Opex 360
Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is pounding military targets across Ukraine, as both sides prepare for a new offensive in the east. In the besieged city of Mariupol, Russia warned that the remaining Ukrainian fighters holding out at a steel plant would be “eliminated” if they did not surrender.
A blow to Russian forces. The Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea fleet, sank after sustaining catastrophic damage. U.S. officials later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible. Days after the sinking, the fate of much of the ship’s 500-member crew remained unclear.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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BBC
Ukraine war: Dramatic images appear to show sinking Russian warship Moskva
By Shayan Sardarizadeh & Leo SandsBBC Monitoring
Dramatic pictures - and a credible video - allegedly showing the Russian warship Moskva before it sank last week have appeared online.
The video and images match the shape and design of the missile cruiser.
Russia says a fire onboard caused ammunitions to explode and the vessel sank as it was being towed in a storm. Ukraine says it hit it with missiles.
The new images do not immediately back the claims of either side - but there is no sign of a storm at the time.
What do the video and images show?
The images were allegedly taken on 14 April, a day after Ukraine claimed to have struck the warship.
The three-second video clip - likely taken from a rescue boat - shows the Moskva in the distance listing heavily on her port side.
A tug, likely a Russian Shakhter, is on its right.
Smoke can be seen billowing out of the ship, with a section of the freeboard heavily damaged.
Holes are also visible in other parts of the freeboard in one picture, suggesting the warship had taken in a substantial amount of water.
It also appears all of the vessel's lifeboats had been deployed.
Is there more detail on the cause?
Ukraine says it successfully struck the Moskva with two recently-introduced Ukrainian-made Neptune missiles last Wednesday.
Unnamed US officials have told US media they believe the Ukrainian version.
Russia alleges it was damaged after an explosion and subsequently sank because of "stormy seas".
The BBC showed the footage to naval expert Jonathan Bentham from the International Institute for Strategic Studies, who concluded that the vessel in the images was certainly a Slava-class cruiser and "probably" the Moskva.
Mr Bentham said the visible damage sustained by the cruiser is consistent with a possible Neptune missile attack, but stressed it was not possible to rule out other causes.
"The smoke marks on the portside seem to be near the waterline. That might indicate sea-skimming missiles, which the Neptune missiles are reported to be," Mr Bentham said.
Mr Bentham also noted the flung-open hangar doors, which he believes suggests a rushed helicopter evacuation attempt.
"You would normally close the doors as good practice to isolate anything in the hangar," Mr Bentham said.
Sea conditions
While conditions can vary at different times, there's nothing in the video to confirm the Kremlin's initial assertion that the Moskva sank due to stormy conditions.
Prior to the sinking, Russia's defence ministry issued a statement saying "the vessel is seriously damaged. The entire crew have been evacuated".
The BBC has not been able to verify the claims.
Russia has also not admitted any casualties. On Saturday, the Russian defence ministry published footage showing what it described as the crew of the Moskva on parade in the Crimean port city of Sevastopol.
The 510-crew warship had led Russia's naval assault on Ukraine, which made it an important symbolic and military target.
Earlier in the conflict the Moskva gained notoriety after calling on Ukrainian border troops defending Snake Island in the Black Sea to surrender - to which they memorably radioed a message of refusal which loosely translates as "go to hell".
Read more about the Moskva here.
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Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].
Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.
En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.
Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.
« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.
Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].
Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].
France24 - World
Coachella music festival returns after three-year Covid hiatus
Issued on: 16/04/2022 - 11:46
NEWS WIRES
Revelers in thong bodysuits, sporting glitter eyeshadow and sheathed in neon partied late into the night Friday as the first Coachella since the pandemic's onset got underway in the California desert.
Brazil's Anitta brought electricity with twerkified dance routines on lock, thrilling crowds after inviting Snoop Dogg and Saweetie onstage, as Phoebe Bridgers conjured a lighter-waving mood with dreamy strings accompanying her morose lyricism -- and a guttural scream for good measure.
And Harry Styles debuted at Coachella as a headliner, kicking off the night's premiere set enveloped in a fur coat before stripping to reveal a disco ball of an outfit he donned to dance down the stage runway, thousands of screaming fans clamoring at his feet.
He later delighted fans by bringing none other than Shania Twain on stage for a string of duets, telling the audience he used to sing along with the nineties-era superstar's hits in his mom's car.
"I'm a bit starstruck... It's a bit surreal to sing this song with you," Twain said when the pair crooned her 1997 track "You're Still The One."
The mammoth event that takes place over two three-day weekends is one of the world's most watched festivals, and traditionally kicks off the year's summer concert circuit.
Coachella's 2020 edition was scrapped as the coronavirus pandemic came into full force, and two years of chaotic cancellations, rescheduled shows and lineup shakeups ensued.
As it returns after a three-year hiatus, Coachella is a bellwether for the multi-billion-dollar touring industry that's still on shaky ground after persistent pandemic setbacks.
Still got it pic.twitter.com/e1ZoC3qCMY
April 16, 2022After other large-scale festivals including Lollapalooza last year required proof of vaccination or a negative Covid-19 result, Coachella this winter announced it would not require any such mitigation measures, including masks or social distancing.
But it comes amid an uptick in coronavirus cases nationwide, mostly due to the highly transmissible Omicron subvariant known as BA.2.
Friday saw temperatures climb and as festival-goers descended on the grounds for three days of partying, contracting coronavirus seemed back of mind.
"Look at this!" Sarah Jones, a 26-year-old from Oregon, told AFP.
"We just want to have fun; I don't want to think about (coronavirus) tonight."
'Everybody misses this'
The festival is held mostly outside, welcoming some 125,000 revelers daily from all over the nation and abroad, many of whom camp and fill up hotels nearby.
There are two virus testing sites on festival grounds. Jose Arballo -- a senior public information representative for the public health department of Riverside County, where Coachella takes place -- said there also would be bolstered testing facilities nearby.
"I'm super excited to be here," said one concert-goer identified as Saturn Risin9, who said they were ageless and had traveled from Los Angeles.
"I'm not scared, and I'm excited to be outside with people."
As the sun set and the fresh grass gave way to stomped-down dust, the desert's night owls came out.
"It's amazing!" said Alexa Davis, a 24-year-old Connecticut native, told AFP as she joined the throng to dance along to Anitta. "She's killing it, she's really hot."
The 29-year-old Anitta made history earlier this year as she became the first Brazilian to reach the world's number one spot on Spotify.
She commanded Coachella's main stage, whose set featured imagery replicating a Rio de Janeiro favela, opening with the intro of "Mais Que Nada" as California legend Snoop Dogg joined her.
During a set that saw her jump seamlessly between Portuguese, English and Spanish, Anitta later launched into her booty-grinding reggaeton hit "Envolver," the masses joining in the rhythm.
"Our culture is getting noticed... Latinas are also reaching the top of the global scene," Anitta told AFP in an interview last month. "I plan to keep making songs for every part of the world. Including in Portuguese, of course."
Other major acts playing sets at Coachella this weekend include Megan Thee Stallion and Doja Cat.
After Styles Friday, Billie Eilish is set to headline Saturday and The Weeknd will collaborate with Swedish House Mafia to helm Sunday.
The duet act was an 11th-hour addition after chaos agent Kanye West unceremoniously pulled out of his headliner spot mere weeks ago.
Travis Scott also dropped out after a deadly stampede at his Astroworld show in Houston last year, while 2020's anticipated headliner Frank Ocean is set to return to the desert in 2023.
Stromae is set to play Saturday, as is Palestinian DJ Sama' Abdulhadi.
In a last-minute surprise, Arcade Fire played a set Friday evening -- while rap duo City Girls set off a heated audience twerk-off during a rendition of their 2021 hit "Twerkulator."
(AFP)
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Booming music scene in Saudi capital Riyadh conceals political reality
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Music show: Ukraine's Kate Zubok and France's Lewis OfMan on staying upbeat
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La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.
D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.
« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.
Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.
Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.
Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.
De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.
Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]
Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.
« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.
Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…
Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is pounding military targets across Ukraine, as both sides prepare for a new offensive in the east. In the besieged city of Mariupol, Russia warned that the remaining Ukrainian fighters holding out at a steel plant would be “eliminated” if they did not surrender.
A blow to Russian forces. The Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea fleet, sank after sustaining catastrophic damage. U.S. officials later confirmed that a Ukrainian missile strike was responsible. Days after the sinking, the fate of much of the ship’s 500-member crew remained unclear.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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BBC
Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily
It's likely you eat three meals a day – modern life is designed around this way of eating. We're told breakfast is the most important meal of the day, we're given lunch breaks at work, and then our social and family lives revolve around evening meals. But is this the healthiest way to eat?
Before considering how frequently we should eat, scientists urge us to consider when we shouldn't.
Intermittent fasting, where you restrict your food intake to an eight-hour window, is becoming a huge area of research.
Giving our bodies at least 12 hours a day without food allows our digestive system to rest, says Emily Manoogian, clinical researcher at the Salk Institute for Biological Studies in California, and author of a 2019 paper entitled "When to eat".
Rozalyn Anderson, an associate professor at the University of Wisconsin's School of Medicine and Public Health, has studied the benefits of calorie restriction, which is associated with lower levels of inflammation in the body.
"Having a fasting period every day could reap some of these benefits," she says. "It gets into the idea that fasting puts the body in a different state, where it's more ready to repair and surveil for damage, and clear misfolded proteins." Misfolded proteins are faulty versions of ordinary proteins, which are molecules that perform a huge range of important jobs in the body. Misfolded proteins have been associated with a number of diseases.
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Intermittent fasting is more in line with how our bodies have evolved, Anderson argues. She says it gives the body a break so it's able to store food and get energy to where it needs to be, and trigger the mechanism to release energy from our body stores.
Fasting could also improve our glycaemic response, which is when our blood glucose rises after eating, says Antonio Paoli, professor of exercise and sport sciences at the University of Padova in Italy. Having a smaller blood glucose increase allows you to store less fat in the body, he says.
Condensing our eating into a shorter window of the day can come with health benefits if practised safely (Credit: Getty Images)
"Our data suggests that having an early dinner and increasing the time of your fasting window increases some positive effects on body, like better glycaemic control," Paoli says.
It's better for all cells to have lower levels of sugar in them because of a process called glycation, Paoli adds. This is where glucose links to proteins and forms compounds called "advanced glycation end products", which can cause inflammation in the body and increase the risk of developing diabetes and heart disease.
But if intermittent fasting is a healthy way to eat – how many meals does this leave room for?
Some experts argue it's best to have one meal a day, including David Levitsky, professor at Cornell University's College of Human Ecology in New York, who does this himself.
"There's a lot of data showing that, if I show you food or pictures of food, you're likely to eat, and the more frequently food is in front of you, the more you're going to eat that day," he says.
This is because, before we had fridges and supermarkets, we ate when food was available. Throughout history, we consumed one meal a day, including the Ancient Romans who ate one meal around midday, says food historian Seren Charrington-Hollins.
Wouldn't one meal a day leave us feeling hungry? Not necessarily, Levitsky argues, because hunger is often a psychological sensation.
"When the clock says 12pm, we may get feelings to eat, or you might be conditioned to eat breakfast in the morning, but this is nonsense. Data shows that if you don't eat breakfast, you're going to eat fewer calories overall that day.
"Our physiology is built for feasting and fasting," he says. However, Levitsky doesn't recommend this approach for people with diabetes.
Some people find just one meal a day works best for their body and health (Credit: Getty Images)
But Manoogan doesn't recommend sticking to one meal a day, since this can increase the level of glucose in our blood when we're not eating – known as fasting glucose. High levels of fasting glucose over a long period of time is a risk factor for type 2 diabetes.
Keeping blood glucose levels down requires eating more regularly than once a day, Manoogan says, as this prevents the body thinking it's starving and releasing more glucose when you do eventually eat in response.
Instead, she says, two to three meals a day is best – with most of your calories consumed earlier in the day. This is because eating late at night is associated with cardio-metabolic disease, including diabetes and heart disease.
"If you eat most of your food earlier on, your body can use the energy you feed it throughout the day, rather than it being stored in your system as fat," Manoogan says.
But eating too early in the morning should be avoided, too, she says, as this wouldn't give you sufficient time to fast. Also, eating too soon after waking up works against our circadian rhythm – known as our body clock – which researchers say dictates how the body processes food differently throughout the day.
Our bodies release melatonin overnight to help us sleep – but melatonin also pauses the creation of insulin, which stores glucose in the body. Because melatonin is released while you're sleeping, the body uses it to make sure we don't take in too much glucose while we're sleeping and not eating, Manoogan says.
"If you take in calories when your melatonin is high, you get really high glucose levels. Consuming a lot of calories at night poses a significant challenge to the body because if insulin is supressed, your body can't store glucose properly."
Making a habit of eating large meals late at night can interfere with blood glucose levels (Credit: Getty Images)
And, as we know, high levels of glucose over long periods of time can increase the risk of developing type 2 diabetes.
This doesn't mean we should skip breakfast altogether, but some evidence suggests we should wait an hour or two after waking up before we crack open the eggs. It's also worth remembering that breakfast as we know and love it today is a relatively new concept.
"The Ancient Greeks were the first to introduce the concept of breakfast, they'd eat bread soaked in wine, then they had a frugal lunch, then a hearty evening meal," says Charrington-Hollins.
Initially, breakfast was exclusive to aristocratic classes, says Charrington-Hollins. It first caught on in the 17th Century, when it became the luxury of those who could afford the food and the time for a leisurely meal in the morning.
"The concept today of breakfast being the norm [came about] during the Industrial Revolution in the 19th Century and its introduction of working hours," says Charrington-Hollins. Such a routine lends itself to three meals a day. "The first meal would be something quite simple for the working classes – it might be street food from a vendor or bread."
But after war, when availability of food diminished, the idea of eating a full breakfast wasn't possible and a lot of people skipped it. "The idea of three meals a day went out the window," says Charrington-Hollins. "In the 1950s breakfast becomes how we recognise it today: cereal and toast. Prior to that we were happy to eat a piece of bread with jam."
So, the science seems to say the healthiest way to eat throughout the day is to have two or three meals, with a long fasting window overnight, to not eat too early or too late in the day, and to consume more calories earlier on in the day. Is this realistic?
Manoogan says it's best to not specify the best times to eat, as this can be difficult for people with responsibilities and irregular time commitments, such as those working night shifts.
"Telling people to stop eating by 7pm isn't helpful because people have different schedules. If you try to give your body regular fast nights, try to not eat too late or early and try to not have huge final meals, this can usually help. People can at least adopt parts of this," she says.
Small changes in our regular eating habits can add up to health benefits over time, but consistency is key (Credit: Getty Images)
"You could see a dramatic change just from a small delay in your first meal and advancing your last meal. Making this regular without changing anything else could have a big impact."
But whatever changes you make, researchers agree that consistency is crucial.
"The body works in patterns," says Anderson. "We respond to the anticipation of being fed. One thing intermittent fasting does is it imposes a pattern, and our biological systems do well with a pattern." She says the body picks up on cues to anticipate our eating behaviours so it can best deal with the food when we eat it.
When it comes to how many meals we deem normal, Charrington-Hollins is seeing change on the horizon.
"Over the centuries, we've become conditioned to three meals a day, but this is being challenged now and people's attitude to food is changing. We have more sedate lifestyles, we're not doing the level of work we were doing in the 19th Century, so we need fewer calories.
"I think, long-term, we'll be reducing back to a light meal then a main meal, depending on what happens work-wise. Our working hours will be the driving force.
"When we came off rations, we embraced three meals a day because there was suddenly an abundance of food. But time goes on – food is everywhere now."
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France24 - World
Chinese astronauts return to Earth after six months on space station
Issued on: 16/04/2022 - 12:06
NEWS WIRES
Three Chinese astronauts returned to Earth on Saturday after 183 days in space, ending China's longest crewed mission as it continues its quest to become a major space power.
The Shenzhou-13 spacecraft was the latest mission in Beijing's drive to rival the United States, after landing a rover on Mars and sending probes to the Moon.
Live footage from state broadcaster CCTV showed the capsule landing in a cloud of dust, with ground crew who had kept clear of the landing site rushing in helicopters to reach the capsule.
The two men and one woman -- Zhai Zhigang, Ye Guangfu and Wang Yaping -- returned to Earth shortly before 10 am Beijing time (0200 GMT), after six months aboard the Tianhe core module of China's Tiangong space station.
Ground crew applauded as the astronauts each took turns to report that they were in good physical condition.
Zhai was the first to emerge from the capsule roughly 45 minutes after the landing, waving and grinning at cameras as he was lifted by ground crew into a specially designed chair before being bundled into a blanket.
"I'm proud of our heroic country," Zhai said in an interview with CCTV shortly after leaving the capsule. "I feel extremely good."
The trio originally launched in the Shenzhou-13 from China's northwestern Gobi Desert last October, as the second of four crewed missions during 2021-2022 sent to assemble the country's first permanent space station -- Tiangong, which means "heavenly palace."
Wang became the first Chinese woman to spacewalk last November, as she and her colleague Zhai installed space station equipment during a six-hour stint.
Mission commander Zhai, 55, is a former fighter pilot who performed China's first spacewalk in 2008, while Ye is a People's Liberation Army pilot.
The trio have completed two spacewalks, carried out numerous scientific experiments, set up equipment and tested technologies for future construction during their time in orbit.
The astronauts spent the past few weeks tidying up and preparing the cabin facilities and equipment for the crew of the incoming Shenzhou-14, expected to be launched in the coming months.
China's previous record spaceflight mission length was set by last year's Shenzhou-12 deployment, which lasted 92 days.
Six months will become the normal astronaut residence period aboard the Chinese space station, according to state broadcaster CCTV.
Space race
The world's second-largest economy has poured billions into its military-run space programme, with hopes of having a permanently crewed space station by 2022 and eventually sending humans to the Moon.
The country has come a long way in catching up with the United States and Russia, whose astronauts and cosmonauts have decades of experience in space exploration.
But under Chinese President Xi Jinping, the country's plans for its heavily-promoted "space dream" have been put into overdrive.
Besides a space station, Beijing is also planning to build a base on the Moon, and the country's National Space Administration said it aims to launch a crewed lunar mission by 2029.
China has been excluded from the International Space Station since 2011, when the US banned NASA from engaging with the country.
While China does not plan to use its space station for global cooperation on the scale of the ISS, Beijing has said it is open to foreign collaboration although the scope of that cooperation is not yet clear.
The ISS is due for retirement after 2024, although NASA has said it could remain functional until 2030.
(AFP)
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Opex 360
Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.
Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.
Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.
Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».
Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…
En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.
« Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.
Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».
Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».
À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».
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Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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BBC
Ukraine war: Mariupol defenders will fight to the end says PM
Defenders of the besieged city of Mariupol will fight to the end against Russian forces, Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal says.
The port city has not fallen despite an ultimatum from Moscow to remaining fighters to give up, he said.
Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba said Russia has chosen to raze Mariupol to the ground.
Local officials said Russian forces have announced they will stop anyone from entering or leaving the city.
Capturing the whole of the city is seen as a major strategic prize for Russia, leaving it in control of a vast swathe of southern and eastern Ukraine.
An advisor to the mayor of Mariupol said residents would be forced to queue for a pass to enable them to move between districts and some could have their phones confiscated or be taken against their will to Russia.
Petro Andryushchenko also said Russia was holding at least 20,000 Ukrainian citizens in filtration camps outside Mariupol.
In an interview with the US network ABC, Mr Shmyhal said a Russian deadline for Ukrainian forces in Mariupol to surrender by Sunday had been ignored.
"The city still has not fallen," he said. "There is still our military forces, our soldiers, so they will fight until the end. And as for now, they still are in Mariupol."
Russia's military says it controls almost all of Mariupol, while Ukraine's Azov Battalion is still holding out in Azovstal, a huge steelworks overlooking the Azov Sea.
Justin Crump, a military expert at security consultancy Sybilline, told the BBC there could be 500 to 800 Ukrainian troops holding out in the city.
"[The steelworks] has nuclear bunkers, tunnels, it's built to survive a nuclear conflict - they are really well set for defence," he said.
"They have had more than 50 days to fortify it and build escape routes," Mr Crump added. "I suspect that unless they are wiped out they'll be there a long time. It's credible there would be guerrilla resistance."
Ukraine has demanded that Russian forces open humanitarian corridors from Mariupol to allow civilians and wounded Ukrainian troops to leave, but no large-scale evacuations have taken place for several weeks.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk confirmed there would be no corridor again on Monday and repeated calls for a way out of Mariupol to be set up.
"We demand an urgent humanitarian corridor from the territory of the Azovstal plant for women, children and other civilians," she said in a post on Telegram.
The situation for civilians in the city is desperate, with homes destroyed and widespread water shortages.
The family of one of two British men reportedly been captured by Russian forces while fighting in Mariupol have said they are hoping for a quick resolution to his situation.
Shaun Pinner, 48, who is serving in the Ukrainian Army, has appeared on Russian state television, as has Aiden Aslin. They asked to be exchanged for Viktor Medvedchuk, a pro-Russian Ukrainian politician being held by Ukraine's authorities, though it was unclear if they were speaking under duress.
Mr Medvedchuk's wife has also called for the exchange, appealing to UK Prime Minister Boris Johnson to help arrange it.
As Mariupol defenders continue to hold out, Ukrainian officials still deny any possibility of territorial concessions to Russia.
In an interview broadcast on Sunday by CNN, President Volodymyr Zelensky brushed aside the idea of letting Moscow take over parts of eastern Ukraine to stop the conflict.
"Ukraine and its people are clear. We have no claim to anyone else's territories but we are not going to give up ours," he said.
Meanwhile, authorities in the western city of Lviv said seven people were killed in rocket strikes on Monday morning.
It is not yet clear what the strikes were targeting. In recent weeks, Russia has focused its offensive on eastern Ukraine.
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SANS TITRE
In further reports of bombing, two people have died after Russia attacked the Osnovyansky district of Kharkiv today, a spokesman for the Kharkiv regional prosecutor's office said.
Dmitry Chubenko said criminal proceedings had been opened after the incident - in which a man and woman died - adding that Russian shelling fell on playgrounds near residential buildings.
Russian military also fired on a number of medical facilities in Kharkiv, destroying the perinatal centre, its mayor Igor Terekhov told local media.
"Now we are transferring women who are about to give birth to other medical institutions," he said.
One place that many have been trying to leave is the destroyed city of Mariupol - which we've reported has been the focus of incessant shelling.
Ukraine has called on Moscow to allow the opening of a humanitarian corridor to let people safely leave the city. But there are no such corridors running on Monday after officials from both countries failed to agree a plan.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk also requested a second corridor from the area of the Azovstal steelworks. This would allow a safe exit route for women, children and other civilians.
The huge industrial plant is the last significant Ukrainian holdout in the besieged southern port city.
Writing on Telegram, Vereshchuk warned the Russians could be found liable for war crimes if they refused to let the exit routes operate.
Earlier we told you the UN's refugee agency is reporting that more than 4.9 million Ukrainians have now fled the country. But the number of people displaced internally as a result of the war is also increasing.
“Thousands of people'' are arriving every day in Dnipro from areas that are “under intensive fighting… in the east”, according to Karolina Lindholm Billing, the head of the UNHCR in Ukraine.
She says the latest estimate is that 7.1m people are displaced internally, but the numbers are “growing by the minute, especially within Ukraine”.
She says one of the UNHCR’s priorities is to try and get aid to "areas that are now subject to this military offensive”.
She says it has been providing items to the state emergency service in six locations in the Donetsk region, including Kramatorsk, to give to people “sitting in bomb shelters”.
The relief packages include tarpaulin that people can use to seal broken windows and doors, blankets, mattresses and items for personal hygiene.
The family of a British man who has reportedly been captured by Russian forces while fighting in Ukraine say they are hoping for a quick resolution to his situation.
Shaun Pinner, 48, who is serving in the Ukrainian army, has appeared on Russian state television.
His family say he was a "funny, much-loved, well-intentioned" man.
They are calling for him - and Aiden Aslin, another British man being held by the Russians - to be treated in accordance with the Geneva Convention.
A Foreign Office source condemned "the exploitation of prisoners of war for political purposes".
They called on the Kremlin to treat all prisoners of war humanely.
In a statement, Pinner's family said he was a "well-respected" soldier in the British Army before he moved to Ukraine four years ago to use his previous experience and training with the Ukrainian military.
Read the full story here.
Russian President Vladimir Putin has suggested Western countries scored an own goal by
imposing sanctions on Russia.
He said it has led to a "deterioration of the economy in the West".
Speaking about the state of Russia's domestic economy, Putin
said inflation was stabilising and that retail demand in
the country had normalised, Reuters is reporting.
Western nations have imposed severe sanctions on Russia over its invasion of Ukraine.
Earlier Putin told top government officials via video-link that Russia should use its budget to support
the economy and liquidity in conditions of contracting lending
activity even though the central bank's rate cuts will make
lending cheaper.
As we've been reporting, Ukrainian cities including Kyiv and Lviv in western Ukraine have come under renewed bombardment.
But the UK's latest intelligence update focuses on the fighting in the country's east - including in the besieged port city of Mariupol.
Ukraine’s foreign minister earlier accused Russia of trying to raze the strategically-located city to the ground.
Troops defending Mariupol ignored a Russian deadline to surrender on Sunday.
We have more now from the mayor of Lviv following the strikes on military facilities and a car tyre service point in his city.
"Seven civilians had plans for life, today their lives have ended," Andriy Sadovyi said in an online news conference.
"I was speaking to the manager of the garage. He was crying - not about the property, which was destroyed, but for his employees," he added.
He had been dreaming about this station his whole life, and today it is gone.
"Forty cars were destroyed there. Thank God the number of dead was not higher."
The Kremlin has accused Ukraine of changing its stance on issues that have already been agreed at peace talks.
Reuters is reporting that Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call that contact was continuing at an expert level within the negotiation process.
"Unfortunately the Ukrainian side is not consistent in terms of the points that have been agreed," he said.
"It is often changing its position and the trend of the negotiating process leaves much to be desired."
As we've been reporting, the western Ukrainian city of Lviv has been the target of Russian missile strikes.
The BBC's Dan Johnson reports from the scene, where he witnessed "missiles streaking across the sky and hitting buildings".
Joel Gunter
Reporting from Serhiivka, Donbas region
In the Ukrainian village of Serhiivka, in the eastern region
of Donbas, there are hardly any young people left.
Until recently there were 1,500 residents in Serhiivka and a
Sunday in the central part of the village would have been full of life.
But the village, about 50km (30 miles) from the frontlines to the east
and south, has emptied out. There are only 300 people left, and it is mostly the
older generations.
“I have lived here all my life,” said
Mykola Luhynets, a 59-year-old, rifle-carrying new member of the territorial
defence units. “I will stay here in Serhiivka and and defend it if necessary."
The demographic shift seen here is happening all over parts
of Ukraine under threat - younger people moving to safer areas while older
people are stay behind.
“It’s hard for older people to hit the road,” said Valeriy
Duhelnyy, the head of the village.
“And maybe some are sentimental - they have
stronger emotional ties to where they live,” he said.
“They don’t want to die
anywhere but home.”
Read more here.
With strikes continuing across Ukraine, the UN is reporting that more than 4.9 million Ukrainians have now fled the country as a result of the war.
Some 4,934,415 people - mostly women and children - have left since Russia invaded on 24 February, the AFP news agency quotes refugee agency the UNHCR as saying.
The UN's International Organization for Migration says nearly 215,000 third-country nationals - largely students and migrant workers - have also escaped to neighbouring countries.
It means that more than five million people in total have fled Ukraine since the war began, one of the fastest-growing displacement and humanitarian crises ever.
As we've been reporting, seven people have been killed and several wounded after Russian missiles struck military facilities and a car tyre service point in Lviv.
Photos are now appearing of the blast sites around the area.
Mark Lowen
Reporting from Kyiv
It turned out
that the sense of security creeping back into Kyiv and the west of Ukraine, thanks to
Russia’s retreat, was false.
Yes the occupying troops aren’t here anymore - but
Kyiv and Lviv have learned again that the threat from afar can be just as
deadly.
Long-range missiles, thought to have been fired from the Black Sea,
have now struck both cities, killing and injuring.
And more than a fortnight after
Russia said it would shift the focus of its offensive to the east, these are warning shots that it does not see its work elsewhere in the country as
done.
The daily strikes are clearly Russian revenge for the sinking of its
Black Sea flagship, the Moskva, last week - by its missiles, says Ukraine; by a
fire, insists Russia.
It was a humiliation for Moscow - the biggest loss of a
Russian warship since World War Two. And while it attempted a show of
resilience by releasing pictures of the surviving crew, it’s a bitter loss,
which Russia was not going to leave unanswered.
When we visited an area in Kyiv hit by Russian missiles over the weekend,
we found growing anxiety that the capital will be dragged back into the war.
“Now every sound of explosion will trigger me," Maxim told us.
Small pockets of Ukraine were starting to feel the worst of the nightmare
was over. Now they’ve realised it’s too soon to tell.
Ukraine's pro-Russian politician Viktor Medvedchuk, who was arrested last week, has asked the Russian and Ukrainian presidents to use him in a swap with Ukrainian defenders and residents in the besieged southern city of Mariupol.
He made such an appeal in a short video address published by Ukraine's state security service SBU.
However, it's unclear whether Medvedchuk was speaking under duress.
Medvedchuk, 67, is seen as Russian President Vladimir Putin's closest ally in Ukraine.
Announcing his arrest, the SBU said it had foiled an attempt by Moscow to get him out of the country.
He had been under house arrest in the capital Kyiv - but escaped soon after Russia invaded Ukraine on 24 February.
Medvedchuk, whose daughter has Putin as a godfather, is suspected by Ukraine of treason. He denies wrongdoing.
Shayan Sardarizadeh
BBC Monitoring
A credible
video alleging to show the Russian warship Moskva on fire has appeared online,
hours after two pictures of the sunken ship were first shared.
The video and
two images all match the shape and design of the Moskva.
Likely taken
from a rescue boat, the three-second clip shows the Moskva in the distance listing
heavily on her port side. A tug, likely a Russian Shakhter, is on its right.
Smoke can be seen billowing out of the ship, with a section of the freeboard heavily damaged.
Holes are also visible in other parts of the freeboard in one picture, suggesting the warship had taken in a substantial amount of water.
It also appears all of the vessel’s lifeboats had been deployed.
Ukraine says it successfully struck the Moskva with two Neptune missiles, while Moscow alleges it was damaged after an explosion and subsequently sank because of “stormy seas”.
While conditions can vary at different times, there’s nothing in the video to confirm the Kremlin’s initial assertion that the Moskva sank due to stormy conditions.
Russian-flagged ships are now barred from entering ports in Belgium, Bulgaria and Italy under EU sanctions, but there are many exceptions.
The fifth round of EU sanctions imposed over Russia’s invasion of Ukraine includes the port ban, but the EU statement on 8 April said “exemptions apply for medical, food, energy and humanitarian purposes, amongst others”.
Belgian and Italian media say Russian ships can still to deliver to the EU: oil, gas, petroleum products, various metals, wheat and other grains, fertiliser, pharmaceuticals and nuclear fuel for civilian atomic energy.
Russian ships will also be allowed into EU ports in emergency cases, such as for urgent repairs.
Belgian broadcaster RTBF said that of a dozen Russian ships heading for Belgian ports on Sunday only three would face an entry ban.
Russia continues to export huge quantities of energy to the EU daily, with Germany and many other EU members heavily reliant on it. Ukraine and many of its supporters in Europe deplore the EU’s failure to put Russian energy under sanctions.
Some Russian oligarchs' yachts and other Russian vessels have been seized in France, Italy and elsewhere in the EU under the sanctions.
If you're just joining us or need a catch-up, here are the latest developments today in Ukraine:
We've been reporting on our colleague's Vitaly Shevchenko's efforts to get his mother and disabled aunt out of Ukraine over the last few weeks.
They were helped in doing so by two BBC audience members, including Richard O’Doherty, who offered to drive them from Poland to the UK, and it was not clear how the journey would go.
But on the Easter weekend, Alla and Irena arrived in Reading in the UK, and were greeted by Vitaly and other members of the family.
Toby Luckhurst
Reporting from Lviv
We're still at the site of one of the strikes here in Lviv.
Valya has lived in a house near the blast site since she was born. The 70-year-old didn't react when she heard the air raid siren, assuming she would be safe.
Then she heard the explosion, which shattered her front window.
"I fell down, everything was shaking," she said. "I was so scared."
She went outside in her pyjamas in a daze until a neighbour ordered her down into the basement.
"I’m lucky this was just the wave not a rocket," she said.
Authorities said at least seven people are known to have died in the strikes.
"The enemy wants to destroy us as a nation," Lviv Mayor Andriy Sadovyi says.
"We only have one option - to fight," he stresses, adding that the "army of Ukraine is 40 million" - in a reference to the country's entire population.
Sadovyi also says that Ukraine is now defending the world, describing the war as a clash between democracies and totalitarianism.
France24 - World
War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
Issued on: 13/04/2022 - 21:03
Joanna YORK
Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.
On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success.
Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.
Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.
“We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.
“Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”
It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press.
But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight.
Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage.
“It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24.
‘Britain should be a great power’
“The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.
This position has echoes in the last large-scale war in Europe.
“It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”
A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries.
As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.
By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.
>> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs
The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.
‘A future security alliance’?
Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU.
Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”
The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France.
“Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.”
Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics.
“It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says.
A leading force?
However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.
There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”
Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”
The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.
The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.
‘A huge transition’
The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger.
Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.
Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US.
When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.
There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”
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par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.
« Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.
Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.
C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.
Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.
Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.
Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».
En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».
Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…
En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.
« Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.
Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.
« Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.
Opex 360
L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.
« Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.
Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.
« C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.
Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».
En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.
Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.
🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6
— Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022
« Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».
Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
France24 - World
Shabaab claims mortar attack as Somalia's new parliament meets
Issued on: 18/04/2022 - 15:50Modified: 18/04/2022 - 15:49
Mogadishu (AFP) – Somalia's parliament came under mortar fire on Monday as the country's newly elected lawmakers were meeting for only the second time since taking office, an attack claimed by the Islamist militant group Al-Shabaab.
Several people were reportedly injured but no lawmakers were harmed when several rounds of mortar shells landed near parliament in the heavily fortified compound in the capital Mogadishu, officials and a witness said.
The attack occurred as lawmakers were setting dates for parliamentary ballots to choose speakers for the lower and upper house -- the next stage in a stuttering process to elect the fragile nation's new president.
The new members of the Senate and the House of the People were sworn in on Thursday after elections held more than a year behind schedule that were marred by deadly violence and a power struggle between the current president and the prime minister.
The upper house will vote on April 26 to choose a speaker, with the lower house choosing its president the following day, officials said.
As Monday's parliamentary session was being streamed live on television several explosions were heard and lawmakers were told to stay inside.
"We have no details yet but these explosions were caused by mortar fire, the legislators were safe and unharmed inside the building when the incident occurred," a security officer who asked not to be named told AFP.
“I was in the area when the mortar shells landed outside the building where the parliamentarians were meeting, several people were wounded lightly in one of the blasts,” witness Abdukadir Ali said.
Al-Shabaab, the Al-Qaeda-linked jihadist group that has been waging an insurgency against the central government for more than a decade, claimed responsibility for the attack in a brief statement.
The UN mission in Somalia UNSOM issued a statement condemning the mortar attack.
It said it "stands firm with Somalis in their efforts to complete the electoral process and progress on national priorities."
Some parliamentary seats remain unfilled but sufficient lawmakers have been sworn in to move the election process forward.
So far, 297 have taken the oath of office, from a possible 329 members for both houses.
Somalia has not held a one-person, one-vote election in 50 years.
Instead, elections follow a complex indirect model, whereby state legislatures and clan delegates pick lawmakers for the national parliament, who in turn choose the president.
© 2022 AFP
L'Humanité
Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple
Premier planLa démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.
Gaël De SantisVadim KamenkaCes dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.
1. Les contre-pouvoirs mis au pas
L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.
Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.
2. Une politique antisociale
Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.
La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.
Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.
3. Tête haute et poches pleines
Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.
En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.
4. Les étrangers malmenés
Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.
Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.
5. Un antiféminisme forcené
Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.
Présidentielle 2022Marine Le PenExtrême droiteextrême droite européenne L'Humanité
« À gauche, EELV veut faire le lien entre tous »
EntretienÉcologie Loin derrière la FI au premier tour, les écologistes doivent se remettre d’une défaite qui compromet leur avenir. La numéro deux des Verts, Sandra Regol, revient sur ce scrutin et dessine l’avenir.
Emilio MesletDimanche, 1 628 249 personnes ont glissé un bulletin Yannick Jadot. Un record historique pour l’écologie politique, qui n’atteint pas pour autant son score maximum en pourcentage de 2002 (5,25 %). Mais avec un candidat ne réalisant que 4,8 % des voix, EELV fait une croix sur le remboursement de ses frais de campagne et se trouve confronté à un triple défi : faire battre Marine Le Pen, assurer sa survie et participer à la reconstruction de la gauche. Entretien avec Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts.
Avec la prise de conscience de l’urgence climatique, comment expliquez-vous le score de Yannick Jadot ?
Il y a eu un vote utile vers Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, la campagne a peu abordé l’écologie. Mais nous prenons aussi notre part. Pendant six ans, nous avons construit un sentiment d’appartenance chez les écolos alors qu’avant on se tirait dans les pattes. Cela a fonctionné jusqu’à la primaire mais moins après : il y a ceux qui ne voulaient pas de Jadot, ceux qui préféraient Mélenchon ou la primaire populaire… D’un coup, nous avons perdu notre force de frappe, là où la FI est une machine de guerre sans une voix qui dévie. Tout le monde n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Une partie du boulot est à refaire.
Il a beaucoup été dit que Yannick Jadot était Macron-compatible. Qu’en pensez-vous ?
Ce sont les arguments de nos concurrents de gauche. C’est stupide et on le paie collectivement aujourd’hui. C’est une façon de faire croire qu’il est comme Rugy ou Pompili, alors que Yannick Jadot aurait pu mille fois être ministre de l’Écologie de Macron s’il avait voulu se vendre. Mais il préfère faire 4,6 % à la présidentielle plutôt que de servir un homme dont il méprise la politique.
Que répondez-vous à ceux qui disent que Jadot a empêché la qualification de Mélenchon ?
Nous ne nous excuserons pas de faire vivre la démocratie. Le jeu démocratique ne se réduit pas aux sondages. Ce n’est pas de notre faute si la FI n’a pas passé les cinq dernières années à créer les conditions d’un rassemblement.
EELV a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en cinq semaines. Votre parti est-il en péril ?
Oui, même s’il s’est déjà relevé de crises très graves. Les législatives sont provisionnées mais nous ne savons pas comment assurer la survie du parti avec 6 millions d’euros à rembourser, alors qu’EELV n’est en mesure d’en prendre que 3 millions à sa charge.
L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Que faire ?
Sans tergiverser, nous avons pris nos responsabilités en appelant à voter pour Macron, bien qu’il soit le président de l’inaction climatique et de la casse sociale. Il sera dur de mettre un bulletin à son nom mais c’est notre devoir. Pour autant, notre électorat ne suivra pas forcément la consigne de vote. Le seul qui peut les convaincre, c’est Macron. Il doit donner des gages : reprendre les demandes de la convention citoyenne pour le climat, instaurer la proportionnalité et revenir sur la retraite à 65 ans.
Quel est le rôle des écologistes dans cet entre-deux-tours ?
C’est de faire pression pour qu’il donne des garanties. De mettre en place des formations à nos militants pour rappeler ce qu’est vraiment le RN. Car, mis à part le Monde et l’Humanité, peu de médias font le travail pour dire ce qu’est Marine Le Pen. Le danger est plus réel qu’en 2017, puisqu’il y a la détestation que Macron inspire. Et plus je l’écoute en ce moment, plus j’ai l’impression qu’il veut perdre : il sait qu’il est le pur produit du front républicain mais il le nie en disant qu’il a été élu pour son programme.
Un accord législatif à gauche est-il possible ?
Si accord il y a, il faut tout le monde. Les écologistes vont essayer de faire le lien entre tous, car les rapports entre la FI et le PCF comme entre la FI et le PS sont complexes. Les insoumis seuls ne peuvent avoir une majorité à l’Assemblée. Nous avons donc besoin du PCF et du PS qui sont toujours des forces locales. Mais le problème est que l’on se retrouve encore confronté à une logique hégémonique.
Comment reconstruire la gauche au-delà des législatives ?
Le premier tour de la présidentielle donne la réponse : cela se fera du côté de l’écologie. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon, qui a un projet écologiste, doit travailler sur les conditions pour que l’on fasse ensemble, et non nous demander de signer son programme. Il doit comprendre qu’EELV ne sera pas l’entreprise qu’on rachète pour la dissoudre. Sinon, on refera les erreurs de 2017.
Présidentielle 2022sandra regoleelvYannick Jadot Opex 360
Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation
par Laurent Lagneau · 17 avril 2022
Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».
« L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.
Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.
En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.
Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].
La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.
A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].
« Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.
🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF
— Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022
Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».
L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.
Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».
Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».
À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.
« Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».
L'Humanité
L’animal humain
ChroniqueCynthia FleuryÉlections obligent, 29 ONG ont invité les candidats à la présidentielle à s’engager autour de 22 mesures pour améliorer la condition animale, avec un consensus concernant l’interdiction de l’abattage sans étourdissement.
Dans Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022), Laurent Bègue-Shankland revient sur les raisons de « nos anesthésies émotionnelles », nos dilemmes empathiques lorsqu’il s’agit de nos amis les bêtes. À l’origine de nos préjugés envers les animaux – et de leur « supposée » absence d’âme, ou de douleur, ou de conscience –, il y a ce geste bien connu de Descartes, voulant sans doute rompre avec l’époque non scientifique le précédant, où il qualifie l’animal d’automate comme la métaphore mécaniste l’y invite. La science devenant positiviste, l’empathie envers l’animal n’y gagnera rien de bon : Claude Bernard, père de la médecine expérimentale, le rappelait froidement : « Le physiologiste n’est pas un homme du monde, c’est un savant, c’est un homme qui est saisi et absorbé par une idée scientifique qu’il poursuit : il n’entend pas les cris des animaux, il ne voit plus le sang qui coule, il ne voit que son idée et n’aperçoit que des organismes qui lui cachent des problèmes qu’il veut découvrir. » Ou comment la libido sciendi (le désir de connaître) a longtemps été l’alibi d’une absence de pensée à l’intention de nos congénères.
Aujourd’hui, 115 millions d’animaux sont élevés et utilisés chaque année pour la recherche, avec une prédilection pour les « espèces » jugées affectivement plus acceptables, parce qu’elles sont moins identifiables à l’humain, à savoir les souris. Il y en a d’ailleurs plus de 2 500 sortes, plus ou moins adaptées aux recherches concernant la dystrophie musculaire, le glaucome, la dépression, les tumeurs cancéreuses, etc.
Le psychologue Richard Ryder, ancien expérimentaliste, affirme que l’expérimentation animale favorise « l’infirmité émotionnelle » chez les laborantins scientifiques, et que les conséquences psychologiques du travail de laboratoire ne sont pas assez étudiées alors qu’elles provoquent une souffrance du personnel. Bègue-Shankland décrit d’ailleurs toutes les « ruses institutionnelles » pour amoindrir l’impact émotionnel chez les expérimentateurs, la division des tâches bien sûr, mais aussi l’usage d’un certain type de langage.
Depuis toujours, pour calmer notre inquiétude morale, les hommes développent des techniques pour attribuer à telle ou telle espèce tel monde mental et, de facto, telle valeur morale. « À ceux qui donnent leur vie pour le bien-être de l’humanité », dit une plaque de bronze accrochée à l’école de médecine de l’université de Rochester depuis 1920. Bien faible gratitude.
La chronique de Cynthia Fleury Opex 360
La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
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Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
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Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
a indiquéSelon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
France24 - World
The cute, the hot, the freaky: Best of Coachella 2022
Issued on: 18/04/2022 - 16:24Modified: 18/04/2022 - 16:23
Indio (United States) (AFP) – Coachella is one of the world's most-touted music festivals but it's known just as much -- if not more -- for its viral moments and Instagrammable antics than for its actual music.
Here's a rundown of some of the weekend's highlights:
Still the One
Harry Styles made a splashy Coachella debut, playing a string of beloved hits, revealing new music, and inviting none other than Shania Twain, the widely adored country artist who ruled the 1990s, to sing along.
Performing for a sea of hormone-addled festival-goers in a chest-baring, multi-colored disco ball of a jumpsuit, Styles opened with his latest blockbuster hit "As It Was," the first single off his forthcoming album "Harry's House."
"It's big in here, innit?" the 28-year-old Brit quipped in his sexy-and-I-know-it yet sheepishly relatable air.
The former boy band idol then paid his dues to history by bringing out Twain, a pioneer of country-pop crossover whose seminal album "Come On Over" soundtracked the rides home of many a '90s kid, including Harry's.
"In the car with my mother as a child, this lady taught me to sing. She also told me that men are trash," Styles said to Twain, who's now 56.
The duo belted out Twain's smash "Man! I Feel Like a Woman!" before sitting down for a soulful duet of "You're Still The One."
"I'm a bit starstruck... It's a bit surreal to sing this song with you," Twain, wearing a sequined mini dress and go-go boots, told Styles.
Judging by the crowd's fervor, she wasn't the only one.
Women center stage, Latinx pride
Hot Girl Summer came early to the California desert, with powerhouse performers including Megan Thee Stallion, Anitta, Doja Cat, Pabllo Vittar and Karol G dominating their stage-time and whipping fans into a frenzy.
Locks flowing and twerks popping even harder than her bars, Megan made good on her queen of hotties' crown, getting suggestive with the mic and drawing screams with dance moves miming oral sex.
"Ladies if you love your body make some... noise," she proclaimed.
Music's seductive oddball Doja Cat meanwhile brought headbanging, flames and even the devil in the form of fellow rapper Rico Nasty to her set, putting on a pyrotechnics-heavy show with tantalizing dance moves and rock-heavy versions of even her glossiest hits.
And the Americans who didn't yet know Brazil's massive superstar Anitta certainly do now, after the artist -- whose smash "Envolver" recently made streaming history -- brought trilingual fire and eye-popping dance routines to the festival's main stage.
Between her multiple outfit changes, medley of hits and ode to home with "A Girl From Rio" -- which interpolates the world famous song "Girl From Ipanema" -- Anitta still found time to bring Saweetie and Snoop Dogg onstage.
Fellow Brazilian Pabllo Vittar made history as the first drag queen to perform at one of music's biggest parties, triggering delirium by putting on a dance party of her own for a packed crowd.
Colombian singer Karol G, her mermaid blue hair flowing, later brought Latinx pride to the top stage, joyously performing her own hits for an enormous multilingual crowd.
She then launched into a medley honoring the Latinos who paved the way, performing classics from Selena, Ricky Martin, Daddy Yankee, Celia Cruz and Shakira.
A flex from Danny Elfman
But while music's hot girls ruled the weekend it was Danny Elfman who proved Coachella's sleeper hit.
The 68-year-old best known for film scores delivered a stunning set that paired his 1980s art rock days with a full symphony that rendered some of pop culture's most iconic soundtracks.
Elfman began his night by vowing "a strange little show" -- an understatement if there ever was one.
The Emmy and Grammy-winning, Oscar-nominated sexagenarian seized his moment, launching full-throttle into more than half-a-dozen tracks from his surrealist new wave band Oingo Boingo, which he founded in 1979, including "Only a Lad," "Insanity," "Just Another Day" and "Dead Man's Party."
About halfway through he tore off his shirt and flung it aside, revealing that he is both heavily tatted -- and swole.
Elfman broke up his avant-garde, guitar-heavy work by leading his orchestra through four decades of his legendary music for film and television, including an unhinged "Nightmare Before Christmas" medley featuring "This Is Halloween."
He also performed songs from the film "Edward Scissorhands."
Then, there was the Spider-Man main title, and the Batman theme.
And, of course, The Simpsons.
"Imagine peaking and you wander back to the stage and this happens," read one tweet over a clip of the trippy Simpsons theme rendition, which featured vocal sound effects from the orchestra members and the classic saxophone solo.
"Who thought the Simpsons theme at Coachella was a joke??? Never underestimate Danny Elfman," read another viral tweet.
Truly.
© 2022 AFP
Opex 360
La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
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Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
France24 - World
Ukraine stares down Russia at Kharkiv's 'point zero'
Issued on: 18/04/2022 - 16:32Modified: 18/04/2022 - 16:31
Kharkiv (Ukraine) (AFP) – From a muddied hideout on the edge of Kharkiv a Ukrainian officer peers at the horizon, tracing the Russian lines with his outstretched finger.
On the left, the land is in Ukrainian hands, he says. To the right, the Russians are dug in, hammering Ukraine's second city with constant bombardment.
He stands at "point zero": the spot where the two sides meet in combat.
"How long it will last I cannot say," said Petro, a 42-year-old army captain.
"The enemy is entrenching, making a frontline, trying to gain a foothold."
AFP was asked not to reveal the exact location or details of Ukrainian positions on a visit to the frontline outside Kharkiv on Sunday.
A group of soldiers live here, huddled in fortified positions surrounded by earth blemished by craters, under a silvery sky pregnant with rain.
They venture out only in small groups to dodge attention from Russian lookouts capable of calling in the strikes which thunder constantly in all directions.
Before the war Petro was a cabinet maker working in the neutral nation of Switzerland, and elsewhere in Europe.
Now the sandy-haired captain carries a hulking rifle with four magazines of ammunition strapped to his chest.
"We want, and we do, everything to destroy the enemy as soon as possible," he said -- surveying the scene where the fate of the Russian invasion is being decided.
- Deadly game of chess -
Russia ended its northern offensive at the end of last month, cancelling the push to take Kyiv and refocussing the campaign on Ukraine's eastern flank.
Kharkiv -- just 21 kilometres (13 miles) southwest from the Russian border -- is now one of the cities standing in the way of the Kremlin's advance.
On Sunday six people were killed by shelling on the central residential district of the metropolis, home to 1.4 million before the war prompted mass evacuations.
The missiles rained down in the moments after AFP departed "point zero", where soldiers are finely attuned to the deadly difference between incoming and outgoing fire.
There is an odd sense of domesticity about the place. One man is bundled in a sleeping bag as another casually dismantles his rifle under a desk lamp, cleaning the parts ready for action.
In a makeshift kitchen the steam from a pot on a grimy stove casts surreal mottled shadows over patriotic children's drawings sketched in yellow and blue, delivered to the soldiers to boost morale.
At a table furnished with a bowl of shredded carrots, a tin of condensed milk and a plate of butter daggered with a kitchen knife, the men hold forth about the nature of their work.
"War is like chess – who will outplay who," explains a 39-year-old senior lieutenant who uses the call sign "Shamil".
"There is no apparent logic" to Russia's tactics he says. But still he warns Ukraine's advances of recent weeks may be a result of a bluff, a strategic withdrawal.
"We don't feel emotions or unnecessary hopes about this -- our task is to push the enemy to the borders," he said.
At the Ukrainian lookout post a soldier eyes the enemy lines with a monocular poked through a concealed slit.
As the men prepare to leave their shelter the Russians make their latest move. An incoming salvo lands too close for comfort.
They retreat to safety for a moment then journey out once again. It's time to prepare their riposte.
- A long war -
As the war between Russia and Ukraine nears its third month, there is a sense that both sides are digging in for a brutal slugging match.
In fact, the conflict has been raging on a smaller scale since 2014 when President Vladimir Putin annexed the Crimean Peninsula and started backing separatists fighting in the eastern Donbas region.
Here in Kharkiv, Ukrainian forces are confident they can keep invading troops outside the city gates.
However whole neighbourhoods of the city have already been gutted by blasts.
Many of the remaining residents have retreated to underground metro stations to live half-lives, waiting out the war above.
A static staring contest will not relieve the city from the siege.
"My fighting spirit is good -- I am always ready to attack."
© 2022 AFP
France24 - World
In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow
Issued on: 18/04/2022 - 15:01
Benjamin DODMAN
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For the third time in the past five presidential elections, millions of French citizens are preparing to cast their ballots not in favour of a candidate but to keep another one out of power. So far, the anti-Le Pen vote has resulted in crushing defeats for the far right – but at the cost of rising abstention, anger and resentment.
President Emmanuel Macron will again face Marine Le Pen in a presidential run-off next Sunday, five years after he crushed the far-right candidate in a lopsided contest. Polls are pointing to a much closer race this year amid widespread dismay at a rematch voters have long said they didn’t want.
The second round of France’s marquee election is supposed to mark the apex of French democratic life – the moment when a majority of the people rally behind a vision, a platform, a man (we’re yet to have a woman). Midway through this year’s two-round contest, however, all the signs point to an increasingly unhappy democracy, even by the low standards of a famously morose and rebellious nation.
French presidential election © France 24
Pollsters have flagged the prospect of record abstention in the April 24 run-off, following a botched campaign and five turbulent years marked by violent protests and Covid lockdowns. Many voters say they feel arm-twisted into choosing “the lesser of two evils”, and students have taken to occupying university campuses in protest at the outcome of the election’s first round.
The widespread malaise “is not good for turnout and it’s not good for democracy", said Tristan Haute, a political analyst at the University of Lille, whose research focuses on voter habits. “We’re likely to see a repeat of what happened in 2017, when turnout decreased in the second round and voters cast a record number of blank or spoiled ballots in protest at the choice of candidates,” he added.
France's abstention problem
A quarter of the French electorate shunned the polls in the first round on April 10, the highest number since the political earthquake that ushered Jean-Marie Le Pen into the second round in 2002. Observers had expected even more voters to abstain after a lacklustre campaign overshadowed by the war in Ukraine and hampered by a largely absent incumbent.
An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign).
“Given the build-up, there was almost a sigh of relief last Sunday when abstention remained below the level of 2002,” said Haute. “But what people tend to forget about that year is that turnout increased massively in the second round. Jean-Marie Le Pen’s qualification sparked an electroshock and a remobilisation of voters. That’s unlikely to happen this year.”
>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final
Until the last election in 2017, the pattern was for turnout to increase in the second round as the country split into two broad camps, largely along a left-right divide. The system worked reasonably well in what was then a bipolar system. But the rise of the far right has shattered the equilibrium.
Results from the first round signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent Emmanuel Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a rematch of 2017.
That failed attempt accounted for the late surge in support for veteran leftist Jean-Luc Mélenchon and the higher-than-expected turnout in places where he did best, said Haute, who observed the election in the stricken northern town of Roubaix, where Mélenchon took more than 50% of the vote.
“Mélenchon drew many young, first-time voters as well as long-time abstentionists from the poorer neighbourhoods,” he said, pointing to a pattern also witnessed in the poorer, immigrant-rich suburbs of Paris. “He drew people who wanted Le Pen out of the race and who hoped immigration and identity politics would not be an obsessive theme in the run-off.”
A lack of choice
With Mélenchon now out of the race, the concern is that many of his supporters will shun the next round, feeling disenfranchised. Across France, the sense of a lack of choice is especially acute among younger voters, whose preferred candidate was the veteran leftist.
Between them, the two finalists garnered fewer than half the votes cast by those aged 18 to 35. For many young voters, the left’s absence from the second round means issues that are critical to them – such as the environment, education, women’s and minority rights – have also been shut out.
“There is clearly a disconnect between the aspirations of young voters and the political offer available in the second round,” said Haute. “Many young people feel their voices are not being heard and that their main concerns have been ignored during the campaign.”
It is not just the absence of their preferred candidates and topics that is problematic. Despite her best efforts at normalisation, and her own inroads in the youth vote, Le Pen remains an anathema to swaths of French voters, young and old. This has left many feeling they have only one option in the run-off, depriving them of the essence of democracy: choice.
At the same time, Macron’s government has alienated many young woters with its rants against “woke” ideas and “Islamo-leftism” in academia. Brutal police clampdowns on protesters have also blurred the line between far right and mainstream in the eyes of some, encouraging the spread of the slogan, “Neither Le Pen, nor Macron”.
As a result, many young voters are likely to abstain on April 24, though this should not be interpreted as a lack of interest in politics, Haute cautioned.
“Young voters are no less politicised and no more individualistic than in the past, and yet they are increasingly tempted by abstentionism,” he said. “This discrepancy is explained by a yearning for different forms of political participation that are not limited to elections and the formal institutions of representative democracy.”
By protesting ahead of the run-off, Haute added, French youth are sending a signal to Macron, “warning him that they won’t lower their guard if he is re-elected".
Presidential monarchy
Talk of breathing new life into French democracy has been a recurrent theme during Macron’s first term in office. It was at the heart of the Yellow Vest insurgency that rattled his presidency and fostered debate on democratic reform.
One of the defining features of the Yellow Vests was their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they saw as undemocratic. As Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po Bordeaux, explained in a recent interview with FRANCE 24, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right".
The promise to convene a constitutent assembly tasked with drafting a new constitution for France – and usher in a Sixth Republic to replace the current one – helped Mélenchon rally swaths of the Yellow Vest movement behind his banner. It also drew other voters who were otherwise uncomfortable with the veteran leftist’s divisive personality, but who were eager to end France’s “presidential monarchy”.
A long-time advocate of a Sixth Republic, Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added, is “a parliament that is totally impotent”.
“This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.”
Critics of the presidential role fashioned by General Charles de Gaulle have long pointed to fundamental defects in France’s Fifth Republic: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Élysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.
In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said: “The era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.”
“France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.”
A political ‘accident’
Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.”
Macron’s refusal to acknowledge a “negative mandate” has led him to recuse the idea of a “republican front” – the united front of voters of all stripes that has so far kept the far right out of power at the national level and, in the vast majority of cases, at the local level too.
As he returned to the campaign trail on Monday, Macron disputed the fact that the “republican front” was crucial to his landslide win in 2017, implying that 66% of French voters had chosen him and his project. It’s a risky strategy, said Haute, noting that Macron needs to sway left-wing voters who are reluctant to back him once more.
“Of course candidates prefer to claim that their support is motivated and not tactical. No-one wants to be elected on the basis of a vote by default,” he said. “That’s the strategy Macron is sticking to in the second round, but it could easily anger many left-wing voters who clearly don’t feel they have a choice.”
Macron’s abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters on the left. Rightly or wrongly, the perception that he has done everything in his power to engineer a repeat of the lopsided contest of 2017, framing the election as a showdown between the liberal mainstream and nationalist extremes, has left many feeling trapped.
“Macron has spent the past five years explaining to us that Marine Le Pen is his only opponent, it was his idea to introduce this divide,” said 31-year-old Felix, a Dijon-based designer who grudgingly backed Macron in the second round in 2017 but plans to abstain this time. “I know Le Pen is much worse, but I’m also radically opposed to Macron’s policies,” added 38-year-old Coraline from Bordeaux, who said she felt “arm-twisted” into voting for the incumbent.
Just hours after first-round results came in, an Ipsos poll for FRANCE 24 suggested as many as 30% of Mélenchon’s voters might switch to Le Pen – a huge proportion that sent shivers down the spines of Macron supporters. Later polls, however, have brought that number down considerably. On Saturday, the same pollster projected around 16% of Mélenchon’s vote going to Le Pen, against 33% backing Macron and the rest abstaining.
The first figure had much to do with left-wing voters raging at having come so close, said Erwan Lecoeur, a political analyst at the Pacte institute in Grenoble.
“Many despondent voters will have reacted by saying they would not bail out the ‘right’ for a third time, after having done so for Jacques Chirac against Jean-Marie Le Pen in 2002, and then Macron against Marine Le Pen five years ago,” he explained. “Since then, however, a number will have come to realise that if everyone does the same, then there’s a chance Marine Le Pen might squeak through.”
Mélenchon himself has urged supporters not to hand Le Pen “a single vote”, repeating the injunction four times as he conceded defeat on April 10. But he has refrained from backing Macron and a party consultation this week found that 33% of members would back the incumbent while the rest plan to abstain, leave their ballot blank or spoil it.
The outcome of Sunday’s election will depend largely on whether such voters can overcome their frustration and agree once more to a “vote barrage” (blocking vote) against the far right. While polls still favour Macron to win, widespread anger and disillusion mean a “political accident” is a distinct possibility, Lecoeur warned.
“If left-wing voters were to abstain in significantly larger numbers than the ‘populist block’ Marine Le Pen has courted and moulded over the years,” he explained, “then we could end up with a ‘political accident’: the election of a candidate whose political and ideological DNA is incompatible with a majority of the French.”
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L'Humanité
Présidentielle 2022. Appels contre l’extrême droite
Le débatLe 10 avril, les candidats Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ont rassemblé 33 % des suffrages exprimés. Cette fois-ci, le danger est réel pour le second tour.
Association républicaine des anciens combattants (Arac)
Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, l’Association répuplicaine des anciens combattants et l’ensemble de ses adhérents sont inquiets. Aucun des deux candidats ne représente ni l’espoir, ni les bonnes réponses aux attentes des Français dans un pays miné par les inégalités, les injustices, le chômage, les affaires, la baisse du pouvoir d’achat.
L’Arac, depuis 1917, et c’est sa raison d’être, combat pour la paix, contre le fascisme et l’extrême droite, pour l’émancipation humaine, la défense des valeurs républicaines. Nous pensons à ces luttes qui ont construit la France depuis 1789, aux combats de la Résistance contre l’occupant, au programme du Conseil national de la Résistance, aux grèves qui ont marqué les soixante-dix dernières années pour faire avancer la démocratie, les acquis sociaux et combattre les inégalités. Regardons la situation en face avec courage et détermination.
Avec Marine Le Pen, l’histoire le montre, nous le savons, la République, la démocratie et les libertés n’ont rien à attendre de l’extrême droite. En Italie, au Portugal, en Grèce, en Espagne, en Allemagne, puis au Chili, les fascistes ont laissé de sombres souvenirs, et aujourd’hui la montée des extrêmes droites en France et en Europe montre, hélas, que l’histoire peut se répéter. Avec le Rassemblement national et sa candidate, la République, la démocratie n’ont rien à gagner. Derrière le lustre, il y a le fond, l’extrême droite et le fascisme sont les plus grands dangers pour les peuples. Non, Marine Le Pen n’est pas la candidate des classes populaires.
La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger.
Avec Emmanuel Macron, à l’image de son bilan, de graves périls demeurent pour assurer la mise en œuvre des valeurs de la République. En s’alignant sur la Commission européenne, il a mis à mal la souveraineté de la France. Macron, c’est l’homme des réformes qui ont profité aux plus fortunés. Nous savons que la politique d’Emmanuel Macron a conduit à la colère et au mécontentement.
Mais, dans cette situation désastreuse, il nous faut penser à demain. Nous voulons une société de liberté, d’égalité, de fraternité et de paix, une société dans laquelle il fait bon vivre. La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger. Dès le 25 avril, nous devrons nous mobiliser et nous engager dans l’action, sans attendre, pour redonner aux valeurs républicaines, aux choix issus de la Résistance et du Conseil national de la Résistance, au bilan des luttes sociales depuis 1945, toutes leurs places.
Appuyée sur son histoire, l’Arac appelle à faire échec à la candidate du Rassemblement national en utilisant le seul bulletin de vote à notre disposition, celui de Macron. C’est un acte courageux et responsable. Refuser de prendre ses responsabilités, s’abstenir, c’est prendre le risque de pleurer des larmes de sang. L’histoire nous l’a prouvé. Avec Marine Le Pen aux portes du pouvoir, la République sera en danger. Demain seront des jours de lutte et de combats, et l’Arac sera présente.
ATD Quart Monde
Le mouvement ATD Quart Monde appelle à un vote de refus de l’extrême droite. ATD Quart Monde défend le fait que toute personne porte en elle une valeur fondamentale inaliénable qui fait sa dignité.
Il ne se reconnaît donc en rien dans les idées du Rassemblement national. Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux. Et là où les droits reculent, nous savons que ce sont toujours les plus pauvres qui en souffrent en premier lieu.
Cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme. Nous savons que, si l’extrême droite gagne des suffrages, c’est aussi à proportion de la souffrance sociale, du désarroi et du désespoir causés par des décennies de reculs et de non-application des droits. Emmanuel Macron doit entendre ce message et faire enfin de la lutte contre la pauvreté une priorité.
Depuis trop longtemps, les responsables politiques se sont accommodés de la persistance dans notre pays de plusieurs millions de personnes qui subissent la misère et l’exclusion sociale. Sans y opposer un engagement implacable et déterminé, ils ont permis que s’installent des préjugés délétères menant à des discriminations de toutes sortes. Or, loin des discours qui cherchent des boucs émissaires d’un côté et stigmatisent les plus fragilisés de l’autre, c’est le respect des droits fondamentaux qui constitue les bases d’une société ouverte et apaisée, d’une société qui protège tous les citoyens.
Les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux.
Se mobiliser contre l’extrême droite, c’est d’abord œuvrer pour un futur désirable, un projet qui donne à espérer et nous rassemble au lieu de nous diviser. Ce projet tient dans un tout autre programme, un programme de justice sociale et environnementale, d’émancipation et de démocratie véritable. Sur le terrain, les personnes privées de droits portent des aspirations fortes pour un avenir meilleur pour tous et toutes.
Avec d’autres citoyens qui s’engagent, elles font progresser la démocratie en rendant effective l’égale dignité de tous. Ce vivre-ensemble se construit patiemment, à l’image des « territoires zéro chômeur de longue durée » : mobilisés pour le droit à l’emploi décent, les salariés inventent de nouvelles activités porteuses de sens pour le territoire. Cette mobilisation locale, les marches pour le climat, le mouvement des gilets jaunes, l’engouement suscité par le grand débat et la convention citoyenne pour le climat montrent que les citoyens aspirent à de nouvelles façons de participer à la construction d’une société qui ne laisse personne de côté.
Dans ce projet de société, ATD Quart Monde continuera à se mobiliser pour faire entendre la voix des plus pauvres et faire progresser les droits de tous.
Extrême droitePrésidentielle 2022 L'Humanité
Le danger est là
ÉditorialMaud VergnolUn sentiment de gâchis ou d’impuissance. De la déception et du dépit. Depuis dimanche, les citoyen.nes qui aspiraient à déloger le néolibéralisme fauteur de crises pour répondre, maintenant, à l’urgence écologique et sociale, qui espéraient des jours heureux, sont groggy. Tous les pièges tendus pour cette élection présidentielle ont fonctionné à merveille, alors même qu’ils étaient identifiés depuis le départ : la pseudo-dédiabolisation de l’héritière Le Pen, l’abstention, le système présidentiel et son aspirateur à « vote utile », l’hégémonie culturelle de l’extrême droite… Rien n’a pu, pour ce scrutin, inverser la vapeur. Alors la chasse aux sorcières est ouverte, quitte à répéter les mêmes fautes qui ont conduit la gauche à un tel désastre. Bien sûr, il est rageant que Jean-Luc Mélenchon et l’espoir qu’« un autre monde est possible » aient loupé la marche de si peu, même si les sondages le donnaient très largement perdant au second tour face à Emmanuel Macron.
Dans un moment de gravité qui appelle sang-froid et unité de tous les progressistes, le pire serait, comme en 2002, de se diviser davantage en cherchant des coupables, des victimes expiatoires. Rappelons ici que toutes les forces de gauche confondues ne recueillent que 31 %. Le problème est là, pas dans la diversité de ses sensibilités. Plus de 12 millions d’électeurs n’ont pas jugé utile de se déplacer. Près de la moitié (46 %) des 25-34 ans, pourtant mobilisés sur les enjeux climatiques, ont boudé les urnes, comme les ouvriers et les chômeurs sont ceux qui se sont le moins mobilisés. Le refrain du « vote utile », qui a littéralement écrasé le premier tour, redessine, en trompe-l’œil, un paysage politique en trois blocs : l’extrême droite, le néolibéralisme macronien, et l’« union populaire » autour de la France insoumise. Dans la continuité de 2017, les anciens partis qui structuraient jusqu’ici la vie politique française ont été balayés. En 2012, UMP et PS recueillaient près de 56 %. Dix ans plus tard, ils ne totalisent que 6 % des voix…
Ainsi se jouera le 24 avril le match retour de 2017, celui que 80 % des Français voulaient éviter à tout prix… Il est encore trop tôt pour dire ce que ce duel va susciter comme réaction dans l’électorat. Il y a cinq ans, la participation avait reculé entre le premier et le second tour. C’était une première depuis 1969. Et l’affiche finale a beau être identique, la partie est loin d’être simple. Le danger est là. Jamais l’extrême droite n’a recueilli autant de suffrages à une présidentielle (34 %). Et jamais Le Pen n’a bénéficié d’un tel réservoir de voix. Éric Zemmour, son meilleur ennemi, n’aura pas attendu longtemps pour rentrer à la niche, appelant ses électeurs à voter pour elle au second tour. Le bilan du président sortant, son projet de casse sociale, son mépris de classe, risquent de faire de ce second tour un « référendum anti-Macron ». La châtelaine de Montretout, opposée à une hausse du Smic, veut faire croire à un second tour « bloc populaire contre bloc élitaire ». Fadaises ! Il n’est qu’à voir ce que ses amis Orban et Bolsonaro font subir à leurs peuples. Bien sûr, la responsabilité écrasante de la Macronie dans la banalisation du RN rend la situation encore plus amère. On entend déjà les « ni-ni », les « on ne m’y prendra plus », « ça ne peut pas être pire » ou « ça permettra à la gauche de se reconstruire ». Balivernes. Là où l’extrême droite est arrivée au pouvoir, la gauche est restée au tapis. Alors, le 24 avril, il nous faudra voter en utilisant le seul bulletin disponible pour barrer la route à Le Pen, le cœur chagrin mais la tête haute.
Editorial L'Humanité
Robert
BilletMaurice Ulrich« Décomposition », en titrant ainsi sa chronique hebdomadaire dans le quotidien de la droite, Luc Ferry ne cache pas son inquiétude. En lieu et place de la recomposition politique annoncée au début du quinquennat, la vérité apparaît tout autre et donc c’est à « une décomposition délétère » que nous assistons, qui nous installe « dans un paysage aussi inquiétant que peu enthousiasmant ». La France est déchirée comme jamais, les extrêmes représentent plus de 50 % de l’électorat, tandis que les partis du gouvernement sont « laminés », ce qui n’annonce rien de bon. Et donc du côté d’une droite « écartelée entre un centre mou et inefficace et un populisme dur », Marine Le Pen aura « un boulevard pour récupérer enfin les LR soucieux d’en finir avec l’échec ». Inquiétant en effet. Sinon, on croit bien que c’est le même Luc Ferry qui, en duo dimanche soir avec Daniel Cohn-Bendit sur une chaîne télé, accueillait un troisième intervenant. « Tiens, voilà Robert. » Ben oui, Robert Ménard, soutien indéfectible de Marine Le Pen. Robert, quoi !
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
15 ans pour l'assassin de Fiona
FREDERICK BLANCKE, vingt-six ans, a été condamné samedi à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Oise, devant laquelle il comparaissait depuis jeudi pour l'assassinat de Fiona Jones, une touriste anglaise, le 14 août 1989, aux environs de Compiègne. Le procureur avait requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité mais le jury, après un délibéré de plus de deux heures, lui a accordé le bénéfice des circonstances atténuantes et a rejeté la préméditation. Regardant, très brièvement, la famille de la victime, étranglée puis égorgée alors qu'il ne la connaissait même pas, Blancke a tenté maladroitement d'exprimer des regrets mais n'a pas su, tout au long de l'audience, expliquer les raisons de son acte, qu'il qualifie lui-même d'«atroce et abominable» et que lui-même ne comprend pas. D'ailleurs, ni les experts, les témoins, l'accusation et la défense n'ont pu trouver de raison satisfaisante. Ils ont tous parlé de crime gratuit et «hors normes».
L'Humanité
A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron
Vidéo5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
L'Humanité
VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
L'Humanité
VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
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Présidentielle. Macron promet des ministres plus verts que verts
ActuEn meeting à Marseille, le candidat muscle enfin ses attaques contre la nature même de l’extrême droite, renvoyée à sa xénophobie et son « projet climato-sceptique ». S’affichant garant des accords de Paris, le président-candidat a dégainé plusieurs annonces sur la « planification écologique », terme volé à Mélenchon.
Cyprien CaddeoMarseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.
Un premier ministre directement chargé de la planification écologique. Un autre qui devra s’occuper de la planification énergétique et « sortir la France du gaz, du pétrole et du charbon ». Avec pour objectif de construire « l’avenir en commun » pour nos enfants. Abstraction faite des drapeaux européens et de la présence de plusieurs ténors qui n’ont pas vraiment le cœur à gauche, comme Christian Estrosi ou Christophe Castaner, on s’est cru, un bref instant, à un discours de Jean-Luc Mélenchon. Mais c’est bien Emmanuel Macron qui s’agite en bras de chemise, ce samedi 16 avril, sous le soleil de plomb marseillais. L’illusion ne dure pas, les talents de plagiaire du président sortant ayant leur limite : « Je ne crois pas en la décroissance, au contraire. Je pense qu’on ne peut pas demander à telle activité de fermer, car nous devons travailler plus et produire plus pour financer notre modèle écologique ». Un lien implicite et quasi artistique entre écologie et retraites. Ouf, on s’attendait presque à la proclamation d’une Constituante pour la VI e République.
Après une copie sarkozyste au premier tour, Emmanuel Macron prouve encore sa capacité à dribbler les clivages politiques en dépit de toute cohérence discursive. Les voix de gauche sont évidemment sa cible. Depuis le palais du Pharo, monument napoléonien surplombant le port phocéen, il a parlé pêle-mêle air pur, rivages, océans, forêts, parcs éoliens offshore, évoqué deux fois l’ « avenir en commun » donc (le nom du programme de Jean-Luc Mélenchon), s’est posé en garant des accords de Paris et a cité Jaurès ( « C’est en allant à la mer que le fleuve reste fidèle à sa source ») sans qu’on ne comprenne trop pourquoi. Il a promis juré que « l’écologie sera la politique des politiques » du prochain quinquennat, annoncé vouloir planter 140 millions d’arbres d’ici 2030, et proposé la création d’une « Fête de la Nature » (sic) sur le modèle de celle de la musique. Le tout devant un public (autour de 3 000 personnes) qu’on a connu, et on les comprend, plus enthousiaste.
Opération verdissement
Cette grande opération verdissement pourrait être suffisante pour convaincre les plus modérés des électeurs de gauche, mais est sans doute vaine pour susciter l’adhésion de la jeunesse écologiste, en rupture avec le capitalisme vert. La course contre l’abstention et pour le barrage républicain est loin d’être acquise. « C’est anormal, les gens de gauche qui ne veulent pas voter pour lui, peste Murielle, sexagénaire, fonctionnaire de police et militante LaREM. Ils confondent tout et il y a des mesures de gauche : toutes les mesures de pouvoir d’achat, les primes, les baisses d’imposition… » L’assèchement des recettes et donc des services publics, de gauche ? La confusion n’est à l’évidence pas l’apanage d’un camp.
Emmanuel Macron a, lui, choisi l’offensive contre les hésitants qui « confondent tout » : « Manifester le lendemain contre le résultat d’une élection démocratique ne rime à rien ». « Le 24 avril, c’est un référendum pour ou contre l’Union européenne, c’est un référendum pour ou contre l’écologie, c’est un référendum pour ou contre notre jeunesse, c’est un référendum pour ou contre notre République », vend le président.
Feu sur « l’incompétente, la climato-sceptique »
Après s’être attelé à attaquer le programme économique de Marine Le Pen, comme si c’était l’urgence, Emmanuel Macron s’est enfin décidé à attaquer son adversaire sur ce qu’elle est : l’extrême droite. À faire appel, sans le dire explicitement, à un front républicain en l’absence duquel sa défaite est envisageable. Il ironise donc sur l’ « incompétente » et la « climato-sceptique » qui veut démonter les éoliennes : « Quel bel usage de l’argent du contribuable… » Et d’égrainer : « Je pourrais aussi vous parler des risques que fait peser l’extrême droite sur la liberté de la presse en choisissant qui est journaliste et qui ne l’est pas, sur le fait qu’elle propose un référendum sur la peine de mort, sur la rupture avec la laïcité qu’elle prépare en stigmatisant des millions de Français ».
En coulisse, ses soutiens abondent. Renaud Muselier, président de la région Paca et ex-LR rallié à la Macronie, évoque un « choc civilisationnel », et une victoire de Le Pen « qui arrangerait Poutine ». Mourad Boudjellal, président du club de rugby de Toulon (Var), charge le « racisme » du RN et évoque ses parents algériens venus en France « faire un travail que personne ne voulait. A u prochain meeting de Le Pen, je suis sûr que des gens comme mes parents vont nettoyer la salle », soupire-t-il. C’est quand même plus efficace qu’une phrase de Jaurès soufflée par un conseiller en mal de citations.
Cyprien Caddeo
Présidentielle 2022Emmanuel Macronécologie L'Humanité
Abstention : grève civique et vote utile
ActuAu 1er tour de la présidentielle, 13 millions de Français ne se sont pas rendus aux urnes. Le scrutin a aussi été marqué par un vote stratégique, reconfigurant le paysage politique.
Cédric ClérinSi l’abstention au premier tour de cette élection présidentielle n’a pas atteint le record craint de 2002 (29 % selon l’Ifop), elle s’établit cependant à un haut niveau de 25 %. 11 % des inscrits déclarent même ne jamais aller voter. Une grève électorale qui témoigne une nouvelle fois d’un système politique à bout de souffle. La première raison de cette abstention est l’offre politique inadaptée (43 %) et l’idée que « ces élections ne changeront rien » (40 %). Pour ceux qui se sont déplacés, le pouvoir d’achat a dominé largement les préoccupations (cité par 53 % des électeurs, selon Harris Interactive), viennent ensuite la santé (32 %), les retraites (32 %) et l’immigration (30 %). Les motivations du vote illustrent également l’inanité du système institutionnel actuel. Le vote d’adhésion est minoritaire ou à peine majoritaire pour les différents candidats et singulièrement les trois arrivés en tête : 45 % pour Jean-Luc Mélenchon, 56 % pour Marine Le Pen et 57 % pour Emmanuel Macron. Le vote utile a fonctionné à plein : 30 %, 26 % et 23 % des électeurs des trois candidats. Des chiffres qui donnent à voir que, derrière la tripolarisation du vote présidentiel, encouragée par le mode de scrutin, les aspirations des électeurs restent plurielles, mais aussi largement insatisfaites.
SociologiePrésidentielle 2022abstention L'Humanité
Présidentielle 2022. Une extrême droite aux portes de l’Elysée
ActuPour la première fois en France, sous la Ve République, le courant raciste et xénophobe est en capacité de remporter la présidentielle. Dédiabolisée, normalisée par une concurrence qui vient lui apporter une réserve de voix inédite, la candidate RN a encore progressé et compte sur le rejet de Macron pour faire main basse sur la République. Le danger est réel.
Florent LE DUCeci n’est plus un 21 avril. La sidération de la présidentielle 2002 avait abouti à un front républicain solide au second tour. Vingt ans plus tard, l’extrême droite est installée et menace d’accéder au pouvoir. Banalisée à un point inimaginable il y a quelques années, Marine Le Pen s’avance au second tour de la présidentielle avec de réelles chances de victoire. Au lendemain d’un premier tour qui l’a vue passer d’un rien (23,15 %, contre 21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon), la fille du fondateur du FN est au coude-à-coude avec Emmanuel Macron dans les sondages pour le second tour (51 % contre 49 %, selon Ipsos). Le RN a même amélioré un score déjà impressionnant en 2017 et bénéficie d’une réserve de voix inédite avec les électeurs d’Éric Zemmour (7 %). Pis : Marine Le Pen ne fait plus peur. La stratégie de dédiabolisation a atteint son stade final, avec la normalisation du parti extrémiste.
Pendant cette campagne, rares ont été les attaques franches et les réactions indignées aux propositions et sorties toujours xénophobes, islamophobes, attentatoires des libertés publiques et des droits fondamentaux. « La moulinette journalistique a été très tendre avec elle pendant cette campagne, se désole la philosophe et chercheuse Juliette Grange, spécialiste de l’extrême droite. La plupart des médias mais aussi des responsables politiques ont fait l’économie d’une lutte des idées de grande ampleur envers Marine Le Pen. » La candidate a ainsi pu mettre en scène son amour pour les chats, sa vie de « femme libre et simple ». La menace fasciste maquillée de teintes joyeuses et sympathiques.
Macron pyromane
Quant à Emmanuel Macron, il a tout fait pour que l’extrême droite monte depuis 2017. Pariant sur un duel présidentiel identique au précédent qu’il était persuadé de remporter, le chef de l’État n’a cessé de pencher de plus en plus à droite. La liste est longue : les lois de sécurité globale et sur le séparatisme, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui juge Marine Le Pen « trop molle » pendant que ses fonctionnaires déchirent des tentes de migrants, les procès en « islamo-gauchisme », la chasse aux « wokistes », etc. « Il s’est installé un bruit de fond qui ridiculise l’universalisme, les droits de l’homme, la philosophie des Lumières, qualifiés de bien-pensance », désespère Juliette Grange.
En moins d’un an, Éric Zemmour, avec sa candidature, aura aussi contribué grandement à cette normalisation du RN. Ses propos nauséabonds ont adouci le discours de sa fausse rivale. « Il a repoussé les limites de ce qu’il est acceptable de dire, observe le politologue Stéphane François. Par contraste, Le Pen paraissait plus mesurée, moins dangereuse. » Pendant que la théorie raciste du « grand remplacement » occupait l’espace public, la « préférence nationale » devenait une mesure de droite presque comme les autres. En parallèle des agitations de l’écrivain maurrassien, la responsable du RN a mené une campagne sans coup d’éclat ni polémique rappelant son vrai visage.
Il faut pourtant sans relâche rappeler les dangers qui guettent notre République : Marine Le Pen à l’Élysée serait un grave danger pour la démocratie, l’État de droit, notre modèle social et les droits humains. Le rejet des personnes d’origine étrangère et la stigmatisation des musulmans restent les piliers de son projet. La préférence nationale, discrimination légale entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi, au logement ou aux prestations sociales, en est la clé de voûte. Marine Le Pen veut aussi rompre avec la loi de 1905, en sanctionnant le port du voile dans les lieux ouverts au public, mais pas les autres signes religieux. D’autres passages de son programme font craindre le pire, comme la « lutte contre l’idéologie islamiste ». Une traque qui pourrait être menée dans tous les pans de la société contre ceux qui « témoignent d’une quelconque complaisance » supposée. Cette chasse aux « islamo-gauchistes » ouvrirait aussi la porte à la violence des groupuscules fascistes dans l’espace public.
L’état de droit dans le viseur
Marine Le Pen reste par ailleurs ambiguë sur la fin du droit à l’avortement et le rétablissement de la peine de mort, qui ne figurent pas dans son programme mais qu’elle n’exclut pas de proposer par référendum. Un procédé qu’elle plébiscite tellement que l’État de droit pourrait basculer dans un régime référendaire, en balayant le pluralisme, l’opposition et les corps intermédiaires. Son premier acte comme présidente serait d’ailleurs un référendum sur l’immigration, avec l’interdiction des régularisations, l’expulsion des étrangers, la fin du regroupement familial, de l’aide médicale d’urgence et du droit du sol.
Un régime antidémocratique et autoritaire qui a des modèles en Europe, comme la Hongrie de Viktor Orban ou la Russie de Vladimir Poutine. Depuis dix ans au moins, la responsable du RN répète qu’elle « admire » le président russe, avec qui elle a dit vouloir « s’allier militairement » et, encore aujourd’hui, se rapprocher diplomatiquement. « L’éclatement de la guerre en Ukraine aurait dû la disqualifier, mais c’est l’inverse qui s’est produit, s’étonne Luc Rouban, politologue au Cevipof. Zemmour a attiré les attaques et la candidate du RN s’en est sortie comme par miracle. » C’est à cette période que les courbes des deux candidats extrémistes, alors au coude-à-coude, se sont éloignées.
La fausse candidate des opprimés
Marine Le Pen a délaissé le terrain géopolitique pour se concentrer sur les conséquences du conflit en France. Le thème du pouvoir d’achat a alors marché à plein. Ne nous y trompons pas : au-delà des contradictions de son programme économique, non chiffré et peu crédible, la candidate d’extrême droite prône des recettes libérales qui aggraveront le quotidien des plus précaires. Hormis la baisse de la TVA sur certains produits, Marine Le Pen n’a guère de solutions, parle de hausse des salaires mais parie sur un « effort » improbable des patrons, à qui elle propose des cadeaux fiscaux qui mettront à mal la protection sociale et les services publics.
Mais, après cinq ans de casse sociale, l’extrême droite a une occasion rêvée : jouer à fond la carte du « tout sauf Macron ». Dès le soir du 10 avril, Marine Le Pen a cherché à capitaliser sur le puissant rejet que génère le chef de l’État, osant se prétendre la candidate « de la justice sociale ». Le président du RN, Jordan Bardella, a aussi intimé, notamment en direction des électeurs de Mélenchon, de ne pas « voter pour la retraite à 65 ans et Emmanuel Macron McKinsey ». Grosse ficelle. Même si le geste est pénible, l’heure est au barrage (voir page 19). Notamment pour la gauche, qui a aussi une part de responsabilité dans la montée de l’extrême droite : luttes fratricides, fardeau du mandat Hollande et lutte probablement insuffisante contre les idées du RN.
À droite, le cordon sanitaire a sauté
En outre, si Jean-Luc Mélenchon a réalisé des scores impressionnants dans les quartiers et banlieues populaires des grandes villes, la gauche est loin de reconquérir les zones rurales et industrielles. Durant cette campagne, Fabien Roussel a cherché à entamer cette tâche, proposant un « renouveau rural et industriel », mettant sur le devant de la scène les difficultés quotidiennes de la France dite périphérique, des catégories populaires des petites villes, de l’urgence à y revitaliser les services publics, le tout couplé à la revalorisation des salaires. Au vu des résultats décevants du candidat communiste dans ces territoires où Marine Le Pen a réalisé des scores élevés, il reste encore beaucoup de travail pour convaincre que les solutions sont bien à gauche. Une gauche qui peine désormais à dépasser les 30 % (31 % au premier tour pour l’ensemble des candidats), même si son centre de gravité est désormais davantage vers un programme de rupture.
De l’autre côté, la droite dite classique s’est effondrée. Valérie Pécresse, avec 4,8 %, a vu son électorat siphonné par Emmanuel Macron, mais aussi en partie par Éric Zemmour et Marine Le Pen. Le cordon sanitaire qui séparait la droite de son extrême a sauté : selon Ipsos, un tiers des électeurs de Valérie Pécresse (4,8 %) voteraient pour le RN au second tour. Pourtant, malgré le jeu dangereux d’Emmanuel Macron, son désastreux bilan et la dangerosité de son programme pour les cinq ans à venir, il est nécessaire, plus que jamais, de s’opposer avec force à l’extrême droite. Le 21 avril 2021, une note de la Fondation Jean-Jaurès jugeait une victoire de Marine Le Pen possible « à condition qu’au moins une des trois conditions suivantes se réalise : qu’elle soit suffisamment “ dédiabolisée”, qu’une plus grande porosité avec les électeurs LR se manifeste, qu’Emmanuel Macron apparaisse comme un repoussoir au moins équivalent ». Nous y sommes.
À gauche, le barrage plie mais ne rompt pas
Tous les candidats ont alerté sur la menace d’une victoire du RN. Le PCF, le PS, les Verts enjoignent clairement à utiliser le bulletin Macron. Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e, demande pour sa part de « ne pas donner une voix à Madame Le Pen ».
Elles ont pris une teinte sépia, ces images de foules déferlant sur les places parisiennes, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002 : tout un peuple, mobilisé contre Jean-Marie Le Pen et ses discours de haine. Après deux décennies d’une ascension continue couvée par le pouvoir politique et les médias dominants, le Front national avait alors provoqué un séisme en se hissant pour la première fois au second tour, avec 16,86 % des voix, à la faveur de l’écroulement de la gauche. Tout l’arc politique s’était alors engagé dans la constitution d’un « front républicain » pour contenir l’extrême droite et Jean-Marie Le Pen avait finalement à peine amélioré, au second tour, face à Jacques Chirac, son score du premier : 17,79 %.
Vingt ans plus tard, le contraste est saisissant : tout se passe comme si l’hubris d’Éric Zemmour était venu parachever la « dédiabolisation » de Marine Le Pen. Laquelle se pose désormais en clé de voûte d’un « rassemblement » de tous les « Français de droite, de gauche et d’ailleurs, de toutes origines ». La candidate d’extrême droite édulcore son propos, fait mine de s’élever au-dessus de sa famille politique, joue la carte du désarroi social plutôt que celle des paniques identitaires – « trop molle », a même jugé le ministre de l’Intérieur sortant, Gérald Darmanin. Marine Le Pen a aplani son discours, lissé son image ; elle ne suscite plus la révolte ni l’effroi.
L’affiche est la même qu’en 2017. Le barrage, lui, s’est bien disloqué, après cinq ans d’une guerre sociale sans pitié. Au soir du 10 avril, à gauche, les appels à battre l’extrême droite se sont bien succédé, mais ils avaient quelque chose de machinal, de formel : ils semblaient empreints d’une lasse résignation. Yannick Jadot (EELV) a appelé à « faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron », sans « caution ». « J’appelle ce soir à battre l’extrême droite en se servant du seul bulletin à notre disposition », a aussi exhorté le candidat communiste Fabien Roussel, en appelant Emmanuel Macron à « renoncer à ses réformes insensées ». « Chacun est mis au pied du mur de sa conscience », a commenté, plus amer, Jean-Luc Mélenchon. « Je connais votre colère. Ne vous abandonnez pas à ce qu’elle vienne à vous faire commettre des erreurs irréparables. Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen », a-t-il imploré. D’après une enquête Ifop sur les intentions de vote au second tour, seuls 33 % de ses électeurs se disent prêts à glisser un bulletin Macron dans l’urne, et 44 % choisiraient l’abstention, tandis que 23 % s’apprêteraient à voter Le Pen. Décidée à tout faire pour agréger autour d’elle un électorat qu’exaspère le président des riches, Le Pen vilipende « le pouvoir de l’argent ». Son pari : le scénario d’un front renversé, qui ouvrirait à l’extrême droite les portes du pouvoir.
Ian Brossat : « Nous lançons un appel à l’ensemble des forces de gauche sans exclusivité »
Dès le soir du premier tour, Ian Brossat a appellé à barrer la route de l’extrême droite le 24 avril. Il revient sur la campagne, sur l’état de la gauche et sur le score obtenu par le candidat du PCF. Il entend aller plus loin et plaide pour un rassemblement politique aux législatives.
Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, une victoire de l’extrême droite n’est plus à exclure. Marine Le
Pen
peut devenir présidente de la République le 24 avril. Qui porte cette responsabilité et que faire ?
La responsabilité incombe d’abord au président sortant. Lorsque Emmanuel Macron a été élu en 2017, il prétendait réconcilier les Français avec la politique. En réalité, il s’est passé exactement l’inverse, et jamais l’extrême droite n’a été à un niveau aussi élevé dans notre pays. De fait, la gauche ne s’est pas reconstruite depuis cinq ans, sinon nous n’en serions pas là. Mais l’heure n’est pas aux règlements de comptes. La gauche reste à un niveau faible, c’est vrai, mais elle a un peu progressé. C’est un point d’appui pour les luttes à venir, en particulier sur la question des retraites. Je sors de cette séquence sans aigreur et avec la conviction que la gauche peut s’en sortir. Maintenant, l’enjeu est le second tour et l’impérieuse nécessité de battre l’extrême droite. Je comprends la réticence à voter Macron, mais on ne peut pas mettre sur un pied d’égalité sa politique antisociale et l’extrême droite. Marine Le Pen porte la haine, la discrimination et le racisme dans son ADN. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’extrême droite faire main basse sur la République, et cela passe par le seul bulletin à disposition pour la battre.
Encore plus désunie qu’en 2017, la gauche se retrouve de nouveau éliminée dès le premier tour. Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature s’est nettement distinguée avec 21,95 % des voix, a échoué de peu à se qualifier pour le second tour. Quels sont désormais les enjeux ? Comment la gauche peut-elle parvenir à se rassembler pour les législatives ?
Je ne crois pas en l’idée des gauches irréconciliables. La campagne a montré des divergences sur des sujets importants, mais cela dit, nous devons renouer au plus vite le dialogue. Ce que nous disions avant l’élection présidentielle est toujours valable après, à savoir que nous sommes ouverts à des discussions pour gagner un maximum de députés et, plus largement, reconstruire une gauche digne de ce nom. Nous lançons un appel à l’ensemble des forces, sans exclusivité, des insoumis aux socialistes, en prenant évidemment en compte le résultat du premier tour.
Malgré une campagne remarquée, le score de Fabien
Roussel
est en deçà des espérances, avec 2,3 % des suffrages. Quelles seront les suites de la campagne des Jours heureux ?
D’abord, il faut noter que le vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon a joué à plein dans les derniers jours. C’est aussi vrai pour les électeurs que Fabien Roussel avait réussi à convaincre que pour l’électorat traditionnellement communiste, et j’entends leurs arguments. Mais de nouveaux votants sont venus vers nous, notamment dans la ruralité, convaincus par le discours de Fabien sur les enjeux de souveraineté énergétique et alimentaire, convaincus par une gauche qui ne s’adresse pas seulement aux centres-villes. Pour la suite, nous allons réunir le conseil national de la République (CNR), ouvert aux soutiens politiques et intellectuels qui nous ont déjà rejoints, et nous continuerons à tendre la main à ceux qui partagent nos idées.
Marine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022front républicain L'Humanité
Qu'est-ce qu'une vie de sans-papiers ? Entretien avec l’anthropologue Stefan Le Courant
EntretienDurant plus de six années, Stefan Le Courant a suivi les parcours de personnes en situation administrative irrégulière, parfois jusqu’à leur obtention de titres de séjour. Il a ainsi pu observer comment le risque incessant d’être arrêté, enfermé, expulsé pèse sur leurs comportements et façonne leur regard sur eux-mêmes. Dans « vivre sous la menace », il documente et analyse les effets les plus intimes et quotidiens de la politique migratoire sur ceux qui la subissent. Entretien.
Eugénie BarbezatComment est née l’idée de traiter cet aspect peu documenté de la vie des sans-papiers ?
Je faisais de l’assistance juridique en local de rétention avec la Cimade. La plupart des personnes que j’y rencontrais n’étaient pas expulsé. J’ai alors commencé à suivre le quotidien des sans-papiers au lendemain de leur enfermement et j’ai constaté que la menace constante d’être arrêté et le risque d’un retour forcé pesaient sur leur existence et avait des effets délétères. J’ai voulu décrire ces aspects moins connus de la vie des sans-papiers.
Pour un sans-papiers, être contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques, lesquelles ?
D’abord, au moment même de l’arrestation, il y a la violence de se voir menotté, maltraité, que beaucoup vivent comme une humiliation. Ensuite, les jours d’enfermement entraînent un arrêt de travail qui doit être justifié auprès du patron. Donner la vraie raison de leur absence peut leur valoir d’être congédiés… Il faudrait alors « tout recommencer à zéro » à leur sortie, retrouver un emploi, des papiers d’emprunt pour pouvoir l’exercer, un logement si celui qu’ils habitent est désormais connu de la police, etc. Et l’expulsion marque une rupture brutale dans leur projet d’avenir, brise tous les efforts investies dans la migration.
Quels sont les comportements induits par cette menace ?
Dans l’espace public où la police est susceptible d’agir à tout moment, les sans-papiers doivent être en hypervigilants. Repérer les espaces de contrôles, choisir son itinéraire, son mode de transport, traquer des détails dévoilant une présence policière : les chaussures montantes qui pourraient être celle d’un policier en civil… Surtout, il faut savoir composer une apparence, avoir l’air détendu à la vue d’un uniforme.
Toutes les occasions de révéler sa situation administrative auprès de tiers qui sont à leurs yeux, des délateurs en puissance comporte un risque. Le problème se pose à chaque fois que l’identité est vérifiée : obtention d’une carte de transport, ouverture d’un compte en banque, d’une ligne téléphonique… La menace d’une arrestation plane même au sein des préfectures. Pour les sans-papiers, il y a ainsi une réelle ambivalence de l’État. Il est celui qui peut donner un titre de séjour et fera cesser la menace, mais il est aussi la source de la menace. La conséquence c’est qu’en tentant d’échapper tout contact avec l’administration, certains prolongent leur irrégularité.
Il faut aussi se méfier des voisins, des logeurs qui « ajusteront » les loyers en fonction de la situation administrative de leur locataire, d’un compatriote qui prête ses papiers pour l’obtention d’un travail et qui conserve les salaires du travailleur sans-papiers.
Quel est leur regard sur la politique migratoire de la France et comment s’y adaptent-ils ?
Même ceux pourraient légitimer leur présence en France pour des raisons de santé, d’asile, etc., préfèrent se présenter comme des travailleurs. Ils ont intégré l’idée qu’ils doivent jsutifier leur « utilité ». Ce qui va dans le sens des réformes légales de notre pays ces dernières années. Tous revendiquent le fait de ne toucher aucune allocation ou aide de l’État et de payer des impôts. En cela ils tentent de construire une image qui met à distance tous les préjugés négatifs portés sur les « clandestins » taxés par certains responsables politiques de fraudeurs ou de profiteurs.
Depuis plusieurs décennies, le discours et les lois vont dans le sens d’une logique de seuil et prônent l’idée que pour intégrer les étrangers présents sur le territoire, il faut limiter leur nombre. Cela instaure une concurrence entre les demandeurs de titres de séjour, qui n’incite ni à la solidarité ni à la circulation des informations entre eux. La quête des papiers se fait donc souvent individuellement même si certains, pour mettre toutes les chances de leur côté participent aussi à des grèves et des luttes collectives. Un de mes interlocuteurs a même déposé plusieurs demandes de régularisation, sous des statuts différents, avec des noms différents…
Comment composent-ils avec ces différentes identités ?
Pour le travail, ils empruntent souvent la carte de séjour d’un parent ou d’un ami. Il faut donc penser à bien répondre quand on les appelle par un nom qui n’est pas le leur et savoir quel document présenter à quelle administration…
Cohabite alors le plaisir d’expérimenter des identités multiples et le malheur de ne pas pouvoir être soi. Et aussi noter que le fait qu’une partie des personnes vivant en France n’ait pas de statut légal, transforme l’identité en une marchandise, monnayable.
Qui a intérêt à cette situation ?
Le fait d’avoir sur place une main-d’œuvre corvéable à merci et qui a peu de latitude pour protester est une forme de « délocalisation sur place ». C’est notamment le cas dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, la sécurité, l’agriculture ou le bâtiment.
Est-ce que les situations changent vraiment lors de l’obtention d’un titre de séjour ?
Sur le moment le soulagement est immense. Mais les espoirs fondés sur leur régularisation sont souvent déçus. Leurs conditions de travail et de logement ne changent pas radicalement. Et surtout la menace de l’expulsion fait place à celle du non-renouvellement. Pour celles et ceux qui ont été régularisés en tant que travailleurs, il faut refaire les démarches tous les ans, ne pas changer de secteur d’activité, ne pas être au chômage… Un de mes interloccuteurs m’a raconté que lors du renouvellement de son titre pluriannuel de séjour, en 2021, on ne lui en a accordé un pour seulement un an, parce qu’il n’avait pas assez travaillé durant l’année écoulée. Or, cet homme travaille dans un restaurant qui a été fermé durant des mois à cause du COVID…
Est-ce que la situation pourrait être pire encore en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ?
Aujourd’hui, nous sommes encore dans un état de droit. Les sans-papiers ont la possibilité de déposer des recours contre les mesures prises à leur encontre. En sortant des traités internationaux qui protègent les étrangers le programme de l’extrême droite veut réduire ces possibilités de défense légales. Les chantages à la dénonciation pourraient proliférer et la menace serait alors démultipliée pour les sans-papiers et les personnes qui leur viennent en aide.
ImmigrationPrésidentielle 2022Marine Le Pensans-papiers L'Humanité
En Avignon, Marine Le Pen en mode méga démago
ActuPour le premier des deux meetings d’entre-deux tours, la candidate du RN s’est livrée à une charge en règle contre le « système » représenté par Emmanuel Macron. Avant de dérouler son traditionnel programme d’extrême droite enrobé d’un vernis social et écologique.
Benjamin KönigUne heure avant l’arrivée de sa candidate, les militants surchauffés agitent déjà les drapeaux sur l’air du tube des années quatre-vingts « Live is Life ». Dix jours avant le second tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement national entrevoit une victoire qui « n’a jamais été aussi proche », clament les affiches de Marine Le Pen. « On va gagner », répond en écho le public quand la cheffe du RN monte à la tribune. Après deux conférences de presse sur les thèmes de la « démocratie » et de la politique internationale, et avant un dernier grand meeting le 21 avril – date symbolique s’il en est - à Arras (Pas-de-Calais), c’est en Avignon que Marine Le Pen tenait ce jeudi meeting. C’est par un appel aux « patriotes » et aux abstentionnistes que commence son discours, la candidate d’extrême droite faisant mine de tendre « la main à tous les Français ».
Comme à son habitude, c’est à une grande récupération que s’est livrée Marine Le Pen, à commencer par la figure tutélaire du Général de Gaulle. « Notre seul but c’est la nation » : la cheffe du RN a voulu imposer à nouveau le récit d’une lutte, symbolisée par sa présence et celle d’Emmanuel Macron au second tour, entre les « nationaux » et les « mondialistes ». Sa critique de ce concept de mondialisme a des relents de dénonciation du « cosmopolitisme » : l’homme « sans racines, sans attaches », soumis au « pouvoir de l’argent ». Dans le viseur, bien entendu, le chef de l’État, un « homme seul », représentant d’un « système à bout de souffle ».
« Faire barrage » : la candidate d’extrême droite a besoin de fissurer un peu plus le concept qui symbolise le rejet de l’extrême droite. Elle en a donc retourné le sens en le reprenant comme une anaphore : « Faire barrage, oui, faire barrage à l’effondrement du pouvoir d’achat, barrage au matraquage fiscal, barrage à la retraite à 64 ou 65 ans, barrage au laxisme judiciaire, à une immigration qui met en péril nos équilibres sociaux, à cette caste. »
En contrepoint, Marine Le Pen se présente comme la présidente de la « sécurité républicaine », de « la liberté de la presse », de la « démocratie référendaire » (lire notre décryptage Avec Marine Le Pen, l’état de droit en péril ), de « l’unité », de la « protection physique comme sociale ». Mais aussi, comme de coutume à l’extrême droite (lire notre entretien avec Raphaël Llorca « Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »), contre « l’immigration », à laquelle elle impute tous les maux du pays et thème du premier référendum qu’elle souhaite engager dès son élection. En matière de politique étrangère, Marine Le Pen a proposé que l’Inde – dirigée par l’ultranationaliste Modi - et « un pays africain », citant notamment le Sénégal, soient membre du conseil de sécurité de l’ONU. Quant à l’UE, son projet est bien de la transformer en « Alliance européenne des Nations », une vieille lune de l’extrême droite européenne. Tout comme la défense des traditions, des « identités régionales » et « de l’Europe plurimillénaire ».
« Et puis il y a le social », a-t-elle poursuivi. Un angle d’attaque particulièrement efficace face à la politique et aux propositions du président sortant, mais qui, hormis une baisse de TVA sur l’énergie et un panier de produits de première nécessité, n’est suivi d’aucune mesure sur les salaires, la hausse du smic ou la remise en cause du coût du capital. Pas question de remettre en cause « la compétitivité des entreprises », a-t-elle martelé. C’est une vision « pour tous les Français » que prétend porter Marine Le Pen, qui a même tenté de récupérer le printemps, pour en faire un « printemps français ». Quand bien même en matière sociale, elle manie l’imposture comme personne (lire Arnaque sociale, Le Pen double la mise).
Présidentielle 2022 L'Humanité
À la Sorbonne, la jeunesse face au choix tronqué du second tour
ActuBlocus Depuis mercredi, des étudiants occupent plusieurs établissements, dont la fac parisienne, pour dire leur refus de l’alternative Macron-Le Pen. Beaucoup iront tout de même faire barrage à l’extrême droite le 24 avril.
Camille Bauer«L a colère des étudiants est légitime. Ils ont été sacrifiés et, leur seul avenir, c’est une politique ultralibérale ou l’extrême droite. Ils veulent débattre. Quand ils proclament “ni Macron ni Le Pen”, c’est une façon de réclamer autre chose, du positif. Qu’ils se mobilisent est plutôt porteur d’espoir », souligne Antoine Boulanger. Cet enseignant, représentant syndical de la CGT, est venu ce jeudi 14 avril se joindre à la grosse centaine de jeunes assemblés devant l’université de la Sorbonne.
« El pueblo unido, jamas sera vencido », entonne la foule, dont une partie s’est assise devant les barrières installées par la police, qui a tenté de repousser ceux qui s’étaient amassés aux abords du bâtiment. Aux fenêtres, se trouvent d’autres étudiants qui occupent les lieux depuis l’assemblée générale interfacs de mercredi. Cachée sous son masque, une jeune fille brandit depuis le toit un fumigène. Accrochée au mur, une banderole annonce « Jeunesse enragée ».
École normale supérieure, fac de Nanterre, campus de Sciences-Po à Nancy ou Paris… Le mouvement a gagné plusieurs établissements ces dernières heures. Et aussi suscité une réponse violente de l’extrême droite, dont certains militants ont débloqué, jeudi après-midi, Sciences-Po Paris. Il traduit le désarroi d’une jeunesse qui a largement voté pour Jean-Luc Mélenchon et voit son avenir mis à mal par le casting du second tour. « Soit on laisse passer l’extrême droite, soit on fait barrage et on vote pour Macron, qui va casser les services publics », résume Charlie (1), une étudiante en histoire aux lunettes octogonales. La casse de l’université est aussi invoquée.
L’écologie oubliée
« Macron a annoncé qu’il allait rendre la fac payante. C’est comme s’il crachait au visage des gens comme nous, qui viennent de milieux populaires, et qui ont une chance de s’en sortir grâce à ça», estime Rayan. « Comme s’il nous disait, “vous les pauvres, ne réfléchissez pas, allez faire des boulots précaires” », renchérit son copain Abou. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron face à l’extrême droite est aussi mise en avant. « Est-ce que l’efficacité d’un vote barrage n’est pas contestable quand on voit comment ce pouvoir a contribué à légitimer les idées du RN ? » s’interroge Bastien. D’autres soulignent l’indigence des politiques écologistes des deux candidats.
Pour autant, il serait faux de dire que ces étudiants mobilisés ne font pas la différence entre les finalistes. « En fait, il y a un peu de tout parmi nous. Il y a du débat », explique Iman, une étudiante en histoire qui fulmine de ne pas pouvoir rentrer dans l’université, alors qu’une nouvelle AG était prévue dans la journée. Beaucoup affirment que malgré tout, ils iront, la mort dans l’âme, voter contre le RN. Mais après le choc des résultats, ils voudraient pouvoir en discuter et s’insurgent contre la fermeture de l’université par la police. Une action perçue comme un déni de démocratie qui les écœure et confirme la propension de la Macronie à user de la matraque contre toute forme de contestation.
Des dizaines de rassemblements sont prévus en France ce 16 avril pour dire « non » à l’extrême droite, à l’appel de nombreuses organisations et de syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme, la CGT, le Syndicat de la magistrature, Attac ou la FCPE. Le mot d’ordre ? « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée. » À Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de République.
étudiantssorbonnePrésidentielle 2022 L'Humanité
Le PCF veut déjouer le piège présidentiel aux législatives
ActuGauche Fabien Roussel et le Conseil national du parti ont appelé, jeudi, à battre Marine Le Pen et à l’union en juin pour battre Emmanuel Macron. Le député communiste propose à la FI, EELV et au PS une rencontre.
Julia HamlaouiÀ une dizaine de jours du second tour de la présidentielle, « urgence » a été l’un des maîtres mots, ce jeudi, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, où le PCF réunissait son conseil national. Celle, en premier lieu, de barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, le 24 avril. « Il faut tout faire pour mettre en échec la candidature de Marine Le Pen ! » a martelé, lors d’une conférence de presse, Fabien Roussel, appelant à des initiatives en ce sens. « Dire qu’aucune voix ne doit se porter sur l’extrême droite ne suffit pas », a précisé Christian Picquet, chargé d’introduire les débats de la matinée, quand bien même l’usage du « bulletin Macron » est loin d’être gagné. « C’est de plus en plus difficile car le président cristallise la colère, il doit l’entendre et faire des gestes significatifs », insiste Fabien Roussel, dont la formation met en garde contre un « basculement promettant à notre peuple un régime d’apartheid institutionnalisé » en cas d’élection du RN.
Si l’urgence est bien là, le bilan des derniers mois doit aussi être tiré, ont souligné plusieurs membres de la direction. La visibilité conquise par la campagne « dynamique et positive » de Fabien Roussel est saluée de tous. « En dépit d’un résultat décevant, les communistes n’ont pas à regretter leur choix », souligne ainsi Christian Picquet. « Nous aurions pu porter avec plus de force notre critique du capitalisme », objecte cependant la responsable de Seine-Saint-Denis, Nathalie Simonnet, quand celle du Bas-Rhin, Hülliya Turan, pointe des prises de position à débattre sur l’écologie, les discriminations ou la laïcité. Les « données fondamentales du scrutin étaient connues de tous depuis plus d’un an », y compris la volonté d’unité pour éviter un nouveau duel Macron-Le Pen, estime également Antoine Guerreiro, membre du conseil national.
« additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! »
La question de la responsabilité du PCF dans le remake du second tour de 2017 a ainsi occupé une partie des débats. « Beaucoup d’électeurs sont en colère aujourd’hui. S’il n’est pas question de se rendre, seuls, coupable, il n’est pas non plus question de s’exonérer », juge Cécile Dumas, à la tête du PCF dans le Val-d’Oise. « Nous accuser, c’est ne pas voir la forte progression de l’extrême droite. Éric Zemmour a fait 7 %, ce qui n’a pas empêché Marine Le Pen de se qualifier », fait valoir pour sa part Fabien Roussel, invitant à regarder du côté des près de 13 millions d’abstentionnistes.
Reste que, après le vote du 24 avril, la question du rassemblement dans la perspective du scrutin de juin est ouverte. « L’élection présidentielle est un piège, mais on peut en sortir tout de suite avec les législatives. Je fais la proposition à tous, à gauche, d’additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! » a lancé Fabien Roussel, estimant que les sortants doivent être soutenus et que « dans au moins 150 circonscriptions, la gauche est capable de l’emporter ». Alors que l’insoumis Manuel Bompard a avancé l’idée d’une répartition au prorata des scores présidentiels et d’un soutien au programme de FI, le député du Nord refuse de commenter « des échanges qui n’ont pas encore eu lieu », tout en assurant que « Jean-Luc Mélenchon, avec les 22 % qu’il réalise, détient la clé », et que, pour sa part, il est « prêt à discuter de tout, sans préalable ».
pcfPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
Les charognards
ChroniqueArthur HayL’affaire McKinsey n’aura donc finalement pas sonné le glas de notre roi banquier. L’utilisation massive de fonds publics pour des « enquêtes » n’a pas empêché le pouvoir en place de faire un piteux mandat. Ces enquêtes semblent d’ailleurs avoir été un prétexte pour justifier un braquage du pays au profit des amis du pouvoir. Que certains politiques volent davantage que les plus grands gangsters du moment, ce n’est probablement pas nouveau. Mais que nous sachions quasiment en direct de quoi se rendent coupables nos dirigeants est peut-être plus récent dans l’histoire de notre démocratie. Et pourtant, cela semble ne rien bouger.
C’est sûrement que le peuple est habitué, blasé par un afflux d’informations liées à des scandales d’État. Une affaire vient en chasser une autre ; d’autres passent par-dessus nos têtes. Moi aussi, je suis blasé. Quand je vois les petites affaires qui sont faites dans l’ubérisation, j’ai vraiment du mal à contenir ma rage. Pour faire semblant d’aider les travailleurs de plateformes plongés dans une grande précarité, le gouvernement a créé l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe). Son président, Bruno Mettling, est surnommé « le transformateur d’Orange » par « le Figaro » en 2018 pour son travail auprès de Stéphane Richard, à la suite des dizaines de suicides dans cette entreprise en raison du harcèlement moral généralisé qui y règne.
Aujourd’hui, ce ponte de chez Orange est donc le héros désigné pour venir en aide aux livreurs et VTC ; on nous demande de lui faire confiance. Pourtant, le cabinet de conseil de Bruno Mettling aurait travaillé pour Uber, il y a quelques années. Comment faire confiance quand on sait que la direction d’Orange s’est passée des services de la coopérative Scopelec pour réaliser des économies, allant ainsi dans le sens des décisions ultralibérales de ces dernières années en termes de sous-traitance ? Orange semble affectionner les partenaires utilisant des microentrepreneurs ou des travailleurs détachés. Pour rappel, l’État est actionnaire à 23 % d’Orange.
Autre exemple. En avril 2019, l’Institut Montaigne sort un rapport sur l’ubérisation. Ce rapport guidera les projets de lois macronistes pour protéger les plateformes comme Uber. Autoproclamé « indépendant », l’Institut Montaigne a Uber pour mécène. Première nouvelle ! La deuxième, c’est que ce rapport a été rédigé par le lobbyiste de la plateforme d’exploitation Stuart (groupe La Poste). Alors, pourquoi le gouvernement décide-t-il tout de même de suivre les conseils de cet institut ? Une réponse peut-être : le mouvement de Macron (LaREM) était à l’origine hébergé par Laurent Bigorgne, l’ancien directeur de l’Institut Montaigne ! C’est gros là, nan ? Ce nom vous dit quelque chose ? Sûrement, parce que Laurent Bigorgne fait l’objet d’une plainte pour avoir drogué une collaboratrice. Par ailleurs, deux associations qu’il préside ont touché 2,6 millions d’euros d’aides liées, en bonne partie au ministère de l’Éducation, pour des résultats peu concluants. Blanquer est un ami (ça ne vous rappelle pas l’affaire McKinsey ? ).
Je n’ai qu’une page pour cette chronique, donc je m’arrête là dans la dénonciation de ces personnages qui gravitent autour du gouvernement. Des voyous en col blanc qui nous baratinent, nous privent de notre bonheur. Les charognards de la démocratie.
la chronique d'arthur hay L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
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François Ruffin ne dévoilera pas pour qui il votera le 24 avril
EN COURS : Mis à jour le 18 avril 2022 à 16:51
En réponse à la republication d'une vidéo suggérant un accord entre lui et le président-candidat (vidéo qui est en réalité sortie de son contexte et date de plusieurs années), François Ruffin, député LFI de la Somme tient à rappeler sur Twitter qu'« à aucun moment je n'ai annoncé que je voterais Macron ». « Mon vote dans l'isoloir ne regardera que moi », écrit-il.
Réforme des retraites : «l'usure professionnelle» sera prise en compte en cas de réélection de Macron, assure Borne
Sujet sensible pour les Français, la réforme des retraites s'est largement immiscée dans les débats de cette campagne présidentielle, opposant les visions différentes d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.
L'actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne a apporté, ce lundi, certaines précisions sur la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron. Elle a assuré, sur BFM TV, que «l'usure professionnelle physique mais aussi psychologique», sera prise en compte.
Retrouvez l’ensemble des détails dans notre article.
Il n'est pas question d'expulser les étrangers des HLM, affirme Marine Le Pen
Dans l'émission «Ma France» de France Bleu, Marine Le Pen a confirmé qu'elle souhaitait «mettre en place la priorité nationale dans les logements sociaux». Mais «ce ne sera pas rétroactif, a-t-elle promis. Quand un logement social se libérera, eh bien oui, il sera prioritairement accordé aux Français par rapport aux étrangers. Je trouve que c'est normal (...) mais il n'est pas question d'aller expulser.»
Marine Le Pen : «Je suis très confiante, je pense que je vais gagner»
Lors de son déplacement, ce lundi, à Saint-Pierre-en-Auge (7500 habitants) dans le Calvados, la candidate du Rassemblement national s’est montrée confiante quant à l’issue du second tour qui se tiendra ce dimanche 24 avril : «Je viens chercher la force du peuple» et «je suis très confiante, je pense que je vais gagner», a-t-elle lancé.
À VOIR AUSSI - «Qu'auriez-vous fait?»: En déplacement dans le Calvados, Marine Le Pen prise à partie par un militant LREM
Clément Beaune : «La brutalité est dans l’extrême droite»
Interrogé sur les propos tenus par Mourad Boudjellal lors du meeting d'Emmanuel Macron à Marseille qui qualifiaient les électeurs du Rassemblement nation de «racistes», Clément Beaune, secrétaire d'État aux Affaire européennes et soutien du président-candidat a déclaré ce lundi sur Sud Radio «ce ne sont pas les propos de Macron. Ces propos n’auraient pas dû être prononcés, je ne les partage pas».
«Nous ne sommes pas accusés de détournement de fonds publics, nous ne sommes pas obligés à chaque élection de sortir des listes des gens qui tiennent des propos racistes, antisémites, xénophobes. La brutalité est dans l’extrême droite», a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a également fustigé «des revirements, des incohérences et des inconséquences de Marine Le Pen (...) », citant la peine de mort et l'interdiction du voile islamique dans l'espace public.
Débat de l’entre-deux-tours : Marine Le Pen dit qu'elle va "travailler" chez elle
Après un débat raté en 2017, où elle était fatiguée et maîtrisait mal ses dossiers, Marine Le Pen estime être mieux préparée. Elle va maintenant s'isoler pour peaufiner ce duel télévisé. «Je vais travailler mon débat, chez moi, de manière tout à fait normale», a-t-elle déclaré ce lundi sur France Bleu Normandie.
«Elle doit prendre du temps, arriver détendue. Le programme, elle le maîtrise. Elle voit très bien où vont porter les attaques d'Emmanuel Macron», a indiqué le maire RN de Perpignan Louis Aliot sur France Inter. «L'avantage de ce 2ème débat, c'est qu’Emmanuel Macron n'est plus dans la même position. Il a un bilan. Ca va pas être la même histoire».
Pour Emmanuel Macron, le débat constituera «un moment de clarification». Sur la forme, «l'enjeu est d'être persuasif et convaincant sans prendre un ton trop professoral», souligne son entourage.
Marine Le Pen met en cause Emmanuel Macron et «l’atteinte à nos libertés individuelles pas toujours justifiée par la situation sanitaire»
Remerciant un maire du Calvados qui lui a accordé son parrainage, Marine Le Pen met en cause Emmanuel Macron et «l’atteinte à nos libertés individuelles pas toujours justifiée par la situation sanitaire» durant la crise du Covid, selon notre journaliste sur place Charles Sapin.
Attal juge que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron a jugé lundi que «les atrocités» commises en Ukraine par l'armée russe en Ukraine étaient «un point de détail» pour Marine Le Pen, une allusion à des déclarations provocatrices de son père sur la Seconde guerre mondiale.
«Les atrocités qu'on constate en Ukraine sont un point de détail de l'histoire pour Marine Le Pen, pour reprendre une formule de ce parti», a déclaré Gabriel Attal lors de l'émission les quatre vérités sur France 2 en référence à des propos de son père Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait estimé en 1987 que les chambres à gaz étaient un «point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale», ce qui lui avait valu d'être condamné pour contestation de crime contre l'humanité.
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022 : Gabriel Attal estime que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Marine Le Pen
Marine Le Pen souhaite supprimer les ARS, coupables de «technocratie» et d'«idéologie»
Invitée exceptionnelle dans l'émission «Ma France» de France Bleu, Marine Le Pen a répondu aux questions des auditeurs, qui l’ont notamment interrogée sur le domaine de la santé. «Il ne faut plus placer des comptables à la tête des établissements, mais mettre en place une gestion bicéphale avec un administratif et un médecin», a estimé la candidate. Elle projette notamment de supprimer les Agences régionales de santé (ARS). «Je leur reproche tout. Elles ont démontré leur technocratie, leur incapacité à s'adapter, leur idéologie. On a vu des ARS laisser complètement tomber le privé alors qu'on en avait besoin durant le Covid», a-t-elle dénoncé.
La candidate du Rassemblement national a également estimé qu'avec la pandémie de coronavirus, les Français «ont pris conscience que le système de santé était dans une situation d'anxiété et de souffrance totale». Marine Le Pen a alors indiqué vouloir débloquer 20 milliards d'euros, dont 10 milliards pour répondre à la problématique des déserts médicaux et les 10 milliards restants pour les soignants «qui sont payés 10% de moins que la moyenne européenne».
Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue
Invitée de France Bleu ce lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.
C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»
Rapport de l’Olaf : «J’ai l'habitude des coups fourrés de l’UE», lance Marine Le Pen
Pour la première fois, la candidate RN a réagi au rapport de l'office européen de lutte antifraude révélé samedi par Mediapart, faisant état de détournement de fonds publics par le RN. «Les coups fourrés de l'Union européenne quelques jours avant le second tour, j’ai une grande habitude de cela, et les Français ne sont absolument pas dupes», a-t-elle déclaré. Marine Le Pen «conteste» ainsi avoir détourné près de 137.000 euros de fonds européens entre 2004 et 2017 à des fins de politique nationale, comme l’en accuse le rapport.
Port du voile dans l’espace public : Marine Le Pen renvoie au débat parlementaire futur
En déplacement à Saint-Pierre-en-Auge, commune du Calvados, Marine Le Pen a rappelé être «contre le port du voile», «mais c’est l’Assemblée Nationale qui aura lieu d’en débattre», précise-t-elle, selon notre journaliste sur place Charles Sapin.
Marine Le Pen s’offre une déambulation au marché de Saint-Pierre-en-Auge, commune du Calvados
Cette commune du Calvados l’a placée en tête des suffrages le 10 avril avec 35% des voix. Avant de se concentrer sur le débat d’entre deux tours, Marine Le Pen s’offre un bain de foule au marché de Saint-Pierre-en-Auge. «Marine, présidente !», clament les habitants.
Débat de l’entre-deux-tours : Marine Le Pen espère qu'il ne sera pas «une succession d'invectives, de fake news, d'outrances»
A quelques jours du débat de l’entre-deux-tours, Marine Le Pen espère qu’il ne sera pas «ce que j’entends depuis une semaine maintenant, : une succession d'invectives, de fake news, d'outrances», en citant Gabriel Attal.
Jugez-vous la campagne de l'entre-deux-tours intéressante ?
Alors que le second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron, approche à grands pas. Le Figaro vous pose la question : Jugez-vous la campagne de l'entre-deux-tours intéressante ?
Pour y répondre, c’est ici.
Emmanuel Macron accuse Marine Le Pen de «se planquer du peuple»
À seulement deux jours du débat de l’entre deux tours, Emmanuel Macron a accusé, ce lundi dans la matinale de France Culture, Marine Le Pen de «se planquer du peuple» et de «rarement discuter avec ceux qui ne pensent pas comme» elle.
«Beaucoup de gens qui défendent le peuple, finalement, on les voit rarement discuter avec le peuple. Ils ont une violence verbale qui surprendrait s'ils allaient au contact», a-t-il martelé. «Je vais au contact des gens qui ne pensent pas comme moi, pour comprendre, pour me frotter», a revendiqué le président-candidat.
Face à ces critiques, la réponse du parti de Marine Le Pen ne s’est pas faite attendre. «On assume le fait d'avoir fait une campagne depuis huit mois sur le terrain pendant que Monsieur Macron se planquait à l’Élysée derrière sa politique étrangère», a déclaré Louis Aliot, maire RN de Perpignan, sur France Inter.
Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai. Après avoir récolté 4,78% des voix au 1er tour, la candidate de la droite s'est retrouvée dans l'impossibilité d'obtenir les remboursements publics, accordés à partir de 5% des suffrages.
Retrouvez plus de détails sur cette information dévoilée par Le Figaro dans notre article.
Jérôme Sainte-Marie: «La base sociologique de Marine Le Pen est devenue très puissante»
Est-il évident que Marine Le Pen, bien que qualifiée au premier tour, sera battue au second ? Ou peut-on douter du plafond de verre ? «En 2017, après le débat raté (de l’entre deux tours, NDLR), 34 % des électeurs la choisissent quand même, ce qui est considérable. En 2022, le score de Marine Le Pen au second tour, selon les sondages, s’est élevé au lieu de décroître. Sa base sociologique est devenue si puissante qu’il n’y a plus de cordon sanitaire qui tienne», explique le président de l’institut de sondages PollingVox Jérôme Sainte-Marie .
Selon lui, la solidité du socle de Marine Le Pen montre une fracture durable entre la France des élites et celle du peuple. Il explique pourquoi la candidate RN n’a jamais été aussi proche du pouvoir.
Retrouvez ici l'entretien de Jérôme Sainte-Marie dans Le Figaro.
Borne à Matignon ? «Ce n'est pas du tout le sujet du moment», élude l’intéressée
Depuis quelques jours, les rumeurs font état de la nomination de l’actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne comme chef du gouvernement en cas de second mandat d'Emmanuel Macron. Lundi matin, l'intéressée a balayé l'hypothèse. «Ce n'est pas du tout le sujet du moment», a-t-elle éludé au micro de BFMTV.
À J-6 du deuxième tour, la ministre a dit rester «concentrée sur la réélection d'Emmanuel Macron». «C'est vraiment un moment crucial je pense pour notre pays, pour notre démocratie, pour les Français», a-t-elle botté en touche.
>> LIRE AUSSI : Élisabeth Borne à Matignon, la petite musique qui agite déjà la majorité
Laurent Jacobelli : «Emmanuel Macron a été un candidat pochette surprise»
Invité de CNews lundi matin, le porte-parole de Marine Le Pen a pointé un quinquennat tant «violent» qu'«inefficace», cinq années de «perdues». «Une violence des mots des gestes», a-t-il accusé. «Il crie, il vocifère, mais ce n’est pas comme ça qu’on fait de la politique».
Laurent Jacobelli a accusé Emmanuel Macron d’avoir «insulté» les Français et «divisé» le pays. «C’est la violence contre les gilets jaunes, qui réclamaient simplement plus de pouvoir d’achat et plus de démocratie. C’est faire la sourde oreille quand les Français ne veulent pas de la réforme des retraites», a-t-il énuméré.
Islamo-gauchisme : «La question n’est pas mauvaise», estime Emmanuel Macron
Le chef d’État reconnaît-il l’existence d’un «islamo-gauchisme» au sein des universités ? Interrogé sur la polémique après la sortie de sa ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal en 2021, le président a éludé la question, plaidant simplement en faveur de la «liberté académique», regrettant «l’emballement du débat public».
«Je distinguerais deux choses. Il y a d’abord la recherche académique et les discussions qui se passent sur ce sujet, les travaux qui se font. Et de cela je dirais, en tant que président de la République ou candidat, très peu de choses (…) parce que je considère que la liberté académique est importante», a-t-il éludé dans l’entretien à France Culture enregistré vendredi, et diffusé lundi matin.
«Par contre, la question qui est légitime, c’est quand ça déborde dans le champ politique et que ça structure celui-ci», a affirmé le président, estimant que «la question n’est pas mauvaise». Il faut ainsi, selon lui, «éviter les dérives». L’emballement médiatique sur la question prouvant qu’il y a «quelque part aussi» des «ambiguïtés et intentions cachées».
>> LIRE AUSSI : Comment l’islamo-gauchisme gangrène les universités
À VOIR AUSSI - «Vous êtes racistes !»: Mourad Boudjellal charge les électeurs de Marine Le Pen lors du meeting de Macron
Le président en «clivage profond» avec Marine Le Pen sur le sujet de référendum
Face à la proposition de Marine Le Pen d'instituer un référendum d'initiative citoyen, Emmanuel Macron a évoqué sur France Culture lundi matin un «clivage profond» avec sa concurrente sur ce point. Lui veut «réformer la Constitution en respectant la Constitution». Le candidat propose davantage de «concertation citoyenne» sur des questions telles que la fin de vie, par le biais d'une «convention citoyenne qui sera organisée par le Conseil économique, social et environnemental, qui permette de proposer un projet qui sera soit soumis aux assemblées, soit soumis au peuple».
>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE : Le Pen et Macron se livrent un duel à distance sur les institutions
Emmanuel Macron défend un projet de «compromis» à «l’extrême centre»
Le président candidat était l'invité des Matins de France Culture ce lundi. L’occasion de défendre son bilan de politique culturelle, mais également de réaffirmer sa volonté de «bâtir des compromis», face à des résultats de premier tout très éclatés.
«Les trois quarts des électeurs se sont exprimés pour trois projets. Un projet d'extrême droite (...) Un projet d'extrême gauche. (…) Et ce que je qualifierai comme un projet d'extrême centre, si on veut qualifier le mien, dans le champ central», a affirmé le président sortant. Emmanuel Macron estime qu’il faut «collectivement réfléchir, intellectuels d'un côté et responsables politiques de l'autre, à reconsidérer notre démocratie par rapport à cette relation à la radicalité».
«Parce qu'à la fin, on vit tous ensemble. (...) Ça suppose des compromis. La question, c'est comment on arrive à créer de l'adhésion, du respect, de la considération entre des citoyens qui peuvent penser très différemment, en leur montrant que ce n'est pas une trahison de leurs convictions profondes, mais que ce sont d'indispensables compromis qu'on trouve pour vivre en société».
À VOIR AUSSI - «L'inaction, pas chez moi !»: Emmanuel Macron défend son bilan sur le climat
Marine Le Pen en Normandie
La candidate du Rassemblement national effectue un dernier déplacement à la rencontre des Français avant le débat de mercredi soir. Elle se trouve à Caen, dans le Calvados, dès ce lundi matin. Samedi, après un premier déplacement agité dans le Vaucluse, elle s'était rendue en Eure-et-Loir, où la candidate a été plébiscitée au premier tour.
Au-delà de ses propositions, c'est surtout la volonté de tranquilliser les électeurs qui meut Marine Le Pen dans cet entre deux tours où les forces de ses opposants se conjuguent pour la «rediaboliser».
Retrouvez le reportage de notre envoyé spécial : «Diriger le pays en mère de famille» : en Eure-et-Loir, Marine Le Pen veut rassurer
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Le système a peur», selon Marine Le Pen
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce live consacré aux élections présidentielles. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposeront dimanche prochain Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
François Ruffin ne dévoilera pas pour qui il votera le 24 avril
En réponse à la republication d'une vidéo suggérant un accord entre lui et le président-candidat (vidéo qui est en réalité sortie de son contexte et date de plusieurs années), François Ruffin, député LFI de la Somme tient à rappeler sur Twitter qu'« à aucun moment je n'ai annoncé que je voterais Macron ». « Mon vote dans l'isoloir ne regardera que moi », écrit-il.
Réforme des retraites : «l'usure professionnelle» sera prise en compte en cas de réélection de Macron, assure Borne
Sujet sensible pour les Français, la réforme des retraites s'est largement immiscée dans les débats de cette campagne présidentielle, opposant les visions différentes d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.
L'actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne a apporté, ce lundi, certaines précisions sur la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron. Elle a assuré, sur BFM TV, que «l'usure professionnelle physique mais aussi psychologique», sera prise en compte.
Retrouvez l’ensemble des détails dans notre article.
Il n'est pas question d'expulser les étrangers des HLM, affirme Marine Le Pen
Dans l'émission «Ma France» de France Bleu, Marine Le Pen a confirmé qu'elle souhaitait «mettre en place la priorité nationale dans les logements sociaux». Mais «ce ne sera pas rétroactif, a-t-elle promis. Quand un logement social se libérera, eh bien oui, il sera prioritairement accordé aux Français par rapport aux étrangers. Je trouve que c'est normal (...) mais il n'est pas question d'aller expulser.»
Marine Le Pen : «Je suis très confiante, je pense que je vais gagner»
Lors de son déplacement, ce lundi, à Saint-Pierre-en-Auge (7500 habitants) dans le Calvados, la candidate du Rassemblement national s’est montrée confiante quant à l’issue du second tour qui se tiendra ce dimanche 24 avril : «Je viens chercher la force du peuple» et «je suis très confiante, je pense que je vais gagner», a-t-elle lancé.
À VOIR AUSSI - «Qu'auriez-vous fait?»: En déplacement dans le Calvados, Marine Le Pen prise à partie par un militant LREM
Clément Beaune : «La brutalité est dans l’extrême droite»
Interrogé sur les propos tenus par Mourad Boudjellal lors du meeting d'Emmanuel Macron à Marseille qui qualifiaient les électeurs du Rassemblement nation de «racistes», Clément Beaune, secrétaire d'État aux Affaire européennes et soutien du président-candidat a déclaré ce lundi sur Sud Radio «ce ne sont pas les propos de Macron. Ces propos n’auraient pas dû être prononcés, je ne les partage pas».
«Nous ne sommes pas accusés de détournement de fonds publics, nous ne sommes pas obligés à chaque élection de sortir des listes des gens qui tiennent des propos racistes, antisémites, xénophobes. La brutalité est dans l’extrême droite», a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes a également fustigé «des revirements, des incohérences et des inconséquences de Marine Le Pen (...) », citant la peine de mort et l'interdiction du voile islamique dans l'espace public.
Débat de l’entre-deux-tours : Marine Le Pen dit qu'elle va "travailler" chez elle
Après un débat raté en 2017, où elle était fatiguée et maîtrisait mal ses dossiers, Marine Le Pen estime être mieux préparée. Elle va maintenant s'isoler pour peaufiner ce duel télévisé. «Je vais travailler mon débat, chez moi, de manière tout à fait normale», a-t-elle déclaré ce lundi sur France Bleu Normandie.
«Elle doit prendre du temps, arriver détendue. Le programme, elle le maîtrise. Elle voit très bien où vont porter les attaques d'Emmanuel Macron», a indiqué le maire RN de Perpignan Louis Aliot sur France Inter. «L'avantage de ce 2ème débat, c'est qu’Emmanuel Macron n'est plus dans la même position. Il a un bilan. Ca va pas être la même histoire».
Pour Emmanuel Macron, le débat constituera «un moment de clarification». Sur la forme, «l'enjeu est d'être persuasif et convaincant sans prendre un ton trop professoral», souligne son entourage.
Marine Le Pen met en cause Emmanuel Macron et «l’atteinte à nos libertés individuelles pas toujours justifiée par la situation sanitaire»
Remerciant un maire du Calvados qui lui a accordé son parrainage, Marine Le Pen met en cause Emmanuel Macron et «l’atteinte à nos libertés individuelles pas toujours justifiée par la situation sanitaire» durant la crise du Covid, selon notre journaliste sur place Charles Sapin.
Attal juge que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron a jugé lundi que «les atrocités» commises en Ukraine par l'armée russe en Ukraine étaient «un point de détail» pour Marine Le Pen, une allusion à des déclarations provocatrices de son père sur la Seconde guerre mondiale.
«Les atrocités qu'on constate en Ukraine sont un point de détail de l'histoire pour Marine Le Pen, pour reprendre une formule de ce parti», a déclaré Gabriel Attal lors de l'émission les quatre vérités sur France 2 en référence à des propos de son père Jean-Marie Le Pen. Ce dernier avait estimé en 1987 que les chambres à gaz étaient un «point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale», ce qui lui avait valu d'être condamné pour contestation de crime contre l'humanité.
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022 : Gabriel Attal estime que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Marine Le Pen
Marine Le Pen souhaite supprimer les ARS, coupables de «technocratie» et d'«idéologie»
Invitée exceptionnelle dans l'émission «Ma France» de France Bleu, Marine Le Pen a répondu aux questions des auditeurs, qui l’ont notamment interrogée sur le domaine de la santé. «Il ne faut plus placer des comptables à la tête des établissements, mais mettre en place une gestion bicéphale avec un administratif et un médecin», a estimé la candidate. Elle projette notamment de supprimer les Agences régionales de santé (ARS). «Je leur reproche tout. Elles ont démontré leur technocratie, leur incapacité à s'adapter, leur idéologie. On a vu des ARS laisser complètement tomber le privé alors qu'on en avait besoin durant le Covid», a-t-elle dénoncé.
La candidate du Rassemblement national a également estimé qu'avec la pandémie de coronavirus, les Français «ont pris conscience que le système de santé était dans une situation d'anxiété et de souffrance totale». Marine Le Pen a alors indiqué vouloir débloquer 20 milliards d'euros, dont 10 milliards pour répondre à la problématique des déserts médicaux et les 10 milliards restants pour les soignants «qui sont payés 10% de moins que la moyenne européenne».
Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue
Invitée de France Bleu ce lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.
C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»
Rapport de l’Olaf : «J’ai l'habitude des coups fourrés de l’UE», lance Marine Le Pen
Pour la première fois, la candidate RN a réagi au rapport de l'office européen de lutte antifraude révélé samedi par Mediapart, faisant état de détournement de fonds publics par le RN. «Les coups fourrés de l'Union européenne quelques jours avant le second tour, j’ai une grande habitude de cela, et les Français ne sont absolument pas dupes», a-t-elle déclaré. Marine Le Pen «conteste» ainsi avoir détourné près de 137.000 euros de fonds européens entre 2004 et 2017 à des fins de politique nationale, comme l’en accuse le rapport.
Port du voile dans l’espace public : Marine Le Pen renvoie au débat parlementaire futur
En déplacement à Saint-Pierre-en-Auge, commune du Calvados, Marine Le Pen a rappelé être «contre le port du voile», «mais c’est l’Assemblée Nationale qui aura lieu d’en débattre», précise-t-elle, selon notre journaliste sur place Charles Sapin.
Marine Le Pen s’offre une déambulation au marché de Saint-Pierre-en-Auge, commune du Calvados
Cette commune du Calvados l’a placée en tête des suffrages le 10 avril avec 35% des voix. Avant de se concentrer sur le débat d’entre deux tours, Marine Le Pen s’offre un bain de foule au marché de Saint-Pierre-en-Auge. «Marine, présidente !», clament les habitants.
Débat de l’entre-deux-tours : Marine Le Pen espère qu'il ne sera pas «une succession d'invectives, de fake news, d'outrances»
A quelques jours du débat de l’entre-deux-tours, Marine Le Pen espère qu’il ne sera pas «ce que j’entends depuis une semaine maintenant, : une succession d'invectives, de fake news, d'outrances», en citant Gabriel Attal.
Jugez-vous la campagne de l'entre-deux-tours intéressante ?
Alors que le second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron, approche à grands pas. Le Figaro vous pose la question : Jugez-vous la campagne de l'entre-deux-tours intéressante ?
Pour y répondre, c’est ici.
Emmanuel Macron accuse Marine Le Pen de «se planquer du peuple»
À seulement deux jours du débat de l’entre deux tours, Emmanuel Macron a accusé, ce lundi dans la matinale de France Culture, Marine Le Pen de «se planquer du peuple» et de «rarement discuter avec ceux qui ne pensent pas comme» elle.
«Beaucoup de gens qui défendent le peuple, finalement, on les voit rarement discuter avec le peuple. Ils ont une violence verbale qui surprendrait s'ils allaient au contact», a-t-il martelé. «Je vais au contact des gens qui ne pensent pas comme moi, pour comprendre, pour me frotter», a revendiqué le président-candidat.
Face à ces critiques, la réponse du parti de Marine Le Pen ne s’est pas faite attendre. «On assume le fait d'avoir fait une campagne depuis huit mois sur le terrain pendant que Monsieur Macron se planquait à l’Élysée derrière sa politique étrangère», a déclaré Louis Aliot, maire RN de Perpignan, sur France Inter.
Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai. Après avoir récolté 4,78% des voix au 1er tour, la candidate de la droite s'est retrouvée dans l'impossibilité d'obtenir les remboursements publics, accordés à partir de 5% des suffrages.
Retrouvez plus de détails sur cette information dévoilée par Le Figaro dans notre article.
Jérôme Sainte-Marie: «La base sociologique de Marine Le Pen est devenue très puissante»
Est-il évident que Marine Le Pen, bien que qualifiée au premier tour, sera battue au second ? Ou peut-on douter du plafond de verre ? «En 2017, après le débat raté (de l’entre deux tours, NDLR), 34 % des électeurs la choisissent quand même, ce qui est considérable. En 2022, le score de Marine Le Pen au second tour, selon les sondages, s’est élevé au lieu de décroître. Sa base sociologique est devenue si puissante qu’il n’y a plus de cordon sanitaire qui tienne», explique le président de l’institut de sondages PollingVox Jérôme Sainte-Marie .
Selon lui, la solidité du socle de Marine Le Pen montre une fracture durable entre la France des élites et celle du peuple. Il explique pourquoi la candidate RN n’a jamais été aussi proche du pouvoir.
Retrouvez ici l'entretien de Jérôme Sainte-Marie dans Le Figaro.
Borne à Matignon ? «Ce n'est pas du tout le sujet du moment», élude l’intéressée
Depuis quelques jours, les rumeurs font état de la nomination de l’actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne comme chef du gouvernement en cas de second mandat d'Emmanuel Macron. Lundi matin, l'intéressée a balayé l'hypothèse. «Ce n'est pas du tout le sujet du moment», a-t-elle éludé au micro de BFMTV.
À J-6 du deuxième tour, la ministre a dit rester «concentrée sur la réélection d'Emmanuel Macron». «C'est vraiment un moment crucial je pense pour notre pays, pour notre démocratie, pour les Français», a-t-elle botté en touche.
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Laurent Jacobelli : «Emmanuel Macron a été un candidat pochette surprise»
Invité de CNews lundi matin, le porte-parole de Marine Le Pen a pointé un quinquennat tant «violent» qu'«inefficace», cinq années de «perdues». «Une violence des mots des gestes», a-t-il accusé. «Il crie, il vocifère, mais ce n’est pas comme ça qu’on fait de la politique».
Laurent Jacobelli a accusé Emmanuel Macron d’avoir «insulté» les Français et «divisé» le pays. «C’est la violence contre les gilets jaunes, qui réclamaient simplement plus de pouvoir d’achat et plus de démocratie. C’est faire la sourde oreille quand les Français ne veulent pas de la réforme des retraites», a-t-il énuméré.
Islamo-gauchisme : «La question n’est pas mauvaise», estime Emmanuel Macron
Le chef d’État reconnaît-il l’existence d’un «islamo-gauchisme» au sein des universités ? Interrogé sur la polémique après la sortie de sa ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal en 2021, le président a éludé la question, plaidant simplement en faveur de la «liberté académique», regrettant «l’emballement du débat public».
«Je distinguerais deux choses. Il y a d’abord la recherche académique et les discussions qui se passent sur ce sujet, les travaux qui se font. Et de cela je dirais, en tant que président de la République ou candidat, très peu de choses (…) parce que je considère que la liberté académique est importante», a-t-il éludé dans l’entretien à France Culture enregistré vendredi, et diffusé lundi matin.
«Par contre, la question qui est légitime, c’est quand ça déborde dans le champ politique et que ça structure celui-ci», a affirmé le président, estimant que «la question n’est pas mauvaise». Il faut ainsi, selon lui, «éviter les dérives». L’emballement médiatique sur la question prouvant qu’il y a «quelque part aussi» des «ambiguïtés et intentions cachées».
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Le président en «clivage profond» avec Marine Le Pen sur le sujet de référendum
Face à la proposition de Marine Le Pen d'instituer un référendum d'initiative citoyen, Emmanuel Macron a évoqué sur France Culture lundi matin un «clivage profond» avec sa concurrente sur ce point. Lui veut «réformer la Constitution en respectant la Constitution». Le candidat propose davantage de «concertation citoyenne» sur des questions telles que la fin de vie, par le biais d'une «convention citoyenne qui sera organisée par le Conseil économique, social et environnemental, qui permette de proposer un projet qui sera soit soumis aux assemblées, soit soumis au peuple».
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Emmanuel Macron défend un projet de «compromis» à «l’extrême centre»
Le président candidat était l'invité des Matins de France Culture ce lundi. L’occasion de défendre son bilan de politique culturelle, mais également de réaffirmer sa volonté de «bâtir des compromis», face à des résultats de premier tout très éclatés.
«Les trois quarts des électeurs se sont exprimés pour trois projets. Un projet d'extrême droite (...) Un projet d'extrême gauche. (…) Et ce que je qualifierai comme un projet d'extrême centre, si on veut qualifier le mien, dans le champ central», a affirmé le président sortant. Emmanuel Macron estime qu’il faut «collectivement réfléchir, intellectuels d'un côté et responsables politiques de l'autre, à reconsidérer notre démocratie par rapport à cette relation à la radicalité».
«Parce qu'à la fin, on vit tous ensemble. (...) Ça suppose des compromis. La question, c'est comment on arrive à créer de l'adhésion, du respect, de la considération entre des citoyens qui peuvent penser très différemment, en leur montrant que ce n'est pas une trahison de leurs convictions profondes, mais que ce sont d'indispensables compromis qu'on trouve pour vivre en société».
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Marine Le Pen en Normandie
La candidate du Rassemblement national effectue un dernier déplacement à la rencontre des Français avant le débat de mercredi soir. Elle se trouve à Caen, dans le Calvados, dès ce lundi matin. Samedi, après un premier déplacement agité dans le Vaucluse, elle s'était rendue en Eure-et-Loir, où la candidate a été plébiscitée au premier tour.
Au-delà de ses propositions, c'est surtout la volonté de tranquilliser les électeurs qui meut Marine Le Pen dans cet entre deux tours où les forces de ses opposants se conjuguent pour la «rediaboliser».
Retrouvez le reportage de notre envoyé spécial : «Diriger le pays en mère de famille» : en Eure-et-Loir, Marine Le Pen veut rassurer
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Le système a peur», selon Marine Le Pen
Bonjour à tous
Bienvenue dans ce live consacré aux élections présidentielles. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposeront dimanche prochain Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.
La chute de la maison Hidalgo entraîne le PS derrière elle
RÉCIT - La candidate défaite va reprendre les commandes de l’Hôtel de Ville, face à des alliés qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas.
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives
En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.
Regarder la vidéo Le Figaro
Crises dans le monde: la Banque mondiale veut débloquer 170 milliards de dollars
EN COURS : Mis à jour le 18 avril 2022 à 16:30
Le président de la Banque mondiale David Malpass a annoncé lundi qu'il préparait un paquet d'aides de 170 milliards de dollars sur 15 mois pour aider les pays à faire face aux multiples crises dont la crise alimentaire et humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine.
«Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises» dans le monde, a-t-il déclaré à des journalistes à l'occasion du lancement des réunions de printemps.
Il a notamment cité l'insécurité alimentaire et la crise des réfugiés liés à la guerre en Ukraine. Des millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui l'Ukraine pour échapper aux attaques de la Russie. «Au cours des prochaines semaines, je prévois de discuter avec notre conseil d'administration d'une nouvelle enveloppe d'environ 170 milliards de dollars s'étalant sur 15 mois pour couvrir la période d'avril 2022 à juin 2023», a-t-il précisé.
Est de l'Ukraine: les Russes dans Kreminna, Roubijné sous le feu ukrainien
Les troupes russes sont entrées lundi dans la ville de Kreminna, dans l'est de Ukraine, selon les autorités locales, et se trouvaient sous le feu ukrainien dans la ville voisine de Roubijné, a constaté l'AFP. «Il y a eu une importante attaque dans la nuit» de dimanche à lundi à Kreminna, a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. «L'armée russe y est déjà entrée, avec une énorme quantité de matériel de guerre (...) Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», a-t-il ajouté.
Kreminna, qui compte environ 18.000 habitants, se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.
À VOIR AUSSI - Est de l'Ukraine: la ville de Roubijné sous des tirs d'artillerie
Attal juge que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron a jugé lundi que «les atrocités» commises en Ukraine par l'armée russe en Ukraine étaient «un point de détail» pour Marine Le Pen, une allusion à des déclarations provocatrices de son père sur la Seconde guerre mondiale.
«Les atrocités qu'on constate en Ukraine sont un point de détail de l'histoire pour Marine Le Pen, pour reprendre une formule de ce parti», a déclaré Gabriel Attal lors de l'émission les quatre vérités sur France 2 en référence à des propos de son père Jean-Marie Le Pen.
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022 : Gabriel Attal estime que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Marine Le Pen
Réouverture de l'ambassade d'Italie à Kiev
L'ambassade d'Italie en Ukraine, transférée en mars de Kiev à Lviv (ouest) pour raisons de sécurité, a rouvert lundi dans la capitale, a-t-on appris de sources concordantes. Dans le sillage d'autres pays occidentaux, Rome avait décidé début mars de fermer son ambassade à Kiev «compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire».
Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio avait indiqué vendredi que l'ambassadeur Pier Francesco Zazo était arrivé à Kiev et que la représentation italienne serait «de nouveau pleinement opérationnelle dès lundi».«C'est le symbole d'une Italie qui ne perd pas de temps, qui ne cesse de croire dans la diplomatie et recherche constamment la paix», a-t-il ajouté.
Sept morts dans de «puissantes» frappes de missiles sur Lviv
Au moins sept personnes ont été tuées et onze autres blessées dans de «puissantes» frappes russes lundi sur Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé les autorités locales.
«À cette heure, sept morts sont connus», a ajouté le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, évoquant également «onze blessés, dont un enfant», et précisant que trois blessés se trouvent «dans un état grave».
À VOIR AUSSI - Ukraine: au moins sept morts dans des frappes de missiles sur Lviv, annonce le gouverneur régional
La TV russe diffuse des vidéos de Britanniques capturés demandant que Johnson négocie leur libération
La télévision publique russe a diffusé lundi des appels de deux prisonniers, identifiés comme des ressortissants Britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, capturés lors de combats en Ukraine, demandant au Premier ministre Boris Johnson de négocier leur libération.
Les deux hommes, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un riche homme d'affaire ukrainien proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine. Ils ne précisent pas qui les détient actuellement, les forces russes ou alors leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.
L'Ukraine publie une vidéo d'un proche de Poutine arrêté, demandant à être échangé
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont publié lundi une vidéo du député et homme d'affaire ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche de Vladimir Poutine et récemment arrêté, demandant à être échangé contre les soldats et civils de la ville assiégée de Marioupol. «Je veux m'adresser au président russe Vladimir Poutine et au président ukrainien Volodymyr Zelensky avec la demande de m'échanger par la partie ukrainienne contre les défenseurs de Marioupol et ses habitants», a déclaré M. Medvedtchouk dans cette courte vidéo non datée, où il est habillé de noir et assis à une table.
200.000 emplois menacés par les sanctions à Moscou, selon le maire
Au moins 200.000 emplois sont menacés à Moscou par le départ ou l'arrêt des activités d'entreprises étrangères, dans la foulée de l'offensive russe contre l'Ukraine, a annoncé lundi le maire de la capitale russe. Dans un message sur son site, Sergueï Sobianine a indiqué qu'un plan d'aide de 3,6 milliards de roubles (environ 38 millions d'euros au taux actuel) avait été adopté la semaine dernière pour aider les Moscovites risquant un licenciement. «Ce programme concerne avant tout les employés d'entreprises étrangères qui ont suspendu temporairement leurs activités ou décidé de quitter la Russie. Selon nos estimations, environ 200.000 personnes risquent de perdre leur emploi», a indiqué le maire.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les troupes russes «se préparent à une offensive dans l'est» du pays, selon Zelensky
Des premières images du naufrage du Moskva circulent sur les réseaux sociaux
Les nouvelles photos et vidéos permettront elles d’établir les circonstances du naufrage ? Deux versions s’affrontent depuis que le fameux croiseur russe a coulé en mer Noire, jeudi 14 avril. Tandis que Kiev annonçait avoir détruit le navire par des tirs de missiles Neptune, Moscou assurait qu’il s’agissait d’une explosion de munitions. L’équipage, selon le gouvernement russe, serait indemne.
Sur les images qui circulent ce lundi sur les réseaux sociaux, on aperçoit notamment, près du bateau, un navire de remorquage qui lui porte secours.
>> LIRE AUSSI : Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
Pas d'évacuations de civils pour la deuxième journée consécutive
Aucun couloir humanitaire ne sera mis en place lundi pour l'évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, accusant la Russie de «blocage» et de bombarder des convois. «Pour aujourd'hui, le 18 avril, il n'y aura malheureusement pas de couloirs humanitaires», a indiqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Selon Iryna Verechtchouk, les négociations avec l'armée russe sont «longues et complexes», notamment pour la ville dévastée de Marioupol, en grande partie sous contrôle de Moscou, et d'autres localités où se déroulent des combats. «Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs», a-t-elle ajouté.
Aucune aide humanitaire à Marioupol
«Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville», a indiqué le maire-adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. «La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherche la nourriture dans les magasins abandonnés.»
LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL EN UKRAINE : À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
À VOIR AUSSI - «On veut simplement vivre»: à Marioupol, les Ukrainiens au milieu des ruines et des tombes
Six personnes mortes dans les bombardements à Lviv
Les frappes de missiles russes lundi matin sur Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine, ont fait au moins six morts et huit blessés et ont «gravement endommagé» des infrastructures militaires, a annoncé le gouverneur régional. «À cette heure, nous avons recensé six morts et huit blessés. Il y a un enfant parmi les victimes», a indiqué Maksym Kozitsky sur Telegram, précisant que les frappes avaient touché des infrastructures militaires et un garage de pneumatique, provoquant des incendies.
Cinq «puissantes» frappes de missiles sur Lviv, grande ville de l'ouest
Cinq «puissantes» frappes de missiles russes ont touché lundi matin Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé son maire et un conseiller de la présidence. Un habitant du sud-ouest de Lviv a dit à l'AFP avoir vu des d'épais panaches de fumée grise s'élever dans le ciel derrière des immeubles d'habitation. Le maire de la ville, Andriï Sadovy, a indiqué sur Telegram que les secours se rendaient sur place.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: au moins cinq morts après des frappes russes à Kharkiv
«Beaucoup de civils» dans le complexe Azovstal assiégé
Ignorant l'ultimatum de la Russie, qui avait demandé aux derniers soldats ukrainiens présents à Marioupol de déposer les armes dimanche, le premier ministre ukrainien Denys Chmygal a assuré que la résistance continuerait. «Non, la ville n'est pas tombée. Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout. À l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol», a-t-il dit à la chaîne de télévision américaine ABC. Moscou avait demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, de cesser le feu dans la matinée et d'évacuer les lieux à la mi-journée.
À LIRE AUSSI : Les Ukrainiens prêts à se battre jusqu’au bout à Marioupol
«Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d'avoir la vie sauve», avait promis le ministère russe de la Défense sur Telegram. «C'est leur seule chance». Un responsable policier de Marioupol, Mykhailo Vershynin, a assuré dimanche que «beaucoup de civils dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées» étaient retranchés dans le complexe Azovstal.
Les Russes veulent «détruire le Donbass» accuse Kiev, qui assure le défendre «jusqu'au bout»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de vouloir «détruire» toute la région orientale du Donbass, promettant que tout serait fait pour la défendre, à commencer par le port stratégique de Marioupol où les militaires encerclés sont appelés à combattre «jusqu'au bout».
«Les soldats russes se préparent à une offensive dans l'est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass», a martelé Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.
«Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk», a-t-il poursuivi, avant de lancer : «nous faisons tout pour assurer la défense».
Bonjour à tous
Bienvenue sur ce direct consacré à la 53ème journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute. Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.
Crises dans le monde: la Banque mondiale veut débloquer 170 milliards de dollars
Le président de la Banque mondiale David Malpass a annoncé lundi qu'il préparait un paquet d'aides de 170 milliards de dollars sur 15 mois pour aider les pays à faire face aux multiples crises dont la crise alimentaire et humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine.
«Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises» dans le monde, a-t-il déclaré à des journalistes à l'occasion du lancement des réunions de printemps.
Il a notamment cité l'insécurité alimentaire et la crise des réfugiés liés à la guerre en Ukraine. Des millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui l'Ukraine pour échapper aux attaques de la Russie. «Au cours des prochaines semaines, je prévois de discuter avec notre conseil d'administration d'une nouvelle enveloppe d'environ 170 milliards de dollars s'étalant sur 15 mois pour couvrir la période d'avril 2022 à juin 2023», a-t-il précisé.
Est de l'Ukraine: les Russes dans Kreminna, Roubijné sous le feu ukrainien
Les troupes russes sont entrées lundi dans la ville de Kreminna, dans l'est de Ukraine, selon les autorités locales, et se trouvaient sous le feu ukrainien dans la ville voisine de Roubijné, a constaté l'AFP. «Il y a eu une importante attaque dans la nuit» de dimanche à lundi à Kreminna, a déclaré le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. «L'armée russe y est déjà entrée, avec une énorme quantité de matériel de guerre (...) Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», a-t-il ajouté.
Kreminna, qui compte environ 18.000 habitants, se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.
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Attal juge que les atrocités en Ukraine sont «un point de détail» pour Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron a jugé lundi que «les atrocités» commises en Ukraine par l'armée russe en Ukraine étaient «un point de détail» pour Marine Le Pen, une allusion à des déclarations provocatrices de son père sur la Seconde guerre mondiale.
«Les atrocités qu'on constate en Ukraine sont un point de détail de l'histoire pour Marine Le Pen, pour reprendre une formule de ce parti», a déclaré Gabriel Attal lors de l'émission les quatre vérités sur France 2 en référence à des propos de son père Jean-Marie Le Pen.
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Réouverture de l'ambassade d'Italie à Kiev
L'ambassade d'Italie en Ukraine, transférée en mars de Kiev à Lviv (ouest) pour raisons de sécurité, a rouvert lundi dans la capitale, a-t-on appris de sources concordantes. Dans le sillage d'autres pays occidentaux, Rome avait décidé début mars de fermer son ambassade à Kiev «compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire».
Le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio avait indiqué vendredi que l'ambassadeur Pier Francesco Zazo était arrivé à Kiev et que la représentation italienne serait «de nouveau pleinement opérationnelle dès lundi».«C'est le symbole d'une Italie qui ne perd pas de temps, qui ne cesse de croire dans la diplomatie et recherche constamment la paix», a-t-il ajouté.
Sept morts dans de «puissantes» frappes de missiles sur Lviv
Au moins sept personnes ont été tuées et onze autres blessées dans de «puissantes» frappes russes lundi sur Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé les autorités locales.
«À cette heure, sept morts sont connus», a ajouté le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, évoquant également «onze blessés, dont un enfant», et précisant que trois blessés se trouvent «dans un état grave».
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La télévision publique russe a diffusé lundi des appels de deux prisonniers, identifiés comme des ressortissants Britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, capturés lors de combats en Ukraine, demandant au Premier ministre Boris Johnson de négocier leur libération.
Les deux hommes, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un riche homme d'affaire ukrainien proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine. Ils ne précisent pas qui les détient actuellement, les forces russes ou alors leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.
L'Ukraine publie une vidéo d'un proche de Poutine arrêté, demandant à être échangé
Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont publié lundi une vidéo du député et homme d'affaire ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche de Vladimir Poutine et récemment arrêté, demandant à être échangé contre les soldats et civils de la ville assiégée de Marioupol. «Je veux m'adresser au président russe Vladimir Poutine et au président ukrainien Volodymyr Zelensky avec la demande de m'échanger par la partie ukrainienne contre les défenseurs de Marioupol et ses habitants», a déclaré M. Medvedtchouk dans cette courte vidéo non datée, où il est habillé de noir et assis à une table.
200.000 emplois menacés par les sanctions à Moscou, selon le maire
Au moins 200.000 emplois sont menacés à Moscou par le départ ou l'arrêt des activités d'entreprises étrangères, dans la foulée de l'offensive russe contre l'Ukraine, a annoncé lundi le maire de la capitale russe. Dans un message sur son site, Sergueï Sobianine a indiqué qu'un plan d'aide de 3,6 milliards de roubles (environ 38 millions d'euros au taux actuel) avait été adopté la semaine dernière pour aider les Moscovites risquant un licenciement. «Ce programme concerne avant tout les employés d'entreprises étrangères qui ont suspendu temporairement leurs activités ou décidé de quitter la Russie. Selon nos estimations, environ 200.000 personnes risquent de perdre leur emploi», a indiqué le maire.
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Selon Iryna Verechtchouk, les négociations avec l'armée russe sont «longues et complexes», notamment pour la ville dévastée de Marioupol, en grande partie sous contrôle de Moscou, et d'autres localités où se déroulent des combats. «Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs», a-t-elle ajouté.
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«Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville», a indiqué le maire-adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. «La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherche la nourriture dans les magasins abandonnés.»
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Les Russes veulent «détruire le Donbass» accuse Kiev, qui assure le défendre «jusqu'au bout»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de vouloir «détruire» toute la région orientale du Donbass, promettant que tout serait fait pour la défendre, à commencer par le port stratégique de Marioupol où les militaires encerclés sont appelés à combattre «jusqu'au bout».
«Les soldats russes se préparent à une offensive dans l'est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass», a martelé Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.
«Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk», a-t-il poursuivi, avant de lancer : «nous faisons tout pour assurer la défense».
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La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
L'Humanité
Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric
ActuDepuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.
Vadim KamenkaLe 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.
Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.
Reçue en grande pompe par le président de la Douma
Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement.
À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultranationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien.
Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».
Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin
Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « Notre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »
Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les eurodéputés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».
Rassemblement nationalfront nationalExtrême droiteRussie L'Humanité
Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices
ActuDu Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.
Cathy Dos SantosJair Bolsonaro, le chef de gang
La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.
Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.
Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.
Steve Bannon, l’homme de l’ombre
Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. »
Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande organisation de défense des droits civiques.
Tom Van Grieken, le Flamand rosse
En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »
En vue des législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…
André Ventura, le pyromane
À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.
Roi de la pirouette grossière, cet ancien commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.
Matteo Salvini, l’ami indélébile
Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.
Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.
Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.
Riikka Purra, l’agent trouble
Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».
Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »
Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.
Heinz-Christian Strache, la valse brune
Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.
À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.
Santiago Abascal, le parvenu
Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultradroite espagnole (Vox), du « grand résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.
Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.
jair bolsonaroExtrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste
ActuLa CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.
Rosa MoussaouiUne « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.
« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »
À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.
Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »
Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats L'Humanité
En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence
ReportageLassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.
Naïm SakhiLoin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.
Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »
Du « dégoût » pour le duel annoncé
Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »
Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »
Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».
« Choisir entre la peste et le choléra »
Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».
Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».
Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».
Une mobilisation spontanée dans la rue
Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second.
Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?
Présidentielle 2022saint-ouengennevilliersExtrême droite Le Figaro
«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien
Adrien JaulmesRÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.
Envoyé spécial à Kiev
Avec à peine 98 avions de chasse au début du conflit, face à plus de 1 400 appareils russes, l’Ukraine n’avait pas la capacité d’opposer beaucoup de résistance. Pourtant, contre toute attente et malgré la perte d’un certain nombre de leurs appareils, la plupart détruits au sol au début de l’offensive russe, l’aviation ukrainienne est toujours opérationnelle, et ses pilotes empêchent la Russie de maîtriser complètement le ciel. «Dans les airs, les Russes ont beaucoup d’avantages sur nous: leurs appareils, leurs radars, leurs missiles, leurs systèmes de guerre électronique sont plus modernes que les nôtres, et ils ont l’avantage du nombre», dit «Juice», un pilote ukrainien qui se présente par son indicatif de vol. «Nous sommes mieux entraînés, et nous avons la motivation supplémentaire de défendre notre pays, mais le simple effet de supériorité numérique se fait sentir», dit-il dans un entretien réalisé par vidéo depuis une base aérienne ukrainienne.
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Depuis le début de la guerre, «Juice» enchaîne les missions. «Je suis en deuxième ligne de défense, dans l’Ouest du pays, où il y a moins d’attaques russes, dit-il, mais je vole parfois plusieurs sorties par jour, et la fatigue se fait sentir.» Son expérience de combat aérien ressemble assez peu à celle décrite dans des films comme Top Gun. «On est rarement engagé en combat tournoyant, ce n’est pas très courant dans la guerre aérienne moderne, dit-il. La plupart du temps, tout se déroule à une distance telle qu’on ne voit jamais l’adversaire. J’ai déjà eu plusieurs contacts radar avec des chasseurs russes, mais en général ma simple présence en vol suffit, mon rôle étant de les dissuader de lancer des missions de bombardement dans mon secteur. Nous sommes aussi utilisés dans des missions d’interception de missiles de croisière, mais ce sont des cibles très petites et nos avions sont mal adaptés. Et nos missiles air-air sont aussi beaucoup trop anciens.» Les Ukrainiens sont équipés d’avions soviétiques de type Sukhoï-25, Sukhoï-27 ou MiG-29. Ces appareils datent des années 1990 et sont surclassés techniquement par leurs adversaires russes, qui volent sur des avions beaucoup plus récents.
Un avion de plus de quarante ans
«Juice» pilote un MiG-29, un avion plus âgé que lui. «Cet appareil ne peut servir qu’à intercepter des bombardiers, mais est totalement surclassé par les Sukhoï-30 ou Sukhoï-35. Même si nous disposions de centaines de MiG-29, nous ne pourrions pas établir la supériorité aérienne. Et c’est de toute façon nous qui sommes inférieurs en nombre, explique le pilote ukrainien. Il m’est arrivé de me retrouver face à plus d’une douzaine d’appareils russes. C’est de la folie de voler avec un avion vieux de plus de quarante ans.» «Nos missions sont extrêmement dangereuses, dans les airs, mais aussi au sol, où nos bases sont constamment menacées. Nous avons déjà perdu de nombreux appareils.» Contraints de changer constamment de piste pour éviter d’être repérés et détruits par les missiles russes, les aviateurs ukrainiens décollent et se posent à des endroits différents. «Je change de piste parfois plusieurs fois par jour, dit «Juice», comme je ne sais jamais où je vais atterrir, j’emporte quelques affaires personnelles avec moi et mes chargeurs et câble pour mes téléphones et gadgets électroniques.»
Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui (...) Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose
Pourtant, malgré son écrasante supériorité numérique et technologique, l’aviation russe peine encore à établir la complète maîtrise du ciel. «Nous sommes mieux entraînés et mieux préparés que leurs pilotes, dit «Juice». Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui. Notre participation à l’exercice Clear Sky, une grande manœuvre aérienne de l’Otan organisée en 2018, nous a fourni une excellente préparation. Les tactiques apprises alors nous sont très utiles. Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose.» Que ce soit par manque d’entraînement individuel ou collectif, l’aviation russe n’a jamais mené au-dessus de l’Ukraine des opérations aériennes comparables à celles de l’Otan ou des Américains, dont la doctrine considère la neutralisation des défenses aériennes adverses comme un préalable à des opérations terrestres. Utilisés dans des missions ponctuelles, les avions russes ont subi depuis le début de l’offensive des pertes non négligeables dues aux défenses antiaériennes ukrainiennes.
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«Juice» le pilote n’est cependant guère optimiste sur les chances de pouvoir continuer à tenir en échec un ennemi doté d’une telle supériorité sans aide extérieure. «Les Russes ont commencé à utiliser des bombardiers comme les Tupolev-22, capables de détruire des villes entières, comme en Syrie, dit-il. Il nous faut des avions, et des missiles antiaériens pour pouvoir protéger efficacement nos villes, notre population et nos troupes au sol.» Même les MiG-29 polonais, que Varsovie avait envisagé de livrer à Kiev avant de renoncer par crainte que ce ne soit perçu par Moscou comme une escalade, n’auraient selon lui pas fait une grande différence. «Nous avons besoin d’avions modernes, équipés aux normes Otan, comme des Rafale, ou des F-16 ou des F-18, dit-il. Beaucoup de nos pilotes n’ont même pas d’avions sur lesquels voler. Les pays occidentaux pourraient nous fournir ces appareils, nous pourrions déjà être en train d’entraîner nos pilotes et nos personnels au sol. L’entraînement n’est pas si long, et nous utilisons déjà des simulateurs de vol employés par les pilotes occidentaux.» «Nous ne vous demandons pas d’envoyer des combattants», dit «Juice», reprenant un argument répété depuis le début du conflit par les autorités ukrainiennes. «Nous avons seulement besoin d’armes pour nous défendre, et par là même, défendre toute l’Europe!»
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Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons
Emmanuel GalieroINFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.
1,4 million d'euros. C'est la somme récoltée jusqu'à présent par Valérie Pécresse depuis l'appel aux dons lancé il y a une semaine pour lui permettre de faire face à ses emprunts. Après avoir récolté 4,78% des voix au 1er tour, la candidate de la droite s'est retrouvée dans l'impossibilité d'obtenir les remboursements publics, accordés à partir de 5% des suffrages.
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Christian Jacob, président des Républicains, avait signé un courrier jeudi, invitant les adhérents du mouvement à faire un geste en faveur de Valérie Pécresse. Selon les calculs LR, si chaque électeur du 1er tour ayant choisi un bulletin Pécresse accepte de donner 3 euros en moyenne, la candidate aura les moyens de faire face. Ils étaient 1,679 001 million à l'avoir choisie le 10 avril. «Il y a un fort élan de soutien, mais le compte n'y est pas encore», confiait l'entourage de Valérie Pécresse lundi matin.
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Plusieurs figures du parti LR tentent de mobiliser les donateurs en lançant des appels sur les réseaux sociaux comme l'on fait le sénateur Bruno Retailleau (#donnonspourlademocratie) ou le maire de Cannes David Lisnard. La collecte de dons devrait se prolonger jusqu'au 15 mai avec un objectif : rassembler 7 millions d'euros. *
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La chute de la maison Hidalgo entraîne le PS derrière elle
RÉCIT - La candidate défaite va reprendre les commandes de l’Hôtel de Ville, face à des alliés qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas.
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives
En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.
Regarder la vidéo L'Humanité
« Macron doit clairement renoncer à sa réforme des retraites »
EntretienLe candidat PCF, Fabien Roussel, revient sur les résultats du premier tour et appelle, dans la perspective du second, le président sortant à donner des gages sur le pouvoir d’achat.
Julia HamlaouiÀ gauche, le débat est intense dans la perspective du second tour. Pour le candidat communiste Fabien Roussel, s’il faut « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, « la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron », qui doit donner des gages pour convaincre les Français. Le député du Nord revient également sur les leçons du premier tour et appelle la gauche au dialogue.
Quelles leçons tirez-vous des résultats de ce premier tour où vous avez obtenu 2,3 % des voix ?
Je suis forcément déçu par ce résultat tout en étant convaincu que la belle campagne menée collectivement pour une France des Jours heureux est utile pour le présent et pour l’avenir. Mon inquiétude porte surtout sur la forte progression de l’extrême droite : Marine Le Pen réalise son meilleur score depuis 2012. Elle avait alors réuni 6,4 millions d’électeurs, contre 8,1 millions aujourd’hui, et peut désormais compter sur des réserves de voix importantes. C’est une grave menace pour la République. Et puis il y a ce vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique. Cette Ve République est à bout de souffle. Le mode de scrutin de la présidentielle est particulièrement injuste car, ne retenant que les deux premiers, il pousse une grande partie des électeurs à « voter utile ».
Une partie de ces électeurs dépités et de la gauche vous tient pour responsable de cette disqualification. Que répondez-vous ?
Dans les derniers jours de la campagne, beaucoup d’électeurs que nous avions convaincus ont finalement fait le choix de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce « vote utile », il progresse de deux points et réalise son meilleur résultat. Mais le RN et LaREM ont également progressé à ce premier tour et l’ont devancé. Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. En outre, rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile. Il faut aussi s’interroger sur ce mode de scrutin, ce présidentialisme que nous dénonçons tous à gauche. L’ensemble des militants, des forces de gauche qui ont soutenu les Jours heureux doivent être fiers du chemin accompli. Nos idées, notre projet sont toujours d’actualité. D’ailleurs, les 2,3 % que nous enregistrons comptent aussi dans le résultat total de la gauche, qui augmente de plus de 4 points par rapport à 2017. Travaillons au contraire ensemble à progresser encore, tout en respectant notre diversité. Car même si la gauche progresse, elle reste extrêmement faible.
Face au second tour, vous avez appelé à « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route à l’extrême droite. Qu’est-ce qui fonde ce choix ?
Dans notre histoire, nous avons toujours fait le choix d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir parce que ses idées divisent le monde du travail, les citoyens et menacent la République et la démocratie. J’entends que ce choix est de plus en plus difficile, et Emmanuel Macron, avec son bilan et son programme, en porte une lourde responsabilité. Aussi, nous appelons à battre l’extrême droite sans aucune concession face à Macron. S’il veut que les Français votent pour lui contre Le Pen, il doit s’exprimer rapidement et s’engager à partager plus justement le fruit de toutes les richesses que nous créons.
Comment entendez-vous convaincre ceux qui voient en Emmanuel Macron cinq ans de sacrifices supplémentaires et sont prêts à s’abstenir, voire à voter Marine Le Pen ?
Le projet de Marine Le Pen menace les principes fondamentaux de la République, à commencer par l’égalité entre citoyens. Elle veut inscrire dans la Constitution la « préférence nationale », et ainsi faire de ceux qui n’ont pas la nationalité française des sous-citoyens qui n’auront même pas accès aux aides sociales, au logement… C’est un régime discriminatoire dangereux qui porte en lui les germes d’une société de tensions, de chaos. La candidature d’Éric Zemmour a contribué à banaliser encore davantage celle du RN, mais il la soutient aujourd’hui car ce sont bien les mêmes projets.
Vous avez appelé Emmanuel Macron à « entendre la colère des Français ». Il s’est dit prêt lundi à revoir un peu sa réforme des retraites. Qu’en pensez-vous ?
Il doit aujourd’hui s’exprimer clairement et dire que ce projet dont les Français ne veulent pas ne sera pas mis en œuvre. Au minimum, il doit y avoir un référendum. Mais il faut aller plus loin, car la question du pouvoir d’achat et des salaires, du Smic, qu’il est urgent d’augmenter, est centrale dans cette élection. S’il persiste dans sa politique, il prend un très grand risque pour le pays. Les Français veulent vivre dignement, mieux et tout de suite ! La balle est dans son camp.
Après ce scrutin et les vifs échanges qu’il a parfois entraînés, la gauche peut-elle parvenir à trouver un chemin commun ?
L’heure ne doit surtout pas être aux invectives. Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives. Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui. Dans beaucoup de circonscriptions, nous pouvons gagner. Nous devons aussi empêcher l’extrême droite et Macron de l’emporter dans un maximum de circonscriptions.
Concrètement, qu’espérez-vous ?
En 2017, la gauche n’a obtenu qu’un faible nombre de députés. Nous avons défendu des projets, des visions différentes, mais nous devons créer les conditions de les additionner dans le respect de notre diversité et sans hégémonie de qui que ce soit, car il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent. Au-delà des députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver, il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter.
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Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril
Premier planPRÉSIDENTIELLE La candidate du RN prétend vouloir « revivifier nos institutions et notre fonctionnement démocratique ». Son projet piétine pourtant l’État de droit.
Florent LE DUBenjamin KönigL’extrême droite avance masquée. La méthode n’est pas nouvelle et s’est constatée partout où elle est récemment arrivée au pouvoir. Marine Le Pen la connaît sur le bout des doigts. De la même manière qu’elle se prétend « sociale » malgré un projet profondément inégalitaire et libéral, la candidate du Rassemblement national (RN) se revendique « probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles ». Elle l’a répété mardi lors d’une conférence de presse consacrée à la question. Face à un adversaire qui a pendant cinq ans miné la démocratie, Marine Le Pen étend ainsi sa stratégie du « tout sauf Macron ». Pourtant, la politique authentiquement d’extrême droite que mènerait la candidate RN est sans conteste antidémocratique. Un caractère déjà visible dans son programme. « Mais i l faut aussi regarder l’histoire de son courant, comment gouvernent ses alliés, quels sont ses références et ses modèles. C’est tout ce tableau qu’il faut observer pour comprendre, sans la fantasmer, la politique qui sera mise en place », rappelle le sociologue Ugo Palheta, coauteur avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme (la Dispute), paru le 25 mars.
Certaines atteintes sont explicites. Nos textes et principes fondamentaux, sur lesquels reposent notre République et notre démocratie, seront bafoués dès les premiers jours de Marine Le Pen à l’Élysée. Des pans entiers de son projet piétinent les fondements de l’État de droit. À commencer par l’inscription de la « préférence nationale » dans la Constitution, qui organisera la discrimination entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi privé, à la fonction publique, au logement social, ou même aux prestations sociales et à l’hôpital en réduisant « drastiquement » le nombre de médecins étrangers, pourtant absolument nécessaires.
la « préférence nationale », clé de voûte du programme
Contraire aux Déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1948, au préambule de la Constitution de 1946, à la Constitution de 1958, et à l’héritage de la Révolution française, la « préférence nationale » constitue la clé de voûte du programme de Marine Le Pen. La candidate compte soumettre cette réforme par référendum, au sein d’un projet de loi qui comporte toute une série de mesures antimigratoires. Dont celle de la fin du droit du sol, « que seul Pétain a remis en cause depuis 1889 », rappelle la philosophe Juliette Grange. Pour arriver à ses fins, la candidate entend contourner l’État de droit en utilisant ici l’article 11. « Un coup d’État », assène Dominique Rousseau. Car le constitutionnaliste rappelle que l’article 11 ne peut pas concerner des réformes constitutionnelles. Une jurisprudence de 2000 prévoit de plus que « le Conseil constitutionnel se déclare compétent pour décider de la constitutionnalité d’un tel projet de loi avant d’être soumis au référendum. En l’occurrence, il ne le permettrait pas », assure-t-il. Une dimension qu’a réfutée en bloc Marine Le Pen, mardi. Elle veut passer en force, en faisant pression sur les institutions pour les pousser à entériner des textes quels que soient les conditions et les termes dans lesquels ils ont été soumis au verdict populaire.
Plutôt qu’un régime présidentiel ou parlementaire, Marine Le Pen veut d’ailleurs instaurer un véritable régime plébiscitaire. Si elle propose le référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendiqué par les gilets jaunes, elle se maquille surtout en démocrate en prônant le pouvoir du plus grand nombre, au détriment du respect de tous et des constructions collectives. Ses appels en prétendu lien direct avec le peuple pourraient se multiplier, notamment au sujet du rétablissement de la peine de mort ou de l’atteinte au droit à l’avortement. « Elle veut installer une opposition entre un peuple spontané, qui s’exprime par référendum et a toujours raison, et le peuple politique, que sont la Constitution, le Parlement, la société, la population », détaille Juliette Grange.
Pour que ces référendums deviennent plébiscites, l’extrême droite devra en créer les conditions. À commencer par saper l’opposition, le pluralisme et les corps intermédiaires. Les syndicats, régulièrement la cible de sorties de Marine Le Pen, seront aux premières loges. « Des forces comme le RN ne vont pas dire explicitement qu’ils sont contre les syndicats, mais on sait pertinemment qu’elles mettront en œuvre des politiques antisyndicales à un point qui n’est pas atteint par les forces bourgeoises traditionnelles », assure Ugo Palheta. Et quel sera le sort des militants politiques, des associations antiracistes, féministes, LGBT ? Au sujet de manifestants anti-Le Pen en 2020, Gilles Pennelle, proche conseiller de la candidate, prévenait : « On s’en occupera quand on sera au pouvoir et on les mettra hors d’état de nuire. » « Si le pouvoir de Macron peut dissoudre des groupes comme Groupe antifasciste Lyon ou Nantes révoltée, imaginons ce que serait capable de faire l’extrême droite », ajoute Ugo Palheta. En projetant de réduire au silence les oppositions, le RN a beau jeu de proposer la proportionnelle aux législatives… Le sociologue s’inquiète aussi de la « puissance » médiatique, voire propagandiste, mise au service d’un pouvoir lepéniste qui pourrait décupler, au-delà du groupe Bolloré. Car Marine Le Pen n’est pas une grande admiratrice de la liberté de la presse. Celle qui veut privatiser l’audiovisuel public dénonce un « déséquilibre dans l’exposition des idées » dans les médias, et refuse personnellement depuis 2012 toute accréditation aux journalistes de Mediapart et Quotidien. Libération et l’AFP sont eux aussi parfois visés. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien », a-t-elle répété ce mardi lors de sa conférence de presse consacrée à la démocratie…
Le caractère profondément antidémocratique de Marine Le Pen ne se résume donc pas aux institutions mais aussi au respect des contre-pouvoirs ou encore des droits de chaque citoyen et des minorités, fondamentaux pour toute démocratie. Les risques sont immenses. « N’imaginons pas qu’un parti dont le succès est aussi lié à la xénophobie, au racisme, ne fera rien de plus que maintenir un statu quo en la matière, alerte Ugo Palheta. Il ira nécessairement plus loin, ne serait-ce que pour donner des gages à la population qui a voté pour lui. »
Déjà, son programme va loin, avec le contenu de son projet de loi sur l’immigration, ou encore l’interdiction du port du foulard, taxé d’ « uniforme islamiste et non musulman » dans la rue et les lieux accueillant du public. Une mesure qui n’intègre pas les autres signes religieux et contredit en plusieurs points la loi de 1905 et le principe de laïcité. « Cette interdiction n’est pas fondée sur la laïcité mais sur la lutte contre les idéologies islamistes, une idéologie totalitaire qu’il faut contraindre partout où elle s’exprime », a justifié Marine Le Pen, mardi. Cette « lutte » visera donc l’ensemble des musulmans de France et laisse craindre une véritable chasse aux sorcières. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, parle même d’un « glissement vers la dictature ».
La porte grande ouverte à l’arbitraire et à l’impunité
Au service de cette politique, Marine Le Pen espère compter sur un nouvel arsenal judiciaire et policier. Son projet pour la justice est en soi antidémocratique, alors qu’elle souhaite « une soumission au pouvoir politique, notamment pour les procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », s’alarme le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Avec elle, le droit de manifester serait aussi largement remis en cause. La candidate du RN veut rétablir la loi « anticasseurs » de 1970, qui rendait pénalement responsables des participants à une manifestation au cours de laquelle des violences avaient été commises, sans qu’ils en soient les auteurs. Les policiers et gendarmes bénéficieraient également d’une « présomption de légitime défense », ouvrant grand la porte à l’arbitraire et à l’impunité. La répression et les violences policières ne pourraient que s’intensifier. Emmanuel Macron a érodé la démocratie française, Marine Le Pen la ravagerait.
Marine Le Pen a, mardi, lors d’une conférence de presse, pris appui sur la crise démocratique pour mieux en exploiter les colères. Son propos a débuté, en vue de minimiser la gravité de son propre projet, par une litanie d’attaques contre le président sortant. « Emmanuel Macron a contribué par sa pratique à dévaluer le rôle du politique », a-t-elle asséné. Elle pointe ainsi un « mépris ostensible des élus et des corps intermédiaires », pour lesquels elle n’a pourtant jamais exprimé un grand respect. Dressant un « état des lieux de la démocratie représentative accablant », Marine Le Pen rappelle que le président sortant « a trahi sa promesse de proportionnelle », qu’elle veut instaurer. Son objectif : une « pacification du débat politique », qui pourrait ressembler à une mise au pas.
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Odieuse imposture
ÉditorialMaud VergnolPar Maud Vergnol
Il faut avoir le cœur bien accroché. « Candidate du pouvoir d’achat », du « bloc populaire », « des petites gens »… La châtelaine de Montretout, redoutable ces jours-ci dans les médias, chante de sa voix la plus douce des refrains marxisants et organisait, ce mardi, une conférence de presse pour nous dire combien elle est attachée à la démocratie. L’écœurement – et le miroir tendu à une gauche au pouvoir qui a tant désespéré les classes populaires – ne doit pas nous faire baisser les bras. Nous avons encore quelques jours pour démasquer l’héritière Le Pen, rappeler ses renversements d’alliance et ses tête-à-queue idéologiques. C’est un classique vieux comme le Front national. Macron a préempté une partie de l’électorat traditionnel de la droite, longtemps vu comme le réservoir naturel de voix pour le RN ? Qu’à cela ne tienne, Marine Le Pen se tourne désormais vers les électeurs de gauche pour briser le plafond de verre, aidée en cela par la stratégie hasardeuse du pompier pyromane de l’Élysée. Ainsi donc, le RN serait la solution aux souffrances des plus fragiles. Et la voilà qui tente de se démarquer sur les retraites, alors qu’elle n’a pas jugé utile de voter contre le projet Macron.
Il n’est qu’à jeter un œil aux votes de ses parlementaires pour démontrer l’ampleur de la supercherie. Sur les salaires, au cœur de la répartition des richesses, Marine Le Pen ne propose pas de hausse du Smic. L’augmentation de 10 % des salaires pour ceux qui gagnent jusqu’à trois fois le Smic n’est qu’une simple incitation qui repose sur la vieille lune libérale de l’exonération de cotisations sociales patronales. Pas de quoi faire trembler les dirigeants du CAC 40…
Non, elle ne « menace » pas le « système », elle lui donne la réplique… Regardez ce que ses amis Bolsonaro, Orban, Poutine and co infligent à leur peuple. Des systèmes autocratiques mafieux qui n’enrichissent qu’une poignée d’oligarques. Loin de faire trébucher le capitalisme, l’extrême droite en est la jambe de bois.
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Réforme des retraites : «l'usure professionnelle» sera prise en compte en cas de réélection de Macron, assure Borne
Laetitia LienhardL'actuelle ministre du Travail Élisabeth Borne a apporté, ce lundi, certaines précisions sur la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron.
Sujet sensible pour les Français, la réforme des retraites s'est largement immiscée dans les débats de cette campagne présidentielle, opposant les visions différentes d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen.
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Invitée sur BFMTV ce lundi, Élisabeth Borne, ministre du Travail et soutien du candidat de La République en marche (LaREM), est venue défendre la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron. C'est l'une des propositions phares du président-candidat mais aussi l'une des plus clivantes. Dans son programme figure en effet le recul progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 ans aujourd'hui. «Je suis prêt à discuter», a tout de même voulu nuancer Emmanuel Macron la semaine dernière. Une mesure controversée pour laquelle il s'est dit ouvert à un référendum.
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L'actuelle ministre du Travail a apporté certaines nouvelles précisions ce lundi matin, en assurant que «l'usure professionnelle physique mais aussi psychologique», sera prise en compte. «Évidemment, on tient compte de la situation de ceux qui ont commencé à travailler tôt, les carrières longues qui bénéficieront toujours d'un départ anticipé, de ceux qui ont eu des métiers pénibles. Et il faut une concertation avec les organisations patronales et syndicales pour regarder les métiers dans lesquels il peut y avoir de l'usure professionnelle physique mais aussi psychologique. Par exemple quand vous êtes professeur, il faut tenir compte de ça», a déclaré Élisabeth Borne.
«Il faut permettre aussi à ceux qui le souhaitent de pouvoir changer de métier... Il faut aménager les fins de carrière. Tout cela doit faire l'objet de concertations», a-t-elle encore ajouté.
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Un point sur lequel devraient vivement échanger ce mercredi les deux candidats lors du débat de l'entre-deux-tours. En effet, Marine Le Pen a déclaré il y a quelques jours que «la retraite à 65 ans, pour certains métiers, c'est inhumain.» L candidate du Rassemblement National (RN) s'engage à maintenir l'âge légal à 62 ans maximum, mais souhaite créer un régime plus favorable pour ceux qui sont entrés très jeunes dans la vie active.
La solidarité à la source, la grande mesure sociale du projet Macron
Le président promet d’automatiser le versement des aides sociales pour lutter contre le non-recours et la fraude.
Carburants : les aides promises aux pêcheurs et aux transporteurs routiers se font attendre
L'absence du versement de certaines aides promises par le gouvernement place des entreprises dans une situation financière critique. Les fédérations tirent la sonnette d'alarme.
Droits de succession : Le Maire juge les taux sur les transmissions en ligne indirecte «quasiment confiscatoires»
La semaine passée, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la possibilité de revoir le système qui régit les droits de succession.
Le Figaro
Voyage végan : nouvelle corde à l'arc du tourisme durable
Marine SanclementeENQUÊTE - De l'Écosse à la Grèce, les hôtels et les séjours organisés bannissant les produits d'origine animale se multiplient. Réponse environnementale ou lubie marketing , le phénomène est loin d'être marginal.
« Les meilleures expériences de la vie ne se font pas au détriment des animaux ou de l'environnement. » Sur sa page d'accueil en ligne, l'hôtel Saorsa 1875 affiche d'emblée ses convictions. Cette maison victorienne en pierre, sise à 1 h 30 au nord d'Édimbourg (Écosse) et nommée d'après le mot gaélique signifiant « liberté », abrite le premier hôtel végan du Royaume-Uni.
De quoi parle-t-on ? Si le végétalisme consiste à exclure de son régime alimentaire tout aliment d'origine animale, tel que la viande, les œufs, les produits laitiers et le miel, le véganisme est un mode de vie plus global qui inclut le refus de consommer un service ou un produit (vêtements, cosmétiques, mobilier…) provenant de l'exploitation animale.
Des règles strictes
Pour satisfaire les adeptes de cet art de vivre, un établissement se doit alors de bannir tout mobilier en cuir, les oreillers ou couettes de plumes, le linge de lit en soie ou encore les produits d'hygiène testés sur des animaux. Des règles strictes qui n'ont pourtant pas l'air de réfréner les hôteliers. Après Saorsa, ouvert en 2018, d'autres ont suivi le mouvement. Sur l'île de Mykonos, en Grèce, le resort Koukoumi, avec ses matelas en fibre de noix de coco et ses couettes en plastique de bouteilles recyclées, a défrayé la chronique lors de son ouverture, l'été dernier.
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À Londres, le Hilton Bankside propose quant à lui une suite végétalienne avec un sol en bambou, des coussins en cuir de feuilles d'ananas, des rembourrages d'oreiller à base de sarrasin et de millet, ainsi que des collations de minibar dites « éthiques ». Proposée à partir de 630 euros la nuit, c'est l'une des chambres, avec la Penthouse Suite, affichant le plus fort taux d'occupation à l'année. L'engouement serait donc bien présent. Difficile à croire tant les chiffres disponibles sur le nombre de végétariens et de végétaliens sont rares, peu précis et peu récents. En France, ces régimes alimentaires concernent 3,3 millions de personnes, d'après un sondage mené en 2017 par l'institut d'études Harris Interactive et l'association L214. Cela équivaut à 5 % de la population, contre 9 % en Allemagne et 11 % en Angleterre.
Les « végageurs », contraction de « végan » et « voyageurs », le mot choisi pour désigner ces nouveaux touristes, seraient donc une goutte d'eau dans un océan de globe-trotteurs. « Ces offres touchent en réalité bien plus de monde. Le mode de vie végétalien attire aussi des voyageurs curieux, soucieux de réduire leur impact environnemental, une clientèle allergique ou des personnes ayant des intolérances diverses, constate Johanna Bonhill-Smith, spécialiste du tourisme chez GlobalData, société d'analyse de données et de conseil. À l'heure où les professionnels de l'hôtellerie-restauration aspirent à personnaliser au maximum l'expérience de chaque individu, répondre à des normes éthiques rigoureuses est devenu essentiel. »
« Airbnb green »
Sans passer au tout-végan, certains chefs d'établissement haut de gamme avaient déjà senti le vent tourner. Dès 2017, Christophe Moret, aux commandes des cuisines du Shangri-La, inaugurait une offre 100 % végane, du petit déjeuner au dîner, incluant un tea time d'exception. Jérôme Banctel, chef du palace parisien La Réserve, a doté sa carte d'un petit déjeuner « supernature ». Quant au croisiériste Hurtigruten, il propose depuis cinq ans une offre de repas végans dans ses navires, qui longent les côtes norvégiennes, au départ de Bergen.
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Une étude publiée fin 2020 par la société anglaise GlobalData, menée sur un échantillon de 5 700 personnes à l'échelle mondiale, confirme la tendance. Parmi les interrogés, 76 % déclarent être influencés par le caractère éthique, écologique ou socialement responsable d'un service. Un chiffre en nette augmentation de 30 points par rapport à l'an passé. Ce changement substantiel, probablement accéléré par la pandémie, laisse à penser que les circuits, excursions et applications adaptés aux végétaliens ne doivent plus être considérés comme une niche.
Yasmine Haun a été l'une des initiatrices de la mouvance en créant l'agence France écotours, il y a quatorze ans. « Nous appliquons un cahier des charges très strict avec plus de 70 normes de durabilité imposées par le modèle allemand », précise-t-elle, regrettant l'omniprésence du greenwashing dans ce secteur. En 2019, elle inaugure des séjours végans d'une durée de trois jours à une semaine. La promesse : assurer des repas sans viande, tout en initiant les voyageurs à des modes de vie en phase avec le véganisme. Découverte de la Ceinture dorée et de la production des algues en Finistère, vin et biodynamie à Colmar, cours de cuisine et usage des plantes sauvages en pays cathare ou week-end prolongé à Paris et Versailles, avec une visite du Potager du roi, véritable conservatoire des légumes anciens, sont les séjours les plus prisés. « Nos programmes sont toujours ponctués de rencontres avec ceux qui font le véganisme. Nous essayons de transmettre la démarche de ces acteurs locaux qui défendent leur territoire et valorisent les savoir-faire traditionnels », se félicite Yasmine Haun, la directrice.
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Très rigoureuse dans le choix de ses prestataires, elle a créé Myecostay.eu, une plateforme valorisant des hébergeurs engagés et inscrits dans une démarche durable. Une alternative aux réseaux Vegvisits, le « Airbnb green » déjà présent dans 80 pays, et Veggie Hotels, qui rassemble plus de 500 établissements pouvant garantir une offre de restauration, au minimum, végétarienne. Un sommet, dont la seconde édition s'est tenue virtuellement du 15 au 31 janvier 2022, a été créé pour réunir ces professionnels engagés. Au programme de Travelling in a New Vegan World : 50 conférenciers réunis autour de discussions et de débats sur l'avenir du tourisme végan.
Bien que les organisateurs se félicitent de « retours très positifs et encourageants », le nombre de participants ne souhaite pas être communiqué. Justin Francis, cofondateur de l'agence « activiste » Responsible Travel, présent à cette occasion, affirme avoir vu la demande pour ses voyages végétaliens quadrupler au cours de la dernière décennie. Le constat est unanime : les cinq prochaines années seront déterminantes pour cette nouvelle offre de voyage. À condition de se structurer pour répondre avec pertinence aux enjeux du véganisme et du tourisme durable qui ont, par essence, tout pour être liés.
« Les enjeux derrière ces offres sont cruciaux pour le secteur »
Fondatrice de l'agence de conseil No Time to Waste, Déborah Sitbon accompagne les professionnels de l'hôtellerie-restauration dans leur transformation durable. Elle s'intéresse de près aux nouvelles demandes des voyageurs pour mieux identifier les tendances de demain.
LE FIGARO. - L'évolution du secteur hôtelier vers des pratiques plus durables est-elle imposée par la génération Z ?
Déborah SITBON -Oui, à première vue. On attire une cible plus jeune que la clientèle habituelle, avec des propositions telles que des hôtels entièrement végans. Mais en réalité, comme ce sont majoritairement des établissements haut de gamme, la moyenne d'âge avoisine plutôt les 35-40 ans. Avec une sensibilité davantage portée par les femmes. Les hôteliers anticipent malgré tout les exigences de leur future clientèle, une génération déjà familière aux substituts de viande. Les enjeux derrière ces nouvelles offres sont cruciaux pour le secteur.
Le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit.
LE FIGARO. - À l'échelle mondiale, quels sont les pays précurseurs ?
En Europe, les Anglais sont des pionniers. À Londres, l'offre est déjà très développée. Les restaurateurs et les hôteliers ont compris que c'était une erreur de mettre les végétariens ou les végétaliens à part. Dans le reste du monde, on peut citer le Costa Rica, ainsi que des villes comme Singapour, Chiang Mai ou Tel-Aviv. Paradoxalement, les Émirats arabes unis sont aussi à la pointe sur ces thématiques.
LE FIGARO. - Quelles autres grandes tendances voit-on se dessiner ?
Le secteur des matériaux alternatifs va être très porteur dans les prochaines années : des cuirs avec du marc de raisin, de la cellulose de pomme, des feuilles d'ananas… Par ailleurs, le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit. On peut ainsi imaginer que la prochaine étape pour les hôteliers sera de répondre à ce besoin en mettant en place un équipement complet pour faire du sport en chambre, du yoga ou de la méditation
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Week-end en Normandie : cinq villages bucoliques à découvrir en sortant de l'A13
Des boucles de la Seine à Caen, l'autoroute de Normandie est jalonnée de villages idéaux pour une étape et prendre le temps d'une balade ou d'une nuit, à la découverte de l'arrière-pays normand, avant d'atterrir à Deauville ou Cabourg.
Cinq villages typiques de l'arrière-pays basque à découvrir
À seulement quelques kilomètres de l'océan, le Pays basque intérieur regorge de villages au charme époustouflant. Nul besoin de parcourir des kilomètres pour se sentir complètement dépaysé et prendre un bon bol d'air.
Quelles sont les sept merveilles du monde moderne ? Liste et photos
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : les premières images du croiseur russe «Moskva», coulé en mer Noire
Le navire, qui a coulé jeudi dernier, fait l'objet de deux versions contradictoires. Kiev revendique une victoire par tirs de missiles, tandis que les Russes parlent d'une explosion de munitions.
Quatre jours après son naufrage en mer Noire, des images du navire amiral russe apparaissent pour la première fois sur les réseaux sociaux. Une très courte vidéo, d'à peine deux secondes, montre une épaisse fumée noire se dégageant depuis l'avant du croiseur. Sur les trois photos qui l'accompagnent, on y voit le navire «gîtant» à bâbord, c'est-à-dire penchant sur son flanc gauche, manifestement sur le point de couler.
À lire aussiAvec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
Internautes et experts tentent d'interpréter ces photographies à l'aune des informations partielles déjà récoltées, via satellites, sur les circonstances du naufrage. Alors que Kiev annonçait dès jeudi avoir coulé le navire par tirs de missiles Neptune, Moscou avançait de son côté une explosion de munitions qui aurait contraint l'équipage à quitter bord.
Aucun membre de l'équipage n'est visible sur ces nouvelles images. Le ministère russe de la Défense a diffusé samedi une vidéo présentée comme montrant une rencontre entre le chef de la marine et des rescapés du croiseur. Une centaine d'hommes en uniforme y sont alignés au garde-à-vous, sans que les images puissent être vérifiées.
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États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt
Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
L'Humanité
« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »
ChroniqueFrancis WurtzLa manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »
« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.
Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.
Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires L'Humanité
La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.
Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.
Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.
Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.
L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
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Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU
ActuSelon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.
Nadjib TouaibiaLe tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouvernements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.
Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.
Réformer le système financier international
La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.
Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.
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Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?
AgorasL’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.
Jérôme SkalskiDans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?
Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.
« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie
Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?
Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.
Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.
« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa
Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?
Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.
Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.
Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.
« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie
Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?
Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.
Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.
Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?
Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?
« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa
Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?
Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.
Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.
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Entretien réalisé par Jérôme Skalski
Guerre en Ukraineéconomielouise gaxiepierre khalfa Le Figaro
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
Margaux BennREPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Envoyée spéciale à Kiev
Le petit appartement est encore en fouillis. La famille n’a appris que ce matin qu’elle le quittait. Natasha, 20 ans, et sa mère ont mis quelques affaires dans une valise et dans leurs sacs à main. Le reste du temps, il a fallu s’occuper de Valery, le père, paralysé depuis un accident cardiovasculaire il y a quelques années. En ce mois de mars, alors que des missiles russes s’abattent encore sur certains quartiers de la capitale ukrainienne, y compris le leur, les deux femmes ont décidé de partir. «Impossible de descendre dans un abri antibombes avec mon père», explique Natasha: l’appartement familial se situe au sixième et dernier étage de l’immeuble, qui n’est pas équipé d’ascenseur. Et puis, un hôpital à Varsovie a accepté de prendre en charge Valery alors que les cliniques de Kiev sont submergées par les blessés de guerre. La mère et la fille ignorent où elles logeront, mais qu’importe. «Nous nous fixons des objectifs à court terme. Déjà, il faut partir», lâche Natasha.
Mais alors que des millions d’Ukrainiens ont pris la route de l’exil par leurs propres moyens, impossible pour le trio de prendre le train ou de conduire. Cela fait déjà un mois qu’il est retranché dans le modeste deux-pièces. Avant, des soignants ou des voisins aidaient Valery à descendre dans la cour. À présent, ils sont partis. Ce matin, c’est un petit groupe d’étrangers qui vient sonner à la porte et s’emploie à descendre l’étroite cage d’escalier en portant le quinquagénaire sur sa chaise roulante.
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L’adresse a été donnée aux étrangers par l’une des ONG membres d’un groupe sur le réseau sécurisé Signal dans lequel sont postées des «missions»: acheminer des kits de premiers secours, évacuer des enfants d’un orphelinat dans une région en proie aux combats, ou bien une famille dont un membre a été blessé par des frappes d’artillerie ou des tirs. Les tâches les plus complexes, dans des zones «rouges» (c’est-à-dire affectées par les combats, ou proches de positions russes) sont confiées par les membres du groupe à des organisations jugées capables de les mener à bien. «Du fait de notre longue expérience dans des zones hostiles, nous sommes sollicités pour ce type de missions», explique Burke Bryant, casquette invariablement vissée sur ses cheveux blonds. Le directeur de Humanitarian Aid and Rescue Project (Harp) est à la tête de l’équipe venue évacuer Natasha et ses parents. L’organisation américaine, constituée d’anciens militaires et autres experts du domaine de la sécurité, œuvre depuis 2012 dans de nombreux théâtres de guerre et de catastrophes naturelles.
Un chemin risqué
Ancien spécialiste des opérations auprès de l’US Navy, Burke Bryant est venu en Ukraine au début du mois de mars avec cinq autres responsables de Harp. Puis, sur place, il a rassemblé sa propre équipe. Il y a «Hell Boy», le colosse finlandais, ancien champion de MMA au corps recouvert de tatouages et qui fut un temps membre du bataillon nationaliste ukrainien Azov. «Irish», au passé peu avouable, qui s’investit depuis quelques années dans un refuge pour ânes dans sa campagne irlandaise natale. Sa spécialité: la conduite virile. «Captain Compass» («Capitaine boussole»), ancien membre des SAS, une unité des forces spéciales britanniques: lui est chargé de la géolocalisation des familles à aider et de la logistique. Et puis deux hommes beaucoup plus jeunes: Lane, 26 ans, originaire du Midwest, qui a passé plusieurs années dans l’armée américaine, et Griffin, un jeune Anglais de 21 ans. À Budapest et à Varsovie, une équipe s’assure que les effectifs sur le terrain passent par les routes les plus sécurisées grâce à un travail de cartographie basé sur de l’imagerie satellite. À la manière d’une opération militaire, Burke Bryant a baptisé le projet ukrainien de Harp Operation Winter Shadow («ombre d’hiver»).
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Aujourd’hui, l’équipe de Burke doit conduire Natasha et ses parents jusqu’à un point de rendez-vous près de la frontière polonaise, où ils seront pris en charge par une ambulance qui les amènera à l’hôpital de Varsovie. Pour ce faire, il faut traverser une zone contrôlée par l’armée russe. C’est le chemin le plus court, mais aussi le plus risqué. Burke et «Irish» ouvrent la voie. Dans une camionnette équipée de matériel médical, «Captain Compass» et Lane, ainsi que la famille, suivent à bonne distance: les routes sont souvent minées («Hell Boy», lui, est ailleurs, auprès des forces spéciales ukrainiennes ; Griffin est resté «à la base»). Quelque part dans la campagne, l’homme-boussole indique que nous sommes en plein territoire occupé par l’armée russe. Des frappes d’artillerie lourde se font entendre non loin, dans une zone contestée. Natasha se serre contre sa mère. Elle comprend un peu l’anglais. Son père, étendu sur un siège dont on a incliné le dossier, perçoit la tension, émet quelques râles.
Quelques minutes plus tard, le convoi fait halte. Burke et «Irish» descendent. La courroie de transmission de leur véhicule est cassée. «On vient tout juste d’acheter ce pick-up, on l’a repeint en noir hier!», s’emporte Burke, qui s’étend sur les nombreux problèmes logistiques qui entravent les missions des volontaires: l’incident révèle notamment «l’existence des nombreux profiteurs de guerre, comme ce concessionnaire qui vend à des équipes de secours des véhicules au prix fort… sans les informer de problèmes techniques. Ils se font un paquet d’argent sur le dos des secouristes et des civils, et se fichent qu’ils tombent en panne au beau milieu des combats ou des positions russes!»
Je pense qu’il a honte de sa condition, et qu’il est plein de rage de devoir quitter ainsi son pays
Rien à faire: «Hors de question de traverser cette zone avec tout le monde dans le même véhicule, d’autant plus que nous ne sommes pas armés !» martèle l’Américain lors d’une des nombreuses tentatives de communication sur Signal avec l’équipe à Budapest (le réseau internet, ici, est quasi-nul). Il faut rebrousser chemin, s’arrêter dans un lieu contrôlé par l’armée ukrainienne, et attendre qu’une ambulance appartenant au réseau de volontaires médicaux récupère la famille et emprunte un chemin plus sécurisé mais plus long: un périple que, faute de temps, l’équipe de Harp ne peut entreprendre.
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En fin de journée, l’ambulance apparaît. En descendent Christian, infirmier, et son épouse, Bianca. Ce jeune couple originaire de Roumanie n’en est pas à sa première mission: Christian aurait même été tellement traumatisé lors d’une autre opération, il y a quelques années, qu’il souffrirait de syndrome post-traumatique, croit savoir «Irish». Christian, Bianca et les membres de Harp hissent Valery sur un brancard, puis dans l’ambulance. Il se remet à pleurer. «Il comprend tout ce qu’il se passe. Je pense qu’il a honte de sa condition, et qu’il est plein de rage de devoir quitter ainsi son pays», murmure Bianca. On installe les deux femmes aux côtés de Valery. Elles laissent à leur tour couler leurs larmes, remercient tout le monde.
«Adieu!», lance Christian, d’un ton jovial qui tranche avec son regard inquiet. «Ne dis pas ça», répond Burke: «On se revoit bientôt.» «Oh, ça ne dépend pas de nous… Et puis, la route que nous allons prendre est si mauvaise que je ne suis pas certain que le malade survive. S’il nous fait un arrêt cardiaque dans l’ambulance, je ne pourrai pas le sauver!», sourit-il. Ses mots glacent l’assemblée. On s’inquiète que Natasha ait entendu. «Irish» suppose que c’est pour se protéger que le jeune homme adopte une attitude si détachée. L’ambulance s’en va, réapparaît, fait quelques allers-retours à la recherche d’une station essence ouverte - il y en a peu. Le lendemain, on apprendra qu’après une nuit passée dans une église abandonnée, Christian, Bianca et la famille ont rejoint, vivants, la Pologne.
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Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
L'Humanité
La fuite en avant guerrière du pouvoir russe
ActuUkraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.
En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.
La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».
Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »
Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.
Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.
L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).
RussieGuerre en UkraineUkraineVladimir Poutine Le Figaro
Crises dans le monde : la Banque mondiale veut débloquer 170 milliards de dollars
Cette aide a pour objectif d'accompagner les pays à faire face aux multiples crises, dont la crise alimentaire et humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a annoncé lundi qu'il préparait un paquet d'aides de 170 milliards de dollars sur 15 mois pour aider les pays à faire face aux multiples crises dont la crise alimentaire et humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine. «Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises» dans le monde, a-t-il déclaré à des journalistes à l'occasion du lancement des réunions de printemps.
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Il a notamment cité l'insécurité alimentaire et la crise des réfugiés liés à la guerre en Ukraine. Des millions de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont fui l'Ukraine pour échapper aux attaques de la Russie. «Au cours des prochaines semaines, je prévois de discuter avec notre conseil d'administration d'une nouvelle enveloppe d'environ 170 milliards de dollars s'étalant sur 15 mois pour couvrir la période d'avril 2022 à juin 2023», a-t-il précisé.
Un engagement sur 50 milliards de dollars
Il a ajouté que l'objectif était de «s'engager sur quelque 50 milliards de dollars de ce montant au cours des trois prochains mois». Cette enveloppe est conséquente, a-t-il noté, rappelant, à titre de comparaison, que le Conseil d'administration avait approuvé en 2020 le déblocage de 157 milliards de dollars pour affronter la crise provoquée par la pandémie. David Malpass s'est par ailleurs dit particulièrement inquiet de l'endettement des pays pauvres.
«Nous nous attendons à ce que la crise de la dette continue de s'aggraver en 2022», a-t-il dit, soulignant que ces pays étaient soumis à de «graves tensions financières».
Au total, 60% des pays à faible revenu sont déjà en situation de surendettement ou à haut risque de surendettement. La semaine dernière, David Malpass avait une nouvelle fois appelé à améliorer le cadre commun du G20 permettant la restructuration de la dette. Il avait alors suggéré «l'établissement d'un calendrier permettant au comité des créanciers de suspendre les paiements du service de la dette et les intérêts de pénalité en élargissant l'éligibilité». Il avait aussi recommandé d'impliquer les créanciers privés au début du processus de restructuration.
Au début de la pandémie de Covid-19, les pays riches du G20 avaient offert aux pays pauvres un moratoire sur le paiement du service de leur dette jusqu'à la fin de l'année 2020 avant de le prolonger jusqu'à la fin 2021.
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Parallèlement à cette initiative de suspension du service de la dette (DSSI), ils avaient créé, en novembre 2020, un «cadre commun» destiné à restructurer, voire annuler la dette des pays qui en feraient la demande. Mais pour l'heure, les créanciers privés, en particulier chinois, freinent sa mise en œuvre. Un G20 se tiendra mercredi où cette question devrait être abordée.
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Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie
Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.
Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage
Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
Droits de succession : Emmanuel Macron favorable à une «transmission populaire»
«Il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes», a déclaré le chef de l'État dans une interview au Parisien.
L'Humanité
Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande
ActuUkraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.
Marc de Miramon Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.
Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.
Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
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Guerre en UkrainemarioupolRussieUkraine L'Humanité
Les États-Unis renouent avec la course aux armements
ActuDÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.
Christophe DeroubaixQuelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?
1. La condition du leadership mondial
Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.
Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».
Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».
La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
2. Le rôle du complexe militaro-industriel
Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »
La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.
Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.
Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »
3. Une question de politique intérieure
Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.
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Guerre en Ukraine : «Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque entre Russes et Ukrainiens»
EntretienLa guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. La chercheuse Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir
Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis.
Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils.
Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses pour tenter de cerner les soldats russes...
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie.
Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe.
Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique.
Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État.
Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir.
Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie.
Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir.
Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population.
Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes.
Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990.
Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles.
En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
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Les chansons pleines d’esprits de Benoît Dorémus
Prescription cultureL’artiste au large spectre d’influences allant d’Eminem à Souchon publie en indépendant son 5e album, « Désolé pour les fantômes ».
Ingrid PohuÀ bientôt 42 ans, l’artiste aux dix-huit ans de carrière signe un disque tendre et félin pourvu d’un bel arpège de textes intimes. Le guitariste réussit le grand écart entre des ballades acoustiques charnelles et des morceaux où la douceur de son timbre s’épanouit dans un style parlé-chanté à l’humeur nostalgique. « La nostalgie est une tristesse réconfortante qui amène une douleur intéressante, confie-t-il. Faut pas non plus s’y noyer, c’est comme l’amour… »
Surtout quand les fantômes du passé empêchent de s’engager dans une nouvelle relation amoureuse, sujet de la chanson-titre « Désolé pour les fantômes », en duo avec Clio (née à Besançon comme lui). Chez Dorémus, le cinéma joue un rôle clé. « Je conçois mes chansons narratives comme un petit film, il faut tout de suite qu’on ait les images. » Dans « la Danseuse blessée », le garçon délicat conte ainsi pas à pas son coup de foudre pour une ballerine sous les ors et velours d’un opéra.
Tandis qu’avec Bénabar il amuse la galerie avec « Drague la mère », qui met en scène deux loosers en chasse dans un bar (« J’ai pas mes lentilles laquelle tu préfères ? »), il surprend l’auditoire avec le titre-épitaphe « Je retiens les dates des morts ». Et d’égrener les années funestes de célébrités sur un tempo électro. Mémorable !
Le chavirant « Pas d’enfant » lui a été inspiré par ses amies. « Elles m’ont fait prendre conscience de la pression sociale ressentie par les femmes qui n’ont pas de gosses. » Ce morceau fait écho à « Douze ans sans te voir », où il narre ses retrouvailles avec un ado dont il a été le « beau-padre ». Chaque album est pour lui une façon de raccrocher les wagons de l’enfance « comme une fidélité au petit garçon que j’étais et qui voulait faire de la musique. Depuis huit ans, j’autoproduis mes disques, c’est le prix à payer pour continuer ». Pourvu que ses fantômes viennent nous hanter encore longtemps !
Musique Le Figaro
Covid-19 : les dettes privées accumulées pendant la pandémie pourraient ralentir la reprise
Selon un rapport du FMI, ces dettes pourraient freiner la croissance du PIB des pays développés de 0,9%, et des pays émergents de 1,3%, au cours des trois prochaines années
Les dettes accumulées par les particuliers et les entreprises pendant la pandémie pourraient ralentir la croissance du Produit intérieur brut des pays développés de 0,9%, et des pays émergents de 1,3%, au cours des trois prochaines années, selon un rapport du FMI publié lundi.
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Pour soutenir l'économie, les gouvernements ont adopté des mesures exceptionnelles début 2020, notamment en accordant des prêts à grande échelle ou en suspendant le remboursement des dettes. Mais ces aides ont aussi augmenté le niveau d'endettement de certains acteurs, en particulier dans les secteurs les plus touchés comme le tourisme et la restauration, ou des ménages aux plus bas revenus. «Les ménages aux prises avec des contraintes financières et les entreprises vulnérables, dont le nombre et la proportion ont augmenté pendant la pandémie de Covid-19, vont probablement réduire davantage leurs dépenses, en particulier dans les pays où l'encadrement des faillites est inefficace et les marges de manœuvre budgétaires limitées», explique le FMI.
Pour éviter d'aggraver les problèmes, les gouvernements doivent «calibrer le rythme de leur assainissement budgétaire», recommande l'organisation internationale. «Là où la reprise est bien engagée et où les comptes financiers sont sains, le soutien budgétaire peut être réduit plus rapidement, ce qui facilite le travail des banques centrales», avance le rapport.
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Ailleurs, les gouvernements peuvent envisager des mesures ciblées. En aidant par exemple les secteurs où les faillites sont les plus nombreuses, ou en accordant des incitations aux restructurations plutôt qu'aux liquidations. «Pour alléger la charge pesant sur les finances publiques, des hausses temporaires d'impôts sur les bénéfices excédentaires pourraient être envisagées», remarque le rapport. «Cela aiderait à récupérer une partie des transferts aux entreprises qui n'en avaient pas besoin.»
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Macron veut baisser la fiscalité pour les couples en concubinage
Le président-candidat inscrit cette mesure dans sa volonté de réduire les impôts des Français à hauteur de 15 milliards d'euros sur cinq ans.
Emmanuel Macron précise son programme sur la réforme des retraites
Les pensions des retraités seront réindexées sur l'inflation «dès cet été» s'il est élu, a rappelé le candidat ce vendredi matin sur FranceInfo.
Comment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux
ENQUÊTE - Bercy a, depuis le début de l'année, les moyens de vérifier que les contribuables ne commettent rien de contraire à la législation fiscale. Mais tous les posts ne seront pas concernés.
L'Humanité
Cats on Trees, à la crème anglaise
Prescription cultureAprès deux albums à succès et quatre années d’absence, le duo pop-rock toulousain retombe sur ses pattes avec « Alie », opus superproduit taillé pour la scène.
Ingrid PohuTrois notes suffisent à Nina pour nous attraper dans ses filets. Sa voix claire et limpide libère une énergie aérienne et une force mélancolique qui attisent les rythmiques fluides de morceaux pop bien troussés qu’elle cosigne – en anglais et en français – depuis dix-huit ans avec son acolyte et ami Yohan. La chanteuse du duo se distingue aussi par sa scansion rapide, qui fait tournoyer les paroles dans un souffle équilibré. Résultat, on fredonne vite le premier single, « Please, Please, Please », et « Nobody », où il est question du bonheur simple et profond à déclarer sa flamme à l’être aimé. Ce qui n’empêche pas la peur du retour des amours sans lendemain (« Une nuit ou deux »). Une ballade est dédiée à l’amitié (« Old Friends »), une autre au manque causé par l’absence (« Nino, tes yeux sont si beaux / Qu’ils font rougir le jour, les fleurs et leurs contours »).
Le producteur anglo-saxon Liam Howe (Lana Del Rey) et le mixeur Mark Stent (Lady Gaga, Elton John) ont donné du volume à ce disque taillé pour la scène. « Two two two two kids on the road / Let’s get crazy one more night », écrivent Nina et Yohan dans « Took Took ». Deux fous chantant sur la route, pas prêts à être mis en cage.
Musique Le Figaro
Les notes de PSG-OM : Donnarumma et Lopez fébriles, Neymar en jambes
Christophe RemiseDécouvrez les notes attribuées aux acteurs du 102e Classique, remporté dimanche soir par le PSG face à l'OM (2-1) en clôture de la 32e journée de Ligue 1.
La montagne a accouché d'une souris. Ce choc de la 32e journée de Ligue 1 entre le PSG, leader, et l'OM, son dauphin, s'annonçait prometteur à plus d'un titre. Au final, le 102e Classique ne restera pas dans les mémoires. «Le plus important, c'est les trois points», a résumé Mauricio Pochettino. Il n'y avait pas grand-chose d'autre que le résultat à retenir après ce match aussi terne sur le pré que dans les tribunes. Match au terme duquel le Paris Saint-Germain, solide leader au classement, s'est encore rapproché du titre de champion de France. Ce sera peut-être pour mercredi prochain, à Angers. En attendant, les notes des deux équipes ne volent pas très haut.
PARIS SAINT-GERMAIN
Gianluigi Donnarumma, le coup de la panne. Pas blanc-bleu lors de l'élimination du PSG en Ligue des champions et celle de l'Italie, en barrages pour la Coupe du monde, le portier de 23 ans peine à retrouver sa sérénité. Parfait exemple à la 92e : après une sortie pleine de flair, il dégage en touche à la hâte et prend un avertissement dans la foulée. Plusieurs relances très moyennes. Surtout, il se troue sur un corner de Payet et offre ainsi l'ouverture du score à l'OM sur un plateau (31e)… Pour le reste, on soulignera que les deux meilleurs Parisiens étaient Brésiliens dimanche soir, Neymar, actif, juste et auteur d'un superbe but (12e), nerveux aussi (averti à la 55e), et Marquinhos, qui a visiblement bien profité du repos accordé par Pochettino à Clermont (1-6). Un retour XXL (55e). S'il a conservé son avance au classement des buteurs (21, contre 19 pour Wissam Ben Yedder et Martin Terrier) en convertissant un penalty (45+5), Kylian Mbappé, lui, n'était pas dans un grand soir. Lionel Messi ? Discret, malgré deux buts… refusés pour hors-jeu.
Gianluigi Donnarumma : 3Achraf Hakimi : 4Marquinhos : 7Presnel Kimpembe : 6Nuno Mendes : 6Danilo Pereira : 4Marco Verratti : 6 (remplacé à la 88e par Sergio Ramos, non noté)Idrissa Gana Gueye : 4 (remplacé à la 81e par Georginio Wijnaldum, non noté)Leo Messi : 4Kylian Mbappé : 4,5 (remplacé à la 90e par Mauro Icardi, non noté)Neymar Jr : 7
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OLYMPIQUE DE MARSEILLE
À l'image de son homologue italien, Pau Lopez est directement impliqué sur le premier but parisien. Son placement est au moins folklorique… Contrairement à Donnarumma, il a toutefois redressé la barre par la suite, avec notamment un bel arrêt sur un coup franc de Neymar et plusieurs interventions bien senties. S'il obtient la moyenne, c'est que Dimitri Payet a fait du bien dans la conservation et surtout sur les coups de pied arrêtés. On ne peut pas en dire autant de Cengiz Ünder, remplacé à la pause… Entré à sa place, Amine Harit n'a pas été beaucoup plus dangereux. «Il nous manquait de la verticalité, de la profondeur et de la présence dans la surface adverse», a résumé ce dernier. S'il peut s'enorgueillir d'avoir provoqué de nombreuses fautes et plusieurs cartons, Mattéo Guendouzi n'a pas eu son rendement habituel. On n'accablera pas Gerson, inhabituel arrière gauche contre le ballon. Valentin Rongier, à droite, connaît davantage ce rôle, et il n'a guère brillé au Parc. Duje Caleta-Car ? Robuste dans les duels et buteur opportuniste.
Pau Lopez : 4Duje Caleta-Car : 6 (remplacé à la 90e par Cédric Bakambu, non noté)William Saliba : 5Luan Peres : 5Valentin Rongier : 4 (remplacé à la 77e par Pol Lirola, non noté)Boubacar Kamara : 5Pape Gueye : 4 (remplacé à la 81e par Bamba Dieng, non noté)Mattéo Guendouzi : 4,5Gerson : 4Cendiz Under : 3 (remplacé à la 46e par Amine Harit, 4)Dimitri Payet : 5
Tops/Flops Rennes-Monaco : Vanderson décisif, Meling en difficultés
La suractivité de Vanderson, l'ASM chirurgical et les défenseurs rennais en difficultés, découvrez les tops et flops de ce Stade Rennais - AS Monaco (2-3).
Ligue 1 : Pastore raconte les fêtes au PSG chez Lavezzi après les matches face à l'OM
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Paris SG : GOAT nouveau sponsor maillot, les dessous d'un contrat qui va rapporter très gros
INFO LE FIGARO – La plateforme américaine de vente en ligne de produits lifestyle s'affichera sur les manches du maillot du PSG à partir de la saison prochaine. Un juteux contrat portant sur plusieurs dizaines de millions d'euros.
L'Humanité
Les VOD de la semaine - « A state of mind » de Daniel Gordon, et « 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon
Prescription cultureDeux documentaires sur des jeunes filles répétant des spectacles. L’un en Corée du Nord, l’autre en Corée du Sud. L’aspect le plus inhumain ne se situe pas forcément où l’on croit.
Vincent OstriaDeux documentaires, deux Corées, mais un sujet proche, qui montre ces pays frères ennemis sous un jour un peu inhabituel. Dans « A state of mind », film à la facture un peu conventionnelle, on assiste aux répétitions et à la vie quotidienne de Hyon Sun, adolescente de 13 ans et sa camarade Song Yun, 11 ans, qui préparent un méga-spectacle de gymnastique rythmique dont la Corée du Nord a le secret. On assiste en partie à leur vie quotidienne dans une sorte de HLM de Pyongyang. Contre toute attente, bien que le film ne révèle bien sûr pas tous les dessous de la vie en Corée du Nord, il sort des clichés touristiques habituels. Outre les répétitions, qui semblent moins mécaniques que prévu, le film évite les banalités sur le cadenassage du pays et la langue de bois. On y voit de vraies familles, peut-être relativement privilégiées, mais qui ne cachent pas certains de leurs problèmes (dus à diverses pénuries). Si les inévitables Kim Il-sung et Kim Jong-il (ça se passe en 2003) font partie du tableau, ce ne sont que des figures néo-religieuses. Une des ados espère que « le Général » (Kim Jong-il) assistera à son spectacle, mais ce n’est pas une obsession. « A state of mind » a l’immense mérite de montrer l’humanité quotidienne du monde nord-coréen, rarement vue dans les documentaires précédents en forme de visites téléguidées. Quant à « 9 muses of Star Empire », c’est presque le contraire. C’est aussi une histoire de jeunes filles (plus âgées) répétant un spectacle, mais cette fois il s’agit d’un girls-band – nommé « 9 muses » – de chanteuses-mannequins sud-coréennes lancé par une compagnie musicale K-pop — genre musical très industriel qui fait fureur partout dans le monde. Dans ce cas la facette intime des personnages reste invisible ; tout se déroule dans des salles de répétition, studios de télé, ou sur des scènes. Aucun dogme en Corée du Sud, aucun credo, hormis le business : la K-Pop est une industrie sans âme où les êtres sont interchangeables, considérés comme les simples rouages d’une machine à fric. Les boss de la compagnie musicale sont impitoyables, prêts à éjecter sans sourciller une jeune femme pas assez malléable, trop émotive ou peu performante. Si l’on compare les deux films, les deux situations, c’est la Corée du Sud qui apparaît comme un monde froid et hostile ; l’inverse de la « terrible » Corée-du-Nord où prévaut une forme de solidarité et un contexte familial qui arrondit les angles. Le documentaire n’est certes pas une science exacte, mais il permet parfois de réviser certaines idées reçues.
« A state of mind » de Daniel Gordon. Royaume-Uni, 2004, 1 h 34
« 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon. Corée du Sud, 2012, 1 h 22
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Écranscinéma Le Figaro
Jérôme Sainte-Marie: «La base sociologique de Marine Le Pen est devenue très puissante»
Charles JaiguENTRETIEN - Essayiste et président de l’institut de sondages PollingVox, Jérôme Sainte-Marie estime que la solidité du socle de Marine Le Pen montre une fracture durable entre la France des élites et celle du peuple. Il explique pourquoi la candidate RN n’a jamais été aussi proche du pouvoir.
Jusqu’à ces derniers jours, il était évident que si Marine Le Pen se qualifiait au premier tour, elle serait assurément battue au second tour. Le moment est-il venu de douter du plafond de verre?
J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’évoquer la dialectique du bloc populaire et du bloc élitaire et la possible subversion de l’un par l’autre. Mais il est vrai que pendant deux ans, on a oublié tout ça. Emmanuel Macron a d’abord arrêté de faire les réformes, ensuite la pandémie a anesthésié la société française. Puis nous en sommes sortis et nous avons peu à peu retrouvé la dynamique d’affrontement entre les deux nouvelles forces politiques qui structurent la société française.
Donc ce duel avec Marine Le Pen n’a pas été ourdi par Emmanuel Macron, comme on le dit et le répète?
Il est trop facile de faire porter à Emmanuel Macron la responsabilité de ces transformations. On dit qu’il a choisi le duel avec Marine Le Pen, mais pendant la première année du quinquennat, après le débat raté de celle-ci, on disait qu’il avait choisi Jean-Luc Mélenchon pour s’opposer à lui. Je ne nie pas qu’un homme politique puisse influer sur le jeu politique autour de lui. Le coup de pouce de François Mitterrand à Jean-Marie Le Pen en 1983 a eu un rôle. Mais, aujourd’hui, on voit la cohérence sociologique du choix des Français, qui défie les aléas de la campagne.
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Marine Le Pen revient de très loin, tout de même…
Pas tant que ça. Aux élections européennes de 2019, qui se tiennent à la fin du mouvement des «gilets jaunes», les deux gagnants sont La République en marche et le Rassemblement national. La liste RN instaure l’idée d’un référendum pour ou contre Macron, et c’est ce qui se passe. Cette stratégie a poussé les électeurs de droite, qui avaient voté Fillon, à choisir la liste LREM, comme ils l’ont fait encore plus massivement cette fois-ci pour Macron, alors que le vote populaire allait à la liste RN. L’opposition des blocs était bien en place.
Mais les élections régionales en 2021 ne sont pas bonnes pour le RN, ni pour Macron.
On en a tiré des conclusions hâtives sur la mise hors jeu de Marine Le Pen. Elles arrivent après la pandémie. On est encore dans ce moment d’anesthésie politique. Et ces élections intermédiaires intéressent peu les électeurs du bloc populaire. Dès que reviennent les enjeux nationaux, tout change; les deux blocs se reconstituent quand il est question de l’avenir de notre modèle social, de notre pouvoir d’achat, de l’État protecteur. Preuve en est la participation, qui a été honorable.
Dès que reviennent les enjeux nationaux, tout change; les deux blocs se reconstituent quand il est question de l’avenir de notre modèle social, de notre pouvoir d’achat, de l’État protecteur
Est-ce vraiment ce qui a fait baisser le niveau de l’abstention?
Outre l’abstention structurelle, il y avait deux motifs d’abstention supplémentaires qui ont été bien mesurés par les enquêtes d’opinion: l’impression que les jeux de cette présidentielle sont faits et que le résultat ne changera rien à la vie quotidienne. Or, la montée de Marine Le Pen dans les sondages de second tour a montré que les jeux n’étaient pas si joués que cela, et la montée du débat sur la retraite à 65 ans et sur les aides au pouvoir d’achat a été perçue comme décisive pour la vie quotidienne.
On a longtemps expliqué que le bloc populaire ne pouvait pas réunir une majorité pour gouverner, car il n’y aurait jamais de jonction entre le Rassemblement national et les Insoumis. Ce n’est plus vrai?
Je dirais que non. Sur le fond, la crise des migrants puis les attentats ont renforcé la demande sociale d’un contrôle fort de l’immigration. Enquête après enquête, on voit que deux tiers des Français considèrent que l’immigration est une mauvaise chose pour la sécurité, l’économie, la culture, la stabilité du mode de vie. Cela vaut aussi pour une partie de l’électorat insoumis, qui est donc prêt à la jonction. Et puis il y a le choix fait par Marine Le Pen, depuis le congrès de Tours en 2011, de se normaliser.
La normalisation de Marine Le Pen va loin: elle a dénoncé l’antisémitisme de son père, puis elle l’a limogé, et a renoncé à sortir de la zone euro…
Elle s’était trompée en 2017 sur le sens du référendum de 2005, qui n’était pas antieuropéen, mais qui s’opposait à différents aspects de l’Europe. Elle a corrigé cette trajectoire. Mais sa grande promesse est avant tout sa détermination à combattre l’immigration et à garantir l’ordre public. Après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, elle est devenue la seule crédible dans l’offre politique pour porter un discours musclé sur un sujet dont l’importance est très largement partagée par les Français.
Si les sondages avaient dit que Jean-Marie Le Pen accéderait au second tour en 2002, cela aurait provoqué un vote barrage, et Jospin l’aurait devancé. Ces réflexes n’existent plus
Donc il n’y a plus ni plafond de verre, ni cordon sanitaire, ni front anti-Front…
Si les sondages avaient dit que Jean-Marie Le Pen accéderait au second tour en 2002, cela aurait provoqué un vote barrage, et Jospin l’aurait devancé. Ces réflexes n’existent plus. Dès 2015, tout le monde savait que Marine Le Pen serait au second tour. Cela ne l’a pas empêchée d’y arriver en 2017. Après le débat raté, 34 % des électeurs la choisissent quand même, ce qui est considérable. Enfin, en 2022, le score de Marine Le Pen au second tour, selon les sondages, s’est élevé au lieu de décroître. Sa base sociologique est devenue si puissante qu’il n’y a plus de cordon sanitaire qui tienne.
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Et bien sûr, l’effondrement de la gauche lui profite…
La gauche a survécu pendant des décennies parce qu’elle incarnait la protection des salariés modestes par l’État providence. François Hollande s’appuie sur cette promesse pour gagner en 2012. Mais il opère un tournant social-libéral, non seulement dans les faits mais aussi dans les mots - ce que même Lionel Jospin s’était refusé à faire. Cela indispose son électorat populaire, qui se met à la recherche d’autres partis capables de remplir cette fonction de protection. Cet électorat va trouver en Marine Le Pen quelqu’un qui peut prendre la relève sur ce sujet. Pendant ce temps, la gauche s’éloigne encore plus de ses bases en adoptant des positions promigratoires ou trop progressistes en matière de mœurs.
Pourquoi Éric Zemmour a-t-il raté son OPA sur l’électorat RN?
Il a voulu ressusciter la droite RPR du métro à 6 heures du soir. Il a cru qu’on pouvait répondre aux revendications fiscales des catégories supérieures de la bourgeoisie patriote, d’un côté, et de l’autre attirer les catégories populaires sur le seul thème de leur insécurité culturelle face au «grand remplacement». Mais celles-ci ont des intérêts matériels qui passent par le maintien de l’État social et protecteur, et donc de la dépense publique. Il était trop libéral pour eux.
Emmanuel Macron ne peut pas donner de gages trop forts à la gauche au risque de perdre l’électorat de droite. Il ne peut donc faire qu’une campagne négative, contre Marine Le Pen
Emmanuel Macron peut-il encore attirer le vote de gauche, après un quinquennat à droite?
Il est ironique que la campagne du premier tour se soit faite en ayant les yeux fixés sur l’ancien électorat de François Fillon, et que celle du second tour se concentre sur celui de Mélenchon. Après tout, c’est assez logique, puisque les deux candidats ne se revendiquent ni de gauche ni de droite. Cela dit, Emmanuel Macron ne peut pas donner de gages trop forts à la gauche au risque de perdre l’électorat de droite. Il ne peut donc faire qu’une campagne négative, contre Marine Le Pen.
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Les conditions sont-elles réunies pour que Marine Le Pen puisse gagner la présidentielle?
Encore faut-il qu’elle montre que son élection correspond à l’intérêt du plus grand nombre. Ce n’est pas encore le cas. Il faut qu’elle ouvre vers des catégories d’électeurs qui ne veulent pas renoncer à la mondialisation. Donc incarner l’intérêt général et un compromis social, ce n’est pas évident.
Tous ceux qui ont voulu croire que le macronisme était une parenthèse sont confrontés à la vitalité de cette synthèse entre le centre droit et le centre gauche
Le chef de l’Etat a promis, d’«inventer quelque chose» pour associer les Français aux réformes. Qu’en penser?
Qu’il ne s’agit pas d’un tournant en faveur de la démocratie participative, mais d’une logique de la consultation verticale, voire monarchique. Il demande que lui soient envoyées les doléances des Français par un questionnaire en ligne, par un grand débat ou une conférence citoyenne. Cela lui permet de faire croire qu’il prendra en compte les arguments de ses adversaires. Mais il pourra ne pas se sentir engagé par ceux-ci, comme on l’a vu lors de la convention citoyenne pour le climat.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont donc confirmé la fin des vieux clivages…
Tous ceux qui ont voulu croire que le macronisme était une parenthèse sont confrontés à la vitalité de cette synthèse entre le centre droit et le centre gauche, et également à la solidité du ni droite ni gauche de Marine Le Pen. Simultanément, nous constatons l’échec de deux tentatives de réactiver le clivage gauche-droite. Éric Zemmour a tenté de redonner un sens au mot «droite», mais il a échoué. Et si Jean-Luc Mélenchon a brillamment recréé un mouvement à gauche, en faisant converger immigration extra-européenne et petite-bourgeoisie urbaine, cela ne change pas grand-chose. Il n’est pas dans le duel final, et ses consignes de «ne pas voter Le Pen» ne seront pas suivies par une partie de son électorat.
Jérôme Sainte-Marie a écrit en 2019 «Bloc contre bloc. La dynamique du macronisme», et en 2021 «Bloc populaire. Une subversion électorale inachevée» (tous deux aux Éditions du Cerf).
La chute de la maison Hidalgo entraîne le PS derrière elle
RÉCIT - La candidate défaite va reprendre les commandes de l’Hôtel de Ville, face à des alliés qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas.
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives
En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.
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Et d’abord nos ancêtres étaient-ils bien gaulois ?
Prescription cultureTHÉÂTRE Avec « Histoire(s) de France, Amine Adjina et ses trois jeunes comédiens s’interrogent sur l’apprentissage « officiel » du passé à l’école, et ce n’est pas triste.
Gérald RossiToute l’aventure débute il y a bien longtemps. Quand des animaux aujourd’hui disparus peuplaient les forêts de France, enfin de Gaule, et d’ailleurs était-ce bien en Gaule que cela se passait ? Là où vivaient Astérix et Obélix ? En vérité les questions sont nombreuses, et les réponses parfois confuses. C’est ce que souligne Amine Adjina, dans la pièce « Histoire(s) de France », qu’il a écrite et qu’il met en scène. Résumons. Cela se passe à l’école, plus précisément au collège. Une professeure veut enseigner l’histoire « autrement » et propose aux élèves de se constituer en petits groupes pour « répéter » puis jouer devant la classe la séquence historique par eux choisie.
Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Émilie Prévosteau interprètent les trois jeunes qui se confrontent à trois étapes de l’histoire tricolore, les Gaulois, la Révolution et la Coupe du monde de foot 1998. D’autres époques pourraient suivre, et constituer une suite à ces « Histoire(s) » reconnaît l’auteur. En tout cas, il s’agira dans ce cas, toujours de spectacles destinés à la jeunesse, mais dans lesquels les adultes trouvent aussi leur bonheur, au-delà de la curiosité. Les travaux de plusieurs historiens, comme Jean-Paul Demoule, Patrick Boucheron ou encore Gérard Noiriel ont nourri l’écriture d’Amine Adjina qui se souvient par exemple « qu’au lycée nous avons parlé de la décolonisation mais nous n’avons pas abordé toute l’histoire de la colonisation ». Un peu comme un puzzle dans lequel manquent quelques pièces…
Dans cette première étape, qui pourrait se dérouler dans un collège d’Île-de-France, et peut-être même de la Seine-Saint-Denis, à moins que ce ne soit à Lyon ou à Marseille, des élèves de diverses origines se côtoient. Qu’importe, ils racontent à leur façon des tranches de l’histoire nationale. Et c’est souvent très drôle. Même si, comme le souligne également Amine Adjina, « Aujourd’hui en France et en Europe, nous pouvons voir à quel point, l’histoire, quand elle est utilisée ou raccourcie, peut servir des causes diverses dont celles de l’extrême droite ». Dans un final déchaîné, l’histoire se vit aussi au présent. Bravo.
ThéâtreHistoire Le Figaro
«Nous ne voulons pas leur donner d’illusions»: les IUT de journalisme s’inquiètent des quotas de bacs technos
Par
Maud Kenigswald •
Publié le 18/04/2022 à 06:00
• Mis à jour le 18/04/2022 à 16:39
Désormais, les IUT de journalisme doivent accepter 50% de bacheliers technologiques. Une décision qui va accélérer la baisse de niveau dans ces formations universitaires et inquiète étudiants et enseignants.
«Les quotas nous conduiraient à un taux de sélection de 2% en filières générales contre 28% en voie technologique», constate Sandy Montanola, responsable du diplôme de journalisme à l’IUT de Lannion. Les IUT de journalisme sont vent debout contre la décision du ministère de l’Enseignement supérieur, qui exige que ces formations universitaires accessibles après le bac intègrent pour moitié de bacheliers technologiques dans leur promotion. Jusqu’à présent, ils ne devaient respecter qu’un minimum de 10% d’élèves issus de ces filières. Le taux à observer sera désormais cinq fois plus élevé, ce qui menace la réputation et donc, la survie de ces établissements.
» LIRE AUSSI - Classement des meilleures écoles de journalisme du Figaro Étudiant
Il existe trois IUT de journalisme dans l’Hexagone, à Vichy, Lannion et Cannes dont les deux derniers seulement sont reconnus par la profession. Dans ces instituts, la réforme «engendrerait un déséquilibre entre les bacheliers généraux sursélectionnés et les technos qui arrivent là parfois sans savoir pourquoi ni comment», déplore Sandy Montanola. Elle poursuit: «Jusqu’à présent, lorsque nous recrutions des bacheliers technos, nous vérifions qu’ils disposaient des compétences et appétences nécessaires à exercer ce métier. Ce ne sera plus le cas si nous sommes obligés de tous les prendre».
Un écart de niveau considérable
Aujourd’hui, huit sortes de bacs technologiques sont disponibles: agronomie (STAV), arts appliqués (STD2A), développement durable (STI2D), laboratoire (STL), gestion (STMG), santé et social (ST2S), hôtellerie (STHR), théâtre, musique et danse (S2TMD). Des possibilités multiples certes, mais aucune n’est littéraire. «Ces jeunes proviennent de filières tellement variées et éloignées du journalisme que souvent, ils n’ont pas de réel projet et abandonnent parce qu’ils se rendent compte au bout de quelques mois que le métier ne leur correspond pas. Nous n’avons jamais réussi à diplômer plus de 3 des 7 bacs technos que nous comptions par classe», déplore Samuel Cuisinier-Delorme, en charge du DUT de Vichy «Si la moitié de la promotion est issue d’un bac techniques de laboratoire, ce sera très compliqué», rapporte Sandy Montanola de l’IUT de Lannion.
Dans un secteur où l’emploi est loin d’être garanti, l’avenir de ces jeunes risque d’être périlleux. «Pour satisfaire des statistiques, nous mettrons en difficulté ces jeunes, pour qui il sera très difficile de s’intégrer professionnellement», avertit Sandy Montanola. «Nous tenons à ne pas donner d’illusions à des personnes que les médias refuseront. Déjà, leurs stages n’aboutissent pas à des CDD ou des piges», complète Lise Jacquez, qui s’occupe de la poursuite d’études à l’IUT de Vichy.
Renvoyé de la rédaction de Challenges au bout d’un mois
Morgan, qui a suivi le DUT (aujourd’hui BUT) de Vichy après son bac STMG obtenu en 2018, l’illustre parfaitement. «J’ai dû m’accrocher, travailler plus que les autres, afin de rattraper les lacunes que j’avais accumulées, notamment en écriture, en syntaxe, en orthographe, sans compter toutes les notions que je ne possédais pas», rapporte-t-il. Après son DUT, il ne trouve pas de travail. En septembre 2021, plus d’un an après son diplôme, il finit par intégrer la promotion de l’ESJ Pro Montpellier, en alternance donc, avec le magazine Challenges. Une rédaction dont il est renvoyé au bout d’un mois seulement. Morgan s’est finalement réorienté en janvier 2022, et opte pour une licence d’histoire dans l’optique de devenir professeur. Selon lui, la réforme aggravera la situation. «Ces IUT devront composer avec des classes de 50 élèves dont la moitié redoublera». Autre témoignage dans la même veine, Ewen,bachelier STMG issu également de l’IUT de Vichy, a souffert de difficultés similaires.Face à un enseignement «trop théorique», il a dû redoubler sa première année.
La réputation de ces établissements pourrait en souffrir. Tom, sorti de l’IUT de Lannion en 2021, estime: «Cela jouera sur la qualité de mon diplôme et cela menacera à terme l’existence de ces établissements, qui constituent une alternative aux écoles accessibles en bac+3, et permettent de faire émerger de nouveaux profils dans les médias, plus jeunes et moins scolaires». Pascal Guénée, président de la conférence des écoles de journalisme (CEJ), confirme: «Nous avons toujours voulu garder une variété d’accès au métier, en conservant la voie par les IUT en plus des masters. Mais si les instructions ministérielles enlèvent aux établissements leur liberté de sélectionner sur la base de la motivation et des capacités, cela remettrait en cause le système».
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Le Figaro
Législatives 2022 : l'aile gauche d'EELV remet en cause «la légitimité» de la direction du parti pour négocier
Pierre LepelletierINFO LE FIGARO - «Le Souffle», motion d'EELV à gauche du parti, estime que la direction a conduit les Verts «dans une impasse» à la présidentielle. Ses membres réclament «une instance intérimaire et collégiale de direction» pour mener les négociations des législatives.
Chez les Verts, l'heure des grandes explications a sonné. Après la débâcle de Yannick Jadot au premier tour de la présidentielle (4,63%), l'aile gauche d'EELV, mécontente, veut se faire entendre. Le courant «Le Souffle», (troisième avec 21,5% des suffrages au dernier congrès de 2019), a envoyé une «contribution» écrite et salée - que Le Figaro a pu consulter - au conseil fédéral du parti réuni samedi soir en visio. «Quel enseignement avons-nous tiré de cet échec depuis dimanche? Manifestement aucun!», déplore le texte.
«Possibilités d'alliances fragilisées»
«Il n'est pas concevable de faire comme s'il ne s'était rien passé dimanche dernier et de poursuivre nos travaux sans apporter aucun changement à notre organisation, à notre méthode de travail et à notre stratégie politique», dénonce-t-il, tout en regrettant un parti «au bord de la faillite». Favorables à une ouverture vers la gauche plus radicale, les membres du «Souffle» critiquent notamment les «attaques» de Yannick Jadot contre LFI tout au long de la campagne présidentielle. «Nos possibilités d'alliance avec La France Insoumise sont fragilisées par nos attaques délibérées et répétées contre Jean-Luc Mélenchon», en concluent-ils.
Dans ce contexte, «le Souffle» estime que «la légitimité» du bureau exécutif est «mise à mal» pour négocier avec les Insoumis - en position de force après la présidentielle - dans la perspective des élections législatives. «Comment permettre que celles et ceux qui nous ont conduits dans cette impasse soient seuls en charge des négociations pour la prochaine séquence électorale? Comment imaginer une discussion apaisée et responsable puisse s'enclencher avec nos partenaires si ce sont les mêmes aux manettes?», interroge le texte. Le courant propose alors «la désignation par le Conseil fédéral d'une instance intérimaire et collégiale de direction du parti» en charge notamment de «mener les négociations».
«Le Souffle» propose dans ce cadre «la formation d'une nouvelle équipe de négociation représentative des sensibilités du mouvement et sans candidat (aux législatives, ndlr) en son sein». Le collectif aurait «pour mandat de trouver un accord positif pour EELV et le Pôle écologiste tout en renouant des relations apaisées et constructives avec nos différents partenaires potentiels», dont La France Insoumise.
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La chute de la maison Hidalgo entraîne le PS derrière elle
RÉCIT - La candidate défaite va reprendre les commandes de l’Hôtel de Ville, face à des alliés qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas.
Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives
Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.
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L’Œil urbain, dix ans d’engagement
Prescription culturePhoto William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !
Magali JauffretPour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.
Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.
Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »
Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.
Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.
Exposition magistrale sur l’Ukraine
Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.
Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…
Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.
À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.
photographie Le Figaro
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
Alain BarluetREPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Envoyé spécial à Donetsk et Louhansk
Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.
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Mais, aujourd’hui, c’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec un appui militaire massif de la Russie. Sa grande et unique alliée qui, outre les armes, lui fournit sa langue, sa culture et son «récit patriotique». Et qui lui promet maintenant son aide économique. Car la Russie, qui s’apprête à lancer dans le Donbass, de façon imminente, une phase majeure de son opération militaire, veut cimenter les marches de l’empire. Dans le fracas des armes, les lignes géopolitiques sont en train de bouger. Si toute cette région orientale de l’Ukraine est reprise, c’est ici que se fixera dans l’après-guerre une nouvelle frontière de facto, séparant la Russie et les territoires sous son contrôle du monde occidental. Et la perspective à terme d’une intégration formelle du Donbass à la Fédération de Russie est ouvertement évoquée.
Mon père est russe, ma mère ukrainienne ? Que dois-je faire ? Me couper en deux ? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer ?
Pour cette rentrée des classes très spéciale, la presse a été conviée, dont l’envoyé spécial du Figaro, encadrée par le ministère russe de la Défense. Les discours s’enchaînent: «Il y a moins d’un mois, les combats ont pris fin ici. Les cicatrices sont encore visibles. Mais aujourd’hui l’école reprend», souligne, micro en main, Alexander Katchanov, le chef d’une administration voisine - celle de Volnovakha n’a pas fini d’être remise sur pied après la fuite des anciens édiles pro-ukrainiens. «Vous terminerez l’année scolaire, partirez en vacances et reviendrez le 1er septembre dans une école reconstruite», lance-t-il. La directrice de l’école lui succède, des tremblements dans la voix. «Nous attendions ce moment depuis si longtemps. La route vers un nouveau monde est ouverte devant nous», s’enthousiasme Ludmila Aksyonenko. Deux enfants, un garçon et une fille, font symboliquement le tour de l’assistance en faisant sonner une cloche. Et les hymnes retentissent, celui de la DNR et celui de la Russie. Indissociables, comme il se doit.
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Dans la petite foule qui se disperse, la plupart se disent «proches de la Russie». «Maintenant, nous aurons des livres russes. Nous parlons tous russe», relève Anastasia Anatolievna, une des professeurs du lycée. «Certes, dit-elle, parler russe chez soi n’était pas interdit avant. Mais, à l’école, nous ne parlions qu’en ukrainien, toute la documentation, toutes les leçons étaient en ukrainien.» Elle s’en prend à Stepan Bandera (le dirigeant ultranationaliste et anticommuniste ukrainien du siècle dernier qui a frayé avec Hitler, NDLR) et «à tous ceux qui ont fait un héros» de cette figure sans cesse agitée comme un chiffon noir par les prorusses. L’enseignante raconte aussi le grondement de la guerre omniprésent depuis 2014. Et les militaires ukrainiens «effrayants», dit-elle, que l’on voyait dans les rues. «Finalement, ceux qui nous défendaient se sont avérés être des ennemis», répète-t-elle. «Oui, intervient le père d’un élève, avant de partir, les Ukrainiens ont dévalisé les magasins, ils ont fait exploser une école et des gens ont été tués…»
Capharnaüm
Certains visages se ferment lorsque les journalistes tendent leurs micros. Rechigne-t-on à répéter des mots trop convenus aux visiteurs accompagnés par des officiels et des militaires arborant le «Z» de la machine militaire russe? Ou bien refuse-t-on de dépeindre en blanc et noir une réalité sans doute autrement plus complexe. À côté de nous, en ce «jour de fête», une jeune femme pleure silencieusement en serrant sa fille dans ses bras. Pourquoi ce désarroi? Un peu plus loin, un homme explique: «Mon père est russe, ma mère ukrainienne? Que dois-je faire? Me couper en deux? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer?» Il dit avoir passé avec sa femme et son fils «plus de sept jours dans (leur cave) en buvant du thé et en mangeant du pain qui moisissait».
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La ville est un capharnaüm jonché de ruines, d’éclats et de débris. Les nouvelles autorités s’efforcent d’y insuffler un peu de vie. Un camion-générateur turbine au coin de la rue. On croise Nadiya, une vendeuse. Elle a vécu douze jours dans un sous-sol avec sa famille terrorisée. Sa maison a été détruite. Elle a été accueillie pendant un mois par des amis. Ses deux filles, 9 ans et 15 ans, «tressaillent au moindre bruit et partent se réfugier au sous-sol», dit-elle. «À un moment, nous avons pensé partir pour la Russie, où nous avons des proches, et finalement nous sommes restés», livre Nadiya, lasse et inquiète. «Nos enfants nous posent des questions auxquelles nous-mêmes ne pouvons pas répondre», se désole-t-elle.
«Depuis huit ans nous sommes sous les bombes, nous aussi, et l’on nous ignore, pourquoi?» vous répète-t-on à Donetsk. Huit ans de peur et d’isolement auxquels Moscou répond avec un slogan qui s’affiche partout: «La Russie n’abandonne pas les siens.» Des mots qui, faute de mieux, font souvent mouche dans ce Donbass en proie au dénuement, à l’isolement et orphelin de sa fierté industrielle d’antan. Alors, on serre les rangs autour de la «mère Russie».
À Donetsk, le chef de la DNR, Denis Pouchiline, s’adresse aux journalistes devant un immeuble de neuf étages fracassé le 30 mars par un missile «Ouragan» (sans préciser quel camp est à l’origine du tir). Bilan: deux morts et quatre blessés, dont un enfant. «Grâce à la Russie, qui a répondu à notre appel, nous pouvons penser à la paix, maintenant», affirme-t-il, en réaffirmant l’objectif des prorusses de récupérer le contrôle de l’ensemble du Donbass. «L’opération va être intensifiée», confirme Denis Pouchiline sans plus de détails. Selon lui, les Ukrainiens se retranchent et fortifient autant que possibles leurs positions, puis lorsqu’ils se retirent, «bombardent et endommagent autant que possible les infrastructures civiles».
Retour de l’eau et de l’électricité dans les villages endommagés, approvisionnement en nourriture et en médicaments - rien ne sera sans la Russie dans un Donbass sous perfusion économique. L’ancien bastion industriel de l’Ukraine du temps de l’URSS, avec ses mines et sa métallurgie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette époque glorieuse n’est plus qu’un souvenir, porteur de nostalgie pour beaucoup. Sept cent mille passeports russes ont déjà été délivrés aux habitants des républiques séparatistes du Donbass depuis 2014 (une procédure parfois imposée, NDLR).
Depuis huit ans, Moscou soutient à bout de bras les républiques sécessionnistes mais n’y a guère relancé l’économie. Certes, avant même l’«opération militaire spéciale», des mesures ont été prises pour favoriser l’accès des entreprises locales au marché russe et leur permettre de participer aux appels d’offres publics. Fin février, Moscou a évoqué une injection de capitaux à grande échelle - 5,8 milliards d’euros annuels pendant trois ans - pour reconstruire les infrastructures du Donbass. Mais le voudrait-elle, la Russie serait-elle en mesure d’engager un tel effort, alors qu’elle-même est sous le coup de sévères sanctions? En 2014, l’idée de recréer dans l’est de l’Ukraine une «Nouvelle Russie» (Novorossia), projet datant de l’époque tsariste et mêlant identité slave, religion orthodoxe et protectionnisme économique était réapparu, puis abandonné en 2015. Reste à voir s’il sera malgré tout réactivé.
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Près de Louhansk, les journalistes sont invités à une rencontre avec le chef de la République populaire de Louhansk (LNR), Leonid Pasechnik. Le décor est imposant: la grande centrale électrique au charbon de la région. Elle était occupée jusqu’en février dernier par les Ukrainiens, qui avait interrompu sa production en 2017 pour mettre à terre l’économie du territoire prorusse, dit M. Pasechnik. Le nom de la ville voisine ne s’invente pas: Schastyé - bonheur en russe. Le site industriel, silhouette délabrée et fantomatique dont les hautes cheminées se dessinent sur le ciel gris, est entièrement miné, nous dit-on. «La priorité est de déminer le site, puis de réparer et de le relancer à pleine capacité pour approvisionner en électricité les fleurons de notre économie», proclame Leonid Pasechnik. La Russie a dépêché des sapeurs qui ratissent la zone avec un drone terrestre blindé. Ils font exploser deux mines pour les caméras. Cinquante engins seraient ainsi neutralisés chaque jour. Comment voyez-vous l’avenir de vos relations avec la Russie? «À long terme, nous ferons partie de la Fédération de Russie», répond sans détour le président de la LNR. D’autres territoires prorusses de l’ex-URSS pourraient suivre le même chemin - Ossétie du Sud, Transnistrie… - consolidant l’emprise de Moscou sur ses marches.
La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
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Le Figaro
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RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Cancer de la prostate : les signes qui doivent alerter
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Plus cette maladie est prise en charge précocement, meilleur est son pronostic. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes.
C'est un attribut masculin situé juste en dessous de la vessie, qui ne fait généralement pas parler de lui jusqu'à l'aube de la soixantaine. Ensuite, il se rattrape. Tout le monde connaît de près ou de loin un homme qui, arrivé à l'âge de la retraite, s'est fait diagnostiquer un cancer de la prostate. Pas de surprise ici : il s'agit du premier cancer masculin en France, nettement devant les cancers du poumon et du côlon. «À 80 ans, un homme sur deux a un cancer de la prostate. Et si tous les hommes vivaient tous jusqu'à 100 ans, ils développeraient tous ou quasiment cette tumeur», souligne le Pr Alexandre de la Taille, chirurgien urologue à l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil.
Chaque année, environ 50.000 hommes reçoivent ainsi la mauvaise nouvelle. Mais si ce cancer est extrêmement fréquent, il est aussi celui qui jouit du meilleur pronostic (93% des hommes atteints seront encore en vie 5 ans après le diagnostic). Et ce d'autant plus quand il est traité à un stade précoce. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes pour une prise en charge le plus tôt possible.
«Jusqu'aux années 1990, nous n'avions pas de moyen pour faire un diagnostic précoce du cancer de la prostate», rappelle le Pr Alexandre de la Taille. «La plupart des patients étaient pris en charge à un stade avancé, alors que leur cancer avait déjà engendré des métastases. Les symptômes étaient bien marqués : douleurs osseuses, perte de poids et altération de leur état général». Désormais, moins de 5% des patients reçoivent un diagnostic aussi tardif. Les symptômes qui permettent de repérer la maladie aujourd'hui sont donc généralement bien moins graves.
Troubles urinaires et difficultés à éjaculer
Il s'agit en premier lieu de troubles urinaires. «La prostate est une glande qui entoure l'urètre, le canal qui conduit l'urine de la vessie vers l'extérieur. L'apparition d'une tumeur peut étrangler un peu l'urètre, ce qui peut poser des problèmes de miction», détaille le Pr de la Taille. Difficulté à se retenir ou à uriner (miction difficile à commencer ou arrêter, besoin de pousser, jet faible ou interrompu), nécessité d'aller sans arrêt aux toilettes de jour comme de nuit (on urine en moyenne 5 à 7 fois par jour), sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie, fuites urinaires ou encore présence de sang dans l'urine sont autant de signes qui doivent pousser à consulter son médecin généraliste.
Une tumeur de la prostate peut aussi se manifester par des difficultés d'éjaculation. En effet, la prostate est la glande responsable de la production du sperme. Environ 99% du volume de l'éjaculat provient ainsi des sécrétions prostatiques, le reste étant constitué des spermatozoïdes fabriqués dans les testicules. En outre, la prostate est un muscle qui, en se contractant, va expulser le sperme. Un trouble de l'éjaculation doit donc nécessairement faire rechercher une anomalie au niveau de la prostate. Précisons en revanche que la prostate ne joue aucun rôle dans l'érection.
«Un trouble urinaire ou un problème d'éjaculation n'est pas forcément le signe d'un cancer de la prostate», nuance toutefois le Pr de la Taille. Le fait de se lever souvent la nuit pour uriner peut par exemple être provoqué par une apnée du sommeil, un problème cardiaque ou par un syndrome de la vessie hyperactive. «Cela peut aussi très bien être dû à un adénome de la prostate, c'est-à-dire une tumeur totalement bénigne», complète le médecin.
Quels examens ?
Pour en avoir le cœur net, il faut passer par un dosage de PSA. Le PSA, ou «antigène spécifique de prostate», est une protéine fabriquée par des cellules de la prostate. Elle sert à fluidifier le sperme et ainsi à favoriser le déplacement des spermatozoïdes. Sa concentration est détectable via une simple prise de sang. Son taux normal doit être inférieur ou égal à 4 nanogrammes par millilitre de sang. Une élévation nette de ce taux peut vouloir dire qu'il y a davantage de cellules qui fabriquent du PSA, et donc que les cellules prostatiques se sont multipliées.
Mais un dosage élevé ne signifie pas systématiquement qu'il y a un cancer. «Quand le taux de PSA est trop élevé, c'est le signe qu'il y a une tumeur dans environ 40% des cas et d'un adénome dans 60% des autres cas», précise le Pr de la Taille. Le dosage de PSA pourra être complété par une biopsie de la prostate. Cet examen consiste à introduire une fine aiguille dans la prostate, via le rectum, afin de prélever des fragments de la glande pour réaliser une analyse microscopique.
Tumeur pas toujours agressive
Si la présence d'un cancer est confirmée, cela ne veut pas forcément dire que la situation est grave. «Dans la moitié des cas, il s'agit de tumeurs peu agressives qui évoluent très lentement et qui n'ont pas ou peu d'impact sur l'espérance de vie. Dans ce cas, on se contente de surveiller», indique le Pr de la Taille. Et si un traitement s'avère nécessaire, le résultat est généralement très probant. «Dans 80% des cas, les patients sont guéris par simple chirurgie, c'est-à-dire par le fait de retirer la prostate», indique le médecin.
Le cancer de la prostate est donc de très bon pronostic, avec un taux de survie nette à 5 ans de plus de 90%. Entre 1990 et 2018, la mortalité par cancer de la prostate n'a d'ailleurs pas cessé de diminuer (‑2,8 % par an). Un phénomène attribuable à l'amélioration des traitements et au rôle du dépistage qui permet de diagnostiquer certains cancers à des stades précoces, donc curables.
À VOIR AUSSI - Comment prévenir le cancer de la prostate?
Covid-19 : la baisse des contaminations se poursuit
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
«Toutes les émotions positives disparaissent» : pourquoi le burn-out frappe plus durement les travailleurs sédentaires ?
ENTRETIEN - Personne n'est à l'abri de l'épuisement professionnel. Peut-on le prévenir ? Comment savoir si l'on en souffre ? Comment y remédier ? Réponses avec un spécialiste.
Covid-19 : 123 morts en 24 heures, 137.342 nouveaux cas
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
L'Humanité
Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion
Prescription cultureEssai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.
Latifa MadaniDans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.
Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circonvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre musulman et islamiste. Le vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».
Un courant d’érudits se constitue
La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.
Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »
Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.
D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.
islamcolonialismealain ruscio Le Figaro
La météo de ce lundi de Pâques : des nuages à l'Ouest, le soleil résiste partout ailleurs
Le FigaroAprès un temps radieux en ce week-end de Pâques, les températures vont baisser lundi 18 avril. Des nuages et de rares averses sont à prévoir à l'Ouest, tandis que le soleil résiste à l'Est.
L'anticyclone qui a permis un temps estival pour ce dimanche de Pâques sur la majorité du territoire commence à faiblir ce lundi 18 avril, selon La Chaîne Météo *. Une perturbation atlantique vient en profiter pour traverser l'ouest du pays, accompagnée de nuages et de rares averses, et surtout d'une baisse des températures, qui restent néanmoins au-dessus des moyennes de saison.
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Dans l'après-midi, les nuages se feront de plus en plus nombreux dans les Pays de la Loire, en Normandie, et jusqu'au Centre-Val-de-Loire. Dans les régions du Sud-Ouest et sur la façade atlantique, le ciel va se couvrir, avec 18 degrés à Toulouse, 17°C à Bordeaux, seulement 14°C à Biarritz et 15°C à Rennes. Un faible risque d'averse est à prévoir sur les régions atlantiques.
Dans l'Est en revanche, l'anticyclone résiste et le soleil continue de briller pour ce lundi de Pâques. Entre le nord, l'est et le centre-est de la France, les températures seront bien plus élevées l'après-midi, avec 20°C à Lyon et 21°C à Montpellier.
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, en Bretagne, après le passage de faibles pluies en fin de nuit, on retrouvera des éclaircies l'après-midi sous un ciel parfois chargé. De 8 à 10 °C le matin, le mercure montera pour atteindre 13 à 17 °C, soit 5 °C de moins que ce dimanche.
Sur la façade atlantique, des côtes normandes à la Nouvelle-Aquitaine, après le temps superbe de ce dimanche, le temps se dégrade avec de nombreux nuages. De timides averses sont possibles, même si le risque demeure faible en général. Après la douceur matinale, il fait 15 à 19 °C l'après-midi, soit 2 à 4 °C de perdus en 24 heures.
Des Hauts-de-France aux Pyrénées, le ciel sera voilé de nuages de plus en plus envahissants au fil des heures, sans apporter de pluies toutefois. De 7 à 10 °C le matin, les températures pourront remonter jusqu'à 20 °C l'après-midi en moyenne.
Partout ailleurs, le soleil continuera de briller pour ce lundi de Pâques, malgré le développement de quelques cumulus bourgeonnants sur le sud des Alpes, la Côte d'Azur et en Corse.
Entre les Ardennes et la Bourgogne, il fait frais le matin avec 2 à 7 °C, mais déjà 10 à 14 °C au bord de la Méditerranée.
L'après-midi, les maximales affichent 18 à 25 °C, de Metz à Carpentras en passant par 22 °C à Lyon, soit un niveau de début d'été.
Mardi, la perturbation va s'affirmer avec des averses et pluies dans les régions de l'Ouest, et de plus en plus de nuages entre le Nord et le Centre de la France. Mercredi, des pluies sont annoncées sur toutes les régions du Sud, avec un ciel menaçant en Méditerranée et des températures beaucoup plus basses sur ces régions : il fera même plus doux au Nord (16 degrés en moyenne l'après-midi) qu'au Sud (13 degrés).
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du jeudi 14 avril : retour du soleil et orages au Centre-Est
Après le passage de la perturbation venant de l'Ouest en début de semaine, place au soleil et aux températures douces ce jeudi, malgré quelques entrées maritimes et du brouillard.
Regarder la vidéoLa météo du week-end : un grand soleil pour Pâques
Après un samedi ensoleillé sur une majeure partie de la France, le soleil continuera de briller ce dimanche, avec des températures allant jusqu'à 25°C dans l'Ouest.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 15 avril : du soleil sur toute la France
Si quelques brouillards matinaux se forment la matinée sur les littoraux, le soleil brille sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéo Le Figaro
«La porte étroite»
Etienne de MontetyL’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.
En cette «Pâque de guerre», marquée par la traditionnelle grand-messe sur la place Saint-Pierre, le pape François n’a pas dévié de la ligne qu’il s’est fixée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par son voisin russe : dénoncer sans ambiguïté l’invasion «sacrilège», condamner la barbarie, mais aussi ménager l’agresseur qu’il ne pointe jamais nommément: «Que l’on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent», a-t-il déclaré dans sa bénédiction urbi et orbi. Pour qualifier la situation, le pape utilise volontiers l’image du premier homicide de la Bible, appelant «caïnisme» l’agression russe. Hier encore: «Nous démontrons qu’en nous, il y a encore l’esprit de Caïn qui regarde Abel non pas comme un frère mais comme un rival et pense à la façon de l’éliminer.»
Cette stratégie subtile a un inconvénient, elle produit un effet d’optique: le Vatican ne renvoie-t-il pas dos à dos l’agresseur et l’agressé? Ainsi l’animation du chemin de Croix du vendredi saint au Colisée, confiée notamment à deux femmes, l’une russe, l’autre ukrainienne, a entraîné les protestations de Kiev (l’Ukraine compte 9 % de gréco-catholiques, fidèles à Rome). Soucieuse de ne pas rompre avec la Russie, la diplomatie vaticane voit plus loin, au temps de l’après-guerre qui surviendra bien un jour: habituée au temps long, préférant aux déclarations ou aux gestes spectaculaires les démarches discrètes, elle sait qu’il faudra très vite des médiateurs et des acteurs de la réconciliation.
Plus profondément, une autre conviction anime François, comme ses prédécesseurs, saint Jean-Paul II et Benoît XVI: ne pas renoncer à l’unité entre les Églises de l’Ouest et de l’Est. En langage évangélique, cela s’appelle «raccommoder la tunique déchirée du Christ».
Cependant, dans le fracas des bombes et son cortège d’horreurs, cet espoir et cette politique s’apparentent à la «porte étroite»: une voie à la fois difficile à trouver et qu’on ne peut pas ne pas suivre.
Université de Nantes: «La terreur intellectuelle dans le Supérieur est une menace pour la démocratie»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La présidente de l'université de Nantes a envoyé à l'ensemble de son établissement un mail incitant à voter contre Marine Le Pen au second tour. L'essayiste Paul Melun dénonce une atteinte grave à la démocratie, symptomatique d'un endoctrinement idéologique de l'Université française.
Fatiha Boudjahlat: «Le voile, même choisi librement, reste un outil de ségrégation»
FIGAROVOX/TRIBUNE - En déplacement à Strasbourg, Emmanuel Macron a félicité une femme se présentant comme «voilée» et «féministe». Fatiha Boudjahlat critique l'association de ces deux termes dans la bouche du président candidat.
Nicolas Mathieu: «Nous sommes aujourd’hui face à une république des managers»
GRAND ENTRETIEN - À une semaine du second tour de la présidentielle, sur fond de percée du RN et de scandale McKinsey, Le Figaro a convié ce très fin observateur de son époque à dresser le tableau politique de la France. L’écrivain déplore que, «sous l’apparence de la multiplicité des choix, la démocratie tourne à vide» et regrette que «la gestion l’emporte sur la politique».
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Essai La magie de l’errance pédestre sans but
Prescription cultureLaurent EtreRémy Oudghiri a contracté cette habitude à l’adolescence : marcher sans but, se perdre dans les rues ou les grands espaces. Son intuition l’a conduit à interroger des amis, puis à aborder des inconnus partageant ce goût du « pas de côté ». Dans le sillage des surréalistes, qui pratiquaient l’art de la marche au hasard, et celui du questionnaire sur les enjeux existentiels, ce sondeur de métier croise ses souvenirs de déambulations et ses récits de rencontres avec d’autres marcheurs solitaires. Ce faisant, il lève un coin de voile sur une véritable « communauté invisible ». Certains marchent pour se reconstruire après une épreuve, d’autres pour oublier le temps, s’évader, ou poser un regard neuf sur la vie. C’est finalement dans une authentique promenade philosophique que nous entraîne l’auteur. Un livre inspirant.
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Carnet de voyage à Cythère, l'île grecque galante et oubliée
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REPORTAGE - Louée par les peintres et les poètes, l'île d'Aphrodite inspire. Pourtant, peu de personnes y ont mis les pieds. Difficile d'accès et sauvage, elle incarne un un symbole : l'idéal de beauté des îles grecques. Bijou préservé, elle mérite d'être découverte et respectée pour son authenticité.
Située entre la Crète et le Péloponnèse, à la rencontre des mers Égée et Ionienne, son accès n'est pas des plus aisés. Elle a pourtant constitué une précieuse escale entre l'Orient et l'Occident pour les Phéniciens qui y ont introduit le culte d'Aphrodite ou, bien plus tard, pour les Vénitiens qui ont gouverné l'île pendant six siècles. Après un certain rayonnement grâce à sa position stratégique et ses terres fertiles, l'île s'est littéralement vidée au milieu du XXe siècle. Poussés par la pauvreté, ses habitants sont partis tenter leur chance ailleurs, en particulier en Australie et en Amérique. Aujourd'hui, hors des circuits touristiques, c'est tardivement que Cythère a repris des couleurs, grâce aux nombreux Grecs originaires de l'île et aux voyageurs épris d'authenticité.
Cythère se mérite : elle se rejoint en avion à hélice ou après un long voyage en bateau. À peine arrivé, on est ébloui par son caractère sauvage : un grand plateau dénudé, entaillé de quelques gorges, des collines douces, une côte escarpée où se nichent entre les falaises des plages de toute beauté, comme Kaladi, et son majestueux rocher, Paleopoli, et ses tombes minoennes sculptées, Melidoni et sa crique lovée au bout du monde…
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Retour au pays natal
Cythère en images
Parmi les Grecs qui sont revenus, Pavlos. Le boulanger de Karavas exporte aujourd'hui les fameuses biscottes de sa famille dans toute la Grèce. Ou encore Penny et son frère Harry Tzortzopoulos, dont le grand-père avait émigré en Australie en 1912, à l'âge de 11 ans accompagné de son frère de 13 ans. L'attachement à Cythère s'est transmis de génération en génération. À 25 ans, Harry a repris ici racine en produisant de l'huile d'olive bio. Il est aussi consultant pour le développement durable de l'île. Quant à sa sœur Penny, elle a fondé un hébergement délicieux, Astarti Hidden Retreats, qui lui permet aujourd'hui de passer plus de temps sur l'île qu'à Singapour où elle réside. Point de grands hôtels ici, mais plusieurs adresses de charme récemment ouvertes par de nouveaux arrivants.
Agricole, l'île séduit aussi des chefs, comme le Crétois Yannis Voulgarakis. Après avoir créé le Six D.o.g.s., l'un des bars les plus branchés d'Athènes, et travaillé dans un restaurant italien de Mykonos, il s'est retiré à Cythère pour ouvrir la Familia, un restaurant raffiné. Poulpe à la roquette, tarama à la fève, agneau à l'eau-de-vie locale… Au fil des saisons, il associe avec audace les produits du terroir pour revisiter les traditionnelles recettes grecques. Quel contraste délicieux que de se retrouver dans le village de Fratsia aux allures de Far West, pour déguster une cuisine créative au milieu d'une clientèle élégante !
Juste à côté du restaurant se dresse l'ancienne école de Fratsia, petite maison néoclassique à l'allure de temple grec. Un remarquable cours de danse y est donné par Vanguelis Megaliconomou, hiver comme été. Ce jour-là, un couple d'étrangers et des Grecs originaires de l'île enchaînent les pas au rythme des musiques traditionnelles. L'atmosphère est enjouée, d'autant plus que la majorité de ce petit monde se connaît. Aux discussions échangées, on sent une satisfaction et une joie immense à avoir des racines, fraîches ou anciennes, sur l'île. « À quoi bon courir la planète ? s'amuse Despina, une Gréco-Australienne de Brisbane. Cythère concentre tous les plaisirs en miniature : Capri avec Avlemonas, Monte-Carlo avec Kapsali et New York avec Potamos. » Éclat de rire général. Il s'agit de villages minuscules.
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Le naufrage des frises du Parthénon
Cythère, en effet, est très peu peuplée : 4 000 habitants (12 000 en été) pour 279 km2. Ce qui la distingue pourtant est le nombre remarquable de ses villages : 64 disséminés sur tout son territoire. En raison des pirates qui sillonnaient la Méditerranée, ils se concentrent essentiellement à l'intérieur des terres. On ne peut que tomber sous le charme de ces hameaux agricoles : de petites fermes, de solides maisons aux toitures couvertes de tuiles au nord et, au sud, une architecture plus modeste, évoquant les Cyclades. Quatre villages seulement s'étirent ainsi au bord de l'eau. En arrivant en ferry, on débarque au port récemment construit de Diakofti, éblouissant par ses eaux bleu lagon.
L'île compte aussi deux petites stations balnéaires, idéales pour les familles : au sud, Kapsali s'étire sous les falaises de Chora, la capitale ; tandis qu'au nord, Agia Pelagia fait face au Péloponnèse. Le port le plus ancien est Avlemonas, adorable avec ses deux criques miniatures et son charme tout cycladique. Les Vénitiens l'avaient protégé en érigeant d'un côté une forteresse, de l'autre une minuscule tour de guet. Avlemonas fut le théâtre en 1802 d'un naufrage épique. Prise dans la tempête, une frégate britannique, Le Mentor, coula par 22 mètres de fond. Elle transportait les frises du Parthénon pillées à Athènes par Lord Elgin. Pour les repêcher, trois missions furent nécessaires. Cela coûta une fortune au lord qui fit appel aux pêcheurs d'éponges.
Aujourd'hui, où le pays célèbre ses 200 ans d'indépendance, le gouvernement grec se bat plus que jamais pour récupérer les fameux marbres. En vain. Pour l'anecdote, Lord Elgin, qui réussit à les vendre à l'État anglais en 1816, ne l'emporta pas au paradis puisqu'il mourut déshonoré et désargenté.
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Une atmosphère égéenne et vénitienne
La mer à Avlemonas n'a rien à envier à celle de Capri : sa poignée de maisons blanches et élégantes surplombe une petite calanque divinement translucide où les habitants viennent se rafraîchir. C'est un délice de flâner dans ce hameau particulièrement soigné et fleuri. Outre sa crique, trois tavernes et un bar à cocktails invitent à prolonger la visite jusqu'à tard dans la nuit. En balcon sur les caïques de pêche, l'Arachtopoleio permet de siroter un mojito tout en se laissant bercer par une excellente programmation musicale. Stavros, le patron DJ à la barbe fleurie, voue un véritable culte à John Coltrane, saxophoniste noir américain érigé en saint comme le révèle l'icône qui trône à l'intérieur du bar.
L'atmosphère égéenne et vénitienne se retrouve à Chora, la petite capitale haut perchée. Située tout au sud de l'île, elle ne se réveille réellement que l'été, en particulier en fin de journée, quand la ruelle principale est fermée à la circulation. Il fait alors bon prendre un verre et visiter les jolies boutiques installées dans les anciennes maisons de notables. L'imposante citadelle vénitienne couronne le village : y grimper est récompensé par une vue spectaculaire sur la mer et la baie de Kapsali. L'envie nous saisit alors de dégringoler jusqu'à l'eau.
Évoquant par son paysage la cité monégasque en miniature, Kapsali s'étire autour de sa double anse tout en s'adossant à un amphithéâtre de collines. Point de casino évidemment, mais une ribambelle de tavernes traditionnelles et une intéressante galerie, sise dans une maison de pêcheur, qui réunit tous les artistes de l'île, dont le plus célèbre, Manolis Charos. Né en 1960 à Cythère, le peintre, qui a fait les Beaux-Arts à Paris, jouit d'une renommée internationale. Sa dernière exposition au Musée Benaki à Athènes s'intitulait justement « L'Île aux trésors ».
Aucun temple d'Aphrodite n'a été retrouvé à Cythère, mais l'île peuplée depuis sept mille ans a conservé de nombreuses traces du passé : elles sont exposées dans le petit musée archéologique tout neuf de Chora. On regardera avec intérêt les dizaines de statuettes votives des Minoens (Crétois du IIe millénaire avant J.-C.). Surtout, un passionnant écran interactif présente l'île fantasmée par les artistes, des toiles de Botticelli et Watteau aux poèmes de Victor Hugo (Cérigo) et Charles Baudelaire (Un voyage à Cythère). Contrairement à l'île galante de Watteau, Cythère incarne les désillusions de l'amour dans Les Fleurs du mal ou dans Les Contemplations.
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Expériences mémorables
Au nord, le village rural de Potamos enthousiasme par son animation régulière. En été, on y fait la fête tous les vendredis soir, entraîné par un orchestre qui joue sur la place. Les quatre tavernes font alors le plein autour de la piste. Dans un mélange de générations réjouissant, on y danse aussi bien des rondes traditionnelles grecques que du fox-trot et des valses, en souvenir des Anglais (qui occupèrent l'île de 1809 à 1864). L'Astikon, l'élégant bar arty sur la place, programme de son côté des concerts toute l'année. Le dimanche matin, jour de marché, toute l'île converge à Potamos. Les petits producteurs jouent à touche-touche avec leurs étals colorés : fruits et légumes gorgés de soleil, câpres et fleur de sel, vin, miel de thym et huile d'olive, tourtes salées et pâtisseries maison, mais aussi ravissants bouquets d'immortelles, petites fleurs aux boutons jaunes connues aussi sous le nom d'hélichryse.
Une fois les provisions faites, les habitués se retrouvent au café Potamos, pour déguster un riz au lait ou quelques mezze. C'est là que nous rencontrons Frank van Weerde, une figure incontournable. En 2003, il a quitté Amsterdam où il travaillait au Musée Anne-Frank, pour embrasser ici une vie plus proche de ses aspirations. À la tête de Pyrgos House, une petite agence de voyages locale, Frank est un artisan : avec constance et passion, il révèle par petites touches Cythère à ses habitants et au monde. En collaboration avec l'association Kythera Trails, il arpente ainsi les sentiers pour les restaurer et les mettre en valeur. L'été, il guide de petits groupes : on apprécie ses connaissances sur la faune, la flore, l'histoire, les traditions, Il est intarissable sur les moulins à eau de Mylopotamos ou les ruines de Paleochora, l'ancienne capitale détruite par Barberousse en 1537. Anthropologue dans l'âme, il se régale à retracer le parcours des habitants, à restituer leurs coutumes, à rendre compte de leur savoir-faire.
On se retrouve ainsi à cuisiner un repas grec avec Chrysoula sa voisine. À se balader dans la garrigue avec l'apiculteur Yannis Protopsaltis, un véritable sage qui, tout en nous montrant ses ruches, partage ce qu'il a appris au contact des abeilles. L'une des expériences les plus mémorables est certainement de faire une excursion en mer avec deux pêcheurs professionnels, les sympathiques et souriants Georgos et Dimitris Sklavos du port d'Avlemonas. Quel régal de naviguer avec eux : après avoir jeté les filets, on se baigne dans quelques criques isolées avant de déguster les poissons pêchés, dans une taverne du village ! Sur cette île authentique et si préservée, le désir des habitants de protéger leur territoire est très fort. Le projet récent de construction d'un parc éolien rencontre une vive opposition locale. Par ailleurs, rares sont les personnes qui souhaitent l'agrandissement de l'aéroport : « Pourquoi accueillir des charters quand les infrastructures font déjà le plein en juillet-août ? interroge Frank van Weerde. Ce dont l'île a besoin, c'est d'étendre sa saison touristique qui est bien plus courte qu'ailleurs. »
Un paradis retrouvé
Avec ses 100 kilomètres de sentiers balisés, Cythère est un véritable paradis pour randonner. Le printemps, jusqu'à fin mai, est un enchantement pour ses fleurs. Quant à l'automne, il permet de profiter des températures agréables et d'une mer encore chaude. Certaines personnes prennent d'ailleurs résolument le parti d'y vivre hors saison. Ainsi Céline Debayle qui a découvert Cythère en hiver, il y a trois années. Parisienne, l'écrivaine à qui l'on doit un livre sur la Grèce publié chez Flammarion et un roman remarqué (Baudelaire et Apollonie, chez Arléa), confie son coup de foudre : « Cythère m'a rappelé immédiatement la Grèce de mes 20 ans. Une île austère, âpre, très peu habitée avec des paysages déchiquetés, des vents violents, un isolement complet dès qu'il y a une tempête. »
Depuis, elle vit ici huit mois par an, dans une maison de pêcheur au milieu de la sublime anse de Kapsali. Elle aime « le mariage entre la nature hostile et sauvage d'un côté, les gens adorables de l'autre ». Ce parti pris est radical, car au cœur de l'hiver seul un café est ouvert dans la station balnéaire. Bercé par Éole et Poséidon, son plaisir est de tremper sa plume dans la mer déchaînée pour écrire.
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Carnet de voyage
SE RENSEIGNER
Auprès de Visit Kythira. Des informations sur les villages, plages, musées, plantes médicinales… Un guide quasiment exhaustif sur l'île.
Y ALLER
Aegean Airlines propose des vols directs pour Athènes au départ de Paris et 6 villes de province à partir de 158 € l'A/R, puis correspondance pour Cythère avec Olympic Air ou Sky Express, à partir de 80 € l'A/R. En saison, bateau depuis le Pirée 2 fois par semaine, environ 50 € l'A/R.
ORGANISER SON VOYAGE
Drakakis Tours (Tél. : + 30 27 36 03 11 60). Billets d'avion, de bateau, transferts, location de voiture… Drakakis Tours se charge de toute la logistique. Pour juillet et août, réserver hébergement et moyens de transport à l'avance (avec un seul bus, l'île est très mal desservie par les transports publics).
Pyrgos House (Tél. : + 30 69 89 86 31 40). Activités organisées par Frank van Weerde : randonnées (32,50 € avec repas), rencontre de l'apiculteur Yannis Protopsaltis (15 €), excursion en bateau de pêche avec les sympathiques Dimitris et Georgos (60 €), cours de cuisine ou de danse… Bureau derrière l'église de Potamos (carte, brochures et livres sur l'île signés par Frank).
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
À Agios Prokopios
Astarti Hidden Retreats (Tél. : + 30 27 36 03 42 70). Tout au nord de l'île, ces 5 maisons bioclimatiques sculptées dans le sommet d'une colline se fondent harmonieusement avec le paysage. Murs en pierre, béton ciré couleur terre, immenses baies vitrées, cour intérieure ombragée et terrasse grande ouverte sur la nature : on ne peut être que subjugué par la qualité des matériaux, la sophistication du mobilier et des volumes. À partir de 250 € la nuit.
À Aroniadika
Xenonas Fos ke Choros (Tél. : + 30 69 80 72 93 99). Lumière et espace, telle est la signification du nom de cette guesthouse, créée par Anita et Albert, un couple de Hollandais énergique et pétillant. Pour leurs clients, ils ont concocté un guide culturel des balades à faire autour de la propriété et sur l'île. La bâtisse en forme de U a des allures de monastère : dans chaque aile, 2 appartements tournés vers la campagne. Délicieux petits déjeuners servis dans la chambre (12,50 €). À partir de 85 € la nuit pour 2.
Portari Houses (Tél. : + 30 27 36 03 33 98). Dans l'architecture traditionnelle de l'île, 3 maisons juxtaposées prolongent le charmant village d'Aroniadika, au centre de Cythère. Elles donnent sur un jardin planté de myrtes, lavandes, grenadiers, abricotiers, et jouissent d'une magnifique vue sur la campagne. Au bout du jardin, une grande table en béton ciré et son coin barbecue invitent à manger sous le chêne vert et l'olivier. Beaux volumes intérieurs, mobilier design et lits très confortables. Accueil attentionné d'Evmorphia, la propriétaire. À partir de 140 € la maison.
Palaeopoli Villas (Tél. : + 30 27 36 03 43 54). Fleurs, mûriers et figuiers parsèment cette propriété aux jolies maisons en pierre. Un havre de paix, à 800 m de la sublime plage de Paleopoli, près de laquelle naquit Aphrodite. Gregoria, la charmante propriétaire, donne des cours de yoga dans un agréable espace ouvert. De 70 à 160 € pour 2, 15 € le petit déjeuner.
À Chora
Nostos Guesthouse (Tél. : + 30 27 36 03 10 56 ). Au cœur de la capitale, une vieille maison enjambe l'entrée du centre médiéval. Au rez-de-chaussée, un café charmant accueille les visiteurs. À l'étage, 7 chambres simples décorées de meubles anciens. La chambre Zefiros jouit d'une agréable terrasse. De 50 à 100 € la double.
NOS BONNES TABLES
À Paleopoli
Skandeia (Tél. : + 30 27 36 03 37 00). L'une des meilleures tavernes traditionnelles de l'île, tenue par une famille charmante. Un enchantement pour l'emplacement sous les peupliers près de la plage de Paleopoli. Ouverte toute l'année.
À Mylopotamos
Platanos (Tél. : + 30 27 36 03 33 97). Une halte incontournable après avoir visité la cascade sous le village de Mylopotamos (10 min à pied). Du petit déjeuner jusqu’à tard le soir, on y prend un café, déguste un feuilleté au fromage ou dévore quelques spécialités de l'île sous les platanes.
À Fratsia
Familia (Tél. : + 30 27 36 03 39 08). L'adresse la plus raffinée de l'île, tenue par un chef crétois passionné. Remarquable carte des vins.
À Mitata
Michalis (Tél. : + 30 27 36 03 36 26). L'unique taverne de ce village perché au-dessus de profondes gorges. Frites maison, agneau au four, haricots du jardin, tourtes aux herbes.
À Livadi
Pierros (Tél. : + 30 27 36 03 10 14). Ouverte toute l'année, cette taverne traditionnelle est tenue par la même famille depuis un siècle. Accueil enjoué de Manolis, le patron.
PRENDRE UN VERRE
Arahtopolio (Tél. : + 30 69 77 08 10 23). Le bar à cocktails trendy d'Avlemonas, ce petit port de rêve. Musique jazz, reggae, soul, funk.
Astikon (Tél. : + 30 27 36 03 31 41). Le bar arty du village de Potamos. Ouvert toute l'année.
À FAIRE
Un tour en bateau avec Finding Spiros (Tél. : + 30 69 74 02 20 79). À bord du Glass Bottom, excursion quotidienne jusqu'à l'îlot d'Hytra pour nager dans sa grotte bleue (15 €).
Des randonnées sur les sentiers balisés, à télécharger sur le site Kytheratrails.gr
Boulangerie de Karavas (Tél. : + 30 27 36 03 30 92). On y fait le plein de paximadia, la biscotte traditionnelle de l'île qui se décline parfumée à l'olive et l'origan ou au miel et aux amandes. Nombreux produits du terroir dont les délicieuses huiles d'olive Astarti de Harry Tzortzopoulos.
Elichrysos (Tél. : + 30 27 36 03 32 24). Moitié Italienne, moitié Écossaise, l'herboriste Sara Scopi s'est mariée avec un Grec. L'hiver, elle cueille les simples et fabrique des crèmes et des tisanes à base de sauge, hélichryse, calendula… En saison, on la retrouve dans sa boutique de Mylopotamos, un ancien moulin à huile.
Galerie Follow Your Art (Tél. : + 30 69 73 63 90 44). Sur la plage de Kapsali, dans une ancienne maison de pêcheur. Bijoux, peintures, sculptures : tous les artistes de l'île y sont exposés chaque été.
Marché paysan, chaque dimanche matin, sur la place du village de Potamos. Coup de cœur pour le miel de l'apicultrice Zafeiria Trivizas.
Grande fête de Potamos, chaque vendredi soir en été (orchestre et danse de 21 h à minuit). Il est conseillé de s'arrêter la veille à l'une des 4 tavernes de la place pour réserver une table.
[Initialement publié le 2 avril 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
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Beaux livres Tout savoir sur la vigne, les vignerons et le vin
Prescription cultureGérard Le Puill« Le paradoxe de la viticulture est d’avoir une image de tradition autour d’un produit qui enchante, et, en même temps, d’être gourmande en innovations pour répondre à ces défis majeurs », écrit Philippe Mauguin dans une préface qui résume l’intérêt de cet ouvrage pour quiconque veut progresser dans la connaissance du vin. Du travail de la vigne à la vinification, du rôle des cépages à l’organisation de la filière de production, de la dégustation à la place du vin dans la gastronomie, les sept chapitres de cet ouvrage nous apprennent beaucoup de choses. On relèvera ainsi que près de 85 % des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués, contre moins de 10 % en Europe, mais plus de 40 % en Espagne. Voilà aussi pourquoi les deux auteurs portent une réflexion prospective sur le rôle de la vigne et du vin en ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique.
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Le Figaro
Xavier Rodriguez, le goût de l’ascension
Claire BommelaerPORTRAIT - Engagé sur le chantier de Notre-Dame de Paris, ce cordiste dirige une entreprise spécialisée dans les travaux en hauteur et d’accès difficile de monuments historiques ou d’ouvrages de génie civil.
Avec son physique à la Tintin, on lui donnerait tout juste 25 ans. Xavier Rodriguez en a seize de plus, ce qui, somme toute, n’est pas si vieux pour être à la tête de Jarnias, une grosse PME du bâtiment. «Je suis endurant, j’ai pris les escaliers, marche à marche, pour grimper jusqu’à là où je suis», raconte-t-il sans forfanterie. Embauché comme intérimaire, passant chef d’équipe, de chantier, puis promu conducteur de travaux, il a repris cette affaire spécialisée dans les travaux en hauteur et d’accès difficile, en 2018. Lui qui, jeune cordiste, dormait dans sa voiture faute de pouvoir se payer un hôtel, habite désormais une villa à Sète, avec sa famille. Il semble perpétuellement entre deux trains, deux chantiers, deux pays, courant de l’un à l’autre - le tout avec une boulimie joyeuse et une mise impeccable.
Xavier, dit de lui un de ses amis avec une pointe d’admiration, a «dix vies». Pour interviewer ce jeune patron suroccupé, croisé un jour sur le chantier de Notre-Dame de Paris, il faut d’ailleurs tenter de se frayer un chemin dans son agenda de ministre. Cela finit par se faire, car Xavier Rodriguez a compris que la communication était fondamentale, même dans le bâtiment. «Un passage au JT, c’est un gage de sérieux, et l’un de mes salariés a découvert sa vocation en nous voyant à la télévision», calcule-t-il. Son «ascension médiatique» est arrivée grâce à Notre-Dame de Paris, chantier de tous les extrêmes. Avant, remarque-t-il, «le grand public pensait que les cordistes étaient des accordeurs de piano». Au lendemain de l’incendie, il y a tout juste trois ans, le ministère de la Culture s’est mis à chercher partout et en urgence des gars spécialisés prêts à se pendre au bout d’une corde pour aller nettoyer les décombres.
«J’étais déjà sur place, car je venais de déposer les statues de Viollet-Le-Duc, pour pouvoir les restaurer» se souvient Richard Boyer, directeur général de la Socra (restauration de décors patrimoniaux). «J’avais vu Rodriguez à l’œuvre sur un immeuble parisien, et j’ai eu l’idée de l’appeler. Le lendemain, c’était fait, il était là avec des cordistes et des filets.» On a vu par la suite les compagnons de Jarnias glissant au bout de leur filin vers les poutres calcinées de la charpente médiévale ou les fragments métalliques de l’immense échafaudage tordu par les flammes. Les télévisions se sont précipitées sur ces drôles d’alpinistes, que tout le monde s’est mis à surnommer les écureuils. «Les cordistes! Les cordistes! Il n’y en a que pour eux», se désolaient une partie des autres entreprises sur le chantier, mi-admiratives, mi-agacées par ce succès d’estime qu’elles partageaient pourtant. Ce qui fait sourire Xavier Rodriguez, positif dans l’âme.
Centre de formation pour les interventions sensibles
Lorsque quelqu’un est monté à la force du poignet, il ne veut en général plus redescendre. Mais la trajectoire de Xavier Rodriguez ne semble pas mue par l’angoisse de tout perdre, plutôt par une sorte d’énergie de vivre et un goût de l’ascension. Jarnias, justement, qui intervient là où un échafaudage ne peut accéder, en dessous des toitures, le long des tours, en haut des flèches de cathédrales, est une histoire d’escalade et de chute maîtrisée. Avec ce boulot, on parvient à gagner des recoins, mais aussi des sommets. Ces dernières semaines, au Panthéon, les hommes de Jarnias étaient pendus à une poutre, à 90 mètres de hauteur, le nez collé aux décors sculptés de la coupole de Soufflot, retirant à la main les éventuels éclats de pierre qui auraient pu tomber sur un touriste. Ils étaient au plus près de ce que personne ne voit jamais, volant au-dessus du pendule de Foucault et du caveau de Voltaire. Cela rend humbles, disaient-ils, de travailler dans un environnement pareil. Un grand filet de sécurité les protégeait - «Lorsqu’on en aperçoit un sur un monument en travaux, c’est rare qu’on ne soit pas dans les parages», résume Xavier Rodriguez. En dehors des tours de la Défense ou de Notre-Dame, les salariés de Jarnias ont grimpé sur une kyrielle de symboles d’élégance et d’histoire, le Grand Palais, l’Opéra de Paris, le château de Versailles, celui de Villers-Cotterêts, celui de Dampierre-en-Yvelines, les hauteurs du Louvre. Le grandiose a parfois croisé l’inattendu: un selfie pris au sommet de la tour Eiffel, en 2019, montre un Xavier Rodriguez hilare au côté des rappeurs de PNL, venus tourner leur clip ADD au faîte de la tour. À leurs heures, les salariés, qui sont souvent des montagnards, sont aussi cascadeurs - ils sont partis plusieurs mois dans la jungle brésilienne, pour une émission de téléréalité.
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Comme tous ceux du bâtiment, Rodriguez connaît le prix du travail physique, et sait qu’il n’est pas toujours facile d’attirer des jeunes. Il a créé un centre de formation pour les interventions sensibles, ou difficiles, dans le nucléaire, l’offshore ou la haute montagne. Depuis et grâce à Notre-Dame, la réputation de Jarnias et du patron a grimpé en flèche. Elle est celle d’un type ne désarmant jamais, transmettant son énergie à ses équipes, mais pensant toujours au coup d’après pour son entreprise. «Il ose tout, avec bonne humeur», s’amuse l’un de ses amis de Notre-Dame, «quand Emmanuel Macron est venu en visite l’année dernière, c’est le seul qui a proposé au président de faire un selfie». Avec les masques et les casques, on ne reconnaît bien ni l’un ni l’autre, mais le geste a bluffé toutes les troupes présentes ce jour-là. «Il ne faut jamais oublier que Xavier Rodriguez a démarré au bout d’une corde» rappelle Richard Boyer.
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Le Figaro
La Villa Mandra à Mykonos : un balcon sur la mer
- Accueil
- Évasion
Ici, le bleu de l'horizon se dilue dans l'azur des flots. Sur cette île réputée pour être l'une des plus festives des Cyclades, les architectes athéniens de K-Studio ont créé un havre de paix accroché à flanc de colline.
Inspirés par le paysage aride et l'artisanat local, Dimitris et Konstantinos Karampatakis ont créé une maison aux lignes contemporaines, toute de pierre et de bois, en osmose avec la nature. «La forme suit l'émotion avant la fonction», disent-ils. Intérieur et extérieur de la Villa Mandra se confondent, et l'on s'y réunit en famille dans la fraîcheur de ses murs épais ou à l'abri du vent sous les patios ombragés.
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Rêves d'odyssée
Sur le coteau de granite et de schiste bleu, l'architecture vernaculaire de la Villa Mandra se fond dans les éléments. Avec son bassin de nage suspendu et la vue à 180 degrés sur la mer Égée et l'île de Délos, la terrasse est propice à la méditation. Chaises longues et table d'appoint, Mia Collection.
Extérieur jour
Les frontières disparaissent entre le salon d'extérieur, abrité sous les canisses, et le séjour intérieur. Les canapés Extra Wall de Piero Lissoni pour Living Divani dialoguent dans leur version indoor et outdoor. Tables basses dessinées par K-Studio pour Mia Collection.
Design attitude
Dans la salle à manger ouverte sur la cuisine, les grandes signatures du design nordique et du design italien se marient avec bonheur pour une ambiance à la fois épurée et chaleureuse. Devant une armoire Madia de Piero Lissoni pour Boffi, une table LT de l'éditeur autrichien Trapa, et des chaises CH46 et CH47 de Hans J. Wegner pour Carl Hansen & Søn.
Ombre et lumière
Les épais murs de pierre ménagent des abris de fraîcheur entre les bâtiments. Inspirés par le mode de vie des îles en extérieur, les architectes ont mis l'accent sur la beauté naturelle des techniques et des matériaux locaux. Chaise Hunting, Mia Collection.
Souffle de fraîcheur
Dans l'une des six suites de la maison, les matières naturelles – bois brut, cuir et lin – sont rafraîchies par le sol en béton ciré blanc. À gauche, lampadaire de Laura Bilde pour Handvärk, chaise en cuir de Jasper Morrison et Wataru Kumano pour Nikari, banc Another Country.
Sobriété
Tableaux de l'artiste néo-zélandaise Caroline Walls, chaise J39 de Børge Mogensen.
Une île à l'horizon
Quand le soleil est au zénith, on se retrouve tous à l'ombre dans une vraie pièce à vivre extérieure, sous une réinterprétation de la tonnelle traditionnelle en poutres de châtaigner. La grande table et la table basse ont été dessinées par K-Studio pour Mia Collection, qui signe aussi toutes les chaises et les fauteuils.
Naturellement inspiré
Au détour d'un patio, un olivier centenaire, comme si le paysage s'était incrusté dans la maison. Un impressionnant bloc de granit soutient l'auvent recouvert de canisses, qui projettent une douce ombre. Toutes les pierres proviennent de l'île.
Entre pierres et mer
Les restanques en pierres sèches ont été construites à la main. La recette des architectes tient en quelques mots : des pierres, des pergolas de bois, des arbres et de l'eau pour la fraîcheur. Où que l'on se trouve dans la villa, le regard embrasse la mer ou la garrigue pierreuse de la colline.
Le Figaro
Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Pâques : où cacher les œufs dans son jardin ?
Chaque année, cachés au milieu des buissons ou des massifs de fleurs, les œufs de Pâques émerveillent petits et grands. À cette occasion, Le Figaro vous partage ses conseils pour cacher ces précieuses friandises dans votre jardin.
Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir
LA SÉLECTION DU FIGARO - Œufs en tous genres, animaux, mais aussi pâtisseries: l’avalanche de chocolat fait son retour pour le plus grand plaisir des petits et des grands gourmands. Voici nos coups de cœur de l’année.
Êtes-vous incollable sur Pâques?
QUIZ - Qu’est-ce que le triduum pascal? Qu’est-ce que la messe chrismale? Saurez-vous répondre à ces questions? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Seul un gourmand ira au bout de ce test sur ces friandises de Pâques
QUIZ - «Vanille», «ganache»... Connaissez-vous l’origine de ces termes savoureux que l’on retrouve dans les œufs de Pâques ? Le Figaro vous propose de le découvrir.
Quatre expressions pour pimenter votre lundi de Pâques
Qu'ont en commun la tradition chrétienne, la bataille de Malpaquet sous Louis XIV et les prévisions météorologiques ? Ces thèmes sont un terreau fertile à la création d'expressions autour de Pâques. Le Figaro vous propose un décryptage de quelques locutions pascales aux origines croustillantes.
Pâques ou Pâque: à chaque religion son orthographe
Chaque année, une semaine après le dimanche des rameaux, les Chrétiens commémorent la résurrection du Christ lors des fêtes de Pâques. Un nom qui n'a cessé d'évoluer à travers les siècles pour éviter l'amalgame avec son homonyme au singulier: la Pâque, célébration juive.
«Joyeuses» Pâques?
La chronique de Luc Ferry.
L’oeuf de Pâques selon Le Figaro de 1893
LES ARCHIVES DU FIGARO - L’oeuf est toujours le roi des fêtes pascales. Plongée dans les coulisses de la fabrication de cette savoureuse confiserie, plus souvent réalisée en sucre qu’en chocolat en 1893.
Pâques, épiphanie, mardi gras : connaissez-vous ces fêtes chrétiennes ?
QUIZ - Ces noms de fête sont courants dans le calendrier liturgique. Mais savez-vous ce qu'ils signifient et pourquoi nous les célébrons ? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Quand Proust racontait ses souvenirs de vacances de Pâques dans Le Figaro de 1913
LES ARCHIVES DU FIGARO - À l’occasion du week-end de Pâques, relisons Marcel Proust. Un beau matin de printemps suffit à le ramener à son enfance et aux préparatifs d’un voyage à Florence.
Le Figaro
Lundi de Pâques : des bouchons dans le sens des retours
Laetitia LienhardLe trafic est classé orange dans toute la France. Des ralentissements sont signalés dans le sens des retours «près des zones côtières», qui «se rapprocheront petit à petit des grandes métropoles», prévient Bison Futé.
En ce lundi de Pâques, des bouchons sont attendus dans le sens des retours. Le trafic est classé orange dans tout l'Hexagone. Dans le sens des départs, en revanche, aucune difficulté n'est à prévoir.
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Des ralentissements étaient signalés dans le sens des retours en fin de matinée «près des zones côtières», qui «se rapprocheront petit à petit des grandes métropoles», précise Bison Futé. Fin des difficultés à prévoir vers 20h aux abords des métropoles en région.
De nombreuses portions à éviter
En Ile-de-France, les ralentissements s'étendront «tout au long de l'après-midi jusque tard dans la soirée sur les autoroutes A10, A6 et A13». Le site d'information routière conseille de rejoindre ou de traverser l'Île-de-France avant 12h mais aussi d'éviter l'autoroute A10 entre Bordeaux et Orléans de 16h à 21h.
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Il est également préférable d'éviter l'autoroute A11 entre Angers et Paris, de 14h à 22h mais aussi l'autoroute A13 entre Caen et Rouen, de 11h à 22h et entre Rouen et Paris de 16h à 22h. La N12 entre Saint-Brieuc et Rennes de 16h à 22h, la N137 entre Nantes et Rennes de 16h à 20h mais aussi l'autoroute A6 entre Chalon et Beaune de 15h à 19h sont également à écarter.
Il serait aussi plus opportun de contourner l'autoroute A7 entre Orange et Lyon de 11h à 21h, et entre Marseille et Salon-de-Provence de 11h à 20h, l'autoroute A8 entre Nice et Aix-en-Provence de 10h à 19h, l'autoroute A9 entre Narbonne et Orange de 12h à 19h, mais également l'autoroute A61 entre Narbonne et Carcassonne de 15h à 20h.
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Enfin, l'accès en France par le tunnel du Mont-Blanc (N205) rencontrera un fort trafic de 14h à 18h avec un délai d'attente supérieur à une heure. Le trafic sera ensuite critique de 18h à 19h, avec un délai d'attente supérieur à deux heures.
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Comment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux
ENQUÊTE - Bercy a, depuis le début de l'année, les moyens de vérifier que les contribuables ne commettent rien de contraire à la législation fiscale. Mais tous les posts ne seront pas concernés.
Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie
Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.
Emmanuel Macron précise son programme sur la réforme des retraites
Les pensions des retraités seront réindexées sur l'inflation «dès cet été» s'il est élu, a rappelé le candidat ce vendredi matin sur FranceInfo.
France24 - Monde
En direct : frappes meurtrières à Lviv et Kharkiv, l'Ukraine veut défendre Marioupol jusqu'au bout
Publié le : 18/04/2022 - 00:34Modifié le : 18/04/2022 - 16:01
FRANCE 24
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Dans l'ouest de l'Ukraine, la ville de Lviv, relativement épargnée jusqu'ici, a été ciblée lundi par plusieurs frappes meurtrières – ainsi que Kharkiv. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé dimanche soir la Russie de vouloir "détruire" toute la région orientale du Donbass, promettant que tout serait fait pour la défendre, à commencer par le port stratégique de Marioupol. Suivez notre direct.
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15 h 58 : la Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance
La Banque mondiale a réduit de près d'un point de pourcentage sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,2 % contre 4,1 %, en raison de l'impact attendu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé son président, David Malpass.
L'organisation internationale, a-t-il expliqué lors d'une réunion en ligne avec des journalistes, a décidé de répondre au surcroît de tension économique lié à la guerre en proposant un nouvel objectif de financement de 170 milliards de dollars (157,5 milliards d'euros) sur 15 mois, dont 50 milliards à déployer dans les trois prochains mois.
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14 h 48 : les sanctions visant la Russie affaiblissent l'Occident, affirme Poutine
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie en lien avec la situation en Ukraine avaient conduit à une "détérioration de l'économie en Occident".
Dans un discours sur l'état de l'économie russe, il a ajouté que l'inflation dans son pays était en train de se stabiliser et que la demande était revenue à la normale.
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14 h 44 : Kharkiv de nouveau bombardée, trois morts
Des bombardements russes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, ont fait au moins trois morts, ont annoncé les autorités locales, au lendemain de frappes ayant déjà fait six morts.
Selon le Parquet régional, un obus tombé en fin de matinée sur un terrain de jeu pour enfants dans une zone résidentielle a provoqué la mort d'un homme et d'une femme et endommagé des immeubles.
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14 h : au moins sept morts dans des bombardements à Lviv
Au moins sept personnes ont été tuées et onze autres blessées dans de "puissantes" frappes russes lundi sur Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé les autorités locales. Les dernières nouvelles du terrain avec Philip Crowther, journaliste pour Associated Press.
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13 h 09 : l'Ukraine diffuse à son tour une vidéo d'un proche de Poutine arrêté
De leur côté, les services de sécurité ukrainiens ont diffusé une vidéo montrant l'homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, arrêté la semaine dernière, demandant à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol.
Dans la vidéo, le riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine s'adresse au président russe, et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il n'était pas possible dans l'immédiat de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s'exprimait librement dans cette vidéo.
Volodymyr Zelensky avait proposé le 12 avril à Moscou d'échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens en captivité en Russie. Interrogé sur un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en soulignant que Viktor Medvedtchouk n'était "pas un citoyen russe" et dit ne pas savoir s'il souhaitait que Moscou se mêle de son cas.
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12 h 39 : la télévision russe diffuse des vidéos de prisonniers présentés comme britanniques
La télévision publique russe a diffusé les appels de deux prisonniers – identifiés comme des ressortissants britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, capturés lors de combats en Ukraine – réclamant au Premier ministre britannique, Boris Johnson, de négocier leur libération.
Les deux hommes, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine. Ils ne précisent pas qui les détient actuellement, les forces russes ou alors leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.
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12 h 10 : la Russie dit avoir frappé des centaines de cibles militaires en Ukraine
La Russie a annoncé lundi avoir lancé des frappes massives dans la nuit contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti-aérienne.
Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que des missiles avaient détruit 16 installations militaires en Ukraine, dont cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions.
Ces frappes ont eu lieu dans les régions de Kharkiv, Zaporojie, Donetsk et Dnipropetrovsk, ainsi que dans le port de Mikolaïv, précise le communiqué, ajoutant que l'aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massées des forces et des armements ukrainiens.
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10 h 35 : pas d'évacuations de civils pour la deuxième journée consécutive
Aucun couloir humanitaire ne sera mis en place lundi pour l'évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, accusant la Russie de "blocage" et de bombarder des convois.
Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l'armée russe sont "longues et complexes", notamment pour la ville dévastée de Marioupol, en grande partie sous contrôle de Moscou, et d'autres localités où se déroulent des combats.
"Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs", a-t-elle ajouté.
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9 h 26 : les bombardements sur Lviv ont fait au moins six morts
Le gouverneur régional, Maksym Kozystkiy, a donné des précisions sur les bombardements qui ont touché la ville de Lviv lundi matin. Au moins six personnes ont été tuées et huit blessées dans ces tirs de missile, selon lui.
Trois missiles ont touché des installations d'infrastructure militaire, a-t-il précisé, tandis qu'un autre a frappé un garage de pneumatique, provoquant des incendies
Par ailleurs, les autorités ont déclaré, selon Reuters, que certains des missiles ont frappé des zones près d'une gare et d'autres installations ferroviaires, perturbant brièvement le trafic.
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8 h 25 : à l'Ouest, Lviv touchée par au moins cinq missiles
Selon le maire de cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, cinq "puissantes" frappes de missiles russes ont touché ce matin Lviv. Un conseiller de la présidence le confirme.
Un habitant du sud-ouest de Lviv a dit à l'AFP avoir vu des d'épais panaches de fumée grise s'élever dans le ciel derrière des immeubles d'habitation. Le maire Andriï Sadovy a indiqué sur Telegram que les secours se rendaient sur place.
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7 h 55 : deux bombardements entendus sur Kiev
Deux bombardements ont été entendus lundi matin sur la capitale ukrainienne par nos envoyés spéciaux. "Depuis, c'est le balai incessant des ambulances et de voitures de police, on ne sait pas encore ce qui s'est passé", affirme l'un d'entre eux, Sylvain Rousseau.
"Les frappes russes s'intensifient sur Kiev, mais la capitale n'est pas non plus sous un déluge de feu, en revanche la situation est suffisamment préoccupante pour que ville ait à nouveau enjoint ses concitoyens à ne pas tout de suite regagner la capitale."
Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, à la suite de la destruction du croiseur Moskva en mer Noire. Après une usine d'armement de missiles dimanche matin, c'est un entrepôt de munition qui a été frappé, cette fois au nord de la capitale près de Brovary, selon la Russie. Une information qui n'a pas été confirmée par les Ukrainiens. Ils affirment que d'autres infrastructures ont été touchées. "La capitale a été victime de coupures d'électricité et d'eau", ont constaté les envoyés spéciaux de France 24.
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2 h 08 : l'Ukraine a rempli un questionnaire en vue d'une adhésion à l'UE
L'Ukraine a rempli un questionnaire qui va servir de point de départ à l'Union européenne pour décider de son adhésion à celle-ci, a déclaré dimanche soir un haut représentant de la présidence à Kiev, Ihor Zhovkva, à la télévision publique ukrainienne.
Ce questionnaire fut remis au président ukrainien par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev le 8 avril durant laquelle elle a promis d'accélérer le processus de candidature de l'Ukraine.
Ihor Zhovkva a indiqué que Bruxelles devait transmettre ses recommandations sur le respect par l'Ukraine des critères nécessaires pour prétendre intégrer le bloc communautaire. Il a dit s'attendre à ce que l'exécutif européen donne un avis favorable. "Alors la balle sera dans le camp des États membres de l'UE", a-t-il ajouté.
Le haut représentant de la présidence à Kiev a fait savoir qu'il s'attendait à ce que l'Ukraine acquière en juin, lors d'un Conseil européen déjà au calendrier, le statut de candidate à une entrée dans l'UE. "Ensuite, il nous faudra débuter les discussions sur une adhésion", a-t-il déclaré.
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0 h 06 : Kiev accuse Moscou de vouloir "détruire le Donbass"
"Les soldats russes se préparent à une offensive dans l'est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass", a martelé dans la soirée de dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo.
"Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk", a-t-il poursuivi, avant de lancer : "Nous faisons tout pour assurer la défense".
"Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux (...) Vous devez tenir bon", a-t-il encore dit, ajoutant à l'intention des Occidentaux que "la nécessité d'un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s'impose chaque jour davantage".
Dans l'Est, le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que "des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions" à Barvinkove (région d'Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk).
"Le bombardement constant de la région (de Louhansk) se poursuit", a dans le même temps déploré son gouverneur ukrainien, Serguiï Gaïdaï. La localité de "Zolote a été durement touchée aujourd'hui. Ils ont délibérément visé un immeuble de cinq étages (...) Deux personnes ont été tuées et cinq blessées."
Avec AFP et Reuters
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"L'élimination" des soldats ukrainiens à Marioupol mettrait fin aux négociations, menace Zelensky
Le Figaro
Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir
DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.
Des «kilos émotionnels»? Quelle drôle de formule! Elle semble pourtant inspirer les spécialistes et leurs éditeurs, tant les livres sur le sujet sont nombreux: Les Kilos émotionnels: comment s’en libérer,Ma tête a faim, Cessez de manger vos émotions, Perte de poids: le déclic émotionnel… Si certains parlent plus volontiers d’«alimentation émotionnelle», autrement dit le fait de manger sous le coup de l’émotion, «ces formules imaginées ont le mérite d’être parlantes, observe Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, elle-même auteur de l’ouvrage Et si vous trouviez (enfin) votre poids idéal (Eyrolles). Elles font sens pour le lecteur qui se reconnaît immédiatement: il se voit lui aussi grignoter quand il est triste ou en colère.»
Étrange réflexe que celui-là! «Généralement, une émotion forte coupe la faim», rappelle Sandrine Péneau, nutritionniste et maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord, coauteur d’une étude sur l’alimentation émotionnelle et le surpoids publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition. «On suppose donc que le fait de manger sous le coup de l’émotion est un comportement en partie acquis, notamment en raison d’expériences d’apprentissage inappropriées pendant l’enfance.»
Le bébé mange d’abord ce dont il a besoin, ni plus, ni moins, et seulement quand il a faim. Mais très vite, son rapport à la nourriture se complexifie lorsque celle-ci se charge d’affects et de symboles. L’acte de manger se colore des habitudes culturelles et familiales (un placard à gâteaux en libre-service ou sous clé), est associé à de bons moments (les déjeuners festifs du dimanche) ou à de mauvais (les gronderies parce qu’on boude son assiette), peut devenir un marqueur identitaire (celui qui avait toujours un bonbon dans son sac, celle qui n’aimait jamais rien…) ou un enjeu, prenant tantôt la forme d’un remède (un bobo, un gâteau), d’une gratification (le gros lot, un gâteau) ou d’une punition (un zéro, pas de gâteau!). Quant à l’amour parental, il se mesure souvent dans la fratrie à la plus grosse part dudit gâteau. Et c’est là que l’émotion s’en mêle.
Mais combien pèse-t-elle sur la balance? Elle est, en tout cas, responsable d’un certain nombre de kilos jugés superflus. «L’alimentation émotionnelle est l’un des facteurs du surpoids, confirme Sandrine Péneau. Plusieurs raisons sont évoquées, comme la difficulté à distinguer la faim d’autres états internes désagréables ou l’utilisation des aliments comme sources de réconfort.» On mange quand on s’ennuie, quand on se sent seul, quand on est déçu, triste, frustré, en colère, en panne. On mange pour faire quelque chose, pour agir, pour combler le vide, au sens réel ou symbolique. Moins quand on est joyeux ou amoureux, mais ça arrive aussi!
Et le soulagement est immédiat. Sinon, on ne céderait pas à la tentation - le cerveau n’est pas si stupide. «Sous le coup de l’émotion, on privilégie les aliments riches en énergie tels que les gâteaux, biscuits, chocolat, chips, plutôt que les aliments peu énergétiques comme les fruits et les légumes, observe Sandrine Péneau. Grignoter apporte son lot de calories… et de neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine notamment. Le système de récompense s’active et donne à éprouver une sensation de plaisir.» On était au fond du trou, au bout du rouleau. Nous voilà apaisés et ragaillardis. De façon transitoire, malheureusement.
«Cercle vicieux»
Faudrait-il y aller mollo sur les chips? Pas forcément, rassure Laurence Haurat: «Le rapport que chacun entretient avec la nourriture peut être singulier certes, mais il est à l’image de notre rapport au temps, par exemple, ou à l’autorité. C’est un élément de construction comme un autre. En revanche, il arrive qu’il devienne problématique quand il désorganise le quotidien: on n’ose plus aller à la piscine, on refuse les sorties au restaurant, on se trouve moche ou nul, on compte les calories, on y pense sans arrêt… Lorsque la confiance, l’estime et l’image de soi sont ainsi fragilisées, il est important de sortir du cercle vicieux.» Cependant, mieux vaut éviter tout régime qui ne ferait qu’alimenter le problème. «Ceux et celles qui limitent délibérément leurs apports alimentaires sont plus susceptibles de trop manger en réponse à des états émotionnels», prévient Sandrine Péneau.
Car le problème ne se situe pas dans l’assiette. «C’est le rapport à l’alimentation qu’il faut travailler, estime Laurence Haurat, pour sortir du réflexe non conscient “Je suis troublé donc je mange”. Une période d’auto-observation permettra de mieux saisir les circonstances dans lesquelles on grignote, de repérer et nommer l’émotion éprouvée, de faire le lien entre le manque ressenti et la tentation de le combler par un en-cas.» Cette première prise de conscience permettra de choisir d’y renoncer. Ou d’y céder… mais avec plaisir. Alors, dans un second temps, notre menu changera. Et puis, parce qu’il ne faut pas oublier l’élément déclencheur, l’émotion elle-même, travailler à sa régulation est une piste de fond: moins l’émotion apparaîtra, moins on aura besoin de chocolat.
Covid-19 : 123 morts en 24 heures, 137.342 nouveaux cas
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Cancer de la prostate : les signes qui doivent alerter
NOS CONSEILS SANTÉ - Plus cette maladie est prise en charge précocement, meilleur est son pronostic. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes.
Covid-19 : la baisse des contaminations se poursuit
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Le Figaro
Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»
TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.
Comment expliquer le succès (relatif) obtenu par Jean-Luc Mélenchonau premier tour? Sans doute par les piètres résultats réalisés par ses concurrents de gauche. Qu’Anne Hidalgo n’ait pas compris qu’il y avait une occasion unique d’imiter les social-démocraties nordiques en progression, proches des préoccupations populaires, notamment en matière d’immigration et de sécurité économique et physique. Que Yannick Jadot, initialement écologiste modéré, ait été contaminé par les étranges idées woke de Sandrine Rousseau relève d’un mystère insondable qui aura été sondé concrètement et sanctionné cruellement dans les urnes.
Mais il est une autre explication plus fondamentale, savamment cachée, qui s’impose pour peu qu’on veuille la rechercher: une indulgence extrême des milieux médiatiques et politiques. Cette indulgence recoupe évidemment celle dont l’extrême gauche jouit médiatiquement depuis toujours.
Celle d’abord et avant tout de ne pas être nommée. Alors que la plupart des médias ont conféré sans barguigner, ni sans se donner l’élémentaire peine d’en donner la définition, l’étiquette d’extrême droite à certains candidats, ces médias se sont abstenus d’étiqueter symétriquement le représentant du Parti communiste ou l’Insoumis ayant célébré avec lyrisme Castro, Chavez et Maduro. Celui-ci aura été rangé plus délicatement «à la gauche de la gauche» ou un peu plus hardiment au sein de la «gauche radicale». Cet esprit d’asymétrie systémique aura eu pour résultat mécanique de n’extrémiser politiquement et moralement que la droite.
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Autre exemple emblématique: le samedi, veille du premier tour du scrutin, un éditorial du Monde,«au nom des valeurs républicaines et de l’intérêt national» recommandait de ne voter ni Le Pen ni Zemmour. On notera donc que le même journal se garda bien, au nom des mêmes valeurs, de mettre symétriquement en garde contre un éventuel extrémisme du chef des Insoumis, prompt, par exemple, à faire systématiquement le procès systémique de toute la police à la manière des Traoré. Déjà, avec la même cohérence idéologique, ce quotidien avait publié un éditorial soutenant Jeremy Corbyn contre un Boris Johnson taxé de populiste. Le favori du Monde fut sèchement battu. M. Mélenchon, avec son esprit de modération coutumier, mit cette défaite sur le large dos du grand rabbin d’Angleterre. Quelques semaines plus tard, le poulain anglais du même quotidien et de M. Mélenchon réunis fut mis au ban de son Parti travailliste pour cause d’antisémitisme virulent…
«Fascisme d’extrême gauche»
Mais qu’une bonne partie de la presse ménage l’extrême gauche par un tropisme idéologique au moins inconscient est chose aussi habituelle que prévisible. Ce qui l’est moins et relève de l’énigme réside dans le fait que même la droite la plus ferme l’ait ménagée aussi par une sorte d’étrange paresse intellectuelle. Celle-ci a accepté sans trop maugréer d’être médiatiquement maltraitée par la manipulation sémantique plus haut décrite, avec une manière de résignation proche de la capitulation. Cette manipulation insidieuse des mots ne se limite pas à la géolocalisation politique asymétrique. Ainsi, s’il existe une «fachosphère», il n’existe pas de «bolchosphère» dans le champ lexical médiatique. On peut être qualifié de «droitier» mais on n’a jamais rencontré le moindre «gaucher» en politique. La signification en creux de l’absence d’usage de ce vocable est éclairante: si être très à droite est péjoratif, être très à gauche ne l’est pas.
Aucune bataille culturelle d’envergure n’a été menée contre ce que j’ai nommé dans mon dernier opus «le fascisme d’extrême gauche», pour lui rendre la monnaie de sa phraséologie excessive si payante.
S’agissant plus précisément de Jean-Luc Mélenchon, même le procès de son islamo-gauchisme, complaisant envers l’islamisme le plus radical, qui fit défiler son parti en masse dans une sinistre manifestation «contre l’islamophobie» constellée d’étoiles jaunes obscènes, n’a pas eu lieu. Seules l’intolérance et la violence physique de nervis désignés sans rire dans la presse comme «antifascistes» auront été déplorées sur le terrain par un Éric Zemmour qui en fut la victime sans assistance démocratique.
Ce combat culturel délaissé relève de l’impensé. On a fait le procès de Hitler et du nazisme, pas celui de Staline et du communisme. Comme s’il ne pouvait y avoir qu’un seul diable dans l’enfer politique mono-satanique. Que la presse de gauche encore en majesté ait religieusement accepté cette démonologie expiatoire à sens unique est depuis trop longtemps consigné. Mais que la droite la moins conformiste et la plus décomplexée continue de s’y conformer avec docilité relève de l’insensé. Résultat immédiat: elle seule aura été diabolisée. M. Mélenchon, qui ne l’a donc pas été, pourrait l’en remercier.
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Luc Ferry: «Décomposition»
CHRONIQUE - Cette France en mauvais état est déchirée comme jamais, les extrêmes représentant plus de 50% de l’électorat, tandis que les partis dits «de gouvernement» sont laminés, ce qui n’annonce rien de bon.
Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»
ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).
L'Humanité
Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Prescription culturePaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences Le Figaro
En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils
Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.
Victoria Beckham est bien plus drôle qu'elle n'y paraît. Depuis le mariage de son fils Brooklyn avec l'héritière Nicola Peltz, qui a eu lieu le 9 avril à Palm Beach, une ancienne vidéo a refait surface sur Internet. La créatrice de mode et femme de David Beckham, qui avait alors 39 ans, y apparaît sur la scène des Glamour Awards en 2013, alors qu'elle venait récupérer son prix. Au moment de prononcer son discours, l'ancienne Spice Girl avait laissé échapper un lapsus plutôt comique sur ses ébats sexuels avec David, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, âgé de 14 ans à l'époque, se trouvait dans la salle.
Sur l'extrait, on voit Victoria Beckham réajuster son micro au moment de faire ses remerciements. «J'aimerais commencer par... Oh, attends, je dois le monter», lançait-elle alors, avant de répliquer à demi-mot : «Cela ne m'arrive pas souvent». Une tournure de phrase à double sens qui avait beaucoup amusé l'assemblée, peu habitué à ce genre de confidence de la part de l'ancienne chanteuse.
«Oh mon Dieu, je ne voulais même pas dire ça», reprend-elle alors, le visage rouge et les yeux écarquillés face à l'hilarité du public. «Je suis tellement désolée Brooklyn, je suis tellement désolée. Ils m'ont dit d'être drôle, mais c'était complètement improvisé !» Puis, de détourner l'attention quelques minutes plus tard, en surenchérissant : «Merci à Brooklyn, mon rendez-vous de ce soir et le plus bel homme de la pièce. Merci, Brooklyn, d'avoir sorti maman même si tu as évité tes devoirs ce soir.»
Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage
Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.
Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart
L'acteur de 81 ans a été aperçu en compagnie de sa nouvelle compagne, qui a également été l'ancienne partenaire du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger.
L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
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Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC
ActuSelon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.
Jérémie BazartEn France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.
Pollution de l’air et bruit
Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).
L’impact des niveaux de particules
L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).
Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.
Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier
Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.
Réduction du stress, augmentation de l’activité physique
Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »
Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.
« Nous devons réaliser des villes et des cités plus durables »
L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »
(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.
Les deux causes d’AVC
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Deux causes sont possibles :
- l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
- ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.
Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.
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Le groupe État islamique promet de «venger» la mort de son ancien chef
Le groupe terroriste a également appelé ses partisans à reprendre leurs attaques en Europe en saisissant «l'occasion» du «combat entre croisés».
L'organisation djihadiste État islamique (EI) a promis dimanche de «venger» son précédent chef, mort en février, et appelé ses partisans à profiter de la guerre en Ukraine pour reprendre leurs attaques en Europe.
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Le 3 février, le président américain Joe Biden avait annoncé la mort de l'ancien dirigeant de l'EI, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, qui s'était fait exploser au cours d'une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, région sous contrôle de djihadistes. Son décès, ainsi que celui de l'ancien porte-parole du groupe avaient été confirmés par l'EI le 10 mars.
«Nous annonçons, en nous appuyant sur Dieu, une campagne bénie pour se venger» de la mort du chef de l'EI, a déclaré Abou Omar al-Mouhajir, le porte-parole du groupe, dans un communiqué audio diffusé dimanche sur Telegram leur étant attribué. L'EI a également appelé ses partisans à reprendre leurs attaques en saisissant «l'occasion» du «combat entre croisés», en allusion à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le 17 mars dernier, dans un texte publié dans une de ses revues, l'organisation terroriste s'était déjà réjouie de cette «guerre entre croisés» qui serait une «punition» pour les pays de «chrétiens mécréants».
Abou Hassan al-Hachimi al-Qourachi, nouveau chef de l'organisation radicale sunnite, le troisième du groupe depuis sa création, a jusqu'ici peu fait parler de lui. Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son «califat» autoproclamé être renversé sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays, respectivement en 2017 et 2019.
Mais l'État islamique «maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays», selon un rapport de l'ONU publié l'an dernier. Dans ces deux pays, l'organisation djihadiste conserverait «en tout 10.000 combattants actifs», d'après la même source. L'EI a aussi revendiqué des attaques en Afghanistan et au Pakistan et des groupes djihadistes affiliés opèrent également en Afrique.
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Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Figaro
La vallée de la Qadisha au Liban, bastion de la foi
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REPORTAGE - Les chrétiens maronites la chérissent, les poèmes de Khalil Gibran célèbrent sa beauté: la vallée de la Qadisha, peuplée de moines et parsemée de grottes où demeurent encore de rares ermites, est un emblème en péril… La crise économique qui assaille le Liban, le bruit et la fureur de l'époque l'épargneront-elle?
Guyonne de Montjou«Quand je passe près de la cloche d'une église, je ne peux pas m'empêcher de la sonner », sourit Hani Tawk, en empoignant l'épaisse corde grise qui pend sous le campanile de pierre. À peine trois coups et, déjà, ce robuste prêtre de 48 ans sent ses pieds décoller du sol. L'écho des tintements suivis d'une volée rebondit sur les versants escarpés de la vallée. Comme il y a cent ans, comme il y a mille ans. Ici, dans la Qadisha, au nord du Liban, le temps semble avoir longtemps hésité à poursuivre sa course. Dans ce haut lieu spirituel, la fête de Pâques recèle une saveur unique : au cœur d'un pays en pleine débandade, à quelques encablures de la Terre sainte, des hommes et des femmes clament à tue-tête que, pour eux, le « Christ est vraiment ressuscité ».
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« Pâques est le point d'orgue de notre vie chrétienne, explique, encore essoufflé, cet ancien enfant de chœur devenu prêtre maronite il y a plus de vingt ans. Chaque année, avec ma femme et mes quatre enfants, nous faisons une retraite ici. Les sœurs du monastère nous accueillent durant toute la semaine sainte. » L'électricité n'arrive qu'une heure par jour. Et les diverses pénuries, comme celle du blé en provenance d'Ukraine et de Russie, promettent aux Libanais un carême sans fin, malgré la Résurrection. En contrebas du couvent de Qannoubine, dont la construction remonterait à Théodose le Grand (IVe siècle), l'eau file à toute vitesse, charriant des pierres et des truites.
Anachorètes
Au-dessus, sur les parois abruptes de la vallée, des grottes d'ermite, larges orbites noires immobiles, semblent guetter quelque chose. Combien sont-elles ? « Au XVIIe siècle, le chevalier Jean de La Roque a dénombré ici 800 grottes. J'ai 76 ans et j'en ai exploré déjà plus d'une centaine, note avec fierté Fadi Baroudy, spéléologue expert de la Qadisha. J'affirme que dans cette vallée, je n'en ai trouvé aucune qui n'ait été visitée ou habitée. Il reste encore tant à découvrir ! Après moi, tant pis. Ils feront ce qu'ils veulent », lance-t-il d'un ton bravache à ses trois complices spéléologues, Pierre Abi Aoun, Fares et Carlos Feghali, venus planter leurs « spits » dans cette paroi rugueuse.
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Plus ou moins accessibles, cachées, aménagées, ces cavités tièdes, enfoncées dans la roche, n'ont toujours pas livré l'intégralité de leurs secrets. « À une époque, un millier d'ermites vivaient en même temps dans les grottes de cette vallée. Loin ou à proximité d'un monastère. Certains étaient reclus, sans contact avec les autres, priant sans relâche ; d'autres, les anachorètes, pouvaient vivre en petites communautés. Enfin, certaines grottes ont été habitées par des villageois qui fuyaient les mamelouks ou l'insécurité durant le Moyen Âge, et même après », explique Pierre, alias Pito, archéologue qui a assisté, à l'âge de 19 ans, à l'époustouflante découverte, sous la houlette de Fadi, de sept corps du XIIIe siècle, naturellement momifiés au fond de l'une d'elles.
« Ce jour-là, à quelques-uns, nous avions dormi dans une grande grotte difficile d'accès, raconte Pito à propos de cette journée de 1988 où le Groupe d'études et de recherches souterraines du Liban (GERSL) fouillait Asi (qui signifie imprenable) el-Hadath. On ne dort jamais très bien dans une grotte. C'est toujours inconfortable. Mais là, j'avais envie de vomir à cause d'une intuition extrêmement puissante, dont je ne comprenais pas la provenance. Bref, par trois fois, j'ai été pris de vertige. Pourquoi ?, questionne encore, trente-quatre ans après, ce petit homme au regard malicieux, qui respire l'humour. En m'étirant dans la grotte, je me suis dit, ce matin-là, à voix haute : “C'est un beau jour pour mourir.” Et quelques minutes après, voilà que je trouve un morceau de tissu qui dépasse du sol, recouvert de terre et de sable. Imaginez un peu ! Nous avions gratté, peigné, fouillé pendant plusieurs années : les corps se trouvaient à cinquante centimètres au-dessous de la surface où nous avions dormi ! D'abord un, puis deux, puis sept, puis un crâne, puis des feuilles de laurier, des noix, des gousses d'ail, des pelures d'oignon intactes, des débris de récipients en terre cuite ! L'enfant trouvée, qui devait avoir neuf mois, et qu'on a baptisée “Yasmina”, portait trois superbes robes, le tout enveloppé d'un linceul. Son corps était intact, avec les ongles, la peau sur les mains. »
Momies dans le sac
Fadi Baroudy revit cette découverte majeure, comme s'il l'avait faite hier. Assis au bord d'un feu avec ses compères spéléologues, dans un gîte dépourvu de chauffage permanent, au fond de la vallée encore enneigée où le petit groupe passe la nuit, il sirote son verre de whisky au terme d'un dîner de bivouac agrémenté d'un vin rouge bien fruité. « Comme c'était la guerre, et que la circulation sur les routes était dangereuse, avec des check-points partout, nous avons décidé de nous enfuir avec les momies maintenues par des attelles dans nos sacs à dos, en sollicitant la complicité des moines. Ceux-ci nous ont aidés. Il fallait à tout prix protéger ces découvertes des pilleurs. » La suite de l'histoire est à l'avenant.
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Ne voulant plus se séparer de ses compagnons vieux de huit siècles, et en attendant la fin de la guerre, Fadi installe les corps momifiés dans le sous-sol de sa maison de Jounieh. « J'ai reconstitué une atmosphère sèche et sans variation de température pour leur meilleure conservation », assure-t-il. Un jour, il signale leur existence à la Direction générale des antiquités (DGA) qui les rapporte dans ses laboratoires en 1995. Ils font désormais partie des collections nationales du Liban, pièces uniques présentant des vêtements du XIIIe siècle. Une petite partie du Musée de Beyrouth leur est dédiée, qui présente trois d'entre eux dans l'état dans lequel les spéléologues du GERSL les ont trouvés, en ce petit matin de 1988.
Depuis, les sept corps de la grotte d'Asi-el-Hadath, habillés et quasi intacts, ont été expertisés : ils sont ceux d'autochtones du village de Hadath qui, au XIIIe siècle, fuyaient les persécutions. « L'une des femmes avait certainement contracté une maladie car elle n'avait plus de cheveux », note Pito. Sur les dépouilles, des papiers attestent que ces villageois ont vécu en l'an 1252, quand les rivalités, au sein même du monde chrétien, provoquaient craintes et violence. Au-delà, la présence des mamelouks et des croisés, leurs alliances ponctuelles et incertaines ont fait de cette vallée de la Qadisha un refuge naturel pour les chrétiens opprimés ou menacés.
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Il n'est pas étonnant que les maronites d'aujourd'hui se sentent en sécurité dans cette montagne à la beauté intacte, face aux menaces qu'ils perçoivent contre leur identité propre. L'État libanais, aujourd'hui défaillant et corrompu, maintient une présence militaire et policière dans la vallée. Présence considérée comme purement symbolique par ceux-là mêmes qu'elle est censée rassurer. En réponse, les chrétiens du Liban, fragilisés par l'hémorragie de leurs jeunes vers des contrées plus dynamiques économiquement, sanctuarisent les quartiers et les régions où ils sont implantés depuis les premiers siècles après Jésus-Christ. Ils veillent à leur non-mixité, lorsque cela est possible. « Des musulmans dans la Qadisha, vous n'en verrez pas ! » nous a affirmé un habitant par téléphone, avant notre arrivée.
Patrimoine en péril
Épopées et récits glorieux imprègnent cette montagne de 1700 hectares qui s'étend sur une trentaine de kilomètres et culmine à 3083 mètres d'altitude. Une dizaine de villages ont poussé, à proximité du patriarcat maronite, installé depuis 1440 dans la vallée. En langue syriaque, Qadisha signifie « saint ». Indissociable de la vie érémitique, ce site a été classé, sous l'impulsion du GERSL, du patriarcat, des municipalités et de la DGA, au patrimoine naturel et culturel dans la liste de l'Unesco en 1997. Il englobe toutes les grottes, les monastères et les terrasses agricoles qui sont associés aux activités du début de l'ère chrétienne, manifestant son dynamisme dans cette région du monde. La forêt des Cèdres, citée une centaine de fois dans la Bible, jouxte la vallée sainte à l'est et poursuit la chaîne du mont Liban. L'ensemble est néanmoins menacé.
« Un jour, vous verrez, l'Unesco classera la vallée dans sa rubrique “patrimoine en péril” et pfuiit… ni vu ni connu, la vallée sortira de la liste qui la protège encore un peu des multiples menaces qui pèsent sur elle », explique d'un ton fataliste Yves Prévost. Tombé amoureux du site en 1984, ce Français né dans la région de Rouen a choisi de s'installer là « pour toujours » en 2009.
Ni prêtre ni ermite, « religieux laïc »,cet octogénaire longiligne au beau visage vit sa vocation radicale à sa façon, en veillant sur l'un des monastères les plus visités, accroché à la falaise abrupte, comme encastré en elle : Mar Elisha (Saint-Élisée).« Les pères m'ont demandé d'assurer une présence ici. Avec la neige et l'hiver rigoureux, je n'ai vu personne pendant plusieurs mois, raconte-t-il en marchant avec entrain sur un sentier. Et je n'avais pas de chauffage dans le couvent. » Pour un homme qui a choisi de donner sa vie à Dieu et souhaite être enterré dans l'une de ces grottes, la défense de la vallée est un principe de vie. « Je suis très inquiet de l'évolution de la Qadisha, s'enhardit-il en accélérant le pas. Les gens n'ont plus de respect pour rien, certains recouvrent tout de graffitis, ils écrivent même leur nom sur les autels. Regardez-les parler bruyamment à proximité des grottes et des lieux de prière, ils hurlent dans leur téléphone portable par les sentiers. Le silence et le contact avec la nature n'intéressent donc plus personne ? » s'étrangle-t-il en précisant qu'aucun des panneaux de la signalétique de la vallée ne donne d'informations correctes.
Berceau maronite
Yves Prévost fait partie de ces hommes au destin inclassable, ponctué de rencontres décisives, giratoires, et armé d'une solide persévérance dans ses choix de vie. Engagé dans les scouts dès l'enfance alors qu'il grandissait avec six frères et sœurs dans sa Normandie natale, il est devenu aumônier des scouts du Liban dans la deuxième partie de sa vie. « Depuis juin 2011, l'évêque a autorisé l'accès aux voitures en élargissant les routes, tandis qu'auparavant il fallait marcher ou monter sur une mule pour découvrir le site. Cela a provoqué un afflux de touristes très peu respectueux de la densité spirituelle du lieu »,regrette-t-il.
Dans la vallée imperturbable, depuis quinze siècles, des hommes et des femmes murmurent à l'oreille de Dieu d'étranges litanies pour le monde. Aujourd'hui, les moniales de Qannoubine et de Saint-Simon assurent une présence d'accueil et de prière au sein de leur couvent. Les moines de Saint-Antoine de Qozhaya également. La nuit est tombée sur la vallée lorsque nous poussons enfin la porte de ce sanctuaire, à la rencontre de l'un des trois derniers ermites. Deux d'entre eux vivent encore dans les grottes où ils peuvent recevoir quelques visites.
Celui qui nous reçoit, âgé de 86 ans, a rejoint pour l'hiver le monastère. Il vient d'achever avec quelques moines théologiens la rédaction de la réforme de l'Église maronite, commencée en 1970 à l'université de Kaslik. Converti en 1950 après la guérison miraculeuse de son grand frère par l'intercession de saint Charbel, cet homme a choisi de rejoindre une grotte de la Qadisha, une fois sa mission de professeur accomplie, en 1997. Une année de silence complète, sept dans un ermitage où les visiteurs pouvaient le rencontrer, solitude et étude incessantes depuis. Comment passe-t-il ses journées en silence ? « Je prie pour le monde, l'Église, le Liban, les hommes, et je médite le Christ qui, en trois ans, a changé le monde. » Reprenant son souffle comme pour ménager un effet, il conclut dans un sourire désolé : « Et nous, en deux mille ans, qu'avons-nous fait ? »
Mystère et pénuries
Par souci d'humilité, l'homme ne souhaite pas que son nom apparaisse dans les journaux. Mais tout le monde le connaît. La barbe moutonnant sur son habit noir de moine maronite, il dit son espérance pour l'avenir du christianisme dans son pays : « La vie érémitique va se renouveler, j'en suis sûr, énonce-t-il clairement. Je vois bien, aujourd'hui, qu'il y a un vide dans les ermitages, ici et ailleurs. C'est très regrettable, car rien n'est plus beau que de rester devant la face de Dieu, devant le Saint-Sacrement. Ce vide dans les ermitages, il faut le combler. Cela me touche, mais je ne peux rien y faire, sauf prier. »
La fécondité de sa présence silencieuse, au cœur d'une vallée en proie aux assauts bruyants de la modernité, a de quoi rassurer ceux qui craignent que la Qadisha devienne un lieu touristique parmi d'autres. « Il n'y a pas de combat à mener, conclut-il. Jésus est là, sa présence est très belle. Nous, les hommes, devons avoir le cœur généreux, faire ce que nous pouvons, à notre mesure, et compléter là où il y a des petits manques »,sourit-il doucement au moment de nous raccompagner jusqu'au perron de son monastère. Soudain, la blanche statue de saint Charbel, à côté de laquelle l'ermite s'est posté, se présente dans une attitude et une tenue identiques à la sienne. Flotte au-dessus de la vallée un parfum de constance, d'appartenance, que rien ne semble pouvoir altérer.
« Le Liban d'antan n'existe plus », marmonne Fadi, le dos un peu voûté, assis à la droite du conducteur. Le regard du spéléologue s'est assombri : les longues files de voitures, devant les stations essence qui jalonnent la route, ont eu raison de sa bonne humeur. Vêtu de guêtres d'escalade et d'un bonnet, cet hédoniste impénitent, habitué à jouir sans entraves depuis la fin de la guerre en 1990, fait le douloureux constat que les pénuries qui s'abattent sur son pays limiteront désormais ses allées et venues dans la Qadisha. Le prix astronomique de l'essence dissuade peu à peu les conducteurs récréatifs de prendre le volant. À la pompe, un plein équivaut, peu ou prou, à un mois de salaire moyen. Son prix a doublé en trois mois, et rien n'indique qu'il décroîtra bientôt. L'élection cruciale du 15 mai prochain ne suscite aucune ferveur. Les jeunes ont déserté les villages de la Qadisha. « Beaucoup ont émigré en Australie, au Canada, en Europe », déplore le père Hani Tawk, dont le berceau familial se trouve à Bcharré. Dans cette ville – appelée au temps des croisades Bussarra ou Bussaraï – de 8000 habitants l'hiver, ornée de 40 églises, l'entre-soi règne.
« Que deviendrait ce territoire si les chrétiens l'abandonnaient ? s'interroge à voix haute l'écrivain maronite Alexandre Najjar, directeur de L'Orient littéraire depuis seize ans. Si l'on n'habitait plus ce navire de la Qadisha, à qui le laisserait-on ? » Dans la salle de restaurant aux grandes baies vitrées, qui surplombe la vallée, les familles fument le narguilé autour de tables débordant de plats appétissants, à peine entamés. Au-delà des frontières, au sein de la diaspora du Brésil ou d'Australie, les noms de famille originaires de la vallée se reconnaissent : Tawk, Makary, Geagea, Rahme, Chidiac, Kayrouz constituent un passeport pour la communauté maronite, dont le fonctionnement reste relativement clanique. « Pendant la guerre, on était tous dans le même camp de résistants », indique l'un d'eux, sourire en coin. Hani Tawk se sent chez lui à Bcharré, toute son attitude le prouve, lancé à pleine vitesse au volant de son minivan rempli de médicaments.
À Beyrouth, ce prêtre se dédie aux victimes de l'inflation galopante et de l'explosion du port, survenue le 4 août 2020. La cantine gratuite qu'il a ouverte il y a deux ans ne désemplit pas. Il sert 850 plats chauds par jour et vient en aide à ceux qui n'ont plus rien, quelle que soit leur religion. « Mon énergie, je la puise ici, dans mes racines, dans cette vallée, affirme-t-il en contemplant le splendide panorama. Cette terre est un lieu de rencontre avec le Seigneur. Ce n'est pas elle qui est sacrée, mais la rencontre qu'elle permet. »
Galets mortuaires
Dans les milliers de grottes alentour, la température est constante, qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit, qu'il neige ou que le soleil brille. Loin des bruits du monde, les anachorètes, nourris d'un « cœur à cœur » incessant avec Dieu, indiquent une voie. Dans une cavité découverte ces dernières années, la petite équipe du GERSL a trouvé un ermite momifié qui, à l'heure de mourir, s'était recouvert le torse de galets plats collectés au long de ses journées. Pito, l'archéologue, raconte : « Il les avait disposés de sa poitrine jusqu'à mi-cuisse, et peut-être était-il mort ainsi, sans bouger. Nous l'avons retrouvé dans la même position, huit siècles plus tard. » Vertige du temps escarpé.
De nos envoyées spéciales Guyonne de Montjou (texte) et Sarah Caron (photos)
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Le Figaro
Marine Le Pen accusée de détournement de fonds : le Parlement européen compte réclamer les sommes «indûment payées»
La candidate du RN et ses proches, accusés d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public, dénoncent un «montage grossier».
Marine Le Pen (RN) et ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen au cours de leurs mandatures d'eurodéputés, selon un nouveau rapport révélé samedi par Mediapart et remis à la justice française. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir reçu le 11 mars ce rapport, en cours d'analyse.
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«Montage grossier», «boule puante», voire tentative d'ingérence de l'Union européenne : les proches de Marine Le Pen se sont fait entendre dimanche pour s'exprimer sur ces accusations, à sept jours du second tour de l'élection présidentielle.
«C'est un office contre lequel nous avons déposé plainte à deux reprises», et il y aura «évidemment une troisième plainte», a ainsi indiqué le président du Rassemblement national Jordan Bardella, sur le plateau de CNews-Europe 1-Les Échos. «Les Français ne seront pas dupes des tentatives de l'UE et des institutions européennes (pour) s'ingérer dans la campagne présidentielle et nuire à Marine Le Pen», a-t-il encore affirmé.
«Je m'étonne du timing toujours fort à propos de la révélation» et de son «instrumentalisation», a réagi auprès de l'AFP Me Rodolphe Bosselut, l'avocat de Marine Le Pen. Il se dit par ailleurs «consterné par la façon dont agit l'Olaf (office européen de lutte antifraude), sans caractère contradictoire» et sur des «faits anciens de plus de dix ans» pour certains. Marine Le Pen «n'a pas été convoquée par quelque autorité judiciaire française que ce soit», a-t-il ajouté, déplorant par ailleurs que ni lui ni sa cliente n'aient été destinataires du rapport final. Selon lui, l'enquête de l'Olaf est ouverte depuis 2016 et Marine Le Pen a été interrogée par courrier en mars 2021.
Marine Le Pen aurait personnellement détourné 137.000 euros
Le nouveau rapport de l'Olaf, dont Mediapart publie des extraits, concerne les frais que peuvent utiliser les groupes politiques dans le cadre de leur mandat de député européen et que Marine Le Pen et ses proches auraient utilisés à des fins de politique nationale, pour des dépenses personnelles ou pour des prestations au profit de sociétés commerciales proches du Rassemblement national et du groupe parlementaire d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL). L'Olaf met en cause Marine Le Pen, trois autres anciens députés européens - son père Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon Louis Aliot et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN -, et l'ENL.
L'office les accuse d'avoir détourné environ 600.000 euros, dont il préconise le remboursement. Selon le rapport, la candidate du Rassemblement national aurait personnellement détourné environ 137.000 euros d'argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017.
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Selon des annonces faites à l'AFP, le Parlement européen compte de son côté «procéder au recouvrement des sommes indûment payées» pendant son mandat d'eurodéputée à Marine Le Pen. «Le Parlement a saisi l'Olaf après avoir découvert une partie des irrégularités» reprochées à la candidate et ses proches, a expliqué un responsable. «Au total, on parle de 617.000 euros indûment payés» et l'institution va «procéder dans les prochaines semaines aux recouvrements auprès des intéressés».
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La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?
Publié le : 18/04/2022 - 07:23
Romain BRUNET
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Expérimenté lors de la primaire populaire en janvier, le scrutin au jugement majoritaire fait de nouveau parler de lui lors de cet entre-deux-tours de la présidentielle. Une expérimentation menée par l’association Mieux Voter, le CNRS et l'Université Paris-Dauphine a permis de comparer le mode de scrutin actuel et le jugement majoritaire.
Avec 12 824 169 électeurs inscrits ayant préféré l’abstention à n’importe lequel des douze candidats présents lors du premier tour de l’élection présidentielle, le scrutin uninominal majoritaire direct à deux tours, pratiqué pour la présidentielle française depuis 1965, à une nouvelle fois montré ses limites. D’autant qu’il faut ajouter à ces abstentionnistes les 543 609 votes blancs, les 247 151 votes nuls et les très nombreux – mais incalculables – votes utiles.
"Si on raisonne en pourcentage des inscrits, le bloc abstention-blanc-nul arrive largement en tête au premier tour avec 27 % quand Emmanuel Macron ne fait que 20 %", analyse Chloé Ridel, cofondatrice de l’association Mieux Voter. "Cela signifie que, peu importe le gagnant le 24 avril, 80 % des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le futur ou la future président(e) au premier tour, dont la légitimité sera extrêmement fragile."
Au moins 79% des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le président qui sera élu le 24 avril. Le mode de scrutin des présidentielles est archaïque ; dès 2027, il faudra en changer. pic.twitter.com/3fcCVjAyDQ
April 11, 2022L’association Mieux Voter milite depuis sa création, en janvier 2018, pour améliorer le système électoral français et propose la mise en place du jugement majoritaire. Imaginé au début des années 2000 par deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Michel Balinski et Rida Laraki, ce mode de scrutin invite les électeurs à exprimer leur avis sur l'ensemble des candidats en leur attribuant une mention. Une méthode qui permet d'apprécier plusieurs candidatures et de les juger avec nuance, sans que celles-ci ne s’annulent.
"Outre l’abstention, le premier tour de la présidentielle a une nouvelle fois mis en évidence l’un des fléaux de notre démocratie : le vote utile, juge Chloé Ridel. Un nombre incalculable d’électeurs a préféré miser sur un candidat mieux placé dans les sondages plutôt que sur son premier choix."
>> À lire : Qu’est-ce que le jugement majoritaire utilisé par la Primaire populaire ?
De fait, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont bénéficié à plein de la logique du vote utile en siphonnant respectivement les voix de Valérie Pécresse, d'Éric Zemmour et du reste de la gauche. Pour autant, dans leur discours après l’annonce des résultats, ces trois candidats se sont exprimés comme si l’ensemble des votes qu’ils avaient recueillis correspondait à 100 % à un vote d’adhésion.
Mesurer la réelle adhésion à un candidat
Pour mettre en évidence ce paradoxe, l’association Mieux Voter a lancé, du 4 au 10 avril, une consultation en ligne pour comparer le mode de scrutin actuel avec le jugement majoritaire. Les participants étaient invités à choisir leur candidat au premier tour selon le scrutin uninominal majoritaire et à évaluer chaque candidat sur une échelle de mentions allant de "Excellent" à "À rejeter".
Près de 30 000 personnes ont pris part à la consultation, dont une immense majorité d’électeurs de gauche. Ainsi, au scrutin majoritaire, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 55,46 % des suffrages des participants, suivi par Emmanuel Macron (14,38 %) et Yannick Jadot (10,52 %).
Mais même si cette consultation n’avait pas pour ambition de former un échantillon représentatif de l’électorat français et que les soutiens de Jean-Luc Mélenchon y ont été sur-représentés, "l’analyse des résultats est cependant très instructive", affirme le rapport écrit par Mieux Voter, le CNRS et l’Université Paris-Dauphine.
Si, sans surprise, on retrouve Jean-Luc Mélenchon également en tête du jugement majoritaire, avec une mention "Bien", suivi par tous les candidats de gauche, Emmanuel Macron tombe, lui, à la septième place, avec une mention "Insuffisant".
Par ailleurs, le jugement majoritaire permet de mesurer la réelle adhésion à un candidat. "Bien que 55 % des participants aient indiqué avoir l’intention de voter pour Jean-Luc Mélenchon au scrutin classique, ils ne sont que 18 % à lui attribuer la mention maximale 'Excellent', 22 % la mention 'Très bien' et 19 % la mention 'Bien'", souligne le rapport. De même, "le score de Yannick Jadot au scrutin majoritaire (10,52 %) ne reflète pas sa légitimité réelle puisqu’au jugement majoritaire, 36,7 % des participants estiment qu’il est au moins 'Bien'".
"Une note n’est pas un vote"
Pour autant, les électeurs français et la classe politique sont-ils prêts à changer de mode de scrutin ? L’expérience de la primaire populaire en janvier a été l’occasion d’entendre beaucoup de commentaires négatifs sur le jugement majoritaire.
"Une note n’est pas un vote. (…) Les électeurs ne sont pas des juges, ce sont des citoyens", a notamment commenté l’ancien président de la République, François Hollande, le 31 janvier, lors d’un débat organisé à Sciences-Po Paris.
« Une note n’est pas un vote. Au delà du nombre de participants, la primaire populaire ne change rien, il y a toujours autant de candidats et pas de ligne politique. Qu’est ce qu’on veut faire, qu’est ce qu’on porte ! » (2/2) pic.twitter.com/AtuTPFMd3H
January 31, 2022"C’est bien qu’il y ait une discussion, répond Chloé Ridel. Toute idée nouvelle ou révolutionnaire est toujours accueillie par la moquerie. Mais désormais, le débat existe. C’est un sujet qu’il faut porter et cette élection le montre vraiment. Ce n’est plus possible d’avoir un mode de scrutin qui laisse sur le côté autant de monde."
En attendant, l’expérimentation lancée par Mieux Voter se poursuit pour le second tour de la présidentielle. Et alors que la consultation lancée auprès de ses militants par La France insoumise montre qu’une majorité s’est exprimée en faveur d’un vote blanc et que de nombreux électeurs de gauche sont tiraillés entre un vote Emmanuel Macron, un vote blanc ou l'abstention, le jugement majoritaire leur permettrait de faire barrage à l'extrême droite tout en jugeant le projet d'Emmanuel Macron "insuffisant".
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élysée 2022Présidentielle : le vote blanc domine chez les mélenchonistes au second tour
Élysée 2022
Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite
HISTOIRE DE CAMPAGNE17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen
Le Figaro
Présidentielle 2022 : à Marseille, Macron place «l'écologie au cœur du nouveau paradigme politique»
Arthur BerdahREPORTAGE - Devant un public clairsemé, le président-candidat a annoncé que son «prochain premier ministre sera directement chargé de la planification écologique».
Envoyé spécial à Marseille
Le soleil brille, il brûle presque. La pelouse, elle, est verdoyante. Tellement, d'ailleurs, qu'il aurait été dommage de l'abîmer. Surtout lors d'un discours consacré à l'écologie. À Marseille, samedi, pour ce qui devait être son seul «grand» meeting d'entre-deux-tours, Emmanuel Macron n'est pas parvenu à faire salle comble. Avec environ 2000 à 3000 personnes face à lui - loin des 5000 espérées par son équipe de campagne -, le président-candidat s'est exprimé face à un public clairsemé. Certes, le carré de militants installés autour de l'estrade, affrétés en bus ou en train et chauffés à blanc, a bien tenté de donner le change. Mais le discours a toutefois sonné creux à certains endroits du Palais du Pharo, gâchant quelque peu le décor de carte postale de ce monument bâti par Napoléon III, qui plonge dans le Vieux Port, et dont la vue à 180° va de la Cathédrale de la Major à celle de Notre-Dame-de-la-Garde.
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Côté discours, le chef de l'État sortant n'a pas caché son intention de s'adresser à la gauche. Comme si, de droite, il ne voulait garder que la réputation. Après avoir déjà esquissé un assouplissement sur son projet de réforme des retraites, Emmanuel Macron entend désormais séduire directement l'électorat de Jean-Luc Mélenchon. À plus forte raison dans la cité phocéenne, où l'Insoumis l'a doublé en se hissant en tête du premier tour avec 31,12% des voix contre 22,62%. Résultat, le président-candidat n'y est pas allé par quatre chemins. «Chacun devra prendre sa part à cet “avenir en commun” que nous devons construire», a-t-il lancé, reprenant le nom du livret programmatique du troisième homme de la présidentielle.
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Un premier ministre directement chargé de la planification écologique
Plaçant «l'écologie au cœur du nouveau paradigme politique», Emmanuel Macron a annoncé que son «prochain premier ministre sera directement chargé de la planification écologique». «Cela démontre l'importance que nous accorderons à ce combat du siècle», a-t-il ajouté, indiquant que, «pour agir», le futur chef du gouvernement serait «appuyé par deux ministres forts» aux portefeuilles suivants : «la Planification écologique territoriale», et «la Planification énergétique». «La politique que je vais mener dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas. (...) L'économie sera écologique ou ne sera pas. (...) Nos vies seront écologiques ou ne seront pas», a-t-il poursuivi, affirmant que «la part variable» de certains dirigeants serait «soumise aux objectifs environnementaux». «Les grands patrons seront des patrons verts et écoresponsables», a-t-il souhaité. Tout comme il a dit vouloir «une Fête de la nature, comme la Fête de la musique, au printemps, peut-être le quatrième samedi du mois de mai.»
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Enfin, après avoir défendu son bilan et son projet face à une «extrême droite climatosceptique» emmenée Marine Le Pen, le président-candidat a fait de la finale du 24 avril un vaste «référendum pour ou contre». «Pour ou contre l'Union européenne ; pour ou contre l'écologie ; pour ou contre notre jeunesse ; pour ou contre notre République», a-t-il martelé. «On vous a farci la tête en disant que (eux et nous) c'était la même chose... Non, ça n'est pas la même chose ! Ça, je ne l'accepterai pas, parce que le combat que je mène depuis le début je le mène contre eux, leur [volonté d'exclusion], leurs idées», a-t-il conclu, s'adressant aussi à «tous ceux qui sont en colère et qui n'ont pas été voter» dimanche dernier.
Avant que l'hymne national de la Marseillaise, puis que l'Ode à la joie européenne ne viennent signer la fin de sa réunion publique. Et le début d'un bain de foule parmi les personnes présentes, finalement écourté car trop difficile à sécuriser. La faute à un trop-plein d'enthousiasme plus qu'à de la défiance. Celle-ci avait été maintenue à l'extérieur, où quelques «gilets jaunes» ont manifesté dans la rue. Au point que certains ont cru bon de jeter des canettes sur le cortège élyséen au départ de celui-ci. Entraînant les interpellations de deux jeunes, menottés et embarqués par des policiers en civil.
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Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives
En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.
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RÉCIT - La candidate défaite va reprendre les commandes de l’Hôtel de Ville, face à des alliés qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas.
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Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.
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Suède : 26 personnes interpellées lors de manifestations contre l'extrême droite
Publié le : 18/04/2022 - 10:47Modifié le : 18/04/2022 - 14:51
FRANCE 24
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Des affrontements ont eu lieu dimanche en Suède, en marge de manifestations contre le mouvement d'extrême droite du Dano-Suédois Rasmus Paludan, connu pour brûler des Corans. Des tirs de police ont blessé au moins trois personnes dans la ville de Norrköping, et 26 personnes ont été arrêtées.
Trois personnes ont été blessées par balle lors d'affrontements violents, dimanche 17 avril en Suède, entre les forces de l'ordre et des manifestants protestant contre un groupuscule d'extrême droite qui se targue de brûler le Coran lors de ses rassemblements publics. Vingt-six personnes ont également été arrêtées, a précisé la police lundi.
"La police a tiré plusieurs coups de semonce. Trois personnes semblent avoir été touchées par des ricochets et sont actuellement soignées à l'hôpital", a écrit la police dans un communiqué. Les trois blessés, dont l'état n'est pas connu, sont également "en état d'arrestation, soupçonnés de crime", est-il précisé. C'est le deuxième affrontement de ce type en quatre jours à Norrköping.
La première fois, les manifestants avaient protesté contre un rassemblement du groupuscule anti-immigration et anti-Islam Ligne dure, dirigé par Rasmus Paludan. Dimanche, ils ont à nouveau manifesté en vue d'un autre rassemblement, auquel Rasmus Paludan a finalement renoncé.
À Norrköping, quatre personnes ont été arrêtées parmi les quelque 150 participants à cette "émeute violente", au cours de laquelle des pierres ont été lancées contre la police et des voitures brûlées, ont précisé les forces de l'ordre.
D'après les services de santé cités par l'agence locale TT, dix personnes ont été hospitalisées avec des blessures légères à la suite de ces affrontements ainsi que des heurts similaires dans la ville voisine de Linköping, où Ligne Dure a également renoncé à une manifestation.
Condamné pour injures racistes au Danemark
Le Dano-Suédois Rasmus Paludan, 40 ans, entend se présenter aux élections législatives en Suède en septembre. Mais il ne compte pour le moment pas les signatures nécessaires pour faire acte de candidature et fait actuellement une "tournée" en Suède où il se rend dans des quartiers à forte population musulmane pour y brûler le Coran.
En 2019, cet avocat de formation, qui a été condamné pour injures racistes, avait déjà tenté sa chance au Danemark, son pays natal, où il avait rassemblé à peine 10 000 voix.
Également youtubeur, il a provoqué des incidents à plusieurs reprises ces dernières années. En 2019, il avait brûlé un Coran entouré de bacon et avait été bloqué pendant un mois par Facebook après la publication d'une photo amalgamant immigration et criminalité.
En novembre 2020, il avait été arrêté en France, puis expulsé. Cinq autres militants avaient été arrêtés en Belgique peu après, accusés d'avoir voulu "propager la haine" en brûlant un Coran à Bruxelles.
L'Irak se plaint de Rasmus Paludan auprès de la Suède
À la suite de ces événements, la diplomatie irakienne a annoncé dans un communiqué avoir convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois.
Elle estime que laisser manifester des partisans d'extrême droite souhaitant brûler une copie du Coran est un acte "provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré".
Et elle met en garde contre les "graves répercussions" de cette affaire sur les "relations entre la Suède et les musulmans en général, que ce soit dans les pays musulmans ou arabes, ou dans les communautés musulmanes en Europe".
Avec AFP
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France24 - Monde
Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement
Publié le : 18/04/2022 - 04:45Modifié le : 18/04/2022 - 09:09
FRANCE 24
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Trois personnes âgées souffrant de maladies sous-jacentes ont succombé au Covid-19 à Shanghai, a-t-on appris lundi. Des chiffres suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors en Chine. La ville est soumise depuis la fin du mois de mars à un confinement extrêmement strict.
La Chine a fait état, lundi 18 avril, de trois morts du Covid-19 à Shanghai, les premiers annoncés officiellement depuis le début du confinement fin mars dans la capitale économique chinoise, malgré plusieurs centaines de milliers de cas positifs ces dernières semaines.
Le géant asiatique, qui suit une stratégie "zéro Covid", n'a officiellement enregistré jusqu'à présent que 4 641 décès liés au coronavirus, découvert initialement sur son sol à la fin de 2019. Un chiffre extrêmement faible eu égard au nombre d'habitants du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants).
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la mairie de Shanghai a précisé que les trois décès étaient ceux de personnes âgées, de 89 à 91 ans, précisant qu'elles souffraient de comorbidités.
Aucun décès n'avait été rapporté jusqu'alors, suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors, une population très exposée.
Les deux précédents décès annoncés en Chine l'avaient été mi-mars dans la province du Jilin (nord-est), frontalière de la Corée du Nord.
Problèmes d'approvisionnement
De nombreux habitants de Shanghai, confinés, ont des difficultés ces dernières semaines à s'approvisionner en produits frais, notamment en raison du manque de personnes pour livrer les marchandises.
Des vidéos, non vérifiées, de chiens battus à mort car suspectés de pouvoir transmettre le virus, ont par ailleurs provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.
Beaucoup de Shanghaïens redoutent également d'être envoyés dans les centres de quarantaine, à l'hygiène aléatoire, où les personnes testées positives, même asymptomatiques, sont envoyées pour y être isolées. Faute de place, les autorités ont dans certains cas réquisitionné des logements de particuliers pour y placer ces personnes, ce qui a provoqué la semaine dernière des heurts entre policiers et habitants.
Shanghai ne prévoit toutefois aucun assouplissement des restrictions. Les autorités ont toutefois assoupli une politique, très controversée, consistant à séparer les enfants positifs au coronavirus de leurs parents testés négatifs.
90 % d'asymptomatiques
Le service de santé municipal a rapporté lundi 22 248 nouveaux cas – à près de 90 % asymptomatiques. Faibles comparés au reste du monde, ces chiffres sont très élevés pour la Chine.
Le Parti communiste chinois (PCC) fait du faible nombre de décès un argument politique, montrant qu'il place la vie des habitants au-dessus des considérations économiques, à l'opposé des démocraties occidentales où le coronavirus a emporté d'innombrables vies.
De son côté, le ministère de la Santé souligne qu'un assouplissement trop important des restrictions risquerait de submerger le système sanitaire et de provoquer des millions de morts. Notamment car le taux de vaccination reste faible parmi les seniors : seulement un peu plus de la moitié des plus de 80 ans ont reçu une dose de rappel.
Mais des considérations politiques sont également en jeu, selon de nombreux experts. Le PCC, qui tire en partie sa légitimité de sa gestion de l'épidémie, organisera fin 2022 une grande réunion au cours de laquelle Xi Jinping, le président chinois, devrait obtenir, sauf cataclysme, un troisième mandat de cinq ans à la tête du Parti.
Avec AFP
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Covid-19 : les États-Unis ordonnent le départ d'employés du consulat de Shanghai
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour
TÉMOIGNAGESConfinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"
France24 - Monde
Débat Macron-Le Pen, le match retour
Publié le : 18/04/2022 - 16:21Modifié le : 18/04/2022 - 16:48
FRANCE 2
Cinq ans après, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se retrouvent mercredi pour un débat d'entre-deux tours. En 2017, la candidate du Rassemblement national avait sombré. Cette fois, elle dit arriver mieux préparée face à un président sortant qui aura un bilan à défendre.
Le Figaro
États-Unis : un porte-conteneurs de la société Evergreen échoué depuis un mois sur la côte Est finalement désensablé
L'Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars. Il est opéré par la compagnie dont un autre navire, l'Ever Given, avait bloqué le canal de Suez en mars 2021.
Un gigantesque porte-conteneurs échoué depuis plus d'un mois dans une baie de la côte est américaine a finalement pu être remis à flot dimanche, selon des médias américains. Le navire Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars.
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Long de 334 mètres et pouvant transporter près de 12.000 conteneurs, ce géant des mers opéré par la compagnie taïwanaise Evergreen a attiré de nombreux curieux venus observer les opérations visant à le remettre à flot. C'est finalement chose faite. Il a recommencé à bouger peu avant 07H00 locales (11H00 GMT), tiré par cinq remorqueurs et deux péniches, à la faveur de la marée haute, a indiqué le quotidien Baltimore Sun.
Les garde-côtes, qui étaient à l'œuvre depuis plus de trois semaines pour tenter de le désensabler et s'étaient résolus à le délester d'un maximum de conteneurs pour l'alléger, n'ont pas pu être joints immédiatement par l'AFP. S'étendant de l'Etat de Virginie au sud, jusqu'au Maryland au nord, la baie de Chesapeake est un gigantesque estuaire au trafic maritime important. L'Ever Given, autre porte-conteneurs d'Evergreen, était resté coincé en travers du canal de Suez en mars 2021 bloquant le trafic pendant près d'une semaine.
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Le Figaro
À Jérusalem, au cœur des affrontements sur l'esplanade des mosquées
Thierry OberléREPORTAGE - Le week-end de Pessah, la Pâque juive, a été marqué par des heurts entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes qui ont fait 20 blessés.
De notre correspondant à Jérusalem
En ce lendemain de Pessah, la Pâque juive, des litanies s'élèvent du mur des Lamentations tandis que des détonations proviennent de la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. Sur la passerelle conduisant les non musulmans à l'esplanade des mosquées, on croise des touristes occidentaux attirés par le site religieux malgré la confrontation en cours et des religieux israéliens venus souvent en famille qui entendent ne pas rater le rendez-vous des fêtes traditionnelles. Les premiers s'offrent un frisson pimentant leur voyage en Terre sainte, les seconds arrivés en groupe portent parfois des tenues bibliques dignes de l'époque du deuxième Temple, il y a vingt siècles. Le bruit des déflagrations se rapproche. La mosquée al-Aqsa est cernée par les forces de sécurité israéliennes. Des fidèles se sont retranchés à l'intérieur du lieu saint. Ils rejouent en mode très mineur la bataille de Camerone qui opposa la Légion Étrangère française aux troupes mexicaines, si ce n'est que l'épisode se déroule sur un mode presque cocasse, avec d'un côté de gros pétards à étincelles venant des assiégés et de l'autre avec des grenades lacrymogènes. Un affrontement symbolique.
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Les autorités israéliennes ont veillé à tenir l'esplanade – le mont du Temple pour les Juifs – ouvert et à garantir, selon leurs déclarations, les libertés de circulation. Mais vendredi, les affrontements entre fidèles musulmans inspirés par le nationalisme palestinien et les policiers israéliens ont fait plus de 150 blessés palestiniens. Des scènes diffusées sur les réseaux sociaux ont montré les forces de l'ordre israéliennes s'en prendre aux manifestants sans retenue, agressant, parfois des femmes voilées, à coups de matraque, de grenades assourdissantes et de balles en caoutchouc contenant du métal.
Un protocole qui bat de l'aile
Les heurts de ce dimanche se seraient soldés par une vingtaine de personnes hospitalisées selon le Croissant Rouge palestinien. Tôt dimanche, des jeunes contestataires palestiniens ont empilé des pierres, leurs munitions, en vue de l'affrontement. Lancées au hasard, elles surgissent par les fenêtres de la mosquée, sans atteindre leurs cibles.
Les pèlerins juifs sont encadrés par les forces de sécurité. Le parcours sur l'esplanade est rapide - pas plus de sept minutes, montre en main - pour un groupe connu pour son radicalisme messianique, selon un participant. «Les gens ont eu le temps de se tourner vers Dieu mais pas de prier» commente l'un d'eux.
Selon le statu quo respecté depuis 1967 et l'occupation par Israël de Jérusalem-Est, les visites juives sont autorisées sur le lieu géré par la Jordanie à condition qu'elles ne soient pas accompagnées de prières ostensibles. Un protocole qui bat de l'aile.
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Le gouvernement fragilisé
Dimanche soir, le parti arabe israélien Raam a annoncé dans un communiqué «suspendre» sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre Naftali Bennett. «Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires» à l'esplanade des Mosquées, «nous soumettrons une démission collective», a-t-il prévenu. Le soutien de Raam avait permis à la coalition d'atteindre 61 députés, soit le seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement israélien.
Samedi, le Maroc qui a normalisé ses relations avec Israël et dont le roi Mohammed VI préside le comité Al-Qods, chargé de contribuer à la sauvegarde des lieux saints musulmans à Jérusalem a dénoncé «l'agression flagrante» des «forces d'occupation israéliennes» sur l'esplanade des Mosquées en plein ramadan. «Al-Aqsa est à nous, et à nous seulement, et les juifs n'ont absolument aucun droit à son endroit» a déclaré dans un communiqué Ismaïl Haniyeh, chef de la branche politique du Hamas, le mouvement islamo-nationaliste armé qui contrôle la bande de Gaza et qui ne semble pour l'instant vouloir entrer dans une guerre totale avec Israël.
Al-Aqsa a été finalement évacué de ses occupants.
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RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
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Le Figaro
Charlène de Monaco pose pour la première fois avec sa famille depuis son retour au Palais
À l'occasion de la fête de Pâques, la princesse pose pour la première fois avec son mari et ses deux enfants, sous une végétation luxuriante et un soleil de plomb.
Charlène de Monaco aura passé près de trois mois en Suisse, dans un établissement spécialisé, en raison de ses problèmes de santé. Le 12 mars dernier, à la surprise générale, elle faisait enfin son retour en principauté, dans la plus grande discrétion, afin de «poursuivre sa convalescence auprès de son époux et de ses enfants.» Mais il est temps pour la princesse de reprendre ses activités publiques. Ainsi, à l'occasion de ce week-end de Pâques, le Palais a dévoilé deux photographies officielles, où elle apparaît, pour la première fois depuis son retour, entourée de son mari, le prince de Monaco, et de ses deux enfants, Jacques et Gabriella.
Retour luxuriant
Sur la première photo, l'ancienne championne de natation est assise au bord d'une piscine avec sa famille, sous une luxuriante végétation et sous un soleil radieux. Charlène de Monaco, tient sa petite fille dans ses bras, tandis que son fils pose devant le prince, à côté d'un grand lapin blanc. La princesse arbore sa coupe courte habituelle, et son blond platine. Sur la seconde photographie, ils ont quitté la villa et les œufs en chocolat pour se rendre à l'office religieux. On les voit de dos, dans une église, écouter la messe. «Le prince Albert et la princesse Charlène vous souhaitent de très belles fêtes de Pâques» peut-on lire, très sobrement, en dessous de la publication.
En vidéo, l'énigmatique vidéo de Charlene de Monaco
La missive officielle, publiée le 12 mars dernier, précisait que «les prochaines semaines devraient permettre à la princesse de se rétablir complètement afin de pouvoir reprendre progressivement ses activités officielles». Cette dernière avait été admise dans une maison de repos le 23 novembre 2021, «à la suite d'une grande fatigue liée à sa faiblesse», comme le rappelait l'AFP. Cette grande fatigue était notamment due à une série d'opérations subies en raison d'une infection oto-rhino-laryngologique. La dernière ayant eu lieu en Afrique du Sud, pays où elle a grandi.
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L'Humanité
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
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Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !
ActuIl y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.
Anna MussoL’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.
La disparition de la plupart des espèces animales et végétales
Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.
Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.
Des « signaux géochimiques très inhabituels »
De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…
Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.
La première preuve directe d’un changement climatique
Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.
Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.
Le processus d’extinction reste complexe
S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.
sciencesdinosauresastéroïdesgaz Le Figaro
La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
Le ministère russe de la Défense a diffusé samedi une vidéo présentée comme montrant une rencontre entre le chef de la marine et des rescapés du croiseur Moskva qui a sombré en mer Noire. Dans cette vidéo d'une trentaine de secondes, on voit quelques dizaines d'hommes en uniforme de marin alignés au garde-à-vous face au chef de la marine Nikolaï Iévménov.
À lire aussiGuerre en Ukraine : le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
La vidéo en question est d'ores et déjà partagée sur les réseaux sociaux comme Twitter :
«Le commandant en chef de la marine, l'amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l'équipage du croiseur Moskva à Sébastopol», en Crimée, a déclaré le ministère dans un bref communiqué. L'amiral «a informé l'équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine», a-t-il ajouté.
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
La Russie affirme que ce navire amiral de la flotte russe de la mer Noire a sombré à la suite d'un incendie provoqué par l'explosion de munitions. L'Ukraine affirme l'avoir coulé avec des missiles.
La diffusion de la vidéo samedi est intervenue au moment où nombre d'experts et d'internautes s'interrogeaient sur le sort des membres de l'équipage du Moskva. La Russie a assuré que l'équipage avait été évacué avant le naufrage, sans faire état de victimes.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: une frappe russe touche l'usine fabriquant les missiles utilisés contre le Moskva
États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt
Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes
L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.
Le Figaro
Tom Cruise, Marion Cotillard, Kristen Stewart... Qui va fouler le tapis rouge du 75e Festival de Cannes ?
Leonie DutrievozQuels stars fouleront le tapis rouge du Festival de Cannes 2022?
Le Festival de Cannes a officiellement dévoilé la sélection de son édition 2022, jeudi 14 avril. Une édition qui, libérée des contraintes sanitaires, voit revenir bon nombre de stars internationales.
À un mois de l'ouverture du Festival de Cannes, son délégué général, Thierry Frémaux et son président, Pierre Lescure, ont annoncé, ce jeudi 14 avril, la sélection officielle de cette 75e édition. Du 17 au 28 avril, la ville de Cannes se transformera à nouveau en salle de cinéma géante et sera le lieu de rendez-vous des célébrités. 47 films, auxquels s'ajouteront quelques longs-métrages vus dans les prochains jours, ont été choisis.
En vidéo, la stagiaire au Festival de Cannes
Au programme de l'événement : Quentin Dupieux a réuni quasi toutes les vedettes du cinéma français dans son nouveau film, Fumer fait tousser : avec Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos, ou encore Alain Chabat, la France sera bien représentée sur les marches de Cannes. David Cronenberg traverse l'atlantique pour présenter Crimes of the Future avec à l'affiche, Viggo Mortensen, Léa Seydoux et Kristen Stewart. Le grand événement de ce festival sera aussi la présence de Tom Cruise, puisque l'acteur viendra présenter, hors compétition, Top Gun : Maverick, réalisé par Joseph Kosinski.
De nombreuses stars déjà présentes lors des éditions précédentes seront de retour à Cannes. Louis Garrel est à l'affiche du film Les Amandiers de Valeria Bruni-Tedeschi. Margaret Qualley est au casting de The Stars at Noon, un film de Claire Denis. Marion Cotillard, Anthony Hopkins, Tilda Swinton, Pierre Niney, Nicolas Bedos, Vicky Krieps ou encore Isabelle Adjani compteront également parmi les célébrités attendues sur les marches du palais.
«Les gens demandent pourquoi. Voilà pourquoi.» : Alec Baldwin se confie sur son choix d'avoir eu 7 enfants
Dans une vidéo postée sur Instagram, l'acteur a expliqué pourquoi lui et son épouse Hilaria ont désiré une famille XXL.
Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart
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L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
sciencescancerFourmis France24 - Monde
Tour des Alpes: Bouchard remporte la 1re étape avec panache
Publié le : 18/04/2022 - 16:00Modifié le : 18/04/2022 - 15:58
Rome (AFP) – Le Français Geoffrey Bouchard a remporté lundi la première étape du Tour des Alpes, à Primiero/San Martino di Castrozza (Italie) en résistant avec panache au retour du peloton lancé à ses trousses pour prendre le premier maillot de leader au général.
Bouchard, vainqueur du grand prix de la montagne du dernier Tour d'Italie, a d'abord montré ses qualités de grimpeur pour faire la différence dans les deux principales ascensions du jour (Passo Brocon et Passo Gobbera).
Mais le coureur d'AG2R a aussi dû se transformer en rouleur pour résister non sans mal au retour du peloton lors d'un circuit final beaucoup plus plat concluant cette étape initiale de 160,9 km. Son avance de près de 2 minutes a alors fondu mais le Français a conservé cinq secondes sur la ligne devant le groupe emmené par Pello Bilbao, deuxième, et Romain Bardet, troisième.
Bouchard prend la tête du général de cette course de cinq étapes disputée jusqu'à vendredi de part et d'autre de la frontière entre l'Italie et l'Autriche.
© 2022 AFP
Le Figaro
«C’est toujours pas sorcier»: ce qu’il faut savoir sur la semaine dédiée à la nature et la protection de la Terre
Cécile Djunga, qui présente le rendez-vous aux côtés de Max Bird et Mathieu Duméry, évoque les thématiques abordées dès ce lundi par le magazine de vulgarisation scientifique sur France 4.
À l’occasion de la journée de la Terre qui se tient le 22 avril, «C’est toujours pas sorcier» se mobilise avec une semaine spéciale. L’émission de ce lundi 18 avril à 14h10 sur France 4, ainsi que celles de mardi, jeudi et vendredi proposeront des thématiques autour de la nature et de la protection de notre planète. Au programme: «La danse des glaciers» ; «Volcans: quand la terre crache du feu» ; «Explorer les océans» ; et «Le cycle de l’eau». Aux commandes du magazine, on retrouve comme toujours Max Bird, Mathieu Duméry et Cécile Djunga. Cette dernière revient sur cette programmation.
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TV MAGAZINE. - Que retenez-vous de ces quatre émissions autour de la nature et de la protection de la Terre?
Cécile DJUNGA. - Je pense que, dans ces épisodes, on apprend l’importance de la curiosité, l’importance de l’observation, qu’il s’agisse des glaciers, des océans, de la nature en général. Cela fait comprendre aux enfants qu’avec leurs petits yeux, ils peuvent déjà regarder ce qui les entoure et voir les changements qui se produisent. Ces émissions évoquent également la diversité qu’il y a sur Terre, la richesse des océans, entre autres, avec toutes les espèces assez extraordinaires qu’on y trouve. Mêmes les adultes vont apprendre des choses. Cette semaine spéciale rappelle également l’importance de la recherche. Personnellement, à chaque fois, je vais à la rencontre des scientifiques. Il y a aujourd’hui des recherches sur les abysses qui nous apprennent beaucoup de choses sur la vie dans les océans. Dans les glaciers, il y a des photos qui sont prises depuis des dizaines d’années pour voir l’évolution de la fonte des glaces. Bref, ces scientifiques font un super travail pour préserver la Terre et nous alerter.
Quel est le message à faire passer aux enfants à l’occasion de cette semaine?
Il y en a plein. Ce que je vais dire peut paraître un peu bateau mais cela regroupe bien les quatre émissions: la Terre est riche et il faut en prendre soin. Elle nous offre plein de trésors. On n’a qu’à lever les yeux pour les voir. Et quand on nous offre un cadeau, il faut le chérir, il ne faut pas l’abîmer. Ces épisodes sont bien choisis pour nous montrer à quel point la Terre est surprenante. J’aimerais qu’on les regarde pour comprendre que tout ce qui nous entoure est assez magique. Par contre, ce n’est pas éternel... Donc vraiment, les glaciers, les volcans, les océans, si on n’en prend pas soin, dans cinquante ans, ce ne sera plus pareil. L’idée n’est pas d‘être trop alarmiste car je pense que ce n’est pas le but de ce magazine, mais il faut juste prendre conscience des richesses. A priori, à la fin d’un épisode, on doit se dire: «c’est vrai que c’est hyper important», ou «j’ai envie de faire attention à ma consommation d’eau».
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Y a-t-il de nouveaux tournages à venir de «C’est toujours pas sorcier»?
Oui, j’ai repris il y a une semaine. Il y a des sujets sur la physique, le corps humain... On repart pour 25 émissions et on est vraiment contents. Ça fait déjà 5 saisons. Ça marche bien, les gens sont vraiment au rendez-vous. Puis, personnellement, j’apprends plein de choses!
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France24 - Monde
Présidentielle française : dernière ligne droite pour convaincre
Publié le : 18/04/2022 - 15:49Modifié le : 18/04/2022 - 16:04
FRANCE 2
Dernière ligne droite pour les deux finalistes de la présidentielle avant le second tour du 24 avril : Emmanuel Macron et Marine Le Pen ferraillaient à distance lundi en tentant de déstabiliser l'adversaire, avant le grand débat très attendu de mercredi.
Le Figaro
Jean-Marc Jancovici : «Pourquoi les crises de l'énergie vont se multiplier»
Eugénie BastiéENTRETIEN - La guerre en Ukraine provoque une envolée du prix de l'énergie, mais il serait illusoire de croire à un retour à la normale dans l'avenir. Nous allons subir de plus en plus de défauts d'approvisionnement, prévient l'ingénieur, qui examine les pistes pour y faire face.
Jean-Marc Jancovici est polytechnicien, ingénieur et enseignant. Il intervient régulièrement sur des sujets relatifs à l'énergie et à l'écologie. Il est l'inventeur principal de la notion de «bilan carbone». Il a cofondé Le Shift Project , laboratoire d'idées consacré à la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique. Il a publié récemment avec Christophe Blain Le monde sans fin (Dargaud), une BD passionnante sur les enjeux du réchauffement climatique.
LE FIGARO.- Depuis l'entrée en guerre de la Russie, la question de l'énergie, de son coût, de son acheminement, et de son caractère vital pour l'économie sont à nouveau sur le devant de la scène. Cette crise est-elle le grand révélateur de notre aveuglement en matière d'énergie ?
Jean-Marc JANCOVICI.- Je ne sais plus quel personnage a dit: «L'histoire nous apprend que nous n'apprenons rien de l'histoire» (NDLR, il s'agit de Hegel). Nous avons déjà eu des épisodes de cette nature, notamment le choc pétrolier de 1973. Ce dernier a été une conséquence du passage du pic de production du pétrole aux États-Unis, qui a conduit ce pays à être rapidement et massivement importateur du Moyen-Orient, ce qui a impacté les capacités de la zone à fournir un ensemble de pays développés en croissance très rapide. Le choc pétrolier est une discontinuité physique, exactement comme on a en ce moment. Pour les gens qui connaissent bien les sujets pétrole et gaz, la seule question était de savoir quand un épisode de même nature allait de nouveau arriver. L'Union européenne importe 94% de son pétrole. L'Europe géographique, en incluant le Royaume-Uni et la Norvège qui sont producteurs, en importe 75%. Dans ces importations, un tiers provient de Russie. Indépendamment de la guerre en Ukraine, une analyse récente du Shift Project montre que l'approvisionnement en pétrole pour l'Europe dépend d'une majorité de pays en déclin ou en passe de l'être. La seule question pour un soubresaut était celle du déclencheur.
Comment expliquez-vous qu'on réagisse moins fortement aujourd'hui que lors du choc pétrolier de 1973 ?
À l’époque, nous avions pris des mesures beaucoup plus courageuses que celles d'aujourd'hui: mise en place de la première réglementation thermique pour la construction et température intérieure limitée par décret, limitations de vitesse, lancement de 50 réacteurs nucléaires (et pas 6 comme aujourd'hui), et aux USA il y a même eu un rationnement du carburant. Quelques décennies de néolibéralisme plus tard, l'État est désormais réticent à imposer des mesures drastiques. Le Covid a été considéré comme assez grave pour faire entorse à cette tendance, puisqu'il a été demandé aux gens de ne pas bouger de chez eux pendant deux mois, mais on n'est pas capable aujourd'hui de baisser la vitesse de circulation à 110 km/h sur les autoroutes pour faire face à la crise de l'énergie. Plus étonnant : les «gilets jaunes» se sont révoltés alors que le prix du carburant était à 1,5 euro, et aujourd'hui, à presque 2, tout le monde fait le dos rond. L'augmentation du prix de l'essence par la fiscalité fait plus protester que son augmentation par raréfaction de l'offre. Cela signifie qu'il est plus acceptable de remplir les caisses de Vladimir Poutine que de remplir celles de notre État. C'est tout de même une bizarrerie !
À force de ne voir l'énergie que sous l'angle du coût, on en oublie que c'est d'abord une grandeur physique. Elle est régie par la loi de conservation qui nous impose un fait: on ne peut pas utiliser une énergie qui n'existe pas dans la nature.
Comment jugez-vous l'impuissance des Européens à établir des sanctions sur le gaz et le pétrole russe ?
Le pétrole et le gaz sont disponibles sur terre en quantité finie. La quasi-totalité des producteurs ont désormais passé leur pic de production. Se passer du troisième d'entre eux, qui est quasiment au niveau du deuxième (l'Arabie saoudite), n'est physiquement pas possible si nous voulons conserver un approvisionnement constant. Nous pourrions donc nous en passer, mais la contrepartie serait une décélération forte de l'économie, puisqu’un tiers – ou même un quart - de pétrole en moins c'est autant de transports en moins à bref délai. La production russe fournit 40% du gaz utilisé dans l'Union européenne. S'en priver demain matin signifie, concrètement, d'arrêter de chauffer la majorité des bâtiments chauffés au gaz. C'est physiquement possible, mais la question est de savoir si les gens sont prêts à ces efforts pour soutenir les Ukrainiens.
La fermeture de Fessenheim a-t-elle eu un impact sur notre dépendance énergétique?
À court terme, oui. Juste après la fermeture de Fessenheim, la production supprimée a été compensée par des énergies fossiles, des centrales à charbon et à gaz, en France ou hors de France. En effet les capacités éoliennes et solaires ne peuvent instantanément fournir plus puisque l'intégralité de leur production est déjà prioritaire sur le réseau. Des capacités renouvelables additionnelles sont ensuite venues en partie remplacer Fessenheim, mais avec du fossile en appui. Fermer Fessenheim a clairement conduit à émettre plus que si on n'avait pas fermé.
À lire aussiLa fermeture de Fessenheim, une faute écologique
Penser que la crise de l'énergie ne sera que transitoire est-il illusoire ?
À chaque crise il y a l'espoir qu'un «retour à la normale» suivra, ce qui n'est déjà plus le cas. Les chocs pétroliers ont acté la fin des Trente Glorieuses, la crise de 2008, une explosion de la dette et des taux négatifs… Après le Covid, des secteurs entiers ne sont toujours pas revenus à la normale, avec des problèmes d'approvisionnement qui durent dans le temps. Sur l'énergie, et en particulier sur le pétrole, on va avoir de moins en moins de «retours à la normale». L'ensemble de la société ne s'orientant pas vers une décarbonation accélérée, ces crises vont se multiplier. Nous allons subir de plus en plus de défauts d'approvisionnement. La «crise de l'énergie» est en fait l'expression d'une contraction qui va durer.
La nécessité de la sobriété énergétique est-elle inexorable ? Ne peut-on pas parier sur des ruptures technologiques (l'hydrogène ou la fusion nucléaire) qui rendront possible de continuer avec le même modèle ?
À force de ne voir l'énergie que sous l'angle du coût, on en oublie que c'est d'abord une grandeur physique. Elle est régie par la loi de conservation qui nous impose un fait: on ne peut pas utiliser une énergie qui n'existe pas dans la nature. Par exemple il n'y a pas d'hydrogène libre dans la nature en quantité significative. Pour le fabriquer on utilise actuellement du gaz ou du charbon. Et plus généralement aucun cocktail d'innovations techniques n'a spontanément enclenché une baisse des émissions, sinon nous l'aurions déjà vu !
Ce qu'on fait pour les énergies renouvelables - au nom de l'urgence climatique - peut très bien être décidé pour le nucléaire.
Peut-on parier sur le tout nucléaire pour pallier les énergies fossiles ?
Le pari d'un développement rapide du nucléaire bute sur des «limites» d'acceptabilité et de compétences. La barrière au nucléaire n'est pas tant une barrière de matériaux (la quantité de béton qu'on met dans une centrale nucléaire par rapport à celle qu'on emploie chaque année est dérisoire, et la quantité d'uranium n'est pas énorme), mais une barrière de compétences. Il faut d'abord réglementer au bon niveau. Cela signifie se prémunir contre les risques d'une mauvaise exécution, mais si les règles sont trop contraignantes, elles empêchent de faire dans les délais, et à ce moment apparaît un risque bien plus important: celui d'un défaut de fourniture électrique dans un pays qui en dépend partout. Il faut ensuite avoir les compétences pour faire, et surtout les maintenir dans la durée, ce qui demande une constance dans l'effort. Aujourd'hui, on déploierait du nucléaire beaucoup moins vite que quand on a lancé le premier parc. C'est dû aux procédures qui n'existaient pas avant (par exemple les débats préalables) et aux conceptions plus contraignantes pour la construction. Si on pense vraiment qu'il y a urgence, il faudra à un moment donné arbitrer les risques et peut-être décider d'alléger les procédures préalables ou de simplifier les dessins. Incidemment, c'est ce qu'on a fait pour l'éolien: considérant qu'il faut aller plus vite, le pouvoir a diminué les possibilités de recours.
À lire aussiFabien Bouglé: «Pour ne plus dépendre de la Russie et des États-Unis, il faut investir dans le nucléaire»
Ce qu'on fait pour les énergies renouvelables - au nom de l'urgence climatique - peut très bien être décidé pour le nucléaire. Un autre obstacle au nucléaire est le cadre économique. Le nucléaire est une énergie qui nécessite des investissements très élevés, et a besoin de stabilité des prix. C'est une énergie qui produit des MWh économiques s'il peut disposer de capitaux à faibles taux d'intérêt, ce qui signifie qu'il est développé dans un cadre public. À ce propos, la «libéralisation» de l'électricité a été une ânerie sans nom : elle a rendu les prix volatils et rendu impossible les investissements « spontanés » de long terme. Bref, si on prend le pari du nucléaire on fait un pari de compétences et de cadre économique et réglementaire stable et adapté. Si on fait le pari du renouvelable (en forte proportion s'entend), il faut parier sur la disponibilité des matériaux (beaucoup plus que pour le nucléaire), sur la disponibilité des emplacements, et sur la disponibilité des moyens permettant de rendre le réseau pilotable, c'est-à-dire du stockage, et des moyens disponibles chez les voisins quand ils ne le sont pas chez nous (c'est cela qui se cache derrière « interconnexions »), toutes choses qu'on ne sait pour l'instant pas bien faire.
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Ça veut dire que quoi qu'il arrive, on devra mettre en place de la sobriété ?
Toutes énergies confondues, la France consommait avant le Covid aux alentours de 1800 milliards de Kilowattheures par an (en énergie finale), dont un peu moins de 400 en nucléaire. Si on divise la quantité d'énergie qu'on utilise par deux, on arrive à 900: même si on double le nucléaire, on aura besoin de sobriété. Nous n'y couperons pas. Il vaut mieux que cette sobriété soit pilotée que subie, car la sobriété subie, cela s'appelle la pauvreté.
Même si on double le nucléaire, on aura besoin de sobriété. Nous n'y couperons pas. Il vaut mieux que cette sobriété soit pilotée que subie, car la sobriété subie, cela s'appelle la pauvreté
L'écologie des petits gestes (mettre un pull, baisser le chauffage) est-elle utile ?
Je crois plutôt à l'écologie des gros gestes ! Avec Carbone 4, nous avions sorti une étude «Faire sa part» qui montrait que, au niveau de l'individu, l'ensemble des gestes à sa portée permettait de diviser son empreinte carbone par deux (l'autre moitié vient de choix collectifs sur l'industrie, l'énergie, l'agriculture). Là-dedans ce sont les gros gestes qui comptent: éteindre la lumière quand on sort d'une pièce ou bien trier ses déchets a très peu d'impact, ce qui compte vraiment c'est changer de moyen de transport (ne plus prendre l'avion, se passer de voiture), décarboner son chauffage (ne pas avoir de chaudière à fioul ou à gaz), manger moins de viande, et acheter le moins d'objets possible.
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Pendant cette campagne présidentielle, tous les candidats ont parlé de réindustrialisation. Celle-ci est-elle compatible avec l'impératif écologique ?
Oui, si la réindustrialisation consiste à fabriquer chez nous avec de l'énergie décarbonée des choses que nous importons aujourd'hui et qui sont fabriquées avec de l'énergie carbonée. Par exemple, la production d'aluminium est extrêmement intensive en électricité. Si on fabrique les objets en aluminium en France avec du nucléaire plutôt qu'en Australie et en Chine avec de l'électricité au charbon, cela économisera des émissions. Il en va de même pour les batteries qu'il faudrait fabriquer chez nous (ou en Suède !) avec de l'énergie décarbonée, en traitant en France toutes les étapes qui suivent l'extraction des minerais. Cela diminuerait significativement les émissions de fabrication des voitures électriques. Mais pour cela il faut être sûr que l'énergie supplémentaire nécessaire pour cette réindustrialisation soit à la fois disponible et décarbonée !
Le problème n'est pas de faire un régime alors que les autres n'en font pas, le problème est que nous n'allons plus avoir à manger.
La question de l'énergie pose le problème de l'efficience démocratique. On le voit, par temps d'élection, demander davantage de sobriété énergétique est impossible. Cela va-t-il poser un problème sur le long terme ? La transition énergétique, qui exige une « poigne de fer » peut-elle avoir lieu dans un cadre démocratique ?
Ça dépend ce qu'on appelle une démocratie. La seconde guerre mondiale a demandé une sacrée poigne de fer. Deux pays, les États-Unis et la Grande Bretagne sont restés des démocraties tout en menant un effort de guerre extraordinaire: aux États-Unis on a réorienté un tiers du PIB en trois ans. La compatibilité d'une forme de démocratie avec l'efficacité est possible. Pendant le Covid, on a réussi à imposer un certain nombre de restrictions, tout en maintenant l'état de droit et les élections. En revanche la décarbonation - dans la mesure où c'est une course contre la montre - est-elle compatible avec des processus de concertation et de délibération extrêmement longs avant chaque action ? La réponse est moins évidente.
Vous proposez un plan pour sortir des énergies fossiles en trente ans en France. Que répondez-vous à ceux qui affirment que tout cela est inutile, tant que les plus gros pollueurs du monde n'en font pas autant ? À quoi baisser son chauffage puisque au Qatar on allume la climatisation dans des stades…
D'abord, le Qatar peut se le permettre puisqu'ils ont du gaz à volonté. Nous non. Ceux qui disent ça prennent uniquement le problème sous l'angle des émissions de CO2 comme si nous avions le choix et que tout cela était une affaire de préférences sans conséquences. Ils ne prennent pas en compte la question de notre dépendance à des ressources épuisables. Si les ressources s'épuisent, nous allons devoir nous en passer. Le problème n'est pas de faire un régime alors que les autres n'en font pas, le problème est que nous n'allons plus avoir à manger.
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«Les droits de succession sont un impôt idéologique et confiscatoire»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les candidats à l'élection présidentielle investissent largement le débat sur les droits de succession. Olivier Bertaux, fiscaliste pour l'association Contribuables Associés, s'en réjouit et milite pour une exonération totale ou partielle des droits de mutation à titre gratuit.
«Macron-Le Pen: la dépense ou la réforme»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
«Pourquoi baisser la fiscalité des couples en concubinage est une fausse bonne idée»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - S'il est réélu, Emmanuel Macron envisage de baisser la fiscalité des couples en concubinage. Le directeur de l'association Contribuables associés y voit une mesure moins fiscale que sociétale, qui risque de fragiliser encore davantage le mariage.
France24 - Monde
Boris Johnson "semble engagé dans une logique de 'quoi qu'il en coûte'" contre l'immigration
Publié le : 18/04/2022 - 15:44
Lou ROMÉO
L’accord conclu jeudi par le Royaume-Uni pour envoyer au Rwanda ses demandeurs d’asile est décrié par plusieurs ONG et par l’ONU, qui lui reprochent sa cruauté et son illégalité. France 24 fait le point avec François Gemenne, chercheur spécialiste des flux migratoires à Sciences Po.
France 24 : Que sait-on de l'accord conclu entre le Royaume-Uni et le Rwanda sur la délocalisation des demandeurs d’asile ?
François Gemenne : Selon l’accord conclu, toutes les personnes franchissant illégalement la frontière du Royaume-Uni, soit environ 28 000 par an, seront envoyées au Rwanda, où leur dossier de demande d’asile sera traité de A à Z par des officiers rwandais. En échange, le Royaume-Uni versera au Rwanda un forfait conséquent de 120 millions de livres (environ 144 millions d’euros) par an.
Il s’agit d’une totale nouveauté : on prend souvent l’exemple de l’Australie, qui délocalise sa procédure d’asile dans des États insulaires voisins, comme Nauru, mais l’accord conclu par le Royaume-Uni va beaucoup plus loin.
À Nauru, ce sont des officiers australiens qui traitent les dossiers des demandeurs d’asile et les réfugiés ont ensuite le droit de se rendre en Australie. Dans le cadre de l’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda, l’asile est entièrement externalisé : s’il leur est accordé, les réfugiés ne pourront pas aller au Royaume-Uni pour autant et devront s’installer au Rwanda.
Les modalités d’application restent en revanche assez floues : nous ne savons pas comment les demandeurs d’asile seront envoyés au Rwanda ni comment ils y seront traités après leur arrivée. Seront-ils placés dans des centres de détention, existera-t-il une procédure d’appel, pourront-ils bénéficier d’un interprète ? Le Rwanda n’est pas un modèle en matière de respect des droits humains.
De nombreuses ONG ont dénoncé le caractère illégal et cruel de l’accord. Contrevient-il au droit international ?
L'accord contrevient au droit d’asile et à la Convention de Genève, dont le Royaume-Uni est signataire. Il concerne les personnes qui "franchissent la frontière de façon irrégulière". Or la Convention de Genève stipule très clairement que les personnes qui franchissent une frontière pour demander l’asile ne sont jamais dans l’illégalité, même si elles font appel à des passeurs.
Lorsqu’on fuit un danger de mort dans son pays, il n’est pas toujours possible de demander un visa : il faut pouvoir se rendre rapidement dans un autre pays pour y demander l’asile, peu importe le moyen. Imaginez : cela voudrait dire que les Ukrainiens qui fuient en ce moment la guerre pourraient se retrouver au Rwanda.
De facto, le Royaume-Uni décide donc de ne plus accorder l’asile puisque seules les personnes entrées légalement dans le pays, une infime minorité, pourront le demander et y vivre comme réfugiés. Cela revient pour le Royaume-Uni à sortir de facto de la Convention de Genève.
Peut-on s’attendre à ce que cet accord soit efficace et fasse baisser le nombre des demandes d’asile ? Est-ce une mesure réaliste ?
L’accord va être difficile à appliquer ; son coût va être considérable pour les Britanniques. En plus du forfait de 120 millions de livres par an, il va falloir que le Royaume-Uni déplace les demandeurs d’asile au Rwanda. Lorsqu’on sait qu’une expulsion forcée coûte en moyenne 14 000 euros par personne en France, on imagine bien les sommes que cela peut représenter.
L’accord va cependant avoir un effet dissuasif sur les demandeurs d’asile, même si cela dépend de la façon dont il sera appliqué concrètement. Les embarcations seront-elles systématiquement contrôlées ou seulement quelques unes d’entre elles, pour l’exemple ?
Boris Johnson semble néanmoins engagé dans une logique de "quoi qu’il en coûte" sur le sujet, qui a un fort intérêt politique pour lui. Alors qu’il est en difficulté pour conserver son poste après le scandale des fêtes organisées pendant le confinement, l’accord lui permet de montrer aux électeurs que le gouvernement ne recule devant rien pour protéger les frontières britanniques, ce qui était un des arguments chocs du Brexit.
Le fait que les 120 millions de livres soient un forfait risque aussi de pousser le gouvernement britannique à chercher à le "rentabiliser" en expulsant le plus possible de demandeurs d’asile.
Si cela fonctionne, on peut redouter que d’autres pays soient tentés de s’engouffrer dans la brèche. Le Danemark discutait ces derniers mois avec le Rwanda d’un projet similaire, et la réussite du Royaume-Uni pourrait le pousser à reprendre les négociations. La Hongrie pourrait, elle aussi, être intéressée.
Et si l’accord entre réellement en œuvre, on peut s’attendre à des conséquences pour la France, puisque les demandeurs d’asile renonçant à traverser la Manche y déposeront leur demande.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Rwanda : Londres va envoyer des demandeurs d'asile pour "dissuader" les traversées clandestines
Revue de presse
Migrants illégaux en Grande-Bretagne : "un aller simple pour le Rwanda"
France24 - Monde
Le vote des séniors, arbitre du duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen ?
Publié le : 17/04/2022 - 16:52
Dans les pays anglophones, le vote des électeurs les plus âgés a permis aux populistes de droite de se hisser en haut de la scène politique. Mais en France, une dynamique différente semble se dessiner : Emmanuel Macron, qualifié au second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen, l’a devancée de plus de quatre points précisément en s’appuyant sur le vote des plus de 60 ans.
S’il caracole en tête avec 27,8 % des voix au premier tour du scrutin, Emmanuel Macron le doit principalement aux seniors. Selon un sondage Ipsos, Marine Le Pen a, quant à elle, obtenu ses meilleurs scores au premier tour dans les tranches d'âge 35-49 ans et 50-59 ans, tandis que Jean-Luc Mélenchon l'a emporté chez les 18-24 ans et les 25-34 ans. Des résultats choquants pour de nombreux observateurs anglophones qui s’étonnent de voir la candidate d’extrême droite arriver en deuxième position et supplanter Emmanuel Macron parmi les tranches d’âge les plus jeunes.
À une semaine du second tour, France 24 a interrogé Mathieu Gallard, directeur de compte chez Ipsos, sur la façon dont cet aspect démographique pourrait jouer sur l’issue du scrutin, prévu pour être bien plus serré que le duel qui opposait Emmanuel Macron à Marine Le Pen en 2017 (66,1 % contre 33,9 %).
Selon Mathieu Gallard, la forte performance du président sortant parmi les retraités ne fera qu'augmenter au second tour, lui laissant de bonnes chances de devancer Marine Le Pen sur le terrain des jeunes électeurs. Il pourrait en revanche avoir plus de difficultés à établir une avance solide parmi les électeurs âgés de 35 à 59 ans.
France 24 : Comment expliquer la popularité de Marine Le Pen parmi les électeurs d'âge moyen et, dans une large mesure, parmi les plus jeunes électeurs ?
Mathieu Gallard : La question du pouvoir d'achat est extrêmement importante pour les électeurs français, et c'est de loin le facteur le plus important que les sondés nous ont donné pour expliquer leur vote : 58 % des Français ont répondu que c'était le plus important, suivi de l'immigration avec 27 %. Viennent ensuite le système de santé et l'environnement, tous deux à 26 %.
On voit donc que l'élection a été très polarisée sur cette question du pouvoir d'achat. Un sujet que Marine Le Pen a placé au cœur de sa campagne, contrairement à la précédente en 2017 où le message prédominant portait à cette époque davantage sur des questions relatives à l'immigration et à la sécurité.
Les électeurs âgés de 35 à 60 ans sont plus inquiets pour le pouvoir d'achat. Parmi cette tranche de l'électorat français, environ 65 à 70 % ont déclaré que cette question était le principal facteur de motivation de leur choix dans les urnes. Cela s'explique, tout simplement, par le fait que ces personnes sont actives sur le marché du travail - elles travaillent ou recherchent un emploi. Elles ressentent beaucoup de difficultés, notamment face à la forte augmentation du prix des carburants. Cela a un impact énorme sur leur budget, car, bien sûr, dans de nombreux cas, les gens doivent se rendre au travail en voiture - et de nombreux Français doivent parcourir de très longues distances.
Dans l'ensemble, les moins de 60 ans sont davantage préoccupés par le pouvoir d'achat ; les questions comme l'immigration viennent ensuite. Et leur position sur ces questions ont eu tendance à déterminer si les électeurs anti-Macron étaient favorables à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon.
Le choix des électeurs entre ces deux candidats était également corrélé au fait d'avoir ou non un diplôme universitaire. En effet, si vous voulez savoir si l'électeur moyen a choisi Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, il est bon de regarder son niveau d'études après le bac.
En ce qui concerne les moins de 35 ans, aucune catégorie d'âge n'est homogène et même parmi les jeunes, certains électeurs sont opposés à l'immigration et conservateurs sur les questions culturelles, même si les jeunes en France sont généralement socialement libéraux.
Toutefois, la principale raison attirant les jeunes électeurs vers Marine Le Pen est d'ordre socio-économique. Pour la plupart, ce sont des jeunes qui vivent loin des grandes villes françaises, dans des régions qui ne se portent pas très bien économiquement, et ils se sont peut-être sentis plus proches de la candidate d’extrême droite que de Jean-Luc Mélenchon, dont la base électorale est beaucoup plus urbaine.
🇫🇷🗳️ Le vote au premier tour de l'élection présidentielle en fonction de l'âge, un facteur important pour les trois principaux candidats. 1/2 pic.twitter.com/g0Z4hjS3Kh
April 11, 2022>> 17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen
Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été bien plus populaire parmi les électeurs âgés de 60 ans et plus - et surtout de 70 ans et plus - que ses deux principaux rivaux du premier tour ?
Cela n'a rien d’une surprise, car les sondages que nous avions réalisés pour le second tour en 2017 montraient déjà qu’Emmanuel Macron avait obtenu 78 % des voix chez les personnes âgées de 70 ans. Déjà à l'époque, c'était une énorme majorité.
Certes, au début de son mandat, certaines de ses mesures n'ont pas été très bien accueillies par les retraités. Mais les différentes crises auxquelles Emmanuel Macron a dû faire face - des Gilets jaunes à la gestion du Covid-19 en passant par la guerre en Ukraine - ont par la suite renforcé sa stature aux yeux de cette partie de l'électorat. Aussi, traditionnellement, ces tranches d'âge ont généralement tendance à soutenir le président en exercice.
D'un point de vue historique, il n'est donc pas surprenant que de nouveau cela se produise, et dans le cas d’Emmanuel Macron cela semble très lié aux crises auxquelles il a été confronté. Les électeurs plus âgés considèrent généralement qu'il s'est bien débrouillé, et sont beaucoup plus enclins à le penser que l'électeur moyen.
C'est une partie de l'électorat qui ne veut pas prendre de risques et donc qui pense : Emmanuel Macron a assez bien géré les choses, gardons-le pour cinq ans de plus.
Comment pensez-vous que la dynamique des âges, à laquelle nous avons assisté au premier tour, se traduira au second ?
Je pense que nous verrons les mêmes tendances qu'il y a cinq ans. Lors de la dernière élection présidentielle, nous avions observé une courbe en "U" en termes de vote par âge. Les électeurs de moins de 35 ans ont voté pour Emmanuel Macron à 66 %, soit une énorme majorité. Les personnes un peu plus âgées - de 35 à 49 ans - l’ont elles aussi soutenu, mais seulement à 57 %. Quant aux personnes âgées de 70 ans et plus, elles ont voté pour Emmanuel Macron à 78 %. Je ne serais pas surpris de voir une courbe similaire le 24 avril prochain.
Néanmoins, il est maintenant très clair que le résultat sera beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, donc peut-être que la catégorie d'âge moyen sera très proche entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il ne serait pas surprenant que les deux candidats se retrouvent au coude-à-coude dans la tranche des 35-49 ans.
Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.
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ENTRETIENPrésidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
Présidentielle 2022À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
Élysée 2022Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
Le Figaro
Du vent, du soleil, de la poussière, ingrédients d'un Paris-Roubaix record
Jean-Julien EzvanREPORTAGE - Le Belge Van Baarle a, ce dimanche, battu le record de vitesse de Paris-Roubaix, la « Reine des classiques » posée sur un tapis de poussière.
Envoyé spécial à Roubaix
Boueuse et périlleuse, l'édition 2021 (remportée par Sonny Colbrelli, après avoir été animée par Mathieu Van der Poel) était entrée dans la légende. L'édition 2022 se fait une place de choix dans le livre d'or de la « Reine des classiques » en s'inscrivant comme la plus rapide de l'histoire. Dylan Van Baarle (Ineos) efface en 45, 7 km/h le record établi par Greg Van Avermaet en 2017.
Cette année-là, un vent de côté, un temps sec et doux avait permis au Belge d'effacer l'édition 1964 (remportée en 45,13 km/h par Peter Post). Le vent de côté, le temps sec et la température estivale étaient au rendez-vous ce dimanche. Et ce tapis de poussière a porté Dylan Van Baarle vers le plus grand succès de sa carrière. Un pavé accompagné du record de vitesse de la « Reine des classiques ».
La manoeuvre... à 210km de l'arrivée d'Ineos a déstabilisé tout le peloton
À lire aussiParis-Roubaix: vainqueur, van Baarle affirme «détester les pavés»
Le lauréat explique : « Le cyclisme a beaucoup changé depuis plusieurs années, ça attaque de plus en plus tôt, ça part de plus en plus tôt. On poursuivait cette victoire sur Paris-Roubaix depuis des années. On a mis beaucoup d'efforts pour remporter une grande classique. Il y avait une bonne combinaison de plusieurs facteurs, l'expérience, l'arrivée de jeunes et ça marche. »
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Ineos (anciennement Sky, fondée en 2010), sa formation qui courait après le succès sur Paris-Roubaix depuis ses débuts a changé le cours de la course en prenant de court tous les favoris avec une manœuvre à… 210 km de l'arrivée qui a eu pour conséquence de couper le peloton en deux. « Le plan, rester concentré surtout avec un vent de côté, ensuite survivre, rendre la course difficile et ensuite, c'était freestyle. Sur le vélodrome, j'ai eu la chair de poule », a résumé le lauréat aux anges.
Une équipe tournée vers l'offensive, des conditions climatiques idéales ont transformé la course en tourbillon. Et Van Baarle, l'homme qui « déteste les pavés » s'est envolé : « comme tout le monde, je préfère rouler sur le bitume. Mais, quand je me sens plus rapide que les autres, ça devient amusant… »
Cyclisme : « On a fait une erreur », regrette Madouas à l'arrivée de Paris-Roubaix
Éprouvé, le Breton qui découvrait la « Reine des classiques » regrettait que son équipe Groupama-FDJ se soit retrouvée piégée par la bordure lancée par Ineos.
Cyclisme : l'Américain Magnus Sheffield remporte la Flèche brabançonne, Cosnefroy encore 2e
L'Américain Magnus Sheffield (Ineos) a remporté la Flèche brabançonne en s'imposant en solitaire devant…
Flèche Brabançonne : incroyable scène d'un Alaphilippe renversé par la voiture Quick-Step (vidéo)
Julian Alaphilippe a chuté sous le panneau des 20 kilomètres à cause d'un carambolage créé par la voiture Quick-Step, l'équipe du champion du monde français. Il aurait ensuite abandonné après s'être relevé.
L'Humanité
Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan
ActuCette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.
Anna MussoLe 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.
La topologie « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie.
Décrit comme un « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ». « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo.
sciencesmathématiques Le Figaro
Le mythe Paris-Roubaix, Benzema incroyable, Toulouse en champion... Nos Tops et Flops du week-end sport
Jean-Julien EzvanMartin CouturiéArnaud CoudryOPINION - Le mythe de Paris-Roubaix, Benzema royal, Toulouse en champion, un PSG-OM en carton… Découvrez les tops et flops du service des sports du Figaro.
Dylan van Baarle, héros magnifique de Paris-Roubaix
Une première pour l'équipe la plus riche du peloton: le Néerlandais Dylan van Baarle a remporté dimanche Paris-Roubaix et donné sa première victoire à Ineos dans la reine des classiques courue à une allure record. Dans une course menée tambour battant sous le soleil, à près de 46 km/h, van Baarle a été récompensé. Deux semaines après sa deuxième place du Tour des Flandres, il a dominé les favoris, le champion de Belgique Wout van Aert (2e) et le Suisse Stefan Küng (3e), résignés à se disputer la deuxième place à 1 min 47 sec. Contrairement aux prévisions, ce n'est pas Mathieu van der Poel (9e) qui a signé la septième victoire néerlandaise de l'histoire mais bien van Baarle, un solide coureur de 29 ans en attente de la consécration. L'année passée, le solide rouleur avait décroché la médaille d'argent du Mondial derrière Julian Alaphilippe. Sitôt la ligne franchie dans le vieux vélodrome roubaisien, le Néerlandais est tombé dans les bras du patron de son équipe Dave Brailsford. Depuis 2010, la formation britannique (anciennement Sky), la plus riche du peloton, avait échoué sur les pavés de Paris-Roubaix malgré une tentative de son leader Bradley Wiggins au crépuscule de sa carrière.
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Karim Benzema roi de Madrid
L'international français a une nouvelle fois enfilé le costume de sauveur du Real Madrid. Cinq jours après avoir qualifié le plus grand club du monde pour les demi-finales de la Ligue des Champions face à Chelsea, Karim Benzema a récidivé ce dimanche. Dans le choc de la 32e journée de Liga, «KB9» a offert la victoire au Real face à Séville à la 92e minute d'un but plein de sang-froid (3-2). Karim Benzema cavale seul en tête du classement des buteurs en Liga avec 25 réalisations cette saison. Le dernier vainqueur de la Ligue des Nations avec les Bleus a inscrit... 39 buts en 39 matchs disputés en 2021-2022 dont 12 en Ligue des Champions. Monstrueux. Il totalise également 12 passes décisives, devrait soulever le trophée en Liga et reste en course en Ligue des Champions après avoir remporté la Supercoupe d'Espagne. Une saison hors-norme qui le place en grand favori pour remporter le prochain Ballon d'Or.
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Toulouse, le réveil des champions
L'affaire semblait mal embarquée. Le champion d'Europe - et ses cinq étoiles sur le maillot - sorti dès les huitièmes de finale, ça aurait fait tache. Et puis Antoine Dupont, encore lui, a surgi pour inscrire l'essai de la victoire du Stade Toulousain à Belfast face à l'Ulster (23-30). Battus à Ernest-Wallon au match aller (20-26, après avoir évolué 70 minutes à quatorze), les Rouge et Noir ont su réagir en champions, et faire honneur à leur statut d'équipe-phare du rugby européen. Un petit point d'écart qui fait la différence.
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Tsitsipas, prince de Monaco
Ilie Nastase, Björn Borg, Guillermo Vilas, Thomas Muster, Juan Carlos Ferrero, Rafael Nadal… Ils n'étaient que six joueurs à avoir réussi à dompter deux fois d'affilée le tournoi de Monte Carlo, et pas des moindres… Ils ont été rejoints ce dimanche par Stefanos Tsitsipas, vainqueur en finale de l'Espagnol Alejandro Davidovich Fokina, en deux sets, 6-3, 7-6. Un triomphe qui confirme l'appétence du Grec pour la terre battue, surface sur laquelle il a grandi. Finaliste de la dernière édition de Roland-Garros, il lance idéalement sa préparation pour les Internationaux de France 2022 en s'imposant en Principauté, après avoir notamment éliminé Alexander Zverev en demi-finale samedi.
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Nos Flops
Un PSG-OM en carton
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On attendait un vrai choc entre le 1er et le 2e et il n'en a rien été. Au total, on a vu 4 tirs cadrés, et seulement 2 tirs au total en seconde (tous pour l'OM). Difficile donc de s'emballer devant le spectacle proposé, le tout dans une ambiance de cathédrale avec la grève des encouragements côté virage Auteuil. D'abord tactique, cette affiche a fini par perdre les spectateurs avec les nombreux arrêts de jeu et les fautes multiples (28). Une rencontre loin d'être inoubliable avec un petit vainqueur.
Bordeaux touche le fond mais creuse encore
Sur la pelouse d'un Olympique Lyonnais en crise interne et conspué par ses propres supporters, Bordeaux a - encore une fois - complètement craqué, encaissant six buts au total dimanche après-midi. Pathétique. Catastrophique. Cataclysmique pour un club en perdition et qui file tout droit vers la descente. Un premier but encaissé après 20 minutes de jeu. Un quatrième à la suite du coup d'envoi de la deuxième période. Une nouvelle défaite 6-1 à l'extérieur et les Girondins s'engluent à la 19e place de Ligue 1, se rapprochant encore un peu plus de la Ligue 2.
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INFO LE FIGARO – La plateforme américaine de vente en ligne de produits lifestyle s'affichera sur les manches du maillot du PSG à partir de la saison prochaine. Un juteux contrat portant sur plusieurs dizaines de millions d'euros.
Lyon - West Ham: à quelle heure et sur quelle chaîne regarder le match en direct?
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LE SCAN SPORT - En inscrivant trois buts samedi face à Norwich avec Manchester, le Portugais a déclenché un bonus très lucratif dans son contrat.
France24 - Monde
17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen
Publié le : 17/04/2022 - 09:04
Les campagnes pour l’élection présidentielle ont toutes des moments emblématiques, qu’il s’agisse d’incidents ou de retournements de situation. Alors que les électeurs sont appelés à désigner leur président, le 24 avril, France 24 revient sur un de ces épisodes marquants : le 17 avril 2002. Le candidat socialiste Lionel Jospin s’amuse à l’idée de ne pas être qualifié pour le second tour du 21 avril. Et pourtant, le Front national de Jean-Marie Le Pen ruinera ses ambitions présidentielles.
Fin de campagne présidentielle, le 17 avril 2002. À quatre jours du premier tour, le candidat socialiste Lionel Jospin, détendu et souriant, se prête au jeu de la politique fiction avec le journaliste John Paul Lepers. Ce dernier l’interroge : "Imaginez un instant, monsieur le Premier ministre – monsieur le candidat – que vous ne soyez pas au second tour. Pour qui voteriez-vous ?"
Surpris par la question, le candidat jette sa tête en arrière tout en riant. Après une brève pause, il répond : "Non, j'ai une imagination normale, mais quand même tempérée par la raison. Donc..." Et le journaliste de relancer : "Donc c'est impossible ?". "Ne disons pas ça, mais ça me paraît assez peu vraisemblable, hein ? Bon. Donc on peut passer à la question suivante peut-être", évacue finalement Lionel Jospin tout sourire.
Il y a vingt ans jour pour jour, même 96 heures avant le fatidique scrutin, il était encore impensable pour le Premier ministre en exercice, ainsi que pour la plupart des gens, d'imaginer que le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen puisse être au second tour de l’élection présidentielle. Après tout, Jean-Marie Le Pen était l’homme qui avait été condamné pour avoir qualifié les chambres à gaz nazies de "détail" de l’histoire de la Second Guerre mondiale. Les électeurs évidemment le marginaliseraient pour cela. Le cataclysme qui façonnerait l’histoire était pourtant à venir.
Le populaire Lionel Jospin sortait, lui, d’une cohabitation de cinq ans avec Jacques Chirac au cours de laquelle il avait fait passer des mesures socialement progressistes comme la semaine de 35 heures. En avril 2002, la sagesse populaire et tous les sondages le donnaient au second tour face au président sortant pour une revanche de l’affrontement gauche-droite de 1995.
La suite est entrée dans l’Histoire. Le 21 avril, Jean-Marie Le Pen (16,86 %) hisse pour la première fois l’extrême droite française au second tour d’un scrutin présidentiel. Le candidat du Front national va affronter le président sortant Jacques Chirac (19,88 %), en tête des votes, et Lionel Jospin termine troisième (16,18 %) à moins de 200 000 voix de la deuxième place.
Avec un taux d’abstention historique (28,4 %) et un nombre record de candidats (16), les scores des qualifiés au second tour ont été inhabituellement bas. À cela s’est ajouté un éparpillement des voix en raison de multiples candidatures à gauche, et un électorat tout aussi confiant que Lionel Jospin.
"Coup de tonnerre" de l’extrême droite
Ce résultat surprise a ébranlé la France. Le candidat socialiste aussi. Au soir du premier tour, un Lionel Jospin au visage sévère et fermé annonce "se retirer de la vie politique" sous les cris d’orfraie de ses supporters. Comparant ce qu’il vient de se passer à "un coup de tonnerre", le socialiste en disgrâce qualifie aussi la percée de l'extrême droite de "signe très inquiétant pour la France et pour notre démocratie".
Le même soir, des jeunes descendent spontanément dans la rue pour protester contre l’extrême droite. Le lendemain matin, les unes des journaux sont sans équivoque : "La bombe Le Pen" (France Soir), "Le choc" (Le Parisien), "Le tremblement de terre" (Le Figaro), "La France ne mérite pas cela" (L'Humanité) ou encore "Non" (Libération).
Presque tous les candidats de gauche au premier tour appellent leurs partisans à se pincer le nez et à voter pour Jacques Chirac au second tour afin de faire barrage à l’extrême droite. Les manifestations anti-Le Pen battent leur plein et le 1er-Mai – cinq jours avant le second tour – quelque 1,3 million de personnes manifestent dans les rues. Un record de mobilisation en France depuis la Libération, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sur les pancartes, partout dans le pays, le message est clair : pas cette fois et plus jamais.
Le 5 mai, le vaste consensus – baptisé "Front républicain" – contre le FN se rachète : Jacques Chirac remporte une victoire écrasante (82,2 %) face à Jean-Marie Le Pen (17,8 %). Un score digne d'une république bananière obtenu au nom de la démocratie républicaine. Le désastre est évité, au moins pour un temps.
Vers une banalisation du Front national et de ses idées
La majorité des électeurs français et les alliés de la France à l'étranger n'ont pas été les seuls soulagés de voir s’évaporer la perspective d’un président d’extrême droite. Jean-Marie Le Pen lui-même a admis plus tard, en 2014, qu’il n’aurait "pas été prêt à prendre le pouvoir" s’il avait accédé à la plus haute fonction de l'État, car le Front national ne disposait pas à l'époque de la "machinerie du pouvoir" nécessaire pour gouverner le pays.
En 2007, le candidat anti-immigration, 78 ans, s’est présenté – pour la cinquième fois – à une élection présidentielle, mais sans connaître la même réussite : il termine quatrième au premier tour (10,44 % des voix). Le candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy, qui avait réussi à siphonner les voix du FN, arrive largement en tête du premier tour (31,1 %).
Mais ce scrutin est loin de mettre un terme à l'aventure de l'extrême droite dans la course à la présidentielle française. Le scrutin de 2002 n'a été que le début d’un long voyage vers la banalisation du Front national. Une normalisation commencée pratiquement dès le lendemain de la réélection de Jacques Chirac.
Les politiciens traditionnels, à commencer par Nicolas Sarkozy, ont cherché à neutraliser le potentiel électoral de l'extrême droite en intégrant les préoccupations des partisans du FN à leurs stratégies politiques. Le FN a cherché, de son côté, à lisser son image et à créer la machine gouvernementale nécessaire pour gouverner.
Après le scrutin de 2002 – dont la campagne électorale a largement été marquée par le thème de l’insécurité – Jacques Chirac nomme Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur. Il se fait un nom en tant que "premier flic de France", luttant contre la criminalité et contre les sans-papiers, et érige en priorités nationales l’interdiction de la burqa ou encore l’expulsion des Roms après son élection en 2007.
Mais l'attrait des électeurs du Front national pour Nicolas Sarkozy s'estompe vite. L’affirmation de Le Pen selon laquelle "les gens préfèrent l'original à la copie" se vérifie lorsqu’il ne parvient pas à répondre aux partisans de la ligne la plus dure. "Les vagues d’immigration incontrôlables" explosent au visage de celui qui a façonné la politique migratoire pendant une décennie. En 2012, il n’est pas réélu – au profit du candidat socialiste François Hollande.
Pendant ce temps, le Front national reprend son ascension : Marine Le Pen – qui a repris le flambeau de son père – obtient 17,9 % des voix au premier tour, un record pour le parti d’extrême droite. Puis elle termine en tête des votes lors des élections européennes de 2014, apportant des élus à sa "machine de pouvoir". En 2017, elle réédite la performance de son père, conduisant l’extrême droite au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron. Et, comme son père, elle s’incline nettement (33,9 %) face au candidat de centre-droit (66,1 %). Cinq ans plus tard, les deux mêmes politiques s'affrontent de nouveau pour un duel qui est annoncé comme encore plus serré.
Franchir le Rubicon
La Fondation Jean Jaurès a affirmé en 2021 que le "cordon sanitaire" vis-à-vis de l’extrême droite a commencé à "s'éroder" à la fin de la présidence de Nicolas Sarkozy et que "le Front républicain se morcelle depuis plusieurs années maintenant". Le groupe de réflexion cite plusieurs exemples pour appuyer son propos : en 2012, quand Nicolas Sarkozy a franchi le Rubicon en jugeant Marine Le Pen "compatible avec la République" ; en 2015, quand le bureau politique de l’UMP a acté la stratégie du "ni front républicain ni Front national" à l’occasion d’une élection législative partielle. En 2017, le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas prononcé directement pour un vote Macron contre Marine Le Pen.
La candidate d’extrême droite a passé, quant à elle, une décennie à "dédiaboliser" le parti de son père. Après en avoir pris la présidence en 2011, elle a mis à la porte ceux qu’elle jugeait "antisémites, extrémistes et d'extrême droite". Elle a aussi renommé le Front national, devenu Rassemblement national.
En 2022, elle a reçu un coup de pouce du nouveau venu à l’extrême droite, Éric Zemmour. Ce dernier, tenant d’une ligne politique dure, a détourné l’attention et a fait gagner Marine Le Pen en efficacité dans son opération séduction. Elle a pu se présenter principalement comme la candidate du pouvoir d’achat tout en faisant oublier ses références d’extrême droite – pourtant bien présentes dans son programme : interdiction du port du voile dans l’espace public, fin de la citoyenneté de naissance ou encore suppression des prestations sociales pour les ressortissants étrangers.
Le rapport à l’extrême droite a aussi changé en vingt ans, leurs préoccupations traditionnelles passant de la marge au centre du débat public. En 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen durant l’entre-deux-tours. "Face à l'intolérance et à la haine, aucune transaction, aucun compromis sur les principes, aucun débat n'est possible", avait-il fait valoir. En 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a débattu du "séparatisme islamiste" avec Marine Le Pen à une heure de grande écoute sur une chaîne de service public. L’ancien protégé de Nicolas Sarkozy qui venait de publier un livre sur le sujet a eu droit à : "J’ai lu votre livre avec attention. Et, à part quelques inconstances, j’aurais pu mettre mon nom dessus". Gérald Darmanin, quant à lui, a accusé Marine Le Pen d’être devenue "molle" avec sa "stratégie de dédiabolisation" : "Vous devriez prendre des vitamines. Je ne vous trouve pas assez dure".
En février 2021, le sociologue Ugo Palheta avait décrypté l’échange pour France 24 : "Ils ont discuté pendant deux heures de la place des musulmans dans la société française, alors que nous vivons à la fois une crise sanitaire et une crise économique. Le gouvernement tente de regagner la confiance de la population en adoptant une grande partie du vocabulaire et des propositions de l'extrême droite, dans une tentative flagrante de gagner des voix. C’est ce que Macron fait aujourd’hui avec cette stratégie, qui part du principe que les classes populaires sont plus concernées par les problèmes d’identité alors qu’elles souffrent essentiellement de la crise économique. Le problème est que, plus on s’avance sur le terrain de l'extrême droite, plus elle progresse".
Quelques semaines plus tard, le journal Libération tirait à boulets rouges sur les alliés de Macron et faisait sa une sur l’exaspération des électeurs de gauche prêts à casser le sacro-saint Front républicain si Macron et Le Pen se retrouvaient au second tour.
Le 24 avril, c’est bel et bien le scénario de 2017 qui se répète. Mais cette fois-ci, les sondages annoncent un duel serré entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Nicolas Sarkozy, François Hollande et Lionel Jospin ont tous déclaré, durant l’entre-deux-tours, qu’ils voteraient pour le président sortant. Des étudiants, eux, manifestent leur mécontentement face à ce duel et menacent de s’abstenir. Leur mot d’ordre : #NiMacronNiLePen. Marine Le Pen, elle, se projette. Elle a d’ores et déjà annoncé que son père serait invité pour son investiture à l'Élysée en cas de victoire dimanche prochain. La candidate du RN mettrait ainsi fin à 20 ans d'attente pour voir un Le Pen à l’Élysée.
Cet article a été adapté par Jean-Luc Mounier. La version originale est à lire ici.
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Présidentielle : le vote blanc domine chez les mélenchonistes au second tour
Publié le : 17/04/2022 - 11:24
FRANCE 24
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Le vote blanc ou nul est arrivé en tête, avec 37,65 % des 215 292 voix exprimées, lors de la consultation qu'a réalisée Jean-Luc Mélenchon auprès de ses soutiens en vue du second tour de la présidentielle, a annoncé, dimanche, son site officiel.
Le vote Macron arrive ensuite avec 33,4 % des voix, devant l'abstention avec près de 29 %. Le vote Le Pen n'était pas proposé, en vertu de la consigne donnée par le candidat LFI au soir du premier tour : "Vous ne devez pas donner une voix à Mme Le Pen".
L'annonce des résultats, dimanche 17 avril, sur le site melenchon2022.fr est précédée de la précision suivante : "Le résultat de cette consultation n’est pas une consigne donnée à qui que ce soit. Il indique quelles sont les appréciations des 215 292 personnes qui y ont participé. Chacun conclura et votera en conscience, comme il l’entend."
La consultation des 310 000 parrains en ligne de la candidature de Jean-Luc Mélenchon s'est achevée samedi à 20 h. Elle était précédée par un mot de l'ex-candidat, qui a récolté près de 22 % des voix le 10 avril : le second tour "se dénouera au mépris de nos répulsions les plus fondamentales. Une présidence sans autorité morale en sortira", y confie le tribun.
Mais, ajoute-t-il, les deux finalistes "ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse".
"C’est pourquoi j’ai dit et je répète que pas une voix ne devrait se porter sur la candidate d’extrême droite", écrit Jean-Luc Mélenchon.
Le candidat explique pourquoi il procède ainsi, alors que ses électeurs sont divisés sur le vote de second tour, selon certaines études: "Ne donnons pas à ce duo le gain de nous opposer entre nous à leur propos alors que nous sommes si fortement unis sur nos projets. La cohésion de l’Union Populaire est notre bien le plus cher."
Il avait déjà consulté ses soutiens en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58 % des voix, avec la même exception : "Pas une voix à l'extrême droite".
La consultation avait également abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36 %), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35 %), un peu moins d'un tiers restant s'exprimant pour l'abstention.
AFP
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HISTOIRE DE CAMPAGNE17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen
Élysée 2022Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
OUTRE-MERPrésidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
France24 - Monde
Emmanuel Macron à Marseille : "La politique à venir sera écologique ou ne sera pas"
Publié le : 16/04/2022 - 12:15Modifié le : 16/04/2022 - 17:16
Aude MAZOUE
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Aude KERSULEC
Marie SCHUSTER
Emmanuel Macron a tenu, samedi, son unique grand meeting de l'entre-deux-tours dans le Jardin du Pharo, à Marseille. Un temps fort pour la campagne du candidat, qui souhaite capter le vote mélenchoniste et séduire les nombreux abstentionnistes de la ville.
Le ciel, le soleil, la mer et Emmanuel Macron. Le président-candidat s'offre, samedi 16 avril, une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours.
Le président-candidat a pris la parole peu après 15 h 30. Rapidement, il s'est adressé aux électeurs de gauche, vivier de voix indispensables à l'approche du second tour.
"Mon projet permet de réconcilier au lieu de diviser", a-t-il assuré devant plusieurs milliers de partisans, promettant un prochain mandat sous le signe du "renouvellement complet". "Je veux complètement refonder, je veux que ce soit cinq années de renouvellement complet. Ce qui se joue le 24 avril ne doit pas être une continuation mais une réinvention, une nouvelle ambition", a-t-il assuré.
Le président-candidat a par ailleurs déploré dans le même temps le "grand rabougrissement" de la France, un référence au "grand remplacement", une théorie reprise par l'extrême droite.
"Nous avons bâti une civilisation et une culture, une ouverture au monde, une exigence et une volonté de toujours porter cette voix unique à l'égard du reste du monde. Cette fierté française, c'est cela. Ce n'est pas le grand rabougrissement, la grande division, la grande séparation qui consisterait à dire à des enfants nés sur notre sol qu'ils n'y ont plus leurs droits."
Un Premier ministre chargé "de la planification écologique"
Emmanuel Macron a ensuite égrené une longue série de mesures sur l'écologie. Parmi elles, il a promis que, s'il est réélu, son Premier ministre sera "directement chargé de la planification écologique" afin d'aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"La politique que je mènerai dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas", a-t-il lancé. Le Premier ministre, a-t-il ajouté, sera "appuyé par deux ministres forts, le ministre de la planification énergétique", qui "aura pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon", et un ministre "chargé de la planification écologique territoriale".
Celui-ci œuvrera pour "changer nos moyens de se déplacer au quotidien", "réinvestir sur le fluvial et le fret ferroviaire", "accélérer la rénovation des logements, au moins 700 000 par an sur les cinq ans qui viennent", ou encore "agir pour la qualité de l'eau, de l'air, de l'alimentation", a détaillé le candidat.
"Nous n'avons pas rien fait durant ces cinq années"
"Ce message écologique du premier tour, nous devons aujourd'hui savoir lui donner une perspective nouvelle pour le 24 avril et les années qui viennent", a-t-il insisté, tout en défendant son bilan.
"Nous n'avons pas rien fait durant ces cinq années", a souligné Emmanuel Macron, citant notamment "Notre-Dame-des-Landes, Europacity, la Montagne d'or en Guyane, le Terminal 4 de Roissy". "Tous ces projets, qui les a arrêtés parce qu'ils n'étaient pas écologiques ? C'est nous, pas eux !"
"Nous avons été deux fois plus vite que les deux quinquennats qui précédaient pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous les avons diminuées de 12 % en cinq ans. C'est pour dire : l'inaction, pas chez moi !", a-t-il souligné.
"Mais ce que le Giec nous a encore dit, c'est que ça ne suffit pas, il faut aller deux fois plus vite. Vous savez quoi ? On va le faire", a-t-il ajouté, disant vouloir réconcilier deux angoisses, celle de ceux qui craignent une "planète plus viable" et celle de "ceux qui craignent un changement trop rapide".
Avec AFP
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Le Figaro
En Auvergne, des familles ukrainiennes célèbrent Pâques à l'église avec les villageois
Bénédicte LutaudREPORTAGE - Une famille et deux femmes ukrainiennes, accueillies par la commune et la paroisse de Tauves, ont assisté dimanche à une messe de Pâques émouvante, dans une démarche œcuménique improvisée.
Aux premiers rangs de la petite église Notre-Dame de la Nativité de Tauves, une jeune mère chuchote à l'oreille de son petit garçon qui s'agite. À sa droite, l'aînée, plus sage, et le père, concentré, suivent la cérémonie sur un grand livret blanc. Une famille ordinaire, qui serait passée inaperçue sans l'annonce initiale, au début de la messe de Pâques, du Père Pascal Thomas, expliquant la présence, dans l'assemblée, de deux femmes seules, Tatiana et Nina, et d'une famille : Tania, son époux Evgeny, et leurs deux enfants, Artem, 4 ans, et Evgenia, 8 ans, tous ayant fui la guerre en Ukraine. Tous sont accueillis au presbytère de Tauves, propriété de la commune, dans une initiative conjointe de la municipalité et de la paroisse.
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Alors, on comprend que le grand livret blanc que suivent minutieusement Evgenia et son père comporte une traduction des textes du jour et une brève explication de la liturgie, et on perçoit des mots aux consonances slaves qui s'échappent de la bouche du petit garçon impatient d'aller profiter du soleil qui inonde les paysages vallonnés du Puy-de-Dôme - et surtout, des chocolats de Pâques. Tout au long de l'office, des petits mots d'attention seront dits par le curé pour inclure ces réfugiés, malgré la barrière de la langue et de la confession : ils sont chrétiens mais orthodoxes et certains, protestants.
Lors de son homélie, le père Thomas souligne que la Résurrection du Christ et la victoire de la vie sur la mort, fêtée le jour de Pâques, montrent que «même avec l'horreur de la guerre, c'est la vie qui a toujours le dernier mot». Lors de la communion, le curé hésite, puis se décide à venir bénir les familles ukrainiennes restées assises dans les rangées, d'un geste de croix sur le front. «On s'était renseigné en hâte auprès d'une communauté orthodoxe pour savoir si on pouvait donner la communion, mais nous n'avons pas eu de réponse», confie le curé au Figaro.
«À la messe, on prie souvent pour les personnes pauvres et souffrantes. C'était fort, pour Pâques, d'avoir leur présence qui donnait à cette prière un aspect concret, reprend le père Thomas. On sentait une prière fervente de tous les paroissiens pour la paix et ces personnes».
Tania, Evgeny et leurs deux enfants sont arrivés à Tauves, petit village des hauteurs du Puy-de-Dôme, 700 âmes, il y a une quinzaine de jours. Un long et éprouvant périple depuis la ville de Melitopol, dans le sud de l'Ukraine (à l'ouest de Marioupol), occupée par les Russes depuis le 11 mars, et rendue «célèbre» depuis l'enlèvement de son maire.
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Opéré peu avant le début de la guerre en Ukraine, Evgeny a été déclaré inapte au combat et a donc pu accompagner son épouse et ses deux enfants dans leur exil. Une chance ? «Il ne le vit pas du tout comme ça, au contraire», soupire Jean-Louis, un élu de Tauves qui a joué un rôle clé dans l'accueil de ces Ukrainiens. On devine la culpabilité et peut-être, même, la honte qui ronge ce père de famille, vis-à-vis des hommes, parents, amis, voisins, ayant dû partir au front pour combattre l'armée russe. Parmi les deux Ukrainiennes âgées venues seules, accueillies depuis jeudi dernier, Tatiana a perdu son époux à la guerre, et n'a plus de nouvelle de son fils depuis cinq jours. «Elles ne veulent pas parler de leur histoire, elles ont tout perdu», souffle Corinne Boucheret-Serre, épouse du maire et paroissienne.
C'est par l'intermédiaire du travail de Jean-Louis, élu municipal, que la commune a pu organiser l'accueil de ces réfugiés. Son entreprise Bureau Veritas, qui emploie 500 salariés en Ukraine, a mis en œuvre des actions avec la Croix rouge pour aider leurs familles exilées depuis le début de la guerre. «D'autres familles se sont greffées au dispositif. Nous avons travaillé avec la Croix-Rouge de Pologne, puis de Lyon, et c'est ainsi que ces familles sont arrivées ici», explique Jean-Louis. Des employés d'origine russe ou ukrainienne ont pu, depuis la Pologne jusqu'à Tauves, les aider à communiquer et les accompagner dans toutes leurs démarches.
Accueillies au presbytère
Leur hébergement a été vite trouvé : le presbytère, de propriété communale, «est plus souvent vide que plein. C'était plus facile de les accueillir ici que chez des familles, même si nous avons eu beaucoup de volontaires», témoigne Christophe Serre, maire de Tauves. «La commune se prête bien à leur accueil. Nous avons déjà une antenne des Restos du Cœur, un local du Secours populaire et récemment, un local du Secours catholique local», poursuit-il, se disant prêt à les accueillir aussi longtemps que nécessaire. «Avec ces six Ukrainiens accueillis, cela représente près de 1% de la population de Tauves. Si toutes les communes de France suivaient l'exemple...», se félicite-t-il, même si la municipalité n’est pas sûre de pouvoir en accueillir davantage : «il y a d'autres personnes ici qui ont des besoins».
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Le 15 mai, la commune a prévu des vœux solidaires au profit des Restos du cœur et de l'Ukraine, pour aider ces réfugiés à tenir le coup dans la durée. «Ils sont arrivés avec rien, pas même une valise», s'émeut encore Jean-Louis, qui les a accompagnés depuis à la préfecture. Grâce à lui, tous ont des papiers depuis mercredi et donc le droit de travailler. Deux d'entre eux ont déjà trouvé un emploi, à la laiterie pour l'une et dans un gîte pour y faire du ménage pour l'autre. Les enfants, bientôt, pourront aller à l'école.
Une solidarité unanime des villageois
Élus, paroissiens, villageois se débrouillent comme ils peuvent pour accueillir ces réfugiés Ukrainiens dans les meilleures conditions, malgré la première barrière : celle de la langue. Une application, sur leurs téléphones, leur permet d'utiliser une traduction sommaire, mais automatique, de l'ukrainien au français, et vice et versa. Un groupe WhatsApp «Ukraine Tauves», où des intermédiaires parlant russe ou ukrainien font la traduction, les aide à communiquer.
« Nous remercions Dieu et le maire et ses adjoints pour notre paix ! Et si nous le pouvons, nous rentrerons à la maison ! »
Dès l'arrivée de Tania, Evgeny et de leurs deux enfants, les Tauvois ont fait preuve d'un grand élan de solidarité : «on a même dû freiner face à l'accumulation de don de nourriture pour éviter le gaspillage», confie l'édile, lors d'un verre de l'amitié partagé par les paroissiens à l'issue de la messe. Nina nous confie : «Nous remercions le maire et ses adjoints pour leur hospitalité. Et si nous le pouvons, nous retournerons à la maison. Nous leur sommes très reconnaissants. Nous avons aimé l'église. Ce sont des gens formidables ! Oui, nous remercions Dieu et le maire et ses adjoints pour notre paix».
«J'ai moi-même aidé à traduire le sermon du curé pendant la messe. La preuve qu'on peut avoir la casquette de maire, et de chrétien», s'amuse Christophe Serre, heureux de défendre, avec son épouse, une laïcité d'ouverture, où, comme à Tauves, paroisse et municipalité peuvent travailler ensemble pour accueillir les exilés Ukrainiens.
«Ils n'ont fait que mentir» : à Paris, des manifestants anti-passe sanitaire mus par la même défiance
REPORTAGE - 14.000 personnes étaient, selon les autorités, rassemblées à Paris pour manifester contre le passe sanitaire ce samedi. Dans leurs rangs s'exprime une intense crainte des vaccins contre le Covid-19 et de la politique gouvernementale, jugée «liberticide».
Un incendie détruit une église orthodoxe russe à Paris
Une petite église orthodoxe russe a brûlé dimanche à Paris, a appris l'AFP auprès des pompiers, et la…
Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen
Envoyé aux étudiants et enseignants nantais, un mail de Carine Bernault a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
France24 - Monde
Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite
Publié le : 16/04/2022 - 08:06Modifié le : 16/04/2022 - 20:31
FRANCE 24
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À l'appel d'une trentaine d'organisations et syndicats, des manifestations ont eu lieu, samedi, en France, pour dire "non à l'extrême droite", à huit jours du second tour de la présidentielle opposant la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, au président sortant, Emmanuel Macron.
"Mieux vaut un vote qui pue qu'un vote qui tue". À Paris et en région, près de 23 000 manifestants sont descendus dans les rues, samedi 16 avril, pour dire "non à l'extrême droite", sans pour autant soutenir Emmanuel Macron, à huit jours du second tour de la présidentielle.
Selon le ministère de l'Intérieur, 13 600 personnes se sont mobilisées dans plus de 50 manifestations en région et 9 200 à Paris. Les organisateurs, quant à eux, revendiquent près de 40 000 participants à Paris et 150 000 personnes dans toute la France.
"Pas une voix pour Marine Le Pen !", ont martelé les organisateurs devant plusieurs centaines de manifestants à Lille.
"On est ici pour dire non à l'extrême droite. (...) pour la société, les libertés mais aussi le climat. Ce serait une vraie régression si elle arrivait au pouvoir", explique à l'AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France à Paris, où plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées.
>> Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
"Résistance"
À Marseille aussi, ville où Emmanuel Macron tenait un meeting : "On est là pour faire barrage à l'extrême droite", assure une lycéenne, Medina Bayoui, venue défiler.
À Lyon, où les manifestants sont en majorité des jeunes, Emma, 23 ans, étudiante, se mobilise "contre la banalisation des idées dangereuses, contre le racisme, l'exclusion, la dictature en puissance", et reprend un slogan : "À ceux qui osent voter les lois racistes, tout le monde répond : résistance !"
Marine Le Pen, qui s'est exprimée devant la presse plus tôt dans la matinée à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, estime que "venir manifester contre les résultats d'une élection" est "profondément antidémocrate. Donc, je pense que les Français trouvent ça désagréable de voir que leur choix est ainsi contesté dans la rue, par l'intermédiaire de manifestations".
"En rejetant Marine Le Pen, il s'agit d'empêcher l'avènement d'un projet de société destructeur de l'État de droit, de la république démocratique sociale et solidaire que nous défendons chaque jour", selon le communiqué des organisateurs, une trentaine d'organisations et syndicats, comme la LDH, SOS Racisme, la CGT, le Sundicat de la magistrature ou encore le syndicat national des journalistes.
"Ni Le Pen, ni Macron"
Dans ces cortèges baignés de soleil, si les manifestants sont tous contre l'extrême droite, ils n'épargnent pas le président sortant, voire renvoient les deux prétendants dos-à-dos.
À Paris, le coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) François Sauterey résume : "Nous ne voulons pas de Marine Le Pen à l'Élysée. Nous sommes là pour dire 'utilisez votre bulletin de vote pour l'empêcher d'arriver au pouvoir', on ne dit pas 'votez Macron', mais ça revient à ça".
Militant de SOS Racisme, Sasha Halgand, qui regrette d'être face à "un duel Macron/Le Pen dont la jeunesse ne veut pas, (...) le vote utile se porte sur lui. Si Marine le Pen arrivait au pouvoir, il y aurait des milices fascistes, des lois liberticides".
Lucile Muller, 19 ans, étudiante à Paris, "conteste les deux candidats" : "On avait déjà ce même résultat il y a cinq ans mais on ne connaissait pas Macron. Là, on a vu les violences policières, les lois liberticides (...) On aurait aimé avoir le choix, avec un second tour Mélenchon/Macron, avec des débats sur l'écologie par exemple".
Dans la capitale, où la tête de cortège est arrivée place de la République vers 17 h 00, quelques incidents ont éclaté entre les forces de l'ordre et une centaine de personnes lors de la dispersion. Avec des jets de projectile, un vélo et des déchets incendiés d'un côté, l'utilisation de lacrymogènes de l'autre.
À Saint-Étienne, 200 personnes, dont de nombreux jeunes tendance anticapitaliste, extrême gauche ou libertaire, ont participé à un "Carnaval contre la mascarade électorale", arborant des masques d'Emmanuel Macron, et ces slogans "Ni Macron, ni Le Pen", "Non à la bourse", "Suspicion partout, liberté nulle part".
À Rennes, des incidents se sont produits entre manifestants de l'ultra-gauche et policiers, lors d'un rassemblement interdit tandis que se déroulait sans incident, en un autre point de la ville, une manifestation autorisée contre le racisme et le fascisme.
Enfin à Marseille, une banderole du NPA proclame : "Contre Le Pen et l'extrême droite, contre Macron et sa politique antisociale, ne comptons que sur nos luttes".
Avec AFP
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Le Figaro
La semaine du FigaroVox - «Pâques : ce qu'ont encore à nous dire les Églises chrétiennes»
Aziliz Le CorreRetrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.
Chers abonnés,
En plein milieu de l'entre-deux-tours, ce dimanche 17 avril, les catholiques et les protestants célèbrent Pâques. Les orthodoxes le feront le dimanche suivant. Le Père Grégoire Sabatier profite de ce télescopage du calendrier politique et liturgique pour rappeler que «la politique est une dimension noble de la vie sociale, mais qu'elle ne nous dispense pas d'une recherche personnelle des biens spirituels».
Mais que peuvent donc bien avoir à dire l'Église catholique et les Églises protestantes à une société française dont les valeurs sont désormais aux antipodes de leur doctrine ? Selon Marc Eynaud, «dans une société qui fait de la défense des minorités une fin, devant le morcellement des territoires, la multiplication des bulles cognitives et des “safe spaces”, l'universalisme catholique, sa morale, ses dogmes et sa philosophie apparaissent comme des contre-modèles». Le christianisme résisterait en se faisant source d'espérance pour le monde.
C'est en cela que réside la Lumière de Pâques. Le mystère pascal ne se résume pas aux cloches et aux œufs en chocolat, il symbolise la victoire de la Vie sur la mort, en laquelle croient les chrétiens : la Résurrection de Jésus. Et pour tous, croyants ou non, ce week-end de retrouvailles familiales est source de joie !
Nous vous souhaitons de bonnes lectures sur FigaroVox,
Aziliz Le Corre
Le grand entretien du Figaro Magazine
La journaliste Lætitia Strauch-Bonart s'attache à réfuter la thèse d'un déclin global de notre pays. L'essayiste Malika Sorel-Sutter, bien plus pessimiste, décrit quant à elle l'ampleur de notre malaise identitaire. À une semaine du second tour de la présidentielle, nous les avons conviées à dresser l'état des lieux de la France.
À découvrir sur FigaroVox.
Les débats de la semaine
Le vote “radical” ébranle les fondements du système politique: Le politologue Jérôme Jaffré, directeur du Centre d'études et de connaissances sur l'opinion publique (Cecop), tire les enseignements du premier tour de la présidentielle et esquisse les caractéristiques du duel du second tour entre Emmanuel Macron et Marine le Pen.
Dans cette présidentielle, deux blocs sociologiques et culturels se font face : Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet, le résultat de l'élection présidentielle confirme la recomposition politique de notre pays. En lieu et place du vieux clivage droite-gauche, un clivage entre France d'en haut et France d'en bas continue de monter en puissance, explique-t-il.
La France est-elle devenue ingouvernable ? Pour le sondeur Mathieu Gallard, on assiste à une recomposition de la vie politique autour de trois pôles : un pôle de gauche radicale, un pôle libéral, et un pôle national-identitaire. L'assise électorale des prochains présidents risque donc d'être de plus en plus étroite, argumente l'auteur.
Pour qui votent les catholiques pratiquants ? Une étude de l'Ifop pour La Croix montre que quatre électeurs catholiques sur dix ont voté Marine Le Pen ou Éric Zemmour, et 69% des musulmans pour Jean-Luc Mélenchon. Le politiste Yann Raison du Cleuziou, spécialiste des religions, analyse ces résultats.
Un pays vieillissant est-il voué au centrisme politique ? La mobilisation toujours massive de l'électorat âgé pousse les décideurs politiques à se concentrer sur cette classe d'âge. Mais la génération Z doit aussi se remettre en question, explique la journaliste de FigaroVox Eugénie Bastié.
La liberté de la Russie ne deviendra possible que si l'Ukraine devient libre : Pour l'historien et philosophe russe, Vladimir Pastoukhov, qui vit à Londres depuis une dizaine d'années, la guerre d'Ukraine est «la conséquence inévitable de l'évolution du régime poutinien, qui ayant peur de la révolution et souhaitant préserver son pouvoir, utilise l'énergie des masses en les détournant vers une agression extérieure».
L'essai de la semaine
Dans un essai passionnant, Les Révoltés d'Occident , notre consœur Laure Mandeville décrypte à chaud la campagne du candidat de Reconquête!, raconte Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint de FigaroVox.
À découvrir sur FigaroVox.
France24 - Monde
Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés
Publié le : 17/04/2022 - 22:22
FRANCE 24
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Alexandra QUARINI
Le parti arabe israélien Raam a "suspendu" dimanche soir sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre Naftali Bennett en raison des violences à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.
Le gouvernement de Naftali Bennett apparaît fragilisé après une nouvelle vague de violences, dimanche 17 avril, qui a fait plus d'une vingtaine de blessés dans et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Tôt dimanche, des "centaines" de manifestants palestiniens ont commencé à amasser des "pierres" sur l'esplanade peu avant l'arrivée de juifs religieux à cet endroit, considéré comme le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, a indiqué la police israélienne.
Les forces de l'ordre israéliennes sont intervenues sur l'esplanade, située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël, donnant lieu à des accrochages mais aussi à des critiques dans le monde musulman.
Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 19 blessés palestiniens, dont certains ont été atteints par des balles en caoutchouc, deux jours après des accrochages ayant fait plus de 150 blessés.
Or, dans la soirée, le parti arabe israélien Raam a annoncé "suspendre" son soutien à la coalition du Premier ministre Bennett, qui avait rallié en juin dernier des partis de droite, de gauche, de centre, et pour la première fois de l'histoire d'Israël, une formation arabe, pour chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu.
La menace d'une "démission collective"
"Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires" à l'esplanade des Mosquées, "nous soumettrons une démission collective", a prévenu Raam dans son communiqué. Raam compte quatre députés dans la coalition qui en réunit actuellement 60, soit un de moins que le seuil de la majorité.
Ce gel de la participation de Raam à la coalition n'a pas d'effet à court terme pour le gouvernement de Naftali Bennett car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu'au 5 mai.
Dans l'intervalle toutefois, le Premier ministre tente de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué à l'AFP des sources politiques à Jérusalem.
Début avril, le gouvernement avait déjà perdu sa majorité au Parlement avec le départ d'une députée de la droite radicale. Cette dernière avait évoqué la décision du gouvernement d'autoriser la distribution dans les hôpitaux du pain avec du levain, ou "hametz", pendant Pessah, la Pâque juive, ce qui est contraire à la tradition.
De son côté, le parti Likoud de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche les députés de droite à quitter la coalition pour former un "gouvernement de droite" réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l'extrême-droite.
"Quand les juifs ne peuvent plus marcher en sécurité à Jérusalem pour Pessah (...) il y a des députés de droite dans la coalition qui comprennent que ce gouvernement est arrivé au bout de son parcours", a déclaré le Likoud alors que des autocars d'Israéliens ont été la cible de jets de pierre par des Palestiniens dimanche.
Avec AFP
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Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
INTERVIEW
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Boby Lapointe, le marginal devenu culte
Léna LutaudENQUÊTE - Le chanteur de «Ta Katie t’a quitté», né il y a tout juste cent ans, est un cas unique dans la chanson française. Alors que le succès n’est arrivé que deux décennies après sa disparition, en 1972, de nombreux artistes le vénèrent et les Français se transmettent ses chansons de génération en génération.
Envoyée spéciale à Pézenas (Hérault)
Dans la garrigue, entre les chênes verts et les genêts, mieux vaut repérer les poissons en bois peint pour suivre la bonne direction. À 74 ans, Ticha Lapointe, la fille du chanteur Boby Lapointe, vit dans un lieu hippie avec yourte et caravane comme il en existe encore dans les coins reculés de l’Hérault. Quelques hectares à flanc de colline baptisés Poisson Fa, du nom d’une des chansons de son père. «Boby n’a pas connu ici mais tout le monde le sent, il est là», dit doucement cette adepte de la méditation. Dans le capharnaüm de sa pièce principale où trônent canapés, pianos et une scène surélevée, une photo montre Boby Lapointe les yeux rieurs. Ce drôle d’endroit où elle a longtemps vécu sans eau ni électricité, les musiciens adorent s’y produire. En cette année de double célébration, ils vont y défiler.
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Né le 16 avril 1922, Boby Lapointe aurait eu 100 ans cette année. Le 29 juin 1972, voilà bientôt un demi-siècle, un cancer l’a emporté. «Ce lundi de Pâques, nous donnerons ici un concert mémorable où tout le monde est le bienvenu», explique Ticha Lapointe, émue comme à chaque fois que la musique enjouée et les textes truffés de calembours de son père sont interprétés. «Youpi! Youpi!», se serait exclamé l’intéressé. Dans l’histoire de la musique française, Boby Lapointe est un cas unique. «Il est le Van Gogh de la chanson», analyse Louis Chedid. «Au désespoir de son copain Georges Brassens, ce chanteur des années 1960 ne connaîtra jamais le succès de son vivant. C’est un artiste essentiellement de 45-tours», rappelle Jean-Pierre Pasqualini, le directeur des programmes de Melody TV. Sans bénéficier de plan marketing, Boby Lapointe devient populaire à partir des années 1990, vingt ans après sa mort. En ce printemps 2022, il est même entré dans le club des artistes cultes.
Cette année, il se passe vraiment quelque chose. La jeune génération d’artistes en quête de repères et d’identité collective hisse Boby Lapointe au panthéon des grands chanteurs
«Le grand Boby est diffusé sur Fip, sur France Culture, et sera mis en avant dans les programmes cet été», témoigne Didier Varrod, directeur musical de Radio France. Ses chansons, qu’on comprend différemment selon son âge, «se transmettent des parents aux enfants, le meilleur bouche-à-oreille», ajoute Louis Chedid, qui l’adore, tout comme Étienne Daho, Sandrine Kiberlain ou MC Solaar. Alain Bashung, qui avait assuré sa première partie à l’âge de 13 ans, était tout aussi fasciné, ainsi que Renaud, qui chante Ça va ça vient sur son album attendu début mai. «On verra si une reprise de Boby peut devenir un tube en plus d’être culte», note Jean-Pierre Pasqualini. Même Hervé, chanteur branché de 31 ans, s’y réfère. «Cette année, il se passe vraiment quelque chose. La jeune génération d’artistes en quête de repères et d’identité collective hisse Boby Lapointe au panthéon des grands chanteurs», observe Cécile Prévost, sociologue de la chanson et maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle.
«L’enjeu est régional»
À 60 kilomètres à l’ouest de Montpellier, les plus surpris sont les Piscénois. «La relation entre Boby et Pézenas, sa ville natale, a été compliquée, explique Manu Karmazyn, président de l’association Eh! Dis Boby. Enfant, ses frasques faisaient rire.» Quand «le rigolo» se lance dans la chanson, à 37 ans, c’est l’incompréhension. Son parcours, de brillant mathématicien à vendeur de culottes, de réparateur d’antennes de télévision à scaphandrier à La Ciotat, déroutait déjà. À Paris, il appartient à la joyeuse bande qui se produit rive gauche de cabaret en cabaret. Son style? «Une fantaisie échevelée… On ne saurait dire s’il fera carrière dans ce genre difficile mais en attendant cela ne manque pas de saveur», écrit le critique du Figaro le 12 février 1960. Sa carrière durera seulement quinze ans, le temps de déposer cinquante chansons à la Sacem.
Une fantaisie échevelée… On ne saurait dire s’il fera carrière dans ce genre difficile mais en attendant cela ne manque pas de saveur
Des bijoux de poésie comme Méli-Mélodie: «Oui, mon doux minet, la mini/ Oui, la mini est la manie. Est la manie de Mélanie/ Mélanie l’amie d’Amélie…»«Jugées subversives, certaines, comme Embrouille minet (“La joie de ton chat se lit dans tes prunelles/ Je sais bien qu’il n’est pas repu d’si peu”), n’étaient autorisées à la radio que passé minuit. Sur RTL, Philippe Gildas, qui était fan, les diffusait exprès à 7 heures», raconte le biographe Sam Olivier. À Pézenas, «ses disques étaient introuvables. Il n’y a donné qu’un seul concert et n’a jamais été diffusé dans les haut-parleurs lors de la foire annuelle. Sa sœur Huguette en était fâchée», dit Dany Lapointe la petite-fille du chanteur. «Issu d’une famille de bourgeois dans la vigne, avec un père décoré de la Légion d’honneur et un frère colonel, Boby Lapointe était apprécié en tant qu’homme mais il était trop avancé sur son temps», analyse Sam Olivier. Lui-même y met peu du sien. Il tourne pour François Truffaut et Claude Sautet.
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Pas carriériste pour un sou, cet esprit libre appartient au clan des marginaux, de ceux qui suscitent de la tendresse. À la télévision, il chante Si j’avais un marteau de Claude François chez Jean-Christophe Averty plutôt que de faire la promotion de ses 45-tours chez Guy Lux. Évidemment, cela le rend encore plus génial. De Bourvil à Fernand Raynaud en passant par Ginette Garcin, il est soutenu à bout de bras par de nombreux artistes à succès. Georges Brassens sort son chéquier quand les Lapointe font faillite avec la crise viticole de 1970. Joe Dassin est celui qui aide le plus. En 1969, il finance l’unique 33-tours studio de Boby Lapointe et fera le forcing en 1976 pour que paraisse une première intégrale. «Le tableau où Boby Lapointe pose dans l’herbe, qui a servi pour la pochette du disque, est toujours à la maison», confie son fils, Jonathan Dassin.
«Les hommages vont se multiplier»
Pour toutes ces raisons, les maires de gauche et de centre droit de Pézenas préfèrent miser sur Molière venu chercher l’inspiration dans leur belle ville truffée d’hôtels particuliers et de patrimoine religieux. Ce n’est que très récemment, en observant le travail fait à Sète avec Georges Brassens et à Narbonne avec Charles Trenet, qu’ils réalisent la chance qu’ils ont avec leur «machou» (jeune fêtard en occitan). En regroupant sa maison natale, son musée, sa tombe surmontée d’un hélicon avec, comme épitaphe, «Pon Pon Pon Pon», tout en étant citée dans son œuvre, Pézenas coche toutes les cases. En cette mi-avril, la tramontane y souffle un petit grain de folie. Le visage du chanteur claque sur les fanions accrochés aux coins de rue. «Les hommages vont se multiplier», se réjouit le maire, Armand Rivière, en dévoilant une sculpture du chanteur.
«L’enjeu est régional», renchérit Christian Bezes, directeur de l’office du tourisme cap d’Agde Méditerranée. Comme Robert Combas, Didier Wampas et les autres célèbres artistes locaux, Boby Lapointe doit aider Montpellier à devenir capitale européenne de la culture en 2028. «Enfin!», se réjouit Ticha Lapointe. Sous le soleil de ce week-end, la première salve de festivités carnavalesques et surréalistes a été un immense succès. De 10 heures à minuit, les rues étaient pleines, les hôtels et cafés pris d’assaut. Farceurs, comme l’était Boby Lapointe, les commerçants ont tous revêtu sa célèbre marinière. Avec une «armée» de femmes enceintes ouvrant les volets de sa maison natale, un vrai bébé jaillissant d’un œuf en clin d’œil au faire-part de 1922, jusqu’au final avec un Boby Lapointe géant, une «déambulation jubilatoire» a attiré des milliers de badauds.
«Efficace avec deux accords»
Dans l’A-Musée, la foule a rempli le livre d’or de louanges. Au mur, une affiche du premier Olympia de Johnny Hallyday en 1961 a remporté un succès certain. En première partie, Boby Lapointe avait maté les blousons noirs pourtant impatients de voir leur idole. Fera-t-il de même avec les collégiens de la commune voisine de Roujan? Cette semaine, la sonnerie de leur école retentira au son de T’as pas, t’as pas tout dit et de Marcelle. «Les chansons vont tourner, le but n’est pas que les élèves les détestent», s’amuse Tom Belhomme, vice-président de Eh! Dis Boby. Fin avril, la fête continuera avec une édition XXL du Printival Boby Lapointe, où des milliers de curieux sont attendus. En juin, Daniel Pennac fera le déplacement. «À la rentrée, Le Barbu du square, pièce de théâtre écrite par Boby en 1952, sera joué pour la première fois», ajoute Dany Lapointe.
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En 2012, le succès de son grand-père a été suffisant pour qu’elle arrête son métier d’infirmière. Depuis, elle se «consacre à sa mémoire et préside le festival Printival, où une centaine de programmateurs et de producteurs viennent repérer des artistes émergents». Seuls les plus audacieux y reprennent du Boby Lapointe. «Sa musique nécessite d’excellents musiciens, explique Sam Burguière, du groupe Les Ogres de Barback, en charge de la soirée hommage du Printival. Boby était efficace avec deux accords mais il n’y a aucune logique dans la rythmique. Il y a une mesure à quatre temps, puis d’un coup on passe à cinq et on ne sait pas pourquoi.» Quant aux paroles, «mieux vaut avoir un prompteur tant elles sont difficiles à mémoriser», renchérit en riant Louis Chedid en pensant notamment à Ta Katie t’a quitté : «Ce soir au bar de la gare/ Igor hagard est noir/ Il n’arret’ guère de boir’/ Car sa Katia, sa jolie Katia/ Vient de le quitter…»
Un regain d’intérêt
Les collectionneurs fredonnent aussi, car sa cote repart. Envoyés au pilon dans les sixties, et donc rares, ses 45-tours s’échangent entre 40 et 100 euros. Universal Music France, sa maison de disques, se frotte les mains. Après trois intégrales qui se sont vendues comme des petits pains, «nous sortirons fin juin un double CD livre-disque avec inédits, titres rares, le tout illustré de nombreuses photos jamais sorties des malles de sa fille, d’anecdotes dénichées par son biographe Sam Olivier et de pépites retrouvées dans nos bobines archivées, comme une version inconnue d’Avanie et Framboise et une musique de publicité très drôle pour les yaourts Danone, “Jockey, c’est pas mauvais”», annonce Julien Heissler, chef de projet au label Panthéon. Chez Spotify, géant suédois du streaming, Nicolas du Roy, directeur éditorial, est étonné de ses recherches: «Boby Lapointe compte 50 000 auditeurs mensuels. C’est beaucoup pour un artiste des années 1950. On constate un drôle de pic les 24 et 25 décembre, où l’audience est multipliée par trente! Ta Katie t’as quitté, La Maman des poissons et Aragon et Castille sont les titres les plus écoutés.»
Boby Lapointe compte 50 000 auditeurs mensuels. C’est beaucoup pour un artiste des années 1950. On constate un drôle de pic les 24 et 25 décembre, où l’audience est multipliée par trente !
Et de souligner une autre bizarrerie: «Les États-Unis sont le quatrième pays d’écoute avec des chiffres conséquents, ce qui doit être dû au succès outre-Atlantique du film Tirez sur le pianiste, de François Truffaut, où Boby Lapointe chante Avanie et Framboise avec ses paroles sous-titrées en français.» Avec tant de ferveur, Ticha, Dany et son frère Yann Lapointe, moniteur sur bateau-école au cap d’Agde, peuvent espérer se partager un peu plus que les 20 000 euros de droits d’auteur annuels générés par la carrière posthume de leur aïeul. Comme tant d’artistes des années 1960, Boby Lapointe avait signé un contrat avec un pourcentage dérisoire sur ses ventes.
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Live: Several killed after Russian strikes on Ukraine's Lviv
Issued on: 18/04/2022 - 01:08Modified: 18/04/2022 - 13:08
FRANCE 24
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A series of "powerful" Russian strikes in the western Ukrainian city of Lviv on Monday killed at least seven people, including a child, according to the regional governor, and injured 11 people. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2)
3:49pm: Deadly Russian shelling in Kharkiv
Russian shelling in Kharkiv, Ukraine's second largest city, killed three people on Monday, officials said, a day after the bombardment claimed six lives.
Prosecutors said one shell fell on a children's playground and killed a man and a woman.
The head of a medical emergency centre, Viktor Zabashta told Interfax-Ukraine news agency that another strike on a humanitarian aid distribution point killed one person and injured six more.
Six people were killed and 24 injured during shelling of the city on Sunday, according to the latest toll from the regional governor.
Kharkiv, which has a population of 1.5 million people, was the scene of fierce fighting for several days at the start of the Russian offensive but has always remained under the control of Ukrainian forces.
3:44pm: Ukrainian prosecutors investigate war crime claims in Chernihiv
Ukraine’s national prosecutor’s office says it has identified more than 6,000 potential war crimes cases committed in areas that were controlled by Russian forces before their withdrawal from northern and western parts of the country.
In the northern city of Chernihiv, a young prosecutor has been gathering evidence on the ground.
“Ever since the Russian soldiers left, we've discovered atrocities. Every time we find a new one, we think, that's it. But there's always another one. Every day we find a new resident who has died,” said Dmitrov Alistrov, prosecutor for Chernihiv’s southern region.
3:20pm: Situation ‘extremely difficult’ in Mariupol, but Russia still not in full control: Ukraine
The situation in Mariupol is "extremely difficult" but Russian forces still do not have full control of the southeastern port city, according to a Ukrainian defence ministry spokesman.
Speaking at a media briefing, spokesman Oleksandr Motuzyanyk also said that bombing runs by Russian military aircraft had increased of late by over 50 percent and that Ukraine's infrastructure had been increasingly targeted.
Ukraine has called for Russia to facilitate a humanitarian corridor for evacuees, including from a steel plant that is the last significant area of Ukrainian resistance in the city.
"We demand an urgent humanitarian corridor from the territory of the Azovstal plant for women, children and other civilians," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a post on the Telegram messaging service.
Mariupol has become a symbol of Ukraine's unexpectedly fierce resistance since Russian troops invaded on February 24. Capturing the city would enable Russia to have a land bridge between the Crimean peninsula, which it annexed in 2014, and two Moscow-backed separatist areas in Ukraine's east.
2:33pm: ‘I heard four explosions … saw two of them’ in Lviv
Reporting from the western Ukrainian city of Lviv, AP correspondent Philip Crowther explains that he heard four explosions and saw two of them this morning. Two of the explosions were clearly caused by Russian missiles hitting targets in a city that “is not used to being hit by Russian missiles. It’s a relatively peaceful place in a country at war,” said Crowther. One of the missile hit a tyre shop next to a railway line, he added. Seven people were killed, including a child, in the strikes.
12:34pm: Two captured Britons appear on Russian state TV, ask to be swapped
Two British fighters captured in Ukraine by Russian forces appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for a pro-Russian politician who is being held by the Ukrainian authorities. It was unclear how freely the two men, Shaun Pinner and Aiden Aslin, were able to talk. Both spoke after being prompted by an unidentified man. Both asked British Prime Minister Boris Johnson to help bring them home in exchange for Ukraine releasing pro-Russian politician Viktor Medvedchuk.
12:21pm: Ukraine releases video of pro-Russian politician Medvedchuk suggesting prisoner swap
Ukraine's security service on Monday released a video showing arrested pro-Russian politician Viktor Medvedchuk asking to be exchanged for Ukrainian troops and civilians in the besieged city of Mariupol. In the video, Medvedchuk addressed Russia's President Vladimir Putin and Ukrainian counterpart Volodymyr Zelenskiy. It was unclear how freely Medvedchuk was speaking in the video.
11:58am: Kremlin says there is still time to switch to payments for gas in roubles
The Kremlin said on Monday there was still time for "unfriendly" countries to switch to payments for gas in roubles. Spokesman Dmitry Peskov declined to disclose information on how many countries have agreed to do so. At the end of March, Russian President Vladimir Putin signed a decree demanding foreign buyers pay for gas in the Russian currency or else have their supplies cut, a move European capitals rejected and which Germany said amounted to "blackmail". Peskov said payments for deliveries that took place after Putin's decree took effect were expected in May.
11:40am: Kremlin says Ukraine is not consistent when it comes to peace talks
The Kremlin on Monday accused Ukraine of constantly changing its stance when it comes to issues that have already been agreed at peace talks. "Contacts continue at an expert level within the framework of the negotiation process", Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.
"Unfortunately the Ukrainian side is not consistent in terms of the points that have been agreed", he said. "It is often changing its position and the trend of the negotiating process leaves much to be desired."
10:58am: Moscow mayor says 200,000 jobs at risk as foreign firms leave
Around 200,000 people risk losing their jobs in the Russian capital because foreign companies have suspended operations or decided to leave the Russian market, Moscow Mayor Sergei Sobyanin said on Monday.
10:55am: Russia says it plans legal action over frozen assets
Russia plans to take legal action over the blocking of gold, forex and assets belonging to Russian residents, Central Bank Governor Elvira Nabiullina said on Monday, adding that such a step would need to be painstakingly thought through and legally justified. Foreign sanctions have frozen about $300 billion of around $640 billion that Russia had in its gold and forex reserves when it launched its invasion of Ukraine.
10:45am: Kyiv halts evacuations for second day over Russian shelling
Ukraine said Monday it was halting for a second consecutive day the evacuation of civilians from frontline town and cities in the east of the country, accusing Russian forces of blocking and shelling escape routes.
"Unfortunately, today, April 18, there will be no humanitarian corridors," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.
"In violation of international humanitarian law, the Russian occupiers have not stopped blocking and shelling humanitarian routes," she added.
10:35am: Governor: several civilians shot dead while fleeing town in Ukraine's Luhansk region
Four civilians were shot dead while trying to flee by car from the town of Kreminna in Ukraine's eastern Luhansk region during a Russian attack, regional governor Serhiy Gaidai said in a post on messaging app Telegram on Monday. A fourth person was seriously injured, he said.
10:12am: Russia's Central Bank considers more flexible forex sale rules for exporters
Russia's Central Bank is considering making the sale of forex proceeds by exporters more flexible, Governor Elvira Nabiullina said on Monday.
She said Russia's economy was entering a difficult period of structural changes related to international sanctions against Moscow over Ukraine.
The Russian central bank earlier in April cut its key interest rate to 17% from 20%, flagging a challenging economic environment and a slowdown in inflation.
9:27am: Spain to reopen Kyiv embassy in coming days, PM says
Spain will reopen its embassy in Kyiv in the coming days, Prime Minister Pedro Sanchez said in an interview with the Antena3 TV network on Monday. The Spanish embassy in Ukraine's capital was evacuated on Feb. 24 when Russian troops invaded the country. The move comes after several other European countries, including France, recently announced they would move back their embassies to Kyiv.
9:20am: Russia says it destroyed four arms depots in Ukraine overnight
Russia's defence ministry said on Monday it had destroyed four arms and military equipment depots in Ukraine overnight with Iskander missiles.
9:14am: Regional governor says several killed in missile strike on Ukraine's Lviv
Seven people were killed and eleven wounded in a missile strike on the western Ukrainian city of Lviv on Monday morning, regional governor Maksym Kozystkiy said. Three missiles hit military infrastructure facilities, he said, while one struck a car tire replacement facility.
7:53am: Ukraine says five 'powerful' missile strikes hit western city of Lviv
Five "powerful" Russian missiles hit Lviv on Monday, according to its mayor. The city, located in the west of Ukraine, has so far been spared much of the fighting since Russia invaded nearly two months ago. A Lviv resident told AFP they could see thick clouds of grey smoke in the sky above some blocks of flats. The city's mayor, Andriy Sadovy, wrote on Telegram that rescue services were at the site.
‼️5 прицільних ракетних ударів по Львову. Відповідні служби вже виїхали на місце.Детальнішу інформацію з‘ясовуємо
April 18, 202212:15am: Zelensky: Russia will 'destroy' the eastern region of Donbas
Moscow is pushing for a major victory in the southern city as it works to wrest control of Donbas and forge a land corridor to already-annexed Crimea.
But Ukraine has pledged to fight on and defend the city, defying a Russian ultimatum Sunday that called on the remaining fighters inside the encircled Azovstal steel plant to lay down their arms and surrender.
Ukrainian authorities have urged people in Donbas to move west to escape a large-scale Russian offensive to capture its composite regions of Donetsk and Lugansk.
"Russian troops are preparing for an offensive operation in the east of our country in the near future. They want to literally finish off and destroy Donbas," Zelensky said in an evening statement.
11:17pm: Zelensky discusses post-war reconstruction with IMF managing director
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Sunday he spoke with IMF Managing Director Kristalina Georgieva about Ukraine's financial stability and the country's post-war reconstruction.
"Discussed with IMF Managing Director Georgieva the issue of ensuring Ukraine's financial stability & preparations for post-war reconstruction. We have clear plans for now, as well as a vision of prospects. I’m sure cooperation between the IMF & Ukraine will continue to be fruitful," Zelensky said in a tweet.
Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said earlier he will attend the International Monetary Fund and World Bank meetings in Washington this week and will seek more financial assistance for Ukraine.
6:37pm: Zelensky says invited Macron to see evidence of 'genocide'
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he has invited his French counterpart to visit Ukraine to see for himself evidence that Russian forces have committed "genocide", a term President Emmanuel Macron has avoided.
“I talked to him yesterday,” Zelensky told CNN in an interview. “I just told him I want him to understand that this is not war, but nothing other than genocide. I invited him to come when he will have the opportunity. He'll come and see, and I'm sure he will understand.”
Zelensky said he also thought US President Joe Biden would come at some point, though White House officials have said there are no plans to do so. The Ukrainian leader said he believed Macron was shying away from using the term “genocide” – a term Biden has now used regarding the war in Ukraine – because he thinks it would hurt the chances for diplomatic engagement with Russia.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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ON THE GROUND
Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations
The France 24 Interview
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
The Debate
Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing
France24 - World
‘Voting for Marine Le Pen is not an option for women’
Issued on: 18/04/2022 - 07:22
French President Emmanuel Macron has vowed to make the fight against gender inequality the "great cause" of his second term in power. Marine Le Pen promises to "stand in the way of anyone" who threatens women. FRANCE 24 spoke to several women’s rights activists about the two presidential candidates’ programmes, and looked at how feminist their manifestos actually are.
As France’s presidential election campaign heads into its final week, with Emmanuel Macron due to face off against Marine Le Pen on April 24, the two candidates’ manifestos on women’s rights are coming under increasing scrutiny from feminist groups in France.
During the election campaign, Osez le féminisme, a leading feminist organisation in France, set up a “feministometer” – a tool that measures the proposals in favour of women’s rights in the candidates’ programmes.
The “feministometer” takes into account the candidates' programmes, their statements on the campaign trail, and looks at their voting record.
"We are 'apartisan'," explains Fabienne El-Khoury, a spokesperson for Osez le féminisme, "but our organisation is political, because feminism is eminently political”, she says.
"Marine Le Pen's programme is misogynistic," says El-Khoury. “She has no concrete proposals for tackling violence against women, nor for addressing wage inequality. She only talks about women’s rights from a racist perspective, when she uses them to attack foreigners.”
French presidential election © France 24
Women's rights as a means, not an end
National Rally President Le Pen makes much of women in her campaign brochures mailed to French voters. But there is no mention of women in her manifesto online. None of the thematic booklets on her campaign website talk about women. Women only appear in the "Family" booklet, where they are mentioned twice – as mothers in the births and surrogate motherhood section.
Le Pen talks at length about the fight against “harassers” – whose names she proposes adding to the sex offenders’ register – but she does not explicitly mention sexual assault or rape.
For Osez le féminisme, Le Pen’s use of words is not a coincidence: "She rarely speaks about all violence against women, preferring to suggest that it is foreigners who are the cause of this violence by playing on stereotypes," the group points out. "Of course, this kind of violence takes place, but unfortunately the statistics tell us that most rapes take place at home, across all social classes, and throughout society.”
Foreign women left out
Proposals for single mothers were also put to the test by the "feministometer".
Le Pen wants to double support for single mothers, while strengthening checks to avoid fraud. "The measure seems feminist, but in reality it stigmatises [single women]", says Osez le féminisme. "We help them, but we suspect them. It also suggests that the administrative procedures for accessing aid will be laborious, which will reduce access to this right.
"Voting for Marine Le Pen is not an option for women," says Ghada Hatem-Gantzer, an obstetrician-gynaecologist and founder of the Maison des Femmes, which has been sheltering victims of violence in Saint-Denis, north of Paris, since 2016.
"We treat a lot of migrant patients, some of whom are in a precarious situation," says Hatem-Gantzer, who is also the chief doctor of the group, which receives a large part of its funding from the public. The far-right candidate, who wants to make immigration the major cause of her mandate, is proposing to abolish the Aide Médicale d'Etat (AME) [state medical aid] for adults, while maintaining the emergency care system.
This aid currently allows foreigners living in France in an irregular situation to benefit from free access to healthcare without having to pay up front.
"Many patients will no longer be able to get treatment before their situation worsens. It will be catastrophic. Illnesses will progress to advanced stages that are even more complicated to treat. We can't let people die like that from hypertension or diabetes. Reading her manifesto makes you shudder," says Hatem-Gantzer.
Close to anti-abortion leaders
"Marine Le Pen makes grand statements, but there is no sign of concrete measures for women," says El-Khoury. "If she really wants to tackle violence against women, as she says, we expect her to invest in women's shelters, to support young people with sexual and emotional education from an early age, and to provide shelters with psychological, legal and social support – not just to talk about street harassment,” she added.
The Women’s Foundation and four of France’s leading women’s rights groups published an open letter in French weekly Le Journal du Dimanche, calling on the two presidential candidates to adopt a 10-point emergency plan to tackle gender inequality.
Women’s Foundation President Anne-Cécile Mailfert, who launched the appeal, admitted that she did not even ask Le Pen to sign the text.
"Marine Le Pen is not, and will never be, on women’s side, because she is on the far right. And wherever the far right has come to power, women's rights have gone backwards. She may be a woman, but look at who she allies herself with [Viktor Orban, the Hungarian Prime Minister, Jair Bolsonaro, the Brazilian President], and who her supporters are [Gilbert Collard, Éric Zemmour]. Five years after #MeToo she has discovered that she is a feminist. She knows that she can’t ignore the fight for women's rights in France and because she is a populist, she says what people want to hear."
Many groups fear that Le Pen will erode abortion rights if she is running France, although she has not spoken openly about taking a stand against abortion. Le Pen spoke out against extending the time limit for abortions from 12 to 14 weeks – before the bill was passed by the French parliament in February 2022.
"We only have to look at what’s happening in feminist groups in other countries, such as Hungary, where the far right is in power," explains Françoise Brié, director-general of the national federation Solidarité Femmes, which specialises in receiving, supporting and sheltering women victims of violence in France.
El-Khoury points out that Le Pen has often referred to "abortions of convenience" – suggesting that women rely on abortion instead of using contraception – and dramatises abortion in her speeches, which is typical of anti-abortionists.
Macron ‘never goes far enough’
Mailfert of the Women’s Foundation said she had passed the 10-point emergency plan to tackle gender inequality on to Macron.
"He replied that he agreed with most of our proposals. But we are still waiting. He hasn't signed it yet."
Macron has declared that he will once again make gender equality the "great cause" of his next five-year term, because there is still "a lot to do". But as far as feminist groups are concerned, he still has to prove himself.
Brié says there has been progress in some areas, particularly on the legislative front, citing for example the ban on family mediation in cases of domestic violence adopted in 2020. For its part, Osez le féminisme says there have been steps in the right direction, but that they "never go far enough".
Indeed, the statute of limitations for sex crimes committed against minors has been extended from 20 to 30 years and feminist groups have welcomed a doubling of paternity leave to 28 days, while regretting that Macron opposed a more ambitious European directive of extending parental leave to four months.
One billion euros for gender equality
"We accept that we have talked about the fight against gender inequality a lot under his presidency … but overall there is a lack of resources to enforce measures at all levels: police, justice, associations," says Brié. "The High Council for Equality between Women and Men (HCE) recommends that 1 billion euros [be allocated to tackling gender inequality], but the budget allocated during his five-year term has not exceeded 340 million: we are well below this amount," says Osez le féminisme.
"We expect him to devote this billion euros to women's rights and to adopt a framework law that follows the High Council for Equality’s recommendations," adds El-Khoury.
Macron's ‘feminism washing’
El Khoury says she is frustrated by Macron’s time in power. She feels that the outgoing president has made "a lot of false promises and empty PR gestures that were not followed through with resources".
"The feminist victories of the last five years have been won by the strength of the associations' lobbying,” she says.
On the subject of equal pay, Osez le féminisme goes so far as to accuse Macron of "feminism washing", meaning he "displays feminist credentials, ticks boxes, when the work and investment are not there".
The groups also cited the inadequacy of the equal pay index “in which all companies get good marks, even if they don't respect the law".
Lastly, Gérald Darmanin’s appointment as interior minister in July 2020, when he was accused of rape, was completely unacceptable to women’s rights groups.
Darmanin was never indicted in the case – he was only heard as an assisted witness. On January 13, 2022 the Paris prosecutor asked for the case to be dismissed, leaving the possibility open for the investigation to be reopened.
This article has been translated from the original in French.
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WOMEN'S RIGHTSWomen on the French left launch #MeTooPolitics
Violence against women‘Too little’ done to combat obstetric and gynaecological violence against women
#The 51%
Equality and the French presidential election: What's at stake for women?
L'Humanité
Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?
AgorasLa 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.
Anna MussoL’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?
Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.
Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?
Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.
Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?
Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.
Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…
Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…
Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?
Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.
Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.
Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…
Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?
Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…
Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.
Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.
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Allergie. Quand le pollen pointe le bout de son nez
ActuMaladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen est en réalité un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il est aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement, il existe aussi des médicaments permettant de s’y frotter sans que cela ne pique.
Théo GobbiLe printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires. Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.
Opération désensibilisation
Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires. Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer. Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique (1) indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.
Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause. Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.
www.pollens.fr Santéallergiespollen Le Monde
A table ! 100 restaurants parisiens où déjeuner pour moins de 20 euros
Léo Pajon (avec Marie Aline, Elvire von Bardeleben, Maud Gabrielson, Sébastien Jenvrin et Véronique Lorelle)Publié aujourd’hui à 10h00, mis à jour à 13h18
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SélectionEnvie d’œufs mimosa, d’empanadas, de bobun, de burger, de pâté en croûte ou d’un couscous ? Voici, pour chacun des 20 arrondissements parisiens, notre sélection de 5 tables pour se régaler sans se ruiner.
Cette sélection n’est pas une énième liste des meilleurs restaurants parisiens, ni des rades les plus typiques ou des tables les plus branchées. C’est une compilation amoureuse de lieux gourmands, ceux que nous proposerions à une amie ou un ami qui débarque dans la capitale ou qui doit déjeuner dans un quartier qu’il ne connaît pas.
Les critères de sélection sont pour certains objectifs : une formule qui permette de déjeuner à 20 euros ou moins (prix observés au moment de notre passage), des produits de saison qui ne sont pas importés de l’autre bout de la planète, un accueil souriant.
D’autres arguments, plus personnels, ont fait pencher la balance : les établissements retenus sont des cantines dans le sens le plus noble du terme, des lieux dans lesquels on se voit revenir, et revenir encore pour goûter, pourquoi pas, cette petite tarte aux pommes qui nous a fait de l’œil sur la table du voisin.
Certes, le résultat est en apparence très hétérogène, mêlant des institutions joufflues qui ont pignon sur rue et des boui-bouis classieux où l’on déguste des spécialités mandchoues ; des delikatessen où l’on se régale d’un saumon sauvage de mer Baltique et des kebabs de haute volée… Mais au fond, une même philosophie réunit ces belles adresses : le plaisir de régaler les clients pour un tarif raisonnable, au prix souvent de gros efforts en cuisine. On espère que ce plaisir sera contagieux !
1er arrondissement
Le Petit Bouillon Pharamond
Pour nous, c’est le meilleur bouillon de Paris (ces restos de la capitale proposant une cuisine traditionnelle bon marché). Cette institution créée en 1832 près des Halles proposait des plats bourgeois, inspirés de la cuisine normande, dans un écrin Belle Epoque. Les deux associés qui ont repris l’affaire en 2019 ont gardé l’écrin (céramiques florales, miroirs, boiseries) et métamorphosé la cuisine en faisant fondre les prix. Les tripes à la mode de Caen (10,90 euros) sont toujours à la carte, servies généreusement dans une cocotte fumante. Mais le reste s’attaque avec virtuosité aux classiques des brasseries parisiennes : œufs mimosa (seulement 1,90 euro) ; os à moelle débordant de l’assiette (4,10 euros) ; bœuf bourguignon coquillettes (10,50 euros)… Pour la quasi-totalité de la carte, les propriétaires se fournissent directement chez les producteurs. Deux petits ombres au tableau : les flacons de vin (4 euros les 25 centilitres) sont passables et il n’est pas possible de réserver dans cet établissement bondé toute la semaine. Arrivez tôt.
Petitbouillonpharamond.com/Il vous reste 97.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le Monde
Une fuite des capitaux et une hausse du coût de la dette
Tribune Une victoire de Marine Le Pen le 24 avril est possible. Un grand nombre d’électeurs considèrent que le programme de Mme Le Pen n’est pas d’extrême droite, et même porteur d’avancées économiques et sociales. Qu’en est-il vraiment ?
Jeunes économistes issus de courants de pensée divers, les signataires de cette tribune ont voté pour des candidats variés au premier tour et, comme les Français dans leur ensemble, ne portent pas tous le même jugement sur le bilan économique du quinquennat qui s’achève.
Mais tous s’accordent sur les dangers majeurs qu’une victoire de Marine Le Pen représenterait, pour le pays en général et pour la justice sociale et la transition écologique en particulier. Sur le plan économique, la politique fiscale de Mme Le Pen aggraverait les inégalités. Entre les Français et les étrangers, d’abord, qui seraient systématiquement discriminés au nom de la « priorité nationale », nouveau nom de la « préférence nationale » chère à Jean-Marie Le Pen. Par exemple, les allocations familiales seraient réservées uniquement aux Français afin de promouvoir une politique de natalité dite « française ».
Marine Le Pen et l’Etat de droit : ce que les juristes disent de son projet de révision des institutionsLa politique du Rassemblement national accentuerait aussi les inégalités entre les Français eux-mêmes, au détriment des plus modestes. Car contrairement à ce qu’elle voudrait faire croire, le programme de Mme Le Pen n’est pas celui des classes populaires contre la bourgeoisie. La candidate du Rassemblement national propose la suppression de l’impôt sur le revenu – la pierre angulaire de la progressivité fiscale – pour tous les moins de 30 ans : une aubaine pour les plus riches, qui sortiraient grands gagnants de cette réforme, les jeunes des classes populaires ne payant déjà pas d’impôt sur le revenu.
Elle propose également de supprimer l’impôt sur la fortune immobilière, à nouveau un cadeau aux plus aisés. Enfin, la candidate du Rassemblement national propose d’exonérer les successions immobilières jusqu’à 300 000 euros tous les dix ans, alors même que 50 % des Français hériteront de moins de 70 000 euros tout au long de leur vie ! Impossible de voir dans cette politique fiscale un progrès vers la justice économique.
Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnelLe programme de Mme Le Pen est un chèque sans provision. La philosophie d’ensemble est celle d’une baisse généralisée des impôts, de la TVA sur les carburants aux impôts de production, en passant par les cotisations patronales. Cette politique laisserait un trou béant de financement des budgets publics et sociaux, de l’ordre de 100 milliards d’euros par an. Avec le risque de fragiliser le modèle français de protection sociale, de provoquer une fuite des capitaux et une hausse du coût de la dette.
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Le Figaro
Nicolas Baverez: «Quel projet pour la France?»
CHRONIQUE - Le projet porté par Emmanuel Macron, sans être parfait, est ancré dans la réalité et répond aux urgences de l’heure.
L’élection présidentielle est le moment où les Français choisissent non seulement un chef de l’État, garant des institutions et de la nation, mais décident aussi de leur destin et de celui de la France. Or le déroulement du scrutin de 2022 échappe à cette logique. Le débat a été étouffé par la pandémie puis la guerre en Ukraine. Il s’est réduit à une succession de moments et de thèmes sans permettre d’engager la discussion sur l’avenir de la France. Le deuxième tour ne saurait se réduire à un référendum autour de l’âge de la retraite ou du pouvoir d’achat. Il doit être l’occasion de se prononcer sur un projet et non pas seulement sur un rejet. Et ce d’autant que l’environnement du prochain quinquennat sera encore plus agité et dur que celui qui s’achève.
Pour l’économie française, le ciseau entre la chute de la croissance et l’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation implique le retour vers une croissance de 1 %, voire le basculement dans la stagflation si le conflit se prolonge. Le risque d’un choc financier est élevé du fait de l’inévitable hausse des taux d’intérêt déclenchée par l’inflation qui atteint désormais 7,5 % dans la zone euro. Sur le plan stratégique, la menace existentielle que la Russie fait peser sur le continent impose un réarmement rapide.
Rarement depuis 1945, les défis que doit relever notre pays auront été aussi nombreux et difficiles. La transformation du modèle économique et social fondé sur une consommation financée par les transferts sociaux, désormais insoutenable comme le montre la dérive de la dette publique qui atteint 112,9 % du PIB et du déficit extérieur qui culmine à 85 milliards d’euros. Le réalignement entre la partie du secteur privé qui est compétitive et un État dont la qualité des services publics de base - éducation, santé, police, justice - se dégrade alors qu’il absorbe 56 % du PIB. La recherche d’une croissance inclusive et écologique, permettant de réduire les inégalités grâce à l’éducation et au plein-emploi, d’intégrer les jeunes et d’accélérer la décarbonation de l’économie. La reconquête de la souveraineté en matière industrielle, agricole, technologique et financière. Le rétablissement de la capacité de l’État à assurer la sécurité intérieure et extérieure, première condition de la liberté.
La France aborde cette nouvelle donne à haut risque avec le passif de quatre décennies de lent décrochage. Elle continue cependant à disposer d’atouts majeurs: ses talents et ses cerveaux, sa French Tech, ses pôles d’excellence, ses institutions financières, son énergie décarbonée, une défense et une diplomatie à moderniser mais crédibles.
Les Français ne peuvent s’en remettre à la peur ou à la colère et doivent faire leur choix en fonction des deux projets antagonistes qui leur sont soumis.
Démocratie représentative
Le programme de Marine Le Pen, sous son apparente modération, reste dominé par la rupture avec l’économie de marché, l’Europe et les démocraties libérales. Il prévoit de l’ordre de 120 milliards d’euros de dépenses supplémentaires - dont 60 % tournées vers la redistribution - pour 7 milliards de recettes, ce qui promet une envolée du déficit autour de 7 % du PIB et donc de la dette publique. Le protectionnisme, la préférence nationale et l’affirmation de la supériorité du droit national sur le droit européen impliquent une sortie de l’Union et de l’euro qui reste cachée. Avec à la clé une crise financière majeure et une chute du pouvoir d’achat d’au moins 20 % pour tous les Français. La démocratie représentative serait annihilée par le contournement systématique du Parlement par le référendum. Enfin, la volonté de diverger avec l’Allemagne et de rapprocher l’Otan de la Russie sur les décombres de l’Ukraine affaiblirait dramatiquement les démocraties et compromettrait leur résistance face aux régimes autoritaires.
Le projet porté par Emmanuel Macron, sans être parfait, est ancré dans la réalité et répond aux urgences de l’heure. Sa ligne est juste qui permet de poursuivre la réforme progressive du modèle français, d’améliorer la qualité du travail et des emplois, de conforter la capacité de l’État et de la nation à affronter les chocs et les crises, d’affirmer la souveraineté de l’Europe et l’unité des démocraties. Il lui reste à réaffirmer clairement le choix des valeurs de la République et la priorité à la réforme de l’État. Surtout, Emmanuel Macron doit s’engager à modifier sa pratique des institutions et du pouvoir. Dans ces temps incertains et dangereux, la compétence et la capacité de leadership sont clés, mais il faudra présider avec les Français et non pas contre eux ou sans eux.
Voilà pourquoi le vote en faveur d’Emmanuel Macron le 24 avril s’impose comme le seul conforme à l’intérêt national.
Luc Ferry: «Décomposition»
CHRONIQUE - Cette France en mauvais état est déchirée comme jamais, les extrêmes représentant plus de 50% de l’électorat, tandis que les partis dits «de gouvernement» sont laminés, ce qui n’annonce rien de bon.
Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»
TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.
Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»
ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).
Le Monde
Nouvelle approche
Editorial du « Monde ». Depuis le début de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait le plus grand mal à expliquer aux Français pourquoi il sollicitait un second mandat. Samedi 16 avril, à Marseille, il a trouvé un but, exposé une vision, lancé un défi. Confessant des manquements, des retards, des faux pas, il s’est fixé pour horizon de faire de la France une « grande nation écologique », « la première à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ». Dans la foulée, il a promis « d’aller deux fois plus vite dans la réduction des gaz à effet de serre », alors que son mandat reste marqué par l’abandon de la taxe carbone, consécutive au mouvement des « gilets jaunes ».
Présidentielle 2022 : à Marseille, Emmanuel Macron projette la France en « grande nation écologique » pour séduire l’électorat de gaucheCette « nouvelle ambition » portée par un président de la République qui a été, tout au long de son quinquennat, accusé par les organisations environnementales de ne pas agir suffisamment contre le réchauffement climatique peut prêter à caution. D’autant qu’elle n’est pas intervenue spontanément. Elle résulte de la pression exercée par le bon score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle. Devenu le héraut de la planification écologique, l’« insoumis » a récolté 22 % des suffrages exprimés le 10 avril et réalisé des scores importants chez les moins de 35 ans. La façon dont ses électeurs vont se reporter au second tour est devenue déterminante, alors que la seule consigne qu’ils ont reçue est de ne pas donner leur voix à Marine Le Pen.
Pour ne pas se couper d’une jeunesse qui, face au dérèglement climatique et à la dégradation de la biodiversité, rêve d’un autre monde en s’exaspérant que rien ne bouge assez vite, Emmanuel Macron se devait d’envoyer des signaux forts. Il a repris à son compte les notions de « planification écologique » et d’« avenir en commun » développées par Jean-Luc Mélenchon. Il a fait siens plusieurs engagements contenus dans le projet du candidat, comme la rénovation thermique de 700 000 logements par an sur toute la durée du quinquennat. Il a en revanche assumé deux désaccords de fond, l’un sur le nucléaire, l’autre sur la décroissance.
La partie la plus intéressante du discours de Marseille a porté sur la façon dont, concrètement, le président sortant s’y prendrait, s’il était réélu, pour tenir son ambition. La démission de Nicolas Hulot, qu’il avait nommé en 2017 ministre d’Etat, ministre de la transition écologique et solidaire, avec rang de numéro trois du gouvernement, reste un échec cuisant. En quittant son ministère, le militant écologiste avait déploré son extrême solitude au milieu de structures gouvernementales et administratives qui continuaient de penser et de fonctionner comme avant.
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, un président sortant au défi du débat d’entre-deux-toursEmmanuel Macron tire les leçons de ces blocages. Dans le schéma qu’il défend, c’est le premier ministre, chargé de l’interministériel, qui piloterait la planification écologique, épaulé par deux ministres « forts », l’un responsable de la « planification énergétique », l’autre de la « planification écologique territoriale » en lien avec les élus locaux.
Tout dans le détail reste encore à inventer, mais l’intention est enfin assumée : l’action publique, dans son ensemble, doit être repensée à l’aune de la transition écologique. Parallèlement, une nouvelle approche, moins verticale, plus participative, plus décentralisée se dessine, pour tenter de donner corps à cette révolution présentée comme l’ambition de toute une nation. On peut déplorer que la mue s’opère si tardivement, mais on peut aussi se réjouir qu’elle soit enfin affirmée.
Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle Le Monde
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France24 - Monde
Reportage : à Irpin, la police tente de collecter des preuves contre les troupes russes
Publié le : 17/04/2022 - 16:42Modifié le : 18/04/2022 - 10:49
Sylvain ROUSSEAU
Rob PARSONS
Tahar HANI
À Irpin, au nord de Kiev, après un mois d'occupation russe, la ville en ruine panse ses plaies. De son côté, la police locale rassemble des preuves contre les soldats russes. Reportage.
Le Figaro
On a poussé les portes du Pavillon Faubourg Saint-Germain, nouveau cinq-étoiles de la rive gauche
Yan Bernard-GuilbaudÀ Paris, le groupe hôtelier Chevalier Paris poursuit son extension et ouvre un petit bijou dans le 7e arrondissement. Visite privée sur les pas de James Joyce.
La rive gauche se réveille ! Après l'ouverture il y a quelques semaines de l'hôtel des Académies et des Arts (groupe Adresses) près de La Coupole, celle du restaurant Vesper avenue Bosquet (7e), nouvelle adresse gourmande avec le chef Lucas Felzine aux manettes, ou encore le grand retour du Montana, rebaptisé Montana by Ticca , le club germanopratin métamorphosé en restaurant italien avec rooftop, voici le Pavillon Faubourg Saint-Germain. Située à l'angle de la rue de l'Université et de la rue du Pré-aux-Clercs, voici donc la nouvelle pépite de la famille Chevalier, déjà propriétaire du Pavillon de la Reine, place des Vosges, du Pavillon des Lettres à deux pas de la rue du Faubourg Saint-Honoré et de l'Hôtel du Petit Moulin au cœur du Marais.
Marque indépendante, Chevalier Paris a acquis au fil des années, le fond et les murs de chacun de ses hôtels comme autant de coups de cœur. Dirigé par la même famille depuis trois générations, le groupe exprime à travers ses adresses une passion pour la capitale. Jérôme Chevalier, président du groupe, raconte : « En plus du quartier, nous sommes ici dans un lieu rare, calme et historique. Il y flotte la mémoire de locataires aussi illustres que James Joyce, T.S. Elliot ou encore Léo Ferré. Le potentiel était énorme. En tant qu'hôtelier, ce sont des affaires que l'on ne rate pas. ».
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Trois bâtiments, trois ambiances
Trois bâtiments, trois ambiances. Chacun a conservé son entrée. Au numéro 1 de la rue du Pré-aux-Clercs : Les Parisiens, un bistrot chic confié au chef Thibault Sombardier. Au numéro 3, Le James Joyce, bar littéraire feutré. Et au numéro 5, l'hôtel et le spa. Le projet a été confié à l'architecte Vincent Bastie (Le Murano, Le Mathurin, l'Apostrophe, le A, l'hôtel du Petit Moulin...) accompagné de l'architecte d'intérieur Didier Benderli qui avait déjà collaboré avec Chevalier Paris pour Le Pavillon de la Reine et Le Pavillon des Lettres. Pour affirmer l'unité de lieu, Vincent Bastie a percé une enfilade le long des trois façades. Dans cette perspective se suivent lobby, bibliothèque, bar et restaurant, tandis que Didier Benderli a travaillé sur l'échelle de l'intime en cherchant à rendre exceptionnel le cadre. Et cela fonctionne ! Nous voici dans une grande demeure parisienne où, d'emblée, on se sent bien. Le décor enveloppe d'un confort protecteur et partout les angles s'adoucissent en courbes.
Depuis le plafond du lobby (5 mètres de haut tout de même) tombe un luminaire sphérique en albâtre (Atelier Alain Ellouz) à la lumière chaude et poétique. Le ton est donné. Les belles matières parlent le langage de l'art. Sol en pierre du Hainaut. Comptoir de réception plaqué de palissandre. Fond de mur en onyx. En face, un salon est ouvert sur le ciel grâce à une verrière moderniste découverte pendant le chantier. Les meubles dessinés sur mesure et le sculptural manteau de cheminée en stuc, œuvre du peintre, sculpteur et artisan François Mascarello, sont magnifiés par une immense Toile de Laque (Atelier Pc Maury) composée d'un camaïeu de verts. De la haute facture. Dans le salon bibliothèque, 1500 couvertures de la collection blanche NRF de la maison Gallimard contrastent avec un fond bleu et cohabitent avec des objets précieux. Les tables basses en travertin dialoguent avec un mobilier iconique. Au sol les épais tapis feutrent les pas. On aurait l'envie de se poser et de relire Ulysse. Mais il est l'heure de découvrir les chambres.
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Codes haussmanniens et bulles de modernité
Dans l'escalier, les ouvriers donnent les dernières retouches de peinture. L'ascenseur tout neuf embaume l'essence de bois et nous attend pour nous conduire dans quelques-unes des 47 chambres et suites. Elles reprennent tous les codes d'un confortable appartement haussmannien : parquet point de Hongrie, hauteur sous plafond vertigineuse, moulures, mobilier en bois précieux, panneaux de tissu tendu pour revisiter des boiseries traditionnelles…
Côté technologie, l'essentiel se manifeste avec discrétion et efficacité, le téléviseur est masqué par un miroir, les prises USB sont parfaitement disposées. Efficace. Le confort est omniprésent, palpable. Mais, après tout, nous sommes dans un cinq-étoiles. Derrière des portes à galandage, les salles de bains sont des bulles de modernité. Le sol en Terrazzo apporte un décalage visuel à l'environnement graphique. Aux murs, les panneaux de céramique rythmés de lignes noires – comme la robinetterie - reprennent la géométrie de la verrière. On aime particulièrement les doubles vasques nichées dans un meuble en bois et laiton brossé dessiné sur mesure. Une esthétique chic et rétro que l'on retrouve jusqu'aux dessus de lits, miroirs ou appliques murales.
Suite James Joyce
VISITE GUIDÉE EN IMAGES
Visite guidée du Pavillon Faubourg Saint-Germain
Au sous-sol, un bassin aux allures de bain turc, un spa, une salle de fitness et une salle de yoga ont pu être créés dans les anciennes caves qui abritaient jadis le Quod Libet, un cabaret d'après-guerre aux murs recouverts de papiers journaux et orné d'une estrade de fortune où Léo Ferré commença sa carrière. Côté déco, les marbrures du granite Macauba restituées sur les carreaux en grès cérame composent avec le tadelakt marocain. Encore du beau. Côté soin, les hôtes pourront bénéficier de deux cabines pour se remettre d'une journée harassante à arpenter Paris avant de s'offrir un cocktail au bar James Joyce. Autre style, autre ambiance. Plateaux des tables en quartzite, canapés et fauteuils en velours bleu nuit ou rose poudré, grand tapis mordoré… Aux murs, des feuilles de bois Sanfoot couleur havane posées comme des vagues de marqueterie répondent aux tissus brochés japonisants. Tout est fait pour se sentir bien avant de dîner. Cela tombe bien, le James Joyce se loge dans la continuité du restaurant.
À table !
Et c'est en hommage à l'ouvrage The Dubliners de James Joyce (toujours lui) que le restaurant de l'hôtel est baptisé Les Parisiens. Un nom bien choisi pour servir la philosophie de cuisine du chef Thibault Sombardier. Dans l'assiette, ce trentenaire d'origine lyonnaise formé chez Marc Meneau, Bernard Constantin, Alain Dutournier et Yannick Alléno, annonce une carte de haute bistronomie française : truite d'île de France façon gravlax, vol-au-vent, suprême de volaille jaune des Landes, feuilleté de veau façon Orloff, demi-homard breton gratiné ou encore une sole de petit bateau meunière. Ça, c'était l'assiette. Sur les murs des trois salles qui abritent 55 couverts, le stuc est travaillé comme un velours qui contraste avec des embrasures de noyer. Les fenêtres à l'anglaise, appelées à s'ouvrir totalement aux beaux jours en attendant une terrasse, s'accompagnent de longs cylindres d'albâtre destinés à diffuser une lumière chaude. La lumière. On y revient. Et si le luxe était simple comme un rayon de soleil ?
Hôtel Pavillon Faubourg Saint-Germain & Spa, 5, rue du Pré-aux-Clercs, 75007 Paris. Tél. : 01 42 61 01 51. Chambre classique à partir de 350 €.
Restaurant Les Parisiens, ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h15 et de 19h à 22h15. Carte à partir de 60 €.
À Barcelone, les hôtels testés et approuvés par la rédaction
LA SÉLECTION DU FIGARO- Rapport qualité-prix, chambres, service, piscine, spas... Des Ramblas au Parc Guell, les plus beaux établissements de la capitale catalane passés au peigne fin.
Hôtel Yurbban Passage à Barcelone, l'avis d'expert du Figaro
Coup de cœur pour cet établissement ode au courant du modernisme brésilien qui s'avère être une petite oasis au cœur de la capitale catalane.
L'hôtel The Norman à Tel Aviv, l'avis d'expert du Figaro
Fusion de l'élégance intemporelle des années 1920 et du confort contemporain, cet hôtel 5 étoiles au cœur de la Ville Blanche ne manque pas d'allure. On a testé.
Le Monde
De Lactalis à Buitoni, l’insuffisance des contrôles menace la sécurité sanitaire
Les récents scandales sanitaires qui touchent le géant laitier ou les groupes Nestlé et Ferrero sont dus à des maux similaires. L’autocontrôle n’est pas suffisant pour les prévenir et des inspections non programmées doivent être réalisées par les pouvoirs publics.
Analyse. Il y a cinq ans, la contamination à la salmonelle de lait infantile produit dans une usine Lactalis à Craon (Mayenne) avait secoué l’opinion publique. Lacunes des autocontrôles de l’entreprise, informations non transmises aux autorités sanitaires, produits rappelés toujours présents dans certains rayons… L’affaire Lactalis avait mis en évidence une série de dysfonctionnements relevés dans un rapport d’enquête parlementaire rendu en juillet 2018, alors que des dizaines de bébés avaient été contaminés et 300 plaintes déposées. Les responsables politiques s’en étaient émus, condamnant l’attitude de l’entreprise, et assuraient que des moyens supplémentaires seraient alloués aux organes de contrôle.
Lactalis : il faut renforcer les contrôles et les sanctionsEn 2022, autres scandales, mêmes maux : les contaminations à l’Escherichia coli de pizzas de la marque Buitoni et à la salmonelle de chocolats Kinder comportent des éléments similaires à ceux qui ont conduit à la présence de bactéries dans des boîtes de lait infantile. Comme pour Lactalis, ces contaminations surviennent au sein d’usines de deux géants et multinationales de l’agroalimentaire, respectivement Nestlé et Ferrero, dont les produits sont vendus dans des dizaines de pays.
La discrétion de Nestlé face au scandale d’enfants malades pour avoir consommé des pizzas contaminéesComme pour Lactalis, les entreprises livrent leurs informations au compte-gouttes : des témoignages et images de l’usine Nestlé qui fabrique les pizzas Buitoni ont montré des conditions d’hygiène déplorables, tandis que Ferrero a admis, le 7 avril, que des salmonelles ont été détectées mi-décembre 2021 dans son usine belge d’Arlon. Comme pour Lactalis, se pose aussi la question de la bonne information des consommateurs, alors que les rappels concernent un nombre grandissant de pays.
Une police unique de l’alimentaire
Par leur gravité, les syndromes hémolytiques et urémiques survenus ces dernières semaines chez des enfants ayant consommé des pizzas Buitoni concentrent les principales préoccupations. Deux enfants sont décédés sur cinquante-trois cas confirmés. Plusieurs sont passés en service de réanimation pédiatrique, risquant de lourdes séquelles rénales, voire cérébrales. L’enquête ouverte par le pôle santé publique du parquet de Paris devra éclairer les responsabilités qui ont conduit à ces intoxications et les familles attendent l’ouverture d’une instruction.
Pour les chocolats Kinder, 150 cas d’intoxications aux salmonelles ont été recensés dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. Si les symptômes se rapprochent dans la majorité des cas de ceux de la gastro-entérite, ils ont nécessité pour certains des hospitalisations, parfois longues. Le volume très important des rappels, qui inclut jusqu’aux chocolats de Noël, fait craindre une augmentation du nombre de contaminations. Les autorités sanitaires belges, elles, s’agacent du manque de transparence de Ferrero : « Les informations fournies par Ferrero sont incomplètes », ont-elles jugé dans un communiqué de presse le 8 avril, en ordonnant la fermeture de l’usine de production d’Arlon.
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France24 - Monde
Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès
Publié le : 17/04/2022 - 15:59Modifié le : 17/04/2022 - 17:53
FRANCE 24
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Lilia BLAISE
Axelle SIMON
Au lendemain du naufrage d'un pétrolier dans le golfe de Gabès, des plongeurs ont procédé, dimanche, à des opérations d'inspection de la coque pour mesurer le risque de pollution. "Aucune fuite" n'a été détectée, ont-ils indiqué.
Des plongeurs ont inspecté, dimanche 17 avril, la coque d'un pétrolier, chargé de 750 tonnes de gazole, qui a coulé la veille dans le golfe de Gabès, près des côtes du sud-est de la Tunisie. Aucune fuite n'a été détectée, selon les autorités tunisiennes.
Les plongeurs qui ont pu se rendre sur le site grâce à une embellie de la météo ont noté que le navire "a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures", selon le ministère tunisien de l'Environnement. "Aucune fuite n'a été constatée sur la cargaison de gazole", a ajouté le ministère dans un communiqué.
L'équipe de plongeurs était "accompagnée du capitaine et du mécanicien du navire, qui connaissent la configuration du navire", a précisé à l'AFP, Mohamed Karray, porte-parole du parquet de Gabès, qui a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.
Le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette, en Égypte, et qui se dirigeait vers Malte, a coulé samedi, dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié vendredi soir en raison de mauvaises conditions météorologiques.
Pour une raison inconnue, le pétrolier de 58 mètres de long sur 9 de large, chargé de 750 tonnes de gazole, a commencé à prendre l'eau. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation des sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre dans la mer à l'aube.
Sur une vidéo du ministère de l'Environnement, on ne voit plus que la pointe d'un mât qui émerge des flots. La zone est contrôlée par l'armée et inaccessible à la presse.
Éviter une pollution du site
Selon le ministre des Transports, Rabie el Majidi, lors du sauvetage, les secouristes "se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu'elles sont intactes".
"La situation n'est pas dangereuse, le diagnostic est positif, le navire est stable car il a heureusement coulé sur du sable", a affirmé le ministre lors d'un point presse dimanche dans le port de Gabès, avec sa collègue de l'Environnement.
La priorité des autorités est désormais le pompage du gazole pour éviter une pollution du site. Selon la ministre de l'Environnement, Leila Chikhaoui, "c'est dangereux mais possible".
C'est "très délicat pour les plongeurs de repérer les sorties (des cales) pour effectuer le pompage", a complété Rabie el Majidi, en minimisant toutefois l'ampleur des risques : "750 tonnes de gazole c'est rien du tout" et "le gazole s'évapore facilement avec le soleil".
Des barrages flottants anti-pollution ont été installés sur un périmètre de 200 mètres autour de l'épave.
"L'ambassadeur italien (en Tunisie, NDLR) Lorenzo Fanara a été contacté ce dimanche par les autorités tunisiennes et le gouvernement italien a immédiatement décidé l'envoi d'un navire de dépollution et d'une équipe de plongeurs spécialisés", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP.
Les responsables tunisiens s'intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977 et battant pavillon de la Guinée équatoriale, et à ses propriétaires : un Turc et un Libyen, selon le parquet de Gabès.
Le ministère des Transports cherche à "vérifier la nature exacte de l'activité du navire et son trajet des dernières semaines". Selon lui, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, "pour changer d'équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement".
Avec AFP
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En Thaïlande, une marée noire due à la fuite d'un oléoduc touche le littoral
Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole
Le Monde
SANS TITRE
Chronique. Il suffisait de consacrer quelques minutes quotidiennes à l’écoute de la radio ou de la télévision au cours de la campagne présidentielle pour entendre cette question : « Comment expliquez-vous que l’environnement et le climat n’aient pas percé dans le débat ? »
Dans la bouche des intervieweurs politiques, la question n’est pas sans évoquer une fausse candeur de pyromane s’étonnant de la recrudescence des incendies. Comme l’ont relevé à plusieurs reprises les organisations non gouvernementales (ONG) réunies dans « L’affaire du siècle », les questions posées aux différents candidats ou à leurs représentants n’ont que très peu abordé l’enjeu climatique. La question de l’effondrement de la biodiversité a, elle, été complètement ignorée.
Election présidentielle 2022 : un second tour éloigné des enjeux climatiquesSelon les estimations de « L’affaire du siècle », le climat n’aura occupé qu’environ 5 % du temps des débats animés par les grands médias audiovisuels, au cours de la campagne qui s’achève. Cette quasi-absence a des effets majeurs sur notre perception collective des risques réels du dérèglement climatique en cours.
L’interview politique est de fait performative : les questions qui ne sont pas posées disparaissent de la conversation publique, et perdent leur importance dans toutes les strates de la société. Ce dont on ne parle pas ne saurait être important.
L’habitabilité de la planète, à échéance de quelques décennies ? Une question de second ordre. Organiser l’adaptation et la résilience de la société et des économies face à ce qui est déjà inéluctable ? Un non-sujet. En termes de tactique politique, il y a peu d’intérêt pour les candidats à travailler une matière réduite à la portion congrue lors des débats. Peu suspect de menées écologistes, le think tank The Shift Project n’a ainsi classé que deux des douze projets initialement en lice comme « proches » des objectifs climatiques de la France, ceux de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot.
Jean-Marc Jancovici : « Il n’y a pas d’échappatoire au problème climatique »D’où ce paradoxe : alors que les enquêtes d’opinion consacrent l’environnement comme une préoccupation majeure des Français – souvent en deuxième ou troisième position –, les trois quarts des suffrages sont allés, le 10 avril, à des programmes dépourvus de toute ambition en la matière.
Ce n’est pas si étonnant. La formation intellectuelle et la culture professionnelle du journalisme politique conduisent depuis des décennies à privilégier les questions économiques, l’immigration, l’insécurité, sans oublier les stratégies discursives des uns et des autres, les affrontements d’ego et les tactiques d’appareil. Les questions environnementales, techniques et rébarbatives, ne sont jamais qu’effleurées.
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France24 - Monde
Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"
Publié le : 17/04/2022 - 07:02Modifié le : 17/04/2022 - 22:40
FRANCE 24
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L'Ukraine veut que ses derniers soldats présents à Marioupol y combattent "jusqu'au bout", ignorant l'ultimatum de la Russie qui leur avait demandé de déposer les armes dimanche. Dans le Nord-Est, à Kharkiv, la deuxième ville du pays, les bombardements se poursuivent : au moins cinq personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans une série de frappes, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. Voici le fil du 17 avril.
Cette page n'est plus mise à jour. Pour suivre notre couverture de la journée du 18 avril, cliquez ici.
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22 h : V. Zelensky discute de la reconstruction de l'Ukraine avec la directrice générale du FMI
"J'ai discuté avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva de la question de la stabilité financière de l'Ukraine et des préparatifs de la reconstruction d'après-guerre", a déclaré Volodymyr Zelensky sur son compte Twitter. "Nous avons des plans clairs pour le moment, ainsi qu'une vision des perspectives. Je suis sûr que la coopération entre le FMI et l'Ukraine continuera d'être fructueuse", a-t-il ajouté.
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15 h 45 : V. Zelensky affirme avoir invité E. Macron en Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un "génocide", un terme que son homologue français s'est jusqu'ici refusé à employer.
"S'agissant d'Emmanuel, je lui ai parlé", a déclaré le président Zelensky dans un entretien avec la chaîne américaine CNN réalisé vendredi et diffusé dimanche. "Je pense qu'il veut faire en sorte que la Russie s'engage dans un dialogue", a-t-il ajouté, pour expliquer le refus du dirigeant français de dénoncer un "génocide" en Ukraine, à l'inverse du président des États-Unis Joe Biden.
Le président ukrainien avait dans un premier temps jugé mercredi ce refus "très blessant". "Je lui ai dit que je voulais qu'il comprenne qu'il ne s'agit pas d'une guerre, que ce n'est rien d'autre qu'un génocide. Je l'ai invité à venir quand il en aura l'occasion", a précisé Volodymyr Zelensky sur CNN. "Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu'il comprendra."
>> Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
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15 h 40 : les défenseurs de Marioupol "combattront jusqu'au bout"
Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol tiennent toujours des secteurs de la ville et ils "combattront jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre Denys Chmygal, dans une interview diffusée par la chaîne américaine ABC.
"Non, la ville n'est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout. À l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol", a-t-il assuré.
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15 h : l'ultimatum lancé par Moscou aux derniers soldats ukrainiens de Marioupol a expiré
Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol semblent avoir ignoré l'ultimatum de la Russie, qui leur a demandé de déposer les armes et d'évacuer ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine.
Le ministère russe de la Défense a demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, d'évacuer les lieux dimanche avant 13 h (10 h GMT). "Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d'avoir la vie sauve", a assuré le ministère sur Telegram. L'ultimatum a expiré sans que les derniers défenseurs de Marioupol ne rendent leurs armes.
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14 h 30 : cinq morts dans une série de frappes sur Kharkiv
Au moins cinq personnes ont été tuées et 13 blessées dimanche dans une série de frappes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, qui ont provoqué des incendies, ont annoncé les services de secours à l'AFP.
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14 h 15 : la France veut être "au plus près" des besoins ukrainiens, selon l'ambassadeur
La réouverture de l'ambassade de France à Kiev est "un symbole politique très fort" pour Paris, qui veut être au plus près des besoins militaires, défensifs et logistiques de l'Ukraine, a déclaré, dans un entretien à l'AFP, l'ambassadeur de France en Ukraine.
Pour Étienne de Poncins, cette décision "appréciée des Ukrainiens (...) répond à une demande du président Zelensky, qui a très justement dit que Kiev ne serait jamais une capitale provinciale de la Russie impériale mais bien la capitale d'un État souverain ukrainien".
"Avec notre retour à Kiev, nous sommes au plus près de cette chaîne de solidarité avec les Ukrainiens, plus efficaces pour répondre à leurs demandes", estime-t-il.
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12 h 50 : le pape appelle à "entendre le cri de la paix"
Lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", le pape François a appelé les dirigeants à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre".
"Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a-t-il déclaré devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome. "S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a ajouté le souverain pontife.
Plus d'informations en cliquant ici.
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11 h 25 : à Marioupol, Vladimir Poutine vise un succès symbolique pour l'armée russe
Karim Yahiaoui, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, décrit une situation "dramatique" à Marioupol, où les soldats ukrainiens s'affaiblissent face à l'armée russe. "Une victoire sur le régiment Azov aurait une portée symbolique" pour le récit de Vladimir Poutine, explique-t-il. Le président russe espère un succès important en Ukraine avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire de la Russie sur les Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
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9 h 55 : aucun couloir humanitaire ce dimanche
Les autorités ukrainiennes annoncent la suspension des couloirs humanitaires pour l'évacuation des civils de l'Est de l'Ukraine, faute d'accord avec l'armée russe sur un arrêt des tirs. "Ce matin, nous n'avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d'évacuation avec les occupants. C'est pourquoi, malheureusement, nous n'allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd'hui", indique sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
"Nous n'épargnons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible", ajoute celle qui exige aussi l'ouverture d'une voie d'évacuation pour les militaires blessés de la ville de Marioupol, dévastée par les combats.
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9 h 10 : la ville de Brovary visée par une attaque
Un missile a frappé la ville de Brovary, tôt dans la journée de dimanche, selon Igor Sapozhko, le maire de cette ville en banlieue de Kiev. Aucune information n'est encore parvenue quant à l'étendue des dégâts et les victimes potentielles.
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6 h 50 : des explosions entendues à Kiev
Plusieurs médias locaux rapportent que des explosions ont été entendues aux premières heures de dimanche à Kiev. La capitale ukrainienne avait déjà été prise pour cible dès l'aube samedi. Dans tout le pays, les sirènes d'alerte ont retenti dans la nuit.
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4 h 15 : "La situation à Marioupol est tout simplement inhumaine", déclare Volodymyr Zelensky
Dans un message vidéo, Volodymyr Zelensky dresse un portrait terrible de la ville de Marioupol, que la Russie affirme contrôler dans sa quasi totalité. "La situation à Marioupol reste aussi grave qu'elle est possible de l'être. Tout simplement inhumaine. C'est ce que la Fédération de Russie a fait. A fait délibérément. (...) La Russie essaie délibérément de détruire quiconque se trouve à Marioupol", déclare le président ukrainien, qui appelle à nouveau ses partenaires à fournir à son pays des "armes lourdes".
L'armée russe, elle, lance aux derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol un nouvel appel à déposer les armes.
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LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
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Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Publié le : 13/04/2022 - 17:03
La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscitent des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.
Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."
Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.
Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.
Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".
Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".
Éviter une " humiliation insupportable"
L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.
Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".
L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.
Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.
"Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum. Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov.
Un manque de preuves
De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.
En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".
Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.
Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.
La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".
Le "déni plausible" et le doute
Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.
Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"
Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.
Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.
"Cela pourrait être le sort d'autres villes"
Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".
Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."
Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.
Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".
Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.
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LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
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SANS TITRE
Live animé par Eléa Pommiers et Cécile Bouanchaud
- La bataille pour le contrôle de la ville de Marioupol se poursuit, faisant craindre de lourdes pertes humaines côté ukrainien. Dimanche, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé Moscou de vouloir « anéantir d’autres villes » des oblasts de Donetsk et Louhansk et de chercher à « détruire » le Donbass. Tout sera fait pour défendre cette région, a-t-il promis. Un responsable policier de Marioupol, Mykhaïlo Verchynine, assure que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées », sont retranchés dans le complexe Azovstal.
- La Russie a également continué ses bombardements, samedi et dimanche, visant des cibles dans huit régions ukrainiennes. A Kiev, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées, dans le raïon (quartier administratif) Darnytsky, et une usine d’armement a été ciblée. A Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, au moins cinq personnes ont péri dimanche et vingt autres ont été blessées par une série de frappes russes, a relevé le gouverneur régional, Oleh Synehoubov.
- Aucun couloir humanitaire dimanche. Les autorités ukrainiennes ont annoncé, dimanche, la suspension des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils de l’est de l’Ukraine, faute d’accord avec l’armée russe sur un arrêt des tirs. « Ce matin, nous n’avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d’évacuation avec les occupants. C’est pourquoi, malheureusement, nous n’allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd’hui », a expliqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
- Le président ukrainien a affirmé, dans un entretien à CNN diffusé dimanche, avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un « génocide », un terme que le président français s’est jusqu’ici refusé à employer.
- Samedi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que 40 200 personnes supplémentaires avaient fui l’Ukraine en vingt-quatre heures. Au total, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, 4 836 445 personnes ont fui le pays.
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« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
Le Monde
Pouvoir tout-puissant
Tribune. De manière cruelle et brutale, le monde entier – et en particulier les Européens –, se retrouve plongé dans les guerres froides et chaudes du siècle passé, avec ce qui se passe en Ukraine. La vieille théorie politique est reconfirmée : un dirigeant disposant d’un pouvoir sans barrière est toujours une menace pour la paix. Les décisions qu’il prend selon sa propre logique, irrationnelle pour beaucoup, ne peuvent qu’engendrer des catastrophes humaines.
L’enlisement des troupes russes en Ukraine, comme en Afghanistan, était prévisible, sauf aux yeux de Vladimir Poutine. Il peut, aujourd’hui, se retourner contre les généraux, les ministres qui l’avaient mal renseigné et lui avaient menti dans la réalisation de son projet impérial. Les observateurs étrangers partagent cette analyse pour expliquer le fiasco de la campagne militaire russe.
Mais la raison du présent revers, et même d’un très probable échec final de Poutine, est à chercher ailleurs. Elle se trouve dans sa tentative d’imposer sa vision totalitaire à la nation ukrainienne en construction. Depuis des années, il met en place une politique totalitaire dans sa propre société russe, et l’applique maintenant aux Ukrainiens.
Cette vision totalitaire poutinienne consiste à dire qu’il n’y a pas d’autre possibilité qu’accepter d’être des sujets subordonnés au nouveau tsar du XXIe siècle. Il n’existe aucune différence identitaire entre Russes et Ukrainiens. Alors, quand ces derniers s’opposent, la solution est de mener une « opération spéciale » pour les ramener dans la case préconstruite, comme une opération chirurgicale. A la différence des actions coercitives similaires menées par l’ex-URSS à l’encontre des pays satellites désobéissants, elle ne se fait plus au nom d’un paradis terrestre à venir, mais d’un empire passé.
Chine-Russie : « Pour le Parti communiste chinois, l’objectif de développement économique et de stabilité reste la priorité absolue »Si cette tentative totalitaire poutinienne connaît un certain succès en Russie, avec des méthodes staliniennes et mafieuses de gouvernance et une propagande mensongère nationaliste, elle se heurte à une forte résistance des Ukrainiens, qui veulent défendre leur culture et leur liberté individuelle et collective. L’image de la destruction des tanks, ces machines symboliques du totalitarisme du XXe siècle, l’atteste parfaitement.
Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège, son allié et ami Xi Jinping s’enlise dans une guerre contre le Covid-19, selon la même logique.
Depuis deux ans, la Chine de Xi applique la méthode zéro Covid à tout prix. Si, en France, le « quoi qu’il en coûte » consiste à sauver les emplois et les vies humaines, et à protéger des dégâts causés par la pandémie, la politique du zéro Covid en Chine ne prend pas en compte ses conséquences. Par exemple, la mort des patients atteints d’autres maux s’explique par la priorité donnée au Covid-19. Malgré le contrôle extrême de l’information, de nombreuses tragédies sont rapportées, témoignant de la gravité de la situation : ainsi, une femme enceinte, sans attestation prouvant qu’elle était négative au Covid-19, a perdu son bébé après avoir attendu des soins pendant des heures ; une infirmière est décédée d’une crise d’asthme à cause du manque de soignants.
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France24 - World
Swedish police arrest dozens after clashes at anti-immigrant rally
Issued on: 18/04/2022 - 11:02
FRANCE 24
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Swedish police arrested 26 people after weekend clashes between police and protesters rallying against plans by a far-right group to burn copies of the Koran, police said on Monday.
Eight people were arrested in the city of Norrkoping and 18 people were detained in the neighbouring city of Linkoping, police said in a statement.
On Sunday, clashes erupted in both cities during rallies by anti-immigration and anti-Islam group Hard Line, led by the Danish-Swedish politician Rasmus Paludan.
Police said officers wounded three people after firing warning shots during Sunday's clashes.
The three who were injured were under arrest, police said, adding that their condition was not known. Sunday's clashes in Norrkoping were the second there in four days.
On Sunday, they rallied again to protest at another gathering, which in the end Paludan abandoned.
Clashes with police have erupted during protests against the group since Thursday evening, starting in the cities Linkoping and Norrkoping.
They spread to the city of Malmo, where a school was set alight during a second night of unrest Saturday-Sunday.
Swedish 'tour'
Paludan, who intends to stand in Swedish legislative elections in September but does not yet have the necessary number of signatures to secure his candidature, is currently on a "tour" of Sweden. He is visiting neighbourhoods with large Muslim populations where he wants to burn copies of the Koran. A lawyer and YouTuber, he has previously been convicted of racist insults.
In 2019, he burned a Koran wrapped in bacon and was blocked for a month by Facebook after a post conflating immigration and crime. On Saturday, one of his rallies was moved from a district of Landskrona to an isolated car park in southern Malmo, the large neighbouring city, but a car tried to force the protective barriers. The driver was arrested and Paludan then burned a Koran.
Hard Line's tour has sparked several clashes between the police and counter-protesters across the Scandinavian country in recent days. On Thursday and Friday, around 12 police officers were injured in the clashes.
In the wake of the string of incidents, Iraq's foreign ministry said it had summoned the Swedish chargé d'affaires in Baghdad Sunday. It warned that the affair could have "serious repercussions" on "relations between Sweden and Muslims in general, both Muslim and Arab countries and Muslim communities in Europe".
In November 2020, Paludan was arrested in France and deported. Five other activists were arrested in Belgium shortly after, accused of wanting to "spread hatred" by burning a Koran in Brussels.
(FRANCE 24 with AFP)
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Student arrested after deadly knife attack at Swedish high school
Truth or Fake
Video showing arrest of young refugee in Sweden resurfaces
France24 - World
Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March
Issued on: 18/04/2022 - 04:56Modified: 18/04/2022 - 07:34
NEWS WIRES
Shanghai on Monday said three people had died from Covid-19, the first official announcement of deaths from an outbreak which has plunged the megacity into a weeks-long lockdown, sparking widespread anger and rare protests.
Since March, a patchwork of restrictions has kept most of the city's 25 million residents confined to their homes or compounds, with daily caseloads regularly edging over 25,000.
On Monday city officials revealed the first deaths -- all elderly people with underlying conditions.
They "deteriorated into severe cases after going into hospital, and died after all efforts to revive them proved ineffective," the city said on an official social media account.
The statement said two of the dead were women aged 89 and 91, while the third was a 91-year-old man.
The municipal health commission confirmed the deaths.
The eastern business hub posted 22,248 new domestic cases on Monday, according to the municipal health commission.
While relatively low compared to other global outbreaks, the figures extend the pattern of recent weeks which has seen the city log tens of thousands of daily cases, most of which are asymptomatic.
In response, authorities have doubled down on Beijing's longstanding zero-tolerance approach to the virus, vowing to persist with onerous curbs on movement and isolating anyone who tests positive -- even if they show no signs of illness.
Residents in Shanghai -- one of China's wealthiest and most cosmopolitan cities -- have chafed under the restrictions, with many complaining of food shortages, spartan quarantine conditions and heavy-handed enforcement.
Social media users ripped into authorities for the filmed killing of a pet corgi by a health worker and a now-softened policy of separating infected children from their virus-free parents.
In a rare glimpse into the discontent, videos posted online last week showed some residents scuffling with hazmat-suited police ordering them to surrender their homes to patients.
Other footage and audio clips have indicated increasing desperation, including some showing people bursting through barricades demanding food.
Despite the blowback, China, where the coronavirus was first detected in late 2019, is sticking to its tried-and-tested zero-Covid policy of mass testing, travel restrictions and targeted lockdowns.
But the world's most populous nation has recently struggled to contain outbreaks in multiple regions, largely driven by the fast-spreading Omicron variant.
The country last reported new Covid-19 deaths on March 19 -- two people in the northeastern rust belt province of Jilin -- the first such deaths in more than a year.
(AFP)
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US orders non-essential diplomatic staff to leave Shanghai amid strict Covid lockdown
French Presidential Election
French voters in Covid-hit Shanghai barred from casting presidential ballots
Access Asia
China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures
Le Figaro
Erwan Barillot: «France liquide contre France solide, le nouveau clivage»
Alexandre DevecchioENTRETIEN – L'ancien clivage gauche/droite semble avoir été balayé au profit d'un autre, que l'écrivain Erwan Barillot qualifie de liquide/solide. Il esquisse pour nous les contours de cette nouvelle grille d'analyse.
Erwan Barillot est écrivain et conseiller en relations publiques. Il est l'auteur de l'essai Le président liquide. Une genèse du macronisme (Perspectives Libres, 2022), préfacé par Olivier Rey.
Le second tour de l'élection présidentielle oppose-t-il celui que vous appelez le «Président liquide» à la «candidate solide» ?
Cette élection parachève un bouleversement politique en cours depuis cinq ans: le marqueur gauche/droite ne constitue plus un déterminant du vote. D'où l'échec des deux grands partis se revendiquant historiquement de ces familles politiques, mais aussi d'Éric Zemmour, l'outsider qui avait mené campagne sur le thème de «l'union des droites». Le vieux clivage s'effaçant, mon essai «Le président liquide» (éd. Perspectives libres, 2022) cherche à penser un nouveau paradigme politique et philosophique fondé, non plus sur la «position» (gauche/droite), mais sur «l'état» (solide/liquide).
Qu'est-ce que la « liquidité » ?
Le concept de société «liquide» provient des travaux du philosophe anglo-polonais Zygmunt Bauman (1925-2017). Ce marxiste hétérodoxe développe l'idée que, dans notre environnement post-moderne, les structures autrefois établies (Nation, loi, frontière, école, famille, organisations…) sont devenues précaires. Et cela au nom d'injonctions à la «modernité», à la «flexibilité», à l'«agilité» mais aussi à la «dignité» des individus, s'instituant eux-mêmes en lieu et place de l'ancienne société. L'économie est reine, les valeurs sont relatives et l'adaptation devient le seul impératif catégorique. La «liquidité» investit tous les domaines de la société: de l'éducation au marché en passant par les rapports humains.
La « liquidité » d'Emmanuel Macron se décline dans presque tous les domaines
En quoi Emmanuel Macron est-il le représentant de cette société «liquide» ?
Il existe des parallèles saisissants, parfois troublants, entre le type de société dénoncé par Bauman et celui promu par Macron. Mon livre en développe un certain nombre. On peut citer par exemple le refus de l'héritage. Sur le plan politique, Macron est celui qui a déclaré qu'il n'y avait «pas de culture française» et, sur le plan personnel, qui a renié sa famille d'origine pour s'en choisir une «en kit», selon l'expression utilisée par la journaliste Anne Fulda dans sa biographie Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait (Plon, 2017). Dans la société liquide, nous explique Bauman, «aucun rejeton n'a à se sentir obligé de jurer fidélité à sa tradition héréditaire». Ce refus de l'héritage induit plusieurs conséquences, notamment la fin de l'idée de transmission, pourtant au cœur du projet de l'école républicaine. En 2015, celui qui n'était alors que ministre de l'Économie se livrait à une diatribe, devant les nouveaux diplômés de Sciences Po, sur le thème: «Le premier devoir, c'est le devoir d'oublier. Dès demain.» Compréhensible puisque, dans la société liquide, «l'oubli rapide et total des informations périmées et des habitudes vite obsolètes peut davantage contribuer à un succès futur que la mémorisation des actes passés.» (Bauman).
À lire aussiAlexandre Devecchio: «Le clivage droite-gauche est-il bien mort?»
La «liquidité» d'Emmanuel Macron se décline dans presque tous les domaines: par son fonctionnement «adaptatif» qui le pousse à trahir par «nécessité», par le battage médiatique dont il fait l'objet, par son «mouvement» En Marche ! qui est lui-même une injonction au mouvement, par son «en même temps» qui l'empêche de prendre parti, par sa hantise de la «société bloquée» qui le pousse à tout fluidifier, par son optimisme qu'il élève au rang de principale doctrine politique, par sa rhétorique de «l'ouverture», par sa volonté de faire de la France une start-up nation, par son fonctionnement «par projets», mais surtout par sa volonté de favoriser les flux, humains et financiers. Cela se traduit notamment par la suppression en 2018 de l'exit tax, touchant les contribuables transférant leur domicile à l'étranger pour échapper à l'impôt. Quand un journaliste l'interroge à ce sujet, le «Président liquide» répond: «Je ne veux aucune exit tax. Cette taxe n'a aucun sens. Les gens sont libres d'investir là où ils veulent. [...] Si vous voulez vous marier, vous ne devez pas expliquer à votre partenaire que “si tu te maries avec moi, tu ne seras pas libre de divorcer”.»
La société liquide différencie deux types de liberté: d'un côté la liberté « quantitative » du consommateur et de l'investisseur, qui n'est jamais entravée ; de l'autre, la liberté « qualitative » du citoyen, qui est une variable d'ajustement.
Dans sa préface à mon essai, le philosophe Olivier Rey, citant cet exemple, conclut: «Le mariage doit être aussi liquide que les capitaux, parfaitement libres d'aller s'investir là où leurs détenteurs le désirent. Plus exactement : les capitaux doivent être aussi liquides que le mariage.» En effet, le concept de « liquidité » est transversal. Il s'agit d'un véritable anti-modèle de société, dont Emmanuel Macron semble être le représentant.
Emmanuel Macron a pourtant été accusé d'autoritarisme pendant son mandat. Est-ce bien là le signe d'une liquidité ?
«Il est plus facile de gouverner une société liquide quand on exerce soi-même un pouvoir solide»: voilà ce que le philosophe Marcel Gauchet m'a confié un jour, à propos de l'autoritarisme d'Emmanuel Macron. Il ne faut jamais oublier que l'individu, de même que l'Homme à majuscule, est une fiction. Seul le citoyen a une réalité, garantie par la cité. Démantelez la cité et vous n'aurez que l'Homme «nu», livré aux seules forces du marché, sans statut protecteur et payant sa retraite par points. Bien sûr, les citoyens, Français en particulier, sont attachés à leur ancienne société «solide», par définition garante des solidarités. Pour la «liquéfier», Emmanuel Macron a dû recourir à la contrainte: face aux grèves, face aux «gilets jaunes» mais aussi lors de la crise sanitaire où, là aussi, la prétendue «liberté», omniprésente dans la rhétorique macronienne, a été écornée. Pourquoi cet apparent paradoxe ? Parce que la société liquide différencie deux types de liberté: d'un côté la liberté «quantitative» du consommateur et de l'investisseur, qui n'est jamais entravée ; de l'autre, la liberté «qualitative» du citoyen, qui est une variable d'ajustement. Comme l'explique très bien Zygmunt Bauman, la société liquide «interpelle ses membres surtout voire exclusivement en tant que consommateurs». Ainsi, ce que Jean-Claude Michéa appelle la «neutralité axiologique», amplement pratiquée par le pouvoir macroniste, peut se radicaliser dès qu'il s'agit d'empêcher toute entrave de la liberté politique dans la liberté du consommateur-investisseur.
Comment Jean-Luc Mélenchon, troisième force politique du pays, s'intègre-t-il dans cette nouvelle opposition binaire que vous décrivez ?
Jean-Luc Mélenchon est dans une position ambivalente, «solide» sur le social mais «liquide» sur le reste. Sur la libre circulation des personnes par exemple, il partage les vues des «nomades» de la société liquide, «ceux qui se sentent chez eux dans maints endroits mais dans aucun en particulier» (Zygmunt Bauman). Ouvriers et employés ont placé Marine Le Pen puis Jean-Luc Mélenchon en tête de leur suffrage (à respectivement 36% et 36% pour Marine Le Pen, à 23% et 25% pour Jean-Luc Mélenchon, selon Ipsos), devant Emmanuel Macron (à 18% et 17%). C'est l'une des raisons pour laquelle ces deux candidats se livrent une concurrence farouche pour incarner le « peuple ». Pourtant, ces employés et ces ouvriers, au-delà de leur origine, de leur religion ou de leur vote de premier tour, occupent bien une position similaire dans le système de production : ils sont ce que Marx appelle une classe en soi. Tout l'enjeu du second tour sera de savoir si ce peuple deviendra une classe pour soi, s'il prendra conscience des intérêts communs qu'il partage, en opposition au « Président liquide ».
Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»
ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).
Luc Ferry: «Décomposition»
CHRONIQUE - Cette France en mauvais état est déchirée comme jamais, les extrêmes représentant plus de 50% de l’électorat, tandis que les partis dits «de gouvernement» sont laminés, ce qui n’annonce rien de bon.
Thierry Breton: «Le projet de Madame Le Pen nécessite un “Frexit”»
TRIBUNE - Le commissaire européen au marché intérieur analyse le programme des deux candidats au second tour de l’élection présidentielle à l’aune de leur conformité au droit européen.
L'Humanité
La musique, ce merveilleux bol d’air
ActuDouce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.
André Goulven« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.
Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.
Elle adoucit les douleurs
Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.
D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.
D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.
Bien-êtreMusique France24 - World
Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence
Issued on: 18/04/2022 - 03:29
NEWS WIRES
Catherine VIETTE
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Israel's fractious governing coalition faced a new split on Sunday when Arab-Israeli party Raam "suspended" its membership, after violence around a flashpoint Jerusalem holy site that wounded 170 people over the weekend.
The government -- an ideologically disparate mix of left-wing, hardline Jewish nationalist and religious parties, as well as Raam -- had already lost its razor-thin majority this month when a religious Jewish member quit in a dispute over leavened bread distribution at hospitals.
Since then, days of violence around Jerusalem's Al-Aqsa Mosque compound, sacred to both Muslims and Jews, put Raam under pressure to quit too.
"If the government continues its steps against the people of Jerusalem... we will resign as a bloc," Raam said in a statement.
The declaration came hours after more than 20 Palestinians and Israelis were wounded in incidents in and around the Al-Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.
The latest clashes take the number of wounded since Friday to more than 170, at a tense time when the Jewish Passover festival coincides with the Muslim fasting month of Ramadan.
They also follow deadly violence in Israel and the occupied West Bank starting in late March, in which 36 people have been killed.
Early on Sunday morning, police said "hundreds" of Palestinian demonstrators inside the mosque compound started gathering piles of stones, shortly before the arrival of Jewish visitors.
Jews are allowed to visit but not to pray at the site, the holiest place in Judaism and third-holiest in Islam.
Israeli police said its forces had entered the compound in order to "remove" the demonstrators and "re-establish order".
The Palestinian Red Crescent said 19 Palestinians were injured, including at least five who were hospitalised. It said some had been wounded with rubber-coated steel bullets.
Free hand
An AFP team near the entrance to the compound early Sunday morning saw Jewish worshippers leaving the site, barefoot for religious reasons, and protected by heavily armed police.
Outside the Old City, which lies in Israeli-annexed east Jerusalem, Palestinian youths threw rocks at passing buses, smashing their windows, resulting in seven people being treated for light wounds, Shaare Zedek hospital said.
The police said they had arrested 18 Palestinians, and Public Security Minister Omer Bar-Lev said Israel would "act strongly against anyone who dares to use terrorism against Israeli citizens".
Bennett had said that the security forces "continue to receive a free hand... for any action that will provide security to the citizens of Israel", while stressing every effort should be made to allow members of all religions to worship in Jerusalem.
Political sources told AFP that, after Raam's withdrawal from his coalition, Bennett would likely seek to calm the situation.
King Abdullah II of Jordan on Sunday called on Israel to "stop all illegal and provocative measures" that drive "further aggravation".
The kingdom serves as custodian of holy places in east Jerusalem, which Israel captured in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.
Senior Palestinian official Hussein Al Sheikh said Sunday that "Israel's dangerous escalation in the Al-Aqsa compound ... is a blatant attack on our holy places", and called on the international community to intervene.
The chief of the Hamas Islamist movement, which controls the Palestinian enclave of Gaza, had earlier warned Israel that "Al-Aqsa is ours and ours alone".
"Our people have the right to access it and pray in it, and we will not bow down to (Israeli) repression and terror," Ismail Haniyeh said.
Pope's Easter peace prayer
Weeks of mounting tensions saw two recent deadly attacks by Palestinians in or near the Israeli coastal city of Tel Aviv, alongside mass arrests by Israeli forces in the occupied West Bank.
A total of 14 people have been killed in attacks against Israel since March 22.
Twenty-two Palestinians have been killed over the same period, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.
On Friday morning, police clashed with Palestinians in the Al-Aqsa compound, including inside the Al-Aqsa Mosque, drawing strong condemnation from Muslim countries. Some 150 people were wounded during those clashes.
Turkish President Recep Tayyip Erdogan, in a call Sunday with Palestinian president Mahmud Abbas, said he would make contact with all sides to "end the Israeli escalation", Abbas's office said in a statement.
Pope Francis on Sunday -- with Christians marking Easter at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem, where they believe Jesus died and was resurrected -- prayed for peace.
"May Israelis, Palestinians and all who dwell in the Holy City, together with the pilgrims... dwell in fraternity and enjoy free access to the Holy Places in mutual respect for the rights of each," he said in his Easter address.
(AFP)
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Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Fresh clashes rock West Bank as Palestinian attacker killed in Israel
Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded
Le Figaro
Nicolas Mathieu: «Nous sommes aujourd’hui face à une république des managers»
Alexandre DevecchioGRAND ENTRETIEN - À une semaine du second tour de la présidentielle, sur fond de percée du RN et de scandale McKinsey, Le Figaro a convié ce très fin observateur de son époque à dresser le tableau politique de la France. L’écrivain déplore que, «sous l’apparence de la multiplicité des choix, la démocratie tourne à vide» et regrette que «la gestion l’emporte sur la politique».
De livre en livre, Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018 écrit le roman des classes populaires et moyennes, «l’épopée des pavillons et des ronds points, des ZAC et des villes sans éclat». Son précédent roman, Leurs enfants après eux, tableau d’une vallée marginalisée par la mondialisation, où les hauts-fourneaux ferment, préfigurait la crise des «gilets jaunes». Son nouveau livre, Connemara (Actes Sud), qui nous plonge dans le quotidien d’une petite ville des Vosges, en Lorraine, continue à scruter le destin des perdants de la mondialisation, mais se penche aussi sur celui des gagnants, en dévoilant notamment l’univers des cabinets de conseil.
LE FIGARO. - Après le premier tour de la présidentielle, la France semble coupée en trois. Cette tripartition du paysage politique paraît refléter les multiples fractures françaises: entre gagnants et perdants de la mondialisation, urbains et habitants de la France dite périphérique, jeunes de banlieue et «petits Blancs». Vos livres tentent-ils de dresser le tableau de cette France morcelée?
Nicolas MATHIEU. - À mon sens, il s’agit davantage d’une bipartition. D’une part la France urbaine, plutôt diplômée, qui tire son épingle du jeu, se trouve pas si mal avec son temps et vote Macron. De l’autre, une France plus provinciale et des pourtours, sans doute moins diplômée, ou dont les diplômes sont difficiles à valoriser, qui pâtit du cours des choses, n’a plus guère confiance dans ses élites et craint pour son avenir. Et dans cette seconde portion, on trouverait à la fois les électeurs du RN, de LFI, mais aussi les abstentionnistes. Les intégrés contre les réprobateurs. Ceux qui ont intérêt à ce que les choses continuent et ceux que cela révolte. Il faut évidemment nuancer, parce que dans le détail tout cela se complique de clivages générationnels, gauche-droite, etc.
À lire aussi2017-2022: Macron, Le Pen, Mélenchon, comment les trois France ont évolué
Mais quand j’écris, je ne réfléchis pas en ces termes. Je ne pars pas de catégories sociales, de blocs d’opinion ni de sujets de société pour bâtir une histoire. Mon point de départ, ce sont des personnages, des intimités et des corps. Mais voilà, tous nos rapports en tant qu’individus sont politiques, et s’articulent sur des possibilités de communion, d’identité aussi bien que de distance. C’est comme ça que se fait le passage de l’intime au pluriel, de l’individuel au collectif, par une sorte d’assomption vers le général, parce que chacun d’entre nous est à la fois un être singulier et un type, une monade et le membre d’un ou plusieurs ensembles.
Dans L’Éducation sentimentale, Flaubert dépeint toutes sortes de personnages, qui sont aussi des figures attachées à des milieux. La France de son temps n’était pas moins travaillée par des antagonismes que la nôtre. D’ailleurs, les rapports entre la Révolution et les monarchistes, la République et l’Église, les Lumières et le cléricalisme ont donné quelques-uns des plus beaux romans du XIXe siècle. À mon niveau, c’est ce que j’essaie de faire: parler de mon temps, de ce que je connais, essayer de peindre mon époque. Et toutes les époques sont en morceaux.
C’est ça, la démocratie: comment nos guerres sociales se poursuivent pacifiquement, dans la conflictualité du débat, et produisent des alternatives, des alternances aussi
Plusieurs personnages de vos romans semblent s’inscrire dans ces différentes catégories sociologiques sans pour autant pouvoir être réduits à celles-ci. Le piège de la politique contemporaine, est-ce justement la segmentation et l’essentialisation? La littérature permet-elle de transcender ces clivages?
Organiser des camps en fonction d’intérêts contraires, c’est le propre de la politique. Entre les Gracques et l’aristocratie romaine, c’était déjà la même affaire. On définit évidemment ces groupes qui s’affrontent, l’adversaire et l’allié, de manière très différente selon les moments. Et la question des identités travaille notre civilisation en profondeur. L’essentialisation, au fond, n’est si puissante que parce que l’universalisme n’a pas su remplir son contrat et a bien souvent servi à noyer le poisson. En général, quand on s’émeut d’une évolution, c’est parce que le clivage antérieur nous était plus favorable.
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Quant à la littérature, pour commencer, je trouve toujours fâcheux qu’on veuille lui assigner des devoirs, une mission d’ordre social ou politique. La littérature fait bien ce qu’elle veut! Toutefois, pour mon compte, quand je fais le choix de la fiction, je sais que je cherche à susciter l’identification du lecteur à des personnages. Je sollicite donc son empathie, et l’invite de fait à mener d’autres vies que la sienne. Là où la communication segmente, le marketing cible, là où les médias clivent et les identités assignent, la littérature peut tenter d’organiser des circulations entre des mondes qui, dans la vie, sont peut-être plus cloisonnés. En nourrissant l’illusion d’habiter d’autres corps, le temps d’une lecture, la littérature autorise le déploiement d’un type d’intelligence différente. Au lieu de marteler: voici mes raisons, elle nous invite à éprouver les raisons d’autrui.
Au-delà de la littérature, est-il possible de réconcilier ces différentes France?
Je ne pense absolument pas qu’il faille réconcilier ces France. Pas du tout. L’objectif n’est pas la fusion, revenir à une sorte d’unité organique totalement fantasmée et qui me semble être le déni du politique. La question, c’est de réorganiser nos institutions pour que les différents mondes qui se côtoient et s’affrontent trouvent à métaboliser leurs intérêts dans le champ légal des élections. C’est ça, la démocratie: comment nos guerres sociales se poursuivent pacifiquement, dans la conflictualité du débat, et produisent des alternatives, des alternances aussi. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est au fond le sentiment que la démocratie tourne à vide.
À lire aussiJacques Julliard: «La fin de la dynamique démocratique»
Sous l’apparence de la multiplicité des choix, un grand nombre, un très grand nombre de gens ont l’impression que c’est en définitive toujours la même chose, qu’ils ne sont pas entendus, qu’ils sont pris dans un devenir politique périphérique. J’entends ces jours-ci dans les médias des commentaires de toute sorte. Mais on y retrouve peu ce que j’ai entendu autour de moi: «aucun candidat ne me fait vraiment envie», «je n’y crois plus», «qu’ils se débrouillent sans moi», «finalement, ça ne sert à rien». Ce qui me semble crucial, c’est ça: le sentiment croissant de pis-aller, d’à quoi bon, l’impression que sous le barnum les possibilités sont réduites à rien et que tout est joué d’avance.
Durant la campagne, vous avez affiché votre sympathie pour Fabien Roussel, estimant que le candidat du PCF parlait à «la France des barbecues»: «C’est bien aussi qu’il y ait une gauche bac pro, qui s’intéresse aux gens qui bossent dans les entrepôts, aux infirmières, aux gens qui conduisent des camions, des camionnettes, dans les petites villes», expliquiez-vous. Pourtant, les classes populaires se sont davantage tournées vers le RN que vers la gauche pour défendre leurs intérêts et leurs modes de vie. Comment l’expliquez-vous?
Je l’explique déjà par un phénomène historique. Le PS a tué le PC et, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’offre de gauche qui est demeurée n’avait pas pour priorité les intérêts des classes populaires. Là-dessus, sur les déceptions, les frustrations, la surdité du pouvoir, les inquiétudes identitaires, la désindustrialisation, la mise en concurrence internationale des humbles dans le cadre de la mondialisation, l’extrême droite a pu faire son beurre pendant presque trente ans. Roussel et Mélenchon ont, je crois, conscience qu’il faut renouer avec ces gens. Mais ils partent de très, très loin. Par ailleurs, les classes populaires sont elles aussi travaillées en profondeur par les questions d’identité, le racisme et la xénophobie. On a beau dire, l’internationalisme et le matérialisme façon Marx constituaient tout de même d’extraordinaires moyens conceptuels de surmonter ces tristes passions-là. Aujourd’hui, on n’a pas trouvé de martingale du même type.
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Quant au clivage droite-gauche, j’ignore s’il est dépassé. Je crois que la jeunesse ne se pose plus toujours les questions selon ces termes. Pourtant, son souci de justice sociale et d’égalité est phénoménal. Bien plus aigu que pour ma génération, dans les années 1990, qui se caractérisait par un certain fatalisme. Mais cette forme d’engagement reste bien souvent en dehors des institutions.
Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’idéologie. Le passage des idées de performance et de retour sur investissements du privé vers le public
Votre dernier livre s’intitule Connemara, en hommage à Michel Sardou. Celui-ci est souvent qualifié de chanteur de droite. Est-ce plus compliqué que cela? En tant qu’écrivain revendiquant une sensibilité plutôt de gauche, pourquoi avoir choisi ce titre?
Il ne s’agit pas du tout d’un hommage à Michel Sardou. Ce titre, je l’ai choisi parce que mon roman, comme les précédents, s’intéresse immensément à ce qui nous lie et nous sépare, en tant qu’individus mais aussi à l’échelle d’une société. Et que cette chanson, connue de tous, mais diversement appréciée selon qu’on l’entend à la fin d’une fête de HEC ou dans un bal du 14 Juillet, contient précisément en elle cette tension. Ensuite, je trouve que Sardou, dans nombre de ses chansons, réalise une chose apparemment contradictoire: chanter l’épopée des sorts moyens. Et moi aussi, dans ce livre, j’ai essayé d’avoir un ton épique, même si mes histoires ne traitent ni de héros ni de dieux, et qu’il n’y a ni cavalcades ni grandes batailles. Une épopée des pavillons et des ronds-points, des ZAC et des villes sans éclat. Enfin, parce que Sardou fait l’objet d’un certain mépris culturel, et qu’après le Goncourt, je trouvais ça bien de partir de là. C’était comme dire «je ne vous laisse pas le choix. On va aller au populaire, que ça plaise ou non».
Votre précédent livre, Leurs enfants après eux, prophétisait en quelque sorte le mouvement des «gilets jaunes». Votre nouveau livre, qui se situe en partie dans l’univers des consultants, fait écho à l’affaire McKinsey. Mais, selon vous, le scandale tel qu’il est exposé passe en partie à côté des questions les plus intéressantes. Pourquoi?
Parce que ce scandale, au fond, et qui est quand même très électoral, repose sur trois points: la gabegie, la collusion éventuelle entre le pouvoir et les cabinets, la fraude fiscale. C’est important, OK. Mais moi, ce qui m’intéresse, c’est l’idéologie. Le passage des idées de performance et de retour sur investissements du privé vers le public. L’identité des conceptions chez les élites politiques et économiques. Le règne universel du tableau Excel. Le fait que la gestion l’emporte sur la politique. Le devenir managérial de toute la société. À bien des égards, après la république des professeurs et celle des avocats, nous sommes aujourd’hui face à une république des managers.
À travers le personnage d’Hélène, «transfuge de classe», vous montrez aussi la détresse des gagnants de la mondialisation. Le drame de notre époque est-il la perte de sens?
Notre époque n’est pas avare de drames, et celui du sens en est un parmi d’autres. Je me souviens d’une phrase que j’avais lue dans un article du Monde traitant du travail: «Aujourd’hui, les occasions de contribuer à la perpétuation d’un monde qu’on déteste sont légion.» La détresse des gagnants, c’est ça. À quoi bon? Pourquoi dépenser mon temps, brûler mes forces à faire des slides et des PowerPoint pour des fins que je réprouve? Performer, OK, mais pour quoi faire? Les vies des décideurs, des cadres, des winners et autres startuppeurs peut, une fois qu’elles ne sont plus en proie à l’urgence des objectifs, susciter un sentiment de vacuité abyssale. Tant d’efforts pour encore de la croissance, donc de la destruction, donc du vide. À cet égard, la mélancolie pourrait bien devenir une force politique.
De livre en livre, vous vous imposez comme un très fin observateur de la société. Un point commun avec Houellebecq dans un style très différent, plus romanesque et empathique… Que pensez-vous de la comparaison et de son œuvre?
On me compare aussi beaucoup à Annie Ernaux, Édouard Louis et Didier Eribon. Ce que je peux dire, c’est que l’œuvre de Michel Houellebecq m’a toujours passionné, et que j’ai toujours goûté au plus haut point son génie comique, qu’on relève trop peu.
Fatiha Boudjahlat: «Le voile, même choisi librement, reste un outil de ségrégation»
FIGAROVOX/TRIBUNE - En déplacement à Strasbourg, Emmanuel Macron a félicité une femme se présentant comme «voilée» et «féministe». Fatiha Boudjahlat critique l'association de ces deux termes dans la bouche du président candidat.
«La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.
Le Monde
Marine Le Pen visée par un rapport de l’Office européen de lutte antifraude
La candidate d’extrême droite à la présidentielle et ses proches sont accusés d’avoir détourné plus de 600 000 euros au cours de leur mandat d’eurodéputé, selon un rapport révélé samedi par « Mediapart ».
Marine Le Pen et ses proches sont une nouvelle fois soupçonnés d’avoir détourné de l’argent du Parlement européen dans le cadre de leur mandat d’eurodéputé. Selon un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), révélé par le site Mediapart samedi 16 avril, « l’incidence financière des faits constatés s’élève à au moins 617 379,77 euros ». Le dossier a été transmis au parquet de Paris, le 11 mars, et au Parlement européen, qui, de son côté, va « procéder dans les prochaines semaines aux recouvrements » de ces sommes.
La candidate du Rassemblement national (RN) à l’élection présidentielle se voit reprocher d’avoir mal utilisé 136 993,99 euros d’argent communautaire quand elle était députée européenne, entre 2004 et 2017. Son père, Jean-Marie Le Pen, aurait pour sa part détourné 303 545,76 euros. Le rapport cite également Bruno Gollnisch pour 43 257 euros, le groupe politique d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL) pour 131 089 euros et l’ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, pour 2 493,22 euros.
Le Rassemblement national de Marine Le Pen à nouveau devant la justiceLes faits mis au jour « sont susceptibles de donner lieu à des poursuites pénales contre les anciens députés (…) pour les agissements frauduleux qu’ils ont commis au détriment du budget de l’Union », juge l’OLAF, qui parle d’« escroquerie », de « faux », d’« abus de confiance », de « détournements de fonds publics » à des fins de politique nationale ou personnelles, de surfacturation, voire de prestations « fictives », au profit de sociétés gravitant souvent dans la nébuleuse frontiste, ou encore de « conflits d’intérêts ».
129 bouteilles de vin et de champagne
Les exemples sont légion. Ainsi, le Parlement européen a remboursé pour 23 100 euros d’objets promotionnels (sacs, stylos ou porte-clés) qui ont été livrés au siège du parti et, note l’OLAF, qui « semblent avoir été achetés pour le congrès du Front national [FN] à Lyon » en 2014. Cette même année, Marine Le Pen et son père ont chacun présenté à l’Assemblée législative communautaire une facture de 5 000 euros censée concerner la création d’un site Internet à leur nom. Lesquels « n’ont jamais été créés », affirme l’OLAF.
Le rapport évoque aussi ces « demandes de remboursement personnel » de la part de Jean-Marie Le Pen, qui, le 28 décembre 2016, à quelques jours du réveillon, a commandé 129 bouteilles de vin et de champagne pour plus de 8 500 euros et en a présenté la facture à l’institution de Strasbourg. Or, 113 de ces bouteilles ont été livrées à son manoir de Montretout (Hauts-de-Seine), où le fondateur du FN a ses bureaux. Il n’a transmis « aucun élément prouvant que cette commande avait un rapport avec ses activités au Parlement européen », note l’OLAF.
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France24 - World
In Irpin, Ukrainian police try to collect evidence against Russian military
Issued on: 17/04/2022 - 17:22Modified: 17/04/2022 - 18:10
Robert PARSONS
Two weeks after Russian troops were forced out of Irpin, Ukrainian police are back in the city, intent on compiling evidence of Russian military crimes. FRANCE 24’s Rob Parsons has this report.
L'Humanité
Mettez les doigts dans la prise !
ActuPour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.
Marcel GuedjIl est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).
On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.
Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.
Normes de sécurité en vigueur
La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :
- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;
- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur
de 20 A au maximum).
Matériel
- - Tournevis d’électricien
- - Perceuse et mèche
- - Boîte à coupe et scie à dos
- - Pince coupante d’électricien
- - Marteau
- - Pince à dénuder
- - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.
Pas à pas
Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.
- Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
- Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
- Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
- Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
- Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
- Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
- Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
- Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
- Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
Bricolage Le Figaro
Quels sont les liens entre la Russie et l’Amérique latine?
DÉCRYPTAGE - Très présente au temps de la guerre froide en Amérique latine, la Russie y a effectué un retour stratégique depuis Vladimir Poutine.
La Havane
Les Moskvitch et les Lada hors d’âge sont en file indienne depuis des heures. Leurs propriétaires patientent, en quête de quelques litres d’essence, dans un servicentro (station-service) de La Havane. Les pénuries sont de retour. En cette chaude nuit printanière, une coupure de courant affecte l’est de la capitale cubaine depuis huit heures. Bien malgré elle, la population subit les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine. «Nous n’avons pas le temps de penser à l’Ukraine. Pour nous, la seule guerre, c’est manger. Que m’importe cette guerre? Si on ne meurt pas d’une bombe, nous mourrons de faim. Alors, l’un ou l’autre…», estime Dunia, une Havanaise.
Si Cuba est un allié historique de la Russie, Moscou entretient une présence de longue date en Amérique latine. L’URSS avait des relations diplomatiques avec 18 pays latino-américains dans les années 1980. L’influence russe s’est renforcée avec l’élection de Vladimir Poutine, en 2000. Hasard du calendrier, les régimes de gauche se sont alors succédé dans la région: Brésil, Équateur, Bolivie, Venezuela… Les présidents Poutine et Medvedev et leurs homologues sud-américains ont enchaîné les tournées dans leurs pays respectifs, signant des dizaines d’accords techniques et militaires.
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Dans ce jeu sud-américain et dans l’actuel contexte de retour de la gauche en Amérique latine, Moscou veut bousculer Washington dans son pré carré, contrebalancer l’influence grandissante de la Chine, mais aussi obtenir des soutiens diplomatiques. Cuba et le Nicaragua ont ainsi reconnu l’Ossétie et l’Abkhazie en 2008. Le redéploiement de Moscou «à quelques centaines de kilomètres des frontières avec les États-Unis (agit) comme un miroir inversé de la situation en Ukraine et en Europe orientale», note l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), dans un article publié le 25 février dernier.
• Pourquoi une partie de l’Amérique latine se rapproche-t-elle de Moscou?
Il existe une défiance historique envers les États-Unis dans de nombreux pays latino-américains, où la doctrine Monroe n’a pas laissé que de bons souvenirs. Une doctrine que le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a encore trouvée «pertinente» en 2018. «Nous devons voir comment l’Argentine peut devenir une porte d’entrée pour la Russie en Amérique latine, de sorte qu’elle y entre de manière plus décisive», a déclaré le président argentin Alberto Fernández lors d’une visite au Kremlin en février dernier, expliquant qu’il souhaitait «travailler pour faire disparaître la dépendance (de son pays) envers les États-Unis». Symbole de cette proximité avec ses alliés sud-américains, Vladimir Poutine s’est assis à côté d’Alberto Fernández lors de sa visite au Kremlin, et non à l’extrémité d’une immense table comme ce fut le cas pour Emmanuel Macron. Une façon aussi pour Poutine de tordre le cou aux analyses des experts le voyant comme isolé, craignant par-dessus tout d’attraper le Covid.
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La défiance sud-américaine existe aussi envers le Fonds monétaire international. D’où le capital sympathie pour la Russie lorsque Moscou a apporté des vaccins Spoutnik V contre le Covid au Paraguay, au Nicaragua, au Pérou, à l’Équateur ou à l’Argentine. «Vous étiez là lorsque le reste du monde ne l’était pas», a rappelé Alberto Fernández à son homologue russe. Enfin, si la communauté internationale tient à la marge plusieurs États latinos, la Russie n’a pas cette attitude envers le Nicaragua, Cuba, le Venezuela, mais aussi le Brésil de Jair Bolsonaro, boudé par les États-Unis depuis l’élection de Joe Biden. Les dirigeants latino-américains ont cependant leur propre agenda, et ils se servent aussi de Moscou pour peser sur Washington. Nicolas Maduro a reçu en mars une délégation américaine pour parler de pétrole. La Havane a convaincu la Maison-Blanche de rouvrir ses services consulaires à La Havane en mai.
• Quel rôle joue Cuba dans la stratégie russe?
À quelques mois du soixantième anniversaire de la crise des missiles à Cuba, de nombreux observateurs ont effectué un rapprochement lorsque Vladimir Poutine a évoqué la puissance nucléaire de son pays. Son vice-ministre des Affaires étrangères, Sergheï Riabkov, a semé le trouble en déclarant en février qu’il ne pouvait «ni confirmer, ni exclure» un déploiement militaire de troupes de son pays à Cuba, mais aussi au Venezuela. «Fanfaronnades», a répondu le conseiller à la sécurité nationale américaine, Jake Sullivan. Le maître du Kremlin entretient régulièrement le doute sur la réouverture de l’ancienne base d’écoutes de Lourdes, près de La Havane, construite par les Soviétiques en 1962 pour des opérations de surveillance dans la région. Comme une forme de chantage envers Washington.
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Vladimir Poutine a profité des erreurs de stratégie de Donald Trump, puis de Joe Biden. Contrairement à Barack Obama, les deux Américains, par leurs sanctions croissantes, ont poussé le régime cubain vers Moscou. La Havane demeure pour La Russie un point d’ancrage névralgique, proche de la Floride. Mais les temps ont changé depuis la guerre froide, et un retour militaire russe, maintes fois évoqué depuis dix ans, est hypothétique.
• Qui sont les alliés historiques de Moscou?
Outre Cuba, le Venezuela est le plus fidèle allié de Moscou en Amérique latine. C’est aussi le principal acheteur d’armement russe. Caracas a conclu un accord avec le Kremlin pour que la marine russe puisse utiliser les ports vénézuéliens pour ses sous-marins. Plusieurs sources, non confirmées, ont évoqué la présence de mercenaires de Wagner à Caracas pour protéger Nicolas Maduro. Autre allié, le Nicaragua, déjà proche au temps de l’URSS. «Avec la Fédération de Russie, à partir de 2007, une coopération intense a commencé à se développer, à partir d’aliments de base comme le blé, dans le domaine de l’éducation, de la science, de la technologie», a déclaré Daniel Ortega.
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Managua a pris livraison en octobre 2021 de 250 autobus russes. Moscou a modernisé l’armée nicaraguayenne, livré 50 tanks T72, des hélicoptères MI-17 et 12 systèmes anti-missiles. Les Russes auraient installé un centre d’écoutes près de Managua. L’Argentine entretient une relation dans les domaines de la coopération militaire et technique avec la Russie depuis les années 1970, tout comme le Pérou. Si les relations énergétiques, techniques, militaires entre Moscou et l’Amérique latine sont soutenues, les échanges commerciaux sont insignifiants.
• Comment se positionnent les pays latino-américains dans le conflit ukrainien?
Ils sont divisés. Si Jair Bolsonaro a exprimé en février sa «solidarité» avec les républiques du Donetsk et de Louhansk, le Brésil a dénoncé l’usage de la force russe dans son invasion de l’Ukraine, tout comme l’Argentine. Lors du vote du 2 mars à l’ONU d’une résolution demandant «que la Russie cesse immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine», les pays latino-américains n’ont pas apporté leur soutien à Moscou. Un échec patent pour Vladimir Poutine alors qu’en 2014, Cuba, la Bolivie, le Venezuela et le Nicaragua l’avaient soutenu. Lors du vote du 7 avril sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Cuba, à l’instar de la Bolivie et du Nicaragua, a voté contre. Ce que le Venezuela, soutien de la Russie, privé de son droit de vote pour des retards de paiement, n’a pu faire. Le Mexique, le Brésil, le Salvador, le Belize et le Guyana se sont abstenus.
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L’Argentine, le Pérou, la Colombie, le Chili ont voté pour la suspension de la Russie. Cuba joue les équilibristes. Si La Havane ne peut pas se priver de son allié russe qui lui fournit une aide alimentaire et militaire, la situation de l’île est délicate. Celle-ci a aussi pour partenaires commerciaux le Canada et l’Union européenne. Le quotidien cubain La Granma a cependant évoqué à propos des reportages occidentaux des mises en scène et titré récemment: «Boutcha, des mensonges fabriqués». L’ambivalence latino-américaine face à la position des Occidentaux et à la Russie a probablement été la mieux exposée par l’ancienne présidente argentine, Cristina Kirchner, en 2014. «On ne peut défendre l’intégrité territoriale concernant la Crimée et la rejeter quand il s’agit des Malouines et de l’Argentine», a déclaré l’ex-chef de l’État.
Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt
Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.
La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
Le Monde
Les risques et les incohérences du programme économique de Marine Le Pen
Sous couvert de propositions sur le pouvoir d’achat, la candidate du RN à l’élection présidentielle 2022 présente un projet largement inapplicable, inégalitaire et en rupture avec l’Union européenne.
Elle l’assure, elle a changé. Ton posé, propos pédagogiques, sourire de circonstance : la Marine Le Pen de 2022 n’est plus celle de 2017, dont les grossières erreurs de chiffres et la prestation décousue lors du débat de l’entre-deux-tours avaient précipité la défaite dans les urnes. Son programme économique aussi a évolué : exit la sortie de l’euro ou la retraite à 60 ans pure et simple. Place à une volonté affichée de « protéger » les Français, et à des propositions en apparence alléchantes sur le pouvoir d’achat (baisse de la taxe sur la valeur ajoutée sur l’énergie et les carburants, suppression de cette taxe sur les biens de première nécessité, retraite à 60 ans avec quarante annuités pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans, exonération de cotisations patronales sur la hausse de 10 % des salaires de ceux qui gagnent jusqu’à trois smic…). Objectif : séduire son électorat de prédilection, les classes populaires. Mais, si le programme et l’image de la fille de Jean-Marie Le Pen ont été policés, ses promesses fiscales et sociales soulèvent plusieurs questions et se heurtent à de multiples obstacles, juridiques, politiques comme économiques.
Le programme de Marine Le Pen à la présidentielle 2022Des mesures inconstitutionnelles
La candidate du Rassemblement national (RN), qui a choisi le slogan « Pour tous les Français » en vue du second tour, prévoit de débuter son mandat par un référendum pour instaurer une « priorité nationale » notamment en matière d’emploi, d’aides et de logement social.
Il s’agira aussi de conditionner les prestations de solidarité à cinq années de travail en France, et de supprimer l’autorisation de séjour de tout étranger n’ayant pas travaillé depuis un an. Autant de dispositions qui vont à l’encontre de la Constitution. Autrement dit, elle ouvrirait une crise institutionnelle sans précédent.
Quand Marine Le Pen se heurte au mur de la ConstitutionOr sans cette loi, les fondamentaux de son programme s’effondrent comme un château de cartes. En matière économique, elle perd sa principale source de financement, à savoir la suppression pour les étrangers des prestations sociales non contributives (le revenu de solidarité active, l’allocation aux adultes handicapés, les allocations familiales, l’allocation spécifique de solidarité, l’allocation spécifique aux personnes âgées et l’aide médicale d’Etat), qu’elle estime à 16 milliards d’euros – la Caisse nationale d’allocations familiales et la Cour des comptes les chiffrent autour de 6 milliards d’euros tout au plus.
De même, la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, censée éviter que « nos jeunes partent à l’étranger » selon Mme Le Pen, est « probablement inconstitutionnelle », note l’Institut Montaigne, un think tank d’inspiration libérale, si elle touche les intéressés « indifféremment de leur statut et de leurs ressources ». « Cette mesure tend à créer une différence de traitement injustifiée vis-à-vis du reste de la population active », indiquent les experts.
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L'Humanité
Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue
ActuSi la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.
Théo GobbiÀ l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.
Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.
Donner un horizon éthique
Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.
Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.
3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »
Fernando
Bayro
, docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)
-
Corrochano
Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?
Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.
Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?
Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.
Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?
Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.
Famillesexualité France24 - World
Air strikes hit Lviv in western Ukraine as Russian forces mass in the east
Issued on: 18/04/2022 - 16:43Modified: 18/04/2022 - 16:49
Air strikes killed at least seven people in Ukraine's western city of Lviv on Monday (April 18). In the east, Ukrainian authorities urged people in Donbas to move west to escape a large-scale Russian offensive to capture its composite regions of Donetsk and Lugansk. "Russian troops are preparing for an offensive operation in the east of our country in the near future" Zelensky said. FRANCE 24's Rob Parsons tells us more.
Le Figaro
Connaissez-vous (vraiment) Pâques?
Le FigaroQUIZ - «Décarêmer», «triduum»... Êtes-vous incollable sur le vocabulaire de la fête chrétienne? Le Figaro vous propose un test pour le vérifier.
En ce week-end pascal, on a beaucoup entendu parler de lapins en chocolat, de friandises et autres savoureuses gourmandises. Si nos papilles s’en réjouissent, n’oublions pas que le sens premier de cette fête est chrétien. Les mots que nous employons ce jour-là en témoignent.
» LIRE AUSSI - Pâques ou Pâque: à chaque religion son orthographe
D’où vient le mot «Pâques»? Saviez- vous que le «s» était progressivement apparu pour différencier la fête chrétienne et juive? Pourquoi parlons-nous de «triduum pascal»? Que signifient les mots «ubi et orbi», que le Pape emploie lors de sa bénédiction au monde le jour de Pâques? Ces termes sont au cœur de ce que nous vivons en ce moment. On parle aussi beaucoup de «résurrection», dont l’étymologie va vous surprendre...
La rédaction vous propose de (re)découvrir le sens de tous ces termes qui font notre actualité, et vous souhaite une très bonne fête de Pâques. Ferez-vous un sans-faute à ce test?
«Broglie», «Guise»… Ces noms propres qu’on a trop longtemps écorchés
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Le Figaro
Le pouvoir d'achat a-t-il vraiment baissé sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?
Julien Da SoisLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'assure la candidate du RN, Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle. Mais que disent les études ?
LA QUESTION. C'est l'un des principaux angles d'attaque de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron dans cette campagne, et notamment dans l'entre-deux tours. Selon la candidate du Rassemblement national (RN), le pouvoir d'achat des Français a baissé durant le dernier quinquennat. Une affirmation qui figure dans la profession de foi de la députée du Pas-de-Calais pour le second tour de la présidentielle («Le pouvoir d'achat diminue») et qu'elle a répétée à plusieurs reprises ces dernières semaines. «Le ressenti des Français correspond à la réalité : ils ont perdu du pouvoir d'achat et il faut agir de manière urgente dans ce domaine», affirmait-elle ainsi sur FranceInfo, fin mars. À l’époque, un sondage Ipsos (pour France Télévisions et Radio France) montrait que 74% des Français estimaient que le pouvoir d'achat s'était dégradé au cours des cinq dernières années.
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Cette analyse de Marine Le Pen a été reprise par les cadres du RN : le représentant du groupe RN à la région Grand Est, Laurent Jacobelli, assurait dimanche soir que «les Français n'en peuvent plus de ce président de la République [...] qui a fait baisser le pouvoir d'achat». De son côté, le président du parti, Jordan Bardella, a aussi déclaré qu'Emmanuel Macron avait «affaibli considérablement le pouvoir d'achat». Mais qu'en est-il réellement ? Que disent les récentes études sur le sujet ? Les conclusions diffèrent-elles en fonction des catégories de Français ?
VÉRIFIONS. Les données publiées ces derniers mois, par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l'Institut des politiques publiques (IPP), l'Insee ou la direction générale du Trésor, battent en brèche l'idée d'une baisse globale du pouvoir d'achat des Français entre 2017 et 2022 - sans prendre en compte les effets de la guerre en Ukraine. Par exemple, mi-mars, l'OFCE concluait à une hausse de 0,9% par an du pouvoir d'achat par unité de consommation (un concept permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente) sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, soit un gain annuel moyen de près de 300 euros.
La direction générale du Trésor, rattachée au ministère de l'Économie, indiquait dans un rapport d'octobre 2021 que le pouvoir d'achat par unité de consommation en 2022 était supérieur de 4% à ce qu'il était en 2017. Agrégées, les données annuelles de l'Insee aboutissent, elles, à une augmentation globale du pouvoir d'achat par unité de consommation de 6% entre 2017 et 2021. Sur la même problématique, l'Institut des politiques publiques (IPP) a évalué dans une étude - publiée en mars - l'impact sur le niveau de vie des mesures sociofiscales du quinquennat - à ne pas confondre avec «l'effet total du quinquennat sur le pouvoir d'achat», précisent les auteurs. Les chercheurs parviennent à un gain moyen de 1,9% sur le niveau de vie des ménages.
Les plus aisés mieux lotis
Voilà pour l'état des lieux global, qui vient contredire les propos de Marine Le Pen et de son entourage. Toutefois, ces études mettent en lumière l'hétérogénéité des situations en fonction du niveau de revenus des ménages ou encore du statut d'activité des Français. La direction générale du Trésor affirme que ce sont les ménages modestes, situés dans les premiers dixièmes de niveau de vie, qui «bénéficient de la progression de pouvoir d'achat la plus importante en pourcentage (+4,0 % pour le 1er dixième, et +2,6 % pour le 2e dixième)». Elle l'explique par «la forte revalorisation de la prime d'activité», «la revalorisation des prestations en faveur des plus fragiles», ainsi que par «l'extension de la Garantie jeunes ou du chèque énergie».
Pour l'OFCE, ce sont «les 10% des ménages les plus modestes et les ménages du milieu de la distribution» qui sont «ceux ayant connu la plus forte augmentation du pouvoir d'achat sur la période». Et ce, grâce à «l'amélioration du marché du travail (hausse de l'emploi et des salaires)» et à «la baisse des cotisations sociales et la hausse des transferts monétaires (notamment les pensions de retraite)».
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En revanche, si l'on observe les gains non plus en pourcentage mais en termes monétaires, le niveau de vie des ménages les plus aisés a beaucoup plus progressé que celui des catégories les plus populaires, affirme le centre de recherche. «Les ménages du premier dixième auraient vu, selon nos estimations, leur pouvoir d'achat ne s'accroître que de 600 euros par unité de consommation sur l'ensemble du quinquennat, soit un montant quatre fois inférieur au gain enregistré par le dernier dixième de niveau de vie (environ 2600 euros, NDLR)», notent les auteurs de l'étude.
Les conclusions de l'IPP s'avèrent légèrement différentes. Selon l'institut créé par PSE (Paris School of Economics), même en pourcentage, la frange aisée de la population est celle qui a le plus profité des mesures sociales et fiscales décidées durant le quinquennat. Pour les 1% des ménages les plus riches, le gain de niveau de vie s'élève à +3,3%. Il s'explique en grande partie par la fin de l'ISF, transformé en IFI, et par la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital, appelé «flat tax», analysent les auteurs. Pour les 5% des foyers les plus modestes, la hausse se limite à +0,8% - une première version de cette étude, en novembre, évoquait une perte de 0,5%. Entre ces deux extrêmes, les augmentations varient entre +1,2% et +2,4%.
Les chômeurs, perdants du quinquennat
En outre, tous les ménages ne ressortent pas gagnants du mandat d'Emmanuel Macron, souligne l'IPP. «Au sein de chaque centième de niveau de vie, on constate une part non négligeable de perdants - 24 % en moyenne - malgré des gains moyens positifs», est-il indiqué dans l'étude. À noter que la part de «perdants» est plus élevée dans les centièmes de revenus les plus faibles.
L'institut observe par ailleurs «une grande hétérogénéité [...] entre les différents statuts d'activité». Concrètement, les réformes d'Emmanuel Macron ont bénéficié en premier lieu aux actifs occupés (+2,6%). Les effets ont été «relativement modérés» pour les retraités (+0,6%), et même négatifs pour les chômeurs (-1,1%), en raison «en grande partie» de la réforme de l'assurance chômage. La direction générale du Trésor, rattachée à Bercy, fait le même constat : les travailleurs sont les premiers gagnants de la politique du locataire actuel de l'Élysée, en phase avec l'objectif du gouvernement «de mieux rémunérer le travail», pointe-t-elle. «Pour la plupart des dixièmes de niveau de vie, les mesures nouvelles de transferts ont bénéficié prioritairement aux actifs», écrit-elle.
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Comment expliquer ces écarts entre les estimations des différents organismes ? Déjà, il existe «un consensus global» sur les impacts redistributifs des mesures sociofiscales du quinquennat Macron, estime l'OFCE. Les «quelques points mineurs de dissensus» s'expliquant surtout, selon l'observatoire, par des différences méthodologiques. Même son de cloche du côté de l'IPP, qui pointe «plusieurs divergences méthodologiques» entre son analyse et celle de la direction du Trésor. La principale tenant au champ des réformes prises en compte : «mesures décidées durant le quinquennat pour l'IPP, mesures entrées en vigueur durant le quinquennat pour la DGT», explique l'IPP.
Ceci posé, deux remarques peuvent être faites. D'abord, la protection du pouvoir d'achat et un certain nombre de mesures sont venues gonfler les dépenses de l'État, alourdissant le déficit et la dette. Les milliards mis sur la table pour ériger le «bouclier» face à la hausse des prix de l'énergie ne sont que le dernier exemple en date. Ensuite, la guerre en Ukraine pourrait assombrir quelque peu le bilan d'Emmanuel Macron. L'Insee table en effet sur une baisse de 1,4% du pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages (par unité de consommation) au premier trimestre 2022. En cause, la forte inflation (+4,5% sur un an selon l'institut), engendrée par le conflit entre Moscou et Kiev.
Contacté, l'entourage de Marine Le Pen ne remet pas en cause les résultats de ces études, mais pointe leurs «limites». «La mesure de l'inflation de l'Insee est très contestable», indique-t-on, estimant que les dépenses de logement ou la hausse des prix des produits alimentaires sont sous-estimées. En outre, les augmentations constatées dans ces études ne sont pas significatives, explique-t-on. «On arrive à des taux toujours très faibles», souffle-t-on dans l'équipe de la candidate. Pour estimer que le pouvoir d'achat avait baissé durant le récent quinquennat, on explique avoir regardé plusieurs indicateurs un à un. Par exemple les prix des produits frais, des produits alimentaires, des énergies ou encore les dépenses de logement, qui ont effectivement augmenté au cours des dernières années. Mais sans étudier l'autre déterminant du pouvoir d'achat des ménages, c'est-à-dire les revenus, ni les mesures mises en place par le gouvernement pour contrebalancer ces hausses.
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En résumé, assurer comme le fait Marine Le Pen que le pouvoir d'achat des Français s'est dégradé sous Emmanuel Macron est faux. Différentes études montrent en effet que le pouvoir d'achat a augmenté en moyenne depuis 2017. Avec toutefois des disparités en fonction des catégories, les ménages les plus aisés ayant davantage profité de la politique du président-candidat que les plus modestes. En revanche, ce constat global d'amélioration de la situation des ménages ne doit pas dissimuler les situations particulières : certains Français, par exemple les chômeurs, ont vu leur niveau de vie se détériorer depuis cinq ans. L'équipe de Marine Le Pen a néanmoins raison en affirmant qu'il peut exister une divergence entre les chiffres rapportés par les études et le ressenti des ménages.
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Valeurs Actuelles
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France24 - World
Israel coalition faces new split over Jerusalem violence
Issued on: 18/04/2022 - 16:36
Jerusalem (AFP) – Israeli Prime Minister Naftali Bennett is working to hold his fractious coalition together after a split on the right and an Arab-Israeli party's threat to quit over violence in Jerusalem.
Right-winger Bennett, a key figure in Israel's settlement movement, last year ended 12 continuous years of rule by Benjamin Netanyahu, Israel's longest-serving premier.
To do so, the former tech tycoon brought together an unlikely grouping united by little other than their opposition to Netanyahu.
They included leftists and centrists, religious and hard-line Jewish nationalist parties -- and, for the first time in Israel's history, a party drawn from the country's Arab-Israeli minority.
But after more than 150 Palestinians were wounded in clashes with police over a flashpoint holy site in Jerusalem, the Raam party -- largely backed by Muslim Arab-Israelis -- said on Sunday evening that it was suspending its membership.
"If the government continues its steps against the people of Jerusalem... we will resign as a bloc," Raam said in a statement.
That would be a serious blow to a coalition that already, two weeks earlier, lost its one-seat majority of 61 in the 120-seat Knesset, Israel's parliament.
The departure of Member of the Knesset (MK) Idit Silman, in a dispute over the use of leavened bread products in hospitals during Passover, left the coalition with 60 seats -- the same as the opposition.
Raam's threat to withdraw its four MKs poses the most serious threat yet to the coalition.
'Testing the limits'
Emmanuel Navon, a political science professor at Tel Aviv University, said the question of the Al-Aqsa compound, a flashpoint religious site known to Jews as the Temple Mount, "is testing the limits" of the coalition.
On the one hand, the coalition's right-wing members are demanding a heavy-handed "law-and-order" approach to dealing with Palestinian demonstrators, especially after a series of deadly attacks inside Israel.
But on the other, the sight of Israeli police officers deploying and firing stun grenades in one of Islam's holiest sites during the holy month of Ramadan has sparked outrage among Raam MKs and across the Muslim world.
"This will be a huge headache (for Bennett) to manage," said Navon.
Despite the crisis however, Navon said the coalition was likely to survive.
"Mansour Abbas (Raam's leader) has no interest in leaving the coalition. He took a huge political risk in joining, and he needs time to show his voters that it was worth it," Navon said.
"He wants to prove to his constituency that by being pragmatic, he managed to improve their daily lives, unlike the other Arab-Israeli parties."
Navon added that neither Abbas, nor anyone else in the government, had anything to gain from early elections.
"Everyone in the coalition has an interest in not rocking the boat," he said.
If Raam were to leave, the coalition would find itself in a minority government, with just 56 seats.
That would force it to strike deals with opposition parties every time it wanted to pass legislation.
Yet to topple the government, the opposition would have to cobble together an even less likely administration, bringing Arab parties into a coalition with Netanyahu's 53-seat bloc of right-wing, orthodox and far-right Jewish parties.
Moreover, in 2014, Israel passed a law that means the opposition must be able to present a majority government of 61 seats in order to replace the incumbent.
"Even if Netanyahu manages to gather a majority to topple the government, that wouldn't mean that he could reach a majority to propose a new one," said political science professor Shmuel Sandler from Bar-Ilan University.
"Nor could he add Raam, because the religious nationalists would oppose it," he added.
Another election?
However, Sandler said the latest developments could raise the prospect of the opposition gathering enough votes to dissolve the Knesset and trigger new elections -- the fifth in three years.
The political challenge comes at a tense time, when the Jewish Passover festival coincides with the Muslim fasting month of Ramadan. The Knesset is in recess until May 5.
But one other move could flip Israeli politics on its head: Netanyahu retiring from politics.
Some coalition members have refused to join a Netanyahu-led administration because the veteran premier is on trial for corruption.
Were he to quit politics, it could open the way for a new alliance to be formed.
"That would make it possible to form a government tomorrow, without going to new elections," Sandler said.
Navon agreed. "The government would fall in five minutes," he said.
But analyst Dahlia Scheindlin warned there was little chance of such a scenario.
"Bibi (Benjamin Netanyahu) isn't known for being someone who rolls over," she said.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Publié le : 13/04/2022 - 19:09
Sébastian SEIBT
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Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.
Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.
Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev.
Le président allemand humilié
Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense .
L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".
Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).
Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .
Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.
Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes.
Le fiasco des casques et des armes obsolètes
Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit.
Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.
La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.
Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.
Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien.
Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine
Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.
Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht.
Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.
Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.
Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.
Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.
Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses.
Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.
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Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise
ActuPropos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.
Mélanie MermozVotre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.
Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.
Interpeller la direction
Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.
L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.
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[Del Valle] Quand le rouble, devise faussement faible, devient une stratégie de puissance pour la Russie
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Dix journées de la vie de Molière: Louis XIV rit
Irina de ChikoffWEBSÉRIE 4/10 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Il est de retour à Paris en octobre 1658. Sa troupe, désormais sous la protection de Monsieur, se produit pour la première fois devant le roi et la Cour.
Fébrile? Comment Molière ne le serait-il pas en ce 24 octobre tandis qu'il veille aux derniers aménagements qui transforment la salle des Gardes du Louvre en théâtre? Jusqu'à présent, à force d'intrigues et grâce au soutien d'un certain nombre de ses amis, dont l'abbé de Cosnac, devenu le confesseur de Monsieur, frère unique du roi, il a réussi son retour à Paris malgré chausse-trapes et embûches. Philippe d'Anjou a daigné prendre la troupe sous sa protection et il a obtenu de Louis XIV qu'il assiste à une de ses représentations. Molière, qui a choisi de jouer Nicomède de Pierre Corneille, sait que son avenir et celui des siens dépendent de l'accueil que la Cour va leur faire.
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Dès la première scène entre le fils aîné du roi Prusias et Laodice, reine d'Arménie, Jean-Baptiste, qui a développé une perception aiguë de l'humeur du public, ressent dans toutes les fibres de son corps l'ennui poli qui a saisi l'assistance. Des gouttes de sueur coulent le long de son dos et un froid mortel engourdi ses membres. C'est un supplice que de jouer devant une salle où chacun attend la dernière réplique avec une impatience croissante. « Par la corbleu! Allons-nous échouer si près du but? » Molière n'est pas homme à s'avouer vaincu aussi promptement. À peine la représentation est-elle achevée, qu'il s'avance sur le devant de la scène et, tout en faisant une profonde révérence devant Sa Majesté, la prie d'avoir la bonté d'entendre un petit divertissement comme la troupe de Monsieur, du temps où elle appartenait au prince de Conti, a eu l'heur d'en régaler les provinces. Louis XIV aime le mot de province qui fleure bon le royaume de France et puis ce Molière, qui fut si plat dans Nicomède, pétille soudain de gaieté. Le roi n'a que vingt ans. Comment ne serait-il pas curieux d'entendre une drôlerie? Il acquiesce avec grâce à la requête du comédien en habit violet. Bien lui en prend, car bientôt Louis XIV, toujours si soucieux de dignité, se déboutonne.
Entre deux facéties du Docteur amoureux, Molière a entendu le rire du roi. Baume! Miel! Elixir! La Cour ne fait plus sa mijaurée, elle s'esclaffe. Et la reine mère, elle-même, daigne sourire. Tout faraud du succès emporté par sa troupe, Monsieur va obtenir du roi une salle pour ses comédiens. Celle du Petit-Bourbon où ils joueront en alternance avec les Italiens. De retour à l'hostellerie de l'Image Saint-Germain où loge la troupe, ce ne sont que rires, bourrades et congratulations. « Holà tavernier! Du vin et du meilleur! À nous Paris! Les comédiens du Marais et de l'Hôtel de Bourgogne n'ont qu'à bien se tenir! » Pour sa première représentation devant le public parisien au mois de novembre, Molière, qui a compris la leçon du Louvre, décide de donner son Étourdi. La troupe remporte un joli succès, mais lorsqu'elle propose une tragédie, le parterre fait la moue et dès la deuxième représentation les recettes chutent. Molière ne veut pas se laisser enfermer dans le comique mais, nécessité faisant loi, il s'attelle à écrire une nouvelle pièce qui mettra en scène « deux pecques », fraîchement émoulues de leur province et qui jouent leurs précieuses. À la première lecture de la comédie que Molière fait à la Pomme de Pin, un des cabarets favoris où il retrouve souvent ses amis, Claude Chapelle, qu'il a connu au collège de Clermont, François Bernier, Jacques de La Mothe Le Vayer et Pierre Mignard, la joyeuse compagnie s'étrangle de rire. Surtout quand Jean-Baptiste fait son marquis de Mascarille ou bougonne comme Marotte, la servante des précieuses, contre « la filofie dans le Grand Cyre ». Les Précieuses ridicules sont représentées pour la première fois le 18 novembre 1659. La comédie fait aussitôt fureur et la troupe de Monsieur, du jour au lendemain, devient à la mode. Il faut être vu au Petit-Bourbon si on veut passer pour un bel esprit. Tous les grands seigneurs se piquent d'avoir Molière en « visite » dans leur hôtel. Mazarin lui-même a voulu entendre Les Précieuses. Cet engouement pour Molière ne peut que lui attirer l'ire des jaloux. Il ne va pas s'en plaindre. Il s'en trouve même fort aise.
«Quoi de neuf? Molière!», 114 pages, 8,90 €, disponible en kiosque et Figaro Store.
Quand l'Histoire s'invite au théâtre
Pièces biographiques ou évènements mythiques, quand le théâtre revisite l'Histoire, des merveilles sont au rendez-vous.
À Avignon, un Printemps du Off pour une mise en bouche théâtrale
Pour sa première édition, l'initiative portée par quatre théâtres permanents de la Cité des Papes, dévoilera en avant-première dès samedi et ce jusqu'au 14 mai, une vingtaine de spectacles attendus cet été au Festival Off d'Avignon.
Notre critique de Molière: Jacques Weber et François Marthouret trinquent à l'auteur de Tartuffe
CRITIQUE - Entre interprétation et improvisation, Jacques Weber et François Marthouret proposent une conversation amicale autour de Molière.
Valeurs Actuelles
À Marseille, Emmanuel Macron fustige l’extrême droite et courtise l’extrême gauche
« Et un, et deux, et cinq ans de plus ! » entonnent en chœur les militants macronistes, ce samedi 16 avril. Nous sommes au Palais du Pharo à Marseille, sous un soleil de plomb, avec une vue imprenable sur le Vieux Port et le centre-ville. Quelques milliers de personnes venues de toute la France ont fait le déplacement. C’est le premier grand meeting de campagne du président sortant après un premier tour qui l’a placé en tête avec 27,8 % des voix, devant Marine Le Pen à 23,1 %. Si cette dernière avait jusque-là été relativement épargnée par la diabolisation et la moraline politico-médiatique grâce à un Éric Zemmour plus radical faisant office de paratonnerre, force est de constater que la trêve est finie.
« Vous êtes racistes ! »
Dès les premiers mots, Emmanuel Macron dénonce le « danger que représente l’extrême droite pour notre pays », des « risques qu’elle fait peser sur nos libertés », sur « l’égalité entre les hommes et les femmes », « entre les riches et les pauvres », tout en voulant « stigmatiser des millions de Français et interdire le port du voile » et « organiser un référendum pour rétablir la peine de mort ». Sur le plan géopolitique, il accuse son adversaire de « préparer un divorce avec l’Allemagne » et de vouloir nouer une « alliance militaire avec la Russie ». Dernier pied de nez au camp national, le président en exercice raille « le rapport quelque peu distant que Madame Le Pen et Monsieur Zemmour entretiennent avec la science, eux qui auraient voulu vous administrer de la chloroquine et du vaccin russe ! » Le professeur Raoult, que le locataire de l’Élysée qualifiait de « grand scientifique », appréciera.
En première partie, Mourad Boudjellal, homme d’affaires et ancien président du RC Toulon, donne le ton : « A tous les élus du FN qui nous ostracisent, à tous ceux qui pensent qu’un délinquant est avant tout le résultat d’une génétique, je vous le dis en face : vous êtes racistes, que vous le vouliez ou non ! » Stratégiquement, la majorité allie diabolisation du Rassemblement national et appel du pied à l’électorat de gauche. Car l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième en obtenant 22% des suffrages, représente le principal réservoir de voix pour le second tour.
L’écologiste de la dernière heure
Pour faire la cour à ces électeurs souvent jeunes et inquiets quant à l’avenir de la planète, Emmanuel Macron a consacré la majorité de son discours à vanter son bilan environnemental, découvrant à une semaine du second tour que l’écologie a toujours été sa priorité. « Nous avons décidé la fin de l’exploitation hydrocarbure en 2040, accompagné 1 million de Français pour la rénovation énergétique de leur logement, rouvert des lignes de chemin de fer de nuit qui permettent d’éviter le transport en avion, créé dans notre droit un délit d’écocide pour les graves atteintes à l’environnement, égrène-t-il. Nous avons été 2 fois plus vite que les quinquennats précédents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui ont diminué de 12% en 5 ans.»
Pour redoubler d’efforts à l’avenir, il promet de nommer un Premier ministre « chargé de la planification écologique ». Il serait appuyé d’un « ministre de la planification écologique territoriale » opérant une « décentralisation massive », et d’un « ministre de la planification énergétique », avec « pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ». Après tous ces gages donnés à la gauche écologiste, le président marque néanmoins sa différence avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot : contrairement à eux, il soutient — mieux vaut tard que jamais — le nucléaire en parallèle des énergies renouvelables, et rejette la décroissance, misant sur l’innovation pour produire plus proprement.
Un équilibre précaire
Séduire la gauche tout en siphonnant ce qu’il reste des LR est une opération délicate pour Emmanuel Macron. Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan et sa première adjointe Samia Ghali ne se sont pas déplacés, malgré les contacts amicaux noués depuis l’annonce du plan « Marseille en grand ». Samia Ghali affirme au journal Le Monde n’avoir pas voulu cautionner par sa présence les « politiques qu’elle a combattues pendant vingt-cinq ans ». En revanche, tous se sont empressés d’appeler à voter Macron au second tour contre Marine Le Pen. « No pasarán » tweete même l’ancienne maire écologiste Michèle Rubirola, reprenant un slogan antifasciste espagnol prisé par l’extrême gauche.
Du côté de la droite, plusieurs élus locaux ralliés au président étaient présents, notamment le maire de Nice Christian Estrosi, le président de la région Sud Renaud Muselier, et le maire des 9 et 10e arrondissements de Marseille Lionel Royer-Perreaut. Dans la foule, on aperçoit quelques militants croisés précédemment à la fédération LR des Bouches-du-Rhône, arborant désormais un tee-shirt à l’effigie d’Emmanuel Macron. « Je dis à mes amis Républicains : ne restez pas dans le déni. Un grand nombre d’entre eux n’ose pas nous rejoindre car ils ne veulent pas voir que le monde a changé. Il se restructure autour d’un pôle de droite nationale, face à un pôle plus central. Sincèrement, ce que propose Emmanuel Macron, ça me fait penser à l’UDF auquel j’ai adhéré il y a 32 ans », nous explique Lionel Royer-Perreaut. De son côté, Christian Estrosi prône le rassemblement contre « la radicalisation, les excès, l’extrême-droitisation qui risquent de fracturer encore plus notre pays ».
Étrange spectacle : un public bon teint où de nombreux spectateurs sont issus de la droite, pour écouter un discours aux accents de gauche. Sur la forme, Emmanuel Macron a livré une prestation correcte, sans pour autant électriser la foule. Sera-t-elle suffisante pour creuser l’écart avec Marine Le Pen, qui d’après tous les sondages s’est considérablement réduit par rapport à 2017 ? D’autant qu’il reste un rendez-vous important : le débat de l’entre-deux tours, prévu pour le mercredi 20 avril.
Le Monde
Au programme du lundi 18 avril
Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Médias. Emmanuel Macron est l’invité des « Matins » de France Culture, lundi entre 7 h 40 et 8 h 45, et y sera interrogé par Guillaume Erner sur l’évolution du débat public en France et le bouleversement que constitue la guerre en Ukraine pour la démocratie française. Le candidat sera dans l’émission « C à vous », sur France 5, le soir, et un entretien enregistré avec les équipes de « Quotidien » sera également diffusé sur TMC.
Déplacements. Marine Le Pen est attendue à Caen (Calvados), où elle répondra aux questions des auditeurs de France Bleu de 13 heures à 14 heures. Aucun déplacement n’est au programme d’Emmanuel Macron.
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France24 - Monde
Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Publié le : 12/04/2022 - 17:55
Marc DAOU
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Avec le pouvoir d'achat, la réforme des régimes des retraites semble s'imposer comme l'un des principaux thèmes de la campagne qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Retour sur un système au cœur du débat politique.
Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui pourraient faire basculer le second tour de la présidentielle, le dossier des retraites, sujet complexe à l’origine de mouvements sociaux d’ampleur en France, est devenu une question centrale de la campagne de l’entre-deux-tours, au même titre que le pouvoir d'achat.
En effet, dès le lendemain du premier tour, lors de son déplacement dans le nord de la France, le président sortant a semblé assouplir sa position sur le sujet, en laissant entendre qu’il était prêt à faire des concessions sur l’un des piliers de son programme. Précisément, il s’est dit prêt à revoir son projet de reculer progressivement l’âge de la retraite à 65 ans en évoquant un âge de départ à 64 ans – contre 62 ans aujourd'hui.
Un premier compromis qui en dit long sur l’importance de la thématique, alors que sa rivale, après avoir longtemps plaidé pour la retraite à 60 ans, défend désormais un départ à cet âge pour les seuls salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans.
Pour comprendre pourquoi la réforme du système des retraites français est une question politique aussi sensible, France 24 se penche sur son modèle et son financement.
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Un système par répartition
Mis en œuvre en 1945, le système de retraites français est fondé sur une solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Le principe repose sur les cotisations versées par les actifs au cours d’une année, qui servent à payer les pensions des retraités de cette même année. Le système est basé principalement sur la contributivité, c'est-à-dire qu’un retraité perçoit une pension qui est calculée en fonction des revenus de son activité antérieure, des cotisations versées et du nombre d’années passées à travailler (exprimé en trimestres). Toutefois, le système est solidaire puisqu’il prévoit des avantages de retraite non contributifs, c’est-à-dire sans versement de cotisations, à ceux qui ont connu une vie active perturbée.
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Le mode de calcul de la retraite
Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble des régimes de retraites, c'est-à-dire une retraite à taux plein, sans décote, il faut soit justifier d'un certain nombre de trimestres d'assurance retraite selon l'année de naissance et le statut (fonctionnaire), soit partir à la retraite à 67 ans. Par exemple, selon le système actuel, un salarié du privé né entre 1961 et 1963 doit avoir cotisé pendant une durée minimale de 168 trimestres (42 ans), tandis qu’à partir de la génération née en 1973, il faut avoir cotisé pendant 172 trimestres (43 ans).
La retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire sont les trois composantes du système de retraite. Les deux premières sont obligatoires, c’est-à-dire que les cotisations sont imposées aux salariés et à leurs employeurs, tandis que la retraite supplémentaire est facultative. La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale, soit 3 311 euros par mois) et à un régime complémentaire ou additionnel, sur tout ou une partie de leurs revenus. Il existe 42 régimes de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes (régime général, mutualité sociale agricole, régime social des indépendants, régimes spéciaux).
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La retraite et les retraités en chiffres
Selon les derniers chiffres sur les retraités et la retraite de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le service statistique du ministère de la Santé et des Solidarités, mis à jour en mai 2021, au 31 décembre 2019, l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite continue de s’élever et atteint 62 ans et 2 mois. Le départ à la retraite des hommes arrive en moyenne 7 mois plus tôt que celui des femmes : 61 ans et 11 mois contre 62 ans et 6 mois.
Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, étaient enregistrées comme retraitées de droit direct d’au moins un régime français. En incluant les retraités dits "de droits dérivés", qui touchent des pensions de réversion (d'un conjoint décédé), le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. Toujours selon la Drees, la pension moyenne de droit direct tous régimes confondus des retraités résidant en France s’établit à 1 393 euros mensuels après prélèvements sociaux.
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Le financement des retraites
L'équilibre financier du système dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Il évolue notamment en fonction des taux de croissance des revenus et de la population active occupée. Les prélèvements pour financer les retraites représentent actuellement près de 31 % des revenus des actifs. Et 75 % du financement du système de retraite proviennent de cotisations sociales. Le reste des ressources est constitué des recettes fiscales, notamment des impôts et taxes affectées et la CSG et de transferts d’organismes tiers, tels que l’assurance chômage, au titre du principe de la solidarité financière.
"Premier poste de dépenses sociales", publiques et privées, selon la Drees, les pensions de retraite représentent 327,9 milliards d’euros en 2019, soit 13,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Malgré le débat politique sur la pérennité du système, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a indiqué, en juin dernier, que les dépenses demeurent "sur une trajectoire maîtrisée". Les dépenses devraient même se stabiliser à 13,7 % du PIB jusqu’en 2030 et diminuer au-delà. "On peut tout à fait considérer que c’est trop… ou pas assez, avait confié le président du COR, Pierre-Louis Bras. C’est un choix politique". Selon le rapport du COR, la crise sanitaire avait "très massivement" creusé le déficit du système en 2020, à environ 18 milliards d’euros, avant qu'il soit ramené à 13 milliards à la suite d’un "transfert exceptionnel" de ressources du fonds de réserve. Pris dans leur ensemble, les régimes devraient afficher un déficit entre 7 et 10 milliards d'euros en 2021, pour environ 340 milliards de dépenses cumulées. En résumé, selon le COR, le système de retraite ne sera pas à l'équilibre avant 15 ans au mieux, selon ses projections, mais dans une trajectoire maîtrisée jusqu'en 2070. Toujours est-il qu’à partir de 2030, et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios imaginés par le COR. À l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite serait même inférieure à celle constatée en 2019, avant la crise sanitaire. Et ce, là aussi, dans tous les scénarios.
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Un système à réformer d’urgence ?
Selon les syndicats, les derniers résultats contredisent l'urgence d'une réforme du système des retraites. La branche retraites de la Sécurité sociale a terminé l'année 2021avec un déficit de 2,6 milliards, alors que le budget voté en décembre tablait sur un trou de 5,8 milliards. Dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de regarnir ses réserves. Toutefois, quelques régimes restent dans une position délicate, notamment celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), qui s'attend à un triplement de son déficit de 1 à 3 milliards d'euros d'ici 2025.
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Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites
La chronique de l’éco
Présidentielle 2022 : la réforme des retraites en débat
Élysée 2022Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites
L'Humanité
Un menu de Pâques léger et amène
ActuFaire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.
André GoulvenFête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.
Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.
Les légumes de la passion
Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.
Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.
Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.
Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.
La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »
Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre
Préparation : 1 heure Pour 4 personnes
- Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
- Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
- Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
- Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
- Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
- Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
- Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
- Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
- Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
- Laisser cuire 20 minutes, et servir.
Bon et sain Valeurs Actuelles
“Je n’oublie pas ce que je dois aux Vauclusiens” : Marion Maréchal de retour sur sa “terre d’adoption” politique
Le Figaro
Les conseils du champion du monde d’orthographe pour être le meilleur en français
Aliénor VinçotteDÉCRYPTAGE - Que ce soit pour écrire un mail, une déclaration d’amour, une dissertation, voici les secrets de Bruno Dewaele au Figaro pour une maîtrise irréprochable du français.
Écrit-on «pallier quelque chose» ou «pallier à»? Quelle est la différence entre «sensé» et «censé»? Met-on un «s» au chiffre «quatre-vingts» ? La langue française compte également d’innombrables règles à respecter pour avoir une orthographe irréprochable. Cependant, comment s’y retrouver quand les exceptions sont si nombreuses? Nous avons interrogé Bruno Dewaele, qui a remporté le titre de champion du monde d’orthographe en 1992 à New York, seul concours de ce type ayant rassemblé 112 pays dans la salle de l’Assemblée générale de l’ONU. Il livre ses conseils au Figaro pour devenir un maître de la langue française.
À lire aussi«À tout bout de champ(s)»: ne faites plus la faute!
1. Ayez confiance en vos capacités
Avant tout, pour avoir une bonne orthographe, il s’agit «d’y croire», commence Bruno Dewaele. Et «d’éviter par-dessus tout les excuses faciles du genre: “J’ai toujours été nul!”». L’orthographe est une matière dans laquelle il est toujours possible de progresser. «J’ai connu des étudiantes qui, au concours d’entrée en école d’orthophonie, passaient de 0/20 à 16 l’année suivante. Je ne suis pas sûr que toutes les matières se prêtent à de telles “remontadas”!», raconte notre champion.
Pour autant, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès de confiance. «L’humilité doit rester la vertu cardinale de quiconque entend parfaire sa maîtrise de la langue», rappelle-t-il. Même chez les plus grands champions d’orthographe, le doute subsiste et peut être formateur car ils savent combien l’orthographe peut être «retorse».
2. Ayez une approche ludique des mots: étymologie, astuces mnémotechniques...
Si certains ont une excellente mémoire visuelle qui leur permet de se rappeler la graphie des mots sans effort, d’autres vont avoir besoin de rappels réguliers. Dans ce cas-là, avoir une approche ludique des mots permet de mieux les mémoriser. «Plus souvent le mot sera rencontré, si possible dans des circonstances diverses et sous des angles variés, plus grande est la probabilité qu’il se grave notre esprit», nous précise Bruno Dewaele. Et de proposer deux méthodes: soit connaître leur étymologie, «car on écrit plus aisément un mot dont on connaît l’histoire». Soit, mettre en place des astuces mnémotechniques qu’on trouve soi-même. Et de donner comme exemple: «Si le toboggan ne compte qu’un «b» mais deux «g«, c’est parce que la vitesse augmente au cours de la descente».
Mais, «il faut se garder d’abuser du procédé et n’y avoir recours qu’en cas d’absolue nécessité, avertit-il. Moins il est utilisé, plus il portera ses fruits».
3. Ouvrez le dictionnaire
La base est de beaucoup lire. Lisez tout ce qui vous passe sous la main: romans, BD, essais… Il s’agit de s’imprégner des mots qui se trouvent sous nos yeux. «À condition de faire preuve d’un solide esprit critique, souligne le champion».Car aujourd’hui, «les fautes et coquilles sont partout, continue-t-il. Dans les bandeaux des chaînes d’information en continu, et jusque dans les ouvrages qui sortent des meilleures maisons d’édition».
Si un doute subsiste, notre meilleur allié reste le dictionnaire à garder à portée de main. «Et non sur la cinquième étagère de la bibliothèque: ne sous-estimons pas le poids rédhibitoire de notre paresse naturelle!».
4. Identifiez vos erreurs
Pour ne plus commettre les mêmes erreurs, la première chose à faire est de les identifier. Et d’essayer de comprendre pourquoi elles reviennent chaque fois. «Il faut aller chercher ce qui fonde la règle», souligne Bruno Dewaele. Et de donner l’exemple de la locution «après que» qu’on a souvent tendance à conjuguer au subjonctif au lieu de l’indicatif… Pourtant, comme en témoigne une chanson de Charles Trenet: «Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu», on recourt bien à l’indicatif. En effet, l’action a déjà eu lieu. Si l’erreur est si fréquente, elle est peut-être due à la confusion avec la locution «avant que»: cette dernière est suivie du subjonctif. Une fois qu’on a compris pourquoi on tombait toujours dans les mêmes erreurs, on est sûr de ne plus les commettre à nouveau!
5. Soyez toujours rigoureux
Une fois que l’on a compris la règle de l’orthographe, le reste est «une affaire de sérieux». Si les erreurs persistent, l’insouciance ou le laisser-aller peuvent en être la cause. «Il n’existe d’autre remède qu’une relecture attentive de tout ce que l’on écrit», insiste Bruno Dewaele. Et d’ajouter non sans humour: «Une faute dans un message envoyé à ma fille me coûte autant que si le destinataire avait été le Président de la République, mais je traite l’un et l’autre avec le même sérieux». «La rigueur est une affaire d’habitude, il sied de ne jamais baisser la garde», conclut-il.
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6. Ayez recours aux substitutions pour éviter les erreurs de conjugaison
Accorder «er» ou «é», que choisir entre le participe passé et l’infinitif? Pour éviter les fautes de conjugaison, on remplace le verbe du premier groupe par un autre du troisième: «Il a mangé parce que l’on peut remplacer par «il a pris son repas». Ou à l’infinitif: «Il veut manger» puisque l’on dit «il veut prendre son repas» .
S’il nous arrive d’hésiter entre passé antérieur («il eut mangé») et conditionnel passé deuxième forme («il eût mangé»), il faut penser à le remplacer par le conditionnel passé classique («il aurait mangé») qui nous permet d’opter en connaissance de cause pour l’accent circonflexe.
7. Ayez le courage de revenir aux fondamentaux
Enfin, comme le rappelle Bruno Dewaele, «la maîtrise de la conjugaison est capitale». Il faut reprendre en main des livres comme le Bescherelle pour se rappeler des règles de conjugaison, de grammaire et d’orthographe. Mais aussi pour les comprendre. «Cela n’a rien de rébarbatif, à l’image de tout ce que l’on se donne la peine d’approfondir», souligne-t-il. On peut apprendre tout en s’amusant sur la complexité (et la beauté) de la langue française.
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Le Monde
Chine : premiers morts dus au Covid-19 à Shanghaï depuis le début du confinement
Pékin a annoncé un rebond de la croissance économique du pays, mais les défis sont nombreux, alors que la stratégie zéro Covid entrave la production et le commerce.
La Chine a fait état, lundi 18 avril, de trois morts du Covid-19 à Shanghaï, les premiers annoncés officiellement depuis le début du confinement fin mars dans la capitale économique du pays. Le géant asiatique, qui suit une stratégie du zéro Covid, n’a officiellement enregistré jusqu’à présent que 4 641 décès liés au coronavirus, découvert initialement sur son sol à la fin de 2019.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la mairie de Shanghaï a précisé que les trois personnes décédées étaient âgées et souffraient de maladies sous-jacentes. Les deux précédents décès annoncés en Chine l’avaient été à la mi-mars dans la province du Jilin (nord-est), frontalière de la Corée du Nord.
A Shanghaï, colère et rébellions contre la violence du confinementShanghaï est le théâtre de la pire contagion virale en Chine depuis le début de l’épidémie, avec des dizaines de milliers de nouveaux cas annoncés quotidiennement. Ses 25 millions d’habitants ont été placés en confinement strict depuis la fin mars, nombre d’entre eux se plaignant entre autres de problèmes d’approvisionnement.
Rebond économique
En dépit du confinement à Shanghaï et dans plusieurs régions qui pénalise lourdement l’activité, Pékin a annoncé, lundi, un rebond de sa croissance économique au premier trimestre (+ 4,8 % sur un an), L’économie chinoise fait face « à des défis importants », a toutefois reconnu un haut responsable lors d’une conférence de presse.
Bien que sujet à caution, le chiffre officiel du produit intérieur brut (PIB) de la Chine est toujours scruté de près compte tenu du poids du pays dans l’économie mondiale. La hausse annoncée était largement anticipée. Au quatrième trimestre 2021, le PIB de l’empire du Milieu avait progressé de 4 % sur un an.
Le confinement de Shanghaï de plus en plus coûteux pour la ChineLa Chine, qui avait depuis deux ans largement maîtrisé sur son sol l’épidémie de Covid-19, est confrontée à sa pire flambée de cas. En conséquence, plusieurs dizaines de millions de personnes ont été confinées en mars, notamment dans la métropole technologique de Shenzhen (sud), ou le sont toujours dans le nord-est du pays, berceau de l’industrie automobile, ainsi qu’à Shanghaï.
Entreprises à l’arrêt
A rebours de bon nombre de pays qui optent pour une « cohabitation » avec le virus et lèvent les restrictions, la Chine continue à suivre une politique zéro Covid. Ces mesures nuisent gravement aux transports et aux chaînes d’approvisionnement et elles ont entraîné la mise à l’arrêt de très nombreuses entreprises.
Ces difficultés sont venues s’ajouter à celles qui pesaient déjà ces derniers mois sur l’économie chinoise : une consommation atone, un durcissement réglementaire dans plusieurs secteurs comme ceux de l’immobilier et de la technologie, et des incertitudes liées à la guerre en Ukraine.
En mars, les ventes de détail, le principal indicateur des dépenses des ménages, ont reculé de 3,5 % sur un an, après une accélération inattendue en janvier-février cumulés (+ 6,7 % sur un an), seules données alors publiées.
« Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège en Ukraine, Xi Jinping s’enlise dans une guerre anti-Covid » Le Monde avec AFP
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Valeurs Actuelles
Macron-Le Pen : un match retour aux stratégies diamétralement opposées
Marine Le Pen et ses équipes le crient à qui veut l’entendre : « On apprend toujours de ses erreurs. » Pour éviter le remake de 2017 et une lourde défaite face à Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national mise sur une stratégie totalement différente. Fini les coups d’éclat, les Whirpool, les alliances, l’objectif est de se présidentialiser.
Pour atteindre les 50%, la candidate surfe sur le bilan du président sortant. « Aujourd’hui, il ne peut pas s’y soustraire », commente le député du Gard, Nicolas Meizonnet. Lors de son meeting à Avignon, jeudi 14 avril, Marine Le Pen appelle à « faire barrage au retour d’Emmanuel Macron, à cette caste qui gouverne avec arrogance, à la désolation sociale et la déconstruction nationale », visant tour à tour l’effondrement du pouvoir d’achat, le matraquage fiscal, la retraite à 65 ans, le laxisme judiciaire et l’immigration. Elle dénonce « un quinquennat qui aura divisé, méprisé, blessé », rappelant les expressions « d’une violence symbolique terrible » utilisées par le président durant son quinquennat.
En cinq ans, de l’eau a coulé sous les ponts. Marine Le Pen a déçue lors de son débat d’entre-deux-tours, a été critiquée, contestée et a vu de nombreux cadres rejoindre la candidature concurrente d’Éric Zemmour. Pour autant, elle est toujours là, qualifiée pour un deuxième second tour d’affilée. Cette fois, dans ses équipes on l’assure : « Elle est mieux préparée, plus solide et bénéficie d’un projet travaillé. » Les embûches surmontées n’ont fait que renforcer sa détermination et aborde la dernière ligne droite du scrutin avec une certaine sérénité, persuadée de pouvoir créer la surprise.
Une solitude assumée à la rencontre des électeurs
Pour renverser le ‘réflexe républicain’ dans les urnes, la candidate compte sur l’union nationale « du bloc populaire contre le bloc élitaire », tendant la main aux patriotes de droite comme de gauche et surtout aux abstentionnistes. Marine Le Pen n’est plus la candidate d’un parti, mais veut jouer la carte de la rencontre avec les Français, « sans intermédiaire, sans détour et sans fard ». Loin du traditionnel droite-gauche, la prétendante à l’Elysée tente d’imposer son nouveau clivage entre « la vision mondialiste » représenté par son concurrent et « la vision nationale ». Une stratégie déjà essayée en 2017. La comparaison s’arrête là.
Pour elle, la présidentielle est avant tout « la rencontre d’une candidate avec un peuple ». C’est cette carte qu’elle joue à fond lors de ses sorties. « Ça a l’avantage de cacher sa réelle solitude », raille Stéphane Ravier, ancien cadre parti chez Reconquête. Sur scène, pas d’accueil du local de l’étape, Thierry Mariani. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, connu pour ses sympathies avec le pouvoir russe, est prié de se faire discret. Pas d’Éric Zemmour ni de Nicolas Dupont-Aignan qui devront se contenter de remerciements impersonnels pour leur consigne de vote en sa faveur. La candidate préfère remercier « les personnes ou groupes de personnes » lui ayant « fait l’honneur de leur encouragement, leur soutien ou de leur engagement ». Pas de Jordan Bardella non plus, le président par intérim du parti est resté à Paris. Marine Le Pen arrive seule sur scène, fendant les 4000 militants venus l’applaudir, et parle seule, durant trois quarts d’heure.
On est bien loin de « la grande réconciliation » de Villepinte, le 1er mai 2017, où Nicolas Dupont-Aignan avait fait le spectacle, chaudement accueilli par les 25.000 militants venus fêter la deuxième qualification du Front national à un second tour. Marine Le Pen multipliait les appels à l’électorat de droite, allant jusqu’à copier mot pour mot plusieurs passages d’un discours de François Fillon, pour dénoncer le quinquennat de François Hollande et « son poulain » Emmanuel Macron. Pas d’annonce de Premier ministre non plus, qu’elle avait exhorté à son adversaire il y a cinq ans, arguant « qu’un président doit l’annoncer avant son élection ». Pas d’opération ‘coup-de-poing’ comme à Whirpool qui avait véritablement lancé le match Le Pen-Macron à Amiens, trois jours après le premier tour. Alors que son concurrent rencontrait les responsables syndicaux à la Chambre de l’industrie et du commerce, loin du public, la candidate s’était rendue par surprise sur le piquet de grève, forçant Macron à s’y rendre pour une visite mouvementée.
Mettre en avant son projet
« Cette campagne manque de punch », regrette un élu qui voit « peu de rencontres sur le terrain, des déplacements en territoire déjà conquis », notamment depuis le premier tour. Pendant qu’Emmanuel Macron reprend ses bains de foule à Dijon, Denin, Strasbourg, Marine Le Pen enchaîne les conférences de presse. « C’est inutile », soupire-t-il. Parmi ses plus proches, on assume cette campagne « sans bruit ni fureur », se félicitant d’avoir « labourer le terrain » et avoir « privilégié le fond plutôt que le buzz ».
Au-delà de sa candidature, c’est son projet que Marine Le Pen veut mettre en avant. Un projet « travaillé pendant cinq ans et confronté à la réalité du terrain, équilibré, aux constats courageux, sans concession, sobre, étayé et chiffré », assure la candidate. « La vérité n’a pas besoin d’excès », lance-t-elle à Avignon, souhaitant préserver « l’unité et la fraternité, dans la concorde et l’écoute, dans la persuasion et non dans l’affirmation » pour résoudre les problèmes de la société.
La litanie de ses mesures ressemble reprend chronologiquement les crises qui se sont succédées durant le dernier quinquennat. Clin d’œil aux gilets jaunes, Marine Le Pen souhaite instaurer le référendum d’initiative citoyenne, « sur n’importe quel thème, dès lors que 500 000 signatures seront recueillies ». A ceux qui ne se sentent pas représentés, la candidate promet la proportionnalité à l’Assemblée nationale. Aux victimes de la gestion de la crise du Covid-19, la prétendante à l’Elysée assure réintégrer les 15.000 soignants non-vaccinés « expulsés comme des malpropres » et de leur verser « les salaires dont ils ont été injustement privés ». Pour les entreprises, Marine Le Pen propose de « rééchelonner les remboursements » des prêts garantis par l’Etat. « Il serait injuste que les entreprises périssent d’un dispositif qui était censé les sauver », argumente-t-elle.
A l’internationale, la candidate soutenue par le Rassemblement nationale prône une France « qui ne soit le vassal de personne » et qui en retour « ne traite personne comme un vassal ». Attachée à la souveraineté, Marine Le Pen entend « défendre celle de tous les pays », citant l’Irak en 2003, comme l’Ukraine en 2022. Mais à « l’Europe de la Commission », la prétendante entend opposer « une belle idée européenne, aujourd’hui déchirée par la démarche autoritaire de l’Union européenne ».
Une rediabolisation malgré tout
Malgré cette stratégie nouvelle, Marine Le Pen n’échappe pas à la diabolisation. Après avoir pourtant mis en second plan son nom, s’être séparée de son père en 2015, détachée de son parti en septembre dernier et avoir trouvé un paratonnerre du nom d’Éric Zemmour, le second tour lui rappelle qu’elle restera bel et bien considérée comme « d’extrême-droite ». « Depuis quelques jours, les fakes news, les procès d’intentions, les provocations, les outrances, les diffamations foisonnent », dénonce-t-elle. De retour sur le terrain, vendredi 15 avril à Pertuis (Vaucluse), des militants antifas font leur apparition. Une quasi première dans cette campagne. « C’est le second tour », soupire sa sœur, Marie-Caroline Le Pen, résignée. Marine Le Pen continue sa déambulation dans le marché, impassible, même si, au fond, elle se rend compte que son image d’amie des chats ne suffit pas à faire d’elle une candidate comme les autres.
En retour, Marine Le Pen dénonce « une paranoïa puérile » et fustige le comportement de son concurrent, « qui refusa d’être candidat au premier tour pour n’être que président, et qui au second, pense pouvoir n’être que candidat en oubliant qu’il est aussi président » et assure aux passants qu’elle ne « retirerai aucun des droits aux Français ».
Reste à trouver à séduire de nouveaux électeurs en vue du 24 avril qui devra être « le printemps français », selon Marine Le Pen. La candidate se tourne vers l’électorat féminin, promettant aux femmes de « ne plus être des proies mais d’être respectées et libres ». « J’ose même penser que le fait d’être une femme est un atout », affirme-t-elle lors de son meeting. Une chose est sûre, la gauche féministe, n’a pas appelé à voter pour élire une première femme à l’Elysée.
France24 - Monde
MMA : Khamzat Chimaev, la superstar montante de l’UFC
Publié le : 09/04/2022 - 11:39
Nicolas BAMBA
En quatre combats à l’UFC, Khamzat Chimaev est devenu l’attraction de la plus importante ligue d’arts martiaux mixtes. L’invaincu suédois a écrasé tous ses adversaires avec une facilité déconcertante. Le prodige défie samedi le redoutable Gilbert Burns et lorgne déjà le trône des poids mi-moyens, occupé par Kamaru Usman.
La dernière apparition de Khamzat Chimaev dans l’octogone fut un bijou de perfection. C’était le 30 octobre 2021, à Abu Dhabi, face à Li Jingliang, 11e au classement des mi-moyens. Il n’a eu besoin que de dix secondes pour saisir son adversaire à bras le corps et le secouer comme un prunier, puis de s’adresser à Dana White, le patron de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), assis au bord de la cage.
Tout en martyrisant Jingliang au sol, Chimaev a lancé à White : "Dana ! Dana ! Dana ! Je prendrai n’importe qui ! C’est moi le roi !"
"Il a joué avec lui comme avec un enfant", commente Alexandre Herbinet, journaliste et présentateur du podcast RMC Fighter Club. Quelques instants plus tard, Khamzat Chimaev mettait fin au calvaire du Chinois en le battant par soumission, avec un étranglement parfait. Une quatrième démonstration consécutive à l’UFC pour le phénomène.
"Je fracasse tout le monde"
Samedi 9 avril, le combat principal de la réunion UFC 273 à Jacksonville (Floride) va opposer Alexander Volkanovski, champion poids plumes, au "Korean Zombie" Jung Chan-Sung. Une affiche alléchante mais pourtant éclipsée par celle entre Gilbert Burns et Khamzat Chimaev.
Le retour du Suédois au bec-de-lièvre – stigmate d’une chute lorsqu’il était petit – est très attendu après ses précédentes prestations spectaculaires. Khamzat Chimaev, né en Tchétchénie en 1994 et immigré en Suède en 2013 où il a été naturalisé, est une fusion de ce qui marche le mieux en MMA : un talent hors du commun et une grande gueule pour ajouter du piquant.
Illustration le 16 juillet 2020 lors de son premier combat à l’UFC. Khamzat Chimaev, pur produit de l’école de la lutte tchétchène, balaye John Phillips en deux rounds. "Je veux me battre la semaine prochaine, peu importe quand. J’ai trop faim. Donnez-moi n’importe qui et je le détruis comme aujourd’hui", clame le vainqueur dans la foulée, sans se défaire de son sourire.
Dix jours plus tard, celui que l’on surnomme "Borz" ("Loup" en russe) impose une pression dantesque à Rhys McKee et l’emporte par KO technique en seulement trois minutes. "Je fracasse tout le monde. Donnez-moi les champions des moins de 84 kilos et des moins de 77 kilos, je les bats le même jour", lance-t-il encore dans son interview post-combat.
Le spécialiste de la lutte démontre ensuite toute la puissance de son punch à son troisième combat à l’UFC, le 19 septembre 2020 : son adversaire, Gerald Meerschaert, est mis KO en 17 secondes, d’un seul coup de poing. Treize mois plus tard, Chimaev ridiculisera Jingliang.
Les chiffres sont à peine croyables : 10 victoires et aucune défaite en carrière, moins de 13 minutes de combat en quatre confrontations à l’UFC, et 254 coups portés pour seulement 2 encaissés sur ces quatre sorties. Un vrai rouleau compresseur qui "marche sur tout le monde", résume Alexandre Herbinet.
Khamzat casually talking to Dana mid-fight 🗣[ @KChimaev | #UFC273 | Saturday | Live on ESPN+ PPV: https://t.co/KOluT7qhYi ] pic.twitter.com/49yCt2mAdU
April 7, 2022Un stakhanoviste rescapé du Covid-19
Avec ses origines et sa lutte exemplaire, Khamzat Chimaev est souvent comparé à Khabib Nurmagomedov, l’invincible Russe aujourd’hui retraité (29 victoires, aucune défaite). Le parallèle est tentant, mais il a pourtant ce petit truc que n’avait pas son aîné : ce goût pour la provocation, pour la petite phrase qui va faire monter la pression et attirer les spectateurs. Le MMA est aussi une discipline où le show a son importance.
"Tu ne deviens pas une star à l'UFC si tu n'es pas ultradominant dans la cage et/ou si tu n'es pas une grande gueule. Mais pour être une vraie superstar, il faut les deux. C'était le cas de tous les gros comme Brock Lesnar, Ronda Rousey à sa grande époque, Conor McGregor... Ils avaient le charisme qui allait avec les performances", explique Alexandre Herbinet. "Borz" suit le même chemin, d’où son énorme popularité.
Khamzat Chimaev ne vit que pour le combat. Au Allstar Training Center de Stockholm, où il s’entraîne, "tous les mecs qui le côtoient le décrivent comme un stakhanoviste fou : il ne fait pas de pause, il n’a pas de jour off, il est tout le temps là et il s’entraîne toujours à haute intensité", développe le journaliste de RMC. Un dévouement proche de l’obsession qui s’est retourné contre lui.
Fin 2020, l’ascension de Borz s’est interrompue quand il a contracté le Covid-19. Durement atteint, Chimaev a quand même continué à s’entraîner, aggravant son état. Très diminué, démoralisé, il a annoncé sa retraite en mars 2021 avant de changer d’avis. Le soutien de son grand ami, le dirigeant tchétchène controversé Ramzan Kadyrov, y fut pour beaucoup. Son combat de retour contre Li Jingliang a prouvé qu’il n’avait pas changé.
Kamaru Usman, le boss final
Onzième au classement des mi-moyens de l’UFC, Chimaev tient une occasion en or avec ce combat contre Gilbert Burns, n°2 de la catégorie derrière le champion Kamaru Usman et le n°1 Colby Covington. Le Brésilien est un sacré client. Il représente le premier vrai test du Suédois. Une défaite briserait toute la passion soulevée ces deux dernières années.
Dana White, lui, a un plan : si Gilbert Burns est croqué à son tour par Chimaev, plus rien ne s’opposera à un combat de ce dernier pour la ceinture. C’est, en creux, ce que tout le monde du MMA attend : un combat entre Khamzat Chimaev, le jeune loup à l’appétit féroce, et le prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, Kamaru Usman.
Ça fait maintenant plus de trois ans que le Nigérian écrase la catégorie des mi-moyens. Le champion a défendu son titre cinq fois. Colby Covington, le prétendant le plus sérieux ? Battu deux fois. Jorge Masvidal ? Même tarif, avec en prime le plus beau KO de l’année 2021. Gilbert Burns ? Emporté par "The Nigerian nightmare" ("Le Cauchemar nigérian") malgré une belle résistance. Kamaru Usman domine sans partage et occupe la place de n°1 toutes catégories confondues.
A finish for the history books 📖@Usman84kg takes home the #UFCHonors Fan Choice 'KO of the Year'[ 🏆 Presented by @ToyoTires ] pic.twitter.com/w4vwcNHCkE
January 4, 2022Le combat de samedi va donc servir, pour "Borz", d’examen et d’antichambre vers une chance pour le titre. Alexandre Herbinet voit un "côté inéluctable" dans ce duel en filigrane : "Si Chimaev domine Burns, deux mecs ultradominants se retrouveraient pour la ceinture. S'il bat Burns samedi, Usman-Chimaev serait de loin le plus gros combat de l'année. Et sans doute le plus gros combat depuis très longtemps. Le pay-per-view vendrait vraiment bien. Bien plus que Ngnannou-Gane, qui était pourtant un combat attendu."
Khamzat Chimaev n’a jamais caché qu’il vise Kamaru Usman, et même Israel Adesanya, l’autre Nigérian qui règne chez les poids moyens. Avant cela, il doit franchir l’obstacle Gilbert Burns. Ce qui, à l’écouter, ne sera qu’une formalité. "Je vais l’écraser et le mettre KO en une minute, les gars, je vous le promets", a-t-il dit, sous les yeux de l’intéressé, à deux jours du combat.
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En Inde, Modi sans réaction face à un déferlement de haine envers les musulmans
Le nord de Delhi, comme de nombreux Etats dans le pays, a été le théâtre d’affrontements communautaires, samedi, à l’occasion de fêtes hindoues.
Jahangirpuri est désormais verrouillé par des dizaines de policiers et de paramilitaires armés. Ce quartier du nord de Delhi – situé à près de trente kilomètres du centre de la capitale indienne –, dense, pauvre et poussiéreux, abrite une majorité d’hindous (75 %) et une minorité de musulmans, dont une bonne partie est originaire du Bengale-Occidental. Les deux communautés ont appris à cohabiter, chacune dans sa colony, des blocs résidentiels fermés par des grilles et accessibles par d’étroites ruelles à peine asphaltées. Le quartier en compte une douzaine.
Dans la rue principale, aux abords de la mosquée, les magasins tenus par les musulmans ont baissé le rideau. L’édifice religieux porte les traces des violences du week-end, la cour est encombrée de parpaings de pierre, de drapeaux safran et de débris de verre.
En Inde, la traque des musulmans s’accélèreSamedi 16 avril, à la mi-journée, plusieurs centaines d’hommes vêtus de safran, armés de sabres, de pistolets et portant des drapeaux ont sillonné en procession les enclaves musulmanes à l’occasion de Hanuman Jayanti, une fête religieuse hindoue, aux cris de « Jai Shri Ram ! » (« Saluez le dieu Ram ! »), le chant de ralliement des extrémistes hindous. Vers 17 h 30, quand les esprits étaient bien échauffés, ils se sont dirigés vers la mosquée. Des échauffourées entre les deux communautés ont alors éclaté. Plusieurs personnes ont été blessées, des magasins et des véhicules incendiés. La police est intervenue tardivement pour ramener le calme.
Ghyas Sarwab, un musulman du quartier, a assisté à la scène et veut témoigner. « Les hindous venaient de l’extérieur, assure-t-il. Ils sont venus dans l’unique idée de provoquer notre communauté. Ils ont organisé trois processions en nous menaçant avec leurs sabres et en nous demandant de chanter leur dieu Ram. Des politiciens du BJP [Bharatiya Janata Party, le Parti du peuple indien, au pouvoir] étaient dans le cortège. A l’heure de la prière, ils sont venus à la mosquée pour planter le long de la grille leurs drapeaux safran et attaquer à coups de pierres les musulmans qui se trouvaient à l’intérieur. »
Pogroms
Les policiers ont rapidement tiré des conclusions inverses. Selon l’inspecteur dépêché sur place, il s’agissait « d’une manifestation pacifique pour marquer Hanuman Jayanti » perturbée par des musulmans quand la procession est passée devant la mosquée. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées, des musulmans. Les représentants locaux du BJP ont, quant à eux, jeté de l’huile sur le feu en imputant la violence aux migrants illégaux « bangladais et rohingya » résidant dans la région.
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Le Figaro
Faut-il une autorisation pour construire un bassin dans son jardin ?
Le FigaroQuelle est la réglementation pour la construction d'une pièce d'eau sur son terrain ? Quelles différences avec une piscine ? Nos réponses
Vous souhaitez créer une pièce d'eau décorative dans votre jardin ? Un bassin permet d'embellir et de donner du charme à votre espace extérieur. Avant de commencer vos travaux de construction, il est important de connaître la législation en vigueur pour ne pas se mettre en faute. Faut-il une autorisation pour construire un bassin dans son jardin ? Nos réponses.
Qu'est-ce qu'un bassin de jardin ?
Le bassin de jardin peut être creusé ou être hors-sol. Généralement construit en dur, c'est un point d'eau permanent dans le jardin. Il est aménagé de manière artificielle.
Le bassin de jardin peut être creusé de différentes formes : rond, carré, rectangle… Sa taille et sa profondeur peuvent également varier.
Bon à savoir : vous pouvez agrémenter votre bassin de jardin de végétaux et d'animaux. Il n'existe pas de législation particulière pour les végétaux et animaux que l'on trouve actuellement dans le commerce. En revanche, vous ne pouvez pas importer des espèces interdites sur le territoire français.
À lire aussiFleurs aquatiques: la beauté, les pieds dans l'eau
Quelle est la différence entre un bassin et une piscine ?
La différence entre le bassin et la piscine réside principalement dans l'utilité qui est faite de ces deux éléments. Si la piscine est destinée aux joies de la baignade, le bassin a vocation à abriter un écosystème végétal et animal. Voire à simplement revêtir une fonction décorative.
Le législateur est venu encadrer l'installation et la construction des piscines extérieures : vous trouverez la réglementation dans notre article sur les piscines extérieures.
Quelle réglementation pour la construction d'un bassin dans son jardin ?
Aucune loi ne vient préciser les autorisations à obtenir concernant la création d'un bassin dans son jardin. Le Code de l'urbanisme reste muet à ce sujet. Ni permis de construire, ni déclaration préalable de travaux ne sont requis.
À première vue, le propriétaire d'un jardin peut donc parfaitement y installer un bassin.
La création d'un bassin de jardin ne dispense pas en revanche de vérifier en amont le Plan local d'urbanisme (PLU) et le Plan d'occupation des sols (POS), afin de s'assurer qu'ils ne contiennent pas de restrictions ou d'interdictions particulières.
L'aménagement d'un point d'eau dans son jardin est toujours soumis au respect du règlement sanitaire départemental. Il est également important de vérifier son contenu auprès de la mairie et les éventuelles contre-indications à la création d'un bassin dans le jardin.
Par exemple, certains règlements interdisent de créer un bassin à moins de 35 ou 50 mètres d'une habitation, d'une zone de loisirs ou d'un établissement recevant du public. Ou à moins de 35 mètres de sources, forages, puits, aqueducs, stockages sous terrain ou semi-enterrés.
À noter :
Construction d'un bassin et prévention du trouble anormal de voisinage
Afin d'éviter tout conflit avec le voisinage, nous vous conseillons de le prévenir de votre projet de construction d'un bassin dans votre jardin.
Vos voisins pourraient subir des désagréments liés au chantier de création du point d'eau. Mais également, a posteriori, des espèces animales sonores pouvant prendre possession des lieux (comme des grenouilles par exemple).
À noter :
sécurité des piscinesÀ VOIR AUSSI - Jardin d'Assainissement - comment ça fonctionne ?
Que faire en cas d'utilisation abusive d'un barbecue par un voisin ?
Fumée, odeurs... Votre voisin utilise régulièrement son barbecue, ce qui vous cause des nuisances ? Que faire en cas d'utilisation abusive d'un barbecue par un voisin ? Réponses.
5 oiseaux à observer dans son jardin au printemps
Le printemps annonce le retour des beaux jours, des températures plus clémentes, mais également des oiseaux au jardin. Le Figaro vous fait découvrir 5 espèces d'oiseaux à observer dans son jardin au printemps.
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“Je n’oublie pas ce que je dois aux Vauclusiens” : Marion Maréchal de retour sur sa “terre d’adoption” politique
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Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
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a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
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Marine Le Pen n’assume plus de vouloir interdire le port du voile
A une semaine du second tour de l’élection présidentielle 2022, la candidate du Rassemblement national semble virer de bord sur l’une de ses mesures-clés. Un flou qui lui permet d’échapper aux critiques, tout en tenant les deux bouts de l’électorat qu’elle espère attirer.
Marine Le Pen a croisé une grand-mère sur son chemin. A Pertuis, dans le Vaucluse, vendredi 15 avril, la candidate du Rassemblement national (RN) était interpellée devant les caméras par une femme en hidjab blanc, Fatima Benmalek, 70 ans. « C’est un signe de grand-mère », a soutenu cette habitante d’origine algérienne. Marine Le Pen a argué de l’oppression des femmes dans certains quartiers, y compris des « petites filles », tout en déniant les propos de ses proches selon lesquels les femmes voilées seraient elles-mêmes islamistes.
Son interlocutrice s’est dite peu convaincue auprès du Monde : « C’est toujours l’islam et le hidjab, mais les harkis sont rentrées avec leur voile. Chacun son choix. Si Marine Le Pen est contre le voile, pourquoi elle prend des selfies avec des femmes voilées ? »
Plus loin, une autre femme âgée, cheveux couverts, s’est indignée face à la candidate qui avait répété, le matin, sur BFM-TV, qu’il était « essentiel » d’interdire le port du voile, malgré les libertés fondamentales protégées au niveau constitutionnel.
La stratégie sémantique de Marine Le Pen sur le voile islamique suscite la confusion dans son équipeLe lendemain, après sa volte-face en trois jours sur un possible référendum sur la peine de mort, Marine Le Pen affirmait que l’interdiction du voile n’était plus l’alpha et l’oméga de la lutte contre l’islamisme. « Je ne suis pas obtuse », a-t-elle lâché samedi à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Elle a plutôt renvoyé ce « problème complexe » à la « discussion » au Parlement, puis au verdict populaire en imaginant que « les citoyens pourraient abroger cette loi s’ils ne sont pas satisfaits » par un référendum d’initiative citoyenne.
Marine Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnelTout au long de la première semaine d’entre-deux-tours, Marine Le Pen s’est trouvée rattrapée par cette mesure controversée. Un obstacle politique pour la leader d’extrême droite désireuse de rassurer à gauche. Elle qui proclame, comme à Avignon, jeudi, qu’elle ne « [retirera] de droit à aucun Français », distingue dans son discours la femme musulmane du vêtement. Cibler « l’uniforme islamiste » sans viser celles qui le portent, tout en les soumettant à une amende : insuffisant à convaincre le maire de Béziers, Robert Ménard, désormais en retrait de la campagne de Marine Le Pen, qui critique « une erreur » impossible « à mettre en œuvre ».
Impasse
Avec cette mesure générale et absolue, la France deviendrait le seul pays au monde à interdire le voile dans les lieux publics. Interrogée, mardi 12 avril, sur France Inter, Marine Le Pen a plaidé que « M. Bourguiba avait interdit le voile en Algérie » (en fait, en Tunisie). Mais, dans les années 1980, le président tunisien avait prohibé le port du voile dans les établissements et administrations publics. Pas dans la rue.
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Valeurs Actuelles
Les plus belles tables du poisson d’avril
France24 - Monde
Reportage : dans le Donbass, la ville de Sviatohirsk divisée entre pro et anti-Poutine
Publié le : 17/04/2022 - 11:16Modifié le : 18/04/2022 - 11:12
Mohamed FARHAT
Karim YAHIAOUI
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Moscou a fait du Donbass sa cible principale dans son offensive en Ukraine. Sviatohirsk, dans le nord de la région, est un symbole fort. Dans cette ville qui abrite un important monastère, non loin du front, les habitants sont divisés. Certains soutiennent l'opération militaire russe. Reportage.
L'Humanité
Procès 13 novembre. Abdeslam dit avoir "renoncé" à se faire exploser
ActuLors de son ultime interrogatoire, mercredi 13 avril, devant la cour d’assises, Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes, a indiqué qu’il devait se faire sauter dans un bar du 18e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. Il aurait reculé au dernier moment, « par humanité ».
Kareen Janselme« Oui, M. le président, je vais m’exprimer aujourd’hui. » Telle une girouette au gré du procès, Salah Abdeslam a finalement décidé de reprendre la parole ce mercredi soir. Peu de personnes y croyaient, depuis son dernier refus, le 30 mars. La journée d’audience était entamée depuis près de six heures quand le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015 a décidé de répondre à la cour d’assises spéciale. « Je ne me suis pas senti écouté et j’ai fait usage de mon droit au silence. Depuis le début cette affaire, on ne veut pas voir la personne que je suis vraiment. » Critiquant son image décrite « dans les médias depuis six ans », Salah Abdeslam a décidé de faire « marche arrière ». Il s’exprime donc, car c’est sans doute la « dernière occasion de le faire », avant l’issue du procès prévue en juin.
Polo à rayures grises et gilet noir, l’accusé se dresse tranquillement. Il ôte son masque pour parler, découvrant une petite barbe en broussaille. Ses cheveux sont gominés, sa stature bien moins raide qu’au début du procès, où ses déclarations dogmatiques étaient quasi récitées. Il ne s’énerve pas contre ses amis Mohammed Amri et Hamza Attou, à ses côtés dans le box, malgré des témoignages divergents qui parfois l’incriminent. Salah Abdeslam fait même de l’humour sur le ramadan, qu’il suit assidûment. Mais surtout, il révèle enfin la raison qui l’a poussé à abandonner son véhicule dans le 18e arrondissement, place Albert Kahn ce soir-là, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France : « Je me suis rendu dans un café dans le 18e. J’ai commandé une boisson. Je vais regarder les gens qui s’occupent de moi et là, je ne vais pas le faire. J’ai renoncé. »
«Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer»
Quelques heures plus tôt, Salah Abdeslam venait de repérer le parcours avec son frère Brahim, qui fera exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire. Le trajet global a été mal évalué. Pour cette raison, les terroristes arriveront après le début du match au stade de Saint-Denis, en retard sur leur planning. Au volant, Salah Abdeslam ne s’éternise pas sur place, en raison de la présence de policiers dans le secteur, et se dirige directement vers le 18e à une adresse qu’il dit avoir oubliée aujourd’hui. « (C’était) y a sept ans… je me souviens plus où. » L’objectif était un bar « pas très grand », dans une rue animée, à un angle. « Il y avait des jeunes dans ce café-là, des jeunes et des très jeunes. Je les ai vus en train de danser. Et puisqu’on nous dit que les victimes sont prêtes à tout entendre, oui, je n’ai pas renoncé par peur, mais par humanité. Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. »
Salah Abdeslam va reconnaître avoir conduit et ouvert « le convoi de la mort » des trois voitures venues de Belgique. Pourtant, ce n’est que deux jours plus tôt, le 11 novembre, qu’il assure avoir été désigné par Abdelhamid Abaaoud, à Charleroi, comme le dixième homme du commando. « Il me dit qu’il y a un projet d’attaque en France, que je devrais porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. » Son vrai objectif aurait été de se rendre en Syrie. Et non de commettre un attentat en Europe, tient-il à préciser. « Savoir que je devais me faire exploser a été un choc pour moi. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça. (…) Il va finir par me convaincre. » Ce serait ce choc qui expliquerait son renoncement au dernier moment. Ensuite, ses souvenirs sont flous, sa chronologie très imparfaite. « Je ne savais pas quoi faire. J’ai roulé avec la voiture. Elle est tombée en panne. (…) J’ai marché. Les choses étaient confuses. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier. J’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture. »
Abdeslam plaide le «manque d’expérience» et de «détermination»
L’enquête révélera qu’il a appelé Mohammed Amri, « son seul numéro en tête », pour le convaincre de venir le chercher de Belgique. Mais pourquoi se diriger vers le Sud, alors que ses amis viendront du Nord ? Salah Abdeslam n’a aucune explication. « Perdu », il aurait hélé un taxi et se serait rendu directement à Montrouge, au sud de Paris. Il y cherche un endroit discret pour jeter sa ceinture. « J’enlève le bouton-poussoir, le détonateur, je le jette dans un conteneur. Le gilet, je le jette dans un trou, bien caché. » Plus loin, il croise des jeunes au bas d’un immeuble, et se fait indiquer un bâtiment où il pourrait se cacher pour la nuit, en attendant que Mohammed Amri et Hamza Attou viennent le chercher.
Ils arriveront le 14 novembre au matin et traverseront plusieurs barrages avant d’atteindre la Belgique. Non, sa ceinture n’était pas défectueuse, assure Salah Abdeslam, contrairement aux observations de l’expert. Ce serait bien lui qui a désolidarisé les deux plaques et sectionné le bouton-poussoir. Simple chauffeur pour l’État islamique, pas encore entraîné malgré ses demandes pour partir en Syrie, Salah Abdeslam explique qu’il n’a pu passer à l’acte, contrairement à ces « frères » plus aguerris : « Au plus, on est dans ce cercle-là, au plus, on devient plus dur. J’ai pas d’expérience, ni militaire, ni religieuse, pour faire ce que eux ont fait. Cette détermination qu’ils avaient, fermes dans leur foi et leur combat… »
L’implication tardive d’Abdeslam contredite par le dossier
Une magistrate lui fait remarquer qu’un dossier le concernant, lié aux attentats de Paris, et daté du 25 octobre 2015, remet en question sa version. Ces éléments prouveraient que sa participation au commando était déjà prévue à l’époque. « Ça ne tient pas debout », répond-il simplement. Après trois heures d’audition, le président suspend la séance, remettant à ce jeudi 14 avril les questions des avocats des parties civiles et de la défense. Prêt à continuer, Salah Abdeslam paraît presque déçu. Et ironise même sur le fait qu’il se taira peut-être plus tard. « Des fois, je parle, des fois, je ne parle pas… »
procès attentats 13 novembre 2015salah abdeslam Le Monde
La discrétion de Nestlé face au scandale d’enfants malades pour avoir consommé des pizzas contaminées
Plusieurs enfants en France ont développé de très graves syndromes d’insuffisance rénale. Le géant agroalimentaire invoque l’enquête préliminaire en cours pour ne pas s’exprimer.
Ce sont des familles brisées. Un garçon de 8 ans décédé à Paris après un grave syndrome hémolytique et urémique (SHU). Une fillette de 12 ans plongée dans un état végétatif, qui ne réagit pas aux stimuli de son entourage. Un nouveau-né mort huit heures après sa naissance, sans doute contaminé par voie intra-utérine. Une enfant de 7 ans qui a fait plusieurs arrêts cardiaques. D’autres ont frôlé le pire, comme cette famille dont trois enfants, âgés de 2, 9 et 10 ans, ont été hospitalisés en urgence entre fin janvier et début février et gardent aujourd’hui des séquelles.
Ces drames ont pour point commun d’être survenus quelques jours après la consommation de pizzas Fraîch’Up de Buitoni produites dans la même usine Nestlé. Les analyses ont mis en évidence que celles-ci étaient contaminées par des bactéries Escherichia coli (E. coli).
Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitairesUne enquête préliminaire a été ouverte le 22 mars par le pôle santé publique du parquet de Paris, pour notamment « mise en danger d’autrui, blessures involontaires et homicides involontaires », et mercredi 13 avril, des perquisitions ont été menées par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique au siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), à l’usine de Caudry (Nord) et dans plusieurs autres sites.
L’agence Santé publique France, dont les investigations menées avec l’Institut Pasteur ont confirmé le lien entre la survenue de cas groupés de SHU et la consommation des pizzas Buitoni, avait recensé, au 13 avril, cinquante-trois cas confirmés, dont deux enfants décédés, et enquêtait sur vingt-six autres. L’avocat Pierre Debuisson, qui défend une quarantaine de familles de victimes, juge le temps de réaction trop lent : « Les premières hospitalisations se sont produites en janvier et les lignes de production de l’usine n’ont été fermées que le 18 mars. On a laissé les produits s’écouler et d’autres enfants être contaminés. »
Verdict de l’ADN
Le groupe Nestlé a, de son côté, fermé les écoutilles. Officiellement, le géant suisse ne souhaite plus s’exprimer en raison de la procédure judiciaire en cours. « Il s’agit d’une étape qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête. Nous continuons à coopérer pleinement avec les autorités pour en assurer le bon déroulement. A ce stade, nous ne sommes pas en mesure de partager plus d’informations. Nous souhaitons réaffirmer que la sécurité et la qualité de nos produits sont nos premières priorités », se contente-t-il de dire.
L’usine de Caudry a stoppé son activité de production le 18 mars, le jour même où un communiqué était envoyé pour annoncer le rappel des pizzas. Une décision prise « après avoir été informé de la présence de bactéries E. coli dans la pâte d’une pizza surgelée de la gamme Fraîch’Up ». Seule la marque Buitoni apparaît sur ce communiqué, qui ne fait pas mention de son propriétaire, Nestlé. La société d’origine italienne Buitoni, qui a construit le site de Caudry en 1982, n’existe plus. Elle a été rachetée en 1988 par le groupe helvète, qui n’en a gardé finalement que l’activité de pizzas surgelées.
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L'Humanité
13-Novembre, les contradictions de Salah Abdeslam
ActuProcès Interrogé mercredi pour la première fois sur le fond du dossier, le seul survivant des commandos djihadistes a dit son « amour » pour l’« État islamique », mais assuré « ne pas être un danger pour la société ».
Alexandre FacheIl a beaucoup parlé, Salah Abdeslam, ce mercredi 9 février, devant la cour d’assises. Beaucoup plus, en sept heures trente d’interrogatoire, que pendant les cinq ans d’instruction de ce volumineux dossier. Et pourtant, sait-on mieux, après cette longue audience, qui est vraiment le seul survivant des commandos qui ont tué 131 personnes ce soir-là ? A-t-on éclairci la façon dont ce jeune homme, qui est né et a grandi en Belgique « dans les valeurs occidentales », est passé, ainsi que l’a questionné Me Josserand-Schmidt, avocate des parties civiles, « d’une pratique très modérée, voire lointaine de l’islam, au combat djihadiste » ? Pas sûr, malgré la volonté apparente de l’accusé de s’expliquer.
Interrogé pour la première fois sur le fond du dossier, mais pas sur la préparation ni l’exécution des attentats, qui feront l’objet d’autres audiences en mars, Salah Abdeslam a affiché une attitude paradoxale, oscillant entre la défense d’un engagement islamiste assumé, et même revendiqué, et la minimisation de son rôle dans les faits. « Je n’ai tué personne, blessé personne, même une égratignure, je ne l’ai pas faite », a-t-il commencé par rappeler, devant une salle comble, dans une « déclaration spontanée » qui bien sûr ne l’était pas. Contrairement aux premiers jours du procès, pendant lesquels le convoyeur des kamikazes du Stade de France avait affirmé, de façon vindicative, « ne pas cautionner » la justice française et « avoir délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’“État islamique” », l’accusé, en chemise blanche et masque assorti, a semblé vouloir s’attacher l’indulgence de la cour. « Je ne suis pas un danger pour la société », a-t-il lancé aux magistrats qui décideront, en mai prochain, de la peine à lui infliger. « Il n’y a pas une contradiction entre se revendiquer “combattant de l’“État islamique” et affirmer qu’on n’est “pas un danger pour la société” ? » lui demande Me Olivier Morice, autre avocat des parties civiles. « Non, non. J’adhère à l’“État islamique”. Je l’aime. Je suis pour la charia. Mais pourquoi cela ferait-il de moi quelqu’un de dangereux ? » répond sans sourciller l’enfant de Molenbeek.
Et c’est là où le bât blesse dans sa démonstration. Car en ne prenant aucune distance avec les exactions de Daech, le prévenu répond à sa propre question sur sa « dangerosité ». Les décapitations filmées et diffusées comme moyen de propagande, « vous adhérez à ça ? » lui demande le président Périès. « Je ne peux pas répondre par oui ou par non. Ça se faisait en France, jusqu’à ce que François Mitterrand abolisse la peine de mort. » L’esclavage dans lequel certains prisonniers de l’EI étaient réduits ? « Esclave, c’est un statut social comme un autre dans l’islam. » Et ces femmes yézidies, utilisées comme objets sexuels par les djihadistes ? « Des manipulations. » Les attentats eux-mêmes, qui ont frappé des civils innocents, Abdeslam continue de les justifier. « L’“État islamique”, il fait avec les moyens du bord. Ils n’ont pas de missiles ou d’hélicoptères. Toucher des civils, c’était pour marquer les esprits » et se venger des « bombardements de la coalition en Syrie », assène-t-il, avant de reprendre les mots des terroristes du Bataclan : « Tout ça, c’est à cause de François Hollande. »
Les raisons de son renoncement pas totalement clarifiées
Finalement , le seul « regret » évoqué à la barre par l’accusé aura été celui de ne pas être allé en Syrie à l’époque pour « aider ses frères », à cause des « attaches » (sa famille et sa fiancée) qui le retenaient en Belgique. Par manque de courage, aussi ? La question ne lui a pas été posée, mercredi. En revanche, celle de savoir s’il avait renoncé volontairement à actionner sa ceinture d’explosifs, le 13 novembre, est revenue, à la faveur du « message » liminaire adressé en début d’audience sur ces peines « extrêmement sévères » prononcées contre ceux qui n’ont « rien fait ». « Demain, quand un individu sera dans un métro, un bus, avec une valise d’explosif de 50 kg, s’il veut faire marche arrière au dernier moment, il saura qu’il ne peut pas, parce que, de toute façon, on va le pourchasser, l’humilier… » a prévenu (ou menacé ?) l’accusé. Que faudrait-il faire alors ? le relance Me Aurélie Cerceau, avocate des parties civiles. « On ne peut pas condamner des gens qui n’ont rien fait comme si c’était la tête de l’EI. Sinon, après, à l’isolement, on se dit : “J’aurais dû l’enclencher, ce truc”… » Référence explicite à la ceinture qu’Abdeslam avait fini par jeter dans une poubelle lors de sa fuite, ou hypothèse d’école ? Les raisons de son renoncement n’ont pas été totalement clarifiées, mercredi. En revanche, « l’état d’esprit » du principal accusé vis-à-vis du combat djihadiste, lui, semble limpide. « Allah, sa législation, elle est parfaite, elle a pas de défaut, pas de manquements, a-t-il dit. Et nous, on s’accroche à la charia comme vous, vous vous accrochez à la démocratie. »
procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015salah abdeslamdjihadistes français Le Figaro
En Californie, la milice ultranationaliste de Zapata fait trembler le comté de Shasta
ENQUÊTE - À la tête d’une bande complotiste, anti-gouvernement et anti-mesures sanitaires, l’ex-US marine Carlos Zapata fait régner la terreur dans ce comté du nord de la Californie. Son exemple menace de faire tache d’huile dans une Amérique divisée et aux prises avec une violence grandissante.
De notre envoyée spéciale à Shasta
La fondatrice du site d’informations locales anewscafe.com, Doni Chamberlain, 62 ans, a pris la décision de déplacer sa chambre du côté jardin de sa maison de Redding, le chef-lieu du comté rural ultraconservateur de Shasta, en Californie du Nord. Le côté rue, où elle dormait auparavant, lui semblait désormais trop dangereux. «Je restais parfois éveillée la nuit en pensant aux pickups qui circulent en ville flanqués d’énormes drapeaux et je pensais: et s’ils tiraient à la mitrailleuse sur mes fenêtres? Mais ce que je redoutais le plus, c’était encore d’aller ensuite au commissariat de police pour m’entendre dire que je le méritais. On ne sait plus à qui se fier car certains policiers penchent du côté des extrémistes. J’aimerais pouvoir ôter leurs chemises pour voir s’ils ont des tatouages représentant la suprématie blanche. L’un d’eux a déjà été démasqué sur les réseaux sociaux et je suis sûre que ce n’est pas le seul. Notre comté est devenu fou.»
En février dernier, les yeux du pays étaient rivés sur le comté montagneux relativement isolé de Shasta. Soutenu par la milice nationaliste Cottonwood (du nom d’un village voisin où réside son fondateur, le barbier Woody Clendenen), un groupe d’agitateurs d’extrême droite venait de gagner sa bataille pour le remplacement de l’un des cinq membres du Board of Supervisors (sorte de conseil régional), Leonard Moty, membre du Parti républicain (mais opposé à Donald Trump), ex-chef de la police de Redding.
Si jusqu’alors les résidents avaient apprécié ce fils du pays (son père avait été maire de la commune), la virulente campagne menée à son encontre par le groupe et son leader Carlos Zapata ont laminé sa réputation jusqu’à le transformer en paria. L’offensive a été financée par un multimillionnaire revanchard du Connecticut, Reverge Anselmo, qui, exaspéré d’avoir dû soumettre au POS son complexe vignoble/restaurant dans le comté, a décidé d’y engouffrer près de 500.000 dollars, du jamais-vu pour une campagne locale. L’argent a servi à inonder les ondes de désinformation et à placarder mensonges et vilenies sur d’énormes panneaux publicitaires. Leonard Moty s’est ainsi trouvé accusé d’être opposé au 2e amendement de la Constitution américaine (qui garantit le droit d’être armé), en plus d’être pédophile, socialiste, et vendu. 54 % des 40 % d’électeurs qui ont pris la peine de voter dans le district y ont apparemment cru. La victoire des agitateurs a choqué le reste de la population. «Les attaques contre Leonard ont été si violentes que même ceux qui le défendaient n’ont pas osé le faire en public de peur d’être à leur tour vilipendés et menacés», déplore Doni.
Au café Corbett, où Leonard Moty prend son petit-déjeuner, une serveuse lui réitère sa loyauté: «Quinze ans que je sers monsieur Moty, c’est un homme intègre, je n’ai jamais avalé leurs mensonges. C’est une honte ce qu’ils lui ont fait endurer. Je ne comprends pas comment ils ont pu tourner les gens contre lui à ce point.» «J’ai passé quarante-quatre ans à servir fidèlement mon district», se lamente ce dernier. «Je n’ai dépensé que 30.000 dollars dans ma campagne, comment voulez-vous que je fasse le poids contre leur déluge de calomnies? C’est démoralisant. Le Parti républicain est en train de s’effondrer.»
«Ils ont détruit la carrière de Leonard sans raisons valables», s’insurge Doni. Fervente démocrate, horrifiée par la tournure des événements, la journaliste s’est mise à raconter par le menu les injustices commises contre Leonard, mais aussi contre Mary Rickert, un autre membre du Board of Supervisors, prospère éleveuse de bœufs, qui avoue sans honte avoir voté deux fois pour Donald Trump car «si je n’aime pas l’homme, j’étais encouragée par sa politique de soutien de notre industrie». Mary a pour sa part formé un groupe de soutien à la journaliste et même proposé sa candidature au prix Pulitzer car, déclare-t-elle, «j’admire le courage et la qualité de ses articles et reportages très bien documentés. Il n’y a pas mieux».
Sanguin et charismatique
Les menaces dont les deux femmes sont victimes depuis maintenant presque deux ans les ont conduites à se serrer les coudes en dépit du gouffre qui les sépare politiquement. C’est dire l’ambiance qui règne désormais dans le comté, intimidé jusqu’au silence par la bande de l’ex-marine Carlos Zapata. «Quelques jours avant le vote du recall(révocation), un groupe de républicains m’a conviée à une réunion organisée dans le plus grand secret pour parler de la situation, raconte Doni. Ils n’ont révélé le lieu de la réunion qu’à la dernière minute de peur qu’une fuite ne parvienne aux agitateurs et que ceux-ci n’en forcent l’entrée.»
Sanguin et charismatique, le fils d’immigrés péruviens Zapata est devenu une sorte de célébrité dans les cercles anti-gouvernementaux depuis sa première harangue dans l’hémicycle du Board of Supervisors, en août 2020. C’est au cours de cette séance que les menaces ont pris leur envol à l’encontre des mesures sanitaires que Zapata ne peut souffrir, puisqu’elles sont imposées par le gouverneur démocrate honni Gavin Newsom. Au micro du pupitre réservé aux commentaires des résidents, il déclare alors: «Je vous avertis. Nous n’allons pas continuer à être pacifiques très longtemps. Je vous préviens que je ferai ce qu’il faut pour défendre ce pays. Et s’il faut s’en prendre à nos propres citoyens, nous n’hésiterons pas. Il y a des millions de gens comme moi et vous ne pourrez pas nous arrêter.» Un peu plus tard, il en rajoute une couche, de plus en plus menaçant: «Nous avons été poussés vers la violence. On ne peut pas se débarrasser du socialisme en votant. Une fois qu’il s’est incrusté, la seule façon de l’éradiquer est par les armes et en versant du sang dans les rues.» 62,65 % des électeurs du comté de Shasta ont voté pour Donald Trump en 2020.
Le groupe d’extrême droite, dont on ignore le nombre d’adhérents mais qui est très actif et bruyant, a lancé une plateforme médiatique, le Red, White and Blue Print. Sur fond de cavalcades, rodéos, cow-boys endurcis, chants patriotiques et autres images d’un Ouest américain de westerns, elle débite podcasts et documentaires imbibés de théories complotistes. Zapata prétend qu’il s’est formé autour d’une opposition aux restrictions sanitaires alors qu’une infime minorité de résidents les ont en fait respectées. Tout au long de la pandémie, le comté frondeur s’est en effet employé à défier le reste de l’État en vivant normalement, même si son taux de Covid a un moment été le plus élevé de Californie. «C’est ça qui est fou», remarque Mary Rickert. «Ils ont refusé de fermer leurs commerces, le port du masque, la distanciation sociale, puis le vaccin (52,8 % sont vaccinés) et nous avons laissé faire! C’est pour ça que je suis convaincue que la pandémie n’était qu’un prétexte. Le groupe cherchait une excuse pour s’attaquer à nous.» Les réfractaires aux mesures ont été encouragés par le shérif qui a dès le départ annoncé qu’il ne les ferait pas appliquer. L’importante église de Redding, Bethel, qui compte 11 000 fidèles (sur 90 000 habitants), a par exemple continué ses services et est devenue un foyer de contagion.
Désobéir aux ordres du gouverneur
Leonard Moty, Mary Rickert et leur collègue Joe Chimenti tentent bien de faire respecter certaines mesures comme le port du masque en intérieur ou la fermeture de l’hémicycle au public lors des séances du Board of Supervisors. Ce qui fait enrager Carlos Zapata et ses acolytes, persuadés qu’ils sont que le Conseil a le pouvoir de désobéir aux ordres du gouverneur. «Impossible!», s’insurgent Mary Rickert et Leonard Moty.
Cependant, leurs deux autres collègues Les Baugh et Patrick Jones sympathisent avec Zapata tandis qu’on voit les policiers chargés de la sécurité lui donner l’accolade. Le 5 janvier 2021, la veille de l’assaut du Capitole, alors que le groupe d’agitateurs s’est massé devant les portes de verre de l’hémicycle en criant des invectives dans un haut-parleur, Patrick Jones leur ouvre la porte. Ils envahissent l’enceinte. Plusieurs d’entre eux se saisissent alors tour à tour du micro pour insulter et menacer Mary Rickert et Leonard Moty. Halluciné et bouillant de rage, pointant d’un doigt accusateur Mary Rickert, Vladislav Davidzon exige de savoir si elle a bien «un fils SDF drogué» (ce fils souffre en réalité d’une maladie mentale). Un autre éructe: «À cause de vous, les munitions sont hors de prix, mais vous avez de la chance, la corde pour vous pendre est réutilisable.» Présente, Doni Chamberlain est la seule à porter un masque au milieu de ce public déchaîné. Carlos Zapata l’invective: «Espèce de lâche. Pas étonnant que tu sois si aigrie si ton mari t’a quittée après t’avoir trompée publiquement.» Loin de la défendre, le bataillon formé pour moitié de femmes se met à hurler en chœur «lâche, putain».
Si les journalistes du pays sont alors descendus sur Shasta, c’est qu’on répète que le comté servira d’exemple à d’autres groupes similaires, d’où le nom de la plateforme médiatique, Blue Print, qui signifie «plan» en français.
La Russie diffuse une vidéo présentée comme montrant des rescapés du croiseur Moskva
Il s'agit des premières images sur lesquelles on peut voir des membres présumés de l'équipage du Moskva depuis son naufrage jeudi.
Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais
Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.
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France24 - Monde
Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"
Publié le : 17/04/2022 - 12:41
FRANCE 24
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Axelle SIMON
Le souverain pontife a appelé, dimanche, "ceux qui ont la responsabilité des Nations" à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre", en évoquant l'Ukraine "martyrisée". Il a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem.
"Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a lancé le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", devant quelque 50 000 fidèles sur la place Saint-Pierre, à Rome, dimanche 17 avril.
"S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a-t-il exhorté, provoquant les applaudissements de la foule.
Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques a longuement insisté sur la nécessité de paix pour "l'Ukraine martyrisée, si durement éprouvée par la violence et par la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée" avec l'invasion russe qui a débuté le 24 février.
Le souverain pontife a dit penser aux "nombreuses victimes ukrainiennes", citant "les millions de réfugiés et de déplacés internes, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées." "J'ai dans les yeux le regard des enfants devenus orphelins", a-t-il ajouté.
Il a cependant salué les "signes encourageants" comme "les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l'Europe", y voyant "une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d'égoïsme et d'individualisme".
"Demandons la paix pour Jérusalem"
Le souverain pontife a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem, où des heurts ont fait des dizaines de blessés ces derniers jours sur l'esplanade des Mosquées.
"Puissent Israéliens, Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, avec les pèlerins, faire l'expérience de la beauté de la paix, vivre en fraternité et accéder avec liberté aux lieux saints dans le respect réciproque des droits de chacun", a déclaré le pape François.
"Demandons la paix pour Jérusalem et la paix pour ceux qui l'aiment, chrétiens, juifs et musulmans".
Le pape a également prié pour "la paix pour le Moyen-Orient, déchiré par des années de divisions et de conflits".
Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade des Mosquées - nommée aussi Mont du Temple par les juifs - est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur occupé depuis 1967 par Israël et théâtre de nombreux affrontements violents entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.
Dimanche matin, de nouveaux heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont fait une dizaine de blessés dans et près de l'esplanade des Mosquées alors que se tiennent la messe de Pâques, des prières pour Pessah, la pâque juive, et pour le mois musulman de ramadan dans la Vieille Ville de Jérusalem, carrefour des trois religions monothéistes.
Avec AFP
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LE FIL DU 17 AVRIL
Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"
Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens
"Urbi et orbi" : pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"
New York Times - World
Ukraine Live Updates: Russia Claims Strikes on Hundreds of Targets
Kyiv April 18, 6:01 p.m.
Moscow April 18, 6:01 p.m.
Washington April 18, 11:01 a.m.
Missiles slammed into Kharkiv and Lviv, where seven people were killed in the western city’s first known deaths in the war. The attacks came amid signs that a new Russian onslaught in eastern Ukraine was getting underway.
Michael Schwirtz, Ivan Nechepurenko, Shashank Bengali and Jane Arraf
Russia pummeled Ukraine on Monday with one of the broadest barrages of missile attacks in weeks, claiming that it hit hundreds of targets in preparation for an anticipated eastern offensive. The attacks included a strike on the western city of Lviv, where seven people were killed in the first fatalities that city has suffered in the war.
The Russian Defense Ministry said it struck more than 300 military targets overnight, including fuel depots, warehouses and other infrastructure mainly in eastern Ukraine. Its forces were also closing in on the capture of the southeastern port city of Mariupol, where outnumbered Ukrainian fighters were defying demands to lay down their weapons at a sprawling steel plant that is the last obstacle to Russia’s completion of a “land bridge” to occupied Crimea.
There were growing signs that the new phase in Moscow’s onslaught against Ukraine — a push to seize more of the eastern region known as Donbas — was getting underway after weeks of military setbacks, including Russia’s retreat from areas surrounding Kyiv and the sinking of a major warship in the Black Sea.
Having failed in the early weeks of the war to destroy the Ukrainian military’s network of fuel and ammunition depots — perhaps under the mistaken assumption that Ukrainian forces would quickly surrender en masse — Russia has intensified its attacks against those facilities, as well as transportation infrastructure. Three missile strikes in Lviv hit empty military warehouses and a fourth hit a garage overlooking a railway line, Ukrainian officials said.
At the same time, Russian forces have unleashed further destruction on major cities including Mykolaiv and Kharkiv, where six people were killed in attacks in residential areas on Sunday and Monday, local officials said. Those attacks have tied up Ukrainian forces and prevented them from joining the fight farther east, while sowing terror among civilians after Russia failed to conquer these cities earlier in the war.
Here are some other major developments:
The deadly attack in Lviv on Monday upended the sense of relative security in the picturesque city in western Ukraine, which has been a haven for those fleeing the war in other parts of the country.
Based on evidence reviewed by The New York Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions, banned by many countries for the harm they can cause to civilians, in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces.
Questions continued to mount over the sinking of the Moskva, a key Russian warship that Ukraine said it hit with missiles, but Russia insisted was destroyed by an accidental fire.
Anton Troianovski
Russia’s central bank chief warned on Monday that the consequences of Western sanctions were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor warned that 200,000 jobs were at risk in the Russian capital alone, stark acknowledgments that undermined President Vladimir V. Putin’s contention that sanctions had failed to destabilize the Russian economy.
The diverging assessments showed how the impact of the West’s sanctions — and their ability to weaken Mr. Putin’s grip on power — remains uncertain nearly two months after Russia’s invasion of Ukraine began. While experts say Russia faces an economic time bomb as its inventory of imported goods and parts runs low, Mr. Putin is using the fact that the Russian economy has not yet collapsed to bolster his contention that sanctions will not deter him.
Western sanctions, Mr. Putin said on Monday in a televised videoconference with senior officials, were meant to “rapidly undermine the financial and economic situation in our country, provoke panic in the markets, the collapse of the banking system and a large-scale shortage of goods in stores.”
“But we can already confidently say that this policy toward Russia has failed,” he went on. “The strategy of an economic blitzkrieg has failed.”
Mr. Putin was in part addressing a domestic audience, seeking to reassure Russians who have had to endure worries about cash shortages, a battered stock market and the shuttering of popular Western retailers like Ikea.
Mr. Putin said he was prepared to increase government spending to stimulate the economy, an indication that continued revenues from energy exports are giving the Kremlin the flexibility to soften the blow of sanctions.
Aggressive capital controls imposed by the central bank have helped the ruble recover from its crash in the days after the invasion. And there are few reports of major layoffs or of extensive food shortages in grocery stores.
But contrary to Mr. Putin’s optimism, two senior officials cautioned on Monday that the real economic pain was yet to come. Mayor Sergei S. Sobyanin of Moscow announced a $40 million program to help people laid off by foreign companies find temporary employment and new jobs; according to his office’s estimates, he said, “around 200,000 people are at risk of losing their jobs” in the city of 13 million.
And in an appearance at the lower house of Parliament, Elvia Nabiullina, the chairwoman of the Russian Central Bank, gave a more far-reaching, negative assessment. She told lawmakers that while the sanctions’ impact had largely been on the financial markets at first, they “will now begin to increasingly affect the real sectors of the economy.”
For example, she said, “practically every product” manufactured in Russia relies on imported components. Factories for now may still have them in stock. But because of new Western export restrictions, Russian companies will be forced to shift their supply chains or start making their own components.
“At the moment, perhaps this problem is not yet so strongly felt, because there are still reserves in the economy, but we see that sanctions are being tightened almost every day,” she said. “But the period during which the economy can live on reserves is finite.”
Ms. Nabiullina, an internationally respected central banker who reportedly tried to resign in the days after the war, said about half of the central bank’s $600 billion foreign currency an gold reserves remained frozen because of sanctions. Those reserves that the bank still controlled, she said, were mainly gold and yuan — of little use in trying to stabilize the ruble — forcing the bank to resort to capital controls like limiting how much foreign currency can be taken out of the country.
In his televised videoconference later in the day with Ms. Nabiullina and several other officials, Mr. Putin acknowledged that the Russian economy did face some problems, including inflation. He said he had already directed the pensions and salaries of state employees — part of Mr. Putin’s political base — to be adjusted for inflation and indicated that he supported greater government spending to stimulate the economy.
“The budget should actively support the economy, saturate the economy with financial resources, and maintain its liquidity,” Mr. Putin said. “There are opportunities for this. Of course, we need to act carefully.”
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Jane Arraf
LVIV, Ukraine — Russian missiles struck Lviv on Monday, killing at least seven people in the first reported deaths of the war in the western city, where hundreds of thousands of displaced people have fled to escape the fierce fighting in other parts of Ukraine.
The head of Lviv’s military administration, Maksym Koztyskyy, said three missiles hit empty military warehouses while a fourth hit a garage. He did not say whether all the casualties were from the strike on the garage.
Gray smoke billowed from what remained of the red roof of a long, concrete garage with a sign reading “carwash” and “tire replacement.” The hole in the roof indicated the building on the western side of the city, overlooking a railway line, had suffered a direct hit from a missile. As another air raid siren sounded, firefighters tried to extinguish the flames while ambulances ferried away the wounded.
As the garage burned, a train from the eastern city of Dnipro rumbled slowly by on its way to the nearby Lviv train station, carrying passengers fleeing the fighting in Dnipro and headed to the city of Truskavets in western Ukraine. It stopped briefly in Lviv and one of the conductors said he had tried to reassure the passengers as they started hearing about the airstrikes by phone.
“People were getting information from their relatives in Lviv” about the attacks, said the conductor, Fedir, leaning out of the railway car to talk before it pulled away. “They weren’t panicked, but they were worried. I told them to stay calm,” he added, asking that he be identified by his first name only.
Inside the train station, Anna Khrystiuk, a volunteer giving out information to displaced people, said passengers ran to the shelter in the station when the missiles hit.
“It was panic,” she said. “Many people were from Kharkiv and other places and they were so afraid of rockets already. They thought that it was safe to stay here.”
Police officer Orest Maznin said he had been driving to work past the garage when the missile struck and he narrowly escaped being hit by shrapnel. His car windshield had a large hole from the impact of a piece of metal.
He said he and other drivers slammed on the brakes and took cover near their cars when the missiles struck.
“It happened too quickly for me to be afraid,” said Mr. Maznin, who joined the police force just six months ago.
In addition to the seven killed, Mr. Kozytskyy said 11 people were injured, but that toll could rise as rescue workers cleared rubble from the impact site.
Mr. Kozytskyy said the missiles were launched by aircraft coming from the direction of the Caspian Sea.
The Lviv mayor said earlier on Monday that five missiles were fired.
A month ago, Russian missiles struck a military base outside the city that was used extensively for training Ukrainian forces. And Russian missile attacks hit a fuel storage site and a tank repair facility in Lviv in late March.
Ivan Nechepurenko
Russia claimed Monday that it had struck a wide array of targets in Ukraine overnight amid signs that its forces were making final preparations to launch a large-scale offensive in the country’s east.
The Russian Defense Ministry said most of the strikes, conducted by high-precision missiles, hit areas in eastern Ukraine. The air force, missile forces, artillery and air-defense systems had hit more than 300 targets, the ministry added, one of the broadest series of strikes reported in recent weeks.
The intensified attacks claimed by the ministry — which did not include the missile strike in the western city of Lviv on Monday morning that killed at least seven people — came as Russian forces were close to a complete capture of the southeastern port city of Mariupol, where they have surrounded the last remaining Ukrainian troops at a sprawling steel plant and have bombarded the facility for days.
The capture of Mariupol would constitute a huge strategic prize for Russia as it would secure an overland route to Crimea, the peninsula that Russia seized in 2014, and would free up forces for the offensive in the eastern region known as Donbas. The situation in the two breakaway areas of the Donbas, under the control of Moscow-backed separatists since 2014, has been cited by President Vladimir V. Putin as one of the key justifications for his decision to launch the war.
The Defense Ministry said its air-based missiles had hit command points, fuel depots and ammunition warehouses in five eastern Ukrainian towns, as well as in the southern city of Mykolaiv. Targets included military facilities in the towns of Barvinkove and Huliaipole, two strategic locations that military experts predict could be launching points for Russia’s eastern offensive.
Pavel Luzin, a Russian military analyst, said that while Russia has hit railway infrastructure in Ukraine, so far it has avoided targeting its missiles at bridges over big rivers.
“If Russia plans to expand its presence on Ukraine’s territory — and the end goal since 2014 has been the destruction of Ukrainian statehood as such — it would need the railway too,” Mr. Luzin said.
Also on Monday, the head of the regional administration in Luhansk, which is part of Donbas, said that Russian forces had gained control of the town of Kreminna, adding to territory in the region held by Moscow.
“We see that they have accumulated enough forces and resources and have launched mass offensives in several directions,” the official, Serhiy Haidai, said of the Russian forces.
Pro-Russia military analysts and talking heads on state-run television have been promoting the Donbas offensive as the decisive battle that could be a turning point in the war.
“The big battle for the Donbas has already started,” said Yuri Podolyaka, a pro-Russia analyst, who regularly publishes his military reports on his popular channel on Telegram. “The activity of the Russian artillery and air forces has intensified again.”
After almost two months of fighting in Ukraine, many pro-war commentators in Russia have been pushing the army to press harder to produce tangible victories that would cover up some of the embarrassments Moscow had to suffer, including the sinking of a warship in the Black Sea last week and the retreat from the Ukrainian capital, Kyiv.
So far, Russia has been able to claim only the capture of Kherson, a regional capital, as its biggest military achievement. It took weeks for Moscow’s forces to squeeze Ukrainian fighters out of urban areas in Mariupol, which happened only after Russian bombardment nearly destroyed the port city.
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Thomas Gibbons-Neff and John Ismay
HUSARIVKA, Ukraine — It was in early March when the spent warhead of a cluster munition rocket landed next to Yurii Doroshenko’s home in eastern Ukraine, having dispensed its lethal bomblets over his village.
“They were shelling and it hit the street,” he said.
These types of internationally banned weapons have been repeatedly used by the Russian military since it invaded Ukraine in February. Human rights groups have denounced their use. Western leaders have linked their presence to a bevy of war-crimes allegations leveled at Moscow.
But the cluster munition that landed to next to Mr. Doroshenko’s house was not fired by Russian forces. Based on evidence reviewed by The New York Times during a visit to the area, it is very likely to have been launched by the Ukrainian troops who were trying to retake the area.
Nobody died in that strike in Husarivka, an agricultural hamlet surrounded by wheat fields and natural-gas lines, though at least two people were killed as Ukrainian forces shelled it for the better part of month, targeting Russian forces.
As the war approaches its eighth week, both sides have relied heavily on artillery and rockets to dislodge each other. But the Ukrainians’ decision to saturate their own village with a cluster munition that has the capacity to haphazardly kill innocent people underscores their strategic calculation: This is what they needed to do to retake their country, no matter the cost.
Cluster munitions — a class of weapon comprising rockets, bombs, missiles, mortar and artillery shells — split open midair and dispense smaller bomblets over a wide area. The hazard to civilians remains significant until any unexploded munitions have been located and properly disposed of by experts.
The Convention on Cluster Munitions, which took effect in 2010, bans their use because of the indiscriminate harm they can cause to civilians: Humanitarian groups have noted that 20 percent or more of antipersonnel submunitions fail to detonate on impact, yet they can explode later if they are picked up or handled.
More than 100 nations have signed the pact, though the United States, Ukraine and Russia have not.
“It’s not surprising, but it’s definitely dismaying to hear that evidence has emerged indicating that Ukraine may have used cluster munitions in this current conflict,” said Mary Wareham, advocacy director of the arms division at Human Rights Watch. “Cluster munitions are unacceptable weapons that are killing and maiming civilians across Ukraine.”
An adviser to the Ukrainian armed forces and the Ministry of Defense declined to comment.
Russian troops had seized Husarivka from Ukrainian units in the first few days of March, occupying buildings on its outskirts and near its center. The 220-millimeter Uragan artillery rocket that landed near Mr. Doroshenko’s home — fired from a truck-mounted launcher many miles away — struck on either March 6 or 7, said Mr. Doroshenko, the town’s informal leader.
By that point, the village was well under Russian control.
During a visit around the property and Mr. Doroshenko’s street on Thursday, Times reporters viewed large pieces of the artillery rocket that dispensed the cluster munitions, confirming the type of weapon that had been fired. It landed near the Russian army’s makeshift headquarters in an adjacent farm workshop, residents said, meaning the Russian forces were almost certainly the target.
Throughout the occupation, Ukrainian forces incessantly shelled the Russian troops there, and at least two of the same type of cluster munition were lodged in a field by Mr. Doroshenko’s home, just a few hundred yards away from the Russians’ headquarters.
The rockets fell around a small neighborhood of a dozen or so single-story homes interspersed with small gardens.
As the rockets neared the farm, their warheads — probably carrying 30 antipersonnel bomblets apiece — would have separated from the weapons’ solid rocket motors, breaking open and casting their deadly cargo across the neighborhood.
These small munitions each contain the equivalent of about 11 ounces of TNT, slightly less than twice as much as a standard hand grenade.
The attack on the Husarivka farm appears to be the first use of a cluster munition by Ukrainian troops since the Russian invasion began on Feb. 24. In 2015, Ukrainian forces used cluster munitions during the opening months of their war against Russian-backed separatists in the country’s east.
When confronted with the prospect that the Ukrainian military had shelled his village with cluster bombs, Mr. Doroshenko, 58, seemed indifferent.
“I don’t know,” he said. “The main thing is that after those rockets everybody comes out alive.”
The hazard posed by small undetonated munitions prevented Times reporters from closely examining all the weapons that landed. They visually verified from a distance two of the three rocket remnants as being Uragan cluster munitions, which leave behind the rocket’s nose cone followed by a long skeletal metal frame that held the bomblets together in flight.
On April 8, The Times verified that a similar kind of Uragan rocket, loaded with anti-vehicle land mines, was fired by Russian troops in a strike against the town of Bezruky, a suburb of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city.
Much has been said about the Russian shelling of Ukrainian towns — frequent artillery barrages that wound and kill residents and push the ones who remain in these contested areas into basements or shelters. The danger to civilians is no different under the barrels of Ukrainian artillery, as their forces desperately try to retake the parts of the country under Russian control.
Lubov Dvoretska, 62, lost her husband, Olexandr, during the shelling of Husarivka by Ukrainian forces at the end of March, just days before Russian troops retreated from there.
“Ones are shooting this way, others another way,” she recounted. “My God, everything is thundering. And on March 10, it was said that half of Husarivka had left for Chepelivka. Pack up and leave because it will get worse. And then I left.”
Ms. Dvoretska fled, but her husband, Olexandr, stayed behind to tend their livestock. Later, residents told her that Olexandr was injured in a mortar strike on March 22 and most likely died the next day.
“He was discovered dead in the house on the 23rd, and on the 24th they could barely reach me on the phone to notify me,” she said. “Just as he was, in the same clothes, he was buried inhumanly, like an animal.”
Another man, Volodymyr Strokov, was killed during the shelling on March 22, residents said.
Before the war, Husarivka had a population of just over 1,000. It is now down to around 400, after hundreds packed what they could and left. Ukrainian forces retook the village around March 26. Now, the village — about three miles from the front line near the eastern city of Izium — is attacked daily by both Russian artillery and aircraft, residents said.
Through tears, Ms. Dvoretska pointed to where her neighbors had buried her husband in a raised dirt grave in their backyard, marked with a homemade wooden cross.
“I never thought it would happen this way,” she yelled. “It never got in my head that I will be left alone at my old age. Alone.”
Thomas Gibbons-Neff reported from Husarivka, Ukraine, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Husarivka.
Cora Engelbrecht
Five airstrikes near a railway station in Lviv on Monday, killing seven people, upended the relative sense of security in the picturesque city in western Ukraine, which has been relatively untouched by violence since the start of the war.
For many, the scenes of billowing smoke and the sounds of constantly wailing air raid sirens were stark reminders that the violence now razing cities and villages to the east could be at their doorstep, too, at any moment.
The city, no more than 50 miles from the western border with Poland, has been largely spared direct attacks as Russia has focused its attention on larger and more strategic areas to the east. It has turned into a critical gateway to safety for the millions of Ukrainians who have fled westward, trying to escape the worst of the fighting.
Hundred of thousands of displaced people have passed through the city’s train and bus stations as they look to cross the border and reach foreign lands. For others, it is a new, if fleeting, home. The city, which had about 720,000 residents before the war began, has since welcomed at least 350,000 more people who were displaced from other parts of the country.
Until Monday, the only direct targets that had been hit in Lviv were a fuel storage site and tank facility in the city’s northeast, hit by several missile strikes about three weeks ago. Before that, a pair of attacks targeted an airport facility and a military base just outside the city, killing at least 35 people.
The war, nonetheless, has transformed the city.
Known for its quaint cobbled streets flanked by historic architecture and statues — a UNESCO world heritage site — Lviv was quickly repurposed from a tourist hub to a vital base of operations. Since the war began in late February, it has served as a channel for humanitarian supplies, aid workers and foreign fighters to front line cities.
The new arrivals in Lviv have transformed the face of city and the signs of the change are omnipresent. Residents have been rapidly trying to acclimate to living on the periphery of the war and at the center of a massive humanitarian crisis that has enveloped its neighborhoods.
But Monday’s missile strike, which seemed to fit a pattern of Russian attacks on military infrastructure across the country over the past four days, was an ominous indication that the war could be moving closer to Lviv now.
Russia’s Defense Ministry said on Monday that its military had struck 108 areas where Ukrainian military and forces were located over the past 24 hours.
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Jane Arraf
The head of Lviv’s military administration said in a news briefing that three missiles struck empty military warehouses on Monday morning, while a fourth hit a civilian garage. He said that at least seven people had been killed and 11 injured, but added that more victims might still be found under the rubble.
Anton Troianovski
The Kremlin said on Monday that Russia remained engaged on a low level in peace talks with Ukraine, but that little progress was being made. “Contacts in the framework of the negotiating process are indeed continuing on the expert level,” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, told reporters. “Unfortunately, the Ukrainian side is not demonstrating much consistency on agreed-upon issues. Their position is changing frequently.”
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
KHARKIV, Ukraine — An artillery strike on Monday killed at least one person and wounded another in a residential area in southeastern Kharkiv, Ukraine.
“It was the first time this neighborhood was hit,” said Lubov Ustymenko, 72, wearing a winter coat and standing a few yards from a discarded umbrella and a puddle filled with a mix of blood and the morning’s light rain. “Our life is decided in one second — you go outside, and then you’re gone.”
The person who was killed was a few yards from the front of an apartment building that was struck.
The death comes a day after a concerted missile barrage on Sunday killed at least five people in the city’s center.
Kharkiv, once Ukraine’s second largest city, in the country’s northeast, has been shelled by Russian forces incessantly since their invasion began in February.
Cora Engelbrecht
Three of the strikes on Monday in Lviv hit military infrastructure, causing severe damage, according to the city’s regional military.
Jane Arraf
Ambulances continued to arrive near the railway complex in Lviv. A few hundred meters away, white and gray smoke billowed from a building with a tire shop advertisement. A police officer said a restaurant and mini-market were located in the complex.
Jane Arraf
Six people were killed and eight were injured, including a child, in attacks in Lviv on Monday morning, according to the regional military administration.
Jane Arraf and Austin Ramzy
Russian forces targeted the city of Lviv in western Ukraine with as many as five missiles on Monday, local officials said, causing large explosions and sending dark plumes of smoke into the air. The extent of the damage or any casualties was not immediately clear.
Lviv, which has been a center for people fleeing violence in the north and east of Ukraine, has been relatively untouched during the war. But the area has not been completely immune to attack. A month ago Russian missiles struck a military base outside the city that was used extensively for training Ukrainian forces. And Russian missile attacks hit a fuel storage site and a tank repair facility in Lviv in late March.
Witnesses saw flames and smoke rising from what appeared to be at least three impact sites on the outskirts of a train complex in the western part of the city.
Damage from the attack was still being assessed, Andriy Sadovyi, the mayor of Lviv, said on Telegram.
“Five powerful missile strikes at once on the civilian infrastructure of the old European Lviv,” Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, wrote on Twitter. “The Russians continue barbarically attacking Ukrainian cities from the air, cynically declaring to the whole world their ‘right’ to … kill Ukrainians.”
Cora Engelbrecht contributed reporting.
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Cora Engelbrecht
Railroad infrasture was “destroyed” in the Pavlohrad district on Monday after an attack in the region of Dnipro, according to the region’s governor.
Jane Arraf
At least four missiles struck the vicinity of the train station in Lviv in western Ukraine on Monday morning. Witnesses saw flames and grey smoke rising from what appeared to be at least three impact sites on the outskirts of the train complex in the western part of the city.
Yu Young Jin
South Korea plans to donate another $30 million of humanitarian aid to Ukraine.
Jane Arraf
Four missiles struck the Lviv area in western Ukraine on Monday morning, according to a Lviv military administration official.
Jane Arraf
Witnesses said they saw smoke rising and heard explosions on the outskirts of the western Ukrainian city of Lviv shortly after an air raid siren sounded on Monday morning.
Anushka Patil
Prince Harry paid tribute this weekend to the Ukrainian team at the Invictus Games, commending their bravery in attending the international sporting event he founded for wounded veterans and service members. “The world is united with you and still, you deserve more,” he said. Meghan Markle, his wife, declared “Slava Ukraini!” in her own opening remarks, using the rallying cry that means “glory to Ukraine.”
Thomas Gibbons-Neff
KHARKIV, Ukraine — A series of rockets slammed into central Kharkiv on Sunday afternoon, lighting apartment buildings and a market on fire. Police officials said that five people were killed and 13 wounded in the afternoon attack.
Russia is trying to keep Ukrainian forces in the northeastern city of Kharkiv tied up as its troops try to advance into areas further south.
The rockets hit at random, setting buildings and at least one car alight over different city blocks. It was unclear what they could be targeting other than civilians.
Police, soldiers and emergency responders spread out, tending to casualties and assessing the destruction.
As the blaze in a multistory, Soviet-style apartment building grew, firefighters donned oxygen tanks on top of bulletproof vests before attempting to put out the flames from both sides of the building and ventilate the roof. One resident wasn’t home when the rocket struck and ignited the fire, but his elderly mother was. He managed to evacuate her before the flames spread throughout the building.
Firefighters also had to tackle a smaller blaze in a covered marketplace full of vacant kiosks and fires in at least two other buildings.
Just a day earlier, a missile attack in Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, killed two civilians and injured 18 others, according to a statement from the regional prosecutor’s office. It said that Russian forces had used a long-range cruise missile to fire on two districts, damaging houses, a market and shops.
Anushka Patil
Zelensky spoke on Sunday with the International Monetary Fund about Ukraine’s financial stability and reconstruction, he said in his nightly address, adding that he was “confident” the country’s relationship with the fund would produce “tangible” results. Ukrainian leaders are expected to attend I.M.F. and World Bank meetings in Washington this week.
Eduardo Medina
Photographs by Daniel Berehulak and Finbarr O’Reilly
Ukrainians observed religious holidays on Sunday in Bucha, north of the capital, and Lviv, in the west, as the country approached its eighth week of war with Russia in what has been a prolonged and bloody battle that has left untold people dead and upended millions of lives.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine acknowledged the religious observances across the nation on Sunday, saying in a statement on Twitter that “today, faith and hope have become our strong support in the struggle for the future of the country.”
“We pray for our defenders,” he added.
About 85 percent of Ukrainians are Christian, the majority of them Eastern Orthodox, who were celebrating Palm Sunday. The country’s smaller Roman Catholic community were attending Easter services on Sunday. The Eastern Orthodox Church will celebrate Easter on April 24.
In Bucha, Ukraine, a village that has been the site of some of the worst atrocities of the war, grieving families visited cemeteries and parishioners attended a Palm Sunday service at St. Andrew’s Church. There, some lit candles in the church as others gathered outside. In the western city of Lviv, a soldier prayed as he stood inside the Saints Peter and Paul Garrison Church, a Ukrainian Greek Catholic house of worship.
Amid the religious commemorations were people grieving the loss of their loved ones.
Halyna Bondar said she visited the grave of her son Oleksandr Bondar, who was known as Sasha and joined the Ukrainian territorial defense as a coordinator. He died on Friday at 32 years old after being shot by a Russian sniper, she said.
She said she had traveled from morgue to morgue, searching the streets for his body. Ms. Bondar said she got a tip from a family member in Germany who told her of an image in a newspaper that appeared to show Mr. Bondar.
She said she looked at the image and recognized his clothing. Eventually, Ms. Bondar found his body lying in a garden. On Sunday, she stood by his grave, which was adorned with flowers.
“There is nowhere else for me now; I will be coming here every day,” Ms. Bondar said. “This is a horror of our nation. I don’t know how we will survive and how we will live on. I am a mother, and I don’t know how they could did this. They left such pain that I never knew was possible.”
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Mauricio Lima
Ukrainian refugees gathered in the central district of Krakow, in southern Poland, calling for NATO and world leaders to close Ukraine's air space, among other demands. The demonstrators protested in front the U.S. Consulate General, singing their national anthem while holding with banners and Ukrainian flags.
Christopher Clarey
ASHEVILLE, N.C. — The Ukrainian comeback attempt had come up just short, and Dayana Yastremska and her four teammates were preparing to pose for their final formal photograph at this Billie Jean King Cup qualifier.
The blue and yellow ribbon representing Ukraine that had been stenciled onto the tennis court by special permission was no longer visible, obscured by the red, white and blue streamers that had fallen to the ground as part of the Americans’ celebration after their 3-2 victory Saturday night.
The Ukrainians, with some help from the United States’ team captain, Kathy Rinaldi, cleared away some of the streamers. But as another official began removing them altogether, Yastremska insisted that they remained next to the ribbon for the photograph.
“They were in the colors of U.S.A., and I wanted to leave this near the Ukrainian colors,” she said in an interview. “Because I think it’s a good sign of the support we got here and a sign for peace. I wanted it to stay.”
It was that kind of week in Asheville: The symbolic gestures were more indelible than the results, and the usual rules of engagement were rewritten in an attempt to dull the edges of a national team competition.
“It’s been hard not to cry,” said Billie Jean King, 78, the American who once starred in this competition, which was formerly known as the Fed Cup long before it was renamed for her in 2020. She visited both teams on Friday shortly before play began. “I just hope the Ukrainians had a moment of escapism.”
After Russia invaded Ukraine in February, United States Tennis Association officials offered to postpone this qualifying-round match. The Ukrainians demurred, but when it came time to book hotels in Asheville, they conceded they no longer had the money for the usual visiting team expenses.
“We said, ‘No problem, we will cover all your local costs,’” said Stacey Allaster, the chief executive for professional tennis at the U.S.T.A., which also provided support staff to the delegation. “With the war, it’s so horrifying what’s going on. What can any individual do? But we can all do little things, and what we can do is provide a platform for the Ukrainians to demonstrate that they are strong and fighting and are not going to quit.”
The posters around this city in the Blue Ridge Mountains did not read, “U.S.A. vs. Ukraine.” They read, “U.S.A. hosts Ukraine.” On changeovers, the scoreboard flashed information on how to donate to the Ukraine Crisis Relief Fund, and about $225,000 was raised in connection with the matches. The American cheering squad supported individual players instead of chanting, “Go U.S.A.!”
“We were just trying to find the proper tone and balance,” Allaster said.
The Ukrainian players, all of whom still have family members in their embattled country, felt the job was done right: from the informal dinner for the teams at an Asheville restaurant on Tuesday night to the stirring a cappella rendition of the Ukrainian national anthem by Julia Kashirets that left members of both teams in tears minutes before the matches began.
“We came here to play not against the U.S.A. but with the U.S.A. for Ukraine, and that’s how it felt to me,” Katarina Zavatska said.
That was in part because of the numerous fans with Ukrainian connections and flags. Christina Dyakiv, 15, from William Floyd High School in Mastic Beach on Long Island, traveled to Asheville with her Ukrainian-born parents. Juliia Sherrod, a Ukrainian former leading junior player who now lives in Knoxville, Tenn., made the two-hour drive on short notice.
“Every little win counts in any field for Ukraine right now,” said Sherrod, 35, who also goes by Yulia. “In the big scheme of things, a tennis match is no big deal, but it still means a lot.”
In that supportive atmosphere, the Ukrainians nearly managed the upset. After falling behind, 0-2, on Friday, they won both singles matches on Saturday in straight sets. Yastremska, a former top-25 player now ranked 93rd on the WTA Tour, often overwhelmed No. 14 Jessica Pegula. More surprisingly, the 201st-ranked Zavatska defeated No. 46 Shelby Rogers.
That meant the concluding doubles match would be decisive, and Pegula and Asia Muhammad, making her King Cup debut, earned a 7-6 (5), 6-3 victory over Yastremska and Lyudmyla Kichenok.
“All day we just really felt that fighting spirit of Ukraine,” Rogers said. “It was really special to see, but really tough to go against. I’m just so proud of my team for stepping up to that, having nerves of steel.”
The first set of the doubles match came down to very little. With Muhammad serving at 5-6, 30-30, the Americans had to scramble to win the longest, most spectacular rally of the match, and at 5-5 in the tiebreaker, Kichenok’s full-cut passing shot struck the very top of the tape.
“She wanted to take a little bit of risk,” Yastremska said, making a tiny space between her right thumb and index finger. “Just like this, in the net!”
The victory qualified the Americans for the 12-team King Cup finals in November, but the Ukrainians are not necessarily eliminated. One wild-card slot is available, and depending on which nation is selected to host the finals, it might be available to Ukraine.
A full-strength Ukrainian team could be formidable: No. 25 Elina Svitolina and No. 53 Marta Kostyuk, the country’s two highest-ranked singles players, missed this match because of injuries and personal issues.
“I don’t want to be arrogant, but maybe we deserve this,” Zavatska said.
Russia won the King Cup last year before being barred from this year’s competition because of the invasion. Olga Savchuk, the Ukrainian team captain in Asheville, believes tennis needs to take the next step and bar Russian players from individual events as well, something Wimbledon is considering.
“Why is somebody who works in McDonald’s in Russia losing their job because of sanctions and the tennis players are exceptions?” Savchuk said.
Zavatska, 22, who is based in southern France, believes the Russians need to take responsibility and “feel discomfort too, as long as people and children are dying in Ukraine.” She said some Russian and Belarusian players had told her the news of atrocities coming out of Ukraine was “fake.”
The guilt some of the players felt in the first month at being safe while other Ukrainians were in so much peril has been superseded by the belief that they can be sporting ambassadors.
“With people watching us back home on TV, you want them just to take a couple of hours to enjoy the tennis and to see that some Ukrainian girls are fighting for the country as well,” Yastremska said.
The arena in Asheville, in scale and design, reminded Savchuk and Yastremska of where the Ukrainian team played home matches in Kharkiv, which has been heavily damaged by Russian bombardments.
Savchuk, now based in London, was born and raised in Donetsk in the disputed Donbas region and her father remains in Donetsk. “He decided to stay because it’s home,” said Savchuk, who said her relatives have spent long stretches in bomb shelters.
Kichenok fled the country after the war started and needed 31 hours to get from Kyiv to Moldova with her parents. Her twin, Nadiia, also part of Ukraine’s team, left Kyiv just before Russia invaded, traveling to California with her husband.
“It was two days of hell for me until they got to a safe place,” Nadiia said of her family. “I had constant panic attacks. I never experienced anything like that, like 40 minutes your body is shaking, and you don’t know what to do besides deep breaths.”
The Kichenoks’ father, who is 64, has since returned to Ukraine and tried to volunteer for the military despite exceeding the age limit.
“They told him, ‘Grandfather, go back home,’” Nadiia Kichenok said. “‘We have too many people here. We will call you when we need you.’”
Yastremska, 21, fled Odesa, her home city, with her 15-year-old sister, Ivanna, crossing into Romania after saying goodbye to their parents on the Ukrainian side of the Danube River. The sisters have been traveling on tour together for nearly two months while their parents remain in Odesa, where one of their tasks has been organizing relief efforts through Yastremska’s charitable foundation.
Unable to return home, the Yastremska sisters remain without a fixed training base, but they will head next to Madrid to prepare for the clay-court season. The Kichenok twins will travel to Stuttgart, Germany, for a tournament, and Zavatska will return to Cannes, France, where she is sharing her small apartment with her mother and other relations who fled Ukraine.
After a week of togetherness and a final night of karaoke with the Americans on Saturday, the Ukrainians will move on, but with the hope that Asheville and the wider world do not move on too quickly.
“I don’t want people to get used to this grief that we are experiencing,” Nadiia Kichenok said. “We don’t want people to be sorry for us. We want them to stay strong with us, fighting for freedom and humanity.”
Eduardo Medina
A Russian missile attack injured four people working for José Andrés’ World Central Kitchen operation in the northeast Ukrainian city of Kharkiv, the nonprofit organization said.
Kharkiv has come under heavy bombardment in recent days, and World Central Kitchen said Saturday that a strike had hit near one of its partner restaurants.
Nate Mook, the organization’s chief executive, posted a video from the scene on Twitter showing more than a dozen burned cars and scattered, blackened debris.
“People live here, people work here, people cook here, and that’s it,” he said. “I don’t know what else to say. Just absolutely horrific brutality.”
On Sunday, Mr. Mook posted a photo on Twitter showing the injured staff members, some who had visible bandages, who he said were “in good spirits & recovering” at the hospital.
Mr. Andrés, the chef and founder of World Central Kitchen, said the team was “ready and willing to start cooking in another location.”
The organization was preparing to set up base in another location in order to continue providing meals, he said on Twitter.
“Many ways to fight,” he said. “We do it with food.”
The organization, which creates community kitchens in places struck by natural disaster or conflict, said that it had delivered about 11 million meals in Ukraine since the start of the war, or about 300,000 meals a day.
The meals have been delivered to bomb shelters, hospitals, churches and other people on the front lines in more than 30 cities and towns across the country, the World Central Kitchen said. Local restaurants have helped the organization cook the meals, with workers from the organization posting videos of themselves in small kitchens, cooking chicken and potato dishes or delivering fresh ingredients.
By Sunday afternoon, the staff in Kharkiv were transporting food from the damaged building onto a truck, where it would be taken to another kitchen location in the city, Mr. Mook said.
And Mr. Andrés said on Twitter that he was in Kyiv, meeting with workers who had been cooking 1,500 meals a day for Ukrainians who had fled the suburbs of Bucha and Irpin and had delivered food to areas beset by fighting.
An earlier version of this post misstated the number of meals served by the World Central Kitchen in Ukraine since the start of the war. It is about 11 million, not 300,000.
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Anton Troianovski
In a photograph from the Kyiv suburb of Bucha, Ukraine, a woman stands in the yard of a house, her hand covering her mouth in horror, the bodies of three dead civilians scattered before her. When Aset Chad saw that picture, she started shaking and hurtled 22 years back in time.
In February 2000, she walked into her neighbor’s yard in Chechnya and glimpsed the bodies of three men and a woman who had been shot repeatedly in front of her 8-year-old daughter. Russian soldiers had swept their village and murdered at least 60 people, raped at least six women and plundered the victims’ gold teeth, human rights observers found.
“I am having the most severe flashbacks,” Ms. Chad, who now lives in New York, said in a phone interview. “I see exactly what’s going on: I see the same military, the same Russian tactics they use, dehumanizing the people.”
The brutality of Moscow’s war on Ukraine takes two distinct forms, familiar to those who have seen Russia’s military in action elsewhere.
There is the programmatic violence meted out by Russian bombs and missiles against civilians as well as military targets, meant to demoralize as much as defeat. These attacks recall the aerial destruction in 1999 and 2000 of the Chechen capital of Grozny and, in 2016, of the Syrian rebel stronghold of Aleppo.
And then there is the cruelty of individual soldiers and units, the horrors of Bucha appearing to have descended directly from the slaughter a generation ago in Ms. Chad’s village, Novye Aldi.
Civilian deaths and crimes committed by soldiers figure into every war, not least those fought by the United States in recent decades in Vietnam, Afghanistan and Iraq. It has always been difficult to explain why soldiers commit atrocities, or to describe how the orders of commanders, military culture, national propaganda, battlefield frustration and individual malice can come together to produce such horrors.
In Russia, however, such acts are rarely investigated or even acknowledged, let alone punished. That leaves it unclear how much the low-level brutality stems from the intent of those in charge or whether commanders failed to control their troops. Combined with the apparent strategy of bombing civilian targets, many observers conclude that the Russian government — and, perhaps, a part of Russian society — in reality condones violence against civilians.
Some analysts see the problem as a structural and political one, with the lack of accountability of the Russian armed forces magnified by the absence of independent institutions in Vladimir V. Putin’s authoritarian system or the Soviet Union before it. Compared with the West, fewer people harbor any illusions of individual rights trumping raw power.
“I think there is this kind of culture of violence,” said Volodymyr Yermolenko, a Ukrainian philosopher. “Either you are dominating, or you are dominated.”
In Ukraine, Russian soldiers, by all appearances, can continue to kill civilians with impunity, as underscored by the fact that virtually none of the perpetrators of war crimes in Chechnya, where the Kremlin crushed an independence movement at the cost of tens of thousands of civilian lives, were ever prosecuted in Russia.
Back then, Russian investigators told Ms. Chad that the killings in Novye Aldi might have been perpetrated by Chechens dressed up as Russian troops, she recalls. Now, the Kremlin says any atrocities in Ukraine are either staged or carried out by the Ukrainians and their Western “patrons,” while denouncing as a “Nazi” anyone who resists the Russian advance.
Many Russians believe those lies, while those who do not are left wrestling with how such crimes could be carried out in their name.
Violence remains commonplace within the Russian military, where more senior soldiers routinely abuse junior ones. Despite two decades of attempts at trying to make the army a more professional force, it has never developed a strong middle tier akin to the noncommissioned officers who bridge the gap between commanders and lower-ranking soldiers in the American military. In 2019, a conscript in Siberia opened fire and killed eight at his military base, later asserting that he had carried out the shooting spree because other soldiers had made his life “hell.”
Experts say that the severity of hazing in the Russian military has been reduced compared with the early 2000s, when it killed dozens of conscripts yearly. But they say that order in many units is still maintained through informal systems similar to the abusive hierarchies in Russian prisons.
To Sergei Krivenko, who leads a rights group that provides legal aid to Russian soldiers, that violence, coupled with a lack of independent oversight, makes war crimes more possible. Russian soldiers are just as capable of cruelty against fellow Russians, he says, as they are against Ukrainians.
“It is the state of the Russian army, this impunity, aggression and internal violence, that is expressed in these conditions,” Mr. Krivenko said in a phone interview. “If there were to be an uprising in Voronezh” — a city in western Russia — “and the army were called in, the soldiers would behave exactly the same way.”
But the crimes in Ukraine may also stem from the Kremlin’s years of dehumanizing propaganda against Ukrainians, which soldiers consume in required viewings. Russian conscripts, a sample schedule available on the Russian Defense Ministry’s website shows, must sit through “informational television programs” from 9 to 9:40 p.m. every day but Sunday. The message that they are fighting “Nazis” — as their forefathers did in World War II — is now being spread through the military, Russian news reports show.
In one video distributed by the Defense Ministry, a marine commander, Maj. Aleksei Shabulin, says his grandfather “chased fascist scum through the forests” during and after World War II, referring to Ukrainian independence fighters who at one point collaborated with Nazi Germany.
“Now I am gloriously continuing this tradition; now my time has come,” Major Shabulin says. “I will not disgrace my great-grandfather and will go to the end.”
That propaganda also primed Russian soldiers not to expect much resistance to the invasion — after all, the Kremlin’s narrative went, people in Ukraine had been subjugated by the West and were awaiting liberation by their Russian brethren. Mr. Krivenko, the soldiers’ rights advocate, said he had spoken directly to a Russian soldier who called his group’s hotline and recounted that even when his unit was ordered into Ukraine from Belarus, it was not made clear that the soldiers were about to enter a war zone.
Military commanders’ “attitude to the army is, basically, like to cattle,” Mr. Krivenko said. Mr. Putin has said that only contract soldiers will fight in Ukraine, but his Defense Ministry was forced to admit last month that conscripts — serving the one-year term in the military required of Russian men 18 to 27 — had been sent to the front, as well.
Ukrainians did fight back, even though Mr. Putin called them part of “one nation” with Russians in an essay published last year that the Defense Ministry made required reading for its soldiers. The fierce resistance of a people considered to be part of one’s own contributed to the sense that Ukrainians were worse than a typical battlefield adversary, said Mark Galeotti, who studies Russian security affairs.
“The fact that ordinary Ukrainians are now taking up arms against you — there is this sense that these aren’t just enemies, these are traitors,” he said.
And treason, Mr. Putin has said, “is the gravest crime possible.”
To some extent, the Russian military’s violence against civilians is a feature, not a bug. In Syria, Russia targeted hospitals to crush the last pockets of resistance to President Bashar al-Assad, a “brutally pragmatic approach to warfare” that has “its own, ghastly” logic, Mr. Galeotti said. It was an echo of Russia’s aerial destruction of Grozny in 1999 and 2000, and a prelude to the fierce siege of the Ukrainian port city of Mariupol in the current invasion.
The killings of civilians at close range and sexual violence by individual soldiers are a separate matter. In Bucha, civilians told The New York Times that the moods and behaviors of the Russian troops grew uglier as the war progressed, and that the first soldiers to arrive were relatively peaceful.
“You have a bunch of sleep-deprived young men with guns for whom, they feel, none of the rules apply,” Mr. Galeotti said.
The violence has caused scholars to reassess their understanding of the Russian army. In a military operation that seemed — at least at first — to be aimed at winning over Ukrainians’ allegiance to Moscow, atrocities against civilians seem grotesquely counterproductive. Russia already experienced that in Chechnya, where Russian violence against civilians fueled the Chechen resistance.
“Every dead civilian meant a bullet into a Russian soldier,” said Kirill Shamiev, who studies Russian civil-military relations at the Central European University in Vienna. “I thought that they had learned some lessons.”
But Stanislav Gushchenko, a journalist who served as a psychologist in the Russian military in the early 2000s, said he was not surprised by the reports of Russian atrocities in Ukraine. He recalled the quotidian violence in his unit and the banal mistreatment of Russian civilians, like the time that a group of soldiers he was traveling with by long-distance train stole a cooked chicken that an older woman in their carriage had brought along for sustenance.
In a phone interview from the southern Russian city of Rostov-on-Don, Mr. Gushchenko marveled at the Russians who now express shock.
“I say, ‘Guys, things were about the same 20 years ago,’” he said. “You lived in your own, closed world, in some kind of bubble, or as psychologists say, in a comfort zone, and didn’t want to notice this or truly didn’t notice.”
Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul, and Milana Mazaeva from Phoenix, Ariz.
Eduardo Medina
In a pre-taped sermon from Ukraine’s city of Lviv that aired on Fox News, the Rev. Franklin Graham delivered an Easter Sunday message appealing for prayers for the people of Ukraine. “This is a difficult time for Ukraine — so much suffering in this country,” Mr. Graham said. “It’s important for this Easter that we remember the people of Ukraine, and that we pray for the people of Ukraine.”
Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
HUSARIVKA, Ukraine — The cows wouldn’t stop screaming.
Russian soldiers had occupied this remote village in eastern Ukraine for about two weeks and were using a farm as a base. But the animals at the farm hadn’t been fed. Their incessant bleating was wearing on both occupiers and townspeople.
A group of five residents from Husarivka, an unassuming agricultural village of around 1,000 people, went to tend the cattle.
They were never heard from again.
“My two nephews disappeared. They went to feed the cows on the farm,” said Svitlana Tarusyna, 70. “They are gone, vanished.”
What transpired in Husarivka has all the horrifying elements of the more publicized incidents involving Russian brutality: indiscriminate killings, abuse and torture, taking place over the better part of a month.
Human rights workers around Kyiv, the capital, are gathering evidence of Russian atrocities, hoping to build the case for war crimes. But for the villagers here, the occupation’s legacy is not measured in mass killings, corpses or ruined buildings, but in the disappearances of friends and neighbors.
Though the residents are free of Russian occupation, questions about what exactly happened during those troubled days will linger for years to come.
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Eduardo Medina
The city of Mariupol “doesn’t exist anymore,” Dmytro Kuleba, the foreign minister of Ukraine, told CBS’ “Face the Nation” on Sunday. Calling the situation in the strategically important port city “militarily dire,” Mr. Kuleba said the city "still has not fallen" and that the remaining Ukrainian troops were essentially encircled by Russian forces.
Thomas Gibbons-Neff
The toll from a rocket barrage on central Kharkiv has increased. Police officials said that five people were killed and 13 wounded in the afternoon attack, which set apartment buildings and a market on fire.
Eduardo Medina
Karl Nehammer, the Austrian chancellor, spoke to NBC’s “Meet the Press” about his meeting with President Vladimir V. Putin of Russia last week. Mr. Nehammer said that Mr. Putin “believes he is winning the war,” despite evidence to the contrary. The Austrian leader added that Mr. Putin said he would cooperate with an international investigation into possible war crimes, but that he also “doesn’t trust the Western world."
Cora Engelbrecht
Russian forces attacked a residential building in Zolote, killing two people and wounding four in the Luhansk region, according to the region’s governor. “This is a premeditated murder,” the governor, Sergiy Haidai, wrote in a Telegram post. “There is nothing nearby except residential buildings,” he added.
Neil MacFarquhar
A video released by Russia’s Ministry of Defense purporting to show dozens of uniformed crew members from the missile cruiser Moskva standing in formation, apparently days after the ship sank, did not answer lingering questions about the fate of the vessel and its more than 500 personnel.
The questions reached the point Saturday where even Vladimir Solovyev, a popular prime-time talk-show host whose pronouncements often reflect the Kremlin line, began asking what went wrong.
Mr. Solovyev, describing himself as “outraged” over the sinking, then asked a series of rhetorical questions that picked at both versions of how the Black Sea fleet vessel sank overnight on Wednesday.
If the ship caught fire before sinking, as the Russians claim, then why did it not have a system to extinguish such blazes, the television host wondered aloud. If the ship was sunk by two Ukrainian-made Neptune missiles, as Ukrainian and unidentified U.S. Defense Department officials have claimed, then why did it lack an antimissile system?
“Just explain to me how you managed to lose it,” Mr. Solovyev asked no one in particular on his Saturday show, Solovyev Live, when he has no guests in the studio.
The segment was unusual not least because Mr. Solovyev broached the idea that Ukraine had managed to sink the Moskva, one of the biggest naval losses anywhere in the world since World War II.
It comes as more pundits and other television talking heads in Russia have started referring to the fighting in Ukraine as a “war” — although they have tended to use the term when suggesting that the whole of NATO, including the United States, is ganging up on Russia. They do not describe Russia’s invasion itself as part of a war, nor do they mention the fact that the Kremlin started the conflict.
The Kremlin squelched any open discussion about the conflict by promulgating a law in early March that criminalizes spreading any “false information” about what Russia calls its “special military operation,” including calling it a war, with violators facing up to 15 years in prison.
Over all, official Russian media continues to refer to the invasion as a “special military operation,” even while expanding the definition of the enemy. One state paper last week referred to the enemy next door as “Ukrainian-American neo-Nazism.”
While carefully scripted television news programs still use the “military operation” formula, guests in the heat of the shouting that is a trademark of Russian TV talk shows often yell about “war.”
The even angrier tone than usual when discussing the sinking of the Moskva indicated that many commentators found Ukraine culpable. Skipping the official explanation that it caught fire, for example, Vladimir Bortko, a film director and former member of the Duma, Russia’s parliament, said on Thursday that the assault on the vessel should be treated as an assault on Russia itself.
“The special military operation has ended, it ended last night when our motherland was attacked,” he said, after asking the other panelists to remind him what Russia was calling the war. “The attack on our territory is casus belli, an absolute cause for war for real.” He suggested that possible responses included bombing Ukraine’s capital, Kyiv; the transportation networks that allowed foreign dignitaries to visit; or something more sinister: “Bomb them once and that is it.”
His ranting about war brought an admonition from Olga Skabaeeva, the host of the popular “60 Minutes” program, who said that he was talking in the context of NATO aggression against Russia. Some analysts think all the talk of NATO attacking Russia is meant to lay the groundwork for a possible general mobilization of the male population — martial law is a necessary prior step, and a declaration of martial law requires going to war or being under threat.
Until now, however, Russian news programs are not calling the events in Ukraine a war. They take their cues from the Ministry of Defense’s briefings.
“It is all the presidential administration with their giant printer, there are no differences of opinion available,” said Vasily Gatov, a Russian media analyst based in the United States. “They will not risk interpreting reports from the Ministry of Defense.”
When it comes to the Moskva, Russian media reports have stuck to the official version promulgated by the ministry and echoed on TASS, a state news agency. That version held that a fire onboard had ignited an ammunition magazine, seriously damaging the Moskva, named for the Russian capital.
After the crew of at least 510 men was evacuated, according to the ministry, the ship sank in rough seas while being towed back to Sevastopol, the fleet’s Crimean headquarters. Ukraine has said it struck the ship with two missiles and the vessel rapidly sank.
The defense ministry posted a video on its official Telegram channel, as well as on the channel of its Zvezda television network, on Saturday, showing Adm. Nikolai Yevmenov, the commander of the Russian Navy, and other officers purportedly meeting with what it said were some Moskva crew members in Sevastopol.
The 26-second clip showed the admiral addressing dozens of sailors, but there was no explanation about the fate of the rest. “The traditions of the missile cruiser Moskva will be carefully preserved and continued in the way it has always been accepted in the navy,” he said, adding that the crew would continue to serve elsewhere.
Social media posts suggested that some of the crew members had died, but the toll is unclear. Videos posted online from an unofficial memorial service at a monument to the 300th anniversary of the Black Sea fleet showed a wreath with a ribbon bearing the inscription “To the ship and sailors.”
Radio Liberty, a U.S. government network based outside Russia, reached the widow of one midshipman who confirmed his death and said that 27 crew members remained missing.
Eduardo Medina
Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine said on ABC’s “This Week With George Stephanopoulos” that Mariupol had still not fallen to Russian control, even as Moscow warned that it would eliminate the remaining Ukrainian fighters if they did not surrender. Mr. Shmyhal said that Ukrainian soldiers would stay put and “fight until the end.”
Cora Engelbrecht
Over 100,000 civilians in Mariupol are suffering from food and water shortages, Ukraine’s human rights ombudsman reported on Sunday. “The situation with medical care is getting worse every day,” Lyudmila Denisova wrote in a statement, adding that humanitarian convoys have failed to reach the besieged city for over a month.
Jane Arraf
LVIV, Ukraine — Ukrainians packed churches on Sunday for Easter commemorations that combined ancient traditions with the reality of the war.
The country’s small Roman Catholic community celebrated Easter with services, which as in other churches, were full of families, many missing men who are off fighting or volunteering in the war effort.
At the 14th-century Archcathedral Basilica of the Assumption of the Blessed Virgin Mary, it was standing room only. With the pews full, an older woman dressed in a silk skirt knelt slowly on the hard stone floor beneath the vaulted ceiling to pray. Outside, near religious statues wrapped for protection against airstrikes, she placed a plastic cup of white spring flowers under a plaque dedicated to Pope John Paul II.
Just a few steps away from the Roman Catholic cathedral, worshipers streamed into the Saints Peter and Paul Garrison Church, a Greek Catholic Church that like most churches in Ukraine follows the Julian calendar, in which Easter falls next Sunday.
For those churches this was Palm Sunday. Outside the garrison church on the cobblestone street, worshipers lined up to buy bouquets of pussy willow and boxwood branches, tied with ribbons in the colors of the Ukrainian flag, yellow and blue, being sold to support the armed forces. Instead of palm fronds, which are used in other places to commemorate Jesus entering Jerusalem on Palm Sunday, Ukrainians use pussy willow, a harbinger of spring.
On Saturday, Lviv’s flower market was crowded with women from surrounding villages selling pussy willow branches wrapped up in twine with spring flowers, berries and greenery. Ukrainians take them to church to be blessed and then take them home to display long after Easter.
Lviv has more than 100 churches, some of them in the historic center of the city, which is listed by UNESCO as a world heritage site. The city in western Ukraine was spared much of the destruction of churches, although not their closure, by atheist Soviet authorities who ruled the country until the collapse of the U.S.S.R. in 1991.
Christianity in Ukraine officially dates back more than a thousand years, and today about 85 percent of Ukrainians are Christian, the majority of them Eastern Orthodox. The war has split the Orthodox churches in Russia and Ukraine, with Patriarch Kirill, the head of the Russian Orthodox Church, expressing support for it.
At Saint Michael’s Golden Domed Cathedral in Kyiv on Sunday, Metropolitan Epiphanius, the Orthodox head of Kyiv and All Ukraine, said in a sermon that the country’s “enemies from the north” had turned the Russian Orthodox Church into an instrument of “lies, enslavement, murder and all other evil.”
Le Figaro
24 heures photo du 11 avril 2022
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Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
Visualiser le diaporama L'Humanité
Procès du 13 novembre. Le Covid écarté, la cour s’attaque au virus de l’islamisme radical
ActuAvec un Salah Abdeslam « apte à comparaître », la cour d’assises a pu entamer, mardi, l’interrogatoire des accusés sur le fond du dossier et leur radicalisation religieuse. En commençant par Mohamed Abrini, le chauffeur du « convoi de la mort ».
Alexandre FacheSi le Covid continue de bouleverser le quotidien de nombreux Français, il a presque réussi à se faire oublier, mardi, au palais de justice de Paris où le procès des attentats du 13 Novembre a pu reprendre sans encombre. Le suspense avait été levé la veille, avec la divulgation du rapport de contre-expertise médicale, demandé par le président Jean-Louis Périès, sur la situation sanitaire de Salah Abdeslam. Le principal accusé de ce procès avait présenté une infection présumée au Covid, le 24 décembre 2021, avant d’être confirmé positif trois jours plus tard, puis à nouveau début janvier. Ce qui avait conduit à repousser la reprise de l’audience, qui doit permettre d’entrer dans le « vif du sujet » avec les interrogatoires des accusés sur leur rapport à la religion, le départ en Syrie de plusieurs d’entre eux, ou la préparation des attentats du 13 Novembre.
« La charia est au-dessus de la loi des hommes »
Pour rassurer tous ceux qui s’inquiétaient de la possible constitution d’un « cluster » au sein de la salle d’audience, le résultat de la contre-expertise a donc été lu par le président de la cour. Salah Abdeslam « est actuellement guéri de cette infection, avec uniquement une asthénie modérée résiduelle et une toux sèche intermittente », pour laquelle il lui a été donné un traitement. « Depuis le 3 janvier 2022, en application des recommandations en vigueur les plus récentes, il est apte sur le plan médical et sanitaire à assister aux audiences de la cour d’assises », car « la persistance d’une PCR positive plus de dix jours après le début des symptômes (…) n’est pas associée à une contagiosité », ont assuré les médecins. Fini (pour l’heure) le Sars-CoV-2, place désormais au virus de l’islamisme radical…
Car, c’est bien l’objectif de la cour d’assises spécialement constituée d’essayer de comprendre quand ont été « infectés » les accusés de ce procès, en particulier celui placé sur le gril hier, Mohamed Abrini, l’ami d’enfance des frères Abdeslam et d’Abdelhamid Abaaoud, connu sous le sobriquet de « l’homme au chapeau », depuis son apparition sur les bandes de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le 22 mars 2016. Selon l’accusation, celui qui est assis à la droite de Salah Abdeslam dans le box des accusés s’est radicalisé après la mort de son jeune frère Souleymane en Syrie, en septembre 2014. « Mon petit frère a été tué là-bas, je suis fier de lui. Parce qu’il s’est battu contre un régime corrompu. (…) Mais je ne suis pas radical, a tenté de corriger Abrini, hier. Y a des endroits dans le monde, comme en Arabie saoudite, où on pratique cet islam que je considère comme normal. » Le président Périès l’interroge sur la charia. « C’est la loi divine, elle est au-dessus de la loi des hommes. Si j’avais le choix, j’irais vivre dans un pays qui l’applique. » Au point de soutenir, au moment des faits, la stratégie d’expansion guerrière de l’« État islamiste », les exactions, les décapitations ? « Les décapitations, ça se faisait aussi en France, non ? Vous avez coupé la tête de votre propre roi… » ose l’accusé, qui oscille entre la volonté de pas trop en dire et l’envie de défendre ses convictions islamistes.
Un testament retrouvé dans son ordinateur
Pour tenter de faire apparaître celles-ci à la cour, le président cite des SMS échangés avec son ex-compagne, en novembre 2014. « Je vais me battre pour défendre la cause du Tout-Puissant, j’ai des sœurs qui se font violer, des petits frères et sœurs qui se font massacrer », écrit celui qui sera le chauffeur du « convoi de la mort » du 13 novembre 2015. Les enquêteurs découvriront aussi dans un ordinateur un testament, datant de février 2016, dans lequel Abrini justifie le fait de « tuer un maximum de kouffars (mécréants – NDLR) ». « C’était du copié-collé, ce testament », tente d’édulcorer l’accusé, avant d’expliquer : « Ceux qui se sont fait exploser, c’était une réponse aux bombardements. À défaut d’avoir des soldats à tuer sur place, on faisait des attentats. C’est “attentats contre bombardements”. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je peux prendre les armes, aller combattre sur place. Mais ça, non. » Selon le planning de la cour, l’interrogatoire de Mohamed Abrini devait se poursuivre ce mercredi. Celui de Salah Abdeslam est prévu jeudi 20 et vendredi 21 janvier. Si l’épidémie de Covid ne vient pas à nouveau perturber ce programme.
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Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
Publié le : 17/04/2022 - 09:41Modifié le : 17/04/2022 - 09:43
Romain HOUEIX
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À 27 ans, Mame Khady Pouye a réalisé son rêve : être footballeuse professionnelle. Depuis cinq ans, cette Sénégalaise joue au sein du Dakar Sacré-Coeur. Alors que le football féminin se développe partout dans le monde, et notamment en Afrique, grâce à l'impulsion de la Fifa, elle témoigne auprès de France 24 de l'évolution des mentalités dans sa discipline.
La femme est l’avenir du football africain et la Confédération africaine de football (CAF), comme la Fifa, l'ont bien compris. Alors que la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) féminine aura lieu au Maroc en juillet 2022, l'année 2021 a été marquée par la première édition de la première Ligue des champions africaine féminine. Une compétition dont Dakar Sacré-Coeur, champion du Sénégal en 2021, a disputé le tour préliminaire.
"Le football féminin se développe. Ici au Sénégal, on constate une demande qui augmente d’années en années", note Matthieu Chupin, président et fondateur du Dakar Sacré-Coeur (DSC).
À lire aussi :Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"
Mame Khady Pouye a réalisé son rêve de petite fille : elle qui tâte le cuir depuis l’âge de 10 ans, est désormais footballeuse professionnelle. La numéro 14 de 27 ans évolue au poste de latérale droit à DSC, partenaire de l'OL sur le continent africain. Rencontrée par France 24 à Dakar, elle raconte l'évolution du foot féminin dans son pays.
France 24 : ces dernières années, on voit une explosion du nombre de footballeuses dans le monde. Est-ce la même chose au Sénégal ?
Mame Khady Pouye : Je suis au Dakar Sacré-Cœur depuis les débuts de l'équipe féminine. Cela fait déjà cinq ans. Cette augmentation du nombre de footballeuses, c'est quelque chose de bien : ces dernières années, le football féminin s'est développé au Sénégal, notamment grâce aux politiques de la Fifa. C'est une chance pour nous !
Pour le moment, au Sénégal, le football féminin n'est pas encore totalement professionnalisé. Certaines équipes ont donc des joueuses de haut niveau et d'autres non. Les scores des matches peuvent être énormes. Mais je pense que ça va se lisser. Une nouvelle génération arrive : des U15, des U17 (les catégories de jeunes de moins de 15 et 17 ans, NDLR) qui ont eu la chance d'intégrer des centres de formation. Avec leur travail, ça va s'améliorer.
Et tous les clubs ne paient pas un salaire : pour moi, ça n'a commencé qu'ici au Dakar Sacré-Cœur. Il n'est pas suffisant pour vivre donc je travaille à côté mais j'ai désormais la chance d'être dans une très bonne structure pour vivre ma passion.
Le football est souvent vu comme un sport d'hommes. Vous avez déjà eu affaire à ce problème de mentalité ?
Les mentalités changent. Nous constatons qu'ici, au Sénégal, le football féminin est de mieux en mieux accepté. Avant, ce n'était même pas toléré ; avant, il n'était pas évident pour nous de jouer au football. La famille ne voulait pas… Maintenant, il y a davantage de compréhension. Il y a même certains parents qui motivent leur fille à s'inscrire.
>> À lire : Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés
Ça m'est arrivé personnellement. J'avais une tante qui était totalement opposée à ce que je fasse du football. Elle me disait d'étudier d'abord. Mais plus j'avançais dans mes études, moins je jouais au football…. Forcément, j'ai pris du retard. J'ai dû attendre d'avoir un diplôme, une licence en logistique, pour m'y remettre. Maintenant, ma famille a accepté la situation et m'accompagne.
Pensez-vous qu'il est plus simple pour les garçons de devenir footballeurs professionnels que pour les femmes ?
C'est plus facile pour les garçons que pour nous. Le football masculin est plus développé et ils gagnent plus d'argent.
Mais nous, on s'entraide mutuellement. On s'entraide pour progresser et aller de l'avant. On sort ensemble, on va à la plage, on mange ensemble. On a des liens très très forts en dehors du terrain.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023
Football : les Américaines remportent la bataille de l'égalité salariale
REPORTAGE
Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés
Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
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France24 - Monde
Vladimir Poutine s’est-il moqué des candidats à la présidentielle française ? Non, c’est une parodie
Publié le : 15/04/2022 - 13:48
Aude Dejaifve
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La vidéo, qui prétend montrer le président russe Vladimir Poutine commenter l'élection présidentielle française, affirmant notamment que les “Français sont forts pour élire des blaireaux” et qu'Emmanuel Macron “va se prendre pour Napoléon pendant cinq ans”, est une parodie qui circule sur les réseaux sociaux depuis plus d’un mois. L’auteur a ajouté des faux sous-titres en français à la vidéo d'une intervention du président russe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en 2019.
La vérification en bref
- La vidéo d’une intervention du président russe prétend qu’il se moque et insulte les électeurs français et les candidats à l’élection présidentielle française de 2022.
- Une recherche par mots-clés permet de retrouver la séquence d’origine et de constater que les sous-titres sur la vidéo qui circule n’ont rien à voir avec ce que dit Vladimir Poutine.
- Elle a été tournée à Saint-Pétersbourg en 2019. Vladimir Poutine parlait alors de Volodymyr Zelensky et en aucun cas de l’élection présidentielle française.
La vérification en détail
"Ce que pense Poutine des élections françaises", affirme la légende d'une vidéo partagée sur Facebook le 1er mars, et visionnée par plus de quatre millions de personnes.
Depuis, en plein contexte électoral, la vidéo resurgit régulièrement sur le réseau social, comme sur cette publication du 6 mars, celle-ci du 9 avril ou celle-ci du 11 avril.
De nombreux internautes écrivent dans les commentaires qu’il s’agit d’une parodie. Mais certains l’ont prise au premier degré. Elle nous a notamment été signalée via l’adresse email des Observateurs .
La vidéo de trois minutes montre le président russe lors de ce qui ressemble à une conférence. Il est interrogé par une journaliste en russe. Selon les sous-titres, elle demanderait : “Que pensez-vous des élections présidentielles françaises ?" Vladimir Poutine répondrait alors, selon les sous-titres : "les Français sont très forts pour élire des blaireaux".
Toujours selon les sous-titres, Vladimir Poutine critiquerait également Emmanuel Macron : "Ce mec est pas sérieux (...) Il va se prendre pour Napoléon pendant cinq ans", serait-il censé dire à la fin de la vidéo.
L’interview de Vladimir Poutine est entrecoupée d’images montrant les rires du public.
Une séquence tournée en 2019 du Forum économique international de Saint-Pétersbourg...
Plusieurs détails interpellent fortement : le niveau de langage utilisé par le président russe, qui, selon les sous-titres, se moque de plusieurs responsables politiques avec des expressions familières, voire insultantes.
À l’arrière-plan, derrière les responsables politiques présents sur la scène, on peut aussi lire “"SPIEF'19", l’acronyme du "Forum économique international de Saint-Pétersbourg" ("St. Petersburg International Economic Forum").
En effectuant une recherche à l'aide de ces mots-clés sur Google, on peut retrouver une vidéo complète de cet événement économique annuel, qui s’est tenu à Saint Pétersbourg, en Russie, le 7 juin 2019, en présence de Vladimir Poutine, Xi Jinping, et d’autres chefs d’État, sur la page Facebook du forum 2019. La vidéo dispose d’un doublage en anglais.
Dans la vidéo originale, à 2 h 50, on peut retrouver la séquence qui a été détournée. Vladimir Poutine parlait en réalité du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
...où Vladimir Poutine parle en réalité de Volodymyr Zelensky
La journaliste, au lieu de l’interroger sur les élections françaises comme le prétendent les faux sous-titres, lui demande : “N'avez-vous pas félicité Volodymyr Zelensky quand il est devenu président ?”
Vladimir Poutine répond alors : "Eh bien, il s'est accroché à la même rhétorique jusqu'à présent, en nous qualifiant d'ennemis et d'agresseurs. Il doit donc d'une certaine manière se décider au sujet de ce qu'il veut accomplir et ce qu'il veut faire. Nous ne renonçons pas à tout contact avec lui. Nous travaillerons avec lui".
La partie suivante de la vidéo originale, où Vladimir Poutine dit qu’il espère rencontrer le président ukrainien, et affirme qu’être acteur nécessite du talent, a été coupée dans la vidéo satirique.
La vidéo satirique reprend la suite de la réponse du président russe, où il dit que si être acteur nécessite du talent, gérer un État en nécessite d’autres. Il ajoute que Volodymyr Zelensky peut apprendre ces qualités. Cette partie a été remplacée dans la vidéo satirique par des sous-titres, laissant croire que Vladimir Poutine se moque de plusieurs personnalités françaises, et qu’il encourage les français à “voter à gauche”.
La retranscription en anglais de l’entièreté de l’événement est disponible sur le site de la présidence russe.
La vidéo n’a donc rien à voir avec l’élection présidentielle française de 2022.
Télécharger l'application
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Vaucluse : l’expérience de la Provence
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Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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France24 - Monde
La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques
Publié le : 17/04/2022 - 08:24
FRANCE 24
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Le leader nord-coréen Kim Jong-un a supervisé le tir d'essai d'un nouveau système d'armement qui augmentera l'efficacité de ses armes nucléaires tactiques, ont déclaré dimanche les médias d'État, couronnant les célébrations entourant l'anniversaire du fondateur du pays.
Dans la foulée du 110e anniversaire de Kim Il-sung, la Corée du Nord dévoile une nouvelle avancée dans son programme d'armement avec ce tir d'essai d'un nouveau système. Ce lancement est le dernier d'une série sans précédent de tests d'armes allant à l'encontre des sanctions cette année, notamment le tir d'un missile balistique intercontinental à pleine portée (ICBM) le mois dernier.
La nouvelle arme tactique guidée "est d'une grande importance pour améliorer radicalement la puissance de feu des unités d'artillerie à longue portée et renforcer l'efficacité de l'exploitation des armes nucléaires tactiques", a déclaré l'agence de presse officielle KCNA. Celle-ci a ajouté que le test était réussi, sans préciser la date exacte ni l'endroit où ce tir d'essai a été effectué.
L'état-major des forces armées sud-coréennes avait indiqué avoir détecté deux projectiles, lancés tard samedi. Ils ont volé sur une distance de 110 kilomètres à 25 kilomètres d'altitude, avec une vitesse d'environ Mach 4. Les États-Unis ont indiqué être "au courant" de la déclaration nord-coréenne faisant état de ce test et qu'elles surveillaient la situation, a déclaré un porte-parole du Pentagone.
Des photos publiées par le journal Rodong Sinmun montraient un Kim souriant, entouré de responsables en uniforme et applaudissant alors qu'il regardait ce qui était décrit comme le tir d'essai de l'arme. Le leader a donné à l'équipe de recherche militaire "des instructions importantes sur la poursuite du renforcement des capacités de défense et des forces de combat nucléaires", a encore ajouté l'agence KCNA.
Missile balistique à courte portée
Selon les analystes, l'arme serait un nouveau missile balistique à courte portée, mais non moins important. "Ce test d'un vecteur nucléaire tactique intervient alors que se multiplient les indices quant à d'importants travaux de reconstruction sur le site d'essais nucléaires de Punggye-ri en Corée du Nord", a déclaré Ankit Panda, chercheur principal au Carnegie Endowment for International Peace. L'imagerie satellite a montré des signes d'une nouvelle activité dans un tunnel du site de Punggye-ri, lequel, selon la Corée du Nord, a été démoli en 2018 avant le premier sommet Trump-Kim.
Vendredi, la Corée du Nord a célébré les 110 ans du dirigeant fondateur de la Corée du Nord, le grand-père de Kim Jong-un, Kim Il-sung (1912-1994), avec une immense procession publique, des feux d'artifice et des danses synchronisées. Il n'y a, en revanche, pas eu de défilé militaire, comme l'avaient prédit de nombreux observateurs. Les analystes et les responsables sud-coréens et américains avaient également estimé qu'un essai nucléaire était possible lors de cet important anniversaire.
Ces célébrations ont eu lieu trois semaines après le grand test de missile balistique intercontinental jamais réalisé par Pyongyang, une première depuis 2017. Lors d'un congrès clé du parti en janvier 2021, Kim Jong-un a présenté un plan quinquennal de développement de la défense, appelant au développement d'une technologie nucléaire supérieure et à la fabrication d'armes nucléaires plus petites et plus légères pour des "utilisations plus tactiques". Ces remarques signalent un retour aux essais nucléaires. La présence de Kim Jong-un au lancement d'un missile à courte portée, une première depuis plus de deux ans, suggère une "signification particulière", selon Panda.
Vers un septième essai ?
L'essai du mois dernier a marqué la fin d'un moratoire auto-imposé sur les essais à longue portée et nucléaires, qui avaient été suspendus après la rencontre entre Kim et le président américain de l'époque, Donald Trump. Selon des responsables et des analystes, la Corée du Nord pourrait effectuer son septième essai nucléaire dans les semaines à venir. Les images satellites ont montré des signes d'une nouvelle activité dans un tunnel du site d'essais nucléaires de Punggye-ri.
La Corée du Nord a testé des armes nucléaires à six reprises depuis 2006 et a vanté le succès de sa dernière et la plus puissante en 2017, une bombe à hydrogène d'une puissance estimée à 250 kilotonnes. Avec un nouvel essai nucléaire, les experts estiment que Pyongyang cherchera à miniaturiser les ogives nucléaires à monter sur ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Des responsables sud-coréens ont déclaré que Pyongyang pourrait encore organiser un défilé militaire ou effectuer un essai d'armes le ou vers le 25 avril, date anniversaire de la fondation de l'Armée populaire coréenne. Cet anniversaire coïncide avec les exercices militaires conjoints entre Séoul et Washington, qui doivent commencer lundi. La Corée du Sud et les États-Unis organisent régulièrement des manœuvres militaires, mais Pyongyang a régulièrement protesté contre ces exercices en dénonçant des préparatifs pour une guerre.
Avec AFP
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Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord
Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire
La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud
L'Humanité
Procès. Les attentats du 13 Novembre auraient-ils pu être déjoués ?
ActuEn examinant, depuis une semaine, le contexte qui a abouti aux attaques d’il y a six ans, la cour d’assises spéciale a questionné l’action des autorités face à la « menace terroriste » et retracé la traque manquée d’un acteur clé, Abdelhamid Abaaoud.
Alexandre FacheAvant de se pencher, pendant de longs mois, sur les parcours des accusés et leurs responsabilités dans les attentats du 13 novembre 2015, la cour d’assises spéciale s’est autorisé, depuis une semaine, un léger pas de côté. Ou plutôt un mouvement de recul permettant d’examiner le « contexte » dans lequel ces attaques se sont inscrites. La démarche, contestée par les avocats de la défense mais défendue par les conseils des victimes, a mis au cœur des débats deux questions clés : que savaient les autorités sur « l’état de la menace » avant le 13 Novembre ? Et ont-elles tout fait pour éviter qu’elle ne se concrétise ? « Nous savions que des opérations se préparaient, nous connaissions les individus, mais nous ne savions pas où, quand et comment ils allaient frapper », avait répondu François Hollande, mercredi 10 novembre, assurant que les services de renseignements avaient « fait tout ce qu’ils pouvaient » pour éviter ces attentats.
Mardi soir, justement, c’était au tour de l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, de livrer ses réponses, plus directes que celles données mercredi par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Capable d’appeler un chat, un chat, le diplomate de 72 ans n’y est pas allé par quatre chemins pour reconnaître « l’échec » de son service. « Notre rôle, c’était de détecter et d’entraver ce type d’attentat terroriste. On l’a fait dans certains cas, qui par définition ne sont pas connus. Mais on a échoué pour le 13 Novembre. » Ce jour-là, le chef des services secrets est en déplacement à l’étranger. Quand il apprend ce qui se passe à Paris et Saint-Denis, Bernard Bajolet rentre immédiatement en France où il arrive dans la nuit, et raconte être « abasourdi par l’ampleur du massacre et le fait de ne pas être parvenu à l’empêcher ». L’attaque, pourtant, ne le surprend pas tout à fait. « On savait qu’un ordre avait été donné de frapper l’Europe, en particulier la France. On savait que des opérationnels s’entraînaient pour ça. On connaissait plusieurs des acteurs. Et pourtant, on n’a pas réussi à empêcher l’attentat. Je comprends que les familles des victimes aient des questions là-dessus. »
Parmi les dix membres des commandos du 13 Novembre, « six ou sept » étaient déjà connus des services de renseignements, révèle l’ex-chef de la DGSE. Mais « pas spécialement suivis », à part peut-être Abdelhamid Abaaoud. L’homme entre « dans les radars » des services en octobre 2013, mais c’est après la diffusion d’une vidéo de propagande le montrant en train de tracter des cadavres avec un 4x4, puis la mise au jour de son lien avec Mehdi Nemmouche, l’auteur de l’attentat au Musée juif de Belgique, en mai 2014, qu’il devient un « djihadiste d’intérêt ». Un « intérêt » qui ne suffit pas à le localiser, et encore moins à l’empêcher de nuire. Considéré comme le cerveau de la cellule de Verviers, que les services belges démantèlent en janvier 2015, l’homme parvient à passer à chaque fois entre les mailles du filet antiterroriste, et il s’en vante dans une interview au magazine djihadiste Dabiq, en février de la même année. « Entre cette date et le 16 novembre 2015, on ne saura jamais où est Abaaoud », a résumé Bernard Bajolet. L’homme sera finalement tué le 18 novembre, dans l’assaut de la rue du Corbillon à Saint-Denis.
« Une aiguille dans une botte de foin »
Et les autres membres des commandos ? « Ils faisaient partie des réserves de combattants de l’“État islamique”, mais compte tenu de nos moyens d’alors, on était obligés d’être sélectifs. On ne pouvait pas suivre tout le monde », assure l’ancien chef de la DGSE (2013-2017). Qui pointe aussi d’autres obstacles : la « mésentente » des services de renseignements belges entre eux, obligeant même les Français à faire le lien ; la situation particulière de l’été 2015, avec l’explosion de la crise migratoire qui rend impossibles les contrôles aux frontières de l’Europe ; ou encore la décision de Bachar El Assad, fin 2014, de couper les relais GSM sur une bonne partie du territoire syrien… Si l’on ajoute à ce tableau les « précautions infinies » prises par les djihadistes pour déjouer toute surveillance, le « cloisonnement » entre les différentes cellules, ou les défaillances de dispositifs comme le Passenger Name Record (PNR), « alors très décevant », repérer ces terroristes et les empêcher de passer à l’acte revenaient, pour Bernard Bajolet, à « trouver une aiguille dans une botte de foin ».
Face à ce défi impossible, la France a-t-elle été tentée de laisser partir vers la zone irako-syrienne des Français radicalisés, espérant ainsi s’en débarrasser ? « Non, assure l’ex-chef de la DGSE, parce qu’on connaissait le risque que représentait le retour en France d’individus aguerris et désinhibés. Dès qu’on pouvait, on essayait de les récupérer. » Les membres des commandos du 13 Novembre ne le seront pas, et « il s’est produit ce qu’on redoutait le plus, ce qui était notre hantise : un attentat de masse », a conclu Bernard Bajolet.
procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015justiceterrorisme islamiste France24 - Monde
L'armée malienne annonce la mort de cadres jihadistes, dont un franco-tunisien
Publié le : 17/04/2022 - 11:00
FRANCE 24
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Samir Al-Bourhan, un cadre jihadiste franco-tunisien, fait partie de la "douzaine de terroristes" éliminés lors de deux frappes aériennes menées jeudi, dans le centre du pays, ont annoncé les Forces armées maliennes samedi.
Dans un communiqué, l'état-major général du Mali indique que les Forces armées maliennes (Fama) ont, grâce à deux frappes aériennes exécutées le 14 avril, réussi à "neutraliser une douzaine de terroristes dans la forêt de Ganguel" qui se trouve "à environ 10 kilomètres" de la localité de Moura.
"Ces frappes ont permis de neutraliser quelques cadres du GSIM" (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, "dont Samir Al-Bourhan, un cadre terroriste franco-tunisien, parlant français et arabe", précise l'état-major.
L'armée malienne dit avoir agi "sur la base de renseignements techniques bien précis faisant état d'un regroupement de terroristes", venus selon elle "pour remonter le moral des combattants" du GSIM et leur "apporter les soutiens financiers et logistiques tant attendus" après leur "cuisant revers de Moura".
COMMUNIQUE N°031 DE L'ETAT-MAJOR GENERAL DES ARMEES DU 16 AVRIL 2022 (FRAPPES DE GANGUEL). pic.twitter.com/k46767zsvI
April 16, 2022L'armée dit avoir "neutralisé" fin mars 203 jihadistes à Moura, où l'ONG de défense des droits de l'Homme américaine Human Rights Watch (HRW) l'accuse au contraire d'avoir exécuté sommairement 300 civils avec l'aide de combattants étrangers. Aucune photo ou vidéo permettant d'accréditer la version des autorités maliennes ou celle de HRW n'a émergé de Moura depuis lors. La mission des Nations unies au Mali (Minusma) demande en vain, depuis plusieurs jours, à Bamako de lui permettre d'envoyer sur place une équipe d'enquêteurs.
>> Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire
Gouverné depuis 2020 par des militaires arrivés au pouvoir par la force, le Mali est plongé, depuis 2012, dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler. Parties du nord du pays, les violences jihadistes se sont étendues vers le centre et le sud, avant que le conflit ne se complique avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles.
Le conflit a fait des milliers de morts civils et combattants. Le centre du Mali est actuellement un des principaux foyers de la crise sahélienne.
Avec AFP
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Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura
Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an
Au Mali, la justice militaire ouvre une enquête sur les événements de Moura
France24 - Monde
Pour Jacques Rupnik, Orban est un "équilibriste" : pro-sanctions mais en bons termes avec Poutine
Publié le : 15/04/2022 - 19:45
Caroline DE CAMARET
Les 27 ont résolument le regard tourné vers l’Est. La guerre en Ukraine met en lumière l’importance des pays voisins et le poids de l’Histoire dans l’ancien bloc soviétique. Cette guerre menée par la Russie aux portes de l’Europe est-elle en train de la changer ? Les rapports de force sont-ils modifiés au sein de l’Union ? Son implication dans l’Otan va-t-elle s’en trouver renforcée ou affaiblie ? Jacques Rupnik, ancien conseiller du président tchèque Vaclav Havel et professeur à Sciences Po spécialiste des pays d’Europe centrale et orientale, analyse la situation.
"Avant 1989, il y avait l’Europe divisée", nous rappelle Jacques Rupnik. Puis l’élargissement de l’UE à l’est a modifié les rapports avec les pays de l’ex-URSS, devenus "plus familiers". "Avec l’Ukraine, on voit que cet intérêt, cet engagement du regard européen vers l’est s’étend plus encore." Pour preuve, la réponse unanime de l’UE à l’agression de la Russie dans une "unité retrouvée". Car l’UE "a souvent été divisée sur de multiples questions : l’euro, la crise migratoire… et là, il y a l’unité retrouvée face à la guerre. Pas seulement pour la dénoncer mais pour prendre des sanctions d’une ampleur sans précédent. Ce moment unitaire est très fort."
Depuis le début du conflit, les dirigeants européens défilent à Kiev, ceux des pays de l'Est plus encore que les autres. À la mi-mars, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène se sont rendus dans la capitale ukrainienne ; cette semaine, c'était au tour du président polonais, Andrzej Duda, accompagné de ses homologues baltes. Pour Jacques Rupnik, ces visites sont importantes car "c’est une chose de dire au téléphone ou d'envoyer des messages de soutien, c’est autre chose de se rendre sur place et de dire concrètement au président Zelensky qu’on est à ses côtés. (...) C’est une façon de montrer que les pays d’Europe centrale peuvent peser dans la politique européenne au sens plus large, vis-à-vis du conflit en Ukraine."
La Pologne, encore, est en pointe sur l’embargo contre la Russie et annonce arrêter l’importation de charbon, de gaz et de pétrole russes d’ici la fin de l’année. Un moyen pour elle de se positionner en leader sur la question et de "montrer que la volonté politique doit primer sur la dépendance économique. Elle veut donner l’exemple et mettre la pression sur l‘UE et sur l'Allemagne en particulier."
En effet, le président allemand voulait également être présent lors de la visite du président Duda, mais il n’était pas le bienvenu à Kiev, en raison du blocage de son pays sur l’embargo contre le gaz russe, dont il est très dépendant. L’Allemagne serait-elle en train de perdre son statut historique de pont entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest, acquis dans les années 1990 ? Selon Jacques Rupnik, elle "se trouve en porte-à-faux vis-à-vis de la Russie par rapport aux pays d’Europe centrale, essentiellement à cause de sa dépendance énergétique", mais elle n'en perdra pas pour autant son rôle "car l’Allemagne est le partenaire économique numéro un des pays d’Europe centrale".
De son côté, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui n’a pas mis son veto aux sanctions – "ce qui est le plus important", souligne Jacques Rupnik –, n’est pas prêt pour autant à signer l’embargo sur le gaz, non seulement parce que son pays en a besoin, mais aussi parce que Viktor Orban reste l’ami de Vladimir Poutine. Il a une "position d’équilibriste", analyse Jacques Rupnik, qui rappelle que dans le modèle hongrois, "on peut être en bons termes avec Vladimir Poutine et en même temps être membre de l’Union européenne".
La question de l'appartenance à l’Otan a suscité de nombreux débats et demeure ultrasensible dans l'opinion des pays de l'Est, mais on voit aussi que ce parapluie de l'Alliance est à nouveau ouvert. Pour Jacques Rupnik, l’Otan a retrouvé tout son sens avec cette guerre : "Tous les doutes, tous les débats sur 'À quoi peut servir l’Otan ?' ont maintenant été dépassés parce que l’Otan a été, je ne dirais pas 'ressuscité', mais simplement sa pertinence comme seule organisation de défense en Europe capable de dissuader une agression de la part de la Russie a été rétablie." Et même peut-être élargie, car alors que "Vladimir Poutine s’est lancé dans cette guerre en Ukraine en utilisant entre autres le prétexte de la question de l’élargissement de l’Otan à ses frontières, eh bien, avec cette guerre, il a fait évoluer les opinions publiques et les élites politiques en Finlande, en Suède, qui se disent que finalement, la seule façon d’être vraiment protégés contre un voisin aussi agressif et avec des visées imprévisibles, c’est d’adhérer à l’Otan".
Mais cela n’efface pour autant pas le "débat sur le rôle des Européens au sein de cette alliance : quelle est leur place ? Quel est le degré d’autonomie stratégique ?", conclut Jacques Rupnik.
Émission préparée par Perrine Desplats, Isabelle Romero, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
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Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"
Publié le : 15/04/2022 - 19:48
Marc PERELMAN
Dans un entretien accordé à France 24, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba estime qu'il est difficile pour la Russie d'admettre ce qui est arrivé jeudi 14 avril à son croiseur "Moskva" : "La vérité est que le vaisseau amiral se trouve au fond de la mer Noire." Le ministre encourage tous les pays, dont la France, à suivre l'exemple des États-Unis en augmentant l'envoi de matériel de défense à son pays. Pour lui, "les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide".
Selon Dmytro Kouleba, la Russie a frappé avec des missiles plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères rejette l'idée que c'est une réponse au naufrage du "Moskva", le navire amiral de la Russie en mer Noire ; il souligne que la Russie n'a pas besoin de raisons puisqu'elle fait la guerre à l'Ukraine depuis des semaines.
Si Dmytro Kouleba refuse de confirmer formellement que le naufrage du "Moskva" a été causé par une frappe ukrainienne, il affirme que l'Ukraine n'a pas peur de toucher des cibles qui constituent une menace. Il souligne que Vladimir Poutine "doit être vaincu par tous les moyens – militairement, politiquement et économiquement".
>> À lire aussi : Les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
Le chef de la diplomatie ukrainienne affirme également que les crimes commis par la Russie à Marioupol sont pires que ceux commis à Boutcha et que Moscou dissimule les preuves de ses crimes en utilisant des crématoriums mobiles. Il admet que de tels crimes compliquent les pourparlers avec la Russie, affirmant que les actuelles discussions n'ont fait aucun progrès, que Vladimir Poutine se concentre désormais sur une solution militaire et que l'avenir de la guerre se décidera sur le champ de bataille et non à la table des négociations.
Dmytro Kouleba explique que les partenaires internationaux de l'Ukraine, en particulier les États-Unis, livrent désormais des armes en plus grand nombre et de meilleure qualité. Il se félicite tout particulièrement de la livraison d'obus d'artillerie aux normes de l'Otan et exhorte les autres pays de l'Alliance à livrer des armes sophistiquées. Estimant que "l'Allemagne peut faire beaucoup plus" à cet égard, il exhorte le gouvernement allemand à autoriser la fourniture d'armes lourdes à son pays.
Le diplomate se félicite de la décision de la France de ramener son ambassade à Kiev et souhaite également que Paris livre plus d'armes. La France lui a donné l'impression qu'elle serait favorable à un embargo pétrolier contre la Russie au niveau de l'Union européenne, assure-t-il par ailleurs. Pour lui, la politique de certains pays européens estimant avant la guerre qu'il était crucial de continuer à parler à Vladimir Poutine a échoué. "Nous demandons à Berlin et à Paris de reconsidérer cette politique. Il est temps de prendre une position ferme contre Poutine. Ce n'est pas le moment d'essayer de lui plaire. Il est temps de changer l'approche française de la Russie."
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Ici l'Europe
Crimes de guerre : les Européens en quête de preuves en Ukraine
France24 - Monde
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
Publié le : 15/04/2022 - 11:31
Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.
Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.
La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.
Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.
Plomb et sel, les ennemis invisibles
La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.
Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.
>> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"
Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
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Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb
Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur
FRANCE
Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?
L'Humanité
Procès du 13 novembre. François Hollande, un "témoin normal" à la barre
ActuEntendu comme témoin, l’ancien chef de l’État François Hollande a défendu son action et nié tout dysfonctionnement des services de renseignement. Contrant aussi la propagande des terroristes : « Ils nous ont frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes ».
Alexandre FacheNi la police ni les organisateurs n’ont livré leurs estimations, mais un rapide coup d’œil à la salle du tribunal, pleine à craquer, comme rarement depuis le début de ce procès, le 8 septembre, suffisait à se rendre compte de l’audience exceptionnelle (en termes d’affluence) qui s’est tenue, mercredi 10 novembre, devant la cour d’assises spéciale, chargée de juger vingt personnes pour leur participation aux attentats du 13 novembre 2015. Sur tous les bancs, ceux des parties civiles, des avocats et surtout des journalistes, il y avait foule pour entendre le témoignage de l’ancien président de la République François Hollande. Guère de révélations à attendre de l’exercice pourtant, l’ex-chef de l’État s’étant déjà exprimé à plusieurs reprises sur cette « soirée funeste », sur les décisions qu’il avait été amené à prendre en ce 13 novembre, comme sur celles qui ont précédé ou suivi ces attentats.
Tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015 à retrouver ici !
En défense, plusieurs robes noires ont d’ailleurs commencé par contester la légitimité et l’intérêt d’une telle audition, comme celles, à venir la semaine prochaine, de plusieurs sociologues ou spécialistes de l’islam politique, parmi lesquels Gilles Kepel, Hugo Micheron ou Mohamed Sifaoui. « Que peuvent nous dire MM. Hollande ou Kepel sur les faits reprochés aux accusés ? » interroge ainsi Me Martin Mechin, avocat d’un des accusés, Ali El Haddad Asufi. Sous-entendu, rien. « On va nous parler de témoins de contexte, mais ce genre de dispositif n’est prévu que dans le cadre de procès pour crime contre l’humanité ou génocide, avec des faits anciens, jugés par des jurés populaires. Pas quand une cour d’assises spéciale est mobilisée », appuie sa consœur Me Ménya Arab-Tigrine. Las, après deux heures de débat, et une longue suspension, le président Jean-Louis Périès rejetait les requêtes déposées par plusieurs avocats et donnait le feu vert au témoignage de l’ancien président.
Une réponse aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan
Costume gris, teint hâlé, François Hollande s’est donc avancé à la barre, muni d’un petit dossier avec quelques notes. « Je suis là à la demande d’une association de victimes (Life for Paris – NDLR). Je dois ce témoignage aux victimes, à celles qui ont survécu, et qui cherchent des explications », a-t-il d’abord indiqué, précisant qu’il entendait aussi « justifier l’engagement de la France contre le djihadisme islamique ». Dans son propos liminaire, l’ancien président a insisté sur un point central selon lui : « L’ État islamique nous a frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes. Non pas pour nos modes d'action à l’étranger, mais pour nos modes de vie ici même. »
On nous a fait la guerre, et nous avons répondu. François Hollande
Une façon de répondre directement aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan, dont les mots, incriminant l’ancien chef de l’État et l’action de la France en Syrie, avaient été diffusés lors d’une audience précédente, via la bande audio récupérée dans la salle de concert. « Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre président François Hollande », entendait-on. Une justification reprise par Salah Abdeslam, au sixième jour du procès : « François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie », avait lancé le seul survivant des commandos du 13 novembre.
Pour appuyer son propos, l’ancien président a évoqué la constitution, dès juin 2014, d’une « cellule » chargée de préparer des attentats en Europe, avant même les premiers bombardements menés en Syrie par le France, « le 27 septembre 2015 ». « On nous a fait la guerre, et nous avons répondu », a résumé François Hollande, estimant que les messages de revendication des terroristes relevaient d’abord de la propagande de Daech, d’une sorte de « formule apprise, de refrain, de signature réclamée par les commanditaires ».
Ce que savait François Hollande de la « menace terroriste »
Sur le fond, le témoin unique de cette audience a aussi tenu à défendre son action, comme celle des services de renseignement français. « Je le dis ici devant cette cour, et devant les parties civiles qui souffrent : je prendrai exactement les mêmes décisions (si c’était à refaire) » Ou encore : « Il y a forcément un échec quand il y a un attentat. Mais combien sont déjoués ? On n’en parle jamais. (…) J’étais exigeant avec la DGSE, comme la DGSI. Ça ne suffira peut-être pas aux victimes. Mais je peux dire qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient. »
Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir . François Hollande
À plusieurs reprises, des avocats des parties civiles interrogent l’ex-président sur ce qu’il savait de la « menace terroriste », sur les changements opérés après les attentats de janvier 2015, la coopération entre les pays (Belgique, Turquie…) ou telle ou telle alerte qui aurait été minorée. Toujours en contrôle et sans se départir de son humour, François Hollande écarte un à un les obstacles, en diplomate aguerri. « On a fait tout ce qu’on a pu, y compris frapper (ceux qui nous menaçaient) en Syrie. Mais nous n’avions pas l’information décisive qui nous aurait permis d’éviter les attentats du 13 novembre. Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir », a assuré l’ancien président.
À l’issue de plus de quatre heures de déposition, François Hollande a dit « espérer » que notre pays n’ait « plus à revivre un procès de cette importance, avec autant de parties civiles ». « Mais nous aurons à faire face à d’autres attentats, c’est sûr. On n’en a pas fini avec le terrorisme islamiste. J’espère que la démocratie saura trouver des réponses. Et ici, la première d’entre elles, c’est celle du droit. »
Mon audience La chronique du procès des attentats du 13 novembre 2015
Juger, c’est aussi essayer de comprendre
Stéphane Toutlouyan, 54 ans, ex-otage du Bataclan
Il y a quinze jours, François Hollande a souhaité dîner avec nous, les ex-otages du Bataclan. Il voulait savoir ce que les parties civiles attendaient de son témoignage au procès. Nous avons accepté ce dîner, bien sûr, et lui avons conseillé aussi de contacter le président de Life for Paris, pour avoir une vision plus large de ces attentes, car nous ne représentons pas toutes les victimes dans ce procès. Surtout, nous lui avons expliqué qu’on souhaitait qu’il explique le contexte des attentats. Il y a eu un très intéressant débat sur ce sujet à l’audience, avant la déposition de l’ex-président : qui sont les témoins légitimes à s’exprimer devant une cour d’assises jugeant ce type de faits terroristes ? Un ancien chef d’État, des sociologues le sont-ils ? Pour nous, la réponse est clairement oui. Il y a peu de doutes sur le fait que les accusés présents dans le box seront reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et la peine exacte qui leur sera infligée nous importe peu.
En revanche, comprendre ce qui a pu amener des jeunes, petits délinquants ou pas, à se faire exploser dans les rues de Paris ou de Saint-Denis, et à tuer des centaines de personnes, nous paraît essentiel. « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser », avait estimé Manuel Valls en janvier 2016, lors de l’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher. Je ne le crois pas. Essayer de comprendre me paraît capital pour éviter de nouveaux attentats demain. Pour guider les responsables politiques aujourd’hui dans leurs décisions. Bien sûr, ce n’est pas l’objectif de ce procès, juridiquement parlant, et la défense a beau jeu de le rappeler. Mais c’est notre préoccupation, à nous, victimes.
À titre personnel, c’est même ce qui m’intéresse le plus, et j’aurais souhaité que les sociologues cités par la défense, dont on dit qu’ils défendent l’idée d’une « islamisation de la radicalité », par opposition à ceux, menés par Gilles Kepel, qui parlent de « radicalisation de l’islam », aient accepté de venir témoigner à la barre. Ce débat intellectuel est extrêmement enrichissant et permet de s’attaquer aux racines, à la genèse de ces attentats. Peut-être l’effleurera-t-on, aussi, quand la cour questionnera les accusés sur leur engagement religieux et sur ce qui les a poussés à rejoindre l’« État islamique ». À ce titre, j’espère qu’on n’en restera pas aux seuls accusés, mais qu’on s’interrogera aussi sur qui les a manipulés, individus comme États. Quel a été le rôle de la Turquie, du Qatar, par exemple, dans l’extension du djihadisme islamique ? S’en tenir aux seuls exécutants reviendrait à se cacher une bonne partie de la réalité.
procès attentats 13 novembre 2015François Hollande France24 - Monde
"Gig economy" en Inde : échapper au chômage pour tomber dans la précarité
Publié le : 18/04/2022 - 15:08
La "Gig Economy" ou l'économie à la tâche en français n'est pas un phénomène nouveau en Inde. 80% de l'économie est informelle et des millions d'Indiens, payés à la journée, sont en situation de précarité. Cependant l'explosion du numérique et du nombre de smartphones en circulation a offert à ces travailleurs une nouvelle visibilité et un moyen d'échapper au chômage, qui n'a jamais été aussi haut en Inde depuis 3 décennies.
En Inde, les plateformes de transport et de livraison pullulent depuis plusieurs années et connaissent un succès monstre. Mais ces derniers mois, de nombreux travailleurs ont commencé à se retourner contre ces start-ups, pour la plupart indiennes. Car ces dernières, qui promettaient monts et merveilles au départ, s'appuient en réalité sur une main d'œuvre bon marché qui dénonce désormais des conditions proches de l'esclavage, en l'absence de toute régulation. Reportage à New Delhi de nos correspondants, Alban Alvarez et Navodita Kumari
Une émission préparée par Jennie Shin.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Procès des attentats du 13 novembre 2015. « On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov »
ActuUne nouvelle séquence s’est ouverte à la cour d'assises spéciale du tribunal de Paris : les interrogatoires de personnalité des accusés. Salah Abdeslam, seul survivant des commandos, et Mohamed Abrini ont raconté leur enfance sans nuages.
Kareen JanselmeA comme Abdeslam. C’est par ordre alphabétique que le président de la cour d’assises spéciale a décidé d’auditionner les accusés. Après cinq semaines de témoignages éprouvants des victimes et de leurs proches sur les attentats du 13 novembre 2015, une nouvelle séquence du procès s’ouvre. Celle des interrogatoires de personnalité des prévenus. Pour devancer sans doute toute possibilité de tribune revendicative, Jean-Louis Périès a circonscrit ses premières questions à leur vie personnelle, « en s’arrêtant à l’aspect qui concerne le fond de l’affaire : l’engagement religieux qui pourrait déborder sur l’aspect radicalisation ». Plus tard, en janvier, cette thématique sera abordée, complétée par les témoignages des familles des accusés, de proches et d’experts.
« J’étais calme, gentil »
« Je suis le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, j’ai trois grands frères et une petite sœur. » Posément, avec une petite voix, le seul survivant des commandos terroristes du 13 Novembre commence à raconter son enfance. Les cheveux ras mais la barbe en broussaille, les yeux presque noirs, Salah Abdeslam a retiré son masque pour parler à la cour. Légèrement voûté, les mains croisées devant lui, en chemise beige classique, il se mord parfois la lèvre avant de s’exprimer très calmement. Finies ses prises de parole intempestives d’il y a deux mois. Le terroriste vient même d’accepter une expertise psychiatrique, qu’il avait refusée jusqu’alors. Né en Belgique de parents marocains, Salah Abdeslam possède la nationalité française. « Mon enfance est très simple. J’étais quelqu’un de calme, gentil. Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Il y a toujours une bonne ambiance. »
L’homme décrit des études secondaires techniques. Son diplôme obtenu, il trouve rapidement un emploi à la Stib (Société des transports intercommunaux de Bruxelles), grâce à son père qui y travaille depuis trente ans. L’accusé tente de se présenter en homme mesuré, travailleur. Quand une réponse pourrait suggérer une autre version, il esquive : « Je ne souhaite pas m’exprimer pour cela. » Sa première condamnation pour vol avec effraction ou menace ? « C’était une erreur, une mauvaise fin de soirée, à cause de l’alcool. » Il va au casino mais n’est pas « un addict ». Il reconnaît avoir fumé de la drogue mais « juste le week-end ». « Je suis né en Belgique, j’y ai grandi. J’ai été imprégné des valeurs occidentales », tente-t-il comme ultime excuse. Du bout des lèvres, il avoue tout de même avoir été licencié de la Stib « parce que (il est) allé en prison ». Et évite de s’étendre sur son frère, Ibrahim Abdeslam, qui s’est fait exploser au Comptoir Voltaire, le 13 novembre 2015.
Son avocate, maître Olivia Ronen, essaie de relancer un débat sur sa cellule, les caméras qui l’observent 24 heures sur 24, son isolement permanent, mais a du mal à convaincre. Le détenu lui-même affirme ne s’être « jamais plaint de (s)es conditions de détention ». Le président lui rappelle cependant, ironique : « Vous vous étiez plaint le premier jour, il me semble : “On est traités comme des chiens”, disiez-vous… »
Poker, cannabis et petits boulots
Son ami d’enfance, Mohamed Abrini, lui succède à la barre. Spider-Man, Brioche, la Brink’s, les surnoms ne lui manquent pas. Très à l’aise, le Belge d’origine marocaine a vécu dans le même quartier de Molenbeek, en Belgique, comme le résume un plan affiché dans la salle d’audience où de nombreuses épingles bleues précisent les habitations de la plupart des accusés, presque tous voisins. Lui aussi a eu une enfance heureuse, dans une famille attentive. Après des études jusqu’à 17 ans, il enchaîne petits boulots, infractions et condamnations. Poker, alcool, cannabis : « J’ai eu toutes les addictions, affirme-t-il. On a grandi en Europe. On est sortis en discothèque, on a bu, on a fumé. On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov en main. » Aux avocats des parties civiles qui s’étonnent de son enfance « normale », il précise que ce sont les télés du quartier diffusant Al Jazeera, « le conflit israélo-palestinien, l’invasion en Irak », qui lui ont fait réaliser que le monde était « violent ». Et pourtant, c’est quand il apprend que son petit frère est mort en Syrie qu’il n’a « plus d’autre envie que de partir en Syrie ».
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Le musicien camerounais Raymond Doumbé et les Bretons de Startijenn mélangent les genres
Publié le : 18/04/2022 - 16:32
Marjorie HACHE
Avec plus de quatre décennies à son compteur musical, le bassiste Raymond Doumbé a tourné aux côtés des plus grands, de Manu Dibango à Miriam Makeba. Il a même croisé sur son chemin Nina Simone et David Bowie. Pourtant, il a attendu l'âge de 67 ans pour sortir "Hidden Paradise", son tout premier album solo. Startijenn, quant à eux, en sont à leur septième album studio en 25 ans de carrière, et continuent de nous faire voyager à travers la musique et la culture celte. Youenn Roué, membre du groupe breton, est venu dans les studios de France 24 pour nous parler de ce nouvel album "Talm ur galon".
L'Humanité
Procès des attentats. Deux mois d’audience et la vérité du 13 Novembre se précise
ActuLa cour d’assises spéciale devrait entendre ce vendredi les dernières dépositions des parties civiles. La fin d’une première phase intense et douloureuse du procès, dont nous dressons ici un premier bilan.
Kareen JanselmeAlexandre FacheVoilà près de deux mois que le procès des attentats du 13 Novembre a débuté dans l’enceinte spécialement construite au cœur de l’ancien tribunal historique de Paris. Depuis le 8 septembre, parties civiles et accusés, magistrats et avocats, journalistes ou membres de l’association Paris Aide aux victimes affrontent chaque jour le récit de l’horreur de l’attaque terroriste la plus meurtrière jamais commise sur le sol de France. Alors que le procès s’apprête à entamer, à partir du mardi 2 novembre, une nouvelle séquence avec l’examen des personnalités des quatorze accusés présents – six autres sont jugés par défaut –, que retenir de ces huit premières semaines d’audience, en dehors de l’insondable douleur des rescapés et des proches des 131 victimes ?
Chez les victimes, la justice plutôt que la vengeance
L’incroyable dignité de ceux venus dire leur souffrance à la barre frappe de prime abord. La violence des traumatismes subis aurait pu autoriser bien des dérapages verbaux, ils ont été quasi absents. Une des explications à cette retenue est sans doute à chercher dans le sentiment qu’ont exprimé de nombreuses parties civiles de ne « pas être les plus à plaindre ». Édith, rescapée du Bataclan, se dit « gênée de témoigner ». Georges Salines, l’ex-président de l’association 13onze15 et père de Lola, décédée dans la salle de concert, l’a résumé simplement cette semaine sur Twitter : « Il y a les survivants qui disent “mais je n’ai pas de blessure physique”; les blessés (…) qui disent “mais je suis vivante”; les endeuillés qui disent “mais je n’y étais pas”. Nous sou ffrons tous, et nous nous sentons tous tout petits face à la souffrance des autres. »
Pour certains, cette attitude s’accompagne de la douloureuse « culpabilité du survivant ». « J’ai le sentiment de vivre ma vie au détriment de ceux qui sont restés là-bas, de ne pas être à la hauteur », s’est exprimée ainsi Alix, rescapée du Bataclan, indemne physiquement, mais toujours inapte au travail six ans après. « Chaque jour, je m’efforce de vivre par respect pour ce ux qui ne se sont pas relevés », a témoigné aussi Juliette, 28 ans, survivante de la Belle Équipe, en précisant n’avoir « ni colère, ni haine » et refusant d’ « être animée par la vengeance ».
Chercher à comprendre et à dialoguer
Dans la suite du texte d’Antoine Leiris « Vous n’aurez pas ma haine », publié sur Facebook au lendemain des attentats, de nombreuses victimes ont affirmé haut et fort dans le tribunal leur volonté de voir triompher « le droit sur la barbarie », « la liberté sur l’ignorance ». « Les normes, c’est ce qu’on peut opposer à la barbarie. Et c’est comme ça qu’on la vaincra », a plaidé Emmanuel, 34 ans, rescapé du Bataclan, qui, comme juriste, a tenu à « remercier les avocats de la défense ». « J’ai prêté ce serment il y a longtemps, et aujourd’hui, vous représentez la valeur de ce serment. » D’autres ont même poussé leur foi en l’humanité jusqu’à pénétrer – métaphoriquement – le box des accusés. Comme Claude, 63 ans, blessé à la Bonne Bière. « Malgré tout ce que j’ai enduré , je vous considère avant tout comme des êtres humains », a-t-il lancé aux prévenus, leur proposant de « dialoguer », y compris en se rendant dans leur prison s’ils y étaient prêts. « Moi aussi, je pense que certaines des alliances de la France sont scandaleuses. Mais comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici pouvait compenser celles de gens là-bas ? La vengeance, on n’en so rt jamais », a lancé le sexagénaire, au bord des larmes. Lors de son témoignage vendredi 22 octobre, Georges Salines a aussi affirmé vouloir « ( s’)engager dans des actions de justice restaurative avec les accusés, sans enjeu pénal, médiatique, et sans publicité ». « Je ne pardonne rien, mais j’attends aussi de ce procès qu’il puisse avoir un effet positif », y compris « pour les proches des accusés », a-t-il expliqué.
Refuser les amalgames religieux
« Les premières victimes de votre croisade sont les musulmans eux-mêmes », a tenté d’expliquer aux accusés Hacène Ayad, père d’une victime du Bataclan et « beur de la deuxième génération ». Comme de nombreux témoins, il est « de culture musulmane » et ne tolère pas la revendication religieuse de ces attentats. Sans agressivité, tentant souvent de convaincre, nombreux ont sagement cité des poètes, des penseurs, des textes sacrés pour confronter la raison à ces actes macabres. « Ces monstres » auraient pu être « mes enfants », a réagi Nadia Mondeguer, mère de Lamia, assassinée à la Belle Équipe. Évoquant des « délinquants ultralibéraux », cette mère égyptienne s’est souvenue de son pays où l’on entendait un « Allah Akbar du vivant et pas celui mortifère qui accompagne des gestes assassins ». Là-bas, il lui a été « vital de raconter (s)on histoire en arabe », où on lui a répondu dans la même langue que « ce sont toutes les 130 victimes (1) qui sont des chahid (martyrs) mais ce mot a été confisqué ». « Vous avez cru que cet acte barbare allait nous pétrifier et nous anéantir, mais vous avez eu tort car il nous a galvanisés, il nous a rendus encore plus forts et p lus déterminés que jamais à défendre la liberté, la démocratie et l’envie de vivre ensemble dignement et dans la paix », a revendiqué Hacène Ayad.
Des zones d’ombre éclairées par le procès
Qui se souvenait, avant ces audiences, des blessés – physiques et psychologiques – qu’avaient suscités les trois explosions des kamikazes du Stade de France, fatales au seul Manuel Dias ? Qui avait eu vent de l’absence totale de reconnaissance par la hiérarchie militaire de la souffrance des treize gendarmes à cheval qui assuraient la sécurité à l’extérieur de l’enceinte et ont senti « le souffle » des deux premières bombes et vu « les écrous voler » ? Du traumatisme profond de ces vendeurs d’écharpes d’origine serbe, victimes du troisième kamikaze aux abords du restaurant McDonald’s où ils étaient rassemblés en famille ? De cette troisième explosion intervenue à 21 h 53, plus d’une demi-heure après la première, qui aurait pu faire beaucoup plus de dégâts si François Hollande avait décidé d’interrompre le match France-Allemagne et renvoyé les spectateurs chez eux à la mi-temps… Chaque jour, au fil des audiences, un pan de l’histoire du 13 Novembre a été éclairé, précisé, gravé dans le marbre de la mémoire judiciaire grâce à la description par les enquêteurs des différentes scènes de crime, schémas à l’appui, ou aux récits de chacune des 400 victimes venues témoigner (sur 2 400 parties civiles désormais). « Ce sont les pièces d’un même puzzle qui se complète devant nous », résume l’historien Denis Peschanski, coresponsable du programme de recherche sur le 13 Novembre (lire entretien ci-après).
Un puzzle qui révèle parfois des éléments nouveaux mais rares, tant l’enquête a été minutieuse, générant un dossier d’instruction fort d’un million de pages. Certains témoignages ont tout de même soulevé des interrogations. Comme celui de Tina, l’une des vendeuses d’écharpes, qui indique avoir croisé Salah Abdeslam près de sa voiture, aux abords du Stade de France, et même avoir discuté avec l’un des futurs kamikazes. Ceux de Jean-Charles, Tom et Helen, qui certifient avoir vu « quatre terroristes » mitrailler la foule dans le Bataclan, au lieu des trois retenus par l’enquête. Celui de Carole, qui a pointé l’attitude étrange et désinvolte d’un agent de sécurité de la salle de spectacle qui s’est d’abord barricadé seul derrière une porte, avant de refuser d’aider ceux qui tentaient de fuir vers les toits… Ces 17 policiers de la BAC 75, primo-intervenants au Bataclan, auxquels on a demandé de se taire par « devoir de réserve ». Seule certitude : aucune arme blanche n’a été retrouvée au Bataclan, ni de blessures constatées qui pourraient confirmer la présence de couteaux. Le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, a tenu à répondre aux quelques témoins évoquant sans fondement des sévices, comme ayant besoin de rajouter du sauvage à l’horreur pour mieux l’accepter. Avec assurance, corroborant la parole d’experts et d’un policier, le magistrat a calmement rappelé s’attacher « à la recherche de la preuve », et s’en tenir à des éléments tangibles.
Des conséquences au-delà du 13 Novembre
La mauvaise prise en charge, aujourd’hui encore, du stress post-traumatique et de nombreuses blessures intimes ont aussi été dévoilées pour la première fois à la barre. « Notre couple n’a pas survécu à ces attentats et à leurs conséquences », a ainsi raconté Marylin, blessée au Stade de France, faisant écho à l’immense difficulté pour les proches de comprendre le traumatisme des survivants. « Mon employeur m’a licenciée quand il a su que j’étais au Bataclan », a aussi témoigné Sandrine, 48 ans, provoquant la stupéfaction de la salle d’audience. Un cas isolé ? Malheureusement pas : Faustine, Jérome, Sophie ou Anne-Sophie raconteront la même expérience, quand des dizaines (centaines ?) d’autres s’avouent tout bonnement « incapables de travailler », six ans après. S’il n’était pas physiquement sur le banc des accusés, le fonds de garantie, chargé d’indemniser les victimes, a aussi été régulièrement évoqué à la barre, le plus souvent pour fustiger « la froideur » et « l’inhumanité » de ses procédures. Les deux principales associations de victimes, 13onze15 et Life for Paris, ont, elles, été souvent remerciées, ayant réussi à rassembler et soutenir des personnes submergées, souvent seules à la dérive.
Les accusés entre provocations et retenue
Bousculant la procédure, le président avait tenu à connaître en amont la « position par rapport aux faits reprochés » des accusés, le 15 septembre. Contre toute attente malgré son mutisme pendant l’instruction, Salah Abdeslam, seul représentant encore vivant des commandos, a pris la parole. Il a même saisi chaque occasion pour rappeler son engagement – « J’ai délaissé toute profession pour devenir un serviteur de l’“État islamique” » –, protester contre ses conditions de détention – « Cela fait six ans que je suis traité comme un chien » – ou justifier les attentats – « On a visé la France, la population, des civils, (…) parce que les avions français (en Syrie) ne font pas la distinction entre les hommes, les femmes et les enfants ». Après la diffusion de vidéos des terrasses meurtries, le 20 septembre, Abdeslam a aussi appelé au « dialogue », pour « éviter de nouveaux 13 Novembre », une sortie qualifiée de « provocatrice » par le président.
Si, excepté Abdeslam, les accusés ont en majorité tenté de nier leur responsabilité dans les attaques meurtrières, ils ont gardé une parole prudente, voire respectueuse. Après cinq semaines exclusivement dédiées à l’expression des victimes, les magistrats et avocats demanderont à nouveau aux 14 prévenus de prendre la parole. D’expliquer l’inexplicable. « Je ne comprends pas comment on peut se lever un matin, enfiler une ceinture d’explosifs et faire ça. Et je ne sais pas si on aura des réponses », confiait Grégory, ex-otage dans le Bataclan, le 19 octobre.
procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015victimes France24 - Monde
À Venise, le palais des Vieilles Procuraties retrouve sa splendeur
Publié le : 17/04/2022 - 10:56Modifié le : 17/04/2022 - 11:31
Natalia MENDOZA
Cette semaine, Venise a officiellement ouvert le palais des Vieilles Procuraties dans le centre historique de la ville sur pilotis. Il a été restauré ces cinq dernières années dans le cadre d’un projet d'envergure mené par les équipes d’architectes et restaurateurs. Reportage de la correspondante de France 24 en Italie Natalia Mendoza.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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To Push Back Russians, Ukrainians Hit a Village With Cluster Munitions
Thomas Gibbons-Neff and John Ismay
HUSARIVKA, Ukraine — It was in early March when the spent warhead of a cluster munition rocket landed next to Yurii Doroshenko’s home in eastern Ukraine, having dispensed its lethal bomblets over his village.
“They were shelling and it hit the street,” he said.
These types of internationally banned weapons have been repeatedly used by the Russian military since it invaded Ukraine in February. Human rights groups have denounced their use. Western leaders have linked their presence to a bevy of war-crimes allegations leveled at Moscow.
But the cluster munition that landed to next to Mr. Doroshenko’s house was not fired by Russian forces. Based on evidence reviewed by The New York Times during a visit to the area, it is very likely to have been launched by the Ukrainian troops who were trying to retake the area.
Nobody died in that strike in Husarivka, an agricultural hamlet surrounded by wheat fields and natural-gas lines, though at least two people were killed as Ukrainian forces shelled it for the better part of month, targeting Russian forces.
As the war approaches its eighth week, both sides have relied heavily on artillery and rockets to dislodge each other. But the Ukrainians’ decision to saturate their own village with a cluster munition that has the capacity to haphazardly kill innocent people underscores their strategic calculation: This is what they needed to do to retake their country, no matter the cost.
Cluster munitions — a class of weapon comprising rockets, bombs, missiles, mortar and artillery shells — split open midair and dispense smaller bomblets over a wide area. The hazard to civilians remains significant until any unexploded munitions have been located and properly disposed of by experts.
The Convention on Cluster Munitions, which took effect in 2010, bans their use because of the indiscriminate harm they can cause to civilians: Humanitarian groups have noted that 20 percent or more of antipersonnel submunitions fail to detonate on impact, yet they can explode later if they are picked up or handled.
More than 100 nations have signed the pact, though the United States, Ukraine and Russia have not.
“It’s not surprising, but it’s definitely dismaying to hear that evidence has emerged indicating that Ukraine may have used cluster munitions in this current conflict,” said Mary Wareham, advocacy director of the arms division at Human Rights Watch. “Cluster munitions are unacceptable weapons that are killing and maiming civilians across Ukraine.”
An adviser to the Ukrainian armed forces and the Ministry of Defense declined to comment.
Russian troops had seized Husarivka from Ukrainian units in the first few days of March, occupying buildings on its outskirts and near its center. The 220-millimeter Uragan artillery rocket that landed near Mr. Doroshenko’s home — fired from a truck-mounted launcher many miles away — struck on either March 6 or 7, said Mr. Doroshenko, the town’s informal leader.
By that point, the village was well under Russian control.
During a visit around the property and Mr. Doroshenko’s street on Thursday, Times reporters viewed large pieces of the artillery rocket that dispensed the cluster munitions, confirming the type of weapon that had been fired. It landed near the Russian army’s makeshift headquarters in an adjacent farm workshop, residents said, meaning the Russian forces were almost certainly the target.
Throughout the occupation, Ukrainian forces incessantly shelled the Russian troops there, and at least two of the same type of cluster munition were lodged in a field by Mr. Doroshenko’s home, just a few hundred yards away from the Russians’ headquarters.
The rockets fell around a small neighborhood of a dozen or so single-story homes interspersed with small gardens.
As the rockets neared the farm, their warheads — probably carrying 30 antipersonnel bomblets apiece — would have separated from the weapons’ solid rocket motors, breaking open and casting their deadly cargo across the neighborhood.
These small munitions each contain the equivalent of about 11 ounces of TNT, slightly less than twice as much as a standard hand grenade.
The attack on the Husarivka farm appears to be the first use of a cluster munition by Ukrainian troops since the Russian invasion began on Feb. 24. In 2015, Ukrainian forces used cluster munitions during the opening months of their war against Russian-backed separatists in the country’s east.
When confronted with the prospect that the Ukrainian military had shelled his village with cluster bombs, Mr. Doroshenko, 58, seemed indifferent.
“I don’t know,” he said. “The main thing is that after those rockets everybody comes out alive.”
The hazard posed by small undetonated munitions prevented Times reporters from closely examining all the weapons that landed. They visually verified from a distance two of the three rocket remnants as being Uragan cluster munitions, which leave behind the rocket’s nose cone followed by a long skeletal metal frame that held the bomblets together in flight.
On April 8, The Times verified that a similar kind of Uragan rocket, loaded with anti-vehicle land mines, was fired by Russian troops in a strike against the town of Bezruky, a suburb of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia pummeled Ukraine with one of the broadest barrages of missile attacks in weeks, in advance of a likely offensive in the country’s east. The attacks included a strike on Lviv, where seven people were killed in the western city’s first known deaths in the war.
A last stand in Mariupol. Russian forces are closing in on the capture of the critical port city, where outnumbered Ukrainian fighters were defying demands to surrender at a steel plant that is the last obstacle to Russia’s completion of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.
Use of cluster munitions. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.
Much has been said about the Russian shelling of Ukrainian towns — frequent artillery barrages that wound and kill residents and push the ones who remain in these contested areas into basements or shelters. The danger to civilians is no different under the barrels of Ukrainian artillery, as their forces desperately try to retake the parts of the country under Russian control.
Lubov Dvoretska, 62, lost her husband, Olexandr, during the shelling of Husarivka by Ukrainian forces at the end of March, just days before Russian troops retreated from there.
“Ones are shooting this way, others another way,” she recounted. “My God, everything is thundering. And on March 10, it was said that half of Husarivka had left for Chepelivka. Pack up and leave because it will get worse. And then I left.”
Ms. Dvoretska fled, but her husband, Olexandr, stayed behind to tend their livestock. Later, residents told her that Olexandr was injured in a mortar strike on March 22 and most likely died the next day.
“He was discovered dead in the house on the 23rd, and on the 24th they could barely reach me on the phone to notify me,” she said. “Just as he was, in the same clothes, he was buried inhumanly, like an animal.”
Another man, Volodymyr Strokov, was killed during the shelling on March 22, residents said.
Before the war, Husarivka had a population of just over 1,000. It is now down to around 400, after hundreds packed what they could and left. Ukrainian forces retook the village around March 26. Now, the village — about three miles from the front line near the eastern city of Izium — is attacked daily by both Russian artillery and aircraft, residents said.
Through tears, Ms. Dvoretska pointed to where her neighbors had buried her husband in a raised dirt grave in their backyard, marked with a homemade wooden cross.
“I never thought it would happen this way,” she yelled. “It never got in my head that I will be left alone at my old age. Alone.”
Thomas Gibbons-Neff reported from Husarivka, Ukraine, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Husarivka.
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, le grand déconstructeur de la culture française
Avant même de fouler le perron de l’Élysée, il l’avait pourtant annoncé : avec lui, il n’y aura pas de « culture française » mais « une culture en France […] qui est diverse ». Mission accomplie. Jour après jour, la France de 2022 se rapproche toujours un peu plus du modèle américain si cher à notre président : multiculturaliste, racialiste, communautaire.
Contre le wokisme en reprenant ses codes
Emmanuel Macron n’est pourtant pas le plus radical des indigénistes, le plus fervent des progressistes. Son bilan en devient d’autant plus révélateur. Révélateur d’une société où commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte est devenu un acte militant, une insulte à l’égard des descendants d’esclaves. Sa « commémoration éclairée » comme il l’avait décrite alors est, à bien des égards, le symbole de la logique macronienne.
Ce “en même temps” devenu parodique, capable de se prononcer contre le “wokisme” tout en en reprenant les codes. Comme lorsqu’il ironisait sur la prétendue déconnexion des « mâles blancs » pour rédiger des rapports visant à améliorer la gouvernance dans les quartiers de l’immigration. Capable de se décrire comme un « universaliste » ne se reconnaissant aucunement « dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme » tout en flattant les minorités à grands coups de mesures de “représentativité”, tout en affirmant vouloir à son tour “déconstruire” l’histoire de France.
Dans la rue notamment, où Emmanuel Macron prend l’initiative, en décembre 2020, de lancer une consultation pour distribuer des noms de rue en fonction des origines ethniques des personnes récompensées. Comme si les Français devaient avoir la même couleur que ceux qu’ils admirent pour que la France tienne debout. Dans la liste des noms de personnalités « issues de l’immigration et des quartiers populaires », on trouve le chanteur indépendantiste algérien Slimane Azem ou l’ancien capitaine de l’équipe de France de football Marius Trésor. Des noms amenés à côtoyer ceux du maréchal Leclerc et de Victor Hugo. Une “certaine idée de la France”…
France24 - Monde
En Birmanie, plus de 1 600 prisonniers non politiques libérés par la junte
Publié le : 17/04/2022 - 10:12
FRANCE 24
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La junte militaire au pouvoir en Birmanie a annoncé qu'elle allait libérer, dimanche, plus de 1 600 prisonniers pour marquer la nouvelle année bouddhiste. Aucun prisonnier politique ne figure parmi les libérés.
Quelque 1 619 prisonniers, dont 32 de nationalité étrangère, ont été "amnistiés" et libérés pour marquer la nouvelle année bouddhiste, a indiqué la télévision d'État en Birmanie, dimanche 17 avril, sans préciser s'il s'agissait uniquement de prisonniers de droit commun ou bien aussi de prisonniers politiques.
Devant la prison d'Insein à Rangoun, plus d'une centaine de personnes étaient rassemblées, espérant voir libéré un de leur proche prisonnier politique, parfois simple participant aux manifestations anti-junte.
Cependant, l'un des hommes libérés a déclaré qu'aucun "prisonnier politique ou manifestant ne fait partie de ceux qui sont libérés aujourd'hui". Et les familles déçues se sont peu à peu dispersées.
La Birmanie connaît de fortes tensions depuis que l'armée a chassé du pouvoir, en février 2021, le gouvernement d'Aung San Suu Kyi. Le coup d'État militaire a déclenché des manifestations massives et une vague d'intense répression.
Le pays du sud-est de l'Asie amnistie traditionnellement des milliers de prisonniers à l'occasion de la nouvelle année bouddhiste. En 2021, 23 000 prisonniers avaient été libérés. Cet événement a donné lieu, les années précédentes, à de grandes fêtes. Cette année, elles n'ont pas eu lieu, alors que la répression sévit toujours.
>> À lire aussi : En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants
Avec AFP
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TÉMOIGNAGES"C'était partir ou mourir" : la fuite de milliers de Birmans après le coup d'État
DÉCRYPTAGEBirmanie : "La communauté internationale doit renforcer la pression sur la junte"
En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants
France24 - Monde
Naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants au large de la Libye
Publié le : 16/04/2022 - 17:39
FRANCE 24
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Une embarcation en bois transportant environ 35 migrants a chaviré, vendredi, au large de la Libye, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Six personnes sont mortes, 29 autres sont portées disparues.
Six migrants ont été retrouvés morts et 29 autres personnes sont portées disparues et présumées mortes après le naufrage de leur embarcation au large de la Libye, a rapporté, samedi 16 avril, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
"Un petit bateau en bois transportant environ 35 migrants a chaviré hier au large de Sabratha (ouest, NDLR). Les corps de six personnes ont été retrouvés tandis que 29 autres sont portées disparues et présumées mortes", a tweeté le bureau de l'OIM en Libye.
"Au moins 53 migrants ont été signalés morts ou portés disparus au large de la Libye cette semaine seulement", a déploré l'agence onusienne.
Le pays nord-africain est un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l'Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km.
Au moins 475 personnes mortes depuis janvier en Méditerranée centrale
Majoritairement issus de pays d'Afrique subsaharienne, ces candidats à l'exil sont la proie de trafiquants, quand ils ne meurent pas en tentant la traversée.
Plongée dans une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est régulièrement critiquée pour les mauvais traitements infligés aux migrants, notamment dans des centres de détention.
Depuis le début de l'année, "au moins 475 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée centrale" via cette route, selon un bilan de l'OIM datant du 11 avril, soit avant le naufrage annoncé samedi.
Avec AFP
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Amnesty dénonce la complicité "honteuse" des Européens dans le sort des migrants renvoyés en Libye
Libye : naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants en Méditerranée
Valeurs Actuelles
Législatives : l’aile gauche d’EELV fustige Jadot et appelle au changement
Chez les Verts, l’heure des règlements de comptes a sonné. Largement battus lors du premier tour de l’élection présidentielle (4,6%), Yannick Jadot et la direction du parti essuient l’essentiel des critiques qui rafalent depuis le dimanche 10 avril dernier. Une montée des tensions dont témoigne la contribution du « Souffle », un courant situé sur l’aile gauche d’Europe Ecologie – Les Verts, diffusée le samedi 16 avril et que Le Figaro a pu consulter.
Les mots choisis par les membres du Souffle sont aussi limpides qu’ils sont sans pitié : « Il n’est pas concevable de faire comme s’il ne s’était rien passé dimanche dernier », est-il écrit, Le Souffle accusant la direction du parti de « poursuivre ses travaux sans apporter aucun changement à son organisation, à sa méthode de travail et à sa stratégie politique ».
L’alliance avec LFI ou rien
Pour les partisans d’une écologie plus ancrée à gauche, le péché originel de Yannick Jadot et des siens résident dans leur comportement à l’égard de Jean-Luc Mélenchon, sur lequel le candidat écologiste a beaucoup tapé au cours de sa campagne : « Nos possibilités d’alliance avec La France Insoumise sont fragilisées par nos attaques délibérées et répétées contre Jean-Luc Mélenchon », regrette désormais Le Souffle.
La conclusion à tirer de ce constat glacial est tout aussi claire : la direction d’EELV doit être changée au plus vite. « Comment permettre que celles et ceux qui nous ont conduits dans cette impasse soient seuls en charge des négociations pour la prochaine séquence électorale ? », écrivent les membres du Souffle, qui craignent une nouvelle défaite d’ampleur lors des élections législatives. En lieu et place du tandem Jadot – Bayou, les rédacteurs de ce bref brûlot proposent donc la mise en place « d’une instance intérimaire et collégiale de direction du parti », chargée de négocier une alliance avec LFI avant les législatives. Tout un programme.
Valeurs Actuelles
Défections, erreurs de stratégie et manque de récit : comment la campagne de Jadot patine
Samedi matin 5 mars. La boucle WhatsApp de la primaire populaire, à laquelle sont connectés la majorité des partis de gauche, est en ébullition. Christiane Taubira, vainqueur du scrutin fin janvier, n’a pas obtenu les 500 précieux parrainages nécessaires pour se présenter à la présidentielle. La direction de la primaire populaire apporte, dans un communiqué lapidaire, son soutien au candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon. Faisant fi du choix des 400 000 électeurs, qui avaient placé le candidat EELV Yannick Jadot en deuxième position. La décision fait jaser. La coupe est pleine. Pour EELV, “cocu” du système ; mais aussi pour ceux qui ont cru en un processus présenté comme « novateur », déçus d’une énième manœuvre de tambouille politicienne. « De qui se moque-ton ? Ce n’est pas ma conception de la politique ! », tonne l’un des principaux mécènes de la campagne dans la conversation. « Depuis ce communiqué (officialisant le soutien de la primaire populaire à Jean-Luc Mélenchon, sic), j’ai reçu plus de 100 sms de protestations. On a tellement touché le fond. Il y a avait quand même 400 000 votants ! » Le ton se veut amer. Doux euphémisme. « On ne veut plus de ce genre de politique. Et en plus, Jean-Luc Mélenchon a passé son temps à nous dénigrer. C’est un scandale démocratique !» Ambiance. « C’est tout l’esprit et la pédagogie du “vote préférentiel” qui sont trahis », s’indigne de son côté un intellectuel, soutien de la première heure du projet. « On a expliqué, et ce pendant des mois, que l’esprit et la pédagogie permettaient une convergence des préférences non exclusives des seconds choix, troisièmes choix… Le peuple de la primaire s’est exprimé : Taubira ou à défaut Jadot, ou à défaut Mélenchon. Et un bureau politique décide “non ce vote décide qu’à défaut de la première on prend la troisième”. Qui osera à l’avenir proposer des innovations démocratiques ? » cingle-t-il.
Trahison, vous avez dit trahison ? En interne, le bal des indignés n’en est qu’à son premier épisode. Toujours dans la boucle WhatsApp, un autre intellectuel poursuit. « Deux choix étaient envisageables à mon avis : on se mobilisait sur l’enjeu démocratique, l’élément fort du mouvement de la primaire. Et on considérait après le retrait de Christiane Taubira, qu’il ne fallait pas choisir un nouveau candidat sauf si l’on avait la possibilité de procéder à une nouvelle consultation. Si l’on tenait malgré tout à choisir quelqu’un ce ne pouvait être que Yannick Jadot, qui arrive second de la votation et qui ne peut pas être suspecté de complaisance avec des régimes autoritaires. Mais aller se rallier au troisième alors que sa position internationale est hautement discutable et qu’il a toujours refusé de jouer le jeu de la démocratie dans les organisations dont il est leader, c’est vraiment inacceptable. » Sur Twitter, lundi, l’une des deux porte-parole du mouvement, Mathilde Imer, porte le coup de grâce. « Engagée depuis des années pour changer en profondeur les règles du jeu démocratique et politique, je quitte aujourd’hui la Primaire populaire. » C’est par ces mots laconiques qu’elle claque la porte avec fracas d’un mouvement qui promettait de donner un vent nouveau à la gauche. Cuisant échec.
Le scénario du non remboursement devient possible
De quoi ce psychodrame à la sauce verte est-il le nom ? D’une inquiétude croissante qui commence à gagner les cadres de la “Jadotie”, alors que le temps presse. A moins d’un mois du scrutin élyséen, les jambes du “géant vert” Yannick Jadot flageolent. « Le scénario du non-remboursement de la campagne paraît possible », souffle, quelque peu pessimiste, un cadre du parti, qui a préféré rester anonyme en ces temps tourmentés. « Il n’y a pas eu d’effet primaire en septembre, comme la candidate LR Valérie Pécresse l’avait connu avec le congrès début décembre. Il nous aurait permis d’être à 10-11 % dans les intentions de vote, et de pouvoir voir venir de plus loin », regrette-t-il. Le propulseur primaire est resté enrayé.
Selon Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof et spécialiste de l’écologie politique, aux yeux de nombreux Français, « Yannick Jadot n’a pas l’étoffe d’un président. Il fait une bonne campagne pour ce qu’il représente, c’est-à-dire l’écologie de gauche, mais ce n’est pas Sandrine Rousseau non plus », véritable incarnation de la radicalité, qu’elle soit écologique ou idéologique. « Lui fait une écologie dite pragmatique. Il n’est pas mauvais, défend bien ses idées. Mais pour l’heure, à la présidentielle, les électeurs n’imaginent pas un président écolo vainqueur. »
Historiquement, les querelles internes sont inhérentes au logiciel vert. L’année 2021 n’échappe à l’axiome. Défaite d’une courte tête au second tour de la primaire (2112 voix d’écart), Sandrine rousseau traîne des pieds pour apporter son soutien à Yannick Jadot. « Dès le début de la campagne, le parti aurait dû éconduire Sandrine Rousseau. En septembre, à l’issue de la primaire écologiste, j’avais pronostiqué l’exclusion de Sandrine Rousseau en janvier. Je me suis trompé de cinq semaines », analyse Jean-Marc Governatori, candidat malheureux à la primaire écolo, défait au premier tour (2,35% des voix), et leader du parti Cap Ecologie. Pour lui, le parti est coupable de « deux homicides involontaires ». Premier péché originel ? « Le refus de Jadot de participer à la primaire populaire, proposition formulée par Anne Hidalgo en début d’année. Par cette décision, « ils ont gravé dans le marbre la division ». « La seconde faute, c’est de mettre Rousseau présidente du conseil politique. Cela a gauchisé la candidature de Jadot », poursuit-il. La chantre de l’écoféminisme, rattrapée par son hubris, s’est muée en semeuse de divisions. « L’important, ce ne sont pas les noms, mais la victoire de l’écologie. Sandrine Rousseau est une tueuse de l’écologie politique. Il fallait que le parti mise sur une idéologie plus large pour parler à tous électorats. Ils ont fait dans l’idéologie, poussée par l’ADN d’EELV et Sandrine Rousseau, et ça les a tués. Dans l’écologie de gauche, Mélenchon est imbattable. C’est aller sur un créneau politique suicidaire. »
Mythe de Sisyphe
Et si EELV s’était tout simplement bercé d’illusions après leur « razzia » aux élections européennes de 2019 (13,48 % des suffrages, devant des LR à 8,48 % notamment) ? La seconde vague verte, réduite au simple rang d’écume, peine à déferler sur la France. « L’élection présidentielle est radicalement différente des élections présidentielles. Les élections européennes ont toujours été historiquement favorables aux Verts car les enjeux environnementaux sont du ressort des instances européennes », analyse Daniel Boy. Le directeur de recherche au Cevipof ne voit plus qu’un seul enjeu pour la campagne verte, « dépasser les 5,25 % de Noël Mamère en 2002 ». Sous peine d’une cruelle déception. « Ce serait une catastrophe que les écolos n’atteignent pas la barre symbolique des 5 %. Ils ont beaucoup misé sur cette élection : c’est la première fois qu’on entend un candidat écolo qui s’imagine à l’Elysée, et ose dire dans des débats : “Quand je serai président.” Les Verts se voient comme les successeurs légitimes du Parti Socialiste, un parti qui a failli dans beaucoup de récentes élections. Alors, finir sous les 5% serait du plus mauvais effet. » Daniel Boy, ou le sens de la litote.
En interne, le pragmatisme a pris le pas sur l’espoir : la crédibilité de la candidature de Jadot s’effrite de semaine en semaine. Comment juguler l’hémorragie ? La tâche présente tous les atours du mythe de Sisyphe. « Il est évident que le vote utile va prendre le pas sur le vote de cœur, prophétise Jean-Marc Governatori. Et le vote utile des écologistes de gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon. Il est possible qu’EELV finisse à 4,5 %. » Pour lui, « il faut montrer que l’écologie en France, ce n’est pas que la gauche radicale. Qu’il existe une écologie au centre, même si elle est peu portée dans le débat public. La liste que j’ai portée aux élections régionales de 2021, Cap Ecologie, a fait 4 % des voix en PACA face à EELV, et 5 % en région Centre. Une preuve éclatante que l’offre plaît aux Français. » Une écologie réaliste, tournée vers l’humain, loin de l’écologie punitive et des courbettes à l’égard des minorités. Et si elle était là, la clé de la réussite de l’écologie politique en France ?
France24 - World
Keen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory
Issued on: 17/04/2022 - 11:19Modified: 17/04/2022 - 11:21
Sébastian SEIBT
Emmanuel Macron’s second-round campaign strategy is markedly different from the approach he took ahead of his first presidential election duel against far-right candidate Marine Le Pen in 2017, as he criss-crosses the country – often visiting hostile terrain – as he tries to banish a perception of haughtiness among parts of the electorate.
French presidential election © France 24
Macron went straight to northern France the day after the April 10 first round, which catapulted him into another rematch against National Rally (Rassemblement National or RN) leader Marine Le Pen. The trip saw the incumbent president meeting voters in Le Pen’s heartland, the economically depressed ex-mining towns of the Hauts-de-France region stretching from the Paris outskirts to the English Channel.
The following day Macron visited similarly difficult territory – talking to angry voters in Strasbourg and Mulhouse, cities near the German border where hard-left populist Jean-Luc Mélenchon carried the first-round vote. On Saturday, he hosts a rally in Marseille, France’s troubled second city, where Mélenchon enjoyed a big lead.
Macron is expected to hold two more rallies before the campaign is over, while Le Pen will speak in Arras in her northern fiefdom on April 21, exactly a week after she spoke to a crowd of 4,000 in the historic southeastern city Avignon.
The president has learned his lesson from last time. Although most observers accurately foresaw a Macron landslide against Le Pen, the far-right candidate narrowed his polling lead in the early stages by shaking as many hands as possible on the ground – while Macron celebrated topping the first-round polls with a dinner at La Rotonde, one of Paris’s most renowned upscale restaurants.
‘Close to the people’
After staying aloof for months while his rivals were campaigning for the first round, Macron is now keen to be palpably “close to the people”, noted Pierre-Emmanuel Guigo, a historian and expert in political communication at Paris-Est Créteil University.
This is all the more important because Macron is no longer the fresh-faced upstart, but an incumbent whom part of the electorate perceives as arrogant and disdainful, Guigo added.
>> Will older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?
The front républicain – the call to rally behind second-round opponents of the far-right – looks like a diminished force in 2022. Meanwhile Le Pen has an extra reserve of votes expected to switch in her favour that she lacked before – thanks to her far-right rival Éric Zemmour winning more than 7 percent of the first-round vote.
Analysts also expect Le Pen to perform better than she did last time in the one-on-one televised debate against Macron – after flopping in 2017 as she had to take recourse to her notes mid-sentence, while Macron reeled off economic statistics with consummate ease.
“Travelling less so he could devote more time to preparing for the debate paid off for Macron in 2017,” Guigo said. “This time, Le Pen will have learned from her mistakes.”
Indeed, the RN leader is dialling down her travel schedule to give herself more debate prep time; in this sense the two rivals have reversed strategies since last time.
‘Anti-Macron territory’
As he takes a much more on-the-ground approach than his adversary, Macron benefits from a clear idea of where to go: Other than Le Pen, Mélenchon was the only candidate who got more than 10 percent of the vote in the first – so Macron can focus on the parts of France where the hard-left contender did well, as he has done with his trips to Strasbourg, Mulhouse and Marseille.
Macron’s trips to Mélenchon- and Le Pen-voting areas show how keen he is to reach out beyond his core base, Guigo pointed out: “He’s gone for places where he didn’t come out on top in the first round – indeed some of the most anti-Macron territory in the country.”
>> Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
Going to Le Pen’s northern fiefdom before shuttling to Mélenchon was very much a calculated manoeuvre, Guigo said: Macron is eager to “show that he’s open to dialogue and ready to listen to people who have completely different opinions; he wants to get rid of his image as a president who doesn’t listen to people”.
The president’s approach provides a stark contrast with Le Pen’s tendency to go to places where she already has a lot of support, like Avignon – part of the Provence-Alpes-Côte d’Azur region; traditionally vote-rich territory for the far right, as the first part of France to give the then National Front a good electoral score in the late twentieth century.
What is more, Macron’s willingness to go out and engage with people who disagree with him – and indeed clearly dislike him – stands in contrast to the scene at a Le Pen press conference in Paris on Wednesday, when an environmental activist was removed from the room.
A risky venture?
But there are risks involved in going all-out to try and win support from Mélenchon voters, Le Pen voters, and indeed people who eschewed voting in the first round.
“Macron is generally quite good at speaking to people off the cuff, but every now and then he comes out with something that goes down badly,” Guigo said. The French media has made much, for example, of Macron’s response to a voter in Alsace who accused him of “killing” French hospitals: “Are you mental or something?”
That’s while the president risks alienating the voters who propelled him to first-round victory – many of whom are mainstream conservatives in places like western Paris and the Vendée on the Atlantic coast, areas that used to vote for the traditional right en masse. Spending too much time talking to Mélenchon and Le Pen voters could suggest to this electorate that Macron is “taking them for granted”, Guigo said.
>> Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
Hence Macron’s visit to Le Havre, trying to kill two birds with one stone: On the one hand, Mélenchon just about edged Macron there in the first round; on the other hand, the Norman city is strongly associated with Édouard Philippe, Macron’s conservative ex-PM, a popular figure who went back to running Le Havre in 2020.
The third risk from Macron’s focus on going out there and campaigning is that he loses out by ignoring social media. “He hasn’t done much on social networks, even though they’re the most popular form of media for young people,” Guigo pointed out. Indeed, Macron got just 20 percent of the vote among people aged 18-24 and 23 percent among those aged 25-34.
That said, if Macron feels he’s taken his eye off the social media ball, he could just repeat a trick from last year invite himself as a YouTube star’s guest – as he did with French youtubeurs McFly and Carlito in May 2021.
This article has been translated from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWill older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?
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On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final
Issued on: 17/04/2022 - 09:03
Tracy MCNICOLL
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Any presidential campaign has its emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president on April 24, FRANCE 24 looks back at telling moments from campaigns past. In the spotlight: Prime Minister Lionel Jospin, the Socialist Party candidate, roars with laughter at the thought of not making it to the second round, even as the 2002 race rumbles towards disaster.
Just four days before the first round of the 2002 French presidential election, the Socialist candidate Lionel Jospin, relaxed and smiling, sat down with a mischievous reporter keen for a game of political science fiction.
Twenty years ago – even 96 hours before a fateful first-round vote – it was still unthinkable for a sitting prime minister (or indeed most anyone else) to imagine far-right candidate Jean-Marie Le Pen advancing to a presidential final. Just alien. After all, Le Pen was the diabolical ex-paratrooper who had once downplayed Nazi gas chambers as "a detail" of World War II history. A marginal figure. One that voters would marginalise, surely. And yet a history-shaping cataclysm was to come.
As prime minister for the five years dating back to 1997, the popular Jospin had pushed through socially progressive measures like France's 35-hour workweek. During a period social scientists would later pinpoint as the happiest the French had experienced, Jospin had led a left-wing coalition government while his old rival, the conservative Jacques Chirac, held the Élysée Palace as president. In April 2002, all conventional wisdom, not to mention the polls, saw Jospin advancing to the second round, strolling leisurely towards a run-off duel against Chirac, a rematch of the pair's 1995 clash.
"Imagine, just one moment, Mr. Prime Minister – Mr. Candidate – that you aren't in the second round?" a journalist, John Paul Lepers, asked the Socialist on April 17, 2002. "Who would you vote for?"
Incredulous, Jospin threw back his white-mopped head and laughed heartily. He had to pause to catch his breath before replying. "No, I have an imagination like anyone else, but, still, tempered by reason," he smiled. "So..."
"It's impossible?" the candidate is asked.
"Let's not say that, but it doesn't seem very likely to me, huh? Right. So maybe we can skip to the next question?" Jospin asked blithely, stifling a grin.
The rest is history. Four short days later, Le Pen, the rabble-rousing leader of the National Front, scored 16.86 percent to bring the far right into the final round of a presidential election for the first time. On his fourth bid for the presidency, Le Pen would be challenging the vote-topping incumbent Chirac (19.88 percent) for France's top job two weeks later, not Jospin. The Socialist finished third with 16.18 percent, fewer than 200,000 votes short of the run-off.
With historically low turnout (28.4 percent abstained) and a record number of candidates (16) on the ballot, the bar to entry for the 2002 presidential duel was uncommonly low. And a glut of left-wing candidates had split the vote, their voters just as casually confident as Jospin and untroubled by the far-right threat.
A 'thunderclap', an 'earthquake', a 'bomb'
The surprise result shook France to its core. Not to mention Jospin. Stern and ashen-faced, the prime minister waited no longer than his concession speech to quit politics for good, eliciting screams from supporters overcome with emotion. Likening the result to "a thunderclap", the disgraced Socialist called the far-right foray "a very worrying sign for France and for our democracy".
That same night, young people poured into the streets in spontaneous protest. The next morning's front pages blared seismic headlines: “The Le Pen Bomb” (France Soir), “The Shock” (Le Parisien), “The Earthquake” (the right-leaning daily Le Figaro), “France does not deserve this” (the communist daily L’Humanité) or succinctly, “No” (the left-leaning daily Libération). Apart from one of two Trotskyists on the first-round ballot, every losing left-wing candidate called on their supporters to (hold their noses and) vote for Chirac in the run-off to keep the far right from power. Anti-Le Pen demonstrations built to a crescendo on May Day, five days before the decisive vote, with some 1.3 million protesters taking to the streets – a record at the time that stretched back to France's liberation from Nazi occupation at the close of World War II. On banners and placards across the country, the message was clear: Not this time and never again.
When push came to shove in the May 5 run-off, that vast consensus was redeemed. The all-hands-on-deck front that parties and voters put up to keep the far right from power – dubbed the "Front Républicain" – handed Chirac a landslide victory: 82.2 percent to Le Pen's 17.8. A banana republic score levied in the name of republican democracy. Disaster averted. At least for a while.
Epilogue: undeterred, a far-right machine rumbles to life
The vast majority of French voters, not to mention France's allies abroad, weren't alone in their relief at seeing off the prospect of a President Le Pen in 2002. The far-right demagogue himself would later admit that he, too, had worried about actually winning France's highest office because his National Front at the time lacked the "machinery of power" needed to actually govern the country.
After the 2002 race, the anti-immigrant hardliner would take one final kick at the Élysée can, waging a fifth presidential bid in 2007 at the age of 78. But a more mainstream conservative presidential candidate, Nicolas Sarkozy, had by then figured out how to siphon votes from the National Front with striking effect. Le Pen finished fourth in his farewell campaign, eliminated in the first round with 10.44 percent of the vote. Sarkozy topped the 2007 first round with 31 percent of the vote, triple Le Pen's score, before winning the presidency handily. The grizzled old hardliner wouldn't reproduce the earth-shattering impact of his notorious 2002 run – at least not directly.
But far from putting an end to the far right's dalliance with French presidential politics, it turned out 2002 was only the beginning. The long journey to normalising the National Front – rendering it "banal", in the French parlance – began virtually the next day, more or less inadvertently. Starting with Sarkozy, mainstream politicians sought to neutralise the far right's vote-getting power by folding its supporters' concerns into their own policymaking. On the other hand, the extremist outfit would seek to soften its own image in a bid to build up the machinery it needed for governing.
The scrappy Sarkozy's rise to power had begun in earnest after the 2002 vote. Crime fears were seen to have contributed to Le Pen's success and the re-elected Chirac named Sarkozy as his interior minister. From there, Sarkozy made his name as France's top cop, showily waging war on crime and putting undocumented migrants on notice before parlaying his tough talk into a successful bid for the Élysée Palace. As president from 2007, Sarkozy made national priorities of hardline issues like banning the burqa and deporting Roma.
But Sarkozy's appeal to National Front voters soon faded, making good on Le Pen's contention that "people prefer the original to the copy" when he couldn't meet hardline expectations. When Sarkozy stumped for re-election in 2012 blasting "uncontrolled waves of immigration", no one could ignore that he had shaped migration policy himself for a full decade.
Sarkozy lost the 2012 presidential race to Socialist François Hollande. But the National Front was back on the rise. Its candidate, one Marine Le Pen, scored 17.9 percent in the 2012's first round, a party record, after taking up the torch from her father. She then topped the vote in 2014 European Parliament elections, successively adding elected officials to her machinery of power. In 2017 she bettered her dad's 2002 performance, making it to the final and closing the gap on her opponent, Emmanuel Macron. Running as a centrist, Macron beat Marine Le Pen in the 2017 run-off with 66.1 percent to her 33.9. Five years on, the pair will square off in a rematch next Sunday set to be tighter still.
Crossing the Rubicon
The left-leaning Fondation Jean Jaurès think tank argued last year that the so-called "cordon sanitaire" – the barrier that rival political parties agreed to quarantine the National Front off from the levers of power – began "to erode" after Sarkozy's presidency. In 2012, down the stretch of his doomed bid for re-election, Sarkozy crossed the Rubicon when he deemed Marine Le Pen "compatible with the republic". In 2015, his party crossed another line when it officially green-lighted reneging on the republican front in a legislative by-election that pit a leftist candidate against the National Front. After the first presidential round in 2017, far-leftist Jean-Luc Mélenchon declined to explicitly call on his supporters to vote for Macron against Le Pen in the final; last Sunday, he did the same for the 2022 run-off. So, too, did the conservative Les Républicains in deciding not to back a vote for either Macron or Le Pen next Sunday.
Marine Le Pen, meanwhile, spent a decade giving the family business a makeover. After taking over in 2011, she set out to "de-demonise" the party her father founded, showing the door to those she deemed "anti-Semites, extremists and extreme-right guys" and rebranding the party the "National Rally". She got a boost for the 2022 race when far-right newcomer Éric Zemmour appeared like a bull in a china shop, deflecting attention and effectively accelerating Le Pen's charm offensive. While Zemmour hogged the limelight with hardline histrionics, Le Pen was free to focus on voters' purchasing power concerns – pledging to slash fuel prices and nix income tax for those under 30. Anyone interested in checking that her hard-right credentials were still intact (banning the hijab, ending birthright citizenship, stripping benefits for foreign nationals) could consult the brochure.
>> Closing in on Macron: Could LePen's blandest campaign be her most successful yet?
Observers note that traditional far-right concerns have gradually shifted from marginal issues in the public debate to central ones, effectively normalising topics once considered beyond the pale and far-right parties.
Back in 2002, Chirac showily refused to take part in a TV debate against fellow presidential finalist Jean-Marie Le Pen. "In the face of intolerance and hatred, no transaction, no compromise of principles, no debate is possible," Chirac explained at the time.
In stark contrast, Macron's Interior Minister Gérald Darmanin last year squared off against Marine Le Pen on primetime television. They sparred over a bill Macron's party was tabling in parliament meant to ward against "Islamist separatism". Indeed, Darmanin had just published a book of that name and Le Pen praised it. "I read your book very carefully," she told Darmanin, a onetime Sarkozy protégé. "And, apart from a few inconsistencies, I could have put my name on it," Le Pen said. Darmanin, for his part, accused Le Pen for "going soft" with "her strategy of de-demonisation". He quipped, "You should take some vitamins; I don't find you tough enough."
That February 2021 encounter was telling. "They spent two hours discussing the place of Muslims in French society at a time when we are living through both a health crisis and an economic crisis," sociologist Ugo Palheta told FRANCE 24 at the time. "The government is trying to reclaim the population's trust by adopting much of the vocabulary and proposals of the far right in a blatant attempt to win votes," the expert argued, noting previous administrations had done the same. "This is what Macron is doing today with a strategy that starts from the principle that the working classes are concerned above all with identity issues, when they are mainly suffering from their socioeconomic situation. The problem is that, the further you extend into far-right terrain, the more the far right progresses," Palheta said.
>> ‘Macron helped advance the far right’: French centrist parties veer rightward to maintain power
Just weeks after that controversial TV clash, the left-leaning daily Libération drew fire from Macron allies for a front page exposé on the exasperated leftists ready to break ranks with the once-sacrosanct republican front, should Macron and Le Pen meet again in the 2022 presidential election final.
Now, faced with just that scenario on April 24, Macron has his work cut out for him. Polls this time have Le Pen within striking distance of the Élysée Palace. Sarkozy, Hollande and Jospin himself have all said they will cast a vote for Macron to keep Le Pen at bay. But student demonstrators are railing against both presidential options and threatening to abstain. One banner hung from a university window in Paris on Thursday declared: "Sorbonne occupied against Le Pen, Macron and their world." Le Pen, meanwhile, said her father Jean-Marie would be invited to the Élysée Palace for her inauguration should she win next Sunday – capping a 20-year wait to see a Le Pen in the presidency.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn this day in 2012: Terror in Toulouse suspends presidential race
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONOn this day in 2017: François Fillon placed under investigation, dooming his presidential bid
France24 - World
Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off
Issued on: 17/04/2022 - 13:19Modified: 18/04/2022 - 08:00
FRANCE 24
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Most members of leftist candidate Jean-Luc Mélenchon's party will abstain or leave their ballot papers blank in the presidential run-off between President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen on April 24, an internal consultation showed.
Macron won the presidency in 2017 after easily beating Le Pen when voters rallied behind him in the run-off to keep her far-right party out of power.
Last Sunday's initial vote set up the same second-round battle, but Macron is facing a much tougher challenge with both sides desperate to court those who backed Mélenchon, who narrowly missed out on the run-off after winning about 22% of the vote.
French presidential election © France 24
Mélenchon has called on his supporters not to vote for Le Pen, repeating the injunction four times in a speech to supporters after the first round. But he has stopped short of advocating Macron and said his La France insoumise (France Unbowed) party would hold a public consultation to help guide those who backed him.
According to results published on Sunday from about 215,000 people who took part, more than 66% said they would abstain, leave their ballot paper blank or spoil it. Just over 33% said they would vote for Macron. The option of voting for Le Pen was not given to respondents.
"The results are not an order to vote for anybody (...). Voters will make their own choice and vote as they see fit," Mélenchon's campaign team wrote on its website.
For decades, a "republican front" of voters of all stripes rallying behind a mainstream candidate has helped to keep the far right out of power.
But Macron, whose sometimes abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters, can no longer automatically count on that backing.
An IPSOS-Sopra-Steria poll on Saturday showed that some 33% of Mélenchon voters would back Macron with 16% supporting Le Pen on April 24. But more than 50% of people questioned declined to give their view.
With the electorate fragmented and undecided, the election will likely be won by the candidate who can reach beyond his or her camp to convince voters that the other option would be far worse.
Macron borrowed directly from Mélenchon's platform on Saturday by promising to put his next prime minister in charge of "planification écologique" (ecological planning) – a concept popularised by Mélenchon.
Addressing hundreds of supporters in central Marseille, Macron promised a "complete renewal" of his policies. He said he would also appoint a minister of "energy planning" with "a mission to make France the first leading nation to end oil, gas and coal consumption".
(FRANCE 24 with REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Borrowing from the left, Macron signals greener pitch at Marseille rally
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrench students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
France24 - World
Will older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?
Issued on: 16/04/2022 - 14:04
Tom WHEELDON
While Anglophone countries have seen right-wing populists achieve strong electoral performances thanks to older voters, a different dynamic is playing out in France: President Emmanuel Macron goes into the April 24 second-round runoff against nationalist Marine Le Pen after relying on over 60s to outpoll her in the first round.
Macron can thank older voters for his place in the runoff: Le Pen got her best first-round scores in the 35-49 and 50-59 age brackets, according to pollsters Ipsos, while far-left candidate Jean-Luc Mélenchon prevailed among voters aged 18-24 and 25-34.
Shocking many Anglophone observers, Le Pen came in second among these youngest age groups, ahead of Macron.
FRANCE 24 spoke to Mathieu Gallard, account director at Ipsos, whose research broke down the first-round results by age, about how this demographic aspect might play out in the second round – which is expected to be far closer than the 2017 Macron-Le Pen duel.
Gallard said Macron’s strong performance among pensioners will only increase in the second round and that he has a good chance of edging Le Pen among young voters – although he will likely have more difficulty establishing a solid lead among voters aged 35 to 59.
The youngest president of the 5th Republic is elected by its oldest voters. Macron is a distant third among 18 to 34-year-olds, but sweeps the 70+ category. (via @mathieugallard) pic.twitter.com/YKCmlvPxJu
April 11, 2022Your research for Ipsos showed that Le Pen beat Macron in the first round among all age groups under 60, leading the entire pack amongst voters aged 35 to 59 (she came second among voters under 35, with Mélenchon in the lead). What explains Le Pen’s relative popularity among middle-aged voters and, to a large extent, among young voters?
I think that was because purchasing power is exceptionally important for French voters. By a long way, it was the biggest factor people gave us for why they voted the way they did; 58 percent of French people said it was the most important – and after that came immigration, at 27 percent. Then followed the national health system and the environment, both at 26 percent.
So we can see that the election was very polarised over the question of purchasing power. And we’ve seen that Marine Le Pen put a lot of emphasis on this issue over the course of the campaign – she’s talked about it an awful lot. Le Pen didn’t do so during her previous campaign, in which her predominant message was about issues like immigration and security.
Voters aged 35 to 60 are more anxious about purchasing power than other age categories. Amongst this section of the French electorate, about 65-70 percent said this issue was the biggest motivating factor behind their choice at the ballot box. Quite simply, this is because people in this age range are active in the jobs market – they either work or they’re looking for work. So they feel a great sense of difficulty, notably when it comes to high fuel inflation. It has an enormous impact on their budgets, because of course in many cases people have to drive to work – and a lot of French people have to drive very long distances.
As a whole, the under 60s are most concerned about purchasing power; issues like immigration come after. And where they stood on matters like immigration tended to decide whether anti-Macron voters favoured Le Pen or Mélenchon.
Voters’ choice between these two candidates was also correlated with whether or not they have a university degree. If you want to tell whether the average voter went for Le Pen or Mélenchon, it’s a good bet to look at their level of post-secondary school education.
When it comes to the under 35s, no age category is homogenous and even among young people there are voters who are opposed to immigration and conservative on cultural issues, even if young people in France are generally socially liberal.
But the main reason why Le Pen’s young supporters chose her was perhaps socio-economic. You have young people living far from France’s big cities, living in areas which aren’t necessarily doing very well economically – and they perhaps felt closer to Le Pen than they did to Mélenchon [who has a much more urban support base].
Why was Macron so much more popular among voters aged 60 and over – and especially 70 and over – than his two biggest first-round rivals Le Pen and Mélenchon?
It’s not a great surprise because the surveys we did for the second round in 2017 showed that Macron got 78 percent of the vote among people aged 70 – so even then it was an enormous majority.
Towards the start of his mandate some of his measures didn’t go down brilliantly with pensioners. But then the various crises Macron has had to deal with – and we’ve had a lot of crises, from the Yellow Vests to Covid-19 to the war in Ukraine – all of them reinforced Macron’s stature in the eyes of this section of the electorate. And traditionally these age groups have demonstrated a tendency to back the incumbent president.
So from a historical perspective it’s not surprising to see this play out – and in Macron’s case it seems very much linked to the crises he faced. Older voters generally judge him to have managed quite well, they’re much more inclined to think this than the median voter.
It’s a section of the electorate that doesn’t want to take risks and ergo they’re thinking: Macron’s managed things fairly well so let’s keep him for another five years.
How do you think the age dynamics we saw in the first round will play out in the second?
I think we’ll see the same patterns we saw five years ago; in the last presidential election you had a U-curve in terms of how people voted by age. Voters aged under 35 voted for Macron by 66 percent, so a huge majority. Somewhat older people – those aged 35 to 49 – also voted in Macron’s favour, but only 57 percent. Those aged 70 and older voted for Macron by 78 percent. I wouldn’t be surprised to see a similar U-curve on April 24.
But now it is very clear that it will be way closer than five years ago, so maybe the middle-aged category will be very close between Macron and Le Pen. I would not be surprised if the 35 to 49 age category has a neck-to-neck result between these two contenders.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONHow Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
France24 - World
Opponents of French far right stage protests as election campaign enters final week
Issued on: 16/04/2022 - 13:50
NEWS WIRES
Yena LEE
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Thousands of anti-far right protesters marched across France on Saturday as opponents of presidential candidate Marine Le Pen seek to form a united front to prevent her from winning an election runoff against incumbent Emmanuel Macron on April 24.
Police have warned of possible incidents as demonstrators convene in some 30 cities.
Macron, a pro-European Union centrist, won the presidency in 2017 after easily beating Le Pen when voters rallied behind him in the runoff to keep her far-right party out of power.
This year, the first round of voting last Sunday set up the same battle, but Macron is facing a much tougher challenge.
In central Paris, thousands of people gathered chanting anti-far right slogans and warning of democratic upheaval if Le Pen were to win. One banner read: "Against the far-right. For justice and equality, not Le Pen at the Elysee," referring to the French president's official residence.
"If the far-right is in power we will see a major collapse of the democratic, anti-racism and progressive camps," Dominique Sopo, president of SOS Racism, which along with dozens of rights groups, unions and associations called for the protests, told Reuters.
"People need to realise that despite their anger towards Emmanuel Macron and his policies, there is no equivalence between a liberal, conservative candidate and a far-right candidate."
Macron, who will hold a rally in Marseille later in the day as he tries to convince left-wing voters to pick him on April 24, is slightly ahead in opinion polls.
But prior to the first round on April 10 Le Pen successfully tapped into anger over the cost of living and a perception that Macron is disconnected from everyday hardships. That saw her finish with 23.1% of votes compared to 27.85% for Macron.
However, she has appeared more rattled this week as the focus has turned to her manifesto and opinion polls have shown Macron extend his lead. An IPSOS-Sopra-Steria poll on Friday showed the president winning the runoff with 56% of votes.
He has won backing from former presidents Nicolas Sarkozy and François Hollande. Hundreds of celebrities and sporting figures have also endorsed him to block Le Pen coming to power.
Deeply undemocratic protests
Le Pen, whose stance is anti-immigration and eurosceptic, has sought in recent years to soften her image and that of her National Rally party. Opponents, including Macron, have said her programme is full of lies and false promises – an accusation Le Pen has rejected.
Speaking to reporters on a campaign stop in southern France, Le Pen dismissed the planned protests as undemocratic.
"The establishment is worried," she said. "That people are protesting against election results is deeply undemocratic. I say to all these people just go and vote. It's as simple as that."
With the electorate fragmented and undecided, the election will likely be won by the candidate who can reach beyond his or her camp to convince voters that the other option would be far worse.
For decades, a "republican front" of voters of all stripes rallying behind a mainstream candidate has helped to keep the far right out of power.
But Macron, whose sometimes abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters, can no longer automatically count on that backing.
Highlighting how, for some voters, picking Macron is no easy decision, one banner read in Paris: "Neither Le Pen, neither Macron."
Climate change activists from Extinction Rebellion had earlier forced the closure of a main square and avenue in the capital, protesting the environmental programmes of both candidates.
"This election leaves us no choice between a far-right candidate with repugnant ideas ... and a candidate who during five years cast the ecology issue aside and lied," Lou, 26, a history teacher, who joined the Extinction Rebellion movement two years ago, told Reuters.
(REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONHeadscarves enter French election fray as Muslim women confront Le Pen, Macron
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
France24 - Monde
Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"
Publié le : 16/04/2022 - 09:51
Romain HOUEIX
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À l’ombre des géants de Génération Foot et de Diambars FC, le club de Dakar Sacré-Coeur, partenaire africain de l’Olympique lyonnais (OL), fait de plus en plus parler de lui. Reportage au sein du club dakarois qui forme la relève du football tout en grandissant grâce à un modèle économique innovant.
"Suivez-nous", peut-on lire dans l’entrée bleue pétante du club de football Dakar Sacré-Coeur. Depuis quelques temps, le club, situé en plein milieu de la capitale sénégalaise, fait son chemin dans le football local, en mettant à profit des infrastructures tout justes rénovées : deux terrains d'entraînement en gazon synthétique à onze – dont un bleu, la couleur fétiche du club –, un plus petit pour des matches à cinq contre cinq et un espace de musculation. De quoi permettre à ce club, qui mise sur la formation, d’offrir le meilleur aux recrues qui poussent sa porte.
Le 6 février 2022, le Sénégal était en fête. Après 61 ans d’attente, les Lions de la Teranga soulevaient leur premier trophée à Yaoundé, au Cameroun, en remportant la CAN-2022 face à l’Égypte. Une victoire historique dans laquelle le football local a joué son rôle : si les sélections africaines ont souvent l’habitude de carburer aux binationaux formés en Europe, les Lions peuvent se targuer de compter dans leurs rangs seize joueurs formés sur le continent. Et le Dakar Sacré-Coeur a pris sa part, en contribuant notamment à la formation de Famara Diedhiou et Moustapha Name.
Le Sénégal a du talent à exporter. Et les clubs de Ligue 1 française ne s’y sont pas trompés en nouant des liens privilégiés avec trois "Académies" locales : Génération Foot avec le FC Metz, Diambars FC avec l’OM et, donc, le Dakar Sacré-Coeur avec l’OL.
>> À lire : Sadio Mané, de Génération Foot au Sénégal jusqu'au ballon d'or Africain
À eux trois, ces équipes – en concurrence constante en première division sénégalaise grâce à leurs jeunes joueurs – ont formé dix champions d’Afrique 2022 et pas les moins emblématiques. Parmi eux, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye ou encore Bamba Dieng.
🏆 Merci aussi à nos clubs formateurs du Sénégal qui ont produit 57% des Lions Champions d'Afrique... Mention Spéciale à Génération Foot et Diambars 👍🏾🇸🇳https://t.co/dEwZiZNCMp#Senegal #Kebetu #wiwsport #CAN2021 pic.twitter.com/WOzrmKT01l
February 13, 2022La presse sénégalaise a beau surnommer le trio “les Académiciens”, le qualificatif ne plaît pourtant pas au président de DSC. "Nous ne sommes pas une académie mais un club", rectifie dans un sourire Matthieu Chupin, président et fondateur du club de Dakar, qui reçoit France 24 dans son bureau donnant sur les terrains. "Un club formateur certes, mais un club avec l’ambition de devenir un grand club africain."
Un modèle de financement unique
Ce club est le bébé de son président. Cet entrepreneur, qui travaille depuis plus de trois décennies dans le milieu du football sénégalais, pourrait en parler pendant des heures. L’idée originelle remonte à 2003 et à sa rencontre avec les Frères du Sacré-Cœur, une congrégation religieuse qui se consacre à l’éducation des jeunes dans le monde. Les Frères avaient alors à leur disposition 2,5 hectares de terrain en plein Dakar. Matthieu Chupin les a convaincus de son projet. Dakar Sacré-Coeur a vu officiellement le jour en 2005 mais il a fallu encore cinq années de travaux avant que les activités ne commencent réellement.
Aujourd'hui, pour se démarquer, le président a en tête un modèle de financement innovant. "On ne veut pas dépendre de l’activité professionnelle et des transferts de joueurs. Notre club repose donc sur trois piliers qui sont complémentaires : le football professionnel, avec une équipe pro chez les filles et les garçons et un centre de formation ; le foot-loisir, avec la location de nos terrains qui attirent 8 000 pratiquants par semaine ; et enfin l’aspect communautaire, car un club ne saurait être que du sport" pour créer du lien dans le quartier, énumère Matthieu Chupin. "le chiffre d’affaires repose à 60 % sur la location de nos terrains au foot loisir", précise-t-il.
Le club connaît sa première consécration en 2015 lorsque l’Olympique lyonnais toque à la porte pour un partenariat. "Il ne s’agit pas juste d’embaucher nos joueurs. Il s’agit d’un véritable transfert de compétences entre les deux clubs", explique le président-fondateur. "C’est un partenariat très riche", vante-il.
"DSC est ma deuxième famille"
Sous ses fenêtres, les jeunes pros s’entraînent dans la salle de sport en plein air et sur des machines fournies par l’OL. Les sourires et les plaisanteries fusent, preuve d’une bonne ambiance dans le groupe professionnel. Moussa Kanté, 17 ans, se fait notamment mettre en boîte. À cause de sa petite taille, on affuble le jeune homme aux cheveux orangés du sobriquet "Kirikou".
Si le club a un partenariat avec l’OL, c’est pourtant l’autre Olympique français – Marseille – qui fait rêver le jeune homme. Il aimerait y aller "comme Bamba Dieng". Pour y arriver, le jeune homme pense connaître la recette : "Travailler dur, être rigoureux et rester focus sur les entraînements".
Son camarade Abdourahmane Mahecor Diouf partage ses convictions. Le milieu défensif de 21 ans ajoute qu’il faut "être fort mentalement" pour percer dans le football. Comme son coéquipier, il rêve de traverser la Méditerranée pour jouer sur le Vieux continent, notamment au FC Barcelone, son club préféré qui a vu passer ses idoles Thiago Motta et Lionel Messi.
"Mon rêve, c’est de jouer en Europe. Mais déjà, je n’avais jamais pensé que je serais un jour professionnel dans mon pays. Donc, ça va", dit-il dans un sourire, espérant qu'après un essai non concluant pour intégrer une équipe en Turquie, une autre chance viendra.
Les deux jeunes hommes sont au club depuis plus d’une décennie. Ils sont passés par les rangs de l’école de foot, puis du centre de formation, avant d’intégrer l’équipe première. Ils sont des véritables enfants du Sacré-Coeur.
"Ça me fait plaisir de représenter DSC tous les week-ends", explique Moussa. "J’ai beaucoup appris ici. J’ai grandi ici. C’est ma deuxième famille", renchérit Abdourahmane "Les centres de formation comme DSC sont une chance pour le Sénégal. Cela nous apprend beaucoup de choses avant de partir en Europe."
Les deux joueurs s’entraînent sous l'œil de David Laubertie, 52 ans, directeur sportif et entraîneur de l’équipe professionnelle depuis 2020. Une double casquette qu’il porte à merveille, capable de diviser ses journées entre travail de terrain et de bureau.
"Je suis le garant de la politique sportive du club dans son entièreté", explique-t-il. "Le matin, je suis sur le terrain et l’après-midi c’est davantage administratif avec les contrats des joueurs, les relations avec les familles, l’affinage des méthodes d’entraînements", liste-t-il. Il gère aussi les relations avec l’OL : "On a un point hebdomadaire avec eux et ils surveillent une liste de joueurs à potentiel chez nous. Ils nous rendent également visite deux ou trois fois par an."
Souvent vêtu d’un pantacourt et d’un tee-shirt gris floqué du logo du club, de ses initiales et de la mention "staff pro" dans le dos, ce Corrézien d’origine communique beaucoup lors des entraînements. Il n’hésite pas à interrompre un jeu d’opposition pour recadrer ses "gamins" : "Vous ne changez pas assez de rythme. Vous ne jouez qu’en transition. À ce rythme, je suis obligé de sortir les milieux au bout d’un quart d’heure. Prenez votre temps pour construire votre attaque et pouvoir percuter en bloc", enjoint-il. Les visages sont attentifs pour écouter les remontrances du Français.
Aider le joueur en dehors du terrain
Le Dakar Sacré-Coeur a, par ailleurs, pour vocation d'aider les jeunes potentiels à s’exprimer. Alors qu'habituellement, les joueurs intègrent les groupes professionnels vers 20 ans, il n’est pas rare de voir des jeunes de 16 ou 17 ans dans la cour des grands du Dakar Sacré-Coeur, à l’instar de Moussa Kanté. Dans ces conditions, difficile parfois d’être compétitif dans le championnat, les jeunes joueurs manquant parfois encore d’expérience et d’athlétisme. Depuis sa montée en première division en 2016, le club alterne entre le haut du ventre mou et le flirt avec les limites de la relégation.
"On tente de compenser en pratiquant un bon football, être propre techniquement. On fait en sorte que nos joueurs sachent maîtriser le jeu et différents systèmes. Les jeunes qui partent doivent avoir ces connaissances dans leurs bagages", note David Laubertie.
Ce que deviennent les joueurs après leur passage à DSC est en permanence au cœur des réflexions menées par le duo à la tête du club.
"Quitter le Dakar Sacré-Coeur pour l’Europe ne doit pas être une fin en soi pour nos joueurs. Cela doit être un premier pas dans le monde professionnel", avertit David Laubertie. "Une fois là-bas, il y a forcément un temps d’adaptation au nouvel environnement. C’est un travail quotidien pour les avertir des dangers et des changements que cela engendre. On essaie de les sensibiliser au maximum".
Le club tente de travailler avec des agents de confiance et monte avec l’OL un réseau de suivi de ces anciens joueurs animé par Sidney Govou. Matthieu Chupin surveille aussi d’un œil attentif les expériences menées dans plusieurs clubs européens pour aider les jeunes Africains à s’adapter à l’Europe, notamment celle de Salzbourg qui a mis en place des familles d’accueil. L'OL travaille également sur le sujet, menant des études sociologiques pour tenter d’identifier une typologie des profils familiaux plus à même de percer dans le football professionnel.
Le Sénégal, "un potentiel extraordinaire"
"Il y a un réservoir exceptionnel au Sénégal. Il faut essayer de structurer tout ça", explique David Laubertie. "L’important, c’est de préserver la spontanéité et la créativité des joueurs locaux tout en capitalisant sur leurs qualités athlétiques et mentales."
Cependant, le président du club regrette la faiblesse des politiques publiques pour porter le Sénégal au sommet du sport africain. "On est tous très heureux des performances de l’équipe nationale mais pour être performants sur le long terme, il faudrait investir dans le football local", note le dirigeant.
Que ce soit par la voix du président Macky Sall ou de son ministre des Sports, Matar Bâ, le gouvernement sénégalais a évoqué à de multiples reprises ces dernières années la volonté de faire de Dakar un "hub sportif". Mbaye Jacques Diop, conseiller en communication du ministère des Sports, le répétait encore lors de l’inauguration du nouveau stade du Sénégal à Diamniadio. "[Cette] nouvelle construction s'inscrit dans une dynamique de faire de Dakar 'un hub sportif' afin d'éviter que des matches soient délocalisés jusqu'en Asie", avait-il indiqué.
>> À lire : pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
"Il y a un potentiel extraordinaire au Sénégal donc l’objectif [d’en faire un hub sportif] est tout à fait légitime", note Matthieu Chupon. "Mais au-delà des beaux discours, l’État doit se rendre compte qu’il a besoin du secteur privé pour parvenir à ses fins. Il faut un investissement massif dans la formation, les infrastructures et les compétitions. Cela devrait être une priorité nationale."
Le club dakarois est un exemple criant. Si ses terrains d'entraînement ont pu être rénovés grâce aux fonds du club, il ne dispose plus de stade homologué à proximité pour jouer ses matches à domicile : l’enceinte Demba-Diop, à quelques centaines de mètres de son siège, reste inutilisable depuis 2017 après l’effondrement d’une tribune qui a coûté la vie à plusieurs supporters et a blessé une centaine d’autres. "Il n’y a pas non plus de droits TV issus de la diffusion du championnat", rappelle Matthieu Chupin.
Des projets de développement
À défaut d’avoir l’aide des pouvoirs publics, Dakar Sacré-Cœur avance et multiplie les projets. En 2017, elle a ainsi lancé le pendant féminin de son équipe professionnelle. "Cela tombait sous le sens quand on est associé avec le meilleur club du monde en la matière", affirme David Laubertie. Les résultats sont déjà là. Une accession à la première division dès 2018 puis un titre de championne du Sénégal en 2021 qui lui ouvre les portes du tour préliminaire de la première Ligue des champions féminine de l'histoire du continent.
À lire : INTEGRER LIEN Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"
Matthieu Chupin, qui n’imagine pas le football sans développement social, voit grand. Après avoir rénové ses terrains, il lorgne actuellement sur des terrains supplémentaires du collège Sacré-Coeur.
"Ces terrains serviront aux cours d’EPS du collège mais nous permettraient également d’aller vers une extension de notre établissement en proposant du sport-loisir dans davantage de disciplines les soirs, les week-ends et les vacances scolaires”, détaille le président-fondateur.
Fidèle à son credo, Matthieu Chupin veut aussi développer la formation. "D’une part, on a énormément de demandes de parents pour des classes de sport-études. Donc on voudrait étendre nos propositions”, explique-t-il. "D’autre part, on aimerait créer une académie de la filière du sport. Car autour du football, il y a plein de métiers qui nécessitent des formations et il n’y a nulle part où elles sont proposées au Sénégal, que ce soit dans la sécurité ou dans l’entretien…Ici, les personnes qui s’en occupent sont les anciens ouvriers du chantier. Ils ont appris sur le tas."
Enfin, le président veut à terme dissocier Dakar Sacré-Coeur en deux sites. Le second, qui prendra place dans la grande banlieue dakaroise, sera dédié au sport professionnel, en s'étendant à d'autres sports que le football, notamment le basket – l'autre discipline reine du pays. Matthieu Chupin en est persuadé : l’avenir de DSC s’écrit en bleu et en multisport.
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L'Humanité
Attentats du 13 Novembre. Denis Peschanski : « Un grand récit partagé est en train de se construire »
EntretienTransmettre la mémoire des attentats : voilà l’ambition du programme de recherches 13-11. Son initiateur, l'historien Denis Peschanski, explique comment les audiences y contribuent. Entretien.
Alexandre FacheAlors que la 3 e phase des entretiens du programme de recherches 13-11, qui va suivre un panel d’environ 1 000 personnes jusqu’en 2026, a débuté en septembre, Denis Peschanski nous explique comment le procès en cours influe sur cette mémoire.
Comment votre programme de recherches a-t-il intégré le procès ouvert en septembre ?
Denis Peschanski Notre objectif, c’est d’essayer de comprendre l’articulation entre mémoire individuelle et mémoire collective. Or, grâce au procès, mais aussi aux médias qui le couvrent, un grand récit partagé sur le 13 Novembre est en train de se construire. Un récit bâti à partir des témoignages des rescapés, des proches des victimes, des policiers, des médecins…, qui est ensuite renvoyé à l’ensemble de la population, puis intégré par les individus qui la composent. Il y a une sorte de dialectique, d’aller-retour entre individuel et collectif. Ce mécanisme fait évoluer la mémoire au fil des ans. On l’a vu très clairement grâce aux 400 entretiens que nous avons menés depuis septembre, notamment chez ceux qui n’ont pas été des acteurs ou témoins directs des attentats : les gens nous parlent plus, sont beaucoup plus précis sur les faits, et la charge émotionnelle est plus forte. Clairement, le procès a revivifié la mémoire d’un événement qui, en 2018, était en train de s’estomper. Avec les audiences, les récits se complètent les uns les autres, comme dans un puzzle. Cela peut permettre d’avancer, en particulier pour les victimes directes, dont le traumatisme les conduit bien souvent à se focaliser sur une image, intrusive et douloureuse, de cette soirée funeste. Arriver à construire l’histoire du 13 Novembre dans sa complétude permet de renvoyer l’événement dans le passé. Ça n’efface pas la douleur, mais ça peut atténuer le traumatisme.
Retrouvez ici tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015.
Le procès a-t-il mis en lumière des faits nouveaux ou méconnus sur le 13 Novembre ?
Denis Peschanski Oui, en particulier sur la mémoire que les gens ont de l’événement. En 2016, quand on leur demandait quels lieux ils associaient au 13 Novembre, le Bataclan venait bien sûr en premier, mais les terrasses et Saint-Denis étaient aussi souvent cités. Deux ans plus tard, ce n’était plus le cas, le Bataclan écrasait tout. Pour les victimes des autres lieux, cela pouvait être vécu comme une double peine : non seulement elles souffraient, mais elles avaient aussi le sentiment d’être oubliées de la mémoire collective. Le procès a permis de rééclairer des moments du 13 Novembre restés dans l’ombre, notamment les faits commis autour du Stade de France. Ainsi, les gendarmes de la garde républicaine, à cheval, qui étaient en première ligne des attentats kamikazes, ont pu y partager leur vécu, longtemps occulté, et très traumatique. On a vu aussi combien le fait d’avoir été exclus du récit collectif a pesé sur eux, et été à l’origine de pathologies supplémentaires. L’histoire de la troisième explosion au Stade de France, près du McDonald’s, a aussi pu être racontée, alors qu’elle avait été largement passée sous silence depuis 2015.
La parole des accusés fait-elle selon vous partie de ce récit collectif ?
Denis Peschanski Nous verrons bien. Une des questions sur ce sujet est de savoir si le discours revendicatif des accusés peut avoir une chance de pénétrer une partie de la société française. Je ne le crois pas. Il reste que parfois, après des attentats terroristes, on se souvient plus facilement du nom des auteurs que de ceux des victimes, malheureusement.
Au final, que retenez-vous de ces deux premiers mois de procès ?
Denis Peschanski D’abord, la charge émotionnelle très forte des témoignages des parties civiles. Ce sont des vies totalement ou partiellement détruites qui ont été exposées à la barre, déposition après déposition. Ce n’est pas évident à accueillir pour les professionnels qui suivent ces audiences, magistrats, avocats ou journalistes. Deuxième fait marquant : la volonté, largement partagée chez les victimes, de montrer que la démocratie l’emportait sur la barbarie, et que donc, il fallait être attentifs aux droits de la défense. À ce titre, l’histoire du 13 Novembre se démarque beaucoup de celle du 11 septembre 2001 aux États-Unis, où le grand procès sur ces attentats n’a jamais eu lieu.
Entretien réalisé par Alexandre Fache
attentats du 13 novembre 2015procès attentats 13 novembre 2015 France24 - Monde
France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène
Publié le : 16/04/2022 - 09:11
FRANCE 24
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Les avions en Martinique et en Guadeloupe souffrent d'un manque de kérosène. La reprise des vols et la guerre en Ukraine ont provoqué une pénurie. Mais la situation est en voie de règlement, selon plusieurs sources concordantes.
Une alerte "pénurie" de kérosène a été lancée fin mars en Martinique et en Guadeloupe, en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi de la reprise des vols vers les Antilles et les Caraïbes, alors que les restrictions sanitaires s'allègent. Les avions dans les départements de la Martinique et de la Guadeloupe ont été touchés par ce manque.
Ces difficultés d'approvisionnement sont "passagères", a assuré la préfecture de Guadeloupe, samedi 16 avril. Mais elles viennent perturber la gestion des stocks de carburants dans les deux îles des Antilles françaises.
Selon une source aéroportuaire, on conseille aux pilotes "d'emporter du carburant en plus au départ". "Pour le régional, c'est plus compliqué", certains avions devant "effectuer des compléments de carburants dans d'autres îles", où des difficultés pour trouver du kérosène ont également été relevées, toujours selon la même source.
C'est donc la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (Sara) qui est chargée de puiser dans ses stocks pour fournir le carburant aux avions de Guadeloupe et de Martinique, en attendant un bateau chargé de kérosène qui doit arriver et régler la situation d'ici mardi 19 avril.
La raffinerie, qui reçoit du pétrole brut, produit les stocks de carburants dont la Guadeloupe a besoin : gasoil, sans plomb et kérosène pour les déplacements et fioul pour produire l'électricité qui alimente l'île. Pour autant, le risque d'une pénurie de fioul, et donc d'électricité, n'est pas encore avéré, indique-t-on à la Sara, où l'on s'interroge tout de même sur des solutions pérennes à trouver si cette situation, inédite, devait durer.
Avec AFP
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STOCKS D'ÉNERGIESCe qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
Guerre en UkraineTotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année
France : carburant, entreprises, pêcheurs... le "plan résilience" détaillé par le gouvernement
L'Humanité
Procès du 13 novembre 2015. Mort en 2017, Guillaume est la 131e victime des attentats
ActuRescapé du Bataclan, Guillaume Valette souffrait de la culpabilité du survivant. Il s’est donné la mort le 19 novembre 2017. Sa famille a témoigné de sa souffrance, ce mardi.
Kareen Janselme« G uillaume détestait la violence, mais elle l’a rattrapé, le 13 novembre 2015. Il est sorti vivant du Bataclan, physiquement indemne mais profondément atteint par des balles psychiques invisibles qui l’ont doucement mais sûrement tué. » À la barre, ce mardi 26 octobre, Alain Valette dépose assis, ses béquilles à proximité, le souffle court, lisant son texte sans faillir. Face à lui, sur le mur au-dessus du président de la cour spéciale, son fils apparaît tranquille, lunettes et cheveux courts, la pyramide du Louvre en arrière-plan. La photo projetée a été choisie par sa mère. Prise l’année précédant les événements, elle symbolise la période des « jours heureux ». « Guillaume n’avait jamais eu de problèmes psychiques, mais il a été débordé par un état de stress post-traumatique au point de mettre fin à ses jours le 19 novembre 2017, reprend son père. Puisqu’il n’est plus là, c’est moi qui vais raconter son 13 novembre. »
À trois mètres de la scène, le fan trentenaire écoute les premières notes de Kiss The Devil et, « comme tout le monde, (il) a entendu les pétards ». Quand la lumière se rallume après les premières fusillades, les terroristes sont sur l’estrade. Guillaume ne peut détacher son regard d’une fille qui fixe le plafond sans ciller. Il comprend qu’elle est morte. Son corps est pris de tremblements incontrôlables. Une jeune femme lui prend la main, le rassure, malgré les injonctions au silence des voisins terrifiés. « Ça lui a fait un bien fou », remercie le père s’adressant à l’inconnue. Pour survivre, Guillaume va se cacher sous des corps, « une boue humaine », décrira-t-il à son père. Il n’oubliera pas les cris des blessés. Ni le coup d’œil qu’il a jeté sur la fosse « malgré les consignes de la police ». Guillaume « a regardé l’horreur », a « marché dans le sang ». À 3 h 30, la famille le récupère enfin. « Il était couvert de sang. Nous l’avons serré dans nos bras : il était glacé et exténué. Le lendemain, il nous a dit tout de suite : “La vie d’avant, c’est fini.” »
La vie d’après se décompose en deux périodes pour la famille Valette. Dans un premier temps, Guillaume essaie de se replonger dans « ses microscopes électroniques ». Mais le garçon manque de concentration au travail et développe les syndromes habituels du stress post-traumatique tant décrits depuis des semaines par les victimes de ce procès : hypervigilance, cauchemars, intolérance aux comportements hostiles, anxiété. « Il ne se plaignait jamais », déplore presque son père, qui l’observe peu à peu se refermer. Il ne sort plus. Affecté par le moindre fait divers, son fils ne regarde plus que des documentaires animaliers. Au premier anniversaire des attentats, il sort de son mutisme. « Je n’oublierai jamais le bruit de ces mitraillettes », avoue-t-il en pleurant. « Ça a duré trente secondes, il n’en a plus jamais parlé », conclut son père.
À l’été 2017, son état se complique et se transforme en une dépression sévère et un délire hypocondriaque. Guillaume se réveille en hurlant, fait une crise de panique au boulot, n’arrive plus à franchir 50 mètres dans la rue. Le jeune homme est persuadé d’être atteint d’une maladie grave et multiplie les radiographies, les endoscopies, les IRM. En vain : « Tout est normal. » Sa maladie est d’ordre psychiatrique. Les parents sont démunis. Le corps médical ne mesure pas les conséquences du stress post-traumatique. Au deuxième anniversaire de l’attaque du Bataclan, aucun psychiatre ne rend visite au patient interné à l’hôpital.
Les psychiatres ont compris trop tard
Le 19 novembre 2017, Guillaume est retrouvé pendu dans sa chambre, laissant une lettre : « Je suis atteint d’un cancer de l’œsophage à cause d’une œsophagite non soignée. » Les psychiatres ont compris trop tard. « J’ai été berné », « je n’ai rien vu venir », avoueront-ils à la famille. « Il était une victime de guerre. J’ai alerté de si nombreuses fois. Mais, en tant que mère, on vous colle vite une étiquette d’anxieuse », témoigne la maman par écrit, dans une terrible note lue à la barre par son deuxième fils, Frédéric. « Toutes ces blessures invisibles devraient être comprises et mieux appréhendées, enchaîne le père. Nous ne sommes pas tous égaux. L’État doit améliorer la prise en charge des victimes qui vont mal et souffrent, pour éviter qu’il y ait d’autres Guillaume. »
« Est-on faible parce qu’on ne tolère pas la violence ou parce qu’on finit par l’accepter ? » s’interroge Christophe, dernier membre de la fratrie. « Mon frère n’aimait pas la violence, poursuit-il. En concert, il adorait se retrouver dans cette foule rassemblée au nom de la musique. Quelque temps avant le 13 novembre, on avait parlé de ça : ces deux heures hors du temps, sans chômage, sans violence, sans peur de l’avenir. Une bulle de bonheur. Ce soir-là, les problèmes de la société ont traversé cette bulle et l’ont mise en miettes. »
Alors que certains médias comptabilisent strictement à 130 le nombre de victimes directes des attentats du Stade de France, des terrasses, du Bataclan, que d’autres ne veulent pas les réduire à un nombre, pour la famille Valette, « ce chiffre est important. Guillaume Valette est la 131e victime du Bataclan ».
procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015aide aux victimes France24 - Monde
Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver
Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09
Laura MOUSSET
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Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : après son appel aux dons, Valérie Pécresse a déjà recueilli la somme de 1,4 million d’euros
C’est une très coquette somme. Valérie Pécresse, qui doit faire face à un emprunt personnel de sept millions d’euros pour l’élection présidentielle, a lancé un appel aux dons après l’annonce des résultats du premier tour, le 10 avril. Ce jour-là, elle a subi un lourd échec, en récoltant 4,78% des voix. Désormais, la candidate Les Républicains (LR) a déjà recueilli 1,4 million d’euros, révèle Le Figaro, lundi 18 avril. Sa campagne d’appel aux dons devrait se poursuivre jusqu’au 15 mai.
Les soutiens de Pécresse continuent à appeler aux dons
Une information confirmée dans les colonnes du Parisien par le sénateur Philippe Mouiller, qui n’est autre que le trésorier de la campagne de Valérie Pécresse. « C’est plutôt satisfaisant, surtout [après] une semaine, a-t-il jugé. On est plutôt sur une bonne pente, mais il faut continuer. » Pour rappel, la candidate avait demandé à ses soutiens de l’aider à rembourser les sept millions d’emprunts contractés pour la campagne électorale. La raison de cette requête est la suivante : selon la loi, les remboursements publics ne peuvent intervenir qu’à partir de 5% des suffrages. Sur les réseaux sociaux, les soutiens de Valérie Pécresse continuent à appeler aux dons. C’est notamment le cas du sénateur Bruno Retailleau, ainsi que de David Lisnard, maire de Cannes, dans les Alpes-Maritimes.
J’ai donné à Valérie Pecresse. sur https://t.co/n2p5Exx2s0 ou par chèque à AFVP, BP 10010 #75721 Paris cedex 15. Solidarité avec Valérie #donnonspourlademocratie
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) April 18, 2022
Dans ce contexte, Les Républicains vont être forcés de faire des économies, a mis en garde, auprès du Parisien, le trésorier de LR, Daniel Fasquelle. « Le budget 2022 est solide, mais nous devons trouver des marges de manœuvre pour aider les candidats aux législatives », a précisé ce dernier, qui va travailler à la mise en œuvre d’un plan d’économies. Concernant les législatives de juin, il a tout de même l’intention de venir en aide à chaque candidat, à hauteur de 5 000 euros.
France24 - Monde
Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+
Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 15/04/2022 - 15:15
Laura MOUSSET
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Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto: Generation Fire", une série de courts-métrages animés réalisée en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science-fiction s'inspirent d’histoires et de cultures africaines. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film.
France24 - Monde
Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande
Publié le : 13/04/2022 - 17:13
Samia METHENI
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Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.
France24 - Monde
En Albanie, une ancienne base soviétique restaurée pour accueillir l'Otan
Publié le : 12/04/2022 - 19:18
Samia METHENI
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Dans l'ancienne ville de Staline, en Albanie, des dizaines de vieux Mig soviétiques et chinois rouillent à ciel ouvert sur ce qui fut une base militaire communiste. Mais le site va bientôt renaître de ses cendres sous la forme d'une base aérienne rutilante de l'Otan.
France24 - Monde
Japon : des travailleurs étrangers victimes d'abus et corvéables à merci
Publié le : 15/04/2022 - 18:18Modifié le : 15/04/2022 - 18:20
Thaïs Chaigne
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Au Japon, des vidéos d’un travailleur vietnamien abusé par ses collègues ont relancé le débat autour du "programme de formation des stagiaires techniques". Dans un pays très fermé à l’immigration, ce système permettant de faire venir de la main-d'œuvre peu qualifiée de l’étranger favorise les abus et l’exploitation des travailleurs, comme le dénoncent nos Observateurs.
Les images avaient fait le tour des médias de l’archipel en janvier dernier. Trois vidéos compilées datant de septembre 2020 montraient un Vietnamien d’une quarantaine d’années en train de se faire violenter par ses collègues japonais, dans une entreprise de construction de la région d'Hiroshima. Dans un extrait, un de ses collègues lui reproche de ne pas répondre en japonais avant de le frapper. Dans un autre extrait, le travailleur vietnamien se prend des coups de manche à balai à l’arrière d’un camion.
Selon le syndicat "Fukuyama Union Tampopo" qui l’a pris sous son aile et livré la vidéo aux médias japonais, ce travailleur vietnamien (dont l’identité n’a pas été révélée) aurait subi ce genre de violences pendant au moins deux ans dans cette entreprise qu’il a intégrée en 2019. Des violences qui ont continué malgré un signalement en juin 2021 – ces vidéos à l’appui – à l’organisme qui supervisait son "stage" au Japon. Dans la foulée, le ministère de la Justice a demandé, le 26 janvier, aux services d'immigration de prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux "violations des droits humains à l’encontre des stagiaires techniques étrangers".
Cet homme travaillait dans le cadre d’un "stage technique". Il s’agit d’un programme créé en 1993 pour permettre officiellement à de jeunes travailleurs asiatiques d’avoir une expérience professionnelle au Japon, grâce à un stage allant de deux à cinq ans.
Le Japon est longtemps resté fermé au reste du monde et l’immigration étant limitée aux travailleurs diplômés et qualifiés. Mais pour faire face à une population vieillissante et à une pénurie de main-d’œuvre générale à venir, le pays s’ouvre peu à peu, notamment avec une loi en 2019 accordant des visas à certains migrants moins qualifiés mais avec des "compétences particulières".
"Même s’ils font trop d’heures, ou s’ils sont maltraités par leur patron, ils doivent faire avec, ils n’ont pas le choix."
Dans les faits, la majorité des travailleurs étrangers viennent avec un statut de "stagiaire" comme l’explique à notre rédaction Shinichiro Nakashima, l’un des premiers et rares avocats spécialisés sur le droit du travail des étrangers.
Le programme de formation des stagiaires technique est censé former les travailleurs des pays asiatiques en voie de développement afin qu'ils puissent retourner dans leur pays avec de nouvelles connaissances et compétences.
Mais c'est devenu dans les faits un véritable système pour faire venir des travailleurs étrangers au Japon afin de compenser la pénurie de main d’œuvre que traverse le Japon dans le domaine de l'industrie manufacturière, de l'agriculture et de la construction.
Fin 2021, il y avait plus 350 000 stagiaires techniques au Japon, venant majoritairement du Vietnam, de Chine ou des Philippines. Un chiffre en baisse par rapport à 2019, avant l'arrivée du Covid-19 et la fermeture des frontières.
Ces stagiaires techniques ne sont pas de simples travailleurs migrants, leur statut favorise les abus, comme nous l’explique notre Observateur :
Beaucoup s’endettent jusqu’à 1 million de yen [environ 7 400 euros, NDLR] pour payer leur voyage et leur installation ici et sont ensuite payés au salaire minimum (parfois moins que ce qu'on leur avait promis). En outre, ce programme ne permet pas de changer de travail une fois assigné à une entreprise. Les stagiaires ne peuvent pas non plus choisir où ils vivent, leur logement est défini et géré par le programme. Donc même s’ils font trop d’heures, ou s’ils sont maltraités par leur patron [ou leurs collègues]... Ils doivent faire avec, ils n’ont pas le choix.
Rythmes insoutenables, heures supplémentaires non payées, menaces de licenciement après un accident du travail… La liste des abus rapportés par les associations d’aide aux migrants et les médias ne cesse de s’allonger.Sur les 6 000 entreprises qui font appel à des stagiaires techniques, 70 % auraient enfreint le droit du travail, selon une enquête du ministère du Travail en 2017. Entre 2018 et mars 2022, l'organisme japonais qui gère ces stages techniques (OTIT) avait révoqué 285 entreprises de son programme. Les stagiaires étrangers sont également surreprésentés dans les cas de décès liés à l’épuisement au travail.
Pour accompagner les travailleurs étrangers en conflit avec leurs employeurs, Shinichiro Nakashima a fondé Kumustaka, une association basée dans la préfecture de Kumamoto, au sud de l’archipel. Et beaucoup de femmes viennent frapper à sa porte. Harcèlement moral et sexuel, contrats rompus après avoir annoncé une grossesse : les femmes subissent plus encore que les hommes les abus visant les stagiaires techniques.
"On m’a fait comprendre que je ferais mieux d’avorter"
Vanessa, 25 ans, a quitté les Philippines pour se faire un peu d’argent grâce à un stage technique dans un centre de soin à Kumamoto. Tout se passait relativement bien, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte en avril 2021.
On m’a dit que je devrais prendre la responsabilité de ma grossesse, qu’à cause de moi la confiance entre les Japonais et les stagiaires philippins serait rompue... Puis on m’a fait comprendre que je ferais mieux d’avorter. J’ai refusé.
C’est notamment le responsable de mon stage au Japon qui m’a d’abord dit ça. L’avortement est un crime aux Philippines. Il aurait dû réaliser qu’il ne parlait pas à une Japonaise, qui peut avoir accès à un avortement sécurisé. Et de toute façon, je pense que seule la mère de l’enfant devrait prendre cette décision.
Ce que je voulais faire à l'origine, c’était simplement prendre un congé maternité [jusqu’à 14 semaines au Japon, NDLR] et rentrer aux Philippines puis revenir une fois le congé fini. J’avais même un avis médical favorable qui disait que je pourrais continuer de travailler sous certaines conditions, c'est-à-dire éviter les horaires de nuit et les charges lourdes. Mais on m’a forcé à signer les papiers pour mettre fin à mon contrat. Ils [l’entreprise et l’organisme qui gère le stage] me menaçaient, en me disant qu’ils m’éjecteraient de l’appartement , que je serai à la rue… [ les logements sont attribués par le programme, NDLR].
Aujourd'hui, Vanessa est rentrée aux Philippines, chez sa mère, avec qui elle élève son fils. Malgré son expérience douloureuse, elle souhaite toujours retourner quand elle le pourra au Japon. Elle a même déjà trouvé un autre stage.
" Je ne demande pas grand-chose. Ni de l’argent ni rien d’insurmontable, seulement le droit d’être traité équitablement. Je veux vraiment dire haut et fort que les stagiaires ont des droits [au Japon]."
Vanessa n’est pas la seule à s’être retrouvée dans cette situation.
Pourtant, les stagiaires techniques sont censés être protégés par la loi japonaise sur l'égalité des chances dans le travail, qui interdit entre autre aux employeurs de licencier ou de maltraiter les travailleurs en raison d'une grossesse ou d'un accouchement.
En 2019, le gouvernement japonais avait en outre mis en garde les entreprises qui embauchaient des stagiaires techniques étrangers, leur demandant notamment de ne pas licencier leurs employées enceinte.
Par crainte de connaître le même sort que Vanessa, certaines femmes préfèrent cacher leur grossesse, au point de mener à des drames. En 2021, une stagiaire vietnamienne qui travaillait dans l’État de Kumamoto a ainsi tenté de camoufler la naissance de deux jumeaux, morts-nés. Condamnée à 3 mois de prison pour avoir "abandonné" le corps des bébés en janvier 2022, l’association Kumustaka essaye aujourd’hui de la faire innocenter. C’est le deuxième cas de bébé mort-né lié à une grossesse cachée d’une stagiaire technique recensé en l’espace de quelques mois.
En 2017, le parlement japonais a adopté une loi censée interdire aux employeurs de "restreindre la liberté des stagiaires sans motif valable", et une autre censée condamner les "discours de haine" à leur encontre. Mais les affaires comme celle du travailleur vietnamien harcelé par ses collègues continuent de s’accumuler. Une des explications selon Shinichiro Nakashima : les stagiaires ne sont pas au courant de leurs droits, en particulier ceux qui parlent peu ou pas japonais."
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French Candidates’ Economic Programs Hold Key to the Election
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Promising tax cuts, higher wages and changes in the retirement age, President Macron and Marine Le Pen vie for undecided voters.
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By Liz Alderman
PARIS — As President Emmanuel Macron wove through crowds during a campaign stop in northern France last week, an elderly voter got in his face to protest one of his most unpopular economic proposals: raising the retirement age to 65 from 62 to fund France’s national pension system.
“Retirement at 65, no, no!” the woman shouted, jabbing a finger at Mr. Macron’s chest as he tried to assuage her. The boisterous exchange was caught on camera. Two hours later, he retreated, saying he would consider tweaking the age to 64. “I don’t want to divide the country,” he said on French television.
Mr. Macron’s reversal on a key element of his economic platform, in an industrial region backing the far-right firebrand Marine Le Pen ahead of France’s presidential election next Sunday, was a reminder of the social distress dominating the minds of voters. He and Ms. Le Pen have starkly divergent visions of how to address these concerns.
As they cross the country in a whirlwind of last-minute campaigning, their runoff will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Worries about widening economic insecurity, and the surging cost of living amid the fallout from Russia’s war on Ukraine, have become top issues in the race, ahead of security and immigration.
Ms. Le Pen won by a comfortable margin in the first round of voting last Sunday in places that have lost jobs to deindustrialization, where she has found a ready audience for her pledges to bolster purchasing power, create employment through “intelligent” protectionism and shield France from European policies that expanded globalization.
While Mr. Macron is still expected to win in a tight race, workers in restless blue-collar bastions may yet prove a liability. Despite a robust recovery in France from Covid lockdowns — the economy is now growing at around 7 percent, and unemployment has fallen to a 10-year low of 7.4 percent — many feel inequality has widened, rather than narrowed, as he pledged, in the five years since Mr. Macron took office.
After France’s traditional left-wing and right-wing parties collapsed in the first round of voting, both candidates are scrambling to lure the undecided and voters who gravitated to their opponents — especially the far-left firebrand Jean-Luc Mélenchon — in large part by recasting major planks of their economic programs to appeal to those struggling to get by.
Pensions is a case in point. Mr. Macron has worked to recalibrate his image as a president who favors France’s wealthy classes, the business establishment and white-collar voters as he set about overhauling the economy to bolster competitiveness.
In 2019 he was forced to set aside plans to raise the retirement age to 65 after raucous nationwide strikes shut down much of France. He had sought to streamline France’s complex system of public and private pension schemes into one state-managed plan to close a shortfall of 18 billion euros, or about $19 billion.
Following his confrontation in northern France last week, Mr. Macron insisted that he would continue to push back the retirement age incrementally — by four months per year starting next year — but that he was open to discussing an easing of the plan in its later stages.
“It’s not dogma,” he said of the policy. “I have to listen to what people are saying to me.”
Ms. Le Pen accused Mr. Macron of engaging in a policy of “social wreckage” and of blowing with the wind to capture votes, although she has also shifted gears after the protectionist economic platform she advanced five years ago spooked businesses. She dropped plans to withdraw from the European Union and the eurozone.
Today, Ms. Le Pen favors maintaining the current retirement age of 62, abandoning a previous push to reduce it to 60 — although certain workers engaged in intensive manual labor like construction could retire at the lower age.
As Ms. Le Pen seeks to rebrand her far-right National Rally party as a kinder, gentler party than the one she steered in 2017, albeit with a clear anti-immigrant message, she has focused on economic issues close to blue-collar voters’ hearts.
She got out front on one of the biggest issues of the campaign: a surge in the cost of living.
While Mr. Macron was trying to broker a cease-fire in Ukraine, Ms. Le Pen was visiting towns and rural areas across France, promising increased subsidies for vulnerable households.
She has pledged a 10 percent hike in France’s monthly minimum wage of 1,603 euros. She is also vowing to slash sales taxes to 5.5 percent from 20 percent on fuel, oil, gas and electricity, and to cut them altogether on 100 “essential” goods. Workers under 30 would be exempt from income tax, and young couples would get interest-free housing loans.
Her France-first policy extends even further: To make up for increased spending on social programs, she has said she would slash billions in social spending on “foreigners.”
She has also vowed to create jobs and re-industrialize the country by prioritizing French companies for government contracts over foreign investors and dangling a host of expensive tax incentives to encourage French companies that have branched out overseas to return to France.
While she has abandoned talk of a so-called Frexit — a French exit from the European Union — some of her proposals to protect the economy would amount to essentially that, including a pledge to ignore some European Union laws, including on internal free trade. She has said she would withhold some French payments to the bloc.
Mr. Macron has branded such promises “pure fantasy” and is proposing to retain many of his pro-business policies, with modifications.
Having vowed to lure jobs and investment, under his watch foreign companies have poured billions of euros into industrial projects and research and development, creating hundreds of thousands of new jobs, many in tech start-ups, in a country that has not easily embraced change.
At the same time, he has faced a challenge in discarding the image of an aloof president whose policies tended to benefit the most affluent. His abolition of a wealth tax and the introduction of a 30 percent flat tax on capital gains has mainly lifted incomes for the richest 0.1 percent and increased the distribution of dividends, according to the government’s own analysis.
After a growing wealth divide helped set off the Yellow Vest movement in 2019, bringing struggling working-class people into the streets, Mr. Macron increased the minimum wage and made it easier for companies to give workers “purchasing power bonuses” of up to 3,000 euros annually without being taxed, a policy he has pledged to beef up.
As inflation has surged recently, Mr. Macron has also authorized billions of euros in subsidies for energy bills and at the gas pump and has promised to peg pension payments to inflation starting this summer. He has vowed new tax cuts for both households and businesses.
His economic platform also aims for “full employment,” in part by pressing ahead with a series of pro-business reforms that has continued to lure the support of France’s biggest employers’ organization, Medef.
“Emmanuel Macron’s program is the most favorable to ensure the growth of the economy and employment,” the group said last week, adding that Ms. Le Pen’s platform “would lead the country to stall compared to its neighbors and to put it on the sidelines of the European Union.”
For all the differences, the pledges by Mr. Macron and Ms. Le Pen have one thing in common: more public spending, and less savings. According to estimates by the Institut Montaigne, a French economic think tank, Mr. Macron’s economic plan would worsen the public deficit by 44 billion euros, while Ms. Le Pen’s would widen it by 102 billion euros.
“These shifts are significant enough to think that some of their proposals cannot actually be applied — except if they put in place budget austerity measures that they are not talking about,” Victor Poirier, director of publications at the Institut Montaigne, said.
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Valeurs Actuelles
Présidentielle : la Fédération des protestants prend position contre le Rassemblement national
Pour les protestants de France, ce ne sera pas Marine Le Pen. Dans un communiqué diffusé dimanche 17 avril, la Fédération des protestants de France (FPF) a pris position en vue du second tour de l’élection présidentielle, selon La Croix. Sans appeler à voter en faveur d’Emmanuel Macron, ni explicitement interdire le vote Marine Le Pen, la FPF rappelle que ses engagements pourraient être « entravés » par l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN).
Parmi les engagements qu’elle estime menacés, la FPF cite « la parole en faveur de la liberté religieuse, les actions pour l’accueil des exilés et des étrangers (…) et, de façon plus générale, le projet de promotion de la fraternité et de lutte contre les inégalités dans une société qui a besoin de se rassembler. »
Un électorat protestant sur-mobilisé
Au premier tour de l’élection présidentielle, note La Croix, les protestants français s’étaient assez nettement mobilisés. 83% d’entre eux sont allés voter, contre 74% de la population française. Un scrutin au cours duquel ils avaient nettement préféré Emmanuel Macron, lui accordant 36% de leurs voix – contre seulement 17% pour Marine Le Pen.
La FPF n’est pas la seule organisation religieuse à avoir diffusé des consignes plus ou moins claires à l’approche du second tour. Déjà, les principales organisations musulmanes et juives ont fait savoir qu’elles souhaitaient la réélection d’Emmanuel Macron – ou en tout cas la défaite de Marine Le Pen. De son côté, l’Eglise catholique n’a pas clairement fait part de consignes, bottant en touche en évoquant « la conscience et la liberté de chacun ». Au premier tour, 40% des catholiques français avaient voté en faveur d’Eric Zemmour, Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
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Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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-
Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
France24 - World
PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille
Issued on: 17/04/2022 - 23:49
NEWS WIRES
Paris St Germain continued their march towards a record-equalling 10th French title when goals by Neymar and Kylian Mbappe earned them a 2-1 home victory against bitter rivals Olympique de Marseille on Sunday.
Neymar's early opener for PSG was cancelled out by Duje Caleta Car before Mbappe's penalty sealed the win and put PSG on 74 points.
They now lead second-placed Marseille, who had a late equaliser disallowed, by 15 points with six games left and could be crowned champions next weekend.
Jorge Sampaoli's side have a three-point lead over third-placed Stade Rennais as both teams battle it out for second and direct qualification for the Champions League group stage. The team in third will enter the competition in the third qualifying round.
PSG got off to a lively start and it did not take long for Mauricio Pochettino's men to take the lead.
Neymar put them ahead after 12 minutes when, latching onto a cross from Marco Verratti, he lobbed keeper Pau Lopez from the penalty spot.
Marseille stayed compact and levelled on 31 minutes as Caleta Car tapped in from a packed goalmouth after Gianluigi Donnarumma missed the ball from a corner.
PSG piled on the pressure but were repeatedly caught by the offside trap, with Lionel Messi denied a goal.
They were, however, rewarded for their domination on the stroke of halftime when they were awarded a penalty after a VAR review showed that the ball had hit Valentin Rongier's elbow on the edge of the area.
Mbappe buried the spot kick five minutes into stoppage time for his 21st goal of the Ligue 1 season.
Tempers flared after the break and Neymar protested vehemently after picking up a yellow card for a foul on Matteo Guendouzi and needed a couple of minutes to cool down.
PSG had another goal disallowed in the 75th minute when Mbappe was ruled offside after being set up by Messi.
Marseille celebrated what they thought was an equaliser five minutes from fulltime, only for William Saliba's goal to be ruled out for yet another offside.
Earlier, Nice climbed up one spot to fourth, two points behind Rennes, after Andy Delort's double gave them a 2-1 home win against Lorient.
Olympique Lyonnais bounced back from their elimination in the quarter-finals of the Europa League against West Ham United by demolishing second-from-bottom Girondins de Bordeaux 6-1 at the Groupama Stadium with doubles by Moussa Dembele and Karl Toko Ekambi.
Lyon are eighth on 49 points, seven behind Rennes.
(REUTERS)
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Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown
FootballChampions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback
FOOTBALL
Barcelona eliminated, West Ham advances in Europa League
Valeurs Actuelles
Une victoire de Marine Le Pen signifierait “la mise à mort des militantes féministes”, prévient Alice Coffin
« Si l’extrême droite gagne, moi, comme tant d’autres militantes féministes, ou antifa, ou antiracistes, nous sommes menacées très directement de mort. Que les électrices et électeurs aient bien cela en tête le 24 avril. » Ces propos ont été tenus par Alice Coffin, lors d’une interview accordée à Libération et publiée dimanche 17 avril. Après quoi, l’élue écologiste parisienne a enjoint Emmanuel Macron à écouter les revendications des féministes, tout en précisant qu’elle voterait pour lui, le 24 avril.
Dans le détail, pour Alice Coffin, l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen serait une catastrophe incomparable, qui menacerait non seulement les militants, mais également l’ensemble des femmes en France et en Europe. « Cela signifierait très concrètement la mise à mort des militantes féministes. Au sens littéral, a-t-elle assuré auprès du quotidien national. Le RN réduit à néant toute possibilité d’émancipation pour les femmes. »
Alice Coffin se dit « en deuil féministe »
🔴 Une victoire de @MLP_officiel « signifierait très concrètement la mise à mort des militantes féministes. Au sens littéral », affirme Alice Coffin. « Si l’extrême droite gagne… nous sommes menacées très directement de mort. » #presidentielles2022 https://t.co/1jpqfCnjgv
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 18, 2022
Après quoi, toujours dans le même contexte, elle a évoqué en ces termes la campagne présidentielle : « Je suis en deuil féministe depuis les résultats de la primaire écologiste. » Au premier tour de l’élection présidentielle, qui s’était déroulée le 10 avril, la cofondatrice de la Conférence européenne lesbienne et de l’Association des journalistes LGBT avait – à l’instar d’autres militantes comme Caroline de Haas et Lauren Bastide – donné sa voix à Jean-Luc Mélenchon.
France24 - World
Pope urges call of peace be heard in this 'Easter of war'
Issued on: 17/04/2022 - 13:05Modified: 18/04/2022 - 08:56
NEWS WIRES
Pope Francis, marking an "Easter of war" on Sunday urged leaders to hear the people's plea for peace in Ukraine and implicitly criticised Russia for dragging the country into a "cruel and senseless" conflict.
The 85-year-old pope made his comments in his twice-yearly "Urbi et Orbi" (to the city and the world) address to about 50,000 people in St. Peter's Square after a long Mass. It was the first Easter since 2019 that the public was allowed to attend following two years of COVID-19 restrictions.
Francis dedicated much of the address, traditionally an overview of world conflicts, to Ukraine, comparing the shock of another war in Europe to the shock of the apostles who the gospel says saw the risen Jesus.
"Our eyes, too, are incredulous on this Easter of war. We have seen all too much blood, all too much violence. Our hearts, too, have been filled with fear and anguish, as so many of our brothers and sisters have had to lock themselves away in order to be safe from bombing," he said.
Ukraine, he said, was "sorely tried by the violence and destruction of the cruel and senseless war into which it was dragged".
Moscow describes the action it launched on Feb. 24 a "special military operation". Francis has already rejected that terminology, calling it a war and previously using terms such as unjustified aggression and invasion.
"Let there be a decision for peace. May there be an end to the flexing of muscles while people are suffering," Francis said on Sunday, going on to thank those who had taken in refugees from Ukraine, most of whom have gone to Poland.
Earlier this month in Malta, Francis implicitly criticised Russian President Vladimir Putin over the invasion, saying a "potentate" was fomenting conflict for nationalist interests.
Shout "peace" from the streets
Francis, who suffers from leg pain, held up well during the long Mass and then toured the crowd in the square and a nearby street while sitting in an open white popemobile.
Later, he read most of the "Urbi et Orbi" address from the balcony sitting down, standing only at the start and for the final blessing.
On Saturday night he attended but did not preside at an Easter vigil service, apparently to rest up for Sunday, the most important day in the Christian liturgical calendar.
"Please, let us not get used to war!" Francis said, looking down on the square bedecked by tens of thousands of flowers donated by the Netherlands. "Let us all commit ourselves to imploring peace, from our balconies and in our streets! May the leaders of nations hear people’s plea for peace."
"I hold in my heart all the many Ukrainian victims, the millions of refugees and internally displaced persons, the divided families, the elderly left to themselves, the lives broken and the cities razed to the ground," he said.
He called for reconciliation among Israelis and Palestinians ad among the people of Lebanon, Syria, Iraq, Libya, Myanmar, and the Democratic Republic of Congo, which he is due to visit in July.
(REUTERS)
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Pope calls for dialogue in ‘Urbi et Orbi’ Christmas address
AS IT HAPPENEDUkraine vows to 'fight to the end' in Mariupol as Russian ultimatum expires
As it happened
More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Le Monde devient fou et compare l’élection de Marine Le Pen à Juin 40 et les préfets opposants à Jean Moulin !
Certes cette première semaine de second tour aura été celle de la régression morale et intellectuelle. Celle du retour de la vieille bête humaine. La diablesse Marine Le Pen aura remplacé le diable Zemmour rentré dans sa boîte dans notre enfer fantasmatique d’un univers médiatique mono-satanique. On peut et l’on doit bien évidemment incriminer le tropisme d’un monde journalistique partisan et comme toujours indulgent envers l’extrême gauche.
Mais l’on doit également constater la paresse intellectuelle d’une droite, en ce compris la plus radicale, qui n’a pas songé un seul instant à mener la bataille culturelle contre cette gauche extrême toujours plus intolérante. Elle aura préféré réserver ses coups à sa guerre intestine ou au président sortant. Cette abstention coupable aura eu deux funestes conséquences : ménager Mélenchon pour son plus grand profit électoral, dont le castrisme outrancier et l’islamo-gauchisme complaisant envers l’islam le plus radical ont été épargnés. Et réserver la diabolisation, dans ce système binaire et manichéen, à la seule droite.
Ceci posé, même dans ce cadre névrotique qui n’a rien de nouveau, le journal le Monde aura vendredi franchi un palier dans ce retour irrationnel du diable fascisant. Certes le Monde avait la semaine passée choisi officiellement son camp en appelant ses lecteurs à ne voter ni Le Pen ni Zemmour.
« Je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait en 40 quand Pétain a pris le pouvoir. »
Le quotidien n’en est pas à sa première prise de position électorale, puisqu’il avait précédemment souhaité la victoire de Jeremy Corbyn contre Boris Johnson taxé de populiste. On appréciera à cette occasion sa clairvoyance antiraciste, puisque quelques semaines plus tard, son poulain anglais défait fut mis au ban de son parti travailliste pour cause d’antisémitisme…
Mais dans cet article surréaliste du vendredi, intitulé Les préfets face au risque Le Pen, notre journal aura pulvérisé le point Godwin. Il explique sans rire que les préfets inquiets de l’éventualité de la victoire de la diablesse blonde les inquiète tant « qu’ils font eux-mêmes le lien avec la situation de Juin 40 ». Plus loin, le mur du ridicule et de l’obscénité est franchi allègrement quand un préfet est ainsi cité complaisamment : « Je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait en 40 quand Pétain a pris le pouvoir. »
Mais on touche au sublime de l’indécence quand on prête au même courageux fonctionnaire résistant cette noble sentence : « C’est l’esprit de Jean Moulin. » L’instrumentalisation politique de la Seconde Guerre mondiale n’est pas qu’une monstrueuse sottise. Sa banalisation n’est pas qu’une immonde faute morale à l’égard de ses victimes. L’antifascisme d’opérette devenu fou est le haut mal d’une époque devenue folle.
À guetter les fantômes du passé, ces antifascistes de pacotille n’ont ni vu ni vouloir les criminels anti-Français et anti-juifs qui ont massacré des centaines de Français ces dernières années. Il est encore fécond, ce ventre imbécile qui ne voit plus la bête humaine.
France24 - World
North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'
Issued on: 17/04/2022 - 07:59
NEWS WIRES
Kim Jong Un supervised the test-firing of a new guided weapons system to improve North Korea's "tactical nukes", state media said Sunday, capping days of celebrations surrounding the birthday of the country's founding leader.
The launch was the latest in an unprecedented blitz of sanctions-busting weapons-tests this year, which included firing an intercontinental ballistic missile at full range for the first time since 2017.
It also came just ahead of US-South Korea military training exercises – which have always infuriated Pyongyang – that were due to begin on Monday.
The "new-type tactical guided weapon... is of great significance in drastically improving the firepower of the frontline long-range artillery units and enhancing the efficiency in the operation of tactical nukes," the North's official KCNA news agency reported.
It said the test was successful, but did not specify when or where it took place.
South Korea's Joint Chiefs of Staff said it detected two projectiles fired late on Saturday, which flew 110 kilometres (68 miles) at an altitude of 25 kilometres, travelling at speeds of around Mach 4.
The United States was "aware of the North Korean statement that they conducted a test of a long range artillery system", a Pentagon spokesperson said, adding it was monitoring.
Analysts had widely expected Pyongyang could conduct a nuclear test as part of events to celebrate Friday's anniversary of the 110th birthday of North Korea's founding leader – and Kim's grandfather – Kim Il Sung.
Expectations were heightened because of indications that Pyongyang had restarted work at one of its known nuclear testing sites.
Analysts said the weapon tested over the weekend appeared to be a new short-range ballistic missile – but no less significant.
"This is North Korea's first tactical nuclear weapon delivery system, it would seem," said Ankit Panda, a senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace.
"You don't have to be particularly imaginative to put this two and two together."
Short-range but significant
Photos carried by the Rodong Sinmun newspaper showed a grinning Kim –surrounded by uniformed officials – applauding as he watched what it said was the test-firing of the weapon.
Kim gave a military research team "important instructions on further building up the defence capabilities and nuclear combat forces," according to the KCNA report.
Kim had also overseen in Pyongyang a series of events to celebrate Friday's anniversary, including a huge civilian parade, mass dance parties, and fireworks – but no military parade to show off the regime's new weapons.
At a key party congress in January 2021, Kim outlined a five-year defence development plan, calling for the development of higher nuclear technology and to make smaller and lighter nuclear weapons for "more tactical uses."
The remarks signalled a return to nuclear testing and Kim's rare attendance at a launch of a short-range missile – the first in more than two years –suggested "particular significance", according to Panda.
North Korea had paused long-range and nuclear tests while Kim met then-US president Donald Trump for a bout of doomed diplomacy, which collapsed in 2019.
North Korea has tested nuclear weapons six times since 2006 and touted the success of its last and most powerful one in 2017 – a hydrogen bomb with an estimated yield of 250 kilotons.
Officials and analysts had widely predicted that North Korea may carry out its seventh nuclear test in the coming weeks.
Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of the first Trump-Kim summit.
"This test of a tactical nuclear delivery system comes as indicators grow of significant reconstitutive work at North Korea's Punggye-ri nuclear test site," said Panda.
With a new nuclear test, experts say Pyongyang will seek to miniaturise nuclear warheads to mount on its ICBMs.
South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.
South Korea and the United States regularly stage military exercises, but Pyongyang has long protested the drills as a rehearsal for war.
"This training is a defensive command post training using computer simulation, and there is no real military maneuver training," Seoul's Joint Chiefs of Staff said Sunday.
(AFP)
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North Korea celebrates founder's birth without military parade
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : plus de 220 000 électeurs radiés à cause d’une erreur
Cela semble incroyable, et pourtant. Comme nous l’apprend CNews, lundi 18 avril, plus de 220 000 électeurs français se sont retrouvés dans l’impossibilité d’effectuer leur devoir de citoyen le 10 avril dernier. Et pour cause, ces derniers ont été radiés en raison d’une simple erreur : la mise à jour automatique de leurs données personnelles. Selon des informations citées par nos confrères, la moitié de ces électeurs radiés par erreur – officiellement « pour perte d’attaches communales » – l’auraient été en Île-de-France, à Marseille (Provence-Alpes-Côte d’Azur), à Strasbourg (Grand Est), ainsi qu’à Lille (Hauts-de-France).
« C’est quand même un droit et un devoir »
Parmi ces électeurs lésés, figure Romain, qui s’est confié à ce sujet auprès de la chaîne d’information. Ce dernier a été radié sans le savoir, après avoir déménagé. « On m’a dit qu’il fallait que j’appelle la nouvelle mairie, mais au final, on m’a renvoyé d’une mairie à l’autre avant de me dire : ‘Non, vous n’êtes pas inscrit sur les listes, on ne peut rien faire pour vous’ », explique-t-il, au sujet de sa mésaventure. De ce fait, le 10 avril, il n’a pas pu se rendre aux urnes, pour le premier tour de l’élection présidentielle. « C’est quand même un droit et un devoir », a-t-il observé ensuite auprès du même média, avant de se dire « surpris » qu’aucune solution n’ait pu être trouvée.
France24 - World
Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
Issued on: 12/04/2022 - 20:10
Joanna YORK
The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?
After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”
In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.
According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.
On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.
“The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”
>> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol
Avoiding ‘unbearable humiliation’
Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.
Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”
Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.
A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.
“In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”
A lack of proof
However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.
Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.
Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.
“Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”
Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.
On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.
Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.
Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.
“But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”
‘Plausible deniability and doubt’
Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.
“A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”
Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.
By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.
In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”
The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.
Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.
Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.
The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.
‘This could be the fate of other cities’
For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.
Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.
Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”
Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.
Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”
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WAR IN UKRAINE
War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'
Truth or Fake
Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged
As it happenedMariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege
Valeurs Actuelles
“Laissons-nous vaincre par la paix du Christ” : le message du Pape pour cette “Pâques de guerre”
Les fêtes de Pâques ont battu leur plein ce dimanche 17 avril. Une messe a été organisée, suivie de la bénédiction Urbi et Orbi prononcée par le pape François devant la place Saint-Pierre au Vatican. Face à une foule d’environ 100 000 personnes – selon les chiffres des autorités italiennes –, le pape François a parlé d’une « Pâques de guerre », rapporte Aleteia. « Nous avons vu trop de sang, trop de violence. Nos cœurs se sont remplis aussi de peur et d’angoisse, tandis qu’un grand nombre de nos frères et sœurs ont dû s’enfermer pour se défendre contre les bombes », a déploré le souverain pontife.
« La paix est possible »
Le pape François a alors indiqué que le Christ « exhorte à ne pas s’abandonner au mal et à la violence ». « Laissons-nous vaincre par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous », a-t-il affirmé, comme le relate Aleteia. Le souverain pontife a ainsi appelé à « la paix pour l’Ukraine martyrisée », qui fait face à l’offensive militaire lancée par Vladimir Poutine depuis le 24 février dernier.
L’accueil des réfugiés salué
Face à cette guerre, plus de quatre millions d’Ukrainiens ont fui leur pays pour se réfugier dans d’autres pays européens. Un accueil dont s’est réjoui le pape François, saluant les « portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l’Europe », rapportent nos confrères. Ce serait même une véritable « bénédiction pour nos sociétés », a déclaré le pape François au Vatican, ce dimanche. Des sociétés qui seraient d’ailleurs « parfois dégradées par tant d’égoïsme et d’individualisme », mais qui deviendraient un peu plus « accueillantes » grâce à ces « actes de charité ».
Valeurs Actuelles
Présidentielle : l’hésitation des évêques à donner une consigne de vote
A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, les deux candidats en lice tentent de convaincre les Français. De leur côté, les politiques mais aussi des artistes ou encore des sportifs ont publiquement annoncé leur soutien à Emmanuel Macron. Mais comme l’a indiqué La Croix le 15 avril, la parole publique reste plus compliquée pour l’Eglise. En effet, les évêques catholiques se trouvent face à un dilemme et hésitent à donner une consigne de vote. Lors de entre-deux- tours en 2017, ils avaient refusé de se prononcer comme beaucoup à « faire barrage à l’extrême droite ».
« Unité catholique » en jeu
Si certains hommes de foi continuent à exercer une parole politique publique, ils sont moins nombreux qu’avant à s’engager. En janvier dernier, les évêques ont publié un document destiné aux fidèles pour leur rappeler quelques principes fondamentaux. Mais dans ce texte, rien n’intègre de ne pas voter pour le Rassemblement national. Si en 2002 avec Jean-Marie Le Pen, le vote pour « l’extrême droite » était peu démocratisé, les choses ont changé et de nombreux catholiques se tournent sans honte vers Marine Le Pen. En donnant une consigne de vote, l’Eglise pourrait briser l’unité catholique et diviser ses fidèles. Avec l’évolution de la société, les hommes de foi ont pris conscience que le christianisme n’avait plus la possibilité de peser comme autrefois sur les grandes décisions. Ils ont aussi appris que leur prise de position devait être soigneusement travaillée pour être audible et acceptée. De nombreuses raisons pour lesquelles les évêques seraient beaucoup moins enclins qu’avant à dire à leurs fidèles à qui adresser leur bulletin de vote.
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
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By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
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France24 - Monde
Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"
Publié le : 16/04/2022 - 09:44
Bahar MAKOOI
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Après plus de 15 jours de confinement, les habitants de Shanghai semblent de plus en plus exaspérés par les difficultés d'accès à la nourriture et par l'isolation forcée des personnes positives au Covid-19 dans des centres de quarantaine au confort et à l'hygiène aléatoires. Pour France 24, plusieurs Français confinés dans la capitale économique de la Chine ont accepté de raconter leur quotidien.
Shanghai, capitale économique de la Chine, fait face à sa plus grave flambée épidémique depuis le début de la pandémie de Covid-19. La quasi-totalité des 25 millions d'habitants y sont confinés depuis début avril, avec des difficultés d'accès à la nourriture.
Suivant la politique chinoise du "zéro Covid", les autorités locales isolent les personnes testées positives, même asymptomatiques, en les plaçant dans des centres de quarantaine. Mais avec plus de 20 000 nouveaux cas positifs quotidiens ces derniers jours, elles peinent à suivre la cadence. Après près de 15 jours de confinement strict, des vidéos diffusées sur le réseau social chinois WeChat montrent l’exaspération des habitants de cette mégalopole.
Près de 7 000 expatriés français vivent à Shanghai, d’après Anne Genetet, députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, et un certain nombre d’entre eux commencent à quitter le pays. Un avion de la compagnie Air France devait décoller vendredi 15 avril, avec près de 300 passagers ayant souhaité rentrer au plus vite. France 24 a interrogé des Français, toujours confinés à Shanghai.
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Géraldine, 40 ans, community manager
"Dans notre résidence, le volontaire français qui livre la nourriture devant nos portes vient de me dire qu’il a pris des billets pour quitter le pays le 14 mai. Moi, je ne veux pas partir sur cette mauvaise expérience, sans avoir dit au revoir à mes amis, sans que ma fille de 4 ans ait pu revoir ses copains d’école. On vit à Shanghai depuis deux ans, j’ai adoré cette ville que nous allons quitter cet été.
Le variant Omicron, ce n’est pas ma plus grande peur : ce que je crains le plus, c’est d’aller en centre de quarantaine. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Si on passe à côté de quelqu’un qui est positif, le QR code passe au orange.
Quand mon QR code est passé au rouge il y a deux jours [après un test positif], ça a été la panique. On a tout de suite joint l’entreprise de mon mari, le consulat, mes médecins, pour savoir comment ils pouvaient nous aider, tout en faisant attention à ne pas communiquer ce stress à ma fille. Je suis en rémission d’une maladie grave et mes médecins ont immédiatement écrit un certificat attestant que mon état nécessite une certaine surveillance incompatible avec une quarantaine dans ces centres.
Finalement, je suis repassée au vert 24 heures plus tard. Il s’agissait d’une erreur, ce qui est tout à fait possible, étant donné que les 25 millions d’habitants de Shanghai sont testés chaque jour.
Je vis dans une résidence du centre historique de Shanghai. Il y a 20 à 30 % d’expatriés et les Chinois qui vivent ici sont très aisés. Ça fait une grande différence car on arrive à passer des commandes groupées pour la nourriture, alors que les Chinois qui vivent dans des "lanes", qui sont de plus petites habitations, ne peuvent pas se le permettre. Ici, nous recevons des colis tous les trois jours environ, avec des commandes de lait, d’eau… Chaque jour, ces fameux volontaires qui habitent la résidence, avec leur tenue de protection de la tête au pied, redistribuent bénévolement les commandes sur chaque palier. Ils peuvent aussi aider au troc dans l’immeuble. J’ai fait passer à une voisine de la viande et de la pâte à modeler pour occuper ses enfants ; elle m’a donné un poisson surgelé.
Comme je suis en rémission d’un cancer, je dois prendre un traitement quotidien, mais il n’était plus disponible. J’ai dû demander aux autorités locales de m’autoriser à aller le chercher dans un hôpital. Ils ont fait venir un chauffeur en tenue de protection, qui m’a acheminée pour l’aller et le retour. J’ai pu dépanner une voisine dans le même cas que moi, grâce à ce convoi spécial. Plus tard, j’ai appris que plusieurs des médecins qui me suivaient à l’hôpital pour mon cancer se sont retrouvés en centre de quarantaine. Je ne sais pas comment se passe le suivi des malades si ces professionnels, dont les métiers sont essentiels, ne peuvent plus exercer.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Géraldine Bordère⭐️foodie (@geraldineatshanghai)
Nous avons un groupe [de messagerie en ligne] WeChat de 300 participants pour la résidence. Lorsque j’ai été testée positive, mon test s’est affiché le matin même sur le groupe, avec mon numéro d’appartement. On avait déjà prévenu tous nos amis de la résidence pour s’assurer de leur soutien, en leur disant que je comptais refuser d’aller en camp. Ils ont dit qu’ils prendraient ma défense.
Comme je sentais venir ce confinement, j’avais anticipé et on a pas mal de réserves à la maison. J’ai rempli mes placards de façon à cuisiner des repas équilibrés et des plats divers pour ne pas s’ennuyer. Ça nous aide à vivre sereinement, même s'il ne nous reste que le dernier petit bout de fromage qu’on avait avant le confinement.
On n’a pas mis les pieds dehors depuis 14 jours. Comme il y a des résidents positifs, les tests se font dans le hall de l’immeuble et nous n’avons pas le droit de sortir dans le jardin, en bas. Nous sommes accompagnés depuis notre palier jusqu’au rez-de-chaussée.
Un jour, nous avons remarqué que les portes d’entrée de l’immeuble avaient été cadenassées, nous nous sommes plaints et les scellés ont été retirés. Je pense qu’en tant qu’étrangers, on est davantage écoutés. Je me demande si ces scellés auraient été retirés si des Chinois s’étaient plaints. Psychologiquement, c’est une étape au-dessus que de se savoir enfermés comme dans une prison.
Je nous estime quand même chanceux : on ne manque de rien, ma fille a trois fois 20 minutes de cours à distance [par semaine], on joue beaucoup ensemble. On essaie de se mettre dans notre bulle et la solidarité nous fait tenir. On vit au jour le jour. Mais je n’ai aucune idée de quand je pourrai faire un pas dehors.
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Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture
Je vis en Chine depuis 14 ans et à Shanghai depuis 2013. Je ne suis pas à plaindre car j’ai un balcon et, pour le moment, cet extérieur ne m’a pas été interdit. Il faut dire qu’au 25e étage, je ne risque pas d’attraper le virus qui monterait de la rue.
À la mi-mars, je me suis réveillée un matin, tôt, pour aller faire mon jogging et les portes de la copropriété de 2 000 résidents avaient été cadenassées. Des tentes de test ont fleuri et les allées et venues ont été soumises à la présentation d’un test négatif de moins de 48 heures.
Je vis seule donc je n’ai pas besoin de grandes quantités de nourriture. On s’est organisé dans la résidence pour faire des achats groupés. Il y a des voisins qui se lèvent à 5 heures du matin pour passer les commandes, parce qu’à 8 heures il n’y plus rien de disponible. Les autorités m’ont aussi livrée trois fois, une fois j’ai eu 30 œufs, des crevettes, l’autre fois un poulet entier. Ce qui m’inquiète, c’est que les quantités sont les mêmes qu’on soit célibataire ou en famille. Comment font ceux qui vivent à 7 dans leur appartement ? Lors des tests, je croise des familles avec trois générations vivant sous le même toit. Pour le moment, on se débrouille mais je me demande combien de temps la ville va tenir avec ses stocks.
Avant, je prenais l’avion une à deux fois par mois, en Chine, dans la région et en France. Depuis le Covid, je suis devenue sédentaire et, maintenant, je ne peux plus sortir de chez moi. D’habitude, je me rends tous les jours à l’usine. Le confinement à un impact sur mon travail car on produit mais on ne peut pas livrer et on commence à manquer de matière première. Il y a aussi des ouvriers de l’usine qui dorment sur place, en respectant les distances de sécurité. Et ce qu’on redoute le plus, ce sont les accidents car le système de santé ici est ralenti avec tous ces médecins réquisitionnés pour les centres de quarantaine ou confinés.
Ma plus grande crainte continue encore aujourd’hui d’être testée positive. Dans la résidence, on ne comprend pas pourquoi de nouveaux cas apparaissent après chaque campagne de test, malgré les précautions drastiques prises depuis 15 jours.
Les résultats des tests mettent entre 8 et 24 heures à tomber. À chaque test, je ne suis pas sereine. L’application bugue souvent et c’est pénible. Certains amis rapportent qu’on est venu les réveiller à 23 heures pour aller passer un test. J’ai toujours une petite crainte que quelqu’un frappe à la porte. Tout ça se cumule et ajoute de l’angoisse. J’essaie de limiter les échanges sur le WeChat de la résidence et sur les réseaux sociaux pour limiter ce qui peut être anxiogène. Au début du confinement, je n’étais pas informée de chaque cas positif dans la résidence et je le vivais mieux. Car chaque nouveau cas signifie 14 jours de confinement pour l’immeuble.
Malgré tout, je tiens à rappeler que je ne me sens pas physiquement en danger. On ne vit pas en Ukraine, je relativise. La communauté chinoise et mes collègues sont très solidaires, ils veillent à ce que je ne manque de rien, je me sens entourée. Pour le moment, je n’ai pas envie de rentrer en France mais on verra comment la situation évolue.
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Thibaut, 29 ans, informaticien
Je pense avoir attrapé le virus juste avant le confinement, le 26 mars au soir. Je me suis rendu à un anniversaire. Avec le recul, je n’aurais pas dû. J’ai eu des symptômes quelques jours plus tard, de la fièvre. À ce moment-là, à Shanghai, on commençait déjà à sentir venir un gros confinement. J’ai fini par être testé positif le 4 avril, après plusieurs tests négatifs. J’ai été le premier cas positif de ma résidence.
Le comité de quartier [autorité locale] m’a envoyé un message pour me demander de préparer mon sac, car ils allaient m’envoyer dans un de ces centres de quarantaine. Puis ils sont venus à ma porte et, comme je parle chinois, je leur ai expliqué que lorsque j’ai effectué mon test, ne sachant pas que j’avais le Covid, j’ai fait la queue avec tous les résidents du bâtiment. Mon bâtiment fait 26 étages, avec environ 300 appartements et, dans ma résidence, il y a trois immeubles de cette taille. Ils se sont retrouvés face au dilemme de devoir transférer tout le bâtiment vers un centre de quarantaine, car à ce moment-là il était question d’envoyer les cas contacts proches en centre également. Ça les a fait changer d’avis, je pense. Ils ont placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle.
J’ai eu de la chance, car je crois qu’ils manquaient d’ambulance à Shanghai à cette période-là, c’est peut-être pour ça que je suis passé entre les mailles du filet. J’ai mis quelques jours à y croire. Les nuits suivantes, je n’ai pas fermé l’œil. J’avais peur qu’ils passent me chercher au milieu de la nuit pour m’emmener en quarantaine.
Je suis le seul étranger de ma résidence et ça se passe bien avec mes voisins. J’ai fait ce choix pour progresser en langue et pour vivre mon expérience chinoise à fond. Je participe à la vie du bâtiment avec sa salle commune, ses repas partagés, ses moments de propagande communiste.
Ici vivent beaucoup de personnes âgés, souvent avec leurs petits-enfants que les parents font garder car ils travaillent ailleurs jusqu’à très tard le soir. Comme ce sont des personnes âgées et que le taux de vaccination est faible, les résidents ont très peur d’attraper le Covid. Parfois, ils font brûler de l’encens dans les escaliers, pensant que ça fera fuir le virus. Quand je suis passé au QR code rouge [positif au test], la moitié des habitants du bâtiment a réclamé mon transfert immédiat. Je les comprenais mais j’étais très stressé à l’idée qu’on m’emmène de force dans ces centres.
J’ai déjà été confiné une fois, quand je vivais à Nankin [au nord de Shanghai], mais la ville était beaucoup plus petite et le confinement mieux organisé car l’accès à la nourriture était garanti. Dès les premiers jours du confinement ici à Shanghai, mon entreprise m’a fait livrer de quoi tenir un mois. Dans ma résidence, seuls deux achats groupés de café et de pain ont été proposés. Sinon, le comité de quartier nous apporte régulièrement et gratuitement de l’eau, car l’eau de Shanghai, même bouillie, contient du plomb. Si un voisin demande quelque chose sur le WeChat du bâtiment, on le dépanne. Celui du 20e étage avait besoin d’huile et de riz, on lui en a donné.
J’aurais peut-être dû me faire vacciner, mais ici on ne propose que le vaccin chinois et il me fait peur. Dans la résidence, les autorités offraient un pack de yaourts à chaque dose de vaccin, je trouvais ça un peu bizarre.
Hier, pour mon deuxième test consécutif, je suis passé au QR code vert [négatif au Covid-19]. Sur le groupe WeChat, des voisins que je ne connais pas m’ont félicité. En revanche, sur ma porte, le capteur est toujours là.
J’ai pris un billet à 4 000 euros pour la France, pour un retour fin mai. Est-ce que je vais revenir ? Je ne le sais pas encore. Pour moi, vivre à Shanghai dans les trois prochaines années, c’est accepter l’idée de passer environ deux mois de quarantaine sur un an. Je ne suis pas sûr d’être prêt à revivre ça.
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Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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Valeurs Actuelles
Dans le Lot, une Japonaise forcée à quitter le pays alors qu’elle est mariée à un Français et occupe un travail
Une situation proprement ubuesque. Le 27 mars dernier, une jeune femme de nationalité japonaise, résidant et travaillant avec son mari français dans le Lot, enceinte de cinq mois de surcroît, a dû rentrer dans son pays natal, faute de renouvellement de visa, rapporte La Dépêche. L’histoire avait pourtant bien commencé. La jeune femme et son mari ont repris la boulangerie d’un village du département. Mais lorsque le visa de travail de la jeune Japonaise est arrivé à expiration, impossible de le renouveler. Le mari a expliqué : « On savait que son visa allait expirer, on avait engagé les procédures en amont pour que son document soit renouvelé ».
Absurdistan administratif
C’est alors que s’ouvre un véritable calvaire administratif. « L’Etat nous demande un bail locatif avec nos deux noms, impossible, nous sommes hébergés à titre gracieux chez mes parents », explique le boulanger. « Alors, on a fourni tout ce que l’on a pu pour prouver que l’on vivait bien ensemble et qu’il ne s’agissait pas d’un mariage blanc : notre acte de mariage, traduit par l’ambassade de France, un contrat de travail, une attestation sur l’honneur, notre livret de famille, des documents médicaux prouvant que ma femme est enceinte de moi… » Rien à faire : l’administration ne renouvelle pas le visa de la boulangère, la contraignant à rentrer au Japon le temps que les choses s’arrangent. « Dans la culture japonaise, il n’est pas envisageable de rester dans un pays si on n’est pas dans les règles », précise son époux.
Lot : les dernières actualités
New York Times - World
The World’s Broken Promise of Asylum
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Britain’s new plan to send thousands of asylum seekers to Rwanda exposes the fragile nature of the global refugee compact, which has always fallen prey to domestic politics.
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By Max Fisher
For more than 70 years, the world has enshrined, in national laws and global agreements, a promise that was presented as vitally important: Anyone who cannot live safely in their home country may seek refuge in another.
If such people prove they face the right sort of danger, and meet the host country’s conditions for staying, then that country is obligated to welcome them.
This ideal has never been perfectly observed, even in its origins after World War II, when it was seen as both a moral and a practical imperative, to rebuild shattered societies for the common good.
But the very Western powers that championed this compact have been steadily eroding it in recent years — chipping away at their own, and therefore the world’s, obligations toward a responsibility they once characterized as crucial to global stability.
That assault, experts say, reached a new extreme this past week, as Britain’s government announced a new plan for thousands of foreign citizens in the country who had applied for asylum. Rather than hear their claims, it would ship them to Rwanda, a faraway quasi dictatorship in which most had never set foot, to become someone else’s problem.
Britain did not invent the practice of shutting refugees and asylum seekers in faraway facilities. European governments have been paying foreign despots and warlords, in countries like Sudan and Libya, to detain migrants on their behalf for years. Australia outsources this work to a string of island nations sometimes described as its gulag archipelago. The United States effectively pioneered the practice in 1991, when it diverted boats full of Haitians to Guantánamo Bay.
A rise in right-wing populist politics, the backlash in Europe against a surge of migration in 2015 and then the coronavirus pandemic have accelerated this practice and others like it: walls, armed patrols and “deterrence” policies that deliberately make the journey more dangerous.
The result is not exactly that the global refugee system is dead. European governments are taking in millions of Ukrainians displaced by Russia’s invasion, for example. Rather, Britain’s policy highlights that this system, once held up as a universal and legally binding obligation, is now treated as effectively voluntary.
“It’s pretty bold to, within a month, offer housing to Ukrainians and then announce you’re sending all the other migrants 4,000 miles away,” said Stephanie Schwartz, a scholar of migration politics at the University of Pennsylvania.
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“The brazenness of the double standard seems like an implicit announcement,” Dr. Schwartz added, “that governments should just take refugees when they want to, and don’t when they don’t.”
The consequences of this shift, which in many ways have already arrived, are likely to accelerate in the coming months, amid what is expected to be a significant summertime rise in refugee arrivals — along with, perhaps, more of the backlash that has animated clampdowns like Britain’s.
An Eroding Ideal
The world’s commitment to refugees and asylum seekers has always been more conditional and self-interested than it was presented to be.
In the years after World War II, even as Western leaders pledged to resettle Europe’s refugees where they would be safe, they forcibly returned 2.3 million Soviet citizens to the Soviet Union, many against their will. One in five were subsequently executed or sent to the gulag, according to estimates by the historian Tony Judt.
Still, as the Cold War hardened, Western governments increasingly emphasized their respect for refugee rights, and pressured their allies to do the same, as a way to position their bloc as superior to Communist governments that sometimes barred citizens from fleeing. Western compliance remained spotty, privileging refugees from Communist countries or others who offered some political gain.
But the real shift came at the Cold War’s end, in 1991, when Western countries lost this political incentive. Global refugee populations soared in the early 1990s, to 18 million, according to one United Nations metric, nearly nine times as many as when the world formally enshrined refugee rules in a 1951 convention.
The U.S. policy of diverting Haitian refugees began in 1991. It was a kind of loophole: If the refugees did not arrive at American shores, the United States was not technically obligated to hear their claims. Though no one was fooled, it kept Washington in compliance with American law, which had been written to match international obligations, as in many countries.
Years later came another surge in refugees worldwide, to 20 million in 2017, a figure that has risen slightly since then, though it remains smaller, as a share of global population, than the 1992 peak. The current refugee crisis is almost certainly smaller than the one following World War II, which forced tens of millions from their homes across Europe and Asia and devastated whole societies, all but forcing world powers to act.
But by the 2010s, as refugee outflows rose mostly from poorer countries, the response was very different. The United States applied similar policies to people from Central America as it had to Haitians, negotiating deals with governments, particularly in Mexico, to prevent refugees and other migrants from reaching the border. Europe and Australia pursued similar strategies.
The result: concentric rings of detention centers, some notorious for brutality, just beyond the borders of the world’s richest countries. Most are along refugees’ paths, or near the borders they had hoped to reach, allowing governments a fig leaf of compliance. Britain’s new proposal, by shipping people to the far reaches of another continent, takes this a step further, underscoring how the new system really works.
Some argue that enshrining new international agreements, or scrapping the old ones altogether, might more sustainably distribute global responsibility, particularly as a rise in climate refugees scrambles the boundaries between economic migrant and political refugee. World leaders, though, have expressed little interest in such plans. And if the problem is that governments do not want refugees and cannot be made to take them, replacing one half-ignored agreement with another would change little.
The Emerging Order
Europe’s seeming double standard — as its governments welcome Ukrainians but continue going to extraordinary lengths to keep out migrants from the Middle East — has laid the unwritten norms of the new refugee system especially bare.
Increasingly, governments apply ostensibly universal refugee rights selectively, and often on the basis of which demographic groups are expected to meet domestic political approval. Even as Britain announced its expulsion of asylum seekers already in the country, for instance, it apologized for not bringing in more Ukrainians.
For all of the revulsion at President Donald J. Trump’s statement in office that the United States should welcome arrivals from countries like Norway and bar populations he considered undesirable, the sentiment reflects an increasingly common practice.
The Biden administration this past week granted protected status to the 40,000 Cameroonian citizens in the United States, meaning that they do not have to return to Cameroon amid that country’s civil war. Last month, the United States extended protected status to 30,000 Ukrainians.
At the same time, the administration has been divided over whether to maintain a Trump-era rule that allows the country, on public health grounds, to outright reject most refugees who arrive at the border. Though the rule is set to be lifted on May 23, many in the administration fought to keep it.
The pandemic, Dr. Schwartz said, “broke the seal on things that were once considered extreme,” like near-total border closures. As a result, restrictions that might have once seemed shocking now feel more normal, easing governments’ way.
Governments have also learned that, as long as they do not hold one another to account for breaking international norms, there is no one other than their own citizens to stop them.
And it is their own citizens who often demand these policies.
Right-wing populist parties saw their support surge in the past decade, in part by championing a backlash to immigration and portraying refugee rules as a plot to dilute traditional national identities.
While some establishment parties pushed back — Germany’s welcomed one million refugees amid the rise of the country’s far right — others concluded that curtailing nonwhite immigration was necessary to save their parties, maybe their democracies. Would-be refugees, fleeing wars or famines, were made to pay the price.
It was hardly the founding intentions of the global refugee compact that cycle-by-cycle domestic politics would determine which families, displaced by disaster, found new lives abroad and which were condemned to squalid camps or mass graves.
Still, if that is how it is to be, then the British public’s response to Prime Minister Boris Johnson’s proposal, and its unusually brazen defiance of that compact, may prove revealing.
“It’s inhumane, it’s morally reprehensible, it’s probably unlawful and it may well be unworkable,” David Normington, previously the top civil servant in Britain’s Home Office, told the BBC.
But whether the plan is truly workable, in the eyes of the British government or others, may ultimately depend less on laws or morality than on what the British public will tolerate.
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France24 - Monde
Après trois ans d'absence, le festival de Coachella reprend en Californie
Publié le : 16/04/2022 - 11:55
FRANCE 24
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Pas de masques, pas de restrictions sanitaires mais des couronnes de fleurs sur la tête et du maquillage à paillettes : le célèbre festival de musique de Coachella, en Californie, a repris vendredi pour la première fois depuis 2019. Les éditions de 2020 et 2021 avaient été annulées en raison de la pandémie de Covid-19.
Cela faisait trois ans qu'Indio, ville de Californie, n'avait plus vibré avec cet événement majeur de la musique. Vendredi 15 avril, pour le coup d'envoi du 21e festival de Coachella, la Brésilienne Anitta a fait sensation sur scène, ouvrant la voie à Snoop Dogg – qui a interprété "Mas Que Nada" avec elle –, à Saweetie, et surtout au très attendu Harry Styles.
"C'est fantastique", confie Alexa Davis, 24 ans et originaire du Connecticut, se déhanchant sur la musique d'Anitta tandis que des images d'une favela de Rio de Janeiro défilent en arrière-plan. "Elle est vraiment super, elle est très belle". La chanteuse de 29 ans est entrée dans l'histoire de la musique cette année en devenant la première Brésilienne à être numéro un dans le monde sur la plateforme Spotify.
"Je suis vaccinée et on est en plein air, je ne suis pas du tout inquiète, j'avais vraiment besoin de ça", lance Katie, 22 ans, venue de New York et dont c'est la deuxième fois à Coachella. "Je suis si heureuse d'être ici, c'est génial", ajoute-t-elle pendant un concert de The Hu, groupe de rock de Mongolie.
Même si les cas de Covid-19 augmentent aux États-Unis, des centaines de milliers de personnes sont attendues dans le désert californien pour cet énorme événement qui se tient sur deux week-ends de trois jours, du 15 au 17 avril et du 22 au 22 avril. En tête d'affiche cette année : Harry Styles donc, Billie Eilish et The Weeknd, ainsi que Swedish House Mafia.
Crazy right? @DanielCaesar @justinbieber pic.twitter.com/5ltdi9TyID
April 16, 2022Le Covid-19 en filigrane désormais
L'édition 2020 du festival avait été annulée en raison de la pandémie de coronavirus. En 2021, après moult tentatives de réorganisations chaotiques, il fut décidé qu'il serait à nouveau annulé. Après trois ans d'interruption, Coachella est vu comme un événement-test pour une industrie toujours instable après tous les revers liés à la pandémie.
Les organisateurs ont indiqué qu'ils n'exigeraient pas de preuve de vaccination, de masques ou de distanciation sociale. Le festival se tient principalement en extérieur, accueillant quelque 125 000 enthousiastes par jour, venus de tout le pays et de l'étranger, et dont beaucoup campent ou remplissent les hôtels alentours.
Deux sites de dépistage contre le Covid-19 sont disponibles sur place. Jose Arballo, un porte-parole des autorités sanitaires locales, a précisé que les capacités de dépistage seraient augmentées dans la région également. Si les cas ont fortement baissé depuis janvier dans tout le pays, leur nombre commence toutefois à remonter selon les autorités. Certaines universités ont rétabli l'obligation de port du masque, mais les restrictions restent minimes dans la majeure partie des États-Unis, y compris en Californie.
Parmi les grands noms de Coachella cette année figurent également Megan Thee Stallion, Phoebe Bridgers et Doja Cat. Les Français de L'Impératrice, la superstar Stromae, la DJ palestinienne Sama' Abdulhadi et le Sud-Africain Black Coffee sont également au programme. The Weeknd et Swedish House Mafia ont été ajoutés à la liste à la dernière minute, après le retrait de Kanye West. Travis Scott a lui aussi renoncé à se produire après une bousculade meurtrière pendant son concert à Houston l'an dernier.
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"Désinformation" sur le Covid-19 : après Neil Young, Joni Mitchell boycotte Spotify
Vivement critiqué, Spotify annonce prendre des mesures contre la désinformation
La diva de la chanson brésilienne Elza Soares est décédée à l'âge de 91 ans
Valeurs Actuelles
L’archevêque de Strasbourg annonce qu’il va voter pour Emmanuel Macron
Un évêque peut-il se mêler de temporel ? C’est ce qu’a sans doute estimé Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg ce vendredi 15 avril, rapporte France Bleu Alsace. Sur l’antenne de Franceinfo, l’homme d’église a annoncé son intention de voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. Il est le premier évêque à indiquer ainsi publiquement son vote. Mgr Ravel a justifié son choix : « Emmanuel Macron est plus capable de fédérer que Marine Le Pen ». Même s’il affirme ne pas donner de consignes de vote, l’ecclésiastique se place tout de même à rebours de la Conférence des évêques de France, qui ne s’étaient pas exprimés à ce sujet.
« Je les invite simplement à réfléchir en conscience »
Mgr Ravel développe son choix en expliquant que « les votes de protestation pour l’une des candidates ne me semblent pas cohérents avec, aujourd’hui, le besoin de calme, de critique positive et d’unité nationale », visant ainsi Marine Le Pen. L’archevêque s’adresse aussi directement aux catholiques souhaitant déposer un bulletin en faveur de Marine Le Pen dans l’urne : « Il y a très certainement des centaines de milliers, peut-être des millions de chrétiens qui vont voter pour Marine Le Pen. Je les invite simplement à réfléchir en conscience. » Au premier tour, Emmanuel Macron avait recueilli 29 % des voix chez les catholiques, et Marine Le Pen 27 %, selon une étude de l’Ifop.
Strasbourg : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
‘They Are Gone, Vanished’: Missing Persons Haunt Ukrainian Village
A cellar in Husarivka, Ukraine. At least three skulls were recovered there earlier this month.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
In a Russian-occupied village, five men went off to feed cattle. Their relatives and neighbors are wondering what happened to them.
HUSARIVKA, Ukraine — The cows wouldn’t stop screaming.
Russian soldiers had occupied this remote village in eastern Ukraine for about two weeks and were using a farm as a base. But the animals at the farm hadn’t been fed. Their incessant bleating was wearing on both occupiers and townspeople.
A group of five residents from Husarivka, an unassuming agricultural village of around 1,000 people, went to tend the cattle.
They were never heard from again.
“My two nephews disappeared. They went to feed the cows on the farm,” said Svitlana Tarusyna, 70. “They are gone, vanished.”
What transpired in Husarivka has all the horrifying elements of the more widely publicized episodes involving Russian brutality: indiscriminate killings, abuse and torture taking place over the better part of a month.
Human rights workers around Kyiv, the capital, are gathering evidence of Russian atrocities, hoping to build the case for war crimes. But for the villagers here, the occupation’s legacy is not measured in mass killings, corpses or ruined buildings, but in the disappearances of friends and neighbors.
Though the residents are free of Russian occupation, questions about what exactly happened during those troubled days will linger for years to come.
The Russian soldiers were, for the most part, reserved after their arrival in Husarivka in the first days of March, residents said. But that quickly changed. They looted empty homes. Then they started stealing from the people who had stayed behind. It was around the time Ms. Tarusyna’s nephews and their colleagues disappeared that the occupation turned violent.
“At first, they were not wandering anywhere around at all,” said Yurii Doroshenko, 58, who is Husarivka’s de facto mayor, noting that more than 1,000 Russian soldiers were hunkered down at their headquarters — a collective farm — on the outskirts of the village. “Then, three or four days later, they started to sneak around, searching. It was around March 10 that they started to come into the houses.”
Wedged between rolling wheat fields, tracts of sunflowers and natural gas lines, Husarivka is about 60 miles southeast of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city. Its capture by the Russians was part of a broad advance westward that included troop movements from near Kharkiv and the more eastern city of Izium, where Russian and Ukrainian units are still locked in battle.
The Russian campaign stalled, and Ukrainian forces managed to rout Russian troops from the village in late March.
Husarivka is only about three miles from the front line, and it continues to be shelled incessantly, much as it was when the Russians held the area. The power and water have been out since early last month and cell service is practically nonexistent, leaving the village all but isolated except for the humanitarian aid ferried in from surrounding towns.
In recent days, residents have slowly started to piece together what transpired in their enclave, emerging from their basement shelters between artillery strikes. But they have been left with more questions than answers, such as: Where are the five people who disappeared around March 16 after heading off to feed the cows?
Mr. Doroshenko pointed to his frayed list of people who had disappeared or died, some from natural causes, during the occupation. The names and dates of death were written in blue ink.
“This is Yehor Shyrokin,” he said. “He was a foreman at the farm. Sergiy Krasnokutsky was working as a security guard. Olexandr Tarusyn was handing out the fodder. Olexandr Gavrysh was a tractor driver. Mykola Lozoviy was the Gazelle driver,” he said, referring to a transport truck.
Before the war, 1,060 people were registered as residents of Husarivka, Mr. Doroshenko noted on Thursday, as dark clouds rolled over his village and the thud of artillery echoed in the distance. Now most people have fled, and he estimated the number had shrunk to around 400.
In the days leading up to the disappearances, only one resident had been killed during the occupation. On March 8, Ukrainian forces tried to retake Husarivka, and during the fighting Sergiy Karachentsev, a driver, was killed, said Mr. Doroshenko. Some residents said he was fleeing to meet his wife in a neighboring town when Russian troops stopped his car and shot him.
“His car, an old Opel, is still there,” the village chief acknowledged.
As the occupiers settled into Husarivka and ransacked the homes, their interactions with residents became more frequent.
Oleksandr Khomenko, 43, a beekeeper, echoed the accounts of a half-dozen other residents: The Russian forces were undersupplied and demanded alcohol and food. One woman refused to give up her pig, so they went next door and shot the neighbors’ pig, the woman said.
They also took cellphones and other electronics, presumably to stop residents from contacting Ukrainian forces and providing information about the Russian troops’ location. Or so they could call home.
“We were holding on to our tablet for a long time,” Mr. Khomenko said. “The Russian soldier took me aside and said: ‘What’s more dear to you, your wife and kid or the tablet? I will take your tablet anyway, and you should only choose whether they will live or die.’”
He gave them the tablet.
Sometime during the second week of the occupation, several days after the power went out, the cows started to roar. Some of the Russians and their armored vehicles were holed up in a tractor garage by the cattle pens and had stopped people from working at the collective farm, called Husarivkse. As a result, the animals languished.
“There were over 1,000 cattle here,” said Anatoliy Isitchenko, 67, the deputy director of the agricultural company that ran the cluster of farm buildings.
“Here is what they did,” he said of the occupiers. “On this street next to the farm, they told the guys who worked there as machine operators and foremen to go and feed the livestock.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia pummeled Ukraine with one of the broadest barrages of missile attacks in weeks, in advance of a likely offensive in the country’s east. The attacks included a strike on Lviv, where seven people were killed in the western city’s first known deaths in the war.
A last stand in Mariupol. Russian forces are closing in on the capture of the critical port city, where outnumbered Ukrainian fighters were defying demands to surrender at a steel plant that is the last obstacle to Russia’s completion of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.
Use of cluster munitions. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.
The five men fed the cows and tended to their duties. But as they left, something on the farm exploded, residents recalled. Whether it was an artillery strike or an attempt at sabotage is unclear, but it seemed to contribute to their disappearance; Mr. Doroshenko stated that the Russians captured the men after the explosion. It is possible they were behind some type of attack on the Russian headquarters.
“They only got to the crossroad and were seized,” Mr. Doroshenko said.
Two other people near the farm also went missing that day, Mr. Doroshenko added. Roughly a week later, on March 24, a Russian sniper shot and killed Andriy Mashchenko as he rode home on his bicycle. He had been sheltering in a neighbor’s basement during an artillery barrage. He died on Peace Street.
Under heavy bombardment, the Russians retreated from Husarivka about two days later, and Ukrainian forces swept through afterward. The town’s casualty tally during the occupation: seven people missing, two killed by gunfire and at least two by shelling.
Evidence scattered around the town showed how artillery had ruled the day. Spent rockets lay in fields. Roofs were caved in. The rusted hulks of Russian vehicles were seemingly everywhere. In one armored personnel carrier, the corpse of what was presumed to be a Russian soldier remained, barely recognizable as someone’s son.
But as Ukrainian soldiers sifted through the battlefield wreckage after their victory, they found something on Petrusenko Street. It was in a backyard basement sealed shut by a rusted metal door.
“In this cellar the bodies were found,” said Olexiy, a chief investigator in the region who declined to provide his last name for security reasons. He gestured down into a soot-covered hole. “They were covered by car tires and burned,” he said.
“There is no way to tell the cause of their death,” he added, “We found three hands, two legs, three skulls.”
The bodies have yet to be identified, he said. Residents of Husarivka believe the three had been part of the group of five who disappeared. Images provided to The New York Times clearly showed that a rubber work boot was melted to the foot of one leg.
But hauntingly, no one knows for sure what happened to the five men. Many of the cows they went to feed ended up being killed by the shelling.
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France24 - Monde
Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire
Publié le : 16/04/2022 - 09:41
FRANCE 24
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Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a supervisé un immense défilé de citoyens à l'occasion du 110e anniversaire de Kim Il-sung, son grand-père et fondateur du pays, selon des images diffusées samedi par les médias officiels.
Kim Il-sung a vu le jour le 15 avril 1912. Vendredi, à l'occasion du 110e anniversaire de sa naissance, la Corée du Nord lui a rendu hommage avec un défilé de citoyens et des feux d'artifices. Des responsables sud-coréens et américains avaient estimé qu'un essai nucléaire pourrait avoir lieu dans le cadre de ces célébrations. Ils s'attendaient également à une parade militaire.
Le 15 avril, le "Jour du soleil" en Corée du Nord, constitue l'une des dates les plus importantes du calendrier de Pyongyang. Des photos de l'agence de presse officielle KCNA montrent Kim Jong-un, petit-fils de Kim Il-sung, saluant, depuis un balcon situé sur la place Kim Il-sung à Pyongyang, des milliers de personnes habillées de couleurs vives.
"Des colonnes d'ouvriers, de danseurs paysans et autres personnes ont défilé sur la place", brandissant des bannières sur lesquelles figuraient des slogans socialistes, a indiqué KCNA. Le dirigeant s'est également rendu au Palais du soleil Kumsusan à Pyongyang, qui abrite la dépouille embaumée de son père, Kim Jong-il, ainsi que celle de Kim Il-sung.
Dans les jours qui ont précédé cet anniversaire, les médias d'État ont largement couvert l'inauguration de nouveaux complexes immobiliers et montré des images de gerbes de fleurs photographiées par des personnes munies de smartphones.
Pour Leif-Eric Easley, professeur associé d'études internationales à l'université Ewha Womans de Séoul, l'objectif était de "dépeindre une économie non seulement résiliente mais en pleine croissance". Le pays est pourtant en proie à une grave crise économique, aggravée par les sanctions internationales et la stricte fermeture de ses frontières pour se protéger du Covid-19. "Le régime des Kim a besoin d'autres sources de fierté nationale et de légitimité que les défilés militaires", a-t-il affirmé.
Ces commémorations sont intervenues trois semaines après le plus grand essai de missile balistique intercontinental de l'histoire du pays. C'est la première fois que les armes les plus puissantes de Kim Jong-un ont été tirées à pleine portée depuis 2017, rompant un moratoire observé jusqu'alors.
L'absence d'activité militaire en cette journée anniversaire "ne signifie cependant pas que la Corée du Nord a cessé de renforcer son dispositif militaire", a ajouté Leif-Eric Easley. Des images satellites ont montré des signes d'activité dans un tunnel du site d'essais nucléaires de Punggye-ri que la Corée du Nord a affirmé avoir démantelé en 2018 avant un sommet entre Kim Jong-un et le président américain de l'époque, Donald Trump.
Avec AFP
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MISSILE MONSTREHwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
France24 - Monde
Trois astronautes chinois de retour après un séjour record de six mois dans l'espace
Publié le : 16/04/2022 - 13:24Modifié le : 16/04/2022 - 13:27
FRANCE 24
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Les trois astronautes de la mission Shenzhou-13 sont rentrés, samedi, sur Terre, après six mois dans la station spatiale chinoise. Il s'agit du plus long séjour dans l'espace jamais effectué par la Chine, a annoncé la chaîne de télévision d'État CCTV.
C'est le plus long séjour jamais effectué par la Chine dans l'espace : les trois astronautes de la mission Shenzhou-13 sont revenus sur Terre, samedi 16 avril, après six mois passés dans la station spatiale chinoise. Il s'agit d'une nouvelle étape réussie pour Pékin dans son ambitieux programme spatial destiné à rattraper les États-Unis, l'Europe et la Russie.
Après avoir déclenché son parachute rouge et blanc, la capsule de retour où avait pris place l'équipage a atterri peu avant 10 h 00 (2 h 00 GMT) dans le désert de Mongolie-intérieure, dans le nord de la Chine. "La capsule de retour de Shenzhou-13 a atterri avec succès", a déclaré la télévision d'État CCTV.
Les images en direct de CCTV ont montré l'atterrissage de la capsule dans un nuage de poussière. Les équipes au sol, qui s'étaient tenues à l'écart du site d'atterrissage, se sont précipitées en hélicoptère pour atteindre la capsule. Les astronautes, très applaudi, ont déclaré à tour de rôle qu'ils se sentaient "bien".
Avec 183 jours dans l'espace, l'équipage pulvérise le précédent record national pour un séjour spatial, qui était de 92 jours et avait été établi en 2021 lors de la précédente mission habitée, Shenzhou-12.
La station Tiangong bientôt achevée
L'équipage de la mission Shenzhou-13 était composé de trois pilotes de l'armée : le commandant Zhai Zhigang, 55 ans, sa collègue Wang Yaping, 42 ans, et le benjamin Ye Guangfu, 41 ans, dont c'était le premier vol spatial.
"Les séjours de six mois sont fréquents, que ce soit pour (l'ancienne station russo-soviétique) Mir ou pour la Station spatiale internationale (ISS)", relève Jonathan McDowell, astronome au Centre Harvard-Smithsonian pour l'astrophysique, aux États-Unis. "Le but (avec Shenzhou-13) n'était pas en soi d'établir un record mais de développer les aptitudes nécessaires à une occupation permanente de la station", l'objectif final de la Chine, explique-t-il.
>> À revoir : Quelles sont les ambitions de la Chine dans l'espace ?
Nommée en chinois Tiangong ("Palais céleste") mais également connue par son acronyme anglais CSS (pour "Station spatiale chinoise" en français), elle devrait être achevée d'ici fin 2022. Semblable en taille à Mir, sa durée de vie doit être d'une quinzaine d'années.
Une analyse de l'état de santé des astronautes de Shenzhou-13 permettra à la Chine d'en savoir davantage sur l'impact d'une l'absence prolongée de gravité sur les organismes. En six mois, l'équipage a également poursuivi la construction de la station, animé deux cours sur Internet pour les écoliers chinois, réalisé des expériences et affiné sa maîtrise des séjours longue durée.
Welcome home!🇨🇳 #Shenzhou13 #AmazingChina pic.twitter.com/voSn3BusLG
April 16, 2022"Ils ont par exemple amélioré leurs aptitudes en matière de maintenance, via des sorties dans l'espace et des manipulations du bras robotique" de la station, détaille Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. Shenzhou-13 n'était "pas une percée significative", mais "l'achèvement de la CSS dans le courant de l'année constituera par contre un événement très important", a-t-il souligné.
Prochaines étapes de la construction : l'envoi d'un vaisseau cargo en mai puis d'une autre mission habitée, Shenzhou-14, qui devrait être lancée en juin. Les deux derniers modules de la station spatiale doivent être envoyés à partir de juillet. Ils prendront la direction de l'espace depuis le centre de lancement de Wenchang, situé sur l'île tropicale de Hainan (sud) et dont le président chinois, Xi Jinping, a déclaré, jeudi, vouloir en faire un site "de classe mondiale". À partir de Shenzhou-14, la CSS devrait être occupée en permanence.
Une avancée supplémentaire pour le programme spatial chinois
Jadis pauvre, la Chine investit depuis quelques décennies des milliards d'euros dans son programme spatial. Le géant asiatique a envoyé son premier astronaute dans l'espace en 2003. Depuis, il a réalisé quelques prouesses remarquées, notamment ces dernières années.
La Chine a posé, début 2019, un engin sur la face cachée de la Lune, une première mondiale. En 2020, elle a rapporté des échantillons de Lune et finalisé Beidou, son système de navigation par satellite concurrent du GPS américain. En 2021, elle a fait atterrir un petit robot sur Mars et prévoit d'envoyer des hommes sur la Lune à l'horizon 2030.
L'ambition de la Chine de bâtir sa propre station a été nourrie par le refus américain d'accepter des Chinois dans l'ISS, programme piloté par la Nasa. Cela n'a pas empêché l'équipage de Shenzhou-13 de discuter, la semaine dernière, avec 150 jeunes, parents et professeurs américains rassemblés à l'initiative de l'ambassade de Chine à Washington. Une rencontre lors de laquelle a été diffusé un message vidéo du patron de l'entreprise américaine SpaceX, Elon Musk, qui a appelé "l'humanité à travailler ensemble" à la conquête spatiale.
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New York Times - World
Death Toll From Pakistani Airstrike Rises to 45, Afghan Officials Say
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The airstrikes in eastern Afghanistan early Saturday morning escalated already simmering tensions between the two countries.
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By Safiullah Padshah, Christina Goldbaum and Ihsanullah Tipu Mehsud
KABUL, Afghanistan — The death toll from airstrikes by the Pakistani military in eastern Afghanistan rose to at least 45 people, local officials said on Sunday, exacerbating simmering tensions along the border between the countries.
Since the Taliban seized power in Afghanistan last year, the country’s eastern border with Pakistan has been a source of increasing tension, with Pakistani officials claiming that newly emboldened militants harbored on Afghan soil are carrying out more frequent attacks in Pakistan. Taliban officials have denied sheltering militants.
The pre-dawn airstrikes, carried out in Kunar and Khost provinces early Saturday morning, killed civilians — including children — and injured 22 more, Shabir Ahmad Osmani, the director of information and culture in Khost Province, said on Sunday.
While sporadic cross-border shelling has killed civilians in Afghanistan for years, the death toll from the strikes on Saturday marks a significant escalation in violence and the use of military force by Pakistani authorities.
The strikes drew immediate condemnation from Taliban officials, who said that Pakistani military aircraft carried out the airstrikes.
“The Islamic Emirate of Afghanistan strongly condemns Pakistan’s attacks on refugees in Khost and Kunar. IEA calls on the Pakistani side not to test the patience of Afghans on such issues and not repeat the same mistake again otherwise it will have bad consequences,” Zabihullah Mujahid, a spokesman for the Taliban government, said in a statement on Twitter.
“Problems between the two countries must be resolved through political means,” he added.
The airstrikes added to Taliban officials’ existing frustration with Pakistani authorities over a fence Pakistan is building along the country’s 1,600 mile border, known as the Durand line.
On Saturday, Taliban authorities summoned Pakistan’s ambassador in Kabul to express their disapproval of the attacks and give him a diplomatic démarche to deliver to Islamabad, according to a statement from Afghanistan’s Ministry of Foreign Affairs.
Officials in Pakistan have not confirmed the strikes. Responding to news of the strikes on Sunday, Pakistani officials said that cross-border attacks from Afghanistan on its security forces had risen dramatically and urged the Taliban to secure the border area from militants.
Reporting From Afghanistan
“Pakistan has repeatedly requested Afghan Government in last few months to secure Pak-Afghan border region. Terrorists are using Afghan soil with impunity to carry out activities inside Pakistan,” Pakistan’s foreign office said in a statement on Sunday.
For decades the porous border area between Afghanistan and Pakistan has been a stronghold for the Pakistani Taliban, or Tehreek-e-Taliban Pakistan, a banned militant group in Pakistan. The Pakistani Taliban and the Afghan Taliban are separate entities, though they draw strength from some of the same ideological and religious moorings.
Since 2007, the Pakistani Taliban has been responsible for some of Pakistan’s worst terrorist attacks. The group carried out an attack on a school in Peshawar that killed 145 people in 2014, and in 2009 it attacked the headquarters of the Pakistani military. The Pakistani Taliban also tried to kill Malala Yousafzai, the student boldly defying Taliban subjugation of women who would recover from severe gunshot injuries and go on to win the Nobel Peace Prize.
While the Pakistani military carried out successive offensives against the group and won substantial gains in recent years, some Pakistani Taliban commanders found shelter in neighboring Afghanistan, officials say. For years that was a source of constant tension between Pakistan and Afghanistan’s previous Western-backed governments, which accused Pakistan of nurturing the Afghan Taliban insurgency and sheltering its leaders.
After the Taliban seized power in Afghanistan in August of last year, the Pakistani Taliban continued to launch regular attacks against Pakistani forces, Pakistani officials say. In November of last year, Pakistani authorities worked with the Afghan Taliban to broker a monthlong ceasefire with the militant group, Pakistani officials said.
At the time, many pegged the ceasefire as the most significant step toward peace in Pakistan since 2014, when negotiations with the insurgents fell apart and the military launched an operation to bring swaths of northwest Pakistan back into their control.
But that hope proved futile. The November ceasefire was not renewed and after it expired, the Pakistani Taliban stepped up attacks on Pakistan’s soil in its effort to pressure authorities into allowing militants to return to their hometowns with impunity.
“Over the last several months, the T.T.P. has inflicted heavy losses on Pakistani security forces,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace, referring to Tehreek-e-Taliban Pakistan as the T.T.P. “Pakistan is realizing that the T.T.P. is a growing threat and the Taliban is unwilling to restrain anti-Pakistan jihadi groups despite the growing violence.”
On Thursday, seven Pakistan army soldiers were killed in North Waziristan, in the northwest area of the country, by militants operating from Afghanistan, Pakistan’s foreign office said in its statement.
The airstrikes on Saturday appear to have been carried out as retaliation to that attack. Most of the people killed in the airstrikes had been displaced from North Waziristan, according to locals.
On Saturday night and Sunday, hundreds of people in the Tank and Mirali districts, in northwest Pakistan, took to the streets in rallies protesting the airstrikes. They chanted, “Stop killing of innocent Waziristanis” as they marched, videos of the protest show.
Activists have also called for an inquiry commission to be formed by both the Pakistani and Afghan governments to investigate the incident and hold those responsible for the strike that killed civilians.
The airstrikes also appeared to further embolden the Pakistani Taliban.
“We want to tell the Pakistani army that every war has a principle and Pakistan has violated every principle of war up to date,” a spokesman for the Pakistani Taliban, Muhammad Khurasani, said on Saturday. “We challenge the Pakistan army to fight us in the battlefield instead of bombing oppressed people and refugee camps.”
Safiullah Padshah reported from Kabul, Christina Goldbaum from Dubai and Ihsanullah Tipu Mehsud from Islamabad, Pakistan.
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New York Times - World
Yemen’s Houthis Went From Ragtag Militia to Force Threatening Gulf Powers
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Iran’s cultivation of the Houthis over the years of war in Yemen has armed them with missiles and drones, endangering Washington’s partners and Tehran’s rivals, Saudi Arabia and the United Arab Emirates.
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By Ben Hubbard
BEIRUT, Lebanon — When a band of scrappy rebels known as the Houthis stormed out of the mountains of northern Yemen in 2014 and took over the capital, Sana, their friends and foes alike dismissed them as unsophisticated tribal fighters running around in sandals and armed with cheap guns.
But during the civil war that has shattered Yemen in the years since, the group has gone through a remarkable transformation. It now rules a repressive proto-state in northern Yemen and wields a vast arsenal that includes an array of cruise and ballistic missiles and kamikaze boats.
The Houthis also assemble their own long-range drones, which have extended their reach across the Arabian Peninsula and amplified threats to the Persian Gulf powerhouses Saudi Arabia and the United Arab Emirates, both partners of the United States and leaders of the coalition that has waged war against the Houthis since 2015.
The swift expansion of the Houthis’ abilities is largely thanks to covert military aid from Iran, according to American and Middle Eastern officials and analysts.
Seeking new ways to menace Saudi Arabia, its regional nemesis, Iran has integrated the Houthis into its network of militias and built up the Houthis’ ability to subvert their wealthy neighbors’ defenses with relatively cheap weapons. And many of those weapons are now built in Yemen, the Arab world’s poorest country.
“What we are seeing in Yemen is technology being the great equalizer,” said Abdulghani Al-Iryani, a senior researcher at the Sana’a Center for Strategic Studies. Summarizing the Houthi mind-set, he said, “Your F-15 that costs millions of dollars means nothing because I have my drone that cost a few thousand dollars that will do just as much damage.”
The rise of the Houthis as a force capable of striking far beyond Yemen’s borders has helped drive a broader political realignment taking hold in the Middle East, which led a few Arab countries to establish diplomatic relations with Israel in 2020 and others to move toward covert military and intelligence cooperation to counter Iran.
Saudi Arabia and the U.A.E. share Israel’s alarm at Iran’s military support for militias across the region and look to Israel as a possible new defense partner, hoping that techniques it has developed to defend itself against Hamas in Gaza and Hezbollah in Lebanon — both also clients of Iran — could protect them, too.
The Houthis’ advancing military technology has added new urgency to Saudi efforts to end the war seven years after intervening. But those advances may also have made the Houthis less interested in ending it, even though they agreed to a two-month cease-fire that began at the start of this month, aimed at kick-starting peace talks. Saudi Arabia and the U.A.E. have also thrown their support behind a new presidential council formed this month to run the Yemeni government and lead negotiations with the Houthis.
Still, in the first three months of this year, the Houthis demonstrated the threat they posed to Persian Gulf countries.
Attacks launched from Yemen killed three workers at a fuel depot in Abu Dhabi, the capital of the U.A.E.; put American troops in the U.A.E. on alert while U.S. and Emirati forces deployed costly defense systems to shoot down incoming missiles; and ignited an oil facility in western Saudi Arabia, filling the sky over a Formula One car race with thick black smoke.
The war has deepened the Houthis’ relationship with their powerful backer, Iran, allowing them to develop a vast war economy to fund their operations. It has also made them the uncontested authority over a large section of northern Yemen, where more than two-thirds of the country’s population lives — gains they are unlikely to give up voluntarily, analysts said.
“If the war stops, the Houthis will have to govern, and they don’t want to govern — to provide services and share power,” said Nadwa Al-Dawsari, a Yemen analyst at the Middle East Institute. “The Houthis thrive in war, not peace.”
The Houthis, officially known as Ansar Allah, or the Partisans of God, honed their guerrilla abilities during a series of brutal battles with the Yemeni state and Saudi Arabia in the 2000s. Those conflicts bolstered their sense of themselves as underdogs defending Yemen from more powerful aggressors.
Their slogan — “Death to America. Death to Israel. Curse on the Jews. Victory for Islam.” — is splashed on posters across their territory and screamed at protests.
In 2014, the Houthis seized Sana, proclaiming that they sought to stamp out corruption. A Saudi-led military coalition intervened against them in early 2015, launching a bombing campaign aimed at restoring the internationally recognized government that the Houthis had driven into exile.
As the war settled into a grinding stalemate and festering humanitarian crisis, Iran quietly ramped up its support for the Houthi war machine.
Houthi technicians flew to Iran for training, and experts from Iran’s Islamic Revolutionary Guards Corps and Lebanon’s Hezbollah traveled to Yemen to organize the group’s fighters and media teams and, later, to teach Houthi technicians how to build weapons, according to members of the Iranian axis in the region and analysts tracking the conflict.
Early in the war, the Houthis mostly hit back at Saudi Arabia by striking targets along the Saudi border with northern Yemen. But the reach and sophistication of their weapons have increased rapidly, enabling them to accurately target sensitive sites in Saudi Arabia and the U.A.E., many hundreds of miles from Yemen’s borders.
Their weapons now include cruise and ballistic missiles, some of which can fly more than 700 miles, according to a recent report on the Houthis by Katherine Zimmerman, a fellow at the American Enterprise Institute. They have deployed pilotless kamikaze boats to strike ships in the Arabian Sea and have an array of drones that carry explosive charges and can fly as far as 1,300 miles.
Some equipment, like drone engines and GPS systems, are smuggled in with Iranian help, Ms. Zimmerman wrote. But most of the group’s weapons are made in Yemen. Drones are assembled from smuggled and local parts with Iranian technology and know-how, and missiles are built from scratch or modified to give them the range needed to reach deep inside Saudi Arabia.
So far, most Houthi attacks have caused limited damage and their foes have learned to shoot down incoming drones and missiles.
But before the cease-fire began, Saudi Arabia often faced multiple attacks per month. The Saudi-led coalition said in December that the Houthis had launched 430 ballistic missiles and 851 armed drones at the kingdom since March 2015, killing 59 Saudi civilians.
And defending against incoming fire is hugely expensive. A missile for a Patriot defense system, for example, could cost $1 million, Ms. Zimmerman said, while Houthi drones and missiles are estimated to cost $1,500 to $10,000.
Understand the War in Yemen
A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:
The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.
Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.
A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.
The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.
Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.
A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce. President Abdu Rabbu Mansour Hadi also announced his abdication, another sign that his Saudi backers may be looking for a path out of the bloodshed.
In a speech last month marking the seventh anniversary of the Saudi-led intervention, the Houthi leader, Abdul-Malik al-Houthi, said the Saudi-led blockade of their territory and airstrikes on their bases and storehouses had pushed the group toward domestic weapons manufacturing. The group’s goal, he said, was to be able to strike any target, including in Saudi Arabia, the United Arab Emirates or the Arabian Sea.
“We have worked to reach the level of launching from anywhere we want, even to the sea,” Mr. al-Houthi said. “We are very keen on that, to strike from any governorate to any point in the sea.”
Iran’s cultivation of the Houthis mirrors how it has built up other militias over the past three decades to extend its reach across the Middle East, including Hezbollah in Lebanon, Hamas in Gaza and other fighting groups in Syria and Iraq.
This network, which calls itself the Axis of Resistance and also includes the Syrian government of President Bashar al-Assad, coordinates to fight Israeli and American influence in the region while giving Tehran a way to menace and strike its enemies, minimizing the risk of retaliation against Iran itself.
Iran’s relationship with the Houthis goes back to at least 2009, but it has used the war to integrate the Houthis into its proxy network.
That integration is so complete that at least twice the Houthis have claimed attacks that — for the most part — they were not responsible for, to provide cover for other Iran-backed groups.
In 2019, the Houthis claimed a drone and missile attack on oil facilities in eastern Saudi Arabia that temporarily halted half of the kingdom’s oil output. While Houthi drones were most likely part of the attack, the major damage was from cruise missiles that probably came from the north, perhaps fired from Iraq or Iran, United States officials later concluded.
The Houthis also initially claimed responsibility for an attack on the U.A.E. in February, although that too appeared to have been launched from Iraq and was later claimed by a shadowy militant group there.
In the territory they control, the Houthis have set up a repressive police state aimed at squashing any threat to their control and routing all resources to their war machine.
Their security forces have locked up journalists and ordinary citizens for criticizing the movement, and a report to the United Nations Security Council this year by the Panel of Experts on Yemen said the group regularly employed sexual violence against politically active and professional women.
The group funds itself through an elaborate war economy that includes levying arbitrary fees on businesses and the general population and diverting profits from the area’s oil and telecoms sectors. The panel wrote last year that the Houthis had steered at least $1.8 billion that was intended for the Yemeni government into its coffers in 2019.
The Houthis also recruit children to fight, and more than 2,000 were killed in combat from January 2020 to May 2021, the panel wrote this year.
Children not on the front lines are steeped in Houthi propaganda at government schools, where many families can no longer afford to send their children because of the country’s collapsing economy.
“They have launched a war on education, and that is not just indoctrination,” said Ms. Al-Dawsari of the Middle East Institute. “They are indoctrinating the children with their own sectarian beliefs, and they have made it very difficult for people to send their children to school.”
Hwaida Saad and Asmaa al-Omar contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Paris : Rachida Dati veut installer une clôture autour du Champ-de-Mars pour lutter contre les « squatteurs »
Ils n’en peuvent plus et réclament des mesures. Les riverains du Champs-de-Mars, quartier parisien cossu situé aux abords de la tour Eiffel, alertent sur le fait que le secteur est devenu le terrain de « squatteurs », qui nuisent à leur bien-être et instaurent un climat d’insécurité, rapporte Le Parisien, vendredi 15 avril. Certains habitants réclament des accès sécurisés aux immeubles haussmanniens, alors que ces « squatteurs » en investissent les abords au quotidien, tandis que d’autres Parisiens souhaitent la fermeture complète du Champ-de-Mars pendant la nuit.
Une demande de Rachida Dati déjà rejetée par la mairie de Paris
Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement de Paris, a remis sur la table sa proposition d’installer une clôture autour du Champ-de-Mars à la maire PS Anne Hidalgo. Une mesure qui permettra de fermer l’espace vert la nuit et ainsi de mieux « lutter contre les trafics », selon l’élue LR. « Nous allons de nouveau, comme en 2021, saisir la maire de Paris pour obtenir la clôture du Champ-de-Mars afin de lutter contre les trafics, protéger ce jardin et la tranquillité des riverains, et éviter la surexploitation commerciale », a indiqué son entourage, comme le rapporte 20 Minutes.
En mars 2021, le groupe LR avait déjà demandé l’installation d’une clôture autour de cet espace vert afin de limiter les rassemblements nocturnes qui « dégénèrent en nuisances sonores et dégradations ». Une demande rejetée par l’adjoint aux espaces verts, Christophe Najdvoski, qui refusait de « privatiser le Champ-de-Mars » et dénonçait « un gouffre financier » à plusieurs dizaines de millions d’euros en plus d’être une « aberration paysagère et patrimoniale ».
Des riverains excédés
Vivants grâce au trafic de cigarettes ou du jeu de bonneteau, ces « squatteurs » créent de l’insécurité dans le quartier avec des vols à la tire, des altercations verbales et des rixes. Une situation dénoncée par les riverains, qui se disent à bout. Depuis plusieurs mois, ils sont engagés dans un difficile dialogue avec la mairie du VIIe arrondissement de Paris et la préfecture de police, poursuit Le Parisien. Pour l’heure, ce dialogue n’aboutit qu’à des mesures que les 150 personnes réunies au sein d’un collectif estiment insuffisantes. Ne voyant pas d’amélioration, certains propriétaires ont quitté le quartier : « On n’en peut plus, on s’en va », commente l’un d’eux, amer, dans les colonnes du journal régional. L’insécurité a d’ores et déjà fait chuter la valeur des biens.
« Nous vivons dans une insécurité diurne et nocturne insupportable, qui s’est intensément développée depuis le premier confinement, dans un espace où les habitants réclament une vidéosurveillance dans la rue depuis 2016 », déplorent les membres de ce collectif, vidéos et clichés à l’appui, auprès du quotidien. Et de conclure, non sans amertume : « Nous ne pouvons ni ne devons vivre au quotidien avec la mafia rom violente et armée qui sévit impunément dans notre rue […] en réfrénant les riverains de sortir de chez eux ! »
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev
Publié le : 15/04/2022 - 05:55Modifié le : 15/04/2022 - 22:58
FRANCE 24
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Des sources policières ukrainiennes affirment avoir découvert 900 cadavres de civils dans la région de Kiev, ville où la Russie va intensifier ses frappes, en réplique aux attaques en territoire russe, a indiqué vendredi le Kremlin. L'Ukraine déplore plusieurs morts et des dizaines de blessés lors des dernières 24 heures, dans le Donbass ainsi qu'à Kharkiv, dans l'est du pays. Voici le fil du 15 avril.
Cette page n'est pas actualisée, cliquez ici pour plus d'informations sur la guerre en Ukraine.
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20 h 30 : plus de 900 corps de civils retrouvés dans la région de Kiev
Plus de 900 corps de civils ont été découverts dans la région de Kiev, d'où les forces russes se sont retirées, selon le chef de la police locale.
Lors d'un briefing dans la capitale ukrainienne, Andriy Nebytov, chef de la police régionale de Kiev, a déclaré que les corps avaient été abandonnés dans les rues ou sommairement enterrés. Citant des données fournies par la police, il affirme que 95 % sont morts de blessures par balle.
"Par conséquent, il nous apparaît que sous l'occupation (russe), des gens ont simplement été exécutés dans les rues", a déclaré Andriy Nebytov. De nouveaux corps sont retrouvés chaque jour, sous les décombres, ou dans des fosses communes, a-t-il ajouté.
De nombreuses personnes ont été tuées à Boutcha, une ville située à l'extérieur de la capitale ukrainienne, où des informations faisant état d'atrocités de masse ont choqué le monde. "La plupart des victimes ont été retrouvées à Boutcha, où gisent 350 cadavres", a déclaré Andriy Nebytov.
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20 h 08 : dans un timbre, la poste ukrainienne fait un doigt d'honneur à la Russie
Un timbre représentant un soldat ukrainien qui fait un doigt d'honneur au "Moskva", un vaisseau amiral russe coulé jeudi en mer Noire, s'est arraché vendredi à travers les bureaux de poste du pays, devenant un objet collector et un symbole de "victoire". Le timbre avait été conçu avant que le croiseur russe Moska ne soit coulé.
À la poste centrale de Kiev, des centaines d'Ukrainiens de tous âges ont fait la queue pendant plusieurs heures pour se procurer en premier le timbre rectangulaire qui devait être imprimé à un million d'exemplaires.
En #Ukraine, même la poste sait faire de la sorcellerie. Ce timbre avec le croiseur "#Moscou" en arrière-plan a été émis la veille de sa destruction par l'armée ukrainienne. pic.twitter.com/RSkZR9mSd1
April 15, 2022 -
19 h 14 : le croiseur russe Moskva a bien été coulé par deux missiles ukrainiens, selon Pentagone
Le croiseur russe Moskva a bien été coulé par deux missiles ukrainiens, a déclaré vendredi un haut responsable du Pentagone, soulignant que c'est "un gros coup dur" pour la Russie.
"Nous estimons qu'ils l'ont touché avec deux Neptune", a indiqué à quelques journalistes ce haut responsable ayant requis l'anonymat, démentant ainsi la version de Moscou qui affirme que son navire amiral sur le théâtre ukrainien a été "gravement endommagé" par un incendie.
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18 h 30 : Volodymyr Zelensky fait écho aux craintes de la CIA sur un risque nucléaire russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que "le monde entier" devait être "inquiet" du risque que son homologue russe Vladimir Poutine, acculé par ses revers militaires en Ukraine, ait recours à une arme nucléaire tactique, faisant écho à l'avertissement du directeur de la CIA.
Le patron du renseignement extérieur américain, William Burns, a estimé jeudi qu'il ne fallait pas "prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" ou "de faible puissance" par le président Poutine s'il devait "sombrer dans le désespoir" face aux échecs de son armée.
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17 h 33 : sept morts et 34 blessés dans des bombardements russes sur Kharkiv
Au moins sept personnes ont été tuées et 34 autres blessées dans des bombardements russes sur une zone résidentielle à Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, a annoncé vendredi le gouverneur régional.
"Les occupants ont tiré sur l'un des quartiers résidentiels de la ville de Kharkiv. Malheureusement, 34 personnes ont été blessées, dont trois enfants. Sept personnes ont été tuées, dont un enfant de sept mois", a déclaré sur Telegram Oleg Sinegoubov.
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17 h 19 : Moscou expulse 18 membres de la représentation de l'UE en Russie
Moscou a annoncé vendredi l'expulsion de 18 diplomates de la représentation de l'Union européenne en Russie, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles à la suite de l'offensive du Kremlin en Ukraine.
"En guise de représailles aux actions inamicales de l'Union européenne, 18 membres de la Représentation de l'UE en Russie sont déclarés personae non gratae et doivent quitter le territoire russe au plus tôt", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. L'UE a quant à elle jugé "injustifiée" cette expulsion des 18 membres de sa représentation.
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15 h 16 : des sénateurs américains mettent Pékin en garde au sujet de son "soutien" à la Russie
"La Chine doit payer un plus grand prix pour son soutien à la Russie en pleine guerre avec l'Ukraine", a averti vendredi le sénateur américain Lindsey Graham lors d'une visite à Taïwan de parlementaires, qui ont réaffirmé la volonté de Washington de ne pas abandonner l'île. Pékin a menacé d'adopter des "mesures fortes" en réponse à cette visite effectuée par le sénateur Graham à la tête d'une délégation de parlementaires américains
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14 h 04 : cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Plus de 2,7 millions de réfugiés ukrainiens – soit près de six sur dix depuis le début de la guerre – ont fui vers la Pologne. Plus de 725 000 ont atteint la Roumanie.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte également 215 000 de non-Ukrainiens qui ont fui l'Ukraine. Outre les réfugiés en dehors des frontières ukrainiennes, l'OIM évalue à 7,1 millions le nombre de personnes déplacées à l'intérieur même de l'Ukraine.
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13 h 03 : une usine fabriquant des missiles Neptune touchée par une frappe russe
Une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait indiqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
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12 h 24 : sept civils tués dans des tirs russes sur des bus d'évacuation près de Kharkiv
Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d'évacuation dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le parquet général ukrainien.
"Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d'évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées", a écrit le parquet sur Telegram. Une enquête a été ouverte pour "violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation", a-t-il ajouté.
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11 h 57 : une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait "des conséquences", prévient Moscou
Une adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne, a mis en garde le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces pays "doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble", a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
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11 h 36 : nouvel échange de prisonniers russes et ukrainiens
Un nouvel échange de prisonniers de guerre russes et ukrainiens a eu lieu jeudi dans la région de Kherson, région du sud de l'Ukraine partiellement sous contrôle russe, a annoncé vendredi matin l'armée ukrainienne.
"Après des négociations tendues, nous avons réussi à conclure des accords sur un échange de prisonniers dans la région du village de Possad-Pokrovské, où quatre prisonniers de l'armée russe ont été échangés contre nos cinq", a indiqué le commandement Sud de l'armée sur sa page Facebook.
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10 h 05 : Moscou affirme avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais"
La Russie a affirmé avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais" dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie.
"En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
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9 h 30 : la Russie va intensifier ses frappes sur Kiev
Le gouvernement russe a fait savoir que l'armée russe allait intensifier ses frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe. Moscou a aussi annoncé qu'une usine d'armement a été bombardée près de la capitale ukrainienne.
"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, annonçant la destruction d'un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar.
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9 h 04 : cinq morts dans le Donbass, explosions au sud de Kiev
Cinq personnes ont été tuées dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, au cours des dernières 24 heures, tandis que des explosions ont retenti dans la nuit au sud de Kiev, apparemment sans faire de dégâts ni de blessés, a indiqué vendredi matin la présidence ukrainienne.
Le contrôle de l'ensemble du Donbass, partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014, est depuis la fin mars la cible prioritaire de l'armée russe. Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source.
Dans la région de Kiev, "des explosions" ont été entendues dans le district de Vassylkiv (au sud-ouest de Kiev). Selon les premières informations, la défense anti-aérienne est entrée en action", selon un point quotidien qui se base sur des informations envoyées par les autorités régionales.
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2 h 37 : de puissantes explosions entendues à Kiev
De puissantes explosions ont été entendues à Kiev aux premières heures de la journée de vendredi, tandis que des sirènes d'alerte ont retenti à travers l'Ukraine alors que les forces ukrainiennes et les habitants se préparaient à de nouvelles attaques de la Russie. Il semble s'agir des plus importantes explosions dans la capitale ukrainienne et ses environs depuis que l'armée russe s'est retirée de la zone plus tôt ce mois-ci en vue d’un redéploiement dans le sud et l'est du pays.
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2 h 30 : la CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
"Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance", a déclaré jeudi le chef de la CIA, William Burns, lors d’un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires "mais nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes", a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine. "Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible", a-t-il ajouté.
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23 h 50 : le Moskva coulé, "un coup dur" pour la flotte russe
La perte du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire qui a coulé jeudi, est "un coup dur" pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Cela aura des conséquences sur leurs capacités" de combat, car le navire était un "élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire", a ajouté le porte-parole américain sur la chaîne CNN.
Le Moskva "assurait la couverture aérienne des autres vaisseaux pendant leurs opérations, notamment le bombardement de la côte et les manœuvres de débarquement", a détaillé de son côté le porte-parole de l'administration militaire régionale d'Odessa Sergueï Bratchouk, sur Telegram.
Quelles que soient les circonstances du naufrage, il s'agit pour la Russie de l'un de ses plus gros revers et d'une humiliation majeure.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enfoncé le clou dans son message vidéo rituel du soir en faisant référence aux Ukrainiens comme "ceux qui ont montré que les navires russes ne peuvent qu'aller au fond".
Avec AFP et Reuters
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Valeurs Actuelles
Nice : des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi dans les secteurs en tension
La guerre en Ukraine fait rage depuis le 24 février dernier. Après le début de cette offensive de la part de l’armée russe menée par Vladimir Poutine, plusieurs millions d’Ukrainiens ont fui leurs pays. Et beaucoup se sont réfugiés en France, notamment sur la Côte d’Azur. Pour tenter de mener une vie normale et de s’intégrer, des Ukrainiens cherchent déjà un travail. C’est le cas de centaines d’entre eux à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Le 7 avril dernier, un forum de l’emploi a été organisé dans la cour intérieure de l’hôpital Saint-Roch pour cette raison, relate Nice-Matin vendredi 8 avril. Cet événement était réservé aux Ukrainiens en recherche d’emploi, et tendait à favoriser les secteurs en tension.
« On ne prend l’emploi de personne »
Une initiative confirmée par le maire de Nice Christian Estrosi, auprès de Nice-Matin. « Tous les postes proposés ici aux réfugiés, qui veulent vivre dignement du fruit de leur travail et garantir un avenir à leur famille, sont ouverts et disponibles depuis plusieurs mois et pas occupés par les gens inscrits de longue date à Pôle Emploi », a assuré l’édile de la capitale azuréenne. Ainsi, « on ne prend l’emploi de personne », a-t-il rappelé.
Des postes inoccupés depuis des mois
Si le forum de l’emploi a attiré de potentiels travailleurs, il a également fait venir des recruteurs de différents secteurs (bâtiment et travaux publics, agriculture, hôtellerie restauration…). Benjamin Courant, représentant d’une entreprise de travaux publics basée à Carros, a d’ailleurs indiqué à Nice-Matin que « six postes » étaient à pourvoir dans son entreprise « depuis presque un an », mais qu’il ne trouvait « personne ». Pourtant, certains postes disponibles « ne nécessitent pas de qualification particulière ni de maîtriser parfaitement le Français ». Une véritable opportunité pour les réfugiés ukrainiens.
Nice : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Dans le Calvados, Marine Le Pen réitère son projet de “ministère de la ruralité”
Le second tour de l’élection présidentielle approche, et les deux candidats multiplient les efforts pour convaincre les citoyens de voter pour eux. Ce 18 avril, c’est à Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados que Marine Le Pen a décidé de se rendre pour poursuivre sa campagne. Comme le fait savoir France 3, la candidate du Rassemblement national en a profité pour prendre un bain de foule dans les allées du marché et les rues du village, dans lequel elle est arrivée en tête des votes lors du premier tour du scrutin le 10 avril dernier.
📹 Je vais faire un grand Ministère de la ruralité, chargé de l’aménagement stratégique du territoire, pour rééquilibrer les territoires. Je ne veux pas que le désert s’installe dans certains territoires ! pic.twitter.com/tSBcEXJ5BW
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 18, 2022
Rééquilibrer les territoires
En effet, Marine Le Pen a récolté 35% des voix, devant Emmanuel Macron et ses 28%. Dans la commune d’environ 7 000 habitants au cœur du Calvados, la candidate RN a réitéré son projet de créer un « grand ministère de la ruralité ». Si elle est élue présidente de la République, Marine Le Pen a promis que ce ministère transversal sera chargée « de l’aménagement du territoire » pour le rééquilibrer. « Les métropoles sont en train de tout aspirer et dans des territoires, c’est le désert qui s’installe ».
Calvados : les dernières actualités
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
France24 - World
Myanmar junta frees 1,600 from jail but not political prisoners
Issued on: 17/04/2022 - 08:48
NEWS WIRES
Families of detained Myanmar protesters had their hopes dashed Sunday after political prisoners were not included in some 1,600 people released by the junta to mark the Buddhist new year.
The Southeast Asian country has been in turmoil since Aung San Suu Kyi's civilian government was ousted last year in a military coup, which sparked huge protests and a deadly crackdown.
>> Myanmar under pressure: More than 10,000 people arrested since February coup
State television announced that 1,619 prisoners, including 42 foreigners, had been "pardoned" and will be released to mark the new year – an annual tradition that last year saw 23,000 prisoners freed.
A prisoner released from Yangon's Insein prison told AFP that "political cases and protesters were not among those released", with authorities only freeing criminals.
Crowds in front of the prison slowly left on Sunday afternoon. More than 100 people had gathered hoping to be reunited with loved ones, AFP correspondents said.
Among them was a woman waiting for her 19-year-old nephew, sentenced to three years imprisonment for incitement against the military.
"He was young, and he may have some feeling to fight," she said, declining to give her name.
"I wish all young children will be released including my nephew. They all were innocent."
Aye Myint, whose 19-year-old daughter was serving three years on a political charge, had hoped she would be released.
"Now, she has been more than one year in prison," Aye Myint said.
Subdued holiday
At around midday, a prison officer confirmed that "about 160 prisoners including six women prisoners" had been released from Insein, without giving more details.
There was no mention of the Australian economist Sean Turnell, a former Suu Kyi advisor who was arrested shortly after the coup.
He is currently on trial for allegedly breaching the official secrets act, which carries a maximum 14-year jail sentence.
The exact details of his alleged offence have not been made public, though state television has said he had access to "secret state financial information" and had tried to flee Myanmar.
The country typically grants an annual amnesty to thousands of prisoners to mark the Buddhist New Year, usually a joyous holiday celebrated in many parts with water fights.
But this year, with the bloody military crackdown on dissent, the streets in many major cities have been silent as people protest junta rule.
(AFP)
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Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case
Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup
US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire
Publié le : 15/04/2022 - 18:21
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a dévoilé, mercredi, une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine comprenant des armes lourdes et davantage de renseignement. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont utilisé de manière innovante la déclassification et le partage d'informations sensibles avec le public et l'Ukraine. Une approche qui a un impact évident sur le cours du conflit.
Pour la première fois, les États-Unis ont décidé, mercredi 13 avril, d’envoyer des armes lourdes – dont des obusiers Howitzer – à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. Une nouvelle étape dans l’engagement de Washington aux côtés de Kiev qui n’a pas manqué d’être soulignée par les médias.
Mais ce n’est pas tout. Le nouveau plan américain d’aide à l’Ukraine – d’une valeur de 800 millions de dollars – dispose d’un autre volet, passé beaucoup plus inaperçu, consacré aux renseignements.
Le président américain Joe Biden s’est engagé à transmettre davantage de données récoltées par ses services de renseignement à l’Ukraine, au moment où l’armée russe semble toujours plus proche de déclencher la grande bataille pour le Donbass.
Joe Biden a même mis sur un pied d’égalité la fourniture d’armes et de renseignements. Le partage de ces informations sensibles "joue un rôle évident dans l’évolution du rapport de force ukraino-russe sur le terrain", reconnaît Jeff Hawn, spécialiste des questions de sécurité en Russie et des relations russo-américaines à la London School of Economics, contacté par France 24. Les États-Unis sont de loin "le pays le plus à la pointe pour la collecte de données satellite et l’interception des signaux, et avoir accès à ces informations peut être précieux", note-t-il.
Mais leur impact réel demeure difficile à évaluer : les effets d’un renseignement fourni à temps sont moins visibles que ceux d’un missile anti-aérien ou de roquettes anti-tanks. En outre, ils sont, par définition, condamnés à circuler en coulisse, loin du regard du grand public et de l’ennemi.
Des déclassifications à répétition
Depuis le début de la guerre, le débat autour du rôle du renseignement a surtout tourné autour de l’approche "sans précédent" de la déclassification d’informations sensibles. Dès les premiers mois de la crise ukrainienne, l’administration Biden a abreuvé les médias de données – évaluation du risque de guerre, images satellite de la mobilisation des troupes russes – issues directement de l’arrière-cuisine des différentes officines du renseignement extérieur américain (CIA, NSA, Defense Intelligence Agency).
Des documents, réservés d’ordinaire aux seuls yeux des gouvernements alliés, venaient ainsi nourrir le débat public. Cette stratégie "n’a pas empêché la guerre, mais elle a permis de faire accepter par le plus grand nombre que la Russie était l’agresseur. Cela a ensuite facilité la coordination internationale pour imposer les sanctions", souligne Ofer Riemer, doctorant à l’université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des questions de renseignement, contacté par France 24. "Vladimir Poutine n’a pas pu autant compter sur l’effet de surprise qu’il aurait voulu en annonçant le début de la guerre", ajoute Jeff Hawn.
Un autre effet indirect de cet étalage très public des plans "secrets" russes avant le début de la guerre d’invasion a pu être de "créer une défiance entre le Kremlin et le service secret russe", estime Ofer Riemer. Cette multiplication des révélations a pu donner l’impression d’un état-major russe infiltré par les services de renseignement occidentaux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les services de renseignement russes, pourtant très réputés, semblent n’avoir joué aucun rôle décisif durant ce conflit : Vladimir Poutine ne voulait plus écouter ses espions.
Des renseignements qui peuvent tuer
Ces déclassifications à répétition de renseignements ont presque fait oublier qu’une fois la guerre déclarée, les espions ont continué à espionner. Mais cette fois-ci, difficile de savoir à quel point l’Ukraine en a profité.
"Il y a deux types de renseignements que les États-Unis peuvent transmettre à Kiev : les informations stratégiques, plutôt d’ordre général, sur les plans de guerre et objectif russes, et les données tactiques de suivi en temps réel des mouvements de troupes", résume Jeff Hawn.
Les États-Unis n’ont jamais caché avoir continué de transmettre à Kiev le premier type de renseignements depuis début mars. Mais Washington maintient un flou artistique autour de la fourniture des données tactiques. Interrogé directement à ce sujet début mars, le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, avait nié que de tels renseignements étaient transmis, tandis que quelques heures plus tard, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, assurait qu’Adam Smith n’avait "pas tout compris". Mais elle n’a pas voulu rentrer dans les détails.
Une réticence qui peut se comprendre. Ce genre de renseignements peut tuer : des données de géolocalisation pour suivre à la trace des troupes russes au sol permettraient aux Ukrainiens de monter des opérations d’élimination ciblées. Les États-Unis risqueraient alors d’apparaître comme une partie plus que prenante dans la guerre en Ukraine, ouvrant ainsi la voie à une dangereuse escalade du conflit.
D’où l’importance de l’annonce d’une intensification du partage d'informations sensibles avec Kiev. "Une nouvelle doctrine a été mise au point à Washington permettant aux services américains de renseignement de partager les données qui permettront à Kiev d’avoir une image très précise du dispositif militaire russe mis en place dans le Donbass et la Crimée", affirme le Wall Street Journal.
Effet démoralisant
L’administration américaine semble donc avoir décidé de "fournir des données brutes qui permettent à l’armée ukrainienne d’avoir une image en temps réel des mouvements de troupe russe", estime Jeff Hawn. L’état-major américain semble d’ailleurs l’avoir confirmé au Wall Street Journal en affirmant que la ligne rouge de la nouvelle doctrine était "de ne pas fournir de renseignement sur les positions russes en Russie afin de ne pas permettre à l’Ukraine de mener des opérations offensives", écrit le quotidien. Autrement dit : tout le reste serait permis.
Un changement majeur de doctrine qui s’explique par l’évolution du contexte sur le terrain. L’offensive en préparation dans le Donbass nécessite plus que des informations stratégiques, estime Jeff Hawn. C’est un front moins large où il va y avoir des tentatives d’encerclement de la part des forces russes, ce qui rend d’autant plus important pour "les Ukrainiens de savoir précisément d’où vient l’ennemi afin de se défendre correctement", souligne ce spécialiste.
Et même si les États-Unis ne livraient pas, en réalité, ces fameux renseignements tactiques, le simple fait de le suggérer "peut avoir un effet démoralisant", estime Ofer Riemer. Les soldats russes, qui ont déjà subi un revers lors de leur tentative de prendre Kiev, risquent d’être davantage sur la défensive s’ils pensent que l’Ukraine connaît leur position précise grâce aux Américains.
Mais cette ouverture du robinet américain à renseignements n’est pas qu’un acte hostile des États-Unis à l’égard de la Russie. C’est aussi, paradoxalement, "une manière d’indiquer qu’ils ne s’impliqueront pas plus en avant et directement dans le conflit", assure Ofer Riemer. Une nation prête à s’engager militairement sur un front garde pour elle ses renseignements afin de pouvoir les utiliser elle-même quand nécessaire. Autrement dit, Moscou aura de quoi vraiment s’inquiéter le jour où les espions américains se tairont.
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
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Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
REPORTAGE
À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
France24 - Monde
Au Kenya, le combat du peuple Yaaku pour sauver sa langue, le Yakunte
Publié le : 18/04/2022 - 16:20
Valériane GAUTHIER
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Selon l'Unesco, une langue africaine sur dix risque de disparaitre au cours de la prochaine décennie. Au pied du Mont Kenya, les Yaaku figurent parmi ces peuples de chasseurs-cueilleurs qui ont vécu quasi reclus dans leur forêt de Mukogodo jusqu'à ce que les brassages de population du siècle écoulé bouleversent leurs modes de vie. Assimilés par les Massaï (plus nombreux et volontiers expansionnistes), ils ont peu à peu perdu leur langue. Aujourd'hui, ils luttent pour la faire renaître. En particulier, une femme, Juliana Kageni, qui tente de sauvegarder le Yakunte, grâce aux nouvelles technologies.
Également au sommaire de cette édition :
Au Bénin, la traque des cabinets de soins illégaux
Le ministère béninois de la Santé poursuit son combat contre les officines clandestines. Selon ses chiffres, seul 30% des centres privées installés dans le pays ont reçu une autorisation d'exercer. Depuis novembre,1400 cliniques clandestines ont été fermées. Les interpellations d'aides soignants se faisant passer pour des médecins ont augmenté.
Le Ghana, poubelle des textiles du monde
Un vêtement sur 8 finira sur une plage d'Afrique. Des vêtements usagés, souvent destinées à des filières de recyclage, finissent par polluer les écosystèmes des pays du continent et nuisent à la santé des populations. C'est notamment le cas au Ghana, où les habitants se retrouvent submergés par ces tissus venus d'ailleurs. Des milliers de tonnes de fripes devenues inutilisables se retrouvent dans de gigantesques décharges qui débordent sur l'océan.
Des prothèses hyperréalistes pour les personnes à la peau noire crées par un jeune nigérian
Au Nigeria et dans le reste du monde, les prothèses sont en majorité blanches ou fabriquées à partir de bois. Une situation qui provoque beaucoup d'inconfort et parfois de la honte chez les personnes amputées. Lorsqu'il en a pris conscience, en voulant aider son frère qui avait perdu une partie de sa main dans un accident, John Amanam, un diplômé d'art et professionnel du cinéma spécialisé dans les effets spéciaux, s'est mis à fabriquer des prothèses noires. Une première.
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Les forces de gauche échangent en vue d'un accord pour les législatives
ActuForte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, la FI a proposé au PCF, à EELV et au NPA la construction d’une « majorité politique à l’Assemblée nationale ». Exclu des discussions par les insoumis, le PS pourrait se retrouver isolé en juin prochain.
Naïm SakhiLes forces de gauche réussiront-elles à s’unir pour les législatives ? Une chose est sûre, les échanges s’accélèrent depuis la fin de semaine. Vendredi, la France insoumise a fait parvenir des courriers aux états-majors du PCF, d’EELV et du NPA. Des partenaires avec lesquels la formation entend « stabiliser et enraciner davantage le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives ». Une stratégie contraire à celle de 2017 pour la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui avait rompu rapidement toutes discussions à gauche, y compris avec les communistes, conditionnant l’investiture de personnalités à la signature d’une charte visant à affilier les élus à la FI.
Pour autant, Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Aurélie Trouvé et Manuel Bompard, les signataires des courriers, conditionnent cette union à la création d’un « nouveau parlement, à l’image du Parlement de l’Union populaire », lancé durant la présidentielle. « Cette coalition de partis et mouvements », aurait pour base un « programme commun partagé », établi « à partir de celui qui a recueilli le plus de votes à l’élection présidentielle », à savoir L’Avenir en commun. Une démarche « sans volonté hégémonique ni exigence de ralliement », écrivent les cadres insoumis, qui assurent aux formations la possibilité de « conserver » leurs programmes respectifs. Ils proposent « l’attribution d’un label commun pour les candidatures », dont « la base des répartitions pourrait être celle établie par les électeurs », dimanche 10 avril.
« Nous sommes prêts à discuter de vos propositions », assurent, en retour, les dirigeants du PCF. Dans une lettre adressée samedi aux insoumis, le Comité exécutif national de la formation souligne « la responsabilité historique » des forces de gauche, à « agir ensemble », pour obtenir « une majorité à l’Assemblée nationale ». Les communistes ont fait savoir qu’ils soumettront à la France insoumise leurs propres impératifs dans la construction d’ « une base d’accord partagé » qui ouvrirait « un espoir nouveau pour la gauche et pour la France ». « Cela suppose deux choses. Bien sûr, la reconnaissance du poids de la FI, mais aussi celle de notre diversité à gauche », mesure Ian Brossat, le porte-parole du PCF. Par ailleurs, les communistes notent dans la proposition insoumise « une réponse positive » à l’appel de leur secrétaire national. Jeudi, Fabien Roussel avait invité la gauche à « additionner (ses) voix, (ses) programmes et (ses) idées », assurant que « Jean-Luc Mélenchon est celui qui peut envoyer ce signal ».
Plus mesuré, Julien Bayou se déclare prêt « à discuter de tout », mais pas à « supporter des injonctions ». Dans leurs missives aux communistes et aux écologistes, les insoumis déplorent des relations « lourdement dégradées » durant la campagne présidentielle, et leur demandent de « s’expliquer devant les électeurs », des accusations « souvent blessantes et des appréciations selon lesquelles existaient entre nous des difficultés insurmontables ». « Nous ne retirons pas grand-chose de ce que nous avons dit », estime le secrétaire national d'EELV, rappelant « des désaccords très importants avec Jean-Luc Mélenchon sur la politique étrangère du pays, en particulier sur le rapport à la Russie ou aux régimes autoritaires ». Et d’ajouter que « l’écologie ne s’effacera pas. Elle sera de toute manière présente dans ce 3e tour ». Sa formation a également fait parvenir des courriers aux autres forces de gauche, proposant « a minima un pacte de non-concurrence » et « éventuellement de travailler à un socle commun de propositions », avec « une proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires », comme mode de départage.
Reste la question du Parti socialiste. Dans la foulée du premier tour, Olivier Faure a lancé un appel à bâtir un « pacte pour la justice sociale et écologique ». Pour la formation jadis centrale à gauche, l’enjeu est de taille. Balayé le 10 avril avec seulement 1,7 % des suffrages pour sa candidate Anne Hidalgo, le risque est grand pour le PS de perdre son groupe en juin prochain. Dans un entretien accordé samedi à Libération, son Premier secrétaire demande aux insoumis « le rassemblement le plus large », assurant être « un partisan d’un dialogue respectueux des identités et des projets de chacun ». « Le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande », tance Mathilde Panot (FI) dans un entretien au JDD. Un refus qui pourrait conduire d’autres partenaires à couper court aux négociations avec les socialistes, isolant un peu plus le PS.
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Afrique du Sud : au moins 443 morts après les inondations, les pluies connaissent une accalmie
Publié le : 18/04/2022 - 15:42Modifié le : 18/04/2022 - 15:49
Caroline DUMAY
La côté de l'Afrique du Sud a été frappée par des inondations qui ont fait 443 morts, selon un nouveau bilan, des dizaines de personnes étant encore portées disparues. Le ciel presque sans pluie dimanche semble désormais offrir un peu de répit. Les précisions de Caroline Dumay, correspondante pour France 24 en Afrique du Sud.
L'Humanité
Manifestation. « Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage à Le Pen »
ActuSamedi, plus de 10 000 personnes ont défilé à Paris entre les places de la Nation et de la République pour rappeler les dangers de l’extrême droite, désormais aux portes du pouvoir. Des périls si nombreux qu’ils ont convaincu de nombreux citoyens qui hésitent entre s’abstenir et voter Macron.
Florent LE DUUn seul mot d’ordre : « Non à Marine Le Pen ». Ce samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour combattre l’extrême droite, qui peut plus que jamais accéder au pouvoir.
À Paris, le cortège, de 10 000 personnes selon la préfecture, est parti à 14 heures de la place de la Nation, pour défiler à l’appel de la Marche des solidarités et d’une soixantaine d’associations et de syndicats.
Une déambulation entre bonne humeur et immense crainte, sous les slogans de « L’extrême droite n’a rien d’anodin », « Le RN, c’est Macron + la haine » ou encore « Fidel Castor », a-t-on pu lire sur une pancarte illustrée d’un rongeur au béret cubain - le castor faisant référence au barrage à ériger contre Marine Le Pen.
Notre reportage vidéo dans le cortège :
Certes, tous ne sont pas convaincus d’aller voter Emmanuel Macron le 24 avril pour barrer la route à Marine Le Pen, beaucoup hésitent, certains s’abstiendront, mais ceux qui défilaient samedi vers la place de la République s’accordent à dire que l’extrême droite au pouvoir constituerait un danger réel et inédit. « C’est un parti raciste, qui usurpe le monde du travail avec des mesures prétendument sociales mais qui vont dans le sens du patronat, le danger ne peut pas être négligé, rappelle Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote. En tout cas, aucune voix ne doit aller à Le Pen, et on fait confiance aux travailleurs pour prendre les bonnes décisions. »
À ses côtés en tête de cortège, Simon Duteil, délégué général de l’Union syndicale Solidaires s’inquiète aussi « de la grande confusion qu’on entend en ce moment, des gens qui pensent que Le Pen serait une politique comme une autre, ce n’est pas le cas. L’escroquerie sur les questions sociales doit être dénoncée et ce parti proto-fasciste ne doit pas arriver au pouvoir ».
En arrière de la manifestation, entre les ballons gonflés des syndicats, les drapeaux du PCF ou de la France insoumise et les autocollants des associations antiracistes, féministes ou humanistes, de simples citoyens, nombreux, émettent leurs doutes : « On sait le risque qu’on prendrait avec le RN , mais après les cinq ans qu’on a vécus, les coups qu’on a pris en manifestation, nos jeunes qui font la queue à l’aide alimentaire, c’est dur de nous demander de voter Macron », s’interroge Jérémy, 34 ans. Son amie Amélie l’interpelle : « Mais tu crois vraiment que la politique libérale et autoritaire de Macron, Le Pen ne la fera pas ? » Jérémy acquiesce mais reste à convaincre.
Les débats sont légion au sein du cortège
« On peut penser ce qu’on veut d’Emmanuel Macron, et on peut comprendre la colère de ceux qui ne veulent pas voter au second tour, reconnaît Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme. Notre devoir est de rappeler qu’avec Le Pen au pouvoir, c’est un changement de régime, contraire aux droits de l’homme, aux conventions internationales, qui donnera des droits aux gens en fonction de leur couleur de peau, de leurs origines. Marine Le Pen prévoit très clairement de revenir sur des points de la Déclaration des droits de l’homme qui est un fondement de notre société, qui réaffirme nos valeurs fondamentales, il faut se rendre compte de la société qu’elle nous prépare. »
Des étudiants, dont certains ont bloqué la Sorbonne avec le slogan « Ni Macron ni Le Pen », sont aussi dans l’hésitation. Imane Ouemhadj, présidente de l’Unef, rappelle toutefois que « défendre notre droit à l’avenir, c’est faire barrage à l’extrême droite. Avec la préférence nationale, les bourses ’’au mérite’’ conditionnées sur les résultats scolaires, le durcissement de l’entrée à l’université qui figurent dans son programme, Le Pen prépare une accélération immense des inégalités sociales ».
Les débats, respectueux, sont légion au sein du cortège, et la menace que constitue l’extrême droite semble convaincre beaucoup d’indécis. « J’entends dire que Macron serait un fasciste. Sa politique est insupportable, antisociale, creuse les inégalités, n’est pas la plus démocratique qui soit mais ce n’est pas du fascisme. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’est le fascisme. J’espère qu’ils n’auront pas la réponse tout de suite », s’alarme Françoise, 65 ans. En 2017, elle avait pourtant voté blanc, « mais cette fois-ci, il y a le feu », explique celle qui milite depuis une cinquantaine d’années. Ce qui n’est pas le cas de Pierre-Yves, qui, à 62 ans, ne se joint qu’à sa seconde manifestation : « La première, c’était après le 21 avril 2002, j’y retourne aujourd’hui parce qu’il y a urgence, l’extrême droite peut gagner ».
Le 21 avril 2002 semble loin aux plus jeunes
Le traumatisme qu’avait constitué l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle semble bien loin. « Quand je parle du 21 avril à mes élèves de terminale, il n’y a plus aucune émotion, ils trouvent ça normal, ça me terrifie », s’émeut Charles. Ce professeur d’histoire-géographie brandit un drapeau arc-en-ciel et se demande : « E st-ce que je pourrai encore le sortir sous Le Pen ? C’est horrible mais on va voter Macron. Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage ».
Les droits et les libertés des musulmans, des femmes, des homosexuels, des étrangers, sont régulièrement évoqués. « On sait très bien qu’un pouvoir d’extrême droite va les matraquer, pendant que leurs amis des groupuscules fascistes s’en donneront à cœur joie », craint Françoise. « Et pourra-t-on être dans la rue pour se révolter ? Toute l’histoire montre que, quand l’extrême droite arrive au pouvoir, les droits disparaissent, et en premier lieu celui d’exprimer ses opinions », abonde Fabrice, militant de Greenpeace. Philippe Martinez alerte aussi sur « les mesures liberticides qu’elle (Marine Le Pen - NDLR) mettra en place et son amour pour les grévistes, puisque sa seule solution face aux grèves, c’est d’envoyer les forces de l’ordre pour les déloger ».
Face à tous ces périls, Marie, 22 ans, qui « a tant la rage contre Macron » qu’elle a même envisagé un temps de voter pour Marine Le Pen, « est revenue à la raison », dit-elle à l’arrivée du cortège, place de la République. Avant d’ajouter : « Le 24 avril, dans notre isoloir, on sera face à l’Histoire, la France ne peut pas tomber du mauvais côté ».
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Afrique du Sud : accalmie après une semaine d'inondations dans le pays
Publié le : 18/04/2022 - 12:48Modifié le : 18/04/2022 - 14:02
Edwige WAMANISA
La baisse des précipitations en Afrique du Sud a permis une accalmie dimanche après une semaine d'inondations sur la côte est, les pires jamais enregistrées dans le pays, qui ont fait 443 morts et entraîné de vastes destructions.
New York Times - World
Israeli Government Crisis Deepens After Closing of Major Mosque
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An Islamist party said it was freezing its involvement in the coalition government after the Israeli police blocked Muslim access to the Aqsa Mosque compound to prevent clashes.
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By Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
JERUSALEM — Israel’s government crisis deepened on Sunday night, after a small Islamist party announced it was freezing its participation in the coalition, following a recent rise in tensions between the Israeli police and Muslims at a major mosque in Jerusalem.
Raam, the first independent Arab party to join an Israeli government, said it was suspending its involvement until further notice, after an emergency meeting by the leadership council of an Islamic movement that oversees the party.
The decision has no immediate impact on the government: The Israeli Parliament is on recess until May 8, by which time Raam may have decided to rejoin the government. But if Raam makes its decision permanent within the next three weeks, it would give opposition lawmakers a 64-56 majority in the 120-seat Parliament — enough seats to vote to dissolve the body and send Israel to its fifth election in three years.
Raam’s move highlights the fraying tightrope that Naftali Bennett, the prime minister, must walk in order to keep his ideologically diverse coalition together. The coalition formed last June, with little uniting its eight right-wing, left-wing, centrist and Arab parties beyond a desire to avoid a fifth election and to prevent Benjamin Netanyahu, then the prime minister, from holding on to power.
The government began to teeter this month when a right-wing lawmaker, Idit Silman, quit the coalition, saying it did not adequately represent Zionist and Jewish values. Any concessions to Raam may prompt other right-wing coalition members to follow Ms. Silman into opposition.
The move by Raam follows several recent confrontations between the Israeli police and Muslims at the Aqsa Mosque compound in Jerusalem, a site sacred in both Islam and Judaism, and known to Jews as the Temple Mount. The tensions were deeply embarrassing to Raam; as a coalition member, it was seen by its supporters as being party to transgressions against a mosque considered the third-holiest site in Islam.
Clashes between Israeli police officers and Palestinian stone-throwers broke out Friday morning at the mosque compound, injuring more than 150 Palestinians and several officers; leading to more than 400 arrests; and prompting the police to storm the largest mosque within the complex, which contains several places of worship.
Tensions escalated further on Sunday morning, when Israeli officers stopped Muslim worshipers from entering the Aqsa Mosque compound during a scheduled visit by Jewish worshipers and foreign tourists, who are permitted to enter each morning Sunday through Thursday. The unusual move led to brief clashes at the compound and in nearby side streets, in which at least 18 Palestinians were arrested, some of them for throwing stones at passing buses and for punching and kicking religious Jews in a nearby alley. At least 17 Palestinians were injured, five of them by rubber-tipped bullets fired by the police, according to the Palestinian Red Crescent, an emergency medical group.
The developments compounded the tensions in Jerusalem, which have risen sharply in recent weeks after an unusually deadly wave of Arab attacks in Israel killed 14 people, and after an ensuing Israeli crackdown in the occupied West Bank killed at least 15.
Tensions are expected to rise further in the coming days because of the rare convergence between Ramadan and Passover, which began on Friday and is driving more followers of both Islam and Judaism to the Aqsa compound.
The violence on Sunday began after the police, seeking to prevent contact between Muslims and Jews who were about to enter the compound during regular visiting hours, confined Muslims who were already inside it to small parts of the site.
Earlier, Palestinians had gathered near the entrance to the site used by non-Muslims, blocking part of the route that is usually used by Jews to pray discreetly near the location of an ancient Jewish temple considered the holiest place in Judaism. Photographs published by a Palestinian news outlet indicated that stones had been stockpiled elsewhere on the route.
The police struck some Palestinians with batons and denied access to Muslims who were still outside the site.
The Israeli government initially denied restricting Muslims’ access, but later a spokeswoman acknowledged that they were blocked for safety reasons for a “period of time,” without specifying how long. Reporters for The New York Times witnessed dozens of Muslims being turned away throughout the morning at two major entrances to the complex, as Jews and foreigners, including a Times reporter, continued to enter freely.
The police then provided Jewish worshipers with an armed escort as they walked around the perimeter of the compound. Tourists and journalists were restricted to a more limited area.
Clashes later broke out in the side streets around the mosque compound, where Palestinians shouted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for Al Aqsa.” A reporter for The Times saw several police officers use batons to strike a group of chanting Palestinians who had been standing still outside the complex.
Video circulated by the police on Sunday showed two other episodes in which a group of Arab men punched and kicked three religious Jews and — in a separate episode — threw stones from a rooftop.
The police also disabled the loudspeakers at the mosque, after Palestinians tried to use the sound system to call people to the site, said Sheikh Omar al-Kiswani, a senior cleric there.
Sheikh Omar described the police actions as “a siege.” In a statement, the police said that their aim was to preserve freedom of worship for all religions, and that they had acted only against people who “defile and desecrate the holy places and try to harm innocent civilians and security forces.”
Other Palestinians locked themselves in the largest mosque in the compound, as the police patrolled outside. That standoff ended late in the morning, after the police began letting some Muslims into the compound and withdrew to allow the Palestinians within the mosque itself to leave. They emerged cheering, some setting off fireworks and one carrying a green flag associated with Hamas, the Islamist militant group that runs the Gaza Strip.
Tensions are often high at the complex in Jerusalem’s Old City. But they are particularly tense at the moment because of the overlap between Ramadan, Passover and Easter, the first since 1991.
Muslims consider efforts by some Jewish activists to pray furtively at the site to be a provocation because they violate the longstanding Israeli policy of allowing Jews to visit, but not pray. They also fear that Jewish prayer there will give momentum to campaigns by small extremist groups to build a new Jewish temple at the site.
Many Muslims have also been angered by recent efforts by extremist Jews to enter the compound with young goats to make Passover sacrifices. The police said last week that they had arrested some activists who were planning such a sacrifice, and officers intercepted a Jew carrying a goat near the compound on Friday, confiscating the animal.
Jews are split on whether they should pray on Temple Mount.
Last week, one of the chief rabbis of Israel, David Lau, released a statement saying it was forbidden for Jews to set foot there, a stance that many chief rabbis have held since 1967, when Israel captured the site from Jordan. Many Jews believe that by entering the site, they risk stepping on some of the most sacred areas of the ancient Jewish temple.
The clashes on Sunday followed a more intense incident on Friday, when Israeli riot police officers, firing rubber-tipped bullets and stun grenades, stormed the main mosque in the compound to detain hundreds of Palestinians, many of whom had been throwing stones at them. More than 150 people were hurt.
Similar clashes at the mosque last year contributed to the outbreak of an 11-day war between Israel and militants in Gaza led by Hamas.
This year, however, both Israel and Hamas have signaled that they are not seeking an escalation. Khaled Meshaal, a senior Hamas official, said on Saturday that both sides had conveyed through Qatari officials that they did not want a new conflagration.
But Islamic Jihad, another militant group in Gaza, said on Sunday that recent tensions at the mosque would lead to an “all-out confrontation.”
Myra Noveck contributed reporting from Jerusalem, Iyad Abuheweila from Gaza City, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.
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France24 - Monde
Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges
Publié le : 15/04/2022 - 17:39
Guillaume GRALLET
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Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.
Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...
Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".
L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.
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People are looking for practices that calm them – and connect them to a greater whole
In the 1963 film Cleopatra, Elizabeth Taylor's Egyptian queen rejects an invitation from Marc Anthony's envoy, while sitting naked in a milky flower-filled bath, idly toying with a golden boat. The film may have had its issues – famously, the spats between Taylor and her co-star lover Richard Burton – but the iconography is familiar: in ancient Egypt, queens and goddesses were renowned for their power and sensuality, for their deep associations with the natural world, and with motherhood and healing. Taylor's Cleopatra is frequently shown bathing and being pampered, as she would have been in real life: the beauty rituals of wealthy ancient Egyptians were lengthy and complicated, beginning with long milk baths infused with saffron oil.
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Neither element was accidental: the lactic acid in milk would have helped exfoliate the skin, while saffron has been used to treat a variety of conditions for thousands of years. The spice is carefully harvested from the orange stigmas of the purple Crocus sativus flower. Grown in the hot dry belt of land that runs from Spain in the west to Kashmir in the east, the spice is known as "red gold" for the intensity and price of its production. Flowers must be picked at dawn by hand, and those thin threads delicately scraped. It takes almost 5,000 flowers to yield just one ounce of saffron threads. Prices are already high and, as climate change threatens farming, they're set to go higher.
(Credit: Emmanuel Lafont)
Set against the futuristic appeal of some of today's top-selling products, the earthy reality of saffron's origins may sound irrelevant. Who cares where things come from, as we scoop a soft whip of the latest £80 mega cream from its pot? Quite a few of us, it appears. A 2021 report by the NPD Group found that 68% of consumers want skin care formulated with "clean" ingredients (broadly, without PFAs, parabens and phthalates). Answering calls for greater accountability in the industry, a group of beauty mega brands have launched the EcoBeautyScore Consortium, set to establish a global transparency environmental impact scoring system.
In a similar vein, the new B Beauty Coalition aims to bring together individual certifications to tackle the industry's substantial impact. Meanwhile, interest in natural and organic ingredients continues to rise – to $11.9 billion in 2020, up 2.9% from the previous year, according to UK-based research firm Ecovia Intelligence. And in this brave new world, with its focus on natural and social equity, traditional ingredients and rituals worthy of Cleopatra are proving rich sources of inspiration. "We have been taught to dismiss tradition and seek out the 'straight-out-of-the-lab'," wrote natural beauty guru Imelda Burke, in her 2016 book The Nature of Beauty. "But, while new developments are important, there is so much we can learn from our forebears."
Take rose oil, for example, with its long history in the Middle East. Still one of the world's largest producers, Turkey's love of purified rose water dates back 2,000 years. Today, the oil can now be found in modern incarnations which sell for a hefty sum. And no wonder: packed with vitamins, minerals and antioxidants that moisturise the skin, nature's most blousy flower is an anti-inflammatory, and can be used for calming irritated skin, while smelling like a National Trust garden.
And, while the Western world has seen the desire for turmeric rise in recent years, not least in lattes, this bright yellow root has been at the core of Ayurvedic practice for more than 4,500 years. "Turmeric is a good immune booster, displaying powerful antioxidant properties some five to eight times more potent than vitamins C and E," Shabir Daya, in-house pharmacist at Victoria Health, told Vogue. In India, brides and grooms apply turmeric to their hands and faces before the wedding, as a symbol of purification, and as a blessing. Turmeric's active ingredient is curcumin, though it can have side effects.
(Credit: Emmanuel Lafont)
Meanwhile, Berber women in Morocco are still harvesting argan oil from the thorny branches of its trees. Rich in skin-loving omegas three and six, argan oil has been traded as a coveted beauty agent in and around the Mediterranean for thousands of years. Across the oceans in Polynesia, monoi oil, created by soaking the petals of Tahitian gardenias in coconut oil, dates back 2,000 years to the indigenous Maohi people, who revered it as a skin and hair softener. In Costa Rica, the Bribri and Cabécares people use green tea to improve the complexion, help heal blemishes and reduce inflammation.
All these ingredients have made their way into Western skincare. But the story is no longer about Western brands co-opting exotic herbs and spices as the next "big thing" in some dreadful echo of colonisation. Beauty is seeing a growing number of black and indigenous women taking ownership of their heritages through the revival of ancestral rituals and ingredients in ways that celebrate, rather than appropriate, their cultures – and that work according to their needs. Labels such as Cheekbone Beauty by Anishinaabe-Canadian Jennifer Harper and Prados Beauty, created by Xicana-Arizonian Cece Meadows, build their products around natural herbs, like sage and lavender, which have been utilised by their communities for decades. Many of the founders use their brands to create jobs for their communities, from gathering ingredients in nature to selling the products at farmers' markets and storefronts.
This vital social understanding is symptomatic of other shifts happening in the industry. "The discussion is changing – from natural and organic to sustainability," said Armarjit Sahota, president and founder of Ecovia Intelligence, speaking in December 2021 to Cosmetics Design Europe. "We're seeing more and more sustainable ingredients… A lot of pioneers in natural and organic beauty wanted to develop products that were better for human health and for the environment. Initially, the formulations were plant-based, for lower impact on human health. But, as sustainability has become an important part of the industry, these pioneers have really been leading the charge in terms of sustainability initiatives. It's no longer just about natural and organic; it's about wider green issues."
(Credit: Emmanuel Lafont)
These concerns have not arisen in isolation. "In light of Covid-19 and the accelerating climate crisis causing flooding, drought, crop failure and displacement of people around the world, we are recognising that nature is pushing back," says Kathryn Bishop, of the strategic foresight consultancy, The Future Laboratory. "It's time for humans to recognise that we must exist in symbiosis with it, and with respect to it."
Always linked, the beauty-grooming-environment nexus is finally taking precedence. Consumers are looking for products that reflect and respond to their concerns: for beauty for other people and for the planet and all its life, and they're looking for practices that calm them – and connect them to a greater whole.
Restoring balance
Ancient customs that drew inspiration from nature and natural ingredients are being unearthed and explored as a means of restoring balance and re-connecting with what matters in the world. Australian wellbeing brand Subtle Energies blends the traditional techniques of the Indian practice of Ayurveda with the benefits of aromatherapy. Its skincare contains essential oils of Palmarosa, Mogra and Frankincense, in base oils of jojoba and ashwagandha. "Essential oils are wonderful tools given to us by mother nature,” says Farida Irani, founder of the brand. "They are the life force, and by using them on ourselves, we are enhancing our own life force. This is ancient wisdom in modern times, helping people to live more consciously, for themselves and for the planet."
These practices pre-dated the Anthropocene age, when humans' impact on the earth overtook that of nature - Kathryn Bishop
"Ancient practices and approaches to looking after the body, mind, skin and hair have been drawn from the Earth and nature," Bishop tells BBC Culture. "They are often aligned with particular seasons and seasonal events, celebrating the Earth and the flora and fauna that it kindly provides, respectfully using them in adornment or cleansing or as food and drink. These practices pre-dated the Anthropocene age, when humans' impact on the earth overtook that of nature. But with people ever-more tuned into their footprint on the Earth, be it their carbon footprint or resource use, such conscious and planetary-aware beauty practices and ingredients are helping people to ease the impact of their daily self-care or hygiene routines," she continues.
Simple routines also inform gua sha, a traditional Chinese self-massage technique in which a hand-sized, smooth edged stone – usually made from jade, luminous rose quartz or black obsidian – is used to glide across the face to improve circulation. Gua sha has been used for centuries to help ailments including muscle pain and tension, and the Western beauty industry has embraced it. Fifteen minutes of sliding a cool stone across your forehead and cheeks will help take the tension out of most days.
(Credit: Emmanuel Lafont)
Writer Hannah-Rose Yee described her grandmother's gua sha ritual in Stylist magazine: "To this day, she takes her gua sha and methodically runs it over her face in smooth, elegant motions every evening. I was obsessed with this ritual as a child. I would sit at the foot of her bed and watch her, rapt, as she smiled at me in the mirror's reflection. She once gave me the gua sha to hold, and I remember how cold and heavy it felt in my hands. When I got older, she showed me how to do it myself. Today, I do a gua sha ritual of my own once a week with a rose quartz roller. I hope one day that my grandmother will pass on her jade gua sha tool to me."
But perhaps few things encourage users to slow down and reconsider more thoroughly than the application of heat, used by many cultures across the ages, including the Aztecs. For at least 700 years before Spanish colonisers landed in ancient Mesoamerica, temazcals were volcanic sweat lodges in which tired Aztecs bathed, not in water but in steam. Temazcal comes from the word temāzcalli, or "house of heat" in the Nahuatl language, and most temazcals resembled domed structures, made from volcanic rock, and were symbolic of mother nature's womb, suggesting ideas of rebirth.
Modern science has shown that the Aztecs were right. Steam can help clear blocked respiratory systems and soothe some other ailments. Ancient Mayans often carried out temazcal ceremonies for warriors returning from battle, which combined Mesoamerican chants, meditation and heated rocks doused with herb-infused water to create an aromatic steam. Today, saunas continue to reap similar benefits.
Irani has high hopes for the return of ancient rituals. "Disrupting the very elements we are made of has caused many of the issues we see in the world today. But if we bring about balance to the elements – to ourselves first and to the environment around us – we will see a positive change in the way we live."
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France24 - Monde
Disparaître sous les radars des algorithmes
Publié le : 15/04/2022 - 15:33
Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.
Un document en coproduction avec Arte
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Le Silence des mots : la parole de femmes tutsies violées par l’armée française
La rencontreLe documentaire « le Silence des mots » recueille la parole de femmes tutsies violées par l’armée française pendant l’opération « Turquoise » au Rwanda. Il sera diffusé le 23 avril sur Arte. Rencontre avec les réalisateurs, Michaël Sztanke et Gaël Faye.
Emile LeauthierDu 7 avril au 17 juillet 1994, a eu lieu le dernier génocide du XXe siècle. Au Rwanda, plus de 800 000 Tutsis ont été assassinés par des Hutus. Après des semaines de massacres, la France intervient et lance, en juin de cette même année l’ opération «Turquoise », qui a pour mission officielle de mettre fin aux tueries. Au cours de cette mission de pacification, l’armée française a mené bien des exactions. Dans des camps de réfugiés tutsis, des femmes ont été violées par des soldats hexagonaux. Trente ans plus tard, malgré des plaintes, aucune d’entre elles n’a obtenu justice. « Le Silence des mots », diffusé samedi 23 avril sur Arte, raconte cette histoire. Gaël Faye et Michaël Sztanke en sont les deux réalisateurs. Entretien croisé.
Michaël, en 2019, vous aviez réalisé un film intitulé « Rwanda, chronique d’un génocide annoncé ». Pourquoi ce nouveau film ? Et pourquoi avoir approché Gaël Faye ?
Michaël Sztanke. Dans ce premier film, j’avais pu traiter la question de la responsabilité de l’État français dans ce génocide, mais pas celle des exactions commises par l’armée française pendant l’opération « Turquoise ». J’ai donc voulu réaliser un film uniquement sur cette question. J’ai proposé à Gaël d’y collaborer parce que j’estime qu’il a une légitimité pour parler de ce sujet qu’il tient de son histoire et de son implication dans le Collectif des parties civiles pour le Rwanda.
Dans quelles conditions avez-vous recueilli les témoignages des victimes ?
Gaël Faye. Le préalable, pour filmer, c’était que ces victimes comprennent nos intentions. Ces femmes associent la France au crime et à la responsabilité du génocide. Alors, forcément, même si j’ai la nationalité rwandaise, elles nous voient comme deux Français. Dida Nibagwire, notre coproductrice, qui vit au Rwanda, a été une interlocutrice parfaite. Elle a su leur parler. Elle vient de la même histoire qu’elles, elle sait ce que c’est que d’être un survivant dans la société rwandaise. Il faut arriver avec une psychologie particulière pour accéder à cette parole. Je pense que nous avions, Michaël et moi, également conscience qu’on abordait des témoignages pour l’Histoire avec un grand H.
Michaël Sztanke. Il y avait une envie commune d’archiver, de mémoriser. Ces femmes ont le droit à une mémoire. Une mémoire que leur refuse la justice française malgré des plaintes déposées. Nous avons voulu leur donner la possibilité de raconter avec leurs mots ce qu’elles ont vécu.
Gaël, votre roman « Petit Pays » raconte le génocide à travers les yeux d’un enfant. Ce documentaire la raconte à travers les yeux de survivantes. Voyez-vous là une sorte de continuité logique ?
Gaël Faye. Il s’agit vraiment d’un travail très différent. Bien sûr, il y a un contexte qui me nourrit artistiquement. Je vis au Rwanda et côtoie des survivants, donc toutes ces histoires me nourrissent. Mais quand j’aborde ce sujet avec Michaël, je me demande simplement comment je peux être utile en tant qu’artiste pour réparer cette injustice. Car il s’agit bien d’une injustice : dix ans après leur plainte, rien n’avance. À côté, on continue de faire passer l’opération « Turquoise » pour une opération humanitaire presque parfaite. Dans le rapport Duclert (remis le 26 avril par 2021 à Emmanuel Macron par Vincent Duclert, au nom de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda – NDLR), il n’est pas du tout fait mention de ces crimes. Il y a ce discours de Macron qui parle de la responsabilité mais affirme qu’il n’y a eu aucune complicité, donc aucune culpabilité à avoir. Faire ce film, c’était une façon de remettre la lumière sur un sujet qui est passé complètement inaperçu. En France, cette histoire n’est pas connue. Au Rwanda, c’est pareil.
Quand on a, comme vous, un lien direct avec ces événements, comment vit-on le fait de s’y replonger dans le cadre d’un documentaire ou d’un livre ?
Gaël Faye. Je ne m’y replonge pas, je vis avec. C’est comme la perte d’un être cher. Tous les Rwandais vivent avec cette histoire. Mais, effectivement, lors d’un tournage comme celui-là, c’est particulier. Certaines en parlaient pour la première fois. La parole des survivants est une parole brute. Elle nous renvoie à l’événement du cataclysme du génocide. Les mots ne sont même pas suffisants pour l’expliquer. Il faut qu’on soit un petit peu à la hauteur du courage qu’elles ont. C’est comme un travail d’accueil. On reçoit cette parole, elle est difficile. Mais c’est avant tout difficile pour elles. Nous sommes là pour les aider à aller au bout de ce processus de témoignage.
Espérez-vous que ce documentaire puisse aider d’autres victimes à sortir du silence, raconter leur histoire et obtenir justice ?
Gaël Faye. Nous espérons au moins que cette histoire apparaisse dans notre conscience et dans la réalité de ce génocide. Au sujet de l’opération « Turquoise », on entend souvent parler de l’épisode Bisesero (60 000 Tutsis massacrés entre le 27 et le 30 juin 1994 – NDLR), mais jamais des femmes violées par des militaires français dans des camps de réfugiés. Il s’agit de les réhabiliter dans l’histoire globale de ce génocide. Et aussi de nous interroger nous, en tant que citoyens français, sur ce que nos politiques et notre armée font à l’étranger en notre nom. Il faut faire la lumière sur ces accusations. Et je crois que c’était important pour elles de déposer leurs témoignages, pour leurs enfants, pour d’autres femmes.
Michaël Sztanke. Dans l’actualité récente, il y a eu le rapport Duclert et une volonté de Macron d’ouvrir et de normaliser les relations avec le Rwanda. Mais, derrière cette volonté affichée, il y a surtout celle de dire : « Regardez, j’ai tellement ouvert qu’il y a eu un rapport qui montre les responsabilités. On a fait ce travail d’histoire. » C’est peut-être un peu plus complexe que cela. L’angle mort de ce rapport, c’est l’attitude de l’armée française sur le terrain. Il n’y en a pas la moindre évocation.
Gaël, le Rwanda est omniprésent dans votre œuvre. Vous intervenez dans le documentaire pour déclamer des textes. Pensez-vous que l’art puisse libérer la mémoire et guérir la souffrance ?
Gaël Faye. Je pense que ça peut apaiser et permettre de sortir d’une forme de solitude en créant des liens entre les gens. Ça a aussi des vertus thérapeutiques et cathartiques. Le génocide, c’est la déshumanisation. Par l’art, on permet de se réapproprier une dignité, une consistance humaine. Moi, j’utilise des mots, et on sait très bien que les mots ont été travestis pour perpétrer un génocide. C’est donc une manière de se réapproprier la langue pour reconstruire. Mais, comme je le dis, le silence des mots, ça veut dire aussi qu’il restera toujours une dimension qui dépasse l’entendement et ne pourra jamais être formalisée.
Le documentaire pose la question clé de la transmission de la mémoire aux nouvelles générations. Quel rapport la société civile rwandaise et son gouvernement entretiennent-ils avec ce souvenir ?
Gaël Faye. Au Burundi où j’ai grandi et vécu, il y a une histoire d’amnésie. Les nouvelles générations ignorent les crimes qui ont été commis. Une maladie de l’impunité abîme ce pays. Au Rwanda, le gouvernement mis en place après le génocide a eu cette volonté de placer le souvenir au centre de la reconstruction. De nombreuses lois punissent le négationnisme. Chaque année, les commémorations durent trois mois. C’est abordé dans les écoles. Il n’y a pas un Rwandais qui ignore ce qu’il s’est passé en 1994. Après, c’est comme dans tous les pays, il faut construire des mythes autour desquels tout le monde est d’accord. Ça reste la parole officielle. C’est pour ça que, si les politiques ont un rôle à jouer, les historiens en ont un aussi. La société rwandaise est loin d’être monolithique. Les survivants eux-mêmes ressentent parfois des choses qui sont en contradiction avec les décisions étatiques.
Michaël Sztanke. Tout le monde n’adhère pas à cette politique de réconciliation nationale. Pour être précis, elle suppose de ne plus parler ni de Hutus ni de Tutsis, juste de Rwandais. Mais il y a des Rwandais qui se considèrent comme Tutsis. Et au sujet de la transmission, ce qui nous a frappés chez ces femmes, c’est qu’elles ont une manière de transmettre différente. Certaines parlent frontalement de ce qu’elles ont vécu. D’autres non. C’est un travail sur le long terme.
gaël fayerwandadocumentaireArte New York Times - World
Violence in Israel
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Jerusalem Dispatch
Rare Overlap of Holy Days Shows Jerusalem’s Promise and Problems
In its Old City, a Christian, a Jew and a Muslim marked Easter, Passover and Ramadan. To some, it’s a “symphony.” To others, a reminder of division.
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By Patrick Kingsley
JERUSALEM — On Friday morning, as clashes flared at the Aqsa Mosque in the Old City of Jerusalem, Muslims inside and outside the mosque were fasting for the 14th day of Ramadan.
A few hundred yards away, Jews were burning leavened bread, a traditional ceremony that occurs just before Passover, which formally started on Friday evening.
A few minutes to the north, Christians were beginning a procession through the Old City, holding aloft wooden crosses, retracing the route that they believe Jesus Christ took before his crucifixion.
For the first time since 1991, Passover, Easter and Ramadan were about to occur all at once — intensifying the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for millenniums.
To some, the overlap embodied the wonder of Jerusalem and the semblance of coexistence among its peoples.
“Jerusalem right now is a symphony of people reaching out to God,” said Barnea Selavan, a rabbi and teacher who had just finished burning his family’s remaining leavened bread.
To others, the convergence highlighted the incompatibilities and the inequities of a city where many Palestinian residents consider themselves living under occupation. Clashes broke out again on Sunday after Israeli police officers stopped Muslims from entering the Aqsa Mosque compound for several hours to allow Jews to enter for prayer.
“Jerusalem is like a salad bowl,” said Mustafa Abu Sway, a professor of Islamic thought who had just left the mosque. “You have intact tomatoes and intact cucumbers and intact lettuce leaves. You don’t have a salad.”
And to some Christians whose Easter Friday procession started earlier than usual to avoid inconveniencing Muslims heading to the mosque, the convergence of holidays underscored the sense of being a minority within a minority.
“We are like a potato mashed between everyone,” said Serene Bathish, a leader of an Arab Christian scout club, who helped organize the Easter procession. “We are between two fires.”
Far from seas and major rivers, and high up in the mountains, Jerusalem, for much of its history, held little strategic significance, militarily or commercially. Its power and relevance most often lay in the spiritual hold it had over millions of people, many of whom had never visited it and to whom it had often meant drastically different things.
For Jews, Jerusalem is their ancient capital, the seat of King David and the site of two ancient Jewish temples where they believe God’s presence dwelled. For Muslims, it was from that same site that the Prophet Muhammad rose to heaven and on which they built the compound of the Aqsa Mosque, the third-most-sacred site in Islam. For Christians, it is the city where Jesus was crucified and ascended into heaven — where Christianity was born.
The Old City was ruled by the Ottomans until 1917, the British until 1948, and Jordan until 1967, when Israel captured and later annexed it. Much of the world still considers it occupied, and Palestinians hope it will be within the capital of a future Palestinian state.
“Everybody has a Jerusalem in their head,” said Matthew Teller, the author of “Nine Quarters of Jerusalem: A New Biography of the Old City.”
“When you get there and you do actually see it for real,” he said, “it can never match up.”
As a case in point, on Thursday night, the eve of the first convergence of the three holidays since 1991 began with an intense traffic jam.
On the narrow road that circles the Old City, Christians like Ms. Bathish were heading to a service beside the Garden of Gethsemane, an olive grove full of wizened trees where tradition holds that Jesus was arrested on the night before his crucifixion. And Muslims like Professor Abu Sway were heading to the Aqsa Mosque, where tens of thousands had just broken their Ramadan fast at a communal iftar, or meal.
Around the Old City walls, built by the Ottomans who ruled Jerusalem in the 1500s, Muslim families picnicked here and there on the grass verges. They broke their fasts to a soundtrack of car horns, distant chants from the mosque and, later, faint choral melodies wafting from the basilica at Gethsemane.
In front of everyone was gridlocked traffic, surrounding this ancient city with a ring of cars and buses, the mystical encircled by the profane.
At Rabbi Selavan’s apartment in the Old City’s Jewish Quarter, the scene was a little quieter on Thursday night.
He and his wife, Shoshana, symbolically hid pieces of their last remaining leavened bread — bought from a rare Arab-run kosher bakery in the Old City — around their home, behind chairs and a garbage can and under tables. Then they set about searching for the pieces that the other had hidden.
According to Jewish teaching, Jews must not eat leavened bread during the week of Passover, which celebrates the ancient Israelites’ escape from slavery in Egypt. The Old Testament says that they escaped so quickly, they did not have time for their bread to rise.
To Rabbi Selavan, it was extraordinary to be celebrating the holiday in the city that the Israelites’ descendants eventually made their capital. In his sitting room, he keeps a small oil lamp that he found during an excavation under his home, and that he believes was used in Jerusalem during the time of King Solomon, about 3,000 years ago. It is filled with charcoal that he believes is from the charred remains of the ancient city, after it was razed by the Romans around the year 70.
The Recent Rise in Violence in Israel
Confrontation at a holy site. On the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter on April 15, clashes between the Israeli riot police and Palestinians erupted at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount — a complex in the Old City of Jerusalem that is sacred to both religions.
Escalating tensions. The clashes capped weeks of rising violence and deadly attacks in Israel and the occupied West Bank. More than 30 people have died in what is now the biggest wave of violence, outside of a full-scale war, in several years.
A deadly sequence. Before violence erupted in Jerusalem, a shooting on April 7 was the fourth lethal episode in recent weeks. The series began on March 22, when an assailant killed four people in southern Israel. Other fatal attacks occurred near Tel Aviv and in Hadera, a city in northern Israel.
Israel steps up raids. In response to the attacks, Israeli forces have carried out a widespread campaign of raids into towns and cities across the West Bank. As a result, at least 14 Palestinians have been killed since the beginning of Ramadan on April 2, including a 16-year-old boy.
“I’m in a rebuilt — partially, at least — Jerusalem,” Rabbi Selavan said. “I’m doing it where it was done.”
A half-mile away, hundreds of Christians at Gethsemane, including Ms. Bathish, began a procession from the basilica. They chanted and carried candles through the traffic jam, the quotidian again mingling with the ethereal.
“Stay on the sidewalk!” an organizer shouted in Arabic. “Not in the road!”
The procession passed a tract of church land that the Israeli authorities had recently planned to repurpose as a national park before backing down amid Christian claims of discrimination. Then it skirted the Jewish cemetery at the bottom of the Mount of Olives, before winding through a valley filled with eccentric ancient monuments — the pyramid-shaped Tomb of Zechariah, the conical-roofed Tomb of Absalom — and then up toward the Old City walls.
To Ms. Bathish, it is a privilege to celebrate Easter where it started, and to live a few yards from where Christians believe Christ died.
“But actually, we don’t get to enjoy it that much,” she said. There are an estimated 5,000 Christians left in the Old City, alongside roughly 30,000 Muslims and 5,000 Jews — and they feel squeezed between both.
Having staved off government efforts to repurpose church land near Gethsemane, church leaders are locked in an ownership dispute with a Jewish settler group over buildings on the other side of the Old City.
Fighting these legal challenges and living in a tightly policed area, all while struggling for cultural recognition, is “very tiring, time-consuming, difficult, chaotic, insecure,” Ms. Bathish said. “We’re not enjoying the whole feeling of uniqueness.”
A few hundred yards away, on the promontory where Jews and Christians hold that Abraham tried to sacrifice his son Isaac, Professor Abu Sway, the Islamic theologian, was in his element. With his wife, daughter, son-in-law and two grandchildren, he listened to a reading of the Quran.
To Jews, he was at Temple Mount, the site of a Jewish temple destroyed by the Romans. But to Muslims, this is the Aqsa Mosque compound, a 36-acre esplanade that includes the golden Dome of the Rock, a shrine marking the Prophet Muhammad’s ascent.
An imam had just read part of the Quran about the Prophet Musa, known as Moshe to Jews and Moses to Christians, and would shortly begin a chapter on Muhammad’s journey to Jerusalem.
Soaking in the moment, “it seems that I am in love,” Professor Abu Sway said. “When you enter the Aqsa Mosque,” he said, “you feel that you are blessed, that it’s something special that not many people have access to.”
But to the professor, that realization was bittersweet.
To Rabbi Selavan, the convergence of the holidays embodied the shared life of the city and proved the Israeli state’s efforts to preserve the freedom of worship. “The thinking person realizes the freedom that they have under the Israeli government to serve God in their way,” the rabbi said.
But to Professor Abu Sway, the convergence was a reminder that many Palestinians living in the occupied West Bank and Gaza are not allowed to enter Jerusalem to worship. And the violence on Friday at the mosque, between Israeli police and Palestinian stone-throwers, highlighted not coexistence, but coercion.
“There can be no coexistence,” Professor Abu Sway said, “when you have occupation.”
Myra Noveck contributed reporting.
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BBC
Shanghai: China reports three dead in latest Covid outbreak
China has reported the deaths of three people from Covid in Shanghai for the first time since the financial hub entered lockdown in late March.
A release from the city health commission said the victims were aged between 89 and 91 and unvaccinated.
Shanghai officials said only 38% of residents over 60 are fully vaccinated.
The city is now due to enter another round of mass testing, which means a strict lockdown will continue into a fourth week for most residents.
Until now, China had maintained that no-one died of Covid in the city - a claim that has increasingly come into question.
Monday's deaths were also the first Covid-linked fatalities to be officially acknowledged by authorities in the entire country since March 2020.
The timing of this announcement is odd.
Firstly because, up to this point, it was a miraculous stretch of credulity to think that no-one in a city of almost 25 million people had succumbed to this wave of the virus.
But second, and more importantly, we know that people HAVE already died after contracting Covid in this outbreak. We have reported that.
It happened to dozens of elderly patients at a single hospital in Shanghai. But they were not official Covid deaths, according to the authorities. They died of underlying problems, apparently.
So what's changed? The answer is nothing seems to have changed in terms of clinical assessments.
People with underlying health problems died after testing positive but the death rate remained at zero.
Now three people have died in very similar circumstances but the official death toll has increased.
It's fair to ask - is this because the authorities have decided they need to make public the dangers of this vast wave of a virus against which barely half of China's over 60's are fully vaccinated?
Because up to now this was a virus that Shanghai's authorities had warned could devastate the population - otherwise why else would they lock down the city - yet it hadn't officially killed anyone.
In a statement announcing the deaths, Shanghai's Health Commission said that the three people died in hospital on Sunday despite "full efforts to resuscitate them".
It added that all three people had underlying health conditions.
Since the discovery of an Omicron-led outbreak three weeks ago, the city has been under strict lockdown, which has angered residents.
Millions have been confined to their homes, with anyone testing positive being sent to quarantine centres.
In recent weeks many have taken to social media to complain about the restrictions and the lack of food supplies.
People have had to order in food and water and wait for government drop-offs of vegetables, meat and eggs, and analysts say many are running low on supplies.
The lockdown extension has overwhelmed delivery services, grocery shop websites and even the distribution of government supplies.
But with more than 20,000 new cases a day, authorities are struggling. The city in recent weeks has converted exhibition halls and schools into quarantine centres, and set up makeshift hospitals.
The recent surge in cases in China, although small compared to some countries, is a significant challenge to China's "zero-Covid" strategy, which uses swift lockdowns and aggressive restrictions to contain any outbreak.
The policy sets China apart from most other countries which are trying to live with the virus.
But the increased transmissibility and milder nature of the Omicron variant has led to questions over whether the current strategy is sustainable in the long run.
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Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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Dozens arrested at Sweden riots sparked by planned Quran burnings
More than 40 people have been arrested after violent clashes in Sweden between police and people angry at plans by a far-right group to burn copies of the Quran.
Three people were injured in Norrkoping on Sunday when officers fired warning shots at rioters, police said.
The violence was sparked by a series of rallies organised by the Danish-Swedish politician Rasmus Paludan.
He says he has burned a copy of Islam's holy book and wants to do so again.
Muslims consider the Quran the sacred word of God and view any intentional damage or show of disrespect towards it as deeply offensive.
Saudi Arabia has condemned what it called the "deliberate abuse of the holy Quran by some extremists in Sweden, and provocation and incitement against Muslims".
Iran and Iraq earlier summoned the Swedish ambassadors to lodge protests.
Sweden's national police chief, Anders Thornberg, said he had never seen such violent riots following Sunday's clashes in Norrkoping, which is about 160km (99 miles) south-west of Stockholm, and nearby Linkoping.
The two cites also witnessed riots on Friday, along with the Stockholm suburb of Rinkeby and the western city of Orebro. On Saturday, there was a riot in the southern city of Malmo.
On Monday, police said 26 police officers and 14 members of the public had been injured in the violence and that more than 20 vehicles had been damaged or destroyed.
They said that around 200 people had been involved in the violence, adding they believed it was organised by networks of criminal gangs. Some of the individuals are already known to police and Sweden's security service, Sapo.
Sunday's violence in Norrkoping came after Rasmus Paludan said he planned to hold a rally there. However, he never showed up in the city.
In a statement posted by his far-right, anti-immigrant Stram Kurs (Hard Line) party, Paludan said he cancelled the rally because Swedish authorities had "shown that they are completely incapable of protecting themselves and me".
He had earlier appeared on Thursday in the central city of Jonkoping, but as he talked into a megaphone while holding a Quran, his words were drowned out by a priest ringing the bells of a local church in protest.
Protests against plans by Stram Kurs to burn the Quran have turned violent in Sweden before. In 2020, protesters set cars on fire and shop fronts were damaged in clashes in Malmö.
Paludan represented Stram Kurs party in the last Danish elections in 2019, where it received 1.8 % of the vote, failing to win a seat.
In 2020, he was jailed in Denmark for a month for a string of offences including racism.
He plans to stand in Swedish elections in September, but he reportedly does not yet have the necessary number of signatures to secure his candidature.
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Far-right leader jailed for racism in Denmark
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L'Humanité
Série. Honigfrauen, Été 86 au lac Balaton
Prescription cultureLaurent EtreLe lac Balaton, en Hongrie, est l’un des très rares endroits où pouvaient se côtoyer, à l’époque du rideau de fer, les vacanciers est-allemands et ceux d’Europe de l’Ouest. Sous étroite surveillance de la Stasi, la redoutable police politique de la République démocratique allemande (RDA). Et gare à celles et ceux qui se rapprochaient un peu trop des « ennemis de classe », à la faveur d’un jeu de plage ou d’une soirée barbecue. C’est ce fond historique que reconvoque la mini-série allemande « Honigfrauen ». À l’été 1986, Catrin et Maja, deux sœurs, viennent de recevoir leur autorisation de voyager vers la Hongrie socialiste. Le cœur à la fête, et sans parents sur le dos, elles prennent donc sans tarder la route du lac Balaton. Arrivées à destination, l’une d’elles, Catrin, tombe sous le charme de Tamas, le gérant de la résidence Balaton, où descendent les touristes occidentaux fortunés. Son idylle va entraîner sa sœur, mais aussi leurs parents et quelques autres, dans une rocambolesque histoire où se mêlent tentatives d’évasion, révélation d’un secret de famille, avec toute une palette de sentiments et de comportements contradictoires, exacerbés par le contexte : d’un côté, la fidélité à la « patrie socialiste », parfois jusqu’à trahir ses proches ; de l’autre, le désir de liberté, la fascination pour l’Ouest opulent… Avec moult rebondissements qui tiennent le téléspectateur en haleine, « Honigfrauen » n’est pas sans rappeler, sur un mode plus léger, l’excellente série des « Deutschland 83/86/89 ». À noter, la bande-son propre à ravir les nostalgiques des années 1980.
Écrans New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Atrocities in Ukraine War Have Deep Roots in Russian Military
Anton Troianovski
In a photograph from the Kyiv suburb of Bucha, Ukraine, a woman stands in the yard of a house, her hand covering her mouth in horror, the bodies of three dead civilians scattered before her. When Aset Chad saw that picture, she started shaking and hurtled 22 years back in time.
In February 2000, she walked into her neighbor’s yard in Chechnya and glimpsed the bodies of three men and a woman who had been shot repeatedly in front of her 8-year-old daughter. Russian soldiers had swept their village and murdered at least 60 people, raped at least six women and plundered the victims’ gold teeth, human rights observers found.
“I am having the most severe flashbacks,” Ms. Chad, who now lives in New York, said in a phone interview. “I see exactly what’s going on: I see the same military, the same Russian tactics they use, dehumanizing the people.”
The brutality of Moscow’s war on Ukraine takes two distinct forms, familiar to those who have seen Russia’s military in action elsewhere.
There is the programmatic violence meted out by Russian bombs and missiles against civilians as well as military targets, meant to demoralize as much as defeat. These attacks recall the aerial destruction in 1999 and 2000 of the Chechen capital of Grozny and, in 2016, of the Syrian rebel stronghold of Aleppo.
And then there is the cruelty of individual soldiers and units, the horrors of Bucha appearing to have descended directly from the slaughter a generation ago in Ms. Chad’s village, Novye Aldi.
Civilian deaths and crimes committed by soldiers figure into every war, not least those fought by the United States in recent decades in Vietnam, Afghanistan and Iraq. It has always been difficult to explain why soldiers commit atrocities, or to describe how the orders of commanders, military culture, national propaganda, battlefield frustration and individual malice can come together to produce such horrors.
In Russia, however, such acts are rarely investigated or even acknowledged, let alone punished. That leaves it unclear how much the low-level brutality stems from the intent of those in charge or whether commanders failed to control their troops. Combined with the apparent strategy of bombing civilian targets, many observers conclude that the Russian government — and, perhaps, a part of Russian society — in reality condones violence against civilians.
Some analysts see the problem as a structural and political one, with the lack of accountability of the Russian armed forces magnified by the absence of independent institutions in Vladimir V. Putin’s authoritarian system or the Soviet Union before it. Compared with the West, fewer people harbor any illusions of individual rights trumping raw power.
“I think there is this kind of culture of violence,” said Volodymyr Yermolenko, a Ukrainian philosopher. “Either you are dominating, or you are dominated.”
In Ukraine, Russian soldiers, by all appearances, can continue to kill civilians with impunity, as underscored by the fact that virtually none of the perpetrators of war crimes in Chechnya, where the Kremlin crushed an independence movement at the cost of tens of thousands of civilian lives, were ever prosecuted in Russia.
Back then, Russian investigators told Ms. Chad that the killings in Novye Aldi might have been perpetrated by Chechens dressed up as Russian troops, she recalls. Now, the Kremlin says any atrocities in Ukraine are either staged or carried out by the Ukrainians and their Western “patrons,” while denouncing as a “Nazi” anyone who resists the Russian advance.
Many Russians believe those lies, while those who do not are left wrestling with how such crimes could be carried out in their name.
Violence remains commonplace within the Russian military, where more senior soldiers routinely abuse junior ones. Despite two decades of attempts at trying to make the army a more professional force, it has never developed a strong middle tier akin to the noncommissioned officers who bridge the gap between commanders and lower-ranking soldiers in the American military. In 2019, a conscript in Siberia opened fire and killed eight at his military base, later asserting that he had carried out the shooting spree because other soldiers had made his life “hell.”
Experts say that the severity of hazing in the Russian military has been reduced compared with the early 2000s, when it killed dozens of conscripts yearly. But they say that order in many units is still maintained through informal systems similar to the abusive hierarchies in Russian prisons.
To Sergei Krivenko, who leads a rights group that provides legal aid to Russian soldiers, that violence, coupled with a lack of independent oversight, makes war crimes more possible. Russian soldiers are just as capable of cruelty against fellow Russians, he says, as they are against Ukrainians.
“It is the state of the Russian army, this impunity, aggression and internal violence, that is expressed in these conditions,” Mr. Krivenko said in a phone interview. “If there were to be an uprising in Voronezh” — a city in western Russia — “and the army were called in, the soldiers would behave exactly the same way.”
But the crimes in Ukraine may also stem from the Kremlin’s years of dehumanizing propaganda against Ukrainians, which soldiers consume in required viewings. Russian conscripts, a sample schedule available on the Russian Defense Ministry’s website shows, must sit through “informational television programs” from 9 to 9:40 p.m. every day but Sunday. The message that they are fighting “Nazis” — as their forefathers did in World War II — is now being spread through the military, Russian news reports show.
In one video distributed by the Defense Ministry, a marine commander, Maj. Aleksei Shabulin, says his grandfather “chased fascist scum through the forests” during and after World War II, referring to Ukrainian independence fighters who at one point collaborated with Nazi Germany.
“Now I am gloriously continuing this tradition; now my time has come,” Major Shabulin says. “I will not disgrace my great-grandfather and will go to the end.”
That propaganda also primed Russian soldiers not to expect much resistance to the invasion — after all, the Kremlin’s narrative went, people in Ukraine had been subjugated by the West and were awaiting liberation by their Russian brethren. Mr. Krivenko, the soldiers’ rights advocate, said he had spoken directly to a Russian soldier who called his group’s hotline and recounted that even when his unit was ordered into Ukraine from Belarus, it was not made clear that the soldiers were about to enter a war zone.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia pummeled Ukraine with one of the broadest barrages of missile attacks in weeks, in advance of a likely offensive in the country’s east. The attacks included a strike on Lviv, where seven people were killed in the western city’s first known deaths in the war.
A last stand in Mariupol. Russian forces are closing in on the capture of the critical port city, where outnumbered Ukrainian fighters were defying demands to surrender at a steel plant that is the last obstacle to Russia’s completion of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.
Use of cluster munitions. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.
Military commanders’ “attitude to the army is, basically, like to cattle,” Mr. Krivenko said. Mr. Putin has said that only contract soldiers will fight in Ukraine, but his Defense Ministry was forced to admit last month that conscripts — serving the one-year term in the military required of Russian men 18 to 27 — had been sent to the front, as well.
Ukrainians did fight back, even though Mr. Putin called them part of “one nation” with Russians in an essay published last year that the Defense Ministry made required reading for its soldiers. The fierce resistance of a people considered to be part of one’s own contributed to the sense that Ukrainians were worse than a typical battlefield adversary, said Mark Galeotti, who studies Russian security affairs.
“The fact that ordinary Ukrainians are now taking up arms against you — there is this sense that these aren’t just enemies, these are traitors,” he said.
And treason, Mr. Putin has said, “is the gravest crime possible.”
To some extent, the Russian military’s violence against civilians is a feature, not a bug. In Syria, Russia targeted hospitals to crush the last pockets of resistance to President Bashar al-Assad, a “brutally pragmatic approach to warfare” that has “its own, ghastly” logic, Mr. Galeotti said. It was an echo of Russia’s aerial destruction of Grozny in 1999 and 2000, and a prelude to the fierce siege of the Ukrainian port city of Mariupol in the current invasion.
The killings of civilians at close range and sexual violence by individual soldiers are a separate matter. In Bucha, civilians told The New York Times that the moods and behaviors of the Russian troops grew uglier as the war progressed, and that the first soldiers to arrive were relatively peaceful.
“You have a bunch of sleep-deprived young men with guns for whom, they feel, none of the rules apply,” Mr. Galeotti said.
The violence has caused scholars to reassess their understanding of the Russian army. In a military operation that seemed — at least at first — to be aimed at winning over Ukrainians’ allegiance to Moscow, atrocities against civilians seem grotesquely counterproductive. Russia already experienced that in Chechnya, where Russian violence against civilians fueled the Chechen resistance.
“Every dead civilian meant a bullet into a Russian soldier,” said Kirill Shamiev, who studies Russian civil-military relations at the Central European University in Vienna. “I thought that they had learned some lessons.”
But Stanislav Gushchenko, a journalist who served as a psychologist in the Russian military in the early 2000s, said he was not surprised by the reports of Russian atrocities in Ukraine. He recalled the quotidian violence in his unit and the banal mistreatment of Russian civilians, like the time that a group of soldiers he was traveling with by long-distance train stole a cooked chicken that an older woman in their carriage had brought along for sustenance.
In a phone interview from the southern Russian city of Rostov-on-Don, Mr. Gushchenko marveled at the Russians who now express shock.
“I say, ‘Guys, things were about the same 20 years ago,’” he said. “You lived in your own, closed world, in some kind of bubble, or as psychologists say, in a comfort zone, and didn’t want to notice this or truly didn’t notice.”
Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul, and Milana Mazaeva from Phoenix, Ariz.
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France24 - Monde
Football européen : Neymar réussit son "clasico", Benzema impérial avec le Real
Publié le : 18/04/2022 - 11:04
Grégoire SAUVAGE
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Le Paris Saint-Germain a battu l'Olympique de Marseille (2-1) grâce à un excellent Neymar tandis que Karim Benzema s'est une nouvelle fois montré décisif avec le Real Madrid face à Séville (3-2) en inscrivant le but de la victoire.
- Ligue 1 : Paris en route pour un dixième titre
Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 en battant l'Olympique de Marseille (2-1), notamment grâce à un Neymar qui a tout fait pour se faire aimer des supporters du Parc des Princes, dimanche 17 avril, lors de ce choc de la 32e journée.
Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais et peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.
"Ney" est pour beaucoup dans cette victoire parisienne avec un but et un penalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé.
De son côté, Lyon s'est bien remis de son élimination en Ligue Europa en humiliant Bordeaux (6-1), un large succès qui lui permet d'espérer une qualification la saison prochaine pour les compétitions européennes.
- Premier League : Ronaldo porte Manchester United
Avec un triplé de Cristiano Ronaldo, le 60e de la carrière de "CR7", Manchester United a fait une excellente opération dans la course à la Ligue des champions en battant Norwich (3-2).
Après quatre victoires de suite, les Spurs se sont fait surprendre par Brighton, qui n'a pourtant plus rien à espérer ou à craindre de la saison. Avec cette défaite, Tottenham garde malgré tout la 4e place avec 57 points, mais il n'a que 3 points d'avance sur les Gunners, qui ont un match en moins, et sur Manchester United.
Au classement, Manchester City reste leader avec un point d'avance sur Liverpool, qui a éliminé samedi en demi-finale de FA Cup (3-2) son rival dans la course au titre.
- Liga : Benzema, toujours Benzema, encore Benzema
Mené 2-0 après une demi-heure de jeu, le Real Madrid a fini par renverser la vapeur face au Séville FC (3-2) grâce à un but de Karim Benzema dans les ultimes secondes, venu conclure un joli mouvement à trois. Avec 39 buts en 39 matches toutes compétitions confondues, l'international français fait figure de favori dans la course au Ballon d'Or cette saison. Et il a rejoint le podium des meilleurs buteurs de l'histoire du Real en Liga avec 217 buts, dépassant ainsi les 216 de la légende Alfredo di Stefano.
📊 ¡@Benzema se convierte en el 3️⃣er máximo goleador del @RealMadrid en @LaLiga!⚽ 217 goles #RealFootball pic.twitter.com/FFHD9xwCgz
April 17, 2022Le Real Madrid compte désormais 15 points d'avance sur le FC Barcelone, le FC Séville et l'Atlético Madrid, qui s'est imposé face à l'Espanyol Barcelone (2-1) grâce à Yannick Carrasco. Auteur d'un doublé, le Belge a inscrit le penalty victorieux après une main dans la surface, validée par l'arbitrage vidéo, en toute fin de rencontre.
- Serie A : la Juventus freinée, sous la menace de la Roma
La Juventus (4e) a dû attendre d'être à onze contre neuf pour arracher l'égalisation contre un coriace Bologne (1-1), samedi lors de la 33e journée, offrant l'occasion à la Roma (5e) de se rapprocher du Top 4 en cas de succès lundi à Naples.
Dusan Vlahovic a surgi pour inscrire son 23e but et éviter un revers gênant à domicile contre le 13e du classement. Le Serbe a prolongé de la tête une reprise en ciseau d'Alvaro Morata (90e+5).
La Lazio (7e) a manqué l'occasion en soirée de reprendre la 5e place, bousculée par le Torino, avant d'égaliser in extremis dans le temps additionnel (1-1). Grâce à Ciro Immobile, auteur de son 25e but de la saison et donc son 180e en Serie A. Il rejoint Fabio Quagliarella comme meilleur buteur en activité.
- Bundesliga : le Bayern se rassure, Leipzig devant Leverkusen
Après son élimination en Ligue des champions, le Bayern Munich a repris quelques couleurs en championnat en allant battre dimanche (3-0) les mal-classés de l'Arminia Bielefeld. Il compte désormais neuf points d'avance sur Dortmund (72 à 63), alors que dans la lutte pour le podium, le RB Leipzig, en s'imposant sur la pelouse de Leverkusen (1-0), a dépassé son adversaire du jour au classement.
Comme le Borussia Dortmund avait surclassé Wolfsburg samedi (6-1), avec Haaland à nouveau buteur après trois mois de disette, le décor est donc en place pour un "Klassiker" excitant samedi prochain.
En cas de victoire sur le Borussia, les Bavarois compteront douze points d'avance à trois matches de la fin de saison. Ce sera donc l'assurance d'un 32e titre, et une nouvelle page glorieuse de la légende du Bayern.
Avec AFP
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BBC
KwaZulu-Natal floods: South Africa army to send 10,000 troops
The South African military says it is deploying more than 10,000 troops to help with relief and rescue operations following the devastating floods that swept through parts of KwaZulu-Natal province last week.
More than 440 people have died, and the search is continuing for 63 people who are still missing.
Some of them were swept away by swollen rivers and mudslides.
The government has declared KwaZulu-Natal a disaster area.
Officials described the floods as some of the worst to ever hit the province.
KwaZulu-Natal premier Sihle Zikalala said that nearly 4,000 homes were destroyed and more than 8,000 were damaged, most in the coastal city of Durban and its surrounding areas.
Both the police and army were involved in the search effort, with six more bodies recovered on Sunday, local media reported.
One woman in Durban, Amanda Acheampong, said the bodies of four of her relatives had been recovered near a river bank while six were still missing.
"The neighbours' house collapsed first, which then resulted in our family home collapsing and washing everyone into the river. Four bodies were discovered along the riverbank - my sister and her three grandkids. It's horrible," Ms Acheampong was quoted by South Africa's News24 website as saying.
"We're still looking for the remaining six. We are hopeful they might still be alive, but at this stage it doesn't look good," she added.
Another woman, Lethiwe Sibiya, said her niece had not yet been found.
"When the mudslide happened she was washed away. We don't know where she is. We have tried to get police and their dogs but till today they have not come," she said.
No clean water or electricity
In a statement, the South African National Defence Force (SANDF) said its troops would bolster search and rescue operations, as well as assist in transporting aid to victims.
Army plumbers and electricians would also work in areas that have been without water and electricity for a week, it added.
Some communities are completely cut off because roads and bridges have collapsed.
"We don't have electricity in many, many areas," said Imtiaz Syed, the leader of the Active Citizens' Coalition.
Nearly 300 schools and some health facilities have also been damaged.
Mr Zikalala said that people needed to stop building homes along river banks.
"Many still remain precariously perched on the edge of the river. In reality, no building should ever have been allowed to be erected at such a location," he said.
During a visit to flood-affected areas last week, South Africa's President Cyril Rampahosa said the government would "spare no expense" to rebuild the infrastructure and assist all affected families.
Weather experts have said that climate change may be contributing to changing patterns and making such extreme events more frequent.
The rainfall has since eased but the amount of rain which fell last Monday was equal to about 75% of South Africa's average annual precipitation.
The weather system which triggered the floods saw more than 300mm of rainfall being dumped over a 24-hour period on 11 April - far more than previous serious floods.
In 2019, 165mm fell on in April and 108mm was recorded in October 2017.
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L'Humanité
Scène. Le spectacle selon Michalik
Prescription cultureGérald RossiIl n’a pas encore 40 ans, et déjà on ne compte plus les récompenses et succès qui jalonnent sa carrière. Alexis Michalik est auteur, metteur en scène et comédien. Au théâtre, on lui doit notamment « le Porteur d’histoire », en 2013, « le Cercle des illusionnistes », en 2014, « Edmond », en 2016, « Intra Muros », en 2017, « Une histoire d’amour » en 2020. Récemment encore, cinq de ses créations étaient jouées simultanément à Paris, alors que « les Producteurs », film de Mel Brooks qu’il a adapté, font toujours carton plein dans la grande salle du Théâtre de Paris.
Incontestablement, cette comédie musicale dansée, parlée et chantée en français est une réussite. À tous les points de vue. Ce documentaire d’Élise Darblay fait un gros plan sur cette création et permet d’en entrevoir les coulisses. « J’ai 42 scénarios dans la tête », dit aussi Michalik. L’homme a des ressources, et du savoir-faire. C’est un excellent « faiseur », qui surfe sur son époque, sans beaucoup en gratter l’écorce, et c’est ce que l’on peut regretter. Cabotin, il dit encore : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose ».
TélévisionThéâtre New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Where Russians Turn for Uncensored News on Ukraine
Telegram is the platform of choice for Russians seeking to escape Moscow’s propaganda web. But can it last?
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As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.
By Valeriya Safronova, Neil MacFarquhar and Adam Satariano
Before Russia invaded Ukraine, the Russian journalist Farida Rustamova used the Telegram chat app for one purpose: messaging friends.
But as the authorities shut down media outlets that strayed from the official line, including the publications she wrote for, she started posting her articles on Telegram. Her feed there — where she has written about the consolidation of Russia’s elites around President Vladimir V. Putin and the reaction among employees of state-run media to an on-air protest — has already garnered more than 22,000 subscribers.
“This is one of the few channels that are left where you can receive information,” she said in a call over Telegram.
As Russia has silenced independent news media and banned social media platforms like Twitter, Facebook and Instagram, Telegram has become the largest remaining outlet for unrestricted information. Since the war started, it has been the most downloaded app in Russia, with about 4.4 million downloads, according to Sensor Tower, an analytics firm. (There have been 124 million downloads of Telegram in Russia since January 2014, according to Sensor Tower.)
“Telegram is the only place in Russia where people can exchange opinions and information freely, although the Kremlin has worked hard to infiltrate Telegram channels,” said Ilya Shepelin, who used to cover the media for the now-shuttered independent TV channel Rain and has established a blog critical of the war.
After the independent radio station Echo of Moscow was shut down last month, its deputy editor in chief, Tatiana Felgengauer, said, her Telegram audience doubled. And after the Russian authorities blocked access to the popular Russia news site Meduza in early March, its Telegram subscriptions doubled, reaching nearly 1.2 million.
“I get my news there,” said Dmitri Ivanov, who studies computer science at a university in Moscow. He said that he relied on Telegram to view “the same media outlets I trust and the ones whose sites I would read before.”
Opponents of the war use the platform for everything from organizing antiwar protests to sharing media reports from the West. In March, The New York Times launched its own Telegram channel to ensure that readers in the region “can continue to access an accurate account of world events,” the company said in a statement.
But the freedom that has allowed the unfettered exchange of news and opinion has also made Telegram a haven for disinformation, far-right propaganda and hate speech.
Propagandists have their own popular channels — Vladimir Solovyov, the host of a prime time talk show that is a font of anti-Ukraine vitriol every weeknight, has more than 1 million subscribers. Channels in support of Russia’s war, many of them run by unidentified users, proliferate.
State-run media outlets, like Tass and RIA News, also distribute their reports via Telegram.
Telegram has also opened the door to critics of President Vladimir V. Putin from the right, hard-liners exhorting the Kremlin to do more.
Yuri Podolyaka, a military analyst who tends to parrot the government line when he appears on Russia’s popular, state-run Channel One, takes a markedly different approach in the videos he posts to Telegram.
The pro-Russian allies in southeastern Ukraine are not getting sufficient equipment, he says. The Russian government is too slow to establish occupation administrations in the cities it has taken. And refugees from Ukraine are asking in vain for the payments of about $120 promised by Mr. Putin.
“This is not just a war that’s happening on the front lines, this is a war for people’s minds,” he admonished in a video posted Saturday for his more than 1.6 million followers.
Igor I. Strelkov, a Russian army veteran and former defense minister of the so-called Donetsk People’s Republic, has attracted more than 250,000 followers to his Telegram channel by analyzing problems in how the war is being fought, providing a reality check to government propaganda about how perfectly the war is going.
“I doubt that, after losing the golden first month of the war, our forces will manage to surround and destroy the Ukrainian force in the Donbas,” he said in a video clip posted this week, conceding that some might consider his views treason. “Unfortunately, I see the Ukrainian military command acting an order of magnitude more competently than the Russian one.”
Indeed the word “war,” legally banned in Russia with regard to Ukraine, crops up frequently on Telegram amid the more personal and partisan views by both supporters and opponents.
One of the most vocal government cheerleaders is Ramzan Kadyrov, the pugnacious leader of Chechnya, whose Telegram channel has mushroomed to nearly two million followers from about 300,000 before the war.
He publishes frequent videos of his troops laying siege to Mariupol, often displaying dubious military methods like standing fully upright in an open window while firing a machine gun toward an invisible enemy.
Mr. Kadyrov was roundly mocked as a “TikTok Warrior” online after one picture from a series meant to depict his own field trip to Ukraine showed him praying in the gas station of a brand that only exists in Russia.
Why doesn’t the Kremlin simply ban Telegram, as it has so many other independent news sources? It did, or tried to, in 2018, after the company defied government orders to allow Russian security services access to user data.
But the government lacked the technical means to block access to the app, and it stayed mostly available for Russian users. By 2020, the government lifted its ban, saying that Telegram had agreed to several conditions, including stepped-up efforts to block terrorism and extremist content.
Rather than stifling Telegram, the Kremlin tries to control the narrative there, not just through its own channels but by paying for posts, said Mr. Shepelin, the media analyst. The number of subscribers to official or hard-line channels dwarfs the audience for opponents.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia pummeled Ukraine with one of the broadest barrages of missile attacks in weeks, in advance of a likely offensive in the country’s east. The attacks included a strike on Lviv, where seven people were killed in the western city’s first known deaths in the war.
A last stand in Mariupol. Russian forces are closing in on the capture of the critical port city, where outnumbered Ukrainian fighters were defying demands to surrender at a steel plant that is the last obstacle to Russia’s completion of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.
Use of cluster munitions. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.
Pavel Chikov, the head of the Agora Human Rights Group, who has represented Telegram in Russia as a lawyer, said the company may have maintained its Russian operations so far because the authorities find it useful to spread the idea that they have certain ties with Telegram and its founder, Pavel V. Durov, “whether it’s true or not.”
Mr. Chikov said he does not believe that Telegram provides any sensitive information about communications to the Russian government or others because if it did, he said, “people all over the world would stop using it.”
But security researchers have raised alarms about how exposed Telegram users may be. Messages, videos, voice notes and photos exchanged through the app do not have end-to-end encryption by default and are stored on the company’s servers. That makes them vulnerable to hacking, government demands or a snooping rogue employee, said Matthew D. Green, an expert on privacy technologies and an associate professor at Johns Hopkins University.
“A service like that is an incredibly juicy target for intelligence agencies, both Russian agencies and others,” said Mr. Green.
Telegram has said the data stored on its servers is encrypted and that protection of user privacy is a top priority. But Mr. Green and other experts say that Telegram’s approach makes communications through the app less secure compared to other messaging services like Signal.
Kevin Rothrock, the managing editor of the English-language version of Meduza, said he was worried about how easy it is for someone with sinister intentions to glean private information through Telegram.
“You can see who’s commenting, who’s in the group chats, people’s phone numbers,” he said. “There’s a rich database.”
Telegram did not respond to requests for comment about its policies and security.
The company is run by Mr. Durov, a Russian émigré who co-founded it with his brother, Nikolai, in 2013, and now operates out of Dubai.
The brothers had created one of Russia’s most popular social network sites, but Pavel sold his share in 2013 and fled the country after refusing to give the government the private data of anti-Russia protesters in Ukraine. (It is not known whether Nikolai also sold his share or where he lives.)
Mr. Durov has said little about the war publicly. In early March, he took to Telegram to remind followers why he left Russia. He also pointed out that his mother had Ukrainian roots and that he had many relatives in Ukraine, making the conflict “personal” for him.
At the beginning of the war, he said that the app would consider suspending all services in Russia and Ukraine to avoid a flood of unverified information. An outcry followed and within hours, Mr. Durov walked back the plan.
Perhaps one of the greatest risks for Russians relying on Telegram for independent journalism is that the company’s actions appear to mostly be in the hands of one man.
“The key question is whether you trust Pavel Durov or not,” said Mr. Chikov, the rights lawyer.
“We’re all hoping Telegram plays nice with us,” Mr. Rothrock said. “That’s a lot of eggs in one basket.”
Valeriya Safronova and Adam Satariano reported from London, and Neil MacFarquhar from Istanbul. Ivan Nechepurenko, Alina Lobzina and Milana Mazaeva contributed reporting.
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France24 - World
India's gig economy: Workers escape unemployment but face job insecurity
Issued on: 18/04/2022 - 15:57
The gig economy is nothing new in India, where the informal sector employs 80 percent of the country's workforce. India's growing smartphone market with cheap internet connections has provided opportunities for millions of unemployed people to become gig workers. This means that they have no written contracts, paid leave or social protection. But in recent months, India's app-based workers have been protesting against their rapidly falling earnings and poor working conditions. Our correspondents Navodita Kumari and Alban Alvarez report.
Programme prepared by Jennie Shin.
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Télévision. « Tous les combats de Marilyn intéressent les féministes d’aujourd’hui »
ActuElle avait 36 ans quand elle est morte, en 1962, mais soulève encore les passions. Qui était Norma Jeane Baker ? Loin des thèses complotistes sur sa mort, un documentaire rappelle ses incessants combats et lui rend sa voix propre, d’une troublante modernité. Entretien avec Céline Chassé, qui a cosigné avec Raphaëlle Baillot un film décoiffant.
Caroline ConstantMarylin est morte depuis soixante ans. On a le sentiment que tout a été écrit sur elle. Et pourtant, vous dites que la focale est totalement biaisée sur notre façon de la voir, simplement en victime…
Sa personnalité propre a été phagocytée par ce côté victime du patriarcat, des studios, des hommes. Nous nous sommes donc concentrées sur ses tentatives pour prendre le contrôle sur sa vie. Et nous avons récupéré une somme d’informations colossale, comme cette interview sur les agressions sexuelles à Hollywood, très peu connue, qui est un pré-#BalanceTonPorc, dans la revue « Weekly Entertainment ». Nous n’avons même pas pu intégrer dans nos 90 minutes de film tout ce que nous avons recueilli. C’est dire à quel point ses combats ne sont pas un détail de sa vie.
On a le sentiment que sa voix a été complètement étouffée…
Olivier Steiner le raconte dans le film : elle n’a cessé de fuir et de se créer des pièges en fuyant. Elle a fui son enfance à la Dickens, en se créant ce personnage flamboyant. Une fois dans ce corps, c’était une victoire, mais elle a été cataloguée comme « la blonde idiote ». Après, elle n’a cessé de fuir ce personnage. Mais, autant sortir d’une enfance à la Dickens flatte le côté américain, autant sortir de ce personnage pulpeux et hyperattractif pour devenir une intellectuelle, ça allait un peu loin pour la société d’alors. Elle a essayé, mais on ne lui a pas donné du tout la parole, on ne lui a pas laissé l’occasion de tourner dans les films auxquels elle aurait pu prétendre… Et pourtant, elle a fini par remporter une victoire.
Sur la fin de sa vie, alors qu’elle était partie à New York et qu’elle avait monté sa propre société de production, la Fox a voulu la rattraper. Elle a alors négocié son contrat, sans lâcher, pendant plusieurs années, pour obtenir un salaire revu largement à la hausse, et le choix de ses réalisateurs. Elle avait même fourni une liste d’une dizaine de réalisateurs à la Fox, les meilleurs des années 1950-1960. Elle n’était pas idiote, elle savait avec qui elle voulait tourner. Elle avait obtenu un droit de regard sur les scénarios, le montage… La Fox a fini par accepter. Et elle meurt.
Vous montrez qu’elle a pu jouer de son enfance difficile, aussi…
Marilyn est une énorme menteuse. Elle crée de la communication et du storytelling, avant l’heure. Elle est son propre conseiller en communication. Elle a par exemple assumé d’avoir posé pour un calendrier un peu osé pour payer son loyer. Mais elle a romancé tout le reste. Son enfance a été tellement glauque qu’elle l’a arrangée à sa façon. Par exemple, elle a longtemps dit qu’elle était orpheline. Parce qu’une mère folle, ce qui est la réalité, c’est moins glamour. Ce qui provoquera un autre scandale quand on découvrira que sa mère n’est pas morte. Elle écrit donc son personnage, mais à un moment donné perd pied entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.
Dans votre film, vous racontez qu’à Arthur Miller, qui lui demande ce qu’elle regarde dans le miroir, elle répond : « Je la regarde. » On y voit l’effort et le travail pour que Marilyn devienne la seconde peau de Norma Jeane…
Elle se faisait ôter la racine des cheveux, pour avoir un arrondi autour du visage, elle se mettait une sorte de vaseline sur la peau, qui favorisait la poussée d’un petit duvet, pour accrocher la lumière, mélangeait cinq rouges à lèvres pour avoir la bonne teinte… Marilyn est une construction, et c’est un travail de dingue, qui a pris des années. Une de nos intervenantes, Anne Plantagenet, parle des retards légendaires de Marilyn. Ce maquillage impressionnant est en partie en cause. Mais il y a aussi la façon dont elle entre dans la peau de Marilyn. Au fil des années, c’est devenu de plus en plus difficile, lui créait des angoisses, du trac. D’où les médicaments, avec lesquels elle entretenait un rapport particulier. Il n’y a ni complot ni mystère dans sa mort… c’est un accident.
Le dessinateur Luz évoque cette scène dans les « Misfits », son dernier film, où elle crie avec une rage incroyable, et où on ne la voit pas : elle est filmée de loin au fond d’un champ.
Et c’est tout à fait représentatif de la vie et du traitement de Marilyn par Hollywood. Crie si tu veux, mais on ne t’entend pas. Ses hésitations, oui, ses fous rires, idem, mais pas sa colère.
D’où vient la fascination de Céline Sciamma et Leïla Slimani pour Marilyn ?
Leïla Slimani dit que Marilyn, c’est du proto-féminisme : elle vivait dans une époque où le féminisme n’existait pas. Mais tous ses combats intéressent les féministes d’aujourd’hui.
Marilyn était selon vous une femme de lettres et de combats…
Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est hyper-populaire chez les hommes comme chez les femmes. Si elle s’était contentée d’être une femme super-jolie et super-charmante, elle ne ferait pas encore le buzz, soixante ans après sa mort, de manière aussi universelle. On sent qu’il y a un truc beaucoup plus lourd sous le personnage de Marilyn. Ses écrits, « Fragments », ont été publiés en 2012. Et ils sont la preuve noir sur blanc qu’elle pensait, sur plein de sujets, qu’elle avait des objectifs dans la vie, elle était poète, lettrée.
Vous montrez qu’elle a eu toute sa vie des engagements forts, à une époque où être antiraciste aux États-Unis était très mal vu…
Complètement. On ne l’a pas mis dans le film, mais, au début de leur mariage, Arthur Miller s’est retrouvé en procès pour « activités antiaméricaines », sous la commission McCarthy. Il existe des archives où on voit Marilyn sortir de sa maison avec Arthur Miller, et utiliser sa notoriété immense pour défendre son mari, qui est dans une situation compliquée. Sa notoriété la protège. Enfin, on peut aussi parler de la fameuse séquence de l’anniversaire de Kennedy. On montre toujours le passage sur le « happy birthday mister presi- dent », où elle est un peu éméchée, très sexy. On oublie de montrer la séquence qui suit, un discours très politique et très engagé. Si cela avait été Marlon Brando, on aurait retenu le discours.
Derrière l’icône, la pionnière
C’est un moment, très fugace : Marilyn Monroe est avec des soldats de la Légion étrangère. Elle ne sait pas que la caméra tourne déjà. Quand elle en prend conscience, elle devient Marilyn. Le regard, la posture, tout change en elle. Cet instant montre à quel point l’icône Marilyn est une construction, sa construction. Alors que l’actrice est morte depuis soixante ans, en août 1962, Raphaëlle Baillot et Céline Chassé lui redonnent sa combativité. Celle d’une femme qui n’a pas été simplement une victime. Mais qui s’est battue pour devenir ce qu’elle a été. Celle qui bien avant MeToo, a dénoncé les agressions sexuelles à Hollywood. Celle qui a pris la défense d’Ella Fitzgerald, à une époque où la ségrégation raciale régnait aux États-Unis. Celle qui s’est battue contre les studios, pour avoir des rôles à sa mesure, qui a même créé sa propre société de production. Celle qui lisait, écrivait, suivait des cours à l’Actors Studio en bluffant tous les présents. Des témoignages d’artistes, notamment la réalisatrice Céline Sciamma, l’écrivaine Leila Slimani, le metteur en scène Olivier Steiner et l’actrice Isabelle Adjani, parlent d’elle avec des mots beaux et justes. Ce film rend à Marilyn une voix, sa voix.
Le Doc stupéfiant : Marilyn, femme d’aujourd’hui Documentaire / France 5 / Lundi 18 avril / 21 heures
marilyn monroedocumentairefrance 5 BBC
Chelsea 2-0 Crystal Palace: 'Blues again show ability to thrive amid chaos'
Last updated on 17 April 202217 April 2022.From the section Chelsea
Chelsea may have a new name above the door at Stamford Bridge in the coming weeks but some things never change, and they delivered the evidence once more by beating Crystal Palace to reach their third successive FA Cup final.
In recent years, Chelsea have been the exception to the often-quoted rule that stability sustains success, a consistent supply of silverware arriving in west London despite regular managerial changes and expensive shifts in personnel.
Chelsea have shown a remarkable ability to defy the game's natural laws, thriving amid what the outside world deemed as chaos, buffeted by the sort of turbulence usually associated with crisis.
It has not mattered whether the club was undergoing seismic change on or off the pitch - and occasionally both - as Chelsea have a winning mentality that appears able to overcome all obstacles.
The classic example was the interim tenure of Roberto di Matteo, appointed after the failure of Andre Villas-Boas, going on to win the FA Cup and Champions League in 2012. Of course, this being Chelsea, he was sacked six months after getting the job permanently.
This time, the uncertainty hanging over Stamford Bridge is caused by sanctions taken against owner Roman Abramovich for alleged links to Russian president Vladimir Putin, which have threatened to wreak financial havoc on Chelsea.
Thomas Tuchel demonstrated he was fit for all that managing Chelsea brings when he succeeded sacked Frank Lampard in January 2021 and navigated a way to winning the Champions League.
In the current climate Tuchel has remained a calm figurehead for Chelsea, and they showed commendable powers of recovery to shake off the bitter disappointment of losing their Champions League crown after an epic quarter-final second leg against Real Madrid in the Bernabeu when they threatened to overturn a 3-1 lead from the first game.
And now, after taking Chelsea to the FA Cup final last season, when they lost to Leicester City, and a victorious Champions League final against Manchester City, Tuchel has followed up reaching the Carabao Cup final this term by setting up another meeting with Liverpool back at Wembley in May.
Chelsea and Tuchel have two ghosts to lay to rest.
They have lost their two previous FA Cup finals, the first under Lampard to Arsenal, and will now set sights on a measure of revenge against Liverpool after losing on penalties in the EFL Cup final.
It is only the second time the same sides have met in the two major domestic finals since 1993, when Arsenal were twice winners against Sheffield Wednesday.
There may be a group of new owners jostling for position to succeed Abramovich at Stamford Bridge, but whoever eventually moves into the boardroom will look down and see a Chelsea side with a familiar look and feel.
Doubts remain over the future of some players, with Andreas Christensen on his way to Barcelona and both Antonio Rudiger and long-serving captain Cesar Azpilicueta touted with moves away at the end of their contracts.
Romelu Lukaku still looks every inch a £97.5m failure, not even considered for the starting line-up against Palace and somehow striking an upright when it seemed easier to score after he was introduced by Tuchel.
These are all matters for another day as, typically, Chelsea set these uncertainties to one side to rumble on.
They still possess a core of steely professionalism, an ability to get the job done. Once they took control at the start of the second half they never let it go and there was only one winner once Ruben Loftus-Cheek put them ahead, a fact confirmed by Mason Mount's second that saw off any remaining Palace hopes of meeting Liverpool in the final.
The Abramovich era was famed for the big buys that changed the face of English football, but here were two graduates from a Chelsea academy carefully nurtured during his time at the club making the difference.
It made the difference for Palace, too.
Conor Gallagher, such a success on loan at Palace from Chelsea that he has played for England, was ruled out against his parent club under the terms of the deal - and how manager Patrick Vieira missed his exuberance, skill and creativity as his side strived to break through.
It was cruel on Palace and Gallagher, but rules are rules and Chelsea were glad of them.
Marc Guehi, another from Chelsea's academy, has excelled to such an extent at Palace that he has also represented England. He was impressive again here.
Those remaining at Chelsea have what currently ranks among the game's most onerous tasks, namely finding a way to beat Jurgen Klopp's Liverpool as they try to add the FA Cup to the EFL Cup.
Liverpool are attempting to make history by also winning the Champions League, with a semi-final against Villarreal to come, and the Premier League as they do battle with Manchester City.
Chelsea could only be separated from Liverpool on penalties at Wembley in their first meeting, and while Liverpool will be favourites, history and an uncanny ability to emerge from seemingly unfavourable circumstances with a trophy, means it would be foolish to write the Blues off.
France24 - World
French presidential election: Choosing between 'the plague and cholera'
Issued on: 18/04/2022 - 15:21
Erin Ogunkeye
IN THE PAPERS – Monday, April 18: With less than a week to go before France's presidential run-off, French papers explain why the "republican front" against far-right candidate Marine Le Pen is looking increasingly fragile, especially in the overseas departments of Martinique and Guadeloupe. We also take an in-depth look at Le Pen's foreign policy proposals. We finish with an Easter special on why chocolate eggs seem to taste so much better than chocolate bars.
French presidential election © France 24
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72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais
72 personnes secourues en deux jours à peine. D’après France 3 Hauts-de-France, du vendredi 15 au samedi 16 avril, pas moins de 72 migrants ont été secourus par les services d’urgence maritimes. 39 personnes ont d’abord été interceptées par les secouristes du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) au large de Boulogne-sur-Mer dans la nuit de vendredi à samedi. Puis, ce sont 33 autres personnes en détresse qui ont été récupérées au large de Leffrinckoucke. Les 72 migrants ont été emmenés au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par la police aux frontières et les secours.
« Un secteur particulièrement dangereux »
La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord met en garde : « Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c’est donc un secteur particulièrement dangereux ». France 3 Hauts-de-France précise que les traversées sont les plus fréquentes à la période estivale, même si les conditions de franchissement restent dangereuses. En 2021, plus de 28 000 personnes avaient tenté de traverser la Manche pour atteindre l’Angleterre. Depuis le début de l’année 2022, ce ne sont pas moins de 5 458 migrants qui ont tenté de se rendre au Royaume-Uni par voie maritime. Provoquant, déjà, un mort.
Pas-de-Calais : les dernières actualités
L'Humanité
Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps
Un jour avecAvec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.
Éric SerresUn lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.
Fin de la pause, retour sur le tatami
Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.
Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.
Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »
Gennevilliers est sa terre promise
Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.
Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »
Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.
Des Ninjas en herbe
17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !
Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »
Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.
Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.
Entre coaching et cours collectif
Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »
Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.
En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.
Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.
Un jour aveckaratégennevilliers New York Times - World
Kashmir Journalists Face Forbidding Pattern: Arrest, Bail, Rearrest
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The practice, employed against at least three journalists in the restive region, is being used to limit free speech and chill news reporting, activists say.
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By Suhasini Raj
After being held in jail for close to four years awaiting trial on charges of aiding militants, the Kashmiri journalist Aasif Sultan was granted bail by the courts last week, and he thought he could finally return home to his wife and his daughter, who was just 6 months old when he was arrested.
But the Indian authorities didn’t let him go, levying similar charges under a different law, and have since moved him to a different jail.
Mr. Sultan’s case is the latest instance, rights activists say, in which the Indian authorities have weaponized the legal system to limit free speech and harass journalists, particularly those in the Indian-controlled portion of the disputed Kashmir region. Some have been arrested under laws that allow people to be held for extended periods without trial, and that make bail terms extremely difficult, and sometimes impossible.
Mr. Sultan is now being held under the stringent Jammu and Kashmir Public Safety Act, a preventive detention law that lets the region’s authorities keep a suspect in jail for a maximum of two years — without any formal criminal charges being filed, and so without any trial and with no hope for bail — if local authorities contend that the person presents a security risk or a threat to public order.
Activists argue that the law violates international human rights, and lawyers say the Indian authorities have used it to round up Kashmiris posing no threat of violence, including journalists, students and those with sizable political or economic sway in the region.
“The Public Safety Act is based on the apprehension that one may do something illegal and not that one may have done something illegal,” said Shafqat Nazir, a lawyer who practices at the High Court of Srinagar, Kashmir’s largest city. “Just on the basis of an apprehension, one can rot in jail for two years.”
Mr. Sultan’s experience — a detention extended either just after a court grants bail or just before a bail hearing — has become a pattern, applied against at least two other Kashmiri journalists arrested in recent months.
Fahad Shah, the editor in chief of a news website called The Kashmir Walla, was first arrested in February. He has been arrested three times since then, with the authorities bringing new charges as soon as he received bail in the previous ones.
And Sajad Gul, a trainee reporter for The Kashmir Walla, was arrested on Jan. 5 for uploading a video he had recorded of the family of a slain militant in which they were displaying anti-India slogans, the police said, according to local media reports. He got bail 10 days later. But before he was released, the authorities informed him that he would continue to be held under the Public Safety Act.
Activists point to the government’s grounds for detaining Mr. Shah, who has reported widely on Kashmir for international publications, as evidence of how loosely the Indian government interprets the Public Safety Act to silence journalists.
Mr. Shah was described by the police as an “anti-national element under the cover of journalism” who is “continuously propagating stories which are against the interest and security of the nation.”
Yashraj Sharma, who has been leading The Kashmir Walla since Mr. Shah’s detention, said the government’s practice of arrests, then rearrests, was sending a chilling message to journalists.
“Every time we hit the publish button, we are not sure if that particular story will land us in jail the next day,” Mr. Sharma said. “Regional media has been squished.”
The New York Times made multiple requests for comment on how the Public Safety Act was being used in the region, to India’s Home Ministry, the governor of Jammu and Kashmir, the police and the offices of two district magistrates.
One district magistrate, in Bandipora, responded but did not divulge details of Mr. Gul’s case, citing privacy concerns. He said, without offering evidence, that the Public Safety Act was not “being used to silence the media or critics” and that there were “so many journalists working freely in our district.”
Across India, activists, writers, students, academics and journalists have complained of an increased climate of intimidation as the government of Prime Minister Narendra Modi, in power since 2014, seeks to stifle its critics.
Charges of sedition, under a law that dates to the British colonial era, have been on the rise in recent years. Thousands of people, including poets, political organizers and a Catholic priest, have been jailed under an antiterrorism law, the Unlawful Activities Prevention Act. That law, the one under which Mr. Sultan was originally detained, does require that a trial ultimately be held and does allow for bail, though it can take years for it to be granted.
But in Kashmir, it is the Public Safety Act that is used more often to silence dissenters, including minors, in part, the law’s critics say, because it invests so much authority in the region’s government and is subject to so little judicial oversight.
Kashmiri journalists have long found themselves in a precarious situation, squeezed between violent militants seeking independence and the Indian government, which has tried to keep the largely Muslim region under a tight grip.
But rights activists say the clampdown on Kashmir’s media has intensified since 2019, when Mr. Modi’s government revoked the state’s special status, which had given it a degree of autonomy, and dissolved its elected government, bringing the region under direct control of the federal government.
The Committee to Protect Journalists has repeatedly called for the immediate and unconditional release of Mr. Sultan.
A retired police official defended the use of the Public Safety Act.
“It is not fair to say that the law is arbitrary,” said Shesh Paul Vaid, the head of the police in Jammu and Kashmir from 2016 to 2018. “Hundreds of journalists are working there. If these three have been slapped with P.S.A., it means the authorities must have information on how they could be a threat to the security of the country or to law and order.”
Mr. Vaid added that an advisory board, headed by a retired judge, must assess the government’s case for detention within three months.
Both the highest court in Jammu and Kashmir and India’s Supreme Court can overturn detentions under the act. “In so many cases the P.S.A. detention has been quashed by higher courts,” Mr. Vaid said.
Mr. Sultan, who has been a journalist for more than a decade, was arrested in 2018 and charged under the Unlawful Activities Prevention Act after writing an article on Burhan Wani, a top commander of the banned Kashmiri militant group Hizbul Mujahideen, who was killed by the Indian security forces in 2016. His death was followed by protests and clashes, among the worst in the restive region in years.
The authorities accused Mr. Sultan of harboring militants and of helping the Hizbul Mujahideen, which the government considers a terrorist organization, carry out militant activities, according to his lawyer, Adil Abdullah Pandit. But Mr. Pandit convinced a special court that the government’s evidence was weak, and Mr. Sultan, who has denied the government’s accusations, was ordered released on bail.
The local authorities then immediately made the case to hold him under the Public Safety Act. The police claimed he was “planning to again indulge in illegal/anti-national activities” and said his detention was warranted “to prevent the society from violence, strikes, economic adversity and social indiscipline.”
On Monday morning, as it was confirmed that Mr. Sultan was still not coming home, his father, Muhammad, and his daughter, Areeba Aasif, now 4, were waiting outside the police station where he was being held. The elder Mr. Sultan said he had seen his son, but was not allowed to speak to him.
“My wife does not cry anymore. She used to cry a lot,” said the elder Mr. Sultan. “She was eagerly waiting for her son’s return. We all were.”
Mujib Mashal contributed reporting.
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France24 - World
Cameroon's Raymond Doumbé and Brittany band Startijenn: Borderless blending of music
Issued on: 18/04/2022 - 16:30
Eve JACKSON
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Marjorie HACHE
With decades of touring the world as bass player for the likes of Manu Dibango and Miriam Makeba under his belt, Cameroon's Raymond Doumbé has finally released his first solo album, entitled "Hidden Paradise". The jazzman who rubbed shoulders with the likes of Nina Simone and David Bowie joins us in the studio along with Youenn Roué from Brittany band Startijenn, who are famous for blending trip hop and traditional Celtic music. The pair discuss their diverse heritage and the joy of mixing sounds. Startijenn have just released their seventh studio album, "Talm ur galon".
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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War in Ukraine Has Left Eastern Europe Sleepless
Mental health professionals across the region say they have seen an increase in patients with intense anxiety. Some are asking for more sleeping pills, and many are making escape plans.
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By Monika Pronczuk
WARSAW — For the past seven weeks, Dr. Simona Neliubsiene has struggled to focus on her patients’ charts, distracted by images of bombed cities flashing in her head.
At night, she lies awake in bed, her heart thumping, frantically doom-scrolling through the latest news about Russia’s war in Ukraine.
“I never had anxiety attacks before,” said Dr. Neliubsiene, a family physician in Kaunas, Lithuania. “But after the first week of the war, I started thinking that maybe I should take some of the pills that I am prescribing to my patients.”
Many Eastern Europeans feel intimately connected to the conflict in their region. Although the violence has not yet spilled outside Ukraine, some people in neighboring countries said they were making detailed war contingency plans — just in case. They complained that they were unable to escape the relentless news coverage.
Some even said they were afraid to fall asleep.
Their anxiety may be deeply rooted, and even prompted by generational trauma.
Because of the proximity of the war in Ukraine, some Eastern Europeans are afraid of getting pulled into the fight. Images of the bloodshed only hundreds of miles away are dredging up painful memories of atrocities committed by Russian soldiers during World War II and the Soviet occupation in this part of the world years ago.
And there are about four million Ukrainian refugees now in the region whose suffering is a constant reminder of how real — and how close — this war is.
The images of atrocities attributed to Russian soldiers in the Ukrainian town of Bucha, pouring out of news media outlets, have only compounded these feelings.
“When I saw those images, I was not able to move,” Dr. Neliubsiene said. “My family did not get supper that evening.”
According to interviews with over a dozen mental health professionals and patients from Eastern Europe, there has been a surge in profound anxiety, as well as in requests for sleeping pills and calls to crisis hotlines.
“This is a raw existential crisis,” said Sara Koszeg, a psychologist from Budapest, who started a project documenting people’s nightmares about the war. “And it has a biological effect: You are alert all the time, and this affects your sleep.”
Katarzyna Skorzynska, 34, a fashion designer from Warsaw, said she kept waking up at 4 a.m., hours before she normally starts her day.
“I have been feeling overwhelmed and helpless,” she said. “Once I wake up, it is very difficult to fall back asleep. My thoughts are racing.”
And it does not help that she starts her day by looking at the news. “Wake up, check on Zelensky, coffee: This has been my morning routine,” she said, referring to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, whose face has dominated Polish news media since the war began in February.
Staying updated on the latest war developments has become a bit of an obsession for some, who hope that doing so will make them feel like they are more in control. But the reality is that it has had the exact opposite effect.
Vytenis Deimantas, 29, a social scientist from Vilnius, Lithuania’s capital, said that he had trouble falling and staying asleep, but that even when he takes sleeping pills, he wakes up after only about five hours. Then, he rolls over, grabs his phone and scrolls through news websites. “There is a feeling of powerlessness,” he said. “And the more you think about it, the stronger it is.”
Mr. Deimantas said he had never had trouble sleeping before, but now he lies awake worrying about the possibility of a nuclear strike — and of a nuclear cloud drifting over from Ukraine.
These worries may have been passed down. After the Chernobyl disaster in 1986, the Communist authorities sent Mr. Deimantas’s father to the nuclear site to clean up and guard the area surrounding the damaged reactor. The episode has left a grave and long-lasting mark on his mental and physical health.
On the night that Russian forces took over the nuclear plant, at the start of the war, Mr. Deimantas kept obsessing about his bedroom windows, which he usually leaves open. “I kept thinking: If I don’t close them, what happens if the Russian army does something?” he said.
Psychologists say that the challenge of anxiety is that people worry about things that are out of their control. And one of the most frequent symptoms of anxiety is insomnia.
Dr. Neliubsiene has been swamped with requests from patients experiencing insomnia and anxiety. She has been prescribing them muscle relaxants for short-term use, and has been recommending physical activity, reduced screen time and fixed routines. One of her patients, a woman in her 50s, told her she was afraid to fall asleep. “She said, ‘What if Putin invades while I am sleeping?’” Dr. Neliubsiene recalled.
Of course, many people have already been on tenterhooks for more than two years amid the coronavirus pandemic, psychologists said, making them all the more vulnerable to anxiety attacks in reaction to what is happening in Ukraine.
“We are definitely getting many more phone calls,” said Tomasz Gorecki, a psychologist and the coordinator of Poland’s main crisis hotline.
The entirety of Eastern Europe seems to be enveloped in the war. In Warsaw, which has seen an influx of Ukrainian refugees, it is as likely to hear Polish as it is Ukrainian. Shops and restaurants display Ukrainian flags. Cultural venues have been transformed into aid centers and shelters.
Mental health professionals say that one way to feel more in control and ease anxiety is to help someone else.
But even as helping those directly affected by the war diminishes feelings of powerlessness, it also brings people face to face with the refugees’ suffering — and exposes them to vicarious trauma.
Ms. Skorzynska, the fashion designer from Warsaw, described a feeling of profound sadness after assisting refugees. “You genuinely realize that it could have been us,” she said. “That this is all happening just next door.”
That sort of realization has led many people to seriously consider the possibility that they might have to flee their homes. Families in Poland and Lithuania said they discussed which art pieces were valuable enough to take with them and which routes would quickly get them to safer countries.
And then there are those across Eastern Europe who have already witnessed the savageries of war.
Dr. Irena Dziewonska, 82, a pediatrician living in Warsaw, said that one of her earliest memories was of hiding in a basement with her parents during World War II. As a young child, she said, she saw people being shot at and heard women being assaulted.
Since the war began in Ukraine, all of those memories have come rushing back, Dr. Dziewonska said, and she has been struggling to sleep, eat or think of anything else.
“This is just dreadful to have to experience this for the second time in a lifetime,” she said.
Research suggests that trauma can be passed down generation to generation. Bodies retain physiological imprints of traumatic memories, which can be reactivated by stressful events.
“I realized I can be afraid of things that my ancestors experienced,” said Dr. Neliubsiene, the Lithuanian physician. A member of her family was raped during World War II, she said, and she described “a terrible, gut-rotating feeling” when she saw news reports of Ukrainian women being sexually assaulted by Russian soldiers during this war.
This personal experience of war has made the violence in Ukraine particularly vivid and painful across generations of Eastern Europeans.
Whenever Dr. Dziewonska closes her eyes, she sees the burning Warsaw of her childhood.
“I am trembling all the time,” she said. “I keep on thinking: They will come here again, and I will be in that basement again.”
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Valeurs Actuelles
Individus armés, incendies : à Laval, une nouvelle nuit de violences
La tension ne redescend pas. Après une première nuit de violences dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 avril à Laval en Mayenne, de nouveaux heurts ont éclaté dans la nuit du dimanche au lundi. Comme le rapporte France Bleu, le quartier Saint-Nicolas a été le théâtre de violences urbaines. En effet, plusieurs départs de feu ont été constatés. Plus tard, une cinquantaine d’individus armés de bâtons et de battes de baseball ont affronté les forces de l’ordre. Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.
Représailles
Samedi 16 avril, les premiers incidents avaient éclaté vers 3 heures du matin. Tout est parti d’une interpellation, pourtant « sans difficulté d’un jeune homme âgé de 18 ans, auteur de délits et d’outrage envers les forces de l’ordre », avait précisé la préfecture de la Mayenne dans un communiqué. « Un petit groupe d’individus, dont certains sont mineurs, ont alors pris prétexte de cette affaire pour se livrer à des actes de vandalisme en mettant le feu à des véhicules de particuliers et en dégradant d’autres. Des abris bus et des poubelles ont aussi été détériorés », expliquait le communiqué. Au total, une vingtaine de véhicules avaient été incendiés, dont des voitures de la mairie et du conseil départemental.
Actes intolérables
Le maire de la ville, Florian Bercault, a condamné ces violences. Il a également déclaré : « Je soutiens totalement les forces de l’ordre et les pompiers qui ont dû intervenir ». Il a ajouté : « La violence doit être condamnée, mais la violence est également source d’interrogation quant aux politiques publiques à mener et c’est tout ce qu’on fera à la lumière de l’enquête en cours. » Vincent d’Agostino, chargé de communication de Meduane Habitat, le bailleur a également condamné ces faits : « C’est intolérable. S’en prendre à des véhicules administratifs, d’associations œuvrant pour le handicap ou de particuliers, n’est pas acceptable. Cela stigmatise un quartier et atteint ses habitants. Saint-Nicolas est un quartier vivant où il fait bon vivre notamment grâce aux réhabilitations successives. » La mairie a déposé plainte et une enquête policière a été ouverte.
Laval : les dernières actualités
BBC
Sevilla 2-3 Real Madrid: Karim Benzema scores as La Liga leaders stage remarkable comeback
Last updated on 17 April 202217 April 2022.From the section European Football
Karim Benzema scored a late winner as Real Madrid fought back from two goals down to beat Sevilla and close in on the La Liga title.
The hosts stunned Real in the first half through Ivan Rakitic's free-kick and Erik Lamela's close-range strike.
The visitors pulled one back early in the second half through Rodrygo before substitute Nacho drove in an equaliser late on.
Benzema then completed the remarkable turnaround in stoppage time.
The striker squeezed a shot past Bono from a cut-back to make sure the visitors took a huge win that moves them 15 points clear at the top of the table with six games remaining.
The goal continued Benzema's excellent form this season and added to his recent match-winning heroics.
The France international scored a hat-trick against Chelsea in the first leg of the Champions League quarter-final before his goal in the second leg last week sealed an aggregate 5-4 win.
Sevilla, who would have gone second with a win and cut the gap at the top to nine points, remain third, level on 60 points with second-placed Barcelona and Atletico Madrid in fourth.
Barcelona have two games in hand on Real but it would still take an incredible collapse from Carlo Ancelotti's side to be caught in the closing stages.
Line-ups
Formation 4-2-3-1
Formation 4-3-3
Match Stats
Live Text
Match ends, Sevilla 2, Real Madrid 3.
Second Half ends, Sevilla 2, Real Madrid 3.
Attempt missed. Vinícius Júnior (Real Madrid) right footed shot from more than 35 yards misses to the right. Assisted by Mariano.
Mariano (Real Madrid) is shown the yellow card.
Offside, Real Madrid. Nacho tries a through ball, but Mariano is caught offside.
Offside, Real Madrid. Thibaut Courtois tries a through ball, but Mariano is caught offside.
Toni Kroos (Real Madrid) is shown the yellow card.
Substitution, Real Madrid. Mariano replaces Karim Benzema.
David Alaba (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.
Foul by Lucas Ocampos (Sevilla).
Goal! Sevilla 2, Real Madrid 3. Karim Benzema (Real Madrid) right footed shot from the centre of the box to the top right corner. Assisted by Rodrygo.
Attempt blocked. Federico Valverde (Real Madrid) right footed shot from outside the box is blocked.
Foul by Federico Valverde (Real Madrid).
Lucas Ocampos (Sevilla) wins a free kick in the defensive half.
Attempt missed. Karim Benzema (Real Madrid) right footed shot from the centre of the box is close, but misses to the left. Assisted by Rodrygo.
Óliver Torres (Sevilla) is shown the yellow card.
Goal! Sevilla 2, Real Madrid 2. Nacho (Real Madrid) right footed shot from the centre of the box to the centre of the goal. Assisted by Daniel Carvajal following a corner.
Corner, Real Madrid. Conceded by Ivan Rakitic.
Substitution, Real Madrid. Nacho replaces Lucas Vázquez.
Substitution, Real Madrid. Marco Asensio replaces Luka Modric.
L'Humanité
Le Classico bouge encore
ActuLe Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.
Nicolas GuillerminIl n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.
Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.
Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. « C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »
Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.
L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des « actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.
Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino : « Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…
footballolympique de marseilleparis-saint-germain France24 - Monde
Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre
Publié le : 17/04/2022 - 23:02
FRANCE 24
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Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 dimanche; en battant l'Olympique de Marseille (2-1) pour le choc de la 32e journée.
À une marche du titre. Le PSG a vaincu Marseille (2-1), dimanche 17 avril au Parc des Princes, se rapprochant d'un dixième titre historique en Ligue 1. Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais, ils peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.
"Ney" y est pour beaucoup, et il a été acclamé cette fois par le Parc des Princes. Un but (12e), un pénalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé (45e+5 s.p.), le Brésilien a réussi son classique.
Ses six buts en trois matches et quelques gestes de classe, dimanche, rappellent quel grand joueur il peut être. Mais ils ne font pas oublier aux supporters parisiens la faillite collective contre le Real Madrid pour se faire éliminer de la Ligue des champions.
Les ultras du CUP (Collectif ultras parisiens) ont poursuivi leur grève des encouragements. Ils ne se sont guère manifesté que pour des chants et des sifflets contre les Marseillais.
Battre l'OM ne les console pas, visiblement. Mais le PSG est tout de même en route vers le record de Saint-Étienne, qui avait conquis son 10e titre en 1981 avec Michel Platini. Quand le PSG a été fondé, en 1970, les "Verts", nés en 1919, remportaient leur sixième titre de champions de France.
Marseille garde une petite avance
Marseille, qui a égalisé par Duje Caleta-Car (31e), en est à neuf, celui de 1993 ayant été annulé après l'affaire VA-OM.
L'équipe de Jorge Sampaoli stoppe-là une série de huit victoires consécutives, toutes compétitions confondues, mais la semaine n'a quand même pas été trop dure.
Son premier poursuivant, Rennes (3e), a perdu et l'OM conserve une petite avance sur la meute des prétendants à la Ligue des champions, trois longueurs sur les Bretons, cinq sur Nice (4e) et six sur Strasbourg (5e) et Monaco (6e).
Et puis le rêve européen des Phocéens est toujours vivace, lui, après leur qualification pour les demi-finales de la Ligue Europa Conférence, contre le Feyenoord Rotterdam, les 28 avril et 5 mai.
L'OM a pourtant bien cru ramener un point du Parc des Princes quand William Saliba a repris de la tête un coup franc de Dimitri Payet (85e). Mais le but a été annulé après quelques minutes de vérification par VAR.
Dans le but, Steve Mandanda, qui a brillé contre le PAOK Salonique en quarts (2-1/1-0), avait rendu la place à Pau Lopez, vite piégé par le talent de Neymar. Plutôt que d'attendre un rebond, le Brésilien a repris en extension une balle dans la profondeur de Marco Verratti pour à la fois devancer le gardien espagnol devant lui et Valentin Rongier derrière lui.
Neymar acclamé
Cette fois, le Parc, qui avait sifflé le numéro 10 après la déroute à Madrid, n'a pas mégoté sa joie pour fêter ce but, le sixième en trois matches pour "Ney". Et à l'annonce du nom du buteur par le speaker du stade, il fallait vraiment tendre l'oreille pour distinguer quelques sifflets venus du virage Auteuil. La réconciliation avec Neymar semble en bonne voie.
Il a également obtenu le pénalty transformé par Kylian Mbappé, son septième but dans un classique, peut-être son dernier, juste avant la pause, sa frappe heurtant le coude de Rongier.
Mais la fragilité mentale guette toujours ce PSG. Une sortie manquée de Gianluigi Donnarumma sur corner a permis à Duje Caleta-Car d'égaliser au bout d'une action confuse, où ni Marquinhos, ni Marco Verratti, ni Danilo Pereira n'ont pu attraper le ballon.
Le Paris de Mauricio Pochettino a mérité sa victoire pour avoir maîtrisé les débats, même s'il est souvent tombé dans le piège du hors-jeu. Le PSG s'est vu refuser pas moins de trois buts pour hors-jeu, deux à Mbappé (35e, 76e) et un à Messi (40e).
Ces actions ont au moins permis au Parc d'admirer le peaufinage de la complicité de la "MNM". Trop tard pour la Ligue des champions, mais encore dans les temps pour la Ligue 1.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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TOUR DES STADESFoot européen : Liverpool et City se neutralisent, Rennes et l'OM tiennent leur rythme
TOUR DES STADESFoot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid
BBC
SANS TITRE
#bbcefl
Phew!
Don't know about you, but I am exhausted after that first half.
Still second halves of course to come plus a couple more fixtures from the Championship as our action continues into the evening.
HT: Cardiff 0-0 Luton
It's not been a great half for play-off chasing Luton and to make matters worse they've lost the two Jameses - Shea and Bree - through injury.
They have been replaced by two Harrys - reserve goalkeeper Isted and forward Cornick.
Bree had already gone off before Shea suffered a collision with one of his own players and was not fit to continue.
The Hatters have had it tough with injuries in the last couple of months, so it makes their results even more impressive.
My, my! What an end to that first half.
Stick with us and we'll do out best to try and sum it all up in our half-time headlines.
Joel Piroe pen (45+1 mins)
Joel Piroe scores his second and Swansea's third.
Tucks his left-foot penalty into the bottom right corner past Orjan Nyland's outstretched arm.
Reading with it all to do after they made a dream start.
Reading 1-2 Swansea City
More problems for Reading on the stroke of half-time as Michael Obafemi is fouled in the box and a penalty awarded.
Dominic Solanke (45 mins)
Dominic Solanke doubles Bournemouth's lead with his 26th goal of the season.
He is played in by Jefferson Lerma and has two men to beat, but he works the shooting position and finds the net with a deflected effort right on the stroke of half-time.
Millwall 0-0 Hull City
Scott Malone's low shot is well saved by Nathan Baxter in the Hull goal as the Lions look to break the deadlock.
Reading 1-2 Swansea City
Flynn Downes in the book for Swansea after a foul on Reading's Tom Dele-Bashiru.
Still a frantic and nervy feel to this one after the eventful start.
Kenny Dougall (40 mins)
Birmingham look like they have gone for a day out at the seaside.
Blackpool take a short corner which is not closed down and from the cross, Australian Kenny Dougall makes a run which is not picked up and heads in from three yards.
The Seasiders are cruising to three easy Easter Monday points.
Cardiff 0-0 Luton
A big save from James Shea keeps Luton level at Cardiff as he denies Jordan Hugill in a one-on-one.
Coventry City 0-1 Bournemouth
And another chance for Coventry.
Ball comes out to Jake Bidwell and he picks out Viktor Gyokeres in the box, but the Swede's header is saved by Mark Travers.
Reading 1-2 Swansea City
Junior Hoilett has a speculative shot from about 30 yards for Reading and it dips on to the crossbar.
Looked nowhere near to begin with but almsot had the perfect arc to beat Andrew Fisher.
#bbcefl
Sam Hoskins has broken the deadlock for Northampton at home to Harrogate.
Bristol Rovers have come from behind to lead Port Vale 2-1, James Connolly with the second.
Elsewhere Brendan Sarpong-Wiredu has doubled Colchester's advantage over Bradford.
Coventry City 0-1 Bournemouth
Coventry still asking questions of Bournemouth.
A through ball from Gustavo Hamer for Callum O'Hare and his shot is well saved by Mark Travers from inside of the area.
Cherries still ahead in their bid to maintain a four-point cushion over Huddersfield in third.
Blackburn 0-1 Stoke
Stoke are dominating possession at Ewood Park. They really should be disappointed their play-off chances ended so tamely.
Blackburn have been struggling for most of 2022 and this is just a repeat of that. Bradley Dack's introduction from the bench probably can't come soon enough.
#bbcefl
We've had a big goal at both ends of the table with Jack Rudoni opening the scoring for Wimbledon at home to Wycombe.
Victory for Wimbledon could be a big boost to their survival hopes, while defeat would dent Wycombe's play-off ambitions.
QPR 0-0 Derby
Derby full-back Nathan Byrne gets a crucial block in to stop a Lyndon Dykes shot.
L'Humanité
Santé. La sédentarité des jeunes, «une bombe à retardement»
EntretienDeux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.
Etienne BonamyDe récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?
En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.
Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?
C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.
Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?
Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.
Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?
En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.
Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?
Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.
L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…
Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.
Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?
Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.
L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.
Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.
- (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
sport Valeurs Actuelles
Grand Est : un automobiliste fuit la police et percute un poteau, son passager décède dans l’accident
Le contrôle routier a viré au drame. Dimanche 17 avril, une voiture a violemment percuté un poteau à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle (Grand Est). Comme l’a rapporté France Bleu, le conducteur s’en est sorti mais son passager est décédé à cause de la violence du choc. L’accident est arrivé alors que l’automobiliste venait de fuir un contrôle de police. Celui-ci a été arrêté et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville.
Arme à la main
Les faits se sont déroulés dans la zone artisanale et commerciale de Mont-Saint-Martin. Tout a commencé lorsque vers 23h. Les deux occupants du véhicule ont été sermonnés par un autre automobiliste en raison d’un refus de priorité. Alors que le duo a tenté de partir, l’autre individu l’a rattrapé et lui a bloqué la route. L’un des automobilistes de la voiture accidentée aurait sorti une arme, avant que la police n’intervienne sur place. C’est à ce moment-là que l’automobiliste a pris la fuite et est entré en collision avec le poteau. Les investigations devront éclaircir la situation, et déterminer si l’arme était factice ou non.
Meurthe-et-Moselle : les dernières actualités
France24 - Monde
Cyclisme : le Néerlandais Dylan van Baarle remporte le Paris-Roubaix
Publié le : 17/04/2022 - 17:19
FRANCE 24
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Le coureur de l’équipe Ineos Grenadiers, Dylan van Baarle, s’est adjugé, dimanche, la reine des classiques, Paris-Roubaix, après une attaque portée à 19 kilomètres de l'arrivée.
Le Néerlandais Dylan van Baarle a remporté, dimanche 17 avril, la 119e édition de Paris-Roubaix. Il a ainsi donné à l'équipe Ineos, la plus riche du peloton, le premier succès de son histoire dans la "reine des classiques".
C'est la première fois que le Néerlandais, âgé de 29 ans, s'impose dans une très grande course. Deuxième du championnat du monde l'an passé, il s'était classé deuxième du Tour des Flandres au début du mois.
Van Baarle a battu de près de deux minutes un petit groupe réglé par le champion de Belgique Wout van Aert après 257 kilomètres d'une course menée tambour battant.
Une attaque à 19 km de l'arrivée
L'équipe Ineos est passée à l'offensive à... 210 kilomètres de l'arrivée avec l'aide des Quick-Step. Le peloton des favoris (van der Poel, Küng) a été contraint à une poursuite de 105 kilomètres pour rentrer avant Haveluy.
À l'avant, le Slovène Matej Mohoric, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, a animé une échappée formée avant la Trouée d'Arenberg, à 111 kilomètres du vélodrome.
Mohoric, retardé un temps par un changement de vélo, a vu revenir ensuite un groupe réduit de favoris avant de repartir de l'avant, au seuil des 30 derniers kilomètres, avec le Belge Yves Lampaert.
Derrière eux, van Baarle a réagi avant de se détacher sur les pavés de Camphin, à l'entrée des 20 kilomètres, et se diriger vers le 7e succès néerlandais de l'histoire, huit ans après Niki Terpstra.
Avec AFP
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Cyclisme : Tadej Pogacar s'adjuge les Strade Bianche
Cyclisme : le Slovène Matej Mohoric remporte Milan-San Remo
Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres
BBC
The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar"
Just a decade ago, Melisa Hasanspahić from the eastern Bosnian town of Goražde could not have imagined that today she would be running a food production business based on a recipe she inherited from her mother. However, her life changed when she started selling jars of her homemade ajvar, a widely popular vegetable delicacy, which she had previously only gifted to her loved ones.
"I love ajvar; I've always adored it," said Hasanspahić, now a food entrepreneur, whom family, friends and customers jokingly refer to as "Lady Ajvar".
The orange spread, based on roasted red peppers, is not only adored by Hasanspahić but also by the whole of Bosnia and Herzegovina – and the entire Balkan region – where other "Ladies Ajvar" like her give away or sell homemade ajvar in their communities.
But while Hasanspahić uses red peppers and aubergine to make it, some argue that "real" ajvar should only consist of four ingredients: red pepper, oil, salt and vinegar.
Recipes, however, depend on the region and the cook. Some, for instance, require the addition of garlic, others red onions, carrots and tomatoes. Some do not mention vinegar but suggest adding sugar. And many differ on whether the vegetables should be roasted, baked, boiled or even ground fresh. Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used.
In the first known published ajvar recipe, found in the Great Serbian Cookbook from the 19th Century, author Katarina Popović mentions both peppers and aubergine. Yet, Serbians usually make ajvar only from red peppers, while citizens of North Macedonia are typically the ones who also use aubergine.
Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is eaten year-round (Credit: Haris Čalkić)
The discrepancy between this first documented recipe and the current method of preparation in Serbia is likely related to the fact that people have moved around the region and shared food traditions.
Similar to how hummus is viewed in the Arab world, practically every Balkan country claims ajvar as its own. Dua Lipa, a British singer of Kosovo origin, referred to ajvar as an Albanian dish in a 2020 interview, which infuriated some Serbians who insist that ajvar is Serbian, which in turn upset some citizens of North Macedonia who say it belongs to them.
Heated ajvar debates have been sparked before, such as when the Slovenian media reported on the attempt of a Slovenian food company to protect the name "ajvar" in the German market; and when RTS (Radio Television of Serbia) reported that a Serbian ajvar producer would file a lawsuit against one from North Macedonia for falsely branding and selling its product as "Leskovac Ajvar" (a famous ajvar produced in southern Serbia's city of Leskovac).
Much like the 2003 Bulgarian documentary Whose Is This Song? about a popular folk song that all Balkan nations claim as theirs, the battle over ajvar depicts the tragicomic nationalism ever present in the conflict-ridden region. In the countries that emerged from the disintegration of the former Yugoslavia in the 1990s, cultural and culinary heritage helped form a sense of identity, and every country longs to prove that what used to be a common good is exclusively its own.
Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used (Credit: Haris Čalkić)
While there's little consensus over what constitutes the "true" recipe for ajvar, or which nation it officially belongs to, one thing that's for certain is that homemade ajvar is always produced in autumn – between September and October – during the "pepper season". The vegetables are individually cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients. Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is generally eaten year-round.
The versatile treat can be used as a topping, condiment, side dish or main course, although it's often served as part of meza, a Balkan appetiser platter with cheese, salami and other cured meats, or with ćevapi (Balkan minced meat sticks). It can be mixed with broth, served with steak or poured over omelettes, risotto or pasta. With a silky texture and salty-sweet flavour, it's pleasing even when simply spread on a slice of bread.
The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar". According to some explanations, it bears that name because peppers and oil were expensive and considered a luxury in Belgrade at the end of the 19th Century and kafana (traditional Serbian eateries) marketed the orange spread on their menus as "red pepper caviar". Now, however, vegetables cost much less and thus ajvar is very affordable.
"Ajvar is made of peppers that are available to practically everyone; it's easy to make; it's relatively cheap… It can be a main course and a side dish – it's the caviar for the poor," said ethnologist Slađana Rajković, who is an adviser at the National Museum in Leskovac.
The ajvar vegetables are cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients (Credit: Haris Čalkić)
Across the Balkans, ajvar has come to represent much more than just food; it's also a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging. During autumn and winter, for example, people across the Balkans gather at ajvar festivals and ajvar-making competitions to celebrate the spread. Ajvar's appreciation is also apparent in the online world.
"We can show the world what the Balkan power is if we could get #ajvar trending," said Bosnian writer Aleksandar Hemon, who recently tweeted an image of jars of different types of ajvar. His followers started posting their own jars and commenting on different versions of it in his thread.
It has also been trending within Balkan pop culture. Croatian musician Tonči Huljić wrote a witty song about an attempt to "smuggle" a jar of ajvar into the European Union, which has strict food import rules. A group of Serbian musicians expressed a more intimate relationship with ajvar in a song whose chorus translates to "Ajvar – five letters; ajvar – one colour; a jar full of serenity that is only mine". And last year's Kosovo-Albanian feature film Hive followed the true story of Kosovo war widow Fahrije Hoti, who founded an ajvar production company in her village to help widows regain their lives and become empowered.
In the recent award-winning Serbian film Ajvar – a love story about a Serbian couple living in Sweden – the popular dish symbolises family, love and nostalgia, in which the introduction states that ajvar is "commonly found in the suitcases of Serbian emigrants".
It's precisely because of Balkans expatriates, many of whom live in Scandinavia, that ajvar has become popularised in northern European supermarkets, kitchens and even languages. The word "ajvar" has been entered into Swedish and Danish dictionaries, where it generally is defined as "a pepper cream with Balkan origins".
Growing in popularity, ajvar is suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten (Credit: Haris Čalkić)
At Terra Madre Salone del Gusto festivals organised by the International Slow Food Foundation based in Italy, ajvar is dubbed as salsa ("sauce" in Italian). "We would always sell all the jars [of ajvar] we would take with us," said Jasmina Šahović, president of the Bosnian women's association Emina, which has been presenting ajvar and other Balkan foods at the events for several years.
Apart from being a traditional food, ajvar – whose ingredients naturally fit into modern dietary trends – seems to have a bright future. It's suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten. Some vegan food and travel websites, such as Yummy Plants, Simply Healthy Vegan, Slavic Vegan, Minimalist Traveller, recommend it to their followers. Recognising its market potential, the Croatian food company Podravka, for example, has started branding its ajvar as a vegan product.
In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus
In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus. "It could not have come more naturally," said Željka Kisić, manager of vegan Vegehop restoran in Croatia's capital of Zagreb. "Ajvar is a special food that is difficult to avoid in our traditional cuisine and especially in a vegan diet."
Regional tourism companies are also seeing ajvar's potential and are targeting vegetarian visitors curious about Balkan cuisine, which is heavily dependent on meat and dairy products. For example, participants in the Food and Culture Tours in Serbian capital Belgrade can try ajvar and learn about its links to local culture. South of Belgrade, in North Macedonia's capital of Skopje, Skopje Walking Tours uses a similar concept by offering tailor-made vegetarian and vegan food tours that include ajvar tastings.
Ajvar has become a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging (Credit: Haris Čalkić)
"A few months before the pandemic, I came up with the idea to start doing Ajvar tours," said Elena Mitkovska, the company's founder. "My family and I were preparing ajvar in our backyard and I told them it would be a wonderful idea to host travellers next year and show them the whole process, but then Covid-19 broke out."
Mitkovska hopes to launch her Ajvar tour this coming autumn, which will be an all-day programme that allows guests to participate in the whole ajvar-making process, from cleaning the peppers and cooking to enjoying a family-style lunch.
"Over the years, I have realised that people are looking for an experience in which they can have a personal touch with the local reality, and there is nothing more local and traditional than making ajvar in someone's home," Mitkovska added.
Judging by travellers' reactions so far, Mitkovska believes that her Ajvar tours will be successful. And like many people in the Balkans, she cannot wait for autumn to come.
Already Vegan is a BBC Travel series that highlights dishes and cuisines from around the world that have been historically and culturally animal-free for eons.
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Vladimir Putin habla de ‘desnazificar’ Ucrania. ¿Por qué?
El surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo el presidente de Rusia intenta utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial para justificar su invasión.
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Por Anton Troianovski
El presidente de Rusia, Vladimir Putin, asegura que el gobierno de Ucrania es “abiertamente neonazi”, “pronazi” y está controlado por “pequeños nazis”.
Uno de los principales legisladores de Rusia afirmó que los funcionarios estadounidenses, liderados por el presidente Joe Biden, son responsables de la “nazificación” de Ucrania y, por lo tanto, deberían ser juzgados ante un tribunal. De hecho, según otro legislador, es hora de crear una “analogía moderna del tribunal de Núremberg” mientras Rusia se prepara para “desnazificar” a Ucrania.
En caso de que el mensaje no haya quedado claro, el principal noticiero semanal del Kremlin transmitió el 13 de marzo imágenes en blanco y negro de nazis alemanes siendo ejecutados por ahorcamiento en lo que hoy es la Plaza de la Independencia en el centro de Kiev. Las imágenes mostraron a los hombres caer y quedar colgando de una larga viga, mientras una multitud vitoreaba.
El lenguaje de la invasión rusa a Ucrania ha estado dominado por la palabra “nazi”, sin duda una afirmación desconcertante sobre un país cuyo presidente, Volodímir Zelenski, es judío y que en otoño firmó una ley para combatir el antisemitismo. Putin solo comenzó a emplear la palabra de forma regular para referirse al gobierno actual del país en los últimos meses, aunque desde hace mucho tiempo se ha referido a la revolución pro-Occidente de Ucrania de 2014 como un golpe fascista.
El repentino surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo Putin está intentando utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial de su país para justificar su invasión a Ucrania. El Kremlin presenta la guerra como una continuación de la lucha de Rusia contra el mal, en lo que se conoce en el país como la Gran Guerra Patriótica, al parecer contando con que el persistente orgullo ruso por la victoria sobre la Alemania nazi se traducirá en apoyo al ataque de Putin.
“Esta retórica es objetivamente errada, moralmente repugnante y muy insultante”, afirmaron académicos del genocidio y el nazismo de todo el mundo en una carta abierta tras la invasión de Putin. Si bien es cierto que Ucrania tiene grupos de extrema derecha, “nada de esto justifica la agresión rusa y la grosera caracterización errónea de Ucrania”, sentenciaron.
Los ucranianos aseveran que los horrores de la invasión de Rusia demuestran que si algún país necesita ser desnazificado es Rusia. Su guerra ha devastado ciudades ucranianas en donde se habla ruso como Járkov y Mariúpol, y causado un sufrimiento absoluto en la capital, Kiev.
En un discurso pronunciado el 16 de marzo, Putin utilizó el lenguaje “nosotros contra ellos” clásico de un dictador para proclamar que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación” de la “escoria y los traidores” pro-Occidente en casa.
Muchos creen que la determinación declarada de Putin de “desnazificar” a Ucrania es un código para su intento de derrocar el gobierno y reprimir a los activistas y grupos pro-Occidente. Es una muestra de cómo ha utilizado la memoria rusa del sufrimiento y la victoria de la nación en la Segunda Guerra Mundial para militarizar la sociedad rusa y justificar las represiones internas y la agresión en el extranjero.
Sin embargo, los ucranianos han cerrado filas en apoyo a Zelenski, lo que ha provocado que Putin intensifique la brutalidad de su guerra. La misión de “desnazificación” de Putin cada vez más se traduce en que está decidido a “destruir a todos los ucranianos”, escribió en Facebook el ministro de Cultura y Política de Información de Ucrania, Oleksandr Tkachenko, en ruso.
“Esto es peor que el nazismo”, escribió Tkachenko.
Puede resultar difícil comprender que el ruso promedio pueda aceptar la comparación de Putin de la vecina Ucrania —donde millones de rusos tienen familiares y amigos— con la Alemania nazi, el país que invadió a la Unión Soviética y que les costó la vida a unos 27 millones de soviéticos.
Como muchas mentiras, la afirmación de Putin sobre una Ucrania controlada por nazis tiene una conexión distorsionada con la realidad. Es cierto que organizaciones judías y otros han criticado a Ucrania desde su revolución pro-Occidente en 2014 por permitir que combatientes ucranianos de la independencia que en un momento apoyaron a la Alemania nazi sean venerados como héroes nacionales.
Algunos grupos nacionalistas marginales, que no tienen representación en el Parlamento, utilizan una retórica racista y símbolos asociados con la Alemania nazi.
Eduard Dolinsky, director general del Comité Judío Ucraniano, una organización que representa a los judíos ucranianos, dijo que algunos en el país sí se refieren burlonamente a esos grupos de extrema derecha como “Naziki” (pequeños nazis), como lo hace Putin. En los últimos años, a través de las redes sociales, Dolinsky ha llamado la atención con frecuencia a cosas como el cambio de nombre que se le realizó a un estadio importante en el oeste de Ucrania en honor a Roman Shukhevych, un líder nacionalista ucraniano, quien comandó tropas que estuvieron implicadas en asesinatos masivos de judíos y polacos durante la Segunda Guerra Mundial.
“Este problema existió y sigue existiendo”, afirmó Dolinsky en una entrevista telefónica desde el oeste de Ucrania, pocos días antes de huir de Kiev. “Pero, por supuesto, ha retrocedido diez veces en importancia en comparación con la amenaza que representa Rusia en su supuesta lucha contra el nazismo”.
Las publicaciones de Dolinsky sobre los problemas de la extrema derecha en Ucrania fueron a menudo amplificadas por los funcionarios rusos, quienes las utilizaron como evidencia de que el país estaba dominado por nazis. Algunos ucranianos lo criticaron por caer en el juego de la propaganda rusa, pero Dolinsky aseguró que no se arrepiente de nada y señaló que ha rechazado de manera rotunda las invitaciones para aparecer en la televisión estatal rusa.
Sergei Markov, un analista pro-Kremlin que aparece con frecuencia en la televisión del Estado, afirma que los nazis de Ucrania de hoy en día no son antijudíos sino antirrusos, porque según él esa es la agenda que las agencias de inteligencia de Occidente les han establecido. En la narrativa propagandística cada vez más enredada de Rusia, retomada por Putin en su discurso del 16 de marzo, Occidente respalda a los “nazis” de Ucrania como una manera de degradar la herencia rusa de Ucrania y utilizar el país como una plataforma para destruir a Rusia.
“Una y otra vez se nos reafirma que el régimen de Kiev, al que sus amos occidentales le han encomendado la tarea de crear una ‘anti-Rusia’ agresiva, es indiferente al destino del propio pueblo de Ucrania”, sentenció Putin.
Markov afirma que el Kremlin comenzó a usar la terminología “nazi” para “lograr transmitirles el mensaje a los políticos y medios occidentales” sobre la necesidad de invadir Ucrania. Pero el uso de la palabra también parece estar dirigido a los rusos, para quienes el recuerdo de la victoria de la Unión Soviética sobre la Alemania nazi sigue siendo quizás el elemento más poderoso de una identidad nacional unificadora.
Actualmente, según esa narrativa, Putin está finalmente concretando los asuntos pendientes de la Unión Soviética.
“Desde el punto de vista de la sociedad rusa, los fascistas ucranianos de hoy son sucesores de la causa del fascismo de aquella época”, dijo Markov, haciéndose eco de un argumento del Kremlin.
Incluso cuando la televisión estatal ignora la devastación que las fuerzas rusas están causando en Ucrania, y el creciente número de bajas rusas, está llena de informes sobre grupos extremistas ucranianos, que en realidad ocupan un lugar marginal en la sociedad ucraniana. Los informes sobre el cambio de nombre de las calles en honor a Stepan Bandera, el líder nacionalista ucraniano que en un momento dado se puso del lado de la Alemania nazi contra los soviéticos —antes de que los alemanes se volvieran contra él y lo metieran en un campo de concentración— ofenden a las generaciones más antiguas de rusos que oyeron hablar de la maldad de quienes colaboraron con los nazis.
Con los grupos nacionalistas ucranianos desempeñando ahora un importante papel en la defensa de su país frente a la invasión rusa, los partidarios occidentales de Ucrania han luchado por encontrar el tono adecuado. En marzo, Facebook dijo que hacía una excepción a sus políticas antiextremistas para permitir los elogios a la unidad militar ucraniana de extrema derecha Batallón Azov, “estrictamente en el contexto de la defensa de Ucrania, o en su papel como parte de la Guardia Nacional de Ucrania”.
Los medios de comunicación estatales rusos aprovecharon la medida de Facebook como una prueba reciente de que Occidente apoyaba a los nazis en Ucrania. También lo destacan cuando los políticos occidentales, como ha hecho la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, saludan a Zelenski con “¡Slava Ukraini!” —“¡Gloria a Ucrania!”— un saludo utilizado por las tropas de Bandera.
“Para las personas socializadas en esta cultura soviética, estas son definitivamente asociaciones negativas”, dijo Vladimir Malakhov, un historiador de la Escuela de Ciencias Sociales y Económicas de Moscú que estudia el nacionalismo y la etnicidad. “Es antisemitismo, es ser antirruso, es radicalismo”.
Dolinsky, del Comité Judío Ucraniano, señaló que entre los 3 millones de ucranianos que han huido del país se encuentran muchos judíos y que algunos de ellos podrían no regresar. La guerra de Putin podría terminar asestándole un golpe devastador a la comunidad judía de Ucrania, opinó Dolinsky.
“Este será uno de los resultados de esta presunta ‘desnazificación’”, dijo Dolinsky. “Nuestras vidas han sido destruidas”.
Mike Isaac colaboró con este reportaje desde San Francisco y Catherine Porter desde Toronto.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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L'Humanité
Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis
ActuCyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.
Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.
Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.
dramaturgie et cercle de béton
« C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.
En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.
C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »
Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.
Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.
paris-roubaix France24 - Monde
Tunisie : inquiétudes après le naufrage d'un pétrolier à Gabès
Publié le : 18/04/2022 - 11:49Modifié le : 18/04/2022 - 12:05
Lilia BLAISE
Hamdi TLILI
Un pétrolier, transportant 750 tonnes de gazole, parti d'Egypte pour rejoindre Malte, a fait naufrage samedi dans le golfe de Gabès, sur la côte sud-est de la Tunisie, mais les autorités n'ont constaté aucune fuite.
BBC
It is difficult to maintain living bacterial cultures long-term due to the need for the supply of nutrients
In a tranquil side room of the Covid-19 vaccination centre in Rambouillet, a small French town around 30 miles (50km) south-west of Paris, a soft blue light emanated from a row of cylindrical tubes. Members of the public who received a vaccine last year were invited to bathe in the glow for a few minutes while they waited in the recovery area.
Soon, the same azure glow will illuminate the nearby, tree-lined Place André Thomé et Jacqueline Thomé-Patenôtre, located just across from the aptly named La Lanterne performance hall, at night. These ethereal experiments are also underway across France, including at the capital's Roissy-Charles-de-Gaulle airport.
But unlike standard streetlamps, which often emit a harsh glare and need to be hooked up to the electricity grid, these otherworldly lights are powered by living organisms through a process known as bioluminescence.
This phenomenon – where chemical reactions inside an organism's body produce light – can be observed in many places in nature. Organisms as diverse as fireflies, fungi and fish have the ability to glow through bioluminescence. It is present in 76% of deep-sea creatures and has independently evolved dozens of times, including at least 27 occasions in marine fish alone.
The uses of bioluminescence in the natural world are just as wide-ranging. Fireflies light up to attract mates while some species of algae glow when the surrounding water is disturbed. Deepsea anglerfish allow bioluminescent bacteria to take up residence on a lobe above their head as a tantalising lure for prey.
Marine algae can produce an eery glow in the water when they are disturbed by waves, boats or swimmers (Credit: Eleanor Hamilton/Alamy)
Most bioluminescent ocean species emit a blue-green light, which, due to the shorter wavelengths of the colours, can travel further in the ocean. Some fireflies and certain snails glow yellow, and the so-called "railroad worm", a beetle larvae native to the Americas, is known to turn both red and greenish-yellow in a dotted pattern that resembles a train at night. Springhares – nocturnal rodents found in southern Africa – have even been found to have hair that produces a vivid pink biofluorescent glow.
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The turquoise blue glow bathing the waiting room in Rambouillet, meanwhile, comes from a marine bacterium gathered off the coast of France called Aliivibrio fischeri. The bacteria are stored inside saltwater-filled tubes, allowing them to circulate in a kind of luminous aquarium. Since the light is generated through internal biochemical processes that are part of the organism's normal metabolism, running it requires almost no energy other than that needed to produce the food the bacteria consume. A mix of basic nutrients is added and air is pumped through the water to provide oxygen. To "turn off the lights", the air is simply cut off, halting the process by sending the bacteria into an anaerobic state where it does not produce bioluminescence.
"Our goal is to change the way in which cities use light," says Sandra Rey, founder of the French start-up Glowee, which is behind the project in Rambouillet. "We want to create an ambiance that better respects citizens, the environment and biodiversity – and to impose this new philosophy of light as a real alternative."
Proponents like Rey argue bioluminescence produced by bacteria could be an energy-efficient, sustainable way to light up our lives. The way we currently produce light, she argues, has changed little since the first light bulb was developed in 1879. While the LED-bulb, which emerged in the 1960s, has significantly reduced the running costs of lighting, it still depends on electricity, which is largely produced by burning fossil fuels.
Glowee grows the marine bacterium Aliivibrio fischeri in salt water and a mix of nutrients – the bacteria glow when they are given oxygen (Credit: Glowee)
Founded in 2014, Glowee is developing a liquid raw material – in theory endlessly renewable – made of bioluminescent microorganisms. It is cultivated in saltwater aquariums before being packaged in the aquarium tubes. The manufacturing process, claims Rey, consumes less water than manufacturing LED lights and releases less CO2, while the liquid is also biodegradable. The lights also use less electricity to run than LEDs, according to the company, although the Glowee bulbs produce fewer lumens of light than most modern LED bulbs.
While Glowee's lights are currently only available in standard tubes for events, the company is planning to produce several types of street furniture, such as outdoor benches with in-built lighting, soon.
In 2019, Rambouillet city hall signed a partnership with Glowee and invested €100,000 (£83,300/$109,000) to turn the town into "a full-scale bioluminescence laboratory".
Guillaume Douet, head of Rambouillet's public spaces, believes if the experiment is a success it could lead to a transformation across the country. "This is about a city of tomorrow," says Douet. "If the prototype really works, we can bring it to a large-scale deployment and replace current lighting systems."
But bioluminescent lighting isn't new. In around 350BC, Greek philosopher Aristotle described bioluminescence in glow worms and fireflies as a type of "cold" light. Coal miners have used fireflies in jars as illumination in mines where any kind of flame – even a candle or lantern – could trigger a deadly explosion. Meanwhile, glowing fungi have for years been used by tribes in India to illuminate dense jungles.
Yet Glowee is the first company in the world to reach this level of experimentation, and the company says it is in negotiations with 40 cities across France, Belgium, Switzerland and Portugal. ERDF, a largely state-run company that manages France's electricity grid, is among Glowee's backers, the European Commission has provided €1.7m (£1.4m/$1.9) funding and France's National Institute of Health and Medical Research (Inserm) has given technical support.
However, Carl Johnson, professor of biological sciences at Vanderbilt University, believes there are serious challenges still ahead before bioluminescence can get the green light for large-scale deployment.
"First, you have to feed the bacteria and dilute them as they grow," he says. "That's not so easy. Also, the phenomenon will be very temperature-dependent and I doubt that it will work in the winter. Third, bioluminescence is very dim compared to electrical lighting. But perhaps they have improved the luminescence intensity."
Glowee's Rey acknowledges those challenges ahead, but insists the benefits, both ecologically and economically, could see future cities bathed in bacterial blue light.
Currently, the Evry-based team is working to increase the light intensity produced by the bacteria – which for now only lasts days or weeks before requiring further nutrients and is not yet as strong as LED lights – by subjecting it to different temperatures and pressures. So far Glowee says its bacteria can produce an output of brightness of 15 lumens per square metre – short of, but not far off, the minimum 25 per square metre it believes is required for public lighting in parks and gardens. By comparison a 220 lumen household LED spotlight bulb can produce about 111 lumens per square metre of floor.
"We are advancing little by little," she says. "But we've made enormous steps already and our philosophy of light is a response to the crisis humanity is facing."
Some fungi carry genes that allow them to produce bioluminescence and could be used to bioengineer plants that glow (Credit: Louise Docker/Getty Images)
Catrin Williams, a lecturer at Cardiff University's School of Biosciences who has studied bioluminescence in bacteria, agrees it is "difficult" to maintain living bacterial cultures long-term due to the need for the supply of nutrients.
But Williams says this could be overcome by focusing on "chemiluminescence" – a process Glowee is also currently investigating – which removes the need for live bacteria. Instead, the enzyme responsible for bioluminescence, luciferase, can in theory be extracted from bacteria and used to produce light itself. "I think the Glowee approach is extremely novel and innovative and could be fantastic," she says.
Other initiatives around the world are providing further glimmers of hope. Vancouver-based Nyoka Design Labs is developing a biodegradable alternative to glow sticks using non-living, cell-free enzymes, which the creators say are much easier to maintain than living bacteria. "Instead of using the whole car, we just take out the headlights," says Paige Whitehead, the founder and chief executive. "Enzymology has advanced to the extent that we no longer have to rely on the cell-supported systems."
Once used, glow sticks cannot be recycled due to the mixture of chemicals they contain. They are used in a wide range of applications, from law enforcement and military uses to music festival goers. Some researchers have raised concerns about the affect the chemicals they contain have on marine life, as they are also often used as lures in longline fishing.
"So much of this waste is unnecessary," says Whitehead. "The vision we're going for is to replace any alternative lighting systems to make them more sustainable."
In a major breakthrough for that vision, a study published in April 2020 revealed a team of Russian bioengineers working with a Moscow-based biotechnology startup who have created a method to sustain bioluminescence in plants. They claim they were able to make plants glow 10 times brighter and for longer than previous efforts – producing over 10 billion photons per minute – by bioengineering bioluminescent genes from fungi into the plants. The new research built on findings that identified a fungal version of luciferin, one of the unique compounds that is necessary for bioluminescence, alongside either of the enzymes luciferase or photoprotein.
The application of synthetic biology onto bioluminescence is a massive opportunity – Keith Wood
Keith Wood, a scientist who 30 years ago created the first luminescent plant using a gene from fireflies, says the technology could in part replace artificial lighting like LEDs. More recently, he found that by altering the genetic structure of a luciferase found in the deep-sea shrimp Oplophorus gracilirostris, its brightness could be increased by 2.5 million times. The resulting enzyme, which the researchers called NanoLuc, was also 150 times brighter than the luciferases found in fireflies.
"The application of synthetic biology onto bioluminescence is a massive opportunity," says Wood, who is now developing a bioluminescent plant for the company Light Bio.
But exactly how these transgenic bioluminescent plants might be used in the future is still to be decided. One group of designers in Athens, led by Olympia Ardavani at the Hellenic Open University, laid out a vision of large numbers of bioluminescent plants being used to provide ambient lighting along the side of roads. They estimated that if a plant could be produced that would emit around 57 lumens of light each, they would need 40 plants in every 30m (98ft) on each side of the road in order to meet the lowest class of street lighting required on roads used by pedestrians in Europe.
However, Rey believes harnessing the natural power of bioluminescence for lighting could also make us see the environment and natural world in new ways too. "It can create an ambiance that makes us more respectful citizens, of the environment and of biodiversity," she says.
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Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM
— Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022
Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM
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Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
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Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
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Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
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April 11, 2022
Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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El Nuevo Nuevo Mundo
El caos de la política ‘cero covid’ de China y los peligros de la autocracia
Se calcula que más de 300 millones de personas están confinadas en 45 ciudades chinas. Se teme que la política de combate al coronavirus adquiera tintes al estilo Mao, con efectos devastadores.
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Por Li Yuan
Mucho antes de la política “cero covid”, en China se aplicó la política “nada de gorriones”.
En la primavera de 1958, el gobierno chino movilizó a toda la nación para exterminar a los gorriones, que, según determinó Mao, eran una plaga que destruía los cultivos. Por todo el país, la gente golpeaba sartenes y cazuelas, encendía petardos y agitaba banderas para impedir que esas aves aterrizaran a fin de provocar que se desplomaran muertas de cansancio. Se calcula que en unos cuantos meses fueron exterminados casi 2000 millones de gorriones en todo el país.
La casi extinción de los gorriones tuvo como consecuencia la llegada de plagas de insectos que acabaron con los cultivos y contribuyeron a la gran hambruna que causó la muerte de decenas de millones de chinos en los tres años posteriores.
Ahora, existe el temor en China de que la política “cero covid” se haya convertido en otra campaña política al estilo de Mao sustentada en la voluntad de una sola persona, el líder supremo del país, Xi Jinping, y que termine perjudicando a todos.
Así como Mao y sus subalternos ignoraron del rechazo de los científicos y los tecnócratas a su política contra los gorriones, Pekín no ha escuchado las recomendaciones que le hacen los expertos de suspender su costosa estrategia y de aprender a coexistir con el virus, sobre todo con una variante que, aunque más contagiosa, es menos infecciosa.
Por el contrario, Pekín insiste en seguir la misma táctica de 2020, que se basa en llevar a cabo pruebas masivas, cuarentenas y confinamientos. Este planteamiento ha detenido la vida de cientos de millones de personas, se han enviado a decenas de miles de individuos a campamentos provisionales de cuarentena y se les ha negado tratamiento médico a muchos pacientes que no tienen covid.
“No están combatiendo la pandemia, están generando catástrofes”, escribió Ye Qing, un profesor de derecho que usa el pseudónimo de Xiao Han, en un artículo publicado en internet que fue eliminado con rapidez.
A Xi le interesa mantener esta estrategia porque está buscando un tercer mandato en un importante congreso del Partido Comunista que se llevará a cabo más adelante este año. Pretende utilizar el éxito de China en el control del virus para demostrar que su modelo vertical de gobierno es mejor que el de las democracias liberales.
“Esta enfermedad se ha politizado”, le dijo Zhu Weiping, una funcionaria del equipo para el control de las enfermedades en Shanghái, a alguien que se quejó sobre la respuesta de la ciudad a la presente oleada. En una conversación telefónica grabada, la funcionaria afirmó que había recomendado al gobierno que las personas asintomáticas o con síntomas leves hicieran cuarentena en sus propias casas y se concentrara en las campañas de vacunación. Pero nadie la escuchó, dijo.
“¿A ustedes esto los está volviendo locos?”, le preguntó a su interlocutor. “Las instituciones profesionales a las que pertenecemos también están perdiendo la cabeza”. Esta grabación fue muy compartida antes de que la censuraran.
Conforme se propaga la variante ómicron, cerca de 373 millones de personas están bajo confinamientos totales o parciales en 45 ciudades chinas desde el lunes, según los cálculos de los economistas del banco de inversión Nomura. Estas ciudades representan aproximadamente el 26 por ciento de la población china y el 40 por ciento de su producción económica, escribieron. Advirtieron que se estaba acentuando el riesgo de una recesión al tiempo que los gobiernos locales optaban por aumentar de manera paulatina las medidas de control del virus.
Ahora Pekín está exhortando a los gobiernos locales a buscar un equilibrio entre el control de la pandemia y la producción económica. Pero todos los que están en el sistema burocrático saben cuál es la prioridad.
En fechas recientes, en la ciudad de Jixi, dentro de la provincia de Heilongjiang, que se encuentra en el extremo norte de China, 18 funcionarios, entre ellos dirigentes municipales, jefes de fuerzas policiales, así como directores de hospitales y funerarias, fueron sancionados o amonestados por desatender sus deberes y responsabilidades en el control de la pandemia. En el comunicado se dijo que “a algunos grupos no se les presionó lo suficiente”.
En Shanghái, la ciudad más grande y próspera de China, al menos ocho funcionarios de nivel medio fueron retirados o suspendidos de sus puestos luego de que los confinamientos ejecutados con deficiencia en esa ciudad produjeron caos, tragedias y una grave escasez de alimentos.
Después de que la ciudad confinó a sus 25 millones de residentes y paralizó a la mayoría de los servicios de entrega a domicilio a principios de abril, muchas personas, sin importar su situación socioeconómica, tuvieron problemas para abastecerse de alimentos. Algunas personas ponían varias alarmas para las distintas horas de reaprovisionamiento de las aplicaciones de entrega de alimentos que comienzan desde las 6:00 a. m.
Algunos residentes de Shanghái me dijeron que, en los últimos días, un tema polémico en los grupos de WeChat ha sido si era seguro comer papas germinadas. Los vecinos recurrieron a un sistema de trueque para intercambiar, por ejemplo, una col por una botella de salsa de soya. La Coca Cola funciona como una divisa de gran valor.
Después de casi dos semanas en confinamiento, Dai Xin, la propietaria de un restaurante, se está quedando sin comida para los cuatro integrantes de su familia. Corta rebanadas muy delgadas de jengibre, pone los vegetales en escabeche para que no se echen a perder y come dos veces al día en vez de tres.
Incluso la clase adinerada se enfrenta a la escasez de alimentos. La directora de una gran empresa minorista me dijo la semana pasada que recibió muchas solicitudes de directores ejecutivos radicados en Shanghái. Pero tenía poco margen de acción debido a las reglas de confinamiento, dijo la ejecutiva, quien habló bajo condición de anonimato debido a las sensibilidades políticas.
Wang Lixiong, el autor de la novela apocalíptica China Tidal Wave —que concluye con una gran hambruna a consecuencia de un invierno nuclear—, cree que una crisis provocada por seres humanos, como la de Shanghái, es inevitable bajo el sistema autoritario de China. En los últimos años, dijo en una entrevista, el riesgo aumentó después de que Pekín tomó medidas drásticas contra casi todos los aspectos de la sociedad civil.
Después de que el invierno pasado se mudó al departamento vacío de un amigo en Shanghái, se abasteció de arroz, fideos, comida enlatada y whisky para sobrevivir durante unos meses en caso de una crisis.
Pero muchos residentes en su complejo de apartamentos de lujo, con unidades valoradas en más de tres millones de dólares, no estaban tan preparados como él cuando comenzó el confinamiento. Vio a sus vecinos, que vestían ropa de diseñador hace un mes, aventurarse al exuberante jardín del lugar para sacar raíces de bambú y comer.
La peor pesadilla para muchos residentes de Shanghái es dar positivo y ser enviados a los sitios de cuarentena centralizados. Las condiciones en algunos de estos centros son tan deplorables que en las redes sociales los denominan “campamentos para refugiados” y “campos de concentración”.
Mucha gente estuvo compartiendo recomendaciones y listas de cosas que llevar a la cuarentena: tapones para los oídos y antifaces porque casi siempre es un lugar grande, como los centros de convenciones, y las luces están encendidas día y noche; como no se cuenta con duchas, empacar mucha ropa interior desechable y llevar grandes cantidades de papel higiénico. Algunos campamentos de cuarentena estaban tan mal preparados que la gente tenía que pelear por la comida, el agua y los sitios para acostarse.
Hubo tantas publicaciones de desesperación relacionadas con Shanghái que el fin de semana pasado, los residentes de otras partes de China entraron en un frenesí de acaparamiento. En Pekín, los supermercados estaban abarrotados y algunas aplicaciones de alimentos agotaron sus inventarios.
Una cantidad cada vez mayor de personas están cuestionando si esta estrategia draconiana y costosa es necesaria. El martes, las autoridades de salud de Shanghái reportaron más de 200.000 contagios desde el 1 de marzo, ningún fallecimiento y nueve personas enfermas de gravedad. Las autoridades no han atendido los reportes de contagios masivos ni de fallecimientos en los hospitales para personas mayores.
Incluso algunos partidarios de la política “cero covid” han expresado sus dudas. Cuando, el 4 de abril, se practicaron pruebas de covid en toda la ciudad de Shanghái, el economista Lang Xianping señaló en su cuenta verificada de Weibo que eso demostraba “el poderío de China”. El lunes, publicó que su madre había fallecido después de que, como consecuencia de las restricciones por la covid, no había recibido a tiempo un tratamiento para sus problemas renales.
“Espero que ya no se repitan tragedias como esta”, escribió.
Esta política sigue contando con un fuerte respaldo de la población. Muchas personas decían en las redes sociales que en Shanghái no fueron lo suficientemente estrictos con las cuarentenas y los confinamientos. Un inversionista de capital de riesgo publicó en WeChat que no invertiría en empresas emergentes que no respaldaran esa política.
Esto no es sorprendente. Debido a que está restringido el acceso a la información y no existen herramientas de rendición de cuentas de las autoridades, por lo general, la enorme mayoría de los chinos apoyan todo lo que el gobierno decide.
En los últimos dos años, siguieron las indicaciones de Pekín y atacaron a detractores de su política contra la pandemia. Le dieron su apoyo a Pekín, que aplicó cada vez más el mecanismo de represión social de Sinkiang en el resto del país, con el pretexto de controlar la pandemia. Ahora, muchos de ellos están sufriendo las consecuencias, pero a diferencia de Wuhan, ya no hay periodistas ciudadanos ni grandes grupos de voluntarios que les ayuden.
“Cuando las represiones no los alcanzaron, la mayoría de los chinos no les hicieron caso”, dijo en una entrevista Lawrence Li, un asesor empresarial de Shanghái. “Creemos que se están sacrificando los intereses de la minoría en favor de los de la colectividad”.
Al igual que mucha gente, Li afirmó que lo que está ocurriendo en Shanghái es una recreación de la campaña contra los gorriones.
“La historia se repite una y otra vez”, aseveró.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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Contrôle de police : un refus d’obtempérer toutes les 30 minutes selon un bilan
Près de 24 000 refus de se soumettre à un contrôle de police ont été recensés cette année selon un bilan que Le Figaro révèle.
Un lourd bilan rappelant le quotidien des forces de l’ordre… Les policiers et gendarmes ont réalisé un rapport qui révèle que 24 000 refus d’obtempérer ont été répertoriés depuis le début de l’année. Comme l’a rappelé Le Figaro ce jeudi 6 août, un refus d’obtempérer face à la police arriverait toutes les 30 minutes en France. Un chiffre qui montre bien que les actes anti-police ont explosé sur le territoire. Quant aux outrages à personne dépositaire de l’autorité publique, ceux-ci sont aussi en augmentation : 5,3% par rapport à 2018 pour s’établir à 28 558 l’année précédente.
Sur la même période, les forces de l’ordre auraient été victimes de 36 043 violences. Il s’agit de presque une centaine par jour, révèle Le Figaro. Des agents de police sont régulièrement la cible de tirs de mortiers dans des banlieues de métropole… Par exemple, en juillet dernier, dans le quartier du Grand Parc à Bordeaux, des policiers avaient notamment reçu des « tirs tendus de mortiers d’artifice », comme l’avait révélé une source policière. Un « groupe d’une quinzaine d’individus » avait touché la voiture de police garée. Des résidus d’explosifs seraient entrés dans le véhicule. L’un des fonctionnaires, qui était resté à l’intérieur, avait été brûlé à la main gauche et souffrait par la suite d’acouphènes.
Ils risquent leur vie, même hors service
Plus inquiétant encore, le bilan a par ailleurs montré que les policiers pouvaient être victimes de violences en dehors de leur service et seulement en raison de leurs fonctions. Depuis le début de l’année 2020, une dizaine de faits de violences, menaces ou de dégradations ont été enregistrées. C’était le cas d’agents victimes d’un terroriste islamiste à Magnanville en juin 2016. Un couple de policiers, en congé ce jour-là, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider avaient été assassinés en présence de leur fils de trois ans et demi. L’attaque avait provoqué une onde de choc…
Opex 360
Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerJusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
souligneEn outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
France24 - Monde
Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
Publié le : 15/04/2022 - 20:48
Tiffany FILLON
À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, les militants écologistes sont dans une impasse : ils refusent de voter pour Marine Le Pen, qu'ils jugent à rebours des enjeux environnementaux. Pour autant, ils ne sont convaincus ni par le bilan d'Emmanuel Macron ni par son programme.
"C'est la première fois que je vote pour une [élection] présidentielle et le choix qui s'offre à moi me paraît totalement déconnecté des enjeux actuels", confie Marie Chureau, activiste pour le climat interviewée par France 24. La jeune femme de 20 ans faisait partie des étudiants réunis jeudi 14 avril devant la Sorbonne, à Paris, en soutien à l'occupation de la faculté.
Ce blocage et celui d'autres établissements en France, comme à Nancy et Reims, visait à dénoncer une "élection qui a volé les aspirations sociales, écologistes et progressistes de la jeunesse", selon une vidéo publiée sur Twitter. "Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde", ont écrit les étudiants sur une banderole. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'université a été évacuée.
Nous parlons masqué.e.s pour nous protéger de la répression administrative et de la violence d’extrême-droite. Assiégé.e.s par la police dans une Sorbonne que nous souhaitions ouverte à tou.te.s, nous vous présentons ici les raisons de notre mobilisation. MERCI POUR VOTRE SOUTIEN pic.twitter.com/TOiS1hHK7x
April 14, 2022"L'écologie était une préoccupation majeure de cette action", affirme Marie Chureau, qui est par ailleurs étudiante en droit franco-allemand à Nanterre. Membre du mouvement Youth for Climate, elle fait partie de ces électeurs engagés pour le climat, déçus par le quinquennat d'Emmanuel Macron et opposés au programme de Marine Le Pen.
Une frange de la population dans laquelle se reconnaît William Aucant, l'un des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. "Je ne suis pas satisfait par la politique menée par Emmanuel Macron pendant les cinq dernières années et surtout, à titre personnel, par rapport aux mesures de la Convention citoyenne", déplore-t-il auprès de France 24.
"Remonter les curseurs"
Cette assemblée de citoyens chargée de proposer des mesures pour accélérer la transition environnementale de la France, a formulé 149 mesures visant à respecter l'accord de Paris. Soit pour la France, une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Selon le gouvernement, 87 propositions ont été mises en œuvre dans le cadre de différents textes de loi (notamment la loi Climat), 59 sont en cours de mise en œuvre et trois ont été écartées.
Mais nombre de membres de la Convention citoyenne jugent que le gouvernement n'a pas tenu sa promesse de transmettre "sans filtre" les propositions au Parlement. Devenu conseiller régional EELV des Pays de la Loire, William Aucant considère que les propositions ont été traduites sur le plan législatif "à un degré assez faible". "Maintenant, il s'agit de remonter les curseurs", propose-t-il. Au sujet de la rénovation énergétique par exemple, William Aucant salue l'interdiction des terrasses chauffées, une mesure issue de la Convention citoyenne, mais qui n'est pas suffisante. "Emmanuel Macron doit être beaucoup plus convaincant sur la rénovation globale thermique des logements", demande-t-il.
Selon une évaluation du dispositif par la Cour des comptes, 86 % des dossiers déposés dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov', qui permet d'aider les propriétaires et les copropriétés à rénover les logements, ne concernent qu'un seul geste d'efficacité énergétique, par exemple, le changement de chaudière, l'isolation des combles ou l'installation de nouvelles fenêtres. "Or, ce qui fonctionne, c'est une rénovation d'ampleur des bâtiments qui fait passer un logement d'une catégorie énergivore à une basse consommation", note William Aucant, qui est également en lice pour les législatives en Loire-Atlantique.
Interrogée par France 24, Léa Falco n'est pas non plus convaincue par le bilan d'Emmanuel Macron. Membre du collectif Pour un réveil écologique, elle dénonce "ce que les macronistes ont promis et ce qu'ils n'ont pas fait", comme l'application de toutes les mesures de la Convention citoyenne, et s'indigne contre "les avancées qu'ils prétendent avoir faites mais qui cachent des régressions". Elle cite par exemple l'opposition de la France au traité UE-Mercosur pour des raisons environnementales, alors qu'en même temps Emmanuel Macron soutient le CETA, un accord de libre-échange avec le Canada.
Après le "vote utile", le vote par défaut
"Mais comme pas mal de militants écolos, je pense que je vais voter pour Emmanuel Macron, à contrecœur. On sait qu'un quinquennat Le Pen serait un quinquennat perdu pour la démocratie et qu'il n'y aurait aucun espoir sur le plan environnemental", affirme Léa Falco, qui a choisi dimanche le "vote utile, de gauche".
Une stratégie qui a coûté cher au candidat écologiste Yannick Jadot, qui a remporté 4,6 % des voix au premier tour alors même que l'environnement figure dans les sondages parmi les préoccupations principales des Français.
William Aucant votera lui aussi "contre Marine Le Pen" car "sous Le Pen ce serait pire" pour la planète. "Il faut investir dans le renouvelable et Marine Le Pen ne le propose pas du tout", remarque l'élu local, qui a participé à la campagne de Yannick Jadot. La candidate du Rassemblement national propose "un moratoire sur l'éolien et le solaire", avec "pour l'éolien, le démantèlement progressif des sites" et la suspension des subventions dédiées à l'éolien et le solaire. Elle préfère miser sur l'hydroélectricité, la géothermie, le nucléaire et de l'hydrogène.
"La question énergétique est, selon moi, le plus gros problème du programme environnemental de Marine Le Pen", dénonce Léa Falco. "Il y a plein de prospectives et en particulier les scénarios RTE (réseau Électricité énergie, le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité en France) qui montrent qu'à l'horizon 2050, on ne pourra pas se passer de l'énergie éolienne. Et le RN ne s'appuie pas sur des prospectives qui démontrent le contraire. C'est démago de dire 'les éoliennes ne sont pas esthétiques, on les enlève'", poursuit l'activiste, par ailleurs chroniqueuse environnement sur la radio RMC.
J'ai demandé à @louis_aliot comment le RN compte mener l'électrification du pays, alors qu'ils souhaitent sortir de l'énergie éolienne.L'absence de réponse est parlante. L'énergie est un sujet primordial qui ne supporte pas d'approximation. Une promesse demande un chiffrage. https://t.co/4CPzuUdh8J
February 22, 2022Les experts du Giec ont noté dans leur dernier rapport publié le 4 avril, une semaine avant le premier tour, la nécessité de réduire l'utilisation d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) au profit d'un "déploiement de sources d'énergie peu émettrices". "Le rapport souligne que d’ici à 2050, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’électricité devra représenter de l’ordre de 50 % de l’approvisionnement total en énergie", peut-on lire sur le site internet de la Société française d'énergie nucléaire. Parmi les systèmes électriques de demain figureront l'éolien et le solaire, selon le Giec.
Le programme de Marine Le Pen revient à "ignorer la crise climatique et ce qu'il faudrait faire", lance de son côté Hugo Viel, activiste pour le climat, interrogé par France 24. L'ingénieur en énergie et environnement cite notamment la proposition de Marine Le Pen de baisser la TVA sur les produits pétroliers et sa position souverainiste vis-à-vis de l'accord de Paris.
"Pour moi, les deux programmes sont mauvais mais l'un est plus mauvais que l'autre", ajoute Hugo Viel. Cherchant à se présenter comme un candidat pragmatique sur les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a affirmé mercredi vouloir "enrichir" son programme en matière écologique. Il envisage de reprendre les idées de "planification écologique" de Jean-Luc Mélenchon ou les propositions de Yannick Jadot en matière d'"économie circulaire".
"Grand bien lui fasse !", lance William Aucant, pour qui la politique climatique d'Emmanuel Macron ne se projette en l’état pas assez sur le long terme. "La crise climatique ne s'étend pas sur un ou deux mandats. Il faut des engagements qui sont forts et qui persistent dans la durée", affirme-t-il. Selon le dernier rapport du Giec, l'humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans les trois ans à venir si elle veut préserver un monde "vivable".
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ÉLYSÉE 2022
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
ENTRETIENPrésidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
OUTRE-MERPrésidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
L'Humanité
La triche massive des petites entreprises sur leur effectif
ActuPour contourner le droit du travail et capter les aides publiques réservées aux PME, un grand nombre d’entre elles cherchent volontairement à sous-déclarer leur masse salariale. Les sanctions ? Quasi nulles.
Clotilde MathieuErreur de calcul ou fraude caractérisée ? À en croire les auteurs de l’étude publiée par l’Institut des politiques publiques, près de huit entreprises sur dix se plantent dans le calcul de leurs effectifs à l’approche du passage à 50 salariés. Les auteurs ont calculé le nombre de salariés pour lesquels les entreprises paient des cotisations, avant de le comparer aux déclarations d’effectifs faites par les dirigeants.
Le nombre d’« erreurs » est « significatif » et ne laisse guère de doute à l’interprétation des résultats, analyse l’économiste Philippe Askenazy, directeur d’études au CNRS. Les entreprises cherchent « volontairement » à « sous-déclarer » le nombre de leurs salariés. D’autant que certaines trichent « durablement » avec des effectifs pouvant atteindre jusqu’à 70 personnes.
Éviter les obligations syndicales
La raison est double. Premièrement, ce seuil dit « social » est celui à partir duquel les sociétés se doivent de mettre en place les comités sociaux et économiques (CSE) et de procéder à la désignation d’un délégué syndical. Avec 50 salariés au moins, l’entreprise doit organiser des négociations annuelles avec les délégués syndicaux, notamment sur les salaires, et parvenir à des accords dans différents domaines comme la participation aux bénéfices, l’égalité hommes-femmes. Elle doit aussi établir un règlement intérieur et aménager une salle de restauration pour ses employés.
Si l’économiste n’a pas calculé la perte potentielle pour les salariés d’une négociation annuelle salariale, en revanche, il estime que l’obligation de participation aux bénéfices aurait pu individuellement leur rapporter, en moyenne, 400 euros par an. « Dans certaines entreprises, l’enveloppe peut même correspondre jusqu’à plus d’un mois de salaire », poursuit Philippe Askenazy. Les organisations syndicales pourraient par exemple, suggère le chercheur, une fois le seuil de 50 salariés franchi, lors d’un CSE, essayer d’obtenir « auprès du commissaire aux comptes » la véracité des effectifs sur plusieurs années. Car, en cas de doute, « aucun salarié n’est en capacité de faire le calcul », assure-t-il.
Le deuxième avantage pour les entreprises à sous-évaluer leurs effectifs est de toucher de nombreuses aides publiques, notamment locales, réservées aux PME. Les auteurs citent notamment « les nouvelles embauches (…) exonérées de cotisations sociales pendant un an pour les entreprises de moins de 50 salariés dans les zones de revitalisation rurale ». Cependant, poursuit l’économiste, nous ne pouvons pas évaluer le montant du « gain ». Si des statistiques existent au niveau national, aucune base de données n’est disponible sur ces dispositifs locaux.
La loi pacte contre les salariés
Tricher est d’autant plus facile que l’impact d’une éventuelle sanction en cas de déclaration inexacte « semble faible, de sorte que les entreprises qui craindraient les obligations légales ont tout à gagner à déclarer un effectif erroné, qui leur permet de les éviter », affirment les chercheurs. Ces derniers recommandent aux « pouvoirs publics » de « mobiliser systématiquement des sources de données fiables, pour contrôler la taille des entreprises et faire respecter le droit du travail ».
Les opportunités soulevées par les économistes viennent contrebalancer le discours martelé depuis 1981 par Valéry Giscard d’Estaing, selon lequel dépasser le seuil fatidique des 50 salariés nuirait au développement des entreprises. Un argument repris par le gouvernement d’Emmanuel Macron lors de la présentation de la récente loi Pacte, adoptée en 2019. Laquelle permet de réduire ces soi-disant effets de seuil. Une fois franchie la barre, les entreprises ont désormais cinq ans pour mettre en œuvre certaines nouvelles obligations. Or, « ces seuils n’affectent pas leur croissance. (…) Les entreprises qui tentent de rester sous la barre des 50 salariés déclarés semblent avoir une croissance réelle comparable aux autres », assurent les auteurs de cette enquête.
140 milliards d’argent public versés sans aucun contrôle
Il existerait 1 800 à 2 000 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, pour un montant annuel approximatif de 140 milliards d’euros, selon les estimations données par Bercy en 2018, contre 66 milliards d’euros en 2007. Un montant qui ne prend pas en compte les niches fiscales, le plan de relance et dernièrement celui de résilience. Si un comité de suivi a été mis en place pour les aides Covid, « aucun cadre unifié n’existe » pour l’ensemble de ces aides, d’après un rapport parlementaire publié en 2021. Pour rappel, en 2001, une commission avait été créée sous la pression des communistes pour contrôler les aides publiques aux entreprises, mais avec le retour de la droite celle-ci n’avait pas tenu plus d’un an. Depuis rien n’a bougé…
entreprisescomité d'entreprise New York Times - World
‘Mi primer mandado’, el programa de televisión que abre un debate en Japón
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El popular programa de televisión, que se agregó recientemente a Netflix, es un reflejo de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
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Por Hisako Ueno y Mike Ives
TOKIO — Yuka, de tres años, se baja del borde de la acera en un paso de peatones que divide una calle de cuatro carriles. “Aunque el semáforo esté en verde”, dice un narrador en voz en off, “¡ella sigue mirando si pasan carros!”.
Así comienza una escena típica de Mi primer mandado, un programa japonés de telerrealidad que comenzó a emitirse en Netflix a finales de marzo. Es nuevo para los espectadores estadounidenses, pero lleva más de tres décadas al aire en Japón.
La popularidad del programa en Japón es un reflejo del alto nivel de seguridad pública del país, así como de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
“Es una forma típica de criar a los niños en Japón y un símbolo de nuestro enfoque cultural, que puede sorprender a personas de otros países”, dijo Toshiyuki Shiomi, experto en desarrollo infantil y profesor emérito de la Universidad Shiraume Gakuen de Tokio.
Corto y dulce
Mi primer mandado se emite en Nippon TV, inicialmente como parte de otro programa, desde 1991. Se inspiró en Hajimete No Otsukai, un libro infantil de 1977 de Yoriko Tsutsui que cuenta la historia de una madre que envía a su hija de 5 años a comprar leche para un hermano menor.
Los episodios editados de Mi primer mandado que aparecen en Netflix son cortos (unos 15 minutos o menos) y alegres. Siguen a niños de tan solo 2 años mientras intentan hacer recados en público por primera vez, con un público de estudio riéndose de fondo. Los vigilantes de seguridad y los camarógrafos se esconden fuera de la pantalla, con resultados dispares; a menudo tropiezan con el encuadre.
Mientras los niños se mueven por los pasos peatonales y los lugares públicos más concurridos, llenos de adultos, un narrador describe sus progresos graduales en un tono que quita el aliento, como si fuera un comentarista de un partido de béisbol en la novena entrada. Y los niños pequeños entablan conversaciones con los desconocidos que se encuentran por el camino.
“Mamá dijo que, en lugar de ella, yo iría hoy a las tiendas”, le dice Yuka, de 3 años, a un tendero de la ciudad costera de Akashi mientras compra fideos udon para una comida familiar.
“¿De verdad?”, responde el tendero. “¡Qué niña tan lista!”.
Los mandados inevitablemente salen mal. Yuka se olvida brevemente de comprar tempura, por ejemplo, y otra niña de 3 años se olvida de lo que le han pedido que haga porque está demasiado ocupada hablando sola. En otros episodios, los niños tiran el mandado (peces vivos, en un caso) o se niegan a salir de casa.
Cuando a Ao, un niño de 2 años, su padre, que trabaja como cocinero de sushi, le pide que lleve a una lavandería cercana una ropa blanca de cocinero manchada de salsa de soya, el niño se niega a hacerlo.
“No puedo hacerlo”, le dice Ao a su padre, de pie fuera de la casa familiar y sosteniendo la ropa blanca sucia en una bolsa de plástico.
Finalmente, la madre de Ao lo convence de ir, en parte sobornándolo con un tentempié. “Es doloroso, ¿verdad?”, le dice el padre a su esposa mientras el niño avanza solo por el camino. “Me rompe el corazón”.
“Eres demasiado blando con él”, responde ella.
Un rito de paso
El profesor Shiomi dice que los padres en Japón tratan de inculcar a sus hijos un tipo particular de autosuficiencia. “En la cultura japonesa, la independencia no significa discutir con los demás o expresarse”, dice. “Significa adaptarse al grupo mientras se gestionan las tareas diarias, como cocinar, hacer recados y saludar a los demás”.
En las escuelas japonesas, es habitual que los niños limpien las aulas, señaló. Y en casa, los padres dan incluso a los niños pequeños una mesada para sus gastos y esperan que ayuden a preparar las comidas y a realizar otras tareas.
En un ejemplo muy conocido de esta cultura, la princesa Aiko, integrante de la familia real japonesa, iba sola a la escuela primaria a principios de la década de 2000. (Siempre estaba vigilada por la policía de la Casa Imperial).
En el área de Tokio, una empresa de producción llamada Wagakoto filma breves documentales de niños pequeños haciendo mandados por una tarifa que comienza en unos 120 dólares. Jun Niitsuma, fundador de la empresa, dice que el servicio se inspiró en Mi primer mandado y Hajimete No Otsukai, y que los clientes pagaban por ello porque querían un registro de lo independientes que se habían vuelto sus hijos.
“Es un rito de paso” tanto para los niños como para sus padres, dijo Niitsuma. “Estos recados han sido una misión muy simbólica durante décadas”.
Espacio para el debate
Antes de que Netflix adquiriera Mi primer mandado, se había adaptado para el público de Gran Bretaña, China, Italia, Singapur y Vietnam.
“Mi primer mandado es un recordatorio de que la narración única puede romper las barreras culturales y lingüísticas, y conectar a los fans del entretenimiento a nivel mundial”, dijo Kaata Sakamoto, vicepresidente de contenido de Japón en Netflix.
La serie tiene algunos críticos en Japón. Sus principales argumentos parecen ser que los mandados de los niños pequeños equivalen esencialmente a una coacción, o que el programa podría incitar a los padres a poner a sus hijos en peligro.
Los delitos violentos son poco frecuentes en Japón. Sin embargo, algunos académicos sostienen que las mediciones de seguridad habituales pintan un retrato engañoso de la seguridad pública. Señalan que estudios recientes del Ministerio de Justicia indican que la incidencia de la delincuencia en Japón, especialmente los delitos sexuales, tiende a ser mayor de lo que los residentes declaran a los departamentos de policía locales.
“¡Es un programa terrible!”, dijo Nobuo Komiya, criminólogo de la Universidad Rissho de Tokio que ha asesorado a municipios de todo Japón en materia de seguridad pública.
“Esta cadena de televisión lleva años emitiendo este programa, y ha sido muy popular”, añadió. “Pero Japón está lleno de peligros en la realidad. Este mito de la seguridad está fabricado por los medios de comunicación”.
Incluso los partidarios reconocen que Mi primer mandado fue creado para una época anterior en la que otras normas sociales regían el comportamiento de los niños pequeños.
En la actualidad, se debate cada vez más en Japón si obligar a los niños pequeños a realizar tareas es bueno para su desarrollo, como se suponía en el pasado, dijo Shiomi. Y los padres ya no dan por sentada la seguridad pública.
“Yo mismo envié a mi hija de 3 o 4 años a hacer un mandado a una tienda de verduras”, dijo. “Pudo llegar hasta allí, pero no recordaba el camino de vuelta porque no tenía una imagen clara de la ruta. Así que el dueño de la tienda la trajo a casa”.
Hisako Ueno reportó desde Tokio y Mike Ives, desde Seúl.
Hisako Ueno ha reportado sobre política, negocios, género, trabajo y cultura en Japón para el Times desde 2012. Antes de eso, trabajó para la oficina de Tokio de Los Angeles Times de 1999 a 2009. @hudidi1
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L'Humanité
Victoire sur les salaires chez Tessi : «Sous la pression, la direction a changé d’avis»
ActuUne grève très suivie sur les sites de Lyon, Avon, Le Haillan et Rennes a débouché sur une augmentation des salaires de 6,5 % au sein du groupe de services numériques aux entreprises.
Cécile RousseauUn essai transformé. Au terme de quatre jours de mobilisation, du 11 au 14 avril, les salariés de Tessi, société spécialisée dans l’externalisation des processus d’affaires, ont obtenu une augmentation des salaires de 6,5 %. Une victoire éclatante pour les personnels de Lyon Gerland (Rhône), Avon (Seine-et-Marne), Le Haillan (Gironde) et Rennes (Ille-et-Vilaine), en grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO.
Payés pour la plupart au Smic, ils ont ainsi obtenu une hausse mensuelle de 116 euros brut. La direction a aussi acté l’ouverture de négociations en mai sur la mise en place d’une prime d’ancienneté. L’entreprise a également accepté de prendre en charge le dernier jour de grève et s’est engagée à ne pas poursuivre les grévistes.
« À chaque négociation annuelle obligatoire sur les salaires, c’était pareil, on nous proposait des hausses ridicules ! J’avais rebaptisé ces réunions, le mépris annuel obligatoire, raconte Malika Amamra, déléguée syndicale CGT à Lyon Gerland. On avait aussi demandé dix fois des tickets-restaurants sans rien voir venir. Pour cette année, ils voulaient qu’on se contente de 4 % d’augmentation mais, en réalité, cela aurait été moins avec la hausse nationale du SMIC au 1er mai. Nous sommes donc entrés en contact avec les employés des autres sites de Tessi. » À Lyon, les personnels traitent des milliers de chèques pour les banques et de documents pour les mutuelles. Des montagnes d’euros brassés pour des salaires collés au plancher. « Je travaille ici depuis 22 ans et je gagne le SMIC, dénonce Malika Amamra. J’ai la même rémunération que mon fils qui démarre sa vie professionnelle ! »
+17,5 % de chiffre d’affaires
La flambée des prix, venue détériorer leur pouvoir d’achat, a aussi incité les salariés à quitter leur poste de travail. À Lyon Gerland, une centaine d’entre eux sur un effectif de 250 a cessé leur activité, bloquant l’arrivée des camions. Alors que la firme n’avait jamais connu de grève d’ampleur, la direction n’était pourtant pas partie pour discuter selon la CGT. « On nous a dit qu’il n’y aurait pas de négociation tant qu’il y aurait la mobilisation, mais sous la pression, ils ont changé d’avis… », glisse la cégétiste.
Tessi, société familiale dans les années soixante-dix revendue depuis à des financiers, n’est pourtant pas à plaindre. Comme le relevait le magazine Capital, au premier semestre 2021, le groupe avait considérablement amélioré ses profits, avec un résultat net de 16,3 millions d’euros, boosté par un chiffre d’affaires en hausse de 17,5 %. Pour Patrick Soulinhac de l’union locale CGT du 7 et 8e arrondissement de Lyon : « Il y a eu un déclic. De nombreux jeunes sont entrés en action. Ils n’ont même pas de vrai 13e mois, seulement des primes ! Les salariés prennent les choses en main et n’attendent pas le résultat du deuxième tour des présidentielles pour bouger. » À l’heure où les grèves éclatent un peu partout face aux augmentations faméliques ou nulles concédées par les employeurs lors des négociations annuelles sur les salaires, cette victoire en appelle d’autres.
Salaires et pouvoir d'achatéconomie numériqueluttes sociales BBC
Take a step back and see what’s happening in the wider industry, and see how you can get yourself ahead of the curve – Barath Roy Michel
Upskilling is, according to experts, one of the most urgent challenges the workforce faces.
Learning new skills to remain competitive is touted as the most important way workers can future-proof themselves against workforce disruptions, such as automation; surveys show nearly 40% of workers fear their job will become obsolete in the next five years. The World Economic Forum also says upskilling is crucial to post-Covid economic recovery; it could boost global GDP by over $6 trillion and create 5.3 million new jobs by 2030.
The message is clear: the workplace is changing rapidly and we need new skills for a new world. But what is upskilling? Many people don’t even really know – let alone how to upskill themselves.
That’s according to a report last year from McKinsey, which looked at how upskilling sparks job growth and can tackle equity issues. “Across all education and income levels, what we saw is that over half of want to upskill, but awareness of what exactly to do was one of the biggest barriers,” says future of work analyst Kweilin Ellingrud, senior partner at McKinsey and director of its Global Institute.
Fortunately, experts say anyone can upskill, and there are plenty of resources out there to help us – once we know where to start.
What is upskilling, and why is it important?
The ultimate goals of upskilling, say experts, is to be a more effective worker, stay relevant and competitive in your industry, potentially get noticed for more raises and recognition or position yourself for better job opportunities down the road.
The reason upskilling is getting so much buzz is because “the skills required in the workforce are changing fast. Jobs are changing on you, even if you’re not changing jobs”, says Linda Cai, vice-president of talent development at LinkedIn. “Recent LinkedIn data shows skillsets for jobs have changed by around 25% since 2015. By 2027, this number is expected to double.”
While some skills have become important across all sectors, like digital communication, even skillsets within the same sector are subject to change and fluctuation, the LinkedIn data shows.
Cai defines upskilling as “those smaller skills gaps you are always filling, like learning the Excel skills you need to manage a project’s budget more efficiently, or practicing a few tips to have better performance conversations with your direct report”. Filling these smaller skills gaps “can be what gets you better and more productive in your current role and will set you up for that next promotion”, she adds.
Many workers don't even know where to begin upskilling, but being genuinely curious and taking initiative is half the battle, experts say (Credit: Getty Images)
Upskilling can include hard skills (like how to use certain software, or maybe basic graphic design) and soft skills (honing your listening skills, or getting better at giving constructive feedback). It can be anything that helps workers “do their job a little bit better”, says Barath Roy Michel, project manager of research and innovation at Humber College Institute of Technology & Advanced Learning in Toronto, who’s studied upskilling.
Skills matter because they tell recruiters very clearly what you can do. Cai says 40% of recruiters on LinkedIn rely on skills data to find talent, a 20% increase from last year. Skills provide “an incredible opportunity to help fill the most in-demand jobs based on what a job-seeker can do, rather than on proxies like degrees and titles”, says Cai.
Upskilling can look different for everyone
Another big part of upskilling is being aware of both your own skillset and also the broad, important trends in your sector. Take someone who works in oil and gas. It might not be a bad idea to learn more about green energy and electric vehicles, “as Tesla Motor stock prices are going sky-high”, says Michel. “Take a step back and see what’s happening in the wider industry, and see how you can get yourself ahead of the curve.”
In marketing or media, that might mean spending more time on TikTok to figure out how the app works and how consumer trends are emerging. For performers, it might mean noting the upsurge in demand for voice actors, and trying to gain some relevant experience. For HR professionals, it might mean becoming competent with information systems technology.
Traditionally, companies have led the way in helping workers upskill, through in-office training. But now, there are also options to hone your skills online, says Michel. “You can watch YouTube videos, you can sign up for LinkedIn learning programmes; there’s a bunch of online certifications.” Indeed, a little online browsing can lead you to articles about developments in your industry, information about live or Zoom events, or even classes for particular skills.
And when it comes to identifying specific skills to work on, imagining an end goal helps: “I would think about, and map out, what is your ideal job?” says Ellingrud. “Where do I want to get, and how can I work backwards?” Having the curiosity and drive to pursue upskilling is the most important thing, the experts say. You may not know exactly where to start, but being invested in your future is half the battle. “It’s partly just starting to investigate,” says Ellingrud.
For some, upskilling is urgent
For all workers, technological know-how and communication skills will be important in the future. But many blue-collar workers may need to retool their skillset more comprehensively. This group of workers face more urgent and existential challenges, as huge shifts in the workforce put jobs at risk: particularly in danger are customer service workers, food industry workers, manufacturing workers and assistance staff, like administrative assistants, says Ellingrud.
“I think, for some, upskilling is a luxury you can choose to do, and it’ll be an advantage. For others, it’s a necessity,” she says. According to McKinsey data, 17 million US workers will see their jobs be less in demand within the next decade, and 80% of these people may need to reskill completely, not just upskill.
Workers will find building new skills harder because they’re more likely to have lower levels of income, lower education levels and less access to reskilling resources to begin with – so governments, educational institutions and employers must work together closely and strategically to address those systemic issues, she says.
Upskilling and getting ahead
Upskilling shows that you’re invested in your job and your future, experts say. “Often times we just tend to do our 9-to-5, and we go home and relax,” says Michel. But “I do think we need to step back and take a look at what’s happening in the macro picture”.
Not only does upskilling help workers get ahead, but it can help them find passion in their work. In the US alone, just over a third of workers are engaged in their jobs, the lowest number in a decade, according to a 2022 Gallup poll. Experts say that upskilling is a way to re-motivate yourself: if you don’t upskill, “you’re at risk of falling behind, and frankly, it’s not as fun”, says Ellingrud. “Lots of us have a learning mindset or a growth mindset – it makes the journey more exciting and more fulfilling if you are learning new things, and pushing yourself in new ways.”
Ellingrud suggests blocking out an hour on your calendar to figure out ways to upskill, and if your current employer offers training sessions, sign up for them. “I think a lot of people don’t take advantage of them. [Workers] view them as, ‘it’s taking time away from either my family or my job or my day-to-day – I just don’t have time for this training’,” she says. “I think that’s the wrong mindset.”
“I don’t think there’s a single person,” she continues, “from CEO to front-line worker who can afford over the next five or 10 years to not upskill in some way, because the world around us is changing so quickly.”
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : une enseignante agressée par un élève, dans un collège de Saint-Denis
Une enseignante, employée au sein d’un collège de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a été victime d’une agression en plein cours, par l’un de ses élèves, scolarisé en classe de 4e. Les faits, relatés par CNews, se sont déroulés vendredi 15 avril. Tout a commencé lorsque, pendant ce même cours, l’enseignante a demandé à l’élève en question de quitter les lieux. Ce dernier, furieux, a d’abord refusé d’obtempérer, avant de se lever pour asséner un certain nombre de coups à son professeur. Ce sont ses camarades qui ont mis fin au déchaînement de violence de l’adolescent.
L’adolescent placé en garde à vue
Après l’agression, l’enseignante a été conduite à l’hôpital et a déposé une plainte, poursuit la chaîne d’information. Quant à l’auteur de ces violences, jusqu’à présent inconnu pour des faits similaires, il a été placé en garde à vue. L’établissement scolaire envisage des sanctions à son encontre. Une agression comme celle-ci, d’après le personnel du collège, n’a rien de surprenant. « Cet incident n’est en rien un phénomène isolé, détaillent les professeurs dans un communiqué cité par nos confrères. Il est le symptôme d’une situation qui se dégrade dramatiquement ces dernières années, essentiellement en raison d’un manque de moyens et de personnels. »
Dans le même communiqué, l’équipe enseignante a par ailleurs pointé le refus du rectorat de Créteil de revoir le classement du collège, actuellement en REP (Réseaux d’éducation prioritaire). « Au lieu de cela, le rectorat prévoit une énième fermeture de classe pour la rentrée prochaine : les effectifs explosent, soulignent les professeurs. Certains collègues, absents depuis plus de six mois, ne sont toujours pas remplacés : les élèves en pâtissent. »
France24 - World
Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral
Issued on: 15/04/2022 - 11:37
French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.
>> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on
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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
Opex 360
Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.
Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.
Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
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Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
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Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
https://t.co/lACtPPJYVF— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
Opex 360
Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
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Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer
Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
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Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
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Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
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Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
France24 - Monde
Présidentielle : les marchés financiers fébriles face à l'incertitude du scrutin
Publié le : 15/04/2022 - 18:25
Line RIFAI
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Depuis quelques semaines déjà, la campagne présidentielle française s'invite sur les marchés financiers. Les investisseurs s'inquiètent des sondages serrés pour le second tour. Quels sont les enjeux pour eux ? Décryptage avec l'analyste de marchés Alexandre Baradez. Au programme également, les propositions des candidats en matière d'énergie et d'environnement, avec Karina Chabour.
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Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
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Karina CHABOUR, Journaliste Reporter
BBC
A Washington Post profile of him asked: 'Can Nicolas Cage play a normal guy?' The question should have been: 'Does Nicolas Cage want to play a normal guy?'
Is Nicolas Cage a good or bad actor? This question might be a Schrödinger's cat of pop culture. In an episode of the US sitcom Community, trying to find the answer to this cosmic-sized query almost drives Abed Nadir mad. On the one hand, he has an Oscar, for 1995's Leaving Las Vegas and has worked with everyone Martin Scorsese to David Lynch and Werner Herzog. And on the other, since the 2010s, his name has become synonymous with direct-to-streaming action films that are low on plot and high on explosives, while causing critics to scoff and fuelling an ironic online fandom propelled by YouTube clip compilations with titles such as "Nicolas Cage freak outs".
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Every few years, though, he gives a performance that makes the world reconsider him yet again: his understated performance as an ex-criminal in Joe (2013), his depiction of petrifying, guttural grief in Mandy (2019) or, most recently, his heartbreaking turn as a man on a mission to recover his beloved truffle pig in Pig (2020). Every time, despite the acclaim he has received throughout his career, reviewers somehow seem surprised at what he is capable of.
In The Unbearable Weight of Massive Talent, Cage plays himself as he forms an unlikely kinship with a super-fan (Pedro Pascal) (Credit: Alamy)
This time, the film putting him back into critical favour is the buddy action-comedy The Unbearable Weight of Massive Talent, where Nicolas Cage takes on the most unusual, and certainly most meta, challenge of his career yet. He stars as "Nick Cage", a fictionalised version of himself, a frustrated movie star who is one rejection away from retiring from acting and living the life of a housecat. This Cage is an eager cinephile who wants to talk incessantly about The Cabinet of Doctor Caligari, and finds an unlikely kinship with a Cage mega-fan (played by Pedro Pascal) who has paid him $1 million to appear at his birthday party – only to then find out this admirer of his is a notorious drug lord.
If it's a tricksy conceit, then The Unbearable Weight of Massive Talent is nothing too challenging: it ingests the Cage-mania that has permeated the internet for the last decade or so and transforms it into an accessible bromance that doesn't overindulge in too much complicated meta-ness but instead lets him poke fun not at himself, exactly, but at the outsized, eccentric persona that audiences will have front of mind. One of the film's inbuilt jokes, playing on a core aspect of Cage's appeal, is the promise that he might do something kooky or wild at any given moment: turn around and pull a face until his eyes bulge unnaturally, or suddenly raise his voice. As Megan Mitchell, co-founder of Cage-themed film festival Cage-a-rama, describes, it's that "Cage element. Anything could happen at any time."
Why he is one-of-a-kind
As a movie star, Cage is nothing if not unique. He emerged before the age of celebrity obsession took hold, but is now embraced by online "stan" culture. He is associated with both high and low art; he is both serious about his craft and self-aware about his star image. There are more than 20 podcasts dedicated to dissecting the actor's career; a subreddit r/onetruegod that collects all things Cage; film festivals that only show Cage films in Europe and the US; and a new book, Age of Cage, that serves to explore the changing history of Hollywood through a Cage prism.
Filmmakers and fellow actors have been reverential about him. Lynch, who directed him in 1990's Wild at Heart, called Cage "the jazz musician of American acting". Guillermo del Toro recently tweeted that "there has not been, nor will there ever be an actor like Nicolas Cage. A master". Scorsese, who directed him in Bringing Out the Dead, described his acting style as "almost like silent film, like Lon Chaney". Ethan Hawke effused that Cage is "the only actor since Marlon Brando that's actually done anything new with the art".
But this adoration still doesn't quite explain the intensity of Cage's cult following. Is it because he is part of a dying breed of a certain kind of unknowable movie star we don't see much of anymore? The best kind of human meme? Just a really good actor? Or all of the above?
Nicolas Cage is in fact an invention of Nicolas Coppola, the nephew of filmmaker (and wine-maker) Francis Ford Coppola, who decided to ditch the famous surname to shake off the pressure that came with it. The name "Cage" is inspired both by comic book superhero Luke Cage and experimental composer John Cage – perfectly encapsulating the tightrope he has walked throughout his career between mainstream populism and the avant-garde.
Apparently, Uncle Francis wasn't too pleased about the decision – but he still cast him in his films The Outsiders (1983), The Cotton Club (1984) and in Peggy Sue Got Married (1986). There is only one film where Cage is credited as "Nicolas Coppola": 1982 teen sex comedy Fast Times at Ridgemont High, in which he played an unnamed burger restaurant worker.
With his second-ever movie role, in teen rom-com Valley Girl (1983), he then adopted his new moniker and became a leading man; since then, he's been "the star of every movie that he's in", says Lindsay Gibb, author of National Treasure, a book-length examination of Cage's career and acting style. Through the 1980s, his stock rose thanks to heartthrob leading roles in films like Peggy Sue Got Married, the Coen Brothers' Raising Arizona (1987), and Oscar-winning romance Moonstruck (1987), in which his character embarked on an affair of operatic proportions with Cher.
One of his best early roles was in 1987's Moonstruck, where, as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri, he was an explosion of feeling (Credit: Alamy)
But despite becoming a hot property in Hollywood, he was certainly not a conventional one. In 1990 a profile in the Washington Post of him opened up with the somewhat barbed question: "Can Nicolas Cage play a normal guy?" The question should've been, really, "does Nicolas Cage want to play a normal guy?" Looking back at Cage's 100+ filmography, a pattern emerges – one of an actor choosing to embrace the unexpected in a journey full of experimentation and eccentric choices. Off-screen, meanwhile, he fancied himself a surrealist, and deliberately crafted a wild man public persona. The apex of this was perhaps the 1990 interview he gave on UK chat show Wogan, promoting Wild at Heart, where he karate-chopped his way onto the stage, took off his sweaty Wild at Heart t-shirt and did the rest of the interview shirtless in a leather jacket. "I was, quote, trying to invent my own mythology, unquote, around myself," he told the New York Times in 2019. A version of this early star persona, appears in The Unbearable Weight of Massive Talent, in the form of a creepily de-aged version of Cage called Nicky, who also wears a Wild at Heart t-shirt, and taunts the present-day Cage to stop focusing on "acting" and instead be a Movie Star.
What's interesting these days, by contrast, is how reserved Cage is as a presence off-screen. The occasional tidbit about his eccentric habits (like speaking to his crow, spooning with his pet cat Merlin, or buying a pyramid-shaped tomb in a New Orleans cemetery) will emerge to social media delight, and the looming legacy of his financial troubles will come up as context for his over-prolific career, but otherwise no-one pays to much attention to his personal life. Perhaps it's because what Cage is doing on screen overshadows all else.
The four Cages
There are, I'd argue, four types of Cage film, or four Cage personas that define our idea of him. There's the Romantic Cage, passionately and desperately into a woman, tall, slender and doe-eyed but not classically handsome, ready to operatically punch through a wall, to serenade her with Elvis Presley songs and to pout gloomily if his beloved rejects him. Early work Valley Girl was a mismatched romance between a (you guessed it) valley girl and a rocker, played by Cage. It was also Mitchell's entry point into a lifelong Cage appreciation, after watching it at the age of 16: "The proto-Cage freakout and all the elements of Cage were in a very pure form, they hadn't really had time to become self-referential," she says. Then, a few years later, came Moonstruck: as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri. Cage is an explosion of feelings ("I lost my hand! I lost my bride!"). It's easy to make fun of Cage's outbursts on screen, but his intensity, when it comes the matters of the heart, seems fitting. This Romantic Cage, pure of heart and devoid of irony, would reappear every so often in films like City of Angels (1998), The Family Man (2000) or Captain Corelli's Mandolin (2001), but as he aged he could never quite recapture that youthful, lovelorn intensity.
Not to be hyperbolic but he’s probably one of the greatest actors working today. He’s not afraid to ACT in all caps – Petros Patsilivas
At the same time, the Action Cage flourished, becoming a staple of 90s and early '00s mainstream cinema. In 1996, The Rock made more than $335 million at the box office. The following year, Con Air grossed $224 million and Face/Off, $245 million worldwide. His 2000 car-heist movie Gone in 60 Seconds made $237 million, and the 2004 adventure flick National Treasure made $347 million worldwide, despite mixed critical receptions. With these action successes, Cage proved himself a true marquee name, and this was when, Dibb argues, "the real Cage-mania" started. Before movies that were not part of a cinematic universe struggled with breaking even at the box office, before his name became synonymous with a smirk and direct-to-streaming efforts, Cage was a bankable action star who brought popcorn audiences to cinemas.
Across his career, there has also been a third, more understated type of Cage persona: the Arthouse Cage. Not that he is ever altogether understated. The same Cage-isms are usually there: the grotesque facial expressions, the unnatural accents, the deliberate physicality. Every Cage performance is a full-bodied one. But these relatively more restrained appearances seem to fit better into our understanding of what makes "good acting": think of his turn as a suicidal alcoholic writer in Leaving Las Vegas, a con artist with OCD and Tourette's in Matchstick Men (2003), two radically different twin brothers in Adaptation (2002) and, most recently, as the grief-paralysed widower in Pig. In fact, looking closely at these performances, the same kind of intense commitment to wild, physical expressions of emotion is visible, the same Cage-isms that are derided in action films – but when harnessed by an arthouse director, they seem to fit better into our increasingly narrow understanding of what makes for "good acting".
Con Air (1997) was one of the films that ushered in a new action-man Cage (Credit Alamy)
Then finally, in the late 2000s and 2010s, came a fourth Cage persona: the Unhinged Cage. This popular idea of Cage goes hand-in with his prolific direct-to-video genre output. Titles such as Rage (2014), A Score to Settle (2019), Kill Chain (2019) or Running with the Devil (2019) – all indistinguishable action fodder that use Cage's name as their main selling point – have served to erase decades of great performances and cement the idea that Cage is but a hack. In these films, Cage never phones in a performance, but saddled with thin scripts and B-movie direction, his methods of working stand out too much, and his intensity feels misplaced and mere fodder for parody and memes. A better vessel for this slightly self-parodically Unhinged Cage, however, has been horror, a genre he has only turned to recently, but which has seen him acclaimed for turns in Mom and Dad (2017), Mandy (2017) and Color Out of Space (2019).
However Cage's path from box-office draw and Academy Award-winning actor to online joke and ironic pop culture idol goes hand in hand with the people's general inability to accept that a person can be many things at once. "People only know him from whatever era they grew up in," says Gibb, "So if somebody grew up in the Con Air, Face/Off, The Rock period, that's all they know him for and a lot of times they love him for that but think that that's he's like that one note." It is difficult to separate, sometimes, the earnest Cage fans from the ironic ones, as dedication runs deep with both. Petros Patsilivas, creator and host of the Caged In podcast, which goes through every single Nicolas Cage film (and any connected ones too) episode by episode, saw his appreciation of the actor grow hugely through embarking on the project: "I was fascinated almost in a social science kind of way by someone who had this long career and was considered to be a joke to people. [I thought] 'maybe if I watch all these films I'll find out if they're right'. Not to be hyperbolic," he laughs, "but he's probably one of the greatest actors working today. He's not afraid to ACT in all caps."
The artistry of his acting
Indeed, any accusation thrown at Cage of being a bad actor, or not understanding acting, is misjudged. There is a reason for every scream, grin, and tremble, however unhinged they might seem on the surface. And these decisions are fully endorsed by the directors he works with: for example in romantic time-travel comedy Peggy Sue Got Married, Coppola stood by his choice to give his character a helium-esque high-pitched voice, despite the protestations of co-star Kathleen Turner and studio executives, who he has alleged wanted to fire him.
In such formative roles, he was experimenting with his craft and the malleability of his face, body and voice. In another early film, 1989's Vampire’s Kiss, Cage played Peter Loew, a yuppie literary agent who supposedly gets bitten by a vampire on a one-night-stand and starts going mad, believing himself to be turning into a bloodsucker. The source of many Cage memes, Vampire's Kiss was a mad-doctor's laboratory for the actor, who drew heavily from silent vampire film Nosferatu, ate live cockroaches and stretched his physicality to represent a man literally and emotionally tormented; a critic at the time described it as "scorched-earth acting". Cage plays Loew like a live-wire: he can be pleasantly still at one moment, and uncoil himself into a spitting state of fury the next, thrashing his long limbs around like a possessed tube man. He might punch you, he might hiss at you, or he might recite the alphabet.
The memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical actor, to a selection of out-of-context facial expressions and scenes
Although Method acting and naturalism was de rigeur during the time of Cage's rise to prominence – and indeed the actor dabbled in it himself once, in his role as a wounded Vietnam veteran in Birdy (1984) – Cage preferred to take a more experimental approach to his craft that drew from his beloved German Expressionism, which is commonly defined by its "rejection of Western conventions and "the depiction of reality that is widely distorted for emotional effect" and the Japanese kabuki theatre. Cage found realism "boring", as he told the LA Times in 1994, and not a sure-fire way for the actor to locate the truth of a character ("Look at Cagney, was he real? No. Was he truthful? Yes.", he said in a 2013 interview.)
Cage has more recently turned to horror with success in films like Mandy (2018) (Credit: Alamy)
He also developed his own mystical ways of getting into character, which he has dubbed "nouveau shamanic", whereby he uses techniques or objects to expand his imagination and "trick" him into believing that he is the character. For 2014's Ghost Rider: Spirit of Vengeance, this meant sewing Egyptian artifacts into his costume, for reasons that are not entirely clear. In a recent interview, Cage professed he drew unironic inspiration from shamans, describing them as "really actors that were just going through stories in the village, and trying to bring answers to whatever the crisis was in the village", while adding that he came up with the concept of "nouveau shamanism" because "it sounded cool". This approach sounds mild compared to some of the Method shenanigans employed by actors like Christian Bale or Jared Leto, but the results on the screen carry a Cage-specific brand of intensity.
This intensity has been fodder for memes since they became their own language. But the memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical, if surrealist and eccentric actor, always working, always experimenting – to a selection of out-of-context facial expressions and scenes: Nicolas Cage yelling "not the bees!" from The Wicker Man (2006), reciting the alphabet in Vampire's Kiss, impersonating a particularly disturbed priest in Face/Off… "We've had that memeification and transforming of Cage from just an actor to a really notable pop culture figure that transcends his filmography”, says Mitchell.
Fun as it is, the problem with all this digital silliness is that it detracts from his genuine artistry. "There's people who just think it's fun to watch [him], that [his movies] are bad movies and are [merely] enjoying when he freaks out," says Gibb, "They're not really seeing the nuance in him." Cage-a-rama, Scotland’s first Nicolas Cage film festival, co-founded and programmed by Mitchell and Sean Welsh, actively avoids fostering that irony, which Mitchell finds "devaluing of him as an actor and ultimately devaluing him as a presence in other people's lives," she says. During Cage-a-rama, they try to "give space for that sincerity and pure love for Cage that we've seen grow over the years that we [have] run the festival".
Nevertheless, it's Cage's status as a meme that enables the existence of a film like The Unbearable Weight of Massive Talent. And in fact, as it forces "Nick Cage" to confront "Cage-mania", it confirms, once again, that Cage is very good actor, actually. Perhaps too, it offers up a full stop to the jokey fandom that has percolated around Cage for the last decade – which can only be good for his career and the appreciation of his skills alike. In fact, a recent GQ profile put forth an obscenely simple idea, confirmed by his recent, extraordinarily wholesome Reddit AMA: maybe what best explains Cage is that he is "a sincere man in an ironic world".
The Unbearable Weight of Massive Talent is released on 22 April in the US and the UK
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Valeurs Actuelles
Bordeaux : un chauffard percute un camion de pompiers et prend la fuite
Dimanche 17 avril, un accident de la circulation a eu lieu tôt dans la matinée à Bordeaux, en Gironde. Comme l’a rapporté Sud Ouest, un véhicule de secours et d’assistance aux blessés (VSAB) a été percuté par une voiture. Le camion de pompiers était parti de la caserne pour une intervention, lorsqu’il est entré en collision avec l’autre véhicule vers la place Ravezies. Le conducteur de la voiture a immédiatement pris la fuite après l’impact.
Le fuyard retrouvé
Quant au VSAB, il s’est retrouvé couché sur le flanc, et une équipe de Bruges (Gironde) a dû intervenir sur place. Les occupants du fourgon ont été choqués et légèrement blessés, et la prise en charge de la victime pour laquelle ils devaient intervenir a été retardée. Le numéro de la plaque d’immatriculation du chauffard étant tombée sur la chaussée après le choc, il a pu être retrouvé. Il s’agit d’un Mérignacais âgé d’une trentaine d’années. Il a été interpellé et placé en garde à vue pour blessures involontaires, conduite en état d’ivresse et délit de fuite.
Bordeaux : les dernières actualités
France24 - World
Under the radar: Covering your online tracks
Issued on: 15/04/2022 - 15:43
In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.
A documentary co-produced with Arte.
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Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit
Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress
France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity
BBC
'I felt more joy than I thought possible'
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
"I had the full-blown mystical revelatory experience - the big psychedelic multi-coloured light and sound show."
This is how Steve recalls his first dose of a hallucinogenic drug, psilocybin, the psychedelic compound found in magic mushrooms.
His experience was part of a clinical trial that some scientists are calling a major step towards a revolution in the treatment of depression. It is a trial complicated by the fact that the drug it is testing is illegal. Psilocybin is a Schedule 1 controlled substance; its use is very strictly regulated.
Part of the definition of a Schedule 1 drug is that it is not used medicinally. But this trial, which scanned of the brains of participants after their treatment with psychedelics, painted an extraordinary physical picture of the effect and the experience. The brain scans showed "more connectivity" between different brain regions.
The researchers say their findings show how hallucinogenics break a depressed person "out of a rut of negative thinking" - that psilocybin "reintegrates" a depressed brain, making it more fluid, flexible and connected.
So how does it feel to have your brain reintegrated by psychedelic drugs?
"It's an ineffable experience - words like the ones we're using now are just not enough," Steve told BBC Radio 4's Inside Science.
"With the first dose, I felt joy like I've never experienced - and more like myself than I've ever felt."
But the second dose in the trial, he said, was very dark.
Steve, who is now in his 60s, was diagnosed with depression more than 30 years ago.
Traditional antidepressants simply did not work for him.
Those existing drugs work by increasing the levels of a chemical called serotonin in the brain. That is one of the chemical messengers that relays signals from one part of the brain to another; low serotonin has been associated with depression since the 1960s.
But while antidepressant drugs that "correct" that serotonin imbalance numbed the lows for Steve - lows that he said could often make him feel that his life was completely worthless - they also numbed the highs.
"[When I was taking those drugs] there was just no colour - no joy in my life.
"You end up living like a functional zombie."
Steve made the difficult decision to come off the drugs. He continued his long-term regime of meditation, yoga and running that he says has helped him to manage his depression all these years.
But when he heard an interview on the radio about a new trial investigating the use of psychedelics for depression, he called to volunteer.
"I had to wait a year, and selection criteria were very tough."
Participants had to show, not only that other antidepressants had not been successful in treating their depression, but that they did not have other conditions, including psychosis, that could make the use of psychedelics particularly risky.
Finally, after careful vetting, and under the supervision of a professional therapist, Steve was given his first dose of psilocybin.
"It felt wonderful," he recalled. "I felt more connected to myself - it was extraordinary.
"It took from not knowing myself at all to having a sense of what my place was in the greater scheme of things."
What Steve felt has shown up in brain scans.
Images of participants' brains before and after a dose of "magic mushroom juice" showed what lead researcher Prof David Nutt, from the Imperial Centre for Psychedelic Research, described as a brain reset.
The images showed that psychedelics induced a connectivity, where different brain regions communicated with each other much more, revealing new ways of thinking.
"I had no conscious sense of my brain being 'scrambled' but certainly there was a lot more going on there than I could ever have imagined," said Steve.
His second experience with psilocybin though, was much more difficult.
"I had to wrestle with those feelings and emotions that I tend to suppress.
"So, the second session, although it was hard work, was probably therapeutically more useful, because I had to deal with the stuff that I that I just hadn't dealt with before.
Prof Nutt is campaigning for these illegal drugs to be reclassified for research purposes, in order to make trials like his less legally complicated - and to enable what he says could be a revolution in the treatment of depression.
But the drug, both Steve and Prof Nutt stressed, is no magic antidepressant bullet.
In the trial, the treatment was combined with professional therapy. Ongoing work at the Centre for Psychedelic Research, and elsewhere, is focused on developing and safely testing new therapeutic protocols, ways to combine drug treatment with therapy in order to treat depression in a new way.
"The drug gives us part of a healing process. It exposes you to different possibilities - another way of being," said Steve.
The real work, he says, starts after the experience and needs the guidance of a therapist to make it meaningful.
"It's one thing developing a drug, but we need protocols to help people like me," said Steve.
"But I would not change the experience for anything - it was wonderful - and I don't expect ever to experience anything like it again."
Hear Steve's interview with Victoria and more about the psychedelic drug trial on BBC Inside Science on BBC Sounds.
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Psychedelic frees up depressed brain, study shows
PM to consider calls to legalise magic mushroom drug
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L'Humanité
Pourquoi Elon Musk veut croquer Twitter
DécryptageL’homme le plus riche du monde entend racheter le réseau social des dizaines de milliards pour garantir « la liberté d’expression ». L’extrême droite étasunienne acclame l’initiative. Twitter joue son avenir.
Pierric MarissalElon Musk n’a pas digéré que Twitter ferme unilatéralement le clapet de Donald Trump. C’est que l’homme le plus riche du monde – il pèse autour de 250 milliards d’euros selon Forbes – déjà libertarien économiquement, penche de plus en plus vers les conservateurs. Une évolution qui explique pourquoi le milliardaire a lancé, lors d’une conférence jeudi, qu’il voulait racheter Twitter, pour plus de 40 milliards d’euros, car « il est très important qu’il y ait une arène ouverte pour la liberté d’expression ».
Le 4 avril dernier, ce fervent utilisateur du réseau social où il compte 81 millions d’abonnés, avait déjà acheté plus de 9,2% des parts de l’entreprise, devenant le plus gros actionnaire de Twitter, dont le capital est très fragmenté. Le 5 avril, avec pas mal de circonspection, les membres du conseil d’administration lui ont offert un siège. Qu’il a snobé le 9. Le 11, sur Twitter, Parag Agrawal, l’actuel patron du réseau social, fait part de son incompréhension. Le 14, Elon Musk propose à ses abonnés Twitter, sous la forme d’un sondage, de racheter en cash toutes les actions du réseau aux gazouillis, sous la forme de ce qu’il faut bien qualifier d’OPA hostile. L’objectif est de sortir l’entreprise de la bourse.
Sur la forme, Musk est complètement potache. Il propose le prix précis de 54,20 dollars l’action – contre 45 dollars au cours actuel - pour faire une référence à la marijuana de 4h20, heure propice, selon la contre-culture étasunienne, pour fumer un joint. Le nabab sud-africain avait déjà, en vain, tenté de racheter des titres Tesla à 420 dollars. Derrière la blague, l’offre est aussi sérieuse qu’agressive. Le fonds souverain du royaume d’Arabie saoudite, actionnaire, s’oppose à la vente, jugeant l’offre insuffisante, même si Twitter n’a jamais été bénéficiaire. Difficile de prédire le résultat de cette OPA, mais Musk est menaçant et ne veut pas baisser les armes. Le conseil d’administration ne s’est pas prononcé, mais ne peut refuser l’offre sans en justifier sa raison.
Un rachat politique
Économiquement, Twitter ne pèse pas grand-chose: à peine 1 % du marché de la publicité en ligne. Politiquement, en matière d’influence, c’est autre chose. Musk le sait bien, lui qui d’un message en 140 caractères peut faire s’envoler ou s’effondrer le cours d’une action ou d’une cryptomonnaie. C’est pour cela qu’il a déjà reçu le soutien d’éditorialistes de Fox News, qui voient en Musk « le dernier espoir » des conservateurs. Même Donald Trump Jr, le fils bien nommé de l’ancien président (et père de Donald Trump III) avait appelé le milliardaire à l’aide au lendemain de l’attaque du Capitole, pour créer un réseau social qui ne soit pas en faveur des démocrates.
Course à l’échalotte avec Bezos
Le rachat de Twitter est aussi à inscrire dans la longue histoire du duel qui l’oppose à Jeff Bezos. Ce dernier, concurrent de Musk dans la course au titre de plus riche du monde, avait racheté le Washington Post, puissant média traditionnel. L’acquisition de Twitter place le patron de Tesla à une autre échelle. Selon une étude de l’Université de Madrid portant sur la presse espagnole – mais aisément transposable – 86 % des journalistes utilisent Twitter pour identifier des tendances, 82 % pour rechercher des informations et 78 % pour fidéliser l’audience de leur média…
elon musktwitterdonald trumpjeff bezos Valeurs Actuelles
Toulouse : une octogénaire retrouvée gisant dans une mare de sang dans son garage
Une découverte macabre. Dimanche 17 avril, une femme âgée de 84 ans a été retrouvée inanimée par son fils à Toulouse, en Haute-Garonne, a fait savoir La Dépêche. Ce dernier venait rendre visite à sa mère en ce dimanche de Pâques, lorsqu’il a découvert une scène d’horreur. L’octogénaire gisait dans une mare de sang, dans son garage, aux alentours de 10h du matin. Son fils a immédiatement prévenu les secours, qui n’ont pu que constater la mort de la victime, qui vivait seule dans les lieux depuis le décès de son mari il y a trois ans.
Plusieurs hypothèses
Les faits se sont déroulés dans un quartier résidentiel chic de la ville. Selon les premiers éléments de l’enquête et les traces de sang présentes dans la maison, l’octogénaire aurait été blessée dans sa salle de bains, et aurait rampé jusqu’à son garage. Même si le corps de la victime ne présentait pas de traces de coups ni d’impacts de balles, le désordre de la scène de crime a éveillé le doute des enquêteurs sur les circonstances de sa mort. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour homicide. Après cette horrible découverte, le voisinage a fait part de son état de choc. « Je ne l’imagine pas se donner la mort. Il est possible qu’elle soit tombée nez à nez avec un ou plusieurs cambrioleurs », a expliqué une amie de la victime. Les spécialistes de la police judiciaire devront faire la lumière sur cette affaire pour savoir s’il s’agit d’un accident, d’un suicide, ou d’un homicide.
Toulouse : les dernières actualités
Opex 360
Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
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D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
L'Humanité
Photographe de la liberté dans un township
Prescription cultureTHÉÂTRE Jean-Michel Vier met en scène Sizwe Banzi is dead, pièce du dramaturge Athol Fugard, jouée pour la première fois en Afrique du Sud, en plein apartheid.
Gérald RossiIl en a fallu du courage, en plein apartheid, dans cette Afrique du Sud où le pouvoir blanc régnait en maître, pour monter une pièce telle que Sizwe Banzi is dead. Lors de la première présentation publique, en 1972 au Cap, dans une salle au public mêlé, la police se pointe en masse et interrompt la représentation. Depuis, dans les pays anglo-saxons, elle a connu son heure de gloire, à Londres, avec le prix de la critique, comme à Broadway, mais dans la francophonie, à l’exception d’une mise en scène de Peter Brook, en 2006 au Festival d’Avignon, elle reste peu connue. Pourtant, « dans ses moments clés, c’est une célébration de la vie très joyeuse et merveilleuse », explique Athol Fugard, dramaturge d’origine irlandaise et afrikaner, auteur de Sizwe Banzi is dead, avec John Kani et Winston Ntshona.
Traducteur et metteur en scène, Jean-Michel Vier, qui aime citer la phrase de Nelson Mandela : « Vous pouvez me mettre en prison, vous ne ferez pas de moi un prisonnier », a voulu monter cette « fable tragicomique » dans laquelle agissent et se confrontent ceux qu’il nomme « super-vivants », mieux que des super-héros. « Cette pièce phare du théâtre des townships fait se rencontrer deux cultures, l’art africain du conteur, et la tradition du théâtre occidental », dit-il.
Une farce sur fond de racisme et d’oppression
Deux comédiens, Jean-Louis Garçon (rôles de Styles et de Buntu) et Cyril Gueï (rôle de Sizwe Banzi), invitent à partager cette aventure qui débute dans une usine automobile quand le grand patron, Ford en personne, doit se rendre sur le site. Quelques heures avant, tout est nettoyé, repeint, les ouvriers (noirs) priés de revêtir de nouveaux bleus impeccables. Forcés d’avoir recours à un traducteur, Styles en l’occurrence, les petits chefs locaux (blancs) ne se doutent pas que leurs propos sont déformés, questions comme réponses, et c’est savoureux. Une fois la visite expédiée, la production reprend, la chaîne est accélérée, afin de rattraper le « temps perdu ». Le profit financier ne saurait attendre.
La farce est facile mais de bon aloi. Les opprimés, mal payés, maltraités, ont au moins le droit de se moquer des dirigeants. Mais Styles rêve d’autres univers. Il sera photographe. L’histoire bascule, alors que racisme et oppression rongent toujours cette société et que les questions d’identité sont des points politiques brûlants. Dans son petit studio au décor rudimentaire et qui occupe l’essentiel du plateau, Styles réalise des portraits d’identité et des photos souvenirs, mais surtout il propose à ses modèles de s’évader de leur triste quotidien en faisant apparaître leurs rêves, comme par magie. Le simple portrait destiné à l’épouse restée au loin devient « un film » sur la volonté de dépasser les entraves pour aller vers la liberté. Comme quoi la comédie permet souvent, et en toutes circonstances, de faire de grands pas.
Théâtre New York Times - World
Elecciones presidenciales de Francia: ¿qué está en juego en la segunda vuelta entre Macron y Le Pen?
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El presidente Emmanuel Macron se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta del 24 de abril. El resultado será crucial para Francia y repercutirá a nivel mundial.
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Por Aurelien Breeden
PARÍS — El presidente de Francia, Emmanuel Macron, se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta de las elecciones presidenciales francesas el 24 de abril.
Los dos candidatos pasaron a la segunda ronda de votaciones el domingo —Macron con el 27,85 por ciento de los votos y Le Pen con el 23,15 por ciento— tras una campaña apagada que se vio ensombrecida por la guerra en Ucrania.
Durante semanas, se acusó a Macron de intentar utilizar su protagonismo diplomático para llegar a un segundo mandato sin debatir con sus oponentes sobre cuestiones internas. Ahora, sin embargo, está entrando en una nueva y decisiva fase de la campaña, que lo obligará a enfrentarse directamente a los votantes preocupados por el costo de la vida y sus planes de aumentar la edad legal de jubilación.
Macron y Le Pen se enfrentaron en las últimas elecciones presidenciales de Francia, en 2017. Entonces, Macron ganó casi dos tercios de los votos, pero las encuestas predicen que la carrera será mucho más reñida esta vez.
La costumbre de Francia de que los votantes tradicionales se unan contra la extrema derecha parece más precaria que nunca, y una victoria de Le Pen, que ha suavizado su tono pero no su plataforma nacionalista y antiinmigrante, repercutiría en todo el mundo.
Jean-Luc Mélenchon, el candidato de la izquierda radical, quedó en un sólido tercer lugar en la primera ronda de votaciones, con el 21,95 por ciento de los votos, y Macron y Le Pen esperan convencer a los votantes de izquierda de que están mejor posicionados para responder a las demandas de justicia social y preservar el generoso estado de bienestar de Francia.
La presidencia es el cargo político más poderoso de Francia, que ofrece un control considerable de la política interior y exterior de uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea. Esto es lo que hay que saber sobre la segunda vuelta.
¿Qué está en juego?
Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.
Quien llegue a la presidencia de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.
Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de vida. La persona que gane la presidencia tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.
La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas. La participación en la primera vuelta fue del 73,69 por ciento, un porcentaje elevado para muchos países, pero el más bajo para unas elecciones presidenciales en Francia desde 2002.
¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?
Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que, en otros países, limitan el poder ejecutivo.
A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.
El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, que no tiene que preocuparse por las elecciones intermedias y es en gran medida inmune a la agitación interna de los partidos porque el presidente es elegido para un mandato fijo.
El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia.
Aun así, Macron y Le Pen podrían tener dificultades para reunir una mayoría legislativa fuerte, lo que podría forzarlos a una “cohabitación”, cuando la presidencia y la Asamblea Nacional están en bandos políticos opuestos, lo que obligaría al presidente a elegir un primer ministro de signo distinto y podría bloquear gran parte de la agenda presidencial.
Al igual que Macron, muchos legisladores de su partido eran novatos en la política cuando fueron elegidos en 2017 con amplias promesas de cambio. Esta vez, se enfrenta a la desconfianza y la hostilidad de muchos votantes, especialmente de la izquierda, que estarán menos dispuestos a darle una oportunidad a su partido.
What to Know About France’s Presidential Election
Heading to a runoff. French citizens voted on April 10 in the first round of the election, advancing President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the April 24 runoff. Here is a look at the race:
The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried for the environment with ambitious promises.
The far-right veteran. Ms. Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff, but will face Mr. Macron in another runoff after a late surge lifted her to the second round.
What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.
Y Le Pen, cuyo partido solo cuenta con un puñado de legisladores en la Asamblea Nacional, podría enfrentarse a más obstáculos si los votantes, sorprendidos por su elección, decidieran respaldar a los candidatos que se oponen a su programa nacionalista.
¿Quiénes son los candidatos?
De los 12 candidatos oficiales en la primera vuelta, solo Macron y Le Pen pasaron a la segunda vuelta.
Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus.
La contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de moderar y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista.
Los últimos sondeos dan una ligera ventaja a Macron sobre Le Pen, pero se espera que la elección sea mucho más reñida que en 2017, cuando Macron ganó ampliamente con el 66,9 por ciento de los votos en la segunda vuelta.
Un debate por televisión entre Macron y Le Pen el 20 de abril —la única oportunidad de confrontación directa entre los dos candidatos— será una prueba clave.
¿Cómo funcionan las elecciones?
El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no ha ocurrido en las casi seis décadas desde que Francia comenzó a elegir a sus presidentes por voto popular directo. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.
La edad legal para votar en Francia es de 18 años. No existe el voto electrónico, el voto por correo ni el voto anticipado. Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).
Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.
Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.
El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación; también lo está la publicación de encuestas de opinión, o resultados anticipados, antes de que la votación termine a 8 p. m. del domingo.
¿Qué sucede después?
A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 24 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados proyectado, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que gane, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras sino hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.
Si Macron no es reelegido, la nueva presidenta tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.
Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd
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France24 - World
North Korea celebrates founder's birth without military parade
Issued on: 16/04/2022 - 08:39
NEWS WIRES
Kim Jong Un oversaw a huge public procession to celebrate the birthday of North Korea's founding leader, state media images showed Saturday, but the anniversary passed without an anticipated show of military strength.
Known as the Day of the Sun in the nuclear-armed country, the April 15 birthday of the late Kim Il Sung -- grandfather of current leader Kim Jong Un -- is one of the most important dates in Pyongyang's political calendar.
Analysts and South Korean and US officials had widely predicted a military parade or even a nuclear test, but the celebrations Friday involved a civilian parade, synchronised dancing and fireworks.
Photographs released by the state-run Korean Central News Agency showed thousands of colourfully dressed people marching through the capital's Kim Il Sung Square as Kim Jong Un looked on from a balcony.
"Columns of workers, peasant dancers and others marched past the square," carrying banners and boards bearing socialist slogans, and a giant national flag, KCNA said.
Three generations of the Kim family have ruled the country since 1948.
Kim also visited the Kumsusan Palace of the Sun, where the bodies of Kim Il Sung and his son and successor Kim Jong Il lie in state.
Civilian, not military
There was a steady drumbeat of celebratory coverage in state media leading up to the day, including the opening of new apartment complexes, light festivals and floral tributes.
It was a calculated decision to highlight new apartments and citizens with smartphones taking pictures of flowers, said Leif-Eric Easley, associate professor of international studies at Ewha Womans University in Seoul.
"The Kim regime needs more sources of national pride and legitimacy than military parades," he said.
"So the public commemorations around its founder's birthday tried to portray an economy that is not only resilient but growing."
The anniversary celebrations came three weeks after North Korea staged its largest intercontinental ballistic missile test ever -- the first time Kim's most powerful weapon had been fired at full range since 2017.
>> With largest test yet, North Korea's ICBM programme hits new heights
That test was the culmination of a record-breaking blitz of sanctions-busting launches this year and signalled an end to a self-imposed moratorium on long-range and nuclear tests.
The absence of military activity on the holiday "does not represent a shift away from North Korea's military build-up", Easley added.
Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of a summit between Kim and then-US president Donald Trump.
South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.
(AFP)
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North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch
BBC
Households cancel streaming services to cut costs, report says
The rising cost of living in Britain has led to households cancelling their streaming subscriptions, new research suggests.
A total of 1.51 million services were canned in the first three months of 2022, market research firm Kantar said.
It said more than half a million cancellations were attributed to "money saving", with households budgeting for higher prices and energy bills instead.
About 58% of Britain's homes now have at least one paid streaming service.
The height of coronavirus pandemic and lockdowns saw surges in subscriptions for platforms such as Netflix, Disney+ and Amazon Prime.
But researchers said the proportion of consumers planning to cancel subscriptions stating the primary reason as "wanting to save money" had risen to its highest ever level at 38%, up from 29% in final three months of 2021.
Kantar said households were "starting to seriously prioritise where and how their disposable income is spent".
Dominic Sunnebo, global insight director at Kantar's Worldpanel Division, added that the latest research would be "sobering" for the industry.
"The evidence from these findings suggests that British households are now proactively looking for ways to save," he said.
Researchers said Amazon Prime's thriller series Reacher was the most-watched title in the first three months of 2022, followed by Ozark and Inventing Anna on Netflix.
They said that although "churn" rates increased almost across all streaming platforms, there was a "clear difference" in the number of cancellations seen outside of Netflix and Amazon.
"Netflix and Amazon can be seen to be hygiene subscriptions for Brits; the last to go when households are forced to prioritise spend," Kantar said.
"Disney, Now TV, Discovery+ and BritBox all saw significant jumps in churn rates quarter-on-quarter."
Besides mounting cancellations, the early months of 2022 saw the lowest ever rate of new subscribers, Kantar said.
In January, Netflix said it added 18.2 million members last year - roughly half the number who subscribed in 2020.
Investors had hoped that pace would start to pick up again, which sent the company's share price down almost 20% at the time.
Ads incoming?
The company admitted that new competition from the likes of Disney, Apple, Amazon and HBO was starting to have an impact.
Kantar said advertising was "an obvious route for driving revenue growth, but one Netflix has historically strictly shied away from".
"However, Netflix chief financial officer Spencer Neumann added fuel to the fire by saying in March 'it's not like we have religion against advertising'," its Entertainment on Demand study said.
"Data across Great Britain shows Netflix subscribers' attitudes to advertising are softening, with 44% now stating they don't mind seeing on streaming services if it makes them cheaper, a significant rise from 38% at the same point in 2021."
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L'Humanité
« Frauduleusement nommé… »
ChroniqueBarbara CassinJe suis triste pour de bon. Une saison en enfer, c’est le cas pour les Ukrainiens. Une saison beurk, c’est le cas pour nous qui avons voté, ou n’avons pas voté, dimanche. « Considérations philosophiques sur le rituel électoral du parlementaro-capitalisme, frauduleusement nommé démocratie », tel est le titre du séminaire qu’Alain Badiou aura tenu ce lundi 11 avril au Théâtre de la Commune. Bien que le goût soit une faculté politique, nous n’avons jamais cru bon de nous mettre d’accord pour travailler joyeusement ensemble. Cette fois, comme avec « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », la phrase fait mouche.
C’est beurk d’avoir à choisir entre la droite et l’extrême droite, note Roussel. D’autant plus beurk que l’extrême droite aligne presque les mêmes mots que les droites pépères. D’autant plus beurk que la droite, Macron, pour qui nous allons donc voter, pourrait décider d’agir à hauteur gauche de son intelligence. Il l’aurait pu, mais quelle réserve inexistante de voix, celles de la gauche écœurée ou celles de la droite déjà appropriée, visera-t-il « en même temps » ?
Chacun l’a dit avec son ton de campagne. Pécresse via « l’âme de la France ». Hidalgo quasi muette, et Roussel « en se servant du seul bulletin qui sera à notre disposition », ustensile collatéral. Mélenchon en fleur de rhétorique : « Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen » répété trois fois comme à Jéricho.
Face à ces écœurements, Macron nomme, caresse en bouche le nom des vaincus. C’était tendre, presque disruptif, de les convoquer avec la main tendue du nom propre, magique. Dans les images « autorisées », on voit le petit carré du traducteur en langue des signes. Il traduit à toute vitesse, et je suis pour, bien sûr. Mais quand j’ai vu ou cru voir quels gestes désignaient qui, j’ai pouffé comme dans une scène d’« Alice au pays des merveilles », ah c’est comme ça Jadot, ça se signe comme ça ? Pécresse ? Quand le nom propre revenait, le geste revenait caricaturalement indubitable. J’ai pouffé au fond de la classe. Parlementaro-capitaliste, chacun sa manière de pouffer…
Mais là où j’ai peur, pour de bon, où tout ce que je sais de la rhétorique me consterne et m’égare, c’est quand j’aligne certains mots du discours de Marine le Pen et certains d’Emmanuel Macron. Elle, discours posé quasi crédible, sauf à la fin où tout se bouscule, en feu d’artifice et mauvaise conclusion de dissert, pour activer les marqueurs qu’on aurait risqué d’oublier, engagement sans faille, souveraineté de la France, voies du bonheur familial, travail et capital, libre de toute attache partisane, laïcité – avec le : « en étant au bon endroit », retenue féminine qui ferait passer tout le reste.
D’autre part, lui : une France fidèle à l’humanisme, à l’esprit des Lumières, à 1789. Le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre. Le seul projet contre la vie chère, c’est le nôtre, et pour les travailleurs et pour ceux qui sont sur le bord du chemin. Comment voulez-vous qu’on s’y reconnaisse ? Qui parle ? Vous voulez nous persuader, mais comment peut-on croire en celui qui parle ? C’est cela la France / c’est cela la France. Je compte sur vous / je compte sur vous. Sur nous.
Je veux bien vous croire ? Non, je ne veux plus rien croire. Finie la rhétorique, finie la confiance. J’ai trop peur, non pas que vous vous ressembliez – je sais bien que choisir et ce qui de zemmourien se cache sous « choix de société et de civilisation » ! Mais vous parlez tous de la même manière, au style près, à peine au style près. Et c’est ça qui me fait le plus peur. La prochaine fois, il faudrait vraiment, pour donner envie de voter, qu’on fabrique autrement une union verte.
la chronique de barbara cassinPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Dans les Deux-Sèvres, un père tabassé par deux individus devant sa fille de 10 ans
C’est une scène très traumatisante qui s’est déroulée jeudi 14 avril à Bressuire, dans les Deux-Sèvres (Nouvelle Aquitaine). Alors qu’il se promenait avec sa fille de 10 ans dans la rue, un trentenaire a été violemment agressé par deux individus. Comme l’a indiqué La Nouvelle République, ces derniers ont roué de coups le père de famille devant sa fille, avant de s’enfuir. La victime, notamment blessée au visage, a été transportée à l’hôpital, et s’est vue prescrire une interruption temporaire de travail de 21 jours. Son téléphone portable a également été volé par les deux individus.
Un mineur et un majeur
Après les faits, le trentenaire a déposé plainte. Les investigations ainsi que plusieurs témoignages ont permis aux forces de l’ordre d’identifier les deux suspects. Il s’agit d’un mineur de 17 ans et d’un majeur de 19 ans. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue. Le duo a ensuite été présenté au procureur de la République dimanche 17 avril, puis placés en détention provisoire. Les deux auteurs présumés des coups devront répondre devant la justice de vol avec violence ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours et de vol pour avoir dérobé le portable de leur victime.
Bressuires : les dernières actualités
Opex 360
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
avis favorableCette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
pic.twitter.com/l1PXXyR56G— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
L'Humanité
Conclusion
ChroniqueAudrey VernonVoici donc la fin du premier quinquennat Macron… Qu’ai-je appris en cinq ans ?
Ce quinquennat a pesé sur mes épaules plus fortement que les autres. Je n’aimais pas le quinquennat Hollande et ses records de bombardements, de ventes de Rafale, d’attentats. (Je ne fais aucun lien de cause à effet, c’est juste écrit à côté). Ce quinquennat m’a semblé encore plus sournois, sous ses airs amicaux, bienveillants. On s’en est tous pris plein la gueule. – milliardaires excepté visiblement. Je sais que l’État n’a jamais été cette couverture sous laquelle se blottir dont parle Ta-Nehisi Coates (1) et qui n’a jamais existé que dans les rêves des citoyens… Cependant je ne pensais pas que l’État allait me détruire à petit feu en m’interdisant de travailler, de sortir, d’aller dîner, de vivre en communauté. Pendant huit mois, je n’ai pas eu le droit de jouer et j’ai été payée à rien foutre.
Les théâtres, les cinémas étaient fermés mais ni Netflix, ni Amazon. Quand les commerces « non essentiels » ont été interdits, les supermarchés n’ont plus eu le droit de vendre de jouets, de livres pour éviter la concurrence, mais les plateformes ont continué à diffuser… Les restaurants ont été fermés, ni Uber Eats ni Deliveroo… Je ne reproche rien au gouvernement (à part d’exister), néanmoins cela m’a mise dans un état de sidération, de voir quel impact sur ma vie il pouvait avoir. Qu’ai-je appris d’autre ? Un psychopathe (selon la psychologue Marie-France Hirigoyen (2), tous les présidents ou assimilés sont des sociopathes) peut anéantir un pays, son agriculture, son peuple en bombardant aveuglément et en envoyant des jeunes hommes devenir des tueurs. Nos présidents le font et s’allient à d’autres pour le faire. Tout le monde trouve ça tragique mais normal. On est habitué à nourrir des criminels, à les financer, on le fait chaque année.
On en est toujours là. De Bonaparte en passant par saint de Gaulle, Sarkozy, ils ont tous un jour bombardé, irradié, détruit… Et c’est leur histoire qu’on nous apprend à l’école. Un jour Poutine sera dans les livres d’histoire avec tous les autres impunis, ils seront des péripéties de nos existences. Avoir ordonné des meurtres, des viols, en masse, ne condamne pas à la prison. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais… Ni Hiroshima ni Nagazaki n’ont été jugés, les essais nucléaires sur les atolls, la Libye, l’Irak, la Syrie, le Mali… Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide… On pinaille, il faut des preuves, des enquêtes… Ces enquêtes deviennent l’Histoire… Comment au XXI e siècle laisse-t-on encore le pouvoir de vie et de mort à une seule personne ?
J’ai la solution : il faudrait ajouter dès son élection dans la bouche de chaque dirigeant, de chaque ministre des Armées une capsule de cyanure qui se déclencherait automatiquement dès la prise de décision, avant même que l’ordre de tirer soit parti… Plus jamais ça, la der des der… Quand est-ce que ces mots deviendront enfin réalité.
(1) Ta-Nehisi Coates, auteur de « Une colère noire », éd. Autrement.
(2) « Les Narcisses », de Marie France Hirigoyen, éd. la Découverte
« Billion Dollar Baby » en tournée, et publié aux éditions Libre.
Carte blanche à Audrey Vernon Valeurs Actuelles
Saint-Ouen : un policier percuté et traîné par un individu à bord d’un scooter volé
Un homme qui se trouvait à bord d’un scooter signalé volé a blessé un policier, après avoir refusé de se soumettre à un contrôle. Les faits, relatés par Actu17, se sont déroulés vendredi 15 avril, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). L’individu a été interpellé, avant d’être placé en garde à vue.
Dans le détail, un équipage de police du commissariat de la ville a sommé un scootériste de s’arrêter, ce vendredi aux alentours de 20h15, alors qu’il circulait dans la rue de Landy, précise le média. L’homme, qui roulait sur un trottoir, a refusé d’obtempérer, avant de foncer en direction de l’un des fonctionnaires. Ce dernier a été percuté avant d’être traîné sur une distance d’environ deux mètres.
Les policiers ciblés par des projectiles
D’après les informations dont dispose Actu17, le mis en cause a terminé sa course en percutant le véhicule des forces de l’ordre, puis en chutant du scooter. Après quoi, il a été interpellé, tandis que les fonctionnaires étaient pris pour cible par un certain nombre d’individus, qui leur ont lancé des projectiles. Par conséquent, les forces de l’ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Selon une source proche de l’affaire, qui s’est confiée auprès de nos confrères, le policier percuté n’a été que légèrement blessé. Une enquête a été ouverte. Le commissariat a été chargé de la conduire.
L'Humanité
Abdellah Taïa , histoires d’une mère en colère
Prescription cultureL’écrivain marocain de langue française Abdellah Taïa dessine le portrait d’une femme endurcie par les souffrances et d’un pays impitoyable où s’entrechoquent tradition et modernité.
Muriel SteinmetzC’est une femme en colère, que le lecteur découvre à trois moments cruciaux de sa vie et de l’histoire du Maroc. Malika, petite campagnarde, orpheline de mère, suit son père au souk les jours de marché. Elle a 17 ans lorsque Allal, guère plus âgé, fils d’un voisin, tombe sous le charme. Il la dévore des yeux quand elle mange des beignets, debout dans la rue. Le mariage est vite conclu. « Je vous la donne. Je ne la vends pas. Je vous la confie », dit le père de Malika. Le jour des noces, Merzougue, meilleur ami d’Allal, enlace un peu trop ce dernier… Malika accepte ce couple à trois. « Je n’étais pas catastrophée. Je connais la vie. Les choses de la vie. »
Dans « Vivre à ta lumière », la grande Histoire percute la petite, en un pays sous le joug colonial français. Quand la guerre éclate en Indochine, Allal s’engage. « Pour l’argent, Malika. Pour mes parents, Malika. Pour toi, Malika. Je reviendrai et je t’emmènerai à Rabat, la ville de Mehdi Ben Barka. » Elle fulmine : « Tu aimes les Français maintenant ? Tu leur fais confiance ? Tu as oublié, on dirait, comment ils sont entrés au Maroc. Les massacres. Les meurtres. » Allal ne reviendra pas. Malika se retrouve veuve à 20 ans. Les beaux-parents lui tournent le dos après avoir touché « l’argent de la France, les indemnités de ta mort ».
Lettre d’amour à Malika
Une seconde vie s’ouvre dans les années 1960, avec la proposition de mariage de Mohammed, bienveillant mais défaillant. Le couple s’installe à Rabat. Mohammed est un « chaouche » (homme à tout faire). Ils sont neuf, dans un deux-pièces adossé au mur d’un des palais d’Hassan II. Malika, taraudée par le désir de revanche sociale, calculatrice, lucide, enrôle la plus belle de ses filles, Khadija, dans un scénario diabolique, source d’une possible ascension sociale, via un beau mariage avec un homme de la haute. C’est compter sans Monique, française née au Maroc. Elle cherche une petite bonne et jette son dévolu sur Khadija. Malika emploie tous ses moyens de «Marocaine, analphabète, sorcière» pour mettre à mal le projet. À la fin du récit, Malika vit seule. Elle est agressée par Jaâfar, jeune homme sorti de prison. Il a le même âge qu’Ahmed, son fils, parti en France. Ahmed, homosexuel, a été maltraité durant l’adolescence. Malika fermait les yeux, trop prise par la survie dans l’immédiateté : famille à nourrir, à habiller, à loger.
C’est un magnifique portrait de femme que nous offre Abdellah Taïa, né à Rabat en 1973. Il écrit, en quatrième de couverture : « Malika, c’est ma mère : M’Barka Allali Taïa (1930-2010). Ce livre lui est dédié. » Dans son roman autobiographique, « Celui qui est digne d’être aimé » (Seuil, 2017), où son homosexualité devenait le vecteur d’une analyse sans peur de la société marocaine, il s’adressait à sa mère, morte depuis cinq ans, qu’il admonestait violemment outre-tombe. Il l’appelait « la dictatrice » superstitieuse. À travers elle, le romancier confronte à nouveau ici le désir de liberté individuelle à une tradition étouffante depuis des siècles, sur laquelle plane encore la présence fantomale du colonialisme.
BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
El País (ESP)
Bodegas Tradición: de vinos con Velázquez y Goya
JEREZ DE LA FRONTERAUbicadas en Jerez de la Frontera, aquí el placer de paladear un amontillado o un generoso se combina con la experiencia de observar un archivo que se remonta a 1650 y una valiosa pinacoteca
A veces creemos que lo sabemos todo, o casi todo, sobre un lugar, cuando lo que realmente sucede es que desconocemos muchos de sus grandes o pequeños tesoros. La catedral, el Alcázar, la Real Escuela Ecuestre, los claustros de Santo Domingo, la iglesia de San Miguel, el flamenco… Jerez de la Frontera ofrece siempre sus grandes y conocidos atractivos. Pero la experiencia que sugerimos esta vez se sale de lo habitual: se trata de un sorprendente paseo por el arte, la cultura, la historia y los grandes vinos jerezanos.
Ver el archivo histórico-bodeguero más completo de la ciudad gaditana; los fondos fotográficos de época más notables de la localidad; una de las pinacotecas privadas más importantes de España; el sitio donde se producen algunos de los vinos más viejos del Marco de Jerez —los elaborados en la región vitivinícola situada en el triángulo formado por las localidades de Jerez del Frontera, Sanlúcar de Barrameda y El Puerto de Santa María—; todo, en un único lugar: Bodegas Tradición.
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Se llegue desde donde se llegue a la capital mundial de los vinos generosos, hay que procurar hacerlo temprano. Así se puede aprovechar para desayunar disfrutando, por ejemplo, de los magníficos churros de alguno de los puestos de la plaza del Mercado Central de Abastos. Otra opción es tomarse un mollete con manteca colorá, una zurrapa blanca, incluso una suculenta pringá en alguna de las muchas tabernas que se encuentran callejeando.
Después dar una vuelta por la ciudad, es hora de acercarse a Bodegas Tradición. Fundadas en 1998 por Joaquín Rivero, documentalmente son herederas de la más antigua bodega de todo Jerez, que data de 1650. Estas no son unas bodegas al uso, son las únicas del Marco dedicadas en exclusiva a crear vinos V.O.S. y V.O.R.S. o, lo que es lo mismo, de más de 20 y 30 años de vejez, respectivamente, y que producen, según el Consejo Regulador de la Denominación de Origen Jerez-Xérès-Sherry, prácticamente la mitad de todos los grandes vinos añejos de Jerez. Si uno tiene suerte, será Helena Rivero —actual presidenta y propietaria de la bodega— quien ejerza de guía en este universo, y mientras cuenta la historia y el hacer del lugar irá dando a probar vinos de más de 40 o 50 años. Aquí se pueden conocer los grandes vinos de Jerez —los finos, amontillados, olorosos, los singulares palos cortados, el Pedro Ximénez, los viejísimos brandies...— y la manera en que se elaboran los generosos a través de las antiguas técnicas de soleras y criaderas y de los dos tipos de crianza que se realizan: la oxidativa y la biológica, con su misterioso velo de flor. “Se necesitan muchas generaciones para crear una bodega con grandes vinos de Jerez y muy pocos años en acabar con ella si no se cuida su calidad”, cuenta Rivero.
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La visita a Bodegas Tradición, que dicho sea de paso hace honor a su nombre en todos los sentidos, ofrece disfrutar de muchos otros temas de gran interés histórico, artístico y cultural. Para empezar, en su entrada, en el espacio conocido como la Sacristía —tradicionalmente el lugar en el que se almacenaban los grandes vinos reservados para la familia—, hay unos raros azulejos y platos de cerámica pintados por Picasso; los primeros, durante su infancia y los segundos, en los últimos años de su vida. Hacia la mitad del recorrido se tiene la oportunidad de ver la mayor colección existente de fotografías antiguas sobre la vida y costumbres de Jerez de la Frontera y sobre el mundo del vino —incluye imágenes desde 1860 y más de 30.000 diapositivas—, todo exhibido en grandes pantallas digitales que varían el motivo cada pocos segundos.
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Otra de las sorpresas que depara el paseo es descubrir el incomparable archivo que conserva la bodega y que reúne documentos desde 1650 de incalculable valor, tanto histórico como sobre la actividad vinícola de la ciudad a lo largo de más de cuatro siglos. En su correspondencia comercial se pueden encontrar pedidos tan singulares como los realizados en su día por el rey Jorge III del Reino Unido o por el zar Nicolás I de Rusia. Mientras Manuel Marín, responsable del archivo, comenta interesantes anécdotas y confiesa que hasta el momento únicamente han podido estudiar el 30% de los fondos, muestra alguno de los más curiosos documentos que atesora, como, por ejemplo, un pedido realizado el 20 de mayo de 1808 por un cliente de Madrid en el que, aparte de solicitar el envío de vinos, realiza una auténtica crónica sobre los sucesos acaecidos en la capital el 2 de mayo en el levantamiento popular contra los franceses.
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El plato fuerte artístico-cultural espera al final de la visita: la pinacoteca que creó Joaquín Rivero —el refundador de la bodega— a partir de 2005 y que su hija Helena ha ido enriqueciendo y catalogando a lo largo de los años. Una colección única y excepcional compuesta por más de 300 pinturas españolas de los siglos XIV al XIX. Entre las piezas que integran la muestra de alrededor de 60 obras que actualmente está en exhibición figuran firmas de la mayor relevancia: El Greco, Velázquez, Goya, Zurbarán, Murillo, Romero de Torres, Sorolla…
Para concluir una mañana de excepción, nada mejor que comer en uno de los dos restaurantes que lucen una estrella Michelin en Jerez: Mantúa o Lú. En cualquiera de estos dos lugares maridarán perfectamente sus menús con toda clase de vinos de Jerez. Faltaría más.
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Valeurs Actuelles
Paris : une église orthodoxe ravagée par les flammes
Les circonstances de cet incendie sont encore floues. Ce dimanche 17 avril, l’église orthodoxe russe Saint-Séraphin-de-Sarov, située dans le XVe arrondissement de Paris, a été ravagée par les flammes, relaie Le Figaro. Aucun blessé n’est à déplorer. Les chrétiens orthodoxes ne célèbrent pas Pâques à la même date que les catholiques. Ils se basent sur le calendrier julien et fêteront Pâques les 23 et 24 avril prochains.
Un incendie criminel ?
Trois personnes étaient sur place et ont rapidement donné l’alerte. Dans l’après-midi, l’intérieur du lieu de culte a donc été « entièrement détruit par le feu », ont indiqué les pompiers au Figaro. Le laboratoire de la préfecture de police a été sollicité, afin de déterminer si l’incendie était d’origine accidentelle ou criminelle.
Des actes anti-Russie commis depuis le début de la guerre
L’hypothèse criminelle pourrait être envisageable après que des menaces ou des actes de vandalisme ont été commis contre des symboles russes, en lien avec la guerre en Ukraine menée par l’armée de Vladimir Poutine. En mars dernier, le recteur de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice (Alpes-Maritimes) avait d’ailleurs été la cible de menaces. Ce dernier affirmait avoir reçu un courrier anonyme le 10 mars, affirmant notamment : « Vous êtes les amis de M. Putin (sic). Allez en Russie bientôt, autrement vous et vos amis seront assassinés. Vous avez un mois. » Une menace prise au sérieux, au point qu’une manifestation en soutien à l’Ukraine avait été interdite, alors qu’elle avait d’abord été autorisée.
BBC
Streaming is driving a 'golden age' for Indian drama
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Award-winning actor, Rasika Dugal, has never had more work, or been recognised more often.
The Indian actor's star is rising - she will soon be seen in the second season of drama, Delhi Crime on Netflix and in the film, Lord Curzon Ki Haveli. She is also currently working on a unnamed TV series.
But it hasn't always been this way. Like many actors, her early years in the industry were tough and frustrating. Ms Dugal worked on films that were never released and those that did reach the box office, did not attract much of an audience.
"While working on those films was a very fulfilling experience as a performer, the films didn't reach the audience I felt they deserved," she says.
When it came to distribution, the small films she worked on just did not have the marketing budgets to compete with the big blockbuster movies, so struggled to find an audience.
"All the popular and convenient screens and show timings [at cinemas] would already be taken by the bigger film," Ms Dugal explains.
But everything changed for her in 2018, when she starred in Mirzapur, a crime thriller series from Amazon Prime Video. Her role as the manipulative character Beena Tripathi, won her awards and work flooded in.
"The coming of steaming platforms has transformed my career. Not only in terms of the quantity of work but also in terms of quality and variety of work," she explains.
It's been a similar story for actors around the world. Money from Netflix, Amazon, Apple and others has been pouring into original drama.
Last year the streaming industry globally spent a whopping $220bn (£168bn) on content, according to figures from Ampere Analysis, up 14% on the previous year.
In India, Netflix alone spent $405m (£310m) to develop original and licensed Indian content during 2019 and 2020.
This sudden influx of money means India currently has around 30 streaming services, also know as Over-the-Top (OTT) platforms.
And in a nation where hundreds of languages and dialects are spoken, all that investment means many more viewers can be catered for in their first language.
"Last year, Netflix's 28 Indian original titles were across seven languages, eight formats and 11 genres across films, series, comedy, reality and documentaries," says Monika Shergill, vice-president content, Netflix India.
More technology of business:
"As we've had the opportunity to bring a more diverse set of films from different regions of our country, we've seen more and more [people] discover and engage with these films."
"India has a rich storytelling culture and tremendous love for entertainment; we're just at the beginning of our journey here," she adds.
Ashish Pherwani, Media and Entertainment analyst at Ernst & Young, estimates that around 40 million of India's 300 million households currently access streaming services like Netflix.
That means there is plenty of room for growth. Mr Pherwani thinks that figure is likely to grow to 60 million households over the next few years - with a total audience of around 200 million viewers.
"We will see both mega platforms and niche genre offerings come into being, and various bundling, packaging and pricing models as well," he says.
Siddharth Roy Kapur is the founder of one of the biggest film production companies in India, Roy Kapur films.
He agrees that streaming has created a "golden age" for entertainment in India, but he also has some reservations.
As a producer, he explains that the financial returns for making films released in the traditional way can still be greater - as the production house usually retains the rights to the film.
But that is often not the case for material made for the streaming platforms, who will pay a one-off fee to hold the rights themselves.
"If it's a theatrical release, the returns on investment to the producer are much higher if the movie does well and you own the content," he says.
Mr Kapur also thinks the streaming business may have expanded too fast and some platforms could end up merging.
"I think there might be some kind of consolidation... the OTT [streaming services] with deep pockets will survive, and in a few years the rest will consolidate."
Indian actors are really enjoying the ride while it lasts though.
Saqib Saleem is one of them and has recently starred in numerous TV shows and films. He says the variety and quality of the work he is being offered has never been so good.
"This is the most exciting phase of my career because of the variety of roles that I am being offered. This wasn't the case five-six years ago. That was when all you had to do was find a conventional film with a hero.
"I think it's making the entertainment industry more accessible to viewers irrespective of their culture and geography. It is very exciting to have content creators put their minds to stories that are nothing like formulaic series or films."
El País (ESP)
Grecia más allá de Atenas y sus islas: por qué Zagori merece ser descubierta
GRECIAPueblos colgantes, puentes de piedra de estilo otomano y el impresionante cañón de Vikos esperan en esta región del noroeste del país mediterráneo
Al final de una carretera que es más bien una curva continua de un solo carril, se alza Vradeto, uno de los 45 pueblos de Zagori, una región en el noroeste de Grecia, en el corazón de Epiro. Siendo el más elevado de todos —está situado a 1.340 metros de altitud—, Vradeto ofrece una taberna sin nombre en la plaza al lado de la iglesia donde todo, desde la ensalada de tomates del huerto hasta la empanada de pollo, sabe a gloria antes o después de disfrutar de unas vistas espectaculares del desfiladero de Vikos desde el cercano mirador de Beloi.
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El conjunto de los pueblos de Zagori o Zagorochoria, como comúnmente se llama a la zona en griego, se encuentra dentro del parque nacional de Pindo, no lejos de la frontera con Albania. El aeropuerto más cercano es el de la ciudad de Yánina, a menos de 90 minutos en coche. Los pueblos de la zona oeste, mejor comunicados, son los más visitados. Las casas trepan ladera arriba casi en vertical y, vistas desde la carretera, parecen aferrarse a la montaña para no caer al cañón de Vikos. Las casonas de piedra y pizarra rompen con su gris oscuro el intenso verde de los bosques de robles y abetos. Múltiples detalles de su construcción, como su gran tamaño, sus chimeneas y las arcadas talladas, dan pistas de un pasado floreciente. Zagori gozó de un estatus autónomo especial durante el imperio otomano y muchos comerciantes de las grandes capitales de los Balcanes y altos funcionarios del sultán en Estambul era originarios de la región. La cuidada arquitectura de muchas casas, los materiales de calidad, el incipiente alcantarillado, las calles adoquinadas y la existencia de antiguas escuelas y fuentes públicas indican que los exitosos hijos pródigos no olvidaron e invirtieron en sus pueblos familiares. En el siglo XX, las guerras y la emigración masiva a Estados Unidos guiaron el declive económico y demográfico del territorio. En verano, sin embargo, sus pueblos se llenan de retornados y es habitual oír los acentos de Boston o Nueva York, entremezclados con el griego, de sus hijos y nietos.
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El eje central de la zona oeste de Zagori es el cañón de Vikos, que marca con su hendidura el paisaje y la vida de locales y visitantes. Con una longitud de unos 30 kilómetros, y una profundidad que varía de los 120 a 1.350 metros, es el paraíso para los amantes del senderismo. Irónicamente, el coche va a ser imprescindible para moverse entre pueblos y poder hacer rutas. El punto de partida para recorrer el desfiladero es el pueblo de Monodendri, si se hace la ruta de sur a norte, o el de Papingo si es a la inversa. Este es, según el libro Guinness de los Récords, el cañón más profundo del mundo y se recomienda apuntarse a un grupo con guía para recorrerlo. Pero, para quien se lo piense dos veces ante el descenso (y posterior subida) de unos 500 metros bordeando algún que otro precipicio, hay alternativas menos exigentes.
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Uno de los itinerarios más bonitos es el trayecto que une Vradeto con el vecino Kapesovo a través de las escaleras de Vradeto, una senda de piedra del siglo XVII (sobre una hora de duración, solo ida). Hasta la construcción de la carretera en los años sesenta del siglo pasado —que rodea el cañón y conecta con las rutas que van hacia el puerto de Igumenitsa y los Balcanes—, los habitantes de Zagori se movían a pie o en mula por caminos y puentes de piedra que interconectaban los pueblos.
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Usar el pueblo de Kipoi como base para hacer una ruta por algunos de estos puentes de piedra es otra buena opción. Durante un paseo por el arcén de la carretera que no lleva más de una hora y media van apareciendo los puentes de estilo otomano de Petsioni, Mylos, Kalogeriko —impresionante con sus tres arcos sobre las pozas de agua esmeralda transparente— y el de Kokoris. Los más animosos pueden seguir un par de kilómetros más en dirección al pueblo de Vitsa y llegar, aventurándose por un camino de tierra paralelo al río, hasta el puente de Kukulíu y luego el de Misius. La ruta entre Kipoi y Vitsa es sencilla, pero es importante tener en cuenta las fuerzas de cada excursionista y las horas de luz porque será necesario hacer el camino a la inversa. En Zagori no hay autobuses regulares que conecten los pueblos y los taxis se cuentan con los dedos de la mano.
Reponiendo fuerzas
Sin ser uno de los pueblos más turísticos, Kipoi tiene varios pequeños hoteles familiares, como el Rodia, en el que se desviven por el visitante, y una taberna al lado de la carretera, la de Mijális, centro de la vida social. La gastronomía de Zagori es de productos de montaña, contundente: guisos de carne, de alubias, embutidos, postres con moras y frambuesas y, sobre todo, empanadas caseras. Si en la taberna de Vradeto la de pollo era digna de mención, en la de Mijális es la empanada de setas o manitarópita. Otra pista gastronómica: si se visita esta región griega en otoño es casi obligatoria una parada en Kanella & Garyfallo, en Vitsa. Todo el menú del restaurante es a base de setas.
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Para aquel que busque más animación —y esto es relativo porque esta es una de las regiones menos pobladas de Grecia—, lo mejor es ir hacia el pueblo de Papingo, donde se concentran la oferta turística y los visitantes. Esta no es solo la puerta norte a las excursiones por las entrañas del cañón de Vikos, también es el punto de partida para explorar los picos del monte Timfi y el lago Drakolimni. Como siempre, hay opciones para quien no quiera o no pueda hacer alpinismo. Papingo tiene un “hermano pequeño”: Mikro Papingo. Un pueblito a un kilómetro de distancia cuesta arriba desde donde admirar las vistas sin necesidad de grandes esfuerzos y con una sorpresa a medio camino: unas piscinas naturales donde uno puede —¡ojo! Solo en verano y pensándoselo mucho, ya que el agua baja helada de las cimas nevadas—darse un chapuzón.
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France24 - World
Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'
Issued on: 15/04/2022 - 18:57Modified: 15/04/2022 - 19:16
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24, Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba urged France and President Emmanuel Macron to call atrocities committed by Russian forces in Ukraine a "genocide”. Macron earlier this week refused to use the term, a decision that Ukraine's President Volodymyr Zelensky called "painful". Kuleba welcomed the latest weapons deliveries from Kyiv's international partners, especially from the US, but urged Germany to supply Ukraine with heavy weapons. The top diplomat also conceded that the future of the war will be decided "on the battleground" and not at the negotiating table.
Speaking to FRANCE 24 from Kyiv, Dmytro Kuleba said that Russia had carried out missile strikes on several cities, including the capital, overnight on Friday. He rejected the idea that this was in response to the sinking of the Moskva, Russia's flagship missile cruiser in the Black Sea, saying that Russia did not need a reason since it has been waging war with Ukraine for weeks now.
He refused to formally confirm that the sinking of the Moskva was caused by a Ukrainian missile strike, but said Ukraine was "not afraid to hit targets which pose a threat". Kuleba dismissed concerns about Russian President Vladimir Putin needing to save face, saying that Putin "has to be defeated by all means: militarily, politically and economically".
Kuleba said that the crimes committed by Russia in the southeastern port city of Mariupol were even worse than those seen in Bucha and that Russia was covering up evidence of its crimes through the use of mobile crematoriums.
Future of war will be decided 'on the battleground'
The top diplomat admitted that these atrocities were "complicating" talks with Russia, saying the current ones had made "no progress". He conceded that Putin is now focused on a military solution and that the future of the war will be decided "on the battleground" and not at the negotiating table.
The Ukrainian foreign minister said Ukraine was now seeing "more and more advanced weapons" delivered by the US. He especially welcomed the delivery of "NATO-standard artillery units" and urged other NATO members to follow suit and to deliver sophisticated weapons. He welcomed Germany's historic decision to send weapons to Ukraine, but said "they can do much more", urging the government to allow the supply of heavy weapons.
Kuleba welcomed the decision by France to bring back its embassy to Kyiv and asked for more weapons from Paris. He added that France gave him the impression that it would be in favour of an oil embargo on Russia at the EU level.
'It's time to change the French approach to Russia'
The Ukrainian foreign minister said that the policy of some European countries, which had claimed before the war that it was crucial to keep talking to Putin, had failed. "We ask Berlin and Paris to reconsider this policy. It's time to take a firm stance against Putin and his country. It's not the time to seek to please him. It's time to change the French approach to Russia."
When asked about this week's spat between Presidents Zelensky and Macron over the use of the term "genocide" to describe events in Ukraine, Kuleba said it was "time" for France and its president to call what is happening a "genocide". Macron earlier this week refused to use the term, a decision that Ukraine's President Volodymyr Zelensky called "painful". Kuleba said that "in the end, the atrocities being committed by Russia will qualify as genocide legally”.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
As it happened
More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say
ENCORE!
A portrait of Ukraine: Alexander Glyadyelov captures the horrors of war
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Kiev publie une vidéo d’un proche de Poutine qui demande à être échangé
La guerre en Ukraine se poursuit, au 54e jour de l’offensive russe. Les services de sécurité ukrainiens ont diffusé ce lundi une vidéo montrant l’homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, relate France 24. Ce dernier avait été arrêté au cours de la semaine dernière. Dans cette vidéo, il demande à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol. Le riche homme d’affaires ukrainien, qui est connu comme étant un proche de Vladimir Poutine, s’adresse au dirigeant russe et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l’immédiat, il n’était pas possible de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s’exprimait librement dans cette vidéo.
Le 12 avril, Volodymyr Zelensky avait proposé à Moscou d’échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens toujours en captivité en Russie. Interrogé au sujet d’un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en indiquant que Viktor Medvedtchouk n’était « pas un citoyen russe » et assuré ne pas savoir s’il souhaitait, de ce fait, que Moscou se mêle de son cas.
La télévision russe diffuse des vidéos de Britanniques capturés
Ce lundi, la télévision publique russe a quant à elle diffusé des appels de deux prisonniers, identifiés comme étant des ressortissants britanniques : Shaun Pinner et Aiden Aslin. Ces derniers ont été capturés lors de combats en Ukraine. Tous deux ont demandé au Premier ministre, Boris Johnson, de négocier leur libération, relaye BFM TV. Les deux individus, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk. Toutefois, ils ne précisent pas qui les détient : les forces russes, ou leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l’est de l’Ukraine.
Au moins 7 morts après les frappes survenues à Lviv
Lundi 18 avril, en début de matinée, Serhiy Kiral était invité dans le Live Toussaint, sur BFM TV. Le maire adjoint de Lviv s’est exprimé au sujet des frappes survenues à Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, le matin même. Il a fait savoir que ces frappes avaient très certainement touché des infrastructures civiles. D’ailleurs, après ces tirs de missiles, un premier bilan a fait état de sept morts et de onze blessés, dont un enfant, d’après les autorités locales. L’une de ces cibles serait un atelier de réparation de voitures. Toujours dans le même contexte, Serhiy Kiral a ensuite qualifié le soutien de la communauté internationale comme étant quelque chose d’insuffisant. Pour cette question, il a tenu à faire une mise en garde : « Nous devons arrêter la Russie, ici, en Ukraine. Sinon, la guerre passera dans d’autres pays européens. »
Moscou : 200 000 emplois menacés par les sanctions
Dans la capitale russe, au moins 200 000 emplois sont menacés par le départ ou l’arrêt des activités d’entreprises étrangères, dans la foulée de l’offensive russe contre l’Ukraine, a fait savoir ce lundi le maire de la capitale russe, comme nous l’apprend BFM TV. Dans un message rédigé sur son site, Sergueï Sobianine a précisé qu’un plan d’aide d’environ 38 millions d’euros (c’est-à-dire 3,6 milliards de roubles) avait été adopté au cours de la semaine dernière, pour venir en aide aux Moscovites qui risquent un licenciement.
La Russie assure avoir frappé des centaines de cibles militaires
Ce lundi, la Russie a annoncé avoir lancé des frappes massives, au cours de la nuit dernière, contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes. Et cela, en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti aérienne, détaille France 24. Par le biais d’un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que des missiles avaient détruit seize installations militaires en Ukraine, parmi lesquelles cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions, observent nos confrères.
Ces frappes se sont déroulées dans les régions de Kharkiv, de Zaporojie, de Donetsk et de Dnipropetrovsk, mais également dans le port de Mikolaïv, stipule ledit communiqué, dans lequel on peut aussi lire que l’aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massés des forces et des armements ukrainiens.
L’ambassade d’Espagne va rouvrir à Kiev
Tandis que l’ambassade de France est de retour à Kiev, l’Espagne a annoncé ce lundi qu’elle comptait rouvrir « dans quelques jours » son ambassade dans la ville, rapporte France Info. Au lendemain du début de l’offensive russe, le 24 février dernier, l’ambassadrice d’Espagne et le personnel diplomatique de l’ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne en direction de la Pologne.
La Russie, pays le plus sanctionné au monde
Depuis le début de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde, nous apprend France Info. Pour de nombreux Russes, parmi les centaines de sanctions qui frappent le pays, il en est une particulièrement problématique : les cartes de crédit russes ne fonctionnent plus à l’étranger, au même titre que les cartes étrangères ne fonctionnent plus en Russie. Et cela, à l’exception des pays de l’ex-URSS. De ce fait, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se rendre à l’étranger, dans l’unique but d’ouvrir un compte et de récupérer une carte bancaire.
Les premières images du Moskva en feu
Pour rappel, le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, avait été coulé par des missiles ukrainiens au 50e jour de guerre, d’après la version de Kiev soutenue par Washington. Ce lundi, BFM TV a diffusé les premières images du navire en flammes.
Première image du Moskva, fleuron de la marine russe, détruit par l’Ukraine pic.twitter.com/Sm2nin1TgV
— BFMTV (@BFMTV) April 18, 2022
Kiev : l’ambassade de France de retour
L’ambassade de France en Ukraine a fait son retour à Kiev, la capitale, rapporte France Info. « Le 28 février, on avait dévissé la plaque, descendu les drapeaux, c’était vraiment très émouvant. On est partis avec, témoigne sur les ondes de la radio nationale Etienne de Poncins, l’ambassadeur français. J’ai gardé la plaque avec moi tout le long de mon séjour à Lviv et je n’avais vraiment qu’une envie, c’est de la remettre, de la réinstaller. Donc, on l’a réinstallée dès qu’on est rentrés vendredi » 15 avril.
Le témoignage d’un habitant de Lviv
Un habitant du sud-ouest de Lviv, qui s’est confié à la presse et dont les propos sont cités par 20Minutes, a indiqué ce lundi avoir vu d’épais panaches de fumée grise s’élever dans le ciel, derrière des immeubles d’habitation. Âgé de 21 ans, le jeune homme, prénommé Andriï, a également assuré avoir entendu les sirènes anti-bombardement aux alentours de 8 heures du matin. « J’ai dormi lors des trois premières frappes, mais lorsque la dernière est tombée, c’est comme si mes vitres allaient exploser, a-t-il détaillé. Et les meubles ont bougé. »
Marioupol : aucune aide humanitaire
« Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville », a témoigné le maire adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. Et d’ajouter, non sans amertume : « La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherchent la nourriture dans les magasins abandonnés. »
Les chemins de fer ukrainiens endommagés
La compagnie ukrainienne de chemin de fer a fait savoir ce lundi sur Telegram que « plusieurs missiles [étaient] tombés à proximité des installations ferroviaires » dans l’ouest du pays, sans toutefois faire de victimes ni entraver la circulation, relaye 20Minutes. « Nous réparerons notre infrastructure endommagée. Le chemin de fer continue de fonctionner », a de son côté déclaré le président du conseil d’administration de la compagnie, Alexandre Kamychine, tout en partageant un cliché sur lequel on distingue des maisons en feu, à proximité d’une voie ferrée.
Aucune évacuation de civils
Ce lundi, aucun couloir humanitaire ne sera mis en place pour permettre l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont fait savoir les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, avant d’accuser Moscou de « blocage » et de bombarder des convois, indique France 24. Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l’armée russe sont « longues et complexes », notamment en ce qui concerne la ville dévastée de Marioupol, désormais en grande partie sous contrôle de Moscou, mais également d’autres localités où se déroulent des combats. « Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires, a-t-elle commenté. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs. »
Dans le complexe Azovstal, « beaucoup de civils »
Tout en ignorant l’ultimatum de Moscou, qui avait demandé aux derniers soldats ukrainiens présents à Marioupol de déposer les armes ce dimanche, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a fait savoir que la résistance allait continuer. « Non, la ville n’est pas tombée. Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il confié auprès de la chaîne de télévision américaine ABC. Pour rappel, la Russie avait demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, de cesser le feu au cours de la matinée puis d’évacuer les lieux à la mi-journée, rappelle Le Figaro. « Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d’avoir la vie sauve », avait assuré le ministère russe de la Défense sur Telegram. Et d’ajouter : « C’est leur seule chance. » Un responsable policier de Marioupol, Mykhailo Vershynin, a indiqué ce dimanche que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées » étaient, à l’heure actuelle, retranchés dans le complexe Azovstal.
La ville de Marioupol encore en partie sous le contrôle des Ukrainiens
D’après le maire adjoint de Marioupol, Sergueï Orlov, la ville est sur le point de tomber dans les mains des Russes. Toutefois, il a assuré auprès de BFM TV, lundi 18 avril, qu’encore « 20 à 25% de la ville [était] toujours défendue, sous le contrôle de l’armée ukrainienne ». Ensuite, l’édile a précisé à nos confrères qu’« entre 100 000 et 130 000 civils [souffraient] du manque d’eau et de nourriture » à Marioupol.
Kiev accuse Moscou de vouloir « détruire le Donbass »
« Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass », a estimé, dans la soirée de ce dimanche 17 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo. « Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d’autres villes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de poursuivre : « Nous faisons tout pour assurer la défense. » Après quoi, il a estimé en ces termes : « Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux […] Vous devez tenir bon. » Et de conclure, à l’intention des Occidentaux : « La nécessité d’un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s’impose chaque jour davantage. »
Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv
Tandis que les bombardements semblaient se concentrer sur l’est de l’Ukraine, et notamment à Kharkiv, un certain nombre de médias rapportent des bombardements à Lviv, une ville située à l’ouest du pays, relate BFM TV. Le maire de la ville, Andriy Sadovyi, a confirmé cette information dans un tweet : « Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv. Les services concernés sont déjà partis sur place. »
BBC
The secrets behind our favourite pub foods
St George’s Day on 23 April is the perfect excuse to celebrate what Britain does best: fantastic pub food. Yes, there’s a time and a place for elegant small plates and dishes with fifteen different spices. But when nothing but the best bar snacks, roasts and pies will do, complemented by a solid range of ales, the pub is the place.
We asked top UK chefs to tell us their favourite pub dishes, and the secrets to recreating those classic dishes at home. From baked potato mash using “an obscene amount of butter” to changing up your cheese in a ploughman's, these simple tricks (including some from Michelin-starred chefs) will bring the pub a little closer to home.
Starters and bar snacks
Prawn cocktail
The ‘80s classic has had something of a renaissance in recent years and Luke French, JÖRO, Sheffield is a big fan. “For the prawn cocktail starter, make a good Marie Rose sauce! Use good quality mayonnaise, season to taste with good quality tomato ketchup, a pinch of salt, a grind of black pepper and most importantly a good splash of hot sauce. If using frozen prawns make sure you defrost them on a bit of kitchen paper to absorb all the water that comes out before you mix into your sauce! This is absolutely mega with Little Gem lettuce and a wedge of lemon, in a glass, obviously."
Scotch egg
A favourite of Jun Tanaka from The Ninth, London, he explains the humble scotch egg can be a bit tricky to make, but following a few simple rules will mean you can knock them out at home easily. The secret is getting the egg cooked, but cold, especially if you like the yolk to stay a bit runny in the middle. “The eggs should be boiled for five minutes and thirty seconds and refreshed in cold water. For each egg, the perfect quantity of sausage meat is 70g. Wrap this around the egg using cling film. Allow this to set in the fridge for two hours."
Once you're ready to fry, remove the cling film and bread the egg in two layers of panko breadcrumbs, for maximum crispness. “This is important to keep the Scotch egg from splitting while cooking. Deep-fry for five minutes at 190C then rest for a further five minutes in a warm place. Cut in half and the egg will be perfectly runny."
Fried whitebait
There’s something rather special about whitebait. Maybe we associate it with the glory that is the pub garden, ideally along a river, in the few rare days of an English summer. Whitebait are nearly always frozen on the fishing boat, so you can fry them from frozen. They can be breaded, battered or just dusted with flour prior to frying.
Whichever coating you choose, the goal is crispness, says James Close from Raby Hunt, Darlington, whose secret is to work in small batches. “Always use sunflower oil at 180C and fry for two minutes in small batches so they don't stick together. After frying, lay on a wire rack to drain excess oil off to keep them very crispy. I personally enjoy them with a dusting of cayenne pepper and a touch of rock salt. Serve it with loads of lemon and aioli to jazz it up.”
Fish finger sandwich with chunky chips
The go-to pub sandwich for many of us, Aktar Islam, Opheem, Birmingham loves making his own fish finger sandwich at home. Yes, shop-bought fish fingers – or scampi – will do, but if you want to take your sandwich up a notch make your own. “Cut your fish fillet into two thick wedges, coat in salt and sugar in equal proportions, leave for around five minutes then wash off and pat the fish dry. Then deep-fry your fillets in beer batter for the ultimate crunch – delicious.
“A good quality mayonnaise is essential, especially when it comes to making tartare sauce, add in chives, pickled gherkins, and shallots. I like to crush through a boiled egg white for texture, and finish with a little bit of fresh lemon juice and small amount of French mustard – Voilá!”
As for the chips? These are the best chips you have ever tasted.
Main courses
Pie and mash
It seems the humble pie is a firm favourite with chefs, though the type of pie differs from expert to expert. Mike Naidoo, Catch, Weymouth opts for chicken, ham and leek pie, served with olive oil mash and a pint of local Dorset cider. His surprising tip? “I would tend to buy a good ready-made pastry when making this at home; it’s much more convenient and the quality is reliable.”
Meanwhile, Tom Shepherd, Upstairs, Lichfield prefers the hearty steak and ale pie. “Always serve it with mash. You have to use a dry, floury potato and bake them whole. Once cooked, scoop out the inner and beat in butter until smooth and silky, adding a little cream if it’s too thick.”
Jake Leach, The Harwood Arms, London agrees with Shepherd about the pie choice and adds: “Source some great meat as it forms the foundation of the dish, including the gravy!”
For a veggie option, Lisa Goodwin-Allen, The Game Bird at The Stafford, London and Northcote, suggests Lancashire’s favourite: cheese and onion pie. But don't just rest on one cheese. “Buy different cheeses and blend them together to get a fabulous flavour.”
Ploughman’s lunch
For the person who wants a bit of everything, there’s nothing quite like a ploughman’s lunch says Simon Hulstone, Elephant, Torquay. His advice when recreating it at home? “Really personalise it, using up your favourite cold cuts from the fridge or buy some of the fantastic local charcuterie that’s widely available now. I’d always serve with a scotch egg. A ploughman’s has to have some good cheeses, I’d recommend a variety of hard, soft and maybe a blue cheese. Serve with the best fresh baked artisan bread and glass of your favourite ale."
Sausage and mash
When a dish is as simple as this, you've got to do it just right. Holly Taylor, Kindling Restaurant, Brighton is a big fan of sausage and mash and also advocates the radical baked-potato mash. “Make a baked potato mash with an obscene amount of butter. Baking the potatoes instead of boiling them creates a mash that has a deep potato flavour and beautiful texture. We also bake the sausages so they go extra crispy instead of frying them.”
Fish, chips and mushy peas
Like pies, fish and chips is a big hit with the country’s best chefs. Tom Brown, Cornerstone, London, advises: “Opt for hake rather than cod as it’s more sustainable. Use gluten-free self-raising flour for the batter, as it gives the fish a really nice crispy texture (a bit like tempura).”
Meanwhile, Benjamin Palmer, The Sardine Factory, Cornwall, says: “Always double, if not triple fry, your chips!” and when it comes to the batter? “Use a local carbonated hoppy ale for extra light crispiness and depth of flavour.”
A traditional roast
There’s nothing quite like a Sunday roast and our experts agree! Tom Kerridge, of multiple pubs/restaurants, including The Coach, Marlow, loves roast beef and Yorkshire pudding. His top tip? “Get yourself a brilliant bit of beef, cook it at 60C until the core temperature of it reaches 58C. This can take up to four hours dependant on the cut and size. Remove from the oven, sear in a pan for a lovely crust. That way the beef is guaranteed medium rare in the middle. Also, when making Yorkshire puddings, do not open the oven door too early! Just leave them to keep cooking!”
Tom's a fan of the long, gentle approach for his slow roast chicken as well. Cooking slowly at a low temperature keeps the meat juicy, with just a quick blast to crisp it up at the end. Tom's slow-roast lamb shoulder was one of the highlights of his Proper Pub Food series.
Puddings
Sticky toffee pudding
Literally every chef wanted a sticky toffee pudding at the end of their pub dinner. Omar Meziane, former England men’s football team chef says sticky toffee pudding is his must-have dessert. “Add either walnuts or pecans to the mixture to give it some texture, and always pour some of the butterscotch sauce into the bottom of the baking tin and then add the cake mix and bake,” he says.
Luke French adds: “Take the water that you would use to cook the dates in, and replace this with hot Earl Grey tea, and cover the dates overnight, before chopping into chunks and folding through your pudding mix. Also, a spoon of miso paste in your sticky toffee pudding sauce is just the ticket to make it that little extra special. And don’t forget the salt – make sure to season your pudding and the sauce, too!”
Fruit crumble
In the interest of balance, alternative roast dinner dessert are available. We thought we'd make our own case for the crumble. Whether it’s apple, rhubarb or something different, like Nigella's plum and amaretti crumble, it’s hard to beat the comfort of a crumble while you’re sitting next to a pub fire. Our top tip? Use the crumble layer to add extra flavours and textures. It can be as simple as adding in oats and demerara sugar or flaked almonds. Or take Mary Berry's tip and make the crumble topping separately to sprinkle over any cooked fruit. Perfect if you're too full and need to save your pudding for breakfast.
Now you decide!
What's your dream pub meal? Vote below and see how popular your pub-grub opinion is!
France24 - World
Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony
Issued on: 15/04/2022 - 17:44
FRANCE 24
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Salah Abdeslam, the sole surviving member of the jihadist team that carried out the November 2015 Paris attacks, apologised on Friday to the victims at the end of his testimony during an extraordinary trial at the Special Assize Court of Paris.
"I wish to express my condolences and offer an apology to all the victims," Abdeslam told the court in a sometimes tearful statement.
"I know that hatred remains... I ask you today that you hate me with moderation," he said, adding: "I ask you to forgive me."
The comments marked a dramatic end to three days of testimony by Abdeslam, 32, who in the initial stages of the trial had maintained a rigid silence apart from occasional outbursts against the court.
Abdeslam is the main trial suspect in the extraordinary November 2015 attacks trial after the other jihadists were all killed during or in the wake of the attacks.
One of his defence lawyers, Olivia Ronen, during cross examination of her client, asked him if he did not regret carrying out his plan until the end.
"I don't regret it. I didn't kill these people and I didn't die," he replied.
"I would like to say today that this story of November 13 was written with the blood of the victims. It is their story, and I was part of it," he added.
"They are linked to me and I am linked to them," he said in a quivering voice, before issuing his apology.
Addressing the wounded and those who lost loved ones: "I know this (the apology) is not going to heal you.
"But if it can do you any good, if I could do any good for one of the victims, then for me it's a victory."
The attackers killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
Last minute change of mind
During his testimony on Wednesday, Abdeslam told the court that he changed his mind about going through with the killings at the last moment.
"The objective I was given was to go to a cafe in the 18th" district in northern Paris, said Abdeslam.
"I'm going into the cafe, I'm ordering a drink, I'm looking at the people around me – and I said to myself: 'No, I'm not going to do it'," he added.
Abdeslam said he was told about plans for the attack in Paris on November 11, two days before they were carried out.
That happened at a meeting in Charleroi, in Belgium, with Abdelhamid Abaaoud, who is accused of having masterminded the attacks. Abaaoud was killed in a raid by French special forces in the Paris suburb of Saint-Denis.
Until then, said Abdeslam, he thought he was going to be sent to Syria. Instead, he was told he had been chosen to carry out an attack using an explosive belt.
"It was a shock for me, but he ended up by convincing me," he added.
"I ended up accepting and saying, 'Okay, I'll go ahead with it'."
But at that meeting, he was given no details about the targets for the attack.
When he ultimately did not go through with the attack, he told the court how he took his car and drove around Paris at random until it broke down.
Then he got out and walked, he said, saying his memories of that period were "confused".
(FRANCE 24 with AFP)
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Paris attacks suspect says he changed his mind at last minute
Paris AttacksLast surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
Valeurs Actuelles
Etats-Unis : un DJ accusé de blackface… alors qu’il est Noir
Une telle méprise semble grotesque, mais elle est toutefois bien réelle. Aux Etats-Unis, deux défenseurs de la diversité locale, en Arizona, ont laissé éclater leur colère, accusant de racisme un district scolaire, détaille le New York Post, dimanche 17 avril. Ainsi, ils ont reproché à ce district d’avoir embauché un DJ pour que ce dernier se produise avec une blackface… Mais il s’est avéré que l’homme était en réalité Noir.
Le DJ, un homme Noir âgé de 56 ans
Dans le détail, les deux militants, Stuart Rhoden et Jill Lassen – qui se spécialisent dans la diversité, l’équité et l’inclusion – ont donc reproché au Hopi Elementary PTA du Scottsdale Unified School District d’avoir pris la décision de recruter Kim Koko Hunter. Ce dernier, âgé de 56 ans, est un DJ Noir local, qui avait été sollicité pour prendre part à un événement caritatif. Après avoir vu un cliché de Kim Koko Hunter, les militants ont vivement critiqué l’école. « Le DJ que le Hopi PTA a embauché était, en fait, un homme Noir », leur a répondu la présidente de Hopi PTA, Megan Livengood, dont les propos sont cités par l’Arizona Daily Independent. Et de poursuivre, toujours à leur intention : « Il est insultant que vous pensiez que moi-même, ou PTA, tolérons un comportement raciste ou l’encourageons en publiant [une blackface] sur les réseaux sociaux. »
Après les blancs, les noirs ne sont plus à l’abri des woke. Un DJ afro-américain a été accusé par des woke, de s’être déguisé en adoptant un blackface a une soirée organisée par une école… sauf qu’il est… noir. #woke https://t.co/jebNjx9UyL
— MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) April 18, 2022
D’après les deux médias américains, après la réponse apportée par la présidente de Hopi PTA, Jill Lassen, qui est bibliothécaire, a réagi en ces termes : « Vous avez raison, nous aurions dû tendre la main et nous renseigner avant de porter de telles accusations. » Et le militant de conclure, en ces termes, pour étayer son point de vue sur la question : « Je ne peux pas imaginer la douleur, la colère et la frustration que vous avez ressenties après que vous, et d’autres, ayez consacré d’innombrables heures à votre événement. Encore une fois, je vous présente mes excuses. »
France24 - World
'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia
Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29
Sam BALL
In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.
Valeurs Actuelles
[Del Valle] La “guerre économique totale” contre-productive des pays occidentaux contre la Russie
Un embargo sur les importations de gaz russe aura un impact « massif » sur l’économie européenne et frappera gravement l’industrie, selon Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie. Le chercheur Gary Hufbauer du Peterson Institute (PIIE), auteur d’un ouvrage sur l’histoire des sanctions, a rappelé récemment qu’elles n’ont été efficaces que dans moins d’un tiers des conflits. D’évidence, la volonté des “27” de durcir leurs sanctions avec le “sixième paquet”, qui divise déjà l’UE, notamment concernant un embargo sur le gaz russe dont l’Europe est dépendante à 43 %, a plus de chances de ruiner l’Europe que de renverser Poutine…
Outre le rapprochement des systèmes de paiement Mir russe et chinois Union pay et CIPS et Union pay pour compenser la suspension de SWIFT en Russie, les Russes se tournent depuis des semaines pas seulement vers des banques chinoises mais vers celles des pays amis de l’URSS. En Ouzbékistan par exemple, des tour-opérateurs russes (Vedi Group; BSI Group) développent pour 550 euros des circuits “Visa et Mastercard” destinés à aider les “touristes” russes à émettre des cartes bancaires. Au Kazakhstan, 12 000 comptes bancaires ont déjà été ouverts depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Russes peuvent également y acheter des dollars ou des euros, même en espèces ou avec des lingots d’or.
Outre les positions attendues des alliés de la Russie comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, les Émirats-Arabes-Unis, le Venezuela, Cuba, etc, d’autres pays du monde multipolaire — pas nécessairement anti-occidentaux et/ou anti-démocratiques — ont refusé de suivre les Occidentaux : juste après l’invasion de l’Ukraine, le président Sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé courtoisement Vladimir Poutine et a précisé dans un tweet que l’expansion de l’OTAN est la cause réelle de la guerre, Poutine répondant « apprécier son approche équilibrée ». « Nous ne prendrons pas partie pour l’un ou l’autre, nous continuerons à être neutres et proposerons notre aide si besoin », a déclaré quant à lui le brésilien Jair Bolsonaro juste après l’invasion de l’Ukraine. Son homologue mexicain Andrés Manuel López Obrador a lui aussi refusé catégoriquement de se joindre aux sanctions contre la Russie, « parce que nous voulons avoir de bonnes relations avec tous les gouvernements du monde ».
L’Occident ne l’a pas encore compris, mais sa coalition internationale contre la Russie, comme jadis contre la Libye ou la Syrie, ne reflète pas la supposée “communauté internationale” mais l’ordre des pays occidentaux inféodés à Washington. En Occident même, l’unanimité ne règne pas: l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie s’opposent à l’embargo total sur le gaz russe, car « les sanctions devraient d’abord être douloureuses pour la Russie, et non pour l’Union européenne », a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer sur CNN. En Suisse, des “initiatives”/pétitions réclament de faire revenir le pays à la stricte neutralité violée sans consultation alors que le pays était toujours resté neutre, même durant la seconde guerre mondiale.
Des sanctions contre-productives et jugées hypocrites par les pays non-occidentaux
Les auteurs libéraux rappellent que ces sanctions sont illégales d’un point de vue du droit international (seul le Conseil de Sécurité peut approuver des sanctions économiques, selon l’Article 41 de la Charte des Nations Unies). Elles sont de ce fait considérées par la Russie comme un acte de guerre économique. Elles n’ont d’ailleurs pas de fondement juridique puisque l’UE n’a aucun accord de défense avec l’Ukraine et n’est pas officiellement en guerre avec la Russie. Les libéraux-libertariens rappellent que si le but de l’Occident est de faire plier la Russie ou même, comme le veut Biden, de provoquer la chute de Poutine, l’objectif a peu de chance d’être atteint. Par contre, elles vont appauvrir premièrement les populations russes, premières victimes de l’autocratie poutinienne, deuxièmement les prolétaires d’Occident, puis les pays pauvres d’Afrique et du Moyen-Orient qui dépendent du blé russe. L’histoire montre que les sanctions n’ont jamais presque fait chuter les gouvernements tyranniques, qu’il s’agisse de Cuba, de la Corée du nord, de l’Iran, du Venezuela. Quant à l’effet recherché par les Etats-Unis et l’UE de faire monter l’opposition à Poutine, si nombre de Russes instruits et jeunes des grandes villes se sont opposés à l’invasion d’un pays “frère”, la « guerre économique totale » (dixit Bruno Lemaire) contre leur pays, dont la confiscation (illégale) de 300 milliards de dollars de la Banque centrale russe, n’a fait que renforcer le soutien populaire à Vladimir Poutine. Et l’économie russe est bien plus résiliente que prévu : l’économie résiste. Les magasins sont achalandés. Le rouble est revenu en un mois à son taux d’avant-guerre ; la production industrielle a augmenté de 4,5 % en mars. La Banque de Russie achète en masse de l’or pour soutenir le Rouble à un prix fixe (5000 roubles/59 $), la Russie étant ainsi revenue à l’étalon-or. La Russie a d’ailleurs doublé ses réserves entre 2014 et 2021. Et Moscou va payer ses dettes en roubles.
Les sanctions vont se retourner de plus en plus contre l’Occident qui se prive volontairement du gaz le plus sûr (gazoducs) et le moins cher puis des exportations et importations russes. Les pénuries d’aliments de première nécessité vont provoquer des crises violentes qui rappelleront les révolutions arabes de 2011 initiées avec la montée des prix du blé. Le coût des aliments va exploser avec les pénuries mondiales de céréales, d’huile de tournesol et d’engrais (coût du gaz naturel renchéri pour fabriquer des engrais azotés). L’élimination des exportations de blé russe et ukrainien réduira de 30 % l’approvisionnement mondial. Outre son gaz et son pétrole, nécessaire à la compétitivité de l’industrie européenne, la Russie est aussi le second exportateur mondial de diesel raffiné : elle fournit à l’UE la moitié de son besoin en diesel. Elle est la source principale de C4F6 des fournisseurs américains. La Russie produit un tiers du palladium mondial, indispensable pour les convertisseurs catalytiques automobiles, et est le deuxième producteur mondial de nickel et d’aluminium. Elle détient 80 % du marché des substrats de saphir utiles pour l’opto et la microélectronique et utilisés dans tous les processeurs du monde – AMD et Intel inclus.
Les appels à “dédollariser” l’économie mondiale se multiplient
On peut également souligner l’hypocrisie des Etats-Unis qui poussent l’UE à prendre des sanctions toujours plus fortes contre la Russie et appelle même à se priver totalement des énergies russes, ce qui entraîne l’effondrement de l’euro et l’explosion des prix, mais vend de plus en plus de gaz de schiste aux Européens tout en achetant du gaz russe au meilleur prix…
En militarisant le dollar américain dans le cadre des sanctions et lois américaines extraterritoriales, les Etats-Unis dominent certes et intimident une partie du monde, à court et moyen terme, mais ils se tirent une balle dans le pied car cette monnaie — qui est la plus utilisée dans les transactions commerciales et financières — a besoin d’inspirer confiance et neutralité. Or la crainte qu’inspirent les moyens de paiements occidentaux et le dollar, vecteurs de sanctions, conduit à saper la devise US et à accélérer les acteurs hostiles aux ingérences occidentalo-américaines à se “dédollariser” pour se prémunir contre les gels d’avoirs et autres spoliations économiquement illibérales. Et ceci légitime le plan de la Chine visant à donner à sa monnaie une place plus large dans le système financier mondial et qui voit dans la domination du dollar une menace majeure. Ainsi, pour Zhang Yanling, ex-dirigeant de la Banque de Chine, les sanctions sont l’occasion d’aider le monde « se débarrasser de l’hégémonie du dollar le plus tôt possible ».
L’économiste libéral Philipe Herlin fait un constat miroir : « Les sanctions contre la Russie sonnent le glas du pétrodollar et de l’énergie peu chère. Les boomers repus de pain blanc nous lèguent une ère hyper-inflationniste synonyme de renaissance monétaire incarnée par le bitcoin. »
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : les soldats ukrainiens de Marioupol “combattront jusqu’au bout”
Les derniers soldats de Marioupol se battront « jusqu’au bout »
Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a indiqué à la chaîne américaine ABC que les derniers soldats présents à Marioupol ne renonceront pas à sauver la ville assiégée depuis des semaines. Il a en effet confirmé : « La ville n’est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. À l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol. »
Cinq morts dans des frappes à Kharkiv
La ville de Kharkiv a été visée par plusieurs frappes ce dimanche 17 avril. D’après les secours présents sur place, relayés par BFM TV, cinq personnes auraient perdu la vie.
Un bombardement russe contre Brovary
L’armée russe a visé la ville de Brovary, près de Kiev. D’après les informations du maire de la commune, relayées par BFM TV, une « installation » et une centrale électrique locale ont été touchées. Moscou a revendiqué ce bombardement, indiquant dans un communiqué avoir « détruit » une usine de fabrication de munitions. « Durant la nuit, des missiles de haute précision lancés par des avions ont détruit une usine de munitions près de Brovary dans la région de Kiev », a confirmé le ministère russe de la Défense.
Le cas inquiétant de Marioupol
Comme le fait savoir Le Monde ce 17 avril, la ville de Marioupol, située au sud de l’Ukraine, est particulièrement touchée. « La situation à Marioupol reste aussi grave qu’elle est possible de l’être », a expliqué le président ukrainien, qui craint de lourdes pertes militaires et civiles. Une situation qu’il a même qualifiée de « tout simplement inhumaine » au vu des combats qui s’y déroulent, et plusieurs jours après la prise de cette zone stratégique par des séparatistes pro-russes. Volodymyr Zelensky a une énième fois réclamé aux Occidentaux de fournir plus d’armes à l’Ukraine pour lui permettre de lutter contre la Russie.
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Poland Dispatch
On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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Valeurs Actuelles
Etats-Unis : la Floride bannit des manuels scolaires faisant la promotion du wokisme
Vendredi 15 avril, le ministère de l’Education de Floride a écarté 54 des 132 manuels de mathématiques de son programme scolaire, a fait savoir le Daily Mail. En cause, l’institution américaine a jugé que ces livres menaient une tentative « d’endoctrinement », notamment en diffusant des idées woke. Parmi les manuels refusés, nombreux proposaient des sujets interdits comme le CRT (théorie de la race critique). Tous ont été rejetés car non « alignés sur les normes de la Floride », un état très conservateur.
« Concepts dangereux »
« Il semble que certains éditeurs aient tenté (…) d’endoctriner des concepts tels que l’essentialisme racial, en particulier, pour les élèves du primaire », a expliqué le gouverneur de Floride Ron De Santis. Le commissaire à l’Education Richard Corcoron s’est quant à lui félicité que l’Etat de Floride contribue à éviter l’exposition des enfants à « des concepts dangereux et diviseurs » dans les salles de classe. Les éditeurs rejetés peuvent faire appel de la décision de l’Etat. Ils pourront aussi modifier leurs manuels et les soumettre de nouveau à l’institution pour validation.
Opex 360
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
opération Newcombe« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Opex 360
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
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Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
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Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
a ainsi fait part« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Zelensky appelle encore à “se préparer” à une possible attaque nucléaire de la Russie
Il faut « se préparer » à une possible attaque nucléaire russe, selon Zelensky
Le président ukrainien a une nouvelle fois appelé à « se préparer » à une potentielle attaque nucléaire de la part de la Russie, relate BFM TV. Dans une interview à un média local, retransmise par six autres sites d’informations ukrainiens, Volodymyr Zelensky s’est montré particulièrement inquiet : « Nous ne devrions pas attendre le moment où la Russie décidera d’utiliser ses armes nucléaires. Nous devons nous préparer pour cela. » Il a ainsi appelé à la discussion, à « signer des traités », ou encore à « sévir économiquement ».
« L’élimination » des derniers soldats ukrainiens à Marioupol pourrait entraîner la fin des négociations
Le président ukrainien a prévenu que « l’élimination » des derniers soldats ukrainiens, encore présents à Marioupol, pourrait mettre « fin à toute négociation de paix » entre l’Ukraine et la Russie, relaie BFM TV. Et cette situation pourrait mettre les deux pays dans « l’impasse », selon lui. Volodymyr Zelensky a fait cette déclaration lors d’une interview à un média local.
Une raffinerie de pétrole ciblée par l’armée russe
À Lyssytchansk, dans l’est de l’Ukraine, une frappe a été lancée par les forces russes contre une raffinerie de pétrole, relate BFM TV. Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a en effet indiqué sur Telegram que les troupes russes « ont bombardé la raffinerie de pétrole », provoquant « un incendie ».
L’ONU prévient que de nombreux réfugiés ne retrouveront pas de toit sous lequel habiter en Ukraine
Après de nombreuses destructions et dégradations, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a prévenu que beaucoup de réfugiés ukrainiens n’auront plus de logements où revenir habiter en Ukraine. Karolina Lindholm Billing, représentante du HCR en Ukraine, a confirmé cette information que relate BFM TV : « Pour beaucoup, il n’y a pas de maison où revenir habiter, car elle a été détruite, endommagée, ou bien elle est située dans une zone qui n’est pas sûre. » Et ce, bien que le « plus grand souhait des gens est de rentrer chez eux ». Karolina Lindholm Billing a appelé à trouver « des solutions à plus long terme ».
Un vol affrété pour ramener des Russes dans leur pays
À l’aéroport de Roissy, un avion a été spécialement affrété par la Russie pour rapatrier ses ressortissants qui ont été expulsés par la France, en lien avec la guerre une Ukraine. Au total, 137 passagers ont embarqué pour ce vol samedi, dans l’après-midi. Une source aéroportuaire a notamment déclaré, relaie BFM TV : « Les Russes ont envoyé un avion. Vu qu’ils n’ont pas le droit de survoler la France, cela a fait l’objet d’un accord diplomatique. Les gens s’en vont sous bonne escorte. »
Un mort et des blessés après le bombardement d’une usine militaire
L’armée russe a bombardé une usine militaire dans la banlieue de Kiev, ce samedi 16 avril. Cette frappe a été confirmée par le ministère de la Défense russe, qui a rédigé dans un communiqué que relaie BFM TV : « Des armes air-sol de haute précision et de longue portée ont détruit des bâtiments de production d’une usine d’armement à Kiev. » Les autorités ont déploré un mort et plusieurs blessés, relate BFM TV.
Boris Johnson interdit d’entrée en Russie
« En réponse à la campagne médiatique et politique effrénée visant à isoler internationalement la Russie », Moscou a annoncé dans un communiqué des restrictions à l’égard du Royaume-Uni. En effet, le Kremlin a décidé que Boris Johnson ainsi que plusieurs autres hauts responsables britanniques seraient interdits d’entrée en Russie. « Le gouvernement britannique cherche délibérément à aggraver la situation autour de l’Ukraine, en fournissant des armes létales au régime de Kiev », a ajouté le ministère russe des Affaires étrangères.
Représailles
Mercredi 13 avril dans la soirée, le navire lance-missiles russe Moskva a coulé après avoir été touché par deux missiles ukrainiens. Le ministère de la Défense du Kremlin avait quant à lui assuré que le vaisseau-amiral avait été « gravement endommagé » à la suite d’un incendie. Vendredi 15 avril, un haut responsable du Pentagone a souligné « un gros coup dur » pour la Russie, confirmant que le navire avait été bombardé par « deux Neptune » de l’armée ukrainienne. Les 500 militaires à bord du bateau n’auraient pu être sauvés. « Nous sommes parfaitement conscients qu’on ne nous pardonnera pas », a indiqué la porte-parole du commandement militaire du sud de l’Ukraine, Natalia Goumeniouk. Après cette perte en mer noire, BFMTV indique que la Russie a décidé de mener une nouvelle attaque en rétorsion. En effet, des explosions ont été entendues samedi 16 avril à Kiev et à Lviv. Moscou a notamment affirmé avoir touché une usine d’armement près de la capitale.
Valeurs Actuelles
Twitter veut empêcher Elon Musk de racheter ses actions
L’oiseau bleu bat de l’aile. Mercredi 13 avril, Elon Musk a proposé de racheter 100 % de Twitter pour un peu plus de 41 milliards de dollars. Cette offre publique d’achat non sollicitée, le réseau social compte bien tout faire pour la contrer. En effet, Franceinfo indique que l’entreprise a assuré vendredi 15 avril vouloir utiliser la clause dite de la « pilule empoisonné » dans le jargon financier. En outre, Twitter prévoit de vendre ses actions à prix réduit si le milliardaire venait à en posséder plus de 15 % sans l’accord du conseil d’administration de la société.
Interrogé au #TED2022, @ElonMusk a-t-il un "Plan B" si son offre de rachat est refusée par Twitter ? 😏 pic.twitter.com/77YGRKYFqh
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 14, 2022
Plan B
Pour l’heure, Elon Musk n’a acheté que 9 % des actions de Twitter. Si l’entreprise utilisait cette clause de la « pilule empoisonnée », le patron de Tesla devrait aller au-delà de la limite financière qu’il s’était fixée pour racheter le réseau social à 100 %. Une stratégie confirmée par la société dans un communiqué, qui a assuré vouloir « réduire la possibilité qu’une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter ». Mais malgré cette offensive du réseau social, Elon Musk ne semble pas vouloir lâcher l’affaire. Interrogé lors d’une conférence au TED22, le milliardaire a confié avoir « un plan B » au cas où son offre de rachat serait refusée, sans en dire plus sur cette stratégie de secours.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation BBC
Ukraine war: How a BBC journalist's family escaped the country
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After BBC Monitoring's Russia editor Vitaly Shevchenko spoke about the dangers the war in Ukraine posed to his family in Zaporizhzhia, two people who heard his story on the BBC Ukrainecast podcast worked together to rescue his mother and severely disabled aunt from the country.
Following a 35 hour journey, that spanned 2,000 miles (3,218km) and crossed five countries, Vitaly was reunited with family members as they arrived in Reading, and was able to thank the man who aided their rescue.
Listen to the full story on Ukrainecast on BBC Sounds
Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français
Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »
Des coupures pour éviter une panne générale
Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.
Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours
D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
L'Humanité
Violences sexuelles. Transavia aux prud’hommes
ActuLe conseil des prud’hommes a examiné, jeudi 14 avril, la requête déposée contre Transavia par une hôtesse de l’air. Celle-ci réclame à la compagnie des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité. En cause, la gestion des signalements émis par trois hôtesses de l’air à l’encontre du même commandant de bord détaché d’Air France, qu’elles accusent d’agressions sexuelles.
« Si j’ai mis cinq mois à porter plainte, c’est parce que je pensais être seule et parce que je croyais en Transavia. À chaque fois que j’apprenais pour une nouvelle victime et que j’appelais mon employeur en pleurs, on me disait gentiment que l’enquête interne était en cours. Ce qui était faux. L’enquête était classée depuis des mois et je n’en ai pas été informée. Je me suis dit qu’il fallait porter plainte contre le pilote, pour moi et pour les autres victimes. Pour que Transavia comprenne qu’ils ont fait une erreur et qu’ils doivent changer d’attitude. » C’est à l’invitation des juges du conseil des prud’hommes de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) que Marie*, hôtesse de l’air à Transavia depuis 2016, s’exprime sur sa démarche, après près de trois heures d’audience, jeudi 14 avril. Elle réclame à la compagnie, filiale low cost d’Air France, des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité.
Les représentants de Transavia, eux, ne se sont pas déplacés. Pourtant l’affaire est de taille. Trois salariées ont émis des signalements auprès de la compagnie aérienne pour des agressions sexuelles présumées qui auraient été commises par le même commandant de bord d’Air France, alors détaché à Transavia. Une quatrième femme a témoigné d’actes similaires auprès de la police judiciaire. Deux de ces femmes, dont Marie, ont porté plainte pour agression sexuelle.
Si une relaxe a été prononcée en première instance le 8 janvier 2021 pour le volet pénal, les juges ayant estimé que les faits « supposent une intention » qui ne peut être « caractérisée », l’avocate générale de la Cour d’appel de Paris a requis, le 15 mars 2022, deux ans d’emprisonnement dont un an ferme ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer la fonction de commandant de bord. Le délibéré sera prononcé par la Cour d’appel le 17 mai 2022.
Une audition un mois après les faits
Dans la petite salle du bâtiment préfabriqué, Maude Beckers, avocate de la plaignante et Mathilde Valaize, juriste à l’AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail), ont repris le déroulé des événements qui ont mené la jeune femme à porter plainte, le 4 avril 2019, contre le pilote, ancien militaire de 55 ans, puis à saisir les prud’hommes contre Transavia, le 20 novembre 2020. À leur lecture, la salariée fond en larmes et sort de la salle d’audience, avant de revenir quelques minutes plus tard, le visage rougi.
Les faits remontent à mars 2018. Au cours d’une soirée entre collègues en escale à Marrakech, Marie explique que le commandant de bord se serait « collé à (sa) jambe de façon insistante ». Le 30 novembre 2018, lors d’un vol Paris-Séville, il aurait tenu à son encontre des propos à connotation sexuelle. Alors qu’elle se penche pour ramasser un magazine laissé sur un siège à la fin du débarquement, elle aurait senti le pilote se frotter à elle, avant qu’elle ne se dégage en poussant un cri. Le cri est entendu par la cheffe de cabine du vol, qui en témoignera dans un écrit adressé aux ressources humaines le 26 décembre 2018, et dans lequel elle fait mention de propos « indécents » tenus lors du vol à l’égard de l’hôtesse de l’air.
La salariée contacte sa supérieure hiérarchique le lendemain et lui relate, le 4 décembre 2018, l’agression dont elle aurait été victime, avant de lui adresser officiellement un courrier le 11 décembre 2018. Une enquête interne est ouverte, mais celle-ci est jugée bâclée par Me Maude Beckers : « Une salariée qui dénonce des faits est potentiellement en danger car elle peut encore être en contact avec l’agresseur. La jurisprudence dit que des semaines, c’est déjà trop. Or, ils ne vont être auditionnés qu’un mois après, début janvier ».
Cinq jours de mise à pied
C’est également au cours du mois de janvier 2019 que les différents membres de l’équipage sont contactés par l’entreprise pour recueillir leurs témoignages, mais aucune attestation signée n’est produite, souligne l’avocate. L’enquête interne est finalement close le 31 janvier 2019. « N’ayant pas pu établir de manière certaine l’authenticité des faits », Transavia envoie au pilote un courrier qui lui rappelle que « l’usage de propos à caractère grivois et déplacé est à proscrire et ne peut être toléré ». Le 19 février, une deuxième hôtesse de l’air témoigne à son tour de faits d’agression sexuelle qui aurait été commise par le commandant de bord au cours d’un vol, le 9 novembre 2018.
À la suite du signalement d’une troisième victime présumée, une procédure de « danger grave et imminent » (DGI) est déposée le 1 er avril 2019 par un élu du CSE afin de mener une enquête « commune ». Transavia récuse de son côté le caractère « imminent » du « danger » et rejette le DGI. Le commandant de bord est finalement déprogrammé de tous ses vols en avril 2019, avant que la fin de son détachement ne soit actée fin mai 2019. « Retour à l’envoyeur avec le dossier », glisse l’avocat de Transavia, maître Aurélien Boulanger. Air France, responsable disciplinaire du pilote, ordonne, le 13 mai 2019, cinq jours de mise à pied sans solde.
Me Boulanger fait valoir que Transavia a été réactive, en adaptant temporairement le planning de Marie dès le 5 décembre 2018 pour qu’elle ne soit plus programmée en vol avec le commandant de bord. « L’entreprise a tenu compte de son ressenti », estime-t-il. De fait, tout au long de sa plaidoirie, il ne pointera que « l’absence de matérialité des faits » : « Le pilote a été relaxé au pénal parce qu’il y a un défaut d’établissement des éléments matériels et d’intention. L’enquête interne a conclu à la même chose ».
Défaut de prévention
« En matière de violences sexistes et sexuelles, ce n’est pas la parole de l’un contre l’autre. Il y a, en droit du travail, un aménagement de la charge de la preuve : la personne doit apporter des éléments qui laissent supposer que le harcèlement existe, souligne Mathilde Valaize. Les éléments sont ici probants : il y a un récit constant et cohérent de la victime, des éléments médicaux qui font état de la dégradation de sa santé, des témoins du comportement du commandant de bord, poursuit-elle. On a les aveux du mis en cause sur le fait qu’il tient des propos à connotations sexuelles, et d’autres victimes qui témoignent de comportements similaires. »
Pèse également sur l’employeur une obligation de prévention en matière de harcèlement sexuel, rappelle Me Maude Beckers : « Au moment des faits, il n’y avait aucun système de prévention ». Un manquement « grave » pour une entreprise de plus de 2 000 salariés, souligne-t-elle. Tout ce système de prévention « se met en place », défend Me Boulanger. « À ce moment, l’accord Qualité de vie au travail était en cours de négociation. L’entreprise est récente », assure-t-il, en datant la création de Transavia à 2017 - au lieu de 2007 -, malgré la tentative de correction de la salariée.
Intervenante volontaire dans cette audience, l’AVFT réclame aussi à Transavia des dommages et intérêts « en réparation du préjudice moral et matériel », « que causent les employeurs par leurs manquements ». « Nous estimons que les employeurs fautifs doivent les assumer », souligne Mathilde Valaize, qui précise que l’association, « submergée de demandes », priorise les dossiers où les facteurs de risques sont importants, ce qui est le cas de l’aérien. « Il y a de nombreux déplacements professionnels qui isolent géographiquement les salariés de leurs proches, il y a une division sexuée du travail, avec des pilotes qui sont en écrasante majorité des hommes et des hôtesses de l’air qui sont en écrasante majorité des femmes, explique la juriste. Et tout au sommet de la hiérarchie, le commandant de bord. Ces situations de pouvoir favorisent l’émergence de violences sexuelles. Si ces facteurs de risques ne sont pas compris par les employeurs, cela ne permettra pas d’avoir une action efficace contre ces violences. » Le Conseil rendra sa décision le 15 septembre 2022.
*Le prénom a été modifié.
Violences sexuellescompagnies aériennes Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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BBC
Ukraine war: Prince Harry hails 'extraordinary' Ukraine Invictus team
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The Duke of Sussex has voiced his support for Ukraine, saying that "the whole world is behind them".
Speaking in The Hague in the Netherlands, where the Invictus Games are being held, Prince Harry commended the Ukrainian team's presence as "extraordinary" and acknowledged the difficulty their country currently faces.
You can watch the Invictus Games on BBC One at 18:30 BST.
L'Humanité
Salah Abdeslam : « Je vous demande de me pardonner »
ActuPour la première fois depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, l’unique survivant des commandos terroristes s’est excusé, une larme à l’œil.
Kareen Janselme« Je vous demande de me pardonner, a soudain prononcé Salah Abdeslam ce vendredi. Je présente mes condoléances et mes excuses (…) pour toutes les victimes. » Depuis plus de sept mois, depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, les parties civiles attendaient un signe de l’unique survivant des commandos. Sa première tirade, à l’ouverture des audiences en septembre, avait été froide et glaçante : tout de noir vêtu, Salah Abdeslam se revendiquait « combattant de l’État islamique ». Une semaine plus tard, quand le président de la cour proposait de faire une déclaration spontanée, le même accusé expliquait : « On a voulu que la France subisse la même douleur que nous subissions ». Plus tard, il y eut le refus à nouveau de témoigner.
Mais depuis mercredi, l’attitude de l’accusé a changé. Pour son dernier interrogatoire, sa parole est devenue abondante. Salah Abdeslam est revenu avec détails sur les derniers moments ayant précédé les attentats, puis sa cavale. Pendant trois jours, il a répondu de manière égale aux magistrats, aux avocats des parties civiles et de la défense, tenant à expliquer « (s) a vérité ». Dévoilant même, avec surprise, qu’après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France à Saint-Denis, avant que ceux-ci ne déclenchent leurs ceintures explosives, il s’était rendu dans un café du 18e arrondissement parisien, repéré le matin avec son frère. Il y serait entré, puis aurait commandé un verre au comptoir. Mais, en découvrant « des jeunes, voir des très jeunes » s’amuser et « danser », il aurait renoncé à se faire exploser. Reparti en voiture, il l’aurait garée place Albert Kahn, puis aurait erré à pied, avant de repartir en taxi. L’homme se serait débarrassé de sa ceinture explosive au sud de Paris, à Montrouge, après l’avoir rendue inoffensive. Une nouvelle version de cette nuit-là que pourrait confirmer en partie le bornage téléphonique récupéré par l’instruction. Même si les experts contestent que le terroriste ait de lui-même renoncer à enclencher son gilet. Celui-ci était de toute façon défectueux.
Durant ces trois jours d’audience, Salah Abdeslam a progressivement reconnu une part de responsabilité dans les attentats. « Mes mots ne pourront pas ramener les personnes parties », ni « refermer les plaies » a-t-il reconnu. « Je m’excuse », « Je présente mes condoléances » a-t-il répété. « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération » a-t-il lancé aux parties civiles. Interrogé une dernière fois par son avocate Olivia Ronen, sa voix s’est enrouée, quelques larmes sont apparues alors qu’il s’adressait à ses « frères » coaccusés, qu’il a contactés de France pour le ramener en Belgique cette nuit-là. Il a fini en chuchotant presque : « je voudrais présenter mes excuses à Oulkadi, je lui demande de me pardonner. Je ne voulais pas l’entraîner dans ça. Je demande pardon à Hamza, j’aurais dû être un grand frère pour toi. Et Amri aussi et à sa femme, parce que je leur ai volé six ans de leur vie. »
Des paroles qui ont résonné différemment parmi les victimes et leurs avocats. « Je le crois sincère, même si c’est une personnalité contradictoire, a réagi Cédric, une victime du Bataclan. Il était sûr de lui les premières journées et maintenant il a quelques larmes. Mais moi, je ne me lève pas en regardant mes cicatrices dans la glace, je ne suis pas en fauteuil roulant. Pour d’autres victimes, ses excuses ne suffiront pas. » Olivier, 33 ans, présent sur la terrasse du Carillon, n’y voit qu’une « stratégie de la défense », une esquive « incompatible avec ce qu’il réaffirme systématiquement quand on le pousse dans ses retranchements, quand il évoque encore son adhésion aux thèses de l’État islamique », une expression souvent reprise par l’accusé. Les incohérences de son récit soulevées par le ministère public, ses sourires en coin face aux demandes des avocats des parties civiles, son admiration pour son frère Brahim, qui a fait exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire, ne font pas oublier à certains cette phrase indécente prononcée jeudi : « je pense que les victimes qui ont témoigné sont ressorties plus fortes de toutes ces épreuves. Ils ont acquis des qualités qu’on ne peut pas acheter au supermarché, ils ont tout mon respect ». Malgré sa demande de pardon, sur les bancs des victimes, le malaise était toujours présent vendredi 15 avril, face aux dernières paroles prononcées par Salah Abdeslam.
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Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
L'Humanité
« Le Pen, ce serait une catastrophe pour nous »
ActuLes travailleurs sans-papiers savent ce qu’ils perdraient, si la candidate d’extrême-droite devait l’emporter le 24 avril. Mais ils refusent de croire à une telle issue.
Alexandre FacheDepuis de longs mois, ils tiennent des piquets de grève, devant leurs entreprises, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Alfortville (Val-de-Marne), ou au Coudray-Montceaux (Essonne). Mardi dernier, ils ont manifesté devant le ministère du Travail pour réclamer des régularisations, car « une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous ». Et samedi, ils ont à nouveau défilé dans toute la France « contre le racisme et le fascisme », à l’appel de la Marche des Solidarités, qui rassemble de nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers. « Cette mobilisation était prévue avant même les résultats du premier tour de la présidentielle. On avait un peu anticipé… » explique Anthioumane Touré, Malien de 31 ans, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil. Le jeune homme fait partie des sept militants qui avaient été arrêtés, le 7 octobre dernier, à Montpellier, à leur descente de train, alors qu’ils s’apprêtaient à participer au « Contre Sommet Afrique France », monté en réaction à l’événement officiel du président Macron. Face au choix proposé aux électeurs le 24 avril prochain, Anthioumane Touré témoigne de sentiments contradictoires, entre inquiétude, confiance et combativité. « Je ne vois pas les Français donner une majorité à l’extrême-droite, je n’y crois pas. La France, c’est le pays de la diversité, sa population n’est pas raciste. Mais je suis inquiet, car j’ai vu ce que Macron a fait pendant son quinquennat : il a augmenté la précarité des immigrés, et en même temps, il a fait progresser l’extrême-droite… » Ouvrier dans le nettoyage ou le bâtiment, le trentenaire a le sentiment d’être « dos au mur » et espère que le « barrage » à Marine Le Pen fonctionnera. « Ça ne sera pas pour autant une victoire pour nous. Si Macron passe, il faudra se mobiliser pour le pousser à changer de politique. »
Un sentiment partagé par de nombreux travailleurs sans-papiers. Lui aussi malien, Aboubacar Dembele, 30 ans, fait partie des « intérimaires » du site Chronopost d’Alfortville, en grève depuis le 7 décembre dernier, soutenus notamment par Solidaires et Sud. S’il ne croit pas non plus à la victoire de Marine Le Pen, il ne doute pas qu’une telle issue serait une « catastrophe » pour lui et ses camarades. « L’extrême-droite, ce serait vraiment le pire pour nous. Le seul projet de Le Pen, c’est de nous renvoyer. On aimerait pouvoir agir contre ça, mais on n’a pas le droit de vote, et on n’est pas prêts de l’avoir. Heureusement, on a des soutiens, de beaucoup d’élus de gauche, comme Mathilde Panot (LFI) ou Elsa Faucillon (PCF). Même Anne Hidalgo est venue nous voir ! »
Délégué des travailleurs sans-papiers de la société d’intérim RSI, à Gennevilliers, Mahamadou Touré ne quitte que rarement le piquet de grève installé depuis le 22 octobre. S’il préfère sans hésitation Macron à Le Pen, il ne croît pas, même en cas de victoire de la candidate d’extrême-droite, que celle-ci pourrait mener à bien sa politique. « Comment la France pourrait-elle avancer sans tous ses travailleurs étrangers ? Ce serait impossible. » Membre de la direction confédérale de la CGT et pilote de son collectif immigration, Maryline Poulain fait la même analyse. « Si Marine Le Pen devait appliquer son programme, des secteurs entiers d’activité, dans le nettoyage, le ramassage des déchets, la restauration, l’hôtellerie, la sécurité, le BTP, mais aussi l’agriculture, la logistique, seraient à l’arrêt. Aussi, je ne pense pas qu’elle irait au bout de sa politique d’expulsions massives. Mais le résultat pour les travailleurs ne serait pas non plus très joyeux, avec un maintien dans la clandestinité, à la merci des patrons, et une catastrophe sociale annoncée. » Dimanche 24 avril, Mahamadou Touré n’a pas prévu de suivre la soirée électorale. Il sera au piquet de grève de Gennevilliers. La meilleure façon, pense-t-il, d’obtenir enfin cette régularisation tant attendue.
Travailleurs sans papiersPrésidentielle 2022 Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
L'Humanité
« Macron n’a rien fait pour nous, mais Le Pen, ce serait une catastrophe »
RécitLes travailleurs sans-papiers en lutte savent ce qu’ils auraient à perdre, si la candidate du Rassemblement national devait l’emporter le 24 avril. Mais ils refusent de croire à une telle issue.
Alexandre FacheDepuis de longs mois, ils tiennent des piquets de grève, devant leurs entreprises respectives, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Alfortville (Val-de-Marne), ou au Coudray-Montceaux (Essonne). Mardi, ils ont manifesté devant le ministère du Travail pour réclamer des régularisations, car « une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous ». Et ce samedi, ils vont à nouveau défiler dans toute la France « contre le racisme et le fascisme », à l’appel de la Marche des Solidarités, qui rassemble de nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers. « Cette mobilisation était prévue avant même les résultats du premier tour de la présidentielle. On avait un peu anticipé… » explique Anthioumane Touré, malien de 31 ans, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil. Le jeune homme fait partie des sept militants qui avaient été arrêtés, le 7 octobre dernier, à Montpellier, à leur descente de train, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre part au « Contre Sommet Afrique France », monté en réaction à l’événement officiel organisé ce week-end-là par le président Macron. Face au choix proposé aux électeurs le 24 avril prochain, Anthioumane Touré témoigne de sentiments contradictoires, entre inquiétude, confiance et combativité. « Je ne vois pas les Français donner une majorité à l’extrême-droite, je n’y crois pas. La France, c’est le pays de la diversité, sa population n’est pas raciste. Mais je suis inquiet quand même, car j’ai vu ce que Macron a fait pendant son quinquennat : il a augmenté la précarité des immigrés, et en même temps, il a fait progresser l’extrême-droite… » Ouvrier dans le nettoyage ou le bâtiment, le trentenaire a le sentiment d’être « dos au mur » et espère que le « barrage » à Marine Le Pen fonctionnera. « Ça ne sera pas pour autant une victoire pour nous. Si Macron passe, il faudra se mobiliser sans cesse, aller dans la rue, le pousser à changer de politique. »
Un sentiment partagé par de nombreux travailleurs sans-papiers. Lui aussi malien, Aboubacar Dembele, 30 ans, fait partie des « intérimaires » du site Chronopost d’Alfortville en grève depuis le 7 décembre dernier, soutenus notamment par Solidaires et Sud. S’il ne croit pas non plus à la victoire de Marine Le Pen, il ne doute pas qu’une telle issue serait une « catastrophe » pour lui et ses camarades. « L’extrême-droite, ce serait vraiment le pire pour nous. Le seul projet de Le Pen, c’est de nous renvoyer. On aimerait pouvoir agir contre ça, mais on n’a pas le droit de vote, et j’ai l’impression qu’on n’est pas prêts de l’avoir. Heureusement, on a des soutiens, de beaucoup d’élus de gauche, comme Mathilde Panot (LFI) ou Elsa Faucillon (PCF). Même Anne Hidalgo est venue nous voir ! »
Délégué des travailleurs sans-papiers de la société d’intérim RSI, à Gennevilliers, Mahamadou Touré ne quitte que rarement le piquet de grève installé depuis le 22 octobre. S’il préfère sans hésitation Macron à Le Pen, il ne croît pas, même en cas de victoire de la candidate d’extrême-droite, que celle-ci pourrait mener à bien sa politique. « Comment la France pourrait-elle avancer sans tous ses travailleurs étrangers ? Ce serait impossible. » Membre de la direction confédérale de la CGT et pilote de son collectif immigration, Maryline Poulain fait la même analyse. « Si Marine Le Pen devait appliquer son programme, des secteurs entiers d’activité, dans le nettoyage, le ramassage des déchets, la restauration, l’hôtellerie, la sécurité, le BTP, mais aussi l’agriculture, la logistique, etc, seraient à l’arrêt. Aussi, je ne pense pas qu’elle irait au bout de sa politique d’expulsions massives. Mais le résultat pour les travailleurs ne serait pas non plus très joyeux, avec leur maintien dans la clandestinité, à la merci des patrons, et une catastrophe sociale annoncée. » Dimanche 24 avril au soir, Mahamadou Touré n’a pas prévu de suivre la soirée électorale. Il sera au piquet de grève de Gennevilliers. La meilleure façon, pense-t-il, d’obtenir enfin cette régularisation qu’il attend depuis de longues années.
Travailleurs sans papiersPrésidentielle 2022Rassemblement nationalMarine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
La « marche pour le futur » avance vers une convergence des luttes
ActuCe samedi, 60 000 personnes concernées par les enjeux sociétaux et environnementaux sont descendues dans la rue partout en France pour défendre pêle-mêle le climat ou encore le féminisme.
Clara BolzingerLe futur s’écrit ensemble : c’est ce qu’on pouvait lire, ce samedi, sur les affiches jaunes tenues par les militants pour une justice climatique et sociale. À la veille du scrutin du premier tour, 35 000 personnes, selon les organisateurs, se sont mobilisées place de la Bastille. Plusieurs associations et collectifs de lutte contre le réchauffement climatique tels que Les Amis de la terre et Action non-violente COP21 (ANV COP21) avaient décidé d’orchestrer une « marche pour le futur », afin de rappeler l’importance des enjeux climatiques. Mais pas que. Plus de 300 organisations comme Nous Toutes, le Comité Adama, ou Alternatiba ont lancé un appel unitaire pour lutter sur tous les fronts des discriminations. La porte-parole de Nous Toutes, Pauline Baron, a insisté sur l’importance de construire « une interconnexion des luttes », car « le racisme, le sexisme et le dérèglement climatique sont des violences systémiques ». Alors que tous se préparaient à un résultat électoral ténébreux pour l’avenir, la militante du collectif féministe ne comptait pas « attendre cinq ans pour agir ». Riposte immédiate et intersectionnalité : tels étaient les maîtres mots de cette mobilisation. Une première pour les activistes de ces sphères militantes. « Des liens existaient déjà entre nous », a expliqué Charlène Fleury, porte-parole d’ANV COP21. Ces organisations s’étaient déjà croisées en manifestation, mais n’avaient jamais défilé sous une bannière commune. « L’idée a émergé lors de la marche Look Up du 12 mars. Un sentiment d’urgence et la nécessité d’être là nous ont rassemblés ».
« On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! »
Le climat, bien sûr, a occupé une place de taille dans le cortège, et cela s’est entendu. Sur fond de « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! », scandé à tue-tête, les militants écologistes ont dit leur volonté de changer les choses. Non sans une certaine défiance vis-à-vis des gouvernements. « Je suis pessimiste quant au rôle de l’État », explique ainsi Léo, qui ne le juge pas capable d’influer sur les grandes entreprises. Interrompu brièvement par la batucada qui passe près de lui, ce jeune consultant de 25 ans reprend. « Je ne crois pas trop en la politique », explique-t-il, » mais plus aux initiatives citoyennes. « Elles permettent, estime-t-il, « de sensibiliser aux conséquences du dérèglement climatique, qui peut générer des guerres et de l’instabilité sociale ».
Natalie, membre d’Extinction Rébellion, porte le même regard quant aux solutions pour agir. » De nombreuses personnes organisent des tas de projets. Je suis dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, NDLR) et je mange de la viande une fois par semaine. » La militante survoltée de 53 ans y trouve son compte. « Ça coûte moins cher de consommer des légumes bios que de manger des produits carnés », insiste-t-elle.
Une écologie du quotidien
Les gestes du quotidien font aussi partie de la vie de Moa et Antoine, mobilisés avec leurs deux enfants. Par convictions écologiques, ils n’ont « pas de voiture, ne mangent pas de viande, ne prennent jamais l’avion », et maintiennent le chauffage « à 18 degrés ».
Doutant, souvent, qu’un changement significatif de modèle économique soit rapidement possible, de nombreux manifestants voyaient ainsi dans le changement de comportements individuels un levier plus accessible. La question de transformer sur le fond les politiques climatiques n’a toutefois pas été mise de côté. Sandrine la trouve indissociable de toutes les autres. « Les questions climatiques, féministes, antiracistes et contre les discriminations » vont toutes de paire, explique la cinquantenaire. « Il n’y a pas de paix s’il n’y a pas de justice », insistait-elle à 24 heures du premier tour de la présidentielle. Cette mobilisation était pour elle « la dernière ligne droite » pour donner de la visibilité à ces enjeux. Depuis dimanche soir, elle sonne aussi comme la relance d’un combat qui va devoir reprendre de plus belle.
Réchauffement climatiquemobilisations Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Valeurs Actuelles
Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”
EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).
La moitié du parc nucléaire à l’arrêt
Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».
Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.
Manche : les dernières actualités
France24 - World
'A dozen terrorists' killed in air strikes in central Mali, army says
Issued on: 17/04/2022 - 11:15
NEWS WIRES
Mali's army said Saturday that it had killed "a dozen terrorists" including a French-Tunisian jihadist in air strikes in the centre of the Sahel nation.
The armed forces carried out two strikes on Thursday "to neutralise a dozen terrorists in the forest of Ganguel" about 10 kilometres (six miles) from the village of Moura, the general staff said in a press release.
"These strikes made it possible to neutralise some cadres of the GSIM," (the Group to Support Islam and Muslims, the biggest jihadist alliance in the Sahel) it said, "including Samir Al-Burhan, a Franco-Tunisian terrorist cadre".
The army said it acted on the basis of precise information regarding a "group of terrorists" it said had come "to boost the morale" of GSIM fighters and provide support to them after their "serious setback at Moura".
Mali's military-dominated government says it "neutralised" 203 jihadists in Moura at the end of March, but witnesses interviewed by media and Human Rights Watch (HRW) say soldiers actually killed scores of civilians with help from foreign fighters.
No photos or video to support either the Malian authorities' or HRW's account have emerged from Moura since then.
The UN mission in Mali has for days been asking in vain to be allowed to send a team of investigators to the area.
Ruled by a military junta since August 2020, Mali has been in a political crisis since 2012.
The spread of jihadists from the north of the vast, impoverished country has spilled into neighbouring Burkina Faso and Niger and the conflict has become more complicated with emergence of local militias and criminal gangs.
Thousands of soldiers and civilians have been killed in the conflict, and hundreds of thousands have been forced to flee their homes.
(AFP)
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WEST AFRICAUN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces
EU halts military training in Mali, German foreign minister to hold talks with junta
Truth or Fake
Moura massacre in Mali: Debunking claims that civilians were armed
Valeurs Actuelles
Nucléaire, la leçon ukrainienne
Il n’y a que le réel pour concocter de pareils scénarios. Voilà onze ans, le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque balayait la côte nord-est du Japon et, noyant la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquait l’un des plus sérieux accidents nucléaires de l’histoire. Même s’il ne causa pas de victimes directes, contrairement au tsunami lui-même, il fut suffisamment grave pour pousser le Japon à décréter un abandon progressif du nucléaire, bientôt imité par l’Allemagne, pays de forte tradition antinucléaire et dont la chancelière, Angela Merkel, projetait une alliance électorale avec les Verts. En France, l’accident japonais hystérisa une opposition à l’atome demeurée vivace et contribua notamment à signer l’arrêt de mort de la centrale de Fessenheim. Pour le nucléaire européen, une décennie pénible s’ouvrait, faisant suite à deux décennies déjà bien moroses.
Le problème est qu’on peut choisir de se passer du nucléaire, mais qu’on ne se passe pas aussi facilement d’électricité. On s’en passe d’autant moins que la peur d’une catastrophe climatique a poussé la planète entière (du moins celle qui a les moyens) à mener la chasse au dioxyde de carbone (CO2), ce gaz de la vie devenu l’incarnation du mal. Or, le nucléaire n’en émet pas tandis que les autres sources de production d’électricité – le gaz et surtout le charbon – en émettent beaucoup. Les Allemands, comme les Japonais, carburent aux énergies fossiles. Ils sont donc considérés comme de gros pollueurs. Au fil des années, le poids des arguments s’est inversé. Le message – tenu par le Giec, notamment, la voix de l’Onu pour le climat – était le suivant : “être antinucléaire est une position que l’on veut bien comprendre mais que l’on ne saurait soutenir”.
le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit : le feu nucléaire
Évidemment, il y a les énergies renouvelables (EnR). Les décennies moroses du nucléaire furent les décennies glorieuses du solaire et de l’éolien – en Allemagne plus encore que chez nous. Le problème est que si les EnR fournissent elles aussi une électricité décarbonée, elles fournissent surtout une électricité qui brille par son absence, en général quand on a besoin d’elle. Le 2 mars dernier, par exemple, à la pointe du soir, les 154 gigawatts installés de part et d’autre du Rhin ne fournissaient que… 5,3 gigawatts aux millions de foyers français et allemands. Or, on se chauffe, on s’éclaire : il faut de l’électricité. Il faut donc du charbon ou du gaz. C’est là que nous retrouvons les Russes. Ceux-ci fournissent 60 % du gaz brûlé en Allemagne. À ce niveau-là, ce n’est plus un ami, c’est un partenaire vital. Pour renforcer l’union, un gazoduc géant, Nord Stream 2, est en cours de construction. À la Russie la source, à l’Allemagne le robinet. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a son fauteuil dans le premier cercle dirigeant des sociétés russes Rosneft (pétrole) ou Gazprom (gaz), veillait sur le projet.
L’invasion qui chamboule tous les plans
Mais, patatras, voilà que l’ami russe envahit l’Ukraine ! Le gaz, tout à coup, sent le soufre, et même la poudre à canon. Émettre du CO2, passe encore, être à la base de l’économie d’un pays qui ramène la guerre en Europe, ça fait trop. L’Allemagne est au bord d’un virage stratégique aussi brutal qu’inédit. Les centrales à charbon n’ont pas fini de tourner et il se murmure que les derniers réacteurs nucléaires du pays pourraient voir leur horizon s’éclaircir (à noter que le Japon a, lui aussi, repris le chemin de l’atome). En France, où les éoliennes et les panneaux solaires nous rendent également dépendants du gaz (et même du charbon), le nucléaire pourrait bien revenir en grâce plus nettement encore que ce que le discours très ambigu d’Emmanuel Macron à Belfort (voir Va leurs actuelles du 17 février 2022) laissait espérer.
Et pourtant, comment imaginer timing plus désastreux pour ce changement de paradigme ? On peut être un défenseur de l’atome, il faut avouer que, au-delà de toute considération énergétique et géopolitique, l’actualité ukrainienne replace le nucléaire sous un jour passablement inquiétant. En prenant d’abord le contrôle du site de Tchernobyl puis celui de la centrale de Zaporijia, les forces russes ont réactivé de façon angoissante la crainte d’un accident dont les conséquences pourraient être très graves, non seulement pour la région, mais aussi pour le continent. Pire encore, en dessinant les contours d’un affrontement entre la Russie et l’Otan, deux forces dotées de la bombe atomique, le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit (autrement plus grave que le “dérèglement climatique”) : le feu nucléaire. Bien sûr, la mobilisation, par Vladimir Poutine, des “forces de dissuasion” russes relève probablement du discours martial ; l’équilibre de la terreur qui, n’en déplaise aux pacifistes, fonctionne depuis soixante ans, ne devrait pas être rompu en Ukraine. Bien sûr aussi, la prise de contrôle des centrales ukrainiennes par les soldats russes relève plus du blocus énergétique que d’une intention de sabotage, dont les saboteurs seraient les premiers à pâtir. Il n’empêche que tout ceci n’est guère rassurant et renvoie l’homme maître de l’atome à sa responsabilité la plus vive. Notre force a un prix : l’inconséquence ne nous est pas permise.
France24 - World
Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says
Issued on: 16/04/2022 - 16:16
NEWS WIRES
A migrant boat has capsized off the Libyan coast, leaving at least 35 people dead or presumed dead, the U.N. migration agency said Saturday.
The shipwreck took place Friday off the western Libyan city of Sabratha, a major launching point for the mainly African migrants making the dangerous voyage across the Mediterranean, said the International Organization for Migration.
The IOM said the bodies of six migrants were pulled out while 29 others were missing and presumed dead. It was not immediately clear what caused the wooden boat to capsize.
The tragedy was the latest to involve migrants departing from North Africa to seek a better life in Europe. This past week alone, at least 53 migrants were reported dead or presumed dead off Libya, according to the IOM.
“Dedicated search and rescue capacity and a safe disembarkation mechanism are urgently needed to prevent further deaths and suffering,” the IOM said.
Investigators commissioned by the United Nations’ top human rights body found evidence of possible crimes against humanity committed in Libya against migrants detained in government-run prisons and at the hands of human traffickers.
Earlier this month, more than 90 people in an overcrowded boat drowned in the Mediterranean Sea, days after they left Libya, according to the Doctors Without Borders aid group.
Migrants regularly try to cross the Mediterranean from Libya in a desperate attempt to reach European shores. The country has emerged as the dominant transit point for migrants fleeing war and poverty in Africa and the Middle East.
Human traffickers in recent years have benefited from the chaos in Libya, smuggling in migrants across the oil-rich country’s lengthy borders with six nations. The migrants are then typically packed into ill-equipped rubber boats and set off on risky sea voyages.
At least 476 migrants died along the Central Mediterranean route between Jan. 1 and April 11, according to the IOM.
Once back in Libya, the migrants are typically taken to government-run detention centers rife with abuse and ill-treatment.
(AP)
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More than a dozen killed in latest Greece migrant boat accident
Rescue ships pull almost 400 migrants from overcrowded boat off Tunisia
More than 700 migrants saved from Mediterranean this weekend
El País (ESP)
ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.
Lunes 18 de abril
En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.
La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.
Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.
Martes 19 de abril
Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.
El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.
Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?
Miércoles 20 de abril
A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.
Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.
El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.
Jueves 21 de abril
Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.
Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.
Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.
Viernes 22 de abril
La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.
Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.
Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.
Sábado 23 de abril
No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Domingo 24 de abril
Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.
La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.
La bebida del finde
La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.
Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.
Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí
France24 - World
Divers inspect fuel-laden ship that sank off Tunisia
Issued on: 17/04/2022 - 15:45
NEWS WIRES
Vedika BAHL
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Lilia BLAISE
Divers on Sunday inspected the hull of a tanker loaded with 750 tonnes of fuel that sank off southeastern Tunisia, with no leak detected so far, officials said.
"With the improvement in weather conditions, a team of divers accompanied by the ship's captain and engineer who know its layout are on site to examine the hull," Mohamed Karray, spokesman for the court in Gabes city, which is investigating Saturday's sinking, told AFP.
The Equatorial Guinea-flagged Xelo was travelling from Egypt to Malta when it went down.
Images released by the environment and defence ministries showed divers heading for the site in the Gulf of Gabes, and then getting into the water at the scene that has been sealed off by Tunisia's military.
Defence ministry photos showed the vessel largely submerged.
The crew of the Xelo had issued a distress call on Friday evening and sought shelter in Tunisian waters from bad weather before going down, authorities said.
Environment Minister Leila Chikhaoui, who travelled to the port of Gabes on Saturday to help oversee the response, said the situation was "under control".
"We think the hull is still watertight and there is no leakage for the moment," she told AFP.
As a precaution, protective booms to contain any oil slick have been placed around the wreck.
The Tunisia branch of the World Wildlife Fund expressed concern about another "environmental catastrophe" in the region, an important fishing zone which has already suffered from pollution.
The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.
It began taking on water around seven kilometres (four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to the environment ministry.
It said Tunisian authorities rescued the seven-member crew, who received first aid and were being accommodated in a hotel.
(AFP)
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Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast
BBC
Twitter board takes action to fight Musk bid
Twitter's board has armed itself against a possible hostile takeover - a day after billionaire Elon Musk made a $43bn (£33bn) offer to buy the platform.
It has adopted what is known as a "limited-duration shareholder rights plan", also known as a "poison pill".
The move will prevent anyone from having more than a 15% stake in the company.
It does this by allowing others to buy additional shares at a discount.
The Twitter board detailed its defence plan to the US Securities and Exchange Commission and put out a statement saying it was needed because of Mr Musk's "unsolicited, non-binding proposal to acquire Twitter".
A takeover bid is considered hostile when one company tries to acquire another against the wishes of that company's management - in Twitter's case, its executive board.
Josh White, former financial economist for the Securities and Exchange Commission, told the BBC that a poison pill is "one of those last lines of defence against a hostile bid takeover".
"We call it the nuclear option," he said.
Mr White says the board has made it clear "that they don't feel like it's a high enough value for the company".
Because Mr Musk had signalled that he was not willing to negotiate a higher price, the Twitter board went ahead with the poison pill.
Mr White says he was surprised by Mr Musk's negotiation tactic because if the end game is to acquire the company it might not be the "right approach".
"I actually think if he was truly serious about the takeover attempt, he would have started at a price and left the window open for negotiation," he said.
The plan will expire on 14 April next year.
Chief Executive Parag Agrawal previously said the company was not being "held hostage" by the offer.
Meanwhile, Mr Musk said at the TED2022 conference in Vancouver: "I am not sure that I will actually be able to acquire it." He added that he does have a "plan B", though he did not divulge it.
Mr Musk announced a 9.2% stake in the company earlier this month, but he is not the largest shareholder anymore. Asset management firm Vanguard Group disclosed that its funds now own a 10.3% stake.
Mr Musk has said he believes Twitter is limiting freedom of speech on the platform and he reiterated this at the Vancouver event. He has said his primary motivation would be to expand free speech - a US Constitutional right - on Twitter.
Mr Musk is being advised by the US investment bank Morgan Stanley. Meanwhile, Twitter is being helped by two banks, Goldman Sachs and JP Morgan, according to Bloomberg.
Twitter's 'poison pill' strategy could work
Twitter is trying to make itself inedible to a predator. Its wrapping itself with spikes and covering itself with poison.
The poison pill strategy has been around for decades - and it works.
Twitter will flood the market with new shares if Elon Musk buys more than 15% of the company. That would then dilute his share of the company. Clever.
It strongly suggests that Twitter's board will fight Mr Musk's bid to take control of the company.
This doesn't necessarily mean Twitter is saying it doesn't want to be bought. The mechanism simply gives the board more power to prevent a hostile takeover.
Elon Musk is likely now to appeal to shareholders. He's already said it would be "indefensible" if Twitter's board didn't put the offer to a shareholder vote.
Twitter is finding out that being courted by the world's richest man can be flattering, but it's also hugely distracting.
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Elon Musk makes offer to buy Twitter
Elon Musk will not join Twitter board, says boss
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L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba France24 - World
Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast
Issued on: 16/04/2022 - 14:15
NEWS WIRES
A tanker carrying 750 tonnes of diesel fuel from Egypt to Malta sank Saturday in the Gulf of Gabes off Tunisia's southeast coast, sparking a rush to avoid a spill.
"The ship sank this morning in Tunisian territorial waters. For the moment, there is no leak," local court spokesman Mohamed Karray said.
A disaster prevention committee would meet in the coming hours "to decide on the measures to be taken", he added.
The Equatorial Guinea-flagged Xelo was headed from the Egyptian port of Damietta to the European island of Malta when it requested entry to Tunisian waters on Friday evening due to bad weather.
The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.
It began taking water around seven kilometres (over four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to a Tunisian environment ministry statement.
It said Tunisian authorities evacuated the seven-member crew.
Environment Minister Leila Chikhaoui was travelling to Gabes "to evaluate the situation... and to take necessary preventive decisions in coordination with the regional authorities", a ministry statement said.
Authorities have activated "the national emergency plan for the prevention of marine pollution with the aim of bringing the situation under control and avoiding the spread of pollutants".
Court spokesman Karray said the Georgian captain, four Turks and two Azerbaijanis were briefly hospitalised for checks and were now in a hotel.
The defence, interior, transport and customs ministries were working to avoid "a marine environmental disaster in the region and limit its impact", the environment ministry said.
Before the ship sank, the ministry had described the situation as "alarming" but "under control".
The Gulf of Gabes was traditionally a fishing area but activists say it has suffered from pollution due to phosphate processing industries based near the city of Gabes.
The last maritime accident involving the country was in October 2018, when Tunisian freighter Ulysse slammed into the Cyprus-based Virginia anchored about 30 kilometres (20 miles) off the northern tip of the French island of Corsica, sending hundreds of tonnes of fuel spilling into the Mediterranean.
It took several days of maritime manoeuvres to disentangle the boats and pump some 520 cubic metres of propulsion fuel, which had escaped tanks.
(AFP)
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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament
ENVIRONMENTTunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy
Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab
L'Humanité
Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022 L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
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[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
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An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
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“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
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Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
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Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
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Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
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Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
BBC
Climate change: Key UN finding widely misinterpreted
By Matt McGrathEnvironment correspondent
A key finding in the latest IPCC climate report has been widely misinterpreted, according to scientists involved in the study.
In the document, researchers wrote that greenhouse gases are projected to peak "at the latest before 2025".
This implies that carbon could increase for another three years and the world could still avoid dangerous warming.
But scientists say that's incorrect and that emissions need to fall immediately.
The IPCC's most recent report focused on how to limit or curtail emissions of the gases that are the root cause of warming.
In their summary for policymakers, the scientists said it was still possible to avoid the most dangerous levels of warming by keeping the rise in global temperatures under 1.5C this century.
This will take a herculean effort, with carbon emissions needing to shrink by 43% by the end of this decade to stay under this threshold of danger.
But before they fall, emissions need to reach a peak - and it's in the text explaining this idea that the report becomes confusing.
"Global greenhouse gases are projected to peak between 2020 and at the latest by 2025, in global modelled pathways that limit warming to 1.5C," the summary states.
Most media outlets including the BBC concluded that meant emissions could rise until 2025 and the world could still stay under 1.5C.
"When you read the text as it's laid out, it does give the impression that you've got to 2025 which I think is a very unfortunate outcome," said Glen Peters, from the Centre for International Climate Research in Oslo, and an IPCC lead author.
"It's an unfortunate choice of wording. That is, unfortunately, going to potentially have some rather negative consequences."
So what went wrong?
It's partly because the climate models that scientists use to project temperatures work in five-year blocs, so 2025 follows 2020 for example, without reference to the years in between.
"Because models work on 5-year increments, we can't derive statements with higher precision," said Dr Joeri Rogelj, from Imperial College London, and an IPCC lead author.
"But when you look at the scientific data supporting this headline, it becomes immediately clear that any scenario in line with 1.5C drops emissions from 2020 to 2025. Even for scenarios that limit warming to 2C this is also the case."
Another issue was timing.
Covid delayed the mitigation report by about a year but the information used came from models that projected peaking, by and large, in 2020.
"The headline statement couldn't say emissions should have peaked already, as governments and scientists need to agree on messaging that is scientifically accurate without being policy prescriptive," said Dr Edward Byers, an IPCC contributing author from the International Institute for Applied Systems Analysis.
This led to a lengthy debate during the two-week long approval session between the scientists and government officials over the exact words to use.
"There were many discussions about whether words such as "now" or "immediately" can be used," said Dr Byers.
"Some parties or people had concerns that that this would soon be out of date. And if the report was read in the future then "immediately" doesn't mean anything."
"I don't personally agree with that so I think 'immediately' would have been the best word to use."
A major challenge in communicating complex messages about climate change is that the more simplified media reports of these events often have more influence than the science itself.
This worries observers who argue that giving countries the impression that emissions can continue to grow until 2025 would be a disaster for the world.
"We definitely don't have the luxury of letting emissions grow for yet another three years," said Kaisa Kosonen from Greenpeace.
"We have eight years to nearly halve global emissions. That's an enormous task, but still doable, as the IPCC has just reminded us - but if people now start chasing emissions peak by 2025 as some kind of benchmark, we don't have a chance."
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc
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New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Génome humain : les 8% qui changent tout
EntretienIl y a 20 ans, 92% du génome humain était décodé. Un consortium de plus de cent scientifiques vient de réussir à compléter les 8% restants, établissant ainsi la carte la plus complète à ce jour du génome humain. Une avancée génétique importante. Leurs travaux font l’objet de huit publications et commentaires dans une série d'articles publiés le 31 mars dans diverses revues dont Science. Explications avec le pionnier français de l’exploration du génome humain, Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, directeur de recherche au CNRS et ancien directeur du Genoscope - Centre national de séquençage à Évry, rattaché au Commissariat à l'énergie atomique
Anna Musso
En tant que pionnier, biologiste et généticien, quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux qui permettent d’accéder au premier séquençage complet d’un génome humain ?
Un monde sépare ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce qui se faisait il y a 20 ans et même plus récemment. Il y a 20 ans nous considérions ceci comme du détail, c'était avant tout de l'ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n'est pas tout à fait le cas. Mais la portée de ceci reste difficile à estimer et beaucoup des choses vues étaient attendues. D'une manière générale ces 200 millions de bases supplémentaires, vont faire l'objet de commentaires nombreux et alimenter toutes sortes d'hypothèses et de spéculations. Ce travail qui est un véritable tour de force expérimental et informatique permet de répondre à certaines questions qui sont à l'origine du projet mais il va générer encore plus de questions et d'interrogations. Ce qui est toujours excitant en science.
Quelles sont ces technologies qui ont pu faciliter sa mise à nu ?
Nous entrons dans les technologies de séquençage de 3ème génération qui permettent de lire des séquences sur des longueurs considérables 10000 à 20000 bases, voire plus, même si ces séquences comportent beaucoup d'erreurs. Une même séquence peut être lue de très nombreuses fois et donc les erreurs qui sont surtout aléatoires d'une lecture à l'autre peuvent être corrigées. Les corrections reposent sur des méthodes purement informatiques qui analysent et comparent les séquences lues. Une fois lues, il faut assembler les fragments les uns aux autres. Ce qui dans le cas de répétitions est pratiquement impossible, à moins de pouvoir couvrir (lire) de très grands fragments, ce que permettent ces nouvelles méthodes de séquençage. Ces nouveaux procédés de séquençage sont aussi accompagnés de développement logiciels très importants pour assembler des séquences très semblables.
En outre les cellules normales contiennent deux copies de génomes (Un de la mère l'autre du père) ce qui complique beaucoup l'assemblage surtout des séquences de nature répétée. Les auteurs ont recouru à un môle hydatiforme, une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l'embryon. Les cellules ne contiennent alors qu'une copie de génome provenant d'un seul parent. Il n'y aura donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l'autre parent.
En quoi est-ce important de décoder un génome humain entier ?
Ces régions répétées qui représentent globalement 8% d'un génome n'étaient pas connues en détail. On sait cependant depuis longtemps qu'il y a en gros 3 sortes de régions constituées de répétions à la queue leu leu sur de très longues portions. Il s'agit 1) des extrémités des chromosomes, les télomères, 2) des centromères qui jouent un rôle crucial dans la séparation des chromosomes lors de la division des cellules, 3) de grandes portions qui portent de très nombreuses copies des gènes des ARN ribosomiques (rARN) qui constituent l'ossature des ribosomes. Les ribosomes sont les machineries qui fabriquent les protéines dans les cellules. On avait aussi remarqué que ces régions répétées pouvaient renfermer des gènes codant des protéines, mais personne ne savait combien. Quand vous ne connaissez une île que par son contour et un arbre qui dépasse l'horizon, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aller voir ce que renferme cette île. Ici c'est pareil, les gens voulaient savoir avec précision ce que représentent ces 8% mal connus, c'est la curiosité avant tout. Ainsi, sur 200 millions de bases séquencées et replacées sur un génome on dénombre plusieurs milliers de gènes divers représentant une vingtaine de catégories. Ces diverses catégories étaient connues, mais maintenant on sait où se trouvent tous ces éléments. On a aussi trouvé environ 150 gènes codant des protéines. Ce sont en général aussi des copies de gènes présents ailleurs dans le génome. Mais on ne sait pratiquement rien sur l'expression de ces nouvelles copies. Comme elles sont redondantes et donc possiblement superflues, elles pourraient évoluer rapidement et à terme coder pour de nouvelles fonctions – pure hypothèse à ce stade. Une autre raison importante de séquencer la totalité, était de pouvoir disposer d'une nouvelle référence. La référence utilisée jusqu'à présent est proche de la version publiée par le consortium international public en 2004 qui comprenait encore plusieurs centaines de "trous" de taille mal estimée, version qui était occasionnellement mise à jour. Maintenant on va disposer d'une nouvelle référence beaucoup plus détaillée. On va changer d'étalon. Mais cet étalon est une séquence particulière. Toutes les autres séquences humaines, de toutes origines, comportent des variations nombreuses, c'est la biodiversité de l'humanité. A ce stade on ne peut pas dire s'il sera important de séquencer systématiquement en entier les génomes des individus. De toute manière les techniques de 2ème génération, qu'on utilise pour séquencer les génomes produisent les données, mais les résultats étaient difficiles à exploiter. L'utilisation du nouvel étalon va faciliter cette exploitation. On a cependant l'impression que l'information contenue dans ces 200 millions de bases additionnelles n'est pas primordiale sur le plan médical à ce stade de nos connaissances. Cependant des zones très limitées des 8% pourraient être ciblées pour répondre à des questions très spécifique.
Quelles sont les prochaines étapes en matière de génomique humaine ?
De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l'éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8%. Il y a aussi une importante variabilité dans ces 8% et même sur le plan quantitatif : 8% est une moyenne avec de fortes variations individuelles. On va bien sûr essayer de savoir s'il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et en particulier des pathologies associées. Les hypothèses ne manquent pas. On voudra, bien sûr, aussi comparer les différentes populations humaines, et voir ce qui se passe chez les autres mammifères, le reste du monde vivant. Une fois de plus la biodiversité est au rendez-vous.
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - World
Dam busters: Tearing down concrete walls to save Atlantic salmon
Issued on: 15/04/2022 - 12:54
Valérie DEKIMPE
Since the 20th century, European rivers have been dammed and diverted for the sake of generating renewable energy. But the concrete walls have left an indelible mark, upending entire ecosystems. Migratory fish species in particular are paying the price. Atlantic salmon can no longer find they way back to their home streams to spawn, pushing the species to the brink of extinction. Should dams be torn down in the name of biodiversity? We take a closer look in this edition of Down to Earth.
In France’s western Normandy region, the Selune River flows into the famed Mont-Saint-Michel bay. This is where Jean-Marc Roussel and his team of scientists are carrying out a series of experiments to check the river's vital signs.
"We're like river doctors," he explains.
In 2019, a 35-metre-tall dam was removed from the Selune, while the demolition of a second dam is also underway. It’s the largest dam removal project of its kind in Europe, and a unique opportunity to investigate what happens once nature has reclaimed its territory.
The team of scientists from France’s National Institute for Agricultural Research (INRAE) capture migratory fish and insects to count them, measure them and find out how quickly ecosystems are being restored.
The results have exceeded their expectations.
"The way the river has been reborn is such an important message, a message of hope," says Roussel. "Just when you think that everything is going wrong with the environment, sometimes you can get a sign, a concrete example of nature reclaiming its territory. And I think that’s really comforting."
Nearly half a million obsolete dams in Europe
Are dams really worth it? And what happens once they’re no longer in use?
Roberto Epple has been grappling with those questions for more than a decade. As president and founder of the non-profit European Rivers Network, he is a fervent advocate of free-flowing rivers.
He takes us to one of the many dams that have been abandoned in Europe. The Chavanon dam was built more a century ago but never completed and has been obstructing the river ever since. There could be more than 500,000 dams like this one, says Epple – obsolete and forgotten.
At the time they were built, their end of life was never factored in. But now, energy producers are having to rethink how the massive structures fit into the landscape.
Dams, made to measure
Can hydropower production ever be compatible with healthy ecosystems? In central France, on the Allier River, one dam has had a major facelift. The Poutes dam was once almost 20 metres high. Now it’s less than 7 metres tall and a large part of the concrete structure has been taken apart. Two main gates have also been installed. Opening them allows the river to follow its natural course during the salmon migration season. Production is now completely shut down twice a year. Overall, the plant has been running at 85 percent capacity.
A last-ditch effort to save an iconic species
Redesigning dams only solves part of the problem. It will take more than that to save the Atlantic salmon. That's why France’s Wild Salmon Conservancy, also located on the Allier River, has been overseeing a reproduction programme spanning several years. The fish are captured, bred in conditions nearly identical to their natural habitat and released back into the wild.
Céline Bérard, the centre’s director, is hopeful that the work done at the Poutes dam will bear fruit. In the meantime, the situation remains critical.
"They’re really holding on by a thread," she says.
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Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie
J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.
« Ce cri d’autrefois, »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».
L’“austère fraternité des hommes”
Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.
Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.
“L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa BBC
Piers Morgan says exit from ITV's Good Morning Britain was 'a farce'
Piers Morgan has said his controversial exit from ITV's Good Morning Britain last year was "a farce" but it "focused everyone's minds" on free speech.
The presenter is about to launch his first TV show since the row over his comments about the Duchess of Sussex.
Piers Morgan Uncensored will air on the new TalkTV channel in the UK as well as being screened in the US and Australia.
He also criticised ITV for "censoring" him. The network has previously said it champions freedom of expression.
Morgan left the breakfast show last March after saying he "didn't believe a word" Meghan had said in an interview with Oprah Winfrey.
'A bit dramatic'
His comments sparked a record 58,000 complaints to Ofcom. The UK media regulator later rejected the complaints, however, saying that limiting his views would be a "chilling restriction" on free expression.
Speaking ahead of the launch of his new show, Morgan said: "I used to think I was uncensored, and then of course when I left Good Morning Britain, it turned out that I actually was being censored in the sense that I was told I had to apologise for disbelieving Princess Pinocchio or I would have to leave the building.
"So I took the leave-the-building option, which I thought was a sad moment for me and for the show. I thought it was the wrong call by ITV.
"It was all a bit dramatic, but of course what it really did was focus everyone's minds to, 'what is free speech?'"
The 57-year-old said his new TalkTV programme would "uncancel those who have been cancelled".
ITV has said it was Morgan's decision to leave Good Morning Britain and the company accepted this decision.
TalkTV will launch in the UK on 25 April, with Morgan's show also airing on Fox Nation in the US and Sky News Australia.
Referring to his ITV exit, Morgan added: "I thought the whole thing was a farce, and I'm delighted that actually as a result of the farce, we've ended up with a whole network which is now dedicated to preventing that kind of farce from recurring."
Setting out the boundaries for his new show and his approach to free speech, he said: "You shouldn't be shamed or vilified or cancelled for having an opinion, unless you genuinely are spewing hateful, bigoted stuff."
He added: "We know where this line is. You can have a vigorous debate with somebody, vehemently disagree, be severely critical. You can call me all sorts of things. That's fine.
"But the moment you try and get me fired, as Meghan Markle did on Good Morning Britain, where she personally writes to the boss of ITV and demands my head on a plate, that is cancel culture right there.
"And the idea that ITV rolled over to it is ridiculous. But that's why I'm here, and I feel in a way grateful to them because I think this is a very exciting new platform and opportunity."
Although Ofcom rejected the complaints against ITV, it did so because Morgan's views were balanced by co-presenters who challenged him. The regulator criticised his "apparent disregard" for the subject of suicide, after the Duchess of Sussex discussed her mental health.
Ofcom chief executive Dame Melanie Dawes said in September: "Some of the things he said had the capacity to be harmful as well as deeply offensive."
The duchess was among those who complained to Ofcom, and was reported to have also complained to ITV directly.
ITV chief executive Dame Carolyn McCall said in September the broadcaster had "vigorously" defended Morgan to Ofcom, and there was "no way we wouldn't be absolutely not just endorsing but championing freedom of speech and freedom of expression".
Morgan even likened himself to former South African President Nelson Mandela, who spent 27 years in prison for his political activities against the country's racist apartheid regime.
"I feel like Nelson Mandela when he came out of prison," Morgan said. "It's like the long walk to free speech freedom."
The TalkTV line-up will also include The Talk, a new show featuring Sharon Osbourne, who left a separate US chat show called The Talk after defending Morgan on air.
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L'Humanité
Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
« AMLO » échoue à réformer le marché de l’électricité, Washington respire
ActuLe président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, n’a pas réussi à convaincre les deux-tiers de la Chambre des députés de voter en faveur d’une loi qui favoriserait l’entreprise publique face à ses concurrentes états-unienne et espagnole. Le puissant voisin avait mis tout son poids dans la balance.
Christophe DeroubaixUne semaine après un succès lors d’un référendum révocatoire qu’il avait lui-même lancé (90 % en sa faveur mais seulement 20 % de participation), le président Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), a subi son premier revers dimanche avec le rejet par la Chambre des députés d’un projet phare de sa présidence : le renforcement du rôle du secteur public dans la production d’électricité.
Projet de réforme sur « la propriété des terres et des eaux »
Après plus de douze heures de débat, 275 députés ont voté pour et 223 contre ce projet de réforme de trois articles de la Constitution (25, 27 et 28) sur « la propriété des terres et des eaux » et l’interdiction des monopoles. La majorité qualifiée se situait à 334, soit les deux-tiers des élus.
Son projet de révision constitutionnelle prévoyait de revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité approuvée en 2013. Il s’agissait de garantir 54 % du marché à l’entreprise publique Commission fédérale d’électricité (CFE) face au secteur privé et aux entreprises étrangères, contre 38 % actuellement. L’opposition la plus féroce n’est pas forcément venue des députés du bloc d’opposition « Va por Mexico », accusés pendant le débat d’être des « traîtres » et qui ont entonné l’hymne national à l’issue du scrutin, mais de puissances étrangères, au premier rang desquelles les États-Unis, qui dénonçaient un risque pour les milliards d’investissements privés des entreprises américaines au Mexique.
« Laquais de l’impérialisme »
L’ambassadeur américain à Mexico Ken Salazar avait même estimé que l’approbation de la réforme pourrait provoquer des « litiges interminables » dans le cadre du traité de libre-échange Mexique-États-Unis-Canada ( Alena), une façon assez claire de tenter d’influencer le vote des députés mexicains. L’Espagne qui redoutait les conséquences pour ses entreprises privées, comme Iberdrola, a également mis son poids dans la balance.
Quelques heures avant l’annonce de l’échec, le président de la Chambre des députés, Sergio Gutierrez Luna, avait accusé l’opposition, qui regroupe l’ancien parti-Etat PRI (au pouvoir pendant 70 ans jusqu’en 2000), le PAN (droite) et le PRD (centre-gauche, membre de l’Internationale socialiste) d’être « les laquais de l’impérialisme », au service des entreprises étrangères.
88 % des richesses produites
La bataille de l’indépendance économique et notamment énergétique ne semble pas pour autant terminée. La semaine dernière, le président avait annoncé qu’en cas de défaite à la Chambre en raison de la « trahison des députés », il transmettrait dès ce lundi 18 avril une « loi minière » « pour que le lithium reste propriété de la Nation ». Cette loi contre de nouvelles concessions d’exploitations de lithium (minerai stratégique utilisé dans la fabrication des batteries) ne requiert que la majorité simple dont dispose a priori « AMLO ».
Depuis son entrée en vigueur, l’ALENA a beaucoup moins profité au Mexique dont le PIB a seulement doublé entre 1994 et 2020 alors que ceux du Canada et des États-Unis ont triplé. Le géant américain représente 88 % des richesses produites dans l’ensemble de cette zone de libre-échange, écrasant ses deux supposés « partenaires » au profit des multinationales états-uniennes, comme le rappelle l’épisode actuel sur le secteur électrique mexicain.
mexiqueamlo New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement
« C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.
Une extraction délicate
Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.
Issu d’une nécropole de 2 000 m2
La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.
Perpignan : les dernières actualités
BBC
Nigeria's Spider-Man fighting for a cleaner society
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Spider-Man, Spider-Man, does whatever a... street cleaner can?
According to The World Bank, waste generation rates are rising.
In 2016, the worlds’ cities generated over 2bn tonnes of solid waste, amounting to a footprint of 0.74 kilograms per person, per day.
Much of this waste ends up on streets, and Nigerian environmentalist Jonathan Olakunle dresses up as the Marvel Comics superhero Spider-Man to help clean up the Osogbo streets.
L'Humanité
La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre
ReportageTiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.
Émilien UrbachAu bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.
Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.
La guerre du Dniestr
Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.
Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.
« On espère rester neutre »
Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »
À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »
La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU
Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.
La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.
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Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque
Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.
Le jeune portraitiste de Florence
Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »
Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.
À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.
Paris flamboyant
Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…
Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !
« Paganini du pinceau »
C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »
Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.
C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.
Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.
Mode parisienne, mode boldinienne
Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…
« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.
BBC
Why I didn't use my real name at work
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Should you change your name to fit in? That’s what BBC reporter Noor Nanji did, switching to “Nina” instead. And she’s not the only one.
There’s a long history of people anglicising their names, including on CVs. For some, it’s because of pronunciation issues, others fear racial discrimination. The human resources body, the CIPD, says “organisations need to ensure their practices are inclusive, fair and free from bias”.
Noor went to meet others who have changed their name to find out why.
Filmed and edited by Samantha Everett
Valeurs Actuelles
Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans
Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.
Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).
Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.
Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.
L'Humanité
Pérou. Un avenir sombre pour la gauche péruvienne
DécryptageLe président Pedro Castillo a échappé, le 28 mars dernier, à une nouvelle procédure de destitution engagée par le Parlement, où la droite domine. Pieds et poings liés, le chef de l’État doit affronter cette crise politique alors même que les forces progressistes et antilibérales apparaissent plus divisées que jamais.
Lina SankariLa tentative de déstabilisation de la droite et de l’extrême droite péruviennes a une fois encore échoué. Depuis le début de son mandat, il y a huit mois seulement, le président de gauche Pedro Castillo a évité par deux fois la destitution. Dernier épisode en date, le 28 mars. Pour l’ancien syndicaliste enseignant, qui polarise les insultes racistes et le mépris de classe, le répit ne sera sans doute que de courte durée faute de majorité au Congrès. L’instabilité prend des airs de crise de régime quand, en cinq ans, le pays a vu se succéder six présidents, témoignant de la fragilité de la transition démocratique.
Un pays fracturé
Le Pérou demeure centralisé à l’extrême autour de Lima, où réside un tiers de la population. Ville coloniale par excellence fondée par les Espagnols, la capitale a souvent tourné le dos au reste du pays, qui pèse davantage démographiquement ou couvre une surface plus importante, comme c’est le cas de l’Amazonie qui occupe la moitié du territoire. Le président, originaire des Andes, en sait quelque chose. Cet espace, le plus peuplé, est également le plus délaissé. En résulte un mouvement social vivace. « Ce sont les pauvres qui ont porté Pedro Castillo au pouvoir. Il tranche avec la classe politique péruvienne marquée par la corruption. C’est un syndicaliste, instituteur, qui vient des marges du pays et fait figure de David contre Goliath », précise Lissell Quiroz, professeure d’études latino-américaines à l’université de Cergy-Paris.
La droite à l’offensive
Pedro Castillo n’a jamais eu le soutien de l’oligarchie, qui contrôle des médias concentrés et puissants. Lors de la présidentielle de 2021, après trois semaines de recomptage des voix, l’opposition, qui respecte la démocratie quand elle peut la modeler à sa guise, est vent debout. « Si la droite s’attendait à une gauche modérée, il était inconcevable pour elle de composer avec une figure telle que Pedro Castillo qui se revendique du marxisme », explique Lissell Quiroz. Méthode éprouvée en Amérique latine, les conservateurs majoritaires dénoncent aussitôt la « chavisation » de l’économie et s’emploient à entraver tout début de réforme sur le contrôle des ressources naturelles, l’imposition des entreprises, la justice fiscale ou l’investissement de l’État dans l’éducation et la santé. « On était pourtant loin de la révolution dénoncée par la bourgeoisie », relève encore Lissell Quiroz. Procédures de défiance, accusations de corruption auxquelles fait face son entourage… le programme de Pedro Castillo est bloqué et la déception pointe : 69 % des Péruviens n’ont pas une image positive du président. Selon Lissell Quiroz, « on pourrait dresser un parallèle avec le Chili de Salvador Allende, où l’opposition laisse la marmite bouillir. Il est également difficile pour le président de compter sur une gauche divisée. Il apparaît comme le seul responsable de par sa position ».
Douloureux virage politique
Dans une situation sociale catastrophique aggravée par la pandémie, Pedro Castillo ne peut compter sur un miracle économique. Aujourd’hui encore, l’hyperinflation des années 1990 a laissé des traces dans les esprits et crée un vent de panique à chaque augmentation des prix. La rupture avec le néolibéralisme nécessiterait en réalité un changement de Constitution. Si le premier gouvernement de Pedro Castillo était marqué à gauche, le président a progressivement pris ses distances avec une forme de radicalité en forçant la démission, au terme de soixante-neuf jours, du premier ministre marxiste Guido Bellido pour le remplacer par la très modérée Mirtha Vasquez. Dans un contexte de répression des manifestations, le président cherche clairement des alliés au-delà de son camp, quitte à nommer au poste de chef du gouvernement, en février, Hector Valer, connu pour son conservatisme et accusé d’agressions physiques envers sa femme et sa fille. En janvier, le parti qui a investi Pedro Castillo sans qu’il en soit membre, Pérou libre, appelle à un vote de « défiance » et Guido Bellido donne le coup de grâce en expliquant que le chef de l’État n’est pas de gauche. La Constitution de 1993 et le modèle économique et politique hérité du fujimorisme, du nom du courant de l’ex-dictateur Alberto Fujimori (1990-2000), achève de laisser Pedro Castillo pieds et poings liés.
Un fossé à gauche
Des divergences existent également avec le parti Nouveau Pérou, de Veronika Mendoza, qui a appelé à rallier Pedro Castillo au second tour de la présidentielle. « C’est une gauche assimilable à celle de Gabriel Boric au Chili, portée de manière légitime sur les questions de genre ou de mobilités douces, qui tranche avec celle de Pedro Castillo que l’on pourrait rapprocher d’Evo Morales en Bolivie », souligne Lissell Quiroz. En clair, Nouveau Pérou, présent dans les villes, reste minoritaire alors que les communautés rurales et autochtones andines ont un agenda lié à l’accès à la terre, aux petits marchés, à la rétribution de sa production et à la survie au quotidien.
Les fujimoristes en embuscade
Malgré les difficultés, la coalition de gauche Frente Amplio n’a pas encore lâché Pedro Castillo, consciente du danger fujimoriste. « Pedro Castillo l’a d’ailleurs emporté grâce à la peur d’un retour de cette extrême droite. C’est sa seule carte », insiste Lissell Quiroz. C’est dans ce contexte que le tribunal constitutionnel a récemment décidé de libérer pour raisons de santé l’ancien président, condamné en 2009 à vingt-cinq ans de prison pour crimse contre l’humanité pour avoir commandité deux massacres, perpétrés par un escadron de la mort dans le cadre de la lutte contre la guérilla du Sentier lumineux. Pour Lissell Quiroz, « symboliquement, sa libération est une victoire pour l’extrême droite, qui fait la demande depuis son incarcération d’une assignation à résidence ». Du pain bénit pour Force populaire, le parti de Keiko Fujimori, la fille de l’ancien président, candidate à trois reprises à la succession et contre laquelle le parquet requiert trente ans de prison pour corruption.
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La douceur de vivre des Hôtels littéraires
Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.
Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.
Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.
Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.
Une ode à la mer et au voyage
Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.
Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.
BBC
'I am only the UK's sixth black female QC'
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Nneka Akudolu was told she had little chance of becoming a barrister after getting pregnant in her second year of university, now she's a Queen's Counsel recognised for her excellence.
Ms Akudolu is only the sixth black female QC in the UK and has worked her way up to now deal with the most serious criminal cases - and is asking people to see the "possibilities beyond any obstacles".
Video by Gem O’Reilly
Opex 360
L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].
En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.
Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par les forces françaises.
Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.
Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.
L'Humanité
« L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »
Le débatAvec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.
Vadim KamenkaLa question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide. Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible. Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.
Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?
C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).
Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.
La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?
Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.
Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?
Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.
Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.
Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?
Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washington possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.
Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?
En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.
Profil
Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros
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Pâques, une parenthèse chocolatée
Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).
Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.
Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).
À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).
N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.
L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.
Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.
La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !
Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.
Valeurs Actuelles
Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
BBC
Invictus Games: Prince Harry and Meghan join opening ceremony in the Netherlands
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The Duke and Duchess of Sussex have joined the opening ceremony of the Invictus Games, at this year's host city of The Hague in the Netherlands.
Prince Harry and Meghan were seen making speeches at the ceremony, and taking part in a junior driving competition, with four-year-old Scarlet and five-year-old Mya taking the wheel.
The Invictus Games 2022 will run until next Friday, with live coverage on BBC One.
Opex 360
Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an
par Laurent Lagneau · 18 avril 2022
En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.
Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].
Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.
Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.
D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…
Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.
Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].
L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».
Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0
L'Humanité
Conscience(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinCivilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?
Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.
Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
BBC
Valneva Covid vaccine approved for use in UK
A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.
It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.
It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.
The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".
The French company strenuously denied the government's accusation.
Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".
As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.
Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."
The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.
In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.
It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.
Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.
Prof Adam Finn who ran the trials said: "On behalf of all the participants in the clinical trials which underpinned this authorisation, which were conducted in the UK, and all of the clinical and laboratory teams involved, I'd like to express our delight that this vaccine has now been approved.
"This vaccine has an important role to play in the ongoing global effort to combat the pandemic."
The MHRA has also approved the use of the Moderna Covid vaccine for children aged 6 to 11.
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UK scraps Covid vaccine deal with Valneva
Positive trial results for Valneva Covid vaccine
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L'Humanité
Quand un « économiste » endosse le costume de l’idiot utile
ActuLa biographie de Jean-Marc Daniel, né en 1954, le présente comme un économiste qui a travaillé à l’INSEE, puis dans deux ministères. Il est aussi professeur émérite et s’est souvent prononcé pour la suppression du statut de fonctionnaire. On le voit parfois dans des débats sur les chaînes d’information en continu où il défend les intérêts des possédants au nom d’une théorie vieille de deux siècles.
Gérard Le PuillDans une tribune publiée par le quotidien « Les Échos » du 13 avril, Jean-Marc Daniel célèbre « les 250 ans de David Ricardo né le 18 avril 1772 à Londres ». Il abreuve ses lecteurs de longues citations confuses mais omet de citer ce qu’écrivait son maître à penser quand il aborde « la théorie des avantages comparatifs » en ces termes : « Concernant le libre-échange, Ricardo en démontre les bienfaits, ainsi que ceux de la spécialisation de chaque pays qui en découle, en développant une parabole devenue célèbre sur les échanges de vin et de textile entre l’Angleterre et le Portugal ».
Dans son livre paru en 1917 sous le titre « Des principes de l’économie politique et de l’impôt » (1), David Ricardo résumait sa théorie des avantages comparatifs en ces termes : « Dans tout le cours de cet ouvrage, j’ai cherché à prouver que le taux des profits ne peut jamais hausser qu’en raison d’une baisse des salaires, et que cette baisse ne peut être permanente qu‘autant il y aura une diminution dans le prix des denrées que l’ouvrier achète avec ses gages. Si par l’accroissement du commerce étranger, ou par le perfectionnement des machines, on peut fournir aux travailleurs la nourriture et les autres objets de première nécessité à plus bas prix, les profits hausseront. Si au lieu de récolter le blé chez nous et de fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons un nouveau marché où nous puissions nous procurer des objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître. C’est ce principe qui veut que l’on fasse du vin en France et en Portugal, qu’on cultive du blé en Pologne et aux États-Unis, et qu’on fasse de la quincaillerie et d’autres articles en Angleterre ».
La théorie des avantages comparatifs vue d’une usine
Voilà une citation qui a le mérite de la clarté. C’est aussi la raison pour laquelle Jean-Marc Daniel se contente de l’évoquer sans citer les propos de David Ricardo. Avant de devenir journaliste en 1983 à « l’Humanité », j’ai travaillé pendant 18 ans comme ouvrier de fabrication à l’usine de pneus de la marque Kléber à Colombes. Elle comptait 3 200 salariés en 1965 quand j’y suis entré, mais seulement 1 200 en juillet 1981 quand le groupe Michelin, actionnaire unique, a annoncé sa fermeture définitive pour 1983. Avant, comme au moment de la fermeture, Michelin appliquait la théorie des avantages comparatifs de Ricardo pour réduire la masse salariale. Les premières victimes furent les salariés de l’usine mère de Colombes qui, du fait de leur qualification plus élevée que la moyenne et de leur ancienneté, gagnaient un peu plus que leurs collègues des cinq usines de province, comme de celle de Sankt-Ingbert en Sarre.
Au moment de la fermeture de Colombes en 1983, la production des pneus d’avions fut abandonnée tandis que celles des pneus de voitures, de poids lourds, de tracteurs, de chambres à air et d’autres pièces en caoutchouc furent transférées en province et à Sankt-Ingbert. Ouverte en 1974, cette usine allemande fut fermée en 2005 et sa production transférée en Serbie où les salaires étaient trois fois moins élevés qu’en Allemagne. Ouverte en 1969, l’usine de Toul fut fermée en 2009 et sa production transférée en Serbie pour les mêmes raisons. C’est en pratiquant de la sorte que la part de production industrielle de la France a été divisée par deux dans son Produit Intérieur Brut (PIB) en quatre décennies. Mais c’est aussi de cette manière que l’on fait croître les émissions de gaz à effet de serre en détruisant des unités de production en bon état de marche pour en construire d’autres afin de surexploiter des travailleurs sous-payés. Voilà aussi ce que la tribune de Jean-Marc Daniel cachait à ses lecteurs le 13 avril dernier.
De la théorie de Ricardo au gros salaire de Carlos Tavares
Le même jour, comme d’autres journaux, « Les Échos » publiaient le chiffre de 66 millions d’euros que pourrait atteindre, pour le seul exercice de l’année 2021, la rémunération de Carlos Tavares, PDG du groupe automobile Stellantis. Il a déjà acquis plus de 19 millions entre son salaire fixe, son salaire variable lié aux profits et les diverses primes qui vont avec. On imagine alors que le passage à la voiture électrique avec la délocalisation vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre de la production d’une partie des véhicules, comme des différentes pièces produites par les sous-traitants, est déjà pris en compte dans la folle rémunération du PDG de Stellantis. Mais, là encore, le bilan carbone de ces nouvelles délocalisations sera élevé. Ajoutons que la spéculation sur les métaux rares posera d’autres problèmes et causera de nouvelles pollutions.
Enfin, en raison de la réduction des exportations agricoles de l’Ukraine et de la Russie, mais aussi du manque d’engrais et de la spéculation sur les matières premières, nous connaissons déjà une flambée de prix alimentaires qui risque de durer longtemps et qui va accroître la malnutrition et la famine dans de nombreux pays. Là encore, la théorie des avantages comparatifs est une aberration et cela pour plusieurs raisons.
La théorie de Ricardo vecteur des famines au XXIe siècle
Primo, elle fait fi de la souveraineté alimentaire qui implique de produire autant que possible les denrées dont nous avons besoin pour notre alimentation quotidienne pour dépendre le moins possible des décisions prises dans d’autres pays. Secundo, la fertilité des sols et donc leurs potentiels de rendements, comportent trop de différences au sein d’un même pays, comme entre pays concurrents, pour faire de la théorie des avantages comparatifs une donnée pertinente en économie agraire. Surtout dans un monde aujourd’hui sept fois plus peuplé qu’au moment où Ricardo publiait le livre auquel se réfère Jean-Marc Daniel. Tertio, intégrée dans les règles de fonctionnement de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’application de la théorie des avantages comparatifs accélère le processus de déforestation un peu partout dans le monde et fait croître les émissions de CO2 au lieu de les réduire.
En jouant les idiots utiles au service exclusif des profiteurs, l’économiste « hors-sol » qu’est Jean-Marc Daniel plaide implicitement pour une accélération du réchauffement climatique et ferme les yeux devant l’aggravation de la malnutrition qui va faire beaucoup de morts dans un avenir très proche. Mieux vaut donc ne pas écouter ce genre d’individu.
Opex 360
Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion
par Laurent Lagneau · 16 avril 2022
Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».
Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.
Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.
Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».
Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.
Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.
Opex 360
Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.
Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
L'Humanité
Derniers avertissements
TribuneDominique-Jacques Roth Psychanalyste et auteur
Cinquante ans après les mises en garde des rapports Meadows et Forrester, le monde est en quelque sorte sommé de choisir entre la vie et le suicide. Quand une pensée qui se veut rationnelle asservit alors qu’elle croit libérer, réagissant si peu à un mode de développement menaçant l’ensemble des espèces, il importe d’en saisir les raisons à la racine. Le retour de la guerre en Europe ne devrait pas masquer sous un épais brouillard les premiers avertissements relatifs aux dangers environnementaux liés à une croissance sans butée datant du début des années 1970, auxquels s’est rajoutée la paupérisation délibérée de tous les services publics soumis à l’autorité des marchés. Les travaux du Giec et de la plateforme sur la biodiversité (IPBES) nous informent que, au lieu d’être résolues, les difficultés empirent. Les élites appliquent les poncifs de l’idéologie néolibérale de manière de plus en plus autoritaire, soignant les indices plutôt que le bien commun.
Choisir la vie versus un lent suicide supposerait une attitude plus prudente vis-à-vis des sciences et de la pensée computationnelle. L’adage « on n’arrête pas le progrès » exige notre soumission à un mode d’élaboration auquel la science ne saurait se soustraire, qui, excluant la volonté et brimant notre liberté, signale au contraire la forme réelle de notre servitude. La dépendance aveugle vis-à-vis de toutes les trouvailles issues de la boîte de Pandore scientifique, technique et marchande est le signe d’une dégénérescence catastrophique. L’imaginaire d’une logique « quantophrène » selon laquelle toujours plus de données, de machines et de profits seraient salvateurs aboutit à l’illusion d’une maîtrise impossible. David Hilbert rejetait la locution latine « ignoramus et ignorabimus » (« nous ne savons pas et nous ne saurons jamais »). Gödel s’en est départi, mais sur la tombe de Hilbert à Göttingen est gravé : « Nous devons savoir, nous saurons. » Marie Curie ne savait pas ce qu’elle allait trouver en engageant ses recherches. La loi de Gabor s’appliquant, le radium, à l’origine de la radiographie médicale, a aussi permis la mise au point de la bombe H et l’équilibre de la terreur. Mais dans l’épisode ukrainien, force est de constater que même la dissuasion nucléaire ne fonctionne plus quand un tyran prêt à tout se joue de l’impuissance occidentale.
Il s’agit donc de rendre à la conscience ce qui nous conditionne sur un mode sinon inconscient, du moins implicite. Sans l’existence de l’arme ultime, il eût été possible de conjoindre les luttes pour neutraliser l’agresseur. Pourrions-nous ne pas succomber à l’assujettissement d’une pensée qui, loin d’être seulement volontaire, nous asservit à une forme de développement illusoire pour ne pas céder sur l’essentiel célébré par le poète Virgile : la beauté du monde et le soin porté au vivant.
BiodiversitéGiec BBC
Ukraine's President Zelensky to BBC: Blood money being paid for Russian oil
By Clive Myrie and Joel GunterBBC News in Kyiv, Ukraine
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Ukrainian President Volodymyr Zelensky has accused European countries that continue to buy Russian oil of "earning their money in other people's blood".
In an interview with the BBC, President Zelensky singled out Germany and Hungary, accusing them of blocking efforts to embargo energy sales, from which Russia stands to make up to £250bn ($326bn) this year.
There has been a growing frustration among Ukraine's leadership with Berlin, which has backed some sanctions against Russia but so far resisted calls to back tougher action on oil sales.
"Some of our friends and partners understand that it is a different time now, that it is no longer an issue of business and money," Mr Zelensky told the BBC from his situation room in Kyiv on Thursday. "That it is an issue of survival."
The president also reiterated calls for more weapons to be supplied to Ukraine, saying they were not getting supplies fast enough to fend off Russia's assault.
"The United States, the United Kingdom, some European countries - they are trying to help and are helping," he said. "But still we need it sooner, sooner and faster. The key word is now."
Russian troops have in recent weeks pulled back from around Ukraine's capital, Kyiv, and other central and northern parts of the country - apparently abandoning an attempt to seize all of Ukraine by force.
But there are fears now of a bloody and protracted conflict in the east and south of the country, as Russian President Vladimir Putin refocuses his military campaign there in an effort to seize more territory.
The southern port city of Mariupol - a strategic goal for President Putin - has already been devastated by weeks of Russian artillery bombardment.
President Zelensky told the BBC he thought tens of thousands may have been killed in the city.
"We also have information that as well as those tens of thousands of dead, many have disappeared," he said. "We know their documents have been replaced, they were given Russian passports and taken deep into Russia - some to camps, some to other cities. No one knows what is happening to those people. No one knows how many have been killed."
Mr Zelensky said the atrocities apparently committed by Russian troops in Mariupol, and in the Kyiv suburbs of Bucha and Borodyanka, had further narrowed the possibility of peace talks with the Russians.
Hundreds of dead have been found in Bucha since it was taken back by Ukrainian forces a little over a week ago, including civilians who were found shot in the head with their hands tied behind their backs, as well as widespread reports of sexual violence.
"Bucha is in the process of closing [the possibilities of peace talks]," President Zelensky said. "It's not about me - it's about Russia. They will not have many more chances to speak with us."
He said he had "experienced the entire spectrum of emotions" when he visited Bucha last week, but ended the day with "nothing but hatred towards the Russian military". He accused President Putin and the rest of the Russian army "from top to bottom" of being "war criminals".
Mr Zelensky defended his leadership in the run-up to the Russian invasion that began in February, when his government urged the Ukrainian people to remain calm.
He said the government had been working in the background to agree deals for weapons and supplies, as well as focusing on avoiding panic that could trigger a run on the banks and destabilise Ukraine's economy.
"That was what Russia - and not just Russia - wanted, but we didn't let that happen," he said. "But we did not expect the full-scale invasion when it happened."
Ukraine is now facing a renewed attack in the east and south as Russia attempts to carve off more territory, following its 2014 annexation of Crimea.
President Zelensky said the east now represented the "most difficult situation" for Ukraine's armed forces, "but this is where our most powerful units are concentrated".
"They can destroy us, but we will answer; they can kill but they will also die," he said. "I can't understand for what - I can't understand why they came."
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Les classes populaires et Marine Le Pen
TribuneChristèle Lagier Politologue
L’offensive de Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d’achat des plus modestes est partie intégrante de sa stratégie de dédiabolisation. Prétendument ni de droite ni de gauche, la candidate d’extrême droite a réactivé cette thématique dans le cadre de la campagne présidentielle 2022, pour mieux s’extirper du bourbier de l’offensive russe en Ukraine. Ce positionnement électoraliste conduit à valider trop rapidement sa qualification pour le second tour comme une conséquence logique du soutien des classes populaires. Ce soutien n’a pourtant rien d’évident ni de systématique. Il est loin de concerner l’intégralité des classes populaires et il est surtout loin d’être définitivement acquis pour au moins deux raisons.
La première est la progression désormais structurelle d’une abstention indexée aux propriétés sociales des électeurs et électrices. Les plus démuni·e·s socialement s’abstiennent d’abord massivement. Celles et ceux qui votent pour Marine Le Pen ne comptent pas parmi les plus démuni·e·s. Les analyses menées plus particulièrement sur les femmes qui déclaraient un vote RN en 2017 au second tour de la présidentielle soulignaient en quoi celles-ci occupaient les positions les plus fortement dépendantes de leurs environnements familiaux (mariage précoce, moins fréquemment en activité, moins d’indépendance financière, etc.) dans un électorat dominé socialement (faiblesse du capital scolaire et professionnel). Néanmoins, si Marine Le Pen mobilisait un peu mieux que le candidat Macron les catégories les plus fragiles, au chômage ou à faibles revenus, celles-ci demeuraient dans leur grande majorité à distance de la pratique de vote, comme le soulignait alors l’enquête de participation de l’Insee. Si Marine Le Pen faisait un peu mieux que les autres partis dans ces catégories, elle ne parvenait pas à les inciter à voter. La principale difficulté de cette candidate est que sa marge de progression, au sein des catégories populaires précarisées, est fortement concurrencée par l’abstention, qu’elle ne contribue que très marginalement à réduire. C’est encore le cas en 2022.
La deuxième raison est que, si le choix du RN peut devenir une option, c’est principalement à la faveur de va-et-vient réguliers entre droite et extrême droite au sein des catégories populaires les plus stables (disposant de revenus imposables et d’un patrimoine modeste). Si ce vote RN n’est jamais mécanique, il bénéficie dans certains territoires de conditions d’expression facilitées. C’est le cas du Sud-Est, où chaque élection est une occasion de le renégocier. Là où certains verrous subsistent chez des électeurs et des électrices pourtant peu hostiles aux discours diffusés par le RN dans les rangs de la droite, d’autres lâchent. Le repositionnement de ces électeurs et électrices en faveur du RN en 2017 a souligné en quoi ce dernier relève de jugements sociaux hostiles au candidat Macron, représentant des élites parisiennes détestées. La jeunesse du candidat (« petit merdeux »), couplée à la menace qu’il faisait peser sur le pouvoir d’achat d’électeurs et électrices qui se sentaient déjà menacé·e·s (notamment les retraité·e·s) faisant le reste. Loin de constituer une rupture, l’option RN est d’abord un choix possible dans des itinéraires électoraux ponctués de glissements. Il existe à l’évidence, au sein de l’électorat de droite, un vivier de votants populaires pouvant se mobiliser à la faveur des contextes électoraux, mais également de la distribution territoriale des zones de force du parti. Cette option se réactive à la faveur d’un « bon sens » partagé, plus qu’au travers de marques de soutien franches et surtout définitives au RN. On se rassure alors entre conjoints, parents, enfants et amis sur le fait de faire le bon choix.
Au-delà du supposé soutien acquis des classes populaires à Marine Le Pen, c’est leur rapport au monde politique (défiance, défaut de représentation des élites, sentiment d’être méprisées), mais également social et professionnel (pouvoir d’achat et précarité) qu’il faut interroger pour comprendre le repli sur l’abstention ou le vote RN. C’est bien la question de l’incapacité des formations politiques à formuler des projets de société alternatifs qui est en jeu dans le maintien des scores élevés de l’extrême droite. Il faut mettre fin à l’extrême-droitisation du débat politique autour des thématiques de l’immigration musulmane et de l’insécurité pour replacer les conditions de vie, au premier rang desquelles les conditions de travail, au centre des offres programmatiques. C’est le chantier qu’une union populaire, forte des suffrages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, doit ouvrir pour les cinq prochaines années.
Rassemblement nationalclasses populaires BBC
Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.
Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.
And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.
Coral reefs are wonders of the ocean.
Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.
According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.
The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.
Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.
The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.
But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.
The research is published in the journal, Global Change Biology.
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Doctor Who: Former companions to join Jodie Whittaker's farewell
By Lizo MzimbaEntertainment correspondent
Two former Doctor Who companions will appear in Jodie Whittaker's final adventure later this year.
Tegan and Ace will join the 13th Doctor in the special episode being broadcast this autumn.
The news was revealed in a trailer that followed the show's Easter special.
The short teaser also revealed that the episode will feature the Doctor's arch enemy The Master (Sacha Dhawan) and two of her most famous foes, the Daleks and the Cybermen.
Tegan Jovanka, an Australian air stewardess, appeared on the BBC One show between 1981 and 1984 as a companion to Tom Baker and Peter Davison's Doctors.
It's the first time she's been seen on screen in almost 40 years.
She's played by Janet Fielding, who says: "In some ways it was a very different experience to what it was like when I finished recording in 1983, but in many ways it was very similar. It was so lovely to be a working member of the Doctor Who family again."
Ace was in the TV drama from 1987 to 1989 alongside Sylvester McCoy's seventh Doctor.
Actress Sophie Aldred says: "It's been quite a challenge to have such a big secret to keep, even from my family, and I couldn't be more thrilled and excited to have been asked back. I hope everyone enjoys it as much as I adored being part of the TARDIS team again."
She was the show's final companion before it went on a 16-year hiatus. Writer/producer Russell T Davies revived it in 2005 with Christopher Eccleston playing the returning Doctor.
Whittaker, the first woman to play the Doctor, has appeared in three series of the sci-fi drama. Her first series in 2018 was one of its most-watched ever.
She announced that she was quitting the role last summer, and that she would be saying goodbye to the character in three specials.
Her replacement as the Doctor is expected to be revealed in the coming weeks.
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The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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Good Friday marked around the world
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World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows orange dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
All pictures are subject to copyright.
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