés par des femmes ou des hommes". Le journal cite la Finlande, la Suède, le Danemark, la Lituanie ou encore l’Estonie, dont les gouvernements sont dirigés par des femmes, mais aussi les instances européennes, avec Ursula von der Leyen à la tête de la Commission, et Roberta Metsola au Parlement.

    Une femme à Matignon. Les Échos trouvent "étrange que cela soit encore un événement en 2022, alors qu'Angela Merkel a été chancelière pendant 16 ans et que Theresa May a occupé le 10 Downing Street, après Margaret Thatcher". Pour le journal, la "discrimination positive" dont aurait bénéficié Elisabeth Borne serait secondaire, car "personne ne peut mettre en cause ses compétences". "Une bonne connaisseuse des enjeux environnementaux, réputée autant pour sa capacité de travail que pour sa rigueur". "En 2022, le véritable événement serait que cela n'en soit pas un. Ou, pour le dire autrement, que nous admettions qu'Elisabeth Borne a été nommée uniquement pour ses qualités professionnelles et politiques", commente également La Croix.

    #ÀLaUne de La Croix : ➡️ Elisabeth Borne, le choix de l'efficacité➡️ Au Sri Lanka, la peur lancinante des arrestations➡️ Éolien en mer, quel impact sur la biodiversité ? pic.twitter.com/gapnyxOCRO

    May 16, 2022

    La nomination d'Elisabeth Borne est perçue par la droite comme un signe envoyé par Emmanuel Macron… à la gauche. L'Opinion relève que, contrairement à ses deux prédécesseurs, Elisabeth Borne est "issue de la gauche" - de la gauche de la Macronie, en tout cas, qui aurait été "ultra-mobilisée pour torpiller la candidature d’une femme issue de la droite ou du centre". Elisabeth Borne, qu’on retrouve dans le dessin de Kak, en compagnie de Jean-Luc Mélenchon. Le patron des Insoumis, qui espère l’emporter aux législatives du mois prochain et se retrouver à Matignon, ironise : "C’est sympa d’assurer l'intérim jusqu'aux législatives".

    #ElisabethBorne à la Une ce matin : 🔴 Une femme pour temps agités🔴 Matignon au bout des dossiers🔴 «La gauche de la macronie se rebiffe»🔴 A l’Elysée, Kohler rempile pour une durée indéterminée aux côtés de MacronPour en savoir plus 👇 pic.twitter.com/WROLNI8hMX

    May 17, 2022

    Elisabeth Borne, une "techno", jamais élue, issue de la gauche :  Le Figaro revient lui aussi sur la levée de boucliers, au sein de la majorité, contre le choix éventuel de l'ancienne ministre de Jacques Chirac, Catherine Vautrin - un épisode qui accréditerait l'idée qu'Emmanuel Macron aurait été "contraint de revoir ses plans in extremis" et donnerait la "la regrettable impression d’un choix par défaut".

    À gauche, la nomination d’Elisabeth Borne est perçue comme un nouveau signe envoyé… à la droite. "De Jean Castex à Elisabeth Borne : du pareil à la même" : Libération considère l’arrivée à Matignon de l'ex-ministre des Transports "comme un non-événement politique, au sens où elle ne signe aucune rupture avec le quinquennat précédent, ni sur le plan écologique ni sur le plan social". Emmanuel Macron "en a manifestement fini avec le disruptif", analyse Libé, qui voit toutefois dans le "profil techno" d’Elisabeth Borne un possible "avantage pour la fonction de Première ministre chargée de la planification écologique", la nouvelle locataire de Matignon connaissant par coeur l’appareil d'État et donc son "inertie potentielle". L'ancienne ministre des Transports à l’origine des réformes de la SNCF, a également réformé l’assurance-chômage, en tant que ministre du Travail - des faits d’armes qui lui valent l’hostilité de L’Humanité. "La casse sociale à Matignon", prédit le journal. "On prend les mêmes, et on recommence" : L’Huma dit ne pas attendre de surprise "à l’issue du jeu de chaises musicales à l’intérieur de l’exécutif".

    L' humanité du mardi 17 mai 2022 chez les marchands de journaux et dès ce soir 22h00 sur ordinateur. https://t.co/s4nZf9skga tablettes et smartphones avec nos applis IOS https://t.co/Nwm028Ng9C et Android https://t.co/AzRCWAjIRD pic.twitter.com/8yipA2cdHM

    May 16, 2022

    À l’image du Guardian, la presse étrangère souligne que cette nomination d’une femme à Matignon est une première depuis 30 ans. Le Temps se réjouit de voir enfin apparaître "une fissure dans le plafond de verre français" et note que la France "reste en retard sur la parité aux plus hauts sommets de l'État, alors qu'elle est considérée comme progressiste dans le monde du travail". Le quotidien suisse cite l'ancienne Première ministre Édith Cresson : "ce n'est pas le pays qui est machiste, c'est sa classe politique". Le Soir est beaucoup plus critique : "Pas de grand pas en avant, ni de moment historique. Il y a surtout un président qui souhaite tenir le gouvernail du pouvoir entre ses seules mains avec à ses côtés un parfait exécutant, fidèle, loyal". Pour le quotidien belge, "vu de la cause féminine", il s’agirait même presque d’une "caricature" : "À notre époque, désigner une femme à un poste de premier plan pour y être instrumentalisée rend un très mauvais service au combat contre le fameux plafond de verre", cingle le journal.

    La presse étrangère est également partagée sur le sens du message politique envoyé par Emmanuel Macron. The New York Times, qui présente Elisabeth Borne comme une adepte du "profil bas", voit dans sa nomination une main tendue par Emmanuel Macron aux électeurs de gauche, dont le soutien lui sera nécessaire "contrôler" l'Assemblée nationale. The Times parle plutôt, lui, d’une recherche d’"unité" de la part d’Emmanuel Macron, dont le journal décrit ainsi la répartition des tâches avec Elisabeth Borne, à laquelle échoit le "rôle ingrat" de Première ministre - une spécificité bien française, selon le quotidien britannique : "Quand les choses vont bien, le président reçoit les applaudissements, et lorsqu'elles tournent mal, le Premier ministre en assume la responsabilité, permettant au chef de l'État de prendre de la hauteur". Autrement dit, de rester "jupitérien".

    Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR POLITIQUE FRANÇAISE

    Élisabeth Borne, de la réforme de la SNCF à la Transition écologique

    Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

    La chronique de l’éco

    France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne

    BBC

    Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

    Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

    Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

    The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

    The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

    While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

    "Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

    Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

    Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

    Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

    All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

    Related Topics

    Opex 360

    Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

    « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

    À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

    Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

    Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

    Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

    On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

    « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

    « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

    Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

    « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

    À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

    Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

    Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

    Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

    On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

    « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

    « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

    « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

    À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

    Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

    Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

    Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

    On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

    « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

    « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

    « Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

    Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

    À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

    Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

    Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

    Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

    On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

    « Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

    « De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

    Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

    Valeurs Actuelles

    Renaud Camus : la liquidation de l’homme

    Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.

    Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture

    Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.

    L’idéologie organisant “le remplacement de tout”

    Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.

    Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.

    C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession

    Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.

    Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.

    Une civilisation qu’il chérit plus que tout

    Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.

    « Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.

    On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.

    S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».

    Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?

    Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants

    On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?

    L’invention décisive du travail à la chaîne

    On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.

    C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.

    Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.

    “La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Côte d’Ivoire : des claviers de vieux téléphones transformés en œuvres d’art

    Publié le : 16/05/2022 - 18:14Modifié le : 17/05/2022 - 11:40

    Laura MOUSSET Suivre

    Artiste "écolo et engagé", l'Ivoirien Désiré Mounou Koffi donne une seconde vie à de vieux téléphones portables en intégrant leur clavier dans des toiles colorées. Il expose ses œuvres à Abidjan jusqu'en juillet et participera à la programmation "Off" de la Biennale de Dakar à partir du 19 mai.

    Opex 360

    Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

    « C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

    De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

    En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

    Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

    Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

    Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

    À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

    A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

    Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

    par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

    « C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

    De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

    En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

    Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

    Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

    Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

    À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

    A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

    « C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

    De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

    En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

    Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

    Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

    Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

    À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

    A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

    « C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

    De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

    En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

    Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

    Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

    Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

    À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

    A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

    Valeurs Actuelles

    Fiat 500, la fée électrique

    PHILOSOPHIE

    Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

    PRESTATION

    Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

    TECHNIQUE

    Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Clashes rock Tripoli as rival Libyan government enters capital

    Issued on: 17/05/2022 - 08:32

    NEWS WIRES

    Clashes erupted in Libya's capital on Tuesday as the parliament-appointed prime minister, Fathi Bashagha, tried to take control of government from a rival administration that has refused to cede power.

    Bashagha entered Tripoli overnight after two months of stalemate between Libya's rival administrations, but withdrew hours later as fighting rocked the capital, his office said.

    The crisis risks plunging Libya back into prolonged fighting after two years of comparative peace, or returning it to partition between the eastern-backed government of Bashagha and a Tripoli administration under Abdulhamid al-Dbeibah.

    The stalemate has already led to a partial blockade of Libya's oil facilities, cutting its main source of foreign revenue by half. Diplomacy to resolve the crisis or lay the ground for new elections is making slow progress.

    The sound of heavy weapons and automatic gunfire crashed across the capital on Tuesday morning, as schools were cancelled and the normally heavy rush hour traffic was sparse.

    However, in central areas, away from the clashes on the northeast side of Tripoli, there was little evidence of military activity with the government of Bashagha's rival Dbeibah still in apparent control.

    Bashagha had entered Tripoli overnight accompanied by allied fighters in the hope of taking over government but was quickly met by opposition from forces aligned with Dbeibah, who was appointed through a U.N.-backed process last year.

    Bashagha's office had released a statement saying his government would carry out its duties from inside the capital but later said he and accompanying ministers would depart to prevent civilian deaths.

    The effort came after previous attempts by Bashagha to enter Tripoli ended peacefully when his convoy was turned back by groups allied to Dbeibah.

    Libya has had little security since the 2011 NATO-backed uprising that ousted Muammar Gaddafi and it split in 2014 between rival eastern and western factions before a 2020 truce that brought it under a fragile unity government.

    A plan to hold an election in December collapsed amid arguments among major factions and prominent candidates over the rules and the parliament, which had sided with the east during the war, moved to appoint a new administration.

    The unity government's prime minister, Dbeibah, rejected the parliament's moves saying his administration was still valid and he would only hand over power after an election.

    Bashagha, a former interior minister who like Dbeibah comes from the powerful coastal city of Misrata, has repeatedly said he would enter Tripoli without violence. His previous attempts to do so ended with his convoy blocked by rival factions.

    Last week, the parliament said Bashagha's government could work for now from Sirte, a central city near the frozen front line between eastern and western factions.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says

    Libya's parliament names new PM, sparking another challenge for unity government

    ANALYSIS

    The reasons behind the delays in Libya's 'impossible' presidential vote

    BBC

    From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

    By Gaggan SabherwalBBC News

    A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

    Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

    He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

    Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

    "I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

    Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

    He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

    His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

    Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

    For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

    He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

    His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

    Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

    It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

    Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

    At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

    Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

    In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

    Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

    In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

    During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

    "You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

    Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

    Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

     A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

    "Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

    In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

    Some of her photos are also on display at the exhibition.

    "My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

    Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

    "My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

    Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

    His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

    As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

    Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

    All photographs by Masterji Estate

    More on this story

    Photographs that show a bygone India

    Kebab seller image wins world food photo contest

    Related Topics

    Opex 360

    L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

    Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

    Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

    « Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

    Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

    Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

    Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

    L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

    Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

    Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

    « Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

    Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

    Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

    Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

    Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

    Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

    « Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

    Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

    Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

    Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

    Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

    Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

    « Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

    Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

    Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

    Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

    du treillis F3
    France24 - World

    Mali's military junta says it foiled attempted coup

    Issued on: 17/05/2022 - 05:27

    NEWS WIRES

    Mali's military junta on Monday said it thwarted an attempted coup last week led by army officers and supported by an unnamed Western state.

    The statement read out on state television said a "small group of anti-progressive Malian officers and non-commissioned officers attempted a coup in the night of May 11 to 12, 2022".

    "These soldiers were supported by a Western state. The attempt was thwarted thanks to the vigilance and professionalism of the defence and security forces."

    The statement gave few details on what allegedly happened. 

    It mentioned arrests and said the detainees would be handed over to justice. Their identity and whereabouts were not revealed.

    It added that checks have been strengthened around the capital Bamako and at Mali's borders.

    A military source speaking on condition of anonymity spoke of around 10 arrests and said others were underway.

    The government statement said "all necessary means" were being mobilised for the investigation and to find accomplices.

    No indication of the attempted coup that reportedly happened last week had surfaced until Monday evening.

    Mali has undergone two military coups since August 2020, when the army ousted elected president Ibrahim Boubacar Keita. 

    The West African state has been fighting a jihadist insurgency against groups affiliated with Al-Qaeda and the Islamic State group since 2012 in the north and centre of the country.

    The fighting has also spread to neighbouring Niger and Burkina Faso.

    The country's military-dominated government has broken with traditional partner France and forged closer ties with Russia in its battle against the jihadists.

    It had pledged to return power to civilians by February 2022 but has since extended the timetable, incurring regional sanctions.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

    France says Mali’s decision to quit defence accords won’t affect withdrawal plans

    Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force

    Opex 360

    L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

    Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

    Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

    Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

    Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

    Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

    Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

    Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

    La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

    Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

    « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

    Photo : US Air Force

    L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

    Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

    Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

    Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

    Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

    Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

    Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

    Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

    La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

    Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

    « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

    Photo : US Air Force

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

    Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

    Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

    Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

    Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

    Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

    Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

    Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

    La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

    Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

    « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

    Photo : US Air Force

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

    Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

    à son actif

    Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

    Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

    Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

    Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

    Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

    ont suggéré

    Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

    La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

    Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

    « Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

    Photo : US Air Force

    France24 - World

    Somali leader Hassan Sheikh Mohamud wins presidency

    Issued on: 16/05/2022 - 23:23

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: There are celebrations in the Somali capital after long-delayed elections return former leader Hassan Sheikh Mohamud as president. Also, a tanker carrying Russian oil docks in a South African port. Pretoria has refused to take sides over the war in Ukraine as global sanctions on Russia mount. And amid weekly protests and deteriorating economic conditions, young Sudanese are increasingly turning to art and music to express themselves. 

    France24 - World

    Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

    Issued on: 17/05/2022 - 12:24

    Sonia BARITELLO Follow

    Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

    Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

    Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN #The 51%

    Women voters could swing Australian election result

    ‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’

    Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades

    Opex 360

    Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

    Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

    Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

    Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

    « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

    Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

    Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

    Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

    Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

    Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

    Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

    par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

    Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

    Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

    Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

    « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

    Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

    Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

    Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

    Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

    Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

    Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

    Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

    Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

    « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

    Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

    Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

    Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

    Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

    Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

    Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

    Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

    Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

    « En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

    Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

    Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

    Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

    Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

    Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

    France24 - World

    Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

    Issued on: 13/05/2022 - 16:24

    Valérie DEKIMPE

    Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

    Mine water, an untapped source of energy

    Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

    "Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

    "We had to pump water out because you drowned."

    Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

    The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

    There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

    With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

    Geothermal energy, full steam ahead

    Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

    "We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

    The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

    The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

    "I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

    Coming full circle?

    What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

    They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

    It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

    For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

    Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

    For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

    "No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

    "It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    Opex 360

    Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

    « Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

    Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

    Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

    En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

    « Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

    Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

    « Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

    Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

    « Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

    À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

    Photo : British Army

    Opex 360

    Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

    par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

    M109A6

    A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

    L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

    a confié

    Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

    « L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

    Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

    France24 - World

    Morocco's oases threatened by desertification

    Issued on: 12/05/2022 - 15:06

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

    Choisissez vos articles